Chapitre I - Le Bois Et Ses Dérivés
Chapitre I - Le Bois Et Ses Dérivés
Chapitre I - Le Bois Et Ses Dérivés
Sommaire
1. Introduction…………………………………………………………………………. 3
6. Propriétés du bois…………………………………………………………………… 15
6.1. Propriétés physiques du bois…………………………………………………….. 15
6.1.1. Masse volumique………………………………………………………... 15
6.1.2. Taux d’humidité du bois………………………………………………… 16
6.1.3. Retrait du bois…………………………………………………………... 17
6.2. Propriétés mécaniques…………………………………………………………… 18
6.2.1. Résistance à la compression…………………………………………….. 18
6.2.2. Résistance à la traction par flexion……………………………………… 19
6.2.3. Résistance à la traction direct…………………………………………… 19
6.3. Propriétés thermiques……………………………………………………………. 20
6.3.1. Dilatation thermique…………………………………………………….. 20
6.3.2. Conductivité thermique…………………………………………………. 20
6.4. Comportement au feu……………………………………………………………. 20
6.4.1. Résistance au feu………………………………………………………... 20
6.4.2. Ignifugation du bois……………………………………………………... 21
6.5. Propriétés acoustiques………………………………………………………….... 22
7. Pathologie du bois…………………………………………………………………… 22
7.1. Les champignons………………………………………………………………… 22
7.2. Les insectes……………………………………………………………………… 23
8. Produits dérivés du bois…………………………………………………………….. 24
8.1. Les panneaux dérivés de la trituration et du recyclage………………………….. 24
8.1.1. Panneaux de particules………………………………………………….. 24
8.1.2. Panneaux de lamelles orientés (OSB)…………………………………... 25
8.1.3. Panneaux de fibres………………………………………………………. 26
8.2. Les plaques et lamelles issus du déroulage……………………………………… 27
8.2.1. Le contreplaqué…………………………………………………………. 27
8.2.2. Le lamibois (LVL)………………………………………………………. 28
8.2.3. Le déroulé-découpé lamelles longues (PSL)……………………………. 28
8.2.4. Le tranché-découpé lamelles minces orientées (LSL)…………………... 29
8.3. Les dérivés du bois issus du sciage……………………………………………… 29
8.3.1. Le lamellé-collé…………………………………………………………. 29
8.3.2. Panneaux en bois massif contrecollé……………………………………. 30
8.3.3. Le bois massif reconstitué (BMR)………………………………………. 30
8.3.4. Le bois massif abouté : BMA…………………………………………… 31
1. Introduction
Le bois a été depuis l'Antiquité le matériau idéal à tout faire. Il a été utilisé pour construire des
habitations ou des embarcations, fabriquer des armes ou des ustensiles domestique, pour se
meubler, se réchauffer ou cuisiner la nourriture. C'est un matériau qui nous est familier car il
est présent autour de nous. Depuis les habitations ancestrale jusqu'au bâtiment contemporain,
ce sont à la base des arbres similaires qui nous fournissent la matière première, néanmoins les
techniques de mise en œuvre du bois pour la construction ont sans cesse évolué au cours des
siècles.
Il existe dans la nature en fonction de l'essence de l'arbre (espèce de l'arbre) plusieurs types de
bois qui n'ont pas les mêmes caractéristiques mécaniques, hydriques, thermiques, de
combustion, de résistance aux agressions etc. Ces différences entre les bois va conduire à des
utilisations diversifiée et des applications multiples. On a appris au cours de ces dernières
décennies à traiter le bois afin de le préserver et de l'améliorer ou modifier certains de ses
caractéristiques ou performance, mais aussi à fabriquer des matériaux dérivés du bois.
De plus, contrairement aux différents matériaux minéraux évoqué jusqu'à maintenant, le bois
est un matériau organique vivant, et avec des ressources renouvelables si elles sont bien
gérées. Enfin, le bois est un matériau écologique dans le bilan énergétique et le bilan carbone
sont bien meilleurs que ceux des matériaux minéraux. À titre d’exemple, l’impacte
environnemental de quelques matériaux de construction est donné dans le tableau 1.1.
Tableau 1.1. Impact environnemental des matériaux de construction
Élaboration et mise en œuvre
Masse volumique
Matériaux Dégagement de CO2 Fixation de CO2
kg/m3
Acier 7200 5000 0
Béton 2300 375 0
Ciment 1600 2500 0
Bois 700 200 1000
En effet, la forêt est la source de la matière première du bois. Or, cette forêt joue un rôle
primordial dans l’écosystème, car elle consomme du dioxyde de carbone et produits de
l’oxygène, elle retient de l’humidité dans les sols, elle fournit des denrées alimentaires et
abrite de la faune et de la flore qui sont indispensables à la vie. Il est donc primordial de bien
savoir gérer les ressources en bois.
On distingue deux catégories d’arbres : les feuillus et les résineux. Les feuillus sont des arbres
à feuilles larges et persistantes qui tombent en automne. Les résineux produisent de la résine.
On les appelle aussi conifères, car leurs graines sont logées dans des cônes. Leurs feuilles sont
souvent en forme d’aiguilles.
On distingue deux catégories de bois : le bois dur désigne généralement le bois des feuillus. Il
se différencie du bois tendre, qui provient souvent de résineux ou d'arbres conifères. En
général, le bois des feuillus possède une densité plus élevée que le bois des conifères.
Néanmoins, de nombreux bois tendres sont en fait plus durs que certains bois dits durs.
2. Structure et composition du bois
Rayon médullaire
Cambium
Liber
Aubier Bois de
cœur
Écorce
Figure 1.1. Vue schématique d’une coupe transversale Figure 1.2. Vue réelle d’une
d’un tronc d’arbre coupe transversale d’un tronc
d’arbre
moelle : partie centrale du tronc, formée de tissus tendres qui contenaient les substances
nutritives essentielles à la croissance du jeune arbre, elle disparaît souvent avec l'âge pour
ne laisser qu'un canal de faible section ;
bois de cœur (duramen) : couche de bois dur et de couleur sombre constituée d’aubier
mort, il se distingue en général de l'aubier par une couleur plus foncée (figure 1.2). Situé
autour de la moelle, il assure le soutien du tronc et des branches. C'est la partie la plus
intéressante du point de vue du matériau; les cellules sont plus épaisses que celles du liber
et très riches en carbone; elles sont souvent imprégnées de matières antiseptiques, le cœur
est formé d'une série de couches concentriques (couches annuelles ou cernes) ;
cerne annuel : chacun des cercles concentriques représentant la couche de bois produite
en une année. Le nombre de cernes permet de déterminer l’âge de l’arbre ;
cambium : tissu de croissance qui produit à la fois le liber, vers l’extérieur, et l’aubier,
vers l’intérieur, permettant ainsi l’accroissement du diamètre de l’arbre ;
liber : tissu situé immédiatement sous l’écorce, dont le rôle principal est d’acheminer la
sève transformée par la photosynthèse depuis les feuilles vers toutes les parties de l’arbre ;
le plan transversal (CT) est un plan de coupe perpendiculaire à l’axe longitudinale du bois,
le plan longitudinal radial (CLR) est un plan de coupe qui contient l’axe longitudinal du
bois,
le plan longitudinal tangentiel (CLT) est un plan de coupe parallèle à l’axe longitudinal
qui ne contient pas ce dernier.
2.2. Microstructure du bois
2.2.1. Microstructure du bois résineux
La structure des bois de résineux est assez simple comme l'illustre les figures 1.4 et 1.5.
Chacune des trois faces est un plans énoncés plus haut.
Figure 1.6. Vue des trachéides dans un bois final et dans un bois initial
2.2.2. Microstructure du bois feuillus
L’organisation des feuillus est plus complexe que celle des résineux. En effet, la conduction
de la sève et le soutien de l’arbre ne sont pas réalisés par les mêmes cellules (figure 1.7 et 1.8).
1
L'anisotropie est la propriété d'être dépendant de la direction. Quelque chose d'anisotrope pourra
présenter différentes caractéristiques selon son orientation.
L’hémicellulose est une des composantes du bois. C’est la deuxième composante d’une
paroi pectocellulosique (paroi extérieure qui protège une cellule) chez les végétaux, après
la cellulose. Elle a un rôle de pontage (liaison) entre les fibres de cellulose, mais aussi
avec d’autres composés matriciels.
La lignine est une molécule qui fait partie des différents composants du bois. C’est
l’élément qui apporte au bois sa rigidité, son imperméabilité et sa force face à la
décomposition. Les arbres sont les végétaux qui contiennent le plus de lignine. Les
molécules de lignine permettent aux végétaux de se dresser pour accéder à la lumière.
Tableau 1.2. Composition chimique du bois en fonction de la catégorie d’arbre
Bois résineux Bois feuillus
Cellulose (%) 40 – 51 40 – 51
Hémicellulose (%) 20 – 27 20 – 33
Lignine (%) 24 – 27 18 – 23
Globalement, le bois peut être considéré, sous sa forme anhydre, comme un composé
organique, contenant en moyenne 50 % de carbone, 43 % d'oxygène, 6 % d'hydrogène et un
maximum de 1 % d'azote.
3. Procédés de transformation du bois : de la forêt à la construction
Figure 1.9. Opération d’abattage d’arbre par Figure 1.10. Opération de débardage par un
une abatteuse forestière débusquer forestier à grappin
3.2. Sciage
Les grumes sont transportées dans les scieries, implantées à proximité des massifs forestiers.
De la grume, le scieur extrait la bille de bois, partie du tronc comprise entre sa base
jusqu’au premier défaut ( branche, nœud, courbure, etc.). La surbille, située en partie
supérieure (figure 1.11), qui porte la naissance des branches fournit du bois de moins bonne
qualité.
Les débits proposées par les scieries sont identifiés par leur section. Dans la construction, on
utilise principalement les produits décrits dans le tableau 1.3. Ces produits entrent dans la
réalisation de tous les ouvrages qui mettent en œuvre du bois massif, en structure d’une part
(charpentes, planchers, toiture et ossatures en bois) et en parement d’autre part (parquet,
lambris, bardages).
Tableau 1.3. Principaux débits de bois d’œuvre
Débits de section carrée
Poutre section sup. à 120 mm -
Chevron entre 40 et 120 mm -
Débits de section rectangulaire
Désignations épaisseur largeur
Madrier 75 à 100 mm 205 à 225 mm
Tableau 1.4. correspondance entre les classes mécaniques et les classes visuelles, en
fonction des essences
Classe visuelle Classe mécanique
Essences
selon NF B 52-001 selon NF EN 1912
Sapin, épicéa,
pins, douglas, ST-I C 30
peuplier
Mélèze ST-I C 27
Sapin, épicéa, pins, douglas, ST-II C 24
peuplier, mélèze ST-III C 18
Pins ST-IV C 14
2 D 24
Chêne
3 D 18
Gonfolo, goupi, alimiao HS ST-I D 40
Angélique HS ST-I D 50
Jaboty HS ST-I D 35
Il est possible de protéger le bois des altérations causées par les champignons et les insectes. Il
s'agit d'appliquer un traitement préventif qui contient une base insecticide et fongicide. Ce
traitement se fait principalement par trempage (immersion dans un bac contenant le produit).
Le traitement préventif est inutile en principe si les bois utilisés sont secs. En effet, les
insectes (et les champignons) s'attaquent principalement à des bois au dessus de 20 %
d'humidité. Mais il est vrai que l’on traitera souvent la structure portante de la maison, même
si le bois utilisé est durable, car on ne sait jamais, rares sont les bois qui peuvent
véritablement résister à tous les insectes existants. Certains produits comme les huiles et le
bitume sont utilisés depuis toujours pour protéger le bois. D’autres produits naturels ont fait
leur apparition.
4.1. Les produits utilisés
4.1.1. Les huiles
L’huile en général est le traitement de surface le plus simple, plus économique et le plus
écologique. Elle protège le bois de l’eau en jouant le rôle de bouche-pores. Elle imprègne le
bois, est non filmogène (elle ne forme pas de film sur le bois), et laisse passer la vapeur d’eau,
ce qui permet au bois de sécher s’il a été accidentellement humidifié. L’huile de lin est une
protection naturelle utilisée depuis longtemps pour protéger tous les bois, intérieurs comme
extérieurs sous abri.
4.1.2. Le bitume
L’asphalte naturel est utilisé depuis longtemps comme protection des piquets de clôture et des
bateaux, ce sont les utilisations de bois les plus difficiles car les zones situées entre l’air et
l’eau sont le terrain privilégié des champignons.
4.1.3. Les peintures
Les peintures filmogènes empêchent certes l’eau d’atteindre le bois lorsqu’elles sont en bon
état, mais contribuent à créer les conditions de confinement propres au développement des
champignons dès qu’elles présentent des imperfections. Les peintures acryliques ne pénètrent
pas dans le bois et peuvent former des « cloques » où l’eau s’infiltre. Les peintures à l’huile
restent plus longtemps adhérentes.
4.1.4. Les vernis
Le vernis est une couche transparente épaisse, dure et filmogène. Il est utilisé pour la finition
des parquets, les rendant insensibles aux taches. Mais le vernis empêche le bois de respirer, le
rend inodore et froid.
4.1.5. Les sels
Les sels sont généralement des antiseptiques. Les sels de bore (produit chimique à base
de borax) par exemple, sont des poudres blanches que l’on dilue dans l’eau (inodore) pour en
badigeonner le bois. Ils constituent une bonne protection intérieure contre les champignons,
et répulsif contre les insectes. À l'extérieur ils sont lavés par la pluie et ne peuvent donc pas
être utilisé. D’autres sels sont connus et utilisés pour la préservation industrielle, comme les
sels de cuivre, chrome, arsenic, etc., qui sont très dangereux et polluants. Ces produits
peuvent être utilisés pour des applications industrielles uniquement, par exemple pour les
traverses de chemin de fer et les poteaux télégraphiques, à cause de leur effet cancérigène.
4.2. Les traitements
4.2.1. Traitement chimiques
Les produits de préservation chimique se présentent en phase aqueuse (sels non organiques
solubles à l’eau) ou huileuse. Les substances toxiques qui entrent dans la composition de
certains de ces produits sont progressivement remplacées par d’autres produits conformes aux
normes sanitaires.
L’application par badigeonnage (au pinceau ou au rouleau) est réservée au traitement
préventif ou aux traitements curatifs après la taille d’un bois imprégné par exemple.
Avec l'immersion par trempage dans un bain de produit chimique, le traitement pénètre par
capillarité. Le trempage court est réalisé en quelques minutes, alors que le trempage long dure
une a plusieurs heures. Ces durées sont dépendantes de la capacité d'absorption du bois, de
son taux d'humidité (absorption plus faible pour les bois humides) ou de son état de surface
(les bois bruts de sciage s'imprègnent plus rapidement que les bois rabotés).
Le procédé par autoclave qui consiste à introduire les bois dans une enceinte hermétiquement
close avec une pression déterminée, permet de traiter les bois en profondeur. Les produits
chimiques pénètrent dans les cellules du bois sous l'action du vide. Les bois traités par
autoclave sont de classe 3 à 5. Toutefois, l'imprégnabilité2 varie selon les bois. Ceux qui sont
difficilement imprégnables ne seront traités qu'en surface.
4.2.2. Traitement thermique
Le traitement thermique des bois permet d'améliorer leur résistance aux champignons et aux
insectes en évitant le recours aux produits chimiques. Tous les bois peuvent être traités par ce
procédé. Le principe consiste à modifier les propriétés physiques du bois en l'exposant à une
température supérieure à 160°C, dans une ambiance pauvre en oxygène pour éviter
l'inflammation.
Le bois traité thermiquement et moins imperméable, dimensionnellement stable et par ailleurs
uniformément teinté. Il se situent dans la classe de risque 5.
5. Les classes d’emploi du bois (classes de risques)
La classe d’emploi d’un bois est déterminée par la norme NF EN 335-1 à 3 selon les risques
d’exposition à l’humidité. Chaque classe détermine un degré de résistance soit par durabilité
naturelle ou traitement (bois autoclave ; bois thermo chauffé). Cette « durabilité naturelle »
d’un bois ne concerne que le cœur du bois : le duramen. L’aubier est par définition non
durable, certains bois nécessiteront des traitements car ils ne présentent pas de résistance
2
L'imprégnabilité qualifie la faculté d'une matière à se laisser pénétrer par un produit, et notamment
du bois à se laisser imprégner par un produit de finition.
naturelle. D’autres, purgés de leur aubier pourront être utilisés sans traitement. Mais si on
prend l’exemple du pin, le retrait de l’aubier n’est économiquement pas intéressant. Il faut
alors traiter le bois pour pouvoir l’utiliser dans une classe d’emploi supérieure à sa classe
d’origine. Il existe cinq classes d’emploi du bois qui sont :
Classe 1 : regroupe les bois secs en application intérieure avec un taux d’humidité
toujours inférieur à 20 %. Ce sont des bois utilisés pour les menuiseries intérieures ou les
zones à l’abri de l’humidité ;
Classe 2 : regroupe les bois secs qui peuvent être occasionnellement en contact avec un
taux d’humidité supérieur à 20%, comme les ossatures et charpentes ;
Classe 3 : regroupe les bois qui peuvent être fréquemment en contact avec l’humidité,
même au-delà de 20%. On utilise ce type de bois pour beaucoup de pièces de construction
ainsi que les menuiseries extérieures telles que le bardage ;
Classe 4 : ce sont des bois qui peuvent être en contact permanent avec l’eau douce, ces
bois sont davantage stabilisés, ils sont imputrescibles. Certains le deviennent à l’aide d’un
traitement, comme le Pin Sylvestre ou bien à l’aide d’un processus thermo chauffé,
comme le bois Frêne. D’autres sont de classe 4 naturellement, c’est le cas de la majorité
des bois exotiques ;
Classe 5 : regroupe les essences pouvant être en contact permanent avec l’eau salée, ces
bois sont très durables. Les bois exotiques Itauba et Massaranduba font partie des bois de
classe 5, ces bois proviennent d’Amérique du sud et ont une durabilité de plusieurs
décennies.
6. Propriétés du bois
Deux caractéristiques du bois sont essentielles pour l’ensemble des caractéristiques du bois :
la masse volumique : la masse volumique est liée à la quantité de pores présents, et a
donc en conséquence un effet sur les propriétés mécaniques ;
la teneur en eau : le bois est un matériaux hygroscopique, c'est-à-dire qu’il peut retenir
de l’eau. La présence d’eau dans la structure provoque le gonflement du bois, ce qui
modifie aussi ses propriétés.
6.1. Propriétés physiques du bois
6.1.1. Masse volumique
La « densité » du bois, que l'on devrait plutôt appeler masse volumique, est le rapport entre la
masse du bois et son volume. On distingue :
la « densité absolue », peu utilisée, qui est la densité de la masse ligneuse anhydre
(bois réduit en poudre et aggloméré), indépendante de l'essence,
ρ = 1530 kg/m3 (densité : 1,53) ;
la densité du bois sec à l'air, que l'on appelle « densité du bois », est le rapport entre la
masse et le volume de l'échantillon conditionné à environ 12 % de taux d'humidité ;
l'« infradensité du bois », rapport entre la masse sèche du bois et son volume à l’état
saturé en eau ou « volume vert » de l'échantillon.
La densité est plus élevée dans le duramen (bois de cœur) que dans l'aubier, en bas de l'arbre
plutôt qu'à son sommet, et, pour les cernes, dans le bois d'été que dans le bois de printemps.
Elle est plus élevée dans les feuillus que dans les résineux. Le tableau 1.5 présente quelques
exemples de densité de quelques essences de bois.
Tableau 1.5. Densité de différents bois
Densité à 12 – 15 % Densité à 12 – 15 %
Feuillus Résineux
d’humidité d’humidité
Chêne 0,60 à 0,80 Pin maritime 0,45 à 0,65
Hêtre 0,60 à 0,75 Pin sylvestre 0,50 à 0,60
Bouleau 0,60 à 0,70 Douglas 0,45 à 0,55
Peuplier 0,35 à 0,55 Epicéa 0,55 à 0,60
Eucalyptus 0,75 à 0,85 Frêne 0,70 à 0,80
Okoumé 0,35 à 0,45 Mélèze 0,60 à 0,65
Le bois immergé peut contenir 2 fois son poids sec en eau. À l’abatage, on peut y trouver 50 à
200 % de son poids en eau. La fibre de bois saturé contient 30 % d’humidité (point de
saturation) : il s’agit d’ « eau liée » aux molécules de cellulose. Au-delà de cette proportion, il
y a de l’ « eau libre » qui remplit les porosités du matériau. L’eau se retrouve donc dans le
bois sous trois forme :
Eau libre (absorbée, capillaire), qui remplit les cavités du bois saturé. Cette eau
n'influence pas les propriétés du bois si ce n'est sur sa densité. Le départ de l’eau libre ne
provoque pas de retrait.
Eau liée (adsorbée, de saturation), qui se trouve dans les parois (cellules et vaisseaux) du
bois sous forme de fines couches microscopiques. L’élimination de cette eau par séchage
entraîne le retrait. Cette eau détermine le taux d’humidité H du bois ou le point de
saturation.
bois vert (bois fraîchement abattu) : H > 30 % ;
bois demi sec : H = 23 – 30 % ;
bois commercialement sec : H = 18 – 22 % ;
bois sec à l’air : H = 13 – 18 % ;
bois desséché : H < 13 % .
Eau de constitution, qui entre dans la composition chimique du bois, son élimination (par
le feu par exemple) entraîne la destruction du bois.
Pour évaluer l’humidité H du bois, on dispose d’un abaque qui la donne en fonction de
l’humidité relative (HR) et de la température (figure 1.13). Ces variations d’humidité
induisent dans le bois des variations dimensionnelles de retrait et de gonflement, en fonction
des saisons. Il est à noter que ces variations ne sont pas identique si le bois est placé à
l’extérieur (bardages, volets, etc.) ou à l’intérieur (escalier, parquet, etc.) d’une construction.
On peut distinguer la rétractabilité totale (Rv) qui correspond à la variation de volume depuis
le point de saturation jusqu'à l'état anhydre :
Avec :
σC : contrainte de compression axiale, tangentielle et radiale en MPa ;
P : charge en N ;
S : section de l’éprouvette en mm2.
La résistance à la compression dans la direction axiale (plan transversal) est la plus
importante, elle varie en fonction des espèces de 30 à 80 MPa. La résistance à la compression
dans la direction radiale varie de 4 à 25 MPa, alors que la résistance tangentielle varie de 7 à
15 MPa. Enfin, le bois est ductile en compression, avec une déformation plastique importante.
b = h = 20 mm
h
l = 240 mm
l0 = 300 mm b
a= 80 mm
l
l0
La résistance à la flexion du bois est une des caractéristiques les plus intéressantes, car elle est
aussi élevée et même supérieure à la résistance en compression, elle varie de 50 à 100 MPa en
fonction des espèces.
6.2.3. Résistance à la traction direct
L’essai de traction direct est réalisé sur une éprouvette de configuration et de dimensions
données par la figure 1.16. Les résistances en traction dans le sens longitudinal varient entre
50 et 200 MPa en fonction de l’essence. De plus, le comportement du bois en traction montre
que c’est un matériau fragile.
4
a=4
b = 20
20 10 85 90 30 100
330
b = 20
40 60 30 90 30 100
350
Avec :
P : Charge en N ;
S = a x b : section en mm².
L’application du traitement ignifugation s’effectue soit par imprégnation sous vide d’air puis
pression en autoclave, soit par un traitement de surface.
6.5. Propriétés acoustiques
On retrouve le bois comme matériaux de construction dans de nombreuses applications, choisi
grâce à ses propriétés acoustiques : il recouvre les murs de studio d'enregistrement, de salles
de concert ; on le retrouve dans l'aménagement de salles de restaurant, de gymnases ; il sert à
la fabrication d'écran acoustique (sur autoroute par exemple)...
Sa densité faible lui permet d'avoir une absorption acoustique intéressante qui diminue les
réverbération dans un local est un affaiblissement acoustique non négligeable. L'atténuation
des sons et deux (aux hautes fréquences) à trois fois (aux basses fréquences) plus importante à
travers une paroi de bois aggloméré de 5 mm d'épaisseur qu'à travers une paroi de brique de
27 cm d'épaisseur.
7. Pathologie du bois
Par sa nature organique, le bois est susceptible d’être la proie de plusieurs micros ou macros
organismes qui l’attaque et le détériore en fonction de l’essence du bois et des conditions
environnementaux.
7.1. Les champignons
Dans le bâti ancien, bon nombre d’ouvrages en bois subissent l’attaque de prédateurs que sont
les champignons et les insectes, dès lors que l’humidité, sous forme de vapeur d’eau, est
bloquée dans le bâti. Deux types de champignons s’en prennent au bois. Les premiers, dits de
« coloration » ne nuisent pas à la structure de l’ouvrage : ils n’agissent que sur la partie
superficiel (figure 1.18). La seconde famille rassemble les champignons lignivores qui,
comme le nom l’indique, détruisent le squelette du bois (figure 1.19).
Figure 1.18. Attaque d’une poutre en bois Figure 1.19. Attaque du bois par un
par un champignon du bleuissement - champignon lignivore - pourriture cubique
coloration bleue à noire
La forme d’attaque des champignons prend trois formes essentielles :
la pourriture cubique (bois en forme de braises), la plus courante, causée par la mérule ou
« champignon des maisons » (voir figure 1.19),
la pourriture molle, caractéristique des bois gorgés d’eau,
la pourriture fibreuse, qui attaque le bois en contact avec l’eau.
Le développement des champignons est favorisé par les conditions climatiques :
l’humidité : correspondant à l’état de saturation du bois (30 %). Un bois dont l’humidité
est inférieure à 20 % ne pourrit pas, un bois immergé sous l’eau peut se conserver très
longtemps à cause de l’absence de l’oxygène,
la température : de 25 à 35 °C, domaine favorable de fructifications des champignons. Le
bois ne pourrit pas en période de gel car les champignons ne peuvent se développer qu’à
une température supérieure à 0 °C,
la lumière est un facteur d’apparition des fructifications,
l’atmosphère : l’oxygène est nécessaire pour la vie des champignons.
7.2. Les insectes
Les attaques par les insectes peuvent être le fait de larves ou d’insectes parfaits. Les plus
répandus sont les capricornes. C’est la larve qui est xylophage (du grec mangeur de bois) et
peut vivre plusieurs années à détruire le bois, alors que l’insecte lui-même reste inoffensif.
Quant aux termites qui se trouvent généralement dans le sol, ils attaquent les structures du
bâtiment en remontant du sous-sol vers les étages supérieurs abrités de la lumière. Parfois, ils
colonisent dans les combles au printemps, des individus ailés et noirs sortent pour aller se
reproduire hors la termitière.
Ne faisant jamais de trous de sortie (figure 1.20), les termites ne sont détectables que par la
présence de cordonnets (quand ils existent), par sondages ou chocs. Très souvent, une fois
repérés, il est souvent trop tard d’intervenir pour « sauver » la poutre qui nécessite son
renforcement et, dans tous les cas, de gros travaux.
Figure 1.20. Attaque d’une poutre en bois Figure 1.21. Détail du cœur d’un bois
par des termites dégradé par des termites
On confond très souvent les termites et les fourmis. Contrairement aux fourmis, les termites
se déplacent rarement à la surface du sol ou du bois (figure 1.21), et on observe une différence
très nette en ce qui concerne le processus de développement et le comportement (figure 1.22).
Les panneaux isolants sont utilisés en écran de sous-toiture ou en complément d’isolation. Les
panneaux MDF sont très utilisés dans l’agencement et la décoration car le matériau se
travaille très aisément du fait de son homogénéité dans les trois dimensions. On leur trouve
aussi une utilisation dans l’ameublement.
8.2. Les plaques et lamelles issus du déroulage
8.2.1. Le contreplaqué
Le contreplaqué, défini par la norme NF EN 313-2, est un panneau obtenu par collage d’un
nombre impair de placages à fil croisé à 90° (figure 1.27). les couches externes sont orientées
dans le sens longitudinal, à fils parallèles entre elles.
l’agencement intérieur. Les panneaux de classe 3 peuvent être mis en œuvre en façade ou
intégrés à des menuiseries extérieures.
8.2.2. Le lamibois (LVL)
Le lamibois est constitué de couches de placage de 3 mm d’épaisseur collées entre elles, dont
les fibres sont orientées dans le même sens (figure 1.29 ci-dessous). Il est défini par la norme
NF EN 14279 (Lamibois LVL – Laminated Veneer Lumber). Certaines catégories proposent
20 % de couches croisés à 90° pour une plus grande résistance. Le collage se fait à chaux et
sous haute pressions. L’essence couramment employée est l’épicia.
Le lamibois est fabriqué en panneaux de grande dimensions dotés d’une forte stabilité
dimensionnelle. Sa grande résistance mécanique permet de diminuer les sections des
ouvrages. C’est le produit en bois le plus performant pour la structure. Les dimensions
courantes des panneaux sont :
épaisseur : de 27 à 75 mm,
largeur : 1,80 ; 2,40 et 2,50 m,
longueur : 2,40 et 12,50 m.
Il est le plus souvent mis en œuvre sous forme de poutres, poteaux et portiques et utilisé dans
des constructions de grandes portées fortement sollicitées.
Les produits sont proposés jusqu’à 20 m de longueur. Les sections varient entre 200 mm pour
la largeur maximum et jusqu’à 300 mm pour la hauteur maximum. Le PSL est un produit
stable qui offre une résistance mécanique élevée. Il est recommandé pour la réalisation
d’ouvrage structurels comme les poutres porteuses, les poteaux ou les linteaux de grande
dimension du fait de son bon comportement en flexion.
8.2.4. Le tranché-découpé lamelles minces orientées (LSL)
Le LSL pour Laminated Strand Lumber, est un produit de la même famille que le PSL mais sa
matière première est constituée de copeaux de grande dimension, de 3 mm de largeur pour
300 mm de longueur et il est fabriqué sous forme de panneaux (figure 1.31). Les copeaux sont
disposés dans le sens du fil du bois, dans le sens de la longueur du panneaux. Ils sont encollés
et pressés.
Les dimensions courantes sont de 30 à 140 mm pour l’épaisseur, la largeur peut atteindre 2,50
m et la longueur est proposée jusqu’à 10 m. Les dimensions et les caractéristiques de ce
produit le destinent à des emplois en ouvrages structurels.
Figure 1.32. Échantillon de bois lamellé- Figure 1.33. Échantillon de bois massif
collé contrecollé
8.3.3. Le bois massif reconstitué (BMR)
Les produits proposés selon la technique du bois massif reconstitué possèdent des
performances mécaniques comprises entre le bois massif et le bois lamellé-collé.
Les BMR sont des éléments linéaires reconstitués par assemblage de planches de bois par
collage dont l’épaisseur est comprise entre 45 et 80 mm. Elles sont assemblées à fil parallèle.
On assemble de deux à cinq planches, selon les besoins. La section maximum des BMR est de
260 mm x 320 mm.
Les essences couramment utilisées sont les essences le plus fréquemment rencontrées dans la
construction : épicéa, pin sylvestre, douglas et mélèze. Le peuplier est aussi proposé en BMR.
Le processus de fabrication comprends les étapes suivantes :
a)
b)
Figure 1.34. Principe de l’aboutage du bois massif abouté Figure 1.35. Entures : a-
entures sur plat, b- enture
sur chant
Le processus de fabrication comprend les étapes suivantes :
les bois sont réceptionnés et triés, puis séchés ou stabilisés en humidité,
les planches, ou lames, sont assemblées dans le même sens par rapport au cœur,
les lames sont aboutées (entaillage et encollage),
après le durcissement complet des joints d’aboutage, les lames sont rabotées à la
dimension souhaitée.
Ces produits sont utilisés directement en tant que bois de construction, selon une grille
dimensionnelle semblable aux sections des débits de bois de sciage. Les bois aboutés sont
aussi utilisés en tant que matière première d’autres matériaux de construction, comme le bois
massif reconstitué (BMR) ou le bois lamellé-collé.