Chapitre V - Chaux Hydraulique

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Chapitre V

La Chaux hydraulique
Ce chapitre est une continuation du précédent chapitre on
y traite de la chaux hydraulique. La chaux hydraulique artificielle
par adjonction de pouzzolane fut découverte au 1er siècle av. J.
C. par Vitruve ce type de chaux a longtemps fait ces preuves au
cours du temps. Ce n’est qu’en 1756 que la chaux hydraulique
naturelle a fait son apparition en calcinant des roches marneuses.
Le concept de la chaux hydraulique naturelle a pris toute son
ampleur lorsque, Vicat en 1812 a établi une technique de
production de la chaux hydraulique naturelle constituent les
véritables bases scientifiques qui fixent les règles de fabrication et
l’emploi des chaux hydrauliques d’aujourd’hui.

Sommaire
1. Chaux hydraulique : définition…………………………………………………….. 60

2. La fabrication des chaux hydrauliques……………………………………………. 60


2.1. Fabrication des chaux hydrauliques naturelles et artificielles…………………… 60
2.1.1. La calcination…………………………………………………………… 60
2.1.2. La trempe………………………………………………………………... 61
2.1.3. L’extinction …………………………………………………………….. 61
2.2. Fabrication des ciments naturels, romain et prompt…………………………….. 62
2.2.1. La calcination…………………………………………………………… 62
2.2.2. La trempe………………………………………………………………... 63
2.3. La prise des chaux hydrauliques naturelles et artificielles, et des ciments
naturels………………………………………………………………................... 63
2.3.1. Processus chimique de la prise………………………………………….. 63
2.3.2. Le temps de prise………………………………………………………... 63
3. Les différents types de chaux……………………………………………………….. 63

4. Utilisation de la chaux hydraulique dans le bâtiment…………………………….. 65

5. Normalisation des chaux hydrauliques naturelles (NHL) norme NF EN 459-1… 66


Chapitre V. La Chaux hydraulique

5.1. Classes de résistance…………………………………………………………….. 66


5.2. Caractéristiques physiques et chimiques………………………………………… 66
6. Béton mixte de chaux hydraulique et de ciment Portland……………………….. 67

Dr. Tahar ALI-BOUCETTA 59


Chapitre V. La Chaux hydraulique

1. Chaux hydraulique : définition

Appelée aussi chaux maigre, est obtenue à partir de la calcination d'un calcaire riche en argile,
siliceux, la chaux hydraulique n'a pas les mêmes propriétés que la chaux aérienne. Le taux
moyen d’argile est situé entre 10 à 20 %. Elle effectue en effet une double prise, une
première, rapide, au contact de l'eau et une seconde, beaucoup plus lente au contact de l'air.
Les composants issus de la calcination de l'argile permettent de retenir l'eau et assurent la
première prise, tandis que les 80 % de calcite assurent la prise à l'air.
La chaux hydraulique connaît donc une prise rapide et elle est plus simple à appliquer. Elle est
par contre moins malléable que la chaux aérienne et peut être utilisée dans des badigeons
(privilégié le badigeons de chaux aérienne). Plus résistante, elle permet de réaliser des
ouvrages plus solides et de la maçonnerie.
2. La fabrication des chaux hydrauliques
Les chaux hydrauliques peuvent être obtenue de trois manières différentes :
 la cuisson de roches calcaires faiblement argileuses fournit la chaux hydraulique
naturelle,
 la cuisson d’un mélange d’argile et de roche calcaire finement broyée (procédé Vicat)
fournit la chaux hydraulique artificielle,
 la cuisson de marnes ou de roches marneuses finement broyées fournit les ciments
naturels, romain ou prompt, qui appartiennent à la famille des chaux hydrauliques
naturelles.
La température de cuisson peut varier de 800 jusqu’à 1200°C, et la durée de la cuisson peut
s’étendre de 2 à plus de 30 heures. Ces différents paramètres (mélange, température et durée
de cuisson) influencent les propriétés et la qualité des différentes chaux. L’expérience montre
que les meilleures chaux sont obtenues à des températures basses, entre 800 et 1000°C, et
avec des durées de cuisson n’excédant pas quelques heures.
2.1. Fabrication des chaux hydrauliques naturelles et artificielles
Le procédé permet de contrôler le dosage des matières premières, et de produire des chaux au
caractère hydraulique plus ou moins prononcé.
2.1.1. La calcination
La calcination suit les étapes suivantes :
 à 100°C : l’eau contenue dans la matière s’évapore,
 à 500°C : l’argile se déshydrate :
xSiO2.yAl2O3.zFe2O3.nH2O → xSiO2.yAl2O3.zFe2O3 + nH2O
 à 800 jusqu’à 900°C : la calcite se transforme en chaux :
CaCO3 → CaO + CO
La chaux qui réagit graduellement avec les composés de l’argile pour produire
essentiellement :
 de la bélite α’ : 2CaOSiO2 ou C2S,

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Chapitre V. La Chaux hydraulique

 de la gehlénite : 2CaO.Al2O3.SiO2 ou C2-A-S.


Et accessoirement :
 de l’aluminate calcique : CaO.Al2O3 ou C-A,
 des traces de ferrite calcique : CaO.Fe2O3 ou C-F.
Et selon le dosage :
 de la chaux excédentaire CaO.
 à 900 jusqu’à 1000°C : la chaux excédentaire CaO perd progressivement de sa réactivité.
2.1.2. La trempe
La phase de refroidissement de la matière calcinée doit être la plus rapide possible, car sa
vitesse a une influence déterminante sur la qualité des matières hydrauliques. Un
refroidissement trop lent peut en effet diminuer fortement la réactivité de la bélite 2CaO.SiO2
ou C2S.
Il existe cinq polymorphes de la bélite, qui se distinguent par la structure, notamment leur
système cristallin, et dépendent de la température à laquelle la matière est portée. La figure
5.1 résume les différents formes de la bélite.

Figure 5.1. Différents polymorphes de la bélite en fonction de la température de


refroidissement de la matière
Refroidie lentement, la bélite α’ retrouvera, à température ambiante, la structure de la bélite γ.
La bélite γ est insensible à l’hydrolyse1 et le passage au système cristallin monoclinique de la
bélite β s’accompagne d’un important accroissement de volume. Par contre, si elle est
refroidie brutalement, la bélite α’ conservera à température ambiante, la structure de la bélite
β, instable à cette température, et donc sensible à l’hydrolyse. L’environnement, autrement
dit, les impuretés contenues dans le mélange ou les matières hétérogènes en contact avec la
bélite peuvent également avoir une influence sur la structure refroidie et la rendre, de ce fait,
plus ou moins réactive.
2.1.3. L’extinction
La chaux excédentaire CaO doit être éteinte avant la mise en œuvre du mélange. Sans une
extinction parfaite, le mélange est susceptible de foisonner lors de sa mise en œuvre :
l’extinction provoque, en effet, une forte augmentation de volume de la chaux. L’opération est
délicate, un déficit en eau conduit à une extinction incomplète et un excès d’eau peut entraîner
le démarrage des réactions hydrauliques et dégrader les propriétés du produit. Par conséquent,
la chaux hydraulique (éteinte) devra rester sous sa forme poudreuse jusqu’à son incorporation
au mortier. L’extinction devra donc se limiter à permettre à tout le CaO de se transformer en

1
Décomposition d'un corps par fixation des ions H+ et OH- provenant de la dissociation de l'eau.

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Ca(OH)2, sans pour autant que les composants réactifs hydrauliques n’entament leur
hydratation. Par conséquent, le seul mode d’extinction possible pour la chaux hydraulique est
l’extinction par juste quantité d’eau.
Un mélange cuit à une température nettement supérieure à 900°C est plus difficile à éteindre,
la chaux réagissant moins rapidement à l’hydratation. On observe que, moyennant un dosage
précis, on peut produire une matière qui ne contient pas de chaux résiduelles : le produit ne
contient que des silicates et des aluminosilicates assurant une prise purement hydraulique. Un
tel produit ne doit donc pas être éteint.
2.2. Fabrication des ciments naturels, romain et prompt
Le « ciment romain » a été mis au point au 18e siècle et n’a de romain que le nom : ce type de
chaux était totalement inconnu dans l’Antiquité ! Il résulte de la calcination de roches
finement broyées.
Les roches exploitables sont en général des marnes stratifiées, la roche doit contenir plus de
40 % de matière calcaire, sous forme de calcite, de chaux libre ou de chaux liée à la matière
argileuse. La calcination de la pierre marneuse peut se faire à des basses températures. En
effet, le contact intime entre la calcite, le quartz et les matières argileuses, favorise la
formation de bélite et de gehlénite.
2.2.1. La calcination
Les phases de la calcination sont les suivantes :
 à 500°C : déshydratation des matériaux argileux,
 à 600 jusqu’à 800°C : formation progressive de bélite 2CaO.SiO2 et dégradation lente
de la calcite en chaux,
 à 800 jusqu’à 1000°C : - formation progressive de gehlénite 2CaO.SiO2.AlO3,
- disparition de la calcite vers 870°C.
À 1000°C, le mélange de matière calcinée comprend en moyenne :
 60 % de bélite α’ : 2CaO.SiO2,
 15 % de gehlénite : 2CaO.SiO2.AlO3,
 5 % de chaux : CaO,
 20 % de matière amorphe.
Les études menées ont montré que le ciment romain le plus performant est obtenu en limitant
la température de cuisson à 820°C. Le mélange comprend dans cette configuration :
 40 % de bélite α’ : 2CaO.SiO2,
 10 % de chaux : CaO,
 3 % de gehlénite : 2CaO.Al2O3.SiO2,
 12 % de calcite : CaCO3,
 35 % de matière amorphe.

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Chapitre V. La Chaux hydraulique

Il peut paraître paradoxal qu’avec un volume de matière réactive moindre (53 % ou lieu de 80
%), on obtienne, à basse température, une chaux plus performante. Plusieurs raisons peuvent
expliquer le phénomène :
 il semblerait que la bélite β obtenue après refroidissement d’une bélite α’ chauffée à
820°C soit plus réactive que celle obtenue au départ d’une matière chauffée à une
température plus élevée (1000°C) ;
 la partie amorphe contient davantage de matière pouzzolanique susceptible de réagir
avec la chaux libre ;
 la gehlénite est une matière très réactive, dont la prise trop rapide peut nuire à la mise
en œuvre, ainsi qu’aux performances à long terme.
2.2.2. La trempe
Les ciments naturels doivent bien entendus être trempés comme les chaux hydrauliques.
2.2.3. L’extinction
L’extinction dépend de la teneur en chaux de la matière : tous les ciments naturels ne doivent
pas être éteints. L’expérience montre que le ciment romain ne doit pas l’être, même s’il
contient de la chaux libre en faible quantité : le foisonnement éventuel, généralement faible,
ne nuit pas à la mise en œuvre.
2.3. La prise des chaux hydrauliques naturelles et artificielles, et des ciments
naturels
2.3.1. Processus chimique de la prise
La prise des chaux hydrauliques naturelles est semblable à celle des chaux hydrauliques
artificielles. La prise se fait en deux temps.
1) L’addition d’eau au mélange de bélite 2CaO.SiO2 (C2S), de gehlénite 2CaO.Al2O3.SiO2
(C2AS), et d’aluminate calcique CaO.Al2O3 (CA) entraîne l’hydrolyse de ses composants.
Ceux-ci se retrouvent sous forme d’ions Ca++, H2SiO42- et en solution dans l’eau de
gâchage.
En précipitant, les ions forment un gel, qui, en perdant son eau excédentaire, donne
naissance à une structure solide, amorphe ou nanocristalline, formée de :
 nCaO.SiO2.mH2O (C-S-H),
 6nCaO.Al2O3.4SiO2.6mH2O (C-A-S-H),
 3CaO.Al2O3.6H2O (C3-A-H6).
Le C3-A-H6 se forme en général plus rapidement que les composés précédents et assure la
première phase de durcissement de la matière.
2) Le processus de durcissement final se fera, conjointement avec l’hydratation, par la
carbonatation de la chaux excédentaire par fixation du CO2 (même procédé que la chaux
aérienne).
2.3.2. Le temps de prise
La prise d’un mortier de ciment romain par exemple suit les étapes suivantes :

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Chapitre V. La Chaux hydraulique

 un durcissement rapide, qui, en 15 minutes confère au mortier une résistance à la


compression pouvant aller jusqu’à 4 MPa ; le phénomène est dû à la haute réactivité
des composés alumineux présents dans la pâte ;
 une phase dormante, qui peut durer une semaine au cours de laquelle la résistance
mécanique n’augmente plus ; le phénomène peut être ralenti par l’adjonction d’acide
citrique ;
 une phase d’accélération, au cours de laquelle la matière acquiert une résistance à la
compression de 15 MPa au bout de 3 semaines ;
 une phase de décélération (ralentissement) longue puisqu’il faut un an avant que la
résistance ne dépasse 20 MPa ;
 une phase de consolidation lente qui peut durer plusieurs décennies voire plusieurs
siècles : des échantillons vieux de 100 ans présentent une résistance à la compression
supérieure à 50 MPa ; il faut cependant pour cela que la matière soit maintenue dans
des conditions d’humidité favorables.
Toutes les chaux hydrauliques suivent une courbe de durcissement semblable, avec des
durées et des résistances mécaniques variables. Ceci nous indique :
 que la résistance mécanique des chaux n’augmente que lentement et qu’elles gardent
de ce fait la faculté de se déformer plastiquement durant une longue période ; elles
peuvent donc absorber sans dommage les nombreuses déformations qui dans un
premier temps accompagnent inévitablement la construction ou la restauration des
édifices ;
 que, maintenues dans des conditions d’humidité favorables, la structure des chaux
évolue sur de très longues périodes : elles gardent sans doute la faculté de se régénérer
partiellement là où elles auraient été dégradées mécaniquement (microfissures).
3. Les différents types de chaux

On peut classer les chaux, comme l’avait proposé Vicat grâce à un indice d’hydraulicité « i »
qui est donné par le rapport des éléments les plus acides aux éléments les plus basiques
montré par l’équation 5.1 :

i= (5.1)

Suivant les valeurs de i, les chaux sont plus ou moins hydrauliques, le tableau 5.1 donne les
différents types de chaux en fonction de l’indice i.
Tableau 5.1. Classification de la chaux en fonction de l’indice d’hydraulicité i
Durée de prise
Type de chaux % d’argile Valeur de i
sous l’eau
Chaux grasse 0 0 – 0,1 6 moins
Chaux faiblement hydraulique 5-8 0,10 – 1,16 15 à 30 jours
Chaux moyennement hydraulique 8 - 15 0,16 – 0,30 10 à 15 jours
Chaux fortement hydraulique 15 - 20 0,30 – 0,40 2 à 4 jours
Chaux éminemment hydraulique 20 - 30 0,40 – 0,50 Inférieure à 2 jours

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Chapitre V. La Chaux hydraulique

On observe que :
 si le mélange ne contient ni silicate, ni aluminate, ni ferrite, l’indice d’hydraulicité
vaut i = 0 et correspond à une chaux purement aérienne et n’ayant aucune propriété
hydraulique ; elle est désignée sous le nom de « chaux grasse ».
 si le mélange contient un tiers de silicate, d’aluminate et/ou de ferrite, l’indice
d’hydraulicité vaut i = 0,5 et correspond à un mélange sans chaux résiduelle : la
proportion est, en effet, celle d’un mélange de bélite 2CaO.SiO2 et de gehlénite
2CaO.Al2O3.SiO2. La chaux « éminemment hydraulique » est encore désignée sous le
nom de « chaux maigre ».
Les indices compris entre 0 et 0,5 correspondent à des matières qui combinent les propriétés
des chaux aériennes et des chaux hydrauliques. Une chaux éminemment hydraulique, ne
contient plus, après hydratation complète, de chaux excédentaire. Pour obtenir un tel résultat,
il faut que la matière première soit parfaitement dosée.
L’indice sur l’échelle de Vicat du ciment romain est compris entre 0,6 et 0,7. Il se situe au
delà de la chaux éminemment hydraulique.
4. Utilisation de la chaux hydraulique dans le bâtiment

Les mortiers de chaux hydraulique naturelle trouvent leurs applications essentiellement dans
le bâtiment, où leurs qualités sont appréciées pour les enduits, les menus ouvrages2 en
maçonnerie, la pose de carrelages anciens, le jointoiement et la consolidation de murs, les
badigeons et d’une façon générale, pour les travaux de restauration.
Les enduits :
La chaux hydraulique est un liant clair qui, mélangé aux sables locaux, assure une parfaite
restitution des enduits anciens. Additionnée de pigments elle permet également de fabriquer
des mortiers présentant une vaste palette de teintes éclatantes. Les nombreuses qualités de la
chaux hydraulique, notamment plasticité et adhérence, rendent son emploi très intéressant et
très efficace dans la confection des enduits intérieurs et extérieurs où la résistance de l’enduit
doit être adaptée à celle des supports tendres.
Enduits sur maçonneries anciennes :
La chaux hydraulique est particulièrement adaptée à la restauration des constructions
anciennes et des monuments historiques (églises, mosquée, tours, châteaux). Ces ouvrages ont
souvent été construits en utilisant des chaux hydrauliques. L’utilisation de la chaux
hydraulique sur les maçonneries anciennes permet de limiter les risques de fissuration et les
désordres divers. Il est par contre essentiel de réaliser des études préalables lorsqu’il est
envisagé de mettre en œuvre, à l’extérieur, des mortiers de chaux hydraulique sur des supports
à base de plâtre.

2
Les menus ouvrages sont un terme utilisé pour désigner les éléments du bâtiment autres que les gros
ouvrages.

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Chapitre V. La Chaux hydraulique

Mortiers de pose et de jointoiement :


Grâce à ses qualités de plasticité et d’adhérence aux supports, la chaux hydraulique est bien
adaptée au hourdage et au jointoiement de blocs, briques et pierres. Elle peut être employée
pure ou en mortier bâtard selon la vitesse de durcissement souhaitée.
Bétons de remplissage :
Les chaux hydrauliques ne sont pas utilisables pour la réalisation de bétons destinés à
supporter des charges importantes, mais elles peuvent être utilisées comme bétons de
remplissage destinés par exemple à niveler le fond d'une fouille de fondation ou à constituer
le support d'un carrelage, à la réalisation de murs de clôture ou encore des habitations de un
ou deux étages.
5. Normalisation des chaux hydrauliques naturelles (NHL) norme NF EN 459-1

5.1. Classes de résistance


Les chaux hydrauliques naturelles (NHL) sont classées en fonction de leur résistance à 28
jours exprimée en MPa. Il existe trois classes de résistance désignées par la valeur minimale:
2, 3.5 et 5. À chaque classe correspond une plage de variation entre cette valeur minimale et
une valeur maximale, comme indiqué au tableau 5.2 ci-dessous.
Tableau 5.2. Différents classes de résistances de la chaux hydrauliques

Résistance à la compression (MPa)


Type de chaux Classe de résistance
7 jours 28 jours
NHL 2 2 - ≥2à≤7
NHL 3.5 3.5 - ≥ 3.5 à ≤ 10
NHL 5 5 ≥2 ≥ 5 à ≤ 15

5.2. Caractéristiques physiques et chimiques


La norme fixe des valeurs inférieures ou supérieures pour un certain nombre de
caractéristiques.
 la finesse de mouture (refus aux tamis) : de 90 µm (0,09 mm) ≤ 15 %,
de 200 µm (0,2 mm) ≤ 5 %.
À titre indicatif ces valeurs correspondent à une surface spécifique Blaine de 8000 cm 2/g à
10000 cm2/g.
 stabilité : l’expansion ≤ 2 mm,
 pourcentage d’eau libre ≤ 2 %,
 pourcentage de chaux libre (voir tableau 5.3),

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Tableau 5.3. Valeurs caractéristiques des exigences chimiques

Type de chaux CO2 Chaux libre


NHL 2 ≥8
NHL 3.5 Pas d’exigence ≥6
NHL 5 ≥3

 le temps de prise initial doit être supérieur à une heure et le temps de prise final doit
être inférieur ou égal à quinze heures,
 teneur en air ≤ à 20 %.
5.3. Désignation
La désignation comprend les lettres NHL suivies de la classe de résistance (exemple : NHL
3,5). Lorsqu’une addition de matériaux pouzzolaniques ou hydrauliques est effectuée dans la
limite de 20 % comme l’autorise la norme NF P 15-311, la chaux hydraulique naturelle est
désignée NHL-Z.
6. Béton mixte de chaux hydraulique et de ciment Portland

Malgré l'habitude qu'on a de fabriquer le béton exclusivement avec du ciment, il existe la


possibilité, comme pour les mortiers, de préparer des bétons mixtes c.-à-d. des bétons
refermant un mélange de ciment Portland et de chaux hydraulique qui possèdent toutes les
propriétés voulues pour la construction de certains ouvrages. On a déjà ajouté au ciment
Portland certains éléments inertes et en particulier de l'hydrate de chaux (Ca(OH)2); à notre
avis une adjonction de chaux hydraulique est bien préférable car ce liant possède, en plus des
caractéristiques de la chaux hydratée, des propriétés hydrauliques précieuses.
La chaux hydraulique est un agglomérant connu depuis très longtemps, qui a fait ses preuves
quant à sa durabilité, sa grande plasticité et son imperméabilité; par contre elle ne permet pas
d'atteindre les hautes résistances initiales qu'on obtient sans peine avec le ciment Portland.
Il semble donc tout indiqué d'utiliser ensemble ces deux matériaux pour obtenir un béton qui,
à part ses hautes résistances mécaniques et sa résistance au gel et aux intempéries, possédera
encore une plasticité et une compacité plus grandes.
Un béton de ce genre conviendrait parfaitement pour la construction d'ouvrages massifs
(barrages, fondations, etc.) où, par suite des faibles résistances mécaniques exigées, le dosage
en ciment est en général très réduit.
Ces bétons maigres, tout en possédant les qualités de résistances requises, présentent
l'inconvénient de n'avoir qu'une plasticité et une compacité médiocres ce qui est un gros
désavantage lors du gâchage, du transport et de la mise en place du béton et pour la durabilité
de l'ouvrage. Grâce à une addition de chaux hydraulique, et bien mieux qu'avec de l'hydrate
de chaux ou de la farine de pierre, on serait à même, d'obtenir ces propriétés indispensables.

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