Arbres Et Arbustes - Grund
Arbres Et Arbustes - Grund
Arbres Et Arbustes - Grund
r res
arbustes
256 illustrations en couleurs
..
GRUND
Arbres
et arbustes
Texte de Vaclav Vêtvicka
IUustrations de Vlasta Matousova
, GrÜnd .
•
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l'objet d'un g.ros tirage. M aigri 10U$ les soÎns I1pPOrtts
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Arbres et arbustes
- oeuvres architecturales de la nature 7
D e la vie de l'arbre 20
Au service de l'homme 37
5
Arbres et arbustes - oeuvres architecturales de la nature
Dès le premier contact, les essences ligneuses et (/runcus) est enti~rement lignifié e t dé pourvu de
surtout les arbres captent notre int6r!t par leurs tiges, branches dans sa partie basse. 11 se ramifie en haut en
leur tronc, leur houppier et le urs branches. eo somme , fonnant un houppie r (corona) . La hauteur habituelle
par J'ensemble de leurs parties a6riennes. Leur beaut6 des es~ces sert ~galement de crit~ re de classement .
majestueuse, leur richesse omementaJe est souvent Les es~ces qui poussent jusqu'à sept m~tres de
telle que J'homme doit se rendre à J'évidence: leur hauteur sonl considérées comme de petits arbres,
architecture dépasse la sienne. celles qui atteignent de sept à quinze m~tres comme
Enfin. combien d'oeuvres conçues el érigées par des arbres bas, celles de quinze à vingt·cinq m~tTes
l'homme pourraient-elles rivaliser, tant du point de oomme des arbres moyens et celles de vingt·cinq
vue fonctionne l qu'esthétique, avec les arhres ? à cinquante m~tres comme des arbres hauts. Enfin , les
Cest donc J'aspect extérieur de l'es~ce dans son arbres qui dépassent cinquante mè tres sont consid~r~s
ensemble qui captive en premier lieu notre attention. comme de très grands arbres.
La oonstruction du houppier de chaque espèce répond - Liane ligneuse (liana) : essence ligneuse ayant
à des règles héréditaires tr~ strictes, bien que les une tige entièrement Jigni{i~e mais souple, qui né
influences écologiques extérieures puissent causer de dispose pas de suffisamme nt de force propre pour
graves changeme nts dans la fonne finale de l'espèce pousser seule vers le haut sans J'aide d' un support o u
individuelle. On constate alors que la tige (tenne qui d'un tuteur. Alors, elle s'accroche à ses supports soit
désigne ici l'ensemble des parties a~rienn es. qui lie les par des sarments (comme, par exemple, le pied de
organes nutritifs, les racines e t les feuilles) est la partie vigne) soit par r adh~re n ce de ses racines adventives
la plus mall~able et aussi la plus changeante du corps (comme, par exemple, le lierre). E lle peut aussi
v~g~tal . pre ndre appui sur un v~g~ tal voisin à l'aide de petites
Les essences ligneuses sont des v~g~taw: ayant des branches latérales de soutien ou d'~pines à crochet
tiges et des racines lignifi~es. Elles vivent longtemps, (oomme certaines roses). Les lianes ~piphytes grim·
de plusieurs années à plusieurs d~cennies. produisent pent en ha uteur en tournant autour de leur tuteur
souvent des fruits, et leurs troncs sont eo g~n~raJ (comme le Ol~vrefeuille grimpant).
ramifiés en plusieurs branches. Suivant leur mode de - Arbrisseau Urulex) : essence ligneuse dont les
croissance, on peut les classer en plusieurs types ; tiges enti~rement ligni{i~es se ramifient dès la base
- Arbre (arbor) : essence ligneuse dont le tronc (par exemple, le Prunellier) . Les différentes fonne s de
• c
7
~:
1
b
Même pendant l'hiver, on peut différencier les essences des écailles protectrices. Les bourgeons des essences
ligneuses suivant la structure caractéristique de leurs ligneuses poussent exceptionnelIement à nu comme
bourgeons: a - les bourgeons nus de Viburnum lantana ; ceux de la Viorne ou à demi-nu comme ceux du
b - les bourgeons alternes du Hêtre, couverts d'écailles ;
c - les bourgeons compacts et opposés, noirs et satinés du Sureau. Ils se trouvent à l'extrémité des tiges (bour-
Frêne; d - les grands bourgeons opposés du Marronnier geons terminaux) ou latéralement sur la tige, dans
d'Inde avec des cicatrices bien apparentes, laissées par les l'aisselle des feuilles (bourgeons latéraux ou bour-
feuilles; e - les bourgeons alternes des Chênes groupés aux geons d'aisselle). Les essences ligneuses angiospermes
extrémités des rameaux ; f - jeune branche de l'Orme lisse portent un bourgeon d 'aisselle presque derrière cha-
avec des bourgeons alternes ; g - une branche plus ancienne
de l'Orme lisse avec des bandes de liège. que feuille, tandis que les essences gymnospermes
(conifères) en portent dans l'aisselle de peu de
feuilles.
ramifications engendrent des arbrisseaux de type Les bourgeons jouent un rôle important dans les
différent : par exemple à tige unique, à plusieurs tiges essences ligneuses : ils ont une fonction de protection,
ou buissonnants. et sont la base même des tiges nouvelles. A partir de
- Sous-arbrisseau (hemixyla) : plante dont seules leur emplacement sur la tige-mère, l'on peut prévoir la
les parties basses des tiges se lignifient, les parties manière dont les branches se développeront . En hiver,
supérieures qui assurent le floraison restant ils permettent de déterminer l'espèce, surtout lorsque
herbacées: c'est le cas de la Pivoine Paeonia arbores- les arbres ont perdu leur feuillage, du fait de leurs
cens. caractères propres suivant la famille ou l'espèce. En
La ramification est une propriété naturelle des tiges général, ils occupent sur la tige l' une des trois positions
des essences ligneuses : c'est par ce moyen qu 'elles suivantes: en alternance, en contre-plan ou contre-
utilisent au mieux l'espace et qu 'elIes peuvent exposer position, ou en verticille.
au soleil l'ensemble de leur feuillage . Outre ces bourgeons, des bourgeons adventifs ou
Les branches poussent à partir des bourgeons de la des bourgeons de remplacement peuvent se former
tige- mère. Les bourgeons sont des excroissances sur la plante. Chez les essences ligneuses, des bour-
saillantes qui portent en puissance les futures tiges et geons « dormants» peuvent se réveiller dans le cas
feuilles. Ils sont protégés contre les intempéries par d ' une blessure de l'arbre : ils forment alors des
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pousses très caractéristiques. Les bourgeons dormants l'on appelle ramification cimaise, possède plusieurs
peuvent atteindre jusqu'à cent ans chez les essences variantes. Parfois, la tige secondaire s'accroît telle-
ligneuses à longue durée de vie comme les Chênes ou ment qu'elle prend la place de la tige-mère, la
les Hêtres. repoussant de côté. Le résultat 'final se présente
Mais, tous les bourgeons ne donnent pas naissance comme un houppier à tige unique, mais le tronc ou la
à de nouvelles tiges ou de nouvelles branches. Ceux tige-mère est, en réalité, formé de tiges successives
qui n'ont pas poussé peuvent se transformer en superposées. Ce genre de ramification est appelé
bourgeons dormants. sympodium. Du premier coup d 'oeil, nous voyons que
La majeure partie des essences ligneuses possède, ces types de ramification se différencient suivant la
principalement, deux formes de branches: leur position de leurs feuilles et de leurs tiges latérales.
nombre et leur emplacement respectif déterminent Tandis que chez le houppier à tige unique les tiges
l'architecture du houppier : latérales poussent dans les aisselles des feuilles , dans
- Les branches d 'allongement ou macroblastes l'autre cas les tiges « latérales » qui sont, en réalité,
sont des pousses longues qui croissent longtemps ; des tiges-mères repoussées, poussent en contre-plan
leurs articulations sont très longues et les bourgeons de la feuille. Ce type de ramification des branches est
latéraux s'y trouvent placés à une grande distance les caractéristique par exemple pour les Tilleuls, les
uns des autres. Ils poussent habituellement à partir des Ormes et les Charmes.
bourgeons terminaux et très rarement à partir des La ramification des troncs et la relation e ntre les
bourgeons latéraux. Ces branches sont à la base de la
formation du houppier chez presque toutes les jeunes
essences ligneuses et quelques essences ligneuses
adultes: c'est le cas du Sarothamnus scoparius et de
quelques variétés de saules.
- Les petites branches raccourcies, branches d'une
croissance limitée ou brachyblastes ont des articula-
tions très courtes : elles mesurent souvent quelques
dixièmes de millimètres. Leur surface est très rugueu-
se (chez le Ginkgo, par exemple). Les aspérités sont
provoquées par les cicatrices provenant de la perte des
écailles protectrices et des feuilles. Ces branches ne
portent souvent qu 'un bourgeon terminal, à partir
duquel pousse une articulation très courte. Les
brachyblastes vivent plusieurs années, de dix à quinze
ans, moins longtemps toutefois que les macroblastes.
Souvent, les brachyblastes ne sont destinées qu 'à une
fonction spéciale : chez les Mélèzes, les Cèdres et les
Pins, elles portent les faisceaux d'aiguilles ; chez les
Pommiers, les Poiriers et autres rosacées elles sont les
seules qui portent les fleurs . Chez quelques autres
essences ligneuses, comme le Prunellier, les épines
partant de la tige sont des brachyblastes transfor-
mées. "
L'ensemble des pousses se ramifie, en général, de
deux manières: soit le bourgeon terminal prolonge la
tige-mère formant ainsi la tige principale. Sur elle
poussent, à partir des bourgeons laté raux, des tiges
latérales plus faibles qui ne dépassent pas la tige
principale ni ne la prolongent. Cette forme de
ramification, dite uviforme, est commune pour toutes
les es ences résineuses à houppier pyramidal ou
conique. Soit les tiges secondaires sont plus fortes et La petite branche de prolongement, le macrobla te long (a)
plus longues que la tige-mère, comme chez les et ra petite branche raccourcie à croissance limitée, le
Aesculus, par exemple. Ce genre de ramification, que brachyblaste (b) .
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différentes petites branches, l'angle des branches et tions des houppiers « idéaux ». Nous pouvons citer
l'épaisseur des branches inférieures ou supéritures pour exemple les houppiers pencijés unilatéralement
déterminent l'allure définitive et la texture de l'essen- d'un côté chez les feuillus situés en bordure de forêt ou
ce ligneuse et de son houppier. Par ailleurs, l'essence au-dessus d'une étendue d 'eau, chaque végétal réagis-
ligneuse s'efforce toujours de capter, même dans le sant en outre à la lumière réfléchie par la surface de
cas d' un houppier superposé, le maximum de lu- l'eau. La couronne de nombreux résineux forme une
mière. surface voûtée et arrondie. C'est la réaction du végétal
La forme définitive du houppier est déterminée non pendant sa croissance à la lumière du soleil: il tente de
seulement par les propriétés anatomiques et morpho- créer les meilleures conditions afin d'en profiter le
logiques de la plante mais aussi par l'influence des plus possible. Quand plusieurs essences ligneuses
facteurs extérieurs et, avant tout, par la lumière et le poussent en petit groupe, elles réagissent ensemble
vent. Les végétaux terrestres et surtout les résineux à la lumière et forment une surface arrondie ou
aiment en général la lumière. Les différentes condi- héliodynamique, comme s'il s'agissait d' un végétal
tions de luminosité apportent différentes déforma- unique. L'effet de la lumière du soleil change suivant
la latitude: plus la distance par rapport à l'équateur
s'allonge, plus la surface voûtée des houppiers devient
convexe. Elle se penche toujours vers le soleil, vers le
sud dans l'hémisphère Nord et vers le nord dans
l'hémisphère Sud.
Les déformations du houppier idéal sont provo-
quées, outre par la différence de luminosité, par les
vents (surtout quand ils soufflent dans une direction
déterminée comme en bord de mer ou en haute
montagne où l'on observe la formation de couronnes
« flottantes »), ou par l'ombre que portent des cons-
tructions ou d 'autres arbres. L 'angle d 'inclinaison de
la terre, de même que sa structure, c'est-à-dire le
degré suivant lequel elle réfléchit les rayons du soleil
peuvent être d'autres causes de déformation.
La plupart des déformations évoquées ne concer-
nent que les résineux qui poussent isolément. D ès que
b
les essences ligneuses poussent en formation
compacte, elles réagissent avant tout à la concurrence
des essences ligneuses environnantes.
Nous ne parlons de couronne ou de houppier que
dans le cas d'un arbre. Dans le cas des arbrisseaux, qui
ne possèdent pas de couronne, nous parlerons d 'habi-
tus. Le houppier d'un arbre est formé d' un ensemble
de branches qui poussent à partir du tronc, et il se
compose:
- des branches structurelles ou branches d'ossature
qui jouent un rôle déterminant dans l'ossature du
houppier. Il s'agit de branches assez grandes, assez
fortes qui prolongent, en général, les pousses à fonc-
tion végétative.
- des branches de remplissage, pousses de prolon-
gement moins fortes ou brachyblastes raccourcies qui
c d
garnissent le houppier. Elles remplissent des fonctions
tant végétatives que génératives, et occupent presque
L'épaisseur et le type des houppiers des arbres ; toute la place sur la surface extérieure du houppier.
a - houppier porté bas ;
b - houppier porté haut ; Les différentes sortes d 'essences ligneuses portent
c - houppier éclairci ; des houppiers de densité variable, caractéristiques
d - houppier épais. selon chaque espèce. Cette densité peut être très
10
a b
.. e
Les formes des cimes des essences ligneuses peuvent être termes de géométrie: conique, pyramidal, cylindri-
comparées aux formes géométriqnes: a - pyramidale que, en brochette, ovoïde, ellipsoïdal ou sphérique.
(conoïde) ; b - en broche étroite; c - ellipsoïdale ; Dans certains cas, on a recours à des dénominations
d - ovoïde ; e - sphérique ; f - paraploïdaJe ; g - irrégu-
lière. plus spécifiques: paraploïdal pour celui du Pin,
pleureur pour le Salix x sepulcralis, flottant sous
l'influence du vent, à étages séparés ou combinés dont
la forme évoque plusieurs petits houppiers superpo-
faible, même avec les feuilles, chez les Gleditschias sés, comme chez le Tremble, ou encore irrégulier
par exemple ou, au contraire, très dense et devenir, comme chez certains vieux Chênes.
pendant l'été quand le feuillage est le plus développé, De la même manière, l'habitus des arbrisseaux peut
presque impénétrable pour les rayons du soleil (chez être ovoïde, sphérique, pendant, étendu, aligné,
le Hêtre ou le Tilleul) . Si la hauteur du tronc dépasse attaché, gerbé ou revêtir d'autres formes irrégu-
ceBe du houppier, nous parlons d 'un houppier haut lières.
placé (superposé) et si le tronc est plus court que le Pour les essences ligneuses de la zone tempérée
houppier, nous parlons d ' un houppier bas. Cette (évoquées, pour la plupart, dans cet ouvrage), la
caractéristique n'est pas particulièrement liée au construction du houppier n'est pas très compliquée,
genre de l'essence ligneuse, mais plutôt aux influences bien que les différentes espèces se distinguent au
extérieures : si elle pousse seule ou si elle fait partie premier coup d ' oeiL
d 'un ensemble (chez les Pins ou chez les Hêtres) .
•
L 'architecture et la construction des houppiers des
On définit la forme du houppier en utilisant des essences ligneuses atteignent leur plus grand dévelop-
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périodes de repos, ou d 'une manière ininterrompue?
Ses branches continuent-elles à se ramifier? Quelle
est la position des fleurs ou de la floraison : terminale
ou latérale? Il faut toujours prendre en considération
le fait qu'caucune de ces caractéristiques n'est isolée
mais qu'elle apparaît combinée avec les autres. Ainsi
est née l'échelle des modèles architecturaux des
essences ligneuses. Ces modèles portent le nom de
ceux qui les ont établis: modèle de Cook, modèle de
Prévost par exemple. Bien que cette classification très
récente, qui n'a été publiée qu'en 1978, concerne
a surtout les essences ligneuses de la zone tropicale,
certaines essences ligneuses de la zone tempérée
peuvent s'y rattacher. Par exemple, toute une série
d 'essences résineuses (Araucaria excelsea, les Sapins,
les Ifs) correspondent au modèle de Massart, tandis
que l'Araucaria araucana et la plupart des pins,
y compris le Pin forestier, de même que les Érables, les
Chênes, les Frênes, correspondent au modèle de
Rauh . Il en va de même d 'autres espèces à feuilles,
comme les Hêtres, les Tilleuls, les Ormes, qui répon-
dent au modèle de Troll, tandis que nombre d 'arbris-
seaux, tel le Sureau, croissent selon le modèle de
b Champagnat.
Les racines, presque cachées à l'oeil humain, sont
un organe très important des essences ligneuses. Elles
dépendent de certains facteurs : subissant aussi les
influences de l'environnement, elles sont beaucoup
plus déformées que la partie aérienne par les condi-
tions extérieures. L 'ensemble des racines, ou appareil
radiculaire, fixe le végétal en terre et y puise les
solutions nutritives. Suivant les différentes essences
ligneuses et leur appareil radiculaire, on rencontre
deux types d 'enracinement : dans l'enracinement
profond, la racine principale ou pivot pénètre à la
verticale profondément à l'intérieur de la terre (sa
c longueur peut alors égaler la hauteur de la partie
aérienne de l'espèce, ce qui est le cas du Chêne
printanier). Ou bien, dans l'enracinement peu pro-
L'architecture des essences ligneuses selon le système de fond, les racines latérales pénètrent horizontalement
Hallé, Oldemann et Tomlinson : juste sous la surface de la terre, ce qui est le cas des
a - modèle de Massart ;
b - modèle de Rauh ; Épicéas.
c - modèle de Troll. Les arbres à enracinement profond ne se déracinent
pas sous les effets du vent, mais ils peuvent se casser,
tandis que les arbres à enracinement peu profond
pement dans les zones tropicales. Les critères de base peuvent être déracinés. Selon leurs critères morpholo-
de leur système de classification sont très simples: giques, les systèmes d 'enracinement sont de trois
Les pousses sont-elles ramifiées, comme chez les types différents. Dans le premier cas, la racine
essences ligneuses pluriaxiales, ou non ramifiées, principale verticale est la plus développée; elle est, en
comme chez les essences monoaxiales ? S'agit-il d ' une général, assez forte et se dirige pratiquement à la
essence à tige unique ou d'un sympodium ? L'essence verticale le plus profondément possible en terre. Dans
ligneuse croît-elle par périodes suivant un certain le deuxième cas, un plus grand nombre de racines
rythme, la croissance étant interrompue par les d 'égales dimensions se dirigent vers le bas soit
12
b
L'organisation des systèmes de racines possède aussi ses laire entre en symbiose avec le mycélium d ' un
règles : champignon ou avec certains micro-organismes. On
a - systè me de racines à racine principale unique en pieu ;
désigne cette cohabitation sous le nom de mycorhize.
b - système de racines à plusiews racines fortes et obliques,
sans aucune racine principale (système radiculaire Elle est connue chez les bouleaux, les chênes, les
cordiforme) ; frênes, les pins, chez les bruyères, ainsi que chez toute
c - système de racines où les racines principales se une série d 'arbrisseaux. Les champignons et les
développent parallè lement à la surface du sol et ne sont pas racines des végétaux supérieurs vivent en symbiose
très profondes.
étroite, ce qui est profitable pour les deux organismes.
Selon les types morphologiques, les mycorhizes se
subdivisent en mycorhizes ectotrophes - les filaments
des champignons se trouvent à l'extérieur des racines
verticalement soit en biais, et l'on ne distingue aucune sur lesquelles ils forment une épaisse enveloppe
racine principale proprement dite: il s'agit d 'un systè- protectrice - et en mycorhizes endotrophes - les
me d 'enracinement dit cardioïdal. Enfin, dans le filaments des champignons se trouvent, ce tte fois,
dernier cas, plusieurs racines latérales d 'égale vigueur à l'intérieur de la plante-hôte. Les essences ligneuses
se dirigent parallè lement à la surface de la terre, dans connaissent surtout le premier type de symbiose.
des couches très peu profondes : ce sont des racines Cette liaison peut être détectée au premier coup
latérales principales. Ici, peu de racines et de radicel- d 'oeil: dans la forêt, on sait que certaines sortes de
les pénètrent plus profondément en terre. Les deux champignons ne poussent que sous certains arbres. La
premiers types, à racines profondes, sont solides ; le coexistence entre le champignon et l'essence ligneuse
troisième , très peu profond, est peu stable. n'est pas seulement utile aux deux espèces, mais aussi
Mais les racines peuvent aussi s'éloigner du système à l'humanité : on peut constater, en effet, que partout
d'enracinement classique: c'est le cas des racines où les influences de la civilisation ont fait reculer les
adventives, de celles qui poussent latéralement à la champignons, la surface boisée diminue.
base du tronc, obliquement, en direction des terres Pour des raisons techniques, les différents systèmes
marécageuses, comme chez l'Aulne; c'est aussi le cas d'enracinement des essences ligneuses ne sont pas
des racines-échasses des Mangroves. De même, les aussi bien explorés que leurs parties aériennes, ce qui
crampons aériens (radix alligans) sont des racines n'empêche pas de trouver suffisamment de types
adventives qui fixent des lianes à leur surface caractéristiques pour les différents genres et pour les
d'appui. différentes espèces.
Un groupe distinct est formé par les racines Certaines essences ligneuses, notamment les arbris-
aériennes (pneumatophores) qui, poussant à l'air seaux, forment habituellement des ensembles qui se
libre, assurent un apport d 'oxygène aux parties propagent à partir d 'une espèce individuelle, les
enterrées : c'est le cas du Cyprès chauve (Taxodium parties souterraines et aériennes s'agençant selon une
distichum) . organisation classique. Elles se propagent d'une
Chez certaines essences ligneuses, l'appareil radicu- manière très dynamique: à partir des bourgeons
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adventifs, elles créent de no uvelles pousses aé riennes rieur, ils peuvent ressembler à un ensemble formé par
ve rgées que l'on ne peut di!rérencier, par leur aspect plusieurs espèces, bien qu' il s'agisse en ~a lit é d' une
extérieur, de la première espèce qui a grandi à partir seule plante individuelle. On désigne ces e nsembles
d' une graine. Les ensembles ainsi créés occupent sous le terme de polycormones : appartiennent à ces
généralement une surface plus étendue. De l'exté· formations la Rose galloise ou la Rose frisée.
Selo n une vieille cncyclopédie savante, le terme considérer les étapes antérieures à J'évolution des
d 'essences ligneuses (1i8IJOSal!, (i8IJidae. holoxylae), espèces. n faut remonter jusqu'au début du cambrien,
- .. ces végétaux dont l'e nsemble des tiges se Lignifi e il y a environ quatre cent vingts miDions d 'années,
et persiste » - recouvre d 'abord les arbres et arbris· quand se sont produits de grands changements clima-
seaux, mais aussi des sous-arbrisseaux et des lianes tiques. A cette époque, les premières plantes terres·
ligneuses. Elles se subdivisent, selon des critères tres commencent à apparaître: quîttèrent·elles le
multiples, en feuillus, résineux, essences fru itières, milieu aq uatique pour venir se fixer sur la terre
essences forestières, o u, suivant les zones géographi· ferm e? Nous désignons ces plantes sous le terme de
ques où elles se trouve nt , d'après la hauteur à laquelle psilophytes. Elles se sont développées très rapidement
elles poussent, par exemple. La discipline scientifique dès le début pour donner naissance à des formes
qui traite de ces végétaux lignifiés se nomme la nouve lles et à de nouvelles branches d'évolution. La
dendrologie, science des essences ligneuses. branche la plus progressive des végétaux poussant sur
Dans un sens plus restreint, no us considérons la terre ferme commença à se différencier en racines,
comme essence ligneuse tous les végél'aux qui tiges et feuilles et à crée r un système de vaisseaux.
comportent une tige lignifiée durable avec des bour· Ainsi sont apparues des plantes riches en vaisseaux,
geons de reproduction sur les pousses lignifiées situées les plantes vasculaires. Ces végétaux ont en commun.
au-dessus de la terre : les bourgeons reproducteurs, se dans leurs cellules, la présence de chJorophylle et de
trouvant à une hau teur d' au moins vingt-cinq centi- carOlénoïdes qui assurent la photosynthèse, le même
mètres au-dessus du sol, sont entièrement ex-posés aux- système de multiplication el la même construction de
intempéries pendant les périodes de repos végétal. E n leurs faisceaux de vaisseaux. Le corps de la plante est
haute mo ntagne ou dans le Grand Nord. on trouve couvert par une cuticule comportant des tro us d'air
certaines exceptions ; Salir relieu/ola atteint à peine qui permettent l'échange des gaz.
dix centimètres de haut . Les plantes vasculaires sont des organismes plun·
Ce sens restreint n'englobe pas les sous-arbrissea ux ce llulaires avecdesceUules bien d ifférenciées, tant par
dont seules les parties basses des pousses se lignifient la fo rme que par la fonction. En règle générale, les
tandis que les parties haul'CS qui supportent la ensembles cellulaires se différencient suivant leurs
noraison restent herbacées. Les petits arbustes, ces fo nctions en divers tissus disti ncts. Les tissus sont des
plantes basses et persistantes qui poussent souvent en ensembles de cellules rapprochées entre lesq uelles des
plaques compactes avec beaucoup de branchages échanges se produisent . Le terme même de tissu nous
à pousses lignifiées, oomme les bruyè res, les airelles vient du tout début de l'anatomie des plantes. A celle
ou les myrtilles {orment également une catégorie époque, on a considéré comme les parties les plus
à pan . Bien que, du point de vue anatomique, ils impon antes de la cellule les parois ceDulaires qui
correspondent à la définitio n des essences ligneuses, apparaissaient au microsoope oomme une sorte de
ils présentent néanmoins beaucoup de caracléristi· (ilet de tissu ou de fer. Chez les plantes supérieures,les
quesspéciales, ce qui no us aconduit à ne pas les trai ter différents lissus s'assemblent pour former des unités
dans cet ouvrage. supérieures, que l'on peut cl:lSSer en deux groupes :
Afin de mieux expliquer des termes tels que les tissus à ccllules jointives dits méristèmes et les
l'essence ligneuse, le bois, la lignification, il faut tissus durables.
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Les tissus à cellules jointives o nt dans la vie d 'une la plante possède habitue lle me nt des pellicules exté-
plante une fo nctio n essentie lle e t irre mplaçable, Le ur rie ures hypertro phiées c n cellulose. q ui sont impré·
présence assure la croissance illimitée de la plupart gnées de cutine e t couvertes par une mince couche de
des plantes pluricellulaires pendant to ute la d urée de çutine, la cuticule . Ce d ispositi! protège le corps de la
le ur vie, Ces pla ntes se composent de cellules q ui on t pla nte contre les déperditio ns d'eau. Souvent , les
gardé leu.r divisibilité. Chacune de ces cellules s'appel- pellicules cellulaires sont e ncore imprégnées o u re·
le la ce llule initiale . Qua nd e lle se trouve a u sommet couvertes de cires fo rma nt à la surface de l'épide rme
de la plante, il s 'agit d 'une cellu.le initiale uniq ue de fin es membranes comme la pruine des fru its, les
désignée sous le nom de ce llule te rmina le. A partir aiguilles des résine ux, o u a utres. Les bourgeons
d'elle, se d istribue ntlesce llules-segme nlSqui fo rme nt d' hiver de nom~re ux arbres ajouten t e ncore sur
il leur to ur les mé ris tè mes te rminaux . Ces de rniers l'é pide rme une couche de résine , Les cires et les
sont logés a u sommet des organes c t sur leurs faces résines re mplissent surto ut une fo nctio n de protcÇlion
latérales. Ainsi, par la segme ntatio n des cell ules pour les plantes.
te rmina les, se crée le mé ristè me primaire , à partir Po urtant, si l'e nsemble du corps de la plante é tait
duquel se fo rme nt c t se diffé re ncie nt successive me nt he rmé tiqueme nt dos, les plantes ne se raie nt pas e n
les tissus durables. Sous l'extré m ité de la tige, le mesure de remplir le ur foncti o n essentielle de pho to·
méristème primaire sc diffé rencie e ncore e n trois: synth èse, Ainsi. afin de garantÎr un échange de gaz
- le méristè me de surface, dermatogène à couche surtisant e ntre l'atmosphère c t les espaces in tercell u-
unique à partir duq ue l se fo rme l'épiderme; laires, l'épiderme des pla ntes possède plusieurs paires
- le péri blè ne , placé é troite me nt sous le pre mie r, de ce llules ré niformes, séparées par une fe nte. L'cn-
q ui se compose de plusieurscouchcs, e t à partir d uq ue l semble de ce d ispositif s'appelle le sto ma te . Les
se forme l"écorce primaire ; sto mates assure nt les écha nges gazeux des plantes
- le ple uron o u méristè me infé rie ur çylindriq ue. supérieures en perme ll ant la respirat ion, la pho tosyn·
qui se diversifie e n fibres porteuses e t e n moe lle . thèse e t la transpiratio n. Ce dispositif assure l'existe n-
Les fe uilles préscm e nt un cas spécial de r e mplace- ce des plantes sur la te rre ferme. Le nombre de
me nt du méristème dans le corps d' une plante, El lesse sto mates et leur e mplaceme nt sont d iffé re nlS e t
fo nne nt très près d u somme t , e n tant que petites typiques pour chaque plante, e t selo n le milieu où c lic
aspérités qui naissent dc la séparatio n de l"écorce . se tro uve : sec ou humide , On tro uve e nviron cent
Ensuite , seule me nt le de rma togène se divise . Le fo nd à trois cenIS sto ma tes pa r mè tre carré. Les ce llules
de la fe uille sc compose d 'un tissu mé ristê mique . ré nifo rmes réagissent a ux innue nce s de l'extérieur
To ute fois, la transfo rmation c n cellules durables soil e n OUVT3nt soit en ferma nt la fe nte du sto mate ,
comme nce à pa rtir de la pointe de la fe uille pour se La surface extérieure de no mbreuses plant es est
terminer à sa base d'où c ite disparaît . C'est pour celt e souvent couverte par des fo rm ations de poils . Ces
raison que les fe uilles n'ont , à la d iffé rence des tigeset fo rma tio ns sc créent à partir d 'une seule cellule de
des racines, qu 'une croissance limit ée. l'é piderme (les tricho mes). o u de plusieurs (l'é me r-
Parmi les tissus durables, no us pouvons e ncore ge nce), Le plus souvent , ces poi ls remplisse nt des
distingue r, selo n le urs e mplacemen ts e t le urs fo nc· !onctions de couverture e t de pro tectio n. Mais il e n
tions, trois e nsembles de base : est , par exemple sur les g raines, q uj perme tte nt ln
- les tissus d'épide rme o u de protectio n : pro pagatio n des plantcs, comme pour les graines dcs
- les tissus porteurs : les faisceaux e t, dans les liges peupliers et des saules,
à croissance seconda ire , le bois c t le liber qui se Dans la vic de bon no mbre de pla ntes survie nt une
fo rment grâce à l'activité du cambium : période où même les cellules du tissu durable recom-
- les tissus de base, c'est-d-dire tous les aUlres qui me ncent à sc diviser pour sc changer e n ce llules
remplissent rinté rie ur des o rga nes. jointives. Ainsi, peut se créer dans un o rgani sme dé jà
Les tissus de protectio n ne se limitent pas à couvrir défi nitif un no uveau mé ristè me , le mé ristè me secon-
l'e nsemble du corps de la pla nte , mais ils protègent dllire . Citons· e n pour exemple le tissu q ui fo rme. le
aussi to uS les a utres tissus des infl uences exté rie ures e t liège, le phe llogène par lequel une écorce secondai re
ils servent d'inte rmédiaire e nlre le corps de la pla nte se forme sur les tiges des essences ligne uses.
et l'e nvironne me nt e xté rie ur. Le premie r tissu de Toutes les essences ligne uses vivent plusie urs an-
protection est l'épide rme (epidemlis) , fo rmé le plus nées, Toutes les part.ies de leur organisme qui suppor-
souvent par une couche uniq ue de cellules aplaties, te nt le change ment e ntre les périodes dc croissance
liées très é troitement e ntre c lics, sans espace intercel- intensive et de repos végétatif possèdent une couçhe
lulaire. L'épiderme q ui couvre les parties aé rie nnes de secondai re de tissu de protectio n, unc écorce secon·
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daire, le peridermis. Le phellogène travaille soit dans contraire, les essences ligneuses comme le Hêtre, chez
deux directions: il produit le liège vers l'extérieur et, lesquelles le phellogène remplace le liège qui tombe
vers l'intérieur, une écorce verte, le phelloderme, soit en petites écailles dès la croissance du tronc, consti-
dans une seule direction et il ne produit alors que du tuent une exception. Il s'agit en général d'essences
liège. Mais, dans les deux cas, l'ensemble entier ligneuses à écorce lisse.
s'appelle écorce secondaire. Dans le cas des autres essences ligneuses, surtout
Lors de la croissance secondaire de la tige, le liège chez les arbres, le premier phellogène limite au bout
reprend, après la détérioration de l'épiderme, des d' un certain temps son activité pour l'arrêter ensuite
fonctions de couverture et de protection. Il se compo- complètement. Mais, en mê me temps, on assiste à la
se de cellules en plaques sans espaces intercellulaires. formation d' une nouvelle couche de phellogène plus
Les membranes des cellules du liège comportent profonde, qui produit de nouvelles couches de liège.
plusieurs couches, et la couche intérieure, la lamelle, Cette coïncidence du dépérissement et de la nouvelJe
est habituellement lignifiée et couverte étroitement de création du phellogène se répète périodiquement car,
deux côtés par des couches tubéreuses absolument le liège étant imperméable, l'ensemble des couches
hermétiques tant pour l'air que pour l'eau. Cet é tat extérieures dépérit rapidement. Cette superposition
amène, après un temps assez court, le dépérissement des couches, formée par le dépérissement des tissus
des cellules du tissu du liège qui restent vides, remplies primaires et secondaires, souvent très épaisse, se
uniquement d'air. Outre l'air, les cellules mortes du trouve à l'extérieur de la couche de liège et on la
liège contiennent d'autres matières comme les tannins désigne sous le terme d 'écorce externe ou rhyti-
ou les résines. Le contenu des cellules influe souvent dome.
sur la teinte d'ensemble de l'écorce secondaire. Par De même que le tronc épaissit, le rhytidome
exemple, la blancheur des écorces de bouleau est s'élargit. Mais, comme il s'agit d'un tissu mort, il réagit
causée par la bétuline qui remplit les cellules sous la à la croissance du tronc en se craquelant et e n se
forme d 'une matière blanche, finement granuleuse. fendillant. Ces craquelures, ainsi que la perte de
Le liège se crée chez les essences ligneuses de la couches anciennes du rhytidome caractérisent certai-
zone tempérée à la fin de l'été, mais le tissu qui le nes espèces d'arbres.
forme , le phellogène, apparaît déjà en juin et en Les troncs vieillis de la plupart des essences
juillet. La formation du liège dans les jeunes branches ligneuses ont une teinte brune, que l'on peut expliquer
se manifeste le plus souvent par le brunissement des par la présence de dérivés de tannins dans les couches
pousses nouvelles encore vertes. De même que le liège du rhytidome.
reprend progressivement les fonctions de tissu de L'écorce et le liège ne sont pas seulement des termes
protection, parallèlement, l'écorce primaire dépérit anatomiques des plantes, mais aussi des termes
elle aussi et finit par se détacher du tronc. Cependant, techniques. Dans l'ensemble, le terme d'écorce englo-
si l'ensemble de la surface durable des essences be, du point de vue technique, l'ensemble des tissus
ligneuses était hermétiquement enfermé dans les que l'on peut séparer du bois. Il comprend l'écorce
couches de liège, bon nombre de fonctions essentiel- primaire et secondaire, mais également le liber. Le
les pour la vie des plantes seraient bientôt bloquées. "liège désigne aussi la matière première que l'on
Ainsi, comme les autres couches de l'épiderme obtient à partir du Chêne-liège méditerranéen (Quer-
possèdent des fentes, le liège comporte des formations eus suber) ou d'autres Chênes de cette région.
lenticulaires, les lenticelles : elles sont remplies de
tissus qui empêchent la pénétration des corps étran-
gers à l'intérieur de la plante, tout en permettant les
échanges de gaz. Les lenticelles ont leur dynamique
La moelle blanche du Sureau
annuelle propre. A l'automne, elles sont refermées
noir constitue un bon exemple de
par une mince pellicule en liège qui se rompt au moelle molle.
printemps, dès que les lenticelles reprennent leur
croissance. Les lenticelles sont souvent caractéristi-
ques suivant les essences ligneuses. Habituellement,
elles dépassent la couche de liège environnante sous
forme de petites aspérités, ou elles créent des dessins
sur la surface de l'écorce, comme sur le Bouleau.
Néanmoins, le liège ne sert pas de tissu de couvertu-
re à toutes les essences ligneuses leur vie durant. Au
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Veines et réticules :
a - formation de la trachée
à partir d'une colonne de
cellules ;
b - trachéides avec des parois
renforcées de manière sphérique
ou en spirale ; '. ~
.'
'.
b, c,
Les tissus de base remplissent le corps de la plante L'eau contenant des solutions de matières inorgani-
entre les tissus porteurs et les tissus de protection. ques monte à partir des racines vers le haut, en
Outre leur fonction de remplissage, ils peuvent jouer direction des feuilles d 'où elle s'évapore (c'est le
d'autres rôles. Us permettent la photosynthèse, peu- courant transpiratoire) et, en sens inverse, à partir des
vent constituer également les tissus de réserve (par feuilles, les solutions qui sont le produit de la
exemple dans les racines) ou servir de réservoirs d'eau photosynthèse descendent vers les organes de stocka-
dans certains cas. Ces tissus de base forment aussi , ge et les racines (c'est le courant d 'assimilation). Ce
dans les tiges, organes cylindriques du corps de la flux se réalise à l'intérieur de cellules allongées dont
plante, des tissus localement différenciés, comme les parois intérieures sont très obliques, ou même
l'écorce parenchymaire, les fibres médullaires et la complètement diluées. A la fin , ces cellules forment
moelle. L'écorce parenchymaire se trouve entre les des petits canaux compacts qui traversent l'ensemble
tissus de protection et les tissus porteurs, tandis que les du corps de la plante. Le faisceau de ces canaux
rayons des fibres médullaires partent du centre de la contient les vaisseaux et le parenchyme de bois. Les
tige, vers la circonférence : ils séparent les faisceaux vaisseaux sont des cellules mortes allongées et vides,
de la moelle qui se trouve dans la partie centrale du avec des parois lignifiées et renforcées d 'une certaine
tronc. Dans le langage populaire, on désigne souvent manière. Nous distinguons les vaisseaux selon le fait
la moelle comme l'âme de l'arbre. Et l'on pense à la qu'ils conservent ou non les parois en trachées et en
moelle blanche et tendre du Sureau. trachéïdes. Les trachées sont des tubes assez longs qui
Dans l'espace entre les cellules et les tissus, se se sont formés à partir des cellules placé es en série les
forment souvent des ensembles d'espaces intercellu- unes derrière les autres ; leurs parois intérieures se
laires, comme les canaux résineux des essences sont dissoutes soit complètement soit en grande partie
résineuses par exemple. Quand l'espace intercellulai- et leur contenu cellulaire a disparu. Les trachées
re se crée à partir de l'affaissement de l'ensemble d 'un dominent chez les essences ligneuses à feuilles qui sont
tissu mort, on observe souvent la formation d'une tige souvent complètement dépourvues de trachéides
creuse: c'est le cas des Forsythias. (voir les Frênes et les Platanes). Les trachéides, par
Le tissu le plus significatif des plantes vasculaires est contre, conservent l'ensemble des parois obliques.
le faisceau de vaisseaux, tissu porteur qui traverse les Ces vaisseaux sont caractéristiques de l'ensemble des
différents organes et distribue dans l'ensemble de la essences ligneuses résineuses.
plante de l'eau et des solutions de matières anorgani- La longueur et l'épaisseur des vaisseaux varient. On
ques, ainsi que les produits résultants de la photosyn- a trouvé chez les frênes des vaisseaux allant de la
thèse . Les tissus porteurs distribuent des solutions racine jusqu'à la couronne ; chez les chênes, on
à l'intérieur des végétaux sur des distances relative- a mesuré des vaisseaux atteignant près de quatre
ment grandes, principalement dans deux directions. mètres dont le diamètre était de 0 ,25 millimètres. Les
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parois de ces vaisseaux sont d 'épaisseur inégale et nent parfois que pendant une seule période de
renforcées soit en cercle, soit en spirale, soit en grille. croissance. A la fin de cette période, le tamis est
Ces renforcements se lignifient, les autres parties des obstrué par une matière spéciale. Ainsi, au début du
membranes cellulaires restant en cellu lose et permet- printemps suivant, il dépérit, comprimé sous la
tant l'interpénétration des solutions à partir des pression des tissus environnants, pour ê tre remplacé
vaisseaux vers les cellules et en sens inverse. Même par un tamis neuf et vivant.
dans le cas où les parois des cellules s'épaississent Les tamis et les vaisseaux sont, en règle générale,
entièrement, il reste encore, dans les parois, des accompagnés d'un parenchyme conducteur, tissu
alvéoles et des points non épaissis qui permettent la formé de cellules vivantes qui permettent le transport
circulation des solutions dans les deux sens. La des différentes solutions sur des distances plus
fonction principale des vaisseaux consiste cependant courtes.
à véhiculer l'eau et les solutions de matières inorgani- Chez les dicotylédones d'essence ligneuse, les fais-
ques (courant transpiratoire), tandis que le renforce- ceaux sont organisés dans la tige. Lors de la coupe
ment du corps de la plante reste une fonction transversale du corps, ils apparaissent organisés en
secondaire. cercle. Entre eux, nous voyons les rayons des fibres
La partie en liber des faisceaux se compose d'un médullaires et au milieu du tronc apparaît la moelle.
tamis molléculaire et de cellules parenchymes et Les faisceaux passent de la feuille à la tige juste au
sclérenchymes. Le tamis est formé de cellules vivan- point d'attache des feuilles . Ils traversent ensuite
tes, de forme allongée, dont les parois sont percées de obliquement les différentes couches de l'écorce pour
nombreuses ouvertures. Elles se présentent ainsi sous prendre enfin leur place, en cercle intérieur, entre les
la forme d'un tamis. Les cellules qui constituent le autres faisceaux. D'abord, ils passent parallèlement,
tamis gardent sur leurs parois la pellicule cytoplasmi- puis ils s'unissent entre eux en formant une bifurca-
que, bien que leurs noyaux disparaissent très tôt. tion , ou une ramification en fourchette . Ainsi se crée
L 'intérieur des cellules est rempli par une grande tout un réseau interdépendant de faisceaux.
vacuole centrale contenant les matières protéiformes Les tiges des essences ligneuses ne croissent pas
et les glucides. Les parois des cellules qui forment le seulement en longueur, mais elles prennent aussi de
tamis ne se lignifient pas. Les tamis transportent l'épaisseur. Nous avons déjà décrit la croissance
surtout les matières organiques et elles ne fonction- secondaire des couches de couverture et de protection
qui forment l'écorce secondaire. Sa formation est
assurée par le phellogène qui produit le liège. Les
houppiers des arbres qui ne cessent de se développer
a
ont besoin d'un apport constant en matières nutriti-
ves, ainsi que d' un renforcement mécanique. Dans la
zone tempérée, chez la plupart des essences ligneuses,
le réseau de tissus porteurs ne tient que de trois à cinq
ans, et, plus ils vieillissent, moins bien ils distribuent
les solutions transportées. Us doivent donc être
constamment remplacés par des éléments nouveaux.
Le tissu secondaire divisible qui se charge de cette
fonction pendant la durée de vie d'une plante vivace
s'appelle le cambium.
Le cambium forme , sur la coupe transversale de la
tige, un cercle continu et fermé: il passe entre la partie
lignifiée et la partie en liber des faisceaux et traverse la
moelle. Il produit des tissus neufs dans deux direc-
tions, vers l'extérieur et vers l'intérieur de la tige. Il
génère du bois sur sa face interne et du liber sur sa face
h
externe. En traversant la moelle, le cambium produit
le parenchyme, lâche et riche en air.
Sous les latitudes où le temps change pé riodique-
Coupe transversale d 'un tronc de Tilleul âgé de 3 ans :
a - derme ; b - ]jège ; c - écorce primaire ; d - liber ; ment selon les saisons, le cambium fonctionne égaIe-
e - cambium ; f ·- bois de la première jusqu'à la troisième ment en suivant ce rythme. Dans la zone tempérée, il
année ; g - moelle ; h - rayons médullaires. ne travaille que du début du printemps à l'automne.
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La porosité du bois constitue un bon indice de L'organisation du bois chez les conifères et chez les
différenciation : feuillus:
a - exemple de bois poreux en rond (le Frêne) ; a - l'organisation du bois d'Épicéa ;
b - exemple de bois à porosité diffuse (l'Aulne). b - l'organisation du bois de Chêne.
Nous pouvons observer l'activité périodique du cam- qui est composé des fibres sclérenchymatiques en
bium sur une coupe transversale d'essence ligneuse : partie lignifiées. La couche de liber secondaire est très
on voit alors les couches d'accroissement annuelles. faible par rapport à la couche de bois. Ceci provient du
La caractéristique principale des essences ligneuses fait que le cambium produit beaucoup moins de liber
est la création du bois. L 'anatomie du bois est assez que de bois. Les réticules du liber secondaire ne
compliquée et les différences qui président à sa fonctionnent en moyenne que deux ans (quatre chez
formation permettent aux spécialistes de déterminer les tilleuls). Ensuite ils dépérissent et les autres tissus
avec une grande précision son origine déjà à partir de les écrasent. Aussi, la différenciation annuelle des
très petits échantillons. Sous le terme général de bois, couches de liber n'est-elle pas aussi significative que
nous désignons l'ensemble de la matière qui est créée
par le cambium vers le centre du tronc.
a
Sur la coupe transversale d'une tige, nous pouvons
habituellement observer une moelle peu significative
au milieu : souvent, elle ne dépasse guère un
millimètre ; seulement chez le Sureau, elle peut
atteindre environ dix millimètres. La moelle est
entourée d 'une fine couche de bois primaire, puis
d' une couche épaisse de bois secondaire ancien dont
les vaisseaux ne fonctionnent déjà plus. Cet ensemble
s'appelle le noyau. Le noyau est souvent d'une teinte
plus foncée, colorée par le produit des matières c
tannantes qui y sont stockées. La couche extérieure
plus claire s'appelle l'aubier. On appelle bois à noyau
ceux où l'on peut différencier le bois du noyau et
de l'aubier, les autres comme le Hêtre, s'appellent
splints. Associé aux fibres et aux cellules ligneuses,
l'ensemble des trachées et des trachéides déjà évo-
quées forme le bois.
Chez les essences ligneuses, le liber secondaire se
forme de la même manière que le bois secondaire. Il se
compose d' un réticule, de cellules d 'accompagne- Coupes de bois : a - transversale ; b - réflexive (en
ment, de parenchyme de liber et, enfin, de liber dur miroir) ; c - tangentielle (en madrure).
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chez le bo is e t les accro issements annu e ls ne sont pas racines, en deho rs de leurs fo ncti o ns ph ysio logiques,
apparents. Le cambium produit le libe r enco re consistent à stabiliser, à fixer, e t à re nfo rcer l'arbre qui
lo ngtemps après le début de l'hive r, tant qu e les pèse souve nt plusieurs to nnes, dans le sol. Le système
conditio ns mé téo ro logiques le pe rm ette nt. radiculaire de certains arbres, bie n qu e caché à nos
Les fibres sclé rencb ymatiqu es du liber o nt un e yeux, pe ut atteindre les mê mes dim ensio ns q ue les
certaine va leur écono mique parce qu'e lles participe nt couro nnes visibles très lo in.
à la prod uctio n du libe r technique. E n E uro pe, o n La constructio n an ato mique du corps, surto ut de sa
utilise le libe r du TiUe ul , mais le libe r du jardinie r pa rtie ligneuse est do nc une q ualité typique, commune
vient d' un e palme de la famille des R aphia. aux essences ligne uses, ma is e Ue n'est pas le priviJège
L'épa ississe me nt secondaire qui se produit éga Ie- d 'un gro upe spécifique , à l'exceptio n des résine ux et
ment lo rs de la cro issa nce des racines est assuré par le no us tro uvo ns les essences ligneuses à feuilles da ns
cambium de la racine. Les fo nclio ns principales des plusie urs séries de plantes dicotylédo nes.
De la vie de l'arbre
Les essences ligne uses so nt e n gé né ral vo lumineuses, matière d 'explo rati o n bio logiq ue. La science qui trai te
en particulier les arbres. Ils dé tie nnent de no mbre ux ce suj et s'appelle la bio lo gie de la {Io raison. O n
records: ils compte nt parmi les plus gros o rganismes comme nce à s'apercevo ir que la classüicatio n tradi-
viva nts de no tre mo nde . Les E ucalyptus d' Austra lie tio nn elJe des essences ligneuses en ané mo philes e t
mesurent plusieurs d ~ain es de mètres, les Séqu o ias ento mophi les ne suffit plus, de même que la division
d 'Amé riqu e et les arbres de la même fa mi lle dépas- entre les essences ligneuses à flo raison dioïque et
sent souvent cent mètres de hauteur. Par rappo rt à ces à flo raison mo noïque ne suffit plus. Lors d 'une
espèces, les essences ligneuses d'Euro pe o nt l'air de explo ratio n un peu plus poussée, no us constato ns
« petits arbres ». Les arbres se d iffé re ncient égaIe- l'appa ritio n d 'exce ptio ns no uve lles. le car actère de la
ment des autres espèces pa r le ur durée de vie . Il flo raiso n change no n seuleme nt suivant les conditions
y a te lle ment de cente naires qu'on ne peut pas les ex té ri eures, mais aussi suivant l'âge des arbres. No us
é numérer to us. Ceux qui vivent jusqu 'à cinq cents a ns po uvons citer par exe mple les fl eurs de l'érable qui
sont déjà mo ins no mbre ux. E n E uro pe , ce sont e n sont généralement considé rées comme dioïques, bien
géné ra l, les chênes. Mais il existe des arbres qui vivent que l'on ai t tro uvé des fle urs avec des é tamines
e ncore beaucoup plus lo ngtemps. Pe nd ant de lo ngues rabo ugri es, fe me lles par fo nctio n et des fleurs avec un
années, o n a pensé que c'étaient les Séquo ias qui pistil pe u déve lo ppé, do nc mâles. De mê me, dans
viva ient le plus lo ngte mps. Us peuvent devenir de ux l'inflo rescence des chato ns des saul es, o n a tro uvé des
fo is millé naires ! Ces arbres qui so nt encore debo ut fle urs mâles parmi les fle urs fe melles e t vice versa,
auraient « vu » la naissance du C hrist, les dé buts de no tamme nt cbez le Saule gr is, Salix cinerea. Les Pins
l'ère chré tie nne et la fin de l'Empire ro main si ces ne fo rme nt souvent , dans les premiè res années de leur
événeme nts avaie nt e u lieu sur le contine nt am éri cain . flo ra ison, q ue les fleurs feme lles, tandis que les fle urs
. Mais, malgr é cela, ils ne so nt pas les plus âgés. Le mâ les ne commence nt à appa raître qu e plus tard .
record est dé tenu pa r Pinus arisrara, un a rb re très La fo rm ati o n des [leurs est é tro itement liée à l'âge
discret, qui po usse dans les régio ns sèches des de l'arbre et à sa maturité, à l'influence des conditio ns
É ta ts-Unis. On a évalué so n âge qui pe ut atte indre de exté rie ures et à la conditio n pro pre à chaque arbre au
4000 à 4700 ans ! mo ment a ù il se prépar e à fleurir. E n gé néral, il est
La vie de chaque arbre comme nce pa r l'unio n d'un e établi qu 'un ctima t sec et chaud juste ava nt l'été , au
ceUul,e mâle avec un e cellule fe me lle qui do nne mo is de juin , favorise l'établisseme nt des fleurs po ur
l'e mb ryon de la grai ne e t du fruit. M ais, pour y arrive r, l'année suivante. Ceci est surto ut valab le po ur les
il fa ut que la gé né ratio n précédente ait atteint la arbres fruitiers et po ur ceux qui ne fle urissent pas
flo raison. Celle-ci représente un e ma nifestatio n très réguliè rement to us les ans, comme le Hêtre .
importante de la vie des végétaux supérieurs et elle Beauco up d'arbres appartie nnent a ux essences
apporte to uj o urs des conna issan ces no uvelles en ligneuses anémo philes. Cela signifie un e surproduc-
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tio n de polle n qu i est profitable pour les arbres. Pa r afin de conserve r une chance de perpétue r l'espèce.
exemple, les pins conifè res prod uisent jusqu 'à q uatre Une po pulati on de pins a produit, sur un hectare, plus
fois plus de po lle n que ce qu' ils a ura ie nt dû . Les de de ux millio ns de graines, de même qu 'une popula-
essences ligneuses anémo philes fle urissent très tô t au tio n d 'épicéas, pe ndan t que les mé lèzes en pro dui -
printemps, bie n avant l'appari tion des fe uilles, ai nsi le saient de 5 à 10 millio ns et les bouleaux 103 millio ns,
ve nt qui transpo rte le po Uen peut pénétrer plus e t les chênes, en revanche, 230 000 se uleme nt. Ces
faci leme nt dans les couro nn es des arbres, mê me dans do nnées qui no us vienne nt d'Euro pe de l'Est e t d' Asie
une fo rêt compacte. Les cônes femelles des essences représentent évidemme nt des estimatio ns globales de
Ijgncuses conifères se trouve nt dan s les parties supé- limites maximales, mais e Ues sont malgré to ut inté res-
rie ures de la couro nne et les cônes mâles plutô t ve rs le santes.
bas, ce qui perm e t aux nuages de po llen déplacés pa r Mê me lorsque la graine arrive à maturité e t se
le ve nt de peign er véritablement l'arbre e t de féconde r sépare de l'arb re. le processus n'est pas encore
ainsi les fle urs fe melles. Ma is 1 à e Ue seule , la surpro- e nclenché . La vie no uve lle ne peut germe r que dans
duction de pollen ne suffit pas à assurer la fo rm atio n des cond itio ns favorables. Le pouvoir germinatif
des graines. Celle-ci dépe nd encore de no mbreux d 'une gra ine dépe nd avant tout de sa maturité .
autres facteurs extérieurs, co mme le gel. La germin a- Cert ajnes grajnes sont capables de ge rme r to ut de
tion du pollen pe ut mê me ê tre limitée par un o rage de suite après le ur ma turité (le Pe uplie r, le Sa ule ,
printemps avec son cha mp électrique. l'Orme), tandis que d'autres o nt e nco re besoin d 'une
Chez quelque essences ligneuses (chez les Pins par cert a ine pé riode de repos végé tatif dans de bonnes
exemple) un temps relative me nt lo ng s'écoule entre la conditio ns po ur po uvoir commencer à germ er. Cette
pollinisati o n e t la féconda tio n. L'évo lutio n de péri ode de repos végétatif, causée souve nt pa r la
l'embryon se termin e après une période de plus d' un présence de substances inhibitives, est une mesure
an et les cônes ne mûrissent qu'au bo ut de deux ou défensive qui assure le début de la germin atio n dan s
trois ans. L'évolutio n des gr aines dé pe nd égaleme nt les conditio ns les plus favo rables po ur le végétal qui
d'un e lo ngue séche resse en é té qui pe ut être la cause germe. C hez les bo uleaux, les pre mières graines
d'une chute précoce. précoces germe nt immé di a teme nt, tandis q ue celles
Bon no mbre d'essences ligneuses ne fJ eurisse nt pas plus tardives «se repose nt » environ six mois e t
to us les ans. et l' inte rvalle entre les pé riodes de atte ndent, pour germe r, les conditio ns favo rables de
floraison pe ut être plus ou moin s long. Parmi celles qui l'année sui vante. D 'autres essences lign euses prod ui-
fleurissent e t produisent chaque a nnée, o n tro uve, sent des germ es q ui peuve nt rester e n pé riode de repos
cntre autres, le Bo ulea u, le Charme, le Cormier. Les végéta tif pe nd ant plus d 'un a n : les graines de l'If, si
années à graines survienne nt tous les trois ou qua tre e lles ne sont pas semées immédi ate ment après leur
ans chez les P in s, les Sapins e t chez les É picéas. C hez maturité. ne germ ent qu 'après un e période q ui peut
le Chêne, la pause dure de cinq à six ans; chez les durer de deux à qua tre ans.
Hêtres, e lle pe ut aller de six à huit ans. Ces indicatio ns Les essences ligne uses se ma intie nn ent et se propa-
ne sont évidemment pas valables dan s l'absolu. Il ge nt dans la nature le plus souvent par multipl.icatio n
existe toujo urs beaucoup d 'exceptio ns. Ma is e lles sont sexuée. M ais, dans certains cas, o n peut o bserver une
importantes pour to us ceux qui s'occupe nt des forêts pro pagation, plu tô t q u'un e reproduction, par la voie
ou qui o nt la respo nsabilité de produire des jeun es végétati ve. Par exemple, en E uro pe centrale, les
plantes pour les fo rêts e t po ur les jard ins d'agréme nt. populations de la rose de ma i se propagent souve nt au
Au cours de ces derniè res années, au mo me nt o ù la lo ng d es vo ies d'eau, pa rce que les ino ndations
pollution globale de no tre pla nète ne fai t que s'accro Î- périodiques arrachent des blocs entie rs de végétatio n
tre, no us observo ns que la pause entre deux pé ri odes qu'elles déposent plus lo in dans des endro its plus
de prod uctio n des graines chez les arbres a ugmente calmes. On pe ut raprocher ce cas de la propagatio n
elle aussi. D ans les zones les plus exposées, les a rbres végéta tive des essences ligne uses dans les couloirs
ne produisent plus de puis plus de dix ans. d'avalanche e n ha ute mo ntagne . C hez les autres
Po ur la créatjo n des espèces, po ur la fo rm atio n essences ligneuses, o n pe ut vo ir d es branches co urbées
d'une population e t po ur la conserva ti o n de l'espèce jusqu'à terre, ainsi que leurs pousses, qui comme ncent
en un endro it do nné, Je no mbre de gra ines co mpte à s'enraciner (Juniperus horizontalis) o u, chez les
également aussi. La productio n de graines, chez saules, des branches cassées vivantes.
certaines essences Hgne uses sylvestres, calculée pour La petite plante qui a à peine germé, po rt e déjà e n
un hectare est très intéressante . E lle no us renseigne eUe les signes caractéristiqu es de son appartenance.
sur l'effort d'engorgement que la na ture do it fo urni.f Les essences ligne uses à fe uilles sont des végé taux
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dicotylédones. Ainsi, voit-on apparaître Sur la graine seule dominante : par exemple, les Hêtres, les Frênes,
qui germe, e n premier lieu, les deux fe uilles de la les É picéas et les Sapins poussent « d'un seul coup ».
matrice et, ensuite seulement , la formation des vraies La longue ur des accroissements quotidiens dépend
fe uiUes. Les premières feuilles de certaines essences d irectemen t de l'intensité et la d urée totale de la
ligne uses sont souvent très différentes des feuiUes plus période d'accroissement. Les essences ligneuses
tardives. Chez les essences ligneuses à fe uilles comple- à forte augmentation quotidienne croissent pendant
xes, les premières feuiJJes sont parfo is simples et non un e période plus courte. Celles qui grandissent plus
encore séparées : c'est le cas de la rose. Les résineux lo ngte mps, pe uvent croître pendant .au maximum tro is
ont parfois un plus grand nombre de fe uiLles primaires mois. La pé riode moyenne de croissance chez les
très regroupées; les minces aiguilles caractérisent la essences ligneuses de la zone te mpérée va de tre nte
période juvénile des conifères, mê me chez ceux donl à quarante jours. ou de cinquante à soixante jours si
les feuilles définitives sont plutôt écai.llées ( Thuja). l'on compte à partir du réveil des bourgeons. Le plus
Le jeune arbre qui pousse dans des conditions grand apport de matière no uvelle se fait pendant les
no rmales se distingue par une poussée intensive vers he ures du jour (66 % ), le reste pend ant la nuit
le haut. La croissance de certaines espèces dans le ur (34 %).
prime je unesse est souve nt très caracté ristique pour Chez que lques essences ligne uses, après la période
chaque espèce, tant par le ur aspect extérieur que par printanière de croissance inte nsive, survient une
le ur rapidité. Pe nda nt les dix premières années de leur courte période d'accalmie, puis la croissance repre nd
vie, les Bo uleaux et les Aulnes sont les arbres qui, en e n juillet. A cette période apparaissent les pousses
Europe, poussent le plus rapide ment. Les Frênes, les d'é té, dites de la Saint-Jean, qui so nt habituelleme nt
Tilleuls, les Chênes, les Mé lèzes et les Pins poussent mo ins longues que les pousses de printemps.
plus lenteme nt, tandis que les Hê tres, les Épicéas e t Ce type de croissance des arbres que nous venons de
les Sapins poussent très lentement. Panni les essences décrire est lié aux conditions climatiques de la zone
Ugneuses e uropéennes, l'If est, dans sa jeunesse, tempérée. Sa principa le caractéristique est la périodi-
l'arbre qui se développe le plus lente me nt : a u bout de cité qui dé pe nd de l'évolutio n mé téorologique e t de la
dix ans, il ne dé passe guè re 75 centimè tres, tandis que, latitude. A ces conditions est aussi étroite ment liée la
pendant la même période, le Sapin atteint 95 centimè- période de repos végétatif qui dure plus ou moins
tres, l'Épicéa 100 centimètres, le Hêtre 180 centimè- longtemps, suivant les essences ligneuses. Cette pério-
tres, le Chêne 270 centimètres, l'Érable 280 centimè- de est fixée génétiquement et elle se manifeste d'une
tres, le Frêne 285 centimè tres, le Pin 300 centimè tres, manière très significative chez les essences Hgne uses
le Mé lèze 340 centimètres, le Tilleul 350 centimè tres que l'on fait pousser so us d'autres latitudes. Même
e t l'Aulne 400 centimètres. La croissance en haute ur da ns des conditions très différentes, les espèces
ne dépend pas se ule me nt du type de l'essence garde nt le urs biorythmes annue ls. C ito ns le cas du
ligne use: elle change non seule me nt pendant toute la Robinier qui vient d'Amérique du Nord e t qui est
vie, mais égale me nt au cours d'une année. Les maintenant cultivé e n Europe: il est presque le
essences ligneuses se classent suivant le ur dynamique dernier, parmi les essences lign euses cultivées, à bour-
de croissance au cours d'une année en essences geonner. Parfois, il suffit par contre de reproduire
ligneuses à croissance périodique et à croissance certaines conditions climatiques, e n mettant par
ininlerrompue. Mais les conditio ns sont rare ment exemple. au mois d'août, certajnes plantes o u au
ré unies pou,r permettre une croissance du deuxième moins certaines de le urs parties dans une période de
type. Nous en trouvons des exemples dans la forêt repos végétatif apparent. Dans ce cas, on voit , avec
tropicale humide . Les essences ligne uses à croissance éto nn eme nt, des Marronniers d'Inde e t des Weigela
périodique poussent de la manière la plus inte nsive florida fleurir au débu t de l'auto mne. E n gé néral, o n
pendant les mois de mai e t de juin. Pendant cette parle, lors de cette floraison d'automne, de refle uris-
période, qu elques essences sont ca pab les de grandir seme nt.
de 1 à 3 cm par jo ur. C'est aussi pe ndant cette période Les essences ligneuses ne se développent pas
qu'eUes pompent la plus grande qu antité d'ea u. Mais seuleme nt e n hauteur, e Ues s'épaississent aussi. Nous
cette période de croissance intensive n'est pas très avons déjà traité du fo ndeme nt anato mique de
lo ngue: elle dure, e n général, de de ux à tro is l'é paississement. Cependant, iJ se produit, dans le
semaines. La plus gra nde partie des no uve lles pousses volume de la tige, des changements qui ont d'autres
se form e égaleme nt à ce moment-là . Les essences causes que la croissance e t la séparation des tissus. Le
ligneuses de la zone tempérée, connaissent, pour la volume des bra nches e t du tron c change pendant la
plupart, une période annueUe de croissance à une journée. n change aussi suivant les conditions météo-
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rologiques. Bien que ce ne soient pas des changements l'âge de dix à vingt ans; les Érables, les Tilleuls et les
aussi grands que ceux occasio nnés par la cro issance, et Charmes produisent e ntre vingt et trente ans et les
qu'ils ne soient pas aussi durables, ils n'en existe nt pas espèces à croissance plus lente à trente o u quarante
moins. Chaq ue tro nc a, le matin , avant le lever du ans seulement. Parmi les essences ligne uses européen-
soleil, la plus grande circonférence. [J rétrécit par la nes qui o nt une importance pour la forêt, ce sont les
suite, à cause de sa transpiratio n. Mais, il suffit d'une Hêtres et les Sapins qui arrivent le plus tard
petite averse, les tissus de couve rture aspire nt de à maturité: il le ur faut atte ndre d'avoir cinquante
l'eau, s'enfle nt et le vo lume du tro nc est à no uveau ans.
différe nt. La circonfé rence du tronc se ré trécit égaIe- Celui qui cultive des plantes d'apparte me nt sait bien
ment en hiver, quelquefo is même d'une maniè re très que s'il e xpose un Clivia à une pé riode sèche
significati ve, comme chez l'Aulne (2,5 %). Le rétré- pro lo ngée, il se me t bie ntô t à fle urir, tandis que s'il
cissement lo rs des grands gels peut même conduire l'arrose normale ment, il peut vivre sans fleurir même
jusq u'à la formation de fêlures de gel. Les mê mes pendant quelques années. La même chose pe ut se
fêlures peuvent ê tre provoquées en été par de fo rtes produire chez certaines essences ligne uses: des in-
vagues de chaleur. flue nces exceptio nnelles o u l'état de santé peuvent
Si les tiges aériennes de l'arbre poussent très innue r non seule me nt sur le dé but de la période
rapide ment, les jeunes racines se dévelo ppe nt égale- producti ve, mais aussi sur la fréquence des années de
ment très vite. La dynamique de la cro issance des productio n et sur le no mbre de fleurs produites.
racines représente, d'une certaine manière, le facte ur Les arbres vivent très lo ngtemps e t, du point de vue
déterminant pour la croissance de l'essence Ligneuse bio logique, leur cro issance n'est jam ais terminée. En
dans son ensemble . Po ur pre uve, comparo ns les tro is théorie, ils auraie nt pu vivre « indé finim ent JO comme
essences ligneuses parmi les plus importantes de nos no us le pro uvent les très vie ux clo nes, cultures
forêts européennes: le Sapin, l'Épicéa e t le Pin. Le d'arbres fruitiers do nt les tissus sont mainte nus d'une
plus vivace e t le plus adaptable est, bien évidemment, manière artificie lle p~ nd ant des siècles e t même des
le Pin. La comparaison de ces essences ligneuses pe ut millénaires. Po urtant , ils sont mo rte ls eux aussi.
nous expliquer bie n des choses: le système radiculaire L'arbre subit aussi le vie illissement e t le dépérisse-
des Épicéas est de ux fois plus long que celui des Sapins ment. Et, s'il est vrai que la plupart des arbres finissent
et celui des Pins est six fois plus long que celui des sous la hache o u la scie, ils n'échappe nt pourtant pas,
Épicéas. O n sait que les Bo uleaux sont capables de à la mo rt nature Ue o u aux maladies diverses. Les
pousser n'importe o ù, dans la mo indre fe nte, même causes de dépérisseme nt les plus fréquentes sont le
dans un mur o u de rriè re une cheminée. Hs y sont aidés pourrissement des noyaux et l'affaiblisseme nt général
par un système radiculaire fantastjque . Les racines du tro nc qui fini ssent par amener un effo ndre me nt
d'un jeune bouleau d'un an mesure nt déjà en tout mécanique, J'alté ratio n de la statique, le dé racine ment
150 cm ! La cro issance des racines est aussi périodi- o u la fracture d 'un tronc peu stable sous l'effe t d'un
que, mais e lle dépend mo ins des conditio ns climati- coup de vent. La pourriture des racines qui te rminent
ques que les parties aériennes des essences ligneuses. leur vie e n général beaucoup plus tôt que les parties
Les racines peuvent croître même lo rsque le sol atte int Lignifiées de la partie aérie nne est encore une cause
des températures re lative ment basses, de 5 à 6 degrés fréquente de dé périsseme nt. La dépérissement de
environ. La te mpérature maximale à laque lle les grandes parties du système radiculaire se manifeste,
racines poussent encore est de 32 degrés. D ans les d'une faço n secondaire, par le dessècheme nt d'une o u
pays où la te rre ne gèle pas très e n profondeur, on de plusieurs parties de la couro nne o u de que lques
a constaté que les racines restent actives pendant to ute branches. Si quelques branches se cassent, la statique
l'année et elles poussent même en hiver bie n que plus de l'arbre est détério rée, ce qui provoque de no uvelles
lentement. ru ptures e t effo ndrements et o uvre la voie à une
Les essences Ligne uses sont des o rganismes avec une in vasio n de maladies cryptogamiques. La pourriture
durée de vie très lo ngue . Po ur cette raison, e Ues et le dessècheme nt représente nt les causes les plus
n'accède nt pas à la maturité aussi vite que les végétaux fréque ntes de dépérissement des a rbres. Mais le ur
qui vivent mo ins lo ngte mps. L'arrivée à la maturité et innue nce dé pend directement de la santé et de la
à l'âge de la reproduction diffè re selon les espèces. Les fo rme de l'arbre, ainsi que de son âge. Elles se
essences ligneuses à cro issance rapide dans le ur pro pagent plus vo lo ntie rs au début du vieillisseme nt
jeunesse (Bouleaux, Aulnes, Trembles) commencent de l'arbre. Cette période arrive quand la cro issance de
à fleurir e l à produire très tô t, mais certains Épicéas e t l'arbre a atteint son apogée e t quand e Ue comme nce
certains Mé lèzes comme ncent aussi à pro duire dès peu à pe u à se ralentir. Il est é to nnant que ce la se
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produise déjà pendant le premier dixiè me de la durée ment le cas avec la graphiose des o rmes qui a déjà
de vie de l'arbre. Même les arbres qui vive nt plusie urs anéanti en Eu_rope des populatio ns entières d'ormes et
siècles termine nt leur période de cro issance inte nsive , qui risque de les anéantir to tale ment, si l'on ne prend
déjà pe ndant le premie r siècle de leur existe nce. pas immédiate ment des mesures pane uropéennes.
Cependant, tant que les diffé re ntes pa rties de l'a rbre, Les essences ligneuses ne vieillissent pas seuleme nt
de l'arbrisseau, du sous-arbrisseau o u de la plante ne en tant qu 'individu mais leur é vo lutio n e n tant que
sont pas en équilibre fo nctionnel, il est prématuré de taxon, compris comme une branche phylogéné tique,
parle r de vie illissement de l'espèce. a son début , son sommet e t son re pli. Comme preuve ,
Les arbres ne sont évidemment pas épargnés par les no us pouvo ns voir les de rnie rs vestiges qui témo ignent
maladies qui peuve nt conduire à un dépérissement d' une flo re ancienne (Gin kgo, M erasequoia) ou
prématuré de l'individ u. Que lques-unes de ces mala- d'autres encore comme Je Sapin blanc qu i sont en train
dies présentent même de telles caracté ristiques de disparaître sous nos yeux et do nt o n cherche, au
qu'clles peuve nt mettre en danger l'existence d'une cours de discussio ns inte rminables, les causes du
espèce do nnée sur un continent entie r : c'est actue lle- dépérisseme nt.
Beaucoup de poè tes ont chanté les arbres comme des recommence à produire des cellules à paro is minces et
symboles de stabilité, de fidé lité , d 'endurance e t de ainsi se fo rme la séparatio n très ne tteme nt pe rceptible
force. Les arbres sont devenus des objets de cu.lte et ils entre la no uvelle couche et le bois de J'année
fo nt ainsi partie des e mblè mes nationaux et des précéde nte. Ces frontières nettes, que l'on voit très
blasons. L'ho mme ne s'arrê te pas souve nt sous leur distincte me nt sur une coupe transversale, s'appellent
couro nne grandiose, sauf pour se reposer un instant, couches d'accro isseme nt annue l.
majs i.I reste éto nné de vant le ur majesté . Po urtant, il La cro issance de l'arbre est d'abord influe ncée par
est lo in de savoir que le tro nc recèle e n lu i un vé ritable son enviro nnement, par les changements successifs de
cale ndrier viva nt , la plus vie ille chronique o ù le te mps température , la fréque nce des pluies e t par beaucoup
e t l'arbre ont consigné e nsemble - comme des d'autres facteurs que la scie nce moderne est encore en
appareils de haute précisio n - des do nnées qui train de découvrir. Malgré cela, le rapport étro it e ntre
servent e ncore aujo urd'hui pour l'explo rati on de les influe nces météoro log'iques et la fo nnat io n des
J'espace cosmique . couches annue lles de cro issance est connu depuis fort
Ces do nnées sont inscrites da ns les diffé rentes longtemps. Léonard de Vinci en parl ait déjà. Plusieurs
couches de cro issance de l'arbre e t e lles augme nte nt siècles plus tard, en Suède , Linné remarqu a que les
d 'année e n a nnée. Cette qua lité est caracté ristique chênes fo nnaient des couches de cro issance annuelle
surtout pour les arbres de la zone tempérée e t e Ue larges pendant les années chaudes e t é troites pe ndant
résulte de l'acti vité des tissus ré novateurs, le cam- les années plus fro ides. Les arbres sont ainsi nos plus
bium . L'activité du cambium est périodique. Au anciens o bservato ires rné téoro logiques et les faits
printemps, c'est surto ut la fo rmatio n du bois qui se ainsi constatés représente nt les plus anciennes don-
compose de ceUules à membranes minces e t fin es et de nées dendroclirnatiques.
cellules plus grosses. Avec le temps, la fo rmation du La dendroclimatologie observe l'influe nce des fac-
bois faiblit , les cellules du bois sont de plus e n plus te urs variables de la météorologie, déduit les varia-
pe tites, mais le urs membranes épaississent e t, ava nt la tio ns passées e n fo nctio n de la cro issance des arbres de
fin de l'é té , e n août, la productio n de bois cesse la fo rêt, et prédit les variatio ns futures. Cette science
complè te me nt. Proportionne llement, quand la pro- a ré veillé la curiosité des astro no mes. U n astro no me
ductio n de bo is diminue, la fo rmatio n de liber tchèque, Beev"r, en collaboration avec un mé téorolo-
augmente : le liber perme t l'ache mine me nt des matiè- gue tchèque éga lement, Hanzlfk, o nt été parmi les
res issues du processus d'assimilatio n dans les feuilles. premiers à publie r une étud e traitant de l'influence de
fi est actif jusqu'à la fin de la période de végétation l'activité solaire sur la cro issance des arbres. Cette
chez les résin eux . Au printe mps suivant, le cambium discipline scie ntifique a connu un essor considé rable,
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surtout dans la deuxième moitié du x:xe siècle. pousse dans le Sud-Ouest du contine nt amé ricain.
Suivant la lecture des couches de croissance a nnue lle , E Ue couvre une période qui va du sixiè me miUé naire
o n est parve nu à é tablir un calendrier des années jusqu'à nos jo urs sans interruption. En Europe, les
sèches jusqu'à l'an 2000 pour la région de la Volga. En courbes les plus anciennes qui existe nt sont é tablies
Amé rique du Nord, o n a dressé des cart es des par l'école de Huber à Munich pour les Chê nes de
anomalies de la cro issance sur des pério des de dix ans l'Allemagne du Sud-Ouest qui dépassen t le lXe siècle
en les compa rant aux anomalies climatiques des de no tre è re. Pour les Pins e t les É picéas des régions
périodes corresponda ntes. Selo n la reconstruction des septentrionales de la partie e uropéenne de l' U nion
périodes du passé par )a météoro logie, suivant sa soviétiqu e, e lles re mo nte nt égale me nt jusqu 'à cette
périodicité et en liaison avec l'activité solaire, no us époque. Ces données pe rme ttent surto ut aux archéo-
pouvo ns préj uge r de l'é volution climatique de l'hé- logues e t aux histo riens de l'art de mie ux date r le urs
misphè re Nord de cette planè te. découve rtes qui comportent des restes de bois. Le
Ce processus d'apprentissage des connaissances père de cette discipline scientifique est le professeur
n'est nulleme nt facile, il nécessite que l'o n compare A . E. Douglas, professeur d 'astro no m.ie à J' Unive rsité
un e gra nde quantité d'échantillons de bois avec des de Tusco n en Arizona. Au début du siècle, il étudi a les
microscopes spéciaux. L'o n doit, e n o utre, tenir périodes dites intervalles de o nze a ns des taches
compte des nombreux facteurs qui influencent la sola ires et leur influence sur la météorologie . E n
formatio n des co uches de croissance a nnue lle . Po ur liaison avec ces travaux, iJ s'inté ressa aux couches
cela, il fa ut examiner bon no mbre d'écha ntillo ns de annue lles de croissance de Pillus ponderosa dans les
bo is provenant de la même région . C 'est seule me nt régions sèches de l'Arizona et il réussit à prouver la
après avoir éliminé toutes les irrégulari tés comme la sim ilitude e ntre les différents passages des troncs de
fo rmation de fausses couches de croissan ce annuelle bois des anciennes constru ctio ns indie nn es et les
après un été sec o u l'absence éventue lle d'une co uche co upes du mê me bois contemporain. O n put ainsi
de croissance annuelle, que l'o n peut étab Hr une dater, à partir des arbres do nt o n connaissait l'âge, les
courbe standard de la fonnation des couches de anciennes constructions indiennes. La no uve lle mé -
croissance annuelle po ur une période donnée. Po ur thode a connu un succès très rapide et e lle a donné
établir cette courbe, o n utilise les coupes transversales na issance à une no uvelle science, la de ndrochro no lo-
des troncs, ma is aussi des mo rceaux de bo is dé jà gie . Le premier laboratoire qui ana lyse les co uches de
travaillé, surtout des poutres de constructio ns ancie n- croissance annue lle est le Tree Research LaboralOry
nes. Les morceaux de bois de constructio ns dont o n de l' U niversité de Tuscon en Arizo na . Po ur pro pager
connaît la date du dé but des trava ux o nt le plus de cette no uvelle méthode, e Ue a créé une société
va leur à cet égard . Dans plusie urs cas, o n est parve nu savante , la Tree-Ring Society, qui édite une publica-
à me ttre au point un e courbe de croissance pour une tion spécialisée, le Tree- Ring Researclr Bulletin .
région e t pour une époque do nnées suivant la [o rma- La derniè re applicatio n de la dendrochrono logie est
tia n des co uches de cro issance annuelle, seul eme nt la de ndroécologie qui é tudie, entre au tres, les influen-
après ce travail « archéologique JO minutieux. Avec ces né fastes de la civi lisation sur la fo rm a ti o n des
cette courbe, o n compare les morceaux de bo is couches de croissance annuelle . Les couches de
tro uvés plus tard, e t o n les « date JO avec une très croissance annue lle prouvent l' influe nce des émis-
grande précision. La co urbe standard la plus ancienne sions de poussières dans l'atmosphère et les domma-
que l'on soit parvenu à réaliser concerne le Pin q ui ges a insi causés aux plant es de la forêt.
On voi t en certains endroits, tel un soldat isolé, un encore il a é té planté dans cet endro it isolé à dessein,
arbre se dresser se ul. Il s'agit d 'un endroit te lleme nt pour une occasion spéciale, comme les croix et les
désolé qu'il e mpêche l'évolution nat ure lle d 'un e chapelles que l'on trouve dans les champs, les fronti è-
popul ati o n d 'arbres, o u bien cet arbre est le surviva nt res e ntre les cultures et les champs, les carre fours. Les
d 'une popu latio n déj à étei nte depuis lo ngtemps, o u a rbres qui marq ue nt une limite ou une fronti è re
,
25
a
La forêt pluviale tropicale (a) se distingue d'une manière d'arbres ne forme pas nécessairement une forêt. Les
singulière de la forêt mjxte (b) de la zone boréale tempérée ensembles de plantes qui vivent dans un endroit donné
aussi bien par sa densité que par ('utilisation de son espace. ne se sont pas formés au hasard . Les combinaisons de
plantes sont caractéristiques de certaines epêces. Ces
ensembles qui se retrouvent dans la nature se nom-
représentent en Europe un cas très fréq ue nt. Ils ment communautés de végétaux ou phytocénoses : la
bénéficient alors non seuleme nt d'une grande consi- phytocénose ayant la structure intérieure la plus
dération de la part de la population, mais ils consti- compliquée est la forêt .
tue nt également des points marquants du paysage. Les arbres diffé rencie nt donc la forêt de toutes les
La surproduction abondante de graines permet autres communautés végétales mais, pour cela, il Caut
d'affirmer qu'il est rare de voir pousser, dans un qu'un certain nombre d'autres conditions soit égale-
endroit donné, un seul pe tit arbre. Lors de la ment re mpli. Les arbres libres poussent aussi en
reproduction nature lle, en règle générale, on voit dehors de la forê t, dans les savanes, dans les toundras
pousser e nsemble, pendant un certain temps, plu- et ailleurs. La condition de la fo rmation d'une forêt est
sieurs jeunes plantes. C'est un peu plus tard seulement la croissance d'une grande quantité d'arbres au même
que les conditions et ta concurre nce naturelles per- endroit. Par ailJeurs, la surface doit ê tre assez grande
mettent la formation d 'un taillis. Ce taillis se dévelop- pour que J'on puisse constater l'influence du milieu. [l
pe selon une dynamique donnée e t, quand l'ensemble faut aussi une certaine densité d'arbres sur une surface
des facteurs attein t un équilibre dyna mique, l'ho- déterminée, ainsi qu'une liaison e ntre les houppiers de
méostase, le taillis se stabilise e t peut survivre même ces arbres.
très longtemps dans un endroit déterminé. Ses diffé- La densité d'arbres dans une forêt est très relative.
rentes parties pe uvent même se re nouve ler suivant E lle ne change pas seulement pa r rapport au type de
une certaine périodicité. Ainsi, le tapis naturel de la forêt, mais aussi par rapport à son âge. Pour une
végétation est-il le résu ltat d'une évolution très longue culture d'épicéas, par exemple, on plante 10 000
et la forê t est, en général, considérée comme la plus pousses afin de pouvoir obtenir 800 arbres à exploite r
haute expression de la vie végétale organisée. lorsqu'ils arrivent â l'âge de la coupe. Un autre trait
Mais, de même que que lques touffes d'herbe ne caractéristique différe ncie le formations de la forêt
constitue nt pas e ncore un pré, un que lconque groupe des autres formations végétales : la phytocénose de la
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fO'rêt est formée de plusieurs étages. Une couverture o bserver des zones de végétation et dégager quelques
végétale au sol et des arbres représentent l'exemple le règles sur leur emplaceme nt. Les différents types de
plus simple de la vie en é tage dans la forêt. Et, plus il végétation se présentent par zones. E n Europe, on
y a d'étages dans une forêt, « meille ure» eUe est e t pe ut dé nombre r, de la Méditerranée à la Scandinavie,
mieux e Ue exploite son espace. Les plus développées les zones de végétation suivantes : la forêt méditerra-
sont les phytocénoses des forêts tropicales qui possè- néenn e à feuilles dures, la forêt fe uillue décidue, la
dent plusieurs étages. En géné ral, no us parlons d'un e forê t bO'réale de résineux e t, e nfin, la toundra. Nous
« meilleure » fO'rêt lorsqu'elle utilise au rn_ieux son pouvons observer le même caractère zonal e n Afrique
espace. C'est la raisO'n pour laque Ue O'n estime tropicale où il dépend égale me nt de la la titude
meilleures les forêts mélangées constituées de plu- géographique: de l'Équate ur vers le Sahara, nous
sieurs espèces d'âge diHérent. vO'yons la forêt sempervirens, la forêt qui perd ses
Mais on ne peut trouver un cümat forestier, fe uilles vertes partie Uement suivant la pluie, la forêt
c'est-à-dire un endroit prO'pice pour qu'une fO'rêt de savane e t, enfin, la forêt de la savane semi-déser-
puisse se dévelo pper, n'importe où. Bie n que l'Europe tique.
centrale ait un climat propice à la fO'rmatiO'n de forê ts Cette végétation zonale est un peu perturbée dans
(sans l'influence de la culture , son territO'ire en seraü les régio ns côtières par les océans qui exercent de
aujourd'hui couvert en majeure partie), il n'en va pas moins e n moins leur influence vers l'inté rie ur du
de même pour les pays situés à 10 0 seuleme nt au nO'rd , continent. Ainsi, sur une ügne aUant d'est e n ouest,
ni po ur les pays situés à la mê me latitude à l'inté rieur aux e nvirons du 50' parallèle, de l'Europe de l'Ouest
du continent amé ricain e t e ncore moins pO'ur les pays jusqu 'à l'Asie centrale, on pe ut observer des change-
se trouvant à la mê me latitude da ns l'hé misphère Sud. ments de formation : la forêt feuillue sempervirens, la
Bien que la fo rêt représente le milieu naturel le plus savane et la zone semi-désertique.
favO'rable à la croissance des essences ligne uses, elle Les lati tudes géographiques influe ncent le caractère
ne constitue pas un type unique, une formation zonal de la végétation sur des espaces très larges. Au
exclusive des essences ligne uses qui se soit fO'nnée njveau local, ces mêmes zones sO'nt influencées par
d'elle-même sur notre planè te. leur haute ur par rapport au niveau de la me r. La
Quand nO'us nO'us représentons les différentes couverture végétale ne se caractérise pas seulement
formatiO'ns SUI une carte du monde, nous pouvO'ns par ces zones géographiques, il existe égale ment un e
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Forê ts tropi cales pluviales
diffé renciation verticale qui présente des qualités Les forêts tropicales (fo rê ts vie rges) poussent da ns
analogues. Les zones les plus hautes sont très la zone tropicale propre, zone de pluies abondantes
semblables aux zones les plus septe ntrio nales. réguliè rement espacées tout au long de l'année, sans
La co mposition des forê ts, leur architecture, le ur périodes de séche resse prononcée ni grandes varia-
structure changent alors e n raison de leur position tions de la te mpé rature. La forê t tTopicale pluv iale est.
géographique, et de la co nfiguratio n de la surface du point de vue écologique, le plus haut degré de la
te rrestre, mais aussi selon la qualité du sol, de la roche biocénose. Dans son sein vivent de 40 à 50 % de
de base et les conditions cJimatiques. Suivant ces l'ensemble des plantes et des animaux existant sur la
critères complexes, o n pe ut distingue r diffé rents types te rre. bien que sa surface ne dé passe guère 6 % de la
de forêts d 'après qu elques types de base: surface terrestre. Malheureuseme nt, mainte nant, à la
fin du XX e siècle, la forê t tropicale pluviale semper-
virens se trouve en grand danger. La coupe du bois,
Forêts non décidues Forêts décidues ainsi qu'une exploitation outrancière de la fo~ê t
Forêts tropicales pluviales tropicale pluviaJe aux Philippines, e n Malaisie et e n
Forêts de lauriers sempervirells Afrique de l'Ouest est d' une telle rapidité que ce type
Forêts xérophiles à feuilles dures de fo rê t disparaîtra probableme nt de ces zones à la fin
Forêts de mousson pe rdant des années 80. Les fo rê ts du même type e n Amé rique
leurs feuilles pendant
centrale e t e n Indonésie ne survivront guère plus
la période sèche
Forêts décidues de la longtemps : si l'on maintient le rythme d'exploitatio n
zone tempérée actue l, o n compte qu'elles disparaîtront à l'aube des
Forêts de résineux années 9 0. Même le changement de la zone amazo-
nienne en zone cultivée devrait surve nir d'ici la fin de
ce mjllé naire. Ainsi, dans la seule zone tropicale de
Les forê ts s'étendent jusqu'aux to undras au nord et l'Amé rique du Sud, e nviro n 10 000 espèces de pla ntes
dans les zones où les pluies se raréfi ent, avec les et d'animaux se trouve nt en danger.
steppes et les déserts. Ce sort, tristement prévisible pour la forê t tropicaJe
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plu via le , risque e n o utre d 'amene r le dé pé risseme nt réfléchissent la lumiè re. Aussi, la taille de ces arbres
de no mbreuses espèces pa rmi les essences ligne uses. est- c ite e n gé né ral assez réduite , leur tro nc ado ptant
D u point de vue de l'ex plo itati o n écono mique , la forêt des formes to rtue uses qui ne sont pas se ule me nt
1ropicale ne r~ prése n te pas la me ille ure va rié té de causées par la conHgurati o n du te rrain ma is par
fo rêt. La gra nde dive rsité des espèces qu 'e lle ab rit e, d' a utres facte urs éga le me nt , comme le pacage des
leur diffé rence d 'âge et l' inégalité de leu rs tro ncs, a insi chè vres par exemple. La pro du cti o n de bio mase n'est
qu e bie n d'autres ava ntages bio logiques re nd ent , e n pas très élevée da nsce type de fo rê ts, mais e lles jo ue nt
vé rité, son ex plo itatio n plus difficile . un aut re rô le également très impo rt ant e n empêchant
Les fo rê ts de la uri e rs sempervirens, ainsi que les un e dévastatio n du paysage e t un e é rosio n du sol. E n
fo rêts xérophi les à feuill es dures se différe ncie nt très ce rt ains e ndro its, e lles se transfo rm e nt en taillis de
ne tt ement des fo rêts tropicales. Ce gro upe englo be un végétati o n basse et d 'arbrisseaux, très difficiles d'ac-
grand no mbre de fo rê ts assez différe ntes. La plus cès. Ce sont des végéta ti o ns de re mplace ment fo rmées
observée pe ut-être est la forê t méd ite rranéenn e après la dispariti o n d es fo rê ts dé vastées q ui les o nt
« sèche ». Elle s'est fo rmée sous l'influe nce millé naire précédées: o n les appe lle des garri gues.
de l'ho mme , surto ut dans les régio ns côtières de la Bien que certa ines zones de la Méd ite rranée puis-
Méditerranée. No us y trouvons parmi les essences sent ê tre considérées comme ex trê mement sèches
ligne uses hautes, à part les Lauriers e t les Oliviers, des (Athènes ne reçoit que 384 mm de pluie par a n po ur
Chê nes à feuilles persistantes, des Cyprès et des un e te mpé rature moyenn e de + 17,4 OC), o n ne pe ut
G enévri ers et, dans certaines zones également, les pas considé re r les co nditio ns clim atiques comme le
Pinus pinea e t Pinus p inas/er. La plupart de ces se ul facteur qui empêche le déve lo ppe me nt de la fo rê t
fo rmatio ns so nt formées par des végétaux xéro philes dans cett e zone . La plupa rt des spéci alistes e n
q ui aime nt un climat chaud et sec. Ces plantes se bo tanique considère nt qu e, sans l'inte rve ntio n huma i-
caractérisent par des feuilles fe rm es et durables, ne , les bo rds de la Médit e rranée sera ie nt res tés
sempervirens. So uve nt de fo rme é troite. elles sont couve rts de fo rêts assez denses. bie n qu e de mo indre
co uvert es d 'une couche de cire e t de résine qui réduit impo rtan ce qu e celles de la zone te mpé rée: le type
l'évaporatio n o u bie n, de couleur très claire, e Ues do mina nt de végéta ti o n qu e )'o n y rencontre ra it serai t
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Forê ts de lauriers sempervirells
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()
une fo rêt pas trop haute semper virefls, avec une seulement l'hi ver, comme en E urope. D ans les zones
surface des fe uilles réduite et des troncs à écorce forte chaudes subtro picales et tropicales, un autre type de
et compacte qui empêcherai ent une évaporati on trop forêt s'est fait j our qui, lors des changements entre la
impo rt ante. Ce genre de fo rê t a uraü pu être lié d 'une saison sèche et la saison des pluies, se repose et change
maniè re plus o u moins é tro ite avec les arbrisseaux et ses feuilles. Ce type de forêt reste vert même en hiver,
les arbustes, allant jusqu'à form er une garrigue à la diffé rence des fo rêts de la zo ne te mpérée, vertes
prima ire . Cependant , la popula tio n fo restière la plus en été seulement. La période pluvieuse et vente~e ne
ha ute de ces fo rê ts n'aura it pas dépassé 20 m et survi e nt en E urope que pendant l' hiver. Da ns ce type
encore, seulement sur les terres les plus profo ndes. La de forêts, nous ne trouvons pas seulement des espèces
meilleure péri ode pour l'expansion de ces forêts étai t décidu es, mais aussi d'autres espèces qui gardent leurs
la période hum ide du quate rnaire, e ntre le dixiè me e t fe uilles pendant la période sèche également. Les plus
le deuxième millénaire de notre ère. M ais, pendant connues parmi ces forêts se trouvent en Asie du
cette période, dans la région méditerranéenne, l'âge Sud-Est.
du bro nze se développait déjà , des états à fo rte densité La plupart des essences ligneuses que l'on trouvera
de population sc form aient et les géobiocénoses dans cet ouvrage se développent dans les zones
commençaient alors à reflu er. Ce reflux s'est poursuivi géographiques qui se caracté risent par un déca lage
jusqu'à nos j ours. Sui vant les sources disponjbles, les entre un été chaud et pluvieux et un hiver froid et
fragments de forêts hautes ne se sont conservés qu'en enneigé.
certains endroits: sur l'île de Mljet près des cô tes Les représentants typiques des essences ligneuses
dalmates, sur l'île d'E ubée, sur la presqu 'île de de la forêt tempérée sont des arbres à feuilles vert vif,
Chalci dique en mer Égée, ainsi qu'en certains endroits mais molles et minces, tombant à la fin de la saison
difficilement accessibles de Corse et, enfin , au M aroc, chaude. Au début de la nouvelle saison chaude, ces
dans le Moyen-Atlas. arbres créent des nouvelles feuilles. A insi les ar bres
Les changements clim atiques, qui se répè tent pério- reno uve lle nt réguli è reme nt chaq ue a nnée leur fe uilla-
diquement, ont conduit à l'évolution des forê ts ge. La to mbée des feuilles est re ndue possi ble par une
décidues. M ais la cause du repos végé tatif n'est pas couche spéciale de sé paratio n située à la base de la tige
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de chaque feu ille, qui est fo rm ée de cellules à me m- te mpé rée, avec la pé ri od e sèche . E n E urope ce ntrale,
bra nes minces. Cette co uche se co nstitue un peu avant le mo is de févri e r est le mo is le plus sec de tou te
la tombée d es fe uilles ma is, chez q ue lques espèces l'a nnée. E t même si les fe uilles re lati vement minces e t
à fe uilles déjà p liées, lors de le ur bourgeonnement. faibles support e ra ie nt bien les basses te mpé ra tures, les
A l'emplaceme nt d e la couche de sép ara tio n, les plantes souffriraient de la sécher esse physiologiq ue
faisceaux sont très pe u re nforcés e l les co uches de puisqu 'il le ur serait impossible d e se procurer de l'ea u
tiss us mécaniq ues réduites. Lorsque la te m pé ra ture à partir de la te rre gelée, ta ndis qu e la transpira tio n e t
baisse e n a ut o mne, la ma tiè re intercellulaire de la l'évapora tio n co ntinue raie nt à se pro duire à partir des
couche de sép a ratio n d evie nt muque use e t les cellules fe uilles pendant la jo urn ée, mê me e n hi ver. Cett e
de son tiss u se détachent: la feuille ne lie nt que par les séche resse ph ysio logique est so uve nt la cause du
faisceaux q ui se détachent lors d'un coup de vent ou d épérisseme nt de ce rtain es plantes cultivées, surt o ut
sous l'effet de la pluie e t elle to mbe . C hez ce type des bruyères qui, garda nt des feuilles to ut l'hi ver,
d 'essences ligne uses, des matiè res de cro issa nce, les so uffre nt lo rs d es jo urnées d'hiver e nsole illées d' un
auxin es, sont présentes dans le corps de la plant e, manque d 'ea u, bien que se tro uve nt dans le ur e nviron -
préparent e t influe ncent la tombée des feuilles. Les ne me nt d es plaques d e ne ige e n train de fo ndre . C'est
feuilles cha nge nt également de coul eur ava nt de se pourquo i l'o n couvre ce rtai nes plantes avec des
dé tache r. La di spa riti o n de la chlorophylle par désin- ramilles de résineux: no n pour les p rotéger du froid
tégra ti o n des chloroplastes d a ns les cellules d u tiss u mais, paradoxalement, du soleil d' hi ver! La ne ige agit
des feuilles donne a ux feu illes. dès l'auto mn e, le ur comme un autre facteur qui influe nce J'évolut io n d es
be lle teinte ro uge o u j aun e. Le contenu humide des essences ligne uses décidues. Pe nd a nt les hi vers ri ches
fe uilles se colore alo rs sous l'effe t d es gou tt es d e en ave rses . ne igeuses. dans Jes zo nes te m pérées
carotè ne e t de xa ntophyle qui proviennent de la d'Europe et d'A mériq ue du Nord , les houppiers
dés intégra tio n des plastid es. majestue ux des fe uiUus so uffriraie nt de la ne ige qui se
L'évolutio n des essences ligne uses qui se dé fe uillent dé pose rait sur les branches provoquant le ur rupture .
est donc surt o ut influ e ncée par les co nditio ns climati- C'est pou rqu o i la plupart des forêts septen trio na les
ques. La période d' hiver coïncide, dans la zo ne est co nstitu ée de résineux , not a mme nt d'Épicéas. Les
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Forêts décidues de la zone te m pérée
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Forê ts de résine ux
masses de neige glisse nt le lo ng de le urs branches sans que de péné tre r vers l' intérieur des terres. La plupart
ca user de dommages à l'arbre . Les fo rê ts d'arbres des forê ts de ce type, sur le continent américain, se
décidus de la zo ne tempé rée existent, dans leur forme si tue nt surtout dans sa partie o rientale, tandis qu 'en
vé ritable , sur les contine nts de l'hé misphère Nord A sie, le centre de ces forêts se trouve au no rd du
seuleme nt, parce que dans les zones correspondantes fleuve Yang-tse u-Kiang, en C hine, en Corée, au sud
de l'hémisphè re Sud, no us ne tro uvo ns que la partie la du fleuve Amour, ainsi qu'au Japon .
plus é tro ite de l'Amérique du Sud où l'influence des Les différentes formations de fo rêts avec des
de ux océans provoqu e la formation de forê ts d' un feuillus décidus qui se défeuillent périodiquement ,
a utre type e t do nne une au tre forme de végéta tio n, sont très é loignées les unes des a utres et cette isolatio n
Pa r contre, le même type de co uve rture végétale s'est relative trouve son expression surt o ut dans le ur
fo rm é sur la côte Est de l' Australie, sur une bande composition . Dans la zone tempérée, la formati o n du
re lativement é troite, située du nord au sud e ntre 30° corps de l'ensemble des essences ligne uses sylvestres
de latitude Sud et au tour de 150' de longitude Es t. es t, bien sûr, simiJaire sur de nombre ux poi nts. Dans la
La fo rê t d'arbres décidus de la zo ne tempérée plupart des cas, leurs bourgeons sont protégés pa r des
représente une formation végétale qui s'adapte par- écailles résineuses e t couvertes de poils et la plupart
faitement au change me nt des saiso ns e ntre l'hive r e t des espèces sont anémophiles. La composition des
l'é té. Cette forma tio n apparaît sur les parties des feuilles est, cont rairement à la variété de celles des
continents qu.i sont les plus rapproch ées des océans. Sa fo rêts tro picales, assez uniforme, bien qu'elle compte
fro ntiè re no rd e n Europe se tro uve sur une ligne située en son sein des essences ligneuses comportant" ssi
entre 50' et 60' de latitude Nord , bien que près de bien des fe uilles simples que des fe uilles composées.
"Atla ntique e lle s'éte nde e ncore un peu plus au nord. La forê t décidue de la zo ne tempérée est typiqueme nt
E n Amérique du Nord, la situation est beaucoup plus une fo rêt à é tages. mais le nombre d'étages n'est pas
compliquée du fait des grands massifs montagneux très é levé: il évolue entre deux et so uvent, quatre . Le
qui, se trouvant dans le sens des mé ridiens (montagnes sous-bois arbustif ne se form e pas du to ut ou bien il se
Rocheuses), empêchent l'influence du climat océani- concentre aux abords des forêts. Un grand nombre
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d'essences Ligneuses de ce type de forêt fo rme nt les face inférieure munie d'o rifices é tai t à l'origine la
cultures dites propres. On pe ut en cite r pour exemple face supérieure, tandis que la face supérieure é tait
les forêts de Hêtres des Carpates, o u bien l'ossat ure à l'origine la face inférie ure.
n'est fo rm ée q ue par qu elques essences ligne uses Les aiguilles possèdent un appa re il de pho tosyn thè-
principales. Chê nes ou Charmes, les autres essences se moins productif que les fe uilles plates. Mais la
ligneuses étant mino ritaires. Les fo rêts de feuillus moindre activité de photosynthèse des conifères est
typiqueme nt européens se concentrent dans les compe nsée par de ux agents importants :
vallées avec des A uln es, des C hênes et des Charm es - Pendant l'année, la durée de la pho tosynthèse
mélangés; o n tro uve aussi des fo rêts d'Érables et de acti ve est plus lo ngue de tro is à quatre mo is que chez
T illeuls, o u de Hêtres e t de Chê nes. E n Amérique du les feuillus, l'activi té de la pho tosy nthèse n'étant
Nord, o n tro uve plutô t des mélanges d'Érables e t de interro mpue qu e pendant la période de gel la plus
Hêtres, des fo rê ts d 'Érables e t de Tilleuls, des rigoureuse.
chêneraies avec des Hk korys (noyers très résistants) , - La surface de contact des aiguilles avec la lumière
et des châtaigneraies avec des Chê nes. Chaque type de q ui arrive est sensible ment plus grande q ue chez les
forêt possède ses caractéristiques propres, en rapport feuillus. Selo n Tiren, un hectare de forêt de Hêtres
avec son environne ment et la composition des espèces possède un e surface de fe uilles de 7,5 hectares, tand is
qui forment ses différents étages. Souvent, elles ont qu' un hectare de fo rêt de Sapins possède 12,8
une faune semblable, à l'exceptio n de q uelques hectares d'aiguilles!
espèces d'animaux bien définies. A_insi, du [ai t que « le ur te mps de trava il », ainsi que
Les fo rê ts de résineux se tro uvent to ut naturelle- « le ur surface de travail », sont supérieurs à ceux des
ment dans les zones climatiques fro ides o ù l'hi ver est feu mus, les conifères arrivent à compenser le handi-
lo ng et où la couverture ne igeuse reste très lo ngtemps, cap d' une mo indre activité de pho tosynthèse e t le
o u encore sur les hauteurs plus élevées des zones plus rés ultat fin al est sensibleme nt égal. Sur un e période
méridionales. Ces forêts couvrent une régio n très d'un siècle, la fo rmatio n de matière o rganique sur un
vaste de l' hémisphère No rd . De grandes parti es de hectare de fo rêt d'épicéas, o u de hêtres, o u encore de
l'E urope, de l' A sie et de l'Amérique du No rd so nt sapins es t presque identique. Les essences Ligneuses
couvertes par des bois de résineux, surto ut en Alaska à aiguilles savent f!1ieux gérer leurs réserves d'eau e t
et au Canada et, au sud, de no mbreux massifs leur évaporatio n est moindre que chez les feuillus.
montagneux (mo ntagnes R ocheuses, A lpes, Carpates Cela, bien sûr, vient de la forme de le urs organes
et mê me grandes mo ntagnes des tropiques) . d'assimilatio n, les aiguilles.
La fo rm e réduite des organes d'assimilation, des Les arbres d'une fo rê t de conifères comporte nt des
feuilles-aiguilles des conifères est très caracté ristiqu e tro ncs très hauts, pas très épais, souvent sans ramifica-
chez les résineux. Ces organes sont, en général, tions, et ils atteignent en général de très grandes
petits. D 'une fo rm e simple, ils adhèrent soit hauteurs. La masse produite par ce genre de fo rêts est
directement, soit ils n'ont qu'un pétio le très court la plus importante sur te rre . E lle surpasse même la
en forme d'aiguille o u d'écaille. La fo rme étroite pro duction d'essences ligneuses de la fo rêt tropicale .
des aiguilles e t le ur rigidi té révèlent l'adapta tio n des Les ensembles de pins et de sapins, hauts enviro n de
conifères aux climats secs. A l'époque de leur fo rm a- 50 à 70 m , produisent habitue lle me nt 1000 mètres
tio n, le climat devait se rapprocher du climat tro pical, cubes de bois à l'hectare, e t les fo rê ts de D ouglas e n
comme nous Je prouve la permanence de la coule ur Amé rique do nne nt environ 3000 mètres cubes de bois
verte chez le urs fe uilles-aiguilles, ainsi que la durée de à l'hectare.
maturation de leurs graines. La compositio n des Les fo rêts de résineux fo nnent souvent des recrûs
aiguilles et leur position sur de petites branches très. pro pres, surto ut dans des condi tio ns difficiles,
constituent des traits caracté ristiques chez les diffé- tandis que, dans de meilleures conditio ns, les peuple-
rentes familles des espèces de résine ux. Les aiguilles ments de résine ux sont péné trés par d'autres essences
de la famille des Sciadopitys est très particuliè re, mais ligne uses. Il est exceptio nne l que des recrûs de
même les aiguilles des pins de la famille Picea ne sont résineux soient fo rmés par plus q ue cinq espèces
pas sans intérê t. Elles se présentent habitue lleme nt d'essences Ligneuses, tandis que la péné tratio n de
sous fo rme de tétraèd re. E lles possèdent des o rifices conifères dans les fo rê ts de feuillus décidus de la zone
soit sur les quatre faces, soit sur la partie o rie ntée vers te mpérée est bien mie ux ré ussie . Aussi, le sous-bois
la terre seulement. Ceci est lié à l'orientatio n des des fo rêts de résine ux n'est-il pas très riche e n géné ral.
aiguilles du pin : pendant leur évo lutio n, e lles to ur- Souvent, il se Limite à des populatio ns d'arbrisseaux o u
nent de 1800 au to ur de l'axe lo ngitudinal. A insi, leur de plantes de la famille des bruyères o u à des co lo nies
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d'e mpétracées. Bie n q ue les fo rêts de résineux ne no rd, des fe uillus mêlés de Pinus strobus e t de Tsuga
soient pas très variées dans leurs espèces, leur valeur canadensis.
tant bio logique qu'esth étique est très grande . La fo rê t Néanmo ins, e n bie n des endro its, la fo rê t se
la plus beUe n'est autre , pe ut-être, qu e la taïga termine : no n pas la Ligne où la fo rê t s'arrête dans le
sibérie nne qui couvre une surface d'enviro n 5 millio ns sens écono mique, mais celle qui ma rque vra iment la
de km carrés o ù do minent des Mé lèzes, des Pins limite derri ère laque lle certaines circonstances e mpê-
sylvestres et Pin us cembra, des É picéas avec des che nt la fo rm atio n e t l'évo lutio n vé rit able de la fo rê t
espèces mino ritaires comme les Bo ulea ux, les continue. Ces fro ntières naturelles so nt, e n fait,
Pe uplie rs, les So rbie rs e t les Me risiers sa uvages. do ubles: d'un côté se tro uve la fro ntière supé ri eure
To ute fois, la forêt de résine ux ne présente pas de la fo rêt dans les mo ntagnes (front iè re alpine) e t, de
pa rto ut le caractè re de la taïga du no rd o u de la l'a utre, la fro ntière d u no rd (frontiè re polaire) . D ans
mo ntagne. Le litto ral o uest de l'Amé riqu e du Nord, une certaine mesure, la situa tion de ces de ux fro ntiè-
de l'Alaska jusq u'au centre de la Califo rnie, da ns un e res est simila ire : les cond itio ns extérie ures y sont
zo ne assez étro ite do nt l'humidité de l'air est élevée du d ures. Dans les deux cas, il ne s'agit pas, à proprement
fait de l'océan Pacifique e t do nt les te mpé ratures parler, d 'un e Ligne dans le vrai sens du terme , mais
vari ent pe u, no us mo ntre le peupleme nt d'un e forêt plutô t d' un e zone plus ou moins large. Les de ux zones
pluviale de résine ux dans la zone te mpérée. Formée fro ntalières o nt des points communs : mo ind re densi-
surt o ut de résine ux, e lle est po urtant très diffé re nte de té et moindre hauteur des a rbres. Si, dans une vallée
la fo rêt de résine ux du type no rdiqu e. Une très gra nd e de mo ntagne, un épicéa mesure 30 m, son frè re du
pluviosité, po uva nt atte indre pa r e ndro its 3800 milli- même âge, po ussant à 1400 m dans cette zo ne-fro n-
mètres pa r an, e t un e fréquente fo mlatio n de tiè re, ne mesure plus que 2 m. Ainsi, plus la ha ute ur
bro uillards, pe rme tt e nt l'existence de toute une séri e augmente , plus les végéta ux ralentisse nt leurcro issan-
de végé ta ux, surt o ut des é piphytes, sur les tro ncs ce et plus le bois devient de nse. C'est aussi la raison
d 'arbres. Les essences ligneuses les plus caracté risti- pour laquelle les arbres qui pousse nt près de la limite
ques de ces fo rm ati o ns sont le Do ugl as, le Sapin géa nt, su péri eure de la fo rêt produisent un bois épais et
le Thuya e t le Tsuga . E n allant ve rs le sud, s'y ajo ute nt régulier. avec des couches de cro issance annueUe très
les séquo ias sempervirens e t vers le no rd les Picea fines. Ce bois est très appro prié à la fabricatio n des
sitchensis. instrume nts de musique (bois de résonance).
Les bois de pins, les fo rê ts de résine ux des pla ines du Dès qu e la fo rêt perd de sa haute ur, dès que les
sud-ouest d u litto ral, qui rappe llent plutô t par le urs ho uppiers de ses arbres ne fo rm e nt plus une couve rtu -
habitus les fo rê ts de fe uillus de la zone tempérée. que re compacte, elle perd ses attributs de base et se
les fo rê ts typiques de résineux sont l'une des curiosités termine. Cela ne signifie pas eependant que des arbres
du contine nt no rd-américa in . So uvent exclusivement individuels ne peuvent pas pénétrer plus haut. C'est
formées par un e espèce d 'épicéa Pinus australis, ces e ncore bien a u-dessus de la tim.ite de la fo rêt qu e se
fo rê ts présente nt le caractè re durable d 'un paysage situe cette Ligne imaginaire infranchissable même par
cult1vé e t ouve rt o ù les fréquents incendies de des arbres individue ls: la fro ntière supérieure des
sous-bois ne pe rm e ltent pas la pé né tra tio n des essen- arbres.
ces Ligne uses feuillues. Cette limite supérieure n'est pas influencée unique-
Mais la ligne de partage e ntre les diffé rentes ment par la température et par l'altitude, mais aussi
fo rmatio ns n'est pas très stricte . Les passages de l'un e par la présence des champs lo ngtemps eouve rts de
à l'autre sont souples: différents élé me nts de deux neige, pa r les vents fo rts et persistants, par les te rrains
form atio ns diffé re ntes s'interpénètre nt, o u le contact rocheux e t escarpés, avec un re lief difficile d 'accès, et
entre deux fo rmatio ns provoque la créatio n d'un par l'activité humaine qui fait reculer cette limite .
espace intermédiaire qui contient to ute une séri e L'activité humaine est à l'o rigine du déboisement : il
d'espèces des de ux fo rm atio ns o utre les espèces to ut y a déjà plusie urs siècles, l'ho mme déboisa de vastes
à fai t typiques de cette région. L 'espaee intermédiaire surfaces placées en haute altitude, ce qui a réduit les
co ntient une plus grande densité d'espèces individue l- limites de la forêt d'une maniè re tellement considéra-
les. Ce phéno mène , souvent désigné comme phé no- ble que son reto ur n'est plus possible.
mène du bord de la forêt , est donc surto ut visible dans Sur la définition de la limite no rd de la forêt influent
une régio n de culture en bordure de forêt. En non seulement les conditio ns clima tiques particulière-
Amérique du Nord, on observe, entre les forê ts de ment dures, mais aussi la présence de terres boueuses
feuillus décidus et les forêts nordiques de résineux, la et tourbeuses. La frontière nord de la fo rê t suit en
formation d 'une zone de transitio n qui compre nd, au général le tracé du cercle polaire septentrional avec
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des variatÎo ns locales. C'est en Sibérie qu 'elle pénètre persistantes. Dans la même catégorie e nt rent égaie-
le plus au no rd e t sa limi te mé ridi o nale se situe près de ment les populatio ns de re mplace ment de la région
Terre-Neuve. Elle oscille ainsi sur un e zone qui méd ite rran éenne, les ga rrigues. Les popu la ti o ns de
dépasse 200 km . On a constaté une similitude très rési neux rabougris constituent une fo rmatio n spéciale
significat ive de cette ligne limite avec le tracé de la qui n'est pas encore une forêt. Il s'agit des Pins e t des
ligne de l'isoth e rm e du mois de juillet, qui est de Genévriers du bassin du Colo rado: le pays a le
+ 10 oc. caractè re d'un parc, les di fférentes essences ligneuses
La limite de la forê t n'est peuplée que par quelques poussant assez loin les unes des au tres e t la issant e nt re
essences ligneuses. Celles qui la dépassent et arrivent elles assez de place pour la végétati o n he rbacée.
jusq u'à l'endro it où ne croisse nt que des indi vidus Les essences ligneuses o nt également trouvé su r
isolés sont e ncore plus limitées. Dans les Sudètes, par no tre plan è te de grandes possibilités de développe-
exemple, cette essence ligne use qui peuple les frontiè- me nt et assez de place pour survivre. Mais, aujour-
res supérieures est l'Épicéa commun. Dans les Alpes. d"hui. il ne reste guère d"e ndroits qu i ne soie nt pas
c'est le Mélèze et l'AroUe, Pinus cembra. En certains influencés par l' ho mme. Nous le constatons notam-
endroits, c'est le Pin sylvestre qui arrive à la franchir . ment da ns les fo rm atio ns de forêt feu illue décidue qui,
Dans les Balkans, il s'agit des pins à l'écorce blanche dans la zone tempé rée. a perd u plus de 75 °/0 de sa
et, plus exceptionnellemen t, de Pùzus pel/ce. Dans les syrface antérieure: e lle a été remp lacée par les
massifs montagneux situés plus au sud, poussent sur la habitations humaines; par la steppe de cu lture ou par
limüe supérie ure de la forê t des es pèces te lles qu e le les forê ts de culture. Néa nm oins, mê me le paysage
Sapin de Grèce o u encore le Sapin du Caucase. Dans dont la forêt a disparu héberge encore de nombreuses
d'autres montagnes d'Europe (Vosges et Carpates) , espèces d'essences ligneuses sans lesq uelles nous ne
on trouve le Hê tre forestier q ui dépasse la fronti è re pouvons même pas imaginer notre enviro nnement
supérieure. habi tu el.
Les Pins et les Épicéas pénè trent le plus ava nt dans Le re lie f nature l descendant du paysage a é té
la frontière polai re. E n Amérique, on trouve le plus travaillé depuis longtemps. On y a implanté tout un
souvent l'Épicéa blanc et Picea sitchensis, e n E urope résea u de communicati ons e t on y a ga rdé le lit des
du Nord, l'Épicéa commun e t le Pin forestier, en A sie rivières et des ne uves. E n tous ces endroits po ussent
l'Épieêa de Sibérie, le Pin d'Ajanie et le Mé lèze de des végétaux, notamme nt des arbrisseaux . Ce tapis
Sibérie. La limite polaire est aussi, en général, peuplée vert dispersé joue da ns le paysage cult ivé un grand
de boulea ux aussi bien en E urope. qu 'en Asie o u en rô le parce qu 'i l représente pour des millie rs d 'ani-
Amé rique du Nord, ce qui n'cst pas le cas pour la ma ux un mil_ie u de vie de re mplacement. La fo rê t ou
limite supérieure . Au no rd de l'Euro pe, a ux e nviro ns les broussailles ne constituent pas se ule men t un
du 68° degré de latitude Nord, le bou leau re mplace e nsemble d'essences l_igneuses, mais un système très
progressivement les forêts de pins pour, ensuite, céder é laboré de donneurs et de receveurs d'énergie, ainsi
la place à des végétations d'arbustes assez tord us, que le lie u de vie d'un grand no mbre de végétaux e t
hauts d'environ 'S m. Ces populations d'arbustes sont d'animaux. Les popul ations d'essences ligneuses
encore, par endroi ts, acco mpagnées de sa ul es, d'aul - créent un milieu idéa l de vie po ur l'existence des
nes et de trembles. o rga nismes vivant sur la terre fe rm e . U n seul arbre
Bien sûr, les essences ligneuses ne poussent pas au d'Europe centrale re présente une unité très complexe
sein des fo rêts se ulement. Pa rto ut où les conditio ns e t il abrite la vie de bo n nombre d'autres organismes.
exté rieures ont empêché la formation de la Co rê t, Ses racines, ento urées du mycéli um de d ivers champi-
forme la plus organisée de la phytocénose, o n vo it gno ns, fo rme nt des mycorhizes. E ntre ses racines,
apparaître di verses fo rma tio ns d'arbustes o u des lapins, blairea ux ou rena rds peuvent vivre. Sur son
populatio ns d'herbes, parsemées d'essences ligneuses écorce, dans ses pousses, ent re ses aiguilles et à l'inté -
éparpil1ées. Il s'agit, par exemple des savanes tropica- rieur de son tro nc vivent des insectes à des phases
les avec le urs acacias e t le urs baobabs, des cao ut- différentes de leur é vo lutio n. Us détériorent évidem -
choucs et des palmiers ; des déserts chauds de me nt l'organisme qui les héberge, mais, tant que leur
Californie avec leurs pe tits arbrisseaux, ou e ncore des colo nie ne croît pas d 'un e maniè re dé mesurée, ils fo nt
désens fro ids de l'État de Washingto n. Dans les partie de l'ensemble de la biocénose. Dans les cavités
régions à climat te mpéré ayant un été sec e t un hiver des arbres, vive nt également de petits mammifè res
humide comme la Californie o u l'Australie du Sud, les comme les écureuils, les gasté ropodes, o u les chauves-
couvertures végétales se fo rm e nt également à partir so uris, e t le ho uppier abrit e des nids d'oiseaux . Si
de petits arbres et d'arbrisseaux à fe uilles dures et l'atm osphère n'est pas trop polluée par les é missio ns
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de déchets industriels, le même arbre peut encore bois. De plus, les forêts d'Europe et d'Amérique du
accueillir des lichens sur son écorce ou, si eHe est Nord constituent le domicile d'espèces d'organismes
humide, une espèce d'algue verte de la famille des qui ne sont pas liés seulement à une espèce mais
chlorelles. Dans certains cas extrêmes, quand des à l'ensemble de la formation de la forê t. Ce sont, avant
parties creuses de l'arbre retiennent un peu de bois tout, plusieurs espèces d'oiseaux, ensuite les mammi-
pourri ou encore de l'humus, on peul même voir fères petits et grands, les reptiles, les amphibiens, ainsi
pousser d 'autres espèces de végétaux supérieurs ; en qu'une grande quantité d'invertébrés. La couche la
outre, les parties du tronc, aussi bien celles qui plus variée est, sans conteste, la faune qui évolue au
dépérissent que celles qui sont vivantes, sont entou- sol. Là, le nombre d'espèces dépasse des centaines et
rées par les fibres de champignons destructeurs du le nombre d'individus des millions.
36
Au service de l'homme
Le proverbe qui affirm e que le bois accompagne nature elle-même . La forêt se renouve lait d'elIe-mê-
l'homme dès son berceau jusqu'à sa mise en bière, me, par les graines qui arrivaient à maturité sur place.
sans le quitter tout au long de sa vie, n'a ricn perdu de Dès la deuxième moitié du siècle dernier, l'on put
son actualité même après l'apparition des matiè res observer un reboiseme nt voulu et planifié . Bie n que
plastiques. Au contraire, passée la premiè re période cette interventio n soit, au fo nd, positive , elle a aussi
de séduction par ce qui est nouveau, l'homme revien t créé de no mbreux facte urs négatifs pour les fo rêts
de plus en plus vers les matières tradi tionne lles e t e uropéennes. Les graines de la forêt furent ramassées
surtout vers le bois. là où o n les trouvait e t vendues où o n les demandait.
La forê t a servi à J'ho mme en tant que premier lieu Ainsi, le semois cessa-t-i1 d'être homogène, et a-t-on
de vie, premier refuge, c'est la première source où il fini par semer des graines d'origines différentes dans
trouva les matiè res dont il lira sa subsistance. Jusq u'à les conditions e l aux endroits qui n'étaient pas
la péri ode des bouleversements néolithiques, l'hom - to ujours les plus favo rables. A la place des forêts
me a vécu en équilibre avec la fo rê t. Mais, dès qu'il eut nature lles, on a donc semé des cultures artificieUes.
labouré le prem.ie r sillo n, la fo rêt n'a cessé d'en pâtir, Ces ligni-cultures se composaient le plus souvent
bien que cette révolution se soit produite e n Europe d'une seule espèce d'essence ligneuse. Ce procédé
justement pendant la période o ptimale pour l'évolu- avait, bien sûr, apporté e n soi beaucoup d'avantages
tio n de la forêt feuiUue. Malgré cela, dès l'aurore de techniques (les cultures du même âge étaient plus
l'histoire, les fonnations sylvestres o nt couvert encore facile s à soigner et à exploiter) et mê me, pour les
la plupart des paysages européens. La fo rê t située au pre mières géné rations, il représentait un succès éco-
nord des Alpes a été atte inte beaucoup plus tard que la nomique, mais il entraînait la dégradation des sols et
région méditerranéenne qui était habitée depuis entraînait d'autres dangers qui guettent les monocul-
longtemps déjà. tures, notamment les grandes invasions de para-
Les périodes cruciales qui ont beaucoup influencé sites.
l'étendue et la qualité des forê ts européennes se Les responsables de la culture des forêts se tro uve nt
situent lors des grandes vagues de la colo nisatio n actuellement confrontés à des tâches redoutables. Ils
humaine. Ces vagues qui allaient d'ouest e n est, do ivent mainte nir la surface actuelle des fo rêts et
débutèrent au XTI' siècle. Ainsi, les fo rêts de la région te nter de la renouveler de manière qu'elle se rappro-
méditerranéenne et des zones limitro phes, qui fourni- che le plus possible de sa formule naturelle . Ils ne
rent le bois nécessaire à la construction des habitations doive nt pas o ublier que la forêt n'est pas une usine
et des bateaux, et au chauffage, commencè rent à bo is, mais qu'e lle re mplit par ailleurs beaucoup
à reculer sous la pression des nouveaux arrivants qui d'autres fonctio ns souvent irremplaçables, no tam -
obtinrent de la sorte de la terre à laboure r, mais aussi me nt dans les domaines hydrologiques et de défense
les matières premjères nécessaires à l'évolu tion de des sols. On ne compare pas inutilement les forê ts aux
l'activité miniè re naissante et au fonctionne ment des champignons. Les fo rê ts pompent J'eau aussi rapide-
premières forges. Les forê ts reculèrent les unes après ment que des champignons e t eUes ne la distribuent
les autres pour se mainte nir, après la seconde grande que petit à pe tit. Malhe ure usement, on ne constate
vague de déboisement aux XVII' et XVIII' siècles, souve nt cette vérité que dans ses conséquences
dans les endroits impropres à J'explo itatio n agricole. négatives, au moment, o ù une forêt disparaît dans une
Les forêts naturelles d 'Amérique du No rd disparais- certaine zone, par exemple, sous l'influence des
sent d'une manière beaucoup plus soudaine et plus é missions industrielles nuisibles.
énergique. Sur ce contine nt, o n a déboisé, au cours des Parmi toutes les formes de couverture végétale de la
quatre derniers siècles, environ 540 millio ns d'hecta- terre, la forêt est no n seulement la plus ré pandue, mais
res de fo rêt. Une intervention aussi rapide et aussi surto ut celle qui possède la plus grande valeur. Selon
étendue a apporté des changements non seulement la FAD, la surface to ta le des forêts couvrait en 1974
d;lns le climat local, mais e lle a surto ut provoqué une enviro n 30 % de l'é tendue de la terre ferme, soit
importante érosio n par l'eau et par les vents de la 4 milliards d'h ectares dont l'ensemble des réserves de
terre. bo is représente 350 millia rds de mè tTes cubes. E n
Jusqu'à la fin de la première mo itié du XIX' siècle, 1977 , en matière d'explo itatio n de bois de résineux
on a laissé le soin du renouvellement de la forêt à la l'Union Soviétique arrivait en tête avec 3 19 millions
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de mè tres cubes, puis les Étals-Unis avec 258,7 L'ho mme utilise le bois en tant que matière
millio ns de mètres cubes, e nfin venait le Canada avec naturelle classiq ue dans l'e nsemble de ses acti vités
13 3,8 millions de mè tres cubes. Me ntionnons encore dep uis la construction jusqu 'a ux créations artistiques.
la Suède avec 41,7 millions de mè tres cubes et la Le bois est aussi une matiè re première qui permet dlen
Finlande avec 26,3 millio ns de mètres cubes. Pe ndant fabriquer beaucoup d'autres. Dans la masse du bois,
ce temps, l' Indo nésie ex ploitait 140,8 millions de plus précisément dans sa partie. sèche, se trouvent
mè tres cubes de bois feuillu , le Brésil 130,7 millio ns presque 99 % de matières organiques combustibles et
de mè tres cubes et l' Inde, e nfin , 128,6 millions de seule ment 1 % de cendres. Les relations exactes entre
mètres cubes. L'ensemble des réserves de matiè re les matières organiques du bois dépendent de plu-
organique de la forêt re présente environ 82 % de la sie urs facteurs relatifs a u genre du bois, à son âge, aux
quantité totale que possède notre planète, soit e nv iron conditions de sa croissance, etc. En géné ra l, il est vrai
1960 milliards de tonnes. L'accroissement an nuel es t que plus le bois contient de cell ulose , moins il a de
estimé à 100 milli ards de to nnes. Dans ce nombre, on lignine et vice versa. Tandis que le sapin conti en t
compte l'ensemble de la productio n végétale d'essen- environ 57 % de cellulose et 27 % de lignine , la
ces ligneuses y compris les rési nes et les sucres. On proportion po ur le chêne est de 40 % de cellulose
estime que l'homme fabrique, à parti.r de la masse pour 35 % de lignine. Le bois contient encore des
o rganique produite par la forêt, au moins 20 000 a mido ns, des sucres, des graisses, des esse nces natu-
produits différents. De plus, les forêts en tant que relles, des résines, des mati ères azotiques et des
producteur de la masse organique représentent en substances colo rantes.
même temps une source d'énergie nouvelle pour les La matière la plus importante pour l'exploitation
besoins de l'humanité. industrielle du bois est la cellu lose qui se trouve
Le bois représente la matière la plus importante surtout dans les parties jeunes des essences ligneuses.
produite par les essences ligne uses. Le crit è re le plus La cellulose de bois reste, jusqu'à présent, la matière
souvent utiljsé pou r mesurer la qualité e t l' utilité du la plus importante pour la fabrication du papier ; c'est
bois est sa résistance, sa dureté. On la mesure, en aussi l'industrie papetière qui en es t la plus grande
général, par sa résistance à la pression et on l'exprim e conso mmatrice. La cellulose est également un produit
en mégapascal MPa . Les bois les plus durs qui de base à partir duquel nous fabriquo ns d'autres
supportent une pression de plus de 150 MPa so nt les produits comme la soie artificielle et quelques fibres,
bois exotiques, qui proviennent so uve nt des tropiques le Celluloïd, la poudre explosive sa ns fumée , les
et des régions subtropicales. Dans le commerce, o n les laques de nitrocellulose, les émaux, la Cellophane,
désigne habituellement comme bois de « fer ». etc. Par d'autres procédés chim iques, nous obteno ns,
Dans une deuxième catégorie, les bois exceptio n- à partir du bois, de l'acétone, de l'acide citrique et
nellement durs, qui supportent une pression allant de aussi de la no urriture pour animaux. La vieille
100 à 150 MPa, compre nne nt par exemple le Charme mé thod e de djstillation du bois à sec nous procure
amé ricain de Virginie, classé également dans les bois e ncore mieux, avec la techno logie moderne, le char-
de « fer » et, e n E urope, le Buis, le Cornouiller, le bon de bois, le vinaigre de bois, le go udron et le gaz de
Troène et certains C hênes. Les essences ligneuses bois.' Par extractio n, no us obtenons e ncore à partir du
à bois dur (de 65 à 100 MPa) sont très no mbre uses. bo is des matières tanna ntes, des résines et des
Parm i les plus connus on peut citer l' If, le Chê ne , le substances colorantes.
Noyer, l'Érable , le Hê tre, le Charme, le Sorbier et Le bois de différents arbres contie nt aussi des
toute une série d'essences ligne uses fruitières dont le substances nuisibles pour l'organisme huma in : le bois
Po irier, le Po mmie r, le Prunier e t le Censier. Les bois « empoisonné » pour l'homme, parmi les essences
à résistance moyenn e supportent une pression de 50 ligne uses e uropé en nes, par exemple , l'If. Les ouvriers
à 65 MPa. Ce sont, par exemple, le Marro nnie r, le américains o nt souffert de difficultés de la vessie
Platane, l'Orme et le Noisetier. Les essences ligneuses qua nd ils travaillaient le Genévrier de Virginie. Cette
molles sont les Aulnes, les Bouleaux, les Osiers essence ligneuse contient une substance toxique, le
blancs, les Merisiers, ma is égale men t quelques essen- sab inole, qui pé nèt re dans " organism e par inhalation
ces ligneuses conifères comme le Mélèze, Ie..Sa pin de lorsq u'on coupe ce bois.
Douglas, ou le Pin. Elles supportent une pressionde36 Mais le bois n'est pas la seule matière que les
à 50 MPa, tandis que les esse nces ligne uses à bois très essences ligneuses proposent à l' homme. Les tissus
mou peuvent ê tre détériorées dès que la pression secondaires de protection, notamment le liège, ser-
dépasse 35 MPa, ce qui est le cas des Saules, des vent à l' ho mme depuis. très lo ngte mps. A pa rtir de ces
Peupliers e t des Tilleuls. matière~ . il prépare no n se ulement des bouchons,
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mais aussi le vrai Ijno lé um et, à partir des d échets de l'Églantie r do nn e nt no n se uleme nt du sucre , mais ils
liège, il presse des plaques isolantes. fournissent a ussi de la vitamine C .
Quelques esse nces ligne uses fe uillues contiennent Les fle urs e t les fruits du sureau con tiennent des
dans le urs racines un po urcent age très élevé de sucres substances azotées no n alcaloïdes co mme d es cyanhy -
liquides. La rec he rch e de sucre, à partir des bouleaux drides qui, administrées à petites doses, facilite nt la
e n train de bourgeonner, é tait la pratique la plus digesti o n.
répa ndue e n Russie . Pour ce faire, o n e nfo nçait, pas La plupart des tissus des esse nces lign e uses contie n-
très profondément, un tube dans le tronc de l'arbre, ou ne nt des substa nces a ro ma tiques utilisées par la
on y tranchait un e petite cavité. Avec le jus o bte nu , o n méd ecine. L 'écorce de plusie urs sa ul es, te ls le Saule
préparait le p lus souvent , un « thé » . E t le jus d e bla nc, le Saule fragile , le Sau le po urpre e t le Saule
bouleau reste jusq u'à ce jour une boisson très a rborescent contienne nt des ma ti è res mo no phé no lées
popul aire e n U nj o n Soviétique. Le sucre de l' É ra ble très effi caces contre les rhumatismes e t les refroidisse-
canadie n si connu s'obti e nt d'une ma ni è re a nalogue, me nts. On utilise surt o ut l'écorce séchée des je unes
par un e e nt a ille du tro nc de l' É rab le a méricain . On branches de ces arbres. Les fl e urs de tilleu ls, en
fai t cuire le liquide ai nsi obtenu, e t o n l'épaissit, afin E urope, e t les fe uilles d 'aubép ine co ntie nne nt
d'obtenir un liquide sirupe ux qui se rt pour sucrer. Le d 'au tres substances phénolées, les flavo no ls. Les
jus contie nt de 2 ,5 à 5 % de sucres e t l'o n pe ut e n écorces de que lques a utres arb res et arbustes contie n-
obte nir jusq u 'à 20 o u 25 litres à partir d'un se ul arbre. nent diffé re nt es quino nes. Le juglon se tro uve d a ns les
Les immigrants o nt découvert cette pratique e n feuilles du Noyer d 'Italie, les a nthraquino nes dans
observant les tribus d ' Indiens Algonquins qui ont l'écorce de la Bourdaine e t les dérivés d 'a nthracite
désigné dans le ur la ngue le mo is de la cue ille tte du jus dans les fruits du Nerprun. Ces substan ces représe n-
comme le mois de l'Érable dans leur calendrier. Les te nt des laxat ifs très puissa nts.
jus sucrés sont fréquents chez plusie urs espèces Les tissus des essences ligneuses compo rte nt so u-
d 'é rables. On les ex trai t d'une manière industrielle vent beaucoup de ma tières tannantes. Leur capacité
dans tro is républiques soviétiques a uto no mes: e n de coaguler les a lbumines est le fo nd e me nt mê me de
Bachkirie, chez les Tcho uvaches et chez les Tatars. leur effe t bacté ricide. La méd ecine classique, a ussi
Les O rm es possèdent égale me nt des jus sucrés mais bien que la médecine populaire, utilisent les ma tières
ces jus se co mpose nt su rtout de manüe e t o n ne les ta nn an tes non seule me nt e n dermatologie, m~i s a ussi
utilisait co mme éd ulco rant que locale me nt (la comme médica me nts inte rn es. Dans la zo ne tempé-
ma nn e). rée, o n recherche ces ma ti è res le p lus so uve nt dans
De la mê me ma niè re, on ob tie nt a ussi les résines l'écorce des chê nes e t da ns les feuilles de l'hamamélis,
à partir des arbres vivan ts. Le plus souve nt, on les mais on peut a ussi les obtenir à partir d es feuilles de
ex trait des co nifè res, su rt o ut des pins, e n faisant une noye r, de ro nce e t de fra mboisier.
e ntaille e n forme de V sur la partie basse du tro nc de Bea ucou p d'essences ligneuses renferment a ussi des
l'arbre. Le mê me système est a ppliqué a ux hévéas lo rs essences naturelles e t diffé ren ts produits de ces
de la co Uecte du latex na ture l. Les coulées de résine esse nces. Les esse nces nat ure lles so nt des liquides
sont recueillies dans des récipients préparés à l'avan- huile ux, insolubles d a ns l'eau mais solubles, par
ce. A partir des résines ainsi rec ue iŒes, o n prépare le contre, dans les graisses e t d a ns les solva nts o rga ni-
plus souvent de la térébe nthine et de l'arcanso n o u qu es. Elles forme nt le mê me gro upe avec les résines.
colophane. A vec les résines, e lles na isse nt dans les ceUules e n
Les cultures de Noye rs, de Sorbi ers, de Groseillie rs pa rallè le, cô te à côte, comme des matières réact ives
et de Cassis sont a ussi très a ncie nnes . D a ns la régio n o u mo ins réactives. Les rési nes, a près plusie urs
de la zone tempé rée, o n utilisait surto ut ce ux de la tra nsfo rm ations, se forment à pa rtir des ma tières
fa mille des pruniers. Ce genre de gomme n 'était pas réacüves e t les matières mOÎ ns réactives donnent
seule me nt employé pour imiter la go mme ar a bique naissa nce a ux esse nces na ture lles liquides. E nsemble,
recueillie à pa rtir du tronc blessé des acacias. elles forment les baumes: l'essence de térébenthine e t
D 'autre part, la ma nn e obte nue à partir de la résine l' arcanson e n sont un exe m ple. Les esse nces na ture lles
du frêne était, jadis, un médicament utilisé surto ut par son t so uve nt le résultat d ' un e sy nthèse de nombreux
les pédia tres. E Ue avait un goût sucré et des propriétés composa nts difficilement sé parab les. On les utilise
laxatives. Le Frêne n 'é tait pourtant pas la se ule non seulem e nt e n pharmacie majs a ussi en cosmé to lo-
esse nce Hgne use qui fournissait des médica me nts gie où e lles co ncurre nce nt to uj o urs avec succès les
naturels. Parm i les essences ligne uses de la zo ne différentes ma tières synthétiques. Le ur solubilité dans
te mpé rée, il yen avaü beaucoup d 'a utres. Les fruits de les graisses le ur pe rm et de pénétrer très facilement
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dans l'épiderme où elles agissent en tant qu'excitants librement dans la nature fournissent des fruits utilisa-
et désinfectants. Par voie orale , eUes excitent les reins bles. A part les églantiers, nous pouvons mentionner
et exercent une action diurétique. Les essences les framboises, les mûres, les noisettes et, de l'autre
ligneuses les plus riches en essences naturelles se côté de l'océan, les airelles canadiennes (Vaccinium
trouvent surtout dans les familles de conifères e t de corymbosum) .
lauracées. La fameuse feuille de laurier bien connue L'histoire de l'humanité est é troitement liée avec la
dans les cuisines comporte jusqu'à 3 % d 'essences cuJture des essences ligne uses. Quelques-unes de ces
nature lles ; le baume de térébenthine, isolé à partir de essences ligneuses sont même pour l'homme d'un
plusieurs espèces de pins, renferme mê me jusqu'à intérêt vital. La première é tape de la domestication
20 % d'essences naturelles e t 70 % de résines. Le des végétaux se caractérisait tout au début plutôt par
baume du Canada, qu 'o n peut obtenir non seulement la transplantation des espèces, à la différence de
à partir du Sapin baumier mais aussi à partir du Sapin l'introductio n directe que nous connaissons aujour-
de Fraser, comporte e nviron 25 % d 'essences nature l- d'hui. Les gens o nt naturellement essayé tout d'abord
les et 70 % de résines et de leurs dérivés. On l'utilise de cultiver les espèces de végétaux qui vivaie nt dans
surtout e n optique et en technologie microscopique . leur enviro nneme nt immédiat. Et ce mode de culture
Les jeunes bourgeons du Pin sylvestre nous fourni s- qui ne modifie pas le milieu naturel de la plante se
sent a ussi les essences naturelles que l'on utilise pour nomme transplantation. Par contre, no us parlons
les bains médicaux lors du traitement de maladies d' introduction lorsqu'on implante un végétal en de-
rhumatismales. hors de son habitat d'origine, dans un milieu nouveau.
Parmi les essences ligneuses dont les tissus recèlent Souvent, no us réussissons mais, parfois, les conditions
des saponines, le bouleau compte comme l'un des plus nouvelles sont tellement différentes de celles de son
importants. Ses feuilles exercent une action diuréti- milieu naturel que la plante n'arrive pas à s'y adapter.
que. On les utilise souvent dans le traitement des Le processus d'adaptation aux nouvelles conditions de
maladies des voies urinaires. vie s'appelle aussi l'acclimatation . On juge du degré
Certaines essences ligneuses servent également en de réussite du processus d'accümatation d'après les
tant que source de nourriture pour l'homme. Parmi les réactions ultérieures de la plante. Souvent eUe ne croît
essences ligneuses de la zone tempérée, il s'agit pas, ne fait que végéter, puis elle dépérit. Nous parlons
surtout des essences ligneuses fruitières. Ce sont celles de degré d'acclimatation supérieur lorsque la plante
que l'homme cultive depuis très longtemps déjà. commence à fleurir dans son nouveau milieu, et
Quelques espèces, d'ailleurs, n'existent qu'en tant que maximum quand elle donne des fruits et que ses
végétaux cultivés et on ne les connaît pas sous leur graines sont capables de germer. Enfin, le degré
forme sauvage. Le centre d'origine de la plupart des d 'acclimatation optimal est atteint lorsque l'essence
arbres fruitiers est une zone relativement large, située ligneuse arrive à se reproduire dans son nouveau
entre les montagnes du Caucase d'une part et de la milieu, pendant plusieurs générations.
Syrie et de l'Asie Mineure d'autre part. De là, ils se Le degré de réussite du processus d'acclimatation
sont propagés à l'époque hellénique et sous l'Empire a été, pour la plupart des espèces d 'essences ligneuses
romain, d'abord vers l'ouest et ensuite vers le nord. traditionnellement cultivées, supérieur. Les essences
L'arbre fruitier le plus ancien d'Europe est probable- ligneuses fruitières, le Noyer et la Vigne peuvent
ment le Pommier. On a trouvé déjà dans les vestiges servir de preuve de la réussite de ce processus. Une
des constructions ovales de l'ère néolitique des petites nouvelle étape d'introduction d 'essences ligneuses
pommes carbonisées et une espèce de pommes culmina pendant la période des civilisations anciennes
séchées. La culture des Poiriers date presque de la de la région méditerranéenne. Mais, avec le déclin de
même époque, suivie de peu par les cultures de l'Empire romain, une rupture se produisit. Pratique-
Cerisiers, de Griottiers, d'Abricotiers et de Pêche rs. ment jusqu' à la fin du Moyen Age, nous manquons
Les cultures ne Noyers, de Sorbiers, de Groseilliers et d'informations concernant un quelconque accroisse-
de Cassis sont aussi très anciennes. Dans la région ment des essences ligneuses cultivées. Mais ce fait
méditerranéenne, on cultive, en outre, d'autres espè- n'.e st valable que pour l'Europe qui nous sert de
ces d 'essences ligneuses utilitaires, comme le Figuier, référence. Au Japon et en Chine, on cultivait à cette
l'Olivier et la Vigne . Les cultures de Mûriers et époque et depuis longtemps déjà beaucoup d'essences
d'Élégnacées sont également très anciennes, bien ligneuses d 'agrément parmi lesquelles de nombreuses
qu 'aujourd'hui, elles deviennent marginales et que ces espèces étaient rapportées de pays différents. L'an-
espèces reviennent à l'état sauvage. cienneté de l'art du jardinage japonais en soi-même
Cependant, les essences ligne uses qui croissent en témoigne.
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Les grands voyages d'exploration outre-me r, la 1576, de mê me que Prunus /aurocerasus. Cory/us
découverte du Nouveau Monde, ainsi que le dévelop- eolurna arrive e n 1582, Ribes alpinum e n 1588,
pement général de la société européenne ont, bie n sûr, Amelanchier o va/is et le Faux-pistachier o u Staphylier
contribué au réveil et au no uve l essor de la culture des (Staphy lea pinnata) en 1596.
plantes et du jardinage en général. Ce fure nt d'abo rd A la fin du siècle, aux enviro ns de l'année 1600,
différentes Hautes Écoles et Universités qui, en apparaissent e n Europe les Hibiscus ( Hibiscus syria-
collaboration avec les ministè res, fondèrent les jardins eus) et enfin, e n 1638, le Cèdre du Liban . C'est
botaniques. Puis, plus tard, eUes furent imitées par la seule me nt à partir du XVIl' siècle, que les plantes
noblesse. Les résidences des seigne urs, les villes e t les introduites d'outre-me r, surtout de l'Amé rique du
différentes sociétés de jardinage ont puissamment Nord, commencent à être majoritaires. Le premier
contribué au réveil puis à l'essor de l'intérê t pour la végétal impo rté d 'Amé rique au XVII' siècle fut le
culture des plantes utilitaires, et exotiques. Mais, les Robinier faux-acacia ( Robinia pseudoaeacia) , la pre-
conditions climatiques d'Europe occidentale n'ont mière fo is en ) 603 e t la deuxième fo is e n 1636. Parmi
permis le succès que pour une culture de végétaux les essences ligneuses pJus connues, on importa e n
originaires de la zone te mpé rée de l'hé misphè re Nord Europe, au cours de la première moitié du XVIIe
qui forment, jusqu'à nos jo urs, la plupart des popula- siècle entre autres: le Sumac ( Rhus glabra) en 1620,
tions des jardins cultivés. la Vigne vierge (Parthenoeissus quinquefolia) en
Les premières sources qui font état d'introductions ) 622, l' Amé l anc~ier (Amelanehier eanadensis) en
nouvelles d'essences ligne uses étrangè res ne datent 1623, le Sumac vé né neux ( Rhus typhina), le Caryer
que du XVIe siècle, si nous omettons la première (Carya ovaUJ) et Padus sero fina e n 1629, le Noyer
vague d'implantations de l'époque antique, déjà (Juglans cinerea) en 1633, Rubus odoratusen 1635, Ie
mentionnée. Une quarantaine d'années après la Micocoulier (Celtis oecidentalis) en 1636, le Cyprès
découverte de l'Amérique. on a importé en Europe la chauve (Taxodium distichum) , la Bigno ne (Campsis
première essence ligneuse conifère étrangère, le radicans) , Cercis canadensis e t les Platanes ( Platanus
Faux-Cyprès. Selon certaines sources, c'est J. Cartier occidenra/is) en 1640. Ces essences ligneuses n'é taient
qui l'apporta e n 1534 du Canada en France. Selon la que les précurseurs d 'importatio ns futures qui allaient
tradition, cette plante comptait panni les remèdes venir en géné ral du continent américain.
favoris des marins qui, lors des longs voyages en mer, Au cours du XVIIe siècle, l'importation en prove-
craignaient le scorbut: ils donn èrent mê me à cet arbre nance de J'A sie était presque inexistante. C'est
le nom d'Arbre de vie (Arbor vitae). Mais l'utilisation se ulement au début du XVIlI' siècle que commencè-
de ces faux-cyprès contre le scorbut restait assez rent à arriver en Europe les premiè res essences
problé matique. En effet , cette plante contient, en ligneuses asiatiques. Une partie venait de Sibérie,
outre, du thuyone toxique qui excite la peau, provo- d'Asie centrale et du Caucase. Cornus a/ba est arrivé
que des nausées e t détériore les reins. Cette associa- en 1741 , Lonicera tatarica et l'Arbre de Karaganda
tion étrange avec J'arbre de vie trouve peut-être son (Caragana arborescens) en 1752, Sorbaria sorbifolia
origine dans le fait que la forme de ses branches et la en 1759, le Charme de Zelka (Zelkova carpinifolia)
texture du feuillage différaient à cette époque des en 1760 et enfin Pterocary a fraxinifolia en 1782.
houppiers des essences ligne uses connues jusque-là e n L'introduction des essences ligne uses de l'Extrême-
Europe. Mais l'introduction de cett~ nouvelle espèce Orient commença par des essences ligneuses d'origine
d'essence ligneuse d'outre-mer resta pendant chinoise bien que la premiè re d'entre elles, le Ginkgo
longtemps un cas isolé, à une exception près, difficile biloba, soit venue en Europe par le Japon e n 1730.
à vérifier, l'introduction du Pin de Weymouth en D'autres essences ligne uses d'origine chinoise ont
France, aux environs de l'année 1550. suivi, comme le So phora (Sophorajaponica) en 1747,
Au cours du XVIe siècle, les jardins européens le mûrier à papier (Broussonetiapapyrifera) e n 1750,
enrichissaient l'assortiment des espèces cultivées sur- Thuja orienralis en 1752, Koe/reuteria panieu/ara en
tout par l'apport d'essences ligneuses originaires du 1763 , Torreya nucifera e n 1764, le Gené vrier chinois
sud de l'Europe ou du Moyen-Orient et de l'Asie (Juniperus chinensis) en 1767, l'Ailanthe (Ailanthus
Mineure. Depuis 1560, on cultive Philadelphus eoro- altissima) en 1784 et, e nfin, le Magno lia ( Magnolia
narius et le Cytise (Labumum anagyroides) et, à partir denudata) en 1789.
de 1570, le Baguenaudier (Colutea arboreseens) et Le tableau suivant présente l'introduction successi-
Jasminum fruricans. Le Marronnier d'Inde, jadis ve du nombre d'espèces exotiques e n provenance
introuvable ailleurs que sur un pe tit territoire des d' Asie et d'Amé rique, de la fin du XVI' siècle
Balkans, se cultive dans les jardins d'Europe depuis jusqu 'au début du XX' siècle:
41
..
Amérique du Nord A$k prit part à la première expédition de Cook (les Pins de
Annêc
Banks, Banksia et Pinus banksiana).
par 20 par 20
par siècle par siècle John Bartram (1699- 1777), premier botaniste amé-
ans a ns
jusqu ·à 1600 1 7
ricain, fo ndateur du premier jardin bo tanique améri -
cain à Philade lphie. 11 collectionna su rtoultes essences
1620 2
1640 14 1 ligne uses des mo ntagnes américaines.
1660 5 39 - 3 Henry Compton, évêq ue de Londres dans les années
1680 2 - 1675-17 13, qui rassembla dans son propre jardin
1700 16 2
à Fulham e nviro n 400 espèces d'essences ligne uses
1720 3 - importées.
174 0 32 2
1760 15 69 10 24 J. Cu nningham , médecin anglais qui travailla vers ...
1780 5 5 1700 en C hine. On lui doit le Cryplom eria et le
1 ~0 11 14 7 Cunninghamia.
1820 14 10 P. A . David ( 1826- 1900), missionnaire français qui
1840 24 17
1860 21 42 découvrit , entre a utres, Pinus armandia. Il travailJa en
1880 Il 74 55 150 Chine e t les espèces de Buddleia davidii et Rosa
1900 4 26 davidii rendent ho mmage à son no m .
après 1900 3 -' 39 39 J . M. Delavay (1834- 1895), missionn aire fra nçais
à qui o n doit la découverte de plusieurs conifères en
Nature llement, ce tableau ne peut pas contenir Chine. En so n ho mmage, un membre de la famille des
l'ensemble des essences ligne uses impo rtées. Il se sapins porte le nom d'Abies delavayi.
contente de mentionner les espèces les plus importan- D . Douglas (1798- 1834), jardinier qui collectionna
tes cu ltivées j usqu 'à nos jours. Il no us renseigne les nouveautés pour la Royal Horticultural Socierye n
toutefois su.r les vagues d'introduction successives. La Amérique du Nord. Il apporta plusieurs espèces de
vague américaine. bien qu 'assez éq u.ilibrée, culmina conifères no rd -américains, tels le Sapin géan t (Abies
à la fin de la première moitié du XVIIIe siècle, ta ndis grandis) et Pin us ponderosa. Pseudolsuga menziesiiou
que la plupart des essences ligne uses d'Asie orientale Pseudotsuga douglasii.
ne sont arrivées que pendant la deuxième moitié du G. E ngelmann ( 1809- 1884) , médecin et botaniste
XIX e siècle. Ces introductions de no uve lles espèces qu i travailla en Amérique du Nord . Il contribua à la
furent surto ut rendues possibles grâce aux grandes taxologie de nombre uses espèces nouvelles de conifè-
expéditions d'explora ti on dont les plus importantes res ( Picea engelmannit).
o nt sûrement été celles de Wilso n, entre 1900 e t P. P. Farges, a découvert plusieurs espèces de
1910. plan tes ligneuses en Ch ine, au cours de la 21: moitié
Les premiers végétaux furent sûremen t ramassés un du XJXe siècle. Decaisnea fargesii perpétue son
peu au hasa rd par des curi eux. Ma is bientôt les nom.
premiers missio nna ires, les médecins et, plus tard G. Forrest ( 1873-1932), Anglais qui importa de
aussi, les botanistes e t les jardiniers se mire nt à J'ou- Chine un bon no mbre de conifères.
vr age. La coUecte devint vo lontaire e t systématique. Jo hn Fraser (1752 - 1811), Anglais qu i découvrit et
Le but étai t avant tout d'enrichir les jardins e uropéens collectio nna des essences ligneuses, travaillait depuis
et, plus tard , de rechercher a ussi des essences ligneu- 1780 e n Amérique du Nord. E n une vingtaine
ses pour repeuple r les forêts e uro péennes. De d'années, iJ réalisa 12 expéditions. Un magnolia e t un
no mbreux explorateurs trava iUaie nt directement pour sapin portent so n nom, M agnolia fraseri et Abies
les ent reprises d 'horticulture célèb res, comme Vilmo- fraseri.
rin en France, Veitch en Angleterre, Lawson en P. Hugo alias P. Hugh SeaUen, missionnaire en Chine.
Écosse et beaucoup d'autres enco re, des sociétés U ne rosacée porte son nom, Rosa hugonis.
am éricaines comme Arnold Arborerum ou la Royal D 'lncarviUe (1706 - 1757), missio nnaire français en
Horticultural Sociery e n Angleterre. Chine, qui apporta entre au tres un thuya, Thuja
Les essences ligne uses qui o rn ent a ujourd' hui les orientait!; (Incarvillea).
jardi ns tant publics que privés n'y auraient jamais J . Je ffrey, membre en 1850 d 'une expéd itio n su r le
po ussé san s des ho mmes comme (entre parenthèses litto ra l de l'océan Pacifique d"où il envoya e n
se trouvent les genres et espèces d'essences ligneuses Angleterre beaucoup de germes d'essences lign euses
dé no mmées d'après celui qui les a découvertes) : américaines. Une espèce de pin porte son no m (Pùzus
Sir Joseph Banks (1743 - 1820), botaniste anglais qui jeffreYI).
42
E. Kaempfer (1651 - 1716), médecin hollandais qui mélèze: Larix occidentalis. Un hortensia arborescent
séjourna pendant une courte période au Japon et porte son no m : Hydrangea sargentiana dénommé
décrivit de nombre uses plantes de ce pays. Un mé lèze aussi Hydrangea aspera ssp. sargentiana.
porte son nom : Larix kaempferi. P. F . von Siebold (1796 - 1866), médecin allemand
W. Kerr qui séjourna au début du XIX< siècle en qui travailla au Japon dans les années vingt du XIXe
Chine, d'où il introduisit les essences ligneuses siècle, pour le compte de la Compagnie holla ndaise de
feuillues et conifè res (Kerria japonica). l'Inde Occidentale. 11 collabo ra à l'o uvrage Flora
T. Lobb, coUectio nneur de la société anglaise Vei tch , japonica et créa de grandes pé pinjè res à Leid en, aux
partit en A sie tro picale à la fin de la première mo itié Pays- Bas, spécialisées en essences ligneuses japonai-
du xrxe siècle. Il envoyait e n Angleterre des plantes ses. L'un des tsugas perpétue son no m - Tsuga
du jardin bo tanique de Java. sieboldii.
W. Lobb (1809- 1863), a entrepris quatre voyages e n C. P. Thunberg (1743 - 1822), médecin suédois, élève
Amérique e t coUectionnait pour la société Veitch de Linné, qui travaiUa pour le compte de la Compa-
à Exeter. C'est lui qui envoya les premières graines gnie hoUandaise de l' Inde Occidentale. 11 tra ita de
d'Araucaria araucana d'Am érique du Sud et qui manière très complexe la flo re japonaise e t découvrit
apporta d'Amérique du Nord des spécime ns vivants toute une série d'essences Ugne uses. U n pin et une
de séquoias majestueux. Berbé ridacée perpétuent son nom : Pinus thunbergii
K. 1. Maxi movitch (1827-1891), botaniste russe, qui et 8 erberis thunbergii.
explo ra la régio n du fleuve Amour et le Japon. Un J . Torrey (1743 - 1822), botaniste amé ricain, confo n-
épicéa et un bouleau portent son nom: Picea maximo- dateur de la floristique amé ricaine . U n genre de
wiczii et Betula maximowiczii. végétaux porte son nom : les torreyas.
Ch. Maries (1851 - 1902), collectionneur po ur la John Tradescant senior (+ e n 1652) et Jo hn Trades-
société anglaise Veitch, no tamment e n Chine e t au cant junio r (+ e n 1662) vécurent au XVII' siècle. Le
Japon. Un sapin porte son nom : Abies mariesJÏ. père explora Je Proche-Orie nt , le fils , la Virginie, e n
A. Menzies (1754-1842), médecin anglais qui con- Amérique du No rd, d'où il rapporta un Noyer
tourna l'Amérique du Sud avec une no ttille anglai- (Juglans cinerea), un Érable (A cer rubrum) et un
se e t chercha de no uveUes espèces sur les bo rds de Micocoulier (Cellis occidenlalis). U n genre de
l'océan Pacifique de l'Amérique du Nord. Il découvrit Commélinacées, les Tradescantia, rend hommage
beaucoup de no uvelles essences ligneuses, comme à leur no m.
Sequoia sempervirens. Le Sapin do uglas porte aussi J . C. Veitch (1839 - 1870), frè re du propriétaire de la
son nom : Pseudotsuga menziesii. société du m ê m ~ no m, explo ra en 1860 le Japon d'où
W . Murray, explorateur écossais de la société Lawson il rapporta to ut un e nsemble d'essences ligneuses. Il
et fils d'Edimbourg. li apporta entre autres le Cyprès découvrit , sur les pentes du Fuji- Varna, le Sapi.n de
de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana). U n pin porte Veitch - Abies veitchii.
son nom : Pinus murrayana. E . H . Wilson (1867-1930), Américain qui travailla
John Parkinson (J 567 - 1650), pharm acie n lo ndo nie n aussi bien pou r le compte de la société Veitch que
au service du roi Jacques 1e r. Il propagea l'introduction pour l'Arnold Arboretum aux États-Unis. C'est l'un
des essences ligneuses américaines en Europe. des explo rateurs les plus chanceux qui ait travaillé en
Ch. Parry ( 1823- 1890), explorateur anglais e n Amé- Chine. Le rësultat de ses explo rations fut commenté et
rique du Nord, qui est à l'origine de la découverte du publié pa r le professe ur Ch. S. Sargent. L 'Épicéa de
pin d'Amérique, Pinus aristata e t d'autres espèces. Wilson (Picea wilsonit) no us rappelle son no m .
William Purdon (1880-1921), Anglais qui explo ra Ces explo rateurs n'étaient naturelleme nt pas les
l'Asie orien tale e t la Chine pour le compte de la seuls. [] y en e ut avant e t après eux encore beaucoup
société Veitch et pour Arnold Arboretum. 11 rapporta d'autres connus o u inconnus.
une viorne ( Viburnum farren). La derniè re grande découverte en dendro logie fut
Jean Robin (1550-1629), botaniste, explorateur et celle de l'espèce vivante d'un grand arbre de Chine,
jardinier des rois Henri [JJ et Louis XIll . Il apporta en Melasequoia glyplOslroboides, en 1941 , e n Chine
Europe les premiers robiniers. Ce genre d'essence (T .. Kan, T. Wa ng). Cette découverte rendit possible
ligneuse porte son no m : Robinia. une implantatio n, en ] 948, presque simultanée de
Ch. S. Sargent (1841 -1927), dendrologue amé rica in ce tte espèce dans plusie urs jardins botaniques du
qui découvrit, pour les besoins de la botanique, mo nde. L'espo ir qu 'on puisse e ncore découvrir dans
plusieurs collections. Il séjourna pendant une courte la zone tempé rée de no uve lles espèces d'essences
période au Japon e t il fit connaître e t importe r un ligne uses in connues est pratiquement inexistant.
43
Quant aux déviatio ns, il y e n aura toujours. Mais, qui re pre nd la fo nctio n de l'ancienne cour d'honneur.
malgré cela, o n ne cultive pas e ncore to ut ce qui peut Le palais devient une iUustratio n de l'espace du jardin
germer et pousser dans la zone te mpérée de l'hé mis- conçu comme une cour où l'in érieur n'est qu'un
phère Nord. Plusie urs espèces n'y sont même pas parterre résolume nt régulier, entouré d'une clôture
encore introduites. L'Asie centrale soviétique et les verte de plantes bautes. Quant au choix d'essences
pays limitrophes, surtout la Chine, présente nt de ce ligne uses pour la composition de ces jardins, les
point de vue une grande source de ces apports principaux critères n'étaie nt pas tant les caractéristi-
to uj o urs possibles. ques individueUes des espèces, que leur adaptabilité
Les plantes qui se partagent la planè te, résultent et, surtout, le ur adaptation à la coupe. Les jardins
d'un lo ng processus d'évolutio n de la nature . Les classiques utilisaient souvent les essences ligneuses
jard ins publics, qui permettent à l'homme du XX' européennes, les Tille uls et les Channes, taillés même
siècle vivant dans un paysage urbanisé et civilisé, sur des hauteu rs de plusieurs mè tres (comme au palais
d'avoir la sensation d'un contact avec le milieu de Schonbrunn à Vienne) o u enco re les essences
naturel, n'ont vu le jour que grâce à l'effort de ligneuses à feuilles persistantes comme l'If o u le Buis
no mbreux explorateurs e t collectionneurs, grâce qui ne forment pas seulement des bordures, mais aussi
à le urs mécènes et à d'autres investisseurs. L'homme, le dessin principal de l'inté rieur, souvent e n pre nant
depuis toujours, aspire à avo ir près de chez lui au des formes non naturelles, créées artificiellement,
moins un petit morceau de la nature pleine de cônes, boules ou prismes. L'Épicéa commun y trouva
couleurs, de parfums, de beauté. Les jardins sont un aussi sa place, bien que des blocs de ces espèces
peu l'expression de ce désir. Nous n'avons que des fussent taillés d'une manière bien curieuse. On
informations fragmentaires sur les jardins du Moyen coupait ses branches à l'aide de sabres et de longues
Age. Mais il semble que l'architecture des jardins était épées, à partir d 'échafaudages montés sur des plates-
plutôt centrée sur les sensations spiritue lles et sur formes de chariots de ferme .
l'utilisation de petits détails du milieu naturel, te l Le jardin classique apporta dans l'architecture e t
l'effet de couleurs obtenu par la culture des fleurs. Les dans la composition des espaces verts quelques
plans de jardins é taient plutôt mécaniques, sans é léments qui ont atteint leur ple in épanouissement
grande rech erche plastique. On disposait aussi d 'un dans les parcs aménagés selon le relief naturel de
nombre limité de plantes. l'endroit : de longues clairières qui utilisent non
Il subsiste également peu de jardins de l'époque de seulement des configurations du terrain mais aussi les
la Renaissance, tels qu'ils étaient à l'origine. Cepen- surfaces de l'eau. Cependant, l'apport principal du
dant, les jardins de la Renaissance ont changé dans le jardin classique fut la fusion du jardin avec le milie u
style global. C'étaient déjà des oeuvres d'architecture naturel environnant. Cette interpénétration n'est
complexe qui utilisaient les ensembles dynamiques qu'exceptionnellement forcée : le plus souvent, elle se
des éléments naturels. Ils recherchaient et respec- réalise peu à peu, le jardin se fond tout d 'un coup dans
taient surtout l'harmonie entre le lieu d'habitation et la nature par ses longues aUées, parfo is même par
la composition du jardin . Ces jardins de la Renaissan- l'inte rmédiaire de petites constructions d'agrément,
ce n'étaient plus le privilège exclusif de la noblesse: placées parfois à l'extérieur du jardin.
les villes prospères commençaient déjà à fonder leurs Le jardin classique à la française se caractérise par
pro pres parcs e t jardins publics. La composition des les formes géométriques et harmonieuses de la végé-
essences ligneuses de cette époque se fondait encore tatio n, l'accent étant mid sur l'utilisatio n de plans
sur les essences ligneuses domestiques, mais elle était d'eau tranquilles et la présence de statues imitées de
déjà influencée en plusieurs endroits par les essences l'Antiquité. Par contre, le jardin classique à l'italienne
ligneuses nouvellement introduites. souligne beaucoup plus souvent les accidents du
Le jardin classique était avant tout conçu comme un terrain . Il s'impose dans le paysage par des passages
lieu de représentatio n. Le jardin devint également, en raffinés et il utilise l'eau en mouvement en construi-
ce temps-là, une partie bien intégrée à la construction sant des cascades et des fontaines. Les jardins de
de la résidence, tant pour les châteaux, que pour les Lichtenstein en Moravie du Sud (200 hectares à Led-
résidences urbaines ou les cloîtres. Le motif principal nice, en Tchécoslovaquie) restent typiques pour leur
du jardin classique se fonde sur l'axe strictement harmonie et leur accord avec la nature qui les
subordonné à t'architecture et à la puissance de la environne, bien qu 'ils puissent aussi être rattachés à la
construction principale: le palais devient l'aboutisse- pé riode romantique. Ils sont les précurseurs de grands
ment de l'axe principal du jardin. Le centre de gravité ensembles de parcs paysagers, des parcs du type
du palais repose sur la façade fro ntale face au jardin anglais.
44
Ce jardin anglais, qui comme nce à apparaître vaq uie. Le premier fut fo ndé po ur le compte du prince
dès la deuxième mo itié du XVIIIe: siècle, transforme von Pückler-Muskau dans les années 1815 - 1845 et le
d'abord le jardin classique po ur atteindre son apogée second par le comte A. E . Sil va-Taro uca, e n 1885.
au XIXe: siècle. Il exp rime pleinement la tendance du (Les essences ligneuses du parc de Pcû ho nice o nt servi
retou r à la nature et le raproche me nt le plus étroit pour la plupart des illustrations de cet o uvrage.)
avec l'environne me nt naturel immédiat. La composi- Les créate urs de ces deux parcs naturels on t eu par
tion aba ndo nne la fo rm ation de parterres réguliers liés rappo rt à leurs prédécesseurs un gra nd ava ntage :
à l'architecture des maisons. E Ue se lance dans à cette époque, J'Europe possédait déjà la plupart des
l'espace nature l afin d'essayer, selo n les idées de essences ligne uses introd uites d' Asie et d'Amérique
l'époque, de l'utiHser a u mieux o u de le retoucher. e t o n créa e t cultiva beaucoup d'espèces de plantes du
Les règles de conceptio n du jardin irrégulier o u, jardin , so uvent très a ttrayantes pour leurs couleurs
mieux, du parc anglais du XIXc siècle se fo nde nt su r la pendant toute l'année. De plus, les connaissances
tradition anglaise. Ces règles influencent J'Europe détaillées de la dendrologie devenaient non seuleme nt
presque dans son ensemble, enrichies dans chaq ue une mode, ma is une nécessité. Les promoteurs de ces
pays par les élémen ts locaux . Les no uve lles découver- jardins o nt souven t employé les meilleurs dendrolo-
tes de la révolution industrielle en cours et beauco up gues de l'époque ou ils étaient au moins liés d 'amitié
d'autres faits de civilisation de J'époque poussent la avec eux . Souvent, ils so nt eux- mêmes deve nus des
pe nsée gé né rale vers le rationalisme mais, en contre- dendroJogues de renom dont les o uvrages spécialisés
partie. on voit appar aître un ardent désir d'évasion servent e ncore aujourd 'hui de manuels de base po ur la
dans la nature, comme en témo igne si bien l'engoue- dendrologie, comme le livre d'E . A. Silva-Tarouca e t
ment po ur la peinture paysagiste du temps. de C. Schneider : Unsere Freilandnadelholzer, Vien-
Ainsi, nous voyo ns éme rger au cours du XIX!: siècle, ne, 1923. Ces jardins cessent d'être un e oe uvre d'art
un e liaison très é tro ite entre la pe inture paysagiste e t exclusive; iJs so nt mo ins encore l'expressio n d'un luxe
l'architecture florale du jardin, qui a si profondément particulier, pour devenir des réserves na tu relles d 'ar -
influencé, d'une manière très positive, les fo ndate urs bres, dirigées d'une manière scient ifiq ue . fis renfe r-
de no mbre ux parcs e uro péens qui subsistent e ncore ment jusqu'à nos jours d 'immenses valeurs docume n-
auj ou rd 'hu i. Les deux parcs les plus intéressants sur le taires et didactiques. Aujourd'hui. les architectes des
continent européen aujourd'hui se tro uvent, le pre- jardins peuvent y puiser no n seule me nt l'inspiration,
mier à Muskau, près de Cottbus, en R . D. A . e t le mais aussi le matériel végé tal concret.
deuxième à Prüho nice, près de Prague, e n T chécoslo-
45
Descriptions illustrées
Ginkgoales
Ginkgoaceae Ginkgo
Ginkgo biloba L.
silhouette de G. bi/oba
• Pragense'
49
If commun Taxacées
Taxaceae
Taxus baccata L.
50
Taxacées
Taxaceae Torreya de Californie
Torreya californica TORR.
51
Araucariacées
Araucaria Araucariaceae
Araucaria araucana (MOLINA) K. KOCH
52
Pinacées
Pinaceae Sapin de Veitch
Abies veitchii LlNDL.
53
Pinacées
Sapin Nikko Pinaceae
Abies homoLepis SIEB. et Zucc.
54
Pinacées
Pinaceae Sapin d'Espagne
Abies pinsapo BOISS.
55
Sapin de Grèce Pinacées
Pinaceae
Abies cephalonica LOUD .
56
Pinacées
Pinaceae Sapin du Caucase
Abies nordmanniana (STEVEN) SPACH.
57
Pinacées
Sapin pectiné, Sapin blanc Pinaceae
Abies a/ba MILL.
58
Pinacées
Pinaceae Sapin baumier
Abies balsamea (L.) MILL.
59
Pinacées
Sapin géant Pinaceae
Abies grandis LINDL.
60
Pinacées
Pinaceae Sapin du Colorado
Abies conc%r (GORD.) ENGELM.
61
Pinacées
Sapin noble Pinaceae
Abies procera REHD .
62
Pinacées
Pinaceae Douglas vert
Pseudotsuga menziesii (MIRB.) FRANCO
63
Pinacées
Tsuga du Canada Pinaceae
Tsuga canadensis (L.) CARR.
64
/
Pinacées
Pinaceae Epicéa commun
Picea abies (L.) KARST.
65
/
66
Pinacées '"
Pinaceae Epicéa noir
Picea mariana (MILL.) B.S.P.
67
'"
Epicéa glauque Pinacées
Pinaceae
Picea glauca (MOENCH) Voss
68
Pinacées "
Pinaceae Epicéa du Colorado
Picea pungens ENGELM.
69
/
Pinacées
Epicéa de Sitka Pinaceae
Picea sitchensis (BONG.) CARR.
70
Pinacées "
Pinaceae Epicéa Omorika
Picea omorika (PAN Clé ) P U RKYNE
71
"
Epicéa de Brewer Pinacées
Pinaceae
Picea breweriana s. W A TS.
72
Pinacées
Pinaceae Mélèze d'Europe
Larix decidua L.
73
Pinacées
Mélèze du Japon Pinaceae
Larix kaempferi SARG.
74
Pinacées
Pinaceae Cèdre du Liban
Cedrus libani LO UD.
75
Arolle, Pin cembro
Pinacées
Pinaceae
Pinus cembra L.
76
Pinacées
Pinaceae Pin de Macédoine
Pinus peuce GRISEB .
77
Pinacées
Pin pleureur Pinaceae
Pinus griffithü Mc CLELLAND
78
Pinacées
Pinaceae Pin du Lord, Pin de Weymouth
Pinus strobus L.
79
Pinus aristata ENGELM .
Pinacées
Pinaceae
80
Pinacées
Pinaceae Pin sylvestre
Pinus sylvestris L.
81
Pin de montagne Pinacées
Pinaceae
Pinus mugo TuRRA
Pin à crochets
82
Pinacées
Pinaceae Pin noir
Pinus nigra ARNOLD
83
Pinacées
Pin jaune de l'Ouest Pinaceae
Pinus ponderosa DOUGL. ex LA WS .
84
Pinacées
Pinaceae Pin maritime
Pinus pinaster SOLAND. apud Arr.
85
Pinus rigida MILL
Pinacées
Pinaceae
86
Pinacées
Pinaceae Pin de Banks
Pinus banksiana LAMB .
87
Taxodiacées
Sciadopitys verticillata SIEB. e tZUCc. T axodiaceae
88
Taxodiacées
Taxodiaceae M etasequoia glyptostroboides
Hu et CHENG
89
Cyprès chauve Taxodiacées
Taxodiaceae
Taxodium distichum RICH.
90
Taxodiacées
Taxodiaceae Séquoia à feuilles d'if
Sequoia sempervirens (LAMB.) ENDL.
91
Taxodiacées
Séquoia géant, Wellingtonia Taxodiaceae
Sequoiadendron giganteum (LINDL.) BUCHH .
92
Taxodiacées
Taxodiaceae Cryptomeria japonica (L.f.)D.DON
93
Thujopsis dolabrata (L. f.) SIEB. et Zucc.
Cupressacées
Cupressaceae
94
Cupressacées
Cupressaceae Faux-Cyprès, Thuya d'Occident
Thuja occidentalis L.
95
Thuya géant, Thuya de Lobb
Cupressacées
Cupressaceae
Thuja plicata D . DON
96
Cupressacées
Cupressaceae Thuya d'Orient
Thuja orientalis L.
97
Cupressacées
Cèdre de Californie Cupressaceae
Libocedrus decurrens TORR .
98
Cupressacées
Cupressaceae Cyprès commun
Cupressus sempervirens L.
habitus pyramidal,
le plus connu , du Cyprès
habitus nature l,
moins connu, du Cyprès
99
Cupressacées
Cyprès de N ootka Cupressaceae
Chamaecyparis nootkatensis (D.DoN) SUDW.
100
Cupressacées
Cupressaceae Cyprès de Lawson
Chamaecyparis lawsoniana (A. MURR.) PARL.
101
Cupressacées
Cyprès Hinoki Cupressaceae
Chamaecyparis obtusa (SlEB. et ZUCc.) ENDL.
102
Cupressacées
Cupressaceae Cyprès à pois
Chamaecyparis pisifera (SIEB. et Zucc.) ENDL.
103
Cupressacées
Genévrier commun Cupressaceae
Juniperus communis L.
104
Cupressacées
Cupressaceae Genévrier de Chine
Juniperus chinensis L.
105
Cupressacées
Genévrier de Virginie Cupressaceae
Juniperus virginiana L.
106
Cupressacées
Cupressaceae Juniperus horizontalis MOENCH .
107
Cupressacées
Sabine Cupressaceae
Juniperus sabina L.
108
Magnoliacées
Magnoliaceae Magnolia de Soulange
Magnolia x soulangeana SOUL.
109
Magnolia de Bullbay Magnoliacées
Magno/iaceae
Magnolia grandiflora L.
110
Magnoliacées
Magnoliaceae Tulipier commun
Liriodendron tulipifera L.
111
Lauracées
Laurier sauce Lauraceae
L'aurus nobilis L.
112
Renonculacées
Ranunculaceae Clematis vitalha L.
113
,
R enonculacées
Clématite tangutica Ranunculaceae
Clematis tangutica (MAx.) KORSH.
114
/
Berbéridacées
Rerberidaceae Epine-vinette
Rerberis vulgaris L.
115
Berberis thunbergii De.
Berbéridacées
Berberidaceae
116
Berbéridacées
Berberidaceae Berberis julianae c. K. SCHNEIDER
117
Berbéridacées
Mahonia Berberidaceae
Mahonia aquifolium (PURSH) NUTT.
118
Aristolochiacées
Arist%chiaceae Aristoloche
Aristolochia macrophylla LAM.
119
Cercicliphyllacées
Cercidiphyllum japonicum SŒB. etZUCc. CercidiphyLLaceae
120
Hamamélidacées
H amamelidaceae Hamamélis de Chine
HamameLis mollis OUY.
dé ta il de la ramule e n Oe urs
de H . virginiana
121
Fothergilla gardenii MURRAY
Hamamélidacées
H amamelidaceae
122
Hamamélidacées
H amamelidaceae Copalme d'Amérique
Liquidambar styraciflua L.
123
Platane d'Occident Platanacées
Platanaceae
Platanus occidentalis L.
124
Platanacées
Platanaceae Platane à feuilles d'érable
Platanus x acerifolia (AIT.) WILLD .
125
Ulmacées
Orme diffus Ulmaceae
Vlmus laevis P ALL.
fruit de U. laevis
126
Ulmacées
Ulmaceae Orme lisse
Ulmus minor MILL. emend. RICHENS
127
Orme à larges feuilles Ulmacées
Ulmaceae
Ulmus glabra Huns.
128
Ulmacées
Ulmaceae Micocoulier
Cellis occidentalis L.
129
,
Ulmacées
Zelkova carpinifolia (PALL.) K. KOCH Ulmaceae
130
Moracées
Moraceae Figuier
Ficus carica L.
131
Moracées
Mûrier blanc Moraceae
Morus alba L.
132
Moracées
Moraceae Oranger des osages, Bois d'arc
Maclura pomifera (RAF.) SCHNEID.
133
Fagacées
Hêtre commun Fagaceae
Fagus sylvatica L.
134
Fagacées
Fagaceae Châtaigner
Castanea sativa M .I LL.
135
Fagacées
Chêne commun Fagaceae
Quercus robur L.
136
Fagacées
Fagaceae Chêne des marais
Quercus paLustris MUE NCHH .
137
Fagacées
Chêne blanc Fagaceae
Quercus alba L.
138
Fagacées
Fagaceae Quercus imbricaria MICHX.
139
Chêne rouge d'Amérique Fagacées
Fagaceae
Quereus rubra L.
140
Fagacées
Fagaceae Chêne chevelu
Quercus cerris L.
141
Bouleau blanc Bétulacées
Betulaceae
Betula pendula ROTI-l.
142
Bétulacées
Betulaceae Betula humilis SCHRANK
143
Bétulacées
Bouleau à canots Betulaceae
Betula papy rifera MARSH .
144
Bétulacées
Betulaceae Betula maximowicziana REG.
ch ato ns de B. alleghaniensis
145
Bétulacées
Aulne vert Betulaceae
A/nus viridis (CHAIX in WILL.) De.
146
Bétulacées
Betulaceae Aulne commun
A/nus g/utinosa (L.) GAERTN.
147
Corylacées
Noisetier, Coudrier Corylaceae
CorylU,!i avellana L.
148
Corylacées
Corylaceae Noisetier de Byzance
Corylus colurna L.
149
Corylacées
Charme commun, Charmille Corylaceae
Carpinus betulus L.
150
Corylacées
Corylaceae Charme-houblon européen
Ostrya carpinifolia ScoP.
151
Noyer commun J uglandacées
luglandaceae
luglans regia L.
152
Juglandacées
Juglandaceae Noyer gris
Juglans cinerea L.
153
Juglandacées
Noyer du Caucase Juglandaceae
Pterocarya fraxinifolia (POIRET) SPACH.
154
Juglandacées
Juglandaceqe Noyer blanc d'Amérique
Carya avata (MILL.) K. KOCH.
fruit de C. avala
155
Actinidiacées
Actinidia kolomikta (MAxIM. et RUPR.) MAXIM. A ctinidiaceae
rameau de A. ko lo miktaportant
ses fruits
156
Hypéricacées
Hypericaceae Millepertuis
Hypericum calycinum L.
157
Tamaris Tamaricacées
Tamaricaceae
Tamarix gallica L.
158
Symplocacées
Symplocaceae Symplocos paniculata (THuNB:)MIQ.
159
H alesia carolina L.
Styracacées
Styracaceae
160
Styracacées
Styracaceae Pterostyrax hispida SIEB. etZUCc.
un je une fruit
161
Salicacées
Saule arborescent Salicaceae
Sa/ix pentandra L.
162
Salicacées
Salicaceae Saule fragile
Salix fragilis L.
163
Salicacées
Saule marsault Salicaceae
Salix caprea L.
164
Salicacées
Sa/icaceae Salix reticulata L.
165
Salicacées
Peuplier blanc de Hollande Sa/icaceae
Populus alba L.
166
Salicacées
Salicaceae Tremble
Populus tremula L.
167
Salicacées
Peuplier noir, Peuplier d'Italie Sa/icaceae
Populus nigra L.
168
Salicacées
Sa/icaceae Peuplier baumier
Populus balsamifera L.
169
Ericacées
Rhododendron dauricum L. Ericaceae
170
Ericacées
Ericaceae Rhododendron smirnowii TRAUTW.
171
Rhododendron x hybridum hart.
Ericacées
Ericaceae
172
Ericaceés
Ericaceae Groupe 'Azalea mollis'
Rhododendron molle (BL.) G. DON
173
Ericacées
Enkianthus campanulatus (MIQ.)NICHOLS Ericaceae
174
Tiliacées
Tiliaceae Tilleul à petites feuilles
Tilia cordata MilL.
175
Tiliacées
Tilleul commun Tiliaceae
Tilia x vulgaris HA YNE
176
Tiliacées
Ti/iaceae Tilleul d'Amérique
Tilia americana L.
177
Tiliacées
Tilleul argenté Tiliaceae
Tilia tomentosa MOENCH.
178
Buxacées
Buxaceae Buis
Buxus sempervirens L.
179
Thyméléacées
Bois-gentil Thymeleaceae
Daphne mezereum L.
180
Rosacées
Rosaceae Rosier jaune
Rosa foetida HERRM.
181
,
Rosacées
Rosa pimpinellifolia L. Rosaceae
182
Rosacées
Rosaceae Rosa roxburghii TRAIT.
~Ir
2,5 m . Ils ont une valeur de collection.
183
Rosacées
Rosa mu/tif/ara THuNB. Rosaceae
184
Rosacées
Rosaceae Rosa sericea LINDL.
Les Rosacées sont, en général, des plantes une branche de R. om eiensis var.
avec des fleurs régulières à 5 pétales, bien
qu'il existe de nombreuses exceptions.
L'une d'elles est précisément R . sericea
dont les fleurs à 4 pétales rappellent la
croix de Malte. Les pétales vont par
quatre non seulement dans le périanthe,
mais aussi dans le calice. On l'a découvert
en 1822 dans l'Himalaya. Ses feuilles sont
composées de plusieurs petites feuilles,
ses fleurs sont blanches et ses églants, qui
ont une base pétiolée et épaisse, sont
rouges.
Sur les versants chinois du massif hima-
layen et surtout dans les provinces de
Sseu-tch'ouan et de Hu-peh, vivent quel-
ques rosiers semblables avec des fleurs de
4 pétales, qui furent classés par certains
botanistes comme appartenant à la même
espèce (R. sericea). Le plus connu est R .
omeiensis dont les feuilles sont composées
de plusieurs petites feuilles, qui a reçu son
nom d'après la montagne où il fut décou-
vert (mont Omei), en 1886, par le mis-
sionnaire Faber. Il ne fut introduit en
Europe qu'en 1901, par l'expédition de
Wilson. Ses feuilles sont composées d'un
grand nombre de petites feuilles (13) et la
base de ses églants est longuement pétio-
lée et épaisse. Sa variété la plus cultivée
est R. omeiensis var. pteracantha. C'est un
rosier avec des pointes inhabituelles. Elles
sont longues et convergentes, aplaties et
feuilletées et, sur les jeunes pousses vertes
annuelles, elles sont transparentes, d'une
couleur rouge bordeaux. Entre elles se
trouvent des verticilles denses et hérissés.
Ce rosier croît à environ 3000 m d'altitu-
de et il supporte aisément les hivers
européens. Il compte parmi les essences
ligneuses horticoles très attrayantes. On
l'a encore croisé avec R. hugonis et cette
descendance est beaucoup plus cultivée
en Europe que les espèces d 'origine.
R. sericea forme des arbustes atteignant
jusqu'à 3 m de hauteur, à cime composée
très large. Il a une haute valeur horti-
cole.
185
Rosacées
Rosa hugonis HEMSL. Rosaceae
186
Rosacées
Rosaceae Rosier de France
Rosa gallica L.
187
,/
Rosacées
Eglantier Rosaceae
Rosa canina L.
~ .:
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,
leurs épines crochues. Les églants du
Rosier constituent une source de vitamine
\. .. , l .
C à bon marché et très disponible. Pen-
dant très lontemps, le Rosier a aussi
constitué le support presque unique pour
les cultures des rosiers horticoles d'orne-
ment, à grandes feuilles .
Les Rosiers sont soit des lianes grim-
pantes qui montent dans les cimes des
arbres, soit des arbustes dont la forme
rappeUe une fontaine, d 'une hauteur de
1,5 à 3 m .
188
Rosacées
Rosaceae Rosier rugueux
Rosa rugosa THUNB.
189
Rosacées
Rosa pendulina L. Rosaceae
190
Rosacées
Rosaceae Rosa moyesii H EMSLEY et WILSON
191
Rosacées
Exochorda racemosa (LIND L.) R EHD. Rosaceae
192
Rosacées
Rosaceae Physocarpus opulifolius (L.)MAxrM.
193
Rosacées
Spiraea media F . W . SCHMIDT Rosaceae
194
Rosacées
Rosaceae Spiraea salicifolia L.
195
Spirée de Van Houtte Rosacées
Rosaceae
Spiraea x vanhouttei (BRIOT) ZABEL
196
Rosacées
Rosaceae Sorbaria sorbifolia (L.) A. BRAUN
197
Rosacées
Cotoneaster horizontalis DECAISNE Rosaceae
198
Rosacées
Rosaceae Cotoneaster integerrimus MEDIe.
199
Néflier Rosacées
Rosaceae
Mespilus germanica L.
200
Rosacées
Rosaceae Buisson ardent
Pyracantha coccinea RO EMER
201
Rosacées
Aubépine Rosaceae
Crataegus monogyna JACQ.
202
Rosacées "
Rosaceae Epine ergot de coq
Crataegus crus-galli L.
203
• Rosacées
Sorbier des OIseaux Rosaceae
Sorbus aucuparia L.
204
Rosacées
Rosaceae Alisier des bois
50rbus torminalis (L.) CRANTZ
205
Alisier blanc Rosacées
Rosaceae
Sorbus aria (L.) CRANTZ
206
Rosacées
Rosaceae Chaenomeles speciosa (SWEET)NAKAl
207
Rosacées
Cognassier Rosaceae
Cydonia oblonga MILL
208
Rosacées
Rosaceae Pommier sauvage
Malus sylvestris (L.) MnL
209
,
Rosacées
Pommier baccifère pourpre Rosaceae
Malus x purpurea (BARBIER) REHD.
210
Rosacées
Rosaceae Pyrus pyraster BURGSD.
211
Rosacées
Poirier d'ornement Rosaceae
Pyrus salicifolia PALLAS
212
Rosacées
Rosaceae Amélanchier du Canada
Amelanchier canadensis (L.) M EDIe.
213
Framboisier et Ronce Rosacées
Rosaceae
Rubus idaeus L. et Rubus fruticosus agg.
214
Rosacées
Rosaceae Ronce odorante
Rubus odoratus L.
215
Rosacées
Potentille Rosaceae
Potentilla fruticosa L.
216
Rosacées
Rosaceae Corête du Japon
Kerria japonica (L.) De.
217
Rhodotypos scandens (l'HUNB.) MAKINO
Rosacées
Rosaceae
218
Rosacées "
Rosaceae Prunellier, Epine noire
Prunus spinosa L.
219
Merisier, Cerisier commun
Rosacées
Rosaceae
Prunus avium L.
220
Rosacées
Rosaceae Prunier
Prunus domestica L.
221
Cerisier acide Rosacées
Rosaceae
Prunus cerasus L.
222
Rosacées
Rosaceae Cerisier à fleurs
Prunus serrulata LINDL.
223
Rosacées
Abricotier Rosaceae
Prunus armeniaca L.
224
Rosacées
Rosaceae Pêcher
Prunus persica (L.) BATSCH.
225
Rosacées
Amandier nain Rosaceae
Prunus tenella BATSeH
. ..--......--- .. .. . . . ............
drupe de P. communis silhouette de P. communis silhouette de P. lenella
226
Rosacées
Rosaceae Cerisier à grappes
Prunus padus L.
227
Laurier-cerise Rosacées
Rosaceae
Prunus laurocerasus L.
228
Calycanthacées
Calycanthaceae Calycanthe odorant, Arbre aux anémones
Calycanthus floridus L.
229
Groseillier à maquereau Grossulariacées
Grossulariaceae
Ribes uva-crispa L.
230
Grossulariacées
Grossulariaceae Ribes lacustre (PERS.) POIR.
231
Groseillier des Alpes Grossulariacées
Grossulariaceae
Ribes alpinum L.
232
Grossulariacées
Grossulariaceae Groseillier doré
Ribes aureum PURSH
233
Grossulariacées
Groseillier sanguin Grossulariaceae
Ribes sanguineum PURSH
234
Grossulariacées
G rossu/ariaceae Cassissier
Ribes nigrum L.
235
Grossulariacées
Ribes petraeum wULF Grossulariaceae
236
H ydrangéacées
Hydrangeaceae Hortensia grimpant
Hydrangea anomala D. DON ssp. petiolaris SIEB. et ZUCc.
237
Hydrangéacées
Hortensia de Bretsèhneider Hydrangeaceae
Hydrangea heteromalla D . DON
inflorescence de H. macrophylla
238
H ydrangéacées
Hydrangeaceae Hydrangea sargentianaREHD.
Au début du XXe siècle, l'Arboretum et
l'Université de Harvard, aux États-Unis,
organisèrent une grande expédition d'ex-
ploration botanique dans l'Ouest de la
Chine, sous la direction d'E. H . Wilson.
Cette expérience compte parmi les plus
réussies dans l'histoire moderne en matiè-
re de découvertes botaniques. Grâce
à elle, les pays occidentaux se sont enrichis
de nombreuses plantes inconnues jusque-
là. Parmi elles, Hydrangea sargentiana
fut trouvé par Wilson dans la province
occidentale chinoise de Hu-pei. Il l'en-
voya en 1907 à l'Université de Harvard
aux États-Unis où la plante reçut son nom
en hommage au professeur Ch. S. Sargent.
Son aspect très intéressant l'a fait re-
chercher par plusieurs institutions den-
drologiques importantes. Il fleurit ainsi
pour la première fois déjà en 1911 dans le
fameux jardin de Kew en Angleterre et,
encore plus tôt, en 1910, dans le jardin de
Pnihonice, en Bohême.
H . sargentiana est un arbuste dressé,
peu ramifié, avec des tiges dénudées et
avec des ramules tomenteux à rugueux.
Ses feuilles assez grandes, jusqu'à 25 cm,
longuement ovoïdes, sont également très
tomenteuses, surtout sur l'envers. Ses
fleurs s'organisent en inflorescences assez
denses et plates qui ont, au milieu, des
fleurs bissexuées, fertiles et violettes et,
sur la circonférence, d'autres fleurs plus
grandes mais stériles avec des pétales
blancs. Il fleurit en plein été, en juillet et
en août. Ses fruits sont des capsules
à plusieurs poches avec des graines ailées.
C'est un arbre de 2 à 3 m de hauteur qui
a une haute valeur esthétique pendant
toute l'année, ce qui lui donne l'aspect
détaj) de J'écorce fendue
d'un « tableau vivant ». Il est très appro-
sur une vieille branche
prié en complément de l'architecture mo-
derne et pour fleurir des patios.
239
H ydrangéacées
Seringa Hydrangeaceae
Philadelphus coronarius L.
240
H ydrangéacées
Hydrangeaceae Deutzia à feuilles crénelées
Deutzia scabra THUNB.
241
Césalpiniacées
Févier Cesalpiniaceae
Gleditsia triacanthos L.
242
Césalpiniacées
Cesalpiniaceae Gymnoclade dioïque
Gymnocladus dioicus (L.) K. KOCH
243
,
Césalpiniacées
Gainier du Canada Cesalpiniaceae
Cercis canadensis L.
244
Légumineuses
Leguminosae Sophora
Sophora japonica L.
245
·
~
Maackia amurenSlS RUPR.
Légumineuses
Leguminosae
246
Légumineuses
Leguminosae Amorpha fruticosa L.
247
Légumineuses
Baguenaudier L eguminosae
Colutea arborescens L.
248
Légumineuses
Leguminosae Faux-Acacia, Robinier
Robinia pseudoacacia L.
249
Légumineuses
Glycine de Chine Leguminosae
Wisteria sinensis (SIMS.) SWE ET
250
Légumineuses
L eguminosae Ajonc
V/ex europaeus L.
251
Cytise Légumineuses
L eguminoseae
Laburnum anagyroides M EDIe.
252
Légumineuses
Leguminosae Genêt à balais
Cytisus scoparius (L.) LrNK
253
Anacardiacées
Sumac de Virginie A nacardiaceae
Rhus typhina L.
255
Simarubacées
Ailante Simarubaceae
Ailanthus altissima (MILL.) SWINGLE
256
Rutacées
Rutaceae Phellodendron amurense RUPR.
257
Rutacées
Orme de Samarie Rutaceae
Ptelea trifoliata L.
258
Staphylacées
Staph yleaceae Faux-Pistachier, Staphylier
Staphylea pinnata L.
259
'"
Erable plane Acéracées
Aceraceae
Acer platanoides L.
260
/
Acéracées
Aceraceae Erable champêtre
A cer campestre L.
261
Acéracées
N e gun do, Érable à feuilles de frêne Aceraceae
Acer negundo L.
si lhouette de A . llegulldo
262
/
Acéracées
Aceraceae Erable de Tartarie
Acer tatarÎcum L.
une branche
silhouette de A . rararicum féconde de A . gif/fla/a
263
/
264
Acéracées "
Aceraceae Erable rouge
Acer rubrum L.
265
Hippocastanacées
Marronnier commun, Marronnier d'Inde Hippocastanaceae
Aesculus hippocastanum L.
266
Hippocastanacées
Hippocastanaceae Aesculus parviflora WALTER
267
Arbre aux mouchoirs Davidiacées
Davidiaceae
Davidia involucrata BAILL.
268
Cornacées
Cornaceae Cornouiller mâle
Cornus mas L .
269
Cornacées
Cornouiller à fleurs Cornaceae
Cornus florida L.
270
Cornacées
Cornaceae Cornouiller sanguin
Cornus sanguinea L.
une branche
féconde de C. alba
271
Araliacées
Lierre des bois Araliaceae
Hedera helix L.
272
Araliacées
Araliaceae Aralia épineux
Aralia spinosa L.
273
Aquifoliacées
Houx commun Aquifoliaceae
Ilex aquifolium L.
274
Célastracées
Celastraceae Celastrus scandens L.
275
Célastracées
Fusain d'Europe Celastraceae
Euonymus europaeus L.
276
Célastracées
Ce.Lastraceae Euonymus sachalinensis (F.SCHMIDT)MAXIM.
277
Rhamnacées
Nerprun Rhamnaceae
Rhamnus catharticus L.
278
Rhamnacées
Rhamnaceae Bourdaine
Frangula alnus MILL.
279
Vitacées
Vigne Vitaceae
Vitis vinifera L.
280
Vitacées
Vitaceae Vitis coignetiae PLANCH .
fe uille de V. riparia
281
Vigne vierge vraie Vitacées
Vitaceae
Parthenocissus quinquefolia (L.) PLANeH.
282
Oléacées
Oleaceae Lilas commun
Syringa vulgaris L.
283
Oléacées
Forsythia Oleaceae
Forsythia suspensa (THuNB.) VAHL
284
Oléacées
Oleaceae Frêne
Fraxinus excelsior L.
285
Oléacées
Frêne à fleurs Oleaceae
Fraxinus ornus L.
286
Oléacées
Oleaceae Frêne rouge
Fraxinus pennsylvanica MARSH.
287
Jasmin d'hiver Oléacées
Oleaceae
Jasminum nudiflorum LINDL.
288
Oléacées
Oleaceae Troène
Ligustrum vulgare L.
289
Eléagnacées
Olivier de Bohême Eleagnaceae
Eleagnus angustifolia L.
290
Eléagnacées
Eleagnaceae Argousier
Hippophaë rhamnoides L.
291
Buddleia de David Buddléiacées
Buddleiaceae
Buddleia davidii FRANCHET
292
Caprifoliacées
Caprifoliaceae Sureau noir
Sambucus nigra L.
293
Caprifoliacées
Sureau à grappes Caprifoliaceae
Sambucus racemosa L.
294
Caprifoliacées
Caprifoliaceae Boule-de-neige, Viorne obier
Vibumum opulus L.
295
Boule-de-neige parfumée Caprifoliacées
Caprifoliaceae
Viburnum farreri STEARN.
296
Caprifoliacées
Caprifoliaceae Mancienne, Viorne
Viburnum lantana L.
297
Viburnum rhytidophyllum HEMSL.
Caprifoliacées
Caprifoliaceae
298
Caprifoliacées
Caprifoliaceae Symphorine
Symphoricarpus albus (auct. non L.) BLAKE
299
Weigela Caprifoliacées
Caprifoliaceae
Weigela florida (BUNGE) De.
300
Caprifoliacées
Caprifoliaceae Chèvrefeuille des buissons
Lonicera xylosteum L.
301
·,
Caprifoliacées
Lonicera periclymenum L. Caprifoliaceae
302
Scrophulariacées
Scrophulariaceae Paulownia
Paulownia tomentosa (THUNB.) STE UD.
303
Bignoniacées
Catalpa corp.mun Bignoniaceae
Catalpa bignonioides W ALT .
304
Bibliographie sommaire
Bean W. J. : Trees and shrubs hardy in the British Isles, vol. l , Londres, 1950, 7 e édition
Bean W. J .: Treesandshrubshardy in the British Isles, vol. II, Londres, 1951, 7 e édition
Berral J. S.: The Garden, Londres, 1966
Boemer F. : Laubgeholze, Rosen und Nadelgeholze, Nordhausen, 1938
Boukchtynov A .: Lesa (Forêts), in : Priroda mira (La nature du monde) , Moscou , 1981
Dalimore W. etJackson A . B.: A handbook ofConiferae and Ginkgoaceae, Londres, 1966, 4 e édition
Fekete L. et Blattny T .: Die Verbreitung der forstlich wichtigen Biiume und Striiucher, Selmecbânya, 1914
Gromort G. : L 'art des jardins, Paris, 1953
GünterH. : Schone Blütengeholze, Berlin, 1979
Krüssmann G .: Die Nadelgeholze, Berlin, Hambourg, 1955
Krüssmann G.: Die Nadelgeholze, Berlin, Hambourg, 1972
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Lippold-Halssiget coll.: Deutsche Giirten, Dresde, 1977
Rehder A .: Manual of the cultivated trees and shrubs, hardy in North America, New York, 1956, 2 e édition
Sargent Ch. S.: Manualofthe trees of North America, Boston, New York, 1933
Schneider C. K. : fllustriertes H andbuch der Laubholzkunde l, Iéna, 1906
Schneider C. K. : Illustriertes H andbuch der Laubholzkunde II, Iéna, 1912
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Sokolov S. J. et Chichkine B . K.: Derevia i koustarniki SSSR (Arbres et arbustes de l'URSS) I-V, Moscou,
Leningrad, 1949-1960
305
Index des noms français
Abricotier 224 - chevelu 141 - à fleurs 286
- commun 224 - commun 136 - blanc 287
Acacia blanc 249 - des marais 137 - rouge 287
- boule 249 - écarlate 137 Fusain d'Europe 276
- doré 252 - pubescent 136
Ailante 256 - quercitron 140 Gainier du Canada 244
Alisier blanc 206 - rouge d 'Amérique 140 Genêt à balais 253
- de Fontainebleau 205 - rouvre 136 Genévrier commun 104
- des bois 205 Chèvrefeuille 301 - de Chine 105
Amandier commun 226 - des buissons 301 - de Virginie 98, 106
- nain 226 Clématite tangutica 114 - intermédiaire 105
Amélanchier du Canada 213 Cognass.ier 208 Ginkgo 49
Aralia épineux 273 - du Japon 207 Glycine américaine 250
Araucaria 52 Copalme d'Amérique 123 - de Chine 250
Arbre à perruque 255 - d'Orient 123 - du Japon 250
Arbre aux anémones 229 Corête du Japon 217 Groseillier à maquereau 230
- aux mouchoirs 268 Cormier 204 - des Alpes 232
- de Judée 244 Cornouiller à fleurs 268, 270 - des Carpates 236
- du bonheur 52 - mâle 269 - doré 233
Argousier 291 - sanguin 271 - du Caucase 236
Aristoloche 1 19 Coudrier 148 - sanguin 234
AroUe 76 Cydonia 207 Gymnoclade chinois 243
Aubépine 202 Cyprès à pois 103 - dioïque 243
- américaine 203 - chauve 90
Aulne blanc 147 - commun 99 Hamamélis de Chine 121
- commun 147 - de Lawson 101 Hêtre américain 134
- de montagne 147 - de Nootka 100 - commun 134
- vert 146 - Hinoki 102
Cytise 252 - japonais 54
Baguenaudier 248 Hortensia commun 238
Bois d'arc 133 Deutzia à feuilles crénelées 241 - de Bretschneider 238
- gentil 180 Douglas vert 63 - grimpant 237
Bonnet d'évêque 276 Houx commun 274
Bouleau à canots 144 Églantier 188
- blanc 142 Épicéa commun 65 If commun 50
- de l'Himalaya 78 - de Brewer 72
- jaune 145 - d 'Engelmann 69 Jasmin d 'hiver 288
- pubescent 142 - de Sitka 70
Boule-de-neige 295 - d 'Orient 66 Laurier-cerise 228
- parfumée 296 - du Colorado 69 - sauce 112
Bourdaine 279 - glauque 68 Lierre des bois 272
Buddleia à feuilles alternes 292 - noir 67 - japonais 282
- de David 292 - omorika 71 Lilas commun 283
Buis 179 - rougeâtre 67
Buisson ardent 201 Épine ergot de coq 203 Magnolia de BuUbay 1 10
- noire 219 - de Soulange 109
Calycantha odorant 229 - -vinette 115 Mahonia 118
Cassissier 235 Érable à feuilles de frêne 262 Mancienne 297
Catalpa commun 304 - à ucre canadien 264 Marronnier commun 266
Cèdre de Californie 98 - blanc 264 - d 'Inde 266
- de l'Alaska 70 - champêtre 261 Mélèze d 'Europe 73
- de l'Himalaya 78 - de Tartarie 263 - du Japon 74, 54
- de Virginie 106 - Niko 262 Merisier 220
- du Liban 75 - plane 260 Micocoulier 129
Cerisier acide 222 - rouge 265 Millepertuis 157
- à fleurs 223 - sycomore 260 Mûrier blanc 132
- à grappes 227 - noir 132
- commun 220 Faux-Acacia 249 Muscat de Californie 51
Charme blanc 151 - -Cyprès 95
- d' Amérique 150 - -Pistachier 259 Néflier 200
- -houblon européen 151 Févier 242 Negundo 262
Charmille 150 Figuier 131 Nerprun 278
- commun 150 Forsythia 284 Noisetier 148
Châtaignier 135 Framboisier 214 - de Byzance 149
Chêne blanc 138 Frêne 285 - de sorcière 121
307
!
308
Index des noms latins
Enkianthus campanulalUS 174
Abies alba 58, 56 Catalpa bigflOnioides 304 Euonymus europaeus 276
- balsamea 59 Cedrus deodara 78 - latifolius 277
- œ phalonica 56 - fibani75 - - var. sachalinensis 277
- concolor 54, 61 Celastrus scandens 275 - sachalinensis 277
- firma54 Cellis australis 129 - verrucosus 276
- grandis 60 - occidentalis 129 Exochorda giraldii 192
- homolepis 54 Cercis canadensis 244 - grandiflora 192
- nordmanniana 57 - siliquastrum 244 - korolkowii 192
- pindrow78 Cercidiphy llum japonicum 120 - X macracantha 192
- pinsapo 55 - var. sinense 120 - racemosa 192
- procera62 Chaenomeles japonica 207 - serratifolia 192
- veitchii 53 - speciosa 207
A cer campestre 26 1 Chamaecyparis lawsoniana 101 Fagus grandifolia 134
- ginnala 263 - noolkalensis 100 - sylvalica 134
- negundo 262 - oblUSa 102 Ficus carica 131
- nikoense 262 - - var. formosana 102 Forsythia x intermedia 284
- platanoides 260 - - cv. Nana Gracilis 102 - suspensa 284
- pseudoplatanus 260 - pisifera 103 - viridissima 284
- rubrum 265 - - cv. Filifera 103 Fothergilla gardenii 122
- - cv. Pallidiflora 265 - - cv. Plumosa 103 - major 122
- saccharinum 264 C1ematis hendersoni 114 Frangula alnus 279
- saccharum 262, 59 - x jackmanii 114 - purshiana 279
- tataricum 263 - lanuginosa 114 Fraxinus americana 287
Actinidia arguta 156 - langulica 114 - biltmoreana 287
- kolomikta 156 - vitalba 11 3 - excelsior 285
Aesculus hippocastanum 266 Colulea arborescens 248 - omus286
- parviflora 267 Comus alba 271 - pennsylvanica 287
Ailanthus altissima 256 - florida 268, 270 - - cv. Aucubaefolia 287
Alnus crispa 146 - - cv. Pendula 270
- glutinosa 147 - kousa270 Ginkgo biloba 49
- incana 147 - m as 269 Gleditsia triacanthos 242
- viridis 146 - nullalii 270 Gy mnocladus chinensis 243
Amelanchier canadensis 2 13 - sanguinea 27 1 - dioicus 243
- ovalis 213 - seriœa271
Amorpha fruticosa 247 - - cv. Flaviramea 27 1 Halesia carolina 160
Aralia elaca 273 Corylus avellana 148 - retraptera 160
- spinosa 273 - columa 149 Hamamelis x intermedia 121
Araucaria araucana 52 Cotinus coggygria 255 - japonica 121
- excelsa 52 - - cv. Purpurea 255 - mollis 121
- helerophylla 52 Cotoneaster adpressus 198 - virginiana 121
Aristolochia macrophylla 119 - dammeri 198 Hedera helix 272
- horizonlalis 198 Hippophaë rhamnoides 291
Berberis julil1nae 117 - integerrimus 199 Hy drangea anomala 237
- thunbergii 116 Cralaegus crus-galli 203 - - ssp. periolaris 237
- - cv. Atropurpurea 116 - - cv. salicifolia 203 - heteromalla 238
- vulgaris 1 15 - laevigala 202 - macrophylla 238
Belula alleghaniensis 145 - monogyna 202 - - cv. Coerulea 238
- humilis 143 Cryplomeria japonica 93 - sargentiana 239
- maximowicziana 145 - - var. sinensis 93 Hypericum calycinum 157
- nana 143 Cupressus sempervirens 99
- papyrifera 144, 59 - - var. horizonlalis 99 llex aquifolium 274
- pendula 142 - - var. stricta 99 - - cv. Argenteo-marginata 274
- pubesœns 142 Cydonia japonica 207 - paraguariensis 274
- pumila 143 - oblonga 208
- ulilis 78 - - ssp. maliformis 208 Jasminum frulicans 288
Buddleja allemifolia 292 - - ssp. pyriformis 208 - grandiflorum 288
- davidii 292 Cytisus scoparius 253 - nudiflorum 288
Buxus sempervirens 179 - odorarissimum 288
- - cv. Aureovariegata 179 Daphne mezereum 180 - officinale 288
- - cv. Marginata 179 Davidia involucrata 268 - sambac288
Calycanthus floridus 229 - - var. vilmoriniana 268 Juglans cinerea 153
Carpinus betulus 150 Deutzia scabra 241 - nigra 153
- caroliniana 150 Diervilfa 300 - regia 152
Carya ovata 155 Juniperus chinensis 105
Caslanea saliva 135 Eleagnus angustifolia 290 - - cv. Pfitzeriana 105
309
- communis 104 Pinus aristata 80 - menziesii 63
- horizontalis 107 - balfouriana 80 - - var. g/auca 63
- x media 105 - banksiana 87 Pte/ea trifo/iata 258
- - cv. Pfitzeriana 105 - cembra76 Pterocarya fraxinifolia 154
- sabina 108 - griffithii 78 Pterostyrax corymbosa 161
- virginiana 106 - jeffreyi 84 - hispida 161
- /ongaeva 80 Pyracantha eoccinea 201
Kerria japoniea 217 - monophy//a 77 Pyrus communis 2 11
- montico/a 62 - japonica 207
Labumum anagyroides 252 - mugo82 - pyraster 211
Larix decidua 73 - - var. mughus 82 - salicifolia 2 12
- x euro/epis 74 - - var. uncinata 82
- kaempferi 74 - nigra83 Quercus a/ba 138
Laurus nobilis 112 - - ssp. da/matica 83 - cerris 141
Libocedrus decurrens 98 - - ssp. nigra 83 - coccinea 137
Ligustrum vu/gare 289 - - ssp. pa/lasiana 83 - da/echampii 136
Liquidambar orienta/is 123 - - ssp. sa/zmannii 83 - x hispanica 141
- styracif/ua 123 - nobi/is 62 - imbricaria 139
Liriodendron chinense III - peuce 77 - x kewensis 141
- tulipifera 111 - pinaster 85 - pa/ustris 137
Lonicera caprifolium 302 - pinea 85 - petraea 136
- nigra 301 - ponderosa 69,84 - po/yearpa 136
- peric/ymenum 302 - rigida86 - pubescens 136
- xy/osteum 301 - sibirica 76 - robur 136
- strobus79 - rubra 140
Maaekia amurensis 246 - sy/vestris 81 - ve/utina 140
Madura pomifera 133 P/atanus x acerifo/ia 125
Magno lia grandif/ora 110 - aceroides 125 Rhamnus catharticus 278
- kobus 110 - x hybrida 124 - pal/asii 212
- x sou/angeana 109 - hispanica 125 Rhododendron ci/iatum 170
Mahonia aquifolium 118 - occidenta/is 124 - dauricum 170
Ma/us x atrosanguinea 210 - orienta/is 125 - x hybridum 172
- japoniea 207 Popu/us a/ba 166 - japonicum 173
- pumi/a 210 - balsamifera 169 - luteum 173
- - cv. Niedzwetzkyana 2 10 - nigra 168 - maximum 172
- x purpurea 210 - - var. italica 168 - molle 173
- - cv. Aldenhamensis 210 - tremu/a 167 - x praecox 170
- sy/vestris 209 Potentil/a fruticosa 2 16 - smimo wii 171
Mespilus germanica 200 Prunus americana 221 - ungemii 171
Metasequoia g/yptostroboides 89 - armeniaea 224 - viseosum 172
Morus alba 132 - avium 220 Rhodotypos k errioides 2 18
- nigra 132 - - var. duracina 220 - scandens 218
- - var. juliana 220 - tetrapeta/a 218
Ostrya earpinifolia 151 - cerasus 222 Rhus typhina 254
- virginiana 151 - communis 226 - viridif/ora 254
- - var. amara 226 Ribes alpestre 232
Paliurus spina-christi 212 - - var. dulcis 226 - a/pinus 233
Panhenocissus quinquefolia 282 - divarieata 221 - - cv. Aureum 232
- tricuspidata 282 _ . domestiea 22 1 - - cv. Laciniaturn 232
Paulownia imperin/is 303 - - ssp. insititia 221 - - cv. Pumillum 232
- tomentosa 303 - - ssp. ita/iea 221 - americanum 235
Phe/lodendron amurense 257 - - ssp. oeeonomica 221 - aureum 233
Philade/phus coronarius 240 - du/cis 226 - - cv. Chrysococcum 233
- x /emoinei 240 - fruticosa 222 - bracteosum 235
- microphy l/us 240 - /aurocerasus 228 - horridum 231
Physocarpus amurensis 193 - - var. /usitaniea 228 - lacustre 231
- opulifolius 193 - - var. shipkaensis 228 - montigenum 231
Picea abies 65 - manshurica 224 - nigrum 235
- breweriana 72 - nigra 221 - petraeum 236
- g/auca 68 - padus 227 - - var. carpatieum 236
- cv. Conica 68 - persica 225 - - var. caucasicum 236
- mariana 67 - serotina 227 - sanguineum 234
- omorika71 - serru/ata 223 - uva-crispa 230
- orienta/is 66 - spinosa 219 - - var. sativum 230
- pungens 69 - - cv. Plena 219 Robinia pseudoacacia 249
- rubens67 -' - cv. Purpurea 219 - viscosa 249
- sitchensis 70 - tene/la 226 Rosa x alba 187
- smithiana 72 - ussuriensis 221 - arvensis 184
- spinu/osa 72 Pseudotsuga doug/assii 63 - canina 188
310
- centifo/ia 187 - racemosa 294 - heterophy/la 177
- CÙlvidii 191 Scùulopitys verticil/ata 88 - michauxii 177
- foetida 181 Sequoiadendron giganteum 92 - petio/aris 178
- - cv. Austrian Cooper Brier 181 Sequoia sempervirens 91 - p/atyphyllos 175
- - cv. Bicolor 181 Sophora japonica 245 - tomentosa 178
- - cv. Persian Yellow 181 Sorbaria arborea 197 - x vulgaris 176
- gallica 187 - sorbifolia 197 Torreya californica 51
- hemisphaerica 186 Sorbus aria 206 - nucifera 51
- hugonis 186 - aucuparia 204 Tsuga canadensis 64
- microphylla 183 - - cv. Dulcis 204 - heterophyl/a 62
- moyesii 191 - - cv. Moravica 204
- multibracteata 191 - austriaca 206 Vlex europaeus 251
- multiflora 184 - cretica 206 Vlmus amencana 126
- omeiensis 185 - domestica 204 - glabra 128
- - var. pteracantha 185 - x latifolio 205 - /aevis 126
- pendu/ina 190 - torminalis 205 - minor 127
- pimpine/lifolia 182 Spiraea cantoniensis 196 - montana 128
- - cv. Frühlingsduft 182 - douglossU 195 - procera 127
- roxburghii 183 - grandiflora 197 - scabra 128
- rugosa 189 - media 194
- sempervirens 184 - sa/icifolia 195 Vibumum carlesii 297
- sericea 185 - trilobata 196 - farreri 296
- setigera 184 - x vanhouttei 196 - lantana 297
- setipoda 191 Staphylea pinnata 259 - opulus295
- hemisphaerica 186 Swida alba 271 - - cv. Roseum 295
- spinosissima 182 - sanguinea 271 - - var. sterile 295
- xanthina 186 Symphoncarpus albus 299 - x pragense 298
Rubus deliciosus 215 - - var. laevigatus 299 - rhytidophyllum 298
- fruticosus agg. 214 - sinensis 299 - trilobum 295
- idaeus214 Symplocos paniculata 159 Vitis coignetiae 281
- odoratus215 Syringa amurensis 283 - riparia 281
- vulgaris 283 - vinifera 280
Salix alha 163 - - ssp. sylvestris 280
- caprea 164 Tamarix gallica 158
- cinerea 164 - manifera 158 Weige/a floriCÙl 300
- coatanea 164 Taxodium distichum 90 Wisteria floribunCÙl 250
- fragilis 163 Taxus baccata 50 - macrostachya 250
- pentandra 162 Thuja occidentalis 95 - sinensis 250
- reticu/ata 165 - orientalis 97
- x rubens 163 - plicata 96 Zelkova carpinifolio 130
- silesioca 164 Thujopsis do/abrata 94 - cretica 130
- x tinctoria 162 Tilia americana 177
Sambucus nigra 293 - cordata 175
311