Portail Vers L'eveil - La Respiration Holotropique
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Cette méthode d'exploration de soi associe d'une manière particulière une respiration
profonde avec des musiques spécifiques et un travail corporel. Simple et efficace, elle
a depuis vingt ans fait ses preuves dans le monde entier. De fait, en élevant
puissamment les niveaux d'énergie physique et psychique, la respiration peut nous
mener d'une manière immédiate et avec une grande justesse au cœur de nous-mêmes,
et nous permettre de vivre des expériences particulièrement transformatrices et
libératrices au niveau physique, émotionnel, affectif, et spirituel.
Où chercher l'inspiration…
Les tensions que nous portons dans notre corps peuvent être libérées de deux manières
différentes. La première correspond à une catharsis : décharges d'énergies physiques
refoulées (tremblements, crispations, mouvements corporels spectaculaires,
toux,vomissements), ainsi que libération d'émotions bloquées (pleurs, cris, ou autres
types d'expression vocale). Dans le second mécanisme, qui semble plus intéressant et
plus efficace, les tensions profondes font surface sous forme de contractions
Dans de nombreux cas, les émotions difficiles et les manifestations physiques qui
émergent de l'inconscient durant les séances se résolvent automatiquement, et les "
respirants " finissent leur séance dans un état de relaxation profonde. Si ce n'est pas le
cas, les accompagnateurs offrent aux participants une forme spécifique de travail
corporel qui les aide à mieux terminer leur séance. La stratégie générale de ce travail
particulier est de proposer au " respirant " de concentrer toute son attention sur la
zone corporelle où subsiste un problème, et de faire tout ce qu'il peut pour intensifier
les sensations physiques présentes. Le thérapeute peut alors l'aider à intensifier encore
davantage ces sensations par des interventions appropriées. Tandis que toute
l'attention du " respirant " se trouve concentrée sur la zone énergétiquement chargée,
il est encouragé à s'exprimer le plus spontanément possible. Cette réponse ne doit pas
résulter d'un choix conscient de sa part, mais être totalement déterminée par le
processus inconscient. Elle prend souvent, d'ailleurs, une forme très surprenante et
absolument inattendue - cri d'un animal particulier, expression en langues ou dans une
langue étrangère inconnue, charabia, ou babillage d'enfant, etc…. Des réactions
physiques complètement inattendues sont également très fréquentes : tremblements
violents, secousses, toux, vomissements, voire mouvements typiques d'animaux. Il est
alors essentiel que les accompagnateurs ne fassent qu'encourager ce processus, et
s'abstiennent d'appliquer une quelconque technique provenant d'une école particulière
de psychothérapie. Ce travail continue jusqu'à ce que l'accompagnateur et le "
respirant " aient le sentiment partagé que la séance est terminée de manière
satisfaisante.
Dans le travail de respiration holotropique, nous utilisons aussi une autre forme
d'intervention physique conçue pour fournir un soutien à niveau profond préverbal.
De nombreuses personnes ont des histoires de privation affective, d'abandon, de rejet
par autrui, qui aboutissent à une grande frustration de besoins absolument essentiels.
La seule manière de guérir ce type de traumatisme est d'offrir une expérience
corrective sous la forme d'un contact physique maternant et rassurant dans un état de
conscience holotropique. Pour que cette approche soit efficace, il est nécessaire que
l'individu ait profondément régressé au stade infantile de son développement où le
traumatisme est survenu. En fonction des circonstances et d'un accord préalable, ce
soutien physique peut aller d'un simple contact, pouvant consister à tenir la main ou
caresser le front, jusqu'à un contact corporel entier.
L'utilisation d'un contact physique maternant et rassurant est un moyen très efficace de
Plus tard dans la journée, les " respirants " apportent leurs " mandalas " à la séance de
partage, au cours de laquelle ils pourront parler de leurs expériences. Les animateurs
les encourageront au maximum à s'exprimer avec ouverture et honnêteté. Le partage
en groupe du contenu des séances conduit les participants à se rapprocher, et permet
de développer la confiance et le sentiment de fraternité à un très haut niveau, ce qui,
bien sûr, approfondit et accélère le processus thérapeutique.
A ceux qui se sentent perdus, qui ne savent plus très bien ce qu'ils veulent, ce qu'ils
ressentent, ce dont ils ont besoin, de quoi ou de qui ils dépendent, dont la vie semble
bloquée par un manque de confiance en eux-même, par le manque d'énergie et d'élan
vital, par divers problèmes psychosomatiques, par toutes sortes de peurs…A ceux qui
sont confrontés à des difficultés relationnelles, à des crises douloureuses - conflits,
deuils, chômage, retraite, ruptures, solitude, mal-être général, non-sens…A ceux qui
souhaitent mieux se connaître, développer leurs potentiels, débloquer et libérer leur
énergie vitale, qui sont en quête d'un mode de vie plus satisfaisant et plus libre sur le
plan physique, émotionnel, intellectuel, affectif et relationnel… le travail de
Respiration Holotropique permet de faire l'expérience simple et courageuse d'un vrai
face-à-face avec eux-mêmes, en prenant le temps de se rencontrer tel(le) qu'ils(elles)
sont aujourd'hui, en apprenant à lâcher-prise… pour écouter leur propre sagesse
intérieure.
En se laissant simplement guider par son propre corps et son inconscient, chacun peut
apprendre à observer ce qui se passe en lui-même, à tous les niveaux de son être,
cesser peu à peu d'avoir peur de souffrir, et aussi de souffrir d'avoir peur. En apprenant
à accepter sa propre réalité, il peut entrer, à son propre rythme, dans un processus de
Partout dans le monde, partout autour de nous, les systèmes de pensée, qu'ils soient
d'ordre économique, social, politique, religieux, ou bien psychologique, montrent leur
impuissance à sortir le monde de sa violence et de sa cupidité, malgré les efforts actifs
et sincères de millions de personnes. Depuis les origines de l'humanité, nos parents et
nos ancêtres ont déjà expérimenté à peu près tout ce qu'il est possible de penser, de
dire, de faire, ou de subir, en termes de guerre et en termes de paix. En clair, que nous
l'admettions ou non, nous sommes tous issus d'une longue lignée d'hommes et de
femmes ayant chassé, cueilli, cultivé, construit, soigné, souffert, aimé, et donné le
meilleur d'eux-mêmes, mais ayant aussi convoité le bien d'autrui, volé, détruit, blessé,
tué, haï, imposé ce qu'ils avaient de pire, et fait souffrir les autres.
Mais, sans doute insuffisamment conscient de l'influence de la naissance sur les choix
existentiels de l'individu, Freud semble avoir conservé toute sa vie la vision noire et
pessimiste d'un homme coincé entre un gigantesque réservoir de pulsions inconscientes
qui ne demandent qu'à s'exprimer, et une instance de contrôle, qu'il nomma " surmoi ",
qui sert à filtrer ou réprimer ce qui cherche à émerger de ce réservoir. Pour Freud, il
n'y avait d'inconscient qu'au niveau individuel, et sa psychologie ne concernait que
Pourquoi toutes ces limites ? Il faut savoir qu'à ses débuts, Freud utilisa l'hypnose afin
d'accéder à l'inconscient de ses patients. Ses conceptions initiales furent largement
inspirées par un travail avec une patiente qui souffrait de graves symptômes d'hystérie,
et qui, durant les séances d'hypnose, fit l'expérience d'états de conscience très
profonds, qui lui permirent de régresser dans son enfance et de revivre diverses
mémoires traumatiques sous-tendant ses troubles. Elle fut tellement soulagée par ces
expériences que Freud recommanda comme traitement des névroses toute forme de
travail permettant la libération émotionnelle des traumatismes anciens.
Puis, dans les années 50, un groupe de psychologues américains mené par Abraham
Dans les années 80, alliant les plus récentes découvertes de la recherche moderne sur
la conscience à des méthodes de guérison traditionnelles multi-millénaires comme le
chamanisme, Grof mit au point avec son épouse Christina le travail de Respiration
Holotropique, méthode facilitant l'accès à de profonds états de conscience par des
moyens très simples - une combinaison de respiration consciente, de musiques
évocatrices, et de travail corporel. Grof désigne ces états de conscience particuliers
par le mot " holotropique ", qui signifie " aller vers la complétude, accéder à une vision
élargie de la réalité ".
L'induction d'états holotropiques est une pratique dont on retrouve les traces dès l'aube
de l'humanité avec le chamanisme, qui est certainement le mode de guérison le plus
ancien, et qui date probablement d'au moins 40 000 ans. Les moyens utilisés étaient
très variés : le souffle (chez les hindous, les bouddhistes,…), la danse des derviches
tourneurs ou des lamas, le jeûne, la prière, les substances psychédéliques (plantes
hallucinogènes) etc… Selon Grof, les états holotropiques révèlent une sorte d'" esprit
primordial " de l'humanité, transcendant race, sexe, culture, et pays. On les utilisa
dans toutes les cultures : chez les Egyptiens, les Grecs (par exemple dans les Mystères
d'Eleusis), les soufis de l'Islam, les Esséniens (exercices respiratoires et immersion),
dans différents types de yoga et de méditation hindous et bouddhistes, chez les
Chrétiens (exercices d'Ignace de Loyola), et dans bien d'autres traditions encore.
Ces états holotropiques semblent mettre en marche une sorte de " radar intérieur "
faisant venir automatiquement à la conscience les contenus de l'inconscient ayant la
plus forte charge émotionnelle ou énergétique, ce que ne permettent pas les
psychothérapies purement verbales. Les expériences associées aux états holotropiques
couvrent tout le spectre des émotions et des sentiments humains, de sensations
d'extase profonde à des épisodes de terreur, en passant par la colère, le désespoir, la
culpabilité,…et permettent d'accéder à une compréhension psychologique profonde de
ce que nous sommes. Ainsi, il est possible, par exemple, de vivre des expériences
extra-sensorielles (télépathie, médiumnité), de découvrir ce qui semble pouvoir être
Grof est donc allé encore plus loin que Jung et tous ses successeurs. Il a découvert, au-
delà des archétypes jungiens et des différentes mythologies, un univers illimité
d'expériences possibles dans la conscience, qui transcendaient les limites de l'ego
personnel, et furent donc nommées " expériences transpersonnelles ". Ces expériences
inaugurent tout un champ de découvertes potentielles pour le monde de la
psychologie.
Aucune paix dans le monde n'est possible tant que chacun ne mettra pas en priorité
absolue la pacification personnelle. Commençons par bien nous connaître et nous
aimer, alors nous ne pourrons que mieux aimer les autres. Conflit dedans, conflit
dehors. Paix intérieure, paix extérieure.
Les états modifiés de conscience nous apprennent que les possibilités de notre cerveau
sont illimitées car il peut ne connaître ni l'espace ni le temps. Sont présentes en lui
toutes les circonstances de notre naissance, il suffit d'aller les chercher, et les
séquelles psychologiques qu'elle a pu laisser, car notre arrivée sur cette terre n'est pas
toujours bien vécue tout de suite.
Et puisque l'homme est un reflet de l'univers. Il porte en lui le cosmos tout entier et
peut ainsi potentiellement vivre une expansion de conscience au-delà de l'espace-
temps qui procure un sentiment profond d'unité avec la vie, à travers des "voyages" qui
varieront en fonction de sa personnalité et sa culture
Cette cartographie s'étend, au-delà du domaine biographique déjà décrit par Freud, à
deux autres royaumes : le domaine périnatal, lié au traumatisme de la naissance, et le
domaine transpersonnel, concernant les phénomènes outrepassant les limites spatio-
temporelles du corps et de l'ego.
De plus, le travail dans ces états de conscience nous permet, non seulement de nous
confronter aux habituels traumatismes psychiques bien connus de la psychologie, mais
aussi de revivre et d'intégrer des traumatismes qui étaient au départ purement
physiques. Lorsque ceux-ci refont surface, nous prenons conscience de l'impact très
puissant de ces traumatismes physiques, et du rôle déterminant qu'ils jouent dans nos
problèmes émotionnels et psychosomatiques. Ainsi, nous retrouvons fréquemment de
Divers mouvements et postures du corps, des bras et des jambes, ainsi que rotations,
flexions et déflexions de la tête, peuvent recréer très précisément les mécanismes d'un
type particulier d'accouchement. Il arrive même que des traces de contusion,
d'oedème, ou d'autres phénomènes vasculaires, apparaissent de manière inattendue sur
la peau aux endroits où les forceps furent appliqués, ou bien là où le cordon ombilical
enserrait la gorge (On peut effectivement parfois observer l'apparition temporaire de
Stanislas Grof a magistralement démontré que la manière dont nous naissons constitue
le prototype de toutes les situations de très grand stress que nous aurons à vivre
ultérieurement : crises existentielles de la vie, périodes de transformations profondes,
etc. Ces situations sont ainsi véritablement calquées sur notre expérience personnelle
de la naissance. Le revécu conscient et l'intégration du traumatisme de naissance
jouent donc un rôle très important dans le processus de thérapie et d'auto-exploration,
en nous permettant de nous libérer des limitations que nous " impose " notre mode
d'arrivée au monde.
Le terme "transpersonnel" terme signifie littéralement " allant au-delà de ce qui est
personnel ". Ces expériences impliquent donc la transcendance de nos limites
habituelles - notre corps et notre ego - et la transcendance générale des limites
spatiales et temporelles.
Dans les expériences transpersonnelles, il n'y a pas de limites aux possibilités de nos
organes sensoriels, et nous pouvons expérimenter des événements appartenant au
passé, et parfois même des événements qui ne se sont pas encore produits, mais qui se
produiront réellement dans le futur.
Il est possible d'être en harmonie avec toute la création, de s'identifier à tout l'univers
physique. Il peut y avoir transcendance des frontières temporelles, et expérimentation
de la vie fœtale et embryonnaire. Il est possible de vivre des expériences ancestrales,
des expériences raciales et collectives, des expériences d'incarnations passées, etc. Il
peut y avoir exploration de la conscience tissulaire et organique, de la conscience
cellulaire, de l'ADN, ou du monde atomique.
La recherche sur les états holotropiques met à jour un remarquable paradoxe sur la
nature des êtres humains. Elle démontre clairement que, d'une manière mystérieuse et
encore inexpliquée, chacun d'entre nous contient les informations concernant l'univers
entier et tout ce qui existe, chacun a potentiellement un accès empirique à toutes les
parties qui le composent, et, en un sens, est lui-même la totalité du réseau cosmique,
Savoir qui nous sommes est utile si nous voulons savoir qui veut guérir.
Dans l’anthropologie chrétienne, nous considérons que l’être humain a une structure
tridimensionnelle - corps, âme, et Esprit -, et admettons aussi une double réalité,
facile à vérifier : tout être humain, sans exception, est blessé dans les profondeurs de
son être ; tout être humain, sans exception, a besoin d’aimer et d’être aimé pour vivre
heureux et joyeux. Que nous pensions être des êtres spirituels incarnés, ou bien des
êtres de chair en quête d’une dimension spirituelle, n’y change pas grand-chose.
Depuis une vingtaine d’années, j’ai pu observer, comme de nombreux thérapeutes, les
aspirations et les croyances populaires en ce qui concerne la guérison.
Toujours au niveau du corps, les malades de la « tribu psy » ont tendance à s’adresser
préférentiellement au psychothérapeutes, aux thérapeutes pratiquant les médecines
qu’on appelle aujourd’hui « non-conventionnelles », et aux stages de développement
Quant aux malades de la « tribu religieuse », ils croient en tout, « puisque tout est
l’œuvre de Dieu, et qu’il est en toute chose ».
Les tendances actuelles sont de tout essayer en allant cuisiner sa guérison au feu du
chamanisme, des thérapies psycho-corporelles, de la régression-thérapie, de la
chromothérapie, de la lithothérapie, de l’astrologie, de la numérologie, de l’art-
thérapie, de la musicothérapie, de la danse-thérapie, des voyages-méditation dans le
désert saharien, des séminaires et retraites spirituels, etc…Et on peut facilement
observer que tout le monde est très content des démarches entreprises, et très
heureux d’avoir progressé dans un domaine. On guérit de sa peur de sourire à l’autre,
de sa peur d’être regardé, de sa peur d’exprimer ses émotions, de sa peur de chanter
ou de dessiner, de toucher et d’être touché, etc..., ce qui, évidemment, est déjà
merveilleux en soi.
Mais ce que l’on peut également observer, c’est que l’effet bénéfique des différentes
thérapies ne dure en général pas très longtemps. Cela explique peut-être pourquoi il y
a tant de nouveaux modes de thérapies, et tant d’engouement à tout tenter, parce que
« je veux voir si cette fois, çà va me guérir définitivement de mon angoisse
existentielle ». La vie se fait fort de nous présenter de nouvelles épreuves qui mettent
en péril nos certitudes les plus récentes, et nous voyons de plus en plus souvent les
gens se précipiter sur de nouvelles techniques ou de nouvelles approches en croyant
dur comme fer que cette fois, ils ont trouvé ce qui va résoudre leur problème. Et le
cycle continue de se dérouler inexorablement. Il s’agit d’un pseudo-cycle, d’une vraie
spirale de croissance, car on ne repasse jamais deux fois au même endroit.
On peut se poser la question de savoir quel est le point d’efficacité commun à toutes
les démarches que nous venons d’énumérer, et y répondre assez facilement. Au-delà de
toutes les techniques et approches particulières, ce qui fait du bien, c’est que l’on
nous adresse la parole, que l’on dise du bien de nous, que l’on nous encourage, que
Comme nous l’avons vu au paragraphe précédent, nous pouvons choisir entre différents
niveaux de guérison. Nous pouvons penser et expérimenter qu’il est bon de guérir de
troubles ou maladies somatiques ; nous pouvons penser et expérimenter qu’il est bon
également de guérir de nos différentes blessures psychiques et affectives. Ainsi, guérir
du corps malade peut impliquer de s’occuper des causes profondes, psychologiques et
spirituelles de la maladie, de faire un décodage biologique, d’identifier les blocages
énergétiques qui provoquent la tension, l’inflammation, l’infection, la douleur, et
parfois la lésion, la tumeur bénigne ou maligne. Guérir de troubles psychiques, du plus
banal au plus grave, implique d’apprendre à reconnaître nos peurs, nos croyances
limitantes, nos dysfonctionnements, nos schémas comportementaux pathogènes ou
auto-destructeurs.
Guérir, c’est aussi apprendre à goûter, toucher, sentir, Dieu, qui est la Vie, qui est
l’Univers, qui est la Création toute entière. Notre sensorialité n’est autre que le
cadeau du Créateur pour que nous puissions nous unir à lui en le touchant
physiquement, puisque nous sommes des êtres matériels et physiques. Tous les sens se
Guérir, c’est passer de l’homme psychique, qui vit dans une dépendance affective
aliénante, à l’homme spirituel, qui vit dans la dépendance d’amour, qui est libérante.
C’est passer de la fusion humaine à la communion divine, car seul l’amour peut guérir
la blessure de manque d’amour.
Quel que soit le domaine dans lequel nous souhaitons guérir, il semble bien que le
résultat dépende surtout d’une décision existentielle majeure, celle de vouloir vivre
heureux à tout prix, donc de guérir du malheur. Le mal-heur, c’est de vivre à la
mauvaise heure, c’est-à-dire dans les douleurs ou les regrets du passé, ou dans les
angoisses et projections dans le futur. Le bon-heur, c’est vivre à la bonne-heure ; et il
n’y a qu’une seule heure qui soit bonne, c’est ici et maintenant, dans le présent, dans
la présence à soi-même, dans la présence à l’autre, en présence de la Relation, donc
en présence du Tout-Autre. Cela n’est-il pas une définition possible de l’Amour ? En
français, le présent n’est-il pas un cadeau ?
Notre naissance est une métaphore de nos devenirs parce qu’elle concentre toutes les
dynamiques de la mort et de la renaissance psychocorporelle et spirituelle. Elle
représente l’archétype de toutes les situations de crises et de transformations
majeures que nous aurons à subir au cours de notre existence. Elle nous montre si nous
sommes présents à ce qui se passe, comment nous choisissons, subissons, ou refusons la
réalité présente, et nous montre comment nous pouvons être heureux ou malheureux.
Ainsi, notre naissance nous montre comment nous engager dans un chemin, dans une
voie de guérison, et nous montre en même temps qu’elle nous a blessés. Le message
est donc relativement clair : nous avons cette effrayante et enivrante liberté de choisir
ou de refuser l’expérience blessante qui nous est proposée ; mais si nous l’acceptons,
nous apprendrons à la transformer de manière créative. Un petit exemple récent : une
Seule la volonté déterminée de guérir, associée à une foi aveugle dans la guérison,
permet de guérir, que ce soit au niveau physique, psychique, ou spirituel. La première
étape de tout processus de guérison passe obligatoirement par la motivation à changer.
Vouloir guérir à tout prix signifie qu’en effet, il y a un prix à payer : il s’agira, en
connaissance de cause, en pleine conscience, de dégonfler progressivement notre ego,
ou faux-moi, de renoncer à nos mécanismes de défense, qui, pour avoir été utiles en
leur temps en nous protégeant d’agressions extérieures, ont aussi pour inconvénient de
nous éloigner de nous mêmes et les uns des autres. Pour aller voir au-delà, il faudra
cesser de se protéger, de se mettre à l’abri, accepter de devenir sensible et
vulnérable, car c’est la nature de l’amour de ne rien forcer. Il faudra décider que la vie
vaut la peine d’être vécue, avec ou sans ego. La guérison psychospirituelle vient dès
qu’il nous est possible de ne plus nous identifier à notre faux-moi, à notre ego.
Pour cela il faudra vouloir croire que la blessure de séparation est illusion. Et cette
volonté est déjà véritablement soulageante. Mais la guérison ne viendra vraiment qu’à
travers l’expérience tangible que Dieu est là, dans notre cœur, bien au chaud, priant
pour que nous voulions de son amour, donc de la vie qu’il nous donne, et pour que nous
l’aimions.
Je cite Ephraïm, à peu de choses près : « Notre âme psychique est tellement
insatisfaite de la vie que le monde nous propose, que ce soit au niveau culturel, dans le
monde du travail, ou dans celui des loisirs, qu’il y a lieu de nous demander si au moins
notre vie affective nous comble, et si ce n’est pas le cas, si notre vie spirituelle nous
fait expérimenter le bonheur…/… nous devons nous rendre compte que la vie nous
demande bien plus que d’être les acteurs de notre propre guérison psychique ou
somatique, et nous propose sur le plan spirituel bien plus que d’être simplement des
fidèles qui cherchent l'accomplissement le plus parfait possible d'un devoir religieux, et
bien plus que d’être des adeptes, ou des disciples, éternels chercheurs de vérité sur ce
chemin spirituel. La vie nous demande d’entrer véritablement dans le mystère de la
relation à Dieu et à la création, c’est-à-dire d’entrer dans la vie mystique. Il y a donc
un grand pas entre vie religieuse et vie spirituelle, et un pas plus grand encore entre
vie spirituelle et vie mystique.
Guérir, c’est donc aussi guérir du besoin « religieux » (des règles qui enferment l’être
et le contiennent par leurs exigences…), et guérir du besoin « spirituel » (de l’ascèse,
de l’ermitage…), pour accéder à la vie mystique, pour entrer dans le mystère de
l’existence. Ce qui est mystérieux ne se comprend pas. « Quand les gens parlent de
leur vie spirituelle, ils parlent souvent de ce qu’ils ont compris de la vie spirituelle
avec leur intelligence. Mais Dieu ne se comprend pas avec l’intelligence, Dieu se goûte
et se touche à travers nos cinq sens ( et les autres, à découvrir…). Mais celui qui ne «
goûte » pas Dieu avec ses cinq sens ne le connaît pas, ni ne peut en parler. La vie
mystique, c’est toucher Dieu, c’est le toucher divin « de substance à substance ». C’est
être informé de ce qu’est Dieu par les dons du Saint-Esprit. Celui qui « goûte », touche,
et se laisse toucher par Dieu, celui-là connaît Dieu, et pourrait en parler, mais il n’en
éprouve pas le besoin. Grégoire le Sinaïte disait : « Considère que la connaissance de la
Vérité est avant tout la sensation de la Grâce ».
Guérir, c’est aussi découvrir que l’être humain abrite au plus profond de son cœur la
mémoire ontologique de sa divinité. C’est aussi s’abandonner à plus grand que soi,
accepter d’être vulnérable, avec la confiance d’un tout-petit enfant.
Guérir, c’est adhérer à ce qui est, adhérer au « paquet » qui nous est confié. Accepter
que ce soit du marbre ou de l’argile. Le marbre ne permet pas de faire des bols, ni
l’argile de construire des marches d’escalier. Notre liberté, c’est de désirer ou de
refuser ce qui nous est imposé, notre matière, notre nature, notre héritage. C’est la
liberté de nous donner un sens vers le beau et le meilleur pour nous et pour les autres.
C’est vouloir de la vie, ou n’en pas vouloir. C’est même désirer ce qui nous est imposé,
s’ouvrir à la réalité, aimer ce qui est, au lieu de désirer ce qui n’est pas. C’est
commencer la vie dans une inspiration douloureuse, respirer profondément dans la
réalité, puis mourir dans une expiration paisible. C’est braver avec courage notre peur
ancestrale de la folie et de la mort, en utilisant comme arme, la plus simple, la plus
vieille, la plus utile, et la plus difficile à manier qui soit : la persévérance dans la
confiance.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire " La respiration holotropique " de Patrick Baudin
(Ed. Médicis), et " Pour une Psychologie du Futur " de S. Grof (Ed. Dervy).
http://holotropique.free.fr/respiholo.htm
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