Mecanisme
Mecanisme
Mecanisme
Recherche et rédaction
Francis Mainguy, ing. stag.
Coordination
Filière des plantes médicinales biologiques du Québec
Recherche et rédaction :
Francis Mainguy, ing. stag.
Coordination :
Camille Dufresne, Filière des plantes médicinales biologiques du Québec
Comité consultatif :
Alain Rioux, Consultant Groupe PGP inc.
Camille Dufresne, Coordonnatrice, FPMQ
Étienne Tessier, Ferme Etna inc.
Jean-Michel Valiquette, Agronome
Luc Fontaine, Agronome, MAPAQ Direction régionale de l’Estrie
Révision linguistique :
Magali Blein, Mots de passe inc.
Mise en page :
Sophie Parent
Utilisation du document :
L’utilisation des données présentées dans ce guide doit être adaptée à la situation
de chaque entreprise au Québec. La Filière des plantes médicinales du Québec
décline toute responsabilité sur le résultat ou les conséquences de la mise en
pratique des renseignements contenus dans ce document.
La reproduction totale ou partielle de cet ouvrage, par quelque procédé que ce soit,
tant électronique que mécanique, ou par photocopie, est permise à condition que la
source soit indiquée.
La source des données doit être citée dans tous les documents et toutes les
communications de la façon suivante :
Dépôt légal
Bibliothèque nationale du Québec, janvier 2008
Remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé tout au long de ce travail.
La bonne humeur et l’accueil chaleureux dont j’ai bénéficié ont rendu ma tâche des
plus agréables.
Les autres collaborateurs ayant pris le temps de partager leur expérience sont:
I
Table des matières
Remerciements......................................................................................... I
Introduction ............................................................................................. 1
1-Description du projet ............................................................................. 2
2-Semis et plantation................................................................................ 3
2.1 Semis direct ..................................................................................... 4
2.2 Repiqueuses à racines nues.............................................................. 6
2.3 Repiqueuses de plants enracinés ...................................................... 8
2.4 Plantoirs à bulbes ............................................................................ 9
3-Entretien des cultures.......................................................................... 11
3.1 Sarclage plein champs.................................................................... 12
3.2 Sarclage entre les rangs ................................................................. 13
3.3 Désherbage thermique ................................................................... 19
3.4 Désherbeurs rotatifs ...................................................................... 20
4-Récolte ................................................................................................ 22
4.1 Parties aériennes ........................................................................... 23
Récolteuses de grande surface .......................................................... 23
Petites récolteuses............................................................................ 27
Machineries adaptées pour le Québec ................................................ 29
4.2 Racines et bulbes ........................................................................... 33
4.3 Petits fruits .................................................................................... 37
Aides mécaniques ............................................................................. 37
Machines récolteuses ........................................................................ 38
Argousier.......................................................................................... 38
Cassis ............................................................................................... 41
Bleuets ............................................................................................. 42
Actée à grappe noire ......................................................................... 44
Conclusion .............................................................................................. 45
Adresses et liens utiles ........................................................................... 46
Liens pour la recherche de fabricants et d’équipements usagés ............... 48
Personnes-ressources pour l’adaptation de machineries agricoles ........... 48
Références.............................................................................................. 49
II
Introduction
1
1-Description du projet
Les sujets de mécanisation traités dans le présent document sont les suivants :
semis et plantation; entretien des cultures; récolte des parties aériennes, des
racines et des petits fruits.
2
2-Semis et plantation
• semis direct;
• repiqueuses à racines nues ou à pinces;
• repiqueuses de plants en multicellules (ou plants enracinés).
Il est à noter que, selon les sources d’informations consultées, les termes
« transplantoir », « transplanteur(euse) », « plantoir », « planteur(euse) » et
« repiqueuse » désignent les mêmes équipements. Normalement, le plantoir est
l’outil et le planteur est la personne effectuant l’action. Il en va de même pour le
transplantoir. De plus, l’outil transplantoir est un outil manuel, c’est pourquoi le
terme approprié serait « transplantoir mécanique » ou encore « repiqueuse ».
3
2.1 Semis direct
Les appareils de semis direct permettent de planter les semences directement dans
le sol. Bien que cette technique se prête à l’ensemencement de certaines plantes, il
est important d’évaluer convenablement les risques, car elle présente une période
de vulnérabilité pour l’envahissement des adventices.
Les cultures plein champs utilisent bon nombre de ces équipements qui déposent
dans un sillon les semences à des intervalles variant généralement de 10 à 25 cm
(4 à 10 po). Ces semoirs sont utilisés pour les céréales et les plantes fourragères.
Dans les cultures de plantes médicinales, il est plus fréquent de cultiver en rangs, ce
qui facilite la circulation pour l’entretien de la culture et la récolte. Les semoirs
directs en rangs sont alors généralement composés de plusieurs unités pouvant
s’ajuster selon les besoins de la culture. Les semoirs utilisent soit le principe des
cuillères, des disques perforés, des courroies perforées ou un système
pneumatique.
www.utiliterre.ca
www.utiliterre.ca
4
Les semoirs de précision à disques,
comme celui de Schmotzer, permettent
de semer de 2 à 24 rangs, la distance
entre les plants et entre les rangs
pouvant être ajustée. L’utilisation de
disques de perforations différentes assure
la distribution des graines. Les unités
semeuses sont montées sur des
parallélogrammes, ce qui assure un suivi
optimal du terrain. Une roue de pression
(plombeuse) sert à stabiliser la graine
dans son sillon.
www.schmotzer-agrartechnic.com
www.duboisag.com
5
Les semoirs pneumatiques sont reconnus
pour être les plus précis des semoirs de
précision. Un système de vacuum permet
de saisir les graines à travers des orifices
variant selon la grosseur des graines. Ci-
contre, deux marques européennes, soit
Agricola Italiana et Zchmotzer, sont www.marketfarm.com
illustrées. Ci-dessous, le semoir de
précision de MatterMacc reconnu pour sa
polyvalence.
www.schmotzer.com
www.equipementsrr.com
Les repiqueuses à racines nues permettent, comme leur nom l’indique, de planter
de façon semi-mécanique des plants à racines nues. Les plants sont généralement
produits en plateaux ou en pépinière, ce qui permet une grande densité de plants
par surface. Il faut cependant prévoir une étape de préparation des plants pour
l’arrachage, la division et la sélection des plants afin d’alimenter la machine de
façon efficace. Une repiqueuse à rang simple plante environ 2000 plants/heure et
convient assez bien à des surfaces de moins de 2 hectares. Cependant, elle ne
permet pas de faire des rangs parfaitement parallèles aussi facilement qu’un
système muni de plusieurs unités. Le coût d’achat d’un équipement neuf est évalué
à environ 1 500$/unité, mais il peut varier sensiblement d’un manufacturier à
l’autre. Parmi les marques disponibles, nous pouvons citer Mechanical Transplanter,
Holland et Checchi & Magli.
6
Un système de pince souple permet de
saisir les plants et les achemine vers le
bas dans un sillon creusé par un socle.
Deux roues plombeuses viennent par la
suite refermer le sillon sur le plant. Une
roue d’entraînement permet de faire
fonctionner le mécanisme et des www.marketfarm.com
engrenages interchangeables permettent
de faire varier l’espacement sur le rang.
La plupart des repiqueuses sont munies
d’un système d’irrigation qui dispense une
dose d’eau à chaque plant. Le type de
repiqueuse est généralement porté sur le
support trois points du tracteur et
plusieurs unités peuvent être
juxtaposées.
www.marketfarm.com
www.bargainshopper.ca/zir/
7
2.3 Repiqueuses de plants enracinés
www.mechanicaltransplanter.com
8
Sur les deux photos suivantes, nous pouvons
voir les carrousels servant à disposer les multi
cellules de plants à porté de l’opérateur. Ils sont
soutenus par des axes verticaux permettant de
les faire pivoter afin de changer de multi cellules
une fois celle-ci vidée de son contenu. Règle www.mechanicaltransplanter.com
générale, il est possible de disposer 4 à 6 multi
cellules par carrousel.
www.mechanicaltransplanter.com
www.duboisag.com
Les plantoirs à bulbes sont des équipements servant à la mise en place de cultures
comme l’ail, l’oignon et la pomme de terre. Ils peuvent être semi-automatiques ou
automatiques.
www.bargainshopper.ca/zir/
9
Le modèle 22C de Mechanical
Transplanter offre une attache pour le
plantage de la pomme de terre qui peut
également servir pour l’ail et l’oignon.
www.marketfarm.com www.transplanter.com
www.marketfarm.com
www.marketfarm.com
10
3-Entretien des cultures
Avec l’arrivée des herbicides, les outils de désherbage mécanique ont été délaissés.
Pourtant, pour un nombre croissant de producteurs biologiques, le désherbage
mécanique demeure la clé du programme de lutte contre les mauvaises herbes.
Cette méthode peut également être utile aux agriculteurs qui, pour diverses raisons,
souhaitent réduire leur dépendance aux herbicides (en raison de la résistance des
mauvaises herbes, des zones tampons, des mauvaises herbes rebelles, des cultures
de spécialité, du coût des herbicides, etc.).
Dans cette section, différents types d’appareils de contrôle des adventices sont
présentés. Ils sont classés selon leur mode d’action et leur utilisation de la manière
suivante :
Les herses à étrille ou peignes sont utilisés avant la levée et parfois lorsque la
culture est établie, afin de détruire les jeunes pousses de mauvaises herbes qui ne
sont pas encore levées ou qui sont inférieures à 2,5cm (1 po). Des recherches ont
démontré que chaque passage de la herse pouvait réduire jusqu’à la moitié des
mauvaises herbes. Les mauvaises herbes de
plus grandes tailles et les semis plantés plus
profondément que 2,5cm (1 po) (y compris la
culture principale) sont capables de résister à
ce genre de désherbage. La destruction des
mauvaises herbes est plus efficace lorsqu’il fait
beau et chaud. La herse pénètre moins bien
dans les sols argileux que dans les sols
sablonneux. Cet instrument est utilisé dans les
cultures en rangées ainsi que dans les champs.
Si plusieurs passages sont prévus, il est
recommandé de majorer le taux de semis de www.omafra.gov.on.ca
10 %.
Les houes rotatives ou « picoteuses »sont surtout employées dans les cultures de
céréales ou en rangées. Elles travaillent à pleine largeur mais peuvent également
être utilisées comme outils de finition près des rangs. On les emploie pour décroûter
la surface du sol et faciliter la levée. Elles détruisent efficacement les jeunes
pousses de mauvaises herbes si elles sont utilisées soit avant ou après la levée. Il
arrive qu’on soude une sorte de « cuillère »
sur les houes afin d’augmenter leur
efficacité. Les cuillères étroites ou usées
(> 11 mm) sont assez peu efficaces pour
lutter contre les mauvaises herbes. La houe
rotative a l’avantage de parcourir assez
rapidement de grandes surfaces (10 à
20 km/h). Par contre, elle se révèle peu
efficace dans les sols qui ne forment pas une
légère couche en surface et les sols
caillouteux. De plus, la fenêtre
d’intervention est généralement très courte,
www.omafra.gov.on.ca
soit 1 jour ou 2, et la houe s’use plus
rapidement que le peigne.
12
3.2 Sarclage entre les rangs
Les appareils de sarclage entre les rangs ont pour but de contrôler les adventices et
de le faire le plus près possible des plants de manière à réduire au minimum les
interventions manuelles. La différence avec les appareils plein champs est que ceux-
ci sont montés en section la plupart du temps ajustable afin de s’adapter aux
différentes cultures. Plusieurs mécanismes d’action travaillent la terre de façon plus
ou moins agressive selon les résultats attendus.
13
Les sarcleurs mi-lourds comportent 3 dents robustes en C ou en S par unité de
travail. Ils sont utilisés en remplacement du sarcleur léger pour les personnes
désirant réduire le nombre de passages ou obtenir une meilleure destruction des
mauvaises herbes. L’utilisation de 3 dents favorise la circulation des résidus et
diminue le bourrage. La profondeur de travail est de 2,5 à 5 cm (1 à 2 po) et la
vitesse de 6 à 10 km/h. En comparaison avec le sarcleur léger, le sarcleur mi-lourd
est plus efficace pour détruire les mauvaises herbes et est plus performant dans les
sols lourds. Ce type de sarcleur est disponible en largeur de 4 à 16 rangs. Un
sarcleur de 8 rangs pèse environ 1135 kg (2500 lb) et requiert un tracteur d’une
puissance de 100 à 120 HP.
Les sarcleurs mi-lourds se retrouvent généralement avec des dents en C, mais des
dents en S plus robustes que celles des sarcleurs légers s’utilisent avec de bons
résultats. Les dents en S ont tendance à mieux remuer le sol et favorisent
l’incorporation de fumier ou de compost.
14
Les sarcleurs lourds ne comportent
qu’une dent rigide par unité de travail.
Leur poids facilite la pénétration des
dents dans le sol et le découpage des
résidus. Ce type de sarcleur est disponible
en largeur de 4 à 24 rangs et requiert
environ 12 HP par unité de travail. La
vitesse de passage est d’environ 6 à 10
km/h. La profondeur de travail est de 5 à
10 cm (2 à 4 po), car on vise à obtenir
une couche de sol meuble profonde qui
facilitera le billonnage subséquent des
Sarcleur lourd avec dents en C
cultures utilisant ce type de sarcleur.
15
Il est possible d’avoir un système de guidage
automatique qui ajuste latéralement la position
du sarcleur. Ce système demeure par contre
assez coûteux.
Le Multivator est un appareil de désherbage qui est très efficace même avec les
mauvaises herbes de plus grandes tailles. Les têtes du Multivator sont disponibles
en différentes largeurs, de 18 à 80 cm (7 à 32 po). Plusieurs options sont
disponibles, comme le réservoir
pour l’application de fertilisant, des
dents de renchaussage et un
système de guidage assisté par un
opérateur à l’arrière.
www.equipementsrr.com
16
Les sarcleurs à cages roulantes, ou
Buddingh In Row Weeder, sont des
appareils servant à l’entretien entre les
rangs d’une culture et qui ont fait leur
apparition dans les années 1950. On
trouve deux types de sarcleurs avec
l’appellation « Buddingh », ceux à cages
roulantes et ceux à doigts souples comme
expliqué ci-après.
17
L’utilisation de ces bineuses est
souvent en complément d’un passage
entre les rangs. La vitesse d’utilisation
est de 4 à 15 km/h, donc compatible
avec la plupart des appareils de
sarclage. La profondeur de travail est
www.hatzenbichler.com
de 5 cm (2 po). Le poids de l’appareil
est d’environ 22,7kg (50 lb)/rang.
Deux fabricants offrent des bineuses à
doigts, soit Buddingh Weeder Co et
Hatzenbichler.
www.buddinghweeder.com
18
En Europe, beaucoup de tracteurs
permettent l’utilisation d’outils de
désherbage en différents points
d’attelage. Un attelage avant améliore la
visibilité mais accentue les écarts de
direction, l’attelage central sur un porte-
outils permet une bonne visibilité et un
bon contrôle et, finalement, l’attelage
arrière utilisé avec un système de
guidage comme une trace laissée par un
disque ou une dent permet des Tracteur porte-outils, Promoplante,
performances élevées. Certains
producteurs utilisent une combinaison
d’outils sur deux attelages. Ici, il est
moins fréquent de rencontrer ce type
d’équipement.
Porte-outils central,
www.buddinghweeder.com
3.3 Désherbage thermique
Désherbeur thermique,
Ferme Vallons maraîchers
19
Ces équipements conviennent pour des petites et moyennes surfaces. Le coût
d’achat est d’environ 250 $ pour l’ensemble incluant la bouteille. L’ensemble illustré
ci-contre est disponible chez Johnny’s Selected Seeds. Pour les plus grandes
surfaces, un ensemble de bouteilles et de brûleurs est
monté sur un cadre rigide tiré par un tracteur.
L’avantage du désherbage thermique est qu’il n’y a pas
de retournement de sol. Cela ne provoque donc pas de
nouvelles levées d’adventices. Il est surtout efficace sur
les dicotylédones annuelles mais l’est beaucoup moins
sur les graminées. Son coût d’utilisation plus élevé
impose de le combiner avec d’autres techniques de
désherbage mécanique. De plus, l’utilisation des
carburants fossiles pour lutter contre les adventices dans
un mode de pratique biologique pose un problème
éthique.
Weedbadger Agri-Flex
20
Ostraticky est l'un des plus importants
manufacturiers de machines spécialisées pour la
production de vignobles, vergers et pépinières
d’Europe de l’Est. Ces équipements de conception
simple et robuste offrent un bon potentiel pour
servir plusieurs applications. La tondeuse illustrée
ici permet de tondre les allées et l’espace entre les
arbres en un seul passage. Un dispositif
rétractable assure la tonte autour de l’arbre. Ces
équipements sont disponibles par l’intermédiaire Tondeuse Ostraticky
d’Agri-Flex inc., à Henryville.
FALC
FALC
21
Certains individus inventifs, comme M. Gérard
Couture du Lac-Saint-Jean, sont en mesure
d’adapter la machinerie pour répondre à leurs
besoins. La scie mécanique montée sur un VTT
illustrée à droite en est un exemple. Il s’avère
parfois que les solutions sont plus simples que
l’on ne l’imagine, et les coûts moins importants
que prévus.
4-Récolte
La récolte est une étape cruciale du processus de production. Pour que la méthode
de récolte soit efficace, elle doit répondre aux besoins de qualité en regard de la
forme ou du traitement de la récolte et doit convenir aux superficies cultivées du
point de vue de la rapidité. Le mode de récolte sera donc manuel, semi-mécanisé ou
complètement mécanisé, selon les besoins de la récolte. Plusieurs types de
récolteuses sont à envisager afin de répondre aux spécificités découlant de nos
cultures. Une récolteuse se doit d’avoir une vitesse d’opération correspondant aux
superficies cultivées afin d’être en mesure de les couvrir durant le stade de récolte
de la culture. La récolteuse doit également respecter les critères de qualité
recherchés. Une coupe des tiges trop longues ou une profondeur insuffisante de
récolte de racines peuvent entraîner des problèmes comme un pourcentage trop
élevé de tiges ou des racines mutilées. Beaucoup de travail manuel peut alors être
nécessaire pour corriger les dégâts, augmentant ainsi les coûts de production. Il est
donc important de prévoir les conditions du matériel exigées par les acheteurs, de
même que les moyens à prendre pour y parvenir.
22
4.1 Parties aériennes
Pour la récolte à grande échelle, des équipements spécialisés ont été développés ou
adaptés afin de permettre l’opération sur de grandes surfaces. Il s’agit souvent
d’équipements de récolte universels dont on a gardé certaines composantes de
départ et adapté le reste en fonction des besoins. La clé d’un tel projet réside dans
le choix de la machine de départ afin de minimiser les modifications nécessaires
pour atteindre les performances voulues. La hauteur de coupe, la longueur de
hachage, la récolte entière, la manutention du matériel récolté et le délai avant
traitement sont des facteurs déterminants dans le choix d’une récolteuse.
Il faut également être conscient que la mécanisation des récoltes entraîne presque
toujours une baisse de qualité par rapport à la récolte de petites parcelles souvent
faite à l’aide de méthodes manuelle ou semi-mécanisée. Par contre, elle présente
l’avantage d’être homogène et d’offrir aux clients des lots plus importants de même
provenance et de qualité constante. Elle s’avère donc un incontournable pour le
développement des cultures dans un contexte où la main-d’œuvre est difficile à
trouver.
23
Exemple d’une machine adaptée pour la
récolte de fleurs de calendula. Une
moissonneuse batteuse modifiée permet
l’ajustement de la hauteur de coupe et la
récolte des sommités fleuries. Un
système de convoyeur permet le
remplissage d’un sac supporté à l’arrière
de la machine. La récolte comporte plus
de tiges et de feuillage que lors de la
récolte manuelle, mais la fauche égalise
la hauteur des fleurs sur le rang.
24
En Europe, il existe plusieurs fabricants
de machines conçues pour la récolte de
plantes à fourrage entières. Ces
équipements permettent la récolte de
luzerne, de choux, de colza, de maïs et de
sorgho en laissant intactes les plantes.
Ceux-ci sont largement réutilisés dans le
cas des plantes médicinales et
aromatiques car ils permettent la récolte
d’une grande variété de plantes.
L’utilisation de plantes entières permet de Faucheuse autochargeante BONINO
conserver une meilleure qualité des
plantes, surtout si celles-ci ne sont pas
distillées ou séchées très rapidement.
25
Clier est un manufacturier français
spécialisé dans la récolte de la lavande.
Nous voyons ici une «récolteuse en vert
haché » à un rang qui permet la récolte et
le déchiquetage en vue de l’extraction
d’huile essentielle. La matière est
directement soufflée dans la cuve
d’extraction qui est par la suite raccordée
à la vapeur une fois à la distillerie. Le
délai entre les deux doit être le plus court
possible.
www.clier.fr
www.clier.fr
26
Petites récolteuses
Pour des productions à plus petite échelle ou demandant parfois une meilleure
précision, il faut envisager l’utilisation de petites récolteuses. Dans le cas du
géranium, de la bourrache ou des jeunes pousses comme la salade, la récolte
manuelle de la partie aérienne demande beaucoup de temps et constitue souvent le
facteur limitant de la production. Pour ce genre de récolte, le CIRAD-SAR (Centre de
Coopération Internationale en Recherche Agricole pour le Développement) s’est
penché sur le problème dans les années 1980 en menant des recherches pour
mécaniser la récolte du géranium à partir de récolteuses de thé portées et a
finalement développé une petite récolteuse tractée. La description de l’appareil est
disponible dans la documentation, mais il n’y a aucune indication sur sa
commercialisation. Cependant, une recherche dans Internet a permis de constater
que plusieurs équipements similaires sont maintenant disponibles sur le marché par
l’intermédiaire de fournisseurs étrangers ou de leurs distributeurs. Il est intéressant
de constater qu’une vaste gamme de petites machines servant à la récolte semi-
manuelle ou mécanisée de petite échelle offrent des solutions à des récoltes
manuelles. À l’aide d’un équipement de ce type, il est possible de faire une
production importante tout en maintenant une bonne qualité sans toutefois investir
des sommes trop importantes. Voici quelques exemples de récolteuses disponibles
sur le marché.
La V8S-1210 est une machine développée pour la récolte du thé (aussi appelé Tea
Plucker). Elle peut également s’adapter à plusieurs autres cultures de petite et
moyenne échelle, comme la lavande, la bourrache, le millepertuis, etc. Cet appareil
utilise une barre de coupe en arche pour suivre la forme des buissons. Un système
de soufflerie pousse les tiges coupées vers
le fond du sac, ce qui permet de couper
même à basse vitesse. Il est possible
d’avoir une barre de 85 cm (33,5po) et
une de 121 cm (47,5po). Le prix de ce
modèle est d’environ 4 900 $, incluant les
frais de transport. Les récolteuses de
Jenquip sont disponibles par
l’intermédiaire d’un distributeur situé aux
États-Unis. www.jenquip.co.nz
www.jenquip.co.nz
27
Les HT-Kuma Harvester et HT-KumaP Harvester sont des récolteuses permettant la
taille selon des hauteurs variables. Un convoyeur achemine la récolte vers un sac de
collection. Il est à noter qu’il n’y a pas de
mécanisme de rabattage de la coupe vers
le tapis convoyeur, ce qui mène à
s’interroger sur son efficacité, surtout
lorsque l’angle de celui-ci est prononcé.
Le coût d’achat incluant les frais de
transport est d’environ 3 500 $ à
4 300 $.
www.jenquip.co.nz
www.suttonag.com
Les deux prochaines récolteuses ont été trouvées sur le site Web Alibaba.com. Ce
site est un répertoire de manufacturiers en tous genres et est surtout destiné aux
importateurs. Il est possible de faire des recherches par secteur d’activité,
notamment l’agriculture, par pays et par mots clés. Les prix sont disponibles sur
demande au fournisseur, par contre, il est fréquent d’avoir des commandes
minimales de plusieurs items. Néanmoins, certains font la vente à la pièce (prix FOB
du pays manufacturier).
alibaba.com
28
Appareil de récolte servant dans la
production de thé. Il permet la coupe et
l’ensachage par un jet d’air poussant le
feuillage dans le sac. Le moteur est porté
sur le dos et certains modèles peuvent
nécessiter deux personnes pour les
manipuler. Le prix de ces appareils est de
220 $. alibaba.com
CREDETAO
Le Centre de recherche et de développement technologique agricole de l’Outaouais
(CREDETAO), anciennement le CRÉTÉTAP, a
adapté une récolteuse de sommités fleuries
dans le cadre d’un programme d’essais et
d’expérimentation en agro-alimentaire. Un
survol des équipements potentiellement
adaptables a permis de choisir une
faucheuse automotrice Heston 310, 1973
comme équipement de départ. Les
modifications apportées permettent à la
machine de récolter les sommités fleuries de
différentes cultures, comme l’achillée, la
bourrache, l’avoine fleurie, le millepertuis, le
persil, etc., à l’aide d’une barre de coupe
pouvant récolter jusqu’à une hauteur de
135 cm (4,5 pi). Les sommités sont coupées,
amenées sur le côté droit du nez de coupe
par une vis sans fin de 15 cm (6 po) servant
à alimenter le convoyeur qui lui achemine le
matériel vers l’arrière de la faucheuse, dans
une benne portée. La machine peut être
remorquée par un système d’attache.
30
Aliksir inc.
Aliksir inc. est une entreprise produisant des huiles essentielles et ayant un volet de
production à partir de plantes aromatiques cultivées en champs. Le projet de
modification avait comme contraintes la coupe entière de la plante et le ramassage
lors d’un même passage, devait pouvoir tolérer un certain froissement des plantes
et son coût ne devait pas dépasser 2 500 $. La machine de départ est la faucheuse
conditionneuse New Holland et a subi les modifications suivantes :
un prolongement des supports de roues afin de permettre la récolte des
sommités et de donner de la hauteur pour manipuler la boîte de chargement;
la modification du déflecteur andaineur et la pose de fourchons pour
supporter la boîte de chargement;
l’installation d’un cylindre hydraulique pour déployer la faucheuse
latéralement.
31
Aliksir a également acheté un équipement permettant la récolte de plantes
aromatiques directement dans un caisson de distillation. Le caisson est ensuite
amené à la distillerie, près de la source de vapeur pour l’extraction et la
récupération de l’huile essentielle. Cet équipement, qui permet la distillation de 1 ha
de plantes par jour, est surtout destiné à la production de grande surface.
Il est possible pour des surfaces importantes de louer une chaudière à vapeur
permettant la distillation directement à la ferme, réduisant considérablement les
frais de transport. L’appareil doit être alimenté en eau et en électricité avec un
courant 550 V triphasé.
32
4.2 Racines et bulbes
La récolte des racines consiste à creuser et à remonter à la surface les racines et les
bulbes, à ne pas les abîmer et à les séparer de la terre et des impuretés. La récolte
est souvent précédée d’un fauchage de la partie aérienne de la plante. Pour la
plupart des récolteuses à racines, la procédure de récolte est la suivante :
Cette opération n’est pas facile en soi. Il n’y a pas de récolteuse universelle
permettant la récolte de racines en tout genre. Celle-ci doit tenir compte de la
profondeur des racines et de leur forme. Il est également très important de choisir
un mode de culture et des conditions de sol permettant une récolte efficace. Un sol
léger, une culture sur billon et des conditions climatiques sèches lors de la récolte
sont des conditions facilitant grandement la récolte.
Willsie est une compagnie canadienne qui fabrique des équipements pour le
plantage, la récolte, le lavage et le classage des légumes racines comme l’ail, les
oignons et les pommes de terre. Elle agit également comme distributeur d’autres
équipements reliés à la production de légumes racines, et à titre de manufacturier
d’un modèle de récolteur à un rang. Les récolteurs à
pommes de terre sont constitués d’un socle creusant
le sol et d’un tablier soulevant la terre avec les racines
en effectuant un tamisage. Ces appareils effectuent
généralement un meilleur nettoyage des racines que
les souleveuses. Certains modèles offrent un guide de
profondeur qui aide à garder une épaisseur de sol
uniforme. Certains modèles ne conviennent qu’à des
cultures sur billons ou sur buttes. Les récolteurs
conviennent aussi bien à des petites cultures qu’à des
moyennes cultures et leur vitesse d’opération dépend
grandement des conditions de récolte.
www.willsie.com
alibaba.com alibaba.com
récolteuse turque, 1 500 $ récolteuse chinoise, 725 $
34
Ensuite, la bande est acheminée vers un tablier ou un plancher ajouré qui sépare la
terre des racines par vibration. Les manufacturiers sont principalement situés en
Chine et l’un d’entre eux est situé en Turquie. Le prix d’un tel équipement se situe
entre 400 $ et 2 000 $ pour les appareils les plus élaborés. Il est à noter que ce
sont des prix FOB du fournisseur, il faut donc ajouter les frais de transport. Il est
plus risqué d’acheter des équipements non éprouvés ici, la solidité de construction
pouvant parfois laisser à désirer. Le prix, par contre, peut inciter certains à tenter
l’expérience.
alibaba.com
alibaba.com
www.univerco.net
35
La machine de récolte pour les carottes est une machine beaucoup plus
sophistiquée. Elle permet la récolte de plantes racines comme la carotte, les
betteraves, les navets et les panais. Elle pourrait probablement servir aussi pour la
bardane avec des modifications du socle. Un socle creuse le sol sous la plante en
même temps que le feuillage est relevé et saisi par
un système de courroies tirant le plant vers le
haut. Les plants sont entraînés par les courroies
vers l’arrière de l’appareil où la tige est coupée et
les racines plus ou moins nettoyées selon les
besoins de conservation de celles-ci. Un système
de convoyeur permet le transfert des racines au
fur et à mesure vers une remorque tirée par un
autre véhicule. Récolteuse à carottes
Le même principe de récolteuse est utilisé avec cette récolteuse à ail à un rang.
Celle-ci, plus petite que la récolteuse à carotte, est portée sur l’attache 3 points du
tracteur. Une pompe hydraulique alimentée par le tracteur actionne les
mécanismes. La récolte est faite sur le côté du tracteur pour une bonne visibilité et
une précision de récolte. Un socle soulève le plant alors que le feuillage est tenu par
deux courroies montant l’ail vers l’arrière après
avoir passé par un vibrateur pour le nettoyer. Une
deuxième paire de courroies poursuit l’ascension
des bulbes et deux disques coupent le feuillage. Un
convoyeur mène ensuite les bulbes vers des bacs de
réception. Il est possible d’ajuster la récolteuse
selon différents types de plantations, une à cinq
rangées. Ces appareils offrent comme avantage une
récolte qui n’abîme pas les bulbes en les secouant
comme les récolteuses de pommes de terre ou à
oignons. Ceci réduit donc les problèmes de
pourrissement engendrés par les blessures faites
lors de la récolte, surtout avec l’ail à tige dure. Ces
machines sont construites par ERME en France,
mais sont disponibles par l’intermédiaire de leur
www.erme-france.com
distributeur américain, Dutch Valley Growers, Inc.
en Illinois.
36
4.3 Petits fruits
Aides mécaniques
Les aides mécaniques visent à diminuer le travail n’offrant pas de valeur ajoutée à
la récolte et à améliorer l’ergonomie au travail. Cela peut se traduire par une
adaptation de la hauteur de travail (utilisation d’échafaud mobile dans la récolte de
pommes ou chaise de récolte basse motorisée pour la récolte d’asperges) ou par
une diminution des déplacements sans valeur ajoutée en utilisant un collecteur
mobile (récolte de fraises en Californie). Les résultats obtenus sont parfois
surprenants. Dans le cas des fraises californiennes, la méthode traditionnelle de
récolte obligeait les cueilleurs à aller porter leur plateau plein à une station de
collecte située généralement sur le chemin bordant le champ. La distance moyenne
parcourue par un ramasseur pour aller porter son plateau était de 73 m (240 pi), ce
qui occasionnait beaucoup de déplacements, de plateaux tombés et de blessures
dues aux chutes en bout de rang. Le développement d’une station de collecte qui
avance doucement dans les rangs permet aux cueilleurs de ne marcher qu’une
courte distance pour aller déposer leur plateau identifié sur un convoyeur qui
l’achemine vers la remorque. Sur une ferme ayant fait l’expérimentation de cette
machine, 15 ouvriers ont enregistré des performances comparables à celles d’une
équipe de 25 personnes. La diminution des coûts de main-d’œuvre est estimée à
5 000 $/semaine.
37
Machines récolteuses
Argousier
L'argousier est un arbuste décidu, rustique et dioïque qui appartient à la famille des
Éléagnacées. Ses fruits, des baies orangées qui s'installent en masses compactes
sur les branches de deuxième année, comptent parmi les plus nutritifs et vitaminés
de tout le règne végétal. Ils sont consommés depuis des siècles en Europe et en
Asie d'où l'arbuste provient. Les pays producteurs de ces fruits sont la Chine, la
Russie, l’Allemagne et la Finlande. Au Canada, on retrouve des productions de fruits
en Colombie-Britannique et en Saskatchewan.
Méthode allemande
La méthode allemande est la plus répandue. Cette méthode consiste en une taille
des branches chargées de fruits et la congélation des fruits à même les branches à
une température de -25 °C le plus rapidement possible pour une durée de
2 semaines. La température de congélation est ensuite maintenue à -20 °C. Le
battage des branches congelées est ensuite fait au fur et à mesure des besoins.
Pour battre les branches, on utilise généralement des batteuses fixes. Au Québec, la
compagnie Métal Plessis fabrique une petite batteuse de ce genre destinée aux
petites fermes, communautés agricoles et pays en voie de développement. La
capacité de traiter des branches d’argousier serait cependant à vérifier avec le
fabricant. Cette méthode procure comme avantage une meilleure conservation des
propriétés des fruits. Cette méthode exige de bonnes connaissances en ce qui
concerne la taille des arbres afin d’obtenir un maximum de fruits et à une hauteur
accessible pour la récolte. Une variante de cette méthode existe aussi alors que la
séparation des fruits est faite directement aux champs et ceux-ci congelés le plus
rapidement possible. Cette méthode altérerait toutefois certaines propriétés des
fruits et est donc peu utilisée.
38
Cette méthode présente quelques inconvénients, notamment parce que les fruits
poussent sur le bois de deuxième année, ce qui entraîne une rotation au niveau de
la récolte afin de pouvoir récolter tous les ans. Dans le cas de cultivars productifs, il
est possible de récolter aux deux ans et, dans les autres cas, nous parlons de plus
de trois ans. De plus, la période de récolte survient en août, ce qui n’est pas la
meilleure saison pour la taille des arbres fruitiers. En effet, plusieurs maladies
peuvent s’installer par le biais des blessures laissées par la taille.
Au Canada, les essais réalisés avec cette technique chiffrent les coûts de récolte
autour de 10 $ le kg.
Une méthode par vibration des branches principales a été développée dans le cadre
d’un projet d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Cette technique utilise le même
principe que celle utilisée dans la récolte des pamplemousses, des prunes, des
cerises et de bien d’autres fruits. Elle consiste à imposer à l’arbre ou à ses branches
une vibration à l’aide d’un mécanisme. La vibration d’une durée et d’une fréquence
variables sépare le fruit de l’arbre qui tombe au sol ou dans un « parapluie »
collecteur déployé à la base de l’arbre. Il peut s’agir d’un équipement manipulé
manuellement ou de plus gros appareils portés.
39
Le projet d’Agriculture et Agroalimentaire Canada consistait à déterminer les
paramètres d’une secoueuse à branche d’argousier et à construire un prototype.
Après une série de tests et la réalisation de trois prototypes sur 3 ans, les résultats
ont permis de déterminer les meilleurs paramètres de récolte comme suit :
Fréquence: 40 Hz
Amplitude: 15 mm
Temps de vibration: 10 secondes
40
Cassis
Dans le cas du cassis, j’ai eu la chance de visiter la Ferme du Capitaine Noël sur l’île
d’Orléans et de voir un appareil de récolte d’Europe de l’Est utilisant le principe des
doigts vibrants. Ces machines sont également utilisées pour la récolte d’autres
petits fruits comme les framboises, les groseilles et les gadelles. La machine fend le
rang en deux et incline les branches au-dessus d’un tablier de récolte. Une série de
vibrateurs munis de doigts rigides recouverts de caoutchouc vient secouer les tiges
et faire tomber les fruits sur le tablier qui achemine la récolte vers un convoyeur.
Celui-ci laisse ensuite tomber les fruits à travers une soufflerie pour les nettoyer du
feuillage tombé et pour remplir des bacs qui sont empilés à l’arrière de la
récolteuse. Pour obtenir les meilleurs résultats possibles, les tiges doivent être
taillées afin de permettre un renouvellement des branches et les rangées taillées
selon un angle de 45°. Cette machine convient à des cultures de bonne envergure.
L’investissement nécessaire à l’achat d’un appareil de la sorte est d’environ
50 000 $. En ce qui concerne l’entretien, il est parfois difficile de trouver des pièces
de rechange et des modifications sont souvent nécessaires.
Un autre producteur a testé des récolteuses à raisin, mais, selon les commentaires
de M. Noël, les résultats sont peu concluants. Ces récolteuses, aussi appelées
enjambeuses, chevauchent le rang et récoltent le raisin à l’aide de bras cueilleurs
vibrants. Des machines tractées ou automotrices sont disponibles. Le Groupe
Pellenc en France est l’un des fabricants de ces équipements.
On retrouve deux espèces de bleuets croissants dans nos régions, soit le bleuet nain
(Vaccinium angustifolium) et le bleuet à corymbes (Vaccinium corymbosum). Le
bleuet nain est indigène à la province et pousse en plein champ. Sa culture consiste
en la gestion de populations établies naturellement. Le bleuet à corymbes se cultive
habituellement en rangées. Il n'est implanté que dans le sud de la province. La
mécanisation de la récolte diffère donc d’une culture à l’autre.
Pour le bleuet nain, les fruits sont portés par des plants d’une hauteur de 15 cm
(6 po). La mécanisation de la récolte consiste en un tamisage des branches par des
peignes retenant les fruits au passage. Les engins de récolte les plus simples sont
les peignes manuels qui ressemblent à ceux utilisés pour la récolte de la camomille.
Des équipements comme les récolteuses poussée et motorisée illustrées ci-dessous
conviennent à des cultures de superficie moindre.
Récolteuse poussée
42
Les grandes cultures utilisent des machines automotrices que l’on installe sur des
tondeuses, des VTT ou des tracteurs de ferme. Il en existe pour tous les budgets.
Une récolteuse comme celle de J.M. Bouchard et fils coûte 2 300 $. Des machines
plus performantes, comme celle du Bobcat de M. Couture, coûtent 30 000 $. Ce prix
inclut la tête de récolte et le système de convoyeur. Il est possible d’installer cet
équipement sur plusieurs types de véhicules comme des BobCat ou des tracteurs de
ferme avec une pelle hydraulique à l’avant. Des guides de hauteur assurent une
correction de la hauteur de récolte en continu et un système de tête sur pivot
assure une correction de l’inclinaison latérale par rapport au sol.
43
• récolter seulement les fruits lorsqu’ils sont secs et dans les périodes les plus
fraîches de la journée (après la rosée);
• minimiser les hauteurs de chute et coussiner les surfaces d’impact;
• éliminer le plus de vibration possible;
• limiter la profondeur des bacs de récolte à 10 à 12,5cm (4 ou 5 po);
• manipuler et verser les bacs avec douceur;
• refroidir les fruits le plus rapidement possible après la récolte.
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Conclusion
Comme vous l’aurez constaté, la mécanisation peut prendre une infinité de formes
et répondre à de nombreux besoins. Cependant, il demeure qu’elle peut s’avérer
coûteuse et que les résultats ne sont pas toujours garantis. Il est donc essentiel de
bien prendre le temps de définir les besoins de chaque production de manière à ce
que les investissements se révèlent les plus efficaces et profitables possibles.
D’un point de vue plus global, la Filière souhaite, par ce projet, susciter un intérêt
important de la part de plusieurs entreprises pour la production des plantes
médicinales biologiques. C’est à ce prix que le Québec pourra se démarquer et
envisager le développement d’une véritable industrie dans le secteur des plantes
médicinales biologiques.
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Adresses et liens utiles
Canada
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International
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Liens pour la recherche de fabricants et d’équipements usagés
Alibaba Agmachine
Répertoire de manufacturiers pour Répertoire mondial de machinerie et
l’importation et l’exportation d’équipements agricoles.
http://www.alibaba.com http://www.agmachine.com/
Estrie Montérégie
Conception Duquette Lucien Thétrault
Marc Duquette 1550 rang St-Simon
170 Dominion, J0H 1S0
Waterville Téléphone : 450 795-3447
J0B 3H0 Cellulaire : 450 771-8638
Téléphone : 819 837-0844 Spécialité : Modification et adaptation de
Cellulaire : 819 821 1389 machineries agricoles en tout genre.
Spécialité : Conception et adaptation de
machineries agricoles, automatisation. A Outaouais
travaillé notamment avec les Vallons Iakob Daetwyler
Maraîchers, Ferme Sanders et Bleu Lavande. 571 rang 7 est
Thurso, Qc
Gaspésie G0X 3P0
La Matapédienne Coopérative Agricole Téléphone : 819 985-2890
Noël Lévesque Spécialité : Agriculteur et producteur de
90 rue Proulx plantes médicinales ayant développé et
Amqui, QC G5J 3G3 adapté des équipements spécialisés.
418 629-4401
Spécialité : Ont travaillé sur l’adaptation de Saguenay – Lac-Saint-Jean
machinerie dans le cadre du projet de G. Couture enr.
Matol. Gérard Couture
1819, boul. du Jardin
St-Félicien
G8K 2S9
Téléphone : 418 679-0591
Cellulaire : 418 671-1291
[email protected]
Spécialité : Recherche et développement,
conception de machines de récolte,
notamment pour les bleuets.
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Références
DOUVILLE, Yvon, agr. M.Sc. (2005). Mise au point d'un arracheur mécanique des
mauvaises herbes. Rapport final. Programme de soutien au développement de
l’agriculture biologique. Requérant : FERME ETNA inc. Avec la collaboration du
ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec
HOTTE, Marie-Josée, B.Sc., Diane Lyse BENOIT, Ph.D., et Daniel CLOUTIER, Ph.D.
(2000). L’utilisation des sarcleurs mécaniques dans les cultures maraîchères.
Feuillet technique. Centre de recherche et de développement en horticulture, Saint-
Jean sur le Richelieu.
49
http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/field/news/croptalk/2004/ct_0304a1.ht
m.
50