La Violence Dans La Bible Version Final
La Violence Dans La Bible Version Final
La Violence Dans La Bible Version Final
Plan
Introduction
o Des discours et des images de violence
o Un Dieu terrible, qui ordonne la violence.
o Le Nouveau Testament et les scènes violentes
Prophètes et violence
- Est-ce que les prophètes étaient-ils violents? Est-ce que quelqu'un parmi eux a-
t-il eu recours à la violence physique ou autre?
o les dénonciations de la violence faites par les prophètes.
o les prophètes et le problème de Dieu et de la violence,
o la Sainte jalousie des prophètes
La parole de Dieu est comme un feu qui brûle en eux jusqu’à ce qu'ils la prononcent;
aux yeux des opposants elle semble être alors violente.
o Les prophètes, porteurs de la parole de Dieu
o Élie, prophète jaloux de l'honneur du Seigneur.
Yahvé et la violence
Serait-il acceptable de dire que le Dieu de l'AT était violent?
o Dieu qui semble être violent
o Des interprétations différentes,
Dieu puissant, guerrier, vengeur,
Qui exerce la violence au nom de ce Dieu fait œuvre bonne
Pas possible d'accéder à la vie que par la violence et le sang,
o deux traits
Des projections anthropomorphiques.
Violence propre à l'homme.
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Est-ce que Dieu est-il violent?
o Expression de l'hagiographe
o Interprétation de l’hagiographe
Pédagogie de Dieu
Amour de Dieu
Jésus et la violence
- Jésus est dit être violent; pourquoi? Est-ce vrai?
o Violence non absente du NT
o jésus et l’utilisation de la force,
En parole
En acte
o Jésus, ferme et radical,
o Jésus et la passion
L’amour pour les hommes.
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La violence dans la bible
Introduction
Prophètes et violence
- Est-ce que les prophètes étaient-ils violents? Est-ce que quelqu'un
parmi eux a-t-il eu recours à la violence physique ou autre?
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Les dénonciations de la violence faites par les prophètes
Pour l’Ancien Testament, de nombreuses dénonciations de la violence sont faites par
les prophètes. C’est un fait connu que les prophètes, en particulier les prophètes écrivains,
depuis Amos au VIIIe siècle jusqu’à Malachie au Ve siècle, ont été unanimes à dénoncer
la violence, aussi bien celle des ennemis que celle sévissant à l’intérieur des communautés
d’Israël et de Juda. Les prophètes sont accusés, par l'un et l'autre d'être prophétie contre les
nations.
Parfois, les prophètes insistent sans cesse sur le malheur (Is 5, 20) entrainé par les
princes et les tyrans qui veulent tout plier à leur goût du pouvoir, "Les gens seront des
tyrans les uns pour les autres, chacun pour son prochain ; le gamin s’en prendra à
l’ancien, et le vaurien, au vénérable" (Is 3: 5). Ce sont de mauvais bergers qui bâtissent
leur puissance sur le crime et le sang et mènent leurs peuples à la ruine
Apparemment, les oracles prophétiques semblent exprimer une attitude qu'on peut
qualifier de violente, mais en réalité, il ne s'agit pas de violence, parce que l’alternative
d'un prophète repose avant tout sur le respect du droit et de la justice ainsi que sur la
compassion envers les pauvres (Amos 5, 24 ; Michée 6, 8 ; Isaïe 58, 6-7 ; Jérémie 7, 3-5).
De même, pour les prophètes le problème s'agit d'exister ou de ne pas exister. Le peuple
de Dieu ne pourra jamais exister s'il tourne le dos à son Dieu (Dt 30, 15-20):
15 Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien
la mort et le malheur.
16 Ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu,
de marcher dans ses chemins, de garder ses commandements, ses décrets et
ses ordonnances. Alors, tu vivras et te multiplieras ; le Seigneur ton Dieu te
bénira dans le pays dont tu vas prendre possession.
17 Mais si tu détournes ton cœur, si tu n’obéis pas, si tu te laisses entraîner à
te prosterner devant d’autres dieux et à les servir,
18 je vous le déclare aujourd’hui: certainement vous périrez, vous ne vivrez
pas de longs jours sur la terre dont vous allez prendre possession quand vous
aurez passé le Jourdain.
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19 Je prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : je mets
devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la
vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance,
20 en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à
lui ; c’est là que se trouve ta vie, une longue vie sur la terre que le Seigneur a
juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.
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fondamentalement et définitivement contre elle (Ez 39, 1-8), seule la mise hors la loi de la
guerre entrainera la paix.
Mais c'est Osée qui proclame de la façon la plus admirable à quel point le Seigneur est
bouleversé par la violence et la souffrance des hommes, bouleversement tel qu'on y sent la
tentation d'intervenir, de raccourcir le temps de l'épreuve, de se substituer à l'homme
défaillant (Os 11, 8-9):
08 Vais-je t’abandonner, Éphraïm, et te livrer, Israël ? Vais-je t’abandonner
comme Adma, et te rendre comme Seboïm ? Non ! Mon cœur se retourne
contre moi ; en même temps, mes entrailles frémissent.
09 Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël,
car moi, je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu
saint, et je ne viens pas pour exterminer.
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Nous trouvons dans la bible beaucoup de Prophéties contre les nations, contre la Judée,
contre Israël, contre les faux prophètes, contre les mauvais juges, contre les rois…
A aucun moment, les prophètes ne parlent d’une judaïsation de l’humanité. De
même le prophète Isaïe dit que les nations se reconnaîtront, à la fin des temps, créées par
Dieu. Elles se rassembleront à Jérusalem, capitale de Dieu sur terre, et l’économie
militaire sera transformée en économie d’échange.
La parole de Dieu est comme un feu qui brûle en eux jusqu’à ce qu'ils la
prononcent; aux yeux des opposants elle semble être alors violente.
Yahvé et la violence
Serait-il acceptable de dire que le Dieu de l'AT était violent?
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Apparemment Dieu semble être violent, il a chassé Adam et Eve. Dieu a fait une sorte
d'interrogatoire, puis il est à châtier.
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Des interprétations différentes
Dès l'origine, il y a l'épée. Suivant les âges et les circonstances, on a tiré de cette
présence de l'épée des interprétations différentes, mais elles forment un faisceau
homogène et gradué dont les trois stades habituels sont les suivants:
- Ce Dieu qui a placé l'épée sur le chemin de la vie est un Dieu puissant, guerrier,
vengeur, dont le courroux et le sens de la justice se manifestent par la violence et la
guerre-punition, lorsque l'on ne satisfait pas à ses ordres ou à ses désirs.
- Si le Seigneur est un Dieu guerrier et vengeur, alors celui qui exerce la violence au
nom de ce Dieu et de ses exigences fait œuvre bonne, œuvre sainte.
- Il n'est possible d'accéder à la vie que par la violence et le sang.
Deux traits
Ces trois façons d'envisager la flamme du glaive fulgurant mettent en évidence les deux
traits suivants:
- Elles sont toutes trois des projections anthropomorphiques. Dieu, contrairement à ce
qu'elles affirment, n'est perçu comme guerrier qu'après la chute et non initialement,
Rien dans le texte de la Genèse avant le chapitre 3, verset 24, n'indique un Dieu de
colère et de violence. Au contraire, dans le Dieu créateur de la Genèse on ne trouve
qu'amour, tendresse et respect de l'homme et de sa liberté.
- Elles ne se sont jamais posé la question de savoir ce que recouvre cette épée. Elles
en privilégient un sens que l'on peut appeler l'épée-violence", mais il ne s'agit pas
d'une violence biologique qui pourrait être ressentie comme inéluctable et totale.
D'emblée, et l'histoire de Caïn le montre remarquablement, la violence des origines
est perçue comme autre que biologique. L'épée-violence est propre à l'homme.
"A la fin de la saison, Caïn apporta au Seigneur une offrande de fruits de la terre. Abel
apporta lui aussi des prémisses de ses bêtes et leur graisse. Le Seigneur tourna son regard
vers Abel et son offrande, mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande". (Gn 4:
3-5).
Si Caïn tue, c'est pour "plus d'être". C'est parce que le regard de Dieu est signe et moyen
d'être homme, d'être plus, que Caïn ne peut supporter d'en être écarté, et plus précisément
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parce qu'il ressent que n'être pas "regardé" est une déchéance, voire un signe de mort
lorsqu'il s'agit du regard de Dieu.
Puisqu'Abel meurt sans descendance, ce meurtre est le premier acte réfléchi de
l'homme, mais il n'est pas pour cela son acte fondateur. Ce n'est pas la violence qui a fait
l'homme, c'est l'homme qui s'est livré à la violence et qui on a vécu tout de suite une
double dimension. A la violence biologique du vivant se joint chez lui une violence
réfléchie qui marque tous ses actes et qui engage la totalité de son être. Caïn comprend
qu'il ne pourra pas vivre de son crime (Gn 4, 13), car au lieu d'avoir écarté un obstacle sur
le chemin de sa vie, sa violence l'a coupé de Dieu. Aussi, implore-t-il non pas tant son
pardon que la protection de Yahvé, pour ne pas être éloigné de lui (Gn 4, 14),
reconnaissant que ce qui le fait vivre ce n'est pas le sang d'Abel, mais le regard de Dieu.
C'est la première action de Yahvé, renversant toute idée d'un Dieu vengeur ou Dieu
justicier, que de "mettre sur Caïn un signe pour que personne ne le frappe". (Gn 4, 15).
Caïn est le premier homme de notre génération, c’est-à-dire d'une nature identique à
la nôtre, et c'est en même temps le premier homme de violence. C'est par un acte libre de
toute hérédité comme de toute subordination biologique qu'il est devenu. Ce que le texte
de la Genèse nous invite à réfléchir dans son drame, ce sont les dimensions de violence et
d'être de l'homme, dimensions que nous retrouverons dans tout ce qu'il vit, dans tout ce
qu'il construit et dans tout ce qu'il espère.
Caïn après qu'il ait été déclaré indigne du sol par Yahvé lui-même (Gn 4, 11-12), est
celui qui non seulement construit la première ville, mais lui donne le nom de son fils (Gn
4, 17). C'est un thème présent dans toute la bible que ville, violence et vie sont étroitement
liées.
Créant la première ville, Caïn crée la politique qui n'est jamais que la résolution, ou
du moins la tentative de résolution du couple vie-cité. Dès les origines, il est donc bien
ressenti, consciemment ou non, que politique et violence sont étroitement liées.
Dans la personne de Caïn était inscrite dès la première humanité toute la dimension
réelle de la violence humaine, une violence faite à la fois d'une violence fatale, qu'elle
aurait dû dominer, et d'une violence réfléchie amplifiée par ses conditions de vie sociale.
En même temps, apparait l'ambiguïté entre violence individuelle et violence collective par
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le dévouement d'une tension vers le plus d’être. Aussi Dieu condamne-t-il la première
humanité et son comportement collectif, au déluge à la disparition (Gn 6:11-12) et essaie
de remettre l'homme et l'humanité debout, en proposant a Noé une alliance qui porte sur ce
point précis de la violence et du sang versé, en même temps qu'elle rappelle le lieu
mystérieux entre vie et violence que nous ne cesserons de rencontrer. "Qui verse le sang
de l'homme, par l'homme verra son sang versé". (Gn 9, 6)
Expression de l'hagiographe
Dieu semble être catégorique et même violent dans sa décision. "Dieu dit à Noé: La
fin de toute chair est arrêtée par devers moi; car ils ont rempli la terre de violence; voici,
je vais les détruire avec la terre''. (Gn 6: 13).On constate d'après ce verset que Dieu est
violent, mais il ne faut pas prendre le texte à la lettre. C’est une façon de s’exprimer,
l’hagiographe l’utilise pour dire ceux qui étaient déjà devenus extrêmement corrompus
constituent une sorte d'empêchement face au plan divin. Il fallait les éliminer pour que le
plan de dieu puisse continuer. Ce n'est pas un fait historique, c'est un enseignement d'ordre
moral et théologique.
Les injonctions de la Tora concernant la conquête de la terre de Canaan par les
Hébreux sortis d’Égypte sont particulièrement violentes et extrêmement choquantes pour
la conscience moderne.
Dans Le livre de Josué, ce sont les fils d'Israël qui faisait la conquête tout en
éliminant, et comme si c'était un ordre de la part de Dieu.
La spécificité d'Israël, n'est pas en effet, d'abord tribale ou raciale, elle est avant tout
spirituelle. Dans un monde panthéiste, Israël depuis l'alliance du Sinaï et quelques soient
par ailleurs ses faiblesses et ses infidélités, s'affirme comme le seul peuple monothéiste.
C'est dans l'enseignement de Moise que Josué cherche une politique pour la conquête de
cette terre (Dt 31, 5; Jos 11, 15; Jos 11, 20), ce sera celle de l'anathème. Ce sont Moise
puis Josué qui feront de l'anathème la base religieuse de la conquête de Canaan.
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L'aménagement que Josué apportera à l'anathème va malheureusement à l'opposé de
l'alliance. Puisque l'on ne peut pas tout détruire, puisqu'il faut bien vivre, puisque le peuple
n'accepte pas de renaitre de rien, et puisqu'il semble que Dieu nous en veuille, alors tuons
tous les vivants et gardons intacts les biens, tuons les hommes et conservons leurs
richesses (Jos 8, 2 ; Jos 10, 28-29; Jos 10, 33; Jos 10, 35; Jos 10, 37).
Interprétation de l’hagiographe
Dieu le rappellera de nouveau à Josué avant que le peuple ne s'ébranle pour
franchir le Jourdain (Jos 1, 6-10). Il ne lui parle ni organisation, ni logistique, ni tactique
(c'est du domaine des hommes), mais amour: c'est par la fidélité à la loi d'amour qu'il sera
heureux dans ses entreprises et qu'il réussira. Une fois le fleuve franchi (Jos 3), et après
que tout Israël ait par une nouvelle circoncision professé en adulte la foi de ses Pères, le
Seigneur, comme s'il craignait de n'avoir pas été exactement compris, manifeste
solennellement avant la première bataille sa position devant la violence, celle d'Israël
comme celle du monde (Jos 5, 13-15).
Pédagogie de Dieu
C'est un phénomène naturel, l'hagiographe l'a interprété en tant que châtiment de la
part de Dieu. Les gens voient une sorte de violence de la part de Dieu, mais Dieu parce
qu'il était un Père et un pédagogue, il avait recours au châtiment pour mettre fin au mal et
sauver l'humanité, c'est ce que les gens appellent faussement violence.
Dieu a demandé qu'on renverse les idoles et leurs autels, Dieu a livré les idolâtres à
Israël, mais jamais il n'a pas directement ordonné de les tuer et personne en Israël n'a pu
s'y tromper parmi ceux qui dirigeaient le peuple.
Amour de Dieu
L'Exemple du Prophète Elie, qui a reçu de Dieu le pouvoir d'ouvrir et de fermer les
cieux (1 Roi 17, 1), mais nous comprenons cet ordre de Dieu à la lumière de la prière de
Salomon quand il dit "quand le ciel sera fermé et qu'il n'y aura pas de pluie parce qu'ils
auront péché contre toi" 1 Roi 8, 35a. C'est à l'avenir d'Israël que pense Salomon et sa
prière insiste pour demander des garanties sur le futur: "s'ils prient dans ce lieu et rendent
gloire à ton nom, et s'ils se détournent de leurs péchés, parce que tu les auras châtiés,
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exauce-les des cieux, pardonne le péché de tes serviteurs et de ton peuple d'Israël, à qui tu
enseigneras la bonne voie dans laquelle ils doivent marcher, et fais venir la pluie sur la
terre que tu as donnée en héritage à ton peuple". (1 Roi 8, 35b-36).
Le discours de Salomon et tous les discours analogues, c'est l'émergence de deux
notions propres à Israël et qui le rattachent très étroitement à un Dieu qui ne peut être que
Dieu amour. Tout d'abord une demande de pardon répétée tout au long de la prière de
Salomon (1 R 8, 30, 34, 36, 39, 49-50) qui n'est pas seulement parole en l'air. C'est le
témoignage de l'humilité d'Israël en même temps que celui de sa foi en un Dieu amour qui
n'exige ni le sacrifice d'enfants ni le massacre d'innocents, mais simplement le retour sur
soi, et reste ouvert à toute demande de pardon. Ensuite, l'ouverture du temple aux autres, à
tous les étrangers qui feront l'effort de s'intéresser à Yahvé, conférant ainsi à cette maison
la dimension universelle, seule digne du Dieu de l'univers. "Quand l'étranger, qui n'est
pas de ton peuple d'Israël, viendra d'un pays lointain, à cause de ton nom, exauce-le des
cieux, du lieu de ta demeure, et accorde à cet étranger tout ce qu'il te demandera, afin que
tous les peuples de la terre connaissent ton nom pour te craindre, comme ton peuple
d'Israël, et sachent que ton nom est invoqué sur cette maison que j'ai bâtie".(1 R 8: 41, 43)
Ce sont deux appels à l'amour d'un Dieu se penchant sur le péché de tout homme de
bonne volonté pour le lui pardonner et lui donner de nouveau un avenir.
Jésus et la violence
- Jésus est dit être violent; pourquoi? Est-ce vrai?
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Jésus et l’utilisation de la force
Le Christ est-il présenté par le NT comme un révolutionnaire ou au contraire comme
un non violent?
En certaines circonstances, Jésus sait utiliser la force, la vigueur, la fermeté contre
les riches (Luc 6, 24-25), contre les Pharisiens (Mt 23, 1-36) contre les vendeurs du
temple (Ma 11, 15-17); il est capable de résister à ses ennemis (Mt 26, 53; Luc 22, 38;
Jn 18, 6), d'échapper à leurs pièges (Ma 8, 11).
Apparemment Jésus est violent à ceux qui l'accusent:
- En parole: malheur à vous Hypocrites, parce qu'eux s'opposent au plan du salut de
Dieu.
- En acte: temple
Jésus et la passion
Pour les évangiles, en effet ce n'est pas à cause d'un manque quelconque ou d'une
idéologie que Jésus se laisse prendre par ses ennemis au moment de la passion. Il s'agit
pour lui, alors qu'il pourrait agir autrement, d'une attitude délibéré et volontaire, qui révèle
la qualité de son amour pour les hommes.
Au moment où la violence des hommes ligués contre lui se déchaine, Jésus ne cherche
pas à y échapper, il ne cherche pas à la faire disparaitre ; son Père n'est pas là non plus
pour la faire disparaitre miraculeusement, mais pour l'aider à passer à travers elle de
manière salvifique. C'est elle qui va permettre au Christ de révéler la profondeur de son
attitude envers les hommes: au lieu de résister aux hommes violents, au lieu de les châtier
et de les exterminer, il se soumet à leurs mauvais traitements. Il révèle ainsi envers ces
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pécheurs un amour qui s'abaisse et qui pardonne. Ce faisant, il révèle que son Père, avec
qui il est plus que Jamais uni dans sa passion, est conduit par le même amour. Dieu se
révèle, non plus dans la violence qu'on lui attribuait autrefois, mais dans la soumission de
son fils crucifié.
Le Christ n'a supprimé, ni pour lui-même, ni pour les hommes, la violence de la mort;
mais en passant par elle. Ainsi en est-il pour l'homme: "le dernier ennemi qui sera détruit,
c'est la mort" (1 Co 15, 26).
Depuis la mort du Christ, les hommes savent qu'en Dieu il n'y a pas de violence et qu'il
la condamne sans restriction. Devant la croix, toute tentative, toujours renaissante, pour
préserver un petit reste de violence et le projeter en Dieu, échoue nécessairement. Cela ne
veut pas dire que la violence ait disparu sur terre; malgré les efforts nécessaires et
méritoires des uns et des autres pour la repousser, elle continue de perturber les hommes,
Chrétiens ou non. La condition ambivalente du chrétien, qui, tout en subissant l'esclavage
de la violence, en est libéré par l'Esprit et se trouve dès maintenant vainqueur de
l'angoisse, de la persécution, du danger, est décrite avec réalisme par Paul (Rm 8, 18-30).
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L'histoire de la réflexion chrétienne sur l'usage de la violence est complexe et
contient un certain nombre de thèmes qui reviennent périodiquement. Dès l'âge
Apostolique il y eut des chrétiens qui refusèrent de porter les armes. Cette prise de
position qu'on appelle aujourd'hui non-violence ou pacifisme, a un fondement biblique
dans le commandement de ne pas tuer, dans la parole de Jésus: "Heureux les artisans de
Paix" (Mt 5, 9), dans l'exemple de Jésus acceptant un supplice injuste plutôt que de se
défendre par la force, dans les paroles du Christ ressuscité à ses disciples : "Paix soit avec
vous'' (Lc 24, 36; Jn 20, 20.21.26) et dans les exhortations de Paul: "Bénissez ceux qui
vous persécutent… ne rendez à personne le mal pour le mal… sois vainqueur du mal par
le bien" (Rm 12, 14-21)
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moyens qu'autrefois on croyait nécessaires pour l'assurer: "De nos jours, le bien commun
est garanti principalement lorsque les droits et les devoirs des personnes sont maintenus"
(Pacem in Terris. N. 60)
Ceux qui rejettent l'éthique de la guerre juste aujourd'hui se servent du même
argument. L'usage de la force meurtrière pour assurer la justice et le bien commun devrait
être considéré comme insuffisant conscient de ce que la vie humaine est sacrée et qu'on
peut assurer la justice par des moyens non-violents. Des raisons théologiques expliquent
pourquoi les traditions de la guerre juste et celles du pacifisme aboutissent à des
conclusions différentes quant au caractère absolu de la présomption contre l'usage de la
force meurtrières. Toutes deux sont conscientes de la cassure du monde et des conflits qui
peuvent surgir entre justice et paix. Cependant, les deux traditions diffèrent
théologiquement quant à la compréhension de la responsabilité chrétienne face à de tels
conflits.
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politique et prétend s'en isoler. Les chrétiens engagés théologiquement pour une éthique
de la non-violence doivent donc nécessairement se tenir loin de toute politique, car l'usage
du pouvoir politique compromet inévitablement la pureté du témoignage de l'évangile.
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Bibliographies
Dictionnaire de spiritualité, Ascétique et mystique doctrine et histoire, collection
complète n. 16, pp 902-915, Beauchesne éditeur, Paris 1994.
Guy Labouérie, Dieu de violence ou Dieu de tendresse, Les éditions du Cerf, Paris
1982.
Paul Beauchamp et Denis Vasse, La violence dans la Bible, dans cahiers d’Evangile
76.
Paul Beauchamp, La violence dans la Bible, dans Etudes (1945) n.Avril 1999, pp
483-496, Assas Editions, Paris 1999.
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