1999 Optimisation Du Delai Commande Livraison PDF
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Enjeux et solutions
Septembre 1999
La gestion du délai commande - livraison est l'un des 12 thèmes de projets pilotes
retenus par les membres d'ECR France pour l'optimisation de la chaîne
d'approvisionnement.
2
Comité de rédaction
3
Nos remerciements vont aux participants :
- Auchan D. Carlier
- Casino JF. Aulagnier
- Comptoirs Modernes S. Kerhervé / C. Bouvet
- Cora P. Perosa / S. Antoine
- Promodès V. Samson
- Système U M. Le Gouyère
et au
4
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS …………………………………………………………………………….p 2
REMERCIEMENTS …………………………………………………………………………p 4
INTRODUCTION …………………………………………………………………………….p 6
5
Introduction
Dans le cas des produits frais, la réduction continue du délai commande – livraison
a amené les acteurs à mettre en place des schémas logistiques qui ne sont pas
optimaux en terme de coût sur l'ensemble de la chaîne et de qualité de service.
Dans le cas des produits secs, le délai commande – livraison relativement long
conduit à une moindre réactivité de la chaîne face à la demande consommateur.
L’optimisation du délai commande - livraison tend donc vers une réduction du délai,
permettant également de diminuer les coûts d'infrastructure – notamment de stockage
au Centre de Distribution (CdD).
6
-
pour les produits frais"
Produits frais Produits secs
Outils de prévision
Dans le chapitre " Optimisation du délai commande – livraison pour les produits
secs", une méthode générale de détermination d'un délai optimum est décrite en
illustrant la quantification sur le flux moyen constaté dans la filière sec. Des solutions
d'optimisation des temps de transport et de la prise de commande sont également
proposées. Enfin, la mise en œuvre d'outils de prévision et d'optimisation (localisation
du produit, optimisation de changement, ...) permet d'assurer une meilleure qualité de
service.
7
I. ETAT DES LIEUX
1.1 SCHEMA DE BASE : LES PRINCIPALES ETAPES DU PROCESSUS
COMMANDE - LIVRAISON
Avis d'expédition
BL
AR
CdD
Consolidation
des
Facultatif commandes
des PdV
BL : Bon de livraison
AR : Accusé de Réception
Les flux d'information diffèrent selon que les partenaires utilisent ou non l'avis
d'expédition et la lecture optique lors de la réception des marchandises au CdD.
L'avis d'expédition permet de fiabiliser le processus, de prévoir et d'optimiser la
réception.
A partir du schéma de base, les filières des produits secs et des produits frais
présentent des spécificités propres qui conduisent à des différences d'approche
dans l'optimisation du délai commande - livraison.
8
1.2 DES SITUATIONS DIFFERENTES ENTRE LES PRODUITS « SECS » ET
« FRAIS »
Les principaux éléments de différenciation entre les filières sec et frais sont :
• La durée du délai commande - livraison
• Les contraintes de Date Limite de Consommation ou de Vente (DLC ou DLV)
• Le contrôle de la disponibilité des produits
• Les temps d’affrètement
• Le type de flux (stocké ou non)
Les délais commande – livraison moyens sont traditionnellement plus longs pour les
produits secs que pour les produits frais comme l'illustre le graphique ci-dessous :
% du volume % du volume
100 100
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
<24h 2-3j 4-5j 6-8j > 8j <24h 2-3j 4-5j 6-8j > 8j
En effet, le délai moyen constaté sur l'ensemble de la filière sec varie entre 4 et 8
jours avec une fréquence de livraison moyenne de l'ordre d'une fois par semaine.
En revanche, les produits frais sont par nature contraints par leur Date Limite de
Consommation ou de Vente (DLC ou DLV) courte et impliquent des processus en
flux tendus avec des délais commande – livraison très courts : de 1 à 3 jours en
moyenne. De plus, les fréquences de livraison sont très élevées avec des livraisons
souvent quotidiennes.
9
De plus, du fait des fréquences de livraison très différentes, un temps
d'affrètement est à prévoir dans le processus commande – livraison des produits
secs au moment de la préparation de la commande. En effet, les commandes ne sont
pas régulières et le transporteur doit organiser la livraison à la demande.
A l'inverse, les flux réguliers des produits frais permettent au transporteur de
prévoir à l'avance ses tournées de livraison. Ainsi, le temps d'affrètement est
fortement réduit dans le processus des produits frais.
Enfin, les niveaux de stocks sur la chaîne sont très différents selon la filière, élevés
dans le cas des produits secs (flux stockés), réduits dans le cas des produits frais (flux
tendus).
~8 j ~ 58 j
1.3 j
9j
1j
32 j Distributeur
23 j
3.3 j
1j
0.8 j 14 j
26 j Producteur
2.2 j 11 j
Usine 1992
Entrepôt 1993
Entrepôt 1994
CdD PdV Total Usine Entrepôt Entrepôt CdD PdV Total
Central Régional Central Régional
Tous ces éléments ont poussé le groupe de travail à adopter des approches
méthodologiques différentes selon la filière :
Dans le frais, les contraintes de délai imposent souvent une multiplication des
points de stockage du producteur (cf : ultra-frais laitier) et impliquent une
organisation de prévision adaptée pour limiter les risques de rupture.
Ainsi, l'analyse des processus a orienté l'étude vers des solutions d'assouplissement
du délai dans le frais et de réduction du délai moyen dans le sec. Cependant, les
produits secs pourront bénéficier des expériences des produits frais lorsqu'il s'agira
d'optimiser les flux.
Or, la commande EDI était utilisée dans seulement 45% des cas, toutes filières
confondues en 1998 (source : Manuel « Mise en oeuvre des meilleures pratiques
logistiques » Octobre 1998 ECR France / BCG).
45 45
EDI EDI
47 47
30
Autres Autres 52
supports 53 supports 55
6
15
2 3
Total des Distrib. Distrib. FdV FdV Autre Total des Distrib. Distrib. Autre
commandespar EDI fax/tél. fax/tél. terminal commandes par EDI fax/tél.
L’enquête « Etat des lieux 1997 / 1998 ECR France / GENCOD » confirme ce
constat : en 1997, la quasi totalité des distributeurs et des industriels d’ECR France
étaient potentiellement en mesure d’échanger des commandes en EDI, mais près de
50% des lignes de commandes étaient échangées sur d’autres formats (papier, fax,…).
Les solutions de commandes EDI intégrées ont été définies dans le "Manuel des
Meilleures Pratiques – La commande EDI" publié en mai 1998 par ECR France.
11
II. OPTIMISATION DU DELAI COMMANDE -
LIVRAISON POUR LES PRODUITS FRAIS
Le groupe de travail a limité son champ d'analyse aux produits à DLV courtes,
type produits laitiers. Les solutions sont toutefois applicables dans le cas de produits
ayant les mêmes caractéristiques.
Les produits laitiers sont eux-mêmes divisés en deux catégories en fonction de leur
délai commande – livraison et de leur cycle de fabrication. D’une part, les produits
dits « ultra-frais » type yaourt au cycle de fabrication court et au délai commande –
livraison inférieur à 24h. Et d’autre part, les produits frais type fromage ayant un
cycle de production plus long (affinage) et un délai de commande – livraison moyen
de 2 à 4 jours.
Préparation et transport
Producteur
Livraison Livraison Livraison
Com -
mande
CdD
Com - Livraison Livraison
mande
Frais (2)
Préparation Transport
Producteur
Com - Livraison
mande
CdD
Com - Livraison
mande
Dans le cas des produits laitiers ultra-frais, le délai de livraison court impose le
maintient de nombreux points de stockage pour couvrir le territoire. Les producteurs
doivent en effet avoir des plates-formes peu éloignées des CdD pour pouvoir répondre
aux besoins dans les contraintes de délais. Les solutions d'optimisation étudiées
visent alors à réduire le nombre de points de stockage en maintenant la qualité
de service.
12
Dans le cas des produits frais avec un délai plus long (exemple : fromage), le
regroupement des flux physiques semble déjà optimisé. Les optimisations possibles
concernent principalement l'amélioration de la qualité de service.
Le processus commande – livraison type des produits ultra-frais est caractérisé par
une tension maximale des flux avec un minimum de stock et une fréquence de
livraison souvent quotidienne. L'objectif de cette tension des flux est de permettre
une DLC maximale dans le linéaire sur des produits à forte rotation et au volume
important.
Un tel schéma entraîne des pointes d'activité du côté du producteur qui voit sa
plage de préparation très réduite entre la fin de matinée et le milieu de l'après-midi
pour l'expédition des commandes. Ces pointes d'activité engendrent des surcoûts de
préparation.
De plus, le cycle très court n’est pas compatible avec de longues durées de transport et
implique donc de limiter les distances entre entrepôts de l’industriels et CdD. Ce qui
impose au producteur de maintenir de nombreux points de stockage à proximité
des CdD. Le temps de transport étant inférieur à la demi-journée, le producteur doit
disposer d'environ 5 à 6 plates-formes de stockage en moyenne pour couvrir le
territoire français.
Enfin, la multiplication des points de stockage et les délais très courts augmentent les
risques de qualité de service. Les risques de rupture notamment sont plus importants
lorsque le nombre de points de stockage est élevé.
13
2.1.2. Solution proposée et variantes
Préparation et transport
Producteur
Livraison
Com -
mande
Livraison Variante 1
CdD
Com -
mande
Point de vente
Livraison
18h 21h 22h 18h
tous les jours
J J+1 J+2
Complément
Préparation
et transport
Producteur
Livraison
Com - Com -
mande plément Variante 2
CdD
Com - Com - Livraison
mande plément
Point de vente
Livraison
10h 14h 22h 10h 12h 22h 22h
tous les jours
J J+1 J+2
14
L'analyse critique des deux variantes ne fait pas ressortir les mêmes bénéfices.
En effet, la variante 1 (passage des commandes la veille au soir) permet d'avancer le
départ du camion et donc d'éloigner les points de stockage. Le nombre de points de
stockage du producteur peut être réduit. Le producteur bénéficie de la nuit pour la
préparation et le lissage de son activité absorbe une partie des surcoûts engendrés par
le travail de nuit.
Par contre, la variante 2 (passage des commandes la veille au matin avec complément
de commande) n'apporte de la flexibilité que sur la préparation et ne permet
d'optimiser que la partie magasinage du producteur. En effet, le moment de départ du
camion doit être retardé jusqu'à ce que la commande soit complète. De plus, ce
processus entraîne des coûts de complexité administrative et des surcoûts de contrôles
à réception liés à la gestion du complément de commande.
• Meilleure DLC grâce à une meilleure rotation des produits sur des plates-
formes plus importantes
Par contre, des surcoûts de transport aval (plate-forme producteur vers CdD) sont
à prendre en compte dans l'analyse économique de la solution sur la chaîne.
Au total, les gains estimés sur la chaîne s’élèvent à 0,45% PVC dans le cas où la
solution est appliquée à 100% du flux.
15
ALLONGEMENT DU DELAI COMMANDE-LIVRAISON
Les enjeux pour les produits actuellement en A pour A
Coûts de l’interface frais Economie pour les partenaires Economie au niveau
(% du PVC) de la filière
18
Entrepôts producteur
• Passage de 5/6 à 3/4 sites
PdV 3.8
• Meilleure productivité
• Lissage d'activité
Pénétration Pénétration
Transport vers PdV 2.3
actuelle potentielle
Gestion des stocks producteur
Logistique et admin. CdD 3.0
Logistique primaire producteur
0.3
Admin. centrales 0.9 • Massification des flux usine
vers EC
Force de Vente 2.5
L'impact économique d'un passage à 48h a été analysé afin de mesurer le gain
supplémentaire éventuel.
Il ressort de l'étude que le passage à 48h permettrait de rationaliser encore un peu les
entrepôts des producteurs et le taux de service. En revanche, cela aurait peu d'impact
supplémentaire sur la gestion des stocks ou la logistique primaire. Enfin, les surcoûts
en logistique aval seraient plus importants.
Le gain total sur la chaîne serait dans ces hypothèses de 0.48% du PVC soit un
gain marginal de 0.03% du PVC par rapport à la solution recommandée
précédente.
Dans la solution recommandée, la réduction des points de stockage (qui passent de 5/6
à 3/4 pour une couverture nationale) entraîne des surcoûts de transport aval entre
l'entrepôt producteur et le Centre de Distribution. Ces surcoûts ont été estimés à 15%
du coût de transport aval actuel.
16
La quantification de ces surcoûts de transport est sensible car au-delà d’une certaine
limite, ces surcoûts peuvent rendre la solution plus coûteuse que la situation actuelle.
Une analyse de sensibilité révèle que, en gardant l'ensemble des autres paramètres
constants, la solution n’a plus d’intérêt si les surcoûts de transport dépassent
45% (point mort) :
0, 80%
0, 70%
0, 60%
0, 50%
0, 40%
0, 30%
0, 00%
Surcoûts de transport
EC -CdD
-0, 10% 0% 10 % 20% 30% 4 0% 50 % 60% 70 % 80 % 90% 100 %
-0, 20%
-0, 30%
-0, 40%
-0, 70%
-0, 80%
Certaines conditions de mise en œuvre sont nécessaires pour que les gains de la
solution se concrétisent.
Tout d'abord, la solution suppose qu'une masse critique soit atteinte. En effet, pour
réduire le nombre de points de stockage chez le producteur, il est nécessaire qu'une
grande partie des distributeurs adopte ce schéma. Actuellement, ce n’est pas le cas. Si
certains distributeurs passent déjà leurs commandes la veille au soir du jour de
livraison, aucun impact sur les infrastructures n'est perceptible au niveau du
producteur qui doit maintenir ses structures pour les autres distributeurs. L'effet de
masse critique est particulièrement important dans la mise en œuvre de la
solution.
17
Enfin, l’EDI intégré participe au succès de la solution. Son impact est étudié plus
loin.
Le schéma classique des autres produits frais fonctionne sur un cycle plus long qui
est en moyenne de 2 jours avec 2 à 3 livraisons entrepôt par semaine. Les
contraintes de DLC étant moins fortes, le processus est moins tendu que dans le cas
de l'ultra-frais.
De manière générale, les commandes (du PdV vers le CdD) de tous les produits d’un
même rayon frais, quelque soit leur délai commande - livraison, sont passées en
même temps par le chef de rayon. Ainsi, le chef de rayon passe sa commande avant
11h. Le CdD transmet ensuite les commandes globalisées avant 14h au producteur qui
dispose ensuite d'un jour et demi pour traiter la commande et préparer l'expédition
pour une livraison en J+2.
La solution recommandée est la même que celle des produits ultra-frais. En effet, il
semble naturel que le chef de rayon au PdV continue de passer sa commande de
produits frais en même temps que sa commande d'ultra-frais si son rayon comprend
les deux. Si l'ultra-frais est commandé par le PdV la veille au soir, les produits frais au
délai plus long doivent être également traités la veille au soir.
2.2.3. Enjeux
Les bénéfices qualitatifs attendus ne sont pas négligeables puisqu'un producteur a
estimé un gain en taux de service de 0.2% à 0.5%.
Les conditions de mise en oeuvre sont les mêmes que pour les produits ultra frais.
18
III. OPTIMISATION DU DELAI COMMANDE -
LIVRAISON POUR LES PRODUITS SECS
Un délai optimum moyen pour la filière sec a été estimé à partir du flux moyen
observé sur la chaîne qui n'est pas directement comparable à la situation de
chaque entreprise. Les hypothèses ayant servi de base à l'évaluation reposent
essentiellement sur :
1
Source : questionnaire Etat des lieux
2
Source : manuel "Mise en oeuvre des meilleures pratiques logistiques" – ECR France / BCG (octobre
1998)
19
La méthode utilisée consiste à :
1. Définir les postes de coût qui sont influencés par une variation du délai
commande – livraison
2. Mesurer l'impact de cette variation sur chaque poste de coût à partir du délai
moyen théorique de 7 jours
3. Quantifier au global sur la chaîne la nouvelle position de coût en fonction du
délai
9,4%
2,3
Transport vers PdV 2 - Identification des postes de coûts impactés par
8,9% 1,3 la solution
3,0
3,6 Logistique CdD 3 - Estimation pour chaque poste de coûts des
0,3
bénéfices / surcoûts attendus de chaque
Administration centrale
solution
0,2
0,9 • Gains de temps
0,6 Administration centrale
• Gains administratifs
Organisation commerciale
2,5 • Gains financiers (stocks)
Producteur 2,5
• Gains d'infrastructure physique
1,3
• ...
8,6%
7,9% Entrepôt producteur
2,0
Deux principales contraintes ont été imposées afin de mesurer uniquement l'effet
de variation du délai :
Le délai optimum quantifié est donc un délai théorique qui n'est pas directement
comparable à la situation de chaque entreprise. Néanmoins, la méthode de
quantification est un outil mis à disposition des partenaires producteur –
distributeur afin de déterminer le délai optimum sur leur flux particulier.
Les principaux postes de coût impactés par une variation du délai ont été identifiés :
• Du côté des producteurs :
- Les coûts de transport
20
- Les coûts d'infrastructure (nombre d'entrepôts nécessaires et moyens de
prévision pour assurer une qualité de service constante)
- Les coûts de stockage à l'entrepôt producteur
- Le financement du stock
17.3 -
Situation
17.0 - actuelle
moyenne
Optimum
moyen
théorique
16.8 -
16.7 -
0 2 4 6 7 8 10 12
Délai en jours
Cette courbe montre que le délai optimum moyen théorique se situe à J+4.
Le délai moyen actuel de J+7 est proche du délai optimum puisque le gain estimé
pour un passage d'un délai de 7 jours à 4 jours n’est que d'environ 0.1% du PVC. Des
délais se situant entre 4 et 7 jours semblent donc optimiser la chaîne en moyenne.
Les enjeux d'un passage du délai de 10 jours à 4 jours sont de 0.3% du PVC en
moyenne sur la chaîne.
21
3.2. ANALYSE DES ETAPES DU PROCESSUS COMMANDE – LIVRAISON
ET SOURCES D'OPTIMISATION
Traitement
des
Commandes Premiers gains en délais
ciblés et partagés
1/2 j à 2 j Contrôle
disponibilité
+ organisation
du transport
1/2 j à 2 j
Préparation
+
Expédition
1jà2j
Transport
1jà2j
Réception au
CdD
3 à 8 jours de délai
1. Le traitement de la commande
Le producteur traite les commandes avec des systèmes de traitement "batch" qui
globalisent l'ensemble des commandes à 1 ou 2 moments de la journée
3. La préparation et l'expédition
Le délai nécessaire à la préparation des palettes et au chargement des camions est un
temps incompressible. Il varie en fonction du pourcentage de palettes homogènes ou
hétérogènes. Ce délai prend en compte la relocalisation de certaines produits
manquants dans le cas de producteurs multi-entrepots.
4. Le transport
Le temps de transport est également un temps incompressible
22
(septembre 1999), ainsi que de tests pilotes au sein d'ECR France auxquels on pourra
se reporter.
Pour éviter un tel retard dans le processus, deux solutions d'optimisation sont
recommandées:
Aujourd'hui, la plupart des producteurs ayant des systèmes de traitement "batch" des
commandes indiquent une heure limite de passage de commande, mais de nombreuses
commandes sont encore passées après l'heure limite
3.3.1.b Traiter les commandes au fil de l'eau ou multiplier les traitements "batchs"
Une autre solution pour éviter les encours de commandes dans le système est
d'augmenter la fréquence des traitements "batch" de manière à limiter le temps
maximum d'encours. Si la logique est poussée à l'extrême, un traitement au "fil de
l'eau" des commandes supprime tout encours.
23
Cependant, une multiplication des traitements "batchs" a des conséquences sur
l'organisation interne du producteur :
Dans le cas de la GPA, une perte de temps peut être occasionnée dans le processus
commande – livraison en cas d'acceptation tardive par le distributeur de la
proposition de commande du producteur (on constaterait parfois une demi-journée
à 1 jour de délai entre la proposition de commande du producteur et la confirmation
du distributeur).
Producteur
Stock
Entrées Proposition Acceptation ou
Sorties commande validation
Demande de
réappro ...
CdD
Echelle
de temps
JàJ+1
24
2 options semblent à priori possibles pour optimiser le traitement de la commande en
GPA (dans son acception : « co-managed inventory » ou CMI3):
Deux conditions cumulatives sont alors nécessaires pour retenir cette hypothèse :
Dans certains cas, après une période de test, il n'y a effectivement plus de
modifications de la proposition de commande. Les partenaires peuvent alors convenir
expressément d'une validation automatique par le distributeur, retournée
immédiatement au producteur avec le numéro de commande. Le producteur peut
alors lancer le traitement de la commande dès la proposition. Il a plus de visibilité sur
la chaîne, ce qui permet une amélioration du taux de service.
On se reportera au manuel d'ECR France "EDI et GPA" (Juillet 1999) pour plus
d'informations sur les bonnes pratiques et les messages EDI.
3
Le concept de « vendor-managed inventory » ou VMI n’est pas recommandé par ECR France (cf
Manuel des meilleures partiques "EDI et GPA" Juillet 1999).
25
OPTIMISER LES TEMPS D'AFFRETEMENT
Gain de temps possible
Prépare et met à
Commande disposition le produit Livraison
Informe
Informe sur le
rendez-vous
Prise de
rendez-vous
Echelle de temps
Afin de diminuer le temps d'affrètement, le distributeur peut fixer une date de rendez-
vous lors du passage de commande. Les périodes de rendez-vous peuvent être
négociées entre le distributeur, le transporteur et le producteur dans un contrat-cadre.
Cependant, cette solution suppose des flux réguliers, ce qui ne constitue pas la
majorité des cas dans les produits secs. De plus, la solution est contraire à certains
objectifs de la GPA qui cherche à adapter les flux à la variation des stocks. Cette
solution ne peut donc être qu'exceptionnelle.
26
3.4.2 Diminuer les temps d'immobilisation à la réception
Dans le processus commande – livraison actuel, les temps d'attente à la réception sont
significatifs : 30 minutes d'attente sur 1h40 de livraison en moyenne4.
Max 1h30
Max 2h00
1h40
40’
30’
2 leviers
• Diminuer le temps d'attente par une meilleure gestion des rendez-vous
• Simplifier & accélérer les contrôles à réception (voir Groupe ECR)
D'une manière générale, le temps d'attente est réduit lorsque l'organisation des
CdD permet de communiquer en temps utile et opportun un horaire fiable de
livraison.
Du côté des producteurs, le plan de production et d'affectation des produits dans les
entrepôts (cas des producteurs multi-entrepôts) est établi à partir des prévisions de
réapprovisionnement des CdD. Les erreurs de prévisions entraînent des risques de
4
Source : questionnaire Etat des lieux ECR France - BCG
27
rupture, des surcoûts de production et souvent un délai pour gérer d'éventuelles
pénuries.
Pour les distributeurs, les stocks au CdD sont en partie gérés en fonction des
prévisions de vente communiquées par les Points de Vente.
Or, on constate aujourd'hui que les prévisions sont peu communiquées entre les
partenaires tant sur les produits de fond de rayon que pour les événements
exceptionnels.
28
IV. IMPACT DE L'INTEGRATION DE LA COMMANDE
EDI DANS LE PROCESSUS COMMANDE - LIVRAISON
L’étude ECR France "Mise en Œuvre de l’EDI – Etat des Lieux" (février 1998)
révèle qu’en 1997 plus de la moitié des commandes étaient émises par des moyens
traditionnels, bien que l’ensemble des entreprises de distribution soit, en théorie,
à même d’utiliser l’EDI. Des problèmes liés aux niveaux d’émission des
commandes, de la centrale à la plate-forme et au magasin, et à la réception chez
certains fournisseurs pouvaient expliquer ces pratiques. Ce taux est aujourd'hui en
forte progression avec 70% de commandes en EDI chez les membres ECR France.
Pour faciliter le dialogue technique entre les partenaires, ECR France propose de :
29
- Rédiger une convention d'interchange sur le modèle publié par Gencod
EAN France; la compléter d'un guide EDI personnalisé
- Diffuser le guide et la convention en interne comme en externe
• Assurer une formation approfondie sur les standards d'EDI aux personnes
concernées par la gestion des messages
• Faciliter le dialogue direct entre correspondants EDI
• Désolidariser le dialogue technique EDI de la négociation commerciale
• Sécuriser l'envoi et la réception des messages EDI
• Développer des procédures EDI au fil de l'eau en émission comme en
réception chaque fois que cela est approprié
• Supprimer les commentaires systématiques hérités des commandes "papier"
et les formater selon les standards EDI permettant un traitement automatique.
4.2. ENJEUX
30
• Du côté distributeur :
- Baisse des coûts administratifs de traitement des commandes
Cette économie n'est réalisée que dans le cas où le système de traitement de
commande chez le distributeur n'est pas déjà automatique. En effet, dans le cas
du traitement automatique des commandes au CdD, le mode opératoire de
traitement de la commande est identique à une commande EDI du point de vue
du distributeur.
- Baisse des coûts administratifs liés au traitement des litiges
17,2
La mise en œuvre de l'EDI intégré suppose par nature le respect des règles de
codification et la compatibilité des systèmes. Cette condition de mise en œuvre
découle directement des recommandations du manuel "La Commande EDI" (Mai
1998).
Par ailleurs, au-delà des conditions techniques de mise en œuvre, les gains identifiés
ne pourront pas être réalisés sans que l'effet de masse critique soit atteint. En effet,
les économies de traitement des commandes et des litiges ne peuvent se faire que si
une part significative des partenaires adopte la solution.
L'EDI intégré bénéficiera donc pleinement de l'effet de masse critique que développe
ECR France.
31