These Adel 10 2 2010 PDF
These Adel 10 2 2010 PDF
These Adel 10 2 2010 PDF
Présentée par :
Adel IBRAHIM
*********************
- JURY -
Je souhaite exprimer notre gratitude à Pr. Jean-Paul CALTAGIRONE pour nous avoir
mis en disposition le code Aquilon que nous a permis de réaliser ce travail de thèse. Je
tiens à remercier M. Stéphane GLOCKNER (Ingénieur de recherche à TREFLE -
Bordeaux) pour le temps qui m’a consacré pour répondre à mes questions sur le
fonctionnement de logiciel et les problèmes que j’ai rencontré dans le code. Sans oublier
de remercier aussi M. Pierre LUBIN qui m’a clarifié quelques points dans le code.
Je souhaiterais remercier plus particulièrement mon ami Eyad qui m’a beaucoup soutenu
pendant tout ce temps et notamment pendant les deux derniers mois.
Je ne saurais terminer sans présenter mes vifs remerciements à mon épouse Rana qui m’a
beaucoup encouragé et supporté dans les moments durs durant ces années de thèse.
Enfin, Je salue ma famille et tous mes amis qui m’ont apporté leur soutien moral et qui
sont toujours près de moi.
SOMMAIRE
Conclusion générale……………………………………………………………………......129
Indices
−
(.) Variable filtré spatialement ((.) variable instationnaire)
−ˆ
(.) Variable doublement filtrée spatialement
−
(.)′ Variable de sous maille (.) = (.) − (.)
sm Sous-maille
Introduction générale
L’étude de la convection naturelle en milieux confinés fait, de nos jours encore, l’objet
de nombreuses recherches, tant sur le plan numérique qu’expérimental. Dans ce type de
problème, les différents modes de transfert thermique (convection, conduction,
rayonnement) peuvent intervenir de façon couplée, notamment par le biais des parois.
Toutefois, quand le transfert radiatif est considéré, un problème particulier se pose
lorsque le fluide lui-même se comporte comme un milieu semi-transparent, c’est à dire
qu’il absorbe et émet le rayonnement infrarouge. Il faut alors tenir compte d’une source
de chaleur interne au milieu, résultant de la différence entre l’énergie radiative absorbée
et celle qui a été émise par chaque élément de volume. C’est le cas, par exemple, de
mélanges gazeux incluant des concentrations non négligeables de dioxyde de carbone
ou de vapeur d’eau dont les propriétés d’émission-absorption du fluide varient
localement suivant la température et/ou la concentration.
Dans ce travail, notre objectif est de mettre en évidence, l’impact du rayonnement sur
l’écoulement de convection naturelle dans une cavité contenant un mélange gazeux
binaire dont un des composants rayonne dans l’infrarouge. L’étude comprend
principalement deux volets :
1
(a) (b)
Champ dynamique
(u, v)
Champ dynamique
Convection thermique
Convection massique
(u, v)
Force massique
Force thermique
Convection thermique
Convection massique
Force massique
Force thermique
Pour obtenir cette configuration, les parois verticales sont portées à des températures et
des concentrations en polluant différentes et les parois horizontales sont adiabatiques et
imperméables. Nous avons choisi ici de varier la concentration moyenne de gaz
(polluant) dans le mélange et de fixer la température moyenne aux alentours de 550 K.
A cette température, le pic d’émission du corps noir se situe entre 5 et 6 µm, près des
deux fortes bandes d’absorption de CO2 (4,3 µm) et H2O (6,3 µm). On s’attend donc à
une influence importante de rayonnement du gaz. Par ailleurs, il est possible à cette
température de fixer des concentrations importantes de vapeur d’eau (~ %10) sans
risquer de dépasser la pression de vapeur saturante.
Dans la deuxième partie, nous nous sommes intéressés à l’effet du rayonnement sur la
convection naturelle turbulente dans une cavité remplie d’air à 50% d’humidité à
température ambiante (cas représentatif d’une pièce d’habitation, par exemple). Dans
ces conditions (T = 293 K, xH2O = 0,0115), l’émissivité totale du mélange est de l’ordre
de 0,1 pour une lame de quelques mètres d’épaisseur. Notre objectif est donc de
répondre à la question : la participation radiative de la vapeur d’eau influe-t-elle sur
2
l’écoulement de convection turbulente dans une cavité de dimension moyenne ou peut-
on réellement, comme cela se fait actuellement, négliger son influence ?
Ici, l’écoulement de convection simple (thermique) peut être vu comme un cas
particulier de l’écoulement de convection de la double diffusion décrit ci-dessus lorsque
la concentration de gaz (polluant) est uniforme dans le domaine et que toutes les parois
sont supposées imperméables. Nous nous intéressons plus particulièrement à deux types
de cavités :
• de dimensions moyenne (1 m× 1 m) avec un écart de température entre les
parois actives de 15 K.
• de grandes dimensions (2,15 m × 2,15 m) avec un écart de température entre les
parois actives de 1,5 K.
Ces deux configurations ont le même nombre de Rayleigh : 1,5×109.
Enfin, dans ce travail, tous les calculs s’appuient sur un modèle de rayonnement fondé
sur la méthode des ordonnées discrètes (pour résoudre l’équation de transfert radiatif
dans des conditions spectrales données) et le modèle SLW pour prendre en compte le
spectre réel d’absorption du gaz. Le module radiatif ainsi développé est implémenté
dans le code CFD AQUILON du laboratoire TREFLE (Bordeaux) grâce auquel
l’ensemble des équations de bilan de l’écoulement sont traitées par une approche DNS
en convection de double diffusion et par une approche LES en convection naturelle
turbulente.
3
4
I. Modèle physique et calcul numérique
CHAPITRE I
5
6
I.1. Modèle physique
Le modèle physique considéré est présenté figure 0-1. Il s’agit d’une cavité carrée, de côté H,
contenant un mélange gazeux binaire composé d’air sec, supposé parfaitement transparent au
rayonnement, et d’un gaz (polluant) qui absorbe et émet dans l’infrarouge, tel que CO2 ou
H2O. Les parois verticales sont isothermes et maintenues à température constante : Tc pour la
paroi gauche (paroi chaude) et Tf < Tc pour la paroi droite (paroi froide). Ces parois sont, de
plus, supposées perméables de sorte que l’on puisse fixer une concentration constante en gaz
absorbant (polluant) sur chacune d’elles (Ch, Cb). Les parois horizontales sont, quant à elles,
considérées comme adiabatiques et imperméables. D’un point de vue radiatif, toutes les parois
sont assimilées à des surfaces grises et diffuses, à émissivité donnée.
y
Adiabatique et imperméable
ε2
g
Tc , Cb ou Ch , ε1
Tf , Cb ou Ch , ε1
ε2 x
Adiabatique et imperméable
7
qui concerne la masse volumique dans le terme de poussée d’Archimède, où une
approximation au premier ordre est utilisée.
∂u ∂u ∂u 1 ∂pm ∂ 2u ∂ 2u
+u +v =− + ν ( 2 + 2 ) + g ( βT (T − T0 ) + β s (C − C0 ) ) (I.2)
∂t ∂x ∂y ρ ∂x ∂x ∂y
∂v ∂v ∂v 1 ∂pm ∂ 2v ∂ 2v
+u +v = − +ν ( 2 + 2 ) (I.3)
∂t ∂x ∂y ρ ∂y ∂x ∂y
∂T ∂T ∂T ∂ 2T ∂ 2T
+u +v = α( 2 + 2 ) +Sr (I.4)
∂t ∂x ∂y ∂x ∂y
∂C ∂C ∂C ∂ 2C ∂ 2 C
+u +v = D( 2 + 2 ) (I.5)
∂t ∂x ∂y ∂x ∂y
On note la présence dans l’équation d’énergie du terme source Sr(x,y)= −∇ .qr ( x, y ) qui
caractérise la participation radiative du fluide (absorption, émission). Ce terme se calcule une
fois le champ spatial et directionnel de la luminance (voir annexe B) connu dans tout le
domaine de calcul. Les luminances sont elles même solutions de l’équation de transfert
radiatif (ETR) qui exprime, en chaque point d’un chemin optique et suivant une direction
donnée (s), le bilan entre la perte (absorption et diffusion) et le gain (émission et renforcement
par diffusion) de photons. Si le milieu est bidimensionnel et non diffusant, cette équation,
s’écrit simplement, en coordonnées cartésiennes, par à :
dL λ dL
µ + η λ + κ λ L λ = κ λ L0λ (I.6)
dx dy
où κ λ est le coefficient d’absorption du milieu à une longueur d’onde donnée et (µ, η) sont les
cosinus directeurs de la direction s, c'est-à-dire, les projections de cette direction sur les axes x
et y. Ici la composante de s suivant z (ξ) n’intervient pas.
8
Il est à noter que, dans le cas d’un gaz participant au rayonnement (comme les mélanges
contenant du dioxyde de carbone ou de la vapeur d’eau, par exemple), le coefficient
d’absorption n’est pas uniforme dans le domaine. Il varie avec les propriétés locales du
milieu (température, concentration et pression).
T = T c et C = C h ou C b (x = 0 ∀y ∈ [0 , H ])
(I.8)
T = T f et C = C h ou C b (x = H ∀y ∈ [0 , H ])
9
I.2.3. Propriétés thermo-physiques du mélange
Les propriétés thermo physiques du mélange gazeux sont toutes évaluées à la température
moyenne T0 = (Tc + T f ) / 2 et à la concentration moyenne C0 = (Ch + Cb ) / 2 :
La dynamique de l’écoulement ainsi que les transferts thermique et massique dans la cavité
ont été calculés en utilisant le code AQUILON1 dans lequel nous avons implanté notre
module radiatif de rayonnement des gaz. Ce module est fondé sur la méthode des ordonnées
discrètes (MOD) et le modèle spectral SLW de Denison et Webb, décrits dans la suite de ce
paragraphe.
1
L’ancien nom du logiciel Thétis.
10
I.3.1. Code AQUILON
Le code Aquilon est développé au laboratoire TREFLE à Bordeaux [4]. C’est un outil de
modélisation et de simulation numérique adapté à une large gamme de problèmes physiques,
basé sur la résolution en variables réelles des équations de Navier-Stokes, de l’énergie et du
transport d’un scalaire, en régimes laminaire ou turbulent. Il propose une discrétisation
temporelle implicite (schémas d’Euler ou de Gear) et plusieurs schémas de discrétisation
spatiale en volumes finis sur des maillages décalés vitesse-pression : schémas centré, Quick,
Upwind,…etc. Le couplage vitesse-pression est résolu par la méthode du lagrangien
augmenté.
Le logiciel laisse à l'utilisateur le choix d’une vaste gamme de paramètres et de conditions de
calcul par les biais de fichiers de données spécifiques (voir figure 0-2): On peut ainsi fixer le
type de maillage du domaine physique, la nature des fluides et solides en présence, les
équations à résoudre, les conditions aux limites et initiales, les méthodes et paramètres
numériques, les critères de convergences ...etc.
11
équations de Navier-Stokes, d’énergie ou de transport, la définition de conditions aux limites
spécifiques, l’utilisation de nouvelles lois d’état,...etc. Cela nous a permis d’implémenter
notre module radiatif dans le code (figure 0-3) ainsi que de programmer la variation des
propriétés thermo-physiques du fluide en fonction des variables locales (T,C,….) dans des
configurations qui ne vérifient pas l’approximation de Boussinesq.
12
M
∫π f (s )ds ≈ ∑w m .f (s m ) (I.17)
4
m =1
M représentant le nombre total des directions discrètes ( sm ) qui divisent la sphère unité
M
q r , λ ( x , y ) = ∑w m s m L λ , m ( x , y ) (I.20)
m =1
qinc ,λ (x p ) = ∑ s w m ′s m ′ L λ , m ′ ( x p ) (I.21)
m ′ .n < 0
Dans ce travail, nous avons choisi les quadratures SN (Level Symmetric Quadratures) qui sont
les plus couramment utilisées. Elles ont été construites en s’imposant des règles strictes de
symétrie afin de ne privilégier aucun sens de propagation. Cela signifie que le choix de
chaque direction, représentée par ses cosinus directeurs (µ, η, ξ), est fait de telle sorte que :
• si la direction (µ, η, ξ) appartient à la quadrature, alors les directions (-µ, η, ξ), (µ, -η,
ξ), (µ, η, -ξ), (-µ,-η, ξ), (µ, -η, -ξ), (-µ, η, -ξ) et (-µ, -η, -ξ) en font aussi partie, et elles
ont toutes le même poids. Cela préserve la symétrie par rapport à tout plan de
coordonnées. Une conséquence de ce choix est qu’il suffit de définir les directions
discrètes dans un seul octant - en général, µ, η, ξ > 0 - pour que l’ensemble des
directions soit connu sur 4π stéradians.
• l’ensemble des directions et des poids associés doit être invariant par toute rotation de
90 degrés autour d’un des axes de coordonnées. Cela assure, par exemple, que le
13
rayonnement se propageant suivant x ne sera pas traité différemment de celui venant
suivant z, par exemple.
Ces deux conditions (symétrie et l’invariance par rotation) imposent les contraintes suivantes
pour toute direction m :
µm2 + ηm2 + ξ m2 =1 (I.23)
N
∑w
m =1
m = ∫ ds = 4π
4π
(moment d 'ordre 0) (I.24)
∑w
m =1
m µm = ∫ µds = 0 (moment d 'ordre 1)
4π
(I.25)
Par ailleurs, nous avons vu que le calcul des flux incidents aux parois se fait en intégrant non
pas sur 4π stéradians mais seulement sur la moitié du domaine. C’est pourquoi Truelove [12]
a suggéré la contrainte :
∑w
µm > 0
m µ m = ∑ w mη m = ∑ w m ξ m = π
ηm > 0 ξm >0
(I.26)
Des moments d’ordre supérieurs peuvent aussi être conservés pour déterminer tous les poids
pour N >4. Le nombre total des directions de ce type de quadrature (SN) est N×(N+2).
Cependant, dans les configurations bidimensionnelles, les symétries du problème permettent
de n’utiliser que la moitié des directions (en multipliant leur poids par 2).
Le tableau 0-1 ci-dessus représente la quadrature S8 (utilisée dans ce travail).
Quadrature S8
cosinus directeurs poids
µ η ξ w
0,1422555 0,1422555 0,9795543 0,1712359
0,1422555 0,5773503 0,8040087 0,0992284
0,1422555 0,8040087 0,5773503 0,0992284
0,1422555 0,9795543 0,1422555 0,1712359
0,5773503 0,1422555 0,8040087 0,0992284
0,5773503 0,5773503 0,5773503 0,4617179
0,5773503 0,8040087 0,1422555 0,0992284
0,8040087 0,1422555 0,5773503 0,0992284
0,8040087 0,5773503 0,1422555 0,0992284
0,9795543 0,1422555 0,1422555 0,1712359
14
D’autres quadratures ont été aussi utilisées comme la quadrature PCA (Piecewise Constant
Angular), par exemple. Celle-ci est construite par une discrétisation directe des angles polaire
( ϕ ) et azimutal ( θ ). Les cosinus directeurs sont alors calculés par :
µm ,n = sin θ n cos ϕ m
ηm ,n = sin θ n sin ϕm (I.27)
ξ n = cos θ n
avec :
1 π
θn = n − × n = 1...N
2 N
(I.28)
1 2π
ϕm = m − × m = 1...M
2 M
π π
Lorsque N devient grand, on peut considérer que sin ≈ et la formule ci-dessus (I.29)
2N 2N
peut aussi s’écrire :
2π 2
wn = sin θ n (I.30)
MN
Une méthode de type volume fini est utilisée pour la résolution des équations (I.18) sur un
µm ∆y ( L m ,E − L m ,W ) + η m ∆x ( L m ,N − L m ,S ) + L m ,P κ dV = κ L0dV (I.31)
en ayant utilisé les notations ( Lm , P , Lm , E , Lm ,W , Lm , N , Lm, S ) pour les luminances au centre et aux
faces est, ouest, nord et sud de la maille, respectivement, suivant le schéma décrit figure 0-4.
15
N
Sm
W µm>0 E
Ax = ∆y P
ηm>0
y
S
x
Ay = ∆x
Figure 0-4 : Volume de contrôle (dV= ∆x∆y)
Lorsque les cosinus directeurs µm et ηm sont tous les deux positifs, la direction de propagation
est telle que, pour chaque volume de contrôle (figure 0-4), les luminances sont connues sur les
faces W et S (par le calcul dans la maille précédente ou les conditions aux limites) et
inconnues au centre de la maille (P) ainsi que sur les faces E et N. Ainsi, pour pouvoir
calculer explicitement la luminance au centre de la maille (volume de contrôle), on utilise le
schéma d’interpolation positif de Lathrop [13] :
Lm , P = aLm , E + (1 − a ) Lm,W = bLm , N + (1 − b) Lm , S (I.32)
Après avoir éliminé les luminances inconnues aux faces E et N au moyen des interpolations
(I.32), on déduit la luminance au centre du volume de contrôle à partir de l’équation (I.31)
par la formule:
2
Le schéma « step » (ou schéma amont) correspond à a = b = 1. On obtient ainsi un schéma stable, du premier
ordre, qui ne produit aucune luminance non physique (en particulier, négative). Par contre, il induit une forte
diffusion numérique. Un autre choix consiste à imposer a = b = 0,5 pour obtenir le schéma « diamant », qui est
un schéma centré du second ordre. Ce dernier introduit moins de diffusion numérique, mais peut produire des
luminances intermédiaires (sur les faces) sur- ou sous estimées, voire même des luminances négatives. Cela se
traduit par des oscillations spatiales des grandeurs radiatives (rayonnement incident et flux radiatif pariétal). Le
schéma positif de Lathrop privilégie localement le schéma diamant, mais se rapproche, si nécessaire, du schéma
step suivant un critère qui garantit la positivité des luminances.
16
µm A x ηm A y
L m ,W + L m ,S + κ L0 ∆V
Lm ,P = a b (I.34)
µm A x ηm A y
+ + κ∆V
a b
Une fois Lm,P connue, les autres luminances inconnues se déduisent à partir de la relation
(I.32) par les formules :
Lm , P − Lm,W
Lm , E = Lm ,W + (I.35)
a
Lm , P − Lm , S
Lm , N = Lm , S + (I.36)
b
Ces valeurs de Lm,E et Lm,N fournissent les valeurs de Lm,W et Lm,S pour les mailles voisines. Le
calcul décrit ci-dessus se répète afin de balayer tout le domaine suivant la direction sm. Cette
procédure de calcul reste valable quel que soit le signe de µm et ηm , pourvu que l’orientation
WESN des volumes de contrôles soit faite suivant le sens de propagation.
17
Dans l’approche SLW, le gaz est supposé se comporter comme la superposition d’un nombre
fini de gaz gris, chacun d’entre eux étant associé à une valeur donnée de la section efficace
d’absorption, Cabs. Les valeurs discrètes de Cabs sont choisies entre deux valeurs extrêmes,
Cɶabs ,min et Cɶabs ,max (figure 0-5) en plus du cas Cɶabs = 0 . Le coefficient d’absorption du jème gaz
gris est alors calculé comme le produit de la moyenne logarithmique de deux sections
efficaces successives par la densité molaire de gaz absorbant :
XP ɶ XP
κj = C abs , j +1Cɶabs , j = × C abs , j (I.38)
RT RT
avec, par convention, Cɶabs , j =0 = 0 et donc κ j = 0 = 0.
Dans cette écriture, Tg, Tb, PT, X représentent, respectivement, la température du gaz, la
température prise en compte dans la fonction de Planck, la pression totale et la fraction
molaire de gaz absorbant.
Cabs
Cɶabs ,max
Cɶabs , j +1
C abs , j
Cɶabs , j
Cɶabs ,min
1 F
a0 = F( Cɶabs ,min ) aj = F(Cɶ j +1 ) − F(Cɶ j )
F( Cɶabs ,max )
Fj Fj+1
18
Le poids associé au gaz clair (supposé complètement transparent) est a0 = F(Cabs,min). Par
ailleurs, lorsque la section efficace d’absorption tend vers l’infini, la fonction de distribution F
tend vers l’unité. En réalité, on tronque en général le domaine de variation de Cabs à une
valeur maximale telle que F (Cɶabs ,max ) < 1. Néanmoins, si la borne supérieure est
convenablement choisie, F (Cɶabs ,max ) ≈ 1 et l’on peut imposer sans fausser le calcul :
N g −1
aN g = 1 − ∑a
j =0
j (I.41)
Le modèle développé par Denison et Webb est quasiment exact en milieu homogène (en
particulier, isotherme) mais doit être adapté si le gaz présente des variations de température
et/ou de composition [17]. Pour cela, les auteurs se fondent sur l’hypothèse que le spectre
d’absorption peut être représenté comme le produit d’une fonction de la longueur d’onde
seule (Ψ) et d’un autre terme (Φ) ne dépendant que de l'état du gaz :
C abs ,λ (λ ,T g , PT , X ) = φ (T g , PT , X )ψ (λ ) (I.42)
Il en résulte que, si on considère deux états différents (T1 , PT1 , X 1 ) et (T 2 , PT 2 , X 2 ) d’un même
où Tref est une température moyenne dans le domaine. Concrètement, connaissant le spectre
du gaz dans un état de référence (Tref, PT,ref, Xref), la section efficace Cabs,j,local en un point de
conditions (Tlocal, PT,local, Xlocal), se déduit de la valeur Cabs,j, = Cabs,j,ref (valable à l’état de
référence) en inversant la relation :
19
Les fonctions de répartition F pour H2O et CO2 peuvent être calculée d’après les corrélations
suivantes [15,16] :
1 3 3 3 1
FCO2 = tanh ∑∑∑ d lmn (T g / 2500) n ( T b / 2500 ) m ζ l + (I.45)
2 l = 0 m =0 n = 0 2
1 3 3 3 1
FH 2O = tanh ∑∑∑ almn (T g / 2500)n ( T b / 2500 ) m (ζ − ζ e )l + (I.46)
2 l =0 m =0 n = 0 2
avec
2
(I.47)
l =0 m =0 n = 0
Les coefficients des corrélations dlmn , almn et blmn sont résumés dans les tableaux (C-1, C-2 et
C-3) d’annexe C.
gris.
Les conditions aux limites (I.11) s’appliquant aux luminances issues des parois sont de la
forme :
σT p4 1 − ε p
L m , j (x p ) = ε p a j (T p ) + q inc , j (x p ) pour s .n > 0 (I.49)
π π
avec pour expression du flux pariétal incident :
qinc , j ( x p ) = ∑
m′.tq . sm′ .n < 0
wm′s m′ Lm′, j ( x p ) (I.50)
Une fois calculé l’ensemble des champs de luminance Lm,j, le rayonnement incident, le flux
radiatif, le terme source radiative et le flux incident sur une paroi, sont déterminés par les
formules suivantes :
20
• Rayonnement incident :
Ng M
G (x , y ) = ∑∑w m L m , j (x , y ) (I.51)
j = 0 m =1
• Flux radiatif :
Ng M
q r (x , y ) = ∑∑w m µ m L m , j (x , y ) (I.52)
j = 0 m =1
• Terme source :
Ng
M
S r (x , y ) = −∇ ⋅ q r (x , y ) = ∑ κ j ∑w m L m , j − 4a j σT 4 (I.53)
j =0 m =1
21
I.4. Validations du code
La validation du code s’est essentiellement déroulée en deux parties :
1. Validation du code radiatif avec le modèle SLW dans un milieu gazeux non gris,
contenant CO2 ou H2O, en géométrie 1D [16,17] et 2D [20].
2. Validation du couplage de la convection naturelle et du rayonnement (association du
code Aquilon et de notre module radiatif) dans un milieu transparent gazeux, gris et
non gris.
3
x i = L × 0 , 5 × 1 + cos (π (1- i / N ) ) où N est le nombre de mailles.
22
200
100
-divqx (kW.m )
-3
Référence (raie-par-raie)
-100
Référence (SLW)
notre calcul (SLW)
-200
0 0,05 0,1 0,15 0,2
x (m )
Figure 0-6 : Terme source radiatif dans un milieu plan homogène, délimité par des parois
noires, non-isotherme, contenant 30% de CO2, avec la distribution de température imposée
T (x ) = 1250 K + 500 K × cos (π x / 0 , 2)
30
15
-divqx (kW.m )
-3
Référence (raie-par-raie)
-15
Référence (SLW)
notre calcul (SLW)
-30
0 0,5 1 1,5 2
x (m )
Figure 0-7 : Terme source radiatif dans un milieu plan homogène, délimité par des parois
noires, non-isotherme, contenant, 10% de H2O avec la distribution de température imposée
T (x ) = 1000 K + 500 K × cos (π x / 2)
23
10
Référence (raie-par-raie)
0 Référence (SLW)
notre calcul (SLW)
-10
-divqx (kW.m )
-3
-20
-30
-40
-50
0 2 4 6 8 10
x (m )
Figure 0-8 : Terme source radiatif dans un milieu plan non homogène, non- isotherme,
délimité par des parois noires, dont la température et la fraction molaire en H2O varient
simultanément de façon sinusoïdale suivant les lois :
T (x ) = 500K + 1000K × sin( π x / 10 ) et x H 2O (x ) = sin( π x / 10 )
Nous avons aussi comparé les résultats obtenus par notre code radiatif à ceux issus du travail
de Gouttière et al. [20]. Cette référence utilise, comme nous, la MOD avec le même schéma
d’interpolation (schéma positif de Lathrop [13]), mais une quadrature différente (quadrature
T7, 392 directions). Pour notre part, nous avons utilisé les deux quadratures PCA (30×20
directions) et S8 (80 directions). Le cas test est celui d’une cavité rectangulaire de dimensions
1m×0,5m, dont les parois sont noires (ε = 1) et froides (T = 0 K). La cavité contient un
mélange gazeux non homogène et non isotherme d’azote et dioxyde de carbone (N2-CO2) ou
d’azote et vapeur d’eau (N2-H2O). Le modèle spectral SLW de Dension et Webb est utilisé
avec 15 gaz gris dans l’intervalle de sections efficaces d’absorption [3×10-5 – 600] m2.mol-1
pour CO2 et [3×10-5 et 60] m2.mol-1 pour H2O. Tous les calculs ont été faits sur un maillage
spatial uniforme (61×31) dans les deux directions x et y respectivement. Les résultats reportés
(figures 0-9 et 0-10) montrent un très bon accord entre les flux pariétaux et les termes sources
que nous calculons en utilisant la quadrature PCA (600 directions en 4π stéradian : 30 niveaux
24
pour l’angle polaire φ et 20 niveaux pour l’angle azimutal θ) et ceux issus de la référence [20]
(392 directions). Par ailleurs, nos résultats obtenus avec la quadrature S8 (40 directions sur 2π
stéradian) sont en accord satisfaisant avec ceux de la référence quelque soit le gaz (écart
maximal inférieur à 6%). Cette différence est essentiellement due à l’effet de rayon4.
12000 10000
9000
10000
8000
q1(W.m )
q2(W.m )
-2
-2
8000 Goutiére et al.
7000 notre calcul-S8
Goutiére et al. notre calcul-PCA
6000 notre calcul-S8
6000
notre calcul-PCA
4000 5000
0 0,5 1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
x(m) y (m )
-40 -40
Goutiére et al.
notre calcul-S8
-80 notre calcul-PCA -80
-divqy(kW.m )
-divqx(kW.m )
-3
-3
-120 -120
-200 -200
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
x (m ) y (m )
Figure 0-9 : Flux pariétaux le long des parois y = 0,5 m (q1) et x = 1 m (q2), et termes sources
radiatifs à mi-hauteur (-divqx) et mi-largeur (-divqy) de la cavité.
Mélange N2-CO2 à température et concentration (fraction molaire) variables:
T (x , y ) = 1200K × [0 , 3333 × (1 − 2 × x − 0 , 5 ) × (1 − 4 × y − 0 , 25 ) + 1]
x CO 2 (x , y ) = 0 , 02 × [4 × (1 − 2 × x − 0 , 5 ) × (1 − 4 × y − 0 , 25 ) + 1]
4
Cet effet est dû à la discontinuité qui provient de l’approximation de la luminance en utilisant des quadratures
numériques (ensemble de directions discrètes).
25
15000 11000
13000
10000
11000
q1(W.m )
q2(W.m )
-2
-2
9000 Goutiére et al.
notre calcul-S8
9000
notre calcul-PCA
Goutiére et al.
notre calcul-S8 8000
7000
notre calcul-PCA
5000 7000
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
x(m) y (m )
-30
Goutiére et al. -30 Goutiére et al.
notre calcul-S8 notre calcul-S8
-70
-70 notre calcul-PCA
notre calcul-PCA
-110
-110
-divqx(kW.m )
-divqy(kW.m )
-3
-3
-150
-150
-190 -190
-230 -230
-270 -270
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
x (m ) y (m )
Figure 0-10 : Flux pariétaux le long des parois y = 0,5m (q1) et x = 1 (q2), et termes sources
radiatifs à mi-hauteur (-divqx) et mi-largeur (-divqy) de la cavité.
Mélange N2-H2O à température et concentration (fraction molaire) variables:
T (x , y ) = 1200K × [0 , 3333 × (1 − 2 × x − 0 , 5 ) × (1 − 4 × y − 0 , 25 ) + 1]
x H 2O (x , y ) = 0 , 02 × [4 × (1 − 2 × x − 0 , 5 ) × (1 − 4 × y − 0 , 25 ) + 1]
Nous envisageons ici un écoulement de convection naturelle dans une cavité carrée
différentiellement chauffée. Le fluide est supposé homogène (pas de gradient de
concentration), satisfaisant aux hypothèses de Boussinesq, et radiativement gris. La
comparaison de nos résultats avec ceux de Yucel et al. [21], obtenus dans la même
26
configuration pour différentes opacités, montrent une bonne concordance. Cela s’observe
tableau 0-2 où sont listés les nombres du Nusselt radiatif et total sur la paroi chaude de la
cavité pour différents épaisseurs optiques.
Yucel
maillage tangente maillage cosinus
(51×51) Quadrature et
hyperbolique6 (50×50) (50×50)
nonuniforme5 schéma
Epaisseur pour la MOD
Nut Nur Nut Nur Nut Nur
optique
transparent 13,76 - 13,74 - 13,75 - S8, diamant
0,2 46,11 37,40 45,95 37,35 46,00 37,35 S4, diamant
1 38,93 31,28 38,67 31,21 38,76 31,21 S8, diamant
5 31,76 23,64 31,33 23,58 31,59 23,57 S4, diamant
Cavité carrée différentiellement chauffée à parois noires- Ra = 5×106, Pr = 0,72, Pl = 0,02(7)
Tableau 0-2 : Nombre du Nusselt radiatif et total sur la paroi chaude de la cavité
Pour cette dernière étape de validation, nous nous sommes référés au travail de Colomer et al
[22] portant sur le couplage de la convection naturelle et du rayonnement dans une cavité
carrée remplie d’un mélange de gaz de composition : 70%N2+20% H2O+10%CO2. Les parois
verticales de la cavité sont isothermes (Tc = 600 K et Tf = 300 K) et noires (ε = 1). Les parois
horizontales sont adiabatiques et noires (ε = 1). Les propriétés thermo-physiques sont
dépendantes de la température et ont été évaluées en grande partie à partir de CHEMKIN
[23]. Nous avons fait de même pour nos calculs en utilisant le logiciel « Transport Property
Evaluation) développé par l’université de Colorado [24] qui exploite également la base de
CHEMKIN. Les résultats de la référence [22] ont été obtenus en utilisant une méthode
implicite en volumes finis avec le schéma de discrétisation spatiale « Upwind » pour résoudre
5
Cette référence utilise un maillage spatial non uniforme, mais il n’est pas précisé lequel.
i
6
tanh ( α ( N − 0 , 5 ))
x i = 0,5× 1+ avec α est le facteur de resserrement du maillage et N le nombre de mailles
α
tanh( )
2
suivant x.
λ
7
Pl = est le nombre de Planck qui caractérise le rapport des flux conductif et radiatif au sein du fluide.
4 H σ T03
27
les équations de bilan en formulation non Boussinesq. Un maillage spatial non uniforme (64 ×
64), de type tangente hyperbolique, est adopté dans les directions x et y. Pour le calcul
radiatif, les auteurs utilisent la MOD avec le schéma d’interpolation spatial « step » et la
quadrature T7 (392 directions). Ils exploitent le modèle SLW pour le rayonnement de gaz
(CO2 et H2O), mais ils interpolent les fonctions de distributions au lieu d’utiliser les
corrélations données dans la littérature (notamment, celles de Denison et Webb [15,16],
reportées aux Eqs.(I.45) et (I.46)).
Pour notre part, nous avons utilisé le code AQUILON sur le même maillage et avec le même
schéma de discrétisation spatiale que Colomer et al. [22]. La MOD est aussi utilisée, mais
avec le schéma positif de Lathrop plutôt que le schéma « step » et la quadrature S8 plutôt que
T7. Nous avons également eu recours au modèle SLW, avec les mêmes gaz gris, mais en
utilisant directement les corrélations (I.45) et (I.46).
Malgré ces quelques différences, un accord satisfaisant est obtenu lorsque l’on confronte nos
résultats à ceux de la référence [22] (figure 0-11). Par exemple, le nombre du Nusselt total sur
la paroi chaude a été évalué à 393,08 dans notre cas et à 394,4 par Colomer et al. [22].
(a) (b)
600 1
notre calcul
550 0,8
Colomer et al.
500
0,6
y (m )
T (K)
450
0,4
400
0,2 Colomer et al.
350
notre calcul
0
300
-0,2 -0,1 0 0,1 0,2
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
x (m ) u (m .s -1 )
Figure 0-11 : (a) Profil de température à mi-hauteur de la cavité (b) Profil de vitesse
horizontale à mi-largeur de la cavité (Ra = 1,27×108, Pr = 0,711, Pl = 0,024, g = 0,32 m.s-2)
I.4.3. Synthèse
Nous avons validé notre code radiatif fondé sur la méthode des ordonnées discrètes et le
modèle SLW de Denison et Webb pour le rayonnement des gaz CO2 et H2O en différentes
configurations (géométrie 1D et 2D). En particulier, ce sont celles concernant la cavité
28
contenant des milieux non isothermes et non homogènes en CO2 ou H2O qui représentent au
mieux les situations rencontrées en convection de double diffusion. Nous avons aussi testé
différents cas de couplage de la convection thermique pure avec le rayonnement : une très
bonne concordance est obtenue en milieux gris (coefficient d’absorption constant) ainsi qu’un
accord satisfaisant en gaz réels (non gris).
Par ailleurs, des validations sur des cas plus spécifiques de convection de double diffusion et
de convection naturelle turbulente seront présentées aux chapitres concernés.
I.5. Conclusion
Nous avons présenté les outils de simulation numérique qui nous ont servis pour traiter le
problème de couplage de la convection naturelle et du rayonnement dans un milieu semi
transparent. Le code de calcul est fondé sur le logiciel AQUILON associé au module radiatif
que nous avons développé (méthode des ordonnées discrètes et modèle SLW pour le
rayonnement de gaz). Nous avons validé le code complet en traitant des problèmes en
transfert radiatif pur et en transferts couplés avec rayonnement, pour différentes
configurations.
29
Références bibliographiques
1. C.R. Wilke, A Viscosity Equation for Gas Mixtures. J. Chem. Phys., 18(4) (1950) 517–519.
2. R.J. Huck, E. Thornton, Sutherland-Wassiljewa coefficients for the viscosities of binary
rare gas mixtures. Proc. Phys. Soc. 92 (1967) 244–252.
3. E.N. Fuller, P. D. Schettler, J. C. Giddings, A New Method for Prediction of Binary Gas-
Phase Diffusion Coefficient, Ind. Enq. Chem., 58(5) (1966).
4. Aquilon (ou Thétis), Outils de modélisation en mécanique des fluides et transferts, website:
http://thetis.enscpb.fr/documentation.
5. S. Chandrasekhar, Radiative transfer. Dover Publications, New York, 1960.
6. W.A. Fiveland, A discrete ordinates method for predicting radiative heat transfer in
axisymmmetric enclosures. ASME Paper 82–HTD–20, (1982).
7. W.A. Fiveland, Discrete ordinates solutions of the radiation transport equation for
rectangular enclosures. J. Heat Transfer, 106 (1984) 699–706.
8. W.A. Fiveland, Discrete ordinates method for radiative transfer in isotropically and
anisotropically scattering media. J. Heat Transfer, 109 (1987) 809–812.
9. W.A. Fiveland, Three dimensional radiative heat transfer solutions by the discrete ordinates
method. J. Thermophys. Heat Transfer, 2(4) (1988), 309–316.
10. G. Colomer, M. Costa, R. Consul, A. Oliva, Three-dimensional numerical simulation of
convection and radiation in a differentially heated cavity using the discrete ordinates method.
IJHMT, 47 (2004) 257–269.
11. K.R. Ismail , C.S. Salinas, Non-gray radiative convective conductive modelling of a
double glass window with a cavity filled with a mixture of absorbing gases. IJHM, 49 (17-18)
(2006) 2972–2983.
12. J. S. Truelove, Discrete ordinates solutions of the radiation transport equation. J. Heat
Transfer, 190 (1987), 1048–1051.
13. K.D. Lathrop, Spatial differencing of the transport equation: Positivity vs. accuracy, Nuc.
Sci. Eng, 4 (1968) 475–498.
14. M.K. Denison, B.W. Webb, A spectral line based weighted-sum-of-gray-gases model for
arbitrary RTE solvers. ASME J. Heat Transfer, 115 (1993) 1004–1012.
30
15. M.K. Denison, B.W. Webb, An Absorption-Line Blackbody Distribution Function for
Efficient Calculation of Total Gas Radiative Transfer. J. Quant. Spectrosc. Radiat. Transfer,
50 (5) (1993) 499–510.
16. M.K. Denison and B.W. Webb, Development and Application of an Absorption-Line
Blackbody Distribution Function for CO2. IJHMT, 38 (1995) 1813–1821.
17. M.K. Denison and B.W. Webb, The Spectral Line-Based Weighted Sum of Gray Gases
Model in Nonisothermal and Nonhomogenous Media. ASME J. Heat Transfer, 117 (1995)
359–363.
18. H.C. Hottel, A.F. Sarofim, Radiative transfer, New York, MC. Graw-Hill, 1967.
19. M. F. Modest, The weighted-sum-of-gray-gases model for arbitrary solution methods in
radiative transfer. ASME J. Heat Transfer, 113(3), (1991) 650–656.
20. V. Goutiere, F. Liu, A. Charette, An Assessment of Real-Gas Modelling in 2D
Enclosures. J. Quant. Spectrosc. Radiat. Transfer, 64 (2000) 299–326.
21. A. Yûcel, S. Acharya, M.L. Williams, Natural Convection and Radiation in a Square
Enclosure. Num. Heat Transfer, Part A,15 (1989) 261–278.
22. G. Colomer, R. Cònsul, A. Oliva, Coupled radiation and natural convection: Different
approaches of the SLW model for a non gray gas mixture. J. Quant. Spectrosc. Radiat.
Transfer, 107 (2007) 30–46.
23. R.J. Kee, F. M. Rupley, J.A. Miller, The Chemkin thermodynamic database, Technical
Report, Sandia National Laboratories, 1987.
24. Transport Property Evaluation, un logiciel de calcul des propriétés thermophysiques et
thermodynamiques des mélanges des gaz idéales, Website: http://navier.engr.colostate.edu/.
31
32
II. Etude du couplage de la convection de
double diffusion avec le rayonnement en
régime instationnaire
CHAPITRE II
1
La présence des ondes de gravité peut être observée par la présence d’oscillations temporelles des isothermes
(aussi de masse volumique) dans le cœur de la cavité.
2
Fréquence fondamentale adimensionnée en utilisant le temps caractéristique de convection naturelle dans la
cavité carrée tcn = H2/ (Ra1/2α).
35
En convection de double diffusion, l’écoulement est, par nature, potentiellement instable.
C’est surtout vrai dans le cas opposant, lorsque les forces de poussée d’origine thermique et
massique s’opposent. Plusieurs études ont été consacrées à ce problème, mais essentiellement
pour des liquides, à nombre de Lewis élevé [9,10]. Weaver et Viskanta [11] ont toutefois
étudié expérimentalement des mélanges binaires de gaz (Le ~ 1) en cas aidant et opposant. Ils
ont montré, dans le cas opposant et pour certains mélanges, l’existence d’écoulements
instables qui ne sont pas prévus par la simulation numérique. Nishimura et al [12] ont
également envisagé un écoulement gazeux dans une cavité 2D en faisant varier le rapport des
forces de poussée massiques et thermiques (N) et ont obtenu des écoulements instationnaires
oscillants pour certaines valeurs de ce paramètre. Plus généralement, Ghorayeb et al [13] se
sont intéressés à l’effet des nombres de Lewis et de Grashof sur l’écoulement et ont établi un
diagramme de valeurs critiques pour la transition d’un état stable à un état oscillant et
inversement.
Il n’y a à ce jour que très peu de travaux à avoir envisagé la convection de double diffusion
instationnaire en tenant compte de la participation radiative du fluide. Le premier d’entre eux
est dû à Rafieviand [14] qui a mené une étude paramétrique pour un gaz hypothétique gris
dont l’absorption varie en fonction de la concentration. Dans cette étude, restreinte à des
mélanges dont l’espèce absorbante est plus lourde que le fluide porteur ( β s >0), des
écoulements oscillants périodiques ont été obtenus en cas opposant dans la gamme |N| = 0,65-
0,9 (Ra = 5 106, Le = 1, Pr = 0,71). Plus récemment, nous avons étudié l’évolution transitoire
d’un écoulement de double diffusion dans une cavité carrée contenant un mélange binaire
d’azote (N2) et de dioxyde de carbone (CO2) en faible concentration moyenne (xCO2 = 10%)
[15]. La participation radiative de CO2 était prise en compte et il a été observé un effet
stabilisant du rayonnement dans le cas aidant et un effet déstabilisant dans le cas opposant.
Pour ce dernier, le rayonnement favorise la génération de l’instabilité thermosolutale,
phénomène induit par une variation locale et brutale de la densité de fluide provoquée par un
éclatement des « bulles » uniforme en température ou concentration [9]. Ce processus peut se
répéter périodiquement produisant ainsi un écoulement oscillatoire dans la cavité. La période
des oscillations est alors liée à l’origine thermique ou massique de ces bulles et est
comparable au temps caractéristique de diffusion à travers la couche limite. Pour des
oscillations d’origine massique, cela donne [9,12] :
τ s = δ s2 / D (II.2)
36
où δ s est l’épaisseur de la couche limite massique et D le coefficient de diffusion massique du
polluant dans le fluide porteur. D’une façon analogue, la période des oscillations d’origine
thermique se calcule par:
τ T = δT2 / α (II.3)
où δT représente l’épaisseur de la couche limite thermique et α la diffusivité thermique de
mélange.
Par ailleurs, il est à noter ici que l’instabilité thermosolutale, inhérente à la convection de
double diffusion, est particulièrement observée dans les cas opposants et seulement dans une
certaine gamme de valeurs du nombre de Rayleigh (thermique ou massique), de rapport des
forces (N), de nombre de Lewis (Le) et de rapport de forme de la cavité.
La configuration étudiée est représentée figure I-1. On considère une cavité carrée de 30 cm
de côté contenant un mélange binaire de gaz air-CO2 ou air-H2O. L’air est ici considéré
comme parfaitement transparent au rayonnement et c’est le polluant (H2O ou CO2) qui
confère au mélange ses propriétés d’absorption et d’émission dans l’infrarouge.
Les parois verticales de la cavité sont isothermes et maintenues respectivement à Tc = 580 K
(paroi chaude, à gauche) et Tf = 530 K (paroi froide, à droite). Elles sont aussi à concentration
imposée de l’espèce absorbante avec, dans tous les cas, une paroi à concentration nulle
(concentration basse, Cb = 0 mol.m-3) et une à concentration haute (Ch). La position des parois
37
à haute ou basse concentration dépend de la nature du polluant et de la configuration que l’on
cherche à réaliser (cf. annexe A). Ainsi, le dioxyde de carbone étant plus lourd que l’air3, on
obtient un cas aidant en imposant Cb à la paroi chaude et Ch à la paroi froide, et un cas
opposant en faisant l’inverse. Pour la vapeur d’eau, plus légère que l’air4, il faut imposer Cb à
la paroi froide et Ch à la paroi chaude pour avoir un cas aidant, et l’inverse pour un cas
opposant. Par ailleurs, la valeur de Ch dépend de la concentration moyenne voulue dans la
cavité : Ch = 4,34 mol.m-3 pour xCO2 ou H2O = 10% et Ch = 10,84 mol.m-3 pour xCO2 ou H2O = 25%
(pour un mélange à 1 bar et 555 K en moyenne).
Le tableau 0-1 résume les dispositions adoptées pour les parois à haute et basse concentration
et donne la valeur des paramètres caractéristiques de la configuration dans chacun des cas
étudiés (nombres de Rayleigh thermique et massique, nombres de Prandtl, de Lewis et rapport
des forces de poussée).
D’un point de vue radiatif, les conditions radiatives imposées sur les parois sont choisies de
sorte qu’on puisse se focaliser sur les effets de rayonnement volumique (du gaz) en négligeant
le couplage avec le rayonnement des parois par le biais des parois adiabatiques. Pour cela, les
parois verticales de la cavité sont considérées noires (ε1 = 1) et les parois horizontales sont
grises, diffuses et complètement réfléchissantes (ε2 = 0).
Par ailleurs, en régime transitoire et afin de suivre l’évolution temporelle de l’écoulement,
nous avons enregistré la fluctuation des variables principales (T, v, u,…) en différents points
3
Masses molaires : MCO2 = 44 g.mol-1> Mair = 28,9 g.mol-1
4
Masses molaires : MH2O = 18 g.mol-1 < Mair
38
du domaine de calcul (voir figure 0-1). Ces points ont été placés dans les principales zones de
la cavité: le cœur, près des parois verticales et près des parois horizontales.
0.3
pt4
+
pt5
+
0.2
Tc +pt1 pt2+ Tf
0.1
+
pt3
0
0 0.1 0.2 0.3
Tous les calculs ont été effectués deux fois : une fois en prenant en compte la participation
radiative du gaz (absorption-émission) et une fois en la négligeant : cela donne les solutions
dites « cas réel » ou « cas transparent » qui sont présentées par la suite. Le cas «transparent »
ne correspond à aucune situation physique, mais il permet, par comparaison, de mettre en
valeur l’influence du rayonnement sur les caractéristiques de l’écoulement. La discrétisation
spatiale des équations de Navier-Stokes est effectuée par un schéma centré (conservatif
d’ordre deux) et un schéma implicite du premier ordre est utilisé pour la discrétisation
temporelle. Concernant le calcul radiatif, nous avons utilisé la méthode des ordonnées
discrètes avec la quadrature S8 et les propriétés radiatives du gaz sont prises en compte par le
modèle SLW de Denison et Webb. Les calculs sont effectués en régime transitoire jusqu’à ce
que la solution stationnaire soit atteinte (si elle en existe une), suivant le critère
max i , j φijn − φijn −1 ≤ 10 −8 appliqué aux variables dimensionnelles : la température (T en K), la
39
la cavité est conservée, car les nombres de Nusselt totaux sont identiques5 sur les deux parois
actives (à moins de 0,1% près).
80×130 180×220
k(m-1) Nuc Nur Nut Nuc Nur Nut Nuc Nur Nut Nuc Nur Nut
0,00 16,80 184,58 201,39 16,80 184,58 201,39 16,80 184,46 201,26 16,80 184,46 201,26
1,00 12,54 167,54 180,08 14,20 165,86 180,06 12,52 167,17 179,69 14,19 165,49 179,68
10,00 12,68 107,66 120,34 14,49 105,79 120,28 12,70 107,41 120,11 14,51 105,57 120,07
100,00 17,68 49,24 66,92 19,78 47,09 66,87 17,62 48,74 66,35 19,70 46,62 66,33
Tableau 0-2 : Nombres de Nusselt convectifs, radiatifs et totaux sur les parois actives
de la cavité. RaT = 1,07×107, Pr = 0,692 (rayonnement calculé par la méthode des
ordonnées discrètes (quadrature S8)).
Le modèle SLW est mis en œuvre avec onze gaz gris (dont un gaz transparent). Les sections
efficaces d’absorption sont uniformément réparties sur une échelle logarithmique entre 3×10-5
et 105 m2.mol-1 et les poids des gaz gris correspondants sont calculés par les corrélations
données dans [20,21]. Dans ce calcul, la dépendance spatiale de section efficace d’absorption
(cf. § I-3-3) est négligée et on montre (voir annexe C) dans un problème de couplage de
convection naturelle et du rayonnement, que cette approximation n’influe pas sur
l’écoulement. Il est à noter aussi que l’augmentation du nombre des gaz gris ou
d’élargissement de l’intervalle des sections efficaces d’absorption (au-delà de 105 ou au
dessous de 3×10-5), n’a aucune influence sensible sur le comportement transitoire de
l’écoulement et sur la précision des résultats.
Enfin, le pas de temps est fixé à 0,1 s car les tests effectués avec un pas de temps 0,01 s
n’ayant apporté aucune amélioration notable.
5
Rappelons que les parois passives sont adiabatiques. Ainsi, à l’état stationnaire, toute la chaleur entrant par une
des parois verticales doit ressortir par l’autre.
40
II.3. Cas aidant
Dans cette configuration, les forces de poussée d’origine thermique et massique coopèrent et
le rapport des forces N a une valeur positive : N = 1,10 (xCO2 = 10%) et 2,56 (xCO2 = 25%).
T(K)
560 560
556 556
552 552
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
t(s) t(s)
0,08 0,08
transparent réel transparent réel
0,04 0,04
0 0
v(m.s )
v(m.s )
-1
-1
-0,04 -0,04
-0,08 -0,08
-0,12 -0,12
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
t(s) t(s)
0,03 0,02
transparent réel transparent réel
0,02 0,01
u(m.s )
u(m.s )
-1
-1
0,01 0
0 -0,01
-0,01 -0,02
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
t(s) t(s)
41
Les oscillations observées figure 0-2 peuvent être attribuées aux ondes de gravité internes
dont la présence est caractérisée par l’oscillation, au cœur de la cavité, des isovaleurs de
masse volumique, ainsi que des isothermes et des isoconcentrations [1,22]. Ce phénomène est
illustré par les figures D-1 à D-4 reportées dans l’annexe D. Par ailleurs, le tableau 0-3 montre
que la période d’oscillations évaluée à partir de l’évolution temporelle de la température est
comparable à celle donnée par la relation (II.1) qui, en convection de double diffusion,
devient [14]:
τ ≈ 2 2π ( − g βT ∆T ( ST + N × Ss ) )
−0.5
(II.4)
Tableau 0-3 : Périodes des oscillations τ1 : observées dans l’intervalle de temps [20-40 s]
τ2 : calculée par la relation (II.4). Mélanges xCO2 = 10% et 25% en cas aidant.
(a) gaz transparent, (b) gaz réel
On observe que la période des oscillations est plus élevée dans le cas réel car τ varie comme
l’inverse de la stratification verticale de masse volumique, et cette stratification est atténuée
par la prise en compte du rayonnement (voir les lignes isovaleurs de masse volumique
représentées par les figures D-1 à D-4 dans l’annexe D).
Cette tendance est moins nette dans les mélanges plus riches en CO2, car la stratification est
alors essentiellement due au champ de concentration, et on observe également que la période
des oscillations est globalement plus petite. Cela est dû au fait que τ varie également comme
l’inverse du rapport des forces de poussée – voir relation (II.4) – et ce paramètre s’accroît
avec la concentration moyenne de CO2.
6 H ∂T H ∂C
S = et S = avec ∆T = Tc - Tf et ∆C = signe (N×βs) × (Ch – Cb). On rappelle que βs<0 (CO2) et
T ∆T ∂y s ∆C ∂y
βs>0 (H2O).
42
II.3.1.2. Ecoulement en régime stationnaire
La figure 0-3 représente les fonctions de courant, les isothermes et les isoconcentrations dans
la cavité lorsque le régime stationnaire est atteint (figure 0-2), pour les différentes
concentrations moyennes de CO2 dans le mélange.
Fonctions de courant Isothermes Isoconcentrations
(m2.s-1) T-T0 (K) C-C0(mol.m-3)
0.3 0.3 0.3
-0.06
18.75 -1.35
15.62
-0.75 -0.81
-0.87 9.37
-0.94 -0.27
3.12
(a) 0.00
-3.12
0.00
0.27
-9.37
0.81
-15.62
xCO2 = 10%
-18.75 1.35
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
-0.87 9.37
-0.27
-0.94
3.12 0. 0
(b) 0.00
0
-3.12 0.27
-0.87
-0. -9.37
75 -0.94
-15.62 0.81
-0.06 1.35
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
.
18
-3.39
.81
-0.69 15.62
-0.81 -2.03
9.37
-0.94 -0.68
3.12
(a) 0.00
-3.12
0.00
0.68
-9.37
2.03
-15.62
3.39
xCO2 = 25%
7 5
8.
-1
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
37
-9. 2.03
-0.87
-0. . 62
94 -15
3.39
-18.75
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
Figure 0-3 : Fonctions de courant, isothermes et isoconcentrations (cas aidant) pour les
mélanges xCO2 = 10% (RaT = 8,79×106, Ras = 1,29×107, Pr = 0,686, Le = 1,33, N = 1,10)
43
Il est à noter que, l’écoulement généré par la convection de double diffusion dont le nombre
de Rayleigh thermique RaT = g βT ∆TH 3 / να est équivalent à celui produit par convection
En d’autres termes, l’écoulement sera le même8 que s’il n’y avait pas de gradient de
concentration (N = 0) mais un gradient de température plus intense (∆T×|N+1|), et ce quelque
soit la nature du fluide. Toutefois, cette équivalence n’est plus valable en présence de
rayonnement qui brise la similitude qui existe entre champ thermique et champ de
concentration pour des nombres de Lewis proches de l’unité.
En absence de rayonnement, la structure de l’écoulement ainsi que la stratification verticale
des champs thermique et massique dans le cœur de la cavité ne subit pas de changements
significatifs avec la variation de la concentration moyenne du gaz. En particulier, la centro-
symétrie des solutions est toujours observée dans la cavité. En fait, l’écoulement est ici
équivalent à un écoulement de convection thermique dont le nombre de Rayleigh (Raeq) vaut
entre 1,85×107 (10%) et 3,82×107 (25%). On est donc dans un régime de couches limites [23]
et l’écoulement est un peu plus intense quand le gradient de concentration est le plus fort (cas
à 25% : les lignes de courant sont un peu plus resserrées au voisinage des parois).
Cependant, dans le cas réel, les isovaleurs (isothermes et isoconcentrations) sont inclinées
dans le cœur de la cavité et on observe une certaine altération de la structure de l’écoulement
(légère inclinaison et distorsion des lignes de courant). Les figures 0-4 et 0-5, qui représentent
les profils des vitesses verticale et horizontale dans la cavité, montrent aussi que le
rayonnement du gaz provoque une accélération de l’écoulement, notamment dans la partie
aval des couches limites ascendante et descendante (y > 0,15 m et à y < 0,15 m
respectivement). On note aussi l’accélération dans les couches limites horizontales le long des
parois passives. Par contre, le cœur de la cavité, en absence et en présence du rayonnement,
reste au repos.
7
Sous l’approximation de Boussinesq : ∆ρ / ρ 0 = βT ∆T + βS ∆C = βT ∆T × 1 + βS ∆C / βT ∆T et , par
définition, N = β S ∆C / βT ∆T
8
Dans la mesure où l’on néglige la variation avec T et C des propriétés physiques du mélange.
44
Paroi chaude (gauche) Paroi froide (droite)
y(m)
0,25 0,05
10% transparent
0,2 25% transparent 0
10% réel
25% réel
0,15 -0,05
v(m.s-1)
v(m.s-1)
0,1 -0,1
0,225
0,05 -0,15
10% transparent
25% transparent
0 -0,2 10% réel
25% réel
-0,05 -0,25
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,25 0,26 0,27 0,28 0,29 0,3
x(m) x(m)
0,25 0,05
10% transparent
0,2 25% transparent 0
10% réel
25% réel
0,15 -0,05
v(m.s-1)
v(m.s-1)
0,1 -0,1
0,15
0,05 -0,15
10% transparent
25% transparent
0 -0,2
10% réel
25% réel
-0,05 -0,25
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,25 0,26 0,27 0,28 0,29 0,3
x(m) x(m)
0,25 0,05
10% transparent
0,2 25% transparent 0
10% réel
25% réel
0,15 -0,05
v(m.s-1)
v(m.s-1)
0,1 -0,1
0,075
0,05 -0,15
10% transparent
25% transparent
0 -0,2 10% réel
25% réel
-0,05 -0,25
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,25 0,26 0,27 0,28 0,29 0,3
x(m) x(m)
45
xCO2 = 10% xCO2 = 25%
x(m)
0,3 0,3
transparent transparent
réel réel
0,2 0,2
y(m)
y(m)
0,075 0,1 0,1
0 0
-0,1 -0,05 0 0,05 0,1 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
u(m.s -1 ) u(m.s -1 )
0,3 0,3
transparent transparent
réel réel
0,2 0,2
y(m)
y(m)
0 0
-0,1 -0,05 0 0,05 0,1 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
u(m.s -1 ) u(m.s -1 )
0,3 0,3
transparent transparent
réel réel
0,2 0,2
y(m)
y(m)
0 0
-0,1 -0,05 0 0,05 0,1 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
u(m.s -1 ) u(m.s -1 )
Figure 0-5 : Profils de vitesses horizontales à différents endroits suivant la largeur de la cavité
pour les mélanges xCO2 = 10% et 25% (cas aidant)
46
L’influence du rayonnement peut s’expliquer de la façon suivante [18]. Le fluide dans la
couche limite près de la paroi chaude absorbe le rayonnement issu de cette paroi. Le
phénomène est illustré figure 0-6 où l’on a représenté la distribution du terme source d’origine
radiative au sein du fluide, terme résultant du bilan entre l’énergie absorbée et l’énergie émise
par chaque élément de fluide.
-0.20
-0.12
-0 . 0 -0.02
1
0. 01
0.04
0.0
0. 19
4 0. 07
0. 2
1
0 0
0 0.3 0 0.3
Figure 0-6 : Distribution de puissance radiative normalisée (rapportée à σ T04 ) dans la cavité
pour les mélanges xCO2 = 10% et 25% (cas aidant)
On observe que ce bilan est positif le long de la paroi chaude, et l’échauffement local du
fluide tend à diminuer sa masse volumique (voir figure 0-7), et donc à intensifier le
mouvement ascendant, en particulier vers le haut de la cavité. Un phénomène analogue se
produit le long de la paroi froide : le fluide se refroidit par rayonnement vers la paroi à Tf et,
devenant plus lourd, accentue le mouvement descendant. Ainsi, globalement, le rayonnement
tend à accélérer le mouvement de rotation du fluide dans la cavité. Un résultat remarquable
est que les variations de masse volumique induites par les deux gradients thermique et
massique – dus au rayonnement – se compensent exactement au cœur de la cavité qui, de ce
fait, reste au repos. Cela se vérifie sur figure 0-7 où l’on observe, qu’avec ou sans
rayonnement, ρ reste constant suivant x dans la partie centrale de la cavité.
47
xCO2=10% xCO2=25%
0,08 0,12
transparent transparent
réel réel
y=0,075m
0,04 y=0,075m 0,06
(ρ-ρ0)(kg.m )
(ρ-ρ0)(kg.m )
-3
-3
y=0,15m y=0,15m
0 0
y=0,225m y=0,225m
-0,04 -0,06
-0,08 -0,12
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3
x(m) x(m)
Figure 0-7 : Profils de masse volumique du fluide (calculée selon l’hypothèse de Boussinesq)
à différentes hauteurs dans la cavité pour les mélanges xCO2 = 10% et 25% (cas aidant)
Un autre effet du rayonnement est d’atténuer les gradients thermiques au voisinage des deux
parois actives (figure 0-8-a). C’est, là aussi, une conséquence du réchauffement du fluide par
absorption radiative près de la paroi et, symétriquement, de son refroidissement près de la
paroi froide. En fait, ces phénomènes (échauffement ou refroidissement) affectent aussi le
fluide qui se situe légèrement en dehors des couches limites. Ainsi, la partie gauche du cœur
de la cavité (c'est-à-dire à la frontière de la couche limite montante, côté chaud) est à une
température plus élevée (T > T0) que dans le cas transparent et l’inverse se produit côté droit
(à la frontière de la couche limite descendante). Il en résulte un gradient transverse de
température, mis en évidence par la pente négative des profils de température suivant x (figure
0-8-a) et par l’inclinaison des isothermes observée dans la figure 0-3.
9
Le terme de poussée d’Archimède s’écrit, dans l’approximation de Boussinesq :
f = g ∆ρ / ρ0 ≃ g βT ∆T ( θ + N × S ) où θ et S sont les températures et concentrations normalisées, variant toutes
deux entre les même bornes : [-0,5 ; 0,5]. Ainsi, si N >1, ce sont les variations de concentration (S) qui ont un
effet prépondérant sur la force de poussée f.
48
Par ailleurs, l’accélération du fluide près parois verticales provoque, par rapport au cas
transparent, un déficit en espèce absorbante au voisinage de la paroi gauche (Cb) et un excès
près de la paroi droite (Ch). C’est ce que montre le champ de concentration représenté figure
0-8-b. Cela crée un gradient horizontal de concentration en CO2 à travers le cœur de la cavité,
ce qui se traduit par une pente négative des profils de C suivant x (comme pour la
température) et une inclinaison des iso-concentrations (de pente opposée à celle des
isothermes).
xCO2=10% xCO2=25%
25 25
transparent transparent
réel y=0,225m réel
y=0,225m
(T-T0)(K)
(T-T0)(K)
y=0,15m y=0,15m
0 0
(a) y=0,075m y=0,075m
-25 -25
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3
x(m) x(m)
2,5 6
transparent transparent
réel réel
3 y=0,075m
y=0,075m
(C-C0) (mol.m )
(C-C0)(mol.m )
-3
-3
y=0,15m y=0,15m
0 0
(b) y=0,225m y=0,225m
-3
-2,5 -6
0 0,1 x(m) 0,2 0,3 0 0,1 x(m) 0,2 0,3
49
II.3.2. Mélange air-H2O
Dans ce type de mélange, le cas aidant est obtenu en imposant la concentration haute à la
paroi gauche (chaude) et la concentration basse à la paroi droite (froide) (voir tableau 0-1).
C’est la principale différence avec les mélanges à base de CO2.
T(K)
558 558
554 554
550 550
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
t(s) t(s)
0,04 0,08
transparent réel transparent réel
0
0
v(m.s )
v(m.s )
-1
-1
-0,04
-0,08
-0,08
-0,12 -0,16
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
t(s) t(s)
0,03 0,03
transparent réel transparent réel
0,02
0,015
u(m.s )
u(m.s )
-1
-1
0,01
0
0
-0,01 -0,015
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
t(s) t(s)
50
L’oscillation des lignes isovaleurs est observée dans les figures D-5 à D-8 (voir annexe D) et
les périodes de fluctuation, évaluées à partir de l’évolution temporelle de la température, sont
reportées dans le tableau 0-4. On constate qu’elles sont pratiquement identiques à celles
obtenues pour la même concentration moyenne de CO2, et ce que ce soit avec ou sans
rayonnement (voir tableaux 0-3 et 0-4). En fait, dans les deux types de mélanges, les nombres
de Rayleigh équivalents sont proches à concentration identique: 1,85×107 (pour xCO2 = 10%)
et 1,47×107 (pour xH2O = 10%), 3,82×107 (pour xCO2 = 25%) et 2,69×107 (pour xH2O = 25%).
Par conséquent, la stratification de masse volumique - et donc la période d’oscillation - est
sensiblement la même quelque soit le gaz dans le mélange. Cela reste vrai même en présence
de rayonnement.
Tableau 0-4 : Périodes des oscillations observées dans l’intervalle de temps [15-40 s] pour les
mélanges xH2O = 10% et 25% en cas aidant. (a) gaz transparent, (b) gaz réel
51
II.3.2.2. Ecoulement en régime stationnaire
La figure 0-10 représente les fonctions de courant, les isothermes et les isoconcentrations dans
la cavité pour les deux concentrations moyennes de H2O : xH2O = 10% et 25%.
Fonctions de courant Isothermes Isoconcentrations
(m2.s-1) T-T0 (K) C-C0 (mol.m-3)
0.3 0.3 0.3
6
-0.0
2
-0.87 15.6 1.35
-0.75
9.37
0.81
-0.87
-0.94 3.12 0.27
0.00 0.00
(a) -0.94
-3.12 -0.27
-0.87
-0.81
-9.37
-0.75
-1.35
-0.87 2
-15.6
6
xH2O = 10%
-0.0
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
-
-0.94 -0 0. 6 9.37
.8 9 0.8 1
1
-0.8 2 0.27
7 3.1
(b) -0.87
0.00
0.00
-0.27
2
-3.1
-0.8
1
-0.81 -9.37
-0.69 -0.94
-15.6
2
-0.06
-1.35
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
-0.94
3.12 0.68
(a) 0.00
-3.12
0.00
-0.68
-0.94
-0.87
-2.03
-9.37
-0.75
-3.39
xH2O = 25%
2
-15.6
-0.06 -4.06
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
-0.94 9.37
-0.
75
2.03
-0.87
2 0.68
(b) 3. 1
0. 0
0 0.00
-0.68
12
-0.87 -3.
-2.03
-0. -9.37
75
-0.94 -15
.62 -3.39
-0.06
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
Figure 0-10 : Fonctions de courant, isothermes et isoconcentrations (cas aidant) pour les
mélanges xH2O = 10% (RaT = 7,84×106, Ras = 5,82×106, Pr = 0,705, Le = 0,86, N = 0,87) et
xH2O = 25% (RaT = 8,16×106, Ras = 1,53×107, Pr = 0,744, Le = 0,82, N = 2,30).
52
Ici, l’écoulement est plutôt dominé par les forces thermiques pour xH2O = 10% (N = 0,87) et
par les forces massiques pour xH2O = 25% (N = 2,30) alors que, pour CO2, les forces
massiques qui dominaient, de façon plus ou moins marquée, dans les deux cas. Toutefois, les
mêmes constations globales peuvent être faites.
v(m.s-1)
0,1 -0,1
0,225
0,05 -0,15
10% transparent
25% transparent
0 -0,2 10% réel
25% réel
-0,05 -0,25
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,25 0,26 0,27 0,28 0,29 0,3
x(m) x(m)
0,3 0,05
10% transparent
0,25 25% transparent 0
10% réel
0,2 25% réel -0,05
0,15 -0,1
v(m.s-1)
v(m.s-1)
v(m.s-1)
0,1 -0,1
0,075
0,05 -0,15
10% transparent
25% transparent
0 -0,2 10% réel
25% réel
-0,05 -0,25
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,25 0,26 0,27 0,28 0,29 0,3
x(m) x(m)
53
xH2O = 10% xH2O = 25%
x(m)
0,3 0,3
transparent transparent
réel réel
0,2 0,2
y(m)
y(m)
0,075 0,1 0,1
0 0
-0,1 -0,05 0 0,05 0,1 0,15 0,2 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1 0,15 0,2
u(m.s -1 ) u(m.s -1 )
0,3 0,3
transparent transparent
réel réel
0,2 0,2
y(m)
y(m)
0,15 0,1 0,1
0 0
-0,1 -0,05 0 0,05 0,1 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
u(m.s -1 ) u(m.s -1 )
0,3 0,3
transparent transparent
réel
réel
0,2 0,2
y(m)
y(m)
0 0
-0,2 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1 -0,2 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
u(m.s -1 ) u(m.s -1 )
Figure 0-12 : Profils de vitesse horizontale à différents endroits suivant la largeur de la cavité
pour les mélanges xH2O = 10% et 25% (cas aidant)
-0
0.20
21
.11 -0
.07
-0.0 -0.01
0. 03 2 0.02
0.08
0. 2
0.18
0.11
9
0 0
0 0.3 0 0.3
Figure 0-13 : Distribution de puissance radiative normalisée (rapportée à σ T04 ) dans la cavité
pour les mélanges xH2O = 10% et 25% (cas aidant)
54
On retrouve également un gradient transverse de température à travers le cœur de la cavité
(figure 0-14-a), ce dernier restant sensiblement au repos. Ce gradient se traduit par une
décroissance linéaire de température dans la partie centrale de l’écoulement, en allant de la
paroi la plus chaude (à gauche) vers la plus froide (à droite). Il est associé à un gradient de
concentration de sens inverse (figure 0-14-b) qui, puisque H2O est plus léger que l’air,
parvient à annuler exactement les variations de masse volumique du gaz dues à la
température, laissant ainsi le cœur de la cavité au repos (voir figure 0-14-c).
(T-T0)(K)
y=0,15m y=0,15m
0 0
(a) y=0,075m y=0,075m
-25 -25
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3
x(m) x(m)
2,5 6
transparent transparent
réel réel
y=0,225m y=0,225m
3
(C-C0) (mol.m )
(C-C0)(mol.m )
-3
-3
y=0,15m y=0,15m
0 0
(b) y=0,075m
y=0,075m
-3
-2,5 -6
0 0,1 x(m) 0,2 0,3 0 0,1 x(m) 0,2 0,3
0,06 0,12
transparent transparent
réel réel
0,03 y=0,075m 0,06 y=0,075m
(ρ-ρ0)(kg.m-3)
(ρ-ρ0)(kg.m )
-3
y=0,15m y=0,15m
0 0
y=0,225m y=0,225m
(c)
-0,03 -0,06
-0,06 -0,12
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3
x(m) x(m)
55
II.3.3. Transfert de chaleur et de masse (régime stationnaire)
On constate tableau 0-5 que le rayonnement a un effet relativement important sur le transfert
de chaleur dans la cavité. Il diminue le transfert convectif par affaiblissement du gradient
thermique près des parois verticales. Il atténue aussi le rayonnement allant de la paroi chaude
vers la paroi froide du fait de l’absorption par le fluide.
Nu c
Nu t Sh
CO2 Paroi chaude Paroi froide
transparent réel % transparent réel % transparent réel % transparent réel %
10% 19,01 15,69 -17,46 19,01 18,27 -3,89 198,1 190,5 -3,84 21,61 21,46 -0,69
25% 23,09 18,2 -21,18 23,09 21,73 -5,89 207,6 196,3 -5,44 25,09 25,13 0,16
Nu c
Nu t Sh
H2O Paroi chaude Paroi froide
transparent réel % transparent réel % transparent réel % transparent réel %
10% 18,43 16,82 -8,74 18,43 15,16 -17,74 195,4 186,3 -4,66 17,16 17,19 0,17
25% 21,86 18,94 -13,36 21,86 16,25 -25,66 201,7 183,9 -8,82 20,01 20,11 0,50
Tableau 0-5 : Nombre de Nusselt moyen convectif (Nuc) et total (Nut) et nombre
de Sherwood moyen (Sh) sur les parois actives de la cavité.
La diminution des transferts convectif et radiatif est, comme on peut s’y attendre, plus
importante à haute concentration d’espèce absorbante. Par ailleurs, on constate que le transfert
convectif est toujours le plus affecté sur la paroi où l’on impose la plus basse concentration
(paroi froide pour CO2, paroi chaude pour H2O).
56
II.3.4. Synthèse
Nous avons étudié l’effet du rayonnement des gaz sur un écoulement de convection de double
diffusion en cas aidant pour différentes concentrations moyennes de CO2 et H2O. Les résultats
obtenus se résument ainsi :
57
II.4. Cas opposant
Dans cette configuration, les mouvements engendrés par les variations de masse volumique
d’origine thermique et d’origine massique s’opposent, et le rapport des forces de poussée N a
une valeur négative. Comme précédemment, nous avons envisagé deux concentrations
moyennes, 10% et 25%, pour chacun des mélanges air-CO2 et air-H2O.
(a) (b)
560 560
558
550
556
T(K)
T(K)
554
540
552
530 550
0 100 200 300 400 0 500 1000 1500
t(s) t(s)
0,02 0
-0,02
0
-0,04
v(m.s-1)
v(m.s )
-1
-0,06
-0,02
-0,08
-0,04 -0,1
0 100 200 300 400 0 500 1000 1500
t(s) t(s)
Figure 0-15 : Evolution temporelle de température et de vitesse verticale au point n°5 pour le
mélange xCO2 = 10% en cas opposant : (a) gaz transparent, (b) gaz réel
58
En effet, lorsque le mélange est traité comme un gaz transparent, l’ensemble des champs
(dynamique, thermique, massique) évolue de façon non oscillatoire vers un régime
stationnaire qui est atteint en environ 200 s (voir figures 0-15-a et 0-16). Dans cet état final,
l’écoulement est nettement multicellulaire (voir figure 0-16 à t = 300 s)10 et se compose d’une
cellule centrale d’origine massique et deux cellules secondaires d’origine thermique [15]. La
circulation s’effectue dans le sens horaire dans la cellule massique et dans le sens anti-horaire
dans les deux autres. Ceci est conforme à ce qu’on peut s’y attendre car les paramètres
caractéristiques du mélange xCO2 = 10% en cas opposant (N = -1,10 et Le = 1,33) vérifient la
condition d’obtention d’une structure multicellulaire [24] lorsque |N|>1 et Le>1:
Le1/3 < N < Le.
Par ailleurs, les isothermes et isoconcentrations sont inclinées11 dans le cœur de la cavité
(figure 0-16). Cela peut être relié au champ dynamique (inclinaison des lignes isocourants
dans la zone centrale de la cavité qui influe sur les champs thermique et de concentration de
l’écoulement.
10
Cette structure a été aussi observée dans cette configuration dans le cadre de la thèse en cours de S. Meftah
[19].
11
On rappelle que, dans les cas aidants, c’est la prise en compte du rayonnement qui mène à de température et de
concentrations à stratification oblique. Cette particularité n’est jamais présente en absence de rayonnement.
59
Lignes des isovaleurs de
Fonctions de courant Isothermes Isoconcentrations
t(s) masse volumique
(m2.s-1) (T-T0) (K) (C-C0)(mol.m-3)
(ρ-ρ0) (kg.m-3)
0.00
0.2 0.2 0.2 0.2
-0.92
-0.67
-0.0000
-0.18
0.18
-0.0002
.75
2.08
0.00
-2.08
5 -0
0.0002
0 .00
-0.92
0.17
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
0.72
0.00
-0.0
8 4.1
7 36 0.18
0.
0.
-0.7 2.08
08
-0
-0.9 5 .0
2 0 07
-0
0.2 0.2 0.2 0.2
. 00
0.33
0.50
02
0. -0
15 00 0.
00
.0
00
0
0.50
0.
0.1 0.1 0.1 0.1
00
02
0.0
00
-2.0 7
8
-8.33
-0.72
-0.18 36
0
0.
0.0
-4.17 -
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
0.3
4. 1
8
-0.0
0.18
0.9
-0.08
2
-2.
0.
2
00
08
0.3
3
8
.1
0
-0 -0.36
0.0
-4.1
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
08
0 .3
4.17
0
0.0 2.08 18
0.92 0.
0.2 0.2 0.2 0.2 005
-0.0
-0 -0.000
.4 3
42 2 -0.000
0.0
-0 0. 0
-0.0 .33 00 0.0003
0
8
05
0.1 0.1 0.1 0.1 0.00
0.9 2
7
-2.08 8
-4.1
-0.1
6
0.
-0.3
08
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.25 027
027
0.50
-0.0014
0.2 0.2 0.2 0.2 -0.0005
0.9
0.3
2
0.
4.
-0
0.00
75
0.00
18
2.
-2
00
17
.1
08
.0
8
00
-4.
0.
8
-0.3
08
.
-0
0.9
1
2
7
0.0005
6
0.0027
-0.2 0.00
5
0.00
27
0.08 -0.08
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
0.08 -0.0027
-22.92
0.0
22.92
02
1.99
-0.92 7
0.00
0 -0.08 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
60
0.3 0.3 0.3 0.3
-0.08
9
.92
-0.92
-0.08
-1.9
31
-0.00
-22
0.2 0.00 0.2 0.2 0.2
0.67 -0.0010
0.75
120 0.0
0
0.00
0.0000
0.0010
0.1 0.00 0.1 0.1 0.1
08
-0.08
0.
- 0.0031
2
-0.92
9
22.9
1.9
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
.92
-0.0
9
-1.9
0.2 0.2 0.2 0.2
-22
0
0 .0
-0.0010
150 0.33
0.0
0 0.0
0 0.0000
0.0010
0.1
0.0 07 .92
0.1 0.00
9
0.1 0.1 0.1
22
1.9
31
0.00
-0.92 0.0036
7
.6
-0
-0.42
8
0 -0 .0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9
-1.9
0.2 0 0.2 0.2 0.2
0.0
-22
-0.0011
200 0.58
0.00 0.00
-0.0000
0.0011
.00
2
22.9
-0.92
7
-0.6
0 -0.08 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9
-2 2.9
-1.9
0.2 0 0.2 0.2 0.2
0.0
-0.0011
300 0.58
0.00 0.00 -0.0000
0.0011
0
2
0.1 0.0
1.99
22.9
-0.92
7
-0.6
0 -0.08 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
Figure 0-16: Evolution temporelle de l’écoulement pour le mélange xCO2 = 10% en cas
opposant : gaz transparent.
Dans le cas réel, le rayonnement conduit à un écoulement oscillatoire – voir figure 0-15-b – ce
qui peut s’expliquer de la façon suivante. Rappelons tout d’abord que, dans cette
configuration :
• N = -1,10, ce qui signifie que les forces massiques sont dominantes,
• Le = 1,33, ce qui signifie que le coefficient de diffusion thermique du mélange est plus
grand que le coefficient de diffusion massique, et donc la couche de diffusion thermique
δT(x) est plus épaisse que celle de diffusion massique δs(x).
61
Le fluide au voisinage de la paroi chaude est chauffé par absorption et, inversement, il se
refroidit par émission près de la paroi froide. Ainsi, le fluide devient plus léger12 au voisinage
de la paroi chaude (la température est plus élevée) et plus lourd près de la paroi froide (la
température est plus basse) – voir figure 0-17. Une autre conséquence du transfert radiatif est
la création de forces d’origine thermiques dans des zones qui se situent normalement au delà
de la couche thermique δT(x) (si on se réfère au cas transparent).
---: réel
___
: transparent
C (x ) −C 0
C h − Cb
T (x ) − T 0
T c −T f
ρ0
ρ(x)
x
δs(x) δT(x)
Figure 0-17 : Allure des profils de température, de concentration et de masse volumique dans
les couches limites (mélange xCO2 = 10% en cas opposant) : gaz transparent et réel
(N = -1,10 et Le = 1,33)
Ces deux effets du rayonnement, renforcement des forces thermiques et extension de leur
champ d’action vers la partie centrale, se traduisent ainsi par l’atténuation de l’écoulement
massique au voisinage des parois verticales et l’intensification de l’écoulement thermique
dans le cœur de la cavité. Il en résulte une structure d’écoulement avec une large cellule
thermique centrale et deux plus faibles cellules massiques occupant la moitié supérieure de la
paroi chaude et la moitié inférieure de la paroi froide : voir figure 0-18.
12
Par rapport au cas sans rayonnement.
62
0.3
0.11
-0. 8
8
0.2 -0.9
6
0.00
0.00
0.1
0.03
0.11
0
0 0.1 0.2 0.3
Cette structure d’écoulement, observée aux premiers instants, s’avère être instable en raison
de la présence, près des parois verticales, de deux écoulements de sens opposé (un d’origine
thermique et un d’origine massique) séparés par une ligne de fluide stagnant. Une telle
configuration favorise l’instabilité thermosolutale [9] qui se manifeste par les oscillations
observées figure 0-19 et dont le mécanisme peut être décrit comme suit.
558
τ1
557
a e
a
T(K)
556
τ2
555
c
b d
554
1400 1405 1410 1415
t(s)
Figure 0-19 : Motif des oscillations de la température observées au point n°5 pour le cas de
mélange xCO2 = 10% en cas opposant : gaz réel
63
On se réfère pour cela aux points notés (a) à (e) sur la figure 0-19 et aux structures
d’écoulements correspondantes représentées figure 0-20. Au voisinage de la paroi chaude, le
fluide lourd (cellule massique) est éjecté horizontalement13 loin de la couche limite intérieure
(massique) et pénètre dans le fluide léger comme le montrent les isovaleurs de masse
volumique aux instants (a) et (b). Ce mouvement pousse également du fluide léger (chauffé
par absorption du rayonnement issu de la paroi chaude) vers le cœur de la cavité. Par suite,
l’éjection en continu du fluide lourd conduit à la formation d’une zone de masse volumique
uniforme qui se transporte horizontalement (instant c). L’espace libéré par cette zone est
réoccupé par du fluide léger issu du cœur de la cavité, ce qui contribue à former des zones
uniformes en température et/ou concentration dans la zone centrale de l’écoulement (voir les
isothermes et les isoconcentrations à l’instant c). Une image similaire se trouve au voisinage
de la paroi froide où le fluide léger (écoulement massique) transporté horizontalement pénètre
dans le fluide lourd (écoulement thermique) et le pousse vers le cœur de la cavité.
Ces zones uniformes, ou « bulles » en température et/ou concentration finissent par éclater,
provoquant une variation brutale de masse volumique qui perturbe l’écoulement (instants d et
e). D’autres se reforment, suivant le mécanisme décrit ci-dessus et la répétition régulière du
processus (création-éclatement des bulles) produit un écoulement oscillatoire dans la cavité.
Les périodes d’oscillations observées figure 0-16 sont τ1 = τ2 = 5 s. Les fluctuations de
période (τ1) résultent de la superposition d’instabilités thermosolutales d’origine thermique et
massique qui surviennent simultanément- ou à des temps très voisins. Les oscillations de
période (τ2) sont dues uniquement à l’instabilité d’origine massique localisée près du point
d’observation n°5 : voir les isoconcentrations (figure 0-20) au passage de l’instant (a) à (b).
13
Ce processus s’explique par le fait que le fluide descendant (écoulement massique) est stoppé par le fluide
montant (écoulement thermique).
64
Lignes des isovaleurs
Fonctions de courant Isothermes Isoconcentrations
t(s) de masse volumique
(m2.s-1) (T-T0) (K) (C-C0)(mol.m-3)
(ρ-ρ0) (kg.m-3)
0.3 0.3 0.3 0.3
10 0.95
0.48
-0.05 2.1
0.
0.
0.00
0 0
0 5
0.2 -0. 0.2 0.2 0.2
0.4
0.0
6 8
8
-0.8 .4
-0
. 95
-0.95
a
-0.48
-0
-1.43
0.1 0.1 0.1 0.1
.1
0 -2 0
0.0
0
0.1
0.00
-1.4
3
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
0.48
0.10
2. 1
0.
0
0. 0
0
0.2 6 0.2 0.2 5 0.2
-0.8 -0.9 8
0.00
-0.9
5 -0.4
b
0.1 0.1 0.1 0.1
0
-2.1
0.00
0.0 -0.95
0
0.05
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
0.95
-0.0 0.00
2.
5 0.95 8
1
0.0
0.0
0
0
0.1
0.2 0.2 -2. 1 0.2 0.2
-0.48
0
0.1 0.1 0.1 0.1
0.0
-2.1 0
05
0.0
0 0. -0.95
00
0.
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
0 0.95
0.
0.00 0.0
0
0. 1
0.00
0.0
0.2 0.2 0.2 0.2
-0.4
86 8
-0.
d -0.9
5
0
-0.
-2.1
0
0.
48
0.05
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
0.
00
2.1
0. 0
0.2 0.2 0.2 0.2
-0.4
-0.86
e
8
-0.95
-0.4
-2.1
-0.9
00
0.
0.05
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
Figure 0-20 : Evolution temporelle de l’écoulement aux instants correspondants aux points de
(a) à (e) de la figure 0-19 pour le mélange xCO2 = 10% en cas opposant : gaz réel
65
II.4.1.2. Mélange xCO2 = 25%
550 0
v(m.s )
-1
T(K)
540 -0,025
530 -0,05
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
t(s) t(s)
Figure 0-21 : Evolution temporelle de température et de vitesse verticale au point n°5 en cas
opposant pour le mélange xCO2 = 25%
Les oscillations observées sur la figure 0-21 sont dues aux ondes de gravité et leur période,
évaluée à partir du profil temporel de température dans l’intervalle de temps [15-50 s], est
évaluée à τ = 4,9 s dans le cas transparent et τ = 4,1 s dans le cas réel. Cette période est plus
petite en présence du rayonnement (cas réel) car la stratification de masse volumique
s’accroit14 (figure 0-22), principalement en raison de la stratification en concentration
qu’impose le ralentissement des couches limites verticales.
(a) (b)
0.3 0.3
0 317
-0.0272 -0. -0.0317
-0.0272
-0.0136 -0.0136
0.2 0.2
-0.0045 -0.0045
-0.0000 -0.0000
0.0045 0.0045
0.1 0.1
0.0136 0.0136
0.0272
0.0317
0.0317 0.0272
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
Figure 0-22 : Isovaleurs de masse volumique à l’instant t = 20 s (mélange xCO2 = 25% en cas
opposant : (a) gaz transparent, (b) gaz réel)
14
La période τ est inversement proportionnelle au terme (ST +N×Ss)1/2 – voir relation (II.4). Si le paramètre Ss,
qui mesure la stratification en concentration augmente et que ST reste sensiblement inchangé (stratification
thermique), la quantité ST +N×Ss décroit puisque, pour les cas opposants, N est négatif. Par conséquent,
τ augmente.
66
A l’état stationnaire, l’écoulement, dominé par les forces massiques (N = -2,56), est
unicellulaire dans les deux cas avec et sans rayonnement (figure 0-23). Dans ce dernier cas,
toutefois, on note une modification sensible de la structure d’écoulement (illustrée par
l’inclinaison des lignes de courant au cœur de la cavité) ainsi que des champs thermique et
massique (nette inclinaison des isovaleurs en partie centrale).
-9.37 -2.03
0.87
0.94
-3.12 -0.68
0.00 0.00
3.12 0.68
9.37
2.03
15.62
3.39
18.75 4. 0
6
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
- -0.68
0 3.12 0.00
3. 1.00 0. 68
2
9. 3
7 2.03
15
.6 2
18
3.39
.
75
4.06
4.7
7
4
21.8
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
La figure 0-24 qui représente les profils des vitesses verticale et horizontale dans la cavité,
montre que le rayonnement du gaz provoque un ralentissement de l’écoulement. On rappelle
ici que, dans le cas opposant, la concentration haute en CO2 (plus lourd que l’air) est imposée
sur la paroi gauche chaude et la circulation du fluide s’effectue dans le sens anti-horaire
(écoulement dominé par les forces massiques). Ainsi, la masse volumique du gaz (figure
0-25) proche de la paroi chaude imposée à Ch décroît par échauffement (absorption du
rayonnement) et le mouvement descendant du fluide se ralentit. Inversement, la masse
volumique de coté de la paroi froide et imposée à concentration nulle en CO2 augmente par
refroidissement (émission du rayonnement) et le mouvement montant du fluide s’atténue.
67
(a) (b)
y(m) x(m)
0,15 0,3
transparent
0,1 réel transparent
réel
0,05 0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,225 0,075
-0,05 0,1
-0,1
-0,15 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,05 -0,025 0 0,025 0,05
x(m) u(m.s -1 )
0,15 0,3
transparent
0,1 réel transparent
réel
0,05 0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,15 0,15
-0,05 0,1
-0,1
-0,15 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,05 -0,025 0 0,025 0,05
x(m) u(m.s -1 )
0,15 0,3
transparent
0,1 réel transparent
réel
0,05 0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,075 0,225
-0,05 0,1
-0,1
-0,15 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,05 -0,025 0 0,025 0,05
x(m) u(m.s -1 )
0,06
transparent
y=0,075m réel
0,03
(ρ-ρ0)(kg.m )
-3
y=0,15m
0
y=0,225m
-0,03
-0,06
0 0,1 0,2 0,3
x(m)
68
On note également que les variations de masse volumique induites par les deux gradients
thermique et massique dirigés dans le même sens15 (figure 0-26) se compensent au cœur de la
cavité où on observe que ρ reste constant suivant x dans la partie centrale de la cavité (figure
0-25).
(a) (b)
25 6
transparent transparent
y=0,075m réel y=0,075m réel
3
(C-C0)(mol.m )
-3
y=0,15m
(T-T0)(K)
y=0,15m
0 0
y=0,225m
y=0,225m
-3
-25 -6
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3
x(m) x(m)
Nous avons vu que, selon la concentration en CO2 du mélange, on peut passer d’un
écoulement stable à un écoulement oscillatoire. Nous avons donc cherché à délimiter les
situations menant à l’un ou à l’autre type d’écoulement. Pour cela, nous avons fait varier les
concentrations imposées aux parois verticales en maintenant les autres conditions aux limites
inchangées. Les résultats suivants ont été obtenus :
• en absence de rayonnement, il s’établit un écoulement oscillatoire si la concentration
moyenne d’espèce est dans l’intervalle [7,6 % - 9,4 %] ± 0,1 %.
• en présence de rayonnement, ce même intervalle s’étend à l’intervalle [6,8 % - 10,2
%] ± 0,1%.
Le rayonnement élargit donc l’intervalle de concentration dans lequel l’instabilité
thermosolutale mène à un régime d’écoulement oscillatoire et, à titre exemple, nous
présentons dans les figures 0-27 et 0-28, les évolutions temporelles de température observées
pour différentes compositions du mélange.
15
Ici le rapport des forces N a une valeur négative.
69
xCO2
565
560
T(K)
555
7,5 Ecoulement stable
550
0 100 200 300 400 500
t(s)
565 564
T(K)
T(K)
560 563,5
7,6
555 563
0 200 400 600 800 1000 950 960 970 980 990 1000
t(s) t(s)
566 564
562
T(K)
T(K)
563,5
7,7 558
554 563
0 200 400 600 800 1000 950 960 970 980 990 1000
t(s) t(s)
565
565
560
560
T(K)
T(K)
550 550
0 200 400 600 800 1000 1200 1150 1160 1170 1180 1190 1200
t(s) t(s)
560
550
T(K)
9,5 540
Ecoulement stable
530
0 100 200 300 400 500 600
t(s)
70
xCO2
562
558
T(K)
562 562
T(K)
T(K)
558 558
6,8
554 554
0 500 1000 1500 2000 1950 1960 1970 1980 1990 2000
t(s) t(s)
562 562
T(K)
T(K)
558 558
7,0
554 554
0 500 1000 1500 1450 1460 1470 1480 1490 1500
t(s) t(s)
560 560
556 556
T(K)
T(K)
548 548
0 500 1000 1500 2000 2500 2450 2460 2470 2480 2490 2500
t(s) t(s)
560
550
T(K)
71
II.4.1.4. Influence du rapport des forces de poussée
Une autre façon de délimiter les différents régimes d’écoulement est de maintenir constante la
concentration moyenne du mélange (xCO2 = 10%) tout en faisant varier le rapport des forces
de poussée16 (N). Pour cela :
• nous avons maintenu les conditions aux limites thermiques inchangées de façon à
conserver les nombres de Prandtl, de Rayleigh thermique et de Lewis de la configuration
(Pr = 0,686, RaT = 8,79×106 et Le = 1,33)17,
• nous avons imposé différentes concentrations en CO2 sur les parois verticales afin de
faire varier N dans l’intervalle [0 - 1,101]. Il n’a toutefois pas été possible d’aller au-delà
de la valeur 1,101 avec un mélange air-CO2 en tout en conservant les paramètres Le, Pr et
RaT
Les figures 0-29 et 0-30 représentent certains écoulements obtenus pour différentes valeurs du
rapport des forces (N).
β s (Ch − Cb )
16
Le rapport des forces est donné par : N =
βT (Tc − T )
f
17
Le nombre de Rayleigh massique Ras = RaT×Le×N varie comme le rapport des forces N.
72
N
565
T(K)
560
0,848 Ecoulement stable
555
0 100 200 300 400 500 600
t(s)
565 565
564
T(K)
T(K)
560
0,859 563
555 562
0 500 1000 1500 2000 1950 1960 1970 1980 1990 2000
t(s) t(s)
565 565
564
T(K)
T(K)
560
0,872 563
555 562
0 500 1000 1500 2000 1950 1960 1970 1980 1990 2000
t(s) t(s)
560 560
558
T(K)
T(K)
555
1,035 556
550 554
0 100 200 300 400 500 600 550 560 570 580 590 600
t(s) t(s)
560
550
T(K)
Figure 0-29 : Evolution temporelle de la température au point n°5 pour différentes valeurs du
rapport des forces en cas opposant. xCO2 = 10% : gaz transparent
73
N
562
T(K)
558
0,749 Ecoulement stable
554
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
t(s)
562 560
559
T(K)
T(K)
558
0,760 558
554 557
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 2950 2960 2970 2980 2990 3000
t(s) t(s)
562 560
559
T(K)
T(K)
558
0,771 558
554 557
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 2950 2960 2970 2980 2990 3000
t(s) t(s)
558
560
T(K)
T(K)
1,101 556
552 554
0 500 1000 1500 1450 1460 1470 1480 1490 1500
t(s) t(s)
Figure 0-30 : Evolution temporelle de la température au point n°5 pour différentes valeurs du
rapport des forces en cas opposant à xCO2 = 10% : gaz réel
74
II.4.1.5. Synthèse
18
Il est à noter qu’il n’y a pas dans la littérature une condition explicite universelle en fonction des paramètres
caractéristiques de l’écoulement (Ras, RaT, N, Le,…) qui prédit l’apparition de l’instabilité thermosolutale et
donc un écoulement oscillatoire
75
II.4.2. Mélange air-H2O
Le cas opposant est obtenu en imposant la plus forte concentration en H2O (plus légère que
l’air) sur la paroi froide et la concentration nulle à la paroi chaude (voir tableau 0-1).
557
556
T(K)
T(K)
552
552
547
548 542
0 100 200 300 0 200 400 600 800 1000
t(s) t(s)
0,01 0,05
0,005 0
v(m.s )
-1
v(m.s )
-1
0 -0,05
-0,005 -0,1
0 100 200 300 0 200 400 600 800 1000
t(s) t(s)
Figure 0-31 : Evolution temporelle de température et de vitesse verticale au point n°5 pour le
mélange xH2O = 10% en cas opposant : (a) gaz transparent, (b) gaz réel
76
Dans le cas réel, c’est-à-dire en tenant compte du rayonnement, le comportement transitoire
de l’écoulement est nettement différent. Il atteint l’état stationnaire en un temps plus long,
environ 750 s, avec des oscillations (t <160 s) qui peuvent être attribuées à l’éclatement des
zones uniformes en concentration (bulles). Ce phénomène, visible sur les isoconcentrations de
la figure 0-32, ressemble à celui qui déclenche l’instabilité thermosolutale mais il suit
finalement un mécanisme assez différent.
7
03
02
.0 -0. 0033
0
-0
-0.
1.79
-0
. 00
-0.08
-0. 90 27
0.2 0.2 0.2 0.2
0.08
-0.97
16
0
0.0
-0.08
0.00 0.00
0.08
0.1 0.1 0.1 0.1 00
0.0
004
0 0.0 0.00
-1.7 .00 011 08
9
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
27
-0.00
-0.0030
00
.
-0.002
-0
-0.0 7
024
-0.90 1.79
0.2 0.2 0.2 0.2
-0.97
-0.08
17 0.0
0
0.08
1.79
8
-0. 90
.0
-0.97
18 0.00
-1.79
00
0
0.000
0. 0
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0. -0.0021
00
-0.
8
-0.0
0.2 -0.90 0.2 1.79 0.2 0.2
-0.97
19 0. 00
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
77
0.3 -0.00 0.3 0.3 0.3
0 27 24
03 -0.00 -0.00
.0
-0
-0.08
0.2 -0.90 0.2 0.2 0.2
1.79
-0.97
0.0
20 0
0.00
0.1 0.1 0.1 0.1
0.0 02
8 .0 0
-1.7 -0 0 0
9 0.00 00
4
0.0
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
3
-0.003 0
-0.003-0.00270024
7
003
-0.
-0.
0.2 -0.90 0.2 1.79 0.2 0.2
-0.97
-0.0
0.0
8
21
0
0.0
0.00
0.1 0.1 0.1 0.1
8
000
-1. 0.0 4
79 0.000
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.0
0.0
4 0 -0.0037
00 -0.0030
-0. -0.0024
-0.90
0.2 0.2 1.79 0.2 0.2
-0.97
-0.08
0.08
22
0.00
0.1 0.1 0.00 0.1 0.1
0.0000
-1
. 79 0.0004
11
0.00
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.004
3
40 -0.0037
00 -0.003
-0. -0.002 0
-0.90 4
08
-0.97 9
23
0
0.0
08
0.0000
.
-0
0
-1 0.0004
. 79
0.0011
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
00
-0.0040
.
-0
-0.0037
-0.003
0.08 0
-0.002
1.7
-0.90 4
0.2 0.2 0.2 0.2
9
-0.97
0.00
24
0.1 0.1 0.1 0.1 0.0000
-0.08 0.00
04
1
01
-1.7
0.0008
0. 0
9 0.00
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
. 00
-0.0033
-0
1.79 -0.002
7
0 .0
-0.90 8
0.2 0.2 0.2 0.2
-0.97
0.00
25
-0.0
0.1 0.1 0.1 8 0.1 0. 0
00
0. 0 0
00
4
-1.790.00
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
Figure 0-32 : Evolution temporelle de l’écoulement pour le mélange xH2O = 10% en cas
opposant dans l’intervalle de temps [16 - 25 s] : gaz réel
78
Le rayonnement, là aussi, intensifie les forces thermiques près des parois et dans une zone qui
s’étend plus largement vers le cœur de la cavité. On observe d’ailleurs (figure 0-33) un
accroissement de la couche limite thermique qui, dans le cas réel, devient plus large que celle
en concentration, alors que dans le cas transparent, la hiérarchie fixée par le nombre de Lewis
(Le = 0,86) est bien respectée : δT > δs).
---: réel
___
: transparent
T (x ) − T 0
T c −T f C (x ) −C 0
−
C h −Cb
ρ0
ρ(x)
δT(x) δs(x)
79
rayonnement homogénéisent le cœur de la cavité et le processus s’atténue progressivement :
les oscillations disparaissent au bout d’environ 150 s.
Pour autant, le régime stationnaire n’est pas atteint et le transitoire se poursuit avec un
écoulement qui est principalement d’origine thermique (figure 0-34). Ensuite, au cours du
temps, deux cellules massiques se forment dans les coins haut et bas côté gauche de la cavité :
elles s’élargissent et s’unifient à peu près à t = 470 s. Par la suite, cette structure d’écoulement
évolue, la cellule massique le long de la paroi gauche s’élargit et pousse la cellule thermique
au cœur de la cavité. Enfin, aux alentours de t = 550 s, une cellule thermique secondaire se
forme dans le coin bas gauche de la cavité et s’élargit ensuite le long de la paroi basse.
L’écoulement fait alors apparaître une cellule massique centrale et deux cellules thermiques
secondaires, image qui se maintient ensuite jusqu’à l’établissement de l’état stationnaire.
0.0
-0
0
0.2 0.2 0.2 0.2
-0.95
2.27
150
0.1 0.1 0.1 0.1
-0.0
0
0
00
0. 0
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
0.00
-0.
2.2
-0.95
200
0.1 0.1 0.1 0.1
-0.00
0
00
.0
-0
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9
0.2 0.2 0.2 0.5 0.2
-0.00
-0.00
-0.95
400
0.1 0.1 0.1 0.1
-2.2
7
0
0.
0.000
01
0.
00
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.95
450
-0.01
-2.27
00
0.0
4
0.0000
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
80
0.3 0.0
0 0.3 0.3 0.3
2 0.20
0.0 8 2.27 0 0.39
0.0 -0.20 0.0
-0.00
0.79
-0. 39
470
0.9
0.1 0.1 -2.27 0.1 0.1
9
0.0
5
0
0.000
0.
00
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
.00
0.01
-2.27 -0.0
-0
0.5
9
2.27
0.99
4.5
-2.27 076
-0.0
5
0. 20
-0.95
0.2 0.2 0.2 0.00 0.2
-0.2
63
0
.00
0.08
0.17
500
-0
-4.5
-0
.5
9
5
056
0.1 0.1 0.1 0.1 -0.0
-0.0
-0.0050
036
050
-0 .0
00
-0.0036
0.00
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.57
-0.0107
1.3
0.2 0.2 0.2 0.2
8
0.04 -2.2
7 -0.0
6 0 .5
.0
0.28
-0 .00 9
0 2 .2
.5
9
-0.003
7
5
0.1 0.1 0.1 0.1
-0.94
-0.02
-1.38
-0.0012
4
-0.1 0.0000
00
2
01
0.00
0.0012 .0
-0
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.93 -0.0109
069
0.2 0.2 0.2 1.
38 0.2 -0 .0
-2
-9.0
.2
7
-0
9
.0
560 0.39
0. 9.0
20.2
7 0.0
0.9
9
36
3 2 9 0
-
-11.
0.1
13
9 .3
.6
8
4
0.1 -0.0
1
0.1 0.1 0.1
-0.2 -0.0020
1
0.
0.0000-0.0004
0
-1.77 8
6
5 1.77 0.0004
-1. 020
0.0000
-0.0
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.93
1.3 8
0.2 0.2 0.2 0.2
0.39 11
-9.0
570 0.32
.36 9
.0 0.
2.
9 00
9
27
-0
1.58
-0.0037
-11.36
. 00
-2
0.2
.2
6 -0.0029
7
-0. 93
-0 -0
-1.3
.27 .1
8
4
8
-0.0
-0.0004
1
0.0004
0.0
6
0.0028
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0 .9
3
-9 1.38
0.2 0.2 . 09 0.2 0.2
0.39
1.58
0.0 -0.0037
600 0
-0.0029
-0
-0.93
-1
.0
-1 .3
3.6
0
0.2 8
13
-1
6 4
.5
.6
9.0
8
4
0.1 -0
.34 0.1 0.1 0.1 -0.0004
-0.47
-0.0
0.0004
1
0.0
6
0.0029
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
0.4
-11.36
2
1.38
-0.0044
0.2 0.2 0.2 0.2 -0.0035
11 0.0
-0.93
-0
.3
.
0
00
-1
6 -1
.9
.38
750
7
-0.0009
1. 97
0.0000
0.2
8
0.0009
-0.6
0.0
1
0.0045
0 0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
Figure 0-34 : Evolution temporelle de l’écoulement pour le mélange xH2O = 10% en cas
opposant : gaz réel
81
L’écoulement stationnaire est complètement changé en présence du rayonnement (voir figure
0-35). Dans le cas transparent, l’écoulement ne comprend qu’une cellule d’origine thermique
(rotation dans le sens horaire). Les lignes isovaleurs (lignes de courant, isothermes et
isoconcentrations) sont inclinées dans le cœur de la cavité. Par contre, dans le cas réel,
l’écoulement est nettement multicellulaire. Il se compose d’une cellule centrale d’origine
massique (rotation du fluide dans le sens anti-horaire) avec deux cellules secondaires
d’origine thermique (rotation dans le sens inverse). Les isothermes et isoconcentrations
subissent des distorsions importantes et sont inclinées dans le sens inverse, (par rapport au cas
transparent) dans le cœur de la cavité.
-0.68
-0.81 12.50 -1.08
-0.94 6.25 -0.54
0.00 0.00
-6.25 0.54
0 1.08
-12.5
87 0
-21
. 1 .9
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
-0. 63
-6. 1.08
25
0
0. 3
-12.5
0.20 9
-0.91
0
0. .54
1.90
réel
0. 02 00
0. 0 5
6.2 0
21.87
-1
-0 .08
12
-21.87
.9
-1
.5
0
-0.
.5
0
4
-0.4 26
-0
4
07.
-0.
63
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
Figure 0-35 : Fonctions de courant, isothermes et isoconcentrations (cas opposant) pour les
mélanges xH2O = 10% (RaT = 7,84×106, Ras = 5,82×106, Pr = 0,705, Le = 0,86, N = -0,87)
82
II.4.2.2. Mélange xH2O = 25%
558 0,06
transparent réel transparent réel
553 0,03
v(m.s-1)
T(K)
548 0
543 -0,03
538 -0,06
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
t(s) t(s)
Figure 0-36 : Evolution temporelle de température et de vitesse verticale au point n°5 en cas
opposant (mélanges xH2O = 25%)
Avec H2O, comme avec CO2, l’écoulement pour un mélange à 25% est dominé par les forces
massiques et l’écoulement stationnaire, en absence de rayonnement, se caractérise par une
structure unicellulaire (figure 0-37) avec des lignes isovaleurs (isothermes et
isoconcentrations) qui sont stratifiés verticalement dans le cœur de la cavité. Même, lorsque le
rayonnement est pris en compte, l’écoulement reste principalement unicellulaire, c'est-à-dire,
qu’il se compose d’une cellule principale d’origine massique qui occupe la grande partie de la
cavité avec une petite cellule d’origine thermique qui se forme dans la partie haute droite de la
cavité. Par ailleurs, les lignes isovaleurs de la fonction de courant, les isothermes et
isoconcentrations sont inclinées dans le cœur de la cavité.
83
Fonctions de courant Isothermes Isoconcentrations
(m2.s-1) T-T0 (K) C-C0 (mol.m-3)
0.3 0.3 0.3
0.06 -15. 62
3.39
0.81 -9.37
transparent
2.03
0.87
0.94 -3.12 0.68
0.00 0.00
3.12 -0.68
-2.03
9.37
-3.39
15.62
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
4.74
-0.06
-21.87
0.01
.62
-15
3.39
0.79 -9.
3 7 2.03
0.86 -3
0 .1 2
réel
0.68
0.93 3.1 .00 0.00
2 -0.68
9.3
7
-2.03
15.
62
-3.39
21.87
-4.74
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
Figure 0-37 : Fonctions de courant, isothermes et isoconcentrations (cas opposant) pour les
mélanges xH2O = 25% (RaT = 8,16×106, Ras = 1,53×107, Pr = 0,744, Le = 0,82, N = -2,30)
Par contre, le rayonnement (figure 0-38) modifie le champ de masse volumique (figure 0-39)
à travers le champ de température et induit un ralentissement du fluide dans les couches
limites verticale et horizontale (figure 0-40 ).
0.3
0.00
0.07
9
0.22
0.2
0.15
0.07
0.00
-0.12
-0.09
-0.05
-0.22
-0.15
0
0 0.3
Figure 0-38 : Distribution de puissance radiative normalisée (rapportée à σ T04 ) dans la cavité
pour le mélange xH2O = 25% (cas opposant)
84
0,04
transparent
y=0,075m réel
0,02
(ρ-ρ0)(kg.m )
-3
y=0,15m
0
y=0,225m
-0,02
-0,04
0 0,1 0,2 0,3
x(m)
(a) (b)
y(m) x(m)
0,2 0,3
transparent
réel transparent
0,1 réel
0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,225 0,075
0,1
-0,1
-0,2 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
0,2 0,3
transparent
réel transparent
0,1 réel
0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,15 0,15
0,1
-0,1
-0,2 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
0,2 0,3
transparent
réel transparent
0,1 réel
0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,075 0,225
0,1
-0,1
-0,2 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
85
II.4.2.3. Transfert de chaleur et de masse (régime stationnaire)
On constate tableau 0-6 que le rayonnement a un effet important sur le transfert de chaleur
dans la cavité. Les transferts convectif et radiatif sont diminués pour les différentes
concentrations moyennes de H2O et c’est surtout vrai pour la plus haute concentration
moyenne. On note toutefois que le transfert convectif est légèrement augmenté sur la paroi
froide dans le cas du mélange xH2O= 10% sous l’effet d’une cellule thermique plus intense. Par
ailleurs, la diminution du transfert de masse est la plus importante pour la faible concentration
moyenne xH2O = 10%.
Nu c
Nu t Sh
H2 O Paroi chaude Paroi froide
transparent réel % transparent réel % transparent réel % transparent réel %
10% 6,57 4 -39,12 6,57 6,76 2,89 183,6 174 -5,23 5,76 3,94 -31,60
25% 17,36 8,1 -53,34 17,36 13,57 -21,83 197,2 174,8 -11,36 15,99 14,53 -9,13
Tableau 0-6 : Nombre de Nusselt moyen convectif (Nuc) et total (Nut) et nombre
de Sherwood moyen (Sh) sur les parois actives de la cavité.
II.4.2.4. Synthèse
86
II.5. Conclusion
• Cas aidant:
En général, le rayonnement joue un rôle stabilisant de l’écoulement et accélère
légèrement le passage à un nouvel état stationnaire. Cette tendance est observée
quelle que soit l’espèce absorbante (CO2 ou H2O) et sa concentration moyenne
dans le milieu.
Le régime transitoire se caractérise par l’oscillation des lignes isovaleurs de masse
volumique (milieu stratifié linéairement) dans le centre de la cavité due à la
propagation d’ondes de gravité interne.
A même concentration moyenne de gaz absorbant, la période des oscillations s’est
avérée être indépendante de la nature du gaz utilisé (CO2 ou H2O) et diminue
lorsque la concentration moyenne de gaz absorbant s’accroît et augmente quand le
rayonnement est pris en compte
Une fois le régime stationnaire atteint, l’influence du rayonnement est similaire
quelle que soit l’espèce absorbante (CO2 ou H2O) et sa concentration moyenne. Il
induit une accélération du fluide dans les couches limites et crée une stratification
oblique des isothermes et isoconcentrations dans le cœur de la cavité. Ces effets
sont toutefois moindres lorsque la concentration moyenne d’espèce absorbante
augmente dans le mélange. Le rayonnement diminue le transfert thermique
convectif à travers la cavité mais il influe peu sur le transfert de masse qui reste
pratiquement inchangé.
• Cas opposant:
Le rayonnement change notablement le comportement transitoire de l’écoulement.
Cet effet est fortement lié à la nature du gaz et est plus important à faible
concentration moyenne de CO2 ou H2O.
Mélanges avec CO2
87
o xCO2 = 10%. Le rayonnement favorise la génération de l’instabilité
thermosolutale et conduit à un écoulement oscillatoire. Par ailleurs,
l’écoulement stationnaire est, en absence de rayonnement, multicellulaire
et les lignes isovaleurs sont inclinées dans le cœur de la cavité.
o xCO2 = 25%. L’écoulement est dominé par les forces massiques et le
rayonnement ralentit le passage à l’état stationnaire. On observe plus
d’oscillations, dues aux ondes de gravité, dont la période est plus petite que
dans le cas transparent car le rayonnement augmente la stratification de
masse volumique dans le centre de la cavité. A l’état stationnaire, le
rayonnement induit un ralentissement du mouvement dans la cavité. Les
lignes isovaleurs, légèrement inclinées en absence du rayonnement, le sont
beaucoup plus nettement en présence du rayonnement.
o D’une façon générale, la présence du rayonnement, en favorisant la
génération de l’instabilité thermosolutale, tend à élargir les intervalles de
concentration moyenne en CO2 (xCO2) et de rapport des forces où des
écoulements oscillatoires sont obtenus.
Mélanges en H2O
o xH2O = 10%. Le rayonnement déstabilise l’écoulement et ralentit nettement
le passage à l’état stationnaire. Les oscillations observées dans le cas
transparent sont dues aux ondes de gravité interne, mais elles disparaissent
lorsque le rayonnement est pris en compte. Ce dernier change la structure
de l’écoulement stationnaire qui devient multicellulaire et modifie les
champs thermique et de concentration. Les isovaleurs sont déformées et
inclinées dans le sens inverse (par rapport au cas sans rayonnement) quand
le rayonnement est pris en compte.
o xH2O = 25%. Les mêmes observations sont faites pour le mélange à 25% de
CO2.
88
Références bibliographiques
89
15. A. Ibrahim, D. Lemonnier, Numerical study of coupled double-diffusive natural
convection and radiation in a square cavity filled with a N2–CO2 mixture. ICHMT, 36 (2009)
197–202.
16. A. Mezrhab, D. Lemonnier, S. Meftah, A. benbrik, Numerical study of double-diffusion
convection coupled to radiation in a square cavity filled with a participating grey gas, J. Phys.
D: Appl. Phys, 41(2008), 195501.
17. S. Meftah, D. Lemonnier, A. Benbrik, A. Mezrhab, Etude numérique de la convection de
double diffusion dans un mélange gazeux air-CO2, Proc. French Heat Transfer Soc. (SFT)
national meeting, Elsevier (2007).
90
III. Couplage de la convection naturelle
turbulente avec le rayonnement dans une
cavité différentiellement chauffée
CHAPITRE III
Le but de l’étude présentée dans ce chapitre est donc d’évaluer l’impact de la participation
radiative d’H2O sur la dynamique et la thermique d’un écoulement turbulent de convection
naturelle dans une cavité différentiellement chauffée dans des conditions représentatives de
l’habitat (faibles écarts de température autour de l’ambiance, air à 50% d’humidité, cavité de
l’ordre du mètre).
1
CO2 est aussi présent dans l’air, mais en quantité trop faible pour avoir une contribution radiative
significative.
93
III.2. Modèle physique
Le modèle étudié est schématisé figure 0-1. Nous considérons une cavité carrée de 1 m de
côté, remplie d’air humide, dont les parois actives (verticales) sont maintenues isothermes à
Tc = 300,5 K et Tf = 285,5 K. Les parois passives (horizontales) sont adiabatiques et, d’un
point de vue radiatif, toutes les surfaces sont supposées grises et diffuses, avec une émissivité
constante de ε1 = 0,1 sur les parois actives et de ε2 = 0,2 sur les parois passives. Ces données
ont été choisies de façon à représenter au mieux les conditions d’une expérience décrite en
[10,11]. Le nombre de Rayleigh de la configuration est 1,5×109.
y
Adiabatique, ε2
g Tf , ε1
Tc , ε1
Adiabatique, ε2 x
Figure 0-1: Représentation de la cavité étudiée
94
∂u ∂v
+ =0 (III.1)
∂x ∂y
∂u ∂u 2 ∂u v 1 ∂p ∂ ∂u ∂ ∂u
+ + =− + (ν +ν sm ) + (ν + ν ) (III.2)
∂t ∂x ∂y
ρ0 ∂x ∂x ∂x ∂y ∂y
sm
∂v ∂u v ∂v 2 1 ∂p ∂ ∂v ∂ ∂v
+ + =− + (ν +ν sm ) + ∂y (ν + ν sm ) ∂y + g β (T −T 0 ) (III.3)
∂t ∂x ∂y ρ0 ∂y ∂x ∂x
∂T ∂uT ∂vT ∂ ∂T ∂ ∂T
+ + = (α + α sm ) + (α + α sm ) + S r (x , y ) (III.4)
∂t ∂x ∂y ∂x ∂x ∂y ∂y
∆2 1/ 2
α sm = 0, 5 × θ φc
1/ 2
(III.5)
∆T
∂T ∂T
θ = 2
∂x ∂y
( S xx + S yx )( S yx + S yy ) (III.6)
∂u 1 ∂u ∂v ∂v
S xx = , S xy = S yx = ( + ), S yy = (III.7)
∂x 2 ∂y ∂x ∂y
(T − Tˆ ) 2 × [(u − uˆ ) 2 + (v − vˆ )2 ]
φc = (III.8)
2
Dans cette écriture uˆ , vˆ et Tˆ représentent des grandeurs filtrées deux fois en utilisant un
filtre de taille ∆ˆ qui correspond à une longueur de coupure égale à la taille de la maille ( ∆ )
[12,13]. En pratique :
1
fˆi , j = ( fi −1, j −1 + 6 fi −1, j + f i −1, j +1 + 6 f i , j −1
64 ( f = u , v ,T ) (III.9)
+36 f i , j + 6 f i , j +1 + fi +1, j −1 + 6 f i +1, j + f i +1, j +1 )
95
Le terme de source radiative S r (x , y ) = −∇ ⋅q r (x , y ) qui apparaît dans l’équation d’énergie
(III.4) représente les effets de la participation radiative du gaz (absorption, émission) dus à la
présence de vapeur d’eau dans l’air. En utilisant le modèle SLW de Denison et Webb [14,15]
pour tenir compte des propriétés spectrales du mélange air-H2O (modèle de type somme
pondérée de gaz gris), ce terme peut s’écrire, en conservant les notations de la relation (II.36):
Ng
M
S r (x , y ) = ∑ κ j ∑ (w m L j , m (x , y )) − 4a j σT 4 (x , y ) (III.10)
j =0 m =1
Cette expression néglige les corrélations de sous maille entre le coefficient d’absorption
κ k (T ) , les poids ak(T) et les fluctuations de température. Cela revient à estimer
est couramment admise : elle suppose que les petites structures sont « optiquement minces »
et donc que les fluctuations de κ (qui ne dépend que des propriétés locales du milieu) et de L
(dont la valeur résulte d’une intégration sur tout un chemin) sont découplées. La seconde n’est
acceptable que pour de faibles fluctuations de la température ( ∆T /T ≪ 1) , ce qui est le cas
ici.
Les conditions aux limites imposent des vitesses nulles aux parois, des températures fixes sur
les parois verticales (Tc ou Tf) et des flux nuls à travers les parois horizontales. Cette dernière
condition s’écrit, compte tenu de la participation radiative des parois :
∂T
paroi basse: − λ = ε 2 q inc − ε 2σT p4
∂y
(III.11)
∂T
paroi haute: + λ = ε 2 q inc − ε 2σT p4
∂y
Paroi haute :
Ng M
q inc = ∑ ∑η m L m ,k (III.12)
k =1 m =1
ηm > 0
Paroi basse :
Ng M
q inc = ∑ ∑ ηm L m ,k (III.13)
k =1 m =1
ηm < 0
96
La simulation de l’écoulement et du transfert de chaleur a été effectuée avec le code Aquilon
développé au laboratoire TREFLE de Bordeaux [16]. Nous avons toutefois modifié le modèle
LES implanté dans ce code pour le calcul de la viscosité et de la diffusivité locale de sous
maille afin d’utiliser le type de filtre analytique proposé par Sergent et al. [12]. Nous avons
également implanté notre propre modèle de calcul radiatif, fondé sur la méthode des
ordonnées discrètes [17] pour résoudre l’équation de transfert radiatif au sein du mélange
gazeux. Nous avons utilisé Aquilon en choisissant un schéma centré conservatif du second
ordre en espace pour l’équation d’énergie et un schéma de type QUICK pour les équations
(III.2) et (III.3). Ce dernier étant suffisamment dissipatif, nous n’avons pas introduit de
viscosité de sous-maille dans le modèle, laissant la diffusion numérique jouer ce rôle. Il est à
noter ici que l’utilisation de schéma centré pour les équations (III.2) et (III.3) produit de
l’instabilité numérique [13,18]. La discrétisation temporelle est un schéma de Gear du second
ordre et le couplage pression-vitesse est résolu par la méthode de projection du lagrangien
augmenté.
Nous avons adopté un maillage spatial de taille 66(y) ×130(x). Le découpage est uniforme en
y et variable en x, suivant une loi de type tangente hyperbolique avec un coefficient de
raffinement de 6,81. La méthode aux ordonnées discrètes (MOD) a été mise en œuvre avec la
quadrature S8 (80 directions) en utilisant 11 gaz gris dans le modèle SLW et en négligeant la
dépendance spatiale de section efficace d’absorption (cf. § I-3-3). Le pas de temps
adimensionné par le temps convectif H2/(αRa1/2) est de l’ordre de 0,0084 et les quantités
moyennes sont calculées, une fois le régime quasi-stationnaire atteint (en moyenne), en
intégrant les valeurs instantanées sur au moins 500 unités en temps adimensionnel.
97
(a) (b)
65
61,60
60
61,55
55
Nuc
Nuc
61,50
50
45 61,45
40 61,40
0 500 1000 1500 2000 0 100 200 300 400 500
t/(H /αRa )
2 1/2
t/(H /αRa )
2 1/2
Figure 0-2: Nombre de Nusselt convectif sur la paroi chaude (a) Convergence vers l’état
stationnaire en moyenne (b) Zoom sur l’intervalle [1500 < t/(H2/αRa1/2) <2000].
Le code a été validé en se référant aux résultats numériques reportés dans [10] à Ra =1,5×109.
Une très bonne concordance a été obtenue en comparant les profils de la température et de
vitesse à mi-hauteur et mi-largeur de la cavité (figures 0-3 et 0-4).
(a) (b)
0,5 1
Réf
0,4 Réf 0,8 notre calcul
notre calcul
(T-T0)/(Tc-Tf)
0,3
0,6
y/H
0,2
0,4
0,1
0 0,2
-0,1 0
0 0,02 0,04 0,06 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4
x/H (T-T 0 )/(T c -T f )
98
(a) (b)
0,25 1
Réf
Réf 0,8 notre calcul
notre calcul
v/(αRa1/2/H)
0,15 0,6
y/H
0,4
0,05
0,2
-0,05 0
0 0,02 0,04 0,06 -0,02 -0,01 0 0,01 0,02
x/H u/(αRa 1/2 /H)
Figure 0-4: (a) Profils normalisés de vitesse verticale à mi-hauteur de la cavité et (b) Profils
normalisés de vitesse horizontale à mi-largeur de la cavité
• La troisième (« réel-1 ») considère le rayonnement du gaz, mais pas celui des parois
passives (ε2 = 0).
• Enfin, la quatrième (« réel-2 ») tient compte de tous les effets radiatifs : ceux dus à la
présence de H2O dans l’air (50% d’humidité qui correspond à la fraction molaire de la
vapeur d’eau xH20 = 0,0115 dans le milieu) et ceux dus aux parois.
Les champs de vecteurs vitesse moyenne sont représentés dans la figure 0-5.
99
(a) (b)
1 0.25
sans rayonnement
1 0.25
réel-1
2
Elle est identique au cas de validation présenté ci-dessus et à la configuration utilisée dans la référence [10]
100
à-dire lorsqu’on ne prend en compte que le rayonnement des parois), la structure de
l’écoulement est complètement changée : on ne retrouve plus les tourbillons de coins et les
zones de circulation secondaire deviennent plus larges et plus intenses. Ces circulations sont
plus importantes lorsque l’on combine tous les aspects radiatifs (des parois et du gaz : « cas
réel-2»). Il est à noter ici que cette structure d’écoulement observée dans les deux cas «
transparent » et « réel-2 » correspond à celle observée expérimentalement par Salat [19] et
dont une représentation schématique est reportée (voir figure 0-6).
Figure 0-6: Représentation schématique de l’écoulement dans une cavité (Ra =1,5×109)
(extrait de Salat [19]]
La recirculation du fluide dans les coins de la cavité est observée sur les profils de vitesse
verticale dans les parties hautes ( y ≥ 0,8 ; figure 0-7-a) et basse ( y ≤ 0, 2 ; figure 0-7-b) dans
les cas où le rayonnement de paroi est ignoré (cas sans rayonnement et « réel-1 »). Par contre,
cette zone n’apparaît pas lorsque le rayonnement surfacique est pris en compte (cas «
transparent » et « réel-2 »).
101
y/H (a) (b)
0,25 0,05
sans rayonnement
0,2 transparent 0
réel-1
0,15 réel-2 -0,05
/H)
/H)
1/2
1/2
0,1
v /(αRa
-0,1
v /(αRa
0,9 0,05 -0,15
sans rayonnement
transparent
0 -0,2 réel-1
réel-2
-0,05
-0,25
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
0,9 0,925 0,95 0,975 1
x /H
x /H
0,05
0,25
sans rayonnement
0,2 transparent 0
réel-1
0,15 réel-2 -0,05
v /(αRa1/2 /H)
v /(αRa /H)
1/2
0,1 -0,1
0,25 0,05
sans rayonnement
0,2 transparent 0
réel-1
0,15 réel-2 -0,05
/H)
/H)
1/2
1/2
0,1 -0,1
v /(αRa
v /(αRa
0,6 0,05 -0,15
sans rayonnement
transparent
0 -0,2 réel-1
réel-2
-0,05 -0,25
0 0,025 0,05 0,075 0,1
0,9 0,925 0,95 0,975 1
x /H
x /H
0,25 0,05
sans rayonnement
0,2 transparent 0
réel-1
0,15 réel-2 -0,05
/H)
/H)
1/2
1/2
-0,1
v /(αRa
0,1
v /(αRa
0,25 0,05
sans rayonnement
0,2 transparent 0
réel-1
0,15 réel-2 -0,05
v /(αRa /H)
v /(αRa /H)
1/2
1/2
0,1 -0,1
0,4 0,05 -0,15
sans rayonnement
transparent
-0,2 réel-1
0
réel-2
-0,05 -0,25
0 0,025 0,05 0,075 0,1 0,9 0,925 0,95 0,975 1
x /H x /H
0,25 0,05
sans rayonnement
0,2 transparent 0
réel-1
0,15 réel-2 -0,05
v /(αRa1/2 /H)
/H)
1/2
0,1 -0,1
v /(αRa
0,25 0,05
sans rayonnement
0,2 transparent 0
réel-1
0,15 réel-2 -0,05
/H)
/H)
1/2
1/2
0,1 -0,1
v /(αRa
v /(αRa
102
x/H (a) (b)
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 transparent
réel-1
réel-2
0,8 0,3
y /H
y /H
0,1 0,7 sans rayonnement
transparent
0,2
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 transparent
réel-1
0,8 réel-2
0,3
y /H
y /H
0,2 0,7 sans rayonnement
transparent
0,2
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 transparent
réel-1
0,8
réel-2
0,3
y /H
y /H
0,4 0,7 sans rayonnement
transparent
0,2
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 transparent
réel-1
réel-2
0,8 0,3
y /H
y /H
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 transparent
réel-1
réel-2
0,8 0,3
y /H
y /H
y /H
103
Les profils verticaux de vitesse horizontale montrent clairement des zones de circulation
secondaire dues au rayonnement, notamment dans les cas «transparent» et «réel-2». On
constate toutefois que les vitesses horizontales dans cette zone sont plus faibles que celles
dans la zone de circulation principale au voisinage des parois haute et basse de la cavité (voir
figure 0-7).
Dans tous les cas, la prise en compte du rayonnement (des parois et / ou du gaz) induit une
accélération du fluide dans les couches limites verticales (figure 0-7) et horizontales (figure
0-8). Cette accélération est plus forte quand tous les effets radiatifs sont considérés (gaz +
parois). Toutefois, on note que l’accélération du fluide dans les couches de retour (figure 0-8)
est principalement due au rayonnement des parois (cas « transparent » et « réel-2 »). En fait,
cette accélération du fluide – due au rayonnement – dans les couches verticales induit une
augmentation de la vitesse d’entraînement du fluide (horizontale) au voisinage des parois
horizontales en particulier dans les zones x< 0,2 (paroi haute) et x > 0,8 (paroi basse). Cela
peut donc expliquer la distorsion et la disparition, en présence de rayonnement, des zones de
recirculation tourbillonnaire dans les coins de la cavité (figure 0-5).
Par ailleurs, le fluide transporté dans la couche de retour arrive à la paroi verticale opposée
avec une vitesse plus élevée en présence du rayonnement, surtout dans les deux cas «
transparent » et « réel-2 ». C’est ce que montrent les profils de vitesse horizontale enregistrés
près des parois verticales (x = 0,1 et 0,9 - figure 0-8). Ainsi le fluide qui vient impacter la
paroi verticale à vitesse assez élevée est ensuite dévié verticalement et circule vers l’intérieur
de la cavité où se forme la zone de circulation secondaire.
La prise en compte du rayonnement (des parois et/ou de gaz) introduit des modifications
importantes sur les champs thermiques moyens (figure 0-9). Ces changements sont
remarquables dans les zones de recirculation tourbillonnaire (coins haut-gauche et bas-droit
de la cavité) quand le rayonnement de gaz est pris en compte « cas réel-1 ». Par contre dans
les cas « transparent » et « réel-2 » dont le rayonnement des parois est présent, le champ
thermique est soumis à des changements importants à proximité des parois adiabatiques qui
correspondent aux zones de la circulation secondaire du fluide (figure 0-5). Cette dernière
diminue notamment la zone centrale stratifiée.
104
1 1
0.35 0.25
0.30
0.75 0.75 0.20
0.20
0.10 0.10
-0.10 -0.10
-0.20
0.25 0.25 -0.20
-0.30
-0.35 -0.25
0 0
0 0.25 0.5 0.75 1 0 0.25 0.5 0.75 1
1 1
0.25
0.30
0.20
0.75 0.20 0.75
0.10 0.10
-0.10 -0.10
réel-1 réel-2
(a) (b)
1 0,6
sans rayonnement sans rayonnement
transparent transparent
0,75 réel-1 0,55 réel-1
réel-2 réel-2
y/H
y/H
0,5 0,5
0,25 0,45
0 0,4
-0,4 -0,2 0 0,2 0,4 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
(T-T 0 )/(T c -T f ) (T-T 0 )/(T c -T f )
105
sans
cas de calcul transparent réel-1 réel-2
rayonnement
H ∂T
S = 1,0 0,94 0,86 0,79
T ∆T ∂y
Variation
- 6% 14% 21%
relative3
Il s’avère que c’est surtout le rayonnement du gaz qui joue sur la stratification thermique (cas
« réel-1 »). Cependant, le rayonnement des parois (cas transparent) influence fortement le
gradient de température au voisinage des parois adiabatiques (figure 0-10-a).
Dans le cas transparent, le fluide chaud accéléré (voir figure 0-8) cède de la chaleur le long de
la paroi haute adiabatique qui, elle-même, se refroidit par rayonnement (voir figure 0-11).
Une image inverse est observée le long de la paroi basse qui s’échauffe par rayonnement et
redonne de la chaleur au fluide venant de la paroi froide. Cet effet tend à diminuer la
stratification thermique, mais il est en partie compensé par les apports de fluide (chaud en
partie haute, froid en partie basse) dus aux circulations secondaires.
30
paroi basse
paroi haute
20
10
qr
-10
-20
-30
0 0,25 0,5 0,75 1
x/H
Figure 0-11: Flux radiatif net normalisé par le flux thermique conductif λ0×(Tc-Tf)/H sur
les parois haute et basse: cas transparent
3
Par rapport au cas sans rayonnement
106
Cependant, dans le cas « réel-1 » (rayonnement du gaz seul), le fluide chaud se refroidit le
long de paroi haute par l’émission du rayonnement vers les zones froides de la cavité et
inversement le long de paroi basse (fluide chauffé par absorption). Ainsi le rayonnement de
gaz tend à homogénéiser la température dans la zone centrale de la cavité et diminue le
gradient thermique et donc la stratification. Cette dernière, dans le cas « réel-2 »
(rayonnement des parois+gaz), décroît plus nettement car l’effet du rayonnement de gaz
s’ajoute à la tendance induite par le rayonnement des parois (voir le flux radiatif total sur les
parois haute et basse figure 0-12).
30
paroi basse
paroi haute
20
10
qr
-10
-20
-30
0 0,25 0,5 0,75 1
x/H
Figure 0-12: Flux radiatif net normalisé par le flux thermique conductif λ0×(Tc-Tf)/H sur
les parois haute et basse: cas réel-2
107
III.5.4. Grandeurs turbulentes de l’écoulement
(v′ 2 + u ′ 2 )
Et = (III.14)
α Ra1/ 2 2
2( )
H
Dans tous les cas, l’énergie cinétique turbulente (figure 0-13) est très faible (voire nulle) dans
le cœur de la cavité, qui est quasiment au repos. La prise en compte du rayonnement de gaz
seulement (cas réel-1) diminue cette énergie (Et,max = 2,4×10-5) dans les zones de recirculation
tourbillonnaire (coins haut-gauche et bas-droit) car ces recirculations sont altérées par la
circulation secondaire du fluide (voir figure 0-13) et génèrent ainsi moins de turbulence par
impact d’un écoulement horizontal sur une couche limite verticale plus accélérée. En fait, la
vitesse horizontale dans les deux cas : « sans rayonnement » et « réel-1 » sont comparables
(voir figure 0-8-a et 0-8-b à x/H = 0,1 et 0,9), mais la vitesse verticale dans la couche limite
est plus importante dans le cas « réel-1 » (voir figure 0-7-a et 0-7-b à y/H = 0,9 et 0,1).
Pourtant, le rayonnement des parois (cas « transparent ») induit une croissance importante de
l’énergie cinétique turbulente dans les zones de rencontre entre le fluide (accéléré) transporté
horizontalement dans les couches de retour et les couches limites verticales (figure 0-13),
c'est-à-dire à la base des parties amont des couches limites dynamiques verticales. Par
ailleurs, la turbulence générée dans les coins haut-gauche et bas-droit, est due ici à la
circulation secondaire du fluide qui impacte la couche limite verticale. Ces effets, induits par
le rayonnement des parois, sont intensifiés quand la contribution radiative de vapeur d’eau est
aussi considérée (cas « réel-2 »). En effet, le rayonnement du gaz renforce l’accélération du
fluide dans les couches de retour qui, par impact sur la couche limite verticale dont la vitesse
d’entraînement est pratiquement inchangée (figure 0-7), génèrent plus de turbulence.
4
Les vitesses verticale et horizontale réelles sont normalisées par la vitesse caractéristique de convection
α Ra1/ 2
naturelle
H
108
1 1
6
2
10
7 0.0003
4 0.00015
0.75 1 0 0.75
0.5 0.5
13 0.0006
10 0.00045
7 0.0003
0.25 0.25 4 0.00015
1 0
12
2
7
6
0 0
0 0.25 0.5 0.75 1 0 0.25 0.5 0.75 1
16
1 0
0.75 0.75
16 0.00075
13 0.0006
0.5 0.5 10 0.00045
7 0.0003
4 0.00015
1 0
0.25 0.25
15
4
0 0
0 0.25 0.5 0.75 1 0 0.25 0.5 0.75 1
réel-1 réel-2
Figure 0-13: Champs normalisés de l’énergie cinétique turbulente moyenne calculée par la
relation (III.14) (Ra =1,5×109) : ∆Et = 5×10-5.
T ′2
IT = (III.15)
T c −T f
Dans tous les cas, la turbulence thermique est faible où l’amplitude maximale de l’intensité
thermique turbulente IT,max est de l’ordre de 3% (cas « transparent ») ainsi qu’elle est
quasiment nulle (IT < 0,5%) dans la zone centrale de la cavité (figure 0-14) dont la
température est peu fluctuante (milieu stratifié). Toutefois, le rayonnement du gaz qui tend à
homogénéiser le champ de température, diminue cette intensité (cas « réel-1 »). Par contre, la
turbulence thermique augmente lorsque le rayonnement des parois est considéré seul, et ce en
particulier dans les zones d’impact des couches horizontales avec la base des couches limites
verticales ainsi que dans les zones d’impact de circulation secondaire avec la partie avale des
109
couches verticales (coins haut-gauche et bas-droit). Cette augmentation de l’intensité
thermique en présence du rayonnement des parois est toutefois contrebalancée quand le
rayonnement volumique est présent (cas « réel-2 »).
1 16
6
2
0.75 0.75 5
6 0.025
5 0.02 2
4 0.015
3 0.01
0.5 2 0.005 0.5
1 0
7 0.03
6 0.025
5 0.02
0.25 5 4 0.015
0.25 3 0.01
2 2 0.005
1 0
6
6
6
0 0
0 0.25 0.5 0.75 1 0 0.25 0.5 0.75 1
3 0.01
2 0.005 5
0.75 0.75
1 0
0.5 0.5
6 0.025
2 5 0.02
4 0.015
3 0.01
0.25 0.25 2 0.005
5
1 0
5 4
0 0
0 0.25 0.5 0.75 1 0 0.25 0.5 0.75 1
réel-1 réel-2
Figure 0-14: Intensité thermique turbulente normalisée calculée par la relation (III.15)
La quantité de chaleur moyenne échangée entre le fluide et les parois actives de la cavité est
caractérisée par les nombres de Nusselt moyens : convectif (Nuc) et radiatif (Nur), intégrés sur
la hauteur de la cavité.
Les parois haute et basse sont adiabatiques et donc aucun échange ne se produit lorsqu’elles
sont purement réfléchissantes (ε2 = 0, cas « sans rayonnement » ou « réel-1 »).
110
Dans les cas « transparent » et « réel-2 », (ε2 = 0,2), le flux de chaleur que la paroi cède au
fluide par conduction équilibre exactement celui qu’elle gagne par rayonnement (absorption –
émission), assurant ainsi la condition de flux nul (paroi adiabatique). Le flux conductif est
quasiment constant sur une grande partie des parois horizontal (voir les figures 0-11 et 0-12)
et correspondent à des nombres de Nusselt moyens (évalués par intégration à partir des
profils de flux radiatif net sur les parois haute et basse figures 0-11 et 0-12) de l’ordre de :
• Nuc = 8,03 (paroi haute) et 7,97 (paroi basse) pour le cas « transparent »
• Nuc = 7,58 (paroi haute) et 7,57 (paroi basse) pour le « cas réel-2 »
Les échanges thermiques avec les parois passives sont donc légèrement diminués en présence
du rayonnement des gaz.
La prise en compte du rayonnement (des parois et/ou du gaz) diminue l’échange thermique
convectif sur les parois actives de la cavité (tableau 0-2 ci-dessous). Cet effet est plus
important (de l’ordre de 10%) quand les deux types de rayonnement sont présents (cas réel-2).
Cependant, le transfert radiatif est quasiment inchangé et essentiellement piloté par le
rayonnement des surfaces.
Tableau 0-2: Nombres de Nusselt moyens, convectif et radiatif, sur les parois actives6
5
Rayonnement qui passe d’une paroi active à l’autre sans interaction ni avec le fluide (transparent), ni avec
les parois passives (purement réfléchissantes). Il n’a aucune influence sur la solution mais, en pratique, intervient
dans la quantité de chaleur transférée de la paroi chaude à la paroi froide. La valeur indiquée correspond à une
émissivité des parois actives fixée) ε2 = 0,1.
6
% : variation relative par rapport au cas sans rayonnement
111
Les fluctuations temporelles du nombre de Nusselt sur la paroi chaude sont représentées dans
la figure 0-15-a. Ces fluctuations sont très faibles quand on ne considère que le rayonnement
de gaz (cas réel-1), car ce dernier tend à uniformiser le champ de température dans la cavité
diminuant ainsi la turbulence thermique (voir figure 0-14). L’écoulement est ici périodique
(figure 0-15-a : cas « réel-1 ») où il est aussi observé par Perrotin et al.[20] dans une cavité
carrée remplie par un milieu gris : (Ra = 109, ε = 0,5, ∆T = 9,2 K, T0 = 296 K, κ = 10 m-1).
Par ailleurs, la répartition spectrale de nombre de Nusselt dans le cas « réel-1 » (figure 0-15-
b) montre l’existence de fréquences élevées : f* = 0,675 (soit7 0,56 Hz) contre f* = 0,552 (soit
0,46 Hz) dans le cas « sans rayonnement ». Cela peut être attribué à l’instabilité de couche
limites qui se caractérise par des fréquences de l’ordre de 1 Hz. Néanmoins, dans les cas
« transparent » et « réel-2 », de telles fréquences ne sont pas visibles car la turbulence générée
par l’impact de la circulation secondaire et de couches horizontales sur les couches limites
verticales domine et se caractérise par une intensité des fluctuations beaucoup plus grande.
Notons que la fréquence observée est (f* = 0,06) est du même ordre que la fréquence du
premier mode instationnaire observée à Ra = 1,81×108 dans une cavité carrée (f* = 0,045)
[21], mode engendré par l’impact d’une couche montante sur une paroi horizontale.
7
La période des oscillations est adimensionnée par le temps convectif (tconv = H2/αRa1/2). Dans notre
configuration, tconv vaut 1,2 s.
112
(a) (b)
-9
5,0x10
61,60
sans rayonnement
61,55
*
f =0,552
Nuc
61,50
61,45
-10
59,43 2,0x10
*
f =0,675
Nuc
59,42 -10
1,0x10
réel-1
59,41
450 460 470 480 490 500
0,0
t/(H /αRa )
2 1/2
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
*
f
60
-6
2,0x10 *
f =0,06
58
transparent
Nuc
*
f =0,118
56
-5
58 1,0x10
57
56 *
f =0,062
Nuc
-6
5,0x10
réel-2
55
54
53 0,0
0 100 200 300 400 500 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
*
t/(H /αRa )
2 1/2
f
Figure 0-15: Nombre de Nusselt convectif (Nuc) sur la paroi chaude de la cavité
113
III.5.6. Synthèse
Le rayonnement (des parois et/ou du gaz) a une influence importante sur la structure et les
champs moyens dynamique et thermique de l’écoulement. Dans la configuration étudiée :
• Le rayonnement du gaz (vapeur d’eau contenue dans l’air à 50% d’humidité) agit
peu, à lui seul, sur la structure de l’écoulement. Il influe localement sur les zones de
recirculation dans les coins de la cavité, dans la partie aval des couches limites
verticales. Il tend globalement à stabiliser l’écoulement qui adopte alors un
comportement périodique (et non plus chaotique). Il tend aussi à homogénéiser le
champ thermique dans la zone centrale de la cavité et diminue ainsi nettement la
stratification thermique.
• Lorsque les deux effets radiatifs (parois+ gaz) se combinent, les modifications
apportées à la structure de l’écoulement apparaissent similaires à celles obtenues
avec le seul rayonnement des parois. Ce dernier est donc le phénomène dominant,
même si la stratification thermique au cœur de la cavité est plutôt sensible au
rayonnement du gaz.
114
III.6. Confrontation des résultats de la simulation (cavité H = 1 m) à ceux
disponibles par l’expérience
On se souvient ici que les données utilisées dans la simulation ont été choisies de façon à
représenter au mieux les conditions d’une expérience décrite en [10,19]. Nous pouvons donc
comparer nos résultats numériques aux mesures reportées dans ces références, notamment la
stratification thermique dans le plan médian de la cavité. Le tableau 0-3 résume les valeurs
mesurées dans différentes configurations en fonction du rapport de forme (RF: profondeur /
largeur) et de l’émissivité des parois latérales (avant et arrière).
RF 0,32 1
Tableau 0-3: Stratification thermique mesurée dans le plan médian de la cavité pour
différents rapport de forme (RF) et émissivité des parois latérales [19]
Dans le cas du grand rapport de forme (RF = 1), la stratification thermique est nettement plus
faible quand l’émissivité des parois avant/arrière est forte (ε = 0,97). En effet, les parois avant
et arrière, fortement isolées (adiabatiques) redonnent au fluide, par convection, la chaleur
qu’elles ont reçue par rayonnement, ce qui influe sur la thermique et la dynamique de
l’écoulement dans le plan médian de la cavité. Ces effets deviennent beaucoup plus marqués
lorsque le rapport de forme est inférieur à 1 (RF = 0,32) car on se rapproche d’une vraie
configuration 3D, essentiellement sous l’influence du rayonnement dû aux parois passives.
L’influence du rayonnement du gaz semble négligeable, car des simulations 3D, effectuées en
tenant compte uniquement du rayonnement de surface8 [9,10], ont permis de retrouver la
stratification expérimentale à RF = 0,32 et ε = 0,97.
Nous allons donc confronter nos résultats de simulation 2D à ceux issus des mesures, dans la
configuration où les effets tridimensionnels sont les moins marqués, c'est-à-dire lorsque RF =
1 et que les parois avant/arrière sont peu émissives (ε = 0,1). La figure 0-16 représente le
profil de la température à mi-largeur de la cavité obtenu par calcul (en tenant compte du
8
Les parois avant et arrière sont réalisées en verre dans l’expérience qui sert de référence. Elles se comportent
donc essentiellement comme des corps noirs dans l’infrarouge.
115
rayonnement des parois – cas « transparent » – ou des parois et du gaz – cas « réel-2 ») et
déduit des mesures.
1
mesures
calcul (transparent)
0,8
calcul (réel-2)
0,6
y/H
0,4
0,2
0
-0,4 -0,2 0 0,2 0,4
(T -T 0 )/(T c -T f )
9
D’après Penot [2] et Karayannis [4], on obtient un écoulement 2D dans le plan médian de la cavité si le rapport
de forme (profondeur/largeur) est supérieur à 1.
116
III.7. Effet du rayonnement de gaz sur l’écoulement dans une cavité de
grande dimension
Nous avons vu, dans l’étude précédente, que le rayonnement du gaz influe sur la thermique et
la dynamique de l’écoulement lorsque on considère de l’air ambiant (à 50% d’humidité), et ce
même pour des cavités de taille modérée (1 m × 1 m). On peut alors se demander quel sera
son rôle à des échelles plus grandes (taille d’une pièce d’habitation, par exemple), même en
présence de faibles écarts de température. Nous avons donc simulé les deux cas suivants :
- une cavité de dimensions 2,15 m × 2,15 m avec un écart de température entre parois
verticales de 1,5 K et une température moyenne de 293 K.
Ces configurations ont le même nombre de Rayleigh (1,5×109) et on suppose, dans les deux
cas, que les parois actives sont noires (ε1 = 1) et les parois passives (adiabatique) purement
réfléchissantes10 (ε2 = 0). Le gaz est, comme précédemment, de l’air à 50% d’humidité (xH20 =
0,0115).
Nous avons vu auparavant que la structure de l’écoulement est peu modifiée en présence du
seul rayonnement du gaz. Ce dernier provoque toutefois une distorsion des zones de
recirculation tourbillonnaire en aval des couches limites verticales (coins haut-gauche et bas-
droit) et la formation d’une faible circulation secondaire à proximité des parois horizontales.
Ces modifications sont nettement plus marquées dans le cas de la cavité de grande dimension
(H = 2,15 m), et ce même à faible écart de température entre les parois actives (figure 0-17).
Pourtant, dans les deux configurations, le milieu est homogène et faiblement anisotherme
( ∆T /T ≪ 1) autour de la même température moyenne (293 K) : les spectres d’absorption du
gaz sont à peu près les mêmes. Par contre, l’épaisseur optique augmente avec les dimensions
de la cavité : c’est ce qui accroît la participation radiative du fluide et son influence sur la
10
Ce choix permet de faire ressortir le rôle du rayonnement volumique du gaz, en s’affranchissant du couplage
radiatif par les surfaces adiabatiques (flux absorbé par rayonnement redonnée au fluide par convection pour
vérifier la condition de flux nul).
117
dynamique et la thermique de l’écoulement, malgré la diminution du gradient thermique (∆T
= 15K).
1 0.25
(a)
1 0.25
(b)
1 0.25
(c)
Figure 0-17: Structure de l’écoulement (vecteurs vitesse moyenne) (Ra = 1,5×109) : (a)
sans rayonnement (H = 1 m, ∆T = 15 K), (b) réel (H = 1 m, ∆T = 15 K) et (c) réel (H = 2,15 m,
∆T = 1,5 K)
Les vitesses verticale et horizontale moyennes représentées sur les figures 0-18montrent une
accélération des couches limites verticales et horizontales beaucoup plus importante lorsque
le rayonnement de gaz est présent et ce notamment dans le cas de cavité à grandes dimensions
(H = 2,15 m). En particulier, l’accélération des couches horizontales induite par le
rayonnement, explique cette extension observée des zones de recirculation du fluide dans les
coins de la cavité (haut-gauche et bas-droit) qui est distordue aussi par l’impact de la
circulation secondaire formée au voisinage des parois adiabatiques figure 0-17.
118
y/H (a) (b)
0,25 0,05
sans rayonnement
0,2 0
réel (∆T=1,5K)
0,15 réel (∆T=15K) -0,05
/H)
v /(αRa1/2 /H)
1/2
0,1
v /(αRa
-0,1
/H)
/H)
1/2
1/2
-0,1
v /(αRa
0,1
v /(αRa
/H)
1/2
0,1 -0,1
v /(αRa
0,6 0,05 -0,15 sans rayonnement
réel (∆T=1,5K)
0 -0,2
réel (∆T=15K)
-0,05 -0,25
0 0,025 0,05 0,075 0,1 0,9 0,925 0,95 0,975 1
x /H x /H
0,25 0,05
sans rayonnement
0,2 0
réel (∆T=1,5K)
0,15 réel (∆T=15K) -0,05
v /(αRa1/2 /H)
/H)
1/2
0,1 -0,1
v /(αRa
1/2
0,1 -0,1
v /(αRa
1/2
0,1 -0,1
v /(αRa
0,25
0,05
sans rayonnement
0,2
réel (∆T=1,5K) 0
-0,05
v /(αRa1/2 /H)
0,1
-0,1
0,1 0,05
-0,15 sans rayonnement
0 réel (∆T=1,5K)
-0,2
réel (∆T=15K)
-0,05
-0,25
0 0,025 0,05 0,075 0,1
0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
x /H
x /H
119
x/H (a) (b)
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 réel (∆T=1,5K)
réel (∆T=15K)
0,8 0,3
y /H
y /H
0,1 0,7 sans rayonnement
réel (∆T=1,5K)
0,2
0,6 0,1
réel (∆T=15K)
0,5 0
-0,05 0 0,05 0,1 0,15 0,2 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05
1/2
u /(αRa /H ) u /(αRa
1/2
/H )
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 réel (∆T=1,5K)
réel (∆T=15K)
0,8 0,3
y /H
y /H
0,2 0,7 sans rayonnement
réel (∆T=1,5K)
0,2
0,6 0,1
réel (∆T=15K)
0,5 0
-0,05 0 0,05 0,1 0,15 0,2 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05
1/2 1/2
u /(αRa /H ) u /(αRa /H )
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 réel (∆T=1,5K)
réel (∆T=15K)
0,8 0,3
y /H
y /H
0,7 0,2
0,4 sans rayonnement
réel (∆T=1,5K)
0,6 0,1
réel (∆T=15K)
0,5 0
-0,05 0 0,05 0,1 0,15 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05
1/2 1/2
u /(αRa /H ) u /(αRa /H )
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 réel (∆T=1,5K)
réel (∆T=15K)
0,8 0,3
y /H
y /H
y /H
0,6 0,1
réel (∆T=15K)
0,5 0
-0,05 0 0,05 0,1 0,15 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05
1/2 1/2
u /(αRa /H ) u /(αRa /H )
0,5
1
sans rayonnement
0,9 0,4 réel (∆T=1,5K)
réel (∆T=15K)
0,8 0,3
y /H
y /H
0,6 0,1
réel (∆T=15K)
0,5 0
-0,05 0 0,05 0,1 0,15 -0,2 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05
1/2 1/2
u /(αRa /H ) u /(αRa /H )
1 0,5
sans rayonnement
0,9 0,4 réel (∆T=1,5K)
réel (∆T=15K)
0,8 0,3
y /H
y /H
0,6 0,1
réel (∆T=15K)
0,5 0
-0,05 0 0,05 0,1 0,15 -0,2 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05
1/2 1/2
u /(αRa /H ) u /(αRa /H )
120
III.7.3. Champ thermique moyen
1 1 1
0.35 0.30 0.25
0.20
0.30
0.75 0.75 0.20 0.75
0.20
0.10
0.10 0.10
Figure 0-20: Isothermes dans la cavité (Ra =1,5×109) : (a) sans rayonnement
(b) réel (H = 1 m, ∆T = 15K) et (c) réel (H = 2,15 m, ∆T = 1,5K)
Le champ thermique dans le cœur de la cavité est aussi clairement modifié comme le
montrent les profils de température tracés à mi-largeur de la cavité (voir figure 0-20). En
effet, la stratification centrale est nettement plus faible pour la cavité de 2,15 m de côté que
pour celle de 1 m de côté (ST = 0,61 au lieu de 0,84), à Rayleigh identique (Ra =1,5×109).
1
sans rayonnement
réel (∆T=1,5K)
0,75 réel (∆T=15K)
y/H
0,5
0,25
0
-0,4 -0,2 0 0,2 0,4
(T-T 0 )/(T c -T f )
121
III.7.4. Caractéristiques turbulentes de l’écoulement
Pour les deux cavités, le rayonnement de gaz diminue globalement l’énergie cinétique
turbulente ainsi que l’intensité thermique turbulente (figure 0-22). Cette atténuation est
toutefois moindre dans le cas de la cavité à grandes dimensions (H = 2,15 m), où on trouve
une énergie cinétique turbulente plus importante aux endroits où le fluide accéléré dans les
couches de retour entre en contact avec la paroi verticale opposée (partie amont des couches
dynamiques verticales). C’est aussi là que l’intensité thermique turbulente est la plus forte.
(a) (b)
1 1
18 0.00034 7
17
12
6
17 0.00032
2 16 0.0003 5 14 0.026
15 0.00028 13 0.024
2
0.75 14 0.00026 0.75 12 0.022
sans rayonnement
13 0.00024 11 0.02
12 0.00022 10 0.018
11 0.0002 9 0.016
10 0.00018 8 0.014
0.5 9 0.00016 0.5 7 0.012
8 0.00014 6 0.01
7 0.00012 5 0.008
6 0.0001 4 0.006
5 8E-05 3 0.004
0.25 4 6E-05 0.25
2 0.002
3 4E-05 1 0
2 2E-05 2 6
12
4
16
1 0
2
7
0 0
0 0.25 0.5 0.75 1 0 0.25 0.5 0.75 1
1 1
3
1 0 4 0.006
0.75 0.75 3 0.004
2 0.002
réel (∆T = 15K)
1 0
0.5 0.5
0.25 0.25
4
0 0
0 0.25 0.5 0.75 1 0 0.25 0.5 0.75 1
1 1
2 2 6
3
0.75 0.75
réel (∆T = 1,5K)
4 6E-05 7 0.012
3 4E-05 6 0.01
2 2E-05 5 0.008
0.5 1 0 0.5 4 0.006
3 0.004
2 0.002
1 0
0.25 0.25
6
3
2 6 2
0 0
0 0.25 0.5 0.75 1 0 0.25 0.5 0.75 1
Figure 0-22: (a) Energie cinétique et (b) Intensité thermique turbulentes normalisées : (∆Et
= 2×10-5, ∆IT = 2×10-3)
122
III.7.5. Transfert de chaleur
La quantité de chaleur échangée entre le fluide et les parois actives est représentée par les
nombres de Nusselt moyens, convectif et radiatif reportés dans le tableau 0-4 ci-dessous.
Tableau 0-4: Nombres de Nusselt moyens convectif et radiatif sur les parois actives de la
cavité. (a) paroi chaude et (b) paroi froide
11
Ce résultat confirme ce qui a été obtenu précédemment pour une cavité de même taille, mais avec une
émissivité des parois actives égale à 0,1.
123
(a) (b)
-9
5,0x10
61,60
sans rayonnement
61,55
*
f =0,552
Nuc
61,50
61,45
-11
58,720 5,0x10
*
f =0,703
réel (∆T=15K)
Nuc
58,715
58,710 0,0
450 460 470 480 490 500 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
*
t/(H /αRa )
2 1/2
f
57,5 -7
3,0x10 *
f =0,051
57,0
*
f =0,076
réel (∆T=1,5K)
56,5
Nuc
56,0
*
f =0,11
55,5
0,0
55,0 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
0 100 200 300 400 500 *
f
t/(H /αRa )
2 1/2
Figure 0-23: Nombre de Nusselt convectif (Nuc) sur la paroi chaude de la cavité
124
III.7.6. Synthèse
Une autre conséquence importante est la stratification thermique nettement plus faible dans la
grande cavité (H = 2,15 m) : ST = 0,61 contre ST = 0,84 pour la cavité de coté H = 1 m.
III.8. Conclusion
La convection naturelle turbulente couplée au rayonnement (des parois et/ou de gaz) a été
étudiée numériquement dans une cavité carrée d’air humide (50% d’humidité : xH2O =
0,0115), à une température moyenne 293 K. Nous avons envisagé deux cavités de tailles
différentes (H = 1 m et H = 2,5 m) en ajustant les gradients thermiques de sorte à conserver un
même nombre de Rayleigh (Ra = 1,5×109). Les principales conclusions de cette étude se
résument ainsi :
• Le rayonnement du gaz dans une cavité de moyenne dimension (H = 1 m), à lui seul,
modifie relativement peu la structure de l’écoulement où les zones de recirculation
dans les coins haut-gauche et bas-droit sont altérées par la faible circulation secondaire
formée à proximité des parois haute et basse de la cavité. Il diminue la turbulence
thermique et dynamique et tend à stabiliser l’écoulement qui devient périodique. La
contribution radiative de la vapeur d’eau provoque une diminution significative de la
stratification thermique en homogénéisant la température au cœur de la cavité.
Cependant, la contribution radiative du gaz (même pour une faible teneur en H2O)
augmente lorsque les dimensions de la cavité deviennent grandes (H = 2,15 m), même
pour un faible écart de température entre les parois actives. Les modifications
provoquées par le rayonnement sur la thermique et la dynamique de l’écoulement sont
125
plus importantes : les couches limites horizontales et verticales sont accélérées et la
circulation secondaire est nettement plus marquée que dans la cavité de dimension 1 m
de coté. Par ailleurs, la turbulence thermique et dynamique est diminuée (par rapport
au cas sans rayonnement) dans les zones amont des couches limites verticales. Enfin il
apparait que le rayonnement du gaz diminue nettement la stratification thermique dans
le cœur de la cavité de grandes dimensions : (ST = 0,61) contre (ST = 0,84) pour la
cavité de coté H = 1 m.
• Le transfert thermique convectif est relativement atténué sur les parois actives de la
cavité quelque soit le type de rayonnement pris en compte (des parois et/ou du gaz).
126
Références bibliographiques
127
13. A. Sergent, P. Joubert, P. Le Quéré, Development of a local subgrid diffusivity model for
Large Eddy Simulation of buoyancy driven flows: application to a square differentially heated
cavity. Num. Heat Transfer Part A, 44(8) (2003) 789-810.
14. M.K. Denison, B.W. Webb, A spectral line based weighted-sum-of-gray-gases model for
arbitrary RTE solvers, J. Heat Transfer, 115 (1993) 1004–1012.
15. M.K. Denison, B.W. Webb, The spectral-line-based weighted-sum-of-gray-gases model in
nonisothermal nonhomogeneous media, ASME J. Heat Transfer, 117 (1995) 359–365.
16. Aquilon, Outils de modélisation en mécanique des fluides et transferts, website:
http://thetis.enscpb.fr/documentation.
17. W.A. Fiveland, Discrete ordinates solution of the radiation transport equation for
rectangular enclosures, J. Heat Transfer, 106 (1984) 699-706.
18. D. G. Baraghi, L. Davidson, Natural convection boundary layer in a 5:1 cavity. Phys.
Fluids, 19 (2007) 1–15.
19. J. Salat, Contribution à l’étude de la convection naturelle tridimensionnelle
différentiellement chauffée, thèse de doctorat, université de Poitiers 2004.
20. C. Perrotin, S. Xin, A. Sergent, P. Le Quéré, Coupling of natural convection with
radiation in 2D square cavities, Scientific report 2007, LIMSI (France), website:
http://rs2007.limsi.fr/.
21. P. Le Quéré, M. Behnia, From onset of unsteadiness to chaos in a differentially heated
square cavity. J. Fluid Mech., 359 (1998) 81–107.
128
Conclusion générale
Notre objectif est de mettre en évidence l’impact du rayonnement des gaz sur l’écoulement de
convection naturelle dans une cavité contenant un mélange d’air (transparent pour le
rayonnement) et un composant qui absorbe et émet dans l’infrarouge : dioxyde de carbone ou
vapeur d’eau. Nous avons pris en compte la variation des propriétés d’émission-absorption de
gaz suivant la température et/ou la concentration locale de l’espèce rayonnante dans le milieu.
Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à l’effet du rayonnement en convection
de double diffusion en régime laminaire instationnaire dans une cavité contenant différentes
concentrations moyennes de CO2 ou H2O. Dans ce type d’écoulement, l’influence de
rayonnement dépend de la configuration réalisée dans la cavité (cas opposant ou aidant) ainsi
que de la nature et la concentration moyenne du polluant pris en compte.
129
Dans ce cas, le comportement oscillatoire est dû aux ondes de gravité dont la période est
diminuée car le rayonnement augmente la stratification centrale de masse volumique. En
régime stationnaire, pour CO2 comme pour H2O, le rayonnement ralentit les couches limites
et crée une stratification oblique des isovaleurs dans le cœur de la cavité.
Dans la deuxième partie, nous avons tout d’abord envisagé l’influence du rayonnement des
parois et/ou de gaz (vapeur d’eau) sur l’écoulement de convection naturelle turbulente dans
une cavité de moyennes dimensions (H = 1 m) à un nombre de Rayleigh fixé à 1,5×109.
Ensuite, nous avons cherché à évaluer l’impact sur l’écoulement du rayonnement de la vapeur
d’eau contenue dans l’air ambiant (à 50% d’humidité), en envisageant deux cavités de tailles
différentes (H = 1 m et H = 2,15 m) mais en conservant le nombre de Rayleigh (Ra =
1,5×109). Les principales conclusions peuvent se résumer ainsi.
Le rayonnement des parois est responsable de la formation de circulations secondaires à
proximité des parois haute et basse de la cavité. Cela a un effet significatif sur le gradient
thermique au voisinage des parois adiabatiques mais peu d’influence sur la stratification
thermique centrale. Il induit une croissance importante de turbulence thermique et dynamique
dans les zones de rencontre des couches horizontales (accélérées) avec la base des couches
limites verticales.
Inversement, le rayonnement du gaz, à lui seul, diminue la turbulence thermique et
dynamique dans la cavité. Il diminue la stratification thermique centrale en homogénéisant la
température dans la cavité. Par ailleurs, la contribution radiative de la vapeur d’eau augmente
lorsque les dimensions de la cavité s’accroissent (H = 2,15 m) même pour un faible écart de
température entre les parois actives. Cela se traduit par une stratification nettement diminuée :
(ST = 0,61) contre (ST = 0,84) pour la cavité de coté H = 1 m.
Lorsque, à la fois, le rayonnement des parois et du gaz (vapeur d’eau) sont présents dans la
cavité (H = 1 m), la contribution radiative de gaz augmente la turbulence dynamique et
diminue en revanche celle thermique. Il s’avère que le rayonnement des parois est donc le
phénomène dominant qui pilote l’écoulement, même si la stratification thermique est plutôt
sensible au rayonnement du gaz.
Enfin, la contribution radiative de la vapeur d’eau contenue dans l’air ambiant apparait
comme un facteur relativement important qui influe sur les champs dynamique et thermique
de l’écoulement même pour des cavités de dimensions moyennes. Cet effet s’accroit lorsque
les dimensions de la cavité augmentent. Ce phénomène ne peut pas être négligé, mais sa prise
130
en compte induit une complexité accrue de la modélisation et des temps de calculs plus
élevés. Cela encourage la recherche d’un modèle de calcul radiatif minimal qui préserverait à
la fois une bonne précision et diminuerait le temps de calcul : c’est sans doute là la principale
perspective pour ce travail.
Par ailleurs, le travail présenté dans ce mémoire pourrait aussi être poursuivi dans les
directions suivantes :
131
132
Annexe A
ANNEXE A
Si1 Tp > Tf, le fluide au contact de la plaque s’échauffe, ce qui abaisse sa masse volumique. Il
suit un mouvement ascendant sous l’effet de la poussée d’Archimède. La présence d’un
gradient de concentration entre la paroi et le fluide mène alors à deux situations distinctes
(figure 0-1) suivant que (i) Cp > Cf ou Cp < Cf et (ii) en fonction de la masse molaire de
l’espèce diffusante (plus forte ou plus faible que celle du fluide pur, c'est-à-dire à C = 0).
Figure 0-1 : Configurations menant aux cas opposant et aidant en convection de double
diffusion.
1
Le raisonnement qui suit pourrait sans difficulté être adapté au cas où Tp < Tf.
135
Avant de décrire les différentes configurations possibles, on rappelle que les coefficients
d’expansion massique et thermique sont définis respectivement par :
1 ∂ρ
βs = − (A.1)
ρ ∂C
1 ∂ρ
βT = − (A.2)
ρ ∂T
ρ étant la masse volumique du mélange loin de la paroi (c'est-à-dire, à Tf et Cf).
En se limitant à une approximation du premier ordre de la variation de masse volumique
(hypothèse de Boussinesq), les forces de poussée d’origine thermique et massique peuvent
être écrites sous la forme:
BT = − βT (T − T f ) ρ g (A.3)
B s = − β s (C − C f ) ρ g (A.4)
Si on suppose, dans un premier temps, que l’espèce diffusante plus lourde que le fluide pur
( β s < 0), deux cas se présentent :
Si maintenant on suppose que l’espèce diffusante est plus légère que le fluide ( β s > 0), les
deux cas discutés précédemment mène à des situations inverses :
• Si Cp > Cf , le fluide au voisinage de la paroi s’enrichit en composant plus léger et sa
masse volumique diminue. Il en résulte une force de poussée d’origine massique qui
agit dans le même sens que celle d’origine thermique : on est dans un cas aidant.
136
• Si Cp<Cf , le fluide appauvrit en composant léger et devient plus lourd. Le gradient de
masse induit un mouvement descendant qui s’oppose à celui dû au gradient
thermique : on est dans un cas opposant.
Les différentes configurations que nous venons de décrire sont résumées dans le tableau 0-1.
βs < 0 βs > 0
Cp > Cf Cp< Cf Cp >Cf Cp< Cf
opposant aidant aidant opposant
137
138
Annexe B
B. Grandeurs radiatives
ANNEXE B
Grandeurs radiatives
140
B.1. Grandeurs radiatives de base
B.1.1. Luminance
z s
dS
ds
La luminance monochromatique d’un corps noir est donnée par la loi de Planck :
2× h× c
L0λ (T ) = h× c
(B.2)
λ × (e
3 λ × k ×T
− 1)
où λ est la fréquence des photons émis, h est la constante de Planck, k est le coefficient de
Boltzmann, T est la température absolue du corps, et c est la vitesse de la lumière dans le vide.
En intégrant cette expression sur toutes les longueurs d’ondes, on obtient la luminance totale
d’un corps noir :
141
∞
σT 4
L0 (T ) = ∫ Lλ (T ) d λ =
0
(B.3)
0
π
σ étant la constante de Stefan-Boltzmann.
• Flux radiatif
q r ,λ (r ) = ∫ L λ (r , s )s ds (B.4)
4π
Il s’exprime en (W.m-2).
• Rayonnement incident
Le rayonnement incident se calcule dans un point du milieu à partir de toutes les luminances
provenant de toutes les directions par :
Gλ (r ) = ∫ Lλ (r , s )ds (B.5)
4π
Le transfert radiatif au sein d’un milieu absorbant et émettant se caractérise par un champ
(vectoriel) de densité de flux, duquel on déduit un champ (scalaire) de sources volumiques
(Sr) qui peuvent se calculer en tout point par:
∞
Sr (r ) = −∇ ⋅ q r (r ) = ∫ κ λ Gλ (r ) − 4π L0λ (T ) d λ (B.6)
0
142
Annexe C
ANNEXE C
On se rappelle ici que les fonctions de répartition F pour H2O et CO2 sont données par les
corrélations:
1 3 3 3 1
FCO2 = tanh ∑∑∑ d lmn (T g / 2500) n ( T b / 2500 ) m ζ l + (C.1)
2 l = 0 m =0 n = 0 2
1 3 3 3 1
FH 2O = tanh ∑∑∑ almn (T g / 2500)n ( T b / 2500 ) m (ζ − ζ e )l + (C.2)
2 l =0 m =0 n = 0 2
avec
2
(C.3)
l =0 m =0 n = 0
Les coefficients dlmn , almn et blmn étant listés dans les tableaux 0-1, 0-2 et 0-3.
Il est à noter que la fonction FCO2 ne dépend que de la température locale de gaz. Cela signifie
que si on peut négliger la dépendance spatiale de Cabs sur un écart de température donné par
rapport à Tref , cela reste vrai indépendamment des variations de concentration. Ainsi, en
convection de double diffusion, la validité de l’hypothèse Cabs,local ≃ Cabs,ref est indépendante
145
m\n 0 1 2 3
0 2,45702 -5,45334 6,53751 -2,52344
1 -4,0232 15,67297 -24,3247 11,33757
l=0
2 7,54549 -23,8023 39,51896 -19,1137
3 -3,63104 11,9078 -20,3606 9,97877
0 0,0765678 2,36184 -3,95061 2,17482
1 0,2901819 -12,0041 22,44342 -13,0467
l=1
2 -0,64282 21,5003 -40,8667 23,66762
3 0,3942158 -11,5818 22,05176 -12,6536
0 -0,0330582 0,4367742 -0,725331 0,4138566
1 0,3672993 -3,52466 6,74885 -3,96295
l=2
2 -0,69811 6,60703 -12,9667 7,58713
3 0,3831158 -3,65683 7,19415 -4,16496
0 -0,00187927 0,0192123 -0,0325863 0,0198493
1 0,0285033 -0,223537 0,4402715 -0,26267
l=3
2 -0,0549594 0,4370937 -0,881494 0,521958
3 0,0304198 -0,247793 0,4990777 -0,291566
m\n 0 1 2 3
0 1,6103 -4,0931 5,1435 2,0857
1 -0,81812 15,5525 -21,819 9,8775
l=0
2 2,6001 -21,204 31,0828 -14,279
3 -1,3171 9,6524 -14,474 6,6747
0 0,440187 -0,63348 0,871627 -0,38798
1 -0,82164 5,0239 -5,9818 2,6355
l=1
2 1,5149 -7,8032 9,8642 -4,1931
3 -0,81023 3,727 -4,874 1,9868
0 0,106647 -0,43116 0,689598 -0,29831
1 -0,38573 1,8865 -2,9712 1,2834
l=2
2 0,578351 -2,6218 4,2698 -1,7929
3 -0,28014 1,1785 -1,9568 0,787249
0 0,00825027 -0,0328556 0,0681563 -0,0304815
1 -0,0310578 0,123369 -0,26154 0,117452
l=3
2 0,0439319 -0,15792 0,350948 -0,15308
3 -0,0203699 0,0661142 -0,15283 0,0634035
146
m\n 0 1 2
0 4,72 -8,5482 5,2394
1 -0,84969 0,312478 -0,13804
l=0
2 -0,0347243 0,0402461 -0,0580104
3 0,00057983 0,00394125 -0,00529017
0 -8,9615 16,9547 -10,76
1 1,5861 -2,0166 1,46
l=1
2 0,043473 -0,67133 0,633231
3 0,00287067 -0,070683 0,062371
0 9,1461 -17,327 11,1864
1 -1,3975 1,99965 -1,6935
l=2
2 0,0846419 0,599994 -0,70054
3 0,00714719 0,0662086 -0,0687294
0 -3,5504 6,624 -4,3058
1 0,485392 -0,7071 0,689109
l=3
2 -0,0677456 -0,18179 0,269308
3 -0,00592726 -0,0204694 0,0256411
La configuration étudiée est celle décrite dans le chapitre II, pour le mélange xCO2 =25% en
cas aidant où les conditions aux limites sont décrites dans le tableau II-1. L’écoulement dans
la cavité est simulé deux fois : la première en prenant en compte pour la dépendance spatiale
de section efficace d’absorption (Cabs,local) dans le modèle de rayonnement de gaz (SLW) et
l’autre en la négligeant (Cabs,réf).
Le comportement transitoire (figure 0-1) est similaire dans les deux cas et les oscillations
observées ont la même période (3,4 s).
147
562 0,08
Cabs,local
560 0,04 Cabs,réf
Cabs,local
Cabs,réf
558 0
v(m.s )
-1
T(K)
556 -0,04
554 -0,08
552 -0,12
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
t(s) t(s)
Figure 0-1 : Evolution temporelle de température et de vitesse verticale au point n°5 (voir
figure II-1) en cas aidant (mélange xCO2 = 25%)
De même, le régime stationnaire n’est pas affecté par l’approximation Cabs,local = Cabs,ref
(figures 0-2, 0-3 et 0-4).
-0. -0. .7
5 -3.
3
8 7 -0.75 2
15.6
-2.03
-0.87
-0.94 9.37
-0.68
3.12 0. 00
0.00
-3.12 0.68
37
-9. 2.03
-0.87
. 62
-0.
94 -15
3.39
-18.75
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
-0.0 18
. 75 39
-0. -3.
87
-0.75 6 2
15.
-2.03
-0.87
-0.94 9.37 -0.68
3.12 0.00
0.00
-3.12 0.68
37
-9. 2.03
-0.87
.62
-0.
94 -15
9
-18.75 3.3
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
148
(a) (b)
y(m) x(m)
0,3 0,3
Cabs,local
Cabs,réf Cabs,local
0,15 Cabs,réf
0,2
v(m.s )
y(m)
-1
0
0,225 0,075
0,1
-0,15
-0,3 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
0,3 0,3
Cabs,local Cabs,local
0,15 Cabs,réf
Cabs,réf
0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,15 0,15
0,1
-0,15
-0,3 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
0,3 0,3
Cabs,local
Cabs,réf Cabs,local
0,15 Cabs,réf
0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,075 0,225
0,1
-0,15
-0,3 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
25 6
Cabs,local Cabs,local
y=0,225m Cabs,réf Cabs,réf
3 y=0,075m
(C-C0)(mol.m )
-3
(T-T0)(K)
y=0,15m y=0,15m
0 0
y=0,075m y=0,225m
-3
-25 -6
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3
x(m) x(m)
149
C.2. Mélange en H2O
Les configurations étudiées sont celles décrites dans le chapitre II, pour le mélange xH2O =25%
en cas aidant et opposant (les conditions aux limites sont décrites dans le tableau II-1), c'est-à-
dire, pour le plus grand écart en concentration de gaz considéré dans notre calcul. La
procédure est la même que pour le mélange en CO2 : un calcul est fait en prenant en compte la
dépendance spatiale et un autre en la négligeant.
Le comportement transitoire est similaire dans les deux cas et les oscillations observées
(figure 0-5) ont exactement la même période (3,4 s). L’écoulement est stable et l’état
stationnaire est identique dans les deux cas même si une très légère modification des
isothermes en partie basse et haute de la cavité est observée (figures 0-6, 0-7 et 0-8).
0,08
Cabs,local
558 Cabs,local Cabs,réf
Cabs,réf
0
v(m.s )
-1
T(K)
554
-0,08
550 -0,16
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
t(s) t(s)
Figure 0-5 : Evolution temporelle de température et de vitesse verticale au point n°5 en cas
aidant (mélange xH2O = 25%)
150
Fonctions de courant Isothermes Isoconcentrations
(m2.s-1) T-T0 (K) C-C0 (mol.m-3)
-0.94 9.37
-0.
75
2.03
-0.87
2 0.68
3.1 0.00
0
0.0 -0.68
12
-0.87 -3.
-2.03
-0. -9.37
75
-0.94 -1 5
. 62
-3.39
-0.06
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
xH2O = 25% (Cabs,local)
-0.94 9.37
-0.
2.03
75
-0.87 0.68
2
3. 1 0. 00
0
0.0
12 -0.68
-0.87 -3 .
-0.81
-2.03
-0.81
-0.75
-9.37
-0.94 -15
.6 2 -3.39
-0.06
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
151
(a) (b)
y(m) x(m)
0,3 0,3
Cabs,local
Cabs,réf Cabs,local
0,15
0,2 Cabs,réf
v(m.s )
y(m)
-1
0
0,225 0,075
0,1
-0,15
-0,3 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1 0,15 0,2
x(m) u(m.s -1 )
0,3 0,3
Cabs,local
0,15 Cabs,réf Cabs,local
0,2 Cabs,réf
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,15 0,15
0,1
-0,15
-0,3 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
0,3 0,3
Cabs,local
Cabs,local Cabs,réf
0,15 Cabs,réf
0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,075 0,225
0,1
-0,15
-0,3 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,2 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
25 6
Cabs,local Cabs,local
Cabs,réf Cabs,réf
3 y=0,225m
y=0,225m
(C-C0)(mol.m )
-3
(T-T0)(K)
y=0,15m y=0,15m
0 0
y=0,075m
y=0,075m
-3
-25 -6
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3
x(m) x(m)
152
C.2.2. Cas opposant
558 0,03
Cabs,réf Cabs,réf
Cabs,local Cabs,local
553
0
v(m.s )
T(K)
-1
548
-0,03
543
538 -0,06
0 50 100 150 0 50 100 150
t(s) t(s)
Figure 0-9 : Evolution temporelle de température et de vitesse verticale au point n°5 en cas
opposant (mélange xH2O = 25%)
L’écoulement à l’état stationnaire est similaire dans les deux cas et les champs dynamique,
thermique et de concentration ne subissent aucun changement significatif (figures 0-10, 0-11
et 0-12 ).
4. 74
-0.06
xH2O = 25% (Cabs,réf)
-21.87
0.01
.62
-15
3.39
0.79 -9.
37 2.03
0.86 -3
0 . 12 0.68
0.93 3.1 .00 0.0
9. 3
2 -0.680
7
-2.03
15.
62
-3.39
21.87
-4.74
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
-0.06
4.74
-21. 87
0.01
. 62
-15
3.39
0.78 -9.
37
0.86 2.03
0.93 -3
0 . 12 0.6
3.1.00 0. 008
2 -0.68
9.3
7
-2.03
15.6
2
-3.39
21.87 7 4
-4.
0 0 0
0 0.3 0 0.3 0 0.3
153
(a) (b)
y(m) x(m)
0,2 0,3
Cabs,local
Cabs,réf Cabs,local
0,1 Cabs,réf
0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,225 0,075
0,1
-0,1
-0,2 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
0,2 0,3
Cabs,local
Cabs,réf Cabs,local
0,1 Cabs,réf
0,2
v(m.s )
y(m)
-1
0
0,15 0,15
0,1
-0,1
-0,2 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
0,2 0,3
Cabs,local
Cabs,réf Cabs,local
0,1 Cabs,réf
0,2
v(m.s )
-1
y(m)
0
0,075 0,225
0,1
-0,1
-0,2 0
0 0,1 0,2 0,3 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1
x(m) u(m.s -1 )
25 6
Cabs,local Cabs,local
y=0,075m y=0,225m
Cabs,réf Cabs,réf
3
(C-C0)(mol.m )
-3
y=0,15m
(T-T0)(K)
y=0,15m
0 0
y=0,225m y=0,075m
-3
-25 -6
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3
x(m) x(m)
154
C.3. Synthèse
155
156
Annexe D
ANNEXE D
-15.6 0.039
5
1. 3
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-15.6 39
35 0. 0
1.
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.81 -0.023
9.4
0.2 0.2 0.2
3.1 -0.27 -0.008
27 0.0 0.00 0.000
-3.1 0.008
0.27
0.1 0.1 0.1
-9.4
0.023
0.81
-15.6 39
5
1.3 0.0
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
159
0.3 0.3 0.3
3 5 9
-1. 03
15.6 -0.
-0.81
-0.023
9.4
0.2 0.2 0.2
3.1 -0.27 -0.008
28 0.0 0.00 0.000
-3.1 0.008
0.27
0.1 0.1 0.1
-9.4
0.023
0.81
-15.6 0.039
5
1 .3
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.81
-0.023
9.4
0.2 0.2 0.2
3.1 -0.27 -0.008
29 0.0 0.00 0.000
-3.1 0.008
0.27
0.1 0.1 0.1
-9.4
0.81 0.023
-15.6
1.35 0.039
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-0.81 -0.023
9.4
0.2 0.2 0.2
3.1 -0.27 -0.008
30 0.0 0.00 0.000
-3.1 0.008
0.27
0.1 0.1 0.1
-9.4
0.023
0.81
-15.6
5 0.039
1. 3
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
160
Lignes des isovaleurs de
Isothermes Isoconcentrations
t(s) masse volumique
(T-T0) (K) (C-C0)(mol.m-3)
(ρ-ρ0) (kg.m-3)
0.3 0.3 -1.35 0.3
-0.0
39
6
15.
1
-0.8
-0.023
9.4
-9.4
0.023
0.81
-15
.6 0. 039
1.35
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
6 -0.039
15.
-0.81
-0.023
9.4
26 0.0
0.0
0
-0.000
-3.1 0. 27 0.008
0.1 0.1 0.1
-9.4 0.023
0.81
-15
.6 0. 039
1.35
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
6 -0.039
15.
-0.81
-0. 023
9.4
0.2 0.2 0.2
-0.27
3.1 -0.008
27 0. 0
0.00
-0.000
-3.1 0. 27 0.008
0.1 0.1 0.1
-9.4 0.023
0.81
-15
.6 0. 039
1.35
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
161
0.3 0.3 -1.35 0.3
6 -0.039
15. 1
-0.8
-0.023
9.4
0.2 0.2 0.2
-0.27
3.1 -0.008
28 0. 0
0.00
-0.000
-9.4 0.023
0.81
-15
.6 0. 039
1.35
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
29 0.0
0.00 -0.000
-9.4 0.023
0.81
-15
.6 0.039
1.35
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
30 0.0
0.0
0 -0.000
-9.4 0.023
0.81
-15
.6 0.039
1.35
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
162
Lignes des isovaleurs de
Isothermes Isoconcentrations
t(s) masse volumique
(T-T0) (K) (C-C0)(mol.m-3)
(ρ-ρ0) (kg.m-3)
0.3 0.3 0.3
-3.39 -0.071
15.6
-2.03 -0.043
9.4
0.2 0.2 0.2
3.1 -0.68 -0.014
-15.6
3.39 0.071
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-2.03 -0.043
9.4
0.2 0.2 0.2
-0.68 -0.014
3.1
-15.6
3.39 0.071
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-2.03 -0.043
9.4
0.2 0.2 0.2
3.1 -0.68 -0.014
-15.6 0.071
3.39
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-2.03 -0.043
9.4
0.2 0.2 0.2
3.1 -0.68 -0.014
-15.6
0.071
3.39
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
163
Lignes des isovaleurs de
Isothermes Isoconcentrations
t(s) masse volumique
(T-T0) (K) (C-C0)(mol.m-3)
(ρ-ρ0) (kg.m-3)
0.3 0.3 0.3
18
.7 -3.39 71
15.6 .0
-0
-2.03 -0.043
9.4
0.2 0.2 0.2
-0.68
-0.014
3.1
25 0. 0 0.00 0.000
-3.1 0.68 0.014
1
0.07
5
.6
3.39
-18.7
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-2.03 -0.043
9.4
0.2 0.2 0.2
-0.68 -0.014
3.1
26 0.0 0.00 0.000
0.071
5. 6
9
-18.7 3.3
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-2.03 -0.043
9.4
0.2 0.2 0.2
-0.68 -0.014
3.1
27 0.0
0. 00 0.000
0.071
5.
9
6
-18.7 3.3
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
-2.03 -0.043
9.4
0.2 0.2 0.2
-0.68
-0.014
3.1
28 0.0 0.00 0.000
-3.1 0.68 0.014
-15.6 1
9 0.07
-18.7 3 .3
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
164
Lignes des isovaleurs de
Isothermes Isoconcentrations
t(s) masse volumique
(T-T0) (K) (C-C0)(mol.m-3)
(ρ-ρ0) (kg.m-3)
0.3 0.3 0.3
15.6 -0.031
1.35
9.4 -0.018
0.81
0.2 0.2 0.2
3.1 0.27 -0.005
-3.1 -0.27
5
-1.3 3
-15.6 0.03
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9.4 -0.018
0.81
0.2 0.2 0.2
3.1 0.27 -0.005
5
-1.3 33
-15.6 0. 0
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
15.6 31
1.3
5 -0.0
9.4
0.81 -0.018
0.2 0.2 0.2
3.1 0.27 -0.005
5
.6 -1.3 33
-15 0.0
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
165
0.3 0.3 0.3
6
15. 31
1.3
5 -0.0
9.4
0.81 -0.018
0.2 0.2 0.2
3.1 0.27 -0.005
5
-1.3 0.033
.6
-15
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
15.6 31
1.35 -0.0
5
-1.3 0.033
.6
-15
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9.4 -0.018
0.81
0.2 0.2 0.2
3.1 0.27 -0.005
5
-1.3 0.033
. 6
-15
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
166
Lignes des isovaleurs de
Isothermes Isoconcentrations
t(s) masse volumique
(T-T0) (K) (C-C0)(mol.m-3)
(ρ-ρ0) (kg.m-3)
21 0.0
0.00 0.000
-0.27
0.006
1
-3.
0.1 0.1 0.1
-9.4 -0.81 0.019
-15.6
-1.35 0.032
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9.4 -0.019
0.81
22 0.0
0.0
-0.2
0 0.000
7 0.006
1
- 3.
0.1 0.1 0.1
-9.4 -0.81 0.019
-15.6
-1.35 0.032
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
23 0.0
0.00 0.000
-0.2
7 0.006
1
-3.
0.1 0.1 0.1
-9.4 -0.81 0.019
-15.6
-1.35 0.032
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
167
0.3 0.3 1.35 0.3
15.6 -0.032
24 0.0
0. 00 0.000
-0.27 0.006
-3.1
0.1 0.1 0.1
-9.4 -0.81 0.019
-15.6
0.032
-1.35
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
25 0.0
0.00 0.000
-0.27
0.006
-3.1
0.1 0.1 0.1
-9.4 -0.81 0.019
-15.6
0.032
-1.35
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
26 0.0
0.00
0.000
-0.2
7 0.006
1
-3.
0.1 0.1 0.1
-9.4 -0.81 0.019
-15.6
0.032
-1.35
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
168
Lignes des isovaleurs de
Isothermes Isoconcentrations
t(s) masse volumique
(T-T0) (K) (C-C0)(mol.m-3)
(ρ-ρ0) (kg.m-3)
9.4
2.03 -0.032
0.2 0.2 0.2
3.1 0.68 -0.011
-15.6 -3.39 53
0 .0
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9.4
2.03 -0.032
0.2 0.2 0.2
3.1 0.68 -0.011
-15.6 -3.39 53
0.0
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9.4
2.03 -0.032
0.2 0.2 0.2
3.1 0.68 -0.011
22 0.0 0.00
-0.68
0.000
-3.1 0.011
-15.6 9
-3.3 0.053
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9.4
2.03 -0.032
0.2 0.2 0.2
3.1 0.68 -0.011
23 0.0 0.00
-0.68
0.000
0.011
-3.1
-15.6 9
-3.3 0.053
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
169
Lignes des isovaleurs de
Isothermes Isoconcentrations
t(s) masse volumique
(T-T0) (K) (C-C0)(mol.m-3)
(ρ-ρ0) (kg.m-3)
9.4 -0.032
2.03
1 -0.68 0.011
-3 .
0.1 0.1 0.1
-2.03
0.032
-9.4
-15
.6 0.053
-3.39
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9.4 -0.032
2.03
1 -0.68 0.011
-3.
0.1 0.1 0.1
-2.03
0.032
-9.4
-15
.6 0.05
-3. 39 3
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9.4 -0.032
2. 03
1 -0.68 0.011
-3.
0.1 0.1 0.1
-2.03
0.032
-9.4
-15
.6 0.05
-3.39 3
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
9.4 -0.032
2.03
-15
.6 0.05
-3.39 3
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3
170
Summary of the thesis
This work deals with the impact of the gas radiation on the natural convection flow in a
square cavity containing a binary gaseous mixture where at least one component
radiates in the infrared.
In the first chapter, we present the numerical methods thus developed and used in the
calculation. They rely on a model of radiation based on the discrete ordinate method
(for solving the equation of radiative transfer in given spectral conditions) and model
SLW to take into account the real gas absorption spectrum. This radiative module has
been implemented in the CFD AQUILON code developed in the laboratory TREFLE
(Bordeaux-France).
In the second chapter, we investigate the effect of the gas radiation on the laminar
transient double diffusive convection flow in a cavity containing mixtures of air-CO2 or
H2O. The air is treated here as a fully transparent gas for infrared radiation and the
pollutant (CO2 or H2O) is the absorbing species. The resulting flow is generated by
Archimedean forces when the fluid is subjected simultaneously to temperature and
concentration changes. In this configuration, there is a direct coupling between heat and
mass fields through the radiative properties of mixture. Indeed, the variations in
concentration of the absorbing species (CO2 or H2O) modify locally the emission-
absorption properties of the fluid and therefore influence sources and fluxes of radiative
origin. This new type of coupling induces a radical change in the dynamic flow and the
associated transfers affecting the stability’s flow conditions. It shows in particular that,
in opposite configuration, gas radiation promotes the maintenance of thermosolutale
instability which is preventing the establishment of a stationary solution.
In the third chapter, we are interested in the effect of the radiative contribution of water
vapour on the turbulent convection in a cavity filled with humid-air (a representative
case of a building piece, for example).The equations of momentum and energy
conservation have been treated in turbulent regime by LES approach for a Rayleigh
number of the order of 1.5 × 109. It shows that even if the mole fraction of acquiring gas
is low (xH20 = 0.0115), the gas radiation affects heat and dynamic of the flow when the
cavity’s dimensions become large. In particular, the thermal stratification in the center
of the cavity is mitigated.
Key words: