Le Lien de La Province de Lyon
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JANVIER 2019
LE LIEN
Sommaire
Michel Cartatéguy
(D’après les informations reçues de l’Eglise du Niger.)
Bonne Année …
J’écris cet éditorial dans le train pour Montpellier : la campagne
est belle, mais elle a pris ses couleurs d’hiver ; un brouillard
froid nous enveloppait tout à l’heure sur le quai de la gare.
Quand l’hiver commence, nous savons que nous en avons pour
plusieurs mois, mais nous avons aussi la certitude qu’au bout de
ce temps de froidure, d’habits chauds, de rhume et de routes
compliquées, le printemps arrivera. En l’attendant, nous
profiterons de petits instants de bonheur pour réchauffer notre vie et nous donner la force de
continuer.
Nous commençons une année nouvelle. Comme des écoliers qui commencent un cahier
nouveau, nous voudrions que cette année soit belle, remplie de promesses et d’espérances…
Et pourtant, 2018 se termine sous un ciel d’orage. Tout d’abord cette information qui nous a
tous surpris le 18 septembre dernier : notre frère Pierluigi a été enlevé ! Face à un tel événement,
on a d’abord un sentiment de compassion et de solidarité, on essaie de se mettre à sa place, on
réalise que ça aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous. On a aussi le pressentiment que
c’est comme un coup de semonce dans notre histoire missionnaire récente : n’est-ce pas le
signal, s’il en était besoin, qu’on entre dans une époque difficile, et pour nous et pour toutes les
populations chrétiennes minoritaires.
Ensuite, notre Eglise de France passe par une « zone de turbulence », comme on dit dans les
avions, avec la question des abus de certains prêtres sur les enfants. Nous avions entendu parler
de tels problèmes dans d’autres pays, mais nous nous croyions presque préservés en France. Là
aussi, nos sentiments sont mitigés : nous avons honte de cela, nous pensons aux victimes des
abus, à ces vies abîmées par les agissements de l’un ou l’autre d’entre nous. Nous prenons aussi
en compte le fait que, derrière la pédophilie, se profilent d’autres abus (relations ambiguës, abus
de conscience) qui abîment le visage de l’Eglise. En même temps, tous nous souffrons de
l’ambiance lourde de suspicion qui pèse sur nous, les prêtres, aujourd’hui.
Quelle attitude prendre face à tout cela ? La politique de l’autruche ne servirait à rien. Certains
nous suggèrent que c’est un signe de plus que le don de notre de vie pour l’annonce de l’Evangile
est quelque chose de dépassé ! D’autres pensent que notre Eglise est une forteresse assiégée. Ne
« succombons pas à ces tentations » !
Les temps sont parfois difficiles : il nous faut voir comment vivre cette présence missionnaire
dans des milieux où l’hostilité peut se faire violente, et accepter ce temps de conversion de toute
l’Eglise. Mais aussi et surtout, il nous faut être conscients que ça va passer ! Pour reprendre les
comparaisons précédentes, quand un avion traverse des turbulences, ça ne veut pas dire qu’il va
s’écraser ou quand l’hiver arrive, on sait que le printemps reviendra !
Ce qui me paraît le plus important dans ce climat défaitiste et catastrophiste, c’est que nous
soyons porteurs de l’espérance du Ressuscité et que nous ne nous laissions pas contaminer par
le pessimisme ambiant. Nous savons qu’il nous faut accepter de mourir pour renaître à la vie
nouvelle, avec le Christ. Nous avons cette certitude, par notre foi et notre expérience de
proximité avec le Seigneur, qu’Il est avec nous, nous invitant à la conversion et à annoncer le
Règne de Dieu.
Que cette espérance se reflète sur nos visages, que notre manière de vivre et de traverser les
difficultés soit un témoignage qui aide nos frères et sœurs à sortir de cette ambiance triste et
pessimiste ; qu’elle les entraîne dans la dynamique du Règne de Dieu : le Père est là qui attend
ses enfants pour festoyer…
Vous souhaiter une bonne année 2019, c’est donc prier pour que chacun d’entre vous vive son
quotidien dans la sérénité et la paix, avec un regard tourné vers l’avenir. Que l’Esprit nous aide
à transmettre cette confiance à l’intérieur de notre Eglise et au monde. Que la confiance entre
nous se fasse fraternité ! Que cette fraternité soit source de tendresse, de joie paisible et de paix
et nous conforte pour faire face aux adversités.
Bonne année 2019
F. du Penhoat, provincial
NOUVELLES
Ils nous ont quittés
- Le Père Maurice PRAT, sma de Lyon, décédé à Montferrier le 29 /12/ 2018 à l’âge de
90 ans.
- Le Père Edward KELLY, sma, de la Province d’Irlande, décédé le 29/11/2018 à l’âge
de 82 ans.
- Un petit neveu de Daniel MELLIER, sma (Lyon).
- Sr Simone Amélie Marie TRILLARD, mcsc, décédée à Brignais le 11/12/2018, à l’âge
de 90 ans.
- Sr Thérèse André (Raymonde Large), nda, décédée à Colmar le 29/12/2018 à l’âge de
88 ans.
- Henri, frère de François Fénéon, sma (Montferrier)
- Madeleine, sœur de Maurice Collaudin, sma (Montferrier).
- Une cousine de Claude VINCENT, sma (150).
- Un beau-frère d’Anicet SENGANAMBI, sma (Chaponost)
- La maman de Jérôme Liet, ancien de la FLM, à St Nazaire -44-
-
Retraite 2019
Du renfort à Rezé
Je m’appelle Etienne Sanda et je suis originaire de
la République Démocratique du Congo. Je suis
d’une famille de 13 enfants (4 filles et 9 garçons),
dont 4 nous ont précédés chez Dieu. Je suis le 6° de
la fratrie.
J’ai fait ma philo à Kinshasa, puis l’année
spirituelle à Calavi au Bénin et le stage pastoral avec un Breton, le Père L’Hostis à Dassari au
Bénin, chez qui j’ai appris ce que veut dire « avoir du caractère » et ce qu’est le style
missionnaire. A Dassari, j’ai découvert cette pensée de Brésillac : « saisir toutes les occasions
pour faire avancer l’œuvre ». Celle-ci m’a encouragé à continuer ma formation en théologie
que j’ai suivi à Anyama en Côte d’Ivoire. C’est là que j’ai été ordonné diacre en 2001. Et c’est
à Kinshasa que j’ai été ordonné prêtre en 2002. Après ce parcours géographiquement sinueux,
la mission m’a ramené au Bénin où j’ai eu à faire à des missionnaires rigoureux comme le Père
Pierre Audouin auprès de qui j’ai passé une année entière à apprendre la langue et la culture
baribas. Oh ! quelle belle année, à la fois douloureuse et enrichissante. Sorti de l’école, il faut
continuer à apprendre !!!... apprendre encore…, apprendre toujours… et me voici missionnaire,
si on peut dire, missionnaire de terrain.
Je pars alors à Péréré, toujours chez les Baribas du Bénin, où j’ai passé 9 ans de mission et
rencontré des missionnaires actifs, comme le Père du Penhoat et l’équipe espagnole à qui je dis
toute ma reconnaissance. C’est alors que je suis revenu au Congo où j’ai été curé de paroisse à
St Barthélémy de Kinshasa. Cette paroisse dont on a dit qu’elle tuait les prophètes, m’en voici
sorti vivant, plein de joie et épanoui, 6 ans après, pour rejoindre Rezé pour une année sabbatique
« bien méritée ».
Etienne Sanda à Rezé.
Le 8
décembre 2018, célébration du 162° anniversaire de la fondation de la SMA.
Les Pères de Lyon et Chaponost à la sortie de la messe à Vaulx-en-Velin.