Le Lien de La Province de Lyon

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LIEN 556

JANVIER 2019

LE LIEN

Missions Africaines – 150, cours Gambetta – 69361 LYON cedex 07


www.missions-africaines.net
[email protected]
Épiphanie

Donc, Balthazar, Melchior et Gaspar, les Rois Mages,


Chargés de nefs d'argent, de vermeil et d'émaux
Et suivis d'un très long cortège de chameaux,
S'avancent, tels qu'ils sont dans les vieilles images.

De l'Orient lointain, ils portent leurs hommages


Aux pieds du fils de Dieu, né pour guérir les maux
Que souffrent ici-bas l'homme et les animaux ;
Un page noir soutient leurs robes à ramages.

Sur le seuil de l'étable où veille saint Joseph,


Ils ôtent humblement la couronne du chef
Pour saluer l'Enfant qui rit et les admire.

C'est ainsi qu'autrefois, sous Augustus Caesar,


Sont venus, présentant l'or, l'encens et la myrrhe,
Les Rois Mages Gaspar, Melchior et Balthazar.

José-Maria de HEREDIA 1842 - 1905

Sommaire

Luigi Maccalli, sma, enlevé au Niger.


Editorial de François du Penhoat, provincial sma.
Nouvelles.
Du renfort à Rezé.
Rencontre inter-provinces « latines ».
Chronique de Montferrier.
Hôte du 150.
Maurice Prat.
Résultat des élections pour l’Assemblée Provinciale.
ENLÈVEMENT
DU PÈRE LUIGI MACCALI
Noël à Bomoanga.
Les Chrétiens de Bomoanga, au Niger, ont célébré la
nativité de l’enfant Jésus dans la plus grande discrétion.
Ils se sont rassemblés la veille de Noël de 14h 30 à 16h
avec le Père John Dass, le vicaire du Père Luigi venu de
la paroisse voisine de Makalondi pour présider la messe,
mais sans « faire la fête », comme à l’accoutumée. Le
soir, ils ont écouté chez eux la messe de la nuit de Noël
de la cathédrale de Niamey diffusée en direct sur les ondes. C’est le seul jour de l’année où la
radio nigérienne diffuse une messe. A cette occasion, l’Archevêque de Niamey délivre un
message de paix à l’endroit de tous les Nigériens, chrétiens comme musulmans. Ce message est
très attendu et écouté sur l’ensemble du pays.
Mgr Laurent Lompo, après avoir relevé ce qui a été bon et constructif au cours de l’année
écoulée, a signalé « d’énormes difficultés qui perturbent notre vie tant sur le plan social, que
religieux, politique et économique… Le radicalisme religieux a ralenti la fraternité entre nous ;
il pousse à la violence et empêche le dialogue franc dans les relations. L’insécurité
généralisée… Plusieurs de nos régions sont déclarées « zone rouge », c'est-à-dire où l’ennemi
peut d’un jour à l’autre enlever des individus… Nous pensons au Père Pier Luigi et tant d’autres
retenus en captivité… Massacrer des populations et attaquer des postes de sécurité du pays. Ce
fléau nous plonge dans la peur et freine notre élan de travailler pour la population qui devient
de plus en plus pauvre.
Pour sa part, le Ministre d’Etat, M. Bazoun Mohamed,
Ministre de l’Intérieur, (photo ci-contre) participant à la
messe avec les représentants de la communauté musulmane
et les membres du corps diplomatique accrédités au Niger,
a déclaré aux chrétiens : « Minoritaires que vous êtes ici au
Niger, vous n’en êtes pas moins des citoyens à part entière.
Nous avons les mêmes repères et les mêmes valeurs.
(NDLR : chrétiens et musulmans). » Le Ministre a ensuite
exprimé son sentiment envers le Père Luigi enlevé selon ses
termes par « des personnes qui ne partagent pas nos valeurs communes ». Il a ensuite eu une
pensée à l’endroit des familles de tous ceux qui ont été victimes de « cette frénésie de la mort
portée par des hommes qui se réclament de Dieu, qui pourtant en sont très loin ».
Le lendemain, jour de Noël, les chrétiens se sont à nouveau rassemblés pour la messe, mais à la
sortie « nous nous sommes seulement salués sans pouvoir prendre un repas en commun comme
nous le faisions les années précédentes. » Les cœurs n’étaient pas à la fête !

Michel Cartatéguy
(D’après les informations reçues de l’Eglise du Niger.)
Bonne Année …
J’écris cet éditorial dans le train pour Montpellier : la campagne
est belle, mais elle a pris ses couleurs d’hiver ; un brouillard
froid nous enveloppait tout à l’heure sur le quai de la gare.
Quand l’hiver commence, nous savons que nous en avons pour
plusieurs mois, mais nous avons aussi la certitude qu’au bout de
ce temps de froidure, d’habits chauds, de rhume et de routes
compliquées, le printemps arrivera. En l’attendant, nous
profiterons de petits instants de bonheur pour réchauffer notre vie et nous donner la force de
continuer.
Nous commençons une année nouvelle. Comme des écoliers qui commencent un cahier
nouveau, nous voudrions que cette année soit belle, remplie de promesses et d’espérances…
Et pourtant, 2018 se termine sous un ciel d’orage. Tout d’abord cette information qui nous a
tous surpris le 18 septembre dernier : notre frère Pierluigi a été enlevé ! Face à un tel événement,
on a d’abord un sentiment de compassion et de solidarité, on essaie de se mettre à sa place, on
réalise que ça aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous. On a aussi le pressentiment que
c’est comme un coup de semonce dans notre histoire missionnaire récente : n’est-ce pas le
signal, s’il en était besoin, qu’on entre dans une époque difficile, et pour nous et pour toutes les
populations chrétiennes minoritaires.
Ensuite, notre Eglise de France passe par une « zone de turbulence », comme on dit dans les
avions, avec la question des abus de certains prêtres sur les enfants. Nous avions entendu parler
de tels problèmes dans d’autres pays, mais nous nous croyions presque préservés en France. Là
aussi, nos sentiments sont mitigés : nous avons honte de cela, nous pensons aux victimes des
abus, à ces vies abîmées par les agissements de l’un ou l’autre d’entre nous. Nous prenons aussi
en compte le fait que, derrière la pédophilie, se profilent d’autres abus (relations ambiguës, abus
de conscience) qui abîment le visage de l’Eglise. En même temps, tous nous souffrons de
l’ambiance lourde de suspicion qui pèse sur nous, les prêtres, aujourd’hui.
Quelle attitude prendre face à tout cela ? La politique de l’autruche ne servirait à rien. Certains
nous suggèrent que c’est un signe de plus que le don de notre de vie pour l’annonce de l’Evangile
est quelque chose de dépassé ! D’autres pensent que notre Eglise est une forteresse assiégée. Ne
« succombons pas à ces tentations » !
Les temps sont parfois difficiles : il nous faut voir comment vivre cette présence missionnaire
dans des milieux où l’hostilité peut se faire violente, et accepter ce temps de conversion de toute
l’Eglise. Mais aussi et surtout, il nous faut être conscients que ça va passer ! Pour reprendre les
comparaisons précédentes, quand un avion traverse des turbulences, ça ne veut pas dire qu’il va
s’écraser ou quand l’hiver arrive, on sait que le printemps reviendra !
Ce qui me paraît le plus important dans ce climat défaitiste et catastrophiste, c’est que nous
soyons porteurs de l’espérance du Ressuscité et que nous ne nous laissions pas contaminer par
le pessimisme ambiant. Nous savons qu’il nous faut accepter de mourir pour renaître à la vie
nouvelle, avec le Christ. Nous avons cette certitude, par notre foi et notre expérience de
proximité avec le Seigneur, qu’Il est avec nous, nous invitant à la conversion et à annoncer le
Règne de Dieu.
Que cette espérance se reflète sur nos visages, que notre manière de vivre et de traverser les
difficultés soit un témoignage qui aide nos frères et sœurs à sortir de cette ambiance triste et
pessimiste ; qu’elle les entraîne dans la dynamique du Règne de Dieu : le Père est là qui attend
ses enfants pour festoyer…
Vous souhaiter une bonne année 2019, c’est donc prier pour que chacun d’entre vous vive son
quotidien dans la sérénité et la paix, avec un regard tourné vers l’avenir. Que l’Esprit nous aide
à transmettre cette confiance à l’intérieur de notre Eglise et au monde. Que la confiance entre
nous se fasse fraternité ! Que cette fraternité soit source de tendresse, de joie paisible et de paix
et nous conforte pour faire face aux adversités.
Bonne année 2019
F. du Penhoat, provincial

NOUVELLES
Ils nous ont quittés
- Le Père Maurice PRAT, sma de Lyon, décédé à Montferrier le 29 /12/ 2018 à l’âge de
90 ans.
- Le Père Edward KELLY, sma, de la Province d’Irlande, décédé le 29/11/2018 à l’âge
de 82 ans.
- Un petit neveu de Daniel MELLIER, sma (Lyon).
- Sr Simone Amélie Marie TRILLARD, mcsc, décédée à Brignais le 11/12/2018, à l’âge
de 90 ans.
- Sr Thérèse André (Raymonde Large), nda, décédée à Colmar le 29/12/2018 à l’âge de
88 ans.
- Henri, frère de François Fénéon, sma (Montferrier)
- Madeleine, sœur de Maurice Collaudin, sma (Montferrier).
- Une cousine de Claude VINCENT, sma (150).
- Un beau-frère d’Anicet SENGANAMBI, sma (Chaponost)
- La maman de Jérôme Liet, ancien de la FLM, à St Nazaire -44-
-
Retraite 2019

Elle se déroulera à l’abbaye de Timadeuc en Bretagne, du lundi 24 juin au soir au vendredi 28


juin 2019 au soir et sera suivie, pour ceux qui le désirent, de deux journées de tourisme dans la
région. On peut déjà s’inscrire auprès du secrétaire provincial.
Errata : à corriger sur l’annuaire de la Province !

E-mail du Père Etienne Sanda : [email protected]


E-mail du Père Jean Charrier : [email protected]
Téléphone du Père Jean Thébault : 07 67 01 81 37.
Téléphone du Père Pierre Roustan : 06 77 83 17 39
Téléphone du Père Jean Louis Théron : (+225) 78 09 05 59 ou (+225) 78 58 86 79

Du renfort à Rezé
Je m’appelle Etienne Sanda et je suis originaire de
la République Démocratique du Congo. Je suis
d’une famille de 13 enfants (4 filles et 9 garçons),
dont 4 nous ont précédés chez Dieu. Je suis le 6° de
la fratrie.
J’ai fait ma philo à Kinshasa, puis l’année
spirituelle à Calavi au Bénin et le stage pastoral avec un Breton, le Père L’Hostis à Dassari au
Bénin, chez qui j’ai appris ce que veut dire « avoir du caractère » et ce qu’est le style
missionnaire. A Dassari, j’ai découvert cette pensée de Brésillac : « saisir toutes les occasions
pour faire avancer l’œuvre ». Celle-ci m’a encouragé à continuer ma formation en théologie
que j’ai suivi à Anyama en Côte d’Ivoire. C’est là que j’ai été ordonné diacre en 2001. Et c’est
à Kinshasa que j’ai été ordonné prêtre en 2002. Après ce parcours géographiquement sinueux,
la mission m’a ramené au Bénin où j’ai eu à faire à des missionnaires rigoureux comme le Père
Pierre Audouin auprès de qui j’ai passé une année entière à apprendre la langue et la culture
baribas. Oh ! quelle belle année, à la fois douloureuse et enrichissante. Sorti de l’école, il faut
continuer à apprendre !!!... apprendre encore…, apprendre toujours… et me voici missionnaire,
si on peut dire, missionnaire de terrain.
Je pars alors à Péréré, toujours chez les Baribas du Bénin, où j’ai passé 9 ans de mission et
rencontré des missionnaires actifs, comme le Père du Penhoat et l’équipe espagnole à qui je dis
toute ma reconnaissance. C’est alors que je suis revenu au Congo où j’ai été curé de paroisse à
St Barthélémy de Kinshasa. Cette paroisse dont on a dit qu’elle tuait les prophètes, m’en voici
sorti vivant, plein de joie et épanoui, 6 ans après, pour rejoindre Rezé pour une année sabbatique
« bien méritée ».
Etienne Sanda à Rezé.
Le 8
décembre 2018, célébration du 162° anniversaire de la fondation de la SMA.
Les Pères de Lyon et Chaponost à la sortie de la messe à Vaulx-en-Velin.

Rencontre inter-provinces « latines »


Les responsables des entités de Strasbourg, Espagne et Lyon se sont rencontrés au 150 les 8, 9
et 10 janvier comme ils l’avaient fait en 2018 à la même époque. Les Italiens, empêchés, étaient
absents. Il s’agissait d’échanger sur le « faire-ensemble » après la retraite de 2018 en Alsace, et
la marche des Jeunes en Espagne. En projet pour 2020 : une nouvelle marche des jeunes en
Espagne, la retraite à Nice en juin, un pèlerinage à Lourdes en août pour la famille sma. Il a
aussi été question de la prochaine Assemblée Générale, de la MIM, du CCA …
CHRONIQUE DE MONTFERRIER
14 novembre funérailles du Père Pierre Bergot
La célébration est présidée par Monseigneur Michel Cartatéguy, accompagné des Pères du
150, Joseph Moulian, Pierre Garreau et Wabiré (un confrère originaire du Kenya.)
Cinq membres de la famille Bergot, dont son plus jeune frère, se sont joints à nous pour
cette cérémonie.
Au début de la célébration, la voix pleine d’émotion, une nièce de Pierre a tenu à rendre
hommage à son oncle. Elle a exprimé avec insistance deux traits de la personnalité de Pierre :
son très grand amour de sa famille qu’il rencontrait à chaque fois que l’occasion se présentait et
son exigence au travail, tant pour lui-même que pour les autres.

Les 13 et 20 novembre repas de fête


Ces jours-là, nos cuisiniers, William et Jean Luc, nous ont gratifiés d’un menu exceptionnel.
Le premier, un Méchoui cuit pendant de longues heures sur feu de bois.
Le second, un Aligot, je serai bien incapable de vous le décrire, et d’en donner l’origine. C’est
une pâte qui s’élève bien haut au bout de votre fourchette, mais en bouche quel délice !
Notre plaisir est très grand en voyant tout le personnel de la maison se mobiliser pour le service
des tables. Merci pour tous ces gestes destinés à entretenir dans notre maison une ambiance
chaleureuse et fraternelle.

24-25 novembre : en mémoire de Catherine Vallée


Tous ceux qui ont vécu l’évènement s’en souviennent. Alors que Cathy travaillait pour nous,
elle fut assassinée par un voleur dans la nuit du 24 au 25 novembre 2016. Le vendredi matin, la
messe de communauté fut célébrée à ses intentions.
Le personnel avait placé une table sous le cadre qui lui est dédié, à l’entrée de la salle Pano.
Sur cette table étaient posées des bougies, des étoiles et un gros cœur pour signifier le grand
amour qu’on lui porte. Pendant 48 heures, le personnel et les résidents pouvaient s’arrêter, se
recueillir et penser à Catherine.
19 décembre la maison offre un Noël pour le personnel et les résidents
Le midi, Daniel remet à chaque membre du personnel une boite de chocolat et un bon
d’achat, fruit de la collecte réalisée, entre les Résidents, pour le Noël du personnel. Visiblement
heureux, les employés passent de table en table pour remercier.
A 15 heures, les rideaux de la salle Pano sont baissés. Un drap blanc couvre le présentoir
des revues. Le sapin, superbement décoré de guirlandes brille de mille feux multicolores. Des
faisceaux lumineux bleus, rouges et verts jaillissent des projecteurs et dansent sur le drap blanc.
Le décor est agréablement posé pour le spectacle.
Hélène et Jean, deux acteurs fort sympathiques animent la séance. Lui, joue successivement
de la guitare et de l’accordéon ; quant à Hélène, elle chante et danse. Les Noëls les plus
populaires et religieux se succèdent au grand plaisir de l’assistance. Ceux qui ont encore des
cordes vocales en bon état s’en donnent à cœur joie.
Parfois, le spectacle s’arrête au profit de quelques devinettes qui méritent un chocolat pour celui
qui trouve la bonne réponse. Nous sommes redevenus, le temps d’un après-midi, de grands
enfants.
Le spectacle se termine par une tranche de bûche de Noël et une coupe de champagne que le
personnel nous sert avec de larges sourires.
Le 20 décembre : Le Noël des enfants du personnel
La séance commence par la projection sur grand écran d’un dessin animé.
Le Père Noël est annoncé. Les mamans hissent au niveau des fenêtres les plus petits afin
qu’ils voient, de leurs grands yeux ouverts, le personnage, tout de rouge habillé, à la longue
barbe blanche, qui apporte des cadeaux. Il s’installe près du grand sapin illuminé. Les enfants
attendent avec impatience et anxiété qu’on appelle leur nom. Y aura-t-il des cadeaux pour tout
le monde ? Dès que l’intéressé entend son nom, il bondit avec un large sourire vers le joli paquet
que lui tend le Père Noël, puis se blottit contre lui pour l’éternelle photo souvenir. Tous se
pressent à ce jeu, sauf les plus petits effrayés par la longue barbe blanche.
Après quoi, tandis que les enfants prennent un goûter, tous ceux qui sont présents se
partagent une bûche de Noël, avec une bolée de cidre.
Nous, les résidents, habitués à voir les employés en tenue de service, sommes émerveillés de les
voir, sous un jour nouveau, en mamans très attentionnées et pleines de tendresse à l’égard de
leurs enfants.

Le 21 décembre, Noël de Monsieur le maire


Il est de coutume, que quelques jours avant Noël, Monsieur le Maire, Michel Fraysse,
accompagné de quelques conseillers municipaux, vient offrir ses vœux de joyeux Noël aux
anciens que nous sommes. Il commence la rencontre par un long discours pour présenter les
réalisations et les projets de la mairie, dont la passerelle sur le Lez, promise depuis !!!!! « on dit
pas, » afin que les piétons puissent franchir la rivière en toute sécurité. Ensuite, contrairement à
son habitude de nous lire un poème, il cite douze dictons populaires (un pour chaque mois de
l’année) que nous ignorons, tellement ils remontent aux temps anciens.
Après ce long moment animé par monsieur le Maire, les conseillers municipaux nous servent
une tranche de bûche de Noël accompagnée d’un petit vin blanc fort agréable. Puis on nous
distribue un agenda 2019 aux couleurs de Montferrier. En sortant, chacun de nous reçoit un
paquet de friandises provenant du commerce équitable.
Merci, monsieur le Maire, et à la prochaine visite pour les vœux du nouvel an.

Le 24 décembre, le temps de la prière


Enfin, nous pouvons nous recueillir pour
célébrer la venue parmi nous d’un petit enfant,
Jésus, l’Emmanuel. Le Père Emile Hégron a
installé une très belle crèche.
Le Père Pierre Roustan préside la célébration du
soir et nous chantons avec entrain : Il est né le
divin enfant… Les anges dans nos
campagnes… Chacun ne peut s’empêcher de
laisser son esprit vagabonder dans le souvenir
des Noëls si vivants et colorés d’Afrique.
Après la célébration, petit réveillon, autour
de friandises et d’une coupe de champagne.
La célébration du jour est présidée par le
Père Daniel Cardot. Le midi, la maison nous
offre un repas de fête, réalisé par les soins de William. Bien des choses délicieuses nous sont
servies, trop même pour nos estomacs de vieux.
Le 29 décembre, sur les coups de midi, on nous annonce le départ du Père Prat vers la maison
du Père, après une longue maladie.
Hôte du 150
Depuis fin octobre et pour quelques jours encore, nous
accueillons au 150 le Père Adam Fernandez
HIRUDAYASAMY, sma, du District d’Inde qui profite de
son année sabbatique pour se familiariser avec la langue
de Molière. Le Lien lui a posé quelques questions.

Peux-tu te présenter et nous dire quel est ton parcours ?


Je suis né dans le Tamil-Nadu en 1971 dans une famille de 5 enfants, et je suis le 3°. Mes parents
sont chrétiens et m’ont encouragé pour entrer au séminaire diocésain. C’est pendant ma philo
que j’ai découvert la sma et l’ai intégrée. J’avais déjà fait 3 années d’histoire à l’université.
Après la philo, je suis parti aux Philippines pour l’année spirituelle en 1994. J’ai effectué mon
stage en Tanzanie où j’ai fait l’expérience de la mission « ad extra », qui m’a conforté dans ma
vocation. C’est au Kenya que j’ai étudié la théologie. J’ai été ordonné en 2002 en Inde et envoyé
en Zambie pendant deux ans puis au Kenya pendant 7 ans comme curé de paroisse. Après cette
expérience africaine, j’ai été rappelé en Inde comme recteur du séminaire de propédeutique de
Telagana pour 6 ans.
Que retiens-tu de ces années d’Afrique ?
J’ai vécu la pastorale de brousse en Zambie et la pastorale urbaine au Kenya.
En Zambie j’ai été seul avec 36 stations dans une région très isolée et difficile d’accès. Le Kenya
fut une expérience différente. J’étais certes en ville, mais avec des stations en périphérie
peuplées de Massaïs. En ville les gens t’attendent, chez les Massais, c’est toi qui les attend. Le
problème d’eau est grave, tant pour la population que pour les troupeaux et les Massaïs sont en
constante recherche de cette eau. Nous avons initié les communautés de base. J’ai donné comme
priorité à mon travail, l’éducation, ce qui m’a amené à développer et à construire des écoles. La
diversité des cultures de ceux qui étaient en ville a été un grand enrichissement, surtout dans les
célébrations liturgiques. Le quartier où je vivais se développait à grande vitesse : le défi était de
faire aussi grandir l’Eglise dans les mêmes proportions…
Que dis-tu de ton ministère d’accompagnement des jeunes en Inde ?
L’adaptation n’a pas été évidente. Mais mon expérience de l’Afrique a été très profitable dans
l’accompagnement spirituel des futurs missionnaires. Il a fallu beaucoup de patience pour
apprendre l’anglais aux Jeunes. Il faut aussi introduire ces jeunes dans la connaissance de la
SMA, son histoire, son charisme etc… En les formant, j’ai aussi continué ma propre formation.
Tu es à Lyon. Quelle impression ?
J’avais un grand désir de venir en France, je n’en avais pas eu l’occasion. Cela m’a permis
d’entrer un peu dans la langue française et de rencontrer des confrères d’autres entités. A parler
avec les confrères de Lyon, mon désir de retourner en Afrique s’est accru. Je suis très heureux
de ce passage à Lyon.
Quels sont tes projets ? Retourner en mission !...
Maurice PRAT
1928 - 2018
Il est né le 5 mars 1928 à Saint-André-Lachamp (Ardèche), diocèse
de Viviers, et est baptisé trois jours plus tard. Assez vite, sa famille
se retrouve à La Tour de Salvagny, dans l’ouest de Lyon. Après ses
études primaires, il entre en 1940 à l’école cléricale de Claveisolles
(Rhône), puis, en 1942, il entre au petit séminaire Saint-Jean à Lyon.
C’est à la fin de sa classe de première, en juillet 1945, qu’il fait sa
demande pour entrer aux Missions Africaines. Il passe alors une
année à Pont-Rousseau pour faire sa philosophie universitaire, puis
rentre à Chanly, au noviciat en 1946 où il passe deux années qu’il
conclut par son premier serment temporaire. Au moment de son admission à Chanly, en août
1946, le supérieur de Pont-Rousseau écrit : "Il y a beaucoup d'espoir dans ce parfait
séminariste". Il est ordonné prêtre en 1953.

1953-1963 – L’Homme de la Parole


Après une année où il passe la licence de théologie à l'Angelicum, à Rome, il continue au
Biblicum où il obtient au bout de deux ans la licence en Ecriture Sainte. En septembre 1956, il
est nommé professeur au 150.
Durant l'année scolaire 1957-1958, il suit des cours d'Ecriture sainte à la Faculté de théologie
de Lyon. En octobre 1958, il est chargé, en plus de ses cours au 150, d'assurer l'enseignement
en anglais en classe de 6e à Chaponost.
En 1959, il va à Ouidah au Dahomey comme professeur d’Ecriture Sainte au Grand Séminaire
où il remplace le Père Paugam qui prend sa place au 150.
Mais il a quelques problèmes de relation avec Mgr Gantin. Finalement, en mars 1962, ce dernier
dit au Régional qu'il accepte de garder le Père Prat et de lui confier un ministère paroissial.
Il revient à Lyon, mais il ne reste qu'une seule année au 150, et il repart en août 1963.

1963 – 1976 Au diocèse de Cotonou


« Je suis maintenant à Cotonou où je dois commencer la paroisse du Bon Pasteur de Cadjehoun.
[…] Pour le moment je manque à peu près de tout."
En 1966, à la mort du père Bothua, c'est le père Bellut qui est nommé Régional. C'est Maurice
Prat qui est nommé adjoint et premier conseiller. Il reste cependant en charge du Bon Pasteur.
En 1969, il va habiter à Séhoué, laissant Jean Rassinoux à Houegbo. Il construit les chapelles
de Kpomé et de Djigbé.
1971 : commencement de la construction de la maison des sœurs. A chaque fois qu'il fait des
constructions, il demande au Conseil provincial de lui faire une attestation de don pour être
exonéré de taxes : un jour c'est 100 tonnes de ciment, un jour c'est cinq tonnes de fers, un autre
jour c'est toute la valeur des matériaux de couverture…
Le 30/12/1972 : "il paraît que je suis délégué à l'Assemblée provinciale. J'y viendrai volontiers."
Guy Ollivaud, nommé curé à Houegbo, vient vivre avec lui à Séhoué, ne voulant pas rester seul.
En 1974, il est en pourparlers avec le Conseil général pour la constitution d'une équipe inter
provinciale soit au Nigeria, soit au Liberia. Finalement, il est presque décidé qu'il aille à Ibadan
enseigner l'Ecriture sainte ; il parle déjà visa pour l'Angleterre pour y étudier la langue, il dit
qu'il entend garder des contacts avec Cotonou.
On ne sait pas pourquoi cet enseignement à Ibadan n'a pas eu lieu. Finalement, il quitte Séhoué
et est nommé à Sainte-Cécile à Cotonou.

1976-1981 – En attendant de repartir ..


Il rentre à nouveau en 1976 pour un recyclage. Il suit des cours d'Ecriture sainte et sur les
sacrements. Il passe tout le premier trimestre chez lui pour soigner sa maman et "s'initier au
travail qui sera le sien quand il sera à Montferrier".
Normalement, il devrait prendre la direction de la maison de Montferrier à la fin de son
recyclage. Mais à Montferrier les choses ne vont pas vite. Il y a une année à occuper… Le
Conseil pense un moment envoyer le père Prat au Burundi comme professeur d'Ecriture sainte,
puis auprès du cardinal Zoa à Yaoundé. Finalement, il est remis pour une année à la disposition
de Mgr Adimou pour servir à Toffo, comme remplaçant du père Gérard Guillet. Il lui est
demandé d'être de retour à Lyon pour le 1 er juillet 1978.
"Le nouveau Conseil provincial te confirme à la tête de notre future maison des anciens à
Baillarguet à partir du 1er septembre 1978." (le 24 juillet 1978)
Le même jour, il est nommé membre de la commission chargée de la coordination des textes de
nos assemblées provinciales de 1968, 1973 et 1978. Il a l'impression que l'évêque de Montpellier
se moque de lui en lui confiant une petite paroisse de 80 habitants. Nouvelle proposition pour
une paroisse de Montpellier où le curé est impossible. Finalement, Maurice se replie dans sa
chambre avec ses bouquins. Il cherche des renseignements pour faire un stage pour responsable
de maison de retraite. Il ne tient pas à rester au-delà des trois années prévues par sa nomination
et c'est pourquoi le 5 avril 1981 il reçoit sa mise à la disposition de l'Eglise de Cotonou. Dans
sa réponse, il ajoute : "Je ne regrette pas d'avoir passé ces trois années en compagnie de nos
anciens, mais je suis heureux que cette expérience ne soit pas prolongée."

1981-1996 – Retour au diocèse de Cotonou.


Là encore, il construit beaucoup : maternité à Djigbé et à Koussi et des chapelles dans une
dizaine d'endroits. En 1984, il vient en congé en bateau et repart de même.
En 1985, un père camillien vient se joindre à leur équipe de deux.
Des problèmes de santé l'obligent à rentrer, en juin 1987. A son retour de congé, il va loger à
Séhoué, car la maison de Zè n'est toujours pas disponible
En décembre 1987, il est question un moment qu'il aille remplacer Michel Durif à la procure de
Parakou, mais finalement pour diverses raisons, les choses ne se font pas et il reste à Séhoué en
attendant que la maison de Zè soit terminée.
En 1988, il rentre en France pour se faire opérer d'une hernie. Il est fatigué d'attendre que la
maison de Zè lui soit rendue.
Dès son arrivée à Zè, il parle construction : "préparation du chantier de la chapelle d'Hékanmé
(la dernière ?)"
Lettre du 12/12/1988. "C'est à mon retour de congé que j'ai enfin pu m'installer à Zè, dans cette
maison que nous avons eu tant de peine à récupérer. Il a fallu la remettre en état. […] J'ai aussi
repris mes maçons et nous avons commencé une nouvelle chapelle à Hékanmé. Certains disent
que j'ai la maladie de la pierre, mais je le fais par nécessité, pensant qu'un édifice convenable
aide beaucoup les communautés à se rassembler et à prier. Je vois que toutes les chapelles que
j'ai construites sont pleines tous les dimanches, même celles que je croyais trop grandes."
Lettre du 16 septembre 1993 : "Je pense que si Mgr m'a nommé à Hékanmé, c'est en partie parce
qu'il y avait des constructions à faire ; elles sont réalisées, le presbytère fin 92, puis le centre de
santé et la maison des sœurs. Je regrette d'avoir eu à faire cela à peu près tout seul."
Il se trouve seul et isolé à cet endroit et dès 1994 il demande à faire une année sabbatique.
Finalement, il retourne encore pour un séjour à Hékanmé. En novembre 1996, le supérieur
général lui propose le poste de supérieur de la maison généralice à Rome, en remplacement de
Guy Ollivaud, en commençant par un séjour de trois mois en Irlande pour se parfaire en anglais.
Le Conseil provincial reçoit alors une lettre, à l'africaine, de membres de la paroisse d'Hékanmé
demandant que le père Prat reste sur place. Il quitte la paroisse le 24 janvier 1997.

1997 - 2010 – Un chemin sinueux.


Il passe trois mois en Irlande. Le 4 juin, il reçoit sa nomination comme supérieur de la maison
de Rome, nomination effective à partir du 26 mai 1997. En août, il quitte Rome, va à Lyon et
accepte d'aller donner une année de cours d'Ecriture sainte à Bangui. Il y restera 6 mois et s’y
ennuie. Il est donc remis à la disposition du supérieur régional du Bénin et retrouve son ancienne
paroisse (Hekanmé) pour une année.
C’est alors que Mgr Bonfils lui propose un petit ministère dans une paroisse ; le Conseil le met
donc à la disposition de l'évêque de Nice. Il sera tour à tour en paroisse, responsable d’un centre
spirituel, puis professeur d’écriture sainte au grand séminaire de Nice.
N’étant à l’aise nulle part il va prendre une aumônerie de communauté religieuse en Seine et
Marne, puis au Bénin, viendra à la rue Crillon, et sera à nouveau aumônier de religieuses, près
de Lyon avant d’être nommé à Montferrier à la maison de retraite en 2010. Mais pendant ses 8
dernières années, il y fera des entrées et des sorties jusqu’à ce que le Seigneur le retienne
définitivement ce 29 décembre 2018 pour le rappeler à lui.

Extraits de l’homélie des funérailles le 2/01/2019 (Michel Cartatéguy)


Comme les bergers sur les sentiers escarpés des monts de Palestine, comme les mages de
l’Epiphanie sur le chemin tracé par l’étoile, comme les parents de Jésus sur la route de
Jérusalem, Maurice partait de là où il était pour un ailleurs toujours meilleur à ses yeux.
Je pourrai spiritualiser davantage ces départs pour lui rendre hommage mais je serai plus vrai
en supposant qu’il cherchait… et cherchait toujours un ailleurs pour étancher sa soif
d’indépendance et de liberté qu’il affectionnait comme beaucoup d’entre nous.
Là où il fut un vrai chercheur c’est dans le domaine des Ecritures Saintes même s’il relativisait
sa compétence. Après 3 ans de professorat à Lyon il écrivait au Provincial : « Je désire revenir
au Dahomey, je serai plus utile là que dans l’enseignement où n’importe qui fera aussi bien ou
mieux que moi. » Son amour pour la recherche biblique n’était pas seulement un travail qui le
passionnait intellectuellement, mais c’était aussi son livre de vie, son livre de prière, sa prière.
« Cela fait du bien de pouvoir réfléchir et prier sans être toujours bousculé par des problèmes
de ciment et de fers à béton. » C’est vrai qu’il a beaucoup construit : des églises, des chapelles,
des dispensaires, des maternités, des presbytères… à la fin de chaque construction il disait que
c’était la dernière, mais en fait c’était l’avant-dernière.
Chaque missionnaire a son chemin. L’étoile de Dieu le guide selon sa volonté qui ne rencontre
pas nécessairement la nôtre. Partir sur son chemin c’est aller à la rencontre de l’autre, à la
rencontre de Dieu. Maurice a pris son chemin en disciple du Christ. La route de Maurice a été
droite, parfois sinueuse et de temps en temps embourbée ou ensablée, mais elle l’aura conduit
dans la direction de la vie qui ne finit pas.
Assemblée Provinciale 2019
Résultat de la consultation des confrères
Le nombre des voix obtenues est mis entre parenthèses après le nom. Pour le collège Europe,
les 9 premiers sont délégués, pour le collège Afrique, c’est le premier.

Collège Europe Crusson Yvon (25)


Fatcheoun Rémi (41) Cardot Daniel (23)
Kiosi Séraphin (37) Noury Gaby (21)
Kpatcha J. Paul (31) Guvvala Jo /Quillet Paul (20)
Suakor John (31) Moulian Joseph (19)
Soyoye Basil (29) Janin Pascal (15)
Béal Alain (27) Vincent Dominic/Nicol Roger (10)
Sagnol Gérard (26) Ibrahim Farid/Vincent Jean/
Richaud Pierre (26) Fénéon François (8)
Mellier Daniel (25) Kituba Aloïs/Besnard Christian (7)
Baloitcha Dieudonné/Lopez Louis/
Collège Afrique Moulin François/Roustan Pierre/ (5)
Derbier Alain (2) Mupidi Valère (4)
Appraboe Emile/ de la Monneraye Loïc /
Senganambi Anicet/ Vincent Claude (3)
Bonemaison Michel/Chataigné Paul/
Chevalier Charles/Le Roux Léon/
Legendre Pierre/Masselis Denis/
Perrin André/Sanda Etienne/ (2)
Bouchet Pierre/Carrer Jean/
Gavard Claude/Gueret André/
Desbois André/Garreau Pierre/
Guichard Michel/
Harguindeguy Raymond/
Hégron Emile/Lamure Michel/
Lemière Michel/Marty Joseph/
Rassinoux Jean/Ugwu Johnson (1)

Boutin Pierre/ L’Hostis Michel/ Moriceau


André/ Théron Jean Louis/ (1)

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