2017 GTI4.3 Guidetechnique Ifsttar
2017 GTI4.3 Guidetechnique Ifsttar
2017 GTI4.3 Guidetechnique Ifsttar
C e guide propose une démarche de traitement des désordres qui sont provoqués par TECHNIQUES ET MÉTHODES
le retrait-gonflement des sols et qui affectent les maisons individuelles.
L’observation et la description des désordres sur une maison individuelle doit être le point
de départ de la démarche permettant leur traitement. Ces désordres (principalement des
fissures) apparaissent sur des points de faiblesse qui sont généralement bien connus.
Ils peuvent être classés suivant leur importance et permettent de définir différentes
classes de dommage. L’observation de ces désordres permet en général d’identifier le
mécanisme qui les déclenche et donc de mettre le sol hors de cause le cas échéant. Retrait et gonflement des argiles
L’observation des fissures doit toutefois être associée au fonctionnement mécanique de
la maison. Il est donc important de connaître les principales structures types de maison
ainsi que les parties essentielles d’une maison : les fondations, les planchers, les murs, Analyse et traitement des désordres
les chaînages, etc.
Une fois le sol mis en cause, la recherche des origines précises des désordres devient créés par la sécheresse
alors plus aisée mais de multiples pistes doivent être explorées. Le retrait-gonflement des
sols n’est pas systématiquement la seule cause des désordres et l’hétérogénéité des sols
d’assise, la présence de pentes ou des défauts d’exécution peuvent aussi constituer des Guide 3
causes de ces désordres. Par ailleurs, le retrait-gonflement des sols n’est pas toujours
associé à des périodes sèches ou pluvieuses et d’autres causes, comme la végétation ou
des défauts d’exécution, interviennent très largement dans les désordres constatés
L’analyse des désordres doit permettre de préciser leur évolution. Les mouvements peuvent
être plus ou moins rapides, quelquefois réversibles. Des appareils de mesures simples
d’utilisation permettent d’établir ces tendances.
Le traitement des désordres provoqués par le retrait-gonflement des sols, suivant son origine
exacte, peut être effectué selon différentes techniques. Il est possible d’agir sur
l’environnement de la construction, le sol lui-même, les fondations ou directement la structure
de la maison.
Enfin, il est utile de connaître les procédures permettant la prise en charge et l’indemnisation
des solutions de réparation ou de traitement. Un point complet sur les démarches à mener
auprès des assurances est présenté.
guide technique
Ministère Ministère
de l'Environnement, du Logement
de l'Énergie et de la Mer et de l’Habitat durable
ISSN : 2492-5438
Référence : GTI 4-3
Crédit photo : Ifsttar
LES COLLECTIONS DE L’IFSTTAR Avril 2017
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Analyse et traitement
des désordres créés
par la sécheresse
Guide 3
Juillet 2017
TECHNIQUES ET MÉTHODES
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Ce guide a été élaboré dans le cadre du projet ARGIC2 (Analyse du retrait-gonflement et de ses incidences
sur les constructions) financé par la DGPR (Direction générale de la Prévention des Risques) du MTES
(Ministère de la Transition écologique et solidaire) et par la DHUP (Direction de l'Habitat, de l'Urbanisme et
des Paysages) sous la double tutelle du MTES et du MCT (Ministère de la Cohésion des territoires).
Le groupe de rédaction du guide était constitué des membres suivants :
Jean-Bernard Kazmierczack (Ineris) en charge de la coordination du guide,
Franck Béchade (Socabat),
Sébastien Burlon (Ifsttar),
Catherine Jacquard (Fondasol),
Catherine Labat (CFEC),
Jean-Pierre Magnan (Ifsttar).
Les représentants des ministères en charge du suivi du guide étaient :
Mathieu Blas (DHUP), François Hédou (DGPR) et Cécile Rousseau (DGPR).
L'ensemble des partenaires du projet ARGIC2 comprend :
Armines, AQC, BRGM, Capeb, CFEC, CSTB, FFB, Fondasol, I2M-GCE (université de Bordeaux), Ifsttar,
Ineris, Lemta (université de Lorraine), LGCIE (Insa de Lyon), LMSSMat-ECP, LOMC (université du Havre),
Socabat et UMF.
Socabat et l'Agence qualité construction (AQC) sont remerciés pour avoir permis l'utilisation de certaines
de leurs photos.
Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux - Ifsttar
14-20, boulevard Newton - Cité Descartes - Champs-sur-Marne - 77447 Marne-la-Vallée cedex 2
www.ifsttar.fr
Les collections de l’Ifsttar
techniques et méthodes - guide technique - réf. : GTI 4-3
ISBN 978-2-85782-726-9 – ISSN 2492-5438
En application du code de la propriété intellectuelle, l’Ifsttar interdit toute reproduction intégrale ou partielle
du présent ouvrage par quelque procédé que ce soit, sous réserve des exceptions légales.
Cet ouvrage est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution.
Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Les termes de cette licence sont accessibles à l’adresse :
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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Avertissement
La rédaction des trois guides Retrait et gonflement des argiles a été lancée en 2011 en
relation avec un projet de loi portant réforme du régime d’indemnisation des catastrophes
naturelles (Catnat) afin d’accompagner les professionnels de la construction pour la mise
en application du contenu de cette loi concernant le risque retrait-gonflement des argiles.
Ces guides établis en 2017 sont à considérer comme des documents utiles à la
prévention du risque retrait-gonflement des argiles et ils sont diffusés indépendamment
du projet de loi.
Le guide 1 propose une démarche pour définir la sensibilité des sols supports de la
construction au phénomène de retrait-gonflement, le guide 2 propose des principes de
conception d'une maison individuelle sur un site plus ou moins sensible au retrait-
gonflement et le guide 3 traite des techniques de réparation des maisons individuelles
suite à des désordres imputables au phénomène de retrait-gonflement. Ces guides sont
informatifs. Ils ne sont ni normatifs ni réglementaires.
Il est important de souligner que l'application du guide 2 nécessite la connaissance de la
sensibilité au risque retrait-gonflement des sols supports du projet de construction. Cette
information ne peut être obtenue que par une reconnaissance géotechnique. Ainsi, les
informations contenues dans le guide 2 ne doivent pas être considérées comme des
dispositions techniques forfaitaires à appliquer sans réserve.
Pour tout projet de construction de maison individuelle, il est essentiel de réaliser une
étude géotechnique préalable. Celle-ci doit être adaptée au projet et à son environnement
en s’inspirant de la démarche présentée dans le guide 1.
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Préambule
Les phénomènes de retrait et de gonflement des sols argileux sont observés depuis
longtemps dans les pays au climat sec, où ils sont à l'origine de nombreux désordres
causés tant aux bâtiments qu'aux voiries. En France, où les pluies sont plus régulières
et les variations saisonnières moins marquées, ces phénomènes n'ont été mis en
évidence que plus récemment, en particulier à l'occasion des sécheresses des années
1976, puis 1989 et 1990 et enfin 2003. Les désordres alors observés sur les constructions
concernent essentiellement les maisons individuelles. Ils représentent par ailleurs pour
les assurances un coût très important. Les régions affectées par ces problèmes sont la
Plaine des Flandres, le Bassin parisien, une grande partie de l'Ouest de la France avec
notamment le Bassin aquitain, la Provence, la vallée de la Saône entre la Bourgogne et
la Franche-Comté ainsi qu'une partie de la Lorraine.
Il est toutefois possible de gérer ces problèmes de retrait-gonflement lors de la
construction de la maison ou lors de réparations à entreprendre suite à l'apparition de
désordres. Une série de trois guides Retrait et gonflement des argiles a donc été élaborée
pour présenter les solutions à ces problèmes.
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Le guide 3 Analyse et traitement des désordres créés par la sécheresse traite des
techniques de réparation des maisons individuelles suite à des désordres imputables au
phénomène de retrait-gonflement. Il aborde plus largement des sujets liés à l'expertise
de ce type de sinistre, aux principales méthodes de réparation et aux procédures de prise
en charge de ces réparations par les assurances.
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Sommaire
Introduction...................................................................................................................9
Références ..................................................................................................................49
Annexe 1
Fiche de synthèse des observations........................................................................51
Annexe 2
Mémo chantier agence qualité construction ............................................................53
Fiche bibliographique ................................................................................................54
Publication data form .................................................................................................56
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Introduction
Les sols, surtout les argiles et les marnes, peuvent être soumis à des mouvements de
retrait-gonflement et avoir tendance à gonfler lors des périodes pluvieuses et à se
rétracter lors des périodes de sécheresse. Quand ces mouvements du sol ont lieu sous
les fondations d'une maison individuelle, ils sont à l'origine de tassements différentiels
qui peuvent provoquer des désordres plus ou moins importants sur celle-ci. La structure
de la maison et les matériaux qui la constituent peuvent être plus ou moins sensibles à
ces mouvements.
Ces désordres se traduisent en général par des fissures, qui peuvent nécessiter la mise
au point de solutions de traitement ou de réparation, en fonction de leur évolution dans
le temps, de leur importance et de la zone de la maison affectée. Toutefois, toutes les
fissures dans une maison ne sont pas dues à des phénomènes de retrait-gonflement.
Par ailleurs, les causes du retrait-gonflement des sols ne sont pas uniquement liées à
des périodes trop sèches ou trop pluvieuses et d'autres facteurs, comme la végétation
ou des défauts d'exécution, interviennent très largement dans les désordres constatés.
La mise au point de solutions de réparation doit alors s'appuyer sur une démarche qui
vise notamment à identifier les causes et les évolutions des désordres observés sur la
maison.
Afin de détailler cette démarche générale, ce guide aborde successivement les sujets
suivants :
- la description des désordres qui peuvent être observés sur une maison ;
- le comportement structurel d'une maison, avec notamment la description des
principales parties dont elle est constituée ;
- l'origine des désordres ;
- l'analyse des désordres, pour préciser leur évolution ;
- le traitement des désordres, pour diminuer ou stopper leur évolution ;
- les démarches liées à la prise en charge du coût des désordres.
Il est important de préciser que la démarche présentée dans ce guide ne dispense pas
le propriétaire d'une maison de faire appel aux services d'un expert. Elle fournit
simplement des éléments permettant de comprendre sa démarche et d'engager, auprès
des assurances, les procédures nécessaires au traitement et à la réparation des
désordres constatés.
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Chapitre 1.
Quels désordres peut-on observer
sur une maison ?
Figure 1
Exemple de cheminement de fissure en escalier
(Source Socabat)
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Tableau 1
Indicateurs des mouvements des fondations
Indicateurs communs aux mouvements Indicateurs caractéristiques d’un retrait-
des fondations gonflement du sol
Quelques fissures isolées aux points de faiblesse de Les fissures apparaissent apres une période
la maison (ouverture de porte ou de fenêtre, prolongée de sécheresse.
discontinuité de matériaux).
Les fissures s’ouvrent en été et se referment
Les fissures apparaissent à l’intérieur et à l’extérieur en hiver.
du mur sur une même zone. Elles suivent un
cheminement caractéristique en « dessin d’escalier ». Les fissures les plus larges sont situées sur
les murs exposés au Sud ou près des arbres.
Les fissures peuvent s’expliquer par un mouvement,
d’ensemble de la maison. Les murs de jardin et les autres structures
sur fondations superficielles présentent des
Les fenêtres et les portes coincent. désordres evidents.
Le papier peint se froisse dans les coins entre les murs et Les fissures affectent des plafonds et des
le plafond et des fissures apparaissent dans les cloisons. cloisons.
Apparition d’espaces entre les plinthes et le plancher Les fissures horizontales et avec désaffleur1
ou les murs. sont parfois caractéristiques de l’influence
de la végétation.
Les drains et les tuyaux sont hors d’usage.
Le nivellement précis du dallage ou du
Les murs présentent un défaut de verticalité ou de plancher sur vide sanitaire présente des
niveau. zones d’affaissements et de gonflements.
1Désaffleur : écart de planéité visible sous la forme d'un décrochement dans le plan (sur une façade, une
poutre, carrelage, etc.)
Pour compléter ce tableau, il convient de signaler qu'il existe une confusion possible
avec d'autres origines de fissuration (contraintes thermiques, retrait hydraulique de la
maçonnerie, présence de racines, etc.) et que, si la maison répond aux critères de
construction parasismique, les indicateurs proposés ci-dessus seront complétés par des
fissures horizontales et verticales autour des chainages verticaux et horizontaux.
1.2.2 Le classement des désordres
Les mouvements de fondations induits par le retrait-gonflement des argiles se traduisent
par des désordres d'importance variable suivant l'intensité et la fréquence du phénomène
qui les génère. Le tableau 2 présente une échelle de classement des dommages de 0 à
5 (0 pour le plus faible à 5 pour le plus important). Ce tableau propose une classification
indicative des désordres basée sur des considérations de sécurité. C'est pourquoi une
fissure de 1 mm est considérée, par exemple, dans la classe de dommages dits « lé-
gers » puisqu'elle ne menace pas la sécurité de l'habitation. Elle doit toutefois être
considérée avec sérieux car elle peut résulter de tensions ayant fragilisé la structure.
Il faut retenir que la largeur des fissures est un des facteurs de la détermination de la
catégorie de dommages mais ne doit pas être utilisée seule comme mesure directe de
gravité.
Des éléments tout aussi importants sont à considérer. Il s'agit :
- de l'évolution des fissures dans le temps ;
- de voir si leur apparition peut être associée à un évènement particulier (travaux à
proximité, plantation de végétation, etc.) ;
- de la forme des fissures : en sifflet, en escaliers, rectilignes, etc. ;
- de la cinétique des mouvements.
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Tableau 2
Classification indicative des désordres appliquée au retrait-gonflement des argiles
Microfissures.
Fissures qui ne sont normalement pas distinguables < 0,1 mm
0 : négligeables
des fissures dues au retrait ou aux mouvements
Désordres thermiques.
architecturaux
1 : très légers Fissures isolées et limitées aux murs intérieurs. < 0,3 mm
De ce fait, une fissure de 0,2 mm expertisée en hiver peut être aussi inquiétante qu'une
fissure de 2 mm expertisée en été. Généralement, en présence de sols sensibles, les
fissures s'agrandissent lors des périodes sèches et se referment lors des périodes
humides (figure 2).
Figure 2
Exemple de la même fissure ouverte de 2 mm en fin d'été et de 0,5 mm en fin d'hiver
(Source Socabat)
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L'ancienneté des fissures doit aussi être appréhendée. En général, les fissures récentes
sont nettes et plutôt propres tandis que les fissures plus anciennes renferment des
saletés. Ces éléments peuvent permettre d'identifier dans le cas de mouvements des
fondations la zone de la maison qui s'est mise en rotation ou en mouvement.
Figure 3 Figure 4
Mode de déformation provoqué par un Mode de déformation provoqué par un retrait
retrait périphérique du sol sous la maison localisé du sol induit par la présence d'un arbre
Figure 5
Mode de déformation provoqué par le
tassement d'un mur de façade
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Chapitre 2.
Comportement structurel
d'une maison
Figure 6
Illustration de la terminologie utilisée dans le guide
(Source ABC maçonnerie, www.abc-maconnerie.com)
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Figure 7
Illustration d'une semelle isolée et d'une semelle filante (Source AQC)
Le mode de construction des fondations filantes a évolué au cours du temps. Deux types
principaux de fondations peuvent être rencontrés : les fondations en maçonnerie
construites surtout au 19e siècle et pendant la première moitié du 20e siècle et les
fondations en béton armé ou non qui aujourd'hui constituent l'essentiel du marché.
Dans le cas de fondations en maçonnerie, le mur et la fondation forment généralement
un même ensemble. La base de la fondation peut être élargie par rapport au mur de
manière à pouvoir répartir de manière homogène les charges transmises par la maison
au sol support (figure 8). La largeur de la fondation diminue progressivement par
encorbellements successifs jusqu'à présenter la même largeur que le mur de la maison.
La profondeur de la base de ces fondations peut être variable suivant le poids de la
maison supportée et la nature du terrain. En général, elle se situe vers 0,5 m de
profondeur, sauf quand la mauvaise qualité du sol a nécessité un approfondissement.
Elle présente une souplesse relativement importante, ce qui lui permet de s'adapter aux
mouvements générés par le retrait-gonflement du sol.
Figure 8
Fondation en maçonnerie (semelle filante ou isolée)
Figure 9
Fondation filante en béton armé
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Dans le même temps, la largeur de la fondation a été réduite à environ 50 cm. Ce type
de fondations présente donc une rigidité plus importante mais a perdu en capacité
d'adaptation aux mouvements du sol. La profondeur de ces fondations a peu évolué
puisque le DTU 13.12 recommande des valeurs comprises entre 0.5 et 1 m de
profondeur en signalant toutefois que la présence de sols argileux, donc sensibles au
phénomène de retrait-gonflement, peut conduire à augmenter cette valeur. Il est à noter
que ces valeurs sont imposées par la prise en compte du gel (profondeur hors-gel). Ce
type de fondations peut éventuellement être mis en œuvre à des profondeurs plus
importantes, de l'ordre de 2 à 3 m, lorsque le terrain le nécessite.
Au cours des cent dernières années, les fondations sont devenues progressivement plus
profondes, plus résistantes et plus rigides. Ces changements présentent à la fois des
avantages et des inconvénients. Les avantages sont que, parce que les fondations sont
plus profondes, les variations de teneur en eau des sols supports sont plus atténuées
qu'en surface et que, parce qu'elles sont plus résistantes, elles tendent à répartir les
effets des mouvements du sol sur de plus grandes surfaces, en réduisant la distorsion.
L'inconvénient est que, en cas de tassement ou de gonflement excessif, les fondations
tendent à se fissurer en un point, en concentrant le mouvement sur une courte longueur
de mur et en produisant des désordres plus sévères dans la maison.
2.3.2 Les fondations profondes
Ce type de fondation devient nécessaire quand la construction de fondations filantes à
des profondeurs supérieures à 1,5 m s'impose (figure 10). Les coûts d'excavation des
terrains, d'évacuation des déblais et des volumes de béton à couler deviennent alors
prohibitifs. Par conséquent, lorsque des profondeurs de fondation de plusieurs mètres
sont requises, il est souvent plus économique de construire des puits isolés ou de réaliser
des pieux. Les massifs en tête des pieux ou des puits seront reliés par une poutre en
béton armé (une longrine) qui supporte les murs. Ce type de fondations met en principe
à l'abri la maison de tout mouvement du sol du au retrait-gonflement des argiles.
Figure 10
Fondation profonde sur pieux
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Figure 11
Constitution d'un dallage (Source DTU 13.3)
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Il est donc devenu de plus en plus courant d'utiliser une dalle béton armé, qui peut être
attachée aux fondations. Ce type de plancher comporte des poutrelles de béton armé ou
précontraint, dont les intervalles sont remplis de blocs de béton ou de polystyrène
(système connu sous le nom de « poutrelles - hourdis » - figure 12) ou en coulant une
dalle pleine avec 2 nappes de treillis soudé sur un coffrage breveté formant des vides.
Figure 12
Illustration du système par poutrelles et hourdis
(Source Construire avec demeures du Nord, www.construire-avec-ddn.com)
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Chapitre 3.
Origines des désordres
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Au cours de la vie d'une maison, dès sa construction (annexe 2) et pendant les décennies
qui suivent son achèvement, la quantité d'eau dans le sol située sous la maison ou à
proximité peut varier sous l'effet de plusieurs phénomènes :
- Lors d'épisodes pluvieux, la quantité d'eau dans le sol augmente si ce dernier est
suffisamment perméable et que l'eau peut s'y infiltrer.
- Lors de la construction d'un bâtiment, une mauvaise gestion du chantier peut
entraîner une concentration d'eau au niveau de la plateforme ou des fondations
(figure 13).
- Une mauvaise gestion des eaux pluviales (figure 14) ou un mauvais entretien des
conduites d'eau ou des puisards peut conduire à des fuites puis au déversement
dans le sol à proximité immédiate ou sous la maison de quantités d'eau non
négligeables.
- Lors d'une période de sécheresse, la quantité d'eau dans le sol diminue par
évaporation sous l'effet de la chaleur.
- Près d'arbres, les racines de ces derniers sont susceptibles de pomper dans le sol
des quantités d'eau très importantes. Les racines sont un formidable accélérateur
du retrait des sols argileux.
- La mise en place de systèmes de pompage dans le sol contribue de manière
évidente à une diminution de la quantité d'eau dans le terrain.
Pendant et après la construction d'une maison, il est donc important dans le cas de sols
argileux de maîtriser la teneur en eau des sols sous la maison et à son voisinage.
Figure 13
Défaut de gestion des eaux pluviales en phase de construction
(Source Socabat)
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Par ailleurs, leurs racines, situées en général dans les deux premiers mètres de terrain,
sont susceptibles de se développer sur des longueurs bien supérieures à leur hauteur.
Enfin, les racines d'un arbre ont la capacité de détecter les zones vers lesquelles la
quantité d'eau contenue dans le sol est plus importante. En général, les racines cherchent
donc à atteindre les zones de terrain situées sous la maison où se trouvent les dernières
réserves d'eau disponibles. La présence d'un arbre à proximité de la maison, même si
elle constitue un aspect esthétique et agréable, est donc un véritable risque pour la
durabilité de celle-ci.
L'existence de systèmes de pompage dans un jardin peut provoquer le même
phénomène que celui causé par des arbres. L'abaissement du niveau de la nappe risque
de provoquer à terme un tassement plus ou moins important du terrain. Les fondations
de la maison peuvent alors subir des tassements différentiels, qui vont à leur tour
provoquer des fissures ou d'autres types de désordres.
Figure 14 Figure 15
Défaut de gestion des eaux pluviales Fissures traitées provoquées par la présence
(Source Socabat) d'un arbre
(Source Socabat)
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Figure 16
Mauvaise mise en place des ferraillages (défaut de recouvrement, de liens entre ferraillages,
attente de liaisons des poteaux). (Source Socabat)
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Figure 17
Impact d'une tranchée à proximité d'une fondation
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Chapitre 4.
Analyse des désordres
Les désordres sont généralement constatés et analysés par un expert. Dans la grande
majorité des cas, cet expert est désigné par l'assureur concerné par la réparation et
l'indemnisation des dommages.
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Figure 18
Exemple de jauge à vernier mesurant
l'ouverture d'une fissure
(Source Socabat)
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Chapitre 5.
Traitement et réparation des désordres
5.1 Introduction
Lorsque l'analyse des désordres a permis de caractériser l'ampleur des dommages
(localisation, taille, orientation), d'en identifier l'origine et les mécanismes en jeu (défauts
de conception ou de construction, fuites, végétation) et d'évaluer leur potentialité d'évo-
lution (stabilisation des phénomènes ou non), il devient alors possible d'envisager de
traiter et de réparer l'habitation concernée.
Le travail d'analyse des dommages, qui doit s'appuyer sur une expertise (voir chapitre
4), permet de déterminer les zones de l'habitation impactées et de définir les principes
d'actions à mettre en œuvre. Au nombre de quatre, ces principes concernent
l'environnement proche de l'habitation, le sol lui-même, les fondations (zone de contact
entre le sol et l'habitation) et enfin la structure de l'habitation. De nombreuses techniques
plus ou moins lourdes en termes de mise en œuvre et de coût de réalisation existent.
Dans tous les cas, l'intervention de spécialistes (bureau d'études et/ou maître d'œuvre)
assurant la conception et la direction des travaux est requise.
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Tableau 3
Synthèse des techniques disponibles
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Zone de
pavage ou
trottoir
Figure 19
Barrière Exemple de barrière antiracine associée
anti-racine à une protection horizontale périphérique
(trottoir)
Sol naturel
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Figure 20
Exemple de drainage périphérique (Source DTU 20.1)
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5.2.2 Actions sur les fondations (zone de contact entre le sol et l'habitation)
Lorsqu'il est établi que les fondations existantes sont inadaptées, on peut les modifier
et/ou les reprendre en sous-œuvre, ce qui signifie : soit prendre des mesures propres à
limiter l'effet du retrait-gonflement sur les structures, soit réaliser de nouvelles fondations
ou, le plus souvent, prolonger les fondations existantes vers le bas pour atteindre des
terrains plus stables.
Il existe essentiellement trois méthodes de reprise en sous-œuvre pour les fondations
de bâtiments : la création d'un massif de béton, le système des puits et poutres, et les
(mini ou) micropieux. Le choix de la méthode de reprise en sous-œuvre est
principalement conditionné par :
- la géologie du site, et la présence ou non à faible profondeur d'un horizon porteur ;
- les amplitudes potentielles de retrait et de gonflement (guide 1) ;
- les caractéristiques de la structure : présence ou non de refends intérieurs, facilité
ou non d'intervenir depuis l'intérieur ou l'extérieur des murs porteurs, aptitude de la
fondation à répartir les efforts sur la reprise en sous-œuvre ;
- les caractéristiques de l'environnement : accessibilité du site, présence de réseaux,
présence de végétation, mitoyenneté ;
- le critère économique.
Dans tous les cas, il est préconisé, avant tous travaux de remise en état, de respecter
une période d'au moins un an à l'issue des travaux de confortement afin de permettre
les réajustements de la structure sur ses nouveaux appuis.
5.2.2.1 Plots jointifs réalisés par phases alternées
La reprise en sous-œuvre par un massif de béton est souvent appelée « reprise en sous-
œuvre traditionnelle », parce que ce principe a été utilisé pendant des siècles. Dans le
passé, lorsque les coûts de la main d'œuvre étaient faibles et avant que l'on dispose de
béton prêt à l'emploi, la reprise en sous-œuvre traditionnelle était réalisée en maçonnerie.
De nos jours, le rattrapage du bon niveau d'assise de la semelle de fondation est réalisé
en gros béton.
La reprise en sous-œuvre par un massif de béton consiste à approfondir les semelles
filantes ou isolées de façon à ce qu'elles atteignent une couche dont les propriétés
physiques sont adéquates. La reprise en sous-œuvre est exécutée par plots, comme
indiqué sur la figure 21. La distance entre les plots est déterminée par la capacité de la
semelle de fondation à travailler en flexion comme une longrine. Cette capacité doit être
vérifiée par le calcul, après avoir fait un sondage destructif dans la semelle pour connaître
le ferraillage existant. Si celui-ci est insuffisant, soit on rapproche les plots, soit une
longrine de raidissement est réalisée. Pour des maisons en maçonnerie continue de
briques ou de pierres sans fondation en béton armé, cette longrine est systématique.
Les groupes de plots de même numéro (figure 21) peuvent être excavés simultanément,
de sorte que 20 à 25% du mur au plus soit laissé sans support. Le béton est coulé dans
l'excavation en laissant un vide de 75 à 150 mm entre le béton et la surface inférieure
de la fondation existante. Dès que le béton a pu durcir pendant un temps suffisant, cet
espace est bourré de béton humide dont les granulats ont une dimension maximale de
10 mm et qui contient juste assez d'eau pour permettre au mélange de garder la forme
d'une boule quand on le serre dans la main. Ce mélange aura peu tendance à diminuer
de volume au séchage. Le compactage dans un espace limité évite l'effet du retrait par
séchage, crée une liaison intime entre l'ancienne fondation et la nouvelle et empêche
tout tassement.
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Figure 21
Reprise en sous-œuvre par plots alternés
La mise en œuvre ne nécessite pas de matériels spécifiques mais une bonne technicité.
Il convient en particulier d'assurer une bonne verticalité et indépendance des parois du
massif pour limiter les frottements parasites liés aux mouvements du sol encaissant.
L'avantage du coût de la reprise en sous-œuvre par un massif de béton diminue
rapidement quand la profondeur désirée augmente, à cause du coût croissant des
matériaux, de l'évacuation des déblais, du blindage de la fouille, et du coût élevé de
l'excavation à la main.
Bien qu'il soit possible de réaliser des massifs de béton par plot jusqu'à des profondeurs
de 4 m et plus, il est peu probable que cela soit la solution la moins chère au-delà de
2 m.
Enfin, ce choix de reprise, qui crée un écran continu vis-à-vis des circulations d'eau et
des échanges hydriques, doit être analysé en considérant l'existence ou non de dallages
éventuellement non encore affectés par des désordres, et que l'effet d'une barrière
pourrait endommager.
5.2.2.2 Plots discontinus reliés ou non par une longrine
Une variante de la reprise en sous-œuvre classique par plots alternés est la reprise en
sous-œuvre discontinue. Au lieu de former une bande continue sous la fondation
existante, la reprise en sous-œuvre est réalisée par plots séparés. La distance entre les
plots est déterminée par la résistance de la fondation existante. Elle peut être une
solution économique dans des circonstances favorables et est spécialement adaptée au
cas où les fondations existantes sont en béton armé. Une reconnaissance de la quantité
de ferraillage dans la fondation existante est nécessaire.
Cette technique consiste donc à reporter les charges de la construction dans un terrain
de bonnes caractéristiques mécaniques et insensible aux variations hydriques, au moyen
de plots en gros béton. Ceux-ci sont généralement creusés de façon manuelle, avec
blindage pour tenir les parois de fouille lorsque nécessaire. Le bétonnage se fait en deux
étapes, avec mise en œuvre d'un gros béton presque en sous-face de semelle (environ
10 cm), puis un calage au mortier sans retrait assurant le contact semelle/plot, mis en
œuvre deux à trois jours après le gros béton.
La reprise en sous-œuvre par plots continus (puits et poutres) est réalisable dans la plu-
part des conditions de terrain, à condition que la machine de forage puisse accéder au-
tour de la construction. Toutefois, elle tend à devenir économique seulement pour des
profondeurs supérieures à 4 m environ. Les excavations peuvent être effectuées dans
les sols lâches ou gorgés d'eau en utilisant un blindage de tranchée, mais cela augmente
considérablement le coût. Cette reprise en sous-œuvre est particulièrement adaptée aux
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Figure 22
Reprise en sous-œuvre par plots discontinus (puits et poutres)
(D’après : has your house got cracks ?)
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Figure 23
Exemple de chaînage apparent en façade (type croix de St-André) (Source Socabat)
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Figure 24
Exemple de réparation des fissures
(Source Socabat)
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Tableau 4
Limites d'utilisation des techniques disponibles
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Chapitre 6.
Assurances : coûts et démarches
Deuxième poste d'indemnisation au titre du régime d'indemnisation des catastrophes
naturelles en France, juste derrière les inondations, le retrait-gonflement présente un
coût collectif très important, estimé à 5,8 milliards d'euros par la Caisse centrale de
réassurance sur la période 1989-2012.
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(1) Il est à noter que depuis le 1er janvier 2008, pour être recevable, la demande de reconnaissance CatNat
doit être fournie dans un délai de 18 mois suivant le début de l'évènement naturel à l'origine des désordres.
(2) Un seul dossier de demande sera établi quel que soit le nombre de désordres.
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Références
FREEMAN T.-J., DRISCOLL R.-M.-C., LITTLEJOHN G.-S. Has your house got cracks ? Thomas
Telford, Londres, 154 p., 2002.
Le retrait-gonflement des argiles – Comment prévenir les désordres dans l’habitat
individuel ? Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement Durables,
2007.
Sécheresse et construction, guide de prévention. La documentation française, 1993.
Sites internet
Portail de la prévention des risques majeurs du ministère de la Transition écologique et
solidaire, www.prim.net
Documents relatifs aux cartes d’aléa retrait-gonflement
www.georisques.gouv.fr
Agence qualité construction, www.qualiteconstruction.com
Caisse centrale de réassurance, www.ccr.fr
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Annexe 1
Fiche de synthèse des observations
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Annexe 2
Mémo chantier
Agence qualité construction
Source AQC
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Fiche bibliographique
Titre
Retrait et gonflement des argiles - Analyse et traitement des désordres créés par la
sécheresse, guide 3
Coordinateur
Jean-Bernard Kazmierczack (Ineris)
Auteurs
Ifsttar et Ineris
Rédacteurs
Franck Béchade (Socabat), Sébastien Burlon (Ifsttar), Catherine Jacquard, (Fondasol),
Jean-Bernard Kazmierczack (Ineris), Catherine Labat (CFEC), Jean-Pierre Magnan (Ifsttar)
Résumé
Ce guide propose une démarche de traitement des désordres qui sont provoqués par le retrait-
gonflement des sols et qui affectent les maisons individuelles.
L’observation et la description des désordres sur une maison individuelle doit être le point de
départ de la démarche permettant leur traitement. Ces désordres (principalement des fissures)
apparaissent sur des points de faiblesse qui sont généralement bien connus. Ils peuvent être
classés suivant leur importance et permettent de définir différentes classes de dommage.
L’observation de ces désordres permet en général d’identifier le mécanisme qui les déclenche
et donc de mettre le sol hors de cause le cas échéant.
L’observation des fissures doit toutefois être associée au fonctionnement mécanique de la
maison. Il est donc important de connaître les principales structures types de maison ainsi que
les parties essentielles d’une maison : les fondations, les planchers, les murs, les chaînages,
etc.
Une fois le sol mis en cause, la recherche des origines précises des désordres devient alors
plus aisée mais de multiples pistes doivent être explorées. Le retrait-gonflement des sols n’est
pas systématiquement la seule cause des désordres et l’hétérogénéité des sols d’assise, la
présence de pentes ou des défauts d’exécution peuvent aussi constituer des causes de ces
désordres. Par ailleurs, le retrait-gonflement des sols n’est pas toujours associé à des périodes
sèches ou pluvieuses et d’autres causes, comme la végétation ou des défauts d’exécution,
interviennent très largement dans les désordres constatés
L’analyse des désordres doit permettre de préciser leur évolution. Les mouvements peuvent
être plus ou moins rapides, quelquefois réversibles. Des appareils de mesures simples
d’utilisation permettent d’établir ces tendances.
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Le traitement des désordres provoqués par le retrait-gonflement des sols, suivant son
origine exacte, peut être effectué selon différentes techniques. Il est possible d’agir
sur l’environnement de la construction, le sol lui-même, les fondations ou directement
la structure de la maison.
Enfin, il est utile de connaître les procédures permettant la prise en charge et
l’indemnisation des solutions de réparation ou de traitement. Un point complet sur les
démarches à mener auprès des assurances est présenté.
Mots clés
Retrait, gonflement, argile, désordres, suivi, mesures, réparation, assurance.
Nombre de pages
58
55
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Title
Shrinkage and swelling of clays - Analysis and treatment of damage caused by drought,
guide 3
Coordinator
Jean-Bernard Kazmierczack (Ineris)
Authors
Ifsttar and Ineris
Writers
Franck Béchade (Socabat), Sébastien Burlon (Ifsttar),
Catherine Jacquard (Fondasol), Jean-Bernard Kazmierczack (Ineris),
Catherine Labat (CFEC), Jean-Pierre Magnan (Ifsttar)
Summary
This guide outlines a procedure for treating drought damage to single family houses
caused by the shrinking and swelling of soils.
The first stage in the procedure is to inspect and describe the damage to the house.
The damage in question (mainly cracks) appears at weak points which are generally
well known. It can be classified according to its severity, giving rise to a number of
damage classes. Generally, the underlying mechanism can be identified from
inspections and the ground can be cleared from blame when it is not responsible.
The inspection of cracks must be combined with an understanding of the mechanical
behaviour of the house and therefore the knowledge of the different standard house
structures and the essential parts of a house – the foundations, floors, walls, wall ties,
etc.
If the ground is deemed responsible, the precise source of the damage is easier to
find, but a large number of possibilities must be explored. Shrinkage and swelling of
the soil is not always the only cause of damage and variations in the supporting soil,
the presence of slopes or construction defects may also be responsible. Furthermore,
the shrinkage and swelling of soils is not confined to periods of dry or rainy weather,
and other causes, such as vegetation or construction defects, are major causes of
damage.
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Analysis of the damage should establish how it will develop. Movements may vary in
rate, and are sometimes cases reversible. Such factors can be established with easy-
to-use measurement devices.
Depending on its precise origin, a number of techniques are available to treat damage
due to the shrinkage and swelling of soils. Measures can be applied to the environment
of the construction, the soil itself, the foundations, or directly to the structure of the
house.
Finally, it is useful to be aware of the procedures for obtaining repair and treatment
works and compensation. A full account of how to approach insurance companies is
given.
Key words
Shrinkage, swelling, clay, disorders, monitoring, measurements, insurance.
Number of pages
58
57
Couv Argic 3 - Juillet 2017_Mise en page 1 26/06/2017 15:47 Page 1
C e guide propose une démarche de traitement des désordres qui sont provoqués par TECHNIQUES ET MÉTHODES
le retrait-gonflement des sols et qui affectent les maisons individuelles.
L’observation et la description des désordres sur une maison individuelle doit être le point
de départ de la démarche permettant leur traitement. Ces désordres (principalement des
fissures) apparaissent sur des points de faiblesse qui sont généralement bien connus.
Ils peuvent être classés suivant leur importance et permettent de définir différentes
classes de dommage. L’observation de ces désordres permet en général d’identifier le
mécanisme qui les déclenche et donc de mettre le sol hors de cause le cas échéant. Retrait et gonflement des argiles
L’observation des fissures doit toutefois être associée au fonctionnement mécanique de
la maison. Il est donc important de connaître les principales structures types de maison
ainsi que les parties essentielles d’une maison : les fondations, les planchers, les murs, Analyse et traitement des désordres
les chaînages, etc.
Une fois le sol mis en cause, la recherche des origines précises des désordres devient créés par la sécheresse
alors plus aisée mais de multiples pistes doivent être explorées. Le retrait-gonflement des
sols n’est pas systématiquement la seule cause des désordres et l’hétérogénéité des sols
d’assise, la présence de pentes ou des défauts d’exécution peuvent aussi constituer des Guide 3
causes de ces désordres. Par ailleurs, le retrait-gonflement des sols n’est pas toujours
associé à des périodes sèches ou pluvieuses et d’autres causes, comme la végétation ou
des défauts d’exécution, interviennent très largement dans les désordres constatés
L’analyse des désordres doit permettre de préciser leur évolution. Les mouvements peuvent
être plus ou moins rapides, quelquefois réversibles. Des appareils de mesures simples
d’utilisation permettent d’établir ces tendances.
Le traitement des désordres provoqués par le retrait-gonflement des sols, suivant son origine
exacte, peut être effectué selon différentes techniques. Il est possible d’agir sur
l’environnement de la construction, le sol lui-même, les fondations ou directement la structure
de la maison.
Enfin, il est utile de connaître les procédures permettant la prise en charge et l’indemnisation
des solutions de réparation ou de traitement. Un point complet sur les démarches à mener
auprès des assurances est présenté.
guide technique
Ministère Ministère
de la Transition de la Cohésion
écologique et solidaire des territoires
ISSN : 2492-5438
Référence : GTI 4-3
Crédit photo : Ifsttar
LES COLLECTIONS DE L’IFSTTAR Juillet 2017