L'Eglise Eclipsée
L'Eglise Eclipsée
L'Eglise Eclipsée
Ceux qui trouvent sans chercher, sont ceux qui ont longtemps cherché sans trouver.
Un serviteur inutile, parmi les autres.
4 août 2012
scan, orc
John Doe
mise en page
LENC ULUS
L
a première édition de ce livre est parue sans nom d’auteur, sans préface,
sans mention d’une maison d’édition renommée... sans aucune publicité
dans un catalogue connu... Et cependant, elle a été épuisée en quelques
mois... et quelques lecteurs nous ont dit qu’ils avaient lu cet ouvrage tout d’une traite,
passionnés par le sujet.
Voila la deuxième édition, augmentée et, de ce fait, devenue encore plus percu-
tante que la première.
Ce qui fait sa valeur, ce ne sont pas les idées, style d’un auteur renommé... L’auteur
semble en effet se cacher derrière un ensemble de citations réunies pour montrer
comment l’Église fondée par Notre-Seigneur Jésus-Christ est, actuellement, comme
éclipsée.
Et c’est Notre Dame de La Salette qui, la première, en 1846, a employé cette ex-
pression : “ l’Église sera éclipsée ”.
Depuis, ici ou là, elle a été employée souvent... Par exemple, dans tel livre, tel bul-
letin, telle revue, telle prédication, etc.
“ L’Église éclipsée ? ” — m’écrit un professeur de lycée — est un petit ouvrage qui,
s’il est petit en volume, est malgré tout très gros en signification. Il est intéressant
car, de la part de l’écrivain, il est très restreint ; c’est un magnifique travail de secré-
tariat, un gros travail de documentaliste, où les citations révélatrices sont habilement
employées pour montrer que ce n’est pas la volonté d’un homme qui voudrait tout voir
en noir à propos de l’Église, ou qui aurait l’œil mauvais, qui veut faire passer une thèse
pour justifier sa propre opinion ; c’est un travail objectif, impartial, accablant pour les
menteurs qui occupent les postes les plus hauts de l’Église. L’intérêt d’un tel genre de
travail, c’est qu’il est indiscutable ”.
Oui, l’intérêt d’un tel genre d’ouvrage, c’est qu’il est indiscutable. Et il est indiscu-
table parce qu’il n’est pas l’exposé d’une thèse ou d’une opinion que l’on explique par
des arguments plus ou moins savants, plus ou moins philosophiques, théologiques...
Il est le déroulement, sur le plan des faits, des objectifs d’infiltration de l’Église par ses
ennemis conjugués ayant pour chef Satan lui-même.
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l’église éclipsée
Si l’on veut comprendre ce qui se passe dans le Vatican, dans l’Église, et même dans
le monde sur le plan religieux, il faut connaître un peu les projets de la subversion dans
sa lutte contre l’Église...
Le lecteur se rend compte alors que ces plans sont en train de se réaliser, qu’ils sont
ourdis depuis bien longtemps, mais que leur réalisation générale, préparée de longue
date, arrive maintenant à la phase ultime...
Dans la crise actuelle, un catholique ne peut pas ne pas se poser la question : “ Où
va l’Église Catholique ? Ne serait-ce pas le temps annoncé par la Vierge Marie à La
Salette... Rome perdra la foi... L’Église sera éclipsée... ? ”
Mais l’éclipse ne dure qu’un moment... Et la Vierge Marie, à Fatima, l’a dit aussi,
“ son Cœur, à la fin, triomphera ”. L’éclipse n’aura qu’un temps. Il faut garder la vraie
lumière pendant le temps de l’éclipse.
Le 13 octobre 1997.
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avertissement
« En matière de foi, c’est toujours au Siège de Pierre qu’il faut se tenir attaché, et,
parce que la doctrine que l’Église enseigne est celle qu’elle a toujours enseignée, qu’elle
ne varie point, il ne faut jamais s’en départir, pour suivre, quelque motif qu’on puisse
avancer, ceux qui enseignent une doctrine qui s’en écarte.
Il est donc important de faire une réflexion à laquelle il eût été à souhaiter qu’on
f ît plus attention : c’est que, lors même qu’on ne peut consulter l’Église ou son premier
Pasteur, à qui l’infaillibilité est promise, il ne faut s’en rapporter aveuglément à aucune
autorité particulière, parce qu’il n’y en a point qui ne puisse être entraînée elle-même
et nous entraîner avec elle dans l’erreur.
C’est moins à l’autorité personnelle qu’à l’autorité des raisons alléguées qu’il faut se
rendre ; ce n’est pas là le cas où une obéissance aveugle peut être louable, il y faut user
de discernement, comme le dit l’Apôtre : “ rationabile sit obsequium vestrum ” ; enfin il
faut avoir plus égard à la force et au nombre des preuves et des raisons qu’au nombre
des autorités particulières. Car dans les temps de trouble, où la vérité est persécutée,
il arrive d’ordinaire que le plus grand nombre penche du mauvais côté qui favorise sa
faiblesse, quoique le moins conforme à la vérité.
Il faut donc consulter le Seigneur avec simplicité, dans le dessein et la ferme réso-
lution de suivre les lumières de sa conscience, sans avoir égard de ce qui peut arriver
de fâcheux, et au jugement désavantageux que les hommes pourront porter de notre
conduite. Le Seigneur se plaît à éclairer une âme qui le cherche avec droiture, et les
lumières d’une saine conscience s’accordent toujours avec les décisions d’une véritable
doctrine. En se conformant à cette lumière, on a vu les âmes les plus simples montrer
plus de courage et de fermeté que la plupart des autres dans la défense de la vérité [1] ».
En ces temps où l’on peut penser que se réalise la prophétie de Notre-Dame de
la Salette, à savoir “ l’Église sera éclipsée, le monde sera dans la consternation [2], plus
1 — Père Pierre de Clorivière S. J. — dont le procès de béatification est clos — : “ Études sur
la Révolution ”, Ed. Sainte Jeanne d’Arc, pp. 132-133.
2 — Mélanie, en commentant cette partie du secret dira à l’abbé Combe : “ L’Église sera éclip-
sée. Premièrement, on ne saura quel est le vrai pape. Deuxièmement, le Saint-Sacrifice cessera
d’être offert dans les églises et même dans les maisons ; de sorte que, pendant un temps, il n’y
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aura plus de culte pour le public. Mais je vis que pourtant le Saint-Sacrifice ne cessa pas : on
l’offrait dans des granges, des alcôves, des caves et des souterrains ” (Abbé Combe : “ Le secret
de Mélanie et la crise actuelle ”, Rome, 1906, p. 137).
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avertissement
Veillez, ô prêtres, à ce que, par votre faute, la doctrine de Jésus-Christ ne perde pas
la parure de son intégrité. Conservez toujours la pureté et l’intégrité de la doctrine, en
tout ce qui touche aux principes de la foi, aux mœurs et à la discipline... Beaucoup ne
comprennent pas les soins jaloux et la prudence dont on doit user pour conserver la
pureté de la doctrine. Il leur semble naturel et quasi nécessaire que l’Église abandonne
quelque chose de cette intégrité ; il leur semble intolérable qu’au milieu des progrès
de la science, l’Église seule prétende demeurer immobile dans ses principes. Ceux-là
oublient le commandement de l’apôtre : “ Je t’ordonne devant Dieu qui donne la vie
à toutes choses et devant Jésus-Christ qui a rendu témoignage sous Ponce-Pilate, je
t’ordonne d’observer ce commandement (la doctrine) immaculé, intact, jusqu’à la venue
de Notre-Seigneur Jésus-Christ ” » (cité par “ La Contre-Réforme Catholique ”, n° 237,
novembre 1987, p. 5).
Pie XII aussi enseigne qu’“ Il est inadmissible qu’un chrétien se compromette avec
l’erreur, ne serait-ce que d’une manière minime, même si cela se fait pour maintenir le
contact avec ceux qui sont dans l’erreur ” (“ C’est un geste ” 10.7.1946).
On ne peut unir la vérité et l’erreur parce qu’elles s’opposent nécessairement. La
moindre erreur associée à une vérité ne donne pas une vérité amoindrie, elle donne
une erreur nouvelle. Un exemple pour mieux comprendre : si l’on met du poison dans
une liqueur, on n’obtient pas une liqueur de moindre qualité, mais une potion mortelle.
Les faits ne contredisent pas la théorie. Si, en effet, on unit la vérité à l’erreur
les conséquences sont mortelles. C’est ainsi que le philosophe catholique Augusto del
Noce, très connu en Italie, en faisant un bilan de la période au cours de laquelle la “ de-
mocrazia cristiana ” italienne (démocratie chrétienne), parti politique des catholiques
libéraux, avait exercé le pouvoir, concluait : “ Pendant sa domination s’est réalisée une
sécularisation plus entière que celle jamais réalisée par les Jacobins, les maçons ou les
communistes ”.
Le 5 janvier 1895, Mélanie, en visant les libéraux, écrivait : “ En vérité, les catho-
liques, sans parler des autres, aident merveilleusement à composer, à préparer le règne
de l’Antéchrist ; les Lucifériens n’ont pas à combattre beaucoup, pour former ce régi-
ment d’endémoniés : tout ce mal se fait paisiblement... ” (Documents pour servir à l’his-
toire réelle de la Salette, Résiac, 1978).
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l’église éclipsée
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témoignage inédit
du père Malachi Martin
N
ous abordons cette étude par le témoignage du Père Malachi Martin,
qui a eu l’extrême obligeance de signer ses déclarations. Comme il fut
secrétaire du cardinal Bea, et que ce dernier a joué un rôle majeur dans
la fondation de la nouvelle “ église conciliaire ” [3], ainsi que dans l’exécution du plan
des ennemis de l’Église, son témoignage est à la fois d’un grand intérêt et d’une gra-
vité extrême. C’est pourquoi nous éviterons de citer les noms des personnes directe-
ment concernées par cette enquête ; sauf, bien sûr, le Père Malachi Martin lui-même.
Certains nous ont dit ne pas être trop d’accord avec quelques affirmations du Père.
Nous faisons remarquer qu’il faut distinguer, dans ce témoignage, les événements qu’il
relate de ses opinions personnelles, que l’on n’est pas obligé de suivre. Ce qui nous a
semblé important dans le cadre de cet ouvrage, ce sont les faits objectifs qu’il rapporte.
Tout commence par un article intitulé « Le pape serait-il le cardinal Siri ? » signé
L. H. Rémy, dont voici la reproduction :
« Dans un de ses écrits, le Prince Scortesco, cousin germain du Prince Borghèse,
Président du Conclave ayant élu Montini au Pontificat suprême, donne les renseigne-
ments suivants concernant le conclave du 21 juin 1963 : “ Pendant le Conclave, un
cardinal sortit de la chapelle Sixtine, rencontra les représentants du B’naï B’rith [4], leur
annonça l’élection du cardinal Siri. Ils répondirent en lui disant que les persécutions
contre l’Église reprendraient de suite. Retournant au conclave, il fit élire Montini ”.
3 — C’est la dénomination que le cardinal Benelli utilisa pour désigner l’église issue du
Concile. Le cardinal Wojtyla, dans son livre “ Signe de contradiction ”, lui donne le nom d’ “ église
post-conciliaire ”.
4 — « Le B’naï B’rith, qui veut dire Fils de l’Alliance en hébreu, est la première organisation
juive mondiale. C’est à la fois la plus ancienne, la plus nombreuse et sans doute la plus in-
fluente. Fondée en 1843 aux États-Unis, cette société secrète para-maçonnique exclusivement
réservée aux juifs comprend plus de 550 000 Frères et Sœurs dans une cinquantaine de pays »
(“ Les guerriers d’Israël ”, Facta, 1995, p. 415). Lire aussi le remarquable ouvrage de Mr. E. Ratier :
“ Mystères et secrets du B’naï B’rith ”.
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témoignage inédit du père malachi martin
Pour les trois témoins que nous fûmes, nous sommes repartis très ébranlés et pra-
tiquement convaincus de son élection.
Et alors se posent de graves questions. A-t-il démissionné ? L’a-t-on forcé à démis-
sionner ? Qu’en est-il de ces élections ? Quels lourds secrets pèsent sur lui ?
Lors du dernier Synode, il resta quelques heures et repartit. Malgré son âge avancé
et le fait qu’il ait dépassé 75 ans, il n’a pas donné sa démission et on ne l’a pas exigée.
Alors ? Dernier cardinal nommé par Pie XII, nous laissons aux historiens et aux
théologiens le soin d’étudier ce problème à fond et d’y répondre. Nous laissons simple-
ment ce grave témoignage » (“ Sous la Bannière ”, juillet/août 1986).
Dans la semaine qui suivit la parution de cet article, Monsieur de la Franquerie
reçut deux appels téléphoniques de Rome, prouvant que même une petite revue très
confidentielle était lue au Vatican. Les correspondants voulaient savoir si l’article était
sérieux, ce que Monsieur de la Franquerie leur a confirmé.
L’article fut ensuite traduit en anglais, en allemand, en espagnol, en italien et dif-
fusé partout, si bien qu’un jour un prêtre demanda un rendez-vous au directeur de la
revue. Ce prêtre était envoyé par le Père Malachi Martin, Jésuite, habitant New York.
Il le rencontra pour lui faire savoir de la part du Père Malachi Martin, présent
en qualité d’interprète aux derniers conclaves (parlant plusieurs langues), que ce qu’il
avait écrit était vrai.
Il compléta cette information par un élément important : à savoir que Malachi
Martin dut traduire un message destiné au cardinal Siri, lequel contenait exactement
cette phrase :
« si vous acceptez le pontificat nous engageons
des représailles contre votre famille »
Courant mai 1996, un de nos amis, se trouvant pour quelques mois aux États-
Unis, en profita pour aller voir le Père Malachi Martin. Il eut l’initiative de lui poser
par écrit quelques questions.
Voici donc le rapport des visites, les questions et les réponses telles qu’elles nous
sont parvenues [5].
Premier entretien du 03 juin 1996 à New York
« Malachi Martin vit aux États-Unis. Il dit toujours sa messe, confesse et voit des
personnes. Il a soixante-quinze ans et toute sa tête.
Je me présente comme un ami d’amis du Marquis de la Franquerie. Cela lui suffit
à situer les choses. (...) Presque de lui-même, il me parle des Conclaves qu’il a vécus. Je
lui pose deux ou trois questions. Il m’affirme que le cardinal Siri a bien été élu pape à la
place de Paul VI et de Jean-Paul II et qu’il a refusé deux fois à cause de menaces faites
sur lui et sa famille. Il était d’une grande famille de Gênes. Durant les deux Conclaves,
aucun des cardinaux n’est sorti. Ces menaces lui ont été faites par un autre cardinal.
Je n’ai pas trop insisté sur le sujet et nous avons parlé de la crise en général. Puis,
de lui-même, alors qu’il parlait de Jean-Paul II, du fait qu’il ne gouvernait pas et qu’il ne
croyait pas à son infaillibilité, que l’Église était gouvernée par les évêques, il m’a dit que
finalement tout cela posait de graves problèmes, que toutes les ordinations des prêtres
par Jean-Paul II étaient invalides et que les fidèles étaient perdus.
5 — On peut faire parvenir au lecteur qui le souhaiterait les photocopies des réponses ma-
nuscrites en anglais, signées par le Père Malachi Martin.
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Je lui ai reposé la question : “ Alors vous affirmez que tout cela est invalide ? ”
Il me répond avec une grande simplicité et assurance : “ Mais oui puisque le sacre-
ment a été changé au Concile ” [6].
Alors je lui dis qu’il faudrait écrire tout cela et il m’apprend qu’il est en train d’écrire
un nouveau livre sur ce sujet. Par la même occasion il me dédicace son dernier livre en
anglais, qui sera traduit en français : “ La maison balayée par le vent ”.
« Ensuite nous parlons de choses et d’autres. Il m’apprend que l’abbé de Nantes
était venu le voir et lui avait demandé d’insérer une page sur sa communauté et lui-
même dans un de ses livres, mais qu’il avait dû refuser. Il a connu Mgr Guérard des
Lauriers, Mgr Ngo Dhin Thuc et beaucoup de monde.
Je lui demande ce qu’il pense des sacres opérés par Mgr Ngo Dhin Thuc. Il pense
qu’ils sont tout à fait valides. Il pense qu’il existe actuellement quelques 57 évêques qui
ont été sacrés ainsi. Il me demande si Mgr Williamson est “ sédévacantiste ” de cœur
ou non. Je lui réponds qu’en tout cas, il l’a été, ainsi que d’autres, mais qu’il ne le dit
pas. Mgr Fellay affirme avoir des relations avec les “ sédévacantistes non déclarés ”. Il
m’invite à revenir le voir. Ce qui se fera très prochainement »
Second entretien du 12 septembre 1996 à New York
« Dans mon dernier récit j’oubliais de mentionner que l’on avait vraisemblable-
ment fait un chantage au cardinal Ottaviani dans ses derniers jours pour qu’il accepte
le Novus Ordo, sans quoi on ne lui donnerait pas les derniers sacrements.
Ce jeudi soir, Malachi Martin avait préparé les réponses écrites aux questions que
je lui avais posées par écrit par courrier quelque temps avant. Cela dans le but d’une
éventuelle publication.
Il me prévient que notre entretien ne sera pas long car il doit recevoir dans une
heure, un prélat de Rome. Jean-Paul II a signé un document officiel donnant l’autori-
sation à un Conclave de déposer le pape pour des motifs d’incapacité physique ou de
santé. Si bien qu’on ne parle plus que de Conclave à Rome... mais le prochain sera pire
et la situation aussi !
Outre les réponses écrites, nous en reprenons quelques-unes de vive voix.
Notamment la question du Conclave. Il me décrit à nouveau comment le refus du
cardinal Siri s’est passé : “ “ Après avoir été élu Pape et avoir lu un papier qui venait de
lui parvenir, dans une enveloppe, par le rang des cardinaux, l’un des trois cardinaux
présidant le Conclave s’approche pour lui demander selon les paroles consacrées s’il
accepte d’être pape. A ce moment-là, Siri se dresse raide comme un bâton et prononce
les phrases latines de refus sur un ton impersonnel et froid comme s’il était contraint.
La raison qu’il donne de son refus est ‘propter metum’, c’est-à-dire ‘à cause de la peur’ ”.
A cet instant, Malachi Martin me dit que, canoniquement, cette manière de ré-
pondre pourrait être un motif pour invalider le Conclave [7].
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témoignage inédit du père malachi martin
doit correspondre un assentiment total, même s’il ne s’agit pas d’un assentiment de foi, car
elles ne sont justement pas proposées comme divinement révélées. Par exemple, la légitimité
d’un Pontife romain : son élection est un fait historique. Elle pourrait même être théorique-
ment entachée d’un vice électoral. Ce n’est pas le fait en lui-même qui est divinement révélé,
mais il est tellement lié à la Révélation que le Magistère peut se prononcer d’une manière défi-
nitive sur la légitimité de tel ou tel Pape. Autrement, l’Église serait restée pendant telle ou telle
période sans un chef légitime, sans un successeur de Pierre ». Cette extrait semblerait presque
une réponse au témoignage publié trois ans avant, en 1986 dans “ Sous la Bannière ”.
8 — Le second nom est difficile à saisir. Afin d’éviter une erreur nous préférons ne pas le
transcrire.
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l’église éclipsée
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témoignage inédit du père malachi martin
Angelo Roncalli fut toujours missionnaire dans son intention de devenir pape.
Il avait un agenda entièrement moderniste pour l’Église [12].
Sujet : Les Papes
1. Jean XXIII était-il initié ? Certains documents l’appellent “ frère ”. Qu’en pen-
sez-vous ?
Oui, il fut initié par Vincent Auriol [13].
2. L’encyclique “ Pacem in Terris ” comporte-t-elle des hérésies ? Relève-t-elle du
Magistère infaillible ?
Cela devrait appartenir au Magistère Ordinaire universel. Mais c’est un docu-
ment moderniste.
3. Doit-on considérer Jean XXIII comme un pape légitime ? Doit-on suivre sa
réforme liturgique ?
Il fut validement élu. Non, nous ne devrions pas suivre sa réforme liturgique.
4. Paul VI a-t-il des origines juives ? Que pensez-vous de la thèse de la survivance
de Paul VI disant qu’il aurait été remplacé par un sosie ?
Personne ne connaît vraiment tous les ancêtres de Montini. Non, Paul VI ne fut
jamais remplacé par un sosie.
5. Jean-Paul II a-t-il des origines juives ? Etait-il hérétique avant son élection ?
Certains documents maçonniques l’ont acclamé parce qu’il reconnaissait “ le
droit à l’erreur ”. Pensez-vous qu’il soit parfaitement conscient de ce qu’il fait ?
Jean-Paul II, non, autant que je sache, n’a pas d’ancêtre juif, mais qui sait réelle-
ment ? [14] Il est parfaitement au courant de ce qu’il a fait. Il n’est pas conscient
des erreurs qu’il a adoptées.
6. Jean-Paul I a-t-il été assassiné ? Pourquoi ?
Nous ne pouvons pas expliquer les événements qui entourent la mort de Jean‑Paul I
par des moyens ordinaires. Des gens puissants ne l’aimaient pas comme pape.
7. Que pensez-vous de la réforme des psaumes par le cardinal Bea sous Pie XII ?
Que penser de l’institution de la liturgie de Pâques à minuit par Pie XII ?
Je pense que tous leurs changements furent nuisibles.
8. Quel est le pape coupable d’avoir occulté le message de Fatima ? Certains jour-
naux ont publié des révélations sur le troisième secret disant qu’il y avait eu des
fuites, qu’en pensez-vous ?
Le pape Jean XXIII.
12 — En évoquant cette expression de “ missionnaire ” le Père Malachi Martin veut dire que le
cardinal Angelo Roncalli agissait pour devenir Pape. Par le mot “ agenda ” il signifie qu’il avait
un programme moderniste. On y reviendra par la suite.
13 — Il s’agit d’une initiation à la Franc-Maçonnerie. Relevons cet extrait de la revue de l’abbé
Mouraux : « Nonce à Paris, Mgr Roncalli recevait à table ouverte Edouard Herriot et Vincent
Auriol, francs-maçons notoires et politiciens qui menaient une action persécutrice de l’Église.
Dans la chaleur d’un banquet, il leur dit un jour : “ Ce qui nous sépare est de peu d’impor-
tance ”. Tout son bonheur semblait être celui de la table où il voulait avant tout plaire » (Bonum
Certamen 122, p. 7).
14 — Emilia Kaczorowska, la mère de Jean-Paul II, était juive.
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9. Qui sont actuellement les cardinaux “ papabile ” ? Peut-on espérer un retour à
l’ordre après Jean-Paul II ? Quel avenir envisagez-vous pour la papauté et donc
pour l’Église ?
Le futur de la papauté : la hiérarchie de l’Église est extrêmement lugubre.
Sujet : Vatican II
1. Le Concile Vatican II comporte-t-il des hérésies formelles ? Lesquelles ?
C’est-à-dire que certaines parties de certains documents contredisent des as-
sertions passées du Magistère Romain. Par exemple, à propos de la liberté reli-
gieuse, de la primauté papale et de l’infaillibilité ; à propos du but du mariage, à
propos du rôle des juifs, à propos de l’Église dans le monde.
2. Le Concile Vatican II relève-t-il du Magistère Ordinaire Universel ? Aurait-il
dû être infaillible ?
Explicitement, Paul VI et les évêques du Concile ont nié l’infaillibilité du
Concile Vatican II. S’il avait reflété la Tradition du Magistère Romain, il aurait
fait partie du Magistère Ordinaire Universel, mais il ne le fit pas.
3. Le Concile Vatican II devra-t-il être déclaré comme un brigandage, au même
titre que le Concile d’Ephèse ?
Peut-on interpréter le Concile à la lumière de la Tradition ?
Ce que fera finalement le Magistère Romain à propos de Vatican II c’est ce que
chacun espère. Finalement le pape aura à corriger Vatican II et ses documents
à la lumière de l’enseignement fixe du Magistère Romain. Ce qui n’est pas pour
très bientôt. Si vous voulez interpréter Vatican II à la lumière de la Tradition,
vous devrez réformer ses principaux documents totalement [15].
Sujet : Relations au Vatican
1. Vous avez été le secrétaire du cardinal Bea et avez donc probablement suivi ses
entretiens. Qu’en pensez-vous ? Le cardinal Bea serait à l’origine du Ch. 4 du
Schéma sur l’Œcuménisme concernant les juifs [16]. Il rejette la culpabilité du
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témoignage inédit du père malachi martin
furent suggérées par l’Ordre maçonnique du B’naï B’rith ». Ajoutons aussi cette lettre du cardi-
nal Villot au cardinal Marty du 22 décembre 1977 : “ ... Le Saint Père a en effet bien présents à la
mémoire les rapports sincères et fructueux que son vénéré prédécesseur le pape Jean xxiii a
entretenu avec Jules Isaac. Il apprécie également les heureuses conséquences que ces rapports
ont entraîné pour l’orientation ultérieure des relations de l’Église catholique avec le judaïsme,
relations qui ont trouvé une expression ecclésiale dans le numéro 4 de la déclaration “ Nostra
AÉtate “ du deuxième Concile du Vatican, ainsi qu’en d’autres manifestations qui l’ont précé-
dée ou suivie ” (“ Les Églises devant le judaïsme ”, Ed. du Cerf, Paris, 1980, pp. 181 et 182).
17 — Nous savons donc, comme il est confirmé par ce témoignage, que la “ nouvelle messe ”
est l’œuvre des protestants et des francs-maçons. Devons-nous être surpris de trouver par
exemple des formules cabbalistiques dans l’Offertoire ?
Pour connaître la pensée des protestants au sujet de la messe, lisons ce qu’écrivait Luther, fonda-
teur de cette secte : “ Nous déclarons en premier lieu que notre intention n’a jamais été d’abolir
absolument tout culte de Dieu, mais seulement de purger celui qui est en usage, de toutes les
additions dont on l’a souillé : je parle de cet abominable Canon, qui est un recueil de lacunes
bourbeuses ; on a fait de la messe un sacrifice ; on a ajouté des offertoires. La Messe n’est pas
un sacrifice ou l’action du sacrificateur. Regardons-la comme sacrement ou comme testament.
Appelons-la bénédiction, eucharistie, ou table du Seigneur, ou Cène du Seigneur, ou Mémoire
du Seigneur. Qu’on lui donne tout autre titre qu’on voudra, pourvu qu’on ne la souille pas du
nom de sacrifice ou d’action ” (Werke, t. xi, p. 774). “ Quand la messe sera renversée, je pense
que nous aurons renversé la papauté ” (Contra Henricum Angliae Regem, Werke, t. x ; sec. ii).
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l’église éclipsée
et entendu au Concile ”, il dit : “ Un trente troisième degré par ailleurs digne de
foi m’a assuré que Montini était franc-maçon. Pour ma part, je ne le crois pas ”.
Qu’en pensez-vous ?
Je n’ai pas connu Carlo Falconi personnellement.
Oui pendant une certaine période, Montini fut membre de la Loge, comme le
fut Jean XXIII.
Ce qui compte, dans ce témoignage — faisant abstraction du fait que ces ma-
nœuvres peuvent avoir rendu invalides ces conclaves — est que l’élection de ces pon-
tifes conciliaires est due à une énorme manipulation des valets de la secte maçonnique.
Remercions le Père Malachi Martin pour son courage. Ses accusations soulèvent
de graves questions que seuls des théologiens et des canonistes pourront résoudre.
Comment en sommes-nous arrivés à cela ?
Le lecteur l’aura compris : ce que dévoile le Père Malachi Martin est l’aboutisse-
ment d’un long complot. En effet, que dit-il ?
“ Siri n’était pas acceptable pour la faction progressiste et ses patrons ”.
“ Nous ne pouvons pas expliquer les événements qui entourent la mort de Jean-Paul I
par des moyens ordinaires ”. “ Des gens puissants ne l’aimaient pas comme pape ”.
Qui sont les “ patrons ” de cette faction progressiste qui sévit au Vatican ? Quels
sont ces “ gens puissants ” ? Comment sont-ils arrivés à dominer au Vatican, jusqu’à
pouvoir manipuler des Conclaves ?
Nous ne pouvons pas aborder la question des instigateurs et manipulateurs du
Concile Vatican II, sans replacer leur action dans le cadre du complot contre l’Église.
Les œuvres de Mgr Delassus — 1836/1921 — (“ Le problème de l’heure présente ”,
1906) et de Mgr Gaume (“ Le Traité du Saint-Esprit ”) constituent pour cela un bon fil
conducteur.
Dans une première partie, nous rappellerons les manœuvres sataniques en vue de
favoriser le retour du paganisme. Ce sera l’occasion de résumer l’œuvre magistrale des
anti-libéraux du siècle dernier, dont les ouvrages sont malheureusement indisponibles
et par conséquent presque inconnus.
Dans une seconde partie nous examinerons le plan de la Franc-Maçonnerie pour
démolir la société civile et ecclésiastique.
Dans une troisième partie nous constaterons sa réalisation, principalement avec le
Concile Vatican II.
Enfin dans une quatrième partie nous nous intéresserons aux suites du Concile, à
savoir la mise en place de la religion mondiale.
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PARTIE I
« Depuis que, par la jalousie du démon, le genre humain s’est misérablement sépa-
ré de Dieu..., il s’est partagé en deux camps ennemis, lesquels ne cessent de combattre,
l’un pour la vérité et pour la vertu, l’autre pour tout ce qui est contraire à la vérité et
à la vertu. Le premier est le royaume de Dieu sur la terre, à savoir la véritable Église
de Jésus-Christ, dont les membres, s’ils veulent lui appartenir du fond du cœur et de
manière à opérer leur salut, doivent nécessairement servir Dieu et son Fils unique,
de toute leur âme, de toute leur volonté. Le second est le royaume de Satan. Sous son
empire et en sa puissance se trouvent tous ceux qui, suivant les funestes exemples de
leur chef et de nos premiers parents, refusent d’obéir à la loi divine et multiplient leurs
efforts, ici pour se passer de Dieu, là pour agir directement contre Dieu... ” “ Employant
à la fois l’audace et la ruse, elle a envahi tous les rangs de la hiérarchie sociale et com-
mence à prendre, au sein des États modernes, une puissance qui équivaut presque à la
souveraineté » (Léon XIII “ Humanum genus ” du 20 avril 1884).
« La Révolution est inspirée par Satan lui-même ; son but est de détruire de fond
en comble l’édifice du christianisme, et de reconstruire sur ses ruines l’ordre social du
paganisme » (Pie IX le 8 décembre 1849, “ aux Evêques d’Italie ”).
Ce projet est également dévoilé par les francs-maçons eux-mêmes.
« Tous les trônes étaient menacés par ceux qui conspiraient contre le trône pontifi-
cal. Mais arriver à mettre effectivement toute souveraineté dans le peuple n’était, dans
la pensée de la Secte, qu’une opération préliminaire au grand œuvre. “ Cette victoire
(la chute des trônes, écrivait Tigrotto, le 5 janvier 1846, deux ans avant la Révolution
de 48 qui devait les ébranler tous), cette victoire qui sera si facile, n’est cependant pas
celle qui a provoqué jusqu’ici tant de sacrifices de notre part. Il y a une victoire, plus
précieuse, plus durable, et que nous poursuivons depuis si longtemps... Pour tuer avec
sécurité le vieux monde (et sur ses ruines établir une civilisation nouvelle), nous avons
vu qu’il était nécessaire d’étouffer le germe catholique et chrétien ”, en d’autres termes
anéantir le christianisme dans les âmes » (Mgr Delassus, op. cit., p. 171).
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18 — Sur ce point le lecteur pourra lire le document qui sera disponible prochainement :
“ Synthèse du « Traité du Saint-Esprit » (1877) de Mgr Gaume ”. A lire absolument ! Suite du
n˚1 “ Le sens de l’Histoire à partir de la Sainte Écriture ”.
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l’église éclipsée
Le divin Sauveur renversa la notion que le païen s’était faite de la vie. Il nous a ap-
pris que la vie d’ici-bas n’est pas la vraie vie, la Vie, éternelle et bienheureuse, à laquelle
son Père nous destine. Cette Vie dont le Père est la source, Il l’a, de toute éternité, don-
née à Son Fils, et le Fils, nous la donne, moyennant la foi et le saint Baptême.
Notre-Seigneur exprimait cela en disant à ses apôtres : “ Demeurez en moi, et moi
en vous. Comme le sarment ne peut porter de fruit par lui-même, s’il ne demeure uni à
la vigne ; ainsi vous non plus, si vous ne demeurez en moi.
Moi, je suis la vigne ; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui,
porte beaucoup de fruit ; car sans moi vous ne pouvez rien faire ” (Jean xv, 4 et 5).
Toute la vie présente doit tendre à cet épanouissement, à cette transformation de
l’homme déchu en l’homme nouveau, racheté. Les vertus surnaturelles infuses dans
notre âme au baptême, se développent de jour en jour par l’exercice que nous leur
apportons avec le secours de la grâce, et nous rendent ainsi capables des activités sur-
naturelles qui nous ouvriront les portes du Ciel.
L’entrée dans le ciel sera la naissance, comme le baptême fut la conception.
Par la venue de Jésus, le sens de la vie présente fut donc radicalement changé.
L’homme ne fut plus sur la terre pour jouir et mourir, mais pour se préparer à la vie
d’en haut et la mériter.
3. La fondation de l’Église
Notre-Seigneur voulut perpétuer cet enseignement divin ainsi que ses actes, les
rendre toujours parlants et agissants pour toutes les générations qui devaient venir.
Pour cela, il fonda la Sainte Église.
“ Le règne visible de Dieu sur la terre, c’est le règne de son Fils incarné, Jésus-Christ ;
et le règne visible de Dieu incarné, c’est le règne permanent de son Église... Là Dieu est
connu ; là son nom est révéré et glorifié, là, sa royauté est acclamée, là sa loi est obser-
vée ; en un mot selon la belle définition du catéchisme de Trente... Le règne de Dieu
et du Christ c’est l’Église, Regnum Christi quod est Ecclésia ” (Card. Pie : “ Sermon de
Pâques ”, 1859). Qui sont les hommes heureux sinon ceux qui sont avec Dieu ?
“ Tout le but de l’homme est d’être heureux ”, dit Bossuet (Méditation sur l’Evan-
gile). Il appartient à l’homme de se diriger‑selon son libre arbitre — , vers ce qui est le
bien véritable. “ Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice. — dit Notre
Seigneur — Le reste vous sera donné par-dessus tout ” (Math. vi, 33).
4. Triomphe de la société chrétienne sur la société païenne
A mesure que la nouvelle conception de la vie apportée par Notre-Seigneur Jésus-
Christ sur la terre, entra dans les intelligences et pénétra dans les cœurs, la société
se modifia. Les cœurs devenaient plus purs, les esprits plus intelligents, l’ordre plus
parfait rendait la paix plus générale et plus profonde. La paix et l’ordre engendraient la
prospérité, et toutes ces choses donnaient ouverture aux arts et aux sciences, reflets —
malgré les défauts inévitables inhérents à la nature humaine déchue — de la lumière
et de la beauté des cieux.
La nouvelle donnée essentielle du christianisme est, encore et surtout, l’introduc-
tion du surnaturel dans la vie morale et par conséquent dans la vie politique des cités :
le pouvoir temporel est, de droit, distinct — non séparé — du pouvoir spirituel, tout
en ayant l’obligation stricte de lui être soumis. Le christianisme doit régner non seule-
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fondation de la société chrétienne
ment sur les individus, mais encore sur les gouvernements : “ Allez et enseignez toutes
les nations... ” C’est la nation et non seulement les individus qu’il faut convertir. Pie XI
disait que convertir un chef est plus important qu’avoir mille missionnaires à l’œuvre.
Le cardinal Pie s’exprimait dans le même sens : « Dire que Jésus-Christ est le Dieu
des individus et des familles et n’est pas le Dieu des peuples et des sociétés, c’est dire qu’il
n’est pas Dieu » (o.c. vi, 434).
Les âmes aspirèrent au ciel et travaillèrent à le mériter. Jésus-Christ était le doc-
teur écouté, le guide suivi, le roi obéi.
Telle fut l’œuvre du Moyen Age. Durant son cours, l’Église accomplit une triple
tâche. Elle lutta contre le mal qui provenait des divers paganismes et le détruisit ; elle
transforma les bons éléments qui se rencontraient chez les anciens Romains et les
diverses races de barbares ; enfin elle fit triompher l’idée que Notre-Seigneur avait
donnée de la vraie civilisation.
Certes, comme toujours, même aux meilleures époques, il y eut des hommes de
joie et des hommes de proie ; mais on voyait les familles monter grâce à leurs vertus
ou décliner à cause de leurs vices.
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l’église éclipsée
19 — “ Dans le passé, le mouvement qu’on appelle la Réforme eut pour chefs et pour auxi-
liaires des hommes qui, par leurs doctrines, renversaient de fond en comble les deux pouvoirs,
le spirituel et le temporel... C’est de cette hérésie que naquirent, au siècle dernier, et la fausse
philosophie, et ce qu’on appelle le droit moderne, et la souveraineté du peuple, et cette licence
sans frein, en dehors de laquelle beaucoup ne savent plus voir la vraie liberté, le socialisme,
le communisme, le nihilisme, monstres effroyables, qui sont la honte de la Société et qui me-
nacent d’être sa mort ” (Léon xiii “ Diuturnum illud ”, 1881).
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Retour vers la Cité de Satan
Voilà pourquoi la Réforme, reçue et propagée avec tant d’ardeur par les princes
en Allemagne et ailleurs, fut une première tentative d’application pratique des idées
nouvelles émises par les humanistes.
L’historien allemand et protestant Ranke nous dit quel fut le grand moyen de sé-
duction du protestantisme : la licence, que la Renaissance avait mise en honneur.
La Réforme venait promettre le paradis à tout homme, même le plus criminel,
sous la seule réserve d’un acte de foi intérieur à sa justification personnelle par l’appli-
cation des mérites du Christ.
A partir de Constantin, le catholicisme était devenu la religion de l’État. Ainsi en
France, des traditions carolingiennes et mérovingiennes, la tradition chrétienne est la
seule qui se soit conservée complètement intacte jusqu’à la Révolution.
Durant un demi siècle, les protestants essayèrent de séparer de sa Mère la fille aînée
de l’Église ; ils usèrent alternativement de la ruse et de la force pour s’emparer du gou-
vernement, pour mettre le peuple français si catholique sous le joug des Réformateurs,
comme ils venaient de le faire en Allemagne, en Angleterre, en Scandinavie. Ils furent
sur le point de réussir. Leur intention était de substituer à la monarchie chrétienne
un gouvernement et un genre de vie “ modelés sur ceux de Genève ”, c’est-à-dire la
république.
La France était au bord de l’abîme, elle pouvait s’effondrer. Mais Dieu ne le permit
pas. La Ligue naquit pour prendre en main la défense de la foi, pour la maintenir dans
le pays. Elle personnifia l’idée de la fidélité catholique. Les Guise seraient très proba-
blement devenus rois de France si Henri III s’était fait protestant, ou si Henri IV ne
s’était pas fait catholique. Dieu voulut conserver à la France sa race royale, comme il
l’avait fait une première fois par la mission donnée à sainte Jeanne d’Arc. L’héritier du
trône, d’après la loi salique, était Henri de Navarre, protestant et chef des protestants.
Dieu changea son cœur.
Louis XIII et Louis XIV, même s’il y a bien des réserves à faire à l’égard de ce der-
nier [20], remirent la France sur le chemin de la civilisation catholique.
Malgré cette attaque frontale du protestantisme, la France, après les guerres de
religion, était restée catholique. Mais un mauvais levain avait été déposé en son sein.
Sa fermentation produisit : le gallicanisme, le jansénisme et le philosophisme. Leur
action sur l’organisation sociale amena la Révolution, second assaut porté à la civilisa-
tion chrétienne.
Les hommes de la Réforme furent dépassés par ceux de la Révolution. La
Renaissance avait déplacé le lieu du bonheur et changé ses conditions ; elle avait dé-
claré le voir dans ce monde. L’autorité religieuse restait pour dire : “ Vous vous trom-
pez, le bonheur est dans le Ciel ”. La Réforme écarta l’autorité ; mais elle gardait le livre
des Révélations divines, qui continuait à tenir le même langage. Le Philosophisme nia
que Dieu eût jamais parlé aux hommes, et la Révolution s’efforça de noyer ses témoins
dans le sang.
La Révolution détruisit l’ordre ecclésiastique et se débarrassa de la noblesse, gar-
dienne des traditions, comme des corporations ouvrières, elles aussi conservatrices de
20 — Voir à ce propos, Ayroles : “ Jeanne d’Arc sur les autels ”, Gaume, Cie Editeurs, 1885, pp.
56, 257 et suivantes.
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l’église éclipsée
l’ordre naturel [21]. Toutes ces sentinelles écartées, on se mit à l’œuvre, beaucoup pour
détruire, peu pour construire.
La Révolution s’empressa de proclamer la République [22], que la Renaissance avait
rêvée pour Rome même, que les protestants avaient déjà voulu substituer en France à
la monarchie, et qui fait si bien les œuvres de la Franc-Maçonnerie.
Les Conventionnels de 1792 édifièrent en principe, que l’homme est bon par na-
ture ; là-dessus ils élevèrent la trilogie maçonnique : liberté, égalité, fraternité. En fait
de religion, on organisa le culte de la déesse Raison.
Ce qui apparaît dans la Révolution et ce que nous voyons à l’heure actuelle, c’est
l’antichristianisme, ou plus radicalement encore, l’athéisme. La Révolution consiste
essentiellement dans la négation de Dieu.
« La Révolution s’attaque d’abord à la religion. L’Église catholique est surtout l’ob-
jet de sa haine ; parfois son culte est proscrit et ses ministres sont mis à mort ; toujours
elle est dépouillée des biens qui sont, entre ses mains, le patrimoine des pauvres et elle
est privée de sa légitime influence sur l’ordre social.... car la notion de la subordination
de la société civile à une loi divine positive est le principe que la Révolution voudrait
détruire à fond dans l’âme des peuples. Cette négation est son essence même » (Père
Deschamps, op. cit., p. xxi).
“ Il y a dans la Révolution un caractère satanique. Elle est satanique dans son es-
sence ”. (Œuvres complètes de J. de Maistre, t 1, p. 303).
3. Témoignage du Père de Clorivière sur la Révolution.
Il est bon de citer longuement le Père Pierre Joseph Picot de Clorivière qui, vic-
time de la tourmente révolutionnaire, est un témoin qualifié pour montrer l’opposition
entre Révolution et Catholicisme. Il écrivit ces lignes en 1796. Comme le lecteur pour-
ra le constater, ces extraits seront utiles pour la compréhension de plusieurs questions
abordées tout au long de cet ouvrage.
« Pour fermer la bouche à la fausse philosophie et pour conduire à la vérité tout
homme qui veut faire un sain usage de sa raison, il n’est rien en effet de plus convenable
que de faire voir l’enchaînement des vérités naturelles avec celles que la sainte Église
enseigne dans le catholicisme.
21 — “ La Révolution dit à l’ouvrier qu’il est l’égal de son patron, au patron qu’il est libre, c’est-
à-dire n’a aucun devoir vis-à-vis de son ouvrier, et c’est ainsi qu’en proclamant la fraternité, elle
allume la guerre sociale jusque dans le plus humble atelier ” (Père Deschamps, op. cit., p. xxi).
22 — La Franc-Maçonnerie définit ainsi ses rapports avec la République : « Le Grand-Orient
vint aussi offrir ses félicitations, et un autre membre du gouvernement provisoire, le juif
Crémieux lui dit : “ La République est dans la maçonnerie ” » (Mgr Delassus, “ Le problème de
l’heure présente ”, p. 112).
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Retour vers la Cité de Satan
en lui ôtant son indissolubilité ; regardé comme nuls et illicites les vœux de religion ;
méconnu toute distinction entre le sacré et le profane.
Il est donc nécessaire de condamner et de combattre en particulier ces erreurs, et
de faire voir quel a toujours été le sentiment de l’Église en ces matières.
Séparé de Jésus-Christ, le monde intellectuel tombe dans un état analogue où
serait le monde physique privé de la lumière et de l’influence du soleil. C’est le règne
du chaos : confusion dans les idées, erreurs dans les principes, fausseté dans les juge-
ments, mensonge dans la manière de parler et d’agir. Des systèmes absurdes sont adop-
tés et les vérités les plus manifestes rejetées. Par un prestige devenu presque universel,
on fabriquera sur la Divinité, sur l’homme, sur l’existence du monde, les systèmes les
plus incohérents.
Jésus-Christ est appelé le soleil de Justice, et il en remplit d’une manière divine
toutes les fonctions. Il est, dans le monde intellectuel, ce que le soleil est dans le monde
matériel, et, dans l’ordre surnaturel il donne à l’homme la vie, la force et le mouvement,
il l’anime de son esprit, fait germer en lui sa parole et lui donne de porter des fruits de
salut. Auteur de la lumière, source et maître de vérité, il est lui-même la Vérité.
Et comment celui qui est essentiellement Lumière pourrait-il admettre la moindre
obscurité ? Certes, Jésus-Christ Lui-même, de quelque manière qu’on l’envisage, soit
comme Dieu, soit comme homme, ne peut jamais rien perdre de sa clarté. Il n’en est
pas ainsi quand on le considère par rapport à nous, Il s’obscurcit pour nous quand
nous sommes nous-mêmes dans les ténèbres. Pour des hommes relégués au fond d’un
cachot, le soleil est comme s’il n’était pas. Et si des insensés font voler autour d’eux
des tourbillons de poussière, cette poussière retombe sur eux et les aveugle. Tel est
le sort de ceux qui prétendent obscurcir la gloire du Sauveur du monde à force de
blasphèmes, de railleries et de sophismes. Jésus-Christ n’en est pas moins éclatant de
lumière et de beauté ; leurs efforts n’aboutissent qu’à les plonger eux-mêmes dans les
ténèbres.
On ne peut concevoir plus grand mal que d’être privé de la lumière de la Vérité,
d’être le jouet de l’erreur et du mensonge. Ce sera cependant le caractère de cet âge, où
les ténèbres spirituelles seront plus grandes que dans les siècles passés et deviendront
presqu’universelles.
Semblable à son divin Époux, l’Homme de douleurs, l’Église sera regardée comme
si Dieu l’avait frappée et abattue, et son âme, comme celle de Marie, sera percée du
glaive de la Justice divine “ afin que les pensées de plusieurs soient découvertes ”. Les
desseins de Dieu sont impénétrables, ce qui paraît y être le plus contraire, devient dans
ses mains un moyen de les accomplir d’une manière plus admirable.
Purifiée et fortifiée par ces jours d’oppression et d’obscurité, l’Église reparaîtra plus
brillante et plus étendue que jamais. Elle sera de nouveau reconnue pour la reine et la
maîtresse des nations. Mais que les vrais fidèles restent fermes dans l’épreuve, et que
ceux qui chancellent prennent garde de perdre le peu de lumière qui leur reste, qu’ils
raniment leur foi, afin de ne pas se laisser éblouir par de fausses apparences, et d’aimer
mieux être affligés avec les justes que de se réjouir avec les pervers » (p. 203 à 206).
« L’ordre de la Providence n’a pas lieu, du moins pour ce qui regarde le salut et
par rapport aux emplois du siècle, dans ces temps et ces pays où règnent l’impiété, le
schisme ou l’hérésie. Le Seigneur abandonne à leur sort les pays qui l’ont tout à fait
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l’église éclipsée
abandonné, et l’ont comme forcé de les laisser à eux-mêmes et de retirer d’eux les
soins d’une Providence spéciale. Jamais il ne s’éloigne entièrement d’eux ; il veille, mais
comme cause première, comme moteur universel, et dans l’ordre de la nature.
Parce qu’ils ont fui la lumière, Il permet que, tombés dans les ténèbres, ils ne s’en
aperçoivent même pas. On ne doit donc plus croire qu’il y ait des grâces spéciales et
d’un ordre surnaturel, pour les emplois et les dignités, dans ces pays où le christia-
nisme sera persécuté, et qui seront livrés à l’erreur ou à l’oubli de toute religion.
Les puissances des ténèbres, par un châtiment de la Justice divine, présideront à
la forme de gouvernement qu’on y adoptera ; en conséquence toute la machine n’aura
pour but que d’introduire et de faire régner la corruption et l’incrédulité. Les emplois
n’y seront donnés qu’à ceux qui porteront “ le caractère de la bête ” ; pour y être admis,
il faudra faire profession d’impiété ou coopérer à toutes sortes d’injustices.
Dans ce siècle ténébreux, qui cependant se vantera d’être un siècle de lumières, il y
aura beaucoup d’hommes charnels et sans aucune notion des choses divines. Ceux-là
sont les adorateurs du monde. A nous de nous garder de cet esclavage, en restant purs
de toute ambition, comme de toute attache aux biens du monde et de toute recherche
de ses plaisirs » (pp. 148 et 149).
« De la méditation des prophéties de l’Ancien et du Nouveau Testament, il résulte
plusieurs choses très propres à nous éclairer et à ranimer notre courage.
Loin de nous scandaliser, ce qui se passe sous nos yeux ne doit nullement nous
surprendre ; il n’arrive rien que ce qui a été annoncé par les Serviteurs de Dieu, ses
prophètes.
L’Église de Jésus-Christ devait être abandonnée, opprimée et persécutée par ces
mêmes nations qui, pendant des siècles, se sont fait gloire de l’avoir pour Mère et pour
Maîtresse.
Les maux que souffre l’Église seront vengés, en dépit de la folle prétention de ses
ennemis de rendre vaines les promesses divines, et les gouvernements qui croiront
détruire l’Église travailleront à sa gloire, mais à leur propre ruine.
Enfin, malgré le pouvoir plus grand laissé aux puissances des ténèbres, Dieu met-
tra un frein à leur fureur et il y aura une interruption dans l’exécution de leurs desseins.
Mais à en juger par ce que nous voyons, il semble bien que cette interruption n’aura
lieu qu’après un assez long espace de temps, et après bien des ravages causés parmi
plusieurs peuples.
Nous avons vu une première épreuve, dans laquelle nos premiers pasteurs ont
repoussé presqu’à l’unanimité, ce qu’on proposait de contraire à la fidélité due au
Seigneur et à son Église.
Une seconde épreuve sera plus terrible encore, lorsque des chrétiens devenus infi-
dèles ne se contenteront pas de renoncer à quelques points de la religion catholique,
mais les attaqueront tous à la fois » (p. 150).
« Il faut observer aussi que le premier usage que les démons font actuellement de
leur grand pouvoir, le premier moyen dont ils se servent pour faire mourir les hommes
d’une mort spirituelle et les entraîner ensuite dans la mort éternelle, c’est de les pri-
ver, autant qu’il dépend d’eux, de tout secours spirituel. Ils ne peuvent rien directe-
ment sur ces secours intérieurs que Dieu donne par lui-même, mais ils espèrent en
interrompre le cours en ôtant à l’âme les moyens extérieurs de salut, en coupant ces
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Retour vers la Cité de Satan
canaux ordinaires par lesquels Dieu se plaît à répandre ses grâces. Ces moyens sont
les Sacrements, la parole de Dieu, la hiérarchie ecclésiastique, l’éducation chrétienne.
Mais la mort spirituelle que ces mauvais génies prétendent donner aux hommes a
encore un autre et terrible sens : il s’agit d’une mort spirituelle absolue, telle que dans
le cours ordinaire de la grâce elle ne laisse aucun germe de vie. Les chrétiens pécheurs
conservent en général la foi et l’espérance, qui peuvent les rappeler à la vie.
Ceux mêmes qui se sont séparés de l’Église ont encore quelque ressource dans
la croyance, quoique seulement naturelle, à certaines vérités révélées ; mais la mort
spirituelle qu’en ce temps les démons s’efforceront de donner aux hommes consiste à
leur ôter, autant qu’il se peut, toute possibilité de retourner à la vie surnaturelle, par
le renoncement général à toutes les vérités révélées, et en particulier à la divinité de
Jésus-Christ » (pp. 151 et 152).
« Un autre danger est d’abandonner une vérité après l’avoir reconnue, par la crainte
du mal auquel on s’expose en la défendant. Qu’on réfléchisse bien que défendre une
vérité, surtout quand elle touche la foi, c’est défendre la cause de Dieu ; l’abandonner,
c’est s’éloigner de Dieu pour se ranger du côté du Père du mensonge.
C’est toujours quelque chose de grave et dont les conséquences sont funestes : une
première faute en attire une seconde, et tel croyait n’avoir à se reprocher qu’un faux
pas qui se voit en peu de temps entraîné dans un abîme. Il faut donc être dans la ferme
détermination de ne jamais reculer dans tout ce qui concerne la vérité, et de compter
pour rien son repos, ses intérêts, sa vie même, quand il s’agit de la défendre.
Un autre danger encore, qui regarde ceux qui se seraient préservés des deux, ce
serait de suivre aveuglément les autorités particulières qui, dans les temps de troubles
et de persécution, penchent la plupart, pour l’ordinaire, du côté qui favorise la nature
quoiqu’opposé à la vérité.
Qu’on s’en souvienne bien, la vérité demeure toujours la même, elle ne varie pas
avec les circonstances ; ce que dans un temps on a vu être vrai n’a pas cessé de l’être,
quoique tels ou tels aient changé de sentiment ; il faut s’en rapporter à ce qu’on pen-
sait lorsque rien n’offusquait le jugement, et non aux doutes survenus depuis que des
motifs terrestres et des craintes humaines ont ôté à l’entendement une partie de sa
force et de sa liberté.
Qu’on pèse les raisons de ceux dont l’opinion tient les esprits en balance, plu-
tôt que leur nombre, et ces raisons se trouveront bien faibles. D’ailleurs leur autorité
s’éclipse et disparaît devant celle de l’Église et du Souverain Pontife.
L’Église devant subsister jusqu’à la fin des siècles, ne pouvait se maintenir sans un
chef visible, et ce chef visible, pour être utile à l’Église, devait avoir tous les privilèges
conférés à Pierre. La plénitude de sa puissance, de son sacerdoce, de sa juridiction, est
l’émanation la plus parfaite de celle de Jésus-Christ. L’Esprit de sainteté et de vérité qui
le dirige dans le gouvernement de l’Église lui communique, autant qu’il est nécessaire,
son infaillibilité, pour qu’il n’induise le troupeau de Jésus-Christ dans aucune erreur
soit pour le dogme, soit pour la morale.
Les lettres et les décisions qui émanent du Souverain Pontife pour le gouverne-
ment et le bien universel de l’Église s’adressent à tous les temps et aux hommes de
tous les pays. L’Esprit-Saint y préside, et jamais il n’a permis qu’il s’y soit glissé rien de
contraire aux vérités révélées ni aux principes de la morale, jamais il ne le permettra.
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l’église éclipsée
Leur autorité suffit pour terminer toutes les controverses » (pp. 156 et 157).
« J’ajoute que l’extinction des sectes hérétiques et schismatiques d’une part, et de
l’autre la confusion et les absurdités où tomberont les nations qui auront apostasié
la religion chrétienne, ne serviront pas peu à distinguer glorieusement la sainteté de
l’Église de Jésus-Christ » (p. 58).
« Lorsque l’Église fait quelques pertes, Dieu daigne les réparer souvent d’une ma-
nière éclatante. C’est ce qui doit arriver au temps de la Révolution générale. Jamais les
pertes de l’Église n’auront été plus grandes, elle sera en quelque sorte réduite à l’état où
elle était à l’heure de la Passion du Sauveur, mais ce sera pour reparaître avec un nou-
vel éclat et propager plus loin qu’auparavant l’empire de Jésus-Christ. Sa jeunesse sera
renouvelée, et l’Esprit-Saint répandra sur elle une plus grande abondance de dons. Les
juifs ouvriront enfin les yeux à la lumière, ils adoreront Celui qu’ils ont si longtemps
méconnu, et devenus les apôtres de la divinité de Jésus-Christ, ils la publieront chez les
nations infidèles, de sorte que jamais l’Église n’aura été si étendue. Un grand nombre
de ses enfants seront éminents en sainteté, et leur courage paraîtra surtout quand
viendra le jour où il faudra qu’ils souffrent une cruelle persécution » (pp. 159 et 160).
« Les législateurs ont décrété que le peuple français reconnaîtrait l'Être Suprême et
l’immortalité de l’âme, mais quel Être Suprême ? Ils l’ont déclaré, “ ce n’est pas le Dieu
des prêtres ”. C’est un Dieu qui n’exige ni prière ni sacrifice, un Dieu indifférent entre le
mensonge et la vérité, un Dieu pour qui tous les cultes sont égaux. Ils n’ont admis cet
Être Suprême que par des raisons de politique, et en le confondant avec la nature, ils
font assez voir ce qu’ils en pensent. Et quelle immortalité de l’âme ? Ils ne la définissent
pas, et une âme immortelle, soumise au jugement d’un Dieu infiniment saint, ne serait
pas de leur goût. En substituant le mensonge à la vérité, la révolution a pareillement
corrompu la vertu. La vertu véritable demande que l’homme se fasse violence, et les
principes révolutionnaires lui ôtent les motifs les plus puissants de s’imposer cette
violence » (pp. 168 et 169).
« S’ils ont publié la Déclaration des Droits de l’Homme avec tant de solennité, s’ils
ont pris tant de soin de l’inculquer et la graver profondément dans les esprits, c’est
qu’elle contient tous les principes sur lesquels repose la Révolution antichrétienne »
(p. 73) (Père Pierre de Clorivière S. J. op. cit.).
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PARTIE II
élaboration
du complot maçonnique contre l’Église
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l’église éclipsée
S’il ne le fait pas, afin de ne rien faire deviner, on applaudit et le très-grand lui
adresse un discours sur sa piété. On le reçoit sans lui révéler les grands secrets. Mais
s’il écrase le crucifix, alors on le fait approcher de l’autel, où sont trois représentations,
trois cadavres si l’on peut s’en procurer. Des vessies pleines de sang sont à l’endroit où
on lui crie de frapper. Il exécute l’ordre et le sang rejaillit sur lui, et en prenant par les
cheveux les têtes coupées, il s’écrie : Nekam ! la vengeance est faite !
Alors le très grand lui parle ainsi : Par votre constance et votre fidélité vous avez
mérité d’apprendre les secrets des vrais maçons. Ces trois hommes que vous venez de
frapper sont la superstition, le roi et le pape. Ces trois idoles des peuples ne sont que
des tyrans aux yeux des sages. C’est au nom de la superstition que le roi et le pape com-
mettent tous les crimes imaginables ” » [23].
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Fruit d’un long et patient travail de sape sur les consciences. L’idée de détruire les
frontières, les États, les religions et tout ce qui préside à l’unification d’un peuple est
une vieille rengaine qui sous tend toutes les subversions quelles qu’elles soient, c’est
ce qu’on appelle le « Mouvement Révolutionnaire Mondial » qui fait feu de tout bois
pour atteindre l’objectif ultime du « Grand Oeuvre » : Un seul peuple universel, un seul
gouvernement pour la planète, une seule religion.
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CHAPITRE I
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l’église éclipsée
24 — “ L’étude des sociétés secrètes est donc une nécessité absolue pour avoir l’intelligence
des temps modernes ” (Père Deschamps, op. cit., p. xxxvii).
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La Révolution antichrétienne sous le contrôle de Satan
Pie IX (1846-1878) applique aux membres des sociétés secrètes ces paroles du
Christ aux juifs : “ Vous êtes les enfants du diable, et vous voulez faire les œuvres de
votre père ” (Jean, viii).
Il dira le 15 septembre 1865 au sujet des sociétés secrètes :
“ Parmi les nombreuses machinations et les artifices par lesquels les enfants du
nom de chrétien ont osé s’attaquer à l’Église de Dieu et ont essayé, quoique en vain, de
l’abattre et de la détruire, il faut sans nul doute compter cette société perverse d’hommes
vulgairement appelée maçonnique... ”
Pie IX dira encore le 20 septembre 1874 : “ Qu’ils sachent les ennemis de l’Église
qui, pleins de confiance, sont dans l’enthousiasme de tout ce qui arrive et qui comptent
sur certains événements, proches ou lointains, Dieu seul le sait, qu’ils sachent bien que
les Pharisiens aussi et leurs amis étaient dans l’enthousiasme pour la mort du Christ
comme s’ils avaient obtenu un triomphe ; ils ne s’apercevaient pas que cette mort était
l’origine de leur défaite complète ”.
En juillet 1873, dans l’encyclique “ Scite pro facto ”, Pie IX démasque le chef d’or-
chestre secret qui n’est autre que Satan, cause première du développement et du
triomphe politique de la Franc-Maçonnerie.
« Léon XIII dénonça la Maçonnerie comme étant l’agent de la guerre faite de
toutes parts à la Sainte Église. Le Bulletin de la Grande Loge symbolique écossaise
exprima en ces termes la pensée de la Secte : “ La Franc-Maçonnerie ne peut moins
faire que de remercier le Souverain Pontife de sa dernière encyclique. Léon XIII, avec
une autorité incontestable et un grand luxe de preuves, vient de démontrer une fois
de plus, qu’il existe un abîme infranchissable entre l’Église, dont il est le représentant,
et la Révolution, dont la Franc-Maçonnerie est le bras droit. L’heure est venue d’opter
entre l’ordre ancien, qui s’appuie sur la Révélation, et l’ordre nouveau, qui ne reconnaît
d’autres fondements que la science et la raison humaine, entre l’esprit d’autorité et l’es-
prit de liberté ” (cité par Don Sarda y Salvany : “ Le Mal social, ses causes, ses remèdes ”).
Cette pensée a été exprimée de nouveau au Convent de 1902, par l’orateur chargé
de prononcer le discours de clôture : “ ... Ce qui nous sépare ? C’est un abîme, abîme
qui ne sera comblé qu’au jour où triomphera la Maçonnerie... ”
Depuis lors, La Lanterne, (...) l’organe officieux des gouvernants, ne cesse de dire :
“ ... L’Église sait aujourd’hui que la République lui sera mortelle, et si elle ne la tue pas,
c’est elle qui tuera la République. Entre la République et l’Église, c’est un duel à mort ”.
(...) Aussi en octobre 1902, le premier ministre E. Combes dira : “ Il s’agit de savoir,
à l’heure actuelle, qui l’emportera de la Révolution, personnifiée par la République,
ou de la contre-révolution incarnée dans la réaction cléricale et nationaliste ” » (Mgr
Delassus : op. cit., pp. 29 et 30).
« Dans une lettre pastorale, écrite en 1878, Mgr Martin, évêque de Natchitoches,
aux États-Unis, parlant de la conjuration antichrétienne, disait :
“ En présence de cette persécution d’une universalité jusqu’ici inouïe, de la simulta-
néité de ses actes, de la similarité des moyens qu’elle emploie, nous sommes forcément
amenés à conclure à l’existence d’une direction donnée, d’un plan d’ensemble, d’une
forte organisation qui exécute un but arrêté vers lequel tout tend.
Oui, elle existe, cette organisation, avec son but, son plan et la direction occulte
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l’église éclipsée
à laquelle elle obéit ; société compacte malgré sa dissémination sur le globe ; société
mêlée à toutes les sociétés sans relever d’aucune ; société d’une puissance au-dessus de
toute puissance, celle de Dieu exceptée. Société terrible, qui est, pour la société religieuse
comme pour les sociétés civiles, pour la civilisation du monde, non pas seulement un
danger, mais le plus redoutable des dangers ” » (Mgr Delassus : op. cit., p. 77).
« Mgr Dupanloup (Etude sur la Franc-Maçonnerie, Paris, Douniol, 1875), le car-
dinal Deschamps, archevêque de Malines (La Franc-Maçonnerie, son caractère, son
extension, son organisation, ses sources, ses affluents, son but et ses secrets. Tournai,
Casterman, 1863), ont, avec leur haute autorité, démontré que la Franc-Maçonnerie
était le plus grand péril des temps modernes, dans des écrits où les leçons de la logique
et les enseignements de l’histoire sont présentés d’une façon saisissante.
Le cardinal Mathieu, résumant la longue expérience de sa vie d’évêque et d’homme
public, écrivait à son tour : “ Je suis à m’interroger péniblement, et à savoir comment il
se fait que les puissants de ce siècle ne regardent pas même autour d’eux, et si près d’eux,
ce qui les mine et qui les ronge en attendant leur renversement complet. Je suis très per-
suadé que la plupart des grands et sinistres événements de nos jours ont été préparés et
consommés par la Franc-Maçonnerie ” (Lettre du 7 avril 1875 à M. Robinet de Cléry) »
(Père Deschamps, op. cit., pp. xxxiii, xxxiv).
La désignation de la Franc-Maçonnerie comme l’un des pires ennemis de l’Église
catholique a été l’un des points essentiels de l’abondante correspondance que Mélanie,
voyante de la Salette, a entretenue avec différents prêtres au cours de sa vie [25].
3. Le projet révolutionnaire : construire la société
nouvelle, opposée à la civilisation chrétienne
« Comme les vérités de l’ordre religieux sont entrées dans la substance même de
ces institutions qui sont l’ordre social, la famille et la propriété, tout l’effort de la conju-
ration antichrétienne devait donc se porter à effacer de l’esprit public la doctrine de
l’Église, telle que son divin Auteur l’a faite. C’est l’Église qu’il faut détruire pour tuer
l’idée.
Réalisant que l’entreprise était impossible sans durée, la secte maçonnique conclut
que, s’il était pour l’instant impossible de détruire l’Église, il fallait l’empêcher de res-
taurer pleinement la civilisation chrétienne. Aussi se mit-elle à combattre l’éducation
chrétienne par une éducation laïque, antichrétienne [26].
25 — Lire le document : “ Extraits de lettres écrites par Mélanie... ” Nous avons aussi com-
menté quelques passages au gré des événements financiers actuels.
26 — « Pour pouvoir diriger le monde religieux dans les voies qui devaient amener “ la régé-
nération du siècle ”, il n’était pas moins nécessaire de s’emparer de la direction des esprits que
de réduire le Pape à l’état d’idole. Napoléon le comprenait bien, et c’est pour cela qu’il institua
l’Université et lui donna le monopole de l’enseignement. Le maçon Fourcroy apporta au Corps
législatif, le 6 mai 1806, un projet de loi ainsi conçu : art. 1. Il sera formé, sous le nom d’Uni-
versité impériale, un corps chargé exclusivement de l’enseignement et de l’éducation publics
dans tout l’Empire.
Napoléon dit à ses familiers : “ On veut détruire la Révolution. Je la défendrai, car je suis la
Révolution, moi, moi ” — Histoire du Consulat et de l’Empire, par Thiers, t. v, p. 14 — » (cité
par Mgr Delassus : Le problème de l’heure présente, p. 97). « L’enseignement public est aussi un
des moyens dont se sont servies les sociétés secrètes dès le xviiième siècle pour façonner l’esprit
des peuples. Ne dirait-on pas écrites de nos jours ces instructions de Weishaupt, le fondateur
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C’est ainsi qu’une fois la Révolution déclenchée, le frère Bonaparte fut poussé au
pouvoir. Les conquêtes qu’il entreprit permirent d’exporter la Révolution contre la
doctrine de salut de Notre-Seigneur. De par ses conquêtes militaires, il imposa le nou-
vel enseignement athée dans tous les pays conquis.
Aux yeux des francs-maçons, la lutte devait être engagée contre tout ce qui pou-
vait contrarier l’évolution mise en avant par les idées de la Renaissance.
Une législation longuement étudiée, savamment préparée dans les loges, puis vo-
tée par le Parlement et perfectionnée après coup par une batterie de mesures adminis-
tratives se mit alors en branle » (Mgr Delassus : op. cit., pp. 13, 23).
« Au cours des discussions de la loi sur les associations, les républicains ne ca-
chèrent pas que cette loi était un premier pas dans la voie de l’anéantissement de
l’Église. Viviani dévoilera le souhait de la Secte dans son discours à la tribune du 15
janvier 1901 :
« Au-dessus de ce combat d’un jour il y a un conflit formidable, où le pouvoir spiri-
tuel et le pouvoir temporel se disputent des prérogatives souveraines, essayant, en s’ar-
rachant les consciences, de garder jusqu’au bout la direction de l’humanité. S’opposent
en effet “ la société fondée sur la volonté de l’homme, et la société fondée sur la volonté
de Dieu ”. Il s’agit de dérober l’esprit laïque aux étreintes de la société religieuse ” et
de “ garder jusqu’au bout la direction de l’humanité ”, “ en détruisant la société fondée
sur la volonté de Dieu, pour construire une société nouvelle, fondée sur la volonté de
l’homme ”. Il s’agit de “ substituer la religion de l’humanité à la religion catholique ”.
Voilà pourquoi la guerre déclarée aux congrégations n’est qu’un engagement. La
vraie campagne est celle qui met en présence l’Église catholique et le Temple maçon-
nique, c’est-à-dire l’Église de Dieu et l’Église de Satan, conflit formidable dont dépend
le sort de l’humanité. Tant que l’Église sera debout, et propagera la Foi, elle mettra au
cœur de tous, les espérances éternelles. Ce n’est donc que sur ses ruines que pourra
s’édifier la “ religion de l’humanité ”, qui, elle, ne veut pas que l’homme porte le regard
hors du temps. Ce projet satanique fait l’unanimité chez les républicains qui par nature
sont libéraux et ennemis du Christ-Roi.
En effet, à ce projet M. Jacques Piou dit : “ Ce que veulent les socialistes, c’est arra-
cher les consciences au pouvoir spirituel et conquérir la direction de l’humanité ”. Un
autre membre s’écriera : “ Ce ne sont pas seulement les socialistes qui le veulent, ce sont
tous les républicains ”. M. Piou ne contredit pas » (Mgr Delassus : op. cit., pp. 17 à 20).
On peut lire dans le bulletin du Grand-Orient que : “ Il y a une religion universelle
qui renferme toutes les religions particulières du globe ; c’est cette religion que nous pro-
fessons ; c’est cette religion universelle que le gouvernement professe quand il proclame
la liberté des cultes ”. (juillet 1856, p. 172).
de l’Illuminisme allemand, qui s’empara, quelques années avant 1789, de la direction de toutes
les loges françaises et allemandes (Liv. ii chap. v, 6 et 7). “ Il faut partout gagner à notre Ordre
le commun du peuple, et le grand moyen pour cela est l’influence sur les écoles... Que nos
régents soient sans cesse occupés à former des plans, et à imaginer la manière dont il faut s’y
prendre pour nous rendre maîtres de tous ces établissements ”. C’est là tout le secret de l’ardeur
et de la persévérance avec lesquelles les loges cherchent partout à détruire l’enseignement
chrétien et à lui substituer l’instruction laïque et obligatoire dirigée par leurs adeptes » (Père
Deschamps, op. cit., pp. lxxxii et lxxxiii).
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l’église éclipsée
27 — Paul Roca, théosophe, sera le disciple du fameux cabaliste Stanislas de Guaita, auteur
d’un impressionnant hymne à Lucifer, et du 33ème Oswald Wirth. Il mourut en 1893. L’Église lui
refusera la sépulture en terre bénite.
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pliant les gouvernements à ses desseins, tantôt par ses promesses et tantôt par ses
menaces, cette secte est parvenue à s’infiltrer dans toutes les classes de la Société. Elle
forme un État invisible et irresponsable dans l’État légitime ». Il y a « un seul et même
centre de direction, un plan arrêté d’avance ».
« ... D’ailleurs ils se tiennent toujours prêts à ébranler les fondements des empires,
à poursuivre, à dénoncer et même à chasser les princes, toutes les fois que ceux-ci
paraissent user du pouvoir autrement que la secte ne l’exige ».
Le 29 août 1896, le futur saint Pie X écrivait ceci au professeur don Antonio De
Angelo, délégué du comité diocésain à la sous-commission antimaçonnique :
« Combattre la maçonnerie est une œuvre religieuse et éminemment sociale,
parce que cette secte est hostile, non seulement à notre sainte religion dans toutes ses
manifestations, mais s’applique à ruiner aussi la tranquillité de l’ordre. Je recommande
aux membres de cette ligue de s’intéresser tout spécialement à ces pauvres jeunes gens
qui, séduits par d’adroites paroles, se font gloire d’être affiliés à la secte anticléricale,
laquelle, sous prétexte de raison et de science, combat directement la foi ».
Le Père Kolbe écrivait également en 1922 : “ De nos temps, le chef des ennemis de
l’Église et du salut des âmes, c’est la Maçonnerie... Le principal, le plus grand et le plus
puissant des ennemis de l’Église, c’est la Maçonnerie ”.
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La Révolution antichrétienne sous le contrôle de Satan
serment prêté sur la Bible, et sous les peines les plus graves, à cacher par un silence
inviolable tout ce qu’ils font dans l’obscurité du secret... S’ils ne faisaient pas le mal,
ils ne haïraient pas ainsi la lumière, et ce soupçon s’est tellement accru que, dans plu-
sieurs États, ces dites sociétés ont été depuis longtemps proscrites et bannies comme
contraires à la sûreté des royaumes... Après mûre délibération et de notre plein pou-
voir apostolique, nous avons conclu et décrété de condamner et d’interdire ces-dites
sociétés... par notre présente constitution valable à perpétuité.
C’est pourquoi nous défendons formellement et en vertu de la sainte obéissance à
tous et à chacun des fidèles de Jésus-Christ... d’entrer dans lesdites sociétés de francs-
maçons ou autrement appelées, de les propager, les entretenir, les recevoir chez soi, ou
de leur donner asile ailleurs et les cacher, y être inscrits, agrégés, y assister ou leur don-
ner le pouvoir et les moyens de s’assembler... et cela sous peine d’excommunication à
encourir par tous, comme dessus, contrevenants, par le fait et sans autre déclaration...
Qu’il ne soit permis à aucun homme d’enfreindre ou de contrarier, par une entreprise
téméraire, cette bulle de notre déclaration, condamnation, mandement, prohibition
et interdiction. Si quelqu’un ose y attenter, qu’il sache qu’il encourra l’indignation du
Dieu tout-puissant et des bienheureux apôtres Pierre et Paul » (cité par l’anthologie de
Georges Virebeau : “ Les papes et la Franc-Maçonnerie ”, Paris 1977, pp. 15-17).
Conscient du danger de la Secte, le 14 janvier 1739, Clément XII l’interdisait dans
les États pontificaux, tandis qu’en France, la bulle pontificale ne fut jamais présentée à
l’enregistrement du Parlement par le roi Louis XV. Aussi le gallicanisme fut-il un des
plus sûrs alliés de la Franc-Maçonnerie.
La bulle donnait un bon aperçu de la Secte. Le pontife avait ajouté qu’il condamnait
les francs-maçons encore “ pour d’autres causes justes et raisonnables à nous connues ”.
Or R. Peyrefitte eut connaissance à la Bibliothèque Vaticane d’une Lettre secrète de
Clément XII, de dix-huit pages, annexée à la bulle “ In Eminenti ” dont il publia de
larges extraits : l’Église n’en contesta pas une phrase.
Cette lettre commence par poser le principe que le devoir d’un catholique, dans
les choses de la conscience et de la foi, est d’éviter le risque de tomber en tentation et
d’adopter des idées dont il ne sait pas exactement la nature.
« Un catholique doit avoir avant tout la foi et croire les vérités révélées. Toute
théorie ou doctrine qui est en contradiction avec la foi catholique, est pour nous,
nécessairement fausse et menteuse. Un catholique qui la professe et qui s’y lie par
serment pour la professer et la propager, est un mauvais catholique ; bien plus, un
non-catholique, un apostat et un sectateur de l’Antéchrist. Quel besoin un catholique
peut-il avoir de professer et propager d’autres doctrines, s’il a déjà la sienne, venant de
Dieu, puisque du Christ ? (...)
Nous connaissons bien la véritable doctrine et le véritable sens de la doctrine de
cette secte, la plus perverse et la plus périlleuse de toutes, justement parce qu’avec l’art
consommé des enfants des ténèbres, elle cache sa vraie nature et obscurcit sa vraie
doctrine. Nous tenons pour assuré qu’il n’est pas nécessaire de disputer publiquement
sur des choses aussi évidentes, car ce que l’on en connaît publiquement suffit du reste
pour sanctionner l’incompatibilité de cette secte avec le caractère chrétien. (...)
L’existence de Dieu, serait donc contredite par la raison humaine et la rai-
son humaine, fin en soi, puisque destinée à disparaître avec la mort physique, se-
rait le vrai et unique Dieu d’un univers créé seulement pour la gloire de l’homme
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tés secrètes, “ gémissant de ce que le zèle du Saint-Siège n’ait pas obtenu les effets qu’il
attendait et de ce que ces hommes pervers ne s’étaient pas désistés de leur entreprise ”
(“ Ecclesiam a Jesu Christo ”, du 13 septembre 1821).
Dans cette même encyclique le pape révéla l’existence d’une nouvelle secte, encore plus
dangereuse que les précédentes, désignée sous le nom de “ carboneria ” (charbonnerie).
Pour Léon XII (1823-1829) il est “ absolument certain ” qu’existe malgré la diversité
de leurs noms, une unité “ de toutes les sectes pour un projet infâme ”. Selon lui ces hommes
“ sont les mêmes que nos pères n’hésitèrent point à appeler les premiers nés du diable ”.
Le carbonarisme et les autres sociétés secrètes prirent une extension telle que
Léon XII dut revenir à la charge dans sa constitution apostolique “ Quo graviora ” du
13 mars 1825.
Les avertissements de Léon XII ne portèrent pas les fruits espérés. Aussi Pie VIII
(1829-1830) mit-il à nouveau en garde contre la corruption de la jeunesse dans son
encyclique “ Traditi humiliati ” du 24 mai 1829.
“ Au Consistoire ” du 9 décembre 1854, Pie IX (1846-1878) applique aux membres
des sociétés secrètes ces paroles du Christ : “ Vous êtes les enfants du diable, et vous
voulez faire les œuvres de votre père ” (...) “ sectes abominables de perdition / peste /
enfants du démon / synagogue de Satan ”. La lutte contre la Franc-Maçonnerie et le
libéralisme, qui sont intimement liés [28], fut le souci principal de son pontificat.
En témoignent ses documents : encyclique “ Qui pluribus ” du 9 novembre 1846, al-
locution “ Quibus quantisque ” du 20 avril 1849, encyclique “ Noscitis et nobiscum ” du 8
décembre 1854, encyclique “ Quanto conficiamur mœrore ” du 10 août 1863, “ Syllabus ”
(mot qui signifie “ recueil ” des erreurs modernes) du 8 décembre 1864, allocution
consistoriale “ In ista ” du 29 avril 1876, bref “ Ex epistolae ” du 26 octobre 1865, bref
“ Quamquam ” du 29 mai 1873, encyclique “ Etsi multa luctuosa ” du 21 novembre 1873.
Dans cette dernière Pie IX rappela : “ Si quelques-uns pensent que les constitutions
apostoliques publiées sous peine d’anathème contre les sectes occultes et leurs adeptes et
fauteurs n’ont aucune force dans les pays où ces sectes sont tolérées par l’autorité civile,
assurément ils sont dans une bien grande erreur ”.
Peu avant de mourir Pie IX précisera pour les futurs prélats : ceux “ qui s’efforcent
d’établir une alliance entre la lumière et les ténèbres sont plus dangereux que les enne-
mis déclarés ”.
Voilà des propos bien acerbes pour les prélats conciliaires et ceux qui prétendent
faire l’expérience d’un mariage impossible de la lumière avec les ténèbres, de la
Tradition avec le progressisme au Concile Vatican II.
Léon XIII (1878-1903) précisera les buts de la secte des francs-maçons dans son
encyclique “ Humanum genus ”. Il enjoindra aux catholiques d’“ arracher à la Franc-
Maçonnerie le masque dont elle se couvre ”. Il souligne que “ le Christianisme et la
28 — « Un des chefs de la Maçonnerie belge et du parti libéral dans ce pays, le Frère Goblet
d’Aviella (sénateur), parlant le 5 août 1877, à la loge des Amis philanthropes de Bruxelles, a
exprimé cette pensée avec des développements qui indiquent nettement le rôle auquel la
Maçonnerie aspire : ... “ Dites-leur, en un mot, que nous sommes la Philosophie du libéra-
lisme. Dites-leur tout cela avec les réserves que comporte le secret maçonnique ” (Reproduit
par le Courrier de Bruxelles du 3 mars 1879) » (Père Deschamps : “ Les sociétés secrètes ”, Tome
2, 1881, p. lxix).
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29 — Conférence du Docteur Carlo Alberto Agnoli au Congrès de Si Si No No, janvier 1996,
à Albano — Italie-, publiée par “ Le Courrier de Rome Si Si No No ” : “ La Franc-Maçonnerie et
le Concile ”. Les citations de ce document sont tirées de la traduction française distribuée lors
de la conférence donnée en italien.
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30 — Ces pièces ont été reproduites dans l’ouvrage de Barruel, “ Mémoires pour servir à l’his-
toire du Jacobinisme ”. Lui-même les connaissait par la publication faite en 1787 par l’imprimeur
de la cour de Munich sous ce titre : “ Écrits originaux de l’ordre et de la secte des Illuminés ”.
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31 — Lire le texte de Jean Vaquié sur “ Les origines et les finalités surnaturelles de la Monarchie
Française ”.
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gens qui étudient dans les écoles et dans les lycées [32], où certains maîtres dépravés
sont établis pour conduire leurs élèves dans les voies de Bélial par des doctrines
contraires à celles de Dieu, et avec un soin assidu et perfide, en parfaite connaissance
de cause, souillent par leurs enseignements les intelligences et les cœurs de ceux qu’ils
instruisent. Il en résulte que ces jeunes gens sont tombés dans une licence tellement
lamentable qu’ayant perdu tout respect pour la religion, rejeté toute règle dans leur
conduite, méprisant ainsi la sainteté de la pure doctrine, ils violent toutes les lois di-
vines et humaines et se livrent sans pudeur à tous les désordres, à toutes les erreurs,
à toutes les audaces ” » (cité dans l’anthologie de G. Virebeau : “ Les papes et la Franc-
Maçonnerie ”, Paris, 1977, pp. 23, 24).
Le 25 décembre 1775, Pie VI déjà dénonçait : « ...ces philosophes de malheur dont
les doctrines perverses dissolvent les liens qui unissent les hommes entre eux et les
tiennent dans la juste dépendance de supérieurs légitimes et arrivent même à pénétrer
dans le sanctuaire. Les philosophes disent et répètent jusqu’à satiété, que l’homme
naît libre et qu’il n’est soumis à l’autorité de personne. Ils représentent en conséquence
la société comme un amas d’idiots dont la stupidité se prosterne devant les Rois qui
les oppriment, de sorte que l’accord entre le Sacerdoce et l’Empire n’est autre chose
qu’une barbare conjuration contre la liberté de l’homme »
Cette République a fait de la France, Fille aînée de l’Église, la pire ennemie du
règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ. Mais cette République est déjà jugée : “ Je
régnerai malgré mes ennemis ” (Notre-Seigneur à sainte Marguerite-Marie).
Cette révolution silencieuse cachait inévitablement une autre guerre : celle de la
désintégration des cadres traditionnels de la société. L’ennemi ne cherche pas à prendre
le pouvoir, qu’il a depuis longtemps, mais il s’efforce de construire un système religieux
qui prépare une génération capable d’adorer l’Antéchrist.
Sachant que tout le monde ne mordrait pas à la nouvelle religion lancée par la
Maçonnerie, l’humanisme laïc, les Illuminati avaient compris que pour attirer les der-
niers catholiques, les irréductibles, il n’y avait qu’un seul moyen : prendre le contrôle
de Rome. La Franc-Maçonnerie moderne ne pouvait accepter une cœxistence avec le
christianisme qu’à une seule condition : qu’il cesse d’être catholique !
Satan n’a contre lui que la Croix du Rédempteur et cette Croix n’agit que dans le
cœur des hommes. Concluons que Dieu exige la foi de l’homme. Comme le dit saint
Augustin, notre Créateur ne peut nous sauver sans nous. La Croix est sans pouvoir
sans la Foi. C’est l’origine du “ petit reste ” ou “ petit troupeau ”. Tant qu’il en restera
quelques-uns, le monde pourra être sauvé.
L’Enfer sait tout cela ; il sait où attaquer pour remporter la victoire qu’il recherche
depuis l’aube des temps. Il lui faut donc faire vaciller la Foi.
De plus, les ennemis maintiennent un juste délai entre chacune de leurs victoires
afin d’adapter les peuples au changement que Satan impose aux hommes qui le servent.
Si “ faire vaciller la foi ” fut l’objectif incontestablement recherché par les pires en-
nemis de l’Église qui venaient de conquérir le Trône par la Révolution de 1789, restait
à adopter une stratégie infernale pour démolir l’Église
32 — N’oublions pas qu’aujourd’hui — plus que jamais — les écoles sont corruptrices.
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La franc-maçonnerie est la personnification de la Révolution
dont l’unique raison d’être est de faire la guerre à Dieu et à Son Église.
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« Les francs-maçons ont toujours à la bouche les mots de “liberté” et de “prospérité pu-
blique”. À les en croire, c’est l'Église, ce sont les souverains qui ont toujours fait obstacle
à ce que les masses fussent arrachées à une servitude injuste et délivrées de la misère.
Ils ont séduit le peuple par ce langage fallacieux et, excitant en lui la soif des change-
ments, ils l’ont lancé à l’assaut des deux puissances ecclésiastique et civile.”
(Léon XIII, Humanum genus, 1884)
CHAPITRE II
33 — La Haute-Vente fut le bras armé de la Franc-Maçonnerie, l’instrument par lequel les
décisions prises dans les loges maçonniques s’exécutaient sur le terrain.
J. Marquès-Rivière dans “ La Franc-Maçonnerie et la France ” écrit : “ La Maçonnerie qui est la
fin eut le carbonarisme comme moyen pour la continuer... Le carbonarisme a des caractères
particuliers ; on pourrait dire qu’il est une maçonnerie qui descend de l’idée à l’action, de l’abs-
trait au concret, de l’énoncé des principes à leur application dans la vie réelle ”.
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est la continuation de l’association des Illuminés. Personne n’a pu être mieux informé
que lui ” (Mgr Delassus, op. cit., pp. 138, 139).
C’est approximativement à cette époque que fut dévoilé le Plan poursuivi par les
valets de Satan, plan qui confirme l’orientation prise par les révolutionnaires maçons
depuis 1789.
« Renverser les trônes fut l’œuvre assignée au Carbonarisme. A la Haute-Vente fut
assignée celle de faire disparaître le pouvoir temporel des Papes et celle, plus hardie
encore, et plus incroyable, de corrompre l’Église catholique dans ses membres, dans
ses mœurs et même dans ses dogmes » (p. 133).
« Dans la pensée de celui qui avait donné aux Quarante (dirigeants de la Haute-
Vente, n.d.r.) les Instructions secrètes, le renversement du trône pontifical était le
premier objet à poursuivre et à atteindre. Il voyait que c’est la Papauté qui maintient
l’humanité sous le joug paternel de Dieu, et il s’était dit que du moment où l’Italie serait
affranchie et le pouvoir temporel des papes anéanti, la Papauté, n’ayant plus de point
d’appui sur la terre, suspendue en l’air, pour ainsi dire, ne garderait plus longtemps un
pouvoir spirituel qui, pour s’exercer sur les hommes, composés de corps et d’âme, a be-
soin d’instruments matériels et de ministres humains » (Mgr Delassus, op. cit., p. 166).
2. Documents maçonniques incontestés prouvant le complot
Le 3 avril 1844, Nubius, l’un des hauts dignitaires de la Haute-Vente des Carbonari,
découvrant l’impossibilité de renverser l’Église ouvertement, prend quelques décisions
et les transmet par écrit à ses amis. Des papiers de la Haute-Vente italienne, qui em-
brassent une période allant de 1820 à 1846, tombèrent entre les mains de Léon XII. Ils
ont été publiés par l’historien Crétineau-Joly, dans “ l’Église Romaine et la Révolution ”
en 1859, à la demande de Grégoire XVI, puis de Pie IX. Ce dernier a confirmé l’au-
thenticité des documents, refusant toutefois, par charité envers les familles concer-
nées, de mentionner les véritables noms des membres de la Haute-Vente, connus de la
police vaticane. De ceux-ci nous ne connaissons que les pseudonymes maçonniques :
Nubius, Volpe, Piccolo-Tigre,...
Le principal personnage de la Haute-Vente, Nubius, écrivait à Volpe, le 3 avril
1844 :
« On a chargé nos épaules d’un lourd fardeau, mon cher Volpe, nous devons arri-
ver par de petits moyens bien gradués quoiqu’assez mal définis, au triomphe de la
révolution par un pape.
Le pape, quel qu’il soit, ne viendra jamais aux sociétés secrètes : c’est aux sociétés
secrètes à faire le premier pas vers l’Église, afin de les vaincre tous deux. Le travail que
nous allons entreprendre n’est l’œuvre ni d’un jour, ni d’un siècle peut-être ; mais dans
nos rangs, le soldat meurt et le combat continue.
Nous n’entendons pas gagner des papes à notre cause, en faire des néophytes de
nos principes, des propagateurs de nos idées. Ce serait un rêve ridicule, et de quelque
manière que tournent les événements, que des cardinaux ou des prélats par exemple,
soient entrés de plein gré ou par surprise dans une partie de nos secrets, ce n’est pas
du tout un motif pour désirer leur élévation au siège de Pierre. Cette élévation nous
perdrait. L’ambition seule les aurait conduits à l’apostasie, le besoin du pouvoir les
forcerait à nous immoler.
1 56 2
Projet d’infiltration de l’Église
Or donc pour nous assurer un pape dans les proportions exigées, il s’agit d’abord
de lui former une génération digne du règne dont nous rêvons. Laissons de côté la
vieillesse et l’âge mûr ; allez à la jeunesse et, si possible, jusqu’à l’enfance... C’est à la
jeunesse qu’il faut aller, c’est elle que nous devons entraîner sans qu’elle s’en doute,
sous le drapeau des sociétés secrètes. Pour avancer à pas comptés dans cette voie péril-
leuse, mais sûre, deux choses sont nécessaires de toute nécessité.
Vous devez avoir l’air simple comme des colombes, mais vous serez comme le
serpent... n’ayez jamais devant elle un mot d’impiété ou d’impureté : Maxima debetur
puero reverentia... Une fois votre réputation établie dans les collèges, les gymnases,
dans les universités et dans les séminaires [34], une fois que vous aurez capté la confiance
des professeurs et des étudiants, faites que ceux qui principalement s’engagent dans la
milice cléricale aiment à rechercher vos entretiens...
Cette réputation donnera accès à nos doctrines au sein du jeune clergé [35], comme au
fond des couvents. Dans quelques années, ce jeune clergé aura, par la force des choses,
envahi toutes les fonctions : il gouvernera, il administrera, il jugera, il formera le conseil
du souverain, il sera appelé à choisir le Pontife qui doit régner et ce Pontife, comme la
plupart de ses contemporains, sera plus ou moins imbu des principes italiens et huma-
nitaires que nous allons commencer à mettre en circulation... Que le clergé marche sous
votre étendard en croyant toujours marcher sous la bannière des clefs apostoliques.
Tendez vos filets comme Simon Barjona ; tendez-les au fond des sacristies, des
séminaires et des couvents plutôt qu’au fond des mers et, si vous ne précipitez rien,
nous vous promettons une pêche plus miraculeuse que la sienne. Ne craignez pas de
glisser quelques-uns des nôtres au milieu de ces troupeaux guidés par une dévotion
stupide ; qu’ils étudient peu à peu le personnel de ces confréries et ils verront qu’ils ne
manquent pas de récoltes à y faire.
Infiltrez le venin dans les cœurs choisis à petites doses et comme par hasard ; puis
à la réflexion, vous serez étonnés vous-même de votre succès.
Popularisons le vice dans les multitudes ; qu’elles le respirent par les cinq sens,
qu’elles le boivent, qu’elles s’en saturent. Faites des cœurs vicieux et vous n’aurez plus
de catholiques. Éloignez le prêtre du travail de l’autel et de la vertu, cherchez à occuper
ailleurs ses pensées et ses heures... C’est la corruption en grand que nous avons entre-
prise, la corruption du peuple par le clergé et du clergé par nous, la corruption qui doit
nous conduire à mettre l’Église au tombeau [36].
1 57 2
l’église éclipsée
Vous aurez prêché une révolution en tiare et en chape, marchant avec la croix et
la bannière, une révolution qui n’aura besoin que d’être un tout petit peu aiguillonnée
pour mettre le feu aux quatre coins du monde »
Dans une autre Instruction on peut lire la même chose :
« Notre but final est celui de Voltaire et celui de la Révolution française, l’anéantis-
sement à tout jamais du catholicisme et même de l’idée chrétienne...
Ce que nous devons demander avant tout, ce que nous devons chercher et attendre,
comme les juifs attendent le Messie, c’est un Pape selon nos besoins...Il faut arriver à
la révolution par un Pape... Glissez dans les esprits les germes de nos dogmes, que
prêtres et laïcs se persuadent que le Christianisme est une doctrine essentiellement
démocratique » (cité par Abbé Barbier : “ Les infiltrations maçonniques dans l’Église ”,
1910, pp. 4 — 12).
« Nubius pensait qu’un tel projet n’avait pu être conçu, et que les moyens à em-
ployer pour le réaliser n’avaient pu être donnés que par Satan lui-même, car il ajoute :
“ Ce projet m’a toujours paru d’un calcul surhumain ”. Il n’y avait en effet pour avoir
l’idée d’une telle entreprise que celui qui avait déjà porté son audace plus haut encore,
puisqu’il s’était dressé contre l'Éternel lui-même » (Mgr Delassus, op. cit., p. 195).
En 1905, soixante ans après la lettre de Nubius à Volpe, paraissait en librairie, “ Il
Santo ”. (Ed. Oscar Mondadori, Milano, 1989). Son auteur, Fogazzaro, était un moder-
niste italien. Ce livre, qui fut mis à l’index, nous révèle dès les premières pages, le but
recherché par la “ Maçonnerie catholique ”.
« ...Voici, dit-il, nous sommes un certain nombre de catholiques, en Italie et hors
d’Italie, ecclésiastiques et laïcs, qui désirons une réforme de l’Église. Nous la désirons
sans rébellion, opérée par l’autorité légitime. Nous désirons des réformes dans l’en-
seignement religieux, des réformes dans le culte, des réformes dans la discipline du
clergé, des réformes aussi dans le suprême gouvernement de l’Église. Pour cela nous
avons besoin de créer une opinion qui amène l’autorité légitime à agir selon nos vœux,
ne serait-ce que dans vingt ans, dans trente ans, dans cinquante ans »
Et il ajoute qu’« il jugeait prudent de ne rien divulguer ni sur la réunion ni sur
les résolutions qui s’y prendraient et il pria tous ceux qui étaient là de se considérer
comme obligés au silence par un engagement d’honneur... » Il poursuit : « Avant de
fonder cette franc-maçonnerie catholique, j’estime qu’il faudrait s’entendre au sujet
des réformes... »
Le mot est lâché et la réalisation n’a que trop réussi... Fogazzaro affirme :
« Cet accord, faisons qu’il s’élargisse, qu’il embrasse la majorité des fidèles intel-
ligents, qu’il monte dans la hiérarchie... maçonnerie catholique, oui, maçonnerie des
catacombes !... »
Quelques années après, saint Pie X confirmait son existence dans le Motu Proprio
du 1er septembre 1910 :
« Les modernistes, même après que l’encyclique “ Pascendi ” eût levé le masque
dont ils se couvraient, n’ont pas abandonné leurs desseins de troubler la paix de l’Église.
Ils n’ont pas cessé, en effet, de rechercher et de grouper en une association secrète
(clandestinum fœdus) de nouveaux adeptes »
Pour parvenir à leur objectif, il fallait donc, dans un premier temps envisager l’in-
filtration des séminaires par des agents de la Secte qui parallèlement répandraient
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Projet d’infiltration de l’Église
dans la société laïque le venin de l’idéologie politicienne athée afin de corrompre par
le moyen des lois tout ce qui pouvait être corrompu.
Dans un second temps, grâce à cette infiltration de l’ennemi dans les séminaires, il
se constituerait une Franc-Maçonnerie catholique. Ce groupe d’infiltrés devait ensuite
faire connaître son désir d’une réforme de l’Église : “ qu’elle devienne plus humaniste ! ”
Cette réforme qui devait se faire sans rébellion, “ en tiare et en chape ”, devait engendrer
des réformes dans l’enseignement religieux, dans le culte, dans la discipline du clergé,
dans le suprême gouvernement de l’Église. L’initié ex-chanoine Roca, traduira cette
volonté de la maçonnerie ecclésiastique par la convocation d’un Concile.
Enfin, pour aboutir, il fallait créer une opinion qui amène l’autorité à agir selon les
vues des “ hauts initiés ” de la Franc-Maçonnerie.
Le plan était clair : il prévoyait une conquête intérieure de l’Église par une opi-
nion moderniste fabriquée par les médias et les prêtres, évêques et cardinaux félons,
francs-maçons ou gagnés aux idées maçonniques.
Dans un troisième temps, ces hommes choisis pour cette mission ou conquis par
les idées humanistes, finiraient par devenir membres du Sacré-Collège des cardinaux,
responsables de l’élection du Pontife. Ils n’auraient alors qu’à choisir comme pape l’un
des leurs !
Ce serait le pape de la Synarchie (ensemble de puissances occultes de toutes les
tendances, œuvrant à la constitution souterraine d’un gouvernement mondial).
L’objectif final a toujours été le même : réformer l’Église romaine, sa Doctrine et
son Culte, pour la faire entrer dans une super-église syncrétiste universelle. Pour ce
faire, l’Église romaine devait subir un Concile œcuménique qui la mettrait en harmo-
nie avec l’état nouveau de la conscience et de la civilisation moderne.
3. Une caractéristique du plan de la Contre-Église : opposer
les nouveautés à la Tradition Apostolique
“ Mon cher Timothée, je t’adjure devant Dieu et devant le Christ Jésus, qui doit juger
les vivants et les morts, prêche la parole de Dieu, insiste à temps et à contretemps :
reprends, menace, exhorte toujours en patience et doctrine. Un temps viendra où l’on ne
supportera plus la saine doctrine ; mais ils se donneront une foule de docteurs, suivant
leurs convoitises et avides de ce qui peut chatouiller leurs oreilles ; ils les fermeront à la
vérité, pour les ouvrir à des fables.
Toi, au contraire, sois vigilant sur tous les points, aie beaucoup de patience, fais ton
travail de messager de l’Evangile ” (ii Timothée, iv, 1-6).
Ces “ fables ” dont parle saint Paul sont les : “ Idées nouvelles, nouvel Evangile, nou-
veau Messie, dit Mgr Delassus, qui ajoute : aucun mot ne peut mieux caractériser ce
que la Révolution veut introduire dans le monde... ” (Mgr Delassus, op. cit., p. 116).
“ Jésus-Christ est le même hier et aujourd’hui, Il le sera à jamais. Ne vous laissez
pas égarer par des doctrines diverses et étrangères ” (S. Paul, Ep. aux Hébreux, xiii, 18).
Aujourd’hui, presque un siècle après Mgr Delassus, les conciliaires ont ajouté :
“ nouvel avent ”, avec des “ nouveaux sacrements ”, une “ nouvelle liturgie ”, une “ nou-
velle messe ”, un “ nouveau catéchisme ”, une “ nouvelle théologie ”, un “ nouveau droit
canon ”, etc., pour préparer la “ nouvelle église ” de la “ nouvelle civilisation de l’amour ” :
le règne de “ l’esprit ”.
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l’église éclipsée
Pourtant saint Paul, en menaçant d’anathème, mettait bien en garde de croire aux
nouveautés, même si celles-ci étaient‑supposées — prêchées par un ange descendu du
ciel.
L’objectif recherché par la Contre-Église consiste à faire croire aux nouveautés et à
pousser les fidèles à abandonner ce qui a toujours été cru et toujours pratiqué depuis
les temps anciens. Rappelons ce qu’écrit Léon XIII : “ Il s’agit pour les francs-maçons...
de détruire de fond en comble la discipline religieuse et sociale qui est née des institu-
tions chrétiennes, et de lui en substituer une nouvelle ” (Humanum genus).
“ Et cette nouvelle Église, bien qu’elle ne doive peut-être rien conserver de la disci-
pline scolastique et de la forme rudimentaire de l’ancienne Église, recevra néanmoins de
Rome l’ordination et la juridiction canonique... La synarchie est de taille à opérer cette
rénovation générale ” (Roca : “ Glorieux centenaire ” p. 462 à 469).
Est-il nécessaire de rappeler que seul un Concile pouvait insuffler le venin perfide
des nouveautés dans les veines de l’Église ? Une quantité impressionnante de textes
maçonniques l’annonçait il y a plus d’un siècle.
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PARTIE III
Réalisation
du complot maçonnique contre l’Église
« Le 15 janvier 1881 “ Le journal de Genève ” publiait une conversation de son cor-
respondant à Paris avec l’un des chefs de la majorité franc-maçonne qui dominait alors
comme aujourd’hui la Chambre des Députés. Il disait “ Au fond de tout cela, il y a une
inspiration dominante, un plan arrêté et méthodique qui se déroule avec plus ou moins
d’ordre, de retard, mais avec une logique invincible. Ce que nous faisons c’est le siège en
règle du catholicisme romain... Nous voulons le faire capituler ou le briser. Nous savons
où sont ses forces vives, et c’est là que nous voulons l’atteindre ” (cité par Mgr Delassus
“ La conjuration antichrétienne ” p. 83) » (Jean Ousset : “ Pour qu’Il règne ”, p. 123).
“ Le but, c’est la glorification de Dieu dans l’Homme, de l’Homme en Dieu, et ce
divin terme auquel, à travers tous ses Cultes, la Religion universelle vous conduit ”.
“ Mais, diront les moins réfléchis de mes coreligionnaires romains, ce serait la fin de
l’Église romaine !
Pourquoi ?
Il n’y aura rien de changé (selon les apparences) dans cette Église, le Souverain
Pontife continuera à être son Patriarche, sa hiérarchie et ses enseignements particuliers
resteront intacts ; et elle n’aura fait que réaliser son propre programme catholique, c’est-
à-dire antisectaire, antipolitique, universaliste.
Ne pouvant plus, ne voulant plus dominer politiquement les autres Communions,
elle les reconquerra socialement en les respectant, en les admettant ainsi à une alliance
véritablement œcuménique, pour la première fois depuis la diérarchie gréco-latine ”
(Saint-Yves d’Alveydre, le “ grand initié ”, dans “ Mission de l’Inde ”).
« Il y a deux histoires : l’histoire officielle mensongère qui nous est enseignée,
l’histoire “ ad usum delphini ”, et l’histoire secrète où se trouvent les vraies causes des
événements, une histoire honteuse » (Honoré de Balzac — martiniste, “ Les illusions
perdues ”).
Avant de voir la réalisation de ce complot, résumons en quelques mots l’action de
l’ennemi.
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l’église éclipsée
Satan a bien compris qu’il lui fallait pénétrer dans l’Église. Dix-huit siècles de com-
plots incessants s’avéreront nécessaires pour décapiter le lieutenant du Christ (le Roi
Louis XVI). Par ce fait, la Sainte Église se trouve sans protecteur temporel. Dès lors,
n’ayant pu escalader les cieux, Satan croit pouvoir s’emparer du trône de saint Pierre.
Léon XIII, en 1884, parle aussi de l’occupation de Rome par les ennemis de Dieu.
Voici ce qu’il dit dans son fameux exorcisme : “ Ubi sedes beatissimi Petri et Cathedra
veritatis ad lucem gentium constituta est, ibi thronum posuerunt abominationis
suae... ” : “ Là où le Siège de Pierre et la Chaire de la Vérité ont été constituées pour la
lumière des nations, là ils ont posé le trône de leur abomination... ”
A cette fin, il lui faut non seulement détruire les fondements de la civilisation chré-
tienne et construire une “ nouvelle société ”, mais encore prendre le contrôle des struc-
tures visibles de l’Église catholique.
Les maçons doivent œuvrer sous l’œil du Grand Architecte de l’univers. La
Providence permet que leur plan soit connu et c’est l’Église elle-même qui le dévoile. Il
se résume en une phrase : s’immiscer dans le sein de l’Église ; y placer les valets de la
secte maçonnique et ainsi, par la propagande des loups déguisés en agneaux, arriver à
préparer la venue du “ messie ” : l’Antéchrist !
Les conséquences, quant à la réalisation de ce plan, furent résumées en 1846 par
Notre-Dame à la Salette : « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist »
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CHAPITRE I
37 — Napoléon Bonaparte : Mémorial de sainte Hélène, tome v, p. 388 et Mgr. Delassus : “ La
Conjuration antichrétienne ”, p. 208.
38 — Lettre du 4 juin 1887 “ Documents pour servir l’histoire réelle de La Salette ”, Nouvelles
éditions latines, Paris 1963, tome iv, p. 163
39 — “ Il est charité de crier au loup quand le loup est dans la bergerie ” (Saint François de
Sales).
40 — Lettre du 20 novembre 1903, tome iii, p. 175
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l’église éclipsée
Selon une explication orale de Mélanie à l’abbé Combe, plus de la moitié des
évêques français étaient “ attachés au char de la Franc-Maçonnerie ”, sans en être né-
cessairement membres officiels, ce dont la Secte les dispensait volontiers. (op. cit.,
Tome iii, p. 214, note 1).
Le 9 septembre 1891, au moment où se préparait le ralliement des catholiques
français à la république maçonnique, elle écrivait au chanoine de Brandt : “ Je crains
beaucoup depuis que j’apprends l’adhésion de certains personnages à la république ou
à la forme de gouvernement actuellement existant. Selon moi il me semble qu’on veut
allier le diable avec Dieu ” (op. cit., Tome iv, p. 254).
2. Une tentative manquée : l’épisode Rampolla
A la mort de Léon XIII, la Franc-Maçonnerie crut que le moment était venu d’ins-
taller l’un des siens sur le trône de saint Pierre. “ Son homme de main ” s’appelait le
cardinal Rampolla del Tindaro !
Secrétaire d’État de Léon XIII, le cardinal Rampolla était un haut initié recevant
dans les Loges qu’il fréquentait les instructions lucifériennes pour les appliquer dans
le gouvernement de l’Église. Il fonda au Vatican une arrière-loge qui devait recruter les
plus hauts dignitaires du Saint-Siège.
Pendant ses vacances en Suisse, le cardinal Rampolla allait chaque samedi dans
une arrière-loge près de l’abbaye d’Einsiedeln, et tous les quinze jours à la loge de
Zurich pour y recevoir les instructions du Pouvoir Occulte : désarmer les catholiques
de France par leur ralliement à la république maçonnique ; et fonder une arrière-loge
à l’intérieur de l’Église, capable de fournir les hauts dignitaires du Saint-Siège, comme
les cardinaux Ferrata, Gasparri, Ceretti, Bea, etc...
Cette loge de Zurich faisait partie de l’O.T.O., l’Ordo templi orientis dont le cardi-
nal Rampolla était en effet membre. Il était arrivé aux plus hauts grades des cultes luci-
fériens puisqu’il appartenait aux VIIIème et IXème grades de l’O.T.O., seuls grades autori-
sés à approcher le grand maître général national ainsi que le chef suprême de l’Ordre,
appelé “ brother superior ” (frère supérieur) ou O.H.O. (Outer head of the order).
Il n’est pas sans intérêt de savoir que l’Ordo templi orientis fut fondé par Aleister
Crowley, considéré comme le plus grand sataniste des temps modernes ! Aleister
Crowley reçut comme surnom “ le Cagliostro de la Maçonnerie contemporaine ”. Fils
d’un armateur britannique, il sera initié en Angleterre et il parviendra jusqu’au 33ème
grade, lors d’un voyage au Mexique. Il fut expulsé de tous les pays et mourut en 1947.
Le rôle de Crowley est à intégrer dans le complot universel. La théosophie, le New
Age qui en sont issus, et la maçonnerie luciférienne sont en effet liés ! La décence nous
interdit de rapporter en détail les orgies et rites lucifériens qui vont jusqu’au sacrifice
humain comme dans beaucoup de religions païennes.
Monseigneur Jouin, fondateur et directeur de la Revue Internationale des Sociétés
Secrètes (R.I.S.S.), ayant eu en main les preuves de l’affiliation du cardinal Rampolla,
chargea son rédacteur en chef, le marquis de la Franquerie, d’aller les montrer aux
cardinaux et évêques de France.
Félix Lacointa, directeur du journal “ Le bloc anti-révolutionnaire ” (ex-Bloc catho-
lique), témoigna de son côté en 1929 : « Au cours de notre dernier entretien (avec Mgr
Marty, évêque de Montauban), comme nous le tenions au courant des découvertes
faites récemment et que nous venions à parler du cardinal Rampolla del Tindaro, il
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Vers le mariage de la Croix et du Triangle
voulut bien dire que, lors de la visite ad limina qu’il fit à Rome, quelque temps après
la mort de l’ancien secrétaire d’État de Léon XIII, il fut appelé par un cardinal (Merry
del Val, secrétaire d’État de saint Pie X)... qui lui raconta avec force détails qu’à la mort
du cardinal Rampolla, on découvrit dans ses papiers la preuve formelle de sa trahison.
Ces documents accablants furent portés à Pie X. Le saint pontife en fut atterré, mais
voulant préserver du déshonneur la mémoire du prélat félon et dans le but d’éviter un
scandale, il dit très ému : “ Le malheureux ! Brûlez ! ” Et les papiers furent jetés au feu
en sa présence » (Virebeau : “ Prélats et francs-maçons ”, Paris 1978, p. 28).
Au Conclave, le cardinal Rampolla concentra sur lui la majorité des voix, mais le
cardinal de l’Empire austro-hongrois, Pusyna, intervint et déclara que son gouverne-
ment s’opposait à l’élection de Rampolla. Le Sacré-Collège élit à sa place le cardinal
Giuseppe Sarto qui prit le nom de Pie X [41].
Les francs-maçons avaient donc quasiment réussi au début du XXème siècle à avoir
“ leur pape ” à la tête de l’Église en la personne du cardinal Rampolla del Tindaro.
Une fois élu, saint Pie X, afin de contrer l’infiltration ennemie dans le clergé, exigea
de chaque prêtre le serment anti-moderniste au moment de son ordination.
3. Les “ révolutionnaires [42] ” dans l’Église
“ Dans les temps à venir certains abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits
séducteurs et à des doctrines diaboliques, enseignées par d’hypocrites imposteurs ” (I.
Timothée iv, 1-2).
“ Une fois, les hérétiques étaient notoires, hors de l’Église mais maintenant (à
l’époque de la deuxième venue du Christ) l’Église est pleine d’hérétiques occultes. Le
diable prépare les discussions et les sissions dans les peuples pour être plus favorable-
ment accepté quand il viendra ” (Saint Cyrille d’Alexandrie, Cat. xv, sur la Deuxième
venue du Christ, n° 7).
Dans son encyclique “ Pascendi ” du 8 septembre 1907, saint Pie X dira :
« Les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis décla-
rés. Ils se cachent, et c’est un sujet d’appréhension et d’angoisse très vive, dans le sein même
et au cœur de l’Église... Ce n’est pas du dehors, en effet, c’est du dedans qu’ils trament sa
ruine ; le danger est aujourd’hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l’Église »
« Ils s’emparent de chaires dans les séminaires, dans les universités, et les trans-
forment en chaires de pestilence. Déguisés peut-être, ils sèment leurs doctrines de la
chaire sacrée ; ils les professent ouvertement dans les congrès ; ils les font pénétrer et
les mettent en vogue dans les institutions sociales »
P. J. Bucher, fondateur de la charbonnerie française, écrivait ceci à ses adeptes de
“ L’Atelier ” : “ La crise de la société ne se terminera que le jour où seront (les) catholiques
les révolutionnaires et (les) révolutionnaires les catholiques ” [43].
41 — Les révélations relatives à l’épisode du cardinal Rampolla sont extraites du document :
“ Le Bloc Anti-révolutionnaire ”, n° juin-juillet 1929 : “ Le frère Rampolla ”.
42 — « Bakounine fait ce portrait du maçon véritablement initié, admis dans les sociétés les
plus secrètes : “ Le révolutionnaire est un homme consacré. Il n’a pas d’intérêts personnels, pas
de sentiments, pas d’affaires, pas de préférences, pas de biens, pas même de nom. Tout en lui
est absorbé par un intérêt unique et exclusif, par une pensée unique, par une passion unique :
la révolution ” » (Mgr Delassus, op. cit., p. 153).
43 — Cité par Mgr Lefebvre dans la préface au livre de Crétineau-Joly, “ L’Église Romaine et la
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l’église éclipsée
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Vers le mariage de la Croix et du Triangle
Le journal de Rome “ Il Messaggero ” du 29 mai 1981 affirme qu’il est nécessaire de
reconnaître que ce manque de démentis et ce silence, sont extrêmement éloquents.
La revue “ 30 giorni ”, du 9 septembre 1993, dit que Jean Paul I “ avait manifesté
l’intention de mettre la main à la question de l’I.O.R. et d’enquêter sur la liste des prélats
présumés inscrits à la maçonnerie ”. Par la suite, ces informations furent authentifiées
et complétées par les perquisitions que la justice italienne fit effectuer dans la loge P2,
afin d’éclaircir le scandale financier de la banque Banco Ambrosiano, liée à l’I.O.R,
banque du Vatican.
La revue italienne “ Oggi ”, du 17 juin 1981, publia une interview de l’avocat
Ermenegildo Benedetti de Massa Carrara, déjà Grand orateur du Grand Orient d’Ita-
lie qui disait : “ Il y a eu souvent des cardinaux et des prêres dans la maçonnerie : on le
dit de Mgr Bettazzi, de Mgr Casaroli, du cardinal Poletti, du père Caprile, directeur de
“ Civiltà cattolica ” et du cardinal Marcinkus, l’homme des finances vaticanes, appelé le
“ banquier de Dieu ”. On a commencé à parler de ces personnes à partir de 1970. Que ce
soit clair, ce n’était pas des commérages de couloir, mais des informations réservées que
nous, au sommet de la maçonnerie italienne, nous échangions ”.
On trouve une nouvelle analogue dans la revue mexicaine catholique (progressiste)
“ Proceso ”, du 12 octobre 1992. Le Commandeur du Conseil Suprême de la maçonnerie
mexicaine Carlos Vasquez Rangel disait au Grand Maître de la maçonnerie de ce pays,
Enrique Olivarez Santana, partant pour Rome afin d’assumer la charge d’ambassa-
deur près le Saint Siège : “ Certainement vous trouverez là-bas (au Vatican) beaucoup
de réactionnaires, mais aussi beaucoup de frères maçons : dans les huit quartiers qui
forment le territoire du Vatican fonctionnent quatre loges maçonniques. Quelques-uns
des hauts-fonctionnaires du Vatican sont maçons. Il appartiennent comme nous au
Rite Ecossais, mais dans une forme indépendante. De même, dans les pays où l’Église
ne peut opérer, ils exercent leur activité secrètement, à travers les loges ” (“ Si Si No No ”
du 30 Novembre 1992).
4. La nécessité d’un Concile pour amorcer le plan de la religion mondiale
Le luciférien qu’était Roca dévoilait en 1889 : “ Une immolation se prépare, qui
expiera solennellement. La Papauté succombera ; elle mourra sous le couteau sacré que
forgeront les pères du dernier Concile ” (“ Glorieux centenaire ” pp. 462 à 469).
“ Je crois que le culte divin tel que le règlent la liturgie, le cérémonial, le rituel et
les préceptes de l’Église romaine subira prochainement dans un Concile œcuménique
une transformation qui, tout en lui rendant la vénérable simplicité de l’âge d’or aposto-
lique, le mettra en harmonie avec l’état de la conscience et de la civilisation moderne ”
(Roca : “ L’Abbé Gabriel et sa fiancée ”, cité par P. Virion dans “ Mystère d’iniquité ”, Ed.
St Michel, 1967, p. 33).
« Théosophe puis anthroposophe, Rudolf Steiner, ancien disciple de la mage russe
Helena Petrovna Blatvatsky [46], écrivait en fait en 1910 : “ Nous avons besoin d’un
Concile et d’un pape qui le convoque ” (cit., in Mgr Rudolf Graber “ Sant’Atanasio e
la Chiesa del nostro tempo ” Ed. Civiltà, 1974, p. 43). C’est ce concile qui fera naître la
nouvelle église. Alice Bailey, fondatrice du Lucifer Trust, l’organisation théosophique
46 — Madame Blatvatsky fut l’une des premières femmes à atteindre le 33ème degré dans une
maçonnerie mixte. Elle fut aussi la fondatrice de la théosophie et l’une des plus grandes autori-
tés du monde ésotérique et occultiste. (Serge Hutin “ La massonneria ”, Mondadori, 1961, p. 147).
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l’église éclipsée
et sataniste qui opère auprès de l’UNESCO, prédisait en 1919 l’apparition d’une “ Église
Universelle ” dont le “ profil défini apparaîtra vers la fin du siècle ” (textuel !) (Alice Bailey,
“ Esteriorizzazione della gerarchia ”, Ed. Nuova Era, Roma 1985, p. 476) et qui conser-
vera “ l’apparence extérieure dans le but d’atteindre les nombreuses ressources qui sont
habituelles aux usages ecclésiastiques ” (Ibid). “ Il n’y aura pas de dissociation‑précisait
encore A. Bailey — entre l’unique Église Universelle, la Loge Sacrée de tous les vrais
maçons et les cercles plus étroits des sociétés ésotériques ” (Ibid. p. 478). De cette façon,
concluait-elle “ les buts et l’œuvre des Nations Unies mûriront et une nouvelle Église de
Dieu, tirée de toutes les religions et de tous les groupes spirituels, mettra fin à la grande
hérésie de la séparativité ” (Alice Bailey “ Il destino delle Nazioni ”, Ed Nuova Era, Roma
1988, p. 155) ». (cité par le Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.,). Ce Concile fut donc
préparé en attendant de trouver le personnage qui le convoquerait.
5. Une tentative réussie : Jean XXIII, l’homme qui convoqua le Concile
Une élection programmée
« Le bulletin maçonnique “ Les échos du Surnaturel ” publie dans son numéro de
décembre 1961-janvier 1962, le témoignage d’un auteur connu par plusieurs ouvrages :
“ En ce qui concerne le Concile, j’ai écrit au cardinal Roncalli (ancien nonce à Paris dont
j’étais le conseiller) à la date du 14 août 1954 pour lui annoncer son élection future (à
la papauté) et lui demander un rendez-vous pendant les vacances dans son pays natal
en vue d’étudier son premier travail... le Concile.
Je précisais : “ Voudriez-vous réfléchir sur tout cela, car il n’y aura pas de temps à
tergiverser. Dès l’accession au trône pontifical, le plan doit se dérouler instantanément
et surprendre tous les politiques ”.
Dans cette même veine les francs-maçons, dès 1954, avaient dit à Mgr. Roncalli
d’apprendre des langues parce qu’il serait le prochain pape élu par eux et donc il fal-
lait qu’il se prépare à cette papauté » (B.O.C. p. 9 n° 52 mai 1980). Cette même année
1954, au mois d’août, Jean-Gaston Bardet « de la tendance ésotérique chrétienne, écrit
au Patriarche Roncalli alors en villégiature dans son village natal de Sotto il Monte.
“ Non seulement (Bardet) lui prédit qu’il deviendra pape, mais (il) devine aussi le nom
qu’il choisira quand il sera élu ” (Hebblethwaite : “ Jean XXIII, le Pape du Concile ”, Ed.
du Centurion, 1988, p. 279). Bardet vient à Venise où il rencontre Roncalli, lui répète
ses prédictions et lui dit, selon Capovilla (secrétaire de Jean XXIII), que son ponti-
ficat sera marqué par des “ interventions doctrinales et des réformes disciplinaires ” »
(Sodalitium, n° 33 : “ Le Pape du Concile ”, 1954-1958, Xème partie, p. 37).
Pourquoi la maçonnerie s’activait-elle pour cette année 1954 ?
« A la fin de l’année 1953, Pie XII est très fatigué et ses affaires spirituelles étaient
entre les mains du Père Bea [47], son confesseur, très savant, mais œcuméniste déchaîné.
Comme il s’est avéré par la suite, on peut dire vraiment que Pie XII était livré corps
et âme à de mauvaises mains ; c’est au point même que Carlo Pacelli son neveu en
vint à se demander si son oncle n’était pas victime d’une tentative d’empoisonnement.
(Antonio Spinosa : “ Pie XII l’ultimo Papa ”, Mondadori, Milano, 1992, p. 342). Mais le
47 — Que Mgr Bugnini, franc-maçon et artisan de la réforme liturgique, ait eu libre accès
auprès de Pie xii lorsqu’il était malade, c’est à Bea qu’on le doit. (Sodalitium n° 11, p. 11 ; et
Annibale Bugnini, “ La Riforma Liturgica ” (1948-1975) clv Ed. Liturgiche 1983, p. 22).
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48 — Attirons l’attention du lecteur sur un fait anodin et d’une gravité extrême : c’est pré-
cisément en 1958 que le rituel de la “ nouvelle messe ” est expérimenté à Taizé. De nombreux
catholiques ignorent ainsi que la “ nouvelle messe ” de la nouvelle “ église conciliaire ” est le
rituel de Taizé (protestant), un rituel très proche du rituel luthérien. Le Père Malachi Martin,
conciliaire, a eu l’honnêteté de faire remarquer que cette “ nouvelle messe“ a été créée par des
protestants, (Voir pp. 23-24) sous la direction d’un franc-maçon choisi par l’initié Roncalli !
Nous sommes loin de la Sainte Messe catholique.
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l’église éclipsée
Comment cette amitié s’est-elle faite ? On l’ignore ; mais Roncalli s’est fait retirer
sa chaire d’enseignement à l’Athénée du Latran pour ses propos “ modernistes ”.
L’amitié qui existe entre les deux hommes va devenir fidèle et, à la nouvelle de la
mort de Pie XII [49], « ...le vieux Dom Lambert Beauduin, âgé de 85 ans, (confiera au
Père Bouyer, n.d.r.) : “ S’ils élisaient Roncalli‑nous dit-il — tout serait sauvé : il serait
capable de convoquer un Concile et de consacrer l’Œcuménisme ”. Le silence retomba
puis la vieille malice revint, dans un éclair de regard : “ J’ai confiance — dit-il — nous
avons notre chance ; les cardinaux pour la plupart, ne savent pas ce qu’ils ont à faire. Ils
sont capables de voter pour lui » (Louis Bouyer : “ Dom Lambert Beauduin, un homme
d’Église ”, Castermann, 1964, pp. 180, 181).
Franco Bellegrandi, ex-Camérier de Cape et d’Epée de Sa Sainteté et collaborateur
de “ L’Osservatore Romano ”, écrivait en 1977 un livre intitulé “ Nichitaroncalli ” qui ne
fut publié qu’en 1994, et dont la présentation publique à Rome provoqua un certain
émoi dans la presse nationale car, parmi les personnalités présentes, il y avait le cardi-
nal Silvio Oddi.
Dans cet ouvrage il raconte ce qu’il a vu et entendu au Vatican. C’est ainsi qu’au mois
de septembre 1958, peu de temps avant le Conclave, l’auteur recevait ces confidences :
« Je me trouvais en voiture avec un personnage que je savais être une haute auto-
rité maçonnique en contact avec le Vatican. Celui-ci me dit : “ Le prochain pape ne sera
pas Siri, comme le bruit court dans certains cercles romains, parce que c’est un cardinal
trop autoritaire. Il sera élu un pape de conciliation. A déjà été choisi, le patriarche de
Venise Roncalli ”. Je répliquais surpris : “ Choisi par qui ? ” “ Par nos maçons représentés
au Conclave ” m’a t-il répondu sereinement. Sur ce, je répliquais : “ Y a-t-il des maçons
au Conclave ? ” “ Certainement, me dit-il, l’Église est entre nos mains ”. Je répliquais de
nouveau : “ Alors, qui commande l’Église ? ” Après un bref silence, mon interlocuteur
précisa : “ Personne ne peut dire où se trouve la tête. La tête est occulte ”.
Le jour suivant, le Comte Sella (d’une famille très connue en Italie, n.d.r.) a écrit
dans un document officiel, qui aujourd’hui est conservé dans le coffre-fort d’un notaire,
le nom et le prénom de ce personnage ainsi que sa stupéfiante déclaration, complétée
par le mois, l’année, le jour et l’heure ». (“ Nichitaroncalli ” ” p. 62, Ed. Eiles, Roma).
« A la veille du Conclave qui élira Mgr Roncalli, ce dernier ne se croise pas les bras,
il est déjà presque certain de la victoire. Le vendredi 24 octobre, veille de la clôture du
Conclave, il ne convoqua pas moins que Giulio Andreotti, l’homme politique italien
connu qui est indiqué par la veuve Calvi comme le véritable chef de la loge P2, pour
lui annoncer avec des circonlocutions diplomatiques, sa prochaine élection. (Ibid.
p. 395) » (Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.).
« Lorsque Roncalli parle avec Andreotti, le Patriarche (pour peu de temps encore)
est désormais tout ce qu’il y a de plus clair : “ Que... ce serait lui le nouveau Pape,
je le compris nettement dès le premier matin du Conclave, quelques heures avant le
transfert du cardinal de la Domus Mariae, via Aurelia au Vatican. La veille au soir —
raconte encore Andreotti — Mgr Capovilla m’avait téléphoné que le Patriarche voulait
me voir ”. L’homme politique italien rappelle alors ses anciens rapports avec Roncalli
49 — M. Martin écrit : “ Il faut reconnaître que Pie xii, ce dernier des Romains, fut le pre-
mier d’entre eux à réaliser, même partiellement, que la révolution était imminente ” (“ Le déclin
et la chute de l’Église Romaine ”, Ed. Exergue, 1997, p. 274).
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sociétés, peuvent se procurer dans n’importe quelle librairie l’œuvre “ Les prophéties
de Jean xxiii ” de Pier Carpi aux Editions Martinet Roca (Espagne) ». (Pier Carpi —
lui-même franc-maçon — “ Les prophéties du pape Jean xxiii ” — collection “ J’ai Lu ”).
« Franco Bellegrandi (op. cit., p. 176) écrit aussi que : “ A l’époque du Concile fut
répandue chez les Pères une publication circonstanciée qui accusait d’illégitimité l’élec-
tion de Jean XXIII parce que voulue par la Franc-Maçonnerie et qui indiquait Roncalli
comme appartenant à cette Secte depuis les années de sa nonciature en Turquie ”.
Cette publication fit sortir de ses gonds le “ bon Pape ”, lequel ordonna une per-
quisition chez les évêques les plus suspects d’intolérance envers le “ nouveau cours ”
(Ibid). Bellegrandi raconte en outre que Roncalli, qui condamnait officiellement le
matérialisme marxiste, recevait fréquemment dans ses appartements privés le chef
du Parti communiste italien Palmiro Togliatti, et que plus d’une fois il le retint à dîner.
A ce sujet notre mémorialiste rapporte, enfin, un épisode qui a pour protagoniste le
baron Marsaudon. Pie XII étant encore pape, la nouvelle lui parvint que le ministre de
l’Ordre de Malte à Paris, qui était justement Marsaudon, était maçon. L’ecclésiastique
chargé de l’enquête, Mgr Rossi-Stockalper, chapelain de l’Ordre de Malte et Chanoine
de Sainte Marie Majeure, ayant vérifié que Marsaudon était réellement un degré trente-
trois, se rendit à la nonciature pour parler de la chose directement avec le nonce.
« Le gros prêtre de Sotto il Monte — écrit Bellegrandi — entre un sourire et une
plaisanterie, renvoya le chapelain de l’Ordre de Malte au secrétaire de la noncia-
ture, Monseigneur Bruno Heim. Ce prêtre, devenu aujourd’hui “ apostolic legate ” en
Grande-Bretagne, finit d’étonner l’envoyé de Rome avec son clergyman et la pipe qu’il
fumait et ensuite avec ses ahurissantes affirmations sur la maçonnerie qu’il définissait
comme “ l’une des dernières forces de conservation sociale qu’il y ait au monde et,
donc, une force de conservation religieuse ”. Et avec un jugement enthousiaste sur le
baron Marsaudon, qui avait eu le mérite de faire comprendre à la nonciature la valeur
transcendante de la maçonnerie. C’est justement pour ce mérite, qui était le sien, que
le nonce à Paris, Angelo Giuseppe Roncalli, avait appuyé et fait passer sa nomination
comme ministre de l’Ordre de Malte à Paris.
Monseigneur Stockalper avait été ahuri de cette révélation, et il reçut le coup de
grâce quand, protestant en disant que le canon 2335 du Droit Canon prévoyait l’ex-
communication pour les affiliés à la maçonnerie, il s’entendit répondre par son inter-
locuteur, entre deux bouffées parfumées de sa grosse pipe, que “ la nonciature à Paris
travaillait en grand secret à la réconciliation de l’Église catholique avec la maçonnerie ”.
C’était en 1950 ! » (Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.).
Dans l’ouvrage intitulé “ Introduction à la Franc-Maçonnerie ”, l’auteur, Jaime Ayala
Ponce, “ initié du 33ème degré du rite écossais, membre actif du conseil suprême ” relate :
“ Il y a quelques années, le célèbre franc-maçon professeur A. Sierra Partida voulut
publier dans les journaux nationaux une copie de l’acte d’intronisation dans une loge
de Paris, où on laissait entendre que les profanes Angelo Roncalli et Giovani Montini
avaient été emmenés ce même jour pour être initiés aux augustes mystères de la confré-
rie. Bien entendu la presse nationale refusa de publier ceci, aussi le professeur fit lui-
même faire les copies qui circulèrent dans les cercles maçonniques du pays.
“ Angelo Roncalli et Giovanni Montini , plus connus sous le nom de Jean XXIII et
Paul VI, firent de nombreuses réformes dans le culte catholique afin de l’adapter aux
temps modernes dans lesquels ils vivaient.
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l’église éclipsée
“ S’il reste encore quelque doute, nous invitons tous ceux qui le désirent à lire et étu-
dier le Concile Vatican II de Jean XXIII et nous verrons que beaucoup de fondements
se basent sur les principes et postulats de la Franc-Maçonnerie.
“ Si quelque fanatique doutait encore de ce que j’avance, je lui demanderais la rai-
son pour laquelle Jean XXIII a décidé l’abolition de la bulle d’excommunication qui
existait encore avant qu’il ne fût le successeur de saint Pierre ”.
“ Au Congrès mondial de la Franc-Maçonnerie célébré à Mexico en octobre 1982,
circula parmi les assistants une prière de ce grand pape que fut Jean XXIII, où il accepte
définitivement son appartenance à la Franc-Maçonnerie ”. Suit le texte de la “ prière ” en
question.
« Prière du pape Jean XXIII, publiée dans le “ Journal de Genève ” dans son édition
du 9 août 1966, transcrite de l’italien au portugais dans le “ Diaro di congresso nacional
brasileir ”, le 4 mars 1971, sur la proposition du sénateur Benedito Ferreira :
« Seigneur et Grand Architecte, nous nous humilions à tes pieds et invoquons ton
pardon pour notre erreur passée alors que nous sommes en cours de reconnaître nos
frères francs-maçons comme tes fidèles de prédilection. Nous avons toujours lutté
contre la libre pensée car nous n’avions pas compris que le premier devoir d’une reli-
gion, comme l’a affirmé le Concile, est de reconnaître même le droit de ne pas croire
en Dieu. Nous avons persécuté tous ceux qui dans ta propre Église s’étaient éloignés
du chemin de la Vérité en s’inscrivant dans les Loges, ignorant toutes les injures et les
menaces.
Sans réfléchir, nous avions cru qu’un signe de croix était supérieur à trois points
formant une pyramide. Pour tout cela nous te demandons pardon, Seigneur, et te de-
mandons de nous faire comprendre qu’un compas sur un nouvel autel peut signifier
autant que nos vieux crucifix. Amen (Revue Medio Dia en Punto, mars-avril 1978) »
(“ Sous la Bannière ” n° 22, mars-avril 1989 pp. 23 et 24).
« En 1949, Mgr Roncalli a dit, entre autres, au sujet de la Franc-Maçonnerie :
“ Qu’est-ce qui nous sépare en réalité ? Nos idées ? C’est vraiment peu de choses ” »
(Baresch, “ Église catholique et franc-maçonnerie ”, conclusion).
« Dans le livre du Père paulinien Rosario Esposito “ Les grandes concordances entre
Église et maçonnerie ” nous lisons le texte d’une interview accordée par le baron Yves
Marsaudon, 33ème grade le plus élevé du Rite Ecossais Ancien et Accepté, dans son livre
“ L’œcuménisme vu par un Franc-Maçon de Tradition ”. Nous citons ci-après quelques
extraits de cette interview publiée par le journal “ Le Juvénal ” du 25 septembre 1964 et
accordée à André Faucher :
Marsaudon : “ J’étais très lié à Mgr Roncalli, nonce apostolique à Paris. Il m’a reçu
plusieurs fois à la Nonciature et à diverses occasions, il est venu à mon domicile de
Bellevue en Seine-et-Oise. Quand j’ai été nommé ministre de l’Ordre de Malte, j’ai ma-
nifesté au Nonce mes perplexités à cause de mon appartenance à la maçonnerie. Mgr
Roncalli m’a conseillé formellement de rester dans la maçonnerie ”.
— ”Vous a-t-il reçu après son élévation à la tiare ? ”
Marsaudon : “ Oui, il m’a reçu à Castelgandolfo en ma qualité de ministre émérite
de l’Ordre de Malte, et il m’a donné sa bénédiction en me renouvelant son encourage-
ment pour une œuvre de rapprochement entre les Églises, comme aussi entre l’Église et
la maçonnerie de Tradition ” » (Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.).
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« Le 18 décembre 1993, l’avocat napolitain Virgilio Gaito était élu Grand Maître du
Grand Orient d’Italie, Obédience maçonnique dite de Palazzo Giustiniani. Peu après,
le Grand Maître accordait deux entrevues significatives, la première à Fabio Andriola,
journaliste de L’Italia Settimanale, la seconde à Giovani Cubeddu, correspondant de
Trenta Giorni, mensuel, dirigé par Giulio Andreotti, du mouvement Communion et
Libération. Lors de ces deux entrevues, Gaito fit une allusion à Jean XXIII. Nous rap-
portons ici les questions et les réponses significatives.
Andriola demanda à Gaito : “ Croyez-vous qu’il y ait des prêtres dans les loges du
Grand-Orient, on dit que certains cardinaux ont été des frères... ” ? Le Grand Maître
répondit : “ Probablement. Moi, je n’en ai pas connaissance. On dit que Jean XXIII a
été initié à la maçonnerie lorsqu’il était nonce à Paris. Je rapporte ce qui m’a été dit.
D’ailleurs dans ses messages j’ai saisi de nombreux aspects proprement maçonniques.
Lui entendre dire qu’il faut mettre l’accent sur l’homme m’a beaucoup plu ” (“ La Loggia è
una casa di vetro ”, Interview de Virgilo Gaito par Fabio Andriola, publiée dans L’Italia
settimanale du 26 janvier 1994, n° 3, p. 74).
A propos des rapports entre Église catholique et maçonnerie, le Grand Maître
répond : “ Nous accueillons tous les hommes libres, tous les esprits libres. D’ailleurs, il
semblerait que le pape Jean XXIII ait été initié à Paris et qu’il ait participé aux travaux
des Ateliers à Istanbul ” (“ Giuliano il Teista ”. Interview de Virgilo Gaito par Giovani
Cubeddu, publiée dans Trenta Giorni, n° 2, février 1994, p. 29) » (Sodalitium, n° 42, “ Le
Pape du Concile ”, xixème partie, p. 33).
Ces contacts avec la Franc-Maçonnerie ne sont pas sans conséquence. En effet
c’est Jean XXIII qui amorcera le processus de levée de l’excommunication des francs-
maçons ; ce qu’achèvera Jean-Paul II dans le Nouveau Code de Droit Canon de 1983.
L’appartenance à la Franc-Maçonnerie comme l’adhésion au modernisme ou au commu-
nisme ne figurent plus dans la liste des positions sanctionnées par l’excommunication.
L’élection de Roncalli rassure les Loges
Angelo Giuseppe Roncalli fut élu, à soixante-dix-sept ans, l’après-midi du 28 oc-
tobre 1958, au onzième scrutin et il devint Jean XXIII !
Cette élection plut au vieil ami de Mgr Roncalli, le franc-maçon Marsaudon, qui
écrivit : “ Nous eûmes tout d’abord la très grande joie de recevoir dans les 48 heures un
accusé de réception à nos respectueuses félicitations. Pour nous c’était une grande émo-
tion, mais pour beaucoup de nos amis ce fut un signe ” (Yves Marsaudon : “ L’œcuménisme
vu par un franc-maçon de tradition ”, Ed. Vitiano Paris, 1964, p. 4).
« A peine élu, Jean XXIII reçut les plus vives félicitations du grand rabbin d’Israël
Isaac Herzog, de “ l’archevêque ” anglican Geoffroy Fischer [54], et de Paul Robinson,
président des Églises fédérées, ainsi que du chef de l’ “ Église Orthodoxe russe ”, le
Patriarche Alexis.
Le protestant américain souhaitait que la papauté (de Jean XXIII) mène à une meil-
leure entente entre les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté » (Sodalitium,
n° 34 : “ Le Pape du Concile ”, xième partie — le début du pontificat de Jean xxiii — , p. 5).
54 — L’ “ archevêque ” G. Fischer était franc-maçon. Cf. Giordano Gamberini : “ Mille volti di
massoni ”, Roma, Erasmo, 1975, p. 229.
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Roncalli, déjà suffisamment âgé pour laisser rapidement la place. La seconde étape était
la nomination cardinalice de Montini. Et tel fut le premier acte de Jean XXIII qui dira :
“ Montini, le premier fruit de notre pontificat ”. (Malachi Martin : I Gesuiti, Sugarco Ed.
Milano, 1988, p. 312). Enfin il s’agissait d’ouvrir la voie à cette succession. Et Roncalli
sur son lit de mort ira jusqu’à désigner Montini aux cardinaux : “ A mon avis mon
successeur sera Montini. Les votes du sacré collège se porteront sur lui ” (Hebblethwaite,
op. cit., p. 550). Roncalli, confident de Mgr Montini (Hebblethwaite, op. cit., p. 274),
dit à ce dernier au téléphone juste après l’élection : “ Excellence, je vous tiens le poste
au chaud ” [55] (Sodalitium, n° 33 : “ Le Pape du Concile ”, xème partie, 1954-1958, p. 42).
« Pour imposer l’ “ aggiornamento ” [56], Jean XXIII a besoin d’un minimum de
consensus dans la Curie romaine. Il convoqua à cet effet Mgr. Tardini et lui offrit le
poste de pro-secrétaire d’État. Ils se virent le lendemain et Mgr Tardini chercha à se
dérober affirmant au Saint Père : “ Je dis au Saint Père que je ne voulais pas servir sous
ses ordres parce qu’une politique nouvelle appelle des hommes nouveaux ; et je lui rap-
pelle que je m’étais souvent trouvé en désaccord avec lui dans le passé... ” (Hebblethwaite,
op. cit., p. 320). Roncalli insiste donc et Mgr Tardini accepte ! » (Sodalitium n° 34 : “ Le
Pape du Concile ”, xième partie, p. 5).
Deux jours après son élection, le 30 octobre 1958 il fallait nommer des cardinaux ;
le dernier consistoire datait de 1953. Il manquait dix-sept chapeaux pour atteindre le
plafond de soixante-dix fixé par le Pape Sixte V.
Les deux premiers nommés par Jean XXIII furent : “ ...à commencer par Mgr
Montini, archevêque de Milan ”, et Monseigneur Tardini, comme le même Jean XXIII
l’écrira dans son journal. (Hebblethwaite, op. cit., p. 320).
Vingt et une autres nominations suivirent... dépassant ainsi le chiffre gardé par la
Tradition. Cela ne suffit pas et au consistoire du 15 décembre, vingt-trois nouveaux
cardinaux sont élus !
On relèvera le nom des ennemis de l’Église tels König [57] et Döpfner. Ce n’est pas
tout, il y eut un autre consistoire en décembre 1959 avec huit nouveaux cardinaux élus
et un troisième en 1960 qui va porter le nombre de cardinaux à quatre vingt cinq !
Grâce à ces nominations les ennemis de l’Église se trouvent propulsés au plus haut
sommet de l’Église.
Pie XII avait tenu trois consistoires en dix-huit ans ; Jean XXIII en tiendra trois
en vingt mois ! (Renseignements tirés de Sodalitium, n° 34, “ Le Pape du Concile ”, xième
partie, p. 56).
55 — C’est ce qu’a déclaré à “ 30 Giorni ” n° 5, mai 1992, p. 4, le cardinal Silvio Oddi auquel
Jean xxiii, en personne, l’avait confié. Et la revue en fait part au lecteur précisément dans un
article dédié aux interférences des sectes dans le Conclave.
56 — A ce sujet J. M. Jourdan écrit : “ Ceux qui dans l’Église en toute bonne intention ont dé-
mesurément élargi l’aggiornamento et l’Œcuménisme, ne peuvent plus ignorer que la Contre-
Église les utilise en vue d’accréditer rapidement l’Antéchrist ” (Permanences de décembre 1965).
57 — L’affiliation maçonnique de Franziskus König, archevêque de Vienne depuis 1956, créé
cardinal par Jean xxiii le 15 décembre 1958, artisan majeur de l’élection de Karol Wojtyla,
est particulièrement étayée. Roberto Fabiani par exemple, toujours bien informé, affirme sans
hésiter ni ménager ses mots que le cardinal König est maçon et il précise qu’il est inscrit à la
loge secrète “ Giustizia e Libertà ” de la Maçonnerie de Piazza del Gesù. (R. Fabiani, I Massoni
in Italia, L’Espresso 1978, Farigliano, pp. 78 et 130).
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Une fois les pires ennemis et démolisseurs de l’Église, c’est à dire les modernistes,
hissés au sommet de l’Église, le Concile pouvait être lancé...
L’apostat Renan [58] écrivait dans son livre “ L’Abbesse de Jouarre ” : “ Les réformes
religieuses se feront par des personnages engagés dans l’Église, aboutiront à un concile...
qui imposera la dégradation dogmatique et disciplinaire favorable à l’intégration de
celle-ci dans l’Œcuménisme des Loges ”.
Les textes des initiés l’annonçaient, tout était prêt pour une révolution néo-mo-
derniste. Elle faisait pression aux portes de Rome.
Pour sa part, Pie XII s’était refusé à être celui qui ouvrirait ces portes à la révolu-
tion. Il avait en effet pensé à réunir un Concile ; il fit même préparer plusieurs sché-
mas. Mais son regard d’aigle ne tarda pas à évaluer les dangers d’une telle entreprise :
“ J’entends autour de moi des novateurs — disait Pie XII avant d’être élu — qui veulent
démanteler la Chapelle Sacrée, détruire la flamme universelle de l’Église, rejeter ses
ornements, lui donner le remords de son passé historique... Un jour viendra où le monde
civilisé reniera son Dieu, où l’Église doutera comme Pierre a douté. Elle sera tentée de
croire que l’homme est devenu Dieu, que son Fils n’est qu’un symbole, une philosophie
comme tant d’autres, et dans les églises, les chrétiens chercheront en vain la lampe rouge
où Dieu les attend, comme la pécheresse criant devant le tombeau vide : où l’ont-ils
mis ?... ” (Mgr Roche : “ Pie xii devant l’Histoire ”, pp. 52, 53).
Pie XII et Jean XXIII étaient au courant, tant l’un que l’autre, de cette situation.
Mais ils prirent cependant une décision dans deux sens diamétralement opposés.
Et ce, selon Hebblethwaite, parce que “ ce qui conduisit Pie XII à rejeter l’idée d’un
concile, confirma Jean XXIII dans son jugement qu’il était plus que jamais nécessaire ”.
(Hebblethwaite, op. cit., p. 345).
Jean XXIII, qui a choisi le nom d’un antipape, n’hésite donc pas à ouvrir les portes
de Rome à la Révolution antichrétienne. Il a réussi, grâce à une propagande bien me-
née, d’où les appellations : “ le bon pape Jean ”, “ le bon curé de campagne ” mais aussi “ le
simplet ” et même, en Italie, “ il papa rosso ” (le pape rouge), à s’attirer les sympathies
populaires. Il saura bien profiter de cette réputation.
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58 — “ Après la publication de la Vie de Jésus par Renan, une souscription fut faite dans toutes
les loges belges pour offrir une plume d’or à l’auteur ” (Père Deschamps : “ Les sociétés secrètes ”,
Tome 2, 1881, p. 61).
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CHAPITRE II
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Le 5 juin 1960, Jean XXIII crée un Secrétariat pour l’union des chrétiens. Pourquoi
s’y intéresser ? Parce qu’il sera l’embryon de la nouvelle “ église conciliaire ”. En outre, ce
Secrétariat sera dirigé par le cardinal Agostino Bea [59]. Or “ sans Bea le Pape Jean n’au-
rait probablement pas eu le Concile qu’il souhaitait ” (Hebblethwaite, op. cit., p. 414).
En effet le plus grand danger pour la foi ne se trouvait pas dans les différentes
Commissions, comme les quelques consulteurs modernistes de la Commission
Théologique (Congar et de Lubac), mais plutôt dans ce Secrétariat du cardinal Bea.
Là, il n’y avait pas que deux ou trois néo-modernistes, ils l’étaient pratiquement tous.
En effet “ une bonne partie des consulteurs du nouveau Secrétariat fut choisie parmi
les participants de la Conférence Catholique pour les questions œcuméniques ” de Mgr
Willebrands, qui devint secrétaire... du Secrétariat. [60]
Le rôle joué dans le complot contre l’Église par ce Secrétariat et le cardinal Bea est
tellement important qu’il mérite un certain développement.
Le Secrétariat au service des schismatiques et des hérétiques
Pour commencer, en 1941, Lorenz Jaeger est élu archevêque de Paderborn. Cette
ville allemande est tristement connue dans l’histoire religieuse outre-Rhin. Avant de
devenir le diocèse du “ théologien ” psychanalyste Drewermann, qui réduit le christia-
nisme à un mythe, déjà en 1580, l’évêque de Paderborn avait adhéré à la “ Confession
d’Augsbourg ”, le credo des luthériens. (Encyclopedia Cattolica. Città del Vaticano, 1952,
vol. ix, col. 515, rubrique Paderborn). C’est là et non à Rome que va se faire Vatican II.
Pour s’en convaincre il suffit de lire l’ “ Histoire de l’Église ” dirigée par Jedin : “ ... à l’ini-
tiative de l’archevêque de Paderborn Lorenz Jaeger (1892-1975) et de l’évêque luthérien
d’Oldenburg, Wilhem Stählin (1883-1975), dès 1946, en Allemagne, des théologiens des
deux confessions se rencontrèrent chaque année pour débattre des doctrines de foi com-
munes ou de celles qui sont élément de division. Avec la participation déterminante du
professeur hollandais Jan Willebrands (né en 1909) se constitua, en 1952, la Conférence
internationale pour les problèmes œcuméniques dont le travail déboucha sur le secré-
tariat pour la promotion de l’unité chrétienne, institué en 1960 par le Pape Jean XXIII
et dirigé par le cardinal Agostino Bea (1881-1968).
Ce Secrétariat reçut en 1962 le statut officiel de commission conciliaire, en vertu de
quoi il eut une part déterminante dans la préparation du décret sur l’Œcuménisme du
concile Vatican II ” [61].
« Le mouvement œcuménique, né à la fin du siècle dernier, à cause de division
dans le milieu des sectes protestante, aboutit, avec l’adhésion des orthodoxes, au
Conseil Œcuménique des Églises (CEC), fondé à Amsterdam en 1948 par 147 “ églises ”
chrétiennes au moins. Aux trois décrets du Saint-Office (4 juillet 1919, 5 juin 1948 et
20 décembre 1949) interdisant aux catholiques de participer à de telles réunions sans
autorisation préalable du Saint-Siège, s’ajoute l’encyclique “ Mortalium animos ” de
Pie XI (6 janvier 1928), laquelle condamne sévèrement le mouvement œcuménique,
59 — Le Père Schmidt nous présente deux “ maîtres ” de Bea : Monseigneur de Paderborn,
Josef Höfer, et “ le célèbre pasteur luthérien R. Baumann, qui visita le Père Bea en 1956 ”
(S. Schmidt, op. cit., p. 436).
60 — Père Stjepan Schmidt s.j., Agostino Bea, il cardinale dell’unità, Città Nuova, Roma,
1987 — présentation du livre écrit par Willebrands — p. 351
61 — Erwin Iserloch : “ La Storia del movimento ecumenico ”, dans aa. vv., Storia della Chiesa,
diretta da Hubert Jedin, Ed. italiana del 1980, Jaca Book, Milano, vol. X/1, p. 411
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
dit alors panchrétien. Comment est-il possible alors qu’en 1960, avec l’institution du se-
crétariat, Jean XXIII ait approuvé ce mouvement œcuménique que ses prédécesseurs
avaient condamné ? » (Sodalitium, n° 38, “ Le Pape du Concile ”, xvème partie, p. 61).
Contraints à un certain recul, les protagonistes de ce mouvement œcuménique
recommencèrent leur politique après la Seconde Guerre mondiale. A cette époque
“ surgirent un peu partout des groupes Una Sancta, composés de laïcs et de théologiens,
centres pour une rencontre féconde entre catholiques et protestants dans la prière et le
dialogue ” (E. Iserloch op. cit., p. 410).
« En France s’y distingue le Père M. Yves Congar o.p. (né en 1904), frappé de sanc-
tions vaticanes après l’Encyclique “ Humani generis ” de Pie XII (1954). Mais le Père
Congar a des appuis..., entre autres Mgr Jean-François Arrighi, secrétaire du cardinal
Tisserant. Hebblethwaite écrit : “ Le pape Jean a connu Arrighi à Paris et l’a en haute
estime. La légende voudrait qu’il ait donné des cours de théologie protestante au pape
Jean. Ce qui est vrai, c’est qu’ils ont eu de nombreuses conversations sur des questions
préparatoires au Concile. Arrighi faisait le lien avec des théologiens français comme
Yves-Marie Congar, encore en disgrâce ”. Jean XXIII avait à peine eu le temps d’annon-
cer la convocation d’un Concile que, fort de son amitié avec le pape Roncalli, Arrighi
demandait dès février 1959 la constitution à Rome d’un “ petit groupe aux amples pou-
voirs qui s’occupe des questions œcuméniques ” (Lawrence, Journal Romain, p. 20, cité
dans Hebblethwaite p. 362). En février 1959 Arrighi dira à Lawrence : “ Il (Jean XXIII)
a vraiment le souci de l’unité. Son point de départ est l’Église orthodoxe, mais quand
vous devenez œcuménique, il faut y englober tout le monde. Il a eu quelque expérience
du protestantisme en France. Récemment il a convoqué la Congrégation pour les églises
orientales et leur a dit : “ Je sais qu’humainement parlant mon plan est impossible,
mais Dieu demande l’unité et nous devons faire quelque chose en ce sens ” (Lawrence
p. 19, Hebblethwaite op. cit., pp. 362 et 363). Arrighi deviendra membre du Secrétariat
pour l’union des chrétiens mais c’est le cardinal Bea qui réussira l’entreprise recher-
chée » (Sodalitium, n° 38 “ Le Pape du Concile ”, xvème partie, p. 61).
« Bea entretenait des relations suivies avec la Conférence catholique pour les ques-
tions œcuméniques fondée à Warmond (diocèse de Haarlem en Hollande) par le pro-
fesseur de philosophie de l’époque, Johannes G.M. Willebrands, qui remplissait égale-
ment la fonction de secrétaire. Willebrands fera carrière (cardinal) et aura l’ “ honneur ”
de définir Luther “ docteur de l’Église ” !
La Conférence était le point de rencontre d’un bon nombre d’œcuménistes de di-
verses nationalités, des français en particulier. Nous y retrouvons Mgr Arrighi, et Mgr
Höhfer de Paderborn,... Le but de la Conférence était de suivre “ le travail du Conseil
Œcuménique des Églises à Genève ” (Hebblethwaite op. cit., p. 61). Willebrands faisait
la navette entre le Conseil œcuménique des Églises et le Père Bea dont il avait fait la
connaissance en 1951. Bea recevait continuellement Willebrands et préparait le terrain
pour la venue à Rome des membres protestants du Conseil Œcuménique des Églises.
La Conférence de Mgr Willebrands “ travailla — comme il le dit lui-même —
jusqu’au seuil du Concile ” pour se dissoudre ensuite, après la constitution du Secrétariat
par Jean XXIII, auquel il voulut donner pour guide le cardinal Agostino Bea. (Schmidt
s.j., op. cit., p. 256).
Ce Secrétariat fut l’aboutissement non seulement du mouvement “ catholique ” de
Willebrands, mais aussi du mouvement œcuménique protestant Sammlung du — curé —
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l’église éclipsée
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
jour-là ” (S. Schmidt, op. cit., pp. 345 et 346, et note 43). Jean XXIII “ avait tout lu ” et
“ était d’accord ”. La voie était libre, Jean XXIII convoqua Bea le dimanche 13 mars, et
le soir nota : “ ...Ce matin j’ai reçu in privatis le cardinal Bea à qui j’ai confié la charge de
préparer, comme chef nommé par moi, une Commission pro unione christianorum pro-
movenda ” (S. Schmidt, op. cit., pp. 345 et 346, et note 43). “ Devant la proposition qui
répondait concrètement à l’appel contenu dans l’annonce du Concile... le Pape éprou-
va un grand bonheur, comme s’il avait reçu un nouveau signe du ciel, d’autant plus
agréable qu’il provenait d’un pays où catholiques et protestants avaient déjà commencé
à mettre en pratique la norme évangélique de la tolérance... Le projet lui était transmis
par un cardinal jésuite qu’il appréciait beaucoup ” (S. Schmidt, op. cit., pp. 346, 347).
Jaeger et Bea donnèrent à Jean XXIII l’opportunité de réaliser le Concile comme
lui, et non comme la Curie, le rêvait. Le Secrétariat était un organisme au service du
Concile » (Sodalitium, n° 39, “ Le Pape du Concile ”, xvième Partie, pp. 23, 24).
Non seulement des contacts furent développés avec les orthodoxes, les vieux ca-
tholiques, les anglicans et les protestants, mais ces derniers furent conviés à envoyer
des représentants au Concile. On promit même au pouvoir qui chapeautait les délé-
gués des orthodoxes russes de ne jamais condamner le socialisme... ce qui fut toujours
respecté.
Jean XXIII réalisait ainsi le vœu du haut initié de la Contre-Église, Saint Yves
d’Alveydre, lequel écrivait il y a un siècle dans “ Mission de l’Inde ” :
“ Enfin, pour terminer cette Mission par un vœu : Vienne le jour d’un Concile œcu-
ménique européen, où soient représentés tous les Cultes ”.
Chose qui n’aurait pas pu être envisagée auparavant, on a demandé aux plus grands
ennemis de la doctrine catholique (comme les protestants), et à des schismatiques
(comme les orthodoxes) de participer à un Concile catholique !
Cet exposé synthétique serait incomplet si nous n’évoquions pas le rôle joué par
Küng.
« En 1960, Küng est nommé professeur de théologie à Tübingen ; alors qu’il n’a
que trente deux ans... il ose présenter un ordre du jour pour le Concile. Pour Küng,
le premier objectif du Concile est la réforme de l’Église. Si cette réforme aboutit, elle
conduira à la réunion sur un pied d’égalité avec les “ frères séparés ”. Küng énumère les
pas à franchir pour répondre aux requêtes légitimes de la Réforme protestante : la
reconnaissance de la Réforme comme événement religieux (irréductible à des facteurs
politiques ou psychologiques comme la libido de Martin Luther) ; l’estime et la prise
en considération croissante de la Bible dans la théologie et dans le culte ; l’élaboration
d’une “ liturgie ” du peuple, dans la langue du pays, bien évidemment ; une véritable
compréhension du “ sacerdoce universel ” de tous les fidèles ; le dialogue entre l’Église
et d’autres cultes ; le dégagement de la papauté de ses liens politiques ; la réforme de la
curie romaine et l’abolition de l’Index des livres interdits. Küng se révèle un prophète
clairvoyant : ces sept requêtes se retrouvent toutes, fût-ce sous une forme modifiée,
dans les documents définitifs du Concile. De plus Küng en appelle astucieusement
au pape Jean... Küng oppose le pape alerte et vif à la chrétienté endormie : “ ... Les
paroles et les actes du pape pourront-ils éveiller ces endormis ? ” (“ Concile et retour à
l’unité ”, pp. 35, 36)... Il (Jean) ne fera jamais aucune observation publique sur Küng...
Le cardinal Frantz König, archevêque de Vienne... préface l’édition allemande et parle
du livre comme d’un “ heureux présage ”. Dans son introduction à l’édition française, le
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l’église éclipsée
62 — Cette plaquette fort intéressante est disponible dans son intégralité.
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
Nous sommes les pères de toutes les révolutions, y compris de celles qui se tour-
nèrent contre nous...
Nous pouvons nous enorgueillir d’être les créateurs de la Réforme ; Calvin fut l’un
de nos fils ; il était d’origine juive et fut habilité par l’autorité juive et stimulé par la
finance juive pour remplir son rôle dans la Réforme.
Martin Luther fut influencé par ses amis juifs, et son complot contre l’Église se vit
couronné de succès, grâce au financement juif...
Nous sommes reconnaissants aux Protestants... de l’admirable appui qu’ils appor-
tèrent dans notre lutte contre la puissance de la civilisation chrétienne et dans nos préparatifs
pour l’avènement de notre suprématie sur le monde entier et sur les royaumes des Gentils...
Nous avons réussi à détruire la majorité des trônes européens. Le reste suivra
dans un très proche avenir. La Russie a déjà accepté notre règne. La France avec son
gouvernement maçonnique se trouve en notre pouvoir. L’Angleterre dépendante de
notre Finance se trouve sous nos talons ; et notre espoir pour la destruction de l’Église
catholique se trouve dans le protestantisme. L’Espagne et le Mexique sont deux instru-
ments en nos mains. De nombreux autres pays, y compris les États-Unis d’Amérique,
sont déjà soumis à nos plans... La plus grande partie de la presse mondiale est sous
notre contrôle ; faisons en sorte qu’elle excite violemment la haine du monde contre
l’Église catholique... »
Le 10 janvier 1937 le journal juif de New York, “ Freiheit ” écrivait : “ Selon la reli-
gion juive, le Pape est l’ennemi du peuple juif par le seul fait qu’il est le chef de l’Église
Catholique. Le Judaïsme s’oppose au Christianisme en général et à l’Église catho-
lique ” (P. Loyer, dans Revue Internationale des sociétés secrètes, Paris 13 avril 1930,
p. 352 — tr. it. —).
En 1993, longtemps après le Concile, un article parut dans la revue de la
Communauté Israélite de Rome Shalom. On y lisait :
« Jésus, sur qui les informations historiques sont extrêmement pauvres et les plus
dignes de foi tirées du Talmud, naquit, vécut et prêcha en juif... rien de ce qu’il dit ou
fit ne se détacha de l’orthodoxie juive... Les Évangiles... sont... du point de vue his-
torique peu dignes de foi... Aujourd’hui il semble assez acquis que le Christianisme
ait été pour ainsi dire préparé, quelques décennies après la mort de Jésus, par quatre
évangélistes, et fondé, encore plus tard par Paul [63], le propagateur d’un Christianisme
qui n’avait rien à faire avec Jésus... Jésus ne fut ni roi, ni prétendant messie, mais un
juif rebelle à la domination romaine. Mais pourquoi... les évangélistes... et ensuite Paul
enveloppèrent-ils le Christianisme dans un tel emballage antisémite ? La raison... est
politique... Pour se soustraire aux conséquences de l’animosité romaine, d’abord les
évangélistes, puis, de manière plus organisée, Paul... voulurent prendre leurs distances
avec les juifs. Pour plaire aux romains ils dirent donc que Jésus avait été crucifié... sur
investigation juive... C’est à l’occasion de la Pâque juive, que, selon la mythologie chré-
tienne eut lieu le déicide [64] » (L. F. Quei sudditi troppo leali di Roma, dans “ Shalom ”,
n° 19, octobre 1993, pp. 18, 19).
63 — “ Les Juifs ourdirent un complot s’engageant sous peine d’anathème à ne manger ni
boire avant d’avoir tué Paul. Ils étaient plus de quarante à avoir fait ce serment ensemble... ”
(Actes des Apôtres xxiii, 12-15).
64 — “ Déjà les Juifs avaient conspiré que si quelqu’un reconnaissait Jésus pour le Messie, il
serait exclu de la synagogue. (Jean ix, 22).
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l’église éclipsée
Ces deux documents montrent que la position juive à l’égard de Jésus-Christ, Fils
de Dieu, n’a pas changé après le Concile ! Pourtant la découverte, à douze kilomètres
de Jéricho, des manuscrits de Qumran par un jeune berger à la recherche d’une chèvre
perdue prouve bien que les Evangiles sont, du point de vue historique, dignes de foi.
A partir de ces manuscrits divisés en trois parties et des textes originaux du
Nouveau Testament, les scientifiques de toutes les religions, y compris les juifs, ont
aujourd’hui la preuve que les Evangiles furent écrits par les évangélistes eux-mêmes.
Les études effectuées montrent en effet que les rouleaux en papyrus du Nouveau
Testament ont été écrits entre l’an 30 (c’est-à-dire le début de la prédication de Notre-
Seigneur) et l’an 50. Pourquoi alors les mauvais exégètes veulent-ils absolument faire
croire que les Evangiles ont été écrits longtemps après la mort de Jésus-Christ ? Pour
répandre le doute sur les paroles de Jésus-Christ lui-même et faire croire que l’Église
n’est pas divine.
Lorsque Jean XXIII annonce que le Secrétariat pour l’unité des chrétiens sera diri-
gé par le cardinal Agostino Bea, “ le président du Congrès Mondial Juif envoyait un télé-
gramme au Préposé Général de l’Ordre, souhaitant que la nomination de Bea contri-
buerait au renforcement de l’Église, dont la prospérité, en ces temps orageux, tenait à
cœur à tous les hommes de bonne volonté ! ” (S. Schmidt, op. cit., p. 331).
Le Secrétariat ne fut officiellement constitué que le 5 juin 1960, avec le Motu
Proprio “ Superno Dei Nutu ”. Une semaine était à peine passée qu’arrivait au Vatican le
délégué des B’naï B’rith, Jules Isaac. Le 15 juin il avait un entretien de plus d’une heure
avec Bea. Isaac raconta ensuite à Toulat : “ ... il s’est montré parfaitement au courant des
problèmes affrontés. Il est en relation avec les catholiques allemands qui font le même
travail que nos groupes de l’ “ Amitié judéo-chrétienne ”. J’ai trouvé en lui une aide pro-
videntielle » (P. Schmidt, op. cit., p. 354).
« En sortant du Vatican, le “ frère ” Jules Marx Isaac était retourné à la loge avec
“ plus qu’un espoir ”. Jean XXIII lui avait promis une révision de la doctrine chrétienne
sur les rapports entre Église et judaïsme. Cet engagement solennel trouvera son abou-
tissement dans la déclaration conciliaire Nostra Ætate » (Sodalitium, n° 41 : “ Le Pape
du Concile ”, xviiième partie, p. 12).
Voici un texte, extrait du livre de Pinchas E. Lapide : “ Rome et les juifs ” (Editions
du Seuil, 1967, p. 385) :
« Ainsi pria le pape Jean XXIII, pauvre fils de paysans :
“ Nous avons conscience aujourd’hui que des siècles et des siècles d’aveuglement ont
fermé nos yeux et que nous ne pouvons plus voir la beauté de Ton peuple élu ni recon-
naître sur son visage les traits de nos frères privilégiés.
Nous nous rendons compte que le signe de Caïn est gravé sur nos fronts. Tout au
long des siècles, notre frère Abel gisait dans le sang et nous lui faisions verser des larmes
car nous avions oublié Ton amour.
Pardonne-nous d’avoir faussement attaché une malédiction à leur nom de juifs.
Pardonne de t’avoir crucifié une seconde fois dans leur chair. Car nous ne savions pas ce
que nous faisions... ” » (Cité dans le Catholic Herald, du 14 mai 1995, note 1). Dans sa re-
vue “ Bonum Certamen ”, l’abbé Mouraux, après avoir fait une description de l’attaque
de la Synagogue contre l’Église pendant l’Histoire, continue en disant que :
« Nubius écrivait le 3 avril 1855 : “ Nous devons arriver par des petits moyens bien
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
gradués quoique mal définis à la Révolution par un Pape ”. Dès lors, les juifs s’infil-
trèrent dans l’Église. On vit (pour ne pas remonter plus haut dans l’Histoire) dans
l’ombre du grand Pie XII, et y exerçant une très grande influence, un cardinal Bea, né
juif sous le nom de Béhar, Mgr Braum, Œsterricher, tous deux juifs convertis. Leur
influence fut grande lors de l’accession au souverain pontificat de Jean XXIII. Et plus
tard, sous ce même pontificat. Dès qu’il eut coiffé la tiare ce pape reçut, sur l’insistance
de Bea, le président du “ Mouvement juif Mondial ”, et lui affirma qu’il était décidé à
faire admettre par le Concile un texte absolvant les juifs du déicide du Vendredi-Saint ;
mais que pour cela il fallait que se produise un appel venu des juifs du monde entier.
Ce fut fait [65] ; on fit litière du texte de saint Matthieu xxvii, 25, où les juifs eux-mêmes
demandèrent que le sang de Jésus retombât sur eux et sur leurs enfants » (“ Bonum
Certamen ”, n° 55).
Concernant les origines de Vatican II, il nous paraît opportun de rapporter, du
livre du Grand Rabbin de Rome, le cabbaliste Elio Toaff, un passage d’un grand intérêt
historique :
« Quand je me déplaçais de Venise à Rome (en 1951, n.d.a.) je commençai à fré-
quenter pour mes études la bibliothèque de l’Institut biblique pontifical dirigée par
Mgr Agostino Bea, personne d’une gentillesse exquise. Notre connaissance se trans-
forma bien vite en amitié, et un jour Mgr Bea me confia que, étant allemand de nais-
sance, il sentait tout le poids du mal que son peuple avait fait aux juifs et voulait faire
quelque chose pour réparer, même si c’était dans une part minime. Il lui vint ainsi l’idée
de convoquer un Concile œcuménique dans lequel on devrait approuver un document
sur les juifs. Lui-même voulait en être le promoteur et le rédacteur.
Pour s’acheminer sur cette route difficile, Mgr Bea, désormais cardinal, organisa et
dirigea, en sa qualité de président du secrétariat pour l’Unité des Chrétiens (constitué
en 1960, n.d.a.), une réunion fraternelle à l’université internationale d’études sociales
Pro Dei à Rome qui eut pour thème “ Les préjugés raciaux, motif des incompréhensions
religieuses, politiques, culturelles ”. Y prirent part les représentants des 18 religions.
Pour la part juive italienne la délégation était composée de moi, du président et du
vice-président de l’Union des Communautés israélites italiennes, tandis que les orga-
nismes juifs internationaux étaient représentés par l’Américan Jewish Committee.
Dans le discours d’ouverture le cardinal dit que la raison de cette rencontre était de
chercher la collaboration de tous les croyants en Dieu, fondée sur la bonté et la charité
et opérant en faveur des grands biens de l’humanité, particulièrement de la paix. Et
citant le pape Jean XXIII il précisait que cette collaboration entre les divers peuples
et les diverses religions et confessions était le moyen le plus efficace pour dépasser
65 — « Le 12 novembre 1963, j’organisais une conférence de presse pour Monsieur Shuster,
directeur pour l’Europe de l’American Jewish Committee... Pendant les trois années qu’avait
demandées la préparation du projet, le Vatican, dit-il, avait sollicité les avis des savants et chefs
religieux les plus compétents, tant chrétiens qu’israélites. “ Sans crainte de se tromper, ajouta-
t-il, on peut affirmer qu’il n’y a pas une seule communauté juive, une seule tendance juive, un
seul penseur juif renommé, qui n’ait pu exposer son opinion aux autorités romaines, à qui en
revenait l’initiative ”. Il était spécialement satisfait de ce que le document comportât “ un rejet
catégorique du mythe de la culpabilité des juifs dans la crucifixion ” » (Ralph M. Wiltgen, “ Le
Rhin se jette dans le Tibre ”, Ed. du Cèdre, 1982, pp. 165, 166).
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l’église éclipsée
les barrières qui divisent l’humanité dans les diverses formes de vie individuelle et
sociale ” [66].
« Dans son livre intitulé “ Infiltrations ennemies dans l’Église ”, Léon de Poncins,
spécialiste de la question maçonnique, rappelle que le 25 janvier 1966, dans la revue
américaine à grand tirage “ Look ”, très proche des milieux juifs de ce pays, parut un
article explosif intitulé de façon significative : “ Comment les juifs ont changé la pensée
catholique ”.
Dans cet article, illustré de nombreuses photos, on affirmait que la déclaration
conciliaire “ Nostra Ætate ”, dans laquelle est abordée la question juive, avait été négo-
ciée à New York par le cardinal Bea (qui évidemment, n’agissait pas à titre personnel,
mais en vertu de quelque mandat très autorisé) avec les responsables de la maçonnerie
des B’nai B’rith, organisation notoirement réservée à des personnes de souche juive.
A la suite de la réaction de nombreux évêques et des représentants diplomatiques des
pays arabes, l’ébauche du document voulue par le B’nai B’rith n’avait pu être approuvée.
Toutefois le texte promulgué était toujours, selon les paroles de M. Morlion, “ ce qu’on
avait pu obtenir de mieux ” pour se conformer aux directives du B’nai B’rith. (“ Infiltrations
ennemies dans l’Église ”, Documents et témoignages, Ed. Henri Coston, 1970).
Le fameux dominicain Yves Congar se rendit lui aussi “ ad audiendum verbum ”,
toujours à la demande de Bea, à la synagogue de Strasbourg où il fut chapitré pendant
plus de deux heures par les chefs de la communauté juive sur ce que devait faire le
Concile » (Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.).
L’écrivain Lazare Landau le rapporta dans deux articles de “ Tribune juive ” (n° 903
des 17-20 janvier 1986 et n° 1001 des 25-31 décembre 1987) :
« Par une soirée brumeuse et glaciale de l’hiver 1962-1963 — écrit Landau — je
me suis rendu à une invitation extraordinaire du centre communautaire de la Paix à
Strasbourg. Les dirigeants juifs recevaient en secret, au sous-sol, un envoyé du pape.
A l’issue du shabbath, nous nous comptions une dizaine pour accueillir un dominicain
de blanc vêtu, le R.P. Yves Congar [67], chargé par le cardinal Bea, au nom de Jean XXIII,
de nous demander, au seuil du Concile, ce que nous attendions de l’Église catholique...
Les juifs tenus depuis près de vingt siècles en marge de la société chrétienne, souvent
traités en subalternes, ennemis et déicides, demandaient leur complète réhabilitation...
Le blanc messager... s’en revint à Rome porteur d’innombrables (autres) requêtes qui
confortaient les nôtres. Après de difficiles débats... le concile fit droit à nos vœux. La
déclaration Nostra Ætate n° 4 constitua — le Père Congar et les trois rédacteurs du
texte me le confirmèrent — une véritable révolution dans la doctrine de l’Église sur les
juifs... » (Itinéraires, automne 1990, pp. 3 et 4).
« La part prise par la maçonnerie dans la rédaction de “ Nostra Ætate ” a trouvé
une sanction et une reconnaissance officielle dans le fait que, en 1985, la célébration du
vingtième anniversaire de cette déclaration conciliaire a été organisée par l’Université
66 — Elio Toaff, “ Perfidi giudei, Fratelli maggiori ”, Mondadori Ed. 1987, pp. 214, 215 (Cité par
le Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.).
67 — « Œcuméniste représentant la “ nouvelle théologie ”, il fut frappé par les mesures dis-
ciplinaires consécutives à l’encyclique de Pie xii, “ Humani generis ”. Jean xxiii par contre le
nomma “ expert ” à Vatican ii. Jean-Paul ii l’a défini comme son maître à Franchir le seuil de
l’espérance, et l’a créé “ cardinal ” en 1994. Il est mort le 22 juin 1995 » (Sodalitium : “ Le pape
du Concile ”, n° 41, p. 27 note 61).
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
Pontificale saint Thomas d’Aquin en collaboration justement avec le B’nai B’rith dont
la délégation était reçue officiellement par Jean-Paul II le 19 avril de cette année.
Donc “ Nostra Ætate ” est un produit du B’nai B’rith, même si ce n’en est pas un
pur produit. C’est un des textes fondamentaux du Concile, qui énonce et répand le
principe selon lequel toutes les religions sont des voies de salut, pendant logique de la
doctrine de la liberté religieuse. [68]
Si toutes les religions sont bonnes, et donc, si chacun est libre de choisir celle qui
lui plaît, l’unique erreur, et donc l’unique mal, l’unique et impardonnable délit contre
la pax œcumenica cabaliste de Vatican II, sera de vouloir distinguer le bien du mal et
le vrai du faux » (Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.).
68 — Voici la doctrine catholique admirablement résumée par Pie xii : “ En réalité, il ne faut
compter comme membres de l’Église que ceux qui ont reçu le bain de la régénération et qui,
professant la vraie foi, n’ont pas eu le malheur de se séparer d’eux-mêmes de l’ensemble de ce
Corps et n’en ont pas davantage été séparés par l’autorité légitime en raison de fautes graves ”
(aas, 35 (1943), 202 s. ; Denz. 2286, Denz. Sch. 3802).
69 — La Très Sainte Vierge Marie avait autorisé le Pape à briser, en 1960, le sceau scellé en
1917 sur le troisième secret de Fatima, parce qu’à cette date son contenu aurait été plus clair !
70 — Ces renseignements, comme d’autres de cet ouvrage, sont tirés du livre publié aux
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l’église éclipsée
Le 15 octobre 1962, lors de l’élection des 160 membres des commissions conci-
liaires, ce même cardinal se leva et demanda de surseoir au vote parce que “ nous ne
sommes pas disposés à accepter des listes de candidats compilées avant que le Concile
soit réuni ; nous n’avons pas eu le temps matériel de choisir nos candidats ”. Le cardinal
Frinks, archevêque de Cologne, s’associa aussitôt au cardinal Liénart. Le quotidien
romain “ Il Messaggero ” du 22 octobre 1962 relatait le fait dans un article intitulé :
“ L’ora del demonio in Concilio ” (L’heure du diable au Concile).
Ces prélats progressistes imposèrent ainsi de nouveaux textes, précisément ceux
qui furent préparés par les ennemis de l’Église (comme Dom Lambert Beauduin) de-
puis le début du siècle.
Voici un exemple caractéristique de ce qui s’est passé.
« Je dois raconter ici, dit Mgr Lefebvre, un petit incident arrivé en 1962, quand
j’étais membre de la Commission centrale préparatoire du Concile. Nous tenions nos
réunions au Vatican, mais la dernière fut dramatique. Dans les fascicules donnés à la
Commission centrale il y en avait deux sur le même sujet : l’un venait du cardinal Bea,
président de la Commission pour l’unité et l’autre du cardinal Ottaviani, président
de la Commission théologique. Quand nous les avons lus, quand moi-même j’ai lu
les deux schémas, j’ai dit : “ C’est très étrange, ce sont deux points de vue sur le même
sujet complètement différents, c’est-à-dire la liberté religieuse ou l’attitude de l’Église
face aux religions ”. Celui du cardinal Bea était intitulé De libertate religiosa ; celui du
cardinal Ottaviani De tolerantia religiosa. Vous voyez la différence, la profonde diffé-
rence [71] ? Qu’arrivait-il ? Pour quel motif deux schémas complètement différents sur
le même sujet ? Au moment de la réunion, le cardinal Ottaviani se leva et, le désignant
du doigt, dit au cardinal Bea : “ Eminence, vous n’aviez pas le droit de faire ce schéma,
vous n’aviez pas le droit de le faire parce que c’est un schéma théologique et donc du
ressort de la Commission théologique ”. Et le cardinal Bea se levant dit : “ Excusez-moi,
j’avais le droit de faire ce schéma en tant que président de la Commission pour l’unité :
s’il y a une chose qui concerne l’unité c’est bien la liberté religieuse ”, et il ajouta tourné
vers le cardinal Ottaviani : “ Je m’oppose radicalement à ce que vous dites dans votre
schéma De tolerantia religiosa ”... Ce fut la dernière séance de la Commission centrale
et clairement nous avons pu être avertis, à la veille du Concile, que s’annonçait devant
nous toute la lutte qui se déroulerait durant le Concile. Cela veut dire que ces choses
étaient préparées déjà avant le Concile. Le cardinal Bea n’a certes pas fait son schéma
de libertate religiosa sans s’être entendu avec d’autres cardinaux » [72].
Durant Vatican II, quelques trois cents à quatre cents Pères conciliaires étaient
attachés à la Tradition. D’autres prendront clairement parti pour le modernisme. La
majorité, quant à elle, ouverte aux idées libérales, s’unira à la partie progressiste en se
edizioni “ eiles ” de Rome en 1996 : “ La Massoneria alla conquista della Chiesa ”. D’autres
preuves de son adhésion à la secte se trouvent dans “ L’Infaillibilité Pontificale ” du Marquis de
la Franquerie, pp. 80-81.
71 — Suivant le schéma de Bea, les religions non-catholiques doivent jouir, en tout cas, de
la liberté. Suivant celui d’Ottaviani qui reprend tout simplement la doctrine catholique elles
n’ont pas droit à la liberté, mais peuvent, dans certaines circonstances — pour éviter un mal
majeur — être tolérées par l’État.
72 — Mons. M. Lefebvre : “ Il colpo da maestro di Satana ”, Il Falco, Milano, 1978, pp. 12-15.
On ne trouve pas le même épisode dans l’édition française.
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
rendant compte que Jean XXIII d’abord et Paul VI ensuite étaient avec cette faction.
Finalement la plupart des évêques contresignèrent les documents du Concile qui repre-
naient la “ nouvelle théologie ”, condamnée par Pie XII dans “ Humani generis ” (1950).
Un exemple significatif parmi tant d’autres est extrait du journal du cardinal Siri
et concerne un théologien, futur cardinal, qui était même assesseur au Saint-Office :
“ Un fait saillant : l’assesseur du Saint-Office, Mgr Parente, l’un des plus fougueux ad-
versaires de la collégialité l’an dernier, est passé à présent, sur cette question, du côté
des transalpins. Beaucoup en sont demeurés vraiment stupéfaits, et même effrayés. Un
bruit court : c’est le Pape en personne (Paul VI) qui l’aurait invité à agir ainsi. Voilà qui
expliquerait tout. Et s’il en est ainsi, il est évident que le Pape a fait son choix, et qu’il a
voulu un vote massif des Evêques ” (cfr. Benny Lai : “ Il Papa non eletto. Giuseppe Siri
cardinale di Santa Romana Chiesa ”. Laterza Ed. Roma-Bari, 1993, p. 179).
4. Vatican II, véritable “ cinquième colonne ”
« En 1989, la revue des francs-maçons “ Humanisme ”, n° 186, raconte le tête-à-tête
de Mgr Roncalli avec Alexandre Chevalier, qui avançait des propos au regard du droit
canon. Ces entretiens secrets entre le futur Jean XXIII et celui qui devint grand-maître
en 1965 (invité au Vatican lors de l’accession de Jean XXIII), dévoile l’hypothèse que
la loge L’Etoile Polaire (l’Atelier), “ était à l’origine de Vatican II ” » (Jacques Ploncard
d’Assac, Présent, 20 juillet 1989).
Maurice Pinay écrivait en 1962 : “ (avec le Concile Vatican II) a été accomplie la
plus perverse conspiration contre la Sainte Église... Il semblera... incroyable à ceux qui
ignorent cette conspiration que ces forces antichrétiennes continuent d’avoir, à l’inté-
rieur des hiérarchies de l’Église, une vraie “ cinquième colonne ” d’agents contrôlés par la
Maçonnerie, par le communisme et par le pouvoir occulte qui les gouverne. Ces agents
se trouveraient parmi les cardinaux, archevêques et évêques qui forment une espèce
d’aile progressiste au sein du Concile ” (M. Pinay : “ Complotto contro la Chiesa ”, Roma
1962, p. 1).
La tactique que la “ cinquième colonne ” devait suivre était de pousser le Concile
à contredire ce que la Sainte Église a toujours enseigné et toujours condamné. Ainsi
le pouvoir occulte “ prouverait ” aux fidèles que, en prêchant le contraire de ce qui a
toujours été cru et toujours fait depuis deux mille ans, l’Église ne peut pas être divine !
« Mgr Antonio De Castro Mayer publia une intéressante Lettre pastorale sur la
“ cinquième colonne ” reproduite dans le n° 10 de Sodalitium (Ed. italienne pp. 22-29),
dans laquelle il soutenait que la Contre-Église ne veut pas placer tous ses adeptes dans
les rangs ouvertement hétérodoxes, mais que, au contraire, elle a toujours cherché
le moyen de disposer ses éléments en grand nombre à l’intérieur de l’Église catho-
lique, dans le but de la ruiner de l’intérieur. Ces agents de la “ cinquième colonne ”, en
effet, tendaient à faire à l’intérieur de l’Église le jeu de ses adversaires : ils avaient ainsi
la charge de s’introduire aux postes-clés, surtout sur les Sièges épiscopaux. De cette
manière l’hérésie tentait de s’infiltrer le plus profondément possible dans les viscères
mêmes de l’Église, pour pouvoir un jour enseigner avec l’autorité apparente de l’Église
les erreurs condamnées par elle. La “ cinquième colonne ”, cependant, une fois démas-
quée essaye de produire une “ troisième force ” qui ne se déclare pas ouvertement
amie de la “ cinquième colonne ” désormais démasquée, mais qui lui fournit les condi-
tions indispensables pour pouvoir survivre et ne pas être expulsée de l’Église. Leur
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l’église éclipsée
principe doctrinal est le maintien de la paix à tout prix : la paix, au contraire, est pour
eux la valeur suprême à laquelle on peut sacrifier toute chose, même la pureté de la Foi.
Saint Pie X dans l’encyclique “ Pascendi ” expliquait comment le moderniste, à la
différence de tous les autres hérétiques, ne voulait pas sortir de l’Église mais y rester
pour la changer de l’intérieur.
C’est finalement la réalisation du plan dévoilé dans le roman “ Il Santo ” où est dé-
crit en détail l’intention des modernistes de constituer une société secrète dans l’Église
pour s’emparer des principaux postes de la hiérarchie et transformer l’Église en une
sorte de société philanthropique. Le rêve de l’auteur, Fogazzaro, s’est réalisé dans le
Concile Vatican II, véritable “ cinquième colonne ” à l’intérieur de l’Église romaine, et
avec la fausse restauration de Jean-Paul II et Ratzinger, vraie “ troisième force ”, pour
couvrir et faire accepter le Concile à la lumière de la tradition !
Il est surprenant de voir comment la “ cinquième colonne ” a réussi à s’infiltrer dans
l’Église sous Jean XXIII (on pense aux de Lubac, Congar, Küng, condamnés par Pie XII
et appelés par Roncalli comme “ experts ” au Concile), et à prendre solidement en main
les rênes du Concile pour le diriger à leur gré, lui faisant proclamer le panthéisme,
l’unité transcendante de toutes les religions et le droit, pour l’erreur, à la liberté »
(Sodalitium n° 37, “ Le complot judéo-maçonnique contre l’Église romaine ”, pp. 29 à 32).
Les hommages de la Franc-Maçonnerie au “ bon pape Jean ”
N’est-il donc pas tout naturel qu’à la mort de Jean XXIII (dès le lendemain), on
puisse lire ceci sur une affiche des francs-maçons mexicains : “ La Grande Loge occiden-
tale mexicaine et ses confrères, à l’occasion de la mort du Pape Jean XXIII, annoncent
officiellement leur peine pour la disparition de ce grand homme qui a révolutionné les
idées, pensées et formes d’agir de la liturgie catholique romaine. Les encycliques “ Mater
et Magistra ” et “ Pacem in Terris ” ont révolutionné les concepts en faveur des droits de
l’homme et de sa liberté. L’humanité a perdu un grand homme et nous, francs-maçons,
reconnaissons en lui ses principes élevés, son humanitarisme et ses qualités de grand libé-
ral ” (Guadalajara 3.6.63 Lic. José Guadalupe Zuno Journal mexicain “ El Informador ”).
5. L’homme qui parachève le Concile : Paul VI
Mgr Montini devait réussir là où le cardinal Rampolla avait échoué !
Dès avant son élection, il avait déjà laissé entrevoir “ sa religion ”. Dans un dis-
cours prononcé à Turin le 27 mars 1960, il affirmait en effet : “ ...l’homme moderne n’en
viendra-t-il pas un jour au fur et à mesure que ses études scientifiques progresseront et
découvriront des lois et réalités cachées derrière le visage muet de la matière, à tendre
l’oreille vers la voix merveilleuse de l’esprit qui palpite en elle ? [73] Ne sera-ce pas là
la religion de demain ? Einstein, lui-même, entrevit la spontanéité de la religion de
l’univers. Ou ne sera-ce pas peut-être ma religion d’aujourd’hui ?... Le travail n’est-il
pas engagé dans la trajectoire directe qui aboutit à la religion ? ” (Doc. Cath. 19 juin
1960 n° 1330 col. 765, 765). Ceux qui ont quelques notions du panthéisme, surtout dans
la forme donnée par Teilhard de Chardin, pourront aisément le reconnaître ici. Selon
cette doctrine, Dieu est immanent à l’univers et il se manifeste dans celui-ci, surtout
dans son expression la plus haute, l’homme.
73 — Le prêtre apostat Roca disait de même : “ Aujourd’hui, l’on constate expérimentalement
que l’esprit est au fond de toutes choses, et que la matière la plus opaque le sue elle-même par
tous les pores ” (“ La fin de l’ancien monde ”, p. 163).
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
« A ce sujet, Richard Cavendish, dans son traité de magie noire, (“ La magia nera ”
Ed. Mediterranee, 1984, p. 29) reprenant les concepts fondamentaux cabalistique-tal-
mudique de macrocosme et de microcosme écrit : “ L’univers et chaque chose qui est en
lui constituent Dieu ”. L’univers est un gigantesque organisme humain (macrocosme)
et l’homme en est la petite image, une réplique de Dieu en miniature (microcosme).
Comme il est lui-même une représentation de l’univers (même si c’est à une échelle
très réduite), moyennant un processus d’expansion spirituelle, l’homme peut mystique-
ment étendre son être jusqu’à comprendre le créé dans sa totalité, le soumettant à son
vouloir. Etant donné que toutes les choses sont des aspects d’une chose unique, toutes
les choses peuvent être du grain pour le moulin du mage, c’est-à-dire de l’homme com-
plet qui a tout expérimenté et dominé, qui a soumis la nature et a escaladé au plus haut
des cieux. Arriver à ceci constitue le Grand Œuvre. (Francesco Brunnelli “ Principi e
metodi della massoneria operativa ”, Bastogi, Ed. 1982, p. 84).
« A savoir, se faire l’égal de Dieu, conformément au Conseil de l’Antique Serpent »
(Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.).
Paul VI confirme également l’aggiornamento de l’Église au monde inauguré par
Jean XXIII.
« L’Église cherche à s’adapter au langage, aux coutumes, aux tendances des hommes
de notre temps, tout absorbés par la rapidité de l’évolution matérielle et tellement exi-
geants pour leurs particularités individuelles. — Il ajouta après — Cette ouverture est
dans l’esprit de l’Église ».
« Nous aimerons les catholiques, les schismatiques, les protestants, les anglicans,
les indifférents, les musulmans, les païens, les athées... nous aimerons notre époque :
les formes et activités de notre civilisation, de notre art, de notre sport. Nous aimerons
notre monde » (“ L’Église et le Concile ”, Ed. Saint Paul, Paris, 1965, pp. 44 et 45).
« Je ne me sentais pas porté vers la cléricature qui m’apparaissait souvent sous
des formes statiques, renfermées,... impliquant aussi un retranchement de toutes les
tendances mondaines, dans la mesure où le monde est condamné » (Jean Guitton :
“ Dialogue avec Paul VI ”, Fayard, 1967, p. 298).
« Que le monde le sache, l’Église le regarde avec une profonde compréhension,
avec une admiration vraie, sincèrement disposée non pas à le subjuguer mais à le ser-
vir » (29 septembre 1963, après la deuxième session du Concile).
« L’Église accepte, reconnaît et sert le monde tel qu’il se présente à elle aujourd’hui ».
« Nous avons certainement entendu parler de la sévérité des Saints pour les maux
du monde. Beaucoup sont encore familiarisés avec les livres d’ascèse qui portent un
jugement globalement négatif sur la corruption terrestre. Il est aussi certain que nous
vivons dans un climat spirituel différent, étant invités, spécialement par le présent
concile, à porter un regard optimiste sur le monde moderne, ses valeurs, ses conquêtes...
La célèbre constitution Gaudium et Spes est tout entière un encouragement à cette
attitude spirituelle nouvelle » (Doc. Cath. 21 juillet 1974, n° 1658, pp. 60 et 61).
« Notre témoignage est un signe de l’attitude de l’Église envers le monde mo-
derne : une attitude faite d’attention, de compréhension, d’admiration et d’amitié »
(8 juin 1964 — Actes Pontificaux, n° 139, p. 21).
« L’Église pourra-t-elle et pourrons-nous faire autre chose que de regarder le
monde et l’aimer ? » (14 septembre 1965 — Doc. conciliaire n° 6).
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l’église éclipsée
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
eux qui lui auraient joué le rôle de grands électeurs et dans la suite l’auraient pilo-
té dans les décisions les plus importantes pendant ses treize années de pontificat. Et,
avant encore ce serait eux aussi qui auraient poussé le Concile Vatican II sur le chemin
des réformes ”.
Citons aussi le récit de M. Winckler, officier-interprète.
« Diverses circonstances, tenant à mon désir de rejoindre l’armée Leclerc, firent
que je me retrouvais en Tunisie lors de son occupation par les troupes de l’Axe. Un
certain journaliste que nous appelions “ Martin Longues-Oreilles ” jugea intelligent de
me “ circoncire ” dans un article de journal, d’où maints ennuis avec les occupants (huit
arrestations).
Enfin je pus m’engager, et après être passé à Tripoli, Casablanca et Alger, je débar-
quai à l’E.M.F. de Rome, comme officier-interprète... Vous savez qu’il est de tradition
à Rome de confier les finances de saint Pierre à des catholiques d’origine juive. Avec
la réputation faite par “ Martin ”, ceux-ci me reçurent avec tous les honneurs dus à un
frère ayant souffert... Ils me présentèrent au grand frère Montini et je lui servis la messe
qu’il disait le jeudi pour les diplômés de l’université. A l’ordre du jour : “ L’ouverture au
monde ”, mais très habilement, et à mots très, très couverts.
Les participants se gênaient moins, mais je ne fus vraiment “ mis au parfum ” que
par Mgr Serge Pignedoli... Il me confirma que la mère de Jean-Baptiste (Montini, futur
Paul VI), Judith Alghisi, s’était convertie lors de son mariage avec Georges Montini,
lui-même d’origine juive (voir Livre d’or de la noblesse italienne)... Encouragé par
Gasparri, soutenu par de très hautes instances mondialistes, “ tenu ” par ses mœurs
contre-nature [75], il était devenu le “ futur pape ” !
Ses meilleurs supporters se retrouvaient dans un groupe initiatique dont les grands
ancêtres ont des noms qui ne disent rien aux gens qui tiennent à ignorer jusqu’à l’exis-
tence du mysterium iniquitatis, par exemple H.P. Blatvatsky, H.S. Olcoot, Théodore
Reuss, etc.. Pignedoli me conduisit, le 2 janvier 1945, chez le neveu du cardinal qui,
sans le veto (motivé par son appartenance à l’O.T.O., loge de Zurich), nous aurait privé
de saint Pie X, “ niente meno ” (rien de moins) !
Vendant la peau de l’ours avant de m’avoir... subjugué, Pignedoli me “ cassa le mor-
ceau ” : il reprit toute l’histoire du complot Rampolla et m’assura que cette fois, l’affaire
était dans le sac avec Montini. Le vénérable de la loge (le prince E. de Naples Rampolla,
neveu du défunt cardinal) en fut pour ses frais et je pris mes distances avec Don Sergio
comme avec Mgr Montini.
Du coup, par l’entremise de Maritain, on me signifia que j’étais indésirable à Rome
et l’on me rapatria. Le haineux philosophe s’était fait l’ami de l’évêque traître, menteur
et sodomite. Je ne puis vous confirmer qu’il était B’naï B’rith (une maçonnerie mon-
diale réservée exclusivement aux juifs) ; je sais seulement que l’affaire se passait dans
les sphères les plus hautes d’un certain projet juif mondialiste, dans un tout autre sec-
teur que le sionisme » (Latour, Loubier et Alexandre : Qui occupe le siège de Pierre ?,
pp. 61 et 62 ; Cahiers de Cassiciacum 1 Mai 1979, p. 101).
Dans sa revue “ Bonum Certamen ”, l’abbé Mouraux écrit :
« Paul VI était d’ascendance juive par son grand-père maternel et sa mère, née
juive et baptisée la veille de son mariage, d’où son prénom de Jean-Baptiste qu’elle
75 — A ce propos plusieurs faits sont relatés dans le livre de F. Bellegrandi op. cit., pp. 85-86.
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l’église éclipsée
76 — La photo de Paul vi portant l’ephod fut publiée le 29 août 1970 dans Paris-Match et
dans d’autres périodiques.
77 — Nous avons ici une confirmation complémentaire du témoignage du Père Malachi Martin.
78 — Le prince Scortesco, cousin du Prince Borghèse, fut trouvé mort dans des circonstances très
suspectes, quelques jours après avoir dévoilé qu’il avait la preuve que Paul VI était franc-maçon.
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
ambiguïté ni contradiction ” (Rivista Massonica n° 5 Luglio 1978, article intitulé “ Ne
ambiguità ne contraddizione ” Ref. lxix — xiii della nuova serie).
Cet “ hommage ” des fils de la Veuve constitue en lui-même un tel témoignage qu’il
se passe de tout commentaire.
Paul VI a été aussi un propagateur des idéaux de la Révolution dans l’Église. Ainsi
le 1 septembre 1963 il déclare :
er
« En même temps on constatait un ferment nouveau : des idées vivantes, des coïn-
cidences parmi les grands principes de la Révolution, laquelle n’avait rien fait d’autre
que de s’approprier certaines idées chrétiennes : fraternité, liberté, égalité, progrès,
désir d’élever les classes humbles. Tout cela était chrétien, mais avait pris un revête-
ment antireligieux » (Doc. Cath. n° 1440, 20 octobre 1963, p. 1372).
Le très célèbre cabaliste Eliphas Lévi, (ex abbé Constant) auteur du fameux livre
“ Dogme et rituel de la Haute Magie ”, dans son ouvrage “ Le Grand Arcane ”, publié en
1896, après avoir maudit les anathèmes de l’Église catholique comme “ des actes de la
papauté de Satan ” (Eliphas Lévi, “ Il Grande Arcano ”, Atanor, 1989, p. 84) écrivait :
“ un jour viendra où les derniers anathèmes d’un Concile œcuménique seront ceux-
ci : maudite soit la malédiction, que les anathèmes soient anathèmes, et que tous les
hommes soient bénis ! Alors on ne verra plus d’une part l’humanité et de l’autre l’Église.
Parce que l’Église embrassera l’humanité et quiconque sera dans l’humanité ne pourra
pas être en dehors de l’Église ”.
« On se demande comment Paul VI a réussi là où tous les ennemis de l’Église
ont échoué. L’explication est facile : ils ont attaqué l’Église du dehors, alors qu’avec
Montini elle a été, peu à peu, grignotée, du dedans... Mais comment, devant un tel
résultat (“ l’auto-démolition de l’Église ” comme Paul VI lui-même l’a définie), les yeux
ne se sont pas dessillés ? Là aussi l’explication est facile : c’est le génial double jeu de
Paul VI qui a aveuglé tout le monde. Aller, par exemple, à l’O.N.U. pour confesser sa
foi dans la Charte des Droits de l’homme... et ensuite confesser sa foi en Dieu selon le
Credo catholique... Aucun pape n’a eu l’audace de supprimer le Saint-Office... Aucun
Pape n’a imposé, avec une telle autorité, une réforme du Conclave en excluant tous
les cardinaux de plus de quatre-vingts ans ! Aucun pape n’a eu l’audace d’imposer une
“ messe ” révolutionnaire. (voir note 1, page 107, n.d.r.).
Bref, nous nous trouvons en présence d’un plan littéralement démoniaque de subversion
mondiale au sens profond du terme... Lors de Vatican II on est passé d’une religion chré-
tienne traditionnelle à une pseudo-religion humanitaire... toute pénétrée de conceptions
maçonniques. A la suite de Vatican II une nouvelle religion est en train de se substituer à l’an-
cienne. Saint Pie X avait prédit cette situation quand il écrivait dans Pascendi : “ Les artisans
d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent...
dans le sein même et au cœur de l’Église : Nous parlons d’un grand nombre... de prêtres qui,
sous couleur d’amour de l’Église... imprégnés jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez
les adversaires de la Foi catholique, se posent... comme rénovateurs de l’Église ” » (Léon de
Poncins : “ Christianisme et Franc-Maçonnerie ”, dpf Chiré en Montreuil, 1975, pp. 283-292).
6. La naissance de la nouvelle “ église conciliaire ”
Il résulte de tout cela que le Concile a réussi, par une mystérieuse permission di-
vine, à opérer la Révolution : la “ liberté ” s’est introduite par la Liberté Religieuse ou
Liberté des Religions ; l’ “ égalité ” par la collégialité et le principe de l’égalitarisme dé-
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l’église éclipsée
79 — « Weishaupt, en rédigeant son rituel, chargeait ses disciples de répandre cette persuasion
que la liberté, l’égalité et la fraternité, entendues au sens maçonnique, ont eu pour inventeur Notre-
Seigneur Jésus-Christ » (Abbé E. Barbier : “ Les infiltrations maçonniques dans l’Église ”, 1910, p. 6).
80 — Au sujet des connivences du cardinal Suenens et du cardinal Alfrink avec la Franc-
Maçonnerie, voir “ Le Complot ” de Pierre Virion, pp. 40-41.
Le futur “ cardinal ” Congar dira : “ L’Église a fait pacifiquement sa révolution d’octobre ” (cité
par Mgr Lefèbvre : “ Lettre ouverte aux catholiques perplexes ”, Paris, 1985, p. 133).
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Le Concile « Vatican ii a été 1789 dans l’Église »
« A ce point, nous découvrons avec trouble que le principal “ père conciliaire ” de
Vatican II, celui qui en a tracé les lignes fondamentales et lui a donné l’empreinte qui
en fait un “ cas unique ” dans l’histoire de l’Église, a été la maçonnerie, et en particulier
celle du B’nai B’rith.
Du reste, la maçonnerie a assumé volontiers cette paternité, y compris en termes
explicites, à un tel point que Yves Marsaudon, 33ème grade le plus élevé du Rite
Ecossais Ancien et Accepté, dans son livre “ L’œcuménisme vu par un Franc-Maçon
de Tradition ”, avec préface de Charles Riandey, [81] Souverain Grand Commandeur du
Conseil Suprême de France, à propos de la doctrine de Vatican II sur la liberté de reli-
gion, a pu écrire : “ On peut vraiment parler de révolution partie de nos loges maçon-
niques ”, révolution qui “ s’est magnifiquement étendue sous le Dôme de saint Pierre ”
(Yves Marsaudon : op. cit.) » (Cité par le Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.).
« Sur le plan politique, le Concile Vatican II embrasse complètement et fait sien
l’objectif principal de la maçonnerie et du judaïsme : la république universelle et le
gouvernement mondial.
L’option mondialiste, par exemple, est explicite au premier paragraphe de “ Nostra
AÉtate ”, où l’on parle d’un processus d’unification du genre humain qui est en cours et que
l’Église doit promouvoir, et au paragraphe 79 de “ Gaudium et Spes ” dans lequel on sou-
haite “ la naissance d’une autorité internationale compétente munie de forces efficaces ”.
Vatican II a été ordonné précisément à la naissance de cette religion mondiale syn-
crétiste qui doit constituer la base spirituelle du Gouvernement mondial maçonnique,
de ce gouvernement mondial dont l’ONU, société voulue, créée et pilotée par la Franc-
Maçonnerie, constitue l’ébauche. (La Société des nations, dont l’ONU prit la succession, fut
décidée au “ Congrès des maçonneries alliées et neutres ” tenu à Paris du 28 au 30 juin 1917).
Et ce n’est certainement pas un hasard si “ Dignitatis humanae ”, document fon-
damental de la révolution conciliaire, porte presque le même titre que l’écrit qui ou-
vrit les portes de la chrétienté à la pénétration de la cabale : le discours “ De hominis
dignitate ” de Pic de la Mirandole, texte très apprécié par la maçonnerie, écrit sous
l’influence des maîtres juifs, Elie De Medigo et d’autres, qui entouraient le jeune et
étourdi La Mirandole, assoiffé de gloire et de connaissances secrètes.
Et ce n’est non plus pas un hasard si Henri de Lubac, universellement considéré
comme l’un des “ pères ” du Concile Vatican II et de son “ nouveau cours ”, et nommé
à ce titre “ cardinal ” par Jean-Paul II, a consacré un de ses livres justement à Pic de la
Mirandole. Dans cette œuvre il exalte ce vulgarisateur et diffuseur de la magie et du
syncrétisme cabalistique, et en outre négateur de la logique et du principe de contra-
diction, comme un très grand penseur, pionnier d’une nouvelle ère de paix et de com-
préhension universelles. (Henri de Lubac “ Pic de la Mirandole ”, Jaca Book, 1977).
« En niant l’historicité des Evangiles, les hommes de Vatican II veulent les “ mytho-
logiser ” en mettant le christianisme sur un pied d’égalité avec les religions païennes,
pour ensuite le fondre et l’amalgamer avec elles — après l’avoir ainsi dénaturé et re-
81 — En 1946 le frère Riandey exprimait ses vues religieuses et “ œcuméniques ” dans “ Le
Temple ” : “ Le monde futur créera du neuf après avoir assimilé le christianisme et d’autres
formes actuelles de spiritualité et donnera peut-être naissance par analogie avec le phéno-
mène physique de collectivisation totale, à une sorte de Panthéisme dans lequel se trouveront
fondues, amalgamées, toutes les pensées actuelles, redynamisées toutes ensemble, vers des
objectifs encore inconcevables ” (septembre-octobre 1946).
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Paul VI était d’ascendance juive par son grand-père maternel et sa mère, née juive et bap-
tisée la veille de son mariage, d’où son prénom de Jean-Baptiste qu’elle choisit. Il porta lui-
même plusieurs fois l’ephod, insigne du grand-prêtre au moment où il condamna Jésus.
"Ils feront l'ephod, d'or, de bleu, et de pourpre, d'écarlate, et de fin coton retors, en
ouvrage d'art, Il aura à ses deux bouts, deux épaulières pour l'assembler".
L'éphod était placé par-dessus la magnifique robe bleue. Il était formé de deux pièces
de tissus reliées aux niveaux de l'épaule et de la ceinture par les épaulières.
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PARTIE IV
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l’église éclipsée
que les mystères maçonniques sont l’ “ exact contraire du dogme catholique ” (Albert
Pike, op. cit., vol. 6 p. 154).
La maçonnerie enseigne, en fait, que “ n’importe quel Dieu qui damne est un dé-
mon ” parce que “ l’idée de Dieu rémunérateur de l’ordre moral librement violé serait [82]
une croyance immorale ou, pour le dire plus logiquement, c’est l’immoralité même ” .
Nous nous trouvons, donc, en conformité avec l’enseignement panthéiste et maçon-
nique, au-delà du bien et du mal, et donc avec la devise du satanisme militant “ Fais ce
que tu veux ”. [83]
Et donc, de même qu’il n’y a pas de distinction entre le bien et le mal, ainsi il n’y a
pas non plus de distinction entre le vrai et le faux ».
« Si tout est dieu, tout est vrai, il ne peut plus y avoir de distinction entre vrai et
faux, et donc, par conséquent, puisque le bien est la pratique du vrai et le mal la pra-
tique de l’erreur, entre le bien et le mal. C’est le principe fondamental magique de la
“ coincidentia oppositorum ” ». On comprend dès lors, qu’une fois admis l’abandon de
toute distinction entre le mal et le bien par le Concile, puis par le Vatican, « on ait abou-
ti à la bénédiction des “ droits de l’homme ” » (Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.).
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Montini avec Ratzinger qui joua un rôle important lors du Conciabule Vatican II
82 — (“ L’Acacia massonica ”, 1969, pp. 182-184, qui reprend un numéro de 1947, p. 149, cité
dans “ Civiltà Cattolica ” du 6.7.1957, p. 146).
83 — « Il n’y a d’autres lois que “ fais ce que je veux ” ». C’est ce qu’on lit dans le “ Liber Al vel
legis sub figura ccxx ” dicté par le démon Aiwass au 33ème degré Aleister Crowley, publié par la
maçonnerie de l’Ordo Templi Orientis le 10 avril 1990, année du vieux Eon.
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CHAPITRE I
Après que le Concile Œcuménique ait ramené “ l’Église à la simplicité de l’âge d’or ”,
Roca annonçait : “ Prononçant sa propre déchéance, la papauté romaine déclarera
urbi et orbi qu’ayant terminé sa mission et son rôle d’initiatrice, elle se dissout dans sa
vieille forme, pour laisser le champ libre aux opérations supérieures du nouveau pon-
tificat de la nouvelle église et du nouveau sacerdoce, qu’elle installera canoniquement
elle-même avant d’exhaler le dernier souffle... ”
Roca désigne ces nouveaux prêtres sous le nom de “ progressistes ” (Glorieux cente-
naire — p. 447) et préconise aussi la “ suppression de la soutane ” (Le Christ, le Pape et
la démocratie, pp. 105-107).
84 — Dans son ouvrage “ Église catholique et Franc-Maçonnerie ” (op. cit.) Kurt Baresch,
Grand-maître de la grande Loge d’Autriche, cite un extrait de lettre écrite en 1869 par l’homme
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l’église éclipsée
(“ Qui occupe le siège de Pierre ? ” Ed. Sainte Jeanne d’Arc, pp. 40 et 41).
Or, il est bien vrai qu’on a, non seulement le droit mais le devoir de chercher la vé-
rité, cependant, même s’il peut arriver à tout le monde d’errer — et cela dans certains
cas peut être toléré — il est tout aussi vrai qu’on n’a jamais le droit d’errer !
Le Grand-Orient qualifiait à l’époque le discours de Mgr Wojtyla de “ positions
constructives et nouvelles ”. (Bulletin du Grand-Orient n° 48 novembre-décembre 1964
cité dans b.o.c. n° 77 — janvier 1983). Ce Bulletin est très instructif. L’article s’intitule :
“ Du côté des Églises ”. C’est un compte-rendu des débats du Concile Vatican II, dont la
précision prouve la qualité des informations.
Voici ce qu’écrivait le Père Deschamps en 1881 :
« En 1822, un juif, membre de la Haute-Vente romaine, écrivait à un de ses com-
plices : “ ...Les loges discourent sans fin sur les dangers du fanatisme, sur le bonheur de
l’égalité sociale et sur les grands principes de liberté religieuse... Un homme imbu de
ces belles choses n’est pas éloigné de nous ; il ne reste plus qu’à l’enrégimenter ” (cité par
Crétineau-Joly : “ L’Église romaine en face de la Révolution ” t ;.2, pp. 120 et 121) » (Père
Deschamps, op. cit., p. lxxxvii).
Selon la doctrine maçonnique il ne doit pas y avoir de différence fondamentale entre
la religion catholique et les fausses religions. Or, lors du Concile Vatican II, Mgr Karol
Wojtyla dévoila son objectif en ces termes : “ Ce mouvement œcuménique se fonde sur les
éléments de la véritable unité ”. “ Ces Églises et ces communautés séparées, bien que nous
les croyions souffrir de déficiences, ne sont nullement dépourvues de significations et de
mystère du salut. L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d’elles comme de
moyens de salut, dont la force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée
à l’Église catholique ” (Malinski : “ Mon ami Karol Wojtyla ”, Le Centurion, 1980) [85].
Après son élection le 2 juin 1984 lorsque Jean-Paul II s’est rendu au “ Conseil
Œcuménique (protestant) des Églises ” [86] à Genève, il y déclarait : “ Avec les religions
du monde nous partageons un profond respect de la conscience et de l’obéissance qui, à
tous, nous apprend à chercher la vérité, à aimer et à servir toutes les personnes et tous
les peuples... Oui, nous considérons tous la conscience et l’obéissance à la conscience
comme un élément essentiel sur la route vers un monde meilleur et en paix ”. C’est la
glorification du gnosticisme maçonnique.
C’est l’objectif recherché par les Martinistes, les Congrès spiritualistes, de l’école
symboliste d’Oswald Wirth (1865-1943, initié à la Maçonnerie en 1882, Grande Loge
de France). L’ami de Roca dévoile en 1928 dans une conférence dont le compte-rendu
sera donné dans “ Le Symbolisme ” de février 1959 : “ ... Nous tendons d’ailleurs à l’indi-
d’état Jean Gaspard Bluntschli : “ Le pape rejette la liberté de pensée alors que nous la véné-
rons comme l’une des plus saintes conquêtes de l’humanité. Le pape appelle folie la liberté
de conscience et nous la considérons comme le préalable indispensable à tout commerce des
âmes avec Dieu ” (p. 28). Les papes ont constamment condamné la liberté de religion, notam-
ment par l’encyclique “ Quanta cura ” de Pie ix.
85 — Cela va pourtant à l’encontre de cet enseignement de Notre-Seigneur Jésus-Christ :
“ Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé. Celui qui ne croira pas, sera condamné ” (Marc xvi,
16).
86 — Proposition condamnée par le Syllabus : “ Le protestantisme n’est rien d’autre qu’une
forme différente de la même vraie religion chrétienne, forme dans laquelle on peut être
agréable à Dieu, aussi bien que dans l’Église catholique ” (Proposition 18).
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de Karol Wojtyla à Jean-Paul ii
vidualisme religieux selon lequel chaque croyant se fait sa propre croyance. Ce qui est
en baisse c’est le sacerdotalisme. Nous aspirons à nous passer d’intermédiaire entre
nous et Dieu. Il est donc probable que la religion de l’avenir fera de chaque fidèle son
propre prêtre et qu’elle s’adressera aux esprits ambitieux pour leur dire de chercher la
Vérité par leurs propres moyens, à leurs risques et périls ”.
Dans la déclaration de la Grande Loge Unie d’Angleterre de septembre 1985, on peut
lire ces lignes : “ La Franc-Maçonnerie est loin d’être indifférente à la religion. Sans inter-
férer dans leur pratique religieuse, elle attend de chacun de ses membres qu’il soit fidèle
à sa propre foi et qu’il mette son devoir envers Dieu (sous quelque nom qu’il soit connu)
au-dessus de tous les autres devoirs. Ainsi, la Franc-Maçonnerie peut-elle être considé-
rée comme un soutien de la religion ” (Cité par M. Riquet, dans Le Figaro du 17.10.1985).
Roca dira : “ C’est pour le Christ (“ Mon Christ n’est pas celui du Vatican ” a-t-il dit)
qu’ils travaillent sciemment ou non : ils maçonnent son corps ecclésial, le vrai temple de
Dieu, l’humanité glorieuse de l’avenir ” (“ Glorieux Centenaire ”).
Dans le contexte de Vatican II, Mgr Wojtyla déclarait le 28 septembre 1965 :
“ L’athéisme doit être étudié... non comme une négation de Dieu, [87] mais plutôt comme
un état de la conscience humaine ” (Doc. Cath. 1965 p. 1888).
a) Son œcuménisme
Maritain relate ses entretiens avec le cardinal Wojtyla, à Rome, en 1963, dans le
livre de Malinski (op. cit.). Il exprime ainsi l’état d’esprit du prélat sur la finalité du
Concile : “ La convocation d’un Concile et ses préparations ont eu un résultat tout à fait
inattendu... L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d’elles... (les religions
hérétiques, n.d.r.). La nouvelle conception de l’idée du peuple divin a pris le relais de la
vieille vérité (la vérité n’est-elle pas éternelle ?, n.d.r.) sur la possibilité de rédemption en
dehors des frontières visibles de l’Église... L’Église veut entreprendre un dialogue avec les
représentants de ces religions. Et ici, le judaïsme occupe une place tout à fait particulière ”.
Karol Wojtyla mettra en pratique ce qu’il disait. Svidercoschi relate en effet qu’en
1965, alors évêque à Rome pour y suivre les travaux du Concile, il rencontra son vieil
ami juif Jurek ; il l’embrassa, le regarda fixement dans les yeux et le surprit par ces
mots : “ Un jour, Juifs et Chrétiens pourront se retrouver ainsi ” (Svidercoschi, “ Lettera
ad un amico ebreo ”, Ed. Mondadori, Milano, 1993, p. 26).
C’est ce qui arrivera en 1986, quand “ l’ami catholique est le premier pape qui après deux
mille ans entra dans une synagogue, la synagogue de Rome ” (Svidercoschi, op. cit., p. 101).
On peut trouver, sans difficulté, d’autres discours et faits de Jean-Paul II en faveur
de l’œcuménisme. Voici quelques exemples à l’égard des protestants.
Le 7 novembre 1980, pendant un voyage en Allemagne, il allait dans un temple
luthérien et déclarait : “ Je viens à vous, vers l’héritage spirituel de Luther ”, exaltant la
“ profonde spiritualité ” du dit hérésiarque.
Le 25 mai 1982, en Angleterre, il participait au culte anglican dans la cathédrale de
Canterbury, et avec l’ “ archevêque ” anglican, il bénissait la foule.
Le 11 décembre 1983 il prêchait dans le temple luthérien de Rome. Il disait qu’“ il
faudra refaire le procès de Luther de façon plus objective ”, en donnant à entendre que
la sentence de condamnation du Pape Léon X fut injuste et réformable.
87 — Ici on touche véritablement l’absurde. L’athéisme, par définition, est la négation de
Dieu. Comment peut-on donc l’étudier comme n’étant pas la négation de Dieu ?
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Voici encore quelques extraits de discours de ce “ pape marial ” sur la Sainte Vierge :
“ Quand les théologiens parlent de la virginité de Marie, ils doivent le faire en tenant
compte des tendances et des orientations de la culture contemporaine... ” (L’Osservatore
Romano, 25 mai 1992). Qu’est-ce que cela signifie ? La virginité est-elle différente au-
jourd’hui par rapport à hier ?
Dans une autre occasion, il dira : “ Attribuer le maximum à la Sainte Vierge ne
peut pas se convertir à une norme de mariologie ” (Audience générale du 3 janvier 1996).
Saint Bernard pourtant disait : “ De Maria numquam satis ” (“ De Marie jamais assez ”).
Les théologiens affirment, en effet, que l’on peut attribuer à la Sainte Vierge toutes les
vertus au degré maximum sauf, bien sûr, les attributs propres à Dieu... et encore. En
effet, si Dieu est Tout Puissant par sa nature, on peut dire que la Sainte Vierge est toute
puissante par la grâce, dans le sens que tout ce qu’Elle demande à Dieu lui est accordé.
Dans une autre circonstance, Jean-Paul II dira : “ Nous avons déjà eu l’occasion
de rappeler précédemment que cette version (“ Elle t’écrasera la tête ”) ne correspond
pas au texte hébreu, dans lequel ce n’est pas la femme mais plutôt sa descendance, son
descendant, qui doit écraser la tête du serpent. Ce texte attribue donc, non pas à Marie
mais à son Fils la victoire sur Satan. Cependant, comme la conception biblique suppose
une solidarité profonde et descendance, la représentation de l’Immaculée écrasant le
serpent est cohérente avec le sens originel du passage, non pas par son propre pouvoir
mais par la grâce du Fils ” (L’Osservatore Romano, 30 mai 1996). (Pour l’analyse de cet
extrait, voir le “ Courrier de Rome Si Si No No ”. n° 181, juillet/août 1996).
Un catholique ne peut que frémir devant de tels propos ! C’est bien la Sainte
Vierge qui piétine la tête du démon. Les théologiens expliquent que Notre-Seigneur a
voulu que ce soit Elle qui écrase la tête du serpent infernal pour l’humilier davantage.
Etre terrassé par Notre-Seigneur, qui est Dieu, est moins humiliant qu’être écrasé par
une Femme, même s’il s’agit de la Mère de Dieu. Voici ce que dit saint Louis Marie de
Grignion de Montfort à ce propos : “ ... En sorte que la plus terrible ennemie que Dieu
est faite contre le diable est Marie, sa Sainte Mère. Il lui a même donné dès le paradis
terrestre... tant de force pour vaincre, terrasser et écraser cet orgueilleux impie, qu’il
l’appréhende plus, non seulement que tous les anges et les hommes, mais, en un sens,
que Dieu même. Ce n’est pas que l’ire, la haine et la puissance de Dieu ne soient pas
infiniment plus grandes que celles de la Sainte Vierge, puisque les perfections de Marie
sont limitées ; mais c’est premièrement parce que Satan, étant orgueilleux souffre infi-
niment plus d’être vaincu et puni par une petite servante de Dieu, et son humilité l’hu-
milie plus que le pouvoir divin ” (Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge, n° 52).
b) Le sophisme de l’œcuménisme
Du reste, cet œcuménisme, au nom duquel on n’épargne même pas la Mère de
Dieu, ne pouvait qu’être un sophisme, comme le met en évidence l’abbé Paladino :
« Lorsqu’on lit le discours que Jean-Paul II a tenu durant l’audience au Vatican qui
s’est déroulée à l’occasion de la semaine de l’unité des chrétiens [88], le sophisme sur le-
quel s’appuie l’œcuménisme saute aux yeux. Expliquons, avant tout, le mot sophisme :
c’est un faux raisonnement, un syllogisme erroné qui a l’apparence de la vérité mais en
réalité ne l’exprime pas ; en d’autres termes, c’est une tromperie.
88 — Audience générale du 19 janvier 1994, parue dans la Doc. Cath. 2088, 20 février.
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89 — Catéchisme de St. Pie x, numéro spécial d’Itinéraires n° 116, p. 121, 122
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Dieu s’est, en quelque sorte, uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains
d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme,
il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de
nous, en tout semblable à nous, hormis le péché.
Cette idée d’ailleurs était déjà exprimée, en d’autres termes, par le jésuite Karl
Rahner dans la théorie du soi-disant christianisme anonyme.
Après avoir été élu, Jean-Paul Il, déjà dans la première encyclique, “ Redemptor
Hominis ” du 4 mars 1979, § 13, reprend le même concept, en partant, clairement, des
documents conciliaires.
« Lorsque, à travers l’expérience de la famille humaine qui augmente continuel-
lement à un rythme accéléré, nous pénétrons le mystère de Jésus-Christ, nous com-
prenons avec plus de clarté que, au centre de toutes les routes par lesquelles l’Église
de notre temps doit poursuivre sa marche, conformément aux sages orientations de
Paul VI [90], il y a une route unique : la route expérimentée depuis des siècles et qui est
en même temps la route de l’avenir. Le Christ Seigneur a indiqué cette route surtout
lorsque, pour reprendre les termes du concile, “ par l’incarnation le Fils de Dieu s’est
uni d’une certaine manière à tout homme “ ... Il s’agit donc ici de l’homme dans toute
sa vérité, dans sa pleine dimension. Il ne s’agit pas de l’homme “ abstrait ”, mais réel,
de l’homme “ concret ”, “ historique ”. Il s’agit de chaque homme, parce que chacun a été
inclus dans le mystère de la rédemption, et Jésus-Christ s’est uni à chacun, pour tou-
jours, à travers ce mystère... C’est cela, l’homme dans toute la plénitude du mystère
dont il est devenu participant en Jésus-Christ et dont devient participant chacun des
quatre milliards d’hommes vivant sur notre planète, dès l’instant de sa conception près
du cœur de sa mère ».
Cet homme est la route de l’Église, route qui se déploie, d’une certaine façon, à la
base de toutes les routes que l’Église doit emprunter, parce que l’homme — tout homme
sans aucune exception — a été racheté par le Christ, parce que le Christ est en quelque
sorte uni à l’homme, à chaque homme sans aucune exception, même si ce dernier n’en
est pas conscient : “ Le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme ” — à tout
homme et à tous les hommes — lumière et force pour lui permettre de répondre à sa
très haute vocation ».
Mais il ne s’arrête pas ici, il va encore plus loin en disant que tout homme fait par-
tie de l’Église :
« Voici que l'Époux est avec nous ! (cf. Mt 9, 15 ; 25, 6 à 10 ; Lc 5, 35). Cette voix,
l’Église l’a entendue, et a compris que le Christ est avec nous, que l'Époux est avec
nous ! Il est avec l’Église, et dans chaque homme, et avec toute la famille humaine »
(Cardinal Wojtyla, “ Le signe de contradiction ”, p. 125).
« Ce regard nécessairement sommaire sur la situation de l’homme dans le monde
contemporain, nous amène à tourner davantage nos pensées et nos cœurs vers Jésus-
Christ, vers le mystère de la rédemption, dans lequel le problème de l’homme est ins-
crit avec une force spéciale de vérité et d’amour. Si le Christ “ s’est en quelque sorte uni
lui-même à tout homme ”, l’Église, en pénétrant dans l’intimité de ce mystère, dans son
langage riche et universel, vit aussi plus profondément sa nature et sa mission. Ce n’est
pas en vain que l’Apôtre parle du Corps du Christ qu’est l’Église. Si ce Corps mystique
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Des cardinaux de la Loge spéciale du Vatican (le Père Malachi Martin désigne
entre autres le cardinal Villot) ont adressé une « enveloppe » au cardinal Siri, réguliè-
rement élu au Souverain Pontificat ; enveloppe vue par le Père Malachi Martin lui-
même. Elle contenait des menaces de mort sur des tierces personnes. Le cardinal Siri
n’était pas l’homme désiré par les francs-maçons parce qu’il était catholique. Dans
cette optique, il fallait impérativement le contraindre à démissionner pour laisser la
place à l’homme dont la Haute Franc-Maçonnerie avait besoin. C’est ainsi que la Loge
spéciale du Vatican réussit à faire passer son homme : le cardinal Wojtyla.
A l’issue du Conclave où le cardinal Wojtyla fut élu, le Grand-Orient de Belgique
déclara Jean-Paul II “ leur troisième pape ” [93]. En effet, Jean-Paul II et son prédéces-
seur, ont affirmé, dès leur élection, et ils l’ont répété autant qu’ils l’ont pu, leur volonté
d’être les continuateurs de Jean XXIII et de Paul VI. Il n’est pas jusqu’au double nom
qu’ils ont choisi qui ne soit tout un programme.
Les francs-maçons espéraient en avoir un ; ils en ont eu trois, réalisant ainsi cette
“ prophétie ” : “ Nous pénétrerons jusqu’au cœur même de cette Cour Pontificale d’où
rien au monde ne pourra nous chasser, jusqu’à ce que nous ayons détruit la puissance
du Pape ” (17ème Séance du Congrès Sioniste de Bâle — 1897).
c) Des prélats gravitent autour de l’éventuel assassinat
de Jean-Paul I et de l’élection de K. Wojtyla
Nous savons que le cardinal Villot a été un élément important dans le complot
engagé contre Jean-Paul I. En menant son enquête très fouillée, M. David Yallop est
disert sur ce personnage.
« Si Luciani était mort naturellement, les actes de Villot et les instructions qu’il
donna ensuite restent inexplicables. Son comportement ne devient compréhensible
que si on le rapporte à une conclusion précise. Soit le cardinal Jean Villot faisait partie
d’un complot pour assassiner le pape, soit il découvrit dans la chambre du pape des
signes évidents indiquant que le pape avait été assassiné et décida très vite d’étouffer
l’affaire avec les pièces à conviction. Pourquoi ?
Villot empocha le médicament, il prit des mains du pape mort les feuilles compre-
nant toutes les modifications de postes. Tout cela disparut ! Ainsi que les lunettes et
les pantoufles du pape (les pantoufles ne furent enlevées que si elles étaient maculées
de quelque chose, comme des vomissures, ce qui est le cas avec un empoisonnement).
Il s’empara aussi du testament du pape posé sur un des tiroirs de son bureau... Aucun
de ces objets n’a jamais été revu !
Pourquoi Villot s’est-il catégoriquement opposé à toute autopsie du pape ? Il fit
prévenir les embaumeurs “ un quart d’heure ” après que sœur Vincenza eut connais-
sance de la mort de Luciani !
Le sergent Raggin rencontra l’évêque Paul Marcinkus, dans la cour, proche de la
Banque du Vatican. Il était sept heures moins le quart. Or le président de la banque
habite à la Villa Stritch, via della Nocetta à Rome, à 20 minutes de voiture du Vatican.
Il n’est pas réputé se lever tôt. Que faisait-il exceptionnellement au Vatican, de si
bonne heure ? Lorsque l’on conspire pour camoufler quelque chose, c’est parce qu’il y
a quelque chose à camoufler...
93 — Cette information fut diffusée par “ Le petit Théo ”, journal de l’ulb à Bruxelles le
20 novembre 1995.
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94 — A remarquer que le cardinal Villot, Mgr Bugnini, et le cardinal Casaroli, sont tous les
trois dans la liste des prélats francs-maçons donnée par “ l’Osservatore politico ” de Pecorelli !
95 — Ce même cardinal, le 20 octobre 1985, à l’occasion des célébrations du quarantième
anniversaire de l’onu, dans l’église de S. Patrick à New York ,affirma : “ que les concordances
entre Église et maçonnerie peuvent être en fait considérées comme acquises ” (P. Esposito : “ Le
Grandi concordanze tra Chiesa e Massoneria ” Nardini, Firenze, 1987).
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Comme on sait, celui-ci travaille de concert avec les juifs à “ préparer le monde à
la venue du messie ”... »
Cette idée sera développée plus tard dans un document approuvé par Jean-Paul II.
Mme Davidoglou, directrice de la “ Voie ”, écrit à ce propos :
« ... il n’est pas étonnant de les voir (les juifs) persister dans leur aveuglement mal-
gré la ratification romaine et la condamnation du Christ Dieu par le Sanhédrin, rati-
fication qui fait l’objet d’un prétendu Acte du Saint-Siège, daté du 24 juin 1985, où la
Rome apostate déclare (“ Notes pour une correcte présentation des juifs et du judaïsme
dans la prédication et la catéchèse catholique ”, d.c. n° 1900, 21 juillet 1985, p. 733 sq.) :
“ Nous, juifs et chrétiens (Ibid. p. 735), suspendus à la même parole, nous avons à té-
moigner d’une même mémoire et d’une commune espérance, en œuvrant ensemble à
la venue du messie ”. Donc pour la Rome conciliaire comme pour la Synagogue avec
laquelle cette Rome vit manifestement en symbiose depuis l’élection de Montini, Jésus
n’est pas le Messie.
Leur union rappelle l’alliance d’Hérode et de Ponce Pilate, qui “ dans la cité
(Jérusalem) s’étaient ligués avec les païens et les peuples d’Israël contre le Saint Fils de
Dieu, Jésus, que le Seigneur avait consacré par son onction ” (cf. Ac iv, 27)... Quoiqu’il en
soit... une chose est certaine, c’est que la Rome judaïsante devait proclamer au grand
jour sa croyance talmudique en un messie à venir et, par le fait même, renier officielle-
ment le Messie Jésus, le Fils de Dieu, afin de le tuer une seconde fois, non plus dans son
corps à lui, mais dans son corps mystique, l’Église, que ses ennemis veulent détruire,
en étouffant, si cela était possible, le Christ lui-même qui vit dans les siens. Il est donc
bien vrai que, selon la parole divine (Ap. xi, 8), le Seigneur a été crucifié à Rome » (“ La
Voie ”, n° xxiii, xxiv, 1993, pp. 64 et 65).
« En 1945, après sa “ libération ”, la Pologne était sous une influence que l’ambassa-
deur américain Arthur Bliss Lane n’a pas pu ne pas remarquer.
Dans son livre “ J’ai vu la Pologne trahie ” (Sfelt, Paris, 1949), il écrit : “ Il était d’ail-
leurs connu que l’U.B. et le K.B.W. (Police de Sûreté Intérieure) comptaient un grand
nombre de juifs d’origine russe ” (p. 278). “ Bien qu’il fût extrêmement difficile à un
Polonais d’obtenir la permission de sortir du pays, à moins qu’il ne fût appelé par une
affaire intéressante pour le gouvernement, les juifs polonais pouvaient passer la fron-
tière sans passeport ni restrictions d’aucune sorte ” (p. 280).
Or ce n’est un mystère pour personne que l’abbé Wojtyla circulait, à ce moment-
là, très facilement ; cela voudrait-il dire qu’il était appelé “ par une affaire intéressante
pour le gouvernement ”, et pour un gouvernement “ sous influence ” ? » (boc n° 55).
Autre fait à relever, le cas de Tondi. Nous avons déjà parlé de lui sous le pontificat
de Pie XII.
« J’étais à Rome quand un événement y faisait tourner les langues. On avait en
effet vu sortir du Vatican un homme menottes aux mains qu’une voiture cellulaire
avait emmené. Cet homme dépouillé de sa soutane violette par ordre du Pape Pie XII
n’était autre que Mgr Tondi, jésuite secrétaire particulier de Mgr Montini, lui-même
pro-secrétaire d’État de Pie XII.
Pie XII envoyait derrière le Rideau de Fer des prêtres déguisés en commis-voya-
geurs pour apporter les sacrements aux catholiques, et même des évêques pour y faire
des Ordinations. Or, depuis deux ans, tous ces malheureux, dès leur arrivée en URSS,
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refaire l’humanité entière, pour guérir la morale à travers la beauté prêchée, trans-
mettaient les plus hautes valeurs métaphysiques. Telles étaient les idées chantées par
l’archiprêtre “ Kotlarczyk ” » (Malinski op. cit., p. 33).
Et n’allons pas croire que les relations entre Karol Wojtyla et l’initié Kotlarczyk
s’arrêtent là, puisque le cardinal Wojtyla de Cracovie rédigera l’introduction du livre
de son ancien professeur de théâtre, “ L’art du mot vivant ” dans lequel celui-ci révélait
ses pensées. C’est aussi le cardinal Wojtyla qui prêchera aux funérailles de son ami.
Or le professeur de philosophie de Karol Wojtyla se trouve être un émule d’un grand
maître de la pensée théosophique : Rudolf Steiner, successeur, avec Annie Besant, de
madame Blatvatsky.
Jean-Paul II continua dans cette ligne après son élection. Il écrit dans son
Encyclique “ Dominum et vivificantem ” du 18 mai 1986 : “ L’Incarnation du Fils de Dieu
signifie l’élévation de la nature humaine à l’unité avec Dieu, et non seulement de la
nature humaine, mais aussi, en elle, en un sens, de tout ce qui est chair, de toute l’huma-
nité, de tout le monde visible et matériel. L’Incarnation a donc aussi un sens cosmique,
une dimension cosmique. L’Engendré avant toute créature, en s’incarnant dans l’huma-
nité individuelle du Christ, s’unit en quelque sorte avec toute la réalité de l’homme, qui
est aussi chair, et en elle avec toute chair, avec toute la création ”.
« Voilà l’une des expressions les plus claires et les plus cohérentes du panthéisme,
tel qu’on le retrouve en substance dans la doctrine des stoïciens, dans les religions
idolâtriques de l’Inde, les sectes manichéennes, les écrits pseudo-philosophiques de
Spinoza, Renan et Teilhard de Chardin, sans oublier les fictions à “ dimension cos-
mique ” des théosophes, anthroposophes et autres occultistes de notre temps. Pour
tous, Dieu et le cosmos sont un ; la nature de Dieu et du cosmos est une ; Dieu est tout.
Âme du monde, pour les stoïciens, esprit de la terre pour Teilhard, ou de la matière
pour Montini, centre du cosmos pour Wojtyla, Dieu est aussi bien dans une pierre,
dans un arbre, dans une vache que dans un homme.
Le panthéisme a été condamné, entre autres, par le Concile de Tolède (a.d. 400
et 447), dans son Symbole : “ Si quelqu’un dit et/ou croit que dans l’âme humaine est
une portion de Dieu, ou de la substance de Dieu, qu’il soit anathème ” (dz 31) ; et par
le Concile du Vatican, en 1870 : “ Si quelqu’un dit que la substance ou essence de Dieu
et de toutes les choses est une et identique ” (dz 1803) ou “ que l’essence divine devient
toutes choses en se manifestant ou en évoluant, qu’il soit anathème ” (dz 1804) »(“ La
Voie ”, n° xxiii, xxiv, pp. 5-6).
Puis survient la guerre. Là, plusieurs faits suscitent de nombreuses interrogations.
De nombreux documents indiquent que, membre de la Résistance et dénoncé à la
Gestapo, Karol Wojtyla fut contraint de gagner Moscou où il aurait fait connaissance
avec Helder Camara, le futur évêque (ce prélat ne démentira pas avoir connu Karol
Wojtyla à cette époque !). Durant cet exil Karol Wojtyla aurait appris le russe qu’il
appela un jour — selon Malinski — “ sa chère langue, sa bien aimée langue ” [101]... C’est
après ce temps que Karol Wojtyla décide d’entrer au séminaire [102].
101 — Informations extraites de “ Bonum Certamen ” n° 129.
102 — Quelques mois après sa mise à l’index, Fogazzaro, l’auteur du roman “ Il Santo ” dont
nous avons déjà parlé, déclarait dans une conférence faite à Paris : « Giovanni Selva appar-
tient au monde de la réalité aussi bien que vous et moi. Je lui ai forgé un faux nom. Son nom
véritable est “ Légion ”. Il vit, il pense et travaille en France, en Angleterre, en Allemagne, en
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De l’ouvrage de Buttiglione nous apprenons encore que “ deux grandes figures ont
eu une influence probablement décisive sur ce choix de vie : le cardinal Sapieha et un
humble tailleur, Jan Tyranowski ”. Ce dernier, laïc, ignorait la théologie “ mais il vivait
une profonde expérience mystique personnelle ”.
S’il lit saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d’Avila, Karol Wojtyla parcourt égale-
ment, avec le révérend Kazimierz Klosoka, des ouvrages mariant le thomisme avec Kant !
Sa thèse de doctorat montrera, dit Buttiglione, une sensibilité “ ouverte à diverses
interprétations du thomisme... et tendait à réaliser une certaine réconciliation entre le
thomisme et la philosophie moderne, et en particulier avec Kant ou celle qu’élaborait en
ces années-là, en France, Maritain... et qui donnait au thomisme une certaine dimen-
sion existentielle... ”
Kant veut faire croire que la liberté individuelle consiste à obéir à “ la loi morale
qui parle au-dedans de nous ”. La personne humaine ne peut donc accepter des absolus
et ainsi la religion révélée ! L’essence même de la Foi en Jésus-Christ ne tient pas avec
une telle philosophie.
Devenu prêtre en 1946, puis évêque, il quittera la Pologne sans le moindre en-
nui tandis que les prêtres catholiques seront battus dans les geôles communistes. De
quelles protections jouissait-il ?
Après la Seconde Guerre mondiale, l’abbé Wojtyla voyage beaucoup. Or nous
avons vu qu’à cette époque, seuls les juifs ou les communistes avaient le droit de passer
au-delà du rideau de fer. A partir des remarques faites par l’ambassadeur américain en
Pologne en 1949, nous avons dû conclure que l’abbé Wojtyla s’occupait d’une “ affaire
intéressante pour le gouvernement ”.
Un deuxième indice semble confirmer que l’abbé Wojtyla était au service de la
dictature communiste. Le 13 janvier 1964, à 43 ans, il fut nommé archevêque de
Cracovie. “ On présente trois candidats : deux prêtres appartenant à l’aristocratie et
Karol Wojtyla. Les dirigeants polonais, qui n’ont jusqu’alors jamais usé de leur droit
de veto pour ce qui concerne les nominations d’évêques, cette fois l’utilisent : contre les
nobles, ils choisissent l’homme du peuple : Karol Wojtyla ” (Pélerin Magazine, numéro
hors série : Jean-Paul ii, album 1978-1988 ”, p. 98).
Relevons enfin que Mgr Wojtyla a été élevé à la pourpre cardinalice par Paul VI
pour contrebalancer le poids du cardinal Wyszynski, jugé trop traditionaliste.
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de Karol Wojtyla à Jean-Paul ii
1 121 2
l’église éclipsée
103 — Le lecteur relèvera que le cardinal Rampolla, comme le cardinal Wojtyla (Bonum
Certamen, n° 129, p. 3) ont eu des contacts avec la Théosophie.
104 — Plusieurs renseignements ayant trait à la jeunesse de Karol Wojtyla sont extraits du
livre de l’abbé Leroux : “ Pierre m’aimes-tu ? ” (Ed. Fidéliter, 1988).
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de Karol Wojtyla à Jean-Paul ii
j’ai mon candidat : Wojtyla ” (Interview de de Lubac par Angelo Scola dans “ 30 Jours ”
de juillet 1985).
Une fois élu, Jean-Paul II ne manquera pas de lui témoigner sa gratitude. Lubac
deviendra cardinal [105] le 2 février 1983.
« C’était une réhabilitation de fait, absolument injustifiée, et un désaveu tout autant
injustifié de “ Humani Generis ” de Pie XII. C’était aussi un signal certain de la nouvelle
orientation théologique du nouveau pape. “ On s’est souvent demandé pourquoi l’abbé
Wojtyla, qui fit à Rome ses études théologiques sous Pie XII, ne s’est quasiment jamais,
par la suite, référé aux exemples doctrinaux de ce grand pape. C’est qu’il avait théolo-
giquement choisi Lubac contre Pie XII. On le comprend mieux aujourd’hui ” (écrivait
à cette occasion le quotidien parisien Présent. 7 janvier 1983). A l’occasion de sa mort,
Jean-Paul II dira de lui dans un télégramme : “ ... me rappelant le long et fidèle service
accompli par ce théologien qui a su recueillir le meilleur de la tradition catholique dans
sa méditation sur l’Église et le monde moderne... ” Dans un autre télégramme il dira :
“ Au cours des ans, j’avais vivement apprécié la vaste culture, l’abnégation et la pro-
bité intellectuelle qui ont fait de ce religieux exemplaire un grand serviteur de l’Église,
notamment à l’occasion du Concile Vatican II ” » (“ La nouvelle théologie ” op. cit., p. 121
et 122).
Le cardinal Suenens, autre protagoniste de la révolution du Concile Vatican II,
appuiera efficacement l’élection de Jean-Paul II au pontificat. « Lors d’une visite à
Bruxelles, le souverain pontife lui donna longuement l’accolade, en lui disant : “ Mon
maître, mon maître ” (“ Le décalogue de Satan ”, p. 381).
Ces propos de Jean-Paul II à André Frossard confirment son modernisme :
« C’est le concile qui m’a aidé à faire la synthèse de ma foi personnelle ». « La foi ne
contraint pas l’intelligence, elle ne l’assujettit pas à un système de vérités toutes faites »
(p. 63). « Je ne pense pas que ma foi puisse être dite traditionnelle... ma foi ou si vous
voulez mon théisme est... d’un bout à l’autre le fruit de ma propre pensée et de mon
choix personnel ». « Elle était née dans les profondeurs de mon moi, elle était aussi le
fruit de mes efforts, de mon esprit, cherchant une réponse au mystère de l’homme et
du monde » (p. 39) (“ N’ayez pas peur ”, Laffont, 1982).
N’oublions pas que l’abbé Karol Wojtyla, lors de son ordination en 1946 — comme
tous les prêtres jusqu’à son abolition par Paul VI — a prêté le serment anti-moder-
niste où l’on jure, entre autres, devant l’autel :
« Je tiens en toute certitude et je professe sincèrement que la foi n’est pas un sen-
timent religieux aveugle surgissant des profondeurs ténébreuses de la subconscience
moralement informée sous la pression du cœur et l’intention de la volonté... Je ré-
prouve toute erreur qui consiste à substituer au dépôt divin confié à l'Épouse du Christ
et à sa garde vigilante... une création de la conscience humaine, laquelle s’est formée
par l’effort des hommes ».
105 — Chose que Jean-Paul ii a faite pour d’autres “ Pères ” du Concile : Congar, Von
Balthasar, Daniélou, etc.
1 123 2
Nous rappelons que le modernisme est “ l’égoût collecteur de toutes les hérésies ”,
que les modernistes “ sont les pires ennemis de l’Église ” comme le dit saint Pie X
dans l’encyclique “ Pascendi ” et pour cela il les a excommuniés par le Motu Proprio
“ Prestantia ” du 18 novembre 1907.
1x2
Le groupe sculpté “Le représentant de l’Humanité” est une sculpture en bois réalisée
par Rudolf Steiner et Edith Maryon pour la scène de la grande salle du premier
Goetheanum. C’est une des rares pièces ayant échappé à l’incendie (du premier
Goetheanum la nuit de la st. Sylvestre de 1922/23) du fait qu’elle se trouvait en-
core dans l’atelier de menuiserie. Elle n’a jamais été terminée et est actuellement
exposée dans une salle au sud tout en haut du Goetheanum. Ahriman, l’impulsion
qui, en l’Homme, tend à l’enfermer dans son égoïté matérielle terrestre, l’isolant
et le séparant des autres Hommes et du monde de l’esprit.
CHAPITRE II
106 — « Le Père Esposito rappelle l’esprit maçonnique du Rotary (et on pourrait en dire au-
tant des associations similaires) par ces paroles lumineuses : “ Le rapport existant entre cette
organisation et la Maçonnerie... est structural, non seulement à cause de sa fondation, le 23
février 1905, par l’avocat Paul P. Harris, de Chicago, et de trois de ses collègues maçons, mais
aussi à cause de l’empreinte idéologique et juridique du Club, lequel prend le meilleur dans
le message initiatique pour l’insérer dans la société en le laïcisant, c’est-à-dire en excluant les
aspects contraignants et initiatiques, lesquels — en excluant toujours nettement la confessio-
nalité religieuse — ont un certain caractère sacré quoique laïque ” (Sodalitium, n° 42 p. 41).
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l’église éclipsée
la Maçonnerie et les interdictions canoniques pour les rotariens sont tombées. Pour
soutenir ses affirmations il dit, sans être démenti par la suite, que : “ ... le même Pontife
Jean-Paul II est un Paul Harris Fellow ”, c’est-à-dire un rotarien.
Le 18 avril 1983, Jean-Paul II recevait les membres de la Commission Trilatérale
qui préconise le gouvernement mondial. Jean-Paul II leur dit : “ C’est avec plaisir que
je rencontre les membres de la Commission Trilatérale... ”
S’adressant ensuite à la puissante maçonnerie juive du B’naï B’rith [107], Jean-Paul II
leur dit le 17 avril 1984 : “ Mes chers amis... [108] (expression qui sera reprise trois fois
dans son discours, n.d.r.) nous sommes appelés à nous unir... cette union n’est pas quel-
conque, mais celle de Frères ”. A ce propos, pour en souligner la religiosité et la profon-
deur, il cite le psaume 133 : “ Ah ! Qu’il est bon, qu’il est doux pour des frères d’habiter
ensemble ”. “ Je suis heureux vraiment de vous accueillir... Je vous remercie... Je vous suis
reconnaissant... Nous sommes appelés à nous unir dans un geste de reconnaissance
envers Dieu ” (“ L’Osservatore Romano ”, 17 avril 1984).
Même si quelqu’un rétorque que Jean-Paul II s’adresse ici aux membres du B’naï
B’rith en tant que juifs et non en tant que francs-maçons, peu importe, il demeure que
cette organisation est tout à la fois juive et maçonnique.
Suite à cette attitude de Jean-Paul II [109], il n’est pas étonnant que le Père Esposito
puisse écrire : “ Plusieurs fois j’ai clairement affirmé que j’ai l’intention de poursuivre
ce dialogue (entre l’Église et la Maçonnerie) dans l’esprit de l’Église... Chaque fois que
l’occasion s’est présentée, j’ai dit que je suis et que je veux rester humble fils dévot de
l’Église, adhérant, de manière inconditionnée, à sa doctrine sur ce sujet, sans exceptions
ni restrictions. Je le répète encore maintenant. C’est dans cet esprit que, suivant l’ensei-
gnement des Souverains Pontifes (évidemment des conciliaires, n.d.r), du Concile et de
beaucoup de compagnons de voyage, je poursuis le dialogue avec la maçonnerie ” (“ Le
grandi concordanze tra Chiesa e Massoneria ” p. 197).
107 — L’abbé Mouraux dans “ Bonum Certamen ” n° 55, mai-juin 1981 écrit : « Jean-Paul II s’est
déclaré le continuateur de Vatican II et de Paul VI ; en Pologne il s’est montré l’ami et le pro-
tecteur des juifs ; il est ami du secrétaire général de la Trilatérale, lui-même aussi d’origine po-
lonaise. Le 12 mars il a reçu une délégation conduite par Ph. Klutznick, président du “ Congrès
juif Mondial ”. Le visiteur a déclaré à sa sortie du Vatican : “ Le Pape veut accélérer avec nous le
dialogue fraternel ”. Le fait qu’à Cracovie, il s’était rendu à la Synagogue un jour de Sabbat le fai-
sait soupçonner d’avoir une ascendance juive. Fait troublant, à Rome, au Comité International
judéo-chrétien, il se trouve que le délégué juif est un membre important du B’nai B’rith ».
Pour connaître l’action et l’esprit profondément antichrétien de cette association, lire le livre
d’Emmanuel Ratier “ Mystères et secrets du B’naï B’rith ”.
108 — Pie IX termine l’Allocution “ Multiplices inter ” du 25 septembre 1865 par une sévère
mise en garde des fidèles contre ces faux frères : “ Les affiliés de ces sectes sont comme des loups
que Notre-Seigneur Jésus-Christ a prédit devoir venir, couverts de peaux de brebis, pour dévo-
rer le troupeau : qu’ils sachent qu’il faut les mettre au nombre de ceux dont l’Apôtre nous a telle-
ment interdit la société et l’accès qu’il a expressément défendu de leur dire même : ave (salut) ”.
109 — Profitons-en pour répondre à une critique faite après la première édition : selon cer-
tains, nous avancerions que Jean xxiii, Paul vi et Jean-Paul ii étaient francs-maçons sans en
avoir les preuves. Nous ne l’avons jamais affirmé explicitement mais il est vrai que les docu-
ments et les faits que nous reproduisons vont tous dans cette direction. En tout cas, personne
ne pourra nier que ces pontifes conciliaires ne réalisent pas le plan de la Franc-Maçonnerie et
qu’il ont eu des contacts directs avec les francs-maçons.
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“ ...nous devons arriver... au triomphe de la révolution ”
110 — La revue maçonnique “ Acacia ”, en 1903, exposait le portrait d’un pape idéal : “ Un
pape qui desserrerait les liens du dogmatisme tendus à l’excès, qui ne prêterait pas l’oreille
aux théologiens fanatiques et dénonciateurs d’hérésies, qui laisserait les exégètes travailler à
leur guise, se bornant à maintenir une unité qui serait plutôt une solidarité entre les diverses
branches de l’Église, qui n’entrerait pas en lutte avec les gouvernements, qui pratiquerait et
recommanderait la tolérance entre les autres religions, même envers la libre-pensée, qui ne
renouvellerait pas l’excommunication de la Franc-Maçonnerie ” (“ Acacia ”, septembre 1903,
cité par “ Lecture et Tradition ”, n° 94, p. 25). N’est-ce pas le portrait de Jean-Paul ii ?
111 — Le fondateur de l’Ordre Cabbalistique des Rose-Croix, Stanislas de Guaita, considérait
le célèbre mage cabbaliste Eliphas Lévi (pseudonyme de l’ex-abbé Alphonse-Louis Constant),
comme le “ Maître des Maîtres ”.
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l’église éclipsée
l’Église catholique guidée par ses plus hautes instances, pleine d’humanité et de tolé-
rance [112], a su nouer avec l’alliance mondiale des francs-maçons ”.
“ A Rome il y eut en dernier ressort le cardinal Bea, puis plus tard le cardinal Seper
ainsi que les papes Jean XXIII et Paul VI qui voulurent engager, d’abord hésitants, mais
ensuite de plus en plus résolument, le réexamen de la rectification de la position de
l’Église [113]. Le cardinal König et d’autres firent savoir sans ambiguïté qu’un accord entre
l’Église et la franc-maçonnerie était l’une des exigences de l’heure ” (p. 32).
Le cardinal König fit savoir ensuite qu’une lettre du cardinal Seper l’habilitait à
rechercher le contact avec K. Baresch. Il ajoutait : “ Je tiens de lui (le cardinal Seper)
personnellement qu’il a le ferme propos d’arriver éventuellement à soumettre à révision
la position de l’Église catholique à ce sujet ” (p. 37).
Quelle impression Baresch garda-t-il de cette première entrevue ? “ Je ne pour-
rai jamais oublier qu’après seulement quelques minutes de cette conversation, j’eus
la conviction que l’Église catholique devait réexaminer sa position, réviser de fond en
comble sa doctrine à notre encontre et qu’à l’avenir il fallait que les initiatives vinssent
exclusivement de sa part. Cette impression me marqua durablement ” (p. 36).
Le cardinal Dœpfner écrivit : “ La conférence allemande est d’avis que la levée de
l’excommunication, selon la procédure régulière, est l’objectif à viser ” (p. 60). Résultat
que Baresch commente en ces termes : “ Pendant ce temps la Curie était allée fort loin
dans la rencontre de la maçonnerie. Les cardinaux et évêques avaient pesé de tout leur
poids lors de l’élaboration d’une nouvelle doctrine plus objective, favorable à la franc-
maçonnerie. Sur ce point l’influence et l’action des cardinaux König et Seper furent dé-
terminantes. Ils firent jouer leur prépondérance légale afin que fussent abrogés tous les
canons concernant les francs-maçons. Dès 1969 les francs-maçons étaient clairement
informés que leur excommunication allait tomber. Grand fut l’étonnement des francs-
maçons d’apprendre que, dès le départ, la différence entre francs-maçons réguliers et
irréguliers allait être déclarée secondaire. Les irréguliers, tel que le Grand-Orient de
France, ont été considérés comme les plus dangereux ennemis de l’Église ; pour Rome,
cela devint accessoire. Cette attitude de Rome a causé un grand étonnement... ” (pp. 91
et 129) (Baresch, Katholische Kirche und Freimaurerei. Ein bruederlicher Dialog. 1968-
1983, Vienne 1983, 2ème édition).
112 — De cette “ tolérance ” si souvent prêchée et donnée en exemple, par les prélats de la
nouvelle “ église conciliaire ”, voici ce qu’écrit Kurt Baresch : “ Les maçons ont apporté une
contribution déterminante à la philosophie des lumières qui a éclairé les esprits. Ce sont eux
qui, pour une large part, sinon exclusivement, ont lancé de manière décisive l’idée de tolé-
rance, dont le monde civilisé rêvait avec nostalgie, et qui progressivement a émergé du xviiième
siècle ” (p. 20 op. cit.).
113 — “ Le propre de tous les intégrismes religieux c’est de substituer au Dieu dont ils se
réclament une institution codifiant la révélation, pouvant condamner, la conscience parfai-
tement tranquille, au nom de Dieu, quiconque contrevient à ses règles. Il y a plus d’un siècle,
l’Église catholique romaine n’était pas loin de ressembler à cela. Son autoritarisme dogmatique
ne nous avait pas ménagés. Mais fort heureusement, sous l’impulsion d’hommes généreux
comme le furent les papes Jean xxiii et Paul vi, un concile éveilla de grands espoirs et donna
à cette Église un autre visage. La liberté de conscience commençait à y être prise en compte
en même temps que s’amorçait un dialogue avec la Franc-Maçonnerie ” (Émission sur France-
Culture : “ La Grande Loge de France vous parle ” du 17 mars 1985 ; texte reproduit dans le n° 57
de Points de vue initiatiques).
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“ ...nous devons arriver... au triomphe de la révolution ”
114 — D’après certain auteurs l’Opus Dei serait un “ instrument de l’infiltration crypto-ma-
ranne dans l’Église ”. A ce sujet, consulter un ouvrage remarquable paru en Colombie et abon-
damment diffusé en Espagne, mais difficile à se procurer : “ Opus Judei ” écrit par José Maria
Escriba (Alfonso Carlos de Borbon) et publié par Ediciones Orion, Apartado Aéro 37797,
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l’église éclipsée
Santafé de Bogota, D.C. Colombia. Pour ceux qui lisent l’allemand, une traduction de ce livre
important vient de paraître chez : “ pfc Verlag ”, Posfach 22, D-874647 Durach, Allemagne,
sous le titre : “ Die Ganze Wahrheit über das opu dei ” (“ Toute la Vérité sur l’opus dei ”). Texte
intégral et bibliographie choisie très “ intéressante ”...
115 — « La Rome de Jean-Paul II avait un urgent besoin d’un saint Escriva pour auréoler sa
doctrine. Grand déploiement médiatique nécessaire comme le fut celui concernant Jean xxiii,
“ le bon pape Jean ”, indispensable pour asseoir dans l’euphorie le bon concile » (Nicolas Dehan,
Le Sel de la Terre n° 13 p. 210).
116 — Nous renvoyons le lecteur à la page 94, note 1, l’affiliation du cardinal König à la Franc-
Maçonnerie est un fait démontré.
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“ ...nous devons arriver... au triomphe de la révolution ”
De plus on sait‑grâce aux déclarations faites sous serment par des membres de
sa famille — qu’avant sa mort en 1982, Calvi négociait avec l’Opus Dei. L’Opus Dei
acceptait de racheter la participation du Vatican dans la Banco Ambrosiano, soit 16%
des actions » (David Yallop : “ Au nom de Dieu ”).
4. Jean-Paul II et les cultes païens
Rappelons que la Sainte Écriture enseigne que les dieux des religions païennes
sont des démons (Psaume 95, 5). Ou encore que : “ Ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, c’est
Moi, afin que je ne règne point sur eux... De même qu’ils m’ont abandonné, et ont servi
des dieux étrangers, ainsi font-ils aussi avec toi ” (I Rois 8,7-8).
“ Quelle entente y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? ” (2 Co vi, 14-16).
Dans le “ Traité du Saint-Esprit ”, Mgr Gaume rappelle l’enseignement de saint
Augustin : il existe deux Cités, la Cité du bien et la Cité du mal. Les hommes sont
citoyens de l’une ou de l’autre cité. Il n’y a donc pas d’autre alternative que de choisir
entre celle du Christ-Roi et celle de Satan.
Mélanie, bergère de la Salette, écrit dans une lettre du 7 janvier 1893, adressée au
chanoine de Brandt : “ Jérusalem se préoccupe un peu trop à l’avance de son Messie. Il
est vrai que, comme il singera notre divin Sauveur, il aura aussi ses Jean, qui prépare-
ront les voies ”.
Jean-Paul II, un de “ ses Jean ”, ne cesse de prôner la religion mondiale qu’appe-
laient de leurs vœux tous les initiés du siècle dernier, tels Saint-Yves d’Alveydre, Roca,
Renan, Stanislas de Guaita [117], etc.
Religion qu’il prêchait déjà avant son élection. Ainsi devant Paul VI, au Vatican, en
1975, dans une envolée oratoire d’allure prophétique, il affirma : “ Nous sommes entrés
dans le dernier quart des deux millénaires de l’ère chrétienne, comme dans un nouvel
avent de l’Église et de l’Humanité ” (“ Le Signe de Contradiction ”, Ed. Fayard, p. 256). Dans
ce “ nouvel avent ” il faut dialoguer avec les autres religions pour “ préparer les voies ”.
a) Jean-Paul II et l’Hindouisme
De l’apostasie est inséparable “ le culte d’innommables idoles ” dont l’Écriture dit
qu’il “ est le commencement, la cause et la fin de tout mal ” (Sap. xiv, 27).
Au cours de son voyage en Inde, du 1er au 10 février 1986, Jean-Paul II a volon-
tairement reçu des mains d’une “ prêtresse ” civaïte la pastille de poudre rouge appelée
“ Tilak ”, “ le signe de reconnaissance des Adorateurs de Shiva ”. (“ La Croix – L'Événement ”,
6 février 1986).
C’est un rite initiatique en souvenir du grand propagateur de la grande religion de l’Inde.
Il faut savoir que la divinité appelée Shiva est liée au tantrisme qui est une véritable
abomination de “ débauche sacrée ”.
“ L’adoration de Shiva se développa bien vite en l’abominable culte du Phallus, que
nous retrouverons cru et nu, avec la doctrine indo-perso-kabbalistique, dans la Franc-
Maçonnerie, et surtout dans ses loges d’adoption (loges féminines) ” (Mgr Léon Meurin
S.J. : “ La Franc-Maçonnerie, Synagogue de Satan ”, p. 21).
117 — Stanislas de Guaita (1861-1897), de l’Ordre Cabbalistique des Rose-Croix (dont Luther
était membre), occultiste, morphinomane, fut l’auteur des ouvrages suivants : “ Le Temple de
Satan ”, “ La clé de la magie noire ” et “ Essai de sciences maudites ”. Guaita était aussi très ami
avec l’homme de lettres Maurice Barrès, avec lequel il fonda aussi un ordre martiniste.
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l’église éclipsée
Sur le sens de la “ grande initiation shivaïte ” reçue des mains d’une “ prêtresse ” ou
“ prostituée sacrée ” hindoue par Karol Wojtyla, revêtu des ornements pontificaux et de
la mitre épiscopale, devant des milliers de spectateurs, nous avons également trouvé
ce commentaire du R.P. Fillion, auteur d’une célèbre traduction annotée de la Bible
(Editions Letouzey et Ané, Paris, 1905).
Le passage biblique que le célèbre commentateur développe est celui de l’Apoc.
xiii, 15-18 : “ ...Elle fera encore que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et es-
claves, reçoivent une marque sur leur main droite ou sur leur front... ” Il ajoute en note :
“ Les païens se faisaient parfois marquer ainsi du signe de leur dieu favori, pour indiquer
qu’ils lui appartenaient corps et âme... Selon cette marque idolâtrique portée au front, les
chrétiens seront ainsi mis en demeure d’apostasier ou de se révéler eux-mêmes ”(p. 846).
Donc, pour les Hindous, ce geste est le symbole de l’apostasie de sa religion !
S’agissant de ce “ rite initiatique ”, le maçon spiritualiste bien connu René Guénon
(1886-1951) écrit : “ Il est toujours efficace ; peu importe que son effet soit immédiat ou
différé. Il vaut toujours et ne se renouvelle jamais ” (René Guénon : “ Une super-religion
pour initiés ”, cité par Permanences, novembre 1966).
La Franc-Maçonnerie, telle qu’elle est devenue sous la puissante influence de la
Kabbale juive, sait l’importance d’une marque diabolique sur le front. Dès le troisième
grade, celui de Maître, le récipiendaire est frappé au front afin que soit exprimée rituel-
lement la domination de Satan sur sa pensée ; il est ainsi devenu la chose de Lucifer
auquel il ne doit plus obéir que “ comme un cadavre ”. On ne peut également s’empê-
cher de penser à la marque de la Bête de l’Apocalypse sur le front. Certains qui ont
peine à voir la vérité en face rétorqueront que peut-être Jean-Paul II ignorait ce qu’il
faisait.
D’une part nous savons qu’une chanteuse française a refusé de pratiquer ce rite
parce qu’elle voulait demeurer catholique. Une chanteuse (Mireille Mathieu)... alors
Jean Paul II !
D’autre part, dans un livre de Charles Nicoullaud, intitulé “ L’initiation dans les
Sociétés Secrètes — L’initiation maçonnique ” et préfacé par l’abbé Jouin, le futur Mgr
Jouin, fondateur de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes, écrit : “ Les sacre-
ments du Mauvais, tout comme ceux de la Sainte Église, agissent dans un certain sens
“ ex opere operato ”(c’est-à-dire par eux-mêmes), même dans l’ignorance de l’adepte, qui
se trouve avoir fait, souvent à son insu un véritable pacte avec Satan. Les conséquences
de ce pacte influeront sur toute sa vie, à moins cependant qu’un retour sincère à l’Église
ne vienne en annuler les effets ; mais cela au prix quelquefois des plus pénibles sacri-
fices, mortifications et prières expiatoires. Même si la matière des sacrements de Satan
est ridicule (de la poudre par exemple), ils n’en sont pas moins les signes d’un pacte,
plus ou moins tacite, entre lui et l’homme raisonnable qui les reçoit volontairement et
librement. Les maléfices agissent, bien que la victime soit inconsciente ” (p. 223).
Ces rites, qui relèvent de la magie, ne sont que la contrefaçon diabolique des sacre-
ments divins. Là comme toujours, Satan se révèle le singe de Dieu.
Le 5 février 1986, à l’occasion du même voyage, Jean-Paul II reçut à Madras les
cendres initiatiques d’excréments de “ vache sacrée ” !
Bien sûr, jamais de tels faits ne se sont produits dans toute l’histoire de la sainte
Église catholique !
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“ ...nous devons arriver... au triomphe de la révolution ”
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l’église éclipsée
« Les plus anciennes traditions nous apprennent que, dans l’Orient, en Perse, en
Phénicie, en Egypte, dans tous les lieux voisins du paradis terrestre, le démon sous
la forme du serpent, se faisait adorer non seulement comme le Dieu suprême, mais
comme le Prince des législateurs, la source du droit et de la justice.
Déjà au temps de Daniel, son culte s’était conservé dans toute sa splendeur. Le
célèbre temple de Bel, bâti au milieu de Babylone, servait de sanctuaire à un énorme
serpent, que les Babyloniens entouraient de leurs adorations. Au sommet de ce temple
de proportions colossales, apparaissait la statue de Rhéa. Assise sur un char d’or, la
déesse avait à ses genoux deux lions, et à côté d’elle deux énormes serpents d’argent.
Ces monstrueuses figures annonçaient au loin, la présence du serpent vivant et la gi-
gantesque idolâtrie dont il était l’objet.
Comme il est constant que le paganisme occidental est venu du paganisme orien-
tal, nous ne devrons pas être surpris de trouver le culte solennel du serpent dans la
Grèce, en Italie et même chez les peuples du Nord. L’objet particulier des cultes ba-
chiques est un serpent consacré par des rites secrets.
Quoi qu’il en soit de ces infâmies, indiquées ici pour rappeler au monde l’indicible
dégradation à laquelle Satan avait conduit l’humanité païenne, la reconnaissance infi-
nie que nous devons au Verbe rédempteur, et la profonde sagesse de l’Église dans ses
prescriptions antidémoniaques, telle était la vénération dont l’odieux reptile jouissait
parmi les Grecs qu’Alexandre se faisait gloire de l’avoir eu pour père ! De là vient que ses
médailles le représentent sous la forme d’un enfant, sortant de la gueule d’un serpent.
Aucun animal n’a obtenu en Grèce les honneurs divins, à la seule exception du
serpent.
Les Vaudous, dont l’immoralité égale, si elle ne surpasse, celle des Mormons, ins-
pirent une grande frayeur. On les croit possesseurs de secrets importants pour fabri-
quer des sacrilèges terribles, dont les effets sont très divers. Les uns tuent comme la
foudre, les autres altèrent la raison ou la détruisent complètement.
Les Vaudous s’assemblent toujours la nuit, dans les habitations isolées ou dans les
montagnes, au milieu d’épaisses forêts et le serpent y reçoit leurs adorations.
En ce qui concerne le culte du serpent, l’expérience montre que chez presque tous
les peuples, son infaillible corollaire a été le sacrifice humain. N’est-ce pas la preuve
évidente que le culte du serpent n’est autre chose que le culte du grand Homicide ? »
(Mgr Gaume : “ Traité du Saint-Esprit ”, Vol. 1, pp. 358 à 462).
5. Le scandale d’Assise
“ Ils se sont assemblés pour ne faire qu’un contre le Seigneur et contre son Christ ” (Ps. 2)
Jean-Paul II a participé aussi une douzaine de fois à des rites d’autres religions
païennes et idolâtriques, notamment en Amérique et en Afrique, mais on ne peut pas
tous les traiter dans cette étude. L’apothéose de ces rencontres sera réalisée à Assise
en octobre 1986. Jean-Paul II a rassemblé dans ce lieu, jadis béni, tous les infidèles,
schismatiques, hérétiques et apostats que la terre puisse porter afin que chacun, dans
sa propre religion, prie la “ divinité ” pour la paix. (voir note 1, Page 171).
Pie XI avait déjà condamné ce genre de réunions :
« Persuadés [les œcuménistes] que l’on trouve très rarement des hommes privés de
tout sentiment religieux, ils semblent en tirer argument pour espérer que les peuples,
n’étant pas d’accord les uns avec les autres en matière de religion, en conviennent éga-
1 134 2
“ ...nous devons arriver... au triomphe de la révolution ”
lement sans difficulté dans la profession de plusieurs doctrines, comme sur un fon-
dement commun de vie spirituelle. Par conséquent ils ont l’habitude d’organiser des
congrès, des réunions, des conférences, avec une grande participation de personnes,
et d’y inviter à discuter tous ensemble infidèles de tout degré, et chrétiens, et jusqu’à
ceux qui apostasièrent misérablement le Christ ou qui avec une pertinacité obstinée
nient la divinité de sa Personne et sa mission. De telles tentatives ne peuvent certai-
nement pas obtenir l’approbation des catholiques, fondées comme elles le sont sur la
fausse théorie qui suppose bonnes et louables toutes les religions ; parce que toutes,
bien que de différentes manières, manifestèrent cependant et signifient également ce
sentiment congénital à tous par lequel nous nous sentons portés vers Dieu et à la
reconnaissance obséquente de son domaine. Or, les adeptes d’une telle théorie non
seulement sont trompés et sont dans l’erreur, mais ils répudient la vraie religion en
dépravant le concept et inclinent petit à petit au naturalisme et à l’athéisme ; d’où il
s’ensuit clairement que ceux qui adhèrent aux fauteurs de telles théories et tentatives
s’éloignent tout à fait (omnino) de la religion révélée par Dieu ».
Plus loin il continue ainsi : « Il s’en trouve même qui ont jusqu’au pieux désir de voir
à la tête de ces congrès, disons-le ainsi, multicolores, le Pape même ! » (“ Mortalium
animos ”, 1928).
Pie XI considérait évidemment une telle chose comme absurde, impensable, et en
effet il est inconcevable qu’un vrai Pape puisse participer à de telles réunions ou même en
être le promoteur. C’est malheureusement ce que Jean-Paul II a fait et continue de faire.
A remarquer aussi que les réunions comme celle d’Assise, répétées maintes fois
par Jean-Paul II et les conciliaires, sont des actes bien plus graves que ceux condamnés
par Pie XI [118]. Ce pape, en effet, blâmait “ seulement ” — à l’époque de Pie XI un fait
118 — Que disait également Léon xiii ? « Le 15 septembre 1895, Léon xiii condamnait le
principe même de la “ Foire aux religions ” et écrivait au cardinal Gibbons : “ Nous avons appris
qu’en Amérique il se tenait des assemblées dans lesquelles, indistinctement, des catholiques
s’unissent à ceux qui sont séparés de l’Église pour traiter des questions religieuses ou de ques-
tions morales. Il ne faut pas croire qu’il n’y ait aucun péché dans le fait de ce silence dans lequel
on omet de parti-pris et on relègue dans l’oubli certains principes de la doctrine catholique.
Car toutes ces vérités, quelles qu’elles soient, n’ont qu’un seul et même auteur et docteur, le Fils
unique qui est dans le sein du Père ”.
N’empêche que pendant dix-sept jours on avait vu le cardinal Gibbons dans sa robe écarlate,
un brahmane vêtu de rouge et la tête coiffée d’un turban vert, un bouddhiste enveloppé dans
une toge blanche, des mandarins chinois et des bonzes japonais couverts de soie, exposer ce
que faisaient leurs cultes pour le bonheur spirituel et temporel de l’homme. Cette “ foire aux
religions ”, haute en couleur et bien dans le style des parades américaines, ne choquait peut-
être pas à Chicago, mais lorsque l’abbé Klein et l’abbé Charbonnel émirent l’idée d’organiser
un Congrès universel des religions à Paris, à l’occasion de l’Exposition Universelle, le scandale
fut tel qu’ils durent renoncer, Léon xiii ayant fait dire qu’il était “ plus sage que les catholiques
tiennent leur congrès à part ”. Mais l’affaire fut chaude. L’abbé Charbonnel avait lancé une
“ Union morale des religions ”. “ Il se fera, écrivait-il dans la Revue de Paris du 1er septembre
1895, un pacte du silence sur toutes les particularités dogmatiques qui divisent les esprits, et
un pacte d’action commune par ce qui unit les cœurs, par la vertu moralisatrice qui est en toute
foi. Ce serait l’abandon des vieux fanatismes, ce serait la rupture de cette longue tradition de
chicanes qui tint les hommes acharnés à de subtils dissentiments de doctrine et l’annonce de
temps nouveaux (...) l’heure est venue, concluait l’abbé Charbonnel pour cette union suprême
des religions ” » (L. Ploncard d’Assac, “ L’Église occupée ”, dpf, 1983, p. 191).
1 135 2
l’église éclipsée
comme celui d’Assise n’était même pas concevable — “ ... des congrès, des réunions, des
conférences, avec une grande participation de personnes, et d’y inviter à discuter tous
ensemble infidèles de tout degré, et chrétiens... ” tandis qu’aujourd’hui les conciliaires
sont allés bien plus loin, jusqu’à placer Bouddha sur un tabernacle. Or, si “ ceux qui
adhèrent aux fauteurs de telles théories et tentatives s’éloignent totalement (omnino)
de la religion révélée par Dieu ”, qu’en sera-t-il pour Jean-Paul II et ses adeptes ? La
Franc-Maçonnerie, elle, comprendra le sens d’une telle rencontre. Le grand maître
du Grand-Orient d’Italie contemplant le panthéon des religions à Assise, s’écria avec
satisfaction : “ La sagesse maçonnique a établi que personne ne peut être initié s’il ne
croit pas au G.A.D.L.U (Grand Architecte de l’Univers), mais que personne ne peut être
exclu de notre famille à cause du Dieu auquel il croit et à cause de la manière dont
il l’honore. Notre interconfessionalisme nous a valu l’excommunication en 1738 de la
part de Clément XII. Mais l’Église était certainement dans l’erreur, s’il est vrai que le 27
octobre 1986 l’actuel pontife a réuni à Assise des hommes de toutes les confessions reli-
gieuses pour prier ensemble pour la paix. Et que cherchaient d’autre nos frères, quand
ils se réunissaient dans les temples, sinon l’amour entre les hommes, la tolérance, la
solidarité, la défense de la dignité de la personne humaine, se considérant égaux, au-
dessus des credo politiques, des credo religieux et des couleurs de la peau ? ” (Discours
final prononcé par le grand maître Armando Corona à la grande loge de “ L'Équinoxe
de Printemps ”, publié dans Hiram, l’organe du Grand-Orient d’Italie, avril 1987, cité
par Le Courrier de Rome Si Si No No, janvier 1988).
« Deux textes clef de hautes personnalités théosophiques jettent une lumière mé-
ridienne, en raison des antécédents théosophiques de Karol Wojtyla, sur la véritable
racine et la motivation de “ l’œcuménisme ” de Jean-Paul II, œcuménisme qui a son
apogée d’Apostasie à Assise 1986.
* Blech, président de la Société Théosophique de France, dans son discours au
“ Congrès Spiritualiste et Maçonnique ” (1908) :
“ Quelle est donc la religion future de l’humanité ? Ce n’est plus une foi exclusive et
séparatiste, mais une reconnaissance des mêmes vérités se trouvant dans toutes les reli-
gions. Il n’existe qu’une seule vraie religion, la Divine Sagesse, et chaque religion, prise
à part, n’est vraie que dans la mesure où elle incorpore les principaux enseignements
de cette Divine Sagesse... (...). La grande impulsion spirituelle (...) n’eut point mission de
fonder une nouvelle religion (...) mais de vivifier, d’éclairer les religions existantes, de les
amener peu à peu à s’unir en une grande fraternité des Religions ” (Barbier : “ Les infil-
trations maçonniques dans l’Église ”).
* Rudolf Steiner (1861-1925) : Parmi les conférences du Cycle dédié à l’Evangile
de Marc, nous trouvons ce texte clef pour Assise : “ Qu’est-ce qui adviendra quand
les fidèles individuels des différents systèmes religieux se comprendront ainsi, quand
le chrétien dira au bouddhiste : je crois en ton Bouddha, et quand le bouddhiste dira
au chrétien : je peux comprendre le mystère du Golgotha comme toi-même le com-
prends ? Qu’est-ce qu’adviendra sur l’humanité quand quelque chose de semblable
deviendra commun ? La paix arrivera parmi les hommes, une reconnaissance réci-
proque des religions. Et celle-ci doit arriver. Et le mouvement anthroposophique doit
constituer une telle authentique compréhension réciproque des religions ” (R. Steiner :
Markus, Dornach, 1960, pp. 70-71).
1 136 2
“ ...nous devons arriver... au triomphe de la révolution ”
Les faits sont des tyrans et parlent clair : l’inspiration théosophique de Karol
Wojtyla explique Assise [119]. Contra facta non sunt argumenta » (Bulletin de la Société
Barruel, n° 27, pp. 31-32).
6. Jean-Paul II en France
Dans la continuité de ce qu’il avait affirmé lors de sa première venue en France,
Jean-Paul II déclara dans sa dernière allocution du 22 septembre 1996 [120], en réponse
au discours de M. Alain Juppé : “ Que votre nation demeure accueillante, qu’elle conti-
nue à faire partager sa culture, qu’elle contribue à faire progresser sans cesse les idéaux
de liberté, d’égalité et de fraternité [121] qu’elle a su présenter au monde ! ”
Qu’annonçait l’initié Roca au siècle dernier, sinon : “ La conversion d’un Pape à
l’esprit nouveau. Il consacrera la civilisation moderne (fruit de la Révolution antichré-
tienne, n.d.r.) ; il la proclamera fille de l’Église, héritière des promesses dominicales et
du véritable esprit des paraboles ” (Roca, “ Fin de l’ancien monde ”, p. 373). Et alors “ il
en ressortira une chose qui fera la stupéfaction du monde et qui jettera le monde à ge-
noux devant son Rédempteur (Pour Roca, le Christ, la rédemption c’est Lucifer, n.d.r.).
Cette chose sera la démonstration de l’accord parfait entre l’idéalité du Christ et de son
Evangile. Ce sera la consécration du nouvel ordre social et le baptême solennel de la
civilisation moderne ” (p. 282). Nous sommes loin du baptême catholique de Clovis par
saint Rémi ! Roca ajoute : “ Le converti du Vatican n’aura pas, d’après le Christ, à révéler
à ses frères un enseignement nouveau. Il n’aura pas à pousser la Chrétienté ni le monde
en plein vers des voies autres que les voies suivies par les peuples sous l’inspiration secrète
de l’esprit, mais simplement à les confirmer dans cette civilisation moderne. Le Pontife
se contentera de confirmer et de glorifier le travail de l’Esprit du Christ ou du Christ-
Esprit dans l’esprit public et, grâce au privilège de son infaillibilité personnelle, [122]
119 — “ La théosophie, en matière théologique, est panthéiste : Dieu est tout, et tout est Dieu ”
(Annie Besant : “ Why I became a Theosophist ”, London, 1981, p. 18). « Pour le théosophe, c’est
à chacun de découvrir, par sa propre recherche métaphysique, le vrai visage de Dieu. Car Dieu
est le nom secret de la vérité. C’est ce que proclame, de façon lapidaire, la devise de la Société
Théosophique : “ il n’y a pas de religion plus élevée que la vérité ”, qui est aussi l’antique devise
des Maharajahs de Bénarès » (J. Lantier : “ La Théosophie ”, c.a.l., Grasset, Paris, 1970, p. 254).
(L’anthroposophie de R. Steiner est) “ un occultisme à prétentions scientifiques, à couleur
chrétienne, complété par une initiation secrète dont les détails sont empruntés aux légendes
rosicruciennes ” (Léonce de Grandmaison, in : Grandmaison-Tonquédec : “ La théosophie et
l’anthroposophie ”, Beauchesne, Paris, 1939, p. 130). “ C’est l’individu qui monte, par ses efforts
personnels vers un état de développement supérieur, contribuant ainsi à l’évolution et à la
délivrance de l’humanité et du Cosmos : vraie fin dernière de tout dans le système steinérien ”
(J. de Tonquédec, in. Grandmaison-Tonquédec : op. cit., p. 172) ».
120 — A la lecture du texte de conférence de Jean Vaquié : “ Les origines et les Finalités sur-
naturelles de la Monarchie Française ”, le lecteur comprendra l’importance du choix de cette
date du 22 septembre.
121 — « Un haut maçon italien, dont Mgr Gerbet a publié les notes en 1832, écrivait : “ L’égalité
et la liberté, prérogatives précieuses ! C’est par elles qu’il faut tarir les sources empoisonnées
d’où découlent tous les maux des humains ; c’est par elles que nous devons faire disparaître
toute idée importune et humiliante de supérieur et faire rentrer l’homme dans ses premiers
droits, ne connaître plus ni rang, ni dignité, dont la vue blesse ses regards ou choque son
amour-propre ” » (Barbier, op. cit., pp. 6 et 7).
122 — C’est pour cela que tous devront reconnaître ce pontife décrit par Roca. En effet, ce qui
1 137 2
l’église éclipsée
il déclarera canoniquement urbi et orbi que la civilisation présente est fille légitime
du saint évangile de la rédemption sociale ” (Roca, “ Glorieux Centenaire ”, p. 111).
C’est dans ce même esprit que le 29 juin 1970, l’abbé Rayssignier déclarait au
Vatican : “ Le rapport des fidèles avec le Christ a en Pierre son ministre, son interprète,
son garant. Tous doivent lui obéir quoi qu’il ordonne (voir note précédente), s’ils veulent
être associés à la nouvelle économie de l’évangile ” (“ Lettre ouverte au Pape ”, 30 juin
1970). Ce “ Baptême solennel de la civilisation moderne ” se trouve également confir-
mé par la déclaration suivante du cardinal Ratzinger, Préfet de la Congrégation de la
Foi : « L’Église coopère avec le “ monde ” pour construire le “ monde ”... Le rapport entre
l’Église et le monde est donc vu comme un colloque, comme un “ parler ensemble ”... Si
l’on cherche un diagnostic global du texte (de la Constit. Gaudium et Spes [123]), on pour-
rait dire (compte tenu des textes sur la liberté religieuse et sur les religions du monde)
qu’il est une révision du syllabus de Pie IX, [124] une sorte de contre-syllabus... Le texte
joue le rôle d’un contre-syllabus dans la mesure où il représente une tentative pour une
réconciliation officielle de l’Église avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789... par
“ monde ” on entend, au fond, l’esprit des temps modernes, en face duquel la conscience
de groupe dans l’Église se ressentait comme un sujet séparé qui, après une guerre tan-
tôt chaude et tantôt froide, recherchait le dialogue et la coopération » (r. p. p. 426-427).
« Nous nous sentons une responsabilité dans ce monde et désirons lui apporter notre
contribution de catholiques. Nous ne souhaitons pas imposer le catholicisme à l’Occi-
dent, mais nous voulons que les valeurs fondamentales du christianisme et les valeurs li-
bérales [125] dominantes dans le monde d’aujourd’hui puissent se rencontrer et se féconder
mutuellement » (Cardinal Ratzinger, interview au journal “ Le Monde ”, 17 janvier 1992).
7. Jean-Paul II et l’anniversaire d’Assise
Ensuite, et toujours dans “ l’esprit d’Assise ”, une réunion s’est tenue à Rome entre
le 7 et le 11 octobre 1996, où les rangées bigarrées des représentants de toutes les reli-
gions : imams, muftis, bonzes, rabbins, pasteurs, popes et prêtres, voisinaient avec le
parterre rouge et violet des cardinaux et évêques de tous les continents. La cérémonie
de clôture s’est déroulée sur la place Santa-Maria-in-Trastevere. “ Arrivés en procession
de divers lieux de prière dans Rome, deux cents leaders d’une douzaine de religions
(chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes, shintoïstes, hindous, etc.) ont signé l’appel
pour la paix et allumé ensemble deux grands chandeliers, après avoir écouté le message
lui donnera le pouvoir de confirmer “ cette civilisation moderne ” ce sera bien évidemment le
fait d’être tenu pour pape par tous !
123 — Monsieur Savary, ancien ministre de l’Education nationale écrit : « En proclamant la
“ juste autonomie des réalités terrestres ” (“ Gaudium et Spes ”), on peut estimer que le concile a
justifié le principe de la laïcité, c’est-à-dire de la distinction de deux ordres du savoir : celui de
la foi et celui de la raison. Le domaine de la culture et des sciences est régi par ses lois propres
qui sont indépendantes de la foi et de la théologie. Les conséquences pour l’enseignement sont
évidentes : formation de l’intelligence et recherche de la “ vérité ” des sciences et des disciplines
profanes n’ont ni lumière à demander, ni compte à rendre au magistère ecclésiastique » (“ En
toute liberté ”, Ed. Hachette, 1985, p. 71).
124 — Le Syllabus, du 8 décembre 1864, est le recueil de 80 propositions condamnant les
erreurs modernes.
125 — Proposition 80 condamnée par le Syllabus : “ Le pontife romain peut et doit se récon-
cilier et composer avec le progrès, avec le libéralisme et avec la civilisation moderne ”.
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“ ...nous devons arriver... au triomphe de la révolution ”
126 — C’est ce même cardinal Sodano qui, à Fatima, lançait un appel pour que l’on “ ... voit
dans le Christ la voie vers un nouvel ordre international. Cet ordre mondial devrait
empêcher de nouvelles guerres et inclure l’aide désintéressée ainsi que la solidarité en tant que
valeur suprême ” (13 mai 1992).
127 — Quelle est cette “ Divinité ” évoquée par Jean-Paul ii ? Si cette parole relevait de
saint Pie x ou de Pie xii nous ne douterions pas qu’il s’agisse du véritable Dieu Trinitaire ; mais
la “ Divinité ” étant dans ce contexte celle de toutes les religions, comment ne pas y voir l’Adver-
saire du seul vrai Dieu ? “ Omnes dii gentium, demonia ” “ Tous les dieux des païens sont des
démons ” Ps. 95-5. On ne peut pas reconnaître cette “ divinité ” de toutes les religions sans ad-
mettre qu’elles nous relient réellement, comme le prétend Jean-Paul ii, au véritable Dieu, ce qui
est manifestement faux. A ce propos, saint Augustin, dans la “ Cité de Dieu ”, explique bien que
c’est le diable qui a inventé les fausses religions, afin d’éloigner les hommes de la seule véritable.
D’où il suit que les fausses religions sont un obstacle et non une aide pour arriver à la véritable
Divinité. On voit ici combien la pensée de Jean-Paul ii est éloignée de la doctrine catholique.
128 — L’initié Saint-Yves d’Alveydre écrit dans “ Mission des Souverains ” : “ Est-ce que la
chute du pouvoir clérical des Papes n’est pas un indice certain du triomphe possible de l’Uni-
verselle Église, par la solennelle reconnaissance de l’égalité et de la fraternité de toutes les
Églises nationales rendues à leur mission vivante ” (p. 403). Tout ce qu’“ on peut espérer, c’est
que la majesté de la tiare viendra un jour dans ce gouvernement général de la chrétienté, cou-
ronnant au sommet de l’Église universelle, ayant pour piliers toutes les Églises nationales, cet
édifice catholique et orthodoxe une fois bâti ” (pp. 433-434).
1 139 2
l’église éclipsée
ainsi que le devoir d’amour humain proclamé comme le premier de tous par les églises
et les religions ”. C’est la religion spirite.
Les lignes suivantes, extraites d’un document cité par Mgr Gaume dans son “ Traité
du Saint-Esprit ” (tome ii), fournissent des indices sur l’identité de cet “ Être Suprême ” :
« Le mot d’ordre de la nouvelle religion, qui est aussi celui des Spirites, est : Hors
la charité point de salut. Grâce à ce slogan mensonger [129], toutes les barrières morales
sont en train de tomber au nom de la “ tolérance ” maçonnique. “ Grâce à ce slogan per-
fide [130] l’antagonisme religieux doit disparaître : juifs, catholiques, protestants, musul-
mans, se tendront la main en adorant, chacun à sa manière, l’unique Dieu de miséri-
corde et de paix qui est le même pour tous ” (Discours du président de la Société spirite
de Marennes, dans la Revue Spirite, janvier 1864, p. 23) ».
Citons encore : “ Ne laissez pas dire, mes frères, que la Franc-Maçonnerie est
l’Anti-Église, cela n’a été qu’une phrase de circonstance : fondamentalement la Franc-
Maçonnerie se veut super église, l’Église qui les réunira toutes ” (Politique et Franc-
Maçonnerie, cité par le Bulletin du Grand-Orient, n° 37).
8. Remerciements de la Franc-Maçonnerie
Dans le même ordre d’idées, il importe de noter quelques commentaires de la ma-
çonnerie sur les pontifes issus de Vatican II. Le frère Volpicelli, par exemple, déclare
que “ deux Pontifes récents sont également appréciés par les communautés (de l’Église
et de la Maçonnerie), le Pape Jean (XXIII) et le Pape Wojtyla ” (Débat catholico-maçon-
nique de Lecce, du 24 février 1979, p. 114).
Le Père Esposito, lui, assure qu’“ en ce qui concerne la communauté ecclésiale, il
n’est même pas à démontrer qu’à partir du Pape Jean et du Concile, elle s’est transfor-
mée en un chantier de travail où les tailleurs de pierre, les sculpteurs et les artistes de
toutes les spécialités, architectes et chapelains, se consacrent à une activité ingrate et
méticuleuse dans le but d’édifier la nouvelle cathédrale du futur ” (Débat catholico-ma-
çonnique de Lecce, du 24 février 1979, p. 122).
Dans la revue “ Faits et Documents ” (n° 19, 15 janvier 1997) d’Emmanuel Ratier,
nous lisons, entre autres : « Après Clinton, Arafat, Rabin et le Dalaï Lama, Virgilio
Gaito, Grand Maître du Grand-Orient d’Italie (14 000 membres, affilié à la Grande
Loge d’Angleterre, sans relation avec le G.O.D.F.), a décerné le 20 décembre sa plus
haute distinction, la médaille de Galilée (qui représente le savant au centre d’un
triangle entouré d’une chaîne), au pape Jean-Paul II, afin de récompenser “ une œuvre
continue et méritoire réalisée en faveur de la compréhension entre les peuples afin que
la paix se renforce, réalisant ainsi les valeurs de la Maçonnerie universelle : Fraternité
et Tolérance ”. Le porte-parole adjoint du Saint-Siège, le père Ciro Benedetti, a indiqué
qu’il était peu probable que le pape accepte cette distinction ».
Peu importe que Jean-Paul II accepte ou refuse cette “ médaille ” ; nous rete-
nons que les francs-maçons eux-mêmes savent très bien qu’il réalise leur plan et l’en
remercient.
129 — Ce slogan doit être dénoncé comme mensonger parce qu’il est impossible d’avoir la
charité sans avoir la foi. La raison en est que l’Esprit-Saint qui est la charité de Dieu, n’est
donné qu’aux âmes justifiées par la foi au Christ Jésus.
130 — Quel aveu de la part des ennemis ! Eux-mêmes reconnaissent la perfidie de ce slogan.
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CHAPITRE III
Rappelons qu’une fois vaincu dans le Ciel et précipité en Enfer, Satan a œuvré à
la chute de l’homme. Son empire terrestre est devenu la société païenne. Puis vint le
temps de la réalisation des prophéties qui annonçaient un Sauveur. L’incarnation du
Verbe, la fondation de l’Église et l’action du Saint-Esprit réduisent à néant le paga-
nisme. La civilisation chrétienne naît, s’épanouit, et résiste à de nombreuses attaques
jusqu’à l’humanisme néo-païen et à la Renaissance. Satan qui hait le Verbe Incarné
complote alors avec ses valets pour détruire la Sainte Église Catholique, son Corps
Mystique. Après plusieurs tentatives, la tiédeur des gouvernants et des peuples, la fai-
blesse et la lâcheté des bons lui permettent d’infiltrer son armée “ aux entrailles mêmes
et aux veines de l’Église ”. Ce projet est rapidement connu des Pontifes qui le dévoilent
publiquement. Même des affidés de la Secte annoncent le plan qu’ils poursuivent sous
l’œil du “ Grand Architecte de l’Univers ”, qui n’est autre que Lucifer lui-même, soucieux
d’installer sa religion.
1. En quoi consiste la religion luciférienne ?
Albert Pike, grand prêtre luciférien, fondateur du rite palladique luciférien, Grand
Pontife de la Franc-Maçonnerie universelle, 33ème degré, le révèle dans sa déclaration du
14 juillet 1889 aux 23 Suprêmes Conseils du monde (les chefs de la Franc-Maçonnerie
universelle) :
« Ce que nous devons dire au vulgaire c’est ceci : “ Nous adorons un Dieu, mais c’est
le Dieu qu’on adore sans superstition ”.
A vous, Souverains Grands Instructeurs Généraux, nous disons ceci pour que
vous le répétiez (seulement, n.d.r.) aux Frères des 32ème, 31ème, et 30ème degrés :
“ La religion maçonnique devrait être maintenue, par tous les initiés aux plus hauts
degrés, dans la pureté de la doctrine luciférienne... La magie créatrice du démon...
n’est pas la nôtre ; cette erreur, cette démence, n’est pas la nôtre : cette erreur, cette
démence, avec son cortège de turpitudes et de cauchemars, c’est l’affaire de la Rome
papale et elle doit en répondre. Elle a été engendrée par Adonaï (le Dieu biblique,
le Dieu des chrétiens), calomniateur de Lucifer. Dans sa rage contre son éternel et
magnanime antagoniste, le Dieu Méchant a bouleversé chez les hommes superstitieux
1 141 2
l’église éclipsée
la notion des choses saintes. Il a nié la divinité du Père du bien et l’a appelé mal... Si
Lucifer n’était pas Dieu, Adonaï (le Dieu des chrétiens) dont toutes les œuvres attestent
la cruauté, la perfidie, la haine de l’homme, la barbarie et la répulsion pour la Science,
si Lucifer n’était pas Dieu, Adonaï et ses prêtres s’occuperaient-ils de le calomnier ?
Oui, Lucifer est Dieu, et malheureusement Adonaï aussi est Dieu. Parce que la loi
éternelle est qu’il n’existe pas de lumière sans ombre, pas de beauté sans laideur, pas de
blanc sans noir, parce que l’Absolu ne peut exister que comme deux Dieux ; parce que
les ténèbres sont nécessaires à la lumière pour lui servir d’ombre ; comme le piédestal
est nécessaire à la statue et le frein à la locomotive... Ainsi la doctrine du satanisme
(comprenons : “ la doctrine qui représente Satan comme un être malfaisant ”, n.d.r.) est
une hérésie, et la véritable et pure religion philosophique est la croyance en Lucifer,
l’égal d’Adonaï ; mais Lucifer, le Dieu de la Lumière et Dieu du Bien, lutte pour l’Huma-
nité contre Adonaï (le Dieu des chrétiens, n.d.r.), le Dieu des ténèbres et du mal ” » [131]
(La Civiltà Cattolica du 24 septembre 1894 série 15 vol. 12 fascicule 1063 ; repris par la
revue “ The Freemason ” du 19 janvier 1935, cité par Pierre Virion : “ Bientôt un gouver-
nement mondial, une super et contre Église ? ” Téqui, Ed. 1967, p. 231).
Le frère Albert Pike ajoute : “ La Gnose est l’essence et la mœlle de la maçonnerie ”.
Cette définition est partagée par R. Guénon, considéré généralement comme le pen-
seur maçonnique le plus autorisé du XXème siècle, 33ème et plus haut degré du R.S.A.A.
(Conseil Suprême du Rite Ecossais Ancien et Accepté) et 90ème du rite de Misraïm.
« La maçonnerie ayant donc été identifiée à la gnose, il importe de préciser qu’il
s’agit de la gnose juive dans sa forme actuelle, c’est-à-dire du judaïsme postérieur à la
venue du Christ » (Pike). Pour le prouver, il suffira de citer ici les paroles prononcées
par Israël Meir Lau, grand rabbin de Jérusalem ; celui-là même qui fut reçu officielle-
ment le 21 septembre 1993 à Castelgandolfo par Jean-Paul II. Lors de son interven-
tion, quelques semaines après cette rencontre à la cérémonie de célébration du 40ème
anniversaire de la Fondation de la Grande Loge d’Israël, il déclara : “ les principes de
la maçonnerie sont TOUS contenus dans le livre des livres du peuple juif ”, à savoir le
Talmud.
Sachant que le judaïsme, en grande partie du moins, coïncide avec le judaïsme
ésotérique et gnostique, c’est-à-dire avec la kabbale [132], on ne sera pas étonné du fait
qu’Albert Memmi, dans son livre “ Portrait d’un juif ”, ait écrit, en s’adressant aux chré-
tiens : “ Votre religion est, aux yeux des juifs, un blasphème et une subversion. Votre
Dieu est pour nous le diable, c’est-à-dire le condensé du mal sur la terre ” (A. Memmi
“ Portrait d’un juif ”, Ed. Gallimard, Paris, 1962, cité dans Yann Moncomble “ Les pro-
fessionnels de l’antiracisme ”, 1987, p. 267) » (Docteur Carlo Alberto Agnoli, op.cit.).
Nous voilà au cœur de l’inversion satanique. D’ailleurs le Fils de Dieu Lui-même l’avait
affirmé :
131 — Walt Disney, qui était luciférien, utilisait le dessin animé comme propagande pour cet
enseignement de la Contre-Église. Dans ce même état d’esprit, les promoteurs du dessin ani-
mé “ Le Roi Lion ” ont lancé un message extrêmement riche d’enseignements une fois décodé.
Le lecteur intéressé trouvera une explication dans notre fascicule “ Le sens de l’Histoire à partir
de la Sainte Écriture ”.
132 — Afin de montrer le lien entre la kabbale et la Franc-Maçonnerie, nous citons Elie
Benamozegh “ Israël et l’Humanité ”, Ed. Albin Michel 1980 : “ La théologie franc-maçonnique
correspond assez bien à celle de la kabbale ” (p. 73).
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vers la religion luciférienne
“ Je sais que vous êtes la postérité d’Abraham, mais vous cherchez à me faire mourir
parce que ma parole ne pénètre pas en vous. Je dis ce que j’ai vu auprès de mon Père.
Vous aussi, vous faites ce que vous avez appris auprès de votre père ”. Ils lui répon-
dirent : “ Notre père c’est Abraham ”.
Jésus leur dit : “ Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham.
Or, maintenant, vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que j’ai
apprise de Dieu. Cela, Abraham ne l’eût point fait ”.
Ils lui dirent : “ Nous ne sommes pas nés de l’adultère, nous n’avons qu’un seul père
qui est Dieu ”.
Jésus leur répondit : “ Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez car c’est de Dieu que
je suis sorti et que je suis venu. Non, je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est Lui qui
m’a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? C’est parce que vous ne
pouvez entendre ma parole. Vous avez pour Père le Diable (vos estis ex patre diabolo)
et vous voulez réaliser les désirs de votre père. Celui-ci était homicide dès le commence-
ment et ne se tenait pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui... Celui qui
est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Et voici pourquoi vous ne m’écoutez pas : parce
que vous n’êtes pas de Dieu ” (Jn. VIII, 37).
2. La religion luciférienne coïncide avec la religion maçonnique
« La religion maçonnique devrait être maintenue, par tous les initiés aux plus hauts
degrés, dans la pureté de la doctrine luciférienne... » (Albert Pike).
Voici l’extrait d’une plaquette distribuée par la Maçonnerie au cours d’une confé-
rence de présentation aux non-initiés :
« Il n’est jamais aisé d’éclairer sans trahir, ou de tenter d’expliquer ce qu’est la Franc-
Maçonnerie et, plus particulièrement, la Grande Loge de France, propos de ce livret.
Sa meilleure définition sera peut-être la citation de l’Article I de la Constitution de la
Grande Loge de France qui nous dit : “ La Franc-Maçonnerie est un ordre initiatique
traditionnel et universel, fondé sur la fraternité. Elle constitue une alliance d’hommes
libres et de bonnes mœurs, de toutes races, de toutes nationalités et de toutes croyances ”.
Ceci mérite-t-il une explication ? Certes non, à qui s’attache à comprendre le sens
des mots, à peser leur enchaînement pour apprécier le sens du message.
Est-ce une religion universelle [133] ? Certes oui, si l’on veut bien donner au mot
133 — Voici ce que dit Jacques Mitterrand, frère de l’ex-président socialiste et Grand Maître
du Grand-Orient de France en commentant cette phrase d’Anderson (“ la religion de la maçon-
nerie est la religion dans laquelle tous les hommes s’accordent ”, Constitution de la Maçonnerie
en 1723) : « Quelle est donc cette religion sous laquelle tous se mettent d’accord ? Poser cette
question, c’est déjà reconnaître le caractère révolutionnaire du texte d’Anderson... D’abord,
elle refuse la religion d’État... mais cela ne lui est pas suffisant... il laisse à chacun ses propres
opinions... ainsi toutes les opinions, et les opinions religieuses en particulier, ont les mêmes
droits... Ces religions constituent une religion universelle » (“ La politique des francs-maçons ”).
On comprend alors pourquoi Jésus-Christ peut être placé au même rang que Mahomet ou
Bouddha et, dans la mesure où Jean-Paul II fait cela, il est normal que la Franc-Maçonnerie
l’en remercie !
Jacques Ploncard d’Assac confirme : « Les constitutions maçonniques de 1717 qui fondent
la maçonnerie, ont pour premier objet de briser la société chrétienne en écartant le dogme
catholique. Les maçons, disent-elles, ne sont obligés “ qu’à cette religion sur laquelle tous les
hommes sont d’accord, en leur laissant le choix de leurs opinions individuelles... par là, la
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l’église éclipsée
religion son sens étymologique, soit en partant du latin religare (relier) ou de relegere
(recueillir, rassembler).
C’est le Chevalier de Ramsay [134] qui déclarait :
“ La Franc-Maçonnerie est bien la résurrection de la religion noachique, [135]
celle du Patriarche Noé, cette religion antérieure à tout dogme et qui permet de dépas-
ser les différences et les oppositions de confessions ”.
Ainsi aura-t-on trouvé de tout temps, dans les Loges maçonniques, des hommes
qui s’appellent “ mon frère ”, souvent dissemblables par leur origine, leur confession,
leur croyance, leurs habitudes, mais convaincus du principe fondamental de la Franc-
Maçonnerie, cette loi d’amour des fils de la lumière.
Citons encore Anderson, dans ses Constitutions qui demeurent, pour la Grande
Loge de France, le texte de référence historique. Il y est dit : “ la Franc-Maçonnerie doit
être le centre de l’union et le moyen de nouer une véritable amitié parmi les personnes
qui eussent dû demeurer éloignées ou étrangères ”.
Ordre traditionnel et universel, fondé sur la Fraternité, la Grande Loge de France est
fondamentalement un ordre initiatique. C’est l’initiation qui permet au “ vieil homme ”
de se débarrasser de sa gangue ancienne et de renaître, tel le phénix, en homme nou-
veau [136], lui permettant d’accéder à la dimension de sa vie intérieure, à ce qui en lui
est esprit et liberté, connaissance et amour » (extrait de la plaquette distribuée par la
secte lors d’une audience publique tenue à Lyon fin février 1996 par le Grand Maître
J. Cl. Bousquet).
maçonnerie deviendra le centre et le moyen de créer une fraternité véritable entre des gens
qui, sans cela seraient restés divisés pour toujours ” » (“ Les francs-maçons ”, p. 13).
134 — Le “ Chevalier de Ramsay ” est un personnage-clé de la Franc-Maçonnerie au xviiième
siècle. Consulter le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie du “ frère ” Ligou.
135 — La véritable religion noachide, c’est la religion qui existait entre le déluge et Abraham.
En soi, elle est bonne, mais une fois qu’elle a été remplacée, d’abord par la religion juive, puis
par le christianisme, elle n’a plus de raison d’exister.
136 — A ce titre il est intéressant de lire le sens d’une initiation en loge maçonnique exposé
par Mgr Delassus : « ... Le sens social de l’initiation est donc la mise au tombeau du monde
chrétien et la résurrection du monde hébreu. Et comme moyen d’atteindre ce but, comme
unique moyen, révélé par l’initiation même comme son enseignement le plus immédiat, le plus
transparent : la destruction de tout l’ordre de choses établi sur les principes du christianisme.
Le sens personnel est que l’initié mis au cercueil y est bien mort en tant que chrétien, en tant
que citoyen du monde où le Christ est connu et adoré. Pas un atome de chair qui tienne encore
à la vie selon l’ordre de Dieu, du Dieu des chrétiens, ne reste en lui. Nous savons de Dieu qu’il
est la voie, la vérité et la vie. C’est en ce sens que l’initié est déclaré avoir perdu la vie, aussi
réellement que la vie animale a quitté un cadavre dont la chair se dissout. Le nom hébreu qu’on
lui donne en le relevant, en fêtant sa résurrection, révèle le monde nouveau dont il est devenu
citoyen, la civilisation nouvelle au triomphe de laquelle il doit se dévouer.
Celui qui comprend ces choses est marqué pour les arrière-loges, dont le nombre, la com-
position, et la mission assignée à chacune varient selon les circonstances, la marche de la
Révolution, les progrès accomplis dans la construction du Temple » (Mgr Delassus, op. cit.,
p. 152).
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nos jours au sein du peuple juif, la forme que les enseignements bibliques ont conservée
longtemps, c’est celle d’une tradition orale... Le maître concluait en disant que la véri-
table Tradition hébraïque concernant la religion est à chercher, non pas dans l’Église
chrétienne actuelle, ni dans les documents évangéliques, mais uniquement dans les
monuments conservés par Israël en vue de la propagation de cette religion, non moins
que pour le maintien de son statut particulier » (A. Pallière, op. cit., pp. 151-152).
Benamozegh : « Je vous le demande : est-il admissible de supposer un seul ins-
tant qu’après s’être occupé avec tant de soin de la descendance de Noé, c’est-à-dire
de l’humanité entière, ainsi que l’établit la Genèse, Dieu, au moment de donner après
de longs siècles d’attente un statut particulier aux Israélites constitués les prêtres de
l’humanité, ne se soit plus occupé en aucune façon du reste du genre humain, le reje-
tant, jusqu’à l’apparition du christianisme, dans un état d’abandon total, en dehors
de toute révélation et de toute loi ? Est-il raisonnable de concevoir qu’en abolissant
l’alliance noachide de la Genèse, Dieu, pendant tout ce long intervalle n’ait laissé à
l’homme d’autre ressource que le secours de sa pauvre raison ? Non, non, tout cela est
impossible et par conséquent non seulement la loi noachide n’a jamais cessé d’être en
vigueur, mais encore Israël avec son statut particulier, le mosaïsme, n’a été créé que
pour elle, c’est-à-dire pour la conserver, pour l’enseigner, la propager, les Juifs exerçant
ainsi, je le répète, la fonction de prêtres de l’humanité et se trouvant soumis à cet effet
aux règles sacerdotales qui les concernent exclusivement : la loi de Moïse.
Mais où se trouve donc, me demandez-vous, le code de cette loi noachide, de cette
religion universelle qui est le vrai catholicisme ? Convenez d’abord que si ce code
n’existait pas, ce serait Dieu lui-même qui aurait eu le tort de ne point l’établir ou de
n’en pas assurer la perpétuité. Ne voyez-vous pas que la Genèse elle-même contient
des préceptes donnés à Noé pour toute sa descendance ? Cette alliance solennelle de
Dieu avec Noé et sa descendance est rappelée par Isaïe (LIV, 9) ; c’est une alliance
sanctionnée par le serment divin avec l’arc-en-ciel [141] comme gage de perpétuité... »
(A. Pallière, op. cit., pp. 140-141).
Le noachisme, religion de l’ “ église universelle ”
Le rabbin Benamozegh aboutit à la conclusion que le noachisme, cette religion
universelle, est le vrai catholicisme. Laissons-le développer cette question à partir de
laquelle il pose comme condition : l’apostasie des chrétiens.
Benamozegh : « Cette difficulté que vous éprouvez n’empêche pas que ce noachide
fasse partie de l’Église universelle ; bien au contraire, ce sont les noachides eux-mêmes
qui constituent les fidèles, le peuple de cette véritable Église catholique dont Israël est
le prêtre. Israël n’aurait aucune raison d’exister, si ce peuple de Dieu n’existait pas aussi.
Qu’est-ce que des prêtres, je vous le demande, sans des laïques ? Que serais-je donc,
moi juif, si vous, qui n’êtes pas juif, vous n’étiez pas là comme fidèle de la grande Église
de Dieu au service de laquelle je me trouve placé ? (...) Le noachide est bel et bien
dans le giron de la seule Église vraiment universelle, fidèle de cette religion comme
le Juif en est le prêtre, chargé, ne l’oubliez pas, d’enseigner à l’humanité la religion de
ses laïques, comme il est tenu, en ce qui le concerne personnellement, de pratiquer
141 — Relevons que “ l’arc-en-ciel ” fut repris par les mouvements New Age qui s’inscrivent
bien évidemment dans la religion universelle du “ Nouvel Age ” (New Age), la prétendue “ civi-
lisation de l’amour ”.
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l’église éclipsée
celle des prêtres. Sans doute tout laïque a le droit de se faire prêtre, c’est-à-dire libre à
vous de vous faire juif, si vous l’exigez absolument, pourvu que vous sachiez bien que
vous n’y êtes aucunement tenu en conscience et que cela n’est nullement nécessaire, ni
même désirable.
Voilà l’expression exacte de la doctrine du judaïsme. Voilà un côté du judaïsme et,
à mon avis, c’est le plus grand, bien qu’il ait échappé, j’en conviens, et qu’il échappe
encore trop généralement à l’attention. Mais ce n’en est pas moins une vérité incon-
testable ; c’est la clef suprême de toutes les difficultés que l’on rencontre dans l’histoire
religieuse de l’humanité et notamment dans les rapports des religions bibliques entre
elles » (A. Pallière, op. cit., pp. 144-145).
Pallière : « Permettez-moi maître, de préciser encore la pensée que je vous ai déjà
exprimée. La position respective des religions me paraît aujourd’hui bien tranchée.
Je vois autour de moi des juifs, des catholiques, des protestants et non pas à propre-
ment parler des noachides. Ce noachisme, qui me fait l’effet d’un compromis entre le
judaïsme et le christianisme, ne sera-t-il pas jugé de la même façon par les chrétiens
et par les juifs ? »
Benamozegh : « Le noachisme, un compromis entre le christianisme et le ju-
daïsme ? Mais si vous vous rappelez ce que j’ai dit dans mon Introduction à Israël et
l’Humanité, vous verrez que le noachisme est la vraie, l’unique, l’éternelle religion des
Gentils et qu’elle a avec celle d’Israël un même fond commun. Ce n’est pas autre chose
que le vrai christianisme, c’est-à-dire ce que le christianisme aurait dû être, ce qu’il sera
un jour. C’est, selon les Juifs, la vraie religion des temps messianiques » (A. Pallière, op.
cit., p. 164).
A partir de l’enseignement du rabbin Benamozegh sur une solution à la “ crise reli-
gieuse ”, Aimé Pallière écrit une série d’articles intitulés : “ Elie Benamozegh et la solu-
tion de la crise chrétienne ” contenus dans son ouvrage.
Pallière : « ... à l’époque où l’Église catholique et tout le christianisme avec elle se
trouvaient secoués par le mouvement de rénovation moderniste. (...) Les différentes
Églises, disais-je dans cette étude, traversent une période critique ; il n’est pas un dogme
qui ne chancelle, pas une croyance qui ne soit mise en doute [142]... Toutes les réformes
poursuivies actuellement au sein de la chrétienté s’opèrent dans un sens strictement
juif. Les dogmes qui s’écroulent définitivement, après avoir été considérés pendant des
siècles comme d’inexpugnables forteresses, sans lesquelles il n’y avait pas de foi chré-
tienne possible, sont précisément ceux qu’Israël a niés opiniâtrement durant dix-neuf
cents ans. L’idéal qui, peu à peu, se dégage des brumes de la dogmatique et dans lequel
certains esprits, qui ne croient pas si bien dire, voient une preuve de la judaïsation des
peuples chrétiens, c’est l’idéal des Prophètes et le christianisme tend de plus en plus à
se transformer en messianisme conforme à la conception juive. Or, qu’on le remarque
bien, les deux mots ont exactement le même sens, avec cette seule différence que le
premier trahit toute l’influence hellénique subie par les disciples de Jésus, tandis que
le second les ramène à la pure pensée hébraïque » (A. Pallière, op. cit., pp. 171-172).
142 — Or, que disait Roca en dévoilant le projet de la Contre-Église ? “ L’humanité, long-
temps sous l’influence exclusive des partis religieux et qui, ayant perdu toute confiance dans
ces partis, cherche une religion nouvelle en dehors des dogmes, des postulats et des infail-
libilités, religion adaptée à une optique saine et réaliste du devenir spirituel de l’humanité ”
(“ L’Initiation ”, 4ème trimestre 1964, p. 218).
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Pallière : « Je possédais la clé du problème des religions dans ses phases succes-
sives et les conflits de l’heure présente n’avaient plus rien de mystérieux pour moi,
parce que j’en découvrais la cause première à l’origine même du christianisme séparé
du tronc vénérable sur lequel il aurait dû harmonieusement grandir » (A. Pallière, op.
cit., p. 173).
Pallière : « Puissent les israélites relever la tête et reprendre conscience de leur
sainte mission ! Ils ont leur mot à dire dans la situation présente, le mot libérateur.
Aidons nos frères, selon la parole de Mazzini, “ à dérouler la nouvelle page divine ”.
D’autres doivent venir après Benamozegh, qui puiseront dans les œuvres de ce vaillant
champion de l’hébraïsme l’idée de nouveaux et importants travaux.
Puissent les chrétiens comprendre enfin en quoi doit consister cette nouvelle révé-
lation de la Révélation que tous pressentent et appellent et dont on peut déjà discerner
les signes précurseurs dans la plupart de leurs Églises, même de celles qu’on disait
vouées, par leur constitution même, à une irrémédiable cristallisation ! Puissent-ils
reconnaître que le retour à l’hébraïsme est la clef de la question religieuse dans le pré-
sent et dans l’avenir.
A ceux qui, d’un côté comme de l’autre, pourraient s’effrayer à la pensée des
réformes à accomplir... je leur répondrai par ce mot du moine Colomban au pape
Grégoire-le-Grand, qui résume si bien toute la pensée de Benamozegh : “ Il est certain
que l’erreur est ancienne, mais la vérité par laquelle l’erreur est condamnée est toujours
plus ancienne qu’elle ” » (A. Pallière, op. cit., pp. 174-175).
Pallière : « En ce qui me concerne, je considérais que les chrétiens des diverses
Églises ne peuvent se rapprocher qu’en se plaçant, à leur insu, précisément sur le ter-
rain juif, en acceptant les données du noachisme de Benamozegh dont les pures et
simples doctrines sont seules en état d’offrir une base commune » (A. Pallière, op. cit.,
p. 188).
« Dans une de ses conférences (il s’agit du Père Hyacinthe, n.d.r.) du Cirque d’Hi-
ver en 1878, il avait prononcé ces paroles qui indiquent dans quel sens s’orientaient
ses tendances religieuses : “ Si je voulais être théiste dans un sens positif et vivant, je ne
le serais pas avec les philosophes spiritualistes, encore moins avec les déistes chrétiens,
je le serais avec les juifs et les musulmans, deux religions sorties non pas du cerveau
abstrait d’un rêveur, mais des flancs robustes du patriarche sémite, l’une avec Israël,
l’autre avec Ismaël, ou plutôt, parce que la première est au-dessus de la seconde comme
la femme libre est au-dessus de l’esclave, j’irais m’asseoir à l’ombre de la Synagogue,
français de nation, juif de religion, je m’attacherais au théisme de la révélation et du
miracle, j’adorerais avec Israël ce Dieu de Moïse plus grand que le Dieu de Platon [143] ”.
Plus récemment, dans une brochure dédiée à Max Nordau, “ Qui est le Christ ? ” il
s’était formellement exprimé au sujet de la divinisation de Jésus : “ Une telle substitu-
tion de l’homme à Dieu, écrivait-il, est le grand péché de la chrétienté, et c’est avec une
juste indignation que les vrais monothéistes nous le reprochent. L’erreur dans laquelle
est tombée l’Église romaine en proclamant l’infaillibilité du pape est peu de chose à côté
de celle-là. Hâtons-nous de rompre avec ces deux idolâtries, mais commençons par la
plus ancienne et la plus coupable ” » (A. Pallière, op. cit., p. 194).
143 — Il dira : “ Cela, c’est une religion nouvelle, et en même temps une religion hybride ” (A.
Pallière op. cit., p. 194).
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144 — Jean-Paul II n’a-t-il pas exprimé la même pensée lorsqu’il a dit : « Les Musulmans
ont comme nous la foi d’Abraham dans le Dieu unique, tout-puissant et miséricordieux... La
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ce voile se déchira. Crois-tu à la présence réelle dans le sacrement, telle que l’Église te
l’enseigne ? me demandai-je. Et avec une implacable lucidité je dus répondre : Non,
je n’y crois pas. Crois-tu à l’incarnation, à la divinité du Christ ? Non, je n’y crois pas
davantage. J’éprouvai à cette minute là une impression de vide absolu. Je sentis avec
une soudaine et étonnante acuité que rien ne restait debout de ma foi chrétienne. Je
demeurai atterré comme un homme qui se penche sur un gouffre béant » (A. Pallière,
op. cit., pp. 112-113).
« J’avais la sensation bien nette que j’étais parvenu au point culminant d’une lente
évolution et toutes choses me semblaient désormais nouvelles... Loin de moi la pensée
d’amener qui que ce soit à une forme religieuse nouvelle en le détournant, au préalable,
de telle autre forme qu’il aurait, comme condition première, le devoir d’abandonner !
Je répète que mon but est uniquement d’attester par ma propre histoire la divine
réalité de l’expérience religieuse, convaincu que je suis de sa possibilité pour toutes
les enveloppes que la foi sincère est capable de revêtir » [146] (A. Pallière, op. cit., p. 117).
« Je dois reconnaître que tout ce développement s’est en réalité effectué contre
les dogmes ou plutôt contre le grand dogme central du christianisme historique.
L’Incarnation de Dieu dans un Messie et de ce Messie dans une forme sensible et
désormais invariable, voilà ce que repoussait mon esprit sous l’influence inconsciente
de la pensée prophétique d’Israël » (A. Pallière, op. cit., pp. 118-119).
« Certaines forces (quelles sont-elles ? n.d.r) avaient agi en moi dans un sens déter-
miné et sapé lentement les fondements de mes croyances théologiques dont les débris
gisaient épars devant moi et maintenant le résultat de ce travail obscur de ma pensée
éclatait à mes yeux sans qu’il me fût possible de me leurrer davantage... Au moment
même où je me rendis compte que je n’étais plus chrétien au sens théologique du mot,
je sentis d’inoubliable façon que tout me restait encore [147] » (A. Pallière, op. cit., p. 113).
Dans son livre si important, trois fois Pallière parle de forces invisibles. Les deux
autres passages sont les suivants : « J’ai longtemps hésité à écrire les pages qui vont
146 — Que l’on nous dise où se situe la différence avec ces propos de Mgr Karol Wojtyla : “ Ce
mouvement œcuménique se fonde sur les éléments de la véritable unité ”. “ Ces Églises et ces
communautés séparées, bien que nous les croyions souffrir de déficiences, ne sont nullement
dépourvues de significations et de mystère du salut. L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas
de se servir d’elles comme de moyens de salut, dont la force dérive de la plénitude de grâce
et de vérité qui a été confiée à l’Église catholique ” (Malinski : “ Mon ami Karol Wojtyla ”, Le
Centurion, 1980).
147 — On reconnaît là le moderniste par excellence qui cherche à se rassurer, conscient de
son apostasie ! Le moderniste Pallière d’avant Vatican II est exactement comme le moderniste
conciliaire. L’un et l’autre rejettent la doctrine catholique immuable et la Tradition pour suivre
des nouveautés bien évidemment contraires au catholicisme (nouveaux sacrements, nouvelle
“ messe ”, nouveau catéchisme, nouveau Droit canon, nouvel autel, etc.) ; ils construisent leur
religion, toute sentimentale, sensuelle, vide de dogmes, tout en se croyant catholiques. C’est
ainsi que vous trouvez aujourd’hui autant de “ messes ” modernistes différentes que d’églises
occupées par des prêtres schismatiques. Ces modernistes réalisent le péché d’orgueil par excel-
lence de se prendre pour “ Dieu ” en adorant, non pas ce que l’Église a toujours enseigné‑puis-
qu’ils croient aux nouveautés-, mais la religion produite par leur raison. Le moderniste conci-
liaire devient ainsi un noachide, attendant le messie des « temps messianiques ». A la lecture
de la prose d’Aimé Pallière, le Pére Calmel n’avait-il pas raison de dire de ce moderniste qu’il
était un apostat doublé d’un traître ?
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suivre, car j’ai conscience de toute mon impuissance à exposer des faits d’ordre aussi
interne d’une façon assez claire cependant pour que les vérités précieuses qui s’en
dégagent à mes yeux apparaissent également aux lecteurs de cette histoire. Il est des
régions de l’âme où de mystérieuses forces entrent en jeu et rien n’est plus difficile que
d’en faire comprendre les effets à ceux qui n’ont jamais rien éprouvé de semblable »
(p. 109). Et encore : « ... et maintenant je vais dire une chose qui n’aura toute sa pléni-
tuide de sens que pour un très petit nombre de mes lecteurs, pour ceux-là seulement
qui croient à l’existence des forces invisibles, à l’exaucement de la prière, aux influences
mystérieuses, profanes et décisives, qui nous viennent du monde dans lequel sont
entrés ceux que nous appelons les morts, mais qui sont infiniment plus vivants que
nous : c’est à partir de ce moment-là que j’ai compris Elie Benamozegh et la doctrine
qu’il avait exposée. C’est à dater de cette heure que je me suis vraiment senti son dis-
ciple » (p. 169) [148].
« Parvenu à ce point de mon évolution religieuse, je me trouvais à la fois très éloi-
gné des développements historiques du christianisme, mais très proche de sa pensée
primitive et en plein accord en tout cas avec la doctrine fondamentale du judaïsme
dont il est issu. C’est ce que je sentis aussitôt très vivement. Je me dis que je n’étais
plus chrétien au sens propre du mot, mais juif, probablement comme Jésus l’avait été.
L’idée me vint alors plus nettement qu’auparavant d’opérer une conversion complète
au judaïsme avec lequel mon âme se trouvait désormais en plein accord » (A. Pallière,
op. cit., pp. 120-121).
Dans sa préface, Fleg écrit : « C’est que, découvrant en Israël le porteur d’une
idée qui intéresse toute l’humanité, M. Pallière, disciple de l’illustre rabbin italien Elie
Benamozegh, a conçu le judaïsme comme un véritable catholicisme, qui, sans exclure
l’autre, le dépasse, car il groupe autour de lui, en une vivante synthèse, toutes les fa-
milles religieuses de la terre » (A. Pallière, op. cit., p. 8). Et il ajoute : “ Ne peut-on dire
en ce sens que l’antique messianisme d’Israël, qui est devenu la religion de M. Aimé
Pallière, tend à devenir celle de l’humanité ? ” (A. Pallière, op. cit., p. 9).
« Il s’agit cependant en la circonstance de quelque chose de plus qu’une conversion
individuelle. C’est vraiment un sanctuaire inconnu que celui dans lequel j’ai pénétré et
je ne crois pas qu’il y ait moins d’utilité pour l’israélite que pour le non juif à soulever
le voile épais qui le cache à tous les regards. L’édifice qui apparaît alors est incompara-
blement plus beau que tous ceux qui ont été construits par la main des hommes. Il est
assez élevé pour accueillir les plus hautes aspirations, assez vaste pour contenir tous
les adorateurs du vrai Dieu [149] et les faire fraterniser » (A. Pallière, op. cit., p. 14).
« Et le couronnement d’Israël tend à faire intégrer dans la réalité politique de tous
les peuples la notion de l’existence réelle — et non pas verbale — de la loi morale,
comme un credo immuable... Car l’émancipation du Judaïsme ne signifie rien d’autre
que la lente prise en considération, par le devenir historique, des valeurs spirituelles
d’Israël [150], sans lesquelles un équilibre politique d’ordre universel est impossible,
148 — La haine du catholicisme qui transpire à travers les propos de Pallière nous fait entre-
voir la nature des forces étranges et mystérieuses qui le poussent à accepter le noachisme de
Benamozegh.
149 — Est-il nécessaire de préciser que ce “ Dieu ” est Satan, l’ange déchu ?
150 — “ Mais il est au surplus évident que le changement de destin et d’orientation du monde
civilisé aura pour conséquence inéluctable l’élaboration d’une nouvelle attitude à l’égard d’Is-
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comme nous l’enseigne la leçon de l’histoire. Aussi, nolens volens, sommes-nous bien
obligés de nous occuper de la crise religieuse de la chrétienté, issue du dualisme sté-
rilisant de la philosophie grecque. C’est elle qui masque encore la vue sur la doctrine
du monothéisme d’Israël, gage de la paix entre les peuples... Nous ne pourrons nous
sauver sans, en même temps, tirer la civilisation occidentale de sa stagnation spiri-
tuelle. C’est en proclamant ce qui est notre vérité que nous devenons aptes à nous
sortir de l’impasse à laquelle le monde civilisé est acculé. Pour nous délivrer, nous et la
conscience occidentale, il ne nous reste qu’une seule voie : commencer à croire à notre
vocation historique et à notre signification quasi surnaturelle... » (J. Jéhouda, op. cit.,
pp. 17-18).
Aimé Pallière aura la franchise d’avouer : « Le catholicisme auquel je devais fina-
lement aboutir, n’était pas à proprement parler celui de Rome ; c’était celui que son
cœur (de sa mère) d’admirable chrétienne pressentait par-delà les barrières ecclésias-
tiques séparant les croyants » (A. Pallière, op. cit., p. 72).
b) “ Conversion ” de Jean-Paul II au noachisme
Lorsqu’il évoque sa vocation, Jean-Paul II écrit : « autour de moi, beaucoup pen-
saient que je devais entrer au séminaire » (Jean-Paul II, “ Ma Vocation don et mys-
tère ”, Bayard, 1996, p. 17).
Dans ces propos à André Frossard, déjà cités, Jean-Paul II affiche son moder-
nisme : « C’est le concile qui m’a aidé à faire la synthèse de ma foi personnelle ». « La
foi ne contraint pas l’intelligence, elle ne l’assujettit pas à un système de vérités toutes
faites » (p. 63). « Je ne pense pas que ma foi puisse être dite traditionnelle... ma foi
ou si vous voulez mon théisme est... d’un bout à l’autre le fruit de ma propre pensée
et de mon choix personnel ». « Elle était née dans les profondeurs de mon moi, elle
était aussi le fruit de mes efforts, de mon esprit, cherchant une réponse au mystère de
l’homme et du monde » (p. 39) (“ N’ayez pas peur ”, Laffont, 1982).
Le 22 septembre 1996, à Reims, l’exorde de l’homélie prononcée par Jean-Paul II
fut : “ J’adresse un salut fraternel aux représentants des autres confessions chrétiennes,
dont la présence témoigne de liens amicaux avec les catholiques de France. Je voudrais
offrir mes vœux fervents à la communauté juive, qui entre ce soir dans le jeûne et la
prière du Kippour ”.
Ou encore, dans son document “ Tertio millennio adveniente ”, il écrit que le Jubilé
sera préparé par le « ...dialogue inter-religieux, selon les indications claires données par
le Concile Vatican II dans la déclaration “ Nostra AÉtate ” sur les relations de l’Église
avec les religions non chrétiennes. Dans ce dialogue, les juifs et les musulmans devront
avoir une place de choix » sans exclure « les représentants des autres grandes religions
du monde » (n° 53).
Quelle est donc la différence substantielle entre le disciple de Benamozegh, Aimé
Pallière et Jean-Paul II ?
Ceux qui suivent la nouvelle “ église conciliaire ” et par son biais, adhèrent à la reli-
gion de l’humanité, au noachisme, doivent nécessairement, qu’ils le veuillent ou non,
apostasier comme l’a fait Aimé Pallière.
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vers la religion luciférienne
« Et comme cette religion dont nos Prophètes ont annoncé le triomphe pour les
temps messianiques comme religion de l’humanité convertie au culte du vrai Dieu n’est
autre que le noachisme, on peut continuer à l’appeler le christianisme, débarrassé tou-
tefois de la Trinité et de l’Incarnation... » (A. Pallière, op. cit., pp. 132-133).
« Quant à la personne de Jésus dont vous ne me parlez pas, je vous dirai cepen-
dant, parce que cela a son importance et que peut-être la question est très légitime-
ment au fond de votre pensée, que pourvu qu’on ne lui attribue point la divinité, il n’y
aurait aucun mal à faire de lui un prophète, à le considérer comme un homme chargé
par Dieu d’une auguste mission religieuse. (...) l’avenir du genre humain est dans cette
formule. Si vous arrivez à vous en convaincre, vous serez bien plus précieux à Israël
que si vous vous soumettiez à la Loi israélite. Vous serez l’instrument de la Providence
de Dieu envers l’humanité » (A. Pallière, op. cit., p. 134).
On objectera que Jean-Paul II ne rejette pas la divinité du Christ, ni la Sainte
Trinité. Bien sûr, il ne le fait pas explicitement. Mais en affirmant, comme il l’a fait à
plusieurs reprises, que nous adorons le même “ Dieu ”, le même Père, que les juifs et les
musulmans, il doit nécessairement nier, soit la divinité de Jésus-Christ, soit la Sainte
Trinité. En effet, pour les musulmans et les juifs, “ Dieu ” n’a pas de Fils ; en plus, pour
eux, dire que Jésus-Christ est le Fils de Dieu est un blasphème. Si donc Dieu le Père n’a
pas de Fils, il ne peut pas y avoir non plus le Saint-Esprit qui est la “ relation subsistant
entre le Père et le Fils ”, comme le dit saint Thomas, et par conséquent la Sainte Trinité.
Donc, si on a le même “ Dieu ” que les musulmans et que le juifs on a un “ Dieu ” sans
Fils.
Jean-Paul II est ainsi obligé de nier implicitement le Fils parce que, comme le dit
l’apôtre bien-aimé : « Toute “ personne ” qui nie le Fils ne tient pas non plus le Père ;
« Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’Anti-
christ, celui qui nie le Père et le Fils » (1 Jn ii, 22-23).
c) D’où vient la “ théologie ” de Jean-Paul II ?
Le 31 janvier 1996, Jean-Paul II faisait l’exégèse de la reine des prophéties messia-
niques : “ Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils qu’elle appellera Emmanuel ”
(Isaïe VII, 14).
Que disait-il ? « Cette prophétie n’annonce pas explicitement, dans le texte hé-
breu, la naissance virginale de l’Emmanuel : le vocable utilisé (almah), en fait, signifie
simplement [sic] “ une jeune femme ”, et non nécessairement une vierge. En outre, on
sait que la tradition judaïque ne proposait pas l’idéal de la virginité perpétuelle, ni
n’avait jamais exprimé l’idée d’une maternité virginale ». « La traduction avec le terme
“ vierge ” — continue Jean-Paul II — s’explique sur la base du fait que le texte d’Isaïe
prépare avec une grande solennité l’annonce de la conception et la présente comme
un signe divin (Is. VII, 10-14), en suscitant l’attente d’une conception extraordinaire.
Or qu’une jeune femme conçoive un fils après s’être unie à son mari ne constitue pas
un fait extraordinaire. D’autre part, l’oracle ne fait aucune allusion au mari. Une telle
formulation suggérait donc l’interprétation qui a été ensuite donnée dans la version
grecque ». Pour l’explication des erreurs contenues dans cette interprétation de Jean-
Paul II, voir “ Le Courrier de Rome Si Si No No ” (n° 187, février 1997) qui termine en
disant : « Jean-Paul II n’est pas un exégète et on doit donc présumer que derrière cette
“ catéchèse papale ” il y a un expert ».
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l’église éclipsée
Qui est cet “ expert ” ? Voici maintenant ce qu’écrivait l’apostat A. Pallière sur le
même sujet :
« Cependant le professeur (l’abbé Lémann) interrompit une fois cette étude, peut-
être tout spécialement à mon intention. Ce fut pour traduire le VIIème chapitre d’Isaie.
On sait que ce chapitre contient un verset sur lequel s’édifie le dogme catholique de
l’enfantement virginal du Messie : “ C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera
un signe. Voici : la ‘alma concevra et enfantera un fils et elle l’appellera ‘Immanou-EI,
Dieu avec nous ”. Les chrétiens voient dans ce passage une prophétie relative à la Vierge
Marie et pour qu’il ait toute sa force, on comprend qu’ils s’appliquent à démontrer que
le mot ‘alma signifie vierge et pas autre chose... » (A. Pallière, op. cit., pp. 55-56).
Après la lecture de ces lignes, nous avons identifié l’un des “ experts ”, inspi-
rant Jean-Paul II : A. Pallière, lequel suivait un autre “ expert ”, le grand rabbin de
Livourne. Comme Jean-Paul II dit les mêmes choses que l’apostat Pallière, disciple de
Benamozegh, devons-nous être surpris qu’il veuille réaliser l’objectif du grand rabbin,
la nouvelle religion au Sinaï ?
d) Jean-Paul II réalise le grand projet noachide au Sinaï
“ prophétisé ” par le grand rabbin Benamozegh
Dans “ Israël et l’Humanité ”, Elie Benamozegh “ prophétise ” :
« La crise une fois constatée, on se demande quelle en sera l’issue. La rupture de-
puis longtemps commencée entre le ciel et la terre, l’idéal religieux et la réalité histo-
rique sera-t-elle consommée pour jamais ? Sommes-nous à la veille de voir le mono-
théisme juif convaincu d’impuissance sous ses trois formes, hébraïque, chrétienne et
musulmane, et balayé de la face de la terre comme le polythéisme l’a été il y a dix-neuf
siècles ? Et cette hypothèse se vérifiant, que mettra-t-on à sa place ? Sera-ce le rationa-
lisme ? » (p. 23). (L’auteur continue en démontrant que le rationalisme est insuffisant
et poursuit).
« aurons-nous donc un nouveau Sinaï [151] ? Une loi nouvelle nous viendra-t-
elle du ciel ?... Quel sera l’avenir religieux de l’humanité ? Assurément, tout le monde
n’aperçoit pas immédiatement le résultat final d’un principe posé. Il faut toujours plus
ou moins de temps pour que les transformations opérées par les idées apparaissent en-
fin dans toute leur étendue, mais la logique tire toujours à la longue les conséquences
des prémisses » (p. 25). « On se demande donc vers qui se tournera l’humanité quand
elle aura rejeté comme surannés tous les cultes traditionnels et que, néanmoins, le
besoin de religion se fera de plus en plus impérieusement sentir » (p. 26). « Nous de-
vrions nous demander plutôt : le judaïsme est-il (sic) une religion universelle ? C’est
dans cette manière de formuler le problème que se trouve l’explication du plus grand
phénomène religieux de l’antiquité, la clef des disputes aux premiers siècles de l’ère
chrétienne, la solution de la crise que traversent actuellement les différentes églises,
et, pour tout dire, la dernière espérance religieuse de l’humanité. Et c’est parce que
nous l’entendions ainsi que nous avons répondu sans hésitation que le judaïsme est
une religion universelle... qui contient dans son sein, de même que la fleur cache le
fruit, la religion réservée au genre humain tout entier... C’est pour la conservation
et l’établissement de cette religion que le judaïsme a vécu, qu’il a lutté et souffert, c’est
avec elle et par elle qu’il est invité à triompher » (p. 27).
151 — Ecrit il y a plus de cent ans !
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vers la religion luciférienne
« Il faut croire que la voix du Sinaï ne pouvait manquer de retentir d’âge en âge.
Si Jésus n’était qu’un homme, les deux religions hébraïque et chrétienne doivent
se réunir. [152] Le christianisme sera toujours ce qu’il prétend être : le messianisme ;
seulement, dans toutes ses parties défectueuses, il sera réformé. C’est la religion la plus
ancienne qui va devenir la plus nouvelle. Pour remplacer une autorité qui se déclare
infaillible [153] on doit chercher une autre infaillibilité bien plus sérieuse qui, commen-
cée avec l’histoire de l’homme sur la terre, ne finira qu’avec lui » (pp. 34-35).
« Pour le judaïsme, l’unité n’est point seulement en Dieu, elle est encore dans le
monde et dans tout le genre humain. L’image de la Divinité sur la terre, le coopérateur
de l’esprit créateur, ce n’est pas l’israélite, c’est l’Homme » [154] (p. 383).
« Le mosaïsme apparaît lui-même comme une période de cette Révélation. Il en
marque néanmoins l’étape la plus importante, parce que dans le statut particulier qu’il
apportait à Israël pour l’accomplissement de sa mission, il consacrait la loi noachide,
vraie loi catholique ou religion universelle » (p. 384).
« Comment l’israélite parvenait-il à concilier l’existence simultanée de deux lois,
l’une propre aux Gentils, l’autre réservée aux juifs ? Le judaïsme se bornait à leur prê-
cher cette religion universelle dont l’établissement sur la terre était comme sa raison
d’être et son but » (pp. 384-385).
« La règle sacerdotale des juifs et la religion universelle, la loi du Sinaï et la révé-
lation commune à tous les hommes se concilient admirablement dans une synthèse
supérieure. L’avenir justifiera ces espérances » (pp. 387 à 390).
Le Memorandum secret
“ L’avenir justifie ces espérances ”. Ces espérances étaient bien fondées puisque
Jean-Paul II, en juin 1994, conformément aux souhaits des architectes du plan
occulte, au cours d’un consistoire secret, annonça ses projets pour le grand jubilé
152 — Jean-Paul ii, en voulant réunir ces religions, doit donc faire nécessairement sienne
cette conclusion de Roca : “ mon christ n’est pas celui du Vatican ” (Papus : “ Le voile d’Isis ”
n° 130 — 1893). “ Déjà les Juifs avaient conspiré que si quelqu’un reconnaissait Jésus pour le
Messie, il serait exclu de la synagogue ” (Jean ix, 22). Jean-Paul II put ainsi être invité à péné-
trer dans la Synagogue de Rome. « L’ami catholique est le premier pape qui après deux mille
ans entra dans une synagogue, la synagogue de Rome. Là, face à l’ami juif présent dans le
temple, il répéta la condamnation du Concile contre toute forme d’antisémitisme et déclara les
juifs “ frères aînés dans la foi d’Abraham ” » (Svidercoschi, op. cit., p. 101).
153 — Toutes les confessions dissidentes s’accordent sur un point, le seul sur lequel il y ait
unanimité entre elles, c’est la condamnation de la Sainte Église Romaine comme constituant
un développement du christianisme contraire à sa pure essence. Ce n’est pas par hasard si
Jean-Paul ii a demandé “ pardon ” à plusieurs reprises pour les “ erreurs passées ” de l’Église !
154 — Dans ce même esprit nous pouvons lire ces lignes de Jean-Paul II : “ Le sens fonda-
mental de l’État comme communauté politique consiste en ce que la société qui le compose,
le peuple, est maître de son destin ”. “ Il n’y a qu’un seul pouvoir qui vaille : celui qui per-
met à l’homme de se relever lui-même dans sa royauté ” (“ Redemptor Hominis ” xvii. 6). Et
Oswald Wirth, porte-parole des différentes obédiences maçonniques écrit : “ On affirme, et
c’est la clé de voûte maçonnique, que le Grand Secret en quelque sorte est l’éminente Royauté
de l’Homme. C’est l’affirmation de la primauté de l’Homme devant la Révélation ” (Léon de
Poncins : “ La Franc-Maçonnerie d’après ses documents secrets ” p. 16-19).
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l’église éclipsée
155 — Léon XIII écrivait en 1884 dans l’encyclique “ Humanum genus ” : “ La secte des francs-
maçons repose essentiellement et fondamentalement sur le vice et l’infamie. C’est pourquoi il
n’est pas permis d’adhérer aux francs-maçons ou de promouvoir de quelque manière que ce
soit leurs objectifs ”.
156 — Voici l’extrait d’un article publié le 1er octobre 1997 par Le Dauphiné et intitulé « Le
“ mea culpa ” des évêques de France » : « L’épiscopat souhaitait également que ce texte soit le
résultat d’une longue maturation. L’Église de France s’interroge maintenant. Elle y est conviée,
comme les autres Églises, par le pape, à l’approche du troisième millénaire et dans la pers-
pective du Jubilé de l’an 2000. Jean-Paul ii, dans la lettre apostolique “ Tertio millennio adve-
niente ” publié en 1994 invitait l’Église catholique à se réconcilier avec les communautés ayant
souffert de l’intolérance de Rome ».
157 — « Il savait à l’occasion, remettre les gens à leur place. Un jour, du milieu de la foule,
un homme se permit de l’interpeller de façon fort peu civile. “ Qui êtes-vous mon ami ? ”
lui demanda le saint. L’autre répondit qu’il était protestant. “ O mon pauvre ami ! répliqua
M. Vianney en pesant sur les mots... Oui, vous êtes pauvre, bien pauvre : vous, protestants,
vous n’avez pas un saint dont vous puissiez donner le nom à vos enfants. Vous êtes obligés
d’emprunter vos prénoms à l’Église catholique ” » (Mgr Trochu, “ Le Curé d’Ars ”, Résiac, p. 473).
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vers la religion luciférienne
158 — “ Les fondements sur lesquels le mouvement œcuménique s’appuie est tel qu’il bou-
leverse, de fond en comble, la constitution divine de l’Église ” (Pie IX, “ Apostolicae Sedis... ”)
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l’église éclipsée
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vers la religion luciférienne
reconnu, mais aussi la pleine légitimité du retour à un État propre. Tombent ainsi les
préjudices et les erreurs théologiques de l’Église romaine. Erreurs et fautes (des croi-
sades à l’inquisition jusqu’à la responsabilité historique pour le Génocide) que l’actuel
pontife aurait voulu voir pleinement reconnues de ses cardinaux, mais dont la récente
assemblée n’a pas reçu l’appel. C’est comme dire que la “ longue marche ” n’a pas été
encore achevée, même si la route faite a été bien avancée » (Shalom, anno xxviii, 30
Giugno 1994, Tamuz 5754, n° 6).
La voie se trouve ainsi ouverte vers le Sinaï, porte du Nouvel Age ou “ nouvelle
civilisation de l’amour ”.
Dans le même temps, Jean-Paul II laissait également clairement entendre son es-
pérance d’une normalisation des relations du Vatican avec le Vietnam et la Chine !
Voilà qui conforte ses amitiés avec les communistes au cours de Vatican II, son ton
mielleux à l’égard du communisme [160], habilement maquillé pour l’heure, du drapeau
démocratique, ses amitiés avec le haut initié Gorbatchev, disciple d’Andropov (archi-
tecte de la “ libération des pays de l’Est ” et de l’éclatement “ provisoire ” de la Russie [161]).
La Lettre “ Tertio millennio adveniente ”
Malgré les protestations, on le comprend, de certains cardinaux, Jean-Paul II dé-
veloppa son projet dans la Lettre “ Tertio millennio adveniente ” du 10 novembre 1994
160 — Voici ce qu’enseignait Pie xi : “ Le communisme est intrinsèquement pervers et ceux
qui veulent sauver la civilisation chrétienne ne peuvent pas en aucun champ collaborer avec
lui ” (d.r. 58).
161 — Pour bien comprendre la géopolitique mondialiste est-européenne, il existe un ou-
vrage de référence peu médiatisé et qui permet une bonne compréhension du sujet : “ Du nou-
veau à l’Est, niet ! ”, par Hubert Bassot, chargé de mission à l’Elysée de 1974 à 1981. Disposant
de documents publiés en anglais par un transfuge des services secrets russes, il nous offre
une analyse qui permet de comprendre la “ logique du système didactique ”, de la glasnost à
la perestroïka, qui débouche sur l’organisation du nouvel espace européen. Résumé de l’étape
finale du complot capitalo-marxiste. C’est, à notre connaissance, le meilleur ouvrage sorti sur
la question et que nous diffusons sur commande.
Évoquant cette situation, le Père M. Martin écrit : « Et tandis qu’il attend le jésuite, son ancien
confesseur et son confident de toujours, Pacelli repasse continuellement en revue les petits
détails. Bea sait tant de choses ; il sait ce qui a occupé les heures d’insomnie de Pacelli durant
les trente années écoulées : la menace soviétique. Pas seulement la Russie soviétique, mais la
soviétisation, c’est-à-dire la possibilité d’une Europe occidentale entièrement soviétisée. Non
pas une prise du pouvoir par les armes des soviets, mais une corrosion lente et pacifique
de l’Occident chrétien par le marxisme. (...) Pacelli avait acquis la conviction que derrière le
marxisme et sa version soviétique se trouvait une forme moderne de satanisme. Dans quarante
des quarante-quatre discours qu’il fit en tant que nonce apostolique, le futur Pie xii se livra à
des invectives contre l’Antéchrist et avertit son auditoire de la lutte gigantesque qui était sur
le point d’éclater entre Satan et Jésus pour le contrôle des âmes en Europe et dans le monde.
(...) Le mythe d’une Europe forte était mort. Les Anglo-Saxons avaient permis au marxisme
soviétique de l’emporter. L’avenir n’était fait que de sourdes menaces. Pacelli était atterré. S’il
s’en tenait aux secrets de Fatima, ses idées directrices concernant l’Europe et le monde avaient
été erronées. Il y avait, semblait-il, très peu de chances qu’une guerre généralisée éclate dans
un proche avenir. Le danger, c’était en fait le compromis fatidique : l’acceptation du marxisme
et sa pénétration dans la culture, la pensée, et la vie politique et économique de l’Europe » (“ Le
déclin et la chute de l’Église Romaine ”, Ed. Exergue, 1997, pp. 267-270-271).
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l’église éclipsée
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vers la religion luciférienne
elle. Que tout en conservant l’unité et l’inviolabilité de son dogme, elle permet à tous
les cultes de s’en rapprocher par degrés en embrassant tous les hommes dans la com-
munion de son amour et de ses prières. Alors il ne pourra plus exister de protestants.
Contre quoi protesteraient-ils ? Le Souverain Pontife sera alors véritablement le roi du
monde religieux et il fera ce qu’il voudra de tous les domaines de la terre.
Il faut, en répandant l’esprit de charité universelle, préparer l’avènement de ce
grand jubilé » (“ Initiation et Science ” n° 58, juillet-septembre 1963, p. 43).
“ Ce grand jubilé ” se tiendra au Sinaï. Ce Mont représente l’Ancienne Alliance, dans
laquelle le Dieu Trinitaire ne S’était pas encore explicitement révélé, alors que Jésus-
Christ, dans la Nouvelle Alliance, Le révèle. Or juifs et musulmans rejettent aussi bien
Notre-Seigneur Jésus-Christ, seconde Personne de la Sainte Trinité faite homme, que
la Nouvelle Alliance. Aucun lieu n’était donc plus indiqué que le Sinaï [165].
La révolution commencée par “ l’aggiornamento ” de Jean XXIII, poursuivie par
Paul VI, atteint donc une étape cruciale avec Jean-Paul II. C’est bien ce dernier qui
exécute le “ programme ” du grand rabbin Elie Benamozegh en prêchant sur tous les
lieux du globe la nouvelle religion [166], la religion noachide ou de l’humanité, qui sera
celle de la “ nouvelle civilisation de l’amour ” dont le grand jubilé du Sinaï doit marquer
le début... [167]
« Dieu permettra-t-il que ce projet démentiel se réalise ? Projet en vue duquel Jean-
Paul II désire prosterner la sainte Église en pénitente aux pieds des hérétiques, mettre
des hérésiarques sur les autels et réaliser en l’an 2000 le “ Nouvel Age ” au pied du Sinaï,
dans la collusion des religions monothéistes » (Mgr de Castro Mayer, Bonum Certamen,
n° 132, p. 4).
Ainsi s’édifie, sous la houlette de Jean-Paul II, la “ base commune ” pour l’instaura-
tion de la religion noachide que le rabbin Elie Benamozegh définit comme suit : « C’est
que le Dieu unique est actuellement adoré sous des formes multiples, au sein de cultes
bien différents, mais à l’époque messianique, le monde spirituel verra se réaliser l’unité
d’adoration » (A. Pallière, op. cit., p. 217).
Voici ce qu’en dit saint Pie X : « Étranges, effrayantes et attristantes à la fois sont
l’audace et la légèreté d’esprit d’hommes qui se disent catholiques, qui rêvent de re-
165 — Au Sinaï, il y a 3500 ans, Dieu donne à Moïse le Décalogue ; au Sinaï de l’an 2000 on
imposera le décalogue de Satan.
166 — L’initié Roca exprime les mêmes idées : “ Il y aura une religion nouvelle ; il y aura un
dogme nouveau ; un rituel nouveau, un sacerdoce nouveau dont le rapport avec l’Église qui
tombe sera exactement ce que fut le rapport de l’Église catholique avec l’Église Mosaïque sa
défunte mère ” (“ Fin de l’Ancien Monde ” p. 373). “ Dès qu’il sera visible aux yeux de tous que
l’ordre nouveau ressort logiquement de l’ordre ancien... la vieille papauté et le vieux sacerdoce
abdiqueront volontiers devant le pontificat et les prêtres de l’avenir qui seront ceux du passé
convertis et transfigurés en vue de l’organisation de la Planète dans la lumière de l'Évangile ”
(“ Glorieux Centenaire ” p. 447).
167 — N’est-ce pas la réalisation de cette ligne de conduite dictée le 13 janvier 1489 par le
Grand Sanhédrin siégeant à Constantinople, à Chamor Grand rabbin d’Arles : “ Faites-vous
chrétiens ; mais gardez la Loi de Moïse dans vos cœurs ; faites de vos enfants des chanoines,
des évêques qui détruiront l’Église. Ainsi, abaissés que vous êtes aujourd’hui, demain vous
arriverez au faîte de la puissance ” ? Ligne de conduite dont personne ne peut douter, car son
texte a été publié en 1810 par les “ Etudes Juives ”, du financier James de Rotschild (Information
de Bonum Certamen, n° 132, p. 3).
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l’église éclipsée
fondre la société dans de pareilles conditions et d’établir sur la terre, par dessus l’Église
Catholique, “ le règne de la justice et de l’amour ” avec des ouvriers venus de toutes parts,
de toutes religions ou sans religion, avec ou sans croyance pourvu qu’ils oublient ce qui
les divise : leur conviction religieuse et philosophique, et qu’ils mettent en commun
ce qui les unis : un généreux idéalisme et des forces morales prises “ où ils peuvent ”.
On est effrayé... Le résultat de cette promiscuité au travail, le bénéficiaire de cette
action sociale cosmopolite ne peut être qu’une démocratie qui ne sera ni catholique, ni
juive, ni protestante ; une religion plus universelle que l’Église Catholique, réunissant
tous les hommes devenus enfin frères et camarades dans « le règne de Dieu ». On ne
travaille pas pour l’Église, on travaille pour l’humanité... C’est l’apostasie organisée »
(“ Lettre sur le Sillon ”, pp. 38-40).
Ainsi Jean-Paul II apparaît-il comme un artisan majeur de la religion noachide
et donc de l’apostasie [168]. Religion noachide qui, aujourd’hui, n’est rien d’autre que la
religion maçonnique [169] :
“ La Maçonnerie, dit un de ses organes au Brésil, est un grand temple, comme au-
trefois celui de Rome, qui donne l’hospitalité à tous les dieux, puisqu’ils ne font tous
ensemble qu’un seul Dieu ” [170].
“ Ce n’est que dans une société théocratique ayant le caractère de la Franc-Maçonnerie
qu’on pourra réunir un jour l’Islam et la Chrétienté, les juifs et les Bouddhistes, l’Europe
et l’Asie dans un même idéal et un intense espoir. C’est en un mot à la franc-maçonnerie
de former l’universelle église ” (Pignatelle : “ Batailles Maçonniques ” p. 29).
Religion maçonnique qui ne peut triompher que sur les ruines du catholicisme.
C’est l’annonce précise du programme luciférien que la Rome actuelle “ veut ” réaliser,
en passant par Assise, au mont Sinaï pour l’an 2000 [171].
168 — L’ennemi travaille depuis longtemps à ce projet puisque Paul vi prononçait dans un
discours du 9 août 1970 au sujet du Moyen Orient : « Le conflit engage trois expressions ethni-
co-religieuses qui reconnaissent toutes un unique et vrai Dieu ; le peuple Hébraïque, le peuple
Islamique et, au milieu d’eux, répandu dans le monde entier, le peuple Chrétien. Il s’agit de
trois expressions qui professent un identique monothéisme, par ces trois voies les plus authen-
tiques, les plus anciennes, les plus historiques et même les plus tenaces et les plus convain-
cues. Ne serait-il pas possible que le nom même de Dieu, au lieu d’irréductibles oppositions,
engendre un sentiment de respect mutuel, d’entente possible, de coexistence pacifique ? La
référence au même Dieu, au même Père, sans préjuger des discussions théologiques, ne pour-
rait-elle un jour servir à la découverte si évidente, mais si difficile et si indispensable, que
nous sommes fils du même Père et que nous sommes donc tous frères » (d.c. 1970, p. 759).
Jean-Paul ii multiplie les démarches en ce sens : « ... le quotidien “ La Croix ” écrivait dans un
article intitulé “ Allah est grand, aussi au Vatican ” : “ Pour la première fois, au cœur même du
Vatican, une prière à Allah retentissait, en présence du pape et de représentants de toutes les
religions ” » (Fideliter n° 103, p. 64).
169 — Rappelons que le chevalier de Ramsay, haut initié, déclarait : “ La Franc-Maçonnerie
est bien la résurrection de la religion noachique, celle du Patriarche Noé, cette religion anté-
rieure à tout dogme et qui permet de dépasser les différences et les oppositions de confessions ”.
170 — Le Pélican, organe de la Maçonnerie, au Para, cité par Mgr Antoine de Macedo Costa,
évêque de Grand Para, Instructions sur la Maçonnerie, considérée au point de vue moral, religieux
et social, 1871 — extrait de l’ouvrage du Père Deschamps : “ Les sociétés secrètes ”, Tome 2, 1881, p. 22.
171 — C’est ce qu’avait bien vu Mgr Delassus. En sous-titre de son maître livre “ La Conjuration
Antichrétienne ” il mettait : “ Le Temple maçonnique voulant s’élever sur les ruines de l’Église Catholique ”.
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vers la religion luciférienne
“ Ce que veut bâtir la chrétienté, n’est pas une pagode, c’est un culte universel où
tous les cultes seront englobés ”.
“ Un christianisme nouveau, sublime, large, profond, vraiment universaliste, abso-
lument encyclopédique... Un culte universel où tous les cultes seront englobés, où le
Dieu sera l’humanité qui, à mes yeux, se confond avec le Christ qui est donc aussi l’uni-
vers tout entier (le Christ cosmique de Teilhard de Chardin, n.d.r.) ” (Roca : “ Glorieux
Centenaire ”, pp. 77, 528, 525).
Le grand rabbin de Livourne ne dit pas autre chose :
« Le monothéisme ne peut devenir universel qu’à cette condition : unité dans la di-
versité, et diversité dans l’unité. Cette variété de formes d’ailleurs, indépendamment de
l’unité suprême à laquelle elle est subordonnée, constitue elle-même la religion univer-
selle dans son ensemble » (Elie Benamozegh op. cit., p. 369). « Nous ne saurions mieux
résumer ce que nous disons de l’emploi des noms païens qu’en rappelant ici un principe
des kabbalistes d’après lequel tous les dieux étrangers dont il est question dans l’Écri-
ture renferment en eux une étincelle de sainteté » (Benamozegh, op. cit., pp. 119-120).
Le “ symbole ” des Journées Mondiales de la Jeunesse [172] !
Au début du siècle, Robert-Hugh Benson (converti au catholicisme et dont le père
était chef de l’église anglicane), non ignorant du complot engagé contre l’Église, écrivit
ces lignes : « ... il ne faut pas oublier que l’humanitarisme, contrairement à l’attente
générale de naguère, est en train de devenir lui-même une religion organisée, malgré
sa négation du surnaturel. Il s’est associé au panthéisme : sous la direction de la franc-
maçonnerie il s’est créé des rites qu’il ne cesse point de développer ; et il possède, lui
aussi, un Credo : “ L’homme est dieu ”, etc. Il a donc désormais un aliment effectif et réel
pouvant être offert aux aspirations des âmes religieuses : il comporte, lui aussi, une
part d’idéal, tout en ne demandant rien aux facultés spirituelles. Et puis, ces gens-là
ont à leur disposition toutes les églises, — sauf les quelques chapelles qu’ils ont daigné
nous laisser-... ; et dans tous les pays ils commencent enfin à encourager les élans du
cœur (que voyons-nous aujourd’hui ?, n.d.r.), mais sans amour de Dieu. (...) Et puis
ils sont libres, eux, de déployer abondamment leurs symboles, tandis que cela nous
est interdit ! Je suis d’avis que, avant dix ans, leur doctrine sera légalement établie
comme religion officielle, dans l’Europe entière » (Robert-Hugh Benson, “ Le Maître de
la Terre ”, 24ème édition, Perrin et Cie, 1916, p. 10) [173].
Si un certain nombre de points soulignés sont d’une actualité saisissante, qu’en est-
il précisément du symbole du noachisme ?
Voici ce que rapporte l’apostat Aimé Pallière :
« Mais où se trouve donc, me demandez-vous, le code de cette loi noachide, de cette
religion universelle qui est le vrai catholicisme ? Convenez d’abord que si ce code n’existait
pas, ce serait Dieu lui-même qui aurait eu le tort de ne point l’établir (...) Cette alliance so-
lennelle de Dieu avec Noé et sa descendance (...), c’est une alliance sanctionnée par le ser-
ment divin avec l’arc-en-ciel comme gage de perpétuité » (A. Pallière, op. cit., pp. 140-141).
172 — Voici ce que disait le franc-maçon Franklin Roosevelt : “ Si une chose arrive, tenez
pour assuré qu’elle a fait l’objet d’un plan ”.
173 — “ Le Maître de la terre ” ou la crise des derniers temps (R. H. Benson), que nous diffu-
sons sur commande.
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l’église éclipsée
174 — Des drapeaux, des aubes, etc., aux couleurs de l’arc-en-ciel ont été déjà utilisés par la
secte conciliaire à plusieurs reprises. Par exemple, lors de la réunion inter-religieuses de Milan
des 19-22 septembre 1993.
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vers la religion luciférienne
175 — Mr Virion, dans son livre “ Mystère d’iniquité ”, écrit : « Roca, tout proche des “ Mages ”
faisait allusion aux redoutables secrets détenus par Stanislas de Gaïta et Saint Yves d’Alveydre
sur un futur assaut dirigé contre l’Église romaine en même temps que la prise en main des
nations par les hautes sociétés secrètes pour l’instauration du “ Nouvel Ordre du Monde ” »
(p. 34). « Il y a un complot. Il se développe sous les apparences d’un œcuménisme... Ce com-
plot, l’apostat Roca en voyait exactement le sens dans la dictature de la Synarchie sur les
intelligences comparée à la victoire soudaine des trois cents soldats de Gédéon (“ Glorieux
Centenaire ”, p. 370) ».
176 — Vingt-cinq fois le prix Nobel est échu à un maçon.
177 — Walesa était et est toujours un agent communiste. Pierre de Villemarest, de Monde et
Vie, a pu même donner le numéro de sa carte d’adhésion au parti communiste.
178 — Cette “ vieille connaissance ” est rapportée dans la revue de l’abbé Mouraux “ Bonum
Certamen ”, n° 129, p. 3.
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l’église éclipsée
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vers la religion luciférienne
tôt, la liberté, la vérité et l’amour qui rendent réellement libres, et qui permettent de
construire ensemble un monde nouveau. Il vous exhorte à devenir des créatures nou-
velles pour une nouvelle humanité » (Jean-Paul II, Extrait du discours prononcé lors
de la bénédiction “ Urbi et Orbi ” de Pâques 1992).
De la construction d’un monde nouveau, nous avons déjà longuement parlé. Dans
cette dernière citation, le point le plus grave à remarquer, est que Jean-Paul II attribue
à Notre-Seigneur la volonté de nous exhorter à construire un monde selon les prin-
cipes maçonniques, donc antichristiques ! Il se sert de Notre-Seigneur pour semer les
jalons de ce nouveau monde qui doit nécessairement exclure son règne social, donc
temporel. Il l’a d’ailleurs exprimé : « ... Nous sommes convoqués, pour ainsi dire, de-
vant le Christ, Roi de l’univers. Il n’est pas Roi au sens temporel du mot (sic !), mais il
règne souverain par la vérité à laquelle il a rendu témoignage » (Osservatore Romano,
21 novembre 1994). Comment Jean-Paul II aurait-il pu concilier ses propos avec ces
versets du bréviaire : « Une foule de scélérats vocifère : “ Nous ne voulons pas que le
Christ règne ”, mais c’est vous que nos ovations proclament Souverain Roi de tous » « A
Vous, qui présidez aux nations, que ces nations Vous donnent un honneur public, que
les maîtres, les juges Vous vénèrent, que les lois et les arts Vous expriment ; que les
étendards des rois Vous soient soumis ; que les insignes des rois Vous soient dédiés ;
que les rois se soumettent à Votre sceptre doux et que les maisons des hommes Vous
soient soumises » (Hymne du Christ-Roi). Paul VI, son prédécesseur, lui a ôté l’obs-
tacle ; dans la réforme du bréviaire qu’il a faite, ces versets ont été tout simplement
supprimés.
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CHAPITRE IV
“ Mettre les droits de l’homme à la place de la loi divine, établir le règne de l’hu-
manité à la place de celui du Créateur, c’est là, nous le verrons (Liv. i, chap.i), le but
suprême des sociétés secrètes, celui qu’elles poursuivent dans toutes les situations et sous
toutes les formes politiques. Pour y arriver, elles ont besoin de renverser le principe de
la légitimité dans tous les gouvernements et avec lui toutes les bonnes coutumes natio-
nales, de pervertir les bases mêmes de l’ordre social, et jusqu’au langage des peuples.
Or, comme les vérités de l’ordre religieux et de l’ordre social ne sont pas de pures idées,
mais qu’elles s’incarnent sur cette terre dans des institutions positives, les sectes, pour
réaliser leur but suprême, s’acharnent contre l’Église catholique, qui est non seulement
l’instrument essentiel du règne de Dieu sur la terre, mais encore la gardienne de l’ordre
même purement naturel. Ce qu’elles veulent surtout frapper, c’est le Siège romain (car
c’est lui) qui fait que l’Église catholique ne pourra jamais descendre aux abaissements
d’une Église russe ou d’une Église anglicane... Si de pareils desseins pouvaient se réaliser,
la Révolution serait vraiment maîtresse du monde et le règne de Satan remplacerait
celui de Jésus-Christ ” (Père Deschamps, op. cit., pp.ci et cvii).
Leur but n’était pas seulement de “ frapper ”, mais de conquérir le Siège romain. Cet
extrait des “ Instructions secrètes de la Haute-Vente ”, déjà partiellement citées, nous le
confirme : “ Alexandre VI ne conviendrait pas, car il n’a jamais erré dans les matières
religieuses. Un Clément XIV, au contraire, serait notre fait, des pieds à la tête. Borgia a
été anathématisé par tous les vices de la philosophie et de l’incrédulité, et il doit cet ana-
thème à la vigueur avec laquelle il défendit l’Église. Ganganelli se livra pieds et poings
liés aux ministres des Bourbons qui lui faisaient peur, aux incrédules qui célébraient
sa tolérance, et Ganganelli est devenu un très grand pape (aux yeux des philosophes).
C’est à peu près dans ces conditions qu’il en faudra un, si c’est encore possible. Ainsi
nous marcherons plus sûrement à l’assaut de l’Église qu’avec les pamphlets de nos frères
de France et l’or même de l’Angleterre. Voulez-vous en savoir la raison ? C’est qu’avec
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l’église éclipsée
cela, pour briser le roc sur lequel Dieu a bâti son Église, nous n’avons plus besoin de
vinaigre annibalien, plus besoin de la poudre à canon, plus besoin de nos bras. Nous
avons le petit doigt du successeur de Pierre engagé dans le complot et ce petit doigt vaut
pour cette croisade tous les Urbain II et tous les saint Bernard de la chrétienté ” (Mgr
Delassus, op. cit., p. 197).
Qu’en est-il, alors qu’ils ont, non seulement son “ petit doigt ”, mais aussi la per-
sonne tout entière ?
1. La révolution conciliaire et les forces en présence
L’Histoire enseigne que toute révolution s’articule à partir de la lutte entre deux
groupes opposés. En interprétant (mal) les données de l’Histoire, Hegel a élaboré la
théorie de la dialectique révolutionnaire, développée ultérieurement par Marx et mise
en œuvre par Lénine.
Cette dialectique impose aux révolutionnaires, entre autres, de contrôler l’opposi-
tion et même de la susciter, pour attirer les réactionnaires, et donc, de fait, d’étouffer la
réaction tant redoutée. Ainsi cette résistance téléguidée, qui se met en place, empêche
la réalisation des conditions nécessaires posées par Dieu pour l’instauration du règne
social de Notre-Seigneur.
Une telle tactique permet, malheureusement, que d’honnêtes gens soient engagés
dans un faux combat, ce qui engendre des divisions dans le sein même du camp auquel
ils prétendent appartenir, empêchant la défense de la vérité. Du fait de ces divisions et
selon le principe bien connu, “ la vérité rassemble et l’erreur divise ”, nous pouvons en-
trevoir le véritable auteur de la dialectique susmentionnée : le diable, Lucifer, le grand
diviseur de tous les temps, Satan ! Du reste “ diable ” signifie bien “ celui qui divise ”.
C’est ainsi que le système révolutionnaire fonctionne et les catholiques libéraux
l’ont malheureusement toujours cautionné, ce qui les rend plus dangereux que les en-
nemis déclarés [181]. D’ailleurs saint Pie X n’appelle-t-il pas les modernistes “ fils ” des
libéraux, les pires ennemis de l’Église ?
a) Les deux “ anneaux ”
Rappelons le mot du cardinal Suenens : “ Vatican II, c’est 1789 dans l’Église ”. Cette
révolution conciliaire, qui a intégré les principes révolutionnaires dans la structure
ecclésiale traditionnelle, a ainsi pu aboutir à la naissance d’une nouvelle église [182], que
181 — Lorsque, par exemple, le mouvement politique mrp, c’est-à-dire les chrétiens démo-
crates, fut créé, ses fondateurs se sont inscrits dans la lignée des Lammenais, Lacordaire,
Montalembert, etc. Pie xii dénonce ces démocrates chrétiens avec ceux qui “ se forment une
double conscience dans la mesure où, tandis qu’ils prétendent demeurer membres de la com-
munauté chrétienne, (...) ils militent en même temps comme troupes auxiliaires dans les rangs
des négateurs de Dieu ”, car “ cette duplicité ou ce dédoublement menace de faire d’eux, tôt ou
tard, une tumeur dans le sein même de la chrétienté ” (2/6/1948).
182 — Dans un tract du 12/10/1997, intitulé “ La mission demeure et change ”, les ecclésias-
tiques “ d’Annecy regards ” publiaient un document dont voici quelques extraits : « II nous faut
d’abord prendre en considération le chemin parcouru par l’Église catholique depuis quelques
décennies, surtout depuis les années 60. Depuis qu’en 1964, le Pape Paul vi, dans une ency-
clique fameuse, “ Ecclesiam Suam ”, et aujourd’hui peut-être trop oubliée, définissait l’Église
catholique comme dialogue : dialogue à l’intérieur d’elle-même, dialogue entre les catholiques
eux-mêmes, dialogue avec les croyants des autres confessions chrétiennes (les protestants,
les orthodoxes ...), l’œcuménisme, dialogue avec les croyants des autres religions (juifs, mu-
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
sulmans, bouddhistes), dialogue inter-religieux, dialogue avec le monde moderne (tous les
hommes : indifférents, non-croyants ...). Nous ne sommes peut-être pas assez conscients de
cette formidable évolution : passer d’une Église qui avait plutôt tendance à s’imposer et à do-
miner à une Église qui regarde le autres avec bienveillance et dialogue avec eux, avec eux tous.
Si sa “ mission ” n’a pas changé de contenu‑il s’agit toujours d’annoncer la Bonne Nouvelle
(l'Évangile), annoncer la Bonne Nouvelle plus que s’annoncer elle-même — les moyens mis-
sionnaires, les attitudes missionnaires ont beaucoup changé. D’une Église, centre de tout, on
est passé, sans renoncer à son identité, à une Église parmi les autres et avec les autres (œcumé-
nisme et dialogue inter-religieux). L’évolution d’Annecy-regards, me semble-t-il, s’inscrit dans
cette évolution globale, non pas pour “ être dans le vent ” au sens péjoratif de l’expression, mais
pour être dans la réalité de notre monde contemporain. Et cela concerne bien évidemment sa
distribution, et plus encore sa conception. C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons qu’il a fallu
passer d’Annecy Catholique à Annecy-Regards.
Cette évolution globale de l’Église a été accélérée par l’évolution de nos sociétés et des menta-
lités d’une part, et d’autre part une longue série de prise de position et de documents (notam-
ment les documents de Vatican II ; l’encyclique de Jean-Paul ii “ la mission du Rédempteur ”,
le texte romain “ Dialogue et Annonce ”), jusqu’à ce qu’il est convenu d’appeler le “ Rapport
Dagens ”, un document de l’épiscopat français dont voici quelques extraits : “ Nous acceptons
sans hésiter de nous situer, comme catholiques, dans le contexte culturel et institutionnel
d’aujourd’hui, marqué notamment par l’émergence de l’individualisme et par le principe de la
laïcité. Nous refusons toute nostalgie pour des époques passées où le principe d’autorité sem-
blait s’imposer de façon indiscutable. Nous ne rêvons pas d’un impossible retour à ce que l’on
appelait la chrétienté. C’est dans ce contexte de la société actuelle que nous entendons mettre
en œuvre la force de proposition et d’interpellation de l'Évangile, sans oublier que l'Évangile
est susceptible de contester l’ordre du monde et de la société, quand cet ordre tend à devenir
inhumain. Bref nous pensons que les temps actuels ne sont pas plus défavorables à l’annonce
de l'Évangile que les temps passés de notre histoire. La situation critique qui est la nôtre nous
pousse au contraire à aller aux sources de notre foi et à devenir disciples et témoins du Dieu
de Jésus-Christ d’une façon plus radicale... Soyons chrétiens là où nous sommes, dans cette
société qui est la nôtre, et vérifions ainsi la force de l'Évangile et la jeunesse de l’Église du
Christ, de notre Église et de notre foi ! ” Signé : Hyacinthe Vulliez ».
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l’église éclipsée
183 — Voyons le sens du terme intégriste dans le langage des francs-maçons : « Quant aux
catholiques qui, fidèles par l’adhésion de l’intelligence et de la volonté, à l’enseignement de
Jésus et de tous les papes, ce sont des “ intégristes ” !... ”ennemis irréductibles de toute liberté,
de toutes les libérations humaines, ils font corps, ajoute le franc-maçon, avec tout un passé
d’injustices et de deuils ” » (Jacques Mitterrand, “ La politique des francs-maçons ”, cité par M.
Clément dans “ L’Homme Nouveau ” du 16.9.1973).
184 — C’est saint Pie X qui a “ consacré ” ce mot : “ Les vrais amis du peuple ne sont ni révo-
lutionnaires ni novateurs, mais traditionalistes ” (Lettre sur le Sillon, 1910).
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
Vatican II et la “ nouvelle messe ” [185], c’est-à-dire avec les “ rétrogrades ” qui croient en-
core à “ la vieille vérité ”. De la sorte, le prix à payer pour conserver la véritable Messe
est la reconnaissance de la légitimité de la révolution conciliaire. N’est-ce pas le même
procédé qui fut employé lors de la Révolution française où seulement les prêtres ju-
reurs pouvaient célébrer la Sainte Messe ? D’ailleurs, comme nous l’avons vu, le cardi-
nal Suenens disait bien : “ Vatican II a été 1789 dans l’Église ”.
Certains ont accepté ces conditions et ont constitué, avec l’approbation de la nou-
velle “ église conciliaire ”, la Fraternité Saint-Pierre, l’Œuvre du Christ-Roi de Gricigliano
en Italie, le monastère du Barroux, le monastère Saint-Vincent Ferrier, L’Opus Mariae,
etc. De cette manière, une partie de “ l’anneau des rétrogrades ” est absorbée.
b) Réaction de l’autre partie de “ l’anneau des rétrogrades ”
D’autres, cependant, refusent toujours de se soumettre à ces conditions. Le “ rétro-
grade ” Mgr Lefebvre a été le chef de file de ces derniers et, non seulement, il a refusé
ces conditions mais il en est arrivé au point de douter, même publiquement, de la légi-
timité de l’autorité conciliaire.
Dans son sermon de Pâques 1986 à Ecône, il affirmait en effet : “ ... Nous nous trou-
vons vraiment devant un dilemme grave, et excessivement grave qui, je crois, n’a jamais
existé dans l’Église : que celui qui est assis sur le Siège de Pierre participe à des cultes
de faux dieux. Je ne pense pas que ce soit jamais arrivé dans l’Église. Quelle conclusion
devrons-nous tirer peut-être dans quelques mois, devant ces actes répétés de commu-
nications à de faux cultes ? Je ne sais pas... Je me le demande. Mais il est possible que
nous soyons dans l’obligation de croire que ce pape n’est pas pape. Car il semble à pre-
mière vue, je ne voudrais pas encore le dire d’une manière solennelle et formelle, mais il
semble à première vue qu’il soit impossible qu’un Pape soit hérétique publiquement et
formellement. Notre Seigneur lui a promis d’être avec lui, de garder sa Foi, de le garder
dans la Foi. Comment celui auquel Notre-Seigneur a promis de le garder dans la Foi
définitivement, sans qu’il puisse errer dans la Foi, peut-il en même temps être hérétique
publiquement, et quasi apostasier [186]... ? Voilà le problème qui nous concerne tous, qui
ne concerne pas moi seulement [187] ”.
185 — Inversement, pour demeurer “ rétrograde ”, la conclusion qui s’impose alors est qu’il
ne faut avoir aucun rapport (non habere ullam partem) avec ceux qui acceptent Vatican II et
la “ nouvelle messe ”. Les deux anneaux doivent nécessairement “ s’excommunier ”, l’un pour
demeurer progressiste, l’autre pour rester “ rétrograde ”, c’est-à-dire catholique.
186 — Mgr Lefebvre n’a pas répondu, mais poser la question c’est déjà y répondre. En effet,
aurait-il pu répondre : oui, il est possible “ qu’un Pape soit hérétique publiquement et formel-
lement, ” etc ? Avec cette affirmative ne serait-on pas en présence du cas mentionné dans le
Canon 188, qui édicte : “ Par tacite renonciation admise par le même droit, n’importe quel
office est vacant ipso facto et sans aucune déclaration si un clerc : s’éloigne publiquement de
la foi catholique ? (§ 4, a fide catholica publice defecerit). ” Saint Robert Bellarmin affirmait
déja : « Il existe un cinquième avis qui est le véritable : “ un pape hérétique notoire cesse au-
tomatiquement d’être pape et chef de l’Église comme il cesse automatiquement d’être chré-
tien et membre du corps de l’Église ”. C’est pourquoi il peut être jugé et puni par l’Église ».
“ Ajoutons‑disait-il encore — que la situation de l’Église serait très malheureuse si elle était
contrainte de reconnaître pour pasteur le loup s’avançant ouvertement contre elle ” (“ De
Romano Pontifice ”, Ch xxx), en parlant de ce pape tombé dans l’hérésie.
187 — Mgr de Castro Mayer également, à la veille de la consécration épiscopale des quatre
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l’église éclipsée
évêques d’Ecône, le 3 juin 1988, avait dit : « Laissez le monde dire que ces consécrations sont
faites en désaccord avec la Tête visible de l’Église. Mais laissez-moi poser cette question :
Où est la Tête visible de l’Église ? Pouvons-nous accepter comme Tête visible de l’Église un
Evêque qui place des divinités païennes sur l’autel à côté de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Si
tous les hommes de l’Église, tous les catholiques, en viennent à accepter les enseignements
d’Assise, cette erreur de mettre des divinités païennes sur le même niveau que Notre Seigneur
Jésus-Christ, quelle en sera la conséquence ? Ce sera l’apostasie générale. Comme le dit Dom
Guéranger, une autorité qui enseigne l’erreur, de bonne foi ou de mauvaise foi, manque entiè-
rement d’autorité et nous avons le droit de résister. En fait, nous avons le devoir de résister... »
(Extrait cité par la “ Simple Lettre ” n° 81 du P. Vinson de juillet-août 1993). Mgr de Castro Mayer
considérait Jean-Paul ii comme un “ pape putatif ”. Et le jour des consécrations, le même pré-
lat traversait la foule des fidèles en s’écriant : “ Nous n’avons pas de pape, nous n’avons pas de
pape ! ” (rapporté par plusieurs témoins directs).
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
Cette doctrine traditionnelle était déjà définie par Boniface VIII en 1300 : “ Nous
définissons qu’il est nécessaire au salut d’être soumis au Pontife romain ” (“ Unam
Sanctam ”, Denz. 875).
Sachant tout cela, les ennemis de l’Église étaient conscients, et ils le sont en-
core, que jamais ils n’auraient réussi à faire triompher la Révolution sans “ conqué-
rir ” la Chaire de Pierre à laquelle tous les catholiques doivent être soumis sous peine
d’excommunication. Et ils l’avaient même dit [188]. N’oublions pas en effet le complot
ourdi par les initiés contre la papauté (cf. supra pp. 66-69), notamment ce qu’écrivait
Nubius : “ ...nous devons arriver... au triomphe de la révolution par un pape ”. “ ...Que
le clergé marche sous votre étendard, en croyant toujours marcher sous la bannière des
clefs apostoliques ”.
L’habileté suprême de la Secte a consisté donc, et consiste encore en ce que l’en-
semble des catholiques la suive “ en croyant marcher sous la bannière des clefs aposto-
liques ”. En effet “ ... Le pape étant la règle vivante de la Foi ”, comme le dit le cardinal
Billot, sa Foi est nécessairement celle des fidèles. Si donc les pontifes conciliaires pro-
fessent une “ foi ” qui n’est pas la vraie Foi, presque inévitablement cette “ foi ” devien-
dra celle des baptisés qui les suivent. Nous l’avons abondamment montré : suivre la
doctrine de ces pontifes équivaut à suivre la doctrine de la Secte. “ ... Qu’on nous dise
où est la différence d’avec le programme des francs-maçons ”, disait l’abbé Pivert après
avoir commenté la Lettre Apostolique “ Tertio millennio adveniente ” de Jean-Paul II.
On comprend dès lors l’importance que représente pour l’ennemi le fait d’obtenir que
tous, absolument tous, même les catholiques qui ne sont pas d’accord avec ces auto-
rités conciliaires et les combattent, reconnaissent au moins leur légitimité. Car, si les
modernistes réussissent à imposer les hérésies combattues par les “ rétrogrades ”, c’est
précisément grâce à leur apparente autorité. C’est donc la reconnaissance de l’autorité
conciliaire qui constitue le minimum à obtenir.
c) Que penser de cette autorité conciliaire ?
Mgr Lefebvre pose la question : “ Alors quel est ce pape ? Que faut-il en dire ? En
tout cas, il n’est pas inspiré par l’Esprit-Saint pour son congrès d’Assise, il est inspiré par
le diable et il est au service de la maçonnerie ” (Fideliter, mars-avril 1986, n° 50, p. 15).
Et encore : « Un pape digne de ce nom et vrai successeur de Pierre ne peut pas
déclarer qu’il se donnera à l’application du Concile et de ses réformes [189]. Il se met, par
188 — Bien avant les documents connus de la “ Haute-Vente ” existaient d’autres preuves de
ce complot. Voici, par exemple, ce qu’écrivait, le 2 mai 1809, le “ frère ” Pyron, très probable-
ment au fondateur de la société secrète des “ Illuminés ” : “ Nous venons d’établir à Naples un
Suprême Conseil du 33ème degré et un Grand Consistoire. Ils doivent s’installer au moment
où je vous en parle, et le Rit Ancien accepté va se promener dans les États. Vous voyez qu’il
prospère. Je ne désespère pas de faire maçon le Saint-Père, car j’ai envoyé des instructions
dogmatiques à Rome, et un 33ème degré qui y est dans le mouvement, en espère beaucoup ” »
(Benjamin Fabre : « Un Initié des Sociétés Secrètes supérieures “ Franciscus, Eques a Capite
Galeato ” », 1753-1814, Paris, Librairie Astro-Esotérique, 1913, p. 370).
189 — Rappelons que Jean-Paul ii a confirmé son adhésion à Vatican ii à plusieurs reprises,
par exemple en 1982 en citant Paul vi : “ Nous aussi, s’écriait Paul vi (le 7 décembre 1965) au
nom de tous les Pères du Concile œcuménique dont j’étais membre moi-même, nous plus que
quiconque nous avons le culte de l’homme ! ” (Lettre de Jean-Paul II au cardinal Casaroli du
20 septembre 1982).
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l’église éclipsée
le fait même, en rupture avec tous ses prédécesseurs et avec le Concile de Trente en
particulier » (Lettre de Mgr Lefebvre à plusieurs cardinaux, 6 octobre 1978).
Dans une déclaration publiée dans Le Figaro du 4 août 1976, Mgr Lefebvre disait
encore : « ...Dans la mesure où le pape s’éloignerait de cette tradition, il deviendrait
schismatique, il romprait avec l’Église. Les théologiens comme saint Robert Bellarmin,
le cardinal Journet et bien d’autres ont étudié cette éventualité. Ce n’est donc pas une
chose inconcevable... Ce concile représente, tant aux yeux des autorités romaines
qu’aux nôtres, une nouvelle église qu’ils appellent d’ailleurs l’église conciliaire... Le
concile... tournant le dos à la tradition et rompant avec l’Église du passé est un concile
schismatique... et est en train de ruiner l’Église catholique. (Vatican II ayant admis
le nouveau principe de la liberté religieuse, n.d.r.) toute la doctrine de l’Église doit
changer, son culte, son sacerdoce, ses institutions... C’est donc un renversement total
de la tradition... Ceux qui... adhèrent à cette nouvelle église conciliaire... entrent dans
le schisme... L’Église catholique... (est) envahie par des ennemis couverts de pourpre.
Comment pourrions-nous... faire le jeu de ces schismatiques qui nous demandent de
collaborer à leur entreprise de destruction de l’Église ? ».
Une fois, à propos de cette nouvelle église, il dira : « Alors doit-on croire que
l’Église a commencé à partir de 1960 et que l’Église d’avant n’existe plus ? Lors du
voyage du pape au Canada, il a été distribué une brochure dont un ami m’a fait parve-
nir un exemplaire. Elle est signée par cinq évêques. Dans les discours prononcés par
le pape et qui y sont reproduits, il est clair qu’il y a bien deux Églises, celle qui existait
avant Vatican II et qui n’existe plus, à laquelle on ne fait plus référence, l’Église qui est
en train de disparaître. Et puis il y a l’Église qui a commencé en 1960. C’est un fait »
(Paris, 17 mars 1985, Fideliter, mai-juin 1985, n° 45).
Et, à une autre ocasion : « ... De cette Église conciliaire nous ne voulons pas faire
partie... Cette Église conciliaire n’est pas catholique. Dans la mesure où le Pape, les
Evêques, prêtres ou fidèles adhèrent à cette nouvelle église, ils se séparent de l’Église
catholique et entrent dans le schisme » (Réflexion du 29 juin 1976).
Dans le sermon d’ordination qui précéda “ l’été chaud ”, Mgr Lefebvre déclara :
« L’Église qui affirme de pareilles erreurs (liberté de conscience...) est à la fois schisma-
tique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure
où le Pape, les évêques, prêtres, fidèles adhèrent à cette nouvelle Église ils se séparent,
de l’Église Catholique [190] » (Ecône, 29 juin 1976).
190 — Mgr de Castro Mayer disait la même chose. Dans un journal brésilien, après avoir
expliqué ce qu’est un schisme en général, il affirmait : « Dans le cas de Vatican II, celui-ci doit
être signalé comme schismatique, pour la raison qu’il contient dans ce texte authentique des
enseignements opposés avec la Foi traditionnelle de l’Église. Or, cette dissonance a été remar-
quée lors même des travaux conciliaires. La question de la liberté religieuse revendiquée par
Vatican II comme droit naturel, même pour ceux qui n’accomplissent pas le devoir de recher-
cher quelle est la véritable religion, est désormais connue de tous. Autrement dit, Vatican II
admet l’athéisme comme un droit naturel et secondement, il souhaite qu’un pareil droit soit
reconnu par tous les États. Un tel enseignement est diamétralement opposé à la doctrine tra-
ditionnelle renouvelée par Pie ix dans l’Encyclique “ Quanta Cura ”. Voilà un exemple parmi
beaucoup d’autres. Pour le bien des âmes cette position schismatique de Vatican ii doit être
absolument résolue avant tout autre chose. Bref, Vatican ii ne peut pas être présenté comme
un concile de l’Église catholique » (“ Monitor Campista ” du 23 février 1986, article intitulé, “ O
Cisma do Vaticano ii ”).
1 180 2
“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
Or, il est bien évident que comme “ le Pape, les évêques, les prêtres, les fidèles (presque
tous) adhèrent à cette nouvelle Église, ils se séparent (donc) de l’Église Catholique ”.
Et nous “ Nous ne sommes pas membres de l’Église du Concile Vatican II ”, disait
Mgr Lefebvre a Rimini, le 12 juillet 1987.
Le 2 décembre 1986, avec Mgr Castro-Mayer, Mgr Lefebvre signait une décla-
ration faisant suite aux événements de la visite de Jean-Paul II à la Synagogue et au
Congrès des religions à Assise : « ... Tout ce qui a été mis en œuvre pour défendre la foi
par l’Église dans les siècles passés, et tout ce qui a été accompli pour la diffuser par les
missionnaires, jusqu’au martyre inclusivement, est désormais considéré comme une
faute dont l’Église devrait s’accuser et se faire pardonner. (...) Les autorités romaines
tournent le dos à leurs prédécesseurs et rompent avec l’Église Catholique, et elles se
mettent au service des destructeurs de la Chrétienté et du Règne universel de Notre-
Seigneur Jésus-Christ. Les actes actuels de Jean-Paul II et des épiscopats nationaux
illustrent d’année en année ce changement radical de conception de la foi, de l’Église,
du sacerdoce, du monde, du salut par la grâce. Le comble de cette rupture avec le
magistère antérieur de l’Église s’est accompli à Assise, après la visite à la Synagogue. Le
péché public contre l’unicité de Dieu, contre le Verbe Incarné et Son Église fait frémir
d’horreur : Jean-Paul II encourageant les fausses religions à prier leurs faux dieux :
scandale sans mesure et sans précédent. (...) Nous sommes obligés de constater que
cette Religion moderniste et libérale de la Rome moderne et conciliaire s’éloigne tou-
jours davantage de nous, qui professons la foi catholique des papes qui ont condamné
cette fausse religion. Nous considérons donc comme nul tout ce qui a été inspiré par
cet esprit de reniement : toutes les réformes post-conciliaires, et tous les actes de
Rome qui sont accomplis dans cette impiété ».
Le 22 mai 1987, Mgr Lefebvre présentait des “ Dubia (doutes) sur la liberté reli-
gieuse ” à la Sacrée Congrégation Romaine pour la Doctrine de la Foi. Voici quelques
citations extraites de cet ouvrage :
« Affirmer que tout homme honnête peut, par la libre recherche, parvenir à la
connaissance de la vérité religieuse, c’est contredire implicitement l’Écriture Sainte et
le Magistère, c’est donc proférer implicitement une hérésie qui relève du naturalisme »
(p. 37).
Répondant à la question : « Toute religion peut-elle être une voie pour parvenir
au vrai Dieu et à la vérité religieuse ? (Mgr Lefebvre conclut) : S’il faut qualifier la
formule que nous critiquons, nous lui donnerions sans hésiter la censure théologique
de “ sententia sapiens haeresim ” (sentence qui sent l’hérésie), sinon de franchement
“ haeretica ” » (pp. 38-39).
Dans “ les conclusions sur l’indifférentisme ”, Mgr Lefebvre précise que « l’indif-
férence religieuse est bien l’hérésie la plus constamment condamnée par les Papes
(et qu’) à la base de cette hérésie se trouve l’erreur philosophique du relativisme de
la vérité (qu’) on ne peut concevoir un poison si (aussi) mortel pour l’Église ; (qu’)
Actuellement l’hérésie indifférentiste est une véritable apostasie (et que) l’apostasie
indifférentiste est le fondement même du faux œcuménisme et de la fausse liberté
religieuse » (pp. 40-41).
En concluant le chapitre sur l’ “ objet du droit fondamental de la personne à la
liberté du culte de Dieu ”, Mgr Lefebvre conclut que cette liberté « est une erreur,
une absurdité, une imposture, une hérésie, puisqu’elle attribue à l’Église la capacité
1 181 2
l’église éclipsée
de se contredire, une impiété enfin, puisqu’elle condamne l’Église à nous mentir sans
vergogne en disant : “ rassurez-vous il y a continuité (de doctrine) ” alors qu’il y a au
contraire rupture évidente » (p. 44).
Mgr Lefebvre lors de la collation des ordres mineurs et de la prise de soutane à
Ecône, le 2 février 1986, dira entre autres : “ Nous constatons que la situation évolue et
Rome confirme les erreurs de Vatican II. La pertinacité dans l’erreur, c’est évidemment
très grave ” (Fideliter, mars/avril 1986, n° 50, p. 8).
En commentant l’homélie tenue à la basilique Saint-Paul-hors-les-murs concer-
nant la préparation de la réunion œcuménique d’Assise, Mgr Lefebvre termine en di-
sant : « De quelle extravagante et discordante symphonie œcuménique Jean-Paul II
veut-il devenir le chef d’orchestre ? Ou bien c’est cela, l’Église, ou bien Jean-Paul II
n’est plus catholique ! » (Fideliter, mars-avril 1986, n° 50, p. 3). Il est évident que l’église
(et son chef ) qui a fait le pandemonium d’Assise est “ à la fois hérétique et schisma-
tique ”, donc nécessairement “ Jean-Paul II n’est plus catholique ”.
Dans le même numéro, le prélat précise : « On a lu dans les journaux sous de gros
titres que le pape convoque toutes les religions à Assise. Cette annonce a été faite
par Jean-Paul II à Saint-Pierre-hors-les-murs (sans doute voulait-il dire Saint-Paul-
hors-les-murs, n.d.r.), et elle nous a bouleversés. Le pape, chef de l’Église catholique
convoque un congrès de religions ! Mais, y a-t-il des religions ? Moi, je ne connais
qu’une religion : une vraie, et des fausses religions. A mon avis il s’agit d’un acte dia-
bolique » (p. 11).
Tout cela se résume en une formule souvent répétée par Mgr Lefebvre : “ (Jean-
Paul II) il n’est pas catholique ” (Conférence du 15 juin 1988).
Ce n’est donc pas nous qui définissons la nouvelle “ église conciliaire ”, et l’autorité
qui la dirige, comme hérétique et schismatique, etc. C’est Mgr Lefebvre lui-même, le
chef reconnu des “ rétrogrades ”.
Si Mgr Lefebvre est arrivé jusqu’au point de dire que Jean-Paul II, est un “ anti-
christ ” plusieurs personnes nous ont objecté qu’il a également tenu des propos en un
sens opposé. Cette constatation s’impose. Voici quelques exemples : “ De Rome nous
avons reçu des indults qui permettent de conclure que, dans les faits, la Fraternité a
le droit d’incardiner... De plus, nous avons reçu par un intermédiaire de haut niveau
l’assurance que le Saint-Père Paul VI bénit notre apostolat ” (Lettre de Mgr Lefebvre
aux Amis et Bienfaiteurs, 3 octobre 1973).
« Je souhaite la co-existence paisible des rites pré et post-conciliaires. Qu’on laisse
alors les prêtres et les fidèles choisir à quelles “ familles de rites ” ils préfèrent adhérer »
(Lettre au président d’Una Voce, 17 juillet 1976).
« Pour le Concile, certainement il y a des choses qui sont assez difficiles à ad-
mettre dans le concile, et cependant je serais prêt à signer une phrase comme celle-
ci : “ J’accepte les actes du concile interprétés dans le sens de la tradition. J’estime que
ce serait une phrase que je pourrai éventuellement accepter, et signer si vous voulez ” »
(Conférence à Ecône, 21 novembre 1978).
“ Il faut espérer que les choses s’arrangeront avec le pape Jean-Paul II, je ne déses-
père pas du tout que les choses ne s’arrangent avec lui... Nous demandons simplement de
ne pas trop discuter les problèmes théoriques, de laisser les questions qui nous divisent,
comme celle de la liberté religieuse ! ” (Angers, 23 novembre 1980).
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
“ Demain, si Dieu le veut, il (Jean-Paul II) nous intégrera dans l’Église officielle ” (27
juin 1980).
1. 987 est l’année de la réouverture du dialogue apparemment interrompu. Les
manœuvres secrètes et diplomatiques, qui ont repris avec une intensité croissante,
sont dévoilées par la revue mensuelle “ 30 Jours ” qui dédie quatre numéros successifs
au “ cas Lefebvre ”. Dans le numéro de février nous lisons la question suivante posée
à Mgr Lefebvre : « Est-ce que vous voyez le Pape se montrer place Saint-Pierre, et
annoncer aux fidèles que, après plus de vingt ans, on s’est aperçu que le concile s’est
trompé et qu’il faut abolir aux moins deux décrets, votés par la majorité des Pères
et approuvés par le Pape ? » Réponse de Mgr Lefebvre : « Allons ! A Rome on sau-
rait trouver une modalité plus discrète... Le Pape pourrait affirmer avec autorité que
certains textes de Vatican II ont besoin d’être mieux interprétés à la lumière de la
Tradition, ainsi qu’il est nécessaire de chercher certaines phrases pour les rendre plus
conformes au Magistère des Papes précédents ».
Dans la même période, le 29 juin 1987, Mgr Lefebvre agite l’épouvantail des consé-
crations épiscopales et du schisme pour inciter Rome à lui concéder ce qu’il désire. Le
12 juillet, dans le Prieuré de la Fraternité à Spadarolo, près de Rimini, il improvise une
conférence de presse dans laquelle il annonce qu’il ira, le 14, chez le card. Ratzinger
pour lui annoncer qu’il consacrera ses évêques dans 6 mois si Rome ne change pas. A
cette occasion, Mgr Lefebvre ajoute qu’“ être excommunié par un Pape qui n’est pas
vraiment Pape n’est pas un péché ”.
Le summum de ce contraste se situe avant la consécration des évêques, lorsque le
5 mai 1988, après avoir signé l’accord avec Rome il l’a cassé le lendemain. D’ailleurs,
Mgr Lefebvre a bien dit qu’il faut accepter de Jean-Paul II ce qui est conforme à la
Tradition et rejeter ce qui lui est contraire : “ Mon attitude a toujours été très respec-
tueuse et déférente, très soumise lorsque le pape confirme la tradition, mais fermement
opposée lorsque le pape oriente l’Église dans une voie contraire au magistère de ses
prédécesseurs ”.
Nous sommes obligés, en lisant ces citations, de constater leurs contradictions. M.
Arnaud de Lassus, directeur de l’Action Familiale et Scolaire, opposé aux sacres, a eu
beau jeu de constituer à ce moment-là, un petit dossier où, citant plusieurs textes de
Mgr Lefebvre, il en montre les contradictions. Il est même impossible d’invoquer une
évolution de la pensée de Mgr Lefebvre, puisque ses dires contraires alternent depuis
le début. Il faut, tout de même, remarquer que, dans les moments les plus importants,
Mgr Lefebvre a utilisé les propos les plus fermes. Là est très probablement sa véritable
pensée.
C’est précisément à partir de ces différences que des libéraux justifient leurs po-
sitions en s’appuyant sur les déclarations de Mgr Lefebvre allant dans leur sens. De
même, les anti-libéraux peuvent aussi se référer à lui avec d’autres textes.
Nous aussi, nous le faisons ; en effet, c’est bien Mgr Lefebvre qui a affirmé, par
exemple, que Jean-Paul II “ n’est pas inspiré par l’Esprit-Saint pour son congrès d’Assise,
il est inspiré par le diable et il est au service de la maçonnerie ” [191], qu’il fait des “ actes
191 — Dans l’ouvrage du début du siècle “ Précieux recueil de spiritualité ”, de A. Ponthaud,
ayant eu plusieurs imprimatur, nous pouvons lire dans le récit d’un exorcisme : « Moi Lucifer,
je suis tombé, je suis devenu Satan, je tiens les cordes de tout le mal qui se prépare dans tous les
peuples, tous les gouvernements, toutes les lois. Et je ne fais rien qui ne soit contre cet homme,
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l’église éclipsée
diaboliques ”, qu’il “ n’est plus catholique ”. Mgr Lefebvre va jusqu’à écrire : “ La chaire
de Pierre et les postes d’autorité de Rome étant occupés par des antichrists... C’est ce qui
nous a valu la persécution de la Rome antichristique, cette Rome moderniste et libé-
rale ” (lettre du 29 août 1987, adressée aux quatre [192] futurs évêques). Qui pourra nier
que, dans cette phrase, Mgr Lefebvre, si les mots ont encore un sens, ne constate pas
que Jean-Paul II est un “ antichrist ” ? “ La chaire de Pierre ” est bien occupée par Jean-
Paul II ! Que peut-on dire de pire de quelqu’un sinon qu’il est l’Antéchrist lui-même ?
Nous-mêmes n’aurions pas osé employer une expression aussi forte. Par “ antichrists ”
les Evangélistes et les Pères ont toujours entendu, soit des préfigurateurs, soit des pré-
curseurs de l’Antéchrist. Saint Grégoire le Grand avertissait que “ Pour l’Antéchrist se
préparera une armée de prêtres apostats ” (l.xxxiv “ Sur Job ”, Ch.1, Ep. l.v, l.xviii).
Voici le témoignage de l’abbé Sanborn, un des premiers prêtres ordonnés par Mgr
Lefebvre. Très proche de l’évêque, directeur du séminaire de la Fraternité Saint-Pie X
aux États-Unis. Il explique en partie ce comportement de Mgr Lefebvre.
« Le désir de collaborer avec le Novus Ordo (la nouvelle “ église conciliaire) allait
finalement entrer en conflit avec la résolution de maintenir la Messe traditionnelle et
la Foi catholique en général. L’Archevêque, et avec lui la Fraternité, allait passer vingt-
cinq ans d’agonie à essayer de marier ces deux éléments contradictoires : le Novus
Ordo et la Foi Catholique. Et parce que le Novus Ordo est publié par le “ pape ”, l’Arche-
vêque et la Fraternité chercheront une voie moyenne impossible entre reconnaître en
lui l’autorité du Christ et résister en lui à l’autorité du Christ.
Ces deux tendances contradictoires de Monseigneur Lefebvre, travailler avec le
Novus Ordo d’un côté et de l’autre préserver la Foi Catholique, seront à l’origine des
deux factions qui prendront naissance à Ecône : la ligne des mous, les libéraux qui
préféreront le compromis avec la Foi Catholique dans le but d’obtenir l’approbation du
Novus Ordo, et la ligne des durs qui préféreront abandonner tout espoir d’approbation
de la part du Novus Ordo plutôt que de compromettre la Foi.
Comme je le disais il y a dix ans dans un article intitulé The Crux of the Matter,
Monseigneur donna aux deux factions des motifs d’espérance. Certaines déclarations
ce vieillard : le pape ! Ah ! si je pouvais damner un pape ! Un pape qui se damnerait !... Mais si
je puis tenter l’homme qui est pape, je ne puis pas faire dire une erreur à ce pape... Si tu com-
prenais !... Le Saint-Esprit est là qui l’empêche de dire une hérésie, de proférer une doctrine,
même douteuse, quand il parle en pape » (Réédition intégrale, mai 1996, d.f.t., p. 229).
192 — A cette même époque, deux d’entre eux pensaient à peu près, la même chose : « Merci
Saint-Père, de nous découvrir si ouvertement “ le sens et la valeur des religions non-chré-
tiennes ”, c’est-à-dire l’apostasie conciliaire, qui est tout à la fois la falsification de la Rédemption
et le reniement de l’esprit missionnaire. Quant à la réunion d’Assise, elle nous semble être le
pas décisif vers la fraternité universelle des religions naturalistes et d’inspiration maçonnique,
dont vous êtes, que vous le vouliez ou non, l’animateur le plus efficace » (Abbé Bernard Tissier
de Mallerais, Fideliter, mars-avril 1987, n° 56, p. 30). L’abbé Fellay, en analysant une allocution
prononcée le 22 décembre 1986 devant la curie romaine à propos de “ l’événement extraor-
dinaire qui s’est déroulé à Assise le 27 octobre ”, termine en disant que ce fait (et la doctrine
qui s’y rapporte) “ ... amènent qu’on le veuille ou non, même en essayant de nuancer l’une ou
l’autre affirmation par le contexte, la question : qu’est-ce que cela a encore à voir avec la foi
catholique ? C’est la conclusion inéluctable que nos lecteurs tireront de l’article suivant ” (voir
cet article intitulé “ Le bazar d’Assise ” qui n’est rien d’autre qu’un compte-rendu de la journée
d’Assise par le journaliste G. Legrand). (Fideliter, Janvier-Février 1987, nº 55, page 22 et suiv.).
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
et certains actes se rangeaient du côté des mous, d’autres du côté des durs. Le résultat
fut que chaque parti pouvait se vanter d’être l’interprète des idées et des tendances de
Monseigneur.
En fait celui-ci suivait une voie qui n’était ni celle de l’un ni celle de l’autre partie.
La méthode qu’il préconisait pour résoudre la crise de l’Église consistait à mettre sur
pied une grande armée de prêtres traditionalistes qui seraient envoyés partout dire la
Messe ; par leur Messe et leur apostolat ils auraient attiré les catholiques. Le Novus
Ordo périra faute de vocations, pensait-il, et rapidement le Vatican et les évêques de-
vront capituler devant le fait que les seuls prêtres à demeurer seront traditionalistes.
Bon gré mal gré ils devront retourner à la Tradition.
De ce double propos naquit la seule solution possible : “ le filtrage ”. Reconnaître
l’autorité du Novus Ordo comme l’autorité catholique, mais passer au filtre [193] ses doc-
trines, ses lois et sa liturgie pour retenir ce qui est catholique et rejeter ce qui ne l’est
pas. C’est ainsi que prit naissance le “ culte de Monseigneur ” [194] » (Sodalitium, Abbé
Sanborn : “ La montagne de Gelboé ”, p. 5).
Que se passe-t-il lorsqu’un pape “ n’est pas catholique ” ?
Saint Alphonse de Liguori, avec beaucoup de théologiens, affirme : « ...si jamais
le pape, comme personne privée, tombait dans l’hérésie, il serait à l’instant déchu du
pontificat car, comme il serait alors hors de l’Église, l’Église devrait donc, non pas le
déposer, puisque personne n’a autorité sur le pape, mais le déclarer déchu du pon-
tificat » (Œuvres complètes t. IX p. 232). Saint Robert Bellarmin, de même, précise
qu’« un pape qui tombe dans l’hérésie déchoit par le fait même sans aucune déclara-
tion (ipso facto sine ulla declaratione) » parce que « celui qui est en dehors de l’Église
ne peut en être le Chef » (“ De Romano Pontifice ”, Ch XXX).
L’“ Enchiridion Iuris Canonici ”, rédigé par Stefano Sipos (Galos, Pecs, 1940, p. 186),
résume admirablement les différents cas dans lesquels le Saint-Siège devient vacant :
« 1) Per mortem (par la mort), 2) per resignationem (par renoncement), 3) per amen-
tiam certam et perpetuam (par folie certaine et inguérissable), 4) per haeresim privatam
notoriam et palam divulgatam (par hérésie privée, notoire et divulguée ouvertement) ».
Qui pourrait nier, après tout ce que nous avons vu, que nous ne nous trouvons pas
dans ce quatrième cas ?
Le même “ Enchiridion ” précise que “ N’importe quel homme, ayant l’usage de
raison, membre de l’Église, peut être élu. Sont donc élus invalidement (au Pontificat
Suprême, en tant que matière non apte, n.d.r) les femmes, les enfants, les fous perma-
nents, les non-baptisés, les hérétiques et les schismatiques ” (Sipos, op. cit., p. 187).
L’auteur n’a rien fait d’autre que reprendre un document de grande importance
juridique : la Constitution Apostolique “ Cum ex Apostolatus officio ” de Paul IV,
193 — « ... Vous voyez combien sont éloignés de la route ces catholiques qui, ... s’arrogent le
droit de juger les actes de l’autorité... opposant le jugement erroné de quelques personnes sans
compétence sérieuse, ou de leur conscience privée... au jugement et au commandement de
celui qui, par mandat divin, est juge, maître et pasteur légitime » (St Pie x, Con vera soddisfa-
zione, 10 mai 1909.
194 — Il semble que Mgr Lefebvre n’avait pas une pleine perception de la perfidie du complot
suivi par la Contre-Église. Nous savons en effet qu’après avoir achevé la lecture de l’ouvrage
“ Le problème de l’heure présente ” de Mgr Delassus, entre 1988 et sa mort en 1991, il a avoué :
“ Si j’avais lu cela avant, j’aurai mené mon combat différemment. Mon œuvre est fichue ! ”.
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l’église éclipsée
du 15 février 1559, laquelle revêt tous les caractères propres d’un acte infaillible. Le
pape engage dans ce document la totalité de ses pouvoirs : “ Avec cette Constitution
qui est Nôtre, valide à perpétuité, en haine à un si grand crime (l’hérésie), en rapport
duquel aucun autre ne peut être plus grave et pernicieux dans l’Église de Dieu, dans la
plénitude du pouvoir Apostolique, nous établissons, décrétons et définissons... ”
Cette Constitution déclare explicitement que, en ce qui concerne “ Le même Pontife
Romain qui, avant sa promotion à l’état de cardinal ou à son élévation à l’état de pontife
romain, aurait dévié de la foi catholique ou serait tombé dans quelque hérésie ou serait
coupable de schisme ou l’aurait suscité, la promotion ou élévation serait nulle, non
valide, et sans aucune valeur, même si elle a été faite avec l’accord et le consentement
unanime de tous les cardinaux ”. Les mêmes arguments furent repris et confirmés par
saint Pie V dans la Bulle “ Inter multiplices ”.
Rappelons ce que l’abbé Leroux affirme : “ Ces citations (du futur Jean-Paul II) sont
très importantes car elles montrent que, dès 1963, Mgr Wojtyla était acquis aux erreurs
modernistes qui détruisent l’Église depuis vingt-cinq ans. Tout est déjà là ” (op. cit., p. 8).
Or, le modernisme est l’ “ égoût collecteur de toutes les hérésies ”, donc, comment ne pas
penser que Jean-Paul II ne soit pas concerné par l’hypothèse envisagée par Paul IV ?
Dans tous les cas, qu’il s’agisse de l’hérésie précédant l’élévation au pontificat ou
de l’hérésie postérieure, il résulte des sentences des théologiens et du Magistère qu’il
existe une incompatibilité entre la juridiction, même papale, et l’hérésie.
Certains objectent qu’on ne peut pas déclarer quelqu’un hérétique formel sans
que, préalablement, il y ait eu des monitions canoniques et une déclaration de l’Église
le qualifiant comme tel. Le développement de ce point serait trop long et sera réalisé
dans le prochain ouvrage sur la question du Pape. Faisons seulement remarquer que,
s’il fallait une monition canonique et une déclaration de l’Église pour dire de quelqu’un
qu’il est hérétique formel, comment Paul IV aurait-il pu dire que l’élection d’un héré-
tique au pontificat soit invalide ? Comment saint Alphonse de Liguori, saint Robert
Bellarmin et d’autres théologiens auraient-ils pu dire qu’“ un pape qui tombe dans l’hé-
résie déchoit ipso facto sine ulla declaratione (sans aucune déclaration) ” ? De plus, qui
est supérieur au pape pour faire cette monition canonique [195] ?
195 — L’abbé Louis Prunel, résume cette doctrine ainsi : « Reste une question plutôt théo-
rique que pratique soulevée par les théologiens. Que devrait-on faire si le Pape devenait apos-
tat, schismatique ou hérétique ? Les deux premiers cas paraissent tout-à-fait chimériques
(malheureusement, on peut constater que ce n’est pas tellement chimérique, n.d.r.) ; aussi ne
considère-t-on d’ordinaire que le troisième, celui d’un Pape hérétique, non comme pape, mais
comme docteur privé, non officiellement, mais en particulier. A vrai dire cette hypothèse parait
tout aussi chimérique que les deux premières. Bien que le Pape ne soit infaillible que lorsqu’il
enseigne à toute l’Église une doctrine concernant la foi ou le mœurs, il semble difficile que les
paroles de Jésus-Christ à Pierre : “ J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; lorsque tu
seras confirmé, confirme tes frères ” (Luc xxii, 32), ne s’appliquent pas à la personne privée du
Pontife, aussi bien qu’à la personne publique. On conçoit difficilement en effet que celui qui
ne peut errer en déterminant ce que les autres doivent croire, puisse personnellement faire
naufrage dans la foi (C’est pour cela qu’il est plus probable que Jean-Paul ii n’a jamais été pape,
n.d.r.). Jésus-Christ est avec son Vicaire. Le cas ne s’étant jamais produit, on raisonne dans le
vide. Voici comment les théologiens envisagent cette hypothèse. Les uns disent que dans ce
seul cas, et par exception à la règle générale, le Pape pourrait être déposé par l’Église ; mais
cela ne paraît pas sérieux ; le Pape ne peut être déposé par ses inférieurs. Les autres déclarent
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
En outre, qu’il soit déchu ipso facto, sans aucune déclaration, nous pouvons le
constater d’une autre manière : à posteriori. Car “ Le Pontife (et l’Église, n.d.r.) sont in-
faillibles dans l’élaboration des lois universelles concernant la discipline ecclésiastique
(liturgie et droit), de manière qu’ils ne puissent jamais établir quelque chose qui puisse
en quelque façon être contraire à la foi et aux mœurs ” (Wernz-Vidal, Jus canonicum,
vol. ii, p. 410) ; sinon “ l’Église‑comme le dit, entre autres, le théologien Hervé — ces-
serait d’être Sainte et donc cesserait d’être la véritable Église du Christ ” (Theologia dog-
matica vol. i p. 508). Cette doctrine n’est pas nouvelle. En condamnant la proposition
LXXVIII du Synode de Pistoie, Pie VI avait affirmé : “ Pour autant qu’en raison des
termes généraux utilisés, elle (cette proposition) inclut et soumet à l’examen, prescrit
même la discipline établie et approuvée par l’Église — comme si l’Église, qui est régie
par l’Esprit de Dieu, pouvait établir une discipline, non seulement inutile et trop lourde
à porter pour la liberté chrétienne, mais encore dangereuse, nuisible, et conduisant à
la superstition et au matérialisme ”, cette proposition est condamnée comme “ fausse,
téméraire, scandaleuse, pernicieuse, offensante aux oreilles pies, injurieuse à l’Église
et à l’Esprit de Dieu qui la conduit, pour le moins erronée ” (“ Auctorem fidei ”, 28 août
1794, Denz. 1578).
Or, Jean-Paul II a publié des lois dans lesquelles se trouvent des erreurs, comme
dans le Nouveau Droit Canon. Même Mgr Lefebvre et Mgr de Castro Mayer dénon-
çaient ces “ erreurs pour ne pas dire des hérésies du Nouveau Droit Canon ” (Manifeste
épiscopal du 21 novembre 1983).
A ce propos le théologien Sisto Cartechini explique que “ dans le Code du Droit
Canon, il ne peut y avoir quelque chose qui s’oppose (en étant une loi de l’Église, n.d.r.)
en quelque manière aux règles de la foi et à la sainteté de l’Evangile... Pour cela, chaque
fois que le Code propose quelque doctrine qui concerne la foi et la morale comme fon-
dement de ses prescriptions, cette doctrine doit être tenue comme enseignée infaillible-
ment par le Magistère ordinaire ” (“ Dall’opinione al Dogma ”, p. 48). Or, si Jean-Paul II
a promulgué un Nouveau Droit Canon qui contient des “ erreurs pour ne pas dire des
hérésies ”, c’est qu’il a perdu préalablement ou qu’il n’a jamais eu l’autorité, puisque s’il
l’avait eue, il ne l’aurait pas fait.
2. Neutralisation de “ l’anneau des rétrogrades ”
Après cette longue parenthèse, indispensable pour mieux cerner le problème de
l’Autorité, rappelons que “ l’anneau des rétrogrades ”, pour être neutralisé, doit, au
moins reconnaître l’autorité conciliaire.
Et donc, s’il est tellement important pour les conciliaires que tous, surtout ceux
qui ne sont pas de leurs rangs, reconnaissent l’autorité de Jean-Paul II, il faut bien que
quelqu’un travaille à la réalisation de cet objectif.
Rappelons ce que disait le cardinal Pie, l’un des plus grands apôtres du Christ-Roi,
dans une conférence tenue à Nantes le 8 novembre 1859, à propos des conséquences
que par le fait même qu’un Pape deviendrait hérétique, il ne serait plus Pape, et que, dès lors,
une sentence de déposition serait inutile, et qu’il suffirait de déclarer le siège vacant. Ceci
est plus exact théologiquement ; du coup un Pape hérétique perdrait la puissance de diriger
l’Église, puisque volontairement il sortirait de l’Église, il se retrancherait du corps de l’Église,
et deviendrait infidèle » (Cours Supérieur de religion, L’Église t.2, 10ème édition, Beauchesne,
1920, pp. 215-216).
1 187 2
l’église éclipsée
du triomphe de la Révolution : « On ne trouvera quasi plus la foi sur la terre, c’est-à-
dire qu’elle aura presque complètement disparu de toutes les institutions terrestres...
L’Église, société sans doute toujours visible, sera de plus en plus ramenée à des pro-
portions simplement individuelles et domestiques » (Card. Pie, Œuvres, Ed. Oudin,
1873, 4è édition, t.3, p. 522).
A partir de ce que dit l’éminent cardinal, nous pouvons déduire qu’une véritable
résistance ne pourra être faite que par des individus, des petites associations, des pe-
tits groupes. Et si l’un d’entre eux commence à avoir une certaine influence, il fera
immédiatement l’objet d’une infiltration. C’est pourquoi le Révérend Père Calmel, au
tout début de la crise post-conciliaire, avait dit qu’il fallait créer ces petites associations
particulières un peu partout dans le monde, mais éviter une centralisation. On peut
constater qu’un de ces groupes, la Fraternité Saint-Pie-X a, non seulement, fait exacte-
ment le contraire mais a aussi noyauté presque tous les “ groupuscules ” pour prendre la
direction et surtout le monopole du mouvement traditionaliste. Pourquoi cela ?
Dans la première édition, nous avions affirmé : « ...A ce point on peut estimer
que l’autorité conciliaire sera satisfaite si “ les rétrogrades ” reconnaissent sa légitimité »
(p. 197), « Car, si les modernistes peuvent faire passer les erreurs que “ les rétrogrades ”
combattent, c’est justement grâce à cette autorité » (p. 199). Plusieurs personnes nous
ont alors fait remarquer que nous avions omis de préciser que, c’est justement la
Fraternité Saint-Pie X qui combat l’autorité conciliaire tout en la reconnaissant.
Il est peut-être regrettable d’écrire ce qui va suivre à propos de la Fraternité Saint-
Pie X, mais dans le cadre de cet ouvrage, cette question est très importante pour com-
prendre l’action des ennemis de l’Église. Ce que nous n’avions donc pas précisé dans la
première édition, même si ce point était présent à notre esprit, nous le faisons main-
tenant d’une manière explicite.
La Fraternité Saint-Pie X conforte l’autorité moderniste, “ schismatique et héré-
tique ” qui, depuis Rome, prétend gouverner l’Église
Il est malheureux, mais impossible de ne pas remarquer que, nonobstant les di-
verses déclarations claires et précises de Mgr Lefebvre, même si il en a dit d’autres de
sens contraire, la Fraternité Saint-Pie X s’emploie aujourd’hui à faire reconnaître par
tous ceux qui la suivent la légitimité des autorités conciliaires.
Nous ignorons si elle fait ce jeu volontairement ; et, nous n’affirmons pas que tous
ses membres et ceux qui la suivent en sont conscients, mais néanmoins, nous sommes
obligés de constater, sans vouloir s’ériger en juge, qu’elle fait le jeu des adversaires.
Innombrables sont les paroles et les faits susceptibles d’être cités à l’appui de ce
que nous venons de dire. En voici quelques-uns récents :
Jean Madiran écrit : « ... Par-delà tout l’anecdotique, souvent chaleureux et récon-
fortant au cours de ces Journées (des JMJ, n.d.r.), par-delà tout le secondaire, souvent
important, il y a eu l’essentiel, comme le dit l’abbé Christian Bouchacourt (remplaçant
de l’abbé Laguérie à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, n.d.r.) : “ Le Pape est le successeur
de Pierre, le vicaire du Christ. Une grâce de Dieu passe par sa visite ”. Une intense grâce
de conversion, qui après ce coup d’éclat va cheminer dans les cœurs qui y seront libre-
ment fidèles » (“ Présent ” du 26 août 1997).
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
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l’église éclipsée
qu’il termine son Editorial par le mot “ simplement ” ! Ce n’est pas évident... Certaines
images sont bien obscures, d’autres de mauvais goût pour un prêtre : “ Jeter le bébé
avec l’eau du bain ”. Il me semble que ce style léger et amusé ne convient pas à la ques-
tion de religion dont il veut traiter. C’est seulement à la fin de l’article que cela devient
plus sérieux : “ Là où est Pierre, là est l’Église ”. Je suis bien d’accord avec lui, seulement
j’arrive à d’autres conclusions. Car le vieil adage ne dit pas : “ Là où est Simon, là est
l’Église ”, mais là où est Pierre, Pierre qui a passé l’épreuve et répondu à l’attente du
Seigneur : “ M’aimes-tu plus que ceux-ci ? ” Comme l’amour se juge aux œuvres bien
plus qu’aux paroles, et que nous voyons que les œuvres de Jean-Paul II ne sont pas
dans la continuité de celles de Pierre, on peut peut-être dire qu’il est Simon, mais pas
Pierre. Et donc on n’a pas à le reconnaître comme le successeur de Pierre.
Mais passons à l’article : “ Jean Paul II : le Pape symbole ” (...), son talent de comédien
est reconnu de partout et attire tous ceux qui ne sont frappés que par l’apparence
extérieure... Je ne sais pas si l’Abbé se rend bien compte de ce qu’il dit : “ Le pape existe
comme signe à l’aube du XXIème siècle ”. Mais s’il n’est qu’un signe, il n’est plus rien
en lui-même, il représente seulement quelque chose. Et nous ne savons pas quoi ! »
(septembre-octobre 1997, n° 106).
De la même manière, Mgr Tissier de Mallerais, après avoir analysé l’Encyclique
“ Evangelium Vitae ” en disant qu’il y a des parties bonnes et des parties mauvaises,
affirme : « Souhaitons que les fidèles ne retiennent de “ Evangelium Vitae ” comme de
“ Veritatis Splendor ” que la doctrine du droit naturel, fondement nécessaire de la mo-
rale et de tout droit civil » (Fideliter, mai/juin 1995, n° 105, p. 67).
Même Georges Bourcier, après avoir fait une description de la crise actuelle, dans
un article intitulé “ Une synthèse antischisme ”, écrit : “ A l’heure donc où l’Église toute en-
tière est en état de schisme, nous devons combattre pour l'Épouse du Christ... ” (Fideliter,
n° 115, p. 68). La contradiction est tellement évidente qu’elle semblerait presque être
un lapsus, mais est-ce vraiment le cas ? Dans cette phrase, l’absurde c’est de dire que
l’Église est en état de schisme, car comme chacun le sait, “ être schismatique ” c’est
justement “ être séparé de l’Église ”. Dire donc que “ l’Église toute entière est en état de
schisme ” signifie, si les mots ont encore un sens, que l’Église est séparée d’elle-même,
c’est-à-dire qu’elle est et n’est pas en même temps ! Mais cette Église séparée de l’Église
est toujours la véritable Église puisque “ nous devons combattre pour l'Épouse du
Christ ”. On baigne ici dans la pleine contradiction. C’est dans ce non-sens, que pour la
Fraternité Saint-Pie X, Jean-Paul II est à la fois un “ antichrist ” et “ le très-Saint-Père ”.
On pourrait rétorquer que Mgr Tissier de Mallerais, les abbés Bouchacourt, de
Tanoüarn, Monsieur Bourcier et d’autres, comme l’abbé Bonneterre — nous le ver-
rons — expriment des opinions personnelles, mais ces opinions découlent de la posi-
tion de la Fraternité Saint-Pie X. En effet, si on admet qu’un pape puisse être tout
à la fois successeur de Pierre et un antichrist ; que l’Église puisse être tout à la fois
catholique et schismatique, et que Rome puisse être tout à la fois traditionnelle et mo-
derniste, on peut très bien n’adhérer qu’au “ visage ” traditionnel et rejeter le “ visage ”
moderniste.
Le 21 novembre 1974, Mgr Lefebvre avait déjà déclaré : « Nous adhérons de tout
notre cœur, de toute notre âme, à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique,
et de ses traditions nécessaires au maintien de cette Foi, à la Rome éternelle, maîtresse
de sagesse et de vérité. Par contre, nous refusons et nous avons toujours refusé la Rome
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
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l’église éclipsée
participer l’Église à son divin magistère et lui a accordé le divin privilège de ne point
connaître l’erreur ” (“ Libertas ”, 20 juin 1888). Pie XII exprime la même idée : “ ...la
charge d’annoncer le même Evangile... que ce Siège Apostolique et tous les évêques qui
lui étaient unis ont conservé, transmis au cours des siècles dans son intégrité et sa pure-
té... ” (“ Ad sinarum gentem ”, 7 octobre 1954).
Pie XII précise encore que cette soumission ne doit pas se limiter aux questions
de foi : “ Par la parole et par les exemples de sa vie (de saint Thomas), il a enseigné à
ceux qui cultivent les sciences sacrées, mais aussi à ceux qui s’adonnent aux recherches
rationnelles de la philosophie qu’ils doivent à l’autorité de l’Église soumission entière et
respect souverain. La fidélité de cette soumission à l’autorité de l’Église se fondait sur
la persuasion absolue du saint Docteur (Angélique) que le magistère vivant et infail-
lible de l’Église est la règle immédiate et universelle de la vérité catholique. Suivant
l’exemple de saint Thomas d’Aquin,(...) dès que se fait entendre la voix du magistère de
l’Église, tant ordinaire qu’extraordinaire, recueillez-la, cette voix, d’une oreille attentive
et d’un esprit docile (...). Et il ne vous faut pas seulement donner votre adhésion exacte et
prompte aux règles et décrets du Magistère sacré qui se rapporte aux vérités divinement
révélées (...) mais l’on doit recevoir aussi dans une humble soumission d’esprit les ensei-
gnements ayant trait aux questions de l’ordre naturel et humain ” (“ Oculis Nostris ”,
14 janvier 1958).
Déclaration de fidélité aux positions de la Fraternité Saint-Pie X
Le plus grave est que la Fraternité Saint-Pie X ne confère aux séminaristes le sacre-
ment de l’ordre qu’à la condition “ sine qua non ” de signer le document ci-après :
Je soussigné,
reconnais Jean-Paul II comme pape légitime [200] de la sainte Église
catholique. C’est pourquoi je suis prêt à prier publiquement pour lui en tant que
Souverain Pontife. Je refuse de le suivre quand il s’écarte de la Tradition catholique,
particulièrement en matière de liberté religieuse et d’œcuménisme, ainsi que dans les
réformes qui sont nocives pour l’Église.
J’admets que les messes célébrées selon le nouveau rite ne sont pas toutes inva-
lides. Cependant, eu égard aux mauvaises traductions du N.O.M., à son ambiguïté qui
favorise son interprétation dans un sens protestant, et à la pluralité de ses modes de
célébration, je reconnais que le danger d’invalidité est très grand.
J’affirme que le nouveau rite de la messe ne formule, il est vrai, aucune hérésie
de manière expresse, mais qu’il s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble
comme dans le détail, de la théologie catholique de la sainte messe, et que pour cette
raison ce nouveau rite est en soi mauvais.
C’est pourquoi je ne célébrerai jamais la sainte messe selon ce nouveau rite, même
sous la menace de peines ecclésiastiques ; et je ne conseillerai jamais à quiconque, de
manière positive, de participer activement à une telle messe.
J’admets enfin comme légitime et conforme à la Tradition la réforme liturgique de
Jean XXIII. J’en reçois donc comme catholiques tous les livres liturgiques : missel, bré-
viaire, etc., et je m’engage à les utiliser exclusivement, selon leur calendrier et leurs ru-
200 — Il paraît que le terme “ légitime ” ne fait plus partie de ce document. Mais peut-il y
avoir un pape qui ne soit pas légitime ?
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
Voilà ce que la Fraternité Saint-Pie X exige de ses futurs prêtres qui n’en sont pas
moins tenus, de réciter la profession de foi du Concile de Trente et de prêter le ser-
ment antimoderniste avant leur ordination. N’est-ce pas un non-sens quand l’autorité
à reconnaître est moderniste et en opposition radicale au Concile de Trente ?
La Fraternité Saint-Pie X fait croire que, tout en étant séparée en matière de foi,
de ladite autorité moderniste, schismatique et hérétique, elle demeure néanmoins en
communion avec elle.
Même si, à plusieurs occasions, la Fraternité Saint-Pie X, avec Mgr Lefebvre a pré-
tendu que “ ... De cette Église conciliaire nous ne voulons pas faire partie... Cette Église
conciliaire n’est pas catholique ”, elle prétend aujourd’hui ne pas être excommuniée et
donc “ être en communion ” avec cette nouvelle “ église conciliaire ” “ à la fois hérétique
et schismatique ” ! Dans cette optique, elle a diffusé début 1996 plusieurs dizaines de
milliers de tracts intitulés : “ Schismatique ? Excommuniée ? Rome répond non ! ”
“ Les experts de l’Église affirment que la Fraternité Saint-Pie X n’est ni schismatique ni
excommuniée ”.
Les promoteurs dudit tract ont prétendu avoir fait cela pour attirer à la messe
tridentine ceux qui ne sont pas de la Tradition. Selon eux, ce tract est un argument
ad hominem. Or Mgr Lefebvre n’avait-il pas mis les siens en garde : “ Il y a quantité
de gens qui vont garder leur esprit moderne et libéral mais qui viendront chez nous
parce que cela leur fera plaisir d’assister de temps en temps à une cérémonie tradi-
tionnelle, d’avoir des contacts avec les traditionalistes. Et cela va être dangereux pour
nos milieux. Si nous sommes envahis par ce monde-là que va devenir la Tradition ? ”
(Fideliter, n° 68, p. 23).
Ce tract, comme le dit le Père Vinson dans sa “ Simple Lettre ” (n° 103), est tout à la
fois un véritable “ piège et mensonge ”. Il fait croire en effet que les catholiques peuvent
fréquenter la Fraternité Saint-Pie X parce que Rome ne l’a pas excommuniée.
Alors pourquoi, quelques mois plus tard, la Fraternité Saint-Pie X écrit-elle dans
sa “ Lettre aux Amis et Bienfaiteurs ” : “ Nous n’inventons donc rien lorsque nous es-
sayons, à la suite de Mgr Lefebvre, de distinguer entre une Rome catholique et une
Rome moderniste ! D’où aussi le grave problème des relations que nous devrions avoir
normalement avec Rome ! A quelles mains allons-nous confier notre futur ? Aux ins-
tances romaines qui déclarent que tous, évêques, prêtres, fidèles sont excommuniés
pour cause de schisme ? A celles qui dégagent de telles sanctions, au moins les prêtres
et les fidèles, car il n’y a pas schisme, mais danger de schisme ? Ou à celles qui nous
estiment tout simplement catholiques ? Comment pourrions-nous opérer un tel choix ?
Les autorités romaines sont divisées à notre sujet, c’est un fait, nous avons les docu-
ments qui le prouvent en notre possession ” (25 mars 1997, n° 52). Il y a bien là l’affir-
mation de l’existence d’une sanction étendue aux fidèles de par l’autorité conciliaire
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l’église éclipsée
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
201 — Même si le libéralisme n’a pas été condamné d’une manière explicite, plusieurs de ses
thèses l’ont été. D. Félix Sarda Y Salvany précise : « Au jour de la Présentation au temple, le
vieillard Siméon, parlant sous le souffle de l’Esprit prophétique, disait à la Sainte Vierge que
son Divin Fils serait placé dans le monde comme un signe de contradiction d’où sortiraient
la ruine pour un grand nombre et pour un grand nombre la résurrection. Le caractère de sa
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l’église éclipsée
propos, surtout parce que, même s’il a admis que Jean-Paul II était “ un peu libéral ” il
n’a pas dit, que Jean-Paul II était pire que libéral, c’est-à-dire moderniste ; et le moder-
nisme est explicitement condamné.
Par la suite il a écrit dans le bulletin du prieuré Saint-Louis de Nantes que “ ...notre
refus des orientations modernistes de la Rome occupée ne doit pas nous faire perdre
de vue que nous combattons pour l’Église et son chef visible, le pape Jean-Paul II ”
(“ L’Hermine ”, 4 mai 1997). Mais alors, si Rome est occupée, par qui est-elle occupée ?
Donc, si les mots ont encore un sens, selon l’abbé Bonneterre, Jean-Paul II ne serait pas
le “ chef visible ” des modernistes qui occupent Rome, mais le “ chef visible ” de l’Église.
Mais de quelle église ?
Après avoir achevé ces lignes nous avons reçu une cassette de la conférence (“ Le
point sur l’actualité religieuse ”) tenue au prieuré Saint-Louis de Nantes, le 24 sep-
tembre 1997, par ce même abbé Bonneterre. Il faudrait l’entendre dans son intégralité
pour mesurer combien l’analyse sommaire que nous venons de faire est d’actualité.
Après avoir commenté positivement les propos et le sens de la visite de Jean-Paul II
aux J.M.J. à Paris, l’abbé Bonneterre ajoute :
« Quand les évêques et les prêtres ne le font pas (catéchiser), il faut bien que le
pape fasse quelque chose. C’est là que l’on voit que quelque chose ne tourne pas du
tout rond dans l’Église. Ce qui me permet de comprendre le souci du pape, de ses
mission divine, Jésus-Christ l’a transmis à son Église et c’est ce qui explique comment, dès les
premiers temps du christianisme, l’hérésie s’est attaquée aux vérités de la Foi. Depuis, cette
contradiction n’a pas cessé, mais à chaque siècle, pour ainsi dire, elle s’est transformée, pre-
nant un caractère nouveau dès que l’erreur dernière en date avait été pleinement détruite ou
démasquée. Pour ne parler que des trois derniers siècles : le seizième a vu dominer l’hérésie
protestante ; le jansénisme a essayé de pervertir le dix-septième et le naturalisme philoso-
phique a pensé, au dix-huitième, bouleverser les fondements mêmes de la société. Avec le
résidu de toutes ces erreurs, le dix-neuvième siècle devait nous en apporter une autre plus
dangereuse peut-être que les précédentes, parce qu’elle est plus subtile, et qu’au lieu de viser
tel ou tel point de la doctrine, elle a prétendu s’insinuer dans l’ensemble même de la doctrine,
pour la corrompre jusqu’au fond... il s’agit du libéralisme ». « Dans l’ordre des faits, c’est un
péché contre les divins commandements de Dieu et de l’Église parce qu’il les transgresse tous.
Plus clairement : dans l’ordre des doctrines, le libéralisme est l’hérésie radicale et universelle...
Dans l’ordre des faits, il est l’infraction universelle et radicale de la loi de Dieu parce qu’il
en autorise et sanctionne toutes les infractions... Il nie la juridiction absolue de Jésus-Christ,
Dieu, sur les individus et les sociétés... Il nie la nécessité de la révélation divine et l’obliga-
tion pour tout homme de l’admettre s’il veut parvenir à sa fin dernière... Après cette négation
générale, cette négation en bloc, le libéralisme nie chaque dogme en tout ou en partie, selon
que les circonstances le lui montrent en opposition avec son jugement rationaliste. Ainsi, par
exemple, il nie la Foi au baptême quand il admet ou suppose l’égalité des cultes... Dans l’ordre
des faits, le libéralisme est l’immoralité radicale. Il l’est parce qu’il détruit le principe, ou règle
fondamentale de toute moralité qu’est la raison éternelle de Dieu s’imposant à la raison hu-
maine ; parce qu’il consacre le principe absurde de la morale indépendante, qui est au fond la
morale sans loi, la morale libre... Oui, le libéralisme, à tous ses degrés et sous toutes ses formes,
a été formellement condamné ; si bien que, en outre des motifs de malice intrinsèque qui le
rendent mauvais et criminel, il a contre lui, pour tout catholique fidèle, la suprême et définitive
déclaration de l’Église qui l’a jugé tel et comme tel l’a anathématisé... » (“ Le libéralisme est un
péché ”, pp. 8,9,10,37, Ed. Téqui, 1910, ouvrage loué par saint Pie X). Voilà qui est assez pour
enlever à quiconque le désir d’être libéral.
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202 — Pie xii exclut qu’on puisse trier dans ce que le Pape dit, en laissant ceci, en prenant
cela : « Que, parmi vous, il n’y ait pas de place pour l’orgueil du “ libre examen ”, qui relève de
la mentalité hétérodoxe plus que de l’esprit catholique, et selon lequel les individus n’hésitent
pas à peser au poids de leur jugement propre même ce qui vient du Siège Apostolique » (“ Vos
omnes ” 10/09/1957). On objectera que ce n’est pas du “ libre examen ” mais que c’est l’examen
à la lumière de la foi. C’est justement là qu’est le problème. C’est le pape qui est la règle de la
foi et non la foi la règle du pape !
203 — “ Mais, qu’est-ce qui change, dans la pratique, si on affirme que Jean-Paul ii n’est
pas pape ? ” Cette objection a été souvent formulée. On peut répondre que, en effet, pour la
Fraternité, pratiquement cela ne change rien, car elle se comporte comme si Jean-Paul iin’était
pas pape, ou pire encore comme si le pape compte peu de chose. En effet, si Jean-Paul ii était
pape il faudrait lui être soumis “ en tout temps et en tout lieu ”.
204 — Un tel jugement de la part de l’abbé Bonneterre qui, entre autres, montre qu’il n’a pas
lu l’ouvrage infâme, c’est pour nous un honneur.
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l’église éclipsée
qu’on avait fait des pressions sur sa famille ; donc Jean-Paul II n’est pas pape, le vrai
pape [205] c’était le cardinal Siri. Et puis Jean XXIII et Paul VI n’étaient pas papes parce
que de toutes façons ils étaient francs-maçons. Avec des délires de ce type on va très
loin. Voilà que cette pauvre fille ( !, n.d.r.) de Michèle Reboul, excusez-moi pour elle,
fait de la publicité. Ecoutez bien : “ L’Église Eclipsée ? ” montre, avec la clarté de la véri-
té, la réalisation du complot maçonnique contre l’Église et retranscrit un entretien avec
le Père Malachi Martin, auteur du remarquable Trésor de Saint-Pierre. Celui-ci, en
tant que traducteur de dix-neuf langues, a assisté aux trois conclaves. Il assure que la
nouvelle messe est invalide puisque protestante (l’abbé rit !), rien que ça ! que Jean XXIII
et Paul VI étaient francs-maçons, et que Jean-Paul II doute même s’il est pape (nou-
veau rire de l’abbé), il se comporte plus comme un évêque que comme un pape en raison
du fait qu’il a remplacé le cardinal Siri élu par le conclave mais obligé de se rétracter
par peur de représailles contre sa famille ”. Cette revue est tirée quand même à quelques
dizaines de milliers d’exemplaires et ça va dans toutes les familles tradis. Dégoûtant !
(ensuite il parle mal du Catéchisme de l’Oratoire et continue). Soyez vigilants. Faites
très attention. Ainsi ces gens-là montent au créneau, eh bien ! il faut les faire redes-
cendre plus bas que terre ! Le Père Vinson, j’ai quand même le droit d’en parler, qui
écrit “ Simple Lettre ”, il est vieux [206], bien oui, pitié pour son âge, et il n’arrête pas à
chaque fois de parler du sédévacantisme ; un sédévacantiste ne commet-il pas le péché
de schisme ?, mais non, bien sûr, c’est très bien, il faut être sédévacantiste. Mais ça
aussi ça circule ! Credo, Michel de Saint-Pierre, s’il y avez quelqu’un de normal c’était
Michel de Saint-Pierre. Il est mort, il a été remplacé par Jacques Plaçon, un brave gars
205 — Mélanie utilise cette expression en commentant le Secret de La Salette : “ ... on ne sau-
ra quel est le vrai pape ”. D’ailleurs Mgr Lefebvre lui-même, dans la préface du livre “ J’accuse
le Concile ”, avait dit : “ ... mais si nous laissons à Dieu et aux futurs vrais successeurs de Pierre
de juger ces choses... ” (Ed. St Gabriel, Martigny, 1976, p. 10). “ Vrai ” s’oppose nécessairement
à faux. Donc, si un futur successeur de Pierre doit être un vrai pape, l’actuel ne peut être
qu’un faux pape ! Léon xiii dans “ Epistula tua ” 17/6/1885 précise : “ Semblablement, c’est
faire preuve d’une soumission peu sincère d’établir comme une opposition entre un Pontife
et un autre. Ceux qui, entre deux directions diverses, repoussent le présent pour se tenir au
passé, ne donnent pas une preuve d’obéissance envers l’autorité qui a le droit et le devoir de les
guider : et sous quelque rapport, ils ressemblent à ceux qui, condamnés, voudraient en appe-
ler au Concile futur ou à un Pape mieux informé ”. En outre, en écrivant aux futurs évêques
en vue des sacres, Mgr Lefebvre dit : “ ... confiant que sans tarder le Siège sera occupé par un
successeur de Pierre parfaitement catholique entre les mains duquel vous pourrez déposer la
grâce de votre épiscopat pour qu’il la confirme ”. Être catholique, c’est avoir la foi catholique et
appartenir à l’Église catholique. Il suffit de ne pas croire, soit par ses paroles, soit par ses actes,
à une seule vérité, ou de se séparer de l’Église, pour ne plus être catholique du tout. Tous les
catholiques sont parfaitement catholiques ; peut-être de bons ou de mauvais catholiques, mais
catholiques. Si quelqu’un, donc, n’est pas parfaitement catholique, il n’est, tout simplement,
pas catholique. En précisant cela, Mgr Lefebvre devait certainement penser que Jean-Paul ii
n’était pas catholique. De cette citation on peut encore déduire qu’il pensait qu’il est morale-
ment impossible que Jean-Paul ii se convertisse. Autrement, il n’aurait pas vécu dans l’attente
d’un successeur “ parfaitement catholique ”. Du reste, c’est obvie : si le Pape est assisté par le
Saint-Esprit, il ne peut contredire un autre Pape : “ Pape ne chasse pas Pape ”, dit une expres-
sion populaire italienne.
206 — La vieillesse, dans le monde traditionnel, était plutôt une marque de sagesse digne de
vénération.
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
( !, n.d.r.), un brave homme, il ne trouve rien de mieux que de faire de la publicité pour
la dernière lettre du Père Vinson ! Moi, je lui ai renvoyé le paquet ! Évidemment, je ne
vais pas vous distribuer ça dans ma chapelle, l’apologie du sédévacantisme, quand
même, par le Père Vinson ! Il faut être attentif, c’est dangereux ! (Après il parle très mal
des évêques, des prêtres de la ligne Thuc, hors de la Fraternité et poursuit...) Quand on
a perdu la tête jusqu’où va-t-on aller ? Il faut faire bien attention. Encore une fois le
temps passe. Et il faut être attentif (...) au danger à ne plus considérer que nous sommes,
moi en tant que prêtre de la Fraternité, je suis, au service du pape. C’est tout ! Au ser-
vice de l’Église. Voilà le sens de mon sacerdoce. Le reste je n’en ai rien à faire, mais rien
à faire ! Si demain, les supérieurs de la Fraternité, par impossible, disaient, eh bien ! “ il
n’y a pas de pape ”, je leur dirais au revoir. Moi je travaille pour l’Église, pour le pape et
je pense qu’on ne peut pas envisager les choses autrement. L’Église et le pape c’est tout
un [207]. Et si vous voulez vraiment le comprendre, lisez cet article, ce beau numéro écrit
par mon confrère de Paris, l’abbé de Tanoüarn (dans Certitudes qui reprend magnifi-
quement, explique-t-il, la pensée de la Fraternité sur la papauté). Ce n’est pas parce que
nous sommes mis en délicatesse pour des raisons canoniques avec le Saint-Siège [208]
que nous avons à faire fi de l’autorité du pape. Nous travaillons pour lui ! Et comme le
disait l’abbé de Tanoüarn en disant que nous avons le pape à cœur, notre souci c’est le
pape. Eh bien ! en disant cela, nous signifions non pas une allégeance c’est-à-dire une
allégeance à l’idéologie de Vatican II, mais nous redisons notre fidélité. Et notre fidélité
c’est la fidélité au pape ! Je suis fatigué moi ici, par moment, et je termine là-dessus,
quand j’entends certaines personnes parler du pape, des fidèles, dans la cour. J’ai des
oreilles, je ne suis pas encore sourd. Il m’est revenu des propos inqualifiables. Eh bien !
à bon entendeur salut ! S’il y a ici des fidèles qui ne sont pas d’accord avec la ligne de la
Fraternité que j’ai définie ce soir, qui considèrent que le siège de Pierre est vacant, eh
bien ! qu’ils aillent au Christ-Roi, je ne les retiens pas, bien au contraire, parce qu’au
moins j’aurai la paix. Comprenez que cela me fatigue. Moi je travaille pour l’Église, je
travaille pour le pape... Faites-vous l’écho de mes propos ce soir [209] parce que la ques-
tion est grave (il précise qu’il a parlé avec Mgr Fellay, lequel lui a dit que la situation de
l’Église s’aggrave, puis il fait une description de la crise et de l’opposition des moder-
nistes à Jean-Paul II et conclut). Là nous verrons qui est avec le pape. Est-ce que ce
sera l’épiscopat français globalement, ou est-ce que ce sera la Fraternité Saint-Pie X ?
(...) Nous, nous travaillons pour Jésus-Christ, pour l’Église et pour le pape (...). On prie
pour le pape, réellement, une prière du cœur. Et vous voyez que nos prières sont exau-
cées. Je pense que dans les derniers propos du pape il y a un mieux sur un certain
nombre de sujets (lors de la visite de Jean-Paul II aux JMJ) ».
Que dire ? On voit dans ces propos la différence fondamentale qui existe entre un
traditionaliste et un libéral. Pour le traditionaliste, les modernistes sont les pires enne-
mis de l’Église, comme le dit saint Pie X, et donc, par définition, il faut les combattre,
tandis que pour le libéral, les modernistes seraient simplement des catholiques qui
se trompent et donc, qu’il faut exhorter et corriger. Le Révérend Père Calmel écrivait
avec justesse dans un article intitulé “ Le modernisme actuel ” : « L’hérétique classique,
207 — Sur ce point, nous sommes d’accord. C’est pour cela que, si on ne peut pas, “ sans faire
le tri ”, être soumis au pape, c’est un signe qu’il n’est pas pape.
208 — Qualifier l’excommunication de “ délicatesse ” c’est pour le moins étonnant.
209 — Nous obéissons à l’abbé en reproduisant son témoignage.
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l’église éclipsée
Arius, Nestorius, Luther, même s’il a quelque velléité de rester dans l’Église catholique,
fait ce qu’il faut pour en être exclu : il combat à visage découvert la vérité révélée dont
le dépôt vivant est gardé par l’Église. L’hérétique ou plutôt l’apostat moderniste, un
abbé Loisy, un Père Teilhard de Chardin, rejette consciemment toute la doctrine de
l’Église mais il nourrit la volonté de rester dans l’Église et il prend les moyens qu’il faut
pour s’y maintenir [210] ; il dissimule, il fait semblant, dans l’espoir de mener à terme son
dessein de transformer l’Église de l’intérieur ou, comme l’écrivait le jésuite Teilhard de
Chardin, de rectifier la foi. C’est dans l’hypocrisie qu’il faut placer la note caractéris-
tique et différentielle du moderniste. Le moderniste, on ne le saura jamais assez suf-
fisamment est un apostat doublé d’un traître [211] » (Itinéraires n° 184, Juin 1974, p. 141).
Dans la préface du “ Catéchisme sur le modernisme ” de Lémius affirmait d’une autre
manière : “ ... Le moderniste a ceci de commun avec d’autres hérétiques, qu’il refuse
toute révélation chrétienne. Mais parmi ces hérétiques, il présente ceci de particulier,
qu’il dissimule son refus. Le moderniste, on ne le saura jamais suffisamment, est un
apostat doublé d’un traître ” (p. 12, Ed. Fort dans la Foi, 1974).
Comment le moderniste “ dissimule-t-il son refus ” ? En faisant exactement ce que
fait Jean-Paul II, qui est moderniste : en cachant son apostasie avec des propos catho-
liques ou en omettant des vérités.
Contrairement à l’abbé Bonneterre et à d’autres, bien des prêtres et des fidèles, même
à l’intérieur de la Fraternité Saint-Pie X, arrivent à la conclusion qu’“ Un pape qui n’est
pas catholique ne peut pas être le chef de l’Église catholique ”. La Fraternité Saint-Pie X
est donc forcée d’admettre, qu’elle puisse avoir des prêtres, en raison de leur nombre
toujours croissant, qui ne soient pas en communion (“ una cum ”) avec Jean-Paul II.
Par contre elle leur demande de n’en rien dire à personne, et de défendre publiquement
la position de la Fraternité. De cette manière, ceux qui ne reconnaissent pas l’autorité
de Jean-Paul II mais acceptent les conditions de la Fraternité Saint-Pie X, sont neu-
tralisés ! Les prêtres qui n’acceptent pas ces conditions, sont tout simplement radiés.
Lorsque la Fraternité Saint-Pie X est interrogée sur la question du pape, elle répond
que cela est d’une importance secondaire ; car ce qui compte d’abord, c’est le salut des
âmes (“ Salus animarum suprema lex ”). Cela est vrai, mais justement, pour sauver son
âme, il faut être soumis au Souverain Pontife, comme le définissait Boniface VIII :
“ Nous définissons qu’il est nécessaire au salut d’être soumis au Pontife romain ” (“ Unam
Sanctam ”, Denz. 875). Donc, pour le salut des âmes, la question du pape est primor-
diale, tout comme la question de la Sainte Messe d’où nous viennent toutes les grâces
nécessaires au salut, comme nous le verrons.
La Fraternité Saint-Pie X contribue à “ briser le roc sur lequel Dieu a bâti son
Église ” (Nubius)
Les conséquences de l’attitude incohérente de la Fraternité vont très loin ; en effet,
une telle position, non seulement neutralise ceux qui n’acceptent pas l’autorité de Jean-
Paul II, mais elle porte atteinte au fondement même de l’Église qui est Pierre, selon la
210 — N’oublions pas les citations d’Aimé Pallière et d’Elie Benamozegh ainsi que l’action
correspondante de Karol Wojtyla !
211 — Le r.p. Calmel, qui avait bien compris ce qu’est un moderniste, n’identifie pas Paul vi
comme tel dans la suite de son article, même s’il admet que “ le Souverain pontife actuel s’est
rendu complice de l’apostasie ” de ces derniers. Peut-être qu’à l’époque la question n’était pas si
claire comme aujourd’hui où aucun doute n’est plus possible.
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
parole du Seigneur : “ Tu es Pierre et sur cette pierre j’édifierai mon Église ” (Mth, xvi, 18).
Comment, en effet, peut-on considérer que Jean-Paul II est le pape, donc la pierre sur
laquelle l’Église est fondée, et sur laquelle on ne peut cependant se fonder ? On aboutit
à l’absurde. S’il en était ainsi, Pierre serait un fondement sans être le véritable fonde-
ment. Qu’elle le veuille ou non, faire croire cela, c’est faire le jeu de la Contre-Église.
A ce propos, il importe de se rappeler ce que disait Nubius : “ C’est qu’avec cela
(la conquête du siège de Pierre), pour briser le roc sur lequel Dieu a bâti son Église,
nous n’avons plus besoin de vinaigre annibalien, plus besoin de la poudre à canon,
plus besoin de nos bras ” (Mgr Delassus, op. cit., p. 197). Sans le vouloir on pense ici à
la Fraternité Saint-Pie X qui, en soutenant qu’il peut exister un pape auquel on n’est
pas obligé, sans faire le trie, d’être soumis, contribue à “ briser le roc sur lequel Dieu
a bâti son Église ”.
Voici un exemple démonstratif. A un fidèle de la Fraternité, en train de virer au
modernisme, une prêtre disait : “ le modernisme, l’œcuménisme, les principes de la
nouvelle messe, etc., ont été déjà condamnés par saint Pie X, Pie XI, Pie XII, etc. ”. Ce
fidèle répondit tout simplement “ que ces papes se trompaient ”. Ce prêtre lui rétorqua :
“ Vous rendez-vous compte de ce que vous dites ? ” A quoi l’autre répondit : “ Mais si
la Fraternité Saint-Pie X dit que Jean-Paul II, Paul VI, qui sont papes, se trompent,
pourquoi les autres, qui l’étaient aussi, ne peuvent-ils pas s’être trompés ? ” Cet exemple
montre à quel point l’attitude de la Fraternité peut avoir des conséquences drama-
tiques pour la foi des fidèles. La Fraternité objectera qu’elle n’approuve pas les conclu-
sions de ce fidèle, mais à partir des principes donnés par celle-ci, on peut arriver à cette
conclusion dangereuse.
Dans son erreur, ce fidèle a été logique. En effet, si on admet que Jean-Paul II
se trompe, on doit nécessairement arriver à l’une de ces conclusions : ou bien Jean-
Paul II n’est pas pape, ou bien un pape, en tant que tel, peut se tromper et il n’y a pas
obligation à lui être soumis.
L’attitude de la Fraternité Saint-Pie X et les conséquences sur les fidèles vont à
l’encontre de ce que disait saint Pie X : « Le Pape est le gardien du dogme et de la mo-
rale ; il est le dépositaire des principes qui rendent vertueuses les familles, grandes les
nations, saintes les âmes ; il est le conseil des princes et des peuples ; il est le chef sous
lequel nul ne se sent tyrannisé, parce qu’il représente Dieu Lui-même ; il est le père
par excellence qui réunit en lui tout ce qu’il peut y avoir d’aimant, de tendre et de divin.
Il semble incroyable, et c’est pourtant une douloureuse réalité, qu’il existe des prêtres
auxquels il faille faire cette recommandation ; mais nous sommes pourtant aujourd’hui
en cette dure, en cette malheureuse condition de devoir dire à des prêtres : aimez le Pape !
Et comment aimer le Pape ? Non par des paroles seulement, mais par des actes,
et avec sincérité. Non verbo neque lingua, sed opere et veritate (I Jn iii, 18). Quand on
aime quelqu’un, on cherche à se conformer en tout à ses pensées, à exécuter ses volon-
tés et à interpréter ses désirs. Et si Notre-Seigneur Jésus-Christ disait de Lui-même : si
quis diligit me, sermonem meum servabit (Jn xiv, 23), ainsi pour montrer notre amour
au Pape, il est nécessaire d’obéir.
Et c’est pourquoi, quand on aime le Pape, on ne s’arrête pas à discuter sur ce qu’il
commande ou exige, à chercher jusqu’où va le devoir rigoureux de l’obéissance, et à
marquer la limite de cette obligation. Quand on aime le Pape, on objecte pas qu’il n’a
pas parlé assez clairement, comme s’il était obligé de redire directement à l’oreille de
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l’église éclipsée
chacun sa volonté, et de l’exprimer non seulement de vive voix, mais chaque fois par
des lettres et autres documents publics ; on ne met pas en doute ses ordres, sous le
facile prétexte, chez qui ne veut pas obéir, qu’ils n’émanent pas directement de lui, mais
de son entourage ! on ne limite pas le champ où il peut et doit exercer sa volonté ;
on n’oppose pas à l’autorité du Pape celle d’autres personnes, si doctes fussent-elles,
qui diffèrent d’avis avec le Pape. D’ailleurs, quelque soit leur science, la sainteté leur
fait défaut, car il ne saurait y avoir de sainteté là où il y a dissentiment avec le Pape »
(Saint Pie X, Vi ringrazio, aux membres de l’Union Apostolique, 18 décembre 1912).
Etant donné que les hommes doivent être soumis à une autorité, la Fraternité Saint-
Pie X, d’une certaine manière, se donne le devoir de prendre la place de l’Église et, donc,
de se légitimer. C’est ainsi que, non seulement elle prétend ne pas être excommuniée
mais, d’une certaine façon, elle prétend être l’Église. L’Église ayant son Magistère, la
Fraternité Saint-Pie X doit, en quelque sorte, le remplacer. C’est dans cette ligne que
l’abbé Marcille, dans un article intitulé “ La crise du Magistère Ordinaire et Universel ”
affirme : “ En cas de crise, c’est parfois… un Evêque phare qui sert de référence ” (pp. 279
et 284). “ Momentanément le phare de l’Église peut être le magistère d’un Evêque pres-
tigieux plutôt que celui du Pape ” (pp. 279 et 284). “ ... un Evêque dont l’expérience aura
montré qu’il est digne de confiance... et une fois cette confiance accordée : accepter son
enseignement ” (p. 284) (Actes du 2ème Congrès Théologique de Sì Sì No No, Publications
du Courrier de Rome, 1996, pp. 255-286).
L’abbé Berger, qui a quitté la Fraternité Saint-Pie X en 1994 pour rejoindre, en fai-
sant un mauvais choix, la nouvelle “ église conciliaire ”, a écrit une lettre dans laquelle il
explique les motifs de son départ. Voici quelques extraits significatifs :
« J’ai reçu ensuite cet argument invraisemblable de Mgr Tissier (lettre du 25 sep-
tembre 93) : “ Notre position ne vous semble pas claire ; mais c’est Monseigneur qui a
eu la grâce d’état de prendre la décision du Sacre, et a eu les lumières pour la prendre ;
nous, nous avons simplement la grâce de le suivre, et cela suffit : marchons dans la foi ;
si ce n’est pas la foi divine, c’est quand même l’esprit de foi, qui vient de la foi divine... ”
On nous a souvent mis en garde contre l’obéissance aveugle vis-à-vis du Pape. La
faudrait-il donc vis-à-vis de Mgr Lefebvre ? Au jugement, Dieu ne me demandera pas
si j’ai “ suivi ”, mais si j’ai fait mon devoir.
En tout cas, l’argument de Mgr Tissier est tout sauf un argument.
C’est même exactement le contraire : l’aveu d’une absence d’argument. On s’ap-
puie sur la confiance, mais la confiance n’est pas un argument théologique. On n’est
pas loin du sentiment religieux cher aux modernistes et aux charismatiques.
Quant à me dire “ marchons dans la foi ” à propos de ce qui n’est qu’obéissance
aveugle à une décision historiquement contingente, cela pose simplement la question
de la nature et de l’objet de la foi ?
J’ai donc demandé des éclaircissements. Mgr Tissier m’a répondu en ces termes :
“ J’ai accepté les Sacres 10% pour des raisons spéculatives que j’ai exposées en ce temps-
là à mes paroissiens : 1) Pape occupé et donc inhabile à décider validement en la ma-
tière ; 2) volonté implicite du Pape favorable au Sacre, vu le cas de nécessité et la finalité
de sa charge ; 3) exception faite par Dieu à sa loi divine positive — exception appa-
rente — comme il en fait pour sa loi naturelle en certains cas ; 4) inspiration divine
donnée à Monseigneur. L’abbé Mura développe les deux premières raisons ; on peut
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
objecter à son argumentation, il saurait y rétorquer, et ainsi de suite... Et pour 90%, j’ai
accepté le Sacre par confiance en Monseigneur et cela suffit...
Que Monseigneur sacre, les théologiens du XXIème siècle trouveront les arguments...
Melius est judicium sapientis (Marcelli) quam millium insipientium ! ” (lettre du 7 juin 94) ».
Le R.P. Vinson écrit aussi à ce propos : « Dans la Revue Le Chardonnet, nous li-
sons : “ La Fraternité Saint-Pie X est non seulement d’Église, mais elle est l’Église en ce
qu’elle a recueilli et défendu son bien le plus précieux : le dépôt de la Foi ”.
Affirmation inacceptable. S’il en est ainsi, il y a obligation pour tout catholique
fidèle d’appartenir à la Fraternité Saint-Pie X (sinon par son appartenance à son clergé,
du moins en acceptant toutes ses idées). De ce fait, le sédévacantisme ne serait plus
une hypothèse valable (ce que reconnaissent cependant les Supérieurs de la Fraternité
Saint-Pie X, et beaucoup de ses prêtres).
Affirmation inacceptable... C’est rejeter les nombreux prêtres et fidèles qui com-
battent pour la Tradition et pour la foi, tous ceux qui appartiennent à une autre com-
munauté, à une autre œuvre (par exemple : les Sœurs de Marie Compatissante et
Immaculée — Crézan —... les Écoles comme La Péraudière...). “ Hors d’Ecône, point de
salut ” » [212] (“ Simple Lettre ”, n° 106).
A cette analyse du R.P. Vinson, on pourrait objecter que cette phrase de la Revue
Le Chardonnet veut dire que la Fraternité Saint-Pie X est l’Église en tant “ qu’elle a
recueilli et défendu le dépôt de la Foi ” et non pas en tant que telle. A cela, on répond
que l’un des rôles principal de l’Église est, justement, de “ recueillir et défendre le dépôt
de la foi ”. Et si la Fraternité Saint-Pie X prétend le faire comme l’Église doit le faire,
cela signifie que “ l’Église officielle ”, comme l’appelle la Fraternité Saint-Pie X, “ l’église
conciliaire ”, comme l’appellent les modernistes, ne le fait plus. Donc, pour ne pas faire
partie de cette “ église conciliaire ” il fallait bien, de quelque manière, la remplacer. Mais
l’Église ne peut pas être remplacée par une institution humaine, même si certains de
ses membres sont clercs, comme la Fraternité Saint-Pie X. Citons à nouveau le Père
Pierre de Clorivière S.J. : « …lors même qu’on ne peut consulter l’Église ou son pre-
mier pasteur, à qui l’infaillibilité est promise, il ne faut s’en rapporter aveuglément
à aucune autorité particulière, parce qu’il n’y en a point qui ne puisse être entraînée
elle-même et nous entraîner avec elle dans l’erreur » (“ Études sur la Révolution ”, Ed.
Sainte Jeanne d’Arc, pp. 132-133). N’est-ce pas étonnant que ce passage, avec d’autres,
gênant pour les manœuvres de la Fraternité Saint-Pie X, ait été “ censuré ” dans la réé-
dition de l’œuvre faite par les Editions Fideliter de cette même Fraternité Saint-Pie X !
A tout cela, il faut ajouter que la Fraternité Saint-Pie X prétend avoir une existence
juridique grâce à laquelle elle peut incardiner ses prêtres, qui peuvent, donc, célébrer
la Sainte Messe ; tandis que, selon elle, les prêtres expulsés ou indépendants, n’étant
pas incardinés, ne peuvent pas célébrer. Il est vrai qu’un prêtre “ vagus ” (non incardiné)
ne peut pas, normalement, célébrer la Sainte Messe, mais les prêtres de la Fraternité,
quoi qu’ils prétendent, sont aussi dans ce cas.
Il faut considérer d’abord que la Fraternité Saint-Pie X, paradoxalement, a été re-
connue par cette même “ église conciliaire ” qu’elle prétend combattre, pour mettre en
pratique “ les encouragements exprimés par le Concile Vatican II ” qu’elle refuse. Voici le :
212 — Ou encore ce slogan de l’abbé Aulagnier : “ Suivez la Fraternité, vous êtes certains de
ne pas vous tromper ! ”
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l’église éclipsée
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
des Rose-Croix dont Luther était membre, cherchent à briser le roc de la papauté et à
abolir la Sainte Messe par sa protestantisation.
3. L’abolition et la “ profanation ” du Saint Sacrifice de la Messe
Non seulement il fallait briser le roc sur lequel l’Église se fonde, mais aussi abolir
et profaner le Saint-Sacrifice de la Messe.
Les commentateurs de l’Apocalypse s’entendent pour affirmer que l’objec-
tif des adversaires de l’Église est d’aboutir à la cessation du culte de Dieu, du moins
publiquement.
Le prophète Daniel parle de cette cessation du “ Sacrifice perpétuel ” appelé par le
prophète Malachie [213] “ l’oblation pure ”. Selon le cardinal Billot : « Le sacrifice perpé-
tuel, dont il s’agit ici, est le Sacrifice de la Nouvelle Alliance, qui a succédé à celui que,
selon la loi de Moïse, on offrait soir et matin dans le temple de Jérusalem... C’est, en un
mot, le Sacrifice de nos autels qui alors, en ces terribles jours, sera partout proscrit,
sauf ce qui pourra se faire et se fera dans l’ombre souterraine des catacombes, il partout
interrompu... Mais que sera, cette fois, l’abomination de la désolation ? Evidemment
quelque chose d’analogue à ce qui parut en la persécution d’Antiochus, quand le temple
de Jérusalem fut dédié à Jupiter Olympien et souillé par toutes sortes d’impuretés et
de profanations. Quelque chose d’analogue disons-nous, tout compte fait de la diffé-
rence de temps et de lieux, et de la disproportion d’une persécution locale à la persé-
cution mondiale qui sera celle de l’Antéchrist. Mais quoi encore ? Quelque nouveau
monstre d’idolâtrie établi dans nos temples devenus les temples du Dieu Humanité, du
Dieu Raison, du Dieu Immanent au monde, triomphant enfin après tant d’efforts de la
libre pensée, du Dieu transcendant de la Révélation chrétienne ? Quelque mystérieux
luciférien des antres ténébreux des convents maçonniques et installé en plein soleil,
en lieu et place des tabernacles renversés de Notre-Seigneur Jésus » (“ La Parousie ”,
pp. 122-124, Ed. Beauchesne).
Comme nous le verrons, nous vivons très probablement une préfiguration des
temps antichristiques. Il doit donc y avoir nécessairement une analogie entre ce temps
futur, la persécution d’Antiochus et aujourd’hui.
Comment donc le “ temple ” est-il, à présent “ partout proscrit ” et “ souillé par
toutes sortes d’impuretés et de profanations ” ? Autrement dit, comment les révolu-
tionnaires, qui sont arrivés à avoir “ un pape selon leurs besoins ”, sont-ils également
arrivés à “ proscrire ” ou à “ souiller ” la Sainte Messe ?
L’abolition du Saint Sacrifice par la “ nouvelle messe ” devenue le culte de la nou-
velle “ église conciliaire ”
Daniel prophétise à plusieurs reprises, pour la fin des temps, l’abolition du Sacrifice
perpétuel : “ La Bête s’éleva jusqu’à la puissance du Ciel et elle fit tomber des étoiles (les
prêtres ?, n.d.r.) ; et elle les foula au pied. Elle s’éleva jusqu’au prince de la force et lui
enleva le sacrifice perpétuel et le lieu de son sanctuaire fut renversé ” (Dan. viii,10 à
12,17 et encore ix,27. xi,31. xii,11).
Que nous soyons ou non à la fin des temps, le diable cherche de toute façon à
détruire le Saint-Sacrifice. Or, comme on le sait maintenant, Nubius disait : “ ...nous
devons arriver, ... au triomphe de la révolution par un pape ”. Dans cette perspective,
213 — « Depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher, mon Nom est grand dans le peuple et
en tout lieu sera sacrifié et offert à mon Nom l’Oblation pure » (Malachie, i, 11).
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l’église éclipsée
plusieurs étapes avaient été programmées. C’est ainsi que, selon les révélations du
luciférien Roca, Vatican II fut le concile schismatique qui permit la création d’une
nouvelle église, la nouvelle “ église conciliaire ”, qui s’est dotée d’un nouvel évangile (à
promouvoir comme “ la nouvelle évangélisation ”), d’un nouveau Droit Canon, d’un
nouveau catéchisme, de nouveaux sacrements, etc., et bien évidemment d’un nouveau
culte (la nouvelle messe) qui ne devait plus être le Saint Sacrifice.
Ce dernier point retiendra notre attention.
On devine pourquoi ce “ triomphe de la révolution ”, même en matière liturgique,
devait se réaliser “ par un pape ”. En effet, seul l’élu du conclave pouvait forcer les
consciences catholiques à accepter le nouveau rite qui, comme le disaient les card.
Ottaviani et Bacci, « soit dans son ensemble, soit dans les détails, s’éloigne de façon
impressionnante de la théologie catholique (et qu’)il est évident que le nouvel “ ordo ”
se refuse à être l’expression de la doctrine que le Concile de Trente a définie comme
étant de foi divine et catholique. Et cependant la conscience catholique demeure à ja-
mais liée à cette doctrine. Il en résulte que la promulgation du nouvel “ ordo ” met tout
véritable catholique dans la tragique nécessité de choisir » (“ Bref Examen Critique ”,
juin 1969).
Le journal italien “ Famiglia Cristiana ” (journal conciliaire), dans un article inti-
tulé “ Qui refuse le Concile et ses réformes est hors de l’Église ” cite une lettre de Jean-
Paul II du 4/12/1988 dans laquelle, celui-ci, après avoir loué les bienfaits de la réforme
liturgique, conclut : « “ Ce sont là plusieurs motifs pour rester attacher à l’enseigne-
ment de la Constitution (sur la liturgie) et aux réformes qu’elle a permis de mettre en
œuvre. Pour beaucoup, le message de Vatican II a été reçu avant tout par la réforme
liturgique ”. Ici on comprend, — commente le “ théologien ” moderniste — le motif du
refus de la réforme liturgique : elle résume de fait le renouvellement conciliaire. Ils ont
visé le missel de Paul VI pour rejeter Vatican II et revenir au Concile de Trente [214].
Simple prétexte pour refuser le renouvellement. Certes, ces applications erronées se
sont vérifiées mais tous les passages de la réforme liturgique se sont déroulés sous le
regard vigilant de Paul VI et ils portent sa signature, sans qu’on lui ait forcé la main »
(n° 42, 1996).
Le Concile de Trente avait en effet fixé les règles — qui remontaient à la plus
haute antiquité — pour la célébration de la Sainte Messe comme, par exemple : « Si
quelqu’un dit que le rite de l’Église romaine, où l’on prononce à voix basse une partie
de la consécration, doit être condamné, ou que la Messe doit n’être célébrée qu’en
langue vulgaire : qu’il soit anathème » (canon 9, Session xxiième, chap. 9) [215]. Ajoutons
les admonitions de saint Pie V, dans sa Bulle “ Quo primum tempore ” du 14/7/1570 :
« Par les dispositions des présentes et au nom de notre autorité apostolique, nous
concédons et accordons que ce même missel pourra être suivi en totalité dans la Messe
214 — Probablement ce “ théologien moderniste ” ne s’est pas rendu compte de l’énormité de
ce propos qui confirme ce que disaient les cardinaux Ottaviani et Bacci, c’est-à-dire que cette
réforme s’éloigne d’une façon impressionnante du Concile de Trente. En effet, si on accepte
Vatican II on doit refuser le Concile de Trente et si on reste attaché au Concile de Trente on
doit refuser Vatican ii car l’un est catholique et l’autre ne l’est pas !
215 — Après cette condamnation, les ennemis de l’Église n’ont pas baissé les bras. En effet
“ Au xviième siècle les hérétiques jansénistes voulurent introduire la pratique de réciter le ca-
non de la messe à haute voix ” (Dom Guéranger, op. cit., p. 101).
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
chantée ou lue, dans quelque église que ce soit, sans aucun scrupule de conscience et
sans encourir aucune punition, condamnation ou censure, et qu’on pourra valable-
ment l’utiliser librement ou licitement, et cela à perpétuité ; et d’une façon analogue,
nous avons décidé et déclarons que les supérieurs, administrateurs, chanoines, cha-
pelains et autres prêtres de quelque nom qu’ils seront désignés, ou les religieux de
n’importe quel ordre, ne peuvent être tenus de célébrer la Messe autrement que nous
l’avons fixée, et que jamais et en aucun temps qui que ce soit ne pourra les contraindre
et les forcer à laisser ce missel ou à abroger la présente instruction ou la modifier, mais
qu’elle demeurera toujours en vigueur et valide dans toute sa force. Quiconque oserait
aller à l’encontre des dispositions prises par nous, qu’il sache qu’il encourerait l’indi-
gnation de Dieu tout-puissant et de ses bienheureux apôtres Pierre et Paul ».
Malgré ces condamnations, les modernistes protestantisaient le culte de la nou-
velle “ église conciliaire ”. Voici ce qu’écrivait Luther : « Quand la Messe sera renversée,
je pense que nous aurons renversé toute la papauté. Car c’est sur la Messe, comme
sur un rocher, que s’appuie la papauté toute entière, avec ses monastères, ses collèges,
ses autels. Tout s’écroulera nécessairement quand s’écroulera leur Messe sacrilège et
abominable... » (Contra Henricum Angliae Regem). Ou encore lorsqu’il écrivait à ses
représentants à la diète d’Augsbourg : « Si l’on admet le Canon romain et la Messe pri-
vée, il faut rejeter toute la doctrine protestante » (De Wette, iv 170). « Notre intention
n’a jamais été d’abolir absolument tout le culte de Dieu, mais seulement de purger celui
qui est en usage de toutes les additions dont on l’a souillé... Je parle de cet abominable
Canon. On a fait de la Messe un Sacrifice, l’on a ajouté des Offertoires... La Messe
n’est pas un Sacrifice ou l’Action du Sacrificateur. Regardons-la comme Sacrement ou
comme testament. Appelons-la : Bénédiction, Eucharistie, ou Table du Seigneur ou
Cène du Seigneur, ou Mémoire du Seigneur. Qu’on lui donne tout autre titre qu’on
voudra, pourvu qu’on ne la souille pas du titre de Sacrifice ou d’Action... » (Formula
Missæ).
Il fallait donc réaliser l’œuvre du rose-croix Luther [216]. Vatican II et le franc-ma-
çon Bugnini allaient le permettre. En 1969, la nouvelle “ église conciliaire ” adopta une
“ nouvelle messe ” [217] d’inspiration luthérienne ! La nouvelle “ messe ” a en effet été com-
216 — L’Ordre des B’nai B’rith — ordre maçonnique entièrement juif, en relation étroite avec
le pouvoir occulte, fondé en 1843, et qui signifie “ les fils de l’Alliance ” — a écrit un long docu-
ment à l’issue de conversations tenues au cours d’une réunion secrète de leurs membres à
Paris, vers 1935 (document publié en 1936 et jamais contesté) : « Nous sommes les pères de
toutes les révolutions, y compris de celles qui se tournèrent contre nous... Nous pouvons nous
enorgueillir d’être les créateurs de la Réforme ; Calvin fut l’un de nos fils ; il était d’origine
juive et fut habilité par l’autorité juive et stimulé par la finance juive pour remplir son rôle dans
la Réforme. Martin Luther fut influencé par ses amis juifs, et son complot contre l’Église se
vit couronné de succès grâce au financement juif... Nous sommes reconnaissants aux protes-
tants... de l’admirable appui qu’ils apportèrent dans notre lutte contre la puissance de la civili-
sation chrétienne et dans nos préparatifs pour l’avènement de notre suprématie sur le monde
entier et sur les royaumes des Gentils... »
217 — De nombreux ouvrages ont été écrit sur ce sujet. Ici, nous faisons brièvement remar-
quer que cette “ nouvelle messe ” reprend le sacrifice de Caïn et non celui d’Abel. En effet, on
trouve dans l’offertoire de la “ nouvelle messe ” : “ Béni sois-tu, Dieu de l’univers, toi qui nous
donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes ; nous te le présentons : il deviendra
le pain de la vie ”. “ Béni sois-tu, Dieu de l’univers ” est une expression de la kabbale juive. Il est
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l’église éclipsée
dit non pas “ Béni sois-tu Dieu, Créateur de l’univers ” mais “ Béni sois-tu, Dieu de l’univers ”,
c’est-à-dire Dieu Immanent à l’univers. C’est typiquement kabbaliste. A la véritable messe le
prêtre dit : “ Suscipe, sancte Pater, omnipotens aeterne Deus, hanc immaculatam Hostiam ”
(“ Recevez, Père Saint... cette Victime sans tache ”), c’est-à-dire l’Agneau de Dieu. Pour com-
prendre la signification profonde de cette différence reportons-nous à la Sainte Écriture : “ Au
bout de quelque temps, Caïn offrit des produits de la terre en oblation à Jéhovah ; Abel, de
son côté, offrit des premiers-nés de son troupeau. Le Seigneur regarda Abel et son offrande ;
mais il n’avait pas regardé Caïn et son offrande. Caïn en fut très irrité et son visage fut abattu ”
(Gen. iv, 5-6). “ Caïn dit à Abel, son frère : “ Allons aux champs ”. Et comme ils étaient dans
les champs, Caïn s’éleva contre Abel, son frère, et le tua (Gen. iv, 8). Comment ne pas rappro-
cher cet événement historique de la nouvelle “ église conciliaire ” devenue l’église de Caïn, avec
son rite (la “ nouvelle messe ”), qui veut tuer l’Église d’Abel, avec son rite agréable à Dieu (la
Sainte Messe de toujours, dite de saint Pie v) ? Comme on le voit, cette volonté des ennemis
de l’Église de détruire le Saint Sacrifice remonte loin dans le temps.
218 — Mais pourquoi est-ce possible ? Il existe plusieurs raisons. L’une d’elles est que dans la
“ nouvelle messe ”, il n’y a pratiquement plus d’Offertoire et le peu qui reste n’exprime plus la
théologie catholique. Comment peut-elle alors produire ce qu’elle ne signifie plus ? Les protes-
tants se sont toujours battus contre cet Offertoire catholique qui est d’une importance fonda-
mentale comme l’exprime la doctrine de l’Église. Saint Robert Bellarmin, Docteur de l’Église,
dans “ De Sacrificio Missæ ”, xvii, disait : « L’oblation du pain et du vin qui précède la consécra-
tion appartient à l’intégrité et à la plénitude du Sacrifice ». De même, l’école des théologiens de
Salamanque qui fait autorité en théologie, affirmait : « Si un prêtre voulait se borner à la seule
consécration en refusant d’offrir le Sacrifice, étant donné qu’il ne sacrifierait pas, par le fait
même il ne consacrerait pas car la consécration est essentiellement l’oblation d’un Sacrifice »
(Salmaticenses, xiii. dub.).
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
219 — Voici le témoignage d’un prêtre, l’abbé Michel Marie : « Comme vous, au tout début de
la Réforme, ne voyant pas où allaient les premiers allégements de la messe, j’avais accepté ces
suppressions. Le jour où j’ai vu Rome même, à n’en plus douter, nous demander positivement
de faire disparaître une à une, selon une progression diaboliquement calculée (c’est ce qu’ils
appellent là-bas : “ ne pas aller trop vite à scandaliser ”), toutes, je dis bien toutes les marques
de respect et donc de Foi en la Sainte Eucharistie : signes de Croix, génuflexions, tabernacles,
nappes d’autel, doigts joints, ablutions, logiquement peu après, communion debout, commu-
nion dans la main, corbeille-ciboire et ciboire de bois, etc., j’ai compris le massacre peu savam-
ment camouflé du Prince des Ténèbres. Non, je n’avais pas compris tout de suite, Dieu m’en
pardonne, que cette danse macabre de la Messe était tout entière ordonnée à réjouir les protes-
tants : les grands vainqueurs du Concile pour le compte du diable dont ils sont issus par leurs
réformateurs impurs, orgueilleux, révoltés. Allez donc deviner, quand on n’est point porté aux
jugements téméraires, surtout contre la Rome de saint Pierre ! Par votre faute, à la Cène protes-
tante dans nos saints lieux, on n’y reconnaît plus le Fils de Dieu immolé pour nos péchés. Nous
serons toujours un certain nombre à ne pas célébrer cette messe hybride inféconde, à refuser la
tête de Luther sur l’autel du vrai Sacrifice. Notre cœur se soulève, notre âme se déchire en face
de ce carnaval odieux d’une messe hérétique recto verso par omission, que vous supportez en
apparence allègrement, et notre esprit se trouve impuissant à trouver les termes qui flétrissent
suffisamment ce renversement de la Divinité Rédemptrice du Fils de Dieu fait homme ».
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l’église éclipsée
Aujourd’hui donc, le nouveau rite de la messe ne contient plus que des vestiges du
Saint Sacrifice perpétuel. Qui pourra nier qu’avec ce nouveau rite, l’église conciliaire
n’a pas éclipsé, aboli le Saint Sacrifice de l’Église catholique, de rite romain, canoni-
sé par saint Pie V ? La prophétie de Daniel est ainsi en voie d’accomplissement ou,
si cette crise est une préfiguration de l’avènement de l’Antéchrist, cette abolition du
Saint Sacrifice serait une préfiguration de l’abolition faite par l’Antéchrist [220]. De plus,
cette “ nouvelle messe ” pseudo-humaniste, protestante, en réalité, n’existe même plus.
A force de vouloir adapter la nouvelle messe à toutes les opinions, à l’esprit du monde,
on a créé un droit de pratiquer une “ messe caméléon ” et c’est ainsi qu’il n’y a pas deux
“ nouvelles messes ” semblables. C’est l’originalité qui domine, l’humain règne : on de-
mande aux enfants ce qu’ils veulent ; la messe est devenue un spectacle où le prêtre
gesticule en tous sens ; le sacré a disparu pour laisser place au vulgaire, à l’absence
complet de recueillement. Dieu a été occulté pour laisser place à l’homme [221] avec tout
le vide que cela représente, abandonné à lui-même [222].
220 — Nous répondons par là-même à l’une des principales objections de M. Michel Martin
dans “ De Rome et d’Ailleurs ” (n° 148) lorsqu’il dit que la prophétie de la Sainte Vierge à La
Salette : “ l’Église sera éclipsée... ” se rapporte plutôt à l’avènement de l’Antéchrist. Pour
l’époque actuelle, explique M. Martin, la prophétie de la Très Sainte Vierge dit “ L’Église aura
une crise affreuse ”. Soit, mais dans la mesure où nous vivons une préfiguration évidente des
temps antéchristiques, il y a également une préfiguration de l’éclipse de l’Église des temps
antéchristiques. Aujourd’hui, l’éclipse est faite par “ l’église conciliaire ”, dont le chef est Jean-
Paul ii appelé “ un antichrist ” par Mgr Lefebvre ; demain, elle sera faite par l’Antéchrist en
personne !
221 — En 1884, saint Pie x exprimait avec justesse que “ Le crime de l’âge moderne est de
vouloir sacrilègement substituer l’homme à Dieu ” (“ Forts dans la Foi ”, n° 37, p. 34).
222 — Il y a deux cents ans, Notre-Seigneur disait à la Vénérable Anne-Catherine Emmerich
(1774-1824) que « Tout était préparé d’avance et bien des choses étaient déjà faites : mais à
l’endroit de l’autel, il n’y avait que désolation et abomination » (a.iii.188). « Il y avait à Rome,
même parmi les prélats, bien des personnes de sentiments peu catholiques qui travaillaient
au succès de cette affaire (la fusion des églises) » (a.iii.179). « Tout restait sur la terre et allait
dans la terre, et tout était mort, artificiel et fait de main d’homme : c’est proprement une église
de fabrique humaine suivant la dernière mode, aussi bien que la nouvelle église hétérodoxe
de Rome, qui est de la même espèce » (a.iii.105). « Ils bâtissaient une grande église, étrange
et extravagante ; tout le monde devait y entrer pour s’y unir et y posséder les mêmes droits ;
évangéliques, catholiques, sectes de toute espèce : ce devait être une vraie communion des
profanes où il n’y aurait qu’un pasteur et un troupeau. Il devait aussi y avoir un pape (élu vrai-
semblablement) mais qui ne posséderait rien et serait salarié » (a.iii.188). « Tout y est (dans
cette “ fausse église ”) foncièrement mauvais ; c’est la communion des profanes » (a.ii.89).
« Cette église est pleine d’immondices, de vanités, de sottise et d’obscurité. Presqu’aucun d’eux
ne connaît les ténèbres au milieu desquelles il travaille. Tout y est pur en apparence : ce n’est
que du vide » (a.ii.88). « Je vis l’église des apostats prendre de grands accroissements. Je vis les
ténèbres qui en partaient se répandre alentour et je vis beaucoup de gens délaisser l’Église légi-
time et se diriger vers l’autre, disant : “ Là tout est plus beau, plus naturel et mieux ordonné ” »
(a.ii.414). « Ils veulent être un seul corps en quelque autre chose que le Seigneur. Il s’est formé
un corps, une communauté en dehors du corps de Jésus qui est l’Église : une fausse Église sans
Rédempteur, dont le mystère est de n’avoir pas de mystère » (a.ii.89). « Je vis que beaucoup des
instruments qui étaient dans la “ nouvelle église ”, comme par exemple des flèches et des dards,
n’étaient rassemblés que pour être employés contre l’Église vivante » (a.iii.104). (La plupart de
ces citations sont rapportées par Fideliter dans son numéro 58 — juillet/août 1987-). Mélanie
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
précise quant à elle, dans son commentaire du secret de la Salette : “ ... Et quand les églises se-
ront toutes fermées, excepté pour les prêtres intrus... ! Mon Dieu que de misères qu’on aurait
pu éviter... ” (Lettre au chanoine de Brandt, Diou, 8 septembre 1902, Documents pour servir à
l’histoire réelle de la Salette, Résiac, 1978).
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l’église éclipsée
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
le Souverain Pontife célèbre il omet les paroles : “ une avec votre serviteur notre pape...
et notre évêque... ” et dit : “ en communion avec moi-même, votre indigne serviteur, que
vous avez choisi pour pasteur de votre troupeau ”).
Il est précisé encore dans ce même Missel, à l’endroit où l’on doit nommer le pape,
que “ Si le Saint-Siège était vacant, cette mention serait omise ”.
Certains objectent, avec Dom Gérard, qui répond aux anti “ una cum ” que : « La
démonstration des anti una cum paraît rigoureuse. Mais c’est la rigueur d’un so-
phisme ; toute la valeur de ce syllogisme s’effondre quand on donne aux mots “ una
cum ” le sens qui est le leur dans le Canon de la Messe : “ et aussi pour ”, et non point :
“ en communion avec ” [224] » (supplément Voltigeur de la revue Itinéraires, n° 10 du 15
octobre 1982).
En tout cas, même si on admet, chose que nous ne faisons pas, l’interprétation de
Dom Gérard, cela ne change rien parce qu’“ Au Canon de la Messe on ne prie pas pour
ceux qui sont hors de l’Église ” comme le dit saint Thomas d’Aquin.
Donc, la reconnaissance de l’autorité de Jean-Paul II par la Fraternité Saint-Pie X
a un double effet : premièrement, les “ rétrogrades ” sont neutralisés ; secondement,
en nommant Jean-Paul II au Canon de la Messe, ils “ profanent ” le Saint Sacrifice.
Remarquez l’incohérence de cette attitude : d’un côté, elle s’accorde avec Mgr Lefebvre
pour qualifier Jean-Paul II d’“ antichrist ” ; de l’autre, elle conditionne l’ordination de
ses séminaristes à la signature d’un document où ils doivent le reconnaître comme
“ pape légitime ” et par conséquent citer un “ antichrist ” au canon de la Messe !
Dom Guéranger précise : « D’abord le Vicaire de Jésus-Christ est nommé ; et,
lorsqu’on prononce son nom, on fait une inclination de tête pour honorer Jésus-Christ
dans son Vicaire » (op. cit., p. 106). Comment Jésus-Christ peut-Il être honoré dans un
“ antichrist ” ?
La radiation des “ prêtres réfractaires ” du sein de la Fraternité Saint-Pie X
Reprenons le témoignage de l’abbé Sanborn que nous avons déjà cité plus haut :
« Incapables de résoudre le problème de l’autorité, les séminaristes considéraient
Monseigneur Lefebvre comme le porte-parole exceptionnel de Dieu dans cette crise.
Rome n’était plus un problème du moment que Monseigneur était là pour en inter-
préter la pensée et pour nous conduire entre les divers obstacles modernistes qu’elle
suscitait.
De 1970 à 1975, ces trois courants, ligne des durs, ligne des mous et ligne de
Monseigneur se développèrent parallèlement et n’eurent que de rares accrochages
d’ordre mineur. Les “ durs ” faisaient connaître ouvertement leurs opinions sédévacan-
tistes vis-à-vis de Paul VI. Ils ne voyaient pas non plus la nécessité de cacher leur allé-
geance au Bréviaire et aux rubriques de Saint Pie X, et partout dans le séminaire, on
pouvait voir des séminaristes avec ces bréviaires.
En classe, les “ durs ” bataillaient contre les professeurs de tendance moderniste ;
un certain anglais bien connu, maintenant évêque, menait la troupe (+note : il s’agit de
Mgr Williamson qui célèbre “ non una cum ”). Les “ mous ” défendaient les professeurs
et harcelaient les “ durs ”. Monseigneur Lefebvre restait généralement en dehors.
224 — N’est-il pas curieux que la Fraternité Saint-Pie x se soit rangée sur cette fausse inter-
prétation de celui qui, quelques années après, se rangera dans le camp des “ antichrists ” ?
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l’église éclipsée
En 1974, le Vatican décida d’effectuer une enquête sur Ecône et envoya des
Visiteurs interviewer enseignants et séminaristes. Prévoyant que le rapport serait mal
reçu, Monseigneur Lefebvre fit sa fameuse Déclaration qui plut beaucoup aux “ durs ”
et fut un coup pour les “ mous ”. Un an plus tard, en mai 1975, Paul VI interdisait la
Fraternité. Monseigneur Lefebvre décida de résister et maintint ouvert son séminaire
d’Ecône. Les “ durs ” jubilaient, pleins d’enthousiasme pour cette nouvelle guerre ou-
verte avec le modernisme plus particulièrement localisé au Vatican. Ils n’avaient rien
à faire de l’interdiction, considérant les actes de Paul VI comme nuls et non avenus.
Pour les “ mous ” c’était la tempête. Beaucoup quittèrent Ecône. Ceux de la ligne de
Monseigneur se turent et continuèrent loyalement à le suivre.
Les événements, de 1975 à 1978, firent présager le triomphe des “ durs ”.
Monseigneur semblait abandonner tout espoir, et même tout désir de se réconcilier
avec le moderniste Montini. Il parlait de l’église de Vatican II comme d’“ une église
schismatique ” et de la nouvelle Messe comme d’une “ Messe bâtarde ”. (...) C’est alors
qu’eut lieu un événement qui fit la joie de beaucoup de gens : Paul VI cessa de vivre.
C’était le 6 août 1978.
Les quelques jours concédés à Luciani étant écoulés, c’est l’actuel et apparemment
immortel Wojtyla qui fut élu, en octobre 1978, comme troisième “ pape ” de Vatican II.
Monseigneur voulut voir le nouveau “ pape ”. La rencontre eut lieu peu de temps
après l’élection de Wojtyla. Au cours de cette conversation historique, Wojtyla déclara
à Mgr Lefebvre qu’il pouvait continuer tout en “ acceptant le Concile à la lumière de la
tradition ”, formule que Monseigneur avait toujours utilisée jusqu’alors dans sa tenta-
tive de coexistence avec “ le Novus Ordo ”. Cela signifiait : pour Monseigneur, évaluer
le Concile pour en retenir seulement ce qui était catholique ; pour Wojtyla, avoir une
autre couleur dans le spectre des idées. Pour Monseigneur Lefebvre c’était la reprise
des espoirs, nourris avant le pontificat de Paul VI, de recevoir l’approbation de la part
du Novus Ordo ; pour Wojtyla, c’était le moyen de réintégrer les traditionalistes dans
une “ High Church ”. Pour Mgr Lefebvre c’était l’espoir d’obtenir une chapelle latérale
traditionaliste à l’intérieur de la cathédrale moderniste ; pour Wojtyla également.
Cet espoir de réconciliation les ayant réunis, Wojtyla donna à Monseigneur une
accolade fatale. La guerre était finie.
Du moins celle-là. Après cette entrevue, il ne restait à Monseigneur qu’une chose
à faire : transformer la ligne dure de sa Fraternité rangée en ordre de bataille en un
instrument de compromis plein de souplesse. Le dialogue allait être l’ordre du jour
pour les années à venir, et il avait besoin derrière lui d’un clergé qui travaille, non
pas l’épée mais la plume en main, à la signature d’un traité de paix avec les saboteurs
du catholicisme.
Il s’ensuivit un règne de terreur à l’intérieur de la Fraternité. Convaincu qu’il avait
désormais à mettre sur pied une armée de dialogueurs et de gens disposés au compro-
mis pour faire aboutir sa longue recherche en vue de l’approbation du Vatican moder-
niste, Monseigneur réalisa qu’il devait ou convertir ou éliminer l’opposition. C’est ce
qu’il fit avec une décision implacable et même cruelle. Le sédévacantisme fut banni.
Il vous fallait ou bien reconnaître que Jean-Paul II était pape, ou bien vous en aller et
vivre dans l’exil et la pauvreté.
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
A la grande joie des mous, tout dur de la Fraternité fut systématiquement démoli,
soit par la conversion obtenue par des pressions, soit par l’expulsion. (...) La voie était
dès lors ouverte pour un compromis qui permettrait la cœxistence, la chapelle latérale
dans la Cathédrale moderniste de l’Œcuménisme » (Sodalitium, op. cit., pp. 36-37).
C’est dans ce contexte qu’après toutes les attaques envers la nouvelle “ église conci-
liaire ”, définie comme hérétique, schismatique, libérale, moderniste, etc., le 8 no-
vembre 1979, dans une lettre où Mgr Lefebvre veut expliciter “ sa position sur la nou-
velle messe et le pape ”, il écrit : « En conséquence, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
des Pères, des Frères, des Sœurs, des Oblates ne peut tolérer dans son sein des membres
qui refusent de prier pour le Pape et qui affirment que toutes les Messes du Novus Ordo
Missæ sont invalides » (Fideliter, n° 13).
C’est ainsi que plusieurs prêtres furent renvoyés de la Fraternité parce qu’ils refu-
saient, publiquement, de citer le nom d’un “ antichrist ” au Canon de la Messe. L’un
d’eux, l’abbé Guépin [225], a eu le courage d’autoriser la publication de son témoignage.
Étant encore séminariste, il accompagnait Mgr Lefebvre, en tant que chauffeur, d’Ecône
à Weisbad pour l’ordination au diaconat de l’abbé Schmidberger. C’était en décembre
1974. Pendant le voyage, il s’entretenait avec lui sur la question du sosie de Paul VI, qui
à cette époque faisait beaucoup de bruit. A un certain moment, dit l’abbé Guépin, Mgr
Lefebvre s’exclama indigné : “ Il n’y a pas de sosie, c’est bien Paul VI le responsable de
tous les maux dont nous souffrons actuellement dans l’Église ; d’ailleurs il n’est pas pape ”.
Cet abbé fut ordonné prêtre le 29 juin 1977. L’affirmation de Mgr Lefebvre le
confirma dans son refus de citer Paul VI et ensuite Jean-Paul II au Canon de la Messe.
Mgr Lefebvre, déjà avant son ordination, était parfaitement au courant de son “ pro-
blème de conscience ”. D’ailleurs il ne le lui a jamais reproché : “ Pour moi c’est mieux de
le nommer mais je ne puis pas vous obliger en conscience ”. Il a tenu les mêmes propos à
d’autres prêtres jusqu’aux ordinations de juin 1979. C’est, en effet, le 8 novembre 1979
que Mgr Lefebvre écrit la lettre dont nous venons de citer un extrait.
C’est au début de 1980 qu’il a sommé les prêtres qui ne citaient pas Jean-Paul II au Canon
de la Messe de le faire. Ce changement est intervenu au moment des tractations avec Rome.
Lui-même a eu l’occasion de leur dire : “ Je poursuis des démarches auprès du Vatican pour
obtenir la reconnaissance canonique de la Fraternité Saint-Pie X ”. Comment ! Obtenir
la reconnaissance canonique par cette église “ à la fois hérétique et schismatique ” !
Ces jeunes prêtres étaient, donc, un obstacle à l’accord avec Rome. Pour Mgr
Lefebvre, les prêtres non “ una cum ” étaient un problème. D’ailleurs il a dit à l’abbé
Guépin : “ Je ne peux pas vous garder, c’est impossible. Retournez chez vos parents ”.
Le 29 janvier 1980, Mgr Lefebvre le convoqua avec un autre prêtre et leur dit : “ Si
vous persistez à ne pas citer Jean-Paul II au Canon de la Messe, vous serez exclus de
la Fraternité ”. Il leur a ensuite demandé de réfléchir et de lui répondre par écrit sous
quinze jours. Ce qu’ils firent le 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes à qui ils
avaient fait une neuvaine. Début mars, Mgr Lefebvre leur écrivit une lettre personnelle
dans laquelle il signifiait leur renvoi de la Fraternité parce qu’ils refusaient publique-
ment de citer Jean-Paul II au Canon de la Messe. Avant son exclusion de la Fraternité,
l’abbé Guépin précise avoir entendu Mgr Lefebvre, à plusieurs reprises, dire de Jean-
Paul II qu’il était “ le chef des modernistes ”.
225 — L’abbé Guépin est actuellement le desservant de la chapelle du Christ Roi à Nantes
depuis dix-sept ans.
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l’église éclipsée
Au même moment, après avoir écrit une lettre de renvoi à l’abbé Guépin, Mgr
Lefebvre adressait cette lettre à Jean-Paul II :
(Jean Paul II, pour demander reconnaissance et cœxistence — 8 mars 1980, cf.
Itinéraires, août 1982, pp. 22-23)
Comment Mgr Lefebvre qui écrivait : “ Cette église conciliaire n’est donc pas ca-
tholique ” ; “ Dans la mesure où le Pape, les Evêques, prêtres, fidèles adhèrent à cette
nouvelle église, ils se séparent de l’Église catholique ” ; ou encore : « Le plan annoncé
dans les Actes de la Haute-Vente et publié par ordre du pape Pie IX se réalise au-
jourd’hui sous nos yeux... Un réseau très bien organisé tient en main toute l’activité
de la curie, intérieure et extérieure... Rome n’est plus la Rome catholique. Les pro-
phéties de Notre-Dame de la Salette et de Léon XIII dans son exorcisme, se réalisent...
Nous ne pouvons plus, sans manquer gravement à la vérité et à la charité, donner à
entendre à ceux qui nous écoutent et qui nous lisent que le pape est intouchable ” (Mgr
Lefebvre à Jean Madiran, Itinéraires, n° 301), et autres choses semblables, a-t-il pu en
arriver là ?
226 — Pourtant Mgr Lefebvre avait affirmé en 1976 : “ L’Église qui affirme de pareilles erreurs
(liberté de conscience...) est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est
donc pas catholique. Dans la mesure où le Pape, les évêques, prêtres, fidèles adhèrent à cette
nouvelle Église ils se séparent, de l’Église Catholique ” (Ecône 29 juin 1976).
227 — Mais il avait affirmé que c’était “ la messe de Luther ”.
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
Dans le numéro 106 de la “ Simple Lettre ”, le R.P. Vinson termine sa lettre adressée
“ A mes confrères prêtres ”, en affirmant : « Je ne crains pas de le dire clairement : Je n’ai
jamais célébré una cum... et en 1981 (en réalité c’était déjà le cas fin 1979, n.d.r.), quand
Mgr Lefebvre imposa l’una cum aux membres de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X,
je lui écrivis pour lui dire que, si j’en avais fait partie, à ce moment-là je m’en sépare-
rais » (septembre/octobre 1997).
Mgr Fellay, second successeur de Mgr Lefebvre à la tête de la Fraternité Saint-
Pie X, a accompli une démarche semblable vis-à-vis de l’abbé Paladino. Ce prêtre, or-
donné en 1988, vers les années 1992-1993 a commencé à questionner les supérieurs de
la Fraternité au sujet de Jean-Paul II. En effet, la position de la Fraternité lui semblait
de plus en plus contradictoire. Mgr Fellay lui demandait, comme à d’autres prêtres,
“ de garder cette position en secret ”. Pour ne pas avoir accepté cette condition, l’abbé
en question n’a pas renouvelé son engagement au début de l’année 1996. Il est resté
cependant encore quelques mois dans un prieuré de la Fraternité. Le 18 juin 1996, il
reçut une lettre de Mgr Fellay dans laquelle il lui était dit qu’à cause de ses positions
irréconciliables avec celles de la Fraternité, il avait six semaines pour quitter les lieux.
Ce qu’il fit en son temps [228].
Dans les mois qui suivirent, une fidèle, indignée de l’attitude de la Fraternité Saint-
Pie X, lui demanda : “ Pourquoi la Fraternité persécute-t-elle ceux qui refusent l’auto-
rité conciliaire ? ”.
Que penser en effet d’une telle attitude ? La question doit être posée. Chaque effet
a pour origine une cause proportionnée. Par exemple, si on voit un enfant de cinq
ans soulever une pierre de cent kilos, on comprend que l’enfant ne peut pas être celui
qui soulève cette pierre. Il doit y avoir nécessairement une cause cachée, comme une
corde presque invisible, ou une intervention diabolique, ou un miracle. En aucun cas,
on n’admettra que l’enfant arrive tout seul à soulever les cent kilos.
Si on voit donc la Fraternité Saint-Pie X persécuter ceux qui refusent l’autorité
conciliaire, on ne peut pas l’expliquer à partir de ce qui apparaît. En effet, même si
elle n’est pas d’accord avec ceux qui ne reconnaissent pas cette autorité, pourquoi les
persécuter ?
Si, pour garder la foi, on ne peut pas être soumis à Jean-Paul II, il est tout à fait
normal qu’on arrive à la conclusion que ce dernier n’est pas pape, comme l’a fait remar-
quer le R.P. Vinson. On ne peut donc pas expliquer comment quelqu’un ayant une
réaction tout à fait catholique soit persécuté par ceux qui prétendent être les défen-
seurs de la vraie Foi. Quelle peut être alors la cause cachée de l’étrange comportement
de la Fraternité Saint-Pie X ?
Un accord secret ?
L’explication qui vient d’emblée à l’esprit, et que d’autres avancent est qu’il puisse
y avoir un accord secret entre Rome et Ecône. D’ailleurs cette rumeur circule depuis
bien longtemps.
Certains objecteront qu’il n’y a pas de preuves certaines. Certes, mais il existe plu-
sieurs indices dont l’un est l’attitude de la Fraternité, laquelle fait exactement le jeu de
l’ennemi en neutralisant la véritable réaction.
228 — D’autres prêtres, comme l’abbé Milani, qui se posaient les mêmes questions, ont pré-
féré quitter la Fraternité Saint-Pie x avant que leur renvoi ne leur soit signifié.
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l’église éclipsée
L’un des principes subversifs de la Révolution est d’endormir les gens par tous les
moyens, comme la presse, la télévision, le cinéma, le sport, etc., pour les empêcher de
réfléchir, et donc, de réagir. Il en va de même pour la révolution dans l’Église. Aussitôt
après les réformes conciliaires, beaucoup de fidèles furent scandalisés par tous les
changements. Ils sont alors allés voir des prêtres réputés “ traditionnels ” qui répon-
dirent à leurs inquiétudes par ces formules : “ Oui, vous avez raison, c’est grave, mais
que voulez-vous, il faut obéir ; le pape c’est le doux Christ sur la terre... ”, ou bien : “ Oui,
vous avez raison mais la responsabilité incombe aux autorités ; suivez, vous n’avez rien
à craindre ”, ou d’autres expressions semblables. De cette manière, presque tous les
fidèles, même les personnes qui apercevaient le danger de l’aggiornamento, se sont
laissées abuser.
Comme il y a des fidèles qui s’interrogent sur les réformes post-conciliaires, de
même il y a des fidèles qui s’interrogent sur la légitimité des autorités conciliaires. La
logique révolutionnaire exigeait alors de neutraliser de tels fidèles. Dans cette optique,
la Fraternité Saint-Pie X, attire à elle les fidèles qui refusent le Concile Vatican II, et les
“ oblige ” à reconnaître l’autorité de Jean-Paul II, en contribuant par là-même, qu’elle le
veuille ou non, à la réalisation de l’objectif de Nubius. Quoi qu’il en soit de ses inten-
tions, en reconnaissant Jean-Paul II, la Fraternité Saint-Pie X fait exactement ce que
l’ennemi veut.
Certains ont alors objecté que la Fraternité Saint-Pie X est pourtant, elle-même,
persécutée par les modernistes jusqu’au point d’être excommuniée. Même derniè-
rement, en septembre/octobre 1997, l’épiscopat français a menacé de relancer cette
excommunication. Comment peut-il en être autrement ? S’il s’agit, comme on peut
le supposer, d’une fausse [229] restauration, elle doit, pour être crédible, être visible-
ment combattue par les révolutionnaires : les faux ennemis, en effet, sont toujours
combattus mais jamais abattus tandis que les vrais ennemis sont abattus ou au moins
neutralisés.
D’ailleurs, selon la logique de la dialectique hégélienne, il faut toujours une anti-
thèse c’est-à-dire un ennemi à combattre pour le progrès de la Révolution.
C’est pour cela que toutes les fausses restaurations jusqu’à ce jour ont toujours
été combattues “ apparemment ” et non abattues par les révolutionnaires. De plus,
une persécution permet de resserrer les rangs qui sont en train de se désagréger !
Actuellement, il existe des problèmes de tous les genres au sein de la Fraternité Saint-
Pie X. Cette nouvelle persécution serait justement à propos pour souder provisoire-
ment ses rangs.
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
En plus, n’oublions pas que la Fraternité Saint-Pie X a été connue dans le monde
entier, en 1976, à la suite d’un grand tapage médiatique. Or, comme chacun le sait, les
médias ne sont pas au service de la vérité [230].
John Swinton, rédacteur en chef du New York Time, propriété de Sulzberger, fa-
mille de la Haute Finance mondiale, lors d’un banquet tenu en son honneur affirma :
“ Quelle folie que de porter un toast à la presse indépendante ! Chacun ici présent ce soir
sait que la presse indépendante n’existe pas. Vous le savez et moi aussi. Aucun d’entre
vous n’oserait publier ses véritables opinions. Je suis payé pour tenir mes véritables opi-
nions en dehors du journal pour lequel je travaille. Si j’autorisais la publication d’une
opinion sincère dans un numéro quelconque de mon journal, je perdrais ma place en
moins de 24 heures, comme Otello. La fonction d’un journaliste est de détruire la vérité,
de mentir radicalement, de pervertir, d’avilir, de se traîner aux pieds de Mammon, et de
se vendre soi-même, de vendre son pays et son peuple pour son propre salaire. Vous, tout
cela, vous le savez et moi aussi : quelle folie donc de porter un toast à la presse indépen-
dante. Nous sommes les instruments et les vassaux d’hommes riches qui commandent
derrière la scène. Nous sommes les marionnettes et eux sont les manipulateurs. Eux
tirent les ficelles, et nous dansons. Notre temps, nos talents, nos possibilités et nos vies
sont la propriété de ces hommes ” (Father Denis Fahey, “ The mystical body of Christ in
the modern world ”). Peu de jours après, John Swinton était mis au repos.
Ce témoignage, et non des moindres, confirme que la presse internationale est
bien sous le contrôle du pouvoir occulte, et donc de la Contre-Église. Comment est-il
alors possible que ce “ pouvoir ” qui tient les médias ait contribué au lancement de la
Fraternité Saint-Pie X ?
Dans une conférence, Mgr Lefebvre disait que, paradoxalement, l’implantation de
la Fraternité en France avait été aidée par l’attitude favorable des autorités civiles. Il
expliquait cela en affirmant que celles-ci avaient fait un mauvais calcul. Selon lui, ces
autorités civiles pensaient qu’en favorisant la réaction, elles auraient augmenté la divi-
sion interne de l’Église et donc lui auraient porté dommage. Est-il possible que le pou-
voir maçonnique soit si naïf au point de favoriser une véritable réaction ?
Prêtres “ una cum ” et prêtres non “ una cum ”
Nous nous trouvons donc devant deux groupes distincts de prêtres qui célèbrent
la Sainte Messe. Ceux qui sont encadrés dans cette réaction, très probablement pilotée
par les ennemis de l’Église, que ce soit la Fraternité Saint-Pie X ou la Fraternité Saint-
Pierre, qui nomment Jean-Paul II au Canon de la Sainte Messe [231], et ceux qui ne le
nomment pas.
230 — C’est pourquoi, comme le disait Pie xii : “ Ceux qui connaissent la vérité, doivent se
faire un devoir de la définir clairement quand les ennemis la déforment habilement. Ils doivent
avoir la fierté de la défendre... ” (cité par J. Ousset “ Pour qu’Il règne ” p. 347).
231 — Le 14 mai 1997, le quotidien “ Présent ” publiait ceci : « Pèlerinages de Pentecôte. Dans
notre numéro du 7 mai, nous avons rappelé l’existence des deux pèlerinages annuels de la
Pentecôte : le Paris-Chartres d’une part qui est “ le quinzième ”, et d’autre part le Chartres-
Paris qui a lieu “ depuis plusieurs années ”. Celui-ci est issu d’une dissidence de celui-là, il est
organisé dans un esprit analogue de fidélité au pape et à la tradition liturgique latine » (L’un
est organisé par la Fraternité Saint-Pie x, l’autre par la Fraternité Saint-Pierre, mouvement
dissident du premier après les sacres de 1988).
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l’église éclipsée
Après la première édition de ce livre, un lecteur nous a fait remarquer que « Un
“ résumé ” de “ L’Église Eclipsée ? ” avait été déjà écrit, sans toutefois en tirer les conclu-
sions qui s’imposent ». En effet, le numéro 58 de Fideliter (juillet/août 1987) a publié un
article de H. Le Caron, intitulé “ Des preuves irréfutables : la secte mondialiste infiltre le
Vatican ”. Dans cet article, l’auteur, comme nous, cite à plusieurs reprises la Vénérable
Anne-Catherine Emmerich, pour conforter sa démonstration. Mais il ne cite pas ce
passage : « Elle voit “ que l’on y mine et y étouffe la religion si habilement qu’il ne reste
à peine qu’une centaine de prêtres qui ne soient pas séduits. Je ne puis dire comment
cela se fait, mais je vois le brouillard et les ténèbres s’étendre de plus en plus. Tous
travaillent à démolir, même les ecclésiastiques. Une grande dévastation est proche ” »
(a.iii.122). Cette citation illustre admirablement ce que l’article voulait démontrer et
pourtant elle n’a pas été mentionnée. Est-ce que cette omission a pour cause le fait
que le nombre des prêtres de la Fraternité, même à l’époque, était supérieur au chiffre
donné par la mystique ? Nous l’ignorons, mais ce nombre correspond curieusement,
à peu près, à celui des prêtres qui refusent publiquement d’être “ una cum ” avec l’auto-
rité de la nouvelle église schismatique !
Certains lecteurs pourront être attristés devant cette réalité des “ deux anneaux ”.
Nous avons cherché, pour notre part, à relater les faits avec objectivité et à les inter-
préter sans forcer les arguments. A partir des révélations des initiés et de la situation
dont nous sommes témoins, nous sommes obligés de constater que ce qui arrive est
la triste réalisation de ce qui avait été annoncé. Il est bien évident qu’une telle situa-
tion ne peut pas laisser indifférent et, plus l’opposition de deux camps se profile d’une
manière précise, plus cette opposition “ met tout véritable catholique dans la tragique
nécessité de choisir ”.
4. Conséquences de l’abolition et de la profanation de la Sainte Messe
Dom Guéranger précise à ce propos : « La Sainte Église fait entrer tous ses
membres en participation du grand Sacrifice ; c’est ce qui fait que, si le Sacrifice de
la Messe s’éteignait, nous ne tarderions pas à retomber dans l’état dépravé où se trou-
vait les peuples souillés par le paganisme [232], et telle sera l’œuvre de l’Antéchrist : il
prendra tous les moyens d’empêcher la célébration de la Sainte Messe, afin que ce
grand contrepoids soit abattu et que Dieu mette fin alors à toutes choses, n’ayant plus
de raison de les faire subsister (...) Des guerres sociales se sont élevées, portant avec
elles la désolation, et cela uniquement parce que l’intensité du Sacrifice de la Messe est
diminuée. C’est le commencement de ce qui arrivera lorsque le Diable et ses suppôts,
déchaînés par toute la terre, y mettront le trouble et la désolation, ainsi que Daniel
nous en avertit. A force d’empêcher les ordinations et de faire mourir les prêtres, le
diable empêchera enfin la célébration du grand Sacrifice, alors viendront les jours
232 — « En 1834, Guizot disait : “ Que deviendrait l’homme, si la religion y était (sur la terre)
effectivement abolie, si la foi religieuse en disparaissait réellement ? Je ne veux pas me ré-
pandre en complaintes morales et en pressentiments sinistres ; mais je n’hésite pas à affirmer
qu’il n’y a point d’imagination qui puisse se représenter, avec une vérité suffisante, ce qui arri-
verait en nous et autour de nous, si la place qu’y tiennent les croyances chrétiennes se trouvait
tout à coup vide, et leur empire anéanti. Personne ne saurait dire à quel degré d’abaissement et
de dérèglement tomberait l’humanité ”. “ Aujourd’hui, Dieu disparaissant, l’être moral n’existe
plus. Et alors quel sera le déchaînement des instincts de la bête, d’une bête intelligente, qui
mettra son génie au service de ses appétits ? ” (Mgr Delassus, op. cit., p. 36).
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“ Que le clergé marche sous votre étendard... ”
de malheur. Il ne faut pas nous en étonner, car la Sainte Messe est un événement
pour Dieu comme pour nous ; cet événement va directement à sa gloire. Il ne saurait
méconnaître la voix de ce Sang plus éloquent mille fois que celui d’Abel ; Il est obligé
d’y apporter une attention particulière parce que sa gloire y est intéressée et que c’est
son Fils lui-même, le Verbe éternel, Jésus-Christ, qui s’offre comme victime et qui prie
pour nous son Père » (op. cit., pp. 106-108).
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CHAPITRE V
Après le Concile attendu des Loges, le moderniste Congar était satisfait : “ L’Église
a fait pacifiquement sa révolution d’octobre ” (“ Le Concile au jour le jour ”, 2ème session,
p. 115). Et le cardinal Liénart, lorsqu’il mourut, fit un constat : “ Humainement, l’Église
est perdue ! ” Que devrait-on dire aujourd’hui ? Dans son attaque, l’ennemi cherche
à briser le roc de Pierre et à abolir ou profaner la Sainte Messe. Ce double objectif a
toujours été celui de Luther. Selon lui, en détruisant l’un on détruirait l’autre et vice
versa. Or, qu’écrivait Pierre Virion, il y a plus de trente ans ? « Le protestantisme lui-
même ne serait qu’une transition et la protestantisation générale qu’une étape vers un
monothéisme portant la marque du judaïsme post-christique, puis du luciférianisme
des plus hautes maçonneries... le fait est là et qui demeure : finance internationale,
communisme, protestantisme, maçonnerie, impérialisme racial et judaïsme sont inti-
mement et irrévocablement liés dans l’exécution du complot d’Apocalypse atteignant
l’humanité tout entière » (“ Le Nouvel Ordre du Monde ”, p. 105).
Nous voyons en effet, avec le noachisme, que cette “ protestantisation générale [233]
233 — Ajoutons que si le judaïsme réclame la disparition des religions et d’abord de la reli-
gion catholique, il est aussi un autre élément que la Contre-Église utilise et développe au-
jourd’hui considérablement pour donner un second souffle à la nouvelle “ église conciliaire ” :
le Pentecôtisme ou charismatisme. Le Pentecôtisme est issu d’une fraction occulte du protes-
tantisme et il dispose, tant d’une apparition-phare, Medjugorje, destiné à “ éclipser ” Fatima et
la Salette, que de différents relais, mouvements, associations dites “ mariales ”. Il faut en effet
bien se rendre compte qu’il ne peut y avoir de règne de l’esprit selon les occultes, sans qu’il
y ait en même temps, d’une certaine manière, l’équivalent d’une manifestation particulière-
ment importante de la Vierge Marie, c’est-à-dire du Sophia du ternaire androgyne. L’une des
attaques ultimes de Satan doit être lancée contre la Très Sainte Vierge, et comment mieux
attaquer la “ Femme bénie entre toutes les femmes ” qu’en se présentant sous son apparence,
en tenant son propre langage ? Dans cette mouvance pentecôtiste il existe un mouvement
dissident dont le développement est inquiétant : le Mouvement Sacerdotal Marial. Il présente
deux prêtres du diocèse de Milan à sa tête : don Gobbi, qui est l’inspiré et don Renzo, son
directeur spirituel. Né en 1973, le mouvement compte des millions de fidèles. Il a, dès le début,
bénéficié de l’appui du cardinal Villot (franc-maçon) et des bénédictions “ papales ”, puisque les
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l’église éclipsée
(n’a été) qu’une étape vers un monothéisme portant la marque du judaïsme... ”, lequel
est projeté dans une perspective qui n’est pas lointaine puisque la réunion du Sinaï,
c’est demain. L’étape suivante est donc le “ luciférianisme des plus hautes maçonne-
ries ”. Nous verrons que ce scénario apocalyptique n’empêchera pas le fait que l’Église
connaîtra, cependant, un réel triomphe. D’ailleurs le luciférien Pike avouait : “ Notre
complot sera révélé, les nations se retourneront contre nous avec esprit de revanche et
notre domination sur eux ne sera jamais réalisée ”.
1. “ La catastrophe universelle ”
Cette “ catastrophe universelle ” est évoquée par quelques-uns des initiés.
« La méconnaissance de la véritable valeur de la doctrine du monothéisme d’Israël
a abouti à une explosion sauvage contre la civilisation chrétienne. Son retour à la doc-
trine de l’unité, dont Israël est le gardien prédestiné, nous donnera la possibilité de
surmonter la catastrophe universelle » (Josué Jéhouda, op. cit., p. 20).
Il semblerait, selon ce rabbin, que cette catastrophe serait surmontée si la religion
noachide, voulue par Jean-Paul II, aboutissait. Le “ prophète ” Elie Benamozegh ne dit
pas autre chose :
« La religion universelle ne consiste pas dans une conversion pure et simple des
gentils au mosaïsme (...) mais dans la reconnaissance que l’humanité doit faire de la
vérité de la doctrine d’Israël » (“ Israël et l’Humanité ”, pp. 364-365).
Tel est donc le programme des architectes de la Révolution ; programme auquel
il faudra se soumettre si on ne veut pas subir “ un châtiment ” annoncé par le grand
rabbin de Livourne “ pour ceux qui s’abstiendraient de célébrer cette fête aux temps
messianiques ” (“ Israël et l’Humanité ”, p. 364).
Si l’apostasie de la nouvelle “ église conciliaire ” et le développement du projet du
Sinaï sont aujourd’hui une évidence, des éléments nous incitent à penser que certaines
confessions pourraient avoir des velléités de refuser la religion noachide. Par exemple,
il est possible que les musulmans l’acceptent mal. Les événements au Moyen-Orient
montrent, en effet, qu’il peut y avoir un obstacle. Le refus de l’une des confessions,
ou tout autre élément, expliquerait probablement la raison pour laquelle le fonda-
teur du rite palladique luciférien, Albert Pike, évoque un conflit mondial [234]. Dans
une lettre [235] qu’il écrivit à Mazzini en 1871, il dévoile le projet des trois guerres mon-
diales. W. Carr résume ainsi le contexte de la Troisième :
1 224 2
de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
« La Troisième Guerre mondiale doit être fomentée en profitant des divergences
suscitées par “ l’agentur ” des “ Illuminés ” entre les Sionistes politiques [236] et les diri-
geants du monde islamique. Elle doit être menée de telle manière que l’lslam (le monde
arabe musulman) et le Sionisme politique se détruisent mutuellement [237]. Tandis que
les autres nations, une fois de plus divisées sur cette affaire, seront contraintes à se
combattre jusqu’à complet épuisement physique, moral, spirituel et économique ».
Toujours selon Albert Pike, ceux qui aspirent à dominer le monde sans conteste,
provoqueront le plus grand cataclysme social que le monde ait jamais connu :
« Nous allons lâcher les Nihilistes et les Athées et provoquer un formidable cata-
clysme social qui, dans toute son horreur, montrera clairement aux nations les effets
d’un athéisme absolu, origine de la sauvagerie et du plus sanglant chambardement.
Alors, tous les citoyens, obligés de se défendre contre la minorité révolutionnaire
mondiale, extermineront les démolisseurs de la civilisation et les masses déçues par
le Christianisme, dont l’esprit déiste, laissé à partir de ce moment sans boussole, à la
recherche d’une idéologie, sans savoir vers qui tourner son adoration, recevra la vraie
lumière grâce à la manifestation universelle de la pure doctrine de Lucifer, enfin révé-
lée aux yeux de tous, manifestation qui suivra la destruction du christianisme et de
l’athéisme, simultanément soumis et détruits [238] ».
J.M. Jourdan explique : « Ainsi le Génie du Monde édifie après avoir brûlé, sac-
cagé, concassé ; il ne bâtit son royaume en ses sujets, et par le concours de ceux-ci,
sur la terre, que sur les ruines et avec les décombres d’un autre royaume. A la rage
de destruction qui marque le satanisme succède, au moment voulu, l’avènement de
l’ordre luciférien. Ainsi, tandis que le Grand-Orient mène à son terme la révolution
en poussant au communisme, le Suprême Conseil écossais s’adonne à l’œcuménisme,
il prépare le rassemblement et l’unification des religions dans l’empire mondial qui
s’annonce, il juge l’Église suffisamment démantelée pour être absorbée... De l’Église il
n’est plus question. Elle est enveloppée, absorbée, éliminée comme telle. Seul règne un
œcuménisme initiatique, garant de la subversion de l’ordre, d’un ordre luciférien digne
de l’empire de l’Antéchrist » (“ L’Œcuménisme vu par un franc-maçon de tradition ”,
Tiré à part de “ Permanences ”, pp. 10 et 14).
A partir de la déception du “ christianisme ” les initiés, donc, espèrent faire accep-
ter la religion luciférienne. Cet “ avènement de l’ordre luciférien ”, nous l’avons vu, doit
permettre la manifestation de la “ pure doctrine de Lucifer ”, laquelle n’est rien d’autre
que la religion maçonnique, définie par le chevalier de Ramsay comme la religion
noachide.
Le même Pike dévoile que cette “ religion universelle ” interviendra après “ un for-
midable cataclysme social ”. Or, que disait Lénine en juin 1919, à Bakou ?
236 — A ce titre, Israël Shahak écrit : “ Israël, en tant qu’État juif, constitue un danger non
seulement pour lui-même et pour ses habitants, mais encore pour tous les juifs, et pour tous les
autres peuples et États du Moyen-Orient, et au-delà... ” (“ Histoire juive — Religion juive — Le
poids de trois millénaires ”, Ed. La Vieille Taupe, 1996, dos de la page de couverture).
237 — Quelle personne raisonnable et impartiale pourrait nier que les intrigues en cours au
Proche, au Moyen-Orient ne préparent pas l’accomplissement de ce dessein infernal ?
238 — Tel est le sens du message du dessin animé “ Le Roi Lion ” (Voir la plaquette “ Le sens de
l’Histoire à partir de la Sainte Écriture ”).
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l’église éclipsée
“ Dans un premier temps, nous détruirons les empires des pays capitalistes.
Dans un second temps, nous occuperons ces empires.
Dans un troisième temps, nous créerons une crise économique sans précédent.
Dans un quatrième temps, nous créerons une crise sociale telle que l’Europe
tombera comme un fruit mûr ”.
N’avons-nous pas vécu ces trois premières étapes et ne sommes-nous pas à l’orée
de cette dernière phase ? Ce que disent Pike et Lénine ne confirme-t-il pas que le mon-
dialisme est la synthèse des sociétés capitaliste et communiste ? Comment ne pas voir
que notre société, contrairement au mensonge entretenu par le cortex politico-mé-
diatique, glisse vers le triomphe du marxisme qui, pour mieux réussir, avance masqué
derrière la bannière démocratique ?
N’est-il pas surprenant de constater que le plan de Lénine voit sa dernière condi-
tion réalisée par les eurocrates et les gouvernements occidentaux, nécessairement
inféodés aux puissances financières qui les soutiennent ?
Voici un extrait du compte rendu d’une réunion secrète en son temps, et qui
confirme bien ceci : l’objectif final de la mondialisation est un chômage massif et,
donc, une crise sociale insoluble.
« C’est dans ce cadre chargé d’histoire (l’hôtel Fairmont de San Francisco) qu’à
la fin de septembre 1995, l’un des rares personnages à avoir lui-même écrit l’histoire
accueille l’élite du monde : il s’agit de Mikhaïl Gorbatchev. En signe de reconnais-
sance, les mécènes américains viennent de lui créer une fondation au Presidio, une
ancienne zone militaire. (...) Cette fois, Gorbatchev a fait venir, de tous les continents,
cinq cents hommes politiques, leaders économiques et scientifiques de premier plan.
Ce nouveau “ brain-trust global ”... doit ouvrir la voie au XXIème siècle, “ en marche vers
une nouvelle civilisation ” (lors de son allocution, le 27 septembre 1995). (...) Dans le
siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de
l’économie mondiale. “ On n’aura pas besoin de plus de main-d’œuvre ”, estime le ma-
gnat de Washington SyCip... Il est possible que ce chiffre s’élève encore d’un ou deux
pour cent, admettent les débatteurs, par exemple en y ajoutant les héritiers fortunés.
Mais pour le reste ? Peut-on envisager que 80% des personnes souhaitant travailler se
retrouvent sans emploi ? “ Il est sûr, dit l’auteur américain Jeremy Rifkin, qui a écrit le
livre ‘La fin du travail’, que les 80% restants vont avoir des problèmes considérables ” »
(H.P Martin et H. Schumann, “ Le piège de la mondialisation ”, Ed. Solin Actes Sud,
1997, pp. 10 et 12).
La compréhension de cette glissade infernale vers le marxisme échappe malheu-
reusement à beaucoup. Et pourtant, un autre élément pris en considération confirme
nos dires. L’histoire récente a montré, par exemple, que les Bolcheviques ont toujours
été contraints de liquider la classe moyenne, seul élément susceptible de combattre,
voire de détruire le pouvoir central. Or aujourd’hui, les mondialistes vont, très proba-
blement, “ liquider ” cette classe moyenne au moyen d’un krach financier. Cela explique,
bien sûr, l’euphorie des marchés financiers depuis 1980. Dans cette attente, ces mêmes
mondialistes, au moyen des multinationales, des grands trusts, des grandes surfaces,
etc., sont en train d’éliminer la paysannerie, les artisans, les petits commerces, la petite
et moyenne entreprise, précisément cette classe moyenne !
1 226 2
de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
Ces éléments ne vont-ils pas tous dans le sens d’une accélération foudroyante du
chômage et, de fait, ne rendent-ils pas inévitable la réalisation de cette quatrième étape
du plan dévoilé par Lénine, initié sur l’île de Capri [239] : “ Nous créerons une crise so-
ciale telle que l’Europe tombera comme un fruit mûr ” ?
2. La “ catastrophe universelle ” doit-elle amener le règne de l’Antéchrist ?
En ce qui concerne le temps de l’avènement de l’Antéchrist, accomplissement du
mystère d’iniquité, il faut être extrêmement prudent dans l’interprétation des signes
eschatologiques. L’Antéchrist ne peut intervenir dans un monde chrétien, même
partiellement. Or il est manifeste qu’en cette fin de siècle, la déchristianisation mas-
sive prépare le milieu social où pourra s’exercer la domination de l’Antéchrist. Déjà
saint Pie X, en constatant les malheurs de son temps, s’exprimait ainsi dans sa première
encyclique : “ Nous éprouvons une sorte de terreur à considérer les conditions funestes
de l’humanité à l’heure présente. De nos jours, les nations ont frémi et les peuples ont
médité des projets insensés contre leur Créateur. Qui pèse ces choses a droit de craindre
qu’une telle perversion des esprits ne soit le commencement des maux annoncés pour la
fin des temps, et que véritablement « le fils de perdition », dont parle l’apôtre, n’ait déjà
fait son avènement parmi nous ” (“ E Supremi apostolatus ”, 4 octobre 1903). Que dirait-
il aujourd’hui, alors que la situation s’est considérablement dégradée ?
a) La préparation du règne de l’Antéchrist
La préparation de la venue de l’Antéchrist remonte, d’une certaine façon, au péché
originel. « “ Le premier homme, dit le grand docteur (saint Thomas d’Aquin), pécha
principalement par le désir de devenir semblable à Dieu, suivant la suggestion du
serpent : de manière à pouvoir, par les seules forces de sa nature, se fixer lui-même les
règles du bien et du mal ; ou connaître d’avance et par lui-même le bonheur ou le mal-
heur qui pouvait lui arriver. Il pécha secondairement par le désir de devenir semblable
à Dieu, quant à la puissance d’agir, de manière à arriver à la Béatitude par ses propres
forces ”. Saint Thomas n’est ici que l’écho de saint Augustin » (Mgr Gaume : “ Traité du
Saint-Esprit ”, Vol. 1, pp. 74 à 79).
“ L’homme pécha par le désir de devenir semblable à Dieu ”. Comment ne pas penser
ici à ce que Paul VI déclarait dans son discours de clôture du Concile, le 7 décembre
1965 :
« L’Église du Concile, il est vrai... s’est aussi beaucoup occupée de l’homme, de
l’homme tel qu’en réalité il se présente à notre époque : l’homme vivant, l’homme
tout entier occupé de soi, l’homme qui se fait non seulement le centre de tout ce qui
l’intéresse, mais qui ose se prétendre le principe et la raison dernière de toute réalité.
Tout l’homme phénoménal, c’est-à-dire avec le revêtement de ses innombrables appa-
rences, s’est comme dressé devant l’assemblée des Pères conciliaires... L’humanisme
laïc et profane enfin est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié
le Concile. La religion du Dieu qui s’est fait homme, s’est rencontrée avec la religion
(car c’en est une) de l’homme qui s’est fait Dieu. Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte,
un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du
samaritain a été le modèle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes l’a
envahi tout entier... Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes,
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l’église éclipsée
240 — Les citations en ce sens sont multiples. Par exemple, Paul vi, le 7 février 1971, à l’occa-
sion d’un voyage de la terre à la lune, composa un Hymne à la gloire de l’homme : “ Honneur à
l’homme,... honneur à la hardiesse humaine,... honneur à l’homme roi de la terre et aujourd’hui
prince du ciel ”.
241 — Cette conclusion pourrait paraître hâtive à certains. Pourtant, Mgr Licinio Rangel,
au second congrès théologique de Si Si No No d’Albano en janvier 1996, partage le même
avis. Après avoir cité cette même phrase de Paul vi, il explique : « L’affirmation de Paul vi à la
suite de Teilhard de Chardin est assez grave et triste. Elle est pleine du poison de l’ambiguïté
et d’erreurs graves. Ces paroles manifestent le résultat pratique d’un Concile qui se proclame
“ pastoral ”, en rupture avec la Tradition sacrée, c’est-à-dire qu’il proclame une pastorale hu-
maine destinée à éliminer Dieu du centre de la religion et poser l’homme à sa place ». C’est
exactement ce que nous avons affirmé. Cette conclusion est lourde de conséquences. Le prin-
cipal acte de la religion est d’adorer Dieu. Il est donc logique qu’après avoir substitué l’homme
à Dieu, Paul vi, et les modernistes à sa suite, parlent du “ culte de l’homme ”.
1 228 2
de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
Le christianisme, comme on l’a vu, a mis un terme à cela. Toutefois le même pro-
cessus recommença à s’opérer avec l’humanisme. L’homme, peu à peu, se substitue à
Dieu, comme le dit Paul VI, et ceci aboutira nécessairement à l’adoration du diable,
comme dans l’Antiquité païenne. Il en sera de la fin comme du début.
Il résulte donc que cette religion de l’humanité, néo-moderniste, syncrétiste, uni-
verselle, conciliaire, etc., qui est inspirée par l’Adversaire lui-même, n’est qu’une étape
vers la religion luciférienne. Le docteur Carlo Alberto Agnoli précise : « Comment est-
ce possible ? L’orgueil, que dis-je, le plus grand orgueil, de se faire les égaux de Dieu,
le “ non serviam ” n’est-il donc pas le plus grave de tous les péchés, la cause de la chute
originelle, la rébellion programmée, la plus grande de toutes les fautes ? Et d’ailleurs
la religion de l’homme qui se fait Dieu sous la conduite de l’Antique Serpent, exalté
comme le “ libérateur ”, n’est-ce pas, justement, la religion gnostique, luciférienne et
donc maçonnique ? » (op. cit.).
L’abbé Coache affirme à ce propos : « Ce Néo-Modernisme, que nous appelons
la Nouvelle Religion, c’est la religion de l’homme et du Monde, dont elle substitue le
culte à celui de Dieu... Conduite par le Démon et par le cerveau des têtes pensantes,
c’est-à-dire des intellectuels qui trahissent l’Église, cette Nouvelle doctrine — si on
veut bien l’appeler une doctrine — veut finalement la destruction de la Religion, des-
truction de l’Église d’abord, destruction du catholicisme, destruction finalement de la
Chrétienté car elle veut instaurer le Règne du Monde, c’est-à-dire des Puissances du
Monde, c’est-à-dire finalement de Lucifer. Pour moi, cela ne fait absolument aucun
doute : ils veulent détruire l’Église, ils veulent supprimer l’idée de Dieu » (“ Evêques...
restez catholiques ”, Conférence du 14 octobre 1969, p. 8).
Dans un autre ouvrage, le même abbé Coache arrive à la même conclusion en
commentant l’Encyclique “ Pascendi ” :
« ... Dénoncé par les paroles fulgurantes et en même temps prophétiques du saint
Pape, le but du Modernisme apparaît très clair : “ annuler les énergies vitales de l’Église
et renverser de fond en comble le règne de Jésus-Christ ! ” Il est bien vrai que ses adver-
saires “ trament sa ruine ” et “ donnent l’assaut à ce qu’il y a de plus sacré dans l’œuvre
de Jésus-Christ ”. “ Ennemis de l’Église, certes, ils le sont, et à dire qu’Elle n’en a pas eu
de pires on ne s’écarte pas du vrai ”. Le plus odieux pourtant n’est pas leur haine et leur
volonté de destruction mais leur perfidie : “ Ils se cachent... c’est du dedans qu’ils tra-
ment sa ruine. Rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique ”. Que cherchent ces
bons apôtres ? Rendre la pastorale plus proche de l’homme, la liturgie plus vivante et
compréhensible ? Comprendre mieux les hommes et faciliter l’exercice de la charité ?
Rendre plus ouvertes les institutions ecclésiastiques et l’Église plus sympathique aux
masses ? Prêcher une morale plus attirante et faciliter l’exploitation des Vérités de la Foi ?
Pas du tout ! Ces “ recherches ”, pour beaucoup, sont uniquement des prétextes
et d’abominables tromperies. Ils veulent abolir toutes institutions ecclésiastiques, dé-
truire l’Église elle-même et détrôner Notre-Seigneur Jésus-Christ. Finalement, après
avoir glorifié le monde, célébrer Satan. D’où cette parole très dure de Notre-Dame à La
Salette : “ Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l’Antéchrist ”.
Tout le reste est trompe l’œil et manœuvre pour endormir et exploiter les tièdes,
les lâches, les aveugles et même les bonnes volontés. L’affadissement n’est qu’une étape,
le laxisme n’est qu’une étape, la protestantisation n’est qu’une étape, l’adoption de tous
les principes et pratiques du monde (y compris toutes les immoralités) n’est et ne sera
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l’église éclipsée
qu’une étape, la marxisation totale ne sera qu’une étape... vers la haine du monde,
après la haine de Dieu, et le culte de Lucifer » (“ En attendant la fin ” pp. 22 à 24).
En somme, Paul VI a montré le vrai visage de la religion de l’humanité, qui abouti-
ra au culte de Lucifer. Donc, avant d’en arriver là, il faut passer par le culte de l’homme.
Mais qui est cet homme qui se fait dieu ?
b) “ L’homme qui s’est fait dieu ” : l’Antéchrist
Les Pères de l’Église expliquent que l’Antéchrist sera un homme, inspiré, possé-
dé par le diable, mais un homme. Jésus-Christ, dans l’Incarnation, réunit toutes les
perfections divines et humaines. L’Antéchrist, même s’il ne sera pas l’incarnation du
diable, réunira en lui tout ce qu’il y a de pervers et d’opposé à Dieu et régnera sur les
hommes qui, en lui étant soumis, seront soumis à Satan [242].
Notre-Seigneur Jésus-Christ avait dit : “ Je suis venu au Nom de mon Père, et vous
ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez ” (Jean V, 43).
Les Pères de l’Église affirment que cet “ autre ” sera l’Antéchrist et non pas un prophète
quelconque. En effet les faux prophètes qui sont venus ont prétendu venir au nom de
Dieu. Le dernier faux prophète — l’Antéchrist — viendra en son propre nom, dans le
sens qu’il se prétendra supérieur à tous, y compris Dieu.
C’est ainsi que saint Paul prophétise : “ Que personne ne vous égare d’aucune ma-
nière ; car auparavant viendra l’apostasie, et se manifestera l’homme de péché, le fils
de perdition (l’Antéchrist, n.d.r.), l’adversaire qui s’élève contre tout ce qui est appelé
Dieu ou honoré d’un culte, jusqu’à s’asseoir dans le sanctuaire de Dieu, et à se présenter
comme s’il était Dieu ” (II Thess. ii, 3-4).
L’homme qui se fait dieu est donc, par définition, l’Antéchrist. Ici, il n’est pas sans
intérêt de rappeler encore une fois les paroles de Paul VI : “ La religion du Dieu qui
s’est fait homme, s’est rencontrée avec la religion (car c’en est une) de l’homme qui s’est
fait dieu... nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme ”. La
ressemblance de ces paroles avec celles de l’épître de saint Paul est si évidente qu’il est
difficile de croire qu’il s’agisse d’une simple coïncidence.
Voulait-il signifier (à ceux qui devaient comprendre) qu’il venait de réaliser le plan
de la Contre-Église ? Ce n’est pas impossible. Il se peut aussi que Dieu ait permis cela
pour montrer au monde en quoi consiste véritablement “ l’aggiornamento ” conciliaire
commencé par Jean XXIII.
Il reste maintenant à résoudre la question suivante : quand seront réunies les
conditions pour la venue de l’Antéchrist ?
Il est par exemple inquiétant de constater les orientations données pour l’utilisation
de la “ puce électronique ”. Voici le témoignage du Dr. Carl W. Sanders, inventeur de la
micro-puce : “ J’ai consacré trente-deux années de ma vie à la conception électronique,
concevant des micro-puces dans le domaine bio-médical. En 1968, je devins impliqué,
presque par accident, dans un projet de recherche et de développement concernant un
242 — “ Le Rédempteur religieux, politique et social régnera sur l’humanité par des institu-
tions impersonnelles ” (Roca : “ Fin de l’Ancien Monde ”, p. 36). “ Le règne impersonnel et divin de
la Vérité dans la Liberté, dans la Justice, dans l’Egalité, de l’Economie sociale dans la Fraternité,
ce qui est le trinôme sacré de la Synarchie évangélique ” (Roca : “ Glorieux Centenaire ” p. 20).
Comment ne pas voir l’Antéchrist et son royaume dans ces “ prophéties ” ?
1 230 2
de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
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l’église éclipsée
l’explique saint Jérôme [244], peut être interprétée comme le “ dogme pervers ” dans le
sein de l’Église, etc., sont bien des signes de l’approche de la fin des temps.
A ce propos, le grand Rabbin Elie Benamozegh explique : “ Ce qui caractérise le
judaïsme, c’est qu’au rebours des autres religions, il place la perfection non pas au com-
mencement, mais à la fin. Telle est, en effet, la signification de l’ère messianique qu’il
attend, et que nous définissons ainsi : la foi en la perfection future, religieuse, morale,
sociale et matérielle du genre humain, qui doit avoir son accomplissement dans les
temps derniers ” (Elie Benamozegh, op. cit., p. 182).
Mélanie, elle, le 23 novembre 1882, écrivait au chanoine de Brandt : “ On n’aime
plus le bon Dieu en France : pauvre France ! Si les juifs étaient dans le sein de l’Église,
je croirais que nous sommes à la sixième époque, à la fin du monde ”.
Ces signes réalisés, l’Antéchrist pourra alors paraître selon ce que disait saint
Paul : “ Vous savez bien ce qui empêche la venue de l’homme d’iniquité. Déjà, en effet, le
mystère d’iniquité est en action. Que seulement disparaisse celui qui fait obstacle pré-
sentement et alors se manifestera l’inique que le Seigneur Jésus fera disparaître par le
souffle de sa bouche et qu’Il anéantira par l’éclat de Sa venue ” (II Thess. II, 6-8). Le Père
jésuite Arrighini, en 1944, interprétant la pensée des Docteurs de l’Église, considère
que cet “ obstacle ” serait le pape. Le Père conclut donc que, chaque fois que la papauté
est menacée, il faut s’attendre à l’avènement de l’Antéchrist (“ L’Anticristo ”, pp. 115-122.
I Dioscuri, 2ème éd. 1988).
3. Un essai de réponse
Pie IX semble dire que nous ne sommes pas proches de l’avènement de l’Antéchrist :
« Étant donné que le monde s’est placé contre Dieu et son Église, il est clair que
Dieu se réserve la victoire sur les ennemis. Cela est rendu clair du fait qu’à la racine de
nos maux, ceux qui sont étrangers à la religion, même s’ils ont du talent et de la vigueur,
préfèrent les satisfactions terrestres. Non seulement ils ne s’occupent pas de Dieu mais
ils L’oublient complètement. Pour cela, il est clair que ces personnes ne peuvent reve-
nir à Dieu en aucune autre manière qu’à travers un acte qui ne pourra pas être attribué
à un agent secondaire. Alors tous seront obligés de reconnaître l’intervention surnatu-
relle de Dieu en s’exclamant : “ Cela arrive par l’intervention du Seigneur et c’est mer-
veilleux à nos yeux ! ” Arrivera un grand événement qui remplira le monde de stupeur.
Mais ceci sera précédé par la domination de la Révolution. L’Église devra souffrir énor-
mément » (“ The Prophets and our Times ”, Rv. G. Culleton, Tan Books, Rockford, 1974).
Donc, selon Pie IX, la crise actuelle n’aboutirait pas au règne de l’Antéchrist,
puisque le triomphe de l’Église, rendu possible par “ l’intervention surnaturelle de
Dieu ”, doit précéder son avènement.
a) Selon les Pères de l’Église, la destruction de Rome
doit précéder la venue de l’Antichrist
Le cardinal Newman, qui s’est détaché de l’anglicanisme pour rejoindre l’Église
catholique, le 2 octobre 1845, a fait quatre sermons sur l’Antichrist absolument remar-
quables. On y remarque une formation théologique sérieuse, qu’il doit aux Pères de
l’Église. Grâce à lui, nous pourrons ajouter quelques précisions sur ce sujet.
244 — Saint Jérôme, Livre 4 comment. in ch. xxiv Mt, où Notre-Seigneur parle justement
de la fin du monde.
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de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
« L’Antichrist [245], selon les Pères de l’Église, sortira de l’Empire romain juste après
la destruction de celui-ci » (“ L’Antichrist ”, Ed. ad Solem — Genève, p. 66).
« La puissance qui se dressera au-dessus des rois est l’Antichrist, et je vous de-
mande de considérer attentivement, dans la prophétie, les places de Rome et de l’Anti-
christ, l’une par rapport à l’autre : Rome doit tomber avant que l’Antichrist ne s’élève ;
en effet, elle est d’abord détruite par les dix rois et alors seulement apparaît l’Antichrist
qui supplante ceux-ci » (p. 79).
« A l’exception de saint Augustin, qui ne se prononce pas, c’est en effet l’opinion de
la majorité des Pères de l’Église, grecs et latins, dont, parmi les plus importants, saint
Cyrille de Jérusalem (catech. xv, 12) : “ L’Antichrist viendra lorsque le temps de l’Empire
romain sera révolu ” ; saint Jérôme (epist. 121 ad Algasiam) : “ Le Christ ne viendra pas
avant que l’Antéchrist ne l’ait précédé et que l’Empire romain ait été dévasté ” ; saint
Jean Chrysostome (in ep. II ad Thess. 2, hom. 4) : “ Les uns disent que c’est la grâce du
Saint-Esprit ‘qui retient l’Antichrist’, les autres l’Empire romain. C’est à ces derniers que
je donne mon plein assentiment ”. On peut ajouter celle de Tertullien, le plus impétueux
des Pères de l’Église d’Afrique, le maître de saint Cyprien : “ Nous avons un autre motif,
plus pressant encore, de prier pour les empereurs, même pour la prospérité de l’Empire
tout entier et pour la puissance romaine : nous savons, en effet, que la terrible catas-
trophe suspendue au-dessus de la terre entière, et la clôture du temps elle-même, qui
nous menace d’horribles calamités, ne sont retardées que par le répit accordé à l’Empire
romain ” (Apol. 32, 1) » (pp. 131-132).
b) La destruction de Rome, conséquence de son apostasie
L’histoire montre que, si la désagrégation de l’Empire romain en un certain nombre
de royaumes indépendants fut réalisée, il n’empêche que Rome existe toujours en tant
que cité, « alors qu’elle devrait avoir été rendue déserte, dévorée et consumée par le feu »
(Newman, op. cit, p. 80).
Les raisons à l’origine de cette destruction devraient donc être comprises dans un
sens particulier. Dans le numéro 59 de Fideliter, Mgr Lefebvre cite le commentaire de
saint Thomas d’Aquin sur la seconde épître de saint Paul aux Thessaloniciens : “ Il faut
qu’un obstacle disparaisse. Les Pères de l’Église ont pensé que l’obstacle était l’Empire
romain. Or l’Empire romain a été dissout et l’Antichrist n’est pas venu. Ce n’est donc
pas du pouvoir temporel de Rome qu’il est question. Pour saint Thomas, il s’agit bien du
pouvoir romain spirituel, qui n’est autre que celui du pape ”. Cela rejoint ce que dit le
Père Arrighini déjà cité.
Ce qui permet au cardinal Newman d’écrire : « Il est un point, dans la descrip-
tion de cette cité sans pitié, resté pratiquement inaccompli dans le cas de Rome : elle
devrait tenir dans sa main une coupe d’or, chargée d’abominations et rendre ivres du vin
de sa prostitution les habitants de la terre (Apoc. xvii, 4.2) » (op. cit., p. 80).
S’agissant de ce pouvoir de séduction exercé par Rome sur “ les habitants de la
terre ”, nous pouvons penser qu’il s’agit de son apostasie. En 1917, Notre-Dame n’a-t-
elle pas demandé de lire le troisième secret de Fatima en 1960 ? Or, cette date se situe
entre l’élection de Jean XXIII grâce aux manœuvres du pouvoir occulte et le Concile
“ indispensable ” à la constitution de la nouvelle “ église conciliaire ”. En outre, sœur
245 — Antichrist signifie celui qui s’oppose à Jésus-Christ, tandis qu’Antéchrist signifie celui
qui Le précède et, bien sûr, il s’agit de la même personne.
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l’église éclipsée
Lucie a fait remarquer à une religieuse qui l’interrogeait à ce sujet que le troisième se-
cret était dépeint dans plusieurs chapitres (du xiii au xviii) de l’Apocalypse, lesquels,
selon les Pères, font référence à une crise de la foi.
Dans le même temps, cette apostasie rend encore plus compréhensible ce
qu’annonce Notre-Dame à La Salette : “ Rome perdra la foi et deviendra le siège de
l’Antéchrist ”.
En plus d’une interprétation scripturaire des textes bibliques par les Pères de
l’Église, cette annonce de la perte de la foi des autorités romaines, aujourd’hui conci-
liaires, est également prophétisée. Le Vénérable Barthélemy Holzhauser (1613-1658),
dans son célèbre Commentaire de l’Apocalypse, fait une description saisissante de
notre époque. Au sujet de la cinquième église, celle de Sardes, qui s’achève par une pré-
figuration du règne antichristique, il précise par exemple que cette époque sera mar-
quée par un triomphe évident de la Révolution : sur le plan temporel avec des répu-
bliques ; sur le plan religieux, “ une très grande partie de l’Église latine abandonn(er)a
la vraie foi et tomb(er)a dans les hérésies en ne laissant en Europe qu’un petit nombre de
bons catholiques... ” (“ Interprétation de l’Apocalypse ”, traduit du latin par le Chanoine
de Wuilleret, Ed. Louis Vives, 1857, p. 159).
“ une très grande partie de l’Église latine abandonn(er)a la vraie foi et tomb(er)a
dans les hérésies ”
Quelle sera donc la sanction du schisme de l’église latine ? Mgr Gaume dans leTrai-
té du Saint-Esprit ”, nous apprend ceci :
« Dès les premiers siècles, les Grecs, poussés par l’Esprit mauvais, n’avaient cessé
d’attaquer la troisième personne de la sainte Trinité. Macédonius, Photius, Michel
Cérulaire, sont les coupables pères d’une longue postérité d’insulteurs. L’Église latine,
alarmée sur le sort de sa sœur, ne néglige rien pour la ramener à l’unité. Treize fois
les Grecs signent solennellement le symbole catholique, et treize fois ils violent la loi
jurée. En 1439, à peine de retour en Orient, après le concile de Florence, ils se moquent
de leur signature, et reprennent le cours de leurs blasphèmes contre le Saint-Esprit.
Ce dernier crime comble la mesure, et le nouveau déicide sera puni comme le
premier [246]. Ici commence, entre la ruine de Jérusalem et le sac de Constantinople, le
terrible rapprochement qui n’a point échappé aux observateurs chrétiens. “ Pour trou-
ver, disent-ils avec raison, quelque chose de semblable à la ruine de Constantinople par
Mahomet, il faut remonter à la ruine de Jérusalem par Titus. Afin que les Grecs sachent
bien que la cause de leur désastre fut leur révolte obstinée contre le Saint-Esprit, c’est
aux fêtes mêmes de la Pentecôte que leur capitale fut prise, leur empereur tué, leur
empire anéanti (Hist. univ. de l’Église, t. xxii, p. 105, 2ème édit., in-8) ”.
Pour les Juifs, la voix de la justice succéda à l’appel de la miséricorde. Il en fut de
même pour les Grecs. Environ deux ans (octobre 1451) avant la prise de Constantinople,
le pape Nicolas V, après avoir épuisé tous les moyens de persuasion, les menaça de
la ruine prochaine de leur empire. “ Nous supportons encore, leur écrit-il, vos retards
en considération de Jésus-Christ, pontife éternel, qui laissa subsister le figuier stérile
jusqu’à la troisième année, quoique le jardinier se préparât à le couper, puisqu’il ne por-
246 — Nous appelons les Grecs, déicides du Saint-Esprit, dans le même sens que saint Paul
appelle déicides ceux qui, par leurs péchés, crucifient de nouveau le Verbe incarné. Heb., vi, 6
(note de Mgr Gaume).
1 234 2
de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
tait pas de fruits. Nous avons attendu pendant trois ans, pour voir si, à la voix du divin
Sauveur, vous ne reviendriez pas de votre schisme. Eh bien ! si notre attente a été vaine,
vous serez abattus, afin que vous n’occupiez plus inutilement la terre ” (Apud Reginald,
an. 1451, n° 1 et 2). Au lieu de s’unir, les Grecs, comme les Juifs, se divisent de plus en
plus [247].
Ceux qui paraissent accepter le dogme catholique touchant le Saint-Esprit
sont regardés comme des impies. La grande église de Sainte-Sophie, qui était pour
Constantinople, ce que le temple était pour Jérusalem, ayant servi de lieu de réunion
aux catholiques, “ n’est plus pour les schismatiques qu’un temple païen, une retraite de
démons, on n’y laisse ni cierges ni lampes. Ce n’est plus qu’une affreuse obscurité et une
triste solitude, funeste image de la désolation où nos crimes allaient la réduire dans peu
de jours ” (Michel Ducas, c. xxxvi).
Il ressort de là que des deux plus effroyables catastrophes dont l’histoire fasse
mention, la ruine de Jérusalem et le sac de Constantinople, la première est la puni-
tion éclatante du crime commis contre la seconde personne de la sainte Trinité ; la
seconde, le châtiment non moins éclatant d’un crime analogue, commis contre la troi-
sième personne de la sainte Trinité. Ce que les Romains firent à Jérusalem est dépassé
par ce que les Turcs firent à Constantinople. Comme dans le temple et dans Jérusalem,
ainsi dans Sainte-Sophie et dans Constantinople, tout fut massacre et abomination.
Comme Jérusalem, Constantinople fut si bien dépeuplé, que Mahomet n’y laissa,
dit le cardinal, ni un grec, ni un latin, ni un arménien, ni un juif.
Ainsi s’accomplit sur le grec, déicide de la troisième personne de la sainte Trinité,
la menace accomplie sur le Juif, déicide de la seconde. “ Vous n’avez pas voulu servir
le Seigneur dans la joie, dans l’allégresse de votre cœur et dans l’abondance de tous les
biens ; vous servirez l’ennemi que le Seigneur vous enverra, dans la faim et dans la soif,
dans la nudité et dans l’indigence, et il mettra sur votre cou un joug de fer qui vous
écrasera. Le Seigneur amènera contre vous une nation lointaine, rapide comme l’aigle
et dont vous n’entendrez pas la langue. Nation orgueilleuse et cruelle, sans égard pour
la vieillesse, sans pitié pour l’enfance, elle renversera vos murailles et vous anéantira par
le massacre et la dispersion ” (Deuter., xxviii, 48 et seq.).
Depuis l’accomplissement littéral de cette divine menace, les Grecs vivent sous le
joug tyrannique de leurs vainqueurs. Aujourd’hui même, après quatre siècles d’humi-
liations et de châtiments, ce peuple, comme le Juif, a des yeux pour ne pas voir, des
oreilles pour ne pas entendre, une mémoire pour ne point se rappeler, une intelligence
pour ne point comprendre la leçon formidable que Dieu lui inflige en punition de sa
révolte obstinée contre le Saint-Esprit.
Nations de l’Occident, que cette leçon ne soit pas perdue pour vous. Puissent les
gouvernants, plus encore que les gouvernés, prendre au sérieux la sentence prononcée
par le législateur suprême, contre les blasphémateurs du Saint-Esprit, et se rappeler
247 — Cette division est toujours le signe de l’erreur, opposée à la vérité qui rassemble. Dans
l’Église, c’est le pasteur, le pape, le doux Christ sur la terre, qui doit unir les fils de l’Église par
un même amour de la Vérité. De fait, les différentes tendances qui aujourd’hui s’opposent, tout
en se réclamant de la Tradition, témoignent que cette division est la conséquence directe de
l’absence du doux Christ sur la terre. C’est bien évidemment à partir de ce seul constat que
l’union pourrait se faire, sans quoi la division ne sert que le Diviseur, le Diable.
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l’église éclipsée
que, immuable comme la vérité, elle demeure toujours suspendue sur la tête des socié-
tés qui les imitent ou qui les tolèrent ! » (Traité du Saint-Esprit ”, Mgr Gaume, Tome
2, pp. 644 à 677).
Le Vénérable Barthélemy Holzhauser annonce la même chose : « Dans ce cin-
quième âge, nous voyons que l’Empire romain fut divisé, et il est tellement agité main-
tenant que nous devons craindre qu’il périsse comme l’empire d’Orient périt en l’an
1452 » (op. cit., p. 160).
“ L’abandon de la foi par une grande partie de l’Église latine ” ne sera-t-il pas sanc-
tionné comme le schisme de l’Église d’Orient l’a été ? Rome connaîtra-t-elle la mani-
festation visible de la justice divine comme Constantinople, ouvrant par là-même la
voie à l’Antéchrist ?
Certes, l’avenir nous éclairera, toutefois le songe de saint Pie X, voyant le pape
marcher sur le cadavre des prêtres, rend cette éventualité probable.
“ en ne laissant en Europe qu’un petit nombre de bons catholiques... ”
L’importance du “ petit nombre ”, quand il est dans la main de Dieu, est une don-
née pleine d’espérance au regard de l’Histoire Sainte. Souvenons-nous de l’exemple de
Gédéon, chargé par Dieu de délivrer Israël de l’armée de Madian. Il a groupé autour
de lui un peuple nombreux : « Alors Yahvé dit à Gédéon : “ Le peuple qui est avec toi
est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains : Israël pourrait en tirer
gloire à mes dépens, et dire : “ C’est ma propre main qui m’a délivré ! ” Et maintenant
proclame donc ceci aux oreilles du peuple : “ Que celui qui a peur et qui tremble s’en
retourne ”. Gédéon les mit à l’épreuve. Vingt deux mille hommes parmi le peuple s’en
retournèrent et il en resta dix mille. Yahvé dit à Gédéon : “ Ce peuple est encore trop
nombreux. Fais-les descendre au bord de l’eau et là, je les éprouverai. Celui dont je te
dirai : “ Qu’il aille avec toi, celui-là ira avec toi ”. Gédéon fit alors descendre le peuple
au bord de l’eau... Alors Yahvé dit à Gédéon : “ C’est avec les trois cents hommes qui
ont lapé l’eau que je vous sauverai et que je livrerai Madian entre tes mains ”. (Livre des
Juges Chap. vii). Ainsi l’armée de Gédéon est passée de trente deux mille hommes à
trois cents, et c’est avec ce “ petit nombre ” que le Seigneur a donné la victoire ». Dans
son ouvrage “ Pour qu’Il règne ”, Jean Ousset a des passages extrêmement importants
sur la force du “ petit nombre ” dès lors qu’il est uni à la Vérité : “ Se peut-il que l’histoire
n’ait pas encore appris aux catholiques combien Dieu se plaît à confier le succès de sa
cause à de minuscules bataillons ? Le diable, lui, le sait parfaitement, qui rageusement
lançait au Curé d’Ars : “ S’il y en avait trois comme toi sur la terre, mon royaume serait
détruit. Tu m’as enlevé plus de quatre vingt mille âmes ” (p. 294).
L’abbé Demaris, professeur de théologie, exilé vers 1803, et mort pour la foi de
Jésus-Christ a écrit ces lignes très actuelles :
« Vous tremblez, mes chers enfants ; tout ce que vous voyez, tout ce que vous
entendez est effrayant, mais consolez-vous : c’est la volonté de Dieu qui s’accomplit.
Vos jours sont comptés, sa providence pèse sur vous. Chérissez ces hommes que l’hu-
manité vous offre comme farouches ; ce sont des instruments que le ciel emploie à ses
desseins et, comme une mer courroucée, ils ne passeront pas la ligne prescrite contre
les flots qui se balancent, s’agitent et se menacent. (...) Aimer Dieu et ne craindre que
lui seul, tel est l’apanage du petit nombre des élus. (...) Rien n’arrive sans la volonté de
Dieu : que nous avons un culte qui nous permette d’assister à la messe ou que nous en
soyons privés, nous devons être également soumis à sa volonté sainte et, dans toutes
1 236 2
de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
les circonstances, soyons dignes du Dieu que nous servons ! (...) Le nombre des élus
est toujours fort petit. Craignez seulement que Dieu ne vous reproche votre peu de foi
et de n’avoir pu veiller une heure avec lui. Je vous avouerai cependant que l’humanité
peut s’affliger, mais, en vous faisant cet aveu, je dirai que la foi doit se réjouir. Dieu fait
bien toutes choses : portez ce jugement, mes enfants, il est le seul qui soit digne de
vous. (...) Ce qu’il fait à présent est bien plus grand : dans sa vie mortelle, il guérissait
les corps ; actuellement, il guérit les âmes et complète par la tribulation le petit nombre
des élus. Quels que soient les desseins de Dieu sur nous, adorons la profondeur de ses
jugements et mettons en lui toute notre confiance. (...) Si nous sommes sans secours
du côté des hommes, nous voilà du côté de Dieu, qui, selon le prophète-roi délivrera
le pauvre du puissant et le faible qui n’avait aucun secours. L’univers est l’ouvrage de
Dieu ; il le régit, et tout ce qui arrive est dans les desseins de sa Providence. Quand
nous croyons que la désertion va être générale, nous oublions qu’il suffit d’un peu de
foi pour rendre la foi à la famille de Jésus-Christ, comme un peu de levain fait fermen-
ter toute la pâte. Ces événements extraordinaires, où la multitude lève la hache pour
saper l’ouvrage de Dieu, servent merveilleusement à manifester sa toute-puissance.
Dans tous les siècles, on verra ce que vit le peuple de Dieu quand le Seigneur vou-
lut, par Gédéon, manifester sa toute-puissance contre les Madianites. Il lui fit ren-
voyer presque toute son armée. Trois cents hommes seulement furent conservés, et
encore sans armes, afin que la victoire fut visiblement reconnue venir de Dieu. Ce
petit nombre des soldats de Gédéon est la figure du petit nombre des élus vivant dans
ce siècle. Vous avez vu, mes enfants, avec l’étonnement le plus douloureux, que de la
multitude de ceux qui étaient appelés (puisque toute la France était chrétienne), le plus
grand nombre, comme dans l’armée de Gédéon, est demeuré faible, timide, craignant
de perdre leur intérêt temporel : Dieu les renvoie. Dieu ne veut se servir dans sa justice
que de ceux qui se donnent entièrement à lui. Ne nous étonnons donc pas du grand
nombre de ceux qui le quittent ; la vérité triomphe, quelque petit que soit le nombre
de ceux qui l’aiment et lui restent attachés. Pour moi je ne forme qu’un vœu : c’est le
désir de saint Paul. Comme enfant de l’Église, je souhaite la paix de l’Église ; comme
soldat de Jésus-Christ, je souhaite de mourir sous ses étendards. (...) Que la volonté de
Dieu soit faite, puisque de quelque manière qu’il nous délivre, ses miséricordes éter-
nelles se répandent sur nous » (“ Consolations pour les fidèles en temps de persécutions,
de schismes, d’hérésies ”, Beauchêne, 1969).
Dans une brochure intitulée “ Dénouement de la persécution ”, les abbés Lémann
donnent les quatre étapes utilisées par Sénnachérib (une préfiguration de l’Antéchrist
dans l’Ancien Testament) et par les sectes maçonniques pour imposer le règne de
Satan : a) substituer l’homme au Maître Suprême ; b) renverser Jérusalem, centre de
l’Église judaïque, c’est-à-dire renverser Rome, centre de l’Église catholique ; c) effacer
le nom du vrai Dieu ; d) courber toutes les têtes sous le despotisme. En deux mots,
destruction de la Synagogue dans le passé et volonté de détruire l’Église dans le pré-
sent. Ensuite ils étudient l’intervention divine. Premièrement, elle aura lieu quand la
purification des bons sera accomplie et quand le triomphe des méchants sera sur le
point de s’achever. Secondement, on croira tout perdu ! Troisièmement le joug sera
brisé par l’oint de l’huile.
Citons encore le Vénérable Barthélemy Holzhauser lorsqu’il décrit la transition
entre le cinquième et le sixième âge :
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l’église éclipsée
« Parce que tu as peu de force. Ces paroles expriment l’industrie des serviteurs
de Dieu qui emploieront avec prudence et zèle le peu de force qu’ils auront reçu de
lui, et obtiendront ainsi de très grands fruits par la conversion des pécheurs et des
hérétiques. (...) Tu as gardé ma parole, et tu n’as point renié ma foi. Par là il désigne la
constance et la persévérance de ses serviteurs dans son amour et dans sa foi. Car, vers
la fin des temps du cinquième âge, ceux-ci, ayant peu de force, s’élèveront contre les
pécheurs qui auront renié la foi à cause des biens terrestres. (...) Or, au temps où le dé-
mon jouira d’un liberté presque absolue et universelle, et où la plus grande tribulation
sévira sur la terre, ces serviteurs fidèles, unis entre eux par les liens les plus forts... pas-
seront pour vils aux yeux des hommes, et se verront méprisés et repoussés du monde,
qui les tournera en ridicule. Mais le Sauveur Jésus-Christ, dans sa bonté regardera
d’un œil propice leur patience, leur industrie, leur constance et leur persévérance, et il
les récompensera dans le sixième âge, en secondant et favorisant leurs efforts dans la
conversion des pécheurs et des hérétiques » (op. cit., pp. 190-191).
4. L’intervention divine et le triomphe de l’Église
Dans cet ouvrage, pour chercher à comprendre ce qui arrive, quelques prophé-
ties et révélations privées sont citées. Souvent on peut partir de ce qui est présent
et déduire logiquement la suite. Mais, plus sûrement, le bon Dieu se charge de nous
l’apprendre par la Révélation, la Sainte Écriture et la Tradition (et ceci s’adresse à tout
le monde). Parfois, pour nous éclairer davantage, Il nous informe par des révélations
privées au sujet desquelles il faut, bien sûr, faire preuve de discernement, mais ne pas
les rejeter à priori.
Les révélations privées doivent être approuvées par l’Église. Cette approbation ne
garantit pas d’une manière absolue que celles-ci soient absolument certaines, mais
qu’elles ne contiennent rien de contraire à la foi. A fortiori, on ne peut pas avoir une
certitude absolue au sujet des prophéties qui n’ont pas été confirmées par l’Église.
Toutefois, la conformité du message avec la foi, la vraisemblance de ce qui y est dit,
l’honnêteté de la personne, etc., peuvent donner une certaine crédibilité, à plus forte
raison lorsqu’on voit que ces prophéties sont en cours de réalisation. En tous cas, on
ne peut jamais se fonder uniquement, absolument sur ces révélations, qui ne peuvent
ajouter rien d’essentiel à la Révélation, celle-ci étant close depuis la mort du dernier
Apôtre, saint Jean l’Evangéliste. Cependant on peut toujours en tenir compte. De toute
façon, les auteurs attestent de leur entière soumission à toutes les décisions de la sainte
Église et spécialement aux décrets d’Urbain VIII, relatifs à ce genre de manifestations.
a) L’intervention divine
“ Lorsque les nations‑dit Joseph de Maistre dans ses “ Considérations sur la
France ” — sont devenues criminelles, lorsque Dieu a résolu de les ramener à l’ordre par
la punition, de les humilier, de les exterminer, de renverser les trônes ou de transpor-
ter les sceptres ; pour exercer ces terribles vengeances, presque toujours il emploie de
grands coupables, des tyrans, des usurpateurs, des conquérants féroces qui se jouent de
toutes les lois : rien ne leur résiste, parce qu’ils sont les exécuteurs d’un jugement divin ;
mais pendant que l’ignorance humaine s’extasie sur leurs succès, on les voit disparaître
subitement comme l’exécuteur quand il a fini ”.
“ Le châtiment que subirent la France et l’Europe au siècle dernier nous paraît ter-
rible, et il le fut ; celui qui apparaît aujourd’hui à l’horizon est effrayant ”. Pourquoi ?
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de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
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sonne ; et les ouragans parcourent aussi et accomplissent leur mission. Le ciel et la terre
s’unissent pour venger leur Créateur, inconnu par ses créatures raisonnables ».
b) Les moyens à utiliser pour l’obtention du triomphe de l’Église
En aucun cas, le mensonge ne peut totalement triompher. Que faire donc à une
heure où l’Église est en état de mort apparente et qu’humainement tout semble per-
du ? Dans sa bonté, Dieu ne nous a pas laissés sans indication sur les moyens à partir
desquels l’obstacle, qui s’oppose à son action divine pour la fin de “ l’éclipse de l’Église ”,
sera levé. Car quelle que soit la résistance qu’on Lui oppose, sa volonté s’accomplira. Il
frappera de plus en plus fort jusqu’à ce que nous fassions ce qu’Il attend de nous.
Or, plusieurs moyens nous ont été donnés pour percer la voûte des cieux. L’un
d’entre eux, assez récent, est la dévotion aux saintes Plaies de Notre-Seigneur [248].
En 1924, les Visitandines de Chambéry publièrent un opuscule avec Imprimatur :
“ Sœur Marie-Marthe Chambon et les Saintes Plaies de Notre Seigneur Jésus-Christ ”
(1841-1907). Des centaines de cardinaux et d’évêques, et les plus éminents théolo-
giens du temps le louèrent sans la moindre réserve. Le Seigneur fit connaître à cette
humble religieuse les trésors infinis renfermés dans ses Plaies et l’importance de les
offrir sans cesse à Dieu le Père pour les besoins de l’Église, la conversion des pécheurs
et la délivrance des âmes du purgatoire. Il lui donna comme mission spéciale de rap-
peler aux âmes la dévotion à ses saintes Plaies [249]. N’est-ce pas le moment de déverser
sur ce monde apostat les mérites infinis du Sang du Rédempteur ? (“ C’est l’heure de la
puissance des ténèbres... mais ayez confiance, j’ai vaincu le monde ” Luc xxii, 53 ; Jean
xvi, 33).
c) Que dit Notre-Seigneur à cette religieuse ?
“ Les invocations aux saintes Plaies lui obtiendront une victoire incessante... Il faut
que tu puises sans cesse dans ces sources pour le triomphe de mon Église ”
“ Ma fille, il faut bien faire ta charge, qui est d’offrir mes divines Plaies à mon Père
Eternel, parce que de là doit venir le triomphe de l’Église, lequel passera par ma Mère
Immaculée ” (“ Sœur Marie-Marthe Chambon et les saintes Plaies de Notre-Seigneur
Jésus-Christ ”, p. 41) [250].
Comment ne pas rapprocher cette demande de Notre-Seigneur de ce qu’écrit saint
Louis Marie Grignion de Montfort dans son “ Traité de la vraie dévotion à la Sainte
Vierge ” :
« C’est par Marie que le salut du monde a commencé, et c’est par Marie qu’il doit
être consommé. Marie n’a presque point paru dans le premier avènement de Jésus-
248 — Pour se procurer cette dévotion, écrire à la chapelle du Saint Curé d’Ars — 35 rue du
Transvaal — 73 000 Chambéry.
249 — Voici, par exemple, quelques oraisons jaculatoires à réciter plusieurs fois dans la
journée :
“ Père Eternel, nous vous offrons les Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour guérir celles
de nos âmes ” ; “ Mon Jésus, pardon et miséricorde par les mérites de vos saintes Plaies ” ;
“ Seigneur Jésus, nous Vous offrons les mérites de Marie, votre Mère et notre mère, au pied de
la croix pour apaiser votre justice ” ; “ Mon Dieu, par vos Plaies sanglantes et glorieuses, aux-
quelles nous unissons nos vies, ouvrez à tous votre Royaume ”.
250 — Cette révélation rejoint parfaitement celle de Notre-Dame à Fatima : “ A la fin, mon
Cœur Immaculé triomphera ”.
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de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
Christ, afin que les hommes, encore peu instruits et éclairés sur la personne de son
Fils, ne s’éloignassent pas de Lui, en s’attachant trop fortement et trop grossièrement
à Elle, ce qui, apparemment, serait arrivé si Elle avait été connue, à cause des charmes
admirables que le Très-Haut avait mis même en son extérieur (...) Mais dans le second
avènement de Jésus-Christ, Marie doit être connue et révélée par le Saint-Esprit, afin
de faire, par Elle, connaître, aimer et servir Jésus-Christ... Dieu veut donc révéler et
découvrir Marie, le chef-d’œuvre de ses mains, dans ces derniers temps... » Le saint
donne ensuite sept raisons pour le démontrer (Ed. Bureau du règne de Jésus par Marie,
1922, pp. 27-29).
Le saint affirme que cette période sera caractérisée par de nombreuses hérésies
durant laquelle « ces grandes âmes (les serviteurs de Marie, n.d.r.), pleines de grâces
et de zèle, seront choisies pour s’opposer aux ennemis de Dieu qui frémiront de tous
côtés, et elles seront singulièrement dévotes à la Très Sainte Vierge... D’une main elles
combattront, renverseront, écraseront les hérétiques avec leurs hérésies, les schisma-
tiques avec leurs schismes, les idolâtres avec leur idolâtrie, et les pécheurs avec leurs
impiétés ; et de l’autre main, elles édifieront le temple du vrai Salomon et la mystique
cité de Dieu, c’est-à-dire la Très Sainte Vierge » (op. cit., pp. 27-28).
Marie est, en effet, Celle “ qui, seule, terrasse toutes les hérésies dans le monde
entier ” (Office de la Sainte Vierge dans le bréviaire romain). Le moyen principal don-
né à saint Dominique est le très saint Rosaire auquel Notre-Dame a attaché quinze
promesses [251].
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l’église éclipsée
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de “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église
par les hérétiques et les mauvais chrétiens ; que l’Église et ses ministres sont rendus
tributaires ; que les principautés sont bouleversées ; que les monarques sont tués, que
des sujets sont rejetés, et que tous les hommes conspirent à ériger des républiques, il
se fait un changement étonnant par la main de Dieu tout-puissant, tel que personne
ne peut humainement se l’imaginer. Car ce monarque puissant qui viendra (au début
du sixième âge) comme envoyé de Dieu détruira les républiques de fond en comble ; il
soumettra tout à son pouvoir (sibi subjugavit omnia) et emploiera son zèle pour la vraie
Église du Christ. Toutes les hérésies seront reléguées en enfer. L’empire des turcs sera
brisé, et ce monarque régnera en Orient et en Occident. Toutes les nations viendront
et adoreront le Seigneur leur Dieu dans la vraie foi catholique et romaine. Beaucoup
de saints et de docteurs fleuriront sur la terre. Les hommes aimeront le jugement et la
justice. La paix régnera dans tout l’univers, parce que la puissance divine liera Satan
pour plusieurs années, etc. ; jusqu’à ce que vienne le fils de la perdition qui le déliera
de nouveau, etc. » (Vénérable Barthélemy Holzhauser, op. cit, p. 184).
Plusieurs autres prophéties annoncent ce triomphe de l’Église. La vénérable
Elisabeth Canori Mora (1774-1825), comme aussi la Bienheureuse Anna Maria Taïgi,
prophétise, à ce propos, que saint Pierre et saint Paul seront obligés de venir rétablir
la papauté à l’issue du châtiment divin : « Saint Pierre choisit alors le nouveau pape...
L’Église fut reconstituée, les Ordres religieux rétablis ; et les maisons particulières des
chrétiens devinrent semblables à des couvents, tellement étaient grands leur ardeur et
leur zèle pour la gloire de Dieu. Tel est le triomphe éclatant réservé à l’Église catho-
lique. Elle sera louée, honorée et estimée de tous ; tous se livreront à elle, reconnais-
sant le pape pour le Vicaire de Jésus-Christ » (La plaquette présentée en fin de volume
développe l’intégralité du texte prophétique extrait de l’ouvrage “ Derniers avis prophé-
tiques ”, par Victor C. de Stenay, Palmé, 1872, pp. 83 à 101).
Ce temps donc ne passera pas sans que la Mère de Dieu ait terrassé l’Adversaire [255],
selon ses propres paroles à Fatima en 1917 : “ Alors le Saint-Père (probablement celui
dont parle la Vénérable Elisabeth Canori Mora) me consacrera la Russie et il sera don-
né au monde un certain temps de paix ”. Et “ A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ”.
Temps de paix avant le dénouement du mystère d’iniquité et la venue de l’Antéchrist,
le fils de perdition.
familles que Dieu a protégées aussi des désastres de la guerre » (a.iii.557). « Je vois l’Église
complètement isolée et comme tout à fait délaissée. Il semble que tout le monde s’enfuit. Tout
est en lutte autour d’elle. Partout je vois de grandes misères, la haine, la trahison et le ressenti-
ment, le trouble, l’abandon et un aveuglement complet » (a.iii.127). « L’Église était toute rouge
de sang, et il me fut dit qu’elle serait lavée dans le sang » (a.ii.205).
255 — Le R.P. Dupraz, missionnaire de la Salette, curé de Weyburn, écrit en 1911-1912, donc
avant l’apparition de la Sainte Vierge à Fatima : “ La dévotion à Notre-Dame du Mont Carmel
sera la grande dévotion envers la Sainte Vierge dans les derniers temps, ainsi qu’Elle-même l’a
déclaré. Ayant été connue et honorée en ce lieu, sous ce titre, longtemps avant sa naissance,
par le prophète Elie et ses disciples, c’est sous ce titre qu’Elle veut être honorée en dernier lieu ;
et c’est sous ce titre qu’elle exercera sa royauté future, royauté qui amènera le nouveau Règne
du Sauveur, comme l’a prophétisé saint Grignion de Montfort. Ce sera sous ce titre qu’Elle
régnera dans les derniers temps, sur le monde converti par les terribles calamités qu’elle a pré-
dites, calamités qui jetteront les hommes dans la terreur. Devant ces calamités, les hommes,
ou se convertiront ou mourront de peur, et ce sera alors un monde nouveau sur lequel Marie
Immaculée régnera en Souveraine pour son Divin Fils ” (extrait de lettres inédites).
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TABLE DES MATIÈRES
Préface .. . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. 007
Avertissement .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. . 009
Témoignage inédit du père Malachi Martin .. . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. 013
Partie I
Les manœuvres sataniques en vue du retour au paganisme .. . .. .. . .. .. . .. .. . .. .. . .. .. 023
Fondation de la société chrétienne .. . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. 025
Retour vers la Cité de Satan avec le néopaganisme de la Renaissance .. . .. .. . .. .. 029
Partie II
Élaboration du complot maçonnique contre l’Église .. .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . 037
La Révolution antichrétienne sous le contrôle
de la Contre-Église de Satan : la Franc-Maçonnerie .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. . 039
Projet d’infiltration de l’Église .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... . 055
Partie III
Réalisation du complot maçonnique contre l’Église .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. . 061
Vers le mariage de la Croix et du Triangle .. .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . 063
Le Concile « Vatican II a été 1789 dans l’Église » Cardinal Suenens .. . .. . . . .. . . . .. 079
Partie IV
La nouvelle “ église conciliaire ” et la religion mondiale .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. . 101
De Karol Wojtyla à Jean-Paul II .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. . 103
“ ...Nous devons arriver... au triomphe de la révolution par un pape ” .. . .. .. . .. .. 125
Vers la religion luciférienne .. . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. 141
“ Que le clergé marche sous votre étendard
en croyant toujours marcher sous la bannière des clefs apostoliques ” .. ... .. ... . 173
De “ la catastrophe universelle ” au triomphe de l’Église .. .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . 223
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« Réforme de différents droits féodaux et de la dîme. Le 11 août 1789. »
(Caricature anonyme de 1789. Un homme du tiers état : « Hé, prenez toujours, Mr. le curé,
tel, refuse d'une main, qui voudrait tenir de l'autre, mais c'est la dernière fois. »)
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La nuit du 4 août 1789 est un événement fondamental de la Révolution française, puisque, au cours de la
séance qui se tenait alors, l'Assemblée constituante a mis fin au système féodal. C'est l'abolition des privilèges.
L’ÉGLISE ÉCLIPSÉE
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Apprenons donc à bien lire pour bien comprendre, et méditons avec attention son enseignement.
Louis-Hubert Remy