Le Guide de l’ingénieur
des routes
Construction de chaussée – Grave-ciment
Grave-émulsion – Bitume – Béton Bitumineux
Enduits superficiels – Matériels
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Préface
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Avant-propos
(Historique des routes)
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Photo 1 – La via appia, reine des routes, fut construite 300 ans av. J.C. Elle a été pavée
avec des plaques de pierres. Bordée par des tombeaux, elle mène de Rome à Brindisi.
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Photo 2 – Pavés d’une route romaine du 3eme au 4eme siècle dans la capitale
de la province de Cologne.
Spécialement plus fréquents sont les pavés de l’empire romain (gros et petits
pavés avec ou sans base). De nouvelles adjonctions de matériaux (pouzzolane,
poudre de briques) et les sables, pierres, brique, roches naturelles. Ce « béton
romain » est très fréquent dans les constructions de routes sans les couches de
béton des routes des empires géants romains.
Avec la chute de l’empire romain, résultèrent, certes les routes, mais
assurément les techniques des constructions de routes ne se sont pas développés et
même les connaissances perdues. Ainsi a résulté pour l’Europe, un moyen âge
sans une construction de routes significative.
18 et 19eme siècles
Déjà au 18eme siècle, la construction de routes, s’anime à travers une nouvelle
réflexion sur la conduite de côtes et coupes. Du profond et instable orbite du
moyen âge, la cailloutage, une notion, qui encore aujourd’hui est usuelle pour le
commun des mortels. A travers une bonne planification « Planum » et sur un bon
corps de chaussée et sur un épaississement artistique sera indiquée de prime
abord. Aussi le pavage sera reconduit dans les principales routes de campagnes et
dans les villes. (photo 3)
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Photo 3 – Importante route commerciale avec une route pavée
et sur le côté un chemin de compagne.
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Photo 4 – Construction d’une route goudronnée dans les années 50.
Ainsi, à côté des routes pavées et les plus fréquentes routes de pierrailles, la
route goudronnée est devenue importante, jusqu’à la fin du 20eme siècle,
l’adjonction d’une dalle de béton en tant ersatz, sera construite dans les routes à
grande circulation et les autoroutes.
Avec cela, revivra le « béton romain ». Sa renaissance mais avec une nouvelle
technique améliorée.
Aujourd’hui, le constructeur de route a un large éventail dans lequel la main
d’œuvre manuelle est de plus en plus rare, mais dont les machines sont de plus en
plus sophistiquées.
Des techniques modernes et un nombre important de matériaux et pièces
finies demandent un savoir-faire plus poussé et placent un grand nombre de
mesures et d’organisation.
Le champ de travail des routes, dont le drainage et les directives
d’approvisionnement sont élargies, est devenu un tant soit peu des travaux
souterrains.
Très souvent des connaissances en espaces verts, canalisations, câbles,
conduites techniques, sont attendues et même exigées du constructeur de routes
car les travaux contiennent ces éléments dans leurs contrats.
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CH – I
Directive concernant la construction chaussée
Introduction
La présente directive concerne les réalisations des structures de chaussée
Dans le cadre des constructions neuves
Dans le cadre d’un renforcement
1 – Le sol support
1 – 1 – Classement géotechnique
Les sols en Algérie se répartissent suivant l’identification géotechnique
habituelle. Une classification des fuseaux granulométriques des principaux sols
supports a été effectuée selon la méthode L.P.C. prenant en compte la
granulométrie et la plasticité. Celle-ci débouche sur sept familles de sols
– les graves
– les sables grossiers ou argileux
– les sables fins limoneux limoneux
– les limons
– les argiles peu plastiques
– les argiles très plastiques
– les tufs
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Zone Précipitation moyenne annuelle (en mn)
Les histogrammes des teneurs en eau naturelles des différents sols par zones
climatiques indiquent que le comportement des différents sols dans les zones I et
II, est le même, les conditions de teneur en eau naturelle étant très voisines.
Cette hypothèse est confirmée par l’analyse de variation, pour chaque sol, de
la teneur en eau naturelle (Wp), pour les zones I et II (région Nord). En effet pour
la plupart des sols considérés, la limite de plasticité est inférieure à la teneur en
eau naturelle.
S1 25 à 40 4000
S2 10 à 25 2000
S3 5 à 10 1000
S4 5 500
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En définitive, il est proposé une classification en quatre catégories des sols en
fonction des différents paramètres examinés ci-dessus. Par convention S1 est le sol
le meilleur et S4 le sol le plus mauvais.
2 – 1 – Le trafic
Le trafic a prendre en considération concerne le trafic poids lourd (5t) 6
classes de trafic ont été considérés, à partir du nombre de poids lourds supérieur à
5 tonnes, cumulés sur 20 ans (durée de vie moyenne d’une chaussée). Les trafics
sont à considérer à la date de mise en service.
Nombre de P1 5t
Classes de trafic Nombre de P1/j (5t)
cumulé sur 20 ans
To 20 3, 5 10 5
T1 20 à 40 3,5 105 à 7.3 105
T2 40 à 120 7.3 10 5 à 2.105
T3 120 à 400 2.10 6 à 7.3. 106
T4 400 à 2000 7,3.10 6 à 4.107
T5 ≥2000 4.10 7
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3 – Considérations économiques.
Tout projet routier doit être considéré comme une solution technico-
économique.
Un effort particulier doit être fait pour adopter la variante de structure la plus
économique. Pour cela, les éléments suivants sont à prendre en compte
1/ Assurer un approvisionnement en matériaux dans les conditions
économiques
A ce titre il est indispensable de prévoir au niveau de l’étude, des conditions
d’acheminement des matériaux, en vous basant sur l’étude établissant un bilan sur
les gites à matériaux (anciens et nouveaux) et par une évaluation comparée des
coûts de transport. Les possibilités de stockage de matériaux doivent être
exploitées au maximum afin d’éviter les ruptures occasionnelles des travaux.
2/ Conduire les travaux en fonction des crédits disponibles
Le choix des techniques de réalisation, de même que le rythme de travaux
doivent être adaptés à l’enveloppe retenue initialement, ainsi que le niveau des
crédits de paiements mis à votre disposition. Une évaluation précise des coûts
d’aménagements et d’entretien doit être effectuée.
3/ L’application du bordereau type de prix
Les évaluations des coûts d’aménagement et de gros entretiens doivent se
faire sur la base du bordereau type de prix unitaires. Le devis élaboré pour chaque
projet doit être considéré comme un cadre de contrôle de l’exécution des travaux.
Engin
La stabilisation permet de modifier les propriétés des sols humides de façon
spécifique afin de rendre leur compactage possible. Ceci se fait à l’aide de
stabilisateurs de sols qui fraisent la surface et mélangent simultanément un liant,
par ex. du ciment ou de la chaux, au sol en place.
Lors du recyclage à froid, on fraise toute la structure de la chaussée existante.
Grâce à l’adjonction de liants. On obtient un nouveau mélange de matériaux que
le recycler remet directement en place et qui servira de couche de fondation ou de
couche de base. Ce faisant, on réutilise à 100 pour cent aussi bien les couches liées
que les couches non liées.
Différentes matières peuvent servir de liants. Ce sont en premier lieu le
ciment, l’émulsion de bitume ou le bitume chaud expansé.
Pour les routes secondaires, la finition consistera en l’application d’un enduit
sur la surface. Les routes à grande circulation seront dotées de couches d’enrobés
en fonction de l’intensité du trafic.
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Questionnaire
– 1 – Combien de familles de sols trouve-t-on en Algérie ?
– 2 – Combien y a-t-il de zones climatiques en Algérie ?
– 3 – Par quoi est caractérisée la portance des sols supports ?
– 4 – Quelles sont les classes de trafic ?
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CH – II
Réalisation des assises de chaussée en grave-ciment
Introduction
La présente directive concerne les graves-ciment utilisées
– En renforcement de chaussées (les graves-ciment ne seront pas
normalement utilisées en renforcement sous circulation de chaussées supportant
par jour plus de 500 poids lourds de la catégorie g et au-delà-charge utile de 5
tonnes et plus)
– pour les couches de base de chaussées comportant un revêtement
hydrocarboné (dites chaussées noires), et les couches de fondation de chaussées
en béton, pour lesquelles le même type de grave-ciment est utilisé ;
– pour les couches de fondation de chaussées noires.
Première partie
Constituants
1/ Grave
1.1 – Définition
Une grave est un mélange de granulats naturels ou artificiels, à granularité
continue, de cailloux, de graviers et de sable, avec parfois présence de particules
plus fines.
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Il s’agit là d’un maximum à ne pas dépasser une dimension maximale faible
permet d’obtenir une plus grande homogénéité en facilitant le malaxage et en
réduisant la ségrégation lors des diverses opérations de fabrication et de mise en
œuvre ; elle permet également d’obtenir un bon uni. Pour une grave alluvionnaire,
on n’hésitera pas à retenir une dimension maximale plus faible si la quantité
d’éléments concassés qui serait obtenue avec une dimension maximale de 20 mm
était insuffisante.
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voie hydraulique à une dimension elle-même très basse, 0,6 par exemple.
Matériaux entièrement concassés
Les matériaux seront de concassage au moins secondaire.
On les séparera en deux fraction 0/6 et 6/D (car le sable entièrement concassé
0/6 est moins sujets au colmatage que le sable 0/4) que l’on approvisionnera et
mettra en stock séparément. La reconstitution se fera au moment de la
préparation du mélange.
1.4 – Angularité
On appellera « pourcentage d’éléments concassés » contenu dans la grave 0/D
à traiter, le pourcentage, par rapport à cette grave, des éléments provenant du
concassage des éléments supérieurs à D de la grave tout-venant d’origine.
Si la préparation du granulat s’effectue sans élimination d’aucune fraction
(notamment sans dessablage), le pourcentage d’éléments concassés contenu dans la
grave à traiter sera égal au pourcentage d’éléments supérieurs à D dans tout-venant.
Dans le cas contraire, le pourcentage d’éléments concassées contenu dans la grave à
traiter sera déterminé par le calcul, la quantité de matériaux éliminés étant connue.
Dans certains cas, lorsque plusieurs concasseurs ou broyeurs traitent la grave
naturelle préalablement criblée en plusieurs fractions, le pourcentage des éléments
concassés peut être très notablement supérieur au pourcentage défini au premier
paragraphe. On pourra alors appliquer la définition ci-dessus à chaque
concasseur, et on obtiendra le pourcentage de concassé du produit final en faisant
la somme des valeurs pondérées déterminées pour chaque composant.
Le tableau 1 indique, en fonction de l’emploi et du trafic, les pourcentages de
concassés minimaux à utiliser.
Tableau 1
Trafic Renforcement chaussées neuves
(PL>g) sous circulation
base de chaussée fondation de
noire chaussée
Fondation de Noire
chaussée
en béton
<100 > 40 % >25 % grave entièrement roulée
100 à 500 >60 % 25 %
500 à 1000 100 % 40
>1000 60 % 25 %
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* l’utilisation des graves-ciment en renforcement pour les routes supportant
un trafic de 500 à 1000 (PL>g) n’est acceptée qu’à titre transitoire et lorsque toute
autre technique entraine des plus-values d’au moins 10 % par rapport à la
technique grave-ciment.
1.5 – Dureté
Le coefficient Deval Humide des granulats sera supérieur à 3 (avec cependant
une certaine tolérance pour les assises soumises aux efforts les plus faibles).
Le coefficient Los Angeles de granulat satisfera aux conditions figurant dans
le tableau 2.
1.6 – Pollution
Les graves utilisées devront posséder
– un équivalent de sable ES= 30 ;
– un indice de plasticité Ip non mesurable.
Tableau 2
Trafic Renforcement Chaussées Neuves
(PL>g)
Base de Fondation de
chaussée noire chaussée noire
Fondation de
En béton
2/ Ciment
2.1 – Caractéristiques générales
Les graves utilisées étant exclusivement des graves propres, on pourra
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