H DurcisParPrecipitation
H DurcisParPrecipitation
H DurcisParPrecipitation
1. Introduction
Dans cette expérience, nous proposons de mettre en évidence le durcissement structural, par
précipitation d'une seconde phase, dans l'alliage Al- 4,5%Cu
2.2. La trempe
La trempe a pour but de maintenir les éléments durcissables en solution métastable. La vitesse
de refroidissement nécessaire dépend très fortement de l'alliage. L'Al-4%Cu doit être refroidi
jusqu'à 200°C en moins de 5 à 15 s. En dessous de 200°C la vitesse de refroidissement n'est
plus critique. Dans les alliages Al-Zn ne contenant pas de Cu, la démixtion est plus lente et il
suffit de refroidir en 5 à 20 min. Il s'en suit que les alliages Al-Cu nécessitent une trempe à
l'eau, tandis que les alliages Al-Zn peuvent refroidir à l'air.
La résistance mécanique des alliages qui dans cet état n'est due qu'au durcissement par la
solution solide, est encore médiocre. Un refroidissement très lent permet la démixtion de la
solution en équilibre. Les précipités deviennent relativement grands et ne contribuent que peu
au durcissement. Les caractéristiques mécaniques restent alors pratiquement celles de l'Al
brut.
Durcissement par précipitation d’un alliage d’aluminium H3
A température ambiante les fluctuations thermiques ont des amplitudes beaucoup trop petites
pour que la germination d'un nouveau grain puisse prendre naissance de la même manière qu'à
température élevée. Parmi tous les types d'interfaces possibles, celui dont l'énergie d'interface
est la plus basse, est celui, pour lequel la nouvelle composition (Al2Cu) s'arrange dans le
réseau de la matrice. On peut décrire cet arrangement comme un cristal avec des variations
locales en composition ou comme deux cristallites entre lesquels il existe une cohérence
cristallographique. Comme ni l'une ni l'autre de ces deux descriptions n'est vraiment parfaite,
on les appelle zones de Guinier-Preston. La diffusion à basse température étant extrêmement
lente, ces zones GP restent forcément très petites. En fait, elles sont tellement petites que leur
observation n'est pas du tout facile. Dans l'Al-Cu, elles consistent en une couche atomique
d'environ 30 par 30 atomes de Cu qui s'arrangent dans un plan cristallographique (100).
de l'Al2Cu en équilibre mais qui gardent encore l'orientation par rapport au réseau de l'Al. Ce
n'est qu'au dessus de 300°C que la germination et la croissance produisent des grains de tailles
habituelles (µm) et d'orientation aléatoire. Ces grains sont constituées de la phase qui est la
phase d'équilibre de l'Al2Cu (tetragonale). Le tableau 2 résume cette séquence de
précipitation. La solution solide (phase cc.), qui est toujours présente, s'appauvrit
graduellement en Cu lorsque la microstructure s'approche de l'équilibre + .
Le durcissement des alliages est optimal quand il y a des zones GP I et GP II c.-à-d. des
précipités cohérents et ultraminces. La coalescence, qui a lieu au delà de 200°C, diminue la
limite élastique et la résistance à la rupture. On parle d'un survieillissement. Pour arriver à des
caractéristiques mécaniques optimales, le vieillissement prend 5 à 8 jours dans les alliages Al-
Cu et Al-Mg2Si, mais n'arrive à saturation qu'après 90 jours dans l'Al-Zn. Le revenu entre 150
et 200°C permet d'atteindre ce but en 4 à 24 h (selon l'alliage). Les résistances mécaniques
que donne le traitement accéléré sont parfois légèrement plus élevées que celles obtenues par
le vieillissement. Par rapport au durcissement par écrouissage, le durcissement par
précipitation à l'avantage de ne pratiquement pas diminuer l'allongement à la rupture.
Durcissement par précipitation d’un alliage d’aluminium H5
3. Mécanismes de durcissement
Le durcissement par la solution solide que provoque la solution figée, immédiatement après la
trempe, augmente avec la concentration de l'élément en solution. Néanmoins, avec les 4% de
Cu dans l'Al, cet effet reste faible, comme le montre le tableau 3, et dans la suite ne sert
pratiquement à rien car il disparaît avec la précipitation du Cu. Mais les petites particules qui
se forment provoquent un autre mécanisme de durcissement.
H6 Durcissement par précipitation d’un alliage d’aluminium
grains plus grossiers. Bien que cela fasse augmenter leur résistance, l'agrandissement de la
séparation d facilite le contournement et adoucit le métal (survieillissement). Les courbes de
revenu qui montrent la résistance à la rupture, la limite élastique ou la dureté en fonction du
temps de revenu montrent bien ce maximum (figs. 4 et 7).
Fig. 7 Dureté en fonction du temps de revenu à 130 et 190° C pour les alliages
binaires Al-Cu
Ecrouissage
Pour augmenter davantage la limite élastique et la résistance à la rupture des alliages
durcissables, on peut les travailler à froid. L'effet combiné de l'écrouissage et de la
précipitation est représenté dans la figure 8. Pour que ce traitement soit efficace, on doit
l'effectuer après la trempe et avant le vieillissement ou le revenu. Autrement, la mise en
solution à 500° C avant la trempe effacera autrement tout effet d'écrouissage. Par rapport au
durcissement par précipitation sans écrouissage le durcissement combiné rend le métal fragile.
H8 Durcissement par précipitation d’un alliage d’aluminium
4. Expérience
Déterminer les courbes de revenu (dureté en fonction du temps de revenu) pour trois
températures de revenu pour l'alliage Al-ZnMgCu. Les mesures de dureté s'effectuent sur une
machine de dureté, essai Vickers (voir dureté)
Composition Si Fe Cu Mn Mg Cr Zn Ti Al
Min. - - 1.2 - 2.1 0.18 5.1 - bal
Max. 0.4 0.5 2 0.3 2.9 0.28 6.1 0.2 bal
Manipulations
- Homogénéiser les éprouvettes (Cylindre de 18 mm de diamètre et de 8 mm
d'épaisseur) dans le four d'homogénéisation préchauffé à 500° C.
Durcissement par précipitation d’un alliage d’aluminium H9
- Tremper après 20 min les éprouvettes dans un bac d'eau. Il est important de réduire le
temps de passage entre le four et le bac au minimum nécessaire au transfert.
- Mettre assez d'éprouvettes trempées dans les fours préchauffés à 170°C, à 200°C et à
250°C.
- Sortir une éprouvette par four après environ 10, 20, 40 et 80 min.
- Mesurer la dureté HV20 des pièces à l'état de réception, trempées et revenues (au moins
3 mesures par éprouvette)
F Tel que fabriqué à chaud Le premier chiffre derrière le symbole Le premier chiffre derrière le symbole T
H indique le mode d'obtention de la précise le type de traitement thermique
O Recuit ou recristallisé dureté: appliqué:
1 1/8dur H1l
6. Bibliographie
Aluminum and aluminum alloys, Ed. by J. R. Davis, Print.3, ASM International 1994
Aluminium, Properties and physical metallurgy, Ed. J.E. Hatch, American Society for Metals,
Ohio 1984.
Phase Transformation in metals and alloys, D.A. Portis, K.E. Easterling,, Van Nostrand
Reinhold 1980.