Deee & Vhu

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 39

Société Nationale des Transports et de la

Logistique

Recyclage des Véhicules Hors D’usage et des Déchets


D'équipements Électriques et Électroniques

DIRECTION JURIDIQUE ET ETUDE REGLEMENTAIRE


2016


INTRODUCTION

Les nécessités environnementales se veulent aujourd’hui être au centre des préoccupations


mondiales. Cela est connut et réel vu tout l’engouement dont font preuve les Etats, aussi
individuellement que solidairement, autours de la question, à juste titre ! L’environnement nécessité
d’être préservé et cela, peu importe le domaine d’activité concerné. « Le paradigme
environnemental l’exige, les réglementations se renforcent, les techniques et les matériaux évoluent,
les partenariats s’installent, c’est tout un réseau que se forme pour le développement durable des
voitures et des équipements électroniques et électriques ainsi que leurs industrie », peut-on lire à la
page 2 d’un célèbre ouvrage1.

Nous pouvons, par-là, déceler une implication non moins engagée de l’industrie automobile
et électrique dans la question environnementale. Nous sommes à l’ère du recyclage toujours dans le
même but, celui de protéger la planète et ses ressources naturelles. D’un point de vue général, le
recyclage est certes aussi ancien que l’industrie mais avant c’était un métier de négoces plutôt que
un moyen d’économiser la planète, voire les ressources naturelles. Aujourd’hui le recyclage est une
activité très surveillée et réglementée. En tant que procédé permettant la production de matières
premières à partir de déchets pour les réintroduire dans le cycle industriel, le recyclage joue un rôle
très important dans toute industrie et notamment dans celles de l’automobile et d’équipements
électroniques et électriques. D’où son caractère indispensable qui justifie la volonté de la Société
Nationale des Transports et de la Logistique de l’intégrer pour une logistique durable. Mais qu’est-
ce que le recyclage des VHU et DEEE et en quoi consiste-t-il ?

Le recyclage des VHU et DEEE est une activité qui consiste en la destruction intelligente
des matériaux concernés, des déchets _carcasses de véhicules ; déchets électriques et électroniques_
après en avoir au préalable récupéré les parties réutilisables. Au regard de la convention de Bâle, les
déchets sont « des substances ou objets qu’on élimine, qu’on a l’intention d’éliminer ou qu’on est
tenu d’éliminer en vertu des dispositions du droit national ». Elle définit ensuite l’élimination en
renvoyant à une liste des différentes opérations d’élimination, comme l’enfouissement ou
l’incinération, incluant les opérations de recyclage. Il faut noter qu’il s’agit d’une activité
transversale qui, pour son bon fonctionnement, doit être faite en réseau à l’intérieur et à l’extérieur
de la filière automobile et électronique. C’est à dire, il faut aussi faire participer les constructeurs et
leurs fournisseurs de pièces et de matériaux ainsi que les entreprises d’autres secteurs industriels,
les gouvernements locaux, les centres de recherches et les universités. Aussi, doit-elle être intégrée
en amont de la chaine de production. Cela d’autant plus que de nos jours l’activité du recyclage est
une activité économique à part entière qui est liée au marché ; les prix des produits recyclés variant
en même temps que les matières premières nouvelles. Chose que la SNTL a d’ailleurs bien
comprise en voulant s’inscrire comme leader dans le recyclage des VHU et DEEE.

1
L’INDUSTRIE AUTOMOBILE SE REORGANISE POUR LE RECYCLAGE, Heloisa V. de MEDINA,
Pascaline SEDILLEAU, P 2
Une telle vision nécessite une parfaite connaissance de la réglementation tant au plan
externe qu’interne (partie I), que de la technique que s’y prête, tout en tenant compte d’un
certain nombre de recommandations vu les dangers auxquels peuvent s’exposer les
travailleurs y rattachés (partie II). Ce qui fera l’objet de la présente étude. Il serait de mise de
noter que cette étude revêt un intérêt pratique capital. Car l’évolution technologique rapide, la
croissance du taux de voitures, la durée de vie réduite des appareils étant à la source d’une
production importante des véhicules hors d’usage et de déchets électriques et électroniques, sont à
palier pour une éco-logistique efficiente.
SOMMAIRE

INTRODUCTION

PARTIE I/ CADRE JURIDIQUE ET REGLEMENTAIRE DU RECYCLAGE DE VHU ET


DEEE, AU NIVEAU INTERNATIONAL ET NATIONAL

Chapitre 1- Cadre réglementaire de la gestion de VHU et de DEEE à l’échelle internationale

Chapitre 2- Cadre réglementaire et institutionnel de la gestion de VHU et de DEEE à


l’échelle nationale

PARTIE II/ CADRE TECHNIQUE ET PROCEDES DE RECYCLAGE DE VHU ET DEEE

Chapitre 1- Opportunités d’une gestion efficace des déchets d’équipement électrique et


électronique au Maroc

Chapitre 2- Le recyclage des VHU : procédés et étapes.

CONCLUSION

 Recommandations pour une meilleure gestion des VHE et des DEEE au Maroc.
Chapitre 1er - Cadre réglementaire de la gestion de VHU et de
DEEE à l’échelle internationale
Suite aux scandales des années 1986-1987, relatifs aux déversements de déchets toxiques dans les
pays africains2 et les conséquences dramatiques sur la santé et l'environnement des populations, les
gouvernements africains, sous la bannière de l'Union africaine3 , condamnent unilatéralement ce
commerce en le qualifiant de « crime contre l'Afrique et les populations africaines »4. Un an plus tard, la
communauté internationale leur emboîte le pas en adoptant la Convention de Bâle sur le contrôle des
mouvements transfrontières des déchets et de leur élimination, le 22 mars 1989, puis la convention de
Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) le 17 mai 2004. Affirmant la nécessité de «
protéger la santé humaine et l'environnement des risques causés par les déchets dangereux », ces
Convention marquent la prise de conscience internationale des problèmes liés aux transferts
transfrontières des déchets. Dans les dernières années, s'ensuit alors l'adoption de nombreux instruments
internationaux, régionaux et nationaux légiférant sur cette question De même, face aux difficultés
rencontrées dans les pays en développement pour contrôler et gérer ces déchets, la communauté
internationale, à l'initiative de la Conférence des Parties à la Convention de Bâle, se mobilise pour
apporter une assistance technique à ces pays.

Section 1 - Conventions internationales


L'un des problèmes majeurs qui a conduit à l'élaboration des Conventions de Bâle et celle de
Stockholm est le nombre important des exportations des déchets dangereux et notamment les
véhicules hors d’usage (VHU) et les déchets d’équipement électriques et électroniques (DEEE)
vers les Pays en développement qui ne disposent ni de moyens techniques leur permettant
d'éliminer ces déchets selon des méthodes écologiquement rationnelles, ni d'un cadre juridique et
administratif leur permettant de contrôler efficacement et de prévenir la mise en décharge souvent
illicite ce ces déchets dangereux sur leur territoire, ce qui avait pour résultat la détérioration de
l'environnement et de la santé humaine.

§1 - Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières


des déchets dangereux et de leur élimination

L’objectif de la Convention de Bâle est de protéger la santé humaine et l’environnement


contre les effets nocifs de la production, de la gestion, du transfert transfrontalier et de
l’enfouissement de ces déchets. Selon l’esprit et les objectifs de la Convention, chaque État doit
établir des contrôles sur les importations et les exportations de déchets présentant un danger avéré
pour l’environnement et la population ; cela inclut les équipements informatiques en fin de vie, les
2
L’affaire du «probo koala» ou la catastrophe du déversement des déchets toxiques en côte d’ivoire FIDH - LIDHO – MIDH, Avril 2011
Greenpeace/ Aslund N°560f, p 5
3
En 2002, l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) a été remplacée par l'Union Africaine.
4
Cf. Résolution 1153 de l'Union africaine, datée du 25 mai 1988.p 1
batteries, les pneus… Tant que de tels dispositifs ne seront pas mis en place et réellement
appliqués, le transfert massif et non contrôlé de déchets électriques et électroniques, et les pièces
de véhicules hors d’usage vers les pays en voie de développement, continuera de constituer une
menace sans cesse pour la santé et l’environnement.

Définition du déchet selon la convention de bale


Les véhicules hors d’usage et les équipements électroniques en fin de vie entrent dans la
définition de « déchet » et de « déchet dangereux » de la Convention de Bâle. Ils sont donc soumis
à des procédures de consentement à l’importation et à l’exportation, ainsi qu’à des interdictions de
transports transfrontaliers. La Convention de Bâle définit les déchets en général comme « des
substances ou objets qu’on élimine, qu’on a l’intention d’éliminer ou qu’on est tenu d’éliminer en
vertu des dispositions du droit national ». Elle définit ensuite l’élimination en renvoyant à une
liste des différentes opérations d’élimination, comme l’enfouissement ou l’incinération, incluant
les opérations de recyclage.
Bien que le reconditionnement ne soit pas listé comme opération d’élimination, les
ordinateurs destinés à être réparés, ainsi que leurs pièces détachées, sont considérés comme des
déchets jusqu’à réparation des équipements. Toutefois, la Convention précise que « les
assemblages électriques et électroniques destinés à une réutilisation directe et non au recyclage ou
à l’élimination définitive, ne sont pas des déchets dangereux, à moins qu’ils ne contiennent des
matières de l’annexe I à des concentrations telles qu’ils présentent une caractéristique de danger
figurant à l’annexe III »5.

Mouvements transfrontaliers des déchets


La Convention exige la notification des transports transfrontaliers de déchets dangereux
entre Parties et le consentement préalable du pays destinataire. Cependant, le principe de
consentement préalable a été jugé hautement corruptible et inacceptable. C’est ainsi qu’en 1992,
la première Conférence des Parties a donné la possibilité aux pays en développement d’interdire
l’importation de déchets dangereux provenant de pays industrialisés. La deuxième Conférence des
Parties, en 1994, a interdit tout export de déchets dangereux depuis les pays de l’OCDE vers les
pays hors-OCDE. Enfin, l’amendement apporté à la Convention de Bâle lors de la troisième

Conférence des Parties en 1995, a interdit le transport de déchets dangereux depuis les pays
développés listés en Annexe VII vers les pays en développement (non listés dans l’Annexe VII).
Malgré toutes ces dispositions, les Parties peuvent conclure des accords ou arrangements
bilatéraux, multilatéraux ou régionaux avec des Parties ou des non Parties à condition que ces

5
Voir annexe I et III de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur
élimination.p19 et 23
accords ne dérogent pas à la gestion écologiquement rationnelle des déchets prescrite dans la
Convention. Les gouvernements doivent garantir que les transports de déchets ne sont effectués
que vers des pays aptes à les gérer de manière « écologiquement rationnelle ». Le trafic illicite de
déchets est donc sanctionné avec des variations selon les pays. Aujourd’hui, 32 des 39 pays
concernés par l’amendement et listés dans l’Annexe VII (OCDE, UE, Liechtenstein) l’ont
transcrit dans leur réglementation nationale.
Les déchets d’équipements électriques et électroniques sont-ils des déchets dangereux
selon la convention de bale?
Les équipements classés comme déchets provenant de flux contenant des substances listées
dans l’Annexe I de la Convention (par exemple plomb, cadmium, mercure, béryllium) sont
considérés comme dangereux, sauf s’il peut être démontré qu’ils ne comportent aucune des
caractéristiques figurant en Annexe III. La Convention de Bâle ne donne aucune précision
concernant le développement de protocoles de test, laissant leur conception et leur application au
soin des gouvernements nationaux. Cependant, des lignes directrices techniques ont été adoptées
concernant certains flux de déchets spécifiques.
La Convention fournit en outre des indications concernant la classification des équipements
électroniques. En Annexe VIII6, les déchets suivants sont classés comme déchets dangereux
lorsqu’ils présentent les caractéristiques de l’Annexe III :
A1180 - les assemblages électriques et électroniques usagés ou sous forme de débris sont
réputés dangereux s’ils contiennent un ou plus des composants suivants : accumulateurs et
batteries figurant en Annexe VIII, rupteurs à mercure, verres CRT et autres verres activés,
condensateurs à PCB, et tout autre composant contenant une substance listée en Annexe I.
A1150 - cendres de métaux précieux provenant de l’incinération de circuits imprimés ne
figurant pas en Annexe IX.
A1170 - accumulateurs et autres batteries usagés ne figurant pas en Annexe IX et contenant
des constituants mentionnés à l’Annexe I dans une proportion qui les rend dangereux.
A1190 - déchets issus de câbles métalliques gainés ou isolés avec des plastiques contenants
ou contaminés par des goudrons, du PCB, du plomb, du cadmium, d’autres composés organo-
halogénés ou d’autres constituants de l’Annexe I.
A2010 - débris de verre provenant de tubes cathodiques et d’autres verres activés.
Les déchets définis comme dangereux dans les législations nationales des pays
d’exportation, d’importation ou de transit (Article 1(1)b) sont également couverts par la

6
L’amendement à l’annexe VIII en vertu duquel de nouvelles rubriques ont été ajoutées est entré en vigueur le 20 novembre 2003
(notification dépositaire C.N.1314.2003), soit six mois suivant l’émission de la notification dépositaire C.N.399.2003 datée du 20 mai 2003
(reflétant la Décision VI/35 adoptée par la Conférence des Parties lors de sa sixième réunion.) L’amendement à l’annexe VIII en vertu duquel une
nouvelle rubrique a été ajoutée est entré en vigueur le 8 octobre 2005 (notification dépositaire C.N.1044.2005), soit six mois suivant l’émission de
la notification dépositaire C.N.263.2005 datée du 8 avril 2005 (ré-émise le 13 juin 2005, reflétant la Décision VII/19 adoptée par la Conférence des
Parties lors de sa septième réunion.)
Convention. Les entreprises gérant les déchets électroniques doivent tenir compte des législations
nationales appliquant la Convention de Bâle, afin d’être en accord avec les obligations des Parties.

Obligations des Etats vis-à-vis de la Convention7:


La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets
dangereux et de leur élimination a fixé plusieurs consignes à respecter aux Etats signataires, parmi
ces obligations :
 La désignation de l'autorité compétente, chargée de communiquer au Secrétariat des
renseignements, notamment sur les types de déchets produits et
 les méthodes d'élimination, sur les mouvements transfrontières prévus ainsi que sur
les mesures adoptées pour l'application de la Convention ;
 L’élaboration d’une législation nationale permettant de répondre aux exigences de la
Convention.
 Le recours aux mesures à même d’interdire l'importation et l'exportation si les
déchets ne peuvent être gérés de manière écologiquement rationnelle et veiller à ce
que la production des déchets soit réduite au minimum.
 En cas de mouvement transfrontière de déchets dangereux, une notification devra
être transmise aux Etats concernés. De même, un contrat spécifiant une gestion
écologiquement rationnelle devra être conclu entre l'exportateur et l'éliminateur.
 Concernant l'exportation ou l'importation des déchets entre Etats Parties et non
parties, la Convention exige des accords bilatéraux, multilatéraux ou régionaux.

Mesures prises par le Maroc dans le cadre de ses engagements vis à vis de la
Convention :
Après la ratification de la Convention en 1995, le Maroc s'est engagé à prendre des mesures
pour la mise en application de la Convention8:
* Aspect technique:
- Organisation au Maroc en janvier 2001 de la conférence africaine sur la gestion des
déchets Dangereux;
- Réalisation en 2002 d'un inventaire des déchets non dangereux importés par le Maroc pour
valorisation ;
- Réalisation d'un inventaire des déchets dangereux produits par les activités industrielles,
minières, agricoles et hospitalières. (Activité programmée dans le plan quinquennal 1999-2003) ;
- Réalisation d'un inventaire des PCB au Maroc.

7 La Mission Permanente du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève.
http://www.mission-maroc.ch/
8La Mission Permanente du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève.
http://www.mission-maroc.ch/
- Elaboration d'un plan national de gestion des déchets. (Activité programmée dans le plan
quinquennal 1999-2003) ;
- Création d'un centre d'élimination des déchets dangereux.
- Création d'une bourse de déchets.

* Aspect juridique:
- Elaboration de la loi relative à la gestion des déchets et leur élimination ainsi que ses
décrets d'application 28-00.
- Activation du processus de ratification de l'amendement à la Convention (décision III/1) ;

§ 2 - La Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement


préalable

Adoptée à Rotterdam en 1998 et entrée en vigueur en 20049, la Convention de Rotterdam


sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains
produits chimiques et pesticides dangereux porte sur le partage des responsabilités et la
coopération des pays dans le domaine du commerce international de certains produits chimiques
dangereux. Les DEEE et les VHU sont concernés doublement par cette convention, de par leur
commercialisation internationale de pays développés vers les pays du tiers monde en tant
qu’équipement de deuxième main, et leur teneur en matière très toxique contenue dans leurs
composantes.
Principe et application de la convention de Rotterdam
Cette convention, aussi appelée plus simplement Convention de Rotterdam ou Convention
Pic (de l’anglais Prior informed consent pour Principe d’information et de consentement
préalables), institue un principe fondamental du commerce de certaines substances chimiques. En
effet, l’exportation de ces substances ne peut se faire qu’avec le consentement préalable du pays
importateur, suite à son information.
La convention de Rotterdam facilite donc l’échange d’informations sur les produits
chimiques et instaure un processus de décision nationale quant à l’importation et l’exportation de
substances potentiellement dangereuses pour la santé des personnes et pour l’environnement.
Cette convention juridiquement contraignante est donc aussi un moyen de connaître et faire
connaître les décisions d’un pays envers les produits chimiques concernés. Ces produits inscrits à
l’annexe III de la convention sont au nombre de 40 en 2010. Ils comprennent 29 pesticides (dont
quatre formulations extrêmement dangereuses) et 11 produits industriels.
Certains de ces produits ont rejoint la liste des Dirty dozen de la convention de Stockholm
sur les polluants organiques persistants en 2009.

9
Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques
et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international nations unies 1998 ; http://www.un.org/french/millenaire/law/rotterdam.htm.
Section 2 – Réglementation des DEEE et des VHU en Europe
L’Union Européenne a adopté plusieurs directives concernant la gestion des matières
dangereuses et de certains produits de consommation en fin de vie. Son cadre juridique s’applique
à l’ensemble des pays membres. L’UE (auparavant la Communauté européenne

§ 1 - La directive 2002/96/CE relative aux déchets d'équipements


électriques et électroniques (DEEE)

La directive 2002/96/CE10 a comme cible une valorisation de 70 % des jouets et du matériel


d’éclairage, ce qui comprend les LFC et les tubes fluorescents, et une valorisation de 75 % pour
les équipements informatiques et de télécommunications et pour le matériel grand public. Le taux
de réutilisation et de recyclage des composants, des matières et des substances en poids moyen par
appareil doit être de 80 % pour les lampes à décharge, de 50 % pour le matériel d’éclairage et les
jouets et de 65 % pour les équipements informatiques et de télécommunications et pour le
matériel grand public11.

§ 2 - la Directive 2011/65/UE relative à la limitation de l’utilisation de


certaines substances dangereuses dans les EEE

Parallèlement à la directive 2002/96/CE, l’UE a adopté en 2011 la Directive relative à la


limitation de l’utilisation de certaines substances dangereuses dans les EEE (2011/65/UE)12. Elle
est plus connue sous son nom anglais : Restriction of Hazardous Substances (RoHS). Elle
remplace la directive du même nom de 2003. Le RoHS visait à limiter l’utilisation et le
bannissement du plomb, du mercure, du cadmium, du chrome hexa-valent, du PBB et du PBDE
pour les EEE spécifiés dans la directive 2002/96/CE.

§ 3 - La directive 2002/96/CE et le RoHS

La directive 2002/96/CE et le RoHS13 proposent les bases des programmes de


Responsabilité élargie du producteur pour les pays membres puisqu’elles incluent toutes les
caractéristiques nécessaires à la REP selon la définition de l’OCDE. En effet, la directive
2002/96/CE spécifie que les producteurs ont le devoir de collecter gratuitement leurs produits en
fin de vie, de les traiter selon la meilleure technique disponible et de valoriser les matières
produites par le traitement et la collecte. De plus, les producteurs doivent financer les activités de
collecte de leurs produits, au moins à partir du point de chute, de traitement, de valorisation et
d’élimination des résidus de manière environnementale.

10 Journal officiel de l'Union européenne L 37/24 du 13.2.2003


11 Europa : synthèse de la législation de l’UE. « http://www.europa.eu»
12 Journal officiel L 174 du 1 Juillet 2011 ;
13 RoHS : Restriction of Hazardous Substances
§ 4 - La Directive 2006/66/CE relative aux piles et aux accumulateurs
ainsi qu'aux déchets de piles et d'accumulateurs

L’UE a aussi adopté la Directive relative aux piles et aux accumulateurs ainsi qu'aux
déchets de piles et d'accumulateurs (2006/66/CE)14. Cette directive reprend les mêmes éléments
que la directive 2002/96/CE et le RoHS. Elle énonce les restrictions concernant la teneur en
mercure et en cadmium maximale pour les piles et les accumulateurs. De plus, elle énonce les
cibles de récupération pour ces produits. Les producteurs devront récupérer au moins 25 % de
leurs piles et accumulateurs d’ici le 26 septembre 2012 et au moins 45 % quatre ans plus tard.
Depuis le 26 septembre 2009, les pays membres de l’UE doivent recycler les piles et les
accumulateurs de la manière la plus environnementale possible, mais la valorisation énergétique
n’est pas permise. De plus, les pays devaient atteindre des objectifs de recyclage des matières
contenues dans les piles et des accumulateurs en date du 26 septembre 2011. Ainsi, 65 % du
contenu en poids des piles et des accumulateurs plomb-acide, 75 % du contenu en poids des piles
et des accumulateurs nickel-cadmium et 50 % des autres déchets des piles et des accumulateurs
doivent être recyclés tout en visant un taux de recyclage maximal pour le plomb et le cadmium.
Comme pour les DEEE, les producteurs sont responsables du financement de la collecte, du
traitement, de la valorisation et des activités de sensibilisation. Ceci en fait aussi un programme
respectant la définition de la REP par l’OCDE.15
Cette directive DEEE (directive 2002/96/CE) a fait l'objet d'une refonte en 2012 : le
nouveau cadre européen est défini par la directive 2012/19/UE du 4 juillet 2012, entrée en vigueur
le 13 août 2012. Elle fixe des objectifs plus ambitieux en termes de collecte et renforce la lutte
contre le trafic de déchets.

§ 5 - La directive 2012/19/UE relative aux déchets d'équipements


électriques et électroniques et aux équipements électriques et
électroniques usagés16

Cette nouvelle directive est transposée par le décret n° 2014-928 du 19 août 2014 relatif aux
déchets d'équipements électriques et électroniques et aux équipements électriques et électroniques
usagés qui impose en particulier la reprise gratuite et sans obligation d'achat des petits
équipements par les magasins disposant d'une surface de plus de 400 m² dédiée à la vente
d'équipements électriques et électroniques.
La collecte, qui doit s'accompagner du tri, du traitement sélectif et de la valorisation des
déchets, est mise en place par l'entreprise ou confiée à des éco-organismes agréés. Sont concernés
tous les équipements qui fonctionnent grâce à des courants électriques ou à des champs

14 Journal officiel L 266/1 du 26 Novembre 2006 ;


15 Europa : synthèse de la législation de l’UE. « http://www.europa.eu»
16 Décret n° 2014-928 du 19 août 2014, Europa : synthèse de la législation de l’UE «http://www.europa.eu»
électromagnétiques, mais également les équipements de production, de transfert et de mesure de
ces courants et champs17.
Cinq arrêtés interministériels relatifs aux déchets d'équipements électriques et électroniques
(DEEE) sont parus au Journal officiel mercredi 15 octobre 201418. Mis en consultation en avril, ils
sont pris en application du décret du 22 août 2014 qui transpose la directive européenne de 2012
qui vise à prévenir et réduire les effets nocifs associés à la production et à la gestion de ces
déchets.
Cette directive a ouvert le champ d'application de la législation. Jusqu'au 14 août 2018,
celui-ci reste limité à certaines catégories d'équipements électriques et électroniques (EEE). Mais
à compter du 15 août 2018, il concernera tous les EEE, à quelques exceptions près.

§6 La directive européenne 2000/53/CE du 18 septembre


2000 relative aux véhicules hors d’usage instaure des enjeux majeurs
d’un point de vue environnemental.

Elle doit conduire à concevoir des véhicules davantage susceptibles d’être valorisés, à
réduire l’utilisation de substances dangereuses, à prévoir des solutions qui facilitent le démontage
et à promouvoir l’utilisation de matériaux recyclés. Les Etats membres doivent en outre prendre
les mesures nécessaires pour que la remise d’un véhicule à une installation de traitement
s’effectue sans aucun frais pour le dernier détenteur.

Les constructeurs ou importateurs professionnels de véhicules dans un Etat membre doivent,


le cas échéant, supporter la totalité ou une partie significative des coûts de mise en oeuvre de cette
mesure. La directive fixe des objectifs chiffrés à atteindre au plus tard le 1er janvier 2015 :

 un taux minimum de réutilisation et de recyclage de 85% en masse du VHU ;


 un taux minimum de réutilisation et de valorisation de 95% en masse du VHU.19

Les dispositions réglementaires transposant cette directive européenne visent à garantir un


stockage et un traitement des VHU dans de bonnes conditions environnementales, ainsi qu’une
traçabilité de chaque véhicule jusqu’à sa destruction finale. Pour ce faire, il prévoit que les VHU
ne peuvent être remis par leur détenteur qu’à un démolisseur agréé ou à un broyeur agréé.

§7 Directive 2008/33/CE du Parlement européen et du Conseil du 11


mars 2008
Modifiant la directive 2000/53/CE relative aux véhicules hors d’usage, en ce qui concerne
les compétences d’exécution conférées à la Commission20

17 CEDEF : Comment sont gérés les déchets d’équipements électriques et électroniques, http://www.economie.gouv.fr
18 Radisson, L « DEEE : le nouveau dispositif réglementaire est en place » publié dans Environnement & Technique n°341.
19 Http://www.developpement-durable.gouv.fr/Vehicules-Hors-d-Usage-VHU,12759.html, Véhicules Hors d’Usage (VHU) 31 décembre
2009 (mis à jour le 5 septembre 2014)
20 http://eur-lex.europa.eu/legal-content/fr/ALL/?uri=CELEX%3A32005L0064
§8 Directive 2008/112/CE du Parlement européen et du Conseil du
16 décembre 2008

Modifiant les directives 76/768/CEE, 88/378/CEE et 1999/13/CE du Conseil ainsi que les
directives 2000/53/CE, 2002/96/CE et 2004/42/CE du Parlement européen et du Conseil afin de
les adapter au règlement (CE) n o 1272/2008 relatif à la classification, à l’étiquetage et à
l’emballage des substances et des mélanges (Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE)

§9 Directive 2005/64/CE du Parlement européen et du Conseil du


26 octobre 2005
Concernant la réception par type des véhicules à moteur au regard des possibilités de leur
réutilisation, de leur recyclage et de leur valorisation, et modifiant la directive 70/156/CEE
du Conseil21

§10 Décision 2005/293/CE de la Commission du 1er avril 2005

établissant les modalités nécessaires au contrôle du respect des objectifs fixés en matière de
réutilisation/valorisation et de réutilisation/recyclage par la directive 2000/53/CE du Parlement
européen et du Conseil relative aux véhicules hors d’usage

§11 Décision 2001/753/CE de la Commission du 17 octobre 2001


Concernant un questionnaire établi en vue des rapports des États membres sur l’application
de la directive 2000/53/CE du Parlement européen et du Conseil relative aux véhicules hors
d’usage

§12 Décision 2003/138/CE de la Commission du 27 février 2003


Établissant des normes concernant la codification des composants et des matériaux pour
véhicules en application de la directive 2000/53/CE du Parlement européen et du Conseil relative
aux véhicules hors d’usage

§13 Décision 2002/151/CE de la Commission du 19 février 2002


Concernant les exigences minimales applicables au certificat de destruction délivré en
application de l’article 5, paragraphe 3, de la directive 2000/53/CE du Parlement européen et du
Conseil relative aux véhicules hors d’usage.

21 http://eur-lex.europa.eu/legal-content/fr/ALL/?uri=CELEX%3A32005L0064
Section 3 : Cadre réglementaire applicable aux VHU en France
Les VHU sont « des véhicules économiquement irréparables » transmis
principalement par les particuliers, les assurances, les entreprises du commerce et de la
réparation automobile, les fourrières ou les domaines à un démolisseur.

La réglementation s’appuie sur la directive européenne 2000/53/CE du 18


septembre 2000 relative aux véhicules hors d’usage (VHU) qui impose notamment des
objectifs en termes de « taux de réutilisation et recyclage » et de « réutilisation et
valorisation ». De respectivement 80 % et 85 %, ils seront portés à 85 % et 95 % en
2015.
Le pivot de la réglementation nationale française est le décret n° 2011-153 du 4
février 2011 (codifié aux articles R543-153 et suivants du code de l’environnement). Il
est complété par plusieurs arrêtés d’application :

- le décret n° 2011-153 du 4 février 2011 relatif à la gestion des véhicules hors d’usage vise
à encadrer la filière de collecte et de traitement des VHU :

 L’arrêté du 24 décembre 2004 modifié par celui du 9 mai 2007 concernant les dispositions
relatives à la construction de véhicules, composants et équipements visant le traitement des
VHU
 L’arrêté du 19 janvier 2005 relatif au calcul du taux de réemploi, de recyclage et de valorisation
des VHU ;
 L’arrêté du 19 janvier 2005 relatif aux déclarations annuelles des producteurs de véhicules, des
broyeurs agréés et des démolisseurs agréés de VHU ;
 L’arrêté du 6 avril 2005 fixant les règles d’établissement du récépissé de prise en charge pour
destruction et du certificat de destruction des VHU ;
 L’arrêté du 13 mai 2005 relatif à la composition et aux modalités de fonctionnement de la
commission de suivi des filières de traitement des VHU
 L’arrêté d’application du 27 juin 2011 relatif aux réseaux de centres VHU agréés mis en place
par les producteurs ou groupements de producteurs a permis de préciser les conditions
d’organisation de collecte des VHU à la charge des constructeurs ;
 L’arrêté du 2 mai 2012 précise, tant pour les centres de traitement que les broyeurs, les
modalités d’agrément ainsi que les prescriptions applicables. Il détaille les opérations de
dépollution nécessaires avant toute autre intervention, liste les éléments qui doivent être
impérativement extraits du véhicule (notamment les batteries et fluides), et détaille l’ensemble
des informations qui doivent être transmises annuellement aux préfets, afin qu’on puisse
s’assurer des dispositions mises en place pour assurer la traçabilité des véhicules, et connaître
les performances réalisées en matière de réutilisation et recyclage ainsi que de réutilisation et
valorisation.

Déchet Code nomenclature Réglementation

Les VHU contenant des liquides 16 01 04* Règlementation spécifique prévue aux articles
ou des composants dangereux (déchets dangereux) R 543-154 à R 543-171 du Code de
l'environnement

Les véhicules dépollués (ceux


16 01 06
dont on a retiré les huiles, les liquides de 22
(déchets non dangereux)
freins, de lave-glace, de refroidissement)

22 http://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/web/environnement/dechets/dechets-dangereux/cadre-reglementaire-vhu
Section 4 - La responsabilité élargie du producteur (REP)

Le principe de responsabilité élargie du producteur (REP) est une conséquence du principe


« pollueur-payeur » dans le domaine des déchets. Le producteur doit assumer les coûts liés au
traitement de ses produits une fois devenus déchets. Dans la plupart des filières REP, il s’acquitte
de cette obligation par le versement d’une éco-contribution à un éco-organisme. L’éco-organisme
utilise les éco-contributions en finançant la collecte, le tri et le traitement des déchets au travers
des collectivités locales et de divers opérateurs.

Cadre juridique des filières REP23.

23
ADEME, Les filières à responsabilité élargie du producteur. Panorama 2011
Chapitre 2 - Cadre réglementaire et institutionnel de la gestion
de VHU et de DEEE à l’échelle nationale
Actuellement, il n’existe pas au Maroc de législation spécifique aux VHU ni aux DEEE.
Toutefois, ceux-ci peuvent être classés parmi les déchets dangereux dans le catalogue marocain
des déchets défini par le Décret n° 2-07-253 du 14 Rajeb 1429 (18 juillet 2008) portant
classification des déchets et fixant la liste des déchets dangereux24. Et qui stipule dans Liste des
caractéristiques du danger dans l’annexe 2 qu’un déchet est dangereux pour l'environnement
lorsqu’il contient une substance ou une préparation qui présente ou peut présenter des risques
immédiats ou différés pour une ou plusieurs composantes de l'environnement » ce qui s’applique
parfaitement aux VHU et aux DEEE.
Concernant le cadre institutionnel, Plusieurs Ministères peuvent intervenir dans le secteur
des e-déchets au Maroc :Le Ministère de l’Intérieur / DGCL / Direction de l’Eau et de
l’Assainissement, en tant que ministère de tutelle des collectivités locales , ces dernière leurs rôles
seraient primordiales étant donné que les autorités communales essaient toujours d'adapter les
stratégies et les politiques de gestion des déchets aux impératifs de l'urbanisation, de la
décentralisation et du développement durable.

Section 1 - Cadre juridique national


En l’absence d’une législation spécifique aux VHU et aux DEEE au Maroc. ceux-ci peuvent
être régis par la loi 28-00 relative à la gestion des déchets , car ils peuvent être classés parmi les
déchets dangereux dans le catalogue marocain des déchets défini par le Décret n° 2-07-25325 du
14 Rejeb 1429 (18 juillet 2008) portant classification des déchets et fixant la liste des déchets
dangereux et le Décret n° 2-10-421 du 20 chaoual 1431 (29 septembre 2010) pris pour
l'application des dispositions de la loi n° 52-05 portant code de la route, relatives aux véhicules.

§ 1 - Loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination

La loi n°28-0026 relative à la gestion des déchets et à leur élimination pourrait déboucher sur
un décret d’application spécifique à ce type de déchet et expose déjà le principe de responsabilité
élargi des producteurs de déchets dans son article 627 celui-ci stipule que « Toute personne qui
détient ou produit des déchets, dans des conditions de nature à produire des effets nocifs sur le sol,
la faune et la flore, à dégrader les sites ou les paysages, à polluer l'air ou les eaux, à engendrer des
odeurs, ou d'une façon générale, à porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement, est

24
Décret n° 2-07-253 portant classification des déchets et fixant la liste des déchets dangereux Publié au B.O n° 5654 du 7 août 2008
25
Décret n° 2-07-253 portant classification des déchets et fixant la liste des déchets dangereux Publié au B.O n° 5654 du 7 août 2008
26
Dahir n° 1-06-153 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006) portant promulgation de la Loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à
leur élimination, , BO n° 5480 du 7 décembre 2006
27
La minute verte de la mission Economie Verte , CGEM « Nos systèmes informatiques sont-ils sans nuisance pour l’environnement ?"p 2
tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination dans les conditions propres à éviter lesdits
effets, et ce, conformément aux dispositions de la présente loi et ses textes d'application ».
La loi 28-0028 arrête les règles et les principes fondamentaux qui se rapportent à la gestion
des déchets et à leur élimination, les apports les plus importants de ce texte se déclinent comme
suit :
 Il définit les règles d’organisation des décharges existantes et appellent à leur
remplacement par des décharges contrôlées en les classant sous trois catégories
distinctes en fonction des types de déchets qu’elles sont autorisées à recevoir ;
 Il incite à la planification de la gestion des déchets en prévoyant l’établissement de
plans directeurs adaptés au niveau territorial et au plan des catégories de déchets.
 Il confirme la responsabilité de la commune en matière de gestion des déchets
ménagers et assimilés ;
 Il instaure le principe d’une redevance d’enlèvement et d’élimination des déchets
ménagers et assimilés. Le conseil communal concerné fixe le taux de cette
redevance dans les formes et conditions prévues par la loi ;
 Il prévoit la possibilité de commercialisation et de réutilisation par les communes des
produits des déchets valorisés ;
 Il met en place un système de responsabilisation des générateurs des déchets
(principe du pollueur - payeur) ;
 Il fixe par voie réglementaire les délais de mise en place des installations de tri, de
traitement, d’élimination ou de valorisation des déchets ;
 Il fixe par voie réglementaire les prescriptions techniques concernant le tri,
l’emballage, la collecte, le transport, le stockage, le traitement et l’élimination des
déchets ainsi que leur classification.

Pour la mise en œuvre de cette loi, un ensemble de décrets d’application ont été adoptés, et
notamment le Décret n° 2-07-253 du 18 juillet 2008 portant classification des déchets et fixant la
liste des déchets dangereux.
Décret n° 2-09-284 du 8 décembre 200929 fixant les procédures administratives et les
prescriptions techniques relatives aux décharges contrôlées ayant pour objet de fixer :

 les procédures d'ouverture, de transfert, de modification substantielle ou de


fermeture des décharges contrôlées ;

28 Dahir n° 1-06-153 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006) portant promulgation de la Loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets
et à leur élimination, , BO n° 5480 du 7 décembre 2006
29 Décret n° 2-09-284 du 8 décembre 2009 fixant les procédures administratives et les prescriptions techniques relatives aux décharges
contrôlées B.O. n° 5826 du 1 er avril 2010.
 les prescriptions techniques à respecter pour la mise en place de la décharge
contrôlée en termes de choix du site et de son aménagement ;
 les conditions d’exploitation de la décharge pour en garantir la sécurité, l’hygiène et
la surveillance.
Décret n° 2-09-285 du 6 juillet 201030 fixant les modalités d’élaboration du plan directeur
préfectoral ou provincial de gestion des déchets ménagers et assimilés et la procédure
d’organisation de l’enquête publique afférente à ce plan ayant pour objet de déterminer :
 les membres représentés à la commission consultative chargée d’examiner et de
donner son avis sur le plan ;
 les autorités gouvernementales chargées de définir les termes de références sur la
base desquels sont définis les objectifs et le contenu du plan ;
 la procédure d’organisation et de déroulement de l’enquête publique à laquelle ledit
projet de plan est soumis.
Décret n° 2-08-243 du 17 mars 201031 instituant la commission des polychlorobiphényles
(PCB). Ce décret institue une « Commission des PCB » qui a pour mission de veiller au respect et
à la mise en œuvre des clauses de la Convention de Stockholm.
Décret n° 2-09-538 du 22 mars 2010 fixant les modalités d’élaboration du plan directeur
national de gestion des déchets dangereux, ayant pour objet de déterminer :
 les membres représentés à la commission consultative chargée d’examiner et de
donner son avis sur le plan ;
 les autorités gouvernementales chargées de définir les termes de références sur la
base desquels sont définis les objectifs et le contenu du plan.
Décret n° 2-09-683 fixant les modalités d’élaboration du plan directeur régional de gestion
des déchets industriels, des déchets médicaux et pharmaceutiques non dangereux, des déchets
ultimes, des déchets agricoles et des déchets inertes et la procédure d’organisation de l’enquête
publique afférente à ce plan ayant pour objet de déterminer :

 les membres représentés à la commission consultative chargée d’examiner et de


donner son avis sur le plan ;
 les autorités gouvernementales chargées de définir les termes de références sur la
base desquels sont définis les objectifs et le contenu du plan ;
 la procédure d’organisation et de déroulement de l’enquête publique à laquelle ledit
projet de plan est soumis.

30
Décret n° 2-09-285 du 6 juillet 2010fixant les modalités d’élaboration du plan directeur préfectoral ou provincial de gestion des déchets
ménagers et assimilés B.O du 05 août 2010
31
Décret n° 2-08-243 du 17 mars 2010 instituant la commission des polychlorobiphényles (PCB), BO n° 58261er avril 2010.
Décret n° 2-12-172 du 4 mai 2012, fixant les prescriptions techniques relatives à
l’élimination et aux procédés de valorisation des déchets par incinération.
Dahir n° 1-11-37 du 29 Joumada 2 1432 (02 juin 2011) portant promulgation de la loi n°
30-05 relative au transport par route de marchandises dangereuses.

§ 2 - loi-cadre n° 99-12 portant sur la charte nationale de


l’environnement et du développement durable 32

Cette loi a repris la majorité des principes cités dans la charte nationale de l’environnement
et du développement durable (CNEDD) et reste en ligne avec la nouvelle constitution de 2011 et
les principes généraux retenus dans les dispositifs juridiques au niveau international. Elle décline
les orientations de la charte nationale de l’environnement et du développement durable en
conférant une assise juridique globale à son contenu à travers l’explication des principes, droits et
devoirs ainsi que la définition des engagements qui doivent être respectés par l’ensemble des
parties prenantes dans ce domaine, à savoir : l’Etat, les collectivités locales, les entreprises
publiques et privées, la société civile et les citoyens. Elle se voit un dispositif juridique efficace de
protection de l’environnement et de développement durable.
Ainsi, la loi-cadre exige l’intégration de la protection de l’environnement et du
développement durable dans l’ensemble des politiques, stratégies et plans d’action nationaux,
régionaux et sectoriels. Il a également pour ambition de renforcer la protection juridique des
ressources et des écosystèmes en énumérant les types d’actions et de mesures que les pouvoirs
publics devraient entreprendre en vue de lutter contre la pollution.
La gestion des déchets et notamment les VHU et les DEE est présente dans cette loi étant
donné son caractère prioritaire en termes d’exigence de respect du développement durable comme
mentionné dans l’article 12 du 3ème titre.
En effet le paragraphe « e » du 2éme article du 1er titre stipule que « tous les acteurs doivent
respecter le principe de prévention qui consiste à prévoir les outils d’évaluation et d’appréciation
régulière des impacts des activités susceptibles de porter atteinte à l’environnement, de préconiser
et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour supprimer ces impacts, ou du moins réduire
leurs effets négatifs, en réduisant entre autres au minimum la production de polluants ou de
déchets ».
Et d’une manière plus concrète l’article 8 du 2ème titre propose l’actualisation du cadre
législatif relatif aux déchets dans le but du renforcement des aspects liés à la réduction des déchets
à la source, à l’instauration d’un système de collecte sélectif des déchets, à la promotion des
techniques de valorisation des déchets et l’intégration du principe de responsabilité élargie et à la

32
Dahir n° 1-14-09 du 4 joumada I 1435 (6 mars 2014) portant promulgation de la loi cadre n° 99-12 portant charte nationale de
l’environnement et du développement durable (B.O 6240-bis du 20 mars 2014).
gestion écologique des déchets dangereux et notamment des déchets qui ont un impact
considérable tels que le VHU et le DEE.
§ 3 Décret n° 2-10-421 du 20 Chaoual 1431 (29 septembre 2010)
pris pour l'application des dispositions de la loi n° 52-05 portant code de
la route, relatives aux véhicules :
Selon les articles 26 et 27 du section 3 « Compatibilité électromagnétique et recyclage » du
chapitre V « Organes moteurs » du dit décret « Tout véhicule à moteur doit être muni de
dispositifs antiparasites radioélectriques.

Pour les fins d’homologation, Le ministre de l’équipement et des transports fixe par arrêté les
exigences de compatibilité électromagnétiques auxquelles doivent satisfaire les véhicules.

Les véhicules doivent être construits de façon à limiter l’utilisation de substances dangereuses, afin
de prévenir le rejet de ces substances dans l’environnement, de faciliter le recyclage des composants
et matériaux des véhicules et d’éviter d’avoir à éliminer des déchets dangereux.

Les véhicules doivent être construis de façon à faciliter leur démontage et leur dépollution lors de
leur destruction ultérieure ainsi que le réemploi ou la valorisation, en particulier le recyclage, de
leurs composants et matériaux.
Chapitre 1 –Opportunités d’une gestion efficace des déchets
d’équipement électrique et électronique au Maroc
Malgré les recommandations du Club de Rome33 sur la nécessité de traiter et de recycler les
déchets, les contraintes financières prennent le dessus et l’envoi des déchets dans les pays en
développement fait son apparition ces dernières années. De plus, suite au renforcement des
normes environnementales, au cours des années 80, concernant l’élimination des déchets dans les
pays occidentaux, des flux commencent à voir le jour, notamment en direction de l’Afrique. En
effet, plusieurs facteurs à la fois juridiques, sociaux et politiques expliquent ces échanges. En
particulier, des techniques différentes d’élimination donc de coût ainsi que des divergences au
niveau des législations environnementales en place facilitent le processus l’exportation.
Malgré tout, le trafic résiduel fait aujourd’hui passer les déchets du statut de problème à
celui de source de profit. Ce nouveau marché dit «de recyclage», inscrit dans la mondialisation,
est à la base de nouveaux flux économiques. Pour citer quelques acteurs de ce marché, on peut
retenir les pays gros exportateurs de déchets qui sont, en Europe, l’Allemagne, les Pays-Bas et le
Royaume-Uni; et hors Europe, les Etats-Unis et l’Australie. Les plus gros importateurs sont
l’Afrique, l’Amérique Centrale et du sud, l’Asie et l’Europe de l’Est.
Au fur et à mesure que la population prenait de plus en plus conscience des relations entre
la qualité de la vie et celle de l’environnement, les différents acteurs gestionnaires du secteur des
DEEE sont devenus contraints à fournir un cadre environnemental meilleur pour les générations
actuelles et futures.

Section 1 - Enjeux économiques des DEEE


La production d’équipements électriques et électroniques a connu, jusqu’alors, un
développement extraordinaire et ce sont surtout les pays industrialisés qui ont profité à large
échelle des bienfaits des nouvelles technologies de l’information et des communications. Au fil de
ces dernières décennies, la production astronomique de ces appareils, associée à leur faible durée
de vie due à la l’obsolescence parfois programmée34, a engendré un flot d’équipements obsolètes
dont les entreprises et les particuliers cherchent à se défaire via l’exportation.

§ 1 - L’exportation en tant que gain financier

L’énorme stock d’appareils constitué au fil des années a poussé certains pays à développer
des systèmes de gestion des DEEE accompagnés d’une législation adéquate. On peut se demander
alors pour quelles raisons les déchets électroniques en fin de vie sont encore en partie exportés
pour leur traitement. D’une part, il reste encore beaucoup de progrès à faire au sein de la plupart
des pays occidentaux en matière de gestion des déchets électroniques. D’autre part, malgré les

33
Meadows D,Meadows D,Randers J et William W. Behrens, The Limits to Growth, 1972, New York, Universe Books p 129.
34
Latouche S, Bon pour la casse. Les déraisons de l'obsolescence programmée, Paris, 2012 .p22
nouvelles législations et les accords internationaux, les pays développés, continuent à exporter
leurs déchets électroniques vers les pays en développement. En effet, grâce à des contraintes
sanitaires quasiment nulles et un coût de la main d’œuvre dérisoire, le coût de traitement dans le
pays en développement est au minimum 10 fois moins élevé qu’en Europe ou aux Etats-Unis35.
Bien que les ventes des nouvelles technologies d’information et de communication
augmentent exponentiellement au Maroc, la production locale de DEEE ne suit pas une telle
augmentation. En effet, au Maroc, la durée de vie des appareils est plus longue qu’en Europe et il
existe un fort taux de réutilisation des éléments encore opérationnels sous forme de produits de
deuxième main. Ainsi, il se forme un stock énorme d’appareils destinés, tôt ou tard, à un
traitement. On peut donc supposer que le système actuel de gestion des DEEE n’est pas durable et
qu’il sera nécessaire à moyen terme de mettre en place un système propre de récupération et de
recyclage des équipements électroniques en fin de vie avant que ne se déclenche cette bombe à
retardement.

§ 2 - Exportateurs et importateurs, qui est gagnant?

Depuis plusieurs décennies, les produits ou marchandises à valeur négative retournent dans
les pays en voie de développement sous forme de déchets. Effectivement, les contraintes des coûts
associées à la valorisation des déchets font des pays industrialisés un gisement que commence à
exploiter les pays du Sud. Aujourd’hui c’est au nom du "recyclage" ou de la "réutilisation" que le
Maroc reçoit les DEEE que les pays occidentaux envoient et qui jugent trop polluant ou trop peu
rentable. Ces appareils, sans contrôle de leur état de marche, sont déclarés comme marchandise
d’occasion. Pour la plupart, ils finissent pourtant chez des revendeurs de rebuts, pour s’ajouter aux
déchets de produits électroniques dont on récupère les métaux précieux et d’autres éléments.
Néanmoins, une partie des produits exportés, comme les ordinateurs ou les téléphones portables,
par exemple, peut réellement être réutilisée pour quelques années. La réutilisation est alors un bon
moyen de rallonger la durée de vie d’un produit. Gardons toutefois à l’esprit que si les pays
occidentaux envoient leurs appareils usagés à l'étranger, légalement en tant que «charité», ils ne
font que contourner l’illégalité pour se débarrasser du problème de leurs éliminations fortement
coûteuses car rares sont les cas où les appareils sont testés avant l'exportation pour déterminer
s’ils peuvent être réutilisés. Les tests pour déterminer si le matériel électronique est réutilisable est
fait une fois arrivés à destination et détermine si il sera vendu au marché local ou envoyé à l'une
des petites entreprises de récupération des composants à valeur.

35
Lacoste E. & Chalmin P (2006). Du rare à l’infini, synthèse du « Panorama mondial des déchets 2006 ». Paris, Economica. p 13.
§ 3 - Les déchets comme source de profit et les conséquences de ce
commerce.

Pour l’ensemble des «recycleurs» appartenant à la filière des emplois informels du Maroc,
le traitement des DEEE représente une source de revenu importante. Le recyclage non officiel
permet désormais à plusieurs familles de vivre.
Au-delà de ce constat, il faut également tenir compte du fait que le recycleur s’inscrit dans
un réseau complexe de collecteurs, revendeurs et démonteurs. Finalement, les secteurs de
récupération des DEEE au Maroc sont devenus une source de profit indispensable pour plusieurs
familles.
De plus, ces filières de recyclage des déchets électroniques intègrent les pays importateurs
dans la mondialisation actuelle. En effet, un rapport émis par la Toxics Link met en évidence que
70% des DEEE mis en décharge à New Delhi (Inde) provenait d’exportation de pays
industrialisés. La Basel Action Network (BAN) affirme de son côté que 80% des appareils
collectés à fin de recyclage en Amérique du Nord sont en réalité exportés en Asie. 36 Le marché du
déchet électronique représente donc un nouveau pan de l’économie mondiale. Si les déchets
étaient considérés jusqu’alors comme des résidus non désirés, ils deviennent actuellement source
de profit autant pour les producteurs que pour les recycleurs. Néanmoins, cette situation est loin
d’être parfaite, surtout au Maroc. Au-delà des conséquences environnementales et sociales
désastreuses, on estime que 75% des ordinateurs expédiés vers les pays en développement sont
irrécupérables ou indémontables de sorte qu’ils s’empilent dans des lieux d’enfouissement37. Ce
qui signifie que les pays exportateurs, au nom du recyclage ou de la charité, se débarrasse de leurs
DEEE sans scrupules, considérant les pays importateurs comme les poubelles du monde
occidental.

Section 2 - Analyse critique de la gestion actuelle des DEEE au Maroc

§ 1 - Limites d’ordre environnemental

Le PNUE estime que les DEEE constituent plus de 5% des déchets municipaux mondiaux38,
et constituent la catégorie de déchet qui croit le plus rapidement. Les impacts sur l'environnement
résultent d'une part du contenu en matières toxiques des DEEE, et d'autre part de certaines
pratiques de recyclage dangereuses.

Ces déchets sont composés d’un mélange de matériaux contenant des substances toxiques
pouvant contaminer les sols et les eaux souterraines lors de leur mise en décharge. On y trouve

36
Schwarzer S., De Bono A., Giuliani G., Kluser S. & Peduzzi P. (2005). Bulletin d’alerte environnementale « Les déchets électroniques,
la face cachée de l’ascension des technologies de l’information et des communications ». PNUE, (s.l.).p 2.
37
Puckett J., Byster L., Westervelt S., Gutierrez R., Davis S., Hussain A. & Dutta M. (2002). Exporting Harm: The High-Tech Trashing of
Asia. The Basel Action Network (BAN) & Silicon Valley Toxics Coalition (SVTC).p 4.
38
Bulletin d’alerte environnementale, S. Schwarzer, A. De Bono G. Giuliani, S. Kluser, P. Peduzzi Janvier 2005, PNUE .p 1.
des métaux lourds comme le mercure, le plomb, le cadmium, le chrome, des inhibiteurs de
flammes comme les diphényles poly bromés (PBB) et les éthers diphényles poly bromés
(PBDEs).
En effet le lessivage d’un site ou d’un dépôt contenant des DEEE peut affecter la qualité
chimique des eaux, qui s’infiltrent par la suite dans les sols pour finalement atteindre les nappes
phréatiques. On peut considérer la contamination dans les sols:
- à court terme : Si les métaux lourds sont mobiles et ne s'accumulent pas dans les sols, ils
seront transférés vers les nappes phréatiques et les plantes, contaminant ainsi la population.
- à long terme : Si les métaux lourds ne sont pas mobiles, ils n'entraînent aucun risque
immédiat pour la population, mais conduisent à une contamination durable, voire irréversible des
sols.
D’autres parts, les pratiques de recyclage dangereuses comprennent notamment le brûlage à
ciel ouvert des câbles, circuits imprimés et autres fils électriques, dans le but de se débarrasser de
la gaine en plastique (PVC) ou du support en époxy pour récupérer le cuivre ou l'aluminium.
L'incinération à basse température du PVC dans de telles conditions présente un fort risque de
production de Dioxines et de Furanes, polluants organiques présentant un fort potentiel
cancérigène.
Des études menées par l'Empa en Inde39 sur des sites d'incinération sauvage de câbles ont
démontré de fortes concentrations de Dioxine dans le sol.
A cela s'ajoute certains procédés d'extraction des métaux précieux, notamment l'or, l'argent
et le palladium, des circuits électroniques, au moyen de procédés chimiques humides. Ces
procédés, largement pratiqués par les secteurs informels en Inde et en Chine, impliquent
l'utilisation d'acides, de mercure et/ou de sels de cyanure, et produisent d'importantes quantités
d'effluents chimiques. Il a été démontré par l'Empa (2007) qu'en plus d'être extrêmement
dangereux pour l'environnement et pour la santé des travailleurs qui les opèrent, ces procédés sont
également inefficaces, ne permettant de récupérer qu'une fraction des métaux précieux.
Pour le moment, seule l'incinération à ciel ouvert a été observée au Maroc, le cas le plus
médiatisé étant celui de la ferraille d’Ahl Loghlam à Casablanca40. En effet, certains
professionnels procèdent à la combustion de câbles électriques, de pneus et de batteries. Certains
points d'incinération commencent à la fin de la journée pour récupérer le lendemain le cuivre et le
reste des produits brûlés. Ainsi, les habitants des résidences avoisinantes se retrouvent souvent,
durant la nuit, coincés au sein de nuages de fumée noire. Le matin, leurs maisons sont recouvertes
d'une couche de poussière grasse, causant des crises de toux et d'asthme. Selon les membres de
l'association «Al Hadika» représentant les victimes de cette pollution, dans «une maison sur
trois», au moins une personne, et spécialement les enfants, est atteinte d'asthme. L’association a

39
Les déchets électroniques, source de matières premières, EMPA Dübendorf / St-Gall / Thoune, Mai 2005 ; p 2.
40
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 30 - 12 -2003.
organisé plusieurs sit-in sur les lieux d'incinération et des mises en demeure ont été adressées par
la division de l'hygiène et du contrôle sanitaire à Sidi Moumen à chacun des contrevenants, qui
sont connus des autorités, mais sans résultats.
Par ailleurs, les procédés chimiques humides n'ont pas encore été observés au Maroc41.
Cependant, l'expérience acquise dans d'autres pays émergeants a montré que les procédés
dangereux de récupération des métaux précieux pouvaient apparaître et se généraliser très
rapidement dans les secteurs informels.

§ 2 - Limites d’ordre économiques

Comme il n’existe pas de filière spécialisée dans la gestion des DEEE (à l’exception des
opérations de démantèlement et de quelques initiatives industrielles de recyclage), il est difficile
d’évaluer l’impact économique de cette filière. Par contre, cette dernière peut avoir des impacts
économiques positifs si elle se structure et fonctionne selon les règles de l’art.
En effet et vu les quantités des DEEE en termes de stock d'équipements et de croissance
annuelle, tous les opérateurs de cette filière pourraient tirer profit et d’une façon durable.

41
Laissaoui SE., Rochat D., Le rapport technique de l’état des lieux de la gestion des e-déchets au Maroc- 2008- p 43-
Chapitre 2 : Le recyclage des VHU : procédés et étapes
Afin d’encore mieux comprendre les connaissances qui jouent sur la filière recyclage c’est
bien d’avoir un regard sur des aspects techniques tels que: comment sont traités les Véhicules Hors
d’Usage (VHU) ? En guise de préliminaires, nous allons donner ici la base de la méthode pour un
bon recyclage de véhicule. Le traitement des VHU se fait généralement en 4 phases42 :

 Dépollution: débarrasser le VHU de tous les éléments qui menacent l’environnement


 (batterie, éléments pyrotechniques, fluides, huiles, liquides de refroidissement)
 Extraction et/ou démontage des toutes les pièces qui peuvent être réemployées pour un
 recyclage matière ou chimique (plastiques, mousses...)

 Broyage / Tri: broyer les carcasses, et trier métaux ferreux, non-ferreux
 Traitement de RB, Résidus de Broyage: trier les matériaux minéraux et organiques
(pour une valorisation énergétique comme combustible de substitution notamment dans
 les fours à cimenterie).
 La phase ultime est la mise en décharge des déchets non-récupérables.

Maintenant, essayons d’avoir une idée du futur des constituants automobiles principaux
pour mieux envisager la complexité dont on parle :

 Les constituants métalliques : Ils font l’objet d’un intense recyclage. L’acier, l’aluminium et le
cuivre des batteries représentent 75% d’un VHU. L’industrie automobile réintègre 50% de
l’aluminium
 de deuxième fusion et 30% de l’acier.
 Les batteries: Elles font l’objet d’un recyclage intensif mais pas toujours très amicalement
 pour l’environnement à cause des métaux lourds qui s’envolent dans l’atmosphère lorsqu’on
18
utilise
 des processus piro-métallurgiques pour récupérer le plomb par exemple .
 Les plastiques: 75% des plastiques utilisés dans l’automobile sont des thermoplastiques dont le
recyclage par refonte est aisé. Seulement, il faut savoir que dans la plupart des cas, chaque
recyclage du plastique en amoindrit les qualités et lui fait assumer une fonction chaque fois
moins noble. Cependant, ce n’est pas toujours le cas. Renault par exemple parvient à prouver
techniquement que c’est possible de fabriquer des pare-chocs à partir de pare-chocs. Mais il
restele défi économique pour la production en grande série.
 Les matériaux précieux: Les matériaux précieux des catalyseurs par contre doivent être recyclés
exactement pour des raisons économiques. En effet, ils sont très rares (palladium, Rhodium,
platine), donc très chers. Le recyclage des pots permet par exemple d’espérer retrouver 2 kg de
métal précieux à la tonne.

42
L’INDUSTRIE AUTOMOBILE SE REORGANISEPOUR LE RECYCLAGE
Section 1 : Les étapes du recyclage
Le schéma du cycle de recyclage est plus ou moins le même, tout du moins à la base, dans
tous les pays du monde. On commence par séparer les éléments constituants la voiture, retirer les
pièces directement recyclables, séparer les matériaux et les fluides recyclables et mettre de côté
tout ce qui n’est pas directement recyclable. Ensuite, cette dernière partie est broyée puis séparée
grâce à de multiples procédés entre les métaux ferreux, non-ferreux et les non-métaux. Pourtant au
Brésil, ceux qui vont s’en occuper ce sont plutôt les fournisseurs matériaux et pièces automobile
et aussi d’autres entreprises qui appartiennent à des secteurs consommateurs des matières
recyclées tels que les usines de produits d’emballage.

Figure 1

43

43
L’INDUSTRIE AUTOMOBILE SE REORGANISE POUR LE RECYCLAGE, P 20
Figure 2 :

44

44 Cours OMAV, « Le tri et recyclage en automobile », P8


Section 2 Le recyclage des matériaux :
§ 1 Les batteries :
Lors du recyclage des batteries, tous les composants sont traités. Les métaux lourds
dangereux pour l’environnement (mercure, cadmium, plomb...) sont éliminés de manière très
stricte. Certains métaux recyclés sont revendus. Certains matériaux non métalliques peuvent être
recyclés. Les autres matières sont valorisées afin de diminuer le coût des traitements. Par
exemple, certaines matières produisent de l’énergie lorsqu’elles sont brûlées. Choisir l’énergie
rechargeable, c’est opté pour une meilleure protection de l’environnement.45

§ 2 Les pneumatiques
Les pneus usagés, s’ils ne sont pas rechapés, peuvent être recyclés de différentes manières.
On les transforme en énergie avec leur pouvoir calorifique. Certains industriels les emploient
comme matériau de base pour fabriquer des produits finis.
Les pneus sont aussi utilisés entiers pour des murs de soutènement. Le pneu, une fois usé,
conserve encore de nombreuses qualités : élasticité, solidité, pouvoir calorifique et drainant, haute
teneur en carbone, durabilité... Ce qui fait du pneu usagé une matière première intéressante pour
de multiples applications.
Les murs de soutènement, constitués de pneus entiers, font partie des utilisations qui se sont
développées dès les années quatre-vingt pour les infrastructures routières. Les pneus de poids
lourds, remplis de terre et solidement attachés, forment ainsi des murs anti-éboulement ou anti-
avalanches.
Sous forme de broyats, les pneus peuvent servir de combustible de substitution dans les
cimenteries ou les chaufferies urbaines, lorsqu’elles sont spécialement équipées d’un système de
traitement et de contrôle strict des fumées.

Autre valorisation des broyats de pneus contenant une grande quantité de carbone : le pneu
est capable de remplacer l’anthracite que les aciéries électriques emploient pour réduire la rouille
des ferrailles usagées.

45
Cours OMAV, « Le tri et recyclage en automobile », P8
§ 3 Les huiles de vidange
Les huiles de vidange contiennent de nombreux éléments toxiques pour la santé et
susceptibles de contaminer l’environnement, en particulier des métaux lourds, des acides
organiques, des phénols, des PH talâtes et des composés aromatiques parmi lesquels des
hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP).46
Ces huiles sont peu biodégradables et leur densité est plus faible que l’eau : un litre d’huile
peut couvrir une surface de 1000 m2 d’eau, empêchant l’oxygénation de la faune et de la flore
pendant des années. Leur rejet dans la nature est donc très nuisible. Il est d’ailleurs interdit

§ 4 Les plastiques
Le poids du plastique dans une automobile n'a cessé de croître : 8 kg en 1960, 115 kg en
1990, 200 kg aujourd'hui, et probablement 400 kg en 2005/2010. 20 % du poids moyen d'une
automobile L'échec commercial de la Smart ne doit pas faire oublier les performances techniques
puisqu'il s'agit du premier véhicule réalisé essentiellement en plastique sur une armature
métallique (C'est ce qui explique les deux couleurs de la voiture. L'armature en métal et les autres
47
pièces en plastique sont d'une couleur distincte), y compris le capot qui posait encore jusqu'à
présent quelques difficultés (chauffage...). 45

46
Cours OMAV le recyclage en automobile Acajou2, P 10
47
Cours OMAV le recyclage en automobile Acajou2, P 9
Section 3 Le segment des véhicules hors d’usage (VHU)

Le segment des véhicules hors d’usage (VHU) est composé des centres VHU et des
broyeurs. Le centre VHU, seul habilité à recevoir des VHU, les dépollue, les démonte et en
valorise des pièces avant l’envoi chez le broyeur. Le respect des obligations européennes est donc
de la responsabilité conjointe de ces deux types d’acteurs.

La France est en deçà des objectifs assignés : les taux de 2010 transmis à la Commission
européenne en 2012 sont respectivement de 79 % pour réutilisation et recyclage (78,6% en 2009)
et 81,9 % pour réutilisation et valorisation (82,1 % en 2009), très éloignés donc de l’objectif de
2015.

Au 31 décembre 2011, la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR) recensait


en métropole 1 622 centres VHU agréés et 60 broyeurs. Il y avait en outre entre 700 et 1000 centres
illégaux. En 2011, 1,5 M de VHU ont été traités par les centres agréés et l’on estime ce nombre à
720 000 pour les centres illégaux. Ces données intègrent les véhicules éliminés après accidents. Par
ailleurs, le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) précise que l’âge moyen du
parc est de 8,6 ans et la durée moyenne de vie d’un véhicule de 13 ans.48

En 2012, les centres de traitement VHU agréés employaient de l’ordre de 12 000 salariés2
selon la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS). Pour la
même année, le chiffre d’affaires global est d’environ 500 M€ dont 300 M€ issus de la vente de
pièces de réemploi.

48
L’INDUSTRIE DU RECYCLAGE EN FRANCE: CHANGER DE DIMENSION POUR CREER DES EMPLOIS ?, P 34
49

49 PROFESSIONS RÉGLEMENTÉES « Démolisseurs d'automobiles, un service public de l'environnement ?


05/2010 - N° REVUE : 818 »
CONCLUSION

A la lumière de tout ce que nous avons pu ressortir, il ressort que le recyclage de VHU et
de DEEE que la SNTL entend inscrire parmi ses compétences est bien règlementé et cela tant au
plan national et international, ce qui aura le mérite d’alléger la tâche à la société. Mais aussi que
l’activité se doit de respecter un certain nombre de procédés aussi bénéfiques que dangereux et
complexe qui nécessite un travail resauté avec les autres acteurs de la filière.

D’où les recommandations qui suivent dans le but d’une gestion efficace de ces VHU et
DEEE au Maroc, la filière DEEE et VHU étant toujours au stade embryonnaire au Maroc, le « E-
waste Management Forum » et le rapport e-déchet ont avancé plusieurs recommandations pour
une meilleure gestion des DEEE et VHU au Maroc, recommandations jugées pertinentes que nous
avons rapporté ici.

 Recommandations du Forum de la gestion des e-déchets (E-waste


Management Forum)

Le Centre pour l'environnement et le développement pour la région arabe et l'Europe


(CEDARE), le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE / BRAO), Initiative
STEP, et le Centre Marocain de Production Propre (CMPP) ont organisé le deuxième Forum de la
gestion des e-déchets: “Green Business Opportunities” ; 23-24 Novembre 2010.
Les leçons apprises présentées au forum montreront comment les déchets électroniques
contribuent à la réalisation des opportunités considérables dans la création de possibilités
d'affaires50, la conservation des ressources naturelles, la valeur ajoutée et la création d'emplois le
long de la chaîne d'approvisionnement, et de réduction des effets nocifs sur la santé et
l'environnement. Un objectif clé de ce forum est de partager des connaissances sur les déchets
électroniques de gestion de réussite, du point de vue international, régional et national.

L’E-waste Management Forum: “Green Business Opportunities” avait conclu avec les
recommandations ci-dessous51 :
 Encourager les pays arabes à évaluer la situation actuelle concernant les règlements
et législations relatives à la question des déchets électroniques afin de renforcer les
actions nécessaires pour faire face à ce défi.

50
Rapport de L’E-waste Management Forum: “Green Business Opportunities” -2010-
51
Rapport de L’E-waste Management Forum: “Green Business Opportunities” -2010-
 Bénéficier des partenariats multi-parties qui ont été créés pour mettre en œuvre les
politiques et les incitations nécessaires pour une saine gestion environnementale des
déchets électroniques dans la région arabe.

 Recommandations du rapport technique de l'état des lieux de la


gestion des DEEE et VHU au Maroc

Plus Concrètement, le « Rapport technique de l'état des lieux de la gestion des e-déchets au
Maroc »52 propose les recommandations suivantes servant à indiquer dans quel sens orienter la
réflexion nationale pour élaborer un plan d'actions afin de mettre en œuvre une filière appropriée
de gestion des DEEE et VHU au Maroc.

 Au niveau réglementaire
Le grand vide ressenti au niveau réglementaire doit être comblé incessamment, un Comité
de Pilotage Stratégique devrait créée et étendu aux intervenants clés (Ministère délégué auprès
du ministère de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement, chargé de l'environnement,
DEPTI, ANRT, ONG, secteur privé, partenaires internationaux..), ce qui permettrait de définir et
de distribuer les responsabilités de chaque acteur de la chaîne de gestion des DEEE et VHU.
Ce comité élargi agirait comme organe fédérateur regroupant toutes les parties liées à la
problématique, et pourrait poser les fondements pour élaborer un décret d'application spécifique à
la gestion, l'élimination et le recyclage des DEEE et VHU.
Il s'agirait notamment de fixer les rôles à jouer par chaque partie et dans chaque étape du
processus de traitement à savoir : la collecte, le transport, le recyclage et le contrôle de la filière et
appliquer le principe de la responsabilité élargie du producteur53 mentionné timidement dans
l’article 8 du titre II de la loi cadre 99-12.

 Au niveau de l’infra structure


L'objectif est de consolider l'infrastructure nécessaire afin d'ajouter de la valeur toute au
long de la chaîne de recyclage : depuis la collecte jusqu’à la récupération des métaux (précieux et
non) et l’élimination des parties non valorisables

 Au niveau éducation et sensibilisation


Il existe de nombreuses manières de sensibiliser la population et les entreprises à une
problématique environnementale. On propose ici de:
· Mener des campagnes d'information et de sensibilisation ciblées par produit et par secteur,
et d'élaborer des dépliants et des brochures. La sensibilisation des ménages pourrait être facilitée

52
Laissaoui SE.,Rochat D., Le rapport technique de l’état des lieux de la gestion des e-déchets au Maroc-
2008- p 46,47,48
53
L’article 8 du titre II de la loi cadre 99-12 portant charte nationale de l’environnement et du développement
durable (B.O 6240-bis du 20 mars 2014).
par la Fondation Mohammed VI54 pour la Protection de l'Environnement, des entreprises par la
CGEM à travers la commission Environnement et le CMPP et de l'administration publique par le
MMSP et le MICNT entres autres.
· Développer des formations ciblant les élèves et étudiants afin que ces derniers soient
vecteurs des bonnes pratiques liées à la gestion des déchets au sein de leurs ménages.
· Fournir l'assistance technique nécessaire à toute la chaîne de gestion des DEEE et VHU
(allant des récupérateurs jusqu'aux recycleurs industriels en passant par les semi-grossistes et
grossistes) dans le but d'optimiser la valorisation et surtout de réduire les impacts sur la santé et
l'environnement.
· Réaliser un film documentaire55 de sensibilisation adapté au contexte marocain
(information, aspects techniques, impacts) afin de toucher un large public et de convaincre les
organismes d'appui technique et financier, nationaux et internationaux, de s'engager dans des
projets de mise à niveau de la filière de gestion de ces déchets.

 Au niveau de la gouvernance
Le principe de responsabilité élargie du producteur (REP) découle du principe du pollueur
payeur et stipule que le constructeur d'un bien de consommation est responsable de son produit
durant tout son cycle de vie. Ce principe est souvent appliqué aux produits générant des déchets
complexes à traiter et qui présentent un fardeau trop lourd à porter aux collectivités publiques.
L'objectif de la REP est double:
· Les producteurs d'EEE et VHU sont responsables de la mise en place d'une filière
appropriée pour ces déchets dangereux. On entend par là qu'ils doivent garantir aux
consommateurs la possibilité de retourner leurs appareils usagés dans une filière appropriée, et
que cette filière soit économiquement viable. Cela ne veut pas dire que les producteurs doivent
gérer la filière eux-mêmes, étant donné qu'ils ont la possibilité de sous-traiter leur responsabilité à
un tiers.
· être responsable de la fin de vie de leurs produits crée une motivation pour la création de

produits plus propres, conçus pour être facilement recyclés. Etant donné que la responsabilité de

la viabilité économique de la filière incombe aux producteurs, ils ont tout intérêt à optimiser leurs

produits en vue de réduire les coûts de leur gestion en fin de vie.

54
ENDA Maghreb, Diagnostic en matière de Sensibilisation et d'Éducation Environnementales au Maroc -
2007- p109
55
Laissaoui SE.,Rochat D., Le rapport technique de l’état des lieux de la gestion des e-déchets au Maroc-
2008- p 48
Il existe différentes manières pour les producteurs de EEE et des Véhicules de pratiquer leur

responsabilité étendue, de même qu'il existe différents modes d'assurer la viabilité économique de

la filière. Ici aussi, il serait judicieux d'étudier les différents systèmes mis en place à l'étranger

dans le but d'élaborer un système sur mesure pour le Maroc

Vous aimerez peut-être aussi