7 - Endocrinologie
7 - Endocrinologie
7 - Endocrinologie
http://mehdi-mehdy.blogspot.com
I- DÉFINITION :
Le diabète sucré "DS" est un état d'hyperglycémie chronique définit par au moins 2 glycémies à jeun > 1.26 g/l
L'hyperglycémie chronique revêt 2 entités:
L'intolérance au glucose (glycémie à jeun entre 1.10 et 1.26 g/l) Le diabète sucré (glycémie à jeun > 1.26 g/l)
Le diabète sucré se divise en
n DS 1 ou diabète insulino-dépendant "DID":
• Origine: Auto-immune (destruction du pancréas par des anticorps anti-cellules de Langerhans) induisant une insuffisance de
sécrétion à l'origine d'une insulinopénie absolue.
• Age: Essentiellement avant 30 ans.
• Clinique: Début brutal avec "les 5 signes cardinaux"
- Polyurie. - Polydipsie. - Polyphagie.
- Amaigrissement. - Asthénie.
• Biologie: Plus tardive.
o DS 2 ou diabète non-insulino-dépendant "DNID":
• Origine: Lié à l'obésité (dans 80% des cas.)
• Age: Essentiellement après 30 ans.
• Clinique: Latente pendant 9 à 12 ans.
• Découverte: Soit fortuitement lors d'un bilan pré-opératoire, soit le plus souvent lors d'une complication.
• Il est plus grave du fait de ses complications irréversibles.
II- EXPLORATION :
A- CONFIRMATION DU DIABÈTE:
1- CIRCONSTANCE DE DÉCOUVERTE:
- Devant une obésité. - Devant la présence des 5 signes cardinaux.
- Devant une complication (insuffisance rénale, gangrène, rétinopathie, etc.)
2- EXAMENS PARACLINIQUES:
Glycémie à jeun: > 1.26 g/l
Glycémie post-prandiale: > 2 g/l (2hr après le repas.)
Index de masse corporelle "IMC: > 25 (IMC = P (kg) / T2 (m) ,aussi appelé Body masse index "BMI" ou indice de Quételet,
norm = 18 – 25.)
B- TYPER LE DIABÈTE:
Chimie des urines: Recherche une cétonurie ± glycosurie, absents dans le DS1
Dosage de l'insuline ou du peptide C: Apprécie le degré de sécrétion basale
• DS1: Taux d'insuline et de peptide C = 0 Ö insulino-sécrétion nulle.
• DS2: Taux d'insuline et de peptide C < normale Ö insulino-sécrétion insuffisante.
Test au glucagon.
Dosage des anticorps ICA et anti-GAD:
• DS1: (+) • DS2: (–)
C- CLASSER LE DIABÈTE:
Secondaire: A une acromégalie, une hyperthyroïdie, un syndrome de Cushing, une hémochromatose, un
phéochromocytome, un adénome du col ou une grossesse.
Primaire: Après élimination des causes secondaires.
D- EXPLORATION DES COMPLICATIONS:
➲ Microangiopathie:
ª Rétinopathie:
Acuité visuelle.
Fond d'œil: Permet de classer la rétinopathie diabétique.
Angiographie artérielle à la fluorescéine: Permet d'apprécier la gravité et de rechercher un cataracte.
Echo-endo-oculaire: Permet de rechercher une hémorragie.
Examen à la lampe à fente: Permet d'évaluer les saignements antérieurs.
ª Néphropathie:
Dosage de la protéinurie des 24hrs: Recherche une microalbuminurie ou une protéinurie.
Clairance de la créatinine.
ECBU. Recherchent une atteinte rénale et/ou une infection rénale
➲ Neuropathie:
Examen neurologique: Recherche une atteinte de la sensibilité.
VCN: Diminuée voir nulle.
➲ Macroangiopathie:
ª Atteinte cardiaque (insuffisance coronaire, ischémie silencieuse, insuffisance cardiaque):
Prise de la TA: Systématique.
ECG: Répété tous les 6 mois à la recherche de signes d'ischémie.
ª Atteinte cérébrale (hémiplégie, vertiges, artériopathie oblitérante des membres inférieurs):
Doppler des membres inférieurs: Apprécie le stade de l'artériopathie
Stade I: douleurs à l'effort. Stade II: douleurs de repos.
Stade III: troubles trophiques (parfois inauguraux.) Stade IV: gangrène.
I- INTRODUCTION :
Les complications dégénératives du DS sont en fait les complications chroniques.
Elles font toute la gravité du diabète du fait de leur mortalité élevée (espérance de vie diminuée de 10 à 15 ans chez la ♀ et de 6 à 9 ans
ere
chez le ♂ ) et leur morbidité élevées (1 cause de néphropathie mortelle, de cécité non-traumatique, de cardiopathies, d'AVC et d'amputation.)
2- LA RÉTINOPATHIE DIABÉTIQUE:
Facteurs de risque:
- L'HTA.
Manifestations associées:
• Cataracte. • Glaucome à angle ouvert.
• Dyschromatopsie. • Kératopathies.
Histoire naturelle:
Atteinte capillaire
Ý Þ
Fragiles Microthrombus
Ý Þ Ø
Micro-anévrysmes Hyperperméabilité capillaire Ischémie
Ø Ø
Exsudat + œdème (macula +++) Néovascularisation fragile
Ý Þ
Hémorragies (vitrées +++) Décollement rétinien
Þ Ý
Cécité.
Neuropathies autonomes
Cardiaque Digestive Uro-génitale Autres
HTA Œsophage. Vessie neurogène Anhidrose inférieure et
Tachycardie permanente Estomac +++ Impuissance hyperhidrose supérieure
HT orthostatique (gastroparésie) (sudation)
Intestin +++ (constipation)
III- BILAN :
Effectué après le diagnostic, puis 1 fois/an en l'absence de complication.
A- Examen cardio-vasculaire:
• TA aux 2 bras, couché et debout. • FC.
• Pouls périphériques. • Auscultation.
• ECG de repos (voir d'effort.) • Téléthorax de face.
• Echocardiographie ou écho-doppler.
B- Examen neurologique:
• ROT. • Sensibilité superficielle et profonde.
C- Examen ophtalmologique:
• Acuité visuelle. • Mesure du tonus oculaire.
• Fond d'œil. • Lampe à fonte.
• Vision des couleurs.
D- Examen des pieds.
E- Bilan rénal:
• ECBU. • Protéinurie et microalbuminurie.
• Créatinine sanguine. • Clairance de la créatinine.
F- Bilan métabolique:
• Lipidique (cholestérol HDL et LDL, TG) • Uricémie.
I- INTRODUCTION :
Les complications aiguës sont en fait les complications métaboliques.
Elles sont graves car elles engagent le pronostic vital.
B- LE COMA HYPOGLYCÉMIQUE:
DÉFINITION: C'est la diminution de la concentration en glucose dans tous les milieux avec une glycémie < 0.50 g/l
DIAGNOSTIC CLINIQUE:
ª La phase 1: Permet la prévention, traduit la souffrance cérébrale.
Troubles neurovégétatifs de type
1- Palpitation. 2- Tachycardie. 3- Sueurs froides.
Troubles neurologiques de type
1- Mineurs (vertiges, lipothymie, diplopie.)
2- Majeurs (paresthésie, fasciculations péri-buccales et linguales, ROT vifs, déficit moteur, crises convulsives ou tétaniformes.)
Troubles cardiovasculaire, chez le sujet âgé, de type
1- Crise angineuse. 2- Troubles du rythme (FA)
ª La phase 2: Traduit une glucopénie cérébrale sévère
1- Coma agité (avec convulsion, crise de contracture, ROT non-abolis, signe de Babinski bilatéral de grande valeur diagnostique.)
2- Hypothermie. 3- Sueurs profuses.
Elle peut se terminer par le décès, ou la reprise sans séquelles ou avec séquelles (comitialité, déficit moteur ou intellectuel et
au max, une encéphalopathie post-hypoglycémique.)
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE:
Glycémie capillaire: En urgence, révèle une hypoglycémie < 0.50 g/l
DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE:
• DS1: Insulinothérapie
- Surdosage volontaire ou non en insuline. - Erreur médical lors de l'adaptation des doses.
- Effort physique inhabituel. - Lipodystrophie.
• DS2: Hypoglycémiants ADO
- Surdosage. - Prise de médicament avec omission des repas.
- Effort physique inhabituel. - Ingestion d'alcool.
- Hypoprotidémie.
- Prise de médicaments (Salicylés, Clofibrate, β bloquants, Sulfamides antibactériens, etc.)
• DS2 et DS1:
- Baisse de la ration calorique (omission de repas.)
- Prise d'alcool.
- Prise de médicaments potentialisateurs de l'insuline (Sulfamides, IMAO, Antiarythmiques, Salicylés, etc.)
- Perte de l'autorégulation (neuropathies.)
- Effet Somagyï (hypoglycémie nocturne malgré un diabète équilibré.)
TRAITEMENT:
➲ Apport de glucose
Schéma: Si absence de troubles digestifs et de la conscience: Voie per os, 50 g de pain frais ou 200 cc de jus de fruit.
Si troubles de la conscience et/ou digestifs: Voie IV, SGH (30%) à 20 – 40 cc puis relais par du SG (1%), dès
l'amélioration, passage à la voie orale avec apport de sucres lents.
L'arrêt de l'apport glucidique est jugé en fonction du risque de récidive.
L'inj de Glucagon en IM ou IV est indiqué en présence de troubles de la conscience et/ou digestifs si les réserves
sont bonnes (d'insuffisance hépatique et éthylisme chronique.)
D- L'ACIDOSE LACTIQUE:
DÉFINITION: C'est une acidose métabolique grave due à un excès de lactate. Elle n'est pas spécifique du DS.
CAUSES DÉCLENCHANTES:
- Etat d'hypoxie (insuffisance respiratoire, anémie, etc.) - Troubles congénitales du métabolisme du lactate.
- Causes toxiques (excès de fructose, intoxication à l'éthanol et au Sorbitol.)
- Prise de Biguanides chez le diabétique.
DIAGNOSTIC CLINIQUE:
1- Troubles de la conscience.
2- Polypnée de Kussmaul. 3- Déshydratation avec collapsus.
L'INSULINOTHÉRAPIE
B- L'INSULINOTHÉRAPIE INTENSIFIÉE:
ª Voies d'administration:
➲ Perfusion par pompe à insuline externe accrochée à la ceinture (voie péritonéale.)
➲ Perfusion par pompe implantée dans l'abdomen et munie d'un micro-ordinateur.
➲ Instillation
ª Modalité d'administration: La dose est équilibrée selon l'activité physique
- Diminuer la dose d'insuline de 2 à 4 UI pour l'inj précédant l'effort, selon l'intensité de celui-ci.
- Eviter les sports violents (alpinisme, plongée sous-marine, etc.)
- Marcher au min ½ heure/jr
ª Objectif global:
L'insulinothérapie intensifiée peut être utilisée par perfusion avec des quantités basales + bolus au cours des repas mais il
existe un risque d'hypoglycémie même chez le sujet bien équilibré (signes adrénergiques = sueurs et tremblements, signes
neurologiques = troubles du comportement type agressivité.)
I- INTRODUCTION :
Les antidiabétiques oraux « ADO » doivent répondre aux critères suivants
• Etre hypoglycémiants, donc stimuler l’insulino-sécrétion.
• Augmenter la sensibilité des récepteurs à l’insuline.
• Prévenir les complications (hypoglycémie, activité anti-plaquettaire.)
• Avoir une bonne tolérance, le moins d’effets secondaires et une grande marge de sécurité.
II- CLASSIFICATION :
A- LA CLASSE 1: Stimule l’insulino-sécrétion et comprend 2 familles
1- Les sulfamides hypoglycémiants. 2- La Novonorme.
B- LA CLASSE 2: Améliore la sensibilité et comprend 2 familles :
1- Les biguanides. 2- Les thiazolidinediones.
C- LES INHIBITEURS DE LA α GLUCOSIDASE (stimulation de l’absorption intestinale du glucose.) Ne font partie d’aucune des
®
classes précédentes. Ex: Acarbose .
Prescription: Eliminer les contre-indications, éduquer le patient. Débuter progressivement les doses, 15 à 30 mn avant les
repas. Surveiller les associations à d'autres médicaments et ajuster l'horaire de prise.
Mesures hygiéno-
diététiques:
- Régime.
e
En 1 intention - Activité physique En association
e
En 2 intention Association possible
e
Echec thérapeutique En 1 intention
Insuline
Indication transitoire
Grossesse
Infections
Complications
dégénératives
L'INSUFFISANCE ANTÉ-HYPOPHYSAIRE
I- DÉFINITION :
L'insuffisance anté-hypophysaire "IAH" se définie par une carence en 1 ou plusieurs hormones hypophysaires.
L'atteinte pituitaire est grave du fait de ses complications pouvant engager le pronostic vital.
L'atteinte hypophysaire peut être congénitale ou acquise, partielle ou totale avec un polymorphisme clinico-biologique qui
dépend de l'age et de la nature des cellules atteintes.
II- ÉTIOPATHOGÉNIE :
n ATTEINTE HYPOPHYSAIRE: Peut être
ª Fonctionnelle: Souvent asymptomatique et régressant avec la disparition de la cause, mais parfois grave tel le déficit
en ACTH lors des traitements corticoïdes prolongés et le déficit en STH lors de l'hypoœstrogénie.
ª Organique: S'exprimant après destruction de plus de 75% de la glande.
o DÉFAUT DE STIMULATION:
ª Atteinte hypothalamique.
ª Atteinte de la tige pituitaire (compression, lésion, etc.)
V- DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE :
n LES TUMEURS:
A- LES TUMEURS HYPOPHYSAIRES:
ª L'ADÉNOME HYPOPHYSAIRE: Bénin, le plus fréquent, soit sécrétant (souvent à Prolactine, ACTH = syndrome de Cushing, TSH =
hyperthyroïdie, GH = acromégalie) soit non-sécrétant (syndrome tumoral)
ª LE CANCER PRIMITIF DE L'HYPOPHYSE.
ª LES MÉTASTASES HYPOPHYSAIRES: Le plus souvent d'un cancer des seins ou des bronches.
B- LES TUMEURS HYPOTHALAMIQUES:
ª LE CRANIOPHARYNGIOME: C'est une tumeur non-sécrétante se traduisant par un syndrome tumoral avec calcification au
niveau de la selle turcique.
ª AUTRES TUMEURS BÉNIGNES: Surtout le gliome, le glioblastome, l'astrocytome, le pinéalome et le méningiome de la petite
aile sphénoïdale.
C- L'INFARCTUS DE LA TUMEUR HYPOPHYSAIRE.
o L'HYPOPHYSITE AUTO-IMMUNE.
p LA PATHOLOGIE VASCULAIRE:
A. LE SYNDROME DE SHEEHAN: C'est une nécrose hypophysaire du post-partum se traduisant par la triade de Sheehan avec
hémorragie durant l'accouchement, absence de montée laiteuse et absence de retour des couches.
B. LES ISCHÉMIES: Par thrombose, anévrysme et artérite.
q LA PATHOLOGIE INFLAMMATOIRE ET INFILTRATIVE:
A- LES INFECTIONS: Exceptionnelles, type tuberculose, syphilis, mycose et brucellose.
B- LES MALADIES DU SYSTÈME: Type sarcoïdose, amylose, hémochromatose, etc.
r LES TRAUMATISMES (section de la tige, chirurgie de la région hypophysaire, traumatisme crânien et radiothérapie.)
s LES ANOMALIES DU DÉVELOPPEMENT:
A. APLASIE OU HYPOPLASIE HYPOPHYSAIRE.
B. ENCÉPHALOCŒLE BASAL.
t LES DÉFICIT HORMONAUX CONGÉNITAUX ISOLÉS:
A- LES DÉFICITS CONGÉNITAUX: Par absence de cellules gonadotropes, somatotropes ou corticotropes.
B- LE SYNDROME DE CALLEMANN ET DE DE-MORSIER: Associe une agénésie du bulbe olfactif (anosmie) avec absence de
cellules gonadotropes (absence totale de puberté.)
VI- TRAITEMENT :
Traitement étiologique:
Capital dans la mesure du possible.
Traitement symptomatique substitutif:
➲ Déficit en ACTH: HHC per os (Cp à 10 mg), 30 mg/jr, dose maximale à 8hr. Avec éducation du patient.
®
➲ Déficit en TSH: Après 1 semaine de traitement par le HHC, Levothyrox en moyenne 50 à 100 µg/jr en 1 prise le matin à jeun.
A adapter selon la réponse individuelle et la présence de tare cardiovasculaire.
➲ Déficit en STH: De règle non-substitué mais indispensable chez l'enfant jusqu'à la puberté.
➲ Déficit en FSH-LH: Indispensable chez l'adulte jeune, utiliser les hormones physiologiques (Fertilité récupérable et éviter
l'ostéoporose.
➲ Déficit en Prolactine: Pas de substitution.
L'HYPERTHYROÏDIE
I- DÉFINITION :
L'hyperthyroïdie est une sécrétion excessive des hormones thyroïdiennes T3 et T4, non-freinable par l'apport hormonal extérieur.
V- DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :
ª Signes indirects:
A- NFS: révèle une leuco-neutropénie et parfois une anémie.
B- Dosages métaboliques: Révèlent
- Une hyperglycémie. - Une hypocholestérolémie. - Une hypercalcémie.
C- Dosage des TGO TGP: Elevés, traduisant l'hépatite thyréotoxique.
ª Signes directs:
D- Dosage des hormones T3, T4 TSH: Elevés.
ª Signes d'orientation étiologique:
VI- TRAITEMENT :
A- Traitement médical:
1- A visée curative:
➲ Antithyroïdiens de synthèse, type Baseden®, PTU ou Carbimazol, en Cp de 5 mg.
Schéma: Dose d'attaque à 9 – 12 Cp pendant 15 jours à 2 mois jusqu'à l'euthyroïdie puis diminuer la dose initiale de 1/3,
à adapter comme dose d'entretient, la durée totale du traitement est de 18 mois.
Surveillance: FNS à la recherche d'une leuco-neutropénie ou d'une aplasie.
®
➲ Adjonction de Levothyrox , pour prévenir l'hypothyroïdie.
Indications:
• Maladie de Basedow. • Sujet jeune.
• Toxicité moyenne. • Goitre de volume modéré.
2- Préparatoire pour le traitement radical.
B- Traitement radical:
Indications:
• Adénome toxique. • Goitre nodulaire toxique.
1- Traitement isotopique: Chez le sujet âgé.
2- Traitement chirurgical: Chez le sujet moins âgé.
L'HYPOTHYROÏDIE
I- DÉFINITION :
L'hypothyroïdie se définit par la diminution ou l'absence de sécrétion des hormones thyroïdiennes.
V- TRAITEMENT :
® ®
➲ Substitution à vie en hormones thyroïdiennes, type Levothyrox (T4) (Cp à 50 ou 100 µg) 5 µg/kg en 1 prise. Synomel (T3)
(Cp à 25 µg) en 3 prises (utilisé en substitution après thyroïdectomie pour le balayage car demi-vie courte.)
Indications:
1- Chez le sujet jeune (sans tare cardiaque):
➲ Prise en charge en ambulatoire.
➲ Adapter les doses selon le degré de destruction de la thyroïde (signes cliniques et biologiques)
L'HYPERPARATHYROÏDIE
I- DÉFINITION :
L'hyperparathyroïdie "hyperPT" se définit par une sécrétion excessive de parathormones "PTH" par les glandes parathyroïdes.
II- PHYSIOLOGIE :
La régulation de la PTH dépend des variations de la calcémie (surtout ionisé).
Son action est hypercalcémiante et se fait au niveau
Du rein provoquant une hypocalciurie avec hyperphosphaturie, via l'augmentation de la α hydroxylation de la vitamine D qui augmente la
réabsorption du Ca au détriment du P.
De l'os provoquant une ostéolyse, via la stimulation de l'ostéoclastose.
Du tube digestif provoquant une augmentation de l'absorption intestinale du Ca et du P.
V- DIAGONSTIC PARACLINIQUE :
A- ECG: Révèle une diminution de l'espace QT.
B- Radiologie: Révèle une déminéralisation osseuse avec présence
- De géodes.
- De lacunes corticales avec amincissement du fut diaphysaire. - De houppes de phalanges (décalcification.)
C- Dosages biologiques: Révèlent
- Une hypercalcémie. - Une hypocalciurie.
- Une hypophosphorémie. - Une hyperphosphaturie.
- Une acidose hyperchlorémique.
VIII- TRAITEMENT :
Traitement chirurgical:
➲ Parathyroïdectomie élargie, indiqué en cas d'adénome ou d'hyperplasie.
Traitement médical:
➲ Phosphore, 2 à 3 g/jr (lie le Ca) en cas d'hypercalcémie modérée.
➲ Thyrocalcitonine "TCT" (diminue la calcémie et la phosphorémie) en cas d'hypercalcémie importante.
➲ Lasilix® (augmente la calciurie) avec correction des éventuels troubles hydro-électrolytiques.
LE DIABÈTE INSIPIDE
I- DÉFINITION :
Le diabète insipide "DI" définit l'incapacité du rein à réabsorber l'eau par les tubes distaux et collecteurs, secondaire soit à un
défaut de production d'ADH, soit à un défaut d'action de celle-ci.
II- PHYSIOLOGIE :
• L'ADH est produite dans l'hypothalamus, au niveau des noyaux supra-optique et supra-ventriculaire.
• L'ADH est élaborée par les corps cellulaires, puis chemine le long de l'axone liée à la neurophysine.
• L'ADH arrive à la post-hypophyse où elle sera stockée.
• L'ADH est libérée dans le sang grâce à 2 stimulus
- Le stimulus volémique (hypovolémie > 10 – 30%)
- Le stimulus osmotique (hyperosmolarité sanguine > 1 – 2%)
• L'ADH à comme produit une urine hypertonique (concentrée.)
• L'ADH négative la clairance de l'eau libre "CH2O" en élevant l'osmolarité urinaire UOsm selon la formule
VU = CH2O + COsm Ö CH2O = VU – COsm. Sachant que COsm = VU x (UOsm/POsm) le produit final sera CH2O = VU x [ 1 – (UOsm/POsm)]
VU: volume urinaire. COsm: clairance osmolaire. POsm: osmolarité plasmatique.
L'osmolarité se calcule par Osm = (Na + 10) x 2 + Gly + Urée.
V- FORMES CLINIQUES :
n LE DIABÈTE INSIPIDE PAR CARENCE TOTALE EN ADH (absence de production.)
o LE DIABÈTE INSIPIDE PAR CARENCE PARTIELLE EN ADH (insuffisance de production.)
p LE DIABÈTE INSIPIDE NÉPHROGÉNIQUE (insensibilité des récepteurs à l'ADH.)
VIII- TRAITEMENT :
n En cas de DI par carence totale: Traitement à vie par
➲ Diapit® en spray nasal, 3 à 4 fois/jr ou ➲ Minirin® en spray nasal, 1 fois/jr (plus efficace.)
o En cas de DI par carence partielle: Traitement stimulant la production d'ADH de type
®
➲ Tegretol (anti-épileptique.) ➲ Diabinèse® (contre-indiqué si IAH) ➲ Lipavlon® (hypolipémiant.)
p En cas de DI néphrogénique:
➲ Diurétiques paradoxalement.
q En cas de potomanie:
➲ Traitement d'un DI jusqu'à normalisation puis remplacement par un placebo à l'insu du malade.
➲ Epreuve de déconditionnement (psychothérapie.)
L'ACROMÉGALIE
I- DÉFINITION :
L'acromégalie est un hypersomatotropisme chronique non-freinable chez l'adulte (gigantisme chez l'enfant.)
V- BILAN ÉTIOLOGIQUE :
n LES TUMEURS HYPOPHYSAIRES: 90% des cas, souvent un adénome somatotrope et surtout le macro-adénome.
A- Examen clinique: Retrouve un syndrome tumoral.
B- Radiographie du crâne centrée sur la selle turcique: Retrouve
1. Une selle turcique augmentée de volume. 2. Un signe du double contour.
VII- TRAITEMENT :
A- Traitement médical:
➲ Les agonistes dopaminergiques type Bromocriptine (Parlodel®)
➲ Les analogues de la somatostatine (inhibiteur physiologique de la GH, hyposomatotrope et anti-tumorale.)
Indications:
- Préparation à la chirurgie. - Associé à la radiothérapie. - En 1e intention (actuellement.)
B- Traitement chirurgical:
En cas de micro-adénome, le pronostic est excellent mais en cas de macro-nodule, la résection est souvent incomplète avec
risque de récidive.
C- Traitement radiothérapique:
Indications:
- En 2e intention, en complément de la chirurgie. - En 1e intention, si contre-indication à la chirurgie.
LE SYNDROME DE CUSHING
I- DÉFINITION :
Le syndrome de Cushing est l'ensemble de signes traduisant un hypercorticisme endogène chronique et non-freinable.
C'est une pathologie de l'adulte, souvent bénigne. Rare chez l'enfant et exceptionnelle chez le nouveau-né, souvent maligne.
I- DÉFINITION :
L'insuffisance surrénale "IS" est une suppression de la fonction surrénalienne touchant la corticale et/ou la médullaire, secondaire
à la destruction, le plus souvent bilatérale et globale de la glande.
V- DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE :
VII- TRAITEMENT :
A- Traitement substitutif:
➲ Education du patient (carte du malade, passage à la voie parentérale en cas de diarrhée, vomissements, acte chirurgical et surtout, NE
JAMAIS ARRETER LE TRAITEMENT)
➲ Compensation hormonale à vie
• Hydrocortisone, per os, 20 à 30 mg/jr
• Si déficit en minéralocorticoïdes, 9 α fluorohydrocortisone (Cp à 50 µg) 50 à 100 µg/jr en prise unique.
Surveillance: Recherche un sous-dosage ou un surdosage
Clinique (régression des signes, syndrome de Cushing si surdosage.)
Ionogramme (hypokaliémie si surdosage et hyperkaliémie si sous-dosage.)
Taux de FLU. Taux d'ACTH
B- Traitement de l'insuffisance surrénalienne aiguë:
Le plus souvent, il s'agit d'un malade connu. Sinon, à la moindre suspicion, traiter par excès plutôt que par défaut
➲ Hospitalisation.
➲ Mise en place d'une fiche de surveillance.
➲ Bilan d'urgence (gazométrie, ECG, glycémie et cortisolémie pour confirmer le diagnostic.)
➲ Compensation des pertes hydriques:
• Si collapsus, remplissage par des macromolécules, du sang total ou des solutés salés avec control de la PVC
• Si hypoglycémie, perfusion de SGH à 10% • Si glycémie normale, perfusion de SGI.
• Ajouter 4 à 6 g/l de NaCl
➲ Compensation hormonale:
• HHC, 100 mg en IVD ou en IM, à répéter 4 à 6hrs plus tard selon la gravité (ou perfusion continue à 100 mg/hr par pompe auto-
pulsée)
• Si déficit en minéralocorticoïdes, acétate de désoxycortisone "DOCA", 1 inj à 5 mg ou 2, à 2hrs d'intervalle si forme sévère.
Continuer le traitement par voie orale dans la mesure du possible et maintenir pendant 3 jours en moyenne puis dégression les
doses jusqu'à 50 mg au bout d'1 semaine en IM ou par voie orale. Continuer à dégresser jusqu'à la dose substitutive du malade.
C- Traitement étiologique:
D- Traitement préventif:
Eviter les erreurs.
LES DYSLIPIDÉMIES
I- DÉFINITION :
La dyslipidémie définit une élévation du taux sanguin du cholestérol total et/ou des triglycérides "TG".
III- CLASSIFICATION :
n LES DYSLIPIDÉMIES SECONDAIRES:
1. Le diabète sucré (hypertriglycéridémie.) 2. L'hypothyroïdie primaire (hypercholestérolémie.)
3. Le syndrome de Cushing. 4. L'acromégalie.
5. La corticothérapie. 6. La pilule. (Hyperlipidémie mixte)
7. Le syndrome néphrotique.
o LES DYSLIPIDÉMIE PRIMAIRE: Diagnostic évoqué après élimination des étiologies sus-citées.
IV- TYPES :
Classification de Fredrickson (selon l'électrophorèse)
Type 1 Présence d'une bande au niveau du dépôt de sérum (chylomicrons)
Type 2a Accentuation de la bande β lipoprotéine (LDL)
Type 2b Présence d'une bande pré-β lipoprotéine + accentuation de la bande β lipoprotéines (VLDL + LDL)
Type 3 Présence d'une bande englobant les pré-β et β lipoprotéines (VLDL + LDL)
Type 4 Présence d'une bande pré-β lipoprotéines (VLDL)
Type 5 Présence d'une bande au niveau du dépôt de sérum + présence d'une bande pré-β lipoprotéines (chylomicrons + VLDL)
V- DIAGNOSTIC CLINIQUE :
A- L'hypercholestérolémie majeure ou xanthomatose tendineuse hypercholestérolémique familiale:
Xanthomatose
1- Xanthomes symétrique et indolore des mains (nodules de cholestérol au niveau des tendons extenseurs de la main, en avant et
en arrière de l'articulation métacarpio-phalangienne.)
2- Xanthomes douloureux au niveau du tendon d'Achille avec accès de tendinite.
Accidents cardiovasculaires de type
3- Insuffisance coronaire chronique (angor, IDM, mort subite.)
4- Ischémie cérébrale de type insuffisance vertébro-basillaire (vertiges, drops-attack, hémiplégie.)
5- Artérite des membres inférieurs.
B- L'hypertriglycéridémie ou hyperlipémie:
Syndrome hyperlipémique avec
1- Xanthomatose éruptive diffuse et fugace (dépôt de TG faisant éruption sur la peau, jaunâtre, entouré d'un halo inflammatoire.)
2- Asthénie physique à recrudescence post-prandiale avec somnolence.
3- Hépatomégalie et splénomégalie de surcharge.
4- Aplasie médullaire d'étouffement.
5- Lipémie rétinienne.
6- Douleurs abdominales banales ou de pancréatite aiguë (ne jamais opérer.)
Accidents cardiovasculaires de type thrombose.
C- L'hyperlipidémie mixte:
La forme majeure se traduit par un xanthome tubéreux.
La forme mineure est silencieuse. C'est la plus grave car se révèle par une complication cardiovasculaire.
VII- TRAITEMENT :
➲ Régime diététique
• Si surcharge pondérale, régime hypocalorique.
• Si poids normal avec hypercholestérolémie, régime pauvre en cholestérol, pauvre en graisses saturées (animales) et riche
en graisses insaturées (végétales.)
• Si poids normal avec hypertriglycéridémie exogène (type 1), régime pauvre en lipides.
• Si poids normal avec hypertriglycéridémie endogène, régime pauvre en glucides et en alcool.
➲ Les hypolipidémiants
• Les Statines de type Zocor® et Tahor® si hypercholestérolémie (diminue la synthèse hépatique de cholestérol et un peu de TG)
®
• Les Fibrates de type Lipanthyl si hypertriglycéridémie (diminue la synthèse hépatique des TG et peu du cholestérol.)
Indications:
- Type1: Traitement diététique pure.
- Type 4: Traitement médical si échec du traitement diététique.
LA THYROÏDE
I- INTRODUCTION :
La thyroïde est une glande endocrine lobulée siégeant dans la région cervicale, en avant de la partie supérieure de la trachée.
LA SURRÉNALE
I- INTRODUCTION :
LA surrénale est une glande endocrine se situant sur le pôle supérieur du rein et formée par un cortex, dérivant de la crête uro-
génitale et par une médullaire issue de la crête neurale.