Verstraete Daniel A J 1978
Verstraete Daniel A J 1978
Verstraete Daniel A J 1978
fflm R1MBAUD:
STELLEKBOSCH 1978
,,.
I N T ROD U C T ION
I.) DE LA CRITIQUE
2.) DU SENS
CONTE
Lettre ~ p. Demeny I5050 I871
J. Dubreuil cfo Etiemble : "Ie Sonnet des Voyelles"
Etiemble "Structure du my the" : po 402
Go Bachelard in "Lautr~amont" : po II7 : Ed Q .r~ Corti
au texte exige en effet qu.e l'on :lnterpr~te le pOEhne s0it,mais
a10rs tout Ie poeme 0 La p:r:atique des citations, notamment dans
1e cadre de 1'analyse th~ matique, pr~sente 1'inconv~nient majeur
de toute pr~s~lection l'effet de distorsion inh~rent a la
projection dtune e xp~rience ontologique sur une autre.
sur plusieurs r egistres auquel cas il faut les faire jouer tous
sans exclusive autre que la dysfonction, c'est a dire en po~sie,
la discordanceo.o Ct~tait a_'ailleul's la revendication du poete (1)
(a la pl~nitude du sens) et -nous la reprenons sans d'autre limite
que les reserves de notre inspiration e"oo
, ,
La let tre a Izambard a deux jours de distance reprend
le IDeme theme : nC'est faux de dire "je pense". On d'Jvrait
,
dire : on me pense." Rimbaud a devanee iei la psychanalyse en
revel ant I'importance dee pulsions ineonacientea ("onlt).
Si 1~ moi "est penB'" par 10. libido t par nos pulaione 1ncon-
scientesf s'il est Ie result&t do l a Sciss ion de l'homme avec
l es forc&s de vie, alors Ie D~sir est Ie fo ndement de l'ego et
du monde des objets, en poeant lEI. distance a 1 'objet. 11 est
a Itorigine des deux grandes abstractions qui structurent
not re rappo rt au monde , et qui ~ons l'expression de cette "dis-
tance a" l'o bj et : l'Espace ; ct Ie Temps (la Dur~e ). L'Es-
pace at Ie Temps ce sont jus:tem.ent les coordonnee e qui fondent
notre rationalite. Notre difficult~ 8. entrer dans Ie monde des
ILLUMINATIONS reside dans cette rational1te qui veut a'intro-
duire dans un univers qui eChappe precisement aux coordonnees
spatio-temporel les. C' ost dire qutil n'y a pas de connai~eance
objoctive possible de ces pO$mes (nous reprenons ainsi a notre
compte la critique que Yves Bonnefoy adreaaait a l'npproche
Iinguistique du texte pochique).. Pour entrer dB'Jls le s ILLUMI-
NATIONS i1 f aut accepter cetto absence de ooordonneea, dep8sser
1es bloeagee ou leR tentatives de reduction oppoaees par la
logique, accepter de Be perdre, c'est a dlre abandonner l'ego et
sa d6eorientation.
CHAPITRE II _.t
, , , ,
Genese, car en erfet noue avons ate frappe par une
certaine continuite dans la po~sie de Rimbaudo Les ILLUMINATIONS
nous apparaissent comme ltaboutissement d'un projet qui eClaire
toute l'evolution de sa po~sie : la liberation de l'Homme ;
rendrc I'Homme a lui ...memet a sa vra,ie nature de fils du Soleilo
,. A \ " " (
I )
PFZMIERE PARTIE
VAGABONDS
A UNB RAISON
JEIDTESSE I
Sans doute pour faire pi~ce au "Credo in Unum 0 0 . " La pi~ce
fut intitulee SOLEIL ET CITftJR dans sa deuxi~me ver8ion~
~ La ,,~
<leu:.d ~m.e
"
ett'l.:pa c.e cette genese, est une phase
de oOllcr~tisationo 'Lea idees t:'ncore Vagu8S do SOLEIL ET
CHAIR vont acq\t~~rir 1a force et 13, direction qui 1~U1.'
malHluaiemt t da.ns un programme d t action qui est Ill. LETTRE DU
VOYANT (I). Itous tel1terons (J.e montrer par una ~tude atten ...
tive de ce progr ~e ,
qu'il constitue en fait Is. th~orie
don-t lea ILLUMINATIONS sont lG pra.tique I
Chapi tre II : ,
quant a" la methode de Ie. vayan.ce, que noua
\
reconnaitrons dans Ie plupart des poemes
des ILLUMINATIONS, nous montrerons qu~elle
s'o.PP'l.1ie sur llusage des substances hallu....
. ,
cJ.nogenes.
TROISIEME PARTI~
I;ett:ce ap o -Dero.allY
--------------
(1505QI811) . . . . . .
(I)
IO~
(SOLEIL ET CHAIR)
CREDO IN UNAM
lSOLEIL ET CHltIR)
'aragraphe IV Depuis que Ie Christ est paru en ce monde, la vie reste marquee
Strophe II) par la souffrance et la r~demption de la Croix "Oh! la
route est W1lere depuis que l'autre Dieu nous attelle a sa croi x " .,
C'est la condition chr6tienne de p6cheur que rejette Rimbaud, 1 13
poids de la culpabilite introduite par "l'autre Di eu ll , Ie Chri s t ..
Sans ~quivoque Ie dieu auque1 va la foi du poete c'est l'.~our
du paga...nisme de l'antiquite "Chair 9 Marbre, Fleur, Venus
c'est en toi que je crois" precise Rimbaudo Le Christ reste
etranger a cet Amour, i1 est "l'autre Dieu". Mais l'Homme
moderne "est triste et laid",-IIil a des vetements", clest la
dech~a..nce du dieu-" II n' a m~me plus Ie courage de mourir
simplement '
"Oui, meme apre s la mort 9 dans les squelettes p~les
II veut vivre ; insultimt la pr emiere beaute!"
C'est tvidemment une allusion a la croyance chr~tienne en la
vie dans l'Au-dela
,
.I
I
('agraphe VI Analyse du passage supprirn~ dans la ver si on Demeny (Soleil et
('ophe III)
Chair) ..
,I
I
"IJ t Homme a reI eve sa tete Ii bre et fiere" voici que "le s
temps sont venus" pour IfHomme de secouer Ie joug de la cul-
pabilit~, de la peur, de la servilit~9 de faire acte de
,I,,i
courage/) "La: beaut~ premiere" signifie l'innoc enc e ori ginelle
qui illuminai t son visage, . qui irradie a. nouveau des que
("soudain") l'Homme r enait ;: s a dignit~, 1ibre, fort, dieu. La
force qui s ouleve l' Homme et "fait palpi ter Ie dieu d'a ns I' aut e1
de la ch a ir"" c I e st Er o s , force de vie de la sexual i te qui
circule a travers les humain s mais aussi les plantes, les
~l~ ments. Un Po eroe de s ILLU1v'.INATIONS , "Antique" reprend la
m~me image "Ton coeur bat dans ce ventre ou dort Ie double
sexe".
------ -------_._ --
(I) BETH-SAIDA
(2) Idem.
(3) L,1ANTECHRIST p. 80 - 81 ColI" It'olio "Gallimard"
morale chrttienne at 1.1 y est parvenu un temps c'e st
l'e xp~rien ce bouleversante de GENIE o
----------------- - ------------
(I) V1LLES I
(2) BOTTOM
(3) DEVOI1I Oi'T
(4) On ne peut r &sist er d' e voq~er les imperatifs cate goriquc s de
Mme . RimlJau d. , r egardant lf~ducation de 80n fi1so
(5) Souli gne par 1'auteur .
22 ..
Cette force 9 pour Ri mbaud, est trarlsmi se par la sexllali t~, que
lui semble incarner l a Femme dans l'arc h ~type de la D~esse. La
Se:m&.lit~ est 8,insi I e vivant t ~m o i gnage du "grand h~rmne d'amour"
qui souleve toute 1a cr~ation l'amour entendu ainsi, n'est p as
exclusif - a 11 homme mais i1 est partag~ selon eli vers modes pax'
tout l'univers cre~o Aussi "la terre est nubile et debord e de
sang", Ie solei1 est "foyer de tendresse et de vie" et "tous les
animau): aimaient, aimaient en Dieu."
C' est sans d01.:. te une seul e et mS-me Force "qui court a travers les
humains, les plantes, l e s elements 0 qui courai~ a - travers ceux
qu.i nous ont faits, conune e1le courra a travers ceux qui nous
suivront .00 Elle nous habite seuJ.ement, elle passe, traver s e,
informe chacun elle ~c1ate, etincelle Ie temps d'une vie, et
sten va. Elle demeure 00(1 eternellement jeune, intacte." (3)
Dans les po~mes des ILLUMINA~.\IONS, nous e trouvons constamment
----------------------------.--------------- ---------------------,
(I) ANGOISSE
fait que nous traverser. .
ttEt nous nous Ie rappe10ra et i1 voyage i1 nous
' a connus tous at nous a tous aim~s . 0 9 Sachons
Ie h~1er et Ie voir, et Ie renvoyer u",
car il ne nous appartient pas.
C'est que la chari't.$ pour lui, c'est tl1a route am~reft qui conduit
a ls. Croix. Rimbaud n'a pas m~connu le dilemme entre Illes deux
amours". 11 nous dit dans "MAUVAIS SANG" s
"Deux amours! Je puis mourir de Itamour terrestre,
mourir de devouement"o
C' est done qu t !l raconnait le choix. Mais i1 reeu1e devant ce
choix comme Ie montra l'ouverture d'UNE SArSON I
------------.--------------.----------------------------- ----------
(I) Au sens de force de refoulement de Ia Libido.
~2) On reconnait la critique des philosophes du 18e siecle dont
Itinfluence sl e st exerc6e sur llimbaud par Rousseau at
,
Hel vetius.
. ,Plus brutalemsnt, :Nietzsche aSl3imilibra Ia mOl:alo
c~hretienne a une "morale d' esclave" 0
CREDO IN UNAM
Idemo
S'inscrivent Bur cet axe, les thdmes de Ie. R~eurrection et de
Ie. R~demption J Ie. R~snrrection qui doi t marque-r Ie. renaiaslll1ce
de I' homme, une fois Ii b~l.'~ de Is. servitude awe. 1d01e8 at d.u
poids de Is. cu1p ab11it~ iainsi, "II ressuBcitera, 1ibre de
tous ses Dieux O. 1 t Homme a. relev~ S8. t&te 1ibre at fieret/.
C'est da.ne ce contexte que viennent se placer les images
arch6 types de 18. naissance de Venus qui,. "J adis, ~mergeant ds,ns
l'immena e c1art ~ des flots b1eus u doit reaurgir un jour.
Et nous abordons ici lea th.mes de "la R~demption asinte", de
l'Amour sauveur
"Tu surgiras, jetant sur Ie vaste Univera l'Amour
' infini dans son infini eourirel"
L'Homme a perd.u Ie conta.ct privil~gi~ qu'!l avait avec les
forces vivantes de la Nature dans "les temps de l'antique
jeunesse" : "il a rabougri I
"Mr. Prlldthomme est n6 avec -Ie. Christ" dirs. Rimbaud dans UNE
SArSON (I). L'image de Ifhumanit~ lI a tte16e a la Croix" courb~e
sous "les vieux jougs", ~cras6e par ls. crainte, contraate point
par point avec 1es images de Ie red.emption ainsi:
nL'Homme a. re1ev~ sa t~te libre at fiEh'e!"
at "Davant 1 t Homme, debout qui croise ses bras forts ..,. u
(I) LCIMPOSSIEl,E
(2) Dictionnaire Robert
(3) Les ILLUMINATIons
28.
(I)
(2)
I,' a.uteur a soulign~ Ie mot.
Qu'11 niera tout aimplement en recherchant le bonheur "par
.
dela Ie bien et le mal" .
(3) Comme elle en fa! t partie dans les l~eligj, ona orientales 0
Cette puxate perdue est notr() Ild~chirante infortune" (I) : I~e
puretf31 :pul.'et~:" s"criera douloureusement Ie po~te dans TINE
SAISON (2). Rimbaud xeprend cette tradition antique et se ref.use
A dissocier l' Amour de la sexualit~, dichotomie qulil impute a
la morale chr ~ tienne.
Dana Ie christianiame Ie. R~demption est l'effet b~n~fique
du sacrifice de la Croix. La sacrifice duChriBJe Itra.ch~tetl
l ' hum ani t~ t dans Ie pardon quotidien qui est accord~ au p~cheur .
"Le Christ est mort sur Is. croix par amour pour nous". Son
sacrifice nous sauve de Is. mort spirituelle, Chez Rimbaud, Is.
Croix se dre sse comme un signe de mal~diction sur lthumanit~t et
cependant, 1& force op~ratoire de la R~demption r~side dans ltamour
comme il l'af.f~rme e. maintes reprises :
uL'Amour, voilA la grande Foil"
ltCteftt Is. R(,demption! clest l'amourl clest l' amourl"
----------------------------.-~-----------------------------.----------
(I) L 'IMPOSSIBLl!'! .
(2) Idem.
On obse rvera que 1e theme de la R~demption coincide
avec une vision messianique de l'Histoire z ls. RSdemption
nCest pas coextensive au preaent comma dans Ie sch~e chr4tien,
mais elle appartient a
un t em:ps futur marqu~ par 1 t ave'nement
de l'Amour at sa conquete finale de l'humanit~ :
"Le Monde vibrera comme une immense lyre
"Dans le fr~miBsement d'un immense baiser. tt
--------------_.----------------.----------------------------------
(I) MATIN (U!fE SArSOn EN ENFER)
(2) A UUE RAISON
320
\
II cst hers de dou~;;e que dans ce poeme Rimbaud a
~t8 envahi par 1a toute-puissa.Ilce de l' Amour. "GENIE" eat Is.
manifestation de Is Force qui est ~ l'origine de Is. vie et
qui court a. travers les humain.s, les plantes t le s ~1~ment8 et
qui "passe, traverse, informe chacun" (I), et "demeure ~terl1elle
ment jeunep intacte H Cette Force transcende l'etre et toute
eat~gorie morale ca.r elle cst 'Vie et Ie. Vie est Amour :
-----,----------------------------------------
(I) Cf. J. Starcbiuaki : "La. Trans:par~nce et l'Obstacle"
34"
lib~ration de la Pena~eo
--------------------
(1) No\\"alis~ : op" oit. J\i. Besset ItNovalis et 1 90 Pe nB~e
MYf:tique" : p. 83"
35.
A P PEN D -r C E
-----.------,----~-----..---------------------------------------.....
(I) Lettre d Paul Demeny, dite "du Voyant", en date du
:5 nlai I87!.
(2) Ruysbroeck ItL t Admirable ll Oeu~"'rea s po 353 (Ed. Aubier)
(3) Lettre a Th. de Eanvil le du 24 mai 18700
Sea ambi tiona erd;err~eG de ee c8t6, et ayant perdu
toute illusi.on sur 1a Soei~te ... comma le montra sa lettre a
Izambard "' p Rimbaud, r'dui.t a l'inaction chez sa mdre , 'est
en quelque aorte contraint d.e tro'U.ver una issue au mur qu6
lui oppose lavie de toutes partso Cetta issue, il :va le.
chercher dans la pO ~ Bie, non comma un refuge c'est a
dire
un exutoire a
ltame ... et Pon songe aux "premiers roma.ntiques" .,
maia comma tID moyen d'op~rer una breche dans 18. r~alit~.
(3)
(4) L'intuition de Rimbaud est toujours proche de celIe de
Nietzsche : 1'1a Naiseance de la 'l'x&.g6die" parai tra erl 18730
(5) Lcttre it P. Denl.eny , I5 mai 187I~
La prose etest 1e langage discursif, c elui qui Bert
de communication :par ltinterm~dia.ire de 1& Raison. Ce 1angage
croit sa donner les apparences de 113. po~sie <.."prose rim~e")
en se pliant aux r~gles de 1a versification. Rimbaud denonce
1 t impo sture ' de e,ette fausoe :po~sie. Fausee car Ie verba
po~tique 'ne s'exprime pas par 1a voix du rationne1 .ni ne lui
appartient. (I)
Note p. 39 ( suite) z
". 6& multiplicateur de Progr~s!H C'est assez dire que cette
name univeraelle" ne peut etl.'e identifi~e a. l'lnconscient
collectif de Jung. Ltinsis tance avec laquelle Rimbaud revient
sur Ie Progr~s indiq'J.e sans ambigu.i t~ Ie plan his tori<;U!e 8U~'
. lequel il se place" La pens~e du poehe nous parai t en fsi t sa
rapprocher plutot de Ie. dialectique,de l'Esprit de Hegel,
l 'Ristoire apparaissant comme Ie d~pa88ement dialectiqne de
l'Esprit vers la Conscience totale, les "Soi ft singuliers
e'identifia..ut al.ors au "SOiff universelo
(I ) a
Cf. Lettre Izambard
( 2) Lettre a
PO'Demeny : 15 rnai 1871.
() lei encore Rimbaud est Ie pr6curseur de Nietzsche. Celui-ci
ccn00it en effet l'inspiration poetiquc dans lea memes termes.
Ain~i Gerit-il dans "Ecce Homo" (ColI. 10/18 po 119 ) : "Quelqu'
un n-t-il en cette fin du 1ge eiecle Ie. notion claire de ce
quo les l?oetes appelaient llinspirati on? Pour peu que lIon
(100
---------------------------------------------------------------
(I) Lettre a P. Demeny.
(2) L eft ILLUMINATIONS
(;) Idem (VIES I)
(4) C~eBt ce que signifie 1 ' adverbe ftnaturellement" dauB
"1' intelligence unj.verselle a. toujours jete ses id&es
naturellement" ..
processus cr~ateur, par. inconscience et sana doute par vanit~.
II lui en aural t cotftd' <1' avouer que ses plus grands g~nles
----------------------------------~------------------.----------
a vonil.' :
"Le po~te d~finira.it la quan:tit~ cl'inconnu sf~veillant
------------------------------------------------,
( I ) Lettre aP. Dem9ny
----------------,-----
( 2) Les ILLUMINATIONS
( 3). Lettre Ei. P. Dp,meny
Rimbaud r~pond im.m~diatement . il e~t en nous
----------~------------------------------~-------------
(I) I,ettre a
P. Demen;r : 15.5 .. 1871
(2) Novalis at I s. p enBe~ mystique : 0Ptt cit. p. 83
(3) Ib id .
(4) Let tre a. P. Demany'
(5) Novalis '
tile supreme Savant". (I)
------------------------------------------------------------
(I) St .. Jean de la. Croix - EdCII du Seuil, OPe cit. p. 141
(2) .
A. Foucher "La. Vie d\1 Bouddha". . Ed. Pay-ot cpo cit.
p. 165
( ;) RUYSDROECK Oeuvres Opt> cit .. po 239
49.
I
I
Ii'
Noua avona -vu que Ie d~tachement du sensible EC.ot
une ~tape co~~une aux grandee traditions mystiques. Comment
s'acquiert ce d~te.chemcZlt? La tradition mystique s'accorde
encore pour r~pondre : par la discipline de ltascese. Et
c'est a. ce point pr~ci3 Clue Rimbaud diverge de la voie mystique
Par la - m~thode tI).
On s'en doute en effet Ie poete n'a aucune pr~tention
a Ie. saintet~. S1 son analyse de base rejoint celIe des
mystiques, - a
savoir ce qui noua s~pare de l'intelligence
universelle (1a belle objectivit~), c'est Ie point de ~le limit~
de l1eg0 9 ce noeud du deair -, il slen a'pare imm'diatement
dans Ie plan qulil propose. Rimbaud "cultive tt son arne non pas
en fonction de la negation de la machine d'sirante - ce serait
l'asc~tisme ~ mais en fonction de son d~reglemant. II va
operer ainsi, non l'evacuation du desir comma chez les ana-
choretes, mais sa destructuration.
Nous avons defini auparavant Ie desir comme la raison
structurante de notr.e vision ali~n~e du monde. Destructurer Ie
de air clest donc proceder a la d~structuration de notre
perception de ce monde ; et pour Rimbaud, ctest un acte de
desalienation. Mais si llego fonctionne comma une machine
d~sirante (2) d~structurer Ie desir revient a d~poss~der l'ego
de son pouvoir dlorganisation et de centralisation dea sensationso
Et l'6go eat pr~cis6ment ce centre organisateur et de controle
des sensations. Em"proc~dant sinsi a
lt6clatement de ce centre 1
Et particuli~rement
dans "DELIRES", ltouver-ture d'"ALCHIMIE DO'
VEREE" : itA moi. Lthistoire d'une de mes foliea." Et encore .
"Aucun des sophi smes de Ill. folie - 1e. folie qu'on enferme -,
n'n 't6 oubli6 par moi : je pourre.is lea redire tous, j~ .t~~~
1e s:rgteme." (I)
------------.----------~----------------------~-.--.--------.------~--------
oplantes f les el~ments : et cette foree nous savona qu'elle est
1 e ~nergj.e sexuelle. Ainai, comme Freud EHl avaj. t I' intui tion,
ce qu'il est convenu d' appeler '1inspiration" ne serait q\l'Une
expre ssion de Ie. Serualite, dont l'Art est la repr~sentation
formelle.
On observera que cette assimilation de lf~nergie
cr~at rice a la scxualite est my8t~rieusement confirm~e dansle.
tradi tiOl'! ~vang6lique de la conception virginale de J~sua :
ttEt Yoici comment J~Su.s
Christ fut engendI.'~. Marie
ea m~re, ~te.it fianc~e a Joseph : or avant qu'ils
eussent men~ vie commune, elle se trouva enceinte
par Ie fait de l'Esprit Saint." (1)
St Luc est plus pr~cis .
UL'Espri t Saint "dendra sur toi, et l tl puissance du
Tr~s ... IIe,ut
te prendra sous son ombre .... c'est pour-
quoi l' anfant .... eera appel~ Fils de Dieu." (2)
L'identite de l'Esprit Saint a l'~ne rgie seDlelle est clairement
Buggilr&e ("Ie. puissance du Tree-Haut rt ) . La langue elle-meme
paie tribut a l'unit~ de It6nergie cr~atrice dans Ie double sens
du mot "conception". Mais peut Itre est-ce Is. justement Ie
signe d 'un m~ta.-langage ayant eon or'oigine dan.s l' intelligence
universelle 1 compris de tout Ifunivers cr~~. Le fameux "langage
universel ll que pr~voit Bimbaud dans un temps avenir. lei
encor.e le - parall~le avec les Evangiles a'impose : I s. premibre
manifestation de oltEsprit Saint sur les apotres engendre Ie
~.. .
phenomene au I1parler en langues" :
"Tous furent alors remplis de l'Espr1t Sa.int et
commencerent a. parler em d'autres lal1guee." (3)
.. _---
(1) Matthieu ~ I, 18
(2) I,uc : I. 35
( ;) Aetes II, 4
54.
~------.-------------------------------------
_ _ _ __ _
u _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _
---------------------------~--------------"----------~---------
(I) T6moigna.ge pr~cieux
car noue n~ voyons aueune raison
de Ie r6cuaer, en If eapecCe
~2 ) "D91a.h aye p t~moin de Rimbaud" OP e cit. p. 346
lea bases d~une nouvelle langue par une "alchimie du verbe".
Rappelons lea te.rmes meme de lat'Lettre du Voy-ant" :
nCetta langue sera de l'~e pour l'dme, r~suma.n't tout
t1
parfumst eons, couleurs
at ceux du :po~me ttAlchimie du Verbe" dtUne Saison en Enfer .
"Ja m.e flattai d'inventer un verbe po~tique
a.ccessible un jour OU l'autre d tous lea sens.'
Quant a l' ~gede Rimbaud donn~ :par Delahaye (sei ze ana A peino)
11 est " confirm~ :par les faits : en mai I87I, Rimbaud a seize ana
et damieo La l~gera diff~rence :peut stexpliquer par Ie fait que
les deux amis pouvaient evoir discut~ de la chose dans les moia
pr~cedant Is. r6daetion de la "Lettre du Voyant"o
----~--
, ---------
(I) Paxallelement 9 Novalie reconnaissait que "le poete est
li t te ralement insense - en. tichang~ tout se paase en lui".
in IlL! Arne Home.l1tique at le Reve ll : A. B~guin
(2) Alchimie du Verba . Une Snison
PREMIERE PARTIE : GENESE DES ILLUMINA'l'IONS
-----,-.--.-
CRITIQUE EXTEP~
CPJTIQUE INTERNE
600
CRITIQ,UE ~ ]!DCTERNE
CRITIqUE IUTERUpl
D~s
lora que I' on prete Ie. force. de l a r~al.i t~ aux
experiences po6tiques dce ILLlfMINATIONS, dana Ie cadre que nous
enons de d~finir, on admettra que Ie fa.it de savoir a1 tel
poeme a ~t~ ~crit seus l l influence de Is. drogue ou non . n ' a plus
un-carE;ctis re dl!t erminant. (4) 11 ne saurait en tous l es cas
A P R ~ S L E DE LUGE
(I) Rimbaud tI905) cite in "Delahaye Temoin de Rimb aud " p. 325
Ed. La BUCODJliere
(2) cf. "Ie co mpagnon dtenfer".
I
--------.----------------------------------------------------------
(I) ENFANCE IV
(2) of "H51derlin at 10. Question du Pere lt (Laplal'lche, PDF)
'-
derni~re altercation conjuga1e, ou un bassin d t [,rgent ....
(est a. tour de 1:'o'le pr~cipi,t~ au sol). Rimbaud se
rappelait cette chose, parce qu'elle l'avait amus~~
1>ee.ucoup 0
II
(r)
,
II semble quo 18. libido de Rimbaud au lieu de se reinvestir sur
l e p;re at d I etre 8ublimt~ ds.na 1 I identification d.u moi au p~re,
se soit fix~e sur la m~reo II semble bien que l'interdit n 'ait
jamais 6t6 po s', cons6quence directc de la carence paternelle.
Quand bien meme , d'ailleura, aut-il ~t~ p08~, i1 est bien peu
probable qulil ait en fo:r.c e ex~cutoire : sana l'acquiescement de 1a
mere, en effct, 1e. loi du pore a toute chance de rester lettre
morte. Que cet acquiescement fit d~faut, toute l'hiotoi re des
relations entre les epoux Rimbaud l'atteste : les temoignages
sont a cet ~gard pr~ci6 et concordantse
.
En l' absenc e d'interdit, 1a libido du "2a" s'est fixee sur la
~
Refoulement de la libido
Ces mot~ cl~fs ne sont pas des symboles isol~s mais constituent
l'architecture inconsciente du poeme. Le jeu de leur relation
triangulaire est bien l,lis { en ~vidence dans I' ouvrage de Gilbert
Durand "Les Structures anthropologiques de l'lmaginaire" auquel
nous renvoyons pour les references~
.... -----------
(I) G. Durand: "Les Structures anthropolo giqucs de l'Irnagin aire "
op. cit. p. IIO
----~--- _._-_.. , -.
(I) G. Durand: "Les Structures anthropo10giques de l'Imaginaire "
Ope cit. p. IIa.
(2) Ibidem Ope cit. p. 358. Le chaos est aussi pr~sent dans
"Ie chaos de glaces et de l1uit du p6J.e o l1
-- -' ~- - --- ' -' --- ~ .- - ... - --------.. -_ . - . .... .... . . _-----,----,-
et : par al lelemen-c , 1a Verge J!'olle que Rimb au.d fai t parler dans
Une Baison en Enfer no us confie son a ttent e :
~I) Cc JUNG
~2) On rel~ve dans Ie manuscri t Izambnrd des "Repa:r.ties de Nina",
"ai'1"reux profil ll , unc\\vieille davant la braise" ( 26e quatrl1.in) ..
(3) Carnet d.e Dolbreuse, J. Richer, NlmVAI" OPe c:tt .. p. 12
C~es-t 1e me::ne vocu qui est formul~ : op~rer 1a. mlta,morphose du
moi, sans moCi:lfh:a.tion du reel. Et ce voeu ne peu t e"tre rempli
que par "un pouvoir roag:Lque lf qui, Ifa volont~" sera capable de
"rendre sensi'ble 1 t illus ion il On ne voi t gue1re que 1es
subatances
I
hallueinog~nEis
'
qui puissent satisfaire a ces conditions t
c'est
, en tout cas fort pr6eis~ment, leur eh8,illp dlaction. 11 n'est
done point sU2'prenant que tous c es po~tes aient eu recours leur a
magie.
C0 HTE
PARADE
(I) cf. Th. Gautier in"Le Club d~a Haschischina" : "S1 vous
aviez assiste a. ce bal 6voqu~ par Ie haschisch, vous con-
rlendl'iez que les farc eurs lee plus d~sopilant8 de nos petits
theatres sont bons a sculpter aux angles d'un catafalque!"
( 2) c f NUn~ DE L' ENI~F:n . HFaiaons toutes les grimaces
imaginabl es ."
(3) VIES I
t4) SOLDE
crue que leur donne "1' exp~rience de nos consciences ". Spectacl e
ou 'Toisinent, comme dans 1e r~ve, les rapprochements les plus
ina.ttendus, mais Rimba ud n t est-il pas "ma:Ltre er.. fantasma.gories"? (r)
--
bohemiens
~
ni ais
.h;y:enes
demon s
sini stres
"moi" - prend sea racineB dans Ie temps : " leur rai l lerie
ou leur terreur duro uno minute, ou des moie entiers." A
l'ecartel ment de la personne humaine corx0apond une duree
dietendue : une minute de cette fascination peut noua
sembler durer une ~ternit~. Eternite vScu~ de notre neant
ou eterni t,e
du speota.cle de I' horreur. II n t eat pas Sana
interet de remarquer que oe ph~nomene de dilatation du temps
est typique de l'eJCp~rienoe de la dro gue . tI)
----------------------------------------------- ---------
(I) Cf. It ce corps ador II
Cet Etre de 1308.ut~ est una cr~a.tion de 1a magia, i1
procede d'un pouvoir' semblable a ce1ui des charmeurs do serpents .
1g envoutp,ment. Envout6 :par "des cerc1es dE;) musique Bourde", 1e
serpent se dresse l"des sifflements de mort") toujours prat 1
frappexo Nous assistons de merne a la naissance de cet Etre de
Beaut~, dont lea formes encores f10"14a8 se pr~cisent "font
monter, s'~1a.rgir at trembler COlOme un spectre "ce corps s.dorll ft .,
La venin du scrpElllt (" des siffleruents de mort") peut ici etre
associ~ au "poison t1 : "ce poison va rester dana toutes nos
veinea" et ai11eurs "1s. violence du veni.n tord mes mambres .. ott(I)
La "charme" qui suscite cet Etre de Beaut~aurait ainai son
origine dans un excitant.
"des b1essures ecarl8,tes et noires
0 ~c1atent
------------------_._,--
(I) cfo p.;O La Ple1ade Tome I~
(2) tll'~cuGl:lon de crin tl iltant Ie sexe r6minin4
9711
V I ES I
(I) cf. Nerval in AURELIA: "il devenait clair pour moi que les
I
[I
aieux prenaient la forme . de certains animaux pour no us
visiter sur la t erre." I
0
,I
" un hym~ e mYBt~rieux dont je croyais me souYenir comme l'
ayant en"tendu da.ns quelque au.tre existence ... "OEUVRES : La
Plerade Tome 1 : po ,67
(2) ALCHIMIE DU VERBE nNE SAISON EN ENFER
(3) Les experts affirment que Rimbaud e. ~~ri t ttc~pa.B'ne ". N~anmo i ns
cette l ecture nous semble e"tre trop fiddle a
la lettre du texte.
,Son espriJe e 1c1 Ie contexte erotique, suppose c.Q.mpagne ("no s
c aresses debou:~ dans Ie", plaines poivrees). Dt ail1(mrs per~
Bonne n I est a I' a 'o r! d ' un lapBl~s et pr6cis~ment In c a.w.pagne est
_t _ ~ .: ~ , (" _ _. _ \ ~
En fait les coordol1n~es de la, vision po~tique (d' alors,
de l!~bas) n'ont pour fonction que la d~termination d'un ailleurs
/
au presen t .. lIs ne font que signaler 1'~vasion du po~te dans un
pays age harmon:i.eux et saint paysage qui ne noue eat pas
tot a,lement inconnu puisque ENFANCr~ IV nous y introdui.sait d~jA :
"J e suis Ie saint, en priEhe sur Is. terrasse, - comma les b~te8
pac ifiques paissent jusqufa Ia mer de Palestine$" L'attre.ction
de Rimbaud pour ltOrient est ici cristallis~e at tranBmu~e :
Ie poate habite "la demeure et Ie monde de (1') espritq(I).
ttMagnifique demeure cern~e par l'Orient entiert! (2) ou il rejoint
la sagesse lternelle (Ie brahmane) et retrouve l'innocence
originelle de l'Eden. Rimbaud realise ici un reve : Itretourner
~ l'Orient et a
a. , la sa.gesse premiere
" et eternelle".,' (;)
" tlUn envoI de pigeon~ ~carlates tonne autour de ma
pens~e. _tf
diff~renceo
------------------------------------------------------------------
(I) 'soh l;pouvantable souffrance glt dans la disproportion entre
ses merveilleuses fl\cult~s acquises instantanelllent par un
pacte satlll1ique 9 at Ie m:i.1ieu ou i1 est condarun6 a vivrc~1I
I
VI E S I I
(I) "Q,u I es t mon n~a, nt, aupres de la. s tupcur qu:l vous attond?"
( V1ES I.)
I04~
It
A present, gentilhomme d'une campagne aigro au
cie1 sabre, j'essaye de m'emouvoir au souvenir de
lfenfo,nce mendiante ft
la plus assurAee
d
i 1
I
Scepticisme atroec (tn affet puisqu I i1 rong~ la substance .!
m@me de son 8tre, sa vitalitEe
UMais comme C~ scepticisme ne peut d~50rElais eire mis en oeuvre,
et que d'ailleuxs je auis devou6 a. un trou'ble nouvell.u, - j'attendB
I06.
Le
,
ajoute a cela une remarque ~trange
po~te .
" et que d'ailleurs je suis devoue a un trouble nouveau, _ft
G
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ,_W"_ _._ _ _ _ _ _ __
VI E S I I I
(1)
-----------------------------------------------------
UNE SAISON EN ENFER
(2) Bien que "lf Eccl.~siaste moderne " prenne Ie contrepied de la
sage sse ancienne s 1tP..:i.en n'est vanit~ dit Rimbaud 0>0 .. "
(3) Cette exptbrience ontologique faite pa.r Rilllb e.ud-e nfant est Ie
paradigme de celIe de Rousseau., cf. Starobinski : "La
Tranopal'ence at l'Obstacleo t1
108.
DEPART
(I) cf. Ohi nos os sont revetus d'un nouveau corp amourouz"
EUFANCE IV : "la xumeur de~ &eluoee"
VILLES I , nIB. Z01wour des perle" at des eonqnel3 prdcieuaes"
MYSTIQUE : "Lo. rlllUeur tour:umto ot bondiaaante deo conquen
dea ~~rc et des nuits hum&ines"
FAIR! : RIa rnm~u~ du torrent"
GENIE , lila :;;laiBOn OtlVert0 a 1 thiver t.4cumeux ot ~ III.
l."U."aour de 1 t otd" ,
No - noyau D&miqne
CD " same oontextuel
1150
Botons que "rumeurs des vi11es" n'a de sene que par rapport
C: une distcmciCl.tion du poete a.-1'~go.rd de 1& Tille . La
rumeur 1mpl1que en effot un certain 'loignement qui ~xplique
son caractere coniue at indietinct : les bruits individual.
sont noy&sdaua 1a rumour.
ROYAUTE
-------------------------------------------.-~----
.i
I
!
1190
---------------------------, ------------------------------_.-------
(I) ef .lldoull Huxley g "The Doors of' Peroeption"
122.
2) Le plan lo~
Appos& a "1
amour", "raison 'l Dert iei de sub-
t
P arfaite et r.&inven t~
"2 -, 45'"6
II reste maint~nant a
mont~er qu'i1 ne s'agit
pea dt une simple occur~noe maio qu'il y adh&sion dua
poeme 6tudi' a
c0~te leoture d'un extrait de GENIE.
Rove nona done au texts :
hal."'l1I.onie .. H
e. uUn PG.s de toi, cle s t Ie. levee des nouve aux hommea
ct l eur en-marche. "
" a commencer pax le tempa " :' notons d t abord que ceci exclu~ la
possibilit6 d'at"liribuer a "ces enfants" un sens autre qu ' all~gorique :
lea enfants n'ont on effet qu'une experience tree 1imit~e du tempo,
qui pour aux ne sau.rai titre Ull 1'1l>a.u. En quoi -Ie tempa est-1l ll,n
f168.u at m8mc, selon Ie po~t~ (111l commencer pe.r"), Ie joug le plus
pGssnt Al'homme? Peut-3tre paree que 1e temps aignifio les
limites -de lthomme at particuli~rement le. mort. 1e temps apparait
ansai comme Ie principe du mal par Bon assoeiation intima A 1&
souffranee. On oomprend Illieux ainai 1e voeu do "ces enfantsll :
tempa
Soit A: illimite +
eepacs
presence
B.: ponctualitb-l-
absence
AnalyeeStructurala
, Ie peete
Ce que nous r ~ vele , dans cette sequenye
.- de propositions de
type A et B ctest 1e lien logique rigoureum qui lee unit :
I. logique des c auses pour les propositions de typ~ A.
2. logique des effets pour les propositions de type .H.
Cependant la relation de cause ~ ef1'et n' est pa.s e:x:plici t6e : entre
les . ca.uses (A) et les el1'eta ~B) i1 Y a un hiatus giga.ntesque pro-
duit par la disproportion des effeta par rapport aux causes. L'ecart
produit entre les phenomenes (A) at (B) tient a l'absence apparento
d'une Raison (I) qui viendrait etablir Ie lien qui existe entre eux
et explique la relation de cause a effete Ces ovservations ~clairent
un peu Ie titre du poeme - en Ie justifiant, et nous confirment 1a
fonction de l'Actant : une ~nergic de transformation prodigieuae
dont 1a nature noua echappe. La poete reate si1encieux a son sujet,
ma1gr~ 1a connaissanee profonde qu'il en reve1e. La relation entre
1 'Actant et Ie poete est interrompue par un changement d'a ns 1&
categorie actantie11e du sujet : ltemploi de guillemeta est destine
a montrer que ee n'est plus I e poete qui parle mais un tiers : "ces
enfants"o Noua avone done une deuxieme structure re1atiorinelle
(que nous 1aissons provisoirement ). Le poete en tant que sujet
actantiel ue reapp arai t quta la fin du poeme ou l'Actant est pre-
sente sous forme dtaphorisme ( "Arrivee de toujoure, qui t'en irae
partout" y. La encore, remarquons que l'Actant n'est pas nomme, i1
est implicit' par Ie texte sans ~tre r6v'lA. Le po.te gard~ son
identite secrete.
(2) temoin les ~emandeB auasi extraordinaires qui lui Bont faites.
premiere partie: Ie Bujet est dan s une position d'inferiorit~,
lnts_ob\
poete-sujet .> Actant
Les enfants Bont ceux qui demandent la luna, qui ne tiennent pas
compte des possibilitese Ici leur ignorance des pouvoirs de l'Actant
contraste avec 1a connaiasance intime et fami1iere du poete_ Maia
lei, encore una fois, dans la relation enfants - Actant, notona
I t absence de toute!:aison qui vif;)ndrait fonder la distance quasi
infinie entre les deux termes l'Actant est invoqu~ " comIlle s'il
~tait d'essence divine (chants, voeux, priere), maia il reste dans
l'ombre. De meme dans tout Ie poeme l'Actant est evoqu~ par les
aujets actanti e ls comme une pr&sence se mouvant dans Ie silence.
" -
sene" en soulignant les mots. Puisque ce sont tous les sene
qui sont concern's, il faut d'abord comprendre sn premier
liou lee "cinq sens de nature." (I)
(I) L1ttre
" "
,
(I) Dana GENIE Ie poet6 admire "la terrible c&l&rit' de 1a
perfection dea formeo et de ltaction.
141.
p. 84.
I
I
i
I
j-
confirmation de I'importance de la drogue dans I'exp~rie~oe I
(I) C'est l " tat pr'-adamique dans lequel nous fUmes cr6&s ainsi
que le rappelle Ie poete , "promesse Burhumaine faite a
notre corps et notre ame
cr~@ ."
cf. aussi Baudelaire: "l'()%preseion des sentiments bien-
vei11ante causee par l'opium nlest pas un ncc's de fi0vrc;
c'est plutot l'homme primitiv~men~ bon at juste re st~ur~ et
r&int{,gr' dans son ~t8t na.ture1" in Lee Pue.dio Artificiele
opo ctto po 346
(2) Ella ae rapproc.he aueoi de 1& d6mence par Bon c araet~rs
hal1ucina toire comma l' a remarqu~ Baudelaire I !lEt l ea ll'1oi no
sots, hardis ama.nts de 18 Demence t/1'UY&I1t 10 grand troupeau
parque par Ie Dsstin./Et oe r~fugiant dans ltopium immenset"
145.
p'rience
.
"Cette veille" c I est ainsi que Ie poche resume Bon ex-
il faut done attacher a
cette notion une importance
particuli~re. (2) "La veille" c'est Is. concentration de tout
1 '(are dans 1 a "pointe It de 11 espri t s Cependant c' est la
veille. Recevons tous lea influx de vigueur et de tendresae
,
1
r~elle." (I) et dane l'IMPOSSlBLE (2) : "Maim je mi aperrOi8 I'
que mon esprit dort. S'i1 atait 'bien 'veill& toujouro a
partir de ce moment nous aer-ions bientSt a
la V6rit', qui peut- I
I
I
etre noua entoure avec ses anges p1eurantl " (C'eat dans t
I
un sens proche que Ie Bouddha ~tait nomme ul'Evei1l~" : celni l.
qui a la Tision de la verit'.)
I
L'acuit~ des sensations at une r&ceptivit& dtesprit
incoanue amenent en effet "Ie tres pur amour n du poete qui
red~couvre 1& r'alit', qui(voit>pour Ie premiere fois, graoe
" , .
au pouvoir du II poison". Le role determinant de ce dernier dana
\
1& vision nouvello du poete Be saureit faire de doute "veille
d ' ivrss88" 'crit 1e po~te en se r~f~re.nt ~ l"tat d'euphorie
cree par 1& drogue. Et il ajoute "saintel" de meme qulil &vait
trouv' "aaorea" les temoins de son 'vasion dans l'eternit'o(3)
Cette Teille est "sainte" par Itetat de perfection et d'harmonie
avec Ie monde quia connu Ie poete, par 1& transmutation du reel
qulelle a operee, au.si banal et horrible fut-il. Ainsi pour 8.Toir
partieip' a
laaJi.'P~rience de cette "nouvelle harmonie tt , les
IIfigures et objets" qui l'entourent en acquierent un earactere
8acr~. lIe portent en efiet avec eux une part du Teen fantastique,
eomme tous les souvenirs qui y restent attach~s
suivante :
(I) "la voix publique avai t donn& aux 1I]'idawis" (lee D~vou~e)
1e nom de Haschiechins ou "mangeurs de HaBchisch". Le nom
Be Hpandi t. " cf. BOUTHOUL J LE VIEUX DE LA MONTAGNE
p. 204.
(2) "Le Vieux de la Mont~gne" s p. 200 OPe cit*
(~) id.. p. 199 ide
(4) Mercure de France : Oct. 1954*
du moiDS) et eel& dee l' ann'e 18'2. C. qui n'est apres tout
gu~r~ 8urprenant puisque Rimbaud avait manifest' BOD intention
d'y recourir des "l'&poque ou il projetait Gon Alohimie du
Verba" selon Ie t~moignage d Delahayit (I). On sait par
ail1eure, selon I s. mSme source, que Rimbaud aura.:i.t "tatlt" du hssch...
isch pour la promiere fois en novembre 1871. II aurait ainsi
done poursuiTi ses exp'rienees en 1872. On remarquera que,
selon Ie. critiqua interne, les "Deserts de l'Amour" ne peuTent
appartenir a l'ann~e 1871, puisque Ie h&8Chisch ntapparait
qut~ Is. tin de cette memo ann6e.
-------------------------------------------------------------
(1) opo oito UDelahaye, T:moin de Rimband" : po 346.
of 0 ausai ' (id,) . p. 34. "VerB 10
mois de novembre 1810, Rimbaud me d6veloppe ea premiere
idae de ce qu' i1 appellera plus tard "!Alchimie du Verhe".
1540
OUVRIERS
--_._----------- -~--------
--------------------------~.------------------,-----,------------------
(I) of. "oette fleur ~ue n I & point touch'. Ie v'ent du Sud 'i dans
un des tout promier pO$mos de Rimbaud (LI Ang. et l' Enfant,
1869).
(2) IDlE SArSON EN ~FERo
flacho laiss&par l'inondation du mois pr'c6dent a un eentier
assez haut. elle me fit remarquer do trds petite .. -poissottoo"
Sans dout~ s'sat-ollo renduG compte dea'id'ee noires du podte
at Gssaie-t .. elle de Ie sortir de 1ui-m@me, oe que ce1ui ... ci-
prend pour insouciance at l'g~ret6 : ,"Cela ne devai t p8,8
1'atiguer ms. femme au m@me point que moi" dit-il, l aiaeant
entendre : puisqu'e11e eat capable de se diTertir et 'de
IIremarquer de trds petite, poissons."
0 "L a viI
' 1 0, avec sa fumes
L e t sea bruits de
m3tiera, nous suivait tr~s loin dans les chemina. u
J
Quel contraste aveo "l'autre monde, l'habitation b'nie I
I
par Ie 01e1 et l~s cabrages!" - A Is vie maudite s'oppose I
I I
"l'habitation b~nie." "L'autre monde", c1aet 1$ Bonde de I
I
!
l'enfanof.t d&voil& dans ENFANCE I : "son domaillG, azur V'le cic1 U ) i
et verdure Vl 10s ombrages lf ) insolents." C'est Ie Monde de Is. I,,
1ibert~ sana limites, des ' vastes eepaeee, d'una vie haraonieuue j
paree queen r~oonanee intime avec 1a natur i
.1
1
" Le Sud me rappe1ait les mis&rables incidents de
on enfanee "
I I
,I Ii
1
A 1~ source da eea incidonts i1 faut certeinement
compter 1& tyrannie de Mme. Rimbaud dont un example n~us eat
i I
,I
Ii I
----------------------------~------------
(I) ADIEl1 : UNE SAISON EN EliFER 1
(2) VILLE :I
I
I
!
157o
...
rapport I dans VIES III : rt4ans un grenier ou je fus enferm4
.. l'age de douzCt ane 0" (Sans doute, Q.us",i, la mloero ,
ainsi dans VIES II 10 po&te (ve.guomen t) 8' &meu t It au
souTenir de l'enfance mendiante.") 11 est probable que Itla
tlsch n que contempl e un instant le po~te raTiTe aussi sea
....
souvenirs d'enfanco , "c'est 1& flache noire et fro ide ou
Ters le er~puscule embaum& un enfant aceroupi plein de
triotesses " (I) Quels sont les "d6sespoirs d'&t'" du
po~te? ("L8 Sud me rappelait mes d'sespoirs d6t'") .
Co sont bien sur lo~ &t's pass~s sous 1e toit familial, avec
pour unique horizon 1e petit monde 'touffant de CharleTille.
Retenu par la tutelle maternello, 10 podte maintenant r'duit
d l'inaetion, se retrouTe sans doute dans ces "petits entante
(qUi) ~touffent des mal edio tions le long des rivieres. n (2)
La biographie du po~te permet de situer ces nd~8e8poir8 d'It'" :
l'6t' 1870 dabord. '. C'est 1& guerre : Rimbaud enrage de la - '.
eontrainte maternelle, de son statut d t 6colier suant l'ob&iasanco
et le devoir. Fin aoat i,l prand 1e train pour Paris "where
the aotion is" et se retrouTe en prison, voyageur sans billet.
L"t~ suivant c'est le d~aespoir qui suit 1 t 'chee de la Commune
et l'an&antissement de ses illusions sur Paria, sur 1a r~Tolution
qui devait changer leo conditione de Itaction, de la destin6s
humain~. L"t& 1871 arque la rupture avec 1& soci&t~. CeGi
6elaire l'affirma.tion qui suit:lfl'horrible quantit& de foroe
et de acience que Ie sort a toujours elolgn&e de moi." La
foree et la ocienc. ont pour lieu oommun 1& puisaance, lci l~
pouToir de changer le monde par l'action. Et c'est l'action
~ustement qui lui est rafu~68t comme elle lui a toujourjL 6t6
reins's (Ie Bort) parce qu'il nta point de Upl aoe " dans ltordre
Toulu par ls Soc16t6. Cg est co d~saccord fondamental SQ~ 1&
L E S P 0 NT S
LETTRE DU VOYANT I
(2) et Iteau est "large comme un bras de er"
(3) cr. Littrl! I
;J
j
I,
I
I
deB amarres ; mals ee qui rotient l'attention c'@st la
mobi11t& extreme des images at dee sons. Hous reeevans
Itimpression de trajoctoires c~laate8 ; l'atmosph~re est
sillonn6e de "bandeD de mucdquQ rare" (I), travora~e de cardoso
nCordes" et Ifaccords" ant non seulement 13. meme 'tymologie
.
mais 11s se rejoignent dans Ie mouvement les accords
"filentll.
l I) ef. VAGABONDS
(2) et oe renouvellent &Itinfini
(3) cet accent, cependant, est vits recouvert par I'ennui dnns
lequel Ie poete semble etre retomb&.
164.
--------------------------------------------
tI) of" auesi Is. LETTRE DU VOYANT : ,tTolljoura p10ins du Nombl.'a ~t
I650
V ILL E
(I) Nous pouvons rappeler 1ci 11 i nt6ret que porta! t Riil1baud 8.UX
id6 ee dtHo l y~t!us, ardent d6fenseur d'une morale fondeo sur
ltint'rat g6~6ral.
(2) of LETTRE liU VOlANT : "Ie poete serai t vraiment ,!!Il mulj;iJJlica...
t our de pr~gr&o t cet avenir sera material1ste, voua l~ voyez .
In Po6a:i.e ne r.rthmera plus 11 action, olle sora en avant."
(3) Enfin, 19 peete emploie plus bas un mot a
r'B onsnce anglaise
"oo ttage:!.
millions de gens" 'voque 1 'anonyI!la;t de 1 'individu dans lee
grandee vill~m. Pou~quoi nt~prouvant-i18 pas Ie beooin de s~
connaitre? Bien siMplcmeut parce que oe n'est pas n60eas&ire :
lea rapports humains Bont fonc'liionno1e, Ie 1 angage est objeotif,
effi?B.oe , d6pouil16 de toute rh6torique. Des lors pour quoi aller
au dalEl du langage, du message? La personnalit6 du messager
importe peu : el1e n'apparait pas en toat oas a l'observai eur
i mpartiaL' qute s t notre ~phemdre oitoyen. Co qu'il conetate
chez~ea millions de gens" c'est l'abaence de toute vie individuelle
La memo a88ooiat~on
eet poursuivie : "des Erynnies
nouvel1eo n (I). Les Erinnyea sont des divinit'. infernale."
appartenant a la mythologie grecque ; OOD "nouvelles"
divinites se "sont adap~'eD aux~oeure de It&poque et en
profltentpour circuler librement dans ce royaume des o.bres ,
11 1 a la, cont nue en puissance, toute la mis~re humaine qui
d'file * lila Mort sans pleurB un Amour d6sesp6r' et un
joli Crime " Lea me.juacul~8 indiqucnt que ohaque partie
de la triade est personnalis6e scIon Ie moddle de Ie. l4gende
grecque o
" "
(I) Est~ce
une al1uoion au poeme tragique de Leconte de Li sle
"Les Erinhyce tt ? La pre~i(h;e r epr'sentation eut lieu Ie
~ janvier I8730
(2) ofo les "8ugpiri.a de Profundis" de DE QUINCEY s "Comme i1 y
& troia parques, trois Furies, 11 y a trois d&esses de la
triatesss. Elles Bont nos Notre Dame doa tristesaes 1
Mater Lachrymarull, Ma.ter Suapiriorum, Mater Tenebrarum."
1& vi$illesse." Dipouillee de sa dimension 8upr~naturelle,
1& mort Bans pleura devient Ie signe de la fin du surnature1 ;
e11e contl.'ibJue~ ain~i que Ie po~te dont e11e S8 fait I' "actiy~
rille et servante", ! l'avdnement du monde modern. qui sera
d~barrasB' de tout "monument de superstitiono"
ORNIERES
(I) Littr'
Enoore une fois ce poe~e ae prdsente eomme un tableau ;
~
l'espaes y cst divis4 en deux parties : "4 droi te l'aubo
d'lt4 " et 1l1 0B talus de ~~ n A droite, e'~et la
lum1~re qui 4veill~ 1& Tie ; a gauche, "l'ombro violette".
Le contrasto est poursuivi dans 108 verbea & a1 "6veillo n
Jaarque Ie mouv ment \l t animation) , . "tiennent" donne Ie sene
de g~rder, conservor. Ltopposition au niveau s~mantiquc d0
la phrase est cependant emport~e par son rythme ' . d'abord
m~lodieux et nCbafn' : "~veille lea feuilles et 1es vapeur..,
at 1es bruit~ .$." 10 rythme pard son appui et fuit vers
l'infini en Euivant ules mille rapides orniires de 1& route
humid. tI L'&djectif "rapides lt donne finalement 1& perspective
ot Ie mouvement de la phrase, Ie nombra "mille" lui ajoutant
un efret multiplicateur a l'infini.
I'!
I
ani /tUX sont "de bois dori". 11 y a. dee "toilea barioltfea", Ie. '.
chevanx mont ttta.ehet~.tt. II etagit probable~ent d'un cirque
ambulent. (I)
uPavoiS~8"
est un t rme de marine maie Ie glissenent de
I
I'image ~tait d~ja 8J!10l:'C~ avec eee uchars ohargC,s 00 de mats " I
"Pavoie~s et fleuris u se rattachent 10i a un yocabulaire du I j
I
i
merveil1eux et clest pourquoi 1es carrosscs sont anciens, "ou de I
contos" 0 Nous pouvone -/luivre ainsi 1 t association d tid~ee fai to I
par Ie poeto : Ie merveilloux, les contee, l'en!ance. Et tout l"
naturelloment cee carroeU0S sont "pleins d' enfants att1f$s pour J,
,I
, ,
"Je me vis errant dans 1es rues dtune cite tree
popu1euse et inconnue."
Nerva1 (I)
A
0110 stEt presque chaque nuit, aussitot endormi, Ie '
pauvre frGre se levait, 1a bouch. ponrrie, les
yeux arrach~s. - tel qu ' 1l Be r8vaitl - et me
tiratt dans la salle en hurl ant Bon Bonge de chagrin
idiot. 1I
,
VEILLEES
POEME .1
L~
premier poeme cst stru.ctur~ comme un quatrain avec
ces rimes croiB~ec : "
#
sur Ie pre / ltaimee
l'a.mi / la vie
et Ie couplet final :
ceoi / fratchit
ENli'ANCE V0
(I) ef. in tiLe Grand Jau" : "Ie reve 'veill~tI p. I24 }A.Random
Edo D ~ no e l.
,
(2) (.If. ChepCl II. p. 166 . "Eta:!i interm&diaire a. la veille lt
au sommeil. It
sympathie B t {Hab1isaai t entre 1": ~tat de. r~ll et 1 t ~tat de
veille o~ je me trouvais je ne pouvais penser a une ohose
SaIlS qu'auesit6t e11e ne m;apparut oomme un fa.nt~me.1t (I)
linsi, oommente notre a.uteur, "les images qu'il lui p1aisait
d'6voquer a.vaient toute 1& v~racit~ at toute l'ext~riorit~1f
d'images reel1ee.
188.
l'
I!
prisons de PlRANESI. Ce qui distingue oette desoription I
I
architecturale, c'est le mouvement de convergence qu'elle
eequisse : retour (n8clairage revient") vers un axe ("l'arbre 1J
de batiese") ou jonction en un point central ("des deux extr~mit~s").
Ioi, comme dans JEUNESSE, Rimbaud associe la musique ~ l'archi-
tecture . (I)
,.
I890
(I) MYSTIQ.UE
(2) DKPJ...RT
(3) La "steerage" signifie que Rimbaud, comme bien des jeunea
voyageurs de . nos jours, voyageait en c1asse pont (deck claas).
I
I9I. !I
I
II
1& femme bercer . RaI>l)elons ces veXH de VOYELLES :
I
I
"U~ ,~ cyclea, vibrements divine des mera virides,
paix des rides
Que lt alchimie imprime aux grands fronts studieux ;"
dans leaquels se trou.ven.t reunie les themes de la mer et de la
ve ill~ e (l' 6tude ). tlRides" sert d1embrayeur (I) pour passer de
celle-ci A celle-la.
(I) (SHH'TER)
(2) cf. Ba.udelaire : "Mtoublier une nuit entiere a
surveiller la
flamme droite dtunQ lampe ou les braise s ~u fQyer."
ih "Les Paradis .Art.ificiels"
192.
-
(
(2) idem .. Baudelaire: "C'est 18. que j'ai vecu dane lea vOluptea
oalmes,
Au milieu de l'azur It
Uovalia ("Hymnes a
l EI. Nutt, III) : tiLe paysage semble monter
doucement dana lee airs 0 "
deo homm~s o "Derriere l'aret3 de droite " f l'arGte de
droite, cOost ~atur311ement I'horizon 1 l'orient, (I) .t
"dorriare" signifio D-u-de1a., Ie. prollatlae symbo1iquG du 80lei1
leTant.
(I) ef. 'lee 'TOO tions de l'agEt d'or chez Noyalis s "Jtni
autrefois entendu p!l.r.ler . de tempe anciens , lOQ , betelli,
dit-on. lee arb~o 8 at 188 pierrel parlai&nt alors &~eo
lea hommoso tt
H. dtOfterdingen i Ch. I. 'p$ I in "Les Romantiquea
Allomands" : La ?lerade
1990
j
le myster~t celui qui justement "d~voi1,n, deviendra r'v~lation. I
I I
11 ne nous reate qu
~xploration 6merTeill~e I
t
! Buivre l'enfant dans son
"J'ai mareh6, r~vei11ant les halein~B
I.
I
I
i
VOYELLES
IMPOSSIBLE I U1TE SAISON EN ENFER
qui quelquGo r6sonances avec la tonalit6 de 1& po'nie
de Jo Superviolle.
2000
,
CGa differentes correspondanees deux a doux permettent
n
Dans l'all&e, en agitant lea bras."
.I
i
M~m9 Qutonomie de l'image dans Ie poeme ; 0110 appar~it
!
comma ext~rioure, i depondante n UR vert at un bleu tree
I
j
-----.--------------~-----------------------------------------
(I) of ~ Moreau de Tours ': ' PDti . Hs.scbisch" . S' op. 'cit. 'p; "122 . .. .' . I
(2) 10.. ., ,
123
I I
-j
( ,) dans Bon aceeption olinique. "ltl11uBion est n~ce eairement I
li~it &a o On voit, on entend en rGV80 a
l'occasion dtim- i
pressiono f aitea cur lea sens de l~ vue, de louie ; l'imagina- I
tiou figit dana Ie" limito3 de l'activito aenaoriale".
I
j
j
n i est-i1 qulun reve1 Clost absolument l'&tat dans 1equel se
trouve eelui qui 'prouve I'influence du haechisoh. u
I
i
I
MARINE I
1
Dans ORNIERES s ~droite l ' aube d' 6t' I
les ,ta1us de gauche
~I
D8JlI JlYSTIQUE a gauche, Ie terreau de l' arete
4erriere l'nrete ~e droite . ~ .
La b8Jl!.de en hani du tableau
pass~relles de cuivre".
(I) MYSTIQUE.
2I~
la& prou.em
le3 courants
L'EAU 1'6cUEe
le reflux
1& jet&e
lea courants
L'AlR filent circulairemant
verG lVast
La FEU enfin, ear Ion sait que les metaux lui ont
toujours 'ti aSBocies (I) I at 118 sont fortement repr'sent&s
1ei avec l'argent, Ie cuiTrep lacier~
..
(I) Tant par leur origine que par leur travail, la 'ta11urgleo
(2) bien que ce terme eoit devenu &msez vague auJourdthttio
ANG01SSE
AngOiSBO
illl,vliqU8l!' 101.
217. r
iI
Se peut-il 00. - qU'\Ul jour de SUCC~8 noua endorDe ,i
Bur la ho.te de notre inhabilet' fatale?"
L~
"iah bilete fa.tale" eat explici tee dans Ie passage
pr$oedemment cite dtOUVRlr.n.s s "l'horrible qUaRtite de f01.'ce
et de science'qua Ie ~~ a toujours &loignGede moi." Mais 1e
"jour de SuocGsljnouB parait devoir orienter I'idontification de
l'Aotant vera 1& drogue. En erfet oe SUCC~B ~ph&mere ne faitw
i1 pas r~f'renee aux explosions d'enthoueiasae co MATINEE D'IVRESSE
et a
Ia "r~v'lationtl,uu'lB lendem&.in de ROYAUTE., C' est biem cet
'tat d'euphorie procur& par I'excitant qui endort I'etre sur sa
faibleooo cong'nitaleo "Je m'apercois que mon esprit dort, dit
Rimbaud dans 1& SAISON (1)& "S'il &tait bien 'veil1' toujoura
a partir de ee moment nous serions bientSt a1a v6rit& c'est
cette minute d'~veil g,ui 'a donn' Is. vision de 1& puret61"
N'est-ce point toujoura l'excitant al'origine de oe "double
'venement d'invention et de sueces une raison"? (2) -
(I) L'IllPOSSIBLE
(2) JEUNESSE II
(,) L' affirmation de sa pro pre divinit~ est un& prige de conwci~nco
attribuab1e a 180 drogue . (of. 10 t~moignnge de Baudalaire
d4Ul1!J 1 s P.Al:ll.DIS AR'l'IJI'ICIELS , ttl f Homme-dieu" ) 0
218.
L'e para11ele ne l!I' arrete d' ai11eurs pas a. ce seu1 poeme ainsi
1es "pa1meJs" nous renvoient encore a.u jour de auccea de ROYAUTE,
"ou i1s a'avancerent du c6t~ dee jardins de'pa1mes". Dans
JEUNESSE I, lea b1essures Bont a8eociees a l'ivrosse "l'orage,
l'ivresse at lee b1essures", aux desperadoes. Meme dynamisme de
l'image dans ANGOISSJI: "Rouler aux bles8ures par l' air 1assant
et 1a mer".
....
liTho imago Qf the iey T6I!lpire coalesoed wlth the idea of OpiUfol ft
eommente un auteur (I) qui a 6tudid 1& queotion.
l'
L'angoisse, leD dontes, 1e pessimisme, tout est bal~ye
dans eette derniere affirmation d'une vitalite d~bordanto
~tArtoutn) et r& un&e danll Ie "moi" final. ..A.ff'irmo.tioa de la
supr6matie des puimsance de vie oontra les pn1sions de mort.
transcendantu lea cat~goriGB morales (demon, dian) at plue
eimplement toute reflexion pour situer Ie "moi", le jugerll
, A
L'unique valeur r6conn~e, at Ie poete en fait la supreme Taleur
bit 1 =emc
l'ai{ rleutritra
aux tortures qui rient / dans leur silenoe a rocemen
houleux
(I) IES II
222.
BARBARE
...
(I) Littr&
2250
i
I
I
1
i
I.I
lt
Lea "fleura arotiqu9s repr4aentent una variante des
"parfums pourpres du soleil des p$les " (I) at mettent en valeur
Ie contracte dee symboles du feu (10 sang) et de la glace
I
I
(arctiqu6a ) I maio au dela, elIas Dont peut-'tre Ie eigne du I
(I) LmTROPOI.ITAIN
(2) MAUVAIS SANG , UNE SAISON EN EN:F'EU
(3) MOREAU DE TOURS , OPe oit. p. 142
(4) MATINEE DtIVRESSE
227.
a
!insi I t abri du ooeon produit par los sons, 1a fureur
dea 'l'ments ne fait qu'accroitre 10 sentiment de bien-etre I
ItDouceursl Leo bra.siers, pleuvant aux rafa108 de givre, -
-Deuoeurs! lea faux n la pluia du vent de diamants "
Nous aesistona ici au paroxysme du reve des Bene qui opere comme
un creuBet dans 1equel les images reel1se (brasiers, feux, pluie,
rafa1e, vent) 80nt amalgamees at fondues ; ainsi: "les braaiers,
pleuvant 0 0 . 1& pluie du vent". Et de cetto fusion " Is
ooeur terreatre 'ternellement earbonis9 pour nous", Ie poote
extrait des tresors qulil repand a profusion, diamants qulil
jette a tous les vents , a
"les faux 1& pluie du vent de dis.mauta
jetee 0 " ear Is. source en est inpuisableo Ce tlaoeur terrestre",
c'est bi~n eGr 10 symbols de l'Amour qui est au centre du monde
et au coeur de lCetre at qui recele lea richesseo inouiee (I) J
s'il eat nearbonise pour nous", c'est que l'Amour eat partout,
{I) VIES I.
"v~rit<S, qui peut-6tre nous entoure avec SGS anges pleurant " tI)
(I) DEPAR~
(2) ef. N rva1 I "Je me trouvai B~ uno cote ~clair~e de 00
jour Oe.nB 010i1 " '''Aurelia''
(:~) "La ..,.~ri table poste II Cest en ~crivs.nt que l' audi tour, no!!
pas 1Q m 1tre de , ass oaractores 11 loa regarde agir,
eomma dans Is r5VGe" ,Jean Fanl s gpo cit. Ao ~guin ,
p~ 189 s ttL Ame D.omantiqu0 at Ie R~h6~
cen form9B dtexistenca (ou d'etre) , puisque lea sens y prennent
part. linei d.a...'lB .!PRES 1 DELUGE ,t un lieTre
.
di t 8& priers dana
"les olochettelJ mouTanteS",l "leG fleurs regarda.ient" ; . dan.
ENFAlTCE 't1oe fleure de rave ti.ntent" et 11 y a un "olair d'l\l.ge qui
sourd des preso" La m~itre eQt bisn calui qui a le pouvoir
magique d'animer la nature a eo n'eat pas Rimbaud qui ici nlest
quQ.udit uro (I) Le tourists qui pout touioy'!!' (2) avoir recours
a eo mattre ne serait-il pas dependant de os dernier? Sa na!vet6
("n&frn ) . est peut-etre Ie fait de celui qui ne parle pas le
langage de 1a tribu eomme 1e sugg~re L'IMPOSSIBLE I "Le Mondel
les marehands, lea maIfsl" (3) Mais le touriste est aUGsi un
obsarvateur "s~r1eux" puiaqu'il a su deceler "168 horreurs
&conomiqueso"
-------
.._.----------------------------------------------------------
(I) efo Supra: "Le v'rit!lbl~ poate s'ont en 'crivQ.l.l.t It
--------------------.----~------..----------------------------------
(I) cf. dans PONTS : "les acoorda minoura ae croiaent, at filent tU
(2) cf. :BEING BEAUTEOUS
H
FAIRY
(3) DenG l'&tat de re e evaill~ qui est caIu! du poets - croyons
nOUB '"" UUG sensat1.on pout produ~.:ce 1e r~V'e et ~ '1' int~gr~rt :par
'~r~due t:!.on Oll p .,:r condensa. tion comrae da1).fIJ 1 C1 m6 t.ol'lymie.
costumes bar101es g leurs chars, leurs chevaux, leur troupe peut
'Toqu0r quo I que "horde" barbara , fIla. com4diG goutt. sur les
tr4to Qux de g zonon Remarquone I'afret stylistique de eon-
cantration produit par Is. ~blo ato~ymie - la com4dia goutte
log treteaux de gazon .
Prooessu8 d'amalgame at de fusion des elements qui donne
,
naissanc a una image neuve at 8urprenaute.
c&:r al10 ne at etta.que pas aux eondi tiona qui los ausei tent.
R1mb aud fait tr~a probab1ement 1e1 a11u~ion aux droguos qu'i1 \ .
connait , "un ballet de !ll~rl3 at de nuits connues del!J
m61odios impoBsibles n d6crivant ainsi los fantasmes de leura
etfets, at 1& d~si11u8ion qui s'ensuit.
MOUVEMENT
(I) ENFANCE IV
(2) ENJniliCE V -
(3) ADIEU s UNE SAISON EN ENFER.
("oes livreo sans interet"d' ENFANCE V) devient "lthero'ieme
tie 1& decouverte" at le silence so fait "extas9 harllonique."
Ltangoisse (lila boue eat rouge ou noiretl)(I) et l'oppression
("nui t sans fin" (I) ) se dissipent dev8l'lt lila lumiere diluvienne."
Voila donc deux poemes des ILLUMINATIONS en rapport diam~trnl.ment
epposes S deux momenta dans l' evolution de Rimbaud, dOl'lt
HOUVEMENT est un sommet , par l'optimiame et 1e dynamisme qui
l'animent.
i
.I
dane 1& premiere strophe avec 08S " voyageurs antour6s detS
I
I
orois' )
I
CeQ mysterieux voyageurs n' ont cepeno.ant rien 8. craindre II
au milieu des elements decha1n6s s "Ie sport et Ie comfort
voyagent avec eux." (2) Ce sentiment de securite et de Bup~riorite
est 1a pure expression de la victoire de Ithomme sur lea forces
naturolles. MOUVE~{T est un poems scientista et humaniste s
foi dans In seience et confianoe illimi tee dellS le glmie humain.
"Ces c onqu~ran t s du monda n 11e aont que lea heritiere des grands'
(I) ENFAL"iCE V
I
1
voy-o.geurs de 1& Renaissance.. 118 eontinuent 1a tradition I
I
humanimte. (I) Rimbaud a l'intuition de l'immense parti qu~
l'homme pourrait tirer de l'energie enohaln'. dans 1a nature.
I'
!
Sans 1a noumer precisement, il definit l'energie hydro-eleotrique :
nUlle digue ... la route hydraulique motrioe H O " et "les chutes
nous songeons a
ur.. orage viplent ("lea lumi~re8 inoutes")
acoompagn~ de pluies diluvionnos (d'ou le soheme du D&luge, la
route hydrau11que motrice signifiant l'inondation).
NOlle retrouvona par example la memo constellation s~man
----------------------------.. -
(I) f" MARINE
241.
BOTTOM
probablement rive a
sa chatne, tout comma "l'oisellugriB bleu"
est prisonnier de sa cage dont il explore lea limites (6). On
notera que "8 t eesorant" se di t d 'un \'Oi808.U S t 6cartant et reven&Jlt
~ ." # ..
(I) Li ttr~
(2) VILLES I
fix &.tion du regard : "lea yeux e.ux cristaux et aux argenta dOli I"
hygi~ne des raoes", c'est 1& prostitution. On' saly en affet que
Ie. prostitution a bien souvent et& legalieee (uS. dos &poques
nOlilbreus9s"). Et ce sent des consid~rations drhygiene qui ont
pr&valu , aussi bien que d'ordre public, notamment de controle
eanitaire at de po1ioe. Mais la precision euivante : "sous
1& surveillance d'une enfance It 6tablirait un lien obscur
entre la prostitution ot "une enfance." La suite du poeme
pourre.it~ suggerer un rapport avec les "amours novices" il
pourrait s'agir d'adolescents inities a
l'acta sexuel par des
prostitu&es. La "surveillance" aerait slors non plus un signe
d'hoc.4tilite mais dtattraotion s 1e jeu d'approche de la
"machine desirante." "Une enfance" pourra.it encore designer 1&
partie noble et pure qui surveille l'homme en noua.
"0 terri ble fri sBon des amours novices sur Ie sol
sanglant et par l'hydrogene clarteux~"
"
du poeme , BOTTOM et H sont ecrits Bur 1a me me page maau8crite,
dana l'ardre ; orpBOTTOM qui prec~de ainei imm'diatemont H,
s'acheve de mema sur une figure de la prostitution , ce Bont
n1ee Sabines de la banlieue" dont nous avona mon tr' Is. parent6
avec "les B cchantes cie 18. banlieu00 il
pa.is
: enfant, cf. Bloch-Wartburg:
paidoa "Dictionnaire ~tymologique de 1a
~~gue francaiae."
DEVOTIO N
------.--------.----
o
(I) La. notion d' ff attachement" t.1. son origine dans Ie. r oino
etYIll.ologique "voeu" dtlt dSTo1;ion o
UUE SAISON EN ENFER
LES CID"1RCHEtsES DE FOUX
Lea "so(!n.'l.rs lO sont les demoiselles, parentee d tl zambard, qui,
aeeuGillir nt Rimba.ud aprea sa premiGre fugue a. P",ria.
2560
(I) ilLes Amiee" pourra.it ~tre une reference al.\x poemes de Verlaine
grollpos SOllS ce tii;re ~ que Rimbaud. conn.aiasait) tel
"PenSiOWlQirea". De marle It A ~.ta.dame" semble 8tre repria juaqu&
d.a na sa forme (aat~risque s) au poeme de Verlaine du mame t itrec
0.0 Un Elouvenir eOmIrl.u n sana doute ." 0
(2) MATIN s UNE SArSON EN ~WFER
Heureux, humili6s eo
Les Pauvres au bon Dien
Tendent leurs oremus risibles et t~tuso"
------------------------------------------------------------------
(I) D&nB ENFANCE IV, Ie poete sidentifie au "Btlint? en priers,
Bur Ie. terrs.sse."
cfct Itt'reneontre avec 1e vieillard chez Nervel a "Ja rna
tro~ve.1 sur une cote 6clair~e de ce jour Dana soleil, ~t ja
vis un vieillard qui cultivait Is. terre ... u n : AURELIA,
OP9 cit. po ,67 : La Ple!ade Tome 10
(2) El1FANCE 10
258.
l
ment encore que Circe, Venus symbolise Ie d6sir qui s'empare du f
,I
1I
(I) en leur faisant absorber une drogue. Or celle-ci s. ~t~ identifi ~o
\
A 1 'opium a ttthe Ciroean cup" d&signe par m&tonymie 1e Btup~fia.nt
~fo Coleridgeo opo cit. A. Haytero po 1970 Leo ~t3nduea glao~ea
qui auiv'ent appartiennent aussi aux" paysages opiac6s ( tJ these
visions are paL~aded with a diamond brilliance of polar wastes
and Northern lightso" : ido OPe cit. po 1690
(2) Si Ie chs.rma de Circ~est so.no affet, i1 lui reate Ie :pouvoir d
seduction I "Mais allons! c'ast asaez , rentre au fourre~u ton
gle.ive et montone sur mon lit s qu~unis Bur eette coucha at
devenua amants nous puissions d'sormaia noua fier 1 tU.n ~ l' autre!l' :
Odys'e X : ;~5 - 340
PARADE
cf. JEUNESSE IV & "Tu ea~encore a 1& tentation dt1L~toineoH
I
VILJ.E 1
I
of .. aussi dans VILI.E I : "leo Rolanda aO:c.l1ellt l eur bro.von.r eo n I
26I.
ttA tous prix at avec tous les airs, mf)me dans des
voyagea m'taphysiqu6So - Mais plue alora~"
I
DE1!OCRAT1E I
I
I
Nous ~eeonna18sons dana cas gaillards sana fo1 ni 101, les "dralea
tree Bolides" de PARADE, dont Ie cyniame Bemble etre l a profession
de foi~
I
l
I
I
I
1
"On the a.fternoon of l8th March l8l9, KEATS
joined in a gage of cricket, was hit in the
t',flce by a ball and got a black eye. He
I
I
1
1
et nous reliverons encore lea rapprochements suivants I
La moment qui est saisi sur Ie vase eat unique, i1 est fix' pour
I t eternit& , 1& beaute d'Hs1ene est sinai immorta1is~e dana
l'oeuvre d'a..rto
Mais peut-atre par Ie ma.gie de l'opium, H~lene est plus
qu'une oeuvre d'art ( c'eat adire "Ie plaisir du dcor at de
l'heure uniques")o Elle est rendue a 1s. vie, e11e continue a
enchanter Ie poete par Ie regard (uses yeux") at 1a gr~ce de
son corps ( "aa danse" ) comme elle enchants. sea contempora.ins.
Dans FAIRY nous avons d~ja. not&la barque fungraire (!fune barque
de dGuils sans prix").
Rimbaud contraste "l'indolence requise" aux "friBsons", c'est
a dire aux ~motions. Et de m@me faust d~clare I
at encore I
GUERRE
de l'enfant.
" .eo Ou
je eubis toue les succ~a civils, reepect6 de
l'enfance 'trenge et des. Affections 6normas. fI
tr1~nol.'me
passade du courant" (MOUVEMENT )
"les migrations plus ~normea que les anciennes inva.sions"
(GENIE)
"0 les 'normes avenues du pays saint e tJ (VIES I)
Ici mme , Ie poete subit "tous les EUCCSS oivi1s" c'e st..
Ii dire qu'il n'y a auoun mouvement de sa part pour les obtenir
il s se portent vers lui oomme un du, qu t 11 reco;. t avec 1 f orgueil
naturel de oelu:i qui eet investi dtun droit divin. Figure tutclaixe
dOlle p respect~e de \'It eniance ~trange"/ = "Change nos lots, ori ble
les fl~aux a commencer par Ie temps" te ohantent cee enfantsh(I)~
at des affections ~normes, potentiellement P!6sentes at qui
attendent dttre misee en oeuvrea "Fiez-vous done ~ moi, .0.Tous
------------------------.---------------------------------------------
(I) A UNE RAISON
275.
----_.----------------------------------------------------------------
(I) NUl T DE L ENb'ER UNE SAISON EN E!iFER
(2) A UNE RAISON
t }) JETJIm SSE II
276.
G E N I E
I
1111 est It affection et Ie pr~sent puioqu'il e. fa.i t Is.
I
I'
mBison ouverte A l'hiver. ~cumeux et ~ 10. rumeur de l'~t~ " I
Qui est "G~nie" ? Le po~te d~ploie sous nos yeux les tr~sore J
de son savoir, et nous restono saiaia, &merveilles devant la aim- I
I
plicite ~blouiss ante de sa science. Cg es t dans cette simplicit' I
meme que r~side la difficult& d'entrer dans Ie texte. Celui qui 1I
nous a devance p a l aisse c ependant des signaux p a notre charge de
los r~p~rer : ainsi Ie dete1~inant "puisqu'il" ' de l'affirmation j
!I
,1
primordialo I "i1 est l' affection et Ie pr~s en ttfo Examinone 13. i
1 'egoc. !!
It
(I) c:'o. JEUNESSE I I "1a deID.9J-!.~.!.r.. 10. t~to et Ie monde de Ite oprit'l
2770
" eoo lui qui a purifi6 lee boissons et lee aliments 000"
Dans ces vers du BATEAU lYRE en harmonie aveo GENIE, Ie lien entr~
la purification int~rieure et llabandon de l'ego est d~ja preesenti.
Gouvernail at grappin ont un sens allegorique & Ie grappin c'est
ce qui concerne notre identit~, ce qui noue attache a l'ego s Ie
gouvernail ~te..nt bien sur Ie "je", la machine d~siranteo I I apparait
bien dans OOB deux poemes, quo l'ego est senti comme une entrave ;
nous sommes retenuB par llillusion de la r~alit6 de notre "m01"p
qui fait ~cran entre notre etre st Ie mondeo GENIE comma Ie
(I) "Is. roar que ~j' airoais comma 8i elle eut 'du me laver d tune
80uillure tf & DELlRES II, ALCHIMlE DU V:SRBE : UNE SUSON EN
ENF'EB.
(2) II y a unelointnine pexent6 avec la pr~dicatiou (l'illuaion du
moi) at ltilluwination du Bouddhao
(3) AUIEU r tS)
278.
( I) DEPART '
( 2) PARADE
( 3) HYMNE A LA NU1T (III ) p. 870 l~ovs.lis ( Ed o Aubier)
( 4) At the still point of the turning world. Neither flesh nor
f10shle ss:
Nei ther from ncr torwards ; at the still poi.nt, there the dance
ia,
But neither arrest nor movement 90 00
I oan only say, there e have bean s bu t I eanno t say where,
And T cannot say how long t for that i s to place it ir! time e
~' hQ" N1r-!'" f,.",ArlOl'l f1"l"m Tn"l'l~t,; "nl nARi "t'A .
279.
( I) MOUVEMEli'11
(2) ero A UNE RAISON supra.
(3) DELIRES I c (5)
( 4) ofo "Le nouvel : a!I1our" dans A UNE RAISON
281.
1a notre " !
G~ni0 ~tant 1t amour~ est amen~ a rencontrar Ie destin
,I
de che..cun .: "lious avona tOllS eu 1 t ~pouvan tetl 0 Mais pourquoi I
I
eette ~pouvante? Parce que l'amour comporte una exigence fo r w !!
midable : Ie don de soi {cle st 1& double "oon60asion tl ) . Comme
Ie dit Ie poete p ce don comportc l' abandon de not re ~gocentrisme : j
1
,I
"0 jouiasance de notre sant~, lIen de nos facu1tes, l
affection ego'iate at passion pour lui 6 U U
I
II
1
1
Lo dernier signe de eet bgocentrismG ~tant l' amour invers' qu!eat
1a passion oa
I e d'air de possession est la n6gation du don de aoi~
i
Lt~~gois8e de se perdre drulB llautre nait de notr~
attachement e. llego, calui Q.ui dit "jeff 1 80 parte ciE: oonscienoe
2820
meme p son caraetere unique interdiaent de lui donner dtautre nom que
!
calui qutil a ehoisi lui~meme : GENIE 0 I
! I
I
Ains:i. l'Adol:'ation qui Iblen ''la", cOest l'absellee de l'amour i,
1
dana ls. vie,llo d~tourllement de sa. raison d tetre : a.lora appara:tssant
les faux-dieux (lea superstitions), Ie. corruption (cas anciens co rps )
"les vieillea amov.rs meneongares" (2) de ces tlmlma.geslto Ltexoreisme
1
I
!,
o'est "la levee dee nouveaux hommee" saluee dans A UNE RAISON, du J
i
"nouvel amour", de le. "nouvelle harmonie"o La decouverte de ce j
I
nouve l amour delivre done du poio.s du passe (I) par Ie, participation II
"0 sea soufrles, aes t&tes, ses courses Ie. terri ble
o~l~rit& de Ie. perfec tion des formes at de l'actiono
"0 1econdit& de l'esprit at i mmensit6 de ltuniverst
"Son corpsl Ie degagement rev' , Ie bris cment de Ie.
gr~c e croisee de violence nouvel le l"
Cetta derniere ~vocation n' est p as sans analogie avec file corps
mervei lleux ft de MATINEE D'IVRESSE, ttl'~l egance , lao sCience, 18,
violence~1t
( I) A UNE RAISON
(2) Cetta Bienveillanc e noua parai t devoir que1que chose a, la
munificence de l'Opium :
cf. Baude laire "une bienveillance singuliere appliqu6e me me
aux inconnus, una espece de philantropie plutot faite de piti6
que d'amour 0: ilLes Paradis Artificie1s" OPe cit. p. 309,
"
La Pleiade Tome I.
et encore, "1' expansion des sentiments bienveille,nts causee
par Ifopium n'est pas l1U acces de fievre ; c'est plutot l'homme
primitiveroent bonet juste restaur~ et reintegre dans son etat
nature l" ide po 346.
( 3) Le m~pris envers la morale ehr~tienl1e et l' exal tatiOl'l de l' homme
font de "Genie" un precurseur de Zarathoustra.
( 4) cf. "noua nous Ie rappelons et i1 voyage 00. " supra.
286.
J E U N E SSE I
.DnrANCHE
~ .
(I) BAR BARE
(2) VEILLEES
(3) ADIEU (s)
(4) V1ES III
avait toujours dt~ bien ~vei11d, je voguerais en p1eine sagessel "
. (I)
..
II
at encore :
Che z Rimbaud p "l Vetude" est reve tua d iun sacre personnel :
dans MOUVEMENT l e poete evoque les "terribles soire dtetude". CV ast
l' esprit concentrant tous lee influx de vigueur dans la "vail13a""
Dans "0 Saisons, 0 ch~teauxn, Ie poete r&sume cette experience e
"Jv ai fait 1s. magique ~tude
du Bonheur 9 que nul n'eludeo tl
,
Le poete s e met a.'\ 1 tecoute
' ,.
de lui-meme , ( "au bruit d.e
1 oeuvre devol:B.l'lt0 1t ) plonge at aiabsorbe dana los profondeurs de
son inconsciento (2) Et voici ttPocu.vrc devorante ( qui) Be
------------------------------------------~---------------------------
(r) Probablement a'llssi par analogie ( r6ecnance phon6tique) av .o
"peste bubonique"o
cf. IIA LETTRE DU VOYANT : "La. premiere 'tude de J. t homme qui veut
etre poete est sa propre connaissBnoe, elltiere ; 11 chercha son
arne, i1 l'inspeete 000 l'apprendo"
291.
J E U N E SSE I I
SONNET
,
Se10n Ie philoBophe Marmonte1 Ie sonnet eat "Ie cercle
Ie plus parfait quton ait pu donner a
une grande pens~e et Ie
division la plus regu1iere que l'oreil1e ait pu lui prescrire.."lI)
Ouvrol1s done ce carole z
It
La terre avait des versants fertile a en princes
000
It Mais p
0<>0 a
pr~sent, ce labeur comble , toi, tea
calculs, ted_I) tea impat:tences - ne sont plus que
votre danae et votre voix 0 U "
---------------------------------------------------------------------
(I) PlUB axactement, Ie poete ~crit vot~. danae et votre vo!x, Ie
rsdoublement pluriel 'taut Ie contr~point de la double in-
sistance sur 16, personne I ..!Q3::il tea calculs ~ .toi, tea im-
patiences. Ce eontrepoint soull.gne 10 double mouvement opcr~
par Ie poete : effacemont de soi \ "hum.a ni te discrete") et mise
en v'aleur de 1 t .AiJTRE (al truisme contenu dane "I I humani t~
Ira te r.~") 0
(2) Sasl5 1 t intermCtdiaire d.es .~bf,,-tr.Q.etio n s que sont lee images.
(3) efo VILLE: tllci voua ne aisnalerioz lea tra.ces d'aucun
monument de fJuperstition" o
t c'est a. t ravers e otte danae que Rimbaud red~couvre l'huIDanit'
pour l ' appre cier.
dana VIES I I a "Je 8\1.1a un inventeiUJ: bien au"l:i rement meri tan t
que tous ceux qui m'ont preced~ " et dana GUERRE Ie poete
" subit tous l ea SUCC~6 eivilse" Red~couverte de I v humanit& done,
de "sa danse et de sa voixlt, des rythmes instinet i fs qui I e. gou-
verne a sOn i nau. En prenant part a
cette he.rmonie secrete qui
des sine l' architecture de nos des ti ns, Ie po ~te a.ssume la redemption
de l'humani te qu.i devient IIfraternelle rt L'univers devie nt une
symphonic cosmique, "l'eveil frat ern el de tout e s lea energies
cho ral es et orcheatrales." (I)
(I) SOY..DE
(2) GUERRE
(3) COWl'E
(4) efe Zarathoustra
2970
I I I
_ _ _ _ _ _ _ _~_-w _ _ _ _ _ _ _ _ ~ _ _ _ _ _ _
\
Le poete .
reprend certa~n8 th'
.emes d"cja enve 1.oppes
t d ana
VIES 0 Ai.nsi P exil % "E:x:j.le ici,j t ai au une sceno ou j ouer
1es chefs-d'oeuvres 068 " (3)t at Ie. transmission dtun savoir
"Qu t a-t-on fait du brahmane qui m'expliqua lee Proverbes?" ( 3) at,
II 000 dans un vieux passage a Paris on mta ens ei gn~ les sciences
classiques." (4) lI.insi~ la' sa.gasse orientale nOll plus que Ie.
cuI ture occidsn'tale (les Bciences c1asaiques) n 1 apportsnt de
rcponses nux exigences d'un poete de vingt ans o
C' est Ie meme pri v:Uege de communion avec la na.ture que nous
rencontrons dans AUBE et que Ie poete semble avoir irremediablement
porduo On comprend des lore aquel point i1 en est affecte ,
(I) ENFANCE I
(2) DELIRES I : ( s)
(3) Un "choeur de yerres" pourrait etre aussi une r!f~ral1ee ~
1'a1coo1, par m~tor~ie.
J E U N E SSE I V
----------
(I) Maia des Ie. SAISON (1873) Rimbaud avouait son admiration pour
"les anachorthee, des artistes comme i1 n ten faut plus .. "
MAUVAIS SANG : (S)
PIUB d!cisive, nous semble-t-il cette ref&rence au "Club des
g"'13chischine" "Je voynis luire des ~paule6 de satin,
~tinceler des seine d'argent , ondul er des hanches
opulentea, sane ~prouver 18. moindre tentation. Lee spectres
charmants qui troublaiont Saint Antoine n'eussent eu aucun
pouvoir ur moi." p. 60. (Th .. Gautier). uLe Club dco
HaschiechinB" ayant et~ publi6 des 1846, puie de nouveau en
I86, dans "Romans et Contes", i1 est fort probable que Ri;:;lhaud
en ait pris cOnJ'lsissance. On sai t qulil classait Gautier parmi
les "Voyants" . La r~f~rence a
la tent a.tion d'Antoine nleat
done pas Is. preuve que Rimbaud ait Iu Itouvrage de Flaubort.
( 2) p. 55: "La Tentation de St. Antoine'~ G. Flaubort :
E. FasqueIle, Ed. 1919. (Premiere ~dition : mars 1874)
. <:~) Rappelona MAUVA!S S.QNG I t'magnifiqu8, Ie. luxure $"
I~tto iAontr~ bi n qu Rimb ~ud eat toujours prioonnier des
oo.t&gorioa de I e. ~oralo ehr~t1onn.e. COeat juotel'llent ce consta.t
qui l.~ amono a
r0col:lnai tre son deheo porsonnel : "Tu 11 em
ncoro 0 (l.
n 11 nO a pas dlp8.3S4 la cons cience chrdti , nne, . i1
(I) DRLlRES II ( 6) s
I
11&ia n~ (lC roeonna!t-il pe.o PM' nillollra ( mrI~ DE L' ENFER )
H6f'Jcl va de son baptime" ?
( 2) l!ATlNEE D'IVPJL'SSE :
le ombro l'exb:=EiI du biell et du mal .c. "
"On nous a promis d a nterr r d. nD
laqu~l l!Je meut 10 "moi" da poet~. L(;t pr'ciaion nGnooro" (ttfi'
0U es encore ) nOUG donne Itl mea'Ol:'O de sa progression 10
long de BOU axe temporel. En fait cGlle .. ci st ~ stab1lig~e
( ella pi~tine m~mo) et Ie po~te en reate au niv0au du projot .
Et pourtnnt Ie aper~u oxtr~,ordinCl.ires qui Buivont r&velont une
, ,. '\
conaaisD nee cprouvee du but a atteindrc. Le monde qu'il d6-
couyro alors ne lui est pas inconnu : 11 semblo que Rimb&ud
eache oa 11 ail10 et ce qu ' il va trouver. Ce nOest pas non plu~
un r Avs , maio Ie r#l3ultat d'un travail.. fI Ca travail" e!OJt M.agique. -
comma i1 nOUB I-est augg&r6 dans I e passage ~uivant : 'toutes 1 e
POB ibi1it&a harmoniques at architectural~8 B9~mou~ront utour d
t on icge."
Nous avons d6j ' reIev& (supra) une parente d'in pirBtion
entre l~a deux po~me8 : a1 Ia vr4ie vie eat par deis Ie Bien
et 10 ll~l, i1 taut selon 1& promes5e de MATINEE D'IVRESSE
'anterrer dems lllo~bre l' arbro du bien at du mal." Co faio eeau
'indices eemble done bien indiquer une convergence entre l eo
deux pod~s. A que1 c ,11 f &ut admettre un umage 8y8t~matiquG
(I) Un critique en
( 2) Lettre ' P. Dene 1 (I5 ai 1871)
(:~) 1deDl
II
(I ) 81 noua rapprochons les te1~C8 de la LETTF~ DU VOYANT de
oeux de MATINEE D'IVRESSE, una &vidence saute aux y ux :
'I!
I
Ie lengage recouvre une r6alit6 commune nux deux textoa . II
suffit de l eo nettre en vIs -a
vis pour en ~voir l a certitude :
Lettr..!. du VO-ZW'lt
It
Deo ~tre. parfaits, imprevus, s'offriront teG a
exp'riGncea . Dana tea environs affluera reve~Be ment
1& curios ite dtanoiennes roules et de luxes oisioo"
,. .. . . . . . . . . . . .
(I) "Il a peut-3tro des Becre~ s ~our chunger l~ TiQ?" dit la
V1crge Fol1e, UNE SArSON EN ENFl~R.
( 2) Lee "anciennot'l9 ioulse :peuvent &tre nne r~f~renee a i' Antiquit&
Ot\ vers at 1Y1:'I)0 rythm\s,ient ) 1 9 Action'" at dont If) po~tt) e.t
lQ ~ontinuat ur direot ( of. LETT~ DU VQYANT).
/
neoro ie1 10 progr&mme de In Voyaneo z nOfeet faux de dire z
Je ponae on devrai t di re : On me pe~ee . 0 0 Je est un nutreo M
"On" est pensct, reJ:ilarque Rim.batl,d , beaucoup pluB qu 'Qn ne penB~h
L'enchainement des pons~e~ est Ie plus aouvant command& par notre
m'moire et nom een~ 2 "Lfhom~e ne S6 trava11lant pao , nO'tant
pas encore ~veil1~ .o f) ft , ( I) Memo:f.re at BeDa Bont rwne1l6G au
role de D&teriaux t "nourr1tnre" ) du proceeDua cr~ateurt dont 11s
ne sont plua que les serviteurs o Le "travail u du poet le
d&livrera ains1 du joug de l~eapaee ( Gene ) et du temps ( m~moire).
Ceux-ci ne seront plus que les instruments de eon ttimpu1c:i.on
cr~atrice" dont i1 est &l'~coute, comma d'une voix univereel1e.
------'- --
(I) LETTRE DU VOY1U~T
(2) Ua.lls.rme
(; ) UNE S:.USON Ell ENFER
sot D E
----~-------------~----------------------------------------------
(X) TINE SArSOn EN E...'i]'ER
(2) cf. DEVOTION
Pourquoi Ie. po~te 8~erifi~-t-il
eon oxp4riene~? 1a
r'porlsG gtimpOS9 ~ il 'e'aglt d'uno amputation necesaoir~ a
84'. Burvis. Rimbe.ud r.ejott'(1} eon cz:p0rience C()ll1me 1 '011 00 eepllX'!
dtun. mem.bra mt.\.lade (I) ; C'GirC fillalemen"jj un SllI:saut de
vi t&.11 ~~ qui 1@mporte z n,issez! Des erreuro qu won me aou:tf16
(>"
{I} VILLES I
( 2) idem
(}) LETTRE DU VOY ANT
( 4) un SArSON ruT ENFER
( 5) DELlRES II z ALCBIIUE DU VEBl3E2 ( S )
Noug soulignoDCl
;10.
--------------.---------------------------------------------
(r) DELlRES II : ALCHIMIE DU VEREE (S)
(2) Se l on I e mot de Ta"ine : "la perception Qxt6rieure est une
hallucination vraie."
(3) cf ~ JADIS 0 (s) t tIle d~mon qui me couronna de 8i
aima,bles ll;'.l.vots. It
3II.
11
! i
( I) Le textG de SOLDEfait ~&nS aucun doute r6f~renc , 'entre autr~s I
au texte de GEl~IEe Leur r~pproehemont. particulicrement iei,
emporte 1& convio-tion. GENIE 1'1S peut done Gtre 18. "finalel'l
dec ILLUMINATIOUS. I
GFJUE ~j j
"nOB oa Bent rev~Hus dCu.n nouveau oorps amour UX.,U
cf. Paul I Cor. ~5, 50-54 S "Ie chair at le sang no pe~vent j
heri tar du Roye.ume de Dian .. ~. Il faut en arfet quo cet atr~
corruptibl0 re Gte l'incorrup'tibili t~. Il noua faut re et1~
Qussi l'image du c&lef$to. II
MaTINEE D'IVRESSE
UNE sarSON EN ERFEE !
~
)12.
sinsi les voyageuro de MOUVEMENT eireulent par "les lumi~res ' in- 1
I
hsrmonique r 1
,
Sur leur "Vaiss0au tt on remal.'qu9 p "st&cla.irant sans fin, - l eur
stock d'&tudos." Bmns l e poeme ANGOISSE, llimbaud s.ssocie lea ! I
"acoidents de fe erie scientifique"aux migrations I leo "mouve- II
ments de fraternite Boeiale"e (I) (Ct eat eneora Is. "marohe dee .j.
peuplssn de UATIN ( 20 OUest peut$etre que eGtt~ f~ erie acienti-
rique Gst 1a condition n6eess&ire qui OUTre A Ithu~anit~ In voio I'l
f
do 1a lib'~ation.
d
Un example de 008 ocidents de f'er1t11 Bc i ent:1.fique ce I
------------------------~-----.~.=-----------.~--.----.-.-._.------------------
II
j
(1) .AI~GOISSE f
!
qu'ils fonto" j
J
semble a 5 \;tre ~olaiL'G devan'~ sea yeux ( }) : 11 comprend ce qui, I
I
j usque la.-jlui reete.it eaoh'e Des oorrespondllUoos s.udnci~uBea at
etonnantea se r~' alent Alui, il d6cou~'e las rapports du Hombre at
I ~
I
(I)
(2)
oro ~AETROPO~ITAIN at aea boulevards -de oristalc
cf. Supra.
of ... ]To~a.lis : "Tout m' appaxaiasai t avec nne elart6,
;I
(3) intenai te, i
una intimi t~ que je n t av'o..is jamaia connues f9
Heinrich dtOfterdingen. Ch. It p. I. ! I
______________________________________~___~'_'r_____________________*w_ _
(I) COest a.dire que Ie [email protected] 'a.vec ole monde cxt&r:1,Gur f:H!! to.it
par IUTUITIONo
(2) cru "l'occneion , uniqu$, de d~gagar DOB eena N : Supra.
(;) Lottre a Izembard o (mai X871 ).
I
I
ga~t6 errrayant~ pour la foule." (I) Noua v0uloms parler des
acoes de rire qui sont provoqu~e par 1a diffumion de l'excitant
I
dans 1e eyot~m3 nervouxo Ctest una r~actioa connue, qU0 rapport~
d, f ai11eurs Rimbs.ud dans MATINEE D'IVRESSE . "oela eOmIlfH'1;o. SOUB leo
rirea deB enfGlltts .~o IS
sa 8&ft' effrayante
chaque vice
at un de~tinataire
1a foule
F1d~le a son
titre, Ie po~me s'aoheve sur la tourn&e do
voyageurs de ' commerce I "les voyagtntra n'ont pt.W a r"ndre leur
commission de ai totS" L'exclamation est 6vidamment ironiqu~. CO~ot
que css 'f'oyageuro B I en 'font dans des "yoy ages It bien particul iers :
oe que notre "frenglaio" hippy a adopt' sous Ie nom de "trip". (4)
Paa de oommission a rendre de si tot doit etre compris dans oe sen
ironiq~e sc'eat une allusion a des "voyages m&t.a.physiquee. u (5) j
LA "
PROBLEMATIQUE DES ILLUMINATIONS .
1A DA!fE_jP~S I~~t~4IliATI ONS ~ L~ signification du d6bat
ehronologiquo.
DeD
lors nous sommes doublement fond~8 a
arfirmer quo,
"volens, ~o10no". 1& critique universitaire nteat pae neutr~ d a
le debate Lea conditions objectives Bont r~unies (GENIE apr$o
Av~t
de 8e lais8er enfermer dans ce dilemma, il est
legitime de se demander si GENIE a bien ~t' 'crit apros Ie poame
SOLDE, oomma Ie veulent le8 derni~res 'ditions de Rimbaud. (I)
Or oe class~ment n;est pa.s du tout "inuocent" comm:o on l'a. lIlo11tr6
pr~c~de1llIlent, 11 eat objeetivGment "charg'''.
A
Quand hi n mama GENIE. serait posterieur
"
a utm SAISON EN
E1WER. Ie bilan de SOLDE nOU8 inJ"erdi t d' en faire 1 t nul tima
,
erbau du poate. Plu.cer GENIE en oonclu5i.on dos ILLUMINATIOl S
(I) de 1872
(2) Manuaorit DelQh~e a C ~alz - feuillet 22. Cit' in "Delahay
Temoin de Rimaaud" p. 20,.
Rimb ud 1905 p. 108. Cit' in a idem.
"Rim baud par lui ..memo" a Seuil
Ritab ud J Po'si. GalliIluxd I p. 272
Rimbaud 0st habituellement g~n~raux Bur son &ge I ain~i dane
1 po~me intitul~ ROMJJ~ Rimbaud deolare ; ~On n'oat pAa
s~rieu quand on a dix sept tUlB"~ Or ee pooce 6tant datS 29
D ptembre 1870, i1 aen paB encor~ aei~o ans~ Dana L'ECLAIR ( 8)
onoore i1 dt)clar~ I " eo. slIer mea vingt ans, 6i 108 cutrfis
vont vingt ana 00 n 0.18 lerilJq~':U ~crit I()es lign~s il n'a pas
~))leo]~e I.9. ans:.
Quand dans JEUNESSE IV i1 ae refero a
"lao tentation d'Antoine",
11 est encore hatif d'cn conclura qu'il a oonnaiessance de
l' ouvrage de Flaubert du mame t;i trc po.ru en mars 1874: le
saint 'tai t deja au:r. pris6s avec sec visions dans le If Club des
H&80hisohins" de Th. Gauti r, pub116 d~8 1846. Leu faits Be
pre tent ainsi trop souvent dana 1es ILLUMINATIONS a
des extra-
po1Qtions contradictoirea. Que tous les efforts pour situer oes
poames par Ie moyen de donn&ea spatio-temporelles donnent des
resultats incertains, no fait qu~ confirmer l'originalit' irre-
ductible a notre monde d'un present insaisissable. AUBsi noue
limiterons notre ohamp d'inveatigation a. la critique interne des
textes et il elagit prinoipalement, rappelon8-le~de GENIE et
ADIEU.
Or a
partir de catta date Is. production po'tique de
Rimbaud s'eteint brusquement, pour ne r~a.pparaitre ausai soudaine-
ment qu' avec l8s premiers r~cits de 1& SAISON EN ENFER, huit
mois plus tarde Enid Starkio avait deja remarque c e tte anoma11e.
De touta evidence ce vide a du etre occupe par 1a composition de
nombreux poemes des ILLUMINATIONS. Le programme de Voyance
appe1ait une action urgente at effieace a
travers Ie "dereglement
de tous les sens .... II quo seule Ie. drogue pouvait procurer. " Lee
ILLUMINATIONS nous donilent l'accee a
cet "inconnu" dont il avait
eu l'intuition genia1e dans 1e. LETTRE DU VOYANT. Et a "
cet agard,
MATINEE D'IVRESSE marque 1e premi~r BUCC~S de l'entrepriee de
voyance, 1a premiere conquete, saIu'e par 1es IIhourrah tl eu poete,
du royaume de l'interi eur. Lo rapprochement presque mot pour mot
avec la methode j de vOYllllce nous fonde a placer ce poeme a.vant
Ie. SAISON.
pour ne pa evoir et~ l'oouvro des moia 'qui ont suivi UNE
SAISON El~ ENFERe Ie (I) Lf pparentement de GENIE fl MATINEE
DtIVRESSE est pour nous le s igna de son appartene..l.'l.ce aux !aois
qui pr~ oOdent U:t>.TE SAISON EN E1~]lER, puiaque nous avona monto~
que 1'usage des substanoes h allucinog~nea 'tait cone'cutif au
programm0 de voyan,ee, et affecti, dana 10. grande majori des t'
poemes des ILLUMINATIONS.
,
Noua avons montr~ quant a
noua dans notre 'tude de ce
poeme, que l'image arch6typique du D'lug~, par S6 dioponibilit'
meme aux sollicitationo de 1 t inconacient, pouv&it s'appliquer a
de multiples 'Tenements sourc. Dans las DESERTS DE Lt AMOUR
d
"dispense de toute lI1orale" (I) est pour ainai di.re, 1& marque de
fabrique do~ ILLUMINATIONS J oitona encore u~e fois cette
affirmation p~remptoire , " - Demon, dieu - jGunesae de cet etre-
ci : moi l" (2)
(I) ADIEU
(2) ANGO I SSE
(;) UNE SArSON EN ~~. Prologue qui ne peut gu~re avoir &t6
'erit apres 1& SAISON, ce qui sera1t l itt&rature. En fait 1
poete viol';lt d.'absorber une doee ma.ssive dtopiulD., selon son
pX'Qpre a;nm I "All t J' en ai trop pris." Paa que 0 tioD done,
de fa1ra de lB l;tt&rature.
ol auatropbobiqu s ugg~rc.mt for-tement l'opium au tr&'Yors d 'une
vision poxf ait rl8nt wu,t tre de ses moyenso Et enfin Ie poeme
VAGAlONDS , vu s a r~ f6r~nc enun paas' r~volu. celui du "pitoyable
f rore" .. Verl rdneo Cee -trois der ni era poemes forment d' ailleuxa
un sui t~ sur Ie manuacrit.
( I) A Londres.
II n' est passe au "Codex" qu' en 188411 en l!'rlUlc~'h
( 2) i.WIT m~ L 'EUFER
cf. suss! :Baudelaire : " lea grima.ces de 1& jouissanc:;" (!t
lea "hurlements que lui arrnche la morsur~ du pOison " in
"Lea Parad:i.s Artificiels ~"
l'entrepriae d~m1urgique des ILLUMINATIONS n'est pas dans
SOLDE, mads dans 18. SAISON. Car a' il Y' a un article qui
brille pax son absence dans SOLDE c'est bien le po~te
d'biteur. Nt o'est d C~ poste qu 1 !l conviendrait d'imputer
lt ~norme dette cont ract~e par Rimbaud envers l'opium. Ce
n'ost que dans la Sl~SON EN ENFER que la dette va r'appar&itre,
"SatAn" fera valoir son em.priae sur celui ql.1i lui appart1ent
de droit : Rete st 1e feu qui se rel~ve avec Bon damn'" (I)
dira I e podte.
------._---------------------------------------,-------------
(I) NUIT DE L' ENFER
CON C L U S ION
*_......_c.___
_ _ ______ _ __
LE SILENCE DE RIM13AUD
338.
de"1' Inconnu tl
dont If examen apportera peut-etre des lumier~s
Ce milieu ou
i1 est condamn& a
rester I'&temel ineompria eomm.
i1 1e realisera dana 1e po~me'VIES (3) :
et encore I
,
"Je Buis reeI1ement d'outre-'~ombe, et p s de
oommissiono" (3)
... . ..
tI) ilLes Par dis Artifioiels" 01'0 eit~ p. 3IOo
(2) idom po 315
(3) Lea ILLUMINA'rI OUS
(4) UNE SAISON EN ENFER , ),{AUVAlB SANG
342"
II reste a
~lucide~ 1e myst~re de "la mort inte11ec-
tue11c" I que1 sens Baudelaire attache-tail ~ co jugement?
---------------------------------_.__.----------------------------
(r) "Lea Paradis Artificiels op. cit. p .. 346.
l1
(2) VAGABONDS
(3) cfo ~~ndic~ in fine.
La contrepar tie de cette "promesBe 8urhumaine faite a notre
corps et ~ notre arae cr~~a" ( 1) n'avait pas 'chapp~ la a
lucidi te dU poetl'l des Para.dis Artificie ls. 11 y di t en effet:
"Tout homme qui n'ace epte pas lea conditions de la vie, vend
80n tIDe." (2) ' Nbus retrouvons encore une fois le caractere
diaboliqu e) s1 'p ersi stant et inqui~tant, attach& a la magif') de
1a Drogue c'eat Ie pacte de M~phistopheleB qui est evoque
ici par Baudelaire. En quoi concerne-t-il le champ d'action
deB hallucinogenes? La repol1se e st cat~gorique : en tout,
puisqu'il Ie recoupe exaetement. Les conditions primordiales
de l'existence c'eat notre univars spatio-temporel sur Ie plan
physique, et la conscience morale sur Ie plan spiri tue1", in-
culqu~e, ne serait-ce que par osmose, par la civilisation judeo-
I
chretienn~. Liberer l'homme de l'emprise du temps, on reconnait I
p~ netre par une a'-1 tre v.Q..ie, cehti ... la est Ie voleur , et Ie
pillardG" (I)
------------------------------------------------------"--------
(I) IJettrs du 9 juin 1899' ftRimbaud ll La. Pletatieo po 794
Ed .. Ao Adam.
qui cons iaterait a
faire :pr~ valoir une interprt4tation I depuie
l'illusion simple jusqu t d I' appa:.d tion, en pll.ssant par Ie r~ve
~veill~. Nous nous int~resse ron6 plut6t au fonctionnement
po~tiqu e du texte a
travers s e s locutcura : Mme Rimbaud, Ie
jeune homme, la dame.
t'Je croyais bien que 0' ~tai t mon fils bien-aim~ qui 'tai t
pres de moi"
C'eat Ie retour. en forc e . du refoul'. MIne Rimbaud nous donne
elle-meme un d~but d 'explication : elle vient en effe't de re-
oonnaitre qu'il y a dans son exp'rience quelque chose d'irreductible
a la rationalite t
R'aliete comme elle I' est ' " elle ne tarde d' ailleurs pas a
accepter
cette pr~sence intuitive d'Arthur comme un fait : c'eat 1e sens
implicite de la conclusion du texte. Le surr~e1 comme un fait :
n t eta1t-ce pas Ie langage meme du poete dans SOLEIL ET CHAIR? :
lil est-ce pas pr~cisement 18. mame "Foi" que nous rencon trons chez
Nme Himbaud dans ce bond audacieux (audacieux parce qu'il ne
steppuie plus sur l.'ien de tangible) qui l'amene a la rencontre de
3550
60a fils, par dele. "les jours et lea aaisons et lee tres et lea
paya"6? (I)
Quand Mme Rimbaud eroit Bon fils vivant, huit ane apr~s
sa mort, i1 ne atagit pas dtulle foi dogmatique maie d'une intuition
poet:i.que dont on ne peut exclu.re 1a port~ e religieuse I'in...
tuition que son fils ~tait pr~ sent, done vivant d'une maniere ou
d ' une autre 6
(r) BARBARE
(2) Lettre de Verlaine a Rimbaud, I2/I2/I875o in La Plefade t
"Rimband" po 30r. Ed. A. Adam.
(3) Sou1ign ~ par Ver1 aine.
356.
A P PEN D ICE r I
(I) Baudelaire
(2) MATI1~ D'IVB}~SE
noue avona souli~le tout au long deB ILLUMINATIONS l'impo r tance
des themes de l'otude, de l'invention, la decouverte. Le
voyant 'est "doue dtune merveilleuse aptitude pour comprendre Ie
rythme immortel et universel" (I), pour saisir les rappo rts du
Nombre et de ItHarmonie~ embrasser "l'infini des mathematiques."(2)
Son domaine est Ie royaume de l'esprit. L'esprit! Son ambition
luciferienne de ae passer de Dieu de se substituer au C r~ateur (3).
I-esprit saisi de vertige par l'ivresse de sa propre puissance:
on voit que nouE sommes en plein dans notre sujet. L'adequation
entre lee deux problematiquee - celles de laChute et de 1a
Drogue - est rigoureuse jusqu'icio
creation.
(I) Baudelaire
(2) Satisfaction autarcique qui a pour corollaires la solitude
et l'inco mmunicabilit~. "la mort atroce pour les fideles et
les aruan tsfl reconnaitra Rimb aud dans SOLDE.
~60.
BIBLIOGRAPHIE GENERAtE
~6 6"
.
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I75 I 180,188 / 191,I96 / 217,219 / 230,
238,239 / 243 I 259 / 273 / 285 / 304,308 ,
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Sto Je an de laCroix:'l I p. 41 - 48
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Mallarme I po 308
Mauroiso Ao I po 189
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Pierquino Lo I p o 67
\,
Piraneai a p. 62 / 164 / 188
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R&cine , p. }9
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Staro bineki. J. : p.}3 / 107
'l'aine I p. 310
Thomas d'Aquin :; p. I / 180
Val~ry. P. : p. 90
Van Gogh. V, t p. 87
INTRODUCTION
A. Questions de Methode
:B. Plan