Burundi

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BANQUE DE LA REPUBLIQUE DU BURUNDI

Efficacit de la politique montaire au Burundi

Par Busogoro Joseph Martin

Novembre 2014
2

0. INTRODUCTION GENERALE.

En gnral, les politiques conomiques ont pour ambitions dinfluencer


notamment le niveau dactivit, le niveau gnral des prix, la rpartition
du revenu et lquilibre interne et externe. Une des politiques les plus
frquemment utilises pour atteindre certains de ces objectifs est la
politique montaire. Celle-ci se dfinit comme l'utilisation par la banque
centrale de ses instruments pour contrler l'offre et/ou le prix de la
monnaie dans le souci dinfluencer les conditions conomiques dans le
secteur rel.

Pour quune stratgie de politique montaire savre un succs, les


autorits montaires doivent pouvoir sassurer du respect des hypothses
sous-tendant son cadre et valuer prcisment le rythme, lincidence et le
processus de transmission de leurs actions sur lconomie. Pourtant, rien
ne rassure que les hypothses mises sont toujours observes. En outre,
le transfert des effets du secteur montaire vers le secteur rel se fait
travers des canaux dont le fonctionnement varie dans le temps et dans
lespace suite notamment au comportement des agents conomiques, aux
structures de lconomie et lenvironnement externe lconomie. Cest
cet tat de fait qui justifie la conduite de la recherche sur lefficacit de la
politique montaire au Burundi.

La Banque de la Rpublique du Burundi gre la politique montaire


nationale depuis plus de cinquante ans dans le souci dinfluencer la sphre
relle. Ce privilge lui est actuellement confr par la loi N1/34 du 02
dcembre 2008 portant statuts de la Banque de la Rpublique du Burundi.
Pour amliorer lefficacit de sa politique montaire, la BRB doit dune part
sassurer de la vrification des hypothses mises sous le cadre de
politique montaire quelle a adopt. Dautre part, elle doit savoir valuer
quels sont les canaux de transmission les plus actifs.
3

Cet article est structur en trois chapitres majeurs. Le premier chapitre


porte sur la description du cadre et des instruments de politique montaire
de la BRB. Le deuxime chapitre aborde, sous une approche comparative,
le fonctionnement des mcanismes de transmission de la politique
montaire. En dernier lieu, larticle dveloppe une modlisation VAR des
mcanismes de transmission de la politique montaire au Burundi. Tous
ces dveloppements sont clturs par une conclusion sur lefficacit de la
politique montaire de la BRB.

I. Cadre et instruments de la politique montaire de la BRB

1. Cadre de politique montaire adopt par la BRB

La BRB a adopt le cadre de politique montaire bas sur le ciblage des


agrgats montaires. Sous ce rgime de politique montaire, la Banque
dfinit la base montaire(B) comme objectif oprationnel, la masse
montaire (M2) comme objectif intermdiaire et le niveau gnral des
prix (P) comme objectif final. Elle doit aussi regarder le produit intrieur
brut (Y) comme objectif final auxiliaire car ses statuts lui reconnaissent
ce privilge sans prjudice lobjectif de stabilit des prix.

Ce schma suppose que la transmission des impulsions montaires se fait


squentiellement sur la base montaire qui de son ct influence la masse
montaire dont les variations affectent le niveau gnral des prix court
terme et la production long terme. Pour agir dans ce circuit, la BRB fixe
un programme montaire compatible avec le programme conomique et
financier du pays. A cet effet, elle fixe des niveaux de la base montaire
quelle doit respecter pour maintenir la croissance de la masse montaire
dans les limites conciliables avec les objectifs de prix et de production. Le
niveau de la base montaire fix est contrl travers les objectifs
quantitatifs davoir intrieurs et extrieurs nets.
4

Ce cadre de politique montaire est rig sur un systme dquations


refltant la Thorie quantitative de la monnaie que la Banque Centrale est
appele grer quotidiennement.
B * k M2

M 2v Py
Avec k le multiplicateur de monnaie, v la vitesse de circulation de la
monnaie et y le pib rel.

La ralit de ce systme dquations est conditionne par la vrification de


lhypothse de stabilit du multiplicateur de monnaie et celle de la vitesse
de circulation de la monnaie.

2. Instruments de politique montaire de la BRB

Pour conduire sa politique montaire, la BRB utilise ses instruments


indirects agissant principalement sur les contreparties de la base
montaire ou sur le multiplicateur de monnaie.

2.1. Rserves obligatoires

Il sagit dune obligation impose aux banques commerciales de constituer


des dpts non rmunrs la Banque Centrale sur leurs comptes
courants. Ces dpts sont sparment dtenus en BIF, en Dollars
Amricains (USD) et en Euros(EUR) selon que lassiette est exprime dans
ces monnaies. Les rserves obligatoires en USD sont majores de la
contrevaleur des rserves obligatoires exprimes dans dautres monnaies
autres que le BIF et lEuro.

Le coefficient des rserves obligatoires se situe actuellement 3%. Le


montant des rserves obligatoires est dfini sur base des dpts des
clients des banques du mois prcdent. La priode de constitution des
rserves obligatoires stend du premier au dernier jour de chaque mois.
Le montant des rserves obligatoires constitues par chaque banque
5

correspond la moyenne mensuelle des soldes crditeurs journaliers de


ses comptes courants, ouverts dans les livres de la Banque. Les soldes
moyens de ces comptes doivent tre au moins gaux aux montants
respectifs des rserves requises.

La dcision daugmenter les rserves obligatoires rentre dans le cadre


dune politique montaire restrictive et vice-versa. Pour un non-initi, il
nest pas ais de considrer cette action comme restrictive car elle fait
augmenter la base montaire. Tout se fait au niveau du multiplicateur de
monnaie. Laugmentation des rserves obligatoires diminue le
multiplicateur de monnaie, donc la capacit de cration de monnaie par
les banques de second rang travers les prts quelles accordent.

2.2. Appels doffres de liquidit

Ce systme permet la Banque Centrale dajuster le niveau de la liquidit


aux besoins rels des banques tout en assurant un suivi permanent du
programme montaire. A cet effet, la Banque Centrale contrle la liquidit
bancaire travers les oprations dappels doffres normaux dapport ou de
reprise de liquidit qui agissent sur les avoirs intrieurs nets. Elle en fixe
librement la dure et la priodicit. Les appels doffres de liquidit peuvent
tre taux fixe ou taux variables. Dans le cas dappels doffres taux
fixe, la BRB annonce le taux dintrt auquel toutes les banques
prsentent leurs soumissions. Dans les appels doffres taux variables,
chaque banque indique les montants quelle souhaite emprunter ou
placer, selon le cas, et les taux correspondants.

Si la BRB estime quil y a eu un choc ayant conduit une


augmentation(diminution) imprvue de la liquidit bancaire, elle peut, sa
propre initiative, prter ou reprendre de la liquidit aux banques par le
moyen dappels doffres rapides dont toutes les tapes sont excutes le
mme jour. La dure de ces oprations est fixe par la BRB. La
participation aux appels doffres rapides peut tre limite certaines
banques.
6

2.3. Facilit de prt marginal

La BRB a mis la disposition des banques une fentre pour un


refinancement permanent appele facilit de prt marginal. Contrairement
aux autres modes de refinancement qui sont de linitiative de la Banque
Centrale, la facilit de prt marginal relve de linitiative des banques
commerciales. La BRB fixe le taux dintrt auquel est servi ce prt.
Aujourdhui, ce taux est reu par majoration de 3 points de pourcentage
au taux mayen pondr sur les Bons du Trsor 13 semaines de
lmission prcdente. La facilit de prt marginal est dune maturit
journalire. Cette facilit est accorde automatiquement la clture de la
journe, si une banque dgage un solde dbiteur de son compte courant
la BRB, condition quelle ait constitu des garanties suffisantes auprs
de la BRB.

Si elle le juge ncessaire, la BRB peut fixer des limites aux recours cette
facilit. Ces limites peuvent tre globales ou par banque et porter soit sur
les montants prts soit sur le nombre de jours de recours par semaine.

En plus de ces instruments, la BRB peut accorder titre exceptionnel des


prts une banque ou un tablissement financier dans le cadre de
conventions bilatrales.

2.4. Ventes de devises sur le march interbancaire

La BRB intervient sur le march interbancaire en vendant ou en


achetant les devises. Lintervention de la Banque Centrale est faite soit
dans le souci dorienter les conditions du march des changes, soit
dans le but de grer la liquidit bancaire. Quoi quil en soit, les effets
sur les avoirs extrieurs nets et sur la base montaire sont vidents.
Quel que soit lobjectif, la vente de devises aboutit la baisse des
avoirs extrieurs nets de la Banque Centrale. De lautre ct du bilan
de la Banque, cest la base montaire qui est affecte.
7

3. Mcanisme de transmission de la politique montaire dans le


cadre du ciblage des agrgats montaires.

Sur le plan thorique, le fonctionnement du mcanisme de transmission


de la politique montaire suit un schma de base qui se traduit par la
manipulation des instruments qui conduisent lobjectif
oprationnel intimement li lobjectif intermdiaire. Lobjectif
intermdiaire conduit son tour aux objectifs finals. Ce schma de
base montre les liens par lesquels les impulsions de la politique
montaire se rpercutent sur l'activit conomique et, plus
particulirement, sur le niveau des prix.

Graphique No 1 : Schma de raction dune dcision de


politique montaire

La Banque Centrale dcide des actions en utilisant les instruments sa


disposition. Les appels doffres de liquidit, les facilits permanentes de
prt et les ventes de devises affectent la base montaire. Par contre, les
rserves obligatoires affectent le multiplicateur de monnaie. Par
lintermdiaire du multiplicateur de monnaie, la base montaire affecte la
masse montaire. Cest par lintermdiaire des mcanismes de
8

transmission de la politique montaire que les impulsions montaires se


propagent dans la sphre relle.

II. Les canaux de transmission de la politique montaire.

Les effets dune politique montaire ne sont pas aisment perceptibles. La


force et le temps de raction dpendent des attentes des investisseurs,
des consommateurs, de ltat de dveloppement du secteur financier et
de lenvironnement conomique international. Cest ainsi que limpact des
dcisions de politique montaire sur lconomie relle emprunte diffrents
canaux de transmission. Ces canaux varient selon le degr de
dveloppement et douverture de lconomie. En conomie ouverte, ce
transfert deffets se fait travers le comportement du systme financier et
des agents non financiers qui ragissent par la formation des taux
dintrt, le crdit bancaire et le taux de change.

1. Les canaux de taux dintrt.

La modification du taux dintrt de la Banque Centrale influe sur le


comportement de dpenses des agents (mnages, entreprises et Etat)
travers la raction des tablissements de crdit. Cest principalement les
dpenses de consommation, dpargne et dinvestissement qui sont
affectes.

En effet, les modifications de taux d'intrt conduisent les agents


procder l'arbitrage entre consommation immdiate et pargne. Une
baisse de taux dintrt diminue la valeur de la consommation future et
incite consommer aujourd'hui puisque l'pargne devient moins
intressante et le crdit moins cher.

Thoriquement, une politique montaire expansive fait baisser les taux


dintrt; ce qui, autrement dit, traduit la rduction du cot du capital. Les
dpenses dinvestissement sont de ce fait stimules. Avec laugmentation
des dpenses dinvestissement, la demande globale augmente. Au
9

moment o les investissements effectus commenceront rapporter, la


production va crotre en fonction de leur rentabilit.

Or, dans la plupart des conomies sous dveloppes, les dpenses


dinvestissement sont peu ou pas du tout sensibles aux variations de taux
dintrt. Aussi, les taux des tablissements de crdit sont souvent
dconnects des taux de la Banque centrale. En effet, si le systme
financier nest pas suffisamment dvelopp, la concurrence nest pas
effective et la fixation des taux dintrt peut faire objet de spculation.
Ceci constitue un vritable blocage au bon fonctionnement des
mcanismes de transmission de la politique montaire par le canal de taux
dintrt.

2. Le canal du crdit bancaire.

Les banques commerciales jouent un rle de premier plan dans le


processus de financement par l'intermdiaire de l'octroi de crdits. A cet
effet, le systme bancaire n'est plus neutre dans la transmission de la
politique montaire. En cas de durcissement de la politique montaire, les
banques vont ajuster leurs conditions dbitrices : augmentation du taux
dintrt sur les nouveaux crdits et/ou une diminution des crdits offerts.
Les agents conomiques les plus frquemment touchs sont les mnages
et les petites et moyennes entreprises. Ainsi, la transmission de laction
montaire la sphre relle s'opre par les variations de l'offre de crdit.

Sous un autre angle, une politique montaire expansive qui contribue


accrotre les rserves et les dpts bancaires augmente en mme temps
la quantit de prts bancaires disponibles. Compte tenu du rle spcifique
des banques en tant que prteuses certaines catgories demprunteurs,
cette augmentation du volume des prts disponibles conduira une
hausse des dpenses dinvestissement et ventuellement de
consommation. Toutefois, lefficacit de ce canal est tributaire de
lintensit de lactivit de prt subordonne la gestion de lasymtrie de
linformation par les banques sur le march du crdit.
10

Une consquence importante de la thse du crdit est que la politique


montaire aura une incidence plus forte sur les dpenses des entreprises
et des consommateurs qui dpendent davantage des prts bancaires. Le
comportement des grandes entreprises qui ont directement accs aux
marchs de capitaux sans avoir solliciter les banques naffecte pas le
canal du crdit. Ce canal joue beaucoup dans une conomie
dendettement et perd defficacit dans une conomie de march.

3. Le canal du taux de change.

Dans lanalyse des effets de la politique montaire sur lconomie, les


montaristes reprochent au paradigme IS-LM de focaliser toute son
attention sur le taux dintrt uniquement. Selon eux, les prix des autres
actifs jouent une importance de taille dans la transmission de la politique
montaire. Cest notamment le prix des devises-le taux de change.

Sous le rgime de change flottant, le taux de change devient un vritable


canal de transmission de la politique montaire. En effet, le taux de
change a une influence sur lconomie travers la modification des
exportations nettes. Thoriquement, ce canal fait intervenir les effets du
taux dintrt car la baisse des taux dintrt rels nationaux rduit
lattrait des dpts nationaux en monnaie nationale par rapport aux
dpts en devises c'est--dire une dprciation de la monnaie nationale.

Les effets de la dprciation dune monnaie nationale sur lconomie


diffrent selon le type dconomie. Gnralement, le renforcement du
cours dune devise aura des effets dsinflationnistes tandis que son
affaiblissement produira un effet inverse. La dprciation de la monnaie
nationale abaisse le prix des biens nationaux par rapport aux biens
trangers, ce qui se traduit par une augmentation des exportations nettes
(NX) et donc de la production globale. Dans les grands pays il y a effet de
substitution en faveur des biens nationaux. Aussi, les biens de cette
11

conomie deviennent davantage comptitifs sur le march international


do la stimulation des exportations. Par contre pour les pays sous-
dvelopps, le prix des importations des produits primaires et de
consommation augmente. Ceci aura pour effet des tensions inflationnistes
par le biais des biens imports. Dans ce cas, la baisse du taux de change
ne peut pas exercer un effet favorable en amliorant la comptitivit de
ses produits et ses importations sont peu ou pas du tout rduites.

Ce canal joue un rle important dans la faon dont la politique montaire


affecte lconomie nationale en gnral, mais est defficacit limite dans
les pays sous-dvelopps. En effet, les lasticits des exportations nettes
et des investissements aux variations du taux de changes ne sont pas
importantes dans les conomies sous-dveloppes.

4. Le canal de linformation

Le canal de linformation est aujourdhui en vogue. Les banques centrales


modernes sont convaincues que la politique montaire ne doit pas tre
conduite sur une base discrtionnaire. A cet effet, elles diffusent des
informations que les agents conomiques vont traiter et intgrer dans leur
comportement. Dans le cadre de leurs dcisions, les agents y intgrent de
nombreuses anticipations portant notamment sur la consommation future,
les capacits de production futures, les conditions dendettement et la
valeur future de la monnaie nationale. Elles vont faire de la projection
partir d'indicateurs anticips comme l'volution du PIB estim, le taux
d'inflation estim, lvolution du taux dintrt et lvolution de la masse
montaire.

Les banques centrales utilisent les effets d'annonce pour orienter le


comportement des agents conomiques. Par cette action, la banque
concerne envoie des signaux lendroit des agents financiers et non-
financiers en leur annonant ses intentions. Le message de la banque
centrale, avant davoir tout effet quantit et/ou prix, influence le
comportement des acteurs conomiques. Cette action rend transparente
12

et crdible la politique montaire de la banque centrale et la renforce de


fait.

Les effets d'annonce sont tributaires de la perception des intensions de la


banque centrale par les agents conomiques et surtout de la manire dont
les mdias relayent le message envoy par elle. Il peut y avoir des effets
en retour feed back effects sur les autres variables ou une
amplification plus ou moins forte over shooting effects des rsultats
attendus. Le rle des mdias est donc crucial des la russite dune
politique montaire de la Banque centrale.

III. Lanalyse empirique de lefficacit de la politique montaire.

Lanalyse empirique de lefficacit de la politique montaire doit sanalyser


en deux temps. La premire tape consiste vrifier les hypothses
mises dans le cadre du rgime de politique montaire base sur le
ciblage des agrgats montaires. La deuxime tape va porter sur
lanalyse du fonctionnement des canaux de transmission de la politique
montaire.
1. Vrification des hypothses de stabilit du multiplicateur et de
la vitesse de circulation de la monnaie.
Ces hypothses constituent le soubassement mme du rgime de
politique montaire base sur le ciblage des agrgats montaires. Pour le
multiplicateur de monnaie, nous prenons le lien entre la base montaire et
la masse montaire M2.
1.1. Stabilit du multiplicateur de monnaie
Le multiplicateur de monnaie traduit le comportement des agents
conomiques en matire de cration montaire partir de la monnaie de
base. Cest donc le rapport entre la masse montaire et la base montaire.
Une des conditions de base pour que la Banque Centrale puisse matriser
la croissance de la base montaire est la stabilit du multiplicateur de
monnaie.
Graphique No 2 : Evolution du multiplicateur de monnaie
13

A travers ce graphique, nous constatons que le multiplicateur de monnaie


varie de faon alterne et modre au cours du temps avec une tendance
gnrale haussire. Toutefois, quoique le multiplicateur de monnaie ait
connu une volution modre tout au long de la priode retenue, il est
difficile de conclure sur sa stabilit. Encore faut-il utiliser les tests
statistiques labors pour tirer des conclusions fouilles. Nous avons choisi
dutiliser les tests de racine unitaire.
Tableau No 1 : Test de racine unitaire de DF augment

Null Hypothesis: K2 has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=13)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.261952 0.0183


Test critical values: 1% level -3.469933
5% level -2.878829
10% -2.576067
level

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Le test de Dickey-Fuller augment confirme la stabilit du multiplicateur


de monnaie au cours du temps. Le lien entre la base montaire et la
masse montaire est donc prvisible do la Banque Centrale peut
14

matriser la variation de la masse montaire par le biais du contrle de la


base montaire.
1.2. Stabilit de la vitesse de circulation de la monnaie
Pour la vitesse de circulation de la monnaie, nous analysons la relation
entre le PIB nominal et la masse montaire M2. Elle traduit le nombre de
fois quune mme unit de monnaie permet de rgler des transactions
pendant la priode considre. La connaissance approfondie du
comportement de cette variable permet la Banque de savoir si ses
actions sur la masse montaire vont influer ou non sur la production et/ou
linflation.
Graphique No 3 : Evolution de la vitesse de circulation de la
monnaie
V2
8

2
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Lvolution illustre par ce graphique ne prsage point la stabilit de la


vitesse de circulation de la monnaie. Cette conclusion est renforce par
conduite des tests de racine unitaire.
Tableau No 2 : Test de racine unitaire de DF augment

Null Hypothesis: V2 has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.011297 0.2808


Test critical values: 1% level -3.646342
5% level -2.954021
10% level -2.615817

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Le test de DF augment confirme que la vitesse de circulation de la


monnaie nest pas stable pour lconomie burundaise. Ceci met en mal la
conduite de la politique montaire par la Banque Centrale. En effet, il lui
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sera difficile destimer le juste niveau de la masse montaire compatible


avec le niveau dactivit. Cest pour cette raison que des accs
involontaires de monnaie imputables la variation de la vitesse de
circulation de la monnaie peuvent conduire des tensions inflationnistes.
Dans certains cas, ils peuvent aussi stimuler lactivit conomique. Ce qui
gne dans cette situation est lincertitude qui plane sur cette liaison.

2. Modlisation VAR des canaux de transmission de la politique


montaire

Pour tudier la transmission de la politique montaire au Burundi, nous


utilisons le modle VAR structurel qui est rput efficace dans ce genre
dtude.

1. Spcification du modle.

Comme indiqu ci-dessus, nous avons choisi dtudier lefficacit de la


politique montaire travers lanalyse du fonctionnement des canaux de
transmission de la politique montaire. Nous nous rfrons la
reprsentation VAR structurelle pour analyser le fonctionnement des
canaux de transmission de la politique montaire. On est face une
matrice symtrique de dimension (5,5). On doit alors imposer n(n-1)/2
restrictions supplmentaires la matrice des coefficients o n est le
nombre de variable dans le modle. Alors, 25 lments de la matrice
peuvent tre identifis. Il est donc ncessaire dintroduire 10 contraintes
supplmentaires pour que le modle structurel soit juste identifi.
Damble, nous estimons la forme rduite du modle VAR par le calcul de
la factorisation de Cholesky. Lordre des variables dans le modle VAR
importe beaucoup.
16

e 1 0 0 0 0
ip
t
ip
t
ipc ipc
et e21 1 0 0 0 t
etb e e 1 0 0 * tb
t 31 32 t
etm o e41 e42 e43 1 0 tm o
t ch t ch
e t e51 e52 e53 e54 1 t
Toutefois, la connaissance du fonctionnement de notre conomie nous
conduit transformer de la prcdente matrice des coefficients. Ainsi,
nous savons vu que pour notre conomie, le niveau des taux dintrt
intrieurs ninfluence pas le taux de change. Nous aurons une matrice
transforme de cette forme :
17

e 1 0 0 0 0
ip
t t
ip

ipc ipc
et e21 1 0 0 0 t
etb e 0 1 e 0 * tb
t 31 34 t
etm o e41 e42 e43 1 e45 tm o
tch tch
e t e51 e52 0 e54 1 t
2. Description des variables.

A cet effet, notre modle va comporter 5 variables :


- lindice de la production industrielle(IPI) qui est considr comme un
bon proxy du PIB ;
- le taux dintrt sur les bons du Trsor 13 semaines(TBB). Compte
tenu du fait que la srie de cette variable nest disponible qu partir
de janvier 2007, nous allons la complter par la srie de donnes
des taux des certificats du Trsor 3 mois ;
- la masse montaire au sens large M2 (MMO) ;
- le niveau gnral des prix traduit par lindice des prix la
consommation (IPC) ;
- le taux de change nominal du Bif pour le dollar amricain (TCH) avec
cotation lincertain.
Pour apprhender le canal du crdit, on pourra remplacer la masse
montaire par le crdit au secteur priv (CSP).
18

Les donnes qui seront utilises sont des donnes mensuelles portant sur
la priode 2000-2013. Toutes les variables, lexception du taux dintrt
dbiteur seront exprimes en logarithme nprien.

La premire tape danalyse du modle VAR consiste tester si les


variables sont stationnaires ou pas.

3. Test de stationnarit des variables.

Le test de stationnarit est rduit lanalyse de lexistence dune racine


unitaire pour notre exercice. Plusieurs mthodes ont t dveloppes pour
tester lhypothse de non stationnarit. Les mthodes les plus
frquemment utilises se fondent sur le test de Dickey-Fuller augment
(DFA) et celui de Phillips-Perron. Ces tests sont plus efficaces car ils
considrent lhypothse de corrlation des erreurs.

Au bout dune dmarche itrative utilisant ces tests, nous avons constat
que toutes les variables retenues dans ce modle sont dordre
dintgration 1. Nous pouvons donc les utiliser dans le modle VAR.

4. Dtermination du nombre de retards.

Les effets dune politique conomique se transmettent sur les variables


relles et sestompent avec le temps. Il est donc indispensable de savoir le
nombre de retards pour dterminer lordre du VAR utiliser.

Tableau No 3 : Rsultats de la recherche du nombre de dcalage.

VAR Lag Order Selection Criteria


Endogenous variables: LIPI LIPC TBB LMMO LTCH
Exogenous variables: C
Date: 11/01/14 Time: 12:36
19

Sample: 2000M01 2013M12


Included observations: 160

Lag LogL LR FPE AIC SC HQ

0 -537.0681 NA 0.000603 6.775852 6.871951 6.814874


1 409.0251 1821.229 6.03e-09 -4.737813 -4.161218* -4.503678*
2 447.9471 72.49227 5.07e-09* -4.911839* -3.854748 -4.482591
3 468.9544 37.81308 5.34e-09 -4.861929 -3.324343 -4.237569
4 493.4536 42.56740 5.40e-09 -4.855670 -2.837587 -4.036196
5 516.4686 38.55020 5.57e-09 -4.830858 -2.332279 -3.816272
6 538.8332 36.06282 5.82e-09 -4.797915 -1.818840 -3.588216
7 566.1808 42.38891 5.73e-09 -4.827261 -1.367690 -3.422449
8 594.1092 41.54338* 5.63e-09 -4.863865 -0.923798 -3.263940

* indicates lag order selected by the criterion


LR: sequential modified LR test statistic (each test at 5% level)
FPE: Final prediction error
AIC: Akaike information criterion
SC: Schwarz information criterion
HQ: Hannan-Quinn information criterion

Les rsultats que nous avons divergent sur le retard maximal. Aprs
quelques itrations, nous avons constat que le retard 2 propos par AIC
et FPE donne de meilleurs rsultats. Donc, nous pouvons retenir que le
VAR qui sera utilis sera dordre deux. Ceci signifie que le modle rpond
significativement aux variables qui le constituent jusquau dcalage
temporel 2.

5. Stabilit du VAR
Pour pouvoir interprter les rsultats fournis par le VAR, on doit se rassurer
quil est stable sous peine davoir des rgressions fallacieuses.
20

Tableau No 4 : Test de stabilit du VAR

Roots of Characteristic Polynomial


Endogenous variables: LIPI LIPC TBB LMMO LTCH
Exogenous variables: C
Lag specification: 1 2
Date: 11/01/14 Time: 12:35

Root Modulus

0.997763 0.997763
0.947579 0.947579
0.892559 0.892559
0.735669 0.735669
0.016834 0.016834

No root lies outside the unit circle.


VAR satisfies the stability condition.

Notre VAR est stable car toutes ses racines unitaires en valeur absolue
sont infrieures 1 et sont lintrieur du cercle unitaire.
6. Restrictions de court- terme
Quand Sims(1980) a d'abord prconis l'utilisation d'un VAR en conomie,
ctait en rponse au courant de penses en vogue l'poque qui
considrait que les modles conomiques contiennent des restrictions
conomiques. Or, les modles diffrent selon les conomies compte tenu
de leurs spcificits. Spcifiquement pour le cas du Burundi, il est
indispensable dimposer certaines restrictions de court terme pour
apprhender lefficacit de la politique montaire de la Banque Centrale.
Dans la matrice des coefficients de CHOLESKI, nous avons impos des
contraintes tenant compte des spcificits de lconomie burundaise. En
effet, nous avons vu que la dfinition des taux dintrt nest pas
constamment indexe linflation. En outre, les variations du taux
dintrt naffectent pas le taux de change.

7. Fonctions de rponses impulsionnelles.

Les fonctions de rponses impulsionnelles permettent danalyser les effets


dune politique conomique au travers de simulations de chocs alatoires.
21

Cette analyse seffectue sous la clause toutes choses gales par


ailleurs .

Toute variable peut subir un choc qui se propage sur toutes les autres
variables du systme avec le temps et en samortissant. Toute innovation
sur chaque variable reprsente un choc spcifique. Ainsi, une innovation
sur le lIPI reprsente un choc doffre, une innovation sur la masse
montaire MMO reprsente un choc de politique montaire, une innovation
sur lindice des prix la consommation IPC reprsente un choc de prix,
une innovation sur le taux de base reprsente un signal sur le march des
fonds prtables, une innovation sur le taux de change reprsente un choc
de la balance des paiements et une innovation sur le crdit au secteur
priv reprsente un choc de crdit.

Dans ltape qui suit, on va simuler des innovations respectivement sur


chaque variable et analyser les ractions des variables du systme
conformment aux restrictions imposes au systme.
7.1. Choc de politique montaire.

Response to Cholesky One S.D. Innovations 2 S.E.


Response of LIPI to LMMO
.05

.04

.03

.02

.01

.00

-.01
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of LIPC to LMMO

.2

.1

.0

-.1
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
22

Toute action de la Banque Centrale conduisant la hausse de la masse


montaire produit des effets positifs sur la production industrielle et le
niveau gnral des prix. Les effets sur la production ne sont pas toutefois
significatifs, ce qui traduit la neutralit de la monnaie sur la production
court terme. Par contre, linflation ragit la hausse conscutivement
une politique montaire expansive. La hausse de linflation devient
significative au 2me mois et leffet sestompe entirement au bout de trois
mois. En grant la croissance des agrgats montaires, la Banque
Centrale contribue la matrise de linflation.
7.2. Choc li aux signaux montaires.
Response to Cholesky One S.D. Innovations 2 S.E.
Response of LIPI to TBB
.08

.06

.04

.02

.00

-.02
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of LIPC to TBB


.10

.05

.00

-.05

-.10

-.15
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Contrairement nos attentes, si un signal de hausse de taux dintrt est


lanc, la production industrielle ragit positivement. Cest une relation
fortuite dont linterprtation est prendre avec des pincettes. Quoique la
raction des prix ne soit significative, son sens ne rpond pas nos
attentes car une hausse du taux dintrt correspond une politique
montaire restrictive qui devrait conduire une baisse de linflation. On en
23

conclut que toute politique montaire base sur le ciblage des taux
dintrt nest pas indique pour la BRB.

7.3. Choc li au crdit bancaire.

Response to Cholesky One S.D. Innovations 2 S.E.


Response of LIPI to LCSP
.10

.08

.06

.04

.02

.00

-.02
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of LIPC to LCSP


.25

.20

.15

.10

.05

.00

-.05
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La production industrielle ragit positivement et significativement toute


hausse des crdits. La production atteint le pic aprs trois mois et demi et
leffet sannule au septime mois. Le crdit au secteur priv a des effets
inflationnistes qui ne sont pas significatifs. A ltat actuel des choses,
lopportunit dune politique visant accroitre le crdit au
secteur priv est envisageable pour stimuler la production.
24

7.4. Choc li au taux de change.


Response to Cholesky One S.D. Innovations 2 S.E.
Response of LIPI to LTCH
.04

.02

.00

-.02

-.04
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of LIPC to LTCH


.16

.12

.08

.04

.00

-.04

-.08
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ni la production industrielle, ni le niveau gnral des prix la


consommation ne ragit significativement la variation du taux de
change, faisant de lui un mauvais canal de transmission de la politique
montaire. Toutefois, la raction des prix vers la hausse, quoique faible,
rpond nos attentes car toute dprciation de la monnaie nationale
conduit la hausse des prix des produits imports, avec le risque que les
prix des autres biens ragissent la hausse par sympathie. La
dprciation du franc Burundi conduit la hausse des prix
quoique sa contribution soit faible.

8. Dcomposition de la variance

La dcomposition de la variance de lerreur est aussi un instrument


populaire dans linterprtation des modles VAR. Au moment o les
fonctions de rponses impulsionnelles illustrent les effets dun choc port
une variable sur les autres variables du systme, la dcomposition de la
variance montre les contributions de chaque variable du systme dans la
25

variation dune variable endogne. En dautres termes, la dcomposition


de la variance nous renseigne sur la proportion des mouvements dune
variable dus ses propres valeurs passes contre ceux qui sont dus aux
autres variables du VAR.

Tableau No 5 : Dcomposition de variance


Variance Decomposition of LIPI:
Peri S.E. LIPI LIPC TBB LCSP LTCH
od

1 0.159515 100.0000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000


2 0.234506 91.82044 2.108976 0.924797 5.102079 0.043706
3 0.271473 84.26032 5.511802 1.238953 8.936478 0.052446
4 0.281854 80.52470 6.981650 1.384992 11.05675 0.051909
5 0.283715 79.56696 7.208330 1.400635 11.74197 0.082101
6 0.286102 79.76762 7.093298 1.381493 11.61988 0.137717
7 0.289069 79.89994 7.121106 1.389809 11.39109 0.198061
8 0.290876 79.78605 7.268123 1.417438 11.28072 0.247672
9 0.291432 79.64961 7.381886 1.441191 11.24367 0.283642
10 0.291561 79.57980 7.417248 1.452416 11.24163 0.308915

Variance Decomposition of LIPC:


Peri S.E. LIPI LIPC TBB LCSP LTCH
od

1 0.704154 0.004186 99.99581 0.000000 0.000000 0.000000


2 0.714208 0.351609 97.20043 0.313804 1.734511 0.399646
3 0.718736 0.901532 96.32720 0.496112 1.849158 0.425993
4 0.721586 1.468405 95.56866 0.508517 2.003431 0.450992
5 0.723271 1.640517 95.14089 0.537214 2.227881 0.453495
6 0.724172 1.655146 94.91904 0.589171 2.377041 0.459604
7 0.724771 1.657733 94.76231 0.658781 2.454087 0.467087
8 0.725392 1.684250 94.60581 0.745112 2.492136 0.472695
9 0.726002 1.709492 94.45895 0.840669 2.514642 0.476244
10 0.726541 1.718575 94.33149 0.936851 2.535114 0.477975

Cholesky Ordering: LIPI LIPC TBB LCSP LTCH

Le crdit au secteur priv joue un rle dterminant dans le niveau de la


production industrielle. Au bout de 10 mois, le crdit au secteur priv
contribue pour 11, 24% dans la croissance de la production industrielle.
Toutefois, 79,58% des contributions restent lies aux politiques de
production des industries et aux autres facteurs qui ne sont pas pris en
compte dans notre modle. Toujours au bout de 10 mois, le niveau de la
production industrielle et du crdit au secteur priv contribuent
respectivement pour, 1,72 et 2,74% dans la variation du niveau des prix.
26

Toutefois, 94,33% des variations des prix restent subordonns lomission


de certaines variables explicatives de linflation et au phnomne
autoentretenu de la formation des prix. Les variations du taux de change
contribuent trs faiblement la production et linflation.

Le canal du crdit est donc fonctionnel et affecte plus le niveau de la


production industrielle que le niveau gnral des prix. La banque centrale
peut donc stimuler la production industrielle en laborant notamment des
politiques de refinancement visant augmenter le crdit au secteur priv.
Par contre, le canal de taux dintrt na que des effets limits sur le
niveau des prix.

IV. Conclusion gnrale.

Au cours de cette recherche, nous avons constat que la conduite de la


politique montaire par la BRB est base sur le ciblage des agrgats
montaires fond sur la thorie quantitative de la monnaie. A cet effet, la
Banque Centrale utilise des instruments indirects qui affectent soit la base
montaire, soit le multiplicateur de monnaie. La modification de ces deux
dernires grandeurs se reflte sur la masse montaire qui, quant elle,
affecte le niveau gnral des prix travers les canaux de transmission.
Pour que ce type de politique montaire devienne efficace, le
multiplicateur de monnaie et sa vitesse de circulation doivent tre stables
en vue de faciliter la dtermination de la quantit de monnaie compatible
aux objectifs de prix et de production. En outre, les canaux de
transmission doivent fonctionner parfaitement pour pouvoir transfrer les
effets des innovations montaires vers la sphre relle.
Notre analyse a conclu la stabilit du multiplicateur de monnaie et
linstabilit de sa vitesse de circulation. Ceci revient dire que la Banque
Centrale a la matrise de la croissance des agrgats montaires mais que
leurs effets sur linflation sont alatoires. Ceci ne nous conduit pas la
remise en cause du cadre de politique montaire adopt par la BRB. En
effet, la matrise de lvolution des agrgats montaires est une condition
27

sine qua none de la russite de la politique montaire. En outre,


linstabilit de la vitesse de circulation de la monnaie est imputable
notamment aux innovations incessantes de lenvironnement financier, la
multiplicit des facteurs exognes explicatifs de linflation, Le cadre de
politique montaire bas sur le ciblage des agrgats montaires
restent indique pour la BRB.
La russite de ce type de politique montaire requiert un fonctionnement
efficace des canaux de transmission. Notre analyse a conclu que seul le
canal du crdit bancaire fonctionne parfaitement au moment o le canal
de taux de change et le canal de taux dintrt ne fonctionnent que
partiellement.

V.3.Recommandations.

Toute dcision de politique montaire doit produire des effets par le canal
dun certain nombre de mcanismes que nous avons dvelopps tout au
long de notre propos. Ces mcanismes pourtant relativement bien rods
posent des problmes dapplication dans lconomie du Burundi. Le
dveloppement dun environnement financier solide est un pralable
lefficacit des mcanismes de transmission de la politique montaire.

Les marchs financiers jouent un rle central dans la transmission de la


politique montaire en ce sens quils amplifient les effets des taux
dintrt dans une conomie. Labsence de ceux-ci ou leur troitesse
constitue un obstacle laccroissement de lefficacit des politiques
montaires fondes sur les mcanismes de march. Alors, la mise en
place dun march financier oprationnel est indispensable pour le
meilleur fonctionnement du canal de taux dintrt et du crdit en vue de
renforcer lefficacit de la politique montaire.
Lconomie burundaise nest pas suffisamment montise. Or, mener une
politique montaire dans une conomie dont la majeure partie de la
population na pas accs aux services financiers est une action dont les
effets sur le secteur rel sont limits. La BRB doit acclrer et renforcer
28

la politique dinclusion financire pour faciliter laccs aux services


financiers par la population.
Dans les conomies modernes, la variation du taux de change se
rpercute sur la production travers les exportations et les importations.
Dans les conomies sous-dveloppes, les effets de la variation du taux de
change sont perceptibles sur le niveau des prix travers les produits
imports. Pour que le taux de change joue pleinement au Burundi, la
diversification des produits industriels exportables est plus que
ncessaire. Cette recommandation va lendroit des politiques
sectorielles.
Pour quune politique montaire soit efficace, elle doit tre annonce au
public pour quil puisse faire ses ajustements car toute politique dpend
du comportement quadoptent les agents conomiques face aux nouvelles
mesures. La BRB est engage dans une nouvelle rforme de
communication de sa politique montaire. La BRB doit renforcer sa
communication de la politique montaire pour amliorer sa
crdibilit et sa transparence.

Bibliographie sommaire.

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