Fiche 1111 - Des Inégalités Multiformes Et Cumulatives PDF

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I Classes, stratification et mobilit sociale

Sociologie

Notions: Ingalits conomiques, ingalits sociales


Acquis de premire : salaire, revenu, profit, revenus de
transfert

1- 1 Comment analyser la structure sociale?

Fiche 1111 Des ingalits multiformes et cumulatives ?

I.

Dfinition : Quest-ce quune ingalit ?

Une ingalit ne doit pas tre confondue avec une diffrence : une diffrence entre deux individus
ou deux groupes ne devient une ingalit qu partir du moment o elle est traduite en termes
davantages ou de dsavantages par rapport une chelle de valeurs.

Une ingalit est donc toujours relative. Ainsi, les ingalits ne peuvent tre tudies de manire
absolue, il faut imprativement tenir compte du cadre social, culturel qui indique ce qui est
acceptable et ce qui ne lest pas.

Toutes les ingalits ne sont pas considres comme injustes. En matire de justice sociale et de
rpartition, lquit conduit proportionner des rtributions aux contributions des individus en
fonction des critres de justice. Cela ne conduit pas ncessairement considrer que des
distributions ingales peuvent tre injustes.

II.

Comment mesurer les ingalits ?

On distingue trois mesures quantitatives de lingalit : la disparit, la dispersion, la concentration


A. La disparit : lcart de valeur moyenne
Dfinition : On parle de disparit lorsquon mesure lcart qui existe entre les valeurs moyennes de
deux groupes diffrents

Mthodologie :
Il faut distinguer la population tudie en fonction dun critre : par exemple lge, le sexe, la profession. On
peut ainsi calculer lcart des salaires entre les ouvriers et les cadres suprieurs
On calcule ensuite le salaire moyen de chaque catgorie.
pour comparer les carts de salaires moyens on utilise :
- Soit le coefficient multiplicateur : salaire moyen des cadres suprieurs
salaire moyen des ouvriers
- Soit le taux de variation : salaire moyen des cadres suprieurs salaire moyen des ouvriers x 100
salaire moyen des ouvriers

B. La dispersion
Dfinition : On parle de dispersion lorsquon mesure lcart qui existe entre les valeurs extrmes
prises par une srie de grandeurs.

Mthodologie :
Dans ce cas, on utilise les quantiles.
On distingue deux types de quantiles :

Le quantile seuil : cest la valeur de la variable telle x% de la population a moins, et (100-x)%


de la population a plus. Le nombre de quantiles est gal au nombre de groupes moins 1
Le quantile moyenne : la donne chiffre du quantile reprsente la moyenne du groupe ; il y a
autant de quantiles que de groupes

Les diffrents quantiles seuils sont :

La mdiane : partage l'effectif total en 2 parts de mme effectif. Elle correspond donc au 5e
dcile (D5).
Les quartiles : au nombre de 3, ils partagent les effectifs en 4 parts (25%) de mme effectif.
Les quintiles : au nombre de 4, ils partagent les effectifs en 5 parts(20%) de mme effectif.
Les dciles : partagent les effectifs en 10 parts de mme effectif. Il y a donc 9 dciles. C'est
ainsi que si nous tudions la dispersion des patrimoines, le premier dcile (D1) est la valeur du
patrimoine telle que les 10% des mnages les moins favoriss ont un patrimoine infrieur
cette valeur. Donc 90 % des mnages ont un patrimoine suprieur cette valeur.
Les centiles : partagent les effectifs en 100 parts(1%) de mme effectif. Il y a donc 99 centiles.

Pour mesurer la dispersion, on utilise :


lintervalle inter dcile : D9-D1. Cet intervalle est tel que 80 % de la population est comprise entre les deux

caractres. Cela mesure lcart absolu


mais il est plus intressant de mesurer : lcart relatif ou cart interdcile : D9/ D1 qui permet
dobtenir lventail des salaires.
On peut enfin calculer : le coefficient de dispersion qui est : D9-D1
Mdiane

C. La concentration
La concentration mesure la part de la masse totale dune variable dtenue par une proportion donne de la population

1. La courbe de Lorenz : une reprsentation graphique


Pour mesurer la concentration des revenus on utilise la courbe de Lorenz qui est une reprsentation
graphique des ingalits.
En abscisse est port le pourcentage cumul croissant de la population.
En ordonne est indiqu le pourcentage cumul croissant de la donne tudie.
La bissectrice reprsente la rpartition galitaire : 20 % de la population dtient 20 %
Plus la courbe est loigne de la diagonale, plus la rpartition des revenus est ingalitaire.

2. Lindice de Gini : une mesure chiffre


La courbe de Lorenz permet aussi de donner une mesure prcise de la concentration appele
indice de Gini
Lindice de Gini correspond au rapport entre la surface
hachure et le triangle en dessous :
Surface entre
la courbe et la diagonale
Surface de la moiti du rectangle

Lindice de Gini varie entre 0 et 1.


Si lindice est de 0, cela signifie que la courbe de Lorenz
est la diagonale, lgalit est parfaite.
Si lindice est de 1, cela signifie quune seule personne
dtient tout le revenu, cest lingalit maximale.
Plus les ingalits de revenus sont importantes, plus la
courbe de Lorenz sloigne de la diagonale, plus lindice
de Gini est lev
Lindice de Gini a deux limites :

Il a peu dutilit quand on lutilise seul. En revanche il sert oprer des comparaisons
soit longitudinales : on peut tudier lvolution des ingalits dans un pays au cours du temps
soit transversales : on peut comparer les ingalits dun pays un autre

III.

des courbes de Lorenz trs diffrentes peuvent correspondre la mme valeur de lindice de Gini

Des ingalits cumulatives ?


A. Des ingalits multiformes

Les ingalits peuvent tre de nature trs diffrente :


Ingalits conomiques : salaire (dfinition), revenu (dfinition), patrimoine (au sens conomique, le
patrimoine est un stock de biens ou d'actifs aliment par un flux d'pargne ou par un don ou
un hritage)

Ingalits sociales : scolaires, pratiques culturelles, logement, vacances, participation politique

On assiste au dveloppement de nouvelles ingalits mises en oeuvre par la dynamique du chmage ou celles
de lvolution des conditions de vie: ingalit devant lendettement, la scurit, les incivilits, ou mme
ingalits devant certaines nuisances quotidiennes, comme le bruit par exemple

B. Des ingalits qui font systme


A Bihr et R Pfefferkorn considrent que les ingalits font systme. Cela veut dire que :
les ingalits se cumulent. Les ingalits de revenus entranent des ingalits de patrimoine, mais aussi des ingalits face
au logement qui se traduisent par des ingalits de russite scolaire. Les ingalits sont donc lies entre elles par des
processus cumulatif qui alimentent la polarisation de la structure sociale : les avantages des uns sadditionnent pendant
que les dsavantages des autres se renforcent mutuellement. Les ingalits stablissent gnralement aussi bien
lavantage quau dtriment des mmes catgories : les catgories ouvrires apparaissent bien les plus dfavorises de
toutes : sur les 40 indicateurs de lingalit retenus, elles se trouvent en position dfavorable 36 reprises, soit dans la
quasi-totalit des cas, et elles occupent la position la plus dfavorable 24 fois . Inversement elles ne sont en position
favorable que 4 fois, dont 3 grce au mcanisme de redistribution des revenus. (..) Avec les cadres et professions librales
on aborde les catgories situes au sommet de lchelle sociale. Seul le mcanisme redistributif leur est dfavorable.

Ces ingalits se reproduisent : Comme lcrivent A Bihr et R Pfefferkorn : parler de systme des ingalits, cest
prsupposer que celles- ci tendent se reproduire de gnration en gnration (cf thme sur la mobilit sociale)

C. Mais des exceptions


Cependant, des ingalits conomiques ne gnrent pas automatiquement des ingalits sociales. On peut ainsi
comparer la situation des enseignants et celle des commerants, artisans :

Les commerants et artisans ont des niveaux de revenu et de patrimoine suprieurs ceux des enseignants. Les
ingalits conomiques sont donc en faveur des commerants
Mais cest le contraire pour les ingalits sociales : pour lcole, la sant, la culture, la situation des enseignants
est meilleure que celle des commerants et artisans

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