Pec Toxico
Pec Toxico
Pec Toxico
Salah ABDENNOURI
SOMMAIRE
Page
Avant propos
Remerciements
12
17
27
30
Suivi du toxicomane
par Dr Ramzi Haddad, Psychiatre, Skoun (Liban)
35
Le SATO Picardie
par Jean Pierre Demange, Directeur du SATO (France)
40
42
50
Groupes / Ateliers
56
58
60
63
66
75
80
82
Situation cliniques
84
Modles de questionnaires
85
88
91
98
102
Usage et dpendance
par Jean Pierre Demange, Directeur du SATO Picardie
Prsentation de lAPS Contact Le Systme de soins franais
122
par Odile Vitte -Tancelin, Directrice du Centre APS Contact Provins (France)
141
Lgislation nationale
par Dr Abderahmane Habibeche, CHS Frantz Fanon, Blida (Algrie)
Evaluation de la prise en charge des toxicomane en milieu institutionnel
par Dr Sandra Mouffok, Sidi Chahmi Oran (Algrie)
143
146
148
Avant propos
Il est incontestable que tous ceux qui ont eu prendre part aux sminaires de
formation sur la prise en charge des toxicomanes organiss durant le premier
semestre 2008, Alger, Annaba et Oran, gardent en mmoire lambiance empreinte
de srnit, dintrt et de communion qui prvalu au cours de ces rencontres.
En effet, lunanimit sest faite parmi tous les stagiaires, les formateurs et les
organisateurs autour de la russite totale de cette opration qui aura sans nul doute
un impact positif certain sur la prise en charge des toxicomanes en Algrie.
Au del des rsultats qui ont largement dpass les prvisions initiales, ces
sminaires ayant regroup plus 150 praticiens de diffrentes rgions dAlgrie, ainsi
que 25 experts de France, du Liban et dItalie en plus des Algriens, ont permis aux
participants de se ctoyer, de travailler en commun, de se connatre davantage,
dtablir des relations et des liens damiti et dchanger leurs expriences dans
lintrt de tous.
Se faisant, ces stages ont constitu vritablement un modle de coopration
aussi bien Nord-Sud que Sud-Sud en terme de rapprochement, dchange, de
partage et dinstauration de relations damiti et de rseaux durables dactivit en
commun. Ce sont l prcisment les objectifs que stait fix le rseau MedNET
pilot par le Groupe Pompidou. Ce rseau rsolument engag jeter de solides
passerelles entre ses membres dans lintrt mutuel des peuples de la rgion en
tablissant des relations permanentes cimentes par leurs dimensions humaines,
la base de tout succs.
Il est tout fait vident que cet objectif ne pouvait tre atteint sans la profonde
conviction dont ont fait preuve tous les partenaires de ce projet et sans les efforts
sincres et louables dploys par les responsables de toutes les institutions
concernes, en particulier : le rseau MedNET en tant que cadre de dploiement de
cette action, le Groupe Pompidou animateur du rseau ainsi que la MILDT qui a jou
un rle dterminant dans le choix dexperts comptents et engags ayant largement
contribu au cot de leurs confrres des autres pays, la ralisation de rsultats
hautement apprciables.
Lorganisation Libanaise SKOUNa galement particip en compagnie
dautres institutions ayant dlgu des encadreurs, la russite de ces sminaires.
A tous ces partenaires, institutions, experts, encadreurs ou organisateurs, nous
ressentons le devoir de leur exprimer notre parfaite gratitude, nos vifs remerciements
et nos sincres flicitations, tant convaincus que cette action de formation qui
constitue nos yeux une russite totale, nest quun prlude une coopration plus
dense et durable au profit de nos peuples et de nos pays, des deux cots de la
mditerrane.
Abdelmalek SAYAH
Directeur Gnral de lOffice National
de Lutte Contre la Drogue et la Toxicomanie
Prsentation
Ce document est le recueil des prsentations faites lors du sminaire national
et des sminaires rgionaux de formation sur la prise en charge des toxicomanes.
Ces sminaires ont t organiss en Algrie au profit des psychiatres, des mdecins
gnralistes, des psychologues et des sociologues, dans le cadre de la prparation
la mise en place dun vaste rseau de centres de traitement des toxicomanes dans
les diffrentes rgions d Algrie. Leur encadrement a t assur par des experts
venus de France, dItalie et du Liban, en plus des algriens.
Cette opration de formation sinscrit dans le cadre de la mise en uvre du
programme de travail du rseau MedNET pour lanne 2008.
Ainsi, le sminaire national a eu lieu Alger, lInstitut de Sant Publique du 10
au 12 fvrier 2008. Il a concern essentiellement des psychiatres.
Le premier sminaire rgional au profit des mdecins gnralistes en
particulier, a eu lieu Annaba, lInstitut technologique de Sant Publique, du 30
mars au 1er avril 2008.
Le deuxime sminaire rgional a eu lieu Alger lInstitut National de Sant
Publique du 6 au 8 avril 2008.
Le troisime sminaire rgional a eu lieu Oran lInstitut technologique de
Sant Publique, du 4 au 6 mai 2008.
Le "Mediterranean School Survey Project on Alcohol and Other Drugs" (le Projet Mditerranen dEnqutes
Scolaires sur lAlcool et les autres drogues) donne un aperu de la situation de lusage de drogues dans les
pays non-europens de la Rgion Mditerrane. Cette enqute scolaire recueille des informations sur les
attitudes et les comportements des jeunes en relation avec la consommation dalcool, de tabac et autres
substances. Cette enqute est une adaptation de la mthodologie ESPAD au contexte mditerranen(voir
article ). Des enqutes ont t menes Alger et Rabat
L'tude de faisabilit sest clture par une confrence, finance par les ministres
nerlandais des Affaires Etrangres et de la Sant Publique, les 8 et 9 mai 2006
Amsterdam, laquelle les responsables des pays concerns et le Groupe Pompidou ont t
invits. La cration du rseau y a t approuve et lengagement du Groupe Pompidou dans
la phase de dveloppement (2006-2007) pour la coordination et ladministration du rseau a
t obtenu. La premire runion du rseau MedNET a eu lieu Paris, au bureau du Conseil
de lEurope, le 18 septembre 2006.
LAlgrie et le Maroc ont ensuite particip pour la premire fois en tant que pays
observateurs la Confrence Ministrielle du Groupe Pompidou les 27 et 28 novembre
2006, au cours de laquelle le rseau mditerranen a t prsent aux 35 pays membres du
Groupe Pompidou et aux organisations internationales reprsentes. A cette occasion, des
contacts ont t pris auprs de dlgations intresses soutenir le dveloppement du
rseau : lEspagne, Italie, Malte et Portugal.
Pays participants
Initialement, le projet sadressait lAfrique du Nord, lAlgrie, au Maroc et la Tunisie. En
Europe, les partenaires taient la France et les Pays-Bas. Depuis, le rseau a t tendu et
huit pays en sont maintenant membres.
Pour la Tunisie, aucun engagement politique formel na t pris mais le processus est en
cours et une experte tunisienne participe aux runions du rseau.
Le Liban qui a particip la premire Confrence organise dans le cadre du rseau
MedNET Alger en dcembre 2006, participe officiellement au rseau depuis janvier 2007.
LItalie et lEspagne participent au rseau depuis juin 2007 et le Portugal depuis septembre
2007. A ct de ces reprsentants de pays, qui doivent tre en mesure, dengager leur pays,
dautres personnes participent aux activits du rseau MedNET, ce sont des experts
indpendants qui apportent leur expertise et exprience notamment dans le cadre du projet
MedSPAD.
Dveloppement et Financement du rseau
Au niveau politique, le rseau a t lanc fin 2006 pour une priode dun an (2006-2007)
lissue de laquelle, il a t valu. La souplesse de son fonctionnement administr par le
Secrtariat du Groupe Pompidou a t reconnu et le rseau poursuit ses activits en 2008
sous la coordination du Groupe Pompidou. Le budget est aliment par des contributions
volontaires, au dpart, des Pays-Bas et de la France, auxquelles se sont rapidement
ajoutes les contributions volontaires de lItalie et du Portugal au cours de lt 2007 et celle
de lEspagne fin 2007.
Programme de travail du rseau MedNET
En 2006, les activits MedNET ont dmarr sur la base des activits menes dans le cadre
de MedSPAD. En 2007, un programme complet dactivits a t men ; En 2008, le
programme de travail, qui couvrit les mmes domaines que ceux du Groupe Pompidou, a t
adopt lors de la 4e runion MedNET Casablanca le 1er dcembre 2007.
Activits menes en 2006
1re runion du projet MedNET, Paris, 18 septembre
Confrence sur le rle de la recherche dans llaboration de politiques en matire de
drogues : interprtation, communication et utilisation des rsultats, Alger, 3-4 dcembre
2me runion du projet MedNET, Alger, 5 dcembre
2
3
10
11
Rseau MedNET
Rapport sur les sminaires de formation relative la prise en charge des toxicomanes en
Algrie
1.CONTEXTE
Ce rseau, a t cr en 2006 pour promouvoir la coopration, lchange rciproque de
connaissances sur les drogues et les addictions entre pays du pourtour mditerranen et
pays europens membres du Groupe Pompidou et donateurs (Echange Nord-Sud et SudNord) mais galement au sein des pays du pourtour mditerranen (Echange Sud-Sud). Il
compte aujourdhui : huit pays : lAlgrie, le Maroc, la Tunisie, le Liban, la France, lEspagne,
lItalie et le Portugal.
Dans le cadre de ce rseau MedNET, un programme de travail pour lanne 2008 et pour
lensemble des pays participants a t adopt. Pour lAlgrie, un des volets de ce
programme comprend la formation de la prise en charge de la toxicomanie. Cest ainsi, que
le rseau MedNET apporte sa contribution aux efforts dploys par le Ministre de la Sant
dans le cadre du plan daction national de prise en charge de la toxicomanie par la mise
disposition de formateurs lors de quatre sminaires de formation .
2. DATE, LIEU ET PARTICIPANTS A LA FORMATION
Un premier sminaire national sest droul du 10 au 12 mars 2008, runissant 26
mdecins spcialistes psychiatres et de mdecine lgale linstitut national de la sant
publique Alger. Les formateurs taient franais, libanais et algriens.
Un sminaire rgional dans la rgion Est a eu lieu Annaba, du 30 mars au 1er avril
2008, lcole paramdicale. Il a runi 51 mdecins gnralistes et psychologues. Les
formateurs taient franais et algriens.
Un sminaire rgional dans la rgion centre a eu lieu Alger, du 6 au 8 avril 2008,
linstitut national de sant publique. Il a runi 34 mdecins gnralistes, psychologues et
psychosociologues. Les formateurs taient franais, libanais et algriens.
Un sminaire rgional dans la rgion Ouest a eu lieu Oran, du 4 au 6 mai 2008,
lcole paramdicale. Il a runi 43 mdecins gnralistes, psychologues et
psychosociologues. Les formateurs taient franais, italiens, libanais et algriens.
3. OBJECTIFS DE LA FORMATION ET THEMES DU PROGRAMME
Les objectifs de la formation dfinis par le comit prparatoire auxquels participaient les
reprsentants de lOffice National de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie et le Ministre
de la Sant taient les suivants :
Contribuer apporter des lments de rponse aux questionnements suivants :
Comment dfinir le pathologique ? Que peut-on prtendre changer ?
Sur quelles thories et sur quels modles sappuyer ? Sagit-il du modle juridique, du
modle social ou du modle comportemental ?
Quelles stratgies adopter ?
Quelles interventions thrapeutiques mener ?
12
Quels
sont
les
lieux
institutions oprationnelles?
dintervention,
les
espaces
dactions
et
les
Les thmes couverts par les sminaires ont t ceux communiqus aux formateurs par le
comit prparatoire savoir
1. Concepts et dfinitions de la toxicomanie et de sa prise en charge
2. Lgislations compares
3. Prise en charge clinique
4. Thrapeutique
5. Suivi du toxicomane
6. Exprience des centres dsintoxication europens
4. DEROULEMENT DES SEMINAIRES DE FORMATION
Louverture du premier sminaire national, Alger, en fvrier par M Tou, Ministre de la
Sant, de la Population et de la rforme hospitalire et M. Sayah, Directeur Gnral de
lOffice National de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie rattach au Ministre de la
Justice montre que cette formation sur la prise en charge des toxicomanes revt une grande
importance pour le gouvernement algrien. Cette crmonie a t suivie dune srie
dentretiens avec les journalistes de la presse crite et de la tlvision
Les autres sminaires ont t respectivement ouverts par le Wali de la rgion dAnnaba, et
par le Directeur de la Sant Publique de la wilaya dOran. A chaque fois, la presse tait
prsente louverture du sminaire. A Oran, la crmonie douverture a t suivie dune
confrence de presse laquelle ont particip M Salah Abdennouri (Office National de Lutte
contre la Drogue et la Toxicomanie, Mme Rania Merbout (Ministre de la Sant), Chantal
Gatignol (MILDT) et Florence Mabileau-Whomsley (Secrtariat du GP).
Les sminaire se sont drouls en suivant les thmes du programme adopt et en modifiant
certaines interventions en fonction des nombreuses questions et centres dintrts des
participants.
5. PRISE EN CHARGE DES COUTS DE LA FORMATION
Le Ministre de la Sant a pris en charge les frais de dplacement et de sjour des
stagiaires.
LONLCDT a pris en charge les frais de dplacement et de sjour des formateurs algriens,
les dplacements sur le lieu du sminaire, les frais dimpression des documents ;
Le rseau MedNET a pris en charge les frais de dplacement et de sjour des formateurs et
du Secrtariat, lenvoi de publications.
6. POINTS QUI SONT RESSORTIS DES DISCUSSIONS ET DE LEVALUATION
Ces sminaires se sont caractriss par une forte interactivit entre les formateurs et les
participants qui a culmin avec les ateliers de situations cliniques lors du sminaire
dAnnaba. Il a t manifeste que lapproche des participants quant leur vision initiale du
toxicomane a volu au fur et mesure des interventions et des discussions. Ces
sminaires ont suscit un fort enthousiasme et intrt parmi les participants mdecins.
Les participants ont rpondu chaque fois un questionnaire dvaluation dont les rsultats
ont t pris en compte pour lorganisation des prochains sminaires.
13
Les besoins des participants semblaient trs varis : dune information sur les produits,
parfois des fins de prvention, notamment en milieu scolaire des stages, visites de
formation dans des centres pour la prise en charge des toxicomanes.
La participation plus importante de psychologues reprsents lors des sminaires la prise
en charge des toxicomanes semble galement souhaite.
La sensibilisation de la population au phnomne de la toxicomanie et lincitation consulter
des mdecins a galement t voque.
La participation des reprsentants des services rpressifs : police, juge, directeur de prison,
et galement de pharmaciens, sociologues lors de prochains sminaires a t voque.
Enfin, le besoin de cration dun Centre Intermdiaire de Soins aux Toxicomanes dans le
Sud de lAlgrie, rgion qui se trouve sur litinraire du trafic de drogues a t soulign. Il est
noter toutefois que chaque wilaya disposera dun CIST.
7. EVALUATION ET PERSPECTIVES
Les autorits algriennes ont hautement apprci cette opration de formation.
Tous les sminaires ont fait lobjet dune bonne couverture mdiatique.
LONLCDT en collaboration avec le Ministre de la Sant a assur une parfaite organisation
sur place des sminaires.
La MILDT a jou un rle important dans la russite de cette opration,lors des premires
discussions en 2007 et dans la slection des formateurs en 2008.
Les formateurs ont t exemplaires et ont souvent retravaill leurs prsentations pour les
adapter aux besoins du moment. Ces formations leur ont galement permis de travailler en
quipes en se partageant les thmes de prsentation.
Cette opration de formation a donn lopportunit aux diffrents partenaires de travailler
ensemble, elle a permis de nouer des relations et des amitis pour former un vaste rseau
dchange et des partage entre les praticiens des diffrents pays concerns. Lchange
dexpriences avec les formateurs du Liban a t notamment trs apprcie la fois par les
stagiaires mais galement par les autres formateurs. Enfin, les formateurs ont ressenti
lintrt et le dynamisme des stagiaires et sont prts participer dautres initiatives de
formation.
Cest ainsi que la discussion sur lvaluation de ces 4 sminaires de formations et les
perspectives futures qui a eu lieu Oran entre Salah Abdenouri, Chantal Gatignol, Florence
Mabileau-Whomsley et Kheyra Mokeddem lissue du dernier sminaire, na pu que
reconnatre le succs de cette activit de formation. En consquence, les actions suivantes
ont t notes pour les soumettre ultrieurement par lOffice National de Lutte contre la
Drogue et la Toxicomanie lensemble du rseau MedNET lors de la discussion sur le
programme 2009..
Perspectives directes pour la formation la prise en charge de la toxicomanie :
Les prsentations des formations seront compiles dans une publication bilingue arabe
et franais qui contiendra galement le rsultat des valuations. La traduction et les
cots dimpression seront pris en charge par le rseau MedNET. Ldition de cette
14
publication sera faite par lOffice National de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie et
figurera ensuite sur le site du Groupe Pompidou
En 2009, lorsque les Centres Intermdiaires de Soins aux Toxicomanes seront ouverts,
deux types de formations seront organiss : lune pour les mdecins, lautre pour les
psychologues.
La nomination des participants ces futurs sminaires devrait tre maintenant facilite
par les stages ayant eu lieu en 2008.
Une de ces formations sera organise dans le Sud de lAlgrie.
Avec lorganisation de ces stages, le rseau MedNET dispose maintenant dun ple de
formateurs, complter avec des formateurs espagnols et portugais .
15
Dr Mauro Croce
ASL 14 VCO
Via Mazzini 117
I - 28887 OMEGNA (VB) Tel : 00 39 0323643020 - E-mail: [email protected]
Liban
Dr Ramzi Haddad, M.D.
Head of Department of Psychiatry
SKOUN
97 Monot Street, Nakhleh Building
20272101 Achrafieh, Beirut, LebanonTel : 961 3 240855 - E-mail : [email protected]
Dr Amine Mallat-Lopez
SKOUN
97 Monot Street Nakhleh Building, 5e etage
20272101 Achrafieh, Beyrouth
Liban tel: +961 3658979- e-mail: [email protected]
Mme Dala Fakhredine
SKOUN
97 Monot Street Nakhleh Building, 5e etage
20272101 Achrafieh, Beyrouth
Liban tel: +961 3658979- e-mail: [email protected]
16
I.
17
QUANTITES
SAISIES ANNEE
2006
VARIATION
16595,436
Kg
10046,286 Kg
+ 6549,15 Kg
+ 65,19
45,040 Kg
0,527 Kg
+ 44,513 Kg
+ 8446,5
0,814 Kg
0,858 Kg
- 0,044 Kg
- 05.13
20987 Plt
757 Plt
+ 20230 Plt
+ 2672,4
Cocane
22000,5 gr
7772,7 gr
+ 14227,8 gr
+ 183,05
Crack
53,92 gr
+ 53,92 gr
+ 100
Hrone
381,79 gr
25,3 gr
- 356,49 gr
- 1409,05
Opium
47,1 gr Pavot
193,28Kg Graine
74817 Plants
12,2 gr Pavot
+ 286,06
+ 100
+ 100
Substances psychotropes
233950 Cp
+ 5960 Ml
319014 Cp
+ 2542 Ml
+ 34,9 gr
+ 193,28 Kg
+ 74817 Plt
- 85064
Cp
+ 3418 Ml
Cannabis et rsine
Rsine de
cannabis
Herbe de
cannabis
Huile de
cannabis
Graine de
cannabis
Plants de
cannabis
18
- 26,66
+ 134,46
Anne 2007
6683
Anne 2006
6880
Variation
-197
%
-2.86%
6880
6880
6683
6683
8000
8000
7000
7000
6000
6000
5000
5000
4000
4000
3000
3000
2000
2000
1000
1000
0
2007
2007
2006
2006
19
Statistiques relatives aux affaires de drogues traites par les structures du Ministre
de la Justice (Remarque: 84,85% des personnes condamnes ont moins de 35 ans)
Anne
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2003
2004
Total
Pourcentage
18-25 ans
25-35 ans
35-45 ans
45-55 ans
147
153
151
133
357
531
563
511
807
396
3749
4.32
1535
1945
2053
2530
4260
4119
5312
4502
5782
5398
37436
43.11
1295
1524
2033
2081
3237
4396
4238
3610
4908
5167
32489
37.42
363
358
821
637
998
1281
1272
1155
1750
1664
10299
11.86
89
69
143
151
227
43
252
283
730
283
2270
2.61
20
+ de 55
ans
19
16
100
68
68
41
59
75
55
88
589
0.68
Total
3448
4065
5301
5600
9147
10411
11696
10136
14032
12996
86832
100
Gendarmerie Nationale
Direction Gnrale de la Sret Nationale
Douanes
4. Autres
Bureaux dtudes : Experts
21
22
23
Organigramme de lOffice
Directeur Gnral
Comit dEvaluation et de suivi
Secrtaire
Gnral
Sous Direction
de
lAdministratio
n
Gnrale
-
Direction de la
Coopration
Internationale
Direction de la
Prvention
et de la
communication
Sous Direction
des Etudes
Juridiques
- Bureau des
tudes et des
affaires juridique
- Bureau de
communication
et des conventions
internationaless des
Sous Direction
de la
Prvention
- Bureau de
programmation
- Bureau des
statistiquesstiques
Direction
dEtudes,
dAnalyses et
dEvaluation
Sous Direction
de coordination
et de suivi
- Bureau de
conception
- Bureau de suivi et de
synthsee synthse
affaires juridique
- Bureau de
Sous Direction
des Relations
avec les
Institutions
Internationales
- Bureau des relations
avec les organisations
gouvernementales
- Bureau des relations
avec les associations
- Bureau des
relations avec
Sous Direction
de la
Communication
et des Relations
Publiques
- Bureau de Presse et de
Communication
- Bureau dInformation
et
de Prvention
- Bureau de Presse
- Bureau
dInformation et
les organisations
de Prvention
Bureau de
Presse et de
insrer
24
Sous Direction
de la
Recherche
Et de la
Documentation
- Bureau de Recherche
et dAnalyse
- Bureau de la
documentation et
dEtude
- Bureau de
Missions de loffice:
Il est charg de dfinir une politique nationale de prvention et de lutte contre la drogue
et de suivre son application.
A ce titre il a pour mission de:
Coordonner et suivre les actions menes par les secteurs concerns par la lutte contre
la drogue.
Prsenter des rapports au gouvernement sur les rsultats obtenus.
Collecter et centraliser les informations pouvant faciliter la recherche, la prvention et la
rpression du trafic de drogue.
Proposer toutes les mesures ncessaires en matire de lgislation relative la drogue et
la toxicomanie.
Dvelopper, promouvoir et consolider la coopration rgionale et internationale dans le
domaine de la lutte contre la drogue et la toxicomanie.
III.
Le PDN est un document qui concrtise la politique nationale, arrte les priorits et rpartit
les tches et les responsabilits entre les diffrents secteurs et institutions, en matires de
prvention et de lutte contre la drogue.
Caractristiques du PDN
1. Il garantit la globalit, la cohrence et lintersectorialit des activits dans le domaine de
la lutte contre labus de drogue
2. Il permet de dfinir les institutions et les structures qui planifient, grent et mettent en
uvre les moyens de lutte contre labus de drogue ainsi que les moyens de leur
consolidation
3. En tant quapproche intgre, il permet de saisir linterconnexion ncessaire entre les
oprations menes dans les domaines spcifiques la sant publique, lducation, au
dveloppement conomique, linformation et la rpression, afin de les focaliser sur le
phnomne de la drogue
4. Le PDN permet aux dcideurs dintgrer les mesures de lutte contre la drogue dans le
cadre global des programmes de dveloppement socio-conomique du pays, au lieu de
les considrer comme des mesures spcifiques isoles
Prsentation sommaire du PDN
25
Il met laccent sur la gravit de la situation et sur la proccupation des pouvoirs publics et
de toute la population, face ce danger qui menace la socit toute entire
Il indique les facteurs favorisant lexpansion de la drogue en Algrie:
Facteurs socio-conomiques
Crise de logement
Chmage
Dperdition scolaire
Les effets de la violence terroriste
Facteurs gographiques
- Ltendue du territoire nationale 1200km de ctes, 6000 Km de frontires
terrestres, +2,3 millions Km carrs de sup.
- La proximit des zones de culture et des marchs de consommation
-
Facteurs influents
Le resserrement de ltau sur les rseaux au Sud de lEurope
Lessor de la production et du trafic lchelle mondiale
La disponibilit dune grande varit de produits toxiques sur le march local
La faiblesse du dispositif de contrle des drogues licites
La mondialisation et la libralisation conomique
Facteurs juridiques
- Linadquation de la lgislation
- Labsence dune rglementation adquate sur le contrle de la circulation des
capitaux
26
27
Evaluer lactivit des centres de prise en charge par des bilans trimestriels
Dvelopper les connaissances et la recherche sur tous les aspects de la toxicomanie
(tudes, enqutes)
Information et sensibilisation
Organisation de semaines de sensibilisation en milieu scolaire et universitaire et dans le
secteur de la formation professionnelle. Sachant que la majorit des consommateurs
dbutent ladolescence, la prvention ciblant cette population est une priorit
Organisation de journes dtude, travers le territoire national sur la prvention et la
prise en charge du toxicomane avec tous les secteurs impliqus (les ministres, les
institutions nationales, les associations, etc.)
Participation aux missions radiophoniques et tlvises sur le sujet
Clbration de la Journe Mondiale de lutte contre la toxicomanie le 26 juin de chaque
anne. Cette manifestation qui constitue une journe dinformation touche toutes les
structures sanitaires du pays.
Elaboration de supports dinformation et de publications sur le sujet (affiches, affichettes,
dpliants, revue Actes/toxicomanie et sida )
Formation et recyclage des personnels
Sminaire de formation sur la prvention de la consommation des drogues et des
toxicomanies : mdecins sant scolaire, universitaire et de formation professionnelle
Sminaire de formation sur la prise en charge du toxicomane en milieu pnitentiaire
Sminaire de formation de prise en charge des conduites toxicomaniaques ; mdecins
de services de prvention et de SEMEP.
Prise en charge du toxicomane
Cration et organisation de centres de cure de dsintoxication et de centres intermdiaires
pour lorientation et le suivi :
Centres de prvention et de soins aux toxicomanes (centres de cure)
o Blida (1996)
o Sidi-Chami (1997)
Centres intermdiaires de soins aux toxicomanes (CIST).
o EHS Errazi, Annaba (1999)
o Stif (2004)
o Bab-El-Oued, Alger (2004)
Plan daction 2007-2009
28
29
I-
Dfinitions
Les termes addictions, toxicomanie, dpendance sont parfois utiliss pour signifier la
mme ide bien quils recouvrent des sens parfois diffrents et pleins de nuances. Quelles
soient juridico-policires, mdicales ou psychologiques, aucune dfinition ne permet de
circonscrire de faon satisfaisante la totalit des problmatiques lies a la consommation de
substances psycho actives.
Entre 1920 et 1944, plus de 24 dfinitions diffrentes concernant le terme de toxicomanie ont
t proposes jusquen 1950 quand lOrganisation Mondiale de la Sant propose une
dfinition dont les caractristiques principales sont :
- un invincible dsir de consommer
- une tendance augmenter les doses
- une dpendance psychique et physique
- des effets nuisibles lindividu et la socit
En 1967, lOMS distingue laccoutumance (usage rgulier dun produit provoquant le dsir
den rpter la consommation sans tendance augmenter la dose, entranant un certain
degr de dpendance physique sans dpendance psychologique et sans syndrome de
sevrage. Laccoutumance implique la possibilit deffets nuisibles chez le consommateur) de
la toxicomanie ou pharmacodpendance (prsence de tolrance, dpendance physique et
psychologique, syndrome de sevrage..).
La classification amricaine du DSM introduit partir de 1980 les notions dabus et de
dpendance et substitue ensuite le terme de drogue pour celui de substance, largissant
ainsi le cadre de la toxicomanie.
La dfinition de laddiction a suivi les chemins tracs par les psychanalystes britanniques et,
plus tard, par Goodman qui, en 1990, a propos un ensemble de critres diagnostiques qui
font peu prs consensus.
La dfinition daddictologie correspond un champ dinvestigation thorique et pratique
centr sur les comportements auto-alinants des tre humains, les addictions, en particulier
les pratiques de consommation de substances psychoactives pouvant engendrer des
dommages et des dpendances. Laddictologie est la croise de toutes les disciplines qui
sintressent lhomme et ses conduites (psychologie, neurobiologie, clinique, ), mais
aussi aux substances quil consomme pour sauto-modifier (pharmacologie, histoire des
drogues,..) et aux contextes qui interagissent sur ces conduites (sociologie, gopolitique,
conomie, anthropologie culturelle,) .
30
II-
1. Approche Gntique
Les tudes gntiques ont t effectues surtout pour la dpendance lalcool, les tudes
avec des jumeaux et les tudes dadoption ayant montre une prvalence significativement
plus leve de dpendance alcoolique chez les enfants. Des gnes spcifiques ont t
incrimins dans lalcoolisme ; un dficit en ADH ou ALDH chez certaines personnes ou
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2. Approche Biologique
Il est connu actuellement que les substances agissent sur une varit de rcepteurs et de
neurotransmetteurs travers des mcanismes daction souvent complexes. Par ailleurs,
toutes les substances auraient une action commune sur le systme dopaminergique
mesolimbique (aire tegmentale ventrale, hippocampe, amygdales, nucleus accumbens..). La
dopamine nomme parfois la substance du plaisir facilite lapprentissage des
consquences des vnements et des comportements et donc lindividu aurait tendance
rpter le comportement de plaisir ressenti avec les substances. Par consquent,
lhypodopaminergie due au manque serait responsable de lanhedonie et des sentiments
quasi-dpressifs lies larrt de la substance.
Ce que toutes les substances psycho actives ont aussi en commun est la capacit induire
des processus de sensibilisation ; cette sensibilisation serait le rsultat dune altration
neurobiologique et structurale et concerne laugmentation des effets avec lexposition
rpte. Cela parait conforme la clinique car il est rare que la premire injection, par
exemple, soit lexprience la plus intense et la plus plaisante. Il faut souvent un certain temps
pour que se constitue leffet euphorisant paroxystique du flash. Cette sensibilisation est
particulirement conditionnable : elle est trs dpendante de facteurs environnementaux.
Les tudes rcentes ont aussi tudi le rle potentiel du corticotropin-releasing factor (CRF)
dans la toxicomanie; la CRF corticale semble implique dans les rechutes induites par les
facteurs de stress environnementaux alors que le CRF hypothalamique serait responsable
du renforcement positif induit par les substances.
Il reste aussi difficile de comprendre pourquoi les personnes continuent de consommer
malgr la survenue de consquences ngatives svres ; le circuit thalamo-orbitofrontal et le
gyrus cingulaire antrieur auraient un rle dans la diminution du contrle dinhibition et la
recherche compulsive de drogues.
La dpendance, au niveau biologique, serait donc cause par un ensemble de phnomnes
neurobiologiques responsables des processus de renforcement positif et ngatif ainsi que de
la mmoire des drogues ; la mention dobjets associs l'utilisation de drogues peut
causer un toxicomane une sensation de craving ou un dsire de drogue. Un scan PET
faisant partie d'une tude scientifique a compar des toxicomanes sevrs, qui ont cess de
prendre de la cocane, des personnes qui n'ont jamais pris de cocane. Le but de ltude
tait de dterminer les parties du cerveau qui sont actives quand des drogues sont prises.
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Pour cette tude, des scans du cerveau ont t pris alors que les sujets observaient deux
vidos. La premire vido, une prsentation de scnes sans drogue montrant des images
de la nature montagne, fleuves, animaux, fleurs, arbres. La deuxime vido montrait des
scnes lies la cocane et de paraphernalia de drogue tel que des pipes, des aiguilles, des
allumettes et autres articles familiers aux toxicomanes.
Cest de cette manire que la mmoire des drogues fonctionne: pour un toxicomane sous
craving, lamygdale devient actif et un craving pour la cocane est dclench.
Ainsi, peut importe que ce soit le milieu de la nuit, quil pleuve ou quil neige. Ce craving
exige de la drogue immdiatement. Des penses raisonnables sont cartes par le dsir
incontrlable pour des drogues. A ce point, un changement de base se produit dans le
cerveau. La personne n'est plus sous contrle.
3. Approche psychologique
Lapproche psychanalytique voit essentiellement la toxicomanie comme une forme
dautomdication suite lincapacit de la personne grer des affects pnibles tel que la
colre, langoisse, la culpabilit.
Lapproche cognitive repose sur lide quil existe des individus prdisposs lusage de
psychotropes. Les facteurs de prdisposition retenus sont :
- une sensibilit exagre au dplaisir
- une motivation dficiente contrler le comportement
- une recherche de sensations
- une faible tolrance la frustration
- une impulsivit
Laddiction constitue alors une automdication de lanxit ou de la dpression et va
sinstaller comme un cercle vicieux. La ncessit de recourir un produit va son tour
exacerber les problmes mdico-psycho-sociaux de la personne, conduisant une
augmentation de lanxit et de la dpression, en une auto-alimentation du systme.
La dynamique familiale a t aussi largement tudie ; il est souvent difficile de dterminer si
la problmatique familiale est la cause ou la consquence de la toxicomanie. De plus, rendre
la famille responsable du comportement toxicomaniaque serait excessif et injustifi.
Cependant, quelques caractristiques seraient statistiquement plus frquentes dans les
familles des toxicomanes :
- incidence leve de perte parentale (divorce, dcs, abandon, incarcration)
- mre surprotectrice
- pre absent, froid, dsengag
- enfant oppositionnel mais dpendant de sa famille (pseudoindpendance )
4. Approche socioculturelle
Divers facteurs sociaux et environnementaux jouent un rle dans le processus de
dpendance et dans le choix des substances ; les facteurs culturels, la tolrance sociale
quant la consommation ou labus, les lgislations variables selon les pays et les rgions,
le niveau conomique, le cot des substances qui pourrait conditionner la dpendance
telle ou telle substance, la disponibilit des substances
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34
Suivi du toxicomane
par Dr Ramzi Haddad, Psychiatre, Skoun (Liban)
.. Il ny a actuellement aucun traitement pour la trs grande majorit des toxicomanes..
Cette phrase de 1920 pourrait sembler dactualit tant le traitement des toxicomanes est
souvent long et difficile, mais les possibilits thrapeutiques ont nettement volu depuis ce
temps en tenant compte de la ncessit dtablir un projet thrapeutique adapt au profil de
chaque toxicomane.
PRINCIPES FONDAMENTAUX
Quels que soient les mthodes thrapeutiques, certains principes restent primordiaux dans
la prise en charge des toxicomanes :
Traiter la toxicomanie comme nimporte quelle maladie chronique
Traiter les patients comme nimporte quels patients chroniques
Utiliser les mdicaments comme tout traitement de nimporte quelle maladie
Indpendamment de la demande du patient:
- chaque patient mrite du respect
- chaque patient peut exiger ses droits humains
- lusage de drogue ne mrite ni perscution ni poursuite judiciaire
Les toxicomanes provoquent souvent en nous des mouvements affectifs souvent massifs qui
peuvent aboutir des attitudes qui renforcent le symptme et limitent les possibilits de
changement du patient. Ces contre-attitudes seraient de deux ordres : le surinvestissement
et le rejet.
Les toxicomanes peuvent tre perus comme tant pauvres, dmunis, victimes,
psychologiquement fragiles.. ce qui conduit parfois en faire trop : on se prend daffection,
on met en place des soutiens massifs, on cherche a combler ce que lon pressent comme un
vide. Inversement, les toxicomanes sont souvent qualifis de agressifs, manipulateurs,
menteurs, pervers, incurables, dlinquants... Ce type de contre-attitudes est renforc par le
burn-out du thrapeute avec des sentiments de frustration, dimpuissance et dchec.
CIBLES DU TRAITEMENT
Les stratgies thrapeutiques doivent tre adaptes au but thrapeutique et donc la
premire priorit est de fixer un but de traitement adapt a la personne.
Avant cela, certains lments doivent tre pris en considration :
- savoir si lon est en face dun comportement dusage, dabus ou de dpendance
- savoir quelles consquences ngatives on cherche traiter, les substances ayant un
potentiel de toxicit somatique, un potentiel dysleptique et un potentiel addictif qui sont
variables entre les diffrentes substances
Le traitement doit, au del de labstinence et de lvitement des consquences ngatives,
aider le patient retrouver :
35
- la libert de sabstenir
- la libert de vivre autrement
- la capacit de penser
- la capacit de ressentir les motions
Le projet de soins doit sinscrire dans un projet de vie global et aider la personne atteindre
ses objectifs.
Le plan de traitement doit tre le fruit dune valuation multidisciplinaire complte et doit
inclure et rpondre aux points suivants :
Objectifs du patient
Circonstances actuelles
Contexte socio-conomique
Ressources existantes
Attentes du patient
Profil Psychopathologique
Antcdents thrapeutiques
vidences ( efficacit, scurit..)
Le choix du traitement est variable selon les personnes, variable dans le temps pour
une
mme personne et est le rsultat dune valuation solide et globale. Les modalits de
traitement sont nombreuses :
1.
Dtoxification
2.
Traitements Psychosociaux:
- Interview Motivationnelle
- Thrapie Cognitivo-Comportementale
- Thrapie Analytique
- Counseling
- Rduction de risques
- NA et AA
- Communauts Thrapeutiques
3.
Traitements Pharmacologiques: substitution, antagonistes, aversifs..
4.
Traitements alternatifs: acupuncture, hypnothrapie, approches bases sur la foi et la
prire..
REUSSITE DU TRAITEMENT
La russite du traitement, en dehors des moyens thrapeutiques utiliss, dpend de deux
facteurs essentiels:
- sengager dans une continuit de soins
- assurer une rtention dans le traitement
La continuit des soins implique un engagement de la part des diffrents protagonistes de
la relation thrapeutique :
- Thrapeute: respecter la personne accueillie, sabstenir de juger, laider choisir, tre
garant des conditions minimum de la relation (temps, coute, scurit..)
- Patient: respecter les rendez-vous, respecter lintgrit du thrapeute, des autres
patients, de linstitution, et tre en tat de communiquer
- Institution: garantir comptence des soignants, confidentialit, secret professionnel,
proposer des services permettant des soins
36
37
Contemplation
Ambivalence: je sais que a me fait du tort mais..
- Indicateurs: considre les cts positif et ngatif du comportement en question,
reconnaissance du problme sans ncessairement agir pour changer
- Patient traditionnellement dsign comme imprvisible
Conduite tenir:
- Discuter et peser pour/contre
- Insister sur libert de choix du patient
- Discuter les buts du patient dans sa vie
- Rduire la crainte de la gurison par des exemples et des solutions aux problmes
- Poser des questions qui clarifient la motivation: Quest ce qui est plus important pour vous
?... Pourquoi?...
Prparation
Individu passe du stade de penser au problme au stade de planifier les premires tapes:
je veux arrter mais je ne sais pas comment
- Indicateurs: pose des questions, considre les options, montre plus douverture..
- Patient traditionnellement dsign comme compliant, on peut travailler avec lui..
Conduite tenir:
- Encourager les efforts de changement
- Clarifier les buts et identifier les stratgies adquates
- Structurer un plan daction
- Donner au patient des informations claires, consistantes et sans quivoque concernant le
processus de gurison
Action
Dmarche pour modifier le comportement/conduite (adhrer un traitement par exemple),
les changements oprs sont visibles: jai coup avec mes anciens amis
- Indicateurs: rceptif au traitement, compliant, changements positifs dans dautres
domaines..
- Patient traditionnellement dsign comme patient qui a russi..
Conduite tenir:
- Reconnatre les difficults, encourager mme un effort minime
- Identifier les situations risque, les dclencheurs, les faons de grer
- Aider le patient trouver de nouveaux renforcements
- Encourager la persvrance (sen tenir au plan)
Maintenance
Maintien du changement
- Indicateurs: changements comportementaux, abstinence stable, buts thrapeutiques
atteints, stratgies dadaptation adquates
- Patient traditionnellement dsign comme prt terminer son traitement, na plus besoin
de traitement..
Conduite tenir:
- Encourager et confirmer les changements
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Le SATO Picardie
par Jean Pierre Demange, Directeur du SATO (France)
Service dAide aux Toxicomanes
LES SERVICES
Les CSST (Centres de Soins Spcialiss) et les Units Mthadone
Les Appartements Thrapeutiques Relais
La Communaut Thrapeutique
La Boutique Le Relais
Les Points Ecoute Jeunes et Parents
Les CSST et les Units Mthadone
(Centres de Soins Spcialiss aux Toxicomanes)
Sadressent toutes personnes concernes par un problme de dpendance aux produits
licites ou illicites, ainsi qu leur famille et entourage :
Soins en ambulatoire : sevrage, traitement de substitution, soutien psychologique,
psychothrapie, accompagnement socio-ducatif.
Volontariat, Anonymat et Gratuit.
La Boutique Le Relais
Sadresse des toxicomanes actifs :
Accessibilit aux soins.
Accueil Accompagnement Orientation.
Distribution de matriel strile. Rcupration de matriel usag.
Information Prvention sur le SIDA et les Hpatites.
Anonymat et Gratuit.
Les Appartements Thrapeutiques Relais
Sadressent des toxicomanes majeurs clibataires ou en couple, ventuellement avec
enfants pour un hbergement dune dure variable :
Aide lautonomie. Prise en charge psycho-socio-ducative individualise.
Accompagnement vers la rinsertion sociale et professionnelle.
Suivi mdical rgulier (substitution).
La Communaut Thrapeutique - Le Chteau de Flambermont
Sadresse des personnes toxicomanes physiquement sevres, dsireuses de sengager
dans un processus de soins :
Prise en charge en internat, centre autour du groupe.
Participation des rsidents la vie communautaire.
Activits de groupe (sportive, culturelle, groupe de parole, relaxation, etc.).
Prparation linsertion.
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41
42
Cette prise en charge globale est donc le fait dune quipe multidisciplinaire, comportant :
des mdecins gnralistes et psychiatres, des psychologues, des travailleurs sociaux
(assistants sociaux, ducateurs), etc. Elle doit tenir compte de diffrentes dimensions :
biologique et mdicale, psychologique, sociale
Dimension mdicale :
- Somatique :
Elle doit tenir compte :
. de limpact des psychotropes et des additifs contenus dans les produits utiliss (toxicit),
. des consquences des modalits dusage des psychotropes (pathologie infectieuse),
. des pathologies favorises par le mode de vie du toxicomane (tuberculose, troubles
nutritionnels),
. des pathologies intercurrentes.
- Psychiatrique :
Elle prend en charge :
. la psychopathologie de laddiction,
. la co-morbidit psychiatrique.
Dimension psychologique :
Sa prise en compte peut amener la mise en place de :
- psychothrapies individuelles :
. "de soutien",
. cognitivo-comortementales,
. psychanalytiques,
. spcifique (cf. Lexprience de la clinique de Marmottan),
. etc.
- psychothrapies de groupe :
. thrapies familiales (systmiques, dinspiration analytiques),
. thrapies motionnelles,
. "groupes de parole",
. etc.
[La participation des groupes nphalistes tels que les Narcotiques Anonymes peut
galement tre utile.]
Dimension sociale :
Il peut tre utile voire indispensable de proposer un accompagnement dans le domaine
des droits sociaux, du logement, du travail, de la justice
ACCOMPAGNEMENT AU LONG COURS
La toxicomanie est bien souvent un phnomne long, dvolution non linaire, comportant
des rechutes et pouvant se rsoudre grce une maturation spontane. Il nexiste pas de
programme thrapeutique standardis pouvant sappliquer chaque cas, tant donn la
complexit du phnomne et la trs grande diversit des situations cliniques. Il semble
43
mme que lefficacit des diffrentes techniques utilises soit comparable, sous rserve dun
degr dadhsion similaire du sujet ces techniques. Il en ressort que dans la prise en
charge, le plus important est la qualit de la relation thrapeutique, garante dune
meilleure adhsion.
Cest dans ce sens que la prise en charge peut tre conue en terme daccompagnement
non coercitif au long cours. Celui-ci doit nanmoins sappuyer sur certains principes et
mettre en uvre un dispositif de soins au sein duquel diffrentes actions thrapeutiques
peuvent tre proposes et ralises.
Principes :
- Base thique :
. le volontariat :
Cest le respect de la libert de choix des toxicomanes qui doivent tre mis en position de
dcision et de choix, en connaissance de causes et de consquences, tout moment du
parcours de soins.
. lintentionnalit de soin :
Cest lutilisation et le dveloppement doutils suscitant, favorisant, la dmarche de soins,
parce que la toxicomanie est et relve un tat de souffrance, afin de:
. diminuer les consquences nfastes de la dpendance sur la sant et lintgration
sociale,
. aider sortir de cette dpendance.
- Approche pragmatique:
Phnomne multifactoriel complexe qui ne peut pas se rsoudre dune faon simple voire
simpliste; donc : pas de programme standardis de prise en charge mais adaptation la
spcificit de chaque cas.
. laccessibilit aux soins:
Cest la proximit gographique et la gratuit des structures de soins, la mise en place de
rseaux permettant dentrer en contact avec les toxicomanes
. la diversit de loffre de soins:
Cest la pluralit de structures complmentaires ayant des objectifs et des missions
diffrents, intervenant des moments diffrents de la prise en charge et permettant
chacun de trouver une rponse la plus adapte possible sa situation.
Dispositif de soins :
- Spcialis :
Il comporte :
. Des Centres de soins ambulatoires:
Ils assurent laccueil, lvaluation, lorientation, les soins et le suivi psychologique, sociale et
ducative des toxicomanes et de leur entourage. Ils comportent une quipe pluridisciplinaire
(mdecins, infirmiers, psychologues, travailleurs sociaux).
. Des Services hospitaliers daddictologie
. Des quipes de liaison :
44
Petites quipes (mdecin le plus souvent psychiatre, psychologue, infirmier, assistant social)
mobiles se dplaant au sein de lhpital auprs des toxicomanes hospitaliss pour une
pathologie somatique ou un sevrage, pour faciliter la prise en charge et former les quipes
soignantes.
. Des Centres de soins en milieu pnitencier :
Pour entrer en contact avec les toxicomanes incarcrs, afin de leur apporter des soins
adapts et de prparer leur sortie.
. Des Centres thrapeutiques rsidentiels :
Assurent une thrapie de rupture (changement radical de mode de vie) avec aide
psychologique, ducative, sociale et mdicale afin dinstaurer ou de restaurer les capacits
dautonomie et dinsertion sociale, travers des sjours de 3 6 mois. Peuvent accueillir des
groupes dune dizaine de personnes.
. Des Communauts thrapeutiques :
Assurent une thrapie par la communaut dans une approche socio-comportementale,
travers des sjours de 1 2 ans. Accueillent des groupes numriquement plus importants.
. Des Familles daccueil :
Elles sont gnralement rattaches des centres de soins ambulatoires. Accueillent une ou
deux personnes la fois pour des dures variables.
. Des Appartements thrapeutiques relais :
Ils peuvent tre collectifs ou individuels et reprsentent une aide lautonomisation.
. Des Centres dhbergement de transition ou durgence :
Assurent un accueil dassez courte dure ( 1 mois), dans des situations particulires : sortie
de prison, stabilisation dun sevrage, attente dun autre mode de prise en charge
. Un dispositif de rduction des risques :
- pour les toxicomanes les plus marginaliss qui ne peuvent pas sinscrire dans une
dmarche de soins, dans le but de prvenir un certain nombre de complications sanitaires et
sociaux mais aussi pour faciliter laccs aux soins ;
- reprsent par : quipes de rue, boutiques, sleep-in, programmes dchanges de
seringues, ateliers dinsertion
. Des rseaux toxicomanie-ville-hpital :
Ils assurent la liaison et la continuit des soins entre les diffrents intervenants (psychiatres,
services hospitaliers, mdecins gnralistes, pharmaciens, services sociaux, centre de soins
spcialiss) dune mme zone gographique.
- non spcialis :
Il est form entre autres par :
. la mdecine de ville (gnralistes et spcialistes),
. les services hospitaliers (psychiatrie, mdecine),
. les services sociaux, centres dhbergement, centres de rinsertion
45
46
47
Intersubjectivit :
Cest une notion primordiale. Elle signifie que la comprhension du problme individuel et la
recherche des rponses, autrement dit la clinique, doivent slaborer dune faon
intersubjective grce la confrontation de la vision du toxicomane et du thrapeute (rsultant
de leurs savoirs et de leurs expriences). Tout espoir dune apprhension objective du
trouble et dune solution tout aussi objective semble illusoire.
La dfinition mme de la toxicomanie en tant que dpendance et sa diffrenciation de labus
et de lusage de psychotropes ne peut se faire sans tenir compte dune dimension subjective
(du ct du sujet lui-mme). Ainsi, une intervention thrapeutique ne peut se justifier que
dans la mesure o il y a, chez le sujet et le thrapeute, la reconnaissance de cet tat de
dpendance en tant que source de souffrance.
Par la suite, lapprhension et la comprhension de cette souffrance, de ses origines et
llaboration des rponses doivent aussi se faire au cas par cas et de faon intersubjective.
Le principe de la contractualisation des soins :
- La relation :
Pendant plus ou moins longtemps le souci sera ltablissement dune relation de confiance.
En effet, faire confiance un soignant ne va pas du tout de soi pour le toxicomane, comme il
ne va pas de soi de faire confiance un toxicomane pour le soignant. Cette confiance ne
pourra stablir quavec le temps et en prouvant lautre.
Une fois cette confiance tablie, la relation peut devenir proprement thrapeutique.
- La notion de contrat thrapeutique :
Pour garantir le respect de lintersubjectivit et permettre chacun dprouver la fiabilit de
lautre, la notion de contrat semble particulirement adapte. Elle permet de formaliser, peu
ou prou, la nature et les modalits de la relation et dviter certaines drives, pour permettre
davancer ensemble dans la mme direction (tymologie du mot).
Le contrat suppose la parit des parties, mme si leurs positions ne sont pas symtriques.
Ceci garantit contre la tentation de prendre le pouvoir sur lautre et le fait de se voir
dpossder de ses propres prrogatives.
Il ncessite lengagement de part et dautre. Cest l un aspect trs important : le soignant
doit personnellement sengager dans la relation et tout faire pour tenir ses engagements
pour permettre au sujet de sy engager lui-mme. ( Si on promet trop cest la mort par
mensonge, si on ne promet pas assez cest la mort par impossibilit dengagement par peur
de quitter des repres douloureux certes mais repres quand mme. C. OLIEVENSTEIN).
Schmatiquement, la dpendance suppose une dualit interne au sujet : il se sent oblig de
faire et fait quelque chose quil ne veut pas faire. On peut appeler ce qui le pousse faire
cette chose, sa part malade, et ce qui le pousse sen abstenir, sa part saine. Cest cette
part saine avec qui le soignant va passer un contrat pour lutter contre la part malade.
Linstitution est le garant du contrat. Elle veille ce quil soit respect de part et dautre, quil
ny ait pas de drive et que le contrat reste thrapeutique. Cest l laspect du contrat qui lie
le soignant et linstitution dont il fait partie.
48
49
50
REFERENCES THEORIQUES
Les rfrences thoriques de la clinique qui est pratique et sest labore Marmottan sont
multiples. Elles interviennent, soit a priori, dans la faon de se situer en tant que soignant,
soit comme repre dans llaboration thorique qui suit lobservation et la pratique cliniques.
On peut citer parmi les rfrences les plus importantes :
- la phnomnologie : en tant que repre quant au positionnement dans la relation
dfinie en tant que rencontre intersubjective et aussi en tant quoutil danalyse et de
comprhension du vcu toxicomaniaque ;
- la psychanalyse : en particulier lacanienne, en tant que repre pour la description de
lconomie et surtout de la dynamique psychique du toxicomane ;
- la neurobiologie : tant sont incontournables limpact et leffet spcifique des produits
dans la comprhension du phnomne et lutilisation de psychotropes dans la
thrapeutique ;
- la sociologie et lanthropologie : tant est tout aussi incontournable linfluence des
facteurs sociaux et anthropologiques dans cette mme comprhension ;
- la philosophie : travers ces divers courants tant anciens que modernes ;
- etc.
METHODE ET PRATIQUE CLINIQUES
La mthode est empirique. Elle part de la pratique et de lobservation cliniques pour aller
llaboration et la conceptualisation thoriques pour de nouveau revenir la pratique et
ainsi de suite
La pratique est demble particulire. Elle souligne limportance, dans la relation
thrapeutique, de la rencontre humaine intersubjective, y compris dans ce quelle
comporte de mystrieux et dimpossible objectiver. Le soignant est avant tout et surtout un
tre humain en face dun autre tre humain. La technicit est secondaire. Cest pour cette
raison que les accueillants jouent un rle trs important dans linstitution. Ce sont danciens
toxicomanes ou des personnes ayant une certaine exprience de vie originale, qui
constituent des interlocuteurs non techniciens pour les clients et qui reprsentent, en
quelque sorte, une interface entre ceux-ci et les autres professionnels, techniciens
(mdecins, psychologues, infirmiers, travailleurs sociaux).
Cette pratique se caractrise aussi par une transversalit. Chaque membre de lquipe,
mme sil possde des comptences propres, est apte et est appel remplir, loccasion,
une fonction qui ne lui est pas dvolue ou, tout au mois, exprimer un avis sur des
questions qui ne relvent pas de ses prrogatives.
La thrapeutique est conue comme tant multimodale. Elle ne fait pas appel une
technique unique mais en combine, de faon variable, plusieurs.
ELABORATIONS THEORIQUES
Cette clinique a permis, au fil des ans, de forger un certain nombre de concepts thoriques
et de proposer ainsi certains clairages et une certaine comprhension du phnomne
toxicomaniaque. Nous allons citer quelques exemples parmi les plus marquants. Certains
sont plus descriptifs et dautres plus synthtiques et explicatifs.
51
52
53
APPLICATION THERAPEUTIQUE
Lapplication de ces concepts thoriques dans la thrapeutique a donn naissance une
psychothrapie spcifique du toxicomane. Nous allons tenter den dfinir les grandes
lignes.
- Lobjectif:
Ce nest pas tant larrt de la consommation de drogue que la dmocratie psychique du
toxicomane qui lui permettra de faire ses choix.
- Les moyens:
. organisation dun contrepoids institutionnel et psychothrapeutique au souvenir enjoliv des
effets du produit et la notion de plaisir quil produit;
. organisation progressive despaces et de vcus transitionnels qui soient des compromis
entre la dpendance totale et lindpendance plus ou moins russie;
. confrontation des images multiples didentit (soignants, toxicomanes abstinents) qui
permette au sujet de se faire une opinion sue les choix quil aura faire quant une identit
partielle acceptable par lui.
Cest lutilisation de la dpendance pour vaincre la dpendance par la technique des
dpendances partielles.
- Quelques principes:
. Chaque lieu ou moment thrapeutique doit offrir les conditions dun cocon plus ou moins
protecteur mais disposant dun moyen de sortie qui laisse un choix au sujet.
. Les figures thrapeutiques doivent tre suffisamment fusionnelles et rotises
(interprtation sauvage, sduction). Lintensit de la relation doit primer sur lexplication
causaliste. La vigilance quant lthique doit tre constante. Le thrapeute doit abandonner
sa toute-puissance et se montrer aussi nu que le sujet devant le souvenir enjoliv de lextase
antrieure et la souffrance actuelle et venir.
. Le projet global et le programme au long cours (impliquant beaucoup de dsillusions)
doivent tre annoncs et des contrats thrapeutiques successifs mis en place.
. Les produits transitionnels (mdicaments) doivent tre suffisamment bons pour juguler le
syndrome de sevrage et suffisamment neutres pour ne pas voquer le plaisir de la drogue.
. Le sevrage, quil se termine par un succs ou non, doit devenir dans la mmoire du sujet un
souvenir suffisamment satisfaisant pour faire un contrepoids au duo sujet-produit.
. La gurison se fait dans un compromis personnel ngoci, par la consolidation dun Moi
orthopdique qui, une fois assez fort, pourra permettre au sujet de choisir lui seul
dabandonner son identit de toxicomane.
54
BIBLIOGRAPHIE
(Trs slective pour : La prise en charge clinique et Lexprience de
la clinique de Marmottan)
Claude OLIEVENSTEIN :
- La drogue : Drogues et toxicomanies
Paris : Editions Universitaires, 1970
- La vie du toxicomane : Sminaire de lHpital Marmottan
Paris : PUF, 1982
- Destin du toxicomane
Paris : Fayard, 1983
- La clinique du toxicomane
Paris : Editions Universitaires, 1987
Autres :
- Toxicomanies
Pierre Angel, Denis Richard, Marc Valleur, ric Chagnard
Paris : Masson (Abrgs), 2005
Les addictions : Panorama clinique, modles explicatifs, dbat et prise en
charge
Marc Valleur, Jean-Claude Matysiak
Paris : Armand Colin (Socitales), 2006
- Trait d'addictologie
Reynaud M. (dir.)
Paris : Mdecine-Sciences Flammarion, 2006
- Soigner les toxicomanes
Alain Morel, Franois Herv, Bernard Fontaine
Paris : Dunod
55
Groupes / Ateliers
Les trois ateliers discussions ont donn lieu aux prsentations et propositions suivantes
ATELIER 1 : MESURES DACCOMPAGNEMENT PSYCHOSOCIAL ET CULTUREL :
Une distinction t faite entre le traitement en urgence et le traitement long-terme du
toxicomane.
Pour le traitement en urgence du toxicomane:
- Recrutement par les medias, la famille, les mouvements associatifs
- Traitement : prise en charge gratuite
Pour le traitement long terme :
Amliorer le suivi psycho-mdical:
- consultations fixes et rapproches
- implication de la famille
- coute et ducation de la famille
Sensibiliser la socit: inviter les pouvoirs publics, mini-interventions pour structures
sociales, propositions concrtes pour structures sociales (mouvements associatifs )
Coopration avec ONLCDT
Maisons de Jeunes
Centres culturels
Ministre des affaires religieuses
Etape ultrieure: coopration plus active avec le ministre de la justice
Elaborer un projet de vie en faisant appel au ministre de la solidarit, du travail et de
la formation professionnelle
ATELIER 2 : Vous tes dsign comme responsable dun CIST, pouvez-vous identifier
les principales activits que vous allez entreprendre pour remplir votre rle? Quelle
est la reprsentation que vous avez de ce rle?
1) Rdiger le projet institutionnel et le rglement intrieur
2) Dfinir le profil et la composition de lquipe
3) Recrutement du personnel
4) tablir un organigramme
5) Animation dune quipe multidisciplinaire :
- Psychiatre
- Psychologue
- Mdecin Gnraliste
- Sociologue
- Infirmier
- Travailleurs sociaux
Mise en uvre des objectifs de la structure:
Accueillir les patients
Evaluer la situation et la demande de soins
Mise en place dun projet de soins
Coordination de lquipe
Runion dIntervision
Dvelopper un partenariat et un rseau avec:
Les autres structures sanitaires, tablissements scolaires, administrations, mdias etc
Dvelopper une activit dvaluation
56
57
58
La mdecine tente de sapproprier ainsi un problme vcu jusque-l comme tant dordre
moral.
Modle bivari
En 1857, le psychiatre franais Morel propose sa thorie gnrale de la dgnrescence
qui marquera fortement la psychiatrie du XIXime et de la premire partie du XXime
sicles. Dans cette conception, certains individus sont plus faibles que dautres, sur le plan
physique, mental et moral. Cette faiblesse constitutionnelle est transmise hrditairement et
aggrave par des causes extrieures telles que certaines infections (tuberculose, syphilis)
ou des intoxications (alcoolisme, morphinisme).
A travers cette thorie ainsi que le courant hyginiste dans lequel elle sinscrit, on voit
comment les considrations morales persistent lintrieur du discours mdical. Tous deux
se retrouvent dans les propositions les plus radicales de traitement : la coercition et
lenfermement voire pire (pour prserver la socit de la contagion).
De leur ct, les Alcooliques Anonymes, diffusent depuis 1934 un modle comparable
dans lequel lalcoolisme est assimil une allergie qui se dveloppe comme une intoxication
mais seulement chez les individus prdisposs.
Modle trivari
Au dbut des annes 1970, la vision strictement mdicale ou psychologique (le modle de
maladie) de lalcoolisme et des toxicomanies a t remise en question, certaines
observations venant la contredire:
- certains dpendants russissent devenir des consommateurs modrs (tudes de suivi
dalcoolo-dpendants);
- les soldats amricains de la guerre du Vietnam, dpendants de lhrone ont pour la
plupart taient spontanment guris avec la fin de la guerre et le retour au pays;
- les tudes sur les effets placebo de lalcool dmontrant la grande influence de la culture,
des attentes et des croyances de lutilisateur sur les effets du produit;
- lapparition des toxicomanies actuelles, comme un phnomne social de masse touchant
la jeunesse et li aux "mouvement contre-culturel".
Depuis, limportance du contexte nous oblige envisager la toxicomanie comme un
phnomne complexe, bio-psycho-social (D. Cormier), rencontre dune personnalit,
dun produit et dun moment socioculturel (C. Olievenstein)
Rencontre du produit de la personnalit et du moment socioculturel
La toxicomanie surgit de ces trois dimensions galement constitutives. Mais il est plusieurs
approches du phnomne toxicomaniaque, selon, prcisment, quon porte laccent sur lun
de ces paramtres plutt que sur les autres.
La toxicomanie, par dfinition, part du toxicomane : cela veut dire quelle appelle, suscite,
cre le produit tout autant quelle est engendre par lui.
Le moment socioculturel apparat alors comme ce qui situe le drogu et, au moins
partiellement, explique son choix dexistence. Le contexte social est donc indissociable de la
personnalit. Si, cependant, on rompt ce couple, si lon privilgie la dimension de socit
pour mettre la subjectivit entre parenthses, le drogu, invitablement, apparat alors
comme un tre aberrant, et la toxicomanie comme un flau endiguer. Lier le toxico au
moment socioculturel, cest tenter de le comprendre dans sa marginalit.
(C. OLIEVENSTEIN)
59
60
61
C
A
D
62
Advice
Empathy
Feed-back
Responsibility
Self-efficacy
Menu
PLAN
Cadre lgal: Loi du 31/12/1970
63
64
65
66
mdecins du systme libral ou par des associations, des centres dcoute ou des
instances juridiques, etc
A lissue de ce tri, la slection tant faite, certains seront aussitt prsents au
psychiatre, dautres bnficieront dun rendez-vous dhospitalisation ou de
consultation.
Lhospitalisation
La motivation du patient est un lment primordial la russite dune cure de sevrage, mais
aussi lacceptation de se soumettre un rglement qui lui sera propos et quil est appel
respecter avant et durant son sjour.
Cest un rglement qui a valeur dun contrat moral, pass entre patient et mdecin.
Sur ce contrat, sont prciss les modalits dentre, de sortie, les horaires fixant les
diffrentes activits du service, les jours de visites familiales ainsi que linterdiction
absolue dintroduire des drogues, darmes blanches ou dobjets dangereux
lintrieur du service.
Selon les cas des examens complmentaires seront prescrits, soit en milieu
hospitalier, soit demands titre ambulatoire.
Il peut sagir
dun bilan radiologique (tl thorax, chographie par exp.) ,
dun bilan biologique gnral ou spcifique dun organe. On citera HIV, HBS,
HBC et Bilan syphilitique
Entretiens et Activits ergothrapiques ou occupationnelles
Des entretiens avec les psychologues et les sociologues sont tenus rgulirement et
se font titre individuel ou en groupe parfois mme avec la participation des
membres de la famille. En cas de besoins le mdecin gnraliste interviendra son
tour en temps opportun.
Une riche activit vise occupationnelle est assure par une quipe dencadreurs: il
peut sagir de sorties, de randonnes, de jeu ou dactivits sportives
Le soir, les sorties tant interdites, une salle de tlvision est conue pour le
regroupement de tous les pensionnaires.
Enfin, lquipe soignante en dehors de ses activits quotidiennes, organise des
runions bi hebdomadaires, qui sont consacres ltude de cas et lexposition de
problmes rencontrs. Chaque soignant interviendra selon sa spcificit.
Exemple de programme journalier
07h 30 :
lever matinal, hygine ;
08h 00 :
petit djeuner, prise du traitement ;
09h 00 :
sance dinformation, groupes avec les sociologues ;
11h 00 :
consultation psychiatrique, psychologique ou de mdecine gnrale ;
12h 00 :
djeuner et prise du traitement ;
13h 00 :
sieste
15h 00 :
activits sportives et douche
19h 00 :
dner, prise du traitement ;
entre 19h et 23h (loisirs, tlvision, etc )
23h 00 :
coucher obligatoire.
67
PRISE EN CHARGE
CURE
POSTCURE
LA CURE
Le sevrage ct de lobjectif visant la diminution de la consommation, doit
saccompagner dun ensemble de rponses des difficults objectives des patients.
Larrt du produit narrte pas la souffrance ; do la ncessit dun accompagnement
aprs larrt dun toxique
Cet accompagnement doit se faire de prfrence en milieu institutionnel, do
limportance de lhospitalisation. Ce dernier vise aider les sujets en difficults
dpasser la phase de labstinence ou de la dcroche.
La cure est indique toute personne dsireuse de subir une dsintoxication et
suffisamment motive.
La dure de la cure est de 21 jours en moyenne, elle peut tre courte la
demande du patient ou suite la violation du rglement intrieur (sortie prmature)
Le traitement comporte 2 volets :
Volet
mdicamenteux :
prscription
de
neuroleptiques,
anxiolytiques,
antidpresseurs,anticonvulsivants et autres (antispasmodiques, antalgiques, etc...)
Volet psycho et sociothrapique : sances de psychothrapie et de sociothrapie en
groupe ou individualises afin de palier dventuels dysfonctionnements psychiques ou
sociaux. La participation de la famille peut savrer indispensable.
LA POST-CURE
Aprs une cure de 21 jours et une consultation psychiatrique en conciliation avec
toute lquipe de soins, la sortie du patient est dcide.
La poursuite du traitement se fera en ambulatoire et un suivi rgulier sera assur
pendant quelques mois.
En cas de rechute le patient peut tre repris en ambulatoire ou peut bnficier dune
autre cure de dsintoxication selon sa volont et son degr de motivation.
Quelques statistiques refltant les activits du centre
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Nombre de consultants
3035
3291
3680
3721
3755
3835
3942
68
Nombre dhospitaliss
767
754
780
993
1230
1278
1287
2001
396
122
111
46
17
75
767
2002
411
125
72
51
19
76
754
2003
406
160
133
7
35
39
780
2004
406
160
133
7
35
39
993
2005
660
248
218
12
47
45
1230
2006
671
262
228
16
51
50
1278
2007
673
269
232
15
53
53
1287
2001
138
383
207
23
16
767
2002
143
381
207
15
08
754
2003
152
393
218
08
04
780
2004
195
511
277
05
05
993
2005
240
627
344
10
09
1230
2006
257
636
362
13
10
1278
2007
258
644
365
12
08
1287
CONCLUSION
La prvention reste lheure actuelle, la seule alternative destine viter lentre dans un
dsordre au lieu de rduire les consquences dun dsordre prexistant ; Elles se basent sur
linformation, lducation, la communication et se fait chaque fois quon donne des moyens
de dvelopper une personnalit quilibre, capable de sintgrer dans la collectivit et de
dvelopper les choix responsables.
Drogue :
toute substance psychoactive prtant une consommation abusive et pouvant entraner des
manifestations de dpendance.
Substance psychoactive :
agit sur le cerveau en modifiant
la pense
lhumeur
le comportement
ADDICTION
impossibilit permanente de contrler un comportement de consommation de substance
Usage simple
Usage risque
Usage nocif
Dpendance
Effets sur le cerveau
Linflux nerveux passe dun neurone lautre grce un neurotransmetteur (substance
chimique scrte par le neurone) qui se fixe sur
69
un rcepteur spcifique
Une drogue qui ressemble ce
neuromdiateur peut prendre sa place
et modifier les effets
Tolrance
Dpendance
- Physique
- Psychique
Tous gaux devant les drogues ?
Tous les individus ne sont pas gaux devant les risques de dpendance
facteurs environnementaux et sociaux
facteurs individuels de protection ou de fragilit
70
Hallucinognes
LSD
psylocibine
cannabis et produits drivs
mescaline
Effets mixtes
alcool
MDMA (mthylnedioxymthamphtamine) = ecstasy
Drogues illicites : lgislation
au niveau international
(O.N.U.)
-Convention unique sur les stupfiants : 1961
- Convention sur les psychotropes : 1971
- Convention contre le trafic illicite de stupfiants et de psychotropes : 1988
au niveau national
Les loi de
juillet 1845
juillet 1916
dcembre 1953
dcembre 1970
Les codes
Nouveau code pnal (01/03/94)
Code de la Sant Publique
TABAC : dfinition
Le produit : plante cultive dans le monde entier ; feuille sche et fermente
En vente libre, le tabac tue la moiti de ses consommateurs rguliers (15 millions de
fumeurs en France)
1re cause de mortalit vitable : 66 000 franais par an ; la moiti des dcs entre 35 et
69 ans
Addiction chronique dont le cot social est majeur : 10 milliards deuros par an
Alcool : ses effets
Effets aigus
euphorie + excitation
sdation et endormissement
Effets chroniques
dommages sur systmes digestif, neurologique, cardiovasculaire
risque de cancers des voies arodigestives
risque pendant la grossesse
(embryo-foetopathie
forte dpendance psychologique et physique
Alcool : les risques
Risques sociaux : violence (alcool impliqu dans 1/3 des faits), homicides, comportements
sexuels risque
Responsable : de 15% des accidents du travail et de 30% des accidents mortels de la route
Alcool : les seuils
71
Seuils risque :
- Hommes : pas plus de 3 verres par jour
- Femmes : pas plus de 2 verres par jour
et pas plus de 4 verres en 1 seule occasion
Alcool : gnralits
Problme de sant publique
Responsable de 45 000 dcs par an
3me cause de mortalit aprs les maladies cardiovasculaires et les cancers
Le tabac tue plus que lalcool mais lalcool vient en premier en nombre dannes perdues
Lalcool est plus en cause que le tabac dans les cancers ORL
1,5 2 millions dalcoolo-dpendants
Alcool : Un questionnaire test d auto valuation
Exemple du questionnaire CAGE- DETA :
1- Avez-vous dj ressenti le besoin de DIMINUER votre consommation de boissons
alcoolises ?
2- Votre ENTOURAGE vous a-t-il dj fait des remarques au sujet de votre consommation ?
3- Avez-vous dj eu limpression que vous buviez TROP ?
4- Avez-vous dj eu besoin dALCOOL ds le matin pour vous sentir en forme ?
TABAC : composition
prs de 4 000 gaz et substances toxiques
induction des cancers
responsable de laddiction
- de goudrons
+ de monoxyde de carbone
72
Nicotine
Goudron
73
CANNABIS : gnralits
Diffrentes formes
Herbe
Rsine
Huile
850 000 consommateurs rguliers en France, dont 450 000 consommateurs quotidiens
74
75
76
Forme :
liqufi inject
chauff fum (quand mlang au tabac, donne un bruit caractristique)
Prix faible ; est le produit qui engendre le plus de dpendance physique et psychique
CRACK : effets et risques
Effets
Immdiats
euphorie
agitation
convulsions si surdosage
Secondaires
psychose paranode
Risques
troubles du rythme cardiaque, gastro-intestinaux
dtresse respiratoire, AVC
troubles psychiques ...
risques : VIH, VHB, VHC, IST, tuberculose..
malnutrition, plaies cavit buccale
Risques lis
dsinsertion sociale
marginalisation
criminalit
euphorie
agitation
convulsions si surdosage
HEROINE : Gnralits
Opiac puissant obtenu partir de la morphine
Opiacs : substances naturelles contenues dans le latex recueilli sur le pavot (l opium est
extraite du pavot)
Forme :
poudre utilise
en IV aprs dilution et chauffage
sniffe
fume
1% d usagers l ge de 17 ans
HEROINE : Effets et Risques
Effets
Immdiats
flash : plaisir intense, sensation dextase et deuphorie
77
Secondaires
suivis de somnolence
au bout de quelques semaines, besoin daugmenter la dose et la frquence des prises :
dpendance
tats de manque : anxit et agitation
overdose : insuffisance respiratoire, perte de connaissance, mort
Risques dinfection si injection
VIH
hpatites B et C
abcs aux points dinjections
sepsis
Risques lis
dsinsertion sociale
problmes judiciaires
conduite automobile
grossesse
association dautres produits
Risque de dpendance chez 80% des consommateurs rguliers
Secondaires
ECSTASY : Gnralits
Molcule chimique responsable des effets psychoactifs :
MDMA (3,4 mthylnedioxymthamphtamine
78
psychique
Risques lis
accidents de la circulation
accidents du travail
accidents domestiques
dsinsertion sociale, perte de motivation
polyconsommation, surdosage parfois mortel
79
-pas de polyconsommation
-polyconso occasionnelle
-polyconso systmatique
Sant
-Irrgularit
-Ne sait pas
-Rgularit
-Soire
-Aprs midi
-Matin
Variations des quantits
Types dusages et effets
Hypnotique
Thrapeutique
Occupationnel
Convivial
Limites
-Rgule personnellement
-Se rgule en saidant de lextrieur
-Rgulation impose par lextrieur
-Pas de rgulation
Effets ressentis
Effets positifs
Effets ngatifs
81
82
83
Conclusion
A cot de celui, dj bien explor en clinique des polyaddictions, se situe lide dun itinraire
dun groupe dusagers, passant au fur et mesure , dun comportement un autre. Les
modifications des comportements, dans un suivi au long cours, doivent tre soigneusement
analyses : devant une nouvelle consommation par exemple, doit on voquer un sur
risque , une rechute, une reprise, ou un switch ? Lenvironnement associ au
changement de comportement ou de produit (incluant le mode de vie, les rituels de
prparation ou de mise en uvre) offre des perspectives pertinentes de travail.
Situation cliniques I
Situation clinique n1
Une famille que vous connaissez vous parle de leur fils de 16 ans. Ils ont constat
quil fumait du cannabis. Ils vous demandent conseil
Histoire individuelle et familiale
Intensit de la consommation
Proposer accueil du jeune
Evaluation avec lui
Situation clinique n2
Le service des urgences vous alerte sur une personne de 30 ans qui a t amen pour
tat confusionnel. Il va mieux et est sortant, mais le service a mis en vidence une
consommation de substances psychoactives associes de lalcool.
Urgence ou pas maintenir une hospitalisation
Recherche injections et bilan infectieux
Crer un lien
Recherche comorbidit psychiatrique et problmes sociaux
Sevrage slectif, traitement de fond, suivi rgulier
Situation clinique n3
Vous tes amen rencontrer un patient rput toxicomane , qui est agressif,
menaant, voquant des vengeances contre des personnes lui voulant du mal. Vous
avez du mal dterminer la ralit des affirmations du patient.
Patient psychiatrique traiter comme tel
Situation clinique n4
Un patient habitant habituellement en France,dpendant des opiacs et prenant un
traitement de substitution, est en manque, tendu.
Quel TSO ? Arrt, pourquoi?
Vrification (ordonnance)?
Les dlais (de manque, de retour)
traitemen
84
Modles de questionnaires
Le CAGE Cannabis - DETC (valid aux Etats-Unis) :
1) Avez-vous ressenti le besoin de Diminuer votre consommation de
cannabis ?
oui
oui
oui
oui
non
non
non
non
85
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
86
87
88
89
Par ailleurs, toujours selon le dcret du 26 fvrier 2003 prcit, les centres doivent rdiger
un rapport dactivit qui est transmis au Prfet et la Caisse Rgionale dAssurance
Maladie.
d) Une quipe mdico-sociale pluridisciplinaire :
Le centre sassure les services dune quipe mdico-sociale pluridisciplinaire.
La composition minimale ainsi que les qualifications des personnels de cette quipe doivent
tre dtermins par arrt des ministres des affaires sociales et de la sant.
3. Les missions assures par les C.S.S.T. :
Prcises larticle D.3411-2 du code de la sant publique, elles sont au nombre de cinq :
1. Laccueil, linformation et lorientation de la personne ainsi que laccompagnement de son
entourage ;
2. Laide au reprage des usages nocifs et la rduction des risques associs la
consommation de substances ou plantes mentionnes larticle 1er ;
3. Le diagnostic et des prestations de soins, dans le cadre dune prise en charge mdicale
et psychologique. Le centre assure le sevrage ainsi que son accompagnement lorsquil est
ralis en milieu hospitalier ;
4. La prescription et le suivi de traitements de substitution ;
5. La prise en charge sociale et ducative, qui comprend laccs aux droits sociaux et laide
linsertion ou la rinsertion.
La loi n 2002-2 du 2 janvier 2002 rnovant laction sociale et mdico-sociale intgre les
C.S.S.T. dans le champ des tablissements et services sociaux et mdico-sociaux, sous la
dnomination de centres de soins, daccompagnement et de prvention en addictologie
( C.S.A.P.A.).
Linscription des C.S.S.T. dans le champ du mdico-social visait non seulement leur
donner un statut et un mode de financement identiques ceux des centres de cure
ambulatoire en alcoologie, ( C.C.A.A.), mais aussi renforcer leur assise juridique, en
passant dun dispositif dexception, bas sur un systme conventionnel, au droit commun
des institutions mdico-sociales.
90
91
92
93
Au terme de cet entretien, une orientation est propose, soit en interne si le centre semble
en capacit de rpondre la demande, soit vers une structure plus adapte la
problmatique de lusager.
Lorientation vers un partenaire extrieur est faite avec une prise de contact en prsence de
la personne concerne.
Si lorientation est effectue en interne, un rendez-vous est propos avec un mdecin du
centre. Ce rendez-vous peut tre le jour mme ou dans les jours suivants.
A la suite de ces deux entretiens, la demande et la situation de lusager sont prsentes lors
de la runion dquipe du mardi et la dcision de prise en charge seffectue de manire
collgiale. Ainsi entre le moment du premier accueil et le dbut de la prise en charge, il peut
scouler au maximum une semaine. Si la dcision de lquipe est une orientation vers une
structure plus adapte, elle est explique et effectue avec lusager.
Le centre proposant une prise en charge globale, lensemble des professionnels sera
susceptible dintervenir. Deux rfrents, un socio-ducatif et un mdical, se proposeront de
coordonner lensemble des actions entreprises dans la prise en charge de lusager.
Nova Dona accueille lentourage et les proches dusagers, informe, soutient et oriente si
ncessaire vers les organismes les mieux adapts.
La personne qui ne formule pas une demande de soins explicite, aura nanmoins accs au
centre dans la partie C.A.A.R.U.D, elle pourra se poser, boire une boisson chaude ou froide,
se doucher, laver et scher ses vtements, bnficier de soins si elle le souhaite et prendre
du matriel ncessaire une consommation moindre risque.
Un prsentoir dans lespace daccueil permet chaque personne entrant dans le centre de
disposer de documents dinformation sur les produits et les risques lis leur usage.
Laide au reprage des usages nocifs et la rduction des risques
La spcificit structurelle du centre Nova Dona (qui regroupe un CAARUD et un CSST en un
mme lieu) facilite la ralisation de cette mission.
Un programme dchange de seringues au sein de la structure permet de dlivrer du
matriel ncessaire aux injections avec les messages de prvention adquats. La dlivrance
du matriel seffectue de manire individuelle dans un bureau ce qui permet de transmettre
une information adapte chacun en fonction des consommations, des modes de
consommations. Les points dinjection et le systme veineux sont galement examins si
lusager laccepte, des soins sont prodigus si ncessaire et des conseils de changements
prophylactiques sont proposs.
Des informations sont dispenses individuellement ou en groupe sur les diffrents produits
circulants, notamment concernant les risques et les effets.
Ce programme permet aussi aux usagers qui ont des contacts avec dautres structures de
soins de pouvoir disposer de matriel de consommation sans crainte de jugement.
Ce dispositif est complt par un distributeur changeur de kits situ cot de lentre du
centre et accessible 24/24 heures, 7/7 jours.
Les kits sont dlivrs avec des jetons ou avec une seringue usage. Les jetons sont
disponibles dans le centre et aussi dans les pharmacies alentour.
De plus, des prservatifs masculins et fminins sont disposition dans le centre.
Dautre part le centre Nova Dona a sign une convention avec le Procureur de la Rpublique
dans le cadre des classements avec orientation vers une structure mdico-sociale. Il sagit
daccueillir les personnes faisant lobjet dune primo interpellation pour usage de stupfiants,
deffectuer un bilan global (mdical et social) de leur situation et de leur remettre une
94
attestation. Ce bilan permet de reprer parfois dautres usages que celui ayant motiv
linterpellation ainsi que les conduites risques sy rapportant. Il est ainsi possible dapporter
linformation ncessaire et/ou de proposer une prise en charge adapte dans le centre ou
ailleurs.
Le soin et le suivi mdical
Le soin et le suivi mdical Nova Dona sont assurs par des mdecins gnralistes
soutenus par le ple infirmier. Ils se dclinent suivant plusieurs axes :
Les soins lis directement lusage de produits psychoactifs vont du soin dabcs,
laccompagnement vers le sevrage ambulatoire ou hospitalier et la prescription des
traitements de substitution pour les personnes prsentant une dpendance aux opiacs.
Lincitation au dpistage des pathologies associes telles que VIH, VHB, VHC, la vaccination
contre lhpatite B, lorientation vers les consultations spcialises pour linitialisation des
traitements,la mise en place dun suivi, la surveillance et laide la gestion de ces
traitements.
La prise en charge des problmes somatiques avec lorganisation des hospitalisations si
ncessaire, lorientation vers des consultations spcialises telles que les soins dentaires, la
gyncologie, lophtalmologie, etc.
La prise en compte des pathologies psychiatriques avec lorientation vers les CMP, les CHS
et laide la gestion des traitements au sein du centre pour les usagers en difficults.
Chaque personne prise en charge au centre bnficie des consultations mdicales
rgulires une frquence qui varie en fonction de ses besoins avec son mdecin rfrent
qui respecte strictement les rgles du secret professionnel qui peuvent tre tendues aux
rgles du secret partag dans le cadre de la prise en charge globale propose.
Pour chacun, un dossier mdical est constitu.
Lquipe sappuie sur un partenariat constitu et diversifi pour permettre la continuit des
soins instaurs.
Des partenariats ont t ainsi mis en place pour le dpistage du VIH et des hpatites B et C
notamment avec le centre de dpistage anonyme et gratuit situ proximit du centre. Les
usagers qui le souhaitent peuvent y tre accompagns.
Des orientations et des accompagnements sont raliss vers les services de certains
hpitaux parisiens avec lesquels nous avons un partenariat privilgi.
En ce qui concerne les prises en charges psychothrapeutiques, des relais sont organiss
vers certains CMP et nous entretenons un partenariat privilgi avec un autre CSST
parisien.
La prise en charge sociale et ducative
Les usagers pris en charge Nova Dona arrivent bien souvent dans des situations sociales
complexes qui peuvent ncessiter la mobilisation des comptences de lquipe ainsi que
dun rseau de partenaires. Le rfrent socio-ducatif dgage avec lusager les priorits,
coordonne les actions entreprises afin datteindre avec cohrence les objectifs fixs.
95
96
Conclusion
La configuration spcifique du centre Nova Dona et sa capacit sadapter la situation de
chaque personne franchissant le seuil de la porte permettent davoir une palette
dintervention plus large et offrent aux usagers une double porte dentre vers le soin.
97
A lexception des Pays-Bas, les changements des politiques de drogues se sont imposs
sous la menace du sida : puisquil tait illusoire desprer que les toxicomanes renoncent
spontanment consommer des drogues, puisquon ne parvenait pas les y contraindre, il
fallait quils puissent protger leur sant tant pour eux-mmes que pour la menace de la
contamination sexuelle quils faisaient peser ; il fallait donc dune manire ou dune autre
coexister avec les usagers de drogues. Ce principe entre en contradiction avec les politiques
de lutte contre la drogue dont lobjectif est lradication des drogues.
En Grande-Bretagne o la rduction des risques a t conceptualise en 1987, la rduction
des risques ou des dommages lis lusage de drogues reduction of drug related harm sest inscrite dans une politique de sant publique fonde sur lacceptation de lusage de
drogues. Soins et prvention ont t redfinis en fonction dune hirarchie des risques : il
vaut mieux ne pas consommer de drogues mais si vous en consommez, il vaut mieux
consommer les drogues les moins dangereuses et de la faon la moins dangereuse
possible ; il vaut mieux ne pas sinjecter des drogues mais si vous persistez vous en
injecter, alors il faut utiliser une seringue strile.
A partir de 1990, la Suisse adopte son tour cette nouvelle approche qui ne se limite pas
la sant : la cohrence densemble est recherche dans une nouvelle conceptualisation de la
politique des drogues, dsormais base sur quatre piliers, prvention, rpression, soins et
aide la survie. Deux grands principes guident cette politique : lacceptation par le
toxicomane du sevrage doit se traduire par lexistence dune offre de soins adapte qui
laidera se librer de sa dpendance, lincapacit momentane ou prolonge de lusager
de drogues accepter le sevrage ne doit pas le pnaliser et la socit se doit de lui
prodiguer laide qui lui permettra de survivre.
Cest plus prcisment la cohrence entre rduction des dommages et rduction des
nuisances que recherchent les villes allemandes comme Francfort, Hambourg ou Berlin en
multipliant les quipes de rue, les lieux daccueil pour les usagers, les salles dinjection mais
aussi lhbergement ou linsertion sociale et professionnelle.
En allant au-devant des usagers de drogues, cette nouvelle dmarche a pour ambition
linsertion de lusager dans la ville. La gamme des services correspond aux choix, ou, plus
modestement, aux possibilits de chacun : protection de la sant et accs aux droits pour
tous, traitement par la mthadone pour ceux qui peuvent renoncer linjection et livresse,
traitement par lhrone enfin pour ceux qui ne veulent, ou ne peuvent, y renoncer.
Pour que lusager de drogue retrouve une place dans la cit, il faut rtablir le lien ; ensuite
seulement, il est possible denvisager les diffrentes stratgies qui garantissent au mieux,
selon les situations, la protection de la sant et laccs aux droits. Accepter les usagers tels
quils sont, cest aussi leur donner la possibilit de changer.
98
99
1970 : la mortalit des toxicomanes est alors ngligeable. Lusage de drogues nest pas
considr comme une maladie mais plutt comme une dviance. La loi de 1970 entend
marquer une limite symbolique : lusager de drogue doit se conformer la norme ; ou bien il
perd ses droits de citoyen. En octobre 1992, la sant publique avait fait une toute premire
apparition dans le plan propos par Bernard Kouchner dans la lutte contre le sida. La sant
publique na pas t voque en vain. Dans le plan gouvernemental de juin 1999, la sant
publique reprend ses droits, qui ne se limitent pas au sida : que les drogues soient licites ou
illicites, il appartient la sant publique de dfinir les risques ; il lui appartient de dfinir les
stratgies, prvention ou soin, qui permettent dy faire face. Avec le rapport Roques en 1998,
la dangerosit des drogues licites et illicites est dsormais value prcisment, partir
dune synthse des travaux scientifiques. Lalcool avec ses 50 000 morts, le tabac avec ses
60 000 morts ne peuvent plus tre ngligs. Dsormais, la prvention ne se limite plus au
non la drogue ; lusage est distingu de labus ou de la dpendance.
Des rsultats remarquables
Deux rsultats quantitatifs tmoignent du bouleversement : tout dabord, la baisse de 79 %
des overdoses mortelles entre 1994 et 1999, et dans le mme temps, la baisse de 68 % des
interpellations dusagers dhrone La premire hypothse est dattribuer ces baisses la
rduction de la consommation dhrone. Il est certain que la rduction des risques naurait
pas obtenu daussi bons rsultats en pleine monte de la consommation dhrone, comme il
en tait dans les annes quatre-vingt mais la baisse des interpellations ne sexplique pas par
la baisse de la consommation dhrone. Il ny a pas relation entre le nombre dinterpellations
et le nombre des consommateurs. On lit souvent dans la presse que le nombre de
consommateurs de cannabis augmente parce que le nombre dinterpellations augmente.
Selon les tudes pidmiologiques, il y aurait bien une augmentation de la consommation de
cannabis mais le nombre dinterpellations ne dpend pas du nombre de consommateurs, il
dpend de lactivit des services de police. On peut penser que le recul des consommations
dhrone a commenc au tout dbut des annes quatre-vingt-dix, tandis que les
interpellations ont continu de progresser jusquen 1994. En 1995, la tendance sinverse
pour la premire fois mais au lieu de diminuer lentement, le changement est brutal ; entre
1996 et 1999, le nombre dusagers dhrone interpells passe de 14 596 6 133, soit une
baisse de 68 %. Lvnement marquant, partir de 1996, cest lentre en traitement par le
Subutex dun nombre de patients valus entre 21 000 et 32 000 en 1996, entre 34 000 et
51 000 en 1997, pour atteindre 72 000 en 2000 et 90 0000 aujourdhui soit au total, avec la
mthadone, prs de 120 000 patients en traitement de substitution. Il y a bien une relation
entre le nombre de patients en traitement par le Subutex et la baisse des interpellations pour
usage dhrone, ce que montre un rapport officiel dvaluation de la politique de rduction
des risques, le rapport SIAMOIS rendu public en 2001. Les hronomanes, ou du moins une
grande part dentre eux, nont pas renonc lhrone par on ne sait quel miracle, ils sont
devenus des patients dpendant dun opiac en traitement de substitution .
La baisse de la mortalit par overdoses tmoigne indirectement dune baisse de la mortalit
toutes causes confondues. Seule la mortalit par le sida est connue ; elle enregistre une
baisse spectaculaire, on passe de 1 047 morts en 1994 277 en 1997, soit un nombre de
dcs divis par trois. Les usagers de drogues sont dsormais reus dans les services
hospitaliers, ils sont aussi rgulirement suivis par les mdecins gnralistes et ils sont aussi
plus nombreux dans les services de soins spcialiss pour la toxicomanie. Laccs aux soins
se marque par une amlioration de la sant. Les usagers de drogues sont moins contamins
par le sida ; ils reprsentent aujourdhui 10 % des contaminations par le sida contre quelque
30 % au dbut des annes 1990. Les usagers de drogues injectables ne reprsentent
dailleurs que 2% des cas dclars de nouvelles contaminations entre 2003 et 2005.
100
Conclusion
Mme si lamlioration de la sant des usagers dhrone nest pas contestable ; ces usagers
ont, en grande part, accs aux soins ; ils meurent moins, sont en meilleure sant et sont
aussi mieux insrs. Ltat sanitaire reste nanmoins inquitant ; les hpatites toucheraient,
plus de 60% des usagers qui ont recours au systme de soins. Il reste aussi inquitant en
prison et dans les CAARUD qui accueillent les plus prcaires. On ne sait pas aujourdhui
quelles sont les consquences sanitaires de labus de cocane ou des polytoxicomanies
mdicamenteuses.
Lextraordinaire russite de la rduction des risques en France tient la faon dont les
hommes se sont appropris les outils quils soient usagers de drogues ou bien acteurs de
prvention ou de soin, Loublier, cest rduire la rduction des risques ses outils,
mdicaments ou seringues. Or ces outils-l deviennent chaque jour moins utiles ;
indiscutablement, les plus jeunes ne privilgient plus lhrone, ils prfrent semble-t-il, les
psycho-stimulants, ecstasy, cocane ou crack ; plus souvent, ils consomment en vrac tout
psychotrope, sans distinguer mdicaments, alcool ou drogues illicites.
Le travail men au cours des annes 90 entre lhronomane et ses thrapeutes, doit tre
renouvel et il ne doit pas se limiter au dialogue soignant-soign. Dautres acteurs doivent
sengager leur tour. La sant publique ne signifie pas traitement mdical ; besoins
sanitaires et sociaux doivent tre troitement associs. Associer les usagers de drogues la
protection de leur sant, faire appel la responsabilit, reconnatre la fois les droits et les
devoirs, tels sont les fondements de la dmarche de la rduction des risques. Elle exige de
nouvelles relations entre lusager et son environnement, socital ou professionnel. Dans la
logique de la rduction des risques, lusager de drogues est devenu acteur de sa sant ,
cest dire un homme comme les autres. Au-del du slogan, le dialogue nest ni simple ni
immdiat ; il exige de part et dautre un apprentissage le plus souvent laborieux, quelquefois
douloureux. Mais cest aussi dans cette recherche de relations plus authentiques que les
pratiques sociales trouvent leur sens.
101
Exprimentateurs
Usage occasionnel
Usage rcratif
Usage rgulier
Usage nocif (abusif)
Dpendance - Addiction
L'USAGE EXPRIMENTAL
Essai ponctuel, l'individu cherchant explorer lui-mme les effets de la substance, titre
de curiosit.
C'est une consommation en gnral unique et sans lendemain.
L'USAGE OCCASIONNEL
Recours au produit dans des circonstances particulires (usage convivial du cannabis et
ecstasy).
Recherche dune sensation de plaisir, dun tat de bien-tre, d'apaisement ou de
dsinhibition.
LUSAGE RCRATIF
Consommation souvent groupale, pendant les loisirs (cannabis, ecstasy, ou cocane).
Lusage rcratif n'a pas dans limmensit des cas des consquences sur les activits
socio-professionnelles.
La recherche de sensation, la convivialit, lappartenance un groupe, la recherche de
plaisir, la transgression des interdits, les rites dinitiation.
L'USAGE RGULIER
Au moins quotidien.
Existence d'une dpendance psychique.
L'usage quotidien perd en gnral son caractre convivial.
Lutilisation du produit est effectue pour lutter contre une tristesse importante, ou contre
des manifestations anxieuses.
Parfois tentative d'automdication.
UTILISATION NOCIVE POUR LA SANT (C.I.M.10)
Mode de consommation d'une substance psychoactive prjudiciable la sant
Complications physiques ou psychiques.
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103
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SCOLAIRE
absentisme, retard
baisse des rsultats
refus scolaire
phobie scolaire
PAIRS
entourage qui consomme rgulirement
rites dinitiation
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marginalisation
FACTEURS DE PROTECTION
niveau lev dintelligence
capacit de rsoudre les problmes
comptences sociales
estime de soi
soutien familial adapt
comptences scolaires
LE STRESS, FACTEUR VULNRABILISANT
LADDICTION, FORME DADAPTATION AU STRESS
MODELE COGNITIF DE LA TOXICODEPENDANCE
MODELES DE CONDITIONNEMENT
Conditionnement rpondant (pavlovien)
Conditionnement oprant (skinnerien)
Apprentissage social (vicariant)
CONDITIONNEMENT RPONDANT (PAVLOV, 1913)
Un stimulus sans effet (son) devient conditionnel en association avec un stimulus
inconditionnel (nourriture)
CONDITIONNEMENT OPRANT (SKINNER, 1953)
Apprentissage dun comportement par les consquences de laction
APPRENTISSAGE SOCIAL (VICARIANT)
Observation des modles
Anticipation (attente defficacit, de rsultat) auto-renforcement positif
Motivation (sadapter au groupe pour viter lexclusion)
Imitation (reproduction des comportements du modle)
CLASSIFICATION SUBSTANCES PSYCHOACTIVES
Excitants - uppers :
cocane, crack
dexamphtamines, metamphtamines, anorexignes
nicotine, cafine
Calmants - downers :
opiodes
anxiolytiques/hypnotiques
alcool
Hallucinognes - all arounders :
indole - LSD, champignons, ibogane, DMT
phnylalcoylamine - mescaline, ecstasy
anticholinergiques - belladone, amanites, muscade
106
PCP, ktamine
cannabinols - 9 THC , dronabinols
OPIACES : OPIUM
Extrait du pavot Papaver Somniferum
Aprs traitement chimique, on en tire la codine, la morphine et l'hrone (10 kg d'opium
donnent 1kg d'hrone)
Triangle d'or - Birmanie, Laos, Thalande
Croissant d'or - Afghanistan, Iran, Pakistan
L'Opium peut tre fum aprs traitement, dans ce cas il se prsente sous forme de pte
dont sont faites des barrettes ou des boulettes.
OPIACES : MORPHINE
Prsentation
Ampoules de chlorhydrate de morphine 1 ou 2 centigrammes
Chlorydhydrate de morphine : injectable par voie sous-cutane, intraveineuse,
intramusculaire ou administrable par voie orale (solutions parfumes du type Saint
Christopher's hospice)
Sulfate de morphine : libration prolonge ; existe sous forme de comprims (Moscontin)
ou de glules (Skenan LP) tous deux doss 10 mg(brun), 30 mg (violet), 60 mg (orange),
100 mg (gris), 200 mg (vert)
Poudre - Cachets Boissons
Usage
Injection - Ingestion - Prise nasale
En mdecine antalgique (dose moyenne de 2 cg/j
PROPRITS PHARMACOLOGIQUES
Action antalgique
Effet psychodysleptique (sensation d'euphorie et de bien tre)
Effet sdatif
Action antitussive
Action mtisante
Constipation
Rtention urinaire
Abaissement du seuil convulsif
Myosis
OPIACES : HEROINE
Chimie
Chlorydrate de diactylmorphine, alcalode de demi-synthse obtenu partir de la
morphine.
Produits
Hrone n 3, brown-sugar : hrone (30 50%) + strychnine, quinine, aspirine et
cafine, couleur marron ou grise. En Asie fume, en Europe IV
107
Hrone n 4 - poudre blanche trs fine, trs pure. Aprs plusieurs coupes, puret de 10
15% maximum
108
109
fortes doses :
Hyperthermie
Pouls et la pression sanguine augmentent
Apptit diminue
Fatigue diminue
Augmentation de la nervosit et de l'anxit
Insomnie
110
111
Production
Quatre zones productrices fournissent le chanvre :
Asie du sud-ouest : Thalande, Philippines, Afghanistan
Proche Orient : Turquie, Liban
Zone amricaine : Colombie, Mexique, USA
Afrique : Cte dIvoire, Bnin, Sngal et le Maroc
Prsentation
Le cannabis est commercialis sous forme d'herbe, rsine ou huile.
Herbe : Pratiquement remplace par la rsine
Rsine : En France, on trouve principalement les produits suivants :
marocain (kaki verdtre) de 8 12 % de THC
libanais (brun terre) de 11 20 % de THC
afghan (noir) de 25 30 % de THC
Huile : Pte liquide vert fonc voire noire obtenue en mlangeant rsine avec solvant ou
alcool et qui peut contenir de 60 80 % de THC (fait partie de la composition du space
cake )
Cest sous forme de rsine que le cannabis est le plus consomm en Europe.
Modes d'usage
Le shit se fume
Joint :
Joint au marijuana - herbe pure roule dans la feuille de cigarette stick, reefer
Cne, munis dun petit filtre en carton (souvent un bout dun ticket de mtro), dans lequel
on roule du haschisch la rsine de cannabis en mlange avec du tabac.
Blunt, vidage dune partie du tabac dune cigarette et le remplissage par du haschisch.
Pipes :
Effets
relaxation,
facilitation des contacts avec autrui,
leves des inhibitions,
sensations auditives et visuelles augmentes
apathie,
baisse de la concentration et de la vigilance,
baisse des rsultats et les checs scolaires
113
Sevrage
Syndrome de sevrage au cannabis envisageable dans le cas dune utilisation
chronique, rgulire des fortes doses
Changements dans l'humeur, dans le rythme du sommeil, des tats d'agitation, imputables
au sevrage cannabique
Cannabis et usage thrapeutique
La marijuana, contient approximativement 480 alcalodes
Le delta 9 - THC, un des 66 canabinnodes constituants de la marijuana, contenu dans le
dronabinol, utilis actuellement comme mdicament
Le Dronabinol a t approuv par le Food and Drug Administration (FDA - 1985) dans le
traitement des nauses induites par la chimiothrapie des cancreux
Depuis 1992, le Dronabinol a t accept (sous forme de Marinol) dans le traitement des
nauses, de stimulation de l'apptit des sidens et une probable indication dans la maladie
dAlzheimer
L'ATTITUDE DES FRANAIS QUIVOQUE VIS--VIS DU CANNABIS
La moiti de la population ge de 15 75 ans continue juger que l'exprimentation
du cannabis est dj dangereuse
La proportion de personnes considrant que ce produit nest dangereux qu partir dune
consommation quotidienne est en hausse : 32,5 % contre 28,1 % en 1999.
La thse de lescalade est partage par sept individus sur dix
Dans la hirarchie de la dangerosit, le cannabis arrive en dernire position (derrire
lalcool et le tabac)
DONNES STATISTIQUES USAGE CANNABIS
source OFDT, INPES
Nombre total exprimentateurs :
10,9 millions
LSD
Acide lysergic diethylamide
Hallucinogne
Extrait de lergot de seigle
1938 - synthtis par Albert Hofmann
1948 - projet MK- Ultra
1960 - Timothy Leary, Psychedelic Research Project
1969, l acide est plus dangereux que la guerre au Vietnam
Le LSD est vendu sous les street names suivants : Sugar Cubes, Acid, Sid, Bart
Simpsons, L , Lucy, Orange cubes
Poudre cristallise blanche et inodore
Morceaux de buvards (petit carr de papier imbib d'acide, souvent orn d'un dessin)
Micropointe (petit morceau ressemblant une mine de crayon de couleur grise ou bleu)
Morceaux de sucre ou de glatine (windowpane)
Pilules de petites tailles, de couleurs et de formes variables
Usage per os, sniff, IV (got anodin, peut tre bu son insu dans des boissons)
114
Exprience psychdlique :
Bad trip - mauvaise exprience, au dbut ou mme aprs des heures aprs la prise du
LSD (pertes didentit, sensation de dsintgration, hallucinations terrifiantes, tats
paranodes, passages lacte auto et htroagressifs)
Flash back hallucinations persistantes qui apparaissent spontanment, sans usage du
LSD, qui rappelle lexprience vcue sous LSD
Les pisodes psychotiques aigus (bouffe dlirante aigu) peuvent apparatre avec une
seule prise de LSD pharmacopsychose
ides dlirantes bizarres (invraisemblables, incomprhensibles, sans liens avec des
expriences de la vie ordinaire)
thmatique polymorphe (perscution, mystique, mgalomanie)
angoisse majeure
ECSTASY (MDMA)
3,4-methylenedioxy-N-methamphetamine
Excitant
1891 premire synthse
1914 - brevet par Merck
1953 - projet MK Ultra - utilisation des drogues de synthse et des substances naturelles
psychoactives permettant d'induire ou de contrler des tats modifis de conscience chez
l'ennemi
1965 - premier essai scientifique (A. Shulgin)
1977 - ecstasy vendu dans la rue
1985 USA et 1986 France - MDMA interdit
Tablettes ou comprims vivement colors, marqus par des logos spcifiques ou poudre
blanche
Utilise per os, rarement en sniff
Danger ! Mlanges dans les cachets vendus sous le nom decstasy de trs peu de MDMA
mais beaucoup de produits de coupage trs varis : cafine, phdrine, amphtamines,
LSD, champignons hallucinognes, MDA, ktamine, Valium
115
Plus de 250 comprims vendus sous le nom decstasy ont t identifi jusqu prsent
Les effets commencent 30 60 minutes aprs la prise decstasy, et augmentent de faon
trs rapide
Durent de 3 4 heures
Priode de latence avant de revenir ltat normal (2 6 heures)
Troubles neurologiques : accidents vasculaires crbraux, encphalopathie
mtabolique, des dgts causs par une prise mme occasionnelle d'ecstasy sur les cellules
crbrales contrlant le mouvement, les rponses motionnelles et cognitives, et les centres
du plaisir (parkinsonisme)
Une tude sur 282 volontaires a prouv quenviron 25% des usagers avaient des
problmes de mmoire long terme en plus dune altration du court terme
Effets psychiques :majoration des sensations et perceptions, augmentation de lempathie
envers autrui et envers soi-mme, un tat deuphorie
Les caractristiques hallucinognes de lecstasy, sont mineures en comparaison avec le
LSD, le 2 CB, ou la ktamine
Pharmacopsychoses similaires celles dclenches par la consommation abusive
damphtamines ou de cocane (sentiment de perscution) dvolution rapidement rsolutive
aprs larrt de lecstasy.
Certaines proprits thrapeutiques de lecstasy (en psychothrapie)
TESTING
La pratique du testing vise dceler le contenu des comprims et avertir les usagers sur
les ventuels effets ngatifs des mlanges de produits, voire lexistence de drogues
analogues inconnues et dun risque toxique non-valu
Le test de Marquis permet dvoquer la prsence dans les comprims vendus sous le nom
decstasy dautres molcules que le MDMA (on trouve du MDA, MBDB, amphtamines, 2 CB)
Hallucinogne
Similarit avec la mescaline
Hallucinations visuelles colores, sensations psychdliques, distorsions des formes et
surfaces
Proprits aphrodisiaques trs puissantes (forte stimulation de la libido, une augmentation
du dsir et des performances sexuels) usage par des adultes
Les effets durent de 3 6 heures
Potentiel toxicomanogne faible
KETAMINE
2 - (2 - Chlorophenyl)
2- (methylamino) - cyclohexanone)
Hallucinogne
Cycloalkylarylamines (comme PCP)
1962 - Calvin Stevens, Parke Davis
1965, anesthsiant (anesthsiant dissociatif - sensation de dtachement de la ralit)
1998 identification de la ktamine et du GHB comme des drogues de violeurs
Drogues couches , dpourvues deffets stimulants et qui ne permettent pas de danser
Deux types de ktamine (usage en anesthsie humaine ou en milieu vtrinaire)
116
Mlange avec MDMA, GHB, atropine vendu sous forme de cachets decstasy
Poudre cristalline facilement soluble dans leau et dans lalcool (confusions frquentes
avec de la cocane ou de lice) - sniff
1 2 g - relaxation
2 4 g sommeil
GHB drogue couche
4 8 g - sommeil trs profond (coma)
117
Effets psychiques :
tranquillit,
sensualit,
lgre euphorie
tendance verbaliser
Effets somatiques :
bradycardie,
bradypne, polypne,
abaissement du seuil pileptogne,
hypersialorhe
Mlanges Rohypnol - GHB ou alcool - GHB, incrimins dans beaucoup viols (proprits
amnsiantes et aphrodisiaques du GHB)
easy-lay - fille facile
date rape drugs
la drogue du cambriolage sexuel parfait
Produits analogues
Stimulants/hallucinognes
Cristaux transparents, volumineux, semblables de la roche, sans couleur et sans odeur
YAABA
Depuis quelques annes, le Triangle dOr voit le dveloppement dune metamphtamine
trs puissante, appels crazy medecine ou yaaba
Metamphtamine qui provoque des hallucinations trs impressionnantes ( speed
bugs , la personne ayant limpression que des insectes gants vivent sur et sous sa peau)
et un effet dveil prolong (trois quatre jours sans besoin de sommeil).
Lusage rgulier de cette drogue provoque des troubles pulmonaires et rnaux
4-MTA (Flatliners, Goldeneagle)
4-methylthioamphetamine
Stimulant
Intoxication syndrome srotoninergique
nauses,
agitation,
comportement agressif
agitation,
confusion,
tremblements,
rigidit musculaire,
mydriase,
HTA, tachycardie, tachypne
Overdoses mortelles
119
Usage et dpendance
par Jean Pierre Demange, Directeur du SATO Picardie
DROGUES
Cest lensemble des substances psychoactives (pouvant modifier ltat de conscience),
naturelles ou synthtiques qui par leur action sur le systme nerveux central, peuvent
modifier lactivit psychique, les sensations, le comportement et ventuellement engendrer
une dpendance psychique et/ou physique.
Produit psychoactif naturel ou synthtique utilis par une personne en vue de modifier son
tat de conscience ou damliorer ses performances, ayant un potentiel dusage nocif,
dabus ou de dpendance et dont lusage peut tre lgal ou non.
NIVEAU DE CONSOMMATION
(Source OFDT revue Tendances N: 14 Janvier 2002)
Exprimentation:
Le fait davoir pris au moins une fois au cours de sa vie le produit.
Usage occasionnel:
Le fait davoir pris au moins une fois dans lanne le produit.
Usage rpt:
Le fait davoir pris plusieurs fois dans lanne le produit ; mais pas tous les jours.
Usage quotidien:
Le fait de prendre tous les jours le produit.
USAGE
Entendu comme une consommation qui nentrane pas de dommages.
La consommation peut varier dans son intensit et peut tre qualifie dexprimentale,
doccasionnelle, ou de rgulire.
USAGE NOCIF, ABUS
Entendu comme une consommation qui implique ou peut impliquer des dommages de
nature sanitaire (somatique ou psychique), sociale (incapacit remplir des obligations
professionnelles, scolaires, familiales), ou judiciaire.
DEPENDANCE
Principaux critres de dfinition:
Dsir compulsif de produit ( craving ).
Prise de produit pour viter le syndrome de manque.
Place centrale prise par le produit dans la vie du consommateur.
Difficult du contrle de la consommation.
Besoin daugmenter les doses pour obtenir le mme effet (accoutumance).
Addictions Prvention Soins
Centre de Soins Conventionn Spcialis pour Toxicomanes
120
121
122
123
Dans le cadre de la loi 2002, un livret daccueil doit tre remis toute personne accueillie et
dans le cadre dune prise en charge il devra recevoir le rglement de fonctionnement, la
charte de la personne accueillie.
Les professionnels peuvent aussi bnficier dinformations mises jour rgulirement, il
sagit de mettre disposition une documentation partage et actualise.
Orientation
Toute personne accueillie dans un CSST doit pouvoir bnficier dune proposition
dorientation. Lorientation peut tre ralise en interne, sur les diffrents membres de
lquipe. Elle peut tre aussi en externe, vers les organismes et dispositifs les mieux adapts
dans les domaines de la prvention, des soins, de linsertion et de la rduction des risques.
Accompagnement de lentourage
En effet, laccueil est aussi orient vers les familles et les proches et vise instaurer un
climat dcoute qui permettra de rguler des situations vcues principalement dans
langoisse et lurgence. Une prise en charge des familles peut tre propose par le centre ou
une orientation sur des organismes les mieux adapts.
Aide au reprage des usages nocifs et la rduction des risques associs la
consommation de substances classes comme stupfiants ou prsentant des
addictions associes
Cette mission a pour but non seulement de limiter les risques sanitaires et sociaux lis
lusage de drogues, mais aussi de contribuer au processus de soin, au maintien et la
restauration du lien social. Les activits de rduction des risques dveloppes dans les
centres doivent ainsi sarticuler avec les missions, dinformation et dorientation et sinscrire
dans la prise en charge pluridisciplinaire des patients.
Ces actions ont pour objectifs de :
- prvenir les infections svres, aiges ou chroniques, en particulier celles lies
lutilisation commune du matriel dinjection,
- prvenir les intoxications aigus notamment les surdoses mortelles rsultant de
stupfiants ou de leur association avec lalcool ou des mdicaments,
- prvenir et prendre en charge les troubles psychiatriques aigs associs ces
consommations.
Les centres doivent pouvoir mettre disposition du matriel de prvention et de rduction
des risques (seringues, tampons alcooliss, jetons) une documentation sur les produits et
les usages (plaquettes dinformation, brochures).
Les centres doivent pouvoir sensibiliser et former les professionnels en lien avec les quipes
de la rduction des risques.
PRISE EN CHARGE MEDICO - PSYCHOLOGIQUE
DIAGNOSTIC ET PRESCRIPTION DE SOINS DANS LE CADRE DUNE PRISE EN CHARGE MEDICALE ET
PSYCHOLOGIQUE. LE CENTRE ASSURE LE SEVRAGE AINSI QUE LACCOMPAGNEMENT LORSQUIL
EST REALISE EN MILIEU HOSPITALIER
Prise en charge mdicale :
Prescription et suivi de traitements de substitution
La Mthadone
124
125
comportements visant modifier le rapport que le patient entretient avec celui qui lui pose
problme.
Le courant psychanalytique
Diffrentes approches sinspirent de la pense et des concepts de la psychanalyse et les
mettent en pratique dune manire diversifie, se rejoignant sur une base commune dfinie
par une approche du symptme comme tant la partie visible dune pice se jouant sur une
scne invisible, dont il sagira de dchiffrer le texte la lumire de ce que le patient conte de
son histoire familiale, personnelle, et de ce qui se manifeste dans sa parole de ses conflits et
dsirs inconscients.
Les approches psychothrapeutiques qui en rsultent tirent leurs points de repre de ces
deux courants et prennent ainsi des formes diversifies : thrapie individuelle, de couple ou
de groupe, thrapie systmique et familiale, etc
Chacune de ces diffrentes approches implique un dispositif de prise en charge particulier.
Par exemple, les thrapies systmiques et familiales incluent la prsence physique de
lentourage du patient dans le processus thrapeutique, inscrivant le symptme du patient
dans une dynamique dinteraction de groupe, dont il sagira de dchiffrer le
dysfonctionnement (exemple : messages ambigus ou de double-contraintes ) et de
produire des changements permettant la rsolution du symptme.
PRISE EN CHARGE SOCIO-EDUCATIVE
Travail daccompagnement adapt la personne et pouvant tre trs diffrent suivant les
centres. En effet, dun centre lautre, la prise en charge peut varier suivant les projets
thrapeutiques, les donnes conomiques et gographiques. Il ny a pas de pratique unique,
si ce nest une proccupation autour de lamlioration des conditions de vie, de ltayage
social et de linsertion conomique et citoyenne. Parmi ces accompagnements, on peut
noter :
1 - Aide llaboration de la demande ou dune demande
2- Ecoute et soutien
3 - Dmarche pour une orientation en centre de soins avec hbergement :
- Collectif : Centre Thrapeutique Rsidentiel (CTR),
Communaut thrapeutique
- Famille dAccueil
- Appartement Thrapeutique Relais (ATR)
4 - Accompagnement social :
- RMI
- Aide aux logements
- Aide lemploi ou formations
- Aide durgence
- Dmarche vers la rinsertion ou linsertion
5 - Accompagnement pour des dmarches mdicales :
- En ville ou lhpital
6-
Visite :
- A lhpital
- En milieu carcral
- A domicile
126
127
Les CAARUD
Sous lappellation de Boutiques ont t crs depuis 1992 des lieux daccueil destins
accueillir des toxicomanes actifs, afin de toucher les personnes les plus marginalises, de
favoriser des dmarches de prvention le plus tt possible dans une stratgie de rduction
des risques. Dans ces centres, il nexiste aucune condition limitant laccueil hormis les rgles
fondamentales de respect des lieux et des personnes. Les toxicomanes peuvent venir se
poser, prendre une douche, un caf, bnficier de premiers soins et dchanges des
seringues, etc....
Le dcret de dcembre 2005 et la circulaire de janvier 2006 fixent les modalits de
fonctionnement des centres daccueil et daccompagnement la rduction des risques
(CAARUD), intgrent ces structures dans le champ des tablissements mdico-sociaux et
transfrent leur financement lassurance maladie.
Les missions de ces centres sont :
- accueil : recevoir dans un lieu fixe horaires rguliers et / ou recevoir dans des lieux
mobiles, bus
- soins : soins de sant de premier niveau, orientation, accompagnement vers des lieux
de soins
- droits sociaux : informer sur les droits et accompagnement vers les collectivits sociales
- contact : reprer et rencontrer les usagers dans les lieux o ils se trouvent
- matriel de prvention : permettre laccs aux outils de prvention, dvelopper et
diffuser les messages de prvention, grer les dchets
- mdiation : servir de relais avec les autorits locales et riverains, participer et animer les
rencontres avec les professionnels
- alerte : informer sur les nouveaux usages, transmettre les messages dalerte (mission ne
conditionnant pas lautorisation en CAARUD).
LE CENTRE DE SOINS AVEC HEBERGEMENT
Centre thrapeutique rsidentiel CTR ( ex Post-Cure) :
En milieu rural ou urbain - hbergement collectif, petit groupe de 10 personnes environ
encadres par une quipe de professionnels. Les projets dtablissement trs variables
selon les centres. Certaines post-cures sont bases sur un travail psychothrapeutique de
groupe et/ou individuel avec des activits de loisirs, et / ou, autour dateliers dinsertions
professionnelles.
Famille dAccueil :
Prise en charge individuelle personnalise dans une ambiance familiale. Ces familles
daccueil volontaires et rmunres sont toujours rattaches un centre de soin, et
travaillent en relation troite avec les quipes.
Appartements Thrapeutiques :
Prise en charge individuelle dans des studios clats en ville, plus base sur la rinsertion
professionnelle et sociale avec un travail vers lautonomie. Et pour certains centres, un
travail qui est davantage psychothrapeutique. Les personnes accueillies sont suivies par
une quipe de professionnels.
Les Communauts Thrapeutiques :
La prise en charge est ici communautaire Grand groupe de 20 50 personnes avec un
encadrement de professionnels moins nombreux quen CTR Cest le groupe qui contrle les
comportements individuels. La toxicomanie est alors considre plutt comme un
comportement inadapt, ncessitant un traitement social et non pas comme une maladie.
Laide ne peut donc venir que du toxicomane lui-mme et de ses pairs. Labstinence de
128
129
Lusager peut viter les poursuites en se faisant spontanment traiter (avant poursuite
judiciaire), lanonymat lui garantissant que la justice ne viendra pas lui demander des
comptes aprs sa cure. Il peut galement chapper aux poursuites si le procureur dcide de
classer laffaire ou de prononcer une injonction thrapeutique.
Linjonction thrapeutique est au cur des dbats sur la loi de 1970. Nous en rappellerons
brivement le mcanisme. Quant un usager est interpell, le procureur peut lui enjoindre
de suivre une cure de sevrage ou de se mettre sous surveillance mdicale. Cette injonction
nest pas susceptible dexcution par la contrainte, et le Parquet se limite informer de sa
dcision les autorits sanitaires (en pratique les Directions Dpartementales de lAction
Sanitaire et Sociale) qui doivent orienter lusager vers le mode de prise en charge appropri.
Lautorit sanitaire doit contrler le droulement du traitement et prvenir le Parquet si
lusager ne sest pas prsent ou sil interrompt son traitement avant son terme. Dans ces
cas, le procureur recouvre son pouvoir dapprciation quant lexercice des poursuites.
Remarquons que le procureur peut dcider de ne pas prononcer dinjonction et de
poursuivre lusager. Le procureur a, en dfinitive, toute libert pour dcider seul de
lorientation donner laffaire. Par ailleurs, il faut aussi noter quune fois linjonction
prononce, la justice perd son pouvoir de contrle sur le devenir de lusager, le procureur ne
pouvant quattendre den tre inform.
Il faut mentionner, enfin, les autres dispositions de la loi de 1970 relatives aux obligations de
soins, qui permettent au juge dinstruction et la juridiction de jugement dastreinte, et non
plus denjoindre, lusager suivre une cure de sevrage. Si la cure est suivie jusqu' son
terme, le juge peut ne pas prononcer les peines prvues. Ces dispositions ne seront presque
pas utilises, les juridictions prfrant avoir recours aux dispositions de droit commun qui ne
concernent pas spcifiquement les usagers de drogues, mais sont en fait souvent utilises
dans leur cas. Ces astreintes aux soins peuvent intervenir dans le cadre du contrle
judiciaire linitiative du juge dinstruction ou du parquet. Elles peuvent galement tre
prononces par la juridiction de jugement loccasion dun sursis avec mise lpreuve ou
dajournement de peine avec mise lpreuve. Lastreinte aux soins peut enfin intervenir
pour les personnes incarcres qui peuvent bnficier au bout dun certain dlai, sur
dcision du juge dapplication des peines, dune libration conditionnelle assortie de
conditions.
Le Contrle Judiciaire a lieu pendant linstruction de laffaire, donc avant le jugement avec
ou sans dtention provisoire. Le contrle est effectu par un Contrleur Judiciaire.
2 Le Comit de Probation dirig par le Juge dapplication des Peines, cest une mise
lpreuve suivie par des Agents de Probation (ducateurs), aprs le jugement.
Dans ces cas de figure les Centres de soins peuvent travailler en relation avec ces instances
la demande des toxicomanes.
La prison :
Nombreux sont les toxicomanes pour lesquels le monde carcral est un lieu de passage.
Cest pourquoi, il a t ncessaire de travailler en prison pour la fois poursuivre les
dmarches de soin et prparer la sortie (prvention des rechutes et de la rcidive). Il existe
plusieurs types dexpriences dans le cadre de ce travail. Principalement, des quipes des
CSST qui vont rgulirement en prison rencontrer les dtenus et des quipes qui travaillent
en interne dans les maisons darrts (antennes de toxicomanie qui se situent lintrieur de
certaines prisons).
130
131
Usage Simple : est une consommation de substances psycho actives qui nentrane ni
complication pour la sant, ni troubles du comportement ayant des consquences nocives
sur les autres (consommation occasionnelle dalcool).
Usage nocif ou usage problme : est une consommation susceptible de provoquer
des dommages physiques, affectifs, psychologiques ou sociaux pour le consommateur et
pour son environnement proche ou lointain.
Dpendance : brutale ou progressive selon les produits. La dpendance est installe
quand on ne peut plus se passer de consommer, sous peine de souffrance physique ou
psychique.
La Prvention Primaire : consiste intervenir en amont de la toxicomanie. Cest dire
auprs de la population qui nest pas encore concerne par ce problme :
- intervention en milieu scolaire (auprs des adultes et des jeunes)
- intervention en milieu de travail
- intervention auprs dadolescents, des familles
- ducation de la sant
- campagnes mdiatiques de communication (spots tlviss, fascicules, affiches, etc..)
- participations aux politiques locales : dans le cadre de comit communal de prvention
de la dlinquance, des quartiers auprs des habitants, etc.
La Prvention Secondaire : consiste intervenir auprs de population risque et en
difficult. Prvenir les abus de consommations de substances psycho actives : interventions
prcoces, accompagnement au dbut de la consommation.
Il existe des lieux qui ont t cr cet effet :
Drogue Tabac Alcool Info Service
service tlphonique 0 800 23 13 13
Appel dun portable 01 70 23 13 13
www.drogues.gouv.fr.
-
Les Dispositifs de Prvention Spcialise : Services qui doivent organiser dans les
lieux o se manifestent des risques dinadaptation sociale, des actions collectives visant
prvenir la marginalisation et faciliter linsertion ou la promotion sociale des jeunes et des
familles .
Les Structures dInsertion : Missions Locales et permanences daccueil, dinformation et
dorientation sont charges de favoriser linsertion des jeunes qui sont ou vont tre en
rupture scolaire.
La Prvention Tertiaire : ce sont des actions de prvention diriges vers les usagers de
drogue, que lon appelle aussi Rduction des Risques.
Lobjectif premier est orient pour lutter contre la contamination du SIDA et des Hpatites.
Dabord on permet un meilleur accs aux matriels dinjections. En pharmacie depuis 1987,
la loi de Michle Barzac autorise la vente libre des seringues en pharmacie et par la suite on
y trouvera des kits dinjections Stribox (2 seringues, tampons alcooliss, tui pour seringues
usages, eau pour prparation injectable, prservatif, message de prvention). En dehors
des ventes en pharmacie, des seringues sont distribues gratuitement par des services de
132
133
BIBLIOGRAPHIE
ETUDES GENERALES
TOXICOMANIES
P. Angel, D. Richard, M. Valleur - Masson 2000 LA DROGUE : OU EN SOMMES- NOUS ?
N Frydman, H Martineau - La documentation franaise 1998
LA DANGEROSITE DES DROGUES
B. Roques - Rapport au secrtariat dtat la sant - Odile Jacob 1999
DESTIN DU TOXICOMANE
C. Olivenstein - Fayard 1984
PSYCHANALYSE
LAUTRE DEMANDE
R Neuburger - Psychanalyse et thrapie familiale systmique - ESF 2000
ECONOMIE - HISTOIRE - SOCIOLOGIE
FAUT-IL AVOIR PEUR DU HASCHICH ?
S Aquatias, I Maillard, M Zorman - Syros 1999
VIVRE AVEC LES DROGUES
A Ehrenberg - Le Seuil 1996
MARIJUANA - Mythes et ralits
Une revue des donnes scientifiques
L Zimmer Ph D - John P Mogan MD - Georg Editeur
PREVENTION - SOINS
TOXICOMANIES, Systmes et familles - O les drogues rencontrent les motions.
F X Colle - Ers 1996
PRISE EN CHARGES DES USAGERS DE DROGUES
134
S. Le Poulichet
M. Monjauze
DROIT LEGISLATION
DROIT DE LA DROGUE - 2e dition
F Caballero Y Bisiou - Dalloz 2000
LES DROGUES EN VENTE LIBRE. Pour ou contre la dpnalisation ?
F X Colle - Pirat 2000
poursuite judiciaire
ATTITUDES ET CONTRE-ATTITUDES
Rejet:
136
MODALITES DE TRAITEMENT
Dsintoxication
Traitements Psychosociaux:
- Entretien Motivationnelle
- Thrapie Cognitivo-Comportementale
- Counseling
- Rduction de risques
- NA et AA
- Communauts Thrapeutiques
Traitements Pharmacologiques: substitution, antagonistes, aversifs..
Traitements alternatifs: acupuncture, hypnothrapie, approches bases sur la foi et la
prire..
REUSSIR
Quels sont les cls du succs ?
Continuit des soins = Engagement
Rtention au traitement
Expositions brves au traitement: moins dusage, moins de crimes (Langenbucher et al, 1993)
Taux dengagement dans un programme thrapeutique faible et taux dabandon lev
Dure du traitement plus importante que mthode thrapeutique
Rtention au traitement: meilleur critre de russite finale
Rle de la famille
Toxicomanes vivant avec leurs parents: Angleterre: 50%, Grce: 84%; Italie: 80%; Puerto
Plaisir absent
Manque physique +++
137
TRAJECTOIRE THERAPEUTIQUE
STADES DU CHANGEMENT
Utiles pour une varit de conduites qui touchent la sant: drogues, tabac, alcool, rgime
alimentaire, utilisation de la protection lors de rapports sexuels
Base de lentretien motivationnel
Pre-contemplation
Indicateurs: discute, interrompt, nie, ignore, vite de parler ou de penser propos de son
comportement..
Patient traditionnellement dsign comme rsistant, non motiv
Pre-contemplation: Clinique
Etablir un rapport
Dterminer pourquoi le patient est venu
Introduire lambivalence
Donner des informations sur les pour et contre
Ecouter les penses, motions, craintes du patient
Garder lentretien non formel
Contemplation
Contemplation: Clinique
Discuter et peser pour/contre
Insister sur libert de choix du patient
Discuter les buts du patient dans sa vie
Rduire la crainte de la gurison par des exemples et des solutions aux problmes
Poser des questions qui clarifient la motivation: Quest ce qui est plus important pour vous
?... Pourquoi?...
Prparation
Individu passe du stade de penser au problme au stade de planifier les premires tapes:
je veux arrter mais je ne sais pas comment
Indicateurs: pose des questions, considre les options, montre plus douverture
Patient traditionnellement dsign comme compliant, on peut travailler avec lui..
Prparation: Clinique
Action
Dmarche pour modifier le comportement/conduite (adhrer un traitement par exemple),
les changements oprs sont visibles: jai coup avec mes anciens amis
Indicateurs: rceptif au traitement, compliant, changements positifs dans dautres
domaines
Patient traditionnellement dsign comme patient qui a russi..
Action: Clinique
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Maintient: Clinique
CONCLUSION
140
Lgislation nationale
par Dr Abderahmane Habibeche, CHS Frantz Fanon, Blida (Algrie)
A- Dcrets et arrts:
Dcret n 198-71 du 15/07/1971, portant cration dune commission nationale de lutte
contre la dogue,
141
142
LA PRECURE
LENTRETIEN PRELIMINAIRE
Laction psychothrapique doit tre permanente et entreprise prcocement, limportance des
premiers entretiens est souvent dcisive, elle consiste tablir avec le toxicomane une
relation de confiance, dentraner une prise de conscience de labus ou de la dpendance, et
surtout de crer une conviction, une motivation relle labstinence et au changement, et
renforcer limplication du patient dans ce changement.
LENTRETIEN PRELIMINAIRE
Dans tous les cas, la premire phase apprciera la demande, le dsir de dsintoxication, et
de changement de vie, et contribuera la prparation la cure en expliquant son
droulement.
Dans le cas o la demande dune cure est exprime par le toxicomane, il est ncessaire de
proposer un vritable contrat stipulant quil sengage vis vis de lquipe (respect des lieux,
acceptation de la fouille lentre et durant la cure, contrle des visites, le refus de fournir
les toxiques , lacceptation du traitement prescrit et la pratique danalyses toxicologiques
rgulirement).
LA CURE
LA CURE DE SEVRAGE
Souvent le toxicomane se prsente en tat de dtresse et de souffrance rclamant du
soutien, et un dsir de protection pour rompre avec la drogue, alors il est pris en charge ds
son admission par lquipe soignante suivant un programme thrapeutique codifi, qui
comprend :
Un volet psychothrapique
Un volet chimiothrapique
VOLET PSYCHOTHERAPIQUE
Psychothrapie de soutien
Elle vise :
Instaurer une relation de confiance permettant le soulagement de la culpabilit.
Encourager la verbalisation des conflits motionnels et des difficults rencontres par le
sujet pendant sa conduite toxicomaniaque.
Rassurer le patient et ddramatiser la situation .
143
Psychothrapies de groupe
Sances daudio-visuel : comportent la diffusion de documents dinformation et de conseils
incitant les patients se motiver vis--vis du changement,de larrt des prises de toxiques et
du maintien de labstinence.
Groupes de discussion : les groupes se runissent 01 02 fois par semaine ,en gnral
pendant une heure et demie. le thme peut tre choisi par le thrapeute ou propos par les
patients.
Ces thrapies privilgient le partage des expriences, lidentification des modles,
lexpression des sentiments, et insistent sur le soutien mutuel.
Groupes de parole
Sous forme de runions hebdomadaires avec les familles des patients, elles ont pour
objectifs principaux :
Expliquer les troubles la famille des patients afin de rduire les ractions culpabilisantes
et les attitudes de rejet.
Impliquer la famille dans la prise en charge du patient en expliquant la ncessit de la prise
du traitement et du suivi rgulier.
Favoriser lutilisation dun mode de communication interpersonnelle plus directe et diminuer
le recours aux reproches.
Aborder les diffrents problmes relatifs la prsence dun toxicomane dans la famille.
Sociothrapie
On propose aux patients plusieurs activits et loisirs tels que le sport,
ergothrapie(jardinage,peinture), sances de lecture, et les activits de la vie quotidienne
pour permettre dabord d occuper le malade ,de le faire sortir de sa passivit, et de rompre
son isolement.
VOLET CHIMIOTHERAPIQUE
Volet chimiothrapique
Neuroleptiques sdatifs (Nozinan,Largactil):Les posologies sont adaptes en fonction de
ltat de chaque toxicomane.
Antidpresseurs(Laroxyl,Anafranil,Droxat,Zoloft,Prozac) en prvention dun tat dpressif
post sevrage.
Thymorgulateurs(Tgrtol) :utiliss en prvention des manifestations neuropsychiques
lies au sevrage:crises convulsives,larrt brusque des BZD et des troubles de lhumeur.
Anxiolytiques notamment les BZD:sont indiqus dans le sevrage alcoolique,linsomnie et
lanxit. Nous effectuons une rgression progressive des doses pour viter les accidents
de sevrage .
Antalgiques et antispasmodiques en cas de douleurs.
Vitaminothrapie B1B6 : En cas de sevrage aux barbituriques, aux opiacs ou lalcool.
LA POST-CURE
Elle reprsente le temps le plus difficile de la prise en charge, le sujet livr la seule force de
sa motivation,une fois lextrieur du centre est brusquement confront sa libert de
consommer ou non des produits toxiques, lattitude du milieu familial souvent
dmissionnaire et rejetant, cela sajoutent la dsinsertion sociale du toxicomane, sa
marginalisation, et son faible degr dautonomie.
144
Le maintien dune relation thrapeutique aprs la cure de sevrage est ncessaire ; elle doit
tre stable et permanente, cette relation de soutien peut tre associe une chimiothrapie,
elle vise :
145
146
Ce projet cible les diffrents corps de police (jeunes policiers, investigateurs de la brigade
spcialise, chefs de gendarmerie) ainsi que les juges.
Actions envisages:Sensibilisation du public sur la complexit des phnomnes
daddiction, les douleurs physiques et mentales entranes par la dpendance, la difficult de
sen sortir, les effets lis au manque, la souffrance psychologique des usagers, les modalits
du traitement, lefficacit du traitement, etc.
Services 2
Dure du traitement
Elle dpend des problmes et des besoins de chaque patient
Le traitement est un processus long terme
La dure du traitement est comme lire un livre: a depend quelle vitesse
Accueil
Lentretien motivationnel
Le suivi 1
Le suivi 2
Tests durine
Parents
Rduction de risque.
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148
Les Narcotiques Anonymes furent les premiers groupes self-help l'intention des usagers
de drogues.
Fonds au dbut des annes 50 par des membres des Alcoholics anonymous et calqus
sur les structures et l'organisation de celui-ci, ils en reprendront aussi le principe :
Une prise de responsabilit par le sujet de ses propres problmes. L'aide doit venir
de la personne elle-mme suivie d'un accompagnement et du soutien de ceux qui
souffrent des mmes problmes. Helper Principle (Gartner, Riesmann).
Laide que je donne aux autres modifie mon identit, mon rle, mon estime
Transformation: Sujet passif/dpendant devient un sujet actif fournissant une aide
aux autres
Relation avec le Service
Tipologie de la demande daide
Elaboration dun Project
Ponctualit et prsence aux entretiens
Relation avec le Service1
Tipologie de la demande daide
Demande directe et continue dune intervention de soutiens et/ou pharmacologique
(objectiv: le changement) 16
Demande directe dune intervention pharmacologique et demande
dapprofondissement (objectif: la comprnsion) 12
Demande directe de controle de la substance par des medicaments 8
Demande directe de mdicaments substitutifs et relation occasionelle avec le service. 4
Demande indirecte dintervention (Tribunal, Prfecture) 0
Relation avec le Service 2
Elaboration dun Project
Se prsente tous les rdv avec faible ponctualit /manque quelques rdv 2
Nest pas disponible fixer des rdv ou ne se prsente aux rdv fixs 0
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Prevention de la rechute
Situation haut risque
Toutes les situations de menace au sens du contrle (Marlatt & Barret, 1998)
75% des rechute sont dues :
Emotions ngatives
Conflit interpersonnel
Pression sociale
(Cummings et al.-1980, Marlatt e Gordon 1985)
Les services concernant les dpendances pathologiques sont organiss en 4 grandes
filires
1. Services de base. non spcifiques, ils sadressent une large population, pas
ncessairement avec des problmes dabus (ce sont par ex. Mmg, pdls, les travailleurs
sociaux, les pharmaciens, les ducateurs); formation et soutien sont necessaires afin quils
puissant oprer avec des usagers avec des problmes dabus. Leur role est souvent
denvoyer les patients, mais ils font galement partie du systme de soins pour les cas les
moins
compromis
ou
stabiliss
ou
en
voie
de
reinsertion.
A cette filire appartiennent aussi les Units de rue (ou equivalents).
2. Services de libre-accs pour toxicomanes. Objectifs: favoriser la prise en charge,
renforcer la motivation entreprendre un parcours de soins. Les usagers y sont souvent
envoys par les oprateurs de la filire 1, mais ils peuvent aussi y accder directement.
Les activits cliniques principales sont laccueil et lassessment.
3.
Services
specialiss
pour
les
soins
des
toxicomanies.
Ils sadressent exclusivement aux patients avec problmes dabus et/ou de
dpendance (thrapie de consultation, programmes thrapeutiques structurs,
psychothrapie, mais aussi les groupes psycho-ducatifs, les programmes avec les
substitutifs de maintien, les sjours rsidentiels et semi-rsidentiels en communaut
thrapeutiques.
4. Services rsidentiels avec programme special pour les dpendances pathologiques ou
demandant un soin intensif. Ils sadressent une population restreinte prsentant des
problmes trs spcifiques (centres dobservation et de diagnostic, centres pour patients
double diagnostic, centres pour mres et enfants). Certains dentre eux sont trs
specialiss mais pas exclusifs pour toxicomanes.
Risques
Objectif
Professionels
Temps
Outils
Lieu
QUELQUES ECLAIRCISSEMENTS
Plan daction de lU.E. en matire de lutte contre la drogue (2005-2008) 2
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