Bataille de Trafalgar
Bataille de Trafalgar
Bataille de Trafalgar
Contexte
Mais pour permettre la ottille htroclite de transport de traverser la Manche, l'Empereur doit obtenir
une supriorit au moins temporaire, contre la Royal
Navy. Pour la raliser, il lui faut rassembler ses deux
ottes principales, celle de l'Atlantique, base Brest
et celle de la Mditerrane, base Toulon. Cependant
ces deux ottes sont sous la surveillance constante de la
Royal Navy, ce qui rend leur jonction dicile. De plus
d'autres ottes peuvent tre mobilises pour cette action.
La otte espagnole, maintenant allie de la France, parpille au Ferrol, Cartagne et surtout Cadix, et d'autres
escadres, prsentes sur la faade atlantique, comme celle
de Rochefort.
3
l'attendre au cap Finisterre. Les deux ottes sarontent
au nord du cap lors de la bataille des quinze-vingt
ou bataille du cap Finisterre, le 23. Malgr leur infriorit numrique, les Britanniques capturent deux navires
espagnols avant que le brouillard ne spare les ottes.
Le lendemain, Villeneuve ne prote pas de l'avantage du
vent et du nombre pour attaquer la otte pourtant prouve de Calder ; rassemblant sa otte en baie de Vigo le
28 juin, il se rfugie au Ferrol le 1er aot. Les ordres de
Napolon qui l'attendent sont clairs : voguer au nord, vers
Brest. Villeneuve apprend aussi qu'une escadre franaise
de 5 vaisseaux (avec entre autres le puissant Majestueux
de 118 canons) et 3 frgates, sous le commandement du
contre-amiral Zacharie Allemand se dirige l'entre du
golfe de Gascogne pour se joindre sa propre otte. Cette
escadre, partie de Rochefort le 17 juillet, se dirige vers
un premier point de rendez-vous situ au large du Ferrol et y croise eectivement du 29 juillet au 3 aot. Ne
voyant pas arriver l'escadre de Villeneuve qui, il l'ignore,
vient d'aronter Calder le 22 juillet et sest replie sur
Vigo, Allemand nit par revenir vers le sud de la Bretagne, Penmarc'h, second lieu prvu de rendez-vous, et y
croise du 6 au 11 aot.
Pendant ce temps, Villeneuve tente aussi d'tablir le
contact. Il dtache une frgate, la Didon, la recherche
d'Allemand. Mais elle est capture par la frgate anglaise
Phnix. Le 13 aot, Villeneuve quitte enn La Corogne,
cap sur Brest, o il doit faire sa jonction avec l'escadre
de Ganteaume, tandis qu'Allemand, lui, redescend vers
l'Espagne, toujours la recherche de Villeneuve. Le 14
aot, les journaux de bord des deux ottes permettent
de conclure qu'elles se sont aperues ; mais pensant tre
tomb sur une otte anglaise trs suprieure en nombre,
Allemand se drobe aussitt ! Villeneuve ne cherche pas
reconnatre cette otte, car les Anglais ont russi le
convaincre qu'une de leurs escadres, forte de 25 vaisseaux, descendait vers Vigo ! Il est vraisemblable que Villeneuve ait cru les rumeurs qui circulaient sur la prsence
d'une importante force navale britannique dans le Golfe
de Gascogne, qu'il redoute d'avoir aronter avec des
navires prouvs et des quipages puiss et malades. De
fait, mais seulement le 15 aot, Cornwallis a pris la lourde
dcision de dtacher vingt de ses vaisseaux pour renforcer
Calder contre Villeneuve, ce qui ne lui en laisse qu'onze
pour garder la Manche. Villeneuve renonce dnitivement son objectif il fait mettre les voiles pour Cadix
o sa otte arrive le 21.
Retour Cadix
7 LA BATAILLE
Un message clbre
Scipion
Neptuno
Africa
Intrpide
Dugay-Trouin
Formidable
Mont-Blanc
Ocan Atlantique
Rayo
San Francisco
de Asis
Hros
Santissima
Trinidad
Nalad
Ajax
Phoebe
ri
ne b
Colo
uv
e a
iqu
tann
ent
Minotaur
Swiftsure
Polyphemus
Spartiate
Dreadnaught
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Bucentaure
san Justo
Neptune
Hortense
San Leandro
Santa Ana
Indomptable
Royal
Soveriegn
Mars
Belleisle
Achille Bellerophon
Fougueux
Cornlie
Revenge
Tonnant
Colossus
Defiance
Pluton
Monarca
Thunderer
Defence
Redoutable
Euryalus
Sirius
Victory
Neptune
Conqueror
Temeraire
Brittania
Leviathan
Orion
Agammemnon
Rhin
San Agustin
nt
Algesiras
le ve
Bahamas
Aigle
Themis
Montanez
Swiftsure
Argonaute
San Idelfonso
Achille
Berwick
San Juan
Nepomuceno
Argonauta
Hermione
Principe de
Asturias
chelle en Kilomtres
Article dtaill : England expects that every man will do Les deux colonnes britanniques (en rouge) cassent la colonne
franco-espagnole angle droit.
his duty.
Alors que les ottes vont croiser leur route, Nelson, sr de
L'ampleur de la victoire de l'amiral Nelson tient sa manuvre, consistant en un renversement de la tactique habituelle de combat en mer. Au XVIIIe sicle, lorsque deux
ottes sarontaient, elles se disposaient en deux longues
les perpendiculaires au vent (d'o le terme de vaisseau
de ligne), et naviguaient l'une vers l'autre. Elles remontaient toutes deux lentement le vent et en se croisant, elles
se canonnaient. Les deux ottes faisaient gnralement
le fameux signal de l'amiral Nelson.
demi-tour pour un deuxime passage face face. La victoire tenait surtout au nombre de canons disponibles,
la victoire promise sa otte, pour galvaniser ses hommes la rapidit de manuvre des quipages et la coordinafait hisser par pavillons un message qui deviendra histo- tion entre les direntes units de la otte mais l'issue
253
269
863
261
471
958
220
370
21
19
24
England
expects
that
every
man
will
do
his
7.2
La faute de Villeneuve
5
lises. Nelson dispose en outre de sept vaisseaux trois
ponts qui dominent de leur taille les deux-ponts adverses.
Du ct de la otte coalise, les Espagnols alignent quatre
vaisseaux trois ponts et les Franais aucun. En revanche,
on relve dans la otte franaise plusieurs vaisseaux
quatre-vingts canons dont le poids de la borde gale voire
dpasse celles des plus gros vaisseaux britanniques. Nelson, qui se trouve en infriorit numrique, dcide alors
de bousculer les habitudes.
Au lieu d'orienter sa otte perpendiculairement au vent,
il la place vent arrire, ce qui lui donne beaucoup de vitesse (rendant aussi les coups au but plus diciles, Nelson mise aussi sur une variable relativement alatoire :
ses marins aguerris aux joutes navales face des Franais
et Espagnols moyennement talentueux au tir de prcision
et au rechargement), et dispose ses navires sur deux les
cte cte. Ces deux les forment une pe qui transperce la otte franco-espagnole. Celle mene par Nelson
coupe la ligne adverse angle droit un peu en avant de son
milieu et empche l'avant-garde de secourir le reste de
la otte franco-espagnole. Celle dirige par Collingwood
submerge l'arrire-garde.
Plan de la bataille de Trafalgar datant du 2 janvier 1806 et envoy au ministre de la Marine et des colonies. Archives nationales
AE/III/230.
d'une bataille tait rarement dcisive, les pertes en vaisseaux taient faibles.
Trafalgar, la manuvre risque de Nelson cherche au
contraire la destruction totale de son ennemi en trononnant sa otte et en poussant un engagement gnral
courte porte ( ple-mle ). Nelson se trouve face
une otte franco-espagnole qui, bien que suprieure en
nombre, est trs infrieure qualitativement la sienne,
tant en matriel qu'en quipage. Les vaisseaux espagnols
sont anciens, les vaisseaux franais cependant plus rcents possdaient souvent des quipages trop peu entrans. La otte britannique est au contraire de trs bonne
qualit. Les quipages sont remarquablement entrans et
possdent un moral trs lev. Un des trs grands avantages de Nelson est de pouvoir compter sur un corps de
capitaines exceptionnellement comptents, expriments
et compltement dvous.
Les vaisseaux de la Royal Navy disposent, outre leur artillerie classique, de trs gros canons, appels caronades,
de faible porte mais faciles utiliser, qui peuvent cribler de mitraille les quipages adverses courte distance.
Cette arme va montrer sa trs grande ecacit durant la
bataille. Du ct des coaliss, les caronades sont peu uti-
6
Et, contrairement ce qui est souvent crit, Villeneuve
ne sen tint pas a priori la classique formation en ligne
unique, dont il sait, depuis 1802, qu'elle vaut la otte
franaise dfaite sur dfaite[3] , en raison de linfriorit
des artilleurs (qui tirent moins vite et moins juste), qui
rend lissue des combats assez prvisible, quelle que soit
lhabilet des plans et manuvres pralables. Villeneuve,
entour du vice-amiral espagnol Gravina, du contreamiral Magon, et de quelques-uns de ses meilleurs capitaines, a largement le temps d'laborer Cadix une stratgie pour faire face l'ventualit, hautement probable,
d'une attaque de coupure de ligne ou d'encerclement en
long de ligne.
Ainsi, il a t choisi, semble-t-il, de faire naviguer la majeure partie de la otte sur une ligne continue, avec notamment les navires les plus lents, comme l'antique Santsima Trinidad, sur une ligne imposante de plus de 20 vaisseaux, pour attirer l'attaque de l'amiral anglais et masquer
le plus longtemps possible une escadre dite lgre ,
place sous les ordres de l'amiral Gravina et constitue
des navires les plus manuvrant et des quipages les plus
combatifs.
7 LA BATAILLE
rduite sparpiller pour colmater au mieux les brches,
l o elle le peut. C'est donc sous l'apparence d'une seule
ligne de bataille que la otte franco-espagnole apparatra aux yeux des britanniques, qui reviendra l'honneur
d'crire l'histoire de ce 21 octobre 1805. Et c'est ainsi
que l'infortun Pierre Charles de Villeneuve, commandant de la plus puissante otte jamais rassemble dans
l'Atlantique au dbut du XIXe sicle, sera dclar principal responsable du dsastre naval de la otte de Napolon
au large du cap Trafalgar, et sera tenu pour responsable
d'une des plus normes erreurs de stratgie de l'histoire
navale.
C'est donc vers une otte approximativement forme sur
une longue et unique ligne que foncent, pousses par la
houle et le vent arrire, les escadres de Collingwood et
de Nelson. Cette tactique prsente toutefois un inconvnient : avant de pouvoir transpercer les lignes francoespagnoles, les navires de tte britanniques sont canonns
sans pouvoir riposter. Nelson compte sur la lenteur et la
mdiocre prcision de tir des canonniers franais et espagnols. Ds que l'ennemi est porte, la meilleure qualit de tir de ses propres canonniers et l'adresse de ses
quipages permet de renverser l'infriorit numrique relative. Les lignes dsorganises et prises en tenaille par
les Britanniques, il n'est donc plus dicile pour Nelson
d'anantir les navires ennemis.
Hlas, ballote par l'ample houle de surot, la otte coalise, trop htroclite pour naviguer de conserve, se rvle
incapable de maintenir sa ligne de bataille principale de
faon continue, et l'escadre de soutien de Gravina en est
derrire ces vaisseaux sur lesquels fond le HMS Victory de Nelson, la ligne franco-espagnole est peu ordonne
et discontinue, 4 navires stant laisss dporter sous le
vent. Aussi, le capitaine du HMS Victory sengage juste
derrire le Bucentaure. Au passage sous sa poupe, il tire
bout portant sa borde de 50 coups de canons qui ravage le pont du navire et les batteries suprieures, fait voler en clats le gaillard arrire, sme mort et dsolation
sur le pont intermdiaire, et met en pice une partie du
grement. Le coup est terrible pour le vaisseau de Villeneuve, dj en dtresse ! C'est alors que Le Redoutable du
capitaine Lucas sengage contre le HMS Victory. Un combat de mousqueterie commence et le Redoutable prend
rapidement le dessus. En quinze minutes, le HMS Victory est rduit au silence. L'amiral Nelson est mortellement
bless durant cet arontement. Lucas ordonne de prparer l'abordage et fait monter ses compagnies d'assaut sur
le pont.
En milieu d'aprs-midi, la situation au centre de la bataille est la suivante : Les huit vaisseaux de l'avant-garde
commande par Dumanoir, ont tard virer malgr les signaux de Villeneuve, et ils n'ont esquiss qu'un semblant
de contre-attaque. Derrire le Bucentaure, deux vaisseaux
espagnols, tombs sous le vent, ne peuvent intervenir ecacement, et le Neptune est parti secourir le Santa Ana. Le
centre de la formation franco-espagnole, qui ne compte
plus ce moment que cinq vaisseaux est donc cras par
les douze vaisseaux britanniques de la colonne Nelson.
Seul renfort venu de l'avant-garde, L'Intrpide du capitaine Infernet. Ignorant Dumanoir, Infernet se porte au
secours du Bucentaure en jetant son navire au cur de
la mle pendant que l'escadre de Dumanoir va croiser
distance ne lchant que quelques bordes inoensives,
et laissant les vaisseaux du centre se dbattre un contre
deux dans l'paisse fume.
Quant l'arrire-garde de la ligne franco-espagnole, elle
est coupe du centre par la traverse de l'escadre de
contre-amiral Collingwood qui, sur son HMS Royal Sovereign, a t le premier se jeter sur elle. Malgr la dfense de certains quipages, o se sont illustrs celui de
L'Achille du capitaine Deniport ; ou celui du San Juan
Nepomuceno du capitan Don Cosme Churruca, elle succombe progressivement face l'habilet et l'ecacit
des marins britanniques et, dans ces combats trs courte
distance, celle des terribles caronades qui sment la mort
et la dvastation sur les ponts, les gaillards, la mture.
8.1
8 PILOGUES
La n du Bucentaure
Navire amiral, dernier btiment franais amener son pavillon, le Bucentaure se rend l'ennemi avec son bord
l'amiral Villeneuve, miraculeusement indemne alors que
le navire est trs lourdement endommag, quasi dmt,
et couvert de cadavres et de blesss. Villeneuve monte
bord du HMS Conqueror et se rend au capitaine de vaisseau James Atcherly. Le Bucentaure est pris en remorque
par le Conqueror. Dans la nuit, le Bucentaure rompt son
cble de remorque. Les ociers franais encore bord
reprennent le navire aux Britanniques et, malgr l'tat du
vaisseau, mettent cap sur Cadix en pleine tempte. Au petit matin, alors qu'il est en vue du port, il schoue dans
la houle, et malgr les tentatives pour l'allger et le dgager, le navire commence sombrer. Quelque 450 rescaps trouvent refuge sur L'Indomptable venu au secours.
bord de lIndomptable se trouvent alors plus de 1 200
hommes (quipage et rescaps du Bucentaure). Durant la
soire du 23 octobre, la tempte rompt ses ancres et le
drosse son tour la cte. Seuls 150 hommes auront la
vie sauve.
Amiral Federico Carlos Gravina y Npoli.
8.2
La contre-attaque de Cosmao
capitaine de vaisseau Julien Cosmao-Kerjulien. Le 23
octobre 1805, la otte britannique est aperue l'horizon,
remorquant dicilement les vaisseaux endommags dont
beaucoup de prises franaises ou espagnoles. Cosmao dcide d'en proter. En une demi-journe, il fait rparer
le grement du Pluton, emprunte quelques matelots la
frgate lHermione et se porte la rencontre des vaisseaux britanniques, avec une division compose de six
vaisseaux franais (Le Pluton, Le Neptune, L'Indomptable
et le Hros) et espagnols (le Rayo et le San Francisco de
Asis), cinq frgates et trois corvettes. La brise est favorable. Les navires allis ne tardent pas approcher la otte
britannique, laquelle marche avec une excessive lenteur.
Les vaisseaux anglais, puiss par la lutte de l'avant-veille,
se drobent un nouveau combat et abandonnent leurs
captures. C'tait ce que Cosmao voulait. Il leur enlve la
Santa Anna et le Neptuno qui sont ramenes Rota par
les frgates franaises.
10.2
Franco-Espagnols
8.3
9
gar feront naufrage dans la tempte ou seront sabordes
par ceux-ci.
Tous les vaisseaux franais rfugis Cadix seront saisis par les Espagnols en 1808, au commencement de la
Guerre d'indpendance espagnole. Ainsi aucun vaisseau
franais prsent Trafalgar ne naviguera plus sous le pavillon tricolore.
Les consquences
Trafalgar et dans ses suites, les Franais et les Espagnols perdent au total 23 navires et comptent 4 400 marins tus ou noys, 2 500 blesss et plus de 7 000 prisonniers. Nelson est mort ainsi que 448 autres marins britanniques mais la victoire des Anglais est totale. Plusieurs
vaisseaux britanniques sont cependant trs fortement endommags (dont le HMS Victory et le Royal Sovereign).
Le triomphe de Nelson, anantissant la otte ennemie, a dnitivement ruin les projets d'invasion de l'Angleterre.
10
11
COMMMORATION DE LA BATAILLE
10 Ordre de bataille
10.1 Britanniques
10.1.1 Flotte attache
10.2 Franco-Espagnols
10.2.1 Flotte attache
11 Commmoration de la bataille
Le HMS Victory devant le Redoutable, au fond dmt galement, le 4 ponts Santisima Trinitad.
13.1
Liens externes
11
12
Sources et bibliographie
Michle Battesti, Trafalgar, les alas de la stratgie navale de Napolon, Economica, 2004 (ISBN 295195-391-7)
[2] Sur les 18 000 hommes de la otte, un dixime environ taient originaires de 25 nations direntes ; le carnet
d'quipage nomme trois Franais
[3] Ren Maine, Trafalgar, le Waterloo naval de Napolon,
Hachette, Paris, 1955, 271 p. voque les chires suivants
pour la priode Rvolution et Empire : Les pertes de la
Royal Navy slvent 18 vaisseaux, 45 frgates et 202 navires infrieurs contre 124 vaisseaux, 157 frgates et 288
btiments infrieurs pour la France et ses allis. Jean-Jos
Sgric, Napolon face la Royal Navy, Marines ditions,
Rennes, 2008, 415 p. estime quant lui, que de 1793
1815, la France et ses allis perdirent 113 vaisseaux et
205 frgates dont 83 de ces vaisseaux et 162 de ces frgates furent incorpors la otte britannique.
Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Marines Editions, 2011.
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