Armée D'afrique

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N 58 (6e ANNE)

==

Prix du Numro

: 3 francs

r-^., Sept-Octpbre[J

929

DIRECTION et RDACTION : 8, Rue Gnraux-Morris Tlphone : o.is PUBLICIT et ABONNEMENTS: Editions Bd Carnot. ; 27-70ei 59-93 AUMERAN, 6, Tlphones - ALGER100 ===== COMPTE POSTAL CHQUE ABONNEMENT ANNUEL: 20 Iranos

N 58

6* ANNE

1929 Septembre-Octobre

La

Basse

Rgion

du

Guir"

La confrence nord-africaine de 1028 dlimitait par une ligne passant 20 kilomtres l'Ouest du rebord oriental de la Hamninda, la zone d'action des forces algriennes. La rgion, dont la scurit incombe aux troupes rgulires et suppltives du Cercle de Colomb, se rduisait donc au bassin infrieur du Cuir. Nous essayerons dans cette tude de dgager les caractres gographiques de ce pays. 11 s'agit, d'une rgion dsertique, accidente et tributaire des caprices du Guir. La population, trs clairseme, est en grande partie nomade. Lu tribu des Demi Mnia y joue un rle important. Le milieu physique et le milieu humain conditionnent comme partout les oprations militaires. Notre but final sera d'tudier les possibilits actuelles de nos

troupes et.les moyens de les accrotre pour la plus grande scurit des confins algro-inarocains. Le milieu physique La rgion que nous tudions est situe approximativement entre le 31 et le 32 de latitude Nord et le 2 et 3 de longitude Ouest. Si nous la limitons au Nord la dpression qui s'tend au pied de l'Atlas saharien, l'Est au Djebel Bchar et nu rebord occidental du grand Erg jusqu' Igli, nous isolons une rgion naturelle. Il s'agit d'Une pnplaine tertiaire fortement dcape par un grand courant d'eau descendant de l'Atlas au.dbut de l'poque quaternaire. La carapace pliocne qui formait un glacis dont de grands mor(ri)Le 14octobredernierun dtachement, de <>0 1res lgionnn At surpris et presque nniinlipur un djic.lide lf>0A11i\ C et l'Tnnnnmi,Djihnni. nrliclc,critlongtemps iivnnl., explique les raisonsde l'inscurit danscette rgion(N.D.L.K.).

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L'ARMEE D'AFRIQUE celui du Ziz. Dans sa plus petite largeur, de Zguilma Talghent, la Hammada mesure 70 kilomtres. Elle se termine brusquement par une falaise, le Kreb, qui domine le bassin du Guir de plus de 100 mtres. La rgion des gour, o la Hammada disloque est reprsente par des plateaux dchiquets. De larges dpressions marquent le lit et la zone d'pandage des cours d'eau : Dayas, Bahariat. Le sol est recouvert d'une couche d'alluvions d'origine fluviale, gravier de grosseur et de rsistance ingales : le Reg. En certains points, les bas-fonds sont occups par des dunes, sables charris par les oueds et remanis par les vents : Erg Gnia, Erg Bou Dib, Ras el Erg. Enfin les massifs anciens : versant Ouest du Bchar prolong par le Djebel Arlal, mince muraille, qui coupe de l'Est l'Ouest les plateaux Hammadiens de Mougar et d'el Haouimi. Nous rattacherons ces montagnes, la pnplaine tourmente de la Chebka du Guir. Elle a la mme origine que la chane hercynienne qui marque la limite Est de la rgion. Les cours d'eau qui ont jou un si grand rle dans le model du relief de la rgion, ne coulent plus en surface. Le Guir, lui-mme, fleuve important, dans la rgion de l'Atlas marocain, n'arrive pas jusqu' Djorf Kholfi. De la Gara Megrane, qui marque le confluent de l'oued Bou Anane au ksar Djedid des Ouled bel Guiz (20 kilomtres au Nord d'Abadla) son cours apparat par endroits. Plus au Sud il est souterrain. Les principaux affluents du Guir se trouvent sur sa rive gauche. A l'Ouest, la Hammada constitue la rive enveloppe et les petits oueds qui la coupent, Oued el Ahmar, oued Zegag, ne sont que des chenaux qu'empruntent les eaux torrentielles. A l'Est, au contraire, le Guir reoit des affluents qui viennent des derniers contreforts de l'Atlas saharien. Le principal est l'oued Bchar, dont le cours est jalonn, jusqu' Guelb cl Aouda, par des flaques permanentes. Tous les autres cours d'eau de la rgion sont souterrains, et des points d'eau, puits, oglat, se trouvent dans des lits de rivires dessches. A la suite de brusques ondes, ces cours d'eau donnent parfois des tmoignages de leur vigueur primitive. Le courant arrive brusquement, et il est prescrit aux dtachements qui circulent dans la rgion de ne pas camper dans les oueds. Le Guir qui est aliment par des montagnes de prs de 4.000 mtres, a des crues annuelles, providence des indignes. Nanmoins ces crues deviennent rares et insuffisantes et la rgion traverse une priode d'exceptionnelle scheresse : les vaches maigres du Nil des Doui Mnia. Il ressort de cet aperu hydrographique que le rle de la montagne marocaine se fait sentir dans la rgion des confins. L'abondance relative des eaux souterraines, peu profondes, donne une personnalit cette partie du Sahara. Encore faut-il noter que la salure des marnes oligocnes des terrains de gour, rend une partie de ces eaux peu consommable. Le climat a des caractristiques continentales trs accentues, de gros carts entre les maxima et les

POINTD'EAUDANSUN OUED. GUELTETEL ATROUS ceaux, comme la Hmmada du Guir, subsistent encore, a t emporte par des fleuves dont les oueds actuels sont les modestes descendants. La nature du sol qui composait le bouclier tertiaire explique l'aspect du pays : une couche paisse de molasse, provenant de l'rosion des chanes atlasiques, recouverte d'une crote de calcaires durs. Une fois la crote entame, les agents fluviaux, et oliens ont eu facilement raison du systme. Leur tche bien commence l'poque, trs humide, du dbut quaternaire s'est ralentie, en mme temps qu'augmentait la scheresse du pays. Il reste encore des morceaux de Hmmada qui ont rsist. Ici un rocher isol en forme de vaisseau fantastique tourne vers le Nord sa proue dchiquete. L, de minces chapelets de gour, s'allongent vers le Sud. La direction gnrale de tous ces accidents s'explique par le sens du courant quaternaire, qui est venu buter sur la digue constitue par le djebel Bcliar et a obliqu vers le Sud. En d'autres points, le terrain tertiaire a t compltement emport. Sur l'anticlinal atlasique Guelb el Aouda, Cheuret Rashou Zguilma, o son paisseur tait moindre, il a cd la place un important affleurement primaire, reprsent par les Chebka de Raouia, de Mnouna et de Djihani. Mais avant de disparatre le terrain de gour a guid les eaux qui ont pu creuser des valles profondes dans la pnplaine dinantienne, la coupant de canons, qui surprennent dans ce sol dur. La Chebka, cet entrelac de valles, se rencontre gnralement dans les terrains tendres du trias, ou dans les rochers tertiaires du terrain de gour. Les Chebka du Guir, sont des Chebka surimposes. Sur certains sommets situs au Sud de ces terrains anciens, on trouve des chapeaux de calcaires tertiaires. Ils contrastent, par leurs teintes claires, avec lesassises fonces.Une de ces montagnes, la cme chenue, est potiquement appele par les indignes : Chaib Rashou Sa vieille Tte. Le pote et le gologue ne seraient pas d'accord. On peut donc, au point de vue morphologique, diviser la rgion en trois zones distinctes : Le plateau dsert de la Hammada qui spare le bassin du Guir et

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minima. On enregistre 5 en janvier Knadza morts. Le bois de l'ethel est spongieux et d'une et -{-40 en juillet. Dans une mme journe l'cart de faible densit. La gale des tamaris est utilise par temprature peut atteindre 25. La scheresse du cli- les Ksouriens pour la prparation des cuirs suimat, est galement remarquable, on peut voir une an- vant la mthode filalienne. Signalons aussi le peuplier ne entire sans pluie et les chiffres des hygromtres de Hollande ou Saf-Saf, ainsi que le batoum, arbre permettent d'tablir des moyennes sur plusieurs an- imposant qu'on trouve dans les oueds de la Hammada. nes : elles sont de l'ordre de 85 m/m par an. La monLa vie animale est rduite et cantonne dans les tagne marocaine joue le rle d'cran en condensant au bas^fonds. Ces animaux nomadisent pour trouver profit de son versant occidental les nuages amens par manger. Ils sont organiss pour se passer de boisson et les vents ocaniques. se dsaltrent avec l'eau contenue dans les gramines La rgion est constamment balaye par des rafales vivaces, comme l'alfa et les herbes qui poussent aprs violentes venant du Sud et du Nord-Ouest. Elles les pluies, Pacheb . Les mammifres les plus rpancharrient souvent des nuages de sable et parfois quel- dus, sont pour les ruminants : la gazelle, le mouflon qui ques gouttes de pluie. Sur la Hammada, on voit s'- est cantonn dans les montagnes et les chebka ; Jargir un cran rousstre qui barre l'horizon. Il passe pour les carnassiers, la hyne, le chacal et le chat sauen sifflant, une vitesse de 10 ou 12 mtres la se- vage ; pour les rongeurs, le livre, la gerboise et un conde ; les nomades l'appellent 1' Hajej . petit cobaye sauvage assez particulier. Les oiseaux Ce climat sec et les carts de temprature, ne favo- sont reprsents par des espces migratrices venant du risent pas la vgtation qui est reprsente par de Tell et du Soudan. Les reptiles sont trs nombreux, certains atteignent maigres buissons de r'tem profondes racines. Dans les oueds et les dpressions, on rencontre des grami- des grandes dimensions, l'ourane et le ob un lnes comme l'alfa et le drinn, ainsi que des beaux ar- zard maladroit qui creuse des trous dans la Hammada bres : l'acacia pineux ou talha , au bois trs dur, et et dont la chair est excellente. Il y a des grenouilles et le tamaris. Cette dernire espce vgtale est repr- des poissons, un genre de barbeau, dans les trous d'eau sente par deux sortes de plantes que les indignes distinguent. Dans le Guir et les DE LA BASSE REGION CROQUIS DU GUIR cours d'eau de surface, croissent des tamaris de teinte fonce dont la feuille ressemble celle du cyprs. Cet arbuste appel arrich parat avoir besoin d'eau en pernia- I nence. Ses racines ont souvent ! plusieurs centaines de mtres et ressemblent des lianes. Il atteint rarement de grandes proportions, son bois est dense. L'autre espce se rencontre dans les oueds fossiles. Les chantillons semblent trs vieux, en juger par les dimensions formidables des troncs, rongs souvent par les termites. La feuille est celle du tamaris mditerranen tamaris articult . Elle a un ton gris-vert, qui la distingue de celle de l'arrich. Il est appel ethel . C'est l'arbre des terrains sablonneux, son tronc se dveloppe dans la dune et n'apparat qu'aprs les grandes crues, qui ont emmen le sable. L'espce, en rgression, semble dater d'une priode plus humide ; on ne trouve pas de petits arbres et au contraire beaucoup d'arbres

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L'ARMEE D'AFRIQUE dant du fondateur, Si Mohamed Bouziane, un marabout draoui venu de Tamegrout au XVIIIe sicle jouit d'un prestige et d'une autorit indiscuts, qui ne contrecarrent pas notre influence. L'exploitation, par les Chemins de Fer algriens de l'Etat, d'un petit bassin hou Hier, l'ait esprer pour la rgion un bel avenir conomique. Il reste subordonn, comme celui de toutes les entreprises sahariennes, la main-d'oeuvre indigne, toujours rare et instable. Les Ksours de la Zousfana sont peupls en grande partie par des Haratins. La situation de ceux-ci est des plus mdiocres. Ces Ksours s'chelonnent jusqu'. Igli. Citons aussi les Ksours du Guir, de la. rgion des Bahariat. Presque inhabits, ils ne sont le plus souvent que des enceintes destines abriter les troupeaux des nomades et leurs problmatiques rcoltes. L'tude des nomades est plus intressante. Leur vie ralise la formule impose par le pays. Les Ouled Djerir ont leurs intrts l'Est et au Nord-Est de Colomb-Bchar et sortent du cadre de cette tude. Les Doui Menia constituent la population de la rgion. Ayant chass vers le XIIIe sicle les Bni Ahmed, qui avaient des forteresses sur le Guir, ils ont tenu pendant longtemps un rle brillant dans le Sahara. Leur nom : Doui Mnia, signifiait les tenants de la grce divine. Ils avaient alors de nombreux chameaux, des chevaux et des armes, leurs rezzou opraient jusqu'en Mauritanie et le Sahel de Tombouctou. Le Guir fertilisait tous les ans les Bahariat et ils vendaient de l'orge, lis avaient les palmiers de la Zousfana et une partie de ceux du Tafilalet. Cette grandeur a bien diminu et on peut se demander si les premiers Franais qui les combattirent, en avril 1870, ne les ont pas cru plus puissants qu'ils n'taient. Le Gnra] de Wimpfen qui leur infligea un chec prs d'Abadla la fin d'une randonne record, les avant-postes taient alors Mehria et Gryville, avait le droit de rehausser son rapport de quelques exagrations. Ne comparait-il pas le Guir au Nil 1 H est certain que ]es clbres Doui Mnia ne s'opposrent jamais notre avance dans le Sud-Oranais. Us envoyrent cependant quelques guerriers aux harkas marocaines de 1903et 1908, pour le cas o celles-ci nous auraient battus. Us ont toujours excell dans ces rles transformations. Les Arabes appellent le Doui Mnia : Mna Rassani ; c'est--dire : le Doui Mnia double figure. Nous serons amens reparler de leurs combinaisons propos du problme de la scurit. A l'heure actuelle cette confdration de tribus en est rduite se concilier,par des dons et des complaisances les bonnes grces des Berabers de l'Ouest. Ses chameaux lui servent, assurer une partie des transports entre l'Algrie et le Maroc soumis ou dissident;. On peut diviser les Doui Mnia en deux catgories: Ceux du Sud-Oranais et ceux du Maroc. Les premiers noniadisent dans les rgions que nous contrlons, ils ont leurs palmiers dans la Zousfana. Les seconds ont leurs champs dans la rgion d'Abadla et leurs palmiers

CRUE DU GUIR permanents du Guir et de l'oued Bchar, ainsi que dans les canalisations souterraines ou feggagirs. Nous n'essayerons pas d'numrer les espces d'insectes qui peuplent la rgion. Les mouches mritent nanmoins d'tre mentionnes. Les animaux venimeux sont bien reprsents par les vipres, les scorpions et les tarentules. Le milieu humain Le pays se prte assez mal la vie des vgtaux et des animaux, il ne convient pas mieux laviehumaine. La plus grande partie de la population est nomade et peut, lorsqu'elle a puis les ressources de la rgion, aller ailleurs. La population sdentaire ou Ksourienne habite, proximit des palmeraies, des constructions en terre sche et vit des maigres cultures que l'eau lui permet d'entreprendre. Avant notre arrive dans la rgion, les Ksours taient sous la dpendance des nomades, nous n'avons d'ailleurs pas aboli compltement cette suzerainet et la plupart des dattes sont eux. Au moment de la rcolte, d'octobre janvier, on les voit dresser leurs tentes proximit de la palmeraie et les ksouriens peuvent ramasser seulement les fruits qui tombent sur le sol. Quelques Ksours se trouvent aux pieds des derniers contreforts de l'Atlas saharien. Leurs palmiers manquent de vigueur. Les principales agglomrations sont : Mogheul, Bou Kas et. l'Ouest du Djebel Arrid : El Ahmar. Ces Ksours du Nord exploits par des nomades qui n'ont pas dans la basse rgion du Guir leurs principaux intrts, exception faite de quelques tentes Doui Mnia, sont peupls par des Berbres plus ou moins arabiss, qui prsentent des analogies avec lesMarocains de l'Est de la Moulouya Les deux centres de la rgion sont, plus au Sud, Bchar et Knadza, leur importance s'est accrue avec l'arrive des Franais, de petites agglomrations europennes s'y sont tablies. Bchar est le sige du Cercle de Colomb et du Bureau des Affaires Indignes. La voie ferre en fait le march de la rgion. Knadza est un centre religieux du fait d'une confrrie influente : la Zuouia Ziana. Son chef, Si Mohamed Laredj, descen-

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ENTREDU KSARDE KENADSA au Tafilalet. Au moment de notre installation dans le pays, ces derniers se sont rallis, en se conservant le droit d'aller chercher leurs dattes. Il faut noter qu' cette poque nous n'tions pas au Maroc. Les nomades se dplacent souvent trs loin pour chercher l'eau et les pturages. Cette anne, une partie d'entre eux campe dans la rgion de Sada. On conoit que cette population chappe un recencement exact. Les Ksouriens peuvent tre de quatre cinq mille et les nomades de dix quinze mille. La densit de population peut atteindre en priode de richesse, aprs une anne humide, environ un habitant par kilomtre carr. Ces statistiques n'offrent pas un grand intrt, tant sujettes des variations. Organisation militaire Les forces rgulires et suppltives dont dispose le Commandant Suprieur du Cercle de Colomb s'lvent plus de trois mille hommes. Les troupes sont rparties dans des garnisons, Bchar, Knadza, et.dans des postes : Mridja, Abadla, Igli en lr 0 ligne ; Mnouarar et Taghit en 2e ligne, si l'on admet que le pril vient de l'Ouest. Leur mission est d'assurer la scurit des Confins, Algro-Marocains. Elles sont mobiles des degrs diffrents. Nous les classerons en raison de cette mobilit, qui semble tre dans la rgion le point capital. Les forces suppltives sont les plus faciles dplacer. Elles sont reprsentes par un Maghzen d'environ 250 cavaliers et 00 fantassins. Cette troupe rustique et endurante manque d'encadrement. Les deux officiers qui y sont affects, cumulent leur commandement avec des fonctions administratives absorbantes. Un marchal des logis franais a souvent sous ses ordres 80 moghazenis et il n'est second par aucun grad europen. La Lgion Monte est la troupe type de ces pays pour lesquels elle fut cre. La Compagnie Monte d'Algrie du 1er Rgiment, Etranger d'Infanterie est une unit solidement arme, de 250 lgionnaires. Elle peut effectuer 300 kilomtres en six jours sans avoir

se ravitailler, Son organisation, qui comporte un mulet de selle pour deux lgionnaires, lui permet de doubler les tapes, et en fait une unit d'infanterie allge et dote de gros moyens de transport. La sobrit et l'endurance du mulet lui permet de s'loigner des points d'eau. Elle peut facilement traverser l Hammada du Guir (Reconnaissance Taouz, du Capitaine Fecsh, en avril) Deux escadrons de Spahis reprsentent la cavalerie rgulire du Cercle de Colomb. Les besoins des animaux leur crent quelques servitudes. Nanmoins ils peuvent accomplir toutes les missions incombant la cavalerie dans la rgion. Us sont appels cooprer avec la Lgion Monte. Le groupe franc de Mridja qui compte environ 80 tirailleurs du 2e R.T.N.A. est remarquablement adapt la partie Nord occidentale de la rgion du Bas-Guir. L'abondance des points d'eau lui permet d'entreprendre de grandes tapes sans s'alourdir. La nature accidente du terrain rend son travail plus efficace que celui des troupes montes. Il fournit rgulirement des tapes de plus de quarante kilomtres. Ces quatres lments constituent les forces vraiment mobiles du Cercle. Leur travail peut tre second et clair par les armes dotes de moyens mcaniques. L'escadrille du 2e groupe dtache Bchar entrai-' ne depuis longtemps toutes les missions sahariennes, et le dtachement d'auto-mitrailleuses de cavalerie qui attend un matriel mieux adapt au pays et verra son rayon d'action bien augment quand toutes les pistes prvues seront amnages. Les troupes d'infanterie sont destines tenir les postes, elles peuvent aussi rentrer dans la composition du groupe mobile. Elles se dcomposent en 2 compagnies de voltigeurs et 1 compagnie de mitrailleuses du 2e R.T.N.A, et en 2 compagnies de Lgion. Une section d'artillerie de montagne dote du matriel de 80 m/m est servie par des lgionnaires, elle fait partie du groupe mobile. Un dtachement automobile et hippomobile du 28e Train fournit les nombreux convois de ravitaillement. Le reste de l'effectif reprsente les services sdentaires : transmissions, service de sant, ouvriers d'administration. L'inscurit Nous nous proposions au dbut de cette tude de montrer comment le milieu physique et le milieu humain conditionnaient nos oprations militaires. Le pays ne permet, pas toujours la faible population de subvenir ses besoins. Ceux de nos troupes sont plus tendus, et les difficults, pour leur assurer le strict ncessaire, sont considrables, ds qu'on s'loigne de la voie ferre. Le caractre dsertique et accident de la basse rgion du Guir, et l'instabilit dmographique, sont des donnes qui compliquent le problme de la scurit,

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L'ARMEE D'AFRIQUE toujours et sert de refuge tous les brigands que notre occupation a chasss. Ce sont pour la plupart des Berabers. Un exemple typique est donn par la tribu des Ait Hamou. Habitant la rgion de Talzint, ils n'ont pas voulu se soumettre nos exigences, au moment de l'occupation. Us nomadisent depuis dans la rgion du Tafilalet et du versant orienta] du grand Atlas marocain. Coupeurs de routes et razzieurs, ils sont redouts par les nomades chameliers et par les Ksouriens du Sud marocain, qui prfrent transiger avec eux en leur payant des redevances. Marcheurs infatigables; courageux, connaissant parfaitement la rgion, ils entreprennent des oprations lointaines quand ils esprent, sans trop de risques, y trouver leur profit. Ils se rassemblent en fractions de 50 200 pitons et partent, chacun avec quelques vivres et son outre : la guerba. A proximit des rgions o ils pensent pouvoir oprer, ils se dissocient et des petits groupes de 10 ou 15 partent en chasse jusqu' ce que les vivres soient puiss. Rgnant par la terreur, ils sont renseigns et ravitaills par les tribus. Quand ils oprent sur le Guir, les enfants perdus des Doui Mnia se joignent eux, conduits par l'appt du gain. Cette petite troupe s'appelle le djich. L'histoire des djiouch est celle de l'inscurit des confins. Ces petits lments habiles se dissimuler cherchent viter le combat, s'ils acceptent la rencontre, ils choisissent en gnral leur heure et leur emplacement. Les patrouilles sont ce que nous avons trouv re mieux pour assurer la scurit du pays. Certes elles y contribuent, mais nous ne trouvons jamais rien. Un exemple : l'auteur de cet article patrouillait en dcembre 1928 dans la rgion d'Oglet Berda, une cinquantaine de kilomtres au Sud d'Abadla, avec un peloton de Lgion Monte. Pendant que les animaux faisaient l'abreuvoir, un djich de neuf pitons qui a\ ait quitt le Tafilalet avec les dissidents qui devaient, quelques jours plus tard, oprer au Djebel Arlal, se repliait vers la Hammada. Deux claireurs du m-ghzen Abada tombrent sur le djich et acueillis coups de fusils ils durent se replier au plus vite. Cette escarmouche se passait vers 10 heures, une dizaine de kilomtres du point d'eau. Elle ne fut connue que 8 heures plus tard, par le chef du dtachement de Lgion, quand le Maghzen d'Abadla arriva sur les lieux o il ne savait pas le rencontrer. La poursuite entame ne donna aucun rsultat et l'on pense qu'i en aurait t de mme au cas, o prvenus plus tt, nous n'aurions pas eu tant de retard. Les traces se perdent et la rencontre de deux mobiles dans le Sahara est toujours exceptionnelle. On peut s'tonner, de ne pas entendre plus souvent parler des faits d'armes des troupes du Sud Oranais. Leur vie est un perptuel jeu de cache-cache avec les djiouch. La Compagnie Monte parcourt dans son anne, 3.000 kilomtres, le maghzen encore davantage.

Au dbut de notre pntration dans l'Extrme-Sud Oranais, nos troupes ont eu parfois devant elles des harkas. Bien que celles-ci n'aient jamais atteint les objectifs qu'elles s'taient fixs, leurs passages ont t marqus par des combats trs durs. La harka de 1903 qui s'tait disperse aprs son chec du 20 aot devant Taghit, avait laiss dans la rgion des groupes de pitons, de cavaliers et.de mharistes. C'est l'un de ces derniers qui anantit El-Moungar, le 2 septembre suivant, un de nos convois, malgr l'hroque dfense d'un peloton de la Compagnie Monte. En 1908, ce n'est pas non plus la grande harka rassemble prs d'An-Char qui attaqua le 16 avril Mnhba le Groupe Mobile de Bchar, mais quelquesuns de ses guerriers les plus hardis, qui partirent, sans ordres de leurs chef, pour essayer et russir un coup de main sur notre camp. L harka fut mise en droute un mois plus tard Bni Ouzien et Bou Denib. Ces concentrations ennemies paraissent aujourd'hui peu probables. Nous contrlons le Maroc, et les dissidents n'auraient rien gagner dans l'aventure. Nanmoins les troupes du Cercle de Colomb pourraient parer cette ventualit. N'taient-elles pas alertes en dcembre 1925 pour les troubles de la rgion de Tlsint. On a aussi envisag le dpart en dissidence des Doui Mnia. Nous ne pourrions pas actuellement les empcher de partir ; par contre nous les empcherions de rentrer, et ils perdraient plus que nous ce nouvel tat de choses. Proportionnellement l'adversaire nous entretenons sur le front du Guir de gros effectifs pour solutionner le problme de la scurit. Si on compare cette solution celle trouve pour la question saharienne par le Gnral Lperinne> on doit convenir qu'elle manque d'lgance. Le problme est, d'ailleurs, ici plus complexe. Le Maroc a rduit et loign de l'Algrie le pays de l'insoumission, nanmoins ce bled sibba existe

UN KSARDU GUIR

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Sud. Celle-ci disparue, la grande cause de l'inscurit de la basse rgion du Guir cessera et notre effort militaire, pourra prendre une forme plus approprie au milieu physique et au milieu humain. Lieutenant Jacques JAUBERT. de lu CompagnieMonte du 1er Rgiment Etranger.

DES SPAHISA SFAIA ABREUVOIR Les Spahis et le groupe franc patrouillent aussi constamment. La scurit des convois et des automobiles reprsente pour les troupes lgres du Cercle de Colomb un gros effort. Pourtant il y a encore des surprises. La solution dj inlgante est donc aussi incomplte. La proccupation constante du Commandement est de l'amliorer. La rorganisation des forces suppltives, sans doute sur le modle des Compagnies de Sahariens de Bou Denib et d'Erfoud, l'activit dploye tous les chelons pour quiper la rgion en voies de communications qui augmenteront le champ d'action des autosmitrailleuses, sont susceptibles de lui faire faire de grands progrs. Nanmoins le rle strictement dfensif des troupes de l'Algrie ne leur permettra jamais de trouver la solution dfinitive. Aussi bien, savons-nous que le Maroc s'est rserv de rduire par ses moyens politiques la dissidence du

SURLA PISTEMERIDJA. BOUDENIB EL HAMMAM PRSD'OGLAT

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Combat

des

petites

units

d'Infanterie

Pour le groupe, la section et mme lu compagnie, il convientde j>lus en plus de prescrire des formations impraiives en nombre limit et d'exprimer leur cas d'emploi en nonant des rgles et non des considraitlions tactiques que les excutantsseraient tents d'in lerprter diversement. L'opinion qu'il n'y avait pas lieu: d'indiquer pour te groupe de formations d combat habituelles el d'en donner des schmas, n'a. pas tenu devant le fait- que la plupart des groupes seront commands la mobilisa lion par des sergents d rserve,a (Avants-propos du rglement d'infanterie, 1 partie du 1-3-1928K Pntrs -de l'importance primordiale du feu, mise en vidence par la dernire guerre et tenant compte de ce que le nouveau texte tait destin aux grads de l'arme active, comme ;ceux de. l'arme de rserve, les auteurs du rglement prcit;, ont cherch faire renatre le chef de section, , raliser un meilleur mnagement de l'effectif des petites units d'infanterie, dont les acteurs doivent avant tout, possder une connaissance et un emploi trs prcis de leurs armes, c'est-dire une instruction techniquedveloppe. Pour donner dans l'action son rendement optimum, cette instruction technique doit tre transforme en rflexes rigoureusement prcis, srs, simples et persistants. Avant tout, il est indispensable de baser cette instruction sur une mthode ferme et lie une notion conforme aux besoins primordiaux du combat moderne; cette notion doit tre celle de l'effort collectif. En effet, c'est dans les units lmentaires surtout que les outillages collectifs (du demi-groupe de fusiliers, de la pice de mitrailleuse, de l'atelier de T. P. S., de l'atelier tlphonique, du groupe et de l section, etc.) ; correspondant directement des actions collectives remplies par un personnel judicieusement choisi'et conduites par des chefs : chacun mettant son individualit au service de l'action collective et cherchant remplir son rle particulier avec virtuosit. Depuis plusieurs mois, nous enseignons presque journellement, les rgles du nouveau texte du 1-3-1928, flrc partie) qui sont pratiques sous nos yeux, il est vrai, par des recrues d'un caractre un peu particulier puisqu'il est question de Sngalais (ce n'est d'ailleurs aprs tout qu'une simple question de patience de la part des cadres) ; l'occasion nous a t ainsi donne de rflchir et de pouvoir formuler quelques remarques qu'il est certes un peu os, d'exposer . la critique de lecteurs avertis et de^censeurs qualifis, en matire d'instruction <je]a troupe,

Si ces lecteurs ont, notre gard, l'indulgence de vouloir admettre que l'officier de troupe qui burine chaque joui' sa recrue, avec l'outil, qu'il a reu d'une commission compose de membres clairs, puisse tre autoris faire part des remarques que lui suggrent une application attentive et mie pratique constante, nous crirons beaucoup plus volontiers les lignes qui vont suivre parce qu'elles apparatront sous leur vritable forme, complment dpourvues de prtention. A. Quels sont, donc ces procds tactiques nouveaux reprsents par des formations et rgles prcises concernant le groupe, la section, la compagnie ? il. Comment vont-ils jouer et. se manifester au combat ? . C. Quels services rendront-ils dans lesdiffrentes manifestations de l lutte moderne : - Combat offensif ; Rupture d'un front fortifi ; Combat dfensif ; 'Combat en retraite ; Manoeuvre en retraite ; et toutes les phases particulires de chacune de ces formes de combat ? Toutes considrations qui, dans le cadre d'un bataillon d'infanterie, vu sous l'aspect des diffrentes missions nonces ci-dessus, nous conduiront apprcier simplement l'effet produit par les formations schmatiques impratives nouvelles et en dduire le bien fond. Nous ajouterons, en matire de.conclusion, quelques considrations dj exprimes par des chefs qui font cole. Tel est le but que nous nous sommes proposs d'atteindre. *** Le Groupe Le groupe n'est plus l'unit, lmentaire de manoeuvre. II reste group, command par son chef. Nous savons que le groupe se forme : 1 En colonne par un : 2 Par demi-groupes : 3 En ligne. A partir de 300 mtres tout, le monde tire. Le rglement de 1920 permettait au chef du groupe de combat de manoeuvrer en deux quipes. Cette manoeuvre pouvait tre souvent fort, gnante, en masquant tout appui de feu venant de l'arrire. Par ailleurs, les chefs de section et de compagnie taient, malgr eux, dans l'obligation de subir les initiatives heureuses ou malheureuses du chef de groupe plac tout l'avant. C'est donc une trs heureuse innovation d'avoir prescrit que la section tait la plus

L'ARMEE D'AFRIQUE ; petite unit autorise paratre sur le champ de bataille (1). L'ancien groupe de 1920 tait constitu en deux: ; quipes pour rpondre la double ncessit : lle de feu ; Rle de mouvement. Le fusil-mitrailleur 1915 autour duquel gravitaient ; tous les efforts des combattants tait l'arme automatique des petites distances jusqu' 600 mtres. Dans l'offensive le F.M. agissait droit devant, lui; dans la dfensive, il comblait les lacunes des mitrailleuses dans le barrage frontal. Le F.M. 1924 a modifi cet emploi. Ses caractristiques sont dfinies dans ies articies 27, 28, 29, 30 et 31 du rglement du 1-3-28, 2e partie. Grce -sa lgret, sa grande puissance, sa prcision, la tension de sa trajectoire, il est susceptible jusqu' 1.200 mtres de remplir toutes les missions de feu. Grce son aptitude aux tirs reprs, due son bipied et sa bquille, grce la raret de ses enrayages il peut : 1 Dans l'offensive sur des terrains favorables permettre l'extension du front d'attaque, le flanqument en marchant et pendant la progression (pour les petites units du moins), la permanence du feu (article 19, 2e Partie du 1-3-28). Le mouvement et le feu, en effet, doivent tre troitement lis dans la possibilit permanente de manoeuvrer dans toutes les directions (voir article 179, figure 9, du rglement de manoeuvre, 2 partie du 1-3-28) et article 140.j 2 Dans la dfensive, grce la sret de fonctionnement du F.M. 24, la mitrailleuse ne doit plus tre pousse obligatoirement vers les toutes premires lignes, ce qui permet de la rserver, pour des missions comportant des feux, trs denses ou trs lointains, pardessus les troupes jusqu' 3.500 mtres ou travers les intervalles quand ils sont suffisants. (Articles *32, 33, 34 el 154, rglement,1-3-28, 2e partie).

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La formation type la plus recommande est celle du groupe en colonne par un ; il faut toujours la prendre dans l'approche. Le dploiement prmatur du groupe en ligne est . viter car il est de nature masquer le feu des' armes automatiques places en arrire. Les voltigeurs paraissent suffisamment occups guetter, surveiller, observer, aider les pourvoyeurs. L'instructeur pose en principe (article400, Impartie) que la colonnepar un, est le dispositif le moins visible de loin et leplus facile conduire. Ds l'colede groupe, il convient de faire ressortir que l'ordre et la cohsion des units ont une importance primordiale. L'utilisalion du terrain et le feu de l'ennemi tendent sans cesse les dtruire, les chefs doivent s'appliquer constamment lesrtablir. Le demi-groupe de fusiliers sert de base l'excution des mouvements. Le feu du fusil mitrailleur est le feu normal ; moins de 300 mtres de l'ennemi, employer le tir du F.M. en marchant par rafales de 6 8 cartouches sans inter> rompre la progression. A l'abordage, s'arrter et tirer par botes-chrgeuTs entires ; ainsi le point mort (suivant l'expression allemande), c'est--dire la distance parcourir sans l'appui de la base de feux, offre moins de dangers. Ce point mort correspond en partie la; zone de scurit dfinie par l'article 67*de la 2e partie. Dans la zone de scurit, l'infanterie ne peut compter que sur ses propres moyens, mais sa tche estfacilite, lorsque cettezone a tSoumiseprcdemment l'action de l'artillerie. Lorsque l'assaut est le dernier bond de l'attaque (article420, 2e partie), le groupe,parvenu proximit de la rsistance enlever, s'efforce de,progresser d'une faon continue, sous la protection ds feux du fuSil mitrailleur excuts en marcliant, (lre partie, article 265) et, du tir du grenadier V. B., ou tri, profitant des tirs de grenades V.B., de la section (Irc partie, . 336, 2e partie 474). Le combat et le feu se prparent aux commandeLes formations du groupe de 1920, taient ,peu prs ments nouveaux Dispositions de combat; En les mmes que celles d'aujourd'hui, avec cette diffbatterie, auxquels le rglement (l,c partie) consacre sous former des la seule rserve de ne pas rence, que tin texte spcial : les dispositions sont prises, ds que la, lignes paisses de tirailleurs, elles taient laisses l'iavoir tirer. troupe peut nitiative du chef de groupe. Eh dans l'approche, le groupe progresse en rsum, Aujourd'hui, le chef de groupe est troitement li la place qui lui est fixe dans la seccolonne par un, dans la section des formations impratives. Ces fortion. Il effectue ainsi les bonds par groupe, par demi-. mations ne visent, bien entendu, que des actions simou homme groupe par homme. A 400 mtres de l'adples et peu nombreuses. Tous ces procds tactiques ds l'assaut est. imminent, il se met en versaire, que des units lmentaires semblent tre, notre avis, formation la limite de set atteint dans cette ligne plutt d'ordre technique. la formation o il curit, d'abordage. prend clairement les Les schmas du rglement indiquent sur l'emploitactiquedes grandes (1) L'instructionprovisoire formes des le moment de les diverses et, dispositifs, units n'a pas envisagIn sectiondans les caractristiques de l'infanterie. prendre. La profondeur et la laTgeur des formations L'article14 page24, s'exprimeainsi : La celluleorganique du groupe ne doivent pas dpasser 50 mtres. de l'infanterie estle grouped combat,caractrispar la prDans la dfense, l'article III du chapitre 11dti titre sence d'unearme automatique. Plusieursgroupesde combatformentune compagnie, Vil (2e partie) explique en dtail, avec l'appui des fietc.

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L'ARMEE D'AFRIQUE n'est autorise tirer que si elle se trouve une distance au plus gale au doubledela largeur de l'intervalle qui spare les deux groupes de tte (2e partie, art. 27.) La distance et lesintervalles doiventtre aussi grands que possible ; leur dtermination entre les groupes est conditionnepar les feux produire et par le dispositif des objectifs battre (2e partie, article 457). Les formations d'attaque de la section ont pour but essentiel de lui permettre de jJrogrsser en dveloppant toute sa puissance de feu (2e partie, article 454) . Il faut viter de dployer trop tt la section, car la manoeuvre deviendrait difficile. Plus on approche de l'ennemi, plus les bonds deviennent courts, plus le dispositif se resserre. On parvient ainsi distance d'assaut. L'appui que la base de feux fournit, l'chelon de feu dcrot, en gnral, au fur et mesure dela progression de ce dernier pour cesser l'instant o aucune des armes de la base defeux ne peut plus tirer sans risques pour la scurit des combattants des groupes les plus avancs (2epartie, article 150). Au cas, o l'assaut constitue le dernier bond de l'attaque, il se donne suivant les rgles nonces aux articles 251, 420 et 468 du rglement, 2e partie. Il y a presque toujours une distance franchir sans l'appui de la base de feux, pour la protection du tir du F.M. | en marchant, du lancement des V.B. et des grenades. Toutes les fois, que le terrain le permettra, il pourra tre utile de rechercher s'il existe des emplacements de flanc d'o on pourrait faire des tirs d'charpe qui auraient pour effet de donner au fantassin une protection supplmentaire pendant le franchissement de la distance d'assaut. En rsum, les dispositifs actuels d'approche et d'at;taque de la section largement tals permettent au chef d'assurer dans la progression la permanence du feu. La 2e partie du rglement qui vient de paratre complte les dispositifs indiqus dans la lrc partie par les figures 14, 15 et 16 (approche), 17, 18et 19 (dfense) qui reprsentent les formations particulires la section. Domin par le souci de l'action du feu, le chef de section se porte, de position de tir en position de tir, dans l'offensive en veillant ce que le dispositif en ligne ne soit pris, que le plus tard possible. Les engins d'accompagnement Un rgiment d'infanterie dispose de 6 mortiers stockes de 81 mm. et de 3 canons de 37 mm. Le mortier Stockes comprend une plate-forme de 9 kg. 800, un afft trpied de 19 kilos et une bouche feu de 19 kg. 800. Le projectile pse 3 kg. 200 charg de 0 kg. 400 d'explosif ; il est trs efficace contre le personnel, dans > un rayon de 20 mtres environ, autour du point'de < chute. Trs amlior par l'ingnieur Brandt, le mortier i une prcision parfaite ; 1.000 mtres tous ls coups a

gures 12et 13, la situation du combat du groupe qui est exclusivement un combatpar lefeu.

La Section Le chef de section commande directement la section. La section est la plus petite unit de manoeuvre. (lre partie, N 270). Sa manoeuvre, se rduit un dplacement altern de trois groupes, dans un dispositif largement et profondment ouvert, dans le seul but d'assurer la continuit du mouvement et la permanence du feu. La section se forme en colonne par trois, Par groupes successifs, Par groupes accols, En triangle (disposition de combat), Par groupes en chelons dbordants. Les schmas sont clairs. Le front et la profondeur ne doivent pas excder 150 mtres. L chef de section est le matre du feu de ses3 F. M. Chaque groupe a une place indique dans la section et une formation dtermine suivant les distances qui Correspondent aux tranches normales de l'action. C'est l Une.heureuse innovation. Il en rsulte que les formations indiques sont utilises jautomatiquement des moments opportuns : ce qui facilite le fonctionnement de l'chelon suprieur. Chaque chef d'unit lmentaire a ainsi la certitude que la formation de sa troupe, et l'action particulire de celle-ci participent la marche normale de l'action gnrale. Ces actions partielles des units lmentaires se prtent un mutuel appui du feu, permettant d'obtenir la cohsion de l'ensemble. Ces rgles sont prcises de faon trs nette, dans le dveloppement qui figure dans le texte de la 2 e partie sur le feu dans l'Offensive (chapitre IV du titre IV) et aussi par l'article 460. La section du rglement provisoire voluait surtout l'initiative des chefs de groupe. Le chef de section avait un rle effac. Le grand inconvnient, tait de rendre incertaine la manoeuvre des units lmentaires du premier chelon, dans l'approche et l prise de contact. Si le capitaine est responsable de la conduite du combat de reconnaissance, il faut qu'il puisse conduire sa troupe vite et bien, pour cela qu'il puisse agir sur ses quatre chefs de section et, avoir l'assurance que sa volont ne sera pas dforme. C'est pourquoi le rglement du 1-3-1928, a donn des rgles prcises, en ce qui concerne la manoeuvre de la section, ce qui permet son chef d'excuter instantanment, sans hsiter, ni improviser et surtout ce qui serait parfois plus grave, de ne pas demeurer passif. Le chef de section doit s'efforcer de maintenir espacs les deux groupes de tte, afin de pouvoir les faire flanquer par les feux de l'arme automatique du 3e groupe maintenu en arrire ; cette arme automatique |

L'ARMEE D'AFRIQUE tirs sous le mme angle, tombent dans un rectangle de 48 mtres de long sur 28 mtres de large ; avec la plus grande charge normale la porte maximum est de e , 2.200 mtres. Chaque mortier dispose ct de lui d'un certain nombre de coups (environ 130 coups par mortier avec ceux de la voiturette) ; avec le train de e combat, chaque mortier est approvisionn 150 coups. .. Contrairement une opinion assez rpandue, le e Stockes tirant l'obus F.A. 1924 a une prcision i remarquable aux moyennes distances, puisque, avec la i charg 1 (tir tendu) l'cart probable en porte est de 10m. 800 mtres, de 12 m. 1.000 mtres et de 14m. 1.200 mtres, l'cart probable en direction tantt d'autre part trs faible (2 mtres 1.000 mtres parr temps calme). Les trajectoires du tir tendu ont une courbure suffisante pour permettre d'atteindre les objectifs dfils, , de fouiller les vallonnements, etc. Quand la pice est place immdiatement en arrire d'un masque, le tir vertical s'impose. Le projectile F. A. 1924 est d'une puissance presque quivalente celle de l'obus de 75 (650 grammes d'explosif au lieu de 775). En tir vertical aux portes moyennes correspondant des angles de tir de 70 75 degrs (800 1.200 m.) le champ de tir horizontal atteint jusqu' 1.200 millimes, d'o la possibilit de battre de grands fronts en un temps trs court et d'apporter instantanment l'infanterie Un appui efficace en cas d'attaque imprvue, coup-de-main, etc.. L'ensemble de ces proprits fait du Stockes tirant l'obus F.A. 1924 un engin prcieux ; dans l'offensive, pour dtruire ou neutraliser un nid de rsistance, mme dfil en capoiihire, toutes les distances infrieures 1.800 mtres ; dans la dfensive,pour briser une attaque soudaine ou localise, toutes les fois que l'infanterie est rduite ses seuls moyens.

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La Compagnie Les formations de combat de la compagnie drivent de la colonne par 3, de.la ligne de sections par 3, de la colonne double ^ plus ou moins ouverte. La compagnie peut tre forme par : Sections successives ; Sections accoles ; En colonne double ; En triangle ; En trapze, En losange ; . En quinconce ; En chelons dbordants. Voir figures 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, du rgjement du 1-3-1928 (lre partie). Le front normal est de 300 400 mtres. Il tait dsirable que les commandants de compagnie, pussent trouver dans le rglement, toutes les indications ncessaires, la conduite du combat, tant offensif que dfensif. La 2e partie d rglement comble !toutes les lacunes. Les chefs des petites units, pom> ront y trouver clairement expos dans des chapitres bien ordonns, tout ce qui leur est ncessaire, pour Iconduire leur troupe. Les ligures 1, 2 et 3de la page 62, l'appui des articles 144 (chelon de feu), 145 (plnitude du feu), 146, 147, 148et 149 (manoeuvr du feu) et les figurs 20, 21 et 22 (2e partie) compltent eh ce qui concerne la compagnie, les figures nonces plus haut d la lre partie. Il est particulirement prcis dans l'article 148 (2e partie) que ls fusils-mitrailleurs et les mitrailleuses ;en retrait, ne doivent excuter des feux qu'avec la certitude de ne pas gner dans leur progression ls groupes les plus avancs (n27 et 32). Les dispositifs impratifs des units lmentaires Le canon de 37 mm. tire un projectile en acier de (groupe, section) facilitent considrablement le rle 0 kg. 555 dont 0 kg. 030 d'explosif, etj un projectile en du chef de compagnie, quelle que soit sa mission FU fonte de 0 kg. 455, dont 0 kg. 022 de poudre noire F. 3 ; qui marche Feu qui rate ; il faut qu'il ait, la sa porte est limite pratiquement environ 2.000 m. possibilit d'agir par les intervalles, tout au moins de Il dispose prs de lui et l'chelon de 192 coups et en son chelon de feu, pour manoeuvrer l feu de faon permanente (2e partie, article 508). possde autant au train (soit prs de 400 coups). Il est destin faire du tir tendu, du tir d'embrasure. La compagnie est la pius forte unit, ne comprenant Il n'est pas pourvu d'un projectile perforant pour tir que des lments dotsd'un armement uniforme, ayant contre chars d'assaut. La vitesse initiale est d'ailleurs les mmes possibilits techniques, et, le mme mode d'emploi du combat (2epartie, article 20). trop faible, pour que son action sur les blindages des tre chars, puisse rellement efficace. Les formations schmatiques facilitent la manoeuvre Maintenus dans la main du chef de bataillon, si le du feu, dsirable, poiu- l'chelon de feu de la compacolonel lui en donne comme moyens supplmentaires, gnie. Elles vitent les fantaisies graves consquences les engins d'accompagnement permettent dans beau- de subordonns perdant leur sang froid dans la batailcoup de cas, de rduire les rsistances, qui gnent l'a- le, disparaissant ou tents d'agir leur guise. Elles vance des premiers chelons. ont l'avantage de crer d'office des couloirs de feux On cherche, de plus en plus, raliser des engins entre les units qui avancent, ou qui. s'enibneent dans d'accompagnement lgers, et - tir courbe, car les le soi, couloirs qui permettent seuls avec les tirs par ntres, sont encore actuellement un peu difficiles dessus les troupes d'assurer l'inviolabilit du front. mouvoir dans la zone la plus avance des groupes de Au combat, il faut cote que cote, amener en face combat d'infanterie, o, le* fantassins sont obligs de de l'ennemi, et au plus prs de lui, un dispositif de feu ramper pour progresser. plus efficace que le sien.

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L'ARMEE D'AFRIQUE geste. Le mieux consiste tout faire pour viter des hsitations et. pour cela, il n'y a pas mille faons de placer les groupes dans la section, les sections dans la compagnie pour obtenir subitement, sans dplacement de personne], le dclanchement automatique du feu de toutes les armes sur les objectifs pouvant apparatre en toutes .directions : ce qui s'appelle Manoeuvrer le feu. Les schmas simples taient donc indispensables pour le groupe, la section et la compagnie. Ils se trouvent parfaitement raliss dans les deux parties du rglement du 1-3-28. (Instruction technique et combat). Nous renvoyons les lecteurs dsireux d'tudier plus en dtail cette question aux remarquables dveloppements insrs dans la Revue d'Infanterie d'octobre et, novembre 1928et ds une plume autrement autorise (lue la ntre, celle de Monsieur le Gnral Brbeyriic de Saint-Maurice. Les schmas faciliteront la tche des instructeurs et celle des conducteurs des petites units au feu. Ceux qui existent aux pages 152 et 153, figures 31, 32, 33, 34, 35, 36 et 37 de la lle partie du 1-3-28 sont trs nets. 11n'a pas paru utile d'y adjoindre l'action des mitrailleuses. Cela se conoit. Avec le F.M. 24, ce n'est que trs exceptionnellement qu'il sera ncessaire de pousser les mitrailleuses vers l'avant. Dans la main du chef de bataillon, celles-ciseront plus frquemment que par le pass, employes en groupement avec des missions de tirs massifs longue porte, gnralement par dessus les troupes amies. L'Infanterie sera souvent amene s'appuyer ellemme et pour utiliser rationnellement son armement, elle sera conduite, appliquer sur les objectifs rapprochs d'elle le tir de ses F.M. 24, trs efficace aux petites et, moyennes distances et qui jusqu' 1.200 mtres viendra complter celui de l'artillerie de l'appui direct, appliquer sur les objectifs plus lointains le tir de ses mitrailleuses et de ses engins d'accompagnement pralablement installs sur une basede feux bien choisie de manire permettre le tir par-dessus l'chelon de feu et obliquement par rapport la direction de l'attaque pour bnficier des tirs d'churpe. C'est, ainsi que le feu des mitrailleuses et des engins d'accompagnement complteront l'action du groupement d'action d'ensemble. En somme, par analogie avec ce qui se passe pour l'artillerie, l'infanterie en arrive en quelque sorte organiser deux chelons de feux : Le premier (F.M.) plaqu sur les objectifs rapprochs (appui direct) : Le second (mitrailleuses et engins) ajust sur les objectifs plus lointains (action d'ensemble). Ceci bien entendu dans l'offensive. Nous mettons nanmoins le dsir que quelques figures bien dessines viennent reprsenter cette combinaison de la base de feux de mme que nous pouvions consulter dans Je rglement du 1-2-1920, 2e partie, in

Comment est-ce possible ? A l'chelon compagnie, on y parvient en se conformant au rglement, avec un chelonde feu bien dos, bien tal, trs manoeuvrable, permettant le tir par les intervalles, et, aid par la mitrailleuse, qui reste toujours l'arme la plus puissante, excute suivant les possibilits, des tirs lointains par-dessus les troupes amies, exceptionnellement, dans les intervalles. Elle a lapossibilit, sur des terrains convenablement inclins, en se dfilant et en tirant .longue porte, de battre des zones considrables, et, d'y obtenir de srieux effets de rasance. En rsum, les commandants de compagnie de F. V. qui-ont accomplir une mission d'approche ou d'attaque, pourront l'avenir, se prparer facilement remplir cette mission, l'aide des prescriptions du nouveau rglement (lre et 2 e parties), savoir : Bien doser l'chelon de feu, donner aux chefs de section des points de direction, et, les gisements de direction, les formations h utiliser, pour que le feti soit le plus longtemps possible manoeuvrable et comptant sur l'appui efficace des mitrailleuses, ils pourront porter sans grande perte le plus prs possible de l'ennemi, leur chelon d'assaut. Leur premier devoir, est de maintenir leurs units largement articules, et, d'organiser le feu. Les schmas pour les petites units Le moded'action de l'infanterie est, en cegui concerne la compagnie et les units infrieures, indpendant de la phase dans laquelle ellessont,appeles jowr un rle el de l'allure que le commandement suprieur dsire voir prendre la bataille. .Ces units n'ont jamais nuancer l'ardeur de leur attaque ou la tnacit de leur dfense. Pourvues d'une mission offensive ou dfensive,elles doivent, , l'exculion decettemission, la.totalit de leur nergie et de leurs moyens(article 12, 2 e partie). En descendantles chelonsde la hirarchie, les ordres laissent aux excutants une initiative de plus en plus restreinte, pour arriver tre, dans le groupe, de simples commandements (article 118, 2 partie). On a accus lesschmas d'empcher les chefs des units lmentaires de rflchir et de faire acte d'initiative. Il faut bien convenir que pour les chefs de groupe, de section et de compagnie, les actions du combat se ressembleront peu prs toutes dans la plupart des cas, savoir : amener son feu prs de l'ennemi, sans perte et en le manoeuvrant ; il reste donc encore assez d'initia-, tive employer pour prendre le schma qui convient, pour saisir et exploiter toutes les occasions qui se prsentent au cours de la progiession, de l'attaque ou de la dfense. Les units lmentaires auront toujours combattre peu prs de la mme faon. Le schma deviendra un rflexe. Les actions du combat y gagneront en spontanit. Il y aura toujours accomplir des actes instantans, au signal,' au coup de sifflet, au

L'ARMEE D'AFRIQUE fine, 2 schmas d'approche couverte et non couverte et un schma reprsentant la formation de combat du bataillon encadr. Le moment reprsent par le croquis demand pourrait tre celui qui prcde l'assaut. Le bataillon Examinons maintenant le bataillon. Le rglement du 1-2-1920 a, semble-t-il, eu le tort de laisser croire que le combat pour les petites units d'infanterie (lesquelles engagent le chef de bataillon) tait affaire de chef de groupe. Il s'en est suivi de mauvais rflexes avec lesquels il faut rapidement rompre la faveur du rglement de 1928. 11 importe donc, que dans une prise de contact, lorsque les capitaines qui commandent les compagnies de 1er chelon, mnent le combat de reconnaissance, ils ne soient pas dans l'obligation d'endosser des initiatives malhabiles de chefs de groupe inexpriments ou improviss. Il faut viter tout dsordre. Le bataillon doit marcher l'ennemi en excutant des bonds avec ordre. L'observation, les transmissions, le ravitaillement, doivent tre organiss comme les feux. Le chef de bataillon, a toujours des questions de feux rsoudre. Le commandant de bataillon dans l'attaque comme dans la dfense, doit, avant tout, organiser son dispositif, mettre chaque arme en situation d'agir suivant ses proprits particulires, afin de tirer parti de l'avantage que les progrs de l'armement procurent l'infanterie. C'est, avec son deuxime chelon, constitu par sa rserve de F. M., ses mitrailleuses et les engins que le commandant de bataillon ralise l manoeuvre du feu. C'est avant tout grce au feu que le bataillon progresse: c'est avant tout par le feu que le bataillon arrte une attaque. Quand le feu est bien organis dans le quinconce offensif, si un arrt s'impose, le quinconce dfensif se trouve de suite eu garde et en mesure de tenir. La physionomie du combat du bataillon tait bien dpeinte dans ie rglement du 1-2-20, (2 partie), mais il fallait fouiller un peu partout pour trouver les directives qui permettaient d'tablir un plan de combat de bataillon, comme celui donn par l'exemple suivant : Plan de combat du bataillon 1er Acte. Approche Bataillon organis, dirig, excute des bonds de plus en plus courts au fur et. mesure qu'on se rapproche de l'ennemiII marche en garde, les groupes en colonne par un, la D. C. A. tant assure. 2e Acte. Attaque : action d'ensemble i.'ennemi se rvle (arrt ou en marche lui-mme). Coups de feu reus par patrouilles. (R.M. 1920. art.75). Renseignements des observateurs de section et du poste d'observation.

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Organisation et manoeuvre du feu. Combat de reconnaissance. Fractions du 1er chelon prennent comme objectif les points du terrain d'o partent les feux (R. M. 75. 1920). Recherche des fissures. Infiltration ininterrompue jusqu' ce que la ligne se moule contre la rsistance continue, (feux ennemis croiss et lis.) Renseignements au chef de bataillon (R. M. 76 et 191 (1920).) S"Acte. (Chefde bataillon) A. Dtermination du point o il fera effort. Sens et densit de cet effort ; manoeuvre du feu. Choix de l'emplacement de la base de mitrailleuses. F. M. rservs. Engins. Appel l'artilleur pour neutraliser l'objectif. Signaux convenus pour l'assaut. Coordination de l'action de feu pour porter les voltigeurs l'abordage ligne ne pas dpasser. Signal de l'assaut (192). B. Abordage. Tir du F. M. en marchant (article'281, 1920). Organisation du terrain, flanquement. (R. M. 71). Le systme de feux commande le dispositif. Le bataillon est une unit de combat complte, runissant tous les moyens ncessaires pour mener un combat d'infanterie, manoeuvrer et durer dans la zone d'action qui lui estattribue (article 21, 2e partie 1928). Le rglement du. 1-3-1928 (lre partie) dans son avant-propos introduit heureusement l'expression de la base de feux dornavant consacre : A cet gard, (dit l'avant-propos) la constitution d'une base de feux dans l'offensive, dont l'ide n'tait qu'bauche dans le rglement de 1920, est dsormais prsente comme le procd normal de combat du Bataillon. La 2e partie du rglement de 1928 dans les articles 150 et 561 donne avec prcision la dfinition de cette base defeux, fait ressortir la double ncessit laquelle elle rpond : A.Faciliter et ouvrir la voie l'chelon de feu en cirant par dessus ou travers les intervalles ; b. Constituer l'lment fixe en avant duquel se droulera le combat. Elle permet ainsi d'tablir facilement le plan de combat du bataillon en envisageant, dans un ordre parfaitement logique, les actes successifs, dans les articles 545 504. La tche du eommandant de bataillon est considrablement facilite par un plan de combat dtaill. Il convient d'ajouter que les deux mmentos (ordre d'attaque) 635(ordre de dfense) 636, serviront de guide aux commandants subordonns celui de rgiment pour l'tablissement des ordres et notamment au chef de bataillon qui prcisera l'utilisation des mitrailleuses et engins ainsi que les mouvements ultrieurs des lments tablis sur la Base de feux. 3 Dans la dfensive : quatre cas principaux ; terrain plat ; en crte ; en contre pente ; en avant d'une crte. On recherchera surtout, placer trs en profondeur les armes automatiques, dont les feux viendront se

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conjuguer sur la lisire extrieure de la position dfen- d'ajmlication. Les effectifs disponibles sont considdue, pour y constituer de concert avec l'obstacle, le rer. Les services et les armes nouvelles exigent beaubarrage frontal infranchissable. coup de personnel. 11 faut pourtant conserver une Le bataillon dans la dfensive, peut avoir aussi, en infanterie suffisante. Le 21 aATil 1918 le gnral Foch prononait les couverture, dfendre un front tendu (3 4 kilomtres). Cela pour rpondre, non pas une mission de paroles suivantes : Au point o nous en sommes, c'est rsistance outrance, mais pour retarder l'ennemi en de l'infanterie que nous avons besoin..... Dans la crise crant devant lui un rideau de feu. Il faut alors, et que traversent actuellement les armes allies, ce c'est l l'originalit du systme, que le barrage soit sont des effectifs qu'il nous faut'. continu avec une occupation du terrain discontinue. Le 12 juillet 1918, le gnral Ptain crivait : L'inLe systme, repose uniquement sur le tir repr car les fanterie doit tre persuade qu'elle est dote d'un rserves n'existent pas, donc point de manoeuvre active. armement qui lui permet d'exploiter ses premiers De plus le commandement du bataillon est impossible. succs et de poursuivre sa progression, en rduisant Ce dispositif a russi aux Allemands le 18 juillet 1918 les rsistances locales par ses propres moyens, sans entre l'Ourq et le R d'Allant ; quelques mitrailleuses de l'artillerie ? appui places de 2.000 2.500 ont gn l'avance des diviDe son ct le marchal Hindenburg, disait : La sions franaises sur le plateau de Neilly-St-Front, flotte sans doute un grand rle arienne, perpendiculaire au front d'attaque. Il est vrai que les dans les combats jouera de mais l'infanterie restera demain, mitrailleuses allemandes taient des mitrailleuses toujours la reine des batailles; les aroplanes, ne lourdes. Par ailleurs le 27 mai 1918 (deux mois auparapourront jamais tenir une ligne stratgique-La cavalevant) au Chemin des Dames, 3 divisions (dont une rie se transformera en une sorte d'infanterie cheval, Anglaise) et des meilleures, tenaient chacune un front mais, je le rpte, c'est l'infanterie qui dcidera, comde 14 kilomtres. Chaque bataillon avait un.front de me par le pass, du sort de la guerre. 3 km. 500. On avait renforc la dfense avec des miLe rglement d'infanterie de 1928 s'exprime ainsi : trailleuses de secteur. Par ses qualits, par l'tendue de sa tche, rude mais En 4 heures, tout fut balay, parce que l'Allemand glorieuse entre toutes, l'Infanterie demeure, plus que avait russi s'infiltrer et faire sauter les mitrailjanuiis, la Reine des batailles et la base des combinaileuses. 11s'est avanc ainsi l'allure de 30 kilomtres sons de commcmdemant (article 16). sur la Marne. par jour, Si nous rapportons ces citations, c'est afin de bien La conception des rideaux de feux n revt donc mettre un vidence, le devoir qui nous incombe, d'inpas le caractre d'une mthode gnrale de combat notre troupe la notion de l'effort collectif, dont culquer dfnsif ; elle reprsente un procd l'application dans certains cas particuliers pourra tre fconde. de faire de nos compagnies des usines de feux, bien organises et articules et dans lesquelles chacun rempli*** ra son rle particulier avec toutes ses aptitudes et tout Conclusions son coeur. Les rglements nouveaux tiennent compte naturelCommandant SAURY. lement de l'exprience de la guerre et des possibilits Avril 1929.

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Les

moyens

de

dfense

anti-ariens

de

l'Infanterie

Ds le dbut de la Guerre, l'aviation a pris, pour les troupes de terre, une importance considrable. Au dbut les avions n'taient pas spcialiss. Us remplissaient des missions trs diverses. Peu peu la spcialisation s'est tablie en mme temps que les escadrilles se multipliaient, et l'efficacit le l'aviation s'est accrue dans d'immenses proportions. L'aviation agit contre l'infanterie de deux faons : 1 Par la vue ; 2 Par le bombardement. 1 L'avion est un merveilleux engin de reconnaissance. Il surveille les mouvements de l'infanterie ennemie, ses rassemblements, ses cheminements. Il avertit sa propre infanterie qui tombe en garde. Il rgle les tirs de son artillerie. Le fantassin si bien dfil qu'il soit, est vu par l'observateur qui passe son znith. Il est aussitt signal et les coups de l'artillerie guids par l'impitoyable dnonciateur, traquent de couvert en couvert, de trous d'obus en entonnoirs le malheureux fantassin. 2 Engin de bombardement, l'avion est beaucoup moins efficace, matriellement du moins, car lebombardement arien a un effet moral incontestable. Comment l'infanterie peut-elle se dfendre contre cet adversaire ? L'avion qui vole Imut est absolument invulnrable aux balles de l'infanterie. En revanche il,ne peut pas tout voir si l'infanterie est dresse se dissimuler. L'avion qui vole trs bas voit tout et est redoutable par son action contre les troupes de terre, mais il est trs vulnrable l'Infanterie. Les moyens de dfense de l'Infanterie varient donc suivant qu'elle a affaire des avions volant haut ou bas. Dans le premier cas l'infanterie n'a qu'un recours : se dissimuler. Dans le deuxime cas elle doit carter par la force l'avion ennemi. 1PARTIE DE L'INFANTERIE CONTRE LES AVIONS VOLANT HAUT Les avions volant haut (au-dessus de 2.000 mtres) sont des avions d'observation ou des avions de bombardement. Leur efficacit dpend d'un facteur essentiel : la vue. S'ils ne voient rien, ils ne peuvent rien. Contre les uns et les autres l'Infanterie a donc un moyen de dfense primordial : l'invisibilit : Il y en a un autre mais d'efficacit restreinte et pas toujours applicable : l'abri. L'Infanterie doit avant tout chercher se rendre invisible. L'ensemble des mesures que prend une troupe pour se dfiler aux vues de l'aviation ennemie, a reu le nom gnral de camouflage. On distingue deux espces de camouflage ; DFENSE

Le camouflage naturel ; Le camouflageartificiel. A. Camouflage naturel Le camouflage naturel comporte des mesures prises pour assurer l'invisibilit de la troupe en se servant uniquement des moyens que la nature met sa disposition (incidents de la topographie, nuit, brouillard, etc.) Le camouflage naturel est trs souvent le seul qui soit notre disposition. C'est le seul en particulier qui puisse dissimuler Jes mouvements et les stationnements d'effectifs importants. Troupes en mouvement. Il est particulirement difficile de dissimuler des dplacements de troupe. Une colonne sur route est visible pour un avion de haut et de loin. Comment dfiler les colonnes d'Infanterie aux vues de l'ennemi '? La. plupart du temps, si le commandement a les loisirs ncessaires, les dplacements se ferontpar marches de nuit. Au cours de la dernire guerre des mouvements de grande envergure, ont ainsi chapp aux vues de l'aviatiqn. (Par exemple la concentration des armes allemandes entre l'Oise et la Scarpe avant la bataille du 21 mars 1918 et le rassemblement franco-anglais entre l'Oise et la Somme avant la bataille du 8 aot 1918). Les prcautions employes sont celles qui sont de rigueur lors des marches de nuit proximit de l'ennemi (en particulier, extinction de toute lumire). Les marches de jour sont beaucoup plus dlicates, moins que le temps ne soit couvert ou pluvieux. Si le ciel est clair, l'avion peut prendre des clichs haute altitude. Il y a alors des prcautions prendre quand un aviateur aperoit une troupe sur route, ce qui le frappe, c'est la masse se dtachant sur le sol en couleur sombre, ses mouvements, l'ombre projete par leshommes. Au risque de causer l'infanterie des fatigues supplmentaires il faut s'efforcer d'viter ces causes de visibilit. Ds qu'un avion ennemi est signal, latroupe quitte la chausse pour marcher sur les liascts. Au besoin elle s'arrte sur place, si possible l'ombre d'un couvert. Afin de dissimuler la longueur des ombres portes hommes et animaux descendent dans les fosss, les hommes s'agenouillent. La marche reprend lorsque l'avion s'est loign. Par temps trs clair permettant la photographie aux trs hautes attitudes, il faut se rsigner h marcher systmatiquement hors de la chausse. En dehors des routes, l'unit d'infanterie est fractionne en petites colonnes avanant par des cheminements couverts. La tactique de marche de l'infanterie a, commevous le voyez, tout--fait chang, et ce n'est pas dans le sens I de l'amlioration du bien-tre du fantassin.

L'ARMEE D'AFRIQUE Celui-ci, il est vrai, se dplacera souvent en camion^ 'Cette fois la visibilit du convoi est, de jour, norme et il n'y a pas grand chose y faire. Les dplacements du convoi de camions se font avantageusement la nuit, tout clairage tant naturellement proscrit. Je n'ai pas parler du camouflage du cheminde fer. Le chemin de fer ne dvoile la qualit de sa marchandise qu' l'embarquement et au dbarquement.Les deux oprations doivent tre entoures de soins particuliers. L'embarquement se fera par petits groupes soigneusement fractionns sous des couverts proches du lieu d'embarquement. En cas d'apparition d'un avion ennemi, les oprations d'embarquement et de dbarquement sont aussitt suspendues. On voit les difficults qui rsultent de ces mesures, d'autant qu'il est ncessaire que la dure des oprations d'embarquement et de dbarquement ne soit pas augmente. Troupes en station. L'infanterie en station se dissimule assez facilement condition qu'elle soit discipline. Au cantonnement, le matriel est mis l'abri sous deshangars ou dans les maisons disponibles. La troupe reste dans les locaux qui lui ont t assigns et il lui esc interdit d'en sortir l jour. La nuit, aucune lumire n'est allume. Au bivouac la troupe prend les formations rglementaires, mais les intervalles et les distantes sont augmentes. Les cuisines sont dissimules. Ons'efforce de dissimuler les bivouacs dans les forts, 3bois,vergers. B. Camouflage artificiel Le camouflage artificiel est l'ensemble des mesures prises pour dissimuler la troupe l'aide d'un matriel prpar l'avance ou improvis sur place. Pour l'Infanterie, le camouflage artificiel est essentiellement une manoeuvre du champ de bataille. Le but recherch est la dissimulation des organisations du champ de bataille (abris, communications, organes de flanquement et de commandement) de sorte que ces organisations ne puissent tre repres par les avions. Pour obtenir cette dissimulation on -emploie du matriel spcialement amen pied d'oeuvre. Mais il le faut employer judicieusement et viter toute imprudence susceptible de nuire son efficacit. Le matriel le plus souvent employ est la natte de raphia de dimensions variables artistcment peinturlure aux couleurs du .fond environnant. Il est d'ailleurs possible de trouver dans la nature elle-mme le matriel ncessaire : mottes de gazon pour revtir les parapets, amoncellements dans les rseaux de fils de fer. Il est indispensable d'entretenir la fracheur du camouflage. Le meilleur camouflage n'a, d'ailleurs de valeur que si une svre discipline le prserve des imprudences de la vie journalire. Un abri bien camoufl est dnonc par les pistes qui aboutissent son entre ; un P. C. , est dnonc par les fils tlphoniques et les pistes convergeant vers lui. Un abri camoufl aprs son excution est dj photographi c'est trop tard !

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Ainsi deux principes doivent prsider tout camouflage : 1 Le camouflage doit tre prventif; 2 Une rigoureuse discipline est ncessaire. Abri C*. Il y a avantage abriter la troupe contre lesbombardements ariens toutes les fois que c'est possible. Sur le front mme, les abris contre l'artillerie sont trs efficaces, la pntration des bombes d'avions tant bien moindre que celle des projectiles d'artillerie. A l'arrire, dans tout cantonnement, la mise l'abri des troupes sera organis. Les caves seront amnages condition qu'elles puissent tre rendues tanches et pourvues de plusieurs entres, sinon elles risquent de former des souricires. Les troupes au bivouac ne sont abrites'que par la dispersion de leur dispositif. 2 PARTIE DFENSE DE L'INFANTERIE CONTRE LES AVIONS VOLANT BAS Ds le milieu de la guerre, les avions se sont mis attaquer directement ls troupes terre agissant soit par la mitrailleuse, soit par la bombe. Peu efficace au dbut, cette action avait pourtant une influencemorale srieuse sur l'infanterie trop souvent puise. A la fin de l guerre l'aviation est intervenue par grandes masses. La division arienne, constitue avec des appareils de bombardement de jour et de chasse, a jou un rle important dans les batailles de 1918. Il y a moins de 4 ans nos escadrilles du Maroc se sont de leur ct jetes dans la bataille aux basses altitudes. Contre ces avions, l'infanterie ne peut gure se camoufler. .Peu de dtails chappent l'avion qui vole moins de 1.000 mtres de hauteur. En outre, le drame est vite jou, deux minutes au plus. L'infanterie n'a pas le temps de se dissimuler. Par contre* l'avion est bonne porte. Il est possible de l'abattre ou de l'carter par un tir ajust. Etude thorique du tir contre avions Le tir antiarien est caractris par : 1 L'extrme mobilit de l'objectif dans toutes les dimensions de l'espace ; 2 l'absence complte de tout point de repre. 1 Pour atteindre un objectif extrmement mobile, nous devons faire appel une notion nouvelle en balistique, mais trs connue de tous dans la pratique d'un sport connu : la chasse. C'est la notion de CorrectionBut. Quand un perdreau dbouche d'un buisson et s'enfuit dans une direction sensiblement perpendiculaire celle du tireur, que fait celui-ci ? Il vise, non le perdreau, mais un point de l'espace sensiblement en avant de celui-ci. C'est l qu'il envoie la gerbe de plomb dans laquelle vient passer l'oiseau. Pourquoi d'instinct; le chasseur agit-il ainsi ? C'est que la gerbe de feu qu'il lance n'est pas trunsr porte instantanment de la bouche du fusil l'objectif.

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L'ARMEE D'AFRIQUE avons donc tenir compte de la direction de marche de l'avion et des lments qui modifient la forme de la trajectoire de la balle. Les bons chasseurs savent qu'il y a des oiseaux difficiles tirer, qui font de brusques crochets, mettant en dfaut l'instinct du tireur. L'avion est un oiseau intelligent puisque m par un cerveau humain. Il connat les dangers qui le menacent et il multiplie les crochets, pour drouter le tireur ennemi. Que va-t-il se passer durant le temps T ncessairepour que le projectile quitte la mitrailleuse et vienne frapper l'avion ? Les tables de tir montrent qu'une balle met environ 1 seconde 2 pour parcourir 800 mtres. Pendant ce temps un avion qui marche 150 kil. l'heure a pu faire 50 mtres environ. S'il a brusquement chang de direction la rafale va le manquer. Il est impossible au tireur de deviner priori la direction que suivra l'avion pendant le.temps T. Cependant il est probable qu'en un temps aussi court la direction, de marche de l'avion ne sera pas change. On met donc l'hypothse suivante : Durant la dure du trajet de la balle, la vitesseet la direction de l'avion, sont invariables. C'est l'hypothsefondamentale, qui est trs suffisante pour le cas qui nous occupe. Au risque de faire une digression, j'attirerai cependant votre attention sur ce qui se passe dans l'artillerie anti-arienne, qui se sert, faute de mieux, de la mme hypothse. L'avion viser n'est pas 800 mtres, il est 6.000 mtres. Le projectile n'a pas une vitesse initiale de 800 mtres, mais seulement de 535 mtres. (Canon de 75 mod. 1897). La dure du trajet devient trs sensible. C'est 700 mtres en avant d'un avion volant 5.000 mtres d'altitude que doit tirer le 75anti-arien. L'avion a donc largement le temps (prs de 20 secondes) pour changer de route. Aussi toutes les puissances s'occupent-elles de trouver un canon anti-arien trs grande vitesse initiale. D'autre part, indpendamment de la volont du pilote, l'avion est dplac par le vent. Il n'avance pas dans l'exacte direction que lui a assigne le pilote. Le vent le dplace paralllement lui-mme droite ou gauche. C'est ce qu'on appelle la marche en crabe. Le projectile est lui-mme peu dvi par le vent tant admis que le tir anti-arien de la mitrailleuse s'excute moins de 1.000 mtres. Le site de l'avion est sa hauteur au-dessus de l'horizontale de la pice. Quand on tire sous de grands angles, les trajectoires se dforment de plus en plus et les tables de tir deviennent inutilisables ? Mais il faut remarquer que plus le site du but augmente, plus la partie du trajectoire qui nous occupe, se tend et se rapproche de la ligne droite. Ralisation pratique du tir contre [avions Nous connaissons les facteurs thoriques du problme du tir anti-arien. Comment l'infanterie va-t-.elle rsoudre le problme. La ncessit o se trouve l'infan-

Quel que soit le temps trs court mis par le plomb atteindre l'objectif, l'oiseau a pu se dplacer. Soit une mitrailleuse M devant laquelle dfile un avion A. A quelle distance en avant de A doit tirer la mitrailleuse M pour que son projectile atteigne A. Supposons le problme rsolu et soit le point A' o la balle atteint l'avion. Pour que la balle et l'avion se rencontrent en A', il faut que l'avion ait effectu son trajet A A' pendant le temps que le projectile effectuait le trajet M. A'. Les calculs nous dmontrent que : La distance du point vis l'avion est gale au produit de la vitesse de l'avion par la dure du trajet de la balle. Cette distance c'est la correction-but. En fait nous ne nous proccuperons pas de la distance. Ce qui nous importe, c'est l'angle que devra faire le canon de la. pice avec la direction pice-avion. C'est la correction angulaire.. Facteurs du tir anti-arien J'ai un peu insist sur ces prliminaires, car ils vont mettre en vidence les facteurs du tir anti-arien, c'est--dire les donnes du problme technique rsoudre. Or des instruments ont t invents pour satisfaire lesbesoins. Il nous faut donc en dterminer l'origine. De la formule nonce ci-dessus nous dduisons que notre tude doit porter sur : l'apprciation d la vitesse de l'avion. le calcul de la dure de trajet du projectile. La vitesse d l'avion est trs variable. Les avions militaires modernes aptes prendre part la bataille aux faibles altitudes ont des vitesses variant de 150kil. 240 kil. l'heure. D'autre part la vitesse, la direction du vent, le fait que l'avion monte ou descend, augmentent encore ces carts de vitesse. Cette vitesse ne peut tre mesure directement qu' l'aide de mthodes assez compliques qui supposent l distance de l'avion connue* Le calcul de la vitesse est donc trs incertain. La dure du trajet du projectile dpendessentiellement de la distance de l'avion. Or cette distance est difficile valuer l'oeil en raison de l'absence de points de repre. On ne peut la connatre tissez exactement que par le tlmtre. Mais l'extrme vitesse des avions rend les tlmtres d'infanterie inutilisables. Il faut recourir des appareils de grandes dimensions : tlmtres bistatiques ou tlmtres monostatiques grande base. La dimension de ces appareils est prohibitive l'infanterie. A titre d'exemple, les tlmtres les plus rcents de l'arme amricaine pour le tir antiarien ont une longueur de 6 mtres. Le site de l'avion n'a qu'une influence ngligeable sur la dure du trajet (de l'ordre du 1/1000de seconde). De mme l'influence du vent a en l'espce peu de valeur, II 0 Mais il ne suffit pas de tirer une distance telle de l'avion que la formule d =vt soit applique. Il faut que l'avion passe exactement dans la trajectoire. Nous

L'ARMEE D'AFRIQUE terie de se dplacer travers tous terrains et de se dfiler aux coups d'un adversaire terrestre proche et vigilant, lui interdisant l'emploi des matriels lourds et encombrants de l'artillerie anti-arienne ou mme des units de mitrailleuses spcialises qui appartiennent la D. C. A., la ncessit pour l'infanterie d'tre toujours en garde contre l'aviation ennemie, la force se contenter pour sa dfense, de ses armes habituelles peine amliores. Les conditions dfectueuses o se trouvent souvent les fantassins en pleine bataille interdisent absolument l'usage de mthodes de tir compliques. Matriel usuel, mthodes simples, appareils simples, voil ce qu'il faut au fantassin dans sa lutte contre l'avion. 1" Matriel. Le matriel dont se servent les fantassins, vous le connaissez : mitrailleuses, fusilsmitrailleurs, fusil, liminons celui-ci qui ne nous occupe pas dans le cas que nous examinons. La mitrailleuse est le principal engin de dfense de l'infanterie. Son grand dbit, sa sret de fonctionnement lui permettant de crer une gerbe abondante sr la route de l'avion. La seule modification que doit subir la pice pour tre prte tirer, c'est avec la mise en place de l'appareil de pointage, le placement du support pour le tir vertical sur le support pivotant.'L'adjonction d'une crosse facilite le pointage mais n'est pas indispensable. Au besoin le seul fait de- retourner la pice, bout pour bout, sur l'afft lui donn un champ de tir apprciable. Le fusil mitrailleur. - Le F. M. 1924 n'a pas reu encore d'organes lui permettant le tir anti-arien. Sans doute ne tarderont-ils pas apparatre. Le F. M. 1915 reposait par sa poigne sur un support-coupelle plac sur le canon d'un fusil ordinaire, maintenu lui-mme vertical par un homme. Le tireur maintenait le F. M. par la poigne et la poigne de pistolet. Ainsi tait ralis un vritable pivot donnant au F. M. 1915 un champ de tir vertical apprciable et un champ de tir horizontal complet. Eh fait le F. M. 1915 avait un fonctionnement trop brutal et trop incertain pour que l'on pt compter beaucoup sUr ce genre de tir. Avec le F. M. 1924 tout est chang. Sans doute l'utilisera-t-on dans les conditions analogues au F. M. 1915. Nul doute qu'il ne donne des rsultats trs apprciables. 11 Mthodes. Avant tout il faut faire simple. L'avion qui fond sur nous ne nous lasse pas le temps de faire des calculs et les projectiles qui s'abattent de tous cts ne nous en laissent pas la libert d'esprit. Eliminons donc les facteurs du problme qui ne sont pas indispensables. Rduisons donc les autres des formules simples d'application instinctive. Vitessede l'avion. Nous l'estimerons gnralement 150 kil l'heure. Ce sera la vitesse normale. Nous envisagerons aussi une vitesse exceptionnellement faible. C'est tout. Dislance de l'avion. L'infanterie ne peut pas disposer de grands tlmtres qu'elle n'aurait 'd'ailleurs

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pas le temps d'utiliser. Profitant de la tension de la trajectoire aux petites et moyennes distances, on tirera sur hausse unique : 600 mtres, que l'on modifiera lgrement au besoin. Il n'y aura plus qu' savoir si l'avion est dans le champ de tir autoris, c'est--dire moins de 1.000 mtres. Un instrument trs simple, la stadia, et surtout le coup d'oeil des observateurs nous suffiront apprcier cette distance. Site Influence du vent. On ne tiendre compte du site que trs exceptionnellement. On liminera l'influence du vent sur la balle. Quant l'influence du vent sur l'avion, elle sera limine si le tireur peut suivre les dplacements de l'avion par rapport au Sol. Ainsi le problme se bornera quelques points trs simples : A. Correction angulaire. B. Apprciation de la distance. C. Eventuellement, correction de vitesse et de site. A. Correction angulaire. Appareils d pointage Au dbut de la guerre, on a fait du tir au sentiment', comme un chasseur qui tire sur un oiseau ; les rsultats furent trs faibles et les avions ennemis devenaient de plus en plus hardis. Des inventeurs se sont mis la recherche d'instruments simples et suffisamment prcis. Le lieutenant d vaisseau Le Prieur, quifut un chercheur d'une admirable fcondit, ralisa dans ses donnes essentielles l'appareil de pointage qui est dvenu la correction d'infanterie. Correction d'infanterie ^ Principe. Supposons le problme rsolu : 4 crans de mire soit : 0. C. le guidon de la mitrailleuse. A. l'avion. P. l'avion futur. De O comme origine, traons une parallle . P. Les 2 triangles forms A. G. P. et C. O. M. sont semblables. Donc leurs cts homologues sont proportionnels et on peut crire : OM OG Og = d'o : OM = X AP AP OP OP AP est. la correction-but qui est gale par dfinition VT. Or V, nous l'avons vu,est de 150 kil. l'heure ou 42 m/sec T est le temps mis par la balle effectuer son parcours. On le connat en le dduisant, des tables de tir. OG est la longueur de l'arme. OP est la distance D de l'avion, distance , peu prs connue. longueur de l'arme Donc OM = x correction-but distance de l'avion. Le lotit est exprim en mtres.

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L'ARMEE D'AFRIQUE partir de 1.000 mtres, on voit les insignes de reconnaissance ; partir de 600 mtres, on voit les haubans ; partir de 300 mtres, on voit les passagers. Tout ceci est d'autant plus alatoire que les avions modernes tendent vers la suppression des haubans (avions ailes paisses) et que les passagers sont souvent cachs par la coque. On peut apprcier la distance en se basant sur la dimension apparente des avions, dimension apparente quivarieavec la distance. C'est le principe de la stadia. La stadia est un petit instrument en tle, ayant la forme d'une lyre. On encadre dans cette lyre l'image de l'avion de telle sorte que les bords de l'avion touchent les bords de la lyre. Sur ces bords sont inscrits les distances qu'il suffira l'observateur de lire. Les deux faces de la stadia sont gradues de faon diffrente et on les utilise selon que l'appareil se prsente de face ou de profil. Bien entendu la stadia doit tre tenue une distance dtermine de l'oeil. Cette distance est. matrialise par un fil qui prend appui sur le front de l'observateur. Le trs grand dfaut de la stadia est qu'elle est construite./WMr un seul type d'avion. Or les dimensions des avions sont trs variables d'un type l'autre. L'instrument est donc peu prcis. Mthode de tir. Comme vous le voyez l'infanterie ne dispose dans sa lutte contre l'aviation que d'un matriel trs rudimentaire, tant d'observation que de vise. Il n'est donc pas question pour elle de faire du tir au but. Le tir de l'infanterie contre les avions volant bas consiste tout simplement placer sur la route que suivra l'objectif des gerbes de balles aussi denses que possible. En raison de l'imprcision de ce mode de tir, Il y a avantage avoir une large gerbe. C'est pourquoi on a autoris une grande dispersion qui a d'ailleurs, l'avantage d'absorber toutes les erreurs d'approximation de la vise. L'organisation de la mitrailleuse et du F. M. tous deux tirs bras francs ralisent bien cette dispersion Au dbut de la guerre anti-arienne le tireur faisait partir ses balles et en mme temps il dplaait sa pice pour que l'avion restt sans cesse sous le feu de la mitrailleuse, jusqu' puisement de la bande ou du chargeur. Ce procd donne de mdiocres rsultats. Actuellement, on ralise une srie de petits barrages (12 balles pour la mitrailleuse) que l'on place sur la route que va suivre l'avion. Le tireur vise l'avion avec le correcteur en forant lgrement la vise, tire une rafale, la pice tant fixe, puis refait une nouvelle vise, la pice tant fixe, et continue. C'est le tir par grappes. Munitions. - Le tir anti-arien s'effectue le plus souvent avec des balles ordinaires. Mais aux distances de moins de 600 mtres il est intressant de tirer des balles traceuses. L'aviateur assourdi par son moteur n'entend pas le sifflement des balles, mais il voit les

Nous voyons donc que pour atteindre l'avion futur il faudra que nous visions l'avion prsent A par une ligne de mire spciale M. G. A. Le correcteur d'infanterie ralise cette ligne de mireDescription. Le correcteur d'infanterie se divise en deux parties : 1 une rglette gradue mobile dans tous les azimuts autour d'un point fixe. C'est la droite O.M. dont je vous ai parle. 2 un guidon. C'est le point que nous avons vu tout l'heure. La rglette est orientable dans tous les sens. Elle pourra donc tre oriente paralllement la direction de marche de l'avion Sa longueur est calcule pour une corrction-but correspondant une vitesse dtermine de l'avion. Cette longueur varie proportionnellement la vitesse de l'avion but. Comme vous le voyez la rglette est coulissante/C'est le tireur qui fixe lui-mme la longueur ./donner la rglette suivant la A'itesseestime. La rglette est cet effet munie de crans correspondant des corrections-but variables. Dans un but de simplification, en enfonce normalement la rglette fond, ce qui correspond un tir contre un avion marchant 150 km l'heure et Une distance de 600 mtres. Si l'avion semble se dplacer une vitesse anormalement faible, on emploiera le cran 700. La ligne de vise est dtermine par la perle de la rglette, la perle de la mire et l'avion. L'appareil donne automatiquement la hausse de 000 mtres. Grille de vise. La grille de vise est constitue essentiellement par deux circonfrencesconcentriques. LJ circonfrence extrieure reprsente le lieu gomtrique de la perle de la rglette tournant autour de son axe horizontal, c'est--dire prenant toutes les positions de pointage dans le cas d'un avion volant dans un plan perpendiculaire au plan de tir. Le petit cercle est peu prs le lieu gomtrique de la mme perle de la rglette pour le cas d'un avion volant dans un plan relativement voisin du plan de tir. En raison de l'instabilit du F. M. et de sa grande dispersion on a trouv inutile de lui donner un appareil de pointage de prcision. Dans le mme esprit on a choisi sur chaque cercle des points repre, marqus par des encoches qui matrialiseront avec le guidon des vises types s'approchant assez de la vise qui devrait rellement tre effectue avec un appareil de prcision. Quant au guidon il tait pour le F. M. analogue au guidon du correcteur d'infanterie. On avait seulelement supprim le cadre qui ne correspondait pas la dispersion d'une arme tire bras Apprciation des distances. Nous avons vu que l'emploi du tlmtre est impossible. Nous apprcierons les distances de deux faons : D'abord on peut le faire la vue et c'est (avec une bonne habitude) le moyen le plus commode. L'valuation de la distance pourra se faire en se basant sur la plus ou moins grande visibilit des dtails :

L'ARMEE D'AFRIQUE traits de l'eu que tracent les balles lumineuses. Son moral peut en tre affect. Emploi tactique des armes anti-ariennes de l'infanterie On peut comparer l'aviation une artillerie trs grande porte donc l'action peut tre sensible sur toute l'tendue du territoire de chaque belligrant. C'est dire que les prcautions doivent tre prises pour protger les points capitaux du territoire national (c'est l'affaire de la D. C. A.) et aussi les troupes, qu'elles soient en stationnement, au combat, en marche. Nous savons que ces troupes doivent pourvoir elles-mmes leur propre sret avec leurs mitrailleuses et leurs F. M. 1 Dfense des troupes et convois en dplacement Les troupes et convois se dplaant sur route sont trs vulnrables. En principe, proximit du front, la dfense est assure par les units de D. C. A. Mais nous savons que celles-ci sont trop peu nombreuses pour assurer une protection complte. Chaque unit se dplaant dsigne des groupes de mitrailleuses qui auront dfendre la colonne contre les avions bas. Chaque groupe dsign se met en batterie hors de la route et rejoint son unit ds que celle-ci s'est assez loigne pour ne plus tre couverte. Dans une colonne forte de plusieurs bataillons, le Commandant de la Colonne rpartit ses groups de mitrailleuses sur l'itinraire. Il faut prvoir un groupe pour 1 kilomtre de longueur de la colonne. J'ouvre ici une petite parenthse. Notre infanterie est assez mal partage cet gard car ses mitrailleuses ont une faible mobilit qui ne leur permet ni de devancer la colonne, ni de la rejoindre. Les Allemands ont par bataillon une section de trois picesmontes sur des caissons attels de quatre chevaux qui peuvent doubler les colonnes toutes les allures. Les units se dplaant par chemin de fer pourvoient leur propre scurit. L'avion ennemi aura videmment avantage voler au-dessus du train et dans la mme direction que lui, ou essayer des tirs d'enfilade. On rpartira les groupes de protection de telle sorte qu'ils puissent tirer les uns vers l'avant, les autres vers l'arrire ? Les plates-formes portant ces groupes sont places vers le centre du convoi et bien dgages. Toute unit procdant un embarquement ou un dbarquement pourvoit de mme sa dfense. 11 Dfense des cantonnements et bivouacs Aussitt qu'une unit arrive au cantonnement ou au bivouac, le chef se proccupe de la dfense contre avions bas. Des groupes sont mis en batterie et le service du guet organis. Les groupes de dfense ne doivent pas tre mis en batterie aux lisires mmes du cantonnement. En effet un avion n'a pas besoin de survoler un point pour le bombarder. Sa propre vitesse donne aux projectiles une certaine vitesse horizontale. 11faut donc non seulement empcher l'adversaire de survoler, mais encore l'empcher d'approcher. En outre, placer les mitrailleuses sur le point dfendre '

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serait les mettre la merci d'un-coup heureux englobant le point. dfendre et l'organe de dfense. Placer un groupe de mitrailleuses 500 mtres environ du cantonnement dfendre semble la solution la plus favorable. Dfense des troupes au combat Combat offensif. Le rglement prvoit que tout chef d'unit disposant de mitrailleuses dsigne pralablement l'engagement de son unit des groupes spcialement chargs de la dfense contre avions volant, bas. La proportion de ces pices par rapport au nombre total des mitrailleuses n'est pas fixe. Il semble qu'une proportion du quart serait la plus admissible. Elle tait la plus habituelle la fin de la guerre. D'une faon gnrale le mouvement de l'unit, bataillon par exemple, devra tre continuellement protge contre l'aviation ennemie. Commeune mitrailleuse n'a d'action contre l'avion volant bas qu'autant qu'elle est pralablement en batterie, nos groupes de dfense anti-ariens devront se dplacer par bonds le premier se dplaant quand le second successivement, est en batterie. Il y aura galement des procds de baison rapide prvoir entre ces groupes pour qu'il n'y ait pas de solution de continuit dans la dfense. Au cours de l'approche, la seule proccupation des Chefsde groupe sera de mettre en batterie en des points o Jesvues seront bonnes. En raison, du peu de temps disponible, on ne fera aucune organisation. On n'aura mme pas le temps de camoufler. Au cours de l'attaque le camouflages'imposera. D'autre part il sera indispensable de trouver des positions dfiles.La lenteur relative de la progression permettra aux mitrailleuses de soigner leur installation. Il y aura se proccuper du service du guet. Il y faudra au moins deux veilleurs, un vers l'avant, l'autre vers l'arrire. La distance laquelle les groupes de mitrailleuses de D. C. A. marcheront derrire l'chelon de feu, ne devra pas, en gnral tre moindre de 500 mtres. Il faut que ces units n'aient rien craindre des entreprises de l'ennemi, sinon elles songeront plus leur propre dfense qu' leur mission spciale. Bien qu'il n'y ait pas de texte rglementaire pour l'emploi au combat du F. M. en dfense anti-arienne on doit prvoir dans chaque Compagnie de voltigeurs, 1 ou 2 groupes des sections de 2e chelon chargs de collaborer avec les units de mitraireuses la dfense anti-arienne. Le dispositif du F. M. sur le support coupelle semble bannir cette arme de l'chelon de feu moins qu'il n'y trouve abri ou couvert. Combat,dfensif: Le rglement, prvoit que le Chef de bataillon doit consacrer un ou plusieurs groupes de mitrailleuses la dfense anti-arienne. Combien de groupes consacre-t-on cette mission ? Vous savez que le bataillon dispose en tout, de 8 groupes donc 8 tinits de feu. Pour un bataillon devant dfendre un front de 1 kilomtre la dotation peut paratre suffisante. On peut considrer comme normale la distance de 500 mtres sparant 2 groupes de mitrailleuses de dfense

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L'ARMEE D'AFRIQUE dresse qui marche la nuit, se cache le jour, peut compltement dissimuler sa prsence. De ce camouflage, il y a eu pendant la guerre quelques retentissants exemples ; la concentration allemande de mars 1918 entre l'Oise et la Somme et la concentration franco-anglaise du mois d'aot 19] 8, au Sud de la Somme. Dans les deux cas les concentrations chapprent tout fait l'observation. Sur le champ de bataille mme, le camouflage des stationnements et des mouvements est certes beaucoup plus difficile raliser. Mais l, encore une infanterie instruite qui sait utiliser le terrain pourra dfiler une bonne partie de ses effectifs aux vues de l'aviation. Et les avions volant bas ? l'infanterie peut-elle avec ses moyens rudimentaires les carter ? A premire vue il semble que non. On estime actuellement que la mitrailleuse tirant, sur avion peut raliser 3 touches pour 1.000 cartouches (Je ne dis pas 3 avions abattus pour 1.000 cartouches). Le rendement est assez important si l'on remarque que 1.000 cartouches sont trs vite tires. Et puis le but essentiel n'est-il pas plutt de donner l'aviateur ennemi une crainte salutaire ? A cet gard il n'y a pas de doute. Les mitrailleuses de dfense anti-arienne ont produit leur effet. Ds le 20 septembre 1917, une note du groupe d'armes du Kronprinz Allemand disait : L'attaque de nos avions par l'infanterie ennemie fut trs active. Tous nos avions reurent de nombreux projectiles. L'activit de l'artillerie anti-arienne fut trs faible. Elle ne put atteindre nos avions volant bas . C'tait bien constater l'efficacit offensive de l'infanterie contre l'aviation. Capitaine, de LANGERN.

anti-arienne. Un bataillon devrait donc consacrer sa dfense anti-arienne une S. M. soit l.equart de ses moyens. Quant l'emplacement de ces groupes il dpendra videmment du terrain. Us doivent, tre dfils, sinon l'artillerie ennemie aura vite fait de les dmolir. Us doivent tre protgs contre les entreprises de l'infanterie ennemie. Enfin ils. doivent dfendre au moins la ligne des P. C. de bataillons et des rserves de bataillons. D'autre part il faut tenir compte des conditions de visibilit. La rpartition des groupes de mitrailleuses aux extrmits du bataillon croisant leurs feux vers le centre semble devoir assurer de bonnes vues tout moment de la journe l'un au moins des groupes de dfense anti-arienne. Vers l'arrire l'chelonnement en profondeur des mitrailleuses de dfense anti-arienne est ralis par l'chelonnement mme des bataillons, puisque chacun assure sa propre dfense. En outre la circulation des troupes, des convois, les points importants, les P. Cdes grandes units sont protgs par des" formations spciales de D. C. A. CONCLUSION L'intervention de l'aviation dans la guerre a compliqu le rle de l'infanterie, rle dj si charg. L'avion dnonce l'infanterie l'artillerie et guide les coups de celle-ci. Bien plus il intervient dans la bataille soit par un bombardement aux hautes altitudes soit par ses brutales attaques tout prs du sol. Le rle d'observation peut, nous l'avons vu, tre dcisif. Mais nous savons aussi qu'une infanterie bien

ESPAGNOLES EN 1732 ET DEMERS-EL-KEB1R. PRISEDE CETTEVILLEPAR LESARMES ANCIEN PLAN.D'ORAN

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MAROC (20 juin 20 aot 1929) Situation d'ensemble. Politiquement, la situation volue d'une faon inespre dans le sud de Tiznitt et de Taroudant. Les tribus chleuhs sdentaires de l'Anti-Atlas, prise d'une fringale de soumission, font l'une aprs l'autre amende honorable, depuis l'Atlantique jusqu'au contact des groupements soumis et rallis du Coudedu Draa. L mouvement a commenc par les At ou Mribet, puissante tribu arabo-berbre de 3.000 familles, qui touche au Draa moyen sur plus de 150 kil. pour s'tendre vers l'Ouest jusqu'aux confins de la zone d'Ifni, paraissant devoir emporter toute rsistance travers l'Anti-Atlas, jusqu'aux abords du Rio de Oro. Mais il reste confirmer par l'occupation les bonnes dispositions de plus de 10.000 familles. Il faut en prparer les moyens, leur assurer protection, et cela, des distances variant entre 300 et 500 kil. dans le Sud-Est et le Sud-Ouest de Marrakech. La question des distances devient, en effet, une lourde hypothque ds qu'on aborde le revers Sud

du Grand Atlas marocain. Si la mcanique moderne la rduit dans le temps, elle ne lait par ailleurs qu'augmenter les dpenses que rloignement impose. A vol d'oiseau l'embouchure du Draa est environ 300 kil. du port d'Agadir, le coude de l'oued dans la partie moyenne de son cours en est plus de. 400 kil. et de chacun de ces points on compte respectivement 400 et 500 kil. jusqu' Marrakech, terminus le plus proche de la voie ferre. Le Todhra et le Ferkla entre Ziz et Draa sont distances peu prs gales, de Nemours ou d'Agadir soit 4 500 kil. mais 300 seulement de Casablanca, 250 de Marrakech, 150 kil. de Midel t, 2 terminus de voies ferres, distants le 1er de 280kil. le 2Gde 500, longueurs de rail des ports les plus proches Casablanca et Nemours. Par la piste, par la route, il faudra sans doute augmenter de prs de moiti les parcours valus vol d'oiseau et le Draa, le Thodra ne sont que les approches des immensits sahariennes. Retenons comme terme de comparaison que Tabelbala, P. C. de la Compagnie saharienne de la Saoura, 200 kil. l'Est du coude du Draa, est 350 kil. de

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Colomb Bchar loign lui-mme d'Oian par 748 kil. En Syrie comme-au Liban la vie politique marche au de rail et rien que pour assurer chaque mhariste2 ralenti. La Chambre libanaise est en vacances. Les saharien sa frugale ration de farine, de caf, de th,, politiciens de profession estivent dans la montagne. de sucre et d'pices, l'on compte dj une moyenne 3 La grande manifestation politique qui avait t prvue journalire de 1 fr. 50en oubliant les pertes par dchets5 pour le 15 aot par les nationalistes Syriens pour clde transport ou par avarie, et les multiples frais ac- brer la mort de leur leader Fozzi Ghazzi a t dcomcessoires dont l'Etat ne fait jamais le compte et que mande, l'instruction ouverte l'occasion de cette mort seul, un particulier saurait valuer parce qu'il puise ayant prouv que Fozzi Ghazi avait t empoisonn toujours dans la mme caisse. par sa femme et. ayant ainsi dtruit tout espoir de le .Le besoin s'affirme d'en appeler des procds s prsenter comme un martyr politique. nouveaux, des groupements tactiques conomes d'e Situation militaire. Frontire Nord. Bien que fectifs et de ravitaillement, mais d'action puissante' dans l'ensemble l'attitude des autorits turques de la runiront qui aviation, lments motoriss, forces frontire soit plus correcte, quelques incidents sont liaisons aux ordres de chefs aussi suppltives, rapides, encore Signaler. C'est ainsi que le Capitaine turc de prvenus dela situation politique qu'avertis des moyens Derbissio a cru devoir incarcrer sans raison apparente nouveaux mis leurs disposition. On les rclame n >tamment dans le Haut Draa et le pendant 24 heures un douanier syrien arrivant d'AIep Dds au contact du bloc At Att, qui menace grave- par Je train du 2 aot. Le 11 aot, dans la matine, 300 chvres ont t ment les confins Glaous ; la situation a paru srieuse voles Djouvalie (10 kil. S. O. d'Hjilar) par des '.. la mi-juillet, elle est aujourd'hui StatiOnnaire mais , individus venus de Tiyek- Aprs Un change de coups encore incompltement rtablie. L'agitation persiste autour d'At YacOub dans le de fusil les gardes ruraux ont repris leur butin aux Haut Ziz,tempre cependant par la trve des moissons. voleurs qui se sont enfuis en zone turque. Dans la rgion du Bec de Canard une active propa. Sur le front du Moyen Atlas on a procd sans coup, frir une lgre rduction du front dans sa partie . gande mene par les Turcs a russi dterminer Neief Nord-Est, en avant d'Arbala et de Tiffert. Bey Ibn Mousto Pkeha, chef de la tribu kurde des Dans l'ensemble, on peroit la diffrence si marque . Miranes Korchars rentrer en Turquie. Neief avait entre les tribus du Sahelet celles du Ghrg, appellationsi cependant donn depuis quelque temps des gages cerindignes gui diffrencient les Chleuhs de l'Ouest; tains de son dsir de vivre en territoire sous mandat Atlantique et les masses de grands nomades qu'on franais et avait envoy son fils comme boursier chez rencontre . partir du mridien d'Akka jusqu' la les Lazaristes Beyrouth depuis 0 mois. Un incident Saoura. les premires si assimilables ayant pris dj rcent entre les chrtiens d'TTasseteheet Neief Bey ' profondment ce chef kurde qui, cdant par nos chantiers, nos Usines, nos units marocaines mcontenta ' sollicitations du Commandant du Bataillon fronau Maroc et en France, tant de contacts avec nous, les aux autres enfermes dans une rsistance que leur permet tire, Djema Bey est rentr en territoire turc fin juillet. une vie faite d'espace, de libert et de misre. A noter, par contre, que dans la rgion au N. O. les ' autorits turques de Killis ont restitu du btail enlev ; LEVANT des villages syriens par des bandits rfugis en TurLes territoires de mandat franais jouissent d'une Elles ont. en outre livr 2 criminels de droit comquie. tranquillit qui contraste singulirement avec l'agita- mun condamns 15 ans de prison. Ce geste a eu une tion qui se manifeste dans les territoires arabes de trs heureuse rpercussion dans la rgion d'Azaz. mandat britannique qui les entourent. Crise ministrielle en Irak, mouvement antisioniste de Palestine se La dlgation franaise charge de collaborer avec I Turcs l'abornement de -la frontire Syro-turque traduisant par de. violents combats, entre Juifs et les < Nissibin au Tigre, en excution des accords d'AngoArabes, reprise de l'activit politique en Egypte con- de ' des 22-29 juin 1929 est en "voie d'organisation. scutive la dmission de Lord Lloyd, Haut-Commis- ra J sera prside par le Coloneld'Infanterie Coloniale saire Britannique, sont certes suivis avec [intrt, mais Elle ' Boinet la Syrie reste calme. qui avait dj procd l'aboriiement de la frontire Syro-turque, de la mer Nissibin. La scurit est complte. Traqus par nos escadrons 1 lgers, les Dendaches, aprs avoir subi des pertes, LIBYE semblent s'tre fractionns en deux groupes qui cherLa politique du Marchal liadoglio. Aprs le chent un refuge soit dans la rgion l'Est de Homs, soit ( Comte dans les hautes montagnes du Hermel. Volpi et le Gnral de Bono, en Tripolitainc, M. l Feruzzi, en Cyrnaque, aprs la formule de L'activit de notre service du contrle bdouin aid aprs aux Italiens sans les Lybiens, le Marchal la Libye par les lments de police du dsert a russi empcher Badoglio, grand soldat, qui sait toute la puissance des de en conflits Jes dissentiments entre tribus dgnrer ' militaires moyens parle d'abord de pacifier les esprits. Les de rezzous ont chou et ont tentatives sanglants. Je dsire la paix, qui signifie construire, proclat rprimes. La perception de l'impt, marque indis< me-t-il au coins de ses tournes, particulirement obcutable de la soumission des nomades, est en bonne ' voie. jectives ; j'carte la guerre qui apporte des deuils et

L'ARMEE D'AFRIQUE de la tristesse et ne signifie que destruction et ruine ; la violence est la politique des aventuriers. Un Gallini, un Lyautey pourraient signer les instructions qu'il donne ses collaborateurs. Sa politique indigne tourne le dos celle de ses prdcesseurs. 11n'hsite pas leur reprocher d'avoir perdu la confiance des populations en manquant la parole donne. En venant ici, dclare-t-il Benghazi, le 15 mars au Directeur du journal la Cirenaca Nuova nous n'avons pas fait que conqurir une colonie, nous avons assum un devoir en tant que pionniers de la civilisation. Nous devons donc chercher devenir toujours meilleurs, car celui qui prch le bien et agit mal fait ici figure d'homme nuisible envers la popu lation qui, bien que rude encore, est cependant doue d'une grande sensibilit et d'une perception pure et intacte de la justice. La rbellion n'est que le fait de la misre, d d" soeuvrement, du brigandage logique dans un pays de populations clairsemes et sans voies de communication. Elle cessera ds que les masses se seront remises au travail. La pacification n'est qu'un problme de police. C'est bien l une politique de rapprochement du protecteur et du protg, de sollicitude et de conciliation qui n'exclut pas la fermet. J'attendrai avec patience que chacun soit bien averti veillant ce qui pourra advenir et aux ini tiatives des chefs de la rbellion. Les forces que j'ai ma disposition sont plus que suffisantes pour me tranquiliser sur ce chapitre, puis, quand j'estimerai avoir assez attendu, d'accord avec le commandant des troupes, je commencerai une action d'ensemble d'une extrme rigueur car cette histoire doit finir. Vies et biens seront garantis ceux qui se somet tront en livrant des armes que le Gouvernement doit tre seul possder. C'est un programme nouveau que transgressent encore des hommes de l'ancien rgime et le Gnral Graziani lui-mme chef des troupes en Tripolitaine qui dclarait en avril : l'opinion publique en Italie n'admettrait pas que l'aman fut accord aux chefs rebelles de Tripolitaine et de Cyrnaque. Il faut les rduire par le fer et par le feu. Le Marchal Badoglio apporte donc bien une autre manire qu'il appuie d'une politique d'quipement conomique, d'un programme administratif d'conomies qui permettront de raliser le grand effort qu'appelle la mise en oeuvre des travaux d'utilit publique, d'une politique de colonisation qui appelle des capitaux et des comptences en cartant les spculateurs et les non-valeurs. Le dvouement bruyant et visiblement intress la cause fasciste ne compense pas aux yeux du Marchal l'insuffisance professionnelle. La terre ira ceux qui la cultivent ; ce qu'il faut avant

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tout c'est de la technique, de la persvrence et. de l'argent. Et le Marchal Badoglio dbute par un succs. La rbellion est encore active en Tripolitaine mais elle s'apaise en Cyrnaque et les chefs senoussis rebelles font Barce, le 19 juin, acte de soumission en leur nom et au nom de leurs tribus. Il ne s'agit plus que de procder leur dsarmerhent. En Tripolitaine, le Commandement aurait dj, en 4 ans, rcupr 40.000 fusils. TRIPOLITAINE Serf en Naceur qui commande aux tribus rebelles campes dans l'oued Sciati, au Nord du Fezzan, a tent encore une fois d'entraner ses partisans l'attaque du Djebel Tripolitain pour le rejeter de nouveau en dissidence. Le Sciati est environ 200 kil. au Sud-Ouest de Socna, 500 au Sud de Mizd, une distance sensiblement gale de Derj voisin du Sud Tunisien. En janvier, Serf en Naceur runit en Conseil de Guerre Berghin (275 kil. au Nord de Mourzouk) Mohammed ben el Hadj Lassen, ancien Mouidir, dlgu des Italiens auprs ds populations Mchacha, Salem ben Abdennebi qui commande aux Zentanes, et Mohammed Fkini, chef des Redjban. Serf en Naceur s'est assur l'appui des Ouarfellc d'Abdennebi bel Kheir, au Sud des Bni Oulid, et des Mogharba qui confinent la Syrtiqu. Ds le dbut de mars, des groupes filtrent entre Noufilia, et gheila et jusque dans l'Oued Faredj, en Syrtiqu orientale. Le 17 mars, 300 rebelles sont signa- . ls dans l'oued bel el MehiTqui se jette dans la mer 50kil. l'Ouest de Syrte environ 400 kil. l'Ouest d l'oued Faredj, un groupe plus important encore se rassemble 40 kil. au Sud-Est de BoU-Njem, 150 kil. au Sud-Ouest de Syrte. Au dbut d'avril 250 fusils, mogharba, Fouaeher, Aouaghir qui s'taient rassembls prs de Zella, au pied des monts Haroudj 250 kil. du littoral syrtiqu sont en marche sur Agheila. Dcouverts par l'aviation, ils gagnent la cte pour se drober dans les dunes ; un vent de sable les dlivre pendant 4 jours de la surveillance des avions. Le 6, le contaet est repris au bnfice de 2 bataillons rythrens et d'un groupe d'autos blindes qui livrent combat et se lancent la poursuite des rebelles, jusque sur l'oued Faredj 70 kil. d'Agdebia. Parcourant le lendemain rebours le terrain de l'action, les Italiens comptent 170 cadavres abandonns par l'ennemi dont le chef de la mhalla : Ahmed ben Abdelkader Ateuch. Les pertes italiennes s'levaient 5 tus et 17blesss. Le 8 avril Mohammed ben el Lassen avec 400 fusils surprend et met en droute les 50 auxiliaires qui constituent la garnison de Bir Allag, 75 kil. environ au Sud-Ouest de Bou Njem. Bref, le front tripolitain est alert sur prs de 6 700 kil.

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L'ARMEE D>AFRiQU Deux bataillons rythrens, des escadrons lybiens, une compagnie muletire, guids par l'aviation y prennent part contre 250 300 fusils rebelles. Les Italiens comptent 25 soldats indignes tus et 2 mtropolitains dont un officier. Les Senoussis qui se drobent dans la ; nuit abandonnent sur le terrain 20 tus et 30 blesss. Dans le mme temps, on a signal une rencontre dans la rgion de Tabrouk. Ce sont les dernires hostilits ; les douars rebelles du Djebel de la Cyrnaque se bornent dsormais errer dans la zone accidente et boise qui s'tend de Barce Derna, suivis et surveills par les troupes . italiennes. Depuis le 15 avril, des ngociations sont entames avec les chefs Senoussis. Les pourparlers remontent dj plusieurs mois. ; En janvier 1928, Sidi Rida chef Senoussiste du groupe , d'oasis de Djalo 250 kil. au Sud-Est de la Grande Syrte tait captur par. les Italiens dans des circons: tances demeures assez obscures et dport en Sicile. En octobre, une mission militaire part, Kpufra, sous le prtexte de donner des soins Mohammed el Abid Senoussi qui y commande. A son tour elle est laite prisonnire en cours de route, envoye Koufra et ;garde comme otage pour rpondre de la libration de 'Sidi Rida. Celui-ci est rappel de Sicile Benghazi, le 23 mars ; le Marchal Badoglio en fait auprs des rebelles l'artisan de sa politique d'attraction pacifique. Le retour de Sidi Rida suivait de quelques jours l'arrive Porto Bardia, prs de la frontire gyptien:ne du mdecin-major Brezzi et de ses compagnons de captivit, librs par Mohammed el AbidEn fin avril, Sidi Rida tait Barce.pour amorcer les conversations avec Omar elMekhtar exMokaddem de la Zaoua de Gerds el Abid prs de Barce, excuteur aveugle en Cyrnaque des volonts de Sidi Idriss ; ce dernier est. le grand matre de la Senoussia, rfugi en Egypte, chef incontest des tribus rebelles de la Cyrnaque et depuis plus de 7 ans en lutte acharne contre les Italiens. Elles ont abouti, le 13 juin, la soumission d'Omar el Mokhtar et de ses lieutenants Hussein Rida, fils de Sidi Rida et Fadil ben Omar, chef de l'importante tribu des Braasa. Le 19 juin, elle tait renouvel solennellement Barce dans une entrevue avec le marchal Badoglio qui rglait aussitt la question du dsarmement des tribus. TURQUIE Le mouvement kurde.Malgr tous les dmentis publis par le Gouvernement d'Angora et ses reprsentants l'tranger au sujet du mouvement kurde, il parat certain que la situation est toujours trouble dans les villayets orientaux. Des mesures policires ou militaires qu'il est impossible de dissimuler suffisent d'ailleurs indiquer que le Gouvernement turc se proccupe srieusement de la situation.

Le Commandement, bien renseign, prpare la rplique ; des groupes mobiles se rassemblent Syrte, Bou Njem, Hon, prs de Socna, Mizda, Bnii Oulid et Derdj.Le dispositif,en place ds le 12 avril, est aux ordres du Gnral Graziani qui a son quartier gnral Mizda. Vers le 15 avril, on signale un engagement de l'adversaire prs de Redjei, 70 kil. l'Est de Nalout, avec les partisans d'Amar Biala ancien Mouidir d'Ouezzan, aujourd'hui au service des Italiens. A la mme date, Serf en Naceur apparat aux environs de Gheriet 150 kil. au Sud-Est de Mizda. Il y a combat le 17entre sa mhalla et un groupe de partisans aux ordres de Khalifa Zaoui qui a l'appui de l'aviation italienne. De part et d'autre une cinquantaine de morts restent sur le terrain. Le 22, le groupe mobile de Mizda est aux prises avec la harka de.Mohammed ben el Hadj Lhassen dans la rgion de l'oued Zem Zem. La harka laisse 100morts sur le terrain et se drobe dans l Hammada chappant toute poursuite. Les Italiens n'ont que 5 morts et 20 blesss. Le 25 avril, contact est pris Bir Rtem au Sud-Est de Noufilia avec un 3e groupe adverse de 200 fusils qui perd 35 tus. Pendant ce temps, Serf en Naceur avec 800 fusils bat la campagne entre l'oued Zem Zem et l'oued Bel Khir. Le 17 mai, de Mizda, de Hon, de Derj, les groupes mobiles habilement guids par l'aviation courent l'ennemi. Le 25 mai, un premier combat a lieu Sciuref, au Sud-Est de Gheriat entre Oued Zem Zem et oued bel elKbir. Serf en Naceur se replie vers le Sud et tombe sur la colonne venue de Hon, il s'enfuit vers le Nord en direction de Bir Allag ; les trois colonnes italiennes l'enserrent et lui font subir de lourdes pertes, 300 tus, 500 chameaux et 4.000 ttes de btail enlevs, mais Serf en Naceur peut encore une fois rompre le combat et se drober vers le Sud. La rsistance des bandes tripolitaines est acharne, elle mobilise prs de 2.000 fusils mais toujours alourdis de nombreux troupeaux. La rplique italienne est svre sans venir bout toutefois de l'adversaire ; sur le front tripolitain la lutte reste ouverte, seulement interrompue par la trve de l't. CYRENAQUE Au dbut de l'anne, les Senoussis tenaient encore en alerte les forces italiennes de la frontire gyptienne jusqu' la Syrtiqu, pntrant parfois jusque dans la proche banlieue de Ben Ghazi. De nouveau, il y a combat, le 13 mars, dans les bois d'El Maghar entre les redoutes de Gerds el Abid et de Teeniz 100 kil. l'Est de Benghazi, aux limites orientales de la plaine cultive de Barce dans une zone o l'eau abonde o le terrain couvert et coup permet de dissimuler campements et troupeaux.

L'ARMEE D'AFRIQUE Dernirement le bruit de la prise de Van par les insurgs a couru, mais il n'a pas t confirm. Quoi qu'il en soit, on continue signaler des engagements entre les rebelles et les forces turques, notamment dans la rgion de Bayazid. D'aprs certains renseignements on pourrait s'attendre une extension de la rvolte si les tentatives faites par les partisans d'un Kurdistan indpendant russissaient lier leur action celles que certaines notabilits turques rfugies l'tranger s'efforceraient de conduire au nom d'un fils d'Abdul Hamid, en vue de renverser le rgime Kmaliste. L'incendie d'Angora. On sait qu'un trs violent incendie a dtruit tout un quartier d'Angora dans la nuit du 19au 20 juillet. Cet incendie aurait pris naissance dans des dpts de chaux. Les dgts sont considrables et il est possible que ce sinistre ait pour consquence de retarder srieusement les travaux de reconstruction de la Capitale. Situation extrieure. Trait d'amiti entre la Turquie et le Hedjaz. Un trait a t sign la du Mecque entre la Turquie et le Gouvernement ' Hedjaz dont l'indpendance est reconnue. Diffrend lurco-sovitique.Malgr le dsir de la Turquie de rester en relations amicales avec la Russie, qui fut la premire aider les premiers pas de la jeune rpublique turque, les efforts que cette dernire a entrepris avec succs pour se dtacher des liens politiques dant l'U.Ii.S.S. tendait l'enserrer ont amen une certaine dception chez les Soviets. Us cherchent s'en venger par des vexations dans les rapports commerciaux entre les deux pays. Les commerants turcs lss voudraient que leur gouvernement entrt dans la voie des reprsailles mais celui-ci rsiste. Un nouveau trait commercial se ngocie Moscou, sous les auspices de l'Ambassadeur de Turquie, Hussein Raghib bey. Le diffrend grco-turc. Les ngociations grcoturques que l'on croyait enfin sur le point d'aboutir ont encore une fois chou. Le Gouvernement grec persiste h vouloir valuer seul la somme qui doit lui revenir dans l'change des proprits entre sujets grecs et, turcs rentrs dans leur pays d'origine. En outre, il exige que le Gouvernement turc accepte de laisser rentrer Constantinople les Grecs ayant quitt cette ville avec des passeports de l'ancien rgime. Le Gouvernement turc ne veut pas de l'arbitrage de la Cour internationale de justice, mais il propose l'arbitrage des membres neutres de la Commission mixte d'change. Par une note remise Tewfik Rushdi bey le 28 aot dernier, la Grce accepte le principe de cet arbitrage, mais retire son offre primitive de payer 400.000 livres sterling la Turquie, en compensation

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de l'annulation de toutes rclamations au sujet des proprits des populations changes. ARABIE Situation aux frontires Nord. et Nedj. Hedjaz se Les rebelles Ajman et Anzs sont rfugis Koweit. Ibn Soud est reparti Riad pour y lever des contingents sous les ordres de l'Emir de Hasa en vue de chtier les rebelles. Il aurait somm l'Emir de Koweit de cesser de donner axile aux rebelles nedjiens sous peine de voir ': envahir son territoire par les troupes pour rduire les dissidents. L'opinion en Irak se montre alarme de cette sommation qui donne quelque fondement aux intentions, qu'on prte au Roi du Hedjaz et du Nedj, de vouloir :s'annexer le Koweit. Situation aux frontires Sud. -En Assirl situation est trouble et l'mir Salh aurait t rvoqu par Ibn Soud. Rorganisation de l'Arme Nedjienne. ---..'Ibn Soud poursuivant l'organisation de son Etat, cherche mettre sur pied une arme rgulire, Il aurait fait appel Eaouzi-Kaoudji, ex-capitaine dserteur de la Lgion Syrienne, Homs en 1925, luimme s'entourant d'anciens rebelles syriens ayant servi autrefois dans l'arme turque comme lui. v.. La prsence de Ghkib Arslan au*Nedj, signale au dernier bulletin, semblerait indiquer qu'lbn Soud, tout en conseillant aux rebelles syriens encore rfugis : Nebeck de faire leur soumission, compte utiliser certains d'entre eux pour la rorganisation politique et ' militaire de son royaume. I L'Arme Nedjienne comprendrait deux sortes de _; troupes : 1 Troupes du Jihad. Recrutes parmi les sdentaires raison de 3 hommes . pour 100 habitants. Le village fournirait aux hpmines recruts une monture, un fusil, une indemnit d'entre en campagne de 100 Medjidis, une solde journalire de 1 medjidi et demi. 2 Volontaires engags pour un an (sous les ordres :de Jamal bey Khzhali, ancien officier turc), quips, monts, habills et nourris par le Gouvernement, : solde mensuelle de 10 20 medjidis. Leur nombre actuel serait de 8.000 hommes. L'armement de cette ai-me rgulire ncessitera l'achat d'armes et de munitions l'tranger. Un envoi \ ' de 500 fusils fournis par le Tchcoslovaquie aurait t ' l'ait rcemment Djeddah. PALESTINE Des dsordres sanglants viennent d'clater en Palestine ; partis d'abord de Jrusalem, ils se sont tendus il tous les villages o vit. une collectivit juive. D'abord .surprises et dpourvues des troupes ncessaires, les autorits anglaises aprs avoir reu des renforts ont repris en main la situation qu'elles ont pu dominer au

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bout de 3 ou 4 jours d'meutes entre juifs et arabes Mais lesJuifs considrent cette facult comme insuffisante ; ils avaient lait des offres la Communaut gravement surexcits les uns contre les autres. musulmane pour acqurir la proprit du mur mais Toutefois la priode des soubressauts locaux n'est elles furent, repousses ; d'o un mcontentement pas close et il est craindre qu'elle ne se prolonge encore assez longtemps en raison de l'excitabilit des toujours ressenti chaque nouveau sabbah. adversaires. D'autre part l'arrive au pouvoir en Angleterre du parti travailliste a inquit les arabes palestiniens. Aperu gnral de la question sioniste. - La sou- Dans le mois de juin dernier, le journal arabe de Jaffa dainet avec laquelle l'meute a surgi pourrait, faire Palastine signalait l'influence considrable que les croire sa spontanit, mais ce serait ignorer la situa- Juifs exercent sur la 11e Internationale et les craintes tion gnrale en Palestine et l'antagonisme profond qui avait pour les arabes palestiniens de v.iir le parti qu'il y n'a cess d'exister entre les Arabes palestiniens et. les travailliste, une fois au pouvoir, apporter l'adminisJuifs sionistes, depuis la dclaration Balfour du 2 tration du pays des modifications tout l'intrt des novembre 1917. garantissant aux Juifs l'tablissement Juifs contre les Arabes. d'un foyer (Home) sous la protection de l'Angleterre. Enfin le XVIe Congrs Sioniste qui s'est ouvert le Depuis l'introduction du Foyer National juif en 28 juillet Zurich, a russi grouper au sein de l'AgenPalestine sous la protection du Mandat Britannique, ce juive largie, les Juifs du monde entier, sionistes et une haine sourde fomence au sein des populations iion sionistes. Le Gouvernement anglais s'est dclar musulmanes qui considrent comme des intrus les dispos reconnatre l'agence ainsi largie, comme orgn immigrants juifs qui sont venus de tous les pays du ne de liaison entre le mandat et le monde juif. Un conmonde coloniser la Palestine (1). cile de la nouvelle Agence runissant 112 reprsentants Au recensement de septembre 1927, la population de chacune des organisationssionist.es et non sionistes palestinienne tait, value officiellement 887.000 s'est tenu le 12courant ; il a affirm sa volont unanime mes dont 641.000 Musulmans, 158.000 Isralites, de reconstituer la Palestine sous la domination juive. 78.000 Chrtiens, 10.000 Druses et autres. Les espoirs des uns et les craintes des autres Les Juifs ne sont donc encore qu'une minorit, il est se trouvaient donc au plus haut degr de leur excivrai trs agissante et trs organise, qui a la ferme vo- tation ; une tincelle pouvait provoquer une explosion. lont d'arriver avoir la prpondrance dans le pays Elle ne se fit pas attendre. et refaire une patrie juive lorsque l'immigration aura les meuteset leur rpression. Le 15 aot, dernier, atteint un chiffre le permettant. De 1920 1924 en de jeunes sionistes provenant surtout du centre de gros 100.000 Juifs sont entrs en Palestine, puis il y a Tell-Arviv, sont venus en costume de sport et avec un et les eu Un flchissement sensible dans l'immigration sioniste faire une manifestation et prononcer drapeau chiffres de 1926 sont sensiblement ceux de 1929. des discours au Mur des Lamentations. Il semblait donc que la mfiance des Arabes l'gard Le 23 aot, un vendredi, les Musulmans en rponse HdesJuifs nationalistes sionistes, loin d'augmenter, et cette manifestation qu'ils considraient comme une pu s'attnuer. La politique ferme et plutt favorable provocation vinrent en nombre de 2.000 visiter le mur, aux Arabes de Lord Plumer, succdant Sir Herbert qui est un de leurs biens Wakfs. Il n'y avait que 3 vieux Samuel, y avait russi. Son successeur Sir John Chan- juifs en prire ; ils furent bousculs, les prires crites cellor ne semble pas avoir pris en considration suf- places dans les interstices des pierres furent brles fisante 'la gravit des incidents qui, ds l'anne der- ou dchires et le bruit se rpandit en ville que les nire, rvlrent l'animosit profonde des deux com- musulmans massacraient les juifs. A la sortie de la munauts rivales, propos du Mur des Lamentations de musulMosque,aprs la prire de midi, des o les Juifs voulurent difier un cran s'appuyant sur mans sortirent des murs d'enceinte groupes les portes de par le mur, pour permettre, aux hommes d'tre spars des I Jaffa et de Damas et attaqurent les quartiers juifs femmes au cours de leurs visites rituelles la partie du I extrieurs. mur que leur tradition considre comme un vestige du Les autorits locales qui n'avaient pas de troupes sur Temple de Salomon. Les Arabes qui en possdent, la place ont t surprises et dbordes, d'autant que ds sacr proprit titre de Wakouf, qui en font l'endroit la fusillade eut commenc, les dsordres, le pillage d'o Mahomet s'est lev au ciel sur sa jument Bourak que et l'incendie se propagrent rapidement dans la ville revendiquent le droit: d'empcher les Juifs d'apporter et s'tendirent le lendemain dans tous les centres o la moindre modification aux Lieux.'De tmt temps le vivaient des colonies juives. Gouvernement local, aussi bien turc qu'anglais a veill L'tat de a t proclam, les magasins se sige par des prescriptions de police ce que le statu quo dans les fermrent souks Jrusalem, et on fit appel subsistt, tolrant que les Juifs vinssent accomplir nux fonctionnaires civils de et aux anciens policiers juifs du mur sans tre leurs dvotions rituelles au pied inquiou non-juifs pour constituer un corps d'agents de ts par les Musulmans possesseurs en titre du mur. police volontaires. Des renforts furent envoys du Caire ; un premier n 6t le suivrait: en 1019: (1) Le.rythme rie l'immigration dtachement arriva par avion ds le 25 aot ; de Malte 1921 en1!)22 : e n 11)23 : : 8.157, 9.481, 2.618,en1020: 7.129,en des navires de guerre et des troupes furent expdis. 8.778, en1024; 17.372,en1925: 38.690,en 1926;5.000.

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La frontire entre la Palestine, la Syrie et la Trans- avec l'inscription Vive l'union des musulmans et des jordanie a t ferme : des auto-mitrailleuses patrouil- chrtiens. La .manifestation n'a pas t autorise . lent tout au long. Aucun voyageur n'est admis' passer devant, l consulat gnral d'Angleterre qui passer ; seul le courrier circule pur le train. En ce qui avait t gard par des troupes. On ne signale aucun incident. concerne le courrier arien de l'Inde, il n'a pas t la voie de. KanEn Iraq, les manifestations des musulmans ont t interrompu mais il est dtourn par tara et d'Amman. plus violentes. Le 30 aot, 5.000'manifestants se sont Les attaques d'Arabes contre les localits ont t runis la mosque Hadiarkhanapour une crmonie nombreuses, presque toutes les localits ont eu en commniorative' en l'honneur des musulmans tus au souffrir. Au 31 aot, les pertes officielles reconnues par cours des troubles de Palestine ; le Prsident-du Parti suite d'admission dans les hpitaux sont de : 164 tus national arabe, Mohamed Bey Aba Tummian fit et 272 blesss, niais il est craindre qu'elles ne soient adopter une motion contre la situation en Palestine, rendant le sionisme responsable des meutes. 11invibeaucoup plus leves. Les autorits britanniques se trouvent assez gnes tait la population au calme en faisant remarquer que les Juifs iraquiens n'taient pas responsables du siopour exercer une dfense efficace et qui ne revte pas un caractre d'odieuse rpression ; dans tous les com- nisme. " Les jeunes isral;tes de Bagdad rpondirent par une muniqus officiels le soin avec lequel on souligne qu?auautoris et cun bombardement arien n'a t qu'aucune adresse, aux nationalistes condamnant, en effet, le tiraillerie non contrle n'a t permise aux. troupes, sionisme et associant les protestations des Juifs iraindique le souci des autorits britanniques de mnager quiens celles des musulmans. Malheureusement les manifestants ne purent garder l'opinion extrieure. leur sang froid et, en rentrant chez eux travers les Le bombardement du-port de Caffa par un navire de guerre a t dmenti, de mme que l'incendie par souks, une rixe clata entre Juifs et, Musulmans, qui les troupes des maisons de suspects d'o des coups dgnra en vritable- bataille. La police monte dut intervenir, des renforts de police entourrent la ville, de fusil avaient t tirs sur les troupes de Gaza. o le calme fut rtabli la nuit. Rpressions l'extrieur. L'motion qu'ont souleA l'tranger, toutes les communauts juives envoient ve les troubles a t trs vivement ressentie par toutes au Gouvernement anglais pour approuver des les communauts juives et musulmanes du mond sa adresses politique juive et lui demandent d?agir nergiqueentier. ment pour, dfendre les droits des juifs sionistes opDans les pays avoisinant la Palestine d'abord : les prims. D'Amrique, le Snateur Borah s'tonne que Bdouins de TransJordanie en bordure d Palestine se les autorits palestiniennes aient t ainsi, dbordes sont aussitt mis en mouvement pour participer par les vnements ; il dgage la responsabilit du une cure qu'ils croyaient devoir tre profitable ; ls Gouvernement mtropolitain dont il connat les bonnes reconnaissances d'avion ont pu ls situer et les auto- dispositions l'gard ds juifs mais demande une enrits ont pu intervenir pour les arrter assez temps qute locale pour tablir l'incurie et la des et viter une extension du mouvement. Le chef des fonctionnaires du mandat' britannique. ngligence Bni Sakhr a t arrt. Lord Balfour, a envoy au Dr Wismanh, Prsident Malgr toutes les pi'cautions prises, on signalait que de l'agence juive et d l'organisation sioniste, une des groupes de bdouins avaient russi passer la fron- lettre lui exprimant son indignation, et son dgot tire syrienne et transjordanienne et avaient pu venir au sujet ds vnement de Palestine et lui renouvelant menacer Safcd au Nord du lac de Tibriadc. l'assurance que rengagement pris par l Grande Au Nedj, on prtend que SoltanAttrache, heureux Bretagne de favoriser l'tablissement d'un Home natiode saisir cette occasion de sortir d'un exil, pnible u< nal du Peuple Juif en Palestine ne serait pas retir. quitt Amman et cherche mobiliser des partisans * * druses yxnirvenir au secours du Ilaram es Schriff. De leur ct les populations musulmanes adressent En Syrie, une vive surexcitation s'est aussitt manides soit, au Gouvernement britannique o les couvent protestations feste Damas, foyer intrigues politiques en permanence. Les autorits franaises ont fait garder soit la S.D.N. pour protester contre la. politique par des troupes appuyes par des chars le quartier juif: sioniste du Gouvernement britannique. Aux Indes les journaux musulmans protestent et Les souks ont t ferms durant 2 ou 3 jours et des manifestations ont eu lieu sans qu'il en rsulte d'inci- dnoncent les vises anglaises cherchant retirer aux Musulmans le contrle de leurs lieux saints dents graves, grce la ferme attitude des autorits Jrusalem. civiles et militaires. Le comit excutif arabe de Palestine et une dlA Beyrouth une grande manifestation s'est droule en ville englobant 3.000 personnes comprenant des gation Syro-Palestinienne Genve ont envoy des musulmans et des chrtiens, portant la bannire du protestations dans le mme sens M. Mac Donald. Enfin en Egypte les journaux protestent contre la prophte et la croix, protestant contre le sionisme spoliateur des autochtones, et brandissant des pancartes prtention des Juifs de vouloir devenir les niatics de

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L'ARMEE D'AFRIQUE concessions dans la mise en vigueur des rformes un peu htivement imposes ses tribus arrires, parmi lesquelles l'interdiction de la culture des pavots opium n'a pas t une des m'oinsirritantes. Trait d'amiti entre la Perse et le Hedjaz. Le trait d'amiti a t sign le 24 aot ; aprs change de dcorations, les membres de la mission sont repartis pour le Hedjaz porteurs d'une lettre personnelle du Shah pour Ibn Soud. Avant leur dpart, les membres de la mission ont t reus par Sir Robert Olive, le Ministre anglais. EGYPTE Le projet de trait anglo-Egyptien. Le Foreign officea publi le 6 aot dernier le texte des notes changes le 3 aot entre Mohamed Pacha Mahmud, premier Ministre d'Egypte et M. Henderson, Secrtaire d'Etat aux Affaires Etrangres, relatives aux propositions du rglement des questions anglo-gyptiennes. Dans sa lettre d'envoi au premier Ministre gyptien M. Henderson indique que les propositions faites constituent l'extrme limite des concessions que le Gouvernement de Sa Majest Britannique puisse accorder dans le but d'amener un rglement dfinitif et honorable aux questions restes en suspens entre les deux pays.Il exprime l'espoir que le peuple gyptien examinera ces propositions dans un esprit d'amiti et de conciliation, semblable celui qui a prsid aux conversations de Londres et sans distinction de parti. En ce qui concerne la procdure prconise, la note d'envoi anglaise envisage que les propositions devront d'abord tre approuves par le Parlement gyptien nouvellement lu, et ensuite soumises par le Gouvernement anglais au Parlement. Une fois approuves, ces propositions devront recevoir leur effet par la conclusion et la ratification d'un trait. , Les propositions comprennent 16 paragraphes et cinq notes annexes d'explications de certaines questions de dtail importantes. Le paragraphe I annonce que : L'occupation militaire de l'Egypte par les forces de sa Majest Britannique est termine, et le paragraphe 2 stipule qu'une alliance est conclueentre les deux pays. Les autres paragraphes concernent : 1 L'appui de la Grande Bretagne pour l'admission de l'Egypte la S. D. N. ; 2 L'intervention en cas de conflit avec un tiers (les deux puissances se concerteront pour son rglement pacifique) ; 3 La dfinit'on d'une politique trangre ne portant pas atteinte aux intrts rciproques des deux pays ; 4 L'adoption par l'Egypte de mesures proposes pour faire respecter la vie et, les biens des trangers ; 5 L'alliance en cas de guerre ; 6 L'acceptation d'instructeurs militaires anglais pour l'arme gyptienne ;

la Palestine et dclarent que les arabes sont bien dcids combattre pour dfendre leur honneur et leurs intrts. Le Wafd aurait mme dcid de tlgraphier la S.D.N. pour protester contre les vnements de Palestine et lui demander d'insister auprs du Gouvernement anglais pour qu'il retire la dclaration Balfour cause des conflits actuels. Le retour de Lord C/ianeellor. Le Haut-Commissaire britannique qui prenait son cong Londres quand les troubles ont clat est arriv Jrusalem le 29 aot dans l'aprs-midi. Il a donn ordre de dsarmer les policiers juifs qu'on avait enrls au moment des troubles. Le retour du Chef responsable a amen une certaine dtente dans les esprits. AFGHANISTAN Le Gnral Nadir Khan a repris l'offensive contre l'Emir Kaboul : il aurait remport quelques succs et repris Gardez ; mais la saison n'est pas encore propice une marche en forces sur Kaboul. D'autre part, le Gnral, quoique assez populaire dans les tribus du Sud et de l'Est, est court d'argent. Un convoi de fonds envoy par l'agent commercial d'Amanoullah a t pill, de sorte que lestribus restes fidles au Gnral se trouvent peu portes renouveler leurs efforts. Son rival, l'Emir de Kaboul, qui se fait appeler Habiboullah Khan, dispose de ressources pcuniaires plus considrables, mais aurait moins de munitions que le Gnral Nadir Khan. Il paye rgulirement ses troupes et fait rgner l'ordre par des procds impitoyables. Il aurait fait rtablir les communications par sans fil avec Moscou et avec l'Inde. Il aurait pri Sir Francis Humphreys, ancien Minis* tre d'Angleterre, d'intervenir auprs du Foreign Office pour le rtablissement de la lgation britannique Kaboul. Dans l'ensemble la sitation reste toujours trs confuse et on ne peut encore prvoir quelle pourra en tre l'issue. PERSE Les graves soulvements qui ont eu lieu au cours des trois derniers mois, dans la province du Fars sont compltement rprims. Les Bakhtiaris ont fait leur soumission aprs les Kashgais et il est peu probable que les Khamzehs livrs eux seuls puissent crer de nouvelles difficults. Le Sirdar Assad et Murteza Ruli Khan, fils de Samsan es Saltaneh chef.bakhtiari notoire, ont t dsigns par le Gouvernement pour effectuer le rglement des questions ayant provoqu le soulvement. Pour ramener le calme, le Gouvernement, devra poursuivre le chtiment des autorits qui, par leurs exactions, ont contribu surexciter le ressentiment des tribus rebelles, mais il devra- aussi faire quelques

L'ARMEE D'AFRIQUE 7 La protection du canal de Suez, par l'autorisation donne la Grande Bretagne de maintenir sur le territoire gyptien l'Est du 32 de longitude telles troupes qu'elles estime ncessaires ; 8 La promesse du Gouvernement gyptien d'engager des sujets anglais de prfrence aux autres, pour les services dans lesquels entrent des trangers ; 9 L'accord sur la ncessit de changer le rgime capitulaire ; 10" La reprsentation de la Grande Bretagne en Egypte par un Ambassadeur auquel sera rserv le plus haut rang la Cour du Roi d'Egypte. Le statut du Soudan Anglo-Egyptien sera celui dfini par la Convention de 1899. Le trait qui sera sign sur les bases des propositions ci-dessus aura une dure de 25 ans au bout desquelles les termes pourront en tre modifis par commun accord entre les deux parties. Dans les notes explicatives les questions suivantes sont rgles': 1re annexe, 'arme gyptienne Le personnel, anglais des forces gyptiennes sera retir. Dans un but de plus intime coopration l'armement et l'quipement des troupes gyptiennes ne devra pas diffrer de ceux des troupes anglaises. Le survol de la zone du canal de Suez ne sera pas autoris, sauf accord contraire des deux gouvernements, les forces anglaises et gyptiennes n'tant pas vises par cette interdiction. Les 2e, 3e et 4e annexes rglent la nomination des Conseillers financiers, judiciaire et de la police de l'installation de la juridiction mixte. En ce qui concerne le Soudan, le Gouvernement britanique est dispos tudier avec sympathie le retour d'un bataillon gyptien au Soudan au moment du retrait des troupes anglaises du Caire.

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L'accueil de l'opinion gyptienne. La grande masse du peuple gyptien semble favorable aux propositions de l'accord telles qu'elles sont publies. Mais le parti du Wafd, sans mconnatre l'importance des offres britanniques, ne veut pas encore se prononcer en leur faveur parce qu'il ne veut rien recevoir de Mahmoud Pacha, pas mme la reconnaissance de l'Indpendance gyptienne. Nhas Pacha dans son appel la nation gyptienne exige le rappel du Parlement, qui seul doit se prononcer pour ou contre le projet de trait et il dnie au Cabinet actuel les qualits voulues pour respecter la Constitution et renoncer la politique imprialiste qu'il lui-mme instaure dans le pays. Des meetings ont eu lieu le 30 aot pour prsenter la discussion du projet de Trait aux groupes de nationalistes par Nahas Pacha, et aux libraux par Mahmoud Pacha. Le nouveau Haut-Commissaire de l'Egypte. ->-Sir Percy Lorin, Ministre d'Angleterre, Athnes, a t nomm Haut-Commissaire pour l'Egypte et le Soudan f comme successeur de Lord LlOyd ; il a quitt Londres via Paris et Gnes le 27 aot pour Alexandrie o il arriva dans les premiers jours de septembre. Roi Retour du Roi et de son Premier Ministre. --Le Fouad, accompagn de Mahmoud Pach est arriv '. Alexandrie le 23 aot. Une foule immense l'attendait et l'a acclam. Le soir Mahmoud Pacha a prsid un meeting d 7.000 personnes au cours duquel le Premier Ministre a exprim l'espoir de voir terminer prochainement la domination anglaise qui pse sur son pays depuis 32ans. Il demande la Nation de maintenir son unit en dehors de toute question d partis politiques, et montr la futilit de poursuivre une lutte strile contr la Grande Bretagne. Il n'a pas abord la question de la convocation du Parlement ni des futures lections.

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L'ARMEE D'AFRIQUE

Les

Tornades

en

Afrique

Equatoriale

franaise

Leur rgime. Leurs symptmes. Leur dure Rien ne saurait donner une ide de la violence des tornades en Afrique equatoriale. Ces bouleversements atmosphriques sont peut-tre la plus belle scne de la nature que ie connaisse. Le soleil va se coucher. Toute la journe il a t de plomb fondu. Pas le plus lger souffle de la brise. La chaleur a t accablante. On respire avec peine. Le calme le plus absolu rgne. Au ciel, quelques nuages cotonneux, des cumulus agglomrs ou parfois un seul point noir dans le Nord-Est. Petit petit cette tache s'accrot et s'lve assez rapidement au-dessus de l'horizon. Lesbordsen sontleplussouventcirculaires et. sa couleur est d'un beau noir fonc. On dirait un gigantesque scorpion qui a envahi peu peu tout le ciel. L'atmosphre est de plus en plus lourde. On se croirait plong en entier dans un bain d'lectricit. On ne tarde pas . entendre le bruit de l'orage qui avance avec une extraordinaire rapidit, surprenant ceux qui n'y sont pas habitus, ear dans quelques rares et brves minutes il est l. Alors sans transition aucune, le calme est remplac par un vent d'une violence extrme, cinglant comme un coup de fouet. Quelques grosses gottes d'abord, puis une pluie diluvienne l'accompagnent. Et le tonnerre plus puissant lui seul que dix Berthas fait entendre sa grosse voix. A quelques secondesd'intervalle, le ciel est sillonn d'clairs brillants qui illuminent d'un vif clat tout la partie orageuse. Une vritable ceinture de nuages dlimite cet espace enflamm. Le Crateur est vraiment i:n merveilleux metteur en scne. Il semble qu'il ait frott avec du phosphore tout un segment du ciel. En un clin d'oeil les nimbus ont envahi compltement la vote cleste. La pluie faitrage puis peu peu diminue. Le vent mollit en faisant, en partie le tour du cadran, et toujours dans le sens du mouvement du soleil. Du Nord-Est il passe l'Est, puis au Sud-Est, au Sud et parfois au NordOuest. Cependant les clairs s'ont toujours aussi nombreux. Ils d'gagent mie lueur tellement blouissante que l'oeil ne peut la supporter, et . chaque instant l'horizon est clair et prend une teinte souvent violette. Il y a donc l haut de gigantesques tubes de Geissler. Cette lumire est fluorescente. Les clairs revtent les formes les plus varies. C'est souvent une norme quantit d'influx lumineux, qui tend sa clart subite comme une nappe au-dessus de l'horizon, qui retombe immdiatement dans une ombre qui semble encore plus paisse cause du contraste. C'est le plus souvent, une ligne brise, rarement une ligne droite, parfois aussi une ligne sinueuse, immense serpent qui traverse la vote cleste et s'enfuit mie allure vertigineuse. Elle revt aussi les formes les plus capricieuses.

Tantt elle offre de multiples branches qui se dirigent dans tous les senscomme les rameaux d'un arbre gant, tantt, aussi elle se prsente sous la forme d'un immense bilboquet, longue tincelle perpendiculaire l'horizon et au sommet de laquelle apparat une boule de i dont le mouvement est plus lent, et qui est bien feu , la manifestation la plus trange de la foudre. Ces clairs sont tantt d'un blanc blouissant, tantt aussi d'une , belle teinte jaune, bleue, rouge ou violette. Leur cou, leur dpend de la quantit d'lectricit qui traverse i de sa densit, de son humidit et des l'atmosphre, matires en suspension. Leur longueur varie de 1 , 15 et mme 20 kilomtres. Enfin petit petit, le ciel s'claircit, le vent tombe et tous les phnomnes disparaissent. Le calme le plus parfait renat et aprs les dernires convulsions, comme une femme qui vient d'enfanter, la nature fatigue se plonge dans un repos rparateur. La tornade est toujours annonce par certains symptmes avant-coureurs, vritables prodromes qui, lorsqu'ils n'existent pas, permettent d'affirmer pres'qu' coup sr, que l'orage sera peu violent. On aperoit e l'horizon, quelquefois aux quatre coins, des nuages c d'une couleur cuivre le jour, noir fonc la nuit. Le ciel s charge. Le plus souvent un seul d ces ares s'avance se e remontant contre le vent. L'arc devient segment et en s s'avance avec une grande rapidit. Son ascension conc avec une priode de calme la surface de la terre cide e est accompagne d'clairs et de tonnerre. Des que les et I premires gouttes tombent, le vent se lve, devient de s suite trs violent et la pluie ne tarde pas devenir torrentielle. Petit petit tout s'apaise et le plus souvent le calme revenu annonce la fin de l'orage. Parfois aussi l'orage ayant cess, la pluie continue tomber, mais " moins abondante et une lgre brise subsiste. La dure d'une tornade varie d'une demi-heure 3 o 4 heures. Les tornades n'existent que pendant les ou deux saisons des pluies et surtout pendant la grande s saison. Leur frquence varie avec la latitude. Aprs la tornade, l'air est plus agrable, plus frais. C peut noter n abaissement srieux du thermomtre, On atteindre 7, 8 et mme 9 degrs. p pouvant Dans les massifs montagneux ou dans la grande fort ces tornades dont la violence est extrme sont mon a la plus belle scnede la nature iiitertropicale. Et je avis + terminerai en exprimant le regret qu'il ne se soit pas t] trouv parmi les coloniaux, un musicien pour la t] traduire en musique. TROUILH. Lieutenant-Colonel au 13 Rgimentde Tirailleurs Sngalais.

INFORMATIONS La mort du Colonel Prudhomme, Commandant le 13e rgiment de tirailleurs sngalais C'csl-avsc douleur que nous avons appris la mort du Colonel Prudhomme, survenu le 9 octobre l'hpital militaire de Constantine aprs une 1res courte maladie. Le Colonel Prudhomme tait un ami du bulletin l'Anne d'Afrique. Il y avait collabore ds la premire heure. Deux de ses articles avaient t remarqus : Nos troupes noires (Juillet, Aot 1924) el I.espelotons mlutristes de Mauritanie (fvrier 1925). Il y avait mis toute sa foi en ces admirables troupes sngalaises cl mauritaniennes. Depuis plusieurs annes il faisait partie du Comit administratif du bulletin oii il apportait avec son optimisme souriant les ides les plus gnreuses. Ses obsques eurent lieu ConsUi.nti.ne, le 10 octobre. Les honneurs furent, rendus par le 3e zouaves. Sur sa tombe, le lieutenant-colonel Angibaud, du 13 rgiment de tirailleurs sngalais, a rapidement retrac la. carrire de ce beau soldat : Nous reproduisons ci-aprs ce discours : JJCcolonel Prudhomme est n Paris le 25 aot 1875 ; il tait donc g de 54 ans. A 18 ans, il s'engage au 5'-'rgiment d'infanterie. Promu, rapidement sous-officier, il est admis l'cole militaire- de Saint Maixent d'o il. sort sous-lieutenant le !or avril 1898, au 56 rgiment. Mais, pousspar une nature ardente, enthousiaste et. nergique, il quille le rgiment oh il sert depuis 2 ans et.se fait affecter, en dcembre1900, dans l'infanterie de marine. Aprs des sjours en Cochinehine (de mai 1901 juillet 1903)el Madagascar (d'avril 3906 juin 1913), la guerre le trouve au 22 rgiment d'infanterie coloniale, et du,dbutde la campagne ou 11aot 1917, il prend une part active Atoutes les oprations de ce rgiment sur la. frontire, cnCluimpugne,dans la Sommeet ait Cliemin des Dames. En Octobre 1917, il. va exercer le commandement dlicat du cercle de l'Adntr, en Mauritanie et rentre d/l.-O.-F., en aot 1920. En avril 1923, il est affect an. 13 rgiment, de tirailleurs sngalais, Alger, o,.aprs avoir rempli les fonctions de major de la garnison, il prend le commandement,du, rgiment. Cettetranche de sa vie colonialetait sur le point de. s'achever, et. des horizons nouveaux ceux du levant, allaient,s'ouvrir .son. activit quand il tombe brusquement aux manoeuvres de Souk.-Ahras. Servi, par une intelligence vive et un grand bon sens, le colonelPrudhomme acceptait, ure lesourire, toutes les missions dont on le chargeait. Il payait d'exemple toujours el pur tout, travaillant sans relche et avec autant de conviction l'instruction, la tenue et la discipline qu'aux moindres dtails de.la vie militaire des cadres, des soldats et des tirailleurs qu'il aimait profondment. il avait entran son rgiment, et selon l'expression ' d'un deses chefs, en avait fait un rgiment hors ligne. Animateur d'une si belle unit, il tait'prt par l'exemple de sa bravoure personnelle, obtenir d'elle les plus profonds sacrifices. Ses citations en font foi : On le voit cit l'ordre du 3e corps d'arme (Ordre gnral-numro 102, du 6 mars 1916,Beausjonr ) pour ce motif : Au cours des combatslivrs du 8 au 11 fvrier 1916, n'a. cess de faire preuve d'une bravoure personnelle et d'un entrain commnnicatifdignes des plus grands loges. A russi enlever l'ennemi des positions fortifies, les a. dfendues avec intrpidit contre des conlre-allayues incessantes. Il est encore cit l'ordre du 1er corps d'arme colonial (Ordre gnral numro426 du 16 mars 1916, Massiges). / c premier bataillon du 22 colonial, sous l'nergique commandementdu chef de bataillon Prudhomme, a, du 7 au 10 fvrier 1916, support stoquementun feu intense d'artillerie. A enlevbrillamment une position importun* te faisant des prisonniers. A conservtout le terrain, conquis, en repoussant cinq violentes contre-attaques, appuyes par une artillerie trs puissante. 3 Cit l'ordre de l'arme. (Ordre gnral numro 3.470 D du 13 aot. 1916, Somme). ._ Officier suprieur de grande valeur, modlede bravoure. Les premier et 2 juillet 1916, a enlev d'un lan magnifique huit tranches successives de la position ennemie, la tte de son bataillon. Cit l'ordre de l'arme. (Ordre numro 476 de la quatrime arme du 27 mai 1917, Chemin des Dames). Vient de se distinguer en profitant d'un manque de surveillance des Allemands pour se glisser dans des tranches dont il avait t impossible de se rendre matre malgr de sanglants efforts. S'y est maintenu, a largi, le terrain conquis el a permis aux corps voisins des'emparer d'un village trs difficile attaquer. Le colonel Prudhomme avait une me de soldat. Que la glorification, de ses hautes qualits militaires soient une consolationpour sa famille et un exemplepour nous tous qui l'aimions ! * *.* M. le Marchal Franciwt d'Esprey, inspecteur gnral des troupes d'Afrique du Nord, le Gnral Verdier, directeur des troupes coloniales, le Gnral Claudel, inspecteur gnral,des troupes coloniales, le Gnral Georges commandant la division d'Alger, le Gnral Faquin, commandantla.lrc brigaded'infanterie d'Algrie, avaient adress lafamille, partlgrammes, leurs condolancesci l'expression de leurs profonde sympathie. Le Gnral Naulin, commandant,le 19" corps d'arme, s'tait fait reprsenter aux obsques par le Gnral Pnjos, commandant,la division de Constantine. De nombreux Officiers dit 13e sngalais, du 0 zouaveset de la garnison de.Constantine assistaient la Crmonie. I: LeInilletin /'Armcd'Afrique conserverapieusement le souvenir du colonel Prudhomme.

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8 aot la limite de l'annexe de Djclfa et de ta commune mixte de Chellala ; des pontes ont t repres sur une superficie de 200 liectarcs, en terrain labourable. Des mesures ont t prises en vue de procder leur destruction. Territoire de Touggourt la rcolte des dattes s'annonce comme devant tre particulirement abondante cette anne. Cependant enraison de la temprature exceptionnellementclmentedu dbut de l't, il est probable que la maturit sera tardive el ki rcolleretarde. L'achaba est sur le point de se terminer cl dj quelleur mouvementvers le Saluvra. ques tribus ont commenc Aucun incident n'a marqu l'estivage au cours du dernier Territoire de Ghardaa mois. Territoire des Oasis Les indignes lettrs suivent avecle plus grand intrt les troubles antismites de Palestine. Cependant les Le calme le plus complet continue rgner sur toute commentairesde la presse ne soidvent clwzeux aucune l'tenduedu territoire. Il a plu abondammentau Tidikeli passion et nulle motionn'est craindre parmi la paisile 15 aot ; cet orage a caus de srieux dgts aux btible population de la rgion. ments administratifs et militaires d'In-Salah. Vacliaba des nomades du territoire, dans le Sersou, se Au Hoggar, le 27 aot, l'oued Tanuinrassct a coul poursuit sans incidents : les travailleurs Ouled Nal gui torrentueusement, dtruisant les foggarus de Tamanavaient particip au mouvement de transhumance ont, rasset. De mmel'oued Outoul et les petits oueds qui coupour la plupart, rintgr leur tribu d'origine. pent la piste vers In Guczzam,o d'importants dgts Un vol de sauterelles venant de l'ouest s'est abattu le ont t signals.

AOUT 1929 Territoire d'An-Sefra Les sollicitations ritres des gens du Glwrfa ont amen les Oulad iiclguiz organiser un miad de40 cavaliers dont les derniers lments sont partis le 6 aot destination de ce district avec desintentions plutt pacifiques dans le but de permettre'aux Doui Menia de procderen paix la rcoltede leurs dattes. Dans le territoire, les pturages tant rests suffisants, les troupeaux n'ont pas trop souffert de l't. Ta rcolte de dattes s'annonce bonne,surtout dans lecercledeColomb, en revanche, elleparat devoirtre dficitaire au Touat et au Gourara.

L'ARMEE D'AFRIQUE BIBLIOGRAPHIE l'orneI. Amiral CASTEX : Thories Stratgiques Gnralits sur la stratgie. La Mission des forces maritimes, la conduite des oprations. Un volumein-8 de 400 pages, avecune planche en couleurs : 45 francs. (Socit d'Editions Gographiques, Maritimes et Coloniales, 184, boulevard Saint Germain Paris). Lans ce premier volume, l'Auteur expose d'abord quelquesgnralits relatives la stratgie et son historique. Puis aprs avoir montr l'importance des communications maritimes en-temps de paix et en temps de guerre et dbattu les questions trs l'ordre du jour de matrise de la mer et de libert des mers, il dfinit et prcise la mission accomplir par les forces navales d'une nation en lutte. Enfin, dans une troisime partie la plus importante et la plus intressante, il s'attache tablir les bases rationnelles d'une thorie de la conduite des oprations, telles qu'elles peuvent rsulter du bon sens, du jugement militaire et de l'ex, prience de nos devanciers. Tout en recourant en cette, matire, commeil convient, l'histoire des guerres du Pass, l'Amiral Castex a soigneusementvit de s'attarder aux conceptionsactuellementprimes de l'unique guerre de surface d'autrefois, et il a fait dans son livre une large place et l'emploi du sous-marin et de l'aviation. Il s'est longuement tendu sur les cliangemenlsprofonds qu'ils apportent notre poque,dans la physionomie des oprations et mmedans la constitutionet l'organisation des forces. Et il est ainsi conduit ci retouclier considrablement des conclusions qui taient gnralementadmisesavant cegrand bouleversement. Il est probable que certaines tiiories de l'Amiral Castx serontvivementdiscuts en raison deleur nouveaut et.deleur liardiesse. Elles sont detoutesmanires dignes desrieusesconsidrationsetellesont lemrite de prendre nettementposition-au sujet de beaucoupde problmesqui

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passionnent ceux qui suivent attentivementles questions militaires de l'iteure prsente. Au surplus, l'auteur compte ne pas s'en tenir l, et il s'est propos de passer successivementen revue les multiples facteurs de la stratgie. Ce premier volume n'est donc que le dbut d'un ensembleaux proportions trs vastes. Un second tome consacr la -Manoeuvre Stratgique est dj annonc et paratra procliainement. *** Les armes de l'empire Britannique La mentalit anglaise est toujours curieuse tudier pour un Franais. A ne pas cliercher la comprendre, on risque de se heurter, on s'expose des malentendus. Or,pendant la guerre, Franais et Anglais se sont trouvs maintes .repriss en contact, ont eu des relations de service ensemble ; depuis la guerre, en Haute- Silsie, en Chine, aux confins Syro-Palestiniens, des Officiers Anglais et Franais ont eu l'occasion de se rencontrer : c'est pour faciliter la tche de ceux qui pourront avoir des occasions semblables que le Capitaine Fillingham, de l'Arme britannique, et le capitaine Villaie ont crit < ce livre. Nul n'tait plus qualifi que le Capitaine Fillingham pour exposer ses camarades franais la mentalit et les raisons des coutumes britanniques. Professeur l'Ecole Spciale Militaire, il a vu, il a senti ce qui pouvait nous frapper dans celte mentalit et dans ces coutumes. C'est ce qui fait l'intrt de cet ouvrage, qui n'est pas une simple nuvuratwn. des forces Imtanniqucs, mais: qui cherche faire comprendre l'organisation et la vie de ces armes. Les armes de l'empire Britannique. CharlesLa vauzelle et Cle diteurs. Prix : 6 francs, franco 6 fr.45 (chque postal 88-49 Paris.)

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