0889N
0889N
0889N
par
M. PASCAL, D. LAFARGE, J. CHEDHOMME, C. GLINTZBOECKEL
1989
0
BRGM, 1989. Tous droits de traduction et de reproduction rservs. Aucun extrait de ce
document ne peut tre reproduit, sous quelque forme ou par quelque procd que ce soit
(machine lectronique, mcanique, photocopier, enregistrer ou tout autre) sans
l'autorisation crite pralable de l'diteur.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
APERU GOGRAPHIQUE ET RGIONS NATURELLES
HISTOIRE GOLOGIQUE
5
5
7
9
9
22
32
PHNOMNES GOLOGIQUES
TECTONIQUE
39
39
OCCUPATION DU SOL
VGTATIONS ET CULTURES
PRHISTOIRE ET ARCHOLOGIE
DONNES GOTECHNIQUES
42
42
43
45
46
DOCUMENTATION COMPLMENTAIRE
DESCRIPTION DES SITES CLASSIQUES ET D ITINRAIRE
COUPES RSUMES DES SONDAGES
BIBLIOGRAPHIE
DOCUMENTS DIVERS
DOCUMENTS CONSULTABLES
56
56
57
57
66
67
AUTEURS DE LA NOTICE
67
53
-5INTRODUCTION
APERU GOGRAPHIQUE ET RGIONS NATURELLES
La carte gologique 1/50 000 Bourg-Saint-Andol couvre essentiellement le Sud-Est du dpartement de l'Ardche, bien connu sous les
appellations de "Bas-Vivarais" ou "Basse-Ardche". Vers l'Est et le Sud,
elle dborde lgrement, respectivement, sur les dpartements de la
Drme et du Vaucluse (rive gauche du Rhne) et sur celui du Gard (axe
Barjac-Saint-Martin). Ce domaine gographique est centr sur un vaste
plateau substratum calcaire dans lequel est entaill le spectaculaire
canyon de l'Ardche. A sa priphrie, ce plateau s'abaisse assez rgulirement vers des rgions qui prsentent toutes des caractres morphologiques originaux : foss d'Als, valle du Rhne, bassin d'Issirac, paysages
valonns du Nord-Ouest.
L'altitude de la rgion concerne varie entre prs de + 50 m, dans la
valle du Rhne, 720 m la Dent de Rez, au centre-nord ; elle varie en
moyenne entre + 350 et + 400 m sur les plateaux.
Le rseau hydrographique prenne se rduit au Rhne et l'Ardche.
Cette dernire rivire achemine essentiellement vers le fleuve les eaux
qu'elle reoit de ses affluents situs en amont de Vallon (La Beaume, Le
Chassezac,...).
La rgion couverte par la coupure Bourg-Saint-Andol est peu peuple
et de vastes surfaces sont inhabites. La principale agglomration est
Bourg-Saint-Andol (7 500 habitants), viennent ensuite Vallon et Ruoms
(environ 2 000 habitants).
Les villages sont situs, pour la plupart, soit dans le couloir rhodanien
(Saint-Montan, Saint-Just, Saint-Marcel, Saint-Martin), soit dans le
sillon qui prolonge le foss d'Als vers le Nord (Barjac, Vagnas, Salavas,
Vallon, Lagorce) ; certains d'entre eux ont conserv un beau cachet
mdival.
Aprs avoir longuement subi l'exode rural et le dclin des activits
traditionnelles, la Basse-Ardche connat un spectaculaire renouveau
bas sur le tourisme et les loisirs d't. En juillet-aot, le seul secteur des
gorges de l'Ardche attire prs de 30 000 rsidents temporaires aux abords
de Vallon.
Une activit rurale persiste localement l'intrieur des terres (SaintRemze, Vallon, Barjac).
D'Est en Ouest, la rgion est traverse par la route dpartementale
n 4 (Bourg-Saint-Andol-Vallon) qui se raccorde aux voies Nord-Sud de
la valle du Rhne (R.N. 86) et du sillon d'Als (N. 579). Les gorges de
l'Ardche sont surplombes par une route touristique d'ouverture rcente.
Les rgions naturelles, lies la gologie, sont les suivantes :
Les plateaux calcaires model karstique et la boutonnire de SaintRemze
-6-
-73 km que l'on passe du lit vif du fleuve (altitude voisine de 50 m) aux
marches orientales du Plateau de Saint-Remze (altitude comprise entre
120 et plus de 200 m). Cette lisire se dilate vers le Nord (Saint-Montan)
et vers le Sud (Saint-Just). En tous lieux elle se caractrise par un
substratum non calcaire (argileux,grseux, alluvial,...), par la prsence de
lambeaux de terrasses fluviatiles et par une intense valorisation agricole
qui contraste avec le dnuement des rgions calcaires avoisinantes.
Le foss a"Aies et ses annexes
-8suprieur ; il aboutit l'dification de la "plate-forme urgonienne ardchoise" qui couvrira environ 500 km2. La subsidence, qui permet l'accumulation locale de plus de 300 m de sdiments calcaires rcifaux et prircifaux, connat des saccades qui provoquent des arrts gnraliss, mais
trs temporaires, dans l'dification des bioconstructions. Les vicissitudes
de ce type nous sont rvles par les "vires" marneuses chinides et orbitolines qui dcoupent horizontalement les falaises du canyon de l'Ardche.
La sdimentation urgonienne du Bas-Vivarais s'interrompt brutalement et dfinitivement l'Aptien (Bdoulien infrieur).
Le Bdoulien suprieur voit l'instauration de milieux la fois
hmiplagiques et de faible profondeur soumis des apports dtritiques
(dpt de marnes grso-glauconieuses hutres et cphalopodes).
L'Aptien suprieur (Gargasien) connat une certaine instabilit du
milieu marin. Aprs une priode d'envasement, avec dpt de marnes
noires belemnites, une influence terrigne se manifeste par l'apparition
de sdiments calcaro-grseux chinides.
L'instabilit s'amplifie l'Albien avec large exondation de l'ancienne
plate-forme barrmo-bdoulienne, dblaiement de sa couverture sdimentaire, mise en place de dpts marins terrignes (sables et grs ciment
calcaire) sur sa bordure orientale.
Au Crtac suprieur (Cnomanien), une plate-forme limite, sdimentation surtout terrigne, aurole le Massif central. Il en rsulte des
dpts sableux ou marneux marins, de faible profondeur ( hutres et
orbitolines), ainsi que des formations fortes affinits continentales
(sables et lignites).
Au Turonien, dans un contexte transgressif, la sdimentation se poursuit en milieu marin peu profond palustre ; ses produits sont comparables ceux d'ge cnomanien (sables hutres, lignites).
La sdimentation prsente encore une dominante sub-littorale au
Coniacien, avec apparition fugace de formations pararcifales (calcaires
rudistes) dont le dveloppement est sporadiquement contre-carr par
d'importants apports terrignes.
La rgression marine dbute au Santonien et s'achve au Campanien ;
cette priode voit la formation de dpts de milieux marins confins et de
milieux lacustres (sables, marnes bitumineuses, lignites...).
La fin du Crtac suprieur connat aussi des phnomnes d'altration continentale (formation de "couches rouges") dans les zones o la
tectonique a provoqu l'mersion et le dcapage de dpts marins d'ge
albien turonien.
Le Palogne rassemble divers dpts purement continentaux. Au Sud de
l'Ardche, l'Eocne est reprsent par de petits ensembles lacustres
argilo-sableux avec barres carbonates.
L'Oligocne voit l'individualisation du bassin lacustre d'Issirac tendance subsidente et la formation du foss d'effondrement d'Als. Ces deux
domaines, reprsents au Sud et Sud-Ouest de la coupure Bourg-SaintAndol, se diffrencient par leurs conditions de sdimentation. Le bassin
d'Issirac connat une histoire calme avec formation de calcaires et marnes
vaporites. A l'oppos, des saccades tectoniques provoquent le comblement du foss d'Als par des dcharges dtritiques avec priodes de calme
relatif se traduisant par des dpts lacustres carbonates et plus ou moins
sals.
-9La mer miocne n'a pas submerg le Bas-Vivarais, et n'a laiss que de
rarissimes petits tmoins en rive gauche du Rhne. Le creusement du
canyon du pr-Rhne se ralise au moins partiellement au Messinien,
vraisemblablement en liaison avec la crise de salinit que connat la
Mditerrane la mme poque.
De mme, le cycle pliocne n'a affect que la valle du Rhne o
s'observent les formations successivement saumtres, marines et continentales qui lui sont rattaches.
L histoire du Quaternaire est particulirement riche et complexe en BasVivarais. Cette priode connat de forts alas climatiques (priodes
chaudes - priodes froides) ; elle voit aussi l'achvement du processus de
karstification des calcaires (qui a dbut l'Oligo-Miocne), l'dification
de terrasses alluviales, le dpt de lss priglaciaires, enfin l'arrive de
l'Homme au Palolithique (voir "prhistoire et archologie" ci-aprs).
Au point de vue structural, la rgion du Bas-Vivarais porte surtout
l'empreinte des phases pyrnennes et alpines du cycle orognique alpin
(voir "phnomnes gologiques" ci-aprs).
DESCRIPTION DES TERRAINS
SECONDAIRE
Jurassique
Le Jurassique suprieur est faiblement reprsent sur la feuille
Bourg-Saint-Andol, (abords de Ruoms) ; il se poursuit largement au-del
(feuille Bessges 1/50 000).
La rgion de Ruoms surmonte la zone de flexure qui sparait, au
Jurassique, le foss dauphinois subsident d'une zone occidentale
caractre de plate-forme externe ; le long de cette charnire s'observent
des facis grumeleux avec nombreuses figures de glissement et de
resdimentation. La variation d'paisseur des dpts est significative ;
pour quelques centaines de mtres de puissance l'affleurement, la
succession attribue au Jurassique atteint au moins 1 300 m la verticale
de Vallon (sondage DVA1/SNPA).
Le Jurassique suprieur de la bordure sous-cvenole est ici globalement assimilable une seule grande squence sdimentaire couronne
par la barre des calcaires tithoniques. Par sa faune, notamment par la
prsence de calpionelles affilies aux facis plagiques, l'ensemble
prsente un cachet vocontien comparable celui des termes synchrones
situs en rive gauche du Rhne (chanes subalpines du Diois).
jsa. Kimmridgien moyen. Calcaires passes grumeleuses. Dans les
gorges de la Beaume, le Kimmridgien moyen est reprsent par des calcaires en gros bancs avec passes sporadiques de calcaires macrograveleux.
jsb. Kimmridgien suprieur. Calcaires ruiniformes. On lui rapporte les
calcaires de teinte beige, massifs ruiniformes, qui affleurent sur les deux
rives de la Beaume et de l'Ardche.
Il n'apparat pas dans le cadre gographique de la coupure BourgSaint-Andol. Rappelions ici qu'il affleure plus l'Ouest (coupure
Bessges 1/50 000), sur la marge picontinentale du Massif central, sous
forme de calcaires fins faune plagique avec niveaux marneux.
Nocomien (Valanginien-Hauterivien)
-14A proximit des grandes units calcaires facis urgonien, notamment Pont de Laval, Rimouren, Fontfreyde, les marnes barrmiennes
sont presque totalement dpourvues de macrofaune.
n4b(J. Barrmien suprieur, facis urgonien. Calcaires rudistes,
Calcarnites. Cette seconde unit calcaire facis urgonien s.L est
dlimite vers le bas et le haut par les vires marneuses V1-V3 ou encore
n4bM-v3.
Le facis urgonien s.s. correspond un calcaire clair, massif,
rudistes (Requienia) et grands miliolids. Ce facis-type est bien reprsent, notamment au Serre de Tourre (puissance : 55 m) o il est surmont, en discordance de ravinement, par un niveau de calcaires bioclastiques
ou oolithiques dbris de bryozoaires, d'chinodermes, d'algues (florides,
dasycladaces) et de characes (puissance : 20 m).
Vers l'Est et le Nord, en se rapprochant du palo-bassin, les calcaires
rudistes sont relays par les divers facis suivants :
- biocalcarnites plus ou moins grossires dbris de chaettids et de
cnidaires (Callamophylliopsis, Microsolenites, Tabulogyra) (environs de
Saint-Montan) ;
calcaires fins silex (Gras, Fontfreyde, Larnas) ;
-calcaires fins sans silex associs des marnes grumeleuses (Imbourg).
Ces derniers sont localement peu diffrenciables des formations
encaissantes (notation n4b).
V3. Barrmien terminal-Bdoulien basal. Vire marneuse fossilifre du
Serre de Tourre. Les marnes gnralement trs fossilifres de la vire
intra-urgonienne V3 (puissance: 1 15m) surmontent les calcaires bioclastiques rapports au Barrmien suprieur, qui couronnent les calcaires
rudistes.
Au Serre de Tourre et Gaud, l'assise marneuse renferme des spongiaires, des brachiopodes, des ostrids, des bryozoaires, des crinodes et
surtout de trs nombreux chinides (45 espces dnombres) dont Codiopsis lorini, Heteraster couloni, Pygaulus desmoulinsi, Globator cylindricus ;
les ammonites y sont par contre trs rares (Barremites gr. charrieri,
Holcodiscus) et on remarque l'absence d'orbitolinids. Ces derniers sont
par contre connus un peu plus l'Est (Bois Bouchas, Cirque de Gaud) o
les marnes ont livr Paleodictyoconus actinostroma (biozone 4 du Barrmien suprieur), Choffatella decipiens, Neotrocholina friburgensis, etc.
n4c-5a(J. Barrmien terminal et Bdoulien basal facis urgonien.
Calcaires rudistes, biocalcarnites. Les marnes (V3) peuvent disparatre
latralement au profit de calcaires cnidaires (Bois de Laval, Bois de
Laoul) et de Calcarnites rousses (Le Bauzu, Le Patis, Imbourg). A SaintMontan, le sommet de cet ensemble prsente quelques bancs rudistes
dont Agriopleura marticensis, (Barrmien suprieur) recouverts par un
niveau marneux lenticulaire orbitolines (Dictyoconus maynci maynci,
Paleodictyoconus actinostoma) et chinides (Pygaulus desmoulensis,
Tetragramma raulini).
A Saint-Montan cette unit est constitue de calcaires blancs, plus ou
moins crayeux, rudistes et de calcaires fins, beiges, sans rudistes (5080 m). A Serre de Tourre, les rudistes sont remanis dans un calcaire
sparitique beige, grossier.
-17Gargasien
-20-
-22-
-23-
-24-
-26-
En lisire sud-est du foss d'Als (feuille Aies 1/50 000), les calcaires
ludiens Cyrena dumasi sont surmonts en lgre discordance par les
"grs de Celas". Ces derniers, d'abord rapports au dbut de l'Oligocne,
ont livr une faune de mammifres (biozone de Montmartre) et des
charophytes (Bembridge) qui permettent de les attribuer au Ludien
moyen suprieur.
Au Nord-Est du foss d'Als, jusqu' Barjac, les grs de Celas n'ont pas
d'quivalents et le complexe calcaro-ligniteux Brotia albigensis
(Ludien suprieur) repose directement sur les calcaires Cyrena dumasi,
l'image de ce qui est expos dans le bassin d'Issirac.
Par contre, dans ses confins septentrionaux et dans ses annexes (foss
de Vagnas-Virac) le foss d'Als prsente un remplissage "sannoisien"
(Ludien moyen suprieur Stampien basal continentaux) forte
dominante dtritique.
(e7)gia. Ludien infrieur moyen. Limons et calcaires lacustres
mammifres (Labastide-de-Virac). Au centre-sud du foss de Labastidede-Virac (La Flachre), une succession continentale composite (20 m) qui
rassemble des calcaires grseux, des calcaires limnes et des limons
calcaires nodules siliceux (horizons pdologiques) se rattache au Ludien
infrieur moyen ; ses termes suprieurs (palosols) ont en effet livr des
mammifres reprsents dans les biozones d'Euzet-les-Bains et de La
Debruge (Plagiolophus annectens, Paleotherium muehlbergi, Dacrytherium sp.). L'ensemble considr serait donc sub-contemporain des
calcaires cyrnes et des grs de Celas.
(e7)gia-b. Ludien /.s.. Conglomrats (1), sables argileux (2), argiles rouges
sableuses (3) (Bois des Bruyres, Vagnas), grs de Montferr, calcaires
limnes (4) (La Villette).
-27-
-28-
g2a2 Stampien infrieur. Marnes versicolores, calcaires lacustres localement grseux. A l'Ouest de Barjac, les dpts qui surmontent les calcaires
de Montchamp (Ludien terminal-Stampien basal) comportent des marnes
et des argiles jaunes ou rouges avec intercalations de calcaires grumeleux
grseux de teinte jauntre (puissance totale suprieure 150 m). Vers le
Sud (Mas de Bonnaure), cet ensemble passe latralement aux marnes
chenaux de Saint-Jean-de-Marujols.
A l'Ouest de Vagnas (Recousseau), la partie mdiane de la mme
formation a livr des micromammifres (Theridomys {Blainvillimys)
langei, Peratherium sp.) et une association de charophytes (Rhabdochara
stockmansi, Rh. major) qui correspondent au Stampien infrieur (Zone de
Ronzon). Les barres de calcaires lacustres de Recousseau qui couronnent
les squences sdimentaires rptitives prsentent de nettes affinits
palustres et se rattachent vers le Sud aux calcaires de Salindres.
g2b. Stampien suprieur. Marnes et calcaires filets de lignite (Brujas),
argiles et marnes grseuses (Prade). Le Stampien suprieur est reprsent par des calcaires et marnes filets de lignite (Brujas, Bessas), par
des argiles sableuses et par des formations conglomratiques grossires
sporadiques qui jalonnent la faille d'Als. Les niveaux lignites et les
calcaires ont livr Clausilia gebennica, Hyalina brajensis, Helix sp.,
Lymnaea sp. et des empreintes du palmier Sabal major.
Bassin d'Issirac
Dans sa partie axiale, le foss d'Als est combl par des dpts dtritiques fins. Sa bordure occidentale subsidente est par contre jalonne par
-30-
Nogne
Miocne
Les dpts miocnes connus et cartographis sur la coupure BourgSaint-Andol sont trs modestes et se localisent tous sur les contreforts
crtacs qui bordent la rive droite du Rhne.
mi. Aquitanien. A l'Ouest et au Nord de Saint-Marcel (Couron, Chapelle
Saint-Julien), des amas rsiduels de galets et de calcaires lithophags,
avec moules internes de gastropodes, associs ou non des marnes grises,
sont attribus l'Aquitanien (altitude : 180 190 m).
Au Nord-Est de la coupure (Bois des Baraques), les calcaires urgoniens supportent des marnes barioles (miai), largement tales par
glissement sur les pentes, elles-mmes surmontes par un niveau disloqu de calcaires lacustres Helix sp. (mia2), une altitude comprise entre
250 et 340 m ; des tmoins glisss de cette dernire formation se rencontrent bien plus bas, vers 150-180 m d'altitude.
m2a. Burdigalien. Formation conglomratique Pecten (Champ de
Laniel). Egalement l'extrme Nord-Est (Champ de Laniel), sur le trac
de la faille de Saint-Montan, apparaissent des reliques ponctuelles d'un
placage grso-conglomratique Pecten sp. se rattachant au Burdigalien.
Non loin de l, les tmoins argilo-sableux d'ge pliocne qui sont
accolls l'escarpement de la mme faille contiennent une faune burdigalienne brise et remanie.
Pliocne
-31m-p. Mio-Pliocne indiffrenci. Conglomrats grossiers de SaintMontan. Le cimetire de Saint-Montan repose sur une forte accumulation
de conglomrats grossiers matrice argilo-sableuse. De petits tmoins
d'une formation comparable s'observent galement prs de la jonction
N. 86-D. 262. Entre les sites mentionns, les abords de la D. 262 (SaintAndr-de-Mitroys) montrent des sables argileux lits qui reposent en
discordance sur les grs crtacs.
En l'absence d'lments de datation, ces divers dpts sont rattachs
la priode continentale qui couvre le Miocne terminal et le Pliocne
infrieur.
pi. Pliocne marin saumtre. Marnes bleues, argiles sableuses.
Contrairement ce qu'indiquent les cartes antrieures, (notamment les
coupures Orange 1/80 000 et Valence 1/250 000), les formations
saumtres et marines d'ge pliocne sont largement reprsentes dans les
golfes de Saint-Montan et de Saint-Just. Dans ce dernier cas une quasisimilitude de facis avec les marnes noires crtaces et la prsence de
macrofaune remanie (notamment de belemnites) rendent cependant leur
identification dlicate si l'on n'a pas recours l'examen systmatique de la
microfaune.
Les niveaux saumtres qui prcdent la transgression marine, ou
"marnes congries", sont connus Saint-Marcel et Saint-Just o ils
ont livr Melanopsis matheroni, Neritina micans, Cardium bollenensis,
C. semisulcatum, Congeria subcarinata et C. simplex.
Au-dessus, les niveaux marins francs sont reprsents par des marnes
Ostrea cochlear puis par les "marnes Amussium" qui contiennent
notamment Amussium comitatum, Pleurotoma rotata, Nassa semistriata,
Venus verrucosa, Ostrea cucullatat Lucina cuctata, Arca sp., Corbula sp.,
Natica sp. (Roman, 1950) ; cette formation passe latralement des
argiles faune rduite avec Sphaeroidinellopsis sp. et Amyclina sp.
(Ballesio, 1972).
Prs de Trignan, les marnes pliocnes renferment des ostracodes
(Cytherella sp.), des spicules d'chinides et surtout une abondante microfaune remanie provenant des marnes crtaces sous-jacentes.
Les anciennes exploitations d'argiles de Saint-Marcel (Chapelle
Saint-Joseph), ont d'autre part permis la rcolte et l'tude d'une flore
pliocne trs varie, avec les genres Woodwardia, Squoia, Phragmites,
Alnus, Populus, Salix, Quercus (8 espces), Platanus, Laurus,...
(Boulay, 1891 ; Depape, 1922).
Un peu plus au Sud (Notre-Dame-de-la-Salette), les argiles plaisanciennes traduisent de fortes influences littorales avec des intercalations
sableuses et une macrofaune trs rduite.
Le Pliocne marin est galement reprsent au Nord-Est de la
coupure (Cit du Barrage). Vers l'Ouest, au pied des reliefs dlimits par
la grande faille de Saint-Montan on peut lui rattacher des dpts subcontinentaux de bas de pente et de plage (sables et conglomrats faune
miocne brise et rares mollusques pliocnes).
Entre Saint-Marcel et Saint-Montan, l'absence de Pliocne marin
s'explique par la prsence d'un promontoire de terrains crtacs qui se
prolonge, sous les alluvions, jusqu'aux abords de Pierrelatte (Ballesio,
1972). Vers l'Est, de part et d'autre de ce promontoire, la succession
marine pliocne connat un rapide paississement : de 10 80 m de
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-41ment des marnes bdouliennes, par ailleurs totalement rodes sur les
surfaces karstifes avoisinantes (dpressions de Bidon, le Pouzat, Champ
Vermeil, Chalon, le Liby).
Vers le Sud-Ouest (feuille Aies 1/50 000), le fait spectaculaire
synchrone est l'ouverture du "foss d'Als", d'une largeur moyenne de
6 km, compris entre la "faille des Cvennes", qui participe au grand
linament sub-mridien Als-Lagorce-Privas, et la "faille de Barjac".
La "faille des Cvennes" est plus ou moins incline vers l'Est (45 aux
environs de Lagorce) et son rejeu, qui se poursuit pendant la quasitotalit de l'Oligocne, induit la formation de reliefs linaires sans cesse
rajeunis. L'rosion de ces derniers produit de fortes dcharges dtritiques
et des mobilisations d'olistolithes calcaires qui participent au comblement
du foss subsident par plus de mille mtres de sdiments continentaux.
Dans ses confins septentrionaux, soit entre Barjac et Salavas, le
"foss d'Als" s'amortit rapidement et de faon assez complexe la faveur
d'interfrences entre la famille des accidents cvenols sub-mridiens et
celle des accidents varisques fortement reprsents selon l'axe transformant ViracSaint-Remze-Saint-Montan.
Par contre, en lisire mridionale de la coupure, et au-del (feuille
Pont-Saint-Esprit 1/50 000), une subsidence modre et sans -coups se
dveloppe l'Eocne terminal et l'Oligocne ; ce processus provoque la
formation du bassin lacustre d'Issirac.
Une troisime phase tectonique bien individualise, dite "alpine" ou
"rhodanienne", affecte enfin le Bas-Vivarais vers la fin du Miocne et
correspond sensiblement une compression E-W (directions principales
de raccourcissement comprises entre N 80 et N 140). Dans ce contexte, les
fractions NE-SW ont des jeux dcrochants dextres, celui des fractions NWSE tant corrlativement senestre (Gurin, 1973).
Au cours de cette contrainte, le dcoupage du pays calcaire en une
mosaque de blocs et de lanires est parachev ; certains des panneaux
antrieurement dlimits par les grandes familles d'accidents pyrnoprovenaux sont dforms, lamins, et parfois soumis des rotations
partielles. Ces phnomnes s'expriment par les formes tires et en
poissons, d'axe NE-SW, qui se relaient pour constituer le couloir de
cisaillement de Saint-Remze-Saint-Montan et ses homologues du NordOuest (SalavasDent-de-Rez). Le mme processus est responsable de la
forme sigmode que prsente l'anticlinal de Saint-Remze -d'axe initial
Est-Ouest- (Lafarge, 1978) et de la torsion de la dorsale anticlinale du
Bois de Ronze. A l'Est, la phase alpine est galement responsable des
inflexions et rebroussements qui affectent le trac initial des accidents
NW-SE leur approche du domaine "transformant" de Saint-Remze.
Enfin, aux abords de la valle du Rhne, les plans de faille de la famille
hercynienne (N 40 N 60) montrent des traces d'affaissements en
distension qui relvent d'une tectonique post-miocne (Lafarge, 1978).
Des mouvements de ce type, notamment ponto-pliocnes, sont bien connus
dans le couloir rhodanien, o ils ont prsid l'laboration du cadre
morpho-structural volu que recouvrira la mer plaisancienne, ainsi que
le long de la bordure cvenole o ils sont lis une forte surlvation du
socle ancien.
-42-
OCCUPATION DU SOL
VGTATIONS ET CULTURES
L'Ardche mridionale est soumise des conditions climatiques antagonistes qui la maintiennent en priphrie externe des secteurs de vgtation eumditerranens. Un t torride, propice la vgtation sclrophylle mridionale, peut ainsi tre suivi par un hiver rigoureux qui sera
pour sa part favorable au dveloppement de vgtaux robustes affinits
continentales. Ainsi, plus d'un quart des espces recenses sont l en
limite nord de leur aire de rpartition (cistes, lentisques, labies
odorifrantes,...).
La vgtation naturelle des plateaux et versants calcaires orientaux
(Sud-Est de Bidon) montre une large extension des associations xrophytes de type garrigue, dans lesquelles le visiteur croit souvent percevoir
l'expression accomplie des influences climatiques mditerranennes. En
ralit, la garrigue ne correspond pas un climax vgtal mais traduit un
stade plus ou moins avanc de dgradation ; tous les auteurs s'accordent
pour y voir un paysage vgtal appauvri qui se substitue la fort
primitive de chnes-verts (Quercus ilex ou Yeuse), aujourd'hui dtruite
sur de vastes surfaces.
La rgression de la fort, d'origine anthropique, rsulte autant du
surpturage ovin, avec pratique de l'cobuage, que d'une forte exploitation dont tmoignent aujourd'hui d'innombrables emplacements de charbonnires (Bois de Ronze, Bois des Gantes,...). Ce processus aboutit la
mise nu progressive du substratum rocheux avec sol rsiduel squelettique supportant la garrigue arbustive chne kerms (Quercus
coccifera), buis (Buxus sempervirens), gents arms (Genista scorpius) et
euphorbes mridionales (Euphorbia characias). Le terme ultime de cette
volution voit l'tablissement de pseudo-steppes ou pelouses gramines
phmrophytes (Brachypodium ramosum), les lisires et petits replats
herbeux restent le lieu d'lection des iris nains, de colonies d'euphorbes,
de diverses petites orchides et d'asphodles.
L'axe Saint-Remze-Bois du Laoul-Bourg-Saint-Andol comporte
d'importants bois de conifres (pin d'Alep). Plus au Sud, le Bois de Ronze
supporte plusieurs lots de chnaie paraclimacique.
A l'Ouest des garrigues sur calcaires, les zones non cultives
substratum argilo-sableux (Bois des Bruyres) supportent des bois de pins
et des landes associations acidophiles callunes, bruyres (Erica
cinerea, E. arborea), gents balais et localement fougre - aigle.
Les sols luviaux plus ou moins caillouteux qui subsistent aprs
dboisement sur calcaires karstifs sont pratiquement impropres aux
cultures vivrires. La population disperse qui vivait autrefois sur les
plateaux pratiquait l'levage mais aussi la polyculture d'auto-consommation familiale sur d'innombrables lopins de terre substratum
marneux ou argileux de bas-fonds (environs de Bourg-Saint-Andol, Nord
et Est de Labastide-de-Virac, Plaine d'Aurle prs de Saint-Remze,...).
Depuis des dcennies, l'exode rural se traduit par l'abandon progressif de
ce domaine agricole morcel qui volue en landes herbaces avec fourrs
impntrables buis et gents.
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La boutonnire anticlinale de Saint-Remze, ainsi que l'axe LagorceVallon-Barjac ; connaissent encore une activit agricole traditionnelle,
notamment en raison de leur loignement des grands centres de production et de consommation ; cette situation tend s'estomper face au raz de
mare touristique estival qui remet en cause les activits et valeurs
ancestrales.
La rgion mridionale substratum calcaire palogne qui succde
aux calcaires urgoniens (axe Barjac-Issirac) est de mme assez largement
cultive, notamment avec le renouveau que connaissent les plantations de
lavande.
De Saint-Montan Bourg-Saint-Andol, et au-del, la rive droite du
Rhne connat une importante valorisation agricole (fruits, lgumes,
primeurs) stimule par les facilits d'expdition, par l'essor du tourisme et
par les rcentes implantations industrielles avoisinantes (centres atomiques).
Enfin, on ne saurait passer sous silence la rputation bi-millnaire
des vins produits entre le Rhne et la Cvenne mridionale, dont la production ft largement apprcie et encourage par le colonisateur romain.
De nos jours, les vignobles ardchois qui l'on rencontr en priphrie
des plateaux calcaires (Lagorce, Vagnas, Vallon, Orgnac, SaintMontan,...) ainsi que dans la boutonnire de Saint-Remze, connaissent
un vritable renouveau. Les vins des "Ctes du Vivarais" sont souvent
produits sur des terroirs qui jouxtent ceux des "Ctes du Rhne" de l'axe
rhodanien. Les deux crus proviennent d'un encpagement base de grenache et viennent d'tre rcemment amliors par l'introduction de la syrah
qui apporte des parfums typs et une bonne aptitude au vieillissement.
PRHISTOIRE ET ARCHOLOGIE
Une large part de l'histoire de l'humanit a laiss son empreinte en
Basse-Ardche et sur ses marches rhodaniennes.
Aprs plus d'un sicle de recherches, dans lesquelles L. Chiron,
D. Jullien et J. Ollier de Marichard font figure de prcurseurs (travaux
conduits de 1866 1914), les grands traits de cette histoire sont
maintenant reconstitus, notamment grce aux travaux magistraux de
F. Bourdier (1961) et de J. Combier (1959-1986).
De rares tmoins d'une industrie lithique primitive (bifaces) ont t
recueillis prs de Saint-Just et rapports au Palolithique ancien de style
abbevillien (Jullien, 1913).
Vers la fin du Palolithique infrieur (Acheulen), soit il y a 150 000 ans ou
plus, des communauts humaines sont implantes sur les terrasses
rhodaniennes proches de Saint-Just (gisement de Nigoulen), ainsi qu'
proximit d'Orgnac (gisement de Mattecarlinque ou Orgnac III). En ce
dernier lieu, un limon rapport une priode de rchauffement (interglaciaire Mindel-Riss ?) (Debard, 1988) renferme un outillage roul de
type acheulen. Au-dessus, un pisode climatique froid, actuellement
plac soit la fin de l'interglaciaire prcit, soit au dbut du Riss, est
reprsent par des dpts cryoclastiques associs une industrie acheulenne volue. Enfin, la partie sommitale du mme gisement a livr un
-44-
-45Les environs de Saint-Remze tmoignent de cette volution, notamment prs de Beauregard, o de nombreux tumulus ont livr des bijoux du
Bronze final et du Hallstatt, au Chastelas (Baravon) et la Dent de Rez.
L'lment spectaculaire du Nolithique ardchois est reprsent par
des monuments mgalithiques difis aux Ille et IIe millnaires avant
notre re. Plus de cent dolmens, menhirs, cromlechs, tombes coffre, sont
disperss sur les plateaux qui entourent Saint-Remze et sur ceux qui les
relaient au Sud du canyon.
Vers la fin de l'ge du Fer, le Bas-Vivarais est peupl par les Helviens,
d'origine discute, dont la capitale est Alba (feuille Aubenas 1/50 000).
La rgion comporte alors de nombreuses places fortifies (Dions prs de
Bourg-Saint-Andol, Dent de Rez, Rocher de Sampzon,...) tandis que sa
production viticole jouit dj d'une grande renomme au Nord de l'Europe.
La Conqute romaine remonte au Ile sicle avant notre re et connat de
nombreuses vicissitudes, 1' "Hlvie" sera rattache la "provincia romana" en l'an 121 avant J.C. et y demeurera jusqu'en l'an 411 de notre re.
Du Ie au Ille sicle, les conqurants tablissent deux voies, jalonnes
par les bornes milliaires, qui relient Nmes Alba ; l'une emprunte l'axe
Vagnas-Salavas-Lagorce, l'autre suit le Rhne jusqu' Bourg-SaintAndol puis gagne l'intrieur des terres en passant par Rimouren et Gras.
L'occupation romaine nous a laiss de trs nombreux vestiges de
nature varie : constructions (villas, hypocaustes, ponts, conduites d'eau),
sanctuaires (notamment Saint-Montan, les Baraques, Vagnas, aux
rochers d'Estres prs de Vallon, Bourg-Saint-Andol), spultures, objets
mobiliers, pices et bijoux, statues de divinits,... On ne saurait ici passer
sous silence le spectaculaire bas relief sculpt dans la roche la fontainersurgence de Tourne (Bourg-Saint-Andol). Ce monument est ddi au
dieu Mithra dont le culte, originaire de Perse, fut import en Gaule par les
lgions romaines (Blanc, 1975).
Aux mmes poques, nombre de grottes sont encore visites sinon
habites en permanence. Des objets gallo-romains (vases, amphores,
lampes, armes, monnaies,...) ont t notamment dcouverts aux grottes
d'Ebbou, des Cinq Fentres, de Cayre-Creyt, de la Violette (environs de
Vallon) et celles de Ranc Pointu, des Cloches du Renard (prs de SaintMartin). Plus tardivement encore, ces mmes cavits serviront de cache,
de refuge, de sites dfensifs (Moyen Age, guerres de religion), parfois
d'ermitage (Sainte-Baume Saint-Montan).
DONNES GOTECHNIQUES
Glissements de terrain
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-48-
-52le met au contact de terrains impermables ; diverses mergences jalonnent cette ligne de contact.
Les apports hydrauliques du karst l'Ardche paraissent faibles (de
l'ordre de 100 litres/seconde l'tiage ?). L'importance des rseaux noys
est cependant considrable. Des plonges rcentes montrent en effet que
leur dveloppement vertical dpasse localement 50 m au-dessous du
niveau d'tiage de la rivire (La Dragonnire, Vanmalle, Source de
l'Ecluse,...). Hors du canyon, les mergences connues sont galement peu
importantes et leurs ressources, bien qu'activement exploites (Vallon,
Lagorce, Bourg-Saint-Andol), ne peuvent satisfaire l'importante demande estivale. Une partie des zones karstiques ou adjacentes (Imbourg,
Saint-Remze) est maintenant alimente par des eaux provenant du
Rhne.
LTiistoire du karst de Basse-Ardche est complexe. Ds l'Eocne, le pays
calcaire est largement exond et sa structure tabulaire pseudo-monoclinale le rend vulnrable la corrosion par les eaux mtoriques. En
l'absence de rseaux hirarchiss, les dernires se rassemblent dans de
petits lacs (Le Garn, Pouzol, Le Lac,...). Par la suite, les calcaires ragissent de faon essentiellement cassante aux contraintes tectoniques qui se
succdent au cours du Tertiaire, ce qui ouvre la voie la mise en place
d'un drainage souterrain.
Dans ses premiers stades de creusement, le karst est indpendant du
cours de l'Ardche, ainsi qu'en tmoignent les rseaux suprieurs de
Saint-Marcel (Blanc, 1976). Le processus passe ensuite progressivement
sous le contrle de l'Ardche, dont le canyon se creuse, pour connatre
vraisemblablement son paroxysme au Miocne suprieur. Aprs la rgression pontienne, cette poque voit en effet l'tablissement du pr-Rhne
avec fort abaissement du niveau de base rgional qu'il matrialise. La
formation des rseaux profonds actuellement noys serait lie cet pisode palogographique (Belleville, 1985). Au Plio-quaternaire, l'abaissement de ce mme niveau, de l'ordre de 30 m, n'induira qu'une volution
assez modeste du karst; cette priode est celle du comblement et du
concrtionnement des rseaux levs anciens, particulirement pendant
les stades interglaciaires ; il y a corrlativement fossilisation des rseaux
profonds et achvement de l'encaissement de l'Ardche.
L'tude statistique des orientations prfrentielles du karst vient
l'appui de ce schma d'volution palogographique. Selon R. Gurin
(1973), il est ainsi possible d'y diffrencier une partie d'ge oligo-miocne,
axe sur les dcrochements et distensions lis la phase tectonique
pyrnenne (grottes de Saint-Marcel, aven et galeries d'Orgnac), et une
partie plus rcente, moins volue, clairement oriente selon des directions propres la phase tectonique alpine (karst superficiel peu hirarchis et karst fonctionnel basal). Une partie du karst cutan postrieur
la phase alpine pourrait s'tre constitue pendant les phases glaciaires du
Riss et du Mindel, lors du blocage par le gel des circulations plus profondes
tablies ds l'Oligo-Miocne.
D'une faon gnrale, le dveloppement et la morphologie des systmes
karstiques ardchois traduisent bien la coexistence de deux domaines
structuraux majeurs, relativement tanches l'un l'autre. Le premier,
domin par des mga-accidents N 50 (couloir de Saint-Remze et
annexes) est fortement fissur et relativement rebelle la karstification
profonde et hirarchise. L'autre domaine, surtout caractris par des
L'norme masse calcaire qui reprsente les facis rcifaux et prircifaux du Barrmien et de l'Aptien prsente habituellement des
caractres qui interdisent son exploitation comme pierre de taille :
absence de litage ou de dbit prfrentiel, diaclasage et fracturation
intenses, prsence de nombreux fossiles calcitiss,... Il existe cependant,
au sein de cet ensemble gologique, des zones calcaires relativement
tendres et homognes, d'aspect crayeux, remarquablement aptes au sciage
et la taille. Ces facis, particuliers ont t nagure activement exploits,
notamment prs de Saint-Montan (Ranc d'Arcise), prs de La Combe du
Pouzat, et l'Est de Barjac.
D'autre part, certains horizons de Calcarnites pri-rcifales prsentent un dbit sub-spontan en dalles plus ou moins paisses et peuvent
ainsi tre exploits pour la construction ("Pierre de Vallon" aux carrires
du Chastelas, carrire de Vagnas,...). La production de lauzes et moellons
calcaires de ce type est actuellement trs modeste (moins de 30001 en
1985) et se localise l'Ouest d'Imbourg (les Piades, le Ptis de gras).
Calcaires oligocnes
Au XIXe sicle, plusieurs couches d'argiles rfractaires (d'une puissance de 0,50 0,75 m ont t exploites en carrire dans le Crtac suprieur des environs de Salavas (Colombet). Les meilleurs produits taient
utiliss dans la fabrication des hauts-fourneaux de La Voulte-sur-Rhne
et par les verreries de Rive-de-Gier ; les autres alimentaient la poterie
locale. Vers 1917, les mmes argiles taient utilises par une tuilerie.
Des argiles d'ges varis (nocomiennes, pliocnes, quaternaires)
alimentaient autrefois de nombreuses tuileries et briqueteries dans la
valle du Rhne, prs de Saint-Montan (15 tuileries en 1870) et de SaintJust, ainsi que la valle de l'Ardche (Sampzon).
-56-
A l'Ouest de Vagnas (Segris) les formations laguno-lacustres attribues au Santonien comportent plusieurs couches de schistes bitumineux.
La profondeur de ces occurrences est variable en raison d'un fort compartimentage par failles.
La couche infrieure, dite de "Real", d'une puissance de 1,5 m, n'a pas
t exploite compte-tenu de son caractre pyriteux et de la faiblesse de
l'imprgnation asphaltique (environ 150 1 d'huile par tonne la distillation). Il en a t de mme pour les couches sus-jacentes dites "intermdiaire" (0,5 m -1001/t) et "du tunnel" (1,0 m -100 1/t).
Au-dessus, la couche de "Champcrbat", d'une puissance moyenne de
2 m, permet d'obtenir 2001/t par distillation. Cette dernire a t exploite
en galerie, sous 90 130 m de recouvrement strile, entre 1859 et 1869
(concession pour lignites et schistes bitumineux institue le 26.9.1859).
Pour cette priode, la production moyenne annuelle tait voisine de
6 0001. La distillation des schistes, effectue sur place l'aide des lignites
extraits sur la mme concession, fournissait de 12 15% d'huiles minrales, des goudrons, de la paraffine, du gaz d'clairage.
Au cours de la seconde guerre mondiale, et jusqu'en 1967, la reprise
des travaux s'explique surtout par des raisons politiques et la production
est reste trs modeste.
Vers le Nord, des recherches par puits et sondages, conduites en 1943,
ont mis en vidence l'extension de formations bitumineuses jusqu'
Salavas. Les rserves du secteur Vagnas-Salavas ont t alors estimes
au moins 4 millions de tonnes de schistes imprgns par des asphaltes.
Hydrocarbures libres
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-60-
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la France - Mmoire du BRGM n 125, vol. 1,2.
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- Feuille Orange :
- Feuille Aies :
- Feuille Privas :
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DOCUMENTS CONSULTABLES
La Banque des donnes du sous-sol du BRGM dtient l'inventaire des
sondages et des ouvrages souterrains, au titre du Code Minier, excuts
dans le primtre de la feuille et archive les donnes relatives aux
nouveaux ouvrages.
Les documents peuvent tre consults :
- pour le dpartement de l'Ardche, au SGR Rhne-Alpes, 43, boulevard
du 11 novembre, B.P. 6083, 69 604 Villeurbanne-Croix-Luizet Cedex ;
- pour le dpartement du Gard, au SGR Languedoc-Roussillon, 1039, rue
de Pinville, 34 000 Montpellier ;
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domaine de Luminy, route Lon Lachamp, 13 009 Marseille ;
- ou bien au BRGM, Maison de la Gologie, 77 rue Claude Bernard, 75 005
Paris.
AUTEURS DE LA NOTICE
La prsente notice a t rdige par M. PASCAL, avec la collaboration
de C. GLINZBOECKEL t, d'aprs ses observations de terrain et avec
l'aide de documents cits en rfrences bibliographiques. Pour l'Urgonien,
le chapitre initial a t rdig par D. LAFARGE (Lyon) puis revu et
quelque peu modifi et complt par M. PASCAL et J.P. MASSE. Divers
autres travaux indits ont t galement pris en compte ; parmi ceux-ci il
convient de mentionner :
- R. BUSNARDO (1981), lithostratigraphie de l'Hauterivien, travaux sur
l'Urgonien ;
- J. CHEDHOMME (1986), notice explicative pour les formations
tertiaires du bassin d'Issirac et du Nord du foss d'Als ;
- M. PASCAL (1980), atlas des ressources du sous-sol de l'Ardche (Serv.
gol. rgional Jura-Alpes) ;
- M.M. VALLERON (1979-1980), donnes palontologiques rcentes
concernant la rgion de Barjac.
La Socit nationale des Ptroles d'Aquitaine (SNPA) nous a permis
de consulter les nombreux documents tablis par ses services gologiques
pour l'Ardche du Sud-Est (priode 1954 1958).
D'autre part, de nombreux spcialistes ont apport leur contribution
la ralisation de la coupure et de sa notice explicative, dont :
- A. ARNAUD-VANNEAU (dterminations de foraminiferes) ;
- D. FAUCONNIER (tudes de microflores) ;
- M. FEIST (dterminations de charophytes) ;
- M. HUGUENAY (dterminations de micromammiferes) ;
- C . MONCIARDINI (micropalontologie, tudes de microfacis) ;
- G. TRUC (dtermination de faunes du Tertiaire).
Les faunes de lamellibranches du Crtac suprieur ont t
dtermines au Centre d'tudes et de recherches de Palontologie
biostratigraphique (Centre d'Orsay, univ. de Paris-Sud).
Ralisation BRGM
Dpt lgal : 3e trimestre 1989