livreMathsIng 09
livreMathsIng 09
livreMathsIng 09
Mathmatiques pour
lingnieur
Abdennebi ACHOUR,
Lotfi BELKOURA,
Michel DAMBRINE,
Mekki KSOURI,
Hugues MOUNIER,
Wilfrid PERRUQUETTI,
Jean-Pierre RICHARD,
Joachim RUDOLPH,
Frank WOITTENNEK,
Salah SALHI,
Selma BEN ATTIA
Illustration du livre des procds ingnieux (Kitb al-Hiyal) publi en 850 par
les trois frres Ahmed, Mohamed et Hasan bin Msa ibn Shkir, travaillant
dans la maison de la sagesse (Bayt al-Hikma) Bagdad.
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31
31
34
42
49
51
71
74
3 Systmes stochastiques
77
3.1 Introduction aux probabilits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.2 Probabilits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.3 Le thorme central de la limite et les lois fortes des grands nombres 99
3.4 Esprances conditionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.5 Loi de Poisson et loi exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.6 La loi du Chi deux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
3.7 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
3.8 Processus stochastiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
3.9 Processus de Markov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3.10 Processus de Wiener (ou mouvement brownien) . . . . . . . . . . 133
3.11 Problmes et exercices pour lIngnieur . . . . . . . . . . . . . . . 136
ii
iii
4 EDO non-linaire
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.2 Equations diffrentielles ordinaires sous forme implicite
4.3 Equations diffrentielles du premier ordre . . . . . . .
4.4 EDO Linaire : des comportements simplistes . . . . .
4.5 EDO Non linaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.7 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 Calcul des variations
5.1 Quelques exemples introductifs . . . . .
5.2 Formulation du Problme . . . . . . . .
5.3 Condition Ncessaire : quations dEuler
5.4 Que faire dans dautres cadres . . . . . .
5.5 Quelques rsultats annexes . . . . . . .
5.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . .
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6 Systmes retard
6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6.2 Classes dquations differentielles fonctionnelles .
6.3 Le problme de Cauchy pour les EDR . . . . . .
6.4 Mthode pas pas . . . . . . . . . . . . . . . . .
6.5 Stabilit des systmes retards . . . . . . . . . .
6.6 Cas des systmes de type neutre . . . . . . . . .
6.7 Modles pour les systmes linaires stationnaires
6.8 Quelques liens entre modlisation et stabilit . .
6.9 Proprits structurelles . . . . . . . . . . . . . . .
6.10 Complments bibliographiques . . . . . . . . . .
6.11 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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352
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375
Introduction aux
Distributions
Lotfi Belkoura1
1 LAGIS
1.1
Introduction
1.2
Une distribution est une forme linaire continue sur un espace vectoriel de
fonctions, dites fonctions tests. Il existe diffrents types de distributions correspondant aux diffrents espaces de fonctions de test. Plus les conditions de
rgularit imposes aux fonctions tests sont svres, plus les fonctionnelles ainsi
dfinies seront gnrales. Les distributions, gnralisant la notion de mesure,
sont dfinies partir de lespace D() dfinit ci-aprs. Dans tout ce qui suit, les
dfinitions gnrales et exemples sont bass sur des fonctions tests notes (t),
en nous bornant, sauf mention contraire, au cas des fonctions dfinies sur R ;
Distributions
Dfinition 1.2.2. Une distribution sur un ouvert de R est une forme linaire
continue sur lespace D(). Les distributions forment un espace vectoriel not
D0 ().
2
0.1
0.05
0
1.5
2.5
3.5
Une distribution T est donc un application de D() dans C faisant correspondre une fonction test un nombre complexe not hT (t), (t)i, ou plus
simplement hT, ilorsquil ny a pas ambigut sur la variable. Cest la valeur
prise par la distribution sur la fonction . Les proprits de linarit et de continuit se traduisent respectivement par
kN
|hT, i hT, k i| .
(1.5)
(1.7)
Cela nentrane lgalit des fonctions f (t) et g(t) dont elles sont issues que si ces
dernires sont continues. Cependant, lorsque f et g sont des fonctions localement
sommables quelconques, nous avons le thorme suivant ;
Thorme 1.2.2. Deux fonctions localement sommables f et g dfinissent la
mme distribution si, et seulement si, elles sont gales presque partout.
On voit ainsi que les distributions sont une extension non pas des fonctions
localement sommables, mais des classes de fonctions sommables presque partout
gales. Ceci provient du fait lintgrale de Lebesgue nest pas modifie sur une
ensemble de mesure nulle.
Distributions singulires
On appelle distribution singulire toute distribution qui nest pas rgulire.
Lexemple le plus usuel est la distribution de Dirac dfinie en un point a
quelconque par :
ha , i = (a), D .
(1.8)
Une telle distribution a t introduite initialement par Dirac pour les besoins
de la mcanique quantique. Elle est parfois improprement appele fonction de
Dirac et manipule comme une fonction en crivant
Z
ha , i = (a) = (t)(t a)dt,
(1.9)
Z
1 = (t a)dt.
(1.10)
Une telle fonction devrait tre nulle pour t 6= a et valoir au point t = a.
Daprs la thorie classique des fonctions, son intgrale serait nulle ce qui est en
contradiction avec (1.10). La distribution de Dirac dfinit galement une mesure,
et cest aussi lexemple le plus simple de mesure qui ne soitPpas une fonction.
Plus gnralement, toute combinaison linaire, finie ou non,
bi ai dfinit une
distribution singulire, mais dautres distributions singulires, qui ne sont plus
des mesures, peuvent tre dfinis. Ainsi, comme on le verra au paragraphe sur
la drivation, la drive dun Dirac au point a admettra naturellement pour
dfinition :
0
a , = 0 (a), D .
(1.11)
Une distribution peut parfois galement tre dfinie partir dune fonction qui
nest pas localement intgrable. Sa valeur sur une fonction est dfinie par la
partie finie (note pf) dune intgrale divergente, notion introduite par Hadamard pour les besoins de la thorie des quations aux drives partielles. La
4
Il faut dans chaque cas dfinir les conditions dexistence de la partie finie. Un
exemple classique concernant la fonction log |x| et la pseudo-fonction 1/x est
abord au paragraphe portant sur la drivation.
Support dune distribution
La dfinition du support dune distribution T , not supp T peut tre envisag
au travers de celle de restriction dune distribution un ouvert dfinie ci-dessous :
Restriction dune distribution un ouvert Considrons deux ouverts
0 de R et soit T D0 (0 ). Nous pouvons associer T une distribution T
appele restriction de T , dfinie pour toute D() par :
hT , i = hT, i
,
(1.13)
(1.14)
Inversement, un thorme trs utile est notre disposition concernant les distributions support ponctuel.
Thorme 1.2.3. Toute distribution de support lorigine admet une dcomposition unique comme combinaison linaire finie de drives de la distribution de
Dirac :
X
T =
cp (p) ,
(1.15)
pm
D(),
K
(1.16)
||k t
(1.17)
Aussi, on tablit que les fonctions localement sommables dfinissent des distributions
Pdordre 0, tandis que les distributions singulires sous forme de somme
finie ( r0 ar (r) + fonctions) sont dordre r.
Sous espaces de D0 ()
Comme mentionn en introduction, si lon prend des espaces de fonctions
tests moins restreints que D, on obtient des sous espaces de D0 . Les espaces
de fonctions tests les plus couramment utiliss sont les espace S et E ci-aprs,
vrifiant D S E, et dfinis par :
espace S : espace des fonctions indfiniment drivables dcroissant linfini, ainsi que toutes leurs drives, plus vite que toute puissance de 1/|x|.
espace E : espace des fonctions indfiniment drivables quelconques.
Ils conduisent aux sous espaces de D0 suivants :
espace S 0 : espace des distributions tempres,
espace E 0 : espace des distributions support born.
6
1.3
v(T ), = hT, v()i
D, T D .
(1.18)
Lorsque v est loprateur (t) (at + b), et f une fonction localement sommable, une application classique du changement de variable dans lintgrale permet dobtenir :
1
tb
hf (t), (at + b)i =
f(
), (t) .
(1.19)
|a|
a
Par analogie, pour une distribution T quelconque, on dfinit :
t
v(T )(t) =
1
tb
T(
).
|a|
a
(1.20)
(1.22)
Drivation
La proprit essentielle des distributions est quelles sont indfiniment drivables. On introduit tout dabord la drive dune distribution de sorte que sa
7
0
f (t), (t) = f (t)(t)dt = f (t)0 (t)dt = f, 0 .
(1.23)
Ceci dfinit bien une distribution rgulire puisque 0 D. On est ainsi conduit
la dfinition :
T , = T, 0 ,
(1.24)
et plus gnralement pour la drive dordre m :
D
E
D
E
T (m) , = (1)(m) T, (m) ,
(1.25)
Exemples de drivation
Drive de la distribution de Dirac . Un premier exemple de drivation ne conduisant pas une mesure est donne par la relation (1.11) donnant
lexpression de la drive dune distribution de Dirac :
, = , 0 = 0 (0).
(1.26)
Drive de la fonction de Heaviside H(t). La fonction de Heaviside, dfinie
par :
+1 t > 0
,
(1.27)
H(t) =
0 t<0
est une fonction localement sommable qui dfinit donc une distribution. A noter
quen tant que distribution, la valeur de cette fonction en t = 0 na pas besoin
dtre prcise. Sa drive scrit :
Z
0
H (t), (t) = H(t), (t) =
0 (t)dt
= [(t)]
0 = (0).
(1.28)
On en conclut que :
H 0 = .
(1.29)
Fonctions rgulires par morceaux. Lexemple prcdent se gnralise aisment aux fonctions f qui possdent les caractristiques suivantes : Soit {t }Z
un suite de nombres rels dstincts tels que lim+ t = , et lim t =
. On suppose f indfiniment drivable au sens classique dans les intervalles
]t , t+1 [, et f , ainsi que toute ses drives dordre p au sens usuel, notes f (p) ,
ont des discontinuits de premire espce (i.e. les limites droite et gauche de
f (p) (t ) existent). On note alors p les sauts de f (p) en t :
p = f (p) (t + 0) f (p) (t 0)).
8
(1.30)
f (t)0 (t)dt,
(1.31)
hDf, i = f, 0 = f (t)0 (t)dt =
(1.32)
ce qui scrit :
hDf, i = f 0 +
(1.33)
Drivation de log |t| et pseudo fonction pf 1/tn . La drivation de distributions rgulires peut conduire des distributions singulires. Cest le cas de la
fonction log |t| qui dfinit une distribution rgulire, mais dont la drive au sens
des fonction 1/t nest pas localement sommable. Elle ne peut donc reprsenter
la distribution drive. Cette dernire scrit au sens des distributions :
Z
hD log |t|, i = log |t|, 0 (t)dt =
log |t|, 0 (t)dt
Z
= lim
log |t|, 0 (t)dt
0
|t|
Z
(t) (t)
= lim log [() ()] +
dt
0
t
Z
(t) (t)
= lim
dt,
(1.35)
0
t
car log [() ()] 0 grce au thorme des accroissements finis. Ce derR
nier terme est not alors partie finie de lintgrale divergente (t)
t dt et dfinit
une distribution note pf 1t . On obtient alors :
D log |t| = pf
1
t
(1.36)
9
Z
H(t)
(t)
pf
, = lim
dt + (0) log() ,
0
t
t
(1.38)
(1.39)
H(t)
H(t) (1)n (n)
]
=
n
pf
+
.
tn
tn+1
n!
(1.41)
le produit le soit (lexemple le plus courant tant f (t) = g(t) = 1/ t). Il semble
donc ne pas y avoir de dfinition naturelle pour le produit de deux distributions
quelconques.
10
D .
(1.43)
La fonction appartient bien D car, comme , elle est support born, et indfiniment drivable (comme produit de deux fonctions indfiniment drivables).
Donc T , le produit T a un sens. Pour certaines distributions, la dfinition du
produit reste applicable mme si la fonction nest pas indfiniment drivable.
Il suffit par exemple que (t) soit continue en 0 pour pouvoir dfinir :
h(t)(t), (t)i = h(t), (t)(t)i = (0)(0)
= h(0)(t), (t)i .
(1.44)
On obtient donc
(t)(t) = (0)(t).
(1.45)
(1 + 2 )T
(1 2 )T
= 1 T + 2 T,
(1.48)
= 1 (2 T ),
(1.49)
(T1 + T2 ) = T1 + T2
(1.50)
1
t
= 0 car t = 0,
(1.51)
(t pf
1
t)
= car t pf
1
t
= 1.
(1.52)
11
k
Cm
(D(mk) )Dk T.
(1.53)
km
(T )0 , = T, 0 = T, 0 = T, ()0 0
= T, ()0 + T, 0 = T 0 , + 0 T,
= T 0 , + 0 T, = T 0 + 0 T, .
(1.54)
0
(1)l
n!
(nl)!
(nl)
l > n,
l n.
(1.55)
et plus gnralement :
(n) =
(1.56)
qn
(1.58)
1.4
Le produit de convolution est une opration essentielle dans les mathmatiques appliques. La convolution possde un lment neutre, ce qui va permettre
de rsoudre certaines quations de convolution et dobtenir des solutions lmentaires doprateurs diffrentiels.
13
(1.61)
Les expressions hV (v), (u, v)i et hU (u), (u, v)i se calculent en laissant respectivement u et v fixes. Ainsi, si f et g sont deux fonctions localement sommables, le produit tensoriel des distributions associes scrit :
Z Z
hf g, i =
f (u)g(v)(u, v)du dv),
(1.62)
si bien que (f g)(u, v) = f (u) g(v).
(1.63)
(1.64)
(1.65)
(1.68)
(1 ) H = 0 H = 0.
(1.70)
(1.71)
Proprits
Support du produit de convolution : Nous disposons de linclusion suivante :
supp S T supp S + supp T,
(1.72)
et dans laquelle le membre de droite se lit (somme de Minkowski) :
{x + y; x supp S, y supp T } .
(1.73)
15
(1.74)
(1.75)
(1.76)
cest dire que la distribution de Dirac joue le rle de lunit pour le produit de
convolution.
Convolution par (m) : on considre tout dabord le cas m = 1 qui conduit
par dfinition :
T, = 0 (u)T (v), (u + v) = T (v), 0 (u), (u + v)
= T (v), 0 (v) = T 0 , ,
(1.77)
ce qui montre que la drivation quivaut un convolution avec 0 . On tablirait
de mme que :
(m) T = T (m) .
(1.78)
Plus gnralement encore, si T = RS, le produit de convolution tant associatif,
on obtiendrait :
(R S)(m) = R S (m) = R(m) S,
(1.79)
que lon retient en disant que pour driver un produit de convolution, il suffit
de driver lun quelconque de ses termes.
Convolution par (t a) : Ici encore, lapplication de la dfinition conduit
:
h(t a) T (t), (t)i = h(u a)T (v), (u + v)i
= hT (v), h(u a), (u + v)ii
= hT (v), (v + a)i = hT (t a), (t)i ,
(1.80)
H(t)tn1 t
(n) e ,
et
(1.85)
e (S T ) = (eat S) (eat T )
(1.88)
17
(1.89)
Cette fonction est elle mme indfiniment drivable lorsque est support
born, et de drive :
D
E
(m)
(m)
h (t) = T (u), (t u) .
(1.90)
On tablit de mme que la convolution est une opration continue dans D0 dans
le sens o :
Thorme 1.4.3. S tant une distribution fixe, T T entrane T S
T S dans chacune des circonstances suivantes : (a) les distributions T ont leur
support contenu dans un ensemble compact fixe, indpendant de , (b) S est
0 .
support compact, (c) T et S sont des lments de D+
On en dduit la proprit dite de densit de D dans D0 , savoir que toute
distribution est limite dans D0 dune suite de fonctions appartenant D.
Algbres de convolution
On appelle algbre sur le corps des nombres rels ou complexes, un ensemble
A muni des trois oprations : somme, produit par un scalaire, et produit, ayant
les proprits :
A muni de la somme et du produit par un scalaire est un espace vectoriel,
le produit est une application bilinaire de A A dans A,
le produit est associatif.
On sintresse ici aux algbres pour les oprations : somme de deux distributions,
produit dune distribution par un scalaire, et convolution de deux distributions.
On doit donc vrifier que le produit de convolution de deux distributions de A
est encore un lment de A, et que la convolution est associative lorsquon la
restreint aux lments de A. Lintrt de ces algbres rside dans le fait que
si A (A possde donc un lment unit), et si une distribution T admet
une inverse (note par la suite T 1 ou T 1 lorsquil ny a pas de risque de
confusion), cest dire vrifie
T T 1 = ,
(1.91)
cette inverse est unique, et on saura rsoudre toute les quations de convolutions
(en X)
T X = W,
(1.92)
18
(1.93)
Equations diffrentielles Toute quation diffrentielle coefficients constants admet la reprsentation quivalente :
y (n) + an1 y (n1) + + a0 y = f,
(1.96)
P () y = f,
(1.97)
(1.98)
19
(1.99)
H(t)tm1 t
e
(m 1)!
(1.100)
1
C
i()d = e(t),
t 0.
(1.101)
1
H) i = e.
(1.102)
C
Rt
Si la mesure consiste en la tension v(t) = C1 0 i()d aux bornes de la capacit,
cela scrit v = C1 H i, soit i = C 0 v et par suite :
(R +
(RC 0 + ) v = T v = e.
(1.103)
t
1
He RC .
RC
(1.104)
h
i
t
t
1
He RC H = H(t) 1 e RC .
RC
(1.105)
(1.107)
(1.109)
(1.110)
21
(1.112)
(1.113)
(1.114)
= H(t n )
(t n )n1
.
(n 1)!
(1.115)
Equations matricielles La manipulation de systmes dquations de convolution se plie aux mmes rgles que celles du produit matriciel ordinaire, dans
lequel la multiplication est remplace par le produit de convolution. Dans ce
cadre nous aurons la
Proposition 1.4.2. Une matrice A (n n) de convolution est inversible si et
seulement si son dterminant est inversible au sens de la convolution dans
0 . Son inverse sobtient en convolant 1 par la matrices des cofacteurs.
D+
A titre dexemple, reprenons lexemple du second ordre dcrit en (1.106),
0 dsignant la commande applique
avec f = b u, b constant et u fonction de D+
au systme. Cette quation admet la reprsentation dite dtat, qui au sens des
fonction scrit :
y
0
1
0
(1)
x =
x+
u,
avec x =
.
(1.116)
a0 a1
b
y (1)
Notant comme prcdemment le vecteur z = Hx, il vient z (1) = Hx(1) + x0 avec
x0 = (y(0), y (1) (0))t , et la substitution dans la reprsentation dtat se lit :
0
0
(1)
z
=
z+
u + x0
(1.117)
a0 a1
b
(1)
0
soit
(1.118)
z =
u + x0
b
a0 (1) + a1
|
{z
}
|
{z
}
A
22
u + x0 .
(1.119)
b
a0
(1)
Cette dmarche ne se limite pas aux quations diffrentielles et peut stendre
aux quations diffrentielles intgrales, faisant intervenir des termes de retard,
ponctuels ou distribus. Considrons par exemple le systme ci-dessous, pour
lequel nous ferons abstraction des conditions initiales, un peu plus dlicates
dans le cadre gnral :
R0
y 1 (t) = y1 (t) + 1 y2 (t + )d
(1.120)
y2
1 0
1.5
Transforme de Fourier
Rappelons tout dabord la dfinition de la transforme de Fourier de fonctions. Si f est une fonction Lebesgue intgrable sur R, on dfinit sa transforme
de Fourier, note indiffremment F [f ]() ou f(), par
Z
2it
dt.
(1.122)
F [f ]() = f () = f (t) e
Au vu de cette dfinition, nous sommes tents de dfinir, pour toute D, la
transforme dune distribution T par :
hF [T ], i = hT, F []i ,
D .
(1.123)
Cette dfinition ne peut pas tre retenue car le membre de droite ne dfinit pas
un distribution. Plus prcisment, tant support born, on montre que F []
nest jamais support born. Aussi sommes amen considrer une classe plus
restreinte de distributions (espace S 0 D0 ), et, par consquent, une classe plus
large pour les fonctions tests (espace S D). De tels espaces ont dj t
voqus plus haut, rappels plus prcisment ici :
23
S .
(1.125)
(1.126)
T() = T (t), e2it ,
prolongeable, pour les valeurs complexes de en une une fonction holomorphe
dans tout le plan complexe. Plus gnralement, on notera la tendance selon
laquelle plus la fonction T (t) dcrot linfini, et plus T() sera drivable. Les
tableaux ci-dessous fournissent quelques proprits et exemples de transformes
de Fourier de distributions singulires et rgulires. Les proprits relatives la
multiplication et au produit de convolution sont considrer avec les rserves
dexistence prcdemment noncs.
24
Drivation
F [T 0 (t)] = 2i T()
Translation
Changement dchelle
F [T (at)] =
Convolution
F [S T ] = F [S]. F [T ]
Produit
F [S.T ] = F [S] F [T ]
1
|a| T ( a )
F [] = 1
F [ (n) ] = (2i)n
F [(t a)] = e2i a
Exemples de transformes de Fourier
Transforme de Laplace
On procde ici aussi par analogie avec les transformes de Laplace des fonctions, et on se limite aux situations les plus frquentes pour lesquelles la fonction
0 . On appelle transforme
f (t) tudie est nulle pour t < 0, donc appartient D+
de Laplace de f la fonction s 7 L(s, f ), note aussi f(s) lorsquil ny a pas de
confusion possible avec la transform de Fourier, dfinie dans C par :
Z
f (t) est dt.
(1.127)
L(s, f ) =
0
Si
Si
Si
Si
f
f
f
f
est
est
est
est
support compact, a = ,
dcroissance rapide, a < 0,
tempre, a = 0,
croissance rapide , 0 < a .
s t
.
(1.128)
L(s, T ) = T (t), e
L(s, T ) = s L(s, f ).
(1.129)
Les tableaux ci-dessous fournissent quelques proprits et exemples de transformes de Laplace de distributions singulires et rgulires. Comme pour la
transforme de Fourier, Les proprits relatives la multiplication et au produit
de convolution sont considrer avec les rserves dexistence prcdemment
noncs, de mme que les abscisses de sommabilit doivent tre prcises.
Drivation
L(s, T 0 ) = s L(s, T )
Translation
Changement dchelle
L(s, T (at)) =
Convolution
Produit
1
|a|
L( as , T )
n=0
26
L
P
n
=
n=0 f (n)z .
f (n)ens
(1.130)
X
1
k
=
.
P (s)
(s k )k
(1.132)
k ek t
tk 1
.
(k 1)!
(1.133)
1)2
z(s) = s(s +
1
2
(s + 1)
z = H(t)
1 et tet
tet
(1.134)
Cette dmarche peut aussi sappliquer certaines quation intgrales qui se traduisent sous forme dquation de convolution, comme par exemple la recherche
dune solution y support positif et vrifiant, pour t 0 :
Z
y() sin(t )d = t2
(1.135)
y(s) =
2
2
+ ,
s s3
y(t) = H(t)(2 + t2 ).
(1.136)
27
1.6
Travaux Dirigs
Note : cette section a t rdige par Kaouther Ibn Taarit et Lotfi Belkoura
Objectifs
Mettre en vidence les proprits issues de la combinaison de la multiplication
et du produit de convolution. Ces proprits fournissent un cadre plus gnral
aux approches du type intgration par parties et conduisent des techniques
simple destimation de paramtres.
Exercice 1 En sinspirant de la preuve tablie en annexe pour la multiplication
dun produit de convolution de deux distributions S et T par des fonctions
exponentielles, tablir la relation (1.137) et la gnraliser (1.138) :
t(S T ) = (tS) (T ) + (S) (tT )
n
X
n
t (S T ) =
Cnk (tk S) (tnk T ),
(1.137)
(1.138)
t y (1) = z0 + z1 ,
avec
zi = ti y,
0 et
et donner lexpression correspondante au produit t2 y (2) . En supposant y D+
en notant H lchelon de Heaviside, quelles simples manipulations se rsument
alors H (t y (1) ) et H H (t2 y (2) ).
1.7
Travaux Pratiques
Objectif 1
Pour un produit de convolution de deux distributions, nous disposons de
linclusion suivante dans laquelle le membre de droite (somme de Minkowsky)
se lit :
supp S T supp S + supp T = {x + y; x supp S, y supp T } .
(1.139)
Cette inclusion est en gnral au sens strict. Un rsultat plus prcis existe (Thorme des supports), dans lequel conv(supp X) dsigne lenveloppe convexe du
support de X.
conv(supp S T ) = conv(supp S) + conv(supp T ).
Manipulation On note [a,b] la fonction caractristique de lintervalle [a, b].
Effectuer le produit de convolution [2,3] [4,5] . Reprsenter sur un mme graphique les trois courbes et vrifier (graphiquement) la proprit sur les supports.
Reprendre cette manipulation avec le produit de convolution ([0,0.5] + [2,3] )
[4,5] .
Objectif 2
Une suite de distribution Tn converge dans D0 vers T lorsque la suite de
nombres complexes hTn , i converge dans C vers hT, i pour toute D. En
particulier, la distribution peut tre aussi vue comme limite (dans D0 ) de
fonctions
sommables. Ainsi, une suite de fk 0 localement sommables telles
R
que fk (x)dx = 1 et vrifiant fk (x) 0 uniformment dans tout ensemble
0 < a < |x| < 1/a, tend vers .
Manipulation Pour diffrentes valeurs de k entier, reprsenter graphiquement
les fonctions k et k ci-dessous :
0 |t| 1
1
2
(t) =
k (t) = k(kt)
k (t) = ke k2 t2 1
(1.140)
1 |t| < 1
2
Objectif 3
On tablit que si une suite de distribution Tn converge dans D0 vers T , alors
(m)
les drives Tn converge dans D0 vers T (m) . La drivation est une opration
linaire et continue dans D0 et on peut toujours permuter les signe de drivation
et de limite (proprit plus simple que pour les fonctions).
29
Bibliographie
Manipulation Calculer au sens des distributions les drives k et k des
fonctions k et k prcdentes. Raliser les produits de convolutions k y et
k y et comparer les courbes obtenues avec la fonction y (calcule ou approche
par les fonctions diff ou gradient de Matlab). Conclure.
Annexe
Rappel de formules sur la multiplication et la drivation :
tl (n) = 0 pour l > n,
et tl (n) = (1)l
n!
(nl) pour l n.
(n l)!
EE
D D
eat (S T )t , (t) = (S T )t , eat (t) = S , T , ea+a ( + ) =
D D
EE D
E
S , ea+a T , ( + ) = ea S , hea T , ( + )i = eat S eat T, .
1.8
Bibliographie
Cepadues-
Optimisation et LMI
M. Dambrine1
1 LAMIH,
2.1
Gnralits
31
(2.1)
2. Optimisation et LMI
Un tel lment est appel minimum global du critre J sur K.
60
50
40
30
20
10
1
Fig. 2.1: une partie du graphe de ( 0.04+x
+ 0.5x2 ) (2 + sin(20x))
La caractrisation dun tel lment pouvant tre dlicate (cf. figure 2.1), on
se contente souvent en pratique de la recherche dun minimum local, cest--dire,
un lment xmin pour lequel lingalit (2.1) nest vraie que pour des lments
x K pris dans un voisinage V de xmin :
J(xmin ) J(x) x V K,
(2.2)
Un minimum global ou local sera dit strict si lingalit large (2.1) ou (2.2) peut
tre remplace par une ingalit stricte lorsque x 6= xmin :
J(xmin ) < J(x) x V K, x 6= xmin .
(2.3)
2.1. Gnralits
(2.4)
On convient ici que cette condition est systmatiquement remplie lorsque lensemble F est born. En effet, soit (xk ) une suite minimisante de J sur F , cest-dire, une suite telle que J(xk ) converge vers inf xF J(x). La suite J(xk ) tant
majore, la condition (2.4) (dite de coercivit) implique alors que (xk ) est une
33
2. Optimisation et LMI
suite borne. Daprs le thorme de Bolzano-Weierstrass, il est possible dextraire de (xk ) une sous-suite (xnk ) convergente vers un point xmin de Rn . Lensemble F tant ferm, xmin appartient F. Si J est continue, alors on a :
J(xmin ) = lim J(xnk ) = inf J(x).
xF
2.2
Notions prliminaires
lments de calcul diffrentiel
Soit J : Rn Rm , on dit que J est diffrentiable en x sil existe une application linaire L de Rn dans Rm telle que
J(x + h) = J(x) + L(h) + khk (h),
lim (h) = 0
h0
h Rn
J
(x)
x1
J(x) =
..
.
J
xn (x)
lim
34
(2.5)
J1 (x)
J2 (x)
J(x) = .
,
..
Jm (x)
alors
J (x) =
J1
x1 (x)
...
Jm
x1 (x)
...
..
.
J1 (x)T
..
..
. =
.
Jm
T
Jm (x)
xn (x)
J1
xn (x)
J
2J
(x)
.
.
.
2 (x)
x1 xn
x1
..
..
2
J(x) =
.
.
.
2
2
J
J
(x)
xn x1 (x) . . .
x 2
n
lim (h) = 0.
h0
x, y C, [0, 1],.
Un point x est une combinaison convexe des points x1 , . . . , xk sil existe des
nombres rels 1 , . . . , k tels que 1 , . . . , k 0, 1 + + k = 1 et x =
1 x1 + +k xk . Par extension du rsultat prcdent, toute combinaison convexe
dlments appartenant un ensemble convexe C est galement dans C.
Dfinition 2.2.1 (convexit, convexit stricte). Une fonction J : C R, o C
est un ensemble convexe non vide de Rn , est dite convexe si
35
2. Optimisation et LMI
J(x + (1 )y) J(x) + (1 )J(y) x, y C, [0, 1].
J est dite strictement convexe si lingalit prcdente est stricte lorsque
x 6= y et ]0, 1[.
Citons ici quelques proprits des fonctions convexes :
Proposition 2.2.1.
Lensemble des fonctions convexes sur Rn est un cne convexe : si J1 et
J2 sont convexes alors la fonction 1 J1 + 2 J2 est galement convexe quels
que soient 1 , 2 0.
Lenveloppe suprieure f (x) = supiI fi (x) dune famille (fi )iI de fonctions convexes est convexe.
Si J est une fonction convexe sur un ensemble convexe C, tout point de
minimum local de J sur C est un minimum global et lensemble des points
de minimum est un ensemble convexe (ventuellement vide). Si de plus
J est strictement convexe, alors il ne peut exister quau plus un point de
minimum.
Si la fonction J est diffrentiable, il est alors possible de caractriser les
diffrentes notions de convexit laide des proprits suivantes :
1. J est convexe sur C si et seulement si
J(x0 ) J(x) + J(x), x0 x , x, x0 C.
(2.6)
2. J est strictement convexe sur C si et seulement si
J(x0 ) > J(x) + J(x), x0 x , x, x0 C, x0 6= x.
Notons que la premire proprit admet une interprtation gomtrique simple :
une fonction est convexe si et seulement si le plan tangent en chaque point est
situ en dessous du graphe de la fonction.
Enfin, si la fonction J est deux fois diffrentiable, alors
3. J est convexe sur C si et seulement si 2 J(x) est une matrice semi-dfinie
positive, x C.
4. J est strictement convexe sur C si et seulement si 2 J(x) est une matrice
dfinie positive, x C.
J(xmin + d) J(xmin )
0, d Rn ,
0
lim
(quation dEuler).
x, xmin O,
2. Optimisation et LMI
Conditions de minimalit du second ordre
On suppose, cette fois, la fonction J : O R deux fois diffrentiable au
point xmin O.
Si J admet en xmin un minimum local, alors on a J(xmin ) = 0 et la formule
de Taylor-Young lordre 2 scrit
0 J(xmin + d) J(xmin ) =
2 T 2
d J(xmin )d + 2 (),
2
avec lim0 () = 0.
On a donc ncessairement
d> 2 J(xmin )d 0,
d Rn .
et
Il est possible dobtenir une condition suffisante de minimalit sous des hypothses plus restrictives :
Thorme 2.2.6 (CS de minimalit du second ordre). Soient J : O R et un
point xmin O o J est deux fois diffrentiable. Si
J(xmin ) = 0
et
Algorithmes
Le but ici nest pas de prsenter un catalogue complet dalgorithmes mais
quelques mthodes de base ainsi que leur principe-cl.
La plupart des algorithmes de rsolution numrique des problmes doptimisation sont des procds itratifs : on construit une suite (xk ) par une rcurrence
du type
xk+1 = xk + k hk .
(2.7)
La direction hk est choisie telle que
38
avec k 6= 0
(2.8)
(2.9)
o fk () = J(xk + hk ).
Remarquons que, de la condition doptimalit fk0 (k ) = 0, lon dduit la
relation
J(xk+1 )> J(xk ) = 0,
exprimant que deux directions de descente conscutives sont toujours orthogonales. La convergence de cet algorithme peut donc se rvler assez
lente lorsque les valeurs propres de la matrice hessienne de J au point
optimal ne sont pas du mme ordre de grandeur (cf. Fig. 2.2),
Mthodes du gradient pas variable : en pratique, la rsolution complte,
chaque tape, du problme (2.9) est trop coteuse en temps de calcul.
Pour viter cela, la valeur du pas est choisie en considrant les lments
une suite gomtrique de raison strictement infrieure 1. La valeur du
pas retenue tant la premire satisfaire certaines conditions (pour plus
de dtail, se rfrer [8])
39
2. Optimisation et LMI
0.03
0.02
0.01
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
0.06
0.04
0.02
0.02
0.04
0.06
0.08
Mthode de Newton
Recherche des zros dune fonction : mthode de Newton-Raphson
Un algorithme couramment utilis pour la recherche des zros dune fonction
F : Rn R est la mthode de Newton-Raphson. Le principe est le suivant :
soit xk un point donn de Rn constituant une estimation dun zro de F , on
approche au voisinage de ce point, la fonction F par son dveloppement limit
au premier ordre :
F (x) = F (xk ) + F 0 (xk )(x xk )
Le point suivant xk+1 est alors pris comme le zro de F (obtenu en rsolvant le
systme dquations linaires F 0 (xk )(dk ) = F (xk ), avec xk+1 = xk + dk ) (la
figure 2.3 illustre le cas dune fonction F une seule variable relle x).
On peut montrer que si F est continment diffrentiable au voisinage dun
de ces zros x tel que det(F 0 (x )) 6= 0, alors pour un point initial x0 choisi
suffisamment proche de x , la suite (xk ) converge vers x .
Application loptimisation : mthode de Newton
On suppose que la fonction J est deux fois continment drivable et que lon
peut calculer de manire relativement aise la matrice Hessienne en tout point.
Alors, la mthode de Newton-Raphson applique la recherche dun zro de J
conduit un algorithme itratif de la forme (2.7) o la direction de descente est
hk = (2 J(xk ))1 J(xk ).
(2.10)
Le paramtre k peut tre pris gal 1 (mthode de Newton pure) ou dtermin en rsolvant le problme doptimisation une seule variable relle (2.9).
40
0.5
k+1
x*
1
1.5
Mthodes de quasi-Newton
La convergence de la mthode de Newton est rapide, mais la dtermination
de la matrice Hessienne de J et la rsolution, chaque tape, du systme linaire
2 J(xk ) hk = J(xk )
ncessitent un nombre important de calculs, ce qui rend cette technique inapplicable pour des problmes de grande dimension. Un remde consiste alors
gnraliser la formule (2.10) en choisissant pour direction de descente un vecteur
de la forme
hk = Hk J(xk ),
o Hk est une matrice symtrique, dfinie positive. Les critres de slection pour
Hk sont :
1. tre calculable facilement et rapidement. On peut, pour cela, dterminer
les matrices Hk laide dune rcurrence de la forme
Hk+1 = Hk + k ,
la matrice k pouvant tre une fonction de Hk , xk+1 , xk , ...
2. Converger vers linverse de la matrice Hessienne de J au point de minimum
(au moins pour toute fonction J quadratique et elliptique) ou tre telle que
la direction de descente hk converge vers la direction (2.10). Pour cela, il
suffit que Hk vrifie lgalit
Hk (J(xk ) J(xk1 )) = xk xk1 .
41
2. Optimisation et LMI
Parmi les mthodes de quasi-Newton, lalgorithme BFGS ( Broyden, Fletcher,
Goldfarb et Shanno) est considr comme le plus efficace. La mise jour des
matrices Hk se fait alors laide de la relation de rcurrence
Hk+1 = Hk + (1 +
gkT Hk gk k kT
k gkT Hk + Hk gk kT
)
,
kT gk kT gk
kT gk
2.3
Caractrisation du minimum
On considre ici le problme de la recherche du minimum dune fonction
J : Rn R sur K, un sous-ensemble ferm de Rn reprsentant les contraintes.
Le raisonnement que lon a effectu pour obtenir la condition ncessaire
de minimalit dans le cas sans contraintes nest plus valide ici : du fait des
contraintes, le point de minimum peut tre sur la frontire de K et seules les
suites de la forme xmin + k d restant dans K pour k suffisamment petit sont
considrer. On introduit alors la notion de direction admissible.
Dfinition 2.3.1. h Rn est une direction admissible de K au point x K sil
existe une suite (xk ) dlments de K et une suite de rels strictement positifs
(k ) telles que lim xk = x, lim k = 0 et lim(xk x)/k = h.
Lensemble des directions admissibles au point x K constitue un cne
ferm de Rn not K(x).
Une autre faon dinterprter le fait que d est une direction admissible de
K en xmin est de dire quil existe une suite de vecteurs (dk ) convergeant vers d
et une suite de rels positifs (k ) convergeant vers 0 telles que xmin + k dk K
pour tout K. Si xmin est un minimum local de J sur K, on a alors
J(xmin + k dk ) J(xmin )
0
k
Si J est diffrentiable en xmin , il suffit alors de passer la limite lorsque k
pour montrer le rsultat suivant :
Thorme 2.3.1 (inquation dEuler). Soit K un sous-ensemble ferm de Rn
et J : Rn R une fonction diffrentiable au point xmin K. Si J admet sur K
un minimum local en xmin , alors
J(xmin )> d 0
d K(xmin ).
(2.11)
x K.
x K,
do
J(x) J(xmin ).
La fonction J admet donc un minimum global en xmin .
(2.12)
(2.13)
Do
n
K(x) TK (x) , d Rn : gi (x)> d = 0,
o
i {1, . . . , m}
(2.14)
2. Optimisation et LMI
K(x) = d Rn : gi (x)> d = 0,
i {1, . . . , m}
Dans ce contexte, K(x) est le sous-espace tangent K en x et reprsente lorthogonal du sous-espace vectoriel engendr par les gi (x).
Condition au premier ordre : rgle de Lagrange
On se place dans le cas rgulier. Si d est une direction admissible, alors d
lest aussi. La condition de minimalit (2.11) scrit alors
n
o
J(xmin )> d = 0, d K(x) = h Rn : gi (x)> h = 0, i {1, . . . , m}
On a donc J(xmin ) K(x) , puisque les vecteurs (gi0 (x)) pour 1 i m sont
supposs linairement indpendants, ncessairement J(xmin ) est un lment
du sous-espace vectoriel engendr par les gi (x).
Thorme 2.3.2 (Rgle de Lagrange). Soient J, g1 , . . ., gm des fonctions dfinies sur Rn et valeurs dans R et K le sous-ensemble de Rn dfini par (2.12).
On suppose que les fonctions J et gi (pour i = 1, . . . , m) sont diffrentiables
en un point xmin K et que les vecteurs (gi (xmin ))1im sont linairement
indpendants. Si J admet sur K un minimum local en xmin , alors il existe
1 , . . . , m R tels que
J(xmin ) +
m
X
i gi (xmin ) = 0.
(2.15)
i=1
m
X
i gi (x),
i=1
o = [1 , . . . , m ]> . Cette fonction est appele fonction de Lagrange ou Lagrangien du problme de la minimisation de J sur K.
La rgle de Lagrange dit alors que si xmin minimise J sur K, alors il existe
un vecteur Rm tel que le vecteur xmin , soit un point stationnaire de L.
Pour trouver la solution dun problme doptimisation avec des contraintes
galits, il suffit de rsoudre le systme n + m quations et n + m inconnues
x L(x, ) = 0 et L(x, ) = 0
La rgle de Lagrange ne donne quune condition ncessaire de minimalit
(on obtiendrait de toute faon la mme condition pour un maximum). Pour
obtenir des conditions suffisantes, il faut rajouter des hypothses, par exemple
la convexit :
44
2x L(xmin , )d
(2.16)
0,
i {1, . . . , m}
(2.17)
2x L(xmin , )d
> 0,
(2.18)
(2.19)
2. Optimisation et LMI
Recherche des directions admissibles
Soit d Rn une direction admissible K en x, alors il existe deux suites
(dk ) d et (k ) 0 telles que x + k dk K, k, cest--dire :
fj (x + k dk ) 0 j I(x)
Si les fonctions fj sont continment diffrentiables en x, alors en dveloppant
au premier ordre et en prenant la limite lorsque (dk ) d, on montre que :
fj (x)> d 0 j I(x)
(2.21)
j I(x)}
Lgalit nest vraie que sous certaines hypothses dites de qualification des contraintes. Il existe diffrentes conditions de qualification des contraintes, une des
plus simples est la suivante :
Thorme 2.3.6. Supposons les fonctions fj diffrentiables, alors les contraintes sont qualifies au point x K sil existe h Rn tel
fj (x)> h < 0
j I(x).
(2.22)
Lorsque fj est une fonction affine, on peut remplacer lingalit stricte (2.22)
par lingalit fj (x)> h 0.
Remarquons alors que si toutes les contraintes fj sont affines, alors les
contraintes sont systmatiquement qualifies : il suffit de choisir h = 0.
Gomtriquement, lensemble K (x) est un cne (cf. illustration dans le plan
figure 2.4).
1.6
f2(x*)
1.4
f1(x)=0
f1(x*)
1.2
Cone des
0.8
directions admissibles
f2(x)=0
0.6
0.4
0.2
0.4
0.6
0.8
1.2
1.4
1.6
1.8
46
f2(x )
1.4
f (x*)
1
1.2
0.8
0.6
J(x*)
0.4
0.6
0.8
1.2
1.4
1.6
Fig. 2.5: CN de minimalit : J(xmin ) doit tre dans le cne convexe engendr
par les fj (xmin ) pour j I(xmin )
En rsum :
Thorme 2.3.7. Soient J, f1 , . . . , fp des fonctions dfinies sur Rn et valeurs
dans R et K le sous-ensemble de X dfini par (2.20). On suppose que J et
les fonctions fj sont diffrentiables en un point xmin K et quen ce point
lhypothse de qualification des contraintes est remplie. Si J admet sur K un
minimum local en xmin , alors il existe des rels 1 , . . . , p 0 tels que
J(xmin ) +
p
X
j fj (xmin ) = 0,
(2.23)
j {1, . . . , p}.
(2.24)
j=1
j fj (xmin ) = 0,
2. Optimisation et LMI
dans le cadre de contraintes ingalits. La condition (2.24) est appele condition
de complmentarit, elle prcise que si une contrainte est inactive au point de
minimum, alors ncessairement le multiplicateur associ est nul.
i gi (x)+
j fj (x) = 0 et j 0, j I(x) i = 0,
j = 0
jI(x)
On a alors le rsultat :
Thorme 2.3.8 (Karush-Kuhn-Tucker). Soient J, f1 , . . . , fp , g1 , . . . , gm des
fonctions dfinies sur Rn et valeurs dans R et K le sous-ensemble de Rn dfini
par (2.25). On suppose que J et les fonctions fj , gi sont diffrentiables en un
point xmin K et quen ce point les contraintes sont qualifies.
Si J admet sur K un minimum local en xmin , alors il existe des rels 1 ,. . . ,
p 0 et 1 ,. . . , m tels que
J(xmin ) +
m
X
i=1
j fj (xmin ) = 0,
i gi (xmin ) +
p
X
j fj (xmin ) = 0,
j=1
i {1, . . . , p}.
i gi (x) +
2.4
i fj (x)
1jp
1im
Conditions de KKT :
x L(xmin , , ) = 0,
g (x ) = 0
i min
fj (xmin ) 0
j 0
f (x ) = 0
j j min
(i) ;
(1 i m), (ii) ;
(1 j p),
(iii) ;
(1 j p),
(iv) ;
(1 j p),
(v).
Optimisation convexe
Optimisation convexe
La notion de convexit possde un rle privilgi en thorie de loptimisation car elle permet dobtenir des conditions globales dexistence, mais aussi par
lexistence de conditions ncessaires et suffisantes doptimalit et cela mme dans
le cas non diffrentiable. Elle est galement dune grande importance pratique
puisquil existe des algorithmes de rsolution numrique trs efficaces et, consquence logique, de plus en plus de problmes concrets sont traits au moyen de
loptimisation convexe.
Le problme
(P )
min J(x),
xK
Conditions doptimalit
La plupart des conditions ncessaires doptimalit donnes dans les sections
prcdentes sont galement suffisantes dans le cas convexe. Il en est de mme
49
2. Optimisation et LMI
pour les conditions doptimalit de Karush, Kuhn et Tucker. Un autre avantage
non ngligeable obtenu laide de la proprit de convexit est la possibilit
dutiliser une condition de qualification des contraintes (dite de Slater), plus
simple demploi car valable non plus localement mais globalement :
QC4 Si, en crivant les contraintes galits sous la forme matricielle Ax = b,
les m lignes de A sont linairement indpendantes et sil existe un point
x Rn tel que Ax = b et
j {1, . . . , p},
fj (x) < 0,
(2.27)
p
X
j=1
j fj (xmin ) +
m
X
j gi (xmin ) = 0,
(2.28a)
j fj (xmin ) = 0
j {1, . . . , p}.
(2.28b)
i=1
minimiser
J(x) = c> x,
(P L)
s.l.c. x Rn : a>
i = 1, . . . , m
i x = bi ,
d> x e , j = 1, . . . , p
j
(P Q)
minimiser
s.l.c. x Rn :
a>
i x = bi ,
i = 1, . . . , m
d>
j x ej ,
j = 1, . . . , p
(P QCQ)
minimiser
a>
i x = bi ,
j = 1, . . . , p
i = 1, . . . , m
(SDP )
J(x) = c> x
minimiser
s.l.c. x Rn : F + x F + + x F 0
0
1 1
n n
o les Fi , pour i = 0, 1, . . . , n, sont des matrices coefficients rels, symtriques et de mme dimension et lingalit A 0 signifie que la matrice
symtrique A est semi-dfinie positive. Ces problmes seront traits au
chapitre 2.6.
2.5
Programmation linaire
(P )
minimiser
J(x) = c> x,
s.l.c. x Rn : a>
i x = bi ,
i = 1, . . . , m
d>
j x ej ,
j = 1, . . . , p
(s.l.c. = sous les contraintes). Remarquons quil nexiste pas une faon unique
dcrire un programme linaire :
51
2. Optimisation et LMI
une contrainte galit peut tre transforme en deux contraintes ingalits :
a> x bi
i
>
ai x = bi
a> x b
i
d> x + zj = ej
j
d>
x
R
:
j
j
j
z 0
j
xi = x+
i xi ,
x+
i 0, xi 0.
J(x) = c> x
s.l.c. x Rn : a>
i x bi ,
i = 1, . . . , m
o toutes les contraintes sont de type ingalit (on rcrira ces ingalits de
manire plus condense sous lcriture matricielle Ax b, o A Rmm
m
est la matrice de ie ligne a>
i , et b = [b1 . . . bm ] R ) ;
une forme ingalit variables positives :
minimiser
J(x) = c> x,
s.l.c. x Rn : a>
i x bi ,
xj 0,
i = 1, . . . , m
j = 1, . . . , n
J(x) = c> x,
s.l.c. x Rn : a>
i x = bi ,
xj 0,
i = 1, . . . , m
j = 1, . . . , n
Un exemple simple
Un laminoir peut produire deux types de bobines dpaisseurs diffrentes,
nommes B1 et B2. La premire plus paisse est produite 200 tonnes par
heure et est vendue avec un bnfice de 25 euros/tonne, la seconde est produite
140 tonnes/heure avec un bnfice de 30 euros/tonne. Pour des raisons de saturation du march, on ne veut pas produire cette semaine plus de 6000 tonnes
de bobines B1 et de 4000 tonnes de B2. Il ny a que 40 heures de production disponibles cette semaine, quelle quantit de chacune des bobines doit-on produire
pour maximiser le profit ?
Si on note x1 et x2 les quantits de bobines B1 et B2 produites, alors il sagit
de rsoudre le problme doptimisation suivant :
maximiser
25x1 + 30x2
s.l.c.
x1 6000
x2 4000
x1 /200 + x2 /140 40
x1 , x2 0
4000
6000
x1
2. Optimisation et LMI
Polydres convexes
Dfinition
Considrons un problme doptimisation linaire mis sous forme ingalit
minimiser
J(x) = c> x
s.l.c. x Rn
Ax b
o A Rmn et b Rm .
Lensemble des contraintes (appel aussi ensemble admissible)
K = {x Rn | Ax b}
dfinit ce que lon appelle un polydre (convexe). Il correspond lintersection
des m demi-espaces
{x Rn | a>
i x bi }
o les a>
i correspondent aux lignes de la matrice A.
Cest un ensemble ventuellement vide, born ou non et convexe : on peut
facilement vrifier que
x, y K [0, 1],
x + (1 )y K.
cTx
x K, x 6= x0
= cT
x
x0
54
A(x)
la sous-matrice de A obtenue en ne prenant que les lignes correspondant des contraintes actives en x :
a>
i1
.
A(x)
= .. , avec I(x) = {i1 , . . . , ik }.
>
a ik
0 )) = n (dans
Alors, x0 est un sommet de K si x0 K et vrifie rang(A(x
la littrature, un tel point est appel une solution basique admissible).
Thorme 2.5.1. Les 3 caractrisations dun sommet sont quivalentes.
Dmonstration :
Si x0 est un sommet de K, cest aussi un point extrmal de K.
En effet, soient y, z K, y 6= x0 , z 6= x0 . x0 est un sommet de K : il existe
donc c Rn tel que :
c> x0 < c> y,
2. Optimisation et LMI
Si x0 est un point extrmal de K, alors cest aussi une solution basique
admissible.
0 )d = 0,
En effet, supposons quil existe un vecteur d 6= 0 tel que A(x
cest--dire
a>
i I(x0 ).
i d = 0,
Pour > 0 suffisamment petit, on a
y = x +0 d K,
z = x0 d K,
car
>
>
pour i I(x0 ) : a>
i y = ai z = ai x0 = bi ,
pour i
/ I(x0 ) :
a>
i x0
a>
j x0 bj
bi < 0, prenons < dj pour tous les
>
j {1, . . . , m} \ I(x0 ) tels que dj 6= 0, alors a>
i y < bi et ai z < bi .
On a alors x0 = (y + z)/2 : ce qui contredit le fait que x0 est un point
extrmal de K.
0 )) = {0} rang(A(x
0 )) = n : x0 est une solution
Conclusion : Ker(A(x
basique admissible de K.
Si x0 est une solution
basique admissible de K, alors cest aussi un sommet.
P
Posons c = iI(x0 ) ai . Alors, pour tout y K :
X
c> x0 c> y =
(a>
i y bi ) 0,
iI(x0 )
minimiser c> x
(Ps ) :
s.l.c. x K = {x Rn : Ax = b,
.
x 0}
Notons
p = inf (c> x)
xK
Mthode du simplexe
La mthode du simplexe est due George Dantzig (1947). Son principe
consiste construire une suite de sommets {xk } telle que, chaque tape, on ait
J(xk+1 ) J(xk ). Le nombre de sommets dun polydre tant fini, lalgorithme
doit normalement converger en un nombre fini dtapes.
Avant de formaliser lalgorithme du simplexe, on va voir sa mise en uvre sur
un exemple simple.
57
2. Optimisation et LMI
Exemple
On reprend lexemple prcdent (mis sous forme minimisation) :
minimiser J(x1 , x2 ) = 25x1 30x2
s.l.c.
x1 6000
x2 4000
x1 /200 + x2 /140 40
x1 , x2 0
x1 + x3 = 6000
x2 + x4 = 4000
x1 /200 + x2 /140 + x5 = 40
x1 , x2 , x3 , x4 , x5 0
Premire tape
Test de loptimalit du sommet courant Lensemble des contraintes est
donn par un ensemble de 3 contraintes galits liant les 5 variables x1 ,. . . , x5 :
on a donc 2 degrs de libert. En choisissant dexprimer la fonction cot ainsi que
les variables x3 , x4 et x5 en fonction des variables x1 et x2 (qui lorsquelles sont
nulles nous redonne le sommet courant), on obtient une formulation quivalente
2
58
s.l.c.
x4 = 4000 x2
x5 = 40 x1 /200 x2 /140
x1 , x2 , x3 , x4 , x5 0
Lexpression ci-dessus de la fonction J montre quil suffit daugmenter x1 ou x2
pour faire dcrotre le cot : le sommet courant (correspondant x1 = x2 = 0)
nest pas une solution optimale !
Passage un nouveau sommet Pour faire dcrotre J, il suffit, par exemple,
daugmenter x1 en laissant x2 zro. La variable x1 ne peut cependant pas
augmenter indfiniment : la premire contrainte nous limite une valeur de
6 000, tandis que la troisime, moins svre, nous autorise une valeur maximale
de 8 000. Pour la plus petite de ces deux valeurs, c--d. x1 = 6000 (en laissant
pour linstant x2 0), on obtient x3 = 0 (normal !), x4 = 4000, x5 = 10 . Ce
point est un autre sommet de lensemble des contraintes. La valeur de la fonction
cot J est passe de 0 150 000.
Deuxime tape
Test de loptimalit Ce deuxime sommet est-il optimal ? Pour le voir, choisissons cette fois de tout exprimer en fonction des variables x3 , x2 . Les contraintes
galits scrivent alors :
x1 = 6000 x3
x4 = 4000 x2
x5 = 10 +
1
200 x3
1
140 x2
2. Optimisation et LMI
Dernire tape
Cette solution est optimale. En effet, si lon formule de nouveau le problme
en choisissant comme variables indpendantes x3 et x5 , on obtient le problme
minimiser J(x1 , x2 , x3 , x4 , x5 ) = 192 000 + 4x3 + 4200x5
x1 = 6000 x3
s.l.c.
x4 = 2600
7
10 x3
+ 140x5
x2 = 1400 +
7
10 x3
140x5
x1 , x2 , x3 , x4 , x5 0
Puisque J(x1 , x2 , x3 , x4 , x5 ) = 192 000+4x3 +4200x5 et x3 , x5 sont positifs, on
a
bien
J(x1 , x2 , x3 , x4 , x5 ) 192 000 et cette valeur est atteinte pour x3 = x5 = 0 :
cest donc bien la valeur la plus faible possible. La solution optimale est donc
obtenue en produisant 6000 bobines B1 et 1400 bobines B2.
Formalisation de lalgorithme
Hypothses :
minimiser
c> x
(Ps ) :
s.l.c. x Rn Ax = b,
x 0,
o A Rmn .
On suppose dans cette section que A est de rang m (sinon, soit le systme
dquations Ax = b est incompatible, lensemble des contraintes est alors vide,
soit il y a des quations redondantes que lon peut supprimer).
Terminologie :
Une base B est un ensemble de m indices pris dans {1, 2, . . . , n} note
ci-dessous {j1 , j2 , . . . , jm } telles que les colonnes correspondantes de A
(cest--dire, aj1 , aj2 , . . . , ajm ) soient linairement indpendantes.
On notera N lensemble des autres indices (indices non basiques).
Selon le choix de cette base, aprs permutation des composantes, on partitionnera un vecteur x de Rn sous la forme
xB
,
x
xN
60
h
i
cB
, A AB AN
c
cN
On a alors
>
c> x = c>
B xB + cN xN
xN = 0.
xN = 0
c
A
A
xN
N
B B
N
B B
61
2. Optimisation et LMI
> 1
Si le vecteur c>
N cB AB AN a toutes ses composantes 0. Alors, tant donn
1
>
que x K, on a xN 0 et donc c> x c>
B AB b = c x
* Passage dun sommet un sommet adjacent
> 1
Si le vecteur c>
N cB AB AN admet au moins une composante j < 0, alors
en faisant augmenter xj la fonction objectif diminue (il ne faut pas toutefois
sortir de lensemble des contraintes).
Soit j N (un indice nappartenant pas B). On va rechercher un sommet
+
x
adjacent x
sous la forme
x
+ = x
+ td,
o t R+ et d est un vecteur tel que dj = 1 et dj = 0 pour j N \ {j } (on
ne veut modifier quune seule composante non basique de x
: la j i`
eme).
+
Choisissons le vecteur d tel que Ad = 0, car si x
et x
sont dans K, on a
0 = b b = A
x+ A
x = tAd.
On a donc
X
aj dj + aj = 0 dB = A1
B aj .
jB
Si x
est un sommet non dgnr, alors pour t > 0 suffisamment petit, le point
x
+ td appartient aussi K :
A(
x + td) = b,
(
x + td)j > 0, pour j B et t > 0 suffisamment petit,
(
x + td)j = t, pour tout t
(
x + td)j = 0, pour j N \ {j } et tout t.
On recherche alors la plus grande valeur de t pour laquelle (
x + td) reste dans
K :
+
si dB 0
tmax =
min{ xj : j B, d < 0} sinon
j
dj
Remarque : si x est dgnr, on peut avoir tmax = 0, sinon on a toujours
tmax > 0.
Si tmax est infini, alors K contient la demi-droite {
x + tmax d, t 0}.
+
Si tmax est fini et non nul, alors le point x
= x
+ tmax d est un nouveau
sommet de K adjacent x
de base B + = {j } B \ {k}3 , o k B est tel que
xdkk = tmax (on dit alors quon a fait rentrer j dans la base et sortir k de la
base).
Si tmax est nul, alors on reste sur le mme sommet x
+ = x
, mais avec la
+
Cest bien une base, car sinon aj serait une combinaison linaire des aj , j J \ {k},
c--d il existerait un vecteur u tel que aj = Bu avec uk = 0, donc on aurait u = dJ ce qui
contredit le fait que dk < 0.
62
Algorithme du simplexe
On suppose que lon dispose dun sommet x
Rn de base B.
1
1. On calcule les cots rduits cj = cj c>
B AB aj associs aux indices non
basiques.
Si cj 0 pour tous les j
/ B, alors x
est une solution du programme (fin).
2. On calcule la direction d :
dB = A1
B aj , dj = 1 et dj = 0 pour les autres indices.
x
j
: j B, dj < 0}
dj
xj /dj .
3. On remet jour x
:
x
:= x
+ tmax d,
ainsi que la base B : B = (B {j }) \ {k}
Remarques :
A la fin de la premire tape, le choix de lindice j peut se faire selon
plusieurs critres :
minimiser cj
minimiser tmax cj
plus petit indice tel que cj < 0.
Pour une meilleure efficacit, ce sont les deux premires rgles qui sont
utilises dans les algorithmes disponibles dans les bibliothques spcialises (netlib, ...)
63
2. Optimisation et LMI
Si le point x
est non dgnr, alors soit il est optimal, soit le nouveau
sommet obtenu un cot strictement infrieur J(
x). Si tous les sommets
successifs sont non dgnrs, on est sr que lalgorithme converge en un
nombre fini dtapes (il ny a quun nombre fini de sommets). Si le sommet
x
est dgnr, il se peut que tmax = 0 : le point suivant est encore x
mais
avec une autre base. Il y a alors risque de cyclage : lalgorithme reste
coll au mme sommet en reproduisant priodiquement les mmes bases.
Ce phnomne est trs rarement rencontr en pratique et les algorithmes
disponibles ne prennent pas en compte ce phnomne, mais il existe des
remdes ce phnomne de cyclage, comme par exemple en choisissant
comme indices entrant et sortant de la base les plus petits indices parmi
ceux possibles (rgle de Bland).
Lorsque tmax = 0, il y a deux situations possibles : soit il existe des valeurs
de j permettant de faire progresser normalement lalgorithme (rgle anticyclage), soit toutes les valeurs de j tel que cj < 0 conduisent au mme
cas (tmax = 0) et la solution x est en fait optimale.
Initialisation de la mthode du simplexe (phase I)
Il reste obtenir un premier sommet (et sa base associe) pour dmarrer
lalgorithme ou montrer quil nen existe pas (K peut tre vide).
Pour cela, on va en fait appliquer lalgorithme prcdent au problme
m
P
minimiser
zi
i=1
(Ps ) :
s.l.c. x Rn , z Rm Ax + Dz = b,
x 0, z 0
o D est une matrice diagonale avec Dii = 1 si bi 0 et Dii = 1 si bi < 0. Pour
ce problme, on dispose dun sommet vident : x = 0, z = Db de composantes
zi = |bi | 0.
Remarquons que le problme (Ps ) a une valeur finie comprise entre 0 (car
m
P
z 0) et
|bi |.
i=1
64
Dualit
Motivation
Reprenons lexemple introductif
minimiser J(x1 , x2 ) = 25x1 30x2
x1 6000
s.l.c.
x2 4000
x1 /200 + x2 /140 40
x1 , x2 0
Il est facile dobtenir un majorant de la valeur p du problme si lon connat
un point (x1 , x2 ) vrifiant les contraintes, par exemple pour x1 = 2000, x2 =
1400, on obtient :
p 25 2000 30 1400 = 92 000.
Comment peut-on obtenir un minorant de p ?
Soient z1 , z2 et z3 des nombres positifs. Multiplions la premire ingalit par
z1 , la seconde par z2 et la troisime par z3 et additionnons les ingalits
obtenues, on obtient alors
z1 x1 z2 x2 z3 (x1 /200 + x2 /140) (6000z1 + 4000z2 + 40z3 )
Si z1 z3 /200 25 et z2 z3 /140 30, alors, x1 , x2 tant positifs, on a
J(x1 , x2 ) = 25x1 30x2 (z1 z3 /200) x1 + (z2 z3 /140) x2
(z1 z3 /200) x1 (z2 + z3 /140) x2 (6000z1 + 4000z2 + 40z3 )
On a ainsi obtenu un minorant de p :
p (6000z1 + 4000z2 + 40z3 )
65
2. Optimisation et LMI
La recherche du plus grand de ces minorants conduit alors au nouveau problme
maximiser (6000z1 + 4000z2 + 40z3 )
z1 z3 /200 25
s.l.c.
z2 z3 /140 30
z1 , z2 , z3 0
Si on choisit z1 = 4, z2 = 0 et z3 = 4200, on obtient p 192000 (et cest le
plus grand minorant possible puisque p = 192000).
Problme dual
Considrons le problme doptimisation linaire, appel dans ce contexte le
primal, admettant x comme solution optimale
minimiser
J(x) = c> x,
(P )
s.l.c. x Rn : Ax = b, b Rm
x 0,
Considrons la fonction
h
i
g(p) = min c> x + p> (b Ax) .
x0
On a alors
g(p) c> x + p> (b Ax ) = c> x .
g(p) est donc un minorant de la valeur de (P). Cherchons le plus grand de
ces minorants, cest--dire : max g(p).
Avec quelques manipulations :
h
i
g(p) = min c> x + p> (b Ax)
x0
>
et en remarquant que
0
si c> p> A 0
min(c> p> A)x =
sinon
x0
on voit que maximiser g(p) revient rsoudre le nouveau problme doptimisation
maximiser
bT p
(D)
s.l.c. p Rm : AT p c
66
c> x
max.
s.l.c. a>
i x bi i M1
b> p
pi 0
i M1
a>
i x bi i M2
pi 0
i M2
a>
i x = bi i M3
pi libre
i M3
s.l.c.
xj 0
j N1
p> Aj cj
j N1
xj 0
j N2
p> Aj cj
j N2
xj libre
j N3
p> Aj = cj
j N3
minimiser
c> x,
(P )
(D)
s.l.c. x Rn : Ax = b, b Rm
x 0,
prcdents :
maximiser
b> p
s.l.c. p Rm : A> p c
On notera :
K = {x Rn : Ax = b, x 0} lensemble des solutions primales admissibles ;
p la valeur
du problme (P), cest--dire p = inf(c> x : x K) ;
>On convient
toujours que p = si K est vide, p = + si lensemble
c x : x K est non minor (problme
non born).
De mme, d = si K
>
2. Optimisation et LMI
Dans cet esprit, le problme dual consiste rechercher le plus grand de ces
minorants, on a alors (en maximisant par rapport p)
p d .
et pour toute paire (x, p) K K , on a :
c> x p d b> p.
On en dduit que si lon trouve une paire (x, p) telle que x est solution
primale admissible, p une solution duale admissible et c> x = b> p, alors x est
une solution (primale) optimale (et p une solution duale optimale).
Dualit forte
En utilisant les proprits des ensembles convexes, on peut montrer le lemme
suivant
Lemme 2.5.1 (Farkas). Soit A Rmn et b Rm , alors une et une seule des
propositions suivantes est vraie :
i) il existe un x Rn , x 0 tel que Ax = b,
ii) il existe un y Rm tel que A> y 0 et b> y < 0.
A laide de ce rsultat, on peut montrer quen fait les problmes primal et
dual ont la mme valeur :
p = d
sauf si le problme primal est irralisable ( cest--dire K est vide et donc p =
+), on peut alors avoir :
d = + (problme dual non born) ou
d = (problme dual irralisable : K = ).
Dmonstration :
i) On va dabord dmontrer le rsultat, pour un problme mis sous forme
ingalit
minimiser
c> x,
(Pi ) :
s.l.c. x Rn : F x g,
Le dual associ est
maximiser
g > z,
(Di ) :
s.l.c.
F > z = c, z 0
La proprit de dualit faible est toujours valable : x Rn : F x g,
z 0 : F > z = c,
g > z di pi c> x.
68
iI(
x)
F = A ,
g = b .
z1
z = z2 , avec z1 , z2 , z3 Rm et 0,
z3
et posons p = z2 z1 . Alors,
A> z + c = 0 A> p z3 + c = 0 AT p c,
et
g > z = c> x b> p = c> x
.
69
2. Optimisation et LMI
Lien entre la mthode du simplexe et la dualit
On suppose que le problme (P) admet une solution optimale et que lalgorithme du simplexe sest termin en donnant une base pour laquelle les cots
1
rduits cj = cj c>
B AB aj associs aux indices non basiques sont tous positifs.
T
Le vecteur des cots rduits cN = cN A>
N AB cB na donc que des composantes
positives ou nulles (M T reprsente la transpose de linverse de M qui est aussi
linverse de la transpose de M ).
Posons p = AT
B cB .
On a, dune part,
>
A
c
B
>
B
A> p =
A1
cB =
B
1 >
>
>
AN
AN AB
cB
Puisque les cots rduits associs aux composantes non basiques sont positives
ou nulles, on a A> p c : p est un vecteur admissible pour le dual.
Dautre part,
1
p> b = c>
B AB b,
cest--dire la valeur optimale du problme primal. Par dualit forte, le vecteur
p = AT
B cB est donc une solution optimale du problme dual.
Applications de la dualit
Conditions doptimalit : Une solution primale admissible x est optimale si, et seulement si, il existe un vecteur p Rm tel que A> p c tel
que
xj (cj p> Aj ) = 0,
j = 1, . . . , n (conditions de complmentarit)
A> p + s = c, s 0
Ax = b, x 0
x> s = 0
Remarque : on retrouve les conditions doptimalit de Karush, Kahn et Tucker
donnes en 2.3, page 48.
Analyse de la sensibilit : Que devient la valeur optimale dun problme
lorsquon modifie ses donnes (par exemple, les contraintes) ? Considrons
le problme perturb suivant :
minimiser
c> x
(P ) :
s.l.c. x Rn Ax = b + d, x 0
70
x
N () = 0.
> 1
p () = c>
B AB (b + d) = p + cB AB d
= p +
p> d
Le nombre pi est donc la sensibilit du cot par rapport au membre
de droite de la ie`me contrainte, on rencontre aussi lexpression de cot
marginal associ la ie`me contrainte.
2.6
minimiser
c> x
(SDP )
s.l.c. x Rn : F + x F + + x F 0
0
1 1
n n
2. Optimisation et LMI
Lensemble des contraintes de ce problme est dfinie par une LMI, cest-dire une ingalit linaire matricielle :
F0 + x1 F1 + + xn Fn 0
(2.29)
(2.30)
= Ax(t)
(2.31)
x1 x2
1 0
0 1
0 0
= x1
+ x2
+ x3
P =
x2 x3
0 0
1 0
0 1
Deux types de question peuvent tre envisag concernant le problme (SDP) :
Ralisabilit : Dterminer si lensemble des x vrifiant la LMI (2.29) est
vide ou non (et sil est non vide, donner un de ses lments)
Optimisation : rsoudre le problme (SDP).
Remarque : on peut montrer facilement (en raisonnant sur la forme quadratique associe) que cest bien un problme doptimisation convexe, cest--dire,
lensemble des x tels que F (x) 0 est un sous-ensemble convexe de Rn .
M11 M12
M =
M21 M22
o M11 est une matrice carre alors, en effectuant une transformation de congruence avec la matrice partitionne
1
I M11 M12
T =
0
I
on tablit la proposition suivante
Proposition 2.6.2 (Complment de Schur). Sous les hypothses prcdentes,
on a M 0 si et seulement si
(
M11 0
1
M12 0
M22 M21 M11
En effectuant cette fois une transformation de congruence avec la matrice
I
0
T0 =
1
M22 M21 I
on obtient
Proposition 2.6.3 (Complment de Schur). Sous les hypothses prcdentes,
on a M 0 si et seulement si
(
M22 0
1
M11 M12 M22
M21 0
Lemme dlimination
Lemme 2.6.1 (Lemme dlimination). Pour des matrices relles W = W T , M ,
N de taille approprie, les quatre proprits suivantes sont quivalentes :
1. Il existe une matrice relle K telle que :
W + M KN T + N K T M T < 0.
73
Bibliographie
2. Il existe deux matrices U , V telles que :
W + MU + UT MT < 0
et
W + N V + V T N T < 0.
et
W < N N T ,
2.7
Bibliographie
Bibliographie
[9] Scherer, C. et S. Weiland: Disc Course on Linear Matrix Inequalities in
Control 2004/2005. rapport technique, DISC graduate course, 2004.
[10] Vanderbei, R.J.: Linear Programming. Foundations and Extensions. Kluwers international series, 2nd dition, 2001.
75
Systmes stochastiques
3.1
3. Systmes stochastiques
est dfinie par :
nombre dlments de A
nombre dlments de
Les vnements lmentaires ont alors tous la mme probabilit de se raliser et
on dit quils sont quiprobables. En labsence dindications contraires, cest cette
probabilit que lon utilisera.
P (A) =
Exemple
On jette deux ds et on marque un point si le rsultat total est suprieur
ou gal 10. On recommence 600 fois la mme opration. Combien de points
pensez-vous ainsi approximativement marquer ?
Le tableau ci-contre donne les diffrents totaux que
4=3+1=2+2=1+3
10
10
11
10
11
12
Notons T la somme des points obtenus, cest une variable alatoire dont la
loi de probabilit est donne par le tableau ci-dessous.
T
PT
1
36
2
36
3
36
4
36
5
36
6
36
5
36
4
36
3
36
2
36
1
36
Ce tableau permet de calculer la probabilit pour que la somme des points soit
suprieure ou gale 10 :
P (T 10) = P (T = 10) + P (T = 11) + P (T = 12) =
Pour 600 jets des 2 ds, on peut esprer marquer 600
1
6
3+2+1
1
=
36
6
= 100 points.
An
an
0,1
00,10,01
000,100,010,001,101
0000,1000,0100,0010,0001,1010,1001,0101
Cela suggre que les an vrifient la relation an+2 = an+1 + an et que An+2
79
3. Systmes stochastiques
sobtient donc partir de An+1 et An . Le mme tableau montre que lon obtient
les lments de A3 en faisant suivre les lments de A2 de 0 et les lments
de A1 de 01. Il est maintenant facile de se convaincre que An+2 est la runion
disjointe de lensemble An+1 0 (dont les lments sobtiennent en faisant suivre
ceux de An+1 par 0) et de lensemble An 01 (dont les lments sobtiennent en
faisant suivre ceux de An de 01). Les probabilits cherches sont donc donnes
par :
a1 = 2, a2 = 3, an+2 = an+1 + an et pn = 1 an 2n = 2n (2n an )
On a donc pour les premires valeurs de n :
n
10
an
13
21
34
55
89
144
2n
16
32
64
128
256
512
1024
pn
0.25
0.375
0.5
0.594
0.672
0.734
0.785
0.826
0.859
Probabilit conditionnelle
La probabilit dun vnement (la chance qua cet vnement de se raliser)
change lorsque nos informations concernant lexprience augmentent. Ainsi la
probabilit dobtenir un 6 en lanant un d vaut priori 16 , mais elle devient
gale 31 si on nous dit que le nombre obtenu est pair et 0 si on nous dit quil
est impair. Lorsque A et B sont deux vnements quelconques, la probabilit
que A se ralise sachant que B est ralis est dfinie par
P (A | B) =
P (A B)
P (B)
n
X
i=1
80
P (A Ei ) =
n
X
i=1
P (Ei )P (A | Ei )
P (Ek )P (A | Ek )
P (A Ek )
=
P (A)
P (E1 )P (A | E1 ) + + P (En )P (A | En )
Exemple
On mne lenqute sur les causes dune catastrophe arienne. On peut mettre
trois hypothses H1 , H2 et H3 dont les probabilits priori (avant le dbut de
lenqute) sont P (H1 ) = 0, 7 , P (H2 ) = 0, 2 et P (H3 ) = 0, 1. Lenqute a rvl
que le combustible a brl (notons A cet vnement). Des donnes statistiques
nous permettent dcrire
P (A | H1 ) = 0, 1 ,
P (A | H2 ) = 0, 3 et
P (A | H3 ) = 1.
P (Hi | A)
0, 304
0, 261
0, 435
P (B | U1 ) = 0, 3
P (N | U1 ) = 0, 7
P (U2 ) = 0, 5
P (B | U2 ) = 0, 7
P (N | U2 ) = 0, 3
81
3. Systmes stochastiques
Notons A lvnement tirer 4 boules blanches et 8 boules noires, on a :
12
12
4
8
P (A | U1 ) =
0, 3 0, 7 ; P (A | U2 ) =
0, 38 0, 74
4
4
La formule de Bayes permet maintenant de calculer P (U1 | A) et P (U2 | A) :
P (U1 | A) =
P (U 1 ) P (A | U 1 )
P (U 1 ) P (A | U 1 ) + P (U 2 ) P (A | U 2 )
n
X
k=0
82
pk xk = (px + 1 p)n
3. Systmes stochastiques
Et pour finir, on vous propose ce jeu probabiliste quon peut trouver dans
le livre dEngel :
Les faces des quatre ds, A, B, C, D sont marques comme lindique la figure
ci-dessus :
0
4
3
4
2
3
5
2
Il y a deux joueurs, lun des deux choisit un d, puis lautre choisit un des trois
d restants. Chacun jette son d. Celui qui obtient le nombre le plus grand
est dclar vainqueur. Ce qui tonne dans ce jeu, cest que celui qui choisit le
premier est dsavantag. Montrer quen choisissant judicieusement, le second
joueur gagne avec une probabilit gale 23 .
3.2
Probabilits
Tribus et probabilits
Soit un ensemble non vide. Une tribu de est un ensemble T de parties
de vrifiant les trois proprits suivantes
Lensemble vide et lensemble lui-mme sont dans T .
Si A est dans T , il en est de mme de son complmentaire Ac = \ A.
Si les ensembles An (n 0) sont dans T , leur runion
n=0 An est dans T .
Une probabilit sur une tribu T est une application P : T [0, 1] vrifiant
P () = 0 et P () = 1.
Si les An sont dans T et sils sont deux deux disjoints, alors
P
S
P(
n=0 P (An )
n=0 An ) =
Exemple. Masse de Dirac.
Lensemble P() de toutes les parties de et une tribu et si a est un lment
quelconque de , lapplication a : P() [0, 1] dfinie par
a (A) = 1 si a A et a (A) = 0 sinon
est une probabilit (appele masse de Dirac au point a) sur P().
De la mme manire si an est une suite dlments dans et si les rels
positifs n sont de somme gale 1, lapplication
P
P
P
n=0 n an : P() [0, 1] , ( n=0 n an ) (A) =
n=0 n .an (A)
84
3.2. Probabilits
est une probabilit sur P().
Exemple. La tribu des borliens.
- La tribu des borliens de R, note B(R), est la plus petite tribu de R
contenant tous les intervalles de R. Si la fonction f : R [0, [ vrifie
Z
Z
f (x)dx = 1
f (x)dx =
R
alors lapplication
Z
P : B(R) [0, 1] , P (A) =
f (x)dx
A
est une probabilit sur B(R) et on dit quelle est de densit f par rapport la
mesure de Lebesgue.
- De la mme manire, la tribu des borliens de Rn , note B(Rn ), est la plus
petite tribu de Rn contenant tous les ensembles R de la forme
R = I1 In , Ij est un intervalle de R
R
Si f : Rn [0, [ vrifie Rn f (x)dx = 1, alors lapplication
Z
n
P : B(R ) [0, 1] , P (A) =
f (x)dx
A
B(Rn )
3. Systmes stochastiques
Si Pi : Ti [0, 1] sont des probabilits, on notera ni=1 Pi = P1 Pn
lunique probabilit sur T1 Tn qui vrifie
P1 Pn (A1 An ) = P1 (A1 ) Pn (An )
- Soit (n , Tn ) une suite infinie despaces probabilisables et =
produit des ensembles n .
Q
Un lment de =
n=1 n scrit donc
n=1 n
le
, m 1 et Ai Ti
Variables alatoires
Soit (, T , P ) un espace probabilis.
Une variable alatoire est une application X : [, +] vrifiant
{X < a} = { ; X() < a} T
pour tout a R.
Exemple. Fonctions tages.
86
3.2. Probabilits
Si A T , sa fonction caractristique 1A qui est dfinie par
1A () = 1 si A et 1A () = 0 sinon
est une variable alatoire et on pose
Z
Z
dP = P (A)
1A ()dP () =
A
Thorme de Beppo-Levy.
Si Xn : [0, +] est une suite de variables alatoires positives, alors
Z
Z
P
P
Xn ()dP ()
n=1 Xn ()dP () =
n=1
87
3. Systmes stochastiques
< 0} ()dP ()
Corollaire.
Soit Xn : [, +] une suite de variables alatoires telle que
Z
P
|Xn ()| dP () <
n=1
P
alors la srie
n=1 Xn () converge presque srement vers une variable alatoire
intgrable et on a
Z
Z
P
P
X
().dP
()
=
Xn ().dP ()
n=1 n
n=1
Notation.
Etant donn une variable alatoire X positive ou intgrable et un lment A
de la tribu T , on pose
Z
Z
X()dP () =
X()1A ()dP ()
A
3.2. Probabilits
Si X : [0, +] est une variable alatoire positive et si a [0, ], alors
Z
XdP
a P (X a)
Z
XdP a P (X a)
XdP
{X a}
{X < a}
{X a}
Exemple dapplication.
Soit An une suite dlments de T , on appelle limite suprieure de ces An ,
et on note lim sup An , lensemble de dans qui appartiennet une infinit de
An .
Considrons la variable alatoire X dfinie par
P
X=
n=1 1An
Elle est positive et vrifie lim sup An = {X = +} ; lingalit de Chebyshev
implique
Z
Z
Z
P
P
P
1An dP =
1
dP
=
P (lim sup An )
XdP =
n=1 P (An )
n=1
n=1 An
- Une application X : C est dite une variable alatoire si les deux applications
ReX : R , ImX : R
sont des variables alatoires. De plus, on pose
Z
Z
Z
E(X) =
XdP =
ReXdP + i ImXdP = E(ReX) + iE(ImX)
3. Systmes stochastiques
[,+]
Ai {0, 1}
3.2. Probabilits
Soit X : {1, 2, . . . , n, . . .} {+} la variable alatoire dfinie par
+
si il nexiste aucun n tel que (n) = 1
X() =
inf{n ; (n) = 1} si il existe des n tels que (n) = 1
Lvnement {X = 3} est le cylindre
{X = 3} = {0} {0} {1} {0, 1} {0, 1}
et sa probabilit est donne par
P (X = 3) = (1 p) (1 p) p = (1 p)2 p
De la mme manire, on a
P (X = n) = (1 p)n1 p , n 1
Il en rsulte que
P (X < +) =
1n< (1
p)n1 p =
p
=1
1 (1 p)
P
P
=
n=1 nP (X = n)
n=1 nP (X = n) + 0 =
P
n
1
=
n=1 n(1 p) p = p
On dit quune variable alatoire suit une loi de probabilit gomtrique de
paramtre p si elle vrifie
P (X = n) = (1 p)n1 p , n 1
Lesprance dune telle variable vaut donc p1 .
Interprtation.
On suppose que lon dispose dun jeton dont les faces sont marques 0 et
1. On suppose aussi, quen le lanant, il retombe et la face marque 1 apparat
avec la probabilit p et que lautre face apparat donc avec la probabilit 1 p.
On lance plusieurs fois ce jeton et on dsigne par X la variable alatoire qui
compte le nombre de lancers ncessaires pour obtenir la face 1. Si par exemple
le lanceur obtient la suite (0, 0, 1, 0, 1, . . .) alors X() = 3.
Si les lancers sont "indpendants" (cest ce quon a suppos plus haut en
introduisant la probabilit P produit tensoriel), alors X suit une loi gomtrique
de paramtre p et cest pour cette raison quune loi gomtrique sappelle aussi
loi du premier succs.
91
3. Systmes stochastiques
Fonction gnratrice
Lorsquune variable alatoire X prend ses valeurs dans N = {0, 1, . . . , n, . . .},
on introduit la fonction gnratrice
P
n
g(z) = gX (z) =
n=0 P (X = n)z
P
Cest une srie entire qui vrifie g(1) =
n=0 P (X = n) = 1 et dont la rayon
de convergence est donc au moins gal 1.
Elle permet de calculer lesprance de X par drivation, et on a
P
0
E(X) =
n=0 nP (X = n) = gX (1) [0, +]
et elle permet aussi de calculer la variance de X parce que
P
00
2
gX
(1) =
n=0 n(n 1)P (X = n) = E(X(X 1)) = E(X ) E(X)
00 (1) + g 0 (1) et ensuite
do lon tire E(X 2 ) = gX
X
00
0
0
V(X) = E(X 2 ) E2 (X) = gX
(1) + gX
(1) gX
(1)
2
Exemple. On dit quune variable alatoire X suit la loi de Poisson de paramtre a > 0 si elle vrifie
P (X = n) =
an
exp(a) , n 0
n!
Comme on a
P an
exp(a) = 1
n=0
n!
il en rsulte que X prend (preque srement) ses valeurs dans N. La fonction
gnratrice dune telle variable est donne par
P
n=0 P (X = n) =
gX (z) = exp(a)exp(az)
et il en rsulte que son esprance et sa variance son donnes par
E(X) = a , V(X) = a
Fonction caractristique
Soit X : R une variable alatoire, sa fonction caractristique est
lapplication
Z
Z
X : R C , X (t) = E(exp(itX)) =
exp(itX())dP () =
eitx dPX (x)
92
3.2. Probabilits
si bien que lon a cette formule qui permet de calculer lesprance de X
Z
Z
0
X (0) =
ixdPX (x) = i
xdPX (x) = iE(X)
R
et il en rsulte que
V(X) = E(X 2 ) E2 (X) = (0X (0))2 00X (0)
Exemple. On dit quune variable X alatoire suit la loi normale rduite si sa
loi de probabilit PX admet pour densit, par rapport la mesure de Lebesgue,
la fonction
2
1
x
G(x) = exp
2
2
Rappelons que cela veut dire que
2
x
1
dx
dPX (x) = G(x)dx = exp
2
2
La fonction caractristique dune telle variable alatoire est donne par
2
t
X (t) = exp
2
et il sensuit que
E(X) = 0 , V(X) = 1
Remarque.
- On dit dune variable alatoire quelle est rduite lorsque son esprance
est nul et sa variance vaut 1.
- Lorsquune variable alatoire est de carr intgrable et quelle nest pas
presque srement contante, sa rduite est la variable alatoire X dfinie par
X =
X m
p
o on a pos m = E(X) et = V(X). Le rel m est donc la moyenne de X
et le rel > 0 est lcart-type de X.
Remarque.
La fonction caractristique X caractrise parfaitement la loi de probabilit
PX dans ce sens que
X = Y = PX = PY
93
3. Systmes stochastiques
Fonction de rpartition
Etant donn une variable alatoire X : R, sa fonction de rpartition
est lapplication
F = FX : R [0, 1] , FX (x) = P (X < x)
Cest une fonction croissante vrifiant
FX () = 0 , FX (+) = 1
Elle et continue gauche (limxa FX (x) = F (a) pour tout a) et elle est discontinue aux points a vrifiant
P (X = a) = FX (a+) FX (a) > 0
Exercice corrig.
Soit X une variable alatoire qui suit la loi normale rduite, m un rel quelconque et un nombre strictement positif.
1) Dterminer la loi de la variable alatoire Y = X + m.
2) Dterminer la loi de la variable alatoire Z = |X|.
Solution.
On peut procder de la manire suivante
P (Y < x) = P (X + m < x)
1
= P (X < 1 (x m)) =
2
1 (xm)
2
t
exp
dt
2
dPZ (x) =
P (Z < x) =
P (x < X < x) =
dx
dx
dx 2
r
2
2
x
=
exp
t2
exp
2
x
dt
3.2. Probabilits
Les deux thormes suivants vont permettre dintgrer les fonctions f : 1
2 C et ils disent que
Thorme de Fubini-Tonelli.
Si la fonction mesurable f : 1 2 [0, ] est positive alors
Z
Z Z
f (1 , 2 )dP1 P2 (1 , 2 ) =
f (1 , 2 )dP2 (2 ) dP1 (1 )
1 2
Thorme de Fubini.
Si la fonction mesurable f : 1 2 C est intgrable alors
Z Z
Z
f (1 , 2 )dP2 (2 ) dP1 (1 )
f (1 , 2 )dP1 P2 (1 , 2 ) =
1 2
3. Systmes stochastiques
On dit que la suite de variables alatoires (Xn )n est indpendante si les v.a
X1 , . . . , Xm sont indpendantes pour tout m.
Les deux propositions suivantes sont dun usage frquent.
Proposition.
Si les variables alatoires X : Rn et Y : Rm sont indpendantes
0
0
et si les fonctions h : Rn Rn et k : Rm Rm sont borliennes (i.e.
limage rciproque, par h et k,dun borlien est un borlien), alors les variables
0
0
alatoires h X : Rn et k Y : Rm sont aussi indpendantes.
0
P (h X
Pn
i=1 Xi )
Pn
i=1 V
(Xi )
Preuve. On se contentera du cas de seulement deux variables alatoires indpendantes X et Y . Considrons la fonction m : R R R dfinie par
m(x, y) = xy de sorte que
XY = m (X, Y )
Etudions dabord le cas o les v.a. sont positives. La formule du transfert implique
Z
Z
E(XY ) =
X()Y ()dP () =
m(x, y)dP(X,Y ) (x, y)
RR
Z
=
xydPX (x)dPY (y)
RR
96
3.2. Probabilits
et le thorme de Fubini-Tonelli implique
Z
Z
E(XY ) =
xdPX (x)
ydPY (y) = E(X)E(Y )
R
Le cas gnral sobtient ainsi : Les v.a. |X| et |Y | sont positives et indpendantes
et donc
E(|XY |) = E(|X|)E(|Y |) <
Cela prouve que la v.a. XY est intgrable et il suffit de reprendre la dmonstration ci-dessus en invoquant cette fois le thorme de Fubini la place du
thorme de Fubini-Tonelli.
La deuxime assertion du thorme rsulte essentiellement du fait que
E([X E(X)][Y E(Y )]) = E(X E(X))E(Y E(Y )) = 0 0 = 0
Thorme. Si les v.a. X1 , . . . , Xn : R sont indpendantes, alors la fonction
caractristique de leur somme est le produit de leurs fonctions caractristiques
Q
X1 ++Xn = ni=1 Xi
Preuve. Faisons la dmonstration pour n = 2. Si X et Y sont indpendantes,
alors il en est de mme des v.a. exp(itX) et exp(itY ) si bien que
Z
Z
X+Y (t) =
exp(it(X() + Y ())dP () =
exp(it(X())exp(itY ())dP ()
Z
Z
=
exp(it(X())dP () exp(it(())dP () = X (t)Y (t)
97
3. Systmes stochastiques
Proposition. Si X, Y : R sont deux v.a. indpendantes alors la loi de
probabilit de leur somme est gale au produit de convolution de leurs lois de
probabilits :
PX+Y = PX PY
Preuve. Cela rsulte des galits
PX+Y = P(X,Y ) = PX PY = PX PY
Le lemme de Borel-Cantelli
Soit ( , T , P ) est un espace probabilis.
- Deux vnements A et B (i.e. deux lments de T ) sont indpendants si
P (A B) = P (A)P (B)
Cela quivaut dire que les v. a. 1A et 1B sont indpendantes.
- Par rcurrence sur n, on dit que les vnements A1 , A2 , . . . , An sont indpendants si
a) n 1 quelconques de ces vnements sont indpendants.
b) P (A1 A2 An ) = P (A1 )P (A2 ) P (An ).
Cela quivaut dire que les v. a. 1A1 , . . . , 1An sont indpendantes.
Exemple.
Une urne contient quatre boules, trois de ces boules portent respectivement
les numros 1, 2, 3, et la quatrime porte ces trois numros la fois.
On tire une boule et on dsigne par Ai lvnement la boule tire porte le
numro i . On a
P (A1 ) = P (A2 ) = P (A3 ) =
1
2
1
4
1
4
et ces trois vnements sont donc deux deux indpendants sans tre indpendants.
- On dit quune suite An dvnements est une suite dvnements indpendants si, pour tout n, les vnements A1 , A2 , . . . , An sont indpendants.
Cela quivaut dire que la suite des v. a. 1An est une suite de v.a. indpendantes.
Soit An une suite dvnements, lvnement une infinit dvnements Ak
a lieu sappelle limite suprieure des An et scrit
lim sup An =
\
n=1 k=n
98
Ak
3.3. Le thorme central de la limite et les lois fortes des grands nombres
Lemme de Borel-Cantelli
P
1) Si une suite dvnements An est telle que
P (An ) < , alors
P (lim sup An ) = 0.
P
2) Si une suite dvnements indpendants An est telle que
P (An ) = ,
alors P (lim sup An ) = 1.
Preuve :
1) Soit X : [0, ] une variable alatoire (i.e. une fonction mesurable). Pour tout [0, ], on a
Z
Z
Z
XdP P (X )
XdP +
XdP =
{X }
{X < }
P
En appliquant cette ingalit de Chebyshev la v. a. X = n 1 1An et
= , on obtient
Z
X
P (An ) =
XdP P (X ) = P (lim sup An )
n=1
Ak ) = lim
k=n
1 P(
!
Ack )
k=n
3.3
(y) =
exp(i < x | y > d(x)
Rn
.
.
Soit (, T , P ) un espace probabilis et X une variable alatoire sur , sa
fonction caractristique X : R C est dfinie par
Z
Z
X (x) =
exp(ixX())dP () =
exp(ixy)dPX (y)
99
3. Systmes stochastiques
La fonction caractristique de X est donc la transforme de Fourier de sa loi de
probabilit PX .
Convergence de mesures.
Notons Cc (R) lespace des fonctions continues sur R qui sont support
compact et Cb (R) celui des fonctions continues et bornes sur R.
Soit n , des mesures bornes sur (R, B(R)). On dit que la suite :
B n converge vaguement vers si n (f ) tend vers (f ) pour tout f
Cc (R),
B n converge troitement vers si n (f ) tend vers (f ) pour tout f
Cb (R).
Lemme. Si les mesures n converge vaguement vers et si n (R) tend vers
(R) alors les mesures n converge troitement vers .
Lemme. Les assertions suivantes sont quivalentes :
a) n converge troitement vers .
b)
cn converge simplement vers
.
Preuve de b a. On aura besoin de lespace de Schwartz S(R) qui est
lensembles des fonctions f : R C indfiniment drivables et dont toutes
les drives dcroissent rapidement (i.e. limx xm f (n) (x) = 0 pour tous les
entiers naturels m et n). Cet espace est dense, pour la norme uniforme, dans
Cc (R) et il est invariant par la transformation de Fourier.
La suite n (R) =
cn (0) tend vers
(0) = (R), elle est donc borne.
Soit g S(R), il rsulte du thorme de convergence domine que :
Z
Z
Z
Z
gb(t)dn (t) = g(x)c
n (x)dx g(x)b
(x)dx = gb(t)d(t)
Soit h Cc (R) et > 0, il existe g S(R) telle que k h g k et cela
donne pour n assez grand :
|
hdn
R
R
R
R
hd | | (h g)dn | + | (h g)d | + | gdn gd |
. sup n (R) + (R) +
Lemme
Si n converge vaguement vers et si ({a}) = 0 alors lim n ({a}) = 0.
Si n converge troitement vers et si ({a}) = 0 alors
lim n (] , a]) = (] , a])
Le Thorme central de la limite.
Soit G la mesure (dite loi normale ou loi de Gauss) sur (R, B(R)) dfinie par
1
1
dG(t) = exp( t2 )
2
2
100
3.3. Le thorme central de la limite et les lois fortes des grands nombres
b
Cest une probabilit vrifiant G(x)
= exp( 12 x2 ).
Thorme central de la limite.
Soit une probabilit sur (R, B(R)) et posons pour tout A B(R)
1 2
x + o(x2 ) ,
cn (x) = hn (x/ n) = [1 x2 /n + o(n3/2 )]n
2
b
On en dduit que limn
cn (x) = exp( 12 x2 ) = G(x).
Consquence : Thorme central de la limite.
Soit Xn une suite de v.a. indpendantes, de mme loi, desprance m et
dcart-type . Si Sn = X1 + Xn , alors sa rduite
Sn =
Sn n.m
n.
converge en loi vers la loi normale (i.e. les lois de probabilit de Sn convergent
troitement vers la loi normale de Gauss G).
{f a}
{f < a}
3. Systmes stochastiques
et lingalit de Kolmogorov amliore lingalit de Chebyshev lorsque S est une
somme de v.a. indpendantes.
Ingalit de Kolmogorov.
Soit X1 , . . . , Xn des v. a. indpendantes de carr intgrables et posons Sm =
X1 + Xm . On a
P ( { max | Sj E(Sj ) | } ) 2 V (Sn )
1 j n
Preuve
En remplaant Xi par Xi E(Xi ), on se ramne aux cas o E(Xi ) = 0.
Posons
A = { max | Sj | } et Ak = { max
1 j n
1 j k1
| Sj | < , | Sk | }
E(Sn2 )
E(1A .Sn2 )
n
X
E(1Ak .Sn2 )
k=1
B la suite Xn obit la loi faible des grands nombres si, pour tout > 0,
n
lim P ( |
1X
[Xk E(Xk )] | ) = 0
n
k=1
Thorme de Markov
P
Si une suite de v.a. Xn vrifie limn n2 V ( nk=1 Xn ) = 0 alors elle obit
la loi faible des grands nombres.
102
3.3. Le thorme central de la limite et les lois fortes des grands nombres
Preuve :
Cest une consquence directe de lingalit de Chebyshev.
Le lemme suivant sera utile pour la dmonstration des deux lois fortes de
Kolmogorov.
Lemme.
P
Soit Xn une suite de v.a. indpendantes.
Si la srie
V (Xn ) des variances
P
des Xn converge alors la srie [Xn E(Xn )] converge presque srement.
Preuve. On se ramne au cas o E(Xn ) = 0. Posons Sm = X1 + + Xm ,
il suffit de montrer que pour tout > 0
S
lim P (
p=1 { | Sm+p Sm | } ) = 0
m
p=1 {
S
| Sm+p Sm | } ) = limn P ( np=1 { | Sm+p Sm | } )
P
2 V (Sm+n Sm ) 2
p=m+1 V (Xp ) 0
m
V (Yn )
n=1
n2 E(Yn2 )
n=1
2
E(| X1 |)
6
1X
Yk E(X1 )
n
k=1
On a maintenant
X
k=1
P (Xk 6= Yk ) =
X
k=1
P (| Xk | k) =
P (| X1 | k) E(| X1 |) <
k=1
103
3. Systmes stochastiques
et il rsulte du lemme de Borel-Cantelli
que PP
(lim sup{Xk 6= Yk }) = 0. Cela
P
implique que les deux suites 1n nk=1 Xk et 1n nk=1 Yk sont presque srement
de mme nature.
Thorme de Glivenko-Cantelli.
Pour cet important thorme, on a besoin du lemme suivant qui gnralise
un lemme classique d Dini.
Lemme : Soit Fn , F des fonctions croissantes, bornes et continues droite
et soit S une partie dense dans R contenant tous les points de discontinuit de
la fonction F . Si
lim Fn (x) = F (x) et lim Fn (x ) = F (x ) pour tout x S {}
alors Fn converge uniformment vers F sur R.
Thorme de Glivenko-Cantelli.
Si Xn est une suite de v.a. indpendantes et de mme loi de probabilit et si
n
1X
1{ Xk x } ()
n
k=1
sup
< x <
| Fn (x, ) F (x) | 0 } ) = 1
3.4
Esprances conditionnelles
est une mesure (non ncessairement positive) qui est absolument continue par
rapport la probabilit P (restreinte A) :
P (A) = 0 (A) = 0
Il rsulte alors dun thorme dit de Radon-Nikodym quil existe une fonction
Z : R vrifiant
a) Z est A-mesurable.
b) Pour tout A A , on a
Z
Z
Y () dP () = (A) =
Z() dP ()
A
Remarque.
Si la variable alatoire Y : R est de carr intgrable, on sait que la
fonction h : R R dfinie par
h(a) = E |Y a|2
atteint son minimum pour a = E(X).
Une proprit analogue a ction orthogonale de Y sur L2 (, A, P ) :
a L2 (, A, P ) E (a (Y E( Y | A))) = 0
Cela provient de lidentit aE( Y | A) = E( aY | A) qui implique
E (a (Y E( Y | A))) = E(aY )E( aE( Y | A) ) = E(aY )E( E( aY | A) ) = 0
105
3. Systmes stochastiques
On vient de montrer que loprateur E A , quand on le restreint L2 (, , P )
, reprsente la projection orthogonale sur le sous-espace ferm L2 (, A, P ).
Exemples.
1) Si A = { , } alors toute fonction A-mesurable est constante et
E( Y | A) = E(Y )
Cela montre que la notion desprance conditionnelle gnralise la notion desprance ordinaire.
En gnral, lesprance conditionnelle E( Y | A) est un meilleur rsum,
pour ceux qui sintressent aux lments de A , que lesprance ordinaire E(Y ).
2) Si A = {, A, Ac , } et si P (A) et P (Ac ) sont non nuls, lesprance
conditionnelle E( Y | A) est de la forme
E( Y | A) = 1A + 1Ac , , R
et les constantes et , qui sobtiennent en intgrant sur A et Ac , sont donnes
par
Z
Z
1
1
=
Y ()dP () , =
Y ()dP ()
P (A) A
P (Ac ) Ac
Elles reprsentent donc les moyennes de la v. a. Y sur les lments non divisibles
A et Ac de A .
3) Si la tribu A est engendre par la partition An et si les P (An ) sont non
nuls, on posera
Z
1
E( Y | An ) =
Y ()dP ()
P (An ) An
de sorte que E( Y | An ) reprsente la valeur moyenne de Y sur An et alors
X
E( Y | A) =
E( Y | An ) 1An
n
Cela veut dire, tout simplement, que la moyenne E(Y ) est gale la moyenne
des moyennes E( Y | An ).
Exemple et notation.
Soit X : R une variable alatoire et (X) la tribu engendre par X :
(X) = { 1 (B) , B est un borlien de R }
La tribu (X) est une sous-tribu de et cest la plus petite tribu qui rend X
mesurable.
106
E(Y | X)(x) =
et on dduit que
E(Y | X = x) =
Y ( x) + Y ( x)
, x [0, 1]
2
Remarques et dfinitions.
1) Il rsulte de la dfinition de lesprance conditionnelle que lon a
Z
Z
E(Y ) = E(E( Y | X )) =
(x)dPX (x) =
E( Y | X = x )dPX (x)
R
et cela exprime encore une fois que la moyenne de Y est la moyenne des moyennes
E( Y | X = x ).
2) Lorsque Y est la fonction caractristique dun ensemble C , on posera
P (C | X) = E(1C | X)
et on dira que P (C | X) est la probabilit conditionnelle de C sachant X.
La formule ci-dessus devient dans ce cas
Z
P (C | X) =
P (C | X = x)dPX (x)
R
107
3. Systmes stochastiques
et cela gnralise cette formule trs utile :
X
P (C) =
P (C | An )P (An )
n
qui est valable chaque fois que les An forment une partition de en vnements
de probabilits non nulles.
3) Soit h : R R une fonction borlienne telle que la v. a. h Y soit
intgrable, on sait quil existe une fonction borlienne : R R telle que
E( h Y | X ) = X
et que si A est (X)-mesurable
E(1A X) = E(1A E( h Y | X )) = E(1A h Y )
Lensemble A est de la forme X 1 (B) o B est un borlien de R si bien que
1A = 1B X, et on montre facilement que si k : R R est une fonction
borlienne et positive, alors
E(k X X) = E(k X h Y )
Cela donne cette formule
Z
Z
k(x)(x)dPX (x) =
R
k(x)h(y)dP(X,Y ) (x, y)
RR
d
P (Z < a)dz = 2(1 e z )ez dz
dz
(x)2(1 e
) = h(x)(1 e
)+
h(t)e t dt
de sorte que
Rx
h(t)e t dt
h(x)
(x) =
+ 0
2
2(1 e x )
x
x 1
+
2 2 2(exp(x) 1)
Exercice.
Soit Xn une suite de v. a. indpendantes, quidistribues, de moyenne m et
N une v. a. entire et indpendante des Xn . On pose
Sn () =
n
X
i=1
N ()
Xi () , SN () =
Xi ()
i=1
109
3. Systmes stochastiques
1) Montrer que E(SN | N = n) = E(Sn ).
2) Montrer que
E(SN ) = E(N )E(X1 )
3) On suppose que X1 et N sont de carr intgrables, prouver que
V (SN ) = E(N )V (X1 ) + V (N )E 2 (X1 )
Exercice.
Dterminer lesprance conditionnelle E(X | X + Y ).
Solution : Posons T = X + Y, la fonction E(X | X + Y ) est de la forme T
o : R R est borlienne et vrifie
si A est (T )-mesurable alors E(1A . T ) = E(1A . X)
et donc
si g est borlienne positive alors E(g T . T ) = E(g T . X)
On sait que T est une v. a. de densit texp(t)1[0,[ (t) si bien que
Z
E(g T . T ) =
g(t)(t)texp(t)dt
0
Par ailleurs, on a
Z
E(g T . X) =
g(x + y)xexp(x)exp(y)dxdy
0
Rt
0
X +Y
2
1
t
Z
h(s)ds =
h(s) . t1 ds
(x) =
R
et de lidentit
Z
E(g X . X) =
g(x)(x)fy (x)d(x)
R
111
3. Systmes stochastiques
3.5
Introduction.
On observe, partir de linstant t = 0, un flux (une succession) dvnements
et on dsigne par Nt le nombre dvnements aperus dans lintervalle de temps
[0, t[. Cest une variable alatoire et on fait les hypothses suivantes :
1) Le flux est stationnaire : La loi de la v. a. Na+t Na , qui compte le
nombre dvnements qui se ralisent dans lintervalle de temps [a, a + t[, ne
dpend que de t (et non de a). Cela permet de poser
pn (t) = P (Nt = n) = P (Na+t Na = n)
2) Le flux est sans postaction : Pour toute suite strictement croissante tn ,
les v. a. Ntn+1 Ntn sont indpendantes.
3) Il existe une constante telle que
p1 (t) = t + o(t) ,
pn (t) = o(t)
n=2
Il en rsulte que
p0 (t) = 1 t + o(t)
Calcul de pn (a) , loi de probabilit de Na
Pour t = 0 : Il rsulte des hypothses que p0 (0) = 1 et donc pn (0) = 0 pour
tout n 1.
On a
p0 (a + t) = P (Na+t = 0) = P (Na = 0 , Na+t Na = 0)
= P (Na = 0)P (Na+t Na = 0)
= p0 (a)p0 (t) = p0 (a)(1 t + o(t))
Cela implique p00 (a) = p0 (a) et comme p0 (0) = 1, on en dduit que
p0 (a) = exp(a)
On a
pn (a + t) =
n
X
i=0
(a)n
exp(a) , n 0
n!
P (Na = n) z =
n=0
n=0
et en particulier
E(Na ) = a , V (Na ) = a
Il en rsulte que la constante reprsente le nombre moyen dvnements aperus
par unit de temps.
La variable alatoire T = T 1 = T1 .
Soit T = T 1 = T1 la v. a. qui mesure le temps dattente du premier
vnement.
Nous allons dterminer la densit de sa loi de probabilit : On a
P (T > t) = P (Nt = 0) = p0 (t) = exp(t)
et il en rsulte que la densit de T est donne par
d
P (T > t) = exp(t) , t > 0
dt
1
= (T )
n1
X
k= 0
(t)k
exp(t)
k!
(t)n1
d
P (T n > t) =
exp(t)
dt
(n 1)!
113
3. Systmes stochastiques
si bien que son esprance et sa variance sont donnes par
n
n
E(T n ) =
, V (T n ) = 2
P (Tn < b) = P (T T
n1
< b) =
{yx < b}
=
0
(x)n2
(n 2)!
(x)n2
exp(y)dxdy
(n 2)!
x+b
exp(y)dy dx
x
et il en rsulte que
Z
2
2 x
P (T1 < x , T2 < y) =
exp((a + y))da
xy
x
0
= exp(x) exp(y)
114
2 (c b)2 (cb)
e
e(dc)
2
1 3
a(c b)2 ed
2
Z
=
0
Z
(
y+t1
t1
Z
(
z+t2
t2
Z
(
t+t3
t3
(
4 et4 dt4 )dt3
=
zt y+x
t3
Z t+z+y+x
d
=
4 et4 dt4
dt z+y+x
= 4 exp((t + z + y + x))
et cette expression de la densit prouve que les v. a. T1 , T2 , T3 et T4 sont indpendantes.
Il devient clair maintenant que Tn (n 1) est une suite de v. a. indpendantes.
115
3. Systmes stochastiques
3.6
La loi gamma.
Une variable alatoire X suit une loi gamma de paramtres (, ) ( >
0, > 0) si sa densit f est donne par
f (x) =
1 x
x
e
1[ 0, [ (x)
()
, V (X) = 2
d
d
P (Y < a) =
da
da
exp(x2 /2)dx
1
= a1/2 ea/2
2
X m
1 Pn
1 Pn
2
n
i=1 Xi , Y = 2
i=1 (Xi X) , Z =
n
n!
pn1 pnk k
n1 ! n k ! 1
pour n1 + + nk = n.
Interprtation.
Si les vnements E1 , . . . , Ek se produisent respectivement avec les probabilits p1 , . . . , pk , alors la probabilit pour que lvnement se produise n1 fois, . . . ,
Ek se produise nk fois est donne par
n!
pn1 pnk k
n1 ! nk ! 1
Cette loi est une gnralisation de la loi binomiale et sappelle loi multinomiale
parce que les probabilits ci dessus sont les termes du dveloppement de (p1 +
+ pk )n .
Noter que chacune des v. a. Zi sui une loi binomiale de paramtre (n, pi )
Considrons maintenant la variable alatoires
Xk (Zi npi )2
2 =
i=1
npi
Comme E(Zi npi )2 = V (Zi ) = npi (1 pi ), il en rsulte que
E(2 ) = k 1 = f
117
3. Systmes stochastiques
La variance de 2 est plus difficile calculer et vaut
1
1 1
+ +
V (2 ) = 2f +
k 2 2k + 2
n p1
pk
et il suffit de retenir que pour n assez grand, cette variance est voisine de 2f.
Thorme.
Lorsque n tend vers linfini, la variable alatoire 2 tend en loi vers une loi
de 2 k 1 degrs de libert.
Application.
On dsire vrifier la rgularit dun d, cest--dire examiner si toutes ses
faces sont quiprobables :
p1 = p2 = p3 = p4 = p5 = p6 =
1
6
frquence observe Xi
15
21
25
19
14
26
20
20
20
20
20
20
(Xi npi )2
= 6, 2
i=1
npi
X6
3.7
Exercices
3.7. Exercices
On dit quune v.a. X est de Bernoulli de paramtre p , 0 < p < 1 si sa loi de
probabilit est gale
PX = p1 + (1 p)0
Montrer que E(X) = p et V (X) = p(1 p).
Exercice. Fonction de rpartition.
Soit ( , T , P ) un espace probabilis et X : R une variable alatoire.
La fonction de rpartition de X est la fonction F : R R dfinie par
F (x) = P ( X < x )
1) Montrer que F est une application croissante, continue gauche et que
F () = 0 , F (+) = 1
2) Dterminer F lorsque la loi de probabilit de X est donne par
a) PX = 0.20 + 0.82
Cela montre que la loi de X est une mesure densit par rapport la mesure
de Lebesgue :
dPX (x) = f (x)dx , f (x) =
d
P( X < x)
dx
0
si
x/3
si
F (x) =
1/2
si
x0
x1
1<x6
6<x8
119
3. Systmes stochastiques
Exercice. Soit X une variable alatoire dont la loi est donne par
dPX (x) = e x 1[0,[ (x)dx
1) Dterminer les fonctions de rpartitions puis les lois de probabilit des variables alatoires
b) Z = |X|
a) Y = 2X + 6
c) T = ln X
0, 6745
1, 645
1, 96
2, 58
P (|X m| k)
0, 5
0, 6827
0, 9
0, 95
0, 9545
0, 99
0, 9973
120
3.7. Exercices
Deux de ces probabilits mritent dtre retenus
P (|X m| > 1, 96) = 0, 05 , P (|X m| > 2, 58) = 0, 01
Exercice.
1) Soit X : N une v. a. entire, prouver que
E(X) =
P (X > n)
n= 0
P (X = n)z n
n=1
3. Systmes stochastiques
2) Dterminer la fonction gnratrice de X :
X
g(z) = E(z ) =
P (X = n)z n
n=1
m
X
>p
P (X = n) z n
n=0
2) En dduire que
E(X) = V (X) = a
122
Binomiale
Poisson
Binomiale
Poisson
0.1299
0.1385
0.0346
0.0361
0.2706
0.2707
0.0108
0.0120
0.2762
0.2767
0.0028
0.0034
0.1842
0.1804
0.0006
0.0009
0.0902
0.0902
0.0001
0.0002
3.8
Processus stochastiques
Introduction
Les processus stochastiques dcrivent lvolution dune grandeur alatoire en
fonction du temps ou bien de lespace. Il existe de nombreuses applications des
processus alatoires notamment en physique statistique (par exemple le ferromagntisme, les transitions de Phases), en biologie (lvolution, la gntique et
la gntique des populations), en mdecine (croissance de tumeurs, pidmie),
123
3. Systmes stochastiques
et bien entendu les sciences de lingnieur. Dans ce dernier domaine, les applications principales sont pour ladministration des rseaux, de lInternet, des
tlcommunications ainsi que dans le domaine de lconomie et des finances. Un
processus stochastique tend reprsenter lvolution dun systme en fonction
du temps. Il met en oeuvre des modles probabilistes spcifiques dans le but
de grer lincertitude et la manque dinformation. Un processus stochastique
(alatoire) reprsente une volution gnralement dans le temps, dune variable
alatoire.
Notations
Dans la suite, on adoptera les notations suivantes :
[, F, IP ] un espace de probabilit
(A, A) un espace mesurable
E lespace o X(t) prend ses valeurs : lespace dtat du processus stochastique X
T lespace du temps
Dfinition
Processus stochastique : Un processus stochastique (ou processus alatoire) reprsente une volution, gnralement dans le temps, dune variable
alatoire.
On appelle processus alatoire valeurs dans (A, A), un lment
((Xt ())t0, ), o pour tout t T , Xt est une variable alatoire valeurs dans (A, A). Si (Ft )t est une filtration, on appelle processus alatoire
adapt, valeurs dans (A, A), un lment X tel que Xt soit une variable
alatoire|mesurable valeurs dans (A, A). Pour fix, la fonction
de <+ dans A qui t associe Xt () est appele la trajectoire associe
la ralisation . Un processus stochastique peut aussi tre vu comme une
fonction alatoire : chaque dans , on associe la fonction de T dans
E :t 7 Xt () , appele la trajectoire associe la ralisation .
Si T est dnombrable alors X est appel un processus stochastique en
temps discret.
Si T est non dnombrable alors X est appel un processus stochastique
en temps continu.
Si E est dnombrable alors X est appel un processus stochastique
espace discret.
Si E est non dnombrable alors X est appel un processus stochastique
espace continu.
Exemple
t
P
Soit le processus stochastique somme St = S0 +
Xi
i=1
3.9
Processus de Markov
Introduction
La notion dune chane de Markov a t conue, au dbut du vingtime sicle,
par le Russe mathmaticien A.A. Markov qui a tudi lalternance des voyelles et
des consonnes en posie .Onegin de Pushkin. Markov a dvelopp un modle de
probabilit dans lequel les rsultats des preuves successives dpendent les uns
des autres et chaque preuve dpend seulement de son prdcesseur immdiat.
Ce modle, tant la gnralisation la plus simple de la probabilit des preuves
indpendantes et semble donner une excellente description de lalternance des
125
3. Systmes stochastiques
voyelles et des consonnes. Markov a ainsi pu calculer avec une manire prcise la
frquence laquelle les consonnes se produisent en posie de Pushkin. La thorie
des processus de Markov apparat dans de nombreuses applications telles que
la biologie,linformatique, la technologie et la recherche oprationnelle. Un processus de Markov permet de modliser lincertitude affectant plusieurs systmes
rels dont la dynamique varie au cours du temps. Les concepts de base dun processus de Markov sont ceux dun tat et dune transition dtat. La modlisation
de certaines applications, consiste trouver une description dtat tel que le processus stochastique associ vrifie la proprit markovienne cest--dire que la
connaissance de ltat actuel est suffisante pour prvoir le comportement futur
stochastique. Un processus de Markov est une squence alatoire dont le comportement futur probabiliste du processus dpend seulement de ltat actuel du
processus et non plus de son pass. On parle alors de la proprit Markovienne.
Les processus de Markov constituent lexemple le plus simple des processus stochastiques, lorsque dans ltude dune suite de variables alatoires, on abandonne
lhypothse dindpendance On distingue deux types de processus de Markov :
Les processus de Markov temps discret appels aussi chane de Markov
temps discret dans lesquels les transitions dtat se produisent dans des
instants de temps fixes.
Les processus de Markov temps continu appels aussi chane de Markov
temps continu ou encore processus Markoviens de sauts dans lesquels
ltat peut changer en tout point de temps.
Formulation mathmatique
Processus de Markov : Soit Xn (n 0) une suite des variables alatoires
valeurs dans lensemble E (E=N). On dit que cette suite est un processus
de Markov temps discret, si :
Pour tout n 1 et pour toute suite (i0 , ..., in ) ) dlments de E, telle
que la probabilit P (X0 = i0 , ..., Xn1 = in1 , Xn = in ) est strictement
positive : On a la relation suivante entre les probabilits conditionnelles :
126
p
p
p
...
0,0 0,0 0,0
P = .
.
.
.
..
..
..
..
..
..
..
..
.
.
.
.
pi,j = P {Xn+1 = j\Xn = i} (n 0)
Cette probabilit est appell la probabilit de passage de ltat i ltat j, en
une tape, ou une opration, ou encore, en une transition.
3. Systmes stochastiques
0
Preuve :
+
`
=
{Xt = k} qui est une partition de lspace dtats.
k=0
0
0 =j,X0 =i)
t+t
P(X
P (X0 =i)
+
P P(X
k=0
P (X0 =i)
Et en reconditionnant :
+
P
0
pij (t + t ) =
P (Xt+t0 = j\Xt = k, X0 = i)P (Xt = k\X0 = i)
k=0
Notation
Il est alors naturel dintroduire les matrices (infinies) de transition :
(P (t))t0 pour tout t 0 par :
P (t) = [pij (t)](i,j)IN 2
Les quations de Chapman-Kolmogorov se rsument alors comme suit :
0
pour tous rels positifs t et t
0
0
P (t + t ) = P (t)P (t )
A tout instant t, la somme de chaque ligne de P (t) vaut 1 (cest la somme
dune srie). On peut donc voir une chane de Markov en temps continu comme
une famille de matrice (P (t))t0 satisfaisant lquation ci-dessous. Nanmoins,
il convient dajouter une hypothse de rgularit, savoir :
(i, j) IN 2 , pij (t) ij
t0
cest--dire : lim P (t) = I
t0
aii = lim
t0+
pii (t)1
t
sinon
aij
j6=i
(t)n t
n! e
129
3. Systmes stochastiques
Nombre moyen de points dun processus de Poisson dans un intervalle de longueur t :
Pour tout t 0 E [N(t)] = t
Ainsi, le nombre moyen dvnements par unit de temps est donn par .
Il y a en fait un lien trs fort entre un processus de Poisson et la loi exponentielle.
Pour cela, on considre le temps qui spare loccurrence de deux vnements conscutifs dun processus de Poisson.
Loi des interarrives dun processus de Poisson :
Pour chaque x 0, P ( x) = 1 ex
Ainsi, le temps qui spare loccurrence de deux points conscutifs dun
processus de Poisson dintensit est distribu selon une loi exponentielle
de paramtre .
Proprit sans mmoire de la loi exponentielle :
P (X > x + y\X > x) = P (X > y)
Exemples de Processus Markoviens de sauts
Une machine est soit en bon tat de fonctionnement, tat 1, ou bien en
panne, tat 0. Lorsquelle est en panne, on appelle un rparateur, qui
met un temps alatoire la rparer. Dans ce cas E= 0,1 est un espace
dtats finis.
On observe les arrives un page dautoroutes partir dun instant
initial t = 0. Dans ce cas lespace d.tats est E =N et chaque trajectoire
est croissante.
On tudie lvolution dune population au cours du temps : celle-ci peut
augmenter (naissance) ou diminuer (mort). Ici encore lespace dtats
est E
Dans ces situations, on sintresse surtout la convergence en loi de processus (X(t))t0 , cest--dire quon veut savoir sil existe une loi de probabilit = [0 , 1 , ...] sur E telle que :
i E; P(Xt = i) i
t+
File dattente
Introduction
Une file dattente est constitue de clients qui arrivent de lextrieur pour
rejoindre cette file, de guichets o les clients vont se faire servir par des serveurs.
130
Dans certains cas les clients attendent dans une salle dattente de capacit limite. Un client servi disparat. Les instants darrive des clients et les temps
de service sont alatoires. On suppose que le premier arriv est le premier servi
(discipline FIFO : First In First Out).La thorie de ces files sest dveloppe
pour la modlisation des centraux tlphoniques : un central recueille tous les
appels dune zone gographique donne et les met en relation avec les correspondants. Les caisses dun hypermarch donnent un exemple dj assez compliqu
de file dattente. Un autre exemple important est donn par la file lentre
dun lment dun systme informatique (Unit centrale CPU, imprimante, ...)
lorsque les travaux qui arrivent se mettent en attente avant dtre traits par
cet lment. Une file dattente est dcrite par la loi dinterarrives des clients,
la loi des temps de service, le nombre de serveurs, la taille maximale. La taille
du systme un instant donn est le nombre de clients en train dtre servis et
dattendre. Nous supposerons toujours que les interarrives sont des variables
alatoires indpendantes et de mme loi, indpendantes des temps de service,
eux mmes indpendants et de mme loi.
Pour les files simples, on utilise les notations de Kendall :
Loi dinterarrive / Loi de service / Nombre de serveurs / Taille max.
Les lois sont notes symboliquement : M lorsquelles sont exponentielles (M pour
Markov), G (G pour Gnral) sinon.
La file M/M/1
On considre une file M/M/1, donc daprs la notation de Kendall donne en
131
3. Systmes stochastiques
haut, il sagit dune file un serveur. Les clients arrivent des instants successifs
selon un processus de Poisson de paramtre . Ils se mettent en file dattente
et sont servis selon leur ordre darrive. Le temps de service pour chaque client
est une variable alatoire de loi exponentielle de paramtre . Toutes les variables alatoires qui interviennent sont indpendantes. On considre le processus (X(t))t0 qui reprsente le nombre de clients en attente (y compris le client
en train dtre servi) au temps t . Cest un processus de sauts valeurs dans N.
Quand un client arrive, le processus saute de +1 et quand un client sen va la
fin de son service, le processus saute de -1. Si un certain instant le processus
saute et prend la valeur i (i > 0), il va rester en i un temps alatoire qui vaut
inf (U1 , U2 ) o U1 est le temps ncessaire pour larrive du prochain client et
U2 est le temps ncessaire pour la fin du service en cours. Or ces variables alatoires sont indpendantes de lois exponentielles de paramtre et : Le temps
de sjour dans ltat i sera donc une variable alatoire de loi exponentielle de
paramtre + . La probabilit que le saut suivant soit de +1 est la probabilit
L = E(n) =
nPn =
n(1 )n = 1
=
n=0
n=0
132
P {Ui = 1} = +
et P {Ui = 1} = +
La forme rcurrente : Zn+1 = |Zn + Un+1 | dfinit une chane de Markov de
matrice de transition P.
Trois cas peuvent se prsenter.
1er cas : <
Dans la figure 2, le dbit moyen darrive est strictement infrieur au
dbit maximum de service. Le nombre alatoire Xt de personnes dans le
systme est un processus rcurrent positif : il prend en presque sr (p.s) une
infinit de fois toute valeur arbitrairement grande et une infinit de fois la
valeur zro. Un rgime stationnaire stablit. Ainsi, en rgime stationnaire,
la probabilit de trouver n clients dans le serveur est Pn . Lexpression
rgime stationnaire signifie quon a attendu assez longtemps pour oublier
la situation initiale (file vide par exemple). On a donc convergence en loi
(X(t))t0 de vers une variable alatoire X.
2me cas : >
Dans la figure 3, la file sature. Le nombre de clients dans la file tend
presque srement vers linfini. Cest le cas transitoire.
3me cas : =
Dans la figure 4, le nombre alatoire Xt de personnes dans le systme est
un processus rcurrent nul. La file se vide rgulirement mais le temps
moyen entre deux retours zro est infini et il ny a pas de convergence
en loi du nombre de clients dans la file. Aucun rgime stationnaire ne
stablit.
3.10
Introduction
Le mouvement brownien est le plus clbre et le plus important des processus
stochastiques et ceci pour plusieurs raisons. Historiquement, la dcouverte du
processus qui sest faite durant la priode 19001930 et laquelle sont attachs
les noms de Bachelier, Einstein, Wiener et Kolmogorov, fut le premier cas o
133
3. Systmes stochastiques
134
3. Systmes stochastiques
indpendants stationnaires trajectoires continues,
Il est reli la fois la thorie des processus stationnaires, au bruit blanc et
la thorie des fonctions harmoniques appeles aussi thorie du potentiel
(fonctions relles sur Rd telle que f = 0),
Tous les processus de Markov trajectoires continues peuvent se reprsenter partir du mouvement brownien, cest la thorie des quations
diffrentielles stochastiques.
La figure 5 dcrit lvolution de la trajectoire du mouvement brownien.
3.11
do :
2
1
b = 2 +
2;
1
2
on en dduit :
2
2
a = 2 +
2;
1
2
et enfin :
2
2
x
b = 2 +
2 z1 +
1
e2
12
2
1 + 22
z2
On peut calculer
la variance de lerreur destimation :
2 2
2
e = Jmin = 21+22 .
1
2
On voit que e est infrieur 1 et 2 .
Remarque :
Ce rsultat peut aussi tre obtenu en utilisant la mthode des moindres carrs
moyennant une normalisation des variances 12 et 22 .
On obtient :
1
1
1 z1 = 1 x + e1
1
2 z2
e1 =
v1
1
1
2 x
+ e2
avec :
et
137
3. Systmes stochastiques
e2 =
v2
2 ;
do
e1 = e2 = 1.
On pose
Y =
z1
1
z2
2
, H =
do le modle :
Y = H + e.
et la solution :
b = (H T H)1 H T Y =
1
1
1
2
,e =
22
z
12 + 22 1
e1
e2
et = x.
12
z .
12 + 22 2
(Y
H)T (Y H))
(
(Y
H)
P
(Y
H)
2
(
(
))
2
2
p(Y /) = Ke
= Ke
.
M axp (Y /)
p(Y /)
= 0
(ln (p (Y /))) = 0
d0 o`
u:
(Y H)T (Y H) = 0
On obtient :
b = (H T H)1 H T Y.
Lerreur destimation est donne par :
b
ee = .
Soit :
ee= (H T H)1 H T Y = (H T H)1 H T (H + e) = (H T H)1 H T e.
On calcule la moyenne de lerreur destimation :
E [e
e] = (H T H)1 H T E [e] = 0.
138
10
3. Systmes stochastiques
1 T
M = I H HT H
H e = F e.
Calculons
:
h
i
T
E Y H b
Y H b = E (F e)T (F e) = E eT F T F e .
Remarquons au passage que la matrice F est symtrique et idempotente,
do :
h
T
1 T i
b
b
E Y H
Y H = E eT F e = E eT I H H T H
H e ;
Soit :
E
h
T
1 T i
b
b
H e .
Y H
Y H = E eT e E eT H H T H
Soit N la dimension
du vecteur e, ilvient :
h
T
1 T i
E Y H b
H e .
Y H b = N 2 E eT H H T H
Le calcul du deuxime terme de lexpression prcdente
se faire en
1 peut
remarquant que lexpression
G = eT H H T H
HT e
est un scalaire et
h par suite :
i
h
1 T i
1
E [G] = E eT H H T H
H T e = E trace eT H H T H
H e .
Or, on sait que si les produits AB et BA existent :
trace(AB) = trace(BA)
il vient :
1 T
1 T T
trace eT H H T H
H e = trace H T H
H ee H .
Do :
h
h
1 T T i
1 T T i
E [G] = E trace H T H
H ee H = trace E H T H
H ee H
Soit :
1 T T
E [G] = trace H T H
H E ee H
1 T 2
= trace H T H
H IN H = n 2 .
n tant le nombre de colonne de H, cest dire le nombre de paramtres
estimer.
Il vient :
T
b
b
E Y H
Y H = (N n) 2 .
En dfinitive, nous pouvons choisir lexpression suivante comme estimateur de
la variance du
bruit :
b)T (Y H b)
Y
H
(
c2 =
.
N n
3. Systmes stochastiques
Or :
Xk+1 mk+1 = Ak (Xk mk ) + k vk
Pk+1 = E[(Ak (Xm mk ) + k vk )((Xk mk )T ATk + Tk vkT ];
do :
Pk+1 = Ak Pk ATk + k QTk
Q4
C(k + n, k) = E[(Xk+n mk+n )(Xk mk )T ]
soit :
h
C(k + n, k) = E A(k + n, k)(Xk mk )+
k+n1
X
i
A(k + n, i + 1)i vi (Xk mk )T
i=k
Do :
C(k + n, k) = A(k + n, k)Pk .
Un calcul analogue conduirait :
C(k + n, k) = Pk AT (k + n, k).
q
.
1a2
Q1 :
mk = E[xk ] = E[A Xk1 + vk1 ] = Amk1
mk = Amk1 = A2 mk1 = .... = Ak m0
Pk = E[(xk mk )(xk mk )T ]
= E[(A(xk1 mk1 ) + vk )(A(xk1 mk1 ) + vk )T ]
Pk = APk1 AT + QT
k1
P i
Pk = Ak P0 (AT )k +
A QT (AT )i
i=0
Q2 :
Processus stationnaire impose mk et Pk indpendants de m0 et P0 quand k
tend vers linfini.
Il vient alors :
1. lim Ak finie, A est stable (valeurs propres lintrieur du cercle unit).
k
143
3. Systmes stochastiques
Rponse :
Q1 :
E [Xk+1 /Xk ] = Ak Xk + k E[vk ] = Ak Xk .
Q2h :
i
E (Xk+1 Ak Xk ) (Xk+1 Ak Xk )T /Xk = E[k vk vkT Tk /Xk ] = k QTk .
Q3 :
Xk+1 /Xk tant gaussien, on peut crire :
p (Xk+1 /Xk ) =
1
1
T
T 1
q
exp(
(X
A
X
)
Q
k+1
k
k
k
k
n
2
(2) 2 det(k QT )
k
(Xk+1 Ak Xk )).
On crit la fonction
h T caractristique
i
h T de Zi:
h T i
T
jv
Z
Z () = E e
= E ejv (AX+b) = ejv b E ejv AX .
or X est une variable alatoire
sa fonction caractristique scrit :
h Tgaussienne,
i
1 T
T
X (u) = E eju X = e(ju E[X] 2 u P u) ,
avec P est la matrice de covariance de X.
On en dduit :
1 T
T
T
T
T
Z (v) = ejv b X (AT v) = ejv b e(jv AE[X] 2 v AP A v) ;
soit :
1 T
T
T
Z (v) = e(jv (AE[X]+b) 2 v (AP A )v) .
On en dduit que Z est une variable alatoire gaussienne de moyenne
E[Z] = AE[X] + b
et de matrice de covariance
PZZ = AP AT .
Rponse :
144
X
Y
W =
W1
W2
Rponse :
Q1 :
h
i
PW1 W2 = E (W1 E[W1 ]) (W2 E[W2 ])T
Soit :
h
i
PW1 W2 = E (X + M Y E [X + M Y ]) (Y E[Y ])T
h
i
= E (X E [X] + M (Y E[Y ])) (Y E[Y ])T .
Do :
PW1 W2 = PXY + M PY Y = PXY PXY PY1
Y PY Y = 0.
Q2 :
La matrice de covariance de W =
PW W =
W1
W2
PW1 W1
PW1 W2
PW2 W1
PW2 W2
145
3. Systmes stochastiques
Or
h
i
PW1 W1 = E (W1 E[W1 ]) (W1 E[W1 ])T
= PXX + PXY M T + M PY X + M PY Y M T ;
soit
PW1 W1 = PXX PXY PY1
Y PY X .
Puis :
PW1 W2 = 0; PW2 W1 = 0;
et
Do
PW W
PW2 W2 = PY Y
0
PY Y
Q3 :
On a
W1 = X + M Y ;
do :
X = W1 M Y.
On en dduit :
E[X/Y ] = E[W1 ] M Y = E[W1 ] + PXY PY1
Y Y.
Or :
PXY PY1
Y E [Y ] ;
do :
= 0
(Log (p (Y /))) = 0
do :
b = (H T H)1 H T Y.
Q4 :
b = E[(H T H)1 H T Y ] = E[(H T H)1 H T (H + e)]
E[]
do :
b = E[ + (H T H)1 H T e] = E[] + (H T H)1 H T E [e]
E[]
Do
E[] = ;
lestimateur est donc sans biais.
3. Systmes stochastiques
raliser un filtre
la sortie fd
(t) est une estime de f(t) au sens du
linaire dont
2
critre J = E f (t) fd
.
(t)
Solution :
Soit h(t) la rponse impulsionnelle du filtre linaire on a :
R +
fd
(t) = x(t )h()d.
Le critre scrit alors sous la forme
:
2
R +
J = E f (t) x(t )h()d
.
Il est minimal si :
J
h = 0
do :
h
i
R +
E f (t) x(t )h()d x(t ) = 0.
On notera Rf x la fonction dintercorrlation de f (t) et x(t) :
Rf x ( ) = E [f (t)x(t )] ,
et Rxx la fonction dautocorrlation de x(t) :
Rxx ( ) = E [x(t)x(t )] .
Il sen suit :
R +
J = Rf x ( ) Rxx ( )h()d = 0.
Soit en passant la transforme de Fourier :
Sf x () Sxx ()H() = 0.
Do :
S x ()
H() = Sxxf()
.
Or f (t) et v(t) sont orthogonaux :
Sxx () = Sf f () + Svv ();
do :
Sf x ()
H() = Sf f ()+S
() .
vv
(t, )G()dv().
(t, )G()dv()
Soit :
"Z
(t, )G()dv() .
t0
Il vient alors :
m(t) = (t, t0 )m0 .
La matrice de covariance P (t) est dfinie par :
h
i
P (t) = E (x(t) m(t)) (x(t) m(t))T .
Le centrage de la variable alatoire x(t) donne :
Z
(t, )G()dv();
t0
do :
P (t) = E
(t, t0 ) (x(t0 ) m0 ) +
(t, )G()dv()
t0
!T
(t, t0 ) (x(t0 ) m0 ) +
(t, )G()dv()
i
.
t0
149
3. Systmes stochastiques
Soit :
P (t) = (t, t0 )P (t0 ) T (t, t0 )+
! Z
!T
Z t
t
E
(t, )G()dv()
(t, )G()dv() .
t0
t0
! Z
Z
E
(t, )G()dv()
(t, )G()dv()
t0
!T
t0
t0
On obtient finalement :
Z
t0
t0
Il vient :
dP (t)
dt
T (tt )
0
Rt
t0
eA(t) GQGT eA
T (t)
d.
Remarque :
Si A est stable (valeurs propres parties relles ngatives),alors :
la moyenne m(t) tend vers zro si t
et la matrice de covariance P (t) converge vers une valeur constante
P solution de lquation :
AP + P AT + GQGT = 0.
151
EDO non-linaire
Wilfrid Perruquetti1
1 LAGIS
4.1
Introduction
Le calcul infinitsimal (diffrentiel) a tout naturellement conduit les scientifiques noncer certaines lois de la physique en termes de relations entre, dune
part, des variables dpendantes dune autre variable indpendante (en gnral
le temps) et, dautre part, leurs drives : il sagit l dquations diffrentielles ordinaires (en abrg, EDO). Lun des prcurseurs dans ce domaine
fut Isaac Newton (1642-1727) qui, dans son mmoire de 1687 intitul Philosophiae naturalis principiae mathematica (les lois mathmatiques de la
physique) crit : Data aequatione quotcunque fluentes quantitae involvente
fluxiones invenire et vice versa (en langage moderne, il parle dquations diffrentielles). Ds lors, de nombreux modles de la physique ont ts noncs par
lintermdiaire dEDO (dont, au XVIIe sicle, les quations dEuler-Lagrange
pour les sytmes mcaniques).
Nous donnons ci-dessous une liste non exhaustive de modles par des EDO
tirs de divers domaines des sciences pour lingnieur.
Biologie
Une bote de Petri contient des bactries qui se dveloppent sur un substrat
nutritif. En notant x le nombre de bactries, un modle simplifi, dit modle
logistique, est donn par :
dx
= ax(xmax x),
(4.1)
dt
o a est une constante strictement positive et xmax est le nombre maximal de
bactries pouvant survivre dans la bote de dimension donne. En effet, lorsquil
153
4. EDO non-linaire
y a peu de bactries : x ax (croissance exponentielle) et, lorsque x est proche
de xmax , la croissance est fortement ralentie puisque x 0. Une autre exemple
clbre, le modle proie-prdateur de Volterra-Lotka, sera voqu lexercice
4.6.12.
Chimie
Les diffrents bilans (de matire, thermodynamique) peuvent, sous leur forme
simplifie, sexprimer par des EDO. On considre par exemple une cuve alimente en produits chimiques A et B de concentrations respectives cA et cB par
lintermdiaire de deux pompes de dbits volumiques respectifs u1 et u2 . Dans
cette cuve, un mlangeur homognise les deux produits, qui ragissent selon la
raction :
k1
nA A + nB B nC C,
k2
x 1 = u1 + u2 2sg x1 ,
x 3 = u2 cB0 2sg
x
n
,
3
B
x
x
1
1
154
x1
x1
4.1. Introduction
Electricit
On considre un systme lectrique constitu dune rsistance R, dune inductance L et dune capacit C montes en triangle. On note respectivement
iX et vX le courant et la tension dans la branche comportant llment X. On
suppose que les lments L et C sont parfaitement linaires et que llment
rsistif R obit la loi dOhm gnralise (vR = f (iR )). Les lois de Kirchoff
permettent dobtenir :
L diL = vL = vC f (iL ),
dt
C dvC = i = i .
C
L
dt
(4.3)
Electronique
Le montage PI (proportionnel-plus-intgral ) suivant :
dus
due
= k(ue + Ti
),
dt
dt
R4 R3 R1 C
R6
Ti =
, k=
.
R5 R2
R4 R1 C
Electrotechnique
Pour un moteur pas--pas ayant au rotor n dents de polarit Nord et autant
de polarit Sud, les diffrents bilans lectromagntiques (dans le repre dq dit
155
4. EDO non-linaire
de Park) donnent :
did
= vd Rid + nLq iq ,
dt
diq
Lq
= vq Riq nLd id nmir ,
dt
Cem = n(Ld Lq )id iq + nmir iq + Kd sin(n),
Ld
Mcanique
Si un systme mcanique est constitu de n lments relis entre eux par des
liaisons parfaites (sans frottement), on aura la position du systme qui dpendra de n paramtres indpendants (coordonnes gnralises notes q1 , . . . , qn ).
Pour crire les quations dEuler-Lagrange, il faut dterminer le lagrangien
(diffrence entre lnergie cintique et lnergie potentielle) :
L = Ec E p ,
(4.4)
dqi ,
qi
donnant lieu lnergie dissipe D. On obtient alors le systme dquations
dEuler-Lagrange :
d L
L D
(
)
+
= Di .
(4.5)
dt qi
qi
qi
Notons que lnergie cintique Ec = 21 qT M (q)q,
o M (q) est une matrice
n n symtrique dfinie positive, dpend des qi et de leurs drives qi , alors que
lenergie potentielle Ep ne dpend que des qi . Pour un pendule pesant dangle
avec la verticale, on a L = 21 ml2 2 mgl(1cos()). Si on nglige les frottements,
ceci conduit :
g
= sin().
(4.6)
l
Si de plus on tient compte dun frottement sec, on peut voir apparatre une
discontinuit sur (qui peut ne pas tre dfinie vitesse nulle). Aussi, pour ce
type de modle, on est amen prciser la notion de solution et donner des
conditions suffisantes dexistence et/ou dunicit de solution : ceci sera lobjet de
156
4.2
Dfinitions
Une EDO sous forme implicite est une relation :
dy
dk y
F t, y, , . . . , k = 0,
dt
dt
y Rm ,
(4.7)
j
dtk
peut rien affirmer sans faire une tude approfondie et toute solution sera dite
singulire. Par exemple y : t 7 t2 /4, est une solution singulire de lquation
.
y 2 ty +y = 0 au voisinage de (y, y) = (0, 0). Par ailleurs, y : t 7 sin(arcsinh(t))
est une solution rgulire de (1 + t2 )y 2 + (1 + y 2 ) = 0 au voisinage de (0, 0).
157
4. EDO non-linaire
dx
dt
+g
dx
dt
= 0,
(4.9)
est dite de Lagrange. Lorsque f = Id, elle sera dite de Clairaut. De faon
rsoudre ce type dquations, on cherche une reprsentation paramtre des
solutions : pour cela, on pose dx
dt = m et x = x(m), t = t(m), ce qui ramne la
rsolution de (4.9) celle de :
(m + f (m))
dt
+ f 0 (m)t = g 0 (m),
dm
1
x(m) = m3 2 3 mC1 ,
4
t (m) =
8
1 3 ( 3 m) + 8C1
.
2
8
( 3 m)
Equation de Bernouilli
Une EDO de la forme :
dx
+ f (t)x + g(t)xr = 0,
dt
(4.10)
est dite de Bernouilli. Les cas r = 0 ou r = 1 sont triviaux. Dans le cas gnral,
on utilise le changement de variable y = x1r , conduisant la rsolution de
lEDO :
1 dy
+ f (t)y + g(t) = 0,
1 r dt
qui est linaire du premier ordre en y.
4
Exemple 4.2.2. La rsolution de lquation dx
dt + sin(t)x + sin(t)x = 0, en
posant y = x3 , se ramne celle de 31 dy
dt + sin(t)y + sin(t) = 0, qui admet
3
cos
t
3
cos
t.
pour solution y (t) = e
+ C1 e
158
4.3
t I,
x X.
(4.11)
Notion de solution
Lorsquon parle de solution, il faut prciser le problme associ : ici, pour les
EDO, il existe le problme aux conditions limites ou frontires2 et le problme
1
vocabulaire de lautomatique.
nonc similaire au problme de Cauchy, mais pour lequel la condition initiale est remplace par la donne de n valeurs (i) (ti ) aux instants ti donns, i N = {1, . . . , n}, : N N.
2
159
4. EDO non-linaire
aux conditions initiales (dit de Cauchy , en abrg PC) :
: I R X Rn ,
(PC) :
t 7 (t),
(t) = (t0 ) +
f (v, (v))dv,
(4.12)
t0
lintgration tant prise au sens de Lebesgue [27] et ce, mme si t 7 f (t, .) nest
pas continue en t (cas intressant en automatique, car pour x = g(t, x, u) un
retour u = u(t) discontinu peut tre envisag). Ainsi, on cherchera des fonctions
au moins absolument continues5 par rapport au temps.
Solutions, portrait de phase
Dfinition 4.3.1. On appelle solution de (4.11) passant par x0 t0 , toute
fonction absolument continue dfinie sur un intervalle non vide I(t0 , x0 )
I R contenant t0 :
: I(t0 , x0 ) I R X Rn ,
t 7 (t; t0 , x0 ),
note plus simplement (t), satisfaisant (4.12) pour tout t I(t0 , x0 ) (ou, de
faon quivalente : = f (t, (t)) presque partout sur I(t0 , x0 )) et telle que
(t0 ) = x0 .
Exemple 4.3.1. En sparant ses variables, lquation du modle logistique (4.1)
devient :
dx
= dt,
ax(xmax x)
3
cest--dire pour tous les temps t T \ M, M tant un ensemble de mesure nulle, avec
la notation ensembliste T \ M = {x T : x
/ M}.
4
cette condition est vrifie si, pour x fix, t 7 f (t, x) est mesurable et pour t fix,
x 7 f (t, x) est continue [27].
5
: [, ] 7 Rn est P
absolument continue P
si > 0, () > 0 :
n
{]i , i [}i{1..n} , ]i , i [ [, ], n
(
()
i
i
i=1
i=1 k(i ) (i )k . est
absolument continue si et seulement si il existe une fonction (Lebesgue intgrable) qui soit
presque partout gale la drive de .
160
x0 +
x0 xmax
ax
e max t (xmax
x0 )
(4.13)
Dfinition 4.3.2. La solution de (4.11) peut tre reprsente dans deux espaces :
soit dans lespace dtat tendu I X ou espace du mouvement, dans
ce cas, on parle de mouvement ou de trajectoire ,
soit dans lespace dtat X , dans ce cas, on parle dorbite.
On appelle portrait de phase lensemble de toutes les orbites munies de
leurs sens de parcours temporel.
Bien souvent, par commodit on ne reprsente que les ensembles de points
daccumulation vers lesquels les orbites convergent pour des temps trs grands
(positifs ou ngatifs). Par exemple, pour le systme :
2
2
1
dx 1 x1 x2
x, t R, x R2 ,
=
(4.14)
dt
2
2
1
1x x
1
x1
Existence
Le problme de Cauchy (PC) na pas forcment de solution et, parfois, peut
en avoir plusieurs. En effet, le systme :
1
dx
= |x| 2 ,
dt
x(0) = 0,
x R,
(4.15)
161
4. EDO non-linaire
admet une infinit de solutions dfinies par :
R+ ,
: R R,
(tt0 )2
t 7 (t) =
4
(tt0 +)2
4
si
t0 t t0 + ,
si
t0 + t,
si
t t0 .
(4.16)
(4.17)
A2) f soit mesurable en t pour tout x fix, continue en x pour t fix et telle
que, sur T , on ait kf (t, x)k m(t), o m est une fonction positive Lebesgueintgrable sur |t t0 | a. Alors, il existe au moins une solution (absolument
continue) au problme de Cauchy dfinie sur au moins un intervalle [t0 , t0 +
], a.
On peut mme montrer lexistence de deux solutions, lune dite suprieure
et lautre, infrieure, telles que tout autre solution soit comprise entre ces deux
solutions [23] [11].
162
alors il y a existence de
tonneau T
x0 + b
x0
t0 + a
x0 b
t0
+ max
f (t,x )
La preuve est base sur les approximations dEuler. Ce sont les lignes
polygonales (voir la figure 4.4) dfinies par :
= x0 ,
t = t + i , i = {0, . . . , n},
i
0
n
dont on montre quelles constituent une famille quicontinue de fonctions dfinies sur [t0 , t0 + ], convergente, dont on peut extraire une sous-suite 0n
uniformment convergente vers une fonction continue (lemme dAscoli-Arzela
[27]) qui vrifie :
(t) = lim 0n (t) = x0 +
n+
Z
+ lim
n+ t
0
t0 n+
d0n
(v) f (v, 0n (v))dv.
dt
d0n
dt (v)
f (v, 0n (v)) = 0.
163
4. EDO non-linaire
Prolongement de solution, unicit, solution globale
p
Evidement, pour lexemple (4.15), il y a existence de solution (f : x 7 |x|
est continue) mais pas unicit. Pour garantir lunicit, il faut donc que la fonction
f soit plus que continue : par exemple il suffit quelle soit localement
lipschitzienne en la seconde variable x, comme suit.
Dfinition 4.3.3. f est dite localement lipschitzienne sur X si :
x0 X ,
= x0 ,
0
Rt
n+1 (t) = x0 + t0 f (v, n (v))dv,
t [t , t + ], = min(a,
b
0
0
maxT kf (t,x)k ),
164
Classification
Dfinition 4.3.4. Lquation (4.11) est dite autonome si la variable temporelle
napparat pas explicitement dans lEDO :
dx
= g(x),
dt
t I,
x X.
165
4. EDO non-linaire
point dautres instants par simple translation temporelle des premires. Donc,
une EDO autonome ne peut servir qu modliser des phnomnes physiques
indpendants du temps initial (chute dun corps, etc.). Notons au passage que
la longueur de I(t0 , x0 ) ne dpend pas de linstant initial.
Dfinition 4.3.5. On dit quun champ de vecteurs non linaire non autonome
f (t, x) est T priodique sil existe un rel T > 0 tel que pour tout t et pour
tout x : f (t + T, x) = f (t, x).
Dans ce cas, si on connat les solutions pour un intervalle de longueur T , on
aura toutes les autres par translation temporelle.
Cas linaire autonome
Lorsque (4.11) est de la forme :
dx
= Ax + b,
dt
on dit quil sagit dune EDO linaire autonome. Il existe alors une solution
unique au PC (puisque Ax + b est globalement uniformment lipschitzienne) de
la forme :
Z
t
eAv dv b,
t0
P
ou encore x(t) = ri=1 ei t pi (t) + c, avec i les valeurs propres de A et pi (t)
des vecteurs de polynmes de degrs plus petits que lordre de multiplicit de la
valeur propre correspondante i .
Ce type de modle caractrise des phnomnes pour lesquels :
1. linstant initial na pas dinfluence sur lvolution temporelle du vecteur
tat (EDO autonome) ;
2. si b = 0 (respectivement, b 6= 0), alors une combinaison linaire (respectivement, convexe) dvolutions est encore une volution possible : ceci
traduit la linarit du systme.
Pour de tels systmes, on peut noter que, au bout dun temps infini, les
diffrentes variables dfinissant le vecteur x :
1. soit convergent vers un vecteur (le vecteur x voluant vers un vecteur fixe
dit point dquilibre ),
2. soit divergent (la norme de x devient infiniment grande),
3. soit ont un comportement oscillatoire : lorsquon observe leurs volutions
les unes en fonction des autres, elles voluent sur une courbe ferme (comme
le cercle) : cest ce quon appelle un cycle ferm (exemples : cycle conomique, population cyclique, masse attache un ressort, etc.).
166
Notion de flot
Dans cette partie, on suppose lexistence et lunicit de la solution (maximale) au PC associ (4.18), que lon notera (t; t0 , x0 ). Si le champ est complet, cest--dire I(x0 ) = R, et si on connat une solution pour un couple (t0 , x0 ),
alors on aura toutes les autres (pour x0 fix) par translation temporelle. Considrons lapplication qui, toute condition initiale, associe sa solution maximale
linstant t :
tg : X X ,
x0 7 (t; 0, x0 ).
167
4. EDO non-linaire
Dfinition 4.3.6. Si le champ de vecteurs g de lEDO (4.18) permet de gnrer
une solution maximale unique pour tout (t0 , x0 ) de R X , dfinie sur I(x0 ) =
R (respectivement sur [, [, sur [, ] avec et finis), alors lapplication
gnratrice tg est appele un flot (respectivement un semi-flot, un flot local).
Daprs les hypothses, tg est bijective, donc on a au moins un flot local.
La justification du choix de la notation tg devient vidente lorsquon calcule le
flot dune EDO linaire autonome homogne : x = Ax, tg = eAt . Dans le cas
o g est de classe C k (respectivement C , analytique), le flot associ tg est un
diffomorphisme local de classe C k (respectivement C , analytique) pour tout
instant t o il est dfini. En particulier, si le flot tg est dfini pour tout t R,
alors il dfinit un groupe un paramtre de diffomorphismes locaux de classe
C k (respectivement C , analytique) (voir [1] p. 55 63) :
tg : x0 7 tg (x0 ) est de classe C ,
tg sg = t+s
g ,
0g
(4.19)
(4.20)
= Id.
(4.21)
On en dduit, t R, x0 X :
tg (x0 ) = t
g (x0 ),
(4.22)
tt
tg t
= Id,
g = g
(4.23)
(tg )1
t
g
tg .
(4.24)
g2
g1
g1
g2 ,
x
x
g1
[g1 , g2 ] = 0 x0 Rn : limt0 ( 2 g1 g2t
) = 0. Soit la trajectoire
t
s
t
t
x(t) = g2 g1 g2 (x0 ), alors x(t)
xi (t + ) xi (t)
xi (t + ) xi (t)
, D+ xi (t) = lim sup
,
+
D xi (t) et D xi (t) dfinies de faon similaire pour les limites par valeurs infrieures ( 0 ).
Soit S I un ensemble de mesure nulle. On considre les relations diffrentielles suivantes :
Dx(t) f (t, x),
dz
= f (t, z),
dt
t I\S, x X ,
(4.25)
t I\S, z X .
(4.26)
4. EDO non-linaire
est certainement lune des plus importantes puisquelle donne des conditions
ncessaires et suffisantes pour que les solutions du problme de Cauchy associ
(4.25) avec x0 donn t0 , soient majores par la solution suprieure de (4.26)
dmarrant de z0 x0 linstant t0 .
Dfinition 4.3.7. La fonction f : I X X Rn , (t, x) 7 f (t, x) est
quasi-monotone non-dcroissante en x si :
(4.27)
4.4
Un peu de vocabulaire
Soit x(t) un vecteur. Partant dun systme de n quations diffrentielles
linaires du premier ordre, on se ramne une EDO de la forme
dx
= A(t)x + b(t).
dt
(4.29)
Elle sera dite linaire non autonome non homogne lorsque les fonctions
A(t), b(t) dpendent explicitement du temps (respectivement constantes) et linaire non autonome homogne lorsque b = 0. Notons que toute quation
linaire dordre quelconque peut se mettre sous cette forme. En effet
a0 (t)y + a1 (t)y + . . . + an (t)y (n) = b0 (t),
T
se met sous la forme (4.29) en posant x = (y, . . . , y (n1) )T , b = (0, . . . , abn0 (t)
(t) )
et
0
1
0
0
..
..
..
.
.
.
0
.
A(t) =
0
1
aan0 (t)
(t)
170
aan1 (t)
(t)
(t)
an1
an (t)
(4.30)
on dit quil sagit dune EDO linaire autonome non homogne. Il existe
une solution unique au PC (utiliser thorme 4.4.1 ou alors cf. preuve directe
qui suit). Cette solution est de la forme
Z
exp(A (t v))dv b,
(4.31)
t0
P
ou encore x(t) = ri=1 exp(i t)pi (t) + c, avec i les valeurs propres de A et pi (t)
des vecteurs de polynmes de degr plus petit que lordre de multiplicit de la
valeur propre correspondante i . Notons que (4.31) peut sobtenir facilement en
utilisant la formule de la variation de la constante et peut tre tendue au cas
b(t).
Dmonstration. Existence : driver (4.31). Unicit : si x(t) et y(t) sont deux
solutions (de classe C 1 ) alors z = x y est solution de z = Az, z(t0 ) = 0. Si z(t)
nest pas identiquement nulle alors il existe un temps T tel que z(t) = 0, t < T
et z(T ) 6= 0. Notons i lindex dune des composantes du vecteur z qui devient non
RT
nulle t = T alors zi (T ) = zi (T ) + T [Az(v)]i dv = 0 (contradiction).
(4.32)
(4.33)
4. EDO non-linaire
1. linstant initial na pas dinfluence sur lvolution temporelle du vecteur
tat (EDO autonome) : si x1 (t) et x2 (t) sont des solutions de (4.32) telles
que x1 (t1 ) = x0 et x2 (t2 ) = x0 alors x1 (t t1 ) = x2 (t t2 ).
2. une combinaison linaire dvolutions est encore une volution possible :
ceci traduit la linarit du systme.
Pour de tels systmes, on peut noter que, au bout dun temps infini, le vecteur
x(t) :
1. soit converge vers un vecteur fixe dit point dquilibre,
2. soit diverge (au moins une des composantes de x(t) devient infiniment
grande),
3. soit les composantes de x(t) ont un comportement oscillatoire : lorsquon
observe leurs volutions les unes en fonction des autres, elles voluent sur
une courbe ferme (comme le cercle) : cest ce quon appelle un cycle ferm
(exemples : cycle conomique, population cyclique, masse attache un
ressort, etc...).
4.5
Un peu de vocabulaire
Dans cette partie, on sintresse des EDO de la forme
dx
= g(x),
dt
x X.
(4.34)
vocabulaire de lautomatique.
nonc similaire au problme de Cauchy pour lequel la condition initiale est remplace
par la donne de n valeurs (i) (ti ) aux instants ti donns (i N = {1, . . . , n}, : N N ).
9
172
g((v))dv.
(t) = (t0 ) +
(4.35)
t0
2
2
1
dx 1 x1 x2
x, t R, x R2 ,
=
(4.36)
dt
2
2
1
1x x
1
x1
Equilibre
Pour certaines conditions initiales, le systme reste gel, cest--dire quil
nvolue plus : on parlera alors de points dquilibre.
173
4. EDO non-linaire
Dfinition 4.5.1. xe X est un point dquilibre pour le systme (4.34) si
les solutions (t; 0, xe ) de (4.34) sont dfinies sur [0, +[ et vrifient :
(t; 0, xe ) = xe , t [0, +[.
(4.37)
x0 +
x0 xmax
at
e (xmax
x0 )
(4.38)
R+ , : R R,
(tt0 )2
t 7 (t) =
4
(tt0 +)2
4
si
t0 t t0 +
si
t0 + t
si
t t0
(4.40)
Orbite priodique
Ltude des systmes non linaires a mis en vidence des orbites particulires :
1. les orbites fermes qui sont une extension des points fixes puisque si on
laisse voluer un systme partir dune condition initiale appartenant
cette orbite, alors il continuera voluer sur cette orbite, (par exemple le
cercle unit pour (4.36) cf. figure 4.5),
2. les orbites homocliniques et htrocliniques qui relient des points
dquilibres (nous ne parlerons pas de ces dernires pour plus de dtails
voir [15])
Les dfinitions suivantes sont inspires de [28] p. 8788, [29] p. 8, [18] p.
113117 et de [15].
Dfinition 4.5.3. La solution (t; t0 , x0 ) est T -priodique (priodique de priode T ), si la solution est dfinie sur R et sil existe un rel positif , tel que
pour tout rel t on ait (t + ; t0 , x0 ) = (t; t0 , x0 ). Le plus petit rel positif
not T sappelle la priode de la solution. Dans ce cas lorbite correspondante
est une orbite priodique de priode T (ou orbite T -priodique).
Dfinition 4.5.4. est une orbite ferme si est une orbite qui soit une
courbe de Jordan, cest--dire homomorphe11 un cercle.
Toute orbite image dune solution T -priodique non triviale (non identique
un point dquilibre) est une orbite ferme.
10
gi
(x)
xj
11
175
4. EDO non-linaire
Exemple 4.5.2. Si on reprend lquation de Van der Pol (4.3) avec f (x) =
(x3 2x) en posant iL = x2 , vC = x1 , L = C = 1, (4.3) devient :
dx1
= x2 ,
dt
dx2
= 2x2 x32 x1 ,
dt
(4.41)
ainsi, pour > 0, on peut montrer (cf. [19] p. 211227) lexistence dune orbite
priodique reprsente sur la figure suivante
x2
x1
Fig. 4.7: Orbite ferme priodique pour loscillateur de Van der Pol (4.41).
176
dx = x xy (herbivores),
dt
dy = y + xy (carnivores),
dt
(4.42)
avec , , , des rels positifs. Dans ce cas, les variables dtat sintroduisent
de faon naturelle : x, y. On peut a priori supposer que lespace dtat est le
quart de plan R2+ . Le thorme 4.3.3 permet de garantir lexistence et lunicit
dy
dx
des solutions. En sparant les variables selon : x(y)
= y(+x)
, on peut
monter que H(x, y) = [ ln(y) y] + [ ln(x) x] est une fonction constante
le long des solutions de (4.42). On montre ainsi que, pour toute condition initiale strictement incluse dans le quart de plan strictement positif, les orbites du
systme sont fermes. De plus les solutions sont dfinies sur R : on obtient un
flot dont le portrait de phase est reprsent sur la figure 4.8 (simulation pour
= = = = 1).
x2
x1
x X,
t R.
(4.43)
177
4. EDO non-linaire
Stabilit au sens de Liapunov dun quilibre
Les ensembles remarquables (quilibres, orbites priodiques, etc. . .) peuvent
caractriser des configurations nergie minimale pour un systme physique. Ces
systmes peuvent avoir tendance rechercher une position de repos plutt quune
autre : cest ce que les concepts de stabilit traduisent dune certaine faon. Par
exemple, un pendule pesant (voir introduction quation (4.6)), possde deux
quilibres verticaux : lun au dessus de lhorizontale, lautre en dessous. Il est
bien connu que la masse a naturellement tendance se positionner en bas plutt
quen haut. La position dquilibre basse est stable, lautre instable. Par la suite
nous ne prsenterons que les concepts lmentaires pour les points dquilibre et
uniquement pour des EDO du type (4.34).
Dfinition 4.5.5. Lquilibre xe est stable au sens de Liapunov si :
> 0, (t0 , ) > 0 tel que :
x0 X : (x0 , xe ) (t0 , ) ((t; t0 , x0 ), xe ) , t t0 .
(4.44)
Attractivit
Alors que la proprit de stabilit traduit le non-loignement de solutions
dun ensemble de rfrence (par exemple un quilibre), la proprit dattractivit elle traduit le rapprochement des solutions de cet ensemble et ce malgr
dventuelles excursions pendant le rgime transitoire.
Dfinition 4.5.6. Lquilibre xe est attractif si :
> 0 tel que x0 X : (x0 , xe ) lim (t; t0 , x0 ) = xe .
t
(4.45)
1 p
x2 + y 2
x
p
dy
= y 1 x2 + y 2 +
dt
2
1 p
x2 + y 2
lorigine est un quilibre instable (pour le montrer, on pourra utiliser les rsultats
de la section 4.5) et lquilibre (1, 0) est attractif mais instable : le portrait de
phase est donn Figure 4.9.
Exemple 4.5.6. La solution au PC (4.1) x(0) = x0 est donne par (4.38), il est
facile de vrifier que lquilibre x = 0 nest pas attractif (limt (t; 0, x0 ) =
0 xmax
limt x0 +eaxxmax
= xmax ) et que lquilibre x = xmax est asymptot (x
max x0 )
tiquement stable. En effet, il est attractif (limt (t; 0, x0 ) = xmax ) et stable
(xmax x0 )eaxmax t
puisque (t; 0, x0 )xmax = xxmax
donc pour > 0, si |x0 xmax | <
+(x
0
max x0 )eax
max t
max x0 )
, |(t; 0, x0 ) xmax | < xmax x0(x
+(xmax x0 ) < .
179
4. EDO non-linaire
Pour cet exemple nous avons pu tudier la stabilit asymptotique partir de
lexpression analytique des solutions. Cependant, pour une EDO (4.34) dont en
gnral on ne peut exprimer les solutions de faon explicite, il serait important
de disposer de critres permettant dtudier la question de la stabilit sans avoir
calculer les solutions : ce sont les rsultats de la section 4.5 qui le permettent :
premire mthode de Liapunov et seconde mthode de Liapunov (Thorme
4.5.8) .
g
= 2 sin(),
ml
l
(4.46)
(4.47)
> 0 pour (, )
6= (0, 0)) ; ce qui
(notons que V ( = 0, = 0) = 0 et que V (, )
conduit
dV
g
= ml2 ( 2 sin()) + mgl sin() = 2 0,
dt
ml
l
(4.48)
1
A = P JP , J = diag(J(i )), J(i ) =
i
0
..
.
1
..
.
..
.
0
..
.
..
.
0
,
(4.49)
t2
2!
t(k1)
(k1)!
..
..
t2
2!
..
.
0
.. . .
.
.
0
(4.50)
4. EDO non-linaire
Corollaire
4.5.2. Si le polynme caractristique de A est de la forme A (x) =
P
i
a
xn + n1
i=0 i x , alors une condition ncessaire de stabilit de lorigine de (4.32)
est que les ai soient tous positifs.
Dmonstration. Si un ai < 0, cela signifie quau moins un produit de valeurs
propres est ngatif donc quau moins deux valeurs propres sont de signes contraires.
Structure locale des solutions au voisinage dun point dquilibre
Pour les points dquilibre hyperboliques, les rsultats suivants permettent
dclaircir le comportement local des solutions de (4.34).
Thorme 4.5.3 (de Hartman-Grobman, 1964). Si la jacobienne Jg (xe ) = A
au point dquilibre xe na pas de valeur propre purement imaginaire ou nulle
(c (A) = ), alors il existe un homomorphisme h dfini dans un voisinage
V(xe ) de xe , envoyant localement les orbites du flot linaire vers celles du flot
non linaire tg de (4.34). De plus, h prserve le sens de parcours des orbites et
peut tre choisi de faon prserver la paramtrisation du temps.
A partir du voisinage V(xe ) o h est dfini, on construit les varits locales
stable et instable :
Wloc s (xe ) = {x V(xe ) : lim tg (x) = xe et tg (x) V(xe ), t > 0},
t+
dxc = Ac xc + g1 (x),
dt
dxs = A x + g (x),
s s
dt
dxs
dxc
= Jk (xc )
,
dt
dt
donc :
As xs + g2 (xc , k(xc )) = Jk (xc ) (Ac xc + g1 (xc , k(xc ))) ,
k(0) = 0,
Jk (0) = 0.
(4.51)
(4.52)
183
4. EDO non-linaire
On tudie la projection du champ de vecteurs de xs = k(xc ) sur Ec (Jg (0)) :
dxc
= Ac xc + g1 (xc , k(xc )),
dt
(4.53)
Jg (x, y) =
(4.55)
2x + y
2x
0
0 0
,
ze1 = , dgnr, Jg (ze1 ) =
0
0 1
1
1 1
.
ze2 = , instable, Jg (ze2 ) =
1
2 1
184
4. EDO non-linaire
Il est alors concevable den conclure que si V dcrot le long des trajectoires
alors V va rejoindre un minimum qui correspond ce que ltat ait rejoint
lquilibre : cest ce que traduisent les rsultats qui suivent.
Thorme 4.5.8. Soit lEDO (4.34), O un ouvert de Rn contenant lorigine,
V : O R+ de classe C 1 telle que V (x) = 0 x = 0 et les conditions
V
V
suivantes C1) dV
dt (4.34) = x g(x) 0, x O, C2) x g(x) = 0 x = 0 Si
C1) est vraie alors lorigine de (4.34) est localement stable. Si C1 et C2) sont
vraies alors lorigine de (4.34) est localement asymptotiquement stable. Si dans
les deux rsultats prcdents, O = Rn et V est radialement non borne alors
les conclusions sont globales, en particulier pour le second rsultat on pourra
conclure que lorigine de (4.34) est globalement asymptotiquement stable.
Dmonstration. Soit O O un ouvert de lorigine et C un compact O (contenant O) alors C (O\O) est compact et V tant continue elle y atteint un
minimum min : Vmin O, V = {x O : V (x) }. De plus dV (x(t))
0 donc
dt
si x0 V : (t; t0 , x0 ) V : lorigine est donc stable. Sur Vmin O compact,
V (t) est dcroissante minore par 0, donc elle admet une limite l min . Si l > 0
et > 0 alors V+l est compact ( O pour suffisamment petit) donc V tant
continue elle admet un maximum m. Soit x0 V+l , (t; t0 , x0 ) V+l
Z
lim V ((t; t0 , x0 )) = l = V (x0 ) +
(4.58)
A = Jg (0) =
, A (x) = (x + 1)2 ,
1 2
3
1
1
.
P A + AT P = I, P =
2
1 1
x 1 = x2 ,
x = x g sin(x ),
2
ml2 2
2
et (4.47) donne dV
dt = x2 . Or, nous savons que V dcrot sauf lorsque x2 reste
identiquement nulle (car V 0). Mais, dans ce cas, x 2 (t) reste identiquement
187
4. EDO non-linaire
nulle, ce qui implique que sin(x1 ) aussi. Ainsi V (t) ne peut rejoindre sa valeur
de repos (lorsque V 0) que si le pendule est au repos en position basse x = 0
(si on dmarre dune position dans lensemble C = {x : V (x) 2mgl} qui
est positivement invariant et qui contient le segment {x2 = 0, |x1 | < }). Ce
raisonnement, qui consiste ne retenir, parmi les tats annulant V , que ceux
qui sont invariants, est formalis dans le thorme suivant.
Thorme 4.5.11 (Principe dinvariance de La Salle). Soit lEDO (4.34), C
Rn un ensemble compact positivement invariant et V : C Rn R (non
188
Thormes rciproques
Nous venons de donner des conditions suffisantes de stabilit (asymptotique
ou non, globale ou locale) : il reste savoir sil existe des conditions ncessaires.
Les thormes rciproques suivants donnent des rponses partielles.
Thorme 4.5.12. [22] Soit lEDO (4.11), avec f de classe C 1 et de jacobienne
borne uniformement en t sur un compact contenant lorigine. Si lorigine est
un point dquilibre localement (respectivement globalement) exponentiellement
stable, alors il existe un ouvert O de Rn contenant lorigine (respectivement
O = Rn ), une fonction V : [t0 , [O R+ de classe C 1 et quatre constantes
wi > 0 (i {1, ..., 4}) telles que pour tout (t, x) [t0 , [O :
w1 kxk2 V (t, x) w2 kxk2 ,
dV
V
V
=
f (t, x) +
w3 kxk2 ,
dt (4.34)
x
t
V
x
w4 kxk .
De mme, il existe i quatre Kfonctions telles que pour tout (t, x) [t0 , [O :
1 (kxk) V (t, x) 2 (kxk) ,
dV
V
V
=
f (t, x) +
3 (kxk) ,
dt (4.34)
x
t
V
x
4 (kxk) .
Si f est autonome (cest--dire si on considre une EDO du type (4.34)), alors
V peut tre choisie indpendante du temps (V = V (x)).
189
4. EDO non-linaire
Thorme 4.5.13. [16, 17] Soit lEDO (4.11), avec f de classe C 1 . Si lorigine
est un point dquilibre uniformment asymptotiquement stable, alors il existe
un ouvert O de Rn contenant lorigine et une fonction V : [t0 , [O R+
de classe C 1 , dfinie positive, convergeant uniformment en t vers zro avec
la norme de x et telle que sa drive soit dfinie ngative. Si f est autonome
(cest--dire si on considre une EDO du type (4.34)), alors V peut tre choisie
indpendante du temps (V = V (x)).
Thormes dinstabilit
Il existe de nombreux rsultats donant des conditions suffisantes dinstabilit
[16, 17].
Thorme 4.5.14 (de Liapounov). Soit lEDO (4.11), admettant lorigine pour
quilibre. Sil existe un ouvert O de Rn contenant lorigine et une fonction V :
[t0 , [O R, (t, x) 7 V (t, x), continue et convergeant uniformment en t
vers zro avec la norme de x et sil existe un domaine non vide D contenant
lorigine et sur lequel on a V (t, x) < 0 et V (t, x) 0, alors lorigine est instable.
Exemple 4.5.11. Reprenons le modle de Van der Pol (4.41) : lquilibre x = 0
est instable pour > 0. En effet, en prenant V (x) = 12 (x21 + x22 ), on obtient
V = 2x22 ( x22 ) et le thorme 4.5.14 permet de conclure.
Corollaire 4.5.4 (de Liapounov). Soit lEDO (4.34), admettant lorigine pour
quilibre. Sil existe une fonction V continue dont la drive est dfinie ngative
et si V (x) est dfinie ngative ou indfinie en signe, alors lorigine est instable.
Exemple 4.5.12. Reprenons (4.1) : lquilibre x = 0 est instable. En effet,
en prenant V (x) = x2 , on obtient V = 2ax2 (xmax x) < 0 si x 6= 0. Le
corollaire 4.5.4 permet de conclure.
Un rsultat plus gnral est d N.G. Chetaev.
Thorme 4.5.15 (de Chetaev). Soit lEDO (4.11), admettant lorigine pour
quilibre. Sil existe un ouvert O de Rn contenant lorigine et une fonction V :
[t0 , [O R, (t, x) 7 V (t, x) de classe C 1 telle que :
1. > 0, x B (0) : V (t, x) 0, t t0 (on note U lensemble des points
x pour lesquels V (t, x) 0, t t0 ),
2. V (t, x) est minore sur U 0 un sous-domaine de U,
(t,x)
3. sur U 0 , dV dt
< 0 (en particulier, il existe une Kfonction telle
(4.11)
(t,x)
que dV dt
(|V (t, x)|) < 0),
(4.11)
Extensions vectorielles
Plus le systme est complexe et de grande dimension et plus la construction
de fonctions de Liapounov devient dlicate . Face ce genre de difficult,
il est dusage :
R1) daccepter de perdre un peu dinformation pour se ramener un problme connexe plus simple (cest sur ce principe quest bas la premire mthode
de Liapounov, dite du linaris local) ;
R2) de dcomposer le problme pour en comprendre plus facilement les parties constituantes, puis le re-composer (prceptes de Descartes).
Pour analyser un modle de grande dimension, on peut ainsi tenter de le
dcomposer en plusieurs sous-systmes de complexit et de dimension moindres.
Les procds R1 et R2 sont illustrs respectivement par les exemples 4.5.14 et
4.5.15.
Exemple 4.5.14. Soit le modle :
dx
= 2x(2 + sin(t) + x),
dt
t R,
x R.
(4.59)
(4.60)
(4.61)
(4.62)
13
Etant donn que la drive de la fonction signe au point x = 0 nest pas dfinie au sens
classique, nous exclurons ce cas pour la suite (x 6= 0). En fait, en utilisant une notion plus
gnrale du gradient ou de la drive (voir [7, 27]), nous pourrions obtenir directement un
rsultat similaire celui qui suit.
191
4. EDO non-linaire
et il est alors vident que lquilibre x = 0 de (4.59) est exponentiellement stable.
Une estimation de Dse (0) est ] , 1[. Par ailleurs, (4.62) reste valable pour
x = 0.
Dans cet exemple 4.5.14, nous avons utilis de faon implicite la notion de
systme majorant (SM) : en effet, les solutions de (4.61) sont majores par
celles de lEDO : dy
dt = 2y(1 + y) (pour des conditions initiales identiques). De
tels systmes majorants prsentent les proprits suivantes :
leurs solutions permettent dobtenir une estimation des comportements du
systme initial ;
ils peuvent infrer une proprit qualitative P pour le systme initial et,
dans ce cas, le SM sera dit systme de comparaison (SC) pour la
proprit P : cest le cas dans lexemple 4.5.14 o dy
dt = 2y(1 + y) est un
SC pour la proprit P de stabilit exponentielle pour le systme (4.61) ;
ils peuvent ne plus dpendre du temps ni dventuelles perturbations affectant le systme initial, ce qui permet de simplifier ltude de leurs solutions ;
ils peuvent tre de dimension rduite par rapport celle du systme initial
(voir exemple 4.5.15).
Afin de formuler les concepts de SM et de SC, considrons les systmes :
x = f (t, x),
z = g(t, z),
x Rn ,
(4.63)
zR ,
(4.64)
1 2
2
sin t
dx 2 + sin t + 4 (x1 + x2 )
x, t R, x R2 ,
=
1 2
dt
2
sin t
2 + sin t + (x + x )
4
(4.65)
192
t R, v R+ .
Ainsi, laide de lexemple 4.5.14, nous pouvons conclure que lorigine de (4.65)
est exponentiellement stable et quune estimation de son domaine de stabilit
exponentielle est {x R2 : (x21 + x22 ) < 4}.
Lanalyse de lexemple 4.5.15 nous permet de constater que lutilisation de
la fonction de Liapounov v permet de rduire la dimension de lEDO tudie,
tout en conduisant des conclusions significatives quant aux comportements
des solutions de lEDO initiale. Cette rduction de dimension entrane une perte
dinformation sur les comportements lis au systme initial. Il semble donc intressant de rduire cette perte en utilisant non pas une seule fonction candidate
Liapounov, mais plusieurs fonctions regroupes dans un vecteur qui conduira
une fonction vectorielle de Liapounov (FVL), en esprant que chacune
delle apportera des informations provenant de diffrentes parties du systme
initial.
Dfinition 4.5.10. V est une fonction vectorielle Liapounov (FVCL)
si :
V : Rn Rk ,
x 7 V (x) = [v1 (x), . . . , vk (x)]T ,
o les fonctions vi (x) sont continues, semi-dfinies positives et telles que [V (x) =
0 x = 0].
Exemple 4.5.16. V : R3 R2+ , x 7 V (x) = [x21 + x22 , (x2 x3 )2 + x23 ]T est
une FVCL, alors que V : x 7 [(x1 + x2 )2 , (x2 x3 )2 ]T nen est pas une.
Les normes vectorielles [2, 4, 14, 25, 26] consituent un cas particulier de
FVCL, prsentant lavantage de permettre une construction systmatique du
systme majorant. En particulier, en dcomposant Rn en une somme directe :
Rn =
k
M
Ei ,
(4.66)
i=1
si la somme dans (4.66) nest pas directe, alors P est une norme vectorielle non rgulire
193
4. EDO non-linaire
Ainsi, en dcomposant (de faon non unique) le champ de vecteurs f suivant :
f (t, x, d) = A(t, x, d)x + b(t, x, d),
avec d un vecteur traduisant des incertitudes de modle ou des perturbations,
on obtient :
D+ P (x) M (.)P (x) + q(.),
(4.67)
avec (.) = (t, x, d), M (.) = {mij (.)} une matrice (k k) et q(.) = [q1 (.), . . . ,
qk (.)]T un k-vecteur, dfinis par :
(
)
grad pi (u[i] )T Pri A(.) Prj u[j]
,
(4.68)
mij (.) = sup
pj (u[j] )
uRn
qi (.) = (grad pi (x[i] ))T Pri b(.) .
(4.69)
Pour certaines normes de Hlder , les expressions formelles de (4.68) et
(4.69) peuvent aisment tre obtenues [4, 14, 25, 26]. Par exemple, si P (x) =
[|x1 | , . . . , |xn |]T , alors M est la matrice A dont les lments hors-diagonaux sont
remplacs par leur valeur absolue (soit mij (.) = |aij | si i 6= j et mii (.) = aii ) et
q = [|b1 | , . . . , |bn |]T . La fonction M (.)z + q(.)15 est quasi-monotone non dcroissante en z. De plus, on peut toujours trouver g(z) = M (z)z+q(z) M (.)z+q(.),
qui soit quasi-monotone non dcroissante en z (au moins localement). Ainsi, le
thorme 4.3.6 permet de conclure que :
z = M (z)z + q(z),
(4.70)
|d (t)| 1, t R,
ij
15
(4.71)
194
4.6. Exercices
o les fonctions dij sont continues par morceaux. Pour la norme vectorielle rgulire P (x) = [|x1 | , |x2 |]T , on obtient :
z(t)
= g(z) =
1 z12
1 z22
z(t),
1
ze = 2 ,
(4.72)
1
1
permettant de conclure que A = x Rn : P (x) 2 est globale
1
ment asymptotiquement stable.
Enfin, notons que cette dmarche peut tre tendue au cas de matrices de
fonctions de Liapounov [10].
4.6
Exercices
Comportements linaires
Exercice 4.6.1. Dterminer le comportement des solutions des EDO suivantes :
x = x, x Rn ,
(4.73)
n
x = 2x, x R ,
x = y,
, (x, y) R2 ,
y = 2x y
x = x + y,
, (x, y) R2 ,
y = x 2y
x = x + 2y,
, (x, y) R2 ,
y = x + y
(4.74)
(4.75)
(4.76)
(4.77)
195
4. EDO non-linaire
1 2 0
4 2 1
0
1
0
3
x = 0
0
1 x, x R , (nota 1 est valeur propre)
6 11 6
(4.78)
(4.79)
2 1
il ny a quun seul quilibre asympttiquement stablepuisque lesvaleur propres
1
1
, dont les vasont parties relles ngatives. Pour (4.76), A =
1 2
1 2
,
puisque une des valeurs propres est positive. Pour (4.77), A =
1 1
dont les valeurs propres sont i, i donc il ny a quun seul quilibre stable (les
espaces propres associ aux valeurs propres parties relles nulles sont tous les
deux
de dimension un).
En fait, les solutions sont des ellipses. Pour (4.78),
1 2 0
4 2 1
0
1
0
6 11 6
dont les valeurs propres sont 1, 2, 3 donc il ny a quun seul quilibre asympttiquement stable.
196
4.6. Exercices
Equilibres
Exercice 4.6.2. Un pendule est constitu dun fil de longueur l comportant
une masse m en son extrmit :
d2 x g
+ sin(x) = 0, x R.
dt2
l
(4.80)
x 1 = x2 ,
,
x = g sin(x )
2
(4.81)
x2 = 0,
x 0 mod()
1
Pour chacun de ces quilibres on peut tudier le comportement local des solutions au voisinage de ces quilibres (x1 = k, x2 = 0) laide du systme (dit
linaris : z = Az, A tant la Jacobienne du second membre de (4.81))
z1 = z2 ,
z = (1)k+1 g z
2
l 1
(1)k+1 gl
4. EDO non-linaire
hyperbolique on spcifiera sil est asympttiquement stable, stable ou instable
selon les valeurs des paramtres () qui interviennent.
dx
= |x| , x R.
dt
dx
= x3 (x 1), x R.
dt
d2 x
dx
+
x + xn = 0, x R.
2
dt
dt
2
d2 x
dx
+
+ sin(x) = 0, x R.
dt2
dt
d2 x
dx
+ (x2 1) + x = 0, x R.
2
dt
dt
dx
= x(x 1), x R.
dt
dx = x(y 1)
dt
dy
dt
(4.84)
(4.85)
(4.86)
(4.87)
.
(4.88)
(4.89)
= x + y
= 2x 2y
198
(4.83)
= y(x + 1)
dx
dt = x(x 1)
dy
dt = x + y
dx
dt
dy
dt
(4.82)
(4.90)
4.6. Exercices
EDO
quilibre
Hyp.
Val. Pr.
Stab. As.
(4.82)
? (pas Lipschitz)
non
(4.83)
oui (Lipschitz)
non
oui
non
non
(4.84)
(4.85)
oui (Lipschitz)
oui (Lipschitz)
(4.86)
oui (Lipschitz)
(4.87)
oui (Lipschitz)
(4.88)
(4.89)
(4.90)
oui (Lipschitz)
oui (Lipschitz)
oui (Lipschitz)
(x = 0, x = 0)
(x = 1, x = 0)
x = k
=0
2 ,x
i 42
2
2 4(1n)
2
non
(0, 0)
non
(x = 0, x = 0)
42
oui
oui
oui
non
(x = 0, y = 0)
oui
(1, 1)
non
(x = 1, y = 1)
non
(i, i)
??
(x = 0, y = 0)
oui
(1, 1)
non
(x = 1, y = 1)
non
(1, 1)
non
(x = 0, y = 0)
non
(0, 3)
Stab.
Exercice 4.6.4. Une masse m attache lextrmit verticale dun ressort dont
le coefficient de rappel k(x + x3 ) est non linaire :
d2 x
k
+ (x + x3 ) = 0, x R.
2
dt
m
(4.91)
4. EDO non-linaire
il y a un seul point dquilibre (x = x1 = x = x2 = 0) qui est dgnr (non
hyperbolique) car
0
1
Jf =
k
m
0
k
k
k
(x21 + 21 x41 ), V = m
x1 x2 1 + x21 + m
x1 x2 1 + x21 =
mais stable : V = 12 x22 + 2m
0.
Exercice 4.6.5. Monter que le champ de vecteur associ lquation diffrentielle donne ci-dessous est bien valeurs dans lespace tangent au cercle.
dx
dt
dy
dt
= (x2 + y 2 1)x
2x2 y
x2 +y 2
= (x2 + y 2 1)y +
2x3
x2 +y 2
(4.92)
(4.93)
1. Montrer que les solutions forment une espace linaire et que toute solution dpend linairement de la condition initiale x(t0 ) = x0 . En dduire
lexistence dune matrice dite rsolvante R(t, t0 ) telle que x(t, t0 , x0 ) =
R(t, t0 )x0 . Montrer quelle vrifie les proprits suivantes :
dR
= A(t)R,
dt
R(t0 , t0 ) = Id,
R(t3 , t1 ) = R(t3 , t2 )R(t2 , t1 )
R est inversible et R1 (t, t0 ) = R(t0 , t).
2. Montrer que si A(t) = A0 + A1 (t) avec A0 ayant toute ses valeurs propres
parties relles strictement ngatives et limt A1 (t) = 0, alors lorigine
de (4.93) est asympttiquement stable.
3. On suppose
cette fois que A(t) est continue. Montrer que si A(t) et lintRt
grale t0 A(u)du ne commutent pas alors la rsolvante R(t, t0 ) vrifie
Z
R(t, t0 ) = exp
t0
200
A(u)du .
4.6. Exercices
A(t) =
cos(t) sin(t)
sin(t)
cos(t)
t 1
0 1
puis pour
Exercice 4.6.7. Pour une machine vapeur, la vitesse de rotation est lie
d
= k cos( + ) F,
dt
d2
d
= 2 sin cos g sin b ,
2
dt
dt
avec b, g, k, F > 0. Pour = 0 dterminer le comportement de solutions.
Solution 4.6.5. Pour = 0, les quilibres vrifient (si F < k)
cos =
an
F
,
k
= a arccos
2 =
F
k
+ 2n, a = 1
gk
,
F
F
k
p
d
= a k 2 F 2 ( n ),
dt
d2
gF
d
=
( n ) b ,
2
dt
k
dt
En posant x1 =
gk
F , x2
= n , x3 =
d
dt
p
x 1 = a k 2 F 2 x2 ,
x 2 = x3 ,
gF
x 3 =
x2 bx3 ,
k
Soit en posant x = (x1 , x2 , x3 )T :
0 a k 2 F 2 0
x = 0
0
1
0
gF
b
k
201
4. EDO non-linaire
q
gF
2
b b 4 k , en rsum les quilibres an =
les valeur propres sont 0,
arccos Fk + 2n sont stables (pas attractifs).
1
2
(4.94)
(4.95)
dx = x + y + f (x, y)
dt
.
dy = x y + g(x, y)
(4.96)
dt
4.6. Exercices
2
y
2x
3. On supose dans cette question que f (x, y) = x2x
2 +y 2 , g(x, y) = x2 +y 2 . On
d
considre la fonction V : (x, y) 7 12 x2 + y 2 , valuer dt
V (x(t), y(t)),
pour x(t) et y(t) solution de (4.96). Montrer que, pour tout couple (x0 , y0 )
de conditions initiales de (4.96), la fonction V value le long de trajectoires solutions de (4.96) cest--dire pour des couples de points (x(t), y(t))
solution de (4.96) dcroit exponentiellement vers 0.
dx
dt
dy
dt
= x + y + f (x, y)
(4.97)
= x y + g(x, y)
0 = x + y
(4.98)
0 = x y
1
1
A(x, y)T = 0, A =
1 1
det(A) = 2,
La matrice A tant non singulire, lunique solution de (4.98) est :
x = 0, y = 0.
2.Pour chacun de ces points dquilibre, dterminer sil est hyperbolique ou non,
sil est asymptotiquement stable, stable ou instable.
Rponse : Il faut calculer les valeurs propres de A : 1 i on en conclu
quil sagit dun quilibre hyperbolique asympttiquement stable (cf. cours).
2y
2x3
3. On supose dans cette question que f (x, y) = x2x
2 +y 2 , g(x, y) = x2 +y 2 . On
d
considre la fonction V : (x, y) 7 21 x2 + y 2 , valuer dt
V (x(t), y(t)), pour
x(t) et y(t) solution de (4.96). Montrer que, pour tout couple (x0 , y0 ) de conditions initiales de (4.96), la fonction V value le long de trajectoires solutions
de (4.96) cest--dire pour des couples de points (x(t), y(t)) solution de (4.96)
dcroit exponentiellement vers 0.
203
4. EDO non-linaire
Rponse :
d
V dx V dy
V (x(t), y(t)) =
+
dt
x dt
y dt
= xx + y y
2x3
2x2 y
+ y x y + 2
= x x + y 2
x + y2
x + y2
2x2
2x2
= 2V + xy 1 1 2
+
x + y 2 x2 + y 2
= 2V
donc V (x(t), y(t)) = exp(2t)V (x0 , y0 ). On en dduit que x2 (t) + y 2 (t) dcroit
exponentiellement vers 0 : les solutions dcroissent exponentiellement vers 0 :
lorigine est asymptotiquement stable (en fait on dit quil est exponentiellement
stable).
4. En dduire le comportement qualitatif de (4.96) (cest--dire comment se
comportent les solutions au bout dun temps infiniment grand et ce pour tout
couple (x0 , y0 ) de conditions initiales).
Exercice 4.6.11. On considre le systme
x = y(1 + x2 + y 2 ) + x( (x2 + y 2 ))
y = x(1 + x2 + y 2 ) + y( (x2 + y 2 ))
(4.99)
1
,
J =
(4.100)
1
Les valeurs propres tant i + , i + , on en dduit que lorigine est :
Si < 0 : Hyperbolique et asympttiquement stable,
Si > 0 : Hyperbolique et instable,
Si = 0 : Non Hyperbolique (pour la stabilit il faut une tude plus
pouss : le 1er thorme de Liapunov ne permet pas de conclure).
204
4.6. Exercices
2. La fonction est bien dfinie positive :
d
V (x(t), y(t)) = xx + y y
dt
= (x2 + y 2 )( (x2 + y 2 ))
= 2V ( 2V ))
Si < 0 alors V est dfinie ngative le 2nd thorme de Liapunov permet de
conclure. Pour = 0 : V = 4V 2 est aussi dfinie ngative on en conclut
que lorigine est asympttiquement stable en utilisant le second thorme
de Liapunov (nota : le premier thorme de Liapunov ne nous avait pas
permis de conclure).
3. Il est clair que lorsque > 0, V est localement dfinie positive : lorigine
est instable. Mais, Si on regarde lEDO V = 2V ( 2V ) elle comporte
deux quilibres V = 0 et V = 2 : le premier tant instable et le second
stable. Les solutions convergent donc vers lensemble V = 2 cest--dire le
dx = ax cxy
dt
,
(4.101)
dy = by + dxy
dt
4. EDO non-linaire
y(t))dt,
t0
L = H +
1
(x ln x y (y ln y x)
2xy
C) Analyse du problme
En 1917 (guerre oblige), lactivit de pche est fortement ralentie, proposer
un modle tenant compte dune certaine forme dactivit de pche avant 1917.
206
4.7. Bibliographie
Reprendre les questions de la partie B). Comparer alors les diffrents comportements. Conclusions.
D) Analyse dans un cadre plus gnral
Reprendre lanalyse dans un cadre plus gnral, quelles modifications doit-on
apporter au modle. Indication : la mer Adriatique est finie (loi Logistique).
4.7
Bibliographie
Wiley-
Bibliographie
[13] GENESIO, R. et A. VICINO: New Techniques for Constructing Asymptotic
Stability Regions for Nonlinear Systems. IEEE Trans. Circuits and Sys.,
CAS-31(6) :574581, Juin 1984.
[14] GRUJI, Lj.T., J.C. GENTINA et P. BORNE: "General Aggregation of
Large-Scale Systems by Vector Lyapunov Functions and Vector Norms. Int.
J. Control,, 24(4) :529550, 1977.
[15] GUCKENHEIMER, J. et P. HOLMES: Nonlinear Oscillations, Dynamical
Systems, and Bifurcations of Vector Fields. Springer Verlag, 1983.
[16] HAHN, W.: Theory and Application of Liapunovs Direct Method. PrenticeHall, Englewood Cliffs, N.J., 1963.
[17] HAHN, W.: Stability of Motion. Springer-Verlag N.Y., 1967.
[18] HALE, J. et H. KOAK: Dynamics and Bifurcations, tome 3 de Text in
Apllied Mathematics. Springer-Verlag N.Y., 1991.
[19] HIRSH, M.W. et S. SMALE: Differential Equations, Dynamical Systems,
and Linear Algabra. Academic Press, 1974.
[20] ISIDORI, A.: Nonlinear Control Systems, tome 1. Springer, 1989. 3e dition.
[21] KAMKE, E.: Zur Theorie Gewhnlicher Differentialgleichung II. Acta Mathematica, 58 :5787, 1932.
[22] KHALIL, H.K.: Nonlinear Systems. Prentice-Hall, 1996.
[23] LAKSHMIKANTHAM, V. et S. LEELA: Differential and Integral Inequalities, tome 1. Academic Press, New York, 1969.
[24] LIAPOUNOV, A.M.: Stability of Motion : General Problem. Int. J. Control,
55(3), Mars 1892 (1992). Lyapunov Centenary Issue.
[25] PERRUQUETTI, W.: Sur la Stabilit et lEstimation Des Comportements
Non Linaires, Non Stationnaires, Perturbs. Thse de doctorat, University
of Sciences and Technology of Lille, France, 1994.
[26] PERRUQUETTI, W., J.P. RICHARD et P. BORNE: Vector Lyapunov
Functions : Recent Developments for Stability, Robustness, Practical Stability and Constrained Control. Nonlinear Times & Digest, 2 :227258, 1995.
[27] RICHARD, Jean Pierre: Mathmatiques Pour Les Systmes Continus :
Tome un. Hermes, 2000.
[28] ROUCHE, N. et J. MAWHIN: Equations Diffrentielles Ordinaires, Tome
1 : Thorie Gnrale. Masson et Cie, Paris, 1973.
[29] ROUCHE, N. et J. MAWHIN: Equations Diffrentielles Ordinaires, Tome
2 : Stabilit et Solutions Priodiques. Masson et Cie, Paris, 1973.
[30] WAZEWSKI, T.: Systmes Des Equations et Des Ingalits Diffrentielles
Ordinaires Aux Seconds Membres Monotones et Leurs Applications. Ann.
Soc. Polon. Math., 23 :112166, 1950.
208
Wilfrid Perruquetti1
1 LAGIS
5.1
De nombreux problmes doptimisation comportent un critre faisant intervenir une fonction que lon cherche. Citons quelques exemples :
1. Soient A et B deux points donns du plan. Dterminer la courbe rectifiable
de longueur minimale reliant les deux points. Si on munit le plan dun
repre (Espace affine identifi R2 ) dont lorigine est le point A, une
courbe reliant ces deux points est la donne dune fonction y = f (x) (telle
que f (0) = 0 et f (xB ) = yB ). Si la courbe est rectifiable la longueur est
donne par
Z
q
xB
J1 (f ) =
1 + (f 0 (x))2 dx,
(5.1)
dz 1+(f 0 )2
dt =
. Le temps mis pour aller de A B est donc
2gz
Z
zB
T = J2 (f ) =
0
p
1 + (f 0 )2
dz.
2gz
(5.2)
5.2
Formulation du Problme
Soit
q : [a, b] R Rn
t 7 q(t),
210
(5.5)
(5.6)
t[a,b]
induisant la norme nC
1 . Le sup tant atteint si on travaille sur E (on le remplace
par un max), mais si on travaille sur Es lensemble des fonctions C 1 par morceaux
(la drive peut tre discontinue en un nombre fini de points) on conserve cette
distance. Si on note Ea,b = {q E : q(a) = qa , q(b) = qb }, on peut donner la
dfinition suivante
Dfinition 5.2.1. q0 est un minimum (respectivement un maximum ) relatif
pour J(q) dans lensemble Ea,b muni de la norme nC
1 si
J(q) J(q0 ) 0,
(respectivement 0)
(5.8)
est linaire.
Jq0 0 (q2 ). Par exemple, la fonctionnelle q 7 a (q + q)dt
1
211
(avec L C 1
par rapport chacun de ses arguments), est continment drivable et sa drive
0
Jq0 L(E; R) en q0 est donne par
q 7
Jq0 0 (q)
Z b
=
a
Z
=
L
L
0
(t, q0 (t), q0 (t))q +
(t, q0 (t), q0 (t))q dt
q
q
(5.10)
M=
t[a,b]
0
L (t, q0 (t) + x, q0 (t) + x0 ) L0 (t, q0 (t), q0 (t))
sup
kxkkqk
kx0 kkq 0 k
:
R(t)dt
< nC
1
1 (q). Claia
rement, J est continue par rapport q. Ainsi J est diffrentiable, de drive
q 7 Jq0 0 (q). Montrons que cette application est continue. Soit q0 et q1 dans
E:
Jq0 0 (q) Jq0 1 (q) =
Z b
a
212
L0 (t, q0 (t), q0 (t)) L0 (t, q1 (t), q1 (t)) (0, q, q 0 )dt
5.3
Pour obtenir cette condition ncessaire sans supposer a priori que la solution
cherche est C 2 , nous avons besoin du lemme suivant (gnralisation du lemme
de Haar cf. lemme 5.5.2, en annexe) :
213
f (p)
(5.13)
(5.14)
hf (t), h(t)i + g(t), h0 (t) dt = 0
a
g(t) F (t), h0 (t) dt = 0
a
= c R, i = 1..n)
2) L indpendant de t (application la mcanique) : on obtient
m
j=1
m
X
j=1
m
X
X 2L
X 2L
2L
L
qj
qj = 0, i = 1, . . . , m
qi qi t
qi qj
qi qj
L
qi
m
X
i=1
L
qi
qi
j=1
2L
qj
qi qj
m
X
2L
i,j=1
qi qj
qj qi
2L
qj = 0,
qi qj
j=1
m
X 2L
i,j=1
qi qj
qj qi = 0,
m
X
d
L
L
qj = 0,
dt
qj
j=1
m
X
L
qj = cte
qj
(5.16)
j=1
3) J fait intervenir lintgrale dune fonction f (x, y) par rapport une abscisse curviligne
Z b
p
J(q) =
f (x, q) 1 + q 02 dx,
a
f
d L
L
1
f
q 00
0
=p
q f
dx q 0
q
q
x
1 + q 02
1 + q 02
(5.17)
2L
(t, q, q)
0
q2
2
L
n
cas vectoriel q R :
(t, q, q)
0
qi qj
cas scalaire q R :
Applications
Brachistochrone
d
dz
1+(f 0 )2
que
0
f
2gz 1+(f 0 )2
= cte =
1
4gc
1+(f )
(5.19)
a
2
En fait, ce principe nest vrifi que pour des temps suffisamment courts, cependant on
peut le remplacer par le principe de stationnarit : La trajectoire est donne par les fonctions
qui rendent stationnaire J(q) cest--dire telles que J 0 (q0 ) = 0.
216
+
= Di .
(5.20)
dt qi
qi
qi
Remarque 5.3.2. Ec dpend des qi et de leurs drives qi alors que Ep ne dpend
que des qi .
Remarque 5.3.3. Ec = 12 qT M (q)q,
o M (q) est une matrice n n symtrique
dfinie positive.
Exemple 5.3.2. Une masse m est attache un pivot sans frottement laide
dun fil non pesant de longueur l.
1
L = m2 mgl cos(), D = 0.
2
(5.21)
5.4
(5.22)
L
(a, q0 (a), q0 (a)) C,
q
L
(b, q0 (b), q0 (b)) C,
q
L
(a, q0 (a), q0 (a)) = 0,
q
L
(b, q0 (b), q0 (b)) = 0.
q
(5.23)
(5.24)
Dans un cadre plus gnral, si les conditions aux frontires doivent vrifier des
contraintes q(a) = 1 (a), q(b) = 2 (b), les fonctions i dfinissant des surfaces
(y = i (x)) auxquelles les points de dpart et darrive de la solution doivent
appartenir ; on doit vrifier les conditions de transversalits suivantes
1 (t) q(t)
L+
(t, q(t), q(t))
= 0,
q
t=a
L
L + 2 (t) q(t)
= 0.
q
t=b
L
(5.25)
(5.26)
2) Aux points de discontinuit les conditions de coins dites de WeierstrassErdmann doivent tre vrifies (si t = c est un point de 1re espce) :
L
L
(t, q(t), q(t))
=
,
q
q
t=c
t=c+
L
L
= L q(t)
.
(t, q(t), q(t))
L q(t)
q
q
t=c
t=c+
(5.27)
(5.28)
3) On cherche minimiser
Z b
dn q
L(t, q(t), q(t),
. . . , n (t))dt.
J(q) =
dt
a
n1
q(b),
n
X
i=0
i
i
f
g
.
max
ti t
xi t
t[a,b]
On obtient
Jq0 0 (q) =
Z
a
n
X
L
dn q0
(t,
q
(t),
.
.
.
,
(t))q (i)
0
(i)
dtn
q
i=0
!
dt.
dn q0
di L
t, q0 (t), . . . , n (t)
=0
(1) i
dt q (i)
dt
i=0
218
(5.29)
J(q1 , . . . , qn ) =
a
g
Si, rang qji = m, alors les qi sont solutions des quations dEuler en
remplaant L par
H(t, q(t), q1 , . . . , qn , q1 , . . . , qn ) = L(t, q(t), q1 , . . . , qn , q1 , . . . , qn )+
(5.30)
m
X
i (t)gi (t, q1 , . . . , qn , q1 , . . . , qn ). (5.31)
i=1
5.5
Lemme 5.5.1 (Dubois-Reymond). Si f est une fonction continue sur un intervalle [a, b] valeur dans Rn et si pour toute fonction h continue sannulant aux
deux extrmits de [a, b] (h(a) = h(b) = 0) on a
Z
hf (t), h(t)i dt = 0
a
0 si x
/V
(t) =
(2 (t t )2 )p+1 si x V
0
Rb
R t +
on a a hf (t), (t)vi dt = t00 hf (t), (t)vi dt > 0 et (t)v vrifie les hypothses
du lemme (contradiction).
Lemme 5.5.3. Soit E un espace vectoriel. Si les p fonctions fi sont continue
sur un intervalle [a, b] valeur dans le dual de E (E ) et si pour toute fonction
h C p ([a, b], E) (donc valeur dans E) telle que les (p 1)me drives
successives sannulent aux deux extrmits de [a, b] (h(a) = h(b) = h0 (a) =
h0 (b) = . . . = h(p1) (a) = h(p1) (b) = 0), on a
Z bX
p D
E
fi (t), h(i) (t) dt = 0
a i=0
alors
5.6
i di fi
i=0 (1) dti
Pp
Exercices
Fonctionnelles
Exercice 5.6.1. Etudier la continuit de la fonctionnelle
J : C 0 ([a, b], Rn ) Rn
s
Z b
f 7 J(f ) =
(f (x))2 dx
a
220
(5.32)
5.6. Exercices
La continuit de J dcoulera de celle de la fonctionnelle f 7
composition), or
Rb
a
(f (x))2 dx (par
Z b
Z b
Z b
2
2
(f g)(f + g) dx
(g(x)) dx =
(f (x)) dx
a
max
i{0,...,p}
)
0
(p)
sup kf (t)k , sup
f (t)
. . . , sup
f (t)
t[a,b]
t[a,b]
t[a,b]
ou de la norme
p
kf kC =
p
X
sup
f (i) (t)
i=0 t[a,b]
kf kC p kf kC p kf kC p
Exercice 5.6.3. Soit J(q) une fonctionnelle diffrentiable, montrer que H(q) =
J(q)2 est diffrentiable calculer sa drive. Gnraliser : soit g : R 7 R drivable,
montrer que g(J(q)) est une fonctionnelle diffrentiable telle que
[g(J(q))]0 = g 0 (J(q))Jq0
Solution 5.6.3. H(q + h) H(q) = J(q + h)2 J(q)2 = (J(q + h) J(q))
(J(q + h) + J(q)) (en effet J(q + h) est un rel). Par la diffrentiabilit de J on
obtient :
H(q + h) H(q) = J 0 (q)h + (h)
2J(q) + Jq0 (h) + (h) ,
nC
1 (h)0
E(h) = 0 puisque
lim
nC
1 (h)0
(h) = 0
221
nC
1 (h)0
R(h) = 0 puisque
lim
nC
1 (h)0
b)
f 0 (x)dx,
c)
f (x)f 0 (x)dx,
Z
d)
xf (x)f 0 (x)dx
222
5.6. Exercices
Solution 5.6.5. a) La CN dEuler scrit
f 00 (x) = f (x) sin(x)
donc
f (x) =
1
sin(x) + exp(x) + exp(x)
2
qui est analytique donc on peut utiliser le second rsultat et conclure que se sont
les seules fonctions C 1 . b) La CN dEuler scrit
f 00 (x) = f (x) + exp(x)
donc
f (x) =
1
sin(x) + exp(x) + exp(x)
2
qui est analytique donc on peut utiliser le second rsultat et conclure que se sont
les seules fonctions C 1 .
Exercice 5.6.6. On suppose que q C 1 ([a, b], Rn ) et quelle vrifie lquation
dEuler suivante
d L
L
=
dt q
q
2
Montrer que si L est C 2 par rapport chacun de ses arguments et que qL2 6= 0
alors q est C 2 .
Solution 5.6.6. Si q existe on a
d
dt
L
q
L
L
L
+
q +
q,
q
q q
q q
1
L
L
L
q ,
q =
2L
q
t q
q q
=
t
q2
le membre de droite existe et est continue do le rsultat (pour faire plus propre
former les ratios adquates).
Exercice 5.6.7. Parmi toutes les courbes joignant deux points (xa , ya ) et (xb ,
yb ), dterminer celle, qui par rotation autour de laxe des x, engendre la surface
dair minimum.
Solution 5.6.7. Par rotation autour de laxe des x, la courbe y(x) engendre
une surface dair
Z xb
p
A = 2
y(x) 1 + y 02 (x)dx,
xa
223
5.6. Exercices
Exercice 5.6.11. Quelle courbe minimise lintgrale
Z 1
2
f 0 (x) + f (x) dx,
0
(5.35)
= 1, q(1) = 1, q(1)
= 2.
h
i
P
dn q0
di
L
Solution 5.6.10. On doit avoir 2i=0 (1)i dt
t,
q
(t),
.
.
.
,
(t)
= 0,
n
0
i
(i)
dt
q
cest--dire
L
d L
d2 L
+ 2
=0
q
dt q
dt q
or
L
q
L
q
= 0 donc
d2 L
dt2 q
= 2q (4) = 0. On en dduit
q(t) = a0 + a1 t + a2 t2 + a3 t3 ,
q(0) = a0 = 0,
q(0)
= a1 = 1,
q(1) = a0 + a1 + a2 + a3 = 1,
q(1)
= a1 + 2a2 + 3a3 = 2,
225
non fixe.
Solution 5.6.11. En reprenant la preuve du thorme
Z b
L
L
L
0
Jq0 (q) =
q +
q +
q dt.
q
q
q
a
R x L
Rx
dt,
(x)
=
(t)
, on obtient
En posant (x) = a L
q
q
a
Jq0 0 (q)
[(x)q]ba
[(x) q]
ba
Z b
+
a
L
(x) qdt
q
Euler devient
L
(t, q0 (t), q0 (t)) (t) = C,
q
ba + [C q]
ba ,
Jq0 0 (q) = 0 = [(x)q]ba + [(t) q]
(5.36)
(5.37)
= a1 = 1,
q(1) = a0 + a1 + a2 + a3 = 1,
finalement q(t) = t.
Exercice 5.6.14. Dterminer les courbes qui rendent extremum la fonctionnelle
Z
1 1 2
J(q) =
(q + q2 )dt,
(5.38)
2 0
avec q(0) = 0 et le point terminal se trouvant :
1. sur la droite t = 1,
2. sur la courbe y = t2 .
Solution 5.6.12. On se trouve dans un problme avec conditions frontires non
fixes. Lquation dEuler scrit
q = q,
q (t) = C sinh(t),
q(t)
= C cosh(t)
226
5.6. Exercices
1. Il faut L
= q(1)
= 0,
= (q 2 + q2 ) + q (2 q)
q
2
t=1
soit
(q 2 q2 ) = 4q,
(5.40)
Rb
H(t, q, q)
= L(t, q, q)
+ C(t, q, q).
Rt
Indication : poser y(t) = a C(t, q, q)dt,
Z
J3 (f ) = 2
q
f (x) 1 + (f 0 (x))2 dx.
(5.41)
Ce problme est un peu plus complexe puisquil faut minimiser un critre sous
une contrainte (la longueur doit tre de l). 4. Parmi tous les arcs de courbes
de classe C 1 joignant A et B deux points donns du plan et de longueur donne l, dterminer celui qui dlimite avec le segment AB une aire maximum.
On peut sans perte de gnralit, considrer que ces courbes sont issues de
lorigine et
que lautre extrmit a pour abscisse xB . La longueur est donc
R xB q
l = 0
1 + (f 0 (x))2 dx, quand lair dlimite par la courbe et laxe des
abscisses cest
Z xB
f (x)dx.
(5.42)
J4 (f ) =
0
Ce problme ft pos et rsolut (de faon intuitive) par la reine Dido de Carthage
en 850 AV-JC. On retrouve un problme similaire celui prsent en 3 (minimum
sous contrainte). Une formulation plus gnrale consiste dterminer la courbe
qui dfinie la surface la plus grande parmi toutes les courbes fermes de primtre
donn (ce qui dfinit une contrainte).
Exercice 5.6.17. Un nageur partant de lorigine traverse une rivire de largeur
b vitesse constante c2 , la berge de dpart concide avec laxe des y, le courant de
la rivire est v(x) (v 2 < c2 ). Dterminer la trajectoire que doit avoir le nageur
pour rejoindre lautre berge en un temps minimum. Application : b = 1, v =
c2 x(1 x).
Solution 5.6.13. Le nageur ne peut dfinir sa trajectoire quen jouant sur
langle dattaque ( : langle que fait le nageur avec laxe des x). On a
x = c cos ,
y = c sin + v,
Donc le temps mis par le nageur pour traverser est :
Z
t=
0
dx
=
x
Z
0
dx
c cos
5.6. Exercices
c2 y 02 + 1 cos2 2vcy 0 cos + v 2 c2 = 0
cos() =
vy 0
b
Z
t=
0
Z
=
0
Z
=
0
p
c2 y 02 (v 2 c2 )
,
c (y 02 + 1)
y 02 + 1
p
dx
vy 0 c2 y 02 (v 2 c2 )
y 02 + 1
p
dx
vy 0 c2 y 20 (v 2 c2 )
p
vy 0 + c2 y 02 (v 2 c2 )
dx
(c2 v 2 )
L
y 0
y=1
#
"
1
c2 y 0
=0
v + p
(c2 v 2 )
c2 y 02 (v 2 c2 )
p
c2 y 0 v c2 y 02 (v 2 c2 ) = 0
cy 0 = v
Application b = 1, v = x(1 x)
1
y=
c
Nota t =
y0
0 v dx
R1
x2 x3
2
3
= 1c .
Exercice 5.6.18. James Bond la poursuite de sa James Bond girl en voilier : (Tir de Principes variationnels et Mcanique analytique par Jean-Louis
Basdevant et Christoph Kopper, presse de lX).
Un voilier volu sur un plan deau une vitesse vb faisant un angle not
avec la vitesse du vent note w. La vitesse du bateau vb est proportionnelle
celle du vent et dpend de langle dorientation du bateau (angle choisi par le
capitaine du bateau). Cette vitesse est de la forme
vb () =
w
,
cos()h(tan())
1
1
avec h(u) = (u + ),
2
u
(5.43)
y
vb
(xf , yf )
x
Terre
dx
dt , y
dy
dt
montrer que y 0 =
dy
dx
= tan().
(5.45)
5.6. Exercices
4. Utiliser le rsultat prcdent pour calculer la trajectoire sous la forme
dune fonction x(y) (et non pas dune fonction y(x)). Fixer la valeur de A.
dy
5. Calculer la valeur de dx
= y 0 en fonction de y. On suppose que xf >> yf
et yf << y0 . Pensez-vous que le rsultat obtenu corresponde effectivement
la meilleure stratgie ? Sinon, quelle modification doit-on apporter ?
6. Mister Bond (James de son prnom) part de lorigine avec son voilier. Il
veut intercepter sa James Bond girl favorite. Celle-ci quitte le rivage bord
dun bateau moteur. Son point de dpart est situ une distance L de
lorigine. Enfin, le bateau moteur se dplace une vitesse constante c en
direction du large (selon laxe des y). A quelles conditions James pourra
retrouver sa belle ?
Exercice 5.6.1. On considre une pompe qui alimente un rcipient dont le fond
est quip dune vanne de fuite (cf. figure 5.2).
S = r h2 + r2 .
Question a)Formuler ce problme. Donner le critre optimiser et les
contraintes ventuelles.
Question b) Donner les conditions ncessaires que doivent satisfaire les
inconnues du problme.
Question c)Dterminer (r, h) en fonction de la surface de tle S.
Partie II Etude de la vidange du rcipient
Dans cette partie, le rcipient est constitu dun socle (disque de rayon r0 )
et dune tle de surface S (donne). Le profil de la tle est engendr par rotation
231
(5.47)
Rb
dr
avec r0 = dz
et tel que z(a) = za , z(b) = zb et a C(z, r, r0 )dz = c. Soit r0 une
telle fonction, montrer quil existe une constante telle que r0 soit un extremum
de la fonctionnelle suivante
Z b
JH (r) =
H(z, r, r0 )dz, H(z, r, r0 ) = L(z, r, r0 ) + C(z, r, r0 ).
a
232
5.6. Exercices
Rz
Indication : poser y(z) = a C(z, r, r0 )dz, on cherche un extremum de J sous la
0
contrainte y 0 = dy
dz = C(z, r, r ), avec y(b) = c.
Question c)Pour une hauteur donne h, laire est
Z h
p
A = 2
r(z) 1 + r02 dz,
(5.48)
0
dr
. On coupe lalimentation de la pompe (vin = 0). En partant dune
avec r0 = dz
hauteur h donne, le rcipient se vide. Dterminer lquation diffrentielle que
doit satisfaire r(z), le profil du rcipient, pour que le temps de vidange du
rcipient soit le plus petit possible sous la contrainte que laire est fixe.
Question d)Dterminer en fonction du dbit dentre constant, lquilibre
atteint not zeq . Discuter de sa nature et de sa stabilit.
Partie III Etude de la dynamique au voisinage dun point de fonctionnement
Dans cette partie, on considre le rcipient conique de la figure 2. On a la
relation r = z tan(cne ), le volume (5.46) est donc
Z z(t)
v(t) =
r2 (z)dz
0
tan2 (cne ) 3
=
z (t)
3
On considre un fonctionnement nominal autour duquel la pompe fonctionne
(vin = vin_nominal + vin , u = unominal + u avec vin_nominal et unominal constants).
Dans ce cas, la dynamique de la pompe est de la forme :
d(vin )
+ vin = au
dt
v2
A=
1
3
Systmes retard
6.1
Introduction
1
Traduction de langlais deviating argument en lien avec lappellation differential-difference
equation.
235
6. Systmes retard
Un problme appliqu
Le retard est un phnomne physique qui se retyrouve dans une multitude
dapplications : nombreux sont les systmes rels dont lvolution temporelle,
contrairement celle des systmes ordinaires , nest pas dfinie partir dun
simple vecteur dtat (exprim au prsent), mais dpend irrductiblement de
lhistoire du systme. Cette situation se rencontre dans les cas nombreux o
un transport de matire, dnergie ou dinformation engendre un temps mort
dans la raction : en technologies de linformation et de la communication (rseaux de communication haut-dbit [2, 10, 15, 56, 89, 95, 114, 130], contrle
des systmes en rseau [15, 106, 120, 128], qualit de service dans les transmissions vido MPEG [91], systmes tl-oprs [63, 79, 104, 105], calcul parallle
[1], calcul temps rel en robotique [5, 131]... ), en dynamique des populations
et en pidmiologie (temps de gestation ou dincubation), en mcanique (viscolasticit)...2 Mme si le processus ne contient pas intrinsquement de post-effet,
sa chane de commande peut introduire des retards (par exemple si les capteurs
demandent un temps dacquisition/transmission non ngligeable). Pour ces raisons, il semble raisonnable de considrer le retard comme une caractristique
universelle de linteraction entre lhomme et la nature (donc, des sciences pour
lingnieur), au mme titre que la non-linarit, par exemple.
236
Des exemples plus dtaills pourront tre trouvs dans [17, 66, 100].
6.1. Introduction
distribu, fini ou infini). Les annes suivantes3 ont vu une explosion de la thorie
des EDF et de leurs applications (voir par exemple [25, 66, 69, 72, 84, 99, 100,
116, 122] et les nombreuses rfrences incluses). Dans ce chapitre, laccent sera
mis sur les grandes lignes de la thorie des quations diffrentielles retards,
permettant ainsi laccs aux mthodes et rsultats concrets qui en dcoulent.
Malgr le grand nombre doutils danalyse disponibles, la commande des
systmes retards pose encore plusieurs problmes ouverts [119]. On pourrait
penser que les techniques de contrle classiques (en dimension finie) seraient
applicables aprs avoir remplac les oprateurs de retard par des approximations rationnelles (fonction de transfert sans retard)4 . Appliques au calcul de
lois de commande, de telles approximations peuvent donner des rsultats probants dans le cas de systmes linaires retards constants et connus. Cependant,
elles trouvent rapidement leur limite, notamment parce quelles conduisent des
systmes dordre lev5 dont la rgulation nest finalement pas plus simple que
celle du modle initial. En effet, dans ce cas des systmes linaires retards
constants et connus, plusieurs mthodes de synthse de contrleurs en boucle
ferme donnent des rsultats probants. Ces mthodes (placement de spectre,
approches de type Lyapunov...) sont gnralement bases sur un principe de
prdicteur6 . Le contrleur intgre alors une anticipation des comportements futurs, possible si lon dispose dun bon modle. Notons toutefois que, si la partie
linaire non retarde du modle est dordre suprieur 3 ou 4, le dveloppement
numrique et systmatique de tels contrleurs peut tre difficile : en effet, ds que
lordre et le nombre de paramtres de rglage augmentent, la phase danalyse
de stabilit doit tre mene par lintermdiaire de conditions suffisantes mais
non ncessaires (nous verrons par la suite certaines de ces mthodes, de type
Liapounov). La situation saggrave encore dans le cas des retards variables7 ou
3
En 1962, N.N. Krasovskii [74] publie une construction analytique de contrle optimal en
prsence de retards, puis une gnralisation de la seconde mthode de Liapounov [75].
4
On pense ici aux approximations du type :
ehs
p(hs)
,
p(hs)
(6.1)
o p R [hs] est un polynme dont les zros sont tous dans le demi-plan complexe gauche
Re s < 0. Les approximants rsultants sont ceux, classiques, de Pad au premier ordre p(hs) =
2 2
hs n
hs
), mais aussi de Laguerre-Fourier p(hs) = (1 2n
) , de Kautz p(hs) = (1 2n
+ h8ns2 )n , de
(1 hs
2
P
(2nk)!(hs)k
hs
h2 s 2 n
Pad au second ordre p(hs) = (1 2n
+ 12n
de Pad diagonal pn (hs) = n
,
2)
k=0
k!(nk)!
n 3.
5
Une argumentation plus complte peut tre trouve dans [119].
6
Le premier usage dun prdicteur fut introduit par Smith [133] la fin des annes 1950. Il
concernait des systmes asymptotiquement stables en boucle ouverte et prsentant un retard
sur lentre.
7
Mme en dimension finie, on connat les difficults danalyse rencontres en non stationnaire : dans ce cas, la stabilit du modle considr comme stationnaire chaque instant na
aucun lien avec celle du systme variant. Cette difficult se transporte dans le cas retard. Ainsi,
lquilibre x = 0 du systme retard variable, considr dans [49] :
x(t)
h(t) = t k
237
6. Systmes retard
mal connus.
Les particularits des systmes retards peuvent aussi tre surprenantes :
plusieurs tudes ont montr que lintroduction volontaire de retard peut amliorer la stabilisation dquations ordinaires : amortissement et stabilisation [3, 121],
rsonateurs retards [57], rejet de perturbation [58, 147], contrle de cycle limite
non linaire [4], temps fini [143]...
Exercice 6.1.1. Simuler le systme scalaire retard (6.3) pour diffrentes conditions initiales. Montrer que x(t) = 1 est un quilibre et observer le comportement
chaotique obtenu pour la condition initiale x(t) = 2 t [1, 0] .
x(t)
= 5x(t) + 10
x(t 1)
.
1 + x(t 1)8
(6.3)
Pour un systme dordre 1 sans retard, les phnomnes observs (chaos, trajectoire interceptant le point dquilibre) auraient-ils t possibles ?
Un outil de modlisation
Au del des effets physiques de post-effet, lutilisation dun oprateur de
retard peut tre intressante dans la phase de modlisation.
Ainsi, pour des systmes dordre lev (ou infini), on connat le classique
modle de Strej (voir par exemple [12]), trs pris en gnie des procds, o
le phnomne (de diffusion, par exemple) est volontairement reprsent par un
transfert de ple multiple (dordre n en gnral restreint 1 ou 2) et un retard
h:
eht
F (s) = k
.
(6.4)
(1 + s)n
Cest que, malgr leur complexit, les systmes retards constituent une classe
de modles en dimension infinie relativement simples lorsquon les compare la
classe des systmes dquations aux drives partielles (EDP). Citons ici [65] :
It is usually not difficult to show that the appearance of delay in a differential
equation results of some essential simplification of the model. Les EDP hyperboliques peuvent tre localement crites en tant que systmes retards de type
neutre [48, 69] grace la transformation de dAlembert. Dautres relations avec
les quations drives dordre fractionnaire ont aussi t tablies [50].
Inversement, tout effet de retard y(t) = u(t h) peut tre reprsent par une
classique quation de transport sur une distance l et vitesse c = lh1 :
h t
x(z, t) +
z x(z, t)
x(0, t) = u(t),
= 0,
z [0, l],
(6.5)
est-il instable pour a = 3.5 et b = 4 alors que les valeurs propres du systme considr
chaque instant ont toutes des parties relles ngatives. Pour a = 1, b = 1.5, il est asymptotiquement stable, alors que les conditions de stabilit ne seraient pas vrifies si le retard tait
constant entre 0 et 1. Dautres contre-exemples sont donns dans [86].
238
6.2
De nombreuses classes de modles ont t proposes pour ltude des systmes retards. La rfrence [119] en donne un tableau rsum et [116], un
aperu plus dtaill. Dans cet ouvrage, nous prsenterons principalement la notation fonctionnelle, trs gnrale, mais rappellerons ensuite quelques autres
reprsentations ddies aux systmes linaires (section 6.7).
Les quations differentielles fonctionnelles peuvent tre considres comme
une combinaison dquations diffrentielles ordinaires et dquations fonctionnelles. Les valeurs de largument peuvent y tre discrtes, continues ou mixtes :
en correspondance, on dfinira les notions dquations diffrentielles aux diffrences, dquations intgrodiffrentielles, ou mixtes8 .
Une EDF est dite autonome (ou stationnaire) si elle est invariante vis-vis de tout changement de variable t 7 t + T (pour tout T R). Lordre
dune EDF est celui de la plus haute drive de la fonction inconnue rgie par
lquation. Ainsi, les quations fonctionnelles peuvent tre considres comme
des EDF dordre zro et la notion dEDF gnralise les quations de lanalyse
mathmatique des fonctions dun argument continu.
(6.7)
d
+
dans laquelle z (t) Rq , z (m) (t) = dt
m z (t) , k et mi N, hi (t) R . Le
membre de droite f0 et les retards hi sont donns et z est une fonction inconnue
8
Plus particulirement, dans le cas des quations diffrentielles retardes (EDR) qui sera
dvelopp par la suite, on parlera de retards ponctuels, distribus ou mixtes.
239
6. Systmes retard
de t. La proprit hi (t) R+ (signifiant que toutes les dviations dargument
sont positives ou nulles) est cruciale pour la causalit de (6.7). Cette quation
(6.7) est dite :
quation diffrentielle fonctionnelle de type retard, ou EDF retarde (en
abrg, EDR) , si :
m > max {m1 , ..., mk } ;
(6.8)
(6.9)
(6.10)
Une EDR est ainsi caractrise par le fait que la valeur de la drive dordre
le plus lev est dfinie, pour chaque valeur de largument t, par les valeurs des
drives dordre plus faible prises en des arguments infrieurs ou gaux t.
La pratique de la modlisation montre qu la quasi-unanimit, seules les
quations de type retard (6.8) ou neutre (6.9) sont utilises pour reprsenter
des processus rels. Comme dans le cas des quations diffrentielles ordinaires,
lquation (6.7) peut tre rcrite sous la forme dune quation diffrentielle du
.
n
premier ordre (impliquant la drive x = dx
dt ) portant sur un vecteur x R de
dimension plus grande (n = (m 1) q) en prenant comme nouvelles inconnues
les drives successives de y. On aboutit ainsi aux EDR et EDN suivantes :
.
(6.11)
x(t) = f t, x (t h1 (t)) , ..., x (t hk (t)) , x (t gk (t)) , ..., x (t gl (t)) .
(6.12)
.
Comme nous lavons remarqu, toute EDF est une combinaison dquations
ordinaires et fonctionnelles et lquation de type neutre (6.12) est quivalente
au systme 2-D, ou hybride, suivant :
.
x(t)
= y(t),
y(t) = f (t, x (t h (t)) , ..., x (t h (t)) , y (t g (t)) , ..., y (t g (t))) .
1
k
k
l
Dans certains phnomnes, le retard peut dpendre dune solution inconnue,
cest--dire avoir la forme hi (t, x (t)) . De tels retards sont quelquefois dits autorglants. Leur analyse est assez difficile [139]. Le retard peut aussi dpendre
de lentre de commande et, dans ce cas, les techniques de contrle sont rares
[22, 109, 110].
240
x(t) = f (t, xt ) ,
(6.13)
xt : Jt Rn , xt () , x (t + ) ,
J ], 0] , J .
t
(6.14)
Notations complmentaires
On utilisera par la suite les notations suivantes :
Jt = [h(t), g(t)] ], 0] , J = [, ] R ;
C (Jt ) ensemble des fonctions continues de Jt Rn ;
C 1 (Jt )) ensemble des fonctions drivables de Jt Rn ;
xt C (Jt ) : Jt Rn , 7 xt () , x (t + ) ;
D = [t0 , +[ C [h, 0] , (t, ) D ;
k.k norme scalaire de vecteur : Rn R+ , x 7 kxk ;
k.kC norme de fonction, C [h, 0] R+ , 7 kkC , sup[h,0] {k ()k} ;
B C [h, 0] boule fonctionnelle, B , { C [h, 0] ; kkC < } ;
R[O] lanneau (commutatif) des polynmes en O coefficients rels ;
R(O) le corps des fractions rationelles en O coefficients rels ;
Rn [O] le module10 de dimension n sur R[O] ;
9
10
Dans (6.11), lensemble Jt est de mesure nulle [117], rduit un nombre fini de points.
Equivalent dun espace vectoriel mais sur un anneau, voir [117].
241
6. Systmes retard
max (Q) la plus grande valeur propre dune matrice symtrique Q Rnn ;
pour toute matrice relle M (t)
= [mij (t)] , on dfinit |M (t)| = [ |mij (t)| ]
|mij (t)| si i 6= j,
h
i
+
et M + (t) = m+
(t)
,
m
(t)
=
ij
ij
m (t) si i = j.
ii
6.3
Le problme de Cauchy consiste montrer lexistence (et, si possible, lunicit) de la solution de lquation (6.13) correspondant une certaine fonction
initiale et une certaine valeur initiale. Considrons lquation diffrentielle retarde (6.13) et supposons que pour un certain t0 R, la fonction f : (t, x) 7
f (t, x) est dfinie pour tout t [t0 , +[ et x C (Jt ) , Jt = [h(t), g(t)] . Le
point t0 est appel point initial 11 pour la solution. Nous supposerons galement
que t0 , inf tt0 {t h (t)} > .
La fonction initiale de lquation
(6.13) pour un point initial t0 est prescrite
sur lintervalle initial t0 , t0 . Si t0 = t0 , alors cet intervalle initial est vide et
on retrouve le problme de Cauchy classique pour les EDO (sans hrdit, sans
fonction initiale). Cependant, dans tous les cas, la valeur initiale x (t0 ) de la
solution doit tre prescrite. Gnralement (bien que cela ne soit pas ncessaire)
la valeur initiale de la solution x (t0 ) fait partie de la fonction
initiale, cest--dire
que cette dernire est prescrite sur lintervalle ferm t0 , t0 avec (t0 ) = x (t0 ) .
Soulignons que la solution x (t) doit tre construite dans le sens des t croissants, cest--dire sur un intervalle J ayant comme extrmit gauche le point
t0 J. Ceci implique que x est interprter comme tant le prolongement de la
fonction initiale, x (t + ) , (t + ) pour t + > t0 .
Nous considrerons ici le problme de Cauchy pour des EDR retard fini, et
supposons que la solution appartient C 1 (cest--dire, est une fonction continment diffrentiable de t). Le problme tudi est donc :
.
x(t) = f (t, xt ) ,
xt () = x (t + ) [h, 0] ,
xt0 = .
(6.15)
(6.16)
242
(6.18)
f (, x ) d,
t Jx .
(6.19)
t0
6. Systmes retard
est continue, lquation (6.19) est galement valable pour t = t , et la solution
existe donc sur [t0 , t ] . Or ceci contredit la dfinition de t . La limite finie x (t )
ne peut donc exister, ce qui prouve (c).
[point (d )] Supposons que t ]t0 , t [ et > 0 sont fixs, avec assez petit pour
que la fonction (t, ) 7 f (t, ) soit borne et lipschitzienne en dans la bande
t0 < t < t1 , k xt kC < (un tel existe daprs les hypothses sur f ). Nous
constatons alors que si lquation (6.17) est vrifie pour un > 0 suffisamment
faible alors lgalit kx (t) x (t)k = est impossible pour t [t0 , t1 ] . Il sen
suit que x (t) est born et, daprs (c), que lquation (6.18) est vrifie.
Inversement, supposons quil nexiste pas > 0 vrifiant (6.17). Alors, il doit
exister des suites k 0 (k (0, )), f k et k vrifiant pour chaque k la
proprit correspondante (6.17) et telles que pour des points tk ]t0 , t1 ] les
solutions xk du problme correspondant (6.15) (6.16) satisfassent :
kx (t) xk (t)k < (t0 t < tk ) , kx (tk ) xk (tk )k = .
(6.20)
Lensemble des fonctions xk : [t0 , tk ] Rn tant uniformment born et quicontinu, le lemme dAscoli-Arzela [117] permet le passage
des sous-suites (uniformment convergentes sur chaque intervalle t0 , t t0 , t ), tk t> t0 , xk x
pour k +. La fonction
uniformment
x est
continue sur t0 , t et peut donc
tre prolonge sur t0 , t avec
x t x t
= lim kx (tk ) xk (tk )k = . La
fonction xk est la solution du problme :
Zt
xk (t) = k (0) +
t [t0 , tk ] ,
f k (, xk ) d,
t0
xk (t) = k (t t0 ) ,
t [t0 h, t0 ] .
Effectuons le passage la limite k + sur tout intervalle ci-dessus t0 , e
t en
utilisant la majoration suivante :
t
Z
Zt
f k (, xk ) d f (, x ) d
t0
t0
Zet
t0
f k (, xk ) f (, x )
d
Zet
kf (, xk ) f (, x )k d.
t0
6.4
(6.21)
h > 0 constant.
t [t0 , t0 + h] ,
qui peut gnralement tre rsolue pour la condition initiale x (t0 ) = (t0 ),
puisque nous sommes dans le cas scalaire. Le rsultat donne la solution sur
[t0 , t0 + h], qui son tour conduit au deuxime pas de rsolution pour
t [t0 + h, t0 + 2h] , dans lequel la fonction x (t h) est connue, issue du pas
prcdent. Cette EDO est son tour rsolue pour la condition initiale x (t0 + h) ,
et ainsi de suite. Considrons par exemple le systme suivant, o est une
constante :
.
x(t) = x (t h) ,
(6.22)
+ k
X
k=0
k!
[t t0 (k 1) h]k (t t0 (k 1) h) ,
(6.23)
avec la notation () , 1 + signe()
.
2
La rgularit de la solution crot donc avec le temps. Cette proprit de lissage est par ailleurs une caractristique gnrale des quations diffrentielles
de type retard (voir [65] page 37 et [100] page 24).
La figure 6.1 en donne une illustration pour = 1 et h = 1. Pour une
condition initiale constante sur [h, 0], la solution sur le premier intervalle [0, h]
est une droite (intgrale dune constante). Sur [h, 2h] cest une parabole, puis
une cubique sur [2h, 3h], puis un polynme en k1 tk sur [kh, (k +1)h]... La solution
x(t) est ainsi non drivable en t = 0, drivable une fois sur ]0, +[, deux fois sur
]h, +[ et k fois sur ]kh, +[. Pour une condition initiale polynomiale dordre
1, la technique pas pas donne la solution reprsente en pointill sur cette
mme figure.
245
6. Systmes retard
6.5
x(t) = f (t, xt ) ,
xt0 = ,
(6.24)
C [h, 0] .
Nous supposerons que f (t, ) est continue, borne pour borne, localement
lipschitzienne en . La solution de (6.24) est note x (t, t0 , ) .
Dfinition 6.5.1. La fonction e C [h, 0] est un tat dquilibre de (6.24) si
pour tout t0 R, la solution x (t, t0 , e ) existe et vrifie x (t, t0 , e ) = e .
Thorme 6.5.1. [19] La fonction e C [h, 0] est un tat dquilibre de
(6.24) si, et seulement si, les trois conditions suivantes sont vrifies :
246
(6.25)
6. Systmes retard
On retrouve ici la mme proprit que dans le cas des quations ordinaires :
par contre, lquation caractristique tant ici un quasi-polynme (fonction polynomiale en s et en es , voir [117]), des tests simples de cette proprit (comme
le critre de Routh-Hurwitz) ne sont plus disponibles.
Considrons lquation gnrale12 suivante retard quelconque (fini ou infini,
ponctuel ou distribu) :
.
Z0
x (t) =
[dK ()] x (t + ) ,
x (t) Rn , t 0,
(6.26)
], 0] ,
x () = ()
Z0
[dK ()] (t + ) ,
F (s) =
Z0
K (s) =
es F () d,
e dK () ,
Z0
x (s) =
es x () d.
(6.27)
248
Exemple 6.5.1. Considrons lquation x (t) = x (t 1) . Son quation caractristique est s + es = 0, dont les solutions s = j sont en nombre
infini. Le systme nest donc pas dgnr. Ici, s = 0.318 1.337j est une estimation de la paire de racines de plus grande partie relle : il y a donc stabilit
asymptotique13 . Par contre, le cas suivant est dgnr et instable :
0
1 0
0 1 0
x (t) = 12 0 1 x (t) + 0 0 1 x (t h) ,
0 12 0
0 0 0
(s) = s s2 1 .
Exemple 6.5.2. Considrons le systme (6.26) dans sa forme scalaire :
Z0
x (t) =
x (t + ) dk () ,
et supposons que le noyau k(s) est une fonction non croissante (dk () 0),
constante sur lintervalle h < 0 (par consquent, leffet de retard linstant
t est limit aux instants [t h, t]) :
.
Z0
x (t) =
x (t + ) dk () .
(6.28)
Z0
|dk ()| <
dk () < 0 et 1 =
h
.
2h
e sin dk () = 0,
(6.29)
e cos dk () = 0.
(6.30)
Z0
Re (s) =
h
13
On a p
en fait ]0.3181, 0.3182[ . Les racines sont situes lintersection des courbes
= e (1 2 e2 ) et = arccos (e ) .
249
6. Systmes retard
R0
k
X
Ai x(t hi ) + q(t, xt )
(6.31)
i=0
z(t) =
k
X
Ai z(t hi ).
(6.32)
i=0
Thorme 6.5.4. [26] Si le systme linaris (6.32) est asymptotiquement stable, alors z = 0 lest aussi pour (6.31). Si (6.32) a au moins une racine caractristique partie relle positive, alors z = 0 est instable pour (6.31).
(6.33)
(6.34)
(6.35)
alors (6.33) est asymptotiquement stable pour tout retard h [0, hmax ] :
1
1
(6.36)
max (B T B) 2 , avec B = QT AT1 P (A0 + A1 ) Q1 .
2
Dmonstration : le principe de la dmonstration sera donn dans la section
suivante (exemple 4).
hmax =
1
[V (t + , x (t + , t, )) V (t, )] .
Thorme 6.5.7. Sil existe une fonctionnelle V (t, ) vrifiant les proprits
(a) et (b) ci-dessus et, pour tout t0 et tout t t0 :
.
V (t, ) 3 ( (0)) ,
(6.38)
6. Systmes retard
Dmonstration : soient > 0 et h choisi tel que 2 () 1 (). Alors, pour
toute fonction initiale B , on a 1 (kx (t, t0 , )k) V (t, xt ) V (t, )
2 (kkC ) 1 (). Ainsi, kx (t, t0 , )k t t0 , prouvant la stabilit uniforme. Montrons maintenant que limt+ x (t) = 0 pour toute fonction initiale
B o vrifie 0 < h et 2 () 1 (h). Comme
pour
la preuve de sta
.
bilit, on dduit kx (t, t0 , )k h B . Donc x (t, t0 , )
c < . Supposons que pour une condition initiale B la solution x (t, t0 , ) ne tende pas
vers 0 quand t +. Alors, il doit
exister >
0 et une suite {ti } , limi+ ti
.
+ tels que kx (ti , t0 , )k . Or,
x (t, t0 , )
c < et donc ti+1 ti 2,
= 2c
, et kx (ti + , t0 , )k 2 pour tout tel que | | . Pour ces ins.
t 0,
(6.39)
o a est une constante positive et k (t) est une fonction variation borne sur
[0, +[ . Considrons la fonctionnelle de Liapounov suivante :
Z +
Z t
2
V (t, xt ) = x (t) +
|dk ()|
x2 ( ) d.
(6.40)
0
Remarquons que :
Z +
Z
2 x (t)
x (t-) dk () x2 (t)
0
Z
|dk ()| +
puisque sous ces deux conditions les hypothses (6.37) (6.38) sont valides.
Exemple 6.5.4. La dmonstration du thorme 6 utilise
la fonctionnelle de
h
i
Rt
T
Liapounov V = V1 + V2 , V1 = y(t) P y(t), y(t) = z(t) + t A1 z()d ,
i
R t hR t
.
V2 = t z T (v)QT Qz(v)dv d. En remarquant que y(t) = (A0 + A1 ) z(t),
.
(6.41)
et la fonctionnelle :
V (xt ) = x(t)T P x(t) +
(6.42)
T
A P + P A0 + S P A1
< 0.
0
T
A1 P
S
(6.43)
(6.44)
(6.45)
hi
V3 (xt ) =
hi
Z 0 Z t
V4 (xt ) =
i
V5 (xt ) = x(t)T
Z
Pi ()x(t + )d,
hi
0
V6 (xt ) =
hi
t+
Z 0
x(t + )T Pi (, )x(t + ) d d.
hi
253
6. Systmes retard
Pour faire simple, V2 , V3 visent montrer une stabilit indpendante du retard dans le cas de retards ponctuels ; V4 , la stabilit dpendante du retard discret ou aux retards distribus. Par exemple, pour le systme (6.41),
V (xt ) = V1 (x(t))+V4 (xt )+V4 (xth ) constitue une application particulire de [68]
qui conduit la condition suivante (dpendant du retard), o A = A0 + A1 , R1
pour V4 (xt ) et R2 pour V4 (xth ) :
T
T
(6.46)
hP A0 A1
hR1
0 < 0.
hA2T
0
hR2
1 P
V5 et V6 apparaissent, sous forme gnrale, dans des combinaisons visant des
conditions ncessaires et suffisantes : [53] en linaire pour le cas de retards
ponctuels, [51] pour le cas distribu, [85] pour des retards variables. Cependant,
pour gnraliser ces techniques des conditions de stabilit robuste, on se heurte
au prolme du calcul de V5 et V6 . Pour viter ces limitation calculatoires, des
formes plus particulires de V5 , V6 ont t introduites [42, 43], mettant en jeu
des fonctions constantes par morceaux Pi (.) et conduisant des fonctionnelles
discrtises. On peut alors choisir un compromis entre la rduction du conservatisme et leffort de calcul. Un bon rsum de ces techniques est donn dans [100].
[62] a galement propos une faon dviter le calcul gnrique des matrices Pi ()
et Pi (, ), en passant par les proprits de la matrice fondamentale.
Dautres faons de rgler le choix des fonctionnelles Vi reposent la reformulation pralable du modle. Elles seront prsentes dans la partie 6.8.
m
X
Ai x(t hi ).
(6.47)
i=1
Un cas plus gnral, incluant les modles retards distribus, est trait dans [70]
[73]. De mme, les conditions peuvent plus gnralement concerner la stabilit
dpendante de certains retards et indpendante des autres [68]. Notons que les
quations de Riccati obtenues conduisent, leur tour, des conditions de type
LMIs (voir [117] chapitre 12).
Nous utiliserons les notations suivantes :
m
m
X
X
A=
Ai , Aij = Ai Aj , hij = hi + hj , h =
hi .
(6.48)
i=1
254
i=1
A P + P A + mRh + P
m
X
hi Aij R1 ATij P = Q.
(6.49)
i,j=1
A P + PA +
m
X
Ri hi +
i=1
m
X
(6.50)
i,j=1
Dmonstration
: base sur la fonctionnelle
R t V (t, xt ) = V1 + V2 , V1 = [x(t) +
Rt
Pm
Pm
T P [x(t) +
A
x(s)ds]
A
i=1 i thi x(s)ds],
i=1 i thi
Pm R hi R t
V2 = i=1 0 ds ts xT ( )Ri x( )d .
Thorme 6.5.10. Le systme (6.47) est asymptotiquement stable si, pour deux
matrices symtriques et dfinies positives R, Q, il existe une matrice dfinie
positive P solution de lquation de Riccati :
m
X
A P + PA +
(hi P Ai R1 BiT P + mhATi RAi ) = Q.
T
(6.51)
i=1
6. Systmes retard
Exemple 6.5.5. Considrons le systme du second ordre avec un nombre quelconque m de retards hi 0 (et , deux constantes) :
m
X
.
x(t)
=B
x(t hi ), B =
i=1
Les trois thormes donnent la mme condition (suffisante) : 0 h <
.
2 + 2
2 2
1 1
x(t h2 ).
x(t h1 ) +
x(t)
=
2 2
1 1
En posant 2i = i2 + i2
(i=1,2) ,
(1 + 2 )2
,
(h1 + h2 ) h1 21 + h2 22 <
2 21 + 22
alors que (6.50) donne une condition moins contraignante, obtenue en choisissant
R1 = |1 | I, R2 = |2 | I :
(1 + 2 )2
.
(h1 + h2 ) h1 21 + h2 22 <
2 21 + 22
Ce dernier exemple montre que les conditions issues des trois quations de Riccati
(6.49), (6.50) et (6.51) ne sont pas quivalentes.
Principe de comparaison
Le principe gnral de cette approche est de comparer les solutions des quations dorigine avec celles dun systme auxiliaire (sens tre plus simple) appel
systme de comparaison. Celui-ci est en gnral obtenu partir dingalits diffrentielles [78] vrifies par le systme dorigine. Le principe de comparaison
sapplique une classe trs large de systmes14 , ordinaires comme fonctionnels,
et dans cette partie nous lillustrerons principalement dans le cas linaire non
stationnaire :
x(t)
0.
t t0 ,
(6.52)
(6.53)
Les coefficients des matrices A (t) = (aij (t)) et B (t) = (bij (t)) , ainsi que le
retard h (t) 0, sont supposs continus. Nous emploierons les notations A+ (t)
et |B (t)| , |x (t)| dfinies page 241.
14
Voir des articles de synthse comme [11, 121] qui concernent des cas prsentant des nonlinarits, discontinuits, retards multiples, systmes neutres, etc.
256
t t0 ,
0.
(6.54)
(6.55)
t R,
x (t0 + ) = (1 ) () ,
0.
(6.56)
(6.57)
Montrons que :
|x (t)| < z (t) ,
t t0 .
(6.58)
Daprs (6.55) et (6.57), (6.58) est vraie pour t = t0 . Par contradiction, notons
> t0 le premier point
o lingalit stricte (6.58) devient une galit pour une
de ses composantes, xj ( ) = zj ( ) . Considrons tout dabord le cas xj ( ) > 0.
Daprs (6.56) (6.55),
.
xj ( ) z j ( ) xj ( ) + A ( ) x ( ) A+ ( ) z ( )
+ B ( ) x ( h ( )) |B ( )| z ( h ( ))
xj ( ) + A+ ( ) [|x ( )| z ( )]
+ |B ( )| [|x ( h ( ))| z ( h ( ))]
xj ( ) < 0.
Ceci contredit la dfinition de . Le cas xj ( ) < 0 se traite de mme, conduisant
.
.
xj ( ) z j ( ) xj ( ) < 0. La preuve est obtenue en passant la limite,
en notant que lim0 x (t) = x (t).
Plusieurs rsultats ont t obtenus partir de lutilisation du systme de
comparaison correspondant lgalit dans (6.54) et (6.55), soit :
.
z(t) = sup A+ (t) z (t) + sup [|B (t)|] z (t h (t)) , t t0 ,
t
257
6. Systmes retard
Lemme 6.5.1. [41] Soient A, B1 et B2 des matrices n n relles, h1 et h2 des
constantes positives ou nulles, et soit le systme (t 0) :
.
(6.59)
0h2
Si (A+ + |B1 | + |B2 |) est de Hurwitz16 , alors la solution z = 0 est asymptotiquement stable pour (6.59).
Thorme 6.5.12. [41] Lquilibre x = 0 du systme linaire perturb :
x(t)
0 h(t) hmax ,
B = B 0 + B 00 ,
Exemple dapplication
Les modles retards sont souvent proposs en biologie pour dcrire la lutte
des espces et leur dynamique de croissance. Considrons le modle logistique
suivant, correspondant au cas o une ressource en nourriture est limite mais se
renouvelle de faon autonome :
x(t h)
x(t)
= 1
x(t).
(6.60)
k
x(t) est le nombre dindividus dans la population, le retard h est le temps de
reproduction de la nourriture (le retard est quelquefois interprt comme lge
16
258
Elle est alors loppose dune M-matrice (ou matrice de Metzler, voir [117], chapitre 8).
0 si < h,
k () =
si h.
Daprs lexemple 2, la stabilit asymptotique (locale) de x = k pour (6.61) est
6.6
= f xt , t, xt , ut ,
(6.62)
Ainsi, dans un systme de type neutre, le plus haut degr de drivation touche
la fois certaines composantes de x(t) et certaines de leurs valeurs passes.
Ces systmes, dont la complexit est un peu suprieure celle des systmes de
type retard, sont traits en dtail dans [48, 69]. Ici, nous signalerons seulement
certaines de leurs caractristiques en termes de solutions, puis de stabilit.
On reprsente gnralement les systmes neutres sous la forme de Hale [48] :
.
F xt =
dF xt
= f (xt , t , ut ) ,
dt
(6.63)
q
X
Dj x(t
j ) =
j=1
k
X
(6.64)
i=0
q
X
Dj z(t j ) = 0,
Dj matrices constantes.
(6.65)
j=1
259
6. Systmes retard
On notera que, dans les publications concernant les applications aux sciences
pour lingnieur, le cas mono-retard est quasiment le seul reprsent, sous la
forme particulire suivante :
x(t)
Dx(t
h1 ) = A0 x(t) +
k
X
(6.66)
i=1
(6.67)
Nous avons vu que les solutions des systmes de type retard voient leur rgularit augmenter avec le temps (voir page 245). Cette proprit de lissage
nest plus vrifie pour les systmes de type neutre : cause de lquation aux
diffrences (6.65) impliquant x(t),
la trajectoire peut rpliquer toute irrgularit de la condition initiale (t) mme si, dans (6.63), f et F prsentent des
proprits de rgularit trs fortes. Ceci peut poser des problmes dans lapplication des mthodes pas pas [8].
La prsence de ce mme oprateur aux diffrences change galement les caractristiques de stabilit des systmes neutres. En effet, la diffrence dun
systme de type retard, un systme linaire neutre peut avoir une infinit de
ples instables et le Thorme 6.5.2 ne sapplique plus. Considrons le systme
linaire (6.64). Son quation caractristique scrit :
q
k h
i
X
X
(6.68)
det sI s
Ai eshi = 0.
Dj esj
j=1
i=0
P
Dans le plan complexe, cause de la prsence du terme s qj=1 Dj esj dans le
dterminant, on peut obtenir des branches infinies de racines complexes tendant
vers laxe imaginaire tout en conservant des parties relles strictement ngatives.
Des conditions bases sur le seul signe de la partie relle doivent donc tre
considres avec beaucoup de prcaution [65].
Par contre, si on fait lhypothse de la stabilit asymptotique de lquation
aux diffrences (6.65) (ce que lon nomme stabilit formelle du systme neutre
[16]), alors le nombre de racines instables devient fini [26]. La stabilit formelle
est galement appele f -stabilit dans le cas non linaire [69].
Rappelons que plusieurs conditions permettent danalyser la stabilit asymptotique (donc, exponentielle) du systme linaire stationnaire aux diffrences
(6.65) :
Dans le cas mono-retard (6.67), une CNS (condition ncessaire et suffisante) est que D ait toutes ses valeurs propres dans le cercle unit
(det(I D) = 0 || < 1) ou, autrement dit, que kDk < 1 (il sagit l
de la condition de stabilit usuelle des systmes linaires en temps discret).
Dans le cas mono-retard (6.67) et avec un retard ventuellement variable
(h1 = h1 (t)), la condition prcdente est suffisante [16, 66].
260
avec
|d1 | + |d2 | 1.
(6.69)
(6.70)
(6.71)
alors il existe une suite (j1, j2 ) tendant vers zro telle que (6.69) boucl par (6.71)
soit exponentiellement instable, bien que le mme bouclage soit exponentiellement stable pour 1 = 2 = 0. Ceci se montre en utilisant la dernire condition
nonce ci-dessus et le fait que |d1 | + |f1 | + |d2 | + |f2 | > 1.
Ainsi, si lon veut stabiliser lquation aux diffrences dun systme neutre
non formellement stable, la moindre erreur sur les valeurs des retards de boucle
peut tre fatale, ce qui est caractristique dun manque de robustesse.
17
261
6. Systmes retard
6.7
x(t)
Dl x(t
l )
(6.72)
l=1
+
+
k
X
(Ai x(t
i=0
r Z t
X
j=1
y(t) =
hi ) + Bi u(t hi ))
k
X
tj
Ci x(t hi ) +
i=0
r Z
X
j=1
Nj ()x()d.
(6.73)
tj
Ici, en posant h0 = 0, A0 Rnn (constante) represente la rtroaction instantane ; les matrices Ai Rnn , i > 0 (constantes), correspondent aux phnomnes
de retards ponctuels ; la somme dintgrales correspond aux retards distribus,
pondrs par les Gj sur les intervalles temporels [tj , t]; les matrices Di constituent la partie neutre ; Bi et Hj (s) sont les matrices dentre. Le retard maximal
est h = maxi,j,l {hi , j , l }. Lquation (6.73), y(t) Rn , dfinit lquation de
sortie avec, de mme, des parties retardes de faon ponctuelle Ci et distribue
Nj ().
De nombreux systmes physiques [96] peuvent tre reprsents (aprs linarisation) par ce modle. Dans la plupart des cas, un seul retard suffit pour la
partie neutre (soit q = 1) correspondant dailleurs lun des retards de la partie retarde (1 = h1 ). On remarquera que, dans (6.72), Gj Gk pour un
couple (j,
k) permet de reprsenter un effet de retard ponctuel-plus-distribu
R t
comme tjk Gj ()x()d. Par ailleurs, une approximation suplmentaire peut
permettre de ramener les retards distribus une somme de retards ponctuels :
Z
G() x()d
t
i
i
X
i G( )x(t ),
d
d
d
i=1
k
X
Ai x(t hi ) + Bi u(t hi ),
i=0
(6.74)
x(t)
y(t) =
k
X
i=0
k
X
(6.75)
Ci x(t i),
(6.76)
k = h.
i=0
Cette classe de modles, finalement assez large18 , peut tre reprsente par un
systme sur anneau, qui permet dutiliser les outils de lalgbre [117]. Pour cel,
on reprsente loprateur de retard O : x(t) 7 x(t ) (ou bien es en calcul
oprationnele de Laplace) par la variable O (lettre grecque nabla ). On dfinit
R[O] comme lanneau (commutatif) des polynmes en O coefficients rels. Un
lment M(O)
R[O]mp est alors une matrice m p sur lanneau R[O] dfinie
Pde
k
par M(O) , i=0 Mi Oi , o les matrices Mi sont dans Rmp . Le systme (6.75,
6.76) peut alors scrire sous la forme suivante :
x(t)
= A(O)x(t) + B(O)u(t),
(6.77)
y(t) = C(O)x(t),
A(O) R
nn
[O],
(6.78)
B(O) R
nm
[O],
C(O) R
pn
[O].
18
Les deux principales restrictions sont celle de linarit et celle de retard constant. Elles
sobtiennent respectivement par linarisation locale et moyennage des retards. Mme si elle
prsente une importance en mathmatiques (vitement de chaos, par exemple), la commensurabilit reprsente une moindre contrainte pour des systmes de lingnieur, o la valeur
numrique du retard provient dune identification et laisse une marge dapprciation.
On peut
263
6. Systmes retard
toute la fin de cette partie), on arrive :
y(s) = C(s)(sIn A(s))1 B(s) u(s),
C(s) =
k
X
Ci eshi +
i=0
A(s) =
q
X
r
X
j=1
sl
Dl s e
B(s) =
k
X
1 esj
,
s
Ai e
shi
i=0
l=0
k
X
Nj
Bi eshi +
i=0
Z
u (s) = L(u(t)) ,
r
X
Hj
j=1
st
(6.79)
r
X
j=1
Gj
1 esj
,
s
1 esj
,
s
u (t) dt,
y (s) = L(y(t)),
(6.80)
(6.81)
(6.82)
264
[dK ()] x (t + ) ,
x (t) =
(6.83)
x (t) R , t 0,
], 0] ,
x () = ()
o tous les coefficients kij de la (n n)matrice canonique K () sont des fonctions variation borne. Avec quelques hypothses21 sur K () et , la transforme de Laplace existe et, pour des valeurs de Re s suffisamment leves, on
a:
sI K (s) x (s) = (0) + F (s) , s C,
F (t) =
K (s) =
R -t
- [dK ()] (t +
R 0 s
dK () ,
- e
) , F (s) =
x (s) =
-s
0 e F () d,
R -s
0 e x () d.
6.8
(6.84)
Puisque lanalyse de stabilit est le plus souvent mene au moyen de conditions suffisantes mais non ncessaires, le choix du modle de dpart peut influencer les rsultats obtenus. Cette partie prsente donc quelques transformations
de modles qui peuvent amliorer ltude de stabilit.
Formule de Leibniz-Newton
La plupart des rsultats de stabilit dpendant du retard ont t obtenue
par une re-formulation du modle de dpart, faisant apparaitre le retard dans
les gains du modle transform. Nous ferons tout dabord une constatation sur
le systme simple suivant :
x Rn .
x(t)
(6.85)
R0
21
R0
R
0
k ()k2 d) 2 < .
265
6. Systmes retard
demande la stabilit de A1 + A2 (ce qui apparat dans la condition (6.46) mais
pas, en gnral, celle de A1 .
Plusieurs rsultats22 sur la stabilit dpendante
R t du retard on t dvelopps
sur la base de la formule de Leibniz-Newton : th x(s)ds
,
+ Li x(t)
(6.86)
thi
m
X
(6.87)
i=1
=
Li x(t) +
[Ai Li ] x(t hi )
i=1
i=1
Z
m
X
Li Aj x(s hj )ds.
(6.88)
i=1,j=1 thi
De cette faon, mme si la partie non retarde [A1 ] de (6.85) est instable, elle
peut tre remplace par une matrice stable, [L1 ] dans (6.88). Une telle dcomposition peut tre optimise par le biais dalgorithmes LMI, pour relcher
les condiditons de stabilit. Il a cependant t remarqu dans [45] que cette
transformation augmente le nombre de racines caractristiques.
Formes de Kolmanovski-Richard
Le principe prcdent peut tre gnralis dautres transformations et
dautres systmes23 . En reprenant la notation (6.48), le systme retard (6.87)
peut tre r-crit des trois faons qui suivent :
Z thj
m
X
x(s)ds,
(6.89)
x(t)
= Ax(t)
Aij
x(t)
= Ax(t)
i,j=1
m
X
thij
Ai
i=1
x(s)ds,
(6.90)
thi
"
#
Z t
m
X
d
x(t) +
Ai
x(s)ds = Ax(t).
dt
thi
(6.91)
i=1
22
Les premiers travaux parus sont ceux de [41] dans le cas mono-retard, suivis de [101] pour
des retards multiples. Les autres rfrences figurent dans [45].
23
Les rsultats de cette partie sont issus de [71], o le cas des systmes distribus est
galement considr.
266
= z(t),
.
(6.92)
0 z(t) = z(t) +
q
X
Dl z(t l )
l=1
k
r Z
X
X
+
Ai x(t hi ) +
i=0
j=1
Gj () x()d,
tj
x(t)
dont les ples sont les zros de : det In
1esh
A2
s
det sIn A1 A2 esh , alors que les
ples de (6.85) sont les zros de det sIn A1 A2 esh . Si kA2 k > h1 , alors (6.89) est
instable mme si (6.85) est stable [44].
267
6. Systmes retard
fonctionnelle de Liapounov-Krasovskii suivante :
V (xt , zt ) = X T (t)EP X(t) + V3 (xt ) + V4 (zt ),
In 0
P
0
, P = 1
, P1 = P1T .
E=
0 0
P2 P3
(6.93)
(6.94)
AT P2 + P2T A
P1 P2 + P3T A
hAT1 P2
P1 P2T + AT P3 hP2T A1
P3 P3T + hR
hAT1 P3
hP3T A1 < 0.
hR
(6.96)
th
z(t) Rn .
(6.97)
On peut alors calculer facilement sur cette EDO un retour dtat classique,
u(t) = K0 z(t), condition que la paire (A, B) soit stabilisable (ce qui garantit
que la paire (A, eAh B) lest aussi). En revenant la notation du systme initial,
le
rsultant intgre donc un effet de retard distribu : u(t) = K0 x(t) +
R t contrle
A(th) Bu() d.
K
e
th 0
268
(6.98)
eA(t ) B1 u() d.
(6.99)
z(t) Rn ,
A = A0 + eAh A1 ,
(6.100)
B = B0 + eA B1 .
Cependant, rsoudre lquation caractristique matricielle (6.100) devient beaucoup moins simple. Dans [27], il est propos de limiter le problme de calcul aux
seuls vecteurs et valeurs propres instables (qui, pour un systme retard, sont en
nombre fini). Une application (simule) au controle de ralenti dun moteur thermique est ptrsente dans [35]. Plus gnralelment encore, cette approche peut
tre considre sur lquation (6.83), mais
alors ltude de la structure
R 0demande
A
propre de lquation caratristique A = h e dK().
Les contrleurs obtenus par ces techniques de rduction contiennent des
termes intgraux comme ceux de (6.96) et (6.99). A ce titre, ils font partie
des contrles de type prdicteur. Dans certains cas, ils peuvent donc savrer
sensibles aux incertitudes paramtriques et, plus encore, aux erreurs didentification du retard. La rduction dArtstein constitue cependant un outil dutilisation
simple et trs intressant dans le cas de retard sur lentre seule.
(6.101)
t 0,
(6.102)
6. Systmes retard
Cel revient aussi montrer la convergence asymptotique du vecteur e(tt0 )
x(t, t0 , ) vers zro.
En choissant, sans restriction pour la suite, linstant initial t0 = 0, il est donc
naturel dintroduire la nouvelle variable vectorielle z = et x(t). Cette variable
satisfait lquation transforme suivante :
z(t)
= (A0 + In )z(t) + e (t) A1 z(t (t)),
(6.103)
dont la stabilit asymptotique pour un certain > 0 garantira la stabilit exponentielle de taux pour le systme initial (6.101). Cependant, une difficult
apparat pour tudier le systme transform (6.103) : puisque (t) est variable,
(6.103) est un systme non stationnaire. Pour surmonter cet obstacle, [126] a
propos dexprimer (6.103) sous une forme polytopique, base sur lexistence
de coefficients variables 1 et 2 conduisant lexpression du terme e (t) sous
forme dune somme convexe de ses bornes eh1 et eh2 :
e (t) = 1 (t)eh1 + 2 (t)eh2 ,
(6.104)
2
X
(6.105)
i=1
z(t)
= y(t),
Z t
ou encore :
E z (t) =
0
A0 + In + A1 (t)
In
In
z (t)
0
A1
y(s)ds, (6.106)
P
avec E = diag{In , 0}, z(t) = col{z(t), y(t)} et A1 (t) = 2i=1 ehi i (t)A1 .
Des conditions sous forme LMI sont alors obtenues, gnralisables au cas de
matrices perturbes [125, 126] et aux systmes de type neutre [127].
Techniques de pseudo-retard
Ces techniques se placent dans le cadre frquentiel et permettent de remplacer le retard par une fraction rationnelle. La stabilit du systme (6.85) dpend
des racines de lquation caratristique :
det(sI A1 A2 esh ) = d(s) + n(s)ehs = 0.
270
(6.107)
transformation
pn (sT )
pd (sT )
(1sT )
(1+sT ) .
(1sT )2
,
(1+sT )2
a obtenu
6. Systmes retard
x(t)
= Ax(t) + Bu(t),
(6.108)
y(t) = Cx(t) + Du(t),
u(t) = (y(t)),
avec :
A = A0 + A1 ,
B = hH,
A1 = HE,
q n,
C = EA,
HR
nq
D = hEH,
, E Rqn ,
Ainsi, (6.41) est asymptotiquement stable si, et seulement si, la matrice gauche
de lquivalence est rgulire dans le demi-plan droit Re s 0, cest--dire si, et
seulement si, la matrice droite lest aussi. Cette dernire correspond (6.108).
Le thorme IQC requiert quun certain oprateur satisfasse la contrainte
intgrale-quadratique suivante pour tout dans [0, 1] :
Z +
T
y(t)
dt 0.
y (t), (y(t))
(y(t))
On peut ainsi guarantir la stabilit asymptotique de (6.108) la condition que
A soit une matrice de Hurwitz et que :
T
G(j)
I.
> 0, R, G (j), I
I
272
Le choix de : =
ST
Thorme 6.8.2. [59] Le systme (6.41) est asymptotiquement stable sil existe
deux matrices symtriques dfines-positives P > 0, Q > 0 et une matrice antisymtrique S telles que la matrice suivante soit dfinie-ngative :
AT P + P A + C T QC
P B + C T S + C T QD
B T P + S T C + DT QC Q + DT QC + S T D + DT S
< 0.
Une classe plus gnrale de systmes a t considre dans [52], incluant des
retards multiples hi dont, ventuellement, la borne infrieure pouvait tre non
nulle25 : hi [him , hiM ]). Lapproche de robustesse est diffrente (synthse,
voir [137]). Pour traiter le cas him > 0, le sous-systme G(s) doit inclure des
retards ehim s . Cependant, les conditions obtenues peuvent savrer assez conservatives.
Parmi les techniques sinspirant de la commande robuste, citons galement
lutilisation de la thorie de Popov gnralise [55] dans le cas largi des systmes retard sur ltat [54]. Ce rsultat (voir galement [100]) tudie des techniques de stabilisation par rtroaction et de commande H pour des systmes
retards ponctuels ou
distribus,
formules en termes de triplets de Popov
= (A, B; P ), P =
ST
R
de Kalman-Yakubovich-Popov en J (cest--dire uns systme non linaire
matrices inconnues X, V, W ) doit tre rsolu :
R = V T JV,
L + XB = W T JV,
Q + AT X + XA = W T JW.
273
6. Systmes retard
Approximation LPV
Dans [7], S.P. Banks considre le systme non linaire (ici, sans entre) :
x(t)
(6.109)
h 0,
x() = (),
qui est remplac, comme suit, par une suite dapproximations linaires paramtres variants (LPV) :
x [i] (t) = A x[i1] (t), x[i1] (t h) x[i] (t),
(6.110)
x[i] () = (),
h 0.
Si A (., .) est localement lipschitzienne en ses deux variables, il est montr que
la suite de fonctions x[i] () converge, dans C([0, T ]) pour un certain T ]0, h],
vers la solution de (6.109). Ltude de stabilit fait intervenir une algbre de
Lie nilpotente associe (6.110) et est mene grce une transformation de
Liapounov particulire. La stabilisation est galement tudie.
6.9
Proprits structurelles
La commandabilit des systmes retards prsente trois principales diffrences par rapport au cas ordinaire :
1. La premire diffrence vient la nature fonctionnelle de ltat : la notion de
contrlabilit (terme employ de prfrence commandabiilt lorsquon
se place comme ici en dimension infinie) reprsente le fait de pouvoir rallier
un tat un certain instant t1 . Pour un systme retard, il sagit donc
de rejoindre, t1 , une fonction xt de support [h, 0], ce qui demande de
placer le vecteur x(t) depuis linstant t1 h jusqu t1 . Pour une EDO, la
commandabilit demande de rallier un point x(t) un instant t1 .
2. La deuxime diffrence (lie la premire) tient au temps ncessaire au
contrle. Pour un systme linaire et sans retard dmarrant linstant
t0 , tout point pouvant tre atteint linstant t1 > t0 peut aussi ltre
linstant t0 +(t1 t0 ), > 0. Au contraire, la prsence dun retard entrane
gnralement lexistence dun temps datteinte minimum. . Pour donner un
.
exemple, il est clair que le simple systme x(t) = x(t) + u(t 1) ne peut
pas tre controll en moins dune seconde. Ainsi, en plus des notions de
commandabilit usuelles (sous-espaces et indices de commandabilit), on
devra ajouter un autre type dindex : la classe dun systme linaire
retard correspond au nombre de fois le retard ncessaires pour atteindre
lobjectif.
3. Enfin, la nature de la ralisation du contrle appliquer, constitue un enjeu important. Pour un systme retard, lexpression gnrique dun retour
274
6. Systmes retard
La contrlabilit spectrale tablit des bases trs intressantes pour une mise
en uvre effective de contrles. Il sagit bien l dune proprit fonctionnelle,
mais qui ne concerne que le contrle (au sens du placement) du spectre (A)
dfini en (6.81) : il a t montr26 dans [13] et [36] que le systme (6.75) est stabilisable si et seulement si (6.111) est vrifie pour tout s C, Re(s) 0. Par
ailleurs, les proprits spectrales stendent facilement lensemble de lanalyse
structurelle (stabilizabilit, dtectabilit...) : toute matrice de transfert causale
de R(s, es ), comme par exemple lquation (6.82), admet une ralisation spectralement observable. Elle admet galement une ralisation dtectable et spectralement contrlable. Il a nanmoins t remarqu que la notion de ralisation
minimale (au sens de la contrlabilit spectrale et de lobservabilit spectrale,
comme au sens du nombre minimum doprateurs dintegration s1 et de retard
1+e2s
es requis) ne fait pas toujours sens27 : la fonction de transfert s+e
s /2 a t
donne comme exemple dans [81].
Dfinition 6.9.5. (Contrlabilit euclidienne, ou Rn -contrlabilit, Rn -contrlabilit forte [77]) Le systme linaire (6.75) est Rn -contrlable si, pour toute
condition initiale C et tout vecteur x1 Rn , il existe un temps t1 > 0
et une loi de commande u(t) L2 ([0, t1 ] , Rm ) tels que x (t1 ; , u) = x1 . Il est
fortement Rn -contrlable si nimporte quel t1 > 0 peut tre pris. Si la proprit
est restreinte x1 = 0, alors le systme est Rn -contrlable vers lorigine.
La Rn -contrlabilit nest pas une proprit fonctionnelle, puisquelle concerne le vecteur x(t) et non ltat xt . On notera trois diffrences avec le cas de
la commandabilit dune EDO :
La trajectoire peut ne pas rester en x1 aprs t1 .
Sauf dans le cas rare de la contrlabilit forte, linstant t1 ne peut pas tre
arbitrairement rduit.
La Rn -contrlabilit nest pas quivalente la Rn -contrlabilit vers lorigine.
Dfinition 6.9.6. (Contrlabilit forte/faible, ou sur anneau/corps, ou R [O]/
R(O)-contrlabilit, voir [77]) Le systme linaire sur anneau (6.77) est contrlable sur lanneau R [O] ou fortement contrlable, sil existe une loi de commande
de type polynomial u(t) = f (x, Ox, O2 x, ...), permettant de rejoindre tout lment du module Rn [O] depuis tout tat initial x0 Rn [O]. Il est contrlable
sur le corps R(O) ou faiblement contrlable, sil existe une loi de commande
de type rationnel u(t) = f (x, Ox, O2 x, ..., O1 x, O2 x, ) permettant de rejoindre
tout lment du module Rn [O] depuis tout tat initial x0 Rn [O].
La contrlabilit forte nest pas non plus de type fonctionnel. Elle met laccent sur la complexit de la commande appliquer. Une condition ncessaire
26
276
6.10
Complments bibliographiques
Comme lattestent les trs nombreux travaux paraissant aujourdhui au niveau international, les systmes retards constituent un champ dtude important, pour lautomaticien comme pour lingnieur. En complment aux rfrences dj cites, mentionnons pour ce qui concerne dautres aspects fondamentaux de lautomatique : modlisation [84], proprits structurelles [84, 124],
commande (par placement de spectre [84, 143], optimale [66, 72], par suivi de
modle [83, 112], par platitude [94], par modes glissants [40], par linarisation
[93]).
Parmi les ouvrages incluant des domaines dapplication spcifiques, citons la
commande en rseau [120], lcologie [38], la biologie [87], la robotique [135]. De
nombreux exemples sont galement prsents dans [66, 84, 100, 122].
6.11
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288
Thorie algbrique de la
commande des EDPs
7.1
Introduction
7.2
Motivations et mthodologie
Notre philosophie est guide par deux attentions majeures : la premire (attention pratique) est de dgager des proprits structurelles qui surviennent frquemment dans les applications. La deuxime (attention de simplicit), relie
la premire, consiste en lobtention des proprits les plus simples pour chaque
classe dapplications. Ceci nous a conduit la dcouverte dune nouvelle notion,
289
7.3
Notion de libert
x(t)
= Ax(t) + Bu(t)
(7.1)
avec x(t) = (x1 (t), . . . , xn (t)) ltat, u(t) = (u1 (t), . . . , um (t)) la commande,
A Rnn , B Rnm . La commandabilit du systme peut sexprimer de
diverses manires toutes quivalentes. En voici quelques-unes :
1. Accessibilit de lespace dtat
Pour tous tats initial xini et final xfin de Rn , et tous temps initial tini et
final tfin , il existe une commande u Fu , dans lespace dit des commandes
admissibles Fu , amenant le systme de ltat initial x(tini ) = xini ltat
final x(tfin ) = xfin .
2. Critre de Kalman
La matrice de commandabilit
C = (b, Ab, . . . , An1 b)
est de rang plein :
rgC = n
3. Critre de Hautus-Popov-Belevitch
s C,
rgC [sI A | b] = n
= z2
z2
= z3
..
.
zn1 = zn
= 1 z1 + 2 z2 + + n zn + u
zn
Si, au lieu de vouloir imposer que ltat z aille de z ini z fin , nous voulons
amener une sortie y dune valeur initiale une valeur finale (sachant que le
nombre de commandes est en gnral bien moindre que celui des tats), nous
pouvons avoir un bien meilleur contrle sur lvolution temporelle de y. Considrons z1 comme sortie de la forme canonique contrleur :
z1
z2
= z2
= z3
..
.
zn1 = zn
zn
= 1 z1 + 2 z2 + + n zn + u
y
= z1
Alors, connaissant y, toute autre variable est dtermine
z1 = y
z2 = z1
z3 = z1
..
.
(n1)
zn = z1
u=
1
(n1)
(n)
1 z1 + 2 z1 + + n z1
z1
1
1 yr (t) + + n yr(n1) (t) yr(n) (t)
Remarques 7.3.1.
1. Lexpression donnant ur (de mme que celles donnant
les autres variables) ne recquire aucune intgration dquation diffrentielle.
291
= n
n1
u
s n s
1
Exemple 7.3.1. Le modle
M y + Ky = u
scrit sous forme canonique contrleur
x 1 = x2
1
x 2 =
(Kx1 + u)
M
y = x1
Nous avons donc :
x1 = y
x2 = y
u = Ky + M y
Et la commande en boucle ouverte assurant le suivi de t 7 yr (t) est
ur = Kyr + M yr
d
d
i = Lx + N0 u + N1 dt
u + + N dt
u
L Rnn , Ni Rnm , i = 0, . . . , .
2. Ses composantes sont diffrentiellement indpendantes (indpendance) :
Il nexiste aucune relation diffrentielle entre les j , j = 0, . . . , m :
d
d
m0 + m1 dt
+ + m dt
= 0
mi = 0
mi R1m , i = 0, . . . , .
3. Elle fournit une paramtrisation complte du systme (forme canonique
de suivi) :
d
d
+ . . . + P dt
x = P0 + P1 dt
u = Q0 +
Q1 dt
+ +
d
Q dt
(7.3)
(7.4)
Pi Rnm , Qj Rmm , i = 0, . . . , , j = 0, . . . , ,
La dernire proprit, et plus spcialement lquation (7.4), fournit une solution
simple et naturelle la ralisation du suivi en boucle ouverte dune trajectoire
t 7 (t).
Remarque 7.3.1. Ces proprits (indpendance et paramtrisation du systme) sont en correspondance directe avec les proprits caractristiques dune
base dun espace vectoriel (ensemble maximalement indpendant et minimalement gnrateur).
Jrr Jre
qr
0
u
+
=
Jer Jee
qe
Ke qe
0
o Jxy sont des inerties quivalentes et Ke une raideur lastique. Les quations
du systme sont :
Jrr qr + Jre qe = u
(7.5a)
Jer qr + Jee qe = Ke qe
(7.5b)
293
qr
qe
= Ke qe
ou encore qe =
Ke
1
( Jee qe )
Jer
Et, finalement
1
+
Jer
1
qe =
Ke
Jrr
u=
+
Jer
qr =
Jee
Ke Jer
(7.6a)
(7.6b)
1
Ke
Jrr Jee
Jre (4)
Jer
(7.6c)
Les systmes linaires sont, dans notre approche, modliss par des structures linaires analogues aux espaces vectoriels : des modules (diverses notions
dalgbre sont rappeles en annexe 7.A, p. 324). Les axiomes de dfinition sont les
mmes pour les deux structures, mais les scalaires dun espace vectoriel sont pris
dans un corps, tel R ou C, alors que ceux dun module sont pris dans un anneau.
Pour les systmes sans retards, cet anneau sera celui des polynmes diffrentiels
d
d
] ; pour les systmes retards, lanneau sera R[ dt
, ] o = (1 , . . . , r ),
R[ dt
chaque i tant un oprateur retard tel que, pour tout f , (i f )(t) = f (t hi ),
294
2
80
1.8
60
1.6
40
1.4
20
1.2
1
0.8
20
0.6
40
0.4
60
0.2
80
0
0
10
10
o hi est un rel positif, lamplitude du retard ; pour des systmes modliss par
des EDPs, les anneaux seront adapts au systme tudi.
Cette augmentation du nombre dindtermines dans lanneau des oprateurs
entrane une bien plus grande complexit des modules associs, ce qui se retrouve
dans les proprits de commandabilit.
R-systme, entre
Dfinitions 7.3.1. Soit R un anneau commutatif1 , unifre et sans diviseurs de
zros.
Un R-systme , ou un systme sur R est un R-module.
Une R-dynamique, ou une dynamique sur R, est un R-systme quipp
dune entre, c..d., un sous-ensemble u de tel que le R-module quotient
/[u] est de torsion.
Lentre u est indpendante si le R-module [u] est libre, de base u.
Une sortie y est un sous ensemble de .
Soit A une R-algbre et un R-systme. Le A-module A R est un
A-systme, qui tend .
d
Remarques 7.3.2.
1. Pour un systme de dimension finie, R = k[ dt
] avec
d
k = R ou C. Pour un systme retards, R = k[ dt , ], avec = (1 , . . . , r ),
les i tant des oprateurs retards algbriquement indpendants (c..d.
les amplitudes des diffrents retards sont indpendantes sur Q). On parle
galement dincommensurabilit dans la littrature.
1
On se restreint ici au cas commutatif. Pour le cas non commutatif, voir [9, 41] pour
certaines extensions.
295
3. Dans les mmes termes informels, une entre u = (u1 , . . . , um ) est telle
que toute variable z du systme satisfait une relation de la forme :
pz =
m
X
qi ui
i=1
o p, qi R, p 6= 0.
P
d
k[ dt ,]
= .
= [u, y]
2
De manire rigoureuse, la matrice de prsentation est PT . Nous conserverons dans la suite
cet abus de langage commode.
296
d
dt
u
1 =0
y
7.4
d
dt
Notions de commandabilit
rgk P (s1 , . . . , sr ) =
298
-libert
Afin de recouvrer les avantages de la libert pour un systme qui nest que
sans torsion, nous disposons du rsultat suivant, qui dcoule directement dune
proposition de [40].
Thorme et dfinition 7.4.1. Soit R un anneau, M un R-module finiment
prsent et S une partie multiplicative de R. Supposons que S 1 M (le localis
de M en S) soit un S 1 R-module libre. Alors il existe un dans S tel que
R[ 1 ] R M est5 un R[ 1 ]-module libre avec une base de mme taille que celle
de S 1 M sur S 1 R.
Un tel R-systme est dit -libre (ou -commandable libre) et toute base du
module R[ 1 ] R M est nomme une -base.
4
299
1. Le systme
x 1 = x1
x 2 = x1 + u
d
nest pas R[ dt
, ]-sans torsion, puisque x1 est un lment de torsion.
2. Un exemple moins trivial est le suivant :
x 1 = x2 + u
x 2 = 2 x1 + u
d
nest pas R[ dt
, ]-sans torsion, puisque z = x1 x2 est un lment de
torsion. Pour sen convaincre, il suffit dappliquer loprateur de retard
la premire quation et de retrancher ce rsultat de la deuxime (de faon
liminer u). On obtien ainsi :
d
(x1 x2 ) = (x2 x1 )
dt
d
, ]-commandable sans torsion, mais non
3. Le systme y = (1 + )u est R[ dt
d
R[ dt , ]-commandable libre.
d
4. Le systme y + y = u est R[ dt
, ]-commandable libre, de base y.
7.5
z q(, L) =
(7.7a)
J2 q(, L)
q(0, z) = 0
(7.7b)
(7.7c)
Modle retards
Il est bien connu (voir [6]), que la solution gnrale de (7.7a) peut scrire
sous la forme dondes progressive et rtrograde
q(, z) = ( + z) + ( z)
o et dsignent des fonctions dune variable relle arbitraire. Posant =
+ z, = z, les conditions aux bords (7.7b) scrivent
u( )
J 00
0
0
( + T ) ( T ) = ( + T ) 00 ( T )
0 ( ) 0 ( ) =
J
0 ( + T ) 0 ( T ) = y 00 ( )
(7.8a)
(7.8b)
(7.8c)
J 00
0
0
y ( ) 2 ( T ) = y ( )
301
0.8
2
u(t)
y2(t)
0.6
0
0.4
2
0.2
6
0
1
0.5
0.5
1.5
TIME t
2.5
3.5
8
1
0.5
0.5
1.5
TIME t
2.5
3.5
Llimination de 0 donne
2
J 00
u( T ) =
y ( ) + y 00 ( 2T ) + y 0 ( ) y 0 ( 2T )
et
d ( ) = dt (t) = y(t)
2
J
u(t T ) =
y(t) + y(t 2T ) + y(t)
y(t
2T )
(7.9)
1
[yr (t z + T ) + y r (t z + T ) + yr (t T + z) y r (t T + z)]
2
1.5
q(z,t)
1
0.5
0
1
0.8
0.5
1
0.6
0
0.4
1
2
0.2
3
4
ABSCISSA z
TIME t
ou encore, formellement
qr =
1
[zT yr + zT y r + T z yr T z y r ]
2
7.6
Un systme paramtres rpartis est compos dune (ou plusieurs) quation(s) reliant les drives despace celle de temps, ainsi que diverses conditions aux bords, faisant gnralement intervenir les commandes. Nous verrons,
comme dans le cas de la section prcdente, quil est bon dlargir la notion de
paramtrisation relie la libert.
Nous considrerons dabord lun des exemples mathmatiquement les plus
simples, lquation de la chaleur unidimensionnelle, ce qui permettra de ne pas
alourdir lexpos par des calculs fastidieux.
303
(7.11a)
x w(0, t) = 0
(7.11b)
w(1, t) = u(t)
(7.11c)
(7.12)
c..d. = s
2 s = 0,
1 (s) + ex
2 (s)
ou bien
sinh(x s)
2 (s)
w
b (x, s) = cosh(x s)1 (s) +
s
304
(7.13)
sinh(x s)
Cx = cosh(x s), Sx =
s
nous disposons des relations, dsignant la drivation spatiale par un prime :
x Cx = Cx0 = sSx
x Sx = Sx0 = Cx
Nous pouvons dduire de ce qui prcde les formes gnrales de la solution et
de la premire drive spatiale
w
b (x, s) = Cx 1 (s) + Sx 2 (s)
x w
b (x, s) = sSx 1 (s) + Cx 2 (s)
Les conditions aux limites (7.11b) et (7.11c) donnent alors successivement
2 (s) = 0
(x w
b (0, s) = 0)
C1 1 (s) = b
u(s)
et nous obtenons lquation
cosh( s) w
b (x, s) = cosh(x s) b
u(s)
ou encore
C1 w
b (x) = Cx b
u
Paramtrisation. Introduisant une nouvelle variable
(t) = w(0, t)
Et ayant
w
b (x) = Cx 1 + Sx 2
Nous obtenons :
2 = 0
C1 1 = b
u
1 =
b
et
b
u = C1
b
(7.14a)
w
b (x) = Cx
b
(7.14b)
cosh( s) =
(2i)!
i>0
d
Ces sries ont t crites dans lanneau des sries formelles k dt
.
d
Remarque 7.6.1. Notons au passage que lanneau k dt est dot de trs
agrables proprits algbriques : cest un anneau principal (tout idal y est
principal, c..d. engendr par un unique lment ; sur la notion didal, le lecteur pourra se reporter lannexe 7.A, p. 325). Les notions dabsence de torsion
(cf. annexe 7.A, p. 324), de projectivit (cf. annexe 7.A, p. 327) et de libert y
d
concident, tout comme sur k[ dt
] (anneau des systmes de dimension finie). Re d
d 1
marquons galement que k[ dt ] dt
est un corps. Ceci tant, rien ne garantit
que les sries formelles mises en jeu soient convergentes.
Il est possible de donner un sens relativement gnral ces sries par des
procds de resommation (voir lannexe 7.B, p. 329).
Perspective temporelle
Une vue lgrement diffrente repose sur le thorme classique de CauchyKovaleski. Le systme
x2 w(x, t) = t w(x, t),
x w(0, t) = 0
(7.15a)
(7.15b)
w(0, t) = (t)
(7.15c)
i>0
0.7
0.45
0.6
0.4
0.5
0.35
0.3
0.4
0.25
0.3
0.2
0.15
0.2
0.1
0.1
0.05
0
5
Temps t
10
5
Temps t
10
X x2i
(i) (t)
(2i)!
(7.16a)
i>0
u(t) =
X (i) (t)
i>0
(2i)!
(7.16b)
(7.17a)
w(0, t) = 0
(7.17b)
w(1, t) = u(t)
(7.17c)
307
25
w(x,t)
20
15
10
5
0
10
10
8
6
4
Temps t
2
0
Espace x
7.7
Fonctions holomorphes
E ()
E {}
D()
D{}
Cn
Fonctions continues
Lp
L1
Fonctions sommables
M1
Mesures complexes
E0
S0
Distributions tempres
D
D
{} 0
() 0
Ultradistributions de Roumieu
Ultradistributions de Beurling
D0
Distributions
E 0{}
E 0()
Hyperfonctions
309
Fonctionnelles analytiques
Parmi toutes ces classes, la plus gnrale est celle des fonctionnelles analytiques. Malheureusement, elle manque dun minimum de structure algbrique,
en ce sens que O0 (), lensemble de telles fonctionnelles dfinies sur un ouvert
de Rn ne constitue pas un faisceau ; ce dernier fait interdit de dfinir la notion de support pour ces fonctionnelles. Cest donc la classe des hyperfonctions,
que lon peut identifier au dual de A, qui est, au sens de la classification prcdente, la plus gnrale tout en conservant un minimum de proprits algbriques
agrables (voir [21]).
Ultradistributions
tant donn un entier positif n, considrons le multi-indice = (1 , 2 , . . . ,
n ) dentiers positifs, on note || = 1 + 2 + + n et ! = 1 !2 ! n !.
Pour une fonction valeurs complexe f indfiniment diffrentiable dfinie sur
un ouvert Rn , on note
D f (x) =
||
x1 1 x2 2 xnn
p = 1, 2, . . .
p = 0, 1, . . .
X
Mp1
p=1
Mp
<
310
pour tout
X
Mp1
p=1
Mp
7.8
wi : i (D )p ,
x wi = Ai wi + Bi u,
Ai (R[t ])pi pi ,
u (D )m
Bi (R[t ])pi m ,
i {1, . . . , l}
(7.18a)
pi
X
ai, ,
ai, =
=0
ai,, s
(7.18b)
+pi
o ai,, R,
P ai,pi ,0 = 1. De plus, les parties principales de ces polynmes,
donnes par +=pi ai,, s sont hyperboliques relativement laxe temporel
P
t, c..d. que les racines des polynmes +=pi ai,, j sont relles.
Le modle est complt par les conditions aux frontires
l
X
Li wi (0) + Ri wi (`i ) + Du = 0
(7.18c)
i=1
o D (R[t
])qm
et Li , Ri (R[t ])qpi .
w() = w
(7.19)
avec A (R[t ])pp , B (R[t ])pi q ayant les mmes proprits que Ai , Bi
de la section prcdente. (Tout au long de cette section on utilisera la notation
de la section prcdente en supprimant lindex i {1, . . . , l}). Pour ce faire,
considrons le problme aux valeurs initiales :
P (x )v(x) = 0,
j = 0, . . . , p 1
(7.20)
j = 1, . . . , p 1,
x C0 = a0 Cp1 .
(7.22)
sinh(x s)
b
b
X
x2k+1 k
C1 (x)v1 =
v1
(2k + 1)! t
X
x2k k
v0 ,
C0 (x)v0 =
(2k)! t
k=0
k=0
0 (2)
).
(, ) = 1
p1
X
Aj Cj (x )
(7.23)
j=0
(7.24)
(7.25)
313
w
u
xj
,
j!
j = 0, . . . , 1
(7.27a)
( 1
a0 (C
(x) C (0)) ,
Cp1 ()d =
1
a C (x) C (0)
=0
x
!
, >0
(7.27b)
a Cp1 ()d,
j = + 1, . . . , p 2.
(7.27c)
Module du systme
En utilisant les solutions du problme aux valeurs initiales dans les conditions
aux bords, on obtient
w(x) = W (x)c ,
314
P c = 0
(7.28)
1 (x, 1 ) 0
0
1 (x, 1 )
..
..
W =
, P = P,1 , . . . , P,l+1
.
0
0
.
0
l (x, l ) l (x, l )
avec
P,i = Li i (0, i ) + Ri i (`i , i ),
P,l+1 = D +
l
X
i = 1, . . . , l
Li i (0, i ) + Ri i (`i , i )
i=1
Nous allons reprsenter le systme tudi par un module engendr par les c ,
u avec la prsentation donne en (7.28) [32, 12, 11, 30]. Lanneau des coefficients
doit contenir les composantes de W (x) et P , qui sont constitues de valeurs des
0
fonctions Ci,j , (j = 1, . . . , pi , i = 1, . . . , l) de R dans E . De plus, les matrices
peuvent galement contenir des valeurs des intgrales en espace de Ci,j . Un choix
0
possible pour lanneau des coefficients est alors RI = C[t , S, SI ] E avec
S = {Ci,j (x)|x R; i = 1, . . . , l; j = 0, . . . , pi 1},
I
SI = {Ci,j
(x)|x R; i = 1, . . . , l; j = 0, . . . , pi 1}
et
I
Ci,j
(x) =
Ci,j ()d,
i = 1, . . . , l,
j = 0, . . . , pi 1.
Cet anneau est isomorphe un sous anneau de lanneau O des fonctions entires
en s par transformation de Laplace.
Dans le mme esprit quen [31, 5, 17], et afin de simplifier lanalyse des
proprits des modules, on utilisera, au lieu de RI , un anneau un peu plus
grand, donn par R = C(t )[S] O. (On identifie lanneau C(t )[S] avec son
image par la transformation Laplace).
Dfinition 7.8.1. Le systme de convolution associ au problme frontire
(7.18) est le module engendr par c et u sur R avec P pour matrice de prsentation.
On vrifie aisment que ne dpend pas du choix de (cf. [47, Section 3.3]
et [44, Remark 4]).
Exemple 7.8.2. Nous allons considrer un exemple similaire celui donn par
les quations (7.11).
Modle. Le modle tudi est le suivant :
x2 w(x, t) = t w(x, t), x [0, `], t [0, +[
(7.29a)
x w(0, t) = 0
(7.29b)
x w(`, t) = u(t)
(7.29c)
315
1
w(x, t)
0
x w(x, t)
w(x, t)
0
=
x
x w(x, t)
t
(7.30a)
0 1
w(0, t)
0 0
w(`, t)
0
= u(t)
0 0
x w(0, t)
0 1
x w(`, t)
1
(7.30b)
Cx Sx
c
w(x) =
t Sx Cx
Donc, nous avons
w(x) = Cx c1 + Sx c2
ce qui exprime le fait que (Cx , Sx ) est une base de lespace vectoriel des solutions
de (7.30a) considre comme une EDO par rapport la variable x.
Conditions aux bords. Les conditions aux bords (7.30b) scrivent
L(0, )c + R(`, )c Du = 0
ou bien, en forme matricielle explicite
0 1
C S
0
c +
0 0
t S C
0
C`
0
c u = 0
C`
1
S`
1
t S`
t S
t S`
c
0
1 u = 0
C`
c2
1
C
S
C
t
t S` C`
316
c1
c2
= 0,
1
u
w(x) =
Cx
Sx
t Sx Cx
c1
c2
0
u
t S
c
w(x) = W (x)
u
,
P =
t S` C` 1
7.9
W =
Cx
Sx
t Sx Cx
Dans cette section, le schma obtenu en section 7.9 est appliqu des systmes constitus de rseaux de systmes du second ordre coupls aux bords.
Bien que ces systmes ne soient relativement particuliers, une grande classe de
systmes physiques importants sont couverts. Par ailleurs, pour cette classe de
systmes, les rsultats de commandabilit sont bien plus dtaills que dans le
cas gnral.
= as2 + bs + c 6= 0,
a, b, c R,
a>0
(7.31)
qi Q,
` R.
(7.32)
0 1
C(x ) S(x )
, (x, ) =
,
A=
(7.33)
0
S(x ) C(x )
317
C(x + y) S(x + y)
C(y) S(y)
C(x) S(x)
.
=
S(x + y) C(x + y)
S(y) C(y)
S(x) C(x)
Cela donne en particulier les formules de composition pour les sinus et cosinus
hyperboliques
C(x + y) = C(x)C(y) + S(x)S(y),
Le module de systme peut tre dfini comme en section 7.8. Ici, lensemble
S des gnrateurs de lanneau des coefficients R consiste en les valeurs de S
et de C uniquement. Pour lanalyse de la commandabilit, il est avantageux de
spcifier quelles valeurs des fonctions gnratrices devraient tre utilises comme
lments de lanneau des coefficients S. Afin de se servir de la dpendance Qlinaire des longueurs `i de (7.32) il est utile de commencer avec un anneau
engendr par les valeurs de C et S pris en des valeurs multiples rationnelles ou
entires de `. Ainsi, au lieu de R, nous utilisons les anneaux RN = C(t )[SN ]O
et RQ = C(t )[SQ ] O, o pour tout X R,
SX = {C(z`), S(z`)|z X}
Afin de distinguer les modules obtenus pour divers anneaux de coefficients RN
RQ R, la notation X est utilise.
Dfinition 7.9.1. Le systme de convolution = R associ au problme
frontire (7.18) est le module engendr par c sur RR avec P pour matrice de
prsentation. Par Q on dsigne le mme systme, mais vu comme module sur
RQ .
k,
a, b X
ea et Sea dans R
e X , lon dduit les
Notant Ca et Sa les images canoniques de C
relations
Ca Cb Sa Sb = Cab ,
C0 = 1,
S0 = 0,
Sa Cb Ca Sb = Sab
Ca = Ca ,
Sa = Sa
(7.35a)
(7.35b)
(7.35c)
319
Bibliographie
e X peut scrire sous la forme
De plus, tout lment de r R
r=
n
X
ai Ci + bi Si ,
n N,
ai , bi k,
i X+
(7.36)
i=0
(7.37)
7.10
Bibliographie
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Press, Cambridge, Massachusetts, tats-Unis, 1985.
[47] Woittennek, F.: Beitrge zum Steuerungsentwurf fr lineare, rtlich verteilte
Systeme mit konzentrierten Stelleingriffen. Berichte aus der Steuerungsund Regelungstechnik. Shaker Verlag, Aachen, 2007.
323
Bibliographie
[48] Youla, D.C. et G. Gnavi: Notes on n-Dimensional System Theory. IEEE
Trans. Circuits Syst., 26 :105111, 1979.
7.A
Rappels dalgbre
(associativit)
r(m + n) = rm + rn
(r + s)m = rm + sm
1m = m
(distributivit)
(identit)
Notation 7.A.1. Le sous-module engendr par un sous ensemble S dun Rmodule M est not [S]R ou bien [S] sil ny a pas dambigut.
Soit M un Rmodule, et S un sous-ensemble de M . Une combinaison linaire
dlments de S est une somme
X
am m
mS
o {am } est un ensemble dlments de R, presque tous nuls. Ces lments sont
les coefficients de la combinaison linaire. Lensemble N de toutes les combinaisons linaires dlments de S est un sous-module de M , le sous-module engendr
par S et lon nomme S lensemble des gnrateurs de N .
Un module est dit finiment engendr, ou de type fini sil ne possde quun
nombre fini de gnrateurs.
Un sou-ensemble S dun Rmodule M est dit linairement indpendant (sur
R) si, lorsque lon a une combinaison linaire de la forme
X
am m
mS
qui est gale zro, alors am = 0 pour tout m S. Un sous-ensemble est dit
linairement dpendant sil nest pas linairement indpendant.
Un module est dit libre sil contient une base, c..d., un sous-ensemble indpendant et gnrateur.
Un lment m non nul dun Rmodule M est dit de torsion sil existe a R,
a 6= 0 tel que
am = 0
324
Relations
Soit un R-systme. Il existe une suite exacte de R-modules [39]
0N F 0
(7.38)
o F est libre. Le R-module N , parfois nomm module des relations, peut tre
envisag comme un systme dquations dfinissant .
Une prsentation libre de [39] est une suite exacte de R-modules
F1 F0 0
o F0 et F1 sont libres. Le R-module est dit finiment engendr, ou de type
fini, sil existe une prsentation libre o toute base de F0 est finie. Il est dit
finiment prsent sil existe une prsentation libre o toute base de F0 et de F1
est finie. La matrice correspondant lapplication F1 F0 est dite matrice de
prsentation de ; nous la noterons P . Remarquons que cette matrice dpend
des relations de .
Exemple 7.A.1. Dterminons le R-module correspondant au systme dquations R-linaires
X
a = 0, a A, = 1, . . . ,
=1
Idal
Nous allons introduire un objet algbrique associ un module M qui regroupe les mineurs de la matrice de prsentation PM et qui, contrairement
cette dernire, ne dpend que du module M . Pour la notion de matrice de prsentation, matrice des quations du systme, voir la sous-section 7.A, p. 325.
325
Bibliographie
Un idal a de R est un sous-groupe additif de R tel que pour tout a
et r R, r a. Cest donc un sous-ensemble de R qui est galement un Rmodule. tant donn un idal a de R, sil existe une famille dlments (i )iI
(I N) de a tels que
X
a=
i pi | pi R
iI
lidal a est dit engendr par la famille (i )iI . Lorsque I est fini, a est dit
finiment engendr.
Avec M donn par gnrateurs et relations comme dcrit en section 7.A,
p. 325, lidal de Fitting dordre i associ M (voir [28] ou [8, dfinition 20.4
p. 493]), not IiM , est dfini comme lidal de R engendr par les dterminants
de toutes les sous-matrices de taille (i)(i) (les mineurs dordre i) de
PM . Supposant que rgR PM = , nous noterons IM lidal de Fitting associ aux
mineurs dordre PM . Cet idal admet C = !/(!( )!) gnrateurs. Dans
le cas o R est un anneau de polynmes en r indtermines, nous considrerons
en gnral par abus de notation les lments de IM comme des fonctions
polynomiales de Cr .
Produit tensoriel
Le produit tensoriel est une technique qui permet, entre autres, dtendre
formellement lanneau des scalaires agissant sur un module. Soit R un anneau,
M et N deux R-modules. Notons F le groupe des combinaisons R-linaires de
toutes les paires ordonnes (m, n). Soit L le sous-groupe de F engendr par tous
les lments de la forme
(m + m0 , n) (m, n) (m0 , n), (am, n) a(m, n)
(m, n + n0 ) (m, n) (m, n0 ),
Projectivit
Dfinition
Une caractrisation de la commandabilit des systmes linaires de dimension
finie est la libert du module sous-jacent (voir [10]), qui repose sur lquivalence
d
entre la libert et labsence de torsion pour un module sur lanneau6 R[ dt
]. Dans
le cas des systmes paramtres rpartis, cette caractrisation nest plus valable,
la libert dun R-module M tant une notion plus forte que le fait dtre sans
torsion (limplication inverse de la suivante est fausse) :
M libre = M sans torsion
Il faut en fait distinguer deux proprits : la libert et la projectivit. Cette
dernire recouvre la notion de sous-espace dun module libre. Dune part, un
sous-module M dun module libre N peut-tre libre mais pas ncessairement
un terme en somme directe de N . Dautre part, il peut y avoir des termes en
somme directe de N qui ne sont pas libres. Cest ce dernier concept qui fournit
une gnralisation naturelle de la notion de sous-espace. Un module M sur un
f o N est un module
anneau commutatif R est donc dit projectif, si N = M M
f
libre (voir par exemple [28] ou [8, A3.2 p. 615]) ; M est alors galement projectif
pour la mme raison.
Critres de projectivit
Nous avons le rsultat suivant, sur un anneau commutatif R, intgre et sans
diviseurs de zros :
Proposition 7.A.1. Un R-module M est projectif si, et seulement si son idal
de Fitting IM est gal R.
6
d
Ceci est d au caractre principal de lanneau R[ dt
].
327
Bibliographie
Nous avons galement le critre local suivant (voir [28, thorme IV.32 p. 295]
et [8, thorme 19.2 p. 471, thorme A3.2 p. 616 et exercices 4.11 et 4.12
p. 136]) :
Proposition 7.A.2 (Critre local de projectivit). Soit M un module finiment
prsent sur un anneau commutatif R. Alors M est projectif si, et seulement sil
existe une famille finie dlments x1 , . . . , xr de R qui gnrent lidal unit de
1
R, telle que M [x1
i ] soit libre sur R[xi ] pour tout i.
Dans le cas o R est un anneau de fonctions entires dune variable complexe,
et si le Nullstellensatz est vrai sur R, nous avons galement
Proposition 7.A.3. Pour un R-module M , IM = R si, et seulement si les
gnrateurs de IM nont pas de zro commun dans C.
Une caractrisation de la projectivit est alors la suivante : M est projectif
si une matrice de prsentation PM (PM R , rgR PM = ) est inversible
droite (sil existe Q R tel que PM Q = I ).
Notons que cette caractrisation est directement lie aux quations de Bzout
matricielles. Si lon prend une dynamique dquations
x = F x + Gu
avec F et G des matrices coefficients dans R de tailles appropries, la projectivit de revient lexistence de matrices F et G coefficients dans R telles
que
d
In F F + GG = In .
dt
Ce type dquation peut servir des fins de stabilisation par retour dtat dynamique (voir [46]).
Projectivit et libert
Rappelons ici le clbre thorme de Quillen et Suslin rsolvant en 1976 une
conjecture mise par Serre dans les annes cinquante.
Thorme 7.A.1. Tout module projectif sur un anneau de polynmes (k[X1 ,
. . . , Xn ] o k est un corps) est libre.
Dfinition 7.A.1. Un module est stablement libre sil devient libre aprs ajout
dun module libre.
Proposition 7.A.4. Tout module stablement libre nest pas ncessairement libre ;
un contre exemple classique est sur k[X, Y, Z]/(1 X 2 Y 2 Z 2 ).
328
7.B
Sommabilit et multi-sommabilit
Voir par exemple [37], [2], [3], [4]. Considrons une srie formelle en x
X
w(x, ) =
i ( ) xi
i>0
ai ( )
i>0
zi
(1 + i/k)
(7.39)
Bibliographie
Le procd de k-sommation est donc ralis en trois tapes :
Sk,d = Lk CSd, Bk
Remarque 7.B.1. Notons que la transforme de Laplace dordre 1 de z n est
Z ()
n e/x d = n!xn
L1 (z n ) = x1
0
qui apparat donc comme un oprateur acclrant la divergence dune srie formelle. linverse, la transforme de Borel acclre la convergence de cette mme
srie formelle. Le procd de sommation de Borel consiste donc acclrer la
convergence, ce qui permet dobtenir une fonction analytique, dont on peut
construire un prolongement analytique. La transforme de Borel inverse, c..d.
la transforme de Laplace, permet de revenir dans le domaine initial.
P
i
Exemple 7.B.1. Ce procd permet de sommer des sries de la forme
0 i!x .
La transforme de Borel correspondante est 1/(1 z) qui possde les proprits
requises dans toutes les directions d, sauf laxe rel positif. Cette srie est donc
1-sommable dans toute direction d 6 0 modulo 2.
Multi-sommabilit
Pour les solutions de certaines EDOs et de certaines EDPs (comme (t
z2 )(t z3 )), le procd de sommabilit ci-dessus ne suffit pas. La premire
des conditions de la dfinition prcdente peut tre relaxe en imposant que
la transforme de Borel (7.39) ne soit plus convergente, mais sommable en un
certain sens. Nous utiliserons les notations suivantes : soit q > 2 un entier
naturel ; un q-uple = (1 , . . . , q ) o les i sont des rels positifs sera nomm
un type de multisommabilit ; le q-uple d = (d1 , . . . , dq ) o les di sont des rels
sera nomm une multidirection admissible si
2j |dj dj1 | 6 ,
26j6q
ai ( )
zi
(1 + i/1 )
Fonctions Gevrey
Voir par exemple [37], [2], [3], [4]. Une fonction de classe C f (t) de [0, T ]
dans R est dite Gevrey dindice d si elle vrifie les estimes suivantes
sup |f (i) (t)| 6 CK i (1 + (d + 1)i),
i > 0
t[0,T ]
est Gevrey dordre d sil existe des constantes [0, r), C, K > 0 telles que
|fi (x)|(t) 6 CK i (1 + (d + 1)i),
7.C
b
b2
c
2
2
2
= (s + ) , = a, =
, =
.
2
2a
4a
a
Loprateur S(x) correspond la fonction support compact
p
et
S(x, t) = (H(t + x ) H(t x )
J0 ( 2 x2 t2 ),
2
o J0 dsigne la fonction de Bessel dordre zro et H la distribution de Heaviside.
Par contre, si a = 0 dans (7.18b), S(x) peut scrire
S(x) =
X
(bs + c)k x2k+1
k=0
(2k + 1)!
331
Platitude diffrentielle et
commande de systmes
non linaires : une
introduction lapproche
par lalgbre diffrentielle
J. Rudolph1
1 Institut
8.1
Systmes plats
Le point de dpart de nos considrations est un systme (implicite) dquations diffrentielles ordinaires (.d.o.). On les supposera algbriques, cest--dire
polynmiales (voir toutefois la remarque la page 335 ce sujet).
Si le systme comprend s variables, w1 , . . . , ws , ces quations scrivent donc
(l)
Pi (w1 , w2 , . . . , ws , w 1 , . . . , wj , . . . , ws() ) = 0,
ou bien, plus brivement,
Pi w, . . . , w() = 0,
i = 1, . . . , q,
i = 1, . . . , q.
(8.1)
Remarque 8.1.2. Comme les systmes (algbriques) diffrentiels continus discuts ici, on peut aussi dfinir les systmes (algbriques) discrets, dcrits par des
systmes (polynmiaux) dquations aux diffrences (ordinaires) [17, 19, 20]. On
se sert alors des anneaux et corps aux diffrences.
335
8.2
Platitude diffrentielle
i = 1, . . . , m,
i = 1, . . . , m.
On observera que y joue un rle analogue celui dune base dun module libre (correspondant un systme commandable dans la thorie de [18, 52]). Un nom plus appropri pour
y serait peut-tre paramtre fondamental pour ne pas parler de base dans ce contexte non
linaire, mais le nom sortie plate (et le symbole y) sont bien tablis dans la littrature.
2
Comprendre le terme locale ici (et dans la suite) dans le sens que Qi /yi 6= 0, de sorte
que lon peut appliquer le thorme des fonctions implicites dans un contexte mathmatique
adapt.
336
i = 1, . . . , m
()
), i = m + 1, . . . , s.
Alors on obtient les quations des drives des zi , i = 1, . . . , m+q, par drivation.
La transformation dfinie ainsi peut tre inverse sans intgration [30] ; car des
relations
wi = i (y, y,
. . . , y (i ) ), i = 1, . . . , s,
pour les sorties plates on dduit z = (z1 , . . . , zm )
wi = i (
z , z , . . . , z(i ) ),
i = 1, . . . , s.
337
338
8.3
Entres et dynamiques
8.4
Systmes entre-sortie
Rj (yj , . . . , yj
, u, . . . , u(j ) ) = 0,
j = 1, . . . , p,
Inversion
On dfinit des notions dinversibilit, qui dpendent du choix du corps khyi
(on parle dinversibilit et dinversion en analogie au linaire) mais non de
celui dune entre u. Soit pour ceci /k un systme, avec deg tr diff /k = m,
et soit y = (y1 , . . . , yp ) une sortie.
Rang de sortie : Le degr de transcendance diffrentiel de khyi/k est appel
le rang (diffrentiel) de sortie du systme /k (par rapport khyi/k, ou y),
que lon note y = deg tr diff khyi/k.
Inversibilit : Le systme /k avec la sortie y est dit inversible droite si le
rang de sortie est gal au nombre de composantes de la sortie : y = p. Il est
dit inversible gauche si le rang de sortie est gal au nombre de composantes
indpendantes dune entre : y = m = deg tr diff /k. Le systme est dit
inversible sil est inversible droite et gauche.
340
Inversion et platitude
Un systme plat est inversible par rapport toute sortie plate y, car =
khyi, et ainsi deg tr diff /khyi = 0. Et, qui plus est, le degr de transcendance
non diffrentiel deg tr /khyi = 0 : La dynamique /khyi est triviale (dans le
sens de la section 8.3). Ceci permet de donner une autre caractrisation de la
proprit de platitude :
Sortie plate comme entre : Un systme /k est plat si, et seulement si,
il existe une entre indpendante y du systme tendu /k, tel que la dynamique correspondante est triviale (cest--dire deg tr /khyi = 0). Interprtant
y comme une sortie (plate), on a /khyi pour la dynamique inverse par rapport
y associe /k, et cette dernire est triviale.
Pour lentre dun systme plat on a donc
0 = Ai (ui , y, y,
. . . , y () ),
i = 1, . . . , m,
341
i = 1, . . . , q,
i = 1, . . . , q.
j = 0, . . . , 1.
X
S1
()
w =
y (i+1) =: A(Y ) + B(Y ) y (+1) ,
(i) (y,y,...,y
() )
y
i=0
une quation que lon peut rcrire comme
P (Y , A(Y ) + B(Y ) y (+1) ) = 0
en rassemblant les drives de y jusqu lordre dans Y . Maintenant on fixe
la valeur de Y et considre les composantes de y (+1) comme paramtres libres.
Alors, si a appartient limage de lapplication B(Y ) la proprit nonce est
donne.
Exemple 8.4.1. Le critre des surfaces rgles pour dmontrer la non-platitude
est discut dans la section 8.12 (p. 367) pour lexemple dun pendule sur un
chariot.
Planification de trajectoires
La proprit de platitude permet une synthse systmatique de trajectoires,
en particulier pour des transitions entre rgimes stationnaires. Souvent, au dbut
dune telle transition on part dun point dquilibre. On peut dcrire ces points
par les quations explicites (locales)
z = (y, . . . , y () ),
en substituant y (j) = 0, j > 0. Les points dquilibre sont alors paramtrs par
les valeurs constants de y.
La transition est entirement spcifie par le choix dune trajectoire de rfrence pour une sortie plate, et comme y est diffrentiellement indpendant,
les trajectoires pour ses composantes peuvent tre choisies indpendamment. A
priori toutes les trajectoires de rfrence t 7 yrf,i (t) sont loisibles ; des restrictions apparaissent toutefois par des singularits rencontres lors de la mise sous
forme explicite des quations.
Le calcul des trajectoires est particulirement simple si lon choisit des trajectoires polynmiales, car alors leurs coefficients rsultent des valeurs de y du
dbut (pour t = 0) et de la fin de la transition (pour t = t ), comme solution
dun systme dquations linaires. Plus gnralement, on obtient pour t = 0 et
t = t des conditions pour les yi et toutes leurs drives jusqu un certain ordre
i . En choisissant une paramtrisation polynmiale pour la trajectoire de yi le
343
12ci,4 t2
(8.3)
20ci,5 t3 .
ci,j tj
,
yrf,i (t ) yrf,i (0)
j = 3, 4, 5.
Ainsi on a
t3
yrf,i (t) = yrf,i (0) + (yrf,i (t ) yrf,i (0)) 3
t
t
t2
a0 + a1 + a2 2
t
t
.
(8.4)
a1 = 15,
a2 = 6.
(8.5)
8.5
tats gnraliss
i = 1, . . . , n,
ou bien, localement :
i = Fi (, u, u,
. . . , u(i ) ),
i = 1, . . . , n.
j = 1, . . . , p.
i = 1, . . . , n.
Pour les rendre explicites, ces quations peuvent encore tre rsolues (localement) par rapport i et i respectivement. On les appelle classiques si elle ne
font pas intervenir lentre et ses drives.
Notons que, contrairement au cas linaire, il nest pas possible, en gnral,
dliminer les drives de lentre des reprsentations dtat gnralises en changeant dtat. Autrement dit, il nexiste pas toujours une reprsentation dtat
345
f ((
x), u),
x
=
x x=(
x)
et de x
= (x, u) et x = f (x, u) il dcoule que
x
=
f ((
x, u), u) +
u ,
x x=(
u x=(
x,u),u
x,u),u
qui dpend de u si dpend de u.
En gnralisant ce calcul on obtient une condition ncessaire simple pour la
( )
rduction (de 1) de lordre maximal des drives ui i de ui . Pour simplifier la
dmarche supposons que lordre maximal soit gal i = , i = 1, . . . , m pour
toutes les composantes de u. Alors, de
x
= (x, u, . . . , u(1) )
et
x = f (x, u, . . . , u() )
(8.6)
on dduit
x
=
f ((
x, u, . . . , u(1) ), u, . . . , u() )+
x x=(
(1)
(1)
x,u,...,u
),u,...,u
1
X
u(i+1) .
(i)
u
(1)
(1)
x=(
x,u,...,u
),u,...,u
i=0
Par un choix appropri de /u(1) on peut liminer u() du membre droit
de cette quation si la fonction f est affine en cette variable, cest--dire lquation (8.6) a la forme
x = f1 (x, u, . . . , u(1) ) + f2 (x, u, . . . , u(1) ) u() .
Il est vident quune condition ncessaire similaire existe pour la possibilit dliminer les drives dordre maximal individuel des composantes de u. On trouve
une discussion complte, avec des conditions ncessaires et suffisantes3 dans [9].
3
Les conditions suffisantes correspondent lintgrabilit d.d.p. linaires dordre 1 pour
les transformations dtat et sont donc bases sur le thorme de Frobenius.
346
pi (x, u, . . . , u() )
,
qi (x, u, . . . , u() )
i = 1, . . . , n,
8.6
Pour les systmes plats on peut dfinir des tats particuliers, de Brunovsk,
et une forme de commande gnralise correspondante, comme en linaire.
Dynamique plate : Une dynamique /khui est appele (diffrentiellement)
plate si le systme /k est (diffrentiellement) plat.
tat de Brunovsk : Soit y = (y1 , . . . , ym ) une sortie plate dune dynamique
plate /khui. Alors il existe une famille = (1 , . . . , m ) Nm telle que (avec
(1)
la convention que yi
= )
(1 1)
x = (y1 , y 1 , . . . , y1
(m 1)
, y2 , . . . , ym
)
(8.7)
i = 0, i = m
+ 1, . . . , m.
347
j {1, . . . , n}\{n1 , . . . , nm
},
0 = j (x nj , x, u, . . . , u(j ) ), j = 1, . . . , m,
0 = j (yj , x, u, . . . , u(j ) ),
j=m
+ 1, . . . , m,
8.7
pour
U r = k(x, u, u,
. . . , u(r) ) pour
r = 1
r 0.
= (U
r )rZ pour une dynamique /kh
qualors = .
quivalence par bouclages dtats : Deux dynamiques /khui et
/kh
ui sont dites quivalentes par bouclages quasi statiques dun tat dans X
1 = X.
/khui et U de /kh
ui ont une diffrence borne, et en plus U 1 = U
Les deux dynamiques sont dites quivalentes par bouclages statiques dun
tat dans X si les filtrations entre-tat correspondantes concident, cest--dire
r , et en plus U 1 = U
1 = X.
si pour tout r Z on a U r = U
348
x
et X = kh
xi. Soit U = (U r )rZ la filtration entre-tat correspondant x
,
pour /kh
ui. Pour lquivalence par bouclages quasi statiques dun tat dans X
r U
r+r ,
r U
r+r et U
r U r+r , ainsi que U
r+r et U
il vient alors : U r U
1
1
0
0
pour tout r. Avec U r U r+r0 +r1 et U r U r+r0 +r1 , pour tout r, la transitivit
est dmontre.
i = 1, . . . , m,
i = 1, . . . , m, r > 0.
Dans ces relations, i,r , i,r , i = 1, . . . , m, r 0, sont des polynmes coefficients dans k. Dans le cas statique aucune drive (dordre suprieur ou gal
1) des entres napparat.
Remarque 8.7.1. Les filtrations entre-tat sont discrtes, excellentes et exhaustives (#28). Pour le dmontrer il faut prendre en compte que, pour les
indices larges, dans la construction de U r+1 partir de U r on ajoute des ld
ments dt
z avec z U r , ce qui pour u(r+1) est une consquence de la construction
de la filtration, et pour x une consquence de la reprsentation dtat gnralise.
j = 1, . . . , n,
Remarques 8.7.1. 1. Soulignons que lapparition des drives dans les quations des bouclages ne signifie pas la ncessit de drivations (numriques) de
signaux dentre (voir la section 8.9). Des discussions dtailles et des exemples
se trouvent aussi dans [11, 12, 10, 54].
2. Les bouclages dtat quasi statiques forment une classe spciale des bouclages
endognes de [39, 26], que lon peut dfinir comme suit. Deux systmes 1 /k et
2 /k sont dits quivalents par bouclages endognes si 1 = 2 . Contrairement
aux bouclages dtat quasi statiques la dimension dtat nest pas prserve sous
bouclages endognes. (En fait, la dfinition des bouclages endognes ne fait pas
appel aux notions dentre et dtat.) La synthse de bouclages endognes pour la
poursuite de trajectoires stable mne, en gnral, des lois de commandes dynamiques, ncessitant lintgration dquations diffrentielles (voir par ex. [39, 26]).
3. Soit m = 1, et soit ltat utilis pour construire les filtrations entre-tat U
un tat classique. Alors la diffrence borne des deux filtrations U et U
et U
implique leur galit, cest--dire le bouclage quasi statique avec ltat x est un
bouclage statique. On peut sen rendre compte en essayant, pour un systme
x = f (x, u) avec m = 1 et u = 0 (x, u
, u
), de trouver des quations de la forme
(i)
(i+r
)
0 ), i 0. Ceci est impossible. Il sensuit, pour le cas
u
= i (x, u, . . . , u
m = 1 : Si x est un tat gnralis de /khui qui nest pas classique, alors il
8.8
pour
r 2
pour
r = 1
. . . , y (r) ) pour
Y r = k(x, y, y,
r 0.
Comme y est une sortie plate, la filtration Y est exhaustive dans , et ainsi
khvi(x) = . En plus, pour tout r Z, (x, v, v,
. . . , v (r) ) est une famille kalgbriquement indpendante dans . Or, v est une entre du systme /k,
et x est un tat de la dynamique /khvi. Dsignant la filtration entre-tat,
pour x et v, par V, les filtration U et V ont une diffrence borne (#28), car
les filtrations entre-tat sont discrtes, excellentes et exhaustives dans (voir
aussi la remarque p. 349). Comme x est un tat des deux dynamiques, /khui
et /khvi, elles sont quivalentes par un bouclage quasi statique de x, ou de
nimporte quelle autre base de transcendance de k(x)/k.
Pour dmontrer la ncessit il suffit de constater que lquivalence par bouclages quasi statiques dun tat dans k(x) dune dynamique /khui et une forme
de Brunovsk khy, vi/khvi implique = khy, vi. Ainsi, toute forme de Brunovsk tant plate, /k lest aussi.
351
8.9
Une mthode systmatique pour la poursuite de trajectoires pour les systmes plats (non linaires) sappuie sur leur linarisabilit par bouclages dtat
quasi statiques. Elle permet une stabilisation exponentielle le long de trajectoires
(non singulires).
Les bouclages dtat linarisants transforment le systme de telle faon que
(i )
yi
= vi ,
i = 1, . . . , m.
vi = yr,ii +
X
i 1
(j)
(j)
i = 1, . . . , m.
j=0
( +l)
yr,ii
iX
1l
(j+l)
i,j (yi
(j+l)
yr,i )
X
i 1
(ri +l)
i,r (vi
(j+l)
yr,i
).
r=i l
j=0
8.10
X
Pi
(l)
j=1 l=0 wj
(l)
dwj = 0,
i = 1, . . . , q.
()
Les quations du systme ainsi linaris sont donc les quations des petits
(l)
carts dwj , qui prennent leurs coefficients dans le corps . Ces coefficients
352
s X
X
R
d
d/k wj = 0.
(l)
dt
w
j=1 l=0
Ceci est vident. Ce qui est plus intressant, mais plus difficile dmontrer [35],
d
cest linverse : Si une famille d/k z dlments de /k est [ dt
]-linairement
dpendante (resp. indpendante), alors z est diffrentiellement k-algbriquement
dpendant (resp. indpendante). Ce fait offre une possibilit immdiate pour le
calcul des degrs de transcendance (diffrentielles ou non) importants dans les
systmes algbriques [15]. En plus, elle tablie un lien directe entre la platitude
et la commandabilit du systme linaire tangent [26] ( propos de lemploi de
voir #25) :
Platitude et commandabilit du systme linaire tangent : Si le systme
(algbrique) /k est plat, alors le systme linaire tangent de /k, cest--dire
d
le [ dt
]-module des diffrentielles de Khler /k , est libre. Si y est une sortie
plate de /k, alors d/k y est une base de /k .
On associe ainsi des modules libres des systmes plats. La commandabilit
(libert) du systme linaire tangent est donc une condition ncessaire pour la
platitude du systme algbrique. La rciproque, par contre, nest pas vraie en
gnrale : Le systme linaire tangent associ un systme non plat peut tre
libre (commandable). De mme on le rsultat suivant :
Dfaut et sous-systme non commandable : Le dfaut dun systme algbrique /k est au moins aussi large que la dimension dtat du sous-systme
non commandable du systme linaris tangent associ.
353
8.11
Observabilit
/k dans le cas .
354
z. Le systme /k est
est
observable si, et seulement si, le systme linaire tangent /k associ /k
observable.
Dmonstration : Il sagit dune consquence directe de lquivalence entre la dpendance khzi-algbrique dune famille = (1 , . . . , r ) dlments de et de
la dpendance -linaire des diffrentielles de Khler d/khzi = (d/khzi 1 , . . . ,
d/khzi r ) (cf. #24 et #25).
Remarque 8.11.2. La ralisation des bouclages dtat stabilisants ncessite
la connaissance des tats. Si ces derniers ne sont pas mesurs directement, on
peut, si le systme est observable par les mesures, construire un observateur.
Cest un problme non trivial pour les systmes non linaires. Toutefois, pour les
systmes plats (observables) on peut construire un observateur pour le systme
linaire tangent autour des trajectoires de rfrence. Une commande stabilisante
tant ralise pour la poursuite de ces trajectoires, on obtient une boucle ferme
localement stable. On parle dobservateurs de poursuite dans ce cas [28, 29, 45].
Alternativement, des mthodes de calcul numrique rapide des drives des
mesures proposes plus rcemment forment une approche intressante plus directement base sur lobservabilit [22].
8.12
Nous considrons une grue comme esquisse sur la figure 8.1. Pour simplifier
la discussion, supposons que le chariot et la charge sont toujours situs dans un
mme plan vertical ; la gnralisation spatiale en est simple (voir section 8.12).
Le modle mathmatique avec les variables X, Y, Dx , R, T, C, F , et scrit :
= T sin
mX
mY = T cos + mg
(8.8b)
X = R sin + Dx
(8.8c)
Y = R cos
M Dx = F + T sin cd D x
J = C T cr
R = .
(8.8a)
(8.8d)
(8.8e)
(8.8f)
(8.8g)
C
F
X
0
Dx
T
Y
m
Fig. 8.1: Schma dune grue
R pour sa longueur, pour son angle avec la verticale, C pour le couple exerc
au tambour du cble, sa vitesse angulaire, et F la force horizontale exerce
au chariot. Les paramtres sont lacclration par la gravit g, les masses m, de
la charge, et M , du chariot, ainsi que le moment dinertie J du tambour, son
rayon , et les coefficients de frottement visqueux cr et cd . Tous ces paramtres
sont constants.
En liminant langle entre le cble et la verticale, la force T et la vitesse
angulaire on obtient une reprsentation algbrique (implicite) :
(Y g)(X Dx ) = XY
(X Dx )2 + Y 2 = R2
x = F cd D x mX
MD
= Y (C + cr R)
+ 2 mR(g Y ).
JYR
(8.9a)
(8.9b)
(8.9c)
(8.9d)
P1 = (Y g)(X W1 ) XY
P2 = (X W1 )2 + Y 2 W22 ,
quon extrait des membres gauches des quations (8.9a) et (8.9b), en remplaant Dx par W1 et R par W2 . La structure de P1 implique directement
W1 khX, Y i, donc khX, Y, W1 i = khX, Y i. Ensuite P2 peut tre considr
comme
p un polynme appartenant lanneau diffrentiel khX, Y i{W2 }. Soit
=
(X W1 )2 + Y 2 , pour simplifier. Alors, la structure de P2 implique
W2 khX, Y i{}. Comme 6 khX, Y i lanneau diffrentiel khX, Y i{} ne
contient pas de diviseur de zro. Son corps de fractions est le corps diffrentiel
khX, Y, R, Dx i = khX, Y, Ri. Pour les variables F et C on obtient alors, de (8.9c)
et (8.9d), que F khX, Y, Ri et C khX, Y, Ri, et ainsi = khX, Y, Ri.
Une inspection des quations du systme, (8.9), suffit ici pour constater
que (F, C) est une base de transcendance diffrentielle de lextension de corps
diffrentielle /k. Les quations (8.9) sont indpendantes, ce qui suit du fait
que, en plus de X et Y , (8.9a) ne fait intervenir que Dx , (8.9b) fait intervenir
R, (8.9c) fait intervenir F , et (8.9d) fait intervenir C. Somme tout il y a 6
variables du systme dans ces 4 quations indpendantes, et on a donc m =
deg tr diff /k = 2.
On peut choisir (F, C) comme entre, ce qui donne la dynamique /khF, Ci.
Pour le vrifier, on pourrait montrer que les quations (8.9) peuvent tre rcrites tel que pour chacune des variables X, Y, R et Dx on obtient une .d.o.
357
x khF, Ci(z), et X
k(z) ainsi que
(8.9b), R k(z), de (8.9c) il rsulte D
Y khF, Ci(z) dcoulent de (8.9d). Par consquent, aussi toutes les drives
suprieures de X, R, Dx et Y appartiennent khF, Ci(z).
Une seconde dynamique, importante dans la synthse de la commande, rsulte du choix de u = (R, Dx ) comme entre. Le fait que lextension de corps diffrentielle /khui dfinissant cette dynamique est diffrentiellement algbrique,
Platitude
Le systme /k est plat, et les coordonns y = (X, Y ) de la charge en forment
une sortie plate [6, 27, 26, 39]. La discussion dans la section prcdente nous a
fait comprendre que Dx et R satisfont des quations algbriques (implicites) en
y. Par une substitution de (X Dx ) dans (8.9b) on obtient les relations
XY
Y g
!2
XY
+ Y 2.
Y g
Dx = X
(8.10a)
R2 =
(8.10b)
Ainsi, on pourrait se servir de (8.10), (8.9c) et (8.9d) pour calculer des expressions de F et C en y et ses drives. Il en dcoule, pour les cltures algbriques
des corps diffrentiels, khX, Y i = khX, Y, Ri = .
On observe galement que des deux relations (8.10) on ne peut pas liminer R et Dx en mme temps, ni X et Y , afin dobtenir une .d.o. uniquement
en y = (X, Y ), ou uniquement en u = (R, Dx ) : Les 2 quations en les 4 indtermines sont indpendantes. Ceci correspond au fait que y comme u sont
358
(Y g)(X Dx ) = XY
(Y g)(Z Dz ) = ZY
(X Dx )2 + (Z Dz )2 + Y 2 = R2 .
Encore les coordonnes de la charge (X, Y, Z) forment une sortie plate :
XY
Y g
ZY
Dz = Z
Y g
Dx = X
R =Y +
XY
Y g
!2
+
ZY
Y g
!2
.
Comme dans le cas du mouvement dans le plan vertical, ce systme peut aisment tre tendu par des quations pour la dynamique du chariot et du tambour.
Planification de trajectoires
La grue est utilise pour transporter des charges entre deux positions de
repos. Pendant un transport rapide, des mouvements pendulaires importants
peuvent se produire. En prenant en compte leur dynamique (non linaire) on
peut admettre ces mouvements, au lieu dessayer de les viter, tel quil serait
359
rf (t)Yrf (t)
X
Yrf (t) g
v
u
u
Rrf (t) = t(Yrf (t))2 +
(8.11a)
rf (t)Yrf (t)
X
Yrf (t) g
!2
.
(8.11b)
position initiale
position finale
obstacle de hauteur H
2
.
(8.12)
(8.14a)
C = Crf (t) + C
J
cr
mRrf (t)(g Yrf (t))
(8.14b)
= R
Rrf (t) +
lP R lD R.
rf (t)
Yrf (t)
Pour le choix des paramtres kP , kD , lP et lD on peut regarder le comportement
autour dun point stationnaire. Dans ces points le cble est en position verticale,
avec des valeurs constantes (arbitraires) Xr = Dx,r et Yr = Rr et la force Tr =
mg dans le cble. En linarisant le systme (implicite) (8.10) du sous-systme
pendulaire, et les quations (8.8e) et (8.8f) du chariot et du tambour avec (8.8a),
(8.8b) et (8.8g) on obtient
+
X
g
g
X =
Dx
Rr
Rr
x = F mX
cd D x
M D
J
+ cr R
R
= C + mR
(8.15a)
(8.15b)
(8.15c)
avec X = X Xrf . Bien sur, lquation (8.15a) dcrit les oscillations dun
pendule mathmatique de longueur Rr .
Les paramtres lP et lD des contrleurs PD (8.14b) pour le chariot peuvent
tre choisis en spcifiant les valeurs propres du systme linaris (8.15c). La
paramtrisation du contrleur PD (8.14a) du chariot est lgrement plus dlicate,
car les quations (8.15b) et (8.15a) sont couples : Un mouvement de la charge
induit un dplacement du chariot. On choisira donc les paramtres du contrleur
PD pour rduire cet effet.
Pour ceci on peut, en se servant de (8.15a), substituer la partie du contrleur (8.14a) qui est intressante pour les petits mouvements, savoir F =
dans (8.15b). On obtient ainsi
kP Dx kD D x et puis X,
g
g
x = kP Dx kD D x m
M D
Dx
X cd D x ,
Rr
Rr
ou encore
x +
D
kD + cd
M
D x +
kP
mg
+
M
M Rr
Dx =
mg
X.
M Rr
M
M Rr
362
Y
,
X Dx
x2 = Y (X Dx ) (X D x )Y
(8.16a)
(8.16b)
p
(Notons que 1 + x21 = R/(X Dx ) est un lment de .) Cette reprsen x du chariot avec la
tation pourrait tre utile si lon considre lacclration D
longueur R du cble comme entre. Dans ce cas il sagit dune reprsentation
xi
dtat classique pour la dynamique /khR, D
R
R2 1 + x
21
Il nest donc pas possible dliminer la fois toutes les drives, cest--dire la
dynamique /khR, Dx i nadmet aucune reprsentation dtat classique [7].
Remarque 8.12.2. Notons quil y a des singularits pour R = 0 et pour Y = 0
( cause dune division par zro). Toutefois, ceci na pas dimportance pratique,
car le cble ne sera jamais compltement enroul et lon fera attention ce quil
soit toujours pendant.
La forme de commande gnralise associ la dynamique /khR, Dx i et
peuvent galement tre dduits des quations du
son tat gnralis = (X, X)
systme, (8.9a) et (8.9b) :
1 = 2
(8.18a)
1 D x h p 2
R 2 +
2 =
g R (1 Dx )2 + (2 D x )2 RR
R2
i
(RR (1 Dx )(2 D x ))2
x (1 Dx )
D
R2 (1 Dx )2
(8.18b)
avec
X = 1 ,
Y =
R2 (1 Dx )2 .
(8.18c)
(8.20a)
v2 = Yrf (t)
(8.20b)
(Y g)(X Dx ) = XY
(X Dx )2 + Y 2 = R2
x = F cd D x mX,
MD
la longueur R tant maintenant un paramtre constant. En analogie avec la
dmarche pour la grue on peut asservir la position Dx du chariot, avec une
structure cascade, tel que le systme en considration se rduit
(Y g)(X Dx ) = XY
(8.21a)
(X Dx )2 + Y 2 = R2 .
(8.21b)
(8.22a)
(X Dx ) (dX dDx ) + Y dY = 0.
(8.22b)
Lanalyse est simplifi par le choix dun point dquilibre particulier. (Les quations valables autour dun point particulier rsultent de celles de khX,Y,Dx i/k ,
bien que ce ne soit pas le mme systme.) Sil existe un point dquilibre autour
duquel le linaris est commandable, alors khX,Y,Dx i/k est galement commandable. Par contre, on ne peut pas dduire la non-commandabilit de khX,Y,Dx i/k
de la non-commandabilit autour dun point particulier.
Considrons donc dabord des points dquilibre, avec le pendule dans une
de ces positions verticales, o X = Dx . Alors, de (8.22) on obtient, bien sr,
lquation de loscillateur linaire
= 0,
g (dX dDx ) Y dX
ou encore
+
dX
g
g
dX = dDx .
Y
Y
Ce systme linaire constant admet une base (sortie plate) dX. Il est donc
commandable, et khX,Y,Dx i/k aussi. Lanalyse de la commandabilit du systme linaris ne permet donc pas de conclure sur la platitude du systme
khX, Y, Dx i/k.
Remarque 8.12.4. Dmontrer la commandabilit du systme linaire tangent
(instationnaire) khX,Y,Dx i/k , obtenu en linarisant autour de trajectoires, en
exhibant une sortie plate (base) est un peu plus compliqu. On peut dabord
liminer dDx avec (8.22b) :
dY + (X Dx )Y dX
= 0.
(X Dx )2 dY + (Y (Y g) + (X Dx )X)
Cette quation a la forme
dY = dY
dX
avec
=
Y g
X
+
(X Dx ) Y
et =
X Dx
.
Y
Si ce systme est plat, il existe a1 , a2 , a3 k(1,0 , 2,0 , 3,0 , 1,1 , 2,1 , 3,1 ) tels que,
pour des k arbitraires on ait
(2,2 + a2 g)(1,0 3,0 ) = (1,2 + a1 )2,0
2
(1,0 3,0 )2 + 2,0
= R2 .
On voit que cette condition est satisfaite avec a = (0, 0, a3 ) pour des a3 arbitraires. Appliquer le critre des surfaces rgles aux quations (8.21) ne permet donc pas non plus de rpondre la question de la platitude du systme
khX, Y, Dx i/k. Toutefois, cette condition ncessaire dpend du choix des quations considres. On le verra tout de suite.
En posant R = 0 dans la reprsentation dtat (gnralise) (8.17) pour la
grue (p. 365) on obtient une reprsentation dtat pour le mouvement horizontal
du pendule dans la forme
p
(
x2 + D x R
x1 ) 1 + x
21
R2
p
21
x2 + D x R
x1 ) 1 + x
(
x2 + D x R
x1 )2 x
1 D x (
p
x
2 = gR +
,
R
R2 1 + x
21
x
1 =
(8.23a)
(8.23b)
p
Y
avec x
1 = XD
et
x
=
x
1 + x21 D x x1 R. Afin dappliquer le critre des
2
2
x
surfaces rgles de la section 8.4, introduisons 1,0 = x
1 , 1,1 = x
1 , 2,0 = x
2 ,
2,1 = x
2 , 3,0 = Dx et 3,1 = D x . Il vient
1,1 =
q
2
1 + 1,0
(8.24a)
R2
2
R2 1 + 1,0
q
2
3,1 (2,0 + 3,1 R1,0 ) 1 + 1,0
R
(8.24b)
369
Bibliographie
Si le systme est plat, alors il est possible de trouver a1 , a2 , a3 k(1,0 , 2,0 , 3,0 )
tels que, pour des k arbitraires, on ait
q
2
(2,0 + (3,1 + a3 )R1,0 ) 1 + 1,0
1,1 + a1 =
R2
2,1 + a2 = gR +
2
R2 1 + 1,0
q
2
(3,1 + a3 )(2,0 + (3,1 + a3 )R1,0 ) 1 + 1,0
.
R
En prenant en compte (8.24), qui correspondent au cas = 0, la premire de
ces quations donne
q
2
1,0 1 + 1,0
,
a1 = a3
R
alors que la seconde mne une quation quadratique pour a3 . Pour des k
arbitraires, celle-ci ne peut tre satisfaite quavec a3 = 0. Mais ceci implique
ncessairement a1 = 0 et a2 = 0, et le systme khX, Y, Dx i/k nest donc pas
plat.
Une autre possibilit pour dmontrer que ce systme nest pas plat sappuie
sur le fait quil sagit dun systme admettant une seule entre indpendante.
Comme discut en section 8.7 (voir la remarque la p. 350), dans le cas m = 1 un
bouclage dtat quasi statique dun tat classique est ncessairement un bouclage
dtat statique. Lquivalence dun systme plat une forme de Brunovsk, ayant
une reprsentation dtat classique, implique que la forme de commande du systme est galement classique. Si elle est plate, la dynamique khX, Y, Dx i/khDx i
doit donc admettre une reprsentation dtat classique. Le membre droit de la reprsentation dtat gnralise (8.23) de la dynamique khX, Y, Dx i/khDx i nest
pas affine par rapport la drive dordre maximal D x de Dx . Ceci implique,
avec la condition ncessaire de la section 8.5, que lon ne peut pas liminer D x
par le choix dun autre tat gnralis : Aucune reprsentation classique nexiste,
et le systme khX, Y, Dx i/k ne peut donc pas tre plat5 .
8.13
Bibliographie
Finalement, on peut aussi dmontrer que khX, Y, Dx i/k nest pas plat en introduisant une
x comme entre, ou encore
reprsentation dtat classique (par ex. (8.16), en interprtant D
en incluant les quations diffrentielles du chariot et considrant la force F comme entre).
Alors on peut se servir des conditions de linarisabilit par bouclage dtat statique (rgulier)
issu de la gomtrie diffrentielle [33, 31, 59, 32, 42, 58]. Elle ne sont pas satisfaites. Comme
il sagit dun systme avec une seule entre, affine, ceci implique la non-platitude du systme.
370
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374
8.A
Bases mathmatiques
(linarit)
(rgle de Leibniz).
Un anneau diffrentiel ordinaire R est un anneau muni dune seule drivation tel que a R a R.
d
Notation : On crit aussi dt
pour la drivation dun anneau diffrentiel
d
d d
d
ordinaire R, et a pour dt a, ainsi que dt
( dt a) = dt
a = a
, et plus gnrad i
lement ( dt
) a = a(i) , i > 0.
Bibliographie
Soit X un sous-ensemble de F . Le corps engendr par X sur E est le plus
petit (par rapport linclusion (#7)) sous-corps de F contenant la fois
E et X. On le note E(X). Lextension de corps F/E est dite simple, si
X ne contient quun seul lment, elle est dite finiment engendre (ou de
type fini) si X contient un nombre fini dlments.
i = 1, . . . , q,
a0 k, i E
Bibliographie
# 9 : Soit encore X un sous-ensemble dun ensemble S avec une loi de dpendance. On dit que X engendre S si tous les lments de S sont dpendant
de X. Lensemble X est appel base de S si X est indpendant et engendre S.
Lensemble X est un sous-ensemble de S, qui est maximal (par rapport
linclusion (#7))), si, et seulement si, X forme une base de S. En outre
X est une base de S si, et seulement si, X est un sous-ensemble minimal
de S engendrant S.
Pour une preuve voir [5, Prop. 1.4.1] ou [52].
# 10 : Soit S un ensemble avec une loi de dpendance admettant une base finie.
Alors tout sous-ensemble indpendant fait partie dune base, et deux
bases ont le mme cardinal.
Pour une preuve voir [5, Lemma 1.4.2] ou [52].
# 11 : La dpendance algbrique sur K est une relation de dpendance au sens
de #8. On dit y L est algbriquement dpendant sur K dune famille
z = (z1 , . . . , zs ) dlments de L si (y, z1 , . . . , zs ) est K-algbriquement
dpendant.
Pour une preuve voir [4, 5] ou [52].
# 12 : Soit F/E une extension de corps. Une famille z dlments de F qui est
algbriquement indpendante sur E, et qui, en plus, est maximale (par
rapport linclusion (#7)), est appele une base de transcendance de
F/E. Le cardinal dune telle famille z est appel le degr de transcendance
de F/E ; on le note deg tr F/E. (Lunicit du degr de transcendance
dune extension de corps de type finie suit de #11 et #10.) Lextension
de corps F/E(z) est alors appele algbrique.
On observe que si F/E est algbrique (#4) deg tr F/E = 0, et inversement, deg tr F/E = 0 implique que F/E est algbrique.
Rem. : Pour les extensions de corps finies il existe toujours une base de
transcendance (finie), que lon peux prendre dans une famille gnratrice.
# 13 : Si G/F et F/E sont deux extensions de corps il en est de mme pour
G/E. En outre deg tr G/E = deg tr G/F + deg tr F/E. Si X et Y sont
des bases de transcendance de F/E et de G/F respectivement, alors
X Y est une base de transcendance de G/E.
Pour une preuve voir [52] ou [5, p. 170].
# 14 : Une extension de corps diffrentielle L/K consiste en deux corps diffrentiels K et L (voir #1) tels que K est un sous-corps de L (#2), et en
plus la drivation de K concide avec celle de L. Alors en appelle aussi
le corps diffrentiel L un corps diffrentiel dextension de K.
378
Bibliographie
dance non diffrentiel de lextension de corps (simple) Khai/K est gal
r, car la famille a = (a, a,
. . . , a(r1) ) en forme une base de transcendance
(non diffrentielle) de Khai/K.
Dmonstration : Visiblement a est algbriquement indpendant sur K,
d
mais a(r) est K(a)-algbrique. Par drivation on obtient dt
P = 0, et
(r+1)
(r)
a
est donc K(a, a )-algbrique, et K(a)-algbrique. On peut procder de la mme manire pour toutes les drives suprieures.
Si tout lment de L est diffrentiellement algbrique sur K, lextension de corps diffrentielle L/K est dite diffrentiellement algbrique ;
elle est dite diffrentiellement transcendante sinon. Si tout lment de L
qui nappartient pas K est diffrentiellement transcendant sur K lextension de corps diffrentielle L/K est dite diffrentiellement purement
transcendante.
Ex. : On voit que a = sin t Qhsin ti est diffrentiellement algbrique
= Z 2 + Z 2 1 on a P (a, a)
sur Q, car avec P (Z, Z)
= 0.
# 18 : Une famille z dlments de L est dite diffrentiellement algbriquement
indpendante sur K sil nexiste aucun polynme diffrentiel
Z,
. . . , Z () ) K{Z}, P 6= 0 tel que P (z, z,
P (Z, Z,
z, . . . , z () ) = 0.
Dans le cas contraire on dit que z est diffrentiellement K-algbriquement
dpendant (ou diffrentiellement algbriquement dpendant sur K).
# 19 : La dpendance algbrique diffrentielle sur K est une relation de dpendance au sens de #8. On dit pour ceci que y L est diffrentiellement algbriquement dpendant sur K dune famille z = (z1 , . . . , zs ) dlments
de L si (y, z1 , . . . , zs ) est diffrentiellement K-algbriquement dpendant.
(Comparer au cas non diffrentiel dans #11.)
Pour une preuve voir [52].
# 20 : Soit L/K une extension de corps diffrentielle. Une famille z dlments
de L qui est diffrentiellement algbriquement indpendante sur K et
maximale (par rapport linclusion) est appele base de transcendance
diffrentielle de L/K. Pour les extensions de corps diffrentielles de type
fini il existe toujours une base de transcendance diffrentielle (finie). (Ceci
est vident, car on peut la choisir dans une famille gnratrice.)
Le cardinal dune base de transcendance diffrentielle de L/K est appel
le degr de transcendance diffrentiel de L/K ; on le note deg tr diff L/K.
(Lunicit du degr de transcendance diffrentiel dune extension de corps
diffrentielle (de type fini) suit de #11 et #10.) Si z est une base de
transcendance diffrentielle dune extension de corps diffrentielle L/K,
alors lextension de corps diffrentielle L/Khzi est diffrentiellement algbrique.
380
381
Bibliographie
d
Visiblement, lanneau k[ dt
] est alors commutatif si, et seulement si, k est
un corps de constantes.
dt L/K
dL/K (x + y) = dL/K (x) + dL/K (y)
dL/K (xy) = y dL/K (x) + x dL/K (y)
dL/K (a) = 0.
Il sagit donc dune K-drivation de L dans L/K . (Les images des lments de K sont nuls.) On crit dL/K x pour dL/K (x).
d
]-module (gauche) engendr par limage suiLe module L/K est le L[ dt
vante dL/K z = (dL/K z1 , . . . , dL/K zm ) de la famille des gnrateurs z de
L/K. Le module L/K est appel le module des diffrentielles de Khler
de L/K, ses lments sont appels diffrentielles de Khler.
P
W
dw +
m X
X
i=1 j=0
d
et Qi ( dt
)=
P d j
j=0 Z (j) dt ,
i
P
(j)
Zi
(j)
d zi
P
W
dw +
m
X
i=1
Qi
d
dt
d zi
d
une relation de dpendance L[ dt
]-linaire pour (d w, d z1 , . . . , d zm ). Il suit
P
de w 6 L = Khzi que W 6= 0. Or, on peur diviser dans cette relation de
382
# 26 : Soit L/K une extension de corps diffrentielle, et soit y une famille dlments de L. Alors y est diffrentiellement algbriquement dpendant sur
d
K si, et seulement si, dL/K y est une famille L[ dt
]-linairement indpendante dans L/K . De mme, si y est (non diffrentiellement) algbriquement indpendant sur K, alors dL/K y est une famille L-linairement
indpendante dans L/K (voir [35]). On en dduit
deg tr diff L/K = RangL[ d ] L/K .
dt
Enfin on dit que la filtration est excellente si elle est et finie et bonne
[34, 55] .
Dans [34] les corps Lr ne sont pas pris algbriquement clos. En plus on y suppose a
Lr , a Lr pour toutes les filtrations L. Ainsi la dfinition des filtrations bonnes nest pas
exactement la mme.
383
Bibliographie
ont une diffrence borne (ou finie) sil existe un
Deux filtrations L et L
r Lr+r , pour tout r Z. Sil existe un
r+r et L
r0 Z tel que Lr L
0
0
tel r0 on lappelle la diffrence de deux filtrations.
La diffrence finie dfinit une relation dquivalence sur lensemble des
filtrations de L/K. Deux filtrations de L/K qui sont discrtes, excellentes
et exhaustives ont une diffrence finie.
deux filtrations de L/K qui sont discrtes et
Preuve [10] : Soient L et L
excellentes, ainsi que exhaustives (dans L). Du fait que les filtrations sont
r = K pour r suffisamment petit. Comme
discrtes il dcoule que Lr = L
sr +r et L
r Lsr +r
elles sont finies et exhaustives (dans L) on a Lr L
pour tout r Z et pour des sr , sr Z assez large, dpendants de r. Pour
r+sr ) = Lr+sr +1
des r suffisament larges, Lr+1 = Lr ( d Lr ) Lr+sr ( d L
dt
dt
d
r+1 = L
r( d L
et L
r
sr +1 , et en plus les sr et s
sr ( dt Lr+
sr ) = Lr+
dt r ) Lr+
ne dpendent plus de r. La diffrence finie sensuit par le choix de r0 =
max(sr , sr ) pour des r larges.
384
Association Tunisienne
dAutomatique et de Numrisation
Il est bien admis et depuis longtemps que les mathmatiques constituent un passage obligatoire pour tout dveloppement en matire
de recherche et dveloppement. Plusieurs outils sont actuellement
disponibles sous forme de programmes permettant lingnieur et
au chercheur de rsoudre le problme qui se pose eux sans sattarder sur lcriture des procdures mathmatiques. Malheureusement
ceci ne se passe pas toujours sans incidents. En effet, une certaine
ignorance des thories mathmatiques a t frquemment lorigine de msaventures des utilisateurs potentiels de ces boites
outils mathmatiques. Cest justement pour combler ce dficit de
connaissances des thories mathmatiques les plus exploites aussi
bien en recherche quen ingnierie que cet ouvrage est propos
un prix symbolique aux tudiants, ingnieurs, enseignants et chercheurs.
Editeurs : Ridha Ben Abdennour
Kamel Abderrahim
Hugues Mounier