Conduite À Tenir Devant Une Grosse Jambe Rouge
Conduite À Tenir Devant Une Grosse Jambe Rouge
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Pr-requis : Agents pathognes responsables de dermo-hypodermites infectieuses, antibiothrapie et sensibilits des antibiotiques face aux diffrents germes responsables. Rsum : La grosse jambe rouge aigu ralise un tableau clinique dinstallation rapide, maximum 48 heures, associant un placard rythmateux assez bien limit, parfois extensif, uni ou bilatral, associ souvent un dme et pouvant saccompagner de signes infectieux. Mots-cls : Erysiple, fasciite ncrosante, sepsis svre, facteurs favorisants, complications, antibiothrapie. Rfrences : Erysiple et fasciite ncrosante : prise en charge : Confrence de consensus organise par la Socit Franaise de Dermatologie et la Socit de Pathologie Infectieuse de Langue Franaise, janvier 2000. J.M. BONNETBLANC, P.BERNARD, A.DUPU - Grosse jambe rouge aigu, Ann Dermatol Venereol 2002 ; 192 : 2 p 170-175.
1. Diagnostic positif
1.1. Linterrogatoire
Il faut prciser : la date de dbut et les modalits volutives (dbut brutal ou insidieux, extension rapide ou lente), la prcession par des prodromes (frissons), les antcdents chirurgicaux sur le membre concern, les antcdents rcents dune pathologie du pied ou de la jambe (prurit inter-orteil), la notion ddme chronique dorigine veineuse ou lymphatique, les traitements dj instaurs (antibiotiques ou traitements topiques), la notion de morsure ou de piqre, lexistence de maladies associes (diabte, insuffisance veineuse, artriopathie des membres infrieurs, imprgnation nolique chronique).
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Il doit rechercher le sige uni ou bilatral des lsions, la nature des lsions cutanes, la prsence dun dme associ. Lexamen clinique doit rechercher imprativement des lsions de ncrose superficielle ou profonde, une porte dentre ventuelle (intertrigo), des signes neurologiques (trouble de la sensibilit), des signes dinsuffisance veineuse chronique, les pouls priphriques pdieux et tibial postrieur, des signes rgionaux (lymphangite, adnopathies inguinale inflammatoire homolatrale), des signes gnraux (hyperthermie, altration de ltat gnral, signes de bas dbit priphrique voquant un sepsis svre).
Signes gnraux
Signes locaux
Autres facteurs
4. Diagnostic tiologique
4.1. Lrysiple
Cest une affection dermatologique bactrienne ralisant une dermo-hypodermite aigu, due aux streptocoques hmolytiques (groupe A+++, B, C ou G).
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Cest le premier diagnostic voquer devant un tableau de grosse jambe rouge aigu au vu de la frquence de la maladie. Ce tableau sobserve habituellement chez un adulte aprs 40 ans, avec un pic de frquence aux alentours de 60 ans. Latteinte des membres infrieurs est favorise par linsuffisance veineuse chronique et/ou lymphatique, mais il existe des formes au niveau des membres suprieurs (lymphoedme post chirurgie ganglionnaire axillaire). Les facteurs favorisants sont : locaux : lymphoedme, porte dentre intertrigo inter-orteil, ulcre variqueux de jambe, gnraux : obsit (diabte et thylisme chronique nont pas t dmontrs comme facteurs de risque). Le dbut est brutal, marqu par une hyperthermie leve (39 40C), apparition de frissons, qui souvent prcde de quelque heures, lapparition du placard cutan inflammatoire. Ce placard est une plaque rythmateuse, dmateuse, circonscrite et hyperalgique la palpation. La notion de bourrelet priphrique est rarement retrouve. Des adnopathies inflammatoires homolatrales sont souvent associes ; une trane de lymphangite homolatrale est retrouve dans 26% des cas. Une porte dentre est identifiable cliniquement dans 60% des cas : intertrigo interdigitoplantaire, piqre, traumatisme avec effraction cutane passe inaperue, ulcre de jambe. Devant un tableau typique de dermo-hypodermite aigu bactrienne et en labsence de comorbidit, aucun examen complmentaire nest ncessaire. Ils pourraient objectiver une hyperleucocytose nette prdominance sur les neutrophiles, un syndrome inflammatoire avec lvation de la VS et de la CRP. A noter que les hmocultures ont faible rentabilit. Des formes subaigus peuvent exister o les signes gnraux sont peu marqus voire absents. Dans ces cas, le diagnostic repose sur le placard rythmateux inflammatoire et sa bonne volution sous traitement anti-streptococcique. Lvolution est satisfaisante dans 80% des cas sous traitement antibiotique. Elle est marque par une dcroissance thermique en 48 72 heures ; lamlioration des signes cutans est plus longue, de lordre dune semaine. Les complications sont de trois types : rcidive : 20% des cas, survenant surtout chez des patients avec un terrain dinsuffisance veineuse et/ou lymphatique chronique, et souvent avec la r-apparition ou la persistance de la porte dentre, locales : 5 10% des cas, survenant surtout chez des patients ayant des co-morbidits ou en cas dimmunodpression : abcs localiss superficiels ou profonds, systmiques : rares < 5% des cas : septicmies streptocoque, glomrulonphrites post streptococciques voire rythme noueux.
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4.4. Leczma
Cest une dermatose immuno-allergique due une hypersensibilit un allergne de contact. Le tableau est caractris cliniquement par un prurit, la prsence de vsicules sur base inflammatoire et une bordure miette. Il est gnralement localis au niveau de la rgion de contact avec lallergne. Les eczmas de jambes se voient surtout chez des malades traits pour des ulcres ; les allergnes les plus frquemment rencontrs sont la lanoline, les antibiotiques locaux, les conservateurs, les mulsifiants Une eczmatisation est souvent rencontre sur un terrain dinsuffisance veineuse chronique. Elle peut tre lie un vrai eczma de contact, mais parfois elle apparat sans allergne dmontr. Le mcanisme nest pas connu. Elle est initialement localise aux deux jambes,
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parfois en regard dune varice ou dune perforante et tendance stendre. Dans ce tableau une surinfection est possible rendant difficile de diagnostic face lrysiple simple.
5. Diagnostic diffrentiel
La thrombose veineuse profonde est souvent discute ; ce qui doit faire recourir en cas de doute une exploration vasculaire. La lymphangite ralise un trajet rouge inflammatoire, avec souvent une adnopathie inguinale, elle peut tre associe lrysiple. Un lymphoedme chronique peut subir des pousses inflammatoires, dont ltiologie infectieuse nest pas toujours claire. Un zona sera limin facilement par la prsence de lsion dermatologique typique, la vsicule, ainsi que lvolution clinique.
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6.2.1. Traitement de lrysiple Les -lactamines sont utiliser en premire intention. La pnicilline G injectable est lantibiotique de rfrence. En traitement dattaque chez les patients hospitaliss, la pnicilline G est utilise la dose de 10 20 millions dunits par jour en 4 ou 6 perfusion, et cela jusqu lobtention de lapyrexie. Le relais par une forme orale (pnicilline V 3 6 millions dunits par jour en trois prises, amoxicilline 3 4.5 g par jour en trois prises) se fait jusqu disparition des signes locaux, soit de 10 20 jours. Le traitement oral par amoxicilline aux mmes doses que ci-dessus est possible en cas de non hospitalisation. Les macrolides et surtout la pristinamycine peuvent constituer une alternative thrapeutique utiliser en deuxime intention. En cas dintolrance ou dallergie la pnicilline, on prescrira de la pristinamycine, un macrolide ou la clindamycine. Le traitement de la douleur devra tre pris en compte. Il nexiste aucun argument pour proposer un traitement anticoagulant prventif systmatique chez les patients atteints drysiple. Ce dernier doit tre discut si les malades atteints drysiple prsentent des facteurs de risque thrombo-emboliques particuliers. Ce sont des facteurs de risque et non lrysiple qui motive le traitement anticoagulant prventif. On peut proposer le port de bande de contention lastique (force deux ou trois) bilatrale, lors drysiple des membres, ainsi quun lever prcoce si le malade est alit. Traitement prventif : Primaire : traitement de la porte dentre (intertrigo inter-orteil, ulcre de jambe), amlioration des troubles circulatoires (port de bas de contention, drainage lymphatique) hygine cutane soigneuse. Secondaire : idem Tertiaire : en cas de plusieurs rcidives ou lorsque les facteurs favorisants sont incontrlables, une antibiothrapie prventive base de pnicilline est possible (Extencilline (benzathine-pnicilline) 2.4 millions dunits IM toutes les 2 3 semaines ou pnicilline V 2 4 millions dunits par jour en deux prises orales). 6.2.2. Traitement des dermo-hypodermites infectieuses : Il repose sur une antibiothrapie probabiliste initiale anti-streptococcique et antistaphylococcique et ensuite adapte au germe retrouv sur le prlvement. En cas de morsure animale, lamoxicilline est lantibiotique de rfrence. Les macrolides ou la pristinamycine peuvent tre utiliss en cas dallergie aux -lactamines. 6.2.3. Traitement dune fasciite ncrosante Cest une urgence mdico-chirurgicale. Il doit tre fait en milieu spcialis.
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Le traitement consiste exciser toutes les zones ncrotiques. Une antibiothrapie parentrale associant une pnicilline G ou cphalosporine, et aminosides est dbute, adapte ensuite selon les donnes de lantibiogramme. Le mtronidazole est utilis en cas de suspicion de germe anarobies. Une ranimation est indispensable demble visant corriger le dficit nutritionnel, lhypovolmie, dventuels dsordres lectrolytiques 6.2.4. Traitement dune hypodermite inflammatoire en rapport avec une insuffisance veineuse Le repos et les antalgiques sont de mise. Une contention lastique est ncessaire. Les antiinflammatoires oraux sont proposs par certaines quipes en sassurant du diagnostic (lutilisation rclame la plus grande prudence ; lassociation entre la survenue de fasciites ncrosantes et les AINS est suggres dans les donnes de la littrature). 6.2.5. Traitement dun eczma Il repose sur lviction de lallergne suppos. Lutilisation des corticostrodes locaux amne une amlioration rapide.
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