Cours Exer
Cours Exer
Cours Exer
=
W
Q1
=
( )
1-
T2
T1
(I.9)
Exergie dune quantit de chaleur
En application de ces expressions, l'exergie d'une quantit de chaleur Q disponible une
temprature absolue T, a pour expression :
E = Q
T - T
o
T
= Q T
o
T - T
o
T T
o
= T
o
( )
Q
T
o
-
Q
T
(I.10)
le facteur (T - T
0
)/T reprsentant le rendement du cycle de Carnot correspondant.
Cette expression dcoule de la dfinition de lexergie, et des proprits du cycle de Carnot,
qui, rappelons le, est le cycle rversible changeant de la chaleur avec deux sources isothermes, et
changeant du travail avec lenvironnement le long de deux transformations adiabatiques (et
rversibles, donc isentropiques). Le cycle idal de Carnot est celui qui permet la transformation
maximale de chaleur en travail, pour des tempratures fixes des deux sources.
Il s'ensuit que la chaleur disponible la temprature ambiante T
0
est de l'anergie pure. Il nest
pas possible de produire du travail avec un cycle monotherme (qui nchangerait de la chaleur
quavec une source isotherme de temprature T
0
).
T
T1
T2
S1 S2
Q1
Q2
W1
Figure 1.1 Cycle de Carnot
SYST016 ANALYSE EXERGTIQUE DES SYSTMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re I RAPPELS - DEFINITION DE LEXERGIE I.7
L'tat de rfrence correspond la plupart du temps la source froide, et est fixe par les
conditions de lambiance.
Exergie dun fluide chimiquement inerte
Considrons un systme (1 kg de vapeur par exemple) voluant dans une machine en rgime
entre un tat initial 1 et un tat final 2, lequel est en quilibre avec l'tat de rfrence. Dans la mesure
o, comme c'est gnralement le cas dans les applications que nous avons en vue, l'nergie cintique
et l'nergie gravifique ne jouent aucun rle important, la variation d'nergie E du systme entre son
tat initial et ltat final, s'crit :
E = H
1
- H
2
(I.11)
o H reprsente l'enthalpie.
La fraction de l'nergie E qui est transformable en travail est dtermine par le thorme de
Gouy. Elle a pour expression :
E = H
1
- H
2
- T
0
(S
1
- S
2
) (I.12)
o S reprsente l'entropie et o T
0
est la temprature absolue de l'tat de rfrence. Par
dfinition, E est l'exergie du systme considr.
La fraction de l'nergie qui n'est pas transformable en travail s'obtient par diffrence; elle a
pour expression :
B = E - E = T
0
(S
1
- S
2
) (I.13)
C'est par dfinition l'anergie du systme considr. On a videmment :
E = E+B (I.14)
Remarquons que lexergie nest pas une proprit intrinsque de la matire : elle se dfinit
toujours par rapport un tat de rfrence qui peut tre choisi arbitrairement, mais qui, en pratique,
correspond aux conditions courantes de lambiance. Dans nos rgions, il est courant de choisir T
0
=
15C (temprature moyenne des eaux de refroidissement), quoique des valeurs de 0C ou 25C
soient quelquefois adoptes. Il est donc conseill de rappeler ltat de rfrence choisi dans toute
analyse exergtique.
Expression exergtique du travail moteur des machines
Pour une transformation infinitsimale effectue dans une machine, on peut crire :
dW
m
= dQ -d(K+gZ) -d H (I.15)
o est W
m
est le travail moteur, Q laction calorifique externe, H lenthalpie du fluide, K son
nergie cintique, Z son altitude et g lacclration de la pesanteur.
Ceci se rcrit :
d H = + dW
m
- d(K+gZ) + dQ (I.16)
SYST016 ANALYSE EXERGTIQUE DES SYSTMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re I RAPPELS - DEFINITION DE LEXERGIE I.8
ou le signe suprieur du terme + dW
m
correspond la machine matrice. Cette quation
indique que la variation denthalpie du fluide provient du travail effectu sur le fluide, corrig des
variations dnergie cintique et potentielle, et enfin de laction calorifique externe.
Recherchons quelle est la fraction dH
r
de dH quil est possible de rcuprer sous forme de
travail mcanique. On peut retrouver lnergie mcanique communique au fluide : + dW
m
-
d(K+gZ), ainsi quune partie de dQ. Le travail maximum rcuprable dpend de la temprature du
fluide subissant laction calorifique dQ et de la temprature de lambiance To, comme indiqu par
lquation (I.10). On en dduit que la rcupration maximale de dH sous forme de travail mcanique
sera :
d H
r
= + dW
m
- d(K+gZ) + dQ
T - T
o
T
= d H -
T
o
T
dQ
(I.17)
Cette expression est valable, que la transformation soit rversible ou irrversible. Dans le cas
le plus gnral, si on reprsente par W
f
lnergie dgrade cause des irrversibilits (par exemple
le travail des forces de frottement), on peut crire :
dQ + dW
f
= T dS ou dQ = T dS - dW
f (I.18)
Introduisant cette valeur de dQ dans lquation prcdente, on obtient :
dH
r
= d H - T
0
dS +
T
o
T
dW
f
(I.19)
Si on dfinit la fonction E = H - T
o
S , et donc dE = dH - T
o
dS
on peut crire :
dH
r
= d E +
T
o
T
dW
f
(I.20)
Rappelons que lexergie se dfinit partir dun tat de rfrence :
e = E - E
o
= (H-H
o
) - T
o
(S-S
o
) (I.21)
Comme d e = d E, on aussi crire :
dH
r
= d e +
T
o
T
dW
f
(I.22)
En identifiant avec lquation (I.17) tablie prcdemment, on obtient :
dW
m
= d(K+gZ) + d e -
T - T
o
T
dQ +
T
o
T
dW
f
(I.24)
On en dduit par intgration lexpression exergtique du travail moteur dune machine motrice
:
W
m
=
T - T
o
T
dQ
1
2
- (K+gZ) - e -
T
o
T
dW
f
1
2
(I.25)
Un expression similaire peut tre crite pour une machine rceptrice.
SYST016 ANALYSE EXERGTIQUE DES SYSTMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re I RAPPELS - DEFINITION DE LEXERGIE I.9
Lintgrale en dW
f
reprsente la perte due aux irrversibilits et en particulier aux frottements.
Elle sexprime comme suit :
T
o
T
dW
f
1
2
= T
0
dS
i
1
2
= T
0
S
i
(I.26)
o on dfinit laccroissement dentropie correspondant aux irrversibilits :
dS
i
=
dW
f
T (I.27)
Ces relations montrent que les frottements se produisant alors que la temprature du fluide est
leve sont moins nuisibles que ceux qui se prsentent basse temprature.
Proprits thermodynamiques dun fluide
Comme le montre lquation (7), lvaluation de lexergie se ramne au calcul de lenthalpie et
de lentropie des fluides.
Pour certains fluides communs, comme leau ou certains rfrigrants, des tables ou des
diagrammes sont disponibles. Lvaluation des grandeurs thermodynamiques et de lexergie se
ramne alors un problme dinterpolation. Toutefois, pour de nombreux fluides industriels, aucune
table nest disponible. Cest particulirement vrai lorsquils se prsentent sous la forme de mlanges.
Il est alors ncessaire dvaluer les fonctions thermodynamiques partir dinformation plus
fondamentales.
Lnergie dun milieu matriel se dcompose en plusieurs contributions :
1 nergie nuclaire, qui reprsente les interactions entre les particules lmentaires
composant les atomes;
2 nergie de liaison chimique, qui reprsente les interactions entre les atomes composant
les molcules;
3 nergie correspondant aux vibrations des atomes composant les molcules;
4 nergie correspondant la rotation des molcules;
5 nergie correspondant la translation des molcules lchelle microscopique (agitation
thermique);
6 nergie due aux interactions entre les molcules (attraction lectrostatique, forces de Van
der Waals, etc);
7 nergie potentielle de la matire place dans un champ de pesanteur;
8 nergie cintique de la matire lchelle macroscopique;
9 nergie potentielle de la matire place dans un champ magntique ou lectrique.
Lors de lanalyse dun procd, lingnieur sintresse aux variations dnergie. Il peut donc
ngliger toute contribution qui reste constante. Cest ainsi que dans ltude des procds thermiques
bass sur la combustion, les contributions nuclaires (1) peuvent tre ignores. De mme, les
contributions (7,8,9) seront ngliges si les variations daltitude, de vitesse ou les contributions
magntiques ou lectrostatiques ne sont pas importantes.
La contribution (2) nintervient que si le procd tudi met en oeuvre des ractions
chimiques; cest le cas par exemple des phnomnes de combustion. On tiendra compte dans
lvaluation des fonctions thermodynamique dune contribution spcifique aux ractions chimiques
(enthalpie et entropie standard de formation).
SYST016 ANALYSE EXERGTIQUE DES SYSTMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re I RAPPELS - DEFINITION DE LEXERGIE I.10
Les contributions (3,4,5) dpendent principalement de la temprature. Leur influence sur
lnergie interne U de la matire est couramment exprime sous la forme dune chaleur spcifique
C
v
=U/T.
La contribution (6) dpend des interactions entre molcules, et donc de leur distance
moyenne. Elle est ainsi influence par la densit du milieu, et donc par la pression. La variation des
fonctions thermodynamiques avec la densit peut se dduire dune quation dtat, cest--dire
dune relation entre le volume spcifique, la pression et la temprature du milieu matriel.
Les relations gnrales qui permettent de calculer lenthalpie et lentropie dun fluide partir
de lquation dtat sont :
H
P
T
= 1 -
1
P
V
(I.28)
o on introduit le facteur :
P
=
V
T
V
P (I.29)
H
T
P
= C
P
(I.30)
S
P
T
= -
V
T
P (I.31)
S
T
P
=
C
P
T
(I.32)
On imagine aisment que ces calculs peuvent devenir fastidieux sil est souhaitable de tenir
compte de toutes les corrections utiles, et de rpter les valuations dans un grand nombre de cas.
Cest pourquoi lusage de logiciels dvaluation des proprits se gnralise. On les trouve soit sous
la forme de systmes indpendants, soit lis une banque de donnes rpertoriant les
caractristiques dun grand nombre de substances, soit intgrs des logiciels de simulation de
procds.
Dans le cadre de ce cours, les tudiants auront notamment accs au systme EPIC
(Estimation de Proprits pour lIngnieur Chimiste) dvelopp lUniversit de Lige. Si
ncessaire, ils pourront faire appel au logiciel de simulation BELSIM.
Evaluation pratique de lexergie dun gaz parfait
Par dfinition, le gaz parfait est un fluide dpourvu de toute interaction entre molcules. Les
gaz rels faible pression ont un comportement qui se rapproche de celui des gaz parfaits : faible
densit, les molcules sont en moyenne plus loignes les unes des autres, et les possibilits
dinteractions (attraction ou rpulsion) ont de moins en moins dimportance. Il est raisonnable
destimer les proprits dun fluide par les lois des gaz parfaits lorsque la pression est modre
(maximum 1 MPa, pour fixer les ides) ou lorsque la temprature est nettement suprieure la
temprature critique du fluide.
Pour une mole dun gaz parfait, on peut crire :
SYST016 ANALYSE EXERGTIQUE DES SYSTMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re I RAPPELS - DEFINITION DE LEXERGIE I.11
H
1
-H
o
=
C
p
(T) dT
T
o
T
1
(I.33)
S
1
-S
o
=
C
p
(T)
T
dT
T
o
T
1
- R ln
P
1
P
o
(I.34)
o R est la constante dtat des gaz parfaits
R = 8,31432 J/mol/K
Si la chaleur spcifique pression constante est reprsente par un polynme dordre 3,
comme dans la table fournie en annexe :
C
p
= A+ B T + C T
2
+ D T
3
(I.35)
on peut crire :
H
1
-H
o
= A
( ) T
1
-T
o
+
B
2
( ) T
1
2
-T
o
2
+
C
3
( ) T
1
3
-T
o
3
+
D
4
( ) T
1
4
-T
o
4
(I.36)
S
1
-S
o
=
A ln
T
1
T
o
+ B
( ) T
1
-T
o
+
C
2
( )
T
1
2
-T
o
2
+
D
3
( )
T
1
3
-T
o
3
- R ln
P
1
P
o (I.37)
En appliquant lquation (I.12), on obtient pour expression de lexergie dun gaz parfait T
1
,
P
1
:
E
1
(T
1
, P
1
) = H
1
-H
o
-T
o
(S
1
-S
o
) (I.38)
expression dans laquelle il suffit de substituer (I.36) et (I.37).
Dans un diagramme (T,S), tous les tats dexergie nulle sont reprsents par une droite ayant
pour quation :
H-H
o
-T
o
(S-S
o
) = 0 (I.39)
Si on considre un cart de temprature suffisamment faible pour que la chaleur spcifique
puisse tre considre constante :
T-T
o
= T
o
(S-S
o
) / c
p
(I.40)
Cette droite est tangente en (T
o
, P
o
) lisobare P
o
dquation :
S-S
o
= c
p
ln(T / T
o
) (I.41)
Tous les tats dont lexergie est positive sont reprsents par le demi plan au dessus de cette
droite. En se rappelant que dans le diagramme (T, S), lenthalpie dun fluide dans ltat M est
reprsente par la surface comprise entre lisobare P
M
, lisentropique S
M
et laxe S (hachures
droites sur la figure suivante), et que pour un gaz parfait lenthalpie est indpendante de la pression, il
est ais de reprsenter lexergie par une surface sur ce mme diagramme. La construction se dduit
de lquation (I.39). Lenthalpie dans ltat de rfrence Ho(To, Po) est gale pour un gaz parfait
lenthalpie (T
M
, P
M
) (hachures horizontales), si bien que H-Ho est reprsent par les hachures
entrecroises. Le terme To(S-So) est reprsent par laire du rectangle dlimit par les
isentropiques S
M
et S
0
, lisotherme To et laxe horizontal (hachures obliques). Lexergie est donc
gale reprsente par le a somme des aires hachures obliques et hachures entrecroises.
SYST016 ANALYSE EXERGTIQUE DES SYSTMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re I RAPPELS - DEFINITION DE LEXERGIE I.12
TM
T0
SM
S0
M
m
PM
Pm
P0
T
S
On tablira aisment les diagrammes correspondants dans les cas o P
M
< P
0
o lorsque o
T
M
< T
0
Evaluation pratique de lexergie dun mlange de gaz parfaits
Lenthalpie dun mlange de gaz parfaits sobtient en ajoutant les enthalpies partielles de
chacun des constituants, calcules comme pour une substance pure au moyen de (I.33). Si le
mlange tudi se compose de m substances, et la grandeur N
i
reprsente le nombre de moles de la
substance i dans le mlange, on a :
H
1
-H
o
=
m
i=1
N
i
H
i,1
- H
i,o
(I.42)
Par contre pour lentropie, il faut introduire une correction due la dilution des substances
dans le mlange :
S
1
-S
o
=
m
i=1
N
i
S
i,1
- S
i,o
- R ln
N
i
m
k=1
N
k
(I.43)
Lexergie du mlange de gaz parfaits se calculera partir de lenthalpie et de lentropie au
moyen de la relation (I.33).
Evaluation pratique de lexergie dun liquide incompressible
Les proprits thermodynamiques dun fluide incompressible dpendent peu de la pression.
On peut pratiquement utiliser la relation (10) pour estimer lenthalpie, et utiliser la relation suivante
pour lentropie :
SYST016 ANALYSE EXERGTIQUE DES SYSTMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re I RAPPELS - DEFINITION DE LEXERGIE I.13
S
1
- S
0
=
c
p
(T) dT
T
T0
T 1
(I.44)
Lexergie dun liquide incompressible se calculera partir de lenthalpie et de lentropie au
moyen de la relation (I.38).
Evaluation pratique de lexergie dun mlange de liquides incompressibles
Lenthalpie dun mlange de liquides incompressibles sobtient en ajoutant les enthalpies
partielles de chacun des constituants, en appliquant la relation (I.42).
Pour lentropie, il faut introduire une correction due la dilution des substances dans le
mlange, en appliquant la relation (I.43).
Lexergie du mlange de liquides incompressibles se calculera partir de lenthalpie et de
lentropie au moyen de la relation (I.38).
Effet dun changement de phase
Lenthalpie et lentropie sont des fonctions dtat. On peut donc valuer leur variation entre
deux tats en suivant un chemin arbitraire conduisant de ltat initial ltat final. En pratique, on
adoptera gnralement une squence de transformations isothermes ou isobares.
Si un changement de phase se produit au cours de ces transformations, il faudra tenir compte
de leffet thermique de ce changement de phase, tant pour lenthalpie que pour lentropie. Par
exemple, lors de la vaporisation dun corps pur, lenthalpie saccrot de la chaleur latente de
vaporisation L
LV
. Quant lentropie de vaporisation, elle est gale au rapport de la chaleur latente
de vaporisation L
LV
la temprature de changement de phase T
LV
.
H
LV
L
LV (I.45)
S
LV
L
LV
T
LV (I.46)
Par exemple, pour valuer la variation dexergie de leau entre (200C, 2 bar) et (40C, 0.5
bar), nous pouvons faire les approximations suivantes :
vapeur deau assimile un gaz parfait de C
p
= 1.93 kJ/kg
eau liquide suppose incompressible, C
p
= 4.22 kJ/kg
chaleur latente de vaporisation L
LV
.= 2258 kJ/kg 100C
La variation denthalpie sera :
H
L
= 4.22 (100-40) = 253 kJ/kg pour le liquide de 40 100C
H
LV
= 2258 kJ/kg pour la vaporisation
H
V
= 1.93 (200-100) = 193 kJ/kg pour leau vapeur de 100 200C
soit un total de 2704 kJ/kg
La variation dentropie sera :
S
L
= 4.22 ln((100+273)/(40+273)) = 0.740 kJ/kg/K pour le liquide de 40 100C
S
LV
= 2258/(100+273) = 6.054 kJ/kg pour la vaporisation
SYST016 ANALYSE EXERGTIQUE DES SYSTMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re I RAPPELS - DEFINITION DE LEXERGIE I.14
S
V
= 1.93 ln((200+273)/(100+273))- 8.314/18.01 ln(2/1.013) = 0.144 kJ/kg/K pour
leau vapeur de 100 200C
soit un total de 6.938 kJ/kg/K
La variation dexergie sera donc (en fixant T
o
=288.15K) :
E = 2704 - T
o
. 6.938 = 704.8 kJ/kg/K
Si nous rptons ces calculs avec prcision en utilisant une table des fonctions
thermodynamiques (modle NBS), on obtient :
H
L
= 251.5 kJ/kg H
LV
= 2256.6 kJ/kg H
V
= 194.3 kJ/kg
soit un total de 2702.4 kJ/kg
La variation dentropie sera :
S
L
= 0.7346 kJ/kg/K S
LV
= 6.0474 kJ/kg S
V
= 0.1514 kJ/kg/K
soit un total de 6.9334 kJ/kg/K
La variation dexergie sera alors :
E = 2702.4 - T
o
. 6.9334 = 704.54 kJ/kg/K
Evaluation pratique de lexergie dun fluide rel
Les proprits thermodynamiques dun fluide rel svaluent au moyen dune quation dtat.
Il sagit dun processus complexe, qui justifie lemploi de linformatique. A titre dexemple, voyons
les relations permettant dvaluer les proprits dun fluide au moyen de lquation de Peng et
Robinson, couramment utilise pour valuer les proprits de fluides non polaires, comme les
hydrocarbures. La prcision de cette mthode est raisonnable. Si une grande prcision est exige,
on fait appel des quations dtat comportant un grand nombre de paramtres ajustables (jusqu
une centaine).
Lquation dtat scrit, pour une mole de fluide :
P =
R T
V - b
-
a(T)
V
2
+ 2 b V - b
2
(I.47)
Pour un mlange de m constituants, dont la composition est dfinie par les fractions molaires :
x
i
=
N
i
N
k (I.48)
on calcule les coefficients a et b par les rgles de mlange :
a =
m
i = 1
m
j=1
a
i
a
j
b =
m
i = 1
b
i
(I.49)
Les coefficients a
i
et b
i
caractrisant les substances pures se calculent partir de leur
temprature critique T
ci
et de leur pression critique P
ci
et de leur facteur acentrique
i
, et de la
temprature :
SYST016 ANALYSE EXERGTIQUE DES SYSTMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re I RAPPELS - DEFINITION DE LEXERGIE I.15
a
i
= a
c
1 + k 1-
T
T
c i
2
a
c
=
0.45724 R
2
T
ci
2
P
ci
k = 0.37464 + 1.54226
- 0.26992
2
b
i
=
R T
ci
P
ci (I.50)
Connaissant la temprature, la pression et la composition du mlange, on peut utiliser
lquation dtat pour valuer le volume molaire V (on peut montrer que dans ce cas, le problme
peut se ramener la rsolution dune quation cubique). Habituellement, une mthode numrique
itrative est utilise.
On utilisera lquation dtat pour valuer la lcart entre les fonctions thermodynamiques de
fluide rel (T, P) et celles du gaz parfait (T, P=1.013 bar, pour lequel V=R T/P).
Pour lquation de Peng- Robinson, on a :
S-S = R ln
Z-B*
Z
+ R ln
V
V
-
1
b 8
a
T
ln
2Z+B*(2- 8)
2Z+B*(2+ 8)
Z =
P V
R T
B* =
b P
R T (I.51)
Pour valuer lenthalpie, il est plus simple de passer par la correction dnergie libre de
Helmholtz :
A-A = -RT ln
Z-B*
Z
- RT ln
V
V
+
a
b 8
ln
2Z+B*(2- 8)
2Z+B*(2+ 8)
(I.52)
pour en dduire la correction denthalpie :
H-H = (A-A) + T (S-S) + RT (Z-1)
(I.53)
Il est inutile de prciser que lusage de logiciels de calcul facilite grandement lapplication de
telles mthodes de calcul.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re II EXERGIE ET REACTIONS CHIMIQUES II.1
EXERGIE ET REACTION CHIMIQUE
Variation dexergie des systmes de composition variable
Dans les applications prcdentes, nous avons considr que des systmes dont la
composition restait fixe : il sagissait de substances pures ou de mlanges de composition dfinie.
Nous conserverons la dfinition de lexergie qui a t introduite prcdemment, cest dire le
travail maximum quil est possible de retirer dun systme au moyen dun cycle thermodynamique
moteur dont une des source est le systme en question et lautre est en quilibre avec un
environnement de rfrence. Toutefois, nous prendrons en compte des mcanismes qui permettent
dobtenir du travail en mettant en oeuvre des modifications de composition du systme.
La sparation des constituants dun mlange ncessite une consommation dnergie : par
exemple, pour sparer un mlange de mthanol et deau, on peut procder par distillation. Il faudra
apporter de la chaleur au rebouilleur de la colonne de distillation, et on rcuprera ventuellement de
la chaleur au condenseur, mais une temprature moindre. On pourra galement sparer les
constituants dun gaz par permation slective au travers dune membrane : il faudra alors mettre en
oeuvre une diffrence de pression entre les deux cts de la membrane, afin de crer une diffrence
de potentiel chimique incitant certaines molcules diffuser au travers de la paroi.
Rciproquement, on doit pouvoir mettre en oeuvre des procds qui exploitent une diffrence
de composition pour produire du travail. Il existe peu dexemple en dehors des systmes bass sur
des ractions chimiques. On pourrait par exemple imaginer un moteur exploitant la diffrence de
concentration entre deux solutions : si un piston semi-permable spare deux chambres remplies de
solutions de concentrations diffrentes (eau douce et eau sale, par exemple), le systme va tendre
vers une galisation des potentiels chimiques, et donc une uniformisation des concentrations : leau
douce va diffuser au travers de la paroi et diluer leau sale, ce qui exercera une pression sur le
piston, et permettra donc le production de travail mcanique. On peut imaginer quen inversant
priodiquement les concentrations de part et dautre du piston, il soit possible dobtenir un
mouvement alternatif. Toutefois la vitesse de diffusion au travers de la paroi est trop faible pour
quun tel processus soit utilisable en pratique grande chelle.
Signalons encore que la plupart des procds de sparation sont loin dtre rversibles. Alors
que des rendements exergtiques de 40 50% peuvent tre atteints dans les cycles des moteurs
thermiques les plus performants, les rendements des processus de sparation dpassent rarement
quelques pour cents. Il sagit l dun dfi majeur pour lindustrie chimique, dont les procds de
purification (distillation notamment) contribuent pour une part significative sa consommation
nergtique.
Pour les systmes de composition variable ne faisant pas intervenir de raction chimique (cest
dire lorsque le nombre total de moles de chacune des espces reste constant dans le systme), on
peut faire appel la relation A.xx pour chacun des sous systmes.
Par exemple, si nous considrons le systme suivant :
Sous systme 1 Sous systme 2
Etat initial 1 kg eau 15C 1 kg eau + 35 g sel (NaCl)
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re II EXERGIE ET REACTIONS CHIMIQUES II.2
15C
Etat final 0,5 kg eau 15C 1,5 kg eau + 35 g sel
15C
En admettant que la solution est idale et en choisissant ltat de rfrence 15C, les seules
contributions lexergie proviennent des effets de dilution sur lentropie des sous systmes. On a,
pour les solutions liquides idales T=T
0
:
S = - R
n
i =1
N
i
ln
N
i
n
k=1
N
k
(II.1)
o N
i
reprsente le nombre de moles de la substance i.
Compte tenu des masses molaire (18 pour H2O et 58,5 pour le sel), on calcule
successivement :
Sous systme 1 - initial :
N
eau
= 55.56 N
sel
= 0.598 x
eau
= 0.989 x
sel
= 0.011
S1 = - 8.319 (55.56 ln(0.989) + 0.598 ln(0.011) ) = 27.556 J/K
Sous systme 2 - initial :
N
eau
= 55.56 N
sel
= 0 x
eau
= 1 x
sel
= 0
S2 = - 8.319 (55.56 ln(1) + 0) = 0 J/K
do une entropie totale S= 27.556 J/K
Sous systme 1 - final :
N
eau
= 83.33 N
sel
= 0.598 x
eau
= 0.993 x
sel
= 0.007
S1 = - 8.319 (83.33ln(0.993) + 0.598 ln(0.007) ) = 29.565 J/K
Sous systme 2 - final :
N
eau
= 27.78 N
sel
= 0 x
eau
= 1 x
sel
= 0
S1 = - 8.319 (27.78 ln(1) + 0) = 0 J/K
do une entropie totale S=29.565 J/K
Lenthalpie du systme ne change pas (hypothse didalit des mlanges). La variation
dexergi et donc le travail maximum rcuprable est de :
e = - T
0
(S-S) = -288,15 (29,565-27,556) = -579 J.
Thermodynamique et raction chimique
Il est vident que la valeur nergtique de la matire ne dpend pas exclusivement de sa
temprature. Nous avons vu prcdemment que lnergie totale pouvait se dcomposer en plusieurs
contributions. Jusqu prsent, nous avons suppos que la matire ne subissait aucune
transformation chimique. Il tait commode de choisir un tat de rfrence commun pour toutes les
substances, et gnralement, on choisit comme tat de rfrence 0C, la pression atmosphrique et
les substances pures dans leur tat daggrgation stable dans ces conditions.
Pour traduire dans les fonctions thermodynamique le potentiel nergtique mis en oeuvre par
les ractions chimiques, un autre rfrentiel est ncessaire. La convention couramment adopte en
thermochimie est de fixer arbitrairement lenthalpie et lentropie des lments dans un tat de
rfrence, par exemple 25C, pression atmosphrique, molcule lmentaire tat daggrgation le
plus stable. Cest ainsi quon peut admettre que lenthalpie molaire et lentropie molaire sont nulles
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re II EXERGIE ET REACTIONS CHIMIQUES II.3
25 C = 298,15 K et 101325 Pa pour les corps simples, pris ltat pur, tels que :
Oxygne O
2
Hydrogne H
2
Carbone (graphite) C
Azote N
2
Argon Ar
Hydrogne H
2
etc ...
Pour les autres substances, on choisira comme valeur de rfrence leur enthalpie standard de
formation partir des lments 25 C = 298,15 K et 101325 Pa, cest dire lenthalpie libre
par la raction chimique en faisant ragir les lments dans les proportions exactes permettant
dobtenir une mole de la substance dsire. On convient donc que lenthalpie standard de formation
des lments est nulle.
Par exemple, pour former une mole de H
2
O, on fera ragir :
H
2
+ 0.5 O
2
-> H
2
O + Q
les ractifs tant initialement dans ltat de rfrence, Q=241800 J tant la quantit de
chaleur libre par la raction et rcupre en ramenant le produit de la raction dans ltat de
rfrence. On attribuera la mole deau une enthalpie de rfrence ou enthalpie standard de
formation H
f
gale -241800 J/mole.
De la mme manire, en tudiant la combustion du graphite :
C + O
2
-> CO
2
+ 393500 kJ
on fixe ltat de rfrence pour le dioxyde de carbone, dont lenthalpie standard de formation
sera gale H
f
= -393500 J/mole.
On utilisera la proprit dadditivit des enthalpies de raction, dcoulant du thorme de
Nernst. Cest ainsi quen tudiant la raction :
CH
4
+ 2 O
2
-> CO
2
+ 2 H
2
O + 802000 J
on en dduira lenthalpie de formation du mthane :
H
f
CH4
= H
f
CO2
+ 2 H
f
H2O
- 2 H
f
O2
+ 802000 J
= -393500 + 2 . (-241800) - 2 (0) + 802200
= -74900 kJ/kmole
Cest ainsi que de proche en proche, on sera en mesure de dterminer lenthalpie standard de
formation de chaque substance chimique, en mesurant leffet thermique dune raction dans laquelle
elle est implique avec dautres substances dont lenthalpie standard est dj connue.
On peut, de la mme manire, valuer les autres grandeurs thermodynamiques associes aux
ractions chimiques, telles que lentropie S ou lenthalpie libre G.
On trouvera dans les tables en annexe les valeurs denthalpie standard de formation H
f
,
denthalpie libre standard de formation G
f
et denthalpie standard de formation S
f
permettant
lvaluation des grandeurs thermodynamiques et en particulier de lexergie des systmes de
composition variable.
En choisissant comme tat de rfrence pour toutes les substances leur enthalpie et entropie
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re II EXERGIE ET REACTIONS CHIMIQUES II.4
standard de formation on peut donner une porte plus gnrales aux relations prsentes au chapitre
I. Par exemple, pour valuer les grandeurs H et S au moyen des tables en annexe, on utilisera :
H
1
-H
fo
= A
T
1
-T
o
+
B
2
T
1
2
-T
o
2
+
C
3
T
1
3
-T
o
3
+
D
4
T
1
4
-T
o
4
(II.2)
S
1
-S
fo
=
A ln
T
1
T
o
+ B
T
1
-T
o
+
C
2
T
1
2
-T
o
2
+
D
3
T
1
3
-T
o
3
- R ln
P
1
P
o (II.3)
o (T
o
, P
o
) sont les temprature et pression de rfrence des grandeurs de formation, soit
298,15 K et 101325 Pa.
Remarquons que nous avons dsign lenthalpie de rfrence par H
f
et non par H
o
pour
indiquer que ltat de rfrence nest plus arbitraire, mais est ltat standard thermochimique.
Contribution chimique lexergie
En appliquant les relations dveloppes prcdemment, nous sommes en mesure dvaluer
lenthalpie et lentropie de tout mlange pour lequel une quation dtat est disponible, en prenant en
compte la contribution chimique ces grandeurs thermodynamiques. Nous serons alors en mesure
dvaluer les variations de la fonction E = H - T
o
S. Afin de compltement dfinir la fonction exergie
e = E - E
o
, nous devons toutefois dfinir un tat de rfrence correspondant au niveau zro de la
contribution chimique lexergie.
Pour ce faire, il est habituel de choisir pour
chaque lment une substance dans un tat dont le
potentiel nergtique peut tre considr comme nul,
soit parce quelle est disponible en grandes quantits et
trs faible cot sous cette forme, soit parce quelle est
forme spontanment et se prsente comme un rsidu
lors de ractions chimiques ayant un intrt nergtique.
On choisira donc pour chaque lment une substance
chimique compose exclusivement de cet lment et
ventuellement dautres lments dj pris en
considration antrieurement.
Un tat de rfrence convenable serait celui de
latmosphre, dont la composition moyenne au niveau
de la mer est donne dans la table suivante.
Pour lair humide satur, on peut calculer les
compositions moyennes suivantes en fonction de la temprature.
Table II.1 :
Composition moyenne de latmosphre
Air sec incertitude
vol % +-
N2 78.084 0.004
O2 20.946 0.002
CO2 0.033 0.001
Ar 0.934 0.001
ppm
Ne 18.18 0.04
He 5.24 0.004
Kr 1.14 0.01
Xe 0.087 0.001
H2 0.5 ?
CH4 2 ?
N2O 0.5 0.1
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re II EXERGIE ET REACTIONS CHIMIQUES II.5
Par exemple, si nous souhaitons dfinir ltat de rfrence pour loxygne, le choix de la
molcule O
2
une fraction molaire de 0.20946 dans lair sec T
o
=288.15C,
P
o
=101325 Pa
correspond bien la dfinition : loxygne sous cette forme est disponible en grande quantit, et il est
impossible den tirer spontanment de lnergie.
Nous allons calculer H
o
et S
o
pour O
2
dans cet tat, ce qui conduit :
H
o
H
fo
+ c
p
dT
298.15
288.15
P
CO2
P
CO
P
O2
o la variables P
i
reprsentent la pression partielle de la substance i, cest dire la pression
totale multiplie par la fraction molaire de cette substance I, et o K
p
est la constante dquilibre
de la raction la temprature du systme. K
p
svalue aisment en fonction des grandeurs
thermodynamique H
st
et S
st
des ractifs et des produits calcules dans les conditions standard
(cest--dire la temprature de raction et la pression de rfrence).
On calculera, partir des grandeurs standard, la variation denthalpie, dentropie et dnergie
libre standard de raction, cest dire :
H
r
= H
st
CO2
- H
st
CO
- 0.5 H
st
O2
S
r
= S
st
CO2
- S
st
CO
- 0.5 S
st
O2
G
r
= H
r
- T s
r
K
p
est li cette dernire grandeur par la relation :
ln Kp
G
r
RT
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re II EXERGIE ET REACTIONS CHIMIQUES II.20
Les H
st
et S
st sont
calculs en I63:I65 et K71:K73 respectivement. Les G
st
sont en L71:73
et on en dduit immdiatement G
r
en L75 et Kp en L76.
On dsigne par x le nombre de moles de CO restant dans les fumes (cellule C62). En
fonction de cette valeur, on peut calculer les dbits partiels de toutes les substances dans les fumes
en C63:C66. Les fractions molaires (E63:E66) et les pressions partielles (F63:F66) sen dduisent
aisment. Ces dernires permettent de calculer le membre de droite de la relation dquilibre, qui
solution doit tre gal au Kp dtermin par ailleurs. Il faut jouer sur la variable x pour vrifier cette
galit (la fonction de rsolution du tableur peut tre utilise). Dans le cas illustr, pour une
temprature adiabatique de combustion de 2500C, on trouve x=0.3759.
Connaissant la compostion des fumes lquilibre, il est possible dvaluer leur exergie, en
estimant H, S et E tant la temprature de combustion (cellules I63:K67) que dans les conditions de
rfrence (cellules I78:K82). On en dduit lexergie disponible dans les fumes en K83.
Il reste vrifier que la temprature de prchauffe suppose permet de boucler le bilan
thermique. On calcule la ligne 88 lenthalpie entre (air et CO) et sortie (fumes) ainsi que leur
cart, qui doit sannuler la solution. On peut calculer une valeur corrige de la temprature de
prchauffe par lalgorithme de Newton, la correction la valeur suppose tant gale au dfaut
denthalpie divis par la capacit calorifique des ractifs (C
p
calculs en L50 et L55). Dans
lexemple prsent ici, la solution est atteinte pour une temprature de prchauffe de 1109C.
On dresse aisment le bilan exergtique de la combustion. A lactif, on porte lexergie du
combustible ayant ragi, value dans les conditions de rfrence (cellule F37, multiplie par la
cellule C64, nombre de moles de CO
2
obtenues par raction). On porte galement lactif lexergie
rsultant de la prchauffe du CO et de lair. Au passif, on trouve lexergie disponible dans les
fumes et les pertes.
Dans les conditions de lexemple, les irrversibilits dues la combustion reprsentent 43.4%
de lexergie mise en oeuvre.
On peut faire varier les conditions opratoires pour valuer la sensibilit des rsultats. Le
tableau suivant montre comment voluent les variables principales en fonction de la temprature de
combustion dsire, pour un mlange stoechiomtrique de CO et dair. On remarque que Kp est
une fonction qui dcroit rapidement avec la temprature. entre 2200 et 3000C, la proportion de
CO non converti passe de 17 73%. Le rendement, exprim comme lexergie disponible rapporte
lexergie mise en oeuvre, samliore lorsque la temprature de combustion slve. Comme la
conversion du CO diminue rapidement avec llvation de temprature, il en est de mme de la
chaleur libre par la raction chimique. Cest pourquoi toute augmentation de la temprature de
raction exige un accroissement beaucoup plus important de la temprature de prchauffe, la
diminution de la chaleur de raction devant tre compense par un apport supplmentaire de chaleur
sensible.
Influence de la dissociation du CO2
Il ressort de ltude prcdente que la combustion trs haute temprature prsente les
particularits suivantes :
La dissociation qui apparat vers 1600C augmente avec la temprature pour devenir
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re II EXERGIE ET REACTIONS CHIMIQUES II.21
presque totale vers 3000C.
La dissociation entrane une rgression de la combustion et par consquent de la chaleur
dgage par celle-ci.
Pour atteindre les fortes enthalpies des gaz lies aux tempratures leves, il faut recourir
un trs important prchauffage des gaz frais; cette obligation est encore renforce par la rgression
de la combustion, donc aussi de la chaleur dgage, observe haute temprature.
La perte par irrversibilit globale de la combustion qui est importante en l'absence de
prchauffage se rduit fortement lorsqu'on s'est impos une temprature adiabatique de combustion
suprieure 2400C.
Un calcul analogue au prcdent a t rpt pour diffrentes tempratures comprises entre
2200C et 3000C, c'est--dire dans tout le domaine de temprature dans lequel se dveloppe la
dissociation. Les principaux rsultats en sont repris au tableau II.3. A la figure 4, on a reprsent les
courbes qui traduisent les variations en fonction de la temprature, des grandeurs suivantes :
Remarquons quune temprature infrieure 2100C ne peut tre atteinte : la temprature
adiabatique de combustion en labsence de prchauffage est de 2110C. Une temprature infrieure
peut tre obtenu soit avec un excs dair, soit si le comburant est apauvri en oxygne.
Table II.3 : variation de lquilibre CO/CO2 avec la temprature
T (C) Kp x rendement T prch(C)
2110 47.5 0.1259 0.406 7.3
2200 28.6 0.1709 0.456 247.4
2400 10.5 0.3001 0.536 815.6
2600 4.43 0.4547 0.592 1400.2
2800 2.102 0.6064 0.633 1949.3
3000 1.0968 0.731 0.665 2425.3
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re II EXERGIE ET REACTIONS CHIMIQUES II.22
Kp
1
10
100
1500 2000 2500 3000
x = f(T)
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
1500 2000 2500 3000
Tprchauffe = f(T)
0
500
1000
1500
2000
2500
1500 2000 2500 3000
rendement = f(T)
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1500 2000 2500 3000
A la temprature de 2200C, pour laquelle la dissociation est encore pratiquement inexistante, la
perte d'exergie globale due la combustion s'lve prs de 60% de l'exergie mise en oeuvre
(prchauffe et combustible). Mais, au fur et mesure que la temprature de combustion s'lve,
cette perte d'exergie diminue. Remarquons que si le rendement tait exprim en prenant lexergie du
combustible comme dnominateur, les valeurs de rendement seraient plus leves. Les rendements
tels quils sont exprims dans les diagrammes prsents ci-dessus utilisent au dnominateur lexergie
mise en oeuvre par la raction; or comme la fraction (1-x) de CO qui ragit diminue avec llvation
de T, ceci exerce un effet ngatif sur la valeur calcule du rendement.
La perte d'exergie due la combustion rsulte de l'irrversibilit qui affecte celle-ci. En effet,
dans une combustion classique, les ractifs mlangs s'enflamment lorsque leur raction est amorce;
ils dgagent alors brusquement, sous forme de chaleur, l'nergie chimique que le combustible
contenait l'tat latent : c'est le processus de "combustion vive ". Cependant, au fur et mesure que
la combustion rgresse par suite de la dissociation lie la temprature de combustion qui s'accrot,
la chaleur dgage par la combustion vive devient de plus en plus faible cependant que l'nergie
chimique qui reste attache la fraction du combustible qui n'a pas encore ragi, pourra se librer
progressivement, selon un processus rversible li au dplacement de l'quilibre chimique, pendant le
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re II EXERGIE ET REACTIONS CHIMIQUES II.23
refroidissement des gaz brls qui accompagnera leur utilisation.
Pour une temprature au del de 3000
4
3
u
1
V
1
o P
1
1
3
u
1
est la pression de radiation et u
1
la densit d'nergie ou nergie interne spcifique.
Par unit de temps, l'unit de surface du corps
noir rayonne une nergie .T
1
4
qui va emplir un
volume de section de base unitaire et de hauteur
gale la longueur parcourue par le rayonnement
dans le mme temps. La densit d'nergie vaut alors
dans ce volume:
u
1
T
1
4
c
Lorsque le piston s'est dplac et qu'il a
engendr le volume V
1
, l'nergie rayonnante apparue dans ce volume vaut :
U
1
= u
1
V
1
T
1
4
c
V
1
d'o:
Q
1
4
3
u
1
V
1
4
3
T
1
4
c
V
1
Aprs que V
1
a t engendr, on substitue une paroi rflectrice au corps noir et l'nergie
rayonnante subira alors une dtente adiabatique rversible, dcrite par lquation V T
3
= constante;
on aura ainsi :
V
V
1
T
1
3
T
3
et dV 3
V
1
T
1
3
T
4
dT
Comme P
1
3
u
T
4
3c
Le travail de dtente peut s'crire :
PdV
1
2
1
2
T
4
3c
( 3V
1
T
1
3
T
4
)dT
c
V
1
T
1
4
(1
T
2
T
1
) u
1
V
1
(1
T
2
T
1
)
On substitue ensuite un corps noir T
2
(en quilibre avec l'nergie rayonnante) au fond du
cylindre rflecteur, puis on ramne le piston son point de dpart. Au cours de cette opration, le
corps noir T
2
absorbe rversiblement la quantit de chaleur :
Q
2
= U
2
+ P
2
V
2
= u
2
.V
2
+ 1/3 u
2
.V
2
= 4/3 u
2
.V
2
L'nergie rayonnante contenue dans V
2
vaut :
V1
V2
T1
T2
Refl.
Figure 3.1 : change radiatif
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.3
U
2
u
2
V
2
c
T
2
4
V
2
c
(V
2
T
2
3
)T
2
Or, pour la dtente adiabatique rversible :
V
2
T
2
3
V
1
T
1
3
On en dduit alors :
U
2
c
(V
1
T
1
3
) T
2
c
(T
1
4
V
1
)
T
2
T
1
u
1
V
1
T
2
T
1
et, finalement :
Q
2
4
3
u
2
V
2
4
3
u
1
V
1
T
2
T
1
Le travail total vaut :
W P
1
V
1
+ PdV
1
2
P
2
V
2
W
1
3
u
1
V
1
+ u
1
V
1
(1
T
2
T
1
)
1
3
u
1
V
1
T
2
T
1
4
3
u
1
V
1
(1
T
2
T
1
)
La chaleur Q
1
rayonne T
1
est donc transforme d'une part en un travail :
4
3
U
1
(1
T
2
T
1
)
et, d'autre part, en une nergie
4
3
U
2
4
3
U
1
T
2
T
1
qui sera absorbe par le corps noir T
2
.
L'expression du travail montre que celui-ci est gal l'exergie de la chaleur rayonne par la
source chaude tandis que la chaleur absorbe par la source froide est gale son anergie.
Au cours du processus, aucune nergie n'a t transmise de la source froide T
2
la source
chaude T
1
, car dans l'hypothse adopte de la rversibilit, cet change ne serait possible que
moyennant l'apport d'un travail permettant le parcours en sens inverse du cycle primitif. D'ailleurs, en
raison de la conversion d'une fraction de l'nergie rayonne T
1
, la quantit dnergie absorbe T
2
est infrieure la premire.
Si deux surfaces noires sont mises en regard l'une de l'autre, il s'tablit spontanment entre
elles un change radiatif irrversible. Le volume occup par l'nergie rayonnante n'effectue aucun
travail, et par suite l'nergie mise par la surface chaude vaut T
1
4
tandis que la surface froide met
T
2
4
. On obtient globalement l'change : (T
1
4
T
2
4
)
Dans ce cas irrversible, il n'y a aucune production de travail et par suite l'nergie mise par
l'une des sources est intgralement absorbe par l'autre. D'autre part, la chute d'exergie associe
l'change de chaleur considr, constitue ici une perte. D'ailleurs, les absorptions des nergies
respectivement mises par les deux sources, se soldent par un transfert de chaleur dans le sens des
tempratures dcroissantes.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.4
Echange calorifique par mlange
Considrons une kilomole de gaz parfait diatomique la temprature T
1
=600C (873K) et
une kilomole du mme gaz la temprature T
2
=200C (473K). Si l'on met en communication les
enceintes occupes par ces deux quantits de gaz, on obtient aprs homognisation du mlange
sous l'effet de la diffusion, une temprature uniforme T
n
, dont la valeur se dduit du bilan thermique
de l'opration, soit dans l'hypothse d'un mlange isobare :
C
p
(T
1
-T
0
) + C
p
(T
2
-T
0
) = 2 C
p
(T
n
-T
0
)
d'o :
T
n
= (T
1
+ T
2
)/2 = 673 K ou 400C
On a, d'autre part, en vertu de l'quation d'tat :
-pour 1 kmol T
1
: V
1
= R T
1
/ P
0
-pour 1 kmol T
2
: V
2
= R T
2
/ P
0
-pour 1 kmol du mlange T
n
:
V
n
= R T
n
/ P
0
=
R
P
0
T
1
+ T
2
2
1
2
RT
1
P
0
+
RT
2
P
0
_
,
1
2
( V
1
+ V
2
)
Par suite, le volume occup par le mlange est gal la somme des volumes occups
initialement par ses composants.
Calculons les exergies :
- de 1 kmol de gaz 200C :
E
1
= (H
1
- H
0
) - T
0
(S
1
- S
0
) = C
p
(T
1
- T
0
) - T
0
C
p
ln(T
1
/T
0
)
=29,1 x (473-273) - 273 x 29,1 x ln(473/273) = 1454 kJ
- de 1 kmol de gaz 600C :
E
2
=29,1 x (873-273) - 273 x 29,1 x ln(873/273) = 8225 kJ
- de 1 kmol de mlange 400C :
E
n
=29,1 x (673-273) - 273 x 29,1 x ln(673/273) = 4472 kJ
D'o la perte d'exergie par irrversibilit du mlange :
(E
1
+E
2
)-2 E
n
=(1454-8225) - 2x4472 = 735 kJ
On peut concevoir de la manire suivante la ralisation du mlange par voie rversible (fig.
3.2). La kilomole de gaz la temprature T est d'abord dtendue isentropiquement suivant 11'
jusqu' la temprature finale du mlange; elle est ensuite comprime isothermiquement suivant 1'M
jusqu' la pression finale de celui-ci.
D'autre part, la kilomole de gaz la temprature T
2
est d'abord comprime isentropiquement
suivant 22' jusqu' la temprature finale du mlange; elle est ensuite dtendue isothermiquement
suivant 2'M jusqu' la pression finale de celui-ci.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.5
L'enthalpie des deux kilomoles de gaz
initialement 600C et 200C se retrouve
d'une part sous la forme d'un travail gal la
somme algbrique des quatre travaux de
compression ou de dtente, d'autre part sous la
forme d'enthalpie du mlange. Le travail peut
tre rutilis lors des transformations inverses
qui permettent de ramener les deux kilomoles
du mlange l'tat 1 et l'tat 2
respectivement, assurant ainsi la rversibilit de
l'opration.
Dans le cas du mlange rversible, il
importe de remarquer que l'enthalpie du
mlange est infrieure la somme des
enthalpies de ses deux composants car,
comme on vient de le voir, une fraction des
enthalpies initiales s'est transforme en travail. Il s'ensuit que la temprature du mlange sera ici
infrieure ce qu'elle tait dans le cas du mlange irrversible et ceci entranera, par ailleurs, une
modification du volume spcifique dans la mesure o l'on s'est impos une pression finale gale la
pression initiale P
0
. Par consquent, l'tat final du mlange, qui tait en N dans le cas irrversible, est
donc pass en M dans le cas rversible. Comme la temprature finale a diminu, il s'ensuit que
l'exergie du mlange ralis rversiblement sera ncessairement infrieure ce qu'elle tait dans le
cas irrversible. Enfin, la variation d'exergie correspond au travail produit par l'ensemble des
transformations rversibles.
Pour rsoudre numriquement le problme de l'change thermo-nergtique rversible par
mlange, il faut procder un calcul par approximations successives estimant a priori la valeur du
travail rsultant produit par les transformations. En adoptant ainsi la valeur initiale W = 1750 kJ pour
le travail, l'enthalpie du mlange s'obtiendra en soustrayant cette valeur de la somme des enthalpies
des deux composantes :
H
m
= C
p
T
1
+ C
p
T
2
- W = 29,1 x 600 + 29,1 x 200 - 1750 = 21530 kJ
D'o la temprature du mlange :
T
m
= H
m
/(2 C
p
) = 21530 /2 / 29,1 = 370C ou 643 K
Calculons le volume molaire du mlange pour la pression atmosphrique de rfrence :
P
m
= P
1
= P
2
= 98100 Pa
V
m
= R T
m
/ P
m
= 8314 x 643 / 98100 = 54,5 m
3
/kmol
Calculons les travaux relatifs aux diverses transformations :
- pour la dtente isentropique 11' :
W'
ad
= C
p
(T
1
- T
1
') = 29,1 x (873 - 643) = 6693 kJ
avec P
1
' = P
1
T'
1
T
1
_
,
1
98100
643
873
_
,
0,286
89885Pa
-pour la compression isotherme 1'M :
TC
S
600C
400C
200C
M
N
2
1
1
2
figure 3.2
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.6
W'
is
P
m
V
m
ln
P'
1
P
m
_
,
98100
1000
x54, 5xln
89885
98100
468 kJ
-pour la compression isentropique 22' :
W
ad
= C
p
(T
2
- T
2
') = 29,1 x (473 - 643) = -4947 kJ
-pour la dtente isotherme 2'M :
W"
is
P
m
V
m
ln
P'
2
P
m
_
,
98100
1000
x54, 5xln
107104
98100
468 kJ
D'o le travail rsultant :
W = 6693 - 468 - 4947 + 468 = 1746 kJ
Ce travail est pratiquement gal la valeur qu'on s'tait donne a priori, il est donc inutile de
procder une nouvelle itration.
Calculons ensuite l'exergie d'une kilomole du mlange obtenu, an notant que P
m
=P
0
:
E
m
C
p
T
m
T
0
( ) T
0
C
p
ln
T
m
T
0
R ln
P
m
P
0
1
]
1
=29,1 (643-273) - 273 x 29,1 ln(643/273) = 3961 kJ/kmol
D'o la variation d'exergie entre les tats initial et final :
E
1
- E
2
- 2 E
m
= 1454 + 8225 - 2 x 3961 = 1757 kJ
On retrouve videmment ici, dans les limites de prcision du calcul, la valeur du travail
rsultant.
Pour les diverses phases de l'volution du gaz, on a implicitement suppos que les
transformations taient ralises dans des machines en rgime, donc dans des systmes ouverts. Il a
donc fallu chaque fois tenir compte des travaux de "transvasement". C'est pourquoi, on a estim le
travail par la formule v.dp et non p.dv, et utilis comme fonction dtat l'enthalpie plutt que l'nergie
interne.
Au cours des deux transformations isothermes, de la chaleur a t change la temprature
du mlange final. Toutefois, il s'agit l d'un change calorifique rversible et purement interne au
processus de mlange rversible.
MODALITES DE L'ECHANGE CALORIFIQUE
Echanges conducto-convectifs et radiatifs
On considre deux parois planes et parallles se trouvant respectivement aux tempratures T
1
et T
2
. En dsignant par T la moyenne de ces tempratures, on peut crire :
T
1
= T +T et T
2
= T - T
Si l'espace dlimit par les parois est occup par un milieu solide (fig. 3.3A), il s'tablit
travers celui-ci un transfert conductif. La densit du flux calorifique s'crit en vertu de la loi de
Fourier :
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.7
q"
c
e
T
1
T
2
( )
e
2T ( )
Si l'espace dlimit par les deux parois est occup par un fluide (fig. 3.3B), il s'tablit travers
celui-ci un transfert convectif La densit du flux convectif s'crit en vertu de la loi de Newton :
q"
v
1
1
+
1
T
1
T
2
( )
2
2T ( )
Enfin, dans le cas classique d'un change calorifique de fluide fluide travers une paroi (fig.
3.3C), le flux de chaleur s'crit :
q"
1
1
1
+
e
+
1
2
T
1
T
2
( ) k 2T ( )
Dans les trois cas relatifs l'change conducto-convectif, on observe que :
l'change est proportionnel l 'cart (2 T);
l'change est indpendant du niveau de temprature (si et sont constants);
Ce dernier point justifie l'emploi habituel de l'chelle Celsius.
Supposons que les deux plans parallles soient assimilables des corps noirs (fig. 3.3D). La
densit du flux calorifique qu'il s'changent par rayonnement a pour expression :
q"
r
= [ (T + T)
4
- (T - T)
4
]
ou encore en appliquant la formule du binme :
q"
r
= [ (T + T)
2
- (T - T)
2
] [ (T + T)
2
+ (T - T)
2
]
= 4 T [ 2T
2
+ 2 T
2
]
4
3
(2 T)
Cette dernire approximation est obtenue en supposant que T est petit devant T. Par suite :
pour un niveau de temprature donn, q"
r
est approx. proportionnel (2 T) et pour (2
T) donn, q"
r
est approx.proportionnel T
3
lorsque T crot, q"
r
augmente trs rapidement;
l'intervention de la temprature absolue est lie la dpendance vis--vis du niveau de
temprature.
T1
T2
A
B C
T1
T2
T1
T2
D
T1
T2
Figure 3.3
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.8
Les deux parois peuvent tre assimiles deux sources de chaleur respectivement T
1
et T
2
,
entre lesquelles il est possible d'effectuer un cycle de Carnot. Le travail produit par ce cycle peut
tre considr comme l'exergie de la chaleur disponible Q, rapporte la temprature T
2
, ou encore
le travail maximum rcuprable en ralisant un cycle rversible entre ces deux sources; cette exergie
relative s'crit :
E' Q 1
T T
T + T
_
,
Q
2T
T + T
Q
2T
T
par suite :
pour une valeur donne de T, E' est approximativement proportionnel l'cart (2 T);
pour une valeur donne de (2 T), E' est approximativement inversement proportionnel
T;
lorsque T augmente, E' dcrot de plus en plus lentement.
On vrifierait aisment que la perte d'exergie proprement dite est gale la perte d'exergie
relative multiplie par le rapport de la temprature absolue de l'ambiance celle de la source froide
considre.
On a reprsent la figure 3.4 les variations en fonction de la temprature de l'change
conducto-convectif (q"
c
), de l'change radiatif (q"
r
) et de l'exergie relative E' (travail maximum
rcuprable entre les deux sources).
En considrant un cart de
temprature T donn, situ soit dans le
domaine des faibles tempratures, soit dans
celui des tempratures eleves, on tire les
conclusions suivantes :
au domaine des tempratures
modres (en L) correspond une
faible efficacit du rayonnement
et une grande irrversibilit de
l'change (E' grand);
au domaine des tempratures
leves (en N) correspond une
grande efficacit du rayonnement
et une irrversibilit rduite (E'
petit);
l'efficacit de l'change conducto-
convectif est indpendante du
niveau de temprature.
L'change conducto-convectif est un
phnomne de nature calorifique qui
implique l'existence d'un support matriel. Il en rsulte notamment que le profil des tempratures y
est continu (fig. 3.3 A et B). L'change radiatif est un phnomne de nature nergtique et le
rayonnement se propage au mieux dans le vide. Le profil de temprature relatif l'change radiatif
est discontinu (fig. 3.3 D).
T
T
E
qr
qc
L
N
1000
400 600 800
T(K)
Figure 3.4
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.9
L'exergie relative E' reprsente le travail qui pourrait tre produit par un cycle de Carnot
fonctionnant entre deux sources aux tempratures T1 et T2. Cette conception est susceptible de
dboucher sur une application pratique. En effet, lorsque dans un processus industriel, on doit
transfrer un important flux calorifique entre deux fluides qui se trouvent des niveaux de
temprature relativement loigns l'un de l'autre, on peut alors envisager de valoriser la perte
d'exergie relative l'change en insrant un cycle moteur entre les deux sources que constituent les
deux fluides. Cependant, ainsi qu'il rsulte de la figure 3.4, l'nergie mcanique ainsi rcuprable est,
toutes autres choses gales, d'autant plus grande que le niveau de temprature moyen entre les deux
sources, est plus faible. Le domaine d'application le plus classique de cette conception est celui de la
production combine de chaleur et d'lectricit : on dispose dnergie haute temprature dans es
fumes de combustion, et on doit satisfaire des besoins thermique relativement basse temprature
(production deau chaude ou de vapeur basse pression, par exemple) On peut envisager dinsrer
un cycle de Rankine intermdiaire, et de produire de la vapeur haute pression, qui sera dtendue
jusqu une pression intermdiaire dans une turbine pour produire un travail moteur, alors que la
vapeur de contrepression sera utilise pour le chauffage.
Amlioration de lchange convectif au moyen dailettes
Si l'on compare un changeur "liquide-liquide" un changeur "liquide-gaz", on constate que
pour raliser la mme densit de flux calorifique, il faut utiliser un plus grand cart de temprature
dans le second cas, en raison du faible coefficient de convection qui caractrise les gaz. Mais
l'accroissement de l'cart de temprature entrane une augmentation de l'irrversibilit et donc une
perte d'exergie.
Il est possible d'attnuer cette majoration en recourant une extension de la surface d'change
la moins favorise, c'est-a-dire en utilisant des ailettes. Les ailettes permettent ainsi de ramener
grosso modo la densit de flux l'ordre de grandeur du cas le plus favorable (liquide-liquide), sans
pour autant devoir consentir une augmentation de l'irrversibilit.
Isolation thermique
Lors d'un change calorifique par convection au travers dune paroi, la densit de flux s'crit :
q = k (T
1
- T
2
)
avec
1
k
1
+
e
+
1
2
o les coefficients de transmission
1
et
2
peuvent tre considrs comme fixs a priori.
Dans le cas d'un changeur de chaleur o l'on cherche raliser une grande densit du flux, on
s'efforce de donner au terme e/ une valeur trs faible. Dans le cas de l'isolation thermique o l'on
dsire rduire l'change, on s'attache au contraire donner une valeur leve ce terme. Cette
condition est satisfaite en employant, pour raliser la paroi (ou en lui associant), un matriau faible
conductivit utilis sous forte paisseur.
En pratique, dans les changeurs, on s'impose gnralement une densit de flux juge
satisfaisante et l'on s'efforce de rduire l'cart de temprature ncessaire l'change calorifique soit
en augmentant le coefficient k, soit en ayant recours aux ailettes, comme discut au paragraphe
prcdent. En rduisant ainsi l'cart de temprature, on attnue l'irrversibilit de l'change, c'est--
dire la perte d'exergie.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.10
En ce qui concerne l'isolation thermique, l'cart de temprature est fix a priori; par suite, la
rduction de l'change calorifique sera atteinte en augmentant la rsistance thermique de la paroi. Ici
donc, contrairement au cas de l'changeur, c'est l'change calorifique qu'on essaie de rduire, mais
en ce faisant, on diminue aussi la perte d'exergie, qui est proportionnelle la chaleur change dans
la mesure o les tempratures T1 et T2 sont imposes.
Il s'ensuit que les deux cas, premire vue opposs, de l'changeur et de l'isolation thermique,
prsentent cette finalit commune qui est de tendre rduire la perte d'exergie associe l'change.
ECHANGEURS DE CHALEUR
Comparaison des changeurs thoriques
Considrons un changeur courants parallles et de sens contraires (fig. 3.5). Pour l'lment
de surface dS, on peut crire, en dsignant par G le dbit et par c la chaleur spcifique :
-pour le fluide chauffant : dT
1
dQ
G
1
c
1
- pour le fluide chauff: dT2
dQ
G
2
c
2
d'o : d( T
1
T
2
)
1
G
1
c
1
1
G
2
c
2
_
,
dQ
Lorsqu'on a G
1
c
1
= G
2
c
2
, il vient :
d (T
1
-T
2
) = 0
Par suite, on obtient : T
1
-T
2
= constante. Par consquent, si l'on rduit l'cart de temprature
entre les deux fluides, cette rduction est uniforme sur toute l'tendue de la surface d'change. A la
limite, on tend vers lannulation de l'cart de temprature et il en rsulte la superposition des deux
courbes de refroidissement et d'chauffement des deux fluides. L'change est alors rversible et la
perte d'exergie affrente s'annule.
Lorsque G
1
c
1
G
2
c
2
, les courbes de refroidissement et d'chauffement divergent (fig. 3.6 A
et B). En tout autre point que celui-ci, l'cart de temprature entre les deux fluides est diffrent de
zro et il en rsulte une irrversibilit invitable de l'change.
dQ
dS
T2
T2
T1 T1 G1c1
G2c2
dT1
dT2
S
Figure 3.5
0.00
25.00
50.00
75.00
100.00
0.00 0.50 1.00
S
T
G1 c1 > G2 c2
T2
T1
0.00
25.00
50.00
75.00
100.00
0.00 0.50 1.00
S
T
G1 c1 < G2 c2
T2
T1
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.11
Figures 3.6 : profils de temprature, change contre-courant
Si l'on considre ensuite un changeur courants parallles et de mme sens, on constate
qu'en ce cas, les tempratures des deux fluides se rapprochent progressivement vers une commune
limite (fig. 3.7) .
Si l'on compare les changeurs courants inverss et de mme sens, on constate (fig. 3.6 et
3.7) que, dans le premier cas, l'cart de temprature maximal est gal la diffrence des variations
de temprature subies par chacun des fluide, alors que, dans le second cas, l'cart maximal est gal
leur somme. Il en rsulte que, toutes autres choses gales, l'cart maximal sera toujours plus grand
dans le cas des courants de mme sens que dans celui des courants opposs.
On remarque galement que
lorsque l'cart de temprature maximal
saccrot, il en est de mme de l'cart
entre les tempratures moyennes des
deux fluides : ceci entrane une
augmentation de la perte d'exergie
affrente. Par consquent, l'changeur
courants de mme sens prsentera
toujours une irrversibilit suprieure
celle de l'changeur courants inverss.
On conclut ainsi la supriorit de la
circulation mthodique, cette supriorit
tait, du reste, dj bien connue quant
l'aspect calorifique (efficacit de
l'changeur) .
Echangeurs dans les conditions relles
En pratique, il doit exister entre le fluide chauffant et le fluide chauff, un cart de temprature
suffisant, de manire limiter l'tendue de la surface d'change. Pour fixer les ides, nous
adopterons un cart de temprature minimal de 100C et nous tudierons l'irrversibilit qui en
rsulte.
Dans ces conditions, on a par exemple dans le
cas de deux gaz parfaits diatomiques (C
p
= 29,1
kJ/kmol.K) (fig. 3.8) :
-pour le fluide chauffant, on prend T
1
=
400C et T
1
= 300C
en fixant T
0
= 273 K, l'exergie cde est :
E
1
= C
p
(T
1
- T
1
) - T
0
C
p
ln (T
1
/T
1
) =
1632 kJ/kmol
0.00
25.00
50.00
75.00
100.00
0.00 0.50 1.00
S
T
Figures 3.7 : profil de temprature,
change co-courant
q
T
T1
T1
T2
T2
Figure 3.8
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.12
-pour le fluide chauff, on prend T
2
= 200C et T
2
= 300C
l'exergie reue est :
E
2
= C
p
(T
2
- T
2
) - T
0
C
p
ln (T
2
/T
2
) = 1386 kJ/kmol
La perte d'exergie due l'irrversibilit de l'change s'en dduit :
E = E
1
- E
2
= 246 kJ ou 15,1 % de E
1
Le calcul a t repris dans les mmes conditions pour plusieurs niveaux de temprature (T
1
" =
T
2
"). On a ainsi obtenu les pertes d'exergie relatives ( qui sont indiques au tableau 3.1. On constate
que la perte d'exergie qui est importante lorsque le niveau de temprature est proche de la
temprature ambiante, quil diminue rapidement pour tomber 7 % lorsque T atteint 500C. Ce
rsultat est rapprocher des conclusions tablies au dbut de ce chapitre.
Tableau 3.1 : perte dexergie par change de chaleur entre 2 gaz
T"1=T"2 (C) E/E1 T'1 T'2 E1 E2
100 0.579 200 0 1050.8 442.2 608.7
200 0.262 300 100 1424.1 1050.8 373.2
300 0.151 400 200 1676.5 1424.1 252.5
400 0.098 500 300 1858.8 1676.5 182.3
500 0.069 600 400 1996.6 1858.8 137.8
600 0.051 700 500 2104.4 1996.6 107.8
700 0.040 800 600 2191.1 2104.4 86.7
Etudions ensuite le cas d'un changeur dont le fluide chauffant est encore la mme quantit (1
kmol) de gaz qui se refroidit de 400C 300C, mais dont le fluide chauff est de l'eau sature
200C (temprature de saturation pour 16 bar) qui sera vaporise et ensuite surchauffe t =
300C. On conserve ainsi la mme diffrence de temprature entre les conditions extrmes. Si h et s
sont valus au moyen des tables thermodynamiques de l'eau liquide et vapeur, l'exergie reue par la
vapeur surchauffe se calcule comme suit :
E
v
h h' T
0
(S S' )
[ ]
C
p
(T'
1
T"
1
)
h h'
1260 kJ
L'exergie de la vapeur ainsi calcule est rapporte une kilomole du fluide chauffant ainsi qu'il
rsulte du dernier facteur, lequel reprsente le rapport de la chaleur cde par une kilomole de gaz
la chaleur reue par un kilogramme de vapeur.
D'o la perte d'exergie due l'irrversibilit de l'change calorifique gaz-vapeur :
E* =E
1
- E
v
= 372 kJ
et la perte relative : E* / E
1
= 0,23
L'change gaz-vapeur se caractrise par une
irrversibilit beaucoup plus grande que l'change du type
gaz-gaz (tableau 3.2). Ceci rsulte de l'existence du palier
de vaporisation. Lorsque la temprature moyenne
augmente, on observe comme prcdemment une
diminution de la perte par irrversibilit. Mais, cette
diminution est ici plus importante car il s'ajoute l'effet
propre l'lvation du niveau de temprature, celui d au
rtrcissement du palier de vaporisation qui accompagne
l'lvation de la temprature de saturation. En outre,
Tableau 3.2 :
Perte dexergie par change de chaleur
entre gaz et liquide en bullition
T"1=T"2
(C)
DE*/E1
100 0.90
200 0.42
300 0.23
400 0.15
500 0.07
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.13
lorsque la temprature devient suprieure la temprature critique de la vapeur, le palier de
vaporisation a disparu et l'on retrouve des conditions fort voisines de celles relatives l'change gaz-
gaz. (On notera que pour t = 500C), on a adopt arbitrairement une pression de vapeur gale
100 bar).
Lorsqu'il s'agit de produire de la vapeur,
partir d'eau se trouvant la temprature ambiante,
l'irrversibilit de l'change gaz-vapeur, peut tre
rduite en effectuant la vaporisation sous pressions
multiples. Ainsi, en considrant que le gaz se refroidit
de 300C 200C selon ST (fig. 3.9) tout en
transformant de l'eau 0C en vapeur sature 2
bar selon OMN - ce qui correspond un cart de
temprature minimal de 100C - on peut calculer
que la perte d'exergie relative est de 41,4 %. Si dans
les mmes conditions on vaporise une fraction
judicieusement choisie de l'eau sous la pression de 8
bar selon PM'N', la perte d'exergie relative est
rduite 36,2 %. Un troisime chelon de
vaporisation sous la pression intermdiaire de 4 bar
selon QM"N", conduit une perte d'exergie relative
rduite 33,9 %.
Pratiquement, le bnfice qu'on peut attendre d'une diminution de la perte d'exergie relative
l'change calorifique, se traduit,soi par une capacit plus grande de produire du travail, soit par une
capacit accrue de participer des changes calorifiques. La vaporisation sous pressions multipls a
donne lieu des applications, notamment dans les centrales nuclaires utilisant un fluide caloporteur
gazeux, ou bien encore dans les centrales cycles combins gaz-vapeur. Nous reviendrons
ultrieurement sur ces applications
Conception de l'changeur
Nous avons vu, en tudiant la transmission calorifique au dbut de ce chapitre que, pour un
cart de temprature donn (fig. 3.4) :
au domaine des faibles tempratures (zone L) correspond une efficacit mdiocre du
rayonnement;
au domaine des tempratures leves (zone N) correspond une grande efficacit du
rayonnement.
En ce qui concerne la convection, la valeur de l'change calorifique est indpendante de la
temprature dans la mesure o l'on a suppos constant le coefficient de transmission par convection.
Mais, en fait, si l'on calcule ce coefficient dans quelques cas typiques tels que l'coulement de l'air
dans un tube ou bien encore l'coulement d'un gaz de combustion transversalement un faisceau
tubulaire, on constate que ce coefficient diminue faiblement lorsque la temprature crot.
D'une manire gnrale, le coefficient de convection a une valeur beaucoup plus faible dans le
cas d'un gaz que dans celui d'un liquide. Cest pourquoi le coefficient global dchange est
gnralement mdiocre en cas dchange convectif avec un gaz. Pour amliorer l'change calorifique
entre le gaz et la surface de la paroi, on peut recourir aux moyens suivants :
q
T
S
T
O
M
N
M
M
N
N
Q P
u
v
w
Figure 3.9
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.14
augmenter la vitesse des gaz,mais on est rapidement limit dans cette voie par
l'accroissement excessif des pertes de charge;
pour un coulement extrieur un faisceau tubulaire, faire circuler le gaz transversalement
aux tubes, ce qui favorise l'change calorifique par une intensification de la turbulence;
munir la surface d'ailettes multiples et convenablement espaces, de manire accrotre la
surface de la paroi en contact avec le gaz, ce qui constitue assurment le moyen le plus
efficace pour amliorer l'change calorifique.
Considrons les quelques types classiques d'changeur suivants:
Type I : changeurs liquide-liquide
La seule convection est prendre en considration car le rayonnement thermique ne pntre
pratiquement pas dans les liquides. Pour un cart de temprature donn entre les deux fluides,
l'change calorifique ne dpend donc que faiblement du niveau de temprature moyen (exemple :
rfrigrant d'huil d'une turbine).
Type II : changeur liquide-gaz diathermane
Un gaz diathermane, l'air sec par exemple, est permable au rayonnement thermique; il ne
donne donc lieu aucun change radiatif entre ce gaz et la surface d'change. D'ailleurs, si
l'changeur est bien calorifug, cette surface ne donne lieu aucun change radiatif avec l'enveloppe
de l'changeur. Par suite, le seul change convectif avec le gaz est alors prendre en considration
de sorte qu'on est ramen au type I.
Les valeurs du coefficient de convection sont cependant beaucoup plus faibles avec les gaz
qu'avec les liquides. il s'ensuit qu'on aura intrt munir d'ailettes la surface d'change en contact
avec le gaz (exemple : arotherme).
Type IlI : changeur gaz diathermane-gaz diathermane
Ceci est l'extension du type II de sorte qu'il suffit, ici encore, de prendre en considration la
convection. Par ailleurs, les deux faces de la surface d'change devraient tre munies d'ailettes ou
daiguilles. Toutefois, si la pression d'un des deux gaz est leve, celui-ci prsente un meilleur
coefficient de convection ce qui nous ramne au type II (exemple : rfrigrant d'air d'un compresseur
bitag) .
Type IV : changeur liquide-gaz non diathermane
Un gaz non diathermane absorbe le rayonnement thermique et il en met lui-mme; cependant
cet effet ne se manifeste pleinement que si la couche du gaz considr prsente une paisseur
suffisante. L'change calorifique entre le gaz et la surface d'change rsulte alors la fois de la
convection et du rayonnement, mais l'importance relative de ces deux composantes dpend du
niveau de temprature; on est ainsi amen distinguer les deux cas suivants :
a) Le gaz se trouve dans le domaine des faibles tempratures :
On ne peut gure compter sur le rayonnement, mais bien sur la convection. Il y aura lieu de
compenser la faible efficacit de l'change convectif relatif au gaz, en utilisant des ailettes
(exemple : l'conomiseur d'un gnrateur de vapeur) .
b) Le gaz se trouve dans le domaine des tempratures leves :
On peut ici compter sur une contribution trs importante du rayonnement. Les ailettes
multiples n'tant gnralement d'aucune utilit en ce qui concerne l'change radiatif,
l'amlioration de l'change qu'on peut en attendre est trop faible pour qu'il soit utile d'y
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.15
recourir; il suffira donc d'utiliser des tubes lisses (exemple : faisceau de tubes vaporisateurs)
.
Type V : changeur gaz non diathermane-gaz non diathermane
C'est l'extension du type IV pour lequel on doit encore considrer les deux cas suivants :
a) Les gaz se trouvent dans le domaine des faibles tempratures :
On ne peut gure compter sur le rayonnement, c'est pourquoi on s'efforcera de tirer le
meilleur parti de la convection en utilisant des ailettes sur les deux faces de la surface
d'change, comme pour le type III (exemple : les tubes aiguilles en fonte dans les
rchauffeurs d'air).
b) Les gaz se trouvent dans le domaine des tempratures leves :
La composante radiative tant nettement dominante, le recours aux ailettes multiples n'a
plus gure de raison d'tre, encore faut-il que la gomtrie de l'changeur soit telle que
chacun des gaz prsente une couche d'paisseur suffisante (exemple : le rchauffeur haute
temprature d'une turbine gaz en circuit ferm, du moins en ce qui concerne l'change
avec les gaz de combustion l'extrieur des tubes).
Lorsque l'change calorifique saccompagne du changement dtat dun et/ou l'autre fluide, le
coefficient de convection est plus lev que dans le cas d'un change entre phases homognes. Cest
notamment le cas de la vaporisation de l'eau ou la condensation de sa vapeur. Ce qui a t dit plus
haut propos du liquide reste valable a fortiori pour la convection avec changement d'tat.
Si l'on cherche exploiter au mieux les changes convectifs et radiatifs, c'est pour obtenir une
valeur leve du coefficient de transmission rsultant k. En effet, on peut, de cette manire, raliser
une densit de flux satisfaisante sans devoir donner une valeur excessive la diffrence de
tempratures entre les deux fluides qui, on le sait, est cause d'irrversibilit. Cependant, la perte
d'exergie correspondant une diffrence de tempratures donne est d'autant plus grande que le
niveau de temprature moyen est bas. Ceci explique incidemment pourquoi, dans les cycles
thermodynamiques vapeur, une faible diminution de l'cart sparant la temprature de
condensation de la temprature ambiante conduit une amlioration sensible du rendement
thermique.
Irrversibilits thermiques et mcaniques
Pour simplifier, nous nous bornerons considrer le cas particulier d'un changeur tubulaire
donn, dans lequel chacun des deux fluides change de la chaleur sous temprature constante. Ainsi,
pour fixer les ides, nous supposons que le fluide chauffant est une vapeur qui se condense la
temprature T1 et que le fluide chauff est un liquide qui se vaporise la temprature T2. En outre,
nous dsignerons par Q la quantit de chaleur change.
La circulation des deux fluides engendre des pertes de charge qui dterminent la dgradation
d'une nergie mcanique W1 pour la vapeur et W2 pour le liquide
L'exergie de la chaleur change sous temprature constante scrit :
- pour le fluide chauffant : E
1
= Q (1 - T
0
/T
1
)
- pour le fluide chauff: E
2
= Q (1 - T
0
/T
2
)
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.16
La perte d'exergie relative l'irrversibilit thermique est donc :
E
1
E
2
Q T
0
1
T
2
1
T
1
_
,
L'nergie mcanique dgrade par les rsistances passives dont lcoulement est le sige, se
retrouve sous forme de chaleur la temprature du fluide considr. Il en rsulte que la perte
d'exergie correspondante est gale l'nergie mcanique dgrade, diminue de lexergie que
possde encore la chaleur ainsi engendre. On obtient alors les pertes d'exergie :
-pour le fluide chauffant: W
1
W
1
1
T
0
T
1
_
,
T
0
T
1
W
1
-pour le fluide chauff: W
2
W
2
1
T
0
T
2
_
,
T
0
T
2
W
2
L'ensemble des pertes d'exergie imputables aux rsistances passives est donc gal la somme
des deux pertes d'exergie prcites, soit :
T
0
W
1
T
1
+
W
2
T
2
_
,
La perte d'exergie totale qui rsulte la fois des irrversibilits thermiques et mcaniques
s'crit donc :
T
0
Q
T
2
Q
T
1
_
,
+
W
1
T
1
+
W
2
T
2
_
,
1
]
1
Si, pour un flux de chaleur donn, on fait crotre la surface d'change en augmentant la
longueur des tubes de l'changeur considr, la temprature du fluide chauff peut tre rapproche
de celle du fluide chauffant; dans ces conditions, on constate que la perte d'exergie "thermique"
diminue. En revanche, la perte d'exergie "mcanique" croit en raison de l'augmentation des deux
termes W1 et W2 reprsentant l'nergie dgrade par les pertes de charge, l'augmentation de T2
nintervenant manifestement ici que de faon secondaire.
En rsum, lorsqu'on augmente la longueur des tubes de l'changeur considr, la perte
d'exergie "thermique" diminue tandis que la perte d'exergie "mcanique" augmente; il en rsulte alors
l'existence d'une valeur optimale de la surface d'change pour laquelle la perte d'exergie globale est
minimale.
CONCLUSIONS GENERALES
Nous avons tudi l'change termonergtique rversible et nous avons vu qu'en ce cas, la
quantit de chaleur Q
1
fournie par la source chaude tait transforme, d'une part en un travail W, de
l'autre en une quantit de chaleur Q
0
cde la source froide, laquelle correspond gnralement
l'ambiance. Le premier principe de la thermodynamique tablit que la somme de ces deux derniers
termes est quivalente la chaleur dpense Q
1
. Lorsque l'change calorifique est ralis d'une
manire irrversible, la quantit de chaleur Q
1
est transmise intgralement la source froide, mais il
n'y a aucun travail produit. Les choses se passent donc comme si aprs avoir ralis l'change
thermonergtique rversible, le travail produit tait dgrad en chaleur cde l'ambiance, dans un
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.17
frein par exemple, la chaleur ainsi engendre venant s'ajouter Q
0
pour reconstituer une quantit de
chaleur gale Q
1
.
Pour illustrer ce fait, considrons par exemple le laminage d'un gaz depuis un tat 1 jusqu'
une pression finale p. Le principe d'quivalence appliqu au laminage, montre que cette
transformation est isenthalpique, d'o il vient en dsignant l'tat final par le point 3 (fig. 3.10) : H1 -
H3 = 0
Si l'on considre la dtente isentropique l-2 issue
du point 1 et dlimite par l'isobare de pression p
passant par le point 3, on peut crire:
(H1- H2) - (H3 - H2) = 0
ou H1 - H2 = H3 - H2
Or, (H1 - H2) est quivalent au travail produit
par la machine qui ralise la dtente isentropique tandis
que (H3 - H2) est gale la quantit de chaleur cde
au fluide pralablement dtendu, au cours d'un
chauffement isobare. On peut ainsi substituer au
laminage une dtente isentropique 1-2 (ralise par
exemple dans une tuyre) dans laquelle l'nergie thermolastique du gaz est transforme en nergie
cintique. Le jet de gaz sortant de la tuyre est ensuite frein sous l'effet des rsistances passives
auxquelles l'coulement considr est soumis. Ainsi qu'il rsulte de l'galit qui prcde, lorsque la
totalit de l'nergie cintique a t dissipe, le gaz se retrouve l'tat 3 qui correspond galement
l'tat final du laminage tudi ci-dessus.
Un second exemple est donn par une rsistance qui, parcourue par un courant lectrique,
dgage de la chaleur par effet Joule. Ce processus est essentiellement irrversible puisque pour le
raliser on a utilis de l'nergie lectrique (qui est de l'exergie pure) pour la transformer en chaleur,
laquelle est finalement dissipe dans l'ambiance. Le mme rsultat peut cependant tre atteint de la
manire suivante : lnergie lectrique est tout d'abord utilise pour alimenter un moteur que lon peut
supposer exempt de pertes, et elle est ainsi transforme intgralement en travail mcanique. Ce
travail est ensuite utilis dans un frein qui en effectue la dgradation en chaleur, cette chaleur tant
finalement dissipe dans l'ambiance.
Dans les diffrents exemples qui prcdent, on observe qu tout processus irrversible on
peut faire correspondre un processus rversible produisant de l'nergie noble; si cette dernire est
ensuite dgrade par les rsistances passives, l'tat final du fluide voluant est identique celui
rsultant du processus irrversible correspondant.
Toute irrversibilit affectant un processus quelconque entrane une chute dexergie qui
constitue une perte dans le processus considr. Cependant, on peut toujours remplacer ce
processus par une ou plusieurs transformations rversibles quivalentes, et faire en sorte que la chute
d'exergie soit utilise intgralement pour produire du travail (ou une autre forme noble de l'nergie.
La ralisation d'un quelconque processus rversible implique cependant deux conditions
essentielles : d'une part la rversibilit de chacune des transformations est de rigueur, d'autre part, la
conception du processus requiert une organisation plus ou moins complexe de ces transformations.
L'exemple qui est, cet gard, le plus probant est celui de l'change calorifique par mlange illustr
au dbut de ce chapitre. La ralisation d'un processus rversible est difficile concevoir et, de plus,
S
H
1
2
3
p
Figure 3.10
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.18
elle ne peut pas tre obtenue pratiquement en raison de l'impossibilit fondamentale d'atteindre la
parfaite rversibilit d'une quelconque transformation.
Si le processus irrversible est pnalis par une dgradation de l'nergie qui aurait pu tre
transforme en travail, il possde en compensation l'avantage d'une grande facilit de ralisation
(parfois spontanment) ainsi qu'en tmoignent les exemples suivants :
pour raliser un laminage, il suffit de disposer un simple tranglement (au moyen d'une
vanne par exemple) dans l'coulement du fluide;
une fois amorce, la combustion d'un mlange de combustible gazeux et d'air, se propage
rapidement et indfiniment, pourvu que les conditions propices la combustion restent
ralises;
le dgagement de chaleur par effet Joule s'effectue par simple passage du courant travers
un conducteur lectrique;
lorsqu'on runit deux corps se trouvant des tempratures diffrentes par un milieu
matriel (solide ou fluide), il s'y tablit spontanment un transfert de chaleur dans le sens
des tempratures dcroissantes;
deux parois exposes l'une l'autre et se trouvant des tempratures diffrentes,
changent spontanment de la chaleur sous l'effet du rayonnement;
si deux gaz se trouvant des tempratures diffrentes, sont mis en contact, la diffusion
dtermine une uniformisation rapide de la temprature du mlange.
Le processus irrversible s'effectue d'une manire spontane et souvent rapide. Ainsi, dans la
combustion par exemple, la propagation du front de flamme se fait avec une vitesse leve dans le
cas de la dflagration, et qui peut l'tre encore bien davantage dans celui de la dtonation. D'ailleurs,
l'expression de "combustion vive" souligne suffisance le caractre quasi instantan du processus.
En ce qui concerne l'change calorifique, l'intensit de celui-ci varie avec les conditions particulires
auxquelles il est soumis, le flux conductif dpend notamment de la conductivit du matriau. Mais, ici
encore, l'impossibilit de raliser une isolation thermique parfaite tmoigne du caractre spontan de
l'change calorifique irrversible. Enfin, s'il est ais de raliser une dtente par laminage, il est, en
revanche, d'autant plus difficile de produire du travail par dtente d'un gaz (ou d'une vapeur), qu'on
dsire atteindre un rendement lev de la turbine, cest--dire une dtente proche de la rversibilit.
Les exemples qui prcdent rvlent les caractres propres toute transformation irrversible,
savoir :
la simplicit de l'appareillage utilis;
l'absence d'organisation complexe d'une succession bien dfinie de transformations;
la spontanit du processus;
l'unicit du sens dans lequel se droule le processus .
L'tude de la transmission calorifique a rvl la dualit qui existe entre l'change conducto-
convectif qui est essentiellement matriel, c'est--dire li la propagation dans un milieu solide ou
fluide, et l'change radiatif qui est de nature nergtique. Il n'est, ds lors, pas surprenant qu'une
correspondance soit apparue entre l'change radiatif et l'exergie; en revanche, l'change conducto-
convectif est indpendant du niveau de temprature moyen.
La chaleur possde une exergie E = Q (1 - T
0
/T) qui est lie au niveau de temprature sous
lequel elle est disponible. Il en rsulte qu' temprature suffisamment leve (> 5000 K), la chaleur
est pratiquement de l'exergie pure. A l'oppos, de la chaleur en quilibre de temprature avec
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 3 ANALYSE EXERGETIQUE DU TRANSFERT DE CHALEUR III.19
l'ambiance est totalement dpourvue de valeur nergtique, elle consiste alors en anergie pure. Par
consquent, lorsqu'on transforme une nergie noble, de l'lectricit par exemple, en chaleur,
l'importance de la dgradation qui en rsulte sera d'autant plus grande que cette chaleur est produite
sous une temprature plus basse, et la dgradation ne sera complte que si cette chaleur se retrouve
finalement la temprature ambiante.
L'change calorifique entre deux fluides ncessite une chute de temprature. L'irrversibilit de
l'change calorifique qui en rsulte est plus ou moins importante suivant la grandeur de cette chute.
Vue sous cet angle, la conception d'un changeur n'est plus seulement un problme calorifique, mais
elle relve galement de l' analyse nergtique.
Les processus thermiques sont gnralement aliments en chaleur par une combustion qui est
le sige d'une importante perte d'exergie primaire. Cette perte initiale est suivie d'autant de pertes
d'exergie secondaires qu'il y a d'changes calorifiques successifs dans le processus industriel tudi.
par ailleurs, la chaleur utile finira, elle-mme, aprs son utilisation, par tre dissipe dans l'ambiance.
A ce stade, la dgradation complte de l'nergie sera consomme ou, si l'on prfre, l'exergie
disponible au dpart aura disparu pour tre remplace par de l'anergie.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.1
APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR
CONCEPTION DE L'APPAREILLAGE
Rappels
Nous avons vu prcdemment, que pour un cart de temprature donn 2 T (fig. 3.4) :
- au domaine des faibles tempratures (zone L) correspond une faible efficacit du
rayonnement et une grande irrversibilit de l'change calorifique;
- au domaine des tempratures leves (zone N) correspond une grande efficacit du
rayonnement et une irrversibilit rduite;
- en ce qui concerne la convection, la valeur de l'change calorifique est indpendante du
niveau de temprature dans la mesure o l'on peut considrer comme invariable le coefficient
de convection.
Si, au lieu de maintenir constant l'cart
de temprature T
1
- T
2
= 2 T, on fait crotre
T
1
tout en maintenant T
2
constant, on constate
que (fig. 4.1) :
- la densit du flux radiatif croit de plus en
plus rapidement avec T
1
;
- la densit du flux convectif est
simplement proportionnelle (T
1
- T
2
)
= t;
- l'exergie rapporte la quantit de
chaleur change, soit
E
Q
T
T
2
1
_
,
1 ,
croit avec T
1
, mais de moins en moins
vite au fur et mesure que cette
temprature augmente.
Applications au chauffage
Considrons successivement trois modes de chauffage couramment utiliss, soit le radiateur
lectrique, le pole, le "radiateur" eau chaude.
Le radiateur lectrique consomme de l'lectricit qui est de l'exergie pure. On sait qu'une
quantit de chaleur dgage sous haute temprature comporte un pourcentage trs lev d'exergie
(fig. 4.1, tat Z) ; rciproquement, une nergie qui est constitue d'exergie pure est transformable en
chaleur trs haute temprature. D'autre part, et ceci est galement illustr par la figure 4.1, la
chaleur dgage trs haute temprature se prte particulirement bien l'change radiatif. Cette
conclusion est vrifie par les radiateurs infrarouges qui se caractrisent par une grande simplicit de
T
Z
Y
X
qc
qr
E
Q
Figure 4.1 : efficacit des modes de transfert
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.2
ralisation et une remarquable compacit : dans une lampe infrarouge, l'metteur se rduit un
simple filament.
Dans un pole, la combustion engendre une perte d'exergie voisine de 35 % (table page
II.13), de sorte qu'aprs celle-ci, les gaz possdent une exergie de 65 % de l'exergie du
combustible. Il y correspond une temprature de ces gaz qui permet encore d'chauffer assez
fortement la paroi du pole. Dans ces conditions (fig. 4.1, tat Y), on se trouve dans le domaine o
l'change radiatif est encore important mais, sans pour autant rendre ngligeable la participation de
l'change convectif. C'est bien ce qui se vrifie en pratique puisqu'on sait que le pole traditionnel
utilise, la fois, le rayonnement et la convection.
Dans une installation de chauffage central, les corps de chauffe sont aliments par de l'eau
chaude dont la temprature est tout au plus de 90C. On peut alors prvoir que l'change radiatif
sera peu efficace en regard de la convection (fig. 4.1, tat X). C'est bien ce que confirme la pratique
puisque la part du rayonnement est toujours infrieure 20 % de l'mission des corps de chauffe.
Cette conclusion est encore renforce par le dveloppement des convecteurs dont l'change
calorifique s'effectue uniquement par convection.
Schage
Il existe des schoirs de deux types : convection et rayonnement. Les schoirs
convection utilisent comme source calorifique, soit de la vapeur basse pression, soit un fluide
thermique. Dans ces deux cas, la chaleur est fournie une temprature voisine de 200C; il est alors
vident que l'change radiatif perd beaucoup de son efficacit et qu'il y a lieu, ds lors, de faire appel
la convection. Ce mode de transmission est d'ailleurs encore favoris par l'utilisation des tubes
ailettes et par la circulation force de l'air. En revanche, lorsque la source calorifique est
temprature plus leve, le rayonnement retrouve l'avantage. C'est ainsi que certains schoirs sont
quips de panneaux radiants chauffs au moyen d'un combustible gazeux; ils sont notamment
utiliss pour le schage des peintures et leur cuisson.
Mme temprature modre, l'effet du rayonnement n'est toutefois pas totalement
ngligeable. Par exemple, lors du schage de plaques de pltre dans un schoir tunnel, la chaleur
ncessaire l'vaporation de l'eau est apporte par un courant d'air chaud. On constate que
l'efficacit de l'opration est meilleure si l'air est relativement humide : on effet, l'air sec a une
missivit nettement plus faible que la vapeur d'eau. On explique ainsi un paradoxe apparent, qui
veut que l'air humide sche mieux que l'air sec.
Gnrateur de vapeur
Evolution des gnrateurs de vapeur
La recherche d'un meilleur rendement thermique du moteur combustion externe (centrale
vapeur) a suscit l'volution suivante des caractristiques de son cycle thermodynamique :
- augmentation de la temprature de surchauffe:
- augmentation de la pression de la vapeur vive;
- rchauffage de l'eau d'alimentation par les soutirages;
- resurchauffe de la vapeur;
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.3
- augmentation de la puissance unitaire.
Cette volution du cycle a dtermin, ainsi que nous allons le voir, la structure actuelle de la
centrale et, plus particulirement, pour ce qui nous concerne actuellement, celle du gnrateur de
vapeur.
L'enthalpie de la vapeur sature diminue lorsque la pression de vaporisation augmente au del
de 29 bar. Cet effet, conjugu l'augmentation de la temprature de surchauffe, a entran une
augmentation de l'importance de la chaleur ncessaire la surchauffe. il en est rsult une extension
considrable de la surface d'change du surchauffeur .
L'utilisation de pressions de vapeur leves a t de pair avec l'adoption de la resurchauffe,
celle-ci tant notamment requise pour viter d'atteindre une humidit excessive de la vapeur en fin de
dtente. Il s'ensuit l'adjonction au surchauffeur, dj fort tendu a priori, d'un important
resurchauffeur.
La chaleur latente de vaporisation diminue lorsque la pression augmente : il en rsulte une
diminution de l'importance relative du vaporisateur.
Le renforcement du rchauffage de l'eau d'alimentation par les soutirages devrait conduire
une diminution de l'importance de l'conomiseur, cependant cette tendance est contrarie par
l'accroissement de la pression qui a pour consquence de relever l'enthalpie de l'eau sature
alimentant le vaporisateur.
Le rchauffage pouss de l'eau d'alimentation par les soutirages a favoris le rchauffage de
l'air; il s'en est suivi un dveloppement important du rle jou par le rchauffeur d'air.
En conclusion, les gnrateurs de vapeur des grandes units actuelles, se caractrisent par :
- une surface d'change relativement limite au vaporisateur;
- une grande extension des surchauffeur et resurchauffeur;
- un dveloppement modr de l'conomiseur;
- un important change calorifique au rchauffeur d'air.
Conception du gnrateur de vapeur
Rappelons tout d'abord quelques notions fondamentales qui apparaissent comme tant la
base de la conception des gnrateurs de vapeur.
n L'cart de temprature entre le fluide chauffant et le fluide chauff doit, en principe, tre aussi
petit que possible, afin de rduire l'irrversibilit de l'change calorifique.
n L'efficacit de l'change radiatif entre un gaz non diathermane et une paroi croit rapidement
lorsque le niveau de temprature augmente.
n L'efficacit. de l'change calorifique entre un gaz et une paroi est faible et elle ne dpend gure
du niveau de temprature.
n Pour amliorer l'change convectif, dfaut de pouvoir augmenter le coefficient de transmission
par convection, on peut jouer sur l'extension de la surface d'change, notamment en utilisant des
ailettes.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.4
n Lorsque les coefficients de transmission des deux fluides ont des valeurs trs diffrentes, c'est
en augmentant le plus petit d'entre eux qu'on peut amliorer le coefficient de transmission
rsultant de la faon la plus efficace.
n Compte tenu de la grande efficacit de l'change convectif entre d'une part l'eau, l'eau
l'bullition et, dans une moindre mesure, la vapeur, d'autre part la paroi, on peut admettre que la
temprature de paroi est fort proche de celle du fluide moteur
Dans le foyer d'un gnrateur de vapeur, la temprature des gaz est gnralement au moins
gale 1300C. Les gaz qui possdent une missivit leve du fait de la prsence de molcules
triatomiques (CO
2
et H
2
O) et de la grande paisseur de la masse gazeuse, mettent, ds lors, une
grande nergie rayonnante qui pourrait, opportunment tre mise profit pour assurer l'change
calorifique avec le fluide moteur. Dans les chaudires de conception ancienne, par exemple les
chaudires "sectionnelles", cette proprit n'tait exploite que modrment, par crainte de voir la
temprature devenir insuffisante pour assurer une bonne combustion. En revanche, dans les
gnrateurs de vapeur actuels, l'apport calorifique supplmentaire d au fort rchauffage de l'air
comburant, d'ailleurs alli au faible excs d'air, autorise une exploitation intensive de l'change
radiatif, tout en maintenant une temprature de combustion suffisante. On en arrive ainsi la
conception de la chaudire rayonnement o les parois du foyer sont entirement tapisses d'crans
vaporisateurs. Comme, par ailleurs, ainsi qu'on l'a vu plus haut, la part de l'change thermique
affrent la vaporisation est relativement moins importante dans le cas des pressions leves,
l'change radiatif au foyer suffit assurer la totalit de la vaporisation, en sorte que les faisceaux de
tubes vaporisateurs ont compltement disparu.
A la sortie du foyer, les gaz traversent les surfaces d'change du surchauffeur et du
resurchauffeur. En cet endroit, ces gaz ont une temprature voisine de 1000C pour laquelle
l'efficacit du rayonnement est encore bonne sans toutefois tre dominante. il n'est ds lors pas
tonnant que dans les surchauffeurs, il soit fait appel la fois au rayonnement et la convection,
combinaison qui favorise d'ailleurs la stabilit de la temprature de surchauffe lors des variations de
charge du gnrateur de vapeur.
Dans l'conomiseur o les gaz pntrent ensuite, l'change radiatif est devenu trs faible; on a
alors avantage exploiter au mieux la convection. C'est bien ce qu'on ralise en pratique puisque
l'conomiseur est gnralement constitu de tubes ailettes.
Dans le rchauffeur d'air o le niveau de temprature est trs modeste, l'change calorifique
est essentiellement bas sur la convection. En outre, les deux fluides chauffant (gaz) et chauff (air)
sont gazeux, de telle sorte que le problme pos par la faiblesse du coefficient de convection
concerne, la fois, les deux faces de la surface d'change. Une premire solution ce problme a
consist garnir d'ailettes les deux faces de la paroi; c'est ce qui a t ralis dans les rchauffeurs
d'air de conception ancienne constitus par des tubes en fonte, munis d' "aiguilles" sur les deux faces,
les aiguilles amliorant encore l'effet d'ailette en faisant obstacle un paississement excessif de la
couche limite. Une solution plus rcente a t apporte par les rchauffeurs d'air du type
rgnrateur o la surface de contact constitue par des tles ondules trs rapproches, prsente
un trs grand dveloppement par unit de volume.
Dans le gnrateur de vapeur rayonnement, le vaporisateur qui est essentiellement form par
les crans de la chambre de combustion, prcde le surchauffeur, disposition qui contrevient la
rgle de circulation mthodique. Cette anomalie est tout d'abord justifie par une raison d'ordre
technologique, savoir que les tubes vaporisateurs qui sont ports une temprature beaucoup plus
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.5
basse que ne le seraient les tubes du surchauffeur placs dans les mmes conditions. Mais, de plus,
sachant que la temprature de surchauffe est, a priori, limite par des contraintes technologiques et
que, par ailleurs, les gaz sont obtenus une temprature trs leve, il n'y a plus de raison de
chercher rduire l'cart de temprature, tout au moins en ce qui concerne cette partie qui est la
plus chaude du circuit des gaz.
Une disposition analogue se retrouve d'ailleurs dans le surchauffeur lui-mme. En effet, la mise
en contact travers la surface d'change, des gaz sortant de la chambre de combustion avec la
vapeur achevant sa surchauffe, porterait les tubes une temprature excessive. C'est la raison pour
laquelle, ici encore, il est fait exception la rgle de circulation mthodique. On divise, en effet le
surchauffeur haute temprature en deux surfaces d'change distinctes dont celle qui est traverse
par la vapeur qui entre, est situe dans la zone o les gaz sont les plus chauds, c'est--dire
directement aprs la chambre de combustion.
Four rverbre
Lorsque des lingots doivent tre ports trs haute temprature, on utilise cet effet un four
rverbre. Dans ce type de four, les gaz de combustion dgags par le foyer, sont envoys dans le
laboratoire du four o se trouve la charge chauffer. Les gaz chauds s'coulent le long de la vote
du laboratoire et cette vote ainsi chauffe, rayonne son tour la chaleur vers la charge.
La conception du four rverbre est justifie par les considrations que nous avons
dveloppes propos de l'change radiatif. En effet, l'change calorifique se situe dans le domaine
des hautes tempratures, il s'ensuit que l'change radiatif y sera beaucoup plus efficace que l'change
convectif. Comme, par ailleurs, le facteur d'mission des gaz est faible, notamment lorsque
l'paisseur de la couche qu'ils forment est rduite, il est vident que l'change radiatif sera loin
d'atteindre l'efficacit qu'on pouvait en attendre dans les conditions de temprature envisages.
D'autre part, la forme trs massive de la charge offre une surface d'change trop rduite pour que la
convection puisse suffire et ce d'autant plus que le coefficient de convection relatif aux gaz est trs
faible. C'est pourquoi on a recours l'artifice qui consiste utiliser la vote du four, au contact des
gaz les plus chauds, comme source rayonnante pour assurer un change satisfaisant.
RENDEMENT EXERGETIQUE DES PROCESSUS THERMIQUES:
Nous nous proposons d'tudier le rendement exergtique des appareillages qui, partir d'une
combustion, assurent la production de chaleur en vue de la transfrer un fluide ou une charge.
Dans ce but, nous tudierons successivement les trois exemples typiques qui suivent : la chaudire
eau chaude, le gnrateur de vapeur et le four mtallurgique
Chaudire eau chaude
Considrons un combustible constitu par du carbone pur (graphite) dont le pouvoir
calorifique est de 393,5 kJ/atgr et dont l'exergie est de 410 kJ/atgr (voir page II.10).
Dans la chaudire, nous supposons que la chaleur dgage par la combustion est utilise pour
chauffer de l'eau de 0C (temprature ambiante) jusqu' 100C, ce cas simple tant bien
distinguer de celui du chauffage central o l'eau est gnralement rintroduite dans la chaudire sous
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.6
une temprature pouvant aller jusqu' 70C. Dans ces conditions et pour une chaudire suppose
parfaite, nous admettrons que les gaz sont rejets l'ambiance aprs un refroidissement complet,
c'est--dire 0C.
La chaleur utile tant alors gale au pouvoir calorifique, la masse m d'eau chauffe de 0C
100C s'en dduit et l'on peut calculer l'exergie transfre cette eau, rapporte l'atome-gramme
de carbone brl :
( ) ( )
[ ]
( ) ( )
[ ]
E == m h h T s s
=
Q
h h
h h T s s kJ
e 1 0 1
1
1 0 1
0 0
0
0 0
58 5 ,
Par dfinition, le rendement exergtigue de la chaudire est gal au quotient de l'exergie
fournie l'eau, par l'exergie du combustible. Tous calculs faits, on trouve =14,3 %.
D'autre part, la combustion tant complte et en l'absence de perte, notamment la chemine,
le rendement thermique vaut ncessairement = 100 %.
Gnrateur de vapeur
Dans les mmes conditions de combustion du carbone, nous considrons que le gnrateur de
vapeur produit de la vapeur la pression p
a
= 100 bar et la temprature de 500
C, l'eau
d'alimentation se trouvant 0C.
En supposant le gnrateur de vapeur parfait, les gaz de combustion sont refroidis jusqu'
0C; par suite, la chaleur utile est gale au pouvoir calorifique et l'on en dduit la masse m de vapeur
produite. L'exergie de la vapeur rapporte l'atome-gramme de carbone s'en dduit :
( ) ( )
[ ]
E == m h h T s s kJ
v a 0
'
0 a 0
'
1835 ,
Le rendement exergtique est gal au quotient de l'exergie fournie la vapeur, par l'exergie du
combustible; on trouve ainsi = 44,7 %. D'autre part, le rendement thermique vaut = 100 %
Four mtallurgique
Les conditions de la combustion tant les mmes que prcdemment, le four utilise la chaleur
dgage pour chauffer de t
o
= 0C t
a
= 1000C, une charge constitue de lingots d'acier.
Si l'on suppose que le four ne donne lieu aucune perte de chaleur, la chaleur utile est gale
au pouvoir calorifique et l'on en dduit la masse m de la charge qui est chauffe par chaque atome-
gramme de carbone. On calcule ensuite l'exergie de la charge
( ) E == m c T T T c ln
T
T
kJ
a a 0 0
a
0
1
]
1
229 1 ,
ou c = 0,477 kJ/kg.K est la chaleur massique de l'acier.
Le rendement exergtique du four est gal au quotient de l'exergie transmise la charge, par
l'exergie du combustible; il vaut = 55,7 %. D'autre part, le rendement thermique vaut = 100 %.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.7
Conclusions
Le rendement calorifique permet d'valuer l'efficacit de l'utilisation de la chaleur, il nous
indique dans quelle mesure la chaleur disponible a effectivement t utilise.
Le rendement exergtique permet d'valuer la qualit de la chaleur utilise. Il nous renseigne
sur la valeur nergtique de cette chaleur, laquelle est lie au niveau thermique de celle-ci.
La production de chaleur faible temprature, notamment le chauffage des btiments,
apparat la lumire du rendement exergtique comme responsable d'un gaspillage nergtique
considrable. Nous reviendrons plus loin sur ce problme et nous tudierons alors le moyen de
valoriser la grande perte d'exergie associe un tel processus.
La vapeur produite haute temprature et pression leve, possde une grande exergie.
Cette exergie pourra tre convertie en travail, sous rserve des pertes par irrversibilit, au cours
d'une dtente adiabatique effectue dans la turbine, suivie d'une condensation isotherme dans le
condenseur. Le rendement exergtique du moteur thermique correspondant sera d'autant plus
proche du rendement exergtique du gnrateur de vapeur que l'importance des irrversibilits
propres la dtente (irrversibilit mcanique) et la condensation (irrversibilit thermique) seront
plus faibles.
Lorsqu'il s'agit de fournir de la chaleur temprature trs leve, dans un four mtallurgique
par exemple, la valeur nergtique de la chaleur utile est encore accrue et il en rsulte un rendement
exergtique particulirement lev.
A la chaleur dgage sous une temprature leve est associe une grande valeur de l'exergie
correspondante. Comme l'nergie lectrique est de l'exergie pure et directement utilisable, on
conoit ds lors qu'elle soit particulirement bien adapte au chauffage haute temprature. Ainsi,
le chauffage lectrique qui. comme nous le verrons plus loin constitue une solution htrodoxe
lorsqu'il s'agit de produire de la chaleur basse temprature, se justifie beaucoup mieux quand la
chaleur doit tre produite temprature leve. Cette observation explique l'existence de fours
lectriques dans l'industrie mtallurgique, mme dans les rgions o l'nergie est principalement
d'origine thermique.
Lorsqu'on passe de la chaudire eau chaude au gnrateur de vapeur, puis au four
mtallurgique, le niveau thermique sous lequel la chaleur est utilise, s'accrot ; le rendement
exergtique augmente conjointement. Cette conclusion rsulte de ce que l'exergie associe la
quantit de chaleur disponible une temprature absolue T, est gale cette quantit de chaleur
multiplie par le rendement du cycle de Carnot correspondant. Ainsi, la part d'exergie associe la
quantit de chaleur croit avec la temprature sous laquelle celle-ci se trouve, ce qui explique
l'augmentation concomitante du rendement exergtique.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.8
BILAN EXERGETIQUE DU GENERATEUR DE VAPEUR
Gnralits
Nous nous proposons d'tablir le bilan
exergtique d'un gnrateur de vapeur que nous
rduirons l'essentiel dans un but de
simplification. Dans la mme perspective, nous
assimilerons encore le combustible solide du
carbone pur (graphite)
L'change calorifique avec le fluide moteur
se dcompose en trois parties qui correspondent
d'ailleurs trois surfaces d'change distinctes,
savoir : l'conomiseur, le vaporisateur, le
surchauffeur.
Selon la conception classique du
gnrateur de vapeur, le vaporisateur V se
trouve en tte. Vient ensuite le surchauffeur S et
puis, finalement, l'conomiseur E (fig. 4.2).
Irrversibilit de la combustion
Pour dissocier l'change calorifique de la combustion, nous supposons que la combustion
s'effectue adiabatiquement dans un foyer compltement isol; une telle conception se retrouve
d'ailleurs approximativement dans l'avant-foyer d'une chaudire cendres fondues. En outre, nous
adopterons un excs d'air de 50 %, cette valeur leve tant choisie pour viter toute dissociation
des gaz brls.
Dans ces conditions, nous savons que le combustible qui a un pouvoir calorifique de 393500
kJ par atome-kilogramme, possde une exergie de 410030 kJ/atkg (page II.10). Par ailleurs, nous
avons calcul prcdemment que la temprature adiabatique de combustion est de 1560C (en
supposant que le combustible et l'air de combustion sont disponibles 15C, qui est la temprature
que nous prenons comme rfrence pour les calculs d'exergie). L'exergie correspondante des gaz
brls est alors E
2
= 263320 kJ (page II.11). Il en rsulte que la perte d'exergie par irrversibilit
de la combustion s'lve a :
E
1
- E
2
= 410030 - 263320 = 146710 kJ
ce qui reprsente 35,8 % de l'exergie du combustible E
1
.
Irrversibilit de la transmission
Ayant adopt une temprature de 120C la chemine, calculons l'exergie correspondante
des gaz, lesquels comportent par atome-kilogramme de carbone brl : 1 kmol de C0
2
; 0,5 kmol
de O
2
; 5,64 kmol de N
2
.
V
S
E
Tv
Ts
Te
h
o
h
h
h
a
Figure 4.2 : gnrateur de vapeur
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.9
A partir de cette composition, on calcule pour des tempratures variant de 100 en 100C, les
accroissements d'enthalpie et d'entropie dont les valeurs sont indiques au tableau suvant. On utilise
pour ce faire les coefficients disponibles en annexe, qui permettent de construire une feuille de calcul
dans un tableur. On prnd ici comme rfrences des fonctions H et S 0 0C et pression
atmosphrique.
Tableau 4.1 : proprits thermodynamiques des gaz de combustion et de l'eau
Fumes kg eau/vapeur
T(C) H (MJ) S (kJ/K) Ex (MJ) F.Carnot tat t(C) H(kJ/kg) S(kJ/K/kg) Ex
15 3,21 11,453 0,00 0,000 L 0,00 0,00 0,000 0,00
100 21,74 67,768 2,30 0,228 50,00 207,27 0,697 16,98
rejet 120 26,18 79,348 3,40 0,267 100,00 415,43 1,296 61,54
200 44,20 121,056 9,40 0,391 150,00 626,64 1,827 127,71
300 67,32 165,363 19,76 0,497 200,00 843,57 2,311 212,34
400 91,05 203,512 32,49 0,572 250,00 1071,50 2,769 315,24
500 115,34 237,149 47,09 0,627 300,00 1324,17 3,229 442,07
600 140,15 267,318 63,21 0,670 326,85 1485,32 3,504 528,21
700 165,43 294,726 80,59 0,704 Lsat 336,70 1556,31 3,621 567,15
800 191,14 319,874 99,06 0,731 Vsat 336,70 2623,00 5,370 1156,09
900 217,25 343,131 118,46 0,754 346,85 2714,19 5,519 1206,75
1000 243,71 364,777 138,69 0,774 360,00 2800,90 5,657 1255,63
1100 270,50 385,030 159,64 0,790 380,00 2903,09 5,816 1314,39
1200 297,58 404,065 181,23 0,804 400,00 2987,15 5,943 1363,81
1300 324,92 422,023 203,40 0,817 420,00 3060,99 6,051 1408,11
1400 352,50 439,019 226,09 0,828 440,00 3128,34 6,147 1449,29
1500 380,30 455,152 249,23 0,837 460,00 3191,29 6,234 1488,46
Tadiab 1560 397,07 464,453 263,32 0,843 480,00 3251,07 6,314 1526,27
1600 408,28 470,505 272,79 0,846 500,00 3308,52 6,390 1563,17
520,00 3364,20 6,461 1599,41
540,00 3418,54 6,529 1635,27
De la mme manire, on calcule l'enthalpie des gaz 120C, d'o il vient :
H
120
= 26179 kJ = (H
120
- H
o
)
Et en procdant d'une manire analogue, on obtient pour l'entropie :
S
120
- S
o
= 79,348 kJ/K
On en dduit la perte d'exergie relative au rejet des gaz la chemine :
E
5
= (H
120
- H
o
) - T
o
(S
120
-S
o
)
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.10
=26179 - 288,15 x 79,348 = 3401 kJ ou 0,8% de E
1
la temprature ambiante tant prise comme rfrence des exergies T
o
= 15C.
La chaleur dgage par la combustion est utilise dans la chaudire pour produire de la
vapeur la pression de 140 bar, surchauffe 540C (tat A). Dans l'hypothse d'une
condensation sous la temprature de 0C, calculons la production de vapeur rapporte 1 atkg de
carbone consomm, en utilisant les fonctions thermodynamiques de l'eau et de la vapeur disponibles
dans la table 4.1 :
n = (P
c
- H
120
) / (h
a
- h'
o)
= (397066 - 26179) : (3418,5 - 0) =108,5 kg vapeur
o pour 140 bar et 540C, on a : h
a
= 3418,5 kJ/kg et s
a
= 6,529 kJ/kg.K
La chaudire comporte successivement et dans l'ordre des tempratures dcroissantes des
gaz : le vaporisateur, le surchauffeur, l'conomiseur. proposons-nous d'tudier l'irrversibilit des
changes calorifiques affrents en dterminant les pertes d'exergie propres chacun d'eux (fig. 4.2)
La chaleur fournie au vaporisateur est gale :
Q
v
= (h" - h').n = (2623 - 1556,3) x 108,5 = 115728 kJ
d'o l'enthalpie des gaz de combustion la sortie du vaporisateur :
H
v
= P
c
- Qv = 397066 - 115728 = 281338 kJ (= H
v
- H
o
)
D'o en interpolant entre les enthalpies des gaz calcules pour 1100C et 1200C (tableau
4.1), on obtient la temprature des gaz a la sortie du vaporisateur, soit t
s
= 1140C. En utilisant le
mme tableau, on calcule pour cette temprature la valeur de la diffrence d'entropie, soit :
S
v
- S
o
= 392,81 kJ/K
D'o finalement l'exergie des gaz la sortie du vaporisateur :
E
3
= H
v
- H
o
- T
o
(S
v
- S
o
)
= 281338 - 288,15 X 392,81 = 168235 kJ
L'exergie reue par la vapeur dans le vaporisateur vaut :
n . e
v
= n [(h" - h') - T
o
(s" - s ' )]
= 108,5 x [(2623 - 1556,3) - 288,15 x (5,370 - 3,621)] = 61049 kJ
La perte par irrversibilit de l'change calorifique au vaporisateur est gale la diffrence
entre l'exergie perdue par les gaz la traverse de cet changeur et l'exergie reue lors de la
vaporisation :
E
v
= (E
2
- E
3
) - n.e
v
= (263320 - 168235) - 61049 = 34035 kJ
soit 8,3 % de E
1
.
La chaleur transmise au surchauffeur est gale :
Qs = (h
a
- h"). n = (3418,5 - 2623) x 108,5 = 86310 kJ
D'o l'enthalpie des gaz la sortie du surchauffeur :
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.11
H
s
= H
v
- Q
s
= 281338 - 86310 = 195028 kJ (= H
s
- H
o
)
D'o, en interpolant entre les enthalpies des gaz calcules pour 700C et 800C, on obtient la
temprature des gaz la sortie du surchauffeur, soit t
s
= 815C. Du mme tableau 4.1, on tire pour
cette temprature, la valeur de la diffrence d'entropie, soit :
S
s
- S
o
= 323,47 kJ/K
D'o finalement, l'exergie des gaz la sortie du surchauffeur :
E
4
= H
s
- H
o
- T
o
(S
s
- S
o
) = 195028 - 288,15 X 323,47 = 101905 kJ
L'xergie reue au surchauffeur par la vapeur vaut :
n.e
s
= n [(h
a
- h") - T
o
(s
a
- s")]
= 108,5 x [(3418,5 - 2623) - 288,15 x (6,529 - 5,370)] = 50103 kJ
La perte par irrversibilit de la transmission au surchauffeur est gale la diffrence entre
l'exergie perdue par les gaz la traverse de cet changeur et l'exergie reue lors de la surchauffe :
E
s
= (E
3
- E
4
) - n.e
s
= (168235 - 101905) - 50103 = 16228 kJ
soit 4,0 % de E
1
La chaleur transmise l'conomiseur est gale :
Q
e
= (h' - h'
o
).n = (1556,3 - 0) x 108,5 = 168849 kJ
Par ailleurs, on avait dj dtermin prcdemment pour la temprature de 120C qui rgne
la sortie de l'conomiseur :
H
e
= 26179 kJ S
e
= 79,348 kJ/K E
5
= 3401 kJ
L'exergie reue par l'eau dans l'conomiseur vaut :
n.e
e
= n [(h' - h'
o
) - T
o
(s' - s'
o
)]
= 108,5 X [(1556,3 - 0) - 288,15 X (3,621 - 0)] = 55639 kJ
La perte par irrversibilit de la transmission l'conomiseur est gale la diffrence entre
l'exergie perdue par les gaz la traverse de cet changeur et l'exergie reue par l'eau :
E
e
= (E
4
- E
5
) - n . e
e
= (101905 - 3401) - 55639 = 42865 kJ
soit 10,5 % de E
1
En rsum, le gnrateur de vapeur prsente haute temprature une perte d'exergie qui se
dcompose en deux termes : le premier qui rsulte de l'irrversibilit de la combustion, s'lve
146713 kJ ou 35,8 % de E
1
; le second qui est d l'irrversibilit de la transmission calorifique,
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.12
s'lve E = 93128 kJ ou 22,7 % de E
1
; ce qui correspond un total de 58,5 % pour la perte
d'exergie haute temprature
A basse temprature, la chaudire prsente une perte d'exergie due au rejet des gaz se
trouvant la temprature de la chemine, cette perte tant de 3401 kJ ou 0,8 % de E
1
.
Le restant de l'exergie apporte par le combustible reprsente l'exergie de la vapeur, soit
.n.e = 166791 kJ ou 40,7 % de E
1
. Cette exergie peut thoriquement tre convertie en travail
mcanique, pour autant que la dtente de la vapeur s'effectue d'une manire isentropique, et jusqu'
la temprature ambiante.
Cas de la circulation mthodique
On a vu prcdemment que lorsque
le fluide chauffant et le fluide chauff se
dplacent paralllement l'un l'autre, il est
plus avantageux de faire circuler ces deux
fluides en sens inverses, ralisant ainsi la
circulation mthodique. En ce qui concerne
l'change calorifique dans le gnrateur de
vapeur, cette directive n'est pas respecte
pour des raisons d'ordre technologique qui
ont t indiques plus haut. C'est ainsi qu'en
pratique, le vaporisateur prcde le
surchauffeur dans le circuit des gaz.
Cependant, il est intressant d'tudier
la rpartition des irrversibilits thermiques
dans le cas o les diffrentes surfaces
d'change se succdent dans l'ordre logique
suivant : le surchauffeur, le vaporisateur,
enfin l'conomiseur (fig. 4.3).
La partie de l'tude ayant trait la
combustion reste inchange; il en est de
mme en ce qui concerne le cycle.
Par suite, les rsultats antrieurs
suivants peuvent tre repris :
- exergie du combustible : E
1
= 411030 kJ/atkg
- temprature adiabatique de combustion : 1560C
- exergie des gaz de combustion 1560C : E
2
= 263320 kJ
- perte d'exergie par irrversibilit de la combustion : 146710 kJ
- quantits de chaleur reues par l'eau ou la vapeur :
- au surchauffeur : 86310 kJ
E
Tv
Ts
Te
S
V
Figure 4.3 : circulation mthodique
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.13
- au vaporisateur : 115728 kJ soit un total de 370887 kJ
- I'conomiseur : 169849 kJ
- quantits d'exergie reues par l'eau ou sa vapeur :
- au surchauffeur : 50103 k J
- au vaporisateur : 61049 k J soit un total de 166791 kJ
- l'conomiseur : 55639 kJ
La quantit de chaleur change au surchauffeur tant de 86310 kJ, l'enthalpie des gaz de
combustion sortant du surchauffeur est gale l'enthalpie initiale des gaz (gale au pouvoir
calorifique) diminue de cette quantit de chaleur, c'est dire :
H
s
= P
c
- Q
s
= 397066 - 86310 = 310756 kJ
D'o en interpolant entre les enthalpies des gaz calcules respectivement pour 1200
C et
1300C (tableau 4.1), on obtient la temprature des gaz la sortie du surchauffeur, soit t'
s
=
1248C. En utilisant le mme tableau, on tire pour cette temprature la diffrence d'entropie, soit :
S
s
- S
o
= 412,86 kJ/K
D'o finalement l'exergie des gaz la sortie du surchauffeur :
E
3
= (H
s
-H
o
) -T
o
(S
s
-S
o
) = 310756 - 288,15 x 412,86 = 191875 kJ
L'exergie reue par la vapeur au surchauffeur tant de 50103 kJ, on obtient la perte par
irrversibilit de la transmission au surchauffeur en soustrayant cette valeur de l'exergie que les gaz y
ont cde :
E
s
= (E
2
- E
3
) - n . e
s
= (263320 - 191875) - 50103 = 21342 kJ s
soit 5,2 % de E
1
La quantit de chaleur change au vaporisateur tant de 115728 kJ, l'enthalpie des gaz
sortant du vaporisateur est gale l'enthalpie relative la sortie du surchauffeur diminue de cette
quantit, d'o :
H
v
= 310756 - 115728 = 195028 kJ (= H
v
- H
o
)
D'o, en interpolant entre les enthalpies des gaz calcules pour 800 et 900C, on obtient la
temprature des gaz la sortie du vaporisateur, soit t'
v
= 815C. En utilisant le mme tableau, on
tire pour cette temprature la valeur de la diffrence d'entropie, soit :
S
v
- S
o
= 323,47 kJ/K
D'o, finalement l'exergie des gaz la sortie du vaporisateur :
E
4
= H
v
- H
o
- T
o
( S
v
- S
o
) = 195028 - 288,15 x 323,47 = 101905 kJ
L'exergie reue par la vapeur au vaporisateur tant de 61049 kJ, on obtient la perte d'exergie
par irrversibilit de la transmission correspondante en soustrayant cette valeur de l'exergie que les
gaz y ont cde :
E
v
= (E
3
- E
4
) - n.e
v
= (191875 - 101905) - 61049 = 28921 kJ
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.14
soit 7,1% de E
1
Les conditions de l'change calorifique n'ayant pas t modifies en ce qui concerne
l'conomiseur, on trouve comme au paragraphe prcdent la perte d'exergie correspondante :
E
e
=42865 kJ soit 10,5 % de E
1
La figure 4.4 compare les profils de tempratures des gaz de combustion et de l'eau se
vaporisant dans les deux cas envisags. En abscisse, on a report l'enthalpie des fluides, ramene
un at.kg de combustible, alors que les tempratures des fluides sont reportes en ordonne. La
courbe relative aux gaz de combustion est proche d'une droite, car la chaleur spcifique des fumes
varie peu avec la temprature. L'chauffement de l'eau dans le cas de la circulation mthodique est
reprsent par la courbe marque de carrs. Le cas classique est illustr par la courbe marque de
carrs sur pointe. Pour cette courbe, le palier de vaporisation est report l'extrme droite.
L'cart de temprature est important, ce qui explique les irrversibilits et la perte d'exergie
lors des transferts.
Un autre diagramme (figure 4.5) permet de visualiser les pertes d'exergie dues au transfert de
chaleur. Il est obtenu en portant en abscisse l'enthalpie des fluides, et en ordonne le facteur de
Carnot = 1-
T
T
0
. Lors du transfert d'une quantit de chaleur infinitsimale Q, l'exergie du fluide
varie de .Q, en application de la relation I.10. On en dduit que l'aire comprise entre la courbe
reprsentant l'volution d'un fluide transfrant de la chaleur et l'axe des abscisses est proportionnelle
la variation de l'exergie de ce fluide. Si l'on reporte sur un mme diagramme les courbes relatives
deux fluides changeant de la chaleur, l'aire comprise entre les deux courbes sera donc
proportionnelle la perte d'exergie due aux irrversibilits du transfert.
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
Gaz de combustion
Economiseur
Surchauffeur
classique mthodique
T C
MJ
Figure 4.4 : Evolution des tempratures dans un gnrateur de vapeur
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.15
L'examen de ce diagramme montre bien que le rendement exergtique global est identique
pour les deux modes de circulation : les pertes haute temprature sont moindres dans le cas de la
circulation mthodique, mais ce fait est contrebalanc par des pertes plus importantes temprature
moyenne : on ne fait que dplacer la zone triangulaire dlimite par le palier de vaporisation et la
courbe relative la surchauffe de la vapeur, sans changer l'aire totale.
Conclusions
Le rendement thermique du gnrateur de vapeur est gal au rapport de la chaleur utile (Q
s
+
Q
v
+ Q
e
), la chaleur fournie par le combustible (P
c
); pour l'exemple tudi, ce rendement est de
93,4 %. Comme la seule perte qui ait t prise en considration est la perte la chemine, la valeur
relative de cette perte s'en dduit, elle s'lve 6,6 %
Le tableau 4.2 prsente les bilans d'exergie du gnrateur de vapeur dans le cas classique et
dans celui de la circulation mthodique. Ce tableau montre que la perte d'exergie relative l'change
calorifique entre les gaz et le fluide chauff, est globalement identique dans les deux cas; en
revanche, la rpartition des pertes d'exergie partielles est diffrente.
La rpartition des pertes d'exergie partielles entre les diffrentes surfaces d'change est
analyse au tableau 4.3. On y trouve pour chacune de celles-ci, d'une part la chaleur change
exprime en pourcentage de l'ensemble (A), d'autre part la perte d'exergie correspondante
galement exprime en pour cents (B): On trouve ensuite le rapport de ces deux grandeurs (B/A) .
Les colonnes A, C et C/A ont une signification analogue, mais elles concernent le cas de la
circulation mthodique.
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
Gaz de combustion
Economiseur
Surchauffeur
mthodique
classique
MJ
Facteur de Carnot
Figure 4.5 : visualisation des irrversibilits dues au transfert de chaleur dans un
gnrateur de vapeur
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.16
Le coefficient B/A (ou C/A) reprsente, pour la surface d'change considre, le rapport du
pourcentage de perte exergtique, au pourcentage de chaleur change pour l'ensemble de la
chaudire L'examen de la colonne (B/A) montre que ce coefficient varie trs sensiblement lorsqu'on
passe d'une surface d'change l'autre, les carts allant de +19% -24%. En revanche, il est
remarquable de constater, l'examen de la colonne (C/A), que dans le cas de la circulation
mthodique, ce coefficient est, trs peu prs, uniformment gal l'unit. On constate ainsi que
dans le cas de la circulation mthodique, l'irrversibilit est uniformment rpartie; elle peut, ds lors
tre rduite. en tout point du circuit des gaz, au minimum compatible avec les exigences du
processus d'change calorifique. Enfin, cette constatation corrobore une conclusion tire
prcdemment, savoir la supriorit de la circulation mthodique.
En ce qui concerne les gnrateurs de vapeur classiques o la temprature du foyer est
toujours trs leve, la perte d'exergie haute temprature est invitablement trs grande en raison
des limitations d'ordre technologique qui affectent la temprature maximale de la vapeur; il s'ensuit
Tableau 4.2 : Bilans exergtiques des gnrateurs de vapeur
Circulation
classique
Circulation
mthodique
ACTIF Exergie du combustible 100% 100%
PASSIF Irrversibilit de la combustion 35,8% 35,8%
Irrversibilit de la transmission au vaporiseur 8,3% 7,1%
Irrversibilit de la transmission au surchauffeur 4,0% 5,2%
Irrversibilit de la transmission au conomiseur 10,5% 10,5%
Total irrversibilit de transmission 22,7% 22,7%
Exergie de la vapeur produite 40,7% 40,7%
Perte la chemine 0,8% 0,8%
Tableau 4.3 : Irrversibilit des changes dans les gnrateurs de vapeur
Circulation classique Circulation mthodique
A
chaleur
change
B
Perte
d'exergie
B/A
Perte
relative
C
Perte
d'exergie
C/A
Perte
relative
Echange au vaporisateur 31,2% 36,5% 1,171 31,1% 0,995
Echangeur au surchauffeur 23,3% 17,4% 0,749 22,9% 0,985
Echange l'conomiseur 45,5% 46,0% 1,011 46,0% 1,011
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.17
que l'on peut, sans inconvnient, transgresser la rgle de circulation mthodique, du moins dans le
domaine des hautes tempratures. Par ailleurs, dans ce domaine qui intresse principalement le
foyer, la haute temprature est favorable l'change radiatif, comme discut au chapitre prcdent.
Cette grande efficacit de l'change calorifique peut tre mise profit pour renforcer le coefficient de
transmission relatif la paroi externe de la surface d'change. On sait qu'un tel renforcement ne
permettra d'amliorer le coefficient de transmission calorifique rsultant que dans la mesure o le
coefficient de transmission interne est lui-mme lev. C'est pourquoi on aura intrt substituer, en
tte du circuit des gaz, le vaporisateur au surchauffeur; en effet, le coefficient de convection relatif
la vaporisation est beaucoup plus lev que celui affrent la surchauffe de la vapeur. Il rsulte, en
outre, de ces considrations, que dans le premier cas, la temprature du mtal sera beaucoup plus
faible que dans le second, et ceci est minemment favorable la bonne tenue des tubes
vaporisateurs exposs au rayonnement intense du foyer.
Nous avons, par ailleurs, montr tout le parti qu'on pouvait tirer du prchauffage de l'air
comburant pour amliorer l'change radiatif. C'est ainsi que dans la chaudire rayonnement, on
substitue aux faisceaux vaporisateurs dont la conception est favorable l'change convectif, des
crans disposs la surface des parois du foyer et qui sont essentiellement destins absorber le
rayonnement.
Dans le bilan exergtique du gnrateur de vapeur, on a fait la distinction entre la perte
d'exergie due la combustion et celle due la transmission. Ceci suppose que la combustion
s'effectue d'une manire adiabatique et qu'ensuite les gaz qui en rsultent, sont amens participer
l'change calorifique. Une telle conception est, comme dj signal, assez bien ralise dans le
gnrateur de vapeur cendres fondues dans lequel la combustion a lieu sous trs haute temprature
dans un avant-foyer. En revanche, dans le gnrateur de vapeur classique, la combustion s'effectue
dans une vaste chambre de combustion dont les parois sont revtues d'crans vaporisateurs de sorte
qu'on y exploite directement le rayonnement de la flamme. Dans ces conditions, le bilan d'exergie
que nous avons tabli n'a plus qu'une valeur conventionnelle. Si l'on veut respecter la ralit, il y a
lieu de calculer l'exergie des gaz de combustion la temprature effectivement obtenue la sortie de
la chambre de combustion. La diffrence entre l'exergie du combustible et cette exergie des gaz
reprsente alors la somme des deux termes suivants : un terme commun associant les pertes par
irrversibilit de la combustion et par irrversibilit de l'change calorifique avec les crans
vaporisateurs, un second terme reprsentant l'exergie transfre l'eau en bullition dans le
vaporisateur. On peut encore analyser ce processus de la manire suivante : du fait de l'change
radiatif dans le foyer, la temprature de combustion devient infrieure la temprature adiabatique
correspondante, il s'ensuit une augmentation de la perte par irrversibilit; mais cette perte inclut
alors une certaine part de la perte d'exergie due l'irrversibilit de la transmission, celle qui
prcisment concerne l'change calorifique avec les crans vaporisateurs.
L'tude qui prcde est base sur une conception du gnrateur de vapeur simplifie
l'extrme. Une telle idalisation de l'installation se justifie par le souci de clart d'une analyse qui,
dans le cas rel, deviendrait singulirement complexe. Il est cependant judicieux de complter cette
premire approche par l'tablissement du bilan exergtique dtaill et complet d'un gnrateur de
vapeur industriel, c'est pourquoi nous avons prsent in fine (annexe 1) un tel bilan exergtique.
Dans les chaudires de rcupration (fig. 4.3), les gaz sont gnralement amens sous une
temprature peu leve, ce qui confre ces gaz une exergie initiale relativement faible. Par
consquent, Si l'on veut viter de devoir accepter une rduction de l'exergie de la vapeur, il faut
s'efforcer de rendre l'change calorifique entre gaz et vapeur aussi proche que possible de la
rversibilit. En pareil cas, il sera, ds lors, souhaitable de recourir la circulation mthodique.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 4 APPLICATIONS DU TRANSFERT DE CHALEUR IV.18
D'ailleurs, en raison de la temprature peu leve sous laquelle les gaz sont disponibles, il est vident
que l'change radiatif est ici fortement rduit, c'est pourquoi les chaudires de rcupration utilisent
largement les tubes ailettes qui permettent d'exploiter au mieux l'change convectif avec les gaz.
Dans le domaine de l'nergtique, les chaudires de rcupration connaissent deux champs
d'application remarquables qui sont d'une part les centrales cycle combin gaz-vapeur, d'autre part
les centrales nuclaires fluide caloporteur gazeux. Nous appliquerons d'ailleurs, dans des prochains
chapitres, notre analyse nergtique de tels cycles thermodynamiques.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.1
UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE DES COMBUSTIBLES
Introduction
Les combustibles sont utiliss pour produire de la chaleur, de l'nergie mcanique (ou
lectrique), ou bien encore les deux combines. Nous nous proposons de comparer les diffrents
processus correspondants, tant sous l'aspect calorifique (premire loi de la thermodynamique)
qu'nergtique (deuxime loi de la thermodynamique). Cette comparaison est base principalement
sur l'tablissement, d'une part du rendement calorifique (rapport de la chaleur et/ou du travail utiles
au pouvoir calorifique du combustible), d'autre part du rendement exergtique (rapport de l'exergie
utile l'exergie du combustible).
Pour la clart et la simplicit de l'expos, nous supposerons nouveau que le combustible est
du carbone pur (graphite) et que l'ambiance se trouve la temprature de 15C. Cette temprature
sera donc galement choisie comme rfrence pour les valuations d'exergie. Nous admettrons
encore que dans tous les cas (chauffage et/ou production d'nergie lectromcanique) l'excs d'air
est de 50 % et que la temprature des gaz rejets la chemine est de 200
C. Nous supposerons
en outre que tant pour la chaudire eau chaude que pour le gnrateur de vapeur, les pertes autres
que la perte la chemine, peuvent tre ngliges.
Les caractristiques de ce type de combustion ont t examines au chapitre II.
CHAUFFAGE CLASSIQUE
Dans la chaudire, la chaleur dgage par la combustion est transmise de l'eau qui s'chauffe
sous la pression de 5 bar depuis la temprature ambiante de 15C (tat 0) jusqu' 100C (tat
E).
La combustion envisage s'effectue selon la raction chimique :
C + 1,5 O
2
+ 5,64 N
2
CO
2
+ 0,5 O
2
+ 5,64 N
2
+ P
o P reprsente le pouvoir calorifique du carbone auquel correspond la chaleur effectivement
dgage.
Nous avons tudi prcdemment une telle combustion (pages II.10 et suivantes); nous
reprendrons donc dans cette tude les donnes ainsi que les rsultats suivants :
- pouvoir calorifique du carbone : P = 393800 kJ/atkg
- exergie de ce combustible : E
1
= 411030 kJ/atkg
- temprature adiabatique de combustion : 1560C
- enthalpie des gaz de combustion 1560C : H
2
= 397066 kJ
- exergie des gaz de combustion 1560C : E
2
= 263320 kJ
- perte d'exergie par irrversibilit de la combustion :
E
1
- E
2
= 146710 kJ (35,9 % de E
1
)
Pour une temprature de 200C la chemine, les gaz sont rejets l'atmosphre avec
l'enthalpie H' = 44200 kJ et l'entropie S'= 121,06 kJ/K, donc avec l'exergie E' = 9404 kJ (2,3 %
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.2
de E
1
). Dans ces conditions, la chaleur utile, donc effectivement transmise l'eau, est gale :
Q = H
2
- H' = 352866 kJ
Les proprits de l'eau sont, pour l'tat de rfrence de 15C (tat 0) :
h
o
= 62,8 kJ/kg et s
o
= 0,224 kJ/kg.K
et pour l'tat final 100C (tat E) :
h
e
= 419 kJ/kg et s
e
= 1,307 kJ/kg.K
L'exergie de l'eau 100C est alors :
e
e
= (419-62,8) - 288,15 (1,307-0,224) = 44,1 kJ/kg
Le dbit d'eau rchauffe est obtenu par bilan thermique :
m =
Q
h h
e o
= 990,6 kg
L'exergie de l'eau chauffe 100C est alors :
E
e
= m e
e
= 43685 kJ, soit 10,6% de E
1
D'o la perte par irrversibilit de l'change calorifique :
E
2
- E' - E
e
= 210231 kJ (51,1 % de E
1
)
On en dduit les valeurs des rendements thermique et exergtique :
th
Q
P
89 6% ,
ex
E
E
e
1
10 6% ,
CENTRALE THERMIQUE
Le paragraphe prcdent a mis en
vidence les pertes d'exergie qui
affectent le processus de chauffage de
l'eau. Analysons prsent les pertes
d'exergie qui accompagnent la
transformation en travail de l'nergie du
combustible. Nous supposerons que la
chaleur utile Q sert ici produire de la
vapeur 140 bar, surchauffe 540C
(tat A), qui sera dtendue de manire
rversible pour atteindre l'tat du
condenseur en quilibre avec l'ambiance
(T=15C, P=0,017 bar), pour lequel les
proprits du liquide satur sont :
h'
0
= 62,8 kJ/kg , s'
0
= 0,224 kJ/kg/K
Pour la vapeur l'tat A, on a :
0
100
200
300
400
500
600
0 2 4 6 8 10
S(J/kg/K)
TC
140bar
540C
15C
A
0
Figure 5.1 : Cycle de centrale thermique
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.3
h
a
= 3432,7 kJ/kg ,s
a
= 6,529 kJ/kg/K
L'irrversibilit de la combustion engendre une perte d'exergie qui est encore de 146713 kJ
(35,8 % de E1). Le dbit de vapeur s'obtient par bilan thermique.
m =
Q
h h'
a o
= 104,7 kg
L'exergie de la vapeur 540C est alors :
E
e
= m e
e
= 162628 kJ, soit 39,6% de E
1
D'o la perte par irrversibilit de l'change calorifique :
E
2
- E' - E
a
= 91288 kJ (22,2 % de E
1
)
La turbine tant suppose parfaite et le travail de compression de l'eau ngligeable, le travail
utile est gal l'exergie de la vapeur E
e
. On en dduit les valeurs des rendements thermique et
exergtique :
th
E
P
a
413% ,
ex
E
E
a
1
39 6% ,
PRODUCTION COMBINEE
Cas de l'change monotag
Lorsqu'on utilise la chaleur
dgage par la combustion pour
produire du travail, on valorise 39,6 %
de l'exergie du combustible; lorsqu'il
s'agit de produire de l'eau chaude, on
n'en valorise que 10,6 %. Dans ce
dernier cas, la plus grande partie de la
perte d'exergie rsulte de la
transmission gaz-eau (51,1 % de E
1
).
Mais l'exergie ainsi perdue peut, en
principe, tre valorise en insrant un
cycle vapeur entre le foyer et
l'changeur produisant l'eau chaude :
on ralise ainsi, sous sa forme la plus
classique, la production combine de
chaleur et de travail.
Le bilan exergtique du
processus de production combine se
dduit de la figure 5.2. Les gaz de
combustion cdent leur chaleur de
l'eau sous pression, qui est vaporise
0
100
200
300
400
500
600
0 2 4 6 8 10
S(J/kg/K)
TC
100C
140bar
540C
15C
A
B
C
C
Figure 5.2 : Production combine
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.4
et surchauffe comme dans le cas prcdent. La vapeur produite est dtendue pour fournir du
travail, mais la dtente est limite une pression telle que la vapeur puisse, en se condensant, cder
sa chaleur l'eau qui doit tre rchauffe. Nous supposerons que cet change est rversible; dans
ces conditions, la dtente se poursuit jusqu' l'tat B (100C, 1,013 bar, voir figure 5.1).
La perte d'exergie due la combustion est comme prcdemment de 147710 kJ (35,9% de
E
1
).
La perte d'exergie par irrversibilit de la transmission gaz-vapeur est encore de 91288 kJ
(22,2 %). La perte d'exergie la chemine reste elle-mme gale 9404 kJ (2,3 % de E
1
).
Le dbit de vapeur sera, comme prcdemment, obtenu par bilan thermique :
m
v
=
Q
h h'
a o
= 104,7 kg
La vapeur vive se dtend adiabatiquement de l'tat A jusqu' l'tat B, en fournissant un travail
gal la variation d'exergie entre ces deux tats E
A
- E
B
. Par la suite, la vapeur se condense suivant
l'isotherme BC, en cdant une quantit de chaleur gale :
T
B
(s
B
-s
C
) = T
C
(s
A
-s
C
)
Elle continue se refroidir suivant C C" en rchauffant l'eau. Le travail moteur se dduit de la
premire loi de la thermodynamique :
W = E
A
- E
B
= m
v
( h
A
- h
c
- T
C
(s
A
-s
C
))
qui correspond au travail rversible que peut fournir la vapeur de l'tat A en utilisant la source
froide T
C
.
Pour la temprature de condensation T
c
= 100C (h'
c
= 419,1 kJ/kg et s'
c
= 1,307 kJ/K.kg),
le travail vaut :
W = 104,7 (3432,7- 419,1 - 373,15 (6,529-1,307) )
= 111518 kJ, soit 27,1% de E
1
.
La chaleur fournie l'eau s 'exprime comme suit :
Q'
e
= (P-H')-W
=241348 kJ
L'exergie de la vapeur dtendue vaut :
E
B
= E
A
- W = 162628 - 111518 = 51110 kJ
On obtient par bilan thermique le dbit d'eau qu'il est possible de rchauffer par condensation
de la vapeur :
m
e
=
Q'
h h'
e
e o
241348
3432 7 62 8 , ,
= 677,6 kg
L'exergie de l'eau vaut :
E'
e
= m
e
e
e
= 29903 kJ (7,3 % de E
1
)
D'o la perte d'exergie de la transmission vapeur-eau :
E
B
- E'
e
= 21206 kJ (5,2 % de E
1
)
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.5
On obtient donc les rendements thermique et exergtique :
th
W+ Q'
P
e
89 6% ,
ex
W+ E'
E
e
1
34 4% ,
Cas de l'change bitag
Le bilan exergtique du processus de production combine fait apparatre une irrversibilit
nouvelle, laquelle rsulte de l'change calorifique entre la vapeur dtendue qui se condense, et l'eau
qui s'chauffe. La perte d'exergie correspondante est relativement grande en raison de l'existence
d'un important palier de vaporisation; mais elle peut tre rduite en ayant recours un change
calorifique bitag.
Dans ce cas bitag (voir figure
5.3), l'eau est d'abord chauffe de
15C 57,5C par condensation d'une
fraction (1-y) du dbit de vapeur dont la
dtente est prolonge jusqu' 57,5C
(tat B'). Puis l'eau est chauffe de
57,5 100C par condensation de la
fraction complmentaire y du dbit de
vapeur dont la dtente est limite
100C (tat B). La chaleur massique de
l'eau tant pratiquement constante, il
s'ensuit que ces deux chauffements
successifs ncessitent chacun une mme
quantit de chaleur, d'ailleurs gale la
moiti de la quantit de chaleur fournie
l'eau.
Les donnes gnrales du
problme tant inchanges, les calculs
se basent sur une approche similaire aux
cas prcdents. On obtient :
- l'enthalpie de la vapeur en fin de la
dtente isentropique AB jusqu'
100C : h
b
= 2367,8 kJ/kg (titre
0,8635)
- l'enthalpie de la vapeur en fin de la dtente isentropique AB' jusqu' 57,5C : h
b'
= 2135,2 kJ/kg
(titre 0,8015)
- le dbit de vapeur est identique celui trouv prcdemment : m
v
=104,7 kg
Pour valuer la fraction y, on exprime le bilan thermique du systme. D'une part, on value la
chaleur cde par la condensation BC et le refroidissement conscutif CC' de 100C (h
c
= 419,1
kJ/kg) 57,5C (h
c
' = 240,7 kJ/kg) de la fraction y du dbit de vapeur m
v
:
y m
v
(h
b
-h
c
') = 222731 y
D'autre part, on value la chaleur cde par la fraction (1-y) lors de la condensation B'C' et
par le refroidissement C'C" jusqu' 15C de la totalit du condensat :
0
100
200
300
400
500
600
0 2 4 6 8 10
S(J/kg/K)
TC
140bar
540C
57C
15C
A
B
B
C
C
C
TC
100C 100C
y
1-y
Figure 5.3 : Production combine, change bitag
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.6
(1-y) m
v
(h
b'
-h
c
') + m
v
(h
c'
-h
c
") = (1-y) 198375 + 18628
Ces deux quantits de chaleur sont chacune gales la moiti de la quantit de chaleur fournie
l'eau, elles sont donc gales entre elles. En galant les expressions, on peut en dduire y :
222731 y = 198375 + 18628- 198375 y
soit y = 0,5153
La chaleur fournie la vapeur vaut :
Q = H
2
- H' = 352866 kJ
Calculons ensuite le travail de dtente rversible pour chacune des fractions de vapeur,
rapportes aux tempratures de condensation respectives :
- pour la dtente AB, avec t
c
= 100C
W
1
= y (E
A
- E
B
) = y m
v
( h
A
- h
c
- T
C
(s
A
-s
C
))
= 57467 kJ
- pour la dtente AB', avec T
c' =
57,5C (h
c'
=240,7 kJ/kg et s
c' =
0,800 kJ/K.kg) :
W
2
= (1-y) (E
A
- E
B'
) = (1-y) m
v
( h
A
- h
c'
- T
C'
(s
A
-s
C'
))
= 68041 kJ
Au total, on a ainsi le travail moteur global :
W
1
+ W
2
= 125508 kJ (30,5 % de E
1
)
Par bilan, on estime que la chaleur fournie l'eau vaut :
Q
'
e = (P - H') - (W
1
+ W
2
) = 227357 kJ
On en dduit la masse d'eau rchauffe : m
e
=
Q'
h h'
227357
e
e o
419 62 8 ,
= 638,3 kg
L'exergie de l'eau 5 bar et 100C (tat E) vaut :
E'
e
= m'
e
e
e
= 28169 kJ (6,8 % de E
1
)
La perte d'exergie de l'change vapeur-eau est gale l'exergie de la vapeur du cycle
condensation classique diminue du travail produit W et de l'exergie de l'eau:
E
a
- (W
1
+ W
2
) - E'
e
= 8950 kJ (2,2 % de E
1
).
On obtient donc les rendements thermique et exergtique :
th
W+ Q'
P
e
89 6% ,
ex
W + W + E'
E
1 2 e
1
37 4% ,
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.7
Le tableau 5.1 rsume pour les deux cas monotag et bitag, le bilan exergtique de la
production combine.
A l'examen de ce tableau, on peut tirer les conclusions suivantes :
- Dans le cas bitag, la perte d'exergie par irrversibilit de l'change calorifique vapeur-
eau, est sensiblement diminue au bnfice du travail de dtente de la vapeur, d'o
l'amlioration apprciable du rendement exergtique
- Dans le cas bitag, l'augmentation du travail produit, entrane une lgre diminution de la
chaleur fournie l'eau; ceci explique une lgre diminution de l'exergie de l'eau.
- La rduction de moiti de l'cart de temprature, conduit rduire approximativement de
moiti la perte par irrversibilit de l'change calorifique vapeur-eau; cette observation est
bien conforme aux conclusions du paragraphe du chapitre 3.
- Le rendement thermique est videmment le mme dans les deux cas, mais le rendement
exergtique est meilleur dans le second, par suite de la diminution de l'irrversibilit de
l'change calorifique vapeur-eau. Le passage un change multitag amliorerait encore
cette conclusion; c'est ainsi que pour un nombre d'tages infini, on retrouverait la limite le
rendement exergtique de la centrale vapeur, soit
ex
= 39,6 %. En effet, on aurait
alors affaire un change calorifique rversible.
Dans l'tude des changeurs, nous avons vu comment l'irrversibilit de l'change calorifique
entre un gaz chaud et de l'eau qui est transforme en vapeur, peut tre rduite en recourant la
vaporisation sous pressions multiples (page III.14). L'tude de la production combine avec change
calorifique multitag, constitue un aspect complmentaire du mme procd
Une remarquable illustration de l'avantage offert par l'change multitag est donne par la
centrale nuclaire de Gundremmingen en Bavire. Lors de la ralisation d'une unit nouvelle de cette
centrale, il a t envisag de faire de la production combine afin d'alimenter en chaleur des rseaux
de chauffage urbain tablir dans plusieurs localits voisines. L'tude de ce projet a conduit la
conclusion suivante : la rentabilit du projet tait assure si l'on avait recours un change calorifique
Tableau 5.1 : Bilans exergtiques de la production combine
En % de l'exergie du combustible Cas
monotag
Cas bitag
Irrversibilit de la combustion 35,9% 35,9%
Irrversibilit de la transmission gaz-vapeur 22,2% 22,2%
Travail rcuprable 27,1% 30,5%
Irrversibilit de la transmission vapeur-eau 5,2% 2,2%
Exergie de l'eau chaude 7,3% 6,8%
Perte la chemine 2,3% 2,3%
Rendement thermique 89,6% 89,6%
Rendement exergtique 34,4% 37,4%
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.8
tritag pour rchauffer l'eau de chauffage; en revanche, ce projet n'tait plus rentable si l'on devait
se limiter un change calorifique monotag. Malheureusement, l'tat d'avancement des travaux
tait tel que la seule possibilit restante tait de prlever la totalit de la vapeur destine au chauffage,
entre les corps HP et BP de la turbine, ce qui excluait par consquent le recours un change
calorifique multitag.
CHAUFFAGE ELECTRIQUE
Le chauffage par rsistance convertit l'lectricit en chaleur. En se plaant dans les conditions
idales, l'nergie lectrique produite par le cycle thermodynamique de la centrale examine au dbut
de ce chapitre est W = 162628 kJ. Cette nergie lectrique est de l'exergie pure; elle sera
transforme intgralement en chaleur qui sera utilise pour chauffer de l'eau de 0 100C. Le dbit
d'eau est :
m
e
=
W
h h'
162628
e o
3432 7 62 8 , ,
= 456,6 kg
L'exergie de l'eau vaut :
E"
e
= m
e
e
e
= 20150 kJ
Par suite, on value les rendements thermique et exergtique :
th
W
P
39 6% ,
ex
E"
E
e
1
4 9% ,
ces rendements tant rapports au combustible brl en centrale.
Les rendements tant thermique qu'exergtique sont trs infrieurs ceux du chauffage
classique. Le chauffage lectrique constitue donc un procd peu efficace, du moins en ce qui
concerne le chauffage basse temprature qui est le seul tre considre ici.
CHAUFFAGE THERMODYNAMIQUE
Pompe chaleur monotage
Considrons le cycle de Carnot ABCD
(figure 5.4) qui reoit de la source chaude la
chaleur Q
1
. Cette chaleur est transforme par
celui-ci en un travail W et en une chaleur Q
0
rejete l'ambiance.
Le rendement du cycle s'crit : =
W
Q
1
Par le premier principe, on a le bilan :
W = Q
1
- Q
0
L'tude du cycle de Carnot a conduit :
S
T
T1
A B
Q1
K
Q
N
Qo
Qo
M C D
T
To
Figure 5.4 : pompe chaleur (cycle de Carnot)
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.9
Q
Q
T
T
o
1
o
1
D'o : =
T T
T
1 0
1
Considrons ensuite le cycle de Carnot invers KDMN. Supposons que ce cycle prlve
l'ambiance la chaleur Q'
0
et qu'il reoive le travail W, il fournira alors la chaleur utile Q la
temprature impose T.
Le coefficient de performance s 'crit
=
Q
W
Par le premier principe, on a le bilan :
W = Q - Q'
0
Les proprits du cycle de Carnot sont telles que :
Q
Q
T
T
o 0
d'o
Q
Q- Q'
T
T T
o o
et par suite : =
T
T T
0
> 1
ce qui conduit : Q > Q
1
Pour ce faire, on pose T
1
= T
0
et T = T
0
avec > >1
La relation vrifier devient
( )
( )
>
1
1
1 soit > ,
ce qui est toujours vrai, puisque nous avons pos >.
Comme en pratique, on satisfait gnralement la double ingalit (T
1
> T > T
0
), la chaleur
utile est donc suprieure la chaleur reue de la source chaude par le cycle moteur. Le surcrot de
chaleur ainsi rsulte de la chaleur enleve l'ambiance par la pompe a chaleur.
L'galit du travail produit par le cycle ABCD ou consomm par le cycle KDMN, entrane
l'galit des aires dlimites par ces cycles rversibles (fig: 5.4) , c'est dire :
(S
M
- S
D
).(T- T
0
) = (S
C
- S
D
).(T
1
- T
0
)
Par ailleurs, on a :
Q'
0
= T
0
(S
M
- S
D
) et Q
0
= T
0
(S
C
- S
D
)
On en dduit :
Q'
Q
T T
T T
0
0
1 0
0
et enfin :
Q
Q
T
T
T T
T T
T
T
Q'
Q
1 1
1 0
0 1
0
0
et donc T
q
S S
12
12
2 1
Nous appellerons temprature moyenne intgre (en abrg t.m.i.) relative une
transformation rversible, le rapport de la quantit de chaleur change au cours de cette
transformation la variation d'entropie correspondante.
La t.m.i. est reprsente sur le diagramme entropique (f ig.5.5) par la hauteur du rectangle
lLNn ayant mme aire que la surface l12n situe sous la polytropique.
En vertu du thorme de la moyenne, la t.m.i. envisage correspond un certain point M de la
courbe 1-2, compris entre les points 1 et 2 qui dlimitent cette transformation.
Nous verrons par la suite que pour la transformation polytropique 1-2 caractrise par une
valeur constante de la chaleur massique c, on peut crire pour une masse unitaire :
q c (T T
12 2
1
)
et S S
c dT
T
c ln
T
T
2
1
2
2
1
1
On obtient l'expression de la t.m.i. relative la transformation polytropique 1-2 en substituant
ces deux relations dans la dfinition de la polytropique, ce qui donne :
T
T T
ln
T
T
12
2
2
1
1
S
T
M
N L
1
2
l n
Figure 5.5 :
Dfinition de la temprature moyenne intgre
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.12
En particulier, dans le cas des gaz parfaits dont les chaleurs massiques sont rputes
constantes, la t.m.i. relative une isochore ou une isobare, est donne cette dernire expression,
d'ailleurs indpendante de la valeur particulire de c
v
ou de c
p
.
Appliquons le concept de t.m.i. au cycle
de pompe chaleur tudi prcdemment, en
remplaant comme cycle moteur le cycle de
Carnot par le cycle de Rankine-Hirn OAB (fig.
5.6), qui reoit la chaleur: q
1
= h
a
- h'
0
et cde au condenseur : q
0
= T
0
(s
a
- s'
0
)
Le principe d'quivalence donne :
W = q
1
- q
0
d'o il vient :
W
q
q
q
T
s s'
h h'
1
0
1
a 0
a 0
1 1
0
En appliquant le principe de Carnot
l'change rversible OA, on obtient l'expression
de la temprature moyenne intgre :
T
h h'
s s'
m
a 0
a 0
= 534,5 K = 261 C
d'o on dduit le rendement du cycle de Carnot quivalent (avec T
0
=288,15 K) :
T
Tb
A
B
S
q1
q0
Figure 5.6 : cycle de Rankine-Hirn
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.13
C
1
T
T
0
m
46,1%
et, compte tenu de la perte la chemine au gnrateur de vapeur :
H - H'
H
2
2
C
40 9% ,
Comme nous avons pour objectif de chauffer de l'eau de 15C 100C, la chaleur utile doit
tre produite par la pompe chaleur la temprature constante de 100C, on a alors :
373
373- 288
4 39 ,
D'o la chaleur utile : Q' =.W = ..Q
1
= 1,795 Q
Le dbit d'eau rchauffe est :
m
e
=
Q'
h h'
1,795 352866
e o
3432 7 62 8 , ,
= 1778 kg
L'exergie de l'eau vaut :
E"
e
= m
e
e
e
= 78478 kJ
On calcule finalement les rendements thermique et exergtique rapports au combustible brl
en centrale :
th
= Q' : P = 160,8%
ex
= E"
e
: E
1
= 19,1 %
On notera que le "Vocabulaire de Thermodynamique" publi par la SFT, admet qu'on puisse
encore parler de rendement quand la valeur de celui-ci est suprieure l'unit.
Pompe chaleur bitage
Considrons prsent le cas d'une pompe chaleur bitage. L'eau devant tre chauffe de
15C 100C, une premire PAC fournira sa chaleur utile 57,5C, tandis qu'une seconde PAC
fournira la sienne 100C
Pour les mmes raisons que pour la production combine avec changeur bitag, l'eau reoit
la chaleur utile Q' par moiti de la PAC fonctionnant basse temprature (57,5C), et par moiti de
la PAC fonctionnant haute temprature (100C) .
Exprimons les quantits de chaleur produites :
- par la PAC haute temprature (100C) :
Q' W W W
2 2 2 2
2
373
373 288
4 39 . ,
- par la PAC basse temprature (57,5C) :
Q' W W W
1 1 1 1
1
330 6
330 6 288
7 78 .
,
,
,
Les quantits de chaleur fournies par les deux pompes chaleur tant gales la moiti de la
chaleur totale fournie l'eau, nous pouvons galer leurs expressions, ce qui donne :
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.14
4,39 W
2
= 7,78 W
1
d'o W
2
= 1,772 W
1
D'autre part, le travail consomm par l'ensemble des deux PAC est suppos gal au travail
produit par le cycle moteur, il vient ainsi
(H
2
-H'). = W
1
+ W
2
= W
1
+ 1,772 W
1
= 2,772 W
1
D'o les travaux consomms par les deux PAC :
W
H H'
1
2
2 772 ,
= 51046 kJ et W
2
=1,772 W
1
=90453 kJ
La chaleur fournie l'eau s'obtient en cumulant les effets thermiques des deux pompes
chaleur :
Q' = Q'
1
+ Q'
2
= 7,78 W
1
+ 4,39 W
2
= 794227 kJ
Le dbit d'eau rchauffe est :
m
e
=
Q'
h h'
794227
e o
3432 7 62 8 , ,
= 2230 kg
L'exergie de l'eau vaut :
E"
e
= m
e
e
e
= 98418 kJ
On calcule finalement les rendements thermique et exergtique rapports au combustible brl
en centrale :
th
= Q' : P = 202 %
ex
= E' : E
1
= 28,7 %
La comparaison des rendements thermique et exergtique des PAC mono ou bitage, montre
que la seconde est plus avantageuse que la premire; cette conclusion rsulte d'une rduction de la
perte d'exergie par irrversibilit de l'change calorifique avec l'eau, conscutive une diminution de
l'cart de temprature correspondant. L'utilisation d'tages de plus en plus nombreux conduirait
une diminution progressive de cette irrversibilit, en sorte qu' la limite, pour un nombre d'tages
infini, on atteindrait la rversibilit de l'change calorifique considr. Le rendement exergtique
deviendrait alors gal celui de la centrale (
ex
=39,6%). Cependant, l'amlioration la plus
directement perceptible, rsulte de l'augmentation au rendement thermique qui accompagne
l'augmentation du nombre des tages.
Il convient encore de remarquer que dans le cas idal ou l'change calorifique avec l'eau est
rversible, le rendement exergtique est invariable quelle que soit la temprature laquelle ce fluide
est chauff; en revanche, le rendement thermique ou, plus usuellement, le coefficient de
performance, diminue lorsque cette temprature augmente.
Un exemple remarquable d'utilisation d'une pompe chaleur tritage est donn par
l'installation de chauffage gothermique ralis Creil dans le bassin parisien. Dans cette installation,
trois pompes chaleur associes en srie assurent le rchauffage progressif de l'eau d'un premier
circuit de chauffage urbain haute temprature (radiateurs classiques) de 40C 60C, en
refroidissant de 30C 5C l'eau de retour d'un second circuit de chauffage urbain basse
temprature (planchers chauffants). On notera que dans cette application, la source froide qui est
distincte de l'ambiance, est elle-mme temprature variable, ce qui permet, grce au systme multi-
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 5 UTILISATION RATIONNELLE DE LENERGIE V.15
tag, de rduire l'irrversibilit thermique non seulement de l'change avec la source chaude, mais
galement de l'change avec la source froide.
PRODUCTION COMBINEE ET CHAUFFAGE
THERMODYNAMIQUE
Soient T
1
, T, T
0
les tempratures de la source chaude, de chauffage, de l'ambiance
respectivement. Pour couvrir rationnellement les besoins en chauffage, on a le choix entre les deux
solutions suivantes :
1.- On utilise la chaleur Q
1
disponible T
1
, dans un cycle purement moteur, pour produire le
travail :
W =
T T
T
Q
1 0
1
1
.
Ce travail est utilis par une pompe chaleur pour produire la chaleur utile calcule comme
prcdemment :
Q =
T
T
T T
T - T
Q
2
1
1 0
0
1
.
2.- On utilise la chaleur Q
1
dans un processus de production combine pour produire :
- le travail : W' =
T T
T
Q
1
1
1
.
- la chaleur utile : Q' =
T
T
Q
2
1
1
.
Le travail W' est ensuite utilis dans une pompe chaleur qui produira la chaleur utile :
Q" = W'
T
T- T
=
T T
T
Q
T
T- T
T
T
T T
T- T
Q
2
0
1
1
1
0 1
1
0
1
_
,
. . .
On obtiendra globalement la chaleur utile :
Q' +Q" =
T
T
Q
T
T
T T
T- T
Q
T
T
T T
T- T
Q
2 2
1
1
1
1
0
1
1
1 0
0
1
. . . +
c
= 1 - T
o
/ T
k
Par consquent, le cycle OKJBO dans lequel le rchauffage OK est assur par un soutirage
continu, est quivalent au cycle de Carnot PKJBP, auquel la source chaude fournit en KJ la chaleur
ncessaire la vaporisation.
La production spcifique de vapeur est :
n = Q : (h
a
- h'
k
) = 393852 : (3432,7 - 794,8) = 149,3 kg/atkg de C
On a pour l'tat initial A :
h
a
= 3432,7 kJ/kg ; s
a
= 6,529 kJ/K:kg ; E
a
= n. e
a
= 231867 kJ/atkg de C
En considrant la dtente isentropique AJ, on obtient facilement, en considrant que le point J
correspond l'tat de vapeur sature au terme d'une dtente isentropique (soit 187,1C, 11,77 bar)
:
s
j
= 6,529 kJ/K.kg ; h
j
= 2783,7 kJ/kg ; E
j
= n.e
j
= 134966 kJ/atkg de C
Le travail effectu lors de la dtente AJ vaut :
W' = E
a
- E
j
= 231867 - 134966 = 96900 kJ/atkg de C
Le travail effectu lors de la dtente JB vaut, en prenant en considration le cycle de Carnot
quivalent au cycle avec soutirage continu :
W"= n (h h'
T T
T
111046 kJ / atgr C
j k
k o
k
)
, ( , , )
, ,
,
149 3 2783 7 794 8
460 27 288 15
460 27
On obtient finalement le travail produit globalement :
W = W' + W" = 96900 + 111046 = 207947 kJ/atkg de C
La perte par irrversibilit de l'change calorifique est gale l'exergie des gaz E
2
diminue du
travail produit W et de l'exergie des gaz E
f
l'entre du rchauffeur d'air :
E
2
- W - E
f
= 294030 - 207947 - 8272 = 77811 kJ/atkg de C
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.8
Ceci permet de dresser le bilan exergtique du tableau 6.3
Cycle soutirage unique
Irrversibilit relative au soutirage
Le cycle comporte un soutirage unique de vapeur sature obtenue au terme d'une dtente
isentropique (soit 187,1C, 11,77 bar). Les caractristiques du cycle tant inchanges, on peut
reprendre certains rsultats obtenus prcdemment (fig. 6.3) :
- production spcifique de vapeur: n = 149,3 kg/atkg de C
h
a
= 3432,7 kJ/kg ; s
a
= 6,529 kJ/K:kg ; E
a
= n. e
a
= 231867 kJ/atkg de C
h
j
= 2783,7 kJ/kg ; s
j
= 6,529 kJ/K.kg ; E
j
= n.e
j
= 134966 kJ/atkg de C
h
k
= 794,8 kJ/kg ; s
k
= 2,208 kJ/K.kg ; E
k
= n.e
k
= 23917 kJ/atkg de C
h
b
= 2115,5 kJ/kg; s
b
= 7,348 kJ/K.kg; E
b
= n.e
b
= 0,0 kJ/atkg de C
h
o
= 63,0 kJ/kg; s
o
= 0,224 kJ/K.kg; E
o
= n.e
o
= 0,0 kJ/atkg de C
Si l
'
on dsigne par la fraction du dbit de vapeur qui poursuit sa dtente jusqu' la pression
du condenseur, on crit le bilan calorifique du soutirage, en galant lenthalpie cde par la
condensation de la fraction soutire 1- avec lenthalpie ncessaire pour rchauffer les condensats
de ltat 0 jusqu ltat K :
(1) (h
j
- h
o)
= h
k
- h
o
do on calcule :
=
hj h'
k
hj h'
o
2783, 7 794, 8
2783, 7 63,0
0, 731
Tableau 6.3 : Bilan exergtique du cycle soutirage continu
ACTIF : exergie du combustible 410030 kJ 98,1%
exergie du comburant 7872 kJ 1,9%
PASSIF : irrversibilit de la combustion 123872 kJ 29,6%
irrversibilit de la transmission gaz-vapeur 77811 kJ 18,6%
irrversibilit du prch. air et rejet chemine 400 kJ 0,1%
exergie cde au comburant 7872 kJ 1,9%
travail utile 207947 kJ 49,8%
Rendement thermique W / Q 52,8%
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.9
La dtente tant isentropique, le travail peut se calculer comme suit :
W
*
= (Ea - E
j
) + (E
j
- E
b
)
= (231867 - 134966) + 0,731 (134966 - 0)
= 195561 kJ/atkg de C
Par comparaison avec le travail produit dans le cas du soutirage continu, on obtient la perte
d'exergie par irrversibilit de l'change calorifique, qui affecte le soutirage unique, soit :
W - W
*
= 207947 - 195561 = 12386 kJ/atkg de C
Irrversibilits de la combustion et de la transmission
Comme dans le cas prcdent, la perte par irrversibilit de la combustion s'lve 123872
kJ/atkg de C.
La perte par irrversibilit de l'change calorifique gaz-vapeur est gale l'exergie des gaz E
2
diminue des trois termes suivants :
- le travail produit (W
*
)
- la perte par irrversibilit au soutirage (W - W
*
)
- l'exergie des gaz l'entre du rchauffeur d'air (E
f
)
On constate aisment que la perte par irrversibilit calorifique gaz-vapeur est identique
celle qui a t calcule dans le cas du soutirage continu; elle vaut donc 77811 kJ/atkg de C.
Ceci permet de dresser le bilan exergtique du tableau 6.4
Tableau 6.4 : Bilan exergtique du cycle soutirage unique
ACTIF : exergie du combustible 410030 kJ 98,1%
exergie du comburant 7872 kJ 1,9%
PASSIF : irrversibilit de la combustion 123872 kJ 29,6%
irrversibilit de la transmission gaz-vapeur 77811 kJ 18,6%
irrversibilit au soutirage 12386 kJ 3,0%
irrversibilit du prchauffage d'air et rejet
la chemine
400 kJ 0,1%
exergie cde au comburant 7872 kJ 1,9%
travail utile 195561 kJ 46,8%
Rendement thermique W / Q 49,7%
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.10
Comparaison des bilans exergtiques
La rcapitulation des bilans exergtiques est prsente au tableau 6.5. Le cas du cycle
resurchauffe et soutirage unique n'a pas t dvelopp dans ce texte, on en trouvera nanmoins les
rsultats dans la colonne E du tableau prcit. Pour ce cas E, on a conserv les conditions de la
resurchauffe du cas B mais la pression de soutirage est ici de 6 bar.
Tableau 6.5 : Comparaison des bilans exergtiques
Valeurs en % du total de lactif
Cycle de
Hirn
Cycle avec
resurchauffe
Soutirage
continu
Soutirage
unique
Resurchauffe +
soutirage
Irrversibilit de la combustion 35,9 35,9 29,6 29,6 29,6
Irrv. de lchange gaz-vapeur 20,0 18,4 18,6 18,6 17,9
Travail produit 44,3 45,9 49,8 46,8 47,6
Irrv. de lchange au soutirage - - - 3,0 2,9
Exergie transfre au comburant - - 1,9 1,9 1,9
Rendement exergtique W/E1
44,3 45,9 50,7 47,7 48,5
Rendement thermique hth=W/Q 46,1 47,7 52,8 49,7 50,5
L'analyse des bilans exergtiques prsents au tableau 6.5 conduit tirer les conclusions
suivantes :
1) Compte tenu des hypothses simplificatrices adaptes, le bilan thermique du cycle de Hirn
fait apparatre une perte calorifique unique reprsente par la chaleur rejete l'ambiance par
l'intermdiaire du condenseur, soit :
Q
o
= 1 -
th
= 1 - 46,1 = 53,9 %
En revanche, du point de vue exergtique, il n'y a aucune perte au condenseur, mais bien au
cours de la combustion et de l'change calorifique gaz-vapeur. Ces deux processus sont en effet le
sige d'irrversibilits importantes .
2) La resurchauffe rduit l'irrversibilit de l'change gaz-vapeur; en effet, la temprature
moyenne intgre de la vapeur est augmente, comme nous le discuterons au chapitre 8.
3) Le soutirage rduit l'irrversibilit de la combustion parce que la temprature adiabatique
de combustion est augmente sous l'effet du rchauffage de l'air. Quant l'irrversibilit de la
transmission calorifique, elle est influence par deux effets contraires : dune part, le relvement de la
temprature de combustion tend accrotre l'irrversibilit de le transmission, mais dautre part, la
suppression de l'change calorifique basse temprature qui rsulte de l'intervention du soutirage,
entrane une augmentation de la temprature moyenne intgre de la vapeur, ce qui conduit une
rduction compensatoire des irrversibilits. L'effet global de ces influences en sens contraires, se
traduit par une diminution apprciable de l'irrversibilit de la combustion, associe une lgre
diminution de la perte par irrversibilit de la transmission.
4) Le soutirage unique introduit une irrversibilit due au mlange de fluides tempratures
diffrentes.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.11
5) Cette dernire forme d'irrversibilit disparat dans le cas du soutirage continu; en pratique,
on se rapproche de ce cas idal par l'utilisation de soutirages multiples tags.
6) Le soutirage diminue la partie de l'change calorifique gaz-vapeur basse temprature. Par
ailleurs, la resurchauffe renforce lchange temprature leve. Ces deux procds apparaissent,
ds lors, comme deux moyens complmentaires de rduire l'irrversibilit de l'change avec la
source chaude. Il s'ensuit que leurs effets prsentent un caractre cumulatif, ce qui explique l'intrt
de leur combinaison.
7) Le cas du cycle resurchauffe et
soutirage unique appelle une remarque
importante. En effet, le point J (fig. 6.5) se
trouve dans le domaine de la vapeur
surchauffe, ce qui entrane une double
consquence. La premire consquence est
l'existence d'une dsurchauffe de la vapeur
soutire avant sa condensation, ce qui
augmente la perte par irrversibilit de
l'change calorifique au soutirage. La
seconde consquence est que le travail du
cycle de Carnot correspondant au
soutirage continu pris comme rfrence,
doit tre calcul en se basant non plus sur
la temprature de saturation de la vapeur
soutire, mais bien sur la temprature
moyenne intgre relative au
refroidissement JK (dsurchauffe et
condensation) .
CYCLES REELS A VAPEUR
Cycle simple
La ralisation du cycle impose un certain nombre de contraintes et de limitations qui sont
l'origine de pertes d'exergie nouvelles.
Le cycle simple illustr la figure 6.6 drive directement du cycle de Hirn tudi au dbut de
ce chapitre. Par rapport au cas idal, nous sommes amens prendre en considration les
modifications suivantes :
1) Le refroidissement des gaz est limit 120
C prcite, l'enthalpie
des gaz qui correspond la perte calorifique la chemine :
H
120
- H
0
= 26179 kJ/atkg de C
En procdant d'une manire analogue, nous obtenons par ailleurs la perte d'exergie des gaz
la chemine :
E
f
= (H
120
- H
amb
) - T
0
(S
120
- S
amb
) = 3401 kJ/atkg de C
Irrversibilit de la combustion
L'exergie du combustible est comme dans les cas prcdents E
1
= 410030 kJ/atkg de C. La
temprature adiabatique de combustion est de 1560
C (h'
c
= 121,5
kJ/kg et s'
c
= 0,423 kJ/K.kg), l'tat A de vapeur surchauffe (140 bar et 540
C) est gale :
q = h
a
- h'
c
= 3432,7 - 121,5 = 3311,2 kJ/kg
D'o la production spcifique de vapeur :
n = Q : q = 112 kg/atkg de C
L'exergie de la vapeur s 'crit :
E
v
= n [(h
a
- h'
amb
) - T
o
(s
a
-s'
amb)]
= 112 [(3432,7 - 63) - 288,15 (6,529 - 0,224)] = 173947 kJ/atkg de C
L'exergie E
2
des gaz de combustion 1558
C la chemine.
En nous rfrant au cycle tudi au paragraphe prcdent, nous pouvons y reprendre les
rsultats suivants qui restent valables ici;
- exergie du combustible : E
1
= 410030 kJ/atkg de C
- enthalpie des gaz 120
C : H
f
= 26179 kJ/atkg de C
- exergie des gaz 120
C (chemine) : E
f
= 3401 kJ/atkg de C
Prchauffage de l'air
On a calcul prcdemment que l'enthalpie des gaz tait H
120
= 26179 kJ la temprature
de 120C. On obtient d'ailleurs par interpolation dans le tableau 6.3, une enthalpie H
250
= 55620 kJ
250C. La diffrence entre ces deux enthalpies, soit 29501 kJ reprsente la chaleur cde l'air
comburant lors du prchauffage partir de la temprature ambiance (15C).
A partir des proprits thermodynamique des gaz de l'air (disponibles en annexe), on calcule
aisment l'enthalpie des 7,14 kmol d'air comburant toute temprature. En particulier, pour 15C,
on trouve :
H = -2070 kJ
Tableau 6.6 : Bilan exergtique du cycle simple non idal
ACTIF : exergie du combustible 410030 kJ 100%
PASSIF : irrversibilit de la combustion 146710 kJ 35,8%
irrversibilit de la transmission 85972 kJ 21,0%
travail utile 139605 kJ 34,0%
irrversibilit de la dtente 24559 kJ 6,0%
perte d'exergie au condenseur 9783 kJ 2,4%
perte d'exergie la chemine 3401 kJ 0,8%
Rendement exergtique W / E1 34,0%
Rendement thermique W / P 35,5%
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.15
Par approximation successives, on recherche la temprature de l'air prchauff, pour laquelle
l'enthalpie est gale 29501-2070 = 27431 kJ
On en dduit que la temprature de l'air prchauff est de 155,4 C
On calcule aisment les grandeurs thermodynamiques relatives l'air, tant dans l'tat de
rfrence qu' 155,4C (pour 7,14 kmol d'air). On en dduit aussi l'exergie de l'air prchauff:
T C H S H-H S-S E (kJ)
15 -2070 23,461 0 0,000 0
155,4 27431 106,777 29501 83,316 5494
En se rfrant au tableau 6.3, on obtient l'exergie des gaz de combustion 250C et 120C,
on en dduit l'exergie cde par les gaz au rchauffeur d'air :
E
gaz
= 14239 - 3401 = 10838 kJ/atkg de C
En fin de compte, on obtient la perte d'exergie par irrversibilit de l'change calorifique au
rchauffeur d'air, en soustrayant l'exergie de l'air prchauff de l'exergie que les gaz y ont cde, soit
:
E
gaz -
E
air
= 10838 - 5494 = 5344 kJ/atkg de C
Irrversibilit de la combustion
L'enthalpie de l'air prchauff 155,4C vient s'ajouter au pouvoir calorifique du combustible.
Comme cette nergie a exclusivement servi chauffer les gaz de combustion, ceux-ci sont ports
la temprature adiabatique de combustion. La valeur de cette temprature se calcule comme expos
au chapitre 2. Elle s'lve 1665C. L'exergie correspondante des gaz de combustion s'obtient de
la mme manire, elle vaut pour 1665C : E
2
= 288265 kJ/atkg de C.
La perte par irrversibilit de la combustion est gale la somme des exergies du combustible
et de l'air prchauff, diminue de l'exergie des gaz 1665C, soit :
E
1
+ E
air
- E
2
= 410030 + 5494 - 288265= 127259 kJ/atkg C
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.16
Etude de la dtente
Le cycle tudi est reprsent
sur le diagramme entropique la
figure 6.7. Nous adopterons, pour
chacune des trois dtentes partielles
AI', LJ' et J'B' un rendement
isentropique gal 85 %.
Dans ces conditions, on peut
calculer en utilisant les tables
thermodynamiques de la vapeur
d'eau, ou plus simplement l'aide du
diagramme de Mollier, les enthalpies,
les entropies et partant les exergies
de la vapeur aux diffrents points
caractristiques du cycle.
On trouve :
Etat point T
C
P
(bar)
X
(-)
H
(kJ/kg)
S
kJ/K/kg)
Ex
(kJ/kg)
Ambiance (rfrence) O 15,0 0,017 0,000 62,96 0,224 0,0
Vapeur ex chaudire A 540,0 140 1,000 3432,68 6,529 1552,8
Isentropique 1 I 298,2 30 1,000 2987,93 6,529 1108,1
Dtente relle 1 I' 324,9 30 1,000 3054,64 6,644 1141,9
Resurchauffe L 540,0 30 1,000 3546,65 7,348 1431,0
Isentropique 2 J 293,4 6,0 1,000 3047,44 7,348 931,8
Dtente relle 2 J' 329,3 6,0 1,000 3122,32 7,476 969,8
Vap sat 6 bar V 158,9 6,0 1,000 2756,73 6,760 810,4
Liq sat 6 bar K 158,9 6,0 0,000 670,75 1,932 115,7
Isentropique 3 B 29,0 0,040 0,876 2252,31 7,476 99,8
Dtente relle 3 B' 29,0 0,040 0,930 2382,81 7,908 105,8
Vap sat condenseur 29,0 0,040 1,000 2553,51 8,473 113,7
Liq sat condenseur C 29,0 0,040 0,000 121,39 0,422 1,3
Dterminons. tout d'abord la production spcifique de vapeur n, c'est--dire le nombre de kg
de vapeur produite par la combustion de 1 atkg de carbone :
- chaleur cde par les gaz de combustion la vapeur (entre 1665 et 250C)
Q = 426511-55680 = 370831 kJ/atkg C
- chaleur fournie 1 kg de vapeur :
q = (h
a
- h'
k
)+(h
1
-h
i'
) = (3432 - 670,7) + (3546,6 - 3054,6) = 3254 kJ/kg
d'o n = Q : q = 114 kg/atkg de C
600
S(J/kg/K)
0
100
200
300
400
500
0 2 4 6 8
TC
0.017 bar, 15C
140 bar
C
A L
B
K
I
I
J
J
V
B
P
Figure 6.7 : cycle rel avec resurchauffe et soutirage
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.17
Dterminons ensuite la fraction a du dbit de vapeur qui continue la dtente aprs le soutirage;
par le bilan calorifique de ce soutirage, on obtient :
a =
h h
h h
J' K
J' C
3122 670 7
3122 121 4
0 817
,
,
,
On obtient finalement le travail effectu par la turbine :
- pour la dtente AI' : W' = n (h
a
- h
i'
) = 114 (3432 - 3055) = 43083 kJ
- pour la dtente LJ' : W" = n (h
1
- h
j'
) = 114 (3546 - 3122) = 48358 kJ
- pour la dtente J'B' : W"' = .n (h
j'
- h
b'
) = 0,8169 x 114 (3122 - 2383) = 68849 kJ
d'o, au total : W = W' + W" + W" ' = 160290 kJ/atkg de C
(soit 39,1 % de l'exergie du combustible E1).
On obtient, d'autre part, la perte d'exergie par irrversibilit de la dtente :
- pour la dtente AI' =E' = n (ea - ei') - W'
= 114 (1552,8 - 1141,9) - 43083 = 3747 kJ/atkg de C
(soit 8% de la chute d'exergie disponible)
- pour la dtente LJ' : E" = n (e
1
- ej) - W"
= 114 (1431-969,8) - 48358 = 4208 kJ/atkg de C
(soit 8% de la chute d'exergie disponible)
- pour la dtente J'B': E"' = . n (e
j'
- e
b'
) - W"'
= 0,8169 x 114 (969,8 - 105,8) - 68849 = 11588 kJ/atkg de C
(soit 14,4% de la chute d'exergie disponible
d'o, au total : E = E' + E" + E"' = 19542 kJ/atkg de C ou 10,9 % de la somme des
chutes d'exergie disponible. (soit 4,8 % de l'exergie du combustible E1).
La condensation de la vapeur ayant lieu sous une temprature suprieure celle de
l'ambiance. il en rsulte la perte d'exergie au condenseur, soit :
E
cond
= . n. e
b'
= 0,8169 x 114 x 105,8 = 9851 kJ
(soit 2,4 % de l'exergie du combustible E1).
La perte par irrversibilit de l'change calorifique au soutirage est gale l'exergie de la
vapeur en fin de dtente LJ', diminue des termes suivants :
- le travail produit lors de la dtente J'B', soit W"'
- la perte par irrversibilit correspondante, soit E"'
- la perte d'exergie au condenseur, soit E
cond
- l'exergie de l'eau d'alimentation prchauffe, soit n.e'
k
On obtient ainsi la perte par
irrversibilit au soutirage :
E
sout
= n.e
j'
- W"' - E"' - E
cond
- n.e'
k
= 114 x 969,8 - 68449 - 11588 - 9851 - 114 x 115,7 = 7043 kJ/atkg de C
(soit 1,7 % de l'exergie du combustible E1).
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.18
La perte par irrversibilit de la transmission calorifique au soutirage peut encore tre
dtermine par une autre voie, d'ailleurs d'une porte plus gnrale. Il s'agit en effet d'un change
calorifique dont la perte d'exergie est gale la diffrence entre l'exergie cde par la condensation
de la vapeur sature et l'exergie reue par l'eau rchauffe, soit :
E
*
sout
= n [(1 - ) . (e
j'
- e'
k
) - (e'k - e'c)]
= 114 [ 0,1831 (969,8-115,7) - 0,8169 (115,7-1,3)] = 7162 kJ/atkg de C
Il convient de signaler que le rsultat obtenu de cette manire prsente, pour le problme
trait, un petit cart par rapport au rsultat obtenu par la premire mthode. Cet cart est imputable
certaines hypothses simplificatrices, essentiellement l'assimilation de la courbe d'chauffement
isobare de l'eau, la courbe de saturation. L'application de cette seconde mthode conduit
finalement faire passer dans le bilan exergtique, la perte d'exergie au soutirage de 1,72 % 1,75
%.
Irrversibilit de la transmission
La perte par irrversibilit de la transmission s'obtient en soustrayant de l'exergie E
2
des gaz
de combustion 1665
C, ce
qui fixe, dans l'hypothse d'un change calorifique rversible, la temprature de condensation de la
vapeur de mercure cette mme valeur, il en rsulte alors une pression de condensation de 0,98 bar
pour ce fluide.
La pression de vaporisation du mercure est fixe par la condition selon laquelle le point X qui
caractrise l'tat de liquide satur (mercure) se trouve sur la courbe de refroidissement des gaz, car
la courbe d'chauffement ne peut videmment recouper cette courbe. Comme on le vrifiera, la
pression de 7,85 bar satisfait cette condition.
On recherche les proprits du mercure pour les points limites du cycle, tant pour le mercure
que pour l'eau :
1 kg Hg T C P(bar) X(-) H(kJ) S(kJ/K) Ex(kJ)
ref 0 15 1 0,000 2,07 0,0074 0,00
liq 7,85 bar X 496 7,85 0,000 69,46 0,1440 28,02
vap 7,85 bar Y 496 7,85 1,000 360,90 0,5230 210,26
liq 0,98 bar W 250 0,98 0,000 34,54 0,0892 8,90
Q
T
S
X Y
Z
A
V
W
O
Figure 6.8 : illustration d'un cycle binaire
0
100
200
300
400
500
600
0 2 4 6 8 10
S(J/kg/K)
TC
O
A
B
V
Y
Z
X
W
Figure 6.9 : cycle eau-mercure
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.22
vap 0,98 bar 250 0,98 1,000 333,70 0,6615 143,15
fin dt. is. Z 250 0,98 0,758 261,30 0,5230 110,66
1 kg H2O T C P(bar) X(-) H(kJ) S(kJ/K) Ex(kJ)
liq cond 0 15, 0,017 0,000 63,0 0,2244 -0,1
liq 40 b W 250, 40 0,000 1087,3 2,7964 283,1
vap 40 b V 250, 40 1,000 2800,7 6,0691 1053,5
surch A 540, 40 1,000 3536,9 7,2057 1462,2
fin det is B 15 0,017 0,816 2074,3 7,2057 -0,5
Pour la dtente isentropique YZ du mercure, connaissant les proprits du liquide et de la vapeur
saturation, on calcule facilement la valeur de l'enthalpie finale, soit h
z
= 261,3 kJ/kg.
La chaleur cde par la condensation du mercure est :
h
z
- h'
w
= 261,3 - 34,54 = 226,8 kJ/kg
Par suite, la vaporisation d'un kilogramme d'eau requiert l'utilisation dans le second cycle d'une
masse de mercure gale :
1 = (h"
v
- h'
w
)
H20
: (h
z
- h'
w
)Hg = 7,556 kgHg/kgH20
Dterminons les quantits de chaleur cdes par les gaz au cours des diffrentes phases, en les
rapportant au kg d'eau :
- chauffement de l'eau : (h'
w
- h'
o
)
H20
= 1087 - 63 = 1024 kJ/kgH20
- surchauffe de la vapeur : (h
a
- h"
v
)
H20
= 3536 - 2800 = 736 kJ/kgH2
- chauffement et vaporisation du mercure :
1 (h"
y
- h'
w
)
Hg
= 7,555 x (360,9 - 34,54) = 2465 kJ/kgH2O
D'o pour l'ensemble des deux cycles :
q = 1024 + 736 + 2465 = 4226 kJ/kgH20
Le quotient de la chaleur disponible dans le combustible, par cette chaleur q, donne la
production spcifique de vapeur d'eau (en supposant que les gaz de combustion sont rejetes une
temprature gale celle de l'ambiance, soit 15). Comme la variation d'enthalpie des fumes entre
la temprature adiabatique de combustion et 15C est de 393800 kJ/kg C, on en dduit le dbit
d'eau vaporis par kg de combustible :
m = 393800 : 4226 = 93,17 kg/atkg de C
D'aprs ce qui prcde, le pourcentage de la chaleur disponible q, consacr l'chauffement
de l'eau, est gal :
(h'
w
- h'
o
)
H20
: q = 1024 : 4226 = 24,2 %
ce qui fixe l'abscisse du point W sur le diagramme (fig. 6.8), son ordonne tant donne par la
temprature de saturation de l'eau la pression de 40 bar, soit 250C
Le pourcentage de la chaleur disponible, utilis par l'chauffement de l'eau et celui du mercure
est gal :
[(h'
w
- h'
o
)H20 + (h'
x
- h'
w
)
Hg
. 1] : q
= [(1087 - 63) + (69,46 - 34,54) x 7,556] : 4226 = 30,5 %
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.23
ce qui fixe l'abscisse du point X dont l'ordonne est donne par la temprature de saturation
du mercure pour la pression de 7,85 bar, soit 496C
L'ordonne du point S tant gale 1560
C (point de
transformation du mtal), on est conduit
limiter la temprature de ce gaz caloporteur
412
7848
2794 121 5 ,
Le bilan calorifique de l'change relatif la vaporisation permet de calculer l'enthalpie du CO
2
au point T :
H
t
= H
d
- n (h"
a
- h'
m
) = 17359 - 2,94 (2794 - 1154) = 12544 kJ
On en dduit, par interpolation dans la table des enthalpies du CO
2
ou par rsolution
numrique de l'quation H
CO2
(t
T
)= 12544, la temprature t
T
= 311,3C, valeur qui dpasse de
47,3C la temprature de saturation de la vapeur vive et qui est donc acceptable.
Pour le cycle vapeur considr (fig. 6.11) et pour un rendement isentropique de dtente gal
85 %, on calcule facilement l'tat de la vapeur la sortie de la turbine, soit :
h
b'
= 1947 kJ/kg et s
b'
= 6,467 kJ/K.kg
Le travail produit par la turbine s'crit :
W = n (h"
a
- h
b'
) = 2,94 x (2794 - 1947) = 2486 kJ
L'exergie de la vapeur vive vaut :
E
v
= n [(h"
a
- h'
o
) - T
o
(s"
a
- s'
o
) ]
= 2,94 [(2794 - 63) - 288,2 ( 5,973 - 0,2244)] = 3155 kJ
La perte d'exergie au condenseur est gale l'exergie de la vapeur dtendue, soit :
E
cond
= n [(h
b'
- h'
o
) - T
o
(s
b'
- s'
o
)]
= 2,94 [(1947 - 63) - 288,2 (6,467 - 0,2244)] = 251,7 kJ
La perte d'exergie par irrversibilit de la dtente est gale la diffrence entre les exergies
initiale et finale de la dtente, diminue du travail de la turbine :
(E
v
- E
cond
) - W = (3155 - 251,7) - 2486 = 418,3 kJ
La perte d'exergie par irrversibilit de l'change gaz-vapeur, est gale l'exergie reue par le
gaz caloporteur diminue des trois termes suivants : le travail de la turbine, l'irrversibilit de la
dtente, la perte d'exergie au condenseur, c'est--dire :
4073 - (2485 + 418,3 + 251,7) = 917,5 kJ
En collectant ces rsultats, on dresse le bilan exergtique du tableau 6.9
Tableau 6.9 : Bilan exergtique du cycle simple CO2-eau
ACTIF : exergie du combustible nuclaire 7848 kJ 100%
PASSIF : irrversibilit au racteur 3775,6 kJ 48,1%
irrversibilit de la transmission 917,6 kJ 11,7%
travail de la turbine 2485,4 kJ 31,7%
irrversibilit de la dtente 418,3 kJ 5,3
perte d'exergie au condenseur 251,7 kJ 3,2%
Rendement exergtique W / E1 31,7%
Rendement thermique W / P 31,7%
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.28
Cycle double pression de vapeur vive
On a vu prcdemment que la ncessit d'assurer un cart de temprature suffisant entre le
gaz et la vapeur, entranait une limitation de la pression de vapeur vive, prjudiciable au rendement
du cycle. L'effet nfaste de cette contrainte peut tre attnu, comme nous allons le vrifier, par le
recours au cycle double pression de vapeur vive.
En nous inspirant des caractristiques de la centrale nuclaire d'Oldbury, nous adoptons pour
la partie basse pression (BP) une pression de vapeur vive de 50 bar, et pour la partie haute
pression (HP) une pression de vapeur vive de 100 bar, la pression de condensation tant de 0,04
bar. Pour simplifier, nous supposons encore qu'il n'y a pas de surchauffe.
Le cycle ayant seul t modifi, nous aurons encore comme au paragraphe prcdent, pour 1
kmol de CO
2
:
- la chaleur dgage par le racteur : Q = 7848 kJ
- l'exergie du combustible nuclaire : E
1
= 7848 kJ
- l'exergie fournie au gaz caloporteur : E
2
= 4073 kJ
- la perte d'exergie au racteur : E
1
- E
2
= 3575,6 kJ
Le cycle BP est identique au cycle unique tudi au paragraphe prcdent. En ce qui
concerne le cycle HP, on dispose des proprits thermodynamiques suivantes :
Q
T
O
245
412
T
M
D
S
M
Figure 6.11 : profil de T, cycle 2 pressions
0
100
200
300
400
0 2 4 6 8 S(J/kg/K)
TC
50 bar
0.04 bar
E
A
F F B B
C
M
M
1-y
Figure 6.12 : diagramme T-S, cycle 2 pressions
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.29
Imposons-nous encore entre les points T et M (fig. 6.11) une diffrence de tempratures
d'une cinquantaine de degrs et dterminons la fraction y du dbit total qui parcourra le cycle HP, en
adoptant entre les points S et M' un cart de temprature du mme ordre de grandeur. On obtient
ainsi la production spcifique de vapeur (fig. 6.12) :
( ) ( )
n =
Q
h" h' y + h" h' (1- y)
e c a c
On adopte y = 0,6278 en premire approximation, ce qui donne :
( ) ( )
n =
7848
0,6278 + (1- 0,6278)
= 2,9856
2724 1215 2794 1215 , ,
Le bilan calorifique de l'change correspondant au refroidissement du gaz entre les points D
(t
d
= 412C) et S s'crit, si l'on se fixe en S une temprature gale la temprature de saturation
(HP) augmente de 50
C, soit t
s
= 311 + 50 = 361C :
H
d
- H
s
= n . y . (h" - h')
HP
On en dduit une valeur corrige de y :
( )
y =
H - H
n h" h'
= 0,6278
d s
HP HP
17359 14890
2 9856 2724 1407 , ( )
ce qui confirme la valeur y initialement choisie. On vrifiera sans peine qu'une itration par
substitution simple convergerait trs rapidement vers la valeur correcte, si une autre valeur initiale
avait t choisie.
Le bilan calorifique de l'change correspondant au refroidissement du gaz entre les points S et
T s'crit :
H
s
- H
t
= n . [(l-y) . (h"-h')
BP
+ y . (h'
HP
-h'
BP
)]
d'o H
t
= 14890 - 2,9856 [(1-0,6278)X(2794-1154)+0,6278
(1407-1154)] = 12594 kJ
D'o par interpolation de la fonction enthalpie du dioxyde de carbone, on trouve t
t
=
312,4C, ce qui correspond un cart de temprature par rapport la vaporisation de l'eau 50
bar de :
Etat T C P(bar) X(-) H(kJ) S(kJ/K) Ex(kJ)
Rfrence 15 1,01 0,000 63,1 0,2244 0,0
Condensat 29 0,04 0,000 121,5 0,4229 1,3
V condenseur 29 0,04 1,000 2553,6 8,4720 114,0
100 bar Liq.sat 311,03 100,00 0,000 1407,3 3,3593 440,9
100 bar Vap.sat 311,03 100,00 1,000 2724,5 5,6141 1108,4
Fin dtente isentr 28,966 0,04 0,645 1689,9 5,6141 73,8
Fin dtente relle 28,966 0,04 0,709 1845,1 6,1278 81,0
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.30
t = 312,4 - 264 = 48,4C
Nous admettrons que cet cart de temprature satisfait la condition impose, soit 50C.
En adoptant pour les dtentes un rendement isentropique de 85 %, on calcule aisment les
enthalpies et entropies finales :
h
f'
= 1845 kJ/kg et s
f'
= 6,128 kj/K.kg
h
b'
= 1947 kJ/kg et s
b'
= 6,467 kJ/K.kg
Le travail produit est gal :
W
HP
= n. y.(h"
e
-h
f'
) = 2,9856 0,6278 (2728-1845) = 1449 kJ
W
MP
= n. (1-y). (h"
a
-h
b'
) = 2,9856 (1-0,6278) (2794-1947) = 940 kJ
W = 1449 + 940 = 2589 kJ
Calculons ensuite les exergies de la vapeur en dbut et en fin de chacune des deux dtentes :
E
e
= n.y.[(h"
e
-h'
o
)-T
o
(s"
e
-s'
o
)] = 2078 kJ
E
f'
= n.y.[(h
f'
-h'
o
)-T
o
(s
f'
-s'
o
)] = 138 kJ
La chute d'exergie associe la dtente est : 2078-138 = 1940 kJ
La perte due aux irrversibilits est donc 1940-1449=291 kJ (15% de la chute d'exergie)
E
a'
= n. (1-y). [(h"
a
-h'
o
)-T
o
(s"
a
-s'
o
) ] = 1194 kJ
E
b'
= n. (1-y). [ (h
b'
-h'
o
)-T
o
(s
b'
- s'
o
)] = 95 kJ
La chute d'exergie associe la dtente est : 1194 - 95 = 1098 kJ
La perte due aux irrversibilits est donc 1098 - 940 = 158 kJ (14,4% de la chute d'exergie)
La perte au condenseur est gale la somme des exergies en fin des deux dtentes :
E
cond
= E
f'
+ E
b'
- = 138 + 95 = 233 kJ
La perte par irrversibilit des dtentes, est gale la somme des exergies de vapeur vive HP
et BP, diminue du travail produit globalement et de la perte au condenseur :
E
e
+ E
a
- W - E
cond
= 2078 + 1194 - 2589 - 233 = 450 kJ
La perte par irrversibilit de la transmission calorifique gaz-vapeur, est gale l'exergie des
gaz E2 diminue des trois termes suivants : le travail produit, la perte par irrversibilit des dtentes,
la perte d'exergie au condenseur :
4073 - (2589 + 450 + 233) = 801 kJ
En collectant ces rsultats, on dresse le bilan exergtique du tableau 6.10
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.31
Conclusions
La comparaison du cycle simple et du cycle double pression de vapeur vive, montre que le
rendement thermique (ou exergtique) passe de 31,7 % dans le premier cas, 33,0 % dans le
second. Cette amlioration rsulte essentiellement d'une rduction de l'irrversibilit de la
transmission gaz-vapeur qui passe, dans les mmes conditions, de 11,7% 10,2 %. En effet, le
recours la vaporisation bitage conduit une augmentation de la temprature moyenne intgre
relative la vapeur, ce qui va videmment dans le sens d'une rduction de l'irrversibilit thermique
correspondante. Par ailleurs, on retrouve ici une application typique du procd de rduction de
l'irrversibilit de l'change avec vaporisation sous pressions multiples qui avait t tudi au chapitre
3.
Le cycle double (ou multiple) pression de vapeur vive constitue un procd d'amlioration
du rendement du cycle, au mme titre que les resurchauffes et les soutirages. Mais, le recours ce
procd ne se justifie que lorsque la ligne de refroidissement du gaz chaud est la fois limite en
temprature initiale et assez incline. Nous rencontrerons d'ailleurs au chapitre suivant une autre
application typique de ce procd propos des cycles combins gaz-vapeur.
Dans l'tude qui prcde, on a suppos, pour simplifier, que la vapeur vive tait sature. Cette
tude pourrait tre tendue au cas de la surchauffe, ce qui rduirait quelque peu l'irrversibilit de
l'change thermique gaz-vapeur, mais sans modifier sensiblement la comparaison des deux cas.
Tableau 6.10 : Bilan exergtique du cycle bi pression CO2-eau
ACTIF : exergie du combustible nuclaire 7848 kJ 100%
PASSIF : irrversibilit au racteur 3775,6 kJ 48,1%
irrversibilit de la transmission 800,6 kJ 10,2%
travail des turbines 2588,8 kJ 33,0%
irrversibilit des dtentes 449,2 kJ 5,7%
perte d'exergie au condenseur 233,5 kJ 3,0%
Rendement exergtique W / E1 33,0%
Rendement thermique W / P 33,0%
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.32
La ralisation pratique du cycle
double pression de vapeur vive implique une
modification par rapport l'tude du cycle
simplifi qui prcde (fig. 6.13). En effet, la
vapeur produite 100 bar est d'abord
dtendue dans le corps HP de la turbine, puis
aprs une limination de la phase liquide, la
vapeur ainsi obtenue vient s'ajouter la vapeur
vive produite 50 bar de sorte que c'est la
totalit du dbit de vapeur qui poursuit la
dtente dans le corps BP de la turbine. Cette
conception prsente un double avantage :
d'une part elle permet l'utilisation d'une turbine
unique, de l'autre, elle vite une humidit
excessive de la vapeur en fin de la dtente de
la vapeur produite 100 bar, moyennant
l'interposition d'un scheur de vapeur entre les
corps HP et BP.
Signalons que les centrales de la filire PWR, aujourd'hui largement rpandue, prsentent
certaines particularits intressantes qui pourraient conduire une analyse analogue celle du cycle
bitag CO2-vapeur.
Considrations gnrales sur les centrales nuclaires
Dans l'tat actuel de la technique, les racteurs nuclaires sont soumis une trs stricte
limitation de temprature, et ce pour des raisons diverses selon les filires classiques considres.
On a en effet pour les deux principales d'entre elles :
Pour la filire Magnox (UK), la temprature de l'uranium mtallique doit rester infrieure
660C. Par ailleurs, l'utilisation d'un fluide caloporteur gazeux (CO
2
) requiert des carts de
temprature assez importants pour assurer un change calorifique satisfaisant. En effet, il faut ainsi
compenser d'une part la faible efficacit de l'change convectif avec le gaz, d'autre part la faible
capacit calorifique de ce fluide caloporteur dont le dbit doit par ailleurs tre assez limit pour ne
pas donner lieu une puissance de pompage excessive. En fin de compte, la pression de
vaporisation sera modeste, sous rserve du recours au cycle double pression de vapeur vive, et la
temprature de surchauffe ne dpassera gure 400C.
Pour la filire PWR, la temprature maximale du fluide caloporteur qui est ici de l'eau, doit
tre maintenue en dessous de la temprature de saturation correspondant la pression sous laquelle
cette eau circule dans le circuit primaire. Pour une "pressurisation" 120 bar, la temprature du
fluide caloporteur ne peut ds lors atteindre 325C. Cependant, on est ici favoris par les bonnes
proprits thermiques de l'eau, lesquelles confrent ce fluide un coefficient de transmission par
convection lev ainsi qu'une grande capacit thermique. Dans ces conditions, la vapeur vive est
produite l'tat satur sous une pression proche de 60 bar, soit une temprature correspondante de
275C
R
GV
C
V
P
1
BP
HP
P
2
Figure 6.13 : ralisation pratique du cycle bitag
CO2-eau
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 6 CENTRALES A VAPEUR : ETUDE DES CYCLES VI.33
Si l'on considre spcialement le cas de la filire PWR qui est actuellement la plus
dveloppe, le racteur constitue une source de chaleur temprature constante, la temprature de
la matire fissile pouvant tre estime grosso modo 350C.
En revanche, les gaz dgags dans le foyer d'une chaudire classique constituent une source
de chaleur temprature variable; ces gaz cdent en effet leur chaleur en se refroidissant a 1300C
15C dans le cas idal, ce qui correspond une la temprature moyenne intgre de 757 K (ou
484C) .
Pour comparer ces deux sources de chaleur quant leur valeur nergtique, on peut imaginer
d'utiliser la chaleur produite par chacune d'elles dans un cycle de Carnot, la source froide tant la
temprature t
0
= 15C (pour plus de dtails sur ce point, voir le chapitre 8): On obtient ainsi les
rendements :
- pour le racteur nuclaire (t=350C) : 1
T
T
0
1
288
623
54%
- pour la chaudire classique (tm=484C) : 1
T
T
0
1
288
757
62%
On constate ainsi que le rapport des tempratures entre les deux sources chaudes envisages
prend la valeur 623/757 = 0,82. Cette valeur ramne ses vritables proportions la comparaison
des deux sources car ceci est bien diffrent de ce qui est suggr par la simple considration des
tempratures en degrs Celsius du foyer (1300C) et du combustible nuclaire (350C). De plus,
les rendements des deux cycles de Carnot correspondants s'lvent respectivement 54 % et 62 %,
ce qui attnue encore la disparit des deux sources chaudes.
Ainsi se justifie l'cart relativement faible qui existe entre les rendements thermiques nets des
deux types de centrale, soit 33% pour la centrale nuclaire et 38 % (sur PCS) pour la centrale
thermique.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.1
ETUDE DES CYCLES DE TURBINES A GAZ
CYCLES REVERSIBLES
Irrversibilit de la combustion
Nous adoptons le mthane pur comme combustible de la turbine gaz. Ce choix se justifie par
le fait que de nombreuses turbines gaz utilises pour le production d'lectricit ou en production
combine utilisent le gaz naturel comme combustible, gaz naturel dont le CH
4
est le constituant
principal.
L'quation chimique de la combustion thorique du mthane dans l'air (assimili un mlange
0,21 O
2
+ 0,79 N
2
) s'crit :
CH
4
+ 2 O
2
+ 7,524 N
2
= CO
2
+ 2 H
2
O + 7,524 N
2
La chaleur dgage par cette raction est de 803000 kJ/kmol CH
4
15C; c'est le pouvoir
calorifique (infrieur) du combustible considr. Nous avons par ailleurs dtermin (chapitre 2)
l'exergie de ce combustible, laquelle est gale 832670 kJ/kmol CH
4.
La temprature maximale du cycle de la turbine gaz est limite pour des raisons d'ordre
technologique. Cette limitation de temprature implique la dilution des gaz de combustion par un
important excs d'air. C'est ainsi que pour la temprature maximale T que nous choisirons gale
900
C, on calcule aisment que l'excs d'air s'lve 252 % (soit 3,52 fois l'air
stoechiomtriquement ncessaire).
Une telle dilution des gaz de combustion par l'air nous autorise admettre, par simplification,
que le fluide qui volue dans la turbine gaz est assimilable de l'air, la combustion tant alors
fictivement remplace par un apport de chaleur quivalent. Nous en arrivons ainsi introduire la
thorie cyclique selon laquelle le cycle de la turbine gaz est parcouru par un gaz qui ne subit aucune
modification chimique et o non seulement la
combustion mais encore le rejet de chaleur
l'ambiance, sont remplacs par des changes
calorifiques avec deux sources, respectivement
haute et basse tempratures.
Nous complterons encore ce modle
par l'hypothse du obissant l'quation d'tat
des gaz parfaits, et dont la chaleur spcifique
varie avec la temprature .
Le cycle de la turbine gaz (fig. 7.1)
comporte une compression AB, que nous
supposerons isentropique. En adoptant un
rapport de pression :
n = P
2
/P
0
= 6
(valeur modeste mais qui sera conserve dans le
cas du cycle rcupration), nous calculons la
temprature T
b
en crivant que les entropies
S
T
C
B
A
D
D
P
1
P
0
P
2
Figure 7.1 : cycle de base de la turbine gaz
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.2
initiale et finale de l'air auquel on a assimil le fluide moteur sont gales :
S S
0 0
+ +
C dT
T
R
p
p
C dT
T
R
p
p
p
T
T
p
T
T
a b
0 0
0
0
2
0
ln ln
la pression ambiante tant ici gale la pression de rfrence p
0
=1 bar et la
temprature
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.3
ambiante tant gale la temprature de rfrence T
0
= 15C. Il vient ainsi :
C dT
T
R
p
p
p
T
T
a
b
ln
2
0
8,314 ln6 14,9 kJ / kmol
En utilisant les donnes thermodynamiques de l'air disponibles l'annexe 1, on calcule, pour
T
a
=15C, la valeur de T
b
= 204,1C.
On procde au calcul des autres proprits thermodynamiques relatives l'tat B, puis l'tat
C dont on a fix T
c
=900C. Ces valeurs sont reprises au tableau ci-dessous, ainsi que des valeurs
qui seront ncessaires pour d'autres dveloppements ultrieurs dans ce chapitre :
Table 7.1 : proprits de l'air
On en dduit le travail de compression (isentropique) :
W
comp
= H
b
-H
a
= 5595 kJ/kmol air
Comme la compression isentropique est rversible, le travail du compresseur donne lieu un
apport d'exergie quivalent, au profit de l'air voluant.
L'enthalpie que doit fournir la source chaude (chaleur de combustion) est :
q
1
= H
c
- H
b
= 22383 kJ/kmol air
Sachant que 1 kmol de mthane libre 803000 kJ, on obtient le nombre m de kmol d'air qui
parcourt le cycle, par kmol de mthane utilis :
m = 803000 : 22383 = 35,87 kmol air/kmol CH
4
L'exergie du combustible rapporte 1 kmol d'air s'en dduit :
E
comb
= 832670 : 35,87 = 23210 kJ/kmol
L'exergie apporte par le combustible et la compression s'lve donc :
E
1
= 23210 + 5595 = 28805 kJ/kmol
Par ailleurs, on calcule l'exergie de l'air au point C, soit 900C et 6 bar
S - S kJ
c 0
C dT
T
R
p
p
kmol K
p
T
T
c
0
2
1
28 683 ln , / /
H
c
- H
o
= 27979 kJ/kmol
T
C
P
bar
H
kJ/kmol
S
kJ/kmol/K
Ex
kJ/kmol
0 15 1,01325 -290 3,286 0
A 15 1,01325 -290 3,286 0
B 204,09 6,0795 5305 3,286 5595
C 900,00 6,0795 27689 31,969 19714
D 471,64 1,01325 13604 31,969 5629
D' 15,00 0,0322 -290 31,969 -8265
N 471.64 6.0795 13604 17.066 9924
M 204.09 1.01325 5305 18.189 1301
Q 237,5 1.01325 6318 20.240 1723
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.4
d'o E
2
= H
c
- H
o
- T
o
(S
c
- S
o
) = 27979 - 288,15 . 28,683 = 19714 kJ/kmol air
On obtient finalement la perte d'exergie due l'irrversibilit de la combustion; elle est gale
la diffrence entre l'exergie apporte par le combustible et la compression d'une part, l'exergie de
l'air au point C de l'autre :
E
1
- E
2
= 28805 - 19714 = 9091 kJ/kmol
Cycle idal
Pour produire le travail maximum, la dtente isentropique du fluide moteur doit tre poursuivie
jusqu' atteindre la temprature T
o
de l'ambiance, en D' (fig. 7.1). Le cycle sera alors boucl par une
compression isotherme D'A. On ralise ainsi le cycle idal ABCD'A.
Pour la dtente isentropique CD', on peut crire :
C dT
T
R
p
p
C dT
T
R
p
p
p
T
T
p
T
T
c d
0 0
2
0
1
0
+ + ln ln
'
S S
0 0
Pour une pression initiale p
o
= 1,01325 bar, un rapport p
2
/p
0
=6 et en fixant T
d'
= 15C et
T
c
=900C, la seule inconnue dans cette quation est p
1
. On en dduit p
1
= 3221 Pa (0,03221 bar)
Par l'quation d'tat, on obtient le volume au point D' :
V
R T
p
m kmol
d'
.
, /
0
1
3
743 7
8314 .288,15
3221
On en tire le travail consomm lors de la compression isotherme D'A :
W
isoth
= p
1
.V
d'
ln (p
0
/p
1
) = 3221 x 743,7 x ln (101325/3221)
= 8261 kJ/kmol air
On obtient finalement le travail utile qui est gal au travail de dtente diminu des travaux
relatifs aux compressions isentropique et isotherme :
W
u
= (H
c
- H
o
)- W
comp
- W
isoth
= 27979 - 5595 - 8261 = 14123 kJ/kmol air
On peut dresser la tableau suivant :
ACTIF : exergie du combustible 23211 kJ 80,6%
travail de compression isentropique 5595 kJ 19,4%
PASSIF : irrversibilit de la combustion 9092 kJ 31,6%
travail de dtente (27979 kJ)
- travail de compression isotherme (-8261 kJ) 19718 kJ 68,4%
Rendement exergtique W utile/E1 60,8%
Rendement nergtique W utile/PCI 63,1%
On notera que le travail de compression isotherme a t conventionnellement port au passif
pour faciliter la comparaison avec le bilan exergtique du cycle thorique trait ci-aprs.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.5
Cycle thorique
Le cycle idal ne se prte pas la ralisation pratique. C'est pourquoi la turbine gaz est en
ralit conue selon le cycle thorique dans lequel la dtente est limite la pression p
o
de
l'ambiance, le fluide moteur tant en principe ramen son tat initial par un refroidissement isobare
DA. Le cycle thorique est alors reprsent en ABCDA sur le diagramme entropique (fig. 7.1).
La temprature T
d
en fin de dtente se calcule en exprimant la constance de l'entropie au
cours de cette transformation :
C dT
T
R
p
p
C dT
T
R
p
p
p
T
T
p
T
T
c d
0 0
2
0
0
0
+ + ln ln S S
0 0
d'o :
C dT
T
C dT
T
R
p
p
p
T
T
p
T
T
d c
0 0
2
0
ln
La seule inconnue de cette quation est T
d
.
En utilisant les donnes thermodynamiques de l'air disponibles l'annexe 1, on calcule : T
d
=
471,6C, et l'enthalpie de l'tat D, H
d
= 13604 kJ/kmol (voir tableau page VII.2).
On obtient finalement le travail produit au cours de la dtente CD :
W
dt
= H
c
- H
d
= 27689 - 13604 = 14084 kJ/kmol.
L'exergie E
3
en fin de la dtente isentropique, est gale l'exergie en fin de combustion E
2
calcule au paragraphe prcdent diminue du travail de dtente :
E
3 =
E
2
- W
dt
= 19714 - 14084 = 5630 kJ/kmol.
Elle reprsente la perte d'exergie l'ambiance.
Le travail utile est gal la diffrence entre les travaux de dtente et de compression :
W
u
=W
dt
- W
comp
= 14084 - 5595 = 8489 kJ/kmol
On peut dresser le bilan du cycle thorique :
ACTIF : exergie du combustible 23211 kJ 80,6%
travail de compression isentropique 5595 kJ 19,4%
PASSIF : irrversibilit de la combustion 9092 kJ 31,6%
travail de dtente 14084 kJ 48,9%
perte l'ambiance 5630 kJ 19,5%
Rendement exergtique W utile/E1 36,6%
Rendement nergtique W utile/PCI 37,9%
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.6
Cycle rcupration
Dans le cycle thorique, la totalit de la chaleur fournie, soit H
c
- H
b
, provenait de la
combustion. Il est cependant possible de rduire cette dpense de chaleur en rcuprant la chaleur
sensible disponible en fin de dtente; on peut ainsi
porter l'air comprim de la temprature t
b
la
temprature t
n
(fig. 7.2), en refroidissant l'air
dtendu de t
d
t
m
.
Le refroidissement tant pouss au
maximum, on atteint l'galit T
m
= T
b
, ce qui
entrane l'galit T
d
= T
n
puisque la chaleur
massique du gaz ne dpend pas de la pression
(hypothse du gaz parfait).
Dans ces conditions, le cycle
rcupration comporte successivement :
- la compression isentropique AB
- l'chauffement isobare par rcupration BN
- l'chauffement isobare par combustion NC
- la dtente isentropique jusque p
o
, CD
- le refroidissement isobare dans le rcuprateur DM
- le refroidissement isobare dans l'ambiance MA
En reprenant les mmes conditions opratoires que dans le cas, on peut crire pour le cycle
rcupration correspondant :
t
b
= t
m
= 204.1
C ; t
n
= t
d
= 471, 6
C
H
b
= H
m
= 5305 kJ/kmol ; H
n
= H
d
= 13604 kJ/kmol
Par suite, on obtient :
- la chaleur rcupre :
H
d
- H
m
= H
n
- H
b
= 13604 - 5305 = 8299
- la chaleur fournie par la combustion
H
c
- H
n
= 27689 - 13604 = 14084 kJ/kmol
- la chaleur rejete l'ambiance :
H
m
- H
a
= 5305 - (-290) = 5595 kJ/kmol
Le nombre des kilomoles d'air qui parcourt le cycle devient :
m' = Q : (H
c-
H
n
) = 802992 : 14084 = 57,01 kmol/kmol CH
4
d'o l'exergie fournie par le combustible la kilomole d air
E'
c
= 832670: 57,01 = 14605 kJ/kmol
On calcule aisment les proprits de l'air aux points M et N (table 7.1), et on obtient l'exergie
apporte l'air comprim par la rcupration :
E
rc
= H
n
- H
b
- T
o
(S
n
- S
b
)
= 13604 - 5305 - 288,15 x (17,066 - 3,286) = 4328 kJ/kmol
D'ailleurs, comme la chaleur massique du gaz ne dpend pas de la pression, l'exergie cde
entre D et M vaut aussi 4328 kJ/kmol.
T
S
C
B
A
D
D
P
1
P
0
P
2
N
M
Figure 7.2 : cycle rcupration
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.7
L'exergie qui est fournie globalement, est gale la somme des exergies fournies par la
compression, par la rcupration, et enfin par le combustible, soit :
E'
1
= 5595 + 4328 + 14605 = 24528 kJ/kmol
En soustrayant de E'
1
l'exergie du gaz en dbut de dtente calcule prcdemment (tat C),
on obtient
la perte par irrversibilit de la combustion :
E'
1
- E
2
= 24528 - 19714 = 4815 kJ/kmol
D'ailleurs, en soustrayant de l'exergie au point C le travail de dtente calcul prcdemment et
l'exergie transfre lors de la rcupration, on trouve la perte d'exergie l'ambiance :
19714 - 14084 - 4328 = 1301 kJ/kmol
Enfin le travail utile reste identique celui calcul prcdemment, soit
W
u
= 8489 kJ/kmol
Ceci permet de dresser le bilan du cycle rcupration :
ACTIF : exergie du combustible 14084 kJ 58,7%
travail de compression isentropique 5595 kJ 23,3%
exergie fournie par la rcupration 4328 kJ 18,0%
PASSIF : irrversibilit de la combustion 4815 kJ 20,1%
travail de dtente 14084 kJ 58,7%
exergie cde par la rcupration 4328 kJ 18,0%
perte l'ambiance 1301 kJ 5,4%
Rendement exergtique W utile/E'c 58,1%
Rendement thermique W utile/(Hc-Hn) 60,3%
Cycle combin gaz-vapeur
Gnralits
Nous avons vu qu'en pratique, on devait renoncer prolonger la dtente du gaz jusqu' la
temprature ambiante. En revenant alors au cycle ABCDA (fig. 7.3), on perd un travail quivalent
l'aire DD'A, ce qui se traduit par la perte d'exergie l'ambiance. Cependant cette perte peut tre
valorise par l'association d'un cycle vapeur d'eau au cycle gaz.
Dans le cycle combin gaz-vapeur, la chaleur rejete lors du refroidissement des gaz DA est
utilise pour chauffer, vaporiser l'eau et finalement surchauffer sa vapeur, selon la transformation
isobare LMNR. La vapeur, dont la temprature maximale est infrieure t
d
est dtendue
isentropiquement selon RD' jusqu' la pression de condensation qui correspond une temprature
de saturation en principe gale la temprature ambiante t
o
(=t
a
). La vapeur dtendue est ensuite
condense isothermiquement suivant D'L. Enfin le condensat est recomprim jusqu' la pression de
la chaudire selon la transformation LL'.
Mais comme le travail de compression de l'eau est trs faible, nous le ngligerons comme
prcdemment, ce qui revient confondre les points L et L'.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.8
La combinaison des deux cycles sur le diagramme entropique montre qu'en dpit de quelques
diffrences notables, on retrouve globalement l'allure du cycle gaz idal. La dtente est toutefois
scinde en deux parties, dtente CD pour le gaz, dtente RD' pour la vapeur. D'autre part, la
compression isotherme du cycle idal gaz est ici remplace par la condensation isotherme de la
vapeur, associe la compression du condensat
Etude du cycle combin
On a reprsent sur le diagramme t - h, (fig. 7.4) la courbe de refroidissement des gaz
dtendus. Cette courbe, qui serait d'ailleurs une droite si la chaleur massique du gaz tait constante,
passe par l'origine (l'accroissement d'enthalpie tant nul pour 0
C
- l'entropie de l'air l'tat Q : S
q
= 23,680 kJ/K.kmol
- l'exergie de l'air : E
q
= ( 8178 -290) - 288,15 x (23,680 - 3,286) = 2591 kJ/kmol
Du bilan calorifique du rcuprateur, on tire l'enthalpie de l'air comprim la sortie de celui-ci :
H
p
= H
b'
+ (H
d'
- H
q
) = 6293 + (15717 - 8178) = 13832 kJ/kmol
On en dduit successivement :
S
B
A
D
P
0
P
2
D
B
Q
P
Figure 7.6
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.13
- la temprature : t
p
= 478,8
C
- l'entropie de l'air l'tat P : S
p
= 17,370 kJ/K . kmol
- l'exergie de l'air : E
p
= (12832 -290) - 288,15 x (17,370-3,286) = 10064 kJ/kmol
La perte d'exergie par irrversibilit de la compression vaut :
W
comp
- (E
b'
- E
o
) = 6583 - (6006 - 0) = 577 kJ/kmol
L'exergie fournie l'air comprim par la rcupration vaut :
E
p
- E
b'
= 10064 - 6006 = 4058 kJ/kmol
Le nombre de kmol d'air effectuant le cycle, rapport 1 kmol de CH
4
consomm, est gal au
pouvoir calorifique divis par la quantit de chaleur reue lors de la combustion par chaque kmol
d'air, soit :
m' = P
c
: (H
c
- H
p
) = 803000 / (27689-13832) = 57,95 kmol/kmol CH
4
D'o l'exergie du combustible rapport 1 kmol d'air :
E'
1
= E
comb
/ m' = 832670 / 57,95 = 14369 kJ/kmol
Le travail de la turbine de dtente est :
W
dt
= H
c
- H
d'
= 27689 - 15717 = 11972 kJ/kmol
L'irrversibilit de la dtente vaut :
(E
c
- E
d'
) - W
dt
= (19714-6959) - 11972 = 783 kJ/kmol
La perte d'exergie au rcuprateur vaut :
(E
d'
- E
q
)l - (E
p
- E
b '
)
= (6959-2591) - (10064-6006) =310 kJ/kmol
La perte d'exergie l'ambiance est gale l'exergie de l'air l'tat Q, soit 2591 kJ/kmol.
La perte d'exergie par irrversibilit de la combustion est gale la somme des exergies
apportes l'air par la combustion. la compression et la rcupration, diminue de l'exergie en dbut
de dtente (ou encore la diffrence entre l'exergie apporte par le combustible, et la variation
d'exergie de l'air entre les tats P et C) :
E'
1
+ (E
b'
- E
o
) + (E
p
- E
b'
) - E
c
= 4719 kJ/kmol
On peut donc dresser le bilan exergtique suivant :
ACTIF : exergie du combustible 14369 kJ/kmol 57,5%
travail du compresseur 6583 kJ/kmol 26,3%
exergie fournie par la rcupration 4058 kJ/kmol 16,2%
PASSIF : irrversibilit de la compression 577 kJ/kmol 2,3%
irrversibilit de la combustion 4719 kJ/kmol 18,9%
travail de dtente 11972 kJ/kmol 47,9%
irrversibilit de la dtente 783 kJ/kmol 3,1%
exergie fournie par la rcupration 4058 kJ/kmol 16,2%
irrversibilit de la rcupration 310 kJ/kmol 1,2%
perte d'exergie l'ambiance 2591 kJ/kmol 10,4%
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.14
Rendement exergtique W utile/E1 37,5%
Rendement nergtique W utile/PCI 38,9%
Cycle combin
La turbine gaz fonctionne suivant le cycle simple rel tudi prcdemment; on s'y
rapportera pour obtenir les reprendra les donnes correspondantes :
- chaleur apporte par le combustible : Q
1
= H
c
- H
b'
= 21866 kJ/kmol
- exergie du combustible : E
1
= 21345 -
- travail du compresseur : W
comp
= 6582 kJ/kmol
- irrversibilit de la compression : 576 kJ/kmol
- irrversibilit de la combustion : 8479 kJ/kmol
- exergie de l'air en dbut de dtente (t
c
= 900
C) : E
c
=19714 kJ/kmol
- travail de la turbine de dtente : Wdt = 11972 kJ/kmol
- irrversibilit de la dtente : 783 kJ/kmol
- exergie de l'air en fin de dtente
(t
d'
= 537,7
C ; H
d'
= 15717 kJ/kmol; E
d'
= 6959 kJ/kmol)
Pour le cycle vapeur associ, nous
adoptons (fig.7.7) :
- vapeur vive : 50 bar et 500
C (<t
d'
)
- condensation : 0,04 bar.
Par ailleurs, nous adoptons une temprature
la chemine de 200C.
On calcule aisment les fonctions
thermodynamiques relatives aux diffrents
points des cycles (air et eau/vapeur), soit au
moyen de tables, soit au moyen des valeurs
numriques disponibles en annexe, ou encore
en se servant d'un logiciel adquat. Ces
valeurs sont disponibles dans les tables 7.4
et 7.5.
Vrifions tout d'abord que la pression
de la vapeur choisie (50 bar) est compatible
avec les exigences de l'change calorifique :
- production de vapeur par kmol d'air :
p =
H H
H H
d' q
r o'
15717 5182
3434 121 4 ,
=
3,18 kg vapeur/kmol air
- enthalpie de l'air au dbut du palier de vaporisation (point S) :
H
s
=H
d'
- p (h
r
- h
'm
) = 15717 - 3,18 x (3434 - 1154) = 8467 kJ/kmol
- d'o par interpolation : t
s
= 307,6C
S
T C
B
A
D
R
M
N
D
E E O
Q
S
B
Figure 7.7
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.15
Compte tenu de la temprature de saturation de la vapeur (264C), on vrifie ainsi que le
"pincement de temprature" est de 43,6C, ce qui est trs largement suffisant.
L'exergie de la vapeur vaut :
E
v
= p [(h
r
- h'
o
) - T
o
(s
r
- s'
o
)]= 4533 kJ/kmol air
La perte d 'exergie l'ambiance (chemine) est gale l'exergie de l'air 200C, soit :
E
q
= H
q
- H
o
- T
o
(S
q
- S
o
) = 1252 kJ/kmol
La perte par irrversibilit de la transmission gaz-vapeur est gale la diffrence entre l'exergie
perdue par l'air (D'-Q) et l'exergie reue par la vapeur (R-O) soit :
6959-1252 - 3,18 x (1425,4-1,3) = 1178 kJ/kmol air
Etudions ensuite la dtente de la vapeur :
-pour la dtente isentropique RE, on calcule le titre final :
x =
s s'
s"-s'
e
r
6 9762 0 4214
8 475 0 4214
0 8141
, ,
, ,
,
- d'o : h
e
= h' + x
e
(h" - h') = 121,4 + 0,8140 x (2433) = 2102 kJ/kg
- et, compte tenu du rendement adiabatique :
h
e'
= h
r
- (h
r
- h
e
) .
ad
= 3434 - (3434 - 102) x 0,85 = 2301 kJ/kg
- d'o : x =
h h'
h"-h'
e'
e'
2302 121
2554 121
0 8963 ,
Table 7.4 : proprits de l'air (cycle combin rel)
T
C
P
bar
H
kJ/kmol
S
kJ/kmol/K
Ex
kJ/kmol
0 15 1,01325 -290 3,286 0
A 15 1,01325 -290 3,286 0
B' 236,66 6,0795 6293 5,287 6006
C 900,00 6,0795 27689 31,969 19714
D' 537,72 1,01325 15717 34,686 6959
S 307,6 1.01325 8467 24,182 2735
Q 200 1.01325 5182 17,929 1252
Table 7.5 : proprits de l'eau (cycle combin rel)
Etat TC P(bar) titre H(kJ) S(kJ/K) Ex(kJ)
ref 15 0,017 0,0000 63,0 0,2244 0,0
O 29 0,04 0,0000 121,4 0,4224 1,3
M 264 50,00 0,0000 1154,2 2,9203 314,4
N 264 50,00 1,0000 2793,8 5,9727 1074,4
R 500 50,00 1,0000 3434,0 6,9762 1425,4
E 29 0,04 0,8141 2101,4 6,9762 92,8
E' 29 0,04 0,8963 2301,3 7,6378 102,0
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.16
- et partant : se' = s' + x
e'
(s" - s') = 0,4225 + 0,8963 x (8,475 - 0,4225) = 7,637kJ/kg
On dduit finalement de ce qui prcde :
- le travail produit par la turbine vapeur :
W
vap
= p (h
r
- h
e'
) = 3,18 x (3434 - 2301) = 3602 kJ/kmol
- la perte d'exergie au condenseur :
E
cond
= p [(h
e'
- h'
o
) - To ( s
e'
- s'
o
)]
= 3,18 x [(2301 - 63) - 288,15 x (7,634 - 0,224)] =320 kJ/kmol air
- la perte par irrversibilit de la dtente :
(E
v
- E
cond
) - W
vap
= (4533 - 320) - 3602 = 610 kJ/kmol
Le travail utile produit par le cycle combin s'crit :
W
u
= W
dt
- W
comp
+ W
vap
= 11972 - 6583 + 3602 = 8991 kJ/kmol
On peut alors dresser le bilan du cycle combin rel :
ACTIF : exergie du combustible 22187 kJ/kmol 77,1%
travail du compresseur 6583 kJ/kmol 22,9%
PASSIF : irrversibilit de la compression 577 kJ/kmol 2,0%
irrversibilit de la combustion 8479 kJ/kmol 29,5%
travail de dtente du gaz 11972 kJ/kmol 41,6%
irrversibilit de la dtente du gaz 783 kJ/kmol 2,7%
irrversibilit de la transmission 1178 kJ/kmol 4,1 %
perte d'exergie l'ambiance 1252 kJ/kmol 4,4 %
travail de dtente de la vapeur 3602 kJ/kmol 12,5 %
irrversibilit de la dtente vapeur 606 kJ/kmol 2,1 %
perte au condenseur 321kJ/kmol 1,1 %
Rendement exergtique W utile/E1 8991 / 22187 40,5%
Rendement nergtique W utile/PCI 8991 / 21396 42,0%
Conclusions
Les bilans exergtiques des cycles rversibles sont rsums au tableau 7.6.
Le cycle idal ne comporte qu'une seule perte d'exergie, laquelle rsulte exclusivement de la
combustion. Le cycle thorique sur lequel se fonde le cycle rel de la turbine gaz, comporte en
outre une perte d'exergie basse temprature, laquelle correspond l'change calorifique avec
l'ambiance du gaz dtendu ; il en rsulte une diminution considrable du rendement (thermique ou
exergtique) du cycle.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.17
La rcupration permet notamment d'liminer en grande partie la perte d'exergie basse
temprature. On remarquerait que si l'on faisait tendre vers l'unit le rapport de pression du cycle,
cette perte d'exergie serait entirement limine et l'on retrouverait le rendement du cycle idal.
Le cycle combin permet de valoriser la perte d'exergie basse temprature l'aide d'un
cycle vapeur associ au cycle gaz ; le rendement est ainsi grandement amlior.
De plus, l'irrversibilit de l'change calorifique entre gaz et vapeur peut tre rduite en utilisant
un cycle multiples pressions de vapeur vive, comme expos au chapitre 6; c' est ainsi qu' la limite,
pour un nombre d'tages infini, on retrouverait le rendement du cycle idal.
Les bilans d'exergie des cycles rels sont galement prsents au tableau 7.6, ils se distinguent
essentiellement des cycles rversibles par l'apparition de pertes d'exergie nouvelles. Ces pertes
proviennent d'une part des irrversibilits mcaniques (compresseur et turbine(s) ) , d'autre part, des
pertes d'exergie engendres par l'cart de temprature ncessaire l'change calorifique (rcup-
rateur ou chaudire de rcupration et condenseur).
Dans la turbine gaz o le travail consomm par le compresseur est loin d'tre ngligeable, les
pertes internes qui affectent la fois le compresseur et la turbine, ne sont manifestement pas
proportionnelles au travail utile, contrairement au cas du cycle vapeur Mais, on peut montrer que
pour une temprature maximale donne, les pertes internes sont peu prs inversement
proportionnelles au facteur de puissance dfini par :
Tableau 7.6 - Rcapitulation des bilans exergtiques.
Cycles rversibles Cycles rels
Idal Thorique Rcupr. Combin Simple Rcupr. Combin
ACTIF : exergie du combustible 80,6% 80,6% 58,7% 80,6% 77,1% 57,5% 77,1%
travail du compresseur 19,4% 19,4% 23,3% 19,4% 22,9% 26,3% 22,9%
exergie fournie par la rcupration 18,0% 16,2%
PASSIF : irrversibilit de la
compression
2,0% 2,3% 2,0%
irrversibilit de la combustion 31,6% 31,6% 20,1% 31,6% 29,5% 18,9% 29,5%
travail de dtente du gaz 68,4% 48,9 58,7% 48,9% 41,6% 47,9% 41,6%
irrversibilit de la dtente du gaz 2,7% 3,1% 2,7%
exergie fournie par la rcupration 18,0% 16,2%
irrversibilit de la rcupration 1,2%
irrversibilit de la transmission 2,9% 4,1%
perte d'exergie l'ambiance 19,5% 5,4% 1,1% 24,2% 10,4% 4,4%
travail de dtente de la vapeur 14,5% 12,5%
irrversibilit de la dtente vapeur 2,1%
perte au condenseur 1,1%
Rendement exergtique 60,8% 36,6% 58,1% 54,6% 24,3% 37,5% 40,5%
Rendement thermique 63,1% 37,9% 60,3% 56,6% 25,2% 38,9% 42,0%
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.18
W W
W
W
W
dt comp
dt
comp
dt
1
Or, il se fait que lorsque le rapport de pression crot, on constate une augmentation du
rendement du cycle thorique associe une diminution concomitante du facteur de puissance, c'est-
-dire une augmentation des pertes internes. Ceci explique, compte tenu des taux de croissance
respectifs du rendement thorique et des pertes internes, l'existence d'une valeur optimale du rapport
de pression pour laquelle le rendement du cycle rel est maximal.
L'expression ci-dessus du facteur de puissance justifie que, pour un rapport de pression donn
(W
comp
= const.), l'lvation de la temprature maximale entrane une augmentation de ce facteur,
car W
dt
est alors major. On peut en conclure qu'on obtiendra dans ces conditions une rduction
de l'importance relative des pertes internes et que, par suite, le rendement du cycle rel se
rapprochera du rendement du cycle thorique, lequel est par ailleurs constant pour un rapport de
pression donn (voir chapitre 9). Il s'explique ainsi que, contrairement au cas thorique, le rendement
du cycle rel s'amliore lorsqu'on en lve la temprature maximale.
Dans une turbine gaz quipe d'un rcuprateur dont l'efficacit est toujours infrieure
l'unit, la perte calorifique par rcupration imparfaite est videmment proportionnelle la chaleur
rcuprable (pour une efficacit donne!). Comme cette chaleur rcupre est d'autant plus grande
que le rapport de pression se rapproche de l'unit, la perte de chaleur correspondante augmente
mesure que celui-ci diminue. Ceci explique que, contrairement au cas thorique, le rendement de la
turbine gaz avec rcuprateur n'augmente pas continment au fur et mesure que le rapport de
pression dcrot, mais qu'il finit par diminuer aprs tre pass par un maximum.
En comparant le cycle idal au cycle thorique, on constate que si le travail de la turbine de
dtente est plus grand dans le premier, il s'ajoute au travail du compresseur adiabatique, le travail
d'un compresseur isotherme. On peut alors montrer qu'il en rsulte une valeur trs faible du facteur
de puissance, ce qui annonce des pertes internes particulirement importantes. Le rendement qu'on
peut finalement attendre d'une turbine gaz qui raliserait le cycle idal serait par consquent trs
mauvais. A cette raison fondamentale s'en ajoutent d'ailleurs d'autres d'ordre technologique , pour
expliquer que le cycle idal ne donne lieu, tel quel, aucune application pratique.
En conclusion, si pour les raisons voques ci-dessus, il n'est pas possible de raliser le cycle
idal, il est nanmoins possible de raliser soit le cycle rcupration, soit le cycle combin, lesquels
permettent d'approcher le cycle idal d'une manire indirecte et avec des perspectives plus
favorables.
Revenant au tableau 7.6, il convient de remarquer que les valeurs des rendements obtenus
pour les cycles rels, sont quelque peu optimistes en raison de certaines hypothses simplificatrices
implicites, notamment en ce qui concerne la non prise en considration des pertes de charge. En
revanche, la valeur modeste du rapport de pression uniformment adopt, conduit pour le cycle
simple, un rendement manifestement infrieur la normale.
La turbine gaz se caractrise par une perte d'exergie modre haute temprature, mais elle
est pnalise par une grande perte d'exergie basse temprature. En revanche, le cycle vapeur qui
est affect d'une trs grande perte d'exergie haute temprature
,
prsente une perte d'exergie
basse temprature qui est quasi nulle. On conoit ds lors que la combinaison des cycles gaz et
vapeur, puisse conduire une rduction simultane des pertes d'exergie haute et basse
tempratures, et ainsi l'obtention d'un rendement global lev. C'est ainsi que les cycles combins
double pression de vapeur vive actuellement en opration fonctionnent avec un rendement net de
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 7 TURBINES A GAZ : ETUDE DES CYCLES VII.19
l'ordre de 52%. Des cycles trois pressions sont en construction, avec des rendements annoncs
approchant les 55 %.
Au terme de cette analyse, il apparat que, grce l'application du cycle combin, il est devenu
possible de rduire d'une manire satisfaisante les irrversibilits affectant les changes thermiques.
Mais il reste qu'environ un tiers de l'exergie du combustible est perdue par l'irrversibilit de la
combustion. Cette irrversibilit pourrait cependant tre rduite, du moins en principe, en alimentant
le cycle combin au moyen d'un gnrateur magntohydrodynamique, lequel assurerait une
production directe d'lectricit par dtente des gaz de combustion produits trs haute temprature.
Cependant, en dpit des efforts qui ont t faits pour matriser cette technologie nouvelle, il semble
bien que les difficults engendres par les trs hautes tempratures en cause, ne puissent tre
rsolues, du moins actuellement.
Enfin, des tudes prometteuses sont actuellement en cours, en vue de substituer, notamment
dans les cycles combins, le charbon aux combustibles plus coteux, principalement le gaz naturel et
le fuel lger, qui sont gnralement utiliss pour l'alimentation des turbines gaz. Parmi les voies
explores, il convient surtout de citer l'alimentation par gazogne et la combustion sous pression en lit
fluidis.
Chaudire de rcupration
La chaudire de rcupration qui assure la liaison entre le cycle gaz et le cycle vapeur, est
le sige d'une irrversibilit de l'change calorifique ; celle-ci est a priori assez importante en raison
de l'existence d'un palier de vaporisation d'autant plus tendu que la pression de vapeur est limite
par le niveau de temprature modeste. Mais, comme on l'a vu la fin du chapitre 6, cette
irrversibilit peut tre attnue par le recours un cycle deux pressions de vapeur vive.
La chaudire de rcupration consiste en une succession d'changeurs dans lesquels le fluide
chauffant est constitu par les gaz d
'
chappement de la turbine gaz tandis que le fluide chauff est
de l'eau, sa vapeur, ou bien un mlange satur des deux. On se trouve ds lors dans la situation o
l'on a affaire un mdiocre coefficient de convection du ct des gaz, cependant que ce coefficient
est nettement plus lev du ct de l'eau ou de sa vapeur haute pression. Or on sait que pour
amliorer l'change calorifique, il faut s'efforcer d'amliorer celui des deux changes convectifs qui
est le plus dfavorable.
Une telle amlioration peut tre obtenue indirectement en garnissant d'ailettes la surface
extrieure des tubes, laquelle est directement en contact avec les gaz.
Enfin la conception mme de la chaudire de rcupration doit favoriser la rduction de
l'irrversibilit thermique, cette exigence tant au mieux satisfaite par la circulation mthodique des
deux fluides, comme discut au chapitre 4.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 1
CYCLES THERMODYNAMIQUES DES MACHINES MOTRICES
GENERALITES
Transformation polytropique
La polytropique dsigne une transformation thermodynamique effectue par un gaz parfait,
laquelle est caractrise par une valeur constante du rapport de la variation d'nergie interne la
quantit de chaleur change q. On a ainsi :
u = . q et w = (1 - ) . q (1)
o w reprsente le travail effectu.
Sous forme diffrentielle, les relations (1) s'crivent :
du = . q et w = (1 - ) . q (2)
et, par suite :
c dT = c dT
v
q
du
d
1
(3)
Le rapport c
v
/ que nous dsignons par c, reprsente la chaleur massique (apparente) du
processus polytropique.
En introduisant dans le principe d'quivalence l'expression du travail il vient:
q = du + p . dv = c
v
. dT + p . dv (4)
or par (3) :
q = c . dT
d'o (c - c
v
) . dT = p . dv (5)
De mme, le premier principe peut encore s'crire :
q = c
p .
dT - v . dp
et par (3) : q = c . dT
d 'o (c - c
p) . dT = -v . dp (6)
En divisant membre membre les relations (6) et (5) , il vient
c
c
- c
- c
= -
v
p
dp
dv
= k
p
v
(7)
en posant : k
c
c
- c
- c
p
v
La relation (7) peut encore s 'crire : k
dv
v
dp
p
+ 0
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 2
ou encore aprs intgration et en passant du logarithme au nombre :
p . v
k
= constante (8)
Dans l'quation (8) de la polytropique, l'exposant k prend pour chaque cas particulier une
valeur numrique dtermine. il convient de distinguer plus spcialement les transformations suivantes
:
- isobare : k = 0
(l'quation se rduit p=constante)
- adiabatique : k = (=c
p
/c
v
)
(l'quation se rduit p . v
= constante
- isotherme : k = 1
(l'quation se rduit pv =constante, qui est l'quation de l'isotherme d'un gaz
parfait)
- isochore : k =
(l'quation se rduit p
1/k
. v=constante, soit v= constante)
Les transformations que nous avons considres tant rversibles, il en rsulte notamment que
l'adiabatique est aussi une isentropique.
Temprature moyenne intgre (t.m.i.)
Conformment la dfinition qui en a t donne au chapitre 5, nous appelons t.m.i. relative
la transformation rversible 12, le rapport de la quantit de chaleur q
12
change au cours de celle-
ci, la variation d'entropie correspondante, soit :
T
q
S S
12
12
2 1
(9)
Comme on l'a vu au chapitre 5, la t.m.i. est reprsente sur le diagramme entropique par la
hauteur du rectangle lLNn ayant mme aire que la surface l12n situe sous la courbe 12
reprsentative de la transformation considre (fig. 5.5).
Pour une transformation polytropique 12 caractrise par la constance de sa chaleur massique
c, on peut crire :
q
12
= c . (T
2
- T
1
) (10)
et s s
c dT
T
T
T
2 1
2
1
1
2
c.ln (11)
On obtient alors l'expression de la t.m.i. relative la transformation polytropique 12 en
remplaant dans la relation (9), la quantit de chaleur q
12
et la variation d'entropie (s
2
- s
1
) par
leurs expressions respectives (10) et (11) , soit :
T =
T T
T
T
12
2 1
2
1
ln
(12)
En particulier, la t.m.i. relative une isochore ou une isobare, est donne par l'expression
(12), d'ailleurs indpendante de la valeur particulire de c
v
ou de c
p
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 3
Considrons un fluide qui subit successivement deux transformations rversibles 12 et 23, par
exemple une isochore suivie d'une isobare. Par dfinition de la t.m.i., on a :
- pour la transformation 12 : T
q
S S
12
12
2 1
(13)
- pour la transformation 23 :T
q
S S
23
23
3 2
(14)
De mme, on a pour la transformation totale 13 :
( ) ( )
T
q
S S
q q
S S S S
13
13
3 1
12 23
2 1 3 2
+
+
(15)
et en remplaant q
12
et q
23
par leurs expressions tires de (13) et (14), on a :
( ) ( )
( ) ( )
T
T S S T S S
S S S S
13
12 2 1 23 3 2
2 1 3 2
+
+
(16)
Il s'ensuit que la t.m.i. rsultante T
13
est une moyenne pondre des t.m.i. relatives aux
transformations partielles.
Cycle de Carnot
Considrons une source chaude et une source froide se trouvant toutes deux temprature
constante. Supposons qu'un gaz effectue un cycle de transformations rversibles en changeant de la
chaleur avec ces deux sources. Un tel cycle se composera ncessairement des quatre
transformations suivantes :
- La source chaude fournit de la chaleur au gaz d'une manire rversible, ce qui ne peut se
faire que par une dtente isotherme de celui-ci, puisque la source est temprature
constante T
1
.
- Le gaz est ensuite amen la temprature de la source froide au moyen d'une dtente
adiabatique et rversible; il est en effet exclu d'envisager un change calorifique avec l'une
ou l'autre des deux sources puisqu'un tel change se ferait avec un cart de temprature
non nul, ce qui est incompatible avec la rversibilit qui a t postule.
- Ayant pralablement atteint la temprature de la source froide, le gaz cde celle-ci de la
chaleur selon une transformation qui ne peut tre qu'une compression isotherme T
o
.
- Enfin le gaz est ramen la temprature de la source chaude par une transformation
rversible qui exclut tout change calorifique et qui sera, ds lors, une compression
adiabatique.
La conception de ce cycle de transformations nous conduit inluctablement au cycle de
Carnot qui apparat ainsi comme, sinon le seul, du moins le processus le plus simple permettant
d'effectuer la conversion de la chaleur en travail dans les conditions envisages, savoir en ayant
recours aux deux seules sources temprature constante, en supposant les transformations
rversibles et en utilisant un gaz comme fluide moteur.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 4
Tel qu'il vient d'tre dcrit, le cycle de Carnot n'a aucune porte pratique directe puisqu'il ne
constitue le cycle thorique d'aucune des machines motrices thermiques actuellement utilises. il
prsente nanmoins un grand intrt; en effet, il fournit un moyen d'investigation efficace pour tudier
la conversion de la chaleur en travail. A ce propos, il convient de rappeler le thorme de Carnot qui
s'nonce comme suit : Tous les cycles rversibles fonctionnant l'aide de deux mmes sources de
chaleur, ont mme rendement. On sait d'ailleurs que le rendement du cycle de Carnot s'crit :
1
T
T
0
1
Extension du thorme de Carnot
Considrons le cycle rversible
12341 (fig. 8.1) changeant de la chaleur
avec deux sources temprature variable,
selon les deux polytropiques 23 et 41 de
mme espce c'est--dire caractrises
par une mme chaleur massique c et
partant un mme exposant k.
Les transformations 12 et 34 qui
runissent les deux polytropiques sont
ncessairement adiabatiques puisqu'elles
ne peuvent changer rversiblement de la
chaleur avec les sources prcites.
Le cycle 12341 se compose, ds
lors, des transformations rversibles
suivantes:
- compression adiabatique 12
- chauffement selon la
polytropique 23
- dtente adiabatique 34
- refroidissement selon la polytropique 41.
Le rendement du cycle s'crit : 1
q
q
41
23
(18)
Par dfinition de la t.m.i. on a :
q
41
= T
41
(s
4
- s
1
)
et q
23
= T
23
(s
3
- s
2
) (19)
d'o il vient, sachant que les deux variations d'entropie sont gales :
1
T
T
41
23
(20)
La t.m.i. relative une transformation polytropique est donne par l'expression (12), d'o il
vient :
S
T
2
1
3
4
3
4
Figure 8.1
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 5
T =
T T
T
T
T
T
T
T
T
41
4 1
4
1
1
4
1
4
1
ln ln
1
et T = T
T
T
T
T
23 2
3
2
3
2
1
ln
(21)
En combinant l'expression de la polytropique et l'quation d'tat, on a :
T
pv
R
d'o
T
T
p v
p v
4
1
4 4
1 1
p v
k
= constante d'o
p
p
v
v
4
1
1
k
4
k
et
p
p
v
v
4
1
1
k
4
k
d'o
p
p
p
p
v
v
v
v
2
3
4
1
3
2
1
4
_
,
k
(24)
et pour les adiabatiques :
p
p
v
v
4
3
3
4
et
p
p
v
v
2
1
1
2
d'o
p
p
p
p
v
v
v
v
2
1
4
3
3
4
1
2
_
,
(24)
En galant les seconds membres de (24) et (25), il vient :
v
v
v
v
v
v
v
v
3
2
1
4
3
2
1
4
_
,
_
,
k
En passant au logarithme, on montre que si k , ce qui est vident, cette galit ne peut tre
vrifie que pour :
v
v
v
v
3
2
1
4
1
ce qui conduit bien prouver que :
v
v
v
v
1
4
2
3
'
"
D'autre part, (31) peut encore s 'crire :
n ln ln
T
T
T
T
3
2
4
1
d'o
T
T
T
T
4
1
3
2
_
,
n
n
(32)
en posant
T
T
3
2
Par suite, sachant par (32) que : T
4
= T
1
.
n
et T
3
= T
2
. , il vient :
T T
T - T
T
T
4 1
3 2
1
2
n
1
1
(33)
Multipliant (31) et (33) membre membre, on trouve :
1 1
1 n
n
1
2
4 1
3 2
3
2
4
1
41
23
T
T
T T
T - T
T
T
T
T
T
T
ln
ln
(34)
D'o finalement en introduisant l'expression (34) du rapport des t.m.i. dans celle du rendement
(29), il vient :
1
1 1
1 n
n
1
2
T
T
(35)
Les tempratures T
1
et T
2
qui dterminent les deux polytropiques tant fixes a priori,
proposons nous d'tudier la variation du rendement en fonction de .
Pour ce faire, calculons la drive :
( )
( )
( )
d
d
N
D
n
n-1 n
n -
_
,
1
1
1 1
1
2
(36)
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 8
Le dnominateur D tant essentiellement positif, la drive aura mme signe que son
numrateur N; il s'agit de discuter le signe de la fonction :
( )
( )
N n ( ) ( ) + 1 1 1 1 n - n
n-1 n n n-1
o = T
3
/T
2
est toujours suprieur l'unit dans un cycle moteur.
Or, on a : N(1) = 0, et d'ailleurs la drive de N par rapport s'crit :
N' () = n. (n - 1) .
n - 2
. ( - 1)
Le signe de cette drive est constant. La fonction N() est donc monotone et elle possde
pour > l le signe de sa drive (puisque N(1) = 0) qui n'est autre que celui de (n - 1), car l et
sont tous deux positifs; il vient ainsi :
N > 0 pour n > 1
N < 0 pour n < 1
Cette discussion conduit finalement aux rsultats suivants relatifs deux cas classiques :
Premier cas : C' = C
p
; C" = C
v
; d'o n = > 1
La fonction N() et par suite la drive
d
d
_
,
1
1
, ont le signe de (n - 1) qui est ici positif.
il s'ensuit que le second terme du rendement est une fonction croissante de et qu'en fin de compte,
le rendement est une fonction dcroissante de cette variable. Par suite, le rendement dcrot
lorsqu'on augmente la chaleur apporte haute temprature au cycle.
Deuxime cas : C' = C
v
; C" = C
p
; d'o n =
1
< 1
La fonction N() et par suite la drive
d
d
_
,
1
1
, ont le signe de (n - 1) qui est ici ngatif
Il s'ensuit que le second terme du rendement est une fonction dcroissante de cette variable. Par
consquent, le rendement crot lorsqu'on la chaleur apporte haute temprature au cycle.
Nous pouvons ainsi tirer les conclusions suivantes :
1) Les cycles rversibles effectus entre deux polytropiques donnes mais d'espces
diffrentes (C' C") ont des rendements qui dpendent du rapport des tempratures
dlimitant l'chauffement, donc aussi de l'importance de cet apport de chaleur.
2) Lorsque la chaleur spcifique C' (relative l'chauffement) est suprieure la chaleur
spcifique C" (relative au refroidissement ) le rendement est une fonction dcroissante de
.
3) Lorsque la chaleur massique C' est infrieure C", le rendement est une fonction croissante
de .
4) Toutes autres choses gales, notamment et n, le rendement est une fonction croissante du
rapport T
2
/T
1
.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 9
MOTEUR A COMBUSTION INTERNE
Cycle de Beau de Rochas
L'tude du moteur combustion interne est base sur la thorie cyclique; nous ferons
l'hypothse complmentaire que le fluide est un gaz parfait.
Le cycle de Beau de Rochas, cycle de rfrence du moteur explosion, se compose des
transformations rversibles suivantes (fig. 8.3 et 8.4) :
- compression adiabatique 12
- chauffement isochore 23
- dtente adiabatique 34
- refroidissement isochore 41
Le cycle de Beau de Rochas est caractris par deux paramtres : le rapport volumtrique de
compression = v
1
/v
2
et le rapport de pression = p
3
/p
2
. Ce cycle rversible change de la
chaleur avec deux sources temprature variable selon deux isochores, c'est--dire deux
polytropiques de mme espce. Il est donc justiciable de l'extension du thorme de Carnot
dveloppe au dbut de ce chapitre, dont nous tirons l'expression gnrale de son rendement :
1
T
T
1
2
(37)
En combinant l'quation d'tat et celle de l'adiabatique, il vient :
T
T
v
v
2
1
1
2
_
,
1
1
(38)
D'o finalement l'expression classique du rendement :
v
p
1
2
3
4
O
Figure 8.3 : diagramme PV
Cycle de Beau de Rochas
S
T
2
1
3
4
Figure 8.4 : diagramme TS
Cycle de Beau de Rochas
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 10
1
1
1
(39)
On dduit les conclusions suivantes de l'extension du thorme de Carnot et de l'expression
(39) du rendement qui en dcoule :
1) Le cycle tudi est quivalent un cycle de Carnot effectu entre les tempratures T
2
et
T
1
.
2) Le rendement du cycle tudi est une fonction croissante du rapport volumtrique de
compression .
3) Le rendement est indpendant du rapport de temprature T
3
/T
2
(ou du rapport de
pression p
3
/p
2
= ); il est ds lors indpendant de la charge de moteur.
4) Dans la mesure o l'on se fixe une valeur maximale de T
3
, le rendement tend, pour des
valeurs croissantes de , vers une limite qui correspond au rendement du cycle de Carnot
entre les tempratures T
3
et T
1
.
Par ailleurs, le rapport T
3
/T
2
(et partant ) dpend de la quantit de chaleur fournie au gaz
par cycle. Si son accroissement augmente la puissance spcifique du moteur, sa valeur ne peut
toutefois dpasser une certaine limite qui est fixe par la quantit de combustible pouvant tre brl
compltement dans l'air qui a subi la compression. Enfin, il existe une limite pratique au rapport ;
cette limite est impose par l'apparition du phnomne de dtonation.
Cycle de Diesel
Le cycle de Diesel, cycle de rfrence du moteur portant le mme nom, se compose des
transformations rversibles suivantes (fig.8.5 et 8.6) :
- compression adiabatique 12
- chauffement isobare 23
- dtente adiabatique 34
- refroidissement isochore 41
Le cycle de Diesel est caractris par deux paramtres : le rapport volumtrique de
compression = v
2
/v
1
et le rapport de volume = v
3
/v
2
. Ce cycle change de la chaleur avec
deux sources temprature variable selon l'isobare 23 et l'isochore 41 respectivement, c'est--dire
selon deux polytropiques d'espces diffrentes. L'expression du rendement est ds lors donne par
la formule (35).
Il vient ainsi, en substituant n puisque C' = C
p
et C" = C
v
et en considrant qu'en vertu de
l'quation d'tat applique la transformation isobare 23, le rapport de temprature = T
3
/T
2
est
gal au rapport de volume :
1
1 1
1
T
T
1
2
(40)
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 11
D'ailleurs, pour la compression adiabatique 12, on a, comme pour le cycle de Beau de
Rochas (equation 38) :
T T
2 1
1
(41)
On obtient finalement l'expression du rendement :
1
1 1
1
1
1
(42)
Les proprits suivantes du cycle de Diesel se dduisent du paragraphe relatif au cycle
effectu entre deux polytropiques d'espces diffrentes, ainsi que de l'expression (42) qui en
dcoule:
1) Le rendement est fonction du rapport de temprature T
2
/T
1
et partant du rapport
volumtrique de compression ; l'expression (42) indique qu'il crot avec ce paramtre.
2) La chaleur massique C
p
relative l'change calorifique haute temprature selon 23, tant
suprieure la chaleur massique Cv relative l'change basse temprature selon 41, le
rendement est une fonction dcroissante du rapport de temprature =T
3
/T
2
; par
consquent, il est aussi une fonction dcroissante du rapport de volume . Ainsi, le
rendement du moteur dcrot lorsque sa charge augmente.
3) Lorsque le rapport diminue en tendant vers l'unit, on peut montrer que la valeur du
rendement tend vers celle d'un cycle de Carnot effectu entre T
2
et T
1
.
La diminution du rapport est, comme nous l'avons vu, bnfique au rendement; elle prsente
cependant l'inconvnient de rduire la quantit de chaleur reue par cycle, ce qui entrane une
diminution concomitante de la puissance spcifique du moteur. D'ailleurs, le rapport ne peut
dpasser une certaine valeur impose par la quantit de combustible qui peut tre brl
compltement dans l'air disponible.
v
p
1
2 3
4
O
Figure 8.5 : diagramme PV
Cycle de Diesel
S
T
2
1
3
4
p=const
v=const
Figure 8.6 : diagramme TS
Cycle de Diesel
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 12
Le cycle de Sabath qui comporte un chauffement isochore suivi d'un chauffement isobare,
pourrait faire l'objet d'une tude base sur la mthode dveloppe prcdemment. L'apport de
chaleur haute temprature tant alors constitu de deux polytropiques successives mais d'espces
diffrentes, on serait notamment amen considrer ici la moyenne pondre des t.m.i. relatives
l'isochore et l' isobare correspondantes, comme indiqu dans la sectin prcdente consacre la
t.m.i..
TURBINE A GAZ
Cycle de Joule
En adoptant encore la thorie cyclique
,
le
cycle de Joule constitue le cycle thorique de la
turbine gaz. Ce cycle se compose des
transformations rversibles suivantes (fig. 8.7) :
- compression adiabatique AB
- chauffement isobare BC
- dtente adiabatique CD
- refroidissement isobare DA
Le cycle de Joule change de la chaleur avec
deux sources temprature variable, selon deux
isobares, c'est--dire deux polytropiques de mme
espce. L'extension du thorme de Carnot est donc
applicable et nous en dduisons que le rendement du cycle de Joule s'crit :
1
T
T
A
B
(43)
En appliquant pour un gaz parfait l'quation d'tat et l'expression de l'adiabatique, nous
obtenons pour la compression AB :
T
T
B
A
1
(44)
o le rapport de pression
P
P
B
A
reprsente un paramtre du cycle.
D'o l'expression du rendement du cycle de Joule :
1
1
(45)
Il rsulte de l'extension du thorme de Carnot et plus spcialement de l'expression (45) qui
s'en dduit, les conclusions suivantes :
1) Le cycle de Joule ABCDA est quivalent un cycle de Carnot effectu entre les
tempratures T
b
et T
a
.
S
T
B
A
C
D
B
C
D
P
2
P
1
Figure 8.7 : cycle de Joule
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 13
2) Son rendement augmente avec le rapport T
b
/T
a
; il est ds lors comme le montre la relation
(44) , une fonction croissante du rapport de pression .
3) Le rendement du cycle de Joule est indpendant de la temprature T
c
, donc aussi de la
quantit de chaleur apporte haute temprature.
On constate que le rendement crot, mais de moins en moins vite, au fur et mesure que
augmente; ainsi le rendement du cycle AB'C'D'A est suprieur celui du cycle ABCDA. D'ailleurs,
il tend asymptotiquement vers une limite gale au rendement du cycle de Carnot effectu entre les
tempratures extrmes T
c
et T
a
Cycle rgnration
Si l'on considre le cycle thorique de la
turbine gaz (fig. 8.8) , on constate que la
temprature T
d
atteinte en fin de dtente peut
tre suprieure la temprature T
b
atteinte en
fin de compression. Il apparat ainsi la possibilit
d'une rcupration de chaleur par
refroidissement du gaz dtendu, au profit du gaz
comprim. On en arrive ainsi concevoir le
cycle rgnration qui se compose des
transformations rversibles suivantes :
- compression adiabatique AB
- chauffement par rcupration selon
l'isobare BM
- apport de chaleur externe selon
l'isobare MC
- dtente adiabatique CD
- refroidissement d la rcupration selon l'isobare DN
- rejet de chaleur l'ambiance selon l'isobare NA.
Les diffrentes isobares tant, pour un gaz parfait, des courbes identiques simplement
dcales paralllement l'axe des entropies, il s'ensuit que le cycle rgnration AB (M) CD (N)
A et le cycle de Joule AB'C'NA comportent des changes calorifiques avec des sources identiques.
Ces changes correspondent en effet des transformations analogues effectues entre les mmes
tempratures extrmes - ce qui implique notamment les mmes t.m.i - tant en ce qui concerne
l'change avec la source chaude, soit MC ou B'C' respectivement, que l'change avec l'ambiance
soit NA dans les deux cas.
La rcupration de chaleur est d'autant plus efficace que l'cart entre les tempratures des
points D et N (ou B et M) est plus grand, donc que le rapport de pression n est plus faible. Cette
constatation est du reste corrobore par le fait que, quand le rapport de pression du cycle
rgnration diminue, le relvement de T
m
= T
d
entrane celui de T
b
, en sorte que le rapport de
pression du cycle de Joule quivalent augmente, ce qui accrot son rendement et finalement celui du
cycle rgnration associ.
A la limite, le rapport de pression du cycle rgnration diminue en tendant vers l'unit tandis
que le rapport du cycle de Joule quivalent devient gal celui du cycle de Carnot effectu entre les
S
T
A
C
D
C
N
M
B
B
Figure 8.8 : cycle rgnration
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 14
tempratures extrmes T
c
et T
a
. D'autre part, la rcupration n'est possible que dans la mesure o
T
d
n'est pas infrieure T
b
, ce qui fixe une limite suprieure au rapport de pression du cycle
rgnration.
D'une manire plus gnrale, la prsente
tude peut tre tendue au cycle dit "hexagonal"
(figure 8.10), lequel comporte notamment une
compression isotherme puis adiabatique, ainsi
qu'une dtente isotherme puis adiabatique.
En pareil cas, il y aurait lieu de considrer
la t.m.i. de l'change haute temprature
(chauffement isobare et dtente isotherme),
ainsi que la t.m.i. de l'change basse
temprature (refroidissement isobare et
compression isotherme), ces t.m.i. pouvant
s'exprimer par des moyennes pondres (voir
section sur la t.m.i. en dbut de ce chapitre).
L'chauffement isobare pourrat d'ailleurs
tre partiellement effectu par rcupration, ce
qui aurait pour effet de rduire le rapport inverse
des deux t.m.i., donc d'amliorer le rendement.
MOTEUR A COMBUSTION EXTERNE
Cycle de Rankine
Le cycle de Rankine constitue le cycle
thorique des centrales nuclaires vapeur. En
effet, les racteurs nuclaires actuels ralisent
des sources de chaleur temprature peu
leve, ce qui explique le recours un cycle
vapeur sans surchauffe.
Le cycle de Rankine se compose des
transformations rversibles suivantes (fig. 8.11) :
- chauffement de l'eau et vaporisation
isobares OMN
- dtente adiabatique NB
- condensation isobare (et isotherme) BO
- compression adiabatique de l'eau OO'
Comme le travail de compression OO' du
liquide est gnralement ngligeable vis--vis du travail produit par la dtente, nous confondrons les
points O et O'.
Le rendement du cycle OMNBO peut s'crire :
S
T
2
1
3
4
P2
P1
5
6
Figure 8.10 : cycle mixte
S
B
O
T
M N
B
Figure 8.11 : cycle de Rankine
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 15
1
q
q
bo
on
(46)
Bien que la notion de polytropique ne
puisse s'appliquer un fluide qui subit un
changement d'tat, on peut toutefois appliquer
le concept de la t.m.i. aux changes
calorifiques rversibles intervenant dans le
cycle vapeur. On a en effet :
- pour l'change haute temprature
: q
on
= T
on
. (s
n
- s
o
) (47)
- pour l'change basse temprature: q
bo
= T
bo .
(s
b
- s
o
) (48)
En remplaant dans (46) q
on
et q
bo
par
leurs expressions (47) et (48) , il vient, sachant
que s
b
= s
n
:
1
T
T
bo
on
(49)
o l'on a : T
bo
= T
o et
T
h - h
s - s
on
n o
n o
(50)
La relation (49) montre que le cycle de Rankine possde le mme rendement qu'un cycle de
Carnot effectu entre les t.m.i. relatives aux sources haute et basse tempratures.
Pour l'change haute temprature qui comporte deux transformations successives, la t.m.i.
correspondante est gale la moyenne pondre des t.m.i. relatives chacune d'elles, d'o :
( ) ( )
T
T s - s T s - s
s - s
on
om m o mn n m
n o
+
(51)
L'augmentation de la pression de vapeur vive p
n
(ou de sa temprature de saturation T
n
)
entrane deux effets distincts
- en ce qui concerne l'chauffement OM de l'eau, la t.m.i. T
om
augmente ainsi que le "poids"
de cette t.m.i. dans la moyenne pondre (51) qui dtermine la t.m.i. globale T
on
;
- en ce qui concerne le palier de vaporisation, la temprature de saturation augmente tandis
que diminue le "poids" de cette temprature dans l'expression (51) de T
on
.
En fin de compte, l'augmentation de la pression suprieure du cycle est toujours favorable
dans le domaine de l'chauffement de l'eau, mais elle peut tre dfavorable dans celui du palier de
vaporisation. L'action conjugue de ces deux effets contradictoires, explique l'existence d'une
pression optimale de vapeur vive qui confre au cycle de Rankine son rendement maximal.
Les variations de la temprature de condensation tant trs limites, on peut ngliger leur
influence sur la t.m.i. haute temprature car elles n'affectent, faiblement d'ailleurs, que le domaine
de l'chauffement de l'eau. Par contre, une modification de la temprature de condensation agit
directement sur la valeur du rendement du cycle de Carnot quivalent. Il en rsulte qu'une diminution
de la temprature (ou de la pression) de condensation, entrane une augmentation apprciable du
rendement du cycle de Rankine.
S
O
T
K J
B P
K
1
K
2
J
1
J
2
Figure 8.12 : cycle rgnration
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 16
Cycle rgnration
De la vapeur sature se trouvant l'tat J (fig. 8.12) est dtendue isentropiquement jusqu' la
pression de condensation. Au cours de cette dtente, on effectue des soutirages successifs en
nombre infini (soutirage continu). Le premier soutirage lieu sous une pression infrieure p
k
mais
ne diffrant de celle-ci que d'une quantit infiniment petite. La quantit de chaleur lmentaire
ncessaire pour chauffer de l'eau de K
1
K, doit tre fournie par la condensation de la vapeur
prleve au premier soutirage (en J). De mme, la quantit de chaleur lmentaire ncessaire pour
chauffer de l'eau K
2
K
1
doit tre fournie par la condensation de la vapeur prleve au deuxime
soutirage (en J
1
) , et ainsi de suite.
Dans le cycle envisag, l'chauffement de l'eau est intgralement assur par un change
calorifique interne au cycle et rversible de surcrot, c'est--dire par rgnration de la chaleur
fournie par la vapeur prleve en cours de dtente. il s'ensuit que ce cycle ne comporte que des
transformations rversibles et que les deux seuls changes avec l'extrieur mettent contribution
deux sources (chaude et froide) temprature constante. Ce cycle est donc quivalent un cycle de
Carnot fonctionnant entre les deux tempratures correspondantes, ceci en vertu du thorme de
Carnot.
Comme la seule chaleur reue de la source chaude correspond au palier de vaporisation KJ,
on peut substituer au cycle rgnration OKJBO, le cycle de Carnot quivalent PKJBP. Il s'ensuit
que le rendement du cycle rgnration ne dpend que des seules tempratures de vaporisation et
de condensation (ou des pressions de saturation correspondantes) . Comme pour le cycle de Carnot
quivalent, le rendement du cycle rgnration sera toujours amlior si la temprature de
vaporisation est augmente et/ou si la temprature de condensation est diminue.
Cycle de Hirn
Le cycle de Hirn se distingue du cycle de Rankine proprement dit par l'adjonction d'une
surchauffe NA de la vapeur (fig. 8.12); il est la base des cycles raliss dans les centrales
thermiques pour lesquelles la temprature leve que possdent les gaz de combustion, permet le
recours une surchauffe importante.
Par dfinition de la t.m.i., on peut crire :
( ) q T s - s
oa oa a o
avec
T
h - h
s - s
oa
a o
a o
(52)
et l'on a :
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 17
( ) q T s - s
bo o b o
(53)
D'o il vient par la substitution habituelle
et en tenant compte de l'galit des variations
d'entropie :
1
T
T
o
oa
(54)
Le cycle de Hirn est donc quivalent
un cycle de Carnot effectu entre les
tempratures T
oa
et T
o
. Dans ce paragraphe,
nous avons exclu pour simplifier le cas trs
exceptionnel o le point B serait situ en zone
de surchauffe
La t.m.i. relative change haute
temprature peut s 'crire (cfr relation 51) :
( ) ( )
T
T s - s T s - s
s - s
oa
on n o na a n
a o
+
(55)
Il est manifeste que la t.m.i. T
on
intervenant dans cette moyenne pondre est infrieure la
temprature de saturation de la vapeur tandis que la t.m.i. T
na
lui est suprieure. Il s'ensuit que la
t.m.i. de l'change haute temprature relative au cycle de Hirn sera, pour une pression de vapeur
donne, suprieure la t.m.i. correspondante relative au cycle de Rankine, en sorte que dans les
mmes conditions de pression, le rendement du cycle de Hirn l'emportera toujours sur celui du cycle
de Rankine. D'ailleurs, l'accroissement de la temprature de surchauffe entranera non seulement
l'augmentation de la t.m.i. relative a la surchauffe mais encore de son "poids",
dans la moyenne
pondre (55); il en rsulte que le rendement du cycle de Hirn est une fonction croissante de la
temprature de surchauffe.
Considrons ensuite le cas o, pour une valeur donne de la temprature T
a
, on fait varier la
pression de la vapeur vive. Dans la mesure o la t.m.i. T
on
crot avec la pression comme le fait
d'ailleurs ncessairement T
na
, la t.m.i. T
oa
crot galement avec cette pression et il s'ensuit une
amlioration concomitante du rendement. Il existe cependant un domaine pour lequel la rgie de
croissance du rendement avec la pression est prise en dfaut. En effet, si une augmentation de la
pression entrane toujours un accroissement de la t.m.i. T
na
, il n'en est pas de mme de T
on
qui,
comme on l'a vu (tude du cycle de Rankine), passe par un maximum pour une certaine valeur de la
pression. Ainsi, dans la mesure o l'influence d'un accroissement de T
na
est trop faible pour
compenser celle de la diminution de T
on
qui se manifeste aux pressions leves, on observe alors
une lgre diminution du rendement en dpit d'une augmentation de la pression.
L'expression (54) indique clairement qu'une diminution de la temprature de condensation T
o
entrane toujours une amlioration du rendement.
S
O
T
B
A
N
M
Figure 8.12 : cycle de Hirn
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 18
Cycle resurchauffe
La comparaison des cycles de Hirn et de Rankine a montr l'intrt qu'il y a, pour les cycles
vapeur, de poursuivre l'chauffement isobare du fluide moteur jusqu' une temprature aussi leve
que possible. L'avantage ainsi obtenu de la surchauffe peut tre augment en ralisant la dtente
rversible de la vapeur d'abord selon l'isotherme AL, ensuite selon l'adiabatique LB (fig. 8.13); on
effectue ainsi le cvcle resurchauffe isotherme OMNALBO.
La t.m.i. relative l'change haute temprature peut s'crire :
( ) ( )
T
T s - s T s - s
s - s
ol
oa a o al l a
l o
+
(56)
Comme la t.m.i. T
al
se confond avec la
temprature maximale atteinte par la vapeur, il
s'ensuit que T
al
(=T
a
) est suprieure la t.m.i.
T
oa
.
Par suite, la t.m.i. T
ol
relative l'change
a haute temprature sera accrue par
l'adjonction de la dtente isotherme initiale, et
ceci d'autant plus que le "poids" de la t.m.i. T
al
sera lev dans la moyenne pondre (56).
On vrifie aisment que le rendement du
cycle tudi a pour expression :
1
T
T
o
ol
(57)
avec T
h - h
s - s
ol
l o
l o
+
(58)
Il est manifeste que la t.m.i. T
il
est infrieure la t.m.i. T
al
(=T
a
); par suite, la t.m.i. relative
l'change haute temprature sera infrieure celle du cas idal correspondant la dtente
isotherme. La t.m.i. T
il
sera d'ailleurs d'autant plus basse que la pression intermdiaire p
i
sera plus
faible. C'est ainsi qu'en dessous d'un certain seuil de cette pression, T
il
deviendra infrieure T
oa
et
que dans ces conditions, la t.m.i. haute temprature du cycle resurchauffe deviendra infrieure
celle du cycle de Hirn correspondant. Il en rsulte que pour une valeur optimale de la pression
intermdiaire p
i
, le rendement du cycle resurchauffe sera maximal et qu'en dessous d'une certaine
valeur de cette pression, ce rendement sera infrieur celui du cycle de Hirn correspondant.
Les cycles idal OALBO et thorique OAILBO sont quivalents aux cycles de Carnot
effectus entre les t.m.i. T
ol
ou T'
ol
respectivement, et la temprature T
o
. Dans le cas du cycle
resurchauffe OAILBO, la t.m.i. relative l'change haute temprature, est donne par la relation
58.
CONCLUSIONS
Les cycles thoriques gaz sont composs d'une succession de transformations
polytropiques. Si l'on excepte le cas de l'adiabatique, la polytropique donne lieu un change
calorifique dont le niveau de temprature peut tre caractris par la t.m.i. qui reprsente la
temprature constante d'une source nergtiquement quivalente. Quant l'adiabatique, elle joue un
rle particulier; en effet, elle seule permet de faire passer rversiblement le fluide d'un tat d'quilibre
avec la source chaude, un tat d'quilibre avec la source froide. En principe, tout cycle comporte
deux transformations adiabatiques, encore que l'une d'elles puisse ventuellement disparatre (cycle
de Lenoir). On peut mme concevoir des cycles dpourvus d'adiabatique, mais il faut alors faire
intervenir des changes calorifiques internes (cycle de Stirling).
Le thorme de Carnot a t tendu aux cycles rversibles effectus entre deux polytropiques
de mme espce. Mais, lorsque les deux polytropiques ne sont pas de mme espce, le rendement
n'est plus indpendant de la quantit de chaleur apporte au cycle.
Le rendement d'un cycle est gal au complment l'unit du rapport des quantits de chaleur
changes respectivement basse et haute temprature. Pour tous les cycles thoriques, le rapport
de ces quantits de chaleur peut tre remplac par le rapport des t.m.i. correspondantes;
l'expression analytique du rendement s'en dduit aisment.
L'influence des paramtres du cycle sur son rendement s'tudie habituellement partir de
l'expression analytique de celui-ci. Cependant, cette influence se rvle d'une manire plus directe et
plus intuitive en se basant sur l'extension du thorme de Carnot et sur ses prolongements. D'ailleurs,
le calcul du rendement partir des t.m.i. ajoute celui-ci un complment d'information intressant;
en effet, les t.m.i. relatives aux changes calorifiques haute et basse tempratures, permettent
d'apprcier l'importance des irrversibilits thermiques affectant chacun d'eux.
Dans le cas d'une vapeur laquelle la notion de polytropique n'est pas applicable, la t.m.i. ne
se traduit plus par une fonction analytique simple. Cette t.m.i. est cependant dtermine par le
rapport de la variation d'enthalpie la variation d'entropie correspondante pour la transformation
gnralement isobare envisage. Le rapport des quantits de chaleur changes par un cycle
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 8 CYCLES DE MACHINES MOTRICES VIII. 20
vapeur avec les deux sources chaude et froide, pouvant encore tre remplac par le rapport des
t.m.i. correspondantes, le rendement s'en dduit directement.
La transformation isobare de l'eau en vapeur surchauffe implique trois transformations
successives. La comparaison des t.m.i. relatives ces transformations partielles et de leurs
importances relatives, permet d'tudier lorsqu'on modifie les paramtres du cycle, l'influence de
chacune d'elles sur la t.m.i. relative l'ensemble de l
'
change haute temprature, et partant sur le
rendement. Les cycles vapeur sont amliors par certains procds (soutirage, resurchauffe et
mme cycles binaires ou combins) dont l'influence favorable s'explique aisment lorsqu'on raisonne
sur les t.m.i. relatives aux changes calorifiques. En outre, l'optimisation de certains paramtres (p.
ex. la pression de resurchauffe) peut tre justifie par la mme dmarche.
D'une manire gnrale, tous les cycles thoriques des machines motrices thermiques peuvent
tre ramens des cycles de Carnot quivalents. Ds lors, si le rle fondamental du cycle de Carnot
est notoirement reconnu en thermodynamique thorique, son importance s'affirme galement par ce
qui prcde en thermodynamique applique.
La transposition des conclusions relatives l'tude d'un thorique, celles relatives au cycle
rel correspondant, ncessite la prise en considration des irrversibilits mcaniques et thermiques
internes au cycle. On a ainsi vu comment dans certains cas (cf. 6.3), ces conclusions pouvaient
tre considrablement modifies sous l'effet de ces irrversibilits.
Le principe d'quivalence et le principe de Carnot constituent les fondements de la prsente
tude. En effet, le premier principe conduit l'expression du rendement en fonction des quantits de
chaleur changes avec les sources chaude et froide, tandis que le second principe sur lequel repose
la dfinition de la t.m.i., permet ensuite d'exprimer ce rendement en fonction des t.m.i. relatives aux
deux changes. La t.m.i. constitue donc, au mme titre que l'exergie, une consquence directe des
premier et second principes de la thermodynamique.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.1
CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR
CYCLES THEORIQUES
Machine frigorifique
Le cycle de rfrence de la machine frigorifique est le cycle de Carnot invers, effectu par
une vapeur. Son coefficient de performance (COP) se calcule au moyen de la formule classique (fig.
9.1) :
Q
Q Q
T
T T
qr
sp qr
qr
sp qr
25315
28815 25315
7 233
,
, ,
,
o : T
sp
est la temprature de la source chaude
(ambiance =15
C)
et T
qr
est la temprature de la source froide,
avec t
qr
= - 20
C
Dans le cycle PQRS, on a suppos que les
changes thermiques avec les deux sources
s'effectuaient sans cart de temprature; on ralise
ainsi le cycle idal.
En pratique, il y a lieu de tenir compte des
carts de temprature ncessaires aux changes
thermiques externes, c'est--dire avec les deux
sources. On obtient ainsi le cycle thorique ABCD
pour lequel le COP s'crit :
T
T T
bc
da bc
24315
30315 24315
4 052
,
, ,
,
o : Tda est la temprature de condensation (t
da
= 30
C)
et Tbc est la temprature d'vaporation (t
bc
= - 30C).
15C
10C
T
S
A
P
Q
B
D
S
R
C
15C
-20C
Figure 9.1
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.2
Dans le cas du rgime sec, la
compression isentropique s'effectue dans la
zone de vapeur surchauffe, en sorte que la
temprature finale correspondante est
suprieure la temprature de condensation.
Le rejet de chaleur l'ambiance s'effectue ds
lors suivant le trac D'DA appartenant une
isobare (fig. 9.2).
Dans tous les exemples qui suivent, nous
supposerons que le fluide frigorifique est le
Freon 12 (CCl
2
F
2
), dont les proprits thermodynamiques sont disponibles la table 9.1 pour les
points caractristiques des cycles examins ci-aprs.
Comme dvelopp au chapitre 8, l'change de chaleur sous temprature variable suivant
D'DA, peut tre assimile un change thermique isotherme, nergtiquement quivalent, caractris
par sa temprature moyenne intgre (t.m.i.).
La t.m.i. est dtermine comme suit, le fluide tant le Freon 12, et ses proprits tant fournies
au tableau 9.1 :
T
h - h
s - s
K
d'a
d' a
d' a
373 40 228 54
15751 10979
303 56
, ,
, ,
,
Dans ces conditions, le COP se calcule comme pour le cycle de Carnot invers, soit :
T
T T
bc
d a bc
'
' '
, 4 025
avec T
bc'
= 243,15 K
T
S
D
D A
B C
Figure 9.2
Table 9.1 : proprits du Freon 12
(dichloro difluoro methane CCl
2
F
2)
tat h(kJ/kg) s(kJ/kg/K) e(kJ/kg)
A 228,54 1,0979 0,552
A' 218,32 1,0658 0,094
B 222,12 1,0979 -5,866
B' 214,31 1,0658 -4,433
C 330,43 1,5433 -25,900
C' 338,14 1,5751 -27,327
C" 343,92 1,5984 -28,269
D 363,57 1,5433 7,239
D' 373,4 1,5751 7,934
D" 380,92 1,5984 8,726
F 390,17 1,6262 9,963
L 228,54 1,1243 -7,041
L' 218,82 1,0844 -5,254
V 366,98 1,5545 7,491
N.B. : les exergies sont calcules pour la
temprature de rfrence de 15C
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.3
Lorsqu'on prend en considration un sous-refroidissement AA' de 10
373 40 218 82
15751 10658
30351
, ,
, ,
,
On a par ailleurs :
T
b'c'
= 243,15 K
D'o il vient :
T
T T
b c
d a b c
' '
' ' ' '
, 4 028
Dans le cas o une surchauffe initiale C' C" de 10
h - h
s - s
K
d" a
d" a
380 92 228 54
15964 10979
304 46
T
bc"
, ,
, ,
,
h - h
s - s
K
c" b
c" b
343 92 222 12
15984 1 0979
243 36
T
T T
bc
d a bc
"
" "
, 3 983
T
S
10C
D
D A
A
B C
Figure 9.3
T
S
D
D A
B
C
C
10C
Figure 9.4
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.4
Lorsque le cycle comporte la fois le sous-refroidissement et la surchauffe initiale, les t.m.i.
des deux changes haute et basse tempratures
doivent respectivement tenir compte de l'une et l'autre de
ces modifications (fig. 9.5).
On a alors :
T
d a " '
, ,
, ,
,
h - h
s - s
K
d" a'
d" a'
380 92 218 82
15964 1 0658
304 36
T
b c ' "
, ,
, ,
,
h - h
s - s
K
c" b'
c" b'
343 92 214 31
15984 1 0658
243 35
T
T T
b c
d a b c
' "
" ' ' "
, 3 989
Enfin, dans le cas d'une compression bitage
avec refroidissement intermdiaire rversible par prlvement continu de fluide frigorigne en cours
de dtente (fig. 9.6), on obtient en l'absence de sous-refroidissement et de surchauffe initiale :
T
va
h - h
s - s
K
v a
v a
366 98 228 54
15545 10979
303 20
, ,
, ,
,
T
bc'
, 24315 K
T
T T
bc
va bc
'
'
, 4 049
On peut montrer, par un calcul classique du cycle, que dans le cas, plus conforme la ralit,
o le refroidissement intermdiaire se fait irrversiblement, le COP prend les valeurs suivantes :
- pour un refroidissement intermdiaire monotag MN : = 4,036
- pour un refroidissement intermdiaire bitag (MS et SN) : = 4,043
Le tableau 9.2 indique, pour les diffrents cycles tudis ci-dessus, les valeurs des COP ainsi
que celles des tempratures (temprature constante ou t.m.i.) relatives aux changes thermiques avec
les sources chaudes (T
ch
) et froide (
Tfr
), utilises dans le calcul.
T
S
D
D
A
B
C
C
10C
10C
A
Figure 9.5
T
S
V
D A
B
C
30C
30C
M
N
Figure 9.6
Table 9.1 : synthse des rsultats
Machine frigorifique Pompe chaleur
Tch (K) Tfr (K) e Tch (K) Tfr (K) e
Cycle idal 288,15 253,15 7,233 323,15 288,15 9,233
Cycle thorique 303,15 243,15 4,053 338,15 278,15 5,636
Rgime sec 303,56 243,15 4,025 338,32 278,15 5,623
Sous-refroidissement 303,51 243,15 4,028 338,06 278,15 5,643
Surchauffe initiale 304,46 243,36 3,983 339,08 278,52 5,599
Sous-refr. et surchauffe 304,36 243,35 3,989 338,60 278,50 5,634
Refroid. intermdiaire 303,20 243,15 4,049
Refroid. monotag 4,036
Refroid. bitag 4,043
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.5
Conclusions
1 Tous les cycles thoriques, c'est--dire non affects par des irrversibilits internes au cycle,
sont assimilables des cycles de Carnot inverss quivalents.
2 La comparaison des t.m.i., pour chacun des deux changes thermiques externes, explique
l'influence des modifications apportes au C.O.P. par les diffrentes variantes du cycle. On
constate en effet les correspondances suivantes :
- le rgime sec implique une augmentation de la t.m.i. relative l'change haute
temprature, il en rsulte une diminution du C.O.P.;
- le sous-refroidissement dtermine une diminution de la t.m.i., relative l'change
thermique haute temprature. Il en rsulte une amlioration du C.O.P.;
- d'ailleurs la surchauffe initiale de la vapeur aspire entrane une augmentation de la t.m.i.
relative l'change basse temprature. Par suite du relvement correspondant de la
temprature finale de compression, elle entrane aussi une augmentation de la t.m.i. de
l'change haute temprature. il s'ensuit une certaine compensation de ces deux effets
opposs, mais globalement, le C.O.P. est diminu.
3 La compression bitage associe un refroidissement intermdiaire (rversible !) et interne au
cycle, dtermine une amlioration du C.O.P. Ceci rsulte de l'abaissement de la temprature
finale de compression, d'o finalement une diminution de la t.m.i. relative l'change thermique
haute temprature. Une multiplication des tages de compression conduirait donc, par suite
de l'abaissement conscutif de la temprature finale de compression, une amlioration plus
importante du C.O.P. Ainsi, la limite, pour un nombre d'tages de compression croissant
indfiniment, le C.O.P. tendrait vers celui du rgime humide correspondant.
4 Dans le cas d'un refroidissement intermdiaire irrversible, c'est--dire avec un cart de
temprature non infiniment petit, l'amlioration du C.O.P. apporte par la compression tage,
est rduite. Cependant, quand le nombre des tages augmente, on se rapproche
progressivement du cas thorique de l'change rversible. Les rsultats des deux dernires
lignes du tableau 12 qui prennent cette irrversibilit en considration, en tmoignent.
Pompe chaleur
Le cycle de rfrence de la pompe chaleur est encore le cycle de Carnot invers, mais ici la
temprature de la source froide est identique celle de l'ambiance. En ce qui concerne la pompe
chaleur, les rsultats du calcul des t.m.i. et des COP sont indiqus, pour les diffrentes variantes, au
tableau 9.1. Ils ont t obtenus pour des tempratures des sources chaude et froide respectivement
gales 50
C et 15C.
D'une manire gnrale, les conclusions labores pour la machine frigorifique peuvent
s'tendre la pompe chaleur. En particulier, les cycles thoriques peuvent ici encore tre assimils
des cycles de Carnot inverss qui leur sont quivalents. Cependant, on peut y ajouter les
conclusions complmentaires qui suivent :
1 Entre deux niveaux de temprature donns, le COP d'une pompe chaleur est d'une unit
suprieur celui de la machine frigorifique correspondante. On a en effet :
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.6
PC
ch fr ch
MF
Q
W
Q W
W
Q
W
+
+ + 1 1
2 Pour un mme niveau moyen de temprature (T), le COP diminue lorsque l'cart (2T) entre
les tempratures extrmes (ventuellement les t.m.i.) s'accrot. On a en effet :
PC
ch
ch fr
T
T T
T T
T
T
T
+
+
2 2
1
2
avec T = 0,5 (T
ch
+ T
fr
) , on a T
ch
= T + T et T
fr
= T - T
On aboutit d'ailleurs une conclusion analogue en ce qui concerne la machine frigorifique pour
laquelle on obtiendrait :
MF
T
T
2
1
2
3 Le tableau 9.3 permet de comparer les valeurs que prennent les COP, pour la machine
frigorifique ou la pompe chaleur, lorsque pour un cart de temprature donn (60C), on fait
varier le niveau de temprature moyen (t) du cycle. On constate ainsi que dans ces conditions,
le COP augmente avec le niveau de temprature moyen.
4 Les diffrentes variantes du cycle (MF ou PC) sont caractrises par des COP qui diffrent
trs peu l'un de l'autre. Ceci rsulte de ce que pour chacun des deux changes thermiques
considrs sparment, les valeurs des t.m.i. varient trs peu d'un cas l'autre. En effet, la
part largement prpondrante de ces changes, revient des changements d'tat isothermes
(vaporation ou condensation) . Il s'ensuit que les influences des sous-refroidissement,
surchauffe initiale et/ou refroidissement intermdiaire, n'affectent que faiblement la t.m.i. en
cause, de mme que finalement le COP.
Table 9.3 :
Evolution du coefficient de performance avec la temprature moyenne
BILANS EXERGETIQUES
Machine frigorifique
Le cycle idal PQRS (fig. 9.1) n'est affect par aucune irrversibilit. Dans ces conditions,
l'exergie enleve la source froide, augmente du travail globalement dpens, se retrouve
intgralement dans l'exergie cde la source chaude. Cependant, la source chaude tant ici
l'ambiance, il s'ensuit que l'exergie de la chaleur qui lui est cde, ne peut avoir qu'une valeur nulle.
Ds lors, le bilan exergtique se rduit un seul terme non nul pour le passif, savoir l'exergie
prleve la source froide. En ce cas, le rendement exergtique, c'est--dire le rapport de l' exergie
enleve la source froide au travail dpense, est gal l'unit.
T (C)
MF PC
-40C +20C -10 3,89 4,89
-20C +40C 10 4,22 5,22
0C +60C 30 4,55 5,55
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.7
Le cycle thorique ABCD (fig. 9.1) prend en considration les carts de temprature
ncessaires aux changes thermiques avec les deux sources (t
sp
= 15C; t
gr
= -20C); il en rsulte
deux irrversibilits thermiques externes au cycle. Le bilan exergtique s'tablit alors comme suit, les
valeurs des enthalpies, entropies et exergies tant donnes au tableau 14 :
- travail dpens :
W = (h
d
- h
c
) - (h
a
- h
b
) = 26,72 kJ
- exergie enleve - 20C :
E = (h
b
- h
c
) h
c
= 14,97 kJ (56% de W)
avec h
c
= 1 - T
sp
/T
qr
- perte d'exergie l' vaporateur :
(e
b
- e
c
) - E = 5,06 kJ (19,0%)
- perte d'exergie au condenseur :
(e
d
- e
a
) - E' = 6,69 kJ (25,0%)
avec E' = 0 la temprature ambiante.
- rendement exergtique :
= E / w = 56,0%
- coefficient de performance :
= (h
c
- h
b
) / W = 4,05
En rgime sec (fig. 9.2), le bilan ex. devient :
- travail dpens :
W = (hd' - hc') - (ha - hb) = 28,84 kJ
- exergie enleve -20C :
E = (hb - hc')hc = 16,04 kJ (55,6%)
- perte d'exergie l' vaporateur:
(eb - ec') - E = 5,42 kJ (18,8%)
- perte d'exergie au condenseur :
(ed' - ea) - E' = 7,38 kJ (25,6%) avec E' = 0
- rendement exergtique :
= E / W = 55,6%
- coefficient de performance :
= (hc' - hb) / W = 4,02
La substitution dans le cycle d'une dtente par laminage l'isentropique (fig. 9.7), introduit une
irrversibilit mcanique laquelle correspond l'absence de travail rcupr au cours de cette
transformation.
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.8
Le bilan exergtique s'tablit alors comme suit :
- travail dpens :
W = h
d'
- h
c'
= 35,26 kJ
- perte ex. laminage :
e
a
- e
l
= 7,59 kJ (21,5%)
- exergie enleve -20C :
E = (h
1
- h
c '
)h
c
= 15,15 kJ (43,0%)
- perte d'exergie l' vaporateur:
(e
l
- e
c'
) - E = 5,14 kJ (14,6%)
- perte d'exergie au condenseur :
(e
d'
- e
a
) - E' = 7,38 kJ (20,9%)
- rendement exergtique :
= E / W = 43,0 %
- coefficient de performance :
= (h
c'
- h
l
) / W = 3,11
Lorsque le laminage est prcd par un sous-
refroidissement (fig. 9.8), le bilan exergtique
devient :
- travail dpens :
W = h
d'
- h
c'
= 35,26 kJ
- perte ex. laminage :
e
a'
- e
l'
= 5,35 kJ (15,2%)
- exergie enleve -20C
E = (h
l'
- h
c'
)h
c
= 16,50 kJ (46,8%)
- perte d'exergie l' vaporateur:
(e
l'
- e
c'
) - E = 5,57 kJ (15,8%)
- perte d'exergie au condenseur :
(e
d'
- e
a'
) - E' = 7,84 kJ (22,2%)
- rendement exergtique :
= E / W = 46,8%
- coefficient de performance :
= (h
c'
- h
l'
) / W = 3,38
T
S
D
D A
L C
Figure 9.7
T
S
10C
D
D A
A
L
C
Figure 9.8
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.9
Pour le cycle avec une dtente par laminage, une
surchauffe initiale et en rgime sec (fig. 9.9), on a :
- travail dpens :
W = h
d"
- h
c"
= 37,00 kJ
- perte ex. laminage :
e
a
-e
l
= 7,59 kJ (20,5%)
- exergie enleve -20
C :
E = (h
c"
- h
l
)h
c
= 15,95 kJ (43,1%)
- perte d'exergie l' vaporateur:
(e
l
- e
c"
) - E = 5,28 kJ (14,3%)
- perte d'exergie au condenseur :
(e
d"
- e
a
) - E' = 8,17 kJ (22,1%)
- rendement exergtique :
= E / W = 43,1%
- coefficient de la performance :
= (h
c"
- h
l
) / W = 3,12
Pour le cycle avec un sous-refroidissement, une dtente par laminage, une surchauffe initiale et
en rgime sec, on a le bilan exergtique (fig. 9.10) :
- travail dpens :
W = h
d"
- h
c"
= 37,00 kJ
- perte ex. laminage :
e
a'
- e
l'
= 5,35 kJ (14,5%)
- exergie enleve -20C :
E = (h
c"
- h
l'
) hc = 17,30 kJ (46,7%)
- perte d'exergie l' vaporateur:
(e
l'
- e
c"
) - E' = 5,72 kJ (15,5%)
- perte d'exergie au condenseur :
(e
d"
- e
a'
) - E' = 8,63 kJ (23,3%)
- rendement exergtique :
= E / W = 46,7%
- coefficient de performance :
= (h
c"
- h
l'
) / W = 3,38
Dans le cas particulier o la machine frigorifique comporte un turbocompresseur, la
compression adiabatique relle s'effectue suivant C"F (fig. 9.10). L'tat F est alors dtermin en
prenant en considration le rendement isentropique du compresseur ici gal 80%. Dans ces
conditions, le bilan exergtique s'tablit comme suit :
- travail dpens :
W = h
f
- h
c"
= 46,25 kJ
- perte d'exergie au compresseur :
W - (e
f
- e
c"
) = 8,02 kJ (17,3%)
- perte ex. laminage :
ea' - el' = 5,35 kJ (11,6%)
T
S
D
D A
L
C
C
10C
Figure 9.9
T
S
D
D
A
L C
C
10C
10C
A
F
Figure 9.10
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.10
- exergie enleve -20C :
E = (h
c"
- h
l'
)h
c
= 17,30 kJ (37,4%)
- perte d'exergie l' vaporateur:
(e
l'
- e
c"
) - E = 5,72 kJ (12,4%)
- perte d'exergie au condenseur :
(e
f
- e
a'
) - E' = 9,87 kJ (21,3%)
- rendement exergtique :
= E / W = 37,4%
- coefficient de performance :
= (h
c"
- h
l'
) / W = 2,70
Conclusions
Alors que la notion de temprature moyenne intgre ne s'applique qu'aux cycles
thoriques, c'est--dire qui ne comportent aucune irrversibilit interne, l'analyse exergtique
s'applique indiffremment tous les cycles, qu'ils soient thoriques ou rels.
Contrairement au bilan thermique qui ne tient compte que du seul principe d'quivalence, le
bilan exergtique prend galement en considration le principe de Carnot. Il conduit ainsi, comme
c'tait dj le cas des machines thermiques motrices, mettre en vidence les diffrentes
irrversibilits qui affectent l'installation, et aussi en faire l'valuation.
Le tableau 9.4 permet de comparer les performances des diffrents cycles que nous avons
analyss. De son examen, on peut tirer les conclusions suivantes :
1 Le cycle idal ne comporte aucune irrversibilit, ni interne ni externe, d'o =100%.
2 Le cycle thorique prend en considration les irrversibilits externes relatives aux
changes avec les sources chaude et froide, d'o une importante diminution de .
3 Les modifications dues au rgime sec, au sous-refroidissement, la surchauffe initiale,
n'affectent que faiblement .
4 Les irrversibilits mcaniques internes au cycle, qui sont dues au laminage et au
turbocompresseur, engendrent d'importantes et nouvelles pertes d'exergie, lesquelles
rduisent encore sensiblement .
En ce qui concerne les irrversibilits thermiques, la perte d'exergie peut tre calcule en
utilisant la notion de t.m.i. En effet, d'une manire gnrale, la perte d'exergie relative un change
thermique peut s'exprimer comme suit :
Q
T
T
Q
T
T
Q
T T
T 1 1
1 1
0 0
2 2 1
0
_
,
_
,
_
,
o T
2
, T
l
et T
o
sont respectivement les tempratures, ou les t.m.i. du fluide chauff, du fluide
chauffant et de l'ambiance. Ainsi, on a par exemple pour la troisime variante (fig. 9.2), o T
2
= T
o
= 288,15 K et T
l
= T
d'a
= 303,56 K
( ) h h
T T
d a '
,
_
,
1 1
7 35
2 1
0
T kJ
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.11
Table 9.4 : comparaison des irrversibilits dans les diffrents cycles.
Cycle
idal
Cycle
thorique
Rgime
sec
Laminage Sous-
refroidis.
Surch.init. Sous-refr.
+Surchauffe
Turbo-
compresseur
Exergie enleve -20C MF 100,0 56,0 55,6 43,0 46,8 43,1 46,7 37,4
Exergie cde 50C PC 100,0 61,0 60,9 45,7 50,0 46,3 50,4 42,5
Perte ex. vaporateur MF x 19,0 18,8 14,6 15,8 14,3 15,5 12,4
PC x 16,6 16,6 11,5 13,0 11,3 12,7 10,2
Perte exergie condenseur MF x 25,0 25,6 20,9 22,2 22,1 23,3 21,3
PC x 22,4 22,5 16,9 18,9 17,9 19,8 17,6
Perte exergie laminage MF x 21,5 15,2 20,5 14,5 11,6
PC x 25,9 18,1 24,6 17,1 13,7
Perte exergie compresseur MF x 17,3
PC x 16,1
Rend. exergtique
MF 100,0 56,0 55,6 43,0 46,8 43,1 46,7 37,4
PC 100,0 61,0 60,9 45,7 50,0 46,3 50,4 42,5
Coef. de performance
MF 7,23 4,05 4,02 3,11 3,38 3,12 3,38 2,70
PC 9,23 5,64 5,62 4,22 4,62 4,27 4,65 3,92
SYST016 ANALYSE EXERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS 13/10/00
Chapi t re 9 CYCLES FRIGORIFIQUES ET POMPES A CHALEUR IX.12
Pompe chaleur
Les donnes gnrales concernant la pompe chaleur sont analogues celles indiques au
paragraphe prcdent, relatif aux machines frigorifiques, mais avec la diffrence essentielle que les
tempratures des sources chaude et froide sont ici respectivement gales 50C et 15C. En
particulier, les figures o sont reprsentes les diffrentes variantes du cycle frigorifique, restent
valables pour les variantes correspondantes de la pompe chaleur. Le tableau 9.4 prsente les
diffrents bilans exergtiques de celle-ci; il appelle les observations suivantes :
1 D'une manire gnrale, les conclusions labores pour la machine frigorifique restent valables
pour la pompe chaleur.
2 Par dfinition, on peut crire les expressions suivantes du coefficient de performance et du
rendement exergtique :
_
,
Q
W
avec W=E
d'o :
1
T
T
amb
On en conclut que le rapport du rendement exergtique au coefficient de performance est gal
au rendement d'un cycle de Carnot effectu entre la temprature de la source chaude et celle
de l'ambiance. Cette conclusion, qui peut d'ailleurs s 'tendre la machine frigorifique, se
confirme aisment en calculant la valeur du rapport / pour les diffrents cas du tableau 9.4.
3 Le rendement exergtique (et aussi le coefficient de performance) est plus lev pour la
pompe chaleur que pour la machine frigorifique. Ceci rsulte d'une part, de ce que dans le
premier cas, le travail dpens participe la production de chaleur utile, d'autre part, de ce
que l'lvation du niveau moyen de temprature, rduit, pour chacun des deux changes
thermiques considrs, l'irrversibilit thermique lorsque la temprature augmente.
SYST016 Proprits des corps purs
Constantes themodynami ques de quel ques substances courantes
293.15
Formula Name MolWt Tb Cp(20C) DelHf DelGf DelSf CpVap A CpVap B CpVap C CpVap D
K J/mol/K J/mol J/mol J/mol/K J/mol/K J/mol/K2 J/mol/K3 J/mol/K4
N2 nitrogen 28.013 77.4 28.843 0 0 0.000 2.693E+01 6.845E-03 -1.115E-06 0.000E+00
O2 oxygen 31.999 90.2 29.471 0 0 0.000 2.626E+01 1.219E-02 -4.369E-06 6.021E-10
Ar argon 39.948 87.3 20.781 0 0 0.000 2.078E+01
H2 hydrogen 2.016 20.3 28.739 0 0 0.000 2.851E+01 1.773E-04 2.177E-06 -4.341E-10
H2O water 18.015 373.2 32.830 -242000 -228800 -44.273 2.919E+01 1.247E-02 0.000E+00 -4.525E-10
CO carbon monoxide 28.010 81.7 28.777 -110600 -137400 89.888 2.658E+01 7.956E-03 -1.521E-06 0.000E+00
CO2 carbon dioxide 44.010 37.707 -393800 -394600 2.683 2.533E+01 4.869E-02 -2.324E-05 3.747E-09
CH4 methane 16.043 111.6 35.246 -74900 -50870 -80.597 1.923E+01 5.208E-02 1.196E-05 -1.131E-08
C2H6 ethane 30.070 184.6 51.876 -84740 -32950 -173.705 5.409E+00 1.781E-01 -6.938E-05 8.713E-09
C3H8 propane 44.094 231.1 72.748 -103900 -23490 -269.696 -4.224E+00 3.063E-01 -1.586E-04 3.215E-08
C4H10 n-butane 58.124 272.7 97.015 -126200 -16100 -369.277 9.487E+00 3.313E-01 -1.108E-04 -2.822E-09
C4H10 isobutane 58.124 261.4 96.250 -134600 -20900 -381.352 -1.390E+00 3.847E-01 -1.846E-04 2.895E-08
C8H18 n-octane 114.232 398.8 186.162 -208600 16400 -754.654 -6.096E+00 7.712E-01 -4.195E-04 8.855E-08
C10H22 n-decane 142.286 447.3 231.181 -249800 33240 -949.321 -7.913E+00 9.609E-01 -5.288E-04 1.131E-07
C12H26 dodecane 170.340 489.5 276.381 -291100 50070 -1144.290 -9.328E+00 1.149E+00 -6.347E-04 1.359E-07
H3N ammonia 17.031 239.8 35.464 -45720 -16160 -99.145 2.731E+01 2.383E-02 1.707E-05 -1.185E-08
N2O nitrous oxide 44.013 184.7 38.460 81600 103700 -74.124 2.162E+01 7.281E-02 -5.778E-05 1.830E-08
NO nitric oxide 30.006 121.4 29.807 90430 86750 12.343 2.935E+01 -9.378E-04 9.747E-06 -4.187E-09
NO2 nitrogen dioxide 46.006 294.3 36.626 33870 52000 -60.808 2.423E+01 4.836E-02 -2.081E-05 2.930E-10
CH4O methanol 32.042 337.7 43.445 -201300 -162600 -129.800 2.115E+01 7.092E-02 2.587E-05 -2.852E-08
C2H6O ethanol 46.069 351.4 64.602 -235000 -168400 -223.377 9.014E+00 2.141E-01 -8.390E-05 1.373E-09
H2S hydrogen sulfide 34.080 213.5 34.155 -20180 -33080 43.267 3.194E+01 1.436E-03 2.432E-05 -1.176E-08
O2S sulfur dioxide 64.063 263.2 39.559 -297100 -300400 11.068 2.385E+01 6.699E-02 -4.961E-05 1.328E-08
O3 ozone 47.998 181.2 39.081 142800 162900 -67.416 2.054E+01 8.009E-02 -6.243E-05 1.697E-08
C carbon (graphite) 12.011 4827.0 8.549 0 0 0.000 8.549
S sulfur (rhb) 32.060 444.7 23.491 0 0 0.000 23.491
SYST016 Annexe 1 Page 1
SYST016 Proprits des corps purs
Chal eur spci fi que (tat de gaz parfai t)
Cp t C 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
T (K) 273.15 473.15 673.15 873.15 1073.15 1273.15 1473.15 1673.15 1873.15 2073.15
N2 nitrogen 28.72 29.92 31.03 32.06 32.99 33.84 34.60 35.26 35.84 36.33
O2 oxygen 29.27 31.11 32.67 33.97 35.05 35.94 36.66 37.24 37.71 38.11
Ar argon 20.78 20.78 20.78 20.78 20.78 20.78 20.78 20.78 20.78 20.78
H2 hydrogen 28.71 29.04 29.48 30.04 30.67 31.37 32.11 32.87 33.63 34.37
H2O water 32.58 35.04 37.44 39.77 42.01 44.12 46.10 47.93 49.56 51.00
CO carbon monoxide 28.63 30.00 31.24 32.36 33.36 34.24 34.99 35.63 36.14 36.53
CO2 carbon dioxide 36.98 43.57 48.73 52.63 55.46 57.39 58.61 59.30 59.63 59.79
CH4 methane 34.12 45.36 56.27 66.30 74.93 81.60 85.77 86.91 84.45 77.88
C2H6 ethane 49.06 75.07 96.52 113.82 127.40 137.68 145.07 149.98 152.85 154.08
C3H8 propane 68.26 108.60 139.90 163.71 181.56 195.01 205.60 214.86 224.34 235.59
C4H10 n-butane 91.66 141.14 181.43 212.41 233.93 245.86 248.06 240.41 222.75 194.96
C4H10 isobutane 90.51 142.37 182.75 213.04 234.64 248.91 257.27 261.09 261.77 260.70
C8H18 n-octane 175.06 274.26 349.96 406.40 447.84 478.52 502.70 524.63 548.56 578.73
C10H22 n-decane 217.41 340.33 433.80 503.23 554.06 591.72 621.63 649.22 679.93 719.17
C12H26 dodecane 259.94 406.63 517.97 600.50 660.73 705.18 740.38 772.86 809.13 855.72
H3N ammonia 34.85 41.15 47.47 53.24 57.90 60.86 61.58 59.46 53.96 44.49
N2O nitrous oxide 37.57 45.07 50.03 53.33 55.83 58.43 61.99 67.41 75.55 87.29
NO nitric oxide 29.74 30.64 31.86 33.17 34.39 35.31 35.74 35.46 34.27 31.99
NO2 nitrogen dioxide 35.89 42.48 47.44 50.79 52.52 52.67 51.25 48.26 43.73 37.66
CH4O methanol 41.87 57.48 71.91 83.81 91.80 94.52 90.59 78.65 57.32 25.24
C2H6O ethanol 61.26 91.68 115.54 132.90 143.85 148.43 146.73 138.79 124.70 104.51
H2S hydrogen sulfide 33.91 36.82 40.34 43.91 46.96 48.92 49.24 47.34 42.67 34.66
O2S sulfur dioxide 38.72 45.85 50.52 53.36 55.02 56.13 57.33 59.26 62.55 67.84
O3 ozone 38.10 46.26 51.34 54.17 55.56 56.33 57.29 59.26 63.05 69.47
C carbon (graphite) 8.55 8.55 8.55 8.55 8.55 8.55 8.55 8.55 8.55 8.55
S sulfur (rhb) 23.49 23.49 23.49 23.49 23.49 23.49 23.49 23.49 23.49 23.49
SYST016 Annexe 1 Page 2
SYST016 Proprits des corps purs
Enthal pi e (tat de gaz parfai t)
h(T)-h
0 15 100 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
273.15 288.15 373.15 473.15 673.15 873.15 1073.15 1273.15 1473.15 1673.15 1873.15 2073.15
N2 -719.9 -288.4 2182.8 5145.6 11242.6 17553.5 24060.2 30745.0 37590.0 44577.4 51689.4 58908.1
O2 -734.9 -294.7 2240.8 5308.4 11690.4 18357.9 25263.3 32364.8 39626.4 47017.9 54514.8 62098.6
Ar -519.5 -207.8 1558.5 3636.6 7792.7 11948.8 16104.9 20261.0 24417.1 28573.2 32729.3 36885.4
H2 -718.2 -287.4 2160.0 5054.4 10904.5 16854.9 22924.4 29127.5 35474.7 41972.0 48621.6 55421.4
H2O -818.4 -328.3 2501.5 5944.2 13193.0 20915.5 29094.9 37710.0 46735.4 56141.3 65893.4 75953.3
CO -718.1 -287.8 2180.5 5147.3 11273.3 17635.7 24209.9 30971.8 37896.9 44960.9 52139.6 59408.4
CO2 -935.9 -377.1 2939.5 7144.3 16396.1 26551.0 37376.1 48674.6 60285.7 72084.5 83982.2 95925.7
CH4 -870.6 -352.5 2822.8 7078.4 17250.8 29526.9 43678.5 59368.7 76152.4 93475.6 110675.9 126982.4
C2H6 -1270.5 -518.8 4325.5 11221.5 28452.5 49551.9 73733.2 100293.0 128612.2 158154.8 188468.6 219185.3
C3H8 -1776.8 -727.5 6140.6 16073.2 41061.3 71534.3 106147.9 143866.1 183961.8 226016.4 269920.0 315871.3
C4H10 -2375.3 -970.1 8103.4 21056.2 53467.6 93008.4 137801.2 185941.4 235497.2 284509.9 330993.5 372935.0
C4H10 -2352.6 -962.5 8096.9 21138.2 53830.3 93566.8 138468.2 186933.4 237638.9 289539.2 341866.9 394132.2
C8H18 -4550.3 -1861.6 15651.7 40809.4 103587.9 179509.3 265147.8 357927.7 456123.3 558859.0 666109.4 778699.2
C10H22 -5650.8 -2311.8 19434.0 50659.6 128518.7 222577.2 328571.7 443324.3 564743.1 691821.8 824639.8 964362.6
C12H26 -6755.9 -2763.8 23230.0 60543.6 153538.1 265811.1 392250.8 529050.1 673706.5 825022.0 983103.6 1149362.5
H3N -880.9 -354.6 2758.9 6714.3 15581.1 25666.4 36803.7 48712.6 60998.8 73154.6 84558.1 94473.9
N2O -953.2 -384.6 3016.7 7360.8 16906.5 27262.6 38184.0 49600.9 61619.4 74521.1 88763.4 104979.4
NO -744.5 -298.1 2248.3 5286.8 11533.7 18037.0 24797.2 31774.7 38889.7 46022.1 53011.8 59658.4
NO2 -908.8 -366.3 2858.9 6956.2 15976.0 25825.7 36183.2 46729.2 57147.4 67123.9 76348.1 84511.9
CH4O -1071.4 -434.4 3509.2 8871.4 21841.3 37467.4 55105.4 73837.0 92470.1 109538.8 123303.4 131750.6
C2H6O -1583.8 -646.0 5357.8 13820.1 34650.3 59602.1 87384.0 116717.7 146338.2 174993.6 201445.2 224467.3
H2S -851.5 -341.5 2604.2 6206.1 13916.5 22345.1 31444.6 41054.9 50902.8 60602.4 69654.7 77448.0
O2S -981.1 -395.6 3092.3 7521.6 17193.5 27606.2 38458.6 49577.4 60916.7 72557.9 84710.1 97709.9
O3 -967.9 -390.8 3075.7 7526.0 17329.9 27911.8 38902.5 50095.9 61448.6 73080.4 85273.7 98474.0
C -213.7 -85.5 641.2 1496.1 3206.0 4915.9 6625.7 8335.6 10045.4 11755.3 13465.2 15175.0
S -587.3 -234.9 1761.8 4111.0 8809.2 13507.4 18205.7 22903.9 27602.1 32300.3 36998.6 41696.8
SYST016 Annexe 1 Page 3
SYST016 Proprits des corps purs
Entropi e (tat de gaz parfai t)
s(T)-s 0 15 100 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
273.15 288.15 373.15 473.15 673.15 873.15 1073.15 1273.15 1473.15 1673.15 1873.15 2073.15
N2 -2.522 -0.984 6.528 13.560 24.297 32.499 39.206 44.916 49.908 54.355 58.370 62.031
O2 -2.574 -1.005 6.701 13.980 25.214 33.879 40.997 47.063 52.359 57.063 61.295 65.141
Ar -1.820 -0.709 4.663 9.597 16.923 22.329 26.615 30.166 33.198 35.844 38.190 40.298
H2 -2.516 -0.980 6.462 13.333 23.641 31.377 37.634 42.933 47.562 51.697 55.450 58.899
H2O -2.867 -1.120 7.480 15.648 28.402 38.433 46.860 54.216 60.797 66.782 72.286 77.387
CO -2.515 -0.982 6.521 13.562 24.348 32.618 39.394 45.169 50.220 54.716 58.768 62.455
CO2 -3.278 -1.286 8.784 18.752 35.008 48.194 59.348 68.997 77.466 84.975 91.692 97.750
CH4 -3.049 -1.202 8.427 18.505 36.324 52.235 66.798 80.189 92.426 103.451 113.164 121.441
C2H6 -4.449 -1.770 12.899 29.214 59.366 86.712 111.601 134.270 154.917 173.715 190.826 206.406
C3H8 -6.221 -2.482 18.305 41.799 85.523 125.025 160.657 192.853 222.086 248.842 273.619 296.918
C4H10 -8.316 -3.309 24.163 54.806 111.523 162.778 208.894 249.999 286.148 317.357 343.618 364.916
C4H10 -8.237 -3.283 24.139 54.989 112.199 163.713 209.940 251.318 288.295 321.326 350.868 377.380
C8H18 -15.931 -6.350 46.663 106.177 216.058 314.490 402.656 481.860 553.455 618.820 679.345 736.429
C10H22 -19.784 -7.886 57.940 131.809 268.089 390.039 499.164 597.126 685.653 766.505 841.457 912.297
C12H26 -23.653 -9.428 69.257 157.530 320.305 465.872 596.047 712.832 818.302 914.575 1003.784 1088.077
H3N -3.085 -1.210 8.244 17.621 33.185 46.271 57.739 67.908 76.870 84.610 91.054 96.092
N2O -3.338 -1.312 9.013 19.311 36.087 49.538 60.792 70.541 79.303 87.508 95.540 103.755
NO -2.608 -1.017 6.725 13.937 24.937 33.388 40.355 46.315 51.505 56.045 59.992 63.366
NO2 -3.183 -1.249 8.542 18.256 34.105 46.897 57.572 66.583 74.186 80.540 85.753 89.899
CH4O -3.752 -1.482 10.474 23.169 45.883 66.140 84.301 100.300 113.900 124.781 132.574 136.887
C2H6O -5.546 -2.204 15.980 36.004 72.476 104.832 133.443 158.497 180.109 198.360 213.309 225.004
H2S -2.983 -1.165 7.787 16.332 29.887 40.830 50.203 58.410 65.593 71.770 76.886 80.846
O2S -3.436 -1.350 9.240 19.741 36.742 50.270 61.455 70.953 79.224 86.631 93.488 100.078
O3 -3.390 -1.333 9.188 19.737 36.967 50.715 62.044 71.606 79.887 87.288 94.168 100.858
C -0.749 -0.292 1.918 3.948 6.962 9.186 10.950 12.411 13.658 14.746 15.712 16.579
S -2.057 -0.801 5.271 10.849 19.131 25.242 30.086 34.101 37.529 40.519 43.172 45.555
SYST016 Annexe 1 Page 4
SYST016 Proprits des corps purs
Cp moyen
CpAv = (h(T)-h0)/(T-T)
0 15 100 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
273.15 288.15 373.15 473.15 673.15 873.15 1073.15 1273.15 1473.15 1673.15 1873.15 2073.15
N2 28.796 28.843 29.104 29.403 29.980 30.528 31.045 31.533 31.991 32.420 32.819 33.188
O2 29.397 29.471 29.878 30.334 31.175 31.927 32.598 33.195 33.725 34.195 34.613 34.985
Ar 20.781 20.780 20.781 20.781 20.781 20.781 20.781 20.781 20.781 20.781 20.781 20.781
H2 28.729 28.739 28.800 28.882 29.079 29.313 29.580 29.874 30.191 30.525 30.871 31.223
H2O 32.737 32.830 33.354 33.967 35.181 36.375 37.542 38.677 39.775 40.830 41.837 42.791
CO 28.724 28.777 29.073 29.413 30.062 30.671 31.239 31.766 32.253 32.699 33.104 33.470
CO2 37.435 37.707 39.194 40.824 43.723 46.176 48.227 49.923 51.307 52.425 53.322 54.043
CH4 34.825 35.246 37.637 40.448 46.002 51.351 56.359 60.891 64.811 67.982 70.270 71.539
C2H6 50.822 51.876 57.673 64.123 75.873 86.177 95.140 102.865 109.457 115.022 119.663 123.485
C3H8 71.072 72.747 81.874 91.847 109.497 124.408 136.965 147.555 156.563 164.376 171.378 177.956
C4H10 95.010 97.014 108.045 120.321 142.580 161.754 177.808 190.709 200.423 206.916 210.155 210.104
C4H10 94.103 96.249 107.959 120.790 143.548 162.725 178.669 191.727 202.246 210.574 217.058 222.046
C8H18 182.014 186.159 208.690 233.196 276.234 312.190 342.126 367.105 388.190 406.443 422.927 438.704
C10H22 226.034 231.177 259.120 289.483 342.716 387.091 423.963 454.692 480.632 503.143 523.581 543.303
C12H26 270.235 276.377 309.734 345.964 409.435 462.280 506.130 542.615 573.367 600.016 624.193 647.528
H3N 35.234 35.464 36.786 38.368 41.549 44.637 47.489 49.962 51.914 53.203 53.688 53.225
N2O 38.128 38.459 40.223 42.062 45.084 47.413 49.270 50.873 52.442 54.197 56.358 59.143
NO 29.780 29.807 29.978 30.210 30.757 31.369 31.996 32.589 33.098 33.471 33.658 33.610
NO2 36.352 36.626 38.119 39.750 42.603 44.914 46.688 47.927 48.636 48.817 48.475 47.612
CH4O 42.855 43.445 46.789 50.694 58.243 65.161 71.104 75.730 78.698 79.665 78.288 74.226
C2H6O 63.353 64.601 71.438 78.972 92.401 103.656 112.753 119.710 124.543 127.268 127.902 126.460
H2S 34.061 34.155 34.723 35.464 37.111 38.861 40.574 42.108 43.322 44.074 44.225 43.633
O2S 39.245 39.559 41.231 42.981 45.849 48.011 49.624 50.849 51.844 52.769 53.784 55.048
O3 38.717 39.080 41.009 43.006 46.213 48.542 50.197 51.380 52.297 53.149 54.142 55.478
C 8.549 8.549 8.549 8.549 8.549 8.549 8.549 8.549 8.549 8.549 8.549 8.549
S 23.491 23.491 23.491 23.491 23.491 23.491 23.491 23.491 23.491 23.491 23.491 23.491
SYST016 Annexe 1 Page 5
SYST016 Proprits des corps purs
Exergie T= 288.15 K
Ex-Ex0 0 15 100 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
273.15 288.15 373.15 473.15 673.15 873.15 1073.15 1273.15 1473.15 1673.15 1873.15 2073.15
N2 11.6 0.0 306.5 1243.1 4246.5 8193.7 12767.9 17807.4 23213.8 28919.9 34875.1 41038.8
O2 11.9 0.0 314.9 1285.0 4429.9 8600.6 13455.2 18808.8 24544.2 30580.2 36857.7 43333.1
Ar 8.4 0.0 218.5 874.8 2919.8 5518.2 8439.4 11572.2 14854.6 18248.4 21728.4 25277.0
H2 11.6 0.0 302.9 1217.3 4097.2 7818.3 12084.9 16761.2 21774.5 27080.4 32648.5 38454.6
H2O 13.2 0.0 351.7 1440.7 5014.7 9846.6 15597.7 22093.2 29222.3 36903.7 45069.8 53659.7
CO 11.6 0.0 306.2 1244.2 4262.2 8241.8 12863.5 17961.1 23430.9 29199.5 35210.4 41417.0
CO2 15.0 0.0 414.9 1747.2 6315.0 12670.2 20281.5 28799.5 37970.4 47605.4 57567.6 67765.5
CH4 13.9 0.0 400.4 1752.1 6790.0 14481.4 24436.7 36268.4 49526.0 63672.3 78073.7 91995.2
C2H6 20.1 0.0 617.6 2812.4 11355.0 24574.6 41584.3 61611.9 83981.6 108107.5 133490.8 159718.2
C3H8 28.1 0.0 878.4 4041.2 16430.1 35520.7 59867.1 88307.8 119980.1 154324.8 191089.1 230326.9
C4H10 37.6 0.0 1157.3 5280.3 21348.8 46120.4 77625.1 113920.7 153060.1 193080.1 231996.4 267800.9
C4H10 37.2 0.0 1157.6 5309.6 21516.6 46409.2 77990.3 114532.5 154583.0 196965.6 240780.8 285406.7
C8H18 71.9 0.0 2237.5 10246.1 41362.6 88920.7 149154.1 219111.4 296676.8 380577.8 470388.0 566529.0
C10H22 89.3 0.0 2778.1 12718.1 51308.2 110226.9 184777.1 271301.9 367211.5 470992.7 582213.3 701523.8
C12H26 106.8 0.0 3320.6 15198.5 61289.4 131617.1 220546.9 323694.8 437959.7 561534.4 693910.2 835880.1
H3N 14.2 0.0 389.4 1642.9 6024.7 12339.5 20172.1 29150.9 38854.8 48780.1 58326.9 66791.1
N2O 15.3 0.0 426.2 1802.9 6514.6 12994.7 20673.3 29281.0 38774.8 49312.2 61240.1 75088.8
NO 12.0 0.0 315.5 1275.9 4353.3 8421.3 13174.0 18434.2 24053.7 29877.8 35730.1 41404.6
NO2 14.6 0.0 403.6 1701.9 6155.0 12318.5 19600.0 27549.6 35776.9 43922.5 51644.7 58613.7
CH4O 17.1 0.0 498.5 2202.6 8627.6 18416.5 30821.6 44943.1 59657.2 73590.6 85109.5 92314.1
C2H6O 25.1 0.0 764.3 3456.5 13777.4 29405.6 48943.3 71057.8 94450.7 117847.2 139991.3 159643.5
H2S 13.7 0.0 366.2 1506.0 5310.4 10585.8 16984.5 24230.0 32007.8 39927.6 47505.9 54158.1
O2S 15.7 0.0 436.7 1840.0 6613.0 13127.7 20757.0 29139.0 38095.1 47601.9 57778.2 68879.2
O3 15.5 0.0 434.8 1845.3 6684.6 13305.0 21031.3 29469.2 38435.8 47934.9 58145.8 69418.3
C 3.5 0.0 89.9 359.9 1201.3 2270.3 3472.0 4760.9 6111.3 7507.6 8939.3 10399.2
S 9.5 0.0 247.0 988.9 3300.7 6238.1 9540.2 13081.7 16792.2 20628.7 24562.7 28574.2
SYST016 Annexe 1 Page 6
SYST016 Proprits des corps purs
Pression de saturation de l' eau Composition moyenne de l' atmosphre
t (C) P (mmHg) y (mol%) Air sec satur
0 4.579 0.603 vol % +- OC 10C 15C 20C 25C
5 6.543 0.861 N2 78.084 0.004 77.614 77.138 76.770 76.282 75.643
10 9.209 1.212 O2 20.946 0.002 20.820 20.692 20.594 20.463 20.291
15 12.788 1.683 CO2 0.033 0.001 0.033 0.033 0.032 0.032 0.032
20 17.535 2.307 Ar 0.934 0.001 0.928 0.923 0.918 0.912 0.905
25 23.756 3.126 ppm
30 31.824 4.187 Ne 18.18 0.04
35 42.175 5.549 He 5.24 0.004
40 55.324 7.279 Kr 1.14 0.01
Xe 0.087 0.001
H2 0.5 ?
CH4 2 ?
N2O 0.5 0.1
SYST016 Annexe 1 Page 1