ASTRONOMIE ET MUSIQUE AU SIECLE DES LUMIERES - Dominique Proust
ASTRONOMIE ET MUSIQUE AU SIECLE DES LUMIERES - Dominique Proust
ASTRONOMIE ET MUSIQUE AU SIECLE DES LUMIERES - Dominique Proust
DES LUMIERES
Dominique Proust1
Glenn Gould
Introduction
Le concept d'Harmonie des Sphères est présent chez les romains puis chez
les néo platoniciens (Plotin et Proclus). Censorin (De die Natali, publié en 238)
établit une gamme planétaire comportant une quinte pour aller de la Terre au
Soleil, une quarte pour aller du Soleil aux étoiles, et une octave pour aller de la
Terre aux étoiles. Cette quête d'harmonie permet d'élever la musique au même
niveau que l'arithmétique, la géométrie et l'astronomie, comme l'écrit
Cassiodore vers 550. L'ensemble de ces quatre disciplines constitue le
quadrivium, l'essentiel de l'enseignement classique supérieur professé jusqu'à la
fin du Moyen-Âge. Au cours de cette période, les progrès en matière d'art et de
science permettent d'une part de développer la musique par l'intermédiaire de la
facture instrumentale, et d'autre part de concevoir les prémices du système
planétaire héliocentrique comme en témoignent des penseurs tels Nicolas de
Cusa ou Bède le Vénérable. Néanmoins la pression de l'Eglise va commencer de
s'exercer sur les dogmes de l'anthropocentrisme et de l'harmonie afin de
montrer la perfection de l'œuvre divine.
2 César Franck, un siècle plus tard, compose une superbe pièce sur ce thème en insistant sur une louange digne
de la création à l'aide d'une masse instrumentale à la mesure de l'événement, incluant des orgues bruyants.
Paradoxalement, un pianissimo accompagne ce passage.
des sphères et s'universaliser à l'ensemble du cosmos. Au sein de cette cour
princière, des astronomes comme Maupertuis ou Lambert croisent des musiciens
comme les Bach père et fils. L'Histoire générale de la nature et théorie du ciel
de Kant est dédié en 1755 à Frédéric le Grand, ainsi que l'Offrande Musicale de
Bach, dont la dédicace date de 1748. Ce monument musical permet de
consolider le parallèle entre architecture musicale et cosmique. Dans
l'exemplaire que Bach envoya au roi Frédéric, sur la page de garde se trouve
l'inscription: "Regis Iussu Cantio Et Reliqua Canonica Arte Resoluta", que l'on
peut traduire par "morceau réalisé par ordre du roi et autres morceaux résolus
suivant l'art du canon". Les initiale du titre italien forment le mot
R.I.C.E.R.C.A.R, autrement dit, "chercher". L'Offrande Musicale se compose
d'une fugue à trois voix, d'une autre à six voix, de dix canons et d'une sonate en
trio. Ces pièces sont une merveille de construction et de poésie. Les
musicologues ont conclu que la fugue à trois voix devait être très proche de
celle que Bach improvisa; celle à six voix est par contre d'une extrême
complexité, le thème royal3 cumulant le chromatisme et l'irrégularité
rythmique. Ces deux dernières pièces portent le titre de ricercar: il y a en effet
matière à encore bien des recherches.
Johann Sebastian Bach est un des plus grands musiciens de tous les temps.
Ses compositions sont de véritables monuments appelant immédiatement les
3 Frederic II était un "honnête" musicien, sans plus. Il est vraisemblable que le thème musical lui a été suggéré
par le fils aîné de Bach, Karl Philippe Emmanuel.
4 Dans le domaine pictural, certaines oeuvres de M.C. Escher (1898-1971) représentent également ces boucles
infinies sous forme de cours d'eau ou de volées d'escaliers se refermant sur eux-mêmes grâce à l'introduction
d'effets de perspective. L'impression globale crée un malaise issu du conflit entre la réalité objective, et la
perception subjective de l'œil. On éprouve également cette sensation avec les tableaux de René Magritte et les
géométries de Vasarelly.
qualificatifs d'architecture et d'harmonie. La majorité de son oeuvre immense a
germé dans un contexte religieux, destinée à élever l'âme et l'esprit pour chanter
la gloire du Créateur régnant dans les cieux (Soli Deo Gloria), véritable
transposition musicale des concepts des métaphysiciens comme Leibnitz. Il n'est
d'ailleurs fait allusion au ciel "astronomique" dans l'œuvre du cantor qu'à
travers le vieux thème de Philippe Nicolai (1599) wie schon leuchtet der
Morgenstern (comme brille l'étoile du matin), où subsiste l'ambiguïté sur le mot
étoile. S'agit-il de l'astre de la nativité ou bien de la planète Vénus qui, comme
le chante Dante, précède le lever du Soleil ou suit son coucher? Cette mélodie
est néanmoins présente dans plusieurs pièces: d'abord dans la 6e cantate de
l'Oratorio de Noël (récit de l'évangéliste de l'observation de l'astre des mages),
ensuite dans le choral pour orgue BWV739. C'est également le thème dominant
de la cantate BWV1 pour l'Annonciation. On retrouve aussi ce thème dans les
cantates BWV36 (Avent) et curieusement BWV172 (composée pour la fête de
la Pentecôte), ainsi qu'une version harmonisée (BWV436) et deux chorals pour
orgue, inachevés (BWV763-764). Curieusement, Bach n'utilise jamais le thème
d'un second choral: Nur sehet den Stern (maintenant nous voyons l'étoile). Le
cantor de Leipzig ne va pas au-delà de Luther, dans son propos "astronomique"
qui ne semble guère l'avoir intéressé, si l'on s'en tient à l'examen de ses pièces.
Le paradoxe cependant réside dans le fait que son oeuvre est constamment citée,
dès que les notions d'architecture, d'onde et d'harmonie sont évoquées.
6 Bach eut 20 enfants (7 de Maria Barbara et 13 d'Anna Magdalena); on peut se demander s'il n'aurait pas
souhaité un petit dernier pour parvenir à un nombre symboliquement représentatif.
7 Son impact est d'ailleurs illustré dans une brève séquence de l'un des films les plus sombres d'Ingmar
Bergman, Scènes de la vie conjugale, où les personnages au plus profond de leur chaos intérieur, reçoivent par
bouffées un message qui les invite, même provisoirement, même avec tant de difficultés, à se "reconstruire"; un
petit transistor est posé sur une table, qui transmet par intermittences la musique de Jean Sébastien Bach,
brouillée par de multiples interférences.
pensée harmonique de Bach appartient à une conception de l'univers tonal selon
laquelle toutes les transitions anxieuses de l'histoire de la musique avaient déjà
été mises en oeuvre un siècle et demi avant sa naissance, selon laquelle
l'affirmation de la suprématie tonale avait pris le pas sur les subtils rapports de
l'harmonie modale. Il est incontestable que toutes les techniques linéaires
extrêmement savantes utilisées par Bach étaient essentiellement identiques à
celles que les grands auteurs de la Renaissance avaient élaborées et, dans
certains cas, perfectionnées. Toutes ces techniques linéaires de Bach, avec leurs
vastes ressources fuguées et canoniques, requéraient les références harmoniques
les plus larges possibles, et devaient forcément se heurter à la discipline
exaspérante, dans son économie rigoureuse, de la tonalité du Siècle des
Lumières. Et l'une des qualités qui donnent à l'œuvre de Bach son caractère si
extraordinairement poignant réside dans le fait qu'on a quasiment l'impression
de le voir lutter pour contenir les limites de son incroyable imagination linéaire,
afin de rester dans le cadre astreignant d'une harmonie tonale en pleine
expansion, et même de s'efforcer ainsi de la sauvegarder.
Pour les scientifiques et les philosophes du Siècle des Lumières (il en est de
même des contemporains), les nombreuses questions sans réponse concernant
notre Univers donnent une impression d'inachèvement malgré une apparente
unité. La compréhension est suivie d'une frustration que les plus savantes
théories ne parviennent pas à assouvir totalement, comme ce silence, le plus
dramatique de l'histoire de la musique, ressenti à l'écoute de la fugue inachevée
à trois sujets de L'Art de la Fugue.
(Max Reger)
Cette musique est comme si l'harmonie éternelle était un entretien de Dieu avec
lui-même avant la création.
Si Bach exprime ici le chaos moral, et Jean Féry Rebel vingt-trois ans plus
tard le chaos physique, les deux musiciens font cependant appel à des artifices
architecturaux analogues. Parmi les opéras du XVIIIe siècle, Jean Philippe
Rameau, joue avec une subtilité déconcertante sur les tonalités dans l'ouverture
de Zaïs. Le compositeur parvient à traduire musicalement l'établissement d'un
ordre progressif de la matière, véritable interprétation harmonique, avec deux
siècles d'avance, de l'évolution (ou nucléosynthèse) de la matière intersidérale.
Plus connu comme théoricien de la musique que comme compositeur, Rameau
publie en 1722 un Traité de l'harmonie, puis en 1726 un Nouveau système de
musique théorique, constituant ainsi une approche moderne de l'harmonie
tonale. Ces documents sont particulièrement précieux, parce que dans le
domaine de la musique baroque, les musicologues ont encore beaucoup à
apprendre. On ne sait vraiment pas grand chose de cette esthétique, et le peu qui
nous a été transmis a été terriblement déformé, si bien que la seule ressource
consiste à retourner aux textes, afin de se faire une idée de la pratique musicale
aux XVII et XVIIIe siècles. Cependant, des progrès substantiels ont été
effectués dans ce domaine, notamment à propos des sons de voyelles
délibérément recherchés par les facteurs des XVII et XVIIIe siècle. On a
maintenant une explication scientifique de ces sons, produits par des jeux
d'orgue comme la Voix Humaine par exemple, qui favorisent certains formants,
c'est-à-dire un groupement d'harmoniques se rapprochant de la voix parlée.
S'appuyant sur les séries harmoniques naturelles (que Rameau appelle basse
fondamentale), ces concepts vont demeurer la référence en matière d'acoustique
à travers tout le XIXe siècle, sans pour autant être véritablement compris.
Les apports tout à fait innovants des progrès scientifiques, auxquels s'ajoute
la profusion des idées nouvelles dans tous les domaines du savoir et la
circulation des courants de pensée ont pour effet de faire évoluer la vision du
système planétaire. L'observation et l'interprétation "à l'ancienne" des sphères
emboîtées se trouvent rapidement supplantées par les nombreuses découvertes
scientifiques, comme ce fut le cas lors des observations de Vénus et de Jupiter
par Galilée. L'universalité des lois de la nature, dont fait maintenant partie la
jeune gravitation de Newton, amène progressivement de nouvelles
interrogations allant de l'origine même du cosmos et du système solaire
10 Gilles Cantagrel, Bach en son temps, Hachette, 1982.
(question à laquelle les réponses de Kant ne sont pas véritablement
satisfaisantes) à l'idée même d'exobiologie: sommes-nous seuls dans le vaste
univers ou existe-t-il d'autres civilisations?
Il est naturel que la Lune, notre voisine immédiate, en même temps qu'elle
permet les observations les plus étonnantes, devienne l'étape privilégiée des
voyages intersidéraux, et un des symboles du tandem musico-astronomique.
Cyrano de Bergerac en fut le précurseur littéraire, tandis que Giovanni Paisiello
et Franz Joseph Haydn écrivent des opéras "comiques", dont l'action se passe
sur notre satellite. Haydn compose en 1777 Il mondo della luna, opéra en trois
actes sur un livret de Goldoni, dans lequel un truand se fait passer pour un
habitant de la Lune auprès d'un astronome un peu trop crédule. Pendant la
période romantique, elle retrouvera un statut quelque peu divin pour servir de
prétexte à de nombreux poètes et musiciens qui useront jusqu'à la corde le filon
évocateur de sa lueur nocturne.
William Herschel (1738-1822) est l'un des personnages qui a le plus marqué
le monde scientifique du XVIIIe siècle. Ses travaux touchent à tous les
domaines de l'astronomie, Soleil, Lune, planètes, systèmes stellaires et
extragalactiques. Bénéficiant des qualités optiques sans précédent de ses
télescopes, il est notamment le premier à tenter d'interpréter les centaines de
nébulosités observées dans le ciel, objets se présentant sous forme de taches
diffuses, contrastant avec l'aspect ponctuel des étoiles. Ces observations jouent
un rôle déterminant dans le courant cosmologique du Siècle des Lumières.
L'impact d'une telle découverte est considérable, car après des siècles d'une
astronomie planétaire figée à six composantes auxquelles s'ajoutaient le Soleil et
la Lune, et sur laquelle reposait toute la conception du cosmos, le système
solaire s'accroît subitement. Grâce à cette nouvelle planète, située à 18 fois la
distance de la Terre au Soleil, un monde nouveau s'offre à l'homme, Terra
Incognita près de trois siècles après les voyages de Christophe Colomb. Après la
découverte d'Uranus, Herschel est élevé à la dignité d'Astronome Royal par le
roi Georges III, et cesse progressivement ses activités musicales afin de se
consacrer pleinement à l'astronomie.
Herschel se lie d'amitié avec Jean-Chrétien Bach (le dernier fils de Jean
Sébastien) installé à Londres depuis 1762, ainsi qu'avec Charles Burney (1726-
1814) qui, outre ses activités d'organiste, parcourt l'Europe musicale et s'adonne
à l'astronomie amateur. Burney se rend surtout célèbre par une histoire de la
musique (General History of Music) publiée en 4 volumes entre 1776 et 1789.
Il est également l'auteur d'un Poème historique et didactique sur l'astronomie,
composé en 1797.
12 Quelques pièces d'orgue de William Herschel ont été enregistrées par l'auteur de ces lignes en première
mondiale. Le CD a été salué par la critique internationale (référence DOM1418). On peut l'acquérir auprès de
l'auteur, à l'Observatoire de Meudon.
renforcé, tandis que ses symphonies conservent la pâte orchestrale typique des
écoles de Berlin ou de Dresde. Enfin, les compositions pour orgue gardent la
fraîcheur des voluntaries de John Stanley ou de William Boyce, alternant avec
des oeuvres beaucoup moins conventionnelles dans lesquelles Herschel utilise
l'expression du clavier de récit afin de jouer sur les contrastes sonores; les
fugues se développent, malgré l'absence de pédalier, que les facteurs
germaniques souhaiteraient pourtant installer. Néanmoins la facture, aussi bien
que la musique, laissent une impression d'uniformité; les instruments se
ressemblent et on ne trouve guère d'imagination et de hardiesse dans les plans
sonores. L'ombre de Haendel plane, autant par la notoriété de l'illustre
prédécesseur que par les liens "hanovriens".
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