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UNIVERSITE DE LA MANOUBA
INSTITUT SUPERIEUR DE COMPTABILITE
ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES
Mmoire En vue de lobtention du diplme national DExpertise comptable
LE CONTROLE INTERNE A LECHELLE MONDIALE : UN CADRE REGLEMENTAIRE CONTRAIGNANT ET UNE RESPONSABILITE ETENDUE DES DIRIGEANTS : ANALYSE THEORIQUE ET VALIDATION EMPIRIQUE
Propose par : Directeur de Recherche
Mlle Souad Aloui Mr Chiheb GHANMI
Dcembre 2009
Mmoire dExpertise Comptable
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DEDICACES ET REMERCIEMENTS
Je ddie ce travail tous ceux qui mont soutenue tout au long de ce cursus,
A ma mre, toute ma famille et toutes mes amies
A mon cher fianc Mohamed pour sa patience et comprhension
Particulirement je ddie ce travail Mr Tahar Ben Amor, Philippes Van heems et Christian Barreau, Ludovic Delacourt et toute lquipe de Fenwal Inc , Angel Lopez Diaz et toute lquipe daudit de Baxter corporation pour leur support professionnel et confiance inconditionne
Mes vifs Remerciements et mon profond respect mon encadreur Chiheb Ghanmi
Mmoire dExpertise Comptable
3 TABLE DE MATIERE INTRODUCTION ................................................................................................................................... 4 PARTIE I/- FONDEMENTS ET ENJEUX DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE INTERNE DANS UN CADRE REGLEMENTAIRE INTERNATIONAL EXIGENT................................................. 9 CHAPITRE 1/- RENFORCEMENT DU CADRE JURIDIQUE DU CONTROLE INTERNE A LECHELLE INTERNATIONALE, EXTENSION ET FORMALISATION DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS ................ 9 SECTION 1/- Prsentation du concept et des principaux rfrentiels de contrle interne ............................. 9 SECTION 2/- Dysfonctionnement des mcanismes de gouvernance, Intervention lgislative et consensus internationale portant renforcement des obligations de contrle interne la charge de la direction ...... 21 SECTION 3/- Objectifs et valeurs des nouvelles obligations dvaluation et de divulgation du contrle interne par la direction ................................................................................................................................ 30 SECTION 4/- Intervention rglementaire en vue de supporter les nouvelles obligations dvaluation et de divulgation du contrle interne par la direction .......................................................................................... 34 CHAPITRE 2/- LE CONTROLE INTERNE EXCELLENT MECANISME DE GOUVERNANCE SOUS LA RESPONSABILITE DES DIRIGENTS, FONDEMENTS, LIMITES ET BONNES PRATIQUES ............................. 43 SECTION 1/- Le contrle interne premire ligne de dfense de lentreprise et principal levier des structures de gouvernement ......................................................................................................................................... 43 SECTION 2/- Fondements et enjeux dune responsabilisation tendue des dirigeants dans le contrle interne ......................................................................................................................................................... 47 SECTION 3/- Conflit dintrt des dirigeants, dfaillances du contrle interne et importance des structures de surveillance ............................................................................................................................................. 58 SECTION 4/- Modes daction de la direction sur le contrle interne et Modalits doptimisation de ses composantes au sein de lentreprise ........................................................................................................... 63 PARTIE II/- CADRE JURIDIQUE ET NORMALISATION NATIONALE CONTOURNANT LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE INTERNE, EVOLUTION RECENTE ET REACTIVITE AU CONTEXTE INTERNATIONALE .............................................................................................................................. 69 CHAPITRE 1/- CADRE JURIDIQUE GNRAL DU CONTRLE INTERNE, NATURE DES OBLIGATIONS ET ETENDUE DE LA RESPONSABILIT DES DIRIGEANTS EN TUNISIE .......................................................... 69 Section 1/- Cadre juridique Gnral du contrle interne en Tunisie ............................................................ 69 Section 2/- Etendue de la responsabilit des dirigeants dans le contrle interne Pertinence et limites du cadre juridique actuel et mise en perspective des nouvelles pratiques internationales en Tunisie ............. 72 Section 3/- Responsabilit juridique des mandateurs sociaux et Impulsion de la pratique du contrle interne par un renforcement des structures de gouvernement en Tunisie ................................................ 76 CHAPITRE 2/- CADRE LGAL RGISSANT LE CONTRLE INTERNE DANS LE SECTEUR FINANCIER EN TUNISIE, ADAPTATION DES OBLIGATIONS ET EXTENSION DE LA RESPONSABILIT DES DIRIGEANTS ..... 83 Section 1/ Contrle externe, Contrle interne et rglementation accrue pour la matrise du risque au secteur financier .......................................................................................................................................... 83 Section 2/ Le contrle interne dans le secteur financier, Nature des obligations et dlimitation lgale de la responsabilit des dirigeants en Tunisie ...................................................................................................... 92 Section 3/ Multiplication, Spcialisation et modalits darticulation des structures de contrle dans le secteur financier ........................................................................................................................................ 102 PARTIE 3/- PARTIE EMPIRIQUE ......................................................................................................... 106 Section 1/- Mthodologie et Dmarche de lenqute ................................................................................ 106 Section 2/-Prsentation et Analyse des rsultats ...................................................................................... 111 Section 3/- Conclusions et Axes damlioration futures ............................................................................ 133 TABLE DE MATIERE DETAILLEE.......................................................................................................... 139 BIBLIOGRAHIE ................................................................................................................................. 142 Mmoire dExpertise Comptable
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INTRODUCTION
Les vnements survenus sur la scne financire souvent qualifis de scandales financiers ont entran un courant de normalisation des principes de bonne gouvernance dont lultime objectif est doptimiser le fonctionnement des ses mcanismes pour garantir la stabilit des marchs financiers et la scurit des investisseurs en remdiant aux disfonctionnements relevs.
Loin dtre vident, cet objectif requiert une analyse profonde de ces mcanismes, leurs modes de fonctionnement, leur articulation ainsi que ltendue et les raisons de leurs dfaillances.
Les principales accusations formules par les investisseurs et les instances lgislatives suite ces scandales ont t adresses aux auditeurs externes surtout quant il y a eu manquement aux diligences professionnelles ou complaisance comme dans le cas de laffaire Enron, mais galement aux conseils dadministration et aux dirigeants des groupes en faillite, mandataires sociaux des actionnaires et souvent auteurs dactes dlictueux. Ces accusations portent le plus souvent sur la divulgation de fausses informations financires et la dissimulation de la vraie situation de crise de lentreprise qui prcde normalement la faillite, induisant ainsi les investisseurs en erreur dans leurs dcisions,
Ceci constitue un souci majeur de la gouvernance. Nanmoins, si la bonne gouvernance tend garantir la fiabilit et la transparence des informations divulgues, ce volet relve plutt de la conformit et non de la performance, constituant les deux dimensions de la gouvernance.
Cette affirmation tait la base de lenqute conduite par LIFAC en 2004 (1) , au terme de laquelle il a t formul ce qui suit At the heart of enterprise governance is the argument that good corporate governance on its own cannot make a company successful. Companies must balance conformance with performance . Il y est ainsi distingu entre Corporate governance comme tant lensemble des obligations de conformit lgale et les objectifs de performance qui est la raison dtre de lentreprise dfaut de la quelle la continuit ne pourrait tre assure mme avec un niveau lev de conformit. En effet, le gouvernement dentreprise englobe les mcanismes de contrle de la direction au profit des actionnaires et du march mais aussi les rgles de fonctionnement et de conduite des affaires par la direction, daprs P.Drucker ( 2) le gouvernement dentreprise consiste mettre au point et respecter des principes et des rgles qui guident et limitent la conduite de ceux qui agissent au nom de lentreprise
Renforcer la gouvernance dentreprise ncessite de mettre sur le mme pied dgalit limpratif de conformit que celle de performance, voire mme avec une considration particulire des mcanismes dterminants ou intervenant dans la performance et la stratgie. Il serait plus adquat de donner aux dirigeants les outils pour viter la situation de crise que de les accabler de nouvelles obligations de conformit et de contrle. Ces outils sont ncessairement des mcanismes internes lentreprise, agissant en amont du processus pour viter la dviation par rapport aux objectifs et prvenir contre les diffrents alas de la bonne gestion.
Les acteurs de surveillance internes de la gouvernance sont le conseil dadministration, et les auditeurs internes alors que lorgane excutif est le Prsident Directeur Gnral ou le Directeur Gnral et les organes de sa direction, quant aux mcanismes internes de la gouvernance quon retrouve dans la littrature et la normalisation, nous pouvons distinguer le contrle interne et la gestion du risque.
1 Enterprise governance : getting the balance right , IFAC, 2004 2 la gouvernance dentreprise Mmoire dexpertise comptable prpare par Asma Belma ,IHEC, 2005. Mmoire dExpertise Comptable
5 Ces acteurs doivent russir la gouvernance en ayant recours lensemble de ces mcanismes internes pour faire face aux obligations de conformit et de performance et assumer les responsabilits qui rsultent de leur mandat social.
La conscience des instances lgislatives internationales de limportance des mcanismes internes de la gouvernance est manifeste, cest ainsi que les recommandations formules dans les codes de la gouvernance depuis les annes quatre vingt dix dfinissent des bonnes pratiques internes, on cite titre dexemple : les comits spcialiss du conseil dadministration, le rle et limportance des administrateurs indpendants, le mode de fonctionnement du conseil, le mode dintressement des dirigeants, la sparation entre contrle et excution, la fonction audit interne. .. Nanmoins la publication de ces recommandations na pas permis dviter la survenance des scandales financiers durant les annes 2000.
Cette normalisation qui a pous la forme de recommandations et de codes de bonne conduite durant les annes quatre vingt dix, est devenue plus contraignante et rpressive au dbut des annes 2000 avec la promulgation des lois de scurit financire, plusieurs bonnes pratiques telles que les comits daudit, la politique de rmunration des dirigeants, laudit interne, qui ont t prconises dans les codes de gouvernance sont dsormais des obligations lgales dont le dfaut est sanctionn.
Le lgislateur a puis dans tous les outils de la gouvernance dvelopps par la thorie ou la pratique pour assurer son rle de rgulation du march, les mcanismes externes et internes ont fait lobjet de nouvelles dispositions, en externe laudit ou commissariat aux comptes sest vu renforc le rle et son corollaire la responsabilit outre sa soumission un organisme de contrle ( celui de Public Company Oversight Board aux Etats Unis), en interne lentreprise le conseil dadministration notamment son comit daudit doit dsormais garantir la qualit des informations divulgues et la protection des investisseurs. Le lgislateur est all plus loin dans son intervention dans la gouvernance pour introduire des nouvelles obligations en matire de contrle interne, ce concept largement dfendu tout au long du 20 me sicle est enfin adopt par la loi, de manire innovante, pour limiter la libert des acteurs dans la manipulation de ce mcanisme de contrle et activer ces attributs caractre particulier et forte valeur ajoute en terme de gouvernance.
Cest une occasion renouvele pour le contrle interne de prouver sa ractivit aux vnements du march financier, Ce constat de ractivit se dmontre plusieurs poques, commenant par le crash boursier en 1929 et la promulgation par le lgislateur amricain en 1933 et 1934 successivement de deux lois rgulant le march financier the Securities Act et the Securities Exchange Act . Ces deux lois ayant introduit les obligations de divulgations dinformations financires et laudit indpendant, ont inclut le contrle interne dans lapproche daudit financier
.
Les scandales financiers des annes 70 et 80 tel que celui de la banque Equity Funding (3) ont aussi impuls un renforcement des recommandations relatives au contrle interne formules par the National commission on fraudulent financial reporting ou Treadway Commission , cette commission charge didentifier les raisons justifiant la production dinformations financire irrgulires et trompeuses a ainsi reconnu et confirm le rle du contrle interne dans la prvention et la dtection des fraudes. Pour ces mmes motifs et dans le mme contexte The Auditing Standard Board a publi neuf normes, les fameuses expectation gap en 1988 qui traitent de la responsabilit de lauditeur dans la dtection des fraudes et lvaluation du contrle interne.
Un autre vnement important, en 1975 le Watergate scandals suite la rvlation des affaires de corruption ayant men a la promulgation du Foreign Corrupt Practices Act en 1977 a prconis la mise en place de procdures efficaces de contrle interne pour prvenir la corruption.
3 Jan R.Heier, Michael T.Dugan and David L.Sayers Sarbanes Oxley and the culmination of internal control development: a study of reactive evolution SSRN electronic paper collection - January 2003 Mmoire dExpertise Comptable
6 Cependant, lvolution jusquaux annes 80 et le dbat sur le contrle interne se faisait accessoirement laudit externe pour discuter de son apport pour la dmarche daudit financier et le degr dassurance de lauditeur dans sa mission principale de certification des comptes.
A lorigine, Les thoriciens et spcialistes daudit, ont anim le dbat pour essayer dintroduire le contrle interne dans laudit des comptes et la dtection des fraudes. Ce dbat a abouti lmergence de lapproche daudit par les risques et la reconnaissance de la possibilit pour lauditeur de se baser sur le contrle interne pour rduire ou tendre ces contrles substantifs sur les comptes, cette approche a connu un essor considrable tel que certains auteurs ont considr que laudit financier est pass dun audit des comptes a un audit des systmes (4)
Ltude du contrle interne indpendamment de laudit financier na t faite que rcemment, avec la publication en 1992 par the Comittee of Sponsoring Organisation of the Treadway Commission ou COSO de son rapport Internal Control-Integrated framework. Ce rapport a contourn le champ dapplication du contrle interne par la dfinition de ces objectifs et composantes. Ce rapport sert toujours comme rfrentiel de contrle interne pour les rglementations rcentes de la scurit financire. Durant la mme priode, soit les annes 90, Les turbulences du march financier ont raviv le dbat sur la gouvernance des entreprises et plusieurs codes et rapports ont t publis lchelle internationale pour renforcer les mcanismes de contrle et de bonne gouvernance, dont le contrle interne. Cest ainsi que dautres rfrentiels ont vu le jour, en Angleterre le rapport internal control : Guidances for Directors on the combined Code ou bien the Turnbull guidances en application du rapport de la gouvernance the Combined Code , au Canada le Coco Report ou le CICAs critera of Control Board Guidance on control et le rapport amricain relatif la gouvernance des technologies de linformation Control Objectifs for information and related Technology :COBIT .
Si cette normalisation abondante du concept navait pas permit la ralisation des principes et objectifs de contrle interne qui sont supposs prvenir et dtecter les manipulations frauduleuses et garantir la fiabilit de linformation financire, Cest probablement en raison du caractre volontaire des recommandations publies et linsuffisance du cadre rglementaire qui le supporte. Le dveloppement notoire des thories et pratiques du contrle interne a lchelle internationale atteint son apoge par les lois de scurit financire promulgues au dbut du 21 me sicle, mais ces lois stimulent galement une nouvelle re de standardisation et damliorations de ce concept 5 .
On introduisant des nouvelles obligations la charge des organes de direction et de surveillances, les lois de scurit financire visent le renforcement et la concrtisation des acquis raliss dans le domaine vaste du contrle interne.
A ce niveau dvolution du contrle interne, Notre recherche dans la littrature abondante traitant de ce sujet, permet de distinguer deux axes de recherche :
- Quel est lapport du contrle interne la problmatique de la gouvernance et la scurit financire, quels sont ses moyens et son mode daction et comment il sarticule et ragit avec le reste des mcanismes internes et externes de la gouvernance ?
4 Steven Maijoor The internal Control Explosion International journal of auditing 4-2000
5 Jan R.Heier, Michael T.Dugan and David L.Sayers Sarbanes Oxley and the culmination of internal control development: a study of reactive evolution SSRN electronic paper collection - January 2003
Mmoire dExpertise Comptable
7 - Quel est le cadre juridique appropri au dveloppement du contrle interne et quels sont les choix actuels faits par les instances lgislatives et rglementaires lchelle nationale et internationale visant le repositionnement total du contrle interne parmi les priorits des acteurs de la gouvernance ?
Le constat de dfaillance grave des contrles internes dans les entreprises, la confiance dans ce mcanisme rgulateur et la conviction de son efficacit ont motiv les instances lgislatives renforcer son cadre lgal. Laction juridique se concrtise par des nouvelles obligations de conformit mais aussi forcment par une extension de la responsabilit. Quelles sont les obligations introduire en matire de contrle interne et qui sont les acteurs responsabiliser dans ce processus, tels sont les dfis relever par les lois de scurit financire. Le choix qui a t fait diffre dune rglementation une autre avec des paramtres fixes auxquels un consensus international peut tre affirm, ladaptation au contexte juridique et conomique tant une imprative respecter par le lgislateur.
Le consensus international se confirme en matire de responsabilit, celle ci est accorde la direction qui doit implmenter, maintenir et piloter un systme de contrle interne efficace, quant au conseil dadministration il garde sa responsabilit de surveillance de la direction et de ces performances, entre autre, en matire de contrle interne.
Le commissaire aux comptes, auditeur externe, intervenant dans le cadre de sa mission principale daudit financier sest vu accord des nouvelles diligences mais toujours accessoirement la direction de lentreprise, celle du contrle et de la certification, mais cette occasion cest du contrle interne quil sagit, innovation de taille pour la profession.
Cette responsabilit de la direction, tacite auparavant, formalise rcemment par les lois de scurits financires, voire dclare par la direction pour certaines rglementations, ne manque dattirer lattention des dirigeants limportance du sujet et aux consquences ultrieures en cas de manquement. Tche lourde et difficile en raison de la complexit, la dlicatesse et la variabilit du contrle interne et son interdpendance diverses variables humaines, organisationnelles et rglementaires. Bien que la responsabilit ainsi rpartie ait suscit des ractions controverses, son attribution la direction nest pas la plus tonnante et se justifie plus gards, cest plutt la nature des obligations qui constitue linnovation. En introduisant des obligations dvaluation du systme de contrle interne et de divulgation de ces lments ou de ces dfaillances, les lgislations et les instances de rgulation ont manifest une volont tendue de coopter le contrle interne et de le hisser au top des priorits des acteurs de gouvernance et de la direction en premier lieu.
Par ces innovations et dans ce cadre, ltude du contrle interne ne se limite pas au concept et son apport la bonne gouvernance, mais doit considrer son implication en terme de responsabilit et dans son cadre juridique.
Le nouveau cadre et obligations de la direction et la formalisation de sa responsabilit en contrle interne nous a invit diriger notre recherche en contrle interne vers la responsabilit des dirigeants en cette matire et analyser plus profondment les fondements, manifestations et incidences de cette responsabilit, toujours dans le cadre et par rapport la gouvernance de lentreprise et ces divers mcanismes.
La problmatique de notre recherche est ds lors formule comme suit : Mmoire dExpertise Comptable
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- Comment se justifie et se manifeste la responsabilit des dirigeants en contrle interne et quel est son tendu et ces consquences ?
Trois justifications au moins peuvent supporter la confirmation de la responsabilit des dirigeants sur le contrle interne :
- Lutilit du contrle interne, sa primaut et son originalit par rapport aux divers mcanismes de la gouvernance, sa valeur ajoute la gestion de lentreprise et sa rconciliation entre la conformit et la performance pousse lui chercher un parrain permanent qui le prend en charge et ladapte au mtier et aux besoins volutifs de lentreprise, les dirigeants sont les mieux placs pour en savoir et en profiter - La nature de la mission des dirigeants qui dcoule du mandat social, celle dagir en intrt de la socit, de dfendre ses biens et de rentabiliser ces ressources, se confond par excellence avec les objectifs du contrle interne - La responsabilit et le risque juridique des dirigeants qui rsultent du mandat social justifient le souci des dirigeants promouvoir les activits de contrle, on en cite le risque qui dcoule des fautes de gestion, des faux bilans et dabus de biens sociaux.
La responsabilit des dirigeants en contrle interne ainsi justifie permet de sinterroger des consquences des limites thoriques suivantes : - La pratique de lexternalisation la quelles plusieurs entreprises ont recours notamment pour la rduction des cots et pour se recentrer sur le cur du mtier, pourrait-elle permettre aux dirigeants de nier ou de rduire leur responsabilit en contrle interne ? - Quel est la valeur et les limites du recours des professionnels spcialiss en contrle interne, aux auditeurs et consultants externes ? - Dans quels cas le contrle interne pourrait tre lencontre des dirigeants et quel degr salignent les dirigeants la confirmation de leur responsabilit dans cette matire ? Lopportunisme des dirigeants ayant fait lobjet de recherche et de grandes thories managriales ne soppose t-il pas ses beaux principes ? - Comment simpose le contrle interne aux dirigeants et qui supporte son action dans lentreprise ?
A la question : Comment se manifeste la responsabilit des dirigeants en contrle interne? Deux axes de rponse doivent tre analyss. Cette responsabilit se manifeste en terme de plan daction et de mthodologie de mise en uvre pratique du systme de contrle interne mais aussi la responsabilit en contrle interne se manifeste dsormais sur le plan juridique, il sagit notamment des nouvelles obligations introduites par les lois de scurits financires.
Une premire partie est rserve ltude de cette problmatique lchelle internationale, un premier chapitre prsente le concept et son cadre rglementaire internationale et les nouvelles obligations introduites par les lois de scurit financire et un deuxime chapitre analyse la responsabilit des dirigeants en contrle interne, ses fondements thorique et ses implications.
Dans une deuxime parte, Nous avons estim enrichissant notre recherche lanalyse des volutions de la rglementation tunisienne encadrant le contrle interne, les nouvelles obligations ventuellement introduites par notre lgislateur et son implication en terme de responsabilit des divers acteurs et son adaptation et pertinence par rapport au dbat Mmoire dExpertise Comptable
9 internationale, une enqute auprs dun chantillon dentreprises tunisiennes permettra dapprcier en pratique des affaires lvolution de la gouvernance et du contrle interne.
PARTIE I/- FONDEMENTS ET ENJEUX DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE INTERNE DANS UN CADRE REGLEMENTAIRE INTERNATIONAL EXIGENT
CHAPITRE 1/- RENFORCEMENT DU CADRE JURIDIQUE DU CONTROLE INTERNE A LECHELLE INTERNATIONALE, EXTENSION ET FORMALISATION DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS
SECTION 1/- Prsentation du concept et des principaux rfrentiels de contrle interne Sous-section 1/- Dfinition et Objectifs du contrle interne rconciliant la performance et la conformit Paragraphe 1/- Dfinition du concept
Tout au long du vingtime sicle la notion de contrle interne a t progressivement dfinie et mancipe de laudit financier. La simple lecture de la dfinition fournie par le COSO I en 1992, bien que la plus reconnue nos jours, ainsi que dautres dfinitions, nest pas suffisante pour apprcier lvolution du concept et les dbats pralables ladoption de pareilles dfinitions.
A laube du vingtime sicle, la notion de contrle interne ntait pas encore clairement dfinie. Elle a t mise lvidence et utilise par la profession daudit aux USA, cest ainsi que les premires mentions du contrle interne se sont fait par des auditeurs externes accessoirement leur souci de normaliser la dmarche daudit et de dmontrer lutilit des internal checks (pouvant tre traduit par les vrifications internes) pour laudit financier. En 1905 Dicksee a utilis cette terminologie general system of internal checks et a identifi trois principes classiques mais fondamentaux du contrle interne, savoir, la sparation des tches, lauto quilibre des comptes et la rotation des fonctions ou des tches 6 , Robert Montgomery en 1912 a insist sur limportance de la dfinition des tches en soulevant le problme de fraude et de la collusion entre le personnel .
En 1936, the American Institute of Accountants a donn une dfinition prliminaire qui focalise sur la sauvegarde des actifs et la fiabilit des enregistrements, formule en anglais comme suit those measures and methods adopted within the organization itself to safeguard the cash and other assets of the company as well as check the clerical accuracy of the bookeeping[AIA,1936] 7
Postrieurement au crash boursier en 1929 et suite la dlgation en 1939 par la SEC du pouvoir de normalisation en matire de comptabilit et daudit lAmerican Institute of Accountants, la profession comptable aux USA sest pench dlimiter aussi bien lapproche daudit que la responsabilit de lauditeur par la normalisation des procdures daudit , une
6 Jan R.Heier, Michael T.Dugan and David L.Sayers Sarbanes Oxley and the culmination of internal control development: a study of reactive evolution SSRN electronic paper collection - January 2003
7 cf 1 ci dessus Mmoire dExpertise Comptable
10 des deux comits composant le AIA, committee on auditing procedures dans un rapport intitul report on internal control dat en 1948 a donn une nouvelle dfinition du contrle interne qui a ajout la prcdente lobjectif defficience oprationnelle et le respect des instructions de la direction formule comme suit : internal control comprises the plan of organisation and all of the co-ordinate methods and measures adopted within a business to safeguard its assets, check the accuracy and reliability of its accounting data, promote operational efficiency, and encourage adherence to prescribed managerial policies [AIA,1949] cette dfinition peut tre traduite en franais comme suit le contrle interne est form des plans dorganisation et de toutes les mthodes et procdures adoptes lintrieure dune entreprise pour protger ses actifs, contrler lexactitude des informations fournies par la comptabilit, accrotre le rendement et assurer lapplication des instructions de la direction
Cette dernire dfinition relate un largissement du champs du contrle interne, ce qui a entran la raction des auditeurs pour y limiter leur champ dintervention et leur responsabilit en consquence, cest ainsi quune distinction entre contrles comptables et contrles administratives est apparue (accounting controls and administrative controls) pour limiter lintervention des auditeurs externes aux seules contrles comptables, cette distinction fut adopte par la Committee on Auditing Procdure dans sa norme SAP 29 en 1958 scope of the independent auditors review of internal control. ( Etendue de la revue du contrle interne par lauditeur indpendant), les contrles administratives sont dfinis comme tant ceux qui se lient seulement indirectement aux enregistrements comptables . Cette distinction confuse nest pas facile sappliquer en pratique, do plusieurs auteurs lont considr purement acadmique 8 .
Malgr son insuffisance, cette distinction a t retenue jusqu 1988, date laquelle the Auditing Standard Board 9 a adopt la norme SAS N55 consideration of the internal control structure in a financial statement audit , cette norme a modifi la dfinition du contrle interne et a constitu le prcurseur la dfinition du COSO, outre son abandon de la distinction entre contrles comptables et contrles administratives, la SAS 55 a identifi trois lments de contrle interne : lenvironnement de contrle, le systme comptable et les procdures de contrles, elle dfinit le contrle interne comme tant les procdures et politiques qui fournissent une assurance raisonnable que les objectifs spcifiques de lentit seront atteint, et en anglais the policies and procedure established to provide reasonable assurance that specific entity objectives will be met
The national commission on fraudulent financial reporting ou treadway commission cre dans le but didentifier et damender au phnomne de communication financire frauduleuse durant les annes 70 et 80, a constitu la commission of sponsoring organisation COSO 10 qui en 1992 publie son rapport Internal control-integrated framework en quatre volume : executive summary, framework, reporting to external parties and evaluation tools, dans ce rapport le contrle interne est dfini comme tant un processus mis en uvre par le
8 En 1977 , suivant les propos de Mr N.Carolus membre du comit form par the AICPA pour formuler des recommendations relative au contrle interne , from a management view point, the distinction between accounting controls and administrative controls is usually not recognised or even acknowledged, particularly in the current environment in which business operates and therefore the distinction is, more often than not, academic when it comes to establishing, maintaining, and evaluating internal accounting controls [AICPA,1978] 9 Suite un changement Du nom de LAICPA en 1978, devenu dsormais Auditing Standard Board 10 la commisiion COSO est compose de lAICPA, the american accounting association AAA, the institute of internal auditors AII, the institute of management accountants IMA et le financial executive institute FEI. Mmoire dExpertise Comptable
11 conseil dadministration, la direction gnrale, le personnel dune entreprise et destin fournir une assurance raisonnable quant la ralisation des objectifs entrants dans les catgories suivantes : la ralisation et loptimisation des oprations, la fiabilit de linformation financire et la conformit aux lois et rglementations en vigueur 11
Lacceptation est le succs de la dfinition du COSO, fut telle quelle a t adopte par lAuditing Standard Board dans sa norme daudit SAS 78 qui a remplac la SAS 55, ainsi non seulement la dfinition du contrle interne sest fait indpendamment du laudit financier mais en plus elle sest intgre lapproche daudit financier.
En dehors des Etats Unis, dautres dfinitions ont t apportes au contrle interne, on en cite deux, celle de Lordre des experts comptables franais, qui en 1977, dfinit le contrle interne comme tant lensemble des scurits contribuant la matrise de lentreprise. Il a pour but, dun ct dassurer la protection et la sauvegarde du patrimoine et la qualit de linformation de lautre lapplication des instructions de la direction et de favoriser lamlioration des performances. Il se manifeste par lorganisation, les mthodes et les procdures de chacune des activits de lentreprise, pour maintenir la prennit de celle ci 12 et celle dvelopp en Grande Bretagne en 1978 par la Consultative Committe of Accountancy qui stipule le contrle interne comprend lensemble des systmes de contrles, financiers et autres, mis en place par la direction, afin de pouvoir diriger les affaires de lentreprise de faon ordonne et efficace, assurer le respect des politiques de gestion, sauvegarder les actifs et garantir autant que possible lexactitude et ltat complet des informations enregistres 13
Outre lvolution constate des dfinitions du contrle interne, le concept sest enrichi tout au long du 20 me sicle de principes, procds et techniques de contrle, irrigu principalement par les thories dorganisation. Ces principes et procds de contrle sont notamment 14 : le principe davantage suprieur au cot, le principe dorganisation dont notamment la sparation des fonctions incompatibles, le principe dintgration, le principe dautocontrle, les contrles rciproques et les contrles compensatoires, le principe de permanence, le principe duniversalit, le principe dindpendance, le principe de lgalit, le principe dinformation, le principe de communication, le principe dharmonie et le principe de cohrence.
La caractristique fondamentale du contrle interne comme tant un systme composite, indivis, adaptable et volutif justifie les difficults de sa dfinition, il a fallu lui octroyer une dfinition gnrique et non limitative organise autour de ces objectifs et non de ces moyens, les premiers tant plus facilement dterminables.
11 Dans le COSO-Executive summary Internal control is broadly defined as a process, effected by an entity's board of directors, management and other personnel, designed to provide reasonable assurance regarding the achievement of objectives in the following categories: Effectiveness and efficiency of operations. Reliability of financial reporting,Compliance with applicable laws and regulations.
12 rsultat des travaux de place tabli sous lgide de lAMF le contrle interne-cadre de rfrence janvier 2007 13 Mmoire dexpertise comptable cadre de rflexion sur la prsentation dun rapport sur le contrle interne Gharbi Saber, cotobre 2005 14 Cits par Mr Raouf Yach dans son ouvrage normes, pratiques et procdures de contrle interne Mmoire dExpertise Comptable
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Le COSO prsente trois objectifs du contrle interne : la ralisation et loptimisation des oprations, la fiabilit de linformation financire et la conformit aux lois et rglementations en vigueur. Dautres dfinitions ajoutent notamment le respect des instructions de la direction et la sauvegarde des actifs, mais rien nempche quils soient inclus parmi les trois premiers objectifs.
Cest travers ses objectifs tridimensionnels que le contrle interne est reconnu vecteur de performance et de conformit.
Paragraphe 2/- Objectif de performance
Lexistence de lentreprise est conditionne par sa performance, si les investisseurs exigent une information financire fiable cest justement pour enqurir sur le niveau de performance assure par les dirigeants. Le contrle interne, tant dfini comme un processus servant latteinte des objectifs de lorganisation, doit privilgier lobjectif de performance, tel systme fond sur lefficacit, lefficience et lconomie dans lutilisation des ressources peut assurer la performance. Un systme convenablement dfini et verrouill dans son organisation des fonctions et attributions, par des activits de contrle permanent ciblant les zones de risques pr-identifis et par un pilotage et une adaptation continue peut fournir le degr dassurance raisonnable quant latteinte des objectifs spcifiques de performance. Lutilit pratique du contrle interne et lintrt rcent tant des lgislateurs, des investisseurs que des dirigeants ce concept se justifie par son apport la performance, loptimisation et le contrle continu des oprations malgr quen apparence cest plutt la fiabilit de linformation financire qui est le souci majeur de la gouvernance.
Paragraphe 3/- Objectif de Qualit de linformation financire
Linformation financire est vitale pour la prise de dcision tant lintrieur de lentreprise, par les dirigeants, qu lextrieur de celle-ci par les investisseurs. Cette information doit tre intelligible, fiable, significative et pertinente pour servir aux besoins des utilisateurs. Les scandales financiers et la rvlation des manipulations comptables limitant la transparence des entreprises dues lasymtrie informationnelle entre dirigeants et actionnaires sont lorigine du renforcement des mcanismes de contrle de cette information, notamment laudit externe. Mais en dehors de la prsomption de mauvaise foi des dirigeants, la production dinformation financire de qualit nest pas la plus aise en vie pratique avec lvolution des technologies dinformation, la complexit de certaines activits, la multiplication des options comptables, les courts dlais, et notamment la taille, le volume et lexpansion gographique des entreprises.
Si les mcanismes de gouvernance contrlant linformation financire divulgue interviennent en aval du processus de production de cette information, le contrle interne intervient en amont du processus au fur et mesure que linformation est traite lintrieure de lentreprise pour garantir une optimisation et un meilleur agencement des ressources et des mthodes aboutissant sa production.
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13 Le contrle interne du processus comptable et financier est dune importance tel que les lois de scurit financire, surtout celle en USA, ont focalis sur son valuation et sa certification la charge des dirigeants et des auditeurs externes.
Paragraphe 4/- Objectif de Conformit
Les contraintes lgales et rglementaires encadrent les diffrentes activits conomiques et limitent la libert daction des dirigeants dans leur recherche de performance. Le respect de la rglementation est une imprative dont le dfaut peut tre gravement sanctionn et constitue des risques majeures entachant toute activit conomique. Les sources rglementaires sont diverses et se multiplient en parallle lvolution technologique, la libralisation et linternationalisation de lconomie, on en cite ceux visant la protection de lenvironnement, ceux portant sur la normalisation de la qualit et ceux rgissant la concurrence. Le contrle interne est fondamental pour assurer la conformit rglementaire et organiser les mthodes et normes de travail autour des prescriptions lgales. Cet encadrement lgal et rglementaire des activits conomiques a impuls le dveloppement des activits de contrle interne notamment par les normes de qualit aux quelles les entreprises salignent pour le besoin de commercialisation et de maintien des parts de march, en effet les normes de qualit fournissent des guides opratoires trs riches en procdures efficaces de contrle interne.
Sous-section 2/- Intrts et difficults inhrents llaboration dun cadre de rfrence du contrle interne Paragraphe 1/- Objectifs et utilit dun cadre conceptuel du contrle interne
Le premier volume du rapport du COSO1 Internal-control integrated framwork-Executive summary fourni une synthse destine aux dirigeants, administrateurs et rgulateurs, il est crit en introduction cette synthse Internal control means different things to different people. This causes confusion among business people, legislators, regulators and others. Resulting miscommunication and different expectations cause problems within an enterprise. Problems are compounded when the term, if not clearly defined, is written into law, regulation or rule Ces propos traduisent le besoin de normalisation en contrle interne, la confusion dans la comprhension de la notion et les diffrentes visions des acteurs conomiques et des rgulateurs entranent une mauvaise communication et des diffrentes attentes qui en rduisent les avantages escompts. Quant aux rglementations rgissant ou renvoyant au concept, lutilisation non explique du terme donne lieu des interprtations subjectives et variables. Un cadre de rfrence cre le consensus et favorise le partage dune vision commune du concept, notamment quant son potentiel, ses limites et ces implications en terme de responsabilit des acteurs, il constitue une rfrence pour les rgulateurs pour instaurer des normes, directives ou obligations sans risque de fausses interprtations. Outre les rgulateurs et agents conomiques, un cadre conceptuel sert pour les formateurs et les universitaires dans leurs recherches et sert de base pour les enrichissements futurs du concept. Mmoire dExpertise Comptable
14 Lutilit pratique du cadre conceptuel est assure par les guides opratoires ou dvaluation, les rfrentiels du contrle interne fournissent gnralement ces outils au service des praticiens.
Paragraphe 2/- La Variabilit des pratiques et le champ dapplication vaste limitent la standardisation des pratiques de contrle interne
Le contrle interne ne manque pas de techniques et de procds de mise en uvre, la dclinaison de ces objectifs au niveau des fonctions, des divisions et des processus de gestion propres une entit conomique impliquent ladoption de procdures, mthodes et mesures garantissant latteinte de ces objectifs, ce qui permettra de qualifier lefficacit du contrle interne. Cest ainsi que des bonnes pratiques de contrle interne ont t dfinies et ont volu, nanmoins ces bonnes pratiques ne sauraient tre standardises et servir dusage toute entit, le systme de contrle interne en consquence du principe dharmonie et de cohrence est variable en fonction de lactivit, des objectifs, de la stratgie et des ressources ainsi que de la vision et de lapproche de la direction. La taille de lentreprise et son secteur dactivit sont dterminants pour le contrle interne, On ne saurait appliquer le mme systme de contrle dune multinationale une PME, lquilibre des avantages et des cots du systme est une contrainte respecter, de mme les contrles instaurer dans un secteur ne sont pas valables et utiles pour un autre secteur. Les options de la socit en termes dorganisation et la stratgie de ces dirigeants font de chaque systme de contrle interne un systme unique. Il en rsulte que les bonnes pratiques de contrle interne ne peuvent qutre recommandes par les rgulateurs ou prsentes titre de directives pour les dirigeants.
Sous-section 3/- Prsentation et Etude comparative des principaux rfrentiels de contrle interne Paragraphe 1/- Le rfrentiel amricain COSO et la dfinition des composantes de contrle interne
A/- Structure du COSO I-
Les amricains taient les pionniers en matire de normalisation du contrle interne , en 1992, le rapport Internal-control integrated framework ou COSO I du nom du comit layant tabli, commission of the sponsoring organisation form par la Treadway commission, est le premier rfrentiel de contrle interne. Le COSO I est Compos de quatre volumes : une synthse ou executive summary destine au conseil dadministration et aux organes de direction ainsi quaux lgislateurs, le cadre conceptuel ou framework qui dfinit le concept, dcrit ces composantes et fourni des lments essentiels pour sa mise en place par le conseil et la direction, le troisime volume reporting to external parties contient des directives en matire de communication sur le systme de contrle interne relative la prparation des tats financiers annuels, et le dernier volume evaluation tools est utile en matire dvaluation du systme de contrle interne.
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15 Le cadre conceptuel du COSO I dfinit le concept dans un sens large comme tant un processus par ces objectifs et ces cinq composantes quil rconcilie dans un cube, prsente ces limites ainsi que la responsabilit relative et la contribution des acteurs dans ce processus.
B/-Les composantes du contrle interne :
Les composantes du systme de contrle interne procurent un cadre pour dcrire et analyser le contrle interne mis en place dans une organisation. Il sagit de : l'environnement de contrle, qui correspond, pour l'essentiel, aux valeurs et lattitude diffuses dans l'entreprise par lquipe managriale et encadrent le reste des composantes de contrle interne, il comprend les valeurs thiques, lintgrit et la comptence de lquipe. l'valuation des risques qui est lidentification et lanalyse des risques significatives en interne et en externe qui entravent latteinte des objectifs, pour constituer la base au traitement du risque les activits de contrle, dfinies comme les rgles et procdures mises en uvre pour traiter les risques tous les niveaux et fonctions. l'information et la communication : internes ou externes, linformation doit tre recherche et obtenue et communique au personnel dans la forme et le temps opportun. la supervision, pour juger et valuer lefficacit du systme et assurer son adaptation permanente C/-Le cube du COSO1 :
La combinaison des trois objectifs, des cinq composants et des structures de l'entreprise, vus comme trois axes d'analyse distincts, constitue ce qui est appel le cube COSO. La confrontation des trois dimensions de ce cube traduit le mode dapplication du contrle interne, il sagit de viser latteinte des trois objectifs par loptimisation des cinq composantes pour chaque objectif et ce pour chacune des structures. Cest une vision densemble qui permet dapprhender globalement le systme de contrle interne. Au terme du COSO I, il est expliqu que les cinq composantes sont essentiels pour latteinte de chacun des trois objectifs pour conclure que le systme efficace vis vis de cet objectif, le rapport stipule There is a direct relationship between the three categories of objectives, which are what an entity strives to achieve, and components, which represent what is needed to achieve the objectives. All components are relevant to each objectives category. When looking at any one category--the effectiveness and efficiency of operations, for instance--all five components must be present and functioning effectively to conclude that internal control over operations is effective
D/-Limite et Degr dassurance fourni par un systme de contrle interne et responsabilit relative des acteurs :
Un systme de contrle interne ne peut fournir quun degr dassurance raisonnable, il ne garantit pas absolument la ralisation des objectifs. Le systme est un ensemble des moyens pour contrler, optimiser et matriser la gestion mais ne garantit pas les rsultats et latteinte des objectifs. Mmoire dExpertise Comptable
16 Le rapport du COSO I, prcise le degr dassurance fourni par un systme de contrle interne pour viter que lui soit accord des attentes non fonde, il est expliqu que les insuffisances inhrentes un mauvais ou incomptent dirigeant conduisant des prises de dcisions non appropries, la faute humaine ainsi que la collusion entre le personnel ou leffet de la concurrence et les dcisions gouvernementales constituent des limitations et des dfis au systme. Une autre srieuse limite peut tre due un manque de ressources et limprative dquilibre entre cot et avantages. Dans cet ordre dide, le rapport conclue que le contrle interne nest pas une panace Thus, while internal control can help an entity achieve its objectives, it is not a panacea.
Sagissant de la responsabilit des auteurs dans le systme de contrle interne, le COSO1 traite du rle du conseil dadministration, des dirigeants, des auditeurs internes et du reste du personnel.
La premire responsabilit est reconnue pour le Prsident Directeur Gnral, il est responsable des valeurs et de la culture diffuse et de lenvironnement de contrle en gnral, il doit assurer le leadership aux cadres suprieurs et surveiller la manire dont ils contrlent les activits. Ces derniers attribuent les responsabilits et dterminent les tches de contrles de leurs quipes. Le rle des directeurs financiers et leurs quipes est prpondrant en terme de contrle qui touchent toutes les fonctions et structures de lentreprise. Ainsi les responsabilits se rpartissent en cascade dans lentreprise. Au conseil dadministration, il est assign le rle de supervision et de surveillance du systme de contrle interne mis en place par la direction. Les administrateurs efficaces sont objectives, comptent, imposant, inquisitive et active, pour contrler les dirigeants qui peuvent tre tents et amens manipuler les rsultats. Laction du conseil est renforce par une fonction daudit interne qui value en permanence lefficacit du systme, dcouvre et corrige ses dfaillances.
Le rapport COSO I met le contrle interne la charge de tout le personnel de lentreprise sans exclusion, il doit faire partie de toutes les fiches de description des tches de faon implicite ou explicite, la rvlation et la communication des dfaillances du systme doit tre effectu par tous. Dautres parties externes sont cites au COSO I, partageant un rle dans le contrle interne, les auditeurs externes, les analystes financiers, les valuateurs des actions, le rgulateurs de march. Ils contribuent au contrle interne en communiquant des informations utiles au conseil et la direction, mais ne sont pas responsables sur le contrle interne.
Paragraphe 2/- Le rfrentiel anglais TURNBULL 15
A/-Contexte, principe directeur et objectif des recommandations Turbull :
A la demande du rgulateur du march financier Londres the London Stock Exchange , linstitut Institute of Chartered Accountants of England and Wales a formul des recommandations relatives au contrle interne Internal Control: Guidance for Directors on the Combined Code ou Turnbull Guidance 16 , en 1999, pour assister les entreprises cotes
15 Internal Control: Guidance for Directors on the Combined Code (1999), Institute of Chartered Accountants in England and Wales, UK
16 Du nom du prsident du comit de lICAEW charg de llaboration des recommandations, Nigel Turnbull Mmoire dExpertise Comptable
17 rpondre aux prescriptions relative au contrle interne nonce dans le code de la gouvernance au Royaume Unis , soit le Combined Code 17 .
Le combined code prsente des principes de bonne gouvernance et leur dclinaison dans lorganisation et la gestion de lentreprise, ces principes doivent tre mis en uvre par les entreprises cotes auprs du London Stock Exchange et leur mode dapplication doit tre dcrit dans le rapport annuel 18 . Une originalit est observe dans lapproche anglaise au combined code consiste dans le fait que la dviation ou la non application des principes du code est permise condition dtre dclare et justifie dans le rapport annuel. Ce choix dcoule du principe comply or explain qui est clairement dfinit dans le code, au terme du quel il est expliqu: This comply or explain approach has been in operation for over ten years and the flexibility it offers has been widely welcomed both by company boards and by investors. It is for shareholders and others to evaluate the companys statement. While it is expected that listed companies will comply with the Codes provisions most of the time, it is recognised that departure from the provisions of the Code may be justified in particular circumstances. Every company must review each provision carefully and give a considered explanation if it departs from the Code provisions
le contrle interne dans le cadre du combined code est rgit par le principe C.2 du paragraphe premier qui met la charge du conseil dadministration la responsabilit de maintenir un systme de contrle interne solide pour protger les investissements des actionnaires et les actifs de lentreprise, le conseil doit valuer annuellement lefficacit du systme et doit communiquer aux actionnaires sur cette valuation. 19
Les recommandations de Turnbull assistent les entreprises pour se conformer aux obligations de contrle interne sus-indiques du code, elles traitent du contrle interne dans toutes ces dimensions, oprationnelle, conformit et fiabilit des informations financires mais reconnaissent et exigent son adaptation aux particularits de lentreprise.
17 Le combined code ou rapport Hampel est tabli en 1998 par le Financial Reporting Council, il synthtise les recommandations des prcdents rapports de gouvernance en GB, soit le code of best practices ou cadbury en 1992 et le Directorss remuneration ou code Greenbury en 1995. 18 Paragraph 9.8.6 of the UK Listing Authority's Listing Rules states that in the case of a listed company incorporated in the United Kingdom, the following items must be included in its annual report and accounts: a statement of how the listed company has applied the principles set out in Section 1 of the Combined Code, in a manner that would enable shareholders to evaluate how the principles have been applied; a statement as to whether the listed company has: - complied throughout the accounting period with all relevant provisions set out in Section 1 of the Code;or - not complied throughout the accounting period with all relevant provisions set out inSection 1 of the Combined Code and if so, setting out:(i) those provisions, if any, it has not complied with;(ii) in the case of provisions whose requirements are of a continuing nature, the period within which, if any, it did not comply with some or all of those provisions; and (iii) the company's reasons for non-compliance. 19 Paragraphe C.2 du combined code 'The board should maintain a sound system of internal control to safeguard shareholders' investment and the company's assets'. Puis le sous-paragraphe C.2.1 prcise que 'The directors should, at least annually, conduct a review of the effectiveness of the group's system of internal control and should report to shareholders that they have done so. The review should cover all material controls, including financial,operational and compliance controls and risk management systems'.
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18 B/- Dfinition du contrle interne et Caractristiques fondamentales des Turnbull guidances :
Les recommandations Turnbull dfinissent le contrle interne comme tant un systme qui comprend les politiques, procdures, tches et comportements et dautres aspects de lentreprise, qui servent conjointement : - Faciliter lefficacit et lefficience des ses oprations en lui octroyant la capacit de rpondre adquatement aux risques des affaires, oprationnels, financiers, de conformit et autres risques pouvant entraver la ralisation des objectifs. - Aide assurer la qualit du reporting interne et externe - Aide assurer la conformit avec les lois et les rglementations ainsi que les politiques internes en application de la conduite des affaires
Ce systme fournit un degr dassurance raisonnable et non absolue en raison du jugement humain, des possibilits derreur, des dtournements des contrles par le personnel ou du management.
Les recommandations Turnbull adoptent une approche base sur les principes, a principles-based approch , en insistant sur limportance de ladoption de saines pratiques daffaires qui permettent lenracinement du contrle interne et ses principes directeurs dans lorganisation et les processus, ainsi que sa prsence et son volution permanente.
Suivant cette approche, le contrle interne est adopt pour ces qualits et non pour un exercice de conformit au combined code , il doit tre incorpor dans le processus normal de gestion non comme un exercice spar, au terme dune publication de lIFAC 20 It (turnbull guidance) argues that internal control should be incorporated within the normal management and governance processes of an organization and not treated as a separate exercise undertaken to meet regulatory requirements Autres particularits des recommandations Turnbull, rsident dans le double accent port sur le rle du conseil dadministration et son adoption dune approche base sur les risques risque-based approch , le conseil est responsable du systme de contrle interne et de la gestion des risques, ceci tant explicitement dclar au combined code , il prend en charge lobligation de revoir lefficacit du systme de contrle interne et de fournir une communication annuelle aux actionnaires sur ce systme dans le cadre du rapport annuel.
C/-Nature et tendue des responsabilits en contrle interne dans les Turnbull guidances 21
Dans sa rdaction, les Turnbull Guidances sont structures en cinq parties : une introduction traitant des obligations du combined code, aux objectifs des recommandations et limportance de la gestion du risque et du contrle interne, une deuxime partie consacre au maintien dun solide systme de contrle interne, une troisime partie traitant de la revue de lefficacit du systme de contrle interne et une quatrime partie relative au reporting destins aux actionnaires portant sur le contrle interne, la cinquime partie comporte une annexe prsentant des questions utiles au conseil dans lvaluation du systme. Lattribution des responsabilits diffre suivant quil sagit du maintien dun systme de contrle interne solide, de la revue de ce systme ou du reporting aux actionnaires, malgr que
20 Internal control-a review of current development, information paper, IFAC, august 2006 21 suivant les turnbull guidances telle que revises en octobre 2005 Mmoire dExpertise Comptable
19 la responsabilit du conseil dadministration est prpondrante dans tous les cas, le management partage une responsabilit dans le maintien du systme mais non dans sa revue ou dans le reporting, cependant cest le management qui fournit les informations ncessaires au conseil pour lvaluation et le reporting..
Les recommendations Turnbull dclarent la responsabilit du conseil dadministration sur le contrle interne, sa responsabilit dans la dfinition des politiques relatives aux contrle interne ainsi que de lobtention de preuves suffisantes de son fonctionnement effectif et de son efficacit dans la gestion des risques suivant la politique et les instructions y relatives, au terme des Turnbull Guidances The board of directors is responsible for the company's system of internal control. It should set appropriate policies on internal control and seek regular assurance that will enable it to satisfy itself that the system is functioning effectively. The board must further ensure that the system of internal control is effective in managing those risks in the manner which it has approved.
Le conseil doit dfinir la nature et ltendue des risques, le niveau de risqu accept suivant la stratgie, la probabilit de survenance de ces risques, la capacit de lentreprise les rduire et les cots de la gestion des risques.
Vient par la suite le rle de la direction dans lapplication de la stratgie et directives du conseil, de concevoir le systme de contrle interne, de le piloter, didentifier et dvaluer les risques et dimpliquer lensemble du personne It is the role of management to implement board policies on risk and control. In fulfilling its responsibilities management should identify and evaluate the risks faced by the company for consideration by the board and design, operate and monitor a suitable system of internal control which implements the policies adopted by the board.
Quant au personnel de lentreprise, ils ont la responsabilit dans la ralisation des objectifs, ils doivent avoir la comptence requise et une connaissance suffisante du secteur et du march dans lequel ils oprent.
Sagissant de lvaluation, cest lentire responsabilit du conseil qui doit faire preuve de la prudence ncessaire due care dans lanalyse et le jugement des informations et rapports fournis par la direction. Le conseil peut dlguer des fonctions des comits spcialiss nommes parmi ces membres, mais reste collgialement responsable du systme. Le conseil dfinit le processus de cette valuation annuelle, le contenu et la frquence des rapports fournis par le management et les preuves et documents qui vont supporter sa dclaration et valuation finale du systme qui sera port au rapport annuel.
Paragraphe 3/- Au Canada le CICAs Criteria of Control Board Guidance on Control ou (CoCo)
Au Canada, linstitut Canadian institute of chartered accountant a publi des recommandations relatives au contrle interne dans un rapport intitul CICAs Criteria of Control Board Guidance on Control ou (CoCo) suite la demande du comit canadien ayant publi des directives de bonne gouvernance ou le Blue-ribbon comittee, le comit qui a recommand entre autre que les socits cotes aient lobligation de publier un rapport annuel sur ladquation de leur contrle interne li linformation financire et la conformit aux lois. Mmoire dExpertise Comptable
20 Dans le cadre des CoCo guidances, le contrle interne est dfinit comme tant lensemble des lments de lorganisation qui inclut les ressources, systmes, processus, culture et tches, qui supporte la ralisation des objectifs de lorganisation.
Ce rfrentiel dfinit des critres qui permettent dvaluer lefficacit des contrles au sein de lorganisation, il permet de rpondre la question Are we going to meet our objectives, and how do we know? 22
Dans ce but, il y est dfini quatre critres qui font articuler vingt sous-critres de contrle :
- Le critre Objectif (purpose citeria) reprsente la direction de lentit, il comprend cinq sous-critre qui sont les risques et opportunits, les objectifs, les politiques, les plans et les indicateurs et sous-objectifs de performances.
- Le critre Engagement (commitment criteria) qui reflte lidentit de lentit, il comprend quatre sous-critre qui sont les valeurs thiques, la politique de ressources humaine, les rgles dautorit, de responsabilit et de confiance mutuelle.
- Le critre capacit (capability criteria) regroupe cinq sous-critres lis aux comptences de lentit, connaissances, ressources et moyens, processus de communication, de coordination et activits de contrle.
- Enfin le critre de pilotage et dapprentissage (Monitoring and learning criteria), il sagit de six sous-critre traduisant lvolution de lentit, travers son interaction avec son environnement interne et externe, ses ralisations par rapport aux objectifs, sa veille stratgique, son suivi et ajustements des systmes et des procdures de contrle.
Les vingt sous-critres sont inter relis et permettent de juger ladquation du systme de contrle conu au sein dune entit, de lvaluer et den communiquer aux parties concernes.
Paragraphe 4/- Etude comparative des trois rfrentiels
Les trois rfrentiels ont le mme but, celui de dfinir et de contourner les objectifs et limites du contrle interne pour assister les directeurs dans sa conception et sa mise en place effective au sein dune entit, ainsi que de servir de rfrence aux lgislateurs.
La question est traite diffremment dans chaque rfrentiel cependant ils saccordent dfinir le contrle interne comme un processus visant latteinte des objectifs de lentit sans le limiter aux contrles de linformation financire, ces objectifs rconcilient lefficience oprationnelle, la conformit lgale et la qualit de linformation divulgue. Les trois rfrentiels sont plutt complmentaires, ils assurent ensemble une comprhension meilleure du concept et de son mode opratoire, sans prtendre des prescriptions limites ils orientent les praticiens aux champs dactions et critres dvaluation du contrle interne et insistent sur limportance de ladoption dune dmarche globale, volutive et participative.
22 rapport two sides of the same corner publi par CICA et CCAF-FCVI, May 1996 Mmoire dExpertise Comptable
21 Si le COSO et le CoCo sattardent sur les critres dapprciation du systme de contrle interne, les Turnbull guidances sattardent plus sur limputation des responsabilits, des rles des diverses parties concernes, du mode de mise en uvre et dvaluation.
SECTION 2/- Dysfonctionnement des mcanismes de gouvernance, Intervention lgislative et consensus internationale portant renforcement des obligations de contrle interne la charge de la direction Sous-section 1/- Dysfonctionnement des mcanismes de contrle du march financier et ampleur des dfaillances de contrle interne rvles Les vnements survenus sur la scne financire souvent qualifis de scandales financiers ont entran un courant de normalisation supportant les principes de bonne gouvernance dont lultime objectif est doptimiser le fonctionnement des ses mcanismes pour garantir la stabilit des marchs financiers et la scurit des investisseurs.
Loin dtre vident, cet objectif requiert une analyse profonde de ces mcanismes, leurs modes de fonctionnement, leur articulation ainsi que ltendue et les raisons de leurs dfaillances. Les principales accusations formules par les investisseurs et les instances lgislatives suite ces scandales ont t adresses aux auditeurs externes surtout quant il y a eu manquement leurs diligences professionnelles ou complaisance comme dans le cas de laffaire Enron, mais galement aux conseils dadministration et aux dirigeants des groupes en faillite, mandataires sociaux des actionnaires et souvent auteurs de ces actes dlictueux. Ces accusations portent le plus souvent sur la divulgation de fausses informations financires et la dissimulation de la vraie situation de crise de lentreprise qui prcde normalement la faillite, induisant ainsi les investisseurs en erreur dans leurs dcisions, Ceci constitue un souci majeure de la gouvernance, Nanmoins, si la bonne gouvernance tend garantir la fiabilit et la transparence des informations divulgues, ce volet relve plutt de la conformit et non de la performance, constituant les deux dimensions de la gouvernance. Cette affirmation tait la base de lenqute conduite par LIFAC en 2004 (23) dans laquelle il a t formul ce qui suit at the heart of enterprise governance is the argument that good corporate governance on its own cannot make a company successful. Companies must balance conformance with performance , il a t distingu dans cette enqute entre Corporate governance comme tant lensemble des obligations de conformit lgale et rglementaire et les obligations de performance qui rsultent des options stratgiques et qui sont la raison dtre de lentreprise dfaut de la quelle la continuit ne pourrait tre assure mme avec un niveau lev de conformit. En effet, le gouvernement dentreprise englobe les mcanismes de contrle de la direction au profit des actionnaires et du march mais aussi les rgles de fonctionnement et de conduite des affaires par la direction. Renforcer la gouvernance dentreprise ncessite de mettre sur le mme pied dgalit limprative de conformit que celle de performance, voire mme avec une considration particulire des mcanismes dterminants ou intervenants dans la performance et la stratgie, il serait plus adquat de donner aux dirigeants les outils pour viter la situation de crise que de les accabler de nouvelles obligations de conformit et de contrle.
23 Enterprise governance : getting the balance right , IFAC, 2004 Mmoire dExpertise Comptable
22 Ces outils sont ncessairement des mcanismes internes lentreprise, plutt prventifs que dtectives, agissant en amont du processus pour viter la dviation par rapport aux objectifs. Les acteurs de surveillance internes de la gouvernance sont le conseil dadministration, et les auditeurs internes alors que lorgane excutif est le Prsident et/ou directeur gnral et les organes de la direction, alors que parmi les mcanismes internes de la gouvernance quon retrouve dans la littrature et la normalisation, nous pouvons distinguer le contrle interne et la gestion du risque. Ces acteurs doivent russir la gouvernance en ayant recours lensemble de ces mcanismes internes pour faire face aux obligations de conformit et de performance et assumer les responsabilits qui rsultent de leur mandat social.
Les rsultats de lenqute conduite par lIFAC en 2004 confirme lefficacit et le rle des acteurs et mcanismes internes de la gouvernance, cette enqute visant lidentification des origines de disfonctionnements ou du succs auprs de 27 entreprises dont 16 constituent des cas dchec et 11 cas de succs y compris les cas de faillite les plus fameux ( Paramalat, Enron, HIH, Worldcom, Vivendi, Ahold) a permit de dgager les quatre zones dchec suivantes : la culture dentreprise et le ton donn par le top management (tone at the top), le conseil dadministration, le prsident directeur gnral et le contrle interne. Quant au cas de succs, en plus des quatre lments sus-indiqus, lenqute a conclue que les choix stratgiques et leur excution, la comptence en matire de fusion et acquisition ainsi que lefficacit de la gestion du risque ont conduit ces entreprises leur succs retentissent.
La confiance et la conviction des instances lgislatives dans lefficacit des mcanismes de contrle interne sont telle quils les ont hiss au top des priorits du management par un renforcement manifestes des obligations y relatives dans les lois de scurits financires. Sous-section 2/- Les dispositions de la loi Sarbanes Oxley traitant du contrle interne et la formalisation de la responsabilit des dirigeants Paragraphe 1/- Les dispositions de la section 404 et 302 de la loi SOX
La loi amricaine Sarbanes Oxley est compose de onze chapitres traitant notamment de la cration dun organisme de normalisation et de supervision de la profession comptable soit le PCAOB, du renforcement de lindpendance des auditeurs, de la responsabilit des dirigeants des socits cotes, de lamlioration de la communication financire, du conflit dintrt des analystes financiers, de lautorit et les ressources de la SEC , des tudes et des rapports des rgulateurs du march (GAO et SEC), des fraudes et infractions dans les socits et du renforcement des sanctions pnales.
Le chapitre quatre relatif la transparence et lamlioration de la communication financire, dans son article 404 traitant du contrle interne, a mis la charge de la SEC ladoption dune loi qui requiert des dirigeants des socits cotes de prparer un rapport sur le contrle interne parmi leur rapport annuel dans le quel ils dclarent leur responsabilit dans la mise en place et le maintien dune structure et de procdures adquates de contrle interne concourant la production des informations financires, et y portent leur valuation de lefficacit de cette structure et de ces procdures la fin de lexercice fiscal le plus rcent. Mmoire dExpertise Comptable
23 Dautre part larticle 404 24 de la loi amricaine met la charge de lauditeur externe la certification de lvaluation ainsi faite par la direction de la socit et den porter communication dans son rapport annuel, cette certification ne fait pas lobjet dune mission part et doit tre conduite en respect des standards du PCAOB notamment sa norme N2.
En revanche, dans le chapitre trois de la loi relative la responsabilit des dirigeants, larticle 302 exige que les principaux dirigeants excutifs et financiers attestent loccasion des rapports annuels et trimestriels publi (the principal executive officer and the principal financial officer or officers, or persons performing similar functions) 25 leur responsabilit de la revue du rapport publi, et qu leur connaissance le rapport est fiable dans ces lments significatifs. Dautres part ils dclarent leur responsabilit dans la mise en place et le maintien
24 Section 404 de la loi Sarbanes Oxley dispose: (a)- the commission shall prescribe rules requiring each annual report required by section 13(a) or 15(d) of the securities exchange commission act of 1934 (15 U.S.C. 78m,78o(d)),to contain an internal control report, which shall- (1) state the responsibility of management for establishing and maintaining an adequate internal control structure and procedure for financial reporting; and (2) contain an assessment, as of the end of the most recent fiscal year of the issuer, of the effectiveness of the internal control structure and procedure of the issuer for financial reporting (b)- internal control evaluation and reporting-with respect to the internal control assessment required by subsection (a), each registered public accounting firm that prepares or issues the audit report for the issuer shall attest to, and report on, the assessment made by the management of the issuer. An attestation made under this subsection shall be made in accordance with standards for attestation engagements issued or adopted by the board any such attestation shall not be the subject of a separate engagement. 25 La section 302 de la loi Sarbanes Oxley dispose : a/- the commission shall, by rule, require, for each company filing periodic reports under section 13(a) or 15(d) of the securities exchange commission act of 1934 (15 U.S.C. 78m,78o(d)), that the principal executive officer and the principal financial officer or officers, or persons performing similar functions, certify in each annual or quarterly report filed or submitted under either such section of such act that- (1)-the signing officer has reviewed the report (2)-based on the officers knowledge, the report does not contain any untrue statement of a material factor or omit to state a material fact necessary in order to make the statements made, in light of the circumstances under which such statements were made, not misleading (3)- based on such officers knowledge, the financial statement, and other financial information included in the report, fairly present in all material respects the financial condition and results of operations of the issuer as of, and for, the periods presented in the report; (4)- the signing officers: -A- are responsible for establishing and maintaining internal controls -B- have designed such internal controls to ensure that material information relating to the issuer and its consolidated subsidiaries is made known to such officers by others within those entities, particularly during the period in which those reports are being prepared -C- have evaluated the effectiveness of the issuers internal controls as of their internal controls based on their evaluation as of a date within 90 days prior to the report; and -D- have presented in the report their conclusions about the effectiveness of their internal controls based on their evaluation as of that date (5)- the signing officers have disclosed to the issuers auditors and the audit committee of the board of directors (or persons fulfilling the equivalent function)- -A-all significant deficiencies in the design or operation of internal controls which could adversely affect the issuers ability to record, process, summarize, and report financial data and have identified for the issuers auditors any material weaknesses in internal controls; and -B- any fraud, whether or not material, that involves management or other employees who have a significant role in the issuers internal controls; and (6)-the signing officers have indicated in the report whether or not there were significant changes in internal controls or in other factors that could significantly affect controls subsequent to the date of their evaluation, including any corrective actions with regard to significant deficiencies and material weaknesses. Mmoire dExpertise Comptable
24 du systme de contrle interne, de la diffusion de ces contrles aux niveaux des filiales et ses principaux dirigeants, de lvaluation de lefficacit de ce systme, de la communication dans le rapport annuel de leur valuation de son efficacit, ses dficiences, et des changements significatifs et ventuelles actions correctives portes sur ce systme.
La SEC a adopt en consquence les lois introduisant ces obligations relatives au contrle interne et la responsabilit des dirigeants, la loi qui implmente la section 404 dcrit les contrles concourant la production dinformation financire objet de lvaluation par les dirigeants, ces contrles comprennent sans y tre limits, les contrles relatifs linitiation, lenregistrement, le traitement et la justification des soldes des comptes, les contrles des classes de transactions, des divulgations et les assertions y relatives incluses dans les tats financiers, les contrles relatives linitiation et le traitement des transactions non systmatiques et non routinires, les contrles relatives la slection et lapplication des politiques comptables appropries et enfin les contrles relatifs la prvention, lidentification et la dtection des fraudes 26 .
Paragraphe 2/- Incidence du champ dapplication de la loi SOX toutes les socits cotes la SEC
De part son champ dapplication, la loi Sarbanes Oxley revt un caractre transnational, Sont alors rgit par cette loi toutes les socits cotes la SEC et non seulement les socits amricaines, les filiales situes ou non aux USA sont aussi soumises cette loi si leurs socits mres sont cotes la SEC . En effet, en dehors des territoires des Etats Unis, une socit peut tre sous contrle dune socit amricaine cote la SEC et de ce fait elle est soumise au SOX, cependant les obligations des filiales relatives au contrle interne sont arrtes par la socit mre qui va dterminer suivant un seuil de signification le primtre de ses travaux dvaluation du contrle interne qui pourra inclure la filiale, ainsi que ltendue et la nature des obligations des filiales. Les socits non amricaines cotes la SEC sont aussi soumises au SOX et ont vu leurs obligations se doubler, eu gard leur rglementation locale et eu gard au Sarbanes Oxley, Leurs dirigeants sont tenus au respect des dispositions des Section 302 et 404. Pour lexemple des socits franaises cotes en France et aux USA elles ont lobligation de prparer le rapport du prsident sur le contrle interne tel que prvu par la LSF franaises en plus des obligations dvaluation et de divulgation prvus par la loi amricaine. Les auditeurs ou commissaires aux comptes de ces socits cotes la SEC, amricaines ou trangres, ont eu lobligation de certifier lvaluation de la direction de son contrle interne en respect des normes et recommandations du PCAOB notamment l auditing standard N2 : an audit of internal control over financial reporting performed in conjunction with an audit of financial statement Le seul assouplissement octroy ces socits trangres aux Etats-Unis rside dans lextension du dlai dentre en vigueur des nouvelles obligations, en effet le dlai pour ces
26 Il est explique dans le rglement de la SEC implmentant la section 404 que The assessment of a company's internal control over financial reporting must be based on procedures sufficient both to evaluate its design and to test its operating effectiveness. Controls subject to such assessment include, but are not limited to: controls over initiating, recording, processing and reconciling account balances, classes of transactions and disclosure and related assertions included in the financial statements; controls related to the initiation and processing of non-routine and non-systematic transactions; controls related to the selection and application of appropriate accounting policies; and controls related to the prevention, identification, and detection of fraud. The nature of a company's testing activities will largely depend on the circumstances of the company and the significance of the control. However, inquiry alone generally will not provide an adequate basis for management's assessment Mmoire dExpertise Comptable
25 socits dites Foreign private issuer et les non accelerated filers ( metteurs dont le flottant ne dpasse pas 75 M$) a t initialement fix au 15 avril 2005 puis tendu au 15 juillet 2005 puis au 15 juillet 2006 et finalement dans un communiqu en date du 15/12/2006 la date est fixe au 15/12/2007 sous la demande de nombreuses socits notamment europennes. Tandis que pour les socits amricaines dont la capitalisation boursire quivaut ou dpasse 75 millions de dollars dites Accelerated Filler et (flottant compris entre 75 et 700 M$) les large Accelerated filers (flottant suprieur 700 M$) ce dlais tait initialement fix pour le 15 avril 2004 et a t repouss seulement au 15 novembre 2004, puis seulement au 15 juillet 2006 27.
Lattestation des contrleurs lgaux sur les procdures de contrle interne comptable et financier est maintenue au 15 juillet 2006 pour les large accelerated filers , dcale au 15 juillet 2007 pour les accelerated filers et au 15 dcembre 2008 pour les non accelerated filers 28 .
Paragraphe 3/- Renforcement manifeste et formalis de la responsabilit des dirigeants sur le contrle interne et certification par lauditeur externe
La loi Sarbanes Oxley est manifestement la plus contraignante pour les dirigeants, principalement le directeur gnral et le directeur financier (CEO et CFO), la responsabilit du contrle interne y est explicitement mise leur charge, matrialise par des obligations prcises dvaluation et de divulgations et formalise par leur dclaration de cette responsabilit dans le rapport annuel et trimestriel. Le risque encouru par les dirigeants en cas de non-respect des dispositions de cette loi, entre autre ceux relatif au contrle interne, est dordre pnal, des amendes pouvant atteindre 25 millions de dollars et un emprisonnement allant 20 ans sont prvues par la loi Sarbanes Oxley. Le souci du lgislateur tant de garantir le fonctionnement des mcanismes de contrle interne en lui apportant un parrain dans la structure de gouvernement qui est ici lorgane excutif qui doit dsormais mettre en place le systme de contrle interne, lvaluer priodiquement et divulguer ces dfaillances ou admettre son efficacit. Cette situation risque de mettre lorgane excutif dans une situation de juge et partie, ainsi le lgislateur a introduit une obligation pour lauditeur externe de certifier cette valuation par la direction dans le cadre de sa mission principale daudit et de certification des comptes et en respect des standards du PCAOB. Par cette obligation de certification mise la charge de lauditeur externe, la loi met fin un long dbat sur la place du contrle interne dans la mission daudit financier aux USA, il ne sagit plus uniquement dune question dapproche alternative daudit pour tirer un degr dassurance partir du systme de contrle interne, mais aussi dune tape part ayant pour fin de se prononcer sur lvaluation par la direction du contrle interne relatif au processus comptable et financier, quant lapproche et les moyens de cette valuation ainsi que quant sa conclusion.
27 Mmoire dexpertise comptable la certification du contrle interne dans le cadre de la loi Sarbanes Oxley-un environnement nouveau pour les commissaires aux comptes : difficults et propositions pratiques du standard n2 du PCAOB ,Mathon Nicolas, Mai 2006 28 Rapport annuel de lAMF pour lanne 2006. Mmoire dExpertise Comptable
26 Lincidence pour la mission de lauditeur externe est importante en terme de budget temps et cot, de mme pour la direction de la socit, dailleurs plusieurs analyses et critiques ont port sur le cot dimplmentation de la section 404. Sous-section 3/- Position adopte par la loi de scurit financire en France en matire de contrle interne, divergence et similitude par rapport la loi amricaine Paragraphe 1/- Le rapport du prsident sur le gouvernement dentreprise et le contrle interne
La loi de scurit financire du 01 aot 2003 29 , promulgue en France un an plus tard par rapport la Sarbanes Oxley, dans son article 117, a introduit une obligation au prsident du conseil dadministration ou du conseil de surveillance des socits anonymes, dtablir un rapport, joint au rapport de gestion annuel, dans le quel il rend compte lassemble gnrale annuelle des actionnaires, "des conditions de prparation et dorganisation des travaux du conseil ainsi que des procdures de contrle interne mises en place par la socit". Ce rapport doit en outre, pour les socits anonymes conseil dadministration, indiquer "les ventuelles limitations que le conseil dadministration apporte aux pouvoirs du directeur gnral ". Quant au rle des commissaires aux comptes de ces socits, la dite loi prcise dans son article 120, quils doivent prsenter "leurs observations" sur la partie du rapport du prsident portant sur "les procdures de contrle interne qui sont relatives llaboration et au traitement de linformation comptable et financire", ce qui exclut les autres procdures de contrle interne et les informations relatives au gouvernement dentreprise, et ce dans un rapport joint leur rapport gnral sur les comptes annuels 30 . Par ailleurs, la loi a distingu les personnes morales faisant appel public lpargne dans son article 122, en leur exigeant de publier les informations relatives aux conditions de prparation et dorganisation des travaux du conseil, aux procdures de contrle interne et aux limitations ventuelles des pouvoirs du directeur gnral selon les conditions prvues par l'Autorit des marchs financiers (AMF) dans son rglement gnral. Ces nouvelles obligations se sont appliques sans aucun dlai aux exercices comptables ouverts compter du 1er janvier 2003, sans prvoir un dispositif transitoire, ni dcret dapplication pour en prciser les modalits dapplication. Seul le rglement gnral de lAMF publi le 24 novembre 2004 est venu, comme prvu par la LSF, dfinir les conditions de publications du nouveau rapport applicable pour les socits faisant appel public lpargne en sus de ceux prvues par le droit des socits. Cest dans ce rglement que cest trouv tendu aux socits trangres et les socits en commandite par actions faisant appel public lpargne, les nouvelles obligations relatives au rapport sur le gouvernement dentreprise et le contrle interne 31 .
29 Loi n2003-706 du 1er aot 2003 : article 117 (modi fiant les articles L.225-37 et L.225-68 du Code de commerce), article 120 (modifiant l'article L.225-235 du Code de commerce) et article 122 (modifiant l'article L.621-18-3 du Code montaire et financier). 30 La CNCC a prpare une norme relative au rapport du commissaire aux comptes sur le rapport du prsident, cette norme fut homologue par larrt du ministre de la justice du 5 mars 2007, J.O N82 du 6 avril 2007 31 larticle L221-6 du rglement gnral de lAMF dispose : Les socits anonymes faisant appel public lpargne rendent publics les rapports mentionns au dernier alina des articles L. 225-37, L. 225-68 et L. 225-235 du code de commerce au plus tard le jour du dpt au greffe du tribunal de commerce du rapport mentionn larticle L. 225-100 du code de commerce. Les autres personnes morales faisant appel public lpargne rendent publiques les informations relevant des matires mentionnes au dernier alina des articles L. 225-37 et L. 225-68 du code de commerce dans les mmes conditions que celles mentionnes au premier alina si elles sont tenues de dposer leurs comptes au greffe du tribunal de commerce et ds lapprobation des comptes annuels de lexercice prcdent dans le cas contraire. Mmoire dExpertise Comptable
27
Il a fallu attendre la loi Breton en 2005 32 , pour limiter les obligations des articles 117 et 120 aux seules socits anonymes faisant appel public lpargne, cependant les obligations rsultant du rglement de lAMF aux socits trangres et aux socits en commandite par actions sont toujours en vigueur 33 .
Rcemment la loi DDAC du 3 juillet 2008 loi portant diverses dispositions dadaptation du droit des socits au droit communautaires telle que modifie par lordonnance N2009-80 du 22 janvier 2009, a limit lobligation de prparation du rapport de contrle interne aux socits cotes sur un march rglement 34 , et ce en transposition des dispositions de la directive europenne 2006/46/CE.
A prciser que suite la loi de modernisation de lconomie, loi LME n2008-776 du 4 aot 2008, le lgislateur franais a rform entre autre lappel public lpargne, travers lordonnance 2009-80 du 22 janvier 2009. Cette rforme a consist dune part en une substitution des notions europennes au concept franais dappel public lpargne, soit, loffre au public de titres financiers et ladmission aux ngociations sur un march rglement, et dautre part la suppression du statut dmetteur faisant appel public lpargne.
Larticle L225-37 tel que rform par loi DDAC exige que le rapport du prsident soit complt dune description de la composition du conseil, dun positionnement de type appliquer ou expliquer au regard du code de gouvernement dentreprise labor par les organisations reprsentatives des entreprises, dune description des modalits particulires de participation des actionnaires lassemble gnrale, Il devra galement rendre compte des procdures de gestion des risques mises en place par la socit. Ce rapport est dsormais approuv par le conseil.
32 Loi pour la confiance et la modernisation de lconomie du 26 juillet 2005 33 Les rapports annuels de lAMF pour lexercice 2004 et 2005 34 LArticle L225-37 du code de commerce en France tel que modifi par lordonnance N2009-80 du 22 janvier 2009 Dispose dans les socits dont les titres sont admis en ngociations sur un march rglement, le prsident du conseil dadministration rend compte, dans un rapport joint au rapport mentionn aux articles L.225-100, L225-102, L225-102-1, et L.233-26, de la composition, des conditions de prparation et dorganisation des travaux du conseil, ainsi que des procdures de contrle interne et de gestion des risques mises en place par la socit, en dtaillant notamment celles de ces procdures qui sont relatives llaboration et au traitement de linformation comptable et financire pour les comptes sociaux et, le cas chant, pour les comptes consolids. Sans prjudice des dispositions de larticle L225.56, ce rapport indique en outre les ventuelles limitations que le conseil dadministration apporte aux pouvoirs du directeur gnral. Lorsquune entreprise se rfre volontairement un code de gouvernement dentreprise labor par les organisations reprsentatives des entreprises, le rapport prvu au prsent article prcise galement les dispositions qui ont t cartes et les raisons pour lesquelles elles lont t. Se trouve de surcroit prcis le lieu o ce code peut tre consult. Si une socit ne se rfre pas un tel code de gouvernement dentreprise, ce rapport indique les rgles retenues en complment des exigences requises par la loi et explique les raisons pour lesquelles la socit a dcid de nappliquer aucune dispositions de ce code de gouvernement dentreprises. Le rapport prvu au prsent article prcise aussi les modalits particulires relatives la participation des actionnaires lassemble gnrale ou renvoie aux dispositions des statuts qui prvoient ces modalits. Ce rapport prsente en outre les principes et les rgles arrts par le conseil dadministration pour dterminer les rmunrations et avantages de toute nature accords aux mandataires sociaux et il mentionne la publication des informations prvues par larticle L225-100-3. Ce rapport prvu au prsent article est approuv par le conseil dadministration et est rendu public. Mmoire dExpertise Comptable
28 Paragraphe 2/- Divergences et similitudes avec la loi amricaine
Les deux lois, amricaine et franaise, visent linstauration dun rgime juridique encadrant le contrle interne dans les socits, mais leurs options diffrent plusieurs gards, la loi amricaine a fait des choix plus rigides et dont le manquement est fortement sanctionn alors que celle en France recherche une volution des pratiques au fur et mesure de lavancement dans lapplication des nouvelles obligations relatives aux contrle interne et au gouvernement des entreprises sous la surveillance et les recommandations de lAMF, Cependant aucune souplesse nest observe au niveau de la date dapplication de la LSF franaises, qui a t prvue pour lexercice comptable ouvert compter du 1er janvier 2003, alors que la date dapplication des dispositions de la section 404 de la loi sarbanes Oxley a t tendue plusieurs reprises vu limportance de ces implications pour les socits et ces difficults dapplication. Le primtre des socits vises par la LSF dune part et la loi SOX dautre part sont dsormais quivalentes depuis que la loi Breton a modifi le champ dapplication qui comprenait au dpart toutes les socits anonymes quelles soient cotes ou non, pour exclure les socits non cotes, la SOX ds sa premire rdaction ne sintressait quaux socits cotes la SEC. Les divergences entre les deux lois sont pourtant de taille, elles concernent la dfinition du contrle interne rgit par les nouvelles obligations ainsi que la nature des ces obligations. En effet la loi sarbanes oxley prcise quil sagit du contrle interne relatif la prparation des tats financiers soit les internals controls over financial reporting , ce choix dcoule de la vocation essentielle de la loi SOX garantir la transparence et la fiabilit de la communication financire des metteurs, en revanche, La loi de scurit financire napporte pas de prcision sur la notion de contrle interne ni sur la nature des procdures de contrle interne mettre en place au sein des socits anonymes, le contrle interne sous lgide de la LSF franaise est considr dans toutes ces dimensions relative lefficience, la fiabilit du reporting ainsi que de la conformit lgale. Il faut cependant noter que le rapport du commissaire aux comptes est dans le cadre de la LSF restreint au contrle interne relatif la prparation des tats financiers, tout comme dans le cadre de la SOX, la norme du CNCC relative au rapport du commissaire aux comptes sur le rapport du prsident dcrit le contrle interne relatif la prparation des tats financiers au terme suivant : Les procdures de contrle interne relatives llaboration et au traitement de linformation comptable et financire sentendent de celles qui permettent la socit de produire, dans des conditions de nature pouvoir en garantir la fiabilit, les comptes et les informations sur la situation financire et sur ces comptes. Ces informations sont celles extraites de comptes intermdiaires ou des comptes annuels ou consolids, ou celles qui peuvent tre rapproches des donnes ayant servi ltablissement de ces comptes. 35
Le pragmatisme et la rigidit de la loi amricaine se rvlent travers lobligation dvaluation annuelle du contrle interne relatif llaboration de linformation financire qui doit conduire les dirigeants porter un jugement de son efficacit suivant une approche solide, documente et base sur un rfrentiel reconnu tel que le COSO. Par contre La LSF franaise na pas exig des metteurs de procder une valuation, le rapport du prsident est plutt descriptif de lexistant. A ce titre lAMF explique quelle a souhait que la dmarche s'inscrive dans une perspective dynamique, permettant aux metteurs d'aboutir terme une apprciation sur
35 Norme de la CNCC relative au rapport du commissaire aux comptes sur le rapport du prsident, cette norme fut homologue par larrt du ministre de la justice du 5 mars 2007, J.O N82 du 6 avril 2007 Mmoire dExpertise Comptable
29 l'adquation et l'efficacit de leur contrle interne. Elle a ds lors encourag les metteurs qui disposaient d'ores et dj d'une valuation de leurs procdures de contrle interne au titre de l'exercice 2003 la rsumer dans leur rapport en prcisant, le cas chant, les pistes d'amlioration envisages 36 . La loi qui a implment la section 404 de la loi SOX ainsi que les normes du PCAOB, ont dfini des rgles prcises et des critres quantitatifs quant lapproche dvaluation et du jugement de lefficacit du contrle interne relatif la prparation de linformation financire, cest une dmarche qui tend vers un maximum dobjectivit dans la dtection et la qualification des faiblesses de ces contrles qui doivent, le cas chant, tre divulgus. La LSF franaise nest pas prcise sur lobligation de divulgation des dfaillances de contrle ni sur les rgles de leur qualification, laissant une large marge dapprciation aux metteurs en cette matire, ce titre lAMF faisant rfrence au rglement 98-07 du COB, rpond que la rglementation de la COB imposait aux metteurs de porter immdiatement la connaissance du public toute information dont la rvlation aurait une incidence significative sur leur cours de bourse, ou tout changement significatif d'une information dj communique. Ce serait notamment le cas d'une dfaillance ou insuffisance grave du contrle interne identifie l'occasion du processus d'valuation ou des diligences qui ont entour l'laboration du rapport , ainsi lobligation de divulgation des dfaillances de contrle interne existe dans un rgime gnral uniquement pour les dfaillances graves, mais nest pas rappele et signale particulirement pour les dfaillances de contrle interne. Sous-section 4/- Autres rglementations du contrle interne lchelle internationale A/-Rglementation Anglaise :
Dans le royaume uni, le combined code of the committee on corporate governance impose aux socits britanniques lobligation dentreprendre une valuation annuelle de lefficacit du contrle interne, qui est porte dans le rapport annuel. Cette valuation simpose au moins annuellement au conseil dadministration pour sassurer de lefficacit du pilotage du systme de contrle interne 37 . En dpit de lapproche de la loi SOX amricaine, La rglementation anglaise na prvu aucune obligation dattestation par lauditeur externe du rapport de contrle interne du conseil, et na pas non plus exig que tel rapport comporte une valuation de lefficacit du systme.
B/- Rglementation Canadienne:
Initialement les ACVM ont propos des mesures similaires la section 404 de la SOX par le rglement 52-111 en 2005, en mettant la charge de lauditeur externe lobligation de
36 rapport annuel de lAMF au titre de lexercice 2006. 37 Paragraphe C.2 du combined code 'The board should maintain a sound system of internal control to safeguard shareholders' investment and the company's assets'. Puis le sous-paragraphe C.2.1 prcise que 'The directors should, at least annually, conduct a review of the effectiveness of the group's system of internal control and should report to shareholders that they have done so. The review should cover all material controls, including financial, operational and compliance controls and risk management systems'.
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30 certification de lvaluation et des divulgations faite par les dirigeants sur le contrle interne. En 2006, suite la controverse souleve par ce rglement, les ACVM ont indiqu quelles ne mettraient pas en vigueur lattestation des vrificateurs externes. Elles ont opt plutt pour une attestation de lvaluation du contrle interne par le chef de la direction et le chef des finances qui sera communiqu par la socit ouverte sans quil soit exig dobtenir une opinion du vrificateur lgard de linformation sur le contrle interne communiqu par la socit. Ces obligations sont entres en vigueur pour les exercices termins le 31 dcembre 2007.
SECTION 3/- Objectifs et valeurs des nouvelles obligations dvaluation et de divulgation du contrle interne par la direction Sous-section 1/- Valeur et contraintes de lvaluation par la direction du systme de contrle interne Paragraphe 1/- Intrt et fondement de la qualification de lefficacit du contrle interne
Pour promouvoir le contrle interne dans les socits, il a t longuement soutenu quil doit faire partie des obligations de communication de la socit au mme titre que les informations financires, tant donn que la qualit de cette information dpend troitement du processus de son laboration beaucoup plus que de lattestation des auditeurs externes, qui eux-mmes exigent et fondent leurs conclusions en partie sur ses contrles internes. Si un consensus international loccasion de la promulgation des lois de scurits financires est manifestement obtenu quant limprative de la production par la socit dun rapport de contrle interne, ce nest pas le cas sur le contenu, la nature et ltendue des informations portes dans ce rapport. Entre un rapport bas sur une approche simplement descriptive ou une approche valuative, les lgislations de la scurit financire lchelle internationale divergent, la premire approche descriptive, relativement souple, facile et prfre par les dirigeants est choisie par le lgislateur franais, celle valuative tant rigide et lourde a t retenue par la loi amricaine, tant la plus contraignante. La souplesse dun rapport descriptif rside surtout dans labsence de la charge dapprciation de la qualit des procdures et des dfaillances du systme, un tel rapport laisse lapprciation de son contenu ces lecteurs, savoir notamment les actionnaires et les investisseurs ventuels. Certes ladoption des rfrentiels de place reconnus (AMF, Coso..) dans les rapports de contrle interne assure un degr suffisant dexhaustivit et duniformit des contenus et limite la libert des dirigeants dans ce rapport, mais il semble bien inadquat dinviter les actionnaires procder lapprciation dun rapport qui ne manque de technicit et qui risque dtre long et dtaill, ils pourront difficilement juger lefficacit du systme de contrle interne. Lavis des actionnaires risque dtre subjectif ce titre et laccord de tous les lecteurs sur le degr defficacit du contrle interne est impossible constituer, ils finiront par dlaisser le rapport de contrle interne et marginaliser son apport. Labsence dvaluation de la qualit du contrle interne risque de remettre en cause lutilit et la finalit mme de ce rapport et se limiterait assurer un certain niveau de transparence de la socit vis vis de sa politique interne en la matire. Mmoire dExpertise Comptable
31 Cette approche adopte en France est amliore par une intervention de lAMF qui se charge de llaboration de recommandations en la matire, du suivi et de lanalyse annuelle du contenu des rapports des metteurs, Nanmoins il est galement encourag par lAMF que le rapport sinscrive dans une dmarche damlioration, terme valuative.
Paragraphe 2/- Limites et Contraintes cot du processus dvaluation annuel
Lvaluation de lefficacit du contrle interne doit tre fonde sur une dmarche mthodologique, des lments probants et une documentation solide. Il ne suffit pas de dclarer lefficacit du dispositif purement et simplement suivant un avis subjectif ou une impression des dirigeants, dautant plus que le risque juridique qui dcoule dune dclaration htive et superficielle nest pas ngligeable ou cas o des dfaillances apportent prjudice aux actionnaires. Lesprit mme du lgislateur qui instaure lobligation dvaluation tant de garantir quil y aurait un processus qui la soutient, et qui permet de maintenir ou damliorer les contrles internes, cest dailleurs ce processus bien document et attest par les auditeurs externes qui pourrait constituer un moyen de dfense pour les dirigeants si une dfaillance intervient et met en cause leur responsabilit, cest la preuve quils mettent en uvre les diligences ncessaires en matire de contrle interne et le fait que le systme ne peut apporter une assurance absolue peut les dsengager, Le PCAOB dans un release 38 a soutenu que le principal avantage des valuations rside toutefois dans le fait quelle procure la socit ainsi quaux membres de sa direction, de son conseil dadministration et de son comit de vrification, de mme qu ses propritaires et aux autres parties prenantes une base raisonnable et fiable en vue de la communication de linformation financire de la socit, lintgrit de linformation financire est la pierre dassise des marchs publics Nanmoins, lvaluation du contrle interne est un exercice coteux, Il requiert un agencement ncessaire de ressources humaines et matrielles et une allocation dun budget temps et cot, qui est proportionnel la taille de lentreprise, la complexit de son activit et la politique de la direction et lenvironnement de contrle prvalent. Les entreprises qui ont des bonnes habitudes et qui ont adopt des bonnes pratiques de contrles interne vont plus facilement procder lvaluation et pourront dclarer aisment son efficacit ou ces zones damlioration, ainsi lAMF dans son rapport sur le gouvernement dentreprise et le contrle interne au titre de lexercice 2004 a conclue que Les bilans 2003 et/ou les plans damlioration dcrits dans les rapports montrent que : - Certaines socits sont encore dans une phase dorganisation et de formalisation de leur dispositif de contrle interne - dautres en sont dj dans une phase de renforcement des procdures -Seules les entreprises avances se sont engages dans une dmarche devant leur permettre daboutir une valuation de leur dispositif Pour les groupes de socits, notamment les multinationales, linclusion des filiales dans le primtre de contrle interne objet lvaluation a alourdi normment la tche. Aux Etats Unis dAmrique, une enqute effectue auprs de 217 socits a constat que chacune dentre elles, a consacr, en moyenne, 27000 heures de travail en 2004, lors du
38 Release 2004-001 du PCAOB dat du 9 mars 2004, au sujet de la publication du standard daudit n2 an audit of internal control peformed in conjuction with an audit of financial statement traduction par KPMG dans une publication intitule article 404 de la loi sarbanes Oxley aperu des exigences du PCAOB dition canadienne avril 2004. Mmoire dExpertise Comptable
32 premier exercice de prparation dun rapport consignant une apprciation de lefficacit du systme de contrle interne li linformation financire 39 . Si les dirigeants sont naturellement hostiles lobligation dvaluation et surtout la dclaration de lefficacit et la divulgation des dfaillances de contrle interne, cest beaucoup plus la contrainte cot du processus dvaluation qui est toujours soulev lencontre de la section 404 de la loi Sarbanes Oxley et qui a fait hsiter dautres lgislations lintroduire. Ladoption de cette approche valuative en dpit des cots quelle engendre est encourage vue sa rduction des cots de la dsorganisation et de linadquation des contrles qui rsultent en des corrections ultrieures, cest dire lin efficience et linefficacit des contrles qui est le prcurseur mme ladoption de la loi, ainsi le PCAOB soutient cette ide en publiant que lvaluation du contrle interne lgard de linformation financire nest pas sans entraner des cots mais elle procure nombre davantage de grand tendu. Les valuations priodiques et les rapports y affrents peuvent aider la direction tablir un contrle interne ou maintenir et amliorer celui qui existe dj, les valuations peuvent aider reprer les procdures qui sont inefficaces compte tenu des cots, rduire les cots de traitement des informations comptables, accrotre la productivit de la fonction finance de la socit et simplifier les systmes de contrle financier. Elles peuvent galement rduire le nombre de retraitements dans les tats financiers ainsi que le nombre de litiges 40 . Sous-section 2/- Objectifs et consquences de la divulgation des caractristiques de contrle interne et rsistance des dirigeants Paragraphe 1/- Objectif de restauration de la confiance des investisseurs
Les scandales financiers ont branl la confiance des investisseurs dans les informations communiques par les metteurs et les mcanismes de gouvernement dans lensemble, consquence grave pour tous les acteurs sur les places financires ; investisseurs, metteurs et rgulateurs. Pour garantir et fiabiliser linformation fournie au march la loi a renforc la responsabilit juridique des dirigeants et des metteurs lgard de lensemble de leurs divulgations en renforant et concrtisant des sanctions dordre pnales en cas de manipulation ou dinsuffisance dinformation significatives, jouant par ce fait son rle ultime de rgulation en ayant recours larme rpressive traditionnelle. Cependant, les investisseurs ne souhaiteraient pas voir leur richesse diminuer et entrer dans des longs procs douteux pour obtenir rparation, cest au niveau de leur prise de dcision dinvestissement, c d avant cot, que lintervention du rgulateur du march serait bien saluer. Il fallait alors introduire et garantir les moyens qui assurent les investisseurs sur la qualit et lexactitude des informations financires, base la prise de dcision dinvestissement. Il est ds lors insuffisant de prparer et publier les rapports financiers, il faudra apporter des lments de preuve de sa fiabilit focalisant sur les conditions et le processus de son laboration, sil va de soi que lmetteur soit responsable de lefficacit de ce processus, linvestisseur ne doit pas en assumer le risque li aux insuffisances et aux drapages ventuels.
39 Mmoire dexpertise comptable cadre de rflexion sur la prsentation dun rapport sur le contrle interne Saber Gharbi, Institut des hautes tudes commerciales carthage, octobre 2005. 40 Cf 12. Mmoire dExpertise Comptable
33 La dcision de linvestisseur est dautant fonde sur linformation financire produite que sur les conditions et le degr de fiabilit de son processus dlaboration, il serait alors juste et adquat de fournir aux investisseurs des lments dinformation sur ce processus qui vont conditionner sa dcision dinvestissement et son choix entre les diverses opportunits de placement. Ce droit dinformation relatif au processus de prparation de linformation financire est facilement dfendable, reste de savoir le contenu de linformation et son tendue, contrle interne du processus comptable et financier seulement ou contrle interne gnral ? Approche descriptive de ce processus ou approche synthtique et valuative ? Ces questions demeurent incompltement rsolus, mais avec un accord que linformation doit tre utile la prise de dcision de linvestisseur de faon qui puisse lpargner du risque de perte de son placement, lapproche de prudence appelle quils soient informs des risques cres par le dispositif de contrle interne mis en place, donc ces dfaillances graves, si le niveau souhait de performance ne peut tre absolument garanti aux investisseurs, cest lagencement optimal des moyens et des ressources et la vracit de linformation communique qui doivent tre garantis.
Paragraphe 2/- Objectif de comparabilit et damlioration des pratiques de contrle interne des entreprises
Le concept de contrle interne sapprte mal la standardisation vu quil dpend troitement de lactivit, des caractristiques propres de lentreprise et du style de management, Cependant le concept est riche de bonnes pratiques pouvant inspirer les dirigeants dans leurs efforts dimplmentation et damlioration de leur dispositif. Ces pratiques de contrle interne, bonnes ou mauvaises, ont t souvent occultes par les entreprises et leurs dirigeants par sensibilit un sujet qui touche rellement au cur de leur gestion quotidienne, limitant de ce fait le dveloppement du concept et la valeur ajoute quil gnre en matire de management. Le constat des dfaillances des contrles en interne et la confirmation rcente de limprative de recours ce mcanisme de gouvernance et son amlioration a fait ressentir le besoin en un maximum de transparence dans les pratiques de contrle interne des entreprises, partant dun recensement et une analyse de lexistant, dune comparaison par rapport aux rfrentiels et des dveloppement thoriques et conceptuels en la matire, les entreprises et les rgulateurs pourront rehausser les pratiques un niveau acceptable ou optimal. La transparence des pratiques de contrle interne assure par lobligation y relative de divulgation va permettre un benchmarking entre les socits, cest dans lesprit de dtecter les bonnes pratiques et de recommander leur gnralisation.
Paragraphe 3/- Limites et consquences indsirables de la divulgation et rsistance des dirigeants
La sensibilit des dirigeants la problmatique de la transparence des pratiques de contrle interne nest pas sans raisons lgitimes. La divulgation des dfaillances de contrle interne aura une incidence ngative inluctable sur la valeur de laction et sa demande sur le march financier, tout comme linformation financire, ainsi les dirigeants ont intrt attester lefficacit du systme et limiter ses dfaillances dclares.
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34 Cependant ces dfaillances ne sont pas forcment sous le contrle des dirigeants et peuvent tre invitables, en effet, La mise en place dun dispositif de contrle interne est sujette plusieurs contraintes dont la plus vidente est lquilibre entre les cots et les avantages, ainsi que la rsistance des employs, la frquence des changements structurels, oprationnels et rglementaires, Bref, maintenir un dispositif efficace est un exercice fastidieux, dautant plus que la priodicit dune anne qui est adopte au processus dvaluation et de divulgation est plutt courte. Ces difficults et contraintes vont limiter la mise en place et le maintien dun dispositif de contrle interne ultimement efficace, les dirigeants seront naturellement hostiles reconnatre linefficacit du systme dont ils sont responsables et de dclarer ses insuffisances, les actionnaires et le march considre ce dfaut comme une dfaillance de lquipe managriale sans chercher dans les excuses ou considrer larbitrage et le cot lopportunit auquel le management faisait face. De surcrot, Les dirigeants sont placs comme juge et partie dans le processus de mise en place et dvaluation et ne seront tre absolument objectifs et fournir un jugement dpourvu de biais, ils sont lauteur du systme de contrle interne et doivent juger et dclarer son efficacit ou ses dfaillances, ce qui revient dclarer leur propres dfaillances, Do la loi requiert la certification des auditeurs de lattestation des dirigeants.
SECTION 4/- Intervention rglementaire en vue de supporter les nouvelles obligations dvaluation et de divulgation du contrle interne par la direction Sous-section 1/- Intervention de LAMF pour normaliser le rapport du prsident du conseil dadministration sur le contrle interne Paragraphe 1/- Rle attribu lAMF par la loi de scurit financire franaise
En vertu de la loi de scurit financire franaise 41 , LAMF doit publier un rapport annuel sur la base des informations publies par les socits, son premier rapport fut celui de 2004, vu lentre en application immdiate de la dite loi. Lobjectif du rapport annuel de lAMF tant danalyser les pratiques des socits concernes en matire de gouvernement dentreprise et de contrle interne , de suivre lvolution de pareilles pratiques et son adaptation au contexte national et international. Le rapport de lAMF constitue un outil autant pour les investisseurs quaux metteurs, garantissant plus de transparence et danalyse aux premiers et un outil de travail et de benchmarking pour les prsidents des conseils. Afin de clarifier aux metteurs le contenu de leurs rapports dont dpend le rapport annuel de lAMF, lautorit a publi en janvier 2004 un communiqu intitul "gouvernement d'entreprise et contrle interne : Obligations de publication des metteurs faisant appel public l'pargne". Dans ce communiqu, lAMF a notamment affirm la ncessit de dcrire les rgles de gouvernement dentreprise que lmetteur applique par rapport aux recommandations des groupes de place en la matire, et ce malgr que larticle 117 de la LSF ny fait pas directement rfrence au concept de gouvernement dentreprise.
41 Article 122 in fine de la LSF Mmoire dExpertise Comptable
35 Il a t aussi exig dans ce communiqu de prciser les diligences qui ont sous-tendu la prparation du rapport du prsident et dy faire tat des dficiences de contrle interne. Dautre part, la loi de scurit financire a charg lAMF de dfinir, dans son rglement gnral, les conditions de publication des informations requises dans son article 117, ce que fut lobjet de larticle L221-6 du rglement gnral.
Paragraphe 2/- Le Rfrentiel du contrle interne labor par lAMF, Objectifs et apport :
Dans un souci dharmonisation des approches et en vu de permettre la comparabilit des rapports de contrle interne, LAMF a publi un rfrentiel de contrle interne en janvier 2007 pour mieux encadrer et orienter les prsidents des socits soumises lobligation de prparer ce rapport. Le groupe de travail auquel lAMF a confi la prparation de son rfrentiel a pris le soin de concilier 42 entre les bonnes pratiques observes ltranger, la rglementation franaise, les recommandations des rapports sur la gouvernance dentreprise et les volutions des 4mes, 7mes et 8 me directive europennes 43 . Il est clairement rappel au niveau de la description de lapproche dlaboration de ce rfrentiel que chaque socit est responsable de son organisation propre et donc de son contrle interne, lequel devrait sinscrire dans le cadre dune bonne gouvernance telle que dveloppe par les rapports Vienot et Bouton, Ce cadre na pas vocation tre impos aux socits ni se substituer aux rglementations spcifiques en vigueur dans certains secteurs dactivit, notamment le secteur bancaire et le secteur des assurances. Il peut tre utilis par les socits faisant appel public lpargne pour superviser ou, le cas chant, dvelopper leur dispositif de contrle interne, sans cependant constituer des directives sur la faon de
42 Rsultat des travaux du groupe de place tabli sous lgide de l4AMF le dispositif de contrle interne: cadre de rfrence page 5, janvier 2007 43 4me et 7me directives comptables de la commission europenne : les socits [] faisant appel public lpargne fassent chaque anne une description des principales caractristiques des systmes de contrle interne et de gestion des risques [] dans le cadre du processus dtablissement de linformation financire ou, au niveau consolid, en relation avec le processus dtablissement des comptes consolids. [] . 8me directive sur le contrle lgal des comptes : cette proposition de directive qui a fait lobjet dun accord politique au Conseil aprs son adoption fin septembre 2005 par le Parlement europen pose le principe que les entits dintrt public doivent tre dotes dun Comit daudit, tout en laissant, sous certaines conditions, aux Etats membres la possibilit de ne pas imposer sa mise en place. Ainsi, les Etats membres peuvent permettre que les fonctions attribues au Comit daudit soient exerces par lorgane dadministration ou de surveillance dans son ensemble (article 39.1), ou encore, permettre ou dcider que lensemble des dispositions relatives au Comit daudit ne sappliquent pas aux entits qui disposent dun organe remplissant des fonctions quivalentes celles dun Comit daudit, instaur et fonctionnant en vertu des dispositions en vigueur dans lEtat membre o lentit contrler est enregistre (article 39.5) . Parmi les possibles fonctions dun Comit daudit [] sont notamment cits le suivi du processus dlaboration de linformation financire, le suivi de lefficacit des systmes de contrle interne, de laudit interne, le cas chant, et de la gestion des risques de la socit. . Il est galement prvu que le contrleur lgal [commissaire aux comptes] fasse rapport au Comit daudit sur les questions fondamentales souleves par le contrle lgal notamment les faiblesses majeures du contrle interne en rapport avec le processus dlaboration de linformation financire .
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36 concevoir leur organisation. Cest en dfinitive un outil qui devrait contribuer une plus grande homognit des concepts sous- tendant la rdaction des rapports des prsidents sur le contrle interne et pourrait donc en faciliter la lecture pour les investisseurs. 44 , Ces dclarations sinspirent du modle britannique et mettent en vidence lintention pralablement dclare du groupe de travail de retenir lesprit du Turnbull Guidances savoir le comply or explain approach et le principle based approach , il est ainsi cit au niveau de la synthse du rfrentiel de lAMF que le contrle interne est dautant plus pertinent quil est fond sur des rgles de conduite et dintgrit porte par les organes de gouvernance et communiques tous les collaborateurs. Il ne saurait en effet se rduire un dispositif purement formel en marge duquel pourraient survenir des manquements graves lthique des affaires .
Dans sa rdaction le rfrentiel se compose de trois parties : La premire est une prsentation des principes gnraux de contrle interne savoir de sa dfinition, dune dlimitation du primtre du contrle interne et des ses composantes (cinq composantes linstar du COSO amricain), des acteurs du contrle interne et leur responsabilits respectives et enfin de ses limites. La deuxime comporte compose dun Guide dapplication relatif au contrle interne de linformation comptable et financire publie par les metteurs. Ce Guide mis la disposition des fonctions concernes de lentreprise pourra tre utilis, en tant que de besoin, pour la rdaction du rapport du Prsident pour celles des procdures de contrle interne relatives llaboration et au traitement de linformation financire et comptable.
Et Enfin une troisime partie deux questionnaires de porte gnrale, lun relatif au contrle interne comptable et financier, lautre affrent lanalyse et la matrise des risques.
LAMF a publi aussi un rfrentiel de contrle interne simplifi destin aux socits cotes dites les valeurs Moyennes et Petites, en abrvi VaMPs, dont la capitalisation ne dpasse pas 1 Md, et ce dans le cadre de ladaptation des obligations d'information financire aux petites et moyennes capitalisations qui ont t juges lourdes surtout avec la transposition en droit franais des directives europennes rgissant ce domaine, et qui sont les mmes pour toutes les socits quelle que soit leur taille. Une telle situation pouvant rduire lattractivit de la cotation sur les marchs rglements.
Sans retard par rapport au premier rfrentiel, le rfrentiel amnag aux besoins des VaMPs a fait lobjet dune recommandation de lAMF en janvier 2008, et sapplique donc lexercice 2007 tout comme le premier rfrentiel.
Ce cadre simplifi comprend les principes gnraux de contrle interne et deux questionnaires, l'un relatif au contrle interne comptable et financier, l'autre l'analyse et la matrise des risques. Les valeurs moyennes et petites sont invites prciser, dans le rapport du prsident, si elles se sont appuyes sur ce guide pour la rdaction du rapport. Il nest pas en revanche demand de rpondre, dans le rapport du prsident, aux questionnaires inclus dans le guide. Les socits concernes devront mettre l'accent sur les lments et informations susceptibles d'avoir un impact significatif sur leur patrimoine ou leurs rsultats.
44 Rsultat des travaux du groupe de place tabli sous lgide de l4AMF le dispositif de contrle interne: cadre de rfrence page 7, janvier 2007
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37 Lutilit des rfrentiels de lAMF est mis en vidence dans le rapport annuel de lAMF de 2008, qui fait ressortir sur la base dun chantillon de 100 socits cotes, 73% des socits qui ont dclar leur mthodologie ( soit 80% de lchantillon) ont dclar stre appuy sur le cadre de rfrence de lAMF ( soit un total de 58 socits), 24 des 30 VaMPs de lchantillon qui indiquent utiliser un ou plusieurs rfrentiels mentionnent le cadre de rfrence de lAMF ou sa version simplifie.
Paragraphe 3/- Contenu du rapport du prsident sur le contrle interne et pratiques des entreprises franaises
Daprs la LSF, Le rapport du prsident porte sur "Les conditions de prparation et dorganisation des travaux du conseil ainsi que des procdures de contrle interne mises en place par la socit". Ce rapport doit en outre, pour les socits anonymes conseil dadministration, indiquer "les ventuelles limitations que le conseil dadministration apporte aux pouvoirs du directeur gnral ". LAMF dans son communiqu en janvier 2004 a affirm la ncessit de dcrire les rgles de gouvernement dentreprise que lmetteur applique par rapport aux recommandations des groupes de place en la matire. Il sen suit une structuration des rapports des prsidents en trois partie : Gouvernement dentreprise organisation et fonctionnement du conseil, les procdures de contrle interne et les ventuelles limitations des pouvoirs du directeur gnral. Lors des deux premires annes lapproche observe tait plutt descriptive et dtaille la lumire des recommandations de lassociation AFEP MEDEF publies au 5 novembre 2003 mais aussi en raison des dlais rduits dentre en vigueur, ce qui a pouss lAMF dans son rapport annuel exiger ladoption dune approche progressive permettant de raliser une valuation vritable des risques et du contrle interne mis en place. Nanmoins, malgr une nette amlioration des rapports de contrle interne entre 2004 et 2008, le dernier rapport annuel de lAMF en date du 27 novembre 2008 na pas conclue quune valuation a t faite par lune des socits de lchantillon, en effet au niveau de lapprciation du contrle interne ce rapport conclue que : 84 % des socits ( sur un chantillon de 100 socits cotes) indiquent quelles ont inscrit leur dispositif de contrle interne dans une dmarche damlioration continue (contre 60 % lan dernier), Parmi ces socits, prs de la moiti indiquent avoir mis au point des questionnaires dauto-valuation.
Pour les socits soumises la loi Sarbanes-Oxley (SOX) qui ont lobligation dvaluation des contrle interne relative linformation financire en vertu de la loi amricaine, soit 9 socits de lchantillon en 2008 (contre 16 en 2007), La plupart de ces socits prcisent dans leur rapport que le processus dvaluation de lefficacit du contrle interne est en cours au moment de la publication du rapport.
Si le retard dans lvaluation est justifi par la lourdeur et la complexit de la tche et a t tolr jusqu 2008, ce nest pas le cas pour les dfaillances graves de contrle interne, ce titre lAMF dans son rapport annuel de 2008 a rappel que les socits doivent, tout moment, au titre de linformation permanente, communiquer au march les dfaillances ou insuffisances graves de leur contrle interne 45 .
45 Authorit des marchs financiers Rapport de lAMF sur le gouvernement dentreprise et le contrle interne Hubert Reynier, secrtaire gnral adjoint de lAMF, confrence de presse 27/11/208 Mmoire dExpertise Comptable
38 Lanne 2008 a vu introduire des nouvelles obligations au niveau du rapport de contrle interne, la loi DDAC du 3 juillet 2008 46 tant un nouveau cadre juridique pour ce rapport, il y est impos quil y soit mentionn une description de la composition du conseil, dy confirm lapplication des mcanismes de gouvernement au regard du code de gouvernement dentreprise labor par les organisations reprsentatives des entreprises (AFEP/MEDEF) ou dexpliquer ventuellement le non respect de ce code suivant un positionnement de type appliquer ou expliquer ; dy dcrire les modalits particulires de participation des actionnaires lassemble gnrale, et notamment dy dcrire les procdures de gestion des risques mises en place par la socit.
Sous-section 2/- Approche et critres dvaluation et de divulgation aux Etats Unis dans les rglements de la SEC et les normes du PCAOB Paragraphe 1/- Approche et critres dvaluation de lefficacit du contrle interne dans les rglements de la SEC :
Le rglement de la SEC adopt en application des dispositions de la section 404 de loi Sarbanes Oxley 47 a confirm lobligation incombant la direction de procder une valuation annuelle du dispositif de contrle interne relatif llaboration de linformation financire. Dans sa premire proposition le rglement de la SEC ne fournit aucune indication relative lapproche et les critres respecter par la direction dans le processus dvaluation ni concernant le contenu de son rapport annuel, ce qui a suscit beaucoup de commentaires 48 appelant une normalisation de ces critres dvaluation pour servir aux metteurs comme support dans ce processus ainsi que concernant ltendu et la nature des informations communiquer dans le rapport. En rponse ces commentaires la SEC dans la version finale du rglement rgissant lvaluation et le rapport annuel de la direction concernant le contrle interne du processus comptable et financier prcise que, outre la dclaration de sa responsabilit dans la mise en place et le maintien de ce processus, la direction doit procder une dclaration identifiant le rfrentiel utilis dans le Processus dvaluation (La norme N2 du PCAOB fait rfrence au COSO, dans son paragraphe 13 en prcisant que la direction doit utiliser un rfrentiel de contrle interne reconnu et permettant datteindre lobjectif dvaluation de lefficacit du CI,
46 Cf note 29 47 Final rule: managements reports on internal control over financial reporting and certification of disclosure in exchange act periodic reports Securities and Exchange Commission, date effective: 14 aot 2003. http://www.sec.gov/rules/final/33-8238.htm. 48 le rglement sus-vise de la SEC explique We received comments from 17 commenters on our proposed annual internal control report requirements. All of these commenters believed, in varying degrees, that we should set forth additional disclosure criteria or standards for the management report. Nine commenters stated that we should provide guidance as to the topics to be addressed in the management report, or specify standards or a common set of internal control objectives to be considered by management when assessing the effectiveness of its company's internal control over financial reporting to ensure that control objectives are addressed in a consistent fashion. These commenters believed that consistent standards for management's report on internal control would help investors to understand and compare the quality of various management internal control reports. Mmoire dExpertise Comptable
39 Le COSO est recommand dans le paragraphe 14 et 15 de la norme, mme sil est prcis que dautres rfrentiels dvelopps dans dautres pays peuvent tre utiliss), une dclaration de lefficacit ou non de ce processus lissu dune valuation annuelle incluant divulgation des faiblesses significatives dans ce processus , et en cas dexistence dune ou de plusieurs faiblesses graves (material weaknesses) il nest pas admis de conclure que le processus est efficace, et enfin une dclaration que lauditeur externe qui a audit les tats financiers inclus dans le rapport annuel a prpar un rapport de certification portant sur lvaluation du processus. 49
La SEC a dlibrment limit ses obligations concernant lapproche et les critres dvaluation et de divulgation, le rglement justifie ces limites par la variation des mthodes suivant les spcificits des metteurs, cependant il y est exig que le processus dvaluation doit se baser sur des lments de preuve evidential matters et une documentation solide et suffisante. Le rglement a ajout lobligation aux dirigeants de dclarer trimestriellement les changements significatifs intervenus dans le contrle interne relatif llaboration des informations financires. Quant la dfinition des faiblesses significatives le rglement fait renvoi aux dfinitions des normes daudit GAAS ou General Accepted Auditing Standard et aux normes de certification attestation standard , la dfinition correspondante est donne dans la norme N2 du PCAOB relative laudit du contrle interne fait conjointement laudit financier un audit of internal control performed in conjunction with an audit of financial statement Malgr que la norme susvise est destine aux auditeurs externes pour dterminer leur approche daudit et les critres de leur apprciation et certification de lattestation de la direction du contrle interne du processus comptable et financier, les liens entre cet audit et laudit financier et leurs communications et rapports aux divers parties, les metteurs ont
49 le rglement sus-vise de la SEC explique The final rules require a company's annual report to include an internal control report of management that contains: - A statement of management's responsibility for establishing and maintaining adequate internal control over financial reporting for the company; A statement identifying the framework used by management to conduct the required evaluation of the effectiveness of the company's internal control over financial reporting; Management's assessment of the effectiveness of the company's internal control over financial reporting as of the end of the company's most recent fiscal year, including a statement as to whether or not the company's internal control over financial reporting is effective. The assessment must include disclosure of any "material weaknesses" in the company's internal control over financial reporting identified by management. Management is not permitted to conclude that the company's internal control over financial reporting is effective if there are one or more material weaknesses in the company's internal control over financial reporting; and A statement that the registered public accounting firm that audited the financial statements included in the annual report has issued an attestation report on management's assessment of the registrant's internal control over financial reporting. As proposed, our final rules also require a company to file, as part of the company's annual report, the attestation report of the registered public accounting firm that audited the company's financial statements Mmoire dExpertise Comptable
40 souvent recours cette norme comme guide dans leur approche dvaluation et se sont largement inspir de ses dfinitions et critres. Paragraphe 2/- Les Normes du PCAOB et application dun seuil de signification aux dfaillances de contrle interne La norme N2 du PCAOB 50 an audit of internal control performed in conjunction with an audit of financial statement a t approuv par la SEC en date du 17 juin 2004, elle constitue une rfrence trs utile pour les auditeurs mais aussi pour les socits pour lapplication des obligations de larticle 404 de la loi SOX, des notions trs importantes sont amplement tays dans cette norme servant au processus dvaluation du contrle interne, notamment concernant la dtermination du primtre des entits contrler, le rfrentiel considr dans la conduite de lvaluation, les critres de qualification du degr de signification des faiblesses de contrle, la dtermination des comptes, assertions et classes de transactions significatifs, lidentification des contrles et la taille de lchantillon slectionner en fonction de la frquence et de la nature des contrles. Evidemment, la norme est structure de faon qui permette de traiter les problmes lis lapproche daudit, aprs un rappel des notions gnrales telles que le champ dapplication de la norme, les objectifs daudit portant sur le contrle interne relatif llaboration de linformation financire et la dfinition de ce contrle, la notion dassurance raisonnable issue dun audit, les limites inhrents au contrle interne relatif llaboration des informations financires et la responsabilit de la direction, la norme focalise sur la dmarche daudit du contrle interne relatif llaboration des informations financires. Elle fixe les rgles dapprciation de la signification des faiblesses de ce contrle interne et en fourni des exemples, dtermine les bases de la considration de la fraude dans laudit portant sur ce contrle interne puis, sagissant concrtement de la mission daudit , la norme consacre plus de 100 paragraphe ( du paragraphe 27 au 141) la conduite de la mission partant de lacceptation, la planification , la revue de la documentation de lvaluation faite par la direction , la comprhension du contrle interne du processus comptable et financier, lidentification des comptes, assertions et classes de transactions et oprations significatives, lidentification des contrles interne, les tests et valuation de la conception et du fonctionnement de ces contrles, la dtermination de la taille des chantillons, lvaluation de lefficacit du comit daudit, lutilisation des travaux dautres parties, les liens avec laudit financier, la documentation de cet audit et les divers rapports de lauditeur externe lissue de cet audit. La richesse de la norme et son apport rside dans la mthodologie intressante quelle offre aux professionnels daudit, elle doit aboutir la conclusion de lexistence ou non de faiblesses des contrles, lapprciation de la signification de ces faiblesses pour juger du bien fond de la dclaration par la direction de lefficacit de ce contrle interne et de la divulgation ou non de ces faiblesses.
50 The Board established a standard to govern the newly required audit by adopting Auditing Standard No. 2, An Audit of Internal Control Over Financial Reporting Performed in Conjunction with an Audit of Financial Statements ("Auditing Standard No. 2").1/ The Securities and Exchange Commission ("Commission" or "SEC") approved Auditing Standard No. 2 on June 17, 2004 , PCAOB Release 2007-005 May 24 2007, page2 . Mmoire dExpertise Comptable
41 Il sagit pour les auditeurs dun double objectif, prononcer une opinion sur lavis de la direction concernant lefficacit du contrle interne relatif llaboration de linformation financire ainsi quune opinion de lauditeur relatif son apprciation de ce contrle interne, do les lecteurs du rapports bnficient dun jugement double, celui de la part de la direction et celui de son auditeur. Le rapport de la direction relative au contrle interne du processus comptable et financier doit imprativement inclure une dclaration de lefficacit ou non de ce contrle interne, et doit, le cas chant, faire mention des faiblesses graves dtectes dans ce processus au quel cas ce systme ne peut tre dclar efficace. Ainsi, Les faiblesses de contrle interne identifies doivent tre qualifies en tant que faiblesses, faiblesses significatives ou faiblesses majeures ( dficiency, significant deficiency or material weaknesses 51 ), La dfinition donne par la norme N2 de la dficience significative peut tre traduite comme suit une dficience significative est une dficience de contrle ou une combinaison de dficience de contrle, qui affecte la capacit de la socit initier, autoriser, traiter, comptabiliser ou communiquer des donnes financiers respectant les principes comptables gnralement tablis et qui est telle quil existe une probabilit plus que faible quune anomalie ayant des consquences matrielles sur les comptes de la socit ne soit ni prvenus ni dtectes 52
Concernant les critres de qualification des faiblesses, la norme retient la probabilit que ces faiblesses prises individuellement ou conjointement engendrent une anomalie dans un compte ou une note aux tats financiers ainsi que le caractre significatif de lerreur probable dans les tats financiers , nanmoins dautres critres sont cits par la norme tels que la nature mme des contrles , par exemple les dficiences de contrles suivants peuvent tre systmatiquement qualifis de dficience significatives 53 :
51 Au terme de la norme N2 du PCAOB Internal Control Deficiency. An internal control deficiency exists when the design or operation of a control does not allow management or employees, in the normal course of performing their assigned functions, to prevent or detect misstatements on a timely basis. Significant Deficiency. A significant deficiency is an internal control deficiency or combination of control deficiencies that adversely affects the companys ability to initiate, authorize, record, process, or report external financial data reliably in accordance with GAAP. In such an occurrence, there will be a more-than-remote likelihood that a misstatement of the companys annual or interim financial statements that is more than inconsequential would not be prevented or detected. Material Weakness. A material weakness is a significant deficiency or combination of significant deficiencies that results in a more-than-remote likelihood that a material misstatement of the annual or interim financial statements will not be prevented or detected. site web management systems consulting inc
52 Mmoire Expertise comptable la certification du contrle interne dans le cadre de la loi Sarbanes-Oxley, un environnement nouveau pour le commissaire aux comptes : difficults et proposition pratique du standard N2 Du PCAOB maton Nicolas, May 2006, centre de documentation et des experts comptables et des commissaires aux comptes 53 Mmoire Expertise comptable la certification du contrle interne dans le cadre de la loi Sarbanes-Oxley, un environnement nouveau pour le commissaire aux comptes : difficults et proposition pratique du standard N2 Du PCAOB maton Nicolas, May 2006, centre de documentation et des experts comptables et des commissaires aux comptes Mmoire dExpertise Comptable
42 - Contrles relatifs la slection et lapplication des rgles comptables en conformit avec les normes comptables gnralement admises - Contrles relatifs la fraude - Contrles visant les catgories dopration non routinires ou incluant une part importante de jugement - Certains contrles relatifs au processus de clture des comptes annuels, notamment les contrles visant lautorisation des critures de clture. De mme la norme fournit des exemples dindicateurs forts de faiblesses majeures de contrle interne, qui sont : les publications dtats financiers corrigs, lidentification par le commissaire aux comptes dajustements daudit matriels d des erreurs ou la fraude, linefficacit des activits de supervision du comit daudit, linefficacit de laction de laudit interne dans le cas o le laudit interne est sens jouer un rle clef dans la structure de contrle interne de la socit, linefficacit des activits des dpartements lis la bonne application des rglements dans le cas dactivits fortement rgules, lidentification de fraudes commises par la direction de la socit, quelques soit leur montant, un environnement de contrle jug inefficace et lexistence d dficiences significative identifies et communiques dans le pass la direction et au comit daudit et pour lesquelles aucune action correctrice na t entreprise par la socit. Cette norme a fait lobjet de rvision par le PCAOB, ainsi en dcembre 2006, le PCAOB a propos une nouvelle norme en remplacement de la norme N2 soit la norme N5 An Audit of Internal Control Over Financial Reporting That Is Integrated with An Audit of Financial Statements ("Auditing Standard No. 5") , qui a t finalement retenue et publi au 24 May 2007, Sans remettre en cause lintrt de la norme N2, son remplacement a t dcid afin dassurer plus de pertinence et defficacit au processus daudit portant sur le contrle interne dans le cadre de la section 404 du SOX, et notamment de permettre plus de souplesse et dapplicabilit de la norme aux socits de moindre taille et de moindre complexit 54 .
54 The Board issued these proposals with the primary objectives of focusing auditors on the most important matters in the audit of internal control over financial reporting and eliminating procedures that the Board believes are unnecessary to an effective audit of internal control. The proposals were designed to both increase the likelihood that material weaknesses in companies' internal control will be found before they cause material misstatement of the financial statements and steer the auditor away from procedures that are not necessary to achieve the intended benefits. The Board also sought to make the internal control audit more clearly scalable for smaller and less complex public companies and to make the text of the standard easier to understand. In formulating these proposals, the Board re-evaluated every significant aspect of Auditing Standard No. 2. , PCAOB Release 2007-005 May 24 2007, page3. Mmoire dExpertise Comptable
43 CHAPITRE 2/- LE CONTROLE INTERNE EXCELLENT MECANISME DE GOUVERNANCE SOUS LA RESPONSABILITE DES DIRIGENTS, FONDEMENTS, LIMITES ET BONNES PRATIQUES
SECTION 1/- Le contrle interne premire ligne de dfense de lentreprise et principal levier des structures de gouvernement
Sous-section 3/- Hirarchie et rles des mcanismes de gouvernement de lentreprise et mise en vidence de la primaut du contrle interne Paragraphe 1/- Un organe interne de surveillance de la direction: le conseil dadministration
Les premiers dbats sur le gouvernement dentreprise ont plac le conseil dadministration au centre de leurs analyses, en se basant principalement sur la thorie dagence comme thorie explicative, ils tudient le rle, le mode de fonctionnement et les conditions defficacit du conseil dadministration. La thorie dagence est explique par Grard Charreaux 55 dans les termes suivant les dirigeants sont les reprsentants (agents) des actionnaires. Comme leurs intrts divergent des actionnaires, il est ncessaire quils soient soumis un systme de contrle afin de grer conformment lintrt de ces derniers. Si les systmes fonctionnent efficacement, lentreprise sera performante (du point de vue des actionnaires) et inversement , ainsi la divergence des intrts entre actionnaires et dirigeants qui rsultent de la dissociation entre fonction de proprit et de management est lorigine de la mise en place de divers mcanismes de contrle qui constituent des cots dagence, dont le conseil dadministration. Ltude de la relation entre structure de proprit et rle du conseil dadministration montre quil varie en fonction de cette structure, sa fonction disciplinaire des dirigeants devient secondaire dans les entreprises familiales o le contrle relve principalement des actionnaires alors que pour les socits managriales son rle est prpondrant, en effet la dispersion du capital et labsence dactionnaires majoritaire facilite labus des dirigeants et rend ncessaire la prsence dorganes de contrle.
La thorie de lagence est complte par la thorie des cots des transactions dfendue par Williamson en 1985, suivant la quelle le conseil dadministration constitue un mcanisme organisationnel qui permet de garantir la scurit des transactions, en premier lieu, entre la firme et les actionnaires en tant quapporteurs de capitaux et en second lieu, entre la firme et les dirigeants, qui louent leur capacit managriale. Accessoirement, et dans des circonstances particulires, il peut galement assurer le mme rle pour grer des relations avec dautres partenaires, tel que par exemple, les salaris et les actionnaires. 56 Cette thorie est utile pour justifier la prsence de divers partenaires comme membre du conseil dadministration tel que les salaris.
55 page 143 de louvrage le gouvernement des entreprises, corporate governance, thories et faits , grard charreaux , dition economica,1997. 56 page 150 de louvrage le gouvernement des entreprises, corporate governance, thories et faits , grard charreaux , dition economica,1997. Mmoire dExpertise Comptable
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Ainsi le fondement thorique du conseil dadministration comme organe disciplinaire des dirigeants est solide, son rle ne peut tre contest en dpit des cots dagence quil cause la firme, en effet outre les cots de fonctionnement du conseil et les rmunrations des administrateurs, Girard Charreaux soutient que la prsence de certains partenaires au conseil, qui peuvent profiter de leur situation pour influencer les transactions de faon en tirer profit, peut induire des cots dopportunit particulirement levs. 57 , cependant la composition, le mode de fonctionnement du conseil et ses dcisions collgiales doivent limiter pour autant lopportunisme des agents et aligner au maximum leurs intrts ceux des intrts sociaux. Dailleurs, les codes de bonnes gouvernance ainsi que les lois sattardent organiser le mode de fonctionnement autant que les responsabilits des administrateurs pour atteindre le degr defficacit souhait du conseil, ces lois et recommandations soutiennent notamment la dissociation entre fonction de prsident et de directeur gnral pour concrtiser la sparation entre la fonction de contrle dvolue au conseil et le pouvoir excutif du directeur gnral, lassociation des deux fonctions entre les mains du PDG a fait marginalis le rle du conseil, cette dissociation est aussi assure en adoptant la forme de conseil de surveillance et de directoire. Dautres attributs du conseil dadministration tels que le nombre des administrateurs, la prsence dadministrateurs externes ou indpendants, la composition de comits spcialises : daudit, de rmunration ou de nomination, ladoption dune charte, lorganisation des travaux et la frquence des runions, constituent des bonnes pratiques de la gouvernance. En exerant son rle disciplinaire, le conseil dadministration intervient dans la gestion en arrtant la stratgie globale de lentreprise et surveiller sa mise en uvre par les dirigeants, il constitue de se fait un mcanisme de gouvernance actif et fortement impliqu dans la dfinition des objectifs de lentit. Ce mcanisme de gouvernance interne lentreprise est grev dans son action de contrle par sa dpendance vis vis des dirigeants quil est cens contrl en matire dinformation, ce titre il fait face lasymtrie informationnelle qui existe avec les dirigeants qui peuvent largement manipuler linformation queux mme prparent.
Paragraphe 2/- Un organe externe de contrle financier : lauditeur externe ou commissaire aux comptes
Linformation financire prpare par les dirigeants et arrte par le conseil dadministration est le moyen par le quel la socit communique avec les actionnaires et les investisseurs potentiels et tous les acteurs sur le march. Le conseil dadministration notamment son comit daudit est charg de contrler les informations fournies par les dirigeants qui lui serviront pour la prise de dcision stratgique et lvaluation de la performance, il est assist dans cette mission par lauditeur externe ou commissaire aux comptes. Ce dernier est investi dune mission dintrt public, intervenant comme tierce partie entre les acteurs internes de lentreprise et le march extrieur pour donner un avis avis et objectif sur la fiabilit des informations financires publies et jouissant dun statut lgal ou contractuel lui permettant dinspecter linformation ainsi que le processus de son laboration.
57 page 152 de louvrage le gouvernement des entreprises, corporate governance, thories et faits , grard charreaux , dition economica,1997.
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45 Linstitution de la fonction daudit externe est justifie autant par le besoin dun mcanisme externe de contrle qui complterait celui du conseil dadministration et qui se caractrise par son indpendance et son objectivit, ainsi que par la technicit et la complexit des informations financires et du manque de comptence de tous les utilisateurs pour linterprter. Lobjectif du commissaire aux comptes est de certifier la rgularit et la sincrit des tats financiers qui doivent reflter fidlement la situation financire de lentreprise, cependant son avis ne peut fournir quune assurance raisonnable voire limite dans certaines missions, pour se faire la profession a dvelopp lapproche et les procdures daudit qui permettra lobtention de ce degr dassurance. La dtection des fraudes et la rvlation des faits dlictueux font partie des diligences des auditeurs externes en parallle la certification de linformation financire, leur rle de scurisation des investisseurs saccentue dans les cas de malversations par les organes de direction, cest ainsi que lexercice daudit doit tre fait en tout scepticisme. Le succs ralis par la profession daudit et son apport la problmatique de la gouvernance est indniable autant par la richesse de ses moyens que par la confiance des acteurs surtout en matire de comptence, cependant les scandales financiers retentissent ont remis en cause cette confiance notamment en matire dindpendance. Cependant, lchec des auditeurs mis lvidence pour certains de ces cas, nest quun chec du dernier maillon de la gouvernance, la dtection des irrgularits ou manipulations comptables par les auditeurs ne constituerait que le constat dun fait, si la gravit des faits est telle que lentreprise risque la faillite, laudit externe ne pouvait pas lviter, il pourrait seulement en avertir les investisseurs.
Paragraphe 3/- Excellence du contrle interne outil de gestion et de contrle en amont
Le contrle de la gestion et des informations financires quoffrent le conseil dadministration et lauditeur externe intervient posteriori du processus de prise de dcision, si le conseil est impliqu dans les dcisions stratgiques, une grande marge de manuvre est laisse aux dirigeants au quotidien malgr que les runions du conseil peuvent tre assez frquentes. La conduite des affaires par les dirigeants peut entraner une dviation, volontaire ou fortuite, par rapport aux objectifs arrts par le conseil et peut aller jusqu entraver lintrt social, linformation financire peut aussi tre dguise par les dirigeants. Le contrle doit tre un exercice quotidien pour viter la prolifration dune situation, cause derreurs, dabus ou de dtournements. Le contrle interne est la conscration de ce principe, non seulement il intervient au fur et mesure du processus de gestion, il est cens tre dfinit et conu au pralable de faon rduire et prvenir les alas de la performance et de la conformit. En tudiant et organisant les procdures de travail quotidien, en adaptant les ressources humaines et matriels, le contrle interne permet de prvenir les erreurs et les fraudes. La problmatique de la gouvernance est beaucoup plus due une perte de contrle et de la matrise de gestion au sein des grandes entreprises que du manque dhonntet de ces dirigeants, la complexit des oprations, le volume et lexpansion gographique des multinationales rend impossible lefficacit du contrle par sa centralisation au niveau du conseil dadministration et offre un champ propice la concrtisation pratique des principes et des procds de contrle interne qui se dcline tous les niveaux de lorganisation.
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46 Sous-section 4/- Le contrle interne principal levier daction des acteurs de gouvernement de lentreprise
Paragraphe 1/- Le contrle interne fourni le chemin de rvision aux auditeurs externes
Laudit financier peut tre non exhaustif tant quil est cens fournir un degr dassurance raisonnable quant la fiabilit et la rgularit des informations financires publies annuellement, lutilit mme et les cots importants dune approche daudit exhaustive justifient le recours lapproche alternative base sur les tests et lidentification des zones de risques partir de ltude du systme de contrle interne, son environnement ainsi que ces procdures. Cette approche alternative , appele approche par les risques, fut dfendue par les praticiens daudit depuis fort longtemps, la dmarcation dans lapproche daudit est synthtise par Brown dans son ouvrage changing audit objectives and techniques 58 , il identifie les premires apparition de cette approche, selon lui, elle a t consacre par Dicksee en 1892 qui crit it is of the highest degree of necessity that the auditor, before commencing the investigation should thorouphly acquaint himself with the general system upon which the books have been kept.having thouroughly made himself the master of the system, the auditor should look for its weekest points 20 , ainsi lauditeur doit matriser le systme dans lequel les enregistrements comptables sont faits pour dcouvrir et focaliser son audit sur les points faibles, puis en 1905 Dicksee reconnat linutilit dune approche exhaustive dans un systme fiable et oprant efficacement et continuellement with a system of accounts arranged along these lines, a detailed audit is frequently not necessary in its entirety ; but it is always desirable that the auditor should satisfy himself that the system has actually been carried out as originally designed 20 , mais il a fallu attendre jusqu 1936 pour que lAmerican Institute of Accountants reconnat cette approche suite aux dbats pralables des spcialistes daudit lpoque, ainsi dans un rapport de cet institut, il est crit an important factor to be considered by an accountant in formulating his program is the nature and extent of internal check and control in the organisation under examination. The more extensive a company system of accounting and internal control, the less extensive will be the detailed checking necessary AIA,1936 20 . Lapproche daudit par les risques se base sur le systme de contrle interne pour dterminer le niveau de contrle ncessaire et les zones des risques auditer, elle a t consacre et normalise par les procdures internationales daudit et rcemment confirme par la rforme des normes de lIFAC en 2004. Cependant limportance du systme de contrle interne pour laudit financier dpasse lide sous-jacente lapproche par les risques qui vise la rduction des contrles substantifs et lidentification des zones de risque, son utilit rside dans sa prservation dune piste daudit, savoir la traabilit de linformation depuis sa transaction de base qui est primordiale pour la validation des tests daudit.
Un systme de contrle interne dfaillant conduit lauditeur renforcer les contrles substantifs, la limite adopter une approche exhaustive, mais un systme compltement dfaillant rend impossible mme ces contrles substantifs due une perte de traabilit
58 Jan R.Heier, Michael T.Dugan and David L.Sayers Sarbanes Oxley and the culmination of internal control development: a study of reactive evolution SSRN electronic paper collection - January 2003
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47 amenant lauditeur limpossibilit de conduire ces travaux daudit, des pareilles restrictions justifient un refus de certification.
Paragraphe 2/- Le contrle interne outil des organes de surveillance pour le contrle de la direction et la prise de dcision
Le contrle des dirigeants exerc par les administrateurs peut tre biais puisquil est fond sur les informations qui lui en rendent, cette information peut tre manie par les dirigeants qui auront tendance naturellement rendre compte des points forts de leur gestion mais non des points faibles. En concevant un systme de contrle interne adapt aux activits, la taille et aux objectifs de lentreprise, le conseil dadministration limite la marge de manuvre des dirigeants et du personnel. Les actions frauduleuses sont possibles dans un cadre caractris par la dsorganisation, lincomptence, la complaisance dans une quipe, la rtention de linformation ou linadquation des ressources ou des systmes informatiques. Le conseil dadministration pourra ainsi verrouiller le systme par des contrles quotidiens pour limiter les abus et garantir la fiabilit de linformation financire sa source, et qui lui servira la prise de dcision stratgique. Cette action prventive est complte par laction dtective des audits externes, audit internes, et comit daudit pour ajuster les dfaillances du systme de contrle interne.
SECTION 2/- Fondements et enjeux dune responsabilisation tendue des dirigeants dans le contrle interne
Sous-section 1/- Fondements de la responsabilit des dirigeants en matire de contrle interne
Paragraphe 1/- Insertion des objectifs de contrle interne dans le mandat social et la mission des dirigeants
Les dirigeants, administrateurs excutifs ou non, sont mandats par les actionnaires pour agir dans lintrt social en oeuvrant pour la dfinition et la ralisation des objectifs de lorganisation, leur efficacit sera apprcie sur la base du rapport de gestion annuel quils prsentent. Dans le cadre des Objectifs pr-tablis par le conseil dadministration, les dirigeants excutifs sont appels organiser et coordonner les procdures de travail et optimiser lutilisation des ressources pour garantir la ralisation des objectifs de performance. Il est vident que leur soit reconnu la responsabilit dans llaboration du systme de contrle interne qui se confond parfaitement par ces objectifs defficacit, defficience et dconomie avec leur mandat, ce nest que la mission des dirigeants de dfinir et mettre en uvre les plans et les procdures visant la ralisation de la performance, la protection des actifs et la fiabilit de la communication financire. Les dfinitions du contrle interne saccordent le qualifier de processus quotidien et volutif, il ne saurait tre prdfini et impos aux dirigeants par les actionnaires ou autres parties au risque de limiter leur pouvoir et rduire leur latitude managriale , le contrle interne est troitement conditionn et incorpor au mode de gestion de la direction.
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48 Paragraphe 2/- Exprience acquise et comptence de la direction pour ladaptation du contrle interne
La conception du systme de contrle interne doit cibler les zones de risques spcifiques une activit, mais doit aussi respecter la contrainte cot du systme et lquilibre ncessaires avec les avantages quil peut gnrer. Cest un arbitrage entre le besoin en contrle ou le risque de non contrle dun processus ou de lune de ces tapes et le cot des ressources ncessaire au contrle, ainsi que de la possibilit dinstaurer un contrle compensatoire. La connaissance profonde de lactivit et du secteur est un pralable ncessaire pour la conception dun systme de contrle interne, autant que des ressources humaines et matriels propres une entreprise, de ses choix stratgiques et de ces objectifs. Les dirigeants doivent modeler le systme en fonction de leur mode de gestion et des ressources dont ils disposent ou quils peuvent procurer, leur exprience dans le secteur dactivit et leur connaissance des objectifs et de la stratgie leur permettent de concevoir et dadapter le systme de contrle interne leur entreprise.
Paragraphe 3/- Les activits de contrles au cur du mtier de lentreprise outil de gestion courante et ncessaire la direction
Les activits de contrle interne sont nat et sont conus par les dirigeants pour matriser la gestion en premier lieu, ce mme systme fournira aux organes de surveillance lassurance sur lefficacit, lefficience de la gestion ainsi que sur la fiabilit de la communication financire. Les dirigeants ne doivent pas comprendre du contrle interne seulement les activits de surveillance de la fraude et des manipulations, il sagit des procdures qui garantissent la bonne excution suivant des normes prescrites des travaux ou des services destins aux clients externes ou internes en rduisant les erreurs, les omissions, les retards ainsi que les dtournements et fraudes. Des contrles qualitatifs ou quantitatifs ainsi intgrs et adapts aux processus faciliteront la prise de dcisions ainsi que la ralisation des objectifs pr-tablis tels que ceux issus des budgets. En reconnaissant la responsabilit des dirigeants dans la mise en place du systme de contrle interne, les lois ne leurs apportent pas un nouveau fardeau mais reconnaissent lutilit de ce systme la gouvernance.
Sous-section 2/- Externalisation, valeur de lintervention des consultants et auditeurs externes et maintien de la responsabilit du contrle interne par les dirigeants
Paragraphe 1/- Apport des diagnostics externes et limites de la contribution des consultants dans le contrle interne
Sous la pression de nouvelles rglementations de scurit financire rgissant le contrle interne et les recommandations de bonne gouvernance, les offres des consultants et cabinets spcialiss en matire de contrle interne connaissent une recrudescence manifeste portant sur lassistance dans la mise en place, lvaluation ou lamlioration des systmes de contrle interne notamment en respect des exigences de la loi amricaine Sarbanes Oxley ou la LSF en France. Mmoire dExpertise Comptable
49 Lenjeu de ces rglementations pour les entreprises cotes est important, ainsi que les dlais de mise en uvre trop pressants, les offres des consultants rpondent aux demandes des entreprises et un vritable besoin dassistance, reste en juger lutilit et lapport. Un conseiller externe peut apporter son expertise juridique en matire de contrle interne par sa connaissance des textes, des recommandations des rgulateurs des marchs financiers et des normes servant pour lvaluation du contrle interne, ses connaissance en organisation, ainsi que de son exprience auprs dautres entreprises de mme secteur ou des secteur diffrent, il pourra considrablement aider dans le processus dvaluation ou de mise en place du systme de contrle interne. Cependant , lassistance externe en matire de contrle interne est un exercice difficile et compliqu qui connat plusieurs limites et se heurte plusieurs contraintes pratiques qui en rduit lapport, une tude conduite par lIFAC 59 se basant sur dix tmoignages de hauts cadres de grandes multinationales permet de ressortir une mfiance dans lapports des consultants externes et une forte implication des services et quipes internes, ainsi un vice prsident du contrle interne Ahold NV est all dire en description de son exprience en contrle interne Do it yourself, but exclude advisers and consultants tandis que tous les tmoignage insiste sur limportance du travail dquipe et de la communication. Ces difficults rsultent principalement de la rsistance des employs aux nouvelles ides et procdures imposes ainsi que du degr dadquation et de lefficacit de ces procdures aux besoins propres des utilisateurs, la comprhension du consultant du contexte propre, son exprience dans la socit et ses travaux et conclusions sont aussi limits par le facteur temps et budget, lapproche en interne prsente lavantage de la plus grande adhsion des employs qui pourront eux mmes proposer, valider puis rviser et actualiser les procdures, la grande implication du personnel est la seule garantie au succs du systme au risque de dtourner ou de contrecarre les instructions du systme.
Paragraphe 2/- Spcialisation des auditeurs externes dans le processus comptable et financier et la qualit de linformation financire
Les auditeurs externes apportent une grande expertise en matire du contrle interne du processus comptable et financier du fait que leur mission daudit financier implique quils se forgent un degr dassurance partir de la fiabilit de ce systme et son tendue doit tre planifie en consquence, ainsi la mise en place et lamlioration du systme de contrle interne doit prendre en compte des recommandations et des conclusions des auditeurs financiers externes. Cependant, leur mission est limite la certification des comptes et leurs observations et remarques portent sur les procdures ayant une incidence sur les comptes, sur la protection des actifs et ventuellement sur les fraudes et dtournements quils ont pu relever, ils ne sauraient tre tenus de donner un avis sur le systme de contrle interne dans son ensemble. Un objectif essentiel du contrle interne qui est lefficience oprationnelle dpasse leur champs dintervention et risque de les faire commettre une immixtion dans la gestion, dautant plus quils seront aussi contraints par la rsistance de lquipe interne et la limite temps et budget.
59 rapport internal control from a risk based perspective publi par lIFAC en aot 2007 Mmoire dExpertise Comptable
50 Paragraphe 3/- Pratique de lexternalisation et maintien par la direction de la responsabilit sur le contrle interne
Pour recentrer leurs efforts sur leur cur de mtier les entreprises ont de plus en plus recours des prestataires de service spcialiss pour prendre en charge une fonction accessoire leur activit ou uniquement une ou des tches courantes dune fonction, cette pratique dite de lexternalisation se justifie principalement par lconomie des cots quelle gnre et par la spcialisation de certains prestataires de service dans la fonction externalise. Il devient dailleurs de plus en plus dusage de recourir un cabinet externe pour la tenue de comptabilit, la gestion du rseau informatique ou la gestion des ressources humaines, ces fonctions ncessitent en effet un degr de technicit et un budget temps qui risque de perturber la concentration de la direction sur son objectif principalement oprationnel. Le recours cette pratique se rpercute sur le systme de contrle interne, limplication dune partie externe peut entraver le respect des objectifs du contrle interne et gnre un risque supplmentaire la direction, do des contrles spcifiques dployer, dautant plus quune pratique pareille ne peut dsengager les directeurs de la responsabilit quant au contrle interne, la dfaillance du prestataire externe engage leurs responsabilit vis vis des actionnaires, sans prjudice de laction de la socit contre le prestataire. La logique retenue est que lexternalisation est une dcision de gestion linitiative des directeurs, approuve par le conseil dadministration et mise en uvre par la direction, dont ils sont responsables et au quelle ils doivent garantir les conditions de succs et les bnfices prtendus la socit. Si on admet la non responsabilit des directeurs pour dfaillance du prestataires, lexternalisation fournira un chappatoire idal aux directeurs de la responsabilit en contrle interne, notamment pour ce qui est de la fiabilit de linformation financire. Les rglementations rcentes de la scurit financire retiennent cette logique du maintien de la responsabilit des directeurs sur le contrle interne en cas dexternalisation dune fonction, les socits sont alors devenues plus exigentes envers les prestataires au point de demander un rapport daudit portant sur leurs procdures internes. Les normes SAS 70 aux tats unis et celle N5970 de lICCA au Canada sinscrivent dans ce cadre, ils sagit des normes sur les quelles les vrificateurs sappuient pour apprcier les procdures des prestataires .
Sous-section 3/- Risques et responsabilit juridiques des dirigeants et apport du contrle interne
Paragraphe 1/-Responsabilit juridique des dirigeants dans lexercice du mandat social
Les lois jouent leur rle disciplinaire des dirigeants en instaurant un rgime de sanctions li leur qualit de reprsentant lgal ou de mandataire sociale, face aux drives constats sur le march financier, ce risque juridique des dirigeants connat une mise en uvre plus frquente dans lobjectif dindemnisation des actionnaires et pour restaurer la scurit et la stabilit sur la place financire. Sans vouloir entraver la volont dentreprendre, le rgime de sanctions encouru par les dirigeants est trs important sur le plan thorique, reste observer sa concrtisation pratique qui dpend du nombre daffaires porter en justice ainsi que de lapprciation des juges, la jurisprudence amricaine tant la plus riche en la matire en raison de la prsence des class Mmoire dExpertise Comptable
51 actions 60 alors que celle en France senrichit rcemment avec le pouvoir reconnu lAMF en matire de sanctions par la loi de scurit financire. La responsabilit des dirigeants est civile, pnale mais aussi disciplinaire.
A/- La responsabilit civile des dirigeants et la notion de faute dtachable des fonctions:
En matire civile, les dirigeants ont lobligation de rparer le prjudice rsultant soit de linexcution dun contrat (responsabilit contractuelle), soit de la violation du devoir gnral de ne causer aucun dommage autrui (responsabilit dlictuelle ou quasi- dlictuelle) 61 . Les conditions de mise en oeuvre de la responsabilit civile sont lexistence dune faute, dun prjudice et dune relation causale entre la faute et le prjudice. La responsabilit contractuelle nentre en ligne de compte quen cas de relation contractuelle entre le responsable et la victime, Il sagit de lobligation de rparer le prjudice rsultant de linexcution dune clause du contrat ou de son excution dfectueuse. Pour le cas des dirigeants, la responsabilit contractuelle dcoule principalement des statuts comportant la nomination des administrateurs ou du contrat nommant le directeur non actionnaire ou ladministrateur externe, ainsi laction en responsabilit pour faute commise dans la gestion est une action en responsabilit contractuelle en raison de lobligation qui y est stipule de grer dans lintrt de la socit, cette action nappartient qu la socit et ne peut tre mise en uvre que par le biais dune dcision majoritaire de lassemble gnrale de la socit. La responsabilit des dirigeants ne se limite pas aux obligations contractuelles, ils peuvent tre engags sur la base de la responsabilits dlictuelle, qui est lobligation de rparer le prjudice rsultant de son fait personnel, du fait des choses dont on a la garde , ou du fait des personnes dont on rpond 21 , ainsi que de la responsabilit quasi-dlictuelle Il sagit de lobligation de rparer le prjudice rsultant dune simple ngligence ou dune imprudence 21 , ainsi les tiers lss par la faute des dirigeants peuvent demander rparation sur la base dune action civile leur encontre, cependant, la jurisprudence franaise tend limiter cette responsabilit directe des dirigeants envers les tiers aux seules fautes dtachables de leur fonction , au cas o la faute est lie leur fonction cest la socit qui est responsable envers les tiers et la socit garde son action sociale contre les dirigeants pour faute de gestion.
A ce titre L'article 52 alina 1er de la loi franaise du 24 juillet 1966 nonce que "les grants sont responsables, individuellement ou solidairement, selon le cas, envers la socit ou envers les tiers, soit des infractions aux dispositions lgislatives ou rglementaires applicables aux socits responsabilit limite, soit des violations des statuts, soit des fautes commises dans leur gestion", l'article 244 de la loi dfinit dans les mmes termes la responsabilit des administrateurs des SA 62, mais par la suite la jurisprudence a prcis les limites de la responsabilit individuelle des mandataires sociaux envers les tiers, en effet, la cour de cassation a progressivement exonr les dirigeants de leur responsabilit lgard des tiers, en se fondant sur la notion de faute dtachable ou sparable de leurs fonctions, les juges donnent ainsi plein effet la thorie de la reprsentation lgale, y compris pour des faits gnrateurs de dommages : le mandataire social qui commet une faute dans lexercice de son mandat engage
60 Article de Herv Letrguilly la responsabilit des mtteurs en matire dinformation financire sur la revue de droit bancaire et financier , N6 Nov/Dec 2004, Edition du Juris Classeur
61 Me Brucker la responsabilit des dirigeants de socit la revue technique N2-2001 62 tude de M. Jean-Pierre Mtivet, conseiller la Cour de cassation, disponible sur le site web de la cour de cassation franaise Mmoire dExpertise Comptable
52 la socit et ne rpond pas directement du dommage caus. La socit engage par ses mandataires sociaux, sera donc responsable vis--vis des tiers. Les tiers doivent donc dabord agir contre la socit. Il appartiendra alors la socit de se retourner contre les mandataires sociaux pour obtenir rparation du prjudice quelle a ainsi subi, et lon sait que laction sociale pourra tre intente par les actionnaires 23 ,Cependant, la cour de cassation franaise a admis la faute du dirigeant envers un tiers lorsquun dirigeant a commis intentionnellement une faute dune particulire gravit incompatible avec lexercice des fonctions sociales 63 en cdant doublement les mmes crances au nom et pour le compte de la socit, cest la gravit de la faute qui permet donc de la qualifier de sparable de la fonction, le souci du lgislateur limiter la mise en uvre de la responsabilit personnelle des mandataires sociaux est cart dans ce cas .
La nature de la sanction en matire civile dpend du prjudice subi et porte rparation de ce prjudice, cependant des sanctions graves sont prvues contre les dirigeants en cas de faillite de la socit, Le Code de Commerce franais prvoit trois sortes de sanctions civiles contre les dirigeants en cas de faillite de la socit: linterdiction dexercer un mandat dadministrateur ou de grant dune socit 64 , lextension de la faillite aux dirigeants de socits 65 ou laction en comblement de passif , lorsque les dirigeants concerns ont contribu la faillite par une faute grave et caractrise , ont fait des actes de commerce dans un intrt personnel ou ont dispos des biens sociaux comme de leurs biens propres ou; ont poursuivi abusivement dans un intrt personnel une exploitation dficitaire qui ne pouvait conduire qu la cessation des paiements de la personne morale. Lorsque la faillite dune socit fait apparatre une insuffisance dactif, le tribunal peut dcider, que ses dettes doivent tre supportes, en tout ou en partie, avec ou sans solidarit, par les dirigeants, de droit ou de fait. Des faits prcis doivent tre tablis charge du dirigeant, ces faits doivent tre constitutifs dune faute de gestion suffisamment caractrise pour avoir d entraner ou du moins contribuer de faon dcisive la faillite de la socit. La responsabilit civile fait de plus en plus lobjet de police dassurance notamment auprs des groupes de taille importante, malgr que les actions en responsabilit civile sont rarissimes contre les dirigeants dautant plus que contre les metteurs franais et ne justifient pas cette nouvelle pratique 66 . Nanmoins, si les dirigeants se trouvent relativement couverts par le principe de la faute dtachable de leur fonction en matire civile, ce principe ne joue pas en matire pnale qui sest renforc par le pouvoir de sanction reconnu lAMF par la loi de scurit financire .
B/- Ampleur de la responsabilit pnale des dirigeants :
Il sagit de lobligation de rpondre de ses actes dlictueux en subissant une sanction pnale dans les conditions et selon les formes prescrites par la loi. La responsabilit pnale dun individu est engage lorsquil commet une infraction la loi sanctionne par une peine (amende, emprisonnement). Linfraction doit tre caractrise
63 Article de Jean Pierre Mattout information financire et responsabilit des dirigeants sur la revue de droit bancaire et financier N6 Nov/Dec 2004, Edition du Juris Classeur
64 Article 444-1 du Code de Commerce Franais
65 Article 495 du Code de Commerce Franais 66 Article information financire et responsabilit des dirigeants par Jean pierre Mattout sur la revue de droit bancaire et financier N6/2004 Mmoire dExpertise Comptable
53 par trois lments constitutifs : un lment lgal qui est la disposition lgale qui prvoit une sanction linfraction, un lment matriel qui est la manifestation extrieure de linfraction par une action ou une omission et un lment moral qui est lintention ou la volont de commettre linfraction. Si la loi indique que nul nest passible de peines qu raison de son fait personnel , ce qui revient dire que personne ne peut tre poursuivi pnalement sans avoir commis personnellement dinfraction, ce nest pas le cas du dirigeant qui peut tre poursuivi es- qualit en vertu du mandat social dont il est investi. Le dirigeant peut personnellement commettre une infraction, Il est alors recherch en tant quauteur de linfraction, sa qualit de dirigeant est dans ce cas sans incidence comme il peut tre pnalement responsable en qualit de reprsentant de la socit pour les infractions commises dans le cadre de lactivit de lentreprise, par lui mme ou par un salari, en raison de lobligation qui lui incombe de surveiller ces subordonns sauf prouver une dlgation de pouvoir ou des instructions claires auxquelles lemploy a manqu 67 . En vertu du principe de lirresponsabilit pnale de la personne morale, la socit nest pas responsable des infractions pnales commises par le dirigeant La jurisprudence considre, ds lors, qu'en cas d'infraction la loi pnale, ce sont les personnes physiques, qui par leur agissement se sont substitues individuellement la socit commerciale, qui sont considrer comme auteurs de l'infraction 27 , Cependant ce principe a connu une rvolution en France par la loi n2004-204 du 9-3-2004 qui a prvu un principe gnral de responsabilit pnale de la personne morale pour les infractions commises pour leur compte par leurs organes ou reprsentants 68 . Le dirigeant peut tre poursuivi pour des dlits commis dans divers domaines allant du droit commun au droit de lenvironnement en passant par le droit du travail. Plusieurs infractions au droit des socits sont prvues par la loi franaise du 24 juillet 1966, plusieurs moments et vnements de la vie sociale, lors de la formation de la socit, comme une fausse valuation des apports, la souscription de dclarations mensongres, lmission irrgulire de valeurs mobilires ; les infractions relatives aux assembles gnrales tel que labus des droits de vote, ceux relatives aux comptes sociaux, comme la prsentation de faux bilan ou la distribution de dividendes fictives ; labus de biens sociaux ; le dlit diniti, cest- -dire lexploitation dinformations privilgies sur la situation dun metteur de titres, la banqueroute, dans le cas ou le dirigeant dune socit en liquidation ou en redressement dtourne lactif ou augmente frauduleusement le passif, lorsquil emploie des moyens ruineux pour se procurer des fonds ou retardent la procdure collective.
Le droit commun Franais prvoit aussi plusieurs dlits, labus de confiance et le vol, lescroquerie, le faux et usage de faux, la corruption, la fraude fiscale aussi engage la responsabilit personnelle du dirigeant lorsquune entreprise se soustrait ltablissement ou au paiement de limpt 69 .
67 rapport la responsabilit du dirigeant de socit la chambre des mtiers, octobre 2004. 68 Article la responsabilit des metteurs en matire dinformation financire par Herv Ltrguilly, revue de droit bancaire et financier N6/2006. 69 En vertu des articles 103 et suivants de la loi gnrale des impts en France, Les dirigeants doivent, en tant que reprsentants de la socit, faire toutes les obligations qui psent sur la personne morale (dclarations, paiement de limpt.). En cas de manquement cette obligation, les dirigeants peuvent tre dclars responsables lgard de ladministration fiscale. celui-ci peut tre appel payer, non pas limpt en lieu et place de la socit, mais il doit ddommager lEtat en versant des dommages et des intrt. Cette action dpend de lapprciation de ladministration du comportement fautif du dirigeant non dun simple manquement aux obligations.
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Le droit pnal du travail sanctionne le dirigeant dans plusieurs situations, sil a recours au travail clandestin ; en cas de dlit dentrave (toute action ou abstention mettant un obstacle lexercice du droit syndical ou la mise en place et le fonctionnement des institutions reprsentatives du personnel); lors daccidents du travail, ds lors quil est tabli que le chef dentreprise na pas veill personnellement lapplication des rgles relatives la scurit des travailleurs.
Les sanctions pnales visant les dirigeants subissent une recrudescence importante en matire de concurrence, de protection du consommateur, de lenvironnement et de linformatique. Ainsi le droit pnal de la concurrence prvoit des sanctions importante en matire de prix , de contrefaon et de publicits illicites, de piratage et autres dlits informatiques ,Les infractions lies lenvironnement tel que les implantations industrielles dangereuses ou prsentant des inconvnients pour lenvironnement.
C/- Les lois de scurit financire et le renforcement des sanctions disciplinaires
Les rgulateurs des marchs financiers sont investi dun large pouvoir dinvestigation des socits faisant appel public lpargne, pouvoir renforce par les lois de scurit financire. Depuis 2003, avec la promulgation de la loi de scurit financire en France, lAMF a dsormais la personnalit juridique et peut ester en justice, elle est tenue de dnoncer les faits dlictueux dont elle a eu connaissance au cours de ces travaux dinvestigation, avec domaine de prdilection, linformation financire. Ce mme pouvoir est reconnu la SEC aux Etats Unis par la section 305 du Sarbanes Oxley Act qui prvoit aussi le droit lindemnisation quitable des investisseurs lss qui doit tre assur par la cour appropri suite laction porte par la SEC contre les directeurs responsables de la faute. Si la loi de scurit financire a remplac un certains nombre de sanctions pnales par des sanctions civiles, principalement une multiplication des cas de nullit des dcisions des organes sociaux, les Etats unis ont pnalis svrement les comportement des dirigeants loccasion de la loi Sarbanes Oxley qui a lev les sanctions damendes et demprisonnement pralablement institu par la Securities Exchange Act of 1934 70 dun million 5 millions de dollars et de 10 ans 20 ans de prisons et a prvu une sanction dinterdiction dexercer un mandat dadministrateur ou de directeur la diligence de la SEC 71 . Par ailleurs, la section 1107 du SOX prvoit contre les dirigeants auteurs dactions dintimidation visant des employs ayant rvl des faits dlictueux aux autorits ou agents diligents une peine demprisonnement allant 10 ans.
Paragraphe 2/-Responsabilit en cas de faute de gestion et utilit du contrle interne
La faute de gestion engage la responsabilit civile des mandataires sociaux, laction en responsabilit appartient la socit et ne peut tre mise en uvre que par une dcision majoritaire de lassemble gnrale de la socit. En effet, les statuts ou le contrat donnant mandat dagir au nom de la socit comporte un engagement de grer dans lintrt de celle ci, sil est prouv que les agissements ou la prise de dcision ont t fait dlibrment ou en
70 Section 1106 du Sarbanes Oxley Act increased criminal penalties under securities exchange act of 1934 71 Section 1105 du Sarbanes Oxley Act Authority of the commission to prohibit persons from serving as officers or directors Mmoire dExpertise Comptable
55 connaissance de cause contre lintrt social la cour demandera rparation du prjudice au profit de la socit, tel est lexemple si le dirigeant fait en parfaite connaissance de cause des investissements inutiles et trop coteux pour la socit. La prise de dcision savre ainsi trop risqu pour les dirigeants, ils doivent veiller bien fonder leurs dcisions importantes au risque de se voir commettre une faute de gestion. Face la complexit de certaines activits et la dlgation de pouvoir aux sous-directeurs qui devient invitable dans les entreprises de taille, la prise de dcision peut tre biais, la faute des salaris ne peut tre soulev par les dirigeants pour se dcharger de la responsabilit. Il faut alors organiser le systme de prise de dcision de faon efficace et garantir la qualit de linformation qui lui sert de support, un systme de contrle interne valablement conu et adapt est le moyen pour garantir une prise de dcision fonde.
Paragraphe 3/- Le contrle interne assure la conformit aux lois et la prvention de la fraude
La conformit aux lois et rglementations est lun des trois objectifs recherchs par le systme de contrle interne, ce systme doit tre dfini de faon garantir autant la connaissance que le respect du cadre lgal entourant lactivit. La non conformit lgale engendre la responsabilit civile de la socit et exige la correction des prjudices causs aux tiers, mais aussi les dirigeants peuvent tre personnellement engags envers les tiers pour leur faute grave dtachable de leur fonction et/ou envers la socit pour faute de gestion. Les dirigeants doivent garantir la conformit conceptuelle des procdures aux lois et en surveiller lapplication effectif pour dsengager leur responsabilit personnelle , par exemple, une infraction contre la loi du 17 juin 1994 en France relative la prvention et la gestion des dchets ne met pas automatiquement en cause la responsabilit du dirigeant, si ce dernier prouve que l'limination des dchets, bien qu'elle ait t faite de faon illgale, ne lui est pas imputable, ds lors qu'il a donn des ordres clairs et prcis ses prposs qui, de surcrot, avaient les moyens et le pouvoir de les excuter ainsi que prvu, le dirigeant doit, ds lors, tre en mesure de prouver une dlgation et l'absence d'un dfaut de surveillance.
Paragraphe 4/-Risque juridique li linformation financire et efficacit du contrle interne du processus comptable et financier
Les obligations dinformation constituent de plus en plus un lourd fardeau pesant sur les dirigeants, tant la nature, la frquence que le nombre de destinataires de cette information deviennent insatiables, surtout pour les groupes de socits cotes et oprant dans un contexte internationales. Cette information est principalement due par les dirigeants envers les administrateurs non excutifs en prparation de leur runion, les actionnaires, les salaris runis en comit dentreprise, et le march financier , investisseurs potentiels et autorit de contrle. Aux obligations priodiques et permanentes ( situations annuelles, semestrielles et trimestrielle, rapport de gestion annuel, rponse aux actionnaires et administrateurs) sajoutent des obligations ponctuelles et subordonnes la survenance de certains vnements tels que les missions de titre, lintroduction en bourse, le rachat dactions, les fusions et regroupement, les cessions dactivit... La dcision des investisseurs est fonde sur lensemble des informations ainsi publies par les metteurs, soit les situations relles, mais aussi sur les perspectives de rsultat et les faits pertinents survenus au cours de lexercice, en effet, la rglementation franaise fait obligation aux metteurs de publier tout fait significatif susceptible davoir une incidence sur le cours du Mmoire dExpertise Comptable
56 titre 72 , de mme, aux USA, les profit warning constituent des avertissements sur la situation financire en dehors des communications priodiques qui servent de base aux dcisions des investisseurs. Le risque juridique associ lensemble de ces obligations dinformation est dautant plus important puisque les dirigeants doivent assurer la qualit et la fiabilit de linformation et juger du moment opportun de sa divulgation, une affaire porte devant la cour dappel franaise permet dillustrer la complexit des dcisions faire par les dirigeants, la socit Flammarion avait publi ses rsultats semestriels ainsi quun rapport dactivit dans le BALO, cette publication avait t prcd de quelques jours par un communiqu diffus dans la presse financire reprenant ces informations . il ressortait de ces publications une baisse des rsultats et des perspectives ngatives. Cependant, six jours plus tard, la socit avait annonc la cession du contrle de la socit et la mise en place dune garantie de cours un prix nettement suprieur aux derniers cours de bourse, certains actionnaires qui avaient dcid de vendre leurs titres en considration des informations dfavorables ainsi publies avaient dcid dintenter une action en rparation du prjudice quils avaient subi en invoquant une faute de la socit, consistant en la publication dun communiqu incomplet. En premire instance , le tribunal avait retenu labsence de faute en considrant que la publication des rsultats tait une obligation lgale encadre dans un dlai strict et que lexistence de pourparlers pour la cession de contrle ne justifiait pas de retarder le communiqu. La cour dappel a retenu quil y avait eu faute au regard des rgles dinformation, aprs avoir exonr le prsident de sa responsabilit personnelle en considrant quil ny avait pas faute sparable des fonctions , la cour a retenu la faute de lmetteur, en se basant sur le fait que la publication au BALO a t faite trop tt sans ncessit immdiate, car avant le dlai lgal pour une telle publication, alors que la cession du contrle a t publie trop tard, laissant le march sous le cot dune information inexacte dans lintervalle de temps sparant les deux communiqus. La cour condamne la socit indemniser les actionnaires de la perte de chance de cder leurs actions au cours garanti 73 , dans un autre cas la cour dappel franaise a condamn un metteur qui avait annonc un doublement de ses rsultat prvisibles et ne lavait pas dmenti lors de ces communications ultrieures alors que le rsultat ralis publi par la suite tait ngatif, un actionnaire ayant acquis des actions sur la base des prvisions pralables a demand et a obtenu la rparation du prjudice quil a subi en vendant ces actions suite la diminution du cours. La responsabilit des metteurs et des dirigeants pour linformation financire quil diffusent est engage sur le plan civil si linformation inexacte cause un prjudice auquel il faudra porter rparation suivant la rgle du droit commun, ainsi que la responsabilit pnale en droit commercial en cas de faux bilan ou de distribution de dividendes fictifs, mais cette responsabilit devient plus explicite et est amplement renforce en France par le code financier et montaire et le rglement 98-07 du COB, dans le cadre desquels, constituent des infractions pnales, la diffusion dinformation fausses ou trompeuses ( article L 465-1 du code montaire et financier ), la manipulation de march en induisant autrui en erreur ( article L
72 suivant le rglement du COB n98/07, les socits dont les titres sont ngocis sur un march rglement ou dont les instruments financiers sont le support dun contrat terme ou dun instrument financier admis aux ngociations sur un march rglement , ainsi qu leur dirigeants de communiquer en temps utile, une information financire prcise, exacte et sincre et porter la connaissance du march tout fait important susceptible , sil tait connu, davoir une incidence significative sur le cours du titre. Ce mme rglement autorise galement retarder la diffusion de cette information de nature porter atteinte ses intrts lgitimes sil est en mesure den assurer la confidentialit 73 Article la responsabilit des metteurs en matire dinformation financire par Herv Ltrguilly, revue de droit bancaire et financier N6/2006.
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57 465-2 du mme code), lutilisation dinformations privilgies ( dlit ou manquement dinitis art L 465-1 et rglement COB 90-08). Cest ainsi quen France, la majorit des mises en cause de la responsabilit des metteurs ou leurs dirigeants se base sur les rglements du COB et le code montaires et financier suite lintervention de lAMF. A cet accroissement de la responsabilits et des obligations lgales, soppose la complexit croissante de la gestion des obligations dinformation dans les groupes de taille, notamment structure internationale, qui nest pas des moins aises, et implique la synchronisation entre les travaux darrt des comptes des filiales et de la socit mre pour aboutir une situation consolide dans les dlais. Le risque de non fiabilit des informations prpares par les filiales ne peut tre compltement rduit par la socit mre dont les dirigeants assument la responsabilit des informations consolides et signent sous leur responsabilit la lettre daffirmation aux auditeurs externes. Ainsi, pour sensibiliser les dirigeants et cadres financiers suprieures des filiales impliques dans la prparation des informations financires et matrialiser leur responsabilit respectives pour linformation quils fournissent, une procdure interne est pratique par les groupes, consiste en la signature dune lettre daffirmation annexes aux tats financiers trimestriels qui seront consolids par la socit mre, sur la base de cette lettre les dirigeants de la socit mre pourront engager ventuellement la responsabilit des dirigeants et des cadres suprieures des filiales en cas dinformation inexactes. Cette procdure dveloppe par la pratique, constitue entre autres, une bonne procdure de contrle interne qui est un moyen pour les dirigeants pour responsabiliser leurs seconds et rduire leur risque juridique en matire dinformation financire. Outre limportance en soi de linformation financire, lencadrement lgal et le risque juridique qui en rsulte fait que le contrle interne du processus comptable et financier constitue le volet le plus important du systme de contrle interne global , il sert encadrer la prparation des situations financires et en garantir la fiabilit et lexactitude.
Paragraphe 5/-Le contrle interne l encontre des dirigeants
Un systme de contrle interne est conu par les dirigeants pour optimiser leur gestion par souci lintrt social, cependant ce systme ne fournit pas une garantie absolue et des fautes de gestion sont toujours possibles. La transparence de linformation qui rsulte du systme de contrle interne traite lidentique les bonnes et les mauvaises performances du management, ainsi les rapports de gestion de la direction et les reporting priodiques feront tat aussi de toutes les imperfections de la gestion, les dirigeants vont se trouver dans lembarras de se justifier et risquent de voir leur cotas baisser et ventuellement leurs rmunrations ou primes proportionnelles aux rsultats. Il serait naturellement plus apprci par les dirigeants de cacher les erreurs et faire valoir les succs ce qui va lencontre dun systme dinformation objectif, neutre et transparent, les avantages du systme de contrle interne sont reconnus par les dirigeants pour le contrle des ressources humaines et matriels mis leurs disposition, quand un pareil systme leurs est appliqu, principalement par linformation financire, ils auront tendance le marginaliser. Le systme de contrle serait, dautant plus, compltement lencontre des dirigeants frauduleux, en apportant la preuve de leurs fraudes qui est ncessaire en cas de recours en justice.
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SECTION 3/- Conflit dintrt des dirigeants, dfaillances du contrle interne et importance des structures de surveillance
Sous-section 1/- Sources du conflit dintrt des dirigeants et incidence sur lefficacit du contrle interne
Paragraphe 1/- Asymtrie informationnelle entre actionnaires et dirigeants et marginalisation du contrle interne
La relation actionnaires dirigeants a fait lobjet de plusieurs tudes thoriques et empiriques et a t place au centre de la problmatique de la gouvernance et des thories contractuelles des organisations , notamment la thorie dagence ( Alchian et Demsetz 1972 puis Jensen et Meckling 1976) et celle des droits de proprit ( Furubotn et Pejovitch 1972) . Lincidence de la sparation entre fonction de proprit et de direction et de la structure de proprit sur la performance et la valeur de la firme tant au cur de ces polmiques avec principal question le rle, le comportement, la nature des intrts et modes de contrle des dirigeants. En vertu des deux thories cites plus haut, les intrts des dirigeants divergent de ceux des actionnaires, chacun maximisant sa propre fonction dutilit , qui est pour les actionnaires la valeur des actions constitutives de leur richesse, ce qui nest pas systmatiquement le cas pour les dirigeants dont lessentiel de leur patrimoine humain, savoir le capital humain est investi dans la firme et leur horizon conomique est limit la dure de leur fonction, ils peuvent accrotre leur utilit par diffrents avantages conomiques au dtriments des propritaires 74 . Cette divergence dintrt implique, au sens de la thorie des droits de proprit, une dispersion du capital dans les firmes managriales o les dirigeants possdent le plus de pouvoir discrtionnaire, ces firmes seraient alors moins performantes, tandis que la thorie dagence sattardent sur les mcanismes de contrle et de motivation des dirigeants principalement travers laction du conseil dadministration notamment des administrateurs externes et du march de travail des dirigeants qui constitue galement un mcanisme de contrle pour ces derniers travers leur rputation et comptence. Cette situation fait dvelopper une asymtrie dinformation entre les deux parties de la quelle profitent les dirigeants qui tendent diffuser les informations dont ils pourront bnficier, tous les mcanismes de contrle dvelopps en gouvernance visent la rduction de cette asymtrie pour permettre aux actionnaires de juger la performance relle et la prise de dcision dinvestissement sans biais en consquence. La perception du contrle interne en tant que mcanisme de contrle au service des actionnaires et leur conseil dadministration fait rsister les dirigeants qui tendent en consquence le marginaliser
Paragraphe 2/- Enracinement des dirigeants et appropriation des biens sociaux
Lenracinement des dirigeants est expliqu dans le cadre de la thorie denracinement 75
comme la stratgie adopte par eux pour acqurir et faire valoir des investissements dont le
74 Grard Charreaux le gouvernement des entreprises : corporate governance, thories et faits page 24, ed Economica,1997. 75 Shleifer et Vishny , 1989 Mmoire dExpertise Comptable
59 caractre spcifique leur est li notamment par cration de capital organisationnel, cette stratgie nourrit la dpendance des actionnaires et leur firme envers ces dirigeants et permettra ces derniers une rmunration leve, un cot de remplacement lev et un grand pouvoir discrtionnaire 76 . Lobjectif de lenracinement peut tre recherch dans tous les dcisions de gestion faits par les dirigeants, il doit tre normalement contrecarr par les administrateurs et les actionnaires dans lexercice de leur fonction de contrle des dirigeants, cependant la distinction entre les dcisions normales de gestion et ceux visant lenracinement est souvent trs peu vidente, en effet il peut tre ralis travers des bonnes dcisions de gestion permettant une amlioration de la performance mais qui leur permettent de faire valoir leur comptence ou rseau organisationnel spcifiques, do une plus grande libert de gestion et dappropriation de rentes implicites. La difficult quil y a contrler et limiter cette stratgie est telle que la thorie denracinement conclu linefficacit de la plupart des mcanismes de contrle des dirigeants. Lasymtrie informationnelle et les contrats implicites avec divers partenaires concrtise lobjectif de lenracinement, le remplacement des dirigeants savrerait de plus en plus difficile, lavantage ainsi ralis par les dirigeants en terme dinformation sur le march, de contrle de gestion, des partenaires et des diverses ressources et statuts administratif et lgale de la firme constitue une barrire lentre de nouvelle quipe dirigeante, le remplacement peut la limite tre ruineux ou du moins plus coteux pour les actionnaires que de maintenir les mmes dirigeants au dtriments des rentes implicites et du pouvoir discrtionnaires quils ont obtenu. Il est ds lors trs difficile de dtecter et limiter les agissements anti-sociaux des dirigeants enracins, lappropriation des biens sociaux sera pratiqu par eux dans toutes ces formes possibles sans crainte du risque dtre virs ou poursuivi en justice.
Paragraphe 3/- Rmunration et modes dintressement des dirigeants bass sur la performance et manipulation des rsultats comptables
Des modes de rmunration et dintressement des dirigeants ont t imagin afin daligner au maximum les intrts des dirigeants avec ceux des actionnaires, loctroi des plans doptions sur actions et les rmunrations bases sur la performance ralise par les dirigeants en constituent lillustration de cet objectif. Dans la pratique les diffrentes modes de rmunrations sont cumules, un salaire de base en relation avec la taille de la firme gre, du niveau des responsabilits assumes et de loffre sur le march de travail des dirigeants et ce dans le but de leur assurer un niveau de revenu minimal indpendant de la performance et des valeurs boursires, un bonus li la performance court terme ou long terme, cette performance est soit mesure comptablement, soit par la valeur boursire soit par la ralisation dautres objectifs pr- dfinis, et enfin des plans doptions sur actions. Le mode de calcul du bonus le plus prfr par les dirigeants est celui bas sur la performance mesure comptablement du fait que la valeur boursire nest pas entirement sous leur entier contrle et quelle augmente leur exposition au risque du fait dune grande dpendance envers la firme et la volatilit de leur revenu. Leffet de la motivation favorise les intrts des deux parties la firme, loctroi du bonus est une solution des plus lgitime est qui est frquemment adopte en pratique, son entrave rside
76 Grard Charreaux le gouvernement des entreprises : corporate governance, thories et faits page 33, ed Economica,1997.
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60 dans la tentation quelle donne aux dirigeants de manipuler les rsultats comptables et duser de tous les scnarios lgitimes et illgitimes pour augmenter leur rmunration, leur arbitrage entre les politiques comptables et leur dtermination des accruals est entirement corrls leur Bonus et rputation auprs des actionnaires. Pour garder la libert dans la manipulation des rsultat financiers, les dirigeants nauront aucun intrt au verrouillage du systme de contrle interne, lautomatisation des enregistrements comptables et la transparence en matire dinformation.
Sous-section 2/- Limites et risques de dfaillances du contrle interne et ncessit de structures et activits de surveillance
Les contraintes une efficacit absolue des systmes de contrle interne sont multiples, la rsistance des dirigeants et leur manque dengagement en garantir la russite en est la principale cause si on admet la thse de lopportunisme des dirigeants solidement dfendue en thorie. Au del de cette hypothse, et mme dans un environnement de grande intgrit de lquipe managriale, sajoute les dfaillances inhrentes tout systme, du fait de sa dpendance des interventions humaines, de la qualit des ressources dployes, du cot des moyens et de la disponibilit et la circulation des informations utiles. Les activits de contrle tant souvent perues comme des tches supplmentaires et mmes vaines par le personnel dexcution, ces tches seront tt ou tard dlaisses ou mal excutes, outre le risque de fraude et de dtournement des actifs et de complaisance dans lquipe. Cependant le systme peut atteindre un degr defficacit suffisant dans la ralisation de ces objectifs et pourra tre nourri et ajust par ces erreurs et lacunes prcdentes, son importance dans les entreprises de taille est tel quil doit tre constamment revu et adapt au fur et mesure des volutions survenues par des structures adquates et ddies sa surveillance.
Sous-section 3/- Le comit daudit du conseil dadministration organe suprme de supervision du contrle interne
Paragraphe 1/- Attributions, spcialisation et indpendance du comit daudit
Le conseil dadministration a t mis au centre des proccupations de la gouvernance dentreprise, principal mcanisme de contrle interne, il est invent pour contrler la gestion et prserver les intrts des actionnaires. Son efficacit et son mode de fonctionnement ont t srieusement critiqus suite ces dfaillances dans la prise des dcisions stratgiques, la diffusion dinformation financire fiable, le contrle et la limitation du comportement opportuniste des dirigeants. Les recommandations des codes de bonne gouvernance lchelle internationale portant sur le conseil dadministration sattardent sur son statut, sa composition, ces attributions et son Mmoire dExpertise Comptable
61 mode de fonctionnement, on en cite principalement la prsence dadministrateurs externes ou indpendants 77 et les comits spcialises au sein de ce conseil. Parmi ces comits spcialises on retrouve le comit daudit ayant pour attributions la revue des systmes dinformation et du processus de contrle interne, le contrle du respect des rgles dthique de la socit, la revue de linformation financire publie et la gestion de la relation avec les auditeurs externes et les commissaires aux comptes, leur slection et leur valuation 78 . La cration de ce comit dcoule en fait de limportance de ces attributions parmi ceux du conseil dadministration dans son ensemble et la comptence requise pour traiter de ces questions, mais aussi du volume de travail quil requiert et de la frquence des runions y alloues. Le constat de dfaillance du mcanisme de contrle externe assur par les auditeurs externes, mis lvidence par plusieurs scandales financiers, dans lassurance absolue de la fiabilit de linformation financire, a conduit au renforcement des mcanismes internes, linformation financire et lensemble des communication de la direction est la base la prise de dcision par le conseil dadministration dautant plus quil en est dment responsable a impos lclatement dun comit spcialis quest le comit daudit malgr les cots associs. Le contrle interne, trs utiles entre autre, garantir la fiabilit de linformation financire et la prise de dcision de gestion, gagne ainsi un parrain trs haut niveau de lhirarchie, des administrateurs comptents et indpendants sont engags pour faire valoir et concrtiser ses objectifs, sous la pression de ce comit, toutes les parties concernes, notamment les dirigeants, les responsables financiers et les auditeurs externes et internes oeuvreront la mise en place dun systme de contrle interne efficace .
Paragraphe 2/- Bonnes pratiques et mode de fonctionnement des comits daudit
La spcialisation et la comptence des administrateurs membres du comit daudit en matire comptable et financire est condition de lefficacit de ce comit, la coordination, la collaboration et la communication avec les auditeurs externes et la supervision des auditeurs internes ncessitent la comprhension des aspects techniques et lvolution des normes comptables nationales et internationales et des obligations fiscales et juridiques. A cette comptence sajoute lindpendance des membres du comit qui ne doivent pas succomber aux influences du prsident directeur gnral ou des autres administrateurs, en effet la production dinformation financire fiable et objective nest pas toujours recherche par tous les prsidents, ils chercheront adopter des options comptables favorables leurs intrts ou marginaliser les corrections et recommandations des auditeurs externes, lindpendance des membres du comit lui permettra de sopposer de telles dcisions surtout que sa nomination et son march de travail dpend de son intgrit et degr dinfluence en cette matire contrairement aux administrateurs fortement li au groupe qui prfrent prserver leurs intrts au dpourvu de la transparence. Cest ainsi que la loi amricaine a exig une composition du comit daudit 100% dadministrateurs indpendants 79 et leur a
77 Selon le rapport Bouton un administrateur est indpendant lorsquil nentretient aucune relation de quelque nature que ce soit avec la socit, son groupe, ou sa direction, qui puisse compromettre lexercice de sa libert de jugement 78 Mmoire dexpertise comptable les comits daudit en Tunisie : Etude des perspectives de mise en place et impact attendu sur la mission du commissaire aux comptes Hathem ben Othman, ISCAE , septembre 2004. 79 Daprs Zied Ammar dans son mmoire dexpertise pour un audit interne au service de la gouvernance dentreprise ISCAE 2005, il y est crit ce nest quen 1978 que toutes les entreprises cotes la bourse de New York sont devenues obliges de maintenir un comit daudit compos entirement dadministrateur indpendants du management et libres de toute relation qui pourrait empiter sur la capacit dmettre un jugement indpendant par les membres du comit Mmoire dExpertise Comptable
62 investi du pouvoir dengager des consultants ou de nommer les auditeurs externes, en France il a t recommand quils soient majoritaire au sein du comit. Concernant le nombre des administrateurs au sein du comit daudit, il dpend de la taille du conseil dans son ensemble et il est gnralement de trois cinq membre au moins. La disponibilit de ses membres est aussi primordiale vu que la frquence des runions et le volume de travail sont considrables notamment en raison de la pluralit des situations comptables arrter, ainsi le nombre de mandats simultans quils occupent doit tre limit. Sous-section 4/- Prrogatives et rattachement des auditeurs internes Paragraphe 1/- Rattachement hirarchique et fonctionnel des auditeurs interne et importance du comit daudit
Composante importante des structures de gouvernement des entreprises laudit interne est dfini dans les normes de lIFACI comme tant une activit indpendante et objective qui donne une organisation une assurance sur le degr de matrise de ses oprations , lui apporte ces conseils pour les amliorer et contribue crer de la valeur ajoute. 80 . Laudit interne sappliquant lensemble des fonctions et des procdures au sein de lentit doit avoir une position hirarchique particulire confrant aux auditeurs internes le pouvoir dinvestigation et lindpendance ncessaire , ceci tant rappel dans les normes sus- indiques dans les termes suivants Le responsable de l'audit interne doit relever d'un niveau hirarchique permettant aux auditeurs internes dexercer leurs responsabilits, Laudit interne ne doit subir aucune ingrence lors de la dfinition de son champ dintervention, de la ralisation du travail et de la communication des rsultats. , le rattachement directe de cette fonction la direction gnrale vise la conscration de cet objectif dindpendance. Nanmoins, la mission des auditeurs internes requiert un jugement de la gestion, soit dcisions ou plans dactions, des attitudes de la direction et de la culture quelle diffuse, lexercice de lobjectivit par lauditeur interne peut lappeler critiquer et faire des recommandations contre lavis de la direction, do une position conflictuelle se cre et fait biaiser lopinion des auditeurs internes par rapport leur chef hirarchique. La cration du comit daudit permet de rsoudre ce problme en rattachant fonctionnellement laudit interne ce comit , en effet sa suprmatie par rapport la direction et la confusion de son intrt avec celui de laudit interne notamment aux questions du contrle interne et la qualit du gouvernement justifie ce rattachement. Lefficacit de ces deux mcanismes de gouvernement est mutuellement renforce, lingrence de la direction et son immixtion dans le choix des missions et les rapports des auditeurs interne est limite et laction du comit daudit sera assure et optimise via les auditeurs internes plus prsents sur les lieux et proches des oprationnels et des autres auditeurs. En pratique lapplication de ces conditions dindpendance dans lorganisation est assez frquente , les rsultats en 2005 de lenqute sur les pratiques de laudit interne en France conduite par lIFACI, ont permit de constater sur un chantillon de 508 responsables daudit interne avec 188 rponses, que 70% des rpondants font rattacher hirarchiquement laudit interne la direction gnrale et 39% font un rattachement fonctionnelle au comit daudit.
Paragraphe 2/- Prrogatives et modalits dintervention dans le contrle interne
Laudit interne a une mission dassurance et une mission de conseil, il doit valuer les processus en place, quil sagisse des processus de gestion des risques, du contrle interne ou
80 Normes internationales pour la pratique de laudit interne IFACI, publication de lIIA 2004. Mmoire dExpertise Comptable
63 du gouvernement dentreprise pour vrifier le respect des instructions et procdures par leurs excuteurs et en apprcier lefficacit, lefficience et dgager les ventuelles dfaillances et disfonctionnement, il est alors vident quil peut proposer et dassister limplmentation des recommandations et des actions correctives appropries ce qui constitue la mission de conseil qui est ds lors accessoire mais complmentaire et indispensable sa mission dassurance. Le spectre dintervention de laudit interne est ainsi trs large et permet doptimiser le contrle interne et lactiver en amont et en aval de ce systme : Eu gards lenvironnement de contrle, son valuation, son influence et ces actions damlioration du gouvernement optimise cet environnement dont la culture, lthique et le ton du management, eu gard au processus de gestion du risque, son intervention est doublement utile, en valuant et amliorant ce processus il va dgager les interactions entre gestion du risque et contrle interne, eu gard au contrle interne outre lvaluation au niveau de la conception il vrifie son respect effectif , son niveau dadquation et optimise la communication et le feed back du personnel pour ajuster si ncessaire le systme de contrle interne.
Laudit interne assure linterface entre les objectifs suprme du contrle interne et le comit daudit et les objectifs lmentaires et les structures de bases de lentit, pour faire dun tel projet lintrt de tous et lui garantir les conditions de succs.
SECTION 4/- Modes daction de la direction sur le contrle interne et Modalits doptimisation de ses composantes au sein de lentreprise
Sous-section 1/- Environnement de contrle, importance des valeurs et de la culture diffuse et de lattitude de la direction
Paragraphe 1/- Intgrit, Ethique et Comptence des organes de direction et de surveillance
Linstauration dun environnement et de pratiques saines de travail commence au niveau les plus hauts de lentreprise, bien que le personnel tous niveau doit tre intgre en refusant la recherche des intrts personnels ou en adoptant un comportement irresponsable ou frauduleux, lattitude et les valeurs thiques du management et des membres de surveillance conditionnent ceux du personnel, les actes frauduleux ou les ngligences dans le comportement des directeurs encouragent les subordonns les adopter sans craintes des superviseurs ou des consquences. Autre leffet dapprentissage des valeurs et comportements , la volont et la ncessit de satisfaire son chef hirarchique peut faire inviter les subordonnes commettre des manipulations, la complicit dans des actes frauduleux ou simplement un silence passif face des pareils agissements, les lments intgres vont devoir se soumettre ou bien quitter. Ainsi un management non intgre sentourent dune quipe de complices et de personnel passifs, un cadre pareil est propice toute sorte de manipulations comptable et frauduleux faisant supporter des cots de non contrle aux actionnaires. Les directeurs excutifs et non excutifs doivent former lexemple pour les salaris par un comportement fortement thique et une comptence exemplaire, lincomptence aussi peut tre source dabus par les subordonnes qui savent les limites du pouvoir du contrle de leurs chefs. Mmoire dExpertise Comptable
64 Le manque dintgrit , dthique et de comptence est une entrave majeure au contrle interne, il sagit du tone at the top qui a fait lobjet de forte mdiatisation et danalyse dans le cadre de la gouvernance des entreprises, une tude conduite en 2005 par National Business Ethics Study donne les exemples les plus courants des comportements non thiques ainsi que le pourcentage de leur survenance 81 , qui sont : - action dintimidation contre les employs (21%) - mensonges aux employs, clients, fournisseurs et au public (19%) - prservation des intrts personnels contre ceux de lorganisation (18%) - non respect des rglementation de la scurit ( 16%) - communication errone des heures de travail relle (16%) - abus des e-mails et dInternet ( 13%) - discrimination contre la race, la couleur, le sexe, lage ou autres (12%) - vol, dtournement et fraudes similaires ( 11 %) - harclement sexuel ( 9%) - prestations de biens ou de service non conforme aux spcifications ( 8%) - abus dinformation confidentielle (7%) - manipulation des prix (3%) - rception ou distribution de pots de vin, avantages personnels ou cadeaux (3%)
Les exemples ne peuvent tre exhaustives, et le management ne peut absolument prvenir les fraudes et les manquement des salaris, mais il est responsable de la culture et de lenvironnement de contrle, il sagit pas seulement de leffet de rputation des membres de management mais dactions concrtes, cibles et documents auxquelles les multinationales srieuses ont souvent recours.
Paragraphe 2/- Code de conduite, Actions et procdures mettre en place
Afin de diffuser une culture de bonne thique et dintgrit quatre tapes ont t recommandes dans le rapport de the association of fraud examiners sus-mentionn. Premirement, communiquer aux personnels ce qui est attendu deux travers notamment le code dthique et de bonne conduite et des actions de formation se rapportant aux comportements idaux observer par les employs dans des diverses situations conflictuelles
81 Dans un rapport de the association of fraud examiners intituled tone at the top: how can managers presvent fraud in the workplace il a t cite According to the 2005 National Business Ethics Study, the falsification and misrepresentation of financial records constituted 5 percent of the ethical violations reported in its survey. The other common types of ethical violations observed by employees (as well as their corresponding percentages) in the workplace were: - Abusive or intimidating behavior of superiors toward employees (21 percent) Lying to employees, customers, vendors, or the public (19 percent) A situation that places employee interests over organizational interests (18 percent) Violations of safety regulations (16 percent) Misreporting actual time or hours worked (16 percent) E-mail and Internet abuse (13 percent) Discrimination on the basis of race, color, gender, age, or similar categories (12 percent) Stealing, theft, or related fraud (11 percent) Sexual harassment (9 percent) Provision of goods or services that fail to meet specifications (8 percent) Misuse of confidential information (7 percent) Price fixing (3 percent) Giving or accepting bribes, kickbacks, or inappropriate gifts (3 percent) Mmoire dExpertise Comptable
65 et auxquelles tous les niveaux de lhirarchie doivent assister avec des training spciaux des nouveaux recrus, il doit leur tre expliquer les procdures et moyens de communications confidentiels qui leur sont rserver, leur droits et obligations et les suites rserver leurs agissements dlictueux ou leurs bonne conduite. Deuximement de diriger en formant lexemple, faute de quoi le code dthique et les actions de formation sont inutiles, les employs prtent plus dattention aux comportements des dirigeants qu leur paroles et sen inspirent principalement, le mode de gestion entier doit respecter le code dthique et faire valoir les objectifs thiques sur les contraintes budgtaires et les objectifs financiers pour viter les manipulations des rapports et chiffres, bref le respect du code dthique doit tre observer par les dirigeants en premier lieu. Troisimement prvoir un mcanisme scurisant pour la rvlation des fraudes et violations, le risque dintimidation par les auteurs des fraudes et de pertes de son emploi empchent la rvlation, il faut garantir la scurit ceux qui communiquent propos des fraudes ou les whistleblower , il est recommand en cette matire de crer des hotline qui garantissent la confidentialit de lindividu et qui sont active 24/24. Quatrimement, rmunrer lintgrit des employs ayant fait preuve de fort valeurs thiques pour encourager lhonntet et rcompenser leffort moral et le risque pris notamment par les whistleblower.
La mise en uvre des ces tapes avec fort engagement de la direction dnote dun bon tone at the top qui devient de plus en plus important pour les actionnaires et amliore la rputation de la direction, les grandes multinationales y adhrent srieusement.
Paragraphe 3/- Sensibilisation et comptence du personnel
Lobjectif de la direction dans la diffusion dune culture dthique et dintgrit est dviter les drapages et prvenir les tentations auxquelles font face les salaris notamment ceux investis de pouvoir de dcision ou ceux responsables de la conservation des valeurs et autres actifs, les actions de sensibilisation visent la communication aux subordonnes de limportance quapporte lentreprise aux valeurs thiques et les risques juridiques et consquences qui sont prvus contre les auteurs dactes frauduleux ou mme en cas de non respect du code de bonne conduite. Ces actions de sensibilisation sont certes utiles et indispensables, cependant, sagissant de valeurs intrinsques plutt que de connaissances, la meilleur garantie est la conviction propre et lattitude personnelle des subordonnes, si la peur des actions rpressives et le tone at the top aide prvenir les fraudes, cest les qualits personnelles qui permettent de faire face une tentation ou un conflit ncessitant une rvlation . Cest pourquoi il doit toujours tre mis sur le recrutement de personnes intgres, comptentes et adquates au profil du poste, en effet ces qualits doivent tre simultanment vrifies, dfaut de lune il y a risque de dvier aux bonnes thiques. En effet une personne intgre mais non comptente ne peut pas apprcier le dpassement ventuellement en cours et ne peut savoir les limites de ces comptences et de ces responsabilits et peut cder de peur de perdre une position et croit sans aucun doute aux agissement des suprieurs en laidant et sen sinspirant personnellement, de mme une personne comptente mais non intgre peut facilement chercher tirer profit de sa position sans laisser de trace vidente et rend difficile le contrle ultrieur, cette comptence doit tre adapte au profil du poste et correctement tudie et investi des pouvoirs ncessaires avec des limites justifiant le non cumul des tches incompatibles, le contrle rciproque ou les contrles compensatoires, bref les mcanismes du contrle interne. Mmoire dExpertise Comptable
66 Ces qualits sont surtout indispensables pour les directeurs, les sous directeurs et ceux chargs de la conservation des valeurs et actifs. Sous-section 2/- Optimisation des activits de contrle par ladoption dune approche global de gestion du risque
Paragraphe 1/- Evolution de la gestion du risque et gense dune approche globale
Lvolution du contexte conomique vers la globalisation, la dispersion du structure du capital de lentreprise, les groupements et les restructurations stratgiques, les nouvelles technologies de linformation et autres techniques et instruments financiers et commerciales sont des volutions naturelles par la propre initiative humaine tendant rechercher un nouvel quilibre, un statu quo lchelle internationale cherchant bnficier toute les parties. Les innombrables avantages tirs de ces volutions sont accompagns dinconvnients dues la complexification de la gestion dans cet environnement international et surtout laccroissement des risques dont la nature et les sources sont multiples et la probabilit doccurrence assez grande. De nature politiques, juridiques, naturels, commerciales ou financiers, et dorigine endognes ou exognes avec une importance majeures ou ordinaires, les risques sont purs, si on les subit sans pouvoir les modifier ou des risques spculatifs qui constituent des opportunits de gain au dpend de notre dcision et qui sont gnralement volontaires contrairement aux risques purs. La richesse de cette matire et son histoire a cr un nouveau mtier et une nouvelle fonction dans lentreprise, consciencieuse de lincidence des risques sur leur stratgies, sa mise en uvre et sa russite et sur leur survie mme, les entreprises ont commenc par tudier les risques, leurs survenance et au cas par cas, Selon Ben Hunt lune des premires apparitions du terme gestion du risque remonte 1956, aux tats unis un article de la revue Harvard Business Review y mentionnaient le risk management il suggrait alors quil tait possible demployer quelquun pour grer les risques et minimiser les pertes. Il sagit essentiellement du prolongement du poste de gestionnaire dassurance, dont lorigine tait plus ancienne 82 . Cette approche primaire sest avre insuffisante et lentreprise devait tre plus active et arme contre ces risques pour les annihiler ou les rentabiliser, la structure ddie cette fonction devait donc voluer et se spcialiser dans la gestion du risque. Face ce besoin plusieurs associations lchelle internationale ont labor des rfrentiels de la gestion du risque, le premier rfrentiel de la gestion des risques a t labor par les australiens, plus rcemment, un cadre de travail form par lIRM-Institute of Risk Management, lAIRMIC-Assosiation of insurance and risk management et lALARM- National Forum for Risk management in the public sector, ont dvelopp un cadre de rfrence de la gestion du risque qui a t traduit en Franais par la FERMA en 2003. 83
82 Ben Hunt lirrsistible ascension de la gestion du risque , lart de la gestion du risque, les Echos 2003 rfrence cite par Mariem Marrakchi dans son mmoire dexpertise comptable importance de la gestion du risque pour les PME tunisienne : contribution de lexpert comptable juin 2005, IHEC. 83 mmoire dexpertise comptable importance de la gestion du risque pour les PME tunisienne : contribution de lexpert comptable Mariem Marrakchi, juin 2005, IHEC.
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67 En 2004, La COSO-Committee Of Sponsoring Organisation of the Treadway commission, a dvelopp son rfrentiel, lERM- Enterprise risk management ou COSO 2, qui dfinit la gestion du risque de lentreprise comme suit, lERM est un processus ralis par le conseil dadministration, la direction gnrale ou autre membre du personnel, mis en uvre dans la dfinition de la stratgie et travers lentreprise, conu pour identifier les vnements potentiels qui pourraient affecter lorganisation et grer le risque pour le maintenir un niveau acceptable par lorganisation pour fournir une assurance raisonnable quant lachvement par lentit de ces objectifs ,Dans ce rfrentiel, lERM est bas sur quatre concepts cls, les vnements et les risques, lapplication de la gestion du risque dans la mise en place de la stratgie, la tolrance et lapptence au risque et la vue densemble 84 .
La gestion du risque est dsormais partie intgrante et fondamentale la stratgie de lentreprise, il ne sagit plus dune simple cartographie retraant lensemble des risques, mais surtout de la dtermination de lapptence aux risques, du seuil de tolrance support par lentreprise, et des traitements rserver aux risques selon cette apptence. Cest une approche qui se veut globale et transversale en traitant des risques dans tous les processus, cohrente en tenant compte de linterdpendance des risques, anticipative de ces risques et ractive en leur assurant la rponse et le traitement optimale.
Paragraphe 2/- Intgration et optimisation des activits de contrle dans lapproche globale de gestion du risque
La gestion du risque est un des mcanismes internes du gouvernement de lentreprise au service des dirigeants et de lorgane de surveillance qui permet la connaissance des risques, de leur volution et de les matriser travers une structure adapte, des ressources suffisantes et une dmarche globale prtablie. Les liens entre le systme de contrle interne et la gestion du risque montrent des interactions rciproques entre ces deux mcanismes de gouvernement. Lvaluation des risques tant ltape initiale de la conception du contrle interne visant que les contrles appliquer ne soient pas superflus et inutiles tandis que le contrle interne assure le traitement des risques . La lecture des composantes de lERM suivant le COSO 2, permet de conclure que lapproche globale de gestion du risque encadre le contrle interne , en effet il sagit des huit lments suivants : - environnement interne (philosophie et culture de risque) - dtermination des objectifs ( dfinition de la stratgie de lentreprise et de la tolrance de risque) - identification des vnements ( identification des vnements qui ont une incidence sur la ralisation des objectifs de la socit) - valuation du risque - rponse au risque - activits de contrle - information et communication ( identification et diffusion dune information complte et temps) - surveillance la complmentarit est vidente entre gestion du risque et contrle interne, lenvironnement de contrle bas sur une bonne thique sajoute une culture du risque communiquer en harmonie avec la stratgie arrte en la matire, les activits de contrle sont dtermines
68 aprs avoir adapter et tudier la rponse rserver aux risques au vu de lapptence et de la tolrance au risque.
La gestion du risque nest plus une tape du contrle interne elle tend plutt le conditionner et ladapter pour la mise en uvre de ces objectifs en matire de risques. Sous-section 3/- Communication et feedback pour un contrle interne Dynamique et Ractif
La conception du systme de contrle interne se base sur la dtermination et lvaluation des risques et surtout de lapptence et de la tolrance aux risques fixes dans le cade de lapproche globale de gestion du risque, cependant les activits de contrle soient sintgrent aux procdures oprationnelles soient elles sont appliqus par des oprationnelles, et la russite prsume conceptuellement ne vaudra pas efficacit et acceptabilit de ces activits de contrles par ces excuteurs.
Pour en garantir la russite en pratique, toute mise en place dactivit de contrle doit tre teste et soumise valuation par les oprationnelles, ces derniers peuvent avoir des propositions damlioration ou un refus fonde de cette nouvelle tche de contrle, leur feedback et leur engagement tant trs utile pour garantir lefficacit du systme de contrle.
Dautre part, la communication avec le personnel et tous les acteurs impliqus est essentiel la russite du contrle interne, sagissant de procdures routinires ou de procdures occasionnels ils est ncessaire de rappeler frquemment limportance de la procdure et les consquences de son dfaut dapplication pour viter que certaines procdures soient dlaisses et ignores ultrieurement la conception des contrles.
La communication garantit la viabilit et lapplication des contrles internes et leur ancrage dans les habitudes du personnel, elle traduit aussi le Tone at the Top et rappelle lintrt de la direction et du conseil de son intrt aux contrles, les auditeurs internes sont responsables galement dassurer la fluidit de la communication avec le personnel.
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PARTIE II/- CADRE JURIDIQUE ET NORMALISATION NATIONALE CONTOURNANT LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE INTERNE, EVOLUTION RECENTE ET REACTIVITE AU CONTEXTE INTERNATIONALE
CHAPITRE 1/- Cadre juridique Gnral du contrle interne, nature des obligations et Etendue de la responsabilit des dirigeants en Tunisie
Section 1/- Cadre juridique Gnral du contrle interne en Tunisie
Sous-section 1/- Enonciation du cadre gnrale et des principes de contrle interne dans la norme gnrale du systme comptable des entreprises tunisiennes
Paragraphe 1/-Champ dapplication de la norme comptable gnrale, dfinition et composantes du contrle interne :
La norme gnrale de la loi 96-112 du 30/12/1996 relative au systme comptable des entreprises, de part son champ dapplication, constitue le cadre juridique gnral qui institue, entre autres, des obligations relatives la mise en place dun systme de contrle interne pour lensemble des entreprises tunisiennes, en effet cette loi sapplique toute personne physique ou morale assujettie la tenue dune comptabilit en vertu de la lgislation en vigueur, exception faite par cette loi des entreprises soumises, dans la tenue de leur comptabilit, aux dispositions du code de la comptabilit publique et des entreprises qui rpondent aux conditions fixes par des lgislations spciales pour la tenue dune comptabilit simplifie dfinies par des normes comptables 85 .
La norme gnrale traite du contrle interne dans sa deuxime partie dispositions relatives lorganisation comptable , lorganisation comptable tant dfinie comme tant une composante du systme de contrle interne qui garantit la production dinformation financire de qualit
La dfinition du contrle interne donne par cette norme sinspire des rfrentiels reconnus, notamment le COSO amricain, le contrle interne y est dfini par le processus mis en uvre par la direction, la hirarchie et le personnel qui permet la ralisation des objectifs de lentit ces objectifs sont lefficience et defficacit, la protection des actifs, la fiabilit de linformation et la conformit aux dispositions lgales.
Cette norme a aussi repris les cinq composantes de contrle interne dfinies par le COSO, savoir lenvironnement de contrle (fondements du contrle interne se manifestant par lintgrit, thique, comptence, philosophie et style de management des dirigeants) , lvaluation des risques (processus didentification et de gestion des risques pouvant altrer latteinte des objectifs), les activits de contrles (les mesures prises et procdures mises en place en vue de matriser les risques), linformation et la communication (disponibilit et
85 Article 1 du premier chapitre de la Loi 96-112 du 30-12-1996. Mmoire dExpertise Comptable
70 circulation des informations pertinentes la prise de dcision et sensibilisation du personnel limportance du systme de contrle) et le pilotage ( suivie permanent, valuation priodique du systme de contrle interne et amlioration continue) . A ces composantes, la norme gnrale ajoute six facteurs quelle reconnait dimportance particulire dans la mise en uvre des systmes de contrle interne. Ces facteurs sont la protection physique des actifs et des enregistrements, le systme de dfinition des pouvoirs, les plans financiers et les budgets, linformation et la documentation, lexamen indpendant et les contrles de performance et, la sparation des tches.
Paragraphe 2/-Responsabilit de la direction et nature des Obligations introduites par la norme gnrale en matire de contrle interne :
La norme comptable gnrale a pris le soin dassigner aux dirigeants de lentreprise la responsabilit eux gard la mise en place dun systme de contrle interne efficace en gnrale 86 , et de lorganisation et de la tenue de la comptabilit plus particulirement 87 .
Ainsi en dehors dune rglementation spciale traitant du contrle interne telle que celles ddies des secteurs bien dtermins (les normes comptables sectorielles, les lois rgissant le secteur financier..), la norme gnrale Tunisienne depuis 1996 a mis la charge de la direction lobligation de mise en place du systme de contrle interne dont elle dfinit les composantes et les implications sur lorganisation linstar des rglementations internationales. A la date de sa promulgation, la loi 96-112 tait une volution importante dans la rglementation Tunisienne et a permit de combler un vide lgislatif inacceptable en rpondant un besoin de formalisation des obligations comptables et de renforcement des mcanismes de contrles des entreprises tunisiennes dont les rgles et principes comptables constituent le socle, elle a permit de clarifier des questions importantes en prenant des positions se rapprochant des principes et mthodes comptables internationales et sest cart des rgles fiscales qui prvalait avant sa promulgation.
Une des questions importante qui a t trait par cette loi et celle du contrle interne, sa place, sa dfinition et les responsabilits qui en dcoule, la rponse apport ne peut constituer un rfrentiel ou un cadre conceptuel du contrle interne pour la Tunisie mais cest une rponse sommaire, suffisante et adapte son contexte la date de son adoption, elle ne peut rpondre aux rcentes volutions de la rglementation internationales ni aux volutions de lconomie ou du march financier tunisien.
Rcemment, Les efforts dharmonisation et de dveloppement du cadre juridique du contrle interne en Tunisie sont observs au niveau du code des socits commerciales et des lois rgissant les socits faisant appel public lpargne notamment la loi relative au renforcement de la scurit des relations financires.
86 Loi 96-112 , Norme comptable Gnrale , deuxime partie Dispositions relatives lorganisation comptable , paragraphe 4 87 Loi 96-112 , Norme comptable Gnrale , deuxime partie Dispositions relatives lorganisation comptable , paragraphe 14 Mmoire dExpertise Comptable
71 Sous-section 2/- Nouvelles obligations et Options du lgislateur tunisien en matire de rglementation du contrle interne dans le code des socits commerciales et la loi de scurit financire
Les obligations qui ont t rcemment introduites par le lgislateur Tunisien en matire de contrle interne, touchent la mission et les diligences des commissaires aux comptes ainsi que le contenu des rapports de Gestion de la direction.
En effet, le Code des socits commerciales tel que modifi et complt par la loi 2005-65 du 10-07-2005 dans son article 266 dispose le commissaire aux comptes certifie la sincrit et la rgularit des comptes annuels de la socit conformment la loi en vigueur relative au systme comptable des entreprises, il vrifie priodiquement lefficacit du systme de contrle interne , la loi faisant ainsi soumettre le systme de contrle interne laudit externe dans le cadre de la mission lgale du commissariat aux comptes, Si cette pratique est dusage pour les commissaires aux comptes en raison de lapproche daudit par les risques permettant lauditeur de tirer un degr dassurance des procdures de contrle en place, il est dsormais tenu par la loi en Tunisie de vrifier lefficacit de ce systme.
Dans le mme ordre dide, dautres obligations sont introduites par la loi de scurit financire Tunisienne, loi 2005-96 du 18-10-2005 loi relative au renforcement de la scurit des relations financires dans larticle 15 88 du son Titre 2, Chapitre 3 Rorganisation des obligations de divulgation la charge des socits faisant appel publique lpargne , dispose le rapport annuel sur la gestion de la socit doit comporter les informations arrts par rglement du conseil du march financier et particulirement, un expos sur les rsultats des activits, leurs volutions prvisibles et ventuellement les changements des mthodes dlaboration et de prsentation des tats financiers ainsi que des lments sur le contrle interne Le mme article ajoute les rapports du ou des commissaires aux comptes viss selon le cas aux articles 200,269 et 472 du code des socits commerciales, doivent contenir une valuation gnrale du contrle interne , ainsi il incombe la direction des socits faisant appel publique lpargne dinclure des lments de contrle interne dans le rapport de gestion et au commissaire au compte de faire part de son valuation gnrale du contrle interne dans leur rapport.
Ces obligations sont confirmes et renforces par lArticle 44 (nouveau) 89 du rglement du march financier relatif lappel public lpargne, cet article prcise le contenu du rapport de gestion de ces socits dont des lments sur le contrle interne, linformation sur les conditions daccs lassemble gnrale ; les rgles applicables la nomination et au remplacement des membres du Conseil dadministration ou du Conseil de surveillance ; les principales dlgations en cours de validit accordes par lassemble gnrale aux organes dadministration et de direction ; le rle de chaque organe dadministration et de direction ; les comits spciaux et le rle de chaque comit ; et le cas chant, le rapport du comit
88 Article 3 nouveau de la loi 94-117 portant rorganisation du march financier 89 Arrt du ministre des finances du 17 septembre 2008
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72 permanent daudit concernant, notamment, la proposition de nomination du commissaire aux comptes .
Pour les socits ne faisant pas appel publique lpargne, Les commissaires aux comptes ont seulement lobligation de vrifier lefficacit du systme de contrle interne sans avoir porter un jugement dvaluation sur ce systme dans leurs rapports, et ce en vertu de larticle 266 du code de socits commerciales tel que modifi par la loi 2005-65.
Le champ dapplication des dispositions de larticle 15 de la loi de scurit financire et de larticle 44 du rglement du march financier tant limit aux socits faisant appel publique lpargne, ds lors lobligation de communication par les dirigeants des lments sur le contrle interne et de la communication par le commissaire aux comptes de son valuation du contrle interne dans son rapport sapplique uniquement ces socits.
Nanmoins les commissaires aux comptes gardent leurs obligations de faire un rapport de contrle interne part pour les EPIC, en effet la loi 87-529 du 1 avril 1987 fixant les modalits et les conditions de la rvision des comptes des tablissements publics caractre industriel et commercial et des socits dont le capital est totalement dtenu par ltat dans son article 6 stipule les rviseurs dsigns en vertu des dispositions du prsent dcret, ont lobligation de sassurer de manire permanente de la fiabilit du systme de contrle interne et de procder annuellement aux investigations ncessaires en vue dapprcier notamment les procdures administratives, financires et comptables en vigueur au sein de ltablissement ou de la socit . Les modalits de dtablissements des budgets de fonctionnement et dinvestissement ainsi que celles affrentes la passation des marchs font obligatoirement partie des procdures examines. Les remarques, observations et conclusions du rviseur relative au contrle interne et procdures doivent tre consignes dans un rapport part distinct adresser, en 20 exemplaires, au conseil dadministration de ltablissement ou de la socit deux mois au plus tard aprs la fin de chaque exercice
Malgr un renforcement clair de la rglementation encadrant le contrle interne en Tunisie, la position adopte semble notre sens largement critiquable et risque dtre incohrente, voire trop sommaire par rapport un cadre internationale trs riche et dynamique.
Section 2/- Etendue de la responsabilit des dirigeants dans le contrle interne Pertinence et limites du cadre juridique actuel et mise en perspective des nouvelles pratiques internationales en Tunisie
Sous-section 1/- Fondements et limites de la position adopte par le lgislateur tunisien dans la rglementation du contrle interne Paragraphe 1/- Les obligations introduites par le lgislateur tunisien en matire de contrle interne, incohrences et insuffisances releves :
Les volutions internationales du cadre juridique du contrle interne comportent deux aspects saillants : principalement une forte responsabilisation des dirigeants sociaux, matrialise par une dclaration et un rapport annuel et accessoirement une attestation par lauditeur externe Mmoire dExpertise Comptable
73 portant uniquement sur les procdures de contrle interne relative llaboration de linformation financire.
Si des hsitations ont port sur le rle du commissaire aux comptes, lutilit et le cot de son attestation de la dclaration de lefficacit du systme de contrle interne par la direction, tel que pour lexemple canadien qui a cart une pareille attestation des auditeurs externes, le rle des dirigeants tant la pierre dassise du nouveau cadre juridique lchelle internationale. Le but du nouveau cadre rglementaire du contrle interne est de prvenir les faillites et les fraudes et leurs corollaires (manipulations comptables, dgts et perte de confiance des investisseurs..) par une gestion saine des affaires la charge des dirigeants sociaux assure par un bon contrle interne, et en vue datteindre cet objectif des obligations de transparence et une dclaration de la responsabilit des dirigeants sont introduites par la loi, cest par la suite que les auditeurs pourront attester la dclaration des dirigeants sociaux. Cest la mme logique pour les informations financires prpares par les dirigeants et remises aux commissaires aux comptes par le conseil dadministration pour audit.
Si on analyse les obligations introduites par le lgislateur tunisien, pour ressortir les nouvelles responsabilits des dirigeants en contrle interne, on ne trouve que des termes vagues sur la communication dans le rapport annuel: le rapport annuel sur la gestion de la socit doit comporter les informations arrts par rglement du conseil du march financier et particulirement, un expos sur les rsultats des activits, leurs volutions prvisibles et ventuellement les changements des mthodes dlaboration et de prsentation des tats financiers ainsi que des lments sur le contrle interne ; Aucune prcision na t faite sur la nature des lments de contrle interne : sagit il des dfaillances ou des forces de contrle ? a concerne le contrle interne relatif linformation financire ou gnrale ? Faut-il faire une valuation de son efficacit ou adopter une approche descriptive ? Quen est- il des actions correctrices et des amliorations dune anne lautre ?
La formulation mme adopte risque dentraner des ractions faibles et nonchalantes par les dirigeants, il fallait au moins rappeler la responsabilit des dirigeants en la matire, voire insrer une dclaration par eux dans le rapport annuel de cette responsabilit, et exiger au moins ladoption dune approche descriptive des faits significatifs et des dfaillances avec une obligation damlioration et dactions correctrices.
Quant au champ dintervention des commissaires aux comptes, ce dernier a lobligation de vrifier priodiquement lefficacit du systme de contrle interne pour toutes les socits audites et dinclure dans son rapport uniquement pour les socits faisant appel publique lpargne une valuation gnrale du contrle interne .
Cette position est critiquable au moins deux gards, premirement il valait mieux limiter lintervention du commissaire aux comptes aux contrles interne relatif la prparation de linformation financire, sur les quelles il doit avoir obtenu une matrise suffisante de part sa mission principale daudit et sa spcialisation dans cette fonction financire, son apport pour les contrles internes oprationnels sans incidence direct sur linformation financire risque dtre insuffisant voire inappropri sauf ci un budget temps supplmentaire sera allou par le commissaire aux comptes afin dtudier tous les procdures autres que financires ce qui pourra amliorer sa prestation sans en garantir lefficacit.
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74 Deuximement , lobligation aux commissaires aux comptes en Tunisie de vrifier lefficacit du contrle interne nest pas assortie dune obligation de communication aux conseil dadministration ou lassemble gnrale, cette obligation nest prvue que pour les socits faisant appel publique lpargne, pour les socits commerciales ne faisant pas appel publique lpargne quel serait lutilit de prvoir cette obligation de vrification du contrle interne si aucune information ou rapport nest remis par le commissaire aux comptes ? Au moins une information sur les dfaillances significatives des procdures et organisation financires doit tre prvu la charge des commissaires aux comptes.
Le lgislateur tunisien a opt pour une plus forte implication des commissaires aux comptes dans le contrle interne par des obligations gnrale de vrification du systme de contrle interne pour toutes les socits commerciales et des obligations spcifiques dvaluation et de communication pour les socits faisant appel public lpargne contre une faible responsabilisation des dirigeants qui ont uniquement des obligations de communication peu prcises pour les socits faisant appel publique lpargne.
Ceci tant dit, les choix actuel fait en matire de rglementation du contrle interne qui semble notre avis incohrent par rapport aux lgislations internationales, peut tre justifi par un contexte national aussi diffrent.
Paragraphe 2/- Arguments pour une position modre ; Lconomie tunisienne nest pas un lieu propice des obligations rigides en matire de contrle interne :
Les caractristiques du march financier Tunisien, soit une capitalisation faible et un nombre rduit de socits faisant appel public lpargne ainsi quun tissu conomique compos principalement de PME, justifient une position modre par le lgislateur tunisien dans linstitution dobligations rigides et lourdes en contrle interne.
En effet, malgr les efforts de rforme et de dveloppement du march financier en Tunisie engage depuis 1986, et sa rorganisation en 1994, il est reste grev par la petite taille de son conomie. Une tude conduite dans le cadre de la rforme du march financier tunisien a conclu que les trois principaux facteurs de blocage au dveloppement du march financier, sont L'viction des financements directs par le financement bancaire ; Les problmes lis la transparence et la taille de lentreprise tunisienne et enfin la faiblesse de lpargne intrieure long terme investie en Bourse 90 .
Dautres parts, La structure du capital des entreprises tunisiennes qui sont fortement contrles par les actionnaires majoritaires, principalement des entreprises familiales ou des entreprises tatiques limitent les risques de malversations et de perte de contrle de lentreprise, en effet la dispersion du capital et la dissociation entre la proprit du capital et la direction de lentreprise sont une cause principale des problmes de la gouvernance.
Autres considrations lencontre du renforcement des obligations de contrle interne peuvent tre retenues, on en cite les cots associs ses obligations en termes de structure (comits spcialiss et structures ddies dans lorganisation, cot des audits et consultants
90 Etude De Diagnostic Et De Recommandations Pour Le Dveloppement Des Marchs De Capitaux En Tunisie conduite par Smart Finance et GMA Capital Markets pour le conseil du march financier tunisien, mai 2002 Mmoire dExpertise Comptable
75 externes et temps allou par lensemble du personnel). Ainsi que lattitude ngative des dirigeants tunisiens envers la transparence des informations internes lentreprise, quon peut attribuer la crainte de la concurrence.
Lensemble de ces facteurs rassurent sur ltat de la gouvernance en Tunisie et permet de penser quon est labri des scandales financiers et de la perte de contrle sur lentreprise, nanmoins dautres facteurs vont lencontre de cette affirmation et remettent en cause les choix faits par le lgislateur en rglementant le contrle interne. Sous-section 2/- Pertinence dun renforcement des obligations de publication et dvaluation du contrle interne par les dirigeants dans le contexte tunisien Le choix douverture de notre conomie aux investisseurs trangers et la volont dclare dimpulser les investissements directs trangers ainsi que lobjectif de dynamisation de la place boursire en Tunisie, ncessite lharmonisation de notre lgislation et de rduire le gap par rapport aux volutions des pratiques internationales, si le problme de gouvernance et de perte de contrle sur lentreprise ne se pose pas dans le contexte tunisien ou nest pas du mme ampleur que sur les marchs des pays dvelopps, le contrle interne aide sans doute lentreprise tunisienne dans le processus de mise niveau et lamlioration de la comptitivit face la concurrence dans un march internationale.
Si le manque de la transparence est considr comme facteur de blocage au dveloppement du march financier comme rvle par ltude mentionne ci-dessus, la communication des dirigeants sur le systme de contrle interne fait partie dune bonne transparence et contribue la scurisation des investisseurs, il a t mentionn dans ltude de diagnostic supra qu Il faudra galement amliorer la transparence des socits tunisiennes et favoriser lmergence de structures de groupes ayant une taille et organisation adapte au march financier Enfin, toutes ces actions doivent tre accompagnes par une amlioration notable de la transparence et lintgrit du march afin daccrotre la confiance de lensemble des participants dans la rgularit et la fiabilit de toutes les oprations sur le march. 91
La prparation dun rapport sur le contrle interne pour les socits tunisiennes faisant appel public lpargne permettra un rapprochement des pratiques internationales apprciable par les partenaires trangers de lentreprise et poussera les dirigeants un effort damlioration et de correction des dfaillances de contrle interne.
Ladoption dune approche descriptive qui sinscrit dans une dmarche damlioration continue linstar du modle franais serait mieux adapte au contexte tunisien que lapproche valuative des tats unis, cette dernire tant trs couteuse en termes de temps et demande beaucoup de technicit tel quon nest pas sure quelle pourra gnrer des avantages dpassant les cots.
Si les pays dvelopps t inconscients de lutilit et de la primaut des mcanismes de contrle interne sur les mcanismes externes quils lont dcouvert aprs des graves faillites et perte des investisseurs, il vaudrait mieux concevoir les normes correctement par les places boursires mergentes avant de vivre les expriences pareilles dchec de la gouvernance.
91 Cf note 4 supra Mmoire dExpertise Comptable
76
Section 3/- Responsabilit juridique des mandateurs sociaux et Impulsion de la pratique du contrle interne par un renforcement des structures de gouvernement en Tunisie Sous-section 1/- Importance et nature du risque juridique des mandataires sociaux en Tunisie et imprative de renforcement du contrle interne Paragraphe 1/- la responsabilit civile et pnale des dirigeants dans la lgislation tunisienne rcemment renforce par la loi 2009-16 du 16 mars 2009:
Les principes gnraux de la responsabilit civile et pnale sont applicables en Tunisie, Il sagit pour la responsabilit civile de lexistence dune faute commise par lauteur de lacte, dun dommage et dun lien de causalit entre faute et dommage, et pour la responsabilit pnale de lexistence de llment lgale, de llment morale et de llment matriel.
On retrouve aussi le principe de la faute personnelle des dirigeants et de la faute lie la fonction, les associs ou actionnaires ont le droit dintenter une action en justice contre les dirigeants pour les dommages subi personnellement 92 alors que pour les dommages subi par les tiers suite une faute lie la fonction le recours du tiers ls est fait contre la socit, sans prjudice de laction sociale contre le dirigeant pour faute de gestion. La responsabilit civile pour faute de gestion est prvu dans larticle 11793 du code des socits commerciales Tunisiennes pour les SARL et larticle 207 (pour les administrateurs) et 231et 257 (pour les membres du directoire et du conseil de surveillance) du mme code pour les SA, il sagit des infractions aux dispositions lgales applicables la socit, soit des violations des statuts, soit de fautes commises dans leur gestion. Laction sociale ainsi que la Responsabilit civile des dirigeants et le droit dindemnisation est organis par le code des socits commerciales dans les articles 117 et 118 pour les SARL et les articles 220 et 255 pour les SA, ces articles ont t rcemment modifis en mars 2009 par le lgislateur tunisien par la loi 2009-16 dont la finalit est de renforcer le contrle, la responsabilit et les obligations de transparence la charge des dirigeants. Ainsi, le lgislateur tunisien a ramen le minimum lgal pour intenter laction sociale du quart au dixime du capital social. Dsormais, les associs reprsentant le dixime du capital social
92 Article 118 du code des socits commerciales pour les SARL et article 220 alina 7 pour les SA . 93 Article 117 Article 117 Article 117 Article 117 du CSCT modifi par la loi 2009-16 du 16-03-2009 Le ou les grants sont responsables individuellement ou solidairement, selon le cas, envers la socit ou envers les tiers, soit des infractions aux dispositions lgales applicables aux socits responsabilit limite, soit des violations des statuts, soit de fautes commises dans leur gestion. Si les faits gnrateurs de responsabilit sont l'uvre de plusieurs grants, le tribunal dtermine la part contributive de chacun d'eux dans la rparation du dommage. Le tribunal ordonne la restitution par le grant de droit ou de fait, des sommes quil a prleves des fonds de la socit, augmentes des bnfices quil a pu tirer de lutilisation desdits fonds dans son propre intrt ou dans lintrt dun tiers, sans prjudice du droit des associs de rclamer de plus grands dommages et de laction pnale, sil y a lieu. Les sommes alloues par le jugement sont dues la socit.
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77 peuvent, en se regroupant, intenter laction sociale contre le ou les grants responsables du prjudice. De mme pour les socits anonymes, le droit de recours en justice des actionnaires nayant pas la qualit de membre du conseil dadministration a t rduit de quinze pour cent cinq pour cent du capital sil sagit dune socit anonyme ne faisant pas appel public lpargne ou trois pour cent du capital sil sagit dune socit anonyme faisant appel public lpargne ou ayant une participation au capital au moins gale un million de dinars, pour exercer une action en responsabilit contre les membres du conseil dadministration pour faute commise dans laccomplissement de leurs fonctions. Lassemble gnrale ne peut dcider le dsistement lexercice de laction. Toute clause contraire des statuts est rpute nulle. 94
La dcision dexercer laction ou de transiger entranera la rvocation des membres du conseil dadministration concerns.
Laction sociale vise rparer le prjudicie subi par la socit et en principe, elle est exerce par les reprsentants lgaux de la socit. Cependant en pratique sa mise en uvre est rare, et cest pour cette raison que le lgislateur a permis lexercice de laction sociale par les associs 95 .
Une aggravation de la responsabilit des dirigeants est constate dans les nouvelles dispositions de la loi 2009-16 qui prvoient quen cas de rglement judiciaire ou de faillite, le grant et le dirigeant de droit ou de fait peut tre condamn supporter les dettes sociales raison de sa responsabilit dans la situation. Il peut aussi se voir interdire la direction des socits et ou lexercice du commerce. 96
Au terme de larticle 118 du CSCT, pour le cas dessus de la faillite, stipule Le grant de droit ou de fait nest exonr de la responsabilit que sil apporte la preuve quil a apport la gestion de la socit toute lactivit et la diligence dun entrepreneur avis et dun mandataire loyal. , en effet seule une gestion saine fonde sur un bon systme de contrle interne permet dviter les fautes de gestion.
La faute de gestion est la base de la responsabilit des dirigeants lies lexercice de leur mandat, elle engage leur responsabilit civile pour rparation du prjudice caus la socit, mais elle peut aussi constituer une infraction punie par la loi L'Art 207 C.S.C donne comme exemple de faute de gestion la distribution de dividendes fictifs qui constitue par elle-mme une violation de la loi sur les socits commerciales prvue et punie par l'Art 223 C.S.C.
94 Article 220 du code des socits commerciales tel que modifi par la loi 2009-16 du 16-03-2009 95 Dossier La rforme du droit tunisien des Socits (La loi du 16 mars 2009) par Mahmoud Anis BETTAIEB, Avocat au Barreau de Tunis et Avocat au Barreau de Paris chez Karila, Socit davocats 96 Article 118 du CSCT- Chaque associ peut exercer individuellement l'action en responsabilit pour la rparation du prjudice subi personnellement. Les associs reprsentant le dixime du capital social peuvent, en se groupant, intenter laction sociale contre le ou les grants responsables du prjudice. Lorsque le rglement judiciaire ou la faillite fait apparatre une insuffisance dactif, le tribunal peut, la demande de ladministrateur judiciaire, du syndic de la faillite ou de lun des cranciers, dcider que les dettes de la socit seront supportes, en tout ou en partie, avec ou sans solidarit et jusqu la limite du montant dsign par le tribunal, par le ou les grants ou tout dirigeant de fait. Il peut aussi interdire la personne condamne la direction des socits ou lexercice dune activit commerciale pour une priode fixe dans le jugement.
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78 Nombreuses infractions sont recenses en droit tunisien dans le code des socits commerciales du 3 novembre 2000 et la loi de1995 sur les entreprises en difficult. Nanmoins, La plupart de ces infractions sont purement formels et ne font presque jamais l'objet de condamnations 97 . On cite les trois essentiels d'entre elles savoir la prsentation de bilan inexact, la distribution de dividendes fictifs et l'abus des biens de la socit punis de 1 5 ans de prison et d'une amende de deux milles dix milles dinars ou de lune de ces deux peines seulement. Pour le faux bilan ou le bilan inexact, la faute consiste dissimuler la vritable situation de l'entreprise (Art147 pour la SARL et 223 pour la SA). L'abus de gestion des biens sociaux est l'infraction la plus frquente en matire de gestion et de comptabilit. En France, elle reprsente 86,2% des condamnations en matire de gestion des socits. L'imprudence ou la ngligence en tant que faute de gestion sont inoprantes pour constituer l'lment moral de ces trois infractions. En effet, la loi exige que la faute soit intentionnelle aussi bien pour l'auteur que pour le complice. Ces trois infractions constituent ne pas en doute des fautes de gestion. Enfin, le contexte nationale et internationale caractris par une complexit accrue des affaires et un renforcement de la responsabilit juridique appelle un maximum de prudence par les dirigeants pour viter de commettre des fautes de gestion, on stonne pas de voir une mise en uvre plus frquente de leur responsabilit civile et pnale.
Paragraphe 2/- Responsabilit disciplinaire des dirigeants sous lgide du CMF :
Pour les socits soumises au contrle du CMF, ce dernier est investi, En vertu de larticle 41 de la loi 94-117, d'un pouvoir disciplinaire et ce l'gard : - de la Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis, ses dirigeants et de ses personnels ; - de la socit de dpt, de compensation et de rglement de titres, ses dirigeants et ses personnels ; - des intermdiaires en bourse, personnes physiques ou morales, leurs dirigeants et le personnel plac sous leur autorit ; - des dirigeants, des gestionnaires et des dpositaires des fonds et des actifs des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilires et du personnel plac sous leur autorit
En Vertu de larticle 82 de la loi 94-117 portant rorganisation du march financier 98 , Le Conseil du March Financier a le pouvoir de prononcer contre les dirigeants une amende au profit du Trsor Public qui ne peut excder 20.000 dinars, prononce suite une runion du collge du CMF auquel lintress peut assister, et ce en cas de non respect des obligations prvues par larticle 3, 4 et 21 de la loi mme loi.
97 Article Tunisie, la faute de gestion en droit des affaires par Bel Haj Hamouda Ajmi ; Professeur d'universit et Avocat la cour de cassation, publi sur site Audinet Tunisie le 03 mars 2009 98 Article 82 (paragraphe 2 nouveau). Les dispositions de larticle 40 de la prsente loi sont appliques aux prsidents, directeurs gnraux et aux directeurs gnraux et aux prsidents des directoires et aux directeurs gnraux uniques qui ne respectent pas les obligations prvues par les articles 3, 3 bis, 3 ter, 3 quater, 3 quinter, 4, 21, 21 bis et 21 ter de la prsente loi.
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79 Il sagit notamment des obligations de communication au CMF des rapports annuel de gestion et des commissaires aux comptes , de lordre de jour et du projet de rsolution, dans un dlai de quatre mois, au plus tard, de la clture de lexercice comptable et quinze jours, au moins, avant la tenue de lassemble gnrale ordinaire.
Ces obligations incombent aux socits faisant appel publique lpargne, parmi les quelles le rapport de gestion doit contenir des lments sur le contrle interne, le non respect de cette obligation peut tre retenu comme dfaut de communication passible de la peine cite dessus.
Paragraphe 3/- lattestation de diligence et le renforcement de la responsabilit des dirigeants en matire dinformation financire : Le lgislateur a renforc la responsabilit des dirigeants de l'entreprise en matire de communication de l'information financire en mettant leur charge lobligation qui consiste signer une dclaration annuelle prsente aux commissaires aux comptes pour attester qu'ils ont fourni les diligences ncessaires pour garantir l'exhaustivit et la conformit des tats financiers la lgislation comptable. Cest dans le cadre de l'article 13 quinter du Code des Socits Commerciales tel qu'introduit par la Loi 2005-96 . Le contenu de cette dclaration a t fix par l'arrt du ministre des finances du 17 juin 2006. Il sagit pour les organes de direction et les chargs des affaires financires et comptables de signer une attestation que les diligences ncessaires pour garantir l'exhaustivit et la conformit des tats financiers la lgislation comptable ont t fournies. Il ne s'agit nullement d'une garantie de ladite exhaustivit ni de la conformit susvise. Ainsi, les diligences dont les personnes susviss sont tenues constituent-elles une obligation de moyen et non pas une obligation de rsultat. En cas d'une fausse dclaration, ou d'une dclaration mensongre faite par les organes de direction la Responsabilit civile est engage en cas de faute, de dommage subi par un associ, actionnaire ou la socit et de lien de causalit. Ainsi que leur responsabilit pnale pour dissimulation de la vritable situation de la socit. Outre la responsabilit engage par lattestation de diligence, et plus important est limpact psychologique sur les organes de direction et les chargs des affaires financires et comptables lors de l'laboration, la prsentation et la communication de l'information financire au commissaire aux comptes et ce de par le formalisme qui la caractrise (lettre crite et signe). Toutefois, dire, ce stade, qu'elle est gnratrice de responsabilits nouvelles, nous parat prmatur. Il n'en demeure pas moins, qu'il faudrait attendre pour voir l'apport de la jurisprudence en ce qui concerne l'tendue de cette responsabilit99
99 Article le 03-02-2007 sur site web audinet Tunisie par sami Kallel, avocat d'affaires : La communication des tats financiers est une responsabilit managriale
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80 Sous-section 2/- Consolidation de lenvironnement de contrle travers linstauration des comits daudit en Tunisie
Le renforcement des mcanismes de gouvernance des socits tunisiennes a t consacr par le lgislateur tunisien par la loi relative au renforcement de la scurit des relations financire promulgue en 2005 par larticle 256 bis du CSC qui rend obligatoire la cration dun comit permanent daudit pour Les socits faisant appel public l'pargne l'exception des socits classes comme telles du fait de l'mission d'obligations; La socit mre lorsque le total de son bilan au titre des tats financiers consolids dpasse un montant fix par dcret; Les socits qui remplissent les limites chiffres fixes par dcret relatives au total du bilan et au total de leurs engagements auprs des tablissements de crdit et de l'en-cours de leurs missions obligataires
Le dcret n 2006-1546 du 6 juin 2006 dans son article 6 a fix ces limites chiffres, cinquante millions de dinars (50 MDT) pour le total du bilan et vingt cinq millions de dinars (25 MDT) pour le total des engagements auprs des tablissements de crdit et l'encours des missions obligataires.
En vertu de cet article, Le comit permanent d'audit veille au respect par la socit de la mise en place de systmes de contrle interne performant de nature promouvoir l'efficience, l'efficacit, la protection des actifs de la socit, la fiabilit de l'information financire et le respect des dispositions lgales et rglementaires. Le comit assure le suivi des travaux des organes de contrle de la socit, propose la nomination du ou des commissaires aux comptes et agre la dsignation des auditeurs internes.
Le comit permanent d'audit est compos de trois membres au moins, dsigns selon le cas par le conseil d'administration ou le conseil de surveillance parmi leurs membres. Il ne peut tre membre du comit permanent d'audit, le prsident-directeur gnral ou le directeur gnral ou le directeur gnral adjoint.
Les membres du comit permanent d'audit peuvent recevoir, en rmunration de l'exercice de leur activit, une somme fixe et impute selon les conditions mentionnes l'article 204 du code des socits commerciales relatif aux jetons de prsence.
Le lgislateur tunisien na pas introduit des obligations rigides de contrle interne, cependant il a instaur le mcanisme de gouvernance suprme responsable de son implmentation et de son efficacit, cette initiative est de nature constituer un prcurseur des obligations de communication et damlioration et dattestation plus formelle en contrle interne linstar des pays dvelopps
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81 Sous-section 3/- Mission et pratique en matire de contrle interne par les commissaires aux comptes et valeur ajoute pour les dirigeants des entreprises tunisiennes La contribution des commissaires aux comptes en Tunisie lamlioration des systmes de contrle interne est trs grande dans les entreprises tunisiennes, si le personnel et les dirigeants tunisiens sont familiers avec ce terme et son implication notamment en termes dorganisation, il peut tre confirm que cest grce la mission lgale daudit des comptes.
Il est vrai que lgalement lobligation de vrifier le systme de contrle interne et den porter valuation dans le rapport du commissaire aux comptes est rcente avec la promulgation des deux lois 2005-65 et 2005-96,outre les limites de ces obligations, cependant il est dusage en Tunisie par les commissaires aux comptes dadresser un rapport de contrle interne la socit audite suite aux entretiens conduites avec le personnel et lobservation et les tests de confirmation des processus et des contrles interne sur lieu.
Lapproche ainsi adopte par les commissaires aux comptes tunisiens qui dcoule de lapplication des normes internationales daudit impliquant une comprhension tendue du systme de contrle interne et une documentation des conclusions et tests conduits sur ce systme a eu un impact positif et une ractivit certaine au sein des socits audite, cette ractivit est certainement due au respect de la profession et de la mission de commissariat aux comptes et la communication dun rapport ddi au contrle interne.
Il va de soi que lattention porte ce rapport fourni par le commissaire aux comptes dpend du taille de la socit et de la comptence et du style de management de lquipe de direction et ses objectifs stratgiques, nanmoins une raction est garantie notamment pour les socits de taille, notamment les EPIC qui bnficie dun avantage en matire de rglementation du contrle interne.
En effet, Loi 87-529 du 1 avril 1987 fixant les modalits et les conditions de la rvision des comptes des tablissements publics caractre industriel et commercial et des socits dont le capital est totalement dtenu par ltat dans son article 6 stipule les rviseurs dsigns en vertu des dispositions du prsent dcret, ont lobligation de sassurer de manire permanente de la fiabilit du systme de contrle interne et de procder annuellement aux investigations ncessaires en vue dapprcier notamment les procdures administratives, financires et comptables en vigueur eu sein de ltablissement ou de la socit. Les modalits dtablissement des budgets de fonctionnement et dinvestissement ainsi que celles affrentes la passation des marchs font obligatoirement partie des procdures examines. Les remarques, observations et conclusions du rviseur relatives aux contrle interne et aux procdures doivent tre consigns dans un rapport distinct adresser, en 20 exemplaires, au conseil dadministration de ltablissement ou de la socit deux mois au plus tard aprs la fin de chaque exercice
Pour les socits autres quEPIC, la prparation dun rapport de contrle interne est une bonne pratique en matire daudit qui vise une transcription et une inspiration du cadre des EPIC, mais surtout de lapplication des normes internationales daudit de lIFAC que lordre des experts comptables a purement et simplement adopt partir de lanne 2000 en substitution aux normes daudit publi par lOECT entre les annes 1984 et 1999.
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82 Ces normes d'audit de l'IFAC traitent de l'incorporation du contrle interne dans la planification et l'excution de la vrification des comptes. L'tendu de la vrification du contrle interne est prvu par deux normes : ISA 315 : Comprhension de l'entit et de son environnement et apprciation des risques d'inexactitudes significatives ; et ISA 330 : Procdures mises en uvre par l'auditeur pour tenir compte des risques valus . L'ISA 315 prvoit que l'auditeur doit mettre en uvre des procds d'apprciation des risques qui lui permettront d'acqurir une comprhension des composantes du contrle interne. La comprhension du contrle interne implique l'valuation de la conception du contrle en cause et son application effective. L'ISA 330 prcise que l'auditeur doit mettre en uvre des tests des contrles afin de runir des lments suffisants et adquats indiquant que les contrles fonctionnent efficacement aux moments pertinents au cours de la priode vise par la vrification, lorsque l'apprciation de l'auditeur des risques d'inexactitudes importantes au niveau des assertions repose sur l'hypothse d'un fonctionnement efficace des contrles. Il choisit des procds de vrification visant lui procurer l'assurance que les contrles fonctionnent efficacement. La nouvelle rdaction du deuxime alina de l'article 269 confirme la dmarche adopt par les commissaires aux comptes en Tunisie, cet article stipule Les commissaires aux comptes doivent dclarer expressment dans leur rapport qu'ils ont effectu un contrle conformment aux normes d'audit d'usage et qu'ils approuvent expressment ou sous rserves les comptes ou qu'ils les dsapprouvent. , il ne sagit plus de contrle dtaill mais dun contrle conformment aux normes daudit dusage, cette position lgale consolide lapproche base sur lvaluation du contrle interne au respect des normes internationales de lIFAC.
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83 CHAPITRE 2/- Cadre lgal rgissant le contrle interne dans le secteur financier en Tunisie, adaptation des obligations et extension de la responsabilit des dirigeants
Section 1/ Contrle externe, Contrle interne et rglementation accrue pour la matrise du risque au secteur financier Sous-section 1/- Typologie, Sensibilit conomique et porte des Risques au secteur financier Paragraphe 1- Place et typologie du risque dans le secteur financier
Lenvironnement conomique est devenu de plus en plus dangereux pour les banques qui vivent, mais peuvent aussi mourir, de leurs risques 100 , Si toutes les activits conomiques imposent la prise de risque condition sine qua non de la cration de richesse, le risque fait constamment partie intgrante de lactivit financire. Le risque peut se dfinir comme un danger ventuel plus ou moins prvisible, La caractristique propre du risque est donc lincertitude temporelle dun vnement ayant une certaine probabilit de survenir et de mettre en difficult la banque 101 . Les organismes financiers vivent de leurs risques, ils spculent sur la base dune valuation du risque de survenance des vnements altrant ou concrtisant leurs accords avec les clients, leurs rmunrations incluent la prime de ce risque. Cette confirmation est aussi vidente pour le mtier des assureurs qui consiste en un transfert des diffrentes catgories des risques de leurs titulaires aux assureurs contre le paiement dune prime, lassurance est ainsi parmi les techniques de gestion de risque pour ces clients. La prise du risque pour toute activit financire est effectue ds le lancement dune opration jusqu son chance finale, un risque de souscription existe lors de la signature dun contrat crant des engagements futures ou actuels pour lorganisme, ainsi que lors de la dtermination des conditions qui permettent une couverture optimale du risque. Une fois le contrat accept et sign ( contrat dassurance, contrat de crdit, acquisition de valeurs mobilire, contrat de couverture, opration de change) sur la base dun niveau de risque mesur et pr-tabli, cest les variations futures des conditions de son acceptation et surtout des prvisions pralables de ces variations qui constituent le risque tout au long de la vie de lopration, ce risque peut dcouler de linexcution des conditions du contrat par son titulaire ( notamment le risque de non remboursement de crdit) ou de la variation dfavorables des taux sur le march ( cours des actions, taux de change, taux du march montaire). Le risque li lactivit dassurance dcoule principalement de la survenance des risques assurs suite la survenance des catastrophes et autres vnements objets du contrat mettant en jeu lobligation de couverture, cest la probabilit de survenance de ces catastrophes qui est la base de lacceptation et des conditions de lengagement, il est lorigine du risque technique des assurances. Nanmoins la gestion financire des liquidits gnres par le mtier dassurance dcoulant de linversion de son cycle dexploitation fait exposer les assurances aux mmes risques des tablissements financiers, savoir, le risque de liquidit, le risque de march et le risque de taux en consquence de la gestion de leur excdent de trsorerie. Ces risques lis aux activits financires ont volu suite au changement du mode de financement de lconomie, dune conomie base sur lendettement bancaire, dans lequel les banques assurent le rle dintermdiaire entre les agents, une conomie rgule par un
100 En introduction louvrage contrle des activits bancaires et risques financiers , Jacques Spindler Ed Economica, 1998
101 BALE II- enjeux et consquences de la rforme du dispositif prudentiel , sminaire APTBEF, 23/12/2004
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84 march financier lieu de rencontre des agents conomiques, les banques ont adapt leurs activits et font face des nouveaux risques en consquence. Les risques classiques sont le risque de crdit mais aussi le risque de liquidit, le risque de crdit est le risque que le dbiteur nhonore pas ses engagements de remboursement, et le risque de liquidit est le risque pour la banque de ne pas pouvoir faire face un moment donn ses engagements en mobilisant ses actifs, dans des proportions plus importantes, le risque de liquidit peut aboutir la faillite de la banque suite un mouvement de panique des dposants ( bank run) 102 .
Les nouveaux mtiers de la banque rsultant de la recherche de plus de rentabilit, de la diversification et de la rduction ou de la compensation des divers alas, ont cr le risque de taux, qui est d la variation dfavorable des taux dintrt ou du taux de change auquel sajoute le risque de march rsultant de la variation des cours sur le march. La banque sexpose aux risques de march et de taux respectivement dans le cadre de ces activits de placement sur le march ou de leurs oprations sur le march montaire et interbancaire, la cration et la diversification des nouveaux instruments financiers sophistiques tantt augmente tantt rduit ces risques. Lensemble des risques inhrents lactivit bancaire, ne peuvent tre entirement annuls par une gestion efficace de ltablissement mais peuvent par contre tre rduits et prvenus par une gestion de risque optimale comme ils peuvent tre aggravs et concrtiss par des prises de positions imprudentes, do un risque additionnel est gnr en relation lefficacit et ladquation de la gestion , il sagit du risque dit oprationnel dfinit comme le risque de pertes pouvant rsulter de procdures internes inadquates ou non appliques, des personnes, des systmes ou dvnements externes. Ces vnements de risque sont les fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux relations clients, les problmes lis la gestion du personnel, les dommages qui pourraient toucher les actifs physiques, linterruption totale ou partielle des systmes ou des processus, et la mauvaise excution de certains processus quils soient internes ou externes la banque 103 .
le lgislateur Tunisien dfinit le risque oprationnel dans les termes suivants : Le risque oprationnel se dfinit comme tant le risque de pertes rsultant de carences ou de dfaillances attribuables la conception, lorganisation et la mise en uvre des procdures, aux erreurs humaines ou techniques ainsi quaux vnements extrieurs. La dfinition inclut, entre autres, le risque juridique mais exclut les risques stratgiques et de rputation 104 , Cest limportance de ce risque et sa forte corrlation avec le reste des risques qui a fait du contrle interne un facteur clef de succs pour les oprateurs dans le secteur financier, il sen suit un renforcement de son cadre juridique lchelle nationale linstar de la rglementation internationale.
Paragraphe 2- Porte et incidence conomique des risques financiers et dassurance
A lensemble de ces risques financiers et dassurance, vient sajouter un risque original du fait de son caractre gnral et son chelle national, voire international dans une conomie globalise, cest le risque systmique qui dcoule de limportance de limage et de la solvabilit et de la crdibilit du secteur dans son ensemble, la dfaillance dune institution provoque un effet en chane remettant en cause tout le secteur et amenant une inscurit gnrale, la rcente crise des emprunts hypothcaire
102 BALE II- enjeux et consquences de la rforme du dispositif prudentiel , sminaire APTBEF, 23/12/2004
103 BALE II- enjeux et consquences de la rforme du dispositif prudentiel , sminaire APTBEF, 23/12/2004 104 Article 45 de la circulaire aux banque N2006-19 relative au contrle interne Mmoire dExpertise Comptable
85 ou subprime taux dintrt variable dclench en 2007 aux Etats Unis est une illustration parfaite de ce phnomne de contagion globalis. La confiance des dposants base sur une prsomption simple relative la solidit et la solvabilit des banques est carte si une institution se trouve en dfaillance et ne parvienne pas honorer ses engagements, les dposants seront entrans dans un mouvement gnral de panique et demanderont le retrait de leurs dpts et valeurs, raction de nature bloquer tout le systme. La gravit de ce risque systmique fait que le secteur financier soit protg par lEtat et gnralement son cadre lgal prvoit des rgles de couverture de linstitution dfaillante, dautres parts le secteur tant rgit par des rgles prudentielles et soumis un fort pouvoir de contrle des autorits nationales comptentes. Limportance des risques gnrs lconomie et aux institutions par le secteur financier va de paire avec son importance dans lconomie nationale et internationale, ce secteur est un des piliers de lconomie, indicateur principale de sa sant financire et levier daction par ltat pour lorientation des acteurs. Sous-section 2/- Interventionnisme accrue et mode dorganisation lgale du contrle externe du secteur financier en Tunisie, cadre exigent pour le contrle interne Paragraphe 1- Supervision et Contrle continu des tablissements financiers par les organismes dment habilits
A/- Attributions, modalits dintervention et supervision par la banque centrale des tablissements de crdit :
La sensibilit conomique et limportance du risque gnral au secteur financier et son caractre publique ont fait quil soit fortement rglement, lenjeu de la nation nest pas laiss dans les mains des investisseurs privs ou des dirigeants des tablissements financiers cest lEtat par des tablissements dment habilits et comptents qui se charge du contrle du secteur mais aussi de sa protection et son orientation. Au lendemain de lindpendance de ltat Tunisien, en 1958, la loi portant cration et organisation de la banque centrale fut promulgue, cette loi a t rcemment modifie par la loi n 2006-26 du 15 mai 2006, elle cite parmi les attributions de la banque centrale le rle de supervision des tablissements de crdit ainsi que la prservation de la stabilit et la scurit financire 105 . Ses prrogatives sont manifestes dans plusieurs articles de la loi 2001-65 rglementant les tablissements de crdit, le contrle de ces tablissements et la protection du secteur sont omniprsent dans toute les tapes de la vie de ltablissement, commenant ds loctroi de lagrment. En effet, La banque centrale est investie par la loi 106 dun droit dinformation, dun droit de contrle sur pice et sur place et dun pouvoir rpressif.
Ce droit dinformation est reconnu envers ltablissement de crdit et ses commissaires aux comptes, ainsi Les tablissements de crdit sont tenus de fournir la Banque Centrale de Tunisie tous documents et justifications ncessaires l'examen de leurs situations en vu de s'assurer du respect de la rglementation.
105 article 33 nouveau de la loi 1958 telle que modifie par la loi n2006-26 du 15 mai 2006 qui dispose la banque centrale a pour mission de prserver la stabilit des prix. A cet effet elle est charge notamment : - veiller sur la politique montaire - contrler la circulation montaire et de veiller au bon fonctionnement des systmes de paiement - superviser les tablissements de crdit - prserver la stabilit et la scurit du systme financier 106 La loi n 2001- 65 du 10 juillet 2001 telle que modifie par la loi 2006-19 du 2 mai 2006 a confi la Banque Centrale de Tunisie le pouvoir de contrler les tablissements de crdit Mmoire dExpertise Comptable
86 Les institutions financires doivent soumettre des tats financiers trimestriels la banque centrale, Parmi ces tats trimestriels figure une valuation de la qualit des actifs bancaires conformment aux rgles prudentielles prsentes dans les circulaires de la BCT 107.
Le contrle sur pices est exerc sur la base des documents comptables et financiers et des donnes statistiques communiques priodiquement par les tablissements de crdit sans prjudice du contrle sur place qui seffectue par des missions d'inspection globale, Il vise la vrification de l'exactitude des informations transmises et d'apprciation de l'organisation et du fonctionnement interne de ces tablissements, comme il peut revtir la forme d'une mission d'inspection ponctuelle ayant l'aspect d'une enqute de courte dure et portant sur des oprations particulires. Un rle galement important est accord la BCT dans larticle 23 de la loi 2001-65, cest celui de la dfinition, ltablissement et la communication aux tablissements de crdit des rgles de gestion et des normes prudentielles appropries.
B/- Contrle et supervision des entreprises dassurance par le ministre des finances:
Le contrle par ltat tunisien du secteur de lassurance et de rassurance est assur par sa mise sous tutelle du ministre des finances108, au terme de larticle 82 du code des assurances le contrle vise protger les assurs, les bnficiaires et toute autre tierce partie intresss la bonne excution des contrats dassurance. Ce contrle porte notamment sur lapplication de la rglementation des assurances, le fonctionnement des entreprises dassurance, et lemploi des fonds lis des oprations dassurance . ce titre il a t prvu au sein du ministre des finances un comit gnral des assurances109 charg des missions dvolus au ministre par larticle sus-viss.
En outre, un conseil national des assurances110 est institu pour examiner et mettre son avis sur les questions dont il est saisis par le ministre charg des finances visant notamment lorganisation et le contrle du secteur, une commission consultative des assurances111 est cre au sein de ce conseil appele traiter, conjointement avec le comit gnral des assurances, de loctroi des agrments ainsi que des sanctions prvus respectivement aux articles 50 et 87 du code des assurances.
Lexercice de lactivit dassurance et de rassurance est conditionn par lobtention au pralable de lagrment prvu dans larticle 50 du code des assurances , du ministre charg des finances aprs avis de la commission consultative des assurances en fonction de la faisabilit, le programme dactivit ainsi que la qualification des dirigeants , une fois lagrment obtenu lexercice de lactivit est assorti dobligations spcifiques de communication envers la tutelle et dun contrle permanent .
Le contrle permanent est exerc par les contrleurs dment chargs par la tutelle, sur place et tout moment, portant sur toute opration effectues par les entreprises dassurances, les entreprises de rassurances, les intermdiaires ainsi que les experts et commissaires davaries qui ont lobligation de mettre leur disposition tous renseignement et documents quils demandent112. Le suivi du secteur dassurance et de rassurance, des activits et de la situation financire des oprateurs dans ce secteur est effectu via leur communication de rapports et tats dans la frquence et
107 Au terme de lArticle 18 de la circulaire 91-24 : Les banques dclarent en annexe leur situation comptable arrte la fin de chaque trimestre, le montant global des concours en faveur de leur clientle ventils par catgorie d'engagements et classs conformment aux dispositions de l'article 8 de la prsente circulaire. 108 article 82 du code des assurances promulgu par la loi N92-24 du 9 mars 1992
109 Dcret n 2001-2729 du 26 novembre 2001, modifiant le dcret n 91-556 du 23 avril 1991, portant organisation du ministre des finances. 110 Lappellation du conseil a t modifi par la loi 2002-37 dans son article 6 du conseil suprieur des assurances au conseil national des assurances 111 Dcret n 92-2258 du 31 dcembre 1992, fixant la composition et les rgles de fonctionnement du conseil suprieur des assurances et de la commission consultative des assurances, modifi par le dcret n 2002-512 du 27 fvrier 2002 . 112 Article 82 du code des assurances, modifi par la loi 2002-37 du 01/04/2002. Mmoire dExpertise Comptable
87 la forme prescrite par le code des assurances dans son article 60 113 et par arrt du ministre charg des finances114, ils doivent produire au tutelle trimestriellement les documents et tats de conjoncture, un compte rendu annuel de toutes leurs oprations avec les tableaux statistiques et les tats annexes, en sus de la publication annuelle de leur bilan, comptes de rsultats techniques, comptes de rsultat, tableau de flux de trsorerie et des conclusions du commissaire aux compte.
C/- tablissements et socits sous Contrle et Supervision du Conseil du march financier:
Cr par la loi 94-117 portant rorganisation du march financier, Le Conseil du March Financier assure la tutelle des organismes de placement collectif en valeurs mobilires, il assure galement le contrle La Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis, des intermdiaires en bourse et de la socit de dpt, de compensation et de rglement de titres.
Un commissaire du gouvernement nomm par le Ministre des Finances est plac auprs de la Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis avec pour mission de veiller au respect des dispositions lgales, rglementaires ainsi que celles prvues par les statuts de la Bourse.
Le Conseil du March Financier est charg de veiller la protection de l'pargne investie en valeurs mobilires et tout autre placement donnant lieu appel public l'pargne. Il est galement charg d'organiser et de veiller au bon fonctionnement des marchs de valeurs mobilires et de produits financiers ngociables en bourse, cet effet il lui est reconnu, outre son pouvoir de normalisation, un droit dinformation et dinvestigation auprs des tablissements et toutes socits sous son contrle.
Concernant les intermdiaires en Bourse, Les rgles ncessaires au contrle de leurs activits sont fixes par dcret 115 portant statut des intermdiaires en bourse, ce dcret organise les modalits doctroi dagrment pour lexercice de cette activit, ainsi que les activits de dmarchage financier, de la gestion de portefeuille de valeurs mobilire pour le compte de tiers, du listing sponsor et de la tenue de march.
Les intermdiaires en Bourse ont des larges obligations dinformation eu gard au CMF, outre les tats financiers annuel dans un dlai maximum de trois mois de la clture de lexercice, ils doivent remettre mensuellement les tats des oprations du mois selon modle fourni par le CMF, ainsi que de tout changement au niveau de lorganisation et du contrle interne, et ce en vertu de larticle 63 du dcret susvis. Auprs de ces intermdiaires en Bourse un responsable de contrle prvu par larticle 86 du dcret n 2007-1678 du 5 juillet 2007 en rattachement directe au premier responsable de lintermdiaire en Bourse, doit adresser semestriellement au conseil dadministration ou au directoire de la socit et au conseil du march financier un rapport sur lexercice de ses activits et ce dans un dlai maximum dun mois de la fin de chaque semestre . Le contenu de ce rapport est rglement par la Dcision gnrale du Conseil du March Financier n 14,
113 Tel que modifie par la loi 2002-37 du 01/4/2002 114 Arrt du ministre des finances du 7 mars 2003, fixant la liste et la forme des documents et des tats de conjoncture des entreprises d'assurance et de rassurance, tels que prvus par l'article 60 (nouveau) du code des assurances. 115 Dcret n99-2478 du 1er novembre 1999 portant statut des intermdiaires en bourse
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Paragraphe 2- Renforcement du contrle externe des commissaires aux comptes et rapport avec les autorits de supervision du secteur
La mission des commissaires aux comptes dans le secteur financier en Tunisie est rgie par un cadre juridique spcial visant une extension de leurs obligations notamment en matire de communication et de divulgation aux tablissements de tutelle.
Par souci dindpendance, le nombre de mandats successifs des commissaires aux comptes des tablissements de crdit est limit deux 116 quil sagisse de socits dexpertise ou de personne physique, alors que pour les socits autres qutablissement bancaires la loi de scurit financire 117 autorise trois mandats successifs pour les personnes physiques et cinq mandats sous condition de changer le signataire et lquipe aprs 3 ans pour les socits dexpertise.
Le commissaire aux comptes dun tablissement de crdit est indispensablement membre de lordre des experts comptables, en outre les tablissements de crdit faisant appel public lpargne et les socits dassurance multi-branches doivent tre contrls par au moins deux commissaires aux comptes effectuant leur contrle en respect des principes et normes de lexamen contradictoire.
Les commissaires aux comptes des tablissements de crdit et des entreprises dassurance ou de rassurance sont tenus de prparer un rapport spcial portant sur leur mission de contrle remettre la banque centrale 118 ou au ministre des finances selon le cas et ce aprs six mois de la clture de lexercice outre une copie des rapports quils remettent lassemble gnrale et aux organes de ltablissement, ils doivent aussi signaler la tutelle tout fait de nature mettre en pril les intrts de ltablissements ou des dposants 119 .
A Ces diligences professionnelles spciales sajoute un risque grave de sanction la comptence de la banque centrale de Tunisie qui peut prononcer contre tout commissaire aux comptes qui manque aux obligations mises sa charge par la loi des tablissements de crdit, une interdiction d'exercer ses fonctions auprs des tablissements de crdit, titre provisoire ou titre dfinitif.
116 Loi 2001-65 rgissant les tablissements de crdit dans son article 35 tel que modifi par la loi 2006-19 du 2 mai 2006 117 Loi 2005-96 du 18 octobre 2005 relative a la scurit financire 118 LArticle 17 de la circulaire 91-24 : Chaque banque doit communiquer la Banque Centrale de Tunisie au plus tard 15 jours aprs la tenue de son assemble gnrale le rapport des commissaires aux comptes. Ce rapport doit comporter expressment des conclusions sur : - les dispositifs de contrle interne mis en place par la banque ; - les principes comptables appliqus aux diffrentes oprations et la justification des comptes ; - les politiques de crdit, de recouvrement des crances et le suivi des engagements ; - l'valuation des actifs figurant au bilan ou en hors-bilan ; - la comptabilisation des produits des oprations de crdit et les provisions constitues pour la couverture des risques. 119 Article 61 de la loi 2002-37 pour les entreprises dassurance ou de rassurance et article 35 de la loi2001-65 pour les tablissements de crdit Mmoire dExpertise Comptable
89 Sous-section 3/- La matrise du risque par les rgles prudentielles rglementaires, volution des recommandations internationales, Fondements et consquences de lintgration du risque oprationnel au niveau du contrle interne Paragraphe 1- BALE II, Evolution des recommandations internationales et intgration du risque oprationnel dans ladquation des fonds propres
Instaur en 1974 par les autorits de rgulation des pays membres du G 10 sous lappellation de comit des rgles et pratiques de contrle des oprations bancaires, le Comit de Ble est une instance qui regroupe aujourdhui 13 pays 120 , la suite de graves perturbations sur les marchs bancaires et montaires internationaux, notamment la faillite de banque Herstatt en Allemagne occidentale et de Franklin National aux Etats Unis. Son but est la scurisation des relations bancaires, au travers notamment de lharmonisation des dispositifs de contrle nationaux, il a ds lors contribu favoriser la coopration entre les autorits nationales en charge du contrle bancaire.
Le premier accord du comit de Bale ft adopt et publi en dcembre 1987, connu sous le nom de ratio Cooke du nom du prsident du comit entre 1977 et 1988, se caractrise par une prise en compte du seul risque de crdit malgr sa reconnaissance de limportance de la prise en compte du risque de taux dintrt et de risque de march dans lapprciation globale de la solvabilit dun tablissement, lapproche adopte consiste mesurer les fonds propres dune banque partir de lensemble de ses actifs et de ses engagements en hors bilan pondrs par des coefficients en relation avec leurs niveaux de risques, le systme de pondration retenu tant simple reposant sur une chelle de coefficient applicables aux diffrentes catgories dactifs. Dans le cadre de cet accord, la norme minimale de fonds propre dtermine sur la base dobservation historique du risque crdit est fixe 8% des actifs pondrs, et ft adopt lchelle internationale par lensemble des acteurs sur le march financier.
Le succs de cet accord est tel que son application ft observe par des nombreux pays extrieur au comit, cette universalisation est dautant plus remarquable que le comit de Ble nest investi daucune autorit supranationale formelle ; en effet ses conclusions ne revtent pas un caractre excutoire et son rle est de formuler des normes et des recommandations dont la mise en uvre est laisse linitiative des pays membres 121
Des limites la fois conceptuelles et pratiques de ce ratio ont t ressenties suite lvolution des techniques et des mutations des systmes bancaires, notamment linclusion par ce ratio du seul risque de crdit , do un premier amendement ft adopt au ratio Cooke en 1996 pour y inclure le risque de march, ainsi que sa quantification statique du risque par le biais de coefficient institutionnels plutt quconomiques et notamment labsence de considration par ce ratio des techniques de rduction du risque telles que les srets et la compensation et dune manire gnrale lapproche unique pour toutes les banques ou le principe one size fits all ne permet pas de tenir compte des risques propres dune banque et de ses choix et mthodes dans la gestion de ses risques.
120 Cits par Armand Pujal dans son article De Cooke Bale dans la revue dconomie financire N73, 4 me
2003, ces pays sont : Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, Etats unis, France, Italie, japon, Luxembourg, pays bas, royaume unis, Sude et Suisse. 121 Cits par Armand Pujal dans son article De Cooke Bale dans la revue dconomie financire N73, 4 me
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En dpit des plusieurs amendements effectus pour tenir compte des insuffisances du ratio Cooke, il sest avr de plus en plus dpass suite aux volutions des techniques de mesure et de gestion et couverture du risque et cest en 1997 que sa rforme ft engage pour lui assurer plus de flexibilit et de sensibilit aux divers risques des tablissements de crdit.
Une rforme qui sest tale sur 6 ans et qui a connu plusieurs changements de son calendrier et de sa date dentre en application effective, originalement prvue en 2004, puis en 2005 et enfin en 2006 suite aux diverses consultations et tudes dimpact qui visent apporter le consensus des diverses parties prenantes, le comit ayant adopt une dmarche base sur le dialogue, lexprimentation et limplication de lensemble de la profession bancaire.
Laboutissement de la rforme, publie en 2004, est riche dinnovations et apporte des amendements aux lacunes de lancienne approche, dfendant les trois piliers de la rgulation bancaires, le premier pilier tant le minimum de fonds propres calcul avec une mthode la fois exhaustive et plus sensible aux risques, le deuxime pilier reconnat limportance du rle des autorits de supervision et leurs moyens dintervention pour sassurer que les banques disposent de fonds propres suffisants, dauditer leurs pratiques et mthodes et dimposer le cas chant les corrections et le niveau de fonds propres appropri, le troisime pilier est la transparence de linformation au march portant sur ltendue, la nature et la gestion des risques par la banque.
Les principales innovations et enjeux pour les banques rsident au niveau du premier pilier, lapproche simplifi du ratio Cooke est abandonne contre une nouvelle mthode laissant aux banques la charge de mesurer ses risques et dterminer le minimum de fonds propres en rsultant, ainsi trois mthodes de calcul sont proposes au choix par la banque en fonction du degr de dveloppement de ses techniques de gestion , la mthode dite standard affecte au montant des engagements des coefficients de pondration qui dpendent des notations externes des contreparties concernes, deux autres mthodes dites IRB-Internal Rating Based , lIRB avance ou lIRB fondation se basent sur des notations internes que les banques elles mmes dveloppent, lexigence de fonds propres est calcule par une fonction combinant diffrents paramtres , en particulier la probabilit de dfaut de la contrepartie, lexposition en risque au moment de dfaut, le taux de perte en cas de dfaillance, la dure de lengagement, selon quelle se situe en IRB fondation ou en IRB avance, la banque sappuie sur des valeurs de paramtres fixes de manire standard par le rgulateur ou dtermines par ses propres modles. Cette palette de mthodes devrait permettre la banque de trouver une solution adapte son niveau de sophistication en matire de gestion du risque. Elle constitue aussi une incitation au progrs, dans la mesure ou les systmes rustiques sont les plus exigeants en capital 122 .
Ce nouvel ratio de Mc Donough tient compte des risques de crdit, des risques de march ainsi que du risque oprationnel. Ce dernier tant nouvellement introduit pour le calcul du minimum des fonds propres pour tenir compte des risques derreur, de panne, de fraude et plus gnralement de dfaillance des systmes et des hommes.
122 les enjeux de la rforme du ratio de solvabilit Michel PEBEREAU, la revue dconomie financire N73, 4 me 2003
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91 Par ces nouvelles mthodes, notamment le calcul interne des risques et lintgration du risque oprationnel pour la dtermination des fonds propres, la rforme a engag les banques dans une invitable mise niveau pour ladaptation de leurs structures, notamment celle relative la gestion des risques qui doit assurer une vue fiable, centralise et actualise des risques. Un investissement en ressources humaines et matrielles, comptences et systmes informatiques sest engag auprs des banques lchelle internationales pour saligner aux nouvelles exigences.
La Gestion des risques et le contrle interne sont les moyens pratiques pour rduire ce risque oprationnel, ils font de plus en plus lobjet de lattention des lgislateurs, des tablissements de tutelle et de lensemble des oprateurs dans le secteur financiers.
Paragraphe 2- Contrle du secteur financier par les Rgles prudentielles et normes de gestion en Tunisie
En parallle au renforcement de la supervision tatique du secteur financier en Tunisie, il est encadr par des rgles de gestion et des normes prudentielles qui servent aux tablissements de tutelle comme signaux pour lapprciation de la solidit, la solvabilit et les niveaux de risques encourus par la gestion de ces tablissements et limitant la prise et lexposition aux risques par les oprateurs dans le secteur. La premire condition de solidit rside dans le capital minimal exig entre autres conditions pour loctroi de lagrment, ce minimum ft relev pour les tablissement de crdit en 2006 123 et pour les assurances en 2002 124 . La surveillance du secteur et le maintien du risque des niveaux acceptables est effectu sur la base des rgles de gestion et les normes prudentielles imposes aux tablissements de crdits et aux entreprises dassurance ou de rassurances et les divers intermdiaires dans ce secteur, ce corps de rgles est manifestement revus et adapts par rapport aux exigences et normes internationales, lharmonisation lgales et rglementaires est impratives face linternationalisation de lconomie notamment pour les tablissements de crdit qui assistent lentre sur le territoire tunisien et la concurrence des oprateurs trangers. Cest la Circulaire n91-24 du 17 dcembre 1991 telle que modifie par la circulaire aux banques n 2001-04 du 16 fvrier 2001 et la circulaire aux banques n 2001-12 du 4 mai 2001 qui dicte les rgles prudentielles pour les tablissements de crdit, il sagit des normes adopter par les banques en matire de couverture et de division de risques, des rgles de classification des actifs en fonction des risques encourus et des rgles minimales respecter en matire de constitution des provisions et dincorporation aux rsultats de lexercice des intrts courus sur des crances dont le recouvrement nest pas assur. Lharmonisation de la rglementation prudentielle tunisienne Ble II est en cours dachvement, une commission stratgique, regroupant la profession bancaire, le ministre
123 Par la loi 2006-19 du 02-05-2006 ainsi l'tablissement doit aussi justifier, lors de sa cration, d'un capital minimum totalement libr de 25 millions de dinars, s'il est agr en tant que banque et de 10 millions de dinars, s'il est agr en tant qu'tablissement financier l'exception des banques d'affaires agres avant l'entre en vigueur de loi 2006-19 et dont le capital ne peut tre infrieur 3 millions de dinars 124 Par la loi 2002-37 du 01/04/2002 Pour les assurances, le capital minimal est de 10 millions de dinars pour les socits anonymes, de 3 millions de dinars pour les socits anonymes pratiquant exclusivement une catgorie des assurances et de 1,5 millions de dinars pour les mutuelles dassurances, dans tous les cas le capital minimal doit tre entirement libr Mmoire dExpertise Comptable
92 des finances, le CMF, lordre des experts comptables et des universitaires ainsi que quatre comits techniques, pour les risques de crdit et de march, le risque oprationnel, la surveillance prudentielle et une dernire pour la discipline de march ont t charg dlaborer un programme excutif destin prparer le secteur bancaire ladoption des nouvelles rgles de Ble II. Quant au secteur dassurance et de rassurance en Tunisie, il est encadr par une rglementation prudentielle, qui sinspire des mthodes internationales et sadapte aux spcificits sectorielles. Les efforts dorganisation de ce secteur est manifeste depuis 1992, date de promulgation du code des assurances, mais plusieurs amendements ft adopts, notamment en 2002 pour tenir compte de la nouvelle donne conomique internationale et des nouvelles activits parues sur le secteur. Les rgles prudentielles sur ce secteur consistent, outre le capital minimum exig qui a t augment en 2002, en une marge de solvabilit minimale et de lobligation de constatation de provisions techniques.
Section 2/ Le contrle interne dans le secteur financier, Nature des obligations et dlimitation lgale de la responsabilit des dirigeants en Tunisie Sous-section 1/- Cadre lgal et Dclaration de la responsabilit des dirigeants dans la mise en place du contrle interne dans le secteur financier Paragraphe 1- Les Normes du systme comptable des entreprises rgissant le contrle interne et lorganisation comptable dans le secteur financier
La norme gnrale du systme comptable des entreprises a dclar la responsabilit des dirigeants dans la mise en place dun systme de contrle interne efficace dont elle dfinit les objectifs et les principes, cette norme rgit galement le secteur financier du fait que son champs dapplication stipule les entreprises rgies par les normes comptables sectorielles appliquent les dispositions de la prsente norme dans la mesure ou il ny est pas drog par les normes sectorielles spcifiques , cependant les particularits du secteur financier et limportance de la question du contrle interne pour ce secteur justifient, au mme titre que les rgles et la nomenclature comptable spcifiques, ladoption de normes sectorielles traitant de lorganisation comptable et du contrle interne pour les tablissements bancaires, soit la norme 22 125 pour les banques, la norme 18 126 pour les OPCVM , et pour les socits dassurance et/ou de rassurance la norme 27 127 . Ces trois normes qui rappellent la validit et la porte gnrale du cadre de base prvu par la norme gnrale quils viennent complter, ont pour objectif la dfinition des rgles spcifiques applicables eu gard au cadre organisationnel et de la nature dactivit propre au secteur.
La structure de ces normes prsente aprs dlimitation de son champ dapplication, les objectifs spcifiques du contrle interne qui sinsrent naturellement dans les objectifs
125 Arte du ministre des finances du 25mars 1999 portant approbation des normes comptables 126 Arte du ministre des finances du 22 janvier 1999 portant approbation du des normes comptables relatives aux OPCVM 127 Arte du ministre des finances du 26 juin 2000 portant approbation des normes comptables Mmoire dExpertise Comptable
93 gnraux de la norme gnrale, savoir, lefficience oprationnelle, la conformit lgale et rglementaire et la qualit de linformation financire communique, puis numre les facteurs essentiels de contrle interne qui ne sont quune dclinaison de ceux prsents par la norme gnrale sur la nature dactivit de ltablissement ( rgles spcifiques de sparation des taches, risques spcifiques, rgles dorganisation, dfinition des pouvoirs et des contrle en consquence..), enfin des rgles dorganisation comptables et de tenue de comptabilit comportant une nomenclature comptable adapte chaque secteur sont prvus par chaque norme. Ainsi le souci du lgislateur tunisien la question du contrle interne et lorganisation comptable supportant linformation financire a t particulirement accentu dans le secteur financier, il a confirm et dclar dans ces normes la responsabilit de la direction dans la mise en place du contrle interne et lapplication des rgles dictes par ces normes.
Paragraphe 2- Lois rgissant la profession bancaire et les circulaires de la banque centrale de Tunisie portant organisation du contrle interne
Par rapport au secteur financier dans son ensemble, le contrle interne dans les tablissements de crdits est le plus rglement, en plus des normes comptables gnrale et sectorielle, les lois et circulaires de la banque centrale comportent plusieurs obligations se rapportant au contrle interne par souci de conformit aux principes de BALE et sous limpulsion des inspecteurs du Fonds Montaire Internationale, en effet une premire mission portant sur la conformit a ces principes a t conduite en 2001 puis rcemment en 2006, leffort rglementaire est remarquable durant cette priode et a permis dassurer un maximum de rapprochement aux standards internationaux .
La loi 2001-65 dans son article 34, a institu depuis 2001 lobligation pour les tablissements bancaires de crer un comit permanent daudit interne, mais en 2006 larticle 34 bis 128 a introduit lobligation de mettre en place un systme appropri de contrle interne qui garantit lvaluation permanente des procdures internes, la dtermination, le suivi et la matrise des risques lis a lactivit de ltablissement de crdit , larticle 34ter introduit une nouvelle structure qui est le comit excutif de crdit et larticle 34 quarter celle de mettre en place un systme de contrle de conformit, ces quatre articles ont fait chacun lobjet de circulaires de la banque centrale tayant concrtement ces obligations sur lorganisation et les procdures de travail des banques, il sagit de la circulaire aux banques 2006-19 du 28 novembre 2006 ayant pour objet le contrle interne dans les tablissement de crdit qui est la plus riche de nouvelles obligations, la circulaire 2006-07 du 24 juillet 2006 traitant de lobligation de cration des comits excutif du crdit et la circulaire aux banques 2006-06 du 24 juillet 2006 traitant du systme de contrle de conformit.
Ce nouveau cadre rglementaire est exigent pour les banques qui vont devoir adapter et amnager leurs structures et ressources en consquence, le lgislateur a prvu la date dapplication pour janvier 2008, nous observerons ltat davancement des tablissements bancaires ce niveau dans la troisime partie de ce mmoire ddie une enqute, entre autres, auprs des quelques une de ces tablissements.
128 Ajout par la loi 2006/19 du 02 mai 2006 Mmoire dExpertise Comptable
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Paragraphe 3- Mesures rpressives et responsabilit juridique des dirigeants dans le secteur financier et imprative de perfectionnement du contrle interne Paralllement au cadre rigide et au renforcement du contrle externe du secteur financier, une extension de la responsabilit des dirigeants dans ce secteur est observe en cas de faute ou de non conformit lgale et rglementaire, renforant le besoin en un contrle interne efficace en tant quobligation lgale en soi (plusieurs obligations porte carrment sur le systme de contrle interne) et en vue dassurer le respect dautres obligations tel que la qualit de linformation financire et le respect des dlais de communication et laffectation des responsabilits. A ce titre la Banque centrale dispose d'un pouvoir disciplinaire qu'elle partage avec la commission bancaire, larticle 35 de la loi 2001-65 prvoit une mise en garde adresse aux dirigeants d'un tablissement de crdit qui ont manqu aux rgles de bonne conduite de la profession. Outre les sanctions pouvant tre prononc contre ltablissement lui-mme, Cette Commission peut galement prononcer, contre les dirigeants des banques coupables d'infractions la lgislation et la rglementation bancaires, la suspension temporaire de toute fonction avec ou sans nomination d'administrateur provisoire, la cessation de fonction avec ou sans nomination d'administrateur provisoire, une amende pouvant atteindre cinq fois le montant de linfraction129. Il convient de noter que labsence de lapplication effective du dispositif de sanctions prvu par la rglementation bancaire tunisienne a justifi lvaluation comme tant matriellement non conforme par rapport au principe de Bale relatif aux actions correctives 130 , Nanmoins le fondement juridique et le risque des dirigeants sont clairement pose par la loi dans les rfrences susvises. Sagissant du secteur des assurances le code des assurances depuis 1992, a prvu une sanction131 pour les dirigeants qui exerce sans avoir obtenu lagrment du ministre des finances ou qui se trouve dans un cas dempchement prvu par larticle 85 de la loi. Dautre part, larticle 80 du code qualifie de dabus de confiance qualifie lappropriation ou la disposition sans motif lgitime des fonds reus au profit dune socit dassurance et soumet cet acte la peine prvu par larticle 297 du code pnal.
129 Article 41 de la loi 2001-65 qui dispose les infractions a la lgislation et a la rglementation bancaires exposent aux sanctions suivantes, les membres du conseil dadministration , les membres du directoire, les membres du conseil de surveillance, les dirigeants ou les mandataires qui sen sont rendu coupables ou qui y sont consenti ou participe la suspension temporaire de toute fonction de lune ou de plusieurs personnes vises ci- dessus avec ou sans nomination dadministrateur provisoire la cessation des fonctions de lune ou de plusieurs de ces personnes avec ou sans nomination dadministrateur provisoire une amende pouvant atteindre cinq fois le montant de linfraction , recouvre pour le compte du trsor dans les mmes conditions que ceux prvues par larticle 42 de la prsente loi 130 Rapport du FMI No 07/98 Tunisie- mise a jour de lvaluation de la stabilit du systme financier, valuation dtaille de la conformit aux principes fondamentaux de Bale pour un contrle bancaire efficace 131 Larticle 89 du code des assurances prvoit dans ces deux cas une peine damende de 1000 a 5000 dinars et dun emprisonnement de 16 jours a 6 mois contre les prsidents directeurs gnraux, les directeurs gnraux et toute personne ayant la qualit de reprsentant dune entreprise dassurance Mmoire dExpertise Comptable
95 Les tablissements financiers faisant appel public lpargne et leurs dirigeants sont soumis au pouvoir disciplinaire reconnu au CMF en cas de manquement au rglement de ce conseil et notamment aux obligations de communication des documents prescrits par ce rglement. Sous-section 2/- Encadrement lgale et obligations rgissant lorganisation comptable et financire dans le secteur financier Paragraphe 1- Facteurs cls de contrle interne et rgles dorganisation comptable dans les tablissements de crdit
La dclinaison des objectifs gnraux du contrle interne sur les tablissements de crdit fait merger lobjectif de conformit lgale et rglementaire par rapport lobjectif de performance, le respect des obligations lgales conduit aussi forcment une information financire fiable et de qualit, la norme tunisienne numro 22 traitant de lorganisation comptable et du contrle interne dans ces tablissement admet ces deux objectifs, et ajoute un troisime, celui de la protection et de la sauvegarde des actifs de ltablissement contre les risques inhrents lorganisation et lactivit bancaire notamment les risques lis aux irrgularits, erreurs et fraudes. Ces objectifs dcoulent des caractristiques principales de lactivit de dpt et de gestion de fonds et des risques quelle gnre notamment en raison du volume important des transactions, la perte ou la manipulation des actifs sont des consquences videntes au manque dorganisation et au moindre dfaillance du contrle interne. La norme tunisienne numro 22 dfinit les facteurs cls de contrle interne au sein de lorganisation comptable des banques, il sagit de la comptabilisation des oprations en temps rel, des modalits de gestion des attributs dinformation lis une transaction, de la tenue des comptes en devise, de la comptabilit matire , des travaux dinventaire et enfin de la documentation de lorganisation et des procdures comptables.
Sagissant de la date denregistrement, le principe dict par la norme est une comptabilisation au jour mme des oprations conclues par les diffrents services, cependant la norme admet la possibilit dune journe comptable complmentaire durant la quelle il serait enregistr les oprations nayant pas pu ltre au jour mme de conclusion (les oprations inter-units) ainsi que les corrections ou les critures dabonnement de charge et produits et dinventaire, le systme informatique doit en consquence permettre lenregistrement des oprations en temps rel. La diversit des attributs dinformation et leur utilit pour la prise de dcision ncessitent leur enregistrement au mme titre que de la comptabilisation de lopration, la gestion des divers attributs dinformation peut tre faite sur la base comptable ou sur dautres logiciels de gestion Pour les comptes en devise, et ce pour les tablissements bancaires ayant un volume significatif doprations en devise, il est exig par la norme quil soit tenu une comptabilit distincte dans chacune des devises afin de recenser lensemble des oprations quils ralisent en leurs monnaies dorigine, en respect des mmes conditions de forme que celle de la monnaie de rfrence et des mmes livres obligatoires, journaux, grands livre et balances auxiliaires
Pour assurer la scurit et un bon suivi des lments dtenus par ces tablissements pour le compte de tiers sans figurer dans les tats financiers annuels (chques, effets et valeurs Mmoire dExpertise Comptable
96 assimiles remis par le client pour encaissement), un systme de comptabilit matires doit tre mis en place.
Le systme de contrle interne doit galement assurer lefficacit des travaux dinventaire (justification des comptes et inventaire physique), labonnement des charges et des produits, et la documentation de lorganisation et des procdures comptables.
Il mrite de signaler que la circulaires aux banque N2006-19 relative au contrle interne dans son article 12 a rappel lobligation de respecter les normes comptables bancaires notamment celles relative au contrle interne, cette loi insiste sur la traabilit imprative des informations publies assur par lexistence dune piste daudit qui assure la reconstitution les oprations, den fournir la pice justificative et de remonter par un cheminement ininterrompu au document de synthse et rciproquement, et notamment de justifier la calcul des normes de gestion prudentielles
La circulaire susvise dans son article 13, a exig un contrle priodique portant sur la revue des Mthode de comptabilisation et dvaluation des oprations et sur le rapprochement entre les rsultats de la gestion oprationnelle et ceux comptabiliss. . Paragraphe 2- Recommandations de la norme et enjeux de lorganisation comptable dans les entreprises dassurance
La norme comptable N27 relative au contrle interne au sein des entreprises dassurance et de rassurance a cit des critres et fourni des recommandations pour assister la direction de ces socits dans la mise en place dune organisation gnrale du contrle interne efficace, un pareil systme doit tre fond sur une organisation interne adapte, des mthodes et des procdures appropries et assez formalise, un personnel form , des moyens matriels et srs de protection et une matrise parfaite des risques Lorganisation comptable, revt au sens de la norme comptable, une importance particulire par rapport au systme de contrle interne dans son ensemble ds lors quelle permet denregistrer, de mesurer et de reflter lensemble de lactivit de ltablissement. Lorganisation comptable se base sur une bonne nomenclature des comptes tel que prvue par la norme comptable ddie, sur la tenue obligatoires de registres autres que ceux prvus par le droit commun , savoir, linventaire permanent des placements indpendamment de leur comptabilisation afin deffectuer un rapprochement mensuel par rapport la comptabilit , un registre des contrats comportant leurs caractristiques avec numrotation continu, un registre des sinistres avec rfrence au contrat dorigine pour servir lvaluation des engagements financiers encours par contrat, une liste des traits de rassurance et leurs avenants, et enfin, un document pour chaque groupement de coassurance ou de co-rassurance dcrivant les conditions de son fonctionnement ainsi que les rgles de comptabilisation des oprations entrant dans son cadre. Il est rappel par la norme limprative de traabilit de linformation des tats de synthse aux documents dorigine via une piste daudit ainsi que la ncessit dun systme darchivage de qualit.
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97 Paragraphe 2- Recommandations de la norme et enjeux de lorganisation comptable dans les OPCVM
La norme 18 traitant du contrle interne dans les OPCVM, notamment les SICAV et les FCP, organise le contrle interne de la fonction comptable et financire autour de critres fondamentaux suivants : un plan de compte appropri conforme la norme comptable, une gestion optimale des attributs de linformation des produits financiers grs, le contrle systmatique de calcul de la valeur liquidative des titres qui doit seffectuer pralablement sa publication, linventaire du portefeuille titres ( conserves par un dpositaire en vertu de la lgislation des OPCVM) qui doit tre fait au moins trimestriellement pour confirmer ltat chez le dpositaire et enfin un abonnement correct des charges et des produits pour ne pas fausser le calcul de la valeur liquidative de laction. Dautres part, deux livres lgaux doivent tre obligatoirement tenus par les OPCVM en plus de ceux prvu en droit commun, il sagit dun journal des oprations de souscription et de rachat o est transcrit quotidiennement les oprations de souscription et de rachat effectues durant la journe), et le livre de calcul de la valeur liquidative qui reproduit les valeurs liquidatives priodiques en se rfrant un support de synthse du calcul effectu.
Paragraphe 3- Scurit, fiabilit et adaptation du systme dinformation
Un systme dinformation adapt au mtier de ltablissement financier est dterminant pour la qualit de son systme de contrle interne, cet aspect est dvelopp par les normes comptables ainsi que la circulaire aux banques portant sur le contrle interne. Des procdures de contrle du systme dinformation concernent notamment l'organisation de la fonction informatique incluant les fonctions de contrle et la sparation des fonctions incompatibles, les contrles portant sur le dveloppement et la maintenance des programmes informatiques incluant la documentation des programmes nouveaux ou rviss et l'accs la documentation des programmes, des procdures de scurit physique des installations informatiques et des donnes produites par le systme de traitement des informations, notamment des procdures d'accs aux salles machines, des procdures de sauvegarde des fichiers et des procdures de secours informatiques en cas de dtrioration ou de perte des donnes, et des procdures de scurit logique d'utilisation et de manipulation des systmes de traitement des informations, notamment des procdures d'habilitation aux diffrents niveaux de consultation, d'utilisation et de modification des donnes stockes dans les fichiers; des procdures de saisie, de validation et de redressement des oprations. Une adaptation ncessaire de ces procdures de contrles du systme informatiques incombe la direction des tablissements financiers en relation avec la nature des risques spcifiques lactivit ou la nature et au niveau de lactivit
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98 Sous-section 3/- La gestion du risque dans le secteur financier, condition defficacit du systme de contrle interne et principal enjeu pour les dirigeants Paragraphe 1- Obligations tendue en matire de gestion du risque pour les tablissements bancaires :
Question vitale pour les tablissements de crdit, la gestion du risque a t rglemente par La norme comptable N22 ainsi que la circulaire aux banques N2006/19 relative au contrle interne.
Plusieurs directives et Obligations sont mis la charge de la direction de ces tablissements pour optimiser la gestion du risque et confirmer sa forte interaction avec le systme de contrle interne, un pareil systme mis en place par la direction est soumis lapprobation du conseil dadministration ou de surveillance, en vertu de larticle 4 de la circulaire 2006/19, il est dailleurs constat dans cette circulaire une forte implication du conseil dadministration dans le processus de contrle interne et de la gestion du risque en particulier.
La mme circulaire confirme une extension de la responsabilit en matire de surveillance du risque au niveau consolid au sein des socits exerant dans le domaine des services financiers contrles de manire exclusive, le systme de contrle interne doit tre conu par la direction et adapt la nature des activits afin dapprhender le risque au niveau consolide. 132
Le primtre de la responsabilit de la direction stend aussi aux activits externalises, tel que rappel par larticle 6 de la circulaire 2006/19.
Afin de respecter les rgles prudentielles rgissant le secteur, la direction doit concevoir le systme de gestion de risque en termes de structure organisationnelle, systme informatique de mesure et dvaluation de risque, et doit mettre en place des limites de prise de risque et des procdures dautorisation et de surveillance adquate.
Le systme de mesure et dvaluation des risques en place doit notamment permettre de relier le niveau de fonds propres aux risques engags, des limites internes globales par types de risques doivent tre fixes et revues au moins une fois lan par lorgane de direction et approuve par le conseil dadministration, il sagit de lensemble des risques de crdit, de march, de taux global dintrt, de liquidit, de rglement ainsi que le risque oprationnel. Ce systme doit tre rgulirement revu et soumis laudit interne 133 .
Une fois le systme de mesure et dvaluation de risque est en place et les limites de risques fixes, il faut assurer un suivi quotidien des niveaux de risques atteints, contrler en permanence le respect des procdures et des limites en place, de justifier les dviations et informer lorgane diligent, soit la direction soit le cas chant, le comit de risque.
132 Article 5 de la circulaire 2006/19 133 Article 18 de la circulaire 2006/19 Mmoire dExpertise Comptable
99 Paragraphe 2- Manifestation et Gestion du risque dans le mtier des assurances
Les particularits des activits d'assurance et de rassurance qui rsident notamment dans linversion du cycle d'exploitation et de la dlgation et du partenariat en ce qui concerne la ralisation des produits et l'engagement des charges via les rseaux dagents et de courtiers en plus du recours aux moyens informatises et de la complexit et le dveloppement des produits et pratiques de lactivit, crent des risques spcifiques auxquels des procdures appropries de contrle doivent tre prvues. Il sagit des risques techniques, risques de contrepartie, risque de liquidit, risques de taux, risques de change et risques informatiques.
La mise en place de procdures de contrle interne en vue de grer ces risques doit, au sens de la norme comptable n27, considrer et valuer les diffrents cycles de lactivit qui commencent par la souscription, la gestion des primes lors de lmission, lannulation, le recouvrement, les provisions de primes, la gestion des Sinistres et leurs rglements, la gestion des Placements et autres produits financiers, la gestion de la rassurance par lacceptations, les cessions ou rtrocessions, et le traitement informatis de l'information.
A chacun de ces cycle, une organisation adquate et formalise du service respectant la sparation des tches incompatibles et des procdures dapprobation doit tre prvue par la direction, en plus des procdures de contrle des tarifs et commissions des agents, de la mise jour des bases informatiques, des rapprochements priodiques des primes mises avec la base de production et de cette dernire avec la base comptable, le contrle de la bonne tenue des registres prvues, du contrle des activits des intermdiaires et agents, de la bonne documentation des dossiers et du bon archivage.
Pour les sinistres, il faut prvoir des procdures de surveillance des valuations des sinistres qui ont t ralises par les rdacteurs sinistres et contrler la qualit de leur travaux en analysant les carts entre les paiements effectifs et les valuations, ainsi que des procdures danalyse de la sinistralit par nature de risque, par intermdiaire, par assur fin d'valuer la fiabilit des tarifs et d'identifier les risques ventuels. La norme comptable autorise daffecter ces tches au service d'audit interne dans le cadre d'une mission permanente. En matire de rassurance, la politique et les critres dacceptation doivent tre documentes, des procdures qui garantissent les suivies ultrieures du respect du trait et leurs enregistrements exhaustifs, des procdures de contrle de la solvabilit des entreprises cessionnaire et de la rentabilit des diffrents traits souscrits par l'entreprise. Sous-section 4/- Obligations de documentation du systme de contrle interne, rapport de contrle interne de la direction et communication au conseil dadministration Paragraphe 1- des Obligations tendues de documentation du systme de contrle interne Lobligation de mise en place dun systme de contrle interne adapt ltablissement financier est assortie dune obligation de documentation et de formalisation de lensemble des procdures et politiques mises en place par la direction, ce qui est de nature garantir linformation, lengagement et ladhsion des parties impliques dans ce systme et fournir un outil de travail pour les auditeurs internes et externes. Mmoire dExpertise Comptable
100 En plus des obligations de documentation issues des normes comptables, la circulaire aux banques relative au contrle interne dans son article 50, exige la tenue des manuels de procdures qui dcrivent les modalits denregistrement et de traitement des informations, ainsi que les schmas comptables et les procdures dengagement des oprations. Ce mme article exige, outre le manuel de procdures, de tenir une documentation qui prcise les moyens destins assurer le bon fonctionnement du contrle interne , il sagit : des diffrents niveaux de responsabilits, des attributions dvolues et les moyens affects au fonctionnement des dispositifs du contrle interne, des rgles qui assurent l'indpendance de ces dispositifs dans les conditions prvues l'article 8 de la prsente circulaire (il sagit des organes de contrles permanents et priodiques) ; des procdures relatives la scurit des systmes d'information et de communication et aux plans de continuit de lactivit, dune description des systmes de mesure, de limitation et de surveillance des risques. Ces documents seront mis la disposition du Comit Permanent dAudit Interne, des commissaires aux comptes et de la Banque Centrale de Tunisie, Sur leur demande.
Concernant la publication des informations financires, les tablissements de crdit et les banques non rsidentes doivent se doter dune politique crite en matire de communication financire, en vertu de larticle 55 de la mme circulaire. Cette politique doit tre approuve par le Conseil dAdministration ou le Conseil de Surveillance.
Pour les intermdiaires en bourse une obligation similaire leurs incombe en matire de documentation rsulte de lArticle 65 bis du Dcret n 2007-1678 du 5 juillet 2007, qui dispose L'intermdiaire en bourse doit tablir un manuel de procdures qui comporte notamment : - la description de son organigramme, de ses diffrentes structures fonctionnelles et oprationnelles, la description des postes et la dfinition de la dlgation des pouvoirs et des responsabilits, - les procdures dcrivant le processus de droulement des diffrentes oprations y compris les procdures de traitement informatis, en identifiant les oprations de contrle ncessaires aux tapes dautorisation, dexcution et denregistrement eu gard aux objectifs de contrle interne, - les procdures, lorganisation comptable et les rgles de traitement des oprations. Lorganisation interne et les procdures mises en place par lintermdiaire en bourse doivent garantir la bonne application des prescriptions de vigilance et dinformation prvues par les textes lgislatifs et rglementaires relatifs la rpression du blanchiment dargent. Paragraphe 2- renforcement des obligations de communication et Rapport de contrle interne de la direction des tablissements de crdit Une dynamique soutenue de communication et de reporting portant sur les aspects du contrle interne est instaure par la circulaire 2006-19 relative au contrle interne des tablissements de crdits entre les organes de contrle et daudit, la direction et le conseil dadministration ou de surveillance des tablissements de crdit. La question du contrle interne doit dsormais figurer au moins une fois par an sur lordre du jour du conseil dadministration ou de surveillance, pour en revoir les rsultats sur la base des informations et rapports transmises par lorgane de direction, les organes de contrle permanents et priodique et le comit permanent daudit interne au conseil cet effet 134 .
134 Daprs lArticle 48 de la circulaire 2006-19, disposant Le Conseil dAdministration ou le Conseil de Surveillance doit procder, au moins une fois par an, l'examen de l'activit et des rsultats du contrle interne sur la base des informations qui lui sont transmises cet effet par lorgane de direction et les responsables mentionns larticle 8 ainsi que par le Comit Permanent dAudit Interne. Mmoire dExpertise Comptable
101 En effet, la mme circulaire prvoit et organise les rapports et les informations remettre au conseil en matire de contrle interne.
Pour les organes de contrle priodiques, ils prparent leurs rapports la suite des missions de contrles effectues et en font communication lorgane de direction, au conseil dadministration ou de surveillance, au Comit Permanent dAudit Interne et la socit mre pour les tablissements de crdit et les banques non rsidentes affilis un groupe. Ces rapports seront mis la disposition des commissaires aux comptes et de la Banque Centrale de Tunisie 135 .
A la charge de la direction il est prvu par la mme circulaire 2006-19 lobligation de prparer au moins une fois par an un rapport sur les conditions dans lesquelles le contrle interne est assur et un rapport sur la mesure et la surveillance des risques auxquels ils sont exposs qui doivent tre communiqus au Conseil dAdministration ou au Conseil de Surveillance et au Comit Permanent daudit interne ainsi quaux commissaires aux comptes et la Banque Centrale de Tunisie, au plus tard, 4 mois compter de la clture de lexercice comptable et quinze jours, au moins, avant la tenue de lassemble gnrale ordinaire 136 .
Le premier rapport, en vertu de larticle 52 de la circulaire 2006-19, porte, pour les diffrentes catgories de risques, sur les missions de contrle priodique et permanent ralises et les modifications y effectues, les procdures mises en place pour les nouvelles activits, les principales actions projetes dans le domaine du contrle interne; et la liste des conventions passes avec les personnes ayant des liens avec les tablissements de crdit au sens des articles 23 de la loi 2001-65 et 200 du Code des socits commerciales indiquant la nature et les conditions de mise en place de ces conventions ; et les conditions dans lesquelles le contrle interne est assur au niveau du groupe pour les tablissements de crdit et les banques non rsidentes contrls sur base consolide.
Le second rapport, porte sur la mesure et la surveillance des risques et dcrit notamment la rpartition des engagements prvues larticle 23 de ltablissement et analyse la rentabilit des oprations de crdit prvues larticle 26 de la circulaire, les mesures prises pour assurer la continuit de lactivit et une apprciation de lefficacit des dispositifs en place ; les mesures prises pour assurer le contrle des activits externalises ainsi que lvaluation, la mesure et le suivi de la scurit des moyens de paiement quils mettent ou grent au regard des normes internes et des recommandations de la Banque Centrale de Tunisie.
135 En vertu de lArticle 51 de la circulaire 2006-19.
136 En vertu de larticle 54 de la circulaire 2006-19. Mmoire dExpertise Comptable
102 Section 3/ Multiplication, Spcialisation et modalits darticulation des structures de contrle dans le secteur financier Sous-section 1/- Des Structures de contrle multiples institues par la loi dans le secteur financier Paragraphe 1- Institution des comites daudit et de laudit interne dans les tablissements de crdit et les assurances en Tunisie pralablement la loi de scurit financire
La norme comptable rgissant le contrle interne au sein des tablissements de crdit entrant en application partir 01 janvier 1999, et celle pour des socits dassurances et de rassurances applicable partir de 2001 , ont prvu lobligation ces tablissement de mettre en place une structure ddie laudit interne ayant pour charge lexamen et lvaluation du systme de contrle interne en place et la prparation dun rapport priodique au moins annuellement sur le fonctionnement gnral du systme de contrle interne. Ces mmes normes ont recommand galement la constitution dun comit daudit rattach au conseil dadministration auquel sera rattach le dpartement daudit interne et qui contrlera et organisera les activits des diverses structures de contrles et adoptera les suites ncessaires aux insuffisances relates. Pour les tablissements de crdit la loi 2001-65 dans son article 34, a confirm depuis 2001, cette obligation de crer un comit permanent daudit interne, et a largi notablement son champs de contrle et ces responsabilits, il est charg dans le cadre de cette loi, autre que de lvaluation de lefficacit du systme de contrle interne, de rviser et de donner son avis sur le rapport annuel et les tats financiers de la banque avant sa transmission au conseil dadministration, de revoir tout relev de la banque avant sa transmission la banque centrale et dexaminer tout placement ou opration susceptible de nuire la situation financire de ltablissement et port sa connaissance par les auditeurs externes.
Paragraphe 2- Les nouveaux mtiers de contrle interne dans les tablissements de crdit, Responsables conformit, comite excutif de crdit et comit de risque
La loi pour les tablissements de crdit na pas tard dexiger de nouvelles structures de contrles pour partager les responsabilits des auditeurs internes et mieux cibler et spcialiser leurs actions, cest en 2006 que la loi 2006-19 modifiant la loi 2001-65 et la circulaire aux banques 2006-19 ont instaur : les responsables de contrles permanents et les responsables de contrles priodiques 137 , les responsables conformit 138 , le comit excutif de crdit 139 et le comit de risque 140 .
Il sagit pour le contrle permanent de vrifier la conformit, la scurit et la validation des oprations ralises et la surveillance des risques par des agents ddies et indpendant des activits oprationnelles, et pour le contrle priodique de conduire des enqutes et inspections improvises par des agents autre que ceux responsables du contrles permanents.
137 Article 7 de la circulaire 2006-19 138 Article 34 quarter de la loi 2006-19 modifiant la loi 2001-65 139 Article 34ter de la loi 2006-19 modifiant la loi 2001-65 140 Article 20 de la circulaire 2006-19 Mmoire dExpertise Comptable
103
Cependant, cest en fonction de la taille de ltablissement que ces structures sont adoptes, ainsi la loi autorise que la fonction de contrle permanent et celle priodique soit exerce par une seule personne ou mme par lorgane de direction sous le contrle du conseil dadministration condition dassurer lindpendance requise entre les fonctions oprationnelles et ceux de contrle par un rattachement hirarchique suffisamment lev de ces responsables de contrles, soit la direction soit directement au conseil dadministration. Un responsable parmi le comit permanent daudit interne doit tre charg de vrifier la cohrence et lefficacit des missions de ces responsables de contrles. 141
Cest aussi en fonction de la taille de ltablissement que peuvent tre cr un comit de risque pour chaque catgorie de risque dont le but est dassurer le suivi de risque concern (risque de crdit, risque de march) et de surveiller le respect des limites internes par risque encouru tel que tablis et revus annuellement par le direction et approuv par le conseil dadministration 142 .
Lorsque un comit des risques est constitu pour surveiller les limites interne de prise de risque, il doit tre compos de responsables des units oprationnelles, de reprsentants de l'organe de direction et de personnes choisies en raison de leur comptence dans le domaine du contrle des risques et indpendantes des units oprationnelles. Une information trimestrielle de lorgane de direction, du comit de risque et du conseil dadministration est requise sur le respect des limites globales de risque sur la base dtats de synthse adapt et pr labors.
Autre lment de la structure de contrle rcemment introduit, Le comit excutif de crdit est institu par la loi 2001-65 tel que modifi par la loi 2006-19, ce comit est prsid par le PDG ou le DG ou le prsident du directoire et compos dau moins deux membres du conseil dadministration ou du conseil de surveillance, charg dexaminer lactivit de financement de ltablissement et de faire des propositions au conseil en cette matire, il remet priodiquement au conseil un rapport dtaill sur son activit.
Finalement, Les tablissements de crdit doivent aussi instituer dans leur organigramme un organe permanent de contrle de la conformit rattach au conseil dadministration ou au conseil de surveillance.
Paragraphe 3- Contrleurs lgaux des intermdiaires en bourse
En 2007, la loi 143 a instaur un responsable de contrle des intermdiaires en bourse qui rend compte au premier responsable de la socit et lui adresse semestriellement un rapport ainsi quau CMF portant sur lexercice de sa mission, soit celle de veiller au respect par les personnes places sous lautorit de lintermdiaire en bourse ou agissant pour son compte, des dispositions lgislatives et rglementaires qui leur sont applicables et notamment les rgles de dontologie.
141 Article 8 de la circulaire 2006-19 142 Article 18 de la circulaire 2006-19 143 Article 86 (nouveau) du dcret N99-2478 du 1 er novembre 1999 portant statut des intermdiaires en bourse tel que ajout par le Dcret n 2007-1678 du 5 juillet 2007
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104 Ce responsable de contrle est l'interlocuteur du Conseil du March Financier pour les questions d'ordre dontologique et il est le destinataire des mesures que le Conseil du March Financier prend en la matire.
Pour garantir lindpendance et la comptence de ce responsable de contrle sa dsignation doit tre approuve par le CMF qui doit galement tre inform de sa dmission.
Le contenu du rapport du responsable de contrle est fix par dcision gnrale du Conseil du March Financier, ce fut la dcision N14 en date de 29 janvier 2009 qui fourni un modle de ce rapport qui comporte un questionnaire dtaille sur le respect des obligations lgales dont les rgles de sparation de tches, la tenue dun manuel de procdures et dun rglement intrieur ainsi que la disponibilit et ladquation des moyens informatiques et ressources humaines et les obligations vis--vis du CMF. Sous-section 2/- Domaine dintervention, mode daction et statut de la fonction contrle de conformit Paragraphe 1- Domaine dintervention, Statut et mode daction de la fonction contrle de conformit
La circulaire aux tablissements de crdit 2006-06 du 24 juillet 2006 organise la mise en place dun systme de contrle de la conformit au sein des tablissements de crdit, dont lattribution est de sassurer de lexcution par ltablissement de ses obligations lgales et de son adhsion aux rgles professionnelles et dontologiques, de dtecter et dvaluer les risques de non-conformit, de soumettre au conseil dadministration ou au conseil de surveillance des rapports comportant des propositions susceptibles de matriser et de traiter ces risques .
Lorgane permanent de contrle de conformit doit tre rattach directement au conseil dadministration ou au conseil de surveillance pour assurer son indpendance. Dautre part et pour le mme souci, Il ne peut cumuler cette fonction avec dautres responsabilits dans ltablissement de crdit.
Laction de lorgane de contrle de conformit est largement tributaire de sa comptence, de son exprience et de sa spcialisation dans la rglementation et les pratiques du secteur bancaire, do de pareilles qualifications doivent tre recherches par le conseil de dadministration ou de surveillance auprs des candidats cette fonction. La circulaire susvise a exig que chaque tablissement de crdit informe la Banque Centrale de Tunisie de lidentit et des qualifications professionnelles du premier responsable de lorgane charg du contrle de la conformit. Il doit aussi tre mis la disposition de lorgane de contrle de conformit les moyens humains et logistiques ncessaires pour laccomplissement de sa mission, notamment en facilitant daccs aux informations ncessaires.
La circulaire susvise dans son article 10 oblige quil soit tabli une charte pour la fonction de contrle de conformit dans la quelle sont dfinies les procdures de contrle de la conformit, laquelle charte doit tre approuve par le conseil dadministration ou le conseil de surveillance.
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105 Au terme de la circulaire, Cette charte comporte notamment les objectifs de la fonction, les attributions de lorgane charg du contrle de la conformit, les rgles garantissant lindpendance de cet organe, notamment son rattachement direct au conseil dadministration ou au conseil de surveillance, le droit de lorgane daccder tous les documents ncessaires la ralisation de sa mission et de mener des investigations, le droit de lorgane de communiquer directement avec le conseil dadministration ou le conseil de surveillance et de leur soumettre les rapports tablis cet effet, et lobligation dinformer le personnel de ltablissement de crdit du contenu de la charte et des modifications qui lui sont apportes.
Paragraphe 2- Inclusion du contrle conformit dans le primtre dintervention de laudit interne et diffrenciation par rapport la fonction juridique :
Le contrle conformit ne se confond pas avec la fonction juridique, ce dernier est appel grer les affaires juridiques pour ou contre ltablissement envers ses clients et autres partenaires qui ont eu lieu au cours normale de lactivit en consquence de contrats, divers accords et conventions signes et engageant les deux parties, alors que la fonction contrle conformit value le respect de ltablissement des obligations rglementaires sectorielles et les normes de la profession bancaires, la conformit de ltablissement dans son ensemble est considr toutes fonctions et dpartements inclus, y compris le dpartement juridique. Il ne sagit pas pour la fonction contrle conformit de simmiscer dans les attributions de la fonction juridique en auditant ses dossiers et le cours des affaires en justice, sauf si la limite un aspect li la conformit rglementaire lexige.
Le contrle conformit nest pas investi des mmes prrogatives que laudit interne, ce dernier est investi dun champ non limit daudit dans le cadre de son programme, il peut inclure toutes les fonctions de ltablissement et peut procder une investigation approfondie pour tester lapplication des procdures et valuer ladquation des mthodes. Toutes les fonctions sont soumises laudit interne, y compris les autres structures de contrle dont le contrle de conformit.
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106 PARTIE 3/- PARTIE EMPIRIQUE
Section 1/- Mthodologie et Dmarche de lenqute Sous-section 1/- Intrts de lenqute et Limites inhrentes : A/- Intrts de lenqute :
Lanalyse thorique lchelle nationale a permit de mettre en vidence un nouveau cadre juridique du contrle interne avec des nouvelles obligations de communication et de transparence la charge de la direction, une plus forte responsabilisation des dirigeants sociaux et une implication des commissaires aux comptes notamment par une obligation dvaluation du contrle interne porter sur le rapport de certification des comptes pour les socits faisant appel publique lpargne .
Le prcurseur ce nouveau cadre juridique nationale semble tre son volution observe lchelle internationale dans le cadre des nouvelles rglementations de la scurit financire et la remise en cause et le renforcement des mcanismes de gouvernance, Cependant le contexte conomique national justifie galement une nouvelle dynamique du contrle interne et des mcanismes de la gouvernance savoir lengagement dans une conomie globalise, la libralisation et limpulsion du financement propres par le march financier qui ncessitent la modernisation des modes de gestion et surtout une amlioration de la communication aux actionnaires et de la responsabilisation des dirigeants.
Notre tude thorique laisse prsager une nouvelle perception du contrle interne par les dirigeants tunisiens, plus dattention son apport en management et, autre corollaire, plus de conscience de son impact en termes de responsabilit et des nouvelles obligations de mise en place, de pilotage et de communication en matire de contrle interne .
Notre enqute a t conduite dans lobjectif de vrifier en pratique des affaires en Tunisie lvolution des systmes de contrle interne, tant au niveau de lenvironnement de contrle assur notamment par une bonne gouvernance, que de la connaissance et de lapplication des nouvelles obligations de communication par la direction et de lvaluation par les commissaires aux comptes, de la mise en place des structures de contrles suffisantes et de lapplication de bonnes pratiques recommandes par les rfrentiels internationaux de contrle interne et de la gouvernance.
Il sagit de tester lexistence auprs des socits tunisiennes dun nouveau dynamisme en matire de systme de contrle interne et dune ractivit au dveloppement des pratiques internationales en matire dvolution des systmes et damlioration de la communication aux investisseurs et de la transparence en matire de contrle interne.
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107 B/- Limites inhrentes et hypothses pralables :
Nous ne prtendons pas tudier les procdures de contrle interne ni valuer lefficacit des systmes en place dans les socits slectionnes, ni les entretiens que nous avons conduits ni les donnes et les rapports collects ne suffisent pour se prononcer sur une question pareille.
Une enqute sur le contrle interne dans le contexte tunisien actuel comme prsent au niveau de notre analyse thorique se verra heurter au moins deux faits de nature en limiter les rsultats, la premire tant le manque de transparence des socits et des dirigeants toute donne considre interne et confidentielle touchant leur organisation et le mode de gestion de leur dirigeants et la deuxime tant linexistence jusquaujourdhui dune obligation aux dirigeants de prparer un rapport annuel de contrle interne part entire en respect dun rfrentiel reconnu et quil serait communiqu aux actionnaires .
Autres limites tant labsence dun rfrentiel nationale traitant du contrle interne, ni de la gouvernance dailleurs, qui aurait aid normaliser la question et mieux sensibiliser et informer les dirigeants et les cadres suprieurs des socits tunisiennes.
Pralablement notre enqute nous pouvons formuler des hypothses en consquence de lanalyse thorique du contexte nationale, notamment le fait que mme si un cadre juridique nationale et des nouvelles obligations de communication des procdures de contrle interne existent, elles sont trs peu dfinies sagissant de lobligation de communication dlments de contrle interne incombant la direction et elles sont assez rcentes la date de notre tude sagissant de la circulaire 2006-19 pour les tablissements de crdit dont lanne 2008 tant la premire anne dapplication .
Nos hypothses sont les suivants :
- Faiblesse et marginalisation des pratiques de contrle interne et de la gouvernance par rapport aux pratiques internationales, caractrise notamment par un manque de coordination et dimplication des membres de la gouvernance dans la mise en place et le pilotage du systme de contrle interne - Opacit des socits tunisiennes vis--vis de leurs systmes de contrle interne, mconnaissance et ngligence de lobligation de communication et de ces objectifs causant linsuffisance et la divergence des informations communiques dans le rapport annuel de gestion
- Une volution meilleure du contrle interne auprs des tablissements de crdit par rapport aux autres secteurs, quant au pilotage et la cration de structures varies de contrle et de gestion des risques suite aux obligations spcifiques introduites par la circulaire 2006-19.
Un questionnaire a t tabli par nos soins pour diagnostiquer ltat de la gouvernance et du contrle interne auprs dun chantillon dentreprises tunisiennes faisant appel public lpargne.
Les rponses notre questionnaire ont t assures soit par les soins des responsables de la socit, soit par nous-mmes aprs un entretien direct avec ces responsables.
Nous avons aussi procd la lecture des rapports et documents publis par ces socits sur le site du CMF ou sur leurs propres sites, il sagit des rapports annuels de gestion, des documents de rfrence (tablis par les socits en respect de larticle 14 du rglement du CMF), et ce dans le but notamment danalyser lavis des commissaires aux comptes dans leur rapport annuel de certification des comptes et les lments de contrle interne publis par les socits ainsi que de complter des informations non fournies par leurs responsables .
Si les rapports publis permettent de rpondre une grande partie des critres mesurs, Certains autres critres que nous avons bien voulu tester ny sont pas disponibles, malgr les efforts rglementaires du CMF quant au contenu des rapports de Gestion et autres documents ils demeurent insuffisants une mesure exhaustive des bonnes pratiques de la gouvernance et du contrle interne. Les entretiens que nous avons conduits ont permit de complter les informations requises et corroborer celles existantes sur les rapports publis.
B /-Choix de la population et slection de lchantillon :
La population auprs de la quelle nous nous proposons dtudier certains critres de gouvernance et de contrle interne est constitue par les socits tunisiennes faisant appel public lpargne, tant donn que les obligations institues par la loi de scurit financire et les rcentes mises jour du code des socits commerciales et du rglement du CMF et de la loi 94-117 sappliquent ces socits.
La dfinition des ces socits est formule par larticle 1 de la loi 94-117 dans les termes suivants : Sont rputs socits ou organismes faisant appel public l'pargne : 1) Les socits qui sont dclares comme telles par leurs statuts. 2) Les socits dont les titres sont admis la cote de la Bourse. 3) Les banques et les socits d'assurances quel que soit le nombre de leurs actionnaires. 4) Les socits dont le nombre d'actionnaires est gal ou suprieur cent. 5) Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilires. 6) Les socits et les organismes autres que les organismes de placement collectif en valeurs mobilires qui, pour le placement de leurs titres, recourent soit des intermdiaires, soit des procds de publicit quelconques, soit au dmarchage. Au sens de la prsente loi, le dmarchage s'entend l'activit de la personne qui se rend habituellement la rsidence de personnes, sur leurs lieux de travail ou dans les lieux publics, en vue de leur proposer la souscription ou l'acquisition de titres. Mmoire dExpertise Comptable
109 Est galement considr comme dmarchage, l'envoi de lettres, dpliants ou tous autres documents lorsqu'il est utilis, de faon habituelle, pour proposer la souscription ou l'acquisition de titres.
La dfinition donne par lArticle 162 du code des socits commerciales reconnat explicitement la prcdente, au terme de cet article Sont rputes socits faisant appel public lpargne celles qui mettent ou cdent des valeurs mobilires en appelant le public lpargne il en est de mme pour les socits rputes comme telles par des lois spciales
Une pareille dfinition ne permet pas darrter une liste exhaustive de ces socits, mais elles comptent au moins 234 socits 144 et organismes faisant appel publique lpargne soumis au contrle du CMF, et se rpartissant comme suit :
Socits cotes sur le march principal 50 Socits cotes sur le march alternatif 2 Socits hors cote 96 Organismes hors cote (SICAV et FCP) 86 TOTAL 234
Le questionnaire a t distribu auprs de 35 socits faisant appel publiques lpargne, 22 Socits ont bien voulu rpondre notre questionnaire parmi lesquelles 12 nous ont accord un entretien avec lun de ces responsables (auditeurs internes, contrleurs de gestion, administrateurs, directeurs gnraux ou adjoints, directeurs financiers).
Lchantillon se composant ainsi de 22 socits 145 se rpartissant par secteur comme suit :
Le secteur bancaire et autres services financiers est le mieux reprsent dans notre chantillon, suivi du secteur des industries, respectivement de 45% et 27% de lchantillon, une faible reprsentativit pour les secteurs assurance et services avec 14% et 14% de lchantillon.
144 Sans prise en compte des organismes faisant APE, suivant la Liste la plus rcente et publie par le CMF jour en Novembre 2009 145 Voire annexe 1 pour la liste des socits de lcahntillon Mmoire dExpertise Comptable
110
C/-Description du questionnaire :
Le questionnaire porte sur la gouvernance et le contrle interne au sein des entreprises slectionnes, notre intrt la gouvernance dcoule du son lien troit avec le contrle interne dont elle constitue et conditionne lenvironnement de contrle, premire composante et pierre dassise du contrle interne, nous nous intressons la gouvernance en terme de structures et organes de contrle ainsi que des modes de fonctionnement de ces organes et leur mode de pilotage du contrle interne .
En synthtisant, Ce questionnaire couvre les aspects suivants de la gouvernance et du contrle interne :
Le conseil dadministration, composition et mode de fonctionnement, et degr defficacit et dimplication dans la mise en place et le pilotage dun systme de contrle interne efficace
Le comit daudit et la fonction audit interne, rle et mode daction en pratique et impact sur le systme de contrle interne et interaction avec les autres structures de contrle le cas chant
Mise en place des nouvelles structures de contrle dans les tablissements de crdit (loi et circulaire 2006-19) et leurs modalits de fonctionnement et apport pratique
Systme de contrle interne et Gestion des risques, degr de corrlation et dadaptation du systme de contrle interne avec les risques de la socit
Contenu des rapports de gestion annuel et tendue de la communication aux actionnaires des lments de contrle interne
Application par les commissaires aux comptes de lobligation dvaluation portant sur le contrle interne auprs de ces entreprises faisant appel publique lpargne
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111 Section 2/-Prsentation et Analyse des rsultats
A la lumire des rponses collectes, et par confrontation aux recommandations internationales en matire de gouvernance, ainsi quaux rfrentiels reconnus de contrle interne, nous avons pu tirer les conclusions suivantes : Sous-section 1/- Conseil dadministration et contrle interne : 1/ 1/ 1/ 1/- -- -1 11 1- -- -Tableau synoptique des pri Tableau synoptique des pri Tableau synoptique des pri Tableau synoptique des principales recommandations internationales et ncipales recommandations internationales et ncipales recommandations internationales et ncipales recommandations internationales et des obligations lgales nationales en gouvernance, conseil dadministration et des obligations lgales nationales en gouvernance, conseil dadministration et des obligations lgales nationales en gouvernance, conseil dadministration et des obligations lgales nationales en gouvernance, conseil dadministration et contrle interne contrle interne contrle interne contrle interne : :: : Critres Critres Critres Critres Recommandations codes de Recommandations codes de Recommandations codes de Recommandations codes de gouvernance internationales gouvernance internationales gouvernance internationales gouvernance internationales 146
Norme ou loi Tunisienne Norme ou loi Tunisienne Norme ou loi Tunisienne Norme ou loi Tunisienne
Forme moniste ou dualiste du conseil
- La forme dualiste est recommand par certains codes de gouvernance, il faut que des administrateurs non excutifs assurent le contrle des membres excutifs, une rgle que la moiti du conseil soit des administrateurs non excutifs est consacre en Belgique 147 , en France les administrateurs peuvent adopter la forme convenable mais doivent motiver leur choix dans le rapport annuel 148
-La forme Dualiste du conseil, soit un directoire et un conseil de surveillance est autorise par la loi Tunisienne en vertu de larticle 188 du code des socits commerciales
146 En France Les principes de gouvernement dentreprise des socits cotes sont issus des rapports VIENOT de juillet 1995 et de juillet 1999, du rapport BOUTON de septembre 2002 ainsi que des recommandations de janvier 2007 et doctobre 2008 sur la rmunration des dirigeants mandataires sociaux de socits cotes labores par des groupes de travail de l'Association Franaise des Entreprises Prives (AFEP) et du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF). 147 Selon le Code de gouvernance belge de mars 2009 La moiti au moins du conseil d'administration est constitue d'administrateurs non excutifs et au moins trois d'entre eux sont indpendants, conformment aux critres repris dans lAnnexe A . 148 Les Recommandations AFEP/MEDEF mise jour en 2008 disposent Sans trancher le dbat sur le point de savoir s'il y a lieu de privilgier une formule plutt qu'une autre, il convient de souligner que la principale rgulation doit provenir de la transparence : transparence entre l'excutif et le conseil dadministration, transparence de la gestion vis--vis du march et transparence dans la relation avec les actionnaires, notamment l'occasion de l'assemble gnraleOutre les mesures de publicit prvues par la rglementation, le rapport annuel est le support de l'information due aux actionnaires, auxquels le conseil doit exposer les motivations et justifications de ses choix. Mmoire dExpertise Comptable
112 Sparation ou cumul des fonctions de prsident du conseil et de directeur gnral - La sparation entre la direction et la prsidence du conseil est vivement recommande par certains codes de gouvernance lchelle internationale 149
(en France le choix est libre mais doit tre motiv 150 ) - Larticle 215 221du code des socits Commerciales en Tunisie permet la sparation des deux fonctions de prsidence du conseil et de la direction de la socit
Nombre des membres du conseil dadministration
- les codes de bonne gouvernance ne prconisent pas un nombre dtermin dadministrateur 151 , le choix doit tre appropri et adapt
-Article 189 du CSC exige que le conseil soit compos de 3 12 administrateurs Nomination dadministrateurs indpendants parmi les membres du conseil dadministration (aucun lien avec la socit ni avec son groupe ou sa direction) 152
- Un nombre minimum dadministrateurs indpendants est recommand par les codes de gouvernance, ce nombre varie du tiers du conseil ou mme la moiti des membres du conseil pour les socits capital dispers (modle franais recommandations AFEP/MEDEF) 3 membres (modle belge code de gouvernance revue en mars 2009) - Possibilit de nommer un administrateur non actionnaire dans le CSC article 189 -obligation ladministrateur daviser le reprsentant lgal de la socit des autres mandats obtenus dans un dlai dun mois en vertu de lArticle 209 et lArticle 192 du CSC
149 Selon le Code de gouvernance belge de mars 2009 Une sparation nette des responsabilits la tte de la socit est opre entre, d'une part, la responsabilit de la conduite du conseil d'administration et, d'autre part, la responsabilit excutive de la conduite des activits de la socit. La mme personne ne peut pas exercer la fois la prsidence du conseil d'administration et la fonction de Chief Executive Officer (ci-aprs, CEO). La rpartition des responsabilits entre le prsident du conseil d'ad mi - nistration et le CEO est clairement tablie, mise par crit et approuve par le conseil d'administration. 150 Voir note 3 supra 151 Selon le Code de gouvernance belge de mars 2009 Le conseil d'administration est suffisamment restreint pour permettre la prise efficace de dcisions. Il est suffisamment toff pour que ses membres y apportent l'exprience et la connaissance de diffrents domaines et que les changements dans sa composition soient grs sans perturbation. 152 Voire Annexe 2 du prsent mmoire: Critres dapprciation de la qualit dadministrateur indpendant au terme des recommandations AFEP/MEDEFet suivant le code de gouvernance Belge
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113 Cration des comits spcialiss au sein du conseil - il est recommand par tous les codes de gouvernance de crer des comits spcialiss (nomination, rmunration, audit) - Au terme des recommandations AFEP/MEDEF en France Le nombre et la structure des comits dpendent de chaque conseil. Cependant, il est recommand que : . l'examen des comptes, le suivi de l'audit interne, la slection des commissaires aux comptes, la politique de rmunration, les nominations des administrateurs et des dirigeants mandataires sociaux, fassent l'objet d'un travail prparatoire par un comit spcialis du conseil dadministration. - la loi tunisienne (loi relative au renforcement de la scurit financire de 2005) exige la cration dun comit daudit pour certaines catgories de socits faisant appel publique lpargne 153
- loi 2001-65 pour les tablissements de crdit introduit lobligation de crer le comit daudit permanent depuis 2001
Approbation dun Rglement intrieur du conseil dadministration et obligations dontologique des administrateurs
- Sagissant des obligations dontologique des administrateurs le code AFEP /MEDEF dispose Il appartient chaque conseil de complter, le cas chant, cette liste des obligations fondamentales de l'administrateur par les dispositions particulires que son fonctionnement lui parat exiger.
Non rglement
Nombre de runion du conseil dadministration
- le nombre de runion du conseil et son mode de fonctionnement est laiss la libre apprciation du conseil suivant le besoin de lactivit, dfinir dans le rglement intrieur 154
- Article 59 circulaire 2006-19 Le Comit Permanent dAudit Interne se runit sur convocation de son prsident quatre fois au moins par an et chaque fois quil le juge utile
153 Article 256 bis du code des socits commerciales. La cration dun comit permanent daudit est obligatoire pour : - les socits faisant appel public l'pargne lexception des socits classes comme telles du fait de lmission dobligations, - la socit mre lorsque le total de son bilan au titre des tats financiers consolids dpasse un montant fix par dcret, - les socits qui remplissent les limites chiffres fixes par dcret relatives au total du bilan et au total de leurs engagements auprs des tablissements de crdit et de lencours de leurs missions obligataires. Le comit permanent daudit veille au respect par la socit de la mise en place de systmes de contrle interne performant de nature promouvoir lefficience, lefficacit, la protection des actifs de la socit, la fiabilit de linformation financire et le respect des dispositions lgales et rglementaires. Le comit assure le suivi des travaux des organes de contrle de la socit, propose la nomination du ou des commissaires aux comptes et agre la dsignation des auditeurs internes. Le comit permanent daudit est compos de trois membres au moins, dsigns selon le cas par le conseil dadministration ou le conseil de surveillance parmi leurs membres. Ne peut tre membre du comit permanent daudit, le prsident-directeur gnral ou le directeur gnral ou le directeur gnral adjoint. Les membres du comit permanent daudit peuvent recevoir, en rmunration de lexercice de leur activit, une somme fixe et impute selon les conditions mentionnes larticle 204 du code des socits commerciales relatif aux jetons de prsence. 154 Suivant le code de gouvernance Belge Le conseil d'administration se runit avec une rgularit suffisante pour exercer efficacement ses obligations. Le nombre de runions du conseil d'administration et de ses comits ainsi que le taux individuel de prsence des administrateurs sont Mmoire dExpertise Comptable
114
Approbation du systme de contrle interne par le conseil dadministration tel que conu par la direction
- il ne sagit pas uniquement dapprouver mais dvaluer le systme annuellement et de le dcrire dans un rapport part entire
- Obligatoire pour les tablissements de crdit en vertu de la circulaire 2006-19
Approbation du rfrentiel utilis pour dfinir le systme de contrle interne et de gestion du risque
- Lindication du rfrentiel de contrle interne utilis est exige par lAMF dans ses recommandations aux prsidents des conseils dans llaboration de leurs rapports annuel de contrle interne
- Tous les codes de gouvernance exigent ladoption dun cadre rfrentiel reconnu en contrle interne (USA, GB, Belgique...) 155
- Lannexe 12 du rglement gnral du CMF rglementant le rapport de gestion du conseil dadministration fait renvoi au cadre gnral de contrle interne prvu par la lgislation comptable en vigueur
Rapport du conseil dadministration sur le contrle interne
- En France le prsident du conseil prpare un rapport sur le contrle interne destin aux actionnaires - Aux Etats Unis le CEO et le CFO doivent dclarer leur responsabilit quant la mise en place dun systme efficace de contrle interne, doivent porter une valuation du systme dans leur rapport et divulguer les dfaillances graves du systme sil est inefficace
- Le conseil doit inclure des lments de contrle interne dans son rapport annuel de gestion ( article 3 de la loi 94-117 et article 44 du rglement du CMF)
Attestation ou rapport du commissaire aux comptes portant sur le contrle interne - Le commissaire aux comptes doit attester dans le cadre de sa mission daudit des comptes lvaluation ou la communication du conseil sur les procdures comptables et financires - Obligation pour les CAC de prparer un rapport de contrle interne pour les EPIC - Obligations aux CAC de porter une valuation du contrle interne pour les APE (loi 2005-96) au niveau de leur rapport gnral de certification des comptes
publis dans la Dclaration GE. Ligne de conduite La socit envisage dorganiser, si ncessaire, des runions du conseil dadministration et de ses comits via des supports vido, tlphoniques ou internet.
155 Le code de gouvernance belge dispose le conseil dadministration - approuve un cadre rfrentiel de contrle interne et de gestion des risques mis en place par le management excutif ; Ligne de conduite Un tel cadre rfrentiel doit tre clair, dfinir la signification du contrle interne et de la gestion de risques et aider le management excutif mettre en oeuvre les systmes de contrle interne et de gestion de risques.
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115 Rapports de la direction en matire de contrle interne au conseil dadministration Le code britannique de gouvernance exige un rapport annuel de la direction au conseil dadministration, ce dernier doit faire une valuation du contrle interne sur la base du rapport de la direction - Obligation pour la direction des les tablissements de crdit de prparer un rapport sur le contrle interne, article 52 de la circulaire 2006-19 156
Diffusion par le conseil dadministration dune charte dintgrit et dthique auquel tous le personnel doit adhrer
Bonne pratique recommande par les codes de gouvernance et couramment applique lchelle internationale
Non rglement
1/ 1/ 1/ 1/- -- -2 22 2- -- -Prsentation des Rsultats observs au niveau des conseils Prsentation des Rsultats observs au niveau des conseils Prsentation des Rsultats observs au niveau des conseils Prsentation des Rsultats observs au niveau des conseils dadministration des so dadministration des so dadministration des so dadministration des socits de lchantillon cits de lchantillon cits de lchantillon cits de lchantillon : : : :
Conseil dadministration et/ou conseil de surveillance et directoire - Toutes les socits de lchantillon adoptent la forme classique du conseil - Aucune information nest fournie sur les motivations du choix de la forme du conseil
Sparation ou cumul de la direction et de la prsidence du conseil
- 75% des socits de lchantillon cumulent les deux fonctions par le PDG - Aucune information porte sur les rapports annuels sur les motivations de la structure adopte - pour une socit de lchantillon lexprience de la sparation na pas russi en raison de la difficult de sparation des pouvoirs entre le prsident et le directeur gnral
Nombre des membres du conseil dadministration
- Le minimum est de 6 membres et le maximum de 12 dans notre chantillon, mais la quasi-totalit des socits nomme 12 membres au conseil
Nomination dadministrateurs indpendants - A lexception dun administrateur professeur universitaire sigeant au conseil dune socit de lchantillon qui semble tre dpourvu dautres intrts au groupe, Aucun autre membre indpendant dans les conseils dadministration des socits de lchantillon ( cause du cumul des mandats dans le groupe et de lactionnariat importants des administrateurs dans les socits tudies) - Absence de dfinition ou de renvoi un rfrentiel pour la dfinition des administrateurs indpendants
156 Larticle 52 de la circulaire 2006-19 met la charge de la direction prparer au moins une fois par an un rapport sur les conditions dans lesquelles le contrle interne est assur et un rapport sur la mesure et la surveillance des risques auxquels ils sont exposs qui doivent tre communiqus au Conseil dAdministration ou au Conseil de Surveillance et au Comit Permanent daudit interne ainsi quaux commissaires aux comptes et la Banque Centrale de Tunisie, au plus tard, 4 mois compter de la clture de lexercice comptable et quinze jours, au moins, avant la tenue de lassemble gnrale ordinaire Mmoire dExpertise Comptable
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Cration de comits spcialiss :
- toutes les socits de lchantillon ont cr le comit permanent daudit sauf pour une socit dont la cration du comit est envisage - Autres comits crs : Comit excutifs de crdit pour les tablissements de crdit, comit stratgique auprs dune socit de lchantillon
Existence dun Rglement intrieur du conseil dadministration et rappel des obligations dontologique des administrateurs
- Une seule socit de lchantillon dispose dun rglement intrieur
Nombre de runion du conseil dadministration
- Le nombre de runions du conseil dadministration est de 4 runions pour les tablissements de crdit -Le nombre de runions est au moins dune runion et au maximum de 4 runions auprs des autres socits de lchantillon
Approbation du systme de contrle interne par le conseil dadministration tel que conu par la direction
- Aucun conseil dadministration na procd lapprobation du systme de contrle interne, mais des questions relevant du contrle interne sont prsentes au conseil dadministration pour dcision et approbation (relevant notamment des structures de contrle, de lorganisation et du systme dinformation)
Approbation du rfrentiel utilis pour dfinir le systme de contrle interne et de gestion du risque
- Aucun conseil da adopt un rfrentiel reconnu de contrle interne pour valuer, piloter et mettre en place le systme de contrle interne - Les tablissements de crdit se rfrent la Norme comptable 22 relative au contrle interne dans leur secteur et la circulaire 2006-19
Rapport de contrle interne du commissaire aux comptes
- Tous les commissaires aux comptes remettent un rapport de contrle interne annuel toutes les socits slectionnes - La quasi-totalit des conseils dadministration des socits slectionnes prennent connaissance du rapport des commissaires aux comptes et exigent un plan daction de leur direction
Rapports de la direction en matire de contrle interne au conseil dadministration
- Absence de rapport de la direction sur le contrle interne au conseil dadministration (les auditeurs internes sont chargs de compte rendu la direction et au conseil) - Des questions relevant de contrle interne sont uniquement soulevs par la direction au conseil
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Diffusion dune charte dintgrit et dthique auquel tous le personnel doit adhrer par le conseil dadministration ou la direction
-Aucune charte dthique ou dintgrit nest diffuse lensemble du personnel des socits slectionnes
C/ C/ C/ C/- -- - Analyse des rsultats Analyse des rsultats Analyse des rsultats Analyse des rsultats Conseil dadministration et contrle interne Conseil dadministration et contrle interne Conseil dadministration et contrle interne Conseil dadministration et contrle interne
Il savre partir de certains constats au niveau de notre chantillon que limplication du conseil dadministration dans le pilotage et lvaluation du contrle interne demeure insuffisante et peu coordonne, bien que des questions relevant bien videmment du contrle interne soient discutes au niveau du conseil notamment le systme dinformation et lorganisation, il ne sagit pas dune valuation globale priodique, motive et documente de tous le systme permettant de juger et dagir sur les limites de son efficacit.
La premire lacune quon peut soulever est la non adoption dun rfrentiel reconnu de contrle interne et le non recours aux questionnaires soit personnaliss soit standard tel qu annex aux rfrentiels internationaux de contrle interne, il ny a pas de normes utilise en matire de contrle interne ce qui limite lapport du comit daudit qui doit prendre en charge lvaluation du systme et doit arrter un plan pour son amlioration et surveillance par rapport aux objectifs propres de la socit et de son stratgie.
Un avantage pour les tablissements de crdit est lexistence de la norme comptable 22 et surtout de la circulaire 2006-19, il est manifestement reconnu lintrt de ce rfrentiel pour ce secteur dautant plus de la force lgale de la circulaire, bien que son entre en application est rcente, on saperoit dj la conscience des obligations crs et un avancement de leur ralisation.
Nous avons aussi relev linsuffisance de la communication sur le contrle interne entre la direction et le comit daudit ou le conseil dadministration, il ny a pas de procdure systmatique, priodique et prdfinie qui implique un compte rendu de la direction au conseil dadministration ou au comit daudit sur lvaluation ou la description du systme de contrle interne globale en place et les actions entreprises, un objectif saillant des recommandations internationales de gouvernance et de contrle interne est dorganiser les responsabilit des directeurs excutifs et non excutifs en matire de contrle interne visant aboutir une tude critique annuelle du systme en place et des actions entreprendre , le tout par rapport un standard prdfini et pour des objectifs pr arrts, certaines rglementation ont choisi plus de responsabilisation du conseil dadministration (modle britannique dcrit par les recommandations Turnbull) , dautres activent plus le rle des dirigeants excutifs avec un contrle par ceux non excutifs 157 .
157 Les Recommandations AFEP/MEDEF prcise La Direction Gnrale ou le Directoire conoivent le dispositif de contrle interne. Celui-ci fait lobjet dune communication adquate en vue de sa mise en oeuvre par le personnel. Le niveau dimplication des Conseils dAdministration ou de Surveillance en matire de contrle interne varie dune socit lautre. Il appartient la Direction Gnrale ou au Directoire de rendre compte au Conseil (ou son comit daudit lorsquil existe) des caractristiques essentielles du dispositif de contrle interne. En tant que de besoin, le Conseil peut faire usage de ses pouvoirs Mmoire dExpertise Comptable
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Cette dynamique entre la direction et le conseil dadministration nest pas prdfinie ni formalise au niveau de notre chantillon, les actions releves constituent plutt une rponse aux remarques et dfaillances relates par les commissaires aux comptes, tmoignant dune passivit dans le pilotage du systme avec une dpendance large de laudit externe.
Quant au critre de la forme du conseil dadministration et de la direction, ils ne sont pas automatiquement rvlateurs de la qualit de la gouvernance et du degr de contrle des dirigeants 158 , nous avons relev une quasi-totalit de forme classique des conseils dans notre chantillon mais la sparation entre direction et prsidence du conseil est assez pratique par nos socits, ce qui est de nature renforcer le contrle de la direction par le conseil dadministration et son prsident, et comme corolaire une amlioration des procdures de contrle .
Quant la composition de ces conseils, la nomination dadministrateurs indpendants nest pas dusage pour ces socits, ce qui est un mauvais indicateur de la qualit de la gouvernance et ne permet pas lvolution vers des conseils dadministration jouant suffisamment le rle de contrle de la direction plutt que lentrinement des dcisions des la direction et pouvant mettre des avis objectif dpourvu de biais et dintrt personnel ou rciproque avec les dirigeants.
Sil nous faut toujours nuancer le jugement par rapport au contexte, nos socits sont principalement domines par des actionnaires de contrle, soit tatiques , soit privs possdant la majorit des droits de vote do sexplique linexistence dadministrateurs indpendants dans leurs conseils, ds lors la surveillance du management est assure par les quasi-propritaires du capital . En effet, la thse de gouvernance est base sur la sparation entre la proprit du capital et la direction do la recommandation de renforcer des mcanismes de contrle dont les administrateurs indpendants, si les propritaires assurent eux mmes ce contrle ils ngligent le recours aux autres mcanismes de gouvernance.
Nanmoins, un administrateur indpendant peut prsenter lavantage dune comptence particulire qui justifie sa nomination mme en prsence dactionnaires de contrle, en plus la protection des intrts des minoritaires simpose et lencouragement lintroduction en bourse marque lpoque actuelle, il est particulirement intressant de propulser la nomination dadministrateurs indpendants par une obligation lgale ou une recommandation du CMF, rappelant quen France les recommandations AFEP/MEDEF est que le nombre des administrateurs indpendants soit de la moiti du conseil pour les socits capital dispers et du tiers pour celles capital moins dispers .
gnraux pour faire procder par la suite aux contrles et vrifications quil juge opportuns ou prendre toute autre initiative quil estimerait approprie en la matire.
158 Recommandation AFEP/MEDEF Il nest pas souhaitable, tant donn la grande diversit des socits cotes, dimposer des modes dorganisation et de fonctionnement formaliss et identiques tous les conseils dadministration. Lorganisation des travaux du conseil comme sa composition doivent tre appropries la composition de lactionnariat, la dimension et la nature de lactivit de chaque entreprise comme aux circonstances particulires quelle traverse. Chaque conseil en est le meilleur juge et sa premire responsabilit est dadopter le mode dorganisation et de fonctionnement qui lui permet daccomplir au mieux sa mission
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La cration de comits spcialiss principalement le comit daudit dans nos socits tunisiennes dcoule principalement dune obligation lgale, non de la propre initiative de ces socits, nous analyserons plus dans les dtails les attributs et lefficacit pratique de cette manation du conseil.
Linexistence dautres comits spcialises grve aussi laction du conseil des socits tunisiennes, la question de nomination, de rmunration, de stratgie ou de risque mritent quil soit prpar par des comits ddies pour les travaux du conseil et permettrons damliorer laction du conseil.
Une autre faiblesse constate au niveau de lchantillon concerne la non communication avec le personnel ni la diffusion formelle de normes dthique et dintgrit, ou un rappel assez frquent des rgles de conduite et des objectifs du management, la direction et les membres du conseil dadministration doivent dmontrer leur intrts aux bonnes pratiques en gnrale pour servir dexemple aux personnel, ce titre les recommandations AFEP/MEDEF confirment que Le contrle interne est dautant plus pertinent quil est fond sur des rgles de conduite et dintgrit portes par les organes de gouvernance et communiques tous les collaborateurs. Il ne saurait en effet se rduire un dispositif purement formel en marge duquel pourraient survenir des manquements graves lthique des affaires.
Sous-section 2/- Comit daudit, audit interne et contrle interne: 2/ 2/ 2/ 2/- -- -1 11 1- -- - Prsentation des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit Prsentation des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit Prsentation des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit Prsentation des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit et laudit interne et laudit interne et laudit interne et laudit interne : :: :
Cration dun comit daudit
Les socits de lchantillon ont cr un comit daudit en manation du conseil dadministration lexception dune seule qui lenvisage
Nombre de membres du comit daudit
3 membres sont nomms au comit daudit en respect de lobligation lgale ce titre, lexception dune socit de lchantillon qui a nomm 4 membres au sein de son comit daudit
Nombre de membres indpendants du comit daudit
Aucun membre indpendant nest nomm dans les comits daudit des socits de lchantillon
Charte de fonctionnement du comit daudit
Une socit de lchantillon dispose dune charte de fonctionnement du comit daudit
Comptence comptable et financire des membres du comit daudit
La comptence comptable et financire de membres du comit daudit est reconnue comme faible par les responsables interviews de ces socits Mmoire dExpertise Comptable
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Frquence des runions du comit daudit
Les socits de lchantillon disposant dun comit daudit dnombrent au maximum quatre runions effectues par le comit daudit
Intervention dans la nomination du commissaire aux comptes
Le comit daudit met son avis sur la nomination des commissaires aux comptes
Suivie du processus daudit et collaboration avec le commissaire aux comptes
Insuffisante dans la quasi-totalit de lchantillon, disponibilit faible des membres de comit daudit
Evaluation et pilotage du systme de contrle interne par le comit daudit
Le comit daudit est charg pour toutes les socits de lvaluation et lamlioration du contrle interne
Recours un rfrentiel reconnu et un questionnaire dvaluation du CI par le comit daudit
Aucune socit de lchantillon ne reconnait ladoption dun rfrentiel en contrle interne ou lutilisation de questionnaire ou de standard dvaluation Les tablissements de crdit se rfrent la circulaire 2006-19
Mode daction et amlioration du systme par le comit daudit depuis sa cration
Le comit daudit agit en supervisant laudit interne et les autres structures de contrle, prends connaissance des programmes daudit et des missions dinspection et de leurs comptes rendus
Le comit daudit rend compte au conseil dadministration des ses activits et lui assure un compte rendu cet effet.
Cration dune fonction audit interne
Toutes les socits de lchantillon disposent dune fonction audit interne
Rattachement hirarchique de laudit interne
Le responsable audit interne est rattach directement la Direction mais rends compte de ses rapports aussi au comit daudit
Charte de fonctionnement de laudit interne
Inexistence de charte de fonctionnement pour la fonction audit interne
La prparation dune charte pour laudit interne est en cours pour une socit en 2009
Ressources suffisantes de laudit interne La plupart des entreprises slectionnes dclarent avoir des ressources insuffisantes pour la fonction audit Mmoire dExpertise Comptable
121 Comptence et formation des auditeurs internes
Les auditeurs internes sont reconnus dune comptence suffisante notamment auprs des tablissements de crdit mais mriteraient de bnficier dune formation continue plus approprie
Evaluation et amlioration du systme de contrle interne
Laudit interne est plutt charg deffectuer des missions dinspection suivant un programme annuel notamment pour les tablissements de crdit, il est charg donc deffectuer un contrle priodique du respect des instructions et de lapplication des procdures plutt que dvaluer le systme de contrle interne en place et de lamliorer
Inclusion de toutes les fonctions, divisions et filiales de la socit dans laudit et lvaluation du contrle interne
Toutes les socits confirment que laudit interne inclut toutes les fonctions et les divisions suivant leur programme annuel
Aucune socit de lchantillon nvalue le contrle interne dans ses filiales malgr que cette obligation est connue et prvue thoriquement
Cration dune fonction de contrle interne part entire autre que laudit interne
Aucune socit na cr une fonction ou un responsable part du contrle interne
2/ 2/ 2/ 2/- -- -2 22 2- -- - Analyse des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit et Analyse des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit et Analyse des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit et Analyse des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit et laudit interne laudit interne laudit interne laudit interne : :: :
La cration dun comit permanent daudit est sans doute un acquis pour les socits tunisiennes, mme si sa cration rsulte de lapplication dune obligation lgale (loi relative au renforcement de la scurit des relations financires 2005-96 ou la loi 2001-65 pour les tablissements de crdit), Nanmoins certains attributs constats de ce comit laisse hsiter son apport et efficacit par rapport ces attributions dorigine.
Le dfaut de charte de fonctionnement de ce comit est frquent dans notre chantillon ce qui ne permet pas dvaluer lutilit du comit et la ralisation de ces attributions, en effet le rglement intrieur du conseil ou un rglement tabli par le comit daudit et approuv par le conseil, doit prciser les missions du comit, ses moyens dinvestigations, les modalits suivant lesquelles il rend compte de ses travaux au conseil.
Les attributions du comit sont prvues par les lois portant leur cration, la mission des comits daudit peut tre plus ou moins large ; cest la dcision du conseil dadministration qui en dfinit le primtre lors de sa cration, do le souhait dtablir une charte de fonctionnement de ce comit.
Quant lattribution qui lui confre son appellation, le comit daudit a pour mission dexaminer les comptes en vrifiant que la restitution comptable et financire de lactivit est Mmoire dExpertise Comptable
122 fidle, et sassure de labsence de crativit comptable ou de prudence excessive en analysant les principales mthodes et estimations comptables utilises.
Eu gard cette attribution, les membres du comit daudit doivent tre dune comptence suffisante en matire comptable ce qui nest pas souvent le cas pour notre chantillon, ni pour la plupart des socits tunisiennes, cest une opportunit pour nommer des administrateurs indpendants parmi ce comit, qui doivent tre choisis en fonction de leur comptence comptable. Les entreprises anglo-saxonnes incluent des professeurs universitaires spcialistes des disciplines comptables et financires dans leur comit daudit.
Deuxime attribution, Le comit doit participer au choix des commissaires aux comptes et prendre connaissance de leur programme de travail, suivre la ralisation de leur mission, et dbattre avec eux lors de la conclusion de leurs travaux.
Encore une fois, ni la comptence ni la disponibilit des membres des comits daudit qui peut tre juge travers le nombre rduit de runion ( gnralement le comit daudit se runit la veille de la runion du conseil) ne permet dassurer une collaboration suffisante avec les commissaires aux comptes de ltape de planification de la mission la conclusion du rapport finale, une enqute intressante conduite ce titre pour tester les critres dvaluation des travaux daudit par les administrateurs des socits tunisiennes permit, entre autres, de conclure que la difficult des administrateurs dgager un consensus sur les items les plus critiques (au sens des plus stratgiques) dans lvaluation de la qualit du processus daudit. Les administrateurs narrivent pas diffrencier de faon significative limportance des diffrents items. Quest-ce que cela rvle ? Il nous semble que cette absence de capacit de discrimination montre la faible connaissance quont les administrateurs du processus daudit. Sils sont bien conscients de la ncessit dappliquer de faon rigoureuse les diffrentes tapes du processus, ils narrivent pas identifier les points essentiels, ceux sur lesquels ils devront tre tout particulirement vigilants 159
Par rapport au contrle interne et la gestion du risque, Le comit daudit doit aussi apprcier le niveau de matrise et de contrle de ces risques, travers le contrle interne, et veiller ce que les procdures danalyse et de gestion des risques qui psent sur lentreprise soient en place et soient correctement appliques, cet objectif en pratique est consacr par les comits daudit travers la supervision des auditeurs internes et autres structures de contrles, des quelles ils exigent des comptes rendu sur des missions ponctuelles, nous reprochons cette approche son insuffisance dans le pilotage du systme globale de contrle interne, les missions de contrle doivent partir dun plan daction global partant dune valuation du systme de contrle interne, des zones de risques et des objectifs de la socit .
Les socits ont tendance vouloir pallier aux dfaillances relates par leurs commissaires aux comptes alors que lobjectif dinstaurer un comit daudit en charge du contrle interne est de conduire des missions indpendantes et similaires celles des commissaires aux comptes, qui portent sur lvaluation du systme eux gards latteinte des objectifs de la socit et non uniquement sur la fiabilit des comptes qui est le souci majeure des auditeurs externes.
159 Enqute conduite par Riadh Manita- Docteur en Sciences de Gestion, Expert comptable Enseignant chercheur- EDC Paris- La dfense Comit daudit et qualit de laudit externe : vers le dveloppement dun outil dvaluation de la qualit du processus daudit Mmoire dExpertise Comptable
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Au niveau de sa composition, les membres du comit daudit doivent tre suffisamment indpendants de la direction gnrale pour pouvoir critiquer les choix comptables effectus et les porter la connaissance du conseil d'administration. A cet gard, la loi tunisiennes oblige que le prsident directeur gnral, le Directeur Gnral ou le directeur gnral adjoint ne fassent partie du comit daudit.
Autres problmes soulevs lors des entretiens conduits est celui de la rmunration du comit daudit, les socits doivent assures une rmunration spciale aux membres du comit daudit en contre partie de laccomplissement de leurs attributions spciales, certaines des entreprises nous ont dores et dj confirm que leur comit daudit bnficie dune rmunration supplmentaire par rapport aux autres membres du conseil titre de jeton de prsence.
Quand la fonction audit interne, assez ancre et connue dans les entreprises tunisiennes, elle est charge plutt de lapplication de missions de contrle et nassure pas une valuation globale du systme de contrle interne, mais il est reconnue que son action a t effectivement renforces et amliore suite sa supervision par les comits daudit. Sous-section 3/- NOUVELLES STRUCTURES DE CONTROLE DANS LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT Lvolution des structures soutenant le contrle interne au sein des tablissements de crdit est confirm par la cration par les tablissements de crdit du comit permanent daudit et du comit excutif de crdit en manation du conseil dadministration ainsi que de la fonction conformit en rattachement au conseil dadministration, Cependant un retard dans la mise en place de ces structures est caus par quelques banques de lchantillon notamment pour ce qui est de la fonction conformit.
Les prrogatives et la composition de ces comits ne scartent pas de celles prvues par la circulaire 2006-19, une charte de la fonction contrle conformit est soit prpare soit en cours par les tablissements de crdit, le comit excutif de crdit tant charg dexaminer lactivit de financement de ltablissement gnralement partir dun seuil fix et de faire des propositions au conseil en cette matire, lavancement des travaux de ces structures nest pas encore mis en vidence en 2009, Nanmoins quelques tablissement reconnaissent une amlioration de la gestion de crdit suite la cration du comit excutif de crdit.
Pour les comits de risques, ils ne sont souvent pas crs par les tablissements de crdit de notre chantillon, la circulaire 2006-19 a bien subordonn la cration de ces structures la propre initiative et en fonction des besoins et la taille de la banque, Nanmoins quelques tablissement disposent dune direction gestion de risque de crdit qui est une direction oprationnelle et non un comit avec la prsence du directeur gnral et de responsables non oprationnels160.
160 Article 20 de la circulaire 2006-19 Si le volume et la diversit de leurs activits le justifient, les tablissements de crdit et les banques non rsidentes constituent des comits chargs dassurer le suivi de certaines catgories de risques spcifiques (risque de crdit, risque de march, risque global de taux dintrt etc) Lorsque le suivi du respect des limites Mmoire dExpertise Comptable
124 Sagissant du contrle priodique et du contrle permanent institu par la circulaire 2006-19, les banques ne semblent pas amnager leurs structures pour justifier de lexistence de ces deux niveaux de contrles, le contrle priodique est souvent attribu laudit interne alors que le contrle permanent est attribu dautres directions telle que linspection ou les diverses directions de contrle suivant lorganisation de la banque ( contrle comptable, contrle de gestion, contrle rglementaire..), ces choix ne paraissent pas contradictoire avec la circulaire 2006-19 condition dassurer lindpendance entre les responsables de contrle et les responsables oprationnels , et assurer des ressources suffisantes de ces directions et de laudit interne pour lexercice de ces contrles au dpend de la taille et des activits de la banque .
Nanmoins la confusion entre audit interne et responsable contrle priodique nest pas vidente la lecture de larticle 8 de la circulaire ...Les tablissements de crdit et les banques non rsidentes doivent disposer en permanence dune structure daudit interne indpendante des entits oprationnelles et adapte leur taille et la nature de leurs oprations. Ils dsignent, cet effet, un responsable daudit interne charg de veiller la cohrence et lefficacit des missions mentionnes au point b de larticle 7 de la prsente circulaire et dont lidentit et le curriculum vitae sont communiqus la Banque Centrale de Tunisie. Le contrle priodique est au sens de cet article diffrent mais peut tre rattach la laudit interne, ce dernier est investi de comptence plus tendue que le contrle priodique.
La structure choisie peut tre en tout cas justifier par la taille de la banque, la circulaire a mme autoris que les deux niveaux de contrle permanent et priodique soit assur par une mme personne mme par lorgane de direction (dernier paragraphe de larticle 8 circulaire 2006-19).
Nous relevons par contre labsence de rapport sur le contrle interne de la direction des tablissements de crdit au conseil dadministration tel quexig par larticle 52 de la circulaire 2006-19 qui devrait tre remis au commissaire aux compte et la banque centrale, un tel rapport permettra dapprhender lavancement de la direction dans lobservation de obligations de la circulaire eu gard aux structures de contrles et leurs actions, ainsi que de dcrire le systme de contrle interne en terme de documentation , gestion et mesure de risque, systme dinformation et expliquer lapproche et les objectifs de la direction en la matire.
Autre que les structures de contrle, le systme de contrle interne en soi constitue un vrai chantier pour les directions des tablissements de crdit, quil soit au niveau des systmes de mesure, dvaluation et de gestion de risque , du systme dinformation et de linformation financire communique aux diverses parties. Ces tablissements ont arrt leur plan daction notamment concernant la modernisation et lintgration de leur systme dinformation.
vises larticle 18 ci-dessus est contrl par un comit des risques, celui-ci doit tre compos de responsables des units oprationnelles, de reprsentants de l'organe de direction et de personnes choisies en raison de leur comptence dans le domaine du contrle des risques et indpendantes des units oprationnelles.
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125 Lavancement des banques dans la constitution de bases de donnes internes afin de permettre destimer les risques de pertes par catgories dactif nest pas confirm, cest plutt le rle et limportance des bases de donnes de la banque centrale par ces centrales des risques qui est reconnu et qui a permit une meilleure gestion des risques . Sous-section 4/- SYSTEME DE CONTROLE INTERNE ET GESTION DES RISQUES : La gestion du risque est une notion non encore dveloppe auprs des socits tunisiennes, les structures ou responsables ddi sont quasiment rares dans les socits autres qutablissement de crdit, cest plutt la direction et le conseil de direction qui prends en charge le suivie de toutes les catgories des risques encourus.
Etant donn que la participation du conseil dadministration nest pas trs active auprs de ces socits, cest donc la direction qui est charge principalement de cette tche, trs importante de point de vu stratgique. La contrainte cot y est pour une grande part dans ce choix, pour une PME, avoir une direction gestion de risque semble peu dfendable.
Cependant, labsence de structure ddie ne justifie pas le manque de formalisme de la gestion du risque, une communication adquate mrite dtre assure par la direction suivant une frquence suffisante au conseil dadministration.
Lefficacit du systme de contrle interne dpend largement de son degr dadaptation aux risques de la socit, nous relevons que la conception des contrles internes au sein des socits de lchantillon ne considre pas forcment les risques de lentit auquel les procdures de contrle doivent rpondre, des risques existants ne sont pas couverts par les procdures de contrles adquates et des contrles existants peuvent parfois tre superflus en raison de linexistence du risque et de son faible incidence .
Ceci dcoule du fait que le systme de contrle interne nest pas une question pr tudie et convenablement conu, mais rsulte dun hritage de procdure et une volution de mthode plus au moins adapte en relation avec lvolution historique de lentreprise. Les exigences rcentes en matire de contrle interne pousseront les managers repenser leur systme de contrle interne, et cest en fonction de leurs risques et de leur apptit aux risques quil faut le concevoir.
Limportance de la prise de risques pour les actionnaires justifie une attention particulire par le conseil dadministration et une communication fluide et plus fonde aux actionnaires.
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126 Sous-section 5/- CONCLUSION DES COMMISSAIRES AUX COMPTES SUR LE CONTROLE INTERNE: 5/ 5/ 5/ 5/- -- -1 11 1- -- - Rappel du Cadre Juridique de lvaluation du contrle interne portant Rappel du Cadre Juridique de lvaluation du contrle interne portant Rappel du Cadre Juridique de lvaluation du contrle interne portant Rappel du Cadre Juridique de lvaluation du contrle interne portant sur le contrle interne sur le contrle interne sur le contrle interne sur le contrle interne
On sintresse ce niveau de notre enqute lobligation incombant aux commissaires aux comptes des socits faisant appel publique lpargne de porter une valuation gnrale du contrle interne sur leur rapport annuel de certification des comptes, cette obligation a t introduite en Tunisie par la loi 2005-96 relative au renforcement de la scurit des relations financire, au niveau de larticle 3 de la loi 94-117 161 .
Nous avons procder la lecture des rapports des commissaires aux comptes des socits de lchantillon au titre de lexercice postrieur 2005, soit le premier exercice dapplication, et notamment au titre de lexercice 2008, soit lexercice le plus rcent la date de rdaction de ce mmoire, afin de vrifier lapplication de cette obligation et danalyser la teneur de lvaluation porte le cas chant par les commissaires aux comptes sur leur rapport ainsi que les difficults et problmes soulevs par cette nouvelle obligation.
5/ 5/ 5/ 5/- -- -2 22 2- -- - Analyse des rsultats de lenqute au niveau du lvaluation des Analyse des rsultats de lenqute au niveau du lvaluation des Analyse des rsultats de lenqute au niveau du lvaluation des Analyse des rsultats de lenqute au niveau du lvaluation des commissaires aux comptes portant sur le contrle interne commissaires aux comptes portant sur le contrle interne commissaires aux comptes portant sur le contrle interne commissaires aux comptes portant sur le contrle interne En rponse lobligation dvaluation gnrale du contrle interne les commissaires aux comptes des socits faisant partie de notre enqute ont bien adapt leur rapport et ont formul un avis sur le contrle interne des socits audites, ainsi un nouveau paragraphe a t insr au niveau des vrifications spcifiques prvues par la loi et les normes professionnelle pour y porter un avis sur le contrle interne.
Les vrifications spcifiques concernent dsormais, la sincrit et la concordance avec les tats financiers des informations d'ordre comptable donnes dans le rapport de gestion du conseil dadministration, lvaluation gnrale du contrle interne et lapplication des dispositions de larticle 19 du dcret n 2001-2728 du 20 novembre 2001 portant sur la tenue des comptes de valeurs mobilires.
Nous avons pu relever plusieurs formulations de lavis sur le contrle interne adoptes par les commissaires aux comptes, pouvant tre class dans les trois options suivantes :
161 Article 3. (nouveau) (Loi n2005-96 du 18 octobre 2005, art.15) Sans prjudice des dispositions relatives aux organismes de placement collectif en valeurs mobilires, les socits faisant appel public lpargne sont tenues de dposer ou dadresser, sur supports papiers et magntique, au conseil du march financier et la bourse des valeurs mobilires de Tunis prvue par larticle 63 de la prsente loi, dans un dlai de quatre mois, au plus tard, de la clture de lexercice comptable et quinze jours, au moins, avant la tenue de lassemble gnrale ordinaire : - lordre du jour et le projet des rsolutions proposes par le conseil dadministration ou par le directoire, - les documents et les rapports prvus, selon le cas, par les articles 201 ou 235 du code des socits commerciales et larticle 471 dudit code. Le rapport annuel sur la gestion de la socit doit comporter les informations arrtes par rglement du conseil du march financier et particulirement, un expos sur les rsultats des activits, leur volution prvisible et ventuellement les changements des mthodes dlaboration et de prsentation des tats financiers, ainsi que des lments sur le contrle interne, - les rapports du ou des commissaires aux comptes viss, selon le cas, aux articles 200, 269 et 472 du code des socits commerciales. Lesdits rapports doivent contenir une valuation gnrale du contrle interne. Mmoire dExpertise Comptable
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- Un avis comportant certification sous une forme ngative concluant linexistence de procdures de contrle interne dfaillantes impactant lopinion sur les comptes, et ce uniquement sagissant des procdures de contrles internes relatives au traitement de linformation comptable
Exemple 1/ : Nous avons galement, dans le cadre de notre audit procd l'examen des procdures de contrle interne relatives au traitement de l'information comptable et la prparation des tats financiers. Nous signalons, conformment ce qui est requis par l'article 3 de la loi 94-117 du 14 novembre 1994 tel que modifi par la loi 2005-96 du 18 octobre 2005, que nous n'avons pas relev, sur la base de notre examen, d'insuffisances majeures susceptibles d'impacter notre opinion sur les tats financiers.
Exemple 2/ Conformment larticle 3 (nouveau) de la loi 94-117 du 14 Novembre 1994 et larticle 266 du code des socits commerciales, nous avons vrifi lefficacit du contrle interne. Nos observations et nos recommandations affrentes aux procdures administratives, financires et comptables ont t prsentes la direction gnrale dans un rapport distinct lettre de direction Nous signalons que notre examen des procdures de contrle interne relatives au traitement de linformation comptable et la prparation et prsentation des tats financiers na pas rvl dinsuffisances majeures susceptibles dimpacter notre opinion sur les tats financiers
Exemple 3/ Nous avons galement, dans le cadre de notre audit, procd l'examen des procdures de contrle interne relatives au traitement de l'information comptable et la prparation des tats financiers. Nous signalons, conformment ce qui est requis par l'article 3 de la loi 94-117 du 14 novembre 1994 tel que modifi par la loi 2005-96 du 18 octobre 2005, que nous navons pas relev, sur la base de notre examen, dinsuffisances majeures susceptibles dimpacter significativement les tats financiers en dehors de ce qui est mentionn au niveau de notre opinion telle quexprime ci-avant.
- Un avis faisant numrer les insuffisances de contrle interne releves, en rapport uniquement aux procdures relatives au traitement de linformation financire.
Exemple 4/ Nous avons procd dans le cadre de notre mission, lexamen du systme de contrle interne et couvert notamment les procdures administratives, financires, comptables et juridiques en vigueur. Nous avons examin galement le systme informatique mis en place par la Banque du point de vue contrles gnraux informatiques, planification des ressources, activits, scurits, plan de continuit, implmentation et entretien des applications et des bases de donnes, et matrise des chemins daudit . Dans ces rapports, nous avons relev principalement ce qui suit :
Exemple 5/ Nous avons galement, dans le cadre de notre audit, procd l'examen des procdures de contrle interne relatives au traitement de l'information comptable et la prparation des tats financiers. Nous signalons, conformment ce qui est requis par l'article 3 de la loi 94-117 du 14 novembre 1994 tel que modifi par la loi 2005-96 du 18 octobre 2005, que notre examen a mis en vidence, en plus des points soulevs au niveau de notre opinion sur les tats financiers telle quexpose ci-dessus, les insuffisances suivantes : ..
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128 - Un avis renvoyant la lettre de contrle interne ou rapport de contrle interne remis par le commissaire aux comptes la direction de la socit :
Exemple 6/ Dans le cadre de notre mission de co-commissariat aux comptes, nous avons procd lexamen du systme de contrle interne de la socit. Le rapport dvaluation correspondant a t remis sous forme dfinitive la direction gnrale de votre socit, il fait partie intgrante du prsent rapport
Les constats relevs la lecture de cette panoplie de formulation dune valuation gnrale de contrle interne, mrite de notre part les rflexions suivantes :
- Lavis des commissaires aux comptes a concern seulement les procdures comptables et financires malgr que la loi utilise le terme valuation gnrale. Ces interprtations rsultent du fait que la loi tait muette quant au primtre des contrles inclus dans cette valuation, mme le terme gnral ne veux pas forcment dire tous les contrles internes, en plus cette valuation tant accessoire la mission de certification des comptes do il a t sous-entendu que son intrt porte sur cette opinion sur les comptes, dailleurs cette interprtation est cohrente aux positions rglementaires internationales en la matire, qui taient claires quant ce primtre et lont limit au seules procdures comptables et financires .
- La tche dvaluation du contrle interne tant couteuse et complique do aucun auditeur ne peut facilement porter une apprciation ferme de la qualit de ce systme, une apprciation positive implique la responsabilit et est prjudiciable lauditeur dautant plus que des insuffisances de contrle interne existent souvent, et une apprciation ngative porte ncessairement prjudice lmetteur et peut tre injuste lgard de sa direction , do un avis sur le contrle interne dans ltat actuel de lart ne peut tre que modr, il est vident que les commissaires aux comptes vitent de formuler une valuation ferme et procdent plutt la communication des insuffisances graves de contrle interne, Nanmoins si les dfaillances du systme le justifie , il est ncessaire quun commissaire aux compte conclue que le systme est inefficace en respect dun rfrentiel adquat.
- Les commissaires aux comptes tunisiens procdent systmatiquement ltude des procdures de contrle interne dans le cadre de lapplication des normes internationales daudit, notamment dans le cadre de la loi 87-529 du 1 avril 1987 rgissant les EPIC, et la remise dun rapport de contrle interne tant une pratique dusage pour ces commissaires aux comptes do loption de faire renvoi ce rapport et de le considrer comme partie intgrante du rapport annuel sur les comptes, Cependant un tel rapport dtaill ntant pas facilement exploitable par les actionnaires , il mrite dtre synthtis au niveau de lopinion gnral en signalant notamment les insuffisances graves de contrle interne de tel sorte que le commissaire aux comptes attirent lattention des lecteurs de lopinion sur ces dfaillances graves.
- Nous avons constat que le rle du commissaire aux comptes en matire dvaluation du contrle interne auprs des socits tunisiennes est tel quil en ait devenu en pratique le garant et le responsable, les socits se basent sur le rapport de contrle interne du commissaire aux comptes pour valuer et amliorer leur systme, malgr que le commissaires aux comptes rappelle au niveau de son opinion la responsabilit de la direction dans la mise en place et le suivi du contrle interne , on constate labsence dinitiative propre et une passivit relative de ces socits en matire de contrle interne , en effet la direction ne fait que pallier aux insuffisances releves par le commissaires aux compte et oublient quelle en est le premier responsable. Le Mmoire dExpertise Comptable
129 lgislateur tunisien est venu consolider cette ralit en demandant ces commissaires aux comptes de formuler une valuation gnrale du contrle interne
Il savre de notre lecture de ces rapports et des avis des commissaires aux comptes que la question mrite dtre rglemente par une norme professionnelle afin de standardiser lavis et den dfinir les limites. Sous-section 6/- CONTENU DES RAPPORTS DE GESTION DU CONSEIL DADMINISTRATION ET ELEMENTS DE CONTROLE INTERNE : 6/ 6/ 6/ 6/- -- -1 11 1- -- - Rappel du Cadre Juridique du rapport annuel de gestion Rappel du Cadre Juridique du rapport annuel de gestion Rappel du Cadre Juridique du rapport annuel de gestion Rappel du Cadre Juridique du rapport annuel de gestion
Le cadre juridique Gnral du rapport annuel de gestion puise son source du code de socits commerciales (les articles 201, 235 et 471 du code des socits commerciales), cest le conseil dadministration qui doit , au terme de larticle 201 de ce code conjointement aux documents comptables, prsenter, un rapport annuel dtaill sur la gestion de la socit, le rapport annuel dtaill doit tre communiqu au commissaire aux comptes mais pour les socits soumises aux contrle du CMF, savoir les socits faisant appel publiques lpargne, cest la loi 94-117 portant rorganisation du march financier dans son article 3162 qui prcise le contenu minimum de ce rapport et fait renvoi au rglement du CMF dans son article 44163, cet article exige le contenu suivant du rapport de gestion :
Chapitres de Chapitres de Chapitres de Chapitres de lannexe 12 du lannexe 12 du lannexe 12 du lannexe 12 du rglement du CMF rglement du CMF rglement du CMF rglement du CMF
INFORMATION A FOURNIR DANS LE RAPPORT INFORMATION A FOURNIR DANS LE RAPPORT INFORMATION A FOURNIR DANS LE RAPPORT INFORMATION A FOURNIR DANS LE RAPPORT ANNUEL DE GESTION FIXEES PAR LARTICLE 44 DU ANNUEL DE GESTION FIXEES PAR LARTICLE 44 DU ANNUEL DE GESTION FIXEES PAR LARTICLE 44 DU ANNUEL DE GESTION FIXEES PAR LARTICLE 44 DU REGLMENT DU CMF REGLMENT DU CMF REGLMENT DU CMF REGLMENT DU CMF
I. I. I. I. ACTIVITE ET ACTIVITE ET ACTIVITE ET ACTIVITE ET RESULTATS RESULTATS RESULTATS RESULTATS 1 1) ) un expos sur lactivit, la situation et les rsultats de la socit ; 2 2) ) lvolution de la socit et de ses performances au cours des 5 dernires annes ; 3 3) ) les indicateurs spcifiques par secteur tels dfinir par dcision gnrale du Conseil du March Financier ; 4 4) ) les vnements importants survenus entre la date de clture de lexercice et la date laquelle le rapport a t tabli ; 5 5) ) lvolution prvisible de la situation de la socit et les perspectives davenir ;
162 Article 3. (nouveau) (Loi n2005-96 du 18 octobre 2005, art.15) Sans prjudice des dispositions relatives aux organismes de placement collectif en valeurs mobilires, les socits faisant appel public lpargne sont tenues de dposer ou dadresser, sur supports papiers et magntique, au conseil du march financier et la bourse des valeurs mobilires de Tunis prvue par larticle 63 de la prsente loi, dans un dlai de quatre mois, au plus tard, de la clture de lexercice comptable et quinze jours, au moins, avant la tenue de lassemble gnrale ordinaire : - lordre du jour et le projet des rsolutions proposes par le conseil dadministration ou par le directoire, - les documents et les rapports prvus, selon le cas, par les articles 201 ou 235 du code des socits commerciales et larticle 471 dudit code. Le rapport annuel sur la gestion de la socit doit comporter les informations arrtes par rglement du conseil du march financier et particulirement, un expos sur les rsultats des activits, leur volution prvisible et ventuellement les changements des mthodes dlaboration et de prsentation des tats financiers, ainsi que des lments sur le contrle interne, - les rapports du ou des commissaires aux comptes viss, selon le cas, aux articles 200, 269 et 472 du code des socits commerciales. Lesdits rapports doivent contenir une valuation gnrale du contrle interne. 163 Article 44 (nouveau) du rglement du CMF (Arrt du ministre des finances du 17 septembre 2008) Mmoire dExpertise Comptable
130 6 6) ) les activits de la socit en matire de recherche et de dveloppement ; 7 7) ) les changements des mthodes dlaboration et de prsentation des tats financiers ;
II. II. II. II. PARTICIPATIONS PARTICIPATIONS PARTICIPATIONS PARTICIPATIONS 8 8) ) lactivit des socits dont elle assure le contrle ; 9 9) ) les prises de participation ou les alinations ;
III. III. III. III. ACTIONNARIAT ACTIONNARIAT ACTIONNARIAT ACTIONNARIAT 1 10 0) ) les renseignements relatifs la rpartition du capital et des droits de vote ; 1 11 1) ) linformation sur les conditions daccs lassemble gnrale ; 1 12 2) ) le rachat d'actions, nature et cadre lgal de lopration ;
IV. IV. IV. IV. ORGANES ORGANES ORGANES ORGANES DADMINISTRATIO DADMINISTRATIO DADMINISTRATIO DADMINISTRATIO N ET DE N ET DE N ET DE N ET DE DIRECTION DIRECTION DIRECTION DIRECTION
1 13 3) ) les rgles applicables la nomination et au remplacement des membres du Conseil dadministration ou du Conseil de surveillance ; 1 14 4) ) les principales dlgations en cours de validit accordes par lassemble gnrale aux organes dadministration et de direction ; 1 15 5) ) le rle de chaque organe dadministration et de direction ; 1 16 6) ) les comits spciaux et le rle de chaque comit ;
V. V. V. V. LE TITRE EN LE TITRE EN LE TITRE EN LE TITRE EN BOURSE BOURSE BOURSE BOURSE 1 17 7) ) lvolution des cours de bourse et des transactions depuis la dernire assemble gnrale ; 1 18 8) ) le droulement des oprations de rachat et les effets que cette opration a engendrs ;
VI. VI. VI. VI. AFFECTATION AFFECTATION AFFECTATION AFFECTATION DES RESULTATS DES RESULTATS DES RESULTATS DES RESULTATS 1 19 9) ) un bref rappel des dispositions statutaires concernant laffectation des rsultats ; 2 20 0) ) le tableau dvolution des capitaux propres ainsi que les dividendes verss au titre des trois derniers exercices ; VII. VII. VII. VII. CONTROLE DES CONTROLE DES CONTROLE DES CONTROLE DES COMPTES COMPTES COMPTES COMPTES 2 21 1) ) le cas chant, le rapport du comit permanent daudit concernant, notamment, la proposition de nomination du commissaire aux comptes ;
VIII. VIII. VIII. VIII. GESTION DES GESTION DES GESTION DES GESTION DES RESSOURCES RESSOURCES RESSOURCES RESSOURCES HUMAINES HUMAINES HUMAINES HUMAINES 2 22 2) ) lintressement du personnel, la formation ou toute autre forme de dveloppement du capital humain; IX. IX. IX. IX. ELEMENTS SUR ELEMENTS SUR ELEMENTS SUR ELEMENTS SUR LE CONTROLE LE CONTROLE LE CONTROLE LE CONTROLE NTERNE NTERNE NTERNE NTERNE 2 23 3) ) les lments sur le contrle interne.
Le mme article du rglement ajoute que La socit peut insrer dans son rapport annuel dautres rubriques spcifiques son activit en plus de celles mentionnes ci-dessus.
Lannexe 12 du rglement du CMF organise les obligations de larticle 44 du CMF sous forme de chapitre ce qui permet une meilleure lecture de ces obligations, le terme gouvernance nest pas utilis dans cet article ou dans lannexe 12, mais les lments relevant de la gouvernance sont parmi ces chapitres : organes dadministration et de direction (rgles de nomination, principales dlgations, rle de chaque organe, comit spciaux et leur rle), contrle des comptes ( rapport du comit daudit et proposition de nomination du commissaire aux comptes) et enfin les lments de contrle interne .
Sagissant des lments de contrle interne, le rglement du march financier au niveau de lannexe 12 fourni lexplication suivante Les dirigeants doivent prsenter les principales caractristiques du systme de contrle interne et de gestion des risques conformment au cadre gnral de contrle interne prvu par la lgislation comptable en vigueur. Mmoire dExpertise Comptable
131 Le rapport fait tat de la manire avec laquelle la socit a pris en considration lensemble des composantes du contrle interne : - dfinition et objectifs de la socit en matire de contrle interne, - environnement du contrle interne, - objectifs et politique de la socit en matire de gestion des risques financiers y compris sa politique concernant la couverture de chaque catgorie principale de transactions prvues pour lesquelles il est fait usage de la comptabilit de couverture, lexposition de la socit aux risques de prix, de crdit, de liquidit et de trsorerie, - description des activits et procdures de contrle mises en place, - Information et communication, - suivi du contrle (Pilotage)
Cette explication est trop sommaire par rapport aux efforts rglementaires rcents lchelle internationale et la complexit de la question, elle a le mrite de renvoyer au cadre gnrale de contrle interne prvu par la rglementation comptable mais elle ne prcise pas les objectifs recherchs par le lgislateur en exigeant cette communication sur le contrle interne ou lesprit que doit avoir un metteur en faisant cette communication.
Implicitement nous en comprenons que lapproche adopter est descriptive et non valuative, ds lors il nest pas exig de porter un jugement sur la qualit du systme de contrle interne, et quil nest pas particulirement exig de divulguer les dfaillances de contrle interne.
6/ 6/ 6/ 6/- -- -2 22 2- -- - Analyse des rsultats de lenqute au niveau du contenu des rapports Analyse des rsultats de lenqute au niveau du contenu des rapports Analyse des rsultats de lenqute au niveau du contenu des rapports Analyse des rsultats de lenqute au niveau du contenu des rapports de gestion des c de gestion des c de gestion des c de gestion des conseils dadministration onseils dadministration onseils dadministration onseils dadministration
La lecture des rapports annuels de gestion des socits de lchantillon au titre de lexercice 2008 montre un effort par ces socits rpondre aux exigences du rglement du CMF susvises ce qui montre lapport des normes et des standards rglementaires pour assurer une certaine harmonie garante de la comparabilit des pratiques et impulser la transparence des metteurs relative aux informations financires et non financires.
Nanmoins, si le dit rglement a autoris des ajouts aux mentions obligatoires dans leur rapport annuel, les socits rpondent peine ces dernires, et il est quasiment rare quune socit fait preuve dinitiative propre en divulguant dautres informations.
Les informations portant sur lactivit de la socit sont gnralement prsentes par les socits et sont assez dtailles au niveau des rapports de gestion, ces rapports fournissent des informations chiffres et non chiffres relatives la performance historiques et prvisionnelles de la socit, de mme au niveau des chapitres relatifs lactionnariat, aux prises de participations, aux activits des socits contrles et lvolution des titres en bourse.
A la richesse relative de ces chapitres sopposent le manque dinformation en matire de gouvernance, de contrle interne et de gestion de risque, le plus long de ces rapports de gestion rserve peine 3 ou 4 paragraphes en cette matire.
Concernant le chapitre rserv aux organes dadministration et de direction (rgles de nomination, principales dlgations, rle de chaque organe, comit spciaux et leur rle), les rapports exploits prsentent la composition du conseil en nombre et en comit Mmoire dExpertise Comptable
132 (principalement comit daudit), les principaux dirigeants, quelques rapport mentionnent le rle du conseil, de leur comit et des principaux dirigeants dans des termes gnraux.
Nous ny trouvons gure des rgles de nomination de ses membres ni les fondements des changements effectus (rvocation, nomination, changement de la forme des conseils ou de la direction), ni une description des runions effectues au cours de lanne ou les principales rsolutions prises, bref les rapports prsentent le conseil dadministration mais ne fournissent pas les lments ncessaires lvaluation de ces travaux
On constate aussi les mmes insuffisances au niveau du chapitre contrle des comptes, nous ne trouvons pas dans les rapports de gestion du conseil dadministration une prsentation suffisante des travaux de ce comit ou de ses conclusions et avancement au niveau de ces principales attributions.
Concernant la communication des lments de contrle interne, elle varie dune socit une autre mais reste trs sommaire et divergente, certaines socits se sont limites dfinir le contrle interne et rappeler ces objectifs gnraux dautres ont rappel les structures de contrle en place savoir le comit daudit et audit interne et leur rle de suivie du contrle interne et le cas chant quelques actions daudit et dinspection entreprises.
Les choix fait par les socits en matire de communication sur le contrle interne dnotent bien dune large libert dapprciation laisse par le rglement du CMF quant lapprciation des informations communiquer, dailleurs les rponses des socits divergent de lextrme lextrme, certaines socits de lchantillon nont pas communiqu sur le contrle interne ( deux socits de lchantillon ) , par contre une socit a port un jugement formul comme suit la socit dispose dun systme de contrle interne cohrent et adapt ses activits , elles continuera cependant mettre en uvre rgulirement des mesures dvaluation de ce systme et envisager toute amlioration juge ncessaire, une autre socit a bien mentionn les dfaillances de son systme et les actions engages pour y pallier.
Nous en dduisons un manque de comprhension de cette obligation de communication sur le contrle interne, en effet quel intrt une pareille communication aurait prsent aux actionnaires si ce nest pas de savoir qui en est le responsable du systme, si le systme est efficace ou non, ou au moins son adaptation un rfrentiel rglementaire , quels sont ces dfaillances et leurs impact notamment sur linformation financire et enfin les actions entreprises pour pallier ces insuffisances.
La communication sur le contrle interne puise son intrt dans le rappel de la responsabilit des dirigeants excutifs et non excutifs dans la mise en place dun systme de contrle interne, de ladoption dun rfrentiel de contrle interne au vu duquel on entreprend lvaluation, dans le rappel des objectifs recherchs par ce systme et son adaptation aux objectifs et aux risques spcifiques de lentreprise, dans lexistence de structures ddies la surveillance et lvaluation continu de ce systme , et enfin last but not least lengagement du conseil dans le pilotage du systme et la diffusion dun bon environnement de contrle.
Les dfaillances du systme de contrle interne doivent faire lobjet dattention particulire dans la communication sur le contrle interne et les actions correctrices adquates.
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133 Nous avons soutenu au niveau de ltude thorique que lapproche descriptive prsente le mrite de permettre une volution progressive des pratiques des socits en matire de contrle interne qui permettra terme de se prononcer son efficacit, Si cest bien loption faite par le rgulateur du march financier tunisien , il faut bien lexpliquer aux metteurs pour quil comprennent lesprit de cette rglementation et sengagent dans lamlioration de leur systme pour conclure terme sur son efficacit. Section 3/- Conclusions et Axes damlioration futures
Sous-section 1/- Analyse SWOT du contrle interne et de la gouvernance en Tunisie :
1/ 1/ 1/ 1/- -- - Co Co Co Contrle interne et Gouvernance, Opportunits et Menaces pour les ntrle interne et Gouvernance, Opportunits et Menaces pour les ntrle interne et Gouvernance, Opportunits et Menaces pour les ntrle interne et Gouvernance, Opportunits et Menaces pour les socits Tunisiennes socits Tunisiennes socits Tunisiennes socits Tunisiennes : :: :
Cadre rglementaire internationale riche de bonnes pratiques et de recommandations de gouvernance, de contrle interne et de gestion des risques
Inexistence de recommandations nationales adaptes en gouvernance et contrle interne en dpit de la nouvelle obligation de communication sur le contrle interne
Des Pratiques de gouvernance et de contrle interne permettant de se diffrencier et dvoluer par rapports aux entreprises concurrentes
Importance du Gap par rapport aux concurrents sur la place internationale en matire de gouvernance, de gestion de risques et de contrle interne
Des pratiques rentables moyen ou long terme en organisation et gestion des ressources humaines et matrielles
Un processus long, couteux et innovant de mise en place impliquant une modernisation des modes de gestion et un plan pluriannuel de concrtisation
Des pratiques assurant un maximum de contrle des risques et datteinte des objectifs et dimputation des responsabilits
Renforcement de la responsabilisation de tous les acteurs notamment celle de la direction et du conseil dadministration
Un outil assurant une preuve de diligence et de gestion saine pour les dirigeants notamment contre le risque juridique de faute de gestion
Evolution vers la Transparence totale des pratiques internes vis--vis des actionnaires, des instances lgislatives et du march
Un moyen dattraction des investisseurs trangers et des pargnants privs
Evolution prvisible de la rglementation Tunisienne vers plus de transparence en matire de contrle interne et de renforcement de la qualit de la gouvernance linstar des places boursires internationales
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134 2/ 2/ 2/ 2/- -- - C CC Contrle interne et Gouvernance, Forces et Faiblesses des socits ontrle interne et Gouvernance, Forces et Faiblesses des socits ontrle interne et Gouvernance, Forces et Faiblesses des socits ontrle interne et Gouvernance, Forces et Faiblesses des socits Tunisiennes Tunisiennes Tunisiennes Tunisiennes : :: :
Assistance et engagement des commissaires aux comptes en matire de contrle interne notamment avec la nouvelle obligation dvaluation leur charge
Mconnaissance du dveloppement des pratiques internationales en gouvernance et contrle interne
Ralisation dacquis et amlioration du contrle interne grce lapproche daudit par les risques adopte par les commissaires aux comptes et la loi 87-529 rgissant les EPIC
Opacit des socits tunisiennes par rapport aux donnes internes et leur mode de gestion et faiblesse de la transparence en gnrale
Existence des structures de contrle ncessaires la surveillance et lvaluation du contrle interne (comit daudit et fonction audit interne et autres structures dans les tablissements de crdit)
Rsistance attendue des acteurs internes aux nouvelles obligations et un accroissement des tches de travail
Disponibilit de ressources humaines de bonne formation et dincitations financiers au recrutement des cadres
Faiblesse en matire de formalisation des procdures et de la documentation et de la communication avec le personnel
Pour les groupes de socit, Faiblesse voire inexistence de lvaluation des systmes de contrle interne des socits filiales par la socit mre
Sous Sous Sous Sous- -- -section 2/ section 2/ section 2/ section 2/- -- - Conclusion et axes damlioration Futur Conclusion et axes damlioration Futur Conclusion et axes damlioration Futur Conclusion et axes damlioration Futur : :: :
Partant de lobservation de lvolution internationale du cadre rglementaire du contrle interne et de son impact en termes de responsabilit des dirigeants au niveau de la premire partie de ce mmoire nous avons analys les aspects thoriques de la position adopte par le lgislateur tunisien en matire de contrle interne et nous avons test sur un chantillon de socits tunisiennes la mise en uvre pratique de ces nouvelles dispositions.
Nous avons dfendu la thse selon laquelle les mandateurs sociaux sont responsables de lefficacit du contrle interne et nous avons dmontr le consensus lgislatif international rcent en matire de renforcement de cette responsabilit ainsi que le fondement et les enjeux de cette responsabilit.
A lchelle internationale, les lois rgissant le contrle interne rsultent dune volution progressive de simples recommandations de renforcement des systmes de contrles internes dans le cadre des codes de gouvernance des annes 90, des obligations lgales relativement Mmoire dExpertise Comptable
135 rigides dont la teneur et les modalits varient dune lgislation une autre mais portant institution dune communication priodique sur le contrle interne et une dclaration de la responsabilit principale des dirigeants et accessoire des commissaires aux comptes.
Nous avons ax notre analyse sur la responsabilit des dirigeants en matire de contrle interne qui est un fait saillant notamment aux tats unis dont la rglementation exige une dclaration chaque communication financire de la part du CEO et du CFO de leur responsabilit dans la mise en place de ce systme et dune valuation de son efficacit lissu dune mthodologie bien documente et conforme au norme du PCAOB, en France cest la communication sur le contrle interne qui a t renforce travers linstitution dun rapport annuel sur le contrle interne et le gouvernement dentreprise sous la responsabilit du prsident du conseil dadministration.
Les discussions suscites par la rglementation du contrle interne portent sur le degr de responsabilisation des acteurs et leurs rles respectifs dans ce nouveau processus et sur la nature de linformation communiquer sur le contrle interne, entre une approche valuative et une approche descriptive les lgislateurs ont hsit, les amricains optent pour une valuation ferme du degr defficacit et les europens militent pour lapproche descriptive mais voluant terme une valuation de ce systme, .
Eu gard la responsabilit, les instances lgislatives saccordent quen premier lieu cest la direction qui a la part de lion dans cette responsabilit avec un rle accessoire du commissaire aux comptes qui cest vu octroy la responsabilit dattestation de la dclaration ou de la communication de la direction cet gard, ainsi la loi impulse les mcanismes internes de contrle et de la gouvernance pour assurer la scurit financire aux investisseurs et la fiabilit de la communication des metteurs au march des capitaux.
Lengagement des socits franaises depuis lanne 2003 dans cette approche portant prparation dun rapport sur le contrle interne a permit la constitution de normes en contrle interne linitiative de linstance charge du contrle du march financier, lAMF en France, qui a publi un rfrentiel de contrle interne et a pouss ces socits ladoption de ces normes ou lauto-valuation par rapport ces normes, ou dautres reconnus tel que le COSO amricain.
LAMF sest vu aussi charg de la prparation dun rapport annuel portant sur les rapports de contrle interne des socits faisant appel publique lpargne afin danalyser les pratiques de ces socits.
Quant au choix fait lchelle nationale en rglementant le contrle interne il tient apparemment compte de ltroitesse du march financier tunisien, de la taille des socits tunisiennes et de la structure de la gouvernance fonde sur lexistence dactionnaire de contrle garantissant la surveillance de la direction. Nanmoins, nous avons dcel une forte implication et un renforcement du rle des commissaires aux comptes en lui accordant lobligation de porter valuation du contrle interne dans son rapport contre une obligation insuffisamment dfinie de communication sur le contrle interne dans le rapport annuel de gestion du conseil dadministration.
Cette position lgislative nous parat scarter du consensus internationale, Le renforcement du contrle interne devrait tre assur par la direction et adapt ces caractristiques propres Mmoire dExpertise Comptable
136 et son style de management, le commissaire aux comptes tant spcialiste de linformation financire et garant de a qualit ne peut assister queux gard aux seules procdures financires et comptables mais toujours accessoirement aux efforts de la direction.
Dautres part, Il est souhaitable dassurer un encadrement par les instances lgislatives Tunisienne , en occurrence le CMF, des pratiques de gouvernance et de contrle interne des socits, ce qui ncessite ladaptation dun rfrentiel au contexte tunisien en sinspirant des places boursires internationales qui ont mme rserv des rfrentiels aux petites et moyennes entreprises, et pour garantir un engagement des socits, renforcer lobligation de communication par une description des procdures en place et leur valuation par rapport aux recommandations du rfrentiel.
Instaurer un nouveau dynamisme en matire de gouvernance et de contrle interne simpose dans le contexte conomique national actuel comme corollaire lencouragement lintroduction en bourse et la stratgie de dsengagement de ltat, partant dune diffusion dune culture de transparence et une sensibilisant des mandateurs sociaux laccroissement de leur responsabilit vis--vis du march.
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ANNEXE 1 : Liste des entreprises de lchantillon de lenqute :
Dnomination sociale Secteur dactivit BNA Banque STB Banque TQB Banque BTS Banque BTE Banque ATB Banque UIB Banque ATL Socit de Leasing Tunisie Leasing Socit de Leasing CIL Socit de Leasing SIMPAR Industrie ESSOUKNA Industrie TPR Industrie TUNSISIE LAIT Industrie ADWYA Industrie SIPHAT Industrie TUNIS RE Assurance STAR Assurance GAT Assurance MAGASIN GENERAL Service TUNISAIR Service SERVICOM Service
ANNEXE 2 : Critres dapprciation de la qualit dadministrateur indpendant
1/- Recommandations AFEP/MEDEF
Au terme des recommandations AFEP/MEDEF Les critres que doivent examiner le comit et le conseil afin de qualifier un administrateur d'indpendant et de prvenir les risques de conflit dintrts entre ladministrateur et la direction, la socit ou son groupe, sont les suivants : - Ne pas tre salari ou mandataire social de la socit, salari ou administrateur de sa socit mre ou d'une socit qu'elle consolide et ne pas lavoir t au cours des cinq annes prcdentes. - Ne pas tre mandataire social dune socit dans laquelle la socit dtient directement ou indirectement un mandat dadministrateur ou dans laquelle un salari dsign en tant que tel ou un mandataire social de la socit (actuel ou l'ayant t depuis moins de cinq ans) dtient un mandat dadministrateur. - Ne pas tre4 client, fournisseur, banquier daffaire, banquier de financement : . significatif de la socit ou de son groupe, . ou pour lequel la socit ou son groupe reprsente une part significative de lactivit. - Ne pas avoir de lien familial proche avec un mandataire social. - Ne pas avoir t auditeur de lentreprise au cours des cinq annes prcdentes. - Ne pas tre administrateur de lentreprise depuis plus de douze ans. Sagissant des administrateurs reprsentant des actionnaires importants de la socit ou de sa socit mre, ils peuvent tre considrs comme indpendants ds lors quils ne participent pas au contrle de la socit. Au-del dun seuil de 10 % en capital ou en droits de vote, il convient que le conseil, sur rapport du comit des nominations, sinterroge systmatiquement sur la qualification dindpendant en tenant compte de la composition du capital de la socit et de lexistence dun conflit dintrts potentiel . 2/- Code de Gouvernance Belge :
Tous les administrateurs indpendants nomms en vertu du Code des socits rpondent aux critres suivants (article 526ter C. soc.) : Mmoire dExpertise Comptable
138 1) Durant une priode de cinq annes prcdant sa nomination, ne pas avoir exerc un mandat de membre excutif du conseil dadministration, ou une fonction de membre du comit de direction ou de dlgu la gestion journalire 11 C. soc) ; 2) Ne pas avoir sig au conseil d'administration en tant qu'administrateur non excutif pendant plus de trois mandats successifs, sans que cette priode ne puisse excder douze ans ; 3) Durant une priode de trois annes prcdant sa nomination, ne pas avoir fait partie du personnel de direction (au sens de l'article 19, 2, de la loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l'conomie), de la socit ou d'une socit ou personne lie celle-ci (au sens de l'article 11 C. soc.) ; 4) Ne pas recevoir, ni avoir reu, de rmunration ou un autre avantage significatif de nature patrimoniale de la socit ou d'une socit ou personne lie celle-ci (au sens de l'article 11 C. soc.), en dehors des tantimes et honoraires ventuellement perus comme membre non excutif du conseil dadministration ; 5) (a) Ne dtenir aucun droit social reprsentant un dixime ou plus du capital, du fonds social ou d'une catgorie d'actions de la socit ; (b) si ladministrateur indpendant dtient des droits sociaux qui reprsentent une quotit infrieure 10% :- par laddition des droits sociaux avec ceux dtenus dans la mme socit par des socits dont lad -ministrateur indpendant a le contrle, ces droits sociaux ne peuvent atteindre un dixime du capital, du fonds social ou dune catgorie dactions de la socit ; ou - les actes de disposition relatifs ces actions ou lexercice des droits y affrents ne peuvent tre soumis des stipulations conventionnelles ou des engagements unilatraux auxquels ladministrateur indpendant a souscrit ; (c) Ne reprsenter en aucune manire un actionnaire rentrant dans les conditions du prsent point 5). 6) Ne pas entretenir, ni avoir entretenu au cours du dernier exercice social, une relation daffaires significative avec la socit ou une socit ou personne lie celle-ci (au sens de larticle 11 du C. soc.), ni directement ni en qua - lit dassoci, dactionnaire, de membre du conseil dadministration ou de membre du personnel de direction (au sens de larticle 19, 2, de la loi du 20 septembre 1948 portant organisation de lconomie), dune socit ou personne entretenant une telle relation ; 7) Ne pas avoir t au cours des trois dernires annes, associ ou salari de lauditeur externe, actuel ou prcdent, de la socit ou dune socit ou personne lie celle-ci (au sens de larticle 11 du C. soc.) ; 8) Ne pas tre administrateur excutif dune autre socit dans laquelle un administrateur excutif de la socit sige en tant q les administrateurs excutifs de la socit du fait de fonctions occupes dans dautres socits ou organes
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TABLE DE MATIERE DETAILLEE
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1 PARTIE I/- FONDEMENTS ET ENJEUX DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE INTERNE DANS UN CADRE REGLEMENTAIRE INTERNATIONAL EXIGENT................................................. 9 CHAPITRE 1/- RENFORCEMENT DU CADRE JURIDIQUE DU CONTROLE INTERNE A LECHELLE INTERNATIONALE, EXTENSION ET FORMALISATION DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS ................ 9 SECTION 1/- Prsentation du concept et des principaux rfrentiels de contrle interne ............................. 9 Sous-section 1/- Dfinition et Objectifs du contrle interne rconciliant la performance et la conformit .......... 9 Sous-section 2/- Intrts et difficults inhrents llaboration dun cadre de rfrence du contrle interne .. 13 Sous-section 3/- Prsentation et Etude comparative des principaux rfrentiels de contrle interne ............... 14 SECTION 2/- Dysfonctionnement des mcanismes de gouvernance, Intervention lgislative et consensus internationale portant renforcement des obligations de contrle interne la charge de la direction ...... 21 Sous-section 1/- Dysfonctionnement des mcanismes de contrle du march financier et ampleur des dfaillances de contrle interne rvles ................................................................................................................ 21 Sous-section 2/- Les dispositions de la loi Sarbanes Oxley traitant du contrle interne et la formalisation de la responsabilit des dirigeants .................................................................................................................................... 22 Sous-section 3/- Position adopte par la loi de scurit financire en France en matire de contrle interne, divergence et similitude par rapport la loi amricaine ......................................................................................... 26 Sous-section 4/- Autres rglementations du contrle interne lchelle internationale .................................... 29 SECTION 3/- Objectifs et valeurs des nouvelles obligations dvaluation et de divulgation du contrle interne par la direction ................................................................................................................................ 30 Sous-section 1/- Valeur et contraintes de lvaluation par la direction du systme de contrle interne ............ 30 Sous-section 2/- Objectifs et consquences de la divulgation des caractristiques de contrle interne et rsistance des dirigeants .......................................................................................................................................... 32 SECTION 4/- Intervention rglementaire en vue de supporter les nouvelles obligations dvaluation et de divulgation du contrle interne par la direction .......................................................................................... 34 Sous-section 1/- Intervention de LAMF pour normaliser le rapport du prsident du conseil dadministration sur le contrle interne 34 Sous-section 2/- Approche et critres dvaluation et de divulgation aux Etats Unis dans les rglements de la SEC et les normes du PCAOB .................................................................................................................................... 38 CHAPITRE 2/- LE CONTROLE INTERNE EXCELLENT MECANISME DE GOUVERNANCE SOUS LA RESPONSABILITE DES DIRIGENTS, FONDEMENTS, LIMITES ET BONNES PRATIQUES ............................. 43 SECTION 1/- Le contrle interne premire ligne de dfense de lentreprise et principal levier des structures de gouvernement ......................................................................................................................................... 43 Sous-section 3/- Hirarchie et rles des mcanismes de gouvernement de lentreprise et mise en vidence de la primaut du contrle interne ................................................................................................................................... 43 Sous-section 4/- Le contrle interne principal levier daction des acteurs de gouvernement de lentreprise .... 46 SECTION 2/- Fondements et enjeux dune responsabilisation tendue des dirigeants dans le contrle interne ......................................................................................................................................................... 47 Sous-section 1/- Fondements de la responsabilit des dirigeants en matire de contrle interne ..................... 47 Sous-section 2/- Externalisation, valeur de lintervention des consultants et auditeurs externes et maintien de la responsabilit du contrle interne par les dirigeants ........................................................................................... 48 Sous-section 3/- Risques et responsabilit juridiques des dirigeants et apport du contrle interne ................... 50 SECTION 3/- Conflit dintrt des dirigeants, dfaillances du contrle interne et importance des structures de surveillance ............................................................................................................................................. 58 Sous-section 1/- Sources du conflit dintrt des dirigeants et incidence sur lefficacit du contrle interne .... 58 Sous-section 2/- Limites et risques de dfaillances du contrle interne et ncessit de structures et activits de surveillance 60 Sous-section 3/- Le comit daudit du conseil dadministration organe suprme de supervision du contrle interne 60 Sous-section 4/- Prrogatives et rattachement des auditeurs internes ............................................................... 62 SECTION 4/- Modes daction de la direction sur le contrle interne et Modalits doptimisation de ses composantes au sein de lentreprise ........................................................................................................... 63 Mmoire dExpertise Comptable
140 Sous-section 1/- Environnement de contrle, importance des valeurs et de la culture diffuse et de lattitude de la direction 63 Sous-section 2/- Optimisation des activits de contrle par ladoption dune approche global de gestion du risque 66 Sous-section 3/- Communication et feedback pour un contrle interne Dynamique et Ractif .......................... 68 PARTIE II/- CADRE JURIDIQUE ET NORMALISATION NATIONALE CONTOURNANT LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE INTERNE, EVOLUTION RECENTE ET REACTIVITE AU CONTEXTE INTERNATIONALE .............................................................................................................................. 69 CHAPITRE 1/- CADRE JURIDIQUE GNRAL DU CONTRLE INTERNE, NATURE DES OBLIGATIONS ET ETENDUE DE LA RESPONSABILIT DES DIRIGEANTS EN TUNISIE .......................................................... 69 Section 1/- Cadre juridique Gnral du contrle interne en Tunisie ............................................................ 69 Sous-section 1/- Enonciation du cadre gnrale et des principes de contrle interne dans la norme gnrale du systme comptable des entreprises tunisiennes ...................................................................................................... 69 Sous-section 2/- Nouvelles obligations et Options du lgislateur tunisien en matire de rglementation du contrle interne dans le code des socits commerciales et la loi de scurit financire ...................................... 71 Section 2/- Etendue de la responsabilit des dirigeants dans le contrle interne Pertinence et limites du cadre juridique actuel et mise en perspective des nouvelles pratiques internationales en Tunisie ............. 72 Sous-section 1/- Fondements et limites de la position adopte par le lgislateur tunisien dans la rglementation du contrle interne ................................................................................................................................................... 72 Sous-section 2/- Pertinence dun renforcement des obligations de publication et dvaluation du contrle interne par les dirigeants dans le contexte tunisien ................................................................................................. 75 Section 3/- Responsabilit juridique des mandateurs sociaux et Impulsion de la pratique du contrle interne par un renforcement des structures de gouvernement en Tunisie ................................................ 76 Sous-section 1/- Importance et nature du risque juridique des mandataires sociaux en Tunisie et imprative de renforcement du contrle interne ........................................................................................................................... 76 Sous-section 2/- Consolidation de lenvironnement de contrle travers linstauration des comits daudit en Tunisie 80 Sous-section 3/- Mission et pratique en matire de contrle interne par les commissaires aux comptes et valeur ajoute pour les dirigeants des entreprises tunisiennes .......................................................................................... 81 CHAPITRE 2/- CADRE LGAL RGISSANT LE CONTRLE INTERNE DANS LE SECTEUR FINANCIER EN TUNISIE, ADAPTATION DES OBLIGATIONS ET EXTENSION DE LA RESPONSABILIT DES DIRIGEANTS ..... 83 Section 1/ Contrle externe, Contrle interne et rglementation accrue pour la matrise du risque au secteur financier .......................................................................................................................................... 83 Sous-section 1/- Typologie, Sensibilit conomique et porte des Risques au secteur financier ........................ 83 Sous-section 2/- Interventionnisme accrue et mode dorganisation lgale du contrle externe du secteur financier en Tunisie, cadre exigent pour le contrle interne ................................................................................... 85 Sous-section 3/- La matrise du risque par les rgles prudentielles rglementaires, volution des recommandations internationales, Fondements et consquences de lintgration du risque oprationnel au niveau du contrle interne ....................................................................................................................................... 89 Section 2/ Le contrle interne dans le secteur financier, Nature des obligations et dlimitation lgale de la responsabilit des dirigeants en Tunisie ...................................................................................................... 92 Sous-section 1/- Cadre lgal et Dclaration de la responsabilit des dirigeants dans la mise en place du contrle interne dans le secteur financier .............................................................................................................................. 92 Sous-section 2/- Encadrement lgale et obligations rgissant lorganisation comptable et financire dans le secteur financier 95 Sous-section 3/- La gestion du risque dans le secteur financier, condition defficacit du systme de contrle interne et principal enjeu pour les dirigeants .......................................................................................................... 98 Sous-section 4/- Obligations de documentation du systme de contrle interne, rapport de contrle interne de la direction et communication au conseil dadministration ..................................................................................... 99 Section 3/ Multiplication, Spcialisation et modalits darticulation des structures de contrle dans le secteur financier ........................................................................................................................................ 102 Sous-section 1/- Des Structures de contrle multiples institues par la loi dans le secteur financier ............... 102 Sous-section 2/- Domaine dintervention, mode daction et statut de la fonction contrle de conformit ..... 104 PARTIE 3/- PARTIE EMPIRIQUE ......................................................................................................... 106 Section 1/- Mthodologie et Dmarche de lenqute ................................................................................ 106 Sous-section 1/- Intrts de lenqute et Limites inhrentes : ........................................................................... 106 Mmoire dExpertise Comptable
141 Sous-section 2/- Dmarche et mthodologie dinvestigation ............................................................................ 108 Section 2/-Prsentation et Analyse des rsultats ...................................................................................... 111 Sous-section 1/- Conseil dadministration et contrle interne : ........................................................................ 111 Sous-section 2/- Comit daudit, audit interne et contrle interne: .................................................................. 119 Sous-section 3/- NOUVELLES STRUCTURES DE CONTROLE DANS LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT .................. 123 Sous-section 4/- SYSTEME DE CONTROLE INTERNE ET GESTION DES RISQUES : ................................................ 125 Sous-section 5/- CONCLUSION DES COMMISSAIRES AUX COMPTES SUR LE CONTROLE INTERNE:.................... 126 Sous-section 6/- CONTENU DES RAPPORTS DE GESTION DU CONSEIL DADMINISTRATION ET ELEMENTS DE CONTROLE INTERNE : ............................................................................................................................................. 129 Section 3/- Conclusions et Axes damlioration futures ............................................................................ 133 BIBLIOGRAHIE ............................................................................................................................................ 142
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La loi 2000-93 du 3/11/2000 portant promulgation du code des socits commerciales La loi 2001-117 du 6/12/2001 compltant et modifiant le code des socits commerciales La loi 2005-12 du 26/01/2005 compltant et modifiant le code des socits commerciales La loi 2005-65 du 27/07/2005 compltant et modifiant le code des socits commerciales
La loi 2005-96 du 18 octobre 2005 relative au renforcement de la scurit des relations financires
Le Systme Comptable Des Entreprises Tunisiennes promulgu par : - La loi n96 du 30 dcembre 1996 relative au Systme Comptable des Entreprises ; - Le dcret n96-2459 du 30 dcembre 1996, portant approbation du Cadre Conceptuel de la Comptabilit. - Arrt du ministre des finances du 31/12/1996 portant approbation des normes comptables - Arrt du ministre des finances du 22/01/1999 portant approbation des normes comptables relatives aux OPCVM - Arrt du ministre des finances du 22/01/1999 portant approbation des normes comptables techniques - Arrt du ministre des finances du 25/03/1999 portant approbation des normes comptables relatives aux tablissements bancaires - Arrt du ministre des finances du 26/06/2000 portant approbation des normes comptables relatives aux assurances
La loi 2002-37 du01/04/2002 Modifiant et compltant le code des assurances promulgue par la loi 92-24 du 09/03/1992 telle que complte par la loi 94-10 du 31/01/1997 et la loi 97-24 du 28/04/1997.
Mmoire dExpertise Comptable
148 Les lois et circulaires de la banque centrale rgissant les tablissements de crdit et les banques non rsidentes :
- La loi 2001-65 du 10/07/2001 relative aux tablissements de crdit - La loi 58-90 du 19/12/1958 portant cration et organisation de la banque centrale tel que modifi par les textes subsquents - La loi 85-108 du 26/12/1985 portant encouragement des organismes financiers et bancaires travaillant essentiellement avec les non rsidents. - La loi 94/10 du 31/10/1994 relative aux tablissements de leasing - Les Circulaires 91-24 du 17/04/1991, 93-08 du 30/07/1993 ,99/04 du 19/03/1999, 2001/12 du 04/05/2001et 2001-04 du 16/02/2001 relative la division, couverture du risque et suivi des engagements - La circulaire 2006-19 du 28/11/2006 relative au contrle interne dans les tablissements de crdit et les banques non rsidentes - La circulaire 2006-05 du 20/06/2006 relative aux conditions douverture, de fermeture et de transfert de succursales, dagences et de bureaux priodiques par les tablissements de crdit agrs - La circulaire 2006-06 du 24/07/2006 relative la mise en place dun Systme de contrle de conformit dans les tablissements de crdit - La circulaire 2006-07 du 24/07/2006 relatif au comit excutif de crdit. - La circulaire 2006-01 du 28/03/2006 relative aux conditions rgissant les oprations dexternalisation des tablissements de crdit
Gestion des Opérations et des Processus: Méthodes et Techniques pour Gérer Efficacement les Opérations et Améliorer la Productivité: Administration : La science de la gestion des ressources