Le Controle Interne À L'echelle Mondiale

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UNIVERSITE DE LA MANOUBA

INSTITUT SUPERIEUR DE COMPTABILITE


ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES






Mmoire En vue de lobtention du diplme national
DExpertise comptable




LE CONTROLE INTERNE A LECHELLE MONDIALE :
UN CADRE REGLEMENTAIRE CONTRAIGNANT ET
UNE RESPONSABILITE ETENDUE DES DIRIGEANTS :
ANALYSE THEORIQUE ET VALIDATION EMPIRIQUE





Propose par : Directeur de Recherche

Mlle Souad Aloui Mr Chiheb GHANMI




Dcembre 2009


Mmoire dExpertise Comptable



2






DEDICACES ET REMERCIEMENTS






Je ddie ce travail tous ceux qui mont soutenue tout au long de ce cursus,

A ma mre, toute ma famille et toutes mes amies

A mon cher fianc Mohamed pour sa patience et comprhension

Particulirement je ddie ce travail Mr Tahar Ben Amor, Philippes Van
heems et Christian Barreau, Ludovic Delacourt et toute lquipe de
Fenwal Inc , Angel Lopez Diaz et toute lquipe daudit de Baxter corporation
pour leur support professionnel et confiance inconditionne








Mes vifs Remerciements et mon profond respect mon encadreur Chiheb
Ghanmi














Mmoire dExpertise Comptable



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TABLE DE MATIERE
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 4
PARTIE I/- FONDEMENTS ET ENJEUX DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE
INTERNE DANS UN CADRE REGLEMENTAIRE INTERNATIONAL EXIGENT................................................. 9
CHAPITRE 1/- RENFORCEMENT DU CADRE JURIDIQUE DU CONTROLE INTERNE A LECHELLE
INTERNATIONALE, EXTENSION ET FORMALISATION DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS ................ 9
SECTION 1/- Prsentation du concept et des principaux rfrentiels de contrle interne ............................. 9
SECTION 2/- Dysfonctionnement des mcanismes de gouvernance, Intervention lgislative et consensus
internationale portant renforcement des obligations de contrle interne la charge de la direction ...... 21
SECTION 3/- Objectifs et valeurs des nouvelles obligations dvaluation et de divulgation du contrle
interne par la direction ................................................................................................................................ 30
SECTION 4/- Intervention rglementaire en vue de supporter les nouvelles obligations dvaluation et de
divulgation du contrle interne par la direction .......................................................................................... 34
CHAPITRE 2/- LE CONTROLE INTERNE EXCELLENT MECANISME DE GOUVERNANCE SOUS LA
RESPONSABILITE DES DIRIGENTS, FONDEMENTS, LIMITES ET BONNES PRATIQUES ............................. 43
SECTION 1/- Le contrle interne premire ligne de dfense de lentreprise et principal levier des structures
de gouvernement ......................................................................................................................................... 43
SECTION 2/- Fondements et enjeux dune responsabilisation tendue des dirigeants dans le contrle
interne ......................................................................................................................................................... 47
SECTION 3/- Conflit dintrt des dirigeants, dfaillances du contrle interne et importance des structures
de surveillance ............................................................................................................................................. 58
SECTION 4/- Modes daction de la direction sur le contrle interne et Modalits doptimisation de ses
composantes au sein de lentreprise ........................................................................................................... 63
PARTIE II/- CADRE JURIDIQUE ET NORMALISATION NATIONALE CONTOURNANT LA RESPONSABILITE DES
DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE INTERNE, EVOLUTION RECENTE ET REACTIVITE AU CONTEXTE
INTERNATIONALE .............................................................................................................................. 69
CHAPITRE 1/- CADRE JURIDIQUE GNRAL DU CONTRLE INTERNE, NATURE DES OBLIGATIONS ET
ETENDUE DE LA RESPONSABILIT DES DIRIGEANTS EN TUNISIE .......................................................... 69
Section 1/- Cadre juridique Gnral du contrle interne en Tunisie ............................................................ 69
Section 2/- Etendue de la responsabilit des dirigeants dans le contrle interne Pertinence et limites du
cadre juridique actuel et mise en perspective des nouvelles pratiques internationales en Tunisie ............. 72
Section 3/- Responsabilit juridique des mandateurs sociaux et Impulsion de la pratique du contrle
interne par un renforcement des structures de gouvernement en Tunisie ................................................ 76
CHAPITRE 2/- CADRE LGAL RGISSANT LE CONTRLE INTERNE DANS LE SECTEUR FINANCIER EN
TUNISIE, ADAPTATION DES OBLIGATIONS ET EXTENSION DE LA RESPONSABILIT DES DIRIGEANTS ..... 83
Section 1/ Contrle externe, Contrle interne et rglementation accrue pour la matrise du risque au
secteur financier .......................................................................................................................................... 83
Section 2/ Le contrle interne dans le secteur financier, Nature des obligations et dlimitation lgale de la
responsabilit des dirigeants en Tunisie ...................................................................................................... 92
Section 3/ Multiplication, Spcialisation et modalits darticulation des structures de contrle dans le
secteur financier ........................................................................................................................................ 102
PARTIE 3/- PARTIE EMPIRIQUE ......................................................................................................... 106
Section 1/- Mthodologie et Dmarche de lenqute ................................................................................ 106
Section 2/-Prsentation et Analyse des rsultats ...................................................................................... 111
Section 3/- Conclusions et Axes damlioration futures ............................................................................ 133
TABLE DE MATIERE DETAILLEE.......................................................................................................... 139
BIBLIOGRAHIE ................................................................................................................................. 142
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4

INTRODUCTION

Les vnements survenus sur la scne financire souvent qualifis de scandales financiers ont entran
un courant de normalisation des principes de bonne gouvernance dont lultime objectif est doptimiser
le fonctionnement des ses mcanismes pour garantir la stabilit des marchs financiers et la scurit
des investisseurs en remdiant aux disfonctionnements relevs.

Loin dtre vident, cet objectif requiert une analyse profonde de ces mcanismes, leurs modes de
fonctionnement, leur articulation ainsi que ltendue et les raisons de leurs dfaillances.

Les principales accusations formules par les investisseurs et les instances lgislatives suite ces
scandales ont t adresses aux auditeurs externes surtout quant il y a eu manquement aux diligences
professionnelles ou complaisance comme dans le cas de laffaire Enron, mais galement aux conseils
dadministration et aux dirigeants des groupes en faillite, mandataires sociaux des actionnaires et
souvent auteurs dactes dlictueux.
Ces accusations portent le plus souvent sur la divulgation de fausses informations financires et la
dissimulation de la vraie situation de crise de lentreprise qui prcde normalement la faillite, induisant
ainsi les investisseurs en erreur dans leurs dcisions,

Ceci constitue un souci majeur de la gouvernance. Nanmoins, si la bonne gouvernance tend garantir
la fiabilit et la transparence des informations divulgues, ce volet relve plutt de la conformit et
non de la performance, constituant les deux dimensions de la gouvernance.

Cette affirmation tait la base de lenqute conduite par LIFAC en 2004
(1)
, au terme de laquelle il a
t formul ce qui suit At the heart of enterprise governance is the argument that good corporate
governance on its own cannot make a company successful. Companies must balance conformance
with performance . Il y est ainsi distingu entre Corporate governance comme tant lensemble des
obligations de conformit lgale et les objectifs de performance qui est la raison dtre de lentreprise
dfaut de la quelle la continuit ne pourrait tre assure mme avec un niveau lev de conformit.
En effet, le gouvernement dentreprise englobe les mcanismes de contrle de la direction au profit
des actionnaires et du march mais aussi les rgles de fonctionnement et de conduite des affaires par la
direction, daprs P.Drucker
( 2)
le gouvernement dentreprise consiste mettre au point et
respecter des principes et des rgles qui guident et limitent la conduite de ceux qui agissent au nom
de lentreprise

Renforcer la gouvernance dentreprise ncessite de mettre sur le mme pied dgalit limpratif de
conformit que celle de performance, voire mme avec une considration particulire des mcanismes
dterminants ou intervenant dans la performance et la stratgie. Il serait plus adquat de donner aux
dirigeants les outils pour viter la situation de crise que de les accabler de nouvelles obligations de
conformit et de contrle. Ces outils sont ncessairement des mcanismes internes lentreprise,
agissant en amont du processus pour viter la dviation par rapport aux objectifs et prvenir contre les
diffrents alas de la bonne gestion.

Les acteurs de surveillance internes de la gouvernance sont le conseil dadministration, et les auditeurs
internes alors que lorgane excutif est le Prsident Directeur Gnral ou le Directeur Gnral et les
organes de sa direction, quant aux mcanismes internes de la gouvernance quon retrouve dans la
littrature et la normalisation, nous pouvons distinguer le contrle interne et la gestion du risque.


1
Enterprise governance : getting the balance right , IFAC, 2004
2
la gouvernance dentreprise Mmoire dexpertise comptable prpare par Asma Belma ,IHEC, 2005.
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5
Ces acteurs doivent russir la gouvernance en ayant recours lensemble de ces mcanismes internes
pour faire face aux obligations de conformit et de performance et assumer les responsabilits qui
rsultent de leur mandat social.

La conscience des instances lgislatives internationales de limportance des mcanismes internes de la
gouvernance est manifeste, cest ainsi que les recommandations formules dans les codes de la
gouvernance depuis les annes quatre vingt dix dfinissent des bonnes pratiques internes, on cite
titre dexemple : les comits spcialiss du conseil dadministration, le rle et limportance des
administrateurs indpendants, le mode de fonctionnement du conseil, le mode dintressement des
dirigeants, la sparation entre contrle et excution, la fonction audit interne. .. Nanmoins la
publication de ces recommandations na pas permis dviter la survenance des scandales financiers
durant les annes 2000.

Cette normalisation qui a pous la forme de recommandations et de codes de bonne conduite durant
les annes quatre vingt dix, est devenue plus contraignante et rpressive au dbut des annes 2000
avec la promulgation des lois de scurit financire, plusieurs bonnes pratiques telles que les comits
daudit, la politique de rmunration des dirigeants, laudit interne, qui ont t prconises dans les
codes de gouvernance sont dsormais des obligations lgales dont le dfaut est sanctionn.

Le lgislateur a puis dans tous les outils de la gouvernance dvelopps par la thorie ou la pratique
pour assurer son rle de rgulation du march, les mcanismes externes et internes ont fait lobjet de
nouvelles dispositions, en externe laudit ou commissariat aux comptes sest vu renforc le rle et son
corollaire la responsabilit outre sa soumission un organisme de contrle ( celui de Public Company
Oversight Board aux Etats Unis), en interne lentreprise le conseil dadministration notamment son
comit daudit doit dsormais garantir la qualit des informations divulgues et la protection des
investisseurs.
Le lgislateur est all plus loin dans son intervention dans la gouvernance pour introduire des
nouvelles obligations en matire de contrle interne, ce concept largement dfendu tout au long du
20
me
sicle est enfin adopt par la loi, de manire innovante, pour limiter la libert des acteurs dans la
manipulation de ce mcanisme de contrle et activer ces attributs caractre particulier et forte
valeur ajoute en terme de gouvernance.

Cest une occasion renouvele pour le contrle interne de prouver sa ractivit aux vnements du
march financier, Ce constat de ractivit se dmontre plusieurs poques, commenant par le crash
boursier en 1929 et la promulgation par le lgislateur amricain en 1933 et 1934 successivement de
deux lois rgulant le march financier the Securities Act et the Securities Exchange Act . Ces
deux lois ayant introduit les obligations de divulgations dinformations financires et laudit
indpendant, ont inclut le contrle interne dans lapproche daudit financier

.

Les scandales financiers des annes 70 et 80 tel que celui de la banque Equity Funding
(3)
ont aussi
impuls un renforcement des recommandations relatives au contrle interne formules par the
National commission on fraudulent financial reporting ou Treadway Commission , cette
commission charge didentifier les raisons justifiant la production dinformations financire
irrgulires et trompeuses a ainsi reconnu et confirm le rle du contrle interne dans la prvention et
la dtection des fraudes. Pour ces mmes motifs et dans le mme contexte The Auditing Standard
Board a publi neuf normes, les fameuses expectation gap en 1988 qui traitent de la responsabilit
de lauditeur dans la dtection des fraudes et lvaluation du contrle interne.

Un autre vnement important, en 1975 le Watergate scandals suite la rvlation des affaires de
corruption ayant men a la promulgation du Foreign Corrupt Practices Act en 1977 a prconis la
mise en place de procdures efficaces de contrle interne pour prvenir la corruption.

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Jan R.Heier, Michael T.Dugan and David L.Sayers Sarbanes Oxley and the culmination of internal control
development: a study of reactive evolution SSRN electronic paper collection - January 2003
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Cependant, lvolution jusquaux annes 80 et le dbat sur le contrle interne se faisait accessoirement
laudit externe pour discuter de son apport pour la dmarche daudit financier et le degr
dassurance de lauditeur dans sa mission principale de certification des comptes.

A lorigine, Les thoriciens et spcialistes daudit, ont anim le dbat pour essayer dintroduire le
contrle interne dans laudit des comptes et la dtection des fraudes. Ce dbat a abouti lmergence
de lapproche daudit par les risques et la reconnaissance de la possibilit pour lauditeur de se baser
sur le contrle interne pour rduire ou tendre ces contrles substantifs sur les comptes, cette approche
a connu un essor considrable tel que certains auteurs ont considr que laudit financier est pass
dun audit des comptes a un audit des systmes
(4)

Ltude du contrle interne indpendamment de laudit financier na t faite que rcemment, avec la
publication en 1992 par the Comittee of Sponsoring Organisation of the Treadway Commission ou
COSO de son rapport Internal Control-Integrated framework. Ce rapport a contourn le champ
dapplication du contrle interne par la dfinition de ces objectifs et composantes. Ce rapport sert
toujours comme rfrentiel de contrle interne pour les rglementations rcentes de la scurit
financire.
Durant la mme priode, soit les annes 90, Les turbulences du march financier ont raviv le
dbat sur la gouvernance des entreprises et plusieurs codes et rapports ont t publis
lchelle internationale pour renforcer les mcanismes de contrle et de bonne gouvernance,
dont le contrle interne. Cest ainsi que dautres rfrentiels ont vu le jour, en Angleterre le
rapport internal control : Guidances for Directors on the combined Code ou bien the
Turnbull guidances en application du rapport de la gouvernance the Combined Code , au
Canada le Coco Report ou le CICAs critera of Control Board Guidance on control et
le rapport amricain relatif la gouvernance des technologies de linformation Control
Objectifs for information and related Technology :COBIT .

Si cette normalisation abondante du concept navait pas permit la ralisation des principes et
objectifs de contrle interne qui sont supposs prvenir et dtecter les manipulations
frauduleuses et garantir la fiabilit de linformation financire, Cest probablement en raison
du caractre volontaire des recommandations publies et linsuffisance du cadre rglementaire
qui le supporte.
Le dveloppement notoire des thories et pratiques du contrle interne a lchelle
internationale atteint son apoge par les lois de scurit financire promulgues au
dbut du 21
me
sicle, mais ces lois stimulent galement une nouvelle re de
standardisation et damliorations de ce concept
5
.

On introduisant des nouvelles obligations la charge des organes de direction et de
surveillances, les lois de scurit financire visent le renforcement et la concrtisation des
acquis raliss dans le domaine vaste du contrle interne.

A ce niveau dvolution du contrle interne, Notre recherche dans la littrature abondante traitant de
ce sujet, permet de distinguer deux axes de recherche :

- Quel est lapport du contrle interne la problmatique de la gouvernance et la scurit
financire, quels sont ses moyens et son mode daction et comment il sarticule et ragit avec le
reste des mcanismes internes et externes de la gouvernance ?

4
Steven Maijoor The internal Control Explosion International journal of auditing 4-2000

5
Jan R.Heier, Michael T.Dugan and David L.Sayers Sarbanes Oxley and the culmination of internal control
development: a study of reactive evolution SSRN electronic paper collection - January 2003

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- Quel est le cadre juridique appropri au dveloppement du contrle interne et quels sont les
choix actuels faits par les instances lgislatives et rglementaires lchelle nationale et
internationale visant le repositionnement total du contrle interne parmi les priorits des acteurs
de la gouvernance ?

Le constat de dfaillance grave des contrles internes dans les entreprises, la confiance dans ce
mcanisme rgulateur et la conviction de son efficacit ont motiv les instances lgislatives renforcer
son cadre lgal. Laction juridique se concrtise par des nouvelles obligations de conformit mais
aussi forcment par une extension de la responsabilit.
Quelles sont les obligations introduire en matire de contrle interne et qui sont les acteurs
responsabiliser dans ce processus, tels sont les dfis relever par les lois de scurit financire. Le
choix qui a t fait diffre dune rglementation une autre avec des paramtres fixes auxquels un
consensus international peut tre affirm, ladaptation au contexte juridique et conomique tant une
imprative respecter par le lgislateur.

Le consensus international se confirme en matire de responsabilit, celle ci est accorde la
direction qui doit implmenter, maintenir et piloter un systme de contrle interne efficace,
quant au conseil dadministration il garde sa responsabilit de surveillance de la direction et
de ces performances, entre autre, en matire de contrle interne.

Le commissaire aux comptes, auditeur externe, intervenant dans le cadre de sa mission
principale daudit financier sest vu accord des nouvelles diligences mais toujours
accessoirement la direction de lentreprise, celle du contrle et de la certification, mais
cette occasion cest du contrle interne quil sagit, innovation de taille pour la profession.

Cette responsabilit de la direction, tacite auparavant, formalise rcemment par les lois de
scurits financires, voire dclare par la direction pour certaines rglementations, ne
manque dattirer lattention des dirigeants limportance du sujet et aux consquences
ultrieures en cas de manquement. Tche lourde et difficile en raison de la complexit, la
dlicatesse et la variabilit du contrle interne et son interdpendance diverses variables
humaines, organisationnelles et rglementaires.
Bien que la responsabilit ainsi rpartie ait suscit des ractions controverses, son attribution
la direction nest pas la plus tonnante et se justifie plus gards, cest plutt la nature des
obligations qui constitue linnovation. En introduisant des obligations dvaluation du
systme de contrle interne et de divulgation de ces lments ou de ces dfaillances, les
lgislations et les instances de rgulation ont manifest une volont tendue de coopter le
contrle interne et de le hisser au top des priorits des acteurs de gouvernance et de la
direction en premier lieu.

Par ces innovations et dans ce cadre, ltude du contrle interne ne se limite pas au concept et
son apport la bonne gouvernance, mais doit considrer son implication en terme de
responsabilit et dans son cadre juridique.

Le nouveau cadre et obligations de la direction et la formalisation de sa responsabilit en
contrle interne nous a invit diriger notre recherche en contrle interne vers la
responsabilit des dirigeants en cette matire et analyser plus profondment les fondements,
manifestations et incidences de cette responsabilit, toujours dans le cadre et par rapport la
gouvernance de lentreprise et ces divers mcanismes.

La problmatique de notre recherche est ds lors formule comme suit :
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8

- Comment se justifie et se manifeste la responsabilit des dirigeants en contrle interne
et quel est son tendu et ces consquences ?


Trois justifications au moins peuvent supporter la confirmation de la responsabilit des
dirigeants sur le contrle interne :

- Lutilit du contrle interne, sa primaut et son originalit par rapport aux divers mcanismes de la
gouvernance, sa valeur ajoute la gestion de lentreprise et sa rconciliation entre la conformit et la
performance pousse lui chercher un parrain permanent qui le prend en charge et ladapte au mtier
et aux besoins volutifs de lentreprise, les dirigeants sont les mieux placs pour en savoir et en
profiter
- La nature de la mission des dirigeants qui dcoule du mandat social, celle dagir en intrt
de la socit, de dfendre ses biens et de rentabiliser ces ressources, se confond par
excellence avec les objectifs du contrle interne
- La responsabilit et le risque juridique des dirigeants qui rsultent du mandat social justifient
le souci des dirigeants promouvoir les activits de contrle, on en cite le risque qui dcoule
des fautes de gestion, des faux bilans et dabus de biens sociaux.

La responsabilit des dirigeants en contrle interne ainsi justifie permet de sinterroger des
consquences des limites thoriques suivantes :
- La pratique de lexternalisation la quelles plusieurs entreprises ont recours notamment
pour la rduction des cots et pour se recentrer sur le cur du mtier, pourrait-elle permettre
aux dirigeants de nier ou de rduire leur responsabilit en contrle interne ?
- Quel est la valeur et les limites du recours des professionnels spcialiss en contrle
interne, aux auditeurs et consultants externes ?
- Dans quels cas le contrle interne pourrait tre lencontre des dirigeants et quel degr
salignent les dirigeants la confirmation de leur responsabilit dans cette matire ?
Lopportunisme des dirigeants ayant fait lobjet de recherche et de grandes thories
managriales ne soppose t-il pas ses beaux principes ?
- Comment simpose le contrle interne aux dirigeants et qui supporte son action dans
lentreprise ?

A la question : Comment se manifeste la responsabilit des dirigeants en contrle interne?
Deux axes de rponse doivent tre analyss. Cette responsabilit se manifeste en terme de
plan daction et de mthodologie de mise en uvre pratique du systme de contrle interne
mais aussi la responsabilit en contrle interne se manifeste dsormais sur le plan juridique, il
sagit notamment des nouvelles obligations introduites par les lois de scurits financires.

Une premire partie est rserve ltude de cette problmatique lchelle internationale, un
premier chapitre prsente le concept et son cadre rglementaire internationale et les nouvelles
obligations introduites par les lois de scurit financire et un deuxime chapitre analyse la
responsabilit des dirigeants en contrle interne, ses fondements thorique et ses implications.

Dans une deuxime parte, Nous avons estim enrichissant notre recherche lanalyse des
volutions de la rglementation tunisienne encadrant le contrle interne, les nouvelles
obligations ventuellement introduites par notre lgislateur et son implication en terme de
responsabilit des divers acteurs et son adaptation et pertinence par rapport au dbat
Mmoire dExpertise Comptable



9
internationale, une enqute auprs dun chantillon dentreprises tunisiennes permettra
dapprcier en pratique des affaires lvolution de la gouvernance et du contrle interne.

PARTIE I/- FONDEMENTS ET ENJEUX DE LA RESPONSABILITE DES
DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE INTERNE DANS UN CADRE
REGLEMENTAIRE INTERNATIONAL EXIGENT

CHAPITRE 1/- RENFORCEMENT DU CADRE JURIDIQUE DU CONTROLE
INTERNE A LECHELLE INTERNATIONALE, EXTENSION ET
FORMALISATION DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS

SECTION 1/- Prsentation du concept et des principaux rfrentiels de contrle interne
Sous-section 1/- Dfinition et Objectifs du contrle interne rconciliant la
performance et la conformit
Paragraphe 1/- Dfinition du concept

Tout au long du vingtime sicle la notion de contrle interne a t progressivement dfinie et
mancipe de laudit financier. La simple lecture de la dfinition fournie par le COSO I en
1992, bien que la plus reconnue nos jours, ainsi que dautres dfinitions, nest pas suffisante
pour apprcier lvolution du concept et les dbats pralables ladoption de pareilles
dfinitions.

A laube du vingtime sicle, la notion de contrle interne ntait pas encore clairement
dfinie. Elle a t mise lvidence et utilise par la profession daudit aux USA, cest ainsi
que les premires mentions du contrle interne se sont fait par des auditeurs externes
accessoirement leur souci de normaliser la dmarche daudit et de dmontrer lutilit des
internal checks (pouvant tre traduit par les vrifications internes) pour laudit financier.
En 1905 Dicksee a utilis cette terminologie general system of internal checks et a
identifi trois principes classiques mais fondamentaux du contrle interne, savoir, la
sparation des tches, lauto quilibre des comptes et la rotation des fonctions ou des tches
6
,
Robert Montgomery en 1912 a insist sur limportance de la dfinition des tches en
soulevant le problme de fraude et de la collusion entre le personnel .

En 1936, the American Institute of Accountants a donn une dfinition prliminaire qui
focalise sur la sauvegarde des actifs et la fiabilit des enregistrements, formule en anglais
comme suit those measures and methods adopted within the organization itself to
safeguard the cash and other assets of the company as well as check the clerical
accuracy of the bookeeping[AIA,1936]
7


Postrieurement au crash boursier en 1929 et suite la dlgation en 1939 par la SEC du
pouvoir de normalisation en matire de comptabilit et daudit lAmerican Institute of
Accountants, la profession comptable aux USA sest pench dlimiter aussi bien lapproche
daudit que la responsabilit de lauditeur par la normalisation des procdures daudit , une

6
Jan R.Heier, Michael T.Dugan and David L.Sayers Sarbanes Oxley and the culmination of internal control
development: a study of reactive evolution SSRN electronic paper collection - January 2003

7
cf 1 ci dessus
Mmoire dExpertise Comptable



10
des deux comits composant le AIA, committee on auditing procedures dans un rapport
intitul report on internal control dat en 1948 a donn une nouvelle dfinition du contrle
interne qui a ajout la prcdente lobjectif defficience oprationnelle et le respect des
instructions de la direction formule comme suit : internal control comprises the plan of
organisation and all of the co-ordinate methods and measures adopted within a business
to safeguard its assets, check the accuracy and reliability of its accounting data, promote
operational efficiency, and encourage adherence to prescribed managerial policies
[AIA,1949] cette dfinition peut tre traduite en franais comme suit le contrle interne est
form des plans dorganisation et de toutes les mthodes et procdures adoptes
lintrieure dune entreprise pour protger ses actifs, contrler lexactitude des
informations fournies par la comptabilit, accrotre le rendement et assurer
lapplication des instructions de la direction

Cette dernire dfinition relate un largissement du champs du contrle interne, ce qui a
entran la raction des auditeurs pour y limiter leur champ dintervention et leur
responsabilit en consquence, cest ainsi quune distinction entre contrles comptables et
contrles administratives est apparue (accounting controls and administrative controls) pour
limiter lintervention des auditeurs externes aux seules contrles comptables, cette distinction
fut adopte par la Committee on Auditing Procdure dans sa norme SAP 29 en 1958 scope
of the independent auditors review of internal control. ( Etendue de la revue du
contrle interne par lauditeur indpendant), les contrles administratives sont dfinis
comme tant ceux qui se lient seulement indirectement aux enregistrements comptables .
Cette distinction confuse nest pas facile sappliquer en pratique, do plusieurs auteurs
lont considr purement acadmique
8
.

Malgr son insuffisance, cette distinction a t retenue jusqu 1988, date laquelle the
Auditing Standard Board
9
a adopt la norme SAS N55 consideration of the internal control
structure in a financial statement audit , cette norme a modifi la dfinition du contrle
interne et a constitu le prcurseur la dfinition du COSO, outre son abandon de la
distinction entre contrles comptables et contrles administratives, la SAS 55 a identifi trois
lments de contrle interne : lenvironnement de contrle, le systme comptable et les
procdures de contrles, elle dfinit le contrle interne comme tant les procdures et
politiques qui fournissent une assurance raisonnable que les objectifs spcifiques de lentit
seront atteint, et en anglais the policies and procedure established to provide
reasonable assurance that specific entity objectives will be met

The national commission on fraudulent financial reporting ou treadway commission cre
dans le but didentifier et damender au phnomne de communication financire frauduleuse
durant les annes 70 et 80, a constitu la commission of sponsoring organisation COSO
10
qui
en 1992 publie son rapport Internal control-integrated framework en quatre volume :
executive summary, framework, reporting to external parties and evaluation tools, dans ce
rapport le contrle interne est dfini comme tant un processus mis en uvre par le

8
En 1977 , suivant les propos de Mr N.Carolus membre du comit form par the AICPA pour formuler des
recommendations relative au contrle interne , from a management view point, the distinction between
accounting controls and administrative controls is usually not recognised or even acknowledged, particularly in
the current environment in which business operates and therefore the distinction is, more often than not,
academic when it comes to establishing, maintaining, and evaluating internal accounting controls [AICPA,1978]
9
Suite un changement Du nom de LAICPA en 1978, devenu dsormais Auditing Standard Board
10
la commisiion COSO est compose de lAICPA, the american accounting association AAA, the institute of
internal auditors AII, the institute of management accountants IMA et le financial executive institute FEI.
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11
conseil dadministration, la direction gnrale, le personnel dune entreprise et destin
fournir une assurance raisonnable quant la ralisation des objectifs entrants dans les
catgories suivantes : la ralisation et loptimisation des oprations, la fiabilit de
linformation financire et la conformit aux lois et rglementations en vigueur
11


Lacceptation est le succs de la dfinition du COSO, fut telle quelle a t adopte par
lAuditing Standard Board dans sa norme daudit SAS 78 qui a remplac la SAS 55, ainsi non
seulement la dfinition du contrle interne sest fait indpendamment du laudit financier
mais en plus elle sest intgre lapproche daudit financier.

En dehors des Etats Unis, dautres dfinitions ont t apportes au contrle interne, on en cite
deux, celle de Lordre des experts comptables franais, qui en 1977, dfinit le contrle
interne comme tant lensemble des scurits contribuant la matrise de lentreprise. Il
a pour but, dun ct dassurer la protection et la sauvegarde du patrimoine et la qualit
de linformation de lautre lapplication des instructions de la direction et de favoriser
lamlioration des performances. Il se manifeste par lorganisation, les mthodes et les
procdures de chacune des activits de lentreprise, pour maintenir la prennit de celle
ci
12
et celle dvelopp en Grande Bretagne en 1978 par la Consultative Committe of
Accountancy qui stipule le contrle interne comprend lensemble des systmes de
contrles, financiers et autres, mis en place par la direction, afin de pouvoir diriger les
affaires de lentreprise de faon ordonne et efficace, assurer le respect des politiques de
gestion, sauvegarder les actifs et garantir autant que possible lexactitude et ltat
complet des informations enregistres
13


Outre lvolution constate des dfinitions du contrle interne, le concept sest enrichi tout au
long du 20
me
sicle de principes, procds et techniques de contrle, irrigu principalement
par les thories dorganisation. Ces principes et procds de contrle sont notamment
14
: le
principe davantage suprieur au cot, le principe dorganisation dont notamment la
sparation des fonctions incompatibles, le principe dintgration, le principe dautocontrle,
les contrles rciproques et les contrles compensatoires, le principe de permanence, le
principe duniversalit, le principe dindpendance, le principe de lgalit, le principe
dinformation, le principe de communication, le principe dharmonie et le principe de
cohrence.

La caractristique fondamentale du contrle interne comme tant un systme composite,
indivis, adaptable et volutif justifie les difficults de sa dfinition, il a fallu lui octroyer une
dfinition gnrique et non limitative organise autour de ces objectifs et non de ces moyens,
les premiers tant plus facilement dterminables.

11
Dans le COSO-Executive summary Internal control is broadly defined as a process, effected by an
entity's board of directors, management and other personnel, designed to provide reasonable assurance
regarding the achievement of objectives in the following categories: Effectiveness and efficiency of
operations. Reliability of financial reporting,Compliance with applicable laws and regulations.

12
rsultat des travaux de place tabli sous lgide de lAMF le contrle interne-cadre de rfrence janvier
2007
13
Mmoire dexpertise comptable cadre de rflexion sur la prsentation dun rapport sur le contrle interne
Gharbi Saber, cotobre 2005
14
Cits par Mr Raouf Yach dans son ouvrage normes, pratiques et procdures de contrle interne
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12

Le COSO prsente trois objectifs du contrle interne : la ralisation et loptimisation des
oprations, la fiabilit de linformation financire et la conformit aux lois et rglementations
en vigueur. Dautres dfinitions ajoutent notamment le respect des instructions de la direction
et la sauvegarde des actifs, mais rien nempche quils soient inclus parmi les trois premiers
objectifs.

Cest travers ses objectifs tridimensionnels que le contrle interne est reconnu vecteur de
performance et de conformit.

Paragraphe 2/- Objectif de performance

Lexistence de lentreprise est conditionne par sa performance, si les investisseurs exigent
une information financire fiable cest justement pour enqurir sur le niveau de performance
assure par les dirigeants.
Le contrle interne, tant dfini comme un processus servant latteinte des objectifs de
lorganisation, doit privilgier lobjectif de performance, tel systme fond sur lefficacit,
lefficience et lconomie dans lutilisation des ressources peut assurer la performance.
Un systme convenablement dfini et verrouill dans son organisation des fonctions et
attributions, par des activits de contrle permanent ciblant les zones de risques pr-identifis
et par un pilotage et une adaptation continue peut fournir le degr dassurance raisonnable
quant latteinte des objectifs spcifiques de performance.
Lutilit pratique du contrle interne et lintrt rcent tant des lgislateurs, des investisseurs
que des dirigeants ce concept se justifie par son apport la performance, loptimisation et le
contrle continu des oprations malgr quen apparence cest plutt la fiabilit de
linformation financire qui est le souci majeur de la gouvernance.

Paragraphe 3/- Objectif de Qualit de linformation financire

Linformation financire est vitale pour la prise de dcision tant lintrieur de lentreprise,
par les dirigeants, qu lextrieur de celle-ci par les investisseurs. Cette information doit tre
intelligible, fiable, significative et pertinente pour servir aux besoins des utilisateurs.
Les scandales financiers et la rvlation des manipulations comptables limitant la
transparence des entreprises dues lasymtrie informationnelle entre dirigeants et
actionnaires sont lorigine du renforcement des mcanismes de contrle de cette
information, notamment laudit externe.
Mais en dehors de la prsomption de mauvaise foi des dirigeants, la production dinformation
financire de qualit nest pas la plus aise en vie pratique avec lvolution des technologies
dinformation, la complexit de certaines activits, la multiplication des options comptables,
les courts dlais, et notamment la taille, le volume et lexpansion gographique des
entreprises.

Si les mcanismes de gouvernance contrlant linformation financire divulgue interviennent
en aval du processus de production de cette information, le contrle interne intervient en
amont du processus au fur et mesure que linformation est traite lintrieure de
lentreprise pour garantir une optimisation et un meilleur agencement des ressources et des
mthodes aboutissant sa production.

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13
Le contrle interne du processus comptable et financier est dune importance tel que les lois
de scurit financire, surtout celle en USA, ont focalis sur son valuation et sa certification
la charge des dirigeants et des auditeurs externes.

Paragraphe 4/- Objectif de Conformit

Les contraintes lgales et rglementaires encadrent les diffrentes activits conomiques et
limitent la libert daction des dirigeants dans leur recherche de performance. Le respect de la
rglementation est une imprative dont le dfaut peut tre gravement sanctionn et constitue
des risques majeures entachant toute activit conomique. Les sources rglementaires sont
diverses et se multiplient en parallle lvolution technologique, la libralisation et
linternationalisation de lconomie, on en cite ceux visant la protection de lenvironnement,
ceux portant sur la normalisation de la qualit et ceux rgissant la concurrence.
Le contrle interne est fondamental pour assurer la conformit rglementaire et organiser les
mthodes et normes de travail autour des prescriptions lgales.
Cet encadrement lgal et rglementaire des activits conomiques a impuls le dveloppement
des activits de contrle interne notamment par les normes de qualit aux quelles les
entreprises salignent pour le besoin de commercialisation et de maintien des parts de march,
en effet les normes de qualit fournissent des guides opratoires trs riches en procdures
efficaces de contrle interne.

Sous-section 2/- Intrts et difficults inhrents llaboration dun cadre
de rfrence du contrle interne
Paragraphe 1/- Objectifs et utilit dun cadre conceptuel du contrle interne

Le premier volume du rapport du COSO1 Internal-control integrated framwork-Executive
summary fourni une synthse destine aux dirigeants, administrateurs et rgulateurs, il est
crit en introduction cette synthse Internal control means different things to different
people. This causes confusion among business people, legislators, regulators and others.
Resulting miscommunication and different expectations cause problems within an
enterprise. Problems are compounded when the term, if not clearly defined, is written
into law, regulation or rule
Ces propos traduisent le besoin de normalisation en contrle interne, la confusion dans la
comprhension de la notion et les diffrentes visions des acteurs conomiques et des
rgulateurs entranent une mauvaise communication et des diffrentes attentes qui en
rduisent les avantages escompts. Quant aux rglementations rgissant ou renvoyant au
concept, lutilisation non explique du terme donne lieu des interprtations subjectives et
variables.
Un cadre de rfrence cre le consensus et favorise le partage dune vision commune du
concept, notamment quant son potentiel, ses limites et ces implications en terme de
responsabilit des acteurs, il constitue une rfrence pour les rgulateurs pour instaurer des
normes, directives ou obligations sans risque de fausses interprtations.
Outre les rgulateurs et agents conomiques, un cadre conceptuel sert pour les formateurs et
les universitaires dans leurs recherches et sert de base pour les enrichissements futurs du
concept.
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14
Lutilit pratique du cadre conceptuel est assure par les guides opratoires ou dvaluation,
les rfrentiels du contrle interne fournissent gnralement ces outils au service des
praticiens.

Paragraphe 2/- La Variabilit des pratiques et le champ dapplication vaste
limitent la standardisation des pratiques de contrle interne

Le contrle interne ne manque pas de techniques et de procds de mise en uvre, la
dclinaison de ces objectifs au niveau des fonctions, des divisions et des processus de gestion
propres une entit conomique impliquent ladoption de procdures, mthodes et mesures
garantissant latteinte de ces objectifs, ce qui permettra de qualifier lefficacit du contrle
interne.
Cest ainsi que des bonnes pratiques de contrle interne ont t dfinies et ont volu,
nanmoins ces bonnes pratiques ne sauraient tre standardises et servir dusage toute entit,
le systme de contrle interne en consquence du principe dharmonie et de cohrence est
variable en fonction de lactivit, des objectifs, de la stratgie et des ressources ainsi que de la
vision et de lapproche de la direction.
La taille de lentreprise et son secteur dactivit sont dterminants pour le contrle interne, On
ne saurait appliquer le mme systme de contrle dune multinationale une PME, lquilibre
des avantages et des cots du systme est une contrainte respecter, de mme les contrles
instaurer dans un secteur ne sont pas valables et utiles pour un autre secteur.
Les options de la socit en termes dorganisation et la stratgie de ces dirigeants font de
chaque systme de contrle interne un systme unique.
Il en rsulte que les bonnes pratiques de contrle interne ne peuvent qutre recommandes
par les rgulateurs ou prsentes titre de directives pour les dirigeants.

Sous-section 3/- Prsentation et Etude comparative des principaux
rfrentiels de contrle interne
Paragraphe 1/- Le rfrentiel amricain COSO et la dfinition des composantes de
contrle interne

A/- Structure du COSO I-

Les amricains taient les pionniers en matire de normalisation du contrle interne , en 1992,
le rapport Internal-control integrated framework ou COSO I du nom du comit layant
tabli, commission of the sponsoring organisation form par la Treadway commission, est
le premier rfrentiel de contrle interne.
Le COSO I est Compos de quatre volumes : une synthse ou executive summary destine
au conseil dadministration et aux organes de direction ainsi quaux lgislateurs, le cadre
conceptuel ou framework qui dfinit le concept, dcrit ces composantes et fourni des
lments essentiels pour sa mise en place par le conseil et la direction, le troisime volume
reporting to external parties contient des directives en matire de communication sur le
systme de contrle interne relative la prparation des tats financiers annuels, et le dernier
volume evaluation tools est utile en matire dvaluation du systme de contrle interne.

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15
Le cadre conceptuel du COSO I dfinit le concept dans un sens large comme tant un
processus par ces objectifs et ces cinq composantes quil rconcilie dans un cube, prsente
ces limites ainsi que la responsabilit relative et la contribution des acteurs dans ce processus.


B/-Les composantes du contrle interne :

Les composantes du systme de contrle interne procurent un cadre pour dcrire et analyser le
contrle interne mis en place dans une organisation. Il sagit de :
l'environnement de contrle, qui correspond, pour l'essentiel, aux valeurs et lattitude
diffuses dans l'entreprise par lquipe managriale et encadrent le reste des
composantes de contrle interne, il comprend les valeurs thiques, lintgrit et la
comptence de lquipe.
l'valuation des risques qui est lidentification et lanalyse des risques significatives en
interne et en externe qui entravent latteinte des objectifs, pour constituer la base au
traitement du risque
les activits de contrle, dfinies comme les rgles et procdures mises en uvre pour
traiter les risques tous les niveaux et fonctions.
l'information et la communication : internes ou externes, linformation doit tre
recherche et obtenue et communique au personnel dans la forme et le temps
opportun.
la supervision, pour juger et valuer lefficacit du systme et assurer son adaptation
permanente
C/-Le cube du COSO1 :

La combinaison des trois objectifs, des cinq composants et des structures de l'entreprise, vus
comme trois axes d'analyse distincts, constitue ce qui est appel le cube COSO.
La confrontation des trois dimensions de ce cube traduit le mode dapplication du contrle
interne, il sagit de viser latteinte des trois objectifs par loptimisation des cinq composantes
pour chaque objectif et ce pour chacune des structures. Cest une vision densemble qui
permet dapprhender globalement le systme de contrle interne.
Au terme du COSO I, il est expliqu que les cinq composantes sont essentiels pour latteinte
de chacun des trois objectifs pour conclure que le systme efficace vis vis de cet objectif, le
rapport stipule There is a direct relationship between the three categories of objectives,
which are what an entity strives to achieve, and components, which represent what is
needed to achieve the objectives. All components are relevant to each objectives
category. When looking at any one category--the effectiveness and efficiency of
operations, for instance--all five components must be present and functioning effectively
to conclude that internal control over operations is effective

D/-Limite et Degr dassurance fourni par un systme de contrle interne et responsabilit
relative des acteurs :

Un systme de contrle interne ne peut fournir quun degr dassurance raisonnable, il ne
garantit pas absolument la ralisation des objectifs. Le systme est un ensemble des moyens
pour contrler, optimiser et matriser la gestion mais ne garantit pas les rsultats et latteinte
des objectifs.
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16
Le rapport du COSO I, prcise le degr dassurance fourni par un systme de contrle interne
pour viter que lui soit accord des attentes non fonde, il est expliqu que les insuffisances
inhrentes un mauvais ou incomptent dirigeant conduisant des prises de dcisions non
appropries, la faute humaine ainsi que la collusion entre le personnel ou leffet de la
concurrence et les dcisions gouvernementales constituent des limitations et des dfis au
systme. Une autre srieuse limite peut tre due un manque de ressources et limprative
dquilibre entre cot et avantages.
Dans cet ordre dide, le rapport conclue que le contrle interne nest pas une panace Thus,
while internal control can help an entity achieve its objectives, it is not a panacea.

Sagissant de la responsabilit des auteurs dans le systme de contrle interne, le
COSO1 traite du rle du conseil dadministration, des dirigeants, des auditeurs internes et du
reste du personnel.

La premire responsabilit est reconnue pour le Prsident Directeur Gnral, il est responsable
des valeurs et de la culture diffuse et de lenvironnement de contrle en gnral, il doit
assurer le leadership aux cadres suprieurs et surveiller la manire dont ils contrlent les
activits. Ces derniers attribuent les responsabilits et dterminent les tches de contrles de
leurs quipes. Le rle des directeurs financiers et leurs quipes est prpondrant en terme de
contrle qui touchent toutes les fonctions et structures de lentreprise. Ainsi les responsabilits
se rpartissent en cascade dans lentreprise.
Au conseil dadministration, il est assign le rle de supervision et de surveillance du systme
de contrle interne mis en place par la direction. Les administrateurs efficaces sont objectives,
comptent, imposant, inquisitive et active, pour contrler les dirigeants qui peuvent tre tents
et amens manipuler les rsultats. Laction du conseil est renforce par une fonction daudit
interne qui value en permanence lefficacit du systme, dcouvre et corrige ses dfaillances.

Le rapport COSO I met le contrle interne la charge de tout le personnel de lentreprise sans
exclusion, il doit faire partie de toutes les fiches de description des tches de faon implicite
ou explicite, la rvlation et la communication des dfaillances du systme doit tre effectu
par tous.
Dautres parties externes sont cites au COSO I, partageant un rle dans le contrle interne,
les auditeurs externes, les analystes financiers, les valuateurs des actions, le rgulateurs de
march. Ils contribuent au contrle interne en communiquant des informations utiles au
conseil et la direction, mais ne sont pas responsables sur le contrle interne.

Paragraphe 2/- Le rfrentiel anglais TURNBULL
15


A/-Contexte, principe directeur et objectif des recommandations Turbull :

A la demande du rgulateur du march financier Londres the London Stock Exchange ,
linstitut Institute of Chartered Accountants of England and Wales a formul des
recommandations relatives au contrle interne Internal Control: Guidance for Directors on
the Combined Code ou Turnbull Guidance
16
, en 1999, pour assister les entreprises cotes

15
Internal Control: Guidance for Directors on the Combined Code (1999), Institute of Chartered Accountants in
England and Wales, UK

16
Du nom du prsident du comit de lICAEW charg de llaboration des recommandations, Nigel Turnbull
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17
rpondre aux prescriptions relative au contrle interne nonce dans le code de la
gouvernance au Royaume Unis , soit le Combined Code
17
.

Le combined code prsente des principes de bonne gouvernance et leur dclinaison dans
lorganisation et la gestion de lentreprise, ces principes doivent tre mis en uvre par les
entreprises cotes auprs du London Stock Exchange et leur mode dapplication doit tre
dcrit dans le rapport annuel
18
. Une originalit est observe dans lapproche anglaise au
combined code consiste dans le fait que la dviation ou la non application des principes du
code est permise condition dtre dclare et justifie dans le rapport annuel.
Ce choix dcoule du principe comply or explain qui est clairement dfinit dans le code, au
terme du quel il est expliqu: This comply or explain approach has been in operation
for over ten years and the flexibility it offers has been widely welcomed both by
company boards and by investors. It is for shareholders and others to evaluate the
companys statement. While it is expected that listed companies will comply with the
Codes provisions most of the time, it is recognised that departure from the provisions of
the Code may be justified in particular circumstances. Every company must review each
provision carefully and give a considered explanation if it departs from the Code
provisions

le contrle interne dans le cadre du combined code est rgit par le principe C.2 du
paragraphe premier qui met la charge du conseil dadministration la responsabilit de
maintenir un systme de contrle interne solide pour protger les investissements des
actionnaires et les actifs de lentreprise, le conseil doit valuer annuellement lefficacit du
systme et doit communiquer aux actionnaires sur cette valuation.
19

Les recommandations de Turnbull assistent les entreprises pour se conformer aux obligations
de contrle interne sus-indiques du code, elles traitent du contrle interne dans toutes ces
dimensions, oprationnelle, conformit et fiabilit des informations financires mais
reconnaissent et exigent son adaptation aux particularits de lentreprise.




17
Le combined code ou rapport Hampel est tabli en 1998 par le Financial Reporting Council, il synthtise
les recommandations des prcdents rapports de gouvernance en GB, soit le code of best practices ou
cadbury en 1992 et le Directorss remuneration ou code Greenbury en 1995.
18
Paragraph 9.8.6 of the UK Listing Authority's Listing Rules states that in the case of a listed company incorporated in the
United Kingdom, the following items must be included in its annual report and accounts:
a statement of how the listed company has applied the principles set out in Section 1 of the Combined Code, in a manner
that would enable shareholders to evaluate how the principles have been applied;
a statement as to whether the listed company has: - complied throughout the accounting period with all relevant provisions
set out in Section 1 of the Code;or - not complied throughout the accounting period with all relevant provisions set out
inSection 1 of the Combined Code and if so, setting out:(i) those provisions, if any, it has not complied with;(ii) in the case of
provisions whose requirements are of a continuing nature, the period within which, if any, it did not comply with some or all
of those provisions; and (iii) the company's reasons for non-compliance.
19
Paragraphe C.2 du combined code 'The board should maintain a sound system of internal control to safeguard
shareholders' investment and the company's assets'. Puis le sous-paragraphe C.2.1 prcise que 'The directors
should, at least annually, conduct a review of the effectiveness of the group's system of internal control and
should report to shareholders that they have done so. The review should cover all material controls, including
financial,operational and compliance controls and risk management systems'.

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18
B/- Dfinition du contrle interne et Caractristiques fondamentales des Turnbull
guidances :

Les recommandations Turnbull dfinissent le contrle interne comme tant un systme qui
comprend les politiques, procdures, tches et comportements et dautres aspects de
lentreprise, qui servent conjointement :
- Faciliter lefficacit et lefficience des ses oprations en lui octroyant la capacit de rpondre
adquatement aux risques des affaires, oprationnels, financiers, de conformit et autres
risques pouvant entraver la ralisation des objectifs.
- Aide assurer la qualit du reporting interne et externe
- Aide assurer la conformit avec les lois et les rglementations ainsi que les politiques
internes en application de la conduite des affaires

Ce systme fournit un degr dassurance raisonnable et non absolue en raison du jugement
humain, des possibilits derreur, des dtournements des contrles par le personnel ou du
management.

Les recommandations Turnbull adoptent une approche base sur les principes, a
principles-based approch , en insistant sur limportance de ladoption de saines pratiques
daffaires qui permettent lenracinement du contrle interne et ses principes directeurs dans
lorganisation et les processus, ainsi que sa prsence et son volution permanente.

Suivant cette approche, le contrle interne est adopt pour ces qualits et non pour un exercice
de conformit au combined code , il doit tre incorpor dans le processus normal de
gestion non comme un exercice spar, au terme dune publication de lIFAC
20
It (turnbull
guidance) argues that internal control should be incorporated within the normal
management and governance processes of an organization and not treated as a separate
exercise undertaken to meet regulatory requirements
Autres particularits des recommandations Turnbull, rsident dans le double accent port sur
le rle du conseil dadministration et son adoption dune approche base sur les risques
risque-based approch , le conseil est responsable du systme de contrle interne et de la
gestion des risques, ceci tant explicitement dclar au combined code , il prend en charge
lobligation de revoir lefficacit du systme de contrle interne et de fournir une
communication annuelle aux actionnaires sur ce systme dans le cadre du rapport annuel.

C/-Nature et tendue des responsabilits en contrle interne dans les Turnbull
guidances
21


Dans sa rdaction, les Turnbull Guidances sont structures en cinq parties : une introduction
traitant des obligations du combined code, aux objectifs des recommandations et
limportance de la gestion du risque et du contrle interne, une deuxime partie consacre au
maintien dun solide systme de contrle interne, une troisime partie traitant de la revue de
lefficacit du systme de contrle interne et une quatrime partie relative au reporting
destins aux actionnaires portant sur le contrle interne, la cinquime partie comporte une
annexe prsentant des questions utiles au conseil dans lvaluation du systme.
Lattribution des responsabilits diffre suivant quil sagit du maintien dun systme de
contrle interne solide, de la revue de ce systme ou du reporting aux actionnaires, malgr que

20
Internal control-a review of current development, information paper, IFAC, august 2006
21
suivant les turnbull guidances telle que revises en octobre 2005
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19
la responsabilit du conseil dadministration est prpondrante dans tous les cas, le
management partage une responsabilit dans le maintien du systme mais non dans sa revue
ou dans le reporting, cependant cest le management qui fournit les informations ncessaires
au conseil pour lvaluation et le reporting..

Les recommendations Turnbull dclarent la responsabilit du conseil dadministration sur le
contrle interne, sa responsabilit dans la dfinition des politiques relatives aux contrle
interne ainsi que de lobtention de preuves suffisantes de son fonctionnement effectif et de
son efficacit dans la gestion des risques suivant la politique et les instructions y relatives, au
terme des Turnbull Guidances The board of directors is responsible for the company's
system of internal control. It should set appropriate policies on internal control and seek
regular assurance that will enable it to satisfy itself that the system is functioning
effectively. The board must further ensure that the system of internal control is effective
in managing those risks in the manner which it has approved.

Le conseil doit dfinir la nature et ltendue des risques, le niveau de risqu accept suivant la
stratgie, la probabilit de survenance de ces risques, la capacit de lentreprise les rduire et
les cots de la gestion des risques.

Vient par la suite le rle de la direction dans lapplication de la stratgie et directives du
conseil, de concevoir le systme de contrle interne, de le piloter, didentifier et dvaluer les
risques et dimpliquer lensemble du personne It is the role of management to implement
board policies on risk and control. In fulfilling its responsibilities management should
identify and evaluate the risks faced by the company for consideration by the board and
design, operate and monitor a suitable system of internal control which implements the
policies adopted by the board.

Quant au personnel de lentreprise, ils ont la responsabilit dans la ralisation des objectifs, ils
doivent avoir la comptence requise et une connaissance suffisante du secteur et du march
dans lequel ils oprent.

Sagissant de lvaluation, cest lentire responsabilit du conseil qui doit faire preuve de la
prudence ncessaire due care dans lanalyse et le jugement des informations et rapports
fournis par la direction. Le conseil peut dlguer des fonctions des comits spcialiss
nommes parmi ces membres, mais reste collgialement responsable du systme.
Le conseil dfinit le processus de cette valuation annuelle, le contenu et la frquence des
rapports fournis par le management et les preuves et documents qui vont supporter sa
dclaration et valuation finale du systme qui sera port au rapport annuel.

Paragraphe 3/- Au Canada le CICAs Criteria of Control Board Guidance on Control
ou (CoCo)

Au Canada, linstitut Canadian institute of chartered accountant a publi des
recommandations relatives au contrle interne dans un rapport intitul CICAs Criteria of
Control Board Guidance on Control ou (CoCo) suite la demande du comit canadien ayant
publi des directives de bonne gouvernance ou le Blue-ribbon comittee, le comit qui a
recommand entre autre que les socits cotes aient lobligation de publier un rapport annuel
sur ladquation de leur contrle interne li linformation financire et la conformit aux
lois.
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20
Dans le cadre des CoCo guidances, le contrle interne est dfinit comme tant lensemble des
lments de lorganisation qui inclut les ressources, systmes, processus, culture et tches, qui
supporte la ralisation des objectifs de lorganisation.

Ce rfrentiel dfinit des critres qui permettent dvaluer lefficacit des contrles au sein de
lorganisation, il permet de rpondre la question Are we going to meet our objectives,
and how do we know?
22


Dans ce but, il y est dfini quatre critres qui font articuler vingt sous-critres de contrle :

- Le critre Objectif (purpose citeria) reprsente la direction de lentit, il comprend
cinq sous-critre qui sont les risques et opportunits, les objectifs, les politiques, les
plans et les indicateurs et sous-objectifs de performances.

- Le critre Engagement (commitment criteria) qui reflte lidentit de lentit, il
comprend quatre sous-critre qui sont les valeurs thiques, la politique de ressources
humaine, les rgles dautorit, de responsabilit et de confiance mutuelle.

- Le critre capacit (capability criteria) regroupe cinq sous-critres lis aux
comptences de lentit, connaissances, ressources et moyens, processus de
communication, de coordination et activits de contrle.

- Enfin le critre de pilotage et dapprentissage (Monitoring and learning criteria), il
sagit de six sous-critre traduisant lvolution de lentit, travers son interaction
avec son environnement interne et externe, ses ralisations par rapport aux objectifs,
sa veille stratgique, son suivi et ajustements des systmes et des procdures de
contrle.

Les vingt sous-critres sont inter relis et permettent de juger ladquation du systme de
contrle conu au sein dune entit, de lvaluer et den communiquer aux parties concernes.

Paragraphe 4/- Etude comparative des trois rfrentiels

Les trois rfrentiels ont le mme but, celui de dfinir et de contourner les objectifs et limites
du contrle interne pour assister les directeurs dans sa conception et sa mise en place effective
au sein dune entit, ainsi que de servir de rfrence aux lgislateurs.

La question est traite diffremment dans chaque rfrentiel cependant ils saccordent
dfinir le contrle interne comme un processus visant latteinte des objectifs de lentit sans le
limiter aux contrles de linformation financire, ces objectifs rconcilient lefficience
oprationnelle, la conformit lgale et la qualit de linformation divulgue. Les trois
rfrentiels sont plutt complmentaires, ils assurent ensemble une comprhension meilleure
du concept et de son mode opratoire, sans prtendre des prescriptions limites ils orientent
les praticiens aux champs dactions et critres dvaluation du contrle interne et insistent sur
limportance de ladoption dune dmarche globale, volutive et participative.


22
rapport two sides of the same corner publi par CICA et CCAF-FCVI, May 1996
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21
Si le COSO et le CoCo sattardent sur les critres dapprciation du systme de contrle
interne, les Turnbull guidances sattardent plus sur limputation des responsabilits, des rles
des diverses parties concernes, du mode de mise en uvre et dvaluation.


SECTION 2/- Dysfonctionnement des mcanismes de gouvernance, Intervention
lgislative et consensus internationale portant renforcement des obligations de contrle
interne la charge de la direction
Sous-section 1/- Dysfonctionnement des mcanismes de contrle du march
financier et ampleur des dfaillances de contrle interne rvles
Les vnements survenus sur la scne financire souvent qualifis de scandales financiers ont
entran un courant de normalisation supportant les principes de bonne gouvernance dont
lultime objectif est doptimiser le fonctionnement des ses mcanismes pour garantir la
stabilit des marchs financiers et la scurit des investisseurs.

Loin dtre vident, cet objectif requiert une analyse profonde de ces mcanismes, leurs
modes de fonctionnement, leur articulation ainsi que ltendue et les raisons de leurs
dfaillances.
Les principales accusations formules par les investisseurs et les instances lgislatives suite
ces scandales ont t adresses aux auditeurs externes surtout quant il y a eu manquement
leurs diligences professionnelles ou complaisance comme dans le cas de laffaire Enron, mais
galement aux conseils dadministration et aux dirigeants des groupes en faillite, mandataires
sociaux des actionnaires et souvent auteurs de ces actes dlictueux.
Ces accusations portent le plus souvent sur la divulgation de fausses informations financires
et la dissimulation de la vraie situation de crise de lentreprise qui prcde normalement la
faillite, induisant ainsi les investisseurs en erreur dans leurs dcisions,
Ceci constitue un souci majeure de la gouvernance, Nanmoins, si la bonne gouvernance tend
garantir la fiabilit et la transparence des informations divulgues, ce volet relve plutt de
la conformit et non de la performance, constituant les deux dimensions de la gouvernance.
Cette affirmation tait la base de lenqute conduite par LIFAC en 2004
(23)
dans laquelle il
a t formul ce qui suit at the heart of enterprise governance is the argument that good
corporate governance on its own cannot make a company successful. Companies must
balance conformance with performance , il a t distingu dans cette enqute entre
Corporate governance comme tant lensemble des obligations de conformit lgale et
rglementaire et les obligations de performance qui rsultent des options stratgiques et qui
sont la raison dtre de lentreprise dfaut de la quelle la continuit ne pourrait tre assure
mme avec un niveau lev de conformit.
En effet, le gouvernement dentreprise englobe les mcanismes de contrle de la direction au
profit des actionnaires et du march mais aussi les rgles de fonctionnement et de conduite
des affaires par la direction.
Renforcer la gouvernance dentreprise ncessite de mettre sur le mme pied dgalit
limprative de conformit que celle de performance, voire mme avec une considration
particulire des mcanismes dterminants ou intervenants dans la performance et la stratgie,
il serait plus adquat de donner aux dirigeants les outils pour viter la situation de crise que de
les accabler de nouvelles obligations de conformit et de contrle.

23
Enterprise governance : getting the balance right , IFAC, 2004
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22
Ces outils sont ncessairement des mcanismes internes lentreprise, plutt prventifs que
dtectives, agissant en amont du processus pour viter la dviation par rapport aux objectifs.
Les acteurs de surveillance internes de la gouvernance sont le conseil dadministration, et les
auditeurs internes alors que lorgane excutif est le Prsident et/ou directeur gnral et les
organes de la direction, alors que parmi les mcanismes internes de la gouvernance quon
retrouve dans la littrature et la normalisation, nous pouvons distinguer le contrle interne et
la gestion du risque.
Ces acteurs doivent russir la gouvernance en ayant recours lensemble de ces mcanismes
internes pour faire face aux obligations de conformit et de performance et assumer les
responsabilits qui rsultent de leur mandat social.

Les rsultats de lenqute conduite par lIFAC en 2004 confirme lefficacit et le rle des
acteurs et mcanismes internes de la gouvernance, cette enqute visant lidentification des
origines de disfonctionnements ou du succs auprs de 27 entreprises dont 16 constituent des
cas dchec et 11 cas de succs y compris les cas de faillite les plus fameux ( Paramalat,
Enron, HIH, Worldcom, Vivendi, Ahold) a permit de dgager les quatre zones dchec
suivantes : la culture dentreprise et le ton donn par le top management (tone at the top), le
conseil dadministration, le prsident directeur gnral et le contrle interne.
Quant au cas de succs, en plus des quatre lments sus-indiqus, lenqute a conclue que les
choix stratgiques et leur excution, la comptence en matire de fusion et acquisition ainsi
que lefficacit de la gestion du risque ont conduit ces entreprises leur succs retentissent.

La confiance et la conviction des instances lgislatives dans lefficacit des mcanismes de
contrle interne sont telle quils les ont hiss au top des priorits du management par un
renforcement manifestes des obligations y relatives dans les lois de scurits financires.
Sous-section 2/- Les dispositions de la loi Sarbanes Oxley traitant du
contrle interne et la formalisation de la responsabilit des
dirigeants
Paragraphe 1/- Les dispositions de la section 404 et 302 de la loi SOX

La loi amricaine Sarbanes Oxley est compose de onze chapitres traitant notamment de la
cration dun organisme de normalisation et de supervision de la profession comptable soit le
PCAOB, du renforcement de lindpendance des auditeurs, de la responsabilit des dirigeants
des socits cotes, de lamlioration de la communication financire, du conflit dintrt des
analystes financiers, de lautorit et les ressources de la SEC , des tudes et des rapports des
rgulateurs du march (GAO et SEC), des fraudes et infractions dans les socits et du
renforcement des sanctions pnales.

Le chapitre quatre relatif la transparence et lamlioration de la communication financire,
dans son article 404 traitant du contrle interne, a mis la charge de la SEC ladoption dune
loi qui requiert des dirigeants des socits cotes de prparer un rapport sur le contrle interne
parmi leur rapport annuel dans le quel ils dclarent leur responsabilit dans la mise en place et
le maintien dune structure et de procdures adquates de contrle interne concourant la
production des informations financires, et y portent leur valuation de lefficacit de cette
structure et de ces procdures la fin de lexercice fiscal le plus rcent.
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23
Dautre part larticle 404
24
de la loi amricaine met la charge de lauditeur externe la
certification de lvaluation ainsi faite par la direction de la socit et den porter
communication dans son rapport annuel, cette certification ne fait pas lobjet dune mission
part et doit tre conduite en respect des standards du PCAOB notamment sa norme N2.

En revanche, dans le chapitre trois de la loi relative la responsabilit des dirigeants, larticle
302 exige que les principaux dirigeants excutifs et financiers attestent loccasion des
rapports annuels et trimestriels publi (the principal executive officer and the principal
financial officer or officers, or persons performing similar functions)
25
leur responsabilit
de la revue du rapport publi, et qu leur connaissance le rapport est fiable dans ces lments
significatifs. Dautres part ils dclarent leur responsabilit dans la mise en place et le maintien

24
Section 404 de la loi Sarbanes Oxley dispose:
(a)- the commission shall prescribe rules requiring each annual report required by section 13(a) or 15(d) of the
securities exchange commission act of 1934 (15 U.S.C. 78m,78o(d)),to contain an internal control report, which
shall-
(1) state the responsibility of management for establishing and maintaining an adequate internal control
structure and procedure for financial reporting; and
(2) contain an assessment, as of the end of the most recent fiscal year of the issuer, of the effectiveness of
the internal control structure and procedure of the issuer for financial reporting
(b)- internal control evaluation and reporting-with respect to the internal control assessment required by
subsection (a), each registered public accounting firm that prepares or issues the audit report for the issuer shall
attest to, and report on, the assessment made by the management of the issuer. An attestation made under this
subsection shall be made in accordance with standards for attestation engagements issued or adopted by the
board any such attestation shall not be the subject of a separate engagement.
25
La section 302 de la loi Sarbanes Oxley dispose :
a/- the commission shall, by rule, require, for each company filing periodic reports under section 13(a) or 15(d)
of the securities exchange commission act of 1934 (15 U.S.C. 78m,78o(d)), that the principal executive officer
and the principal financial officer or officers, or persons performing similar functions, certify in each
annual or quarterly report filed or submitted under either such section of such act that-
(1)-the signing officer has reviewed the report
(2)-based on the officers knowledge, the report does not contain any untrue statement of a material factor or
omit to state a material fact necessary in order to make the statements made, in light of the circumstances under
which such statements were made, not misleading
(3)- based on such officers knowledge, the financial statement, and other financial information included in the
report, fairly present in all material respects the financial condition and results of operations of the issuer as of,
and for, the periods presented in the report;
(4)- the signing officers:
-A- are responsible for establishing and maintaining internal controls
-B- have designed such internal controls to ensure that material information relating to the issuer and its
consolidated subsidiaries is made known to such officers by others within those entities, particularly during the
period in which those reports are being prepared
-C- have evaluated the effectiveness of the issuers internal controls as of their internal controls based on their
evaluation as of a date within 90 days prior to the report; and
-D- have presented in the report their conclusions about the effectiveness of their internal controls based on their
evaluation as of that date
(5)- the signing officers have disclosed to the issuers auditors and the audit committee of the board of directors
(or persons fulfilling the equivalent function)-
-A-all significant deficiencies in the design or operation of internal controls which could adversely affect the
issuers ability to record, process, summarize, and report financial data and have identified for the issuers
auditors any material weaknesses in internal controls; and
-B- any fraud, whether or not material, that involves management or other employees who have a significant role
in the issuers internal controls; and
(6)-the signing officers have indicated in the report whether or not there were significant changes in internal
controls or in other factors that could significantly affect controls subsequent to the date of their evaluation,
including any corrective actions with regard to significant deficiencies and material weaknesses.
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24
du systme de contrle interne, de la diffusion de ces contrles aux niveaux des filiales et ses
principaux dirigeants, de lvaluation de lefficacit de ce systme, de la communication dans
le rapport annuel de leur valuation de son efficacit, ses dficiences, et des changements
significatifs et ventuelles actions correctives portes sur ce systme.

La SEC a adopt en consquence les lois introduisant ces obligations relatives au contrle
interne et la responsabilit des dirigeants, la loi qui implmente la section 404 dcrit les
contrles concourant la production dinformation financire objet de lvaluation par les
dirigeants, ces contrles comprennent sans y tre limits, les contrles relatifs linitiation,
lenregistrement, le traitement et la justification des soldes des comptes, les contrles des
classes de transactions, des divulgations et les assertions y relatives incluses dans les tats
financiers, les contrles relatives linitiation et le traitement des transactions non
systmatiques et non routinires, les contrles relatives la slection et lapplication des
politiques comptables appropries et enfin les contrles relatifs la prvention,
lidentification et la dtection des fraudes
26
.

Paragraphe 2/- Incidence du champ dapplication de la loi SOX toutes les socits
cotes la SEC

De part son champ dapplication, la loi Sarbanes Oxley revt un caractre transnational, Sont
alors rgit par cette loi toutes les socits cotes la SEC et non seulement les socits
amricaines, les filiales situes ou non aux USA sont aussi soumises cette loi si leurs
socits mres sont cotes la SEC .
En effet, en dehors des territoires des Etats Unis, une socit peut tre sous contrle dune
socit amricaine cote la SEC et de ce fait elle est soumise au SOX, cependant les
obligations des filiales relatives au contrle interne sont arrtes par la socit mre qui va
dterminer suivant un seuil de signification le primtre de ses travaux dvaluation du
contrle interne qui pourra inclure la filiale, ainsi que ltendue et la nature des obligations
des filiales.
Les socits non amricaines cotes la SEC sont aussi soumises au SOX et ont vu leurs
obligations se doubler, eu gard leur rglementation locale et eu gard au Sarbanes Oxley,
Leurs dirigeants sont tenus au respect des dispositions des Section 302 et 404. Pour lexemple
des socits franaises cotes en France et aux USA elles ont lobligation de prparer le
rapport du prsident sur le contrle interne tel que prvu par la LSF franaises en plus des
obligations dvaluation et de divulgation prvus par la loi amricaine.
Les auditeurs ou commissaires aux comptes de ces socits cotes la SEC, amricaines ou
trangres, ont eu lobligation de certifier lvaluation de la direction de son contrle interne
en respect des normes et recommandations du PCAOB notamment l auditing standard
N2 : an audit of internal control over financial reporting performed in conjunction with
an audit of financial statement
Le seul assouplissement octroy ces socits trangres aux Etats-Unis rside dans
lextension du dlai dentre en vigueur des nouvelles obligations, en effet le dlai pour ces

26
Il est explique dans le rglement de la SEC implmentant la section 404 que The assessment of a company's
internal control over financial reporting must be based on procedures sufficient both to evaluate its design and
to test its operating effectiveness. Controls subject to such assessment include, but are not limited to: controls
over initiating, recording, processing and reconciling account balances, classes of transactions and disclosure
and related assertions included in the financial statements; controls related to the initiation and processing of
non-routine and non-systematic transactions; controls related to the selection and application of appropriate
accounting policies; and controls related to the prevention, identification, and detection of fraud. The nature of
a company's testing activities will largely depend on the circumstances of the company and the significance of
the control. However, inquiry alone generally will not provide an adequate basis for management's assessment
Mmoire dExpertise Comptable



25
socits dites Foreign private issuer et les non accelerated filers ( metteurs dont le
flottant ne dpasse pas 75 M$) a t initialement fix au 15 avril 2005 puis tendu au 15
juillet 2005 puis au 15 juillet 2006 et finalement dans un communiqu en date du 15/12/2006
la date est fixe au 15/12/2007 sous la demande de nombreuses socits notamment
europennes.
Tandis que pour les socits amricaines dont la capitalisation boursire quivaut ou dpasse
75 millions de dollars dites Accelerated Filler et (flottant compris entre 75 et 700 M$) les
large Accelerated filers (flottant suprieur 700 M$) ce dlais tait initialement fix pour
le 15 avril 2004 et a t repouss seulement au 15 novembre 2004, puis seulement au 15
juillet 2006
27.


Lattestation des contrleurs lgaux sur les procdures de contrle interne comptable et
financier est maintenue au 15 juillet 2006 pour les large accelerated filers , dcale au 15
juillet 2007 pour les accelerated filers et au 15 dcembre 2008 pour les non accelerated
filers
28
.

Paragraphe 3/- Renforcement manifeste et formalis de la responsabilit des
dirigeants sur le contrle interne et certification par lauditeur externe


La loi Sarbanes Oxley est manifestement la plus contraignante pour les dirigeants,
principalement le directeur gnral et le directeur financier (CEO et CFO), la responsabilit
du contrle interne y est explicitement mise leur charge, matrialise par des obligations
prcises dvaluation et de divulgations et formalise par leur dclaration de cette
responsabilit dans le rapport annuel et trimestriel.
Le risque encouru par les dirigeants en cas de non-respect des dispositions de cette loi, entre
autre ceux relatif au contrle interne, est dordre pnal, des amendes pouvant atteindre 25
millions de dollars et un emprisonnement allant 20 ans sont prvues par la loi Sarbanes
Oxley.
Le souci du lgislateur tant de garantir le fonctionnement des mcanismes de contrle interne
en lui apportant un parrain dans la structure de gouvernement qui est ici lorgane excutif qui
doit dsormais mettre en place le systme de contrle interne, lvaluer priodiquement et
divulguer ces dfaillances ou admettre son efficacit. Cette situation risque de mettre lorgane
excutif dans une situation de juge et partie, ainsi le lgislateur a introduit une obligation pour
lauditeur externe de certifier cette valuation par la direction dans le cadre de sa mission
principale daudit et de certification des comptes et en respect des standards du PCAOB.
Par cette obligation de certification mise la charge de lauditeur externe, la loi met fin un
long dbat sur la place du contrle interne dans la mission daudit financier aux USA, il ne
sagit plus uniquement dune question dapproche alternative daudit pour tirer un degr
dassurance partir du systme de contrle interne, mais aussi dune tape part ayant pour
fin de se prononcer sur lvaluation par la direction du contrle interne relatif au processus
comptable et financier, quant lapproche et les moyens de cette valuation ainsi que quant
sa conclusion.

27
Mmoire dexpertise comptable la certification du contrle interne dans le cadre de la loi Sarbanes Oxley-un
environnement nouveau pour les commissaires aux comptes : difficults et propositions pratiques du standard
n2 du PCAOB ,Mathon Nicolas, Mai 2006
28
Rapport annuel de lAMF pour lanne 2006.
Mmoire dExpertise Comptable



26
Lincidence pour la mission de lauditeur externe est importante en terme de budget temps et
cot, de mme pour la direction de la socit, dailleurs plusieurs analyses et critiques ont
port sur le cot dimplmentation de la section 404.
Sous-section 3/- Position adopte par la loi de scurit financire en
France en matire de contrle interne, divergence et
similitude par rapport la loi amricaine
Paragraphe 1/- Le rapport du prsident sur le gouvernement dentreprise et le
contrle interne

La loi de scurit financire du 01 aot 2003
29
, promulgue en France un an plus tard par
rapport la Sarbanes Oxley, dans son article 117, a introduit une obligation au prsident du
conseil dadministration ou du conseil de surveillance des socits anonymes, dtablir un
rapport, joint au rapport de gestion annuel, dans le quel il rend compte lassemble gnrale
annuelle des actionnaires, "des conditions de prparation et dorganisation des travaux du
conseil ainsi que des procdures de contrle interne mises en place par la socit". Ce rapport
doit en outre, pour les socits anonymes conseil dadministration, indiquer "les ventuelles
limitations que le conseil dadministration apporte aux pouvoirs du directeur gnral ".
Quant au rle des commissaires aux comptes de ces socits, la dite loi prcise dans son
article 120, quils doivent prsenter "leurs observations" sur la partie du rapport du prsident
portant sur "les procdures de contrle interne qui sont relatives llaboration et au
traitement de linformation comptable et financire", ce qui exclut les autres procdures
de contrle interne et les informations relatives au gouvernement dentreprise, et ce dans un
rapport joint leur rapport gnral sur les comptes annuels
30
.
Par ailleurs, la loi a distingu les personnes morales faisant appel public lpargne dans
son article 122, en leur exigeant de publier les informations relatives aux conditions de
prparation et dorganisation des travaux du conseil, aux procdures de contrle interne et aux
limitations ventuelles des pouvoirs du directeur gnral selon les conditions prvues par
l'Autorit des marchs financiers (AMF) dans son rglement gnral.
Ces nouvelles obligations se sont appliques sans aucun dlai aux exercices comptables
ouverts compter du 1er janvier 2003, sans prvoir un dispositif transitoire, ni dcret
dapplication pour en prciser les modalits dapplication.
Seul le rglement gnral de lAMF publi le 24 novembre 2004 est venu, comme prvu par
la LSF, dfinir les conditions de publications du nouveau rapport applicable pour les socits
faisant appel public lpargne en sus de ceux prvues par le droit des socits. Cest dans ce
rglement que cest trouv tendu aux socits trangres et les socits en commandite par
actions faisant appel public lpargne, les nouvelles obligations relatives au rapport sur le
gouvernement dentreprise et le contrle interne
31
.

29
Loi n2003-706 du 1er aot 2003 : article 117 (modi fiant les articles L.225-37 et L.225-68 du Code de commerce),
article 120 (modifiant l'article L.225-235 du Code de commerce) et article 122 (modifiant l'article L.621-18-3 du Code
montaire et financier).
30
La CNCC a prpare une norme relative au rapport du commissaire aux comptes sur le rapport du prsident,
cette norme fut homologue par larrt du ministre de la justice du 5 mars 2007, J.O N82 du 6 avril 2007
31
larticle L221-6 du rglement gnral de lAMF dispose : Les socits anonymes faisant appel public
lpargne rendent publics les rapports mentionns au dernier alina des articles L. 225-37, L. 225-68 et L. 225-235 du code de commerce au
plus tard le jour du dpt au greffe du tribunal de commerce du rapport mentionn larticle L. 225-100 du code de commerce. Les autres
personnes morales faisant appel public lpargne rendent publiques les informations relevant des matires mentionnes au dernier alina
des articles L. 225-37 et L. 225-68 du code de commerce dans les mmes conditions que celles mentionnes au premier alina si elles sont
tenues de dposer leurs comptes au greffe du tribunal de commerce et ds lapprobation des comptes annuels de lexercice prcdent dans le
cas contraire.
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27

Il a fallu attendre la loi Breton en 2005
32
, pour limiter les obligations des articles 117 et 120
aux seules socits anonymes faisant appel public lpargne, cependant les obligations
rsultant du rglement de lAMF aux socits trangres et aux socits en commandite par
actions sont toujours en vigueur
33
.

Rcemment la loi DDAC du 3 juillet 2008 loi portant diverses dispositions dadaptation du
droit des socits au droit communautaires telle que modifie par lordonnance N2009-80
du 22 janvier 2009, a limit lobligation de prparation du rapport de contrle interne aux
socits cotes sur un march rglement
34
, et ce en transposition des dispositions de la
directive europenne 2006/46/CE.

A prciser que suite la loi de modernisation de lconomie, loi LME n2008-776 du 4 aot
2008, le lgislateur franais a rform entre autre lappel public lpargne, travers
lordonnance 2009-80 du 22 janvier 2009. Cette rforme a consist dune part en une
substitution des notions europennes au concept franais dappel public lpargne, soit,
loffre au public de titres financiers et ladmission aux ngociations sur un march
rglement, et dautre part la suppression du statut dmetteur faisant appel public lpargne.



Larticle L225-37 tel que rform par loi DDAC exige que le rapport du prsident soit
complt dune description de la composition du conseil, dun positionnement de type
appliquer ou expliquer au regard du code de gouvernement dentreprise labor par les
organisations reprsentatives des entreprises, dune description des modalits particulires de
participation des actionnaires lassemble gnrale, Il devra galement rendre compte des
procdures de gestion des risques mises en place par la socit. Ce rapport est dsormais
approuv par le conseil.


32
Loi pour la confiance et la modernisation de lconomie du 26 juillet 2005
33
Les rapports annuels de lAMF pour lexercice 2004 et 2005
34
LArticle L225-37 du code de commerce en France tel que modifi par lordonnance N2009-80 du 22 janvier
2009 Dispose dans les socits dont les titres sont admis en ngociations sur un march rglement, le
prsident du conseil dadministration rend compte, dans un rapport joint au rapport mentionn aux articles
L.225-100, L225-102, L225-102-1, et L.233-26, de la composition, des conditions de prparation et
dorganisation des travaux du conseil, ainsi que des procdures de contrle interne et de gestion des risques
mises en place par la socit, en dtaillant notamment celles de ces procdures qui sont relatives llaboration
et au traitement de linformation comptable et financire pour les comptes sociaux et, le cas chant, pour les
comptes consolids. Sans prjudice des dispositions de larticle L225.56, ce rapport indique en outre les
ventuelles limitations que le conseil dadministration apporte aux pouvoirs du directeur gnral. Lorsquune
entreprise se rfre volontairement un code de gouvernement dentreprise labor par les organisations
reprsentatives des entreprises, le rapport prvu au prsent article prcise galement les dispositions qui ont t
cartes et les raisons pour lesquelles elles lont t. Se trouve de surcroit prcis le lieu o ce code peut tre
consult. Si une socit ne se rfre pas un tel code de gouvernement dentreprise, ce rapport indique les rgles
retenues en complment des exigences requises par la loi et explique les raisons pour lesquelles la socit a
dcid de nappliquer aucune dispositions de ce code de gouvernement dentreprises. Le rapport prvu au
prsent article prcise aussi les modalits particulires relatives la participation des actionnaires lassemble
gnrale ou renvoie aux dispositions des statuts qui prvoient ces modalits. Ce rapport prsente en outre les
principes et les rgles arrts par le conseil dadministration pour dterminer les rmunrations et avantages de
toute nature accords aux mandataires sociaux et il mentionne la publication des informations prvues par
larticle L225-100-3. Ce rapport prvu au prsent article est approuv par le conseil dadministration et est rendu
public.
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28
Paragraphe 2/- Divergences et similitudes avec la loi amricaine

Les deux lois, amricaine et franaise, visent linstauration dun rgime juridique encadrant le
contrle interne dans les socits, mais leurs options diffrent plusieurs gards, la loi
amricaine a fait des choix plus rigides et dont le manquement est fortement sanctionn alors
que celle en France recherche une volution des pratiques au fur et mesure de lavancement
dans lapplication des nouvelles obligations relatives aux contrle interne et au gouvernement
des entreprises sous la surveillance et les recommandations de lAMF, Cependant aucune
souplesse nest observe au niveau de la date dapplication de la LSF franaises, qui a t
prvue pour lexercice comptable ouvert compter du 1er janvier 2003, alors que la date
dapplication des dispositions de la section 404 de la loi sarbanes Oxley a t tendue
plusieurs reprises vu limportance de ces implications pour les socits et ces difficults
dapplication.
Le primtre des socits vises par la LSF dune part et la loi SOX dautre part sont
dsormais quivalentes depuis que la loi Breton a modifi le champ dapplication qui
comprenait au dpart toutes les socits anonymes quelles soient cotes ou non, pour exclure
les socits non cotes, la SOX ds sa premire rdaction ne sintressait quaux socits
cotes la SEC.
Les divergences entre les deux lois sont pourtant de taille, elles concernent la dfinition du
contrle interne rgit par les nouvelles obligations ainsi que la nature des ces obligations.
En effet la loi sarbanes oxley prcise quil sagit du contrle interne relatif la prparation
des tats financiers soit les internals controls over financial reporting , ce choix dcoule de
la vocation essentielle de la loi SOX garantir la transparence et la fiabilit de la
communication financire des metteurs, en revanche, La loi de scurit financire napporte
pas de prcision sur la notion de contrle interne ni sur la nature des procdures de contrle
interne mettre en place au sein des socits anonymes, le contrle interne sous lgide de la
LSF franaise est considr dans toutes ces dimensions relative lefficience, la fiabilit du
reporting ainsi que de la conformit lgale.
Il faut cependant noter que le rapport du commissaire aux comptes est dans le cadre de la LSF
restreint au contrle interne relatif la prparation des tats financiers, tout comme dans le
cadre de la SOX, la norme du CNCC relative au rapport du commissaire aux comptes sur le
rapport du prsident dcrit le contrle interne relatif la prparation des tats financiers au
terme suivant : Les procdures de contrle interne relatives llaboration et au traitement
de linformation comptable et financire sentendent de celles qui permettent la socit de
produire, dans des conditions de nature pouvoir en garantir la fiabilit, les comptes et les
informations sur la situation financire et sur ces comptes. Ces informations sont celles
extraites de comptes intermdiaires ou des comptes annuels ou consolids, ou celles qui
peuvent tre rapproches des donnes ayant servi ltablissement de ces comptes.
35


Le pragmatisme et la rigidit de la loi amricaine se rvlent travers lobligation
dvaluation annuelle du contrle interne relatif llaboration de linformation financire qui
doit conduire les dirigeants porter un jugement de son efficacit suivant une approche
solide, documente et base sur un rfrentiel reconnu tel que le COSO. Par contre La LSF
franaise na pas exig des metteurs de procder une valuation, le rapport du prsident est
plutt descriptif de lexistant.
A ce titre lAMF explique quelle a souhait que la dmarche s'inscrive dans une
perspective dynamique, permettant aux metteurs d'aboutir terme une apprciation sur

35
Norme de la CNCC relative au rapport du commissaire aux comptes sur le rapport du prsident, cette norme
fut homologue par larrt du ministre de la justice du 5 mars 2007, J.O N82 du 6 avril 2007
Mmoire dExpertise Comptable



29
l'adquation et l'efficacit de leur contrle interne. Elle a ds lors encourag les metteurs qui
disposaient d'ores et dj d'une valuation de leurs procdures de contrle interne au titre de
l'exercice 2003 la rsumer dans leur rapport en prcisant, le cas chant, les pistes
d'amlioration envisages
36
.
La loi qui a implment la section 404 de la loi SOX ainsi que les normes du PCAOB, ont
dfini des rgles prcises et des critres quantitatifs quant lapproche dvaluation et du
jugement de lefficacit du contrle interne relatif la prparation de linformation financire,
cest une dmarche qui tend vers un maximum dobjectivit dans la dtection et la
qualification des faiblesses de ces contrles qui doivent, le cas chant, tre divulgus.
La LSF franaise nest pas prcise sur lobligation de divulgation des dfaillances de contrle
ni sur les rgles de leur qualification, laissant une large marge dapprciation aux metteurs en
cette matire, ce titre lAMF faisant rfrence au rglement 98-07 du COB, rpond que la
rglementation de la COB imposait aux metteurs de porter immdiatement la connaissance
du public toute information dont la rvlation aurait une incidence significative sur leur cours
de bourse, ou tout changement significatif d'une information dj communique. Ce serait
notamment le cas d'une dfaillance ou insuffisance grave du contrle interne identifie
l'occasion du processus d'valuation ou des diligences qui ont entour l'laboration du
rapport , ainsi lobligation de divulgation des dfaillances de contrle interne existe dans un
rgime gnral uniquement pour les dfaillances graves, mais nest pas rappele et signale
particulirement pour les dfaillances de contrle interne.
Sous-section 4/- Autres rglementations du contrle interne lchelle
internationale
A/-Rglementation Anglaise :

Dans le royaume uni, le combined code of the committee on corporate governance impose
aux socits britanniques lobligation dentreprendre une valuation annuelle de lefficacit
du contrle interne, qui est porte dans le rapport annuel.
Cette valuation simpose au moins annuellement au conseil dadministration pour sassurer
de lefficacit du pilotage du systme de contrle interne
37
.
En dpit de lapproche de la loi SOX amricaine, La rglementation anglaise na prvu
aucune obligation dattestation par lauditeur externe du rapport de contrle interne du
conseil, et na pas non plus exig que tel rapport comporte une valuation de lefficacit du
systme.

B/- Rglementation Canadienne:

Initialement les ACVM ont propos des mesures similaires la section 404 de la SOX par le
rglement 52-111 en 2005, en mettant la charge de lauditeur externe lobligation de

36
rapport annuel de lAMF au titre de lexercice 2006.
37
Paragraphe C.2 du combined code 'The board should maintain a sound system of internal control to safeguard
shareholders' investment and the company's assets'. Puis le sous-paragraphe C.2.1 prcise que 'The directors
should, at least annually, conduct a review of the effectiveness of the group's system of internal control and
should report to shareholders that they have done so. The review should cover all material controls, including
financial, operational and compliance controls and risk management systems'.

Mmoire dExpertise Comptable



30
certification de lvaluation et des divulgations faite par les dirigeants sur le contrle interne.
En 2006, suite la controverse souleve par ce rglement, les ACVM ont indiqu quelles ne
mettraient pas en vigueur lattestation des vrificateurs externes.
Elles ont opt plutt pour une attestation de lvaluation du contrle interne par le chef de la
direction et le chef des finances qui sera communiqu par la socit ouverte sans quil soit
exig dobtenir une opinion du vrificateur lgard de linformation sur le contrle interne
communiqu par la socit.
Ces obligations sont entres en vigueur pour les exercices termins le 31 dcembre 2007.

SECTION 3/- Objectifs et valeurs des nouvelles obligations dvaluation et de
divulgation du contrle interne par la direction
Sous-section 1/- Valeur et contraintes de lvaluation par la direction du systme de
contrle interne
Paragraphe 1/- Intrt et fondement de la qualification de lefficacit du contrle
interne

Pour promouvoir le contrle interne dans les socits, il a t longuement soutenu quil doit
faire partie des obligations de communication de la socit au mme titre que les informations
financires, tant donn que la qualit de cette information dpend troitement du processus
de son laboration beaucoup plus que de lattestation des auditeurs externes, qui eux-mmes
exigent et fondent leurs conclusions en partie sur ses contrles internes.
Si un consensus international loccasion de la promulgation des lois de scurits financires
est manifestement obtenu quant limprative de la production par la socit dun rapport de
contrle interne, ce nest pas le cas sur le contenu, la nature et ltendue des informations
portes dans ce rapport.
Entre un rapport bas sur une approche simplement descriptive ou une approche valuative,
les lgislations de la scurit financire lchelle internationale divergent, la premire
approche descriptive, relativement souple, facile et prfre par les dirigeants est choisie par
le lgislateur franais, celle valuative tant rigide et lourde a t retenue par la loi
amricaine, tant la plus contraignante.
La souplesse dun rapport descriptif rside surtout dans labsence de la charge dapprciation
de la qualit des procdures et des dfaillances du systme, un tel rapport laisse lapprciation
de son contenu ces lecteurs, savoir notamment les actionnaires et les investisseurs
ventuels.
Certes ladoption des rfrentiels de place reconnus (AMF, Coso..) dans les rapports de
contrle interne assure un degr suffisant dexhaustivit et duniformit des contenus et limite
la libert des dirigeants dans ce rapport, mais il semble bien inadquat dinviter les
actionnaires procder lapprciation dun rapport qui ne manque de technicit et qui risque
dtre long et dtaill, ils pourront difficilement juger lefficacit du systme de contrle
interne.
Lavis des actionnaires risque dtre subjectif ce titre et laccord de tous les lecteurs sur le
degr defficacit du contrle interne est impossible constituer, ils finiront par dlaisser le
rapport de contrle interne et marginaliser son apport.
Labsence dvaluation de la qualit du contrle interne risque de remettre en cause lutilit et
la finalit mme de ce rapport et se limiterait assurer un certain niveau de transparence de la
socit vis vis de sa politique interne en la matire.
Mmoire dExpertise Comptable



31
Cette approche adopte en France est amliore par une intervention de lAMF qui se charge
de llaboration de recommandations en la matire, du suivi et de lanalyse annuelle du
contenu des rapports des metteurs, Nanmoins il est galement encourag par lAMF que le
rapport sinscrive dans une dmarche damlioration, terme valuative.

Paragraphe 2/- Limites et Contraintes cot du processus dvaluation annuel

Lvaluation de lefficacit du contrle interne doit tre fonde sur une dmarche
mthodologique, des lments probants et une documentation solide. Il ne suffit pas de
dclarer lefficacit du dispositif purement et simplement suivant un avis subjectif ou une
impression des dirigeants, dautant plus que le risque juridique qui dcoule dune dclaration
htive et superficielle nest pas ngligeable ou cas o des dfaillances apportent prjudice
aux actionnaires.
Lesprit mme du lgislateur qui instaure lobligation dvaluation tant de garantir quil y
aurait un processus qui la soutient, et qui permet de maintenir ou damliorer les contrles
internes, cest dailleurs ce processus bien document et attest par les auditeurs externes qui
pourrait constituer un moyen de dfense pour les dirigeants si une dfaillance intervient et met
en cause leur responsabilit, cest la preuve quils mettent en uvre les diligences ncessaires
en matire de contrle interne et le fait que le systme ne peut apporter une assurance absolue
peut les dsengager, Le PCAOB dans un release
38
a soutenu que le principal avantage des
valuations rside toutefois dans le fait quelle procure la socit ainsi quaux membres de
sa direction, de son conseil dadministration et de son comit de vrification, de mme qu
ses propritaires et aux autres parties prenantes une base raisonnable et fiable en vue de la
communication de linformation financire de la socit, lintgrit de linformation
financire est la pierre dassise des marchs publics
Nanmoins, lvaluation du contrle interne est un exercice coteux, Il requiert un
agencement ncessaire de ressources humaines et matrielles et une allocation dun budget
temps et cot, qui est proportionnel la taille de lentreprise, la complexit de son activit et
la politique de la direction et lenvironnement de contrle prvalent.
Les entreprises qui ont des bonnes habitudes et qui ont adopt des bonnes pratiques de
contrles interne vont plus facilement procder lvaluation et pourront dclarer aisment
son efficacit ou ces zones damlioration, ainsi lAMF dans son rapport sur le gouvernement
dentreprise et le contrle interne au titre de lexercice 2004 a conclue que Les bilans 2003
et/ou les plans damlioration dcrits dans les rapports montrent que : - Certaines socits sont
encore dans une phase dorganisation et de formalisation de leur dispositif de contrle interne
- dautres en sont dj dans une phase de renforcement des procdures -Seules les entreprises
avances se sont engages dans une dmarche devant leur permettre daboutir une
valuation de leur dispositif
Pour les groupes de socits, notamment les multinationales, linclusion des filiales dans le
primtre de contrle interne objet lvaluation a alourdi normment la tche.
Aux Etats Unis dAmrique, une enqute effectue auprs de 217 socits a constat que
chacune dentre elles, a consacr, en moyenne, 27000 heures de travail en 2004, lors du

38
Release 2004-001 du PCAOB dat du 9 mars 2004, au sujet de la publication du standard daudit n2 an
audit of internal control peformed in conjuction with an audit of financial statement traduction par KPMG dans
une publication intitule article 404 de la loi sarbanes Oxley aperu des exigences du PCAOB dition
canadienne avril 2004.
Mmoire dExpertise Comptable



32
premier exercice de prparation dun rapport consignant une apprciation de lefficacit du
systme de contrle interne li linformation financire
39
.
Si les dirigeants sont naturellement hostiles lobligation dvaluation et surtout la
dclaration de lefficacit et la divulgation des dfaillances de contrle interne, cest beaucoup
plus la contrainte cot du processus dvaluation qui est toujours soulev lencontre de la
section 404 de la loi Sarbanes Oxley et qui a fait hsiter dautres lgislations lintroduire.
Ladoption de cette approche valuative en dpit des cots quelle engendre est encourage
vue sa rduction des cots de la dsorganisation et de linadquation des contrles qui
rsultent en des corrections ultrieures, cest dire lin efficience et linefficacit des
contrles qui est le prcurseur mme ladoption de la loi, ainsi le PCAOB soutient cette ide
en publiant que lvaluation du contrle interne lgard de linformation financire nest
pas sans entraner des cots mais elle procure nombre davantage de grand tendu. Les
valuations priodiques et les rapports y affrents peuvent aider la direction tablir un
contrle interne ou maintenir et amliorer celui qui existe dj, les valuations peuvent aider
reprer les procdures qui sont inefficaces compte tenu des cots, rduire les cots de
traitement des informations comptables, accrotre la productivit de la fonction finance de la
socit et simplifier les systmes de contrle financier. Elles peuvent galement rduire le
nombre de retraitements dans les tats financiers ainsi que le nombre de litiges
40
.
Sous-section 2/- Objectifs et consquences de la divulgation des
caractristiques de contrle interne et rsistance des
dirigeants
Paragraphe 1/- Objectif de restauration de la confiance des investisseurs

Les scandales financiers ont branl la confiance des investisseurs dans les informations
communiques par les metteurs et les mcanismes de gouvernement dans lensemble,
consquence grave pour tous les acteurs sur les places financires ; investisseurs, metteurs et
rgulateurs.
Pour garantir et fiabiliser linformation fournie au march la loi a renforc la responsabilit
juridique des dirigeants et des metteurs lgard de lensemble de leurs divulgations en
renforant et concrtisant des sanctions dordre pnales en cas de manipulation ou
dinsuffisance dinformation significatives, jouant par ce fait son rle ultime de rgulation en
ayant recours larme rpressive traditionnelle.
Cependant, les investisseurs ne souhaiteraient pas voir leur richesse diminuer et entrer dans
des longs procs douteux pour obtenir rparation, cest au niveau de leur prise de dcision
dinvestissement, c d avant cot, que lintervention du rgulateur du march serait bien
saluer.
Il fallait alors introduire et garantir les moyens qui assurent les investisseurs sur la qualit et
lexactitude des informations financires, base la prise de dcision dinvestissement.
Il est ds lors insuffisant de prparer et publier les rapports financiers, il faudra apporter des
lments de preuve de sa fiabilit focalisant sur les conditions et le processus de son
laboration, sil va de soi que lmetteur soit responsable de lefficacit de ce processus,
linvestisseur ne doit pas en assumer le risque li aux insuffisances et aux drapages
ventuels.

39
Mmoire dexpertise comptable cadre de rflexion sur la prsentation dun rapport sur le contrle interne
Saber Gharbi, Institut des hautes tudes commerciales carthage, octobre 2005.
40
Cf 12.
Mmoire dExpertise Comptable



33
La dcision de linvestisseur est dautant fonde sur linformation financire produite que sur
les conditions et le degr de fiabilit de son processus dlaboration, il serait alors juste et
adquat de fournir aux investisseurs des lments dinformation sur ce processus qui vont
conditionner sa dcision dinvestissement et son choix entre les diverses opportunits de
placement.
Ce droit dinformation relatif au processus de prparation de linformation financire est
facilement dfendable, reste de savoir le contenu de linformation et son tendue, contrle
interne du processus comptable et financier seulement ou contrle interne gnral ? Approche
descriptive de ce processus ou approche synthtique et valuative ? Ces questions demeurent
incompltement rsolus, mais avec un accord que linformation doit tre utile la prise de
dcision de linvestisseur de faon qui puisse lpargner du risque de perte de son placement,
lapproche de prudence appelle quils soient informs des risques cres par le dispositif de
contrle interne mis en place, donc ces dfaillances graves, si le niveau souhait de
performance ne peut tre absolument garanti aux investisseurs, cest lagencement optimal
des moyens et des ressources et la vracit de linformation communique qui doivent tre
garantis.

Paragraphe 2/- Objectif de comparabilit et damlioration des pratiques de contrle
interne des entreprises

Le concept de contrle interne sapprte mal la standardisation vu quil dpend troitement
de lactivit, des caractristiques propres de lentreprise et du style de management,
Cependant le concept est riche de bonnes pratiques pouvant inspirer les dirigeants dans leurs
efforts dimplmentation et damlioration de leur dispositif.
Ces pratiques de contrle interne, bonnes ou mauvaises, ont t souvent occultes par les
entreprises et leurs dirigeants par sensibilit un sujet qui touche rellement au cur de leur
gestion quotidienne, limitant de ce fait le dveloppement du concept et la valeur ajoute quil
gnre en matire de management.
Le constat des dfaillances des contrles en interne et la confirmation rcente de limprative
de recours ce mcanisme de gouvernance et son amlioration a fait ressentir le besoin en un
maximum de transparence dans les pratiques de contrle interne des entreprises, partant dun
recensement et une analyse de lexistant, dune comparaison par rapport aux rfrentiels et
des dveloppement thoriques et conceptuels en la matire, les entreprises et les rgulateurs
pourront rehausser les pratiques un niveau acceptable ou optimal.
La transparence des pratiques de contrle interne assure par lobligation y relative de
divulgation va permettre un benchmarking entre les socits, cest dans lesprit de dtecter
les bonnes pratiques et de recommander leur gnralisation.

Paragraphe 3/- Limites et consquences indsirables de la divulgation et rsistance
des dirigeants

La sensibilit des dirigeants la problmatique de la transparence des pratiques de contrle
interne nest pas sans raisons lgitimes.
La divulgation des dfaillances de contrle interne aura une incidence ngative inluctable sur
la valeur de laction et sa demande sur le march financier, tout comme linformation
financire, ainsi les dirigeants ont intrt attester lefficacit du systme et limiter ses
dfaillances dclares.

Mmoire dExpertise Comptable



34
Cependant ces dfaillances ne sont pas forcment sous le contrle des dirigeants et peuvent
tre invitables, en effet, La mise en place dun dispositif de contrle interne est sujette
plusieurs contraintes dont la plus vidente est lquilibre entre les cots et les avantages, ainsi
que la rsistance des employs, la frquence des changements structurels, oprationnels et
rglementaires, Bref, maintenir un dispositif efficace est un exercice fastidieux, dautant plus
que la priodicit dune anne qui est adopte au processus dvaluation et de divulgation est
plutt courte.
Ces difficults et contraintes vont limiter la mise en place et le maintien dun dispositif de
contrle interne ultimement efficace, les dirigeants seront naturellement hostiles reconnatre
linefficacit du systme dont ils sont responsables et de dclarer ses insuffisances, les
actionnaires et le march considre ce dfaut comme une dfaillance de lquipe managriale
sans chercher dans les excuses ou considrer larbitrage et le cot lopportunit auquel le
management faisait face.
De surcrot, Les dirigeants sont placs comme juge et partie dans le processus de mise en
place et dvaluation et ne seront tre absolument objectifs et fournir un jugement dpourvu
de biais, ils sont lauteur du systme de contrle interne et doivent juger et dclarer son
efficacit ou ses dfaillances, ce qui revient dclarer leur propres dfaillances, Do la loi
requiert la certification des auditeurs de lattestation des dirigeants.

SECTION 4/- Intervention rglementaire en vue de supporter les nouvelles
obligations dvaluation et de divulgation du contrle interne par la
direction
Sous-section 1/- Intervention de LAMF pour normaliser le rapport du
prsident du conseil dadministration sur le contrle
interne
Paragraphe 1/- Rle attribu lAMF par la loi de scurit financire franaise

En vertu de la loi de scurit financire franaise
41
, LAMF doit publier un rapport annuel sur
la base des informations publies par les socits, son premier rapport fut celui de 2004, vu
lentre en application immdiate de la dite loi.
Lobjectif du rapport annuel de lAMF tant danalyser les pratiques des socits concernes
en matire de gouvernement dentreprise et de contrle interne , de suivre lvolution de
pareilles pratiques et son adaptation au contexte national et international. Le rapport de
lAMF constitue un outil autant pour les investisseurs quaux metteurs, garantissant plus de
transparence et danalyse aux premiers et un outil de travail et de benchmarking pour les
prsidents des conseils.
Afin de clarifier aux metteurs le contenu de leurs rapports dont dpend le rapport annuel de
lAMF, lautorit a publi en janvier 2004 un communiqu intitul "gouvernement
d'entreprise et contrle interne : Obligations de publication des metteurs faisant appel public
l'pargne". Dans ce communiqu, lAMF a notamment affirm la ncessit de dcrire les
rgles de gouvernement dentreprise que lmetteur applique par rapport aux
recommandations des groupes de place en la matire, et ce malgr que larticle 117 de la LSF
ny fait pas directement rfrence au concept de gouvernement dentreprise.

41
Article 122 in fine de la LSF
Mmoire dExpertise Comptable



35
Il a t aussi exig dans ce communiqu de prciser les diligences qui ont sous-tendu la
prparation du rapport du prsident et dy faire tat des dficiences de contrle interne.
Dautre part, la loi de scurit financire a charg lAMF de dfinir, dans son rglement
gnral, les conditions de publication des informations requises dans son article 117, ce que
fut lobjet de larticle L221-6 du rglement gnral.

Paragraphe 2/- Le Rfrentiel du contrle interne labor par lAMF, Objectifs et
apport :

Dans un souci dharmonisation des approches et en vu de permettre la comparabilit des
rapports de contrle interne, LAMF a publi un rfrentiel de contrle interne en janvier
2007 pour mieux encadrer et orienter les prsidents des socits soumises lobligation de
prparer ce rapport.
Le groupe de travail auquel lAMF a confi la prparation de son rfrentiel a pris le soin de
concilier
42
entre les bonnes pratiques observes ltranger, la rglementation franaise, les
recommandations des rapports sur la gouvernance dentreprise et les volutions des 4mes,
7mes et 8
me
directive europennes
43
.
Il est clairement rappel au niveau de la description de lapproche dlaboration de ce
rfrentiel que chaque socit est responsable de son organisation propre et donc de son
contrle interne, lequel devrait sinscrire dans le cadre dune bonne gouvernance telle que
dveloppe par les rapports Vienot et Bouton, Ce cadre na pas vocation tre impos aux
socits ni se substituer aux rglementations spcifiques en vigueur dans certains secteurs
dactivit, notamment le secteur bancaire et le secteur des assurances. Il peut tre utilis par
les socits faisant appel public lpargne pour superviser ou, le cas chant, dvelopper
leur dispositif de contrle interne, sans cependant constituer des directives sur la faon de

42
Rsultat des travaux du groupe de place tabli sous lgide de l4AMF le dispositif de contrle interne: cadre
de rfrence page 5, janvier 2007
43
4me et 7me directives comptables de la commission europenne : les socits [] faisant
appel public lpargne fassent chaque anne une description des principales caractristiques des
systmes de contrle interne et de gestion des risques [] dans le cadre du processus dtablissement
de linformation financire ou, au niveau consolid, en relation avec le processus dtablissement des
comptes consolids. [] .
8me directive sur le contrle lgal des comptes : cette proposition de directive qui a fait lobjet dun
accord politique au Conseil aprs son adoption fin septembre 2005 par le Parlement europen pose le
principe que les entits dintrt public doivent tre dotes dun Comit daudit, tout en laissant,
sous certaines conditions, aux Etats membres la possibilit de ne pas imposer sa mise en place. Ainsi,
les Etats membres peuvent permettre que les fonctions attribues au Comit daudit soient exerces
par lorgane dadministration ou de surveillance dans son ensemble (article 39.1), ou encore,
permettre ou dcider que lensemble des dispositions relatives au Comit daudit ne sappliquent pas
aux entits qui disposent dun organe remplissant des fonctions quivalentes celles dun Comit
daudit, instaur et fonctionnant en vertu des dispositions en vigueur dans lEtat membre o lentit
contrler est enregistre (article 39.5) . Parmi les possibles fonctions dun Comit daudit []
sont notamment cits le suivi du processus dlaboration de linformation financire, le suivi de
lefficacit des systmes de contrle interne, de laudit interne, le cas chant, et de la gestion des
risques de la socit. . Il est galement prvu que le contrleur lgal [commissaire aux comptes]
fasse rapport au Comit daudit sur les questions fondamentales souleves par le contrle lgal
notamment les faiblesses majeures du contrle interne en rapport avec le processus dlaboration de
linformation financire .

Mmoire dExpertise Comptable



36
concevoir leur organisation. Cest en dfinitive un outil qui devrait contribuer une plus
grande homognit des concepts sous- tendant la rdaction des rapports des prsidents sur le
contrle interne et pourrait donc en faciliter la lecture pour les investisseurs. 44 , Ces
dclarations sinspirent du modle britannique et mettent en vidence lintention
pralablement dclare du groupe de travail de retenir lesprit du Turnbull Guidances savoir
le comply or explain approach et le principle based approach , il est ainsi cit au niveau
de la synthse du rfrentiel de lAMF que le contrle interne est dautant plus pertinent
quil est fond sur des rgles de conduite et dintgrit porte par les organes de gouvernance
et communiques tous les collaborateurs. Il ne saurait en effet se rduire un dispositif
purement formel en marge duquel pourraient survenir des manquements graves lthique
des affaires .

Dans sa rdaction le rfrentiel se compose de trois parties :
La premire est une prsentation des principes gnraux de contrle interne savoir de sa
dfinition, dune dlimitation du primtre du contrle interne et des ses composantes (cinq
composantes linstar du COSO amricain), des acteurs du contrle interne et leur
responsabilits respectives et enfin de ses limites.
La deuxime comporte compose dun Guide dapplication relatif au contrle interne de
linformation comptable et financire publie par les metteurs. Ce Guide mis la disposition
des fonctions concernes de lentreprise pourra tre utilis, en tant que de besoin, pour la
rdaction du rapport du Prsident pour celles des procdures de contrle interne relatives
llaboration et au traitement de linformation financire et comptable.

Et Enfin une troisime partie deux questionnaires de porte gnrale, lun relatif au contrle
interne comptable et financier, lautre affrent lanalyse et la matrise des risques.

LAMF a publi aussi un rfrentiel de contrle interne simplifi destin aux socits cotes
dites les valeurs Moyennes et Petites, en abrvi VaMPs, dont la capitalisation ne dpasse pas
1 Md, et ce dans le cadre de ladaptation des obligations d'information financire aux petites
et moyennes capitalisations qui ont t juges lourdes surtout avec la transposition en droit
franais des directives europennes rgissant ce domaine, et qui sont les mmes pour toutes
les socits quelle que soit leur taille.
Une telle situation pouvant rduire lattractivit de la cotation sur les marchs rglements.

Sans retard par rapport au premier rfrentiel, le rfrentiel amnag aux besoins des VaMPs
a fait lobjet dune recommandation de lAMF en janvier 2008, et sapplique donc
lexercice 2007 tout comme le premier rfrentiel.

Ce cadre simplifi comprend les principes gnraux de contrle interne et deux
questionnaires, l'un relatif au contrle interne comptable et financier, l'autre l'analyse et la
matrise des risques. Les valeurs moyennes et petites sont invites prciser, dans le rapport
du prsident, si elles se sont appuyes sur ce guide pour la rdaction du rapport. Il nest pas en
revanche demand de rpondre, dans le rapport du prsident, aux questionnaires inclus dans le
guide. Les socits concernes devront mettre l'accent sur les lments et informations
susceptibles d'avoir un impact significatif sur leur patrimoine ou leurs rsultats.


44
Rsultat des travaux du groupe de place tabli sous lgide de l4AMF le dispositif de contrle interne: cadre
de rfrence page 7, janvier 2007

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37
Lutilit des rfrentiels de lAMF est mis en vidence dans le rapport annuel de lAMF de
2008, qui fait ressortir sur la base dun chantillon de 100 socits cotes, 73% des socits
qui ont dclar leur mthodologie ( soit 80% de lchantillon) ont dclar stre appuy sur le
cadre de rfrence de lAMF ( soit un total de 58 socits), 24 des 30 VaMPs de lchantillon
qui indiquent utiliser un ou plusieurs rfrentiels mentionnent le cadre de rfrence de lAMF
ou sa version simplifie.

Paragraphe 3/- Contenu du rapport du prsident sur le contrle interne et
pratiques des entreprises franaises

Daprs la LSF, Le rapport du prsident porte sur "Les conditions de prparation et
dorganisation des travaux du conseil ainsi que des procdures de contrle interne mises en
place par la socit". Ce rapport doit en outre, pour les socits anonymes conseil
dadministration, indiquer "les ventuelles limitations que le conseil dadministration apporte
aux pouvoirs du directeur gnral ".
LAMF dans son communiqu en janvier 2004 a affirm la ncessit de dcrire les rgles de
gouvernement dentreprise que lmetteur applique par rapport aux recommandations des
groupes de place en la matire.
Il sen suit une structuration des rapports des prsidents en trois partie : Gouvernement
dentreprise organisation et fonctionnement du conseil, les procdures de contrle interne et
les ventuelles limitations des pouvoirs du directeur gnral.
Lors des deux premires annes lapproche observe tait plutt descriptive et dtaille la
lumire des recommandations de lassociation AFEP MEDEF publies au 5 novembre 2003
mais aussi en raison des dlais rduits dentre en vigueur, ce qui a pouss lAMF dans son
rapport annuel exiger ladoption dune approche progressive permettant de raliser une
valuation vritable des risques et du contrle interne mis en place. Nanmoins, malgr une
nette amlioration des rapports de contrle interne entre 2004 et 2008, le dernier rapport
annuel de lAMF en date du 27 novembre 2008 na pas conclue quune valuation a t faite
par lune des socits de lchantillon, en effet au niveau de lapprciation du contrle interne
ce rapport conclue que : 84 % des socits ( sur un chantillon de 100 socits cotes)
indiquent quelles ont inscrit leur dispositif de contrle interne dans une dmarche
damlioration continue (contre 60 % lan dernier), Parmi ces socits, prs de la moiti
indiquent avoir mis au point des questionnaires dauto-valuation.

Pour les socits soumises la loi Sarbanes-Oxley (SOX) qui ont lobligation dvaluation
des contrle interne relative linformation financire en vertu de la loi amricaine, soit 9
socits de lchantillon en 2008 (contre 16 en 2007), La plupart de ces socits prcisent
dans leur rapport que le processus dvaluation de lefficacit du contrle interne est en cours
au moment de la publication du rapport.

Si le retard dans lvaluation est justifi par la lourdeur et la complexit de la tche et a t
tolr jusqu 2008, ce nest pas le cas pour les dfaillances graves de contrle interne, ce
titre lAMF dans son rapport annuel de 2008 a rappel que les socits doivent, tout
moment, au titre de linformation permanente, communiquer au march les dfaillances ou
insuffisances graves de leur contrle interne
45
.


45
Authorit des marchs financiers Rapport de lAMF sur le gouvernement dentreprise et le contrle
interne Hubert Reynier, secrtaire gnral adjoint de lAMF, confrence de presse 27/11/208
Mmoire dExpertise Comptable



38
Lanne 2008 a vu introduire des nouvelles obligations au niveau du rapport de contrle
interne, la loi DDAC du 3 juillet 2008
46
tant un nouveau cadre juridique pour ce rapport, il y
est impos quil y soit mentionn une description de la composition du conseil, dy confirm
lapplication des mcanismes de gouvernement au regard du code de gouvernement
dentreprise labor par les organisations reprsentatives des entreprises (AFEP/MEDEF) ou
dexpliquer ventuellement le non respect de ce code suivant un positionnement de type
appliquer ou expliquer ; dy dcrire les modalits particulires de participation des
actionnaires lassemble gnrale, et notamment dy dcrire les procdures de gestion des
risques mises en place par la socit.

Sous-section 2/- Approche et critres dvaluation et de divulgation aux Etats Unis
dans les rglements de la SEC et les normes du PCAOB
Paragraphe 1/- Approche et critres dvaluation de lefficacit du contrle interne
dans les rglements de la SEC :

Le rglement de la SEC adopt en application des dispositions de la section 404 de loi
Sarbanes Oxley
47
a confirm lobligation incombant la direction de procder une
valuation annuelle du dispositif de contrle interne relatif llaboration de linformation
financire.
Dans sa premire proposition le rglement de la SEC ne fournit aucune indication relative
lapproche et les critres respecter par la direction dans le processus dvaluation ni
concernant le contenu de son rapport annuel, ce qui a suscit beaucoup de commentaires
48
appelant une normalisation de ces critres dvaluation pour servir aux metteurs comme
support dans ce processus ainsi que concernant ltendu et la nature des informations
communiquer dans le rapport.
En rponse ces commentaires la SEC dans la version finale du rglement rgissant
lvaluation et le rapport annuel de la direction concernant le contrle interne du processus
comptable et financier prcise que, outre la dclaration de sa responsabilit dans la mise en
place et le maintien de ce processus, la direction doit procder une dclaration identifiant le
rfrentiel utilis dans le Processus dvaluation (La norme N2 du PCAOB fait rfrence au
COSO, dans son paragraphe 13 en prcisant que la direction doit utiliser un rfrentiel de
contrle interne reconnu et permettant datteindre lobjectif dvaluation de lefficacit du CI,

46
Cf note 29
47
Final rule: managements reports on internal control over financial reporting and certification of disclosure in
exchange act periodic reports Securities and Exchange Commission, date effective: 14 aot 2003.
http://www.sec.gov/rules/final/33-8238.htm.
48
le rglement sus-vise de la SEC explique We received comments from 17 commenters on our proposed
annual internal control report requirements. All of these commenters believed, in varying degrees, that we should
set forth additional disclosure criteria or standards for the management report. Nine commenters stated that we
should provide guidance as to the topics to be addressed in the management report, or specify standards or a
common set of internal control objectives to be considered by management when assessing the effectiveness of
its company's internal control over financial reporting to ensure that control objectives are addressed in a
consistent fashion. These commenters believed that consistent standards for management's report on internal
control would help investors to understand and compare the quality of various management internal control
reports.
Mmoire dExpertise Comptable



39
Le COSO est recommand dans le paragraphe 14 et 15 de la norme, mme sil est prcis que
dautres rfrentiels dvelopps dans dautres pays peuvent tre utiliss), une dclaration de
lefficacit ou non de ce processus lissu dune valuation annuelle incluant divulgation des
faiblesses significatives dans ce processus , et en cas dexistence dune ou de plusieurs
faiblesses graves (material weaknesses) il nest pas admis de conclure que le processus est
efficace, et enfin une dclaration que lauditeur externe qui a audit les tats financiers inclus
dans le rapport annuel a prpar un rapport de certification portant sur lvaluation du
processus.
49

La SEC a dlibrment limit ses obligations concernant lapproche et les critres
dvaluation et de divulgation, le rglement justifie ces limites par la variation des mthodes
suivant les spcificits des metteurs, cependant il y est exig que le processus dvaluation
doit se baser sur des lments de preuve evidential matters et une documentation solide et
suffisante.
Le rglement a ajout lobligation aux dirigeants de dclarer trimestriellement les
changements significatifs intervenus dans le contrle interne relatif llaboration des
informations financires.
Quant la dfinition des faiblesses significatives le rglement fait renvoi aux dfinitions des
normes daudit GAAS ou General Accepted Auditing Standard et aux normes de
certification attestation standard , la dfinition correspondante est donne dans la norme
N2 du PCAOB relative laudit du contrle interne fait conjointement laudit financier un
audit of internal control performed in conjunction with an audit of financial statement
Malgr que la norme susvise est destine aux auditeurs externes pour dterminer leur
approche daudit et les critres de leur apprciation et certification de lattestation de la
direction du contrle interne du processus comptable et financier, les liens entre cet audit et
laudit financier et leurs communications et rapports aux divers parties, les metteurs ont

49
le rglement sus-vise de la SEC explique The final rules require a company's annual report to include an
internal control report of management that contains:
- A statement of management's responsibility for establishing and maintaining adequate internal control over
financial reporting for the company;
A statement identifying the framework used by management to conduct the required evaluation of the
effectiveness of the company's internal control over financial reporting;
Management's assessment of the effectiveness of the company's internal control over financial reporting
as of the end of the company's most recent fiscal year, including a statement as to whether or not the
company's internal control over financial reporting is effective. The assessment must include disclosure of
any "material weaknesses" in the company's internal control over financial reporting identified by
management. Management is not permitted to conclude that the company's internal control over financial
reporting is effective if there are one or more material weaknesses in the company's internal control over
financial reporting; and
A statement that the registered public accounting firm that audited the financial statements included in
the annual report has issued an attestation report on management's assessment of the registrant's internal
control over financial reporting.
As proposed, our final rules also require a company to file, as part of the company's annual report, the attestation
report of the registered public accounting firm that audited the company's financial statements
Mmoire dExpertise Comptable



40
souvent recours cette norme comme guide dans leur approche dvaluation et se sont
largement inspir de ses dfinitions et critres.
Paragraphe 2/- Les Normes du PCAOB et application dun seuil de signification aux
dfaillances de contrle interne
La norme N2 du PCAOB
50
an audit of internal control performed in conjunction with an
audit of financial statement a t approuv par la SEC en date du 17 juin 2004, elle
constitue une rfrence trs utile pour les auditeurs mais aussi pour les socits pour
lapplication des obligations de larticle 404 de la loi SOX, des notions trs importantes sont
amplement tays dans cette norme servant au processus dvaluation du contrle interne,
notamment concernant la dtermination du primtre des entits contrler, le rfrentiel
considr dans la conduite de lvaluation, les critres de qualification du degr de
signification des faiblesses de contrle, la dtermination des comptes, assertions et classes de
transactions significatifs, lidentification des contrles et la taille de lchantillon
slectionner en fonction de la frquence et de la nature des contrles.
Evidemment, la norme est structure de faon qui permette de traiter les problmes lis
lapproche daudit, aprs un rappel des notions gnrales telles que le champ dapplication de
la norme, les objectifs daudit portant sur le contrle interne relatif llaboration de
linformation financire et la dfinition de ce contrle, la notion dassurance raisonnable issue
dun audit, les limites inhrents au contrle interne relatif llaboration des informations
financires et la responsabilit de la direction, la norme focalise sur la dmarche daudit du
contrle interne relatif llaboration des informations financires.
Elle fixe les rgles dapprciation de la signification des faiblesses de ce contrle interne et en
fourni des exemples, dtermine les bases de la considration de la fraude dans laudit portant
sur ce contrle interne puis, sagissant concrtement de la mission daudit , la norme consacre
plus de 100 paragraphe ( du paragraphe 27 au 141) la conduite de la mission partant de
lacceptation, la planification , la revue de la documentation de lvaluation faite par la
direction , la comprhension du contrle interne du processus comptable et financier,
lidentification des comptes, assertions et classes de transactions et oprations significatives,
lidentification des contrles interne, les tests et valuation de la conception et du
fonctionnement de ces contrles, la dtermination de la taille des chantillons, lvaluation de
lefficacit du comit daudit, lutilisation des travaux dautres parties, les liens avec laudit
financier, la documentation de cet audit et les divers rapports de lauditeur externe lissue de
cet audit.
La richesse de la norme et son apport rside dans la mthodologie intressante quelle offre
aux professionnels daudit, elle doit aboutir la conclusion de lexistence ou non de faiblesses
des contrles, lapprciation de la signification de ces faiblesses pour juger du bien fond de
la dclaration par la direction de lefficacit de ce contrle interne et de la divulgation ou non
de ces faiblesses.

50
The Board established a standard to govern the newly required audit by adopting Auditing
Standard No. 2, An Audit of Internal Control Over Financial Reporting Performed in
Conjunction with an Audit of Financial Statements ("Auditing Standard No. 2").1/ The
Securities and Exchange Commission ("Commission" or "SEC") approved Auditing Standard
No. 2 on June 17, 2004 , PCAOB Release 2007-005 May 24 2007, page2 .
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41
Il sagit pour les auditeurs dun double objectif, prononcer une opinion sur lavis de la
direction concernant lefficacit du contrle interne relatif llaboration de linformation
financire ainsi quune opinion de lauditeur relatif son apprciation de ce contrle interne,
do les lecteurs du rapports bnficient dun jugement double, celui de la part de la direction
et celui de son auditeur.
Le rapport de la direction relative au contrle interne du processus comptable et financier doit
imprativement inclure une dclaration de lefficacit ou non de ce contrle interne, et doit, le
cas chant, faire mention des faiblesses graves dtectes dans ce processus au quel cas ce
systme ne peut tre dclar efficace.
Ainsi, Les faiblesses de contrle interne identifies doivent tre qualifies en tant que
faiblesses, faiblesses significatives ou faiblesses majeures ( dficiency, significant deficiency
or material weaknesses
51
), La dfinition donne par la norme N2 de la dficience
significative peut tre traduite comme suit une dficience significative est une dficience de
contrle ou une combinaison de dficience de contrle, qui affecte la capacit de la socit
initier, autoriser, traiter, comptabiliser ou communiquer des donnes financiers respectant les
principes comptables gnralement tablis et qui est telle quil existe une probabilit plus que
faible quune anomalie ayant des consquences matrielles sur les comptes de la socit ne
soit ni prvenus ni dtectes
52

Concernant les critres de qualification des faiblesses, la norme retient la probabilit que ces
faiblesses prises individuellement ou conjointement engendrent une anomalie dans un compte
ou une note aux tats financiers ainsi que le caractre significatif de lerreur probable dans les
tats financiers , nanmoins dautres critres sont cits par la norme tels que la nature mme
des contrles , par exemple les dficiences de contrles suivants peuvent tre
systmatiquement qualifis de dficience significatives
53
:

51
Au terme de la norme N2 du PCAOB Internal Control Deficiency. An internal control
deficiency exists when the design or operation of a control does not allow management or
employees, in the normal course of performing their assigned functions, to prevent or detect
misstatements on a timely basis. Significant Deficiency. A significant deficiency is an
internal control deficiency or combination of control deficiencies that adversely affects the
companys ability to initiate, authorize, record, process, or report external financial data
reliably in accordance with GAAP. In such an occurrence, there will be a more-than-remote
likelihood that a misstatement of the companys annual or interim financial statements that is
more than inconsequential would not be prevented or detected. Material Weakness. A
material weakness is a significant deficiency or combination of significant deficiencies that
results in a more-than-remote likelihood that a material misstatement of the annual or interim
financial statements will not be prevented or detected. site web management systems
consulting inc

52
Mmoire Expertise comptable la certification du contrle interne dans le cadre de la loi Sarbanes-Oxley, un
environnement nouveau pour le commissaire aux comptes : difficults et proposition pratique du standard N2
Du PCAOB maton Nicolas, May 2006, centre de documentation et des experts comptables et des commissaires
aux comptes
53
Mmoire Expertise comptable la certification du contrle interne dans le cadre de la loi Sarbanes-Oxley, un
environnement nouveau pour le commissaire aux comptes : difficults et proposition pratique du standard N2
Du PCAOB maton Nicolas, May 2006, centre de documentation et des experts comptables et des commissaires
aux comptes
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42
- Contrles relatifs la slection et lapplication des rgles comptables en conformit
avec les normes comptables gnralement admises
- Contrles relatifs la fraude
- Contrles visant les catgories dopration non routinires ou incluant une part
importante de jugement
- Certains contrles relatifs au processus de clture des comptes annuels, notamment les
contrles visant lautorisation des critures de clture.
De mme la norme fournit des exemples dindicateurs forts de faiblesses majeures de contrle
interne, qui sont : les publications dtats financiers corrigs, lidentification par le
commissaire aux comptes dajustements daudit matriels d des erreurs ou la fraude,
linefficacit des activits de supervision du comit daudit, linefficacit de laction de laudit
interne dans le cas o le laudit interne est sens jouer un rle clef dans la structure de
contrle interne de la socit, linefficacit des activits des dpartements lis la bonne
application des rglements dans le cas dactivits fortement rgules, lidentification de
fraudes commises par la direction de la socit, quelques soit leur montant, un environnement
de contrle jug inefficace et lexistence d dficiences significative identifies et
communiques dans le pass la direction et au comit daudit et pour lesquelles aucune
action correctrice na t entreprise par la socit.
Cette norme a fait lobjet de rvision par le PCAOB, ainsi en dcembre 2006, le PCAOB a
propos une nouvelle norme en remplacement de la norme N2 soit la norme N5 An Audit
of Internal Control Over Financial Reporting That Is Integrated with An Audit of Financial
Statements ("Auditing Standard No. 5") , qui a t finalement retenue et publi au 24 May
2007, Sans remettre en cause lintrt de la norme N2, son remplacement a t dcid afin
dassurer plus de pertinence et defficacit au processus daudit portant sur le contrle interne
dans le cadre de la section 404 du SOX, et notamment de permettre plus de souplesse et
dapplicabilit de la norme aux socits de moindre taille et de moindre complexit
54
.










54
The Board issued these proposals with the primary objectives of focusing auditors on the
most important matters in the audit of internal control over financial reporting and eliminating
procedures that the Board believes are unnecessary to an effective audit of internal control.
The proposals were designed to both increase the likelihood that material weaknesses in
companies' internal control will be found before they cause material misstatement of the
financial statements and steer the auditor away from procedures that are not necessary to
achieve the intended benefits. The Board also sought to make the internal control audit more
clearly scalable for smaller and less complex public companies and to make the text of the
standard easier to understand. In formulating these proposals, the Board re-evaluated every
significant aspect of Auditing Standard No. 2. , PCAOB Release 2007-005 May 24 2007,
page3.
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43
CHAPITRE 2/- LE CONTROLE INTERNE EXCELLENT MECANISME DE
GOUVERNANCE SOUS LA RESPONSABILITE DES DIRIGENTS, FONDEMENTS,
LIMITES ET BONNES PRATIQUES

SECTION 1/- Le contrle interne premire ligne de dfense de lentreprise
et principal levier des structures de gouvernement

Sous-section 3/- Hirarchie et rles des mcanismes de gouvernement de
lentreprise et mise en vidence de la primaut du contrle
interne
Paragraphe 1/- Un organe interne de surveillance de la direction: le conseil
dadministration

Les premiers dbats sur le gouvernement dentreprise ont plac le conseil dadministration au
centre de leurs analyses, en se basant principalement sur la thorie dagence comme thorie
explicative, ils tudient le rle, le mode de fonctionnement et les conditions defficacit du
conseil dadministration.
La thorie dagence est explique par Grard Charreaux
55
dans les termes suivant les
dirigeants sont les reprsentants (agents) des actionnaires. Comme leurs intrts
divergent des actionnaires, il est ncessaire quils soient soumis un systme de contrle
afin de grer conformment lintrt de ces derniers. Si les systmes fonctionnent
efficacement, lentreprise sera performante (du point de vue des actionnaires) et
inversement , ainsi la divergence des intrts entre actionnaires et dirigeants qui rsultent de
la dissociation entre fonction de proprit et de management est lorigine de la mise en place
de divers mcanismes de contrle qui constituent des cots dagence, dont le conseil
dadministration.
Ltude de la relation entre structure de proprit et rle du conseil dadministration montre
quil varie en fonction de cette structure, sa fonction disciplinaire des dirigeants devient
secondaire dans les entreprises familiales o le contrle relve principalement des
actionnaires alors que pour les socits managriales son rle est prpondrant, en effet la
dispersion du capital et labsence dactionnaires majoritaire facilite labus des dirigeants et
rend ncessaire la prsence dorganes de contrle.

La thorie de lagence est complte par la thorie des cots des transactions dfendue par
Williamson en 1985, suivant la quelle le conseil dadministration constitue un
mcanisme organisationnel qui permet de garantir la scurit des transactions, en
premier lieu, entre la firme et les actionnaires en tant quapporteurs de capitaux et en
second lieu, entre la firme et les dirigeants, qui louent leur capacit managriale.
Accessoirement, et dans des circonstances particulires, il peut galement assurer le
mme rle pour grer des relations avec dautres partenaires, tel que par exemple, les
salaris et les actionnaires.
56
Cette thorie est utile pour justifier la prsence de divers
partenaires comme membre du conseil dadministration tel que les salaris.

55
page 143 de louvrage le gouvernement des entreprises, corporate governance, thories et faits , grard
charreaux , dition economica,1997.
56
page 150 de louvrage le gouvernement des entreprises, corporate governance, thories et faits , grard
charreaux , dition economica,1997.
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44

Ainsi le fondement thorique du conseil dadministration comme organe disciplinaire des
dirigeants est solide, son rle ne peut tre contest en dpit des cots dagence quil cause la
firme, en effet outre les cots de fonctionnement du conseil et les rmunrations des
administrateurs, Girard Charreaux soutient que la prsence de certains partenaires au
conseil, qui peuvent profiter de leur situation pour influencer les transactions de faon
en tirer profit, peut induire des cots dopportunit particulirement levs.
57
,
cependant la composition, le mode de fonctionnement du conseil et ses dcisions collgiales
doivent limiter pour autant lopportunisme des agents et aligner au maximum leurs intrts
ceux des intrts sociaux.
Dailleurs, les codes de bonnes gouvernance ainsi que les lois sattardent organiser le mode
de fonctionnement autant que les responsabilits des administrateurs pour atteindre le degr
defficacit souhait du conseil, ces lois et recommandations soutiennent notamment la
dissociation entre fonction de prsident et de directeur gnral pour concrtiser la sparation
entre la fonction de contrle dvolue au conseil et le pouvoir excutif du directeur gnral,
lassociation des deux fonctions entre les mains du PDG a fait marginalis le rle du conseil,
cette dissociation est aussi assure en adoptant la forme de conseil de surveillance et de
directoire.
Dautres attributs du conseil dadministration tels que le nombre des administrateurs, la
prsence dadministrateurs externes ou indpendants, la composition de comits spcialises :
daudit, de rmunration ou de nomination, ladoption dune charte, lorganisation des
travaux et la frquence des runions, constituent des bonnes pratiques de la gouvernance.
En exerant son rle disciplinaire, le conseil dadministration intervient dans la gestion en
arrtant la stratgie globale de lentreprise et surveiller sa mise en uvre par les dirigeants, il
constitue de se fait un mcanisme de gouvernance actif et fortement impliqu dans la
dfinition des objectifs de lentit.
Ce mcanisme de gouvernance interne lentreprise est grev dans son action de contrle par
sa dpendance vis vis des dirigeants quil est cens contrl en matire dinformation, ce
titre il fait face lasymtrie informationnelle qui existe avec les dirigeants qui peuvent
largement manipuler linformation queux mme prparent.

Paragraphe 2/- Un organe externe de contrle financier : lauditeur externe ou
commissaire aux comptes

Linformation financire prpare par les dirigeants et arrte par le conseil dadministration
est le moyen par le quel la socit communique avec les actionnaires et les investisseurs
potentiels et tous les acteurs sur le march.
Le conseil dadministration notamment son comit daudit est charg de contrler les
informations fournies par les dirigeants qui lui serviront pour la prise de dcision stratgique
et lvaluation de la performance, il est assist dans cette mission par lauditeur externe ou
commissaire aux comptes. Ce dernier est investi dune mission dintrt public, intervenant
comme tierce partie entre les acteurs internes de lentreprise et le march extrieur pour
donner un avis avis et objectif sur la fiabilit des informations financires publies et
jouissant dun statut lgal ou contractuel lui permettant dinspecter linformation ainsi que le
processus de son laboration.


57
page 152 de louvrage le gouvernement des entreprises, corporate governance, thories et faits , grard
charreaux , dition economica,1997.

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45
Linstitution de la fonction daudit externe est justifie autant par le besoin dun mcanisme
externe de contrle qui complterait celui du conseil dadministration et qui se caractrise par
son indpendance et son objectivit, ainsi que par la technicit et la complexit des
informations financires et du manque de comptence de tous les utilisateurs pour
linterprter.
Lobjectif du commissaire aux comptes est de certifier la rgularit et la sincrit des tats
financiers qui doivent reflter fidlement la situation financire de lentreprise, cependant son
avis ne peut fournir quune assurance raisonnable voire limite dans certaines missions, pour
se faire la profession a dvelopp lapproche et les procdures daudit qui permettra
lobtention de ce degr dassurance.
La dtection des fraudes et la rvlation des faits dlictueux font partie des diligences des
auditeurs externes en parallle la certification de linformation financire, leur rle de
scurisation des investisseurs saccentue dans les cas de malversations par les organes de
direction, cest ainsi que lexercice daudit doit tre fait en tout scepticisme.
Le succs ralis par la profession daudit et son apport la problmatique de la gouvernance
est indniable autant par la richesse de ses moyens que par la confiance des acteurs surtout en
matire de comptence, cependant les scandales financiers retentissent ont remis en cause
cette confiance notamment en matire dindpendance.
Cependant, lchec des auditeurs mis lvidence pour certains de ces cas, nest quun chec
du dernier maillon de la gouvernance, la dtection des irrgularits ou manipulations
comptables par les auditeurs ne constituerait que le constat dun fait, si la gravit des faits est
telle que lentreprise risque la faillite, laudit externe ne pouvait pas lviter, il pourrait
seulement en avertir les investisseurs.

Paragraphe 3/- Excellence du contrle interne outil de gestion et de contrle en amont

Le contrle de la gestion et des informations financires quoffrent le conseil dadministration
et lauditeur externe intervient posteriori du processus de prise de dcision, si le conseil est
impliqu dans les dcisions stratgiques, une grande marge de manuvre est laisse aux
dirigeants au quotidien malgr que les runions du conseil peuvent tre assez frquentes. La
conduite des affaires par les dirigeants peut entraner une dviation, volontaire ou fortuite,
par rapport aux objectifs arrts par le conseil et peut aller jusqu entraver lintrt social,
linformation financire peut aussi tre dguise par les dirigeants.
Le contrle doit tre un exercice quotidien pour viter la prolifration dune situation, cause
derreurs, dabus ou de dtournements. Le contrle interne est la conscration de ce principe,
non seulement il intervient au fur et mesure du processus de gestion, il est cens tre dfinit
et conu au pralable de faon rduire et prvenir les alas de la performance et de la
conformit.
En tudiant et organisant les procdures de travail quotidien, en adaptant les ressources
humaines et matriels, le contrle interne permet de prvenir les erreurs et les fraudes.
La problmatique de la gouvernance est beaucoup plus due une perte de contrle et de la
matrise de gestion au sein des grandes entreprises que du manque dhonntet de ces
dirigeants, la complexit des oprations, le volume et lexpansion gographique des
multinationales rend impossible lefficacit du contrle par sa centralisation au niveau du
conseil dadministration et offre un champ propice la concrtisation pratique des principes et
des procds de contrle interne qui se dcline tous les niveaux de lorganisation.

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46
Sous-section 4/- Le contrle interne principal levier daction des acteurs
de gouvernement de lentreprise

Paragraphe 1/- Le contrle interne fourni le chemin de rvision aux auditeurs externes

Laudit financier peut tre non exhaustif tant quil est cens fournir un degr dassurance
raisonnable quant la fiabilit et la rgularit des informations financires publies
annuellement, lutilit mme et les cots importants dune approche daudit exhaustive
justifient le recours lapproche alternative base sur les tests et lidentification des zones de
risques partir de ltude du systme de contrle interne, son environnement ainsi que ces
procdures.
Cette approche alternative , appele approche par les risques, fut dfendue par les praticiens
daudit depuis fort longtemps, la dmarcation dans lapproche daudit est synthtise par
Brown dans son ouvrage changing audit objectives and techniques
58
, il identifie les
premires apparition de cette approche, selon lui, elle a t consacre par Dicksee en 1892 qui
crit it is of the highest degree of necessity that the auditor, before commencing the
investigation should thorouphly acquaint himself with the general system upon which
the books have been kept.having thouroughly made himself the master of the system,
the auditor should look for its weekest points
20
, ainsi lauditeur doit matriser le systme
dans lequel les enregistrements comptables sont faits pour dcouvrir et focaliser son audit sur
les points faibles, puis en 1905 Dicksee reconnat linutilit dune approche exhaustive dans
un systme fiable et oprant efficacement et continuellement with a system of accounts
arranged along these lines, a detailed audit is frequently not necessary in its entirety ;
but it is always desirable that the auditor should satisfy himself that the system has
actually been carried out as originally designed
20
, mais il a fallu attendre jusqu 1936
pour que lAmerican Institute of Accountants reconnat cette approche suite aux dbats
pralables des spcialistes daudit lpoque, ainsi dans un rapport de cet institut, il est crit
an important factor to be considered by an accountant in formulating his program is
the nature and extent of internal check and control in the organisation under
examination. The more extensive a company system of accounting and internal control,
the less extensive will be the detailed checking necessary AIA,1936
20
.
Lapproche daudit par les risques se base sur le systme de contrle interne pour dterminer
le niveau de contrle ncessaire et les zones des risques auditer, elle a t consacre et
normalise par les procdures internationales daudit et rcemment confirme par la rforme
des normes de lIFAC en 2004.
Cependant limportance du systme de contrle interne pour laudit financier dpasse lide
sous-jacente lapproche par les risques qui vise la rduction des contrles substantifs et
lidentification des zones de risque, son utilit rside dans sa prservation dune piste daudit,
savoir la traabilit de linformation depuis sa transaction de base qui est primordiale pour la
validation des tests daudit.

Un systme de contrle interne dfaillant conduit lauditeur renforcer les contrles
substantifs, la limite adopter une approche exhaustive, mais un systme compltement
dfaillant rend impossible mme ces contrles substantifs due une perte de traabilit

58
Jan R.Heier, Michael T.Dugan and David L.Sayers Sarbanes Oxley and the culmination of internal control
development: a study of reactive evolution SSRN electronic paper collection - January 2003


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47
amenant lauditeur limpossibilit de conduire ces travaux daudit, des pareilles restrictions
justifient un refus de certification.

Paragraphe 2/- Le contrle interne outil des organes de surveillance pour le contrle de
la direction et la prise de dcision

Le contrle des dirigeants exerc par les administrateurs peut tre biais puisquil est fond
sur les informations qui lui en rendent, cette information peut tre manie par les dirigeants
qui auront tendance naturellement rendre compte des points forts de leur gestion mais non
des points faibles.
En concevant un systme de contrle interne adapt aux activits, la taille et aux objectifs de
lentreprise, le conseil dadministration limite la marge de manuvre des dirigeants et du
personnel. Les actions frauduleuses sont possibles dans un cadre caractris par la
dsorganisation, lincomptence, la complaisance dans une quipe, la rtention de
linformation ou linadquation des ressources ou des systmes informatiques.
Le conseil dadministration pourra ainsi verrouiller le systme par des contrles quotidiens
pour limiter les abus et garantir la fiabilit de linformation financire sa source, et qui lui
servira la prise de dcision stratgique.
Cette action prventive est complte par laction dtective des audits externes, audit internes,
et comit daudit pour ajuster les dfaillances du systme de contrle interne.

SECTION 2/- Fondements et enjeux dune responsabilisation tendue des
dirigeants dans le contrle interne

Sous-section 1/- Fondements de la responsabilit des dirigeants en matire
de contrle interne

Paragraphe 1/- Insertion des objectifs de contrle interne dans le mandat social et la
mission des dirigeants

Les dirigeants, administrateurs excutifs ou non, sont mandats par les actionnaires pour agir
dans lintrt social en oeuvrant pour la dfinition et la ralisation des objectifs de
lorganisation, leur efficacit sera apprcie sur la base du rapport de gestion annuel quils
prsentent.
Dans le cadre des Objectifs pr-tablis par le conseil dadministration, les dirigeants excutifs
sont appels organiser et coordonner les procdures de travail et optimiser lutilisation des
ressources pour garantir la ralisation des objectifs de performance.
Il est vident que leur soit reconnu la responsabilit dans llaboration du systme de contrle
interne qui se confond parfaitement par ces objectifs defficacit, defficience et dconomie
avec leur mandat, ce nest que la mission des dirigeants de dfinir et mettre en uvre les
plans et les procdures visant la ralisation de la performance, la protection des actifs et la
fiabilit de la communication financire.
Les dfinitions du contrle interne saccordent le qualifier de processus quotidien et
volutif, il ne saurait tre prdfini et impos aux dirigeants par les actionnaires ou autres
parties au risque de limiter leur pouvoir et rduire leur latitude managriale , le contrle
interne est troitement conditionn et incorpor au mode de gestion de la direction.

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48
Paragraphe 2/- Exprience acquise et comptence de la direction pour ladaptation du
contrle interne

La conception du systme de contrle interne doit cibler les zones de risques spcifiques une
activit, mais doit aussi respecter la contrainte cot du systme et lquilibre ncessaires avec
les avantages quil peut gnrer. Cest un arbitrage entre le besoin en contrle ou le risque de
non contrle dun processus ou de lune de ces tapes et le cot des ressources ncessaire au
contrle, ainsi que de la possibilit dinstaurer un contrle compensatoire.
La connaissance profonde de lactivit et du secteur est un pralable ncessaire pour la
conception dun systme de contrle interne, autant que des ressources humaines et matriels
propres une entreprise, de ses choix stratgiques et de ces objectifs.
Les dirigeants doivent modeler le systme en fonction de leur mode de gestion et des
ressources dont ils disposent ou quils peuvent procurer, leur exprience dans le secteur
dactivit et leur connaissance des objectifs et de la stratgie leur permettent de concevoir et
dadapter le systme de contrle interne leur entreprise.

Paragraphe 3/- Les activits de contrles au cur du mtier de lentreprise outil de
gestion courante et ncessaire la direction

Les activits de contrle interne sont nat et sont conus par les dirigeants pour matriser la
gestion en premier lieu, ce mme systme fournira aux organes de surveillance lassurance sur
lefficacit, lefficience de la gestion ainsi que sur la fiabilit de la communication financire.
Les dirigeants ne doivent pas comprendre du contrle interne seulement les activits de
surveillance de la fraude et des manipulations, il sagit des procdures qui garantissent la
bonne excution suivant des normes prescrites des travaux ou des services destins aux clients
externes ou internes en rduisant les erreurs, les omissions, les retards ainsi que les
dtournements et fraudes. Des contrles qualitatifs ou quantitatifs ainsi intgrs et adapts aux
processus faciliteront la prise de dcisions ainsi que la ralisation des objectifs pr-tablis tels
que ceux issus des budgets.
En reconnaissant la responsabilit des dirigeants dans la mise en place du systme de contrle
interne, les lois ne leurs apportent pas un nouveau fardeau mais reconnaissent lutilit de ce
systme la gouvernance.

Sous-section 2/- Externalisation, valeur de lintervention des consultants et
auditeurs externes et maintien de la responsabilit du
contrle interne par les dirigeants

Paragraphe 1/- Apport des diagnostics externes et limites de la contribution des
consultants dans le contrle interne

Sous la pression de nouvelles rglementations de scurit financire rgissant le contrle
interne et les recommandations de bonne gouvernance, les offres des consultants et cabinets
spcialiss en matire de contrle interne connaissent une recrudescence manifeste portant sur
lassistance dans la mise en place, lvaluation ou lamlioration des systmes de contrle
interne notamment en respect des exigences de la loi amricaine Sarbanes Oxley ou la LSF en
France.
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49
Lenjeu de ces rglementations pour les entreprises cotes est important, ainsi que les dlais
de mise en uvre trop pressants, les offres des consultants rpondent aux demandes des
entreprises et un vritable besoin dassistance, reste en juger lutilit et lapport.
Un conseiller externe peut apporter son expertise juridique en matire de contrle interne par
sa connaissance des textes, des recommandations des rgulateurs des marchs financiers et
des normes servant pour lvaluation du contrle interne, ses connaissance en organisation,
ainsi que de son exprience auprs dautres entreprises de mme secteur ou des secteur
diffrent, il pourra considrablement aider dans le processus dvaluation ou de mise en place
du systme de contrle interne.
Cependant , lassistance externe en matire de contrle interne est un exercice difficile et
compliqu qui connat plusieurs limites et se heurte plusieurs contraintes pratiques qui en
rduit lapport, une tude conduite par lIFAC
59
se basant sur dix tmoignages de hauts cadres
de grandes multinationales permet de ressortir une mfiance dans lapports des consultants
externes et une forte implication des services et quipes internes, ainsi un vice prsident du
contrle interne Ahold NV est all dire en description de son exprience en contrle
interne Do it yourself, but exclude advisers and consultants tandis que tous les
tmoignage insiste sur limportance du travail dquipe et de la communication.
Ces difficults rsultent principalement de la rsistance des employs aux nouvelles ides et
procdures imposes ainsi que du degr dadquation et de lefficacit de ces procdures aux
besoins propres des utilisateurs, la comprhension du consultant du contexte propre, son
exprience dans la socit et ses travaux et conclusions sont aussi limits par le facteur temps
et budget, lapproche en interne prsente lavantage de la plus grande adhsion des employs
qui pourront eux mmes proposer, valider puis rviser et actualiser les procdures, la grande
implication du personnel est la seule garantie au succs du systme au risque de dtourner ou
de contrecarre les instructions du systme.

Paragraphe 2/- Spcialisation des auditeurs externes dans le processus comptable et
financier et la qualit de linformation financire

Les auditeurs externes apportent une grande expertise en matire du contrle interne du
processus comptable et financier du fait que leur mission daudit financier implique quils se
forgent un degr dassurance partir de la fiabilit de ce systme et son tendue doit tre
planifie en consquence, ainsi la mise en place et lamlioration du systme de contrle
interne doit prendre en compte des recommandations et des conclusions des auditeurs
financiers externes.
Cependant, leur mission est limite la certification des comptes et leurs observations et
remarques portent sur les procdures ayant une incidence sur les comptes, sur la protection
des actifs et ventuellement sur les fraudes et dtournements quils ont pu relever, ils ne
sauraient tre tenus de donner un avis sur le systme de contrle interne dans son ensemble.
Un objectif essentiel du contrle interne qui est lefficience oprationnelle dpasse leur
champs dintervention et risque de les faire commettre une immixtion dans la gestion,
dautant plus quils seront aussi contraints par la rsistance de lquipe interne et la limite
temps et budget.




59
rapport internal control from a risk based perspective publi par lIFAC en aot 2007
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50
Paragraphe 3/- Pratique de lexternalisation et maintien par la direction de la
responsabilit sur le contrle interne

Pour recentrer leurs efforts sur leur cur de mtier les entreprises ont de plus en plus recours
des prestataires de service spcialiss pour prendre en charge une fonction accessoire leur
activit ou uniquement une ou des tches courantes dune fonction, cette pratique dite de
lexternalisation se justifie principalement par lconomie des cots quelle gnre et par la
spcialisation de certains prestataires de service dans la fonction externalise. Il devient
dailleurs de plus en plus dusage de recourir un cabinet externe pour la tenue de
comptabilit, la gestion du rseau informatique ou la gestion des ressources humaines, ces
fonctions ncessitent en effet un degr de technicit et un budget temps qui risque de
perturber la concentration de la direction sur son objectif principalement oprationnel.
Le recours cette pratique se rpercute sur le systme de contrle interne, limplication dune
partie externe peut entraver le respect des objectifs du contrle interne et gnre un risque
supplmentaire la direction, do des contrles spcifiques dployer, dautant plus quune
pratique pareille ne peut dsengager les directeurs de la responsabilit quant au contrle
interne, la dfaillance du prestataire externe engage leurs responsabilit vis vis des
actionnaires, sans prjudice de laction de la socit contre le prestataire.
La logique retenue est que lexternalisation est une dcision de gestion linitiative des
directeurs, approuve par le conseil dadministration et mise en uvre par la direction, dont
ils sont responsables et au quelle ils doivent garantir les conditions de succs et les bnfices
prtendus la socit. Si on admet la non responsabilit des directeurs pour dfaillance du
prestataires, lexternalisation fournira un chappatoire idal aux directeurs de la responsabilit
en contrle interne, notamment pour ce qui est de la fiabilit de linformation financire.
Les rglementations rcentes de la scurit financire retiennent cette logique du maintien de
la responsabilit des directeurs sur le contrle interne en cas dexternalisation dune fonction,
les socits sont alors devenues plus exigentes envers les prestataires au point de demander un
rapport daudit portant sur leurs procdures internes. Les normes SAS 70 aux tats unis et
celle N5970 de lICCA au Canada sinscrivent dans ce cadre, ils sagit des normes sur les
quelles les vrificateurs sappuient pour apprcier les procdures des prestataires .

Sous-section 3/- Risques et responsabilit juridiques des dirigeants et
apport du contrle interne

Paragraphe 1/-Responsabilit juridique des dirigeants dans lexercice du mandat social

Les lois jouent leur rle disciplinaire des dirigeants en instaurant un rgime de sanctions li
leur qualit de reprsentant lgal ou de mandataire sociale, face aux drives constats sur le
march financier, ce risque juridique des dirigeants connat une mise en uvre plus frquente
dans lobjectif dindemnisation des actionnaires et pour restaurer la scurit et la stabilit sur
la place financire.
Sans vouloir entraver la volont dentreprendre, le rgime de sanctions encouru par les
dirigeants est trs important sur le plan thorique, reste observer sa concrtisation pratique
qui dpend du nombre daffaires porter en justice ainsi que de lapprciation des juges, la
jurisprudence amricaine tant la plus riche en la matire en raison de la prsence des class
Mmoire dExpertise Comptable



51
actions
60
alors que celle en France senrichit rcemment avec le pouvoir reconnu lAMF
en matire de sanctions par la loi de scurit financire.
La responsabilit des dirigeants est civile, pnale mais aussi disciplinaire.

A/- La responsabilit civile des dirigeants et la notion de faute dtachable des fonctions:

En matire civile, les dirigeants ont lobligation de rparer le prjudice rsultant soit de
linexcution dun contrat (responsabilit contractuelle), soit de la violation du devoir
gnral de ne causer aucun dommage autrui (responsabilit dlictuelle ou quasi-
dlictuelle)
61
. Les conditions de mise en oeuvre de la responsabilit civile sont lexistence
dune faute, dun prjudice et dune relation causale entre la faute et le prjudice.
La responsabilit contractuelle nentre en ligne de compte quen cas de relation contractuelle
entre le responsable et la victime, Il sagit de lobligation de rparer le prjudice rsultant de
linexcution dune clause du contrat ou de son excution dfectueuse. Pour le cas des
dirigeants, la responsabilit contractuelle dcoule principalement des statuts comportant la
nomination des administrateurs ou du contrat nommant le directeur non actionnaire ou
ladministrateur externe, ainsi laction en responsabilit pour faute commise dans la gestion
est une action en responsabilit contractuelle en raison de lobligation qui y est stipule de
grer dans lintrt de la socit, cette action nappartient qu la socit et ne peut tre mise
en uvre que par le biais dune dcision majoritaire de lassemble gnrale de la socit.
La responsabilit des dirigeants ne se limite pas aux obligations contractuelles, ils peuvent
tre engags sur la base de la responsabilits dlictuelle, qui est lobligation de rparer le
prjudice rsultant de son fait personnel, du fait des choses dont on a la garde , ou du
fait des personnes dont on rpond
21
, ainsi que de la responsabilit quasi-dlictuelle Il
sagit de lobligation de rparer le prjudice rsultant dune simple ngligence ou dune
imprudence
21
, ainsi les tiers lss par la faute des dirigeants peuvent demander rparation
sur la base dune action civile leur encontre, cependant, la jurisprudence franaise tend
limiter cette responsabilit directe des dirigeants envers les tiers aux seules fautes dtachables
de leur fonction , au cas o la faute est lie leur fonction cest la socit qui est responsable
envers les tiers et la socit garde son action sociale contre les dirigeants pour faute de
gestion.

A ce titre L'article 52 alina 1er de la loi franaise du 24 juillet 1966 nonce que "les grants
sont responsables, individuellement ou solidairement, selon le cas, envers la socit ou envers
les tiers, soit des infractions aux dispositions lgislatives ou rglementaires applicables aux
socits responsabilit limite, soit des violations des statuts, soit des fautes commises dans
leur gestion", l'article 244 de la loi dfinit dans les mmes termes la responsabilit des
administrateurs des SA 62, mais par la suite la jurisprudence a prcis les limites de la
responsabilit individuelle des mandataires sociaux envers les tiers, en effet, la cour de
cassation a progressivement exonr les dirigeants de leur responsabilit lgard des tiers, en
se fondant sur la notion de faute dtachable ou sparable de leurs fonctions, les juges donnent
ainsi plein effet la thorie de la reprsentation lgale, y compris pour des faits gnrateurs de
dommages : le mandataire social qui commet une faute dans lexercice de son mandat engage

60
Article de Herv Letrguilly la responsabilit des mtteurs en matire dinformation financire sur la
revue de droit bancaire et financier , N6 Nov/Dec 2004, Edition du Juris Classeur

61
Me Brucker la responsabilit des dirigeants de socit la revue technique N2-2001
62
tude de M. Jean-Pierre Mtivet, conseiller la Cour de cassation, disponible sur le site web de la cour de
cassation franaise
Mmoire dExpertise Comptable



52
la socit et ne rpond pas directement du dommage caus. La socit engage par ses
mandataires sociaux, sera donc responsable vis--vis des tiers. Les tiers doivent donc dabord
agir contre la socit. Il appartiendra alors la socit de se retourner contre les mandataires
sociaux pour obtenir rparation du prjudice quelle a ainsi subi, et lon sait que laction
sociale pourra tre intente par les actionnaires 23 ,Cependant, la cour de cassation franaise
a admis la faute du dirigeant envers un tiers lorsquun dirigeant a commis
intentionnellement une faute dune particulire gravit incompatible avec lexercice des
fonctions sociales 63 en cdant doublement les mmes crances au nom et pour le compte de
la socit, cest la gravit de la faute qui permet donc de la qualifier de sparable de la
fonction, le souci du lgislateur limiter la mise en uvre de la responsabilit personnelle des
mandataires sociaux est cart dans ce cas .

La nature de la sanction en matire civile dpend du prjudice subi et porte rparation de ce
prjudice, cependant des sanctions graves sont prvues contre les dirigeants en cas de faillite de
la socit, Le Code de Commerce franais prvoit trois sortes de sanctions civiles contre les
dirigeants en cas de faillite de la socit: linterdiction dexercer un mandat dadministrateur
ou de grant dune socit
64
, lextension de la faillite aux dirigeants de socits
65
ou laction
en comblement de passif , lorsque les dirigeants concerns ont contribu la faillite par une
faute grave et caractrise , ont fait des actes de commerce dans un intrt personnel ou ont
dispos des biens sociaux comme de leurs biens propres ou; ont poursuivi abusivement dans
un intrt personnel une exploitation dficitaire qui ne pouvait conduire qu la cessation des
paiements de la personne morale.
Lorsque la faillite dune socit fait apparatre une insuffisance dactif, le tribunal peut
dcider, que ses dettes doivent tre supportes, en tout ou en partie, avec ou sans solidarit,
par les dirigeants, de droit ou de fait. Des faits prcis doivent tre tablis charge du
dirigeant, ces faits doivent tre constitutifs dune faute de gestion suffisamment caractrise
pour avoir d entraner ou du moins contribuer de faon dcisive la faillite de la socit.
La responsabilit civile fait de plus en plus lobjet de police dassurance notamment auprs
des groupes de taille importante, malgr que les actions en responsabilit civile sont
rarissimes contre les dirigeants dautant plus que contre les metteurs franais et ne justifient
pas cette nouvelle pratique
66
.
Nanmoins, si les dirigeants se trouvent relativement couverts par le principe de la faute
dtachable de leur fonction en matire civile, ce principe ne joue pas en matire pnale qui
sest renforc par le pouvoir de sanction reconnu lAMF par la loi de scurit financire .

B/- Ampleur de la responsabilit pnale des dirigeants :

Il sagit de lobligation de rpondre de ses actes dlictueux en subissant une sanction pnale
dans les conditions et selon les formes prescrites par la loi.
La responsabilit pnale dun individu est engage lorsquil commet une infraction la loi
sanctionne par une peine (amende, emprisonnement). Linfraction doit tre caractrise

63
Article de Jean Pierre Mattout information financire et responsabilit des dirigeants sur la revue de droit
bancaire et financier N6 Nov/Dec 2004, Edition du Juris Classeur

64
Article 444-1 du Code de Commerce Franais

65
Article 495 du Code de Commerce Franais
66
Article information financire et responsabilit des dirigeants par Jean pierre Mattout sur la revue de droit
bancaire et financier N6/2004
Mmoire dExpertise Comptable



53
par trois lments constitutifs : un lment lgal qui est la disposition lgale qui prvoit une
sanction linfraction, un lment matriel qui est la manifestation extrieure de linfraction
par une action ou une omission et un lment moral qui est lintention ou la volont de
commettre linfraction.
Si la loi indique que nul nest passible de peines qu raison de son fait personnel , ce qui
revient dire que personne ne peut tre poursuivi pnalement sans avoir commis
personnellement dinfraction, ce nest pas le cas du dirigeant qui peut tre poursuivi es-
qualit en vertu du mandat social dont il est investi.
Le dirigeant peut personnellement commettre une infraction, Il est alors recherch en tant
quauteur de linfraction, sa qualit de dirigeant est dans ce cas sans incidence comme il peut
tre pnalement responsable en qualit de reprsentant de la socit pour les infractions
commises dans le cadre de lactivit de lentreprise, par lui mme ou par un salari, en raison
de lobligation qui lui incombe de surveiller ces subordonns sauf prouver une dlgation de
pouvoir ou des instructions claires auxquelles lemploy a manqu
67
.
En vertu du principe de lirresponsabilit pnale de la personne morale, la socit nest pas
responsable des infractions pnales commises par le dirigeant La jurisprudence considre,
ds lors, qu'en cas d'infraction la loi pnale, ce sont les personnes physiques, qui par leur
agissement se sont substitues individuellement la socit commerciale, qui sont
considrer comme auteurs de l'infraction
27
, Cependant ce principe a connu une rvolution en
France par la loi n2004-204 du 9-3-2004 qui a prvu un principe gnral de responsabilit
pnale de la personne morale pour les infractions commises pour leur compte par leurs
organes ou reprsentants
68
.
Le dirigeant peut tre poursuivi pour des dlits commis dans divers domaines allant du droit
commun au droit de lenvironnement en passant par le droit du travail.
Plusieurs infractions au droit des socits sont prvues par la loi franaise du 24 juillet 1966,
plusieurs moments et vnements de la vie sociale, lors de la formation de la socit, comme
une fausse valuation des apports, la souscription de dclarations mensongres, lmission
irrgulire de valeurs mobilires ; les infractions relatives aux assembles gnrales tel que
labus des droits de vote, ceux relatives aux comptes sociaux, comme la prsentation de faux
bilan ou la distribution de dividendes fictives ; labus de biens sociaux ; le dlit diniti, cest-
-dire lexploitation dinformations privilgies sur la situation dun metteur de titres, la
banqueroute, dans le cas ou le dirigeant dune socit en liquidation ou en redressement
dtourne lactif ou augmente frauduleusement le passif, lorsquil emploie des moyens ruineux
pour se procurer des fonds ou retardent la procdure collective.

Le droit commun Franais prvoit aussi plusieurs dlits, labus de confiance et le vol,
lescroquerie, le faux et usage de faux, la corruption, la fraude fiscale aussi engage la
responsabilit personnelle du dirigeant lorsquune entreprise se soustrait ltablissement ou
au paiement de limpt
69
.

67
rapport la responsabilit du dirigeant de socit la chambre des mtiers, octobre 2004.
68
Article la responsabilit des metteurs en matire dinformation financire par Herv Ltrguilly, revue de
droit bancaire et financier N6/2006.
69
En vertu des articles 103 et suivants de la loi gnrale des impts en France, Les dirigeants doivent,
en tant que reprsentants de la socit, faire toutes les obligations qui psent sur la personne morale
(dclarations, paiement de limpt.). En cas de manquement cette obligation, les dirigeants
peuvent tre dclars responsables lgard de ladministration fiscale. celui-ci peut tre appel
payer, non pas limpt en lieu et place de la socit, mais il doit ddommager lEtat en versant des
dommages et des intrt. Cette action dpend de lapprciation de ladministration du comportement
fautif du dirigeant non dun simple manquement aux obligations.

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54

Le droit pnal du travail sanctionne le dirigeant dans plusieurs situations, sil a recours au
travail clandestin ; en cas de dlit dentrave (toute action ou abstention mettant un obstacle
lexercice du droit syndical ou la mise en place et le fonctionnement des institutions
reprsentatives du personnel); lors daccidents du travail, ds lors quil est tabli que le chef
dentreprise na pas veill personnellement lapplication des rgles relatives la scurit des
travailleurs.

Les sanctions pnales visant les dirigeants subissent une recrudescence importante en matire
de concurrence, de protection du consommateur, de lenvironnement et de linformatique.
Ainsi le droit pnal de la concurrence prvoit des sanctions importante en matire de prix , de
contrefaon et de publicits illicites, de piratage et autres dlits informatiques ,Les infractions
lies lenvironnement tel que les implantations industrielles dangereuses ou prsentant des
inconvnients pour lenvironnement.

C/- Les lois de scurit financire et le renforcement des sanctions disciplinaires

Les rgulateurs des marchs financiers sont investi dun large pouvoir dinvestigation des
socits faisant appel public lpargne, pouvoir renforce par les lois de scurit financire.
Depuis 2003, avec la promulgation de la loi de scurit financire en France, lAMF a
dsormais la personnalit juridique et peut ester en justice, elle est tenue de dnoncer les faits
dlictueux dont elle a eu connaissance au cours de ces travaux dinvestigation, avec domaine
de prdilection, linformation financire.
Ce mme pouvoir est reconnu la SEC aux Etats Unis par la section 305 du Sarbanes Oxley
Act qui prvoit aussi le droit lindemnisation quitable des investisseurs lss qui doit tre
assur par la cour appropri suite laction porte par la SEC contre les directeurs
responsables de la faute.
Si la loi de scurit financire a remplac un certains nombre de sanctions pnales par des
sanctions civiles, principalement une multiplication des cas de nullit des dcisions des
organes sociaux, les Etats unis ont pnalis svrement les comportement des dirigeants
loccasion de la loi Sarbanes Oxley qui a lev les sanctions damendes et demprisonnement
pralablement institu par la Securities Exchange Act of 1934
70
dun million 5 millions de
dollars et de 10 ans 20 ans de prisons et a prvu une sanction dinterdiction dexercer un
mandat dadministrateur ou de directeur la diligence de la SEC
71
.
Par ailleurs, la section 1107 du SOX prvoit contre les dirigeants auteurs dactions
dintimidation visant des employs ayant rvl des faits dlictueux aux autorits ou agents
diligents une peine demprisonnement allant 10 ans.

Paragraphe 2/-Responsabilit en cas de faute de gestion et utilit du contrle interne

La faute de gestion engage la responsabilit civile des mandataires sociaux, laction en
responsabilit appartient la socit et ne peut tre mise en uvre que par une dcision
majoritaire de lassemble gnrale de la socit. En effet, les statuts ou le contrat donnant
mandat dagir au nom de la socit comporte un engagement de grer dans lintrt de celle
ci, sil est prouv que les agissements ou la prise de dcision ont t fait dlibrment ou en


70
Section 1106 du Sarbanes Oxley Act increased criminal penalties under securities exchange act of 1934
71
Section 1105 du Sarbanes Oxley Act Authority of the commission to prohibit persons from serving as
officers or directors
Mmoire dExpertise Comptable



55
connaissance de cause contre lintrt social la cour demandera rparation du prjudice au
profit de la socit, tel est lexemple si le dirigeant fait en parfaite connaissance de cause des
investissements inutiles et trop coteux pour la socit.
La prise de dcision savre ainsi trop risqu pour les dirigeants, ils doivent veiller bien
fonder leurs dcisions importantes au risque de se voir commettre une faute de gestion. Face
la complexit de certaines activits et la dlgation de pouvoir aux sous-directeurs qui devient
invitable dans les entreprises de taille, la prise de dcision peut tre biais, la faute des
salaris ne peut tre soulev par les dirigeants pour se dcharger de la responsabilit.
Il faut alors organiser le systme de prise de dcision de faon efficace et garantir la qualit de
linformation qui lui sert de support, un systme de contrle interne valablement conu et
adapt est le moyen pour garantir une prise de dcision fonde.

Paragraphe 3/- Le contrle interne assure la conformit aux lois et la prvention de la
fraude

La conformit aux lois et rglementations est lun des trois objectifs recherchs par le systme
de contrle interne, ce systme doit tre dfini de faon garantir autant la connaissance que
le respect du cadre lgal entourant lactivit. La non conformit lgale engendre la
responsabilit civile de la socit et exige la correction des prjudices causs aux tiers, mais
aussi les dirigeants peuvent tre personnellement engags envers les tiers pour leur faute
grave dtachable de leur fonction et/ou envers la socit pour faute de gestion.
Les dirigeants doivent garantir la conformit conceptuelle des procdures aux lois et en
surveiller lapplication effectif pour dsengager leur responsabilit personnelle , par exemple,
une infraction contre la loi du 17 juin 1994 en France relative la prvention et la gestion
des dchets ne met pas automatiquement en cause la responsabilit du dirigeant, si ce dernier
prouve que l'limination des dchets, bien qu'elle ait t faite de faon illgale, ne lui est pas
imputable, ds lors qu'il a donn des ordres clairs et prcis ses prposs qui, de surcrot,
avaient les moyens et le pouvoir de les excuter ainsi que prvu, le dirigeant doit, ds lors,
tre en mesure de prouver une dlgation et l'absence d'un dfaut de surveillance.

Paragraphe 4/-Risque juridique li linformation financire et efficacit du contrle
interne du processus comptable et financier

Les obligations dinformation constituent de plus en plus un lourd fardeau pesant sur les
dirigeants, tant la nature, la frquence que le nombre de destinataires de cette information
deviennent insatiables, surtout pour les groupes de socits cotes et oprant dans un contexte
internationales.
Cette information est principalement due par les dirigeants envers les administrateurs non
excutifs en prparation de leur runion, les actionnaires, les salaris runis en comit
dentreprise, et le march financier , investisseurs potentiels et autorit de contrle. Aux
obligations priodiques et permanentes ( situations annuelles, semestrielles et trimestrielle,
rapport de gestion annuel, rponse aux actionnaires et administrateurs) sajoutent des
obligations ponctuelles et subordonnes la survenance de certains vnements tels que les
missions de titre, lintroduction en bourse, le rachat dactions, les fusions et regroupement,
les cessions dactivit...
La dcision des investisseurs est fonde sur lensemble des informations ainsi publies par les
metteurs, soit les situations relles, mais aussi sur les perspectives de rsultat et les faits
pertinents survenus au cours de lexercice, en effet, la rglementation franaise fait obligation
aux metteurs de publier tout fait significatif susceptible davoir une incidence sur le cours du
Mmoire dExpertise Comptable



56
titre
72
, de mme, aux USA, les profit warning constituent des avertissements sur la
situation financire en dehors des communications priodiques qui servent de base aux
dcisions des investisseurs.
Le risque juridique associ lensemble de ces obligations dinformation est dautant plus
important puisque les dirigeants doivent assurer la qualit et la fiabilit de linformation et
juger du moment opportun de sa divulgation, une affaire porte devant la cour dappel
franaise permet dillustrer la complexit des dcisions faire par les dirigeants, la socit
Flammarion avait publi ses rsultats semestriels ainsi quun rapport dactivit dans le BALO,
cette publication avait t prcd de quelques jours par un communiqu diffus dans la
presse financire reprenant ces informations . il ressortait de ces publications une baisse des
rsultats et des perspectives ngatives. Cependant, six jours plus tard, la socit avait annonc
la cession du contrle de la socit et la mise en place dune garantie de cours un prix
nettement suprieur aux derniers cours de bourse, certains actionnaires qui avaient dcid de
vendre leurs titres en considration des informations dfavorables ainsi publies avaient
dcid dintenter une action en rparation du prjudice quils avaient subi en invoquant une
faute de la socit, consistant en la publication dun communiqu incomplet. En premire
instance , le tribunal avait retenu labsence de faute en considrant que la publication des
rsultats tait une obligation lgale encadre dans un dlai strict et que lexistence de
pourparlers pour la cession de contrle ne justifiait pas de retarder le communiqu. La cour
dappel a retenu quil y avait eu faute au regard des rgles dinformation, aprs avoir exonr
le prsident de sa responsabilit personnelle en considrant quil ny avait pas faute sparable
des fonctions , la cour a retenu la faute de lmetteur, en se basant sur le fait que la publication
au BALO a t faite trop tt sans ncessit immdiate, car avant le dlai lgal pour une telle
publication, alors que la cession du contrle a t publie trop tard, laissant le march sous le
cot dune information inexacte dans lintervalle de temps sparant les deux communiqus.
La cour condamne la socit indemniser les actionnaires de la perte de chance de cder leurs
actions au cours garanti
73
, dans un autre cas la cour dappel franaise a condamn un
metteur qui avait annonc un doublement de ses rsultat prvisibles et ne lavait pas dmenti
lors de ces communications ultrieures alors que le rsultat ralis publi par la suite tait
ngatif, un actionnaire ayant acquis des actions sur la base des prvisions pralables a
demand et a obtenu la rparation du prjudice quil a subi en vendant ces actions suite la
diminution du cours.
La responsabilit des metteurs et des dirigeants pour linformation financire quil diffusent
est engage sur le plan civil si linformation inexacte cause un prjudice auquel il faudra
porter rparation suivant la rgle du droit commun, ainsi que la responsabilit pnale en droit
commercial en cas de faux bilan ou de distribution de dividendes fictifs, mais cette
responsabilit devient plus explicite et est amplement renforce en France par le code
financier et montaire et le rglement 98-07 du COB, dans le cadre desquels, constituent des
infractions pnales, la diffusion dinformation fausses ou trompeuses ( article L 465-1 du code
montaire et financier ), la manipulation de march en induisant autrui en erreur ( article L

72
suivant le rglement du COB n98/07, les socits dont les titres sont ngocis sur un march rglement ou
dont les instruments financiers sont le support dun contrat terme ou dun instrument financier admis aux
ngociations sur un march rglement , ainsi qu leur dirigeants de communiquer en temps utile, une
information financire prcise, exacte et sincre et porter la connaissance du march tout fait important
susceptible , sil tait connu, davoir une incidence significative sur le cours du titre. Ce mme rglement
autorise galement retarder la diffusion de cette information de nature porter atteinte ses intrts lgitimes
sil est en mesure den assurer la confidentialit
73
Article la responsabilit des metteurs en matire dinformation financire par Herv Ltrguilly, revue de
droit bancaire et financier N6/2006.

Mmoire dExpertise Comptable



57
465-2 du mme code), lutilisation dinformations privilgies ( dlit ou manquement dinitis
art L 465-1 et rglement COB 90-08).
Cest ainsi quen France, la majorit des mises en cause de la responsabilit des metteurs ou
leurs dirigeants se base sur les rglements du COB et le code montaires et financier suite
lintervention de lAMF.
A cet accroissement de la responsabilits et des obligations lgales, soppose la complexit
croissante de la gestion des obligations dinformation dans les groupes de taille, notamment
structure internationale, qui nest pas des moins aises, et implique la synchronisation entre
les travaux darrt des comptes des filiales et de la socit mre pour aboutir une situation
consolide dans les dlais.
Le risque de non fiabilit des informations prpares par les filiales ne peut tre compltement
rduit par la socit mre dont les dirigeants assument la responsabilit des informations
consolides et signent sous leur responsabilit la lettre daffirmation aux auditeurs externes.
Ainsi, pour sensibiliser les dirigeants et cadres financiers suprieures des filiales impliques
dans la prparation des informations financires et matrialiser leur responsabilit respectives
pour linformation quils fournissent, une procdure interne est pratique par les groupes,
consiste en la signature dune lettre daffirmation annexes aux tats financiers trimestriels
qui seront consolids par la socit mre, sur la base de cette lettre les dirigeants de la socit
mre pourront engager ventuellement la responsabilit des dirigeants et des cadres
suprieures des filiales en cas dinformation inexactes.
Cette procdure dveloppe par la pratique, constitue entre autres, une bonne procdure de
contrle interne qui est un moyen pour les dirigeants pour responsabiliser leurs seconds et
rduire leur risque juridique en matire dinformation financire.
Outre limportance en soi de linformation financire, lencadrement lgal et le risque
juridique qui en rsulte fait que le contrle interne du processus comptable et financier
constitue le volet le plus important du systme de contrle interne global , il sert encadrer la
prparation des situations financires et en garantir la fiabilit et lexactitude.

Paragraphe 5/-Le contrle interne l encontre des dirigeants

Un systme de contrle interne est conu par les dirigeants pour optimiser leur gestion par
souci lintrt social, cependant ce systme ne fournit pas une garantie absolue et des fautes
de gestion sont toujours possibles. La transparence de linformation qui rsulte du systme de
contrle interne traite lidentique les bonnes et les mauvaises performances du management,
ainsi les rapports de gestion de la direction et les reporting priodiques feront tat aussi de
toutes les imperfections de la gestion, les dirigeants vont se trouver dans lembarras de se
justifier et risquent de voir leur cotas baisser et ventuellement leurs rmunrations ou primes
proportionnelles aux rsultats.
Il serait naturellement plus apprci par les dirigeants de cacher les erreurs et faire valoir les
succs ce qui va lencontre dun systme dinformation objectif, neutre et transparent, les
avantages du systme de contrle interne sont reconnus par les dirigeants pour le contrle des
ressources humaines et matriels mis leurs disposition, quand un pareil systme leurs est
appliqu, principalement par linformation financire, ils auront tendance le marginaliser.
Le systme de contrle serait, dautant plus, compltement lencontre des dirigeants
frauduleux, en apportant la preuve de leurs fraudes qui est ncessaire en cas de recours en
justice.


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58

SECTION 3/- Conflit dintrt des dirigeants, dfaillances du contrle
interne et importance des structures de surveillance

Sous-section 1/- Sources du conflit dintrt des dirigeants et incidence sur
lefficacit du contrle interne

Paragraphe 1/- Asymtrie informationnelle entre actionnaires et dirigeants et
marginalisation du contrle interne

La relation actionnaires dirigeants a fait lobjet de plusieurs tudes thoriques et empiriques et
a t place au centre de la problmatique de la gouvernance et des thories contractuelles des
organisations , notamment la thorie dagence ( Alchian et Demsetz 1972 puis Jensen et
Meckling 1976) et celle des droits de proprit ( Furubotn et Pejovitch 1972) . Lincidence de
la sparation entre fonction de proprit et de direction et de la structure de proprit sur la
performance et la valeur de la firme tant au cur de ces polmiques avec principal question
le rle, le comportement, la nature des intrts et modes de contrle des dirigeants.
En vertu des deux thories cites plus haut, les intrts des dirigeants divergent de ceux des
actionnaires, chacun maximisant sa propre fonction dutilit , qui est pour les actionnaires la
valeur des actions constitutives de leur richesse, ce qui nest pas systmatiquement le cas pour
les dirigeants dont lessentiel de leur patrimoine humain, savoir le capital humain est investi
dans la firme et leur horizon conomique est limit la dure de leur fonction, ils peuvent
accrotre leur utilit par diffrents avantages conomiques au dtriments des propritaires
74
.
Cette divergence dintrt implique, au sens de la thorie des droits de proprit, une
dispersion du capital dans les firmes managriales o les dirigeants possdent le plus de
pouvoir discrtionnaire, ces firmes seraient alors moins performantes, tandis que la thorie
dagence sattardent sur les mcanismes de contrle et de motivation des dirigeants
principalement travers laction du conseil dadministration notamment des administrateurs
externes et du march de travail des dirigeants qui constitue galement un mcanisme de
contrle pour ces derniers travers leur rputation et comptence.
Cette situation fait dvelopper une asymtrie dinformation entre les deux parties de la quelle
profitent les dirigeants qui tendent diffuser les informations dont ils pourront bnficier,
tous les mcanismes de contrle dvelopps en gouvernance visent la rduction de cette
asymtrie pour permettre aux actionnaires de juger la performance relle et la prise de
dcision dinvestissement sans biais en consquence.
La perception du contrle interne en tant que mcanisme de contrle au service des
actionnaires et leur conseil dadministration fait rsister les dirigeants qui tendent en
consquence le marginaliser

Paragraphe 2/- Enracinement des dirigeants et appropriation des biens sociaux

Lenracinement des dirigeants est expliqu dans le cadre de la thorie denracinement
75

comme la stratgie adopte par eux pour acqurir et faire valoir des investissements dont le

74
Grard Charreaux le gouvernement des entreprises : corporate governance, thories et faits page 24, ed
Economica,1997.
75
Shleifer et Vishny , 1989
Mmoire dExpertise Comptable



59
caractre spcifique leur est li notamment par cration de capital organisationnel, cette
stratgie nourrit la dpendance des actionnaires et leur firme envers ces dirigeants et permettra
ces derniers une rmunration leve, un cot de remplacement lev et un grand pouvoir
discrtionnaire
76
.
Lobjectif de lenracinement peut tre recherch dans tous les dcisions de gestion faits par
les dirigeants, il doit tre normalement contrecarr par les administrateurs et les actionnaires
dans lexercice de leur fonction de contrle des dirigeants, cependant la distinction entre les
dcisions normales de gestion et ceux visant lenracinement est souvent trs peu vidente, en
effet il peut tre ralis travers des bonnes dcisions de gestion permettant une amlioration
de la performance mais qui leur permettent de faire valoir leur comptence ou rseau
organisationnel spcifiques, do une plus grande libert de gestion et dappropriation de
rentes implicites. La difficult quil y a contrler et limiter cette stratgie est telle que la
thorie denracinement conclu linefficacit de la plupart des mcanismes de contrle des
dirigeants.
Lasymtrie informationnelle et les contrats implicites avec divers partenaires concrtise
lobjectif de lenracinement, le remplacement des dirigeants savrerait de plus en plus
difficile, lavantage ainsi ralis par les dirigeants en terme dinformation sur le march, de
contrle de gestion, des partenaires et des diverses ressources et statuts administratif et lgale
de la firme constitue une barrire lentre de nouvelle quipe dirigeante, le remplacement
peut la limite tre ruineux ou du moins plus coteux pour les actionnaires que de maintenir
les mmes dirigeants au dtriments des rentes implicites et du pouvoir discrtionnaires quils
ont obtenu.
Il est ds lors trs difficile de dtecter et limiter les agissements anti-sociaux des dirigeants
enracins, lappropriation des biens sociaux sera pratiqu par eux dans toutes ces formes
possibles sans crainte du risque dtre virs ou poursuivi en justice.

Paragraphe 3/- Rmunration et modes dintressement des dirigeants bass sur la
performance et manipulation des rsultats comptables

Des modes de rmunration et dintressement des dirigeants ont t imagin afin daligner au
maximum les intrts des dirigeants avec ceux des actionnaires, loctroi des plans doptions
sur actions et les rmunrations bases sur la performance ralise par les dirigeants en
constituent lillustration de cet objectif.
Dans la pratique les diffrentes modes de rmunrations sont cumules, un salaire de base en
relation avec la taille de la firme gre, du niveau des responsabilits assumes et de loffre
sur le march de travail des dirigeants et ce dans le but de leur assurer un niveau de revenu
minimal indpendant de la performance et des valeurs boursires, un bonus li la
performance court terme ou long terme, cette performance est soit mesure
comptablement, soit par la valeur boursire soit par la ralisation dautres objectifs pr-
dfinis, et enfin des plans doptions sur actions.
Le mode de calcul du bonus le plus prfr par les dirigeants est celui bas sur la performance
mesure comptablement du fait que la valeur boursire nest pas entirement sous leur entier
contrle et quelle augmente leur exposition au risque du fait dune grande dpendance envers
la firme et la volatilit de leur revenu.
Leffet de la motivation favorise les intrts des deux parties la firme, loctroi du bonus est
une solution des plus lgitime est qui est frquemment adopte en pratique, son entrave rside

76
Grard Charreaux le gouvernement des entreprises : corporate governance, thories et faits page 33, ed
Economica,1997.

Mmoire dExpertise Comptable



60
dans la tentation quelle donne aux dirigeants de manipuler les rsultats comptables et duser
de tous les scnarios lgitimes et illgitimes pour augmenter leur rmunration, leur arbitrage
entre les politiques comptables et leur dtermination des accruals est entirement corrls
leur Bonus et rputation auprs des actionnaires.
Pour garder la libert dans la manipulation des rsultat financiers, les dirigeants nauront
aucun intrt au verrouillage du systme de contrle interne, lautomatisation des
enregistrements comptables et la transparence en matire dinformation.

Sous-section 2/- Limites et risques de dfaillances du contrle interne et
ncessit de structures et activits de surveillance

Les contraintes une efficacit absolue des systmes de contrle interne sont multiples, la
rsistance des dirigeants et leur manque dengagement en garantir la russite en est la
principale cause si on admet la thse de lopportunisme des dirigeants solidement dfendue en
thorie.
Au del de cette hypothse, et mme dans un environnement de grande intgrit de lquipe
managriale, sajoute les dfaillances inhrentes tout systme, du fait de sa dpendance des
interventions humaines, de la qualit des ressources dployes, du cot des moyens et de la
disponibilit et la circulation des informations utiles. Les activits de contrle tant souvent
perues comme des tches supplmentaires et mmes vaines par le personnel dexcution, ces
tches seront tt ou tard dlaisses ou mal excutes, outre le risque de fraude et de
dtournement des actifs et de complaisance dans lquipe.
Cependant le systme peut atteindre un degr defficacit suffisant dans la ralisation de ces
objectifs et pourra tre nourri et ajust par ces erreurs et lacunes prcdentes, son importance
dans les entreprises de taille est tel quil doit tre constamment revu et adapt au fur et
mesure des volutions survenues par des structures adquates et ddies sa surveillance.

Sous-section 3/- Le comit daudit du conseil dadministration organe
suprme de supervision du contrle interne

Paragraphe 1/- Attributions, spcialisation et indpendance du comit daudit

Le conseil dadministration a t mis au centre des proccupations de la gouvernance
dentreprise, principal mcanisme de contrle interne, il est invent pour contrler la gestion
et prserver les intrts des actionnaires. Son efficacit et son mode de fonctionnement ont t
srieusement critiqus suite ces dfaillances dans la prise des dcisions stratgiques, la
diffusion dinformation financire fiable, le contrle et la limitation du comportement
opportuniste des dirigeants.
Les recommandations des codes de bonne gouvernance lchelle internationale portant sur
le conseil dadministration sattardent sur son statut, sa composition, ces attributions et son
Mmoire dExpertise Comptable



61
mode de fonctionnement, on en cite principalement la prsence dadministrateurs externes ou
indpendants
77
et les comits spcialises au sein de ce conseil.
Parmi ces comits spcialises on retrouve le comit daudit ayant pour attributions la revue
des systmes dinformation et du processus de contrle interne, le contrle du respect des
rgles dthique de la socit, la revue de linformation financire publie et la gestion de la
relation avec les auditeurs externes et les commissaires aux comptes, leur slection et leur
valuation
78
.
La cration de ce comit dcoule en fait de limportance de ces attributions parmi ceux du
conseil dadministration dans son ensemble et la comptence requise pour traiter de ces
questions, mais aussi du volume de travail quil requiert et de la frquence des runions y
alloues. Le constat de dfaillance du mcanisme de contrle externe assur par les auditeurs
externes, mis lvidence par plusieurs scandales financiers, dans lassurance absolue de la
fiabilit de linformation financire, a conduit au renforcement des mcanismes internes,
linformation financire et lensemble des communication de la direction est la base la prise
de dcision par le conseil dadministration dautant plus quil en est dment responsable a
impos lclatement dun comit spcialis quest le comit daudit malgr les cots associs.
Le contrle interne, trs utiles entre autre, garantir la fiabilit de linformation financire et
la prise de dcision de gestion, gagne ainsi un parrain trs haut niveau de lhirarchie, des
administrateurs comptents et indpendants sont engags pour faire valoir et concrtiser ses
objectifs, sous la pression de ce comit, toutes les parties concernes, notamment les
dirigeants, les responsables financiers et les auditeurs externes et internes oeuvreront la
mise en place dun systme de contrle interne efficace .

Paragraphe 2/- Bonnes pratiques et mode de fonctionnement des comits daudit

La spcialisation et la comptence des administrateurs membres du comit daudit en matire
comptable et financire est condition de lefficacit de ce comit, la coordination, la
collaboration et la communication avec les auditeurs externes et la supervision des auditeurs
internes ncessitent la comprhension des aspects techniques et lvolution des normes
comptables nationales et internationales et des obligations fiscales et juridiques.
A cette comptence sajoute lindpendance des membres du comit qui ne doivent pas
succomber aux influences du prsident directeur gnral ou des autres administrateurs, en
effet la production dinformation financire fiable et objective nest pas toujours recherche
par tous les prsidents, ils chercheront adopter des options comptables favorables leurs
intrts ou marginaliser les corrections et recommandations des auditeurs externes,
lindpendance des membres du comit lui permettra de sopposer de telles dcisions surtout
que sa nomination et son march de travail dpend de son intgrit et degr dinfluence en
cette matire contrairement aux administrateurs fortement li au groupe qui prfrent
prserver leurs intrts au dpourvu de la transparence. Cest ainsi que la loi amricaine a
exig une composition du comit daudit 100% dadministrateurs indpendants
79
et leur a

77
Selon le rapport Bouton un administrateur est indpendant lorsquil nentretient aucune relation de quelque
nature que ce soit avec la socit, son groupe, ou sa direction, qui puisse compromettre lexercice de sa libert de
jugement
78
Mmoire dexpertise comptable les comits daudit en Tunisie : Etude des perspectives de mise en place et
impact attendu sur la mission du commissaire aux comptes Hathem ben Othman, ISCAE , septembre 2004.
79
Daprs Zied Ammar dans son mmoire dexpertise pour un audit interne au service de la gouvernance
dentreprise ISCAE 2005, il y est crit ce nest quen 1978 que toutes les entreprises cotes la bourse de
New York sont devenues obliges de maintenir un comit daudit compos entirement dadministrateur
indpendants du management et libres de toute relation qui pourrait empiter sur la capacit dmettre un
jugement indpendant par les membres du comit
Mmoire dExpertise Comptable



62
investi du pouvoir dengager des consultants ou de nommer les auditeurs externes, en France
il a t recommand quils soient majoritaire au sein du comit.
Concernant le nombre des administrateurs au sein du comit daudit, il dpend de la taille du
conseil dans son ensemble et il est gnralement de trois cinq membre au moins.
La disponibilit de ses membres est aussi primordiale vu que la frquence des runions et le
volume de travail sont considrables notamment en raison de la pluralit des situations
comptables arrter, ainsi le nombre de mandats simultans quils occupent doit tre limit.
Sous-section 4/- Prrogatives et rattachement des auditeurs internes
Paragraphe 1/- Rattachement hirarchique et fonctionnel des auditeurs interne et
importance du comit daudit

Composante importante des structures de gouvernement des entreprises laudit interne est
dfini dans les normes de lIFACI comme tant une activit indpendante et objective qui
donne une organisation une assurance sur le degr de matrise de ses oprations , lui apporte
ces conseils pour les amliorer et contribue crer de la valeur ajoute.
80
.
Laudit interne sappliquant lensemble des fonctions et des procdures au sein de lentit
doit avoir une position hirarchique particulire confrant aux auditeurs internes le pouvoir
dinvestigation et lindpendance ncessaire , ceci tant rappel dans les normes sus-
indiques dans les termes suivants Le responsable de l'audit interne doit relever d'un niveau
hirarchique permettant aux auditeurs internes dexercer leurs responsabilits, Laudit interne ne
doit subir aucune ingrence lors de la dfinition de son champ dintervention, de la ralisation du
travail et de la communication des rsultats. , le rattachement directe de cette fonction la
direction gnrale vise la conscration de cet objectif dindpendance.
Nanmoins, la mission des auditeurs internes requiert un jugement de la gestion, soit dcisions ou
plans dactions, des attitudes de la direction et de la culture quelle diffuse, lexercice de
lobjectivit par lauditeur interne peut lappeler critiquer et faire des recommandations contre
lavis de la direction, do une position conflictuelle se cre et fait biaiser lopinion des auditeurs
internes par rapport leur chef hirarchique.
La cration du comit daudit permet de rsoudre ce problme en rattachant fonctionnellement
laudit interne ce comit , en effet sa suprmatie par rapport la direction et la confusion de son
intrt avec celui de laudit interne notamment aux questions du contrle interne et la qualit du
gouvernement justifie ce rattachement. Lefficacit de ces deux mcanismes de gouvernement est
mutuellement renforce, lingrence de la direction et son immixtion dans le choix des missions et
les rapports des auditeurs interne est limite et laction du comit daudit sera assure et optimise
via les auditeurs internes plus prsents sur les lieux et proches des oprationnels et des autres
auditeurs.
En pratique lapplication de ces conditions dindpendance dans lorganisation est assez frquente
, les rsultats en 2005 de lenqute sur les pratiques de laudit interne en France conduite par
lIFACI, ont permit de constater sur un chantillon de 508 responsables daudit interne avec 188
rponses, que 70% des rpondants font rattacher hirarchiquement laudit interne la direction
gnrale et 39% font un rattachement fonctionnelle au comit daudit.

Paragraphe 2/- Prrogatives et modalits dintervention dans le contrle interne

Laudit interne a une mission dassurance et une mission de conseil, il doit valuer les
processus en place, quil sagisse des processus de gestion des risques, du contrle interne ou

80
Normes internationales pour la pratique de laudit interne IFACI, publication de lIIA 2004.
Mmoire dExpertise Comptable



63
du gouvernement dentreprise pour vrifier le respect des instructions et procdures par leurs
excuteurs et en apprcier lefficacit, lefficience et dgager les ventuelles dfaillances et
disfonctionnement, il est alors vident quil peut proposer et dassister limplmentation des
recommandations et des actions correctives appropries ce qui constitue la mission de conseil
qui est ds lors accessoire mais complmentaire et indispensable sa mission dassurance.
Le spectre dintervention de laudit interne est ainsi trs large et permet doptimiser le contrle
interne et lactiver en amont et en aval de ce systme : Eu gards lenvironnement de contrle,
son valuation, son influence et ces actions damlioration du gouvernement optimise cet
environnement dont la culture, lthique et le ton du management, eu gard au processus de
gestion du risque, son intervention est doublement utile, en valuant et amliorant ce processus il
va dgager les interactions entre gestion du risque et contrle interne, eu gard au contrle interne
outre lvaluation au niveau de la conception il vrifie son respect effectif , son niveau
dadquation et optimise la communication et le feed back du personnel pour ajuster si ncessaire
le systme de contrle interne.

Laudit interne assure linterface entre les objectifs suprme du contrle interne et le comit
daudit et les objectifs lmentaires et les structures de bases de lentit, pour faire dun tel
projet lintrt de tous et lui garantir les conditions de succs.

SECTION 4/- Modes daction de la direction sur le contrle interne et
Modalits doptimisation de ses composantes au sein de lentreprise

Sous-section 1/- Environnement de contrle, importance des valeurs et de
la culture diffuse et de lattitude de la direction

Paragraphe 1/- Intgrit, Ethique et Comptence des organes de direction et de
surveillance

Linstauration dun environnement et de pratiques saines de travail commence au niveau les
plus hauts de lentreprise, bien que le personnel tous niveau doit tre intgre en refusant la
recherche des intrts personnels ou en adoptant un comportement irresponsable ou
frauduleux, lattitude et les valeurs thiques du management et des membres de surveillance
conditionnent ceux du personnel, les actes frauduleux ou les ngligences dans le
comportement des directeurs encouragent les subordonns les adopter sans craintes des
superviseurs ou des consquences.
Autre leffet dapprentissage des valeurs et comportements , la volont et la ncessit de
satisfaire son chef hirarchique peut faire inviter les subordonnes commettre des
manipulations, la complicit dans des actes frauduleux ou simplement un silence passif
face des pareils agissements, les lments intgres vont devoir se soumettre ou bien quitter.
Ainsi un management non intgre sentourent dune quipe de complices et de personnel
passifs, un cadre pareil est propice toute sorte de manipulations comptable et frauduleux
faisant supporter des cots de non contrle aux actionnaires.
Les directeurs excutifs et non excutifs doivent former lexemple pour les salaris par un
comportement fortement thique et une comptence exemplaire, lincomptence aussi peut
tre source dabus par les subordonnes qui savent les limites du pouvoir du contrle de leurs
chefs.
Mmoire dExpertise Comptable



64
Le manque dintgrit , dthique et de comptence est une entrave majeure au contrle
interne, il sagit du tone at the top qui a fait lobjet de forte mdiatisation et danalyse dans le
cadre de la gouvernance des entreprises, une tude conduite en 2005 par National Business
Ethics Study donne les exemples les plus courants des comportements non thiques ainsi
que le pourcentage de leur survenance
81
, qui sont :
- action dintimidation contre les employs (21%)
- mensonges aux employs, clients, fournisseurs et au public (19%)
- prservation des intrts personnels contre ceux de lorganisation (18%)
- non respect des rglementation de la scurit ( 16%)
- communication errone des heures de travail relle (16%)
- abus des e-mails et dInternet ( 13%)
- discrimination contre la race, la couleur, le sexe, lage ou autres (12%)
- vol, dtournement et fraudes similaires ( 11 %)
- harclement sexuel ( 9%)
- prestations de biens ou de service non conforme aux spcifications ( 8%)
- abus dinformation confidentielle (7%)
- manipulation des prix (3%)
- rception ou distribution de pots de vin, avantages personnels ou cadeaux (3%)

Les exemples ne peuvent tre exhaustives, et le management ne peut absolument prvenir les
fraudes et les manquement des salaris, mais il est responsable de la culture et de
lenvironnement de contrle, il sagit pas seulement de leffet de rputation des membres de
management mais dactions concrtes, cibles et documents auxquelles les multinationales
srieuses ont souvent recours.

Paragraphe 2/- Code de conduite, Actions et procdures mettre en place

Afin de diffuser une culture de bonne thique et dintgrit quatre tapes ont t
recommandes dans le rapport de the association of fraud examiners sus-mentionn.
Premirement, communiquer aux personnels ce qui est attendu deux travers notamment le
code dthique et de bonne conduite et des actions de formation se rapportant aux
comportements idaux observer par les employs dans des diverses situations conflictuelles

81
Dans un rapport de the association of fraud examiners intituled tone at the top: how can
managers presvent fraud in the workplace il a t cite According to the 2005 National Business
Ethics Study, the falsification and misrepresentation of financial records constituted 5 percent of the
ethical violations reported in its survey. The other common types of ethical violations observed by
employees (as well as their corresponding percentages) in the workplace were:
- Abusive or intimidating behavior of superiors toward employees (21 percent)
Lying to employees, customers, vendors, or the public (19 percent)
A situation that places employee interests over organizational interests (18 percent)
Violations of safety regulations (16 percent)
Misreporting actual time or hours worked (16 percent)
E-mail and Internet abuse (13 percent)
Discrimination on the basis of race, color, gender, age, or similar categories (12
percent)
Stealing, theft, or related fraud (11 percent)
Sexual harassment (9 percent)
Provision of goods or services that fail to meet specifications (8 percent)
Misuse of confidential information (7 percent)
Price fixing (3 percent)
Giving or accepting bribes, kickbacks, or inappropriate gifts (3 percent)
Mmoire dExpertise Comptable



65
et auxquelles tous les niveaux de lhirarchie doivent assister avec des training spciaux des
nouveaux recrus, il doit leur tre expliquer les procdures et moyens de communications
confidentiels qui leur sont rserver, leur droits et obligations et les suites rserver leurs
agissements dlictueux ou leurs bonne conduite.
Deuximement de diriger en formant lexemple, faute de quoi le code dthique et les actions
de formation sont inutiles, les employs prtent plus dattention aux comportements des
dirigeants qu leur paroles et sen inspirent principalement, le mode de gestion entier doit
respecter le code dthique et faire valoir les objectifs thiques sur les contraintes budgtaires
et les objectifs financiers pour viter les manipulations des rapports et chiffres, bref le respect
du code dthique doit tre observer par les dirigeants en premier lieu.
Troisimement prvoir un mcanisme scurisant pour la rvlation des fraudes et violations,
le risque dintimidation par les auteurs des fraudes et de pertes de son emploi empchent la
rvlation, il faut garantir la scurit ceux qui communiquent propos des fraudes ou les
whistleblower , il est recommand en cette matire de crer des hotline qui
garantissent la confidentialit de lindividu et qui sont active 24/24.
Quatrimement, rmunrer lintgrit des employs ayant fait preuve de fort valeurs thiques
pour encourager lhonntet et rcompenser leffort moral et le risque pris notamment par les
whistleblower.

La mise en uvre des ces tapes avec fort engagement de la direction dnote dun bon tone at
the top qui devient de plus en plus important pour les actionnaires et amliore la rputation de
la direction, les grandes multinationales y adhrent srieusement.

Paragraphe 3/- Sensibilisation et comptence du personnel

Lobjectif de la direction dans la diffusion dune culture dthique et dintgrit est dviter
les drapages et prvenir les tentations auxquelles font face les salaris notamment ceux
investis de pouvoir de dcision ou ceux responsables de la conservation des valeurs et autres
actifs, les actions de sensibilisation visent la communication aux subordonnes de
limportance quapporte lentreprise aux valeurs thiques et les risques juridiques et
consquences qui sont prvus contre les auteurs dactes frauduleux ou mme en cas de non
respect du code de bonne conduite.
Ces actions de sensibilisation sont certes utiles et indispensables, cependant, sagissant de
valeurs intrinsques plutt que de connaissances, la meilleur garantie est la conviction propre
et lattitude personnelle des subordonnes, si la peur des actions rpressives et le tone at the
top aide prvenir les fraudes, cest les qualits personnelles qui permettent de faire face
une tentation ou un conflit ncessitant une rvlation . Cest pourquoi il doit toujours tre
mis sur le recrutement de personnes intgres, comptentes et adquates au profil du poste, en
effet ces qualits doivent tre simultanment vrifies, dfaut de lune il y a risque de dvier
aux bonnes thiques.
En effet une personne intgre mais non comptente ne peut pas apprcier le dpassement
ventuellement en cours et ne peut savoir les limites de ces comptences et de ces
responsabilits et peut cder de peur de perdre une position et croit sans aucun doute aux
agissement des suprieurs en laidant et sen sinspirant personnellement, de mme une
personne comptente mais non intgre peut facilement chercher tirer profit de sa position
sans laisser de trace vidente et rend difficile le contrle ultrieur, cette comptence doit tre
adapte au profil du poste et correctement tudie et investi des pouvoirs ncessaires avec des
limites justifiant le non cumul des tches incompatibles, le contrle rciproque ou les
contrles compensatoires, bref les mcanismes du contrle interne.
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66
Ces qualits sont surtout indispensables pour les directeurs, les sous directeurs et ceux chargs
de la conservation des valeurs et actifs.
Sous-section 2/- Optimisation des activits de contrle par ladoption
dune approche global de gestion du risque

Paragraphe 1/- Evolution de la gestion du risque et gense dune approche globale

Lvolution du contexte conomique vers la globalisation, la dispersion du structure du capital
de lentreprise, les groupements et les restructurations stratgiques, les nouvelles technologies
de linformation et autres techniques et instruments financiers et commerciales sont des
volutions naturelles par la propre initiative humaine tendant rechercher un nouvel quilibre,
un statu quo lchelle internationale cherchant bnficier toute les parties.
Les innombrables avantages tirs de ces volutions sont accompagns dinconvnients dues
la complexification de la gestion dans cet environnement international et surtout
laccroissement des risques dont la nature et les sources sont multiples et la probabilit
doccurrence assez grande.
De nature politiques, juridiques, naturels, commerciales ou financiers, et dorigine endognes
ou exognes avec une importance majeures ou ordinaires, les risques sont purs, si on les subit
sans pouvoir les modifier ou des risques spculatifs qui constituent des opportunits de gain
au dpend de notre dcision et qui sont gnralement volontaires contrairement aux risques
purs.
La richesse de cette matire et son histoire a cr un nouveau mtier et une nouvelle fonction
dans lentreprise, consciencieuse de lincidence des risques sur leur stratgies, sa mise en
uvre et sa russite et sur leur survie mme, les entreprises ont commenc par tudier les
risques, leurs survenance et au cas par cas, Selon Ben Hunt lune des premires
apparitions du terme gestion du risque remonte 1956, aux tats unis un article de la revue
Harvard Business Review y mentionnaient le risk management il suggrait alors quil
tait possible demployer quelquun pour grer les risques et minimiser les pertes. Il sagit
essentiellement du prolongement du poste de gestionnaire dassurance, dont lorigine tait
plus ancienne
82
.
Cette approche primaire sest avre insuffisante et lentreprise devait tre plus active et
arme contre ces risques pour les annihiler ou les rentabiliser, la structure ddie cette
fonction devait donc voluer et se spcialiser dans la gestion du risque.
Face ce besoin plusieurs associations lchelle internationale ont labor des rfrentiels
de la gestion du risque, le premier rfrentiel de la gestion des risques a t labor par les
australiens, plus rcemment, un cadre de travail form par lIRM-Institute of Risk
Management, lAIRMIC-Assosiation of insurance and risk management et lALARM-
National Forum for Risk management in the public sector, ont dvelopp un cadre de
rfrence de la gestion du risque qui a t traduit en Franais par la FERMA en 2003.
83



82
Ben Hunt lirrsistible ascension de la gestion du risque , lart de la gestion du risque, les Echos 2003
rfrence cite par Mariem Marrakchi dans son mmoire dexpertise comptable importance de la gestion du
risque pour les PME tunisienne : contribution de lexpert comptable juin 2005, IHEC.
83
mmoire dexpertise comptable importance de la gestion du risque pour les PME tunisienne : contribution de
lexpert comptable Mariem Marrakchi, juin 2005, IHEC.

Mmoire dExpertise Comptable



67
En 2004, La COSO-Committee Of Sponsoring Organisation of the Treadway commission, a
dvelopp son rfrentiel, lERM- Enterprise risk management ou COSO 2, qui dfinit la
gestion du risque de lentreprise comme suit, lERM est un processus ralis par le conseil
dadministration, la direction gnrale ou autre membre du personnel, mis en uvre dans la
dfinition de la stratgie et travers lentreprise, conu pour identifier les vnements
potentiels qui pourraient affecter lorganisation et grer le risque pour le maintenir un
niveau acceptable par lorganisation pour fournir une assurance raisonnable quant
lachvement par lentit de ces objectifs ,Dans ce rfrentiel, lERM est bas sur quatre
concepts cls, les vnements et les risques, lapplication de la gestion du risque dans la mise
en place de la stratgie, la tolrance et lapptence au risque et la vue densemble
84
.

La gestion du risque est dsormais partie intgrante et fondamentale la stratgie de
lentreprise, il ne sagit plus dune simple cartographie retraant lensemble des risques, mais
surtout de la dtermination de lapptence aux risques, du seuil de tolrance support par
lentreprise, et des traitements rserver aux risques selon cette apptence. Cest une
approche qui se veut globale et transversale en traitant des risques dans tous les processus,
cohrente en tenant compte de linterdpendance des risques, anticipative de ces risques et
ractive en leur assurant la rponse et le traitement optimale.

Paragraphe 2/- Intgration et optimisation des activits de contrle dans lapproche
globale de gestion du risque

La gestion du risque est un des mcanismes internes du gouvernement de lentreprise au
service des dirigeants et de lorgane de surveillance qui permet la connaissance des risques, de
leur volution et de les matriser travers une structure adapte, des ressources suffisantes et
une dmarche globale prtablie.
Les liens entre le systme de contrle interne et la gestion du risque montrent des interactions
rciproques entre ces deux mcanismes de gouvernement.
Lvaluation des risques tant ltape initiale de la conception du contrle interne visant que
les contrles appliquer ne soient pas superflus et inutiles tandis que le contrle interne
assure le traitement des risques . La lecture des composantes de lERM suivant le COSO 2,
permet de conclure que lapproche globale de gestion du risque encadre le contrle interne ,
en effet il sagit des huit lments suivants :
- environnement interne (philosophie et culture de risque)
- dtermination des objectifs ( dfinition de la stratgie de lentreprise et de la tolrance de
risque)
- identification des vnements ( identification des vnements qui ont une incidence sur la
ralisation des objectifs de la socit)
- valuation du risque
- rponse au risque
- activits de contrle
- information et communication ( identification et diffusion dune information complte et
temps)
- surveillance
la complmentarit est vidente entre gestion du risque et contrle interne, lenvironnement
de contrle bas sur une bonne thique sajoute une culture du risque communiquer en
harmonie avec la stratgie arrte en la matire, les activits de contrle sont dtermines

84
COSO 2, Executive Summary
Mmoire dExpertise Comptable



68
aprs avoir adapter et tudier la rponse rserver aux risques au vu de lapptence et de la
tolrance au risque.

La gestion du risque nest plus une tape du contrle interne elle tend plutt le conditionner
et ladapter pour la mise en uvre de ces objectifs en matire de risques.
Sous-section 3/- Communication et feedback pour un contrle interne
Dynamique et Ractif

La conception du systme de contrle interne se base sur la dtermination et lvaluation des
risques et surtout de lapptence et de la tolrance aux risques fixes dans le cade de
lapproche globale de gestion du risque, cependant les activits de contrle soient sintgrent
aux procdures oprationnelles soient elles sont appliqus par des oprationnelles, et la
russite prsume conceptuellement ne vaudra pas efficacit et acceptabilit de ces activits
de contrles par ces excuteurs.

Pour en garantir la russite en pratique, toute mise en place dactivit de contrle doit tre
teste et soumise valuation par les oprationnelles, ces derniers peuvent avoir des
propositions damlioration ou un refus fonde de cette nouvelle tche de contrle, leur
feedback et leur engagement tant trs utile pour garantir lefficacit du systme de contrle.

Dautre part, la communication avec le personnel et tous les acteurs impliqus est essentiel
la russite du contrle interne, sagissant de procdures routinires ou de procdures
occasionnels ils est ncessaire de rappeler frquemment limportance de la procdure et les
consquences de son dfaut dapplication pour viter que certaines procdures soient
dlaisses et ignores ultrieurement la conception des contrles.

La communication garantit la viabilit et lapplication des contrles internes et leur ancrage
dans les habitudes du personnel, elle traduit aussi le Tone at the Top et rappelle lintrt de la
direction et du conseil de son intrt aux contrles, les auditeurs internes sont responsables
galement dassurer la fluidit de la communication avec le personnel.

















Mmoire dExpertise Comptable



69

PARTIE II/- CADRE JURIDIQUE ET NORMALISATION NATIONALE
CONTOURNANT LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS DANS LE
CONTROLE INTERNE, EVOLUTION RECENTE ET REACTIVITE AU
CONTEXTE INTERNATIONALE

CHAPITRE 1/- Cadre juridique Gnral du contrle interne, nature des obligations et
Etendue de la responsabilit des dirigeants en Tunisie

Section 1/- Cadre juridique Gnral du contrle interne en Tunisie

Sous-section 1/- Enonciation du cadre gnrale et des principes de contrle
interne dans la norme gnrale du systme comptable des
entreprises tunisiennes

Paragraphe 1/-Champ dapplication de la norme comptable gnrale, dfinition et
composantes du contrle interne :

La norme gnrale de la loi 96-112 du 30/12/1996 relative au systme comptable des
entreprises, de part son champ dapplication, constitue le cadre juridique gnral qui institue,
entre autres, des obligations relatives la mise en place dun systme de contrle interne pour
lensemble des entreprises tunisiennes, en effet cette loi sapplique toute personne physique
ou morale assujettie la tenue dune comptabilit en vertu de la lgislation en vigueur,
exception faite par cette loi des entreprises soumises, dans la tenue de leur comptabilit, aux
dispositions du code de la comptabilit publique et des entreprises qui rpondent aux
conditions fixes par des lgislations spciales pour la tenue dune comptabilit simplifie
dfinies par des normes comptables
85
.

La norme gnrale traite du contrle interne dans sa deuxime partie dispositions relatives
lorganisation comptable , lorganisation comptable tant dfinie comme tant une
composante du systme de contrle interne qui garantit la production dinformation
financire de qualit

La dfinition du contrle interne donne par cette norme sinspire des rfrentiels reconnus,
notamment le COSO amricain, le contrle interne y est dfini par le processus mis en
uvre par la direction, la hirarchie et le personnel qui permet la ralisation des objectifs de
lentit ces objectifs sont lefficience et defficacit, la protection des actifs, la fiabilit de
linformation et la conformit aux dispositions lgales.

Cette norme a aussi repris les cinq composantes de contrle interne dfinies par le COSO,
savoir lenvironnement de contrle (fondements du contrle interne se manifestant par
lintgrit, thique, comptence, philosophie et style de management des dirigeants) ,
lvaluation des risques (processus didentification et de gestion des risques pouvant altrer
latteinte des objectifs), les activits de contrles (les mesures prises et procdures mises en
place en vue de matriser les risques), linformation et la communication (disponibilit et

85
Article 1 du premier chapitre de la Loi 96-112 du 30-12-1996.
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70
circulation des informations pertinentes la prise de dcision et sensibilisation du personnel
limportance du systme de contrle) et le pilotage ( suivie permanent, valuation priodique
du systme de contrle interne et amlioration continue) .
A ces composantes, la norme gnrale ajoute six facteurs quelle reconnait dimportance
particulire dans la mise en uvre des systmes de contrle interne. Ces facteurs sont la
protection physique des actifs et des enregistrements, le systme de dfinition des pouvoirs,
les plans financiers et les budgets, linformation et la documentation, lexamen indpendant et
les contrles de performance et, la sparation des tches.

Paragraphe 2/-Responsabilit de la direction et nature des Obligations introduites par la
norme gnrale en matire de contrle interne :

La norme comptable gnrale a pris le soin dassigner aux dirigeants de lentreprise la
responsabilit eux gard la mise en place dun systme de contrle interne efficace en
gnrale
86
, et de lorganisation et de la tenue de la comptabilit plus particulirement
87
.

Ainsi en dehors dune rglementation spciale traitant du contrle interne telle que celles
ddies des secteurs bien dtermins (les normes comptables sectorielles, les lois rgissant
le secteur financier..), la norme gnrale Tunisienne depuis 1996 a mis la charge de la
direction lobligation de mise en place du systme de contrle interne dont elle dfinit les
composantes et les implications sur lorganisation linstar des rglementations
internationales.
A la date de sa promulgation, la loi 96-112 tait une volution importante dans la
rglementation Tunisienne et a permit de combler un vide lgislatif inacceptable en rpondant
un besoin de formalisation des obligations comptables et de renforcement des mcanismes
de contrles des entreprises tunisiennes dont les rgles et principes comptables constituent le
socle, elle a permit de clarifier des questions importantes en prenant des positions se
rapprochant des principes et mthodes comptables internationales et sest cart des rgles
fiscales qui prvalait avant sa promulgation.

Une des questions importante qui a t trait par cette loi et celle du contrle interne, sa place,
sa dfinition et les responsabilits qui en dcoule, la rponse apport ne peut constituer un
rfrentiel ou un cadre conceptuel du contrle interne pour la Tunisie mais cest une rponse
sommaire, suffisante et adapte son contexte la date de son adoption, elle ne peut rpondre
aux rcentes volutions de la rglementation internationales ni aux volutions de lconomie
ou du march financier tunisien.

Rcemment, Les efforts dharmonisation et de dveloppement du cadre juridique du contrle
interne en Tunisie sont observs au niveau du code des socits commerciales et des lois
rgissant les socits faisant appel public lpargne notamment la loi relative au
renforcement de la scurit des relations financires.





86
Loi 96-112 , Norme comptable Gnrale , deuxime partie Dispositions relatives lorganisation
comptable , paragraphe 4
87
Loi 96-112 , Norme comptable Gnrale , deuxime partie Dispositions relatives lorganisation
comptable , paragraphe 14
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71
Sous-section 2/- Nouvelles obligations et Options du lgislateur tunisien en
matire de rglementation du contrle interne dans le
code des socits commerciales et la loi de scurit
financire

Les obligations qui ont t rcemment introduites par le lgislateur Tunisien en matire de
contrle interne, touchent la mission et les diligences des commissaires aux comptes ainsi que
le contenu des rapports de Gestion de la direction.

En effet, le Code des socits commerciales tel que modifi et complt par la loi 2005-65 du
10-07-2005 dans son article 266 dispose le commissaire aux comptes certifie la sincrit et
la rgularit des comptes annuels de la socit conformment la loi en vigueur relative au
systme comptable des entreprises, il vrifie priodiquement lefficacit du systme de
contrle interne , la loi faisant ainsi soumettre le systme de contrle interne laudit
externe dans le cadre de la mission lgale du commissariat aux comptes, Si cette pratique est
dusage pour les commissaires aux comptes en raison de lapproche daudit par les risques
permettant lauditeur de tirer un degr dassurance des procdures de contrle en place, il
est dsormais tenu par la loi en Tunisie de vrifier lefficacit de ce systme.

Dans le mme ordre dide, dautres obligations sont introduites par la loi de scurit
financire Tunisienne, loi 2005-96 du 18-10-2005 loi relative au renforcement de la scurit
des relations financires dans larticle 15
88
du son Titre 2, Chapitre 3 Rorganisation des
obligations de divulgation la charge des socits faisant appel publique lpargne ,
dispose le rapport annuel sur la gestion de la socit doit comporter les informations arrts
par rglement du conseil du march financier et particulirement, un expos sur les rsultats
des activits, leurs volutions prvisibles et ventuellement les changements des mthodes
dlaboration et de prsentation des tats financiers ainsi que des lments sur le contrle
interne Le mme article ajoute les rapports du ou des commissaires aux comptes
viss selon le cas aux articles 200,269 et 472 du code des socits commerciales, doivent
contenir une valuation gnrale du contrle interne , ainsi il incombe la direction des
socits faisant appel publique lpargne dinclure des lments de contrle interne dans le
rapport de gestion et au commissaire au compte de faire part de son valuation gnrale du
contrle interne dans leur rapport.


Ces obligations sont confirmes et renforces par lArticle 44 (nouveau)
89
du rglement du
march financier relatif lappel public lpargne, cet article prcise le contenu du rapport
de gestion de ces socits dont des lments sur le contrle interne, linformation sur les
conditions daccs lassemble gnrale ; les rgles applicables la nomination et au
remplacement des membres du Conseil dadministration ou du Conseil de surveillance ; les
principales dlgations en cours de validit accordes par lassemble gnrale aux organes
dadministration et de direction ; le rle de chaque organe dadministration et de direction ;
les comits spciaux et le rle de chaque comit ; et le cas chant, le rapport du comit

88
Article 3 nouveau de la loi 94-117 portant rorganisation du march financier
89
Arrt du ministre des finances du 17 septembre 2008

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72
permanent daudit concernant, notamment, la proposition de nomination du commissaire aux
comptes .

Pour les socits ne faisant pas appel publique lpargne, Les commissaires aux comptes ont
seulement lobligation de vrifier lefficacit du systme de contrle interne sans avoir
porter un jugement dvaluation sur ce systme dans leurs rapports, et ce en vertu de larticle
266 du code de socits commerciales tel que modifi par la loi 2005-65.

Le champ dapplication des dispositions de larticle 15 de la loi de scurit financire et de
larticle 44 du rglement du march financier tant limit aux socits faisant appel publique
lpargne, ds lors lobligation de communication par les dirigeants des lments sur le
contrle interne et de la communication par le commissaire aux comptes de son valuation du
contrle interne dans son rapport sapplique uniquement ces socits.

Nanmoins les commissaires aux comptes gardent leurs obligations de faire un rapport de
contrle interne part pour les EPIC, en effet la loi 87-529 du 1 avril 1987 fixant les
modalits et les conditions de la rvision des comptes des tablissements publics caractre
industriel et commercial et des socits dont le capital est totalement dtenu par ltat dans
son article 6 stipule les rviseurs dsigns en vertu des dispositions du prsent dcret, ont
lobligation de sassurer de manire permanente de la fiabilit du systme de contrle interne
et de procder annuellement aux investigations ncessaires en vue dapprcier notamment les
procdures administratives, financires et comptables en vigueur au sein de ltablissement ou
de la socit . Les modalits de dtablissements des budgets de fonctionnement et
dinvestissement ainsi que celles affrentes la passation des marchs font obligatoirement
partie des procdures examines. Les remarques, observations et conclusions du rviseur
relative au contrle interne et procdures doivent tre consignes dans un rapport part
distinct adresser, en 20 exemplaires, au conseil dadministration de ltablissement ou de la
socit deux mois au plus tard aprs la fin de chaque exercice

Malgr un renforcement clair de la rglementation encadrant le contrle interne en Tunisie, la
position adopte semble notre sens largement critiquable et risque dtre incohrente, voire
trop sommaire par rapport un cadre internationale trs riche et dynamique.

Section 2/- Etendue de la responsabilit des dirigeants dans le contrle
interne Pertinence et limites du cadre juridique actuel et mise en
perspective des nouvelles pratiques internationales en Tunisie

Sous-section 1/- Fondements et limites de la position adopte par le
lgislateur tunisien dans la rglementation du contrle
interne
Paragraphe 1/- Les obligations introduites par le lgislateur tunisien en matire de
contrle interne, incohrences et insuffisances releves :

Les volutions internationales du cadre juridique du contrle interne comportent deux aspects
saillants : principalement une forte responsabilisation des dirigeants sociaux, matrialise par
une dclaration et un rapport annuel et accessoirement une attestation par lauditeur externe
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73
portant uniquement sur les procdures de contrle interne relative llaboration de
linformation financire.

Si des hsitations ont port sur le rle du commissaire aux comptes, lutilit et le cot de son
attestation de la dclaration de lefficacit du systme de contrle interne par la direction, tel
que pour lexemple canadien qui a cart une pareille attestation des auditeurs externes, le
rle des dirigeants tant la pierre dassise du nouveau cadre juridique lchelle
internationale.
Le but du nouveau cadre rglementaire du contrle interne est de prvenir les faillites et les
fraudes et leurs corollaires (manipulations comptables, dgts et perte de confiance des
investisseurs..) par une gestion saine des affaires la charge des dirigeants sociaux assure
par un bon contrle interne, et en vue datteindre cet objectif des obligations de transparence
et une dclaration de la responsabilit des dirigeants sont introduites par la loi, cest par la
suite que les auditeurs pourront attester la dclaration des dirigeants sociaux. Cest la mme
logique pour les informations financires prpares par les dirigeants et remises aux
commissaires aux comptes par le conseil dadministration pour audit.

Si on analyse les obligations introduites par le lgislateur tunisien, pour ressortir les nouvelles
responsabilits des dirigeants en contrle interne, on ne trouve que des termes vagues sur la
communication dans le rapport annuel: le rapport annuel sur la gestion de la socit doit
comporter les informations arrts par rglement du conseil du march financier et
particulirement, un expos sur les rsultats des activits, leurs volutions prvisibles et
ventuellement les changements des mthodes dlaboration et de prsentation des tats
financiers ainsi que des lments sur le contrle interne ; Aucune prcision na t faite
sur la nature des lments de contrle interne : sagit il des dfaillances ou des forces de
contrle ? a concerne le contrle interne relatif linformation financire ou gnrale ?
Faut-il faire une valuation de son efficacit ou adopter une approche descriptive ? Quen est-
il des actions correctrices et des amliorations dune anne lautre ?

La formulation mme adopte risque dentraner des ractions faibles et nonchalantes par les
dirigeants, il fallait au moins rappeler la responsabilit des dirigeants en la matire, voire
insrer une dclaration par eux dans le rapport annuel de cette responsabilit, et exiger au
moins ladoption dune approche descriptive des faits significatifs et des dfaillances avec une
obligation damlioration et dactions correctrices.

Quant au champ dintervention des commissaires aux comptes, ce dernier a lobligation de
vrifier priodiquement lefficacit du systme de contrle interne pour toutes les
socits audites et dinclure dans son rapport uniquement pour les socits faisant appel
publique lpargne une valuation gnrale du contrle interne .

Cette position est critiquable au moins deux gards, premirement il valait mieux limiter
lintervention du commissaire aux comptes aux contrles interne relatif la prparation de
linformation financire, sur les quelles il doit avoir obtenu une matrise suffisante de part sa
mission principale daudit et sa spcialisation dans cette fonction financire, son apport pour
les contrles internes oprationnels sans incidence direct sur linformation financire risque
dtre insuffisant voire inappropri sauf ci un budget temps supplmentaire sera allou par le
commissaire aux comptes afin dtudier tous les procdures autres que financires ce qui
pourra amliorer sa prestation sans en garantir lefficacit.

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74
Deuximement , lobligation aux commissaires aux comptes en Tunisie de vrifier lefficacit
du contrle interne nest pas assortie dune obligation de communication aux conseil
dadministration ou lassemble gnrale, cette obligation nest prvue que pour les
socits faisant appel publique lpargne, pour les socits commerciales ne faisant pas
appel publique lpargne quel serait lutilit de prvoir cette obligation de vrification du
contrle interne si aucune information ou rapport nest remis par le commissaire aux
comptes ? Au moins une information sur les dfaillances significatives des procdures et
organisation financires doit tre prvu la charge des commissaires aux comptes.

Le lgislateur tunisien a opt pour une plus forte implication des commissaires aux comptes
dans le contrle interne par des obligations gnrale de vrification du systme de contrle
interne pour toutes les socits commerciales et des obligations spcifiques dvaluation et de
communication pour les socits faisant appel public lpargne contre une faible
responsabilisation des dirigeants qui ont uniquement des obligations de communication peu
prcises pour les socits faisant appel publique lpargne.

Ceci tant dit, les choix actuel fait en matire de rglementation du contrle interne qui
semble notre avis incohrent par rapport aux lgislations internationales, peut tre justifi
par un contexte national aussi diffrent.

Paragraphe 2/- Arguments pour une position modre ; Lconomie tunisienne nest pas
un lieu propice des obligations rigides en matire de contrle interne :

Les caractristiques du march financier Tunisien, soit une capitalisation faible et un nombre
rduit de socits faisant appel public lpargne ainsi quun tissu conomique compos
principalement de PME, justifient une position modre par le lgislateur tunisien dans
linstitution dobligations rigides et lourdes en contrle interne.

En effet, malgr les efforts de rforme et de dveloppement du march financier en Tunisie
engage depuis 1986, et sa rorganisation en 1994, il est reste grev par la petite taille de son
conomie. Une tude conduite dans le cadre de la rforme du march financier tunisien a
conclu que les trois principaux facteurs de blocage au dveloppement du march financier,
sont L'viction des financements directs par le financement bancaire ; Les problmes lis la
transparence et la taille de lentreprise tunisienne et enfin la faiblesse de lpargne intrieure
long terme investie en Bourse
90
.

Dautres parts, La structure du capital des entreprises tunisiennes qui sont fortement
contrles par les actionnaires majoritaires, principalement des entreprises familiales ou des
entreprises tatiques limitent les risques de malversations et de perte de contrle de
lentreprise, en effet la dispersion du capital et la dissociation entre la proprit du capital et la
direction de lentreprise sont une cause principale des problmes de la gouvernance.

Autres considrations lencontre du renforcement des obligations de contrle interne
peuvent tre retenues, on en cite les cots associs ses obligations en termes de structure
(comits spcialiss et structures ddies dans lorganisation, cot des audits et consultants

90
Etude De Diagnostic Et De Recommandations Pour Le Dveloppement Des Marchs De
Capitaux En Tunisie conduite par Smart Finance et GMA Capital Markets pour le conseil du
march financier tunisien, mai 2002
Mmoire dExpertise Comptable



75
externes et temps allou par lensemble du personnel). Ainsi que lattitude ngative des
dirigeants tunisiens envers la transparence des informations internes lentreprise, quon peut
attribuer la crainte de la concurrence.

Lensemble de ces facteurs rassurent sur ltat de la gouvernance en Tunisie et permet de
penser quon est labri des scandales financiers et de la perte de contrle sur lentreprise,
nanmoins dautres facteurs vont lencontre de cette affirmation et remettent en cause les
choix faits par le lgislateur en rglementant le contrle interne.
Sous-section 2/- Pertinence dun renforcement des obligations de
publication et dvaluation du contrle interne par les
dirigeants dans le contexte tunisien
Le choix douverture de notre conomie aux investisseurs trangers et la volont dclare
dimpulser les investissements directs trangers ainsi que lobjectif de dynamisation de la
place boursire en Tunisie, ncessite lharmonisation de notre lgislation et de rduire le gap
par rapport aux volutions des pratiques internationales, si le problme de gouvernance et de
perte de contrle sur lentreprise ne se pose pas dans le contexte tunisien ou nest pas du
mme ampleur que sur les marchs des pays dvelopps, le contrle interne aide sans doute
lentreprise tunisienne dans le processus de mise niveau et lamlioration de la comptitivit
face la concurrence dans un march internationale.

Si le manque de la transparence est considr comme facteur de blocage au dveloppement du
march financier comme rvle par ltude mentionne ci-dessus, la communication des
dirigeants sur le systme de contrle interne fait partie dune bonne transparence et contribue
la scurisation des investisseurs, il a t mentionn dans ltude de diagnostic supra qu Il
faudra galement amliorer la transparence des socits tunisiennes et favoriser lmergence
de structures de groupes ayant une taille et organisation adapte au march financier Enfin,
toutes ces actions doivent tre accompagnes par une amlioration notable de la transparence
et lintgrit du march afin daccrotre la confiance de lensemble des participants dans la
rgularit et la fiabilit de toutes les oprations sur le march.
91


La prparation dun rapport sur le contrle interne pour les socits tunisiennes faisant appel
public lpargne permettra un rapprochement des pratiques internationales apprciable par
les partenaires trangers de lentreprise et poussera les dirigeants un effort damlioration et
de correction des dfaillances de contrle interne.

Ladoption dune approche descriptive qui sinscrit dans une dmarche damlioration
continue linstar du modle franais serait mieux adapte au contexte tunisien que
lapproche valuative des tats unis, cette dernire tant trs couteuse en termes de temps et
demande beaucoup de technicit tel quon nest pas sure quelle pourra gnrer des avantages
dpassant les cots.

Si les pays dvelopps t inconscients de lutilit et de la primaut des mcanismes de
contrle interne sur les mcanismes externes quils lont dcouvert aprs des graves faillites et
perte des investisseurs, il vaudrait mieux concevoir les normes correctement par les places
boursires mergentes avant de vivre les expriences pareilles dchec de la gouvernance.

91
Cf note 4 supra
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76

Section 3/- Responsabilit juridique des mandateurs sociaux et Impulsion
de la pratique du contrle interne par un renforcement des structures de
gouvernement en Tunisie
Sous-section 1/- Importance et nature du risque juridique des mandataires
sociaux en Tunisie et imprative de renforcement du
contrle interne
Paragraphe 1/- la responsabilit civile et pnale des dirigeants dans la lgislation
tunisienne rcemment renforce par la loi 2009-16 du 16 mars 2009:

Les principes gnraux de la responsabilit civile et pnale sont applicables en Tunisie, Il
sagit pour la responsabilit civile de lexistence dune faute commise par lauteur de lacte,
dun dommage et dun lien de causalit entre faute et dommage, et pour la responsabilit
pnale de lexistence de llment lgale, de llment morale et de llment matriel.

On retrouve aussi le principe de la faute personnelle des dirigeants et de la faute lie la
fonction, les associs ou actionnaires ont le droit dintenter une action en justice contre les
dirigeants pour les dommages subi personnellement
92
alors que pour les dommages subi par
les tiers suite une faute lie la fonction le recours du tiers ls est fait contre la socit,
sans prjudice de laction sociale contre le dirigeant pour faute de gestion.
La responsabilit civile pour faute de gestion est prvu dans larticle 11793 du code des
socits commerciales Tunisiennes pour les SARL et larticle 207 (pour les administrateurs)
et 231et 257 (pour les membres du directoire et du conseil de surveillance) du mme code
pour les SA, il sagit des infractions aux dispositions lgales applicables la socit, soit des
violations des statuts, soit de fautes commises dans leur gestion.
Laction sociale ainsi que la Responsabilit civile des dirigeants et le droit dindemnisation
est organis par le code des socits commerciales dans les articles 117 et 118 pour les SARL
et les articles 220 et 255 pour les SA, ces articles ont t rcemment modifis en mars 2009
par le lgislateur tunisien par la loi 2009-16 dont la finalit est de renforcer le contrle, la
responsabilit et les obligations de transparence la charge des dirigeants.
Ainsi, le lgislateur tunisien a ramen le minimum lgal pour intenter laction sociale du quart
au dixime du capital social. Dsormais, les associs reprsentant le dixime du capital social

92
Article 118 du code des socits commerciales pour les SARL et article 220 alina 7 pour les SA .
93
Article 117 Article 117 Article 117 Article 117 du CSCT modifi par la loi 2009-16 du 16-03-2009 Le ou les grants sont responsables individuellement
ou solidairement, selon le cas, envers la socit ou envers les tiers, soit des infractions aux dispositions lgales applicables
aux socits responsabilit limite, soit des violations des statuts, soit de fautes commises dans leur gestion.
Si les faits gnrateurs de responsabilit sont l'uvre de plusieurs grants, le tribunal dtermine la part contributive de
chacun d'eux dans la rparation du dommage.
Le tribunal ordonne la restitution par le grant de droit ou de fait, des sommes quil a prleves des fonds de la socit,
augmentes des bnfices quil a pu tirer de lutilisation desdits fonds dans son propre intrt ou dans lintrt dun tiers,
sans prjudice du droit des associs de rclamer de plus grands dommages et de laction pnale, sil y a lieu. Les sommes
alloues par le jugement sont dues la socit.

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77
peuvent, en se regroupant, intenter laction sociale contre le ou les grants responsables du
prjudice.
De mme pour les socits anonymes, le droit de recours en justice des actionnaires nayant
pas la qualit de membre du conseil dadministration a t rduit de quinze pour cent cinq
pour cent du capital sil sagit dune socit anonyme ne faisant pas appel public lpargne
ou trois pour cent du capital sil sagit dune socit anonyme faisant appel public lpargne
ou ayant une participation au capital au moins gale un million de dinars, pour exercer une
action en responsabilit contre les membres du conseil dadministration pour faute commise
dans laccomplissement de leurs fonctions. Lassemble gnrale ne peut dcider le
dsistement lexercice de laction. Toute clause contraire des statuts est rpute nulle.
94

La dcision dexercer laction ou de transiger entranera la rvocation des membres du conseil
dadministration concerns.

Laction sociale vise rparer le prjudicie subi par la socit et en principe, elle est exerce
par les reprsentants lgaux de la socit. Cependant en pratique sa mise en uvre est rare, et
cest pour cette raison que le lgislateur a permis lexercice de laction sociale par les
associs
95
.

Une aggravation de la responsabilit des dirigeants est constate dans les nouvelles
dispositions de la loi 2009-16 qui prvoient quen cas de rglement judiciaire ou de faillite, le
grant et le dirigeant de droit ou de fait peut tre condamn supporter les dettes sociales
raison de sa responsabilit dans la situation. Il peut aussi se voir interdire la direction des
socits et ou lexercice du commerce.
96


Au terme de larticle 118 du CSCT, pour le cas dessus de la faillite, stipule Le grant de
droit ou de fait nest exonr de la responsabilit que sil apporte la preuve quil a apport la
gestion de la socit toute lactivit et la diligence dun entrepreneur avis et dun mandataire
loyal. , en effet seule une gestion saine fonde sur un bon systme de contrle interne permet
dviter les fautes de gestion.

La faute de gestion est la base de la responsabilit des dirigeants lies lexercice de leur
mandat, elle engage leur responsabilit civile pour rparation du prjudice caus la socit,
mais elle peut aussi constituer une infraction punie par la loi
L'Art 207 C.S.C donne comme exemple de faute de gestion la distribution de dividendes
fictifs qui constitue par elle-mme une violation de la loi sur les socits commerciales prvue
et punie par l'Art 223 C.S.C.

94
Article 220 du code des socits commerciales tel que modifi par la loi 2009-16 du 16-03-2009
95
Dossier La rforme du droit tunisien des Socits (La loi du 16 mars 2009) par Mahmoud Anis
BETTAIEB, Avocat au Barreau de Tunis et Avocat au Barreau de Paris chez Karila, Socit davocats
96
Article 118 du CSCT- Chaque associ peut exercer individuellement l'action en responsabilit pour la rparation du
prjudice subi personnellement.
Les associs reprsentant le dixime du capital social peuvent, en se groupant, intenter laction sociale contre le ou les
grants responsables du prjudice.
Lorsque le rglement judiciaire ou la faillite fait apparatre une insuffisance dactif, le tribunal peut, la demande de
ladministrateur judiciaire, du syndic de la faillite ou de lun des cranciers, dcider que les dettes de la socit seront
supportes, en tout ou en partie, avec ou sans solidarit et jusqu la limite du montant dsign par le tribunal, par le ou
les grants ou tout dirigeant de fait. Il peut aussi interdire la personne condamne la direction des socits ou lexercice
dune activit commerciale pour une priode fixe dans le jugement.

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78
Nombreuses infractions sont recenses en droit tunisien dans le code des socits
commerciales du 3 novembre 2000 et la loi de1995 sur les entreprises en difficult.
Nanmoins, La plupart de ces infractions sont purement formels et ne font presque jamais
l'objet de condamnations
97
. On cite les trois essentiels d'entre elles savoir la prsentation de
bilan inexact, la distribution de dividendes fictifs et l'abus des biens de la socit punis de 1
5 ans de prison et d'une amende de deux milles dix milles dinars ou de lune de ces deux
peines seulement.
Pour le faux bilan ou le bilan inexact, la faute consiste dissimuler la vritable situation de
l'entreprise (Art147 pour la SARL et 223 pour la SA).
L'abus de gestion des biens sociaux est l'infraction la plus frquente en matire de gestion et
de comptabilit. En France, elle reprsente 86,2% des condamnations en matire de gestion
des socits.
L'imprudence ou la ngligence en tant que faute de gestion sont inoprantes pour constituer
l'lment moral de ces trois infractions. En effet, la loi exige que la faute soit intentionnelle
aussi bien pour l'auteur que pour le complice. Ces trois infractions constituent ne pas en
doute des fautes de gestion.
Enfin, le contexte nationale et internationale caractris par une complexit accrue des
affaires et un renforcement de la responsabilit juridique appelle un maximum de prudence
par les dirigeants pour viter de commettre des fautes de gestion, on stonne pas de voir une
mise en uvre plus frquente de leur responsabilit civile et pnale.

Paragraphe 2/- Responsabilit disciplinaire des dirigeants sous lgide du CMF :

Pour les socits soumises au contrle du CMF, ce dernier est investi, En vertu de larticle 41
de la loi 94-117, d'un pouvoir disciplinaire et ce l'gard :
- de la Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis, ses dirigeants et de ses personnels ;
- de la socit de dpt, de compensation et de rglement de titres, ses dirigeants et ses
personnels ;
- des intermdiaires en bourse, personnes physiques ou morales, leurs dirigeants et le
personnel plac sous leur autorit ;
- des dirigeants, des gestionnaires et des dpositaires des fonds et des actifs des Organismes
de Placement Collectif en Valeurs Mobilires et du personnel plac sous leur autorit

En Vertu de larticle 82 de la loi 94-117 portant rorganisation du march financier
98
, Le
Conseil du March Financier a le pouvoir de prononcer contre les dirigeants une amende au
profit du Trsor Public qui ne peut excder 20.000 dinars, prononce suite une runion du
collge du CMF auquel lintress peut assister, et ce en cas de non respect des obligations
prvues par larticle 3, 4 et 21 de la loi mme loi.


97
Article Tunisie, la faute de gestion en droit des affaires par Bel Haj Hamouda Ajmi ; Professeur
d'universit et Avocat la cour de cassation, publi sur site Audinet Tunisie le 03 mars 2009
98
Article 82 (paragraphe 2 nouveau). Les dispositions de larticle 40 de la prsente loi sont appliques aux
prsidents, directeurs gnraux et aux directeurs gnraux et aux prsidents des directoires et aux directeurs
gnraux uniques qui ne respectent pas les obligations prvues par les articles 3, 3 bis, 3 ter, 3 quater, 3 quinter,
4, 21, 21 bis et 21 ter de la prsente loi.

Mmoire dExpertise Comptable



79
Il sagit notamment des obligations de communication au CMF des rapports annuel de
gestion et des commissaires aux comptes , de lordre de jour et du projet de rsolution, dans
un dlai de quatre mois, au plus tard, de la clture de lexercice comptable et quinze jours, au
moins, avant la tenue de lassemble gnrale ordinaire.

Ces obligations incombent aux socits faisant appel publique lpargne, parmi les quelles
le rapport de gestion doit contenir des lments sur le contrle interne, le non respect de cette
obligation peut tre retenu comme dfaut de communication passible de la peine cite dessus.

Paragraphe 3/- lattestation de diligence et le renforcement de la responsabilit des
dirigeants en matire dinformation financire :
Le lgislateur a renforc la responsabilit des dirigeants de l'entreprise en matire de
communication de l'information financire en mettant leur charge lobligation qui consiste
signer une dclaration annuelle prsente aux commissaires aux comptes pour attester qu'ils
ont fourni les diligences ncessaires pour garantir l'exhaustivit et la conformit des tats
financiers la lgislation comptable. Cest dans le cadre de l'article 13 quinter du Code des
Socits Commerciales tel qu'introduit par la Loi 2005-96 .
Le contenu de cette dclaration a t fix par l'arrt du ministre des finances du 17 juin 2006.
Il sagit pour les organes de direction et les chargs des affaires financires et comptables de
signer une attestation que les diligences ncessaires pour garantir l'exhaustivit et la
conformit des tats financiers la lgislation comptable ont t fournies. Il ne s'agit
nullement d'une garantie de ladite exhaustivit ni de la conformit susvise. Ainsi, les
diligences dont les personnes susviss sont tenues constituent-elles une obligation de moyen
et non pas une obligation de rsultat.
En cas d'une fausse dclaration, ou d'une dclaration mensongre faite par les organes de
direction la Responsabilit civile est engage en cas de faute, de dommage subi par un
associ, actionnaire ou la socit et de lien de causalit. Ainsi que leur responsabilit pnale
pour dissimulation de la vritable situation de la socit.
Outre la responsabilit engage par lattestation de diligence, et plus important est limpact
psychologique sur les organes de direction et les chargs des affaires financires et
comptables lors de l'laboration, la prsentation et la communication de l'information
financire au commissaire aux comptes et ce de par le formalisme qui la caractrise (lettre
crite et signe). Toutefois, dire, ce stade, qu'elle est gnratrice de responsabilits
nouvelles, nous parat prmatur. Il n'en demeure pas moins, qu'il faudrait attendre pour voir
l'apport de la jurisprudence en ce qui concerne l'tendue de cette responsabilit99


99
Article le 03-02-2007 sur site web audinet Tunisie par sami Kallel, avocat d'affaires : La
communication des tats financiers est une responsabilit managriale

Mmoire dExpertise Comptable



80
Sous-section 2/- Consolidation de lenvironnement de contrle travers
linstauration des comits daudit en Tunisie

Le renforcement des mcanismes de gouvernance des socits tunisiennes a t consacr par
le lgislateur tunisien par la loi relative au renforcement de la scurit des relations financire
promulgue en 2005 par larticle 256 bis du CSC qui rend obligatoire la cration dun comit
permanent daudit pour Les socits faisant appel public l'pargne l'exception des socits
classes comme telles du fait de l'mission d'obligations; La socit mre lorsque le total de
son bilan au titre des tats financiers consolids dpasse un montant fix par dcret; Les
socits qui remplissent les limites chiffres fixes par dcret relatives au total du bilan et au
total de leurs engagements auprs des tablissements de crdit et de l'en-cours de leurs
missions obligataires

Le dcret n 2006-1546 du 6 juin 2006 dans son article 6 a fix ces limites chiffres,
cinquante millions de dinars (50 MDT) pour le total du bilan
et vingt cinq millions de dinars (25 MDT) pour le total des engagements auprs des
tablissements de crdit et l'encours des missions obligataires.

En vertu de cet article, Le comit permanent d'audit veille au respect par la socit de la mise
en place de systmes de contrle interne performant de nature promouvoir l'efficience,
l'efficacit, la protection des actifs de la socit, la fiabilit de l'information financire et le
respect des dispositions lgales et rglementaires. Le comit assure le suivi des travaux des
organes de contrle de la socit, propose la nomination du ou des commissaires aux comptes
et agre la dsignation des auditeurs internes.

Le comit permanent d'audit est compos de trois membres au moins, dsigns selon le cas
par le conseil d'administration ou le conseil de surveillance parmi leurs membres. Il ne peut
tre membre du comit permanent d'audit, le prsident-directeur gnral ou le directeur
gnral ou le directeur gnral adjoint.

Les membres du comit permanent d'audit peuvent recevoir, en rmunration de l'exercice de
leur activit, une somme fixe et impute selon les conditions mentionnes l'article 204 du
code des socits commerciales relatif aux jetons de prsence.

Le lgislateur tunisien na pas introduit des obligations rigides de contrle interne, cependant
il a instaur le mcanisme de gouvernance suprme responsable de son implmentation et de
son efficacit, cette initiative est de nature constituer un prcurseur des obligations de
communication et damlioration et dattestation plus formelle en contrle interne linstar
des pays dvelopps





Mmoire dExpertise Comptable



81
Sous-section 3/- Mission et pratique en matire de contrle interne par les
commissaires aux comptes et valeur ajoute pour les
dirigeants des entreprises tunisiennes
La contribution des commissaires aux comptes en Tunisie lamlioration des systmes de
contrle interne est trs grande dans les entreprises tunisiennes, si le personnel et les
dirigeants tunisiens sont familiers avec ce terme et son implication notamment en termes
dorganisation, il peut tre confirm que cest grce la mission lgale daudit des comptes.

Il est vrai que lgalement lobligation de vrifier le systme de contrle interne et den porter
valuation dans le rapport du commissaire aux comptes est rcente avec la promulgation des
deux lois 2005-65 et 2005-96,outre les limites de ces obligations, cependant il est dusage en
Tunisie par les commissaires aux comptes dadresser un rapport de contrle interne la
socit audite suite aux entretiens conduites avec le personnel et lobservation et les tests
de confirmation des processus et des contrles interne sur lieu.

Lapproche ainsi adopte par les commissaires aux comptes tunisiens qui dcoule de
lapplication des normes internationales daudit impliquant une comprhension tendue du
systme de contrle interne et une documentation des conclusions et tests conduits sur ce
systme a eu un impact positif et une ractivit certaine au sein des socits audite, cette
ractivit est certainement due au respect de la profession et de la mission de commissariat
aux comptes et la communication dun rapport ddi au contrle interne.

Il va de soi que lattention porte ce rapport fourni par le commissaire aux comptes dpend
du taille de la socit et de la comptence et du style de management de lquipe de direction
et ses objectifs stratgiques, nanmoins une raction est garantie notamment pour les socits
de taille, notamment les EPIC qui bnficie dun avantage en matire de rglementation du
contrle interne.

En effet, Loi 87-529 du 1 avril 1987 fixant les modalits et les conditions de la rvision des
comptes des tablissements publics caractre industriel et commercial et des socits dont le
capital est totalement dtenu par ltat dans son article 6 stipule les rviseurs dsigns en
vertu des dispositions du prsent dcret, ont lobligation de sassurer de manire permanente
de la fiabilit du systme de contrle interne et de procder annuellement aux investigations
ncessaires en vue dapprcier notamment les procdures administratives, financires et
comptables en vigueur eu sein de ltablissement ou de la socit. Les modalits
dtablissement des budgets de fonctionnement et dinvestissement ainsi que celles affrentes
la passation des marchs font obligatoirement partie des procdures examines. Les
remarques, observations et conclusions du rviseur relatives aux contrle interne et aux
procdures doivent tre consigns dans un rapport distinct adresser, en 20 exemplaires, au
conseil dadministration de ltablissement ou de la socit deux mois au plus tard aprs la fin
de chaque exercice

Pour les socits autres quEPIC, la prparation dun rapport de contrle interne est une bonne
pratique en matire daudit qui vise une transcription et une inspiration du cadre des EPIC,
mais surtout de lapplication des normes internationales daudit de lIFAC que lordre des
experts comptables a purement et simplement adopt partir de lanne 2000 en substitution
aux normes daudit publi par lOECT entre les annes 1984 et 1999.

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82
Ces normes d'audit de l'IFAC traitent de l'incorporation du contrle interne dans la
planification et l'excution de la vrification des comptes. L'tendu de la vrification du
contrle interne est prvu par deux normes : ISA 315 : Comprhension de l'entit et de son
environnement et apprciation des risques d'inexactitudes significatives ; et ISA
330 : Procdures mises en uvre par l'auditeur pour tenir compte des risques valus .
L'ISA 315 prvoit que l'auditeur doit mettre en uvre des procds d'apprciation des risques
qui lui permettront d'acqurir une comprhension des composantes du contrle interne. La
comprhension du contrle interne implique l'valuation de la conception du contrle en
cause et son application effective.
L'ISA 330 prcise que l'auditeur doit mettre en uvre des tests des contrles afin de runir des
lments suffisants et adquats indiquant que les contrles fonctionnent efficacement aux
moments pertinents au cours de la priode vise par la vrification, lorsque l'apprciation de
l'auditeur des risques d'inexactitudes importantes au niveau des assertions repose sur
l'hypothse d'un fonctionnement efficace des contrles. Il choisit des procds de vrification
visant lui procurer l'assurance que les contrles fonctionnent efficacement.
La nouvelle rdaction du deuxime alina de l'article 269 confirme la dmarche adopt par les
commissaires aux comptes en Tunisie, cet article stipule Les commissaires aux comptes
doivent dclarer expressment dans leur rapport qu'ils ont effectu un contrle conformment
aux normes d'audit d'usage et qu'ils approuvent expressment ou sous rserves les comptes ou
qu'ils les dsapprouvent. , il ne sagit plus de contrle dtaill mais dun contrle
conformment aux normes daudit dusage, cette position lgale consolide lapproche base
sur lvaluation du contrle interne au respect des normes internationales de lIFAC.






















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83
CHAPITRE 2/- Cadre lgal rgissant le contrle interne dans le secteur financier en
Tunisie, adaptation des obligations et extension de la responsabilit des dirigeants

Section 1/ Contrle externe, Contrle interne et rglementation accrue pour
la matrise du risque au secteur financier
Sous-section 1/- Typologie, Sensibilit conomique et porte des Risques
au secteur financier
Paragraphe 1- Place et typologie du risque dans le secteur financier

Lenvironnement conomique est devenu de plus en plus dangereux pour les banques qui
vivent, mais peuvent aussi mourir, de leurs risques
100
, Si toutes les activits conomiques
imposent la prise de risque condition sine qua non de la cration de richesse, le risque fait
constamment partie intgrante de lactivit financire.
Le risque peut se dfinir comme un danger ventuel plus ou moins prvisible, La caractristique
propre du risque est donc lincertitude temporelle dun vnement ayant une certaine probabilit de
survenir et de mettre en difficult la banque
101
.
Les organismes financiers vivent de leurs risques, ils spculent sur la base dune valuation du risque
de survenance des vnements altrant ou concrtisant leurs accords avec les clients, leurs
rmunrations incluent la prime de ce risque.
Cette confirmation est aussi vidente pour le mtier des assureurs qui consiste en un transfert des
diffrentes catgories des risques de leurs titulaires aux assureurs contre le paiement dune prime,
lassurance est ainsi parmi les techniques de gestion de risque pour ces clients.
La prise du risque pour toute activit financire est effectue ds le lancement dune opration jusqu
son chance finale, un risque de souscription existe lors de la signature dun contrat crant des
engagements futures ou actuels pour lorganisme, ainsi que lors de la dtermination des conditions qui
permettent une couverture optimale du risque. Une fois le contrat accept et sign ( contrat
dassurance, contrat de crdit, acquisition de valeurs mobilire, contrat de couverture, opration de
change) sur la base dun niveau de risque mesur et pr-tabli, cest les variations futures des
conditions de son acceptation et surtout des prvisions pralables de ces variations qui constituent le
risque tout au long de la vie de lopration, ce risque peut dcouler de linexcution des conditions du
contrat par son titulaire ( notamment le risque de non remboursement de crdit) ou de la variation
dfavorables des taux sur le march ( cours des actions, taux de change, taux du march montaire).
Le risque li lactivit dassurance dcoule principalement de la survenance des risques assurs suite
la survenance des catastrophes et autres vnements objets du contrat mettant en jeu lobligation de
couverture, cest la probabilit de survenance de ces catastrophes qui est la base de lacceptation et
des conditions de lengagement, il est lorigine du risque technique des assurances. Nanmoins la
gestion financire des liquidits gnres par le mtier dassurance dcoulant de linversion de son
cycle dexploitation fait exposer les assurances aux mmes risques des tablissements financiers,
savoir, le risque de liquidit, le risque de march et le risque de taux en consquence de la gestion de
leur excdent de trsorerie.
Ces risques lis aux activits financires ont volu suite au changement du mode de
financement de lconomie, dune conomie base sur lendettement bancaire, dans lequel les
banques assurent le rle dintermdiaire entre les agents, une conomie rgule par un

100
En introduction louvrage contrle des activits bancaires et risques financiers , Jacques Spindler Ed
Economica, 1998

101
BALE II- enjeux et consquences de la rforme du dispositif prudentiel , sminaire APTBEF, 23/12/2004

Mmoire dExpertise Comptable



84
march financier lieu de rencontre des agents conomiques, les banques ont adapt leurs
activits et font face des nouveaux risques en consquence.
Les risques classiques sont le risque de crdit mais aussi le risque de liquidit, le risque de
crdit est le risque que le dbiteur nhonore pas ses engagements de remboursement, et le
risque de liquidit est le risque pour la banque de ne pas pouvoir faire face un moment
donn ses engagements en mobilisant ses actifs, dans des proportions plus importantes, le
risque de liquidit peut aboutir la faillite de la banque suite un mouvement de panique des
dposants ( bank run)
102
.

Les nouveaux mtiers de la banque rsultant de la recherche de plus de rentabilit, de la diversification
et de la rduction ou de la compensation des divers alas, ont cr le risque de taux, qui est d la
variation dfavorable des taux dintrt ou du taux de change auquel sajoute le risque de march
rsultant de la variation des cours sur le march. La banque sexpose aux risques de march et de taux
respectivement dans le cadre de ces activits de placement sur le march ou de leurs oprations sur le
march montaire et interbancaire, la cration et la diversification des nouveaux instruments financiers
sophistiques tantt augmente tantt rduit ces risques.
Lensemble des risques inhrents lactivit bancaire, ne peuvent tre entirement annuls
par une gestion efficace de ltablissement mais peuvent par contre tre rduits et prvenus
par une gestion de risque optimale comme ils peuvent tre aggravs et concrtiss par des
prises de positions imprudentes, do un risque additionnel est gnr en relation lefficacit
et ladquation de la gestion , il sagit du risque dit oprationnel dfinit comme le risque
de pertes pouvant rsulter de procdures internes inadquates ou non appliques, des
personnes, des systmes ou dvnements externes. Ces vnements de risque sont les
fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux relations clients, les problmes
lis la gestion du personnel, les dommages qui pourraient toucher les actifs physiques,
linterruption totale ou partielle des systmes ou des processus, et la mauvaise excution
de certains processus quils soient internes ou externes la banque
103
.

le lgislateur Tunisien dfinit le risque oprationnel dans les termes suivants : Le risque
oprationnel se dfinit comme tant le risque de pertes rsultant de carences ou de
dfaillances attribuables la conception, lorganisation et la mise en uvre des
procdures, aux erreurs humaines ou techniques ainsi quaux vnements extrieurs. La
dfinition inclut, entre autres, le risque juridique mais exclut les risques stratgiques et
de rputation
104
, Cest limportance de ce risque et sa forte corrlation avec le reste des
risques qui a fait du contrle interne un facteur clef de succs pour les oprateurs dans le
secteur financier, il sen suit un renforcement de son cadre juridique lchelle nationale
linstar de la rglementation internationale.

Paragraphe 2- Porte et incidence conomique des risques financiers et dassurance

A lensemble de ces risques financiers et dassurance, vient sajouter un risque original du fait de son
caractre gnral et son chelle national, voire international dans une conomie globalise, cest le
risque systmique qui dcoule de limportance de limage et de la solvabilit et de la crdibilit du
secteur dans son ensemble, la dfaillance dune institution provoque un effet en chane remettant en
cause tout le secteur et amenant une inscurit gnrale, la rcente crise des emprunts hypothcaire

102
BALE II- enjeux et consquences de la rforme du dispositif prudentiel , sminaire APTBEF, 23/12/2004

103
BALE II- enjeux et consquences de la rforme du dispositif prudentiel , sminaire APTBEF, 23/12/2004
104
Article 45 de la circulaire aux banque N2006-19 relative au contrle interne
Mmoire dExpertise Comptable



85
ou subprime taux dintrt variable dclench en 2007 aux Etats Unis est une illustration parfaite de
ce phnomne de contagion globalis.
La confiance des dposants base sur une prsomption simple relative la solidit et la solvabilit des
banques est carte si une institution se trouve en dfaillance et ne parvienne pas honorer ses
engagements, les dposants seront entrans dans un mouvement gnral de panique et demanderont le
retrait de leurs dpts et valeurs, raction de nature bloquer tout le systme.
La gravit de ce risque systmique fait que le secteur financier soit protg par lEtat et gnralement
son cadre lgal prvoit des rgles de couverture de linstitution dfaillante, dautres parts le secteur
tant rgit par des rgles prudentielles et soumis un fort pouvoir de contrle des autorits nationales
comptentes.
Limportance des risques gnrs lconomie et aux institutions par le secteur financier va
de paire avec son importance dans lconomie nationale et internationale, ce secteur est un des
piliers de lconomie, indicateur principale de sa sant financire et levier daction par ltat
pour lorientation des acteurs.
Sous-section 2/- Interventionnisme accrue et mode dorganisation lgale
du contrle externe du secteur financier en Tunisie, cadre
exigent pour le contrle interne
Paragraphe 1- Supervision et Contrle continu des tablissements financiers par les
organismes dment habilits

A/- Attributions, modalits dintervention et supervision par la banque centrale des
tablissements de crdit :

La sensibilit conomique et limportance du risque gnral au secteur financier et son caractre
publique ont fait quil soit fortement rglement, lenjeu de la nation nest pas laiss dans les mains
des investisseurs privs ou des dirigeants des tablissements financiers cest lEtat par des
tablissements dment habilits et comptents qui se charge du contrle du secteur mais aussi de sa
protection et son orientation.
Au lendemain de lindpendance de ltat Tunisien, en 1958, la loi portant cration et organisation de
la banque centrale fut promulgue, cette loi a t rcemment modifie par la loi n 2006-26 du 15 mai
2006, elle cite parmi les attributions de la banque centrale le rle de supervision des tablissements de
crdit ainsi que la prservation de la stabilit et la scurit financire
105
.
Ses prrogatives sont manifestes dans plusieurs articles de la loi 2001-65 rglementant les
tablissements de crdit, le contrle de ces tablissements et la protection du secteur sont omniprsent
dans toute les tapes de la vie de ltablissement, commenant ds loctroi de lagrment. En effet, La
banque centrale est investie par la loi
106
dun droit dinformation, dun droit de contrle sur pice et
sur place et dun pouvoir rpressif.

Ce droit dinformation est reconnu envers ltablissement de crdit et ses commissaires aux comptes,
ainsi Les tablissements de crdit sont tenus de fournir la Banque Centrale de Tunisie tous
documents et justifications ncessaires l'examen de leurs situations en vu de s'assurer du respect de la
rglementation.

105
article 33 nouveau de la loi 1958 telle que modifie par la loi n2006-26 du 15 mai 2006 qui dispose la
banque centrale a pour mission de prserver la stabilit des prix. A cet effet elle est charge notamment :
- veiller sur la politique montaire
- contrler la circulation montaire et de veiller au bon fonctionnement des systmes de paiement
- superviser les tablissements de crdit
- prserver la stabilit et la scurit du systme financier
106
La loi n 2001- 65 du 10 juillet 2001 telle que modifie par la loi 2006-19 du 2 mai 2006 a confi la Banque
Centrale de Tunisie le pouvoir de contrler les tablissements de crdit
Mmoire dExpertise Comptable



86
Les institutions financires doivent soumettre des tats financiers trimestriels la banque centrale,
Parmi ces tats trimestriels figure une valuation de la qualit des actifs bancaires conformment aux
rgles prudentielles prsentes dans les circulaires de la BCT
107.

Le contrle sur pices est exerc sur la base des documents comptables et financiers et des donnes
statistiques communiques priodiquement par les tablissements de crdit sans prjudice du contrle
sur place qui seffectue par des missions d'inspection globale, Il vise la vrification de l'exactitude des
informations transmises et d'apprciation de l'organisation et du fonctionnement interne de ces
tablissements, comme il peut revtir la forme d'une mission d'inspection ponctuelle ayant l'aspect
d'une enqute de courte dure et portant sur des oprations particulires.
Un rle galement important est accord la BCT dans larticle 23 de la loi 2001-65, cest celui de la
dfinition, ltablissement et la communication aux tablissements de crdit des rgles de gestion et
des normes prudentielles appropries.

B/- Contrle et supervision des entreprises dassurance par le ministre des finances:

Le contrle par ltat tunisien du secteur de lassurance et de rassurance est assur par sa mise sous
tutelle du ministre des finances108, au terme de larticle 82 du code des assurances le contrle vise
protger les assurs, les bnficiaires et toute autre tierce partie intresss la bonne excution des
contrats dassurance. Ce contrle porte notamment sur lapplication de la rglementation des
assurances, le fonctionnement des entreprises dassurance, et lemploi des fonds lis des oprations
dassurance . ce titre il a t prvu au sein du ministre des finances un comit gnral des
assurances109 charg des missions dvolus au ministre par larticle sus-viss.

En outre, un conseil national des assurances110 est institu pour examiner et mettre son avis sur les
questions dont il est saisis par le ministre charg des finances visant notamment lorganisation et le
contrle du secteur, une commission consultative des assurances111 est cre au sein de ce conseil
appele traiter, conjointement avec le comit gnral des assurances, de loctroi des agrments ainsi
que des sanctions prvus respectivement aux articles 50 et 87 du code des assurances.

Lexercice de lactivit dassurance et de rassurance est conditionn par lobtention au pralable de
lagrment prvu dans larticle 50 du code des assurances , du ministre charg des finances aprs avis
de la commission consultative des assurances en fonction de la faisabilit, le programme dactivit
ainsi que la qualification des dirigeants , une fois lagrment obtenu lexercice de lactivit est assorti
dobligations spcifiques de communication envers la tutelle et dun contrle permanent .

Le contrle permanent est exerc par les contrleurs dment chargs par la tutelle, sur place et tout
moment, portant sur toute opration effectues par les entreprises dassurances, les entreprises de
rassurances, les intermdiaires ainsi que les experts et commissaires davaries qui ont lobligation de
mettre leur disposition tous renseignement et documents quils demandent112.
Le suivi du secteur dassurance et de rassurance, des activits et de la situation financire des
oprateurs dans ce secteur est effectu via leur communication de rapports et tats dans la frquence et

107
Au terme de lArticle 18 de la circulaire 91-24 : Les banques dclarent en annexe leur situation
comptable arrte la fin de chaque trimestre, le montant global des concours en faveur de leur clientle ventils
par catgorie d'engagements et classs conformment aux dispositions de l'article 8 de la prsente circulaire.
108
article 82 du code des assurances promulgu par la loi N92-24 du 9 mars 1992

109
Dcret n 2001-2729 du 26 novembre 2001, modifiant le dcret n 91-556 du 23 avril 1991, portant organisation du
ministre des finances.
110
Lappellation du conseil a t modifi par la loi 2002-37 dans son article 6 du conseil suprieur des
assurances au conseil national des assurances
111
Dcret n 92-2258 du 31 dcembre 1992, fixant la composition et les rgles de fonctionnement du conseil suprieur des
assurances et de la commission consultative des assurances, modifi par le dcret n 2002-512 du 27 fvrier 2002 .
112
Article 82 du code des assurances, modifi par la loi 2002-37 du 01/04/2002.
Mmoire dExpertise Comptable



87
la forme prescrite par le code des assurances dans son article 60 113 et par arrt du ministre charg
des finances114, ils doivent produire au tutelle trimestriellement les documents et tats de conjoncture,
un compte rendu annuel de toutes leurs oprations avec les tableaux statistiques et les tats annexes, en
sus de la publication annuelle de leur bilan, comptes de rsultats techniques, comptes de rsultat,
tableau de flux de trsorerie et des conclusions du commissaire aux compte.

C/- tablissements et socits sous Contrle et Supervision du Conseil du march
financier:

Cr par la loi 94-117 portant rorganisation du march financier, Le Conseil du March
Financier assure la tutelle des organismes de placement collectif en valeurs mobilires, il
assure galement le contrle La Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis, des intermdiaires
en bourse et de la socit de dpt, de compensation et de rglement de titres.

Un commissaire du gouvernement nomm par le Ministre des Finances est plac auprs de la
Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis avec pour mission de veiller au respect des
dispositions lgales, rglementaires ainsi que celles prvues par les statuts de la Bourse.

Le Conseil du March Financier est charg de veiller la protection de l'pargne investie en
valeurs mobilires et tout autre placement donnant lieu appel public l'pargne. Il est
galement charg d'organiser et de veiller au bon fonctionnement des marchs de valeurs
mobilires et de produits financiers ngociables en bourse, cet effet il lui est reconnu, outre
son pouvoir de normalisation, un droit dinformation et dinvestigation auprs des
tablissements et toutes socits sous son contrle.

Concernant les intermdiaires en Bourse, Les rgles ncessaires au contrle de leurs activits
sont fixes par dcret
115
portant statut des intermdiaires en bourse, ce dcret organise les
modalits doctroi dagrment pour lexercice de cette activit, ainsi que les activits de
dmarchage financier, de la gestion de portefeuille de valeurs mobilire pour le compte de
tiers, du listing sponsor et de la tenue de march.

Les intermdiaires en Bourse ont des larges obligations dinformation eu gard au CMF, outre
les tats financiers annuel dans un dlai maximum de trois mois de la clture de lexercice, ils
doivent remettre mensuellement les tats des oprations du mois selon modle fourni par le
CMF, ainsi que de tout changement au niveau de lorganisation et du contrle interne, et ce en
vertu de larticle 63 du dcret susvis.
Auprs de ces intermdiaires en Bourse un responsable de contrle prvu par larticle 86 du
dcret n 2007-1678 du 5 juillet 2007 en rattachement directe au premier responsable de
lintermdiaire en Bourse, doit adresser semestriellement au conseil dadministration ou au
directoire de la socit et au conseil du march financier un rapport sur lexercice de ses
activits et ce dans un dlai maximum dun mois de la fin de chaque semestre . Le contenu de
ce rapport est rglement par la Dcision gnrale du Conseil du March Financier n 14,

113
Tel que modifie par la loi 2002-37 du 01/4/2002
114
Arrt du ministre des finances du 7 mars 2003, fixant la liste et la forme des documents et des tats de
conjoncture des entreprises d'assurance et de rassurance, tels que prvus par l'article 60 (nouveau) du code
des assurances.
115
Dcret n99-2478 du 1er novembre 1999 portant statut des intermdiaires en bourse

Mmoire dExpertise Comptable



88

Paragraphe 2- Renforcement du contrle externe des commissaires aux comptes et
rapport avec les autorits de supervision du secteur

La mission des commissaires aux comptes dans le secteur financier en Tunisie est rgie par un
cadre juridique spcial visant une extension de leurs obligations notamment en matire de
communication et de divulgation aux tablissements de tutelle.

Par souci dindpendance, le nombre de mandats successifs des commissaires aux comptes
des tablissements de crdit est limit deux
116
quil sagisse de socits dexpertise ou de
personne physique, alors que pour les socits autres qutablissement bancaires la loi de
scurit financire
117
autorise trois mandats successifs pour les personnes physiques et cinq
mandats sous condition de changer le signataire et lquipe aprs 3 ans pour les socits
dexpertise.

Le commissaire aux comptes dun tablissement de crdit est indispensablement membre de
lordre des experts comptables, en outre les tablissements de crdit faisant appel public
lpargne et les socits dassurance multi-branches doivent tre contrls par au moins deux
commissaires aux comptes effectuant leur contrle en respect des principes et normes de
lexamen contradictoire.

Les commissaires aux comptes des tablissements de crdit et des entreprises dassurance ou
de rassurance sont tenus de prparer un rapport spcial portant sur leur mission de contrle
remettre la banque centrale
118
ou au ministre des finances selon le cas et ce aprs six mois
de la clture de lexercice outre une copie des rapports quils remettent lassemble gnrale
et aux organes de ltablissement, ils doivent aussi signaler la tutelle tout fait de nature
mettre en pril les intrts de ltablissements ou des dposants
119
.

A Ces diligences professionnelles spciales sajoute un risque grave de sanction la
comptence de la banque centrale de Tunisie qui peut prononcer contre tout commissaire aux
comptes qui manque aux obligations mises sa charge par la loi des tablissements de crdit,
une interdiction d'exercer ses fonctions auprs des tablissements de crdit, titre provisoire
ou titre dfinitif.



116
Loi 2001-65 rgissant les tablissements de crdit dans son article 35 tel que modifi par la loi 2006-19 du 2
mai 2006
117
Loi 2005-96 du 18 octobre 2005 relative a la scurit financire
118
LArticle 17 de la circulaire 91-24 : Chaque banque doit communiquer la Banque Centrale de
Tunisie au plus tard 15 jours aprs la tenue de son assemble gnrale le rapport des commissaires
aux comptes. Ce rapport doit comporter expressment des conclusions sur :
- les dispositifs de contrle interne mis en place par la banque ;
- les principes comptables appliqus aux diffrentes oprations et la justification des comptes ;
- les politiques de crdit, de recouvrement des crances et le suivi des engagements ;
- l'valuation des actifs figurant au bilan ou en hors-bilan ;
- la comptabilisation des produits des oprations de crdit et les provisions constitues pour la
couverture des
risques.
119
Article 61 de la loi 2002-37 pour les entreprises dassurance ou de rassurance et article 35 de la loi2001-65
pour les tablissements de crdit
Mmoire dExpertise Comptable



89
Sous-section 3/- La matrise du risque par les rgles prudentielles rglementaires,
volution des recommandations internationales, Fondements et
consquences de lintgration du risque oprationnel au niveau du
contrle interne
Paragraphe 1- BALE II, Evolution des recommandations internationales et intgration
du risque oprationnel dans ladquation des fonds propres

Instaur en 1974 par les autorits de rgulation des pays membres du G 10 sous lappellation
de comit des rgles et pratiques de contrle des oprations bancaires, le Comit de Ble est
une instance qui regroupe aujourdhui 13 pays
120
, la suite de graves perturbations sur les
marchs bancaires et montaires internationaux, notamment la faillite de banque Herstatt en
Allemagne occidentale et de Franklin National aux Etats Unis. Son but est la scurisation des
relations bancaires, au travers notamment de lharmonisation des dispositifs de contrle
nationaux, il a ds lors contribu favoriser la coopration entre les autorits nationales en
charge du contrle bancaire.

Le premier accord du comit de Bale ft adopt et publi en dcembre 1987, connu sous le
nom de ratio Cooke du nom du prsident du comit entre 1977 et 1988, se caractrise par une
prise en compte du seul risque de crdit malgr sa reconnaissance de limportance de la prise
en compte du risque de taux dintrt et de risque de march dans lapprciation globale de la
solvabilit dun tablissement, lapproche adopte consiste mesurer les fonds propres dune
banque partir de lensemble de ses actifs et de ses engagements en hors bilan pondrs par
des coefficients en relation avec leurs niveaux de risques, le systme de pondration retenu
tant simple reposant sur une chelle de coefficient applicables aux diffrentes catgories
dactifs. Dans le cadre de cet accord, la norme minimale de fonds propre dtermine sur la
base dobservation historique du risque crdit est fixe 8% des actifs pondrs, et ft adopt
lchelle internationale par lensemble des acteurs sur le march financier.

Le succs de cet accord est tel que son application ft observe par des nombreux pays
extrieur au comit, cette universalisation est dautant plus remarquable que le comit de
Ble nest investi daucune autorit supranationale formelle ; en effet ses conclusions ne
revtent pas un caractre excutoire et son rle est de formuler des normes et des
recommandations dont la mise en uvre est laisse linitiative des pays membres
121


Des limites la fois conceptuelles et pratiques de ce ratio ont t ressenties suite lvolution
des techniques et des mutations des systmes bancaires, notamment linclusion par ce ratio du
seul risque de crdit , do un premier amendement ft adopt au ratio Cooke en 1996 pour y
inclure le risque de march, ainsi que sa quantification statique du risque par le biais de
coefficient institutionnels plutt quconomiques et notamment labsence de considration par
ce ratio des techniques de rduction du risque telles que les srets et la compensation et
dune manire gnrale lapproche unique pour toutes les banques ou le principe one size
fits all ne permet pas de tenir compte des risques propres dune banque et de ses choix et
mthodes dans la gestion de ses risques.

120
Cits par Armand Pujal dans son article De Cooke Bale dans la revue dconomie financire N73, 4
me

2003, ces pays sont : Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, Etats unis, France, Italie, japon, Luxembourg,
pays bas, royaume unis, Sude et Suisse.
121
Cits par Armand Pujal dans son article De Cooke Bale dans la revue dconomie financire N73, 4
me

2003
Mmoire dExpertise Comptable



90

En dpit des plusieurs amendements effectus pour tenir compte des insuffisances du ratio
Cooke, il sest avr de plus en plus dpass suite aux volutions des techniques de mesure et
de gestion et couverture du risque et cest en 1997 que sa rforme ft engage pour lui assurer
plus de flexibilit et de sensibilit aux divers risques des tablissements de crdit.

Une rforme qui sest tale sur 6 ans et qui a connu plusieurs changements de son calendrier
et de sa date dentre en application effective, originalement prvue en 2004, puis en 2005 et
enfin en 2006 suite aux diverses consultations et tudes dimpact qui visent apporter le
consensus des diverses parties prenantes, le comit ayant adopt une dmarche base sur le
dialogue, lexprimentation et limplication de lensemble de la profession bancaire.

Laboutissement de la rforme, publie en 2004, est riche dinnovations et apporte des
amendements aux lacunes de lancienne approche, dfendant les trois piliers de la rgulation
bancaires, le premier pilier tant le minimum de fonds propres calcul avec une mthode la
fois exhaustive et plus sensible aux risques, le deuxime pilier reconnat limportance du rle
des autorits de supervision et leurs moyens dintervention pour sassurer que les banques
disposent de fonds propres suffisants, dauditer leurs pratiques et mthodes et dimposer le
cas chant les corrections et le niveau de fonds propres appropri, le troisime pilier est la
transparence de linformation au march portant sur ltendue, la nature et la gestion des
risques par la banque.

Les principales innovations et enjeux pour les banques rsident au niveau du premier pilier,
lapproche simplifi du ratio Cooke est abandonne contre une nouvelle mthode laissant aux
banques la charge de mesurer ses risques et dterminer le minimum de fonds propres en
rsultant, ainsi trois mthodes de calcul sont proposes au choix par la banque en fonction du
degr de dveloppement de ses techniques de gestion , la mthode dite standard affecte au
montant des engagements des coefficients de pondration qui dpendent des notations
externes des contreparties concernes, deux autres mthodes dites IRB-Internal
Rating Based , lIRB avance ou lIRB fondation se basent sur des notations internes que les
banques elles mmes dveloppent, lexigence de fonds propres est calcule par une fonction
combinant diffrents paramtres , en particulier la probabilit de dfaut de la contrepartie,
lexposition en risque au moment de dfaut, le taux de perte en cas de dfaillance, la dure de
lengagement, selon quelle se situe en IRB fondation ou en IRB avance, la banque sappuie
sur des valeurs de paramtres fixes de manire standard par le rgulateur ou dtermines par
ses propres modles. Cette palette de mthodes devrait permettre la banque de trouver une
solution adapte son niveau de sophistication en matire de gestion du risque. Elle constitue
aussi une incitation au progrs, dans la mesure ou les systmes rustiques sont les plus
exigeants en capital
122
.

Ce nouvel ratio de Mc Donough tient compte des risques de crdit, des risques de march
ainsi que du risque oprationnel. Ce dernier tant nouvellement introduit pour le calcul du
minimum des fonds propres pour tenir compte des risques derreur, de panne, de fraude et
plus gnralement de dfaillance des systmes et des hommes.


122
les enjeux de la rforme du ratio de solvabilit Michel PEBEREAU, la revue dconomie financire N73,
4
me
2003

Mmoire dExpertise Comptable



91
Par ces nouvelles mthodes, notamment le calcul interne des risques et lintgration du risque
oprationnel pour la dtermination des fonds propres, la rforme a engag les banques dans
une invitable mise niveau pour ladaptation de leurs structures, notamment celle relative
la gestion des risques qui doit assurer une vue fiable, centralise et actualise des risques. Un
investissement en ressources humaines et matrielles, comptences et systmes informatiques
sest engag auprs des banques lchelle internationales pour saligner aux nouvelles
exigences.

La Gestion des risques et le contrle interne sont les moyens pratiques pour rduire ce risque
oprationnel, ils font de plus en plus lobjet de lattention des lgislateurs, des tablissements
de tutelle et de lensemble des oprateurs dans le secteur financiers.

Paragraphe 2- Contrle du secteur financier par les Rgles prudentielles et normes de
gestion en Tunisie

En parallle au renforcement de la supervision tatique du secteur financier en Tunisie, il est
encadr par des rgles de gestion et des normes prudentielles qui servent aux tablissements
de tutelle comme signaux pour lapprciation de la solidit, la solvabilit et les niveaux de
risques encourus par la gestion de ces tablissements et limitant la prise et lexposition aux
risques par les oprateurs dans le secteur.
La premire condition de solidit rside dans le capital minimal exig entre autres conditions
pour loctroi de lagrment, ce minimum ft relev pour les tablissement de crdit en 2006
123
et pour les assurances en 2002
124
.
La surveillance du secteur et le maintien du risque des niveaux acceptables est effectu sur
la base des rgles de gestion et les normes prudentielles imposes aux tablissements de
crdits et aux entreprises dassurance ou de rassurances et les divers intermdiaires dans ce
secteur, ce corps de rgles est manifestement revus et adapts par rapport aux exigences et
normes internationales, lharmonisation lgales et rglementaires est impratives face
linternationalisation de lconomie notamment pour les tablissements de crdit qui assistent
lentre sur le territoire tunisien et la concurrence des oprateurs trangers.
Cest la Circulaire n91-24 du 17 dcembre 1991 telle que modifie par la circulaire aux
banques n 2001-04 du 16 fvrier 2001 et la circulaire aux banques n 2001-12 du 4 mai 2001
qui dicte les rgles prudentielles pour les tablissements de crdit, il sagit des normes
adopter par les banques en matire de couverture et de division de risques, des rgles de
classification des actifs en fonction des risques encourus et des rgles minimales respecter
en matire de constitution des provisions et dincorporation aux rsultats de lexercice des
intrts courus sur des crances dont le recouvrement nest pas assur.
Lharmonisation de la rglementation prudentielle tunisienne Ble II est en cours
dachvement, une commission stratgique, regroupant la profession bancaire, le ministre

123
Par la loi 2006-19 du 02-05-2006 ainsi l'tablissement doit aussi justifier, lors de sa cration, d'un capital
minimum totalement libr de 25 millions de dinars, s'il est agr en tant que banque et de 10 millions de dinars,
s'il est agr en tant qu'tablissement financier l'exception des banques d'affaires agres avant l'entre en
vigueur de loi 2006-19 et dont le capital ne peut tre infrieur 3 millions de dinars
124
Par la loi 2002-37 du 01/04/2002 Pour les assurances, le capital minimal est de 10 millions de dinars pour les
socits anonymes, de 3 millions de dinars pour les socits anonymes pratiquant exclusivement une catgorie
des assurances et de 1,5 millions de dinars pour les mutuelles dassurances, dans tous les cas le capital minimal
doit tre entirement libr
Mmoire dExpertise Comptable



92
des finances, le CMF, lordre des experts comptables et des universitaires ainsi que quatre
comits techniques, pour les risques de crdit et de march, le risque oprationnel, la
surveillance prudentielle et une dernire pour la discipline de march ont t charg
dlaborer un programme excutif destin prparer le secteur bancaire ladoption des
nouvelles rgles de Ble II.
Quant au secteur dassurance et de rassurance en Tunisie, il est encadr par une
rglementation prudentielle, qui sinspire des mthodes internationales et sadapte aux
spcificits sectorielles. Les efforts dorganisation de ce secteur est manifeste depuis 1992,
date de promulgation du code des assurances, mais plusieurs amendements ft adopts,
notamment en 2002 pour tenir compte de la nouvelle donne conomique internationale et des
nouvelles activits parues sur le secteur. Les rgles prudentielles sur ce secteur consistent,
outre le capital minimum exig qui a t augment en 2002, en une marge de solvabilit
minimale et de lobligation de constatation de provisions techniques.

Section 2/ Le contrle interne dans le secteur financier, Nature des
obligations et dlimitation lgale de la responsabilit des dirigeants en
Tunisie
Sous-section 1/- Cadre lgal et Dclaration de la responsabilit des
dirigeants dans la mise en place du contrle interne dans
le secteur financier
Paragraphe 1- Les Normes du systme comptable des entreprises rgissant le contrle
interne et lorganisation comptable dans le secteur financier

La norme gnrale du systme comptable des entreprises a dclar la responsabilit des
dirigeants dans la mise en place dun systme de contrle interne efficace dont elle dfinit les
objectifs et les principes, cette norme rgit galement le secteur financier du fait que son
champs dapplication stipule les entreprises rgies par les normes comptables sectorielles
appliquent les dispositions de la prsente norme dans la mesure ou il ny est pas drog par les
normes sectorielles spcifiques , cependant les particularits du secteur financier et
limportance de la question du contrle interne pour ce secteur justifient, au mme titre que
les rgles et la nomenclature comptable spcifiques, ladoption de normes sectorielles traitant
de lorganisation comptable et du contrle interne pour les tablissements bancaires, soit la
norme 22
125
pour les banques, la norme 18
126
pour les OPCVM , et pour les socits
dassurance et/ou de rassurance la norme 27
127
.
Ces trois normes qui rappellent la validit et la porte gnrale du cadre de base prvu par la
norme gnrale quils viennent complter, ont pour objectif la dfinition des rgles
spcifiques applicables eu gard au cadre organisationnel et de la nature dactivit propre au
secteur.

La structure de ces normes prsente aprs dlimitation de son champ dapplication, les
objectifs spcifiques du contrle interne qui sinsrent naturellement dans les objectifs

125
Arte du ministre des finances du 25mars 1999 portant approbation des normes comptables
126
Arte du ministre des finances du 22 janvier 1999 portant approbation du des normes comptables relatives
aux OPCVM
127
Arte du ministre des finances du 26 juin 2000 portant approbation des normes comptables
Mmoire dExpertise Comptable



93
gnraux de la norme gnrale, savoir, lefficience oprationnelle, la conformit lgale et
rglementaire et la qualit de linformation financire communique, puis numre les
facteurs essentiels de contrle interne qui ne sont quune dclinaison de ceux prsents par la
norme gnrale sur la nature dactivit de ltablissement ( rgles spcifiques de sparation
des taches, risques spcifiques, rgles dorganisation, dfinition des pouvoirs et des contrle
en consquence..), enfin des rgles dorganisation comptables et de tenue de comptabilit
comportant une nomenclature comptable adapte chaque secteur sont prvus par chaque
norme.
Ainsi le souci du lgislateur tunisien la question du contrle interne et lorganisation
comptable supportant linformation financire a t particulirement accentu dans le secteur
financier, il a confirm et dclar dans ces normes la responsabilit de la direction dans la
mise en place du contrle interne et lapplication des rgles dictes par ces normes.

Paragraphe 2- Lois rgissant la profession bancaire et les circulaires de la banque
centrale de Tunisie portant organisation du contrle interne

Par rapport au secteur financier dans son ensemble, le contrle interne dans les tablissements
de crdits est le plus rglement, en plus des normes comptables gnrale et sectorielle, les
lois et circulaires de la banque centrale comportent plusieurs obligations se rapportant au
contrle interne par souci de conformit aux principes de BALE et sous limpulsion des
inspecteurs du Fonds Montaire Internationale, en effet une premire mission portant sur la
conformit a ces principes a t conduite en 2001 puis rcemment en 2006, leffort
rglementaire est remarquable durant cette priode et a permis dassurer un maximum de
rapprochement aux standards internationaux .

La loi 2001-65 dans son article 34, a institu depuis 2001 lobligation pour les tablissements
bancaires de crer un comit permanent daudit interne, mais en 2006 larticle 34 bis
128
a
introduit lobligation de mettre en place un systme appropri de contrle interne qui
garantit lvaluation permanente des procdures internes, la dtermination, le suivi et la
matrise des risques lis a lactivit de ltablissement de crdit , larticle 34ter introduit une
nouvelle structure qui est le comit excutif de crdit et larticle 34 quarter celle de mettre en
place un systme de contrle de conformit, ces quatre articles ont fait chacun lobjet de
circulaires de la banque centrale tayant concrtement ces obligations sur lorganisation et les
procdures de travail des banques, il sagit de la circulaire aux banques 2006-19 du 28
novembre 2006 ayant pour objet le contrle interne dans les tablissement de crdit qui est la
plus riche de nouvelles obligations, la circulaire 2006-07 du 24 juillet 2006 traitant de
lobligation de cration des comits excutif du crdit et la circulaire aux banques 2006-06 du
24 juillet 2006 traitant du systme de contrle de conformit.

Ce nouveau cadre rglementaire est exigent pour les banques qui vont devoir adapter et
amnager leurs structures et ressources en consquence, le lgislateur a prvu la date
dapplication pour janvier 2008, nous observerons ltat davancement des tablissements
bancaires ce niveau dans la troisime partie de ce mmoire ddie une enqute, entre
autres, auprs des quelques une de ces tablissements.




128
Ajout par la loi 2006/19 du 02 mai 2006
Mmoire dExpertise Comptable



94

Paragraphe 3- Mesures rpressives et responsabilit juridique des dirigeants dans le
secteur financier et imprative de perfectionnement du contrle interne
Paralllement au cadre rigide et au renforcement du contrle externe du secteur financier, une
extension de la responsabilit des dirigeants dans ce secteur est observe en cas de faute ou de
non conformit lgale et rglementaire, renforant le besoin en un contrle interne efficace en
tant quobligation lgale en soi (plusieurs obligations porte carrment sur le systme de
contrle interne) et en vue dassurer le respect dautres obligations tel que la qualit de
linformation financire et le respect des dlais de communication et laffectation des
responsabilits.
A ce titre la Banque centrale dispose d'un pouvoir disciplinaire qu'elle partage avec la
commission bancaire, larticle 35 de la loi 2001-65 prvoit une mise en garde adresse aux
dirigeants d'un tablissement de crdit qui ont manqu aux rgles de bonne conduite de la
profession. Outre les sanctions pouvant tre prononc contre ltablissement lui-mme, Cette
Commission peut galement prononcer, contre les dirigeants des banques coupables
d'infractions la lgislation et la rglementation bancaires, la suspension temporaire de
toute fonction avec ou sans nomination d'administrateur provisoire, la cessation de fonction
avec ou sans nomination d'administrateur provisoire, une amende pouvant atteindre cinq fois
le montant de linfraction129.
Il convient de noter que labsence de lapplication effective du dispositif de sanctions prvu
par la rglementation bancaire tunisienne a justifi lvaluation comme tant matriellement
non conforme par rapport au principe de Bale relatif aux actions correctives 130 ,
Nanmoins le fondement juridique et le risque des dirigeants sont clairement pose par la loi
dans les rfrences susvises.
Sagissant du secteur des assurances le code des assurances depuis 1992, a prvu une
sanction131 pour les dirigeants qui exerce sans avoir obtenu lagrment du ministre des
finances ou qui se trouve dans un cas dempchement prvu par larticle 85 de la loi.
Dautre part, larticle 80 du code qualifie de dabus de confiance qualifie lappropriation ou la
disposition sans motif lgitime des fonds reus au profit dune socit dassurance et soumet
cet acte la peine prvu par larticle 297 du code pnal.

129
Article 41 de la loi 2001-65 qui dispose les infractions a la lgislation et a la rglementation bancaires
exposent aux sanctions suivantes, les membres du conseil dadministration , les membres du directoire, les
membres du conseil de surveillance, les dirigeants ou les mandataires qui sen sont rendu coupables ou qui y sont
consenti ou participe la suspension temporaire de toute fonction de lune ou de plusieurs personnes vises ci-
dessus avec ou sans nomination dadministrateur provisoire la cessation des fonctions de lune ou de plusieurs
de ces personnes avec ou sans nomination dadministrateur provisoire une amende pouvant atteindre cinq fois
le montant de linfraction , recouvre pour le compte du trsor dans les mmes conditions que ceux prvues par
larticle 42 de la prsente loi
130
Rapport du FMI No 07/98 Tunisie- mise a jour de lvaluation de la stabilit du systme financier,
valuation dtaille de la conformit aux principes fondamentaux de Bale pour un contrle bancaire efficace
131
Larticle 89 du code des assurances prvoit dans ces deux cas une peine damende de 1000 a 5000 dinars et
dun emprisonnement de 16 jours a 6 mois contre les prsidents directeurs gnraux, les directeurs gnraux et
toute personne ayant la qualit de reprsentant dune entreprise dassurance
Mmoire dExpertise Comptable



95
Les tablissements financiers faisant appel public lpargne et leurs dirigeants sont soumis
au pouvoir disciplinaire reconnu au CMF en cas de manquement au rglement de ce conseil et
notamment aux obligations de communication des documents prescrits par ce rglement.
Sous-section 2/- Encadrement lgale et obligations rgissant lorganisation
comptable et financire dans le secteur financier
Paragraphe 1- Facteurs cls de contrle interne et rgles dorganisation comptable dans
les tablissements de crdit

La dclinaison des objectifs gnraux du contrle interne sur les tablissements de crdit fait
merger lobjectif de conformit lgale et rglementaire par rapport lobjectif de
performance, le respect des obligations lgales conduit aussi forcment une information
financire fiable et de qualit, la norme tunisienne numro 22 traitant de lorganisation
comptable et du contrle interne dans ces tablissement admet ces deux objectifs, et ajoute un
troisime, celui de la protection et de la sauvegarde des actifs de ltablissement contre les
risques inhrents lorganisation et lactivit bancaire notamment les risques lis aux
irrgularits, erreurs et fraudes.
Ces objectifs dcoulent des caractristiques principales de lactivit de dpt et de gestion de
fonds et des risques quelle gnre notamment en raison du volume important des
transactions, la perte ou la manipulation des actifs sont des consquences videntes au
manque dorganisation et au moindre dfaillance du contrle interne.
La norme tunisienne numro 22 dfinit les facteurs cls de contrle interne au sein de
lorganisation comptable des banques, il sagit de la comptabilisation des oprations en temps
rel, des modalits de gestion des attributs dinformation lis une transaction, de la tenue des
comptes en devise, de la comptabilit matire , des travaux dinventaire et enfin de la
documentation de lorganisation et des procdures comptables.

Sagissant de la date denregistrement, le principe dict par la norme est une
comptabilisation au jour mme des oprations conclues par les diffrents services, cependant
la norme admet la possibilit dune journe comptable complmentaire durant la quelle il
serait enregistr les oprations nayant pas pu ltre au jour mme de conclusion (les
oprations inter-units) ainsi que les corrections ou les critures dabonnement de charge et
produits et dinventaire, le systme informatique doit en consquence permettre
lenregistrement des oprations en temps rel.
La diversit des attributs dinformation et leur utilit pour la prise de dcision ncessitent leur
enregistrement au mme titre que de la comptabilisation de lopration, la gestion des divers
attributs dinformation peut tre faite sur la base comptable ou sur dautres logiciels de
gestion
Pour les comptes en devise, et ce pour les tablissements bancaires ayant un volume
significatif doprations en devise, il est exig par la norme quil soit tenu une comptabilit
distincte dans chacune des devises afin de recenser lensemble des oprations quils ralisent
en leurs monnaies dorigine, en respect des mmes conditions de forme que celle de la
monnaie de rfrence et des mmes livres obligatoires, journaux, grands livre et balances
auxiliaires

Pour assurer la scurit et un bon suivi des lments dtenus par ces tablissements pour le
compte de tiers sans figurer dans les tats financiers annuels (chques, effets et valeurs
Mmoire dExpertise Comptable



96
assimiles remis par le client pour encaissement), un systme de comptabilit matires doit
tre mis en place.

Le systme de contrle interne doit galement assurer lefficacit des travaux dinventaire
(justification des comptes et inventaire physique), labonnement des charges et des produits,
et la documentation de lorganisation et des procdures comptables.

Il mrite de signaler que la circulaires aux banque N2006-19 relative au contrle interne dans
son article 12 a rappel lobligation de respecter les normes comptables bancaires notamment
celles relative au contrle interne, cette loi insiste sur la traabilit imprative des
informations publies assur par lexistence dune piste daudit qui assure la reconstitution les
oprations, den fournir la pice justificative et de remonter par un cheminement ininterrompu
au document de synthse et rciproquement, et notamment de justifier la calcul des normes de
gestion prudentielles

La circulaire susvise dans son article 13, a exig un contrle priodique portant sur la revue
des Mthode de comptabilisation et dvaluation des oprations et sur le rapprochement entre
les rsultats de la gestion oprationnelle et ceux comptabiliss.
.
Paragraphe 2- Recommandations de la norme et enjeux de lorganisation comptable
dans les entreprises dassurance

La norme comptable N27 relative au contrle interne au sein des entreprises dassurance et
de rassurance a cit des critres et fourni des recommandations pour assister la direction de
ces socits dans la mise en place dune organisation gnrale du contrle interne efficace, un
pareil systme doit tre fond sur une organisation interne adapte, des mthodes et des
procdures appropries et assez formalise, un personnel form , des moyens matriels et srs
de protection et une matrise parfaite des risques
Lorganisation comptable, revt au sens de la norme comptable, une importance particulire
par rapport au systme de contrle interne dans son ensemble ds lors quelle permet
denregistrer, de mesurer et de reflter lensemble de lactivit de ltablissement.
Lorganisation comptable se base sur une bonne nomenclature des comptes tel que prvue par
la norme comptable ddie, sur la tenue obligatoires de registres autres que ceux prvus par
le droit commun , savoir, linventaire permanent des placements indpendamment de leur
comptabilisation afin deffectuer un rapprochement mensuel par rapport la comptabilit , un
registre des contrats comportant leurs caractristiques avec numrotation continu, un registre
des sinistres avec rfrence au contrat dorigine pour servir lvaluation des engagements
financiers encours par contrat, une liste des traits de rassurance et leurs avenants, et enfin,
un document pour chaque groupement de coassurance ou de co-rassurance dcrivant les
conditions de son fonctionnement ainsi que les rgles de comptabilisation des oprations
entrant dans son cadre.
Il est rappel par la norme limprative de traabilit de linformation des tats de synthse
aux documents dorigine via une piste daudit ainsi que la ncessit dun systme darchivage
de qualit.




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97
Paragraphe 2- Recommandations de la norme et enjeux de lorganisation comptable
dans les OPCVM

La norme 18 traitant du contrle interne dans les OPCVM, notamment les SICAV et les FCP,
organise le contrle interne de la fonction comptable et financire autour de critres
fondamentaux suivants : un plan de compte appropri conforme la norme comptable, une
gestion optimale des attributs de linformation des produits financiers grs, le contrle
systmatique de calcul de la valeur liquidative des titres qui doit seffectuer pralablement
sa publication, linventaire du portefeuille titres ( conserves par un dpositaire en vertu de la
lgislation des OPCVM) qui doit tre fait au moins trimestriellement pour confirmer ltat
chez le dpositaire et enfin un abonnement correct des charges et des produits pour ne pas
fausser le calcul de la valeur liquidative de laction.
Dautres part, deux livres lgaux doivent tre obligatoirement tenus par les OPCVM en plus
de ceux prvu en droit commun, il sagit dun journal des oprations de souscription et de
rachat o est transcrit quotidiennement les oprations de souscription et de rachat effectues
durant la journe), et le livre de calcul de la valeur liquidative qui reproduit les valeurs
liquidatives priodiques en se rfrant un support de synthse du calcul effectu.

Paragraphe 3- Scurit, fiabilit et adaptation du systme dinformation

Un systme dinformation adapt au mtier de ltablissement financier est dterminant pour
la qualit de son systme de contrle interne, cet aspect est dvelopp par les normes
comptables ainsi que la circulaire aux banques portant sur le contrle interne.
Des procdures de contrle du systme dinformation concernent notamment l'organisation
de la fonction informatique incluant les fonctions de contrle et la sparation des fonctions
incompatibles, les contrles portant sur le dveloppement et la maintenance des programmes
informatiques incluant la documentation des programmes nouveaux ou rviss et l'accs la
documentation des programmes, des procdures de scurit physique des installations
informatiques et des donnes produites par le systme de traitement des informations,
notamment des procdures d'accs aux salles machines, des procdures de sauvegarde des
fichiers et des procdures de secours informatiques en cas de dtrioration ou de perte des
donnes, et des procdures de scurit logique d'utilisation et de manipulation des systmes de
traitement des informations, notamment des procdures d'habilitation aux diffrents niveaux
de consultation, d'utilisation et de modification des donnes stockes dans les fichiers; des
procdures de saisie, de validation et de redressement des oprations.
Une adaptation ncessaire de ces procdures de contrles du systme informatiques incombe
la direction des tablissements financiers en relation avec la nature des risques spcifiques
lactivit ou la nature et au niveau de lactivit







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98
Sous-section 3/- La gestion du risque dans le secteur financier, condition
defficacit du systme de contrle interne et principal
enjeu pour les dirigeants
Paragraphe 1- Obligations tendue en matire de gestion du risque pour les
tablissements bancaires :

Question vitale pour les tablissements de crdit, la gestion du risque a t rglemente par
La norme comptable N22 ainsi que la circulaire aux banques N2006/19 relative au contrle
interne.

Plusieurs directives et Obligations sont mis la charge de la direction de ces tablissements
pour optimiser la gestion du risque et confirmer sa forte interaction avec le systme de
contrle interne, un pareil systme mis en place par la direction est soumis lapprobation du
conseil dadministration ou de surveillance, en vertu de larticle 4 de la circulaire 2006/19, il
est dailleurs constat dans cette circulaire une forte implication du conseil dadministration
dans le processus de contrle interne et de la gestion du risque en particulier.

La mme circulaire confirme une extension de la responsabilit en matire de surveillance du
risque au niveau consolid au sein des socits exerant dans le domaine des services
financiers contrles de manire exclusive, le systme de contrle interne doit tre conu par
la direction et adapt la nature des activits afin dapprhender le risque au niveau
consolide.
132


Le primtre de la responsabilit de la direction stend aussi aux activits externalises, tel
que rappel par larticle 6 de la circulaire 2006/19.

Afin de respecter les rgles prudentielles rgissant le secteur, la direction doit concevoir le
systme de gestion de risque en termes de structure organisationnelle, systme informatique
de mesure et dvaluation de risque, et doit mettre en place des limites de prise de risque et
des procdures dautorisation et de surveillance adquate.

Le systme de mesure et dvaluation des risques en place doit notamment permettre de relier
le niveau de fonds propres aux risques engags, des limites internes globales par types de
risques doivent tre fixes et revues au moins une fois lan par lorgane de direction et
approuve par le conseil dadministration, il sagit de lensemble des risques de crdit, de
march, de taux global dintrt, de liquidit, de rglement ainsi que le risque oprationnel.
Ce systme doit tre rgulirement revu et soumis laudit interne
133
.

Une fois le systme de mesure et dvaluation de risque est en place et les limites de risques
fixes, il faut assurer un suivi quotidien des niveaux de risques atteints, contrler en
permanence le respect des procdures et des limites en place, de justifier les dviations et
informer lorgane diligent, soit la direction soit le cas chant, le comit de risque.



132
Article 5 de la circulaire 2006/19
133
Article 18 de la circulaire 2006/19
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99
Paragraphe 2- Manifestation et Gestion du risque dans le mtier des assurances

Les particularits des activits d'assurance et de rassurance qui rsident notamment dans
linversion du cycle d'exploitation et de la dlgation et du partenariat en ce qui concerne la
ralisation des produits et l'engagement des charges via les rseaux dagents et de courtiers en
plus du recours aux moyens informatises et de la complexit et le dveloppement des
produits et pratiques de lactivit, crent des risques spcifiques auxquels des procdures
appropries de contrle doivent tre prvues.
Il sagit des risques techniques, risques de contrepartie, risque de liquidit, risques de taux,
risques de change et risques informatiques.

La mise en place de procdures de contrle interne en vue de grer ces risques doit, au sens de
la norme comptable n27, considrer et valuer les diffrents cycles de lactivit qui
commencent par la souscription, la gestion des primes lors de lmission, lannulation, le
recouvrement, les provisions de primes, la gestion des Sinistres et leurs rglements, la gestion
des Placements et autres produits financiers, la gestion de la rassurance par lacceptations,
les cessions ou rtrocessions, et le traitement informatis de l'information.

A chacun de ces cycle, une organisation adquate et formalise du service respectant la
sparation des tches incompatibles et des procdures dapprobation doit tre prvue par la
direction, en plus des procdures de contrle des tarifs et commissions des agents, de la mise
jour des bases informatiques, des rapprochements priodiques des primes mises avec la
base de production et de cette dernire avec la base comptable, le contrle de la bonne tenue
des registres prvues, du contrle des activits des intermdiaires et agents, de la bonne
documentation des dossiers et du bon archivage.

Pour les sinistres, il faut prvoir des procdures de surveillance des valuations des sinistres
qui ont t ralises par les rdacteurs sinistres et contrler la qualit de leur travaux en
analysant les carts entre les paiements effectifs et les valuations, ainsi que des procdures
danalyse de la sinistralit par nature de risque, par intermdiaire, par assur fin d'valuer la
fiabilit des tarifs et d'identifier les risques ventuels. La norme comptable autorise daffecter
ces tches au service d'audit interne dans le cadre d'une mission permanente.
En matire de rassurance, la politique et les critres dacceptation doivent tre documentes,
des procdures qui garantissent les suivies ultrieures du respect du trait et leurs
enregistrements exhaustifs, des procdures de contrle de la solvabilit des entreprises
cessionnaire et de la rentabilit des diffrents traits souscrits par l'entreprise.
Sous-section 4/- Obligations de documentation du systme de contrle
interne, rapport de contrle interne de la direction et
communication au conseil dadministration
Paragraphe 1- des Obligations tendues de documentation du systme de contrle
interne
Lobligation de mise en place dun systme de contrle interne adapt ltablissement
financier est assortie dune obligation de documentation et de formalisation de lensemble des
procdures et politiques mises en place par la direction, ce qui est de nature garantir
linformation, lengagement et ladhsion des parties impliques dans ce systme et fournir
un outil de travail pour les auditeurs internes et externes.
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100
En plus des obligations de documentation issues des normes comptables, la circulaire aux
banques relative au contrle interne dans son article 50, exige la tenue des manuels de
procdures qui dcrivent les modalits denregistrement et de traitement des informations,
ainsi que les schmas comptables et les procdures dengagement des oprations. Ce mme
article exige, outre le manuel de procdures, de tenir une documentation qui prcise les
moyens destins assurer le bon fonctionnement du contrle interne , il sagit : des
diffrents niveaux de responsabilits, des attributions dvolues et les moyens affects au
fonctionnement des dispositifs du contrle interne, des rgles qui assurent l'indpendance de
ces dispositifs dans les conditions prvues l'article 8 de la prsente circulaire (il sagit des
organes de contrles permanents et priodiques) ; des procdures relatives la scurit des
systmes d'information et de communication et aux plans de continuit de lactivit, dune
description des systmes de mesure, de limitation et de surveillance des risques.
Ces documents seront mis la disposition du Comit Permanent dAudit Interne, des
commissaires aux comptes et de la Banque Centrale de Tunisie, Sur leur demande.

Concernant la publication des informations financires, les tablissements de crdit et les
banques non rsidentes doivent se doter dune politique crite en matire de communication
financire, en vertu de larticle 55 de la mme circulaire. Cette politique doit tre approuve
par le Conseil dAdministration ou le Conseil de Surveillance.

Pour les intermdiaires en bourse une obligation similaire leurs incombe en matire de
documentation rsulte de lArticle 65 bis du Dcret n 2007-1678 du 5 juillet 2007, qui
dispose L'intermdiaire en bourse doit tablir un manuel de procdures qui comporte
notamment : - la description de son organigramme, de ses diffrentes structures fonctionnelles
et oprationnelles, la description des postes et la dfinition de la dlgation des pouvoirs et
des responsabilits, - les procdures dcrivant le processus de droulement des diffrentes
oprations y compris les procdures de traitement informatis, en identifiant les oprations de
contrle ncessaires aux tapes dautorisation, dexcution et denregistrement eu gard aux
objectifs de contrle interne, - les procdures, lorganisation comptable et les rgles de
traitement des oprations. Lorganisation interne et les procdures mises en place par
lintermdiaire en bourse doivent garantir la bonne application des prescriptions de vigilance
et dinformation prvues par les textes lgislatifs et rglementaires relatifs la rpression du
blanchiment dargent.
Paragraphe 2- renforcement des obligations de communication et Rapport de contrle
interne de la direction des tablissements de crdit
Une dynamique soutenue de communication et de reporting portant sur les aspects du
contrle interne est instaure par la circulaire 2006-19 relative au contrle interne des
tablissements de crdits entre les organes de contrle et daudit, la direction et le conseil
dadministration ou de surveillance des tablissements de crdit.
La question du contrle interne doit dsormais figurer au moins une fois par an sur lordre du
jour du conseil dadministration ou de surveillance, pour en revoir les rsultats sur la base des
informations et rapports transmises par lorgane de direction, les organes de contrle
permanents et priodique et le comit permanent daudit interne au conseil cet effet
134
.

134
Daprs lArticle 48 de la circulaire 2006-19, disposant Le Conseil dAdministration ou le Conseil de
Surveillance doit procder, au moins une fois par an, l'examen de l'activit et des rsultats du contrle interne sur la
base des informations qui lui sont transmises cet effet par lorgane de direction et les responsables mentionns
larticle 8 ainsi que par le Comit Permanent dAudit Interne.
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101
En effet, la mme circulaire prvoit et organise les rapports et les informations remettre au
conseil en matire de contrle interne.

Pour les organes de contrle priodiques, ils prparent leurs rapports la suite des missions
de contrles effectues et en font communication lorgane de direction, au conseil
dadministration ou de surveillance, au Comit Permanent dAudit Interne et la socit
mre pour les tablissements de crdit et les banques non rsidentes affilis un groupe. Ces
rapports seront mis la disposition des commissaires aux comptes et de la Banque Centrale de
Tunisie
135
.

A la charge de la direction il est prvu par la mme circulaire 2006-19 lobligation de prparer
au moins une fois par an un rapport sur les conditions dans lesquelles le contrle interne est
assur et un rapport sur la mesure et la surveillance des risques auxquels ils sont exposs
qui doivent tre communiqus au Conseil dAdministration ou au Conseil de Surveillance et
au Comit Permanent daudit interne ainsi quaux commissaires aux comptes et la Banque
Centrale de Tunisie, au plus tard, 4 mois compter de la clture de lexercice comptable et
quinze jours, au moins, avant la tenue de lassemble gnrale ordinaire
136
.

Le premier rapport, en vertu de larticle 52 de la circulaire 2006-19, porte, pour les diffrentes
catgories de risques, sur les missions de contrle priodique et permanent ralises et les
modifications y effectues, les procdures mises en place pour les nouvelles activits, les
principales actions projetes dans le domaine du contrle interne; et la liste des conventions
passes avec les personnes ayant des liens avec les tablissements de crdit au sens des
articles 23 de la loi 2001-65 et 200 du Code des socits commerciales indiquant la nature et
les conditions de mise en place de ces conventions ; et les conditions dans lesquelles le
contrle interne est assur au niveau du groupe pour les tablissements de crdit et les
banques non rsidentes contrls sur base consolide.

Le second rapport, porte sur la mesure et la surveillance des risques et dcrit notamment la
rpartition des engagements prvues larticle 23 de ltablissement et analyse la rentabilit
des oprations de crdit prvues larticle 26 de la circulaire, les mesures prises pour assurer
la continuit de lactivit et une apprciation de lefficacit des dispositifs en place ; les
mesures prises pour assurer le contrle des activits externalises ainsi que lvaluation, la
mesure et le suivi de la scurit des moyens de paiement quils mettent ou grent au regard
des normes internes et des recommandations de la Banque Centrale de Tunisie.







135
En vertu de lArticle 51 de la circulaire 2006-19.

136
En vertu de larticle 54 de la circulaire 2006-19.
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102
Section 3/ Multiplication, Spcialisation et modalits darticulation des
structures de contrle dans le secteur financier
Sous-section 1/- Des Structures de contrle multiples institues par la loi
dans le secteur financier
Paragraphe 1- Institution des comites daudit et de laudit interne dans les
tablissements de crdit et les assurances en Tunisie pralablement la loi de scurit
financire

La norme comptable rgissant le contrle interne au sein des tablissements de crdit entrant
en application partir 01 janvier 1999, et celle pour des socits dassurances et de
rassurances applicable partir de 2001 , ont prvu lobligation ces tablissement de mettre
en place une structure ddie laudit interne ayant pour charge lexamen et lvaluation du
systme de contrle interne en place et la prparation dun rapport priodique au moins
annuellement sur le fonctionnement gnral du systme de contrle interne.
Ces mmes normes ont recommand galement la constitution dun comit daudit rattach au
conseil dadministration auquel sera rattach le dpartement daudit interne et qui contrlera
et organisera les activits des diverses structures de contrles et adoptera les suites ncessaires
aux insuffisances relates.
Pour les tablissements de crdit la loi 2001-65 dans son article 34, a confirm depuis 2001,
cette obligation de crer un comit permanent daudit interne, et a largi notablement son
champs de contrle et ces responsabilits, il est charg dans le cadre de cette loi, autre que de
lvaluation de lefficacit du systme de contrle interne, de rviser et de donner son avis sur
le rapport annuel et les tats financiers de la banque avant sa transmission au conseil
dadministration, de revoir tout relev de la banque avant sa transmission la banque centrale
et dexaminer tout placement ou opration susceptible de nuire la situation financire de
ltablissement et port sa connaissance par les auditeurs externes.


Paragraphe 2- Les nouveaux mtiers de contrle interne dans les tablissements de
crdit, Responsables conformit, comite excutif de crdit et comit de risque

La loi pour les tablissements de crdit na pas tard dexiger de nouvelles structures de
contrles pour partager les responsabilits des auditeurs internes et mieux cibler et spcialiser
leurs actions, cest en 2006 que la loi 2006-19 modifiant la loi 2001-65 et la circulaire aux
banques 2006-19 ont instaur : les responsables de contrles permanents et les responsables
de contrles priodiques
137
, les responsables conformit
138
, le comit excutif de crdit
139
et le
comit de risque
140
.

Il sagit pour le contrle permanent de vrifier la conformit, la scurit et la validation des
oprations ralises et la surveillance des risques par des agents ddies et indpendant des
activits oprationnelles, et pour le contrle priodique de conduire des enqutes et
inspections improvises par des agents autre que ceux responsables du contrles permanents.

137
Article 7 de la circulaire 2006-19
138
Article 34 quarter de la loi 2006-19 modifiant la loi 2001-65
139
Article 34ter de la loi 2006-19 modifiant la loi 2001-65
140
Article 20 de la circulaire 2006-19
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103

Cependant, cest en fonction de la taille de ltablissement que ces structures sont adoptes,
ainsi la loi autorise que la fonction de contrle permanent et celle priodique soit exerce par
une seule personne ou mme par lorgane de direction sous le contrle du conseil
dadministration condition dassurer lindpendance requise entre les fonctions
oprationnelles et ceux de contrle par un rattachement hirarchique suffisamment lev de
ces responsables de contrles, soit la direction soit directement au conseil dadministration.
Un responsable parmi le comit permanent daudit interne doit tre charg de vrifier la
cohrence et lefficacit des missions de ces responsables de contrles.
141


Cest aussi en fonction de la taille de ltablissement que peuvent tre cr un comit de
risque pour chaque catgorie de risque dont le but est dassurer le suivi de risque concern
(risque de crdit, risque de march) et de surveiller le respect des limites internes par
risque encouru tel que tablis et revus annuellement par le direction et approuv par le conseil
dadministration
142
.

Lorsque un comit des risques est constitu pour surveiller les limites interne de prise de
risque, il doit tre compos de responsables des units oprationnelles, de reprsentants de
l'organe de direction et de personnes choisies en raison de leur comptence dans le domaine
du contrle des risques et indpendantes des units oprationnelles. Une information
trimestrielle de lorgane de direction, du comit de risque et du conseil dadministration est
requise sur le respect des limites globales de risque sur la base dtats de synthse adapt et
pr labors.

Autre lment de la structure de contrle rcemment introduit, Le comit excutif de crdit est
institu par la loi 2001-65 tel que modifi par la loi 2006-19, ce comit est prsid par le PDG
ou le DG ou le prsident du directoire et compos dau moins deux membres du conseil
dadministration ou du conseil de surveillance, charg dexaminer lactivit de financement
de ltablissement et de faire des propositions au conseil en cette matire, il remet
priodiquement au conseil un rapport dtaill sur son activit.

Finalement, Les tablissements de crdit doivent aussi instituer dans leur organigramme un
organe permanent de contrle de la conformit rattach au conseil dadministration ou au
conseil de surveillance.

Paragraphe 3- Contrleurs lgaux des intermdiaires en bourse

En 2007, la loi
143
a instaur un responsable de contrle des intermdiaires en bourse qui rend
compte au premier responsable de la socit et lui adresse semestriellement un rapport ainsi
quau CMF portant sur lexercice de sa mission, soit celle de veiller au respect par les
personnes places sous lautorit de lintermdiaire en bourse ou agissant pour son compte,
des dispositions lgislatives et rglementaires qui leur sont applicables et notamment les
rgles de dontologie.


141
Article 8 de la circulaire 2006-19
142
Article 18 de la circulaire 2006-19
143
Article 86 (nouveau) du dcret N99-2478 du 1
er
novembre 1999 portant statut des intermdiaires en bourse
tel que ajout par le Dcret n 2007-1678 du 5 juillet 2007

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104
Ce responsable de contrle est l'interlocuteur du Conseil du March Financier pour les
questions d'ordre dontologique et il est le destinataire des mesures que le Conseil du March
Financier prend en la matire.

Pour garantir lindpendance et la comptence de ce responsable de contrle sa dsignation
doit tre approuve par le CMF qui doit galement tre inform de sa dmission.

Le contenu du rapport du responsable de contrle est fix par dcision gnrale du Conseil du
March Financier, ce fut la dcision N14 en date de 29 janvier 2009 qui fourni un modle de
ce rapport qui comporte un questionnaire dtaille sur le respect des obligations lgales dont
les rgles de sparation de tches, la tenue dun manuel de procdures et dun rglement
intrieur ainsi que la disponibilit et ladquation des moyens informatiques et ressources
humaines et les obligations vis--vis du CMF.
Sous-section 2/- Domaine dintervention, mode daction et statut de la
fonction contrle de conformit
Paragraphe 1- Domaine dintervention, Statut et mode daction de la fonction contrle
de conformit

La circulaire aux tablissements de crdit 2006-06 du 24 juillet 2006 organise la mise en place
dun systme de contrle de la conformit au sein des tablissements de crdit, dont
lattribution est de sassurer de lexcution par ltablissement de ses obligations lgales et de
son adhsion aux rgles professionnelles et dontologiques, de dtecter et dvaluer les
risques de non-conformit, de soumettre au conseil dadministration ou au conseil de
surveillance des rapports comportant des propositions susceptibles de matriser et de traiter
ces risques .

Lorgane permanent de contrle de conformit doit tre rattach directement au conseil
dadministration ou au conseil de surveillance pour assurer son indpendance. Dautre part et
pour le mme souci, Il ne peut cumuler cette fonction avec dautres responsabilits dans
ltablissement de crdit.

Laction de lorgane de contrle de conformit est largement tributaire de sa comptence, de
son exprience et de sa spcialisation dans la rglementation et les pratiques du secteur
bancaire, do de pareilles qualifications doivent tre recherches par le conseil de
dadministration ou de surveillance auprs des candidats cette fonction. La circulaire
susvise a exig que chaque tablissement de crdit informe la Banque Centrale de Tunisie de
lidentit et des qualifications professionnelles du premier responsable de lorgane charg du
contrle de la conformit. Il doit aussi tre mis la disposition de lorgane de contrle de
conformit les moyens humains et logistiques ncessaires pour laccomplissement de sa
mission, notamment en facilitant daccs aux informations ncessaires.

La circulaire susvise dans son article 10 oblige quil soit tabli une charte pour la fonction de
contrle de conformit dans la quelle sont dfinies les procdures de contrle de la
conformit, laquelle charte doit tre approuve par le conseil dadministration ou le conseil
de surveillance.

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105
Au terme de la circulaire, Cette charte comporte notamment les objectifs de la fonction, les
attributions de lorgane charg du contrle de la conformit, les rgles garantissant
lindpendance de cet organe, notamment son rattachement direct au conseil dadministration
ou au conseil de surveillance, le droit de lorgane daccder tous les documents ncessaires
la ralisation de sa mission et de mener des investigations, le droit de lorgane de
communiquer directement avec le conseil dadministration ou le conseil de surveillance et de
leur soumettre les rapports tablis cet effet, et lobligation dinformer le personnel de
ltablissement de crdit du contenu de la charte et des modifications qui lui sont apportes.

Paragraphe 2- Inclusion du contrle conformit dans le primtre dintervention de
laudit interne et diffrenciation par rapport la fonction juridique :

Le contrle conformit ne se confond pas avec la fonction juridique, ce dernier est appel
grer les affaires juridiques pour ou contre ltablissement envers ses clients et autres
partenaires qui ont eu lieu au cours normale de lactivit en consquence de contrats, divers
accords et conventions signes et engageant les deux parties, alors que la fonction contrle
conformit value le respect de ltablissement des obligations rglementaires sectorielles et
les normes de la profession bancaires, la conformit de ltablissement dans son ensemble est
considr toutes fonctions et dpartements inclus, y compris le dpartement juridique.
Il ne sagit pas pour la fonction contrle conformit de simmiscer dans les attributions de la
fonction juridique en auditant ses dossiers et le cours des affaires en justice, sauf si la limite
un aspect li la conformit rglementaire lexige.

Le contrle conformit nest pas investi des mmes prrogatives que laudit interne, ce
dernier est investi dun champ non limit daudit dans le cadre de son programme, il peut
inclure toutes les fonctions de ltablissement et peut procder une investigation
approfondie pour tester lapplication des procdures et valuer ladquation des mthodes.
Toutes les fonctions sont soumises laudit interne, y compris les autres structures de contrle
dont le contrle de conformit.




















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106
PARTIE 3/- PARTIE EMPIRIQUE

Section 1/- Mthodologie et Dmarche de lenqute
Sous-section 1/- Intrts de lenqute et Limites inhrentes :
A/- Intrts de lenqute :

Lanalyse thorique lchelle nationale a permit de mettre en vidence un nouveau cadre
juridique du contrle interne avec des nouvelles obligations de communication et de
transparence la charge de la direction, une plus forte responsabilisation des dirigeants
sociaux et une implication des commissaires aux comptes notamment par une obligation
dvaluation du contrle interne porter sur le rapport de certification des comptes pour les
socits faisant appel publique lpargne .

Le prcurseur ce nouveau cadre juridique nationale semble tre son volution observe
lchelle internationale dans le cadre des nouvelles rglementations de la scurit financire et
la remise en cause et le renforcement des mcanismes de gouvernance, Cependant le contexte
conomique national justifie galement une nouvelle dynamique du contrle interne et des
mcanismes de la gouvernance savoir lengagement dans une conomie globalise, la
libralisation et limpulsion du financement propres par le march financier qui ncessitent la
modernisation des modes de gestion et surtout une amlioration de la communication aux
actionnaires et de la responsabilisation des dirigeants.

Notre tude thorique laisse prsager une nouvelle perception du contrle interne par les
dirigeants tunisiens, plus dattention son apport en management et, autre corollaire, plus de
conscience de son impact en termes de responsabilit et des nouvelles obligations de mise en
place, de pilotage et de communication en matire de contrle interne .

Notre enqute a t conduite dans lobjectif de vrifier en pratique des affaires en Tunisie
lvolution des systmes de contrle interne, tant au niveau de lenvironnement de contrle
assur notamment par une bonne gouvernance, que de la connaissance et de lapplication des
nouvelles obligations de communication par la direction et de lvaluation par les
commissaires aux comptes, de la mise en place des structures de contrles suffisantes et de
lapplication de bonnes pratiques recommandes par les rfrentiels internationaux de
contrle interne et de la gouvernance.

Il sagit de tester lexistence auprs des socits tunisiennes dun nouveau dynamisme en
matire de systme de contrle interne et dune ractivit au dveloppement des pratiques
internationales en matire dvolution des systmes et damlioration de la communication
aux investisseurs et de la transparence en matire de contrle interne.





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107
B/- Limites inhrentes et hypothses pralables :

Nous ne prtendons pas tudier les procdures de contrle interne ni valuer lefficacit des
systmes en place dans les socits slectionnes, ni les entretiens que nous avons conduits ni
les donnes et les rapports collects ne suffisent pour se prononcer sur une question pareille.

Une enqute sur le contrle interne dans le contexte tunisien actuel comme prsent au niveau
de notre analyse thorique se verra heurter au moins deux faits de nature en limiter les
rsultats, la premire tant le manque de transparence des socits et des dirigeants toute
donne considre interne et confidentielle touchant leur organisation et le mode de gestion
de leur dirigeants et la deuxime tant linexistence jusquaujourdhui dune obligation aux
dirigeants de prparer un rapport annuel de contrle interne part entire en respect dun
rfrentiel reconnu et quil serait communiqu aux actionnaires .

Autres limites tant labsence dun rfrentiel nationale traitant du contrle interne, ni de la
gouvernance dailleurs, qui aurait aid normaliser la question et mieux sensibiliser et
informer les dirigeants et les cadres suprieurs des socits tunisiennes.

Pralablement notre enqute nous pouvons formuler des hypothses en consquence de
lanalyse thorique du contexte nationale, notamment le fait que mme si un cadre juridique
nationale et des nouvelles obligations de communication des procdures de contrle interne
existent, elles sont trs peu dfinies sagissant de lobligation de communication dlments
de contrle interne incombant la direction et elles sont assez rcentes la date de notre tude
sagissant de la circulaire 2006-19 pour les tablissements de crdit dont lanne 2008 tant la
premire anne dapplication .

Nos hypothses sont les suivants :

- Faiblesse et marginalisation des pratiques de contrle interne et de la gouvernance par
rapport aux pratiques internationales, caractrise notamment par un manque de
coordination et dimplication des membres de la gouvernance dans la mise en place et
le pilotage du systme de contrle interne
- Opacit des socits tunisiennes vis--vis de leurs systmes de contrle interne,
mconnaissance et ngligence de lobligation de communication et de ces objectifs
causant linsuffisance et la divergence des informations communiques dans le rapport
annuel de gestion

- Une volution meilleure du contrle interne auprs des tablissements de crdit par
rapport aux autres secteurs, quant au pilotage et la cration de structures varies de
contrle et de gestion des risques suite aux obligations spcifiques introduites par la
circulaire 2006-19.







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108
Sous-section 2/- Dmarche et mthodologie dinvestigation
A/- Dmarche adopte :

Un questionnaire a t tabli par nos soins pour diagnostiquer ltat de la gouvernance et du
contrle interne auprs dun chantillon dentreprises tunisiennes faisant appel public
lpargne.

Les rponses notre questionnaire ont t assures soit par les soins des responsables de la
socit, soit par nous-mmes aprs un entretien direct avec ces responsables.

Nous avons aussi procd la lecture des rapports et documents publis par ces socits sur le
site du CMF ou sur leurs propres sites, il sagit des rapports annuels de gestion, des
documents de rfrence (tablis par les socits en respect de larticle 14 du rglement du
CMF), et ce dans le but notamment danalyser lavis des commissaires aux comptes dans leur
rapport annuel de certification des comptes et les lments de contrle interne publis par les
socits ainsi que de complter des informations non fournies par leurs responsables .

Si les rapports publis permettent de rpondre une grande partie des critres mesurs,
Certains autres critres que nous avons bien voulu tester ny sont pas disponibles, malgr les
efforts rglementaires du CMF quant au contenu des rapports de Gestion et autres documents
ils demeurent insuffisants une mesure exhaustive des bonnes pratiques de la gouvernance
et du contrle interne. Les entretiens que nous avons conduits ont permit de complter les
informations requises et corroborer celles existantes sur les rapports publis.

B /-Choix de la population et slection de lchantillon :

La population auprs de la quelle nous nous proposons dtudier certains critres de
gouvernance et de contrle interne est constitue par les socits tunisiennes faisant appel
public lpargne, tant donn que les obligations institues par la loi de scurit financire et
les rcentes mises jour du code des socits commerciales et du rglement du CMF et de la
loi 94-117 sappliquent ces socits.

La dfinition des ces socits est formule par larticle 1 de la loi 94-117 dans les termes
suivants : Sont rputs socits ou organismes faisant appel public l'pargne :
1) Les socits qui sont dclares comme telles par leurs statuts.
2) Les socits dont les titres sont admis la cote de la Bourse.
3) Les banques et les socits d'assurances quel que soit le nombre de leurs actionnaires.
4) Les socits dont le nombre d'actionnaires est gal ou suprieur cent.
5) Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilires.
6) Les socits et les organismes autres que les organismes de placement collectif en valeurs
mobilires qui, pour le placement de leurs titres, recourent soit des intermdiaires, soit des
procds de publicit quelconques, soit au dmarchage.
Au sens de la prsente loi, le dmarchage s'entend l'activit de la personne qui se rend
habituellement la rsidence de personnes, sur leurs lieux de travail ou dans les lieux publics,
en vue de leur proposer la souscription ou l'acquisition de titres.
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109
Est galement considr comme dmarchage, l'envoi de lettres, dpliants ou tous autres
documents lorsqu'il est utilis, de faon habituelle, pour proposer la souscription ou
l'acquisition de titres.

La dfinition donne par lArticle 162 du code des socits commerciales reconnat
explicitement la prcdente, au terme de cet article Sont rputes socits faisant appel
public lpargne celles qui mettent ou cdent des valeurs mobilires en appelant le public
lpargne il en est de mme pour les socits rputes comme telles par des lois spciales

Une pareille dfinition ne permet pas darrter une liste exhaustive de ces socits, mais elles
comptent au moins 234 socits
144
et organismes faisant appel publique lpargne soumis
au contrle du CMF, et se rpartissant comme suit :

Socits cotes sur le march principal 50
Socits cotes sur le march alternatif 2
Socits hors cote 96
Organismes hors cote (SICAV et
FCP)
86
TOTAL 234


Le questionnaire a t distribu auprs de 35 socits faisant appel publiques lpargne, 22
Socits ont bien voulu rpondre notre questionnaire parmi lesquelles 12 nous ont accord
un entretien avec lun de ces responsables (auditeurs internes, contrleurs de gestion,
administrateurs, directeurs gnraux ou adjoints, directeurs financiers).

Lchantillon se composant ainsi de 22 socits
145
se rpartissant par secteur comme suit :

Banques 7
Services financiers 3
Assurance 3
Industries 6
Services 3
Total 22

Le secteur bancaire et autres services financiers est le mieux reprsent dans notre
chantillon, suivi du secteur des industries, respectivement de 45% et 27% de lchantillon,
une faible reprsentativit pour les secteurs assurance et services avec 14% et 14% de
lchantillon.




144
Sans prise en compte des organismes faisant APE, suivant la Liste la plus rcente et publie par le CMF
jour en Novembre 2009
145
Voire annexe 1 pour la liste des socits de lcahntillon
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110

C/-Description du questionnaire :

Le questionnaire porte sur la gouvernance et le contrle interne au sein des entreprises
slectionnes, notre intrt la gouvernance dcoule du son lien troit avec le contrle interne
dont elle constitue et conditionne lenvironnement de contrle, premire composante et pierre
dassise du contrle interne, nous nous intressons la gouvernance en terme de structures et
organes de contrle ainsi que des modes de fonctionnement de ces organes et leur mode de
pilotage du contrle interne .

En synthtisant, Ce questionnaire couvre les aspects suivants de la gouvernance et du
contrle interne :

Le conseil dadministration, composition et mode de fonctionnement, et degr
defficacit et dimplication dans la mise en place et le pilotage dun systme de
contrle interne efficace

Le comit daudit et la fonction audit interne, rle et mode daction en pratique et
impact sur le systme de contrle interne et interaction avec les autres structures de
contrle le cas chant

Mise en place des nouvelles structures de contrle dans les tablissements de crdit
(loi et circulaire 2006-19) et leurs modalits de fonctionnement et apport pratique

Systme de contrle interne et Gestion des risques, degr de corrlation et dadaptation
du systme de contrle interne avec les risques de la socit

Contenu des rapports de gestion annuel et tendue de la communication aux
actionnaires des lments de contrle interne

Application par les commissaires aux comptes de lobligation dvaluation portant sur
le contrle interne auprs de ces entreprises faisant appel publique lpargne













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111
Section 2/-Prsentation et Analyse des rsultats

A la lumire des rponses collectes, et par confrontation aux recommandations
internationales en matire de gouvernance, ainsi quaux rfrentiels reconnus de contrle
interne, nous avons pu tirer les conclusions suivantes :
Sous-section 1/- Conseil dadministration et contrle interne :
1/ 1/ 1/ 1/- -- -1 11 1- -- -Tableau synoptique des pri Tableau synoptique des pri Tableau synoptique des pri Tableau synoptique des principales recommandations internationales et ncipales recommandations internationales et ncipales recommandations internationales et ncipales recommandations internationales et
des obligations lgales nationales en gouvernance, conseil dadministration et des obligations lgales nationales en gouvernance, conseil dadministration et des obligations lgales nationales en gouvernance, conseil dadministration et des obligations lgales nationales en gouvernance, conseil dadministration et
contrle interne contrle interne contrle interne contrle interne : :: :
Critres Critres Critres Critres Recommandations codes de Recommandations codes de Recommandations codes de Recommandations codes de
gouvernance internationales gouvernance internationales gouvernance internationales gouvernance internationales
146

Norme ou loi Tunisienne Norme ou loi Tunisienne Norme ou loi Tunisienne Norme ou loi Tunisienne

Forme moniste ou
dualiste du
conseil

- La forme dualiste est recommand par
certains codes de gouvernance, il faut que
des administrateurs non excutifs assurent
le contrle des membres excutifs, une
rgle que la moiti du conseil soit des
administrateurs non excutifs est consacre
en Belgique
147
, en France les
administrateurs peuvent adopter la forme
convenable mais doivent motiver leur choix
dans le rapport annuel
148


-La forme Dualiste du conseil, soit
un directoire et un conseil de
surveillance est autorise par la loi
Tunisienne en vertu de larticle 188
du code des socits commerciales

146
En France Les principes de gouvernement dentreprise des socits cotes sont issus des
rapports VIENOT de juillet 1995 et de juillet 1999, du rapport BOUTON de septembre 2002 ainsi que
des recommandations de janvier 2007 et doctobre 2008 sur la rmunration des dirigeants
mandataires sociaux de socits cotes labores par des groupes de travail de l'Association
Franaise des Entreprises Prives (AFEP) et du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF).
147
Selon le Code de gouvernance belge de mars 2009 La moiti au moins du conseil
d'administration est constitue d'administrateurs non excutifs et au moins trois d'entre
eux sont indpendants, conformment aux critres repris dans lAnnexe A .
148 Les Recommandations AFEP/MEDEF mise jour en 2008 disposent Sans trancher le dbat sur
le point de savoir s'il y a lieu de privilgier une formule plutt qu'une autre, il convient de souligner
que la principale rgulation doit provenir de la transparence : transparence entre l'excutif et le conseil
dadministration, transparence de la gestion vis--vis du march et transparence dans la relation avec
les actionnaires, notamment l'occasion de l'assemble gnraleOutre les mesures de publicit
prvues par la rglementation, le rapport annuel est le support de l'information due aux actionnaires,
auxquels le conseil doit exposer les motivations et justifications de ses choix.
Mmoire dExpertise Comptable



112
Sparation ou
cumul des
fonctions de
prsident du
conseil et de
directeur gnral
- La sparation entre la direction et la
prsidence du conseil est vivement
recommande par certains codes de
gouvernance lchelle internationale
149

(en France le choix est libre mais doit tre
motiv
150
)
- Larticle 215 221du code des
socits Commerciales en Tunisie
permet la sparation des deux
fonctions de prsidence du conseil et
de la direction de la socit

Nombre des
membres du
conseil
dadministration

- les codes de bonne gouvernance ne
prconisent pas un nombre dtermin
dadministrateur
151
, le choix doit tre
appropri et adapt


-Article 189 du CSC exige que le
conseil soit compos de 3 12
administrateurs
Nomination
dadministrateurs
indpendants
parmi les
membres du
conseil
dadministration
(aucun lien avec
la socit ni avec
son groupe ou sa
direction)
152

- Un nombre minimum dadministrateurs
indpendants est recommand par les codes
de gouvernance, ce nombre varie du tiers
du conseil ou mme la moiti des membres
du conseil pour les socits capital
dispers (modle franais
recommandations AFEP/MEDEF) 3
membres (modle belge code de
gouvernance revue en mars 2009)
- Possibilit de nommer un
administrateur non actionnaire dans
le CSC article 189
-obligation ladministrateur
daviser le reprsentant lgal de la
socit des autres mandats obtenus
dans un dlai dun mois en vertu de
lArticle 209 et lArticle 192 du CSC

149
Selon le Code de gouvernance belge de mars 2009 Une sparation nette des responsabilits la
tte de la socit est opre entre, d'une part, la responsabilit de la conduite du conseil
d'administration et, d'autre part, la responsabilit excutive de la conduite des activits de la socit.
La mme personne ne peut pas exercer la fois la prsidence du conseil d'administration et la fonction
de Chief Executive Officer (ci-aprs, CEO). La rpartition des responsabilits entre le prsident du
conseil d'ad mi - nistration et le CEO est clairement tablie, mise par crit et approuve par le conseil
d'administration.
150
Voir note 3 supra
151
Selon le Code de gouvernance belge de mars 2009 Le conseil d'administration est suffisamment
restreint pour permettre la prise efficace de dcisions. Il est suffisamment toff pour que ses membres
y apportent l'exprience et la connaissance de diffrents domaines et que les changements dans sa
composition soient grs sans perturbation.
152
Voire Annexe 2 du prsent mmoire: Critres dapprciation de la qualit dadministrateur
indpendant au terme des recommandations AFEP/MEDEFet suivant le code de gouvernance
Belge

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113
Cration des
comits spcialiss
au sein du conseil
- il est recommand par tous les codes de
gouvernance de crer des comits
spcialiss (nomination, rmunration,
audit)
- Au terme des recommandations
AFEP/MEDEF en France Le nombre et
la structure des comits dpendent de
chaque conseil. Cependant, il est
recommand que :
. l'examen des comptes, le suivi de l'audit
interne, la slection des commissaires aux
comptes, la politique de rmunration, les
nominations des administrateurs et des
dirigeants mandataires sociaux, fassent
l'objet d'un travail prparatoire par un
comit spcialis du conseil
dadministration.
- la loi tunisienne (loi relative au
renforcement de la scurit financire
de 2005) exige la cration dun
comit daudit pour certaines
catgories de socits faisant appel
publique lpargne
153

- loi 2001-65 pour les tablissements
de crdit introduit lobligation de
crer le comit daudit permanent
depuis 2001


Approbation dun
Rglement
intrieur du
conseil
dadministration
et obligations
dontologique des
administrateurs

- Sagissant des obligations dontologique
des administrateurs le code AFEP /MEDEF
dispose Il appartient chaque conseil de
complter, le cas chant, cette liste des
obligations fondamentales de
l'administrateur par les dispositions
particulires que son fonctionnement lui
parat exiger.

Non rglement

Nombre de
runion du conseil
dadministration

- le nombre de runion du conseil et son
mode de fonctionnement est laiss la libre
apprciation du conseil suivant le besoin de
lactivit, dfinir dans le rglement
intrieur
154


- Article 59 circulaire 2006-19 Le
Comit Permanent dAudit Interne se
runit sur convocation de son
prsident quatre fois au moins par an
et chaque fois quil le juge utile

153
Article 256 bis du code des socits commerciales. La cration dun comit permanent daudit est obligatoire
pour : - les socits faisant appel public l'pargne lexception des socits classes comme telles du fait de
lmission dobligations,
- la socit mre lorsque le total de son bilan au titre des tats financiers consolids dpasse un montant fix par
dcret,
- les socits qui remplissent les limites chiffres fixes par dcret relatives au total du bilan et au total de leurs
engagements auprs des tablissements de crdit et de lencours de leurs missions obligataires.
Le comit permanent daudit veille au respect par la socit de la mise en place de systmes de contrle interne
performant de nature promouvoir lefficience, lefficacit, la protection des actifs de la socit, la fiabilit de
linformation financire et le respect des dispositions lgales et rglementaires. Le comit assure le suivi des
travaux des organes de contrle de la socit, propose la nomination du ou des commissaires aux comptes et
agre la dsignation des auditeurs internes.
Le comit permanent daudit est compos de trois membres au moins, dsigns selon le cas par le conseil
dadministration ou le conseil de surveillance parmi leurs membres.
Ne peut tre membre du comit permanent daudit, le prsident-directeur gnral ou le directeur gnral ou le
directeur gnral adjoint.
Les membres du comit permanent daudit peuvent recevoir, en rmunration de lexercice de leur activit, une
somme fixe et impute selon les conditions mentionnes larticle 204 du code des socits commerciales
relatif aux jetons de prsence.
154
Suivant le code de gouvernance Belge Le conseil d'administration se runit avec une rgularit
suffisante pour exercer efficacement ses obligations. Le nombre de runions du conseil
d'administration et de ses comits ainsi que le taux individuel de prsence des administrateurs sont
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114

Approbation du
systme de
contrle interne
par le conseil
dadministration
tel que conu par
la direction


- il ne sagit pas uniquement dapprouver
mais dvaluer le systme annuellement et
de le dcrire dans un rapport part entire

- Obligatoire pour les tablissements
de crdit en vertu de la circulaire
2006-19


Approbation du
rfrentiel utilis
pour dfinir le
systme de
contrle interne et
de gestion du
risque

- Lindication du rfrentiel de contrle
interne utilis est exige par lAMF dans
ses recommandations aux prsidents des
conseils dans llaboration de leurs rapports
annuel de contrle interne

- Tous les codes de gouvernance exigent
ladoption dun cadre rfrentiel reconnu en
contrle interne (USA, GB, Belgique...)
155



- Lannexe 12 du rglement gnral
du CMF rglementant le rapport de
gestion du conseil dadministration
fait renvoi au cadre gnral de
contrle interne prvu par la
lgislation comptable en vigueur


Rapport du
conseil
dadministration
sur le contrle
interne

- En France le prsident du conseil prpare
un rapport sur le contrle interne destin
aux actionnaires
- Aux Etats Unis le CEO et le CFO doivent
dclarer leur responsabilit quant la mise
en place dun systme efficace de contrle
interne, doivent porter une valuation du
systme dans leur rapport et divulguer les
dfaillances graves du systme sil est
inefficace


- Le conseil doit inclure des lments
de contrle interne dans son rapport
annuel de gestion ( article 3 de la loi
94-117 et article 44 du rglement du
CMF)

Attestation ou
rapport du
commissaire aux
comptes portant
sur le contrle
interne
- Le commissaire aux comptes doit attester
dans le cadre de sa mission daudit des
comptes lvaluation ou la communication
du conseil sur les procdures comptables et
financires
- Obligation pour les CAC de
prparer un rapport de contrle
interne pour les EPIC
- Obligations aux CAC de porter une
valuation du contrle interne pour
les APE (loi 2005-96) au niveau de
leur rapport gnral de certification
des comptes



publis dans la Dclaration GE. Ligne de conduite La socit envisage dorganiser, si ncessaire, des
runions du conseil dadministration et de ses comits via des supports vido, tlphoniques ou
internet.

155
Le code de gouvernance belge dispose le conseil dadministration - approuve un cadre
rfrentiel de contrle interne et de gestion des risques mis en place par le management excutif ;
Ligne de conduite Un tel cadre rfrentiel doit tre clair, dfinir la signification du contrle interne
et de la gestion de risques et aider le management excutif mettre en oeuvre les systmes de
contrle interne et de gestion de risques.

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115
Rapports de la
direction en
matire de
contrle
interne au conseil
dadministration
Le code britannique de gouvernance exige
un rapport annuel de la direction au conseil
dadministration, ce dernier doit faire une
valuation du contrle interne sur la base du
rapport de la direction
- Obligation pour la direction des les
tablissements de crdit de prparer
un rapport sur le contrle interne,
article 52 de la circulaire 2006-19
156



Diffusion par le
conseil
dadministration
dune charte
dintgrit et
dthique auquel
tous le personnel
doit adhrer

Bonne pratique recommande par les codes
de gouvernance et couramment applique
lchelle internationale

Non rglement

1/ 1/ 1/ 1/- -- -2 22 2- -- -Prsentation des Rsultats observs au niveau des conseils Prsentation des Rsultats observs au niveau des conseils Prsentation des Rsultats observs au niveau des conseils Prsentation des Rsultats observs au niveau des conseils
dadministration des so dadministration des so dadministration des so dadministration des socits de lchantillon cits de lchantillon cits de lchantillon cits de lchantillon : : : :

Conseil dadministration et/ou conseil de surveillance et directoire
- Toutes les socits de lchantillon adoptent la forme classique du conseil
- Aucune information nest fournie sur les motivations du choix de la forme du conseil

Sparation ou cumul de la direction et de la prsidence du conseil

- 75% des socits de lchantillon cumulent les deux fonctions par le PDG
- Aucune information porte sur les rapports annuels sur les motivations de la structure adopte
- pour une socit de lchantillon lexprience de la sparation na pas russi en raison de la difficult de
sparation des pouvoirs entre le prsident et le directeur gnral

Nombre des membres du conseil dadministration

- Le minimum est de 6 membres et le maximum de 12 dans notre chantillon, mais la quasi-totalit des
socits nomme 12 membres au conseil


Nomination dadministrateurs indpendants
- A lexception dun administrateur professeur universitaire sigeant au conseil dune socit de
lchantillon qui semble tre dpourvu dautres intrts au groupe, Aucun autre membre indpendant dans
les conseils dadministration des socits de lchantillon ( cause du cumul des mandats dans le groupe et
de lactionnariat importants des administrateurs dans les socits tudies)
- Absence de dfinition ou de renvoi un rfrentiel pour la dfinition des administrateurs indpendants

156
Larticle 52 de la circulaire 2006-19 met la charge de la direction prparer au moins une fois par
an un rapport sur les conditions dans lesquelles le contrle interne est assur et un rapport sur la
mesure et la surveillance des risques auxquels ils sont exposs qui doivent tre communiqus au
Conseil dAdministration ou au Conseil de Surveillance et au Comit Permanent daudit interne ainsi
quaux commissaires aux comptes et la Banque Centrale de Tunisie, au plus tard, 4 mois compter
de la clture de lexercice comptable et quinze jours, au moins, avant la tenue de lassemble gnrale
ordinaire
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116

Cration de comits spcialiss :

- toutes les socits de lchantillon ont cr le comit permanent daudit sauf pour une socit dont la
cration du comit est envisage
- Autres comits crs : Comit excutifs de crdit pour les tablissements de crdit, comit stratgique
auprs dune socit de lchantillon


Existence dun Rglement intrieur du conseil dadministration et rappel des obligations
dontologique des administrateurs

- Une seule socit de lchantillon dispose dun rglement intrieur


Nombre de runion du conseil dadministration

- Le nombre de runions du conseil dadministration est de 4 runions pour les tablissements de crdit
-Le nombre de runions est au moins dune runion et au maximum de 4 runions auprs des autres
socits de lchantillon


Approbation du systme de contrle interne par le conseil dadministration tel que conu par la
direction

- Aucun conseil dadministration na procd lapprobation du systme de contrle interne, mais des
questions relevant du contrle interne sont prsentes au conseil dadministration pour dcision et
approbation (relevant notamment des structures de contrle, de lorganisation et du systme
dinformation)

Approbation du rfrentiel utilis pour dfinir le systme de contrle interne et de gestion du risque

- Aucun conseil da adopt un rfrentiel reconnu de contrle interne pour valuer, piloter et mettre en
place le systme de contrle interne
- Les tablissements de crdit se rfrent la Norme comptable 22 relative au contrle interne dans leur
secteur et la circulaire 2006-19


Rapport de contrle interne du commissaire aux comptes

- Tous les commissaires aux comptes remettent un rapport de contrle interne annuel toutes les socits
slectionnes
- La quasi-totalit des conseils dadministration des socits slectionnes prennent connaissance du
rapport des commissaires aux comptes et exigent un plan daction de leur direction


Rapports de la direction en matire de contrle interne au conseil dadministration

- Absence de rapport de la direction sur le contrle interne au conseil dadministration (les auditeurs
internes sont chargs de compte rendu la direction et au conseil)
- Des questions relevant de contrle interne sont uniquement soulevs par la direction au conseil

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117

Diffusion dune charte dintgrit et dthique auquel tous le personnel doit adhrer par le conseil
dadministration ou la direction

-Aucune charte dthique ou dintgrit nest diffuse lensemble du personnel des socits
slectionnes


C/ C/ C/ C/- -- - Analyse des rsultats Analyse des rsultats Analyse des rsultats Analyse des rsultats Conseil dadministration et contrle interne Conseil dadministration et contrle interne Conseil dadministration et contrle interne Conseil dadministration et contrle interne

Il savre partir de certains constats au niveau de notre chantillon que limplication du
conseil dadministration dans le pilotage et lvaluation du contrle interne demeure
insuffisante et peu coordonne, bien que des questions relevant bien videmment du contrle
interne soient discutes au niveau du conseil notamment le systme dinformation et
lorganisation, il ne sagit pas dune valuation globale priodique, motive et documente de
tous le systme permettant de juger et dagir sur les limites de son efficacit.

La premire lacune quon peut soulever est la non adoption dun rfrentiel reconnu de
contrle interne et le non recours aux questionnaires soit personnaliss soit standard tel qu
annex aux rfrentiels internationaux de contrle interne, il ny a pas de normes utilise en
matire de contrle interne ce qui limite lapport du comit daudit qui doit prendre en charge
lvaluation du systme et doit arrter un plan pour son amlioration et surveillance par
rapport aux objectifs propres de la socit et de son stratgie.

Un avantage pour les tablissements de crdit est lexistence de la norme comptable 22 et
surtout de la circulaire 2006-19, il est manifestement reconnu lintrt de ce rfrentiel pour
ce secteur dautant plus de la force lgale de la circulaire, bien que son entre en application
est rcente, on saperoit dj la conscience des obligations crs et un avancement de leur
ralisation.

Nous avons aussi relev linsuffisance de la communication sur le contrle interne entre la
direction et le comit daudit ou le conseil dadministration, il ny a pas de procdure
systmatique, priodique et prdfinie qui implique un compte rendu de la direction au
conseil dadministration ou au comit daudit sur lvaluation ou la description du systme de
contrle interne globale en place et les actions entreprises, un objectif saillant des
recommandations internationales de gouvernance et de contrle interne est dorganiser les
responsabilit des directeurs excutifs et non excutifs en matire de contrle interne visant
aboutir une tude critique annuelle du systme en place et des actions entreprendre , le tout
par rapport un standard prdfini et pour des objectifs pr arrts, certaines rglementation
ont choisi plus de responsabilisation du conseil dadministration (modle britannique dcrit
par les recommandations Turnbull) , dautres activent plus le rle des dirigeants excutifs
avec un contrle par ceux non excutifs
157
.

157
Les Recommandations AFEP/MEDEF prcise La Direction Gnrale ou le Directoire
conoivent le dispositif de contrle interne. Celui-ci fait lobjet dune communication adquate en vue
de sa mise en oeuvre par le personnel.
Le niveau dimplication des Conseils dAdministration ou de Surveillance en matire de contrle
interne varie dune socit lautre. Il appartient la Direction Gnrale ou au Directoire de rendre
compte au Conseil (ou son comit daudit lorsquil existe) des caractristiques essentielles du
dispositif de contrle interne. En tant que de besoin, le Conseil peut faire usage de ses pouvoirs
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118

Cette dynamique entre la direction et le conseil dadministration nest pas prdfinie ni
formalise au niveau de notre chantillon, les actions releves constituent plutt une rponse
aux remarques et dfaillances relates par les commissaires aux comptes, tmoignant dune
passivit dans le pilotage du systme avec une dpendance large de laudit externe.

Quant au critre de la forme du conseil dadministration et de la direction, ils ne sont pas
automatiquement rvlateurs de la qualit de la gouvernance et du degr de contrle des
dirigeants
158
, nous avons relev une quasi-totalit de forme classique des conseils dans notre
chantillon mais la sparation entre direction et prsidence du conseil est assez pratique par
nos socits, ce qui est de nature renforcer le contrle de la direction par le conseil
dadministration et son prsident, et comme corolaire une amlioration des procdures de
contrle .

Quant la composition de ces conseils, la nomination dadministrateurs indpendants nest
pas dusage pour ces socits, ce qui est un mauvais indicateur de la qualit de la gouvernance
et ne permet pas lvolution vers des conseils dadministration jouant suffisamment le rle de
contrle de la direction plutt que lentrinement des dcisions des la direction et pouvant
mettre des avis objectif dpourvu de biais et dintrt personnel ou rciproque avec les
dirigeants.

Sil nous faut toujours nuancer le jugement par rapport au contexte, nos socits sont
principalement domines par des actionnaires de contrle, soit tatiques , soit privs
possdant la majorit des droits de vote do sexplique linexistence dadministrateurs
indpendants dans leurs conseils, ds lors la surveillance du management est assure par les
quasi-propritaires du capital . En effet, la thse de gouvernance est base sur la sparation
entre la proprit du capital et la direction do la recommandation de renforcer des
mcanismes de contrle dont les administrateurs indpendants, si les propritaires assurent
eux mmes ce contrle ils ngligent le recours aux autres mcanismes de gouvernance.

Nanmoins, un administrateur indpendant peut prsenter lavantage dune comptence
particulire qui justifie sa nomination mme en prsence dactionnaires de contrle, en plus
la protection des intrts des minoritaires simpose et lencouragement lintroduction en
bourse marque lpoque actuelle, il est particulirement intressant de propulser la nomination
dadministrateurs indpendants par une obligation lgale ou une recommandation du CMF,
rappelant quen France les recommandations AFEP/MEDEF est que le nombre des
administrateurs indpendants soit de la moiti du conseil pour les socits capital dispers
et du tiers pour celles capital moins dispers .

gnraux pour faire procder par la suite aux contrles et vrifications quil juge opportuns ou prendre
toute autre initiative quil estimerait approprie en la matire.

158
Recommandation AFEP/MEDEF Il nest pas souhaitable, tant donn la grande diversit des
socits cotes, dimposer des modes dorganisation et de fonctionnement formaliss et identiques
tous les conseils dadministration. Lorganisation des travaux du conseil comme sa composition
doivent tre appropries la composition de lactionnariat, la dimension et la nature de lactivit de
chaque entreprise comme aux circonstances particulires quelle traverse. Chaque conseil en est le
meilleur juge et sa premire responsabilit est dadopter le mode dorganisation et de fonctionnement
qui lui permet daccomplir au mieux sa mission

Mmoire dExpertise Comptable



119

La cration de comits spcialiss principalement le comit daudit dans nos socits
tunisiennes dcoule principalement dune obligation lgale, non de la propre initiative de ces
socits, nous analyserons plus dans les dtails les attributs et lefficacit pratique de cette
manation du conseil.

Linexistence dautres comits spcialises grve aussi laction du conseil des socits
tunisiennes, la question de nomination, de rmunration, de stratgie ou de risque mritent
quil soit prpar par des comits ddies pour les travaux du conseil et permettrons
damliorer laction du conseil.

Une autre faiblesse constate au niveau de lchantillon concerne la non communication avec
le personnel ni la diffusion formelle de normes dthique et dintgrit, ou un rappel assez
frquent des rgles de conduite et des objectifs du management, la direction et les membres
du conseil dadministration doivent dmontrer leur intrts aux bonnes pratiques en gnrale
pour servir dexemple aux personnel, ce titre les recommandations AFEP/MEDEF
confirment que Le contrle interne est dautant plus pertinent quil est fond sur des
rgles de conduite et dintgrit portes par les organes de gouvernance et
communiques tous les collaborateurs. Il ne saurait en effet se rduire un dispositif
purement formel en marge duquel pourraient survenir des manquements graves
lthique des affaires.

Sous-section 2/- Comit daudit, audit interne et contrle interne:
2/ 2/ 2/ 2/- -- -1 11 1- -- - Prsentation des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit Prsentation des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit Prsentation des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit Prsentation des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit
et laudit interne et laudit interne et laudit interne et laudit interne : :: :

Cration dun comit daudit

Les socits de lchantillon ont cr un comit daudit en manation du conseil dadministration
lexception dune seule qui lenvisage

Nombre de membres du comit daudit

3 membres sont nomms au comit daudit en respect de lobligation lgale ce titre, lexception dune
socit de lchantillon qui a nomm 4 membres au sein de son comit daudit

Nombre de membres indpendants du comit daudit

Aucun membre indpendant nest nomm dans les comits daudit des socits de lchantillon

Charte de fonctionnement du comit daudit

Une socit de lchantillon dispose dune charte de fonctionnement du comit daudit

Comptence comptable et financire des membres du comit daudit

La comptence comptable et financire de membres du comit daudit est reconnue comme faible par les
responsables interviews de ces socits
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120


Frquence des runions du comit daudit

Les socits de lchantillon disposant dun comit daudit dnombrent au maximum quatre runions
effectues par le comit daudit

Intervention dans la nomination du commissaire aux comptes

Le comit daudit met son avis sur la nomination des commissaires aux comptes

Suivie du processus daudit et collaboration avec le commissaire aux comptes

Insuffisante dans la quasi-totalit de lchantillon, disponibilit faible des membres de comit daudit


Evaluation et pilotage du systme de contrle interne par le comit daudit

Le comit daudit est charg pour toutes les socits de lvaluation et lamlioration du contrle interne


Recours un rfrentiel reconnu et un questionnaire dvaluation du CI par le comit daudit

Aucune socit de lchantillon ne reconnait ladoption dun rfrentiel en contrle interne ou lutilisation
de questionnaire ou de standard dvaluation
Les tablissements de crdit se rfrent la circulaire 2006-19


Mode daction et amlioration du systme par le comit daudit depuis sa cration

Le comit daudit agit en supervisant laudit interne et les autres structures de contrle, prends connaissance
des programmes daudit et des missions dinspection et de leurs comptes rendus

Le comit daudit rend compte au conseil dadministration des ses activits et lui assure un compte rendu
cet effet.

Cration dune fonction audit interne

Toutes les socits de lchantillon disposent dune fonction audit interne

Rattachement hirarchique de laudit interne

Le responsable audit interne est rattach directement la Direction mais rends compte de ses rapports aussi
au comit daudit


Charte de fonctionnement de laudit interne

Inexistence de charte de fonctionnement pour la fonction audit interne

La prparation dune charte pour laudit interne est en cours pour une socit en 2009

Ressources suffisantes de laudit interne
La plupart des entreprises slectionnes dclarent avoir des ressources insuffisantes pour la fonction audit
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121
Comptence et formation des auditeurs internes

Les auditeurs internes sont reconnus dune comptence suffisante notamment auprs des tablissements de
crdit mais mriteraient de bnficier dune formation continue plus approprie


Evaluation et amlioration du systme de contrle interne

Laudit interne est plutt charg deffectuer des missions dinspection suivant un programme annuel
notamment pour les tablissements de crdit, il est charg donc deffectuer un contrle priodique du
respect des instructions et de lapplication des procdures plutt que dvaluer le systme de contrle
interne en place et de lamliorer

Inclusion de toutes les fonctions, divisions et filiales de la socit dans laudit et lvaluation du
contrle interne

Toutes les socits confirment que laudit interne inclut toutes les fonctions et les divisions suivant leur
programme annuel

Aucune socit de lchantillon nvalue le contrle interne dans ses filiales malgr que cette obligation est
connue et prvue thoriquement

Cration dune fonction de contrle interne part entire autre que laudit interne

Aucune socit na cr une fonction ou un responsable part du contrle interne


2/ 2/ 2/ 2/- -- -2 22 2- -- - Analyse des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit et Analyse des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit et Analyse des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit et Analyse des rsultats de lenqute au niveau des comits daudit et
laudit interne laudit interne laudit interne laudit interne : :: :

La cration dun comit permanent daudit est sans doute un acquis pour les socits
tunisiennes, mme si sa cration rsulte de lapplication dune obligation lgale (loi relative
au renforcement de la scurit des relations financires 2005-96 ou la loi 2001-65 pour les
tablissements de crdit), Nanmoins certains attributs constats de ce comit laisse hsiter
son apport et efficacit par rapport ces attributions dorigine.

Le dfaut de charte de fonctionnement de ce comit est frquent dans notre chantillon ce qui
ne permet pas dvaluer lutilit du comit et la ralisation de ces attributions, en effet le
rglement intrieur du conseil ou un rglement tabli par le comit daudit et approuv par le
conseil, doit prciser les missions du comit, ses moyens dinvestigations, les modalits
suivant lesquelles il rend compte de ses travaux au conseil.

Les attributions du comit sont prvues par les lois portant leur cration, la mission des
comits daudit peut tre plus ou moins large ; cest la dcision du conseil dadministration
qui en dfinit le primtre lors de sa cration, do le souhait dtablir une charte de
fonctionnement de ce comit.

Quant lattribution qui lui confre son appellation, le comit daudit a pour mission
dexaminer les comptes en vrifiant que la restitution comptable et financire de lactivit est
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122
fidle, et sassure de labsence de crativit comptable ou de prudence excessive en analysant
les principales mthodes et estimations comptables utilises.

Eu gard cette attribution, les membres du comit daudit doivent tre dune comptence
suffisante en matire comptable ce qui nest pas souvent le cas pour notre chantillon, ni pour
la plupart des socits tunisiennes, cest une opportunit pour nommer des administrateurs
indpendants parmi ce comit, qui doivent tre choisis en fonction de leur comptence
comptable. Les entreprises anglo-saxonnes incluent des professeurs universitaires spcialistes
des disciplines comptables et financires dans leur comit daudit.

Deuxime attribution, Le comit doit participer au choix des commissaires aux comptes et
prendre connaissance de leur programme de travail, suivre la ralisation de leur mission, et
dbattre avec eux lors de la conclusion de leurs travaux.

Encore une fois, ni la comptence ni la disponibilit des membres des comits daudit qui
peut tre juge travers le nombre rduit de runion ( gnralement le comit daudit se
runit la veille de la runion du conseil) ne permet dassurer une collaboration suffisante
avec les commissaires aux comptes de ltape de planification de la mission la conclusion
du rapport finale, une enqute intressante conduite ce titre pour tester les critres
dvaluation des travaux daudit par les administrateurs des socits tunisiennes permit,
entre autres, de conclure que la difficult des administrateurs dgager un consensus sur
les items les plus critiques (au sens des plus stratgiques) dans lvaluation de la qualit du
processus daudit. Les administrateurs narrivent pas diffrencier de faon significative
limportance des diffrents items. Quest-ce que cela rvle ? Il nous semble que cette
absence de capacit de discrimination montre la faible connaissance quont les
administrateurs du processus daudit. Sils sont bien conscients de la ncessit dappliquer de
faon rigoureuse les diffrentes tapes du processus, ils narrivent pas identifier les points
essentiels, ceux sur lesquels ils devront tre tout particulirement vigilants
159


Par rapport au contrle interne et la gestion du risque, Le comit daudit doit aussi apprcier
le niveau de matrise et de contrle de ces risques, travers le contrle interne, et veiller ce
que les procdures danalyse et de gestion des risques qui psent sur lentreprise soient en
place et soient correctement appliques, cet objectif en pratique est consacr par les comits
daudit travers la supervision des auditeurs internes et autres structures de contrles, des
quelles ils exigent des comptes rendu sur des missions ponctuelles, nous reprochons cette
approche son insuffisance dans le pilotage du systme globale de contrle interne, les
missions de contrle doivent partir dun plan daction global partant dune valuation du
systme de contrle interne, des zones de risques et des objectifs de la socit .

Les socits ont tendance vouloir pallier aux dfaillances relates par leurs commissaires
aux comptes alors que lobjectif dinstaurer un comit daudit en charge du contrle interne
est de conduire des missions indpendantes et similaires celles des commissaires aux
comptes, qui portent sur lvaluation du systme eux gards latteinte des objectifs de la
socit et non uniquement sur la fiabilit des comptes qui est le souci majeure des auditeurs
externes.

159
Enqute conduite par Riadh Manita- Docteur en Sciences de Gestion, Expert comptable
Enseignant chercheur- EDC Paris- La dfense Comit daudit et qualit de laudit externe : vers le
dveloppement dun outil dvaluation de la qualit du processus daudit
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123

Au niveau de sa composition, les membres du comit daudit doivent tre suffisamment
indpendants de la direction gnrale pour pouvoir critiquer les choix comptables effectus et
les porter la connaissance du conseil d'administration. A cet gard, la loi tunisiennes oblige
que le prsident directeur gnral, le Directeur Gnral ou le directeur gnral adjoint ne
fassent partie du comit daudit.

Autres problmes soulevs lors des entretiens conduits est celui de la rmunration du comit
daudit, les socits doivent assures une rmunration spciale aux membres du comit
daudit en contre partie de laccomplissement de leurs attributions spciales, certaines des
entreprises nous ont dores et dj confirm que leur comit daudit bnficie dune
rmunration supplmentaire par rapport aux autres membres du conseil titre de jeton de
prsence.

Quand la fonction audit interne, assez ancre et connue dans les entreprises tunisiennes, elle
est charge plutt de lapplication de missions de contrle et nassure pas une valuation
globale du systme de contrle interne, mais il est reconnue que son action a t
effectivement renforces et amliore suite sa supervision par les comits daudit.
Sous-section 3/- NOUVELLES STRUCTURES DE CONTROLE DANS LES
ETABLISSEMENTS DE CREDIT
Lvolution des structures soutenant le contrle interne au sein des tablissements de crdit
est confirm par la cration par les tablissements de crdit du comit permanent daudit et du
comit excutif de crdit en manation du conseil dadministration ainsi que de la fonction
conformit en rattachement au conseil dadministration, Cependant un retard dans la mise en
place de ces structures est caus par quelques banques de lchantillon notamment pour ce qui
est de la fonction conformit.

Les prrogatives et la composition de ces comits ne scartent pas de celles prvues par la
circulaire 2006-19, une charte de la fonction contrle conformit est soit prpare soit en
cours par les tablissements de crdit, le comit excutif de crdit tant charg dexaminer
lactivit de financement de ltablissement gnralement partir dun seuil fix et de faire
des propositions au conseil en cette matire, lavancement des travaux de ces structures nest
pas encore mis en vidence en 2009, Nanmoins quelques tablissement reconnaissent une
amlioration de la gestion de crdit suite la cration du comit excutif de crdit.

Pour les comits de risques, ils ne sont souvent pas crs par les tablissements de crdit de
notre chantillon, la circulaire 2006-19 a bien subordonn la cration de ces structures la
propre initiative et en fonction des besoins et la taille de la banque, Nanmoins quelques
tablissement disposent dune direction gestion de risque de crdit qui est une direction
oprationnelle et non un comit avec la prsence du directeur gnral et de responsables non
oprationnels160.

160
Article 20 de la circulaire 2006-19 Si le volume et la diversit de leurs activits le
justifient, les tablissements de crdit et les banques non rsidentes constituent des comits
chargs dassurer le suivi de certaines catgories de risques spcifiques (risque de crdit,
risque de march, risque global de taux dintrt etc) Lorsque le suivi du respect des limites
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124
Sagissant du contrle priodique et du contrle permanent institu par la circulaire 2006-19,
les banques ne semblent pas amnager leurs structures pour justifier de lexistence de ces
deux niveaux de contrles, le contrle priodique est souvent attribu laudit interne alors
que le contrle permanent est attribu dautres directions telle que linspection ou les
diverses directions de contrle suivant lorganisation de la banque ( contrle comptable,
contrle de gestion, contrle rglementaire..), ces choix ne paraissent pas contradictoire avec
la circulaire 2006-19 condition dassurer lindpendance entre les responsables de contrle
et les responsables oprationnels , et assurer des ressources suffisantes de ces directions et de
laudit interne pour lexercice de ces contrles au dpend de la taille et des activits de la
banque .

Nanmoins la confusion entre audit interne et responsable contrle priodique nest pas
vidente la lecture de larticle 8 de la circulaire ...Les tablissements de crdit et les
banques non rsidentes doivent disposer en permanence dune structure daudit interne
indpendante des entits oprationnelles et adapte leur taille et la nature de leurs
oprations. Ils dsignent, cet effet, un responsable daudit interne charg de veiller la
cohrence et lefficacit des missions mentionnes au point b de larticle 7 de la prsente
circulaire et dont lidentit et le curriculum vitae sont communiqus la Banque Centrale de
Tunisie. Le contrle priodique est au sens de cet article diffrent mais peut tre rattach
la laudit interne, ce dernier est investi de comptence plus tendue que le contrle
priodique.

La structure choisie peut tre en tout cas justifier par la taille de la banque, la circulaire a
mme autoris que les deux niveaux de contrle permanent et priodique soit assur par une
mme personne mme par lorgane de direction (dernier paragraphe de larticle 8 circulaire
2006-19).

Nous relevons par contre labsence de rapport sur le contrle interne de la direction des
tablissements de crdit au conseil dadministration tel quexig par larticle 52 de la
circulaire 2006-19 qui devrait tre remis au commissaire aux compte et la banque centrale,
un tel rapport permettra dapprhender lavancement de la direction dans lobservation de
obligations de la circulaire eu gard aux structures de contrles et leurs actions, ainsi que de
dcrire le systme de contrle interne en terme de documentation , gestion et mesure de
risque, systme dinformation et expliquer lapproche et les objectifs de la direction en la
matire.

Autre que les structures de contrle, le systme de contrle interne en soi constitue un vrai
chantier pour les directions des tablissements de crdit, quil soit au niveau des systmes de
mesure, dvaluation et de gestion de risque , du systme dinformation et de linformation
financire communique aux diverses parties. Ces tablissements ont arrt leur plan daction
notamment concernant la modernisation et lintgration de leur systme dinformation.


vises larticle 18 ci-dessus est contrl par un comit des risques, celui-ci doit tre
compos de responsables des units oprationnelles, de reprsentants de l'organe de direction
et de personnes choisies en raison de leur comptence dans le domaine du contrle des risques
et indpendantes des units oprationnelles.

Mmoire dExpertise Comptable



125
Lavancement des banques dans la constitution de bases de donnes internes afin de permettre
destimer les risques de pertes par catgories dactif nest pas confirm, cest plutt le rle et
limportance des bases de donnes de la banque centrale par ces centrales des risques qui est
reconnu et qui a permit une meilleure gestion des risques .
Sous-section 4/- SYSTEME DE CONTROLE INTERNE ET GESTION DES
RISQUES :
La gestion du risque est une notion non encore dveloppe auprs des socits tunisiennes, les
structures ou responsables ddi sont quasiment rares dans les socits autres
qutablissement de crdit, cest plutt la direction et le conseil de direction qui prends en
charge le suivie de toutes les catgories des risques encourus.

Etant donn que la participation du conseil dadministration nest pas trs active auprs de ces
socits, cest donc la direction qui est charge principalement de cette tche, trs importante
de point de vu stratgique. La contrainte cot y est pour une grande part dans ce choix, pour
une PME, avoir une direction gestion de risque semble peu dfendable.

Cependant, labsence de structure ddie ne justifie pas le manque de formalisme de la
gestion du risque, une communication adquate mrite dtre assure par la direction suivant
une frquence suffisante au conseil dadministration.

Lefficacit du systme de contrle interne dpend largement de son degr dadaptation aux
risques de la socit, nous relevons que la conception des contrles internes au sein des
socits de lchantillon ne considre pas forcment les risques de lentit auquel les
procdures de contrle doivent rpondre, des risques existants ne sont pas couverts par les
procdures de contrles adquates et des contrles existants peuvent parfois tre superflus en
raison de linexistence du risque et de son faible incidence .

Ceci dcoule du fait que le systme de contrle interne nest pas une question pr tudie et
convenablement conu, mais rsulte dun hritage de procdure et une volution de mthode
plus au moins adapte en relation avec lvolution historique de lentreprise. Les exigences
rcentes en matire de contrle interne pousseront les managers repenser leur systme de
contrle interne, et cest en fonction de leurs risques et de leur apptit aux risques quil faut le
concevoir.

Limportance de la prise de risques pour les actionnaires justifie une attention particulire par
le conseil dadministration et une communication fluide et plus fonde aux actionnaires.









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126
Sous-section 5/- CONCLUSION DES COMMISSAIRES AUX COMPTES SUR LE
CONTROLE INTERNE:
5/ 5/ 5/ 5/- -- -1 11 1- -- - Rappel du Cadre Juridique de lvaluation du contrle interne portant Rappel du Cadre Juridique de lvaluation du contrle interne portant Rappel du Cadre Juridique de lvaluation du contrle interne portant Rappel du Cadre Juridique de lvaluation du contrle interne portant
sur le contrle interne sur le contrle interne sur le contrle interne sur le contrle interne

On sintresse ce niveau de notre enqute lobligation incombant aux commissaires aux
comptes des socits faisant appel publique lpargne de porter une valuation gnrale du
contrle interne sur leur rapport annuel de certification des comptes, cette obligation a t
introduite en Tunisie par la loi 2005-96 relative au renforcement de la scurit des relations
financire, au niveau de larticle 3 de la loi 94-117
161
.

Nous avons procder la lecture des rapports des commissaires aux comptes des socits de
lchantillon au titre de lexercice postrieur 2005, soit le premier exercice dapplication, et
notamment au titre de lexercice 2008, soit lexercice le plus rcent la date de rdaction de
ce mmoire, afin de vrifier lapplication de cette obligation et danalyser la teneur de
lvaluation porte le cas chant par les commissaires aux comptes sur leur rapport ainsi que
les difficults et problmes soulevs par cette nouvelle obligation.

5/ 5/ 5/ 5/- -- -2 22 2- -- - Analyse des rsultats de lenqute au niveau du lvaluation des Analyse des rsultats de lenqute au niveau du lvaluation des Analyse des rsultats de lenqute au niveau du lvaluation des Analyse des rsultats de lenqute au niveau du lvaluation des
commissaires aux comptes portant sur le contrle interne commissaires aux comptes portant sur le contrle interne commissaires aux comptes portant sur le contrle interne commissaires aux comptes portant sur le contrle interne
En rponse lobligation dvaluation gnrale du contrle interne les commissaires aux
comptes des socits faisant partie de notre enqute ont bien adapt leur rapport et ont
formul un avis sur le contrle interne des socits audites, ainsi un nouveau paragraphe a
t insr au niveau des vrifications spcifiques prvues par la loi et les normes
professionnelle pour y porter un avis sur le contrle interne.

Les vrifications spcifiques concernent dsormais, la sincrit et la concordance avec les
tats financiers des informations d'ordre comptable donnes dans le rapport de gestion du
conseil dadministration, lvaluation gnrale du contrle interne et lapplication des
dispositions de larticle 19 du dcret n 2001-2728 du 20 novembre 2001 portant sur la tenue
des comptes de valeurs mobilires.

Nous avons pu relever plusieurs formulations de lavis sur le contrle interne adoptes par les
commissaires aux comptes, pouvant tre class dans les trois options suivantes :

161
Article 3. (nouveau) (Loi n2005-96 du 18 octobre 2005, art.15)
Sans prjudice des dispositions relatives aux organismes de placement collectif en valeurs mobilires, les
socits faisant appel public lpargne sont tenues de dposer ou dadresser, sur supports papiers et magntique,
au conseil du march financier et la bourse des valeurs mobilires de Tunis prvue par larticle 63 de la
prsente loi, dans un dlai de quatre mois, au plus tard, de la clture de lexercice comptable et quinze jours, au
moins, avant la tenue de lassemble gnrale ordinaire :
- lordre du jour et le projet des rsolutions proposes par le conseil dadministration ou par le directoire,
- les documents et les rapports prvus, selon le cas, par les articles 201 ou 235 du code des socits
commerciales et larticle 471 dudit code. Le rapport annuel sur la gestion de la socit doit comporter les
informations arrtes par rglement du conseil du march financier et particulirement, un expos sur les
rsultats des activits, leur volution prvisible et ventuellement les changements des mthodes dlaboration et
de prsentation des tats financiers, ainsi que des lments sur le contrle interne,
- les rapports du ou des commissaires aux comptes viss, selon le cas, aux articles 200, 269 et 472 du code des
socits commerciales. Lesdits rapports doivent contenir une valuation gnrale du contrle interne.
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127

- Un avis comportant certification sous une forme ngative concluant linexistence de
procdures de contrle interne dfaillantes impactant lopinion sur les comptes, et ce
uniquement sagissant des procdures de contrles internes relatives au traitement de
linformation comptable

Exemple 1/ : Nous avons galement, dans le cadre de notre audit procd l'examen des
procdures de contrle interne relatives au traitement de l'information comptable et la
prparation des tats financiers. Nous signalons, conformment ce qui est requis par
l'article 3 de la loi 94-117 du 14 novembre 1994 tel que modifi par la loi 2005-96 du 18
octobre 2005, que nous n'avons pas relev, sur la base de notre examen, d'insuffisances
majeures susceptibles d'impacter notre opinion sur les tats financiers.

Exemple 2/ Conformment larticle 3 (nouveau) de la loi 94-117 du 14 Novembre 1994 et
larticle 266 du code des socits commerciales, nous avons vrifi lefficacit du contrle
interne. Nos observations et nos recommandations affrentes aux procdures
administratives, financires et comptables ont t prsentes la direction gnrale dans un
rapport distinct lettre de direction Nous signalons que notre examen des procdures de
contrle interne relatives au traitement de linformation comptable et la prparation et
prsentation des tats financiers na pas rvl dinsuffisances majeures susceptibles
dimpacter notre opinion sur les tats financiers

Exemple 3/ Nous avons galement, dans le cadre de notre audit, procd l'examen des
procdures de contrle interne relatives au traitement de l'information comptable et la
prparation des tats financiers. Nous signalons, conformment ce qui est requis par
l'article 3 de la loi 94-117 du 14 novembre 1994 tel que modifi par la loi 2005-96 du 18
octobre 2005, que nous navons pas relev, sur la base de notre examen, dinsuffisances
majeures susceptibles dimpacter significativement les tats financiers en dehors de ce qui
est mentionn au niveau de notre opinion telle quexprime ci-avant.

- Un avis faisant numrer les insuffisances de contrle interne releves, en rapport
uniquement aux procdures relatives au traitement de linformation financire.

Exemple 4/ Nous avons procd dans le cadre de notre mission, lexamen du systme
de contrle interne et couvert notamment les procdures administratives, financires,
comptables et juridiques en vigueur. Nous avons examin galement le systme
informatique mis en place par la Banque du point de vue contrles gnraux informatiques,
planification des ressources, activits, scurits, plan de continuit, implmentation et
entretien des applications et des bases de donnes, et matrise des chemins daudit . Dans
ces rapports, nous avons relev principalement ce qui suit :

Exemple 5/ Nous avons galement, dans le cadre de notre audit, procd l'examen des
procdures de contrle interne relatives au traitement de l'information comptable et la
prparation des tats financiers. Nous signalons, conformment ce qui est requis par
l'article 3 de la loi 94-117 du 14 novembre 1994 tel que modifi par la loi 2005-96 du 18
octobre 2005, que notre examen a mis en vidence, en plus des points soulevs au niveau
de notre opinion sur les tats financiers telle quexpose ci-dessus, les insuffisances
suivantes : ..

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128
- Un avis renvoyant la lettre de contrle interne ou rapport de contrle interne remis par le
commissaire aux comptes la direction de la socit :

Exemple 6/ Dans le cadre de notre mission de co-commissariat aux comptes, nous avons
procd lexamen du systme de contrle interne de la socit. Le rapport dvaluation
correspondant a t remis sous forme dfinitive la direction gnrale de votre socit, il
fait partie intgrante du prsent rapport

Les constats relevs la lecture de cette panoplie de formulation dune valuation gnrale de
contrle interne, mrite de notre part les rflexions suivantes :

- Lavis des commissaires aux comptes a concern seulement les procdures comptables et
financires malgr que la loi utilise le terme valuation gnrale. Ces interprtations rsultent du
fait que la loi tait muette quant au primtre des contrles inclus dans cette valuation, mme le
terme gnral ne veux pas forcment dire tous les contrles internes, en plus cette valuation tant
accessoire la mission de certification des comptes do il a t sous-entendu que son intrt
porte sur cette opinion sur les comptes, dailleurs cette interprtation est cohrente aux positions
rglementaires internationales en la matire, qui taient claires quant ce primtre et lont limit
au seules procdures comptables et financires .

- La tche dvaluation du contrle interne tant couteuse et complique do aucun auditeur ne
peut facilement porter une apprciation ferme de la qualit de ce systme, une apprciation
positive implique la responsabilit et est prjudiciable lauditeur dautant plus que des
insuffisances de contrle interne existent souvent, et une apprciation ngative porte
ncessairement prjudice lmetteur et peut tre injuste lgard de sa direction , do un avis
sur le contrle interne dans ltat actuel de lart ne peut tre que modr, il est vident que les
commissaires aux comptes vitent de formuler une valuation ferme et procdent plutt la
communication des insuffisances graves de contrle interne, Nanmoins si les dfaillances du
systme le justifie , il est ncessaire quun commissaire aux compte conclue que le systme est
inefficace en respect dun rfrentiel adquat.

- Les commissaires aux comptes tunisiens procdent systmatiquement ltude des procdures
de contrle interne dans le cadre de lapplication des normes internationales daudit, notamment
dans le cadre de la loi 87-529 du 1 avril 1987 rgissant les EPIC, et la remise dun rapport de
contrle interne tant une pratique dusage pour ces commissaires aux comptes do loption de
faire renvoi ce rapport et de le considrer comme partie intgrante du rapport annuel sur les
comptes, Cependant un tel rapport dtaill ntant pas facilement exploitable par les actionnaires ,
il mrite dtre synthtis au niveau de lopinion gnral en signalant notamment les insuffisances
graves de contrle interne de tel sorte que le commissaire aux comptes attirent lattention des
lecteurs de lopinion sur ces dfaillances graves.

- Nous avons constat que le rle du commissaire aux comptes en matire dvaluation du
contrle interne auprs des socits tunisiennes est tel quil en ait devenu en pratique le garant et
le responsable, les socits se basent sur le rapport de contrle interne du commissaire aux
comptes pour valuer et amliorer leur systme, malgr que le commissaires aux comptes
rappelle au niveau de son opinion la responsabilit de la direction dans la mise en place et le suivi
du contrle interne , on constate labsence dinitiative propre et une passivit relative de ces
socits en matire de contrle interne , en effet la direction ne fait que pallier aux insuffisances
releves par le commissaires aux compte et oublient quelle en est le premier responsable. Le
Mmoire dExpertise Comptable



129
lgislateur tunisien est venu consolider cette ralit en demandant ces commissaires aux
comptes de formuler une valuation gnrale du contrle interne

Il savre de notre lecture de ces rapports et des avis des commissaires aux comptes que la
question mrite dtre rglemente par une norme professionnelle afin de standardiser lavis et
den dfinir les limites.
Sous-section 6/- CONTENU DES RAPPORTS DE GESTION DU CONSEIL
DADMINISTRATION ET ELEMENTS DE CONTROLE INTERNE :
6/ 6/ 6/ 6/- -- -1 11 1- -- - Rappel du Cadre Juridique du rapport annuel de gestion Rappel du Cadre Juridique du rapport annuel de gestion Rappel du Cadre Juridique du rapport annuel de gestion Rappel du Cadre Juridique du rapport annuel de gestion

Le cadre juridique Gnral du rapport annuel de gestion puise son source du code de socits
commerciales (les articles 201, 235 et 471 du code des socits commerciales), cest le
conseil dadministration qui doit , au terme de larticle 201 de ce code conjointement aux
documents comptables, prsenter, un rapport annuel dtaill sur la gestion de la socit, le
rapport annuel dtaill doit tre communiqu au commissaire aux comptes mais pour les
socits soumises aux contrle du CMF, savoir les socits faisant appel publiques
lpargne, cest la loi 94-117 portant rorganisation du march financier dans son article 3162
qui prcise le contenu minimum de ce rapport et fait renvoi au rglement du CMF dans son
article 44163, cet article exige le contenu suivant du rapport de gestion :


Chapitres de Chapitres de Chapitres de Chapitres de
lannexe 12 du lannexe 12 du lannexe 12 du lannexe 12 du
rglement du CMF rglement du CMF rglement du CMF rglement du CMF

INFORMATION A FOURNIR DANS LE RAPPORT INFORMATION A FOURNIR DANS LE RAPPORT INFORMATION A FOURNIR DANS LE RAPPORT INFORMATION A FOURNIR DANS LE RAPPORT
ANNUEL DE GESTION FIXEES PAR LARTICLE 44 DU ANNUEL DE GESTION FIXEES PAR LARTICLE 44 DU ANNUEL DE GESTION FIXEES PAR LARTICLE 44 DU ANNUEL DE GESTION FIXEES PAR LARTICLE 44 DU
REGLMENT DU CMF REGLMENT DU CMF REGLMENT DU CMF REGLMENT DU CMF

I. I. I. I. ACTIVITE ET ACTIVITE ET ACTIVITE ET ACTIVITE ET
RESULTATS RESULTATS RESULTATS RESULTATS
1 1) ) un expos sur lactivit, la situation et les rsultats de la
socit ;
2 2) ) lvolution de la socit et de ses performances au cours des
5 dernires annes ;
3 3) ) les indicateurs spcifiques par secteur tels dfinir par
dcision gnrale du Conseil du March Financier ;
4 4) ) les vnements importants survenus entre la date de clture
de lexercice et la date laquelle le rapport a t tabli ;
5 5) ) lvolution prvisible de la situation de la socit et les
perspectives davenir ;

162
Article 3. (nouveau) (Loi n2005-96 du 18 octobre 2005, art.15)
Sans prjudice des dispositions relatives aux organismes de placement collectif en valeurs mobilires, les socits
faisant appel public lpargne sont tenues de dposer ou dadresser, sur supports papiers et magntique, au conseil du
march financier et la bourse des valeurs mobilires de Tunis prvue par larticle 63 de la prsente loi, dans un dlai
de quatre mois, au plus tard, de la clture de lexercice comptable et quinze jours, au moins, avant la tenue de
lassemble gnrale ordinaire :
- lordre du jour et le projet des rsolutions proposes par le conseil dadministration ou par le directoire,
- les documents et les rapports prvus, selon le cas, par les articles 201 ou 235 du code des socits commerciales et
larticle 471 dudit code. Le rapport annuel sur la gestion de la socit doit comporter les informations arrtes par
rglement du conseil du march financier et particulirement, un expos sur les rsultats des activits, leur volution
prvisible et ventuellement les changements des mthodes dlaboration et de prsentation des tats financiers, ainsi
que des lments sur le contrle interne,
- les rapports du ou des commissaires aux comptes viss, selon le cas, aux articles 200, 269 et 472 du code des socits
commerciales. Lesdits rapports doivent contenir une valuation gnrale du contrle interne.
163
Article 44 (nouveau) du rglement du CMF (Arrt du ministre des finances du 17 septembre 2008)
Mmoire dExpertise Comptable



130
6 6) ) les activits de la socit en matire de recherche et de
dveloppement ;
7 7) ) les changements des mthodes dlaboration et de
prsentation des tats financiers ;

II. II. II. II. PARTICIPATIONS PARTICIPATIONS PARTICIPATIONS PARTICIPATIONS
8 8) ) lactivit des socits dont elle assure le contrle ;
9 9) ) les prises de participation ou les alinations ;

III. III. III. III. ACTIONNARIAT ACTIONNARIAT ACTIONNARIAT ACTIONNARIAT
1 10 0) ) les renseignements relatifs la rpartition du capital et des
droits de vote ;
1 11 1) ) linformation sur les conditions daccs lassemble
gnrale ;
1 12 2) ) le rachat d'actions, nature et cadre lgal de lopration ;


IV. IV. IV. IV. ORGANES ORGANES ORGANES ORGANES
DADMINISTRATIO DADMINISTRATIO DADMINISTRATIO DADMINISTRATIO
N ET DE N ET DE N ET DE N ET DE
DIRECTION DIRECTION DIRECTION DIRECTION

1 13 3) ) les rgles applicables la nomination et au remplacement
des membres du Conseil dadministration ou du Conseil de
surveillance ;
1 14 4) ) les principales dlgations en cours de validit accordes
par lassemble gnrale aux organes dadministration et de
direction ;
1 15 5) ) le rle de chaque organe dadministration et de direction ;
1 16 6) ) les comits spciaux et le rle de chaque comit ;

V. V. V. V. LE TITRE EN LE TITRE EN LE TITRE EN LE TITRE EN
BOURSE BOURSE BOURSE BOURSE
1 17 7) ) lvolution des cours de bourse et des transactions depuis la
dernire assemble gnrale ;
1 18 8) ) le droulement des oprations de rachat et les effets que
cette opration a engendrs ;

VI. VI. VI. VI. AFFECTATION AFFECTATION AFFECTATION AFFECTATION
DES RESULTATS DES RESULTATS DES RESULTATS DES RESULTATS
1 19 9) ) un bref rappel des dispositions statutaires concernant
laffectation des rsultats ;
2 20 0) ) le tableau dvolution des capitaux propres ainsi que les
dividendes verss au titre des trois derniers exercices ;
VII. VII. VII. VII. CONTROLE DES CONTROLE DES CONTROLE DES CONTROLE DES
COMPTES COMPTES COMPTES COMPTES
2 21 1) ) le cas chant, le rapport du comit permanent daudit
concernant, notamment, la proposition de nomination du
commissaire aux comptes ;

VIII. VIII. VIII. VIII. GESTION DES GESTION DES GESTION DES GESTION DES
RESSOURCES RESSOURCES RESSOURCES RESSOURCES
HUMAINES HUMAINES HUMAINES HUMAINES
2 22 2) ) lintressement du personnel, la formation ou toute autre
forme de dveloppement du capital humain;
IX. IX. IX. IX. ELEMENTS SUR ELEMENTS SUR ELEMENTS SUR ELEMENTS SUR
LE CONTROLE LE CONTROLE LE CONTROLE LE CONTROLE
NTERNE NTERNE NTERNE NTERNE
2 23 3) ) les lments sur le contrle interne.


Le mme article du rglement ajoute que La socit peut insrer dans son rapport annuel
dautres rubriques spcifiques son activit en plus de celles mentionnes ci-dessus.

Lannexe 12 du rglement du CMF organise les obligations de larticle 44 du CMF sous
forme de chapitre ce qui permet une meilleure lecture de ces obligations, le terme
gouvernance nest pas utilis dans cet article ou dans lannexe 12, mais les lments relevant
de la gouvernance sont parmi ces chapitres : organes dadministration et de direction (rgles
de nomination, principales dlgations, rle de chaque organe, comit spciaux et leur rle),
contrle des comptes ( rapport du comit daudit et proposition de nomination du commissaire
aux comptes) et enfin les lments de contrle interne .

Sagissant des lments de contrle interne, le rglement du march financier au niveau de
lannexe 12 fourni lexplication suivante Les dirigeants doivent prsenter les principales
caractristiques du systme de contrle interne et de gestion des risques conformment au
cadre gnral de contrle interne prvu par la lgislation comptable en vigueur.
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131
Le rapport fait tat de la manire avec laquelle la socit a pris en considration lensemble
des composantes du contrle interne :
- dfinition et objectifs de la socit en matire de contrle interne,
- environnement du contrle interne,
- objectifs et politique de la socit en matire de gestion des risques financiers y compris sa
politique concernant la couverture de chaque catgorie principale de transactions prvues pour
lesquelles il est fait usage de la comptabilit de couverture, lexposition de la socit aux
risques de prix, de crdit, de liquidit et de trsorerie,
- description des activits et procdures de contrle mises en place,
- Information et communication,
- suivi du contrle (Pilotage)

Cette explication est trop sommaire par rapport aux efforts rglementaires rcents lchelle
internationale et la complexit de la question, elle a le mrite de renvoyer au cadre gnrale
de contrle interne prvu par la rglementation comptable mais elle ne prcise pas les
objectifs recherchs par le lgislateur en exigeant cette communication sur le contrle interne
ou lesprit que doit avoir un metteur en faisant cette communication.

Implicitement nous en comprenons que lapproche adopter est descriptive et non valuative,
ds lors il nest pas exig de porter un jugement sur la qualit du systme de contrle interne,
et quil nest pas particulirement exig de divulguer les dfaillances de contrle interne.

6/ 6/ 6/ 6/- -- -2 22 2- -- - Analyse des rsultats de lenqute au niveau du contenu des rapports Analyse des rsultats de lenqute au niveau du contenu des rapports Analyse des rsultats de lenqute au niveau du contenu des rapports Analyse des rsultats de lenqute au niveau du contenu des rapports
de gestion des c de gestion des c de gestion des c de gestion des conseils dadministration onseils dadministration onseils dadministration onseils dadministration

La lecture des rapports annuels de gestion des socits de lchantillon au titre de lexercice
2008 montre un effort par ces socits rpondre aux exigences du rglement du CMF
susvises ce qui montre lapport des normes et des standards rglementaires pour assurer une
certaine harmonie garante de la comparabilit des pratiques et impulser la transparence des
metteurs relative aux informations financires et non financires.

Nanmoins, si le dit rglement a autoris des ajouts aux mentions obligatoires dans leur
rapport annuel, les socits rpondent peine ces dernires, et il est quasiment rare quune
socit fait preuve dinitiative propre en divulguant dautres informations.

Les informations portant sur lactivit de la socit sont gnralement prsentes par les
socits et sont assez dtailles au niveau des rapports de gestion, ces rapports fournissent des
informations chiffres et non chiffres relatives la performance historiques et
prvisionnelles de la socit, de mme au niveau des chapitres relatifs lactionnariat, aux
prises de participations, aux activits des socits contrles et lvolution des titres en
bourse.

A la richesse relative de ces chapitres sopposent le manque dinformation en matire de
gouvernance, de contrle interne et de gestion de risque, le plus long de ces rapports de
gestion rserve peine 3 ou 4 paragraphes en cette matire.

Concernant le chapitre rserv aux organes dadministration et de direction (rgles de
nomination, principales dlgations, rle de chaque organe, comit spciaux et leur rle), les
rapports exploits prsentent la composition du conseil en nombre et en comit
Mmoire dExpertise Comptable



132
(principalement comit daudit), les principaux dirigeants, quelques rapport mentionnent le
rle du conseil, de leur comit et des principaux dirigeants dans des termes gnraux.

Nous ny trouvons gure des rgles de nomination de ses membres ni les fondements des
changements effectus (rvocation, nomination, changement de la forme des conseils ou de la
direction), ni une description des runions effectues au cours de lanne ou les principales
rsolutions prises, bref les rapports prsentent le conseil dadministration mais ne fournissent
pas les lments ncessaires lvaluation de ces travaux

On constate aussi les mmes insuffisances au niveau du chapitre contrle des comptes, nous
ne trouvons pas dans les rapports de gestion du conseil dadministration une prsentation
suffisante des travaux de ce comit ou de ses conclusions et avancement au niveau de ces
principales attributions.

Concernant la communication des lments de contrle interne, elle varie dune socit une
autre mais reste trs sommaire et divergente, certaines socits se sont limites dfinir le
contrle interne et rappeler ces objectifs gnraux dautres ont rappel les structures de
contrle en place savoir le comit daudit et audit interne et leur rle de suivie du contrle
interne et le cas chant quelques actions daudit et dinspection entreprises.

Les choix fait par les socits en matire de communication sur le contrle interne dnotent
bien dune large libert dapprciation laisse par le rglement du CMF quant lapprciation
des informations communiquer, dailleurs les rponses des socits divergent de lextrme
lextrme, certaines socits de lchantillon nont pas communiqu sur le contrle interne (
deux socits de lchantillon ) , par contre une socit a port un jugement formul comme
suit la socit dispose dun systme de contrle interne cohrent et adapt ses activits ,
elles continuera cependant mettre en uvre rgulirement des mesures dvaluation de ce
systme et envisager toute amlioration juge ncessaire, une autre socit a bien
mentionn les dfaillances de son systme et les actions engages pour y pallier.

Nous en dduisons un manque de comprhension de cette obligation de communication sur le
contrle interne, en effet quel intrt une pareille communication aurait prsent aux
actionnaires si ce nest pas de savoir qui en est le responsable du systme, si le systme est
efficace ou non, ou au moins son adaptation un rfrentiel rglementaire , quels sont ces
dfaillances et leurs impact notamment sur linformation financire et enfin les actions
entreprises pour pallier ces insuffisances.

La communication sur le contrle interne puise son intrt dans le rappel de la responsabilit
des dirigeants excutifs et non excutifs dans la mise en place dun systme de contrle
interne, de ladoption dun rfrentiel de contrle interne au vu duquel on entreprend
lvaluation, dans le rappel des objectifs recherchs par ce systme et son adaptation aux
objectifs et aux risques spcifiques de lentreprise, dans lexistence de structures ddies la
surveillance et lvaluation continu de ce systme , et enfin last but not least
lengagement du conseil dans le pilotage du systme et la diffusion dun bon environnement
de contrle.

Les dfaillances du systme de contrle interne doivent faire lobjet dattention particulire
dans la communication sur le contrle interne et les actions correctrices adquates.

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133
Nous avons soutenu au niveau de ltude thorique que lapproche descriptive prsente le
mrite de permettre une volution progressive des pratiques des socits en matire de
contrle interne qui permettra terme de se prononcer son efficacit, Si cest bien loption
faite par le rgulateur du march financier tunisien , il faut bien lexpliquer aux metteurs
pour quil comprennent lesprit de cette rglementation et sengagent dans lamlioration de
leur systme pour conclure terme sur son efficacit.
Section 3/- Conclusions et Axes damlioration futures

Sous-section 1/- Analyse SWOT du contrle interne et de la gouvernance en
Tunisie :

1/ 1/ 1/ 1/- -- - Co Co Co Contrle interne et Gouvernance, Opportunits et Menaces pour les ntrle interne et Gouvernance, Opportunits et Menaces pour les ntrle interne et Gouvernance, Opportunits et Menaces pour les ntrle interne et Gouvernance, Opportunits et Menaces pour les
socits Tunisiennes socits Tunisiennes socits Tunisiennes socits Tunisiennes : :: :

Opportunits Opportunits Opportunits Opportunits Menaces Menaces Menaces Menaces

Cadre rglementaire internationale riche de
bonnes pratiques et de recommandations de
gouvernance, de contrle interne et de gestion
des risques

Inexistence de recommandations nationales
adaptes en gouvernance et contrle interne en
dpit de la nouvelle obligation de communication
sur le contrle interne

Des Pratiques de gouvernance et de contrle
interne permettant de se diffrencier et
dvoluer par rapports aux entreprises
concurrentes


Importance du Gap par rapport aux concurrents
sur la place internationale en matire de
gouvernance, de gestion de risques et de contrle
interne

Des pratiques rentables moyen ou long terme
en organisation et gestion des ressources
humaines et matrielles


Un processus long, couteux et innovant de mise
en place impliquant une modernisation des
modes de gestion et un plan pluriannuel de
concrtisation

Des pratiques assurant un maximum de contrle
des risques et datteinte des objectifs et
dimputation des responsabilits


Renforcement de la responsabilisation de tous les
acteurs notamment celle de la direction et du
conseil dadministration

Un outil assurant une preuve de diligence et de
gestion saine pour les dirigeants notamment
contre le risque juridique de faute de gestion

Evolution vers la Transparence totale des
pratiques internes vis--vis des actionnaires, des
instances lgislatives et du march


Un moyen dattraction des investisseurs
trangers et des pargnants privs

Evolution prvisible de la rglementation
Tunisienne vers plus de transparence en matire
de contrle interne et de renforcement de la
qualit de la gouvernance linstar des places
boursires internationales


Mmoire dExpertise Comptable



134
2/ 2/ 2/ 2/- -- - C CC Contrle interne et Gouvernance, Forces et Faiblesses des socits ontrle interne et Gouvernance, Forces et Faiblesses des socits ontrle interne et Gouvernance, Forces et Faiblesses des socits ontrle interne et Gouvernance, Forces et Faiblesses des socits
Tunisiennes Tunisiennes Tunisiennes Tunisiennes : :: :

FORCES FORCES FORCES FORCES FAIBLESSES FAIBLESSES FAIBLESSES FAIBLESSES

Assistance et engagement des commissaires aux
comptes en matire de contrle interne
notamment avec la nouvelle obligation
dvaluation leur charge


Mconnaissance du dveloppement des pratiques
internationales en gouvernance et contrle
interne

Ralisation dacquis et amlioration du contrle
interne grce lapproche daudit par les risques
adopte par les commissaires aux comptes et la
loi 87-529 rgissant les EPIC


Opacit des socits tunisiennes par rapport aux
donnes internes et leur mode de gestion et
faiblesse de la transparence en gnrale

Existence des structures de contrle ncessaires
la surveillance et lvaluation du contrle
interne (comit daudit et fonction audit interne
et autres structures dans les tablissements de
crdit)


Rsistance attendue des acteurs internes aux
nouvelles obligations et un accroissement des
tches de travail


Disponibilit de ressources humaines de bonne
formation et dincitations financiers au
recrutement des cadres

Faiblesse en matire de formalisation des
procdures et de la documentation et de la
communication avec le personnel


Pour les groupes de socit, Faiblesse voire
inexistence de lvaluation des systmes de
contrle interne des socits filiales par la socit
mre

Sous Sous Sous Sous- -- -section 2/ section 2/ section 2/ section 2/- -- - Conclusion et axes damlioration Futur Conclusion et axes damlioration Futur Conclusion et axes damlioration Futur Conclusion et axes damlioration Futur : :: :

Partant de lobservation de lvolution internationale du cadre rglementaire du contrle
interne et de son impact en termes de responsabilit des dirigeants au niveau de la premire
partie de ce mmoire nous avons analys les aspects thoriques de la position adopte par le
lgislateur tunisien en matire de contrle interne et nous avons test sur un chantillon de
socits tunisiennes la mise en uvre pratique de ces nouvelles dispositions.

Nous avons dfendu la thse selon laquelle les mandateurs sociaux sont responsables de
lefficacit du contrle interne et nous avons dmontr le consensus lgislatif international
rcent en matire de renforcement de cette responsabilit ainsi que le fondement et les
enjeux de cette responsabilit.

A lchelle internationale, les lois rgissant le contrle interne rsultent dune volution
progressive de simples recommandations de renforcement des systmes de contrles internes
dans le cadre des codes de gouvernance des annes 90, des obligations lgales relativement
Mmoire dExpertise Comptable



135
rigides dont la teneur et les modalits varient dune lgislation une autre mais portant
institution dune communication priodique sur le contrle interne et une dclaration de la
responsabilit principale des dirigeants et accessoire des commissaires aux comptes.

Nous avons ax notre analyse sur la responsabilit des dirigeants en matire de contrle
interne qui est un fait saillant notamment aux tats unis dont la rglementation exige une
dclaration chaque communication financire de la part du CEO et du CFO de leur
responsabilit dans la mise en place de ce systme et dune valuation de son efficacit
lissu dune mthodologie bien documente et conforme au norme du PCAOB, en France
cest la communication sur le contrle interne qui a t renforce travers linstitution dun
rapport annuel sur le contrle interne et le gouvernement dentreprise sous la responsabilit du
prsident du conseil dadministration.

Les discussions suscites par la rglementation du contrle interne portent sur le degr de
responsabilisation des acteurs et leurs rles respectifs dans ce nouveau processus et sur la
nature de linformation communiquer sur le contrle interne, entre une approche valuative
et une approche descriptive les lgislateurs ont hsit, les amricains optent pour une
valuation ferme du degr defficacit et les europens militent pour lapproche descriptive
mais voluant terme une valuation de ce systme, .

Eu gard la responsabilit, les instances lgislatives saccordent quen premier lieu cest la
direction qui a la part de lion dans cette responsabilit avec un rle accessoire du commissaire
aux comptes qui cest vu octroy la responsabilit dattestation de la dclaration ou de la
communication de la direction cet gard, ainsi la loi impulse les mcanismes internes de
contrle et de la gouvernance pour assurer la scurit financire aux investisseurs et la
fiabilit de la communication des metteurs au march des capitaux.

Lengagement des socits franaises depuis lanne 2003 dans cette approche portant
prparation dun rapport sur le contrle interne a permit la constitution de normes en contrle
interne linitiative de linstance charge du contrle du march financier, lAMF en France,
qui a publi un rfrentiel de contrle interne et a pouss ces socits ladoption de ces
normes ou lauto-valuation par rapport ces normes, ou dautres reconnus tel que le
COSO amricain.

LAMF sest vu aussi charg de la prparation dun rapport annuel portant sur les rapports de
contrle interne des socits faisant appel publique lpargne afin danalyser les pratiques de
ces socits.

Quant au choix fait lchelle nationale en rglementant le contrle interne il tient
apparemment compte de ltroitesse du march financier tunisien, de la taille des socits
tunisiennes et de la structure de la gouvernance fonde sur lexistence dactionnaire de
contrle garantissant la surveillance de la direction. Nanmoins, nous avons dcel une forte
implication et un renforcement du rle des commissaires aux comptes en lui accordant
lobligation de porter valuation du contrle interne dans son rapport contre une obligation
insuffisamment dfinie de communication sur le contrle interne dans le rapport annuel de
gestion du conseil dadministration.

Cette position lgislative nous parat scarter du consensus internationale, Le renforcement
du contrle interne devrait tre assur par la direction et adapt ces caractristiques propres
Mmoire dExpertise Comptable



136
et son style de management, le commissaire aux comptes tant spcialiste de linformation
financire et garant de a qualit ne peut assister queux gard aux seules procdures
financires et comptables mais toujours accessoirement aux efforts de la direction.

Dautres part, Il est souhaitable dassurer un encadrement par les instances lgislatives
Tunisienne , en occurrence le CMF, des pratiques de gouvernance et de contrle interne des
socits, ce qui ncessite ladaptation dun rfrentiel au contexte tunisien en sinspirant des
places boursires internationales qui ont mme rserv des rfrentiels aux petites et
moyennes entreprises, et pour garantir un engagement des socits, renforcer lobligation de
communication par une description des procdures en place et leur valuation par rapport aux
recommandations du rfrentiel.

Instaurer un nouveau dynamisme en matire de gouvernance et de contrle interne simpose
dans le contexte conomique national actuel comme corollaire lencouragement
lintroduction en bourse et la stratgie de dsengagement de ltat, partant dune diffusion
dune culture de transparence et une sensibilisant des mandateurs sociaux laccroissement
de leur responsabilit vis--vis du march.




























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137

ANNEXE 1 : Liste des entreprises de lchantillon de lenqute :

Dnomination sociale Secteur dactivit
BNA Banque
STB Banque
TQB Banque
BTS Banque
BTE Banque
ATB Banque
UIB Banque
ATL Socit de Leasing
Tunisie Leasing Socit de Leasing
CIL Socit de Leasing
SIMPAR Industrie
ESSOUKNA Industrie
TPR Industrie
TUNSISIE LAIT Industrie
ADWYA Industrie
SIPHAT Industrie
TUNIS RE Assurance
STAR Assurance
GAT Assurance
MAGASIN GENERAL Service
TUNISAIR Service
SERVICOM Service

ANNEXE 2 : Critres dapprciation de la qualit dadministrateur indpendant

1/- Recommandations AFEP/MEDEF

Au terme des recommandations AFEP/MEDEF Les critres que doivent examiner le comit et le
conseil afin de qualifier un administrateur d'indpendant et de prvenir les risques de conflit dintrts
entre ladministrateur et la direction, la socit ou son groupe, sont les suivants :
- Ne pas tre salari ou mandataire social de la socit, salari ou administrateur de sa socit mre ou
d'une socit qu'elle consolide et ne pas lavoir t au cours des cinq annes prcdentes.
- Ne pas tre mandataire social dune socit dans laquelle la socit dtient directement ou
indirectement un mandat dadministrateur ou dans laquelle un salari dsign en tant que tel ou un
mandataire social de la socit (actuel ou l'ayant t depuis moins de cinq ans) dtient un mandat
dadministrateur. - Ne pas tre4 client, fournisseur, banquier daffaire, banquier de financement :
. significatif de la socit ou de son groupe, . ou pour lequel la socit ou son groupe reprsente une
part significative de lactivit. - Ne pas avoir de lien familial proche avec un mandataire social.
- Ne pas avoir t auditeur de lentreprise au cours des cinq annes prcdentes. - Ne pas tre
administrateur de lentreprise depuis plus de douze ans. Sagissant des administrateurs reprsentant
des actionnaires importants de la socit ou de sa socit mre, ils peuvent tre considrs comme
indpendants ds lors quils ne participent pas au contrle de la socit. Au-del dun seuil de 10 % en
capital ou en droits de vote, il convient que le conseil, sur rapport du comit des nominations,
sinterroge systmatiquement sur la qualification dindpendant en tenant compte de la composition du
capital de la socit et de lexistence dun conflit dintrts potentiel .
2/- Code de Gouvernance Belge :

Tous les administrateurs indpendants nomms en vertu du Code des socits rpondent aux
critres suivants (article 526ter C. soc.) :
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138
1) Durant une priode de cinq annes prcdant sa nomination, ne pas avoir exerc un mandat
de membre excutif du conseil dadministration, ou une fonction de membre du comit de
direction ou de dlgu la gestion journalire 11 C. soc) ;
2) Ne pas avoir sig au conseil d'administration en tant qu'administrateur non excutif
pendant plus de trois mandats successifs, sans que cette priode ne puisse excder douze ans ;
3) Durant une priode de trois annes prcdant sa nomination, ne pas avoir fait partie du
personnel de direction (au sens de l'article 19, 2, de la loi du 20 septembre 1948 portant
organisation de l'conomie), de la socit ou d'une socit ou personne lie celle-ci (au sens
de l'article 11 C. soc.) ;
4) Ne pas recevoir, ni avoir reu, de rmunration ou un autre avantage significatif de nature
patrimoniale de la socit ou d'une socit ou personne lie celle-ci (au sens de l'article 11
C. soc.), en dehors des tantimes et honoraires ventuellement perus comme membre non
excutif du conseil dadministration ;
5) (a) Ne dtenir aucun droit social reprsentant un dixime ou plus du capital, du fonds social
ou d'une catgorie d'actions de la socit ;
(b) si ladministrateur indpendant dtient des droits sociaux qui reprsentent une quotit
infrieure 10% :- par laddition des droits sociaux avec ceux dtenus dans la mme socit
par des socits dont lad -ministrateur indpendant a le contrle, ces droits sociaux ne
peuvent atteindre un dixime du capital, du fonds social ou dune catgorie dactions de la
socit ; ou - les actes de disposition relatifs ces actions ou lexercice des droits y affrents
ne peuvent tre soumis des stipulations conventionnelles ou des engagements unilatraux
auxquels ladministrateur indpendant a souscrit ;
(c) Ne reprsenter en aucune manire un actionnaire rentrant dans les conditions du prsent
point 5).
6) Ne pas entretenir, ni avoir entretenu au cours du dernier exercice social, une relation
daffaires significative avec la socit ou une socit ou personne lie celle-ci (au sens de
larticle 11 du C. soc.), ni directement ni en qua - lit dassoci, dactionnaire, de membre du
conseil dadministration ou de membre du personnel de direction (au sens de larticle 19, 2,
de la loi du 20 septembre 1948 portant organisation de lconomie), dune socit ou personne
entretenant une telle relation ;
7) Ne pas avoir t au cours des trois dernires annes, associ ou salari de lauditeur
externe, actuel ou prcdent, de la socit ou dune socit ou personne lie celle-ci (au sens
de larticle 11 du C. soc.) ;
8) Ne pas tre administrateur excutif dune autre socit dans laquelle un administrateur
excutif de la socit sige en tant q
les administrateurs excutifs de la socit du fait de fonctions occupes dans dautres socits
ou organes












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139

TABLE DE MATIERE DETAILLEE

INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
PARTIE I/- FONDEMENTS ET ENJEUX DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE
INTERNE DANS UN CADRE REGLEMENTAIRE INTERNATIONAL EXIGENT................................................. 9
CHAPITRE 1/- RENFORCEMENT DU CADRE JURIDIQUE DU CONTROLE INTERNE A LECHELLE
INTERNATIONALE, EXTENSION ET FORMALISATION DE LA RESPONSABILITE DES DIRIGEANTS ................ 9
SECTION 1/- Prsentation du concept et des principaux rfrentiels de contrle interne ............................. 9
Sous-section 1/- Dfinition et Objectifs du contrle interne rconciliant la performance et la conformit .......... 9
Sous-section 2/- Intrts et difficults inhrents llaboration dun cadre de rfrence du contrle interne .. 13
Sous-section 3/- Prsentation et Etude comparative des principaux rfrentiels de contrle interne ............... 14
SECTION 2/- Dysfonctionnement des mcanismes de gouvernance, Intervention lgislative et consensus
internationale portant renforcement des obligations de contrle interne la charge de la direction ...... 21
Sous-section 1/- Dysfonctionnement des mcanismes de contrle du march financier et ampleur des
dfaillances de contrle interne rvles ................................................................................................................ 21
Sous-section 2/- Les dispositions de la loi Sarbanes Oxley traitant du contrle interne et la formalisation de la
responsabilit des dirigeants .................................................................................................................................... 22
Sous-section 3/- Position adopte par la loi de scurit financire en France en matire de contrle interne,
divergence et similitude par rapport la loi amricaine ......................................................................................... 26
Sous-section 4/- Autres rglementations du contrle interne lchelle internationale .................................... 29
SECTION 3/- Objectifs et valeurs des nouvelles obligations dvaluation et de divulgation du contrle
interne par la direction ................................................................................................................................ 30
Sous-section 1/- Valeur et contraintes de lvaluation par la direction du systme de contrle interne ............ 30
Sous-section 2/- Objectifs et consquences de la divulgation des caractristiques de contrle interne et
rsistance des dirigeants .......................................................................................................................................... 32
SECTION 4/- Intervention rglementaire en vue de supporter les nouvelles obligations dvaluation et de
divulgation du contrle interne par la direction .......................................................................................... 34
Sous-section 1/- Intervention de LAMF pour normaliser le rapport du prsident du conseil dadministration sur
le contrle interne 34
Sous-section 2/- Approche et critres dvaluation et de divulgation aux Etats Unis dans les rglements de la
SEC et les normes du PCAOB .................................................................................................................................... 38
CHAPITRE 2/- LE CONTROLE INTERNE EXCELLENT MECANISME DE GOUVERNANCE SOUS LA
RESPONSABILITE DES DIRIGENTS, FONDEMENTS, LIMITES ET BONNES PRATIQUES ............................. 43
SECTION 1/- Le contrle interne premire ligne de dfense de lentreprise et principal levier des structures
de gouvernement ......................................................................................................................................... 43
Sous-section 3/- Hirarchie et rles des mcanismes de gouvernement de lentreprise et mise en vidence de la
primaut du contrle interne ................................................................................................................................... 43
Sous-section 4/- Le contrle interne principal levier daction des acteurs de gouvernement de lentreprise .... 46
SECTION 2/- Fondements et enjeux dune responsabilisation tendue des dirigeants dans le contrle
interne ......................................................................................................................................................... 47
Sous-section 1/- Fondements de la responsabilit des dirigeants en matire de contrle interne ..................... 47
Sous-section 2/- Externalisation, valeur de lintervention des consultants et auditeurs externes et maintien de
la responsabilit du contrle interne par les dirigeants ........................................................................................... 48
Sous-section 3/- Risques et responsabilit juridiques des dirigeants et apport du contrle interne ................... 50
SECTION 3/- Conflit dintrt des dirigeants, dfaillances du contrle interne et importance des structures
de surveillance ............................................................................................................................................. 58
Sous-section 1/- Sources du conflit dintrt des dirigeants et incidence sur lefficacit du contrle interne .... 58
Sous-section 2/- Limites et risques de dfaillances du contrle interne et ncessit de structures et activits de
surveillance 60
Sous-section 3/- Le comit daudit du conseil dadministration organe suprme de supervision du contrle
interne 60
Sous-section 4/- Prrogatives et rattachement des auditeurs internes ............................................................... 62
SECTION 4/- Modes daction de la direction sur le contrle interne et Modalits doptimisation de ses
composantes au sein de lentreprise ........................................................................................................... 63
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140
Sous-section 1/- Environnement de contrle, importance des valeurs et de la culture diffuse et de lattitude de
la direction 63
Sous-section 2/- Optimisation des activits de contrle par ladoption dune approche global de gestion du
risque 66
Sous-section 3/- Communication et feedback pour un contrle interne Dynamique et Ractif .......................... 68
PARTIE II/- CADRE JURIDIQUE ET NORMALISATION NATIONALE CONTOURNANT LA RESPONSABILITE DES
DIRIGEANTS DANS LE CONTROLE INTERNE, EVOLUTION RECENTE ET REACTIVITE AU CONTEXTE
INTERNATIONALE .............................................................................................................................. 69
CHAPITRE 1/- CADRE JURIDIQUE GNRAL DU CONTRLE INTERNE, NATURE DES OBLIGATIONS ET
ETENDUE DE LA RESPONSABILIT DES DIRIGEANTS EN TUNISIE .......................................................... 69
Section 1/- Cadre juridique Gnral du contrle interne en Tunisie ............................................................ 69
Sous-section 1/- Enonciation du cadre gnrale et des principes de contrle interne dans la norme gnrale du
systme comptable des entreprises tunisiennes ...................................................................................................... 69
Sous-section 2/- Nouvelles obligations et Options du lgislateur tunisien en matire de rglementation du
contrle interne dans le code des socits commerciales et la loi de scurit financire ...................................... 71
Section 2/- Etendue de la responsabilit des dirigeants dans le contrle interne Pertinence et limites du
cadre juridique actuel et mise en perspective des nouvelles pratiques internationales en Tunisie ............. 72
Sous-section 1/- Fondements et limites de la position adopte par le lgislateur tunisien dans la rglementation
du contrle interne ................................................................................................................................................... 72
Sous-section 2/- Pertinence dun renforcement des obligations de publication et dvaluation du contrle
interne par les dirigeants dans le contexte tunisien ................................................................................................. 75
Section 3/- Responsabilit juridique des mandateurs sociaux et Impulsion de la pratique du contrle
interne par un renforcement des structures de gouvernement en Tunisie ................................................ 76
Sous-section 1/- Importance et nature du risque juridique des mandataires sociaux en Tunisie et imprative de
renforcement du contrle interne ........................................................................................................................... 76
Sous-section 2/- Consolidation de lenvironnement de contrle travers linstauration des comits daudit en
Tunisie 80
Sous-section 3/- Mission et pratique en matire de contrle interne par les commissaires aux comptes et valeur
ajoute pour les dirigeants des entreprises tunisiennes .......................................................................................... 81
CHAPITRE 2/- CADRE LGAL RGISSANT LE CONTRLE INTERNE DANS LE SECTEUR FINANCIER EN
TUNISIE, ADAPTATION DES OBLIGATIONS ET EXTENSION DE LA RESPONSABILIT DES DIRIGEANTS ..... 83
Section 1/ Contrle externe, Contrle interne et rglementation accrue pour la matrise du risque au
secteur financier .......................................................................................................................................... 83
Sous-section 1/- Typologie, Sensibilit conomique et porte des Risques au secteur financier ........................ 83
Sous-section 2/- Interventionnisme accrue et mode dorganisation lgale du contrle externe du secteur
financier en Tunisie, cadre exigent pour le contrle interne ................................................................................... 85
Sous-section 3/- La matrise du risque par les rgles prudentielles rglementaires, volution des
recommandations internationales, Fondements et consquences de lintgration du risque oprationnel au
niveau du contrle interne ....................................................................................................................................... 89
Section 2/ Le contrle interne dans le secteur financier, Nature des obligations et dlimitation lgale de la
responsabilit des dirigeants en Tunisie ...................................................................................................... 92
Sous-section 1/- Cadre lgal et Dclaration de la responsabilit des dirigeants dans la mise en place du contrle
interne dans le secteur financier .............................................................................................................................. 92
Sous-section 2/- Encadrement lgale et obligations rgissant lorganisation comptable et financire dans le
secteur financier 95
Sous-section 3/- La gestion du risque dans le secteur financier, condition defficacit du systme de contrle
interne et principal enjeu pour les dirigeants .......................................................................................................... 98
Sous-section 4/- Obligations de documentation du systme de contrle interne, rapport de contrle interne de
la direction et communication au conseil dadministration ..................................................................................... 99
Section 3/ Multiplication, Spcialisation et modalits darticulation des structures de contrle dans le
secteur financier ........................................................................................................................................ 102
Sous-section 1/- Des Structures de contrle multiples institues par la loi dans le secteur financier ............... 102
Sous-section 2/- Domaine dintervention, mode daction et statut de la fonction contrle de conformit ..... 104
PARTIE 3/- PARTIE EMPIRIQUE ......................................................................................................... 106
Section 1/- Mthodologie et Dmarche de lenqute ................................................................................ 106
Sous-section 1/- Intrts de lenqute et Limites inhrentes : ........................................................................... 106
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141
Sous-section 2/- Dmarche et mthodologie dinvestigation ............................................................................ 108
Section 2/-Prsentation et Analyse des rsultats ...................................................................................... 111
Sous-section 1/- Conseil dadministration et contrle interne : ........................................................................ 111
Sous-section 2/- Comit daudit, audit interne et contrle interne: .................................................................. 119
Sous-section 3/- NOUVELLES STRUCTURES DE CONTROLE DANS LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT .................. 123
Sous-section 4/- SYSTEME DE CONTROLE INTERNE ET GESTION DES RISQUES : ................................................ 125
Sous-section 5/- CONCLUSION DES COMMISSAIRES AUX COMPTES SUR LE CONTROLE INTERNE:.................... 126
Sous-section 6/- CONTENU DES RAPPORTS DE GESTION DU CONSEIL DADMINISTRATION ET ELEMENTS DE
CONTROLE INTERNE : ............................................................................................................................................. 129
Section 3/- Conclusions et Axes damlioration futures ............................................................................ 133
BIBLIOGRAHIE ............................................................................................................................................ 142






































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142

BIBLIOGRAHIE

OUVRAGES

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Faits Ed Economica, 1997

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Jack Spindler Contrle des activits bancaires et risques financiers Ed Economica, 1998

Michel Mathieu lexploitant bancaire et le risque crdit : mieux le cerner pour mieux le
matriser , Edition dorganisation

Mohamed Fessi la pratique de laudit interne, des concepts lvaluation des principales
fonctions de lentreprise Editions CLE

Philippe Laurent et Pierre Tcherkawsky Pratique de laudit oprationnel :Pour une
dynamique de progrs dans lentreprise Les ditions dorganisation, collection audit dirige par
Jean-Marie Peretti, 1992


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Committee Of Sponsoring Organization of the treadway Commission, 2004

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Cadre de rfrence de la Gestion des Risques FERMA-Federation of European Risk
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Handbook of International Auditing, Assurance and Ethics Pronouncements IFAC , 2008
Edition

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Internal Control- A Review of current developments Professional Accountants in Business -
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Deloitte and Touch Comments to the request of comments from the SEC with respect to the
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September 18 , Deloitte and Touch ,2006

Article 404 de la loi Sarbanes Oxley aperu des exigences du PCAOB- dition canadienne
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Internal control over financial reporting-an investor resource PWC,KPMG, Ernst and Young
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Perspective on internal control reporting PWC,KPMG, Ernst and Young and Deloitte and
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Sarbanes Oxley act Section 404-practical guidance for management PWC , July 2004

SAS112 internal control readiness: a PWC perspective PWC, 2006, www.pwc.com/education

Rsultat des travaux du groupe de place tabli sous lgide de lAMF - Le dispositif de contrle
interne : cadre de rfrence AMF- LAutorit du March Financier, janvier 2007

Les Rapport de lAMF sur le gouvernement dentreprise et le contrle interne AMF-
LAutorit du March Financier ,2004 2005 ET 2006

LAMF consulte sur les rsultats des travaux du groupe de place sur le dispositif de contrle
interne : cadre de rfrence, communiqu sur La revue mensuelle de lAMF N30- novembre
2006

Intervention du vrificateur dans les attestations sur le contrle interne fournies par la direction
ICCA- Institut Canadien des Comptables Agrs, bulletin Alerte au risque janvier 2007

Synthse du rapport ralis par le service du contrle des prestataires et des infrastructures de
march portant sur lexternalisation par les socits de gestion de leur contrle interne AMF-
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Recommandation sur le gouvernement dentreprise AFG-Association Franaise de Gestion ,
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Le Conseil dadministration des entreprises cotes AFEP-CNPF ,1995

Contrle interne et systme dinformation , Commission contrle interne de lAFAI, novembre
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BALE II- enjeux et consquences de la rforme du dispositif prudentiel , sminaire APTBEF,
23/12/2004

la fonction compliance et le contrle de conformit au sein des banques sminaire APTBEF,
12/13 Mars 2007

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Identifiez et maitrisez vos risques juridiques, organisation-structures-oprations
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AUDITING STANDARD No. 5 AN AUDIT OF INTERNAL CONTROL
OVERFINANCIAL REPORTING THAT IS INTEGRATED WITH AN AUDIT OF
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Carlos Fernandez and Ruben Arrondo Alternative Internal control as substitutes of the board of
directors Blackwell publishing Ltd , November 2005

Gopal V.Krishnan and Gnanakumar Visvanathan Reporting Internal control deficiencies in the
Post Sarbanes Oxley Era: the role of auditors and corporate governance SSRN-October 2005

Grgory Damy, docteur en droit CREDECO/CNRS, Etude sur la rgulation bancaire : le
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dcembre 2005

Herv LETREGUILLY La responsabilit des metteurs en matire dinformation financire ,
Dossier Information financire et responsabilit sous la direction de Herv Synvet professeur
luniversit Panthon-Assas Paris II, Revue de droit Bancaire et Financier N6
Novembre/dcembre 2004, Editions du Juris-Classeur

Hubert de Vauplan Responsabilit et information publi par la socit Dossier Information
financire et responsabilit sous la direction de Herv Synvet professeur luniversit Panthon-
Assas Paris II, Revue de droit Bancaire et Financier N6 Novembre/dcembre 2004, Editions du
Juris-Classeur

Hollis Ashbaugh-Skaife, Daniel W.Collins and William R.Kinney Jr. The discovery and
reporting of internal control deficiencies prior to SOX-mandated audits SSRN electronic paper
collection

Jeffrey Doyle, Weili Ge, Sarah Mc Vay Determinants of weaknesses in internal control over
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Jean pierre Mattout Information financire et responsabilit des dirigeants Dossier
Information financire et responsabilit sous la direction de Herv Synvet professeur luniversit
Panthon-Assas Paris II, Revue de droit Bancaire et Financier N6 Novembre/dcembre 2004,
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Jean Brucher La responsabilit du dirigeant de socit , Revue technique, 2-2001


Jan R.Heier, Michael T.Dugan and David L.Sayers Sarbanes Oxley and the culmination of
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Jennifer Altamuro and Anne beatty Do internal control Reforms improve Earning quality ?
SSRN- September 15 2006

Nicolas Berland, Jean pierre Ponssard et Olivier saulpic Une typologie des systmes de contrle
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polytechnique, Laboratoire dconomtrie, Cahier 024-2005, septembre 2005

Messod Daniel Beneish, Mary Brooke Billings and Leslie Davis Hodder Internal Control
weaknesses and information incertainty SSRN- first draft March 2005 last revision May 2007

Marco Allegrini and Giuseppe Donza Internal Auditing anf risk assessment in large Italian
companies: an empirical survey International Journal of auditing 7- march 2003, Blackwell
publishing Ltd

Peter M.Clarkson, Colin Ferguson and Jason Hall Auditor Conservatism and voluntary
disclosure: evidence from the year 2000 systems issue Accounting and Finance 43- 2003,
Blackwell publishing Ltd

Philippe TRAINAR Les assurances et les banques fin de partie Revue dconomie financire,

Ping Sheng Koh, Stacy Kelly Laplante and Yen H.Tong Accountability and value enhancement
roles of corporate governance Accounting and Finance 47-2007, Blackwell synergy electronic
paper

Stephen Bryan and Steven Lilien Characteristics of Firms with material weaknesses in internal
control: an assessment of section 404 of Sarbanes Oxley SSRN electronic paper collection

Sing Wat tee, Paul L.Bowen, Peta Doyle and Fiona H. Rohde Factors influencing organization to
improve data quality in their information systems Accounting and Finance 47-2007, Blackwell
synergy electronic paper

Steven Maijoor The internal Control Explosion International journal of auditing 4-2000

Theresa Henry, John J.Shon and Renee E.Weiss Executive compensation, monitoring
mechanisms and the effectiveness of internal control systems SSRN-electronic paper

La responsabilit du dirigeant de socit , chambre des mtiers, octobre 2004

La responsabilit pnale du dirigeant la lettre des experts comptables N4, Francilion Info
entreprises.


Rapport trimestriel BRI, 2001-Ble ;Suisse normes fondamentales pour la solidit des systmes
financiers Revue comptable et financire, supplment pratique N3, Aot -Septembre 2005

Les mtiers du contrle interne de la banque Revue comptable et financire N3, supplment
pratique, Aot -Septembre 2005

Un modle de charte du comit daudit Revue comptable et financire N3, supplment
pratique, Aot -Septembre 2005

Rapport sur le contrle interne lgard de linformation financire Revue comptable et
financire N5, supplment pratique, Mai-Juin 2006

Mmoire dExpertise Comptable



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Attestation des documents annuels par les dirigeants (modle canadien) Revue comptable et
financire N5, supplment pratique, Mai-Juin 2006

ENQUETES

la pratique du comite daudit en France et dans le monde- enqute international juin 2006,
rsultat compare France/ Europe/ Amrique /monde KPMG ,2006

Contrle interne dans les PME-PMI ,PWC ,Enqute septembre 2004

Internal Control- From a risk based perspective IFAC- Professional Accountants in Business -
information paper- August 2007

Enterprise Governance getting the balance right IFAC -Professional Accountants in Business
,February 2004

Rsultat de lenqute sur la pratique de laudit interne en France en 2005 IFACI- Institut
Franais de laudit et du contrle interne, 2005

Contrle interne au-del des concepts, 40 questions aux praticiens LANDWELL et Associs
et PWC ,novembre 2004

Enqute sur les rapports du prsident du conseil relatif aux dispositifs de contrle interne
LANDWELL et Associs et PWC ,2007

Enqute sur la gestion des risques dans les MIDCAPS MAZARS, 2007

Projets de contrle interne en 2006, repres et visions des grandes entreprises franaises
ERNST & YOUNG, 2006

Les pratiques de laudit interne dans les groupes mondiaux et les spcificits franaises
ERNST & YOUNG, 2007

La gouvernance dentreprises dans les PME/PMI , ASTORG PARTNERS, TNS SOFRES,
2005

Etat de lart en contrle interne et risque management dans le secteur assurance et protection
sociale OXEA Strat2gie et organisation en collaboration avec la tribune de lassurance, Enqute
2007

Les grandes entreprises franaises et la gouvernance, rsultats de lenqute 2006 , Quatrime
dition du baromtre la Tribune ALTEDIA, 9/10/2006

In the Dark II, what many boards and executives still dont know about the health of their
business , Deloite & Touch, 2007



THESES ET MEMOIRES

Esma Belma Gouvernance dentreprise et commissariat aux comptes : les enjeux pour les
socits tunisienne mmoire dexpertise comptable, Mars 2005, Institut Des Hautes Etudes
Commerciales, Tunis.

Mmoire dExpertise Comptable



147
Haithem Ben Othman Les comits daudit en Tunisie : Etude des perspectives de mise en place
et Impact Attendu sur la mission du commissaires aux comptes , mmoire dexpertise comptable,
septembre 2004, Institut Suprieur de Comptabilit et dAdministration des Entreprise, Universit
de Manouba, Tunis.

Mathon Nicolas La certification du contrle interne dans le cadre de la loi Sarbanes Oxley : un
environnement nouveau pour le commissaire aux comptes ;difficults et proposition pratique du
standard no 2 du PCAOB Mmoire dexpertise comptable, France, Mai 2006

Meriem Marrakchi Gestion du risque, Nouveaux enjeux et importance pour les petites et
moyennes entreprises : contribution de lexpert comptable 2006, Institut Des Hautes Etudes
Commerciales.

Saber Gharbi Cadre de rflexion sur la prsentation dun rapport sur le contrle interne 2006,
Institut Des Hautes Etudes Commerciales.

Zied Ammar Pour un audit interne au service de la Gouvernance dentreprise Octobre 2005,
Institut Suprieur de Comptabilit et dAdministration des Entreprise, Universit de Manouba,
Tunis.

Yahia Rouatbi volution de la gouvernance et du contrle interne pour la scurit financire ,
Mai 2008, Institut Suprieur de Comptabilit et dAdministration des Entreprise, Universit de
Manouba, Tunis.

CODES ET LOIS

La loi 2000-93 du 3/11/2000 portant promulgation du code des socits commerciales
La loi 2001-117 du 6/12/2001 compltant et modifiant le code des socits commerciales
La loi 2005-12 du 26/01/2005 compltant et modifiant le code des socits commerciales
La loi 2005-65 du 27/07/2005 compltant et modifiant le code des socits commerciales

La loi 2005-96 du 18 octobre 2005 relative au renforcement de la scurit des relations financires

Le Systme Comptable Des Entreprises Tunisiennes promulgu par :
- La loi n96 du 30 dcembre 1996 relative au Systme Comptable des Entreprises ;
- Le dcret n96-2459 du 30 dcembre 1996, portant approbation du Cadre Conceptuel de la
Comptabilit.
- Arrt du ministre des finances du 31/12/1996 portant approbation des normes
comptables
- Arrt du ministre des finances du 22/01/1999 portant approbation des normes
comptables relatives aux OPCVM
- Arrt du ministre des finances du 22/01/1999 portant approbation des normes
comptables techniques
- Arrt du ministre des finances du 25/03/1999 portant approbation des normes
comptables relatives aux tablissements bancaires
- Arrt du ministre des finances du 26/06/2000 portant approbation des normes
comptables relatives aux assurances

La loi 2002-37 du01/04/2002 Modifiant et compltant le code des assurances promulgue par la
loi 92-24 du 09/03/1992 telle que complte par la loi 94-10 du 31/01/1997 et la loi 97-24 du
28/04/1997.

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148
Les lois et circulaires de la banque centrale rgissant les tablissements de crdit et les banques
non rsidentes :

- La loi 2001-65 du 10/07/2001 relative aux tablissements de crdit
- La loi 58-90 du 19/12/1958 portant cration et organisation de la banque centrale tel
que modifi par les textes subsquents
- La loi 85-108 du 26/12/1985 portant encouragement des organismes financiers et
bancaires travaillant essentiellement avec les non rsidents.
- La loi 94/10 du 31/10/1994 relative aux tablissements de leasing
- Les Circulaires 91-24 du 17/04/1991, 93-08 du 30/07/1993 ,99/04 du 19/03/1999,
2001/12 du 04/05/2001et 2001-04 du 16/02/2001 relative la division, couverture du
risque et suivi des engagements
- La circulaire 2006-19 du 28/11/2006 relative au contrle interne dans les
tablissements de crdit et les banques non rsidentes
- La circulaire 2006-05 du 20/06/2006 relative aux conditions douverture, de fermeture
et de transfert de succursales, dagences et de bureaux priodiques par les
tablissements de crdit agrs
- La circulaire 2006-06 du 24/07/2006 relative la mise en place dun Systme de
contrle de conformit dans les tablissements de crdit
- La circulaire 2006-07 du 24/07/2006 relatif au comit excutif de crdit.
- La circulaire 2006-01 du 28/03/2006 relative aux conditions rgissant les oprations
dexternalisation des tablissements de crdit




























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