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Les rives de l'Arno
Les rives de l'Arno
Les rives de l'Arno
Livre électronique205 pages1 heure

Les rives de l'Arno

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À propos de ce livre électronique

DigiCat vous présente cette édition spéciale de «Les rives de l'Arno», de Marie Rattazzi. Pour notre maison d'édition, chaque trace écrite appartient au patrimoine de l'humanité. Tous les livres DigiCat ont été soigneusement reproduits, puis réédités dans un nouveau format moderne. Les ouvrages vous sont proposés sous forme imprimée et sous forme électronique. DigiCat espère que vous accorderez à cette oeuvre la reconnaissance et l'enthousiasme qu'elle mérite en tant que classique de la littérature mondiale.
LangueFrançais
ÉditeurDigiCat
Date de sortie6 déc. 2022
ISBN8596547427247
Les rives de l'Arno

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    Les rives de l'Arno - Marie Rattazzi

    Marie Rattazzi

    Les rives de l'Arno

    EAN 8596547427247

    DigiCat, 2022

    Contact: [email protected]

    Table des matières

    CHANT FUNÈBRE SUR LES MORTS PRÉMATURÉES DES DEUX REINES MARIE-THÉRÈSE ET MARIE-ADÉLAIDE ET DE FERDINAND, DUC DE GÊNES

    A LA COMTESSE D’ALBANY EN LUI ENVOYANT LA TRAGÉDIE DE MYRRHA IMITATION

    UN ENFANT A MADAME JEANNE JOUSSELIN

    MÊME SUJET

    LA DEMOISELLE DE COMPAGNIE A F.P...

    LE TRAVAIL A MON AMI L. B.

    STANCES DE CORINNE A L’ITALIE

    LA VIERGE ROMAINE A M. LEFÈVRE-DURUFLÉ

    LA PERLE SAVOYARDE A M CH. B.

    ITALIE ET POLOGNE VERS IMPROVISÉS SUR L’ALBUM D’UN PROSCRIT

    MANIN

    L’ITALIE AUX PATRIOTES ITALIENS

    AUX HOMMES

    LA FIANCÉE DU POËTE

    SUR LE LAC DE GENÈVE

    LE FILS DE THÉMISTOCLE

    LA SOLITAIRE D’ALBY A LADY S...

    L’ENNEMIE COMMUNE AUX HABITANTS DE LA VILLE DE...

    L’ANGE GARDIEN

    L’AMOUR

    LES ANGLAIS DANS L’INDE

    LES DONNEURS DE CONSEILS

    IMPROMPTU A MADAME V. A.

    ENVOI

    LÉGENDES SAVOISIENNES

    I LA MAISON DU DIABLE

    II L’HOTE DE LA MAISON DU DIABLE AU PRINCE M. DE L.

    I

    II

    III

    IV

    V

    VI

    III LE SIRE DE MONTMAYEUR A M. LE COMMANDEUR L...

    IV L’ÉGLISE DE HAUTECOMBE

    RAPHAËL A A DE LAMARTINE

    I

    II

    III

    IV

    V

    VI

    VII

    LES CONFIDENCES UN SOIR D’HIVER

    LES VIVANDIÈRES

    UN SOUHAIT AU VOL A MADEMOISELLE A....

    LA PRINCESSE ZOBÉIDE CONTE ARABE

    LA SENSITIVE A SAINTE-BEUVE

    MARIE ET MARION

    LETTRE EN VERS A UN AMI EN LUI ENVOYANT UNE CANNE FAITE DE LA PEAU D’UN SERPENT

    VARIATIONS SUR LE THÈME D’UN POËTE

    REPONSE A UNE QUESTION DE P POURQUOI JE N’AIME PAS LES CHIENS?

    I

    Les cieux, rafraîchis par la pluie,

    Après l’orage sont plus clairs;

    Les champs, que le soleil essuie,

    Étalent des tapis plus verts;

    Tout dans la nature est en joie:

    L’oiseau chante; l’iris déploie

    Ses arcs de triomphe éclatants,

    Et le bruit des derniers tonnerres,

    De salves toutes débonnaires,

    Semble saluer le beau temps.

    C’est ainsi qu’après nos tempêtes

    Nos beaux jours paraissent plus doux.

    Plus d’allégresse et plus de fêtes

    Accueillent les royaux époux;

    Nos canons qui, dans la bataille,

    Vomissent avec la mitraille

    L’effroi dans les rangs ennemis,

    Aujourd’hui, tonnerres sans foudre,

    N’éveillent au bruit de leur poudre

    Que l’écho des foyers amis.

    Sur les Alpes, dans la campagne,

    Ce ne sont que joyeux concerts;

    La mer les dit à la montagne,

    La montagne les dit aux mers.

    Naples, Turin, Milan, Florence,

    Entonnent l’hymne d’espérance;

    Hier rivales, aujourd’hui sœurs,

    Cités libres et florissantes,

    Vous regrettez vos sœurs absentes,

    Dont la voix manque dans vos chœurs!

    II

    Vous pleurez? Je comprends vos larmes, jeune fille!

    Vous pleurez le berceau, le palais, la famille,

    La patrie, où se sont parmi nous écoulés

    Ces jours insoucieux de votre chère enfance,

    Où souriait la grâce, où chantait l’espérance,

    Jours heureux, trop vite envolés!

    Qu’ils furent pleins pourtant! C’est dans ce court espace

    Que vous avez grandi toutes deux, face à face,

    Cette pauvre Italie et vous, comme deux sœurs;

    Car d’un père commun cherchant le doux empire,

    Princesse, dans ses bras quand vous alliez sourire,

    Elle allait y sécher ses pleurs!

    Sous cet amour ardent, sur ces hauteurs sereines

    Écloses toutes deux, vous êtes déjà reines,

    Et l’Europe vous ouvre et son cœur et ses bras.

    L’Italie affranchie, et forte, et libre, et fière,

    Voit partout reconnaître et bénir sa bannière:

    On crie Hosanna sous vos pas!

    Sans doute, comme nous, cette chère opprimée,

    Vous voudriez la voir tout à fait exhumée,

    Souriante, debout, et le front au soleil;

    Mais ce qui reste d’elle encor dans l’autre monde

    Tressaille vivement sous la tombe profonde,

    Saisi des frissons du réveil.

    III

    Ah! patience! patience!

    Laissez déblayer les abords,

    Nous allons avec confiance,

    Dussions-nous aller chez les morts!

    Vainement, le sabre et la hache,

    Frappant et frappant sans relâche,

    Ont mis ce grand corps en lambeaux;

    Vainement on a, sans mystère.

    Chaque jour jeté de la terre

    Et piétiné sur ces tombeaux!

    Vous avez vu comment la vie,

    La vie au souffle ardent et fort,

    Sous cette morne léthargie,

    A soudain refoulé la mort!

    Il n’a fallu rien qu’une étreinte,

    Rien qu’un mot: la parole sainte!

    Et Lazare l’entend toujours.

    Vois, dans ses veines desséchées

    Nos veines se sont épanchées...

    Maintenant nous comptons les jours!

    Ne désespérez point, princesse,

    Car cette noble sœur, objet de notre amour,

    Telle qu’il nous la faut, vous la verrez un jour,

    Nous vous en faisons la promesse.

    D’ailleurs, n’allez-vous pas, vous aussi, comme nous,

    Demander votre part dans la tâche commune?

    Qui sait ce que nous garde encore la fortune!

    N’aurons-nous pas besoin de vous?

    Fille d’un noble sang, vous y songiez peut-être!

    Chacun va s’employer à l’œuvre qui va naître.

    Lorsque, femmes, enfants, tous, nous travaillons tous,

    La jeune fille rêve, et, seule inoccupée,

    Pour combattre en son nom se choisit un époux.

    IV

    Partez pour ce pays que l’oranger parfume

    Et que baignent les flots de leur brillante écume,

    Pour ce sol fécond en héros.

    Là dorment tous ces preux, ces infants, ces grands maîtres,

    Aïeux de don Luiz, digne de tels ancêtres,

    Que chantent les Romanceros.

    Ils se réveilleront sans doute à votre approche,

    Ces loyaux chevaliers sans peur et sans reproche;

    Ils se soulèveront d’un bras sur leur écu,

    Et diront, en voyant vos grâces triomphantes,

    Qu’ils n’avaient pas connu de si douces infantes,

    Et que pour vous, Madame, ils auraient mieux vaincu

    L’époux qui vous attend peut marcher votre égal:

    Vous vous nommez Savoie... Il s’appelle Bragance;

    Votre nom à tous deux signifie Espérance,

    Et l’avenir enfin sourit au Portugal.

    Bragance et Savoie! Ah! les aïeux qu’on renomme

    Vont tressaillir de joie en voyant s’allier

    La fille du roi-gentilhomme

    Et le jeune roi-chevalier!

    Votre vaillant aïeul, ce soldat légendaire,

    Ainsi qu’Adamastor, le fabuleux géant,

    Est venu demander un jour à cette terre

    Un tombeau, sur les bords de l’immense Océan.

    Les yeux encor tournés vers la patrie avare

    Qui le laissait mourir loin de son doux soleil,

    Il s’est endormi là, de son dernier sommeil,

    Le glorieux vaincu qu’a vu tomber Novare!

    C’est pour payer le prix de l’hospitalité

    Qu’aujourd’hui l’Italie au Portugal vous donne,

    Et votre époux est fier de poser sa couronne

    Sur un front rayonnant de grâce et de beauté.

    Partez donc! car là-bas, c’est encor la patrie!

    C’est a famille encor!... certe, et non moins chérie,

    Quand voire œil si profond, plongeant de toutes parts,

    De ce peuple empressé qui déjà vous acclame,

    Qui de loin vous appelle, aura rencontré l’âme,

    Épanoui le cœur, et charmé les regards.

    Partez! allez porter la lumière nouvelle

    Parmi ce peuple ardent qui s’éveille à son tour;

    Dites-lui qu’il soit prêt, afin, si Dieu l’appelle,

    Qu’il ne retarde pas l’œuvre divin d’un jour!

    L’Espagne (pauvre Espagne!) à ce contact de vie

    Va tressaillir! Peut-être il lui prendra l’envie

    De secouer un peu son étrange sommeil;

    Son pauvre corps, brisé par la lutte et les chaînes,

    A senti récemment que le sang, dans ses veines,

    Etait chaud encore et vermeil.

    Pour dissiper au loin celte atmosphère oisive

    Qui pèse sur l’esprit et fait l’âme captive,

    Pour rendre ce grand peuple à son activité.

    Peut-être il suffirait du vent d’une bannière.

    Quand votre œil, en passant, jettera la lumière

    Dans cette obscurité.

    Et peut-être qu’alors (ah! Dieu peut tant de choses!)

    Ces deux peuples rivaux dès longtemps, et sans causes,

    Après s’être mieux vus, tout à coup s’étreignant,

    Se demanderont-ils quel esprit les divise,

    Quand ils pourraient n’avoir qu’une même devise:

    Bragance et Carignan!

    V

    En voyant votre œuvre accomplie:

    Le Portugal et l’Italie

    Sous une égale et même loi,

    Vous aurez le droit d’être fière

    Devant l’Europe tout entière;

    Vous pourrez dire à votre père:

    «Ta fille est digne de toi!»

    L’avenir n’a pour vous que joyeuse promesse!

    Né pleurez plus, jeune princesse,

    Vos larmes et votre tristesse

    Rendent trop cruels les adieux.

    Autour de vous, quand tout soupire,

    Ou vous envie, ou vous admire,

    Laissez-nous un dernier sourire

    De vos lèvres et de vos veux!

    Septembre1862.

    CHANT FUNÈBRE

    SUR LES MORTS PRÉMATURÉES DES DEUX REINES

    MARIE-THÉRÈSE ET MARIE-ADÉLAIDE

    ET DE

    FERDINAND, DUC DE GÊNES

    Table des matières

    O douleur! ô stupeur ! ô terrible mystère!

    Le mal préside-t-il aux choses de la terre?

    Faut-il douter des cieux?

    Quel étrange hasard dirige donc la foudre

    Qui frappe la vertu, quand elle semble absoudre

    Le crime audacieux?

    Quoi! le monde admirait un roi qui, de lui-même,

    Imposant une borne à son pouvoir suprême,

    A convié son peuple à se donner des lois,

    Et, malgré les clameurs, poursuivant sa carrière,

    Renversant des abus là gothique barrière

    Fonda sur leurs débris l’égalité des droits;

    Le peuple applaudissait un exemple si rare;

    Les soldats, se montrant le héros de Novare,

    S’inclinaient devant lui;

    Une

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