Chapelle de Noces
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À propos de ce livre électronique
Ayant travaillé de nombreuses années au sein d'une chapelle de noce à Las Vegas, Bella Johnson pensait avoir tout vu en matière de mariages imprévus. Du moins tout, jusqu'à ce matin où elle s'est réveillée dans un lit avec un beau et charmant Britannique qu'elle avait rencontré la veille et qui prétend depuis ce jour qu'ils se sont mariés. Ni Bella ni Colin ne se souviennent d'avoir prononcé les mots « Je le veux » tandis que leurs grands-parents respectifs soutiennent que cette cérémonie a bel et bien eu lieu.
Alors qu'elle et son nouveau mari s'associent pour découvrir ce qui s'est réellement passé, Bella apprend que la vérité peut être difficile, car ce qu'elle espère découvrir intérieurement est bien différent de ce que son cœur veut réellement.
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Aperçu du livre
Chapelle de Noces - Caroline Mickelson
Chapelle de Noces
Caroline Mickelson
Bon Accord Press
Chapelle de Noces
copyright 2016 Caroline Mickelson
traduit par Veronika Sinagra
Tous Droits Reserves All Rights Reserved
Contents
1. Chapitre Un
2. Chapitre Deux
3. Chapitre Trois
4. Chapitre Quatre
5. Chapitre Cinq
6. Chapitre Six
7. Chapitre Sept
8. Chapitre Huit
9. Chapitre Neuf
10. Chapitre Dix
11. Chapitre Onze
12. Chapitre Douze
13. Chapitre Treize
14. Chapitre Quatorze
Chapitre Un
« Si c’est encore une relance, papi, tu peux faire demi-tour et repartir par où tu es arrivé. »
Bella Johnson jeta son stylo sur le carnet sur lequel elle était en train de griffonner des chiffres. Elle regarda la pile de courrier dans la main de son grand-père.
« Je ne veux pas de ces enveloppes à proximité de mon bureau. À moins que tu ne penses que l’une d’entre elles pourrait contenir un chèque. »
« Désolé, sucre d’orge, pas le moindre signe d’argent entrant dans celles-ci. »
Clive Johnson, fondateur et propriétaire de la Chapelle de Mariage des Cœurs de l’Espoir, âgé de soixante-douze ans, laissa tomber les enveloppes blanches sur le bureau de sa petite-fille. Il déposa un rapide baiser sur le haut de sa tête puis esquissa un sourire optimiste.
« Mais rappelle-toi, on est à Las Vegas ici, la chance peut changer de camp à tout moment. »
« C’est précisément ce qui me fait peur. » dit Bella.
Elle ignora les nouvelles factures. Elles allaient devoir attendre leur tour derrière les autres demandes de paiement de fleuristes, photographes et autres marchands de mariage locaux.
« J’ai peur que tu continues en m’annonçant que notre nouvel Elvis a pris du poids et ne rentre plus dans son costume. »
- Ok, alors je ne vais pas te dire que je l’ai vu chez le glacier au coin de la rue. Ma parole, cet homme adore la sauce chocolat. »
Bella ne put s’empêcher de sourire.
« Papi, tu me cherches ?
- Oui. Prends ça pour une tentative désespérée de la part d’un vieil homme d’apporter un peu d’humour à ta journée. Ai-je réussi ? demanda-t-il, arborant une expression pleine d’espoir.
- Ton abominable plan a fonctionné. J’ai souri. »
Bella sentit déferler en elle une vague d’affection pour cet homme qui l’avait élevée depuis qu’elle s’était présentée sur le pas de sa porte, une gamine de huit ans, triste, abandonnée et dégingandée, coiffée de longues tresses rousses. Elle n’était pas restée triste bien longtemps après être venue vivre dans le Nevada avec son grand-père. À présent, elle savait que de longues jambes étaient un atout, mais à l’époque, elle se sentait comme un poulain maladroit. Bien que ses cheveux soient toujours roux, son grand-père les avait toujours appelés auburn, ce qui rendait la chose plus facile à vivre.
« Je suis désolée d’avoir été si grincheuse à propos des factures ces derniers temps. Je n’arrive juste pas à me sortir de la tête que nous allons avoir à faire des choix plutôt drastiques si les choses ne changent pas. »
« Le changement. »
Son grand-père fit un grand geste en direction de la chapelle de mariage de cent quatre-vingt cinq mètres carrés qu’il avait ouverte en 1952.
« J’évolue avec le temps.
- Si tu le dis.
- Quoi ? demanda son grand-père en parcourant la salle du regard. Nous avons refait la décoration récemment.
- Le début des années quatre-vingt ce n’est pas récent, Papi. »
Clive Johnson, un vrai romantique, avait été emporté par la fièvre du mariage royal lorsque le Prince Charles avait demandé sa main à la jeune et discrète Lady Diana Spencer. Dans un de ses rares moments de folie, son grand-père, avec son aide, avait repeint, replâtré, retapissé et refait la moquette de sa chapelle bien aimée. Au revoir le décor des années cinquante, et place à l’opulence des années quatre-vingt. Et le seul changement auquel Bella avait depuis réussi à convaincre son grand-père était d’enlever le portrait de mariage du malheureux couple royal.
« Tu penses donc que nous devrions rénover ? »
Bella ne pensait même pas qu’ils pourraient se permettre d’investir dans un timbre-poste. Redécorer était donc hors de question, mais il n’y avait aucun intérêt à dire ce qu’ils savaient déjà très bien tous les deux.
« Peut-être l’année prochaine.
- Ça, c’est une bonne idée. »
Clive frappa ses mains l’une contre l’autre puis pointa du doigt la porte d’entrée.
« Bella, je te donne ma parole que la prochaine personne qui passera cette porte sera un signe que notre chance est sur le point de tourner. »Ensemble, ils regardèrent la porte en verre pendant un certain temps, mais personne ne serait-ce que passa devant.
« Sois patiente. »
Trois bonnes minutes plus tard, Bella était sur le point de dire à son grand-père qu’ils devraient tous deux se remettre au travail quand les cloches au dessus de la porte se mirent à tinter joyeusement lorsqu’ elle s’ouvrit.
Un jeune couple vêtu du complet attirail de mariage passa la porte, arborant des sourires espiègles.
« Bienvenus à la Chapelle de Mariage des Cœurs de l’Espoir. »
La mariée inclina la tête.
« Des Cœurs de l’Espoir ? C’est bien ce que vous avez dit ?
- C’est bien cela, en effet. »
Clive étendit les bras comme un magicien sur le point de transformer un chaton en tigre.
« Si vous cherchez à accéder au bonheur conjugal, vous êtes au bon endroit. »
Les regards du couple parcoururent la salle du regard avant de se croiser.
« En fait, je n’en suis pas si sûr, dit le futur marié.
- Ce n’est que de la peur, jeune homme. N’ayez aucune crainte, le mariage est une merveilleuse institution. »
Le mariage ça craint, pensa Bella, les probabilités n’étant aucunement favorables à leur entreprise. Mais elle ne dit rien. Son grand-père semblait si optimiste qu’elle n’osa pas l’interrompre.
« Non, je pense que mon fiancé voulait dire que nous ne sommes pas au bon endroit », expliqua la mariée. Ce n’est pas la Chapelle de Mariage des Cœurs Heureux ? »
Bella et son grand-père échangèrent un bref regard. Il semblait que la chance était en train de fuir plutôt que de tourner.
« Alors ? Est-ce que c’est la Chapelle de Mariage des Cœurs Heureux ? insista la mariée.
Elle pourrait l’être. » dit Clive, le maigre espoir dans sa voix brisant le cœur de Bella.
Elle se leva et contourna son bureau.
« La chapelle que vous cherchez est à une rue d’ici, sur le boulevard. Venez, je vais vous indiquer la direction à prendre. »
Elle conduisit le couple sur le trottoir et leur donna la direction à suivre pour rejoindre la chapelle qu’ils cherchaient.
« Bonne chance. » dit-elle alors qu’ils lui tournaient déjà le dos et s’éloignaient. Ils allaient en avoir besoin.
Et elle aussi si elle ne voulait pas qu’ils mettent la clef sous la porte.
« Nos probabilités viennent juste de monter », dit son grand-père quand elle le rejoignit. « Ce qui veut dire que la prochaine personne qui passera cette porte sera forcément le porte-bonheur dont nous avons besoin. »
Bella soupira. Une fois son grand-père lancé, il était impossible de mettre un frein à son éternel optimisme. Elle sortit vingt dollars de son portefeuille et les tendit à son grand-père.
« Prends le reste de ta journée, papi. Ça devrait suffire pour te payer quelques tours au bowling, et un déjeuner aussi. »
Clive regarda le billet.
« Peut-être que je devrais, oui. Si nous sommes submergés de travail jusqu’à la fin du mois, les loisirs devront peut-être être mis de côté. »
Bella s’esclaffa de rire.
« Il n’y a que toi, Papi, pour trouver un bon côté dans chaque situation. Va t’amuser.
- Tu viens avec moi ? »
Elle hocha la tête.
« Je ne voudrais pas effrayer les gentes dames qui pourraient jeter leur dévolu sur toi. Vas-y. Je vais rester là. »
Il sembla hésiter.
« Tu en es sûre ?
- Absolument certaine. »
Bella serra affectueusement ses épaules.
« En plus, quelqu’un doit bien rester ici et attendre que notre porte-bonheur pousse la porte. Autant que ce soit moi. »
image-placeholderColin Bladestone se tenait sur le grand boulevard de Las Vegas et regardait le magnifique ciel bleu au dessus de sa tête. Seuls quelques nuages blancs venaient entraver l’immense étendue de bleu. Le soleil de la mi-matinée était fort mais pas encore d’une chaleur inconfortable.
C’était une nouvelle magnifique journée dans la ville du péché, et le ciel couvert de son Angleterre natale lui manquait. Le ciel gris aurait été en bien meilleur accord avec son état d’esprit.
C’était la première fois que Colin venait à Las Vegas, et il aurait été content que ce soit la dernière.
Il jetait des regards aux entrées d’hôtels et de casinos en passant devant. Leurs illuminations et détails architecturaux exagérés étaient un peu tape-à-l’œil sous le soleil matinal. La nuit avantage Las Vegas, pas le jour. Non pas qu’il ait quitté sa chambre d’hôtel la nuit précédente. Il avait plutôt opté pour un diner dans sa chambre, et avait passé le restant de la soirée à feuilleter ses notes pour son rendez-vous d’aujourd’hui. Il espérait être bien préparé, ou du moins mieux qu’allaient l’être ses deux cousins.
Colin considérait qu’aucun des deux ne lui arrivait à la cheville question sagacité en affaires, mais il ne doutait pas qu’ils soient fort motivés, prêts à se battre pour être déclarés vainqueurs. Le prix était les millions de sa grand-mère et un contrôle absolu des finances familiales. Définitivement pas quelque chose qu’il était prêt à céder. Pas à ces deux-là, du moins.
Colin jeta un œil à sa montre. Dix heures dix. Il fronça les sourcils. Il était déjà dix heures dix la dernière fois qu’il avait vérifié. Il secoua son poignet puis tapota le verre de sa montre du doigt. Elle était cassée. Il plongea la main dans sa poche pour en sortir son téléphone, mais il ne s’y trouvait pas. Il l’avait laissé sur la commode dans sa chambre d’hôtel. Il grogna.
La dernière chose dont il avait besoin était d’arriver en retard à son rendez-vous. Bon d’accord, c’était le même rendez-vous que celui qui l’avait fait râler toute la semaine, gémissant qu’il serait prêt à presque tout pour ne pas avoir à y aller. Se retrouver coincé dans les bouchons à Los Angeles, à l’heure de pointe d’une chaude journée et sans air conditionné serait préférable à ce qui l’attendait. Mais sa présence était requise aux réunions annuelles du trust de la famille Bladestone.
Il regarda autour de lui la rue à moitié déserte. La mi-matinée à Las Vegas n’était pas le moment propice pour trouver beaucoup de magasins ouverts. Bon sang. Rester planté là n’allait pas l’aider à arriver plus vite à