2 vin ki G tué: Angoisse et suspense en terres marseillaises
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À propos de ce livre électronique
2vin ki G tué. Un terrifiant message, en langage SMS. En pièce jointe, la photo d’un corps mutilé. La cible de ce harcèlement téléphonique, c’est Camille, une jeune femme déjà fragilisée par un terrible drame familial. L’auteur de ces SMS morbides prend visiblement un grand plaisir à reproduire le traumatisme qu’elle a subi et l’informe de chacun de ses meurtres, comme s’ils lui étaient personnellement dédiés… Camille sera-t-elle sa prochaine victime ? Ou la déchéance psychologique de la jeune femme est-elle le véritable enjeu ?
Quand les événements du présent se tissent dans la trame du passé et que le tout s’entremêle de stupéfiants coups de théâtre, le résultat promet d’être terrifiant… Le séduisant commissaire Perrotti saura-t-il se montrer à la hauteur ?
Rangez vos portables, et laissez-vous entraîner sous le soleil de Marseille, dans une intrigue aussi inextricable que l’antique cité phocéenne…
EXTRAIT
Restée seule, Camille s’adossa à nouveau à son fauteuil. Le faible sourire esquissé en présence de Juliette disparut de ses lèvres, et à nouveau ses yeux se remplirent de larmes. Même si elle faisait appel à tout son courage, jamais, non jamais elle ne pourrait oublier cette terrible journée. C’était comme si une partie d’elle-même était morte ce soir-là, en même temps que sa sœur. Sur son ordinateur, l’icône de la messagerie instantanée se mit à clignoter.
« a kel heure tu ve demaré la reunion ? »
Le message venait de l’un de ses commerciaux. La nouvelle génération et son fichu langage abrégé ! Elle se redressa et tapa sur son clavier avec brusquerie :
« pas aujourd’hui ! »
Elle se leva et s’approcha à nouveau de la fenêtre. Au-delà de l’étendue grisâtre des immeubles, des toits et des rues, elle aperçut la mer. Même houleuse sous un ciel pluvieux, elle la trouva belle. Elle fut soudain prise du violent désir de se retrouver sur la plage, face aux vagues violentes qui s’écrasent sur le rivage lorsque le vent souffle.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Christelle Goffinet-Maurin est originaire de Marseille et maman de deux jeunes enfants. Depuis son plus jeune âge, elle est une incontestable littéraire. Elle a toujours aimé écrire, que ce soit des nouvelles, des poèmes, des chansons ou des romans. Ayant hérité de son grand-père ce goût de la plume, l’écriture est plus tard devenue un exutoire précieux, une source d’émotions sans cesse renouvelées et l’occasion de recherches approfondies. L’objectif de Christelle Maurin est de prendre ses lecteurs « aux tripes » et de leur donner un plaisir identique à celui qu’elle a éprouvé en écrivant…
Son premier roman, l’Ombre du soleil, a reçu le prix du Quai des Orfèvres 2006.
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Avis sur 2 vin ki G tué
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Aperçu du livre
2 vin ki G tué - Christelle Goffinet-Maurin
visage…
1
27 décembre 2006
Camille, sourcils froncés, s’efforçait de mettre de l’ordre dans le courrier accumulé sur son bureau. Il suffisait de prendre quelques malheureux jours de congé, et au retour on se retrouvait aussitôt submergé par la paperasse. Elle poussa un profond soupir, et se leva. Il serait bien temps de s’occuper du courrier plus tard. Elle se dirigea vers la fenêtre et appuya son front contre la vitre. Dehors, une petite pluie grise et sale s’était mise à tomber, donnant aux trottoirs une brillance visqueuse. Beaucoup de gens étaient encore en vacances, ce qui rendait les rues moins animées que d’habitude. Le trafic routier était fluide, et pour une fois, l’atmosphère n’était pas assourdie par les coups de klaxon. Le calme extérieur joint au calme intérieur. En effet, une bonne moitié des employés de l’agence étaient également en congé, et Camille s’apercevait que le bourdonnement des conversations matinales lui manquait. L’atmosphère semblait étrangement vide. Pour sa part, elle était plutôt satisfaite de réintégrer le bureau. Elle avait pris quelques jours de vacances sur l’insistance de ses parents et de Nicolas, qui trouvaient qu’elle avait besoin de se changer les idées, mais elle aurait de beaucoup préféré travailler. Elle détestait les vacances de Noël…
La porte de son bureau s’ouvrit et Lucile, sa secrétaire, apparut un sourire aux lèvres. Elle tenait une tasse de café fumant entre les mains.
— Bonjour, mademoiselle Desjardins. J’ai vu de la lumière dans votre bureau, aussi j’ai compris que vous étiez déjà là. J’ai pensé que vous apprécieriez un petit remontant, histoire de vous remettre dans le bain plus facilement !
Camille lui sourit en retour.
— Vous êtes une véritable perle, Lucile ! C’est exactement ce dont j’avais envie. Posez-le donc sur mon bureau, près du tas de papiers, là.
Lucile s’exécuta, et tandis qu’elle posait la tasse, son regard tomba sur le courrier amoncelé. C’était une femme d’une cinquantaine d’années, à la silhouette replète et au chignon grisonnant. Ses yeux gris brillaient d’un éclat vif derrière leur monture d’écaille, et tout son visage respirait la gentillesse. Elle était l’assistante de Camille depuis que celle-ci avait été promue directrice de l’agence de voyages Massilia Monde trois ans auparavant.
— Je vois qu’ils ont déposé tout le courrier sur votre bureau pendant que nous étions en congé. Comme si vous n’aviez pas autre chose à faire. Je vais emporter tout ça et m’en occuper moi-même.
— Merci beaucoup, Lucile. Que ferais-je sans vous ? lui dit Camille d’un ton reconnaissant. Oh, au fait, est-ce que Juliette est déjà arrivée ?
La secrétaire se retourna sur le pas de la porte, la pile de courrier sous le bras.
— Non, pas encore. Elle s’est probablement accordé une grasse matinée. Cela ne lui aura d’ailleurs pas fait de mal. Elle ne pense qu’à travailler, cette petite !
— Quand elle arrivera, pouvez-vous lui dire de passer me voir ? J’ai hâte de savoir ce qu’elle a pensé de ce nouvel hôtel à Rome. Si elle a jugé ses prestations satisfaisantes, nous signerons probablement un contrat avec la chaîne Harmony et tous ses hôtels. Le directeur, Vincent Darmony, attend mon coup de téléphone.
Lucile esquissa une grimace.
— Mouais… Bien que je me demande comment un personnage aussi antipathique puisse travailler dans un domaine où la sociabilité et la politesse sont de rigueur !
Camille observa sa secrétaire en silence.
— Vous ne l’appréciez vraiment pas beaucoup, n’est-ce pas ? Lucile secoua la tête avec véhémence.
— À mon avis, cet individu fera fuir tous vos clients !
— Allons, vous exagérez, tempéra Camille avec amusement. Après tout, on s’en fiche de son caractère, tant que ses hôtels offrent des prestations de qualité. Et je fais confiance à Juliette pour se montrer objective.
Quand Lucile fut sortie, Camille s’installa confortablement dans son fauteuil, et avec délices, elle savoura à petites gorgées son café brûlant. Pendant ces quelques jours de vacances, ses proches avaient tenu à ce qu’elle se détende. Elle avait donc fait un effort pour oublier son travail, s’abstenant de passer le moindre coup de fil au bureau. Aussi ce matin, elle avait l’impression de débarquer d’une autre planète. Son portable se mit à biper, et elle ne put s’empêcher de sursauter. C’était Nicolas qui lui envoyait un texto :
« koman c passe la reprise ? Jtm. Nico »
Camille sourit. Un bref instant, la sonnerie l’avait faite frissonner, comme chaque fois qu’elle recevait un message.
— Toi au moins, tu reviens bosser avec le sourire ! lança une voix juvénile.
Camille releva la tête, et aperçut le visage enjoué de Juliette, adossée à la porte de son bureau. Elle se leva aussitôt pour l’embrasser.
— Juliette ! Ça y est, tu es revenue ?
— Eh oui, me voilà ! Alors, qu’est-ce qui te met d’aussi bonne humeur ?
— Rien, c’est juste Nicolas qui m’envoie un texto pour savoir comment s’est passée la reprise.
Juliette soupira longuement en levant les yeux au ciel.
— Dis-moi, tu es sûre qu’il n’a pas un frère jumeau, Nicolas ? Un homme comme lui, aussi beau gosse, aussi gentil, aussi attentionné, voilà ce qu’il me faudrait !
— J’espère que tu plaisantes ! avertit Camille en levant un index faussement menaçant. De ce côté-là, tu n’as pas à te plaindre. Alain est une vraie perle. Alors, comment s’est passé ton voyage, raconte !
— Eh, une minute ! protesta gaiement la jeune femme. Offre-moi au moins un café, patronne tyrannique !
Camille lui envoya une bourrade affectueuse.
— Demande à Lucile, elle se fera un plaisir de t’en concocter un.
Juliette se laissa tomber sur une chaise et croisa ses longues jambes.
— En tout cas, tu as bonne mine. Comment était Rome en cette saison ?
— Dis donc, toi ? Est-ce que tu insinuerais que j’ai joué les vacancières au lieu de bosser ? Sache que je n’ai pas arrêté une minute, je me suis donnée à trois cents pour cent, je…
— Ça va, ça va, je te crois…, l’interrompit Camille en riant. Alors, trêve de plaisanterie, que penses-tu de l’hôtel Harmony ?
Juliette redevint sérieuse, et, tirant une pochette de sa mallette, elle la posa sur le bureau.
— Tiens, tout mon rapport est consigné dans ce dossier. Tout y est, de la salle de bain à l’ascenseur, en passant par la piscine, les cuisines, la réception, les services annexes offerts aux clients, etc., etc.
— Oui, je sais. Mais ce qui m’intéresse d’abord, c’est ton opinion personnelle au sujet de ces hôtels. Est-ce que leur image correspond au label de qualité que nous tenons à offrir à notre clientèle ? Offrent-ils tout ce que nous attendons d’un véritable professionnel du tourisme ? Qu’en penses-tu ?
Juliette resta un instant silencieuse.
— L’hôtel en lui-même est parfait, dit-elle enfin. Des chambres à la fois fonctionnelles et ravissantes, un cadre de rêve, un service irréprochable. Rien à dire non plus sur les excursions qu’ils proposent, les circuits sont très complets, parfaitement organisés et adaptés à toutes les classes de touristes. Quant au personnel, il se montre à la fois efficace, discret et toujours à la disposition de la clientèle. Non vraiment, c’est parfait, vraiment parfait…
— Alors quel est le problème ? l’interrompit Camille. Juliette esquissa un petit sourire.
— Toi, tu me connais trop bien ! rétorqua-t-elle, feignant le reproche.
— Bien sûr que je te connais. Et je vois très bien que quelque chose te préoccupe, sinon tu m’aurais déjà tendu un stylo pour signer le contrat. Alors, qu’est-ce qui ne va pas chez Harmony pour que tu hésites à y envoyer nos clients ?
— Vincent Darmony, répondit Juliette du tac au tac. C’est lui qui ne va pas. Ce type a quelque chose de… enfin, je ne sais pas exactement comment le décrire, mais il me fait froid dans le dos…
— Sois plus précise, dit Camille en fronçant les sourcils.
— Son attitude a quelque chose de malsain… Il se montre désagréable au plus haut point, et en même temps il vous fouille de ses petits yeux perçants comme s’il voulait lire au fond de vous-même. Et sans transition, il se montre soudain suave et onctueux, comme… comme du miel frelaté !
Camille ne put s’empêcher de sourire.
— Non, je t’assure, c’est vrai, poursuivit Juliette. Tantôt il me toisait comme si j’étais une guenon, tantôt j’avais la très nette impression qu’il me faisait des avances, et pas des plus raffinées ! Tu imagines s’il se comporte comme ça avec la clientèle !
Camille réfléchit un moment.
— Lucile m’a tenu le même genre de discours ce matin. Je reconnais que Darmony est particulier. Avec moi, il s’est toujours tenu à peu près correctement, mais…
— À peu près correctement ? coupa vivement Juliette. Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué la façon dont il louche sur ton décolleté, ses poignées de main insistantes et molles, ses regards appuyés et sa voix sirupeuse ! Pour moi, c’est très clair : il veut non seulement te faire signer ce contrat, mais aussi te mettre dans son lit !
— Tu exagères encore, voyons ! Et puis encore une fois, que nous importe que Vincent Darmony soit un rustre mal éduqué ? Si sa chaîne d’hôtels correspond aux vœux de notre clientèle, c’est la seule chose qui m’intéresse.
— C’est toi la patronne ! dit Juliette en se levant. Bon, je vais consulter mes e-mails. Après une semaine d’absence, il doit y en avoir au moins trois cents !
Elle s’apprêtait à sortir du bureau quand elle se ravisa et revint sur ses pas.
— Au fait, demanda-t-elle d’une voix radoucie, tu ne m’as pas dit comment s’étaient passés ces quelques jours de vacances. Tu… enfin… tu as pu te reposer ?
Camille leva les yeux vers elle et soupira doucement.
— Tu veux savoir si j’ai tenu le coup ? dit-elle à mi-voix. Eh bien tu vois, je suis toujours là…
— Oui, je le vois bien, répondit Juliette en posant sa main sur son épaule. Mais parfois, le temps est long à adoucir les peines. Et à certains moments, on se sent très vulnérable.
— Je t’avoue que je n’étais pas au mieux de ma forme cette semaine…, murmura Camille. J’ai été plutôt soulagée de revenir ici ce matin. J’ai… Je préfère que la période de Noël soit derrière moi.
— Je sais…, répéta encore Juliette d’une voix lointaine. Je sais…
Machinalement, ses yeux se posèrent sur le cadre qui ornait le bureau de Camille. À l’intérieur, la photo d’une jeune fille blonde et svelte, au joli visage souriant. Un visage qui semblait être celui de Camille en plus jeune…
— Elle aurait eu 22 ans aujourd’hui…, dit Camille d’une voix atone en suivant le regard de Juliette.
Cette dernière déglutit péniblement.
— Je sais… Je suis passée au cimetière ce matin avant de venir. C’est pour ça que j’étais un peu en retard… Je lui ai apporté des roses jaunes. Elle les adorait…
Camille serra les poings de toutes ses forces pour s’empêcher de pleurer. Elle respira profondément et jeta à Juliette un regard reconnaissant.
— Je sais combien elle comptait pour toi… Carla avait de la chance de t’avoir pour amie… Et elle le savait…
Juliette lui serra la main en silence.
— Et tes parents ? Comment vont-ils ?
— Couci-couça… Par moments, ils ont l’air de remonter la pente. Et puis soudain, maman s’effondre en larmes. Elle est toujours sous antidépresseurs depuis…
Sa voix s’étrangla et elle n’acheva pas sa phrase. Elle resta adossée à son fauteuil, les yeux clos. Juliette garda aussi le silence, et chacune revécut en pensée la terrible soirée où elles avaient compris que Carla ne reviendrait plus jamais.
— Allons, nous ne devons pas nous laisser aller, reprit Juliette au bout d’un moment. Carla n’aurait pas aimé te voir comme ça, Camille. Souviens-toi comme elle était gaie et pleine de vie. Même si c’est difficile, tu dois continuer à vivre, c’est ce qu’elle aurait voulu.
Un faible sourire se dessina sur les lèvres de Camille.
— Je sais, tu as raison. Ça va aller, je te le promets. C’est juste que… cette semaine a été difficile, et aujourd’hui… son anniversaire.
Elle essuya ses yeux embués de larmes, et se leva avec une expression déterminée.
— Bon, au travail ! Je vais téléphoner à Darmony afin qu’il passe me voir dès son retour de Rome. Je tiens à discuter avec lui de façon plus approfondie, histoire de voir si mes impressions confirment les tiennes.
— Vas-y, et surtout ne le salue pas de ma part ! lança Juliette en se dirigeant vers la porte. Au fait, on déjeune ensemble à midi ?
— En fait, je n’ai pas très faim…
Juliette leva un doigt menaçant et roula des yeux, feignant l’indignation.
— Bon, bon d’accord. Demande à Lucile de réserver une table aux Délices de Provence.
— Parfait ! répliqua Juliette en s’éclipsant.
Restée seule, Camille s’adossa à nouveau à son fauteuil. Le faible sourire esquissé en présence de Juliette disparut de ses lèvres, et à nouveau ses yeux se remplirent de larmes. Même si elle faisait appel à tout son courage, jamais, non jamais elle ne pourrait oublier cette terrible journée. C’était comme si une partie d’elle-même était morte ce soir-là, en même temps que sa sœur. Sur son ordinateur, l’icône de la messagerie instantanée se mit à clignoter.
« a kel heure tu ve demaré la reunion ? »
Le message venait de l’un de ses commerciaux. La nouvelle génération et son fichu langage abrégé ! Elle se redressa et tapa sur son clavier avec brusquerie :
« pas aujourd’hui ! »
Elle se leva et s’approcha à nouveau de la fenêtre. Au-delà de l’étendue grisâtre des immeubles, des toits et des rues, elle aperçut la mer. Même houleuse sous un ciel pluvieux, elle la trouva belle. Elle fut soudain prise du violent désir de se retrouver sur la plage, face aux vagues violentes qui s’écrasent sur le rivage lorsque le vent souffle. Elle avait envie de marcher pieds nus dans le sable, et en dépit du froid, de laisser les vagues lécher ses orteils. En cette saison, la plage était déserte. Si elle s’y était trouvée en ce moment, elle aurait pu laisser libre cours à son chagrin. Elle aurait pu crier que la vie était injuste, et que le jour de Noël n’était pas un jour pour mourir. Elle aurait pu hurler à Dieu qu’il n’était plus possible de célébrer la naissance de son fils dans la joie, après ça. Elle aurait laissé sa douleur remonter à la surface, et crever, telle une bulle de savon. Aucun être humain n’aurait été là pour la voir ou la consoler, mais elle savait que Carla aurait été à ses côtés, et qu’elle l’aurait comprise. Carla aussi aimait la mer. Lorsqu’elle avait quatre ans, elle avait bien failli se noyer en basculant de sa bouée cul par-dessus tête. Son père l’avait immédiatement repêchée, et au lieu d’émerger en pleurant et en crachant, Carla s’était mise à rire aux éclats. Elle se sentait tellement à l’aise dans l’eau que sa mère disait souvent qu’il lui pousserait des écailles. Si elle avait pu décider de la façon dont elle quitterait ce monde, sa sœur aurait certainement choisi de se laisser dériver à l’infini sur les vagues. C’eut été une mort infiniment plus douce que d’être pendue à un arbre, la gorge ouverte. À cette idée, Camille sentit son estomac se contracter et des larmes coulèrent sur ses joues sans qu’elle ne parvienne à les retenir. Ses yeux se posèrent machinalement sur la photo. « Oh, Carla, Carla ! » Son appel intérieur résonna dans sa poitrine de