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Livre électronique229 pages2 heures

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À propos de ce livre électronique

2018 - 3e édition augmentée / Ce recueil regroupe une sélection de comptes rendus littéraires portant sur des livres dont les auteurs sont renommés ou méconnus, par exemple La vie devant soi, Le bonheur a la queue glissante, Le philtre bleu, L’enfant chargé de songe, Le libraire d’Amsterdam, Homme invisible à la fenêtre, L’épopée d’amour. Les auteurs de ces œuvres de fiction sont originaires de plus de vingt pays: Algérie, Allemagne, Argentine, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Espagne, États-Unis d’Amérique, France, Guatemala, Irak, Iran, Italie, Japon, Liban, Pérou, Québec, Russie, Suède, Uruguay. Les exposés sont généralement brefs, mais certaines analyses sont très développées. Des citations illustrent souvent les explications. Une ou des références bibliographiques complètent les commentaires. Une table des matières interactive permet d’accéder directement aux auteurs et livres recherchés. Certains des ouvrages recensés ont fait l’objet d’ateliers organisés par des clubs de lecture.

LangueFrançais
Date de sortie10 août 2014
ISBN9782981282767
Lectures
Auteur

Claude Trudel

Claude Trudel est détenteur d’un brevet d’enseignement du ministère de l’Éducation, d’un baccalauréat en pédagogie, d’un certificat en applications pédagogiques de l’ordinateur et d’une licence ès lettres (histoire) de l’Université de Montréal. Le Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec lui a décerné le trophée « Mérite du français en éducation 2000 ». L’auteur anime le blogue Trouvailles dédié à l’exploration de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Claude Trudel affiche plusieurs milliers de photos prises au Jardin botanique de Montréal et dans différents quartiers de la métropole sur la plateforme éducative « Le monde en images » (CCDMD).

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    Aperçu du livre

    Lectures - Claude Trudel

    Présentation [TDM]

    Ce recueil regroupe une sélection de comptes rendus littéraires diffusés sur le blogue Trouvailles. Les auteurs des œuvres commentées sont originaires de plusieurs pays: Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Argentine, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Espagne, États-Unis d’Amérique, France, Guatemala, Haïti, Irak, Iran, Italie, Japon, Liban, Norvège, Pérou, Québec, Russie, Suède, Uruguay. Sauf exception, les exposés sont brefs. Certains des ouvrages recensés ont fait l’objet d’ateliers organisés par des clubs de lecture.

    Ces œuvres de fiction, renommées ou méconnues, peuvent être lues ou empruntées dans des bibliothèques publiques. Par ailleurs, plusieurs de ces livres peuvent être téléchargés depuis des portails de bibliothèques publiques ou des sites de bibliothèques électroniques.

    Chaque recension est ainsi présentée: == Titre | Auteur | Exposé | Référence. Les quelques comptes rendus de bandes dessinées sont spécifiés par l’abréviation BD insérée entre le titre et l’auteur de l’album.

    Lectures [TDM]

    == La vie devant soi | Émile Ajar (Romain Gary)

    Un adolescent raconte l’histoire de sa vie et celle de sa mère adoptive dans un quartier multiethnique et pauvre de Paris:

    Je devais avoir trois ans quand j’ai vu Madame Rosa pour la première fois. Avant, on n’a pas de mémoire et on vit dans l’ignorance. J’ai cessé d’ignorer à l’âge de trois ou quatre ans et parfois ça me manque.

    Un roman prenant, plein de rebondissements et d’humour. Un roman social à l’image des Misérables de Victor Hugo dont l’auteur s’inspire explicitement.

    La vie devant soi (1975) a donné lieu à plusieurs productions. Parmi celles-ci, soulignons le court métrage réalisé par Jean Bourbonnais (1995) et l’étude d’Éliane Lecarme-Tabone (2005).

    Dans le film didactique réalisé par Bourbonnais, des extraits du roman sont lus au cours de six séquences. La lecture de la séquence initiale est tirée du premier chapitre (p. 12):

    Pendant longtemps, je n’ai pas su que j’étais arabe parce que personne ne m’insultait. On me l’a seulement appris à l’école. Mais je ne me battais jamais, ça fait toujours mal quand on frappe quelqu’un.

    Dans les cinq séquences suivantes, le chapitre se déroulant dans la salle de doublage est lu presqu’entièrement (p. 118-129). Au cours de la troisième séquence, des images du film Madame Rosa (1977) sont présentées.

    Par ailleurs, une étude d’Éliane Lecarme-Tabone sur La vie devant soi contient un essai et un dossier.

    Le roman La vie devant soi a reçu le prix Goncourt en 1975.

    Références

    Gary, Romain (Émile Ajar). - La vie devant soi. - Paris: Mercure de France, 2006 © 1975. - 274p. - (Folio). - ISBN 2-07-037362-2.

    Bourbonnais, Jean, réalisateur. - La vie devant soi. - Montréal: Télé-Québec / Ministère de l’Éducation, 1995. - Vidéo sur la Toile: 25 m 30 s (BAnQ). - (Lire aux éclats).

    Lecarme-Tabone, Éliane. - La vie devant soi de Romain Gary (Émile Ajar). - Paris: Gallimard, 2005. - 243p. - (Foliothèque). - ISBN 2-07-042506-1.

    [TDM]

    == Voyage aux Ombres | BD | Christophe Arleston et Audry Alwett

    Une jeune fille drapée d’une robe écarlate fleurie. Ses longs cheveux au vent, les yeux fermés et les bras pendants. Survolée par des corneilles traversant des nuages orangés, elle avance délicatement sur un quai délabré…

    Cette figure intrigante occupe le centre de la page frontispice de l’album, à l’exemple de l’image encerclée d’un dragon enchâssant le yin et le yang figurant sur la quatrième page de couverture. Tout comme ces illustrations saisissantes, le titre de l’album bénéficie d’une surcouche glacée.

    Dès lors, comment résister à la lecture du Voyage aux Ombres

    Les propos du narrateur omniscient rythment les différents épisodes du récit. En fait, il s’agit d’un conte illustré: «Il était une fois, une paisible vallée enfouie au cœur du lointain Darshan».

    Tandis que la case initiale nous situe dans un paysage de riziculture étagé sur des flancs de montagnes, le premier épisode de l’histoire introduit les principaux protagonistes: l’attrayante Dyssëry¸ âgée de 17 ans, contrainte de marier le prétentieux Phorée, un riche héritier âgé de 34 ans.

    Les premières clés du récit sont dévoilées…

    Le mariage arrangé fait l’objet de l’épisode suivant. Dans un temple à la magie singulière, le nouveau marié s’engage à veiller, surveiller, éduquer, battre, punir et humilier son épouse…

    La jeune femme a tôt fait de se soustraire à ses nouvelles obligations matrimoniales. Elle s’élève alors dans un autre monde, celui du Val des Ombres…

    Au seuil du troisième épisode, le lecteur (re)découvre le fondement littéraire et mythique du Voyage aux Ombres. Par ailleurs, un tourniquet contemporain et un bateau-train évoquant les génocides de la Seconde Guerre mondiale relient la légende antique à notre monde actuel.

    N’en disons pas plus sur cette histoire dont la suite et le dénouement sont étonnants et sarcastiques. Mais soulignons tout de même que les illustrations sont fantastiques.

    Bonne découverte!

    Référence

    Arleston, Christophe et Alwett, Audry, scénario; Augustin, Virginie, dessin; Yoann Guillo, coloriste. - Voyage aux Ombres. - Toulon: Soleil, 2011. - 62p. - ISBN 978-2-302-01738-2.

    [TDM]

    == Roberto Arlt | Comment tromper les électeurs?

    Peux-tu me dire ce que la honte, la décence, l’honnêteté, la pudeur, les bons sentiments ont à voir avec la politique ?

    Au début du siècle dernier, Roberto Arlt (1900-1942) publie la nouvelle Comment tromper les électeurs? dans le quotidien El Mundo.

    C’est l’histoire d’un gars qui en rencontre un autre. Le premier est candidat, le second journaliste.

    Le candidat sollicite l’aide du journaliste pour dénicher une sottise qui va épater les imbéciles qui croient à la démocratie.

    Le journaliste lui reproche son cynisme. Le candidat se fâche, donne un coup de poing sur la table et se justifie par divers arguments.

    En conclusion, le célèbre auteur argentin laisse la parole au candidat:

    «[…] il nous manque un grand mensonge capable de faire bouger la masse citoyenne. Celui qui le trouvera, croyez-moi, celui qui trouvera ce grand mensonge pourrait même être président de la République.»

    Référence

    Arlt, Roberto. - Dernières nouvelles de Buenos Aires. - Présenté et traduit par Antonia Garcia Castro, avec une postface de Ricardo Piglia. - Paris: Asphalte, 2015 © 1928-1942. - 196p. - ISBN 978-2-91867-57-2. - [Chronique Comment tromper les électeurs?, p. 37-40]. - [Citations, p. 39, 37-38, 39 et 40]. - BAnQ: 868.62 A725d 2015.

    Actualité

    Dans une entrevue accordée au quotidien Le Devoir, le célèbre auteur québécois Michel Tremblay tient ces propos au sujet des politiciens:

    «Ce qui m'insulte le plus, c'est qu'ils nous mentent en plein face. Et ils savent qu'on sait qu'ils nous mentent en pleine face, mais ils continuent quand même. Ce cynisme de la politique me démolit. Je suis maintenant complètement apolitique à cause de ça. [...] On élit un gouvernement parce qu'on veut se débarrasser de celui qui était là avant. Il n'y a plus de héros. Quand est-ce qu'est arrivé un grand personnage, avec du charisme, qu'on a voulu suivre? C'est tellement évident pour tout le monde que ce ne sont plus les gouvernements qui mènent mais les grosses compagnies.» (Entrevue avec Danielle Laurin, 19-20 novembre 2016, cahier F, page 1)

    [TDM]

    == Le chef-d’œuvre de Roberto Arlt | Roberto Arlt

    Les sept fous

    J’ai fini par poser les yeux sur Les sept fous après avoir franchi quatre seuils: la chronique journalistique éponyme par le même auteur; la Présentation par Jean-Marie Saint-Lu; la Préface par Julio Cortázar; l’Avant-propos par les traducteurs Isabelle et Antoine Berman. Aussi bien dire que je détenais les clés du roman avant même d’en commencer la lecture.

    La chronique Les sept fous a été publiée dans le quotidien El Mundo, à Buenos Aires, le 27 novembre 1929. Elle illustre bien la verve et le style du célèbre écrivain argentin Roberto Arlt. La présentation du roman Les sept fous est introduite avec ingéniosité, le chroniqueur citant un de ses lecteurs soucieux de savoir si ça vaut la peine de l’acheter. Face à cette mentalité mercantile, Arlt décide de raconter gracieusement l’intrigue de son roman. Après cette mise en scène, l’auteur présente son livre sous quatre thèmes: le temps (trois jours) et les personnages (vingt, dont sept centraux); l'intrigue (simple); les aspects (psychologique, policier, fantaisiste); les actions et la vie intérieure des personnages. Enfin, la conclusion (synthèse, position de l’auteur, lectorat). Cette présentation succincte et organique du roman m’a incité à l’emprunter à la Grande Bibliothèque.

    Dans sa présentation, Jean-Marie Saint-Lu compare cette œuvre de Roberto Arlt (1900-1942) à des œuvres de Jorge Luis Borges (1899-1986), Ricardo Güiraldes (1886-1927), Juan Carlos Onetti (1909-1994) et Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881). Il situe aussi le vocabulaire, le style d’écriture, les thématiques et les personnages d’Arlt dans le contexte social des années 1920 en Argentine.

    Dans sa préface écrite en 1981, sous la dictature militaire, Julio Cortázar explique les traits caractéristiques et la portée sociale de l’écriture de son singulier concitoyen: «Le chef-d’œuvre de Roberto Arlt est un roman en deux parties: Les sept fous et Les lance-flammes. […] Les personnages, cliniquement fous ou délirants, assument collectivement leur destin de boucs émissaires d’une société corrompue que Arlt attaque avec une férocité qui n’épargne aucune classe sociale, aucune profession, aucun idéal.»

    Dans leur avant-propos, les traducteurs Isabelle et Antoine Berman abordent la difficulté de traduire Les sept fous tout en formulant une critique envers l’écriture originale de Roberto Arlt: «Au risque de parfois choquer le lecteur, nous avons inflexiblement maintenu, sans craindre de forcer le français, le système des images, des associations, des dérives verbales qui est le cœur de l’écriture de Arlt.»

    Après avoir parcouru ces préliminaires, j’ai lu Les sept fous. À plusieurs égards, un livre prémonitoire. Citons quelques exemples: la quête d’un sens de la vie, les crises d’angoisse, les considérations sur la propagande et l’instauration d’une dictature, l’exploitation des démunis, le sentiment de l’absurde, la vénalité des politiciens, les projets d’attentats terroristes, l’utilisation des gaz asphyxiants, l’endoctrinement des jeunes, le train aveugle vers l’inconnu, etc. Un livre d’une très grande actualité. Signalons aussi les nombreuses intrusions du narrateur (commentateur, mémorialiste, chroniqueur) dans le cours du récit. Les chapitres sont titrés et très courts. Ils ne sont pas numérotés et le livre ne contient pas de table des matières.

    Les lance-flammes

    Suite à ma lecture du roman Les sept fous, j’ai emprunté Les lance-flammes. J’ai lu ce livre après avoir franchi deux nouveaux seuils, deux écrits de Roberto Arlt: la chronique journalistique Comment écrit-on un roman publiée dans le quotidien El Mundo, à Buenos Aires, le 14 octobre 1931; la préface du roman intitulée Paroles d’auteur.

    À l’image de sa chronique sur Les sept fous, celle sur Les lance-flammes débute par une anecdote. Puis Arlt compare deux types d’écrivains, ceux qui sont méthodiques et ceux qui sont intuitifs. Se classant résolument dans cette seconde catégorie, Arlt explique ensuite son processus littéraire, plus précisément le travail des ciseaux. Il conclut son bref exposé par cette remarque concernant les auteurs, méthodiques ou désordonnés: «La seule chose qu’on est en droit d’exiger de sa personne, c’est de ne pas nous ennoyer.»

    Dans ses brèves Paroles d’auteur, Arlt exprime d’abord sa satisfaction: «Avec Les lance-flammes prend fin le roman Les sept fous. Je suis content d’avoir eu la volonté de travailler, dans des conditions assez défavorables, pour terminer une œuvre qui exigeait solitude et recueillement.» Ensuite, il répond aux critiques décriant son style. Enfin, il conclut son plaidoyer sur un ton résolument confiant envers la littérature argentine: «L’avenir est triomphalement à nous.»

    Aux thèmes déjà signalés pour Les sept fous, ajoutons ceux-ci: la solitude, l’angoisse, la haine, l’ennui, la souffrance et la tristesse. Dans l’un et l’autre des romans, la ville de Buenos Aires en construction / déconstruction est décrite avec minutie et moult figures de style. À la limite, le lecteur pourrait parcourir ces récits en s’attardant uniquement à cette description exemplaire.

    Conclusion

    La postface (2009) par Ricardo Piglia, dans les Dernières nouvelles de Buenos Aires, porte d’abord sur le rejet du style de Roberto Arlt par ses contemporains: « Il est difficile de trouver dans l’histoire de notre littérature un exemple plus clair d’incompréhension et d’aveuglement.» Dans un deuxième temps, Piglia analyse les traits marquants et la portée des chroniques journalistiques de Roberto Arlt.

    Après avoir évoqué l’étude remarquable des œuvres Les sept fous et Les lance-flammes par Rose Corral, dans El obsesivo circular de la ficción (1992), Piglia conclu ainsi son exposé: «Innovant et surprenant, ce livre permet de fixer la vision, toujours actuelle et toujours renouvelée, avec laquelle Roberto Arlt a transformé notre perception du réel.»

    Références

    Arlt, Roberto. - Les sept fous. - Traduit par Isabelle et Antoine Berman. - Présentation par Jean-Marie Saint-Lu. Préface par Julio Cortázar (traduite par Annie Morvan). Avant-propos des traducteurs. - Paris: Seuil, 1994 © 1929. - x (ii), 290p. - (Roman, n° R634). - ISBN 2-02-015946-5. - [Citations, p 11, 16].

    Arlt, Roberto. - Les lance-flammes. - Traduit par Lucien Mercier. - Paris: Belfond, 2011 © 1931. - 374p. - ISBN 978-2-7144-5023-4. - [Citations, p. 7].

    Arlt, Roberto. - Dernières nouvelles de Buenos Aires. - Présenté et traduit par Antonia Garcia Castro,

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