« L’ORDINAIRE EST LE MOTEUR PREMIER DE L’ÉCRITURE »
Qu’est-ce que l’ordinaire ? En quoi est-il intéressant philosophiquement ?
• Si j’avais la réponse à cette première question, je pense que je n’aurais jamais écrit ce livre et n’aurais même jamais eu envie d’écrire. C’est le moteur même de l’existence du livre! La place de l’ordinaire dans l’histoire de la philosophie est très minime. J’émets l’hypothèse que la philosophie, pour se construire, a besoin de prendre ses distances avec la vie ordinaire, pour des raisons d’abord très pragmatiques : la pensée, afin de se déployer, a besoin de temps, d’espace et de silence. Or la vie ordinaire est une vie d’horaires, d’interactions et de contraintes, qui peuvent venir entraver le geste même de la pensée. C’est peut-être pour cette raison qu’elle n’a pas été jugée digne de réflexion philosophique: pour réfléchir, il faut s’en extraire.
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