Lorsqu’on prononce le prénom « Madeleine », on se dit que la culture populaire l’a systématiquement associé à la notion de temps. Il y a, bien sûr, avec la transformation en nom commun, le célèbre petit gâteau cher à Proust, synonyme de d’Hitchcock, potentiellement cantonnée à une répétition de l’Histoire. Et n’oublions pas Jacques Brel et sa Madeleine à qui il a et qu’il attend fébrilement. On ajoutera à cette liste la magnifique héroïne du dernier roman de Sandrine Collette, . Mais quelque chose cloche : elle s’appelle – oui, avec deux « a ». Un dérèglement définissant ce personnage qui va faire éclater les codes d’ – on ne sait d’ailleurs pas vraiment quand se situe l’action du livre. C’est ainsi, au hameau des Montées : on vit comme ses parents – et Sur ces terres souvent grevées par le gel et par les eaux du fleuve Basilic, les règles quasi féodales s’imposent à tous. Et les enfants meurent comme les bêtes, sans crier gare. Là-bas (sur)vivent la vieille Rose, ses jumelles Ambre et Aelis, leurs maris, Léon et Eugène, et leurs enfants. La loi – pas seulement fiscale – des seigneurs Ambroisie s’impose à tous, même lorsque les récoltes sont maigres, ou lorsque les œufs disparaissent. Un jour, Rose « capture » une petite fille au sauvageonne maîtrisant alors mal le langage et venue de nulle part, que le clan va adopter – Madelaine, donc. Celle-ci va grandir, et comprendra assez vite que la violence peut prendre bien des formes. Tout comme la rébellion qui éclatera en retour, fatalement.
SANDRINE COLLETTE Les piliers de la terre
Nov 28, 2024
2 minutes
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