Massif Du Vercors

Massif Du Vercors

Massif du Vercors

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Vercors

Massifs des

Massif des Alpes map-fr.svg

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Géographie
Altitude 2 341 m, Massif Alpes
Longueur  km
Largeur  km
Superficie 1 350 km2
Administration
Pays France Région Rhône-Alpes
Drôme
Géologie
Âge
Roches Roches sédimentaires

Le massif du Vercors est un massif des Préalpes, à cheval sur les départements Isère et de la Grand Veymont.

L'adjectif correspondant est vertacomicorien, du nom d'un calcaire offre un relief plus complexe que le terme de « plateau » pourrait laisser penser, ce qui fait qu'il est divisé en plusieurs régions distinctes géographiquement et historiquement.

Il est notamment célèbre pour le maquis du Vercors qu'il a abrité durant la Seconde Guerre mondiale. C'est désormais un lieu de sports en pleine nature où l'environnement est protégé.

Sommaire

Géographie

Situation

Le massif du Vercors est un massif des Préalpes situé dans le sud-est de la Isère et de la Rhône-Alpes), à une centaine de kilomètres au sud de Lyon. Sa superficie est d'environ 135 000 hectares, ce qui en fait le plus grand massif des Préalpes du Nord.

Il est entouré par le massif de la Chartreuse au nord-est, le massif du Taillefer à l'est (il fait face à la Matheysine) et le massif du Diois au sud[1].

Il est arrosé du nord-est au nord-ouest par l'Drac (Trièves) et au sud par la Diois). À l'ouest, il domine la vallée du Rhône.

Relief

Modèle numérique de terrain du massif du Vercors

Bien que résumée par le terme « plateau », la géographie apparente du Vercors est complexe. Vue de loin, elle semble simple : la différence d'altitude entre le massif et les vallées est de plusieurs centaines de mètres, pour atteindre les zones habitées qui se trouvent entre 800 et 1 200 mètres. La crête du flanc Est présente plusieurs sommets qui dépassent les 2 000 mètres, l'intérieur du massif oscillant entre 800 et 1 500 mètres.

Mais en y regardant de plus près, les contrastes sont importants : de larges vallées (val de Autrans, de Bourne, du Furon, etc.), par des falaises imposantes de 1 000 mètres de profondeur (falaises de Presles, de Combe-Laval, etc.).

Cette géographie complexe explique que le Vercors n'ait pas eu d'unité réelle, les déplacements et échanges économiques se faisant entre le massif et la plaine plutôt qu'entre les différentes parties du massif. Le terme Vercors lui-même est d'usage récent pour désigner l'ensemble du massif : jusqu'au milieu du XXe siècle, il ne désignait que le canton de la Chapelle-en-Vercors relié au Royans. Le nord du massif, autour de Villard-de-Lans, Autrans et Méaudre, en liaison avec la région Gresse-en-Vercors ne communique pas avec l'intérieur du massif. Il faut parcourir des dizaines de kilomètres pour rejoindre le sud du Vercors (en passant par le Saint-Nizier-du-Moucherotte). Les villages de l'extrémité nord du Vercors sont coupés de l'intérieur du massif depuis qu'un éboulement a eu lieu près du tunnel du Mortier. La route n'a jamais été refaite, et il n'est pas prévu qu'elle le soit. De ce fait, les habitants doivent redescendre dans la plaine et remonter par une autre route s'ils souhaitent accéder à l'intérieur du Vercors. Le plateau du Peuil, petit plateau de l'est du Vercors, n'a pas non plus de moyens de communications avec l'intérieur du massif. Ce plateau est un témoin du glacier de l'Isère, qui, à l'époque glaciaire, remontait jusqu'à cette altitude. On y trouve une tourbière. C'est aussi un des belvédères du Vercors qui permet, par temps clair, de voir Grenoble, entre Chartreuse et [2] témoigne de l'accès difficile de la plaine au Vercors : il faut le plus souvent passer par des gorges de falaises calcaires ou des pas accessibles seulement aux randonneurs pédestres ; celui de [3] renvoie au massif calcaire italien connu pour ses formes de rochers particulières.

Régions du Vercors

Topographie et régions du Vercors

En raison de ce relief particulier, le centre du Vercors est découpé en plusieurs régions distinctes[4].

Les Coulmes, au nord-ouest, ont toujours été la partie la plus boisée du massif. La forêt a été exploitée au XIXe siècle pour faire du italienne, qui ont légué un des plats régionaux du Vercors, les ravioles. Dans cette région, le Vercors ressemble plus à une montagne qu'à une succession de plateaux, les plis du calcaire urgonien étant plus arrondis. Plusieurs routes impressionnantes permettent de se rendre dans les Coulmes, en particulier la route des gorges du Nan, et celle des gorges des Écouges.

Les Quatre Montagnes sont aujourd'hui la zone la plus développée du Vercors pour le tourisme, en particulier le ski de fond et le ski alpin. Cette région est très appréciée des Grenoblois pour leurs sorties du week-end. Néanmoins, il existe toujours des activités traditionnelles dans les Quatre Montagnes, en particulier l'fromage. Les quatre villages principaux (Autrans, Méaudre, Lans-en-Vercors et Villard-de-Lans) sont répartis sur deux plateaux séparés par des monts boisés. Ces quatre villages sont des stations de ski mais possèdent toujours des fermes en activité.

Le Vercors drômois est constitué de plateaux plus petits, mais plus nombreux. Certains de ces plateaux sont spectaculaires (Ambel, Font-d'Urle), et offrent de belles vues des uns sur les autres ou sur les plaines environnantes. Au nord du Vercors drômois se trouvent plusieurs gorges traversées par des routes impressionnantes taillées à même la falaise. Les plateaux herbeux du Vercors drômois sont utilisés comme alpages en été. La transhumance est l'occasion d'une fête à Die.

Les Hauts-Plateaux du Vercors constituent la zone la plus haute, la plus sauvage et la plus protégée du massif. Cette zone ne comporte aucun résident permanent, aucune route bitumée, et aucun véhicule à moteur n'y est autorisé. Les seules activités économiques sont l'exploitation des forêts selon le modèle de la Royans, au nord-ouest, est une région vallonnée dédiée à l'élevage et à la culture de noyers. Trois des plus impressionnantes gorges du Vercors convergent vers le Royans : les gorges de la Bourne, le cirque de Combe-Laval, et la vallée d'Échevis, comportant les petits et les grands goulets.

La Gervanne, dans le sud-ouest, est une zone de collines accidentées au pied des plateaux, où l'on trouve de jolis villages.

Le vignobles et des champs de vins clairette de Die, le crémant de Die et le Trièves, à l'est, est un bas plateau vallonné, entre les sommets du Vercors et les gorges du Drac. C'est depuis le Trièves que l'on a les plus belles vues du mont Aiguille.

Crête principale du massif, du Moucherotte (à gauche) à la Grande Moucherolle (à droite), et val de Lans

Principaux sommets

Grand Veymont et mont Aiguille depuis le sud
Crêtes du Vercors depuis le Grand Veymont

Du nord au sud :

Principaux cols

Le tunnel du Mortier relie Montaud à Autrans, à 1 391 mètres d'altitude, mais a dû être fermé suite à un énième éboulement, impliquant 20 000 m³ de roche, le 20 1992 qui a emporté une partie du versant nord de la route. L'instabilité de la paroi a toujours empêché la concrétisation de projet de reconstruction un peu plus en aval, notamment au profit de la route des gorges d'Sassenage (D531).

Principales gorges

Cascade aux gorges des Écouges

Les poissons.

De plus, le projet Vercors Eau Pure vise à restaurer la qualité des eaux sur des plans de 6 ans[5].

Les Grands Goulets sont définitivement fermés à toute circulation, y compris celle des piétons, à cause des risques permanents d'éboulement. L'accès aux Barraques-en-Vercors se fait à partir de 2008 via un nouveau tunnel construit de 2006 à 2007.

Glacières et névés

Du fait de son altitude (2 341 mètres au point culminant), le Vercors ne possède pas de glacières, typiques des reliefs calcaires, comme la grotte de la Glacière, près de Corrençon[6] : située à une altitude modeste (environ 1 200 mètres), elle se présente sous la forme d'une ouverture béante de la roche orientée vers le ciel. L'hiver, la neige s'y accumule, et l'été, elle y est conservée par une température constante proche de 0°C. Ouverte au public jusque dans les Seconde Guerre mondiale, elle a servi de réfrigérateur naturel aux résistants. Aujourd'hui, l'épaisseur de glace diminue. Elle a aussi un temps approvisionné les bars de Grenoble en glaçons.

Les névés se retrouvent principalement à l'est du massif du Vercors. Suivant les années, on en trouve jusqu'en juin, juillet, voire début août sur le Grand Veymont notamment.

Villes

La carte du massif du Vercors

Les principaux villages des Quatre Montagnes sont Villard-de-Lans (3 798 habitants), chef-lieu du Lans-en-Vercors (2 026 habitants), Méaudre (1 039 habitants) et La Chapelle-en-Vercors (662 habitants), chef-lieu du Saint-Agnan-en-Vercors (402 habitants), Vassieux-en-Vercors (340 habitants), Saint-Martin-en-Vercors (295 habitants) et Saint-Julien-en-Vercors (214 habitants).

La plus grande ville à la périphérie du massif est préfecture du département de l'Isère. Elle se trouve au nord-est du massif, à l'entrée du Voreppe (9 231 habitants) et Moirans (7 627 habitants) sont situées un peu plus au nord. Pont-en-Royans (917 habitants) et Saint-Jean-en-Royans (2 895 habitants) sont deux communes loties au pied des montagnes, dans le Royans. Rhône, à une quinzaine de kilomètres de Valence, préfecture du département de la Drôme. Die (4 451 habitants) et Diois. Enfin, Monestier-de-Clermont (921 habitants) sont situées au pied du versant oriental des crêtes, dans le Trièves.

Géologie

Orogenèse

Formation rocheuse typique (lapiaz) dans les Hauts Plateaux

Le Vercors est un massif gouffre Berger, Trou Qui Souffle, etc.) réputées, par l'action de l'eau.

Le plateau près de Villard-de-Lans est un polje. Le Vercors présente ailleurs une alternance de versants abrupts pouvant atteindre 300 m de hauteur, correspondant à l'érosion des récifs coralliens dans une mer tropicale peu profonde, et de versants moins pentus correspondant à l'érosion de marnes ou de roches marno-calcaires plus tendres formées dans une mer un peu plus profonde[7], ainsi qu'une zone de hauts-plateaux peu fréquentés (ancien camp militaire dans les ère secondaire (vers -150 à -65,5 millions d'années).

L'érection du massif Alpin a ensuite repoussé le massif vers l'ouest tout en soulevant d'environ 2 000 mètres les sédiments devenus roches calcaires. Ce soulèvement, en raison de la dureté de la roche, a créé de nombreux plis et failles[8]

Ultérieurement, durant le Miocène (-23 à -5,3 millions d'années), au cours de différentes transgressions marines, une sédimentation secondaire a formé les molasses présentes au pied du massif, suite au creusement des gorges et à l'érosion des falaises par l'action du ruissellement[7].

On dénote l'absence de recouvrement total par une calotte glaciaire ; tout au plus, des glaciers locaux ont pu se former, laissant des moraines et un Grand Veymont, entre Gresse-en-Vercors[9]. Le relief est typique des milieux calcaires : dolines, cavités.

Le piedmont valentinois et le versant occidental du Vercors

Les différentes unités de paysage du Valentinois

Tout au long du versant occidental du Vercors, la dynamique périglaciaire fut présente : les alluvions transportées par les petites rivières[10] descendant du massif formèrent des Isère[11].

La plaine de Valence et le Vercors entrent en contact sur une quarantaine de kilomètres par l'intermédiaire d'un piedmont qui constitue à la fois la partie haute de la plaine et la base du grand versant du Vercors.

Le versant occidental du Vercors a une structure complexe. Le grand pli bordier est un érosion polygéniques au relief complexe. Il faut souligner le contraste, quant à la résistance à l'calcaire urgonien et les couches sous-jacentes expliquant les nombreux versants à corniches. L'absence de cette carapace d'Urgonien, offrant de fortes possibilités d'combes[11].

Ces Beauregard-Baret à pli reste relativement droit.

Dans le secteur de Saint-Vincent-la-Commanderie à plateau et la plateau se redresse ; la combe se trouve réduite et disparaît même en laissant place à une simple Histoire

Préhistoire

Les nombreuses climat rude qui régnait sur les plateaux d'altitude, en particulier durant les périodes glaciaires[12]. Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs venaient simplement chasser le gibier de montagne (oiseaux, bouquetin, marmotte[13], etc.) et pêcher dans les torrents.

Au Paléolithique, les hommes préhistoriques viennent déjà des vallées pour récolter et tailler des silex de grande qualité, que l'on retrouve dans un vaste rayon autour du massif[14]. Au Néolithique, ils exploitent les rognons de silex autour de Vassieux-en-Vercors dans de très vastes ateliers de taille[15].

Peuplement progressif

Le Vercors doit son nom à un invasion romaine : les Vertacomicorii. L'occupation est limitée au cours de l'Die (Dea Augusta, capitale septentrionale du peuple voconce à partir de la fin du Ier siècle)[16].

Au cours du Moyen Âge, le massif est peu à peu colonisé, en commençant par la « vallée du Vercors », comprenant La Chapelle, Saint-Julien, Saint-Martin et Saint-Agnan (le suffixe « en Vercors » étant une adjonction récente) ainsi que Rencurel, où de modestes châteaux en pierre remplacent de précédentes fortifications en bois et en terre, vestiges de la XVIIIe siècle[17].

Au XIIe siècle, des communautés de moines s'installent dans le même temps dans les « déserts » du Vercors : Cisterciens à Léoncel puis Valcroissant, privilégiant eux davantage la vie collective. Ils contribuent en tout cas au façonnement du paysage (défrichages, culture, élevage)[18].

Période contemporaine

Drapeau de la République libre du Vercors (juin-juillet 1944)

Le massif du Vercors est célèbre pour les résistants qui se sont réfugiés dans les maquis lors de la Seconde Guerre mondiale : certains plateaux y sont difficiles d'accès pour les non-initiés. Les jeunes français voulant échapper au Service du travail obligatoire (STO) s'y réfugient. Ils sont plusieurs centaines début 1944, contribuant ainsi à la création d'un réduit autonome. Le porche d'entrée de la hôpital de campagne au Maquis[19].

L'un des monuments de 1944 depuis troupes aéroportées par planeurs. Le Maquis du Vercors fut anéanti, mais sa résistance permit de retenir plusieurs divisions allemandes au moment des débarquements en Normandie et en Provence[20]. À la fin de la guerre, Vassieux-en-Vercors fut élevé au rang de mémorial a été bâti au centre de Vassieux-en-Vercors puis plus tard au col de la Chau, au-dessus du village, en l'honneur des maquisards[21]. Il a été inauguré par le Premier ministre français 21 1994.

Article détaillé : Maquis du Vercors.

Le 23 1995, 16 adeptes (dont 3 enfants) de l'Ordre du Temple solaire sont retrouvés brûlés dans le massif du Vercors, à Saint-Pierre-de-Chérennes[22].

Histoire économique

La route des Grands Goulets

Peut-être plus encore que la plaine, le massif a connu des bouleversements économiques radicaux. D'une activité agricole et d'élevage marquée par la transhumance ovine depuis des siècles qui a creusée d'innombrables drailles et chemins muletiers vertigineux, le Vercors passe durant le XXe siècle à une activité plus industrielle dominée par l'exploitation de la forêt et la transformation en 1970[23]. La XVIIIe siècle[23].

Enfin, dans la seconde moitié du XIXe siècle, de grands travaux ont permis l'ouverture de routes dans les gorges. Le massif devient plus accessible et les communications sont facilitées. L'essor des stations de sports d'hiver bat rapidement son plein et depuis quelques dizaines d'années, le tourisme se popularise.

Équipement

Accès routier

La construction des routes 1810 - 1825

C’est à cette époque que les premiers gros travaux pour la construction de routes furent entrepris. La première grande voie d’accès vers le Vercors est celle reliant Sassenage au Villard de Lans, terminée en 1827. C’est dès 1818 que le préfet de l’Isère, apprenant que le chemin de Villard à Grenoble venait de subir des dégradations particulièrement graves, envoie sur les lieux un ingénieur chargé d’en préparer la réfection. Les communes du canton (Villard de Lans, Lans, Autrans, Méaudre) lui avait adressé une supplique pour que le chemin de muletier du Villard à Bourne ne débuta, elle, qu’en 1861. Après de nombreuses difficultés, Villard est enfin relié à Pont en Royans par les gorges de la Bourne en 1872. Après la jonction routière entre Méaudre et les Jarrands, à l’entrée des gorges de la Bourne (1877-1883), les bois de toutes les communes du Canton vont de préférence se diriger vers Pont-en Royans. Une autre route Lans-Seyssinet par St Nizier est mise en chantier de 1869 à 1875.

Vers 1858, il est possible de gagner le val de Lans par une voiture à deux places partant de Grenoble deux fois par semaine pour la somme de deux francs. A partir de 1865, une diligence, la Patache assure un service journalier entre la Capitale du Dauphiné et le chef-lieu du canton.


Carte routière du Vercors

Les voies d'accès au cœur du massif sont relativement peu nombreuses sur tout son pourtour :

  • Routes principales :
    • Route départementale D531 depuis Sassenage, versant nord-est, vallée de l'Die, versant sud, vallée de la Chabeuil, versant ouest, vallée du Rhône ;
    • Route départementale D76 depuis Saint-Jean-en-Royans, versant nord-ouest, vallée de l'Isère, à travers la Combe Laval (construction de 1893 à 1896, élargissement en 1938)[24] ;
    • Routes départementales D518 et D531 depuis Pont-en-Royans, versant nord-ouest, vallée de l'Isère, à travers respectivement les Grands Goulets (construction de 1843 à 1851, élargissement en 1872) et les gorges de la Bourne (de 1861 à 1871)[24].
  • Routes secondaires :
    • Route départementale D106 depuis Seyssins, versant nord-est, vallée de l'Isère ;
    • Route départementale D70 depuis Mirabel-et-Blacons, versant sud, vallée de la Drôme ;
    • Route départementale D731 depuis Barbières, versant ouest, vallée de l'Isère ;
    • Route départementale D92 depuis Saint-Pierre-de-Chérennes, versant nord-ouest, vallée de l'Isère ;
    • Route départementale D22 depuis Saint-Gervais, versant nord-ouest, vallée de l'Isère.

L'ancien tramway

Une des curiosités du Vercors est son ancienne ligne de tramway. À son apogée, la ligne GVL (Grenoble - Villard-de-Lans) atteint 39 kilomètres[25].

Le 3 novembre 1909 débutent les travaux du tramway de Grenoble. En 1911, l'inauguration du premier tronçon de 7,8 kilomètres, composé de 18 arrêts, reliant le centre-ville (place Grenette) à Seyssins a lieu. En 1914, la Première Guerre mondiale met un frein aux travaux alors que le terminus se situe à Saint-Nizier-du-Moucherotte. En 1920, le chantier se termine et permet de relier Villard-de-Lans via Lans-en-Vercors depuis la plaine[26].

Mais avant la Seconde Guerre mondiale, la ligne est déjà en déficit, et celui-ci s'accroît après la Libération. En 1950, les journaux titrent « la route a vaincu le rail » alors que les rails sont démantelés et que des bus remplacent les wagons. L'exploitation de la ligne complète aura duré une trentaine d'années.

Aujourd'hui, toutefois, les ponts et les tunnels existent toujours, et il est possible de suivre l'ancien tracé à pied.

Habitat traditionnel

Jusque dans les chaume en seigle ont recouvert les fermes traditionnelles du Vercors. En 1995, la dernière chaumière du massif, à la Bâtie, sur la commune de lauzes du plateau des Quatre-Montagnes, extraites des carrières calcaires environnantes. Elles recouvraient les pignons, étaient surnommées « saut de moineaux » et protégeaient les toits du vent et de la pluie[27]. Une pierre ronde, appelée épi de faîtage ou « couve » (symbolisant la fertilité), recouvrait la plus haute des dalles[24].

En raison de la rudesse du climat et du relief, chaque élément architectural apporte une réponse à une contrainte. Les caractéristiques communes des fermes sont un grand volume allongé et des murs de pierre enduits avec peu d'ouvertures larges pour garder la chaleur, deux pans de toiture fortement inclinés pour chasser la neige, et un arbre fruitier si possible), pour avoir de l'ombre en été mais de la lumière en hiver.

Au XIXe siècle, l'ardoise et la tôle ont remplacé la chaume dans le nord du massif, les tuiles dans le sud.

Climatisme

La longue façade du lycée climatique Jean Prévost de Villard-de-Lans (en travaux, août 2008). L'établissement, qui abritait des tuberculeux, a été réaménagé et continue à proposer des projets s'articulant autour des problèmes respiratoires dans le sport, la musique et la santé.

Lors de l'Villard-de-Lans, se sont bâtis des dizaines d'établissements ayant pour vocation le climatisme infantile. Le premier d'entre eux a vu le jour en 1926 par refus de voir construire un sanatorium pour tuberculeux. Destinés à soigner les enfants fragiles et délicats, on en compte finalement près d'une centaine à la fin des [28].

Ces bâtiments présentent une architecture tout à fait singulière, pensée pour faire bénéficier de l'air pur, de l'ensoleillement, du froid sec de l'hiver et de la fraîcheur de l'été : grandes fenêtres, longs balcons, galeries extérieures, orientation au soleil. En même temps, ils sont abrités du vent par des rangées de résineux. Enfin, les murs étaient peints et exempts d'angles droits, et le sol recouvert de matériaux faciles à laver, pour éviter les poussières[29].

Avec le traitement par la pénicilline, les établissements ont perdu leur vocation, mais cette architecture est passée dans le savoir-faire sur le plateau.

Climat

Le Vercors est traversé par la frontière climatique entre Alpes du Nord (Alpes du Sud (bassin versant de la Drôme) au niveau du climat océanique, la partie méridionale est marquée par un creu durant l'été (moins de 50 mm en juillet et août) avec une prépondérance du [30]. L'hiver, les précipitations se produisent la plupart du temps sous forme de neige, à cause de l'influence de l'altitude. Il n'est pas rare de mesurer des températures de -15°C à Autrans. Le record de température minimale mesurée en Isère l'a d'ailleurs été à Villard-de-Lans le 7 1985 avec -28°C[31]. Toutefois, les moyennes annuelles se situent entre -5°C l'hiver et +15°C l'été (mesures sur une période de 30 ans)[32].

Cette différence climatique se ressent très fortement au niveau de la végétation. Au nord, plus de 50% de la surface est boisée, tandis qu'au sud, les sols sont plus secs et les espèces typiques du climat méditerranéen[31].

Activités

Chiffres du tourisme

En 1999, le Vercors a attiré entre 120 000 et 140 000 visiteurs[33].

Stations de sports d'hiver

Domaine nordique de Gève
Autrans et son tremplin

Le Vercors est un des royaumes du ski de fond[34] : 250 kilomètres de pistes sur les domaines d'Autrans - Méaudre[35], 130 kilomètres sur le domaine des Hauts-Plateaux (Corrençon - Bois-Barbu - Herbouilly)[36], ainsi que de la raquette à neige et des courses de chiens de traineaux qui est un moyen de circulation dans le massif depuis 1937 et développé depuis les [37]. Le massif du Vercors est un des hauts lieux français pour la pratique du ski de randonnée nordique.

Isère :

  • ski alpin (la Sure, le Claret), tremplin, ski nordique (Gève et village)
  • Méaudre : ski alpin, ski nordique (Narces)
  • Villard-de-Lans : ski alpin (Côte 2000), ski de fond (Bois-Barbu)
  • Article détaillé : Presles - Rencurel : ski nordique (Coulmes), ski alpin (au col de Romeyère)
  • [38] :

    En tout, le Vercors c'est[33] :

    • 1 000 kilomètres de pistes de ski de fond
    • 90 pistes de ski alpin
    • 78 remontées mécaniques
    • 10 écoles de ski

    Plusieurs épreuves des Grenoble se déroulèrent dans le Vercors, à Saint-Nizier-du-Moucherotte, Villard-de-Lans et Autrans.

    Chaque année, au mois de janvier, le village d'Autrans accueille la Foulée blanche, course de ski de fond à laquelle participent près de 5 000 sportifs ou amateurs. En mars, la Grande Traversée du Vercors (ou GTV) entre Vassieux et Villard-de-Lans est réservée à des skieurs aguerris.

    Spéléologie et canyoning

    Sans parler des grottes de 1875[39], la géologie du massif permet aux spéléologues avertis d'assouvir leur passion grâce à de nombreuses grottes, dont les plus connues sont le Sassenage et, la grotte de la Luire, la grotte de Gournier et les grottes du Bournillon[40].

    Le gouffre Berger a joué un rôle important dans l'histoire de la spéléologie : il a été le « gouffre le plus profond » du monde. Sa résurgence, les « cuves de Sassenage », est ouverte au public.

    Hormis certaines des gorges précédemment citées et présentant des niveaux de difficulté variables, il est possible de pratiquer le [41] au Rio Sourd, au sud du parc, dans le Diois, ou encore au site des Trois Blaireaux, une grande cascade à descendre en rappel.

    Escalade

    La géologie du Vercors offre de nombreuses possibilités d'Mont Aiguille en 1492 marque d'ailleurs symboliquement la naissance de l'alpinisme. Mais les sites d'Archiane, Presles ou les falaises surplombant la vallée du Drac permettent d'emprunter des voies de difficultés variables. Le développement de cette pratique a débuté dans les [42].

    Randonnée et environnement

    Le Parc naturel régional du Vercors englobe depuis le 16 octobre 1970 l'ensemble du massif ainsi que les régions avoisinantes sur 186 500 ha dont 100 000 hectares de forêts, soit 37 communes en Isère et 38 dans la Drôme, pour une population totale de 37 000 habitants[43].

    Le Parc s'est constitué à cette date en Syndicat mixte qui a pour objet la contribution aux actions de protection et de développement de son territoire et siège à Lans-en-Vercors. Il est administré par un Comité syndical composé de délégués élus en collèges qui élaborent le règlement intérieur du Syndicat mixte et votent le budget. Il exerce toutes les fonctions réglementaires en vigueur sur le fonctionnement des syndicats et définit les pouvoirs qu'il délègue au Bureau syndical. Celui-ci met en œuvre la politique générale du Parc en matière de protection et de mise en valeur des sites et monuments, de réalisation d'équipements de qualité, de promotion de l'économie rurale et de développement des activités touristiques et culturelles. Il élit le président qui convoque aux réunions du Comité syndical et du Bureau syndical. Enfin le directeur assure l'administration générale du Parc[44].

    Les trois objectifs qui ont conduit à sa création sont la protection et la valorisation des richesses (protection du patrimoine, aménagement du territoire, développement économique, accueil et information, pédagogie, recherche et expérimentation), le maintien de l'activité économique et le développement d'une harmonie entre les hommes et le milieu[45], auxquels s'ajoutent depuis 1996 l'accueil et l'information du public[46].

    La réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors, également à cheval sur les deux départements, représente une surface de 16 600 hectares dont 6 000 hectares de forêts (plus vaste réserve naturelle de France[43]) et protège les plateaux situés au sud du massif, ainsi que le mont Aiguille, de Villard-de-Lans et Corrençon-en-Vercors à Châtillon-en-Diois. Elle a été créée en 1985 et la réglementation y interdit toute atteinte à la flore, à la faune et aux richesses minérales, tous travaux, toute circulation motorisée, toute publicité, toute activité industrielle ou commerciale, toute introduction de chiens, tout feu et campement. Pour découvrir les Hauts-Plateaux, des sentiers de grande randonnée existent, jalonnés par de simples abris de sécurité[45].

    La marmotte des Alpes, réintroduite dans le Vercors

    Le massif se prête donc très bien à la pratique de la randonnée et des sports en pleine nature avec 2 850 kilomètres de sentiers de marche balisés, 1 200 kilomètres d'itinéraires de VTT et 800 kilomètres de sentiers équestres[33]. Le Tour du Vercors propose aux marcheurs 350 kilomètres de sentiers, à parcourir à la journée ou sur plusieurs jours. Il offre des connexions avec les sentiers de grande randonnée GR 9, GR 91, GR 93, GR 95, et les Tours de Pays (tour des Coulmes, tour des Quatre Montagnes, tour du mont Aiguille), tandis que la traversée du Vercors (60 kilomètres sur 3 à 5 jours) permet de découvrir les Hauts-Plateaux de part en part[43],[47] sur un parcours similaire à la course de ski de fond.

    Des bouquetins sur le mammifères de l'étage collinéen (chevreuil, lièvre, sanglier) et des étages montagnard et alpin (mouflon, bouquetin des Alpes, marmotte, lièvre variable) qui représentent en tout 75 espèces, ainsi que dix-sept espèces de reptiles et d'amphibiens[45]. De nombreuses espèces d'oiseaux sont aussi visibles[48] notamment sur les falaises du Glandasse au-dessus de Die suite à la réintroduction du vautour fauve[45] et d'un couple d'aigles.

    Le sabot de Vénus

    Il en va de même pour la flore, avec 80 espèces végétales protégées, du sabot de Vénus dans les milieux forestiers à la primevère oreille d'ours dans les falaises ou les tulipes sauvages dans les pelouses subalpines[45].

    Article détaillé : Agriculture

    L'activité agricole dans le Vercors, en quelques chiffres[33], c'est une surface agricole de 32 000 hectares pour un total de 700 exploitations. La production se répartit pour 36% du transhumance.

    Un cheval du Vercors.

    Le Antiquité. Cette espèce, descendant probablement du tarpan, mesure entre 1,40 et 1,55 mètre et pèse entre 400 et 570 kilogrammes. Rustique, solide et docile, c'est un cheval très bien adapté au terrain montagnard, ainsi qu'aux différents climats. En 1760, un moine de l'abbaye de Léoncel, Dom Perrier, qui rêve de monter un haras écrit : « Expériences faites, les chevaux nés dans le pays, sont vifs, robustes, adroits, déliés, jambes sèches et nettes, pieds surs, la selle dure, comme leur constitution qui tient de l’air toujours froid ou frais et d’un pâturage au foin sec et moelleux ». Déjà au XVIIe siècle, des actes de vente attestent du commerce de ces bêtes. Réputés travailleurs et adroits, capables de franchir les pas les plus difficiles, leur nombre se multiplie, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, avec le développement des cultures. Pourtant, à la même époque, des éleveurs sont tentés d'acquérir des grands chevaux et des grosses vaches, comme dans la vallée ; une série d'hivers rigoureux les entraînent à quitter les montagnes. La famille Barraquand, originaire d'Ambel, comprend rapidement la nécessité d'avoir des bêtes adaptées et finit par recréer un large Seconde Guerre mondiale, le domaine, foyer de la Résistance, est détruit et les chevaux exterminés ou réquisitionnés par les Allemands. Au fruit d'une laborieuse reconstruction, les descendants de la famille reconstituent l'élevage. La mécanisation met fin en 1954 à la transhumance. La famille, peu à peu déficitaire dissout l'élevage en 1963. Pour autant, la plupart des bêtes autour de Léoncel sont des descendants du cheval du Vercors[49].

    Spécialités culinaires

    Les spécialités suivantes sont typiques du massif du Vercors :

    • le pâte persillée bénéficiant d'une 1998 ;
    • le Petit Léoncel est un fromage au lait de vache produit dans le village du même nom ;
    • les ravioles sont une spécialité de Romans et du Royans, issue des bûcherons italiens émigrés.

    Par ailleurs, dans les environs proches, ou dans une zone plus diffuse, on peut apprécier :