Papers by Carole Jarsaillon
Nineteenth-Century Contexts, 2018
Egyptomania and Egyptology are not merely two opposite phenomena but two different ways of promot... more Egyptomania and Egyptology are not merely two opposite phenomena but two different ways of promoting the civilisation of Ancient Egypt. The thin line that separates their methods, their actors and their purposes is not as hermetic as one might think, as may be seen by studying certain aspects of the work of Auguste Mariette. Between the years 1850 and 1880, he strove to define the then-new field of Egyptian archaeology. His participation to the Egyptian Pavilion at the Paris World Fair of 1867 provides a particularly good example of the use of Egyptomania for the promotion of Egyptology. Paradoxically, it is Mariette’s desire to promote Egyptology as a proper and serious science, instead of an orientalist fantasist adventure, that pushes him to draw his inspiration from Egyptomania’s methods. For the 1867 World Fair, he therefore builds an Egyptian temple which could be interpreted as yet another Egyptomania-inspired entertainment, but which, on a closer look, reveals itself to be a thorough scientific and didactic attempt at explaining Ancient Egyptian architecture throughout the centuries. Similarly, the study of the publications he wrote on that occasion shows that he ingeniously managed to blend orientalist clichés –meant to appeal to the public- and scientific demonstrations to educate his readership. It is therefore interesting to observe that, in return, his works inspired Egyptomaniac productions, such as Théophile Gauthier’s Roman de la Momie, but also Verdi’s opera Aïda, in which Mariette himself participated. Through these examples, this article aims at investigating the mutual influence of these two phenomena, and at showing how Egyptomania laid the groundwork for Egyptology to be recognized as a successful science throughout the 19th century.
In 1903, Ernesto Schiaparelli made the decision to excavate directly in Egypt rather than purchas... more In 1903, Ernesto Schiaparelli made the decision to excavate directly in Egypt rather than purchasing objects for the Museo Egizio of Turin on the art market. The MAI, the Italian Archaeological Mission in Egypt, was thus born, marking the first steps of the newly unified Italian nation-state in the field of Egyptian archaeology. When investigating the context of these early Italian excavations and the way the thriving science of Egyptology was managed in Egypt between 1882 and 1922, one notices the paramount importance of geopolitical stakes in the matter, and particularly the prominence of Anglo-French rivalry. The article explores how Italian Egyptology managed to thrive in this international political context, and seeks to assess to what extent these diplomatic stakes impacted the work of Schiaparelli’s team and its dissemination among the international Egyptological community. The author first looks into the organization of Egyptology and its Service of Antiquities as a tool of colonialism, as well as a political stake among European powers at the turn of the century, especially as regards the internationalization and expansion of archaeological excavations along the banks of the Nile. She then turns to the place of Italian Egyptology within this framework, and notably its relationship with the Service of Antiquities, its discoveries, and how knowledge about these discoveries was disseminated through official publications.
Talks and Lectures by Carole Jarsaillon
Sunday 25th February 2024, IFAO (Cairo). Lecture for the Seminar "Exploring Egypt" (IFAO/DAI).
... more Sunday 25th February 2024, IFAO (Cairo). Lecture for the Seminar "Exploring Egypt" (IFAO/DAI).
While the great discoveries and major figures of Egyptology have received a fair amount of attention throughout the discipline’s two centuries of existence, it has often been at the expense of a broader vision: their historical and political setting. Complementing the scientific documentation, the administrative archives of the institutions and actors who managed archaeology in Egypt at the turn of the 20th century provide a new perspective on the History of Egyptology. In that respect, the Service des Antiquités de l’Egypte, the central administration which supervised all the excavations in Egypt, is particularly significant. It exemplifies the complex diplomatic palimpsest in which Egyptology was intertwined: this official administration was presided by a French Egyptologist, working at the service and in the name of the Egyptian Government, which then fell under the authority of the British protectorate (1882-1952). This conference will show how the study of these institutions can help assessing the impact of the political context on the evolution of the legislation of antiquities, the attribution of the concessions or the division of the finds, and therefore provide a more contextualized history of Egyptian archaeology and collections.
Colloque "Pierre Lacau, un égyptologue à la tête des Antiquités égyptiennes", 9-11 décembre 2021,... more Colloque "Pierre Lacau, un égyptologue à la tête des Antiquités égyptiennes", 9-11 décembre 2021, Sorbonne, Paris.
Symposium Pyramids and Progress: Perspectives on the Entanglement of Imperialisms and Early Egypt... more Symposium Pyramids and Progress: Perspectives on the Entanglement of Imperialisms and Early Egyptology (1800–1950). 8-10 nov. 2021. Leuven & Brussels, Belgium.
Rotondes, Premier Congrès des Jeunes Chercheurs en Histoire de l'art et Archéologie , 2021
INHA - Galerie Colbert, Paris, 21 et 22 Octobre 2021
Le Service des Antiquités Egyptiennes était... more INHA - Galerie Colbert, Paris, 21 et 22 Octobre 2021
Le Service des Antiquités Egyptiennes était un bureau du gouvernement égyptien, aujourd’hui devenu un Ministère à part entière, chargé de gérer les fouilles archéologiques et le patrimoine antique sur son territoire. Cette institution a la particularité d’avoir été, jusqu’au milieu du XXème siècle, une sorte de paradoxe diplomatique : à la suite de sa création par l’égyptologue français Auguste Mariette en 1858, elle fut pendant près d’un siècle dirigée par des Français au service de l’Egypte, y compris pendant les périodes de colonisation anglaise plus ou moins appuyées entre 1882 et 1952. Alors que la discipline égyptologique a souvent été étudiée pour elle-même, coupée de son contexte historique global, l’étude de ce Service permet de comprendre comment l’archéologie s’est trouvée au cœur d’enjeux coloniaux reliant l’Egypte, la Grande-Bretagne et la France.
Retracer l’histoire de ce Service et de son fonctionnement n’est pas seulement une démarche tournée vers le passé : ces recherches historiographiques éclairent les enjeux actuels de l’égyptologie, ainsi que ses pratiques. Les débats concernant les restitutions d’œuvres en sont un bon exemple : pour remonter le fil de l’histoire des collections et de leur constitution, il faut souvent revenir au terrain. C’est le Service des Antiquités qui était en charge, dès le milieu du XIXème siècle, d'attribuer les autorisations de fouilles ainsi que de partager les objets découverts entre l’Egypte et le fouilleur. Etudier l’évolution de ces pratiques au sein du Service, à la lumière de leur contexte politique, permet alors de mieux appréhender l’arrivée des œuvres dans les collections, afin de mieux poser la question de leur avenir. L’histoire de cette institution hybride, à la frontière de la science et du politique, mêlant des acteurs Egyptiens, Britanniques et Français, éclaire l’histoire de l’égyptologie mais aussi, plus globalement, les rapports étroits qui lient l’archéologie au politique, dans le passé comme le présent.
Colloque "Mariette, deux siècles après", 8-10 Septembre 2021, Boulogne sur Mer
Le temple égyptien construit à Paris par Mariette lors de l'Exposition Universelle de 1867 est so... more Le temple égyptien construit à Paris par Mariette lors de l'Exposition Universelle de 1867 est souvent perçu comme un simple divertissement égyptisant, dans la lignée de la cour égyptienne du Crystal Palace lors de l'Exposition londonienne de 1851, relevant de l'égyptomanie plus que de l'égyptologie. Pourtant, en reconstituant son plan et en étudiant le processus de sa construction, l'entreprise se révèle être une véritable "étude vivante d'archéologie", selon les propres mots de Mariette. En s'appuyant sur ses connaissances scientifiques et une méthode rigoureuse, il a voulu créer un outil didactique lui permettant de présenter en une seule construction 3000 ans d'architecture égyptienne. L'étude de ce projet de vulgarisation permet de comprendre comment Mariette s'appuie sur l'égyptomanie, dont il sait le public européen friand, afin de rendre plus attrayant un discours érudit. L'analyse des notices d'explication qu'il rédige pour les visiteurs du temple éclaire encore un peu plus les enjeux d'une démarche qui vise non seulement à transmettre des connaissances, mais aussi à promouvoir la jeune science qui les a mises au jour : l'égyptologie elle-même, dont Mariette se fait ainsi l'ambassadeur.
Colloque "L'objet égyptien, source de la recherche", Juin 2015, Ecole du Louvre
Si les chercheurs d’aujourd’hui placent l’objet au cœur de leur étude, il est intéressant de se p... more Si les chercheurs d’aujourd’hui placent l’objet au cœur de leur étude, il est intéressant de se pencher sur la façon dont leurs prédécesseurs ont eux aussi centré leur attention sur l’objet égyptien afin de créer et transmettre le savoir égyptologique, dès le milieu du XIXème siècle. En effet, que ce soit auprès du grand public - par les expositions, ou dans l’enseignement supérieur- par les collections universitaires, l’objet est au cœur de la transmission des connaissances en égyptologie. On peut le constater à travers deux études de cas : Auguste Mariette (1821-1881), l’égyptologue pédagogue, et Victor Loret (1859-1946), l’enseignant collectionneur. Tous deux initiateurs de collections, ils rassemblent les objets égyptiens autour d’une certaine cohérence : le premier se sert de l’objet comme d’un outil de promotion de l’égyptologie auprès du grand public, le second comme d’un support d’enseignement à l’Université de Lyon. Pour comprendre le rôle qu’occupe l’objet égyptien dans cette transmission du savoir, il faut non seulement s’intéresser aux collections, à leur constitution, mais également partir à la recherche d’un contexte perdu, à travers les sources annexes qui accompagnent ces objets. Pour le cas de Mariette, son guide de l’Exposition Universelle de 1867 ainsi que son catalogue du musée de Boulaq, « attachant comme un roman » selon Emile Guimet, permettent à la fois de comprendre la pédagogie dont Mariette entourait la présentation des objets égyptiens et de retrouver le contexte archéologique de leur découverte. Quant à Loret, il s’agit d’étudier les archives de ses cours et de la constitution de sa collection, qui éclairent à la fois l’histoire de ces objets, et leur rôle au cœur de l’enseignement de l’égyptologie.
Exhibition Catalogues by Carole Jarsaillon
Ferraris Enrico (a cura di), Aida. Figlia di due mondi, Franco Cosimo Panini Editore, Modena, 2022
Chapter in the exhibition catalogue for "Aida, figlia di due mondi", at the Museo Egizio (Torino,... more Chapter in the exhibition catalogue for "Aida, figlia di due mondi", at the Museo Egizio (Torino, Italy), March-June 2022
Del Vesco e Moiso (a cura di), Missione Egitto 1903-1920. L'avventura archeologica M.A.I. raccontata, Franco Cosimo Panini Editore, Modena, 2017
Book chapters by Carole Jarsaillon
Scholl L. (eds) The Palgrave Encyclopedia of Victorian Women's Writing. Palgrave Macmillan, Cham, 2021
Encyclopedia entry for The Palgrave Encyclopedia of Victorian Women's Writing.
MA Thesis by Carole Jarsaillon
Etude des modalités de la transmission du savoir en égyptologie entre le milieu du XIXème et du X... more Etude des modalités de la transmission du savoir en égyptologie entre le milieu du XIXème et du XXème siècle, à travers le cas des collections d'Auguste Mariette (présentées à l'Exposition universelle de 1867) et de Victor Loret (collection pédagogique de l'Université de Lyon, aujourd'hui conservée au Musée des Beaux- Arts de Lyon).
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Papers by Carole Jarsaillon
Talks and Lectures by Carole Jarsaillon
While the great discoveries and major figures of Egyptology have received a fair amount of attention throughout the discipline’s two centuries of existence, it has often been at the expense of a broader vision: their historical and political setting. Complementing the scientific documentation, the administrative archives of the institutions and actors who managed archaeology in Egypt at the turn of the 20th century provide a new perspective on the History of Egyptology. In that respect, the Service des Antiquités de l’Egypte, the central administration which supervised all the excavations in Egypt, is particularly significant. It exemplifies the complex diplomatic palimpsest in which Egyptology was intertwined: this official administration was presided by a French Egyptologist, working at the service and in the name of the Egyptian Government, which then fell under the authority of the British protectorate (1882-1952). This conference will show how the study of these institutions can help assessing the impact of the political context on the evolution of the legislation of antiquities, the attribution of the concessions or the division of the finds, and therefore provide a more contextualized history of Egyptian archaeology and collections.
Le Service des Antiquités Egyptiennes était un bureau du gouvernement égyptien, aujourd’hui devenu un Ministère à part entière, chargé de gérer les fouilles archéologiques et le patrimoine antique sur son territoire. Cette institution a la particularité d’avoir été, jusqu’au milieu du XXème siècle, une sorte de paradoxe diplomatique : à la suite de sa création par l’égyptologue français Auguste Mariette en 1858, elle fut pendant près d’un siècle dirigée par des Français au service de l’Egypte, y compris pendant les périodes de colonisation anglaise plus ou moins appuyées entre 1882 et 1952. Alors que la discipline égyptologique a souvent été étudiée pour elle-même, coupée de son contexte historique global, l’étude de ce Service permet de comprendre comment l’archéologie s’est trouvée au cœur d’enjeux coloniaux reliant l’Egypte, la Grande-Bretagne et la France.
Retracer l’histoire de ce Service et de son fonctionnement n’est pas seulement une démarche tournée vers le passé : ces recherches historiographiques éclairent les enjeux actuels de l’égyptologie, ainsi que ses pratiques. Les débats concernant les restitutions d’œuvres en sont un bon exemple : pour remonter le fil de l’histoire des collections et de leur constitution, il faut souvent revenir au terrain. C’est le Service des Antiquités qui était en charge, dès le milieu du XIXème siècle, d'attribuer les autorisations de fouilles ainsi que de partager les objets découverts entre l’Egypte et le fouilleur. Etudier l’évolution de ces pratiques au sein du Service, à la lumière de leur contexte politique, permet alors de mieux appréhender l’arrivée des œuvres dans les collections, afin de mieux poser la question de leur avenir. L’histoire de cette institution hybride, à la frontière de la science et du politique, mêlant des acteurs Egyptiens, Britanniques et Français, éclaire l’histoire de l’égyptologie mais aussi, plus globalement, les rapports étroits qui lient l’archéologie au politique, dans le passé comme le présent.
Exhibition Catalogues by Carole Jarsaillon
Book chapters by Carole Jarsaillon
MA Thesis by Carole Jarsaillon
While the great discoveries and major figures of Egyptology have received a fair amount of attention throughout the discipline’s two centuries of existence, it has often been at the expense of a broader vision: their historical and political setting. Complementing the scientific documentation, the administrative archives of the institutions and actors who managed archaeology in Egypt at the turn of the 20th century provide a new perspective on the History of Egyptology. In that respect, the Service des Antiquités de l’Egypte, the central administration which supervised all the excavations in Egypt, is particularly significant. It exemplifies the complex diplomatic palimpsest in which Egyptology was intertwined: this official administration was presided by a French Egyptologist, working at the service and in the name of the Egyptian Government, which then fell under the authority of the British protectorate (1882-1952). This conference will show how the study of these institutions can help assessing the impact of the political context on the evolution of the legislation of antiquities, the attribution of the concessions or the division of the finds, and therefore provide a more contextualized history of Egyptian archaeology and collections.
Le Service des Antiquités Egyptiennes était un bureau du gouvernement égyptien, aujourd’hui devenu un Ministère à part entière, chargé de gérer les fouilles archéologiques et le patrimoine antique sur son territoire. Cette institution a la particularité d’avoir été, jusqu’au milieu du XXème siècle, une sorte de paradoxe diplomatique : à la suite de sa création par l’égyptologue français Auguste Mariette en 1858, elle fut pendant près d’un siècle dirigée par des Français au service de l’Egypte, y compris pendant les périodes de colonisation anglaise plus ou moins appuyées entre 1882 et 1952. Alors que la discipline égyptologique a souvent été étudiée pour elle-même, coupée de son contexte historique global, l’étude de ce Service permet de comprendre comment l’archéologie s’est trouvée au cœur d’enjeux coloniaux reliant l’Egypte, la Grande-Bretagne et la France.
Retracer l’histoire de ce Service et de son fonctionnement n’est pas seulement une démarche tournée vers le passé : ces recherches historiographiques éclairent les enjeux actuels de l’égyptologie, ainsi que ses pratiques. Les débats concernant les restitutions d’œuvres en sont un bon exemple : pour remonter le fil de l’histoire des collections et de leur constitution, il faut souvent revenir au terrain. C’est le Service des Antiquités qui était en charge, dès le milieu du XIXème siècle, d'attribuer les autorisations de fouilles ainsi que de partager les objets découverts entre l’Egypte et le fouilleur. Etudier l’évolution de ces pratiques au sein du Service, à la lumière de leur contexte politique, permet alors de mieux appréhender l’arrivée des œuvres dans les collections, afin de mieux poser la question de leur avenir. L’histoire de cette institution hybride, à la frontière de la science et du politique, mêlant des acteurs Egyptiens, Britanniques et Français, éclaire l’histoire de l’égyptologie mais aussi, plus globalement, les rapports étroits qui lient l’archéologie au politique, dans le passé comme le présent.