Michel Pialoux, Le Temps d'écouter. Enquêtes sur les métamorphoses de la classe ouvrière, 2019
Ce livre concentre plusieurs décennies de travail d’un des plus importants sociologues français c... more Ce livre concentre plusieurs décennies de travail d’un des plus importants sociologues français contemporains, Michel Pialoux, co-auteur de plusieurs livres sur le monde ouvrier, avec le sociologue Stéphane Beaud ou le syndicaliste Peugeot Christian Corouge. Il rassemble des textes écrits entre 1970 et 2000, inédits ou dispersés dans une multitude de revues, dont certaines ne sont plus disponibles. Ces textes, bien souvent méconnus, sont pourtant d’une importance majeure. Ils analysent la condition ouvrière selon une diversité inédite de points de vue, qu’il s’agisse d’habitat insalubre, de politiques du logement, de pauvreté urbaine, de sous-prolétariat économique, de jeunesse intérimaire, d’organisation du travail, de hiérarchies dans l’entreprise, de militantisme syndical ou encore des rapports entre intellectuels et groupes dominés – ce qui conduit même l’auteur à discuter l’impact des théories sociales (Marx, Foucault, etc.) sur l’appréhension du monde social. Ce livre offre un modèle d’enquête et de rapports aux enquêtés, d’articulation entre le terrain ethnographique et la réflexion théorique, par l’imbrication peu fréquente aujourd’hui entre sociologie, économie et histoire. En transmettant moins des techniques qu’une posture où le chercheur se donne « le temps d’écouter », il exprime surtout une juste distance à l’égard des dominés, de leurs modes d’existence et de résistance.
Le Laboratoire des sciences sociales. Histoires d'enquêtes et revisites, Paris, Raisons d'agir, 2018
Introduction de l'ouvrage collectif Le Laboratoire des sciences sociales. Histoires d'enquêtes et... more Introduction de l'ouvrage collectif Le Laboratoire des sciences sociales. Histoires d'enquêtes et revisites.
This article explores the historiographical,
empirical, and theoretical challenges of combining
e... more This article explores the historiographical, empirical, and theoretical challenges of combining ethnographic methods with sociohistory. It shows why and how the unity of the social sciences displays itself in the active complementarity of ethnography and sociohistory. The analysis of the concrete aspects of this complementarity allows us to reformulate the issue of interdisciplinarity beyond the discourse of “alliances” or “exchanges” between the disciplines. Against the prejudice that archives belong only to historians and the “field” to anthropologists and sociologists, we attempt to answer the following question: in what kind of historiographic work does this complementarity of methods originate, and what uses and categories does it refer to today concretely?
Este artículo explora los retos historiográficos, empíricos y teóricos de la combinación de los métodos etnográficos con la sociohistoria. Muestra por qué y de qué manera la unidad de las ciencias sociales se despliega en la complementariedad activa de la etnografía y la sociohistoria. El análisis de los aspectos concretos de esta complementariedad permite explorar la cuestión de la interdisciplinariedad, más allá del discurso de las “alianzas” o del “intercambio” entre las disciplinas. Contra el prejuicio de que los archivos les pertenecen a los historiadores y el “campo” a los antropólogos y sociólogos, se trata de contestar la siguiente pregunta: ¿en qué tipo de trabajo historiográfico se origina esta complementariedad de métodos y a qué usos y categorías se refiere concretamente hoy en día?
Julien Bertrand, Christel Coton, Muriel Darmon, Wilfried Lignier, Sabrina Nouiri-Mangold, Paul Pa... more Julien Bertrand, Christel Coton, Muriel Darmon, Wilfried Lignier, Sabrina Nouiri-Mangold, Paul Pasquali, Manuel Schotté., « Introduction. Les classements dans les institutions de formation », Sociétés contemporaines 2016/2 (N° 102), p. 5-17.
Cet article introductif au dossier thématique explicite les principes et les enjeux d’une sociolo... more Cet article introductif au dossier thématique explicite les principes et les enjeux d’une sociologie soucieuse d’observer les mobilités sociales en train de se faire. Il entend contribuer au renouvellement d’un domaine de recherche classique mais qui reste en grande partie cantonné aux approches quantitatives centrées sur la mesure de la « fluidité sociale ». Soulignant les apports d’une ethnographie longitudinale des trajectoires et des expériences de déplacement social, il défend la nécessité d’usages plus réflexifs des statistiques et catégories analytiques couramment utilisées pour étudier les mobilités sociales. La lecture croisée des articles rassemblés dans ce dossier permet ensuite d’éclairer la diversité des voies par lesquelles s’opèrent les mobilités sociales. L’analyse de mobilités ascendantes qui ne reposent pas (ou peu) sur l’École éclaire ici d’un nouveau jour les travaux plus connus sur le sujet. C’est enfin la question des effets politiques des mobilités sociales qui est posée à travers ce dossier. Les analyses viennent nuancer ou complexifier un certain nombre de résultats antérieurs, notamment sur les préférences partisanes des individus en mobilité ascendante.
Depuis sa parution en France en 1970, La culture du pauvre a marqué plusieurs générations de soci... more Depuis sa parution en France en 1970, La culture du pauvre a marqué plusieurs générations de sociologues, politistes et historiens. Ses analyses des styles de vie populaires et des expériences des « boursiers » influencent toujours les études françaises des mobilités sociales et des rapports de classe. Paradoxalement, elles n’ont guère fait l’objet en France de débats ou de revisites. Fondé sur des enquêtes récentes et des sources empiriques variées, pour certaines inédites, cet article vise à répondre aux questions suivantes : comment cet ouvrage est-il devenu un « classique » des sciences sociales françaises ? Quels chantiers a-t-il ouverts ou, au contraire, négligés ? Enfin, et surtout, quelle pertinence conserve-t-il pour la société française contemporaine ? En proposant à la fois un détour par l’histoire d’une importation intellectuelle, un retour aux textes et des pistes d’actualisation, il s’agit d’inviter à des usages plus distanciés et mieux armés des analyses hoggartiennes. Cette revisite entend ainsi contribuer à déroutiniser le rapport à Hoggart, en insistant notamment sur la portée et les limites de deux aspects de son livre qui sont encore aujourd’hui souvent utilisés : la structure « eux »/« nous » et l’expérience des « déclassés par le haut ».
Pourquoi et comment émergent, au sein d’une institution donnée, des critères et des lieux d’excel... more Pourquoi et comment émergent, au sein d’une institution donnée, des critères et des lieux d’excellence qui sont décalés par rapport à ceux qui y dominent habituellement ? Cet article répond à cette question sur le terrain de l’institution scolaire, à partir d’enquêtes ayant porté sur deux cas de décalage : l’excellence méritante et l’excellence psychologique, associées respectivement à un dispositif d’ « ouverture sociale », et à une filière pour enfants « intellectuellement précoces ». Au-delà des logiques induites par l’évolution du système scolaire, nous insistons sur le rôle des intérêts professionnels à ce type de décalages. Ils permettent en effet de redéfinir les tâches, les carrières et les statuts, sans qu’il soit nécessaire de payer le prix d’une mise en cause radicale de l’ordre institutionnel ordinaire.
Michel Pialoux, Le Temps d'écouter. Enquêtes sur les métamorphoses de la classe ouvrière, 2019
Ce livre concentre plusieurs décennies de travail d’un des plus importants sociologues français c... more Ce livre concentre plusieurs décennies de travail d’un des plus importants sociologues français contemporains, Michel Pialoux, co-auteur de plusieurs livres sur le monde ouvrier, avec le sociologue Stéphane Beaud ou le syndicaliste Peugeot Christian Corouge. Il rassemble des textes écrits entre 1970 et 2000, inédits ou dispersés dans une multitude de revues, dont certaines ne sont plus disponibles. Ces textes, bien souvent méconnus, sont pourtant d’une importance majeure. Ils analysent la condition ouvrière selon une diversité inédite de points de vue, qu’il s’agisse d’habitat insalubre, de politiques du logement, de pauvreté urbaine, de sous-prolétariat économique, de jeunesse intérimaire, d’organisation du travail, de hiérarchies dans l’entreprise, de militantisme syndical ou encore des rapports entre intellectuels et groupes dominés – ce qui conduit même l’auteur à discuter l’impact des théories sociales (Marx, Foucault, etc.) sur l’appréhension du monde social. Ce livre offre un modèle d’enquête et de rapports aux enquêtés, d’articulation entre le terrain ethnographique et la réflexion théorique, par l’imbrication peu fréquente aujourd’hui entre sociologie, économie et histoire. En transmettant moins des techniques qu’une posture où le chercheur se donne « le temps d’écouter », il exprime surtout une juste distance à l’égard des dominés, de leurs modes d’existence et de résistance.
Le Laboratoire des sciences sociales. Histoires d'enquêtes et revisites, Paris, Raisons d'agir, 2018
Introduction de l'ouvrage collectif Le Laboratoire des sciences sociales. Histoires d'enquêtes et... more Introduction de l'ouvrage collectif Le Laboratoire des sciences sociales. Histoires d'enquêtes et revisites.
This article explores the historiographical,
empirical, and theoretical challenges of combining
e... more This article explores the historiographical, empirical, and theoretical challenges of combining ethnographic methods with sociohistory. It shows why and how the unity of the social sciences displays itself in the active complementarity of ethnography and sociohistory. The analysis of the concrete aspects of this complementarity allows us to reformulate the issue of interdisciplinarity beyond the discourse of “alliances” or “exchanges” between the disciplines. Against the prejudice that archives belong only to historians and the “field” to anthropologists and sociologists, we attempt to answer the following question: in what kind of historiographic work does this complementarity of methods originate, and what uses and categories does it refer to today concretely?
Este artículo explora los retos historiográficos, empíricos y teóricos de la combinación de los métodos etnográficos con la sociohistoria. Muestra por qué y de qué manera la unidad de las ciencias sociales se despliega en la complementariedad activa de la etnografía y la sociohistoria. El análisis de los aspectos concretos de esta complementariedad permite explorar la cuestión de la interdisciplinariedad, más allá del discurso de las “alianzas” o del “intercambio” entre las disciplinas. Contra el prejuicio de que los archivos les pertenecen a los historiadores y el “campo” a los antropólogos y sociólogos, se trata de contestar la siguiente pregunta: ¿en qué tipo de trabajo historiográfico se origina esta complementariedad de métodos y a qué usos y categorías se refiere concretamente hoy en día?
Julien Bertrand, Christel Coton, Muriel Darmon, Wilfried Lignier, Sabrina Nouiri-Mangold, Paul Pa... more Julien Bertrand, Christel Coton, Muriel Darmon, Wilfried Lignier, Sabrina Nouiri-Mangold, Paul Pasquali, Manuel Schotté., « Introduction. Les classements dans les institutions de formation », Sociétés contemporaines 2016/2 (N° 102), p. 5-17.
Cet article introductif au dossier thématique explicite les principes et les enjeux d’une sociolo... more Cet article introductif au dossier thématique explicite les principes et les enjeux d’une sociologie soucieuse d’observer les mobilités sociales en train de se faire. Il entend contribuer au renouvellement d’un domaine de recherche classique mais qui reste en grande partie cantonné aux approches quantitatives centrées sur la mesure de la « fluidité sociale ». Soulignant les apports d’une ethnographie longitudinale des trajectoires et des expériences de déplacement social, il défend la nécessité d’usages plus réflexifs des statistiques et catégories analytiques couramment utilisées pour étudier les mobilités sociales. La lecture croisée des articles rassemblés dans ce dossier permet ensuite d’éclairer la diversité des voies par lesquelles s’opèrent les mobilités sociales. L’analyse de mobilités ascendantes qui ne reposent pas (ou peu) sur l’École éclaire ici d’un nouveau jour les travaux plus connus sur le sujet. C’est enfin la question des effets politiques des mobilités sociales qui est posée à travers ce dossier. Les analyses viennent nuancer ou complexifier un certain nombre de résultats antérieurs, notamment sur les préférences partisanes des individus en mobilité ascendante.
Depuis sa parution en France en 1970, La culture du pauvre a marqué plusieurs générations de soci... more Depuis sa parution en France en 1970, La culture du pauvre a marqué plusieurs générations de sociologues, politistes et historiens. Ses analyses des styles de vie populaires et des expériences des « boursiers » influencent toujours les études françaises des mobilités sociales et des rapports de classe. Paradoxalement, elles n’ont guère fait l’objet en France de débats ou de revisites. Fondé sur des enquêtes récentes et des sources empiriques variées, pour certaines inédites, cet article vise à répondre aux questions suivantes : comment cet ouvrage est-il devenu un « classique » des sciences sociales françaises ? Quels chantiers a-t-il ouverts ou, au contraire, négligés ? Enfin, et surtout, quelle pertinence conserve-t-il pour la société française contemporaine ? En proposant à la fois un détour par l’histoire d’une importation intellectuelle, un retour aux textes et des pistes d’actualisation, il s’agit d’inviter à des usages plus distanciés et mieux armés des analyses hoggartiennes. Cette revisite entend ainsi contribuer à déroutiniser le rapport à Hoggart, en insistant notamment sur la portée et les limites de deux aspects de son livre qui sont encore aujourd’hui souvent utilisés : la structure « eux »/« nous » et l’expérience des « déclassés par le haut ».
Pourquoi et comment émergent, au sein d’une institution donnée, des critères et des lieux d’excel... more Pourquoi et comment émergent, au sein d’une institution donnée, des critères et des lieux d’excellence qui sont décalés par rapport à ceux qui y dominent habituellement ? Cet article répond à cette question sur le terrain de l’institution scolaire, à partir d’enquêtes ayant porté sur deux cas de décalage : l’excellence méritante et l’excellence psychologique, associées respectivement à un dispositif d’ « ouverture sociale », et à une filière pour enfants « intellectuellement précoces ». Au-delà des logiques induites par l’évolution du système scolaire, nous insistons sur le rôle des intérêts professionnels à ce type de décalages. Ils permettent en effet de redéfinir les tâches, les carrières et les statuts, sans qu’il soit nécessaire de payer le prix d’une mise en cause radicale de l’ordre institutionnel ordinaire.
Les débats actuels sur la méritocratie française ont remis sur le devant de la scène ceux qu'on a... more Les débats actuels sur la méritocratie française ont remis sur le devant de la scène ceux qu'on appelle à présent les "transclasses". Comment expliquer l'existence de trajectoires semblant échapper à la reproduction sociale ? D'aucuns y voient la preuve que « quand on veut, on peut » ; d'autres, des exceptions qui confirment la règle et légitiment l'ordre social. Le détour par l'Amérique du XIXe siècle, et la biographie d'un homme noir né esclave puis devenu millionnaire et mexicain, permet de décentrer le regard et de renouveler le débat.
Cible principale des débats sur les vices et vertus de l’élitisme à la française, les grandes éco... more Cible principale des débats sur les vices et vertus de l’élitisme à la française, les grandes écoles font aujourd’hui l’objet de multiples mesures pour élargir leur vivier de recrutement. L’instauration de la « discrimination positive » à Sciences Po Paris, puis l’obligation faite aux grandes écoles d’accueillir au moins 30 % de boursiers ont provoqué de vives polémiques. Mais ce tumulte médiatique laisse dans l’ombre les principaux intéressés, les étudiants bénéficiaires des politiques d’ouverture sociale. Ils ont leur mot à dire. Souvent issus des milieux populaires et, pour beaucoup, de familles immigrées, qui sont ces jeunes ? En franchissant les frontières sociales, à quelles épreuves sont-ils confrontés au quotidien ?
Grâce à une enquête ethnographique au long cours sur une classe préparatoire réservée à des bacheliers ZEP, dans un lycée prestigieux de province, ce « polar sociologique » montre comment ces étudiants sont sélectionnés, formés et transformés au fil de leur parcours, jusqu’à leur arrivée dans le monde du travail. À travers leurs espoirs et leurs craintes, leurs découvertes et leurs déconvenues, leurs succès et leurs échecs, ces étudiants s’affrontent à un problème qui nous concerne tous : que signifie concrètement changer de milieu social et tout faire pour « réussir » ?
Entretien sur la trajectoire et les travaux du sociologue Jean-Claude Chamboredon, à l'occasion d... more Entretien sur la trajectoire et les travaux du sociologue Jean-Claude Chamboredon, à l'occasion d'un numéro spécial de la revue Diversité sur "les jeunesses"
La possibilité de l’ascension sociale, grâce à l’éducation et au mérite, et non grâce aux héritag... more La possibilité de l’ascension sociale, grâce à l’éducation et au mérite, et non grâce aux héritages, est au cœur des aspirations des classes moyennes. Qu’en est-il justement de cette possibilité ? Comment franchit-on les frontières sociales ? La massification de l’accès au bac et à l’enseignement supérieur favorise-t-elle la mobilité sociale ? Autant de questions que nous posons au sociologue Paul Pasquali. Pour étudier ce qu’il appelle des « migrations de classe » en train de se faire, il a mené une enquête ethnographique durant 5 ans sur le parcours de bacheliers ZEP sélectionnés dans une prépa aux grandes écoles (Passer les frontières sociales. Comment les « filières d’élite » entrouvrent leurs portes, Fayard, 2014).
Entre les années 1950 et 1980, de grandes enquêtes en sciences sociales ont été réalisées en Fran... more Entre les années 1950 et 1980, de grandes enquêtes en sciences sociales ont été réalisées en France. Elles ont marqué la sociologie, comme l'anthropologie et l'histoire et, au-delà, ont touché un large public en faisant découvrir une image nouvelle de la société française, des tensions et des bouleversements qui la traversent. Ce livre, pour une part écrit par les protagonistes de ces enquêtes eux-mêmes, revient à la fois sur la manière dont elles ont été fabriquées et sur les effets qu'elles ont produits dans les sciences sociales. Il raconte comment elles se sont déroulées, dans quels contextes et avec quels moyens, comment elles ont été accueillies, les obstacles qu'elles ont rencontrés, les manières de faire qu'il a fallu déployer. Il montre le travail de recherche comme une pratique collective qui consiste en une élaboration lente et patiente d'hypothèses, de méthodes et de résultats selon un style intellectuel et des définitions du métier qui s'inventent sur le terrain. Ce livre propose une histoire des sciences sociales capable d'éclairer le présent et de cerner des invariants historiques ou culturels dans les modes d'organisation, d'argumentation ou de légitimation de la recherche. Sans céder au prophétisme, il apporte des réponses à la question si essentielle de l'objectivité et de la preuve en sciences sociales. En prenant pour objet central non pas des « grands hommes », des théories ou des « écoles », mais des enquêtes, connues ou moins connues, cette histoire sociale des sciences sociales se veut particulièrement attentive aux conditions, aux opérations et aux divisions concrètes du travail scientifique.
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Papers by Paul Pasquali
Ce livre offre un modèle d’enquête et de rapports aux enquêtés, d’articulation entre le terrain ethnographique et la réflexion théorique, par l’imbrication peu fréquente aujourd’hui entre sociologie, économie et histoire. En transmettant moins des techniques qu’une posture où le chercheur se donne « le temps d’écouter », il exprime surtout une juste distance à l’égard des dominés, de leurs modes d’existence et de résistance.
empirical, and theoretical challenges of combining
ethnographic methods with sociohistory.
It shows why and how the unity of
the social sciences displays itself in the active
complementarity of ethnography and sociohistory.
The analysis of the concrete aspects
of this complementarity allows us to reformulate
the issue of interdisciplinarity beyond
the discourse of “alliances” or “exchanges”
between the disciplines. Against the prejudice
that archives belong only to historians and the
“field” to anthropologists and sociologists, we
attempt to answer the following question: in
what kind of historiographic work does this
complementarity of methods originate, and
what uses and categories does it refer to today
concretely?
Este artículo explora los retos historiográficos,
empíricos y teóricos de la combinación de los
métodos etnográficos con la sociohistoria.
Muestra por qué y de qué manera la unidad
de las ciencias sociales se despliega en la
complementariedad activa de la etnografía
y la sociohistoria. El análisis de los aspectos
concretos de esta complementariedad permite
explorar la cuestión de la interdisciplinariedad,
más allá del discurso de las “alianzas” o
del “intercambio” entre las disciplinas. Contra
el prejuicio de que los archivos les pertenecen
a los historiadores y el “campo” a los antropólogos
y sociólogos, se trata de contestar
la siguiente pregunta: ¿en qué tipo de trabajo
historiográfico se origina esta complementariedad
de métodos y a qué usos y categorías
se refiere concretamente hoy en día?
Ce livre offre un modèle d’enquête et de rapports aux enquêtés, d’articulation entre le terrain ethnographique et la réflexion théorique, par l’imbrication peu fréquente aujourd’hui entre sociologie, économie et histoire. En transmettant moins des techniques qu’une posture où le chercheur se donne « le temps d’écouter », il exprime surtout une juste distance à l’égard des dominés, de leurs modes d’existence et de résistance.
empirical, and theoretical challenges of combining
ethnographic methods with sociohistory.
It shows why and how the unity of
the social sciences displays itself in the active
complementarity of ethnography and sociohistory.
The analysis of the concrete aspects
of this complementarity allows us to reformulate
the issue of interdisciplinarity beyond
the discourse of “alliances” or “exchanges”
between the disciplines. Against the prejudice
that archives belong only to historians and the
“field” to anthropologists and sociologists, we
attempt to answer the following question: in
what kind of historiographic work does this
complementarity of methods originate, and
what uses and categories does it refer to today
concretely?
Este artículo explora los retos historiográficos,
empíricos y teóricos de la combinación de los
métodos etnográficos con la sociohistoria.
Muestra por qué y de qué manera la unidad
de las ciencias sociales se despliega en la
complementariedad activa de la etnografía
y la sociohistoria. El análisis de los aspectos
concretos de esta complementariedad permite
explorar la cuestión de la interdisciplinariedad,
más allá del discurso de las “alianzas” o
del “intercambio” entre las disciplinas. Contra
el prejuicio de que los archivos les pertenecen
a los historiadores y el “campo” a los antropólogos
y sociólogos, se trata de contestar
la siguiente pregunta: ¿en qué tipo de trabajo
historiográfico se origina esta complementariedad
de métodos y a qué usos y categorías
se refiere concretamente hoy en día?
Grâce à une enquête ethnographique au long cours sur une classe préparatoire réservée à des bacheliers ZEP, dans un lycée prestigieux de province, ce « polar sociologique » montre comment ces étudiants sont sélectionnés, formés et transformés au fil de leur parcours, jusqu’à leur arrivée dans le monde du travail. À travers leurs espoirs et leurs craintes, leurs découvertes et leurs déconvenues, leurs succès et leurs échecs, ces étudiants s’affrontent à un problème qui nous concerne tous : que signifie concrètement changer de milieu social et tout faire pour « réussir » ?