Morales de la fiction, de La Fontaine à Sartre [The Morals of Fiction, from La Fontaine to Sartre], Paris, Orizons, 2016, 158 p.,
https://doi.org/10.5281/zenodo.8252400 (Book shortlisted by the Académie française for one of its annual prizes; review by Sophie Feller in Acta fabula, vol. 18, No. 8, 2017,
http://doi.org/10.58282/acta.10477; review by Germana Berlantini in Studi Francesi [French Studies], No. 183, 2017,
https://doi.org/10.4000/studifrancesi.10636) (Publication of Master’s thesis after additional editorial work.)
We are not asking: Why use fiction? or What does fiction think about? or even What does fiction do? but: How does fiction do, poetically and stylistically, to defend or illustrate a moral, when it is defined by its independence from the so-called real world? Perhaps, moreover, it is only insofar as it is defictionalised that fiction can promote a moral. But there are morals that contain a constitutive element of fiction, and which, in a way, call for fiction: such as Victor Hugo’s intuitive morality, or Sartre’s morality of freedom. La Fontaine, La Rochefoucauld, Vauvenargues, Hugo, Tolstoy, Sartre: at first glance, these authors are not all suited to each other. That is why we have brought them together: for fiction and morality are not immutable, and it is in its intermittencies, fluctuations and variations that we should study their unlikely marriage.
Non pas Pourquoi la fiction ?, ni À quoi pense la fiction ?, ni même Que fait la fiction ?, mais : Comment fait la fiction ? Comment la fiction fait-elle pour défendre ou illustrer une morale, alors qu’elle se définit par son indépendance à l’égard du monde dit réel ? Peut-être, d’ailleurs, n’est-ce qu’en tant qu’elle est défictionnalisée que la fiction peut promouvoir ou publier une morale. Mais il est, pourtant, des morales qui contiennent une part constitutive de fiction, et qui, en quelque sorte, appellent la fiction : ainsi de la morale intuitive de Victor Hugo, ou de la morale de la liberté de Sartre.
La Fontaine, La Rochefoucauld, Vauvenargues, Hugo, Tolstoï, Sartre : à première vue, les auteurs convoqués ne sont pas tous faits pour s’entendre. C’est bien pour cela qu’ils sont ici réunis. Car la fiction et la morale ne sont pas plus immuables l’une que l’autre, et c’est dans leurs intermittences, dans leurs fluctuations, dans leurs variations qu’il convient d’étudier leurs noces improbables.