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Mandeure – Sur les Murgers, Courcelles

2019

Découverts en 1829, les thermes de Courcelles furent publiés 19 ans plus tard par F. Morel-Macler, architecte, dans les Antiquités de Mandeure (1847). L’ouvrage comprend un plan de l’agglomération antique où ils sont localisés, ainsi que deux planches de croquis. L’auteur décrit des pièces dallées de marbre blanc et d’ardoise ; il crut pouvoir reconnaître le balneum d’une riche villa, aussi il replaça classiquement un tepidarium avec gradin et un frigidarium pourvu d’un grand bassin. Une part..

ADLFI. Archéologie de la France Informations une revue Gallia Bourgogne-Franche-Comté | 1988 Mandeure – Sur les Murgers, Courcelles Sauvetage programmé (1988) Pierre Mougin, Bertrand Turina et Nathalie Millard Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/adlfi/27029 ISSN : 2114-0502 Éditeur Ministère de la Culture Référence électronique Pierre Mougin, Bertrand Turina, Nathalie Millard, « Mandeure – Sur les Murgers, Courcelles » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Bourgogne-Franche-Comté, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 15 décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/ adlfi/27029 Ce document a été généré automatiquement le 15 décembre 2020. © ministère de la Culture et de la Communication, CNRS Mandeure – Sur les Murgers, Courcelles Mandeure – Sur les Murgers, Courcelles Sauvetage programmé (1988) Pierre Mougin, Bertrand Turina et Nathalie Millard 1 Découverts en 1829, les thermes de Courcelles furent publiés 19 ans plus tard par F. Morel-Macler, architecte, dans les Antiquités de Mandeure (1847). L’ouvrage comprend un plan de l’agglomération antique où ils sont localisés, ainsi que deux planches de croquis. L’auteur décrit des pièces dallées de marbre blanc et d’ardoise ; il crut pouvoir reconnaître le balneum d’une riche villa, aussi il replaça classiquement un tepidarium avec gradin et un frigidarium pourvu d’un grand bassin. Une partie des pièces possédait des décorations murales : enduits peints, stucs et placages. En 1969, des travaux de voirie mirent au jour une salle sur hypocauste et une canalisation voûtée. D’autres travaux ont permis de repérer un aqueduc et d’en suivre le tracé, sans doute alimentait-il les thermes. 2 Les fouilles de 1988 (fig. 1, no 1) ont permis de mettre au jour sept pièces d’un bâtiment à vocation thermale. La construction est orientée est-ouest, les parties dégagées s’étendent sur 30 m de long pour une largeur de 20 ou 25 m (fig. 2a). Au nord-est, trois salles sur hypocauste se succèdent en enfilade. La première est celle recoupée en 1969, la deuxième et la troisième sont encore pourvues de leur suspensura. Le sol de l’hypocauste est constitué de mortier de tuileau, les pilettes carrées construites de carreaux de terre cuite liés à l’argile sont surmontées des dalles de la suspensura. Les murs sont recouverts d’une épaisse couche de mortier rose contre laquelle viennent s’appuyer les tubuli. Ces pièces ont connu plusieurs aménagements : la dernière phase est remarquable pour sa décoration. La suspensura est ornée de dalles de différentes couleurs : une large bande beige encadre un damier central noir et blanc. Les murs sont bordés d’une haute plinthe beige qui était surmontée de fresques polychromes. Au nord-ouest, à la suite de ces trois pièces se trouvaient des salles de chauffe. Au sud, une pièce froide de dimensions considérables (12 x 17 m) possède une organisation originale, axée sur la présence de deux grands bassins (D1 et D2) séparés par une allée centrale (fig. 2b). Les petits côtés de cette salle sont agrémentés d’exèdres. La ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Bourgogne-Franche-Comté 1 Mandeure – Sur les Murgers, Courcelles décoration est semblable à celle des salles sur hypocaustes. Les murs sont bordés d’une plinthe beige, le sol est dallé (damier noir et blanc). Le remplissage stratigraphique de l’ensemble est homogène : une seule couche de remblais constituée d’éléments de la démolition de l’édifice recouvre les niveaux de sol antique. Au sud-ouest, en limite de fouille, une deuxième salle, partiellement dégagée, est pourvue d’un bassin (E). Cette pièce est apparue comme ayant déjà été fouillée, de plus son plan et sa décoration coïncident avec les descriptions et croquis de Morel-Macler. Fig. 1 – Plan général des voies et traces d’urbanisme D’après le catalogue Epomanduodurum. 3 Les similitudes relevées entre les pièces dégagées lors des trois interventions (1829, 1969, 1988) incitent à les rattacher à un même ensemble. En admettant l’hypothèse de complémentarité des plans, il est possible de restituer un édifice thermal considérable (fig. 2). Par ailleurs l’existence d’un autre établissement balnéaire, attestée par une inscription double, au centre de la ville romaine, pose le problème de la destination de ces thermes suburbains. Le mobilier n’offre pas de réels critères de datation quant à la construction de cet édifice. Les quelques monnaies automnes retrouvées sur le site ne correspondent sans doute qu’à son ultime phase de fréquentation. Par contre, les analogies de certains éléments architectoniques entre cet édifice et le théâtre autoriseraient une datation flavienne, époque qui fut pour Epomanduodurum (Mandeure) une période de grande expansion. À ce moment, l’éloignement de la ville est volontaire et ne peut s’expliquer par un simple problème d’adduction d’eau. Ces bains de prestige avec multiplication des piscines froides excluent un usage domestique banal ; constituaient-ils une station thermale (comme l’agencement du frigidarium le laisserait supposer) ou compléteraient-ils un sanctuaire encore inconnu ? ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Bourgogne-Franche-Comté 2 Mandeure – Sur les Murgers, Courcelles Fig. 2 — Thermes de Courcelles DAO : N. Millard, B. Turina. INDEX lieux https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtSEeAipsBlD, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/ crtWHH6M7PQ5w, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrt4WJj7TRcto, https://ark.frantiq.fr/ ark:/26678/pcrt3ede01jqv8 nature https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtcJxzOpgs7T chronologie https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtxT02uJOogm, https://ark.frantiq.fr/ark:/ 26678/pcrtof7EHNsS2e, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtZTmusVUU24 Année de l'opération : 1988 AUTEURS PIERRE MOUGIN SIVU de Mandeure-Mathay ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Bourgogne-Franche-Comté 3