A. HERMARY, A. HESNARD, H. TRÉZINY (DIR.), MARSEILLE GRECQUE, LA
CITÉ PHOCÉENNE (600-49 AV. J.-C.). PARIS, COLLECTION HAUTS LIEUX
DE L’HISTOIRE, 1999. A. HESNARD, M. MOLINER, F. CONCHE, M.
BOUIRON, CATALOGUE DE L’EXPOSITION PARCOURS DE VILLE.
MARSEILLE : 10 ANS D’ARCHÉOLOGIE, 2600 ANS D’HISTOIRE, MUSÉE
DE LA VIEILLE CHARITÉ, NOVEMBRE 1999-JANVIER 2000.
Xavier Lafon
Société française d'histoire urbaine | « Histoire urbaine »
2000/1 n° 1 | pages 205 à 207
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ISSN 1628-0482
DOI 10.3917/rhu.001.0205
L e ct u r e s
À propos de Marseille antique :
A. Hesnard, M. Moliner, F. Conche, M. Bouiron, Catalogue de l’exposition
Parcours de Ville. Marseille : 1 0 ans d’archéologie, 2600 ans d’histoire, Musée
de la Vieille Charité, novembre 1999-janvier 2000.
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L’engouement pour les commémorations intéresse assez peu l’historien dans sa
pratique quotidienne mais offre des opportunités éditoriales inégalées. Marseille
fêtant les 2600 ans de son existence n’échappe pas à la règle, en particulier pour les
périodes les plus anciennes de son histoire. Depuis la parution en 1927 de l’ouvrage en deux volumes de Michel Clerc, Massalia, Histoire de Marseille dans
l’Antiquité, des origines à la fin de l’Empire romain d’Occident (476 ap. J.-C.),
opportunément réédité en 1999, mais à un prix dissuasif, par les éditions Jeanne
Lafitte, aucune synthèse un peu sérieuse n’avait été réalisée : en témoignent les
deux lignes réservées à l’Antiquité (et au Moyen Âge) dans l’Atlas historique des
villes de France publié en 1996 sous la direction de J.-L. Pinol, pour la plus
ancienne des villes françaises...
L’importance des connaissances accumulées depuis 1967 (qui vit la naissance,
en France, dans le cadre des fouilles de la Bourse, de l’archéologie préventive grâce
à l’appui du ministre A. Malraux contre les réticences du maire G. Deferre)
demandait toutefois que l’on réfléchisse de nouveau sur la naissance et le développement de cette colonie grecque isolée dans cette partie de la Méditerranée. Il y
a une dizaine d’années, deux colloques avaient fait le point sur le territoire de
Marseille et son rayonnement en Gaule. Il était temps de s’intéresser à l’organisation spatiale de la ville où les monuments connus, à l’exception des murailles,
demeurent exceptionnels. Les grands chantiers qui ont été réalisés depuis 1992,
notamment de part et d’autre de l’Hôtel de Ville (Place J. Vernes et VilleneuveBargemont), sous la direction d’A. Hesnard, la reprise de l’étude de la Bourse
(H. Tréziny) autorisent une nouvelle approche du tissu urbain et de ses monuments (découvertes de thermes publics grecs), enrichie des avancées obtenues ces
dernières années sur la compréhension des modalités de la colonisation grecque
archaı̈que, en particulier en Sicile. Mais il était aussi nécessaire de faire connaı̂tre à
un large public une documentation souvent exceptionnelle, dont la totalité des
apports est loin d’être établie. Parallèlement, le corpus des textes antiques, des
fragments souvent difficiles d’accès, est réuni de façon commode en une annexe
(p. 1 67-1 78) qui donne en traduction (et malheureusement seulement en traduction), pour la première fois, la totalité de ces sources.
Dans son organisation générale, les auteurs ont suivi un plan strictement
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A. Hermary, A. Hesnard, H. Tréziny (dir.), Marseille grecque, la cité phocéenne
(600-49 av. J.-C.). Paris, Collection Hauts Lieux de l’histoire, 1999.
206 / Histoire urbaine - 1 / juin 2000
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Ce travail de synthèse et de vulgarisation, dans le meilleur sens du terme, peutêtre complété par le catalogue d’une exposition rédigé en partie par les mêmes
auteurs. Le parti pris est obligatoirement différent et la présentation est organisée
par grand secteur : le port, la ville, les faubourgs, mais sur la longue durée puisque
les agrandissements de Louis XIV sont, par exemple, largement pris en compte. Il
ne s’agit pas pour autant de privilégier la présentation des « beaux objets »,
certains remarquables, mais bien de comprendre l’organisation et le fonctionnement d’une ville et de son port. Les dragages que celui-ci connut à l’époque
romaine sont remarquablement documentés, en parallèle avec la question longtemps débattue de l’évolution du trait de côte. Là aussi, de nombreux « encadrés »
permettent de faire le point sur des dossiers d’importance variable mais qui
concourent à une meilleure connaissance de la ville. La cartographie, œuvre
pour l’essentiel de Marc Bouiron, archéologue municipal, est tout aussi remarquable. Elle sera encore davantage utilisée dans la publication des actes du
colloque Marseille – Trames et paysages urbains de Gyptis au roi René –
3-5 novembre 1999, tenu parallèlement, et dans les publications futures. Il est, en
effet, évident que les fouilles qui viennent de s’achever sur l’emplacement de
l’ancien Alcazar, seulement évoquées dans le catalogue, vont apporter un lot
d’informations capitales sur ce faubourg antique et son intégration à la ville
moderne. Or, jusqu’à présent, les archéologues et historiens de Marseille ne
disposaient pas d’un « fond de plan » de qualité pour les périodes antérieures
aux grands bouleversements du xixe siècle. Ce travail de restitution du parcellaire
ancien est donc susceptible d’une très large utilisation.
Deux remarques pour conclure. Même si Marseille, pendant l’Empire romain,
ne peut prétendre jouer un rôle comparable à celui de la période précédente, les
informations nouvelles dont nous disposons aujourd’hui et dont certaines apparaissent dans le catalogue, rendent souhaitable d’un deuxième volume « d’histoire ». Seconde remarque, à un moment où l’archéologie préventive est à un
nouveau tournant de sa jeune histoire, les résultats obtenus à Marseille, ville
jusqu’à peu « sans antiquité », prouvent que seules des recherches conduites en
collaboration par les différents organismes compétents, sont susceptibles de
parvenir aux résultats escomptés : le monopole que l’on entend réserver à l’un
d’entre eux est incontestablement susceptible d’entraı̂ner rapidement une baisse
très sérieuse de la qualité scientifique. Les multiples collaborateurs de ces différents ouvrages appartiennent, en effet, à tous les organismes concernés par la
recherche archéologique (personnels des Services régionaux de l’Archéologie ou
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chronologique, en faisant alterner récit des événements, souvent dramatiques
comme le siège de la ville par César, et présentation des principaux acquis en
matière d’économie (importance du commerce et des chantiers navals par
exemple) ou d’habitat. Comme il est désormais habituel, des « encadrés » apportent quelques précisions sur des points plus particuliers comme les ateliers d’amphores ou les apports fournis par l’étude de telle ou telle épave. Une illustration et,
en particulier, une cartographie abondante (malgré quelques erreurs dans les
légendes, par exemple p. 1 00, heureusement facilement repérables) permettent
de suivre parfaitement le discours.
Lectures / 207
des Collectivités territoriales, du CNRS ou de l’Université) et pas uniquement à la
seule Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales.
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Les chapitres cathédraux étaient pleinement constitués quand l’évêché de Carthagène fut restauré en 1 250, soit 7 ans après l’instauration du protectorat castillan
sur le royaume musulman de Murcie. Le siège épiscopal fut transféré à Murcie en
1 291 mais les limites diocésaines ne furent définitivement fixées qu’au milieu du
xive siècle. Des chapitres du royaume de Castille, celui de la cathédrale de Murcie
était jusqu’alors un des rares qui n’avait pas encore retenu l’attention des chercheurs, l’ouvrage de M. Rodriguez et I. Garcia vient donc d’abord combler une
lacune.
Comme le titre le révèle parfaitement, les auteurs ne se livrent pas à une analyse
des institutions canoniales ni à une prosopographie du clergé de la cathédrale
mais à une « étude d’histoire sociale qui définit les fonctions fondamentales du
chapitre et ses connexions avec la société murcienne du bas Moyen Âge ». En fait,
en tant qu’historiens du féodalisme – ainsi qu’ils se définissent eux-mêmes – ils
examinent à travers l’exemple du chapitre de la cathédrale de Murcie, les rapports
entre « l’Église et la société féodale ». Ils structurent très logiquement leur petit
ouvrage en quatre parties. La première, très succincte, aborde l’organisation du
pouvoir ecclésiastique dans le diocèse, la seconde, l’Église et la société murcienne,
la troisième, la propriété et les formes d’extraction de rentes de la mense capitulaire, la quatrième, les finances du chapitre et la distribution des rentes. Les
sources disponibles n’ont rien d’exceptionnel, ni d’original ; elles ne sont pas
non plus particulièrement abondantes, ne comportent pas de séries mais des
documents hétérogènes et ponctuels qui ne permettent pas de dégager des évolutions ni de quantifier avec précision les patrimoines ou les revenus.
M. Rodriguez et I. Diaz montrent que, comme dans tous les diocèses, le clergé
contrôle les fidèles dont il est le « seigneur spirituel ». Autour de la figure de
l’évêque, le chapitre qui a pour office de servir le culte de la cathédrale, est très
rigidement hiérarchisé en dignitaires, chanoines, prébendiers et demi-prébendiers,
créés au milieu du xive siècle. Le chapitre prend part chaque année à l’élection des
officiers de la huerta. mais il entre souvent en conflit avec les pouvoirs urbains à
propos de la perception des dı̂mes et des impôts municipaux dont il prétend
s’exempter totalement. La mense capitulaire se compose d’un domaine immobilier, de dı̂mes en nature et de rentes en argent versées pour le culte de la cathédrale
ou les services funéraires ; ses revenus, dont on ne peut calculer le montant, sont
répartis inégalement entre les membres du chapitre selon leur rang dans la
hiérarchie.
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Miguel Rodriguez Llopis, Isabel Garcia Diaz, Iglesia y sociedad feudal. El cabildo
de la catedral de Murcia en la baja Edad Media, Universidad de Murcia, 1994,
1 82 p.