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Promotion et prévention de la santé

Selon À Bon Entendeur (2015), les femmes utilisent en moyenne 11'000 à 15'000 tampons ou serviettes hygiéniques (SH) au cours de leur vie menstruée. Suite à nos diverses recherches et lectures, nous avons réalisé que le syndrome de choc toxique menstruel (SCTM) est rare mais mortel s'il n'est pas pris en charge de manière adéquate. Au travers de ce travail, nous relatons une problématique peu connue mais qui tend à se médiatiser, car elle est dangereuse et par le biais de la promotion et prévention de la santé, nous souhaitons sensibiliser les femmes réglées au danger potentiel auquel elles s'exposent chaque mois.

BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN SOINS INFIRMIERS Lausanne 2020 Promotion et prévention de la santé : Syndrome du choc toxique menstruel et bonnes pratiques autour du tampon BERSIER Florence & BOVEY Elodie Travail de Bachelor présenté à la Haute École de la Santé La Source Sous la direction de Madame BLONDEL Nathalie Remerciements Nos chaleureux remerciements sont adressés à : Madame BLONDEL Nathalie, maître d’enseignement à la Haute École de la Santé La Source et directrice de notre travail de Bachelor, pour son accompagnement, sa disponibilité ainsi que ses conseils tout au long de la réalisation de ce travail. Madame FIORENTINO Assunta, pour les fructueuses discussions qui nous ont menées à cette thématique, ainsi que pour son aide quant à la recherche d’articles. Les bibliothécaires du centre de documentation (CEDOC) de la Haute École de la Santé La Source, pour leur disponibilité ainsi que leurs réponses à nos questions. Nos familles, BERSIER Jean-Philippe et Ada et BOVEY Olivier et Nathalie, pour leur soutien, leurs encouragements, leurs questionnements, conseils et leur précieuse relecture. Notre binôme et amitié de longue date, à nos moments de doutes ainsi qu’aux lumières qui nous ont accompagnées autour de la réalisation de notre travail de Bachelor. Avis aux lecteurs Les articles cités dans ce travail de Bachelor, étant en majorité écrits en anglais, ont été traduits librement en faisant attention à rester au plus proche de leur sens original. La rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la responsabilité de ses auteures et en aucun cas celle de la Haute École de la Santé la Source. Dans un souhait de clarté et de simplicité, la forme masculine du mot infirmier est utilisée dans ce travail et comprend l’intégralité des genres de la profession. Liste des abréviations Abréviation Signification ATCD Antécédents CDC Centres for Disease Control and Prevention (centre de contrôle et de prévention des maladies aux États-Unis) DIV Dispositif (-s) intravaginal (-aux) ETP Éducation thérapeutique au patient O2 Oxygène pH Potentiel hydrogène PPS Prévention et promotion de la santé S. Aureus SCT SCTM Staphylococcus aureus Syndrome de choc toxique Syndrome de choc toxique menstruel SH Serviettes hygiéniques SMF Swiss Medical Forum TSST-1 Toxic shock syndrome toxin (toxine du syndrome de choc toxique) Résumé Problématique Selon À Bon Entendeur (2015), les femmes utilisent en moyenne 11’000 à 15’000 tampons ou serviettes hygiéniques (SH) au cours de leur vie menstruée. Suite à nos diverses recherches et lectures, nous avons réalisé que le syndrome de choc toxique menstruel (SCTM) est rare mais mortel s’il n’est pas pris en charge de manière adéquate. But Au travers de ce travail, nous relatons une problématique peu connue mais qui tend à se médiatiser, car elle est dangereuse et par le biais de la promotion et prévention de la santé, nous souhaitons sensibiliser les femmes réglées au danger potentiel auquel elles s’exposent chaque mois. Méthodologie Nous avons élaboré un « PICOT » pour formuler notre question de recherche. Ensuite, nous avons procédé à des recherches dans des bases de données, notamment PubMed et CINHAL. Nous avons filtré les recherches pour ne garder que des articles publiés entre 2010 et 2020 et avons utilisé l’équation de recherche suivante : ((toxic shock syndrome) AND staphylococcus) AND menstrual). Grâce à cette méthode, nous avons trouvé 235 résultats et exclu 228 pour en retenir 5. Afin de compléter ces résultats, nous avons utilisé la méthode du cross-referencing qui consiste à exploiter la bibliographie desdits articles pour en trouver davantage. Principaux résultats Nous présentons nos résultats avec un regard préventif et en vue de bonnes pratiques en lien avec l’utilisation des protections intimes, notamment les tampons. Les divers articles retenus convergent vers l’importance de la non-exhaustivité des critères du Centres for Disease Control and Prevention (CDC) et d’une prise en charge rapide dans le but de diminuer la mortalité liée au SCTM. De plus, il reste des progrès à faire en matière de prévention et promotion de la santé (PPS). Mots-clés Syndrome de choc toxique – menstruel – tampon – staphylococcus aureus – TSST-1 Table des matières Introduction ................................................................................................................................ 1 Problématique ............................................................................................................................ 1 Sujet d’étude .......................................................................................................................... 1 L’état des connaissances sur la question clinique ................................................................ 2 Physiopathologie du SCTM ................................................................................................ 2 Symptomatologie et critères diagnostiques ................................................................... 3 Épidémiologie ..................................................................................................................... 4 Résultats de recherche....................................................................................................... 5 Appui théorique issu des sciences infirmières ................................................................... 5 Conclusion de la problématique............................................................................................. 6 Question de recherche ....................................................................................................... 6 Méthodologie.............................................................................................................................. 7 Processus de recherche ........................................................................................................ 7 Base de données................................................................................................................ 7 Processus de sélection....................................................................................................... 7 Équation de recherche ....................................................................................................... 8 Cross-referencing ........................................................................................................... 8 Résultats .................................................................................................................................... 9 Nos articles ............................................................................................................................. 9 Analyse critique des articles et synthèse des résultats ....................................................... 10 Discussions et perspectives .................................................................................................... 22 Convergences et divergences entre les articles .................................................................. 22 Modèle théorique de Betty Neuman .................................................................................... 22 Recommandations pour la pratique ..................................................................................... 24 Prévention primaire .......................................................................................................... 25 Prévention secondaire ...................................................................................................... 26 Prévention tertiaire ........................................................................................................... 27 Limites des recommandations.......................................................................................... 27 Suggestions de recherches ultérieures et perspectives pour la pratique ........................... 28 Conclusion ............................................................................................................................... 29 Liste des références................................................................................................................. 31 Bibliographie ............................................................................................................................ 32 Table des illustrations Figure 1: Tiré de Oulevey Bachmann, 2018 ............................................................................. 6 Figure 2 : Schéma modifié personnellement........................................................................... 23 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Introduction « Un jour après avoir utilisé le Rely®, la femme de Michael est amenée aux urgences. Le staphylocoque doré a proliféré grâce au tampon synthétique. Il est déjà trop tard pour elle » (Gloaguen, 2017). Dans les années 80, une entreprise développe un tampon en matière synthétique pour en augmenter significativement sa capacité d’absorption. Une unité pouvait contenir 5 jours de menstruation. En une année, 600 cas de SCTM ont été déclarés aux États-Unis et une centaine de femmes y ont succombé (Gloaguen, 2017). Depuis quelques années, des cas de SCTM sont relayés par les médias, car ils sont responsables du décès de plusieurs jeunes femmes en bonne santé. Nous nous sommes documentées sur le sujet et nous avons été interpellées par le résultat de nos recherches. Nous avons identifié que les femmes manquent cruellement d’information sur l’utilisation correcte des tampons, et c’est pour cela que dans notre travail nous nous concentrons sur la promotion et la prévention de la santé des femmes menstruées utilisatrices de ce dispositif intravaginal (DIV). Ce travail débute par une mise en contexte de notre problématique qui découle de la formulation de notre question de recherche. Ensuite, nous développons notre méthodologie et nous analysons les articles que nous avons retenus. Notre discussion s’articule autour du modèle théorique de Betty Neuman qui nous oriente dans la réponse à notre questionnement. Finalement, notre travail se clôture par diverses recommandations destinées au public que nous ciblons, ainsi qu’à la pratique infirmière. Problématique Sujet d’étude Ce travail de Bachelor clôture nos 3 ans d’études en Soins Infirmiers. Déterminer le sujet de notre travail n’a pas été chose facile, car nous avons changé de thématique à plusieurs reprises. C’est au détour d’une conversation avec une enseignante de notre école que nous avons abordé le sujet du SCTM. Nous avons tout de suite su que ce sujet serait le nôtre, car c’est une problématique actuelle, pertinente, qui aiguisera et enrichira inévitablement notre évaluation clinique. De plus, étant nous-mêmes des femmes, nous nous sommes senties concernées par cette thématique. Nous pensons qu’il y a un réel besoin d’information et d’éducation tant pour les femmes que pour les professionnels de la santé sur ce sujet, afin d’en reconnaître les signes et de le prendre en charge à temps. 1 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Dans notre écrit, nous parlons principalement des tampons plutôt que de tous les dispositifs intravaginaux. En effet, selon l’article de Schlievert (2020), les DIV comme les coupes menstruelles, les diaphragmes et les disques menstruels ne représentent pas un risque de syndrome de choc toxique menstruel (SCTM) aussi accru que les tampons. (p. 31) Bien que cette maladie soit rare, elle reste potentiellement mortelle. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons introduire une promotion et prévention de la santé (PPS) féminine autour de ce dispositif trop souvent considéré comme anodin. L’état des connaissances sur la question clinique Physiopathologie du SCTM Le syndrome du choc toxique menstruel lié à la bactérie du Staphylococcus Aureus (S. Aureus) est une affection rare de par sa faible incidence, mais qui reste néanmoins mortelle si elle n’est pas diagnostiquée et traitée dans les plus brefs délais. Ce syndrome corrèle avec le port de DIV et plus particulièrement de tampons. En effet, plusieurs études démontrent que l’oxygène (O2) capturé dans la fibre des tampons serait responsable du développement de la toxic shock syndrome toxin (TSST-1) (LeRich, et al., 2012 ; Berger, et al., 2019 ; Schlievert, 2020 ; Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail [Anses], 2019). Le vagin étant un milieu anaérobique, il ne peut fournir l’oxygène nécessaire à la toxine pour se développer. Or, l’O2 représente pour celle-ci un besoin indispensable à sa prolifération (Schlievert, 2020, p. 31). Les tampons contiennent plus ou moins d’oxygène en fonction de leur capacité d’absorption. Plus la capacité d’absorption est élevée, plus la quantité d’O2 augmente et plus le risque est accru (Schlievert, 2020, p. 31). Ces éléments constituent les facteurs de risque principaux dans le développement d’un SCTM. Nous notons également que le taux d’anticorps est une donnée très importante à prendre en compte. En effet, si une femme présente un taux inexistant ou faible d’anticorps sensible à la TSST-1, elle sera plus à risque de développer le syndrome de choc toxique menstruel. Il semble important de mettre en évidence que toutes les femmes ne sont pas à risque de développer un SCTM, car toutes ne sont pas porteuses de la bactérie. Selon Dickgiesser et al., « environ 30% des femmes hébergent des S. aureus au niveau vaginal. Seuls 13-20% des S. aureus possèdent le gène codant la toxine TSST-1 » (1987, cité dans l’Anses, 2019, p. 80). Le SCTM est déclenché par la pénétration de la TSST-1 dans la circulation systémique. Une microlésion entraînée par l’application d’un DIV peut faciliter cette pénétration. 2 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Cette toxine produite par une souche spécifique du S. Aureus se lie notamment aux lymphocytes T et provoque leur activation, ce qui induit une poussée de cytokines. Nous observons une hypotension liée à l’action de ces cytokines qui endommagent les vaisseaux sanguins et entraînent cette perte volémique. Selon Berger, et al. (2019), « le taux de colonisation du vagin serait plus élevé pendant les règles en raison de la modification de l’environnement vaginal » (p. e314). En effet, lors des menstruations, le potentiel hydrogène (pH) change et tend vers la neutralité, ce qui permet au S. aureus de se développer dans de meilleures conditions. De plus, la température intravaginale s’élève en période de menstruations et favorise le développement des bactéries (Anses, 2019, p. 87). Symptomatologie et critères diagnostiques À la suite des nombreux cas de SCTM survenus aux États-Unis dans les années 1980, le CDC a édicté des critères diagnostiques. Ces derniers permettent aux professionnels de la santé d’en identifier la symptomatologie et ainsi prendre en soin de manière adéquate les patientes ayant un SCTM. Une première parution de ces critères date de 1990, avec une révision en 1997 puis, la plus récente à ce jour, en 2011. Manifestations cliniques : Pyrexie : température supérieure ou égale à 102°F, ou 38.9°C Éruption cutanée : érythrodermie maculaire diffuse Desquamation : survient une à deux semaines après l’éruption cutanée Hypotension artérielle : la pression artérielle systolique est inférieure ou égale à 90mmHg pour les adultes et pour les mineurs de moins de 16 ans, elle doit être inférieure au 5ème percentile par âge Défaillance multisystémique (minimum trois systèmes doivent être atteints) : o Système gastro-intestinal : vomissement ou diarrhée au début de la maladie o Système musculaire : myalgie sévère ou taux de créatinine phosphokinase au moins 2x supérieur à la limite supérieure de la normale o Muqueuse : hyperémie vaginale, oropharyngée ou conjonctivale o Système rénal : la concentration de créatinine ou d’urée est au moins 2x supérieure à la limite supérieure de la normale o Système hépatique : taux de bilirubine totale, d’ASAT et d’ALAT au moins 2x supérieure à la limite supérieure de la normale o Hématologie : taux de thrombocytes inférieur à 100 g/L 3 Bersier Florence & Bovey Elodie o Travail de Bachelor Système nerveux central : désorientation ou altération de la conscience sans signes neurologiques focaux en l’absence de pyrexie et d’hypotension artérielle Classification des cas : un cas est considéré comme probable si la patiente répond à quatre des cinq critères ci-dessus. Un cas est avéré si la patiente présente tous les critères diagnostiques (Centres for Disease Control and Prevention [CDC], 2011). Épidémiologie À ce jour, aucune étude n’a été réalisée en Suisse. Cependant, selon nos observations à la lecture des divers articles, les données épidémiologiques ne se rejoignent pas exactement. Ce phénomène s’expliquerait par le fait que le SCTM n’est pas une maladie à déclaration obligatoire. Il y a certainement un grand nombre de cas non déclarés ou mal diagnostiqués qui n’ont pas été inclus dans ces rapports. Pour les données épidémiologiques, nous allons nous appuyer sur deux revues systématiques de littérature de notre tableau de flux. Ces deux articles décrivent l’incidence au sein de la population américaine. Il nous semble pertinent d’expliquer comment le SCTM a pu être découvert aux États-Unis dans les années 1980. Ce syndrome n’a pas été décrit pour la première fois lors de ladite décennie. C’est la survenue d’un phénomène particulier qui a permis de déterminer ce qui s’est passé. En effet, à cette époque un nouveau tampon nommé Rely® venait d’arriver sur le marché. Très en vogue pour ses propriétés hyper absorbantes, un nombre considérable de femmes en bonne santé l’ont employé et ont développé par la suite un SCTM (Anses, 2019, p. 82). En termes d’incidence, selon le CDC (1990, cité dans l’Anses, 2019), « 722 cas de SCT menstruel dont 38 décès (5%) ont été rapportés » (p. 82). Selon Hajjeh et al., « En 1980, l’incidence était estimée entre 6 et 14/100 000 chez les femmes réglées » (1999, cité dans l’Anses, 2019, p. 83). Suite à cette rapide augmentation de cas, ces tampons ont été retirés du marché, ce qui a fortement diminué le nombre de femmes touchées par le SCTM. « En 1986, suite à une recherche active des cas de SCT menstruel au sein d’une population agrégée de 34 millions de personnes, l’incidence a été estimée à 1,05/100 000 femmes réglées, c’est-à-dire entre 15 et 44 ans, avec un pic à 1,52/100 000 chez les 15-19 ans » (Gaventa et al., 1989, cité dans l’Anses, 2019, p. 83). Il semblerait selon l’Anses (2019), que les surveillances permettant le calcul du taux d’incidence du SCTM ne seraient plus effectuées depuis 1989. 4 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Résultats de recherche Suite aux recherches effectuées dans les bases de données, nous avons retenu un total de 6 articles : un article de recherche quantitatif, deux qualitatifs, un article qualifié de revue systématique de la littérature et une revue de littérature ainsi qu’un article scientifique qui est un avis d’expert. Lors de l’analyse et la discussion des résultats de ces divers documents, nous nous sommes concentrées sur la PPS et les bonnes pratiques en lien avec l’utilisation des tampons. Tous les articles tendent à souligner l’importance d’une prise en charge holistique des patientes, car plus cette dernière est rapide et adéquate, plus le taux de guérison est important. De plus, comme décrit dans la section précédente, les données épidémiologiques diffèrent selon les sources. Nous pensons que cela pourrait être dû au fait que la maladie est mal diagnostiquée et à déclaration non obligatoire dans la majorité des pays industrialisés. Appui théorique issu des sciences infirmières Selon l’OMS (1986) : La promotion de la santé appuie le développement individuel et social grâce à l'information, à l'éducation pour la santé et au perfectionnement des aptitudes indispensables à la vie. Ce faisant, elle donne aux gens davantage de possibilités de contrôle de leur propre santé et de leur environnement et les rend mieux aptes à faire des choix judicieux (s.d.). Afin d’utiliser un modèle de soin pertinent pour notre thématique, nous avons dans un premier temps effectué des recherches sur Internet et nous nous sommes intéressées au modèle de Nola Pender qui a publié un modèle sur la promotion de la santé dans les années 1980. Mais à postériori de l’analyse de ce modèle, nous ne l’avons pas jugé pertinent pour notre travail. C’est en parcourant notre documentation de deuxième année que le Modèle des Systèmes de Betty Neuman est devenu une évidence. En effet, ce modèle traite de la prévention et promotion de la santé. Selon Oulevey Bachmann, A. (communications personnelles [Présentation PowerPoint], 29 novembre 2018), le Modèle des Systèmes de Neuman, explique comment une personne peut conserver, perdre ou retrouver la santé s’il est exposé à des stimuli, appelés « stresseurs », dans son environnement. La théoricienne a développé un schéma qui représente différentes structures. Au centre, se trouve un noyau constitué de cinq variables, qui est protégé par des lignes de défenses. Les stresseurs induisent une tension voire une déstabilisation du système pouvant sortir la personne de son état de bienêtre et de santé. 5 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Pour maintenir un équilibre, nous avons deux différentes lignes de défenses. Premièrement, la ligne flexible de défense permet de neutraliser les stresseurs afin de protéger la ligne normale de défense, représentée par la personne en bonne santé. Pour conserver la stabilité de cette ligne, la prévention primaire permet de prendre connaissance et conscience des stresseurs et ainsi renforcer cette première ligne protectrice. Si les stresseurs rompent cette ligne de maintien en santé, le système est déstabilisé et se manifestera par la présence de symptômes. Pour pallier cet état FIGURE 1: T IRE DE O ULEVEY BACHMANN, 2018 de mauvaise santé, la prévention secondaire permet, par la détection précoce, d’agir rapidement sur la problématique. Puis, grâce au traitement somatique, l’état de santé de la personne est stabilisé. Finalement, c’est grâce à la prévention tertiaire que nous pouvons prétendre rétablir l’état de bien-être et de santé initiale et prévenir le risque de récidives. Conclusion de la problématique Nos recherches et appuis théoriques sur le sujet montrent divers aspects qui nous interpellent. Nous avons pu prendre conscience d’un manque d’information considérable quant au bon usage des tampons. Ceci tant au niveau des professionnels de la santé qui peinent à le diagnostiquer, qu’à la méconnaissance de cette maladie par les usagères de tampons. Nous pouvons dès lors affirmer l’importance de cette problématique dans un contexte de santé publique. Par le biais de ce travail, nous souhaitons formuler les meilleures recommandations possibles quant à l’utilisation de ce DIV afin de prévenir un SCTM. Question de recherche Après avoir délimité notre sujet de rédaction, nous avons formulé notre question de recherche à partir de la méthode « PICOT » afin de nous permettre une recherche d’articles dans les bases de données avec des mots-clés. Acronyme Termes anglais Termes français P Population Population cible I Intervention Intervention C Comparaison Comparaison O Outcomes Résultats cliniques T Time Temps 6 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Dans notre « PICOT », le « C » et le « T » sont absents, car nous ne comparons pas deux pratiques différentes et nous n’avons pas non plus de notion de temporalité. Acronyme Notre « PICOT » P Femmes de 12 à 30 ans qui utilisent des tampons I Éducation à la personne C O Sécurité des femmes, promotion et prévention de la santé T - Finalement, c’est grâce à l’élaboration de ce « PICOT » que nous avons pu formuler notre question de recherche qui est : Comment prévenir un syndrome de choc toxique menstruel et promouvoir la santé des femmes réglées de 12 à 30 ans utilisant des tampons ? Méthodologie Processus de recherche Base de données Suite à l’élaboration de notre « PICOT », nous avons traduit nos termes en anglais pour correspondre aux bases de données scientifiques. Ensuite, nous avons cherché à faire correspondre nos termes avec ceux du thésaurus. Ainsi, nous avons pu utiliser les bases de données se trouvant dans le tableau ci-dessous. Nous avons tiré la majeure partie de nos articles de PubMed. Par ailleurs, nous avons également utilisé d’autres moteurs de recherche pour diversifier la provenance de nos articles. Base de données Descripteurs CINAHL Toxic shoc syndrom / menstrual / tampon PubMed Google Scholar Google Toxic shoc syndrom / menstrual / tampon / staphyloccocus Syndrome choc toxique / menstruel / produits intravaginaux Systematic review / toxic syndrom Processus de sélection Afin de sélectionner minutieusement nos articles scientifiques, nous avons créé un tableau dans lequel nous avons inscrit nos critères d’inclusion et d’exclusion. 7 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Critères d’inclusion Critères d’exclusion Titres et abstracts pertinents Titres et abstracts non pertinents Articles parus entre 2010 et 2020 Articles parus avant 2010 Femmes dès 12 ans Femmes de plus de 30 ans révolus Femmes menstruées Femmes non menstruées Articles non payants Articles payants Articles écrits dans d’autres langues que le français, l’espagnol ou l’anglais Femmes qui n’utilisent pas de tampons Pas de lien avec le syndrome de choc toxique menstruel Articles écrits en français, espagnol et anglais Femmes qui utilisent les tampons Lien avec le syndrome de choc toxique menstruel Équation de recherche Afin de sélectionner les articles qui répondent le mieux à notre question de recherche, nous avons formulé une équation de recherche à partir de descripteurs et de l’opérateur booléen « AND ». Dans le tableau ci-dessous, nous avons utilisé cette équation de recherche, car c’est celle qui nous a fourni le plus de résultats concluants pour notre travail. Ce tableau de flux ne reflète pas l’intégralité des articles que nous avons recherchés, lus et retenus pour la réalisation de notre travail. En effet, nous avons trouvé d’autres articles pertinents dans d’autres bases de données. Nombres d’ articles exclus par la date Nombres d’ articles exclus par le titre Nombre d’ articles exclus par l’ abstract Nombre d’ articles lus Nombre d’ articles retenus Date de la dernière consultation ((toxic shock syndrome) AND staphylococcus) AND menstrual) Nombres de résultats trouvés Équation de recherche PubMed 235 188 34 6 7 5 17.04.2020 Cross-referencing Afin de trouver d’autres articles intéressants pour étoffer notre travail, nous avons utilisé la méthode du cross-referencing. Celle-ci consiste à analyser la bibliographie des articles que nous avons consultés afin de trouver davantage de lectures. En effet, cette méthode nous a permis d’obtenir des articles intéressants notamment au sujet de l’appui théorique issu des sciences infirmières. 8 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Résultats Au cours de nos recherches littéraires, nous avons constaté que le nombre d’articles scientifiques sur le sujet est faible. En effet, la médiatisation du SCTM a pris naissance dans les années 1980 suite au scandale des tampons Rely®. Quelques recherches ont alors fleuri durant la décennie suivante et ce, jusqu’au début des années 2000. Il faut attendre les années 2010 et le dévoilement public de nouveaux cas parfois graves pour que la communauté scientifique cherche à comprendre ce phénomène rare et pourtant potentiellement mortel. À travers notre travail et des articles retenus, nous souhaitons sensibiliser la population féminine et les professionnels de la santé aux bonnes pratiques liées aux menstruations. Nos articles N° Articles 1 Schlievert, P. M. (2019). Effect of non-absorbent intravaginal menstrual/contraceptive products on Staphylococcus aureus and production of the superantigen TSST1. European Journal of Clinical Microbiology & Infectious Diseases, 39(1), 31-38. https://doi.org/10.1007/s10096-019-03685-x 2 Berger, S., Kunerl, A., Wasmuth, S., Tierno, P., Wagner, K., & Brügger, J. (2019). Menstrual toxic shock syndrome: case report and systematic review of the literature. The Lancet Infectious Diseases, 19(9), e313-e321. https://doi.org/10.1016/s1473-3099(19)30041-6 3 LeRiche, T., Black, A. Y., & Fleming, N. A. (2012). Toxic Shock Syndrome of a Probable Gynecologic Source in an Adolescent : A Case Report and Review of the Literature. Journal of Pediatric and Adolescent Gynecology, 25(6), e133-e137. https://doi.org/10.1016/j.jpag.2012.08.011 4 Billon, A., Gustin, M. P., Tristan, A., Bénet, T., Berthiller, J., Gustave, C. A., … Lina, G. (2020). Association of characteristics of tampon use with menstrual toxic shock syndrome in France. EClinicalMedicine, 21, 1-6. https://doi.org/10.1016/j.eclinm.2020.100308 5 Schrag, C., & Kleger, G. (2011). Syndrome de choc toxique. Forum Médical Suisse ‒ Swiss Medical Forum, 11(45). https://doi.org/10.4414/fms.2011.07673 6 Barataud, D., Tristan, A., Ranc, A. G., Liet, J. M., Joram, N., Launay, E., …, Hubert, B. (2018). Signalement de cas groupés de syndromes de choc toxique staphylococcique d’origine menstruelle, Pays de la Loire, 2013 et 2016. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2, 31-44. Repéré à http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/2/2018_2_1.html 9 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Analyse critique des articles et synthèse des résultats 1 : Schlievert, P. M. (2019). Effect of non-absorbent intravaginal menstrual/contraceptive products on Staphylococcus aureus and production of the superantigen TSST-1. European Journal of Clinical Microbiology & Infectious Diseases, 39(1), 31-38. https://doi.org/10.1007/s10096-019-03685-x But de l’article Résultats principaux Intérêts pour notre problématique Rechercher les effets différentiels sur la croissance in vitro de S. Aureus et la production de TSST-1 lors d’utilisation de divers dispositifs intravaginaux tels que le diaphragme, le disque menstruel et les coupes menstruelles en comparaison avec l’usage du tampon.  La composition des dispositifs intravaginaux n’a pas d’effet sur la croissance de la bactérie ni sur le développement de la toxine.  Les tampons ne sont pas responsables de la croissance du S. Aureus par rapport aux témoins sans tampons.  Les tampons sont responsables d’une production accrue de la toxine TSST-1 suivant la quantité d’O2 se trouvant dans la fibre du produit.  Les dispositifs non absorbants n’augmentent pas la croissance de la bactérie, ni de la toxine, par rapport aux témoins n’utilisant pas de ce type de dispositifs.  Cette étude montre une corrélation entre le tampon et le développement du SCTM, particulièrement en fonction des capacités d’absorption des tampons.  Un SCTM occasionné par un DIV non absorbant est considéré comme une coïncidence.  L’article démontre les différences entre les tampons et les autres DIV dans leur implication au développement d’un SCTM.  Apport de preuves scientifiques testées en laboratoire sur l’implication des tampons dans un SCTM.  Quasi-exclusion des autres DIV dans l’implication d’un SCTM ce qui nous a permis de cibler notre problématique sur le tampon et non sur tous les DIV.  La composition des tampons ne permet pas de prédire la production de TSST-1.  La durée de port pour DIV non absorbant n’augmente pas le risque du SCTM. Prévention de la santé  Recommandation de ne pas utiliser de tampons si on souhaite réduire le risque au minimum.  En cas d’usage de tampon, il est recommandé d’utiliser celui de la plus faible absorption.  Changer de tampon toutes les 4 à 8 heures en alternance avec des serviettes hygiéniques. 10 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Schlievert, P. M. (2019). Effect of non-absorbent intravaginal menstrual/contraceptive products on Staphylococcus aureus and production of the superantigen TSST-1. European Journal of Clinical Microbiology & Infectious Diseases, 39(1), 31-38. Cet article qualitatif est paru en 2019 dans le Journal européen de microbiologie clinique et de maladies infectieuses. Il s’agit d’une revue interdisciplinaire qui documente les maladies infectieuses (European Journal of Clinical Microbiology & Infectious Diseases, 2020). L’auteur de cet article est un professeur américain spécialisé dans le domaine de la microbiologie qui préside et dirige le département de microbiologie et d’immunologie de l’université de l’Iowa depuis 2011 (Orcid, 2020). Cette étude a pour but de rechercher les effets des divers dispositifs intravaginaux sur la croissance in vitro de S. Aureus et la production de TSST-1 en comparaison avec les tampons. En plus de ces derniers, aux divers pouvoirs absorbants (normaux, super et super plus), d’autres DIV comme les coupes menstruelle et les diaphragmes ont été testés. Pour réaliser cette étude, trois tests distincts ont été utilisés : le flacon à agitation, le flacon stationnaire et la poche à tampon. Le premier flacon est agité à 200 tours/minute pour observer si la composition des dispositifs testés influence ou non la production de la toxine du SCT. Pour les deux autres méthodes, l’objectif est de reproduire un environnement vaginal afin d’exposer les tampons à l’O2 et de comprendre son implication dans le SCTM. Les tampons ont été testés selon ces trois méthodes sur une durée de 8 heures, qui est la limite supérieure de port conseillée. Au terme de ces 8 heures, les chercheurs ont conclu « qu’il n’y avait pas de différence dans les quantités de TSST-1 entre les tampons en rayonne et en coton, quelle que soit leur capacité d’absorption ». (Schlievert, 2019, p. 33) Nous comprenons donc que selon cette étude, il n’y a pas de corrélation entre la composition des tampons, leur taux d’absorption et la quantité de TSST-1 produite. Cependant, de grandes disparités de TSST-1 ont été observées selon la méthode utilisée. En ce qui concerne les diaphragmes, la toxine n’a pas été observée. Les disques et coupes menstruelles présentent un taux de TSST-1 nettement inférieur aux tampons mais sont comparables entre eux. Lors de l’analyse de cet article, nous avons noté que l’auteur ne déclare aucun conflit d’intérêt. La recherche a bénéficié d’un financement de l’université de l’Iowa, établissement où exerce l’auteur. Nous émettons donc une légère retenue sur ce point. De plus, cet article est une étude cas-témoins et selon l’échelle des niveaux d’évidence scientifique des écrits, elle se situe au niveau 4 sur 5. A. Bachmann (communication personnelle [Présentation PowerPoint], 23 avril 2020). 11 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor 2 : Berger, S., Kunerl, A., Wasmuth, S., Tierno, P., Wagner, K., & Brügger, J. (2019). Menstrual toxic shock syndrome: case report and systematic review of the literature. The Lancet Infectious Diseases, 19(9), e313-e321. https://doi.org/10.1016/s1473-3099(19)300416 But de l’article Passer en revue la littérature publiée entre 1978 et 2018 et présenter le cas d'une jeune femme de 23 ans ayant été mal diagnostiquée lors de sa première visite à l’hôpital. Le diagnostic de SCTM a été posé lors de sa seconde admission aux urgences. Mise en évidence des antécédents (ATCD) de cette jeune femme pour aiguiller le diagnostic. Résultats principaux Intérêts pour notre problématique  Le SCTM est initialement mal diagnostiqué car il est Recommandations pour les praticiens rare et sa symptomatologie est similaire à un état  Le diagnostic de SCTM devrait toujours être grippal au premier abord. envisagé lorsqu'une femme porte des tampons.  L’équipe médicale doit être vigilante sur l’anamnèse  Le SCTM reste avant tout un diagnostic clinique, sans négliger l’aspect gynécologique dans et sa reconnaissance, voire sa prévention, exige l’investigation primaire et lors de l’évaluation clinique que le corps médical et les femmes en période de des femmes. menstruation soient informés des risques potentiels des produits d'hygiène féminine.  Le CDC a établi des critères diagnostiques pour le SCTM. Cependant, une inflexibilité entre ces derniers  Suite à un SCTM, les patientes ne devraient plus et la symptomatologie de la patiente peut induire à un jamais porter de tampons et devraient être mauvais diagnostic, un retard ou une erreur de réexaminées lors de consultation de suivi. traitement pouvant entraîner le décès de la personne.  Examen physique approfondi, voire imagerie.  Au moins 18 à 25% des S. aureus portent un gène  Élimination des DIV ou autres foyers infectieux. codant pour la TSST-1. Facteurs de risques  Le développement d'un vaccin contre le S. aureus  Colonisation avec le S. aureus positif à la TSST-1. reste intéressant, notamment en raison de la menace  Utilisation de tampons. mondiale que représentent les souches de S aureus  Insuffisance ou absence d’anticorps contre la résistantes aux antibiotiques. toxine.  Les femmes qui n'ont pas d'anticorps protecteur contre  Colonisation à Gram négatif. le TSST-1 et qui utilisent des produits d'hygiène féminine semblent être les plus exposées au risque de développement de SCT. 12 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Berger, S., Kunerl, A., Wasmuth, S., Tierno, P., Wagner, K., & Brügger, J. (2019). Menstrual toxic shock syndrome: case report and systematic review of the literature. The Lancet Infectious Diseases, 19(9), e313-e321 Cet écrit est une revue systématique de littérature publiée entre 1978 et 2018 et le rapport d’un cas d’une jeune femme de 23 ans qui s’est présentée deux fois à l’hôpital avec une symptomatologie identique. C’est lors de sa seconde visite à l’hôpital qu’elle a été correctement diagnostiquée. Cet article est paru en septembre 2019 dans la revue mensuelle The Lancet Infectious Diseases qui : Est reconnue comme étant un forum mondial, faisant autorité et indépendant pour la recherche et l'opinion sur les maladies infectieuses de la plus haute qualité, couvrant des domaines tels que le traitement et la recherche sur le VIH/sida, la résistance aux antibiotiques, les infections émergentes et la santé publique (The Lancet Infectious Diseases, 2020). Cet article est le fruit de la collaboration entre les Services de médecine interne des hôpitaux de Berne et de Zürich, ainsi que le Département de pathologie de l’école de médecine de New York, États-Unis. Le but n’est pas explicite, mais selon nous, son objectif est de sensibiliser la communauté médicale à l’existence du SCTM, qui est très souvent mal diagnostiqué, et de ce fait, le traitement adapté est retardé. Ils n’ont pas motivé les raisons pour lesquelles ils se sont focalisés sur cette patiente. En revanche, les auteurs citent les mots clés utilisés pour faire des recherches de littérature dans PubMed, ainsi que les critères retenus pour la sélection des cas à étudier. Nous avons sélectionné cet article pour notre travail, car c’est une revue systématique de la littérature. Cela représente un haut niveau de preuve, et son contenu est également complet et riche en informations. Les auteurs expliquent à la fois la physiopathologie, les facteurs de risque, les thérapies et la symptomatologie de ce syndrome. Ils mettent en avant l’importance de ne pas sous-estimer les signes et symptômes des patientes. Un élément essentiel que nous retenons, est que le respect rigoureux des critères du CDC dans le passé a pu conduire à une sous-déclaration de la maladie, ce qui a finalement abouti à la prévalence apparemment faible de la maladie. 13 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor 3 : LeRiche, T., Black, A. Y., & Fleming, N. A. (2012). Toxic Shock Syndrome of a Probable Gynecologic Source in an Adolescent : A Case Report and Review of the Literature. Journal of Pediatric and Adolescent Gynecology, 25(6), e133-e137. https://doi.org/10.1016/j.jpag.2012.08.011 But de l’article Description d’un cas de SCTM chez une jeune femme de 15 ans. Mise en évidence que le SCTM peut passer inaperçu et donc un mauvais diagnostic est possible. Résultats principaux Intérêts pour notre problématique  Les anticorps spécifiques à la TSST-1 se développent Recommandations pour les praticiens dans les premiers cycles de la vie. Cependant, les  Le SCTM doit être pris en compte dans le diagnostic personnes à risque sont celles qui n’ont pas développé différentiel d’une personne présentant des signes cette immunité. de septicémie et de choc, en particulier s’il y a des ATCD de menstruations récentes et d’utilisation de  Le seul facteur de risque identifiable chez cette jeune tampons. femme était l’utilisation de tampons pendant les règles une semaine avant l’apparition des symptômes.  Une intervention précoce dans ces cas est essentielle pour améliorer la survie et réduire la  C’est durant la période péri menstruelle qu’apparaissent morbidité du SCTM. les symptômes, excepté la desquamation qui apparaît dans la phase de convalescence.  La maladie se manifeste sous une forme plus légère pour les personnes qui sont prises en charge rapidement, ou qui ont une immunité partielle pour lutter contre la TSST-1. 14 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor LeRiche, T., Black, A. Y., & Fleming, N. A. (2012). Toxic Shock Syndrome of a Probable Gynecologic Source in an Adolescent : A Case Report and Review of the Literature. Journal of Pediatric and Adolescent Gynecology, 25(6), e133-e137. Cet article est à la fois un rapport de cas et une revue de littérature. Il a été rédigé en collaboration entre l’Université du Queen’s, Département de gynécologie et d’obstétrique, aux États-Unis et l’Hôpital d’Ottawa au Canada. Il a été publié au terme de l’année 2012 dans le Journal de gynécologie pédiatrique et adolescente, revue nord-américaine qui regroupe des articles, des études et des revues de littérature. Le but de cet écrit n’est pas clairement défini, mais à la suite d’une lecture assidue, nous sommes en mesure de dire que les auteurs attirent l’attention des professionnels de la santé sur l’importance d’inclure le SCTM dans le diagnostic différentiel. Plus la prise en charge est rapide, plus le taux de survie des patientes augmente. La méthodologie utilisée pour la réalisation de cet écrit n’est pas explicitée. Nous déduisons que le cas présenté a été sélectionné, car il ne correspond pas aux critères classiques du CDC en matière de SCTM. En revanche, le choix de ce cas nous semble pertinent, car il attire l’attention du corps médical sur le fait que les critères du CDC restent indicatifs et non exhaustifs. De plus, nous notons qu’à nouveau la symptomatologie de cette patiente ne corrèle pas en tous points avec les critères du CDC. Nous n’avons guère plus d’informations sur l’aspect éthique de cet article. En effet, il n’est pas mentionné un quelconque financement ou une commission d’éthique qui aurait approuvé ledit article. Ce manque d’informations constitue un biais non négligeable. 15 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor 4 : Billon, A., Gustin, M. P., Tristan, A., Bénet, T., Berthiller, J., Gustave, C. A., … Lina, G. (2020). Association of characteristics of tampon use with menstrual toxic shock syndrome in France. EClinicalMedicine, 21, 1-6. https://doi.org/10.1016/j.eclinm.2020.100308 But de l’article Examiner la relation entre l’utilisation de tampon et le SCTM chez des femmes en France et âgées entre 12 et 30 ans. Résultats principaux Intérêts pour notre problématique  Les femmes ayant été diagnostiquées de SCTM ont Promotion et prévention de la santé utilisé plus fréquemment des tampons : pendant plus  Il est conseillé aux femmes de porter un tampon de 6 heures, pendant la nuit ou sans lecture de la pendant une durée maximale de 6 heures et non de notice d’utilisation. 8 heures comme indiqué dans les notices.  Dans l’analyse univariée, le risque de SCTM est deux  Recommandation de l’utilisation de SH ou de fois plus élevé avec l’usage de tampons pendant plus culottes menstruelles plutôt que des tampons de 6 heures consécutives, et trois fois plus pendant pendant la nuit. la nuit, soit 8 heures.  Il est fondamental d’instaurer dès la ménarche une  Les femmes qui ont lu la notice d’emballage ont hygiène rigoureuse quant à l’utilisation des signalé une durée d’utilisation de tampon inférieure à tampons. Ceci afin d’influencer positivement les 8 heures. habitudes menstruelles à l’âge adulte.  Le risque de SCTM peut augmenter à partir de 6h  Les professionnels de la santé ne sont que très peu d’utilisation et dès 8 heures de port de tampon. sollicités dans la transmission d’information à ce sujet.  L’éducation au sujet de l’utilisation des tampons doit encore être améliorée. 16 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Billon, A., Gustin, M.-P., Tristan, A., Bénet, T., Berthiller, J., Gustave, C. A., … Lina, G. (2020). Association of characteristics of tampon use with menstrual toxic shock syndrome in France. EClinicalMedicine, 21, 1-6. C’est un article quantitatif, étude cas-témoin qui se situe au niveau 4 sur 5 selon l’échelle des niveaux d’évidence scientifique des écrits. Il a été publié dans le journal hebdomadaire indépendant The Lancet en 2020. Ce journal a été créé en 1823 et « s'efforce de rendre la science largement accessible afin que la médecine puisse servir et transformer la société et avoir un impact positif sur la vie des gens » (The Lancet, 2020). L’article a été rédigé par des médecins français exerçant à l’Université de Lyon et a pour but de caractériser l’utilisation des tampons, d’utiliser les résultats des recherches et d’améliorer la santé des femmes en regard de bonnes pratiques. Pour réaliser cette étude, les femmes sélectionnées ont dû répondre à un questionnaire lié à leurs connaissances sur la thématique des tampons et du SCTM. Ce questionnaire peut constituer un potentiel biais dans cette étude, car il oriente les femmes avec des questions précises sur le sujet. Pour ce faire, ils ont réalisé une étude cas-témoins, avec comme cas : 55 femmes ayant reçu le diagnostic de SCTM et comme témoins : 126 femmes en bonne santé. Les principaux résultats illustrent que 62% des cas portaient un tampon pendant plus de 6 heures, contre 41% des témoins (p = 0.02). Ensuite, 77% des femmes ayant souffert du SCTM portaient un tampon pendant la nuit alors que 54% des témoins avaient la même pratique (p = 0.006). Finalement, 65% des cas ne lisent pas ou ne suivent pas la notice d’emballage contre 42% des témoins (p = 0.006). Selon ces analyses, la probabilité de développer un SCTM est deux fois plus importante si le tampon est porté sur une durée de 6 heures ou plus, et qu’il est trois fois plus dangereux de laisser un tampon durant la nuit. Ces résultats témoignent que les femmes prennent quotidiennement des risques potentiellement mortels alors que les menstruations font partie intégrante de leur vie. Nous avons été interpellées par ce constat et selon nous, il est fondamental que les jeunes femmes adoptent dès la ménarche une hygiène rigoureuse quant à l’utilisation des tampons, afin d’influencer positivement les habitudes à l’âge adulte. C’est pour cela que nous avons axé notre question de recherche sur l’enseignement et la prévention que nous pourrions offrir aux femmes menstruées. 17 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor 5 : Schrag, C., & Kleger, G. (2011). Syndrome de choc toxique. Forum Médical Suisse ‒ Swiss Medical Forum, 11(45), 805-807. https://doi.org/10.4414/fms.2011.07673 But de l’article Résultats principaux Intérêts pour notre problématique Description de la physiopathologie du SCTM et du SCT non menstruel. Différenciation de la maladie suivant le type de bactérie. Explication de la symptomatologie, de la physiopathologie et des traitements.  Des exotoxines bactériennes jouent un rôle central dans la pathogenèse du SCT staphylococcique et du SCT streptococcique. Ces exotoxines agissent comme des superantigènes, qui provoquent rapidement une activation massive du système immunitaire.  La pose précoce du diagnostic et l’initiation immédiate d’un traitement sont essentielles.  Il n’existe encore aucun traitement causal capable de neutraliser l’activité superantigénique.  Richesse et précision des mécanismes physiopathologiques.  Mise en évidence de la symptomatologie présentée par les femmes lors d’un SCTM.  Chez 95% des femmes qui font un SCTM, les symptômes se manifestent déjà au cours des menstruations.  Mise en avant de l’importance d’un diagnostic précoce et d’une prise en soins immédiate. 18 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Schrag, C., & Kleger, G. (2011). Syndrome de choc toxique. Forum Médical Suisse ‒ Swiss Medical Forum, 11(45), 805-807. Ce curriculum, article scientifique, contribue à la formation continue des médecins suisses. Il a été publié en 2011 dans la revue de formation professionnelle médicale suisse : Swiss Medical Forum (SMF). En plus d’être la revue médicale la plus lue en Suisse, le SMF représente également l’organisme officiel de la Fédération des Médecins Suisses (Swiss Medical Forum [SMF], 2020). Les auteurs de cet article, Dr. Schrag et Dr. Kleger font partie de l’unité des soins intensifs médicaux de l’Hôpital cantonal de Saint-Gall. Le but de cet article est de présenter quelques données épidémiologiques sur les SCT, selon leur origine bactériologique. De plus, on différence le SCTM du SCT non menstruel ainsi que leur physiopathologie. Cet article présente la symptomatologie détaillée de la maladie. Finalement, cet écrit scientifique rapporte d’avantages d’informations sur les traitements du SCT et du SCTM. Cet article n’est pas une étude donc nous ne nous sommes pas basées sur celui-ci pour avoir des résultats de recherche mais plutôt pour nourrir notre savoir sur le sujet. Il fait partie des premiers documents que nous avons trouvé et nous a permis de nous documenter sur le SCTM. Nous avons aussi été motivées à le retenir car c’est un article suisse, et nous n’avons à ce jour que très peu de littérature locale sur cette thématique. 19 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor 6 : Barataud, D., Tristan, A., Ranc, A. G., Liet, J. M., Joram, N., Launay, E., …, Hubert, B. (2018). Signalement de cas groupés de syndromes de choc toxique staphylococcique d’origine menstruelle, Pays de la Loire, 2013 et 2016. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2, 31-44. Repéré à http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/2/2018_2_1.html But de l’article Signalement de 5 cas groupés de SCTM en France entre 2013 et 2016. Description des cas signalés en termes de signes cliniques, résultats bactériologiques et de facteurs de risques. Résultats principaux Intérêts pour notre problématique  Parmi les 5 cas de SCTM, 3 étaient Promotion et prévention de la santé certains et 2 autres probables mais  Le SCTM doit être évoqué chez des jeunes femmes, sans confirmés par la bactériologie. antécédents particuliers, utilisant des tampons en période menstruelle.  Une mauvaise utilisation du tampon a été décrite : le tampon était porté la nuit (>8h)  Lire la notice d’utilisation des tampons et suivre toutes les par 4 cas et utilisé avant la date attendue instructions. Avoir une hygiène des mains rigoureuse lors des règles pour 1 cas. de l’insertion et retrait du tampon ainsi que choisir le tampon au plus petit pouvoir absorbant selon le flux  L’ensemble des cas présentait un risque menstruel. accru de récidive impliquant d’éviter l’utilisation de tampons vaginaux.  Si la patiente à déjà fait un SCTM, il faut éviter une nouvelle utilisation de tampons.  4 cas sur 5 utilisaient des tampons au pouvoir absorbant « Super-Super+ ».  Changer de tampon toutes les 4 à 8 heures et éviter d’en porter la nuit. Alterner entre les SH et le tampon.  Le risque de développer un SCTM est le plus souvent associé à une mauvaise  Attendre le début des règles avant d’insérer un tampon. utilisation des tampons.  Ne pas user comme mesure de prévention pour anticiper l’arrivée du flux menstruel. Recommandations pour la pratique  Une suspicion de SCTM doit être envisagée chez les adolescentes présentant un syndrome de choc associé à des menstruations récentes et à l’utilisation de tampons.  Retirer rapidement le tampon et l’envoyer au laboratoire pour des analyses bactériologiques.  Évaluer le risque de récidive par une recherche d’anticorps contre la TSST-1.  Prévention du risque de récidive sur une nouvelle utilisation de tampons. 20 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Barataud, D., Tristan, A., Ranc, A. G., Liet, J. M., Joram, N., Launay, E., …, Hubert, B. (2018). Signalement de cas groupés de syndromes de choc toxique staphylococcique d’origine menstruelle, Pays de la Loire, 2013 et 2016. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, (2), 31-44. Cet article qualitatif présente un signalement de cas groupés de SCTM en France, dans la région de la Loire. Cet écrit a été publié dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire, par Santé Publique France. Ce dernier a été rédigé par plusieurs auteurs d’origines professionnelles différentes regroupant la santé publique et la médecine. Le but de celui-ci est d’exposer les 5 cas signalés de SCTM entre 2013 et 2016, de mettre en lien une symptomatologie commune ainsi que des résultats de laboratoire et des facteurs de risques. Les 5 cas présentés dans cet article étaient définis selon les critères du CDC. Initialement, 3 cas étaient confirmés par la présence de tous les symptômes caractéristiques, et 2 étaient des cas probables car elles n’avaient pas présenté de symptômes dermatologiques. De plus, la méthode comprend 3 parties différentes. Premièrement, une investigation épidémiologique a été effectuée par le biais de sélection via les critères du CDC comme mentionné précédemment. Ensuite, les 5 femmes ont répondu par téléphone à un questionnaire sur diverses questions incluant la démographie, la clinique et biologie ainsi que des informations sur leur usage de tampons. Deuxièmement, une investigation microbiologique a été effectuée. Et finalement, les chercheurs ont investigué auprès d’autres hôpitaux si d’avantages de cas de SCTM seraient survenus sans avoir été décelés. Cet article est intéressant, car les résultats obtenus suite aux questionnaires démontrent une mauvaise utilisation commune de tampons. Quatre cas sur cinq ont décrit une utilisation de tampons durant la nuit, pendant une durée supérieure à 8 heures. Un cas rapportait l’utilisation des tampons avant l’arrivée du flux menstruel. Grâce à la bactériologie, une confirmation des cas a pu être effectuée et a démontré que, malgré la non-apparition des symptômes dermatologiques tardifs, le diagnostic du SCTM n’est pas à exclure. Nous pouvons mettre en lien l’article 3 et celui-ci, car ils démontrent que les critères du CDC ne sont pas exhaustifs. Finalement, les investigations microbiologiques ont démontré un risque de récidive accru liée à une faiblesse immunitaire commune. Nous n’avons guère plus d’information sur l’aspect éthique de cet article. Cette étude a retenu notre attention car elle donne des recommandations pour les femmes ainsi que pour les professionnels de la santé. Ceci reflète bien nos intentions dans le contexte de ce travail. 21 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Discussions et perspectives Dans ce chapitre, nous exploitons les analyses précédentes de façon à répondre à notre question de recherche qui est : comment prévenir un syndrome de choc toxique menstruel et promouvoir la santé des femmes réglées de 12 à 30 ans utilisant des tampons ? Nous commençons par souligner les convergences et divergences des articles que nous avons analysés pour ensuite émettre des recommandations pour la pratique infirmière en lien avec le modèle théorique de Betty Neuman et finalement, nous clôturons ce chapitre par la réponse à notre question de recherche, et proposons des suggestions pour des recherches ultérieures, tout en exposant les limites de notre travail. Convergences et divergences entre les articles Nous constatons que tous les articles démontrent un lien entre l’utilisation de tampons et un syndrome de choc toxique menstruel. De plus, ils tendent à se rejoindre, notamment sur l’importance d’une prise en soin holistique des patientes. En effet, plusieurs auteurs constatent que les critères diagnostiques du CDC sont une référence incontestable, mais que chaque personne peut présenter une symptomatologie qui lui est propre. Deux articles mettent en lien que les femmes n’ayant pas ou peu d’anticorps sont à risque de développer un SCTM. De plus, les articles se rejoignent quant au risque de récidive élevé dans cette population. Il semblerait que ces femmes ne produiraient pas les anticorps nécessaires, même après un premier épisode. Finalement, nous nous apercevons que la moyenne du temps de port recommandé se situe autour des 4 heures. Nous notons que les données épidémiologiques sont un point de divergence important entre tous les articles. En effet, le fait que ce syndrome ne soit pas correctement diagnostiqué et qu’il ne soit pas à déclaration obligatoire biaise le nombre réel de cas. Ces deux éléments sont selon nous une explication possible à cette divergence, et ces chiffres ne sont par conséquent pas représentatifs de cette problématique dans le monde. Modèle théorique de Betty Neuman Dans notre problématique nous expliquons le modèle de Betty Neuman, car il est centré sur la prévention et promotion de la santé. En effet, la charpente de ce modèle est faite d’un noyau et de ses différentes lignes de défenses. Celles-ci représentent les trois types de prévention que l’on peut faire à différents moments pour empêcher un déséquilibre dans ce système. 22 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Grâce aux articles que nous avons retenus pour notre travail, nous avons pu identifier les éléments du modèle pour l’appliquer à notre problématique. Premièrement, nous avons identifié et associé les stresseurs aux tampons ainsi qu’à leur mauvaise utilisation. La ligne flexible de défense représente les d’utilisation des l’enseignement des recommandations tampons et bonnes pratiques aux femmes. Ces indications sont mentionnées dans tous les écrits scientifiques que nous avons exploités. Nous pouvons prétendre qu’en renforçant la ligne flexible de défense par la promotion des bonnes pratiques d’usage, le stresseur sera neutralisé et ne pourra donc pas traverser la ligne normale de défense représentée par la personne en bonne santé. Il nous semble pertinent de mettre tout cela en lien avec la salutogénèse qui souligne l’importance de l’identification des FIGURE 2 : SCHEMA MODIFIE PERSONNELLEMENT stresseurs par la personne, afin de renforcer davantage cette première ligne de défense. Le rôle infirmier prend toute son importance, car c’est par le biais de nos enseignements que nous accompagnons ces femmes dans l’acquisition de nouvelles connaissances favorables à leur santé. Nous tendons ici vers un objectif commun faisant partie intégrante du modèle de Neuman. Pour ces interventionslà, nous nous référons à la prévention primaire. Toutefois, il est possible que les stresseurs pénètrent la ligne normale de défense induisant ainsi l’apparition de symptômes. Nous observons à ce moment-là une mauvaise santé et allons agir au niveau de la ligne de résistance. La prévention secondaire a pour but de protéger le noyau et renforcer les ressources de la personne. Pour ce faire, deux moyens sont utilisés. Premièrement, un dépistage précoce des symptômes par les utilisatrices de tampons. En effet, il est fondamental que ces femmes ne banalisent pas l’apparition de symptômes inexpliqués en période périmenstruelle. Une consultation médicale à ce moment-là permettrait une prise en soin précoce et diminuerait l’impact du SCTM au niveau multisystémique. 23 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Ensuite, il est fondamental pour les professionnels de la santé d’effectuer une anamnèse détaillée incluant les aspects gynécologiques. Cela permettrait ainsi d’émettre un diagnostic différentiel de SCTM. En parallèle, le traitement des symptômes permet de rétablir la ligne normale de défense. Finalement, la prévention tertiaire s’adresse aux soignants. Il s’agit d’éducation thérapeutique au patient (ETP) et de rééducation visant la stabilisation durable de l’état de santé de la patiente. En effet, suite à un SCTM le risque de récidive est non négligeable. C’est pourquoi il est aussi important de s’assurer de la bonne compréhension de ces risques de récidive par la patiente. Quant à la rééducation, un suivi médical suite à cet épisode de choc permettrait de s’assurer d’un bon rétablissement de manière durable et de pouvoir dépister rapidement un nouvel épisode si cela devait se reproduire. Recommandations pour la pratique À la suite de nos recherches, analyses et discussions, nous pouvons énumérer un certain nombre de recommandations pour la pratique. Dans un premier temps, celles-ci s’adressent directement aux utilisatrices de tampons. Ensuite, nous abordons les recommandations concernant les professionnels de la santé afin qu’ils puissent apprivoiser au mieux ce sujet. Les sections suivantes sont en relation avec le modèle théorique de Betty Neuman et s’organisent selon les 3 types de prévention. Finalement, nous exposons les limites de nos recommandations. Avant toute chose, nous souhaitons brièvement exposer un fait qui nous semble pertinent. Nous nous sommes interrogées sur les coûts induits par les menstruations au cours de la vie d’une femme. Auparavant, nous pensions que les tampons étaient moins onéreux que les SH. Cependant, nos calculs nous ont prouvé le contraire. De l’émission À Bon Entendeur (2015), il en est ressorti une utilisation de tampons et de SH de 11'000 à 15'000 au cours de la vie menstruée d’une femme. Pour nous rendre compte des coûts que cela représente, nous avons choisi la marque Tampax® et Always® vendus à la Migros au prix d’environ CHF 5.- la boîte de 22 tampons, et CHF 4.- les 28 SH. Nous remarquons qu’en plus d’être dangereux, les tampons sont plus chers. Nous avons basé notre calcul sur l’utilisation de 13'000 produits d’usage féminin. Au final, l’usage plus coûteux des tampons représente une différence d’environ CHF 900.- par rapport aux SH dans la vie d’une femme menstruée. Bien que notre calcul soit approximatif et non représentatif de toutes les marques disponibles sur le marché, cet argument économique rejoint le but de notre travail. Cependant, pour un aspect plus écologique et également économique, nous pensons que la culotte menstruelle est une bonne alternative. 24 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Prévention primaire Pour rappel, la prévention primaire sert à renforcer la ligne flexible de défense qui protège notre état de santé. En premier lieu, les tampons sont livrés avec une notice d’utilisation. Il est important que les usagères prennent le temps de la lire et de la comprendre. Il y figure notamment les instructions de mise en place et de retrait du tampon, mais nous avons également été attentives au fait que le SCTM y est mentionné. De plus, nous recommandons un lavage minutieux des mains avant et après la manipulation de tout DIV afin d’éviter l’introduction d’agents pathogènes dans le vagin. Il est important de souligner que les jeunes femmes sont sensibles aux tendances ongulaires actuelles et ont de longs ongles manucurés sous lesquels se logent poussière, bactéries, etc. Nous sommes partagées quant à l’utilisation ou non d’un applicateur. Nous leur recommandons d’utiliser l’applicateur lors de l’introduction d’un tampon. Le risque de lésions au niveau de la muqueuse vaginale nous semble moins important avec ce dernier en comparaison avec une introduction de tampon sans applicateur en présence de prothèses ongulaires. D’autre part, selon tous les articles sur lesquels nous nous sommes basées, l’applicateur est également responsable de ce type de blessures. C’est pourquoi cette recommandation doit s’adapter et être personnalisée pour chaque femme en regard des mains de chacune. En sus, l’utilisation de DIV est déconseillée en cas de lésions vaginales antérieures. Une introduction de ceux-ci augmente le risque infectieux. Nous mettons en garde les usagères qu’anticiper l’arrivée d’un flux menstruel par l’introduction d’un tampon engendre un risque accru de SCTM. En effet, celui-ci n’absorbant aucun flux, il n’est d’aucune utilité et introduit un bolus d’O 2 dans ce milieu anaérobique. Ce geste expose ces femmes à un risque de SCTM pouvant être pallié par le port d’une SH ou d’une culotte menstruelle. Barataud et al. (2018), rapportent que dans 80% des cas de SCTM qu’ils signalent, les femmes utilisaient des tampons au pouvoir absorbant important (super et super-plus). Selon les différents écrits, il est souvent recommandé de ne pas porter un tampon au-delà d’une durée de 6 à 8 heures. En revanche, l’Anses (2019) conseille un port de 4 à 6 heures afin de limiter au maximum le risque d’un choc toxique. Pour réduire davantage ce risque, il faut choisir le tampon au plus petit pouvoir absorbant en fonction du flux, car la quantité d’oxygène présente dans la fibre du tampon dépend de la taille de celui-ci. D’autre part, nous conseillons vivement d’alterner tampons et SH afin de réduire le nombre quotidien de tampons. 25 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Dans la continuité de cette recommandation, nous déconseillons fortement de porter un tampon pendant la nuit, car la durée de sommeil dépasse généralement les 6 heures ; celuici peut être aisément remplacé par une serviette hygiénique ou une culotte menstruelle. Nous souhaitons également mettre en garde les usagères qu’il est impératif de retirer le tampon usagé avant d’en introduire un nouveau. Pour conclure la prévention primaire, nous encourageons les jeunes femmes à solliciter leurs ressources, telles que les membres de leur famille, les infirmières scolaires, les gynécologues, ou tout autre personne pouvant répondre à leurs interrogations et les guider vers une utilisation sécuritaire des produits d’usage féminin. L’ultime recommandation que nous pouvons émettre, serait de bannir l’utilisation des tampons et de tout DIV afin d’écarter tout risque de développer un syndrome de choc toxique menstruel. Prévention secondaire En second lieu, la prévention secondaire est exposée selon deux axes : pour les utilisatrices et pour le personnel médical. Ce type de prévention s’applique aux deux pôles, car la détection précoce devrait pouvoir se faire par l’utilisatrice des tampons au moyen de nos recommandations ci-après mais également par l’équipe soignante qui la prendra en soin. Pour la femme, une banalisation de symptômes inexpliqués tels que ceux d’un état grippal ou d’une baisse d’état général en période périmenstruelle peut lui être fatale, car la défaillance multisystémique se sera déjà installée. Dans ce cas, il est impératif qu’elle retire immédiatement le DIV et qu’elle consulte un service de santé dans les plus brefs délais. C’est par la connaissance et la prise de conscience du danger que peuvent engendrer les tampons, que les femmes sauront prêter une attention particulière à l’apparition de symptômes et donc agir le plus tôt possible pour préserver leur santé. Quant au personnel médical, la première recommandation essentielle est d’effectuer une anamnèse détaillée incluant l’aspect gynécologique chez les femmes réglées. Les questions suivantes doivent être abordées : Depuis quand présentez-vous cette symptomatologie ? De quand datent les dernières menstruations ? Avez-vous utilisé des tampons ? o Si oui, quand et pendant combien de temps sont-ils restés en place ? Avez-vous déjà présenté des symptômes similaires en période périmenstruelle ? o Si oui, quand et sous quelle forme ? 26 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Pour compléter cette investigation, un examen physique approfondi est préconisé, ainsi qu’un recours à l’imagerie médicale si nécessaire pour détecter le corps étranger à l’origine du choc. Si la patiente porte un DIV, il est impératif de le retirer immédiatement et de l’envoyer au laboratoire pour une analyse bactériologique. Sachant que le SCTM est souvent mal diagnostiqué, il faut que cette pathologie soit incluse comme diagnostic différentiel chez les femmes réglées. Son évolution pouvant être très rapide, le diagnostic et une intervention précoce sont essentiels et requièrent une prise en soin immédiate. Prévention tertiaire Finalement, la prévention tertiaire s’adresse aux soignants quant à l’élaboration de leur ETP. Elle a pour but de prévenir une récidive de SCTM auprès des femmes déjà touchées par ce syndrome. Ce risque étant élevé, il est primordial qu’elles puissent identifier les symptômes évocateurs d’un nouvel épisode. C’est au travers de l’ETP que nous transmettons aux patientes l’importance d’une autoévaluation de leur état de santé. Nous nous assurons aussi par ce biais-là de la bonne compréhension des recommandations émises. Nous leur déconseillons par ailleurs d’utiliser à nouveau des tampons, et de se rendre rapidement dans une unité médicalisée si elles suspectent une récidive. Comme explicité précédemment avec le modèle de Neuman, un suivi médical permet de s’assurer de la bonne rééducation des patientes et de pouvoir détecter précocement l’apparition de nouveaux symptômes s’ils ne sont pas perçus au préalable par la patiente. Finalement, afin d’avoir connaissance du risque de récidive personnel, il peut être intéressant de rechercher la présence d’anticorps dirigés contre la TSST-1. Limites des recommandations Nous avons conscience que nos recommandations se confrontent à des limites. Premièrement, nous pensons qu’il est possible que les adolescentes minorent les risques sous-jacents de nos recommandations. Ensuite, malgré tous nos conseils qui tendent vers une utilisation minime des tampons, ils restent plus confortables que les SH. Ces dernières ainsi que la culotte menstruelle ne sont pas invisibles comme le tampon ou la coupe menstruelle. En effet, ceux-ci peuvent laisser transparaître leur présence au travers des vêtements. Nous supposons qu’il puisse être gênant de parler de ce sujet avec des membres de sa famille ou avec un professionnel de la santé. C’est probablement ainsi que le manque d’information notifié au travers de nos articles trouverait une explication. 27 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Suite aux recommandations adressées aux praticiens, la grande limite que nous observons est l’accessibilité à les introduire sur le terrain. Nous avons pu d’ores et déjà sensibiliser notre entourage professionnel et personnel au sujet de cette problématique. Cependant, la modification de protocoles médicaux ne relève actuellement pas de nos compétences. Suggestions de recherches ultérieures et perspectives pour la pratique Nous trouverions intéressant qu’en Suisse le SCTM devienne une maladie à déclaration obligatoire afin d’avoir des données épidémiologiques locales et de mieux cerner le degré de cette problématique. D’ailleurs, il serait intéressant que tous les pays déclarent ces cas, et de facto, il ne serait plus méconnu de tous. Suite à la lecture de nos articles, nous pouvons affirmer que le SCTM est mal diagnostiqué. Cela implique un faible nombre de cas connus et par conséquent un manque d’information aux professionnels de la santé autour de ce syndrome. Ainsi, eux-mêmes ne transmettront pas ces recommandations aux patientes s’ils n’en ont pas connaissance, ou ne font pas le lien avec cette pathologie. De plus, nous pensons que sensibiliser les jeunes femmes sur les recommandations d’utilisation du tampon par le biais de l’infirmière scolaire et/ou l’association PROFA, permettrait d’instaurer des bonnes pratiques dès la ménarche, afin de perpétuer la transmission desdites pratiques au fil des générations. Afin d’y parvenir, nous avons réfléchi à un projet en collaboration avec les deux entités susmentionnées. Nous proposons d’introduire dans les classes d’élèves dès 10-12 ans, le passage de l’infirmière scolaire ou PROFA afin d’aborder avec les jeunes filles le sujet des menstruations et des risques liés à l’utilisation de certains produits d’hygiène féminine. Nous pensons que la séparation des élèves par sexe engendrerait une facilité d’expression et davantage d’attention sur la thématique. Les jeunes filles pourraient de ce fait participer sans avoir d’appréhension quant au regard des garçons de la classe. Nous avons eu contact avec l’infirmière scolaire responsable de la région de La Côte pour discuter de ce sujet et de notre projet. Par la suite, une rencontre avec une infirmière scolaire d’un de nos anciens établissements est planifiée pour approfondir le sujet. Nous souhaitons lui apporter nos connaissances acquises grâce à notre travail de Bachelor, afin de lui proposer des pistes pour aborder ce thème avec les élèves. Nous avons également pris contact avec PROFA pour leur présenter notre projet. Dans un premier temps, une des responsables a attiré notre attention sur le fait que selon elle, ses collaborateurs n’étaient pas le public cible pour introduire cette thématique lors des visites effectuées en classe. Cependant, suite à un échange avec l’infirmière scolaire responsable de la région, nous avons été renvoyées vers l’association pour un nouvel échange avec une autre personne. 28 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Actuellement en attente pour la suite, nous restons ouvertes à poursuivre ce projet même après la reddition de notre travail de Bachelor. Nous espérons le mettre en œuvre dès la rentrée scolaire 2021 en collaboration avec ces entités. Ce projet devait initialement constituer la base de notre soutenance de travail. Celle-ci ayant été annulée suite à la crise sanitaire du COVID-19, il nous tenait à cœur de poursuivre dans notre projet et de partager les résultats de nos recherches afin de prévenir et de promouvoir la santé des femmes. Conclusion Au travers de ce travail, nous souhaitions mettre en lumière le syndrome du choc toxique menstruel et sensibiliser les femmes réglées comme les professionnels de la santé. Pour ce faire, nous avons effectué des recherches et avons sélectionné les articles les plus pertinents pour notre problématique. Après une lecture et une analyse rigoureuse, il résulte que les femmes manquent d’information sur les bonnes pratiques autour du tampon, les données épidémiologiques ne sont pas fiables et qu’il n’est pas obligatoire de le déclarer aux autorités compétentes. De plus, les professionnels de la santé pourraient être davantage instruits quant à cette pathologie, ce qui aiguiserait leur observation et évaluation clinique. La faiblesse que nous avons identifiée pour l’élaboration de ce travail est le choix de la thématique. En effet, nous avons beaucoup douté et modifié notre sujet d’étude. Lorsque nous avons finalement trouvé cette thématique, nous avons quelque peu stagné dans le démarrage et la recherche d’articles pour élaborer notre problématique et notre question de recherche. Nous pensons qu’une des forces de notre travail est la richesse de nos recommandations. Nous avons choisi un modèle théorique et nous avons élaboré nos recommandations en lien avec ce dernier afin de l’illustrer et qu’il puisse être utilisé par nos futurs collègues. De plus, notre thématique n’avait auparavant jamais été traitée dans un travail de Bachelor en Soins Infirmiers. Selon nous, cela témoigne à nouveau de la méconnaissance du sujet et renforce notre sentiment d’utilité. Finalement, notre solide amitié nous a permis d’élaborer ce travail dans des conditions favorables. Malgré quelques rares désaccords, nous avons toujours su nous écouter et prendre en compte nos avis respectifs. Nous avons ainsi pu rédiger aisément notre travail de Bachelor. Ce travail nous a permis de prendre conscience que le SCTM est certes rare, mais qu’il est potentiellement mortel s’il n’est pas pris en charge rapidement et adéquatement. 29 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor La lecture des articles a mis en lumière le manque de connaissance de la population féminine sur l’utilisation des tampons et de leur dangerosité s’ils ne sont pas utilisés correctement. Nous espérons que nos différents contacts avec les infirmières scolaires et l‘association PROFA permettront d’initier un changement des pratiques. Suite aux connaissances acquises au travers de ce travail, nous pouvons toutes les deux affirmer que les recommandations que nous avons émises intégreront notre évaluation clinique et étayeront notre rôle de promotrices de la santé. Nous transmettrons également ces recommandations aux collègues de nos futurs services. Selon Confucius (s.d.), « quand vous plantez une graine une fois, vous obtenez une seule et unique récolte. Quand vous instruisez les gens, vous en obtenez cent ». 30 Bersier Florence & Bovey Elodie Travail de Bachelor Liste des références A Bon Entendeur. (2015). Protections hygiéniques : A Bon Entendeur sans tabou ! Repéré à https://pages.rts.ch/emissions/abe/6759896-protections-hygieniques-a-bonentendeur-sans-tabou.html#6759898 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. (2019). Sécurité des produits de protection intime : Avis révisé de l’Anses, Rapport révisé d’expertise collective. Repéré à https://www.anses.fr/fr/system/files/CONSO2016SA0108Ra.pdf Barataud, D., Tristan, A., Ranc, A. G., Liet, J. M., Joram, N., Launay, E., …, Hubert, B. (2018). 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