Bulletin archéologique des Écoles françaises
à l’étranger
Égypte | 2020
Deir el-Médina
Cédric Larcher, Anne-Claire Salmas, Alexandra Winkels, Wibke Keeding,
Mohamed Youssef Sedek, Christoph Herm, Marine Yoyotte, Christina
Verbeek, Stefan Lochner, Dominique Lefevre, Manon Lefevre, Isabelle
Vranckx, Bianca Madden, Hassan el-Amir, Julian Posch, Huzaifa
Magdy Ahmed Mohamed, Gersande Eschenbrenner-Diemer, Anna
Giulia de Marco, Lisa Sartini, Anne Austin, Mélie Louys, Rosalie David,
Keith White, Claire Newton, Elena Panaite, Elizabeth Bettles, Ben J. J.
Haring et Christian Dupuis
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/baefe/996
DOI : 10.4000/baefe.996
ISSN : 2732-687X
Éditeur
ResEFE
Référence électronique
Cédric Larcher, Anne-Claire Salmas, Alexandra Winkels, Wibke Keeding, Mohamed Youssef Sedek,
Christoph Herm, Marine Yoyotte, Christina Verbeek, Stefan Lochner, Dominique Lefevre, Manon
Lefevre, Isabelle Vranckx, Bianca Madden, Hassan el-Amir, Julian Posch, Huzaifa
Magdy Ahmed Mohamed, Gersande Eschenbrenner-Diemer, Anna Giulia de Marco, Lisa Sartini, Anne
Austin, Mélie Louys, Rosalie David, Keith White, Claire Newton, Elena Panaite, Elizabeth Bettles,
Ben J. J. Haring et Christian Dupuis, « Deir el-Médina » [notice archéologique], Bulletin archéologique
des Écoles françaises à l’étranger [En ligne], Égypte, mis en ligne le 01 novembre 2020, consulté le 11
décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/baefe/996 ; DOI : https://doi.org/10.4000/
baefe.996
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Deir el-Médina
Deir el-Médina
Cédric Larcher, Anne-Claire Salmas, Alexandra Winkels, Wibke Keeding,
Mohamed Youssef Sedek, Christoph Herm, Marine Yoyotte, Christina
Verbeek, Stefan Lochner, Dominique Lefevre, Manon Lefevre, Isabelle
Vranckx, Bianca Madden, Hassan el-Amir, Julian Posch, Huzaifa
Magdy Ahmed Mohamed, Gersande Eschenbrenner-Diemer, Anna
Giulia de Marco, Lisa Sartini, Anne Austin, Mélie Louys, Rosalie David,
Keith White, Claire Newton, Elena Panaite, Elizabeth Bettles, Ben J. J.
Haring et Christian Dupuis
NOTE DE L'AUTEUR
Année de la campagne : 2019 (15 janvier – 24 mars)
Numéro et intitulé de l’opération de terrain : 17148 – Deir el-Médina, mission
d’étude et de restauration du mobilier et des monuments
Composition de l’équipe de terrain : L’équipe était composée de Cédric Larcher
(égyptologue, Ifao), Annie Gasse (égyptologue, CNRS), Gersande Eschenbrenner-Diemer
(égyptologue, Universidad de Jaén), Anna Giulia de Marco (égyptologue, Università di
Pisa), Lisa Sartini (égyptologue, Università di Pisa), Younes Ahmed (conservateurrestaurateur, Ifao), Dominique Lefevre (égyptologue, Université de Genève), Hassan elEmir (conservateur-restaurateur, Ifao), Julian Posch (égyptologue, Universität Wien),
Christian Dupuis (géologue, Faculté polytechnique de Mons), Elizabeth Bettles
(égyptologue, Universiteit Leiden), Ben J. J. Haring (égyptologue, Universitet Leiden),
Anne Austin (anthropologue, University of Missouri–St. Louis), Ihab Mohamed Ibrahim
(photographe, Ifao), Anne-Claire Salmas (égyptologue, Griffith Institute), Rosalie David
(égyptologue, University of Manchester), Keith White (biologiste, University of
Manchester), Perrine Franco (conservatrice-restauratrice, ENSAV La Cambre), Maya
Goldberg (conservatrice-restauratrice, ENSAV La Cambre), Clémence Teitgen
(conservatrice-restauratrice, ENSAV La Cambre), Mélie Louys (anthropologue, Muséum
national d’histoire naturelle), Bianca Madden (conservatrice-restauratrice
indépendante), Manon Lefevre (conservatrice-restauratrice indépendante), Marianne
Rochebeuf (conservatrice-restauratrice, ENSAV La Cambre), Claire Newton
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
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Deir el-Médina
(archéobotaniste, Université du Québec à Montréal), Olivier Onézime (topographe,
Ifao), Elena Panaite (égyptologue, université Paul-Valéry Montpellier 3), Alexandra
Winkels (conservatrice-restauratrice, Hochschule für Bildende Künste Dresden), Wibke
Keeding (conservateur-restaurateur indépendant), Mohamed Youssef Sedek
(conservateur-restaurateur, université MUST Le Caire), Christoph Herm (professeur,
Hochschule für Bildende Künste Dresden), Christina Verbeek (conservatricerestauratrice indépendante), Marine Yoyotte (égyptologue, Ifao), Mohamed Omar
(conservateur-restaurateur indépendant), Isabelle Vranckx (conservatricerestauratrice, ENSAV La Cambre).
Le ministère des Antiquités était représenté par Shereen Mohamed Hosny, Mohamed
Abdelsoud Abdel Rady, Rehab Sabry Shazly, Asmaa Said Abdel Hassan et Louise Saad
Bahes.
Partenariats institutionnels : La mission bénéficie du soutien du fonds Khéops pour
l’archéologie, de l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre (ENSAV
La Cambre), du Griffith Institute de l’University of Oxford, du Nederlands Instituut voor
het Oosten Nabije, de l’American Research Center in Egypt/US AID, de la Misr
University for Science and Technology (MUST – Le Caire) et de l’Université de Genève.
1
La mission a débuté plus tard que prévu, car les autorisations de la Sécurité ont été
délivrées fin janvier, deux semaines après la date du 15 janvier fixée pour l’ouverture
de la mission. Faute de temps, certaines équipes n’ont pas réussi à atteindre leurs
objectifs.
2
La mission a poursuivi les travaux engagés en 2018 axés sur l’étude et la restauration
des tombes de la nécropole de l’ouest et du mobilier conservé dans les magasins du site.
3
Quatre équipes sont intervenues dans les TT 2, TT 2B, TT 4, TT 216 et TT 218, TT 219 et
TT 220, pour achever les relevés épigraphiques des années précédentes, réaliser de
nouvelles campagnes photographiques et/ou restaurer des parties du décor.
Parallèlement, un audit de l’état de conservation de vingt-neuf tombes de la nécropole
de l’ouest a été réalisé en vue de planifier les prochaines campagnes de restauration des
monuments les plus dégradés.
4
D’autres membres de la mission ont continué le travail d’inventaire des objets
conservés dans les magasins débuté l’année précédente. La plupart de ces objets ont été
mis au jour lors des campagnes de fouilles de Bernard Bruyère entre 1924 et 1952.
Plusieurs catalogues thématiques, regroupant les objets in situ et ceux conservés au
service des archives et collections de l’Ifao, sont en cours et seront publiés dans la
collection Documents de fouilles de l’Ifao.
5
Comme chaque année, la mission a accueilli des chercheurs ayant besoin d’accéder au
site de Deir el-Médina pour leurs travaux. Une équipe de bioarchéologistes, conduite
par Anne Austin, a identifié les tombes présentant du potentiel pour un futur
programme de recherche, sur la base de la présence de restes humains, leur degré de
conservation, le matériel archéologique présent ou bien le type de momification.
L’archéobotaniste Claire Newton a rejoint la mission pour localiser les restes de dattes
dans les magasins du site dans le cadre de son projet de recherche sur le dattier en
Égypte (action spécifique 19464). Elena Panaite a accédé aux magasins Carter pour
cataloguer les fragments de la stèle sud de Qaha retrouvée dans la cour de sa tombe à
l’époque des fouilles de B. Bruyère. Elizabeth Bettles a débuté ses recherches
paléographiques sur les « mains » des peintres dans la tombe thébaine 359
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Deir el-Médina
d’Inerkhaouy (action spécifique 19465). Christian Dupuis a poursuivi ses prospections
géologiques en vue de la publication de la carte géologique de Deir el-Médina.
6
Une équipe dirigée par un restaurateur de l’Ifao a terminé la restauration des chapelles
du Nouvel Empire à l’intérieur de l’enceinte du temple ptolémaïque. Les terrasses et les
murets balisant les voies de circulation, aménagées pour les touristes, qui se sont
effondrés dans l’année ont été restaurés (fig. 1).
Fig. 1. L’augmentation du nombre de touristes et la présence de bus sur le parking du site
provoquent des vibrations dans le sol qui ébranlent les structures maçonnées sans mortier, comme
les murets en pierres balisant le dédale des chemins qui serpentent dans les terrasses et qui
nécessitent un entretien régulier (C. Larcher).
© Ifao. 17148_2019_NDMPE_001
1. Monuments en cours d’étude
Study and Conservation of TT 2-TT 2B
Anne-Claire Salmas, Alexandra Winkels, Wibke Keeding, Christoph Herm
Documentation and study of the Chapel TT 2
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From February 18th to March 15 th, A.-C. Salmas resumed her fieldwork in the Theban
Tomb 2-2B, with financial support from the University of Oxford and logistical support
from the Institut français d’archéologie orientale (Ifao). It is first worth mentioning
that upon arrival, it was noticed that some stones delineating the sidewalk in front of
the facade of TT 2-TT 2B were slightly broken and/or had come loose. A short
intervention was therefore needed in order to prevent further damage. Hassan el-Amir,
conservator at the Ifao, took action quickly, by piecing stone fragments together and
resealing the stones to their original support. The archaeological survey of TT 2-TT 2B,
as well as the survey of the decoration of the chapel TT 2 having been completed during
the previous year (2018), the 2019 season was devoted to thoroughly checking parts of
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
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Deir el-Médina
the manuscript already written up. In the absence of a complete and reliable
photographic coverage of the monument, this process is mandatory.
8
This review of the documentation – combined with various sub-studies conducted on
the monuments belonging to members of Sennedjem’s family over the last few years –
led to a better sense of the place and, in turn, a better understanding of most of the
scenes engraved in the chapel TT 2, as well as a deeper analysis of the whole place per
se and in connection with related monuments. It is now possible to clearly underline
and/or explain, inter alia:
1. The delineation that exists between the decoration of the northern and southern parts of
the chapel TT 2, devoted respectively to Khabekhenet (i) and Khonsu (ii).
2. The family linkages and, to a lesser extent, professional relationships emphasized in the
decoration of TT 2-TT 2B (fig. 2).
3. The specific spatial orientation of some scenes in the chapel TT 2.
4. The negotiation of space in the necropolis and the village by Sennedjem (i) and (some of) his
sons (= K. Gabler and A.-C. Salmas, « Biographies of Houses and Tombs in Deir el-Medina—
with a special focus on the case of Sennedjem’s family », to be published in the proceedings
of the conference Deir el-Medina through the Kaleideoscope, Rivista Museo Egizio, in 2020).
9
Moreover, the in-depth study of the solar hymn located on the northern half of the
west wall has brought to light an intriguing detail: the name of another party, besides
those of the owners of the tomb. This person, named Neferhotep, used a space left
vacant in the solar hymn to add his name, hence benefiting from the efficiency of the
prayer. It seems that this Neferhotep not only added his name to the solar hymn, but
also left an iconographic riddle in the form of a graffito. The latter, depicting a childgod, likely refers to the child-god Neferhotep and, by extension, to the visitor himself
who is named after the god (fig. 3). Other testimonies of Neferhotep’s visit(s) to the
chapel have been found elsewhere in the monument.
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Deir el-Médina
Fig. 2. East wall, northern half, third register Khabekhenet’s and Khonsu’s ancestors (grand-father,
grand- mother, uncle, and great-grand-mother) (A.-C. Salmas).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_001
Fig. 3. West wall, northern half, behind the northern statues. Testimony of a visit to the chapel TT 2:
Neferhotep’s name and graffito (A.-C. Salmas).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_002
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Deir el-Médina
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In terms of outcome, some chapters of the first volume of the manuscript are now
almost complete, even though they still admittedly need some checking of references
and polishing:
1. The introduction of the manuscript.
2. The first part of the manuscript devoted to the architectural study (with a geological
contextualization of the monument made possible thanks to C. Dupuis).
3. Two-thirds of the second part of the manuscript devoted to the decoration of the
superstructures.
Conservation and analysis of the Burial chamber TT 2B
11
From February the 24th to March the 15th, Alexandra Winkels resumed her fieldwork in
the burial chamber TT 2B, with the assistance of Wibke Keeding. The conservation of
the monument has been so far possible thanks to a generous AEF (Antiquities
Endowment Fund) grant from the American Research Center in Egypt (ARCE) and a
financial contribution of the University of Oxford. The Institut français d’archéologie
orientale (Ifao) provided logistical support. As in previous campaigns the conservation
project was supplemented by a scientific material analysis on “mortars and plasters in
ancient Egyptian wall painting and architecture” conducted by A. Winkels. To
complement the implemented detailed analysis by another portable analytic method,
Chr. Herm joined the team from March 9th to 15th with a portable XRF-Spectrometer to
provide element analysis on selected mortars and paint layers, in coordination with
A. Winkels. This representative study was also funded by the ARCE AEF fund. However,
due to great complications at customs concerning the import of the device – besides
well-prepared paperwork, i.a. with help of the Ifao and the MoA –and technical damage
to the machine discovered after finally receiving it back from customs, the planned pXRF measurements could unfortunately not be carried out as planned. All possible
steps will be taken to conduct this type of analysis in the 2020 field campaign.
Nevertheless, A. Winkels and Chr. Herm were able to produce preliminary observations
on the (sometimes unusual) materials used in the decoration of TT 2-TT 2B and to make
a selection of relevant painted monuments of the site for further comparative analysis.
12
During the 2019 season, the following conservation measures were implemented on the
« monochrome » wall paintings in the burial chamber TT 2B.
• South wall of the burial chamber
13
The conservation was continued as started in 2016. The compact white-greyish to light
brownish surface layers that prevent the readability of the underlying wall paintings
and hieroglyphic inscriptions were reduced further. These crusts consist of a mixture
of i.e. loamy dust, bat and insect excrements, salt, run down adhesives, and grouting
material from former conservation campaigns. Over time, the high inner tension of this
surface layer caused damages – such as the detachment of paint layer flakes –, and this
damaging process crucially needed to be reduced.
14
The reduction was achieved by a combination of chemical cleaning with a specially
developed solvent mixture (based on detailed cleaning tests at the beginning of the
project) and mechanical cleaning methods with fine brushes and scalpel (figs. 4-5). The
crust was reduced sensitively as far as possible without harming the original surface. A
rest had to be left on the painting to prevent mechanical impact on the wall painting.
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Deir el-Médina
Due to the fragility and the fineness of the original materials, magnifying glasses (3times magnification) were worn during all conservation measures to guarantee an
optimal work control.
15
To stabilize fragile clay plaster sections, a 2% concentration of Klucel E dissolved in
Isopropanol was applied. For the consolidation of destabilized areas of the thin white
plaster wash that carries the wall painting, the hydroxypropyl cellulose Klucel E was
used in a 1%-concentration also dissolved in Isopropanol. Due to the alcoholic
dissolution, the occurrence of water damages to the very sensitive white plaster wash
and paint layer could be prevented.
• Vault of the burial chamber
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The first basic structural conservation of the fragile plasters and wall paintings in the
vault of the tomb could be achieved with the same Klucel solutions. Sections and cracks
within the painted plaster proving to be further destabilized were also treated and
injected with a 0,5% Klucel G solution in Isopropanol. By this treatment it was possible
to stop the ongoing damage processes like crumbling of the plaster layers with wall
paintings on top by minimal intervention. In the next season, further measures like
grouting of cavities between plasters and rock cut surface will be continued. Besides
the described structural damages, the plasters and wall paintings of the vault are also
heavily impacted by i.e. white greyish salt crusts and animal excrements from bats and
insects, as well as run down adhesives from former conservation attempts. These
surface layers could also be reduced by the above-mentioned cleaning method. In the
time available the cleaning of heavily soiled and incrusted painting sections could be
implemented within a defined test area on the eastern half of the vault in contact with
the south wall. For the conducted measures, only high-quality conservation materials
were used that resemble the original materials in their chemical-mineralogical
composition and have proved their excellent long-term stability in arid climate
conditions and against microbiological growth.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
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Deir el-Médina
Fig. 4. South wall, detail, wall painting before consolidation and reduction of surface crusts
(A. Winkels).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_003
Fig. 5. South wall, detail, wall painting after consolidation and reduction of surface crusts.
(A. Winkels).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_004
Mission d’étude de la tombe de Qen (TT 4)
Marine Yoyotte, Christina Verbeek, Stefan Lochner
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Deir el-Médina
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Le 7 avril 2019, C. Verbeek et S. Lochner, conservateurs-restaurateurs, ont procédé à
des tests de nettoyage au laser dans une des chambres funéraires de la tombe thébaine
n°4 appartenant au sculpteur Qen, datant du règne de Ramsès II. Les murs de cette
chambre funéraire sont recouverts de suie et de saleté, ce qui rend les peintures sousjacentes presque illisibles. Pour déterminer s'il était possible de réduire l’épaisseur de
la saleté, des séries de tests de nettoyage ont été effectuées. Les zones comportant des
croûtes de suie noire recouvrant les couches de peinture blanche et rouge semblaient
être l’endroit idéal pour essayer le nettoyage au laser. Un laser à fibre (CL20,
cleanLASER Herzogenrath, Allemagne) a été choisi en raison des excellents résultats
obtenus dans la tombe de Néferhotep située à Cheikh abd el-Gourna (TT49). Le
nettoyage au laser est de plus en plus apprécié dans le domaine de la conservation et
est souvent utilisé. Le principe du laser appliqué au nettoyage en conservation est
l'utilisation d'une lumière monochromatique parallèle d'une certaine longueur d'onde.
Cela produit un rayon de lumière avec une intensité exactement définie et une très
petite sphère d'activité. Il en résulte une interaction très faible avec la surface.
L'ajustement individuel de la sphère d'activité signifie un changement d'intensité et
donc une modification exactement dosée de l'impact sur la surface. L'échange réel
entre la couche de saleté et la lumière laser entraîne l'absorption de la lumière
incidente par le matériau à enlever, ce qui provoque l'enlèvement de la couche de
saleté. Si la lumière est réfléchie ou transmise à travers un matériau, comme avec une
surface blanche ou une couche d’argile par exemple, alors aucun échange ni aucune
réaction n'a lieu. Le traitement à la lumière laser est sans contact et le résultat peut
être vu instantanément.
18
Les tests laser ont été effectués sur différentes surfaces et en premier lieu sur les
parties non décorées du mur. La méthode de nettoyage au laser, parfois combinée à des
méthodes mécaniques et chimiques, s'est avérée adaptée à la réduction de la suie sur
des peintures fragiles.
19
Les zones de test sont délimitées grâce à des masques de petites dimensions (3 × 5 mm)
en différents endroits. Après les tests, ces échantillons sont examinés à l'aide d'une
loupe de tête afin de chercher une éventuelle altération de la surface. Le test initial
consiste à détecter si une réduction sélective de la croûte de suie est possible sans
causer de dommage à la surface d'appui.
20
Les premiers tests ont montré qu'une réduction suffisante de la couche interférente
n'est pas possible. Cela n'est pas dû à une mauvaise interaction entre le laser et la
surface, mais à la nature de la couche supérieure. L'examen des macrophotographies de
la surface montre en effet qu’une fine couche d'argile recouvre les peintures. Cette
argile provient d’un patch non daté pour l’instant. Le décor original de la moitié gauche
du mur a été perdu, puis il a été recouvert d’un enduit argileux épais et décoré avec des
peintures blanches. Les contours des dessins ont probablement été rehaussés au blanc
au XXe siècle (fig. 6). Une couche de plâtre argileux a également été appliquée très
finement sur la moitié droite du mur, recouvrant les peintures originales probablement pour produire une surface uniforme pour les nouvelles peintures. En
raison de cette couche d'argile, le nettoyage au laser n'est pas possible pour les raisons
évoquées plus haut.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
9
Deir el-Médina
Fig. 6. Chambre souterraine, mur ouest. Les contours des dessins rehaussés à la peinture blanche
(Ihab Mohamed Ibrahim).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_005
21
Dans certaines zones, le dessin original (par exemple les hiéroglyphes) a été perdu à
cause de la perte du liant, ce qui a également éliminé la couche noire de saleté. Dans ces
zones, on peut voir le fond blanc, ce qui donne l'impression que les dessins étaient
blancs à l’origine.
22
Au cours des prochaines campagnes, différentes méthodes de nettoyage mécaniques et
chimiques doivent être testées pour éliminer les couches de boue, de suie et de saleté.
Les tests effectués avec un scalpel et un stylo en fibre de verre ont donné de très bons
résultats.
Mission de restauration de la tombe de Néferhotep (TT 216)
Cédric Larcher, Dominique Lefevre, Manon Lefevre, Isabelle Vranckx
23
La mission d’étude et restauration de la tombe de Neferhotep s’est déroulée du
2 janvier au 1er mars sous la direction de D. Lefevre et C. Larcher. L’équipe de
restauration, dirigée par M. Lefevre et Isabelle Vranckx était composée de Maya
Golberg, Clémence Teitgen, Perrine Franco, Marianne Rochebeuf, Mohamed Youssef
Sedek, Fatma Mohamed Ali Kashef, Mohamed Omar et Mohamed Ragab.
24
La mission de 2019 a repris la méthodologie mise en place en 2018. Cette année, l’équipe
de restauration a travaillé sur les parois nord et ouest (droite) de la salle transversale,
sur la paroi sud du couloir et sur la paroi ouest de la niche. La consolidation de la
structure et de la surface des peintures a été poursuivie. Selon les cas, différentes
solutions ont été adaptées afin d’assurer la pérennité des matériaux tout en respectant
leurs compositions. Pour la consolidation de surface, trois mélanges ont été employés
sur les trois strates encore présentes : gel Culminal MC2000 à 1,5 % + eau-éthanol pour
la couche picturale et la mouna, Klucel® G à 1,5 % + eau-éthanol pour la mouna et
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
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Deir el-Médina
l’oxalate d’ammonium à 5 % + eau pour l’enduit de lissage blanc. Pour la consolidation
structurelle, le PLM-Al nous a permis de faire des comblements entre certaines strates
et des solins.
25
Les encrassements ont été traités selon leur type ; nids de guêpes : ramollissement à la
Klucel® G à 1,5 % + eau-éthanol, combiné à une action mécanique (scalpel) ; résidus
opaques et coulures de boue : application du gel Culminal MC2000 à 1,5 % + eau-éthanol
à l’aide d’un coton sur bâtonnet et finalisation à l’éponge Wishab ; coulures dues aux
précédentes interventions de restauration : ramollissement à la Klucel® G à 1,5 % puis
au gel Culminal MC2000 à 1,5 % combiné à une action mécanique (scalpel) et
finalisation à l’éponge Wishab.
26
Certaines zones recouvertes de suie, notamment sur la paroi sud du couloir et dans la
niche, présentent des traces noires vernissées qui sont inhabituelles et qui semblent se
propager en rameaux. Une meilleure compréhension de ce phénomène et du
changement qu’il provoque sur la couche picturale est nécessaire avant d’envisager les
options possibles pour son élimination. Un géologue de la Faculté polytechnique de
Mons et une spécialiste des vernis de l’University College de Londres, qui intégreront la
mission l’année prochaine, seront consultés sur ce problème.
27
Le nettoyage macroscopique des parois et l’examen détaillé des peintures sous
différents types d’éclairage sont l’occasion de découvrir des détails qu’on ne remarque
pas à l’œil nu et qui apportent des informations sur les techniques des peintres, nous
permettant de reconstituer l’histoire du décor. Par exemple le nettoyage des bouquets
que chacun des ancêtres de Néferhotep tient dans la main, dans une scène de la paroi
sud du couloir, a révélé la présence d’un rehaut en enduit blanc de type stuc, ainsi que
de deux couches picturales bleues superposées, sur le papyrus central, techniques
utilisées afin de donner du relief à la plante.
28
Durant le nettoyage, les restaurateurs ont décelé la présence d’enduit de démarcation
au fond du couloir près de la niche sur les murs nord et sud à une quarantaine de
centimètres au-dessus du sol. Il s’agit sans aucun doute de la trace d’un podium, ou bien
de marches, qui se trouvait à l’origine devant la niche et que la restauration effectuée
dans les années 80 a complètement masqué.
29
La conservation-restauration et l’étude des éléments présents dans la seconde cour de
la TT 216 ont été commencées cette année. Les fragments en terre crue, terre cuite,
calcaire et grès ont été inventoriés, mesurés et observés. Un premier sondage a été
effectué au niveau de la stèle du trottoir sud dont la fragilité a nécessité une
consolidation préalable (fig. 7).
Fig. 7. Plan masse de la TT 216 montrant l'emplacement de la stèle employée dans le pavement
(O. Onézime).
© Ifao. 17148_2019_NDMCN_001
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11
Deir el-Médina
30
Nous avons effectué un constat d’état des murs de la seconde cour. La stratigraphie
montre que des parties anciennes sont encore visibles bien qu’il soit parfois difficile de
les distinguer des parties reconstruites plusieurs fois ces 100 dernières années (fig. 8).
Les données recueillies ont permis de planifier les restaurations pour l’année
prochaine.
Fig. 8. Schéma de la stratigraphie du mur nord de la seconde cour (M. Lefevre).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_006
31
La façade présente deux ouvertures qui, d’après B. Bruyère, seraient ce qui reste de
fenêtres qui auraient été percées à l’époque de Neferhotep de part et d’autre de la porte
d’entrée. Ces ouvertures peuvent aussi avoir été des niches. Avec la restauration
moderne faite pour couvrir la chapelle, il est difficile d’étudier ces deux hypothèses.
Mais après une observation approfondie et malgré la reconstruction moderne, nous
avons pu constater une surface de pierre taillée et la présence d’enduits de couleur
crème sur les tableaux de l’embrasure des deux ouvertures (fig. 9). Par ailleurs, un
graffito laissé par un voyageur nommé Rosingana en 1820 sur l’enduit du tableau de la
fenêtre de gauche, qui est maintenant partiellement masqué par les restaurations
modernes, semble avoir été exécuté depuis l’intérieur de la tombe, ce qui pourrait
confirmer l’hypothèse d’une ouverture traversant l’épaisseur de la façade (fig. 10).
Joseph Rosingana (pour Rosignani), qui a travaillé pour le compte de Bernardino
Drovetti, est attesté par d’autres graffiti exécutés à la même époque dans le temple
d’Hathor à Deir el-Médina et dans le temple de Dendara.
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Deir el-Médina
Fig. 9. La façade dans les années 1920 et en 2019. La flèche marque l’emplacement du graffito
(D. Lefevre).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_007 / 17148_2019_NDMPF_008
Fig. 10. Graffito au nom de Rosingana mentionnant la date de 1820 (D. Lefevre).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_009
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Deir el-Médina
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Dans le cadre d’une recherche de fin d’étude portant sur la consolidation des décors en
calcaire thébain, M. Rochebeuf a commencé la restauration du relief du montant sud de
la porte d’entrée. Comme c’est le cas de tous les monuments taillés dans le calcaire
local, ce bas-relief souffre d’une perte de cohésion généralisée qui prend diverses
formes d’altérations. Il présente de fins déplaquages associés à de larges zones de
pulvérulence ainsi que des fissurations qui se propagent dans l’épaisseur de la pierre
jusqu’à devenir des fracturations de plus en plus ouvertes. Ce phénomène donne lieu à
des pertes de matière importantes et fragilise sa structure. Cette dégradation
progressive est due en grande partie à la réaction de la pierre en contact avec
l’environnement désertique aux variations climatiques significatives. Le traitement de
conservation envisagé se devait de respecter le matériau de constitution sensible qu’est
le calcaire thébain tout en permettant aux bas-reliefs de perdurer dans leur
environnement de conservation extrême. Après plusieurs tests sur des fragments de
calcaire épars, il a été décidé de traiter les zones pulvérulentes avec un consolidant
inorganique appliqué à l’aide de compresses. Le renforcement structurel du bas-relief a
ensuite été poursuivi selon une méthodologie précise en plusieurs étapes : les éclats de
dimensions raisonnables ont été réassemblés par collage avec une résine synthétique,
puis des injections d’époxy ont permis de renforcer l’accroche des fragments de poids
plus conséquents et les vides importants entre certaines parties ont été bouchés à l’aide
d’injection de mortier liquide puis refermés avec des mortiers de chaux teintés aux
pigments. Un système de protection, qui permet de protéger du soleil les surfaces
sculptées et polychromes et de l’action abrasive du vent, a été installé devant les basreliefs dont le traitement de restauration-conservation devra se poursuivre l’année
prochaine.
Constat d’état des tombes de la nécropole
Bianca Madden
33
Bianca Madden a réalisé un audit de conservation de vingt-neuf tombes de la nécropole
de Deir el-Médina. Le rapport complet (deux volumes de 162 pages dont un volume
dressant un rapport tombe par tombe) a été déposé au service des archives de l’Ifao. En
voici un résumé qui donne un aperçu de la méthodologie et des constats généraux.
34
This report is the result of a condition assessment carried out at the invitation of
C. Larcher director of the mission at Deir el-Medina. It was undertaken between
4 February and 15 March 2019 in order to assess the condition of a number of the
decorated tombs within the area. The tombs opened were selected by C. Larcher on a
basis of significance, levels of decoration, how recently they had last been opened,
inspected or documented. The aim of the survey was to create an overview of the
general condition and state of conservation of the various tombs and to highlight areas
of concern. As a part of the assessment and condition survey, a number of the tombs
which are, or at the time of the assessment were, open to the public were also visited in
order to also assess the impact of visitors to their condition. The objectives of the
condition survey were to assess the stability and the risks to the tombs area by area, to
produce a series of quick condition assessments for each visited tomb, to identify which
tombs were at highest structural and decorative risk of deterioration, to assess visitor
impacts and patterns of behaviour on the tombs, using the information gathered to
create an overview of the condition of the tombs of the area and draw some more
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
14
Deir el-Médina
general conclusions as to the condition and deterioration factors to the tombs, to use
these findings to make recommendations for the future management and conservation
of the tombs both individually and by area. In total 30 tombs were visited, across the 6
main sectors of the site, as detailed below.
35
The methodology for this survey combined:
– historical and climatic research into the area;
–research in the Ifao archives from a series of PDFs including both recent and archive
photos;
– research in the office library at the Deir el Medina using Ifao publications, in
particular the Rapports préliminaires de fouilles de l’Ifao published by B. Bruyère, to
compare condition from the present with historic photos and drawings;
– visual assessment of the area around the tombs;
– visual analysis and condition assessment of the interiors of individual tombs;
– assessment of the decorated surfaces using flat, raking and UV lights;
– photographic documentation of the decoration both in overview and with details of
interventions and deterioration factors;
– conversations and site visits to specific tombs with geologist C. Dupuis;
– observation of visitor, site guardian and tour group behavior;
– conversations with local and international heritage professionals, as well as nonprofessionals and locals.
36
The report is limited to the condition assessment of individual tombs and to general
observations area by area. Wider site management considerations, management
structure and training of personnel, site records, waste management, and visitor
management are beyond the scope and timeframe of the assessment and report. All of
the observations included in the report are only relevant if the conditions within the
tombs and the surrounding areas remain the same, if tombs are open to the public,
excavated or materially changed, the stability and conditions will be affected.
37
It should also be qualified that the risk value attributed takes into consideration
archival research which often shows the condition of tombs to have remained
substantially the same for the last 40 years, as such the threat of collapse or loss cannot
be thought to be necessarily an immediate one, but it should be considered that to
assure the stability of the tombs all detaching and delaminating plaster layers, as well
as the rock structures above, should be secured. Threats to the tombs fall into three
categories: those from the natural geological conditions of the Deir el-Medina, and the
deterioration of the materials used to create the tombs in this location and geological
area; biological activity; and manmade interventions.
38
For the purposes of this survey, the tombs opened were grouped by area as:
Section 1: Learning Centre. From TT214 at the south to TT220 at the north.
Section 2: Maison de fouilles. From TT210 at the south to TT3 at the north.
Section 3: Le bas de la nécropole. From TT298 at the south to TT325 at the north.
Section 4: La terrace supérieure. From TT217 at the south and TT265 at the north.
Section 5: La cascade. From TT339 at the south to TT330 at the north.
Section 6: La falaise près de temple. TT5 and TT215.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
15
Deir el-Médina
Natural and Geological Deterioration Factors
39
The composition of the stone into which each tomb is cut, or area into which it has
been built (a large proportion of the Deir el-Medina tomb chambers are actually mud
brick structures which have been constructed within a carved-out area of the rock) has
a huge impact on the overall stability of the structures. The quality of the stone varies
not only from section to section of the Deir el-Medina, but also within each section. The
Theban Hills, at the area of the Deir el-Medina, are composed largely of limestone,
shale, and marl, with inclusions and bandings of salt, anhydrate and iron oxides. Those
tombs which have been cut into areas of good quality blocks of limestone are the most
structurally stable, whereas chambers, for example, those of TT336 in section 2 are cut
in much weaker shale, with the bedrock of big limestone blocks above this shale band,
making the structure inherently vulnerable.
40
Assessment of the tombs showed common problems, with whole sections of loose rock
which, in falling had pulled away plaster and painted decoration or had fallen through
the mud brick structures. In addition, the varying quality of the rock at the time of
construction meant that, where the limestone of the hill was used as a substrate for the
chamber’s construction, the walls were widely modified with fills of a thick mortar of
muna (a mixture of mud, straw and organic residues). This was applied roughly by
hand. In addition to the muna, in some places, limestone chips were also inserted in the
structure, to bulk and strengthen the filling. These plaster layers often have
detachments and delamination, due to geological movements of the rock, the different
ageing rates and behavior of the layers and materials, poor original adhesion, and
natural deterioration. Such detachments were also observed between the muna plasters
and mud-brick structures, although these tended to be less severe, but are likely due to
very similar reasons.
41
Despite the perilous appearance of the detaching plasters and the underlying rock
structures, and the fact that they are often both unsupported, comparison with archive
photos often shows no material change or loss in the last 40 years. But the situation
cannot be considered stable, geological movement cannot be predicted, nor can it be
anticipated at what point the forces of gravity will overcome the adhesive bonds which
keep the plaster currently in place. Little piles of rubble and sand around cracks and
losses suggests continued, if incremental movement of material. In addition to these
original geological and constructional issues, the hydrology and natural drainage
patterns of the hill also pose a threat of flood risk to the tombs within the drainage
paths, or lower down the hill, signs of historic flooding were observed in a number of
tombs, in particular those in section 5. These signs are unmistakable, with the paint
layer and/or plaster lost in a clear horizontal line from the lower walls, and the tombs
floors of show the characteristic dried and cracked deposited mud/clay/gypsum
resulting from the flooding. Flooding risks not only the loss of the lower parts of paint
and plaster but also, due to the marl content of the rock, it can threaten the stability of
the tomb structures themselves.
42
Salts were also evident within the limestone structures at certain levels. Although
naturally occurring within the rock, salts become a threat to the decorative and plaster
layers in prolonged contact with water, which solubilizes and mobilizes them, bringing
some to the surface, eventually to reform on the paint, plaster or exposed stone. The
elevation and orientation or certain tombs (coupled with open mesh or grill doorways –
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
16
Deir el-Médina
see below) had also led to deterioration of the plaster and decorative layers with
damage from wind-blow sand evident. This was clearly observed in TT7 in section 4 and
TT9 in section 2. In addition, the walls, particularly in the tombs in upper levels, and
those with open mesh doors, were covered with a veil of dirt and dust. This was also
very clear on the floors of a number of tombs, most notably those with stored
materials, or fragments of wall painting.
Biological Activity
43
Bats, of various species, inhabit a number of the tombs. While a part of the ecology of
the area, the presence of bats has a detrimental effect on the wall paintings. The bats
stain the rock and decorated surfaces and their deposits damage the paint and plaster
layers. While bat habitation is not always current, staining and built up of excreta and
urine can be found on the painted surfaces of a number of tombs, often in huge
patches. Comparison of specific very prominent areas with archive photos showed this
staining often to be historic. Scratch marks from bat claws, can also be found at the
tops of walls, this is commonly the case in tombs which have been left open or
unprotected by doors, and is also found as historic damage in tombs dating from before
the doors were added. While historic damage from bats was visible in a number of the
tombs current bat colonies/individual bats were also observed/heard in some, usually
those with deep shafts and multiple cut passageways and chambers. Bats were seen
flying in the burial chamber of TT4, heard in the shaft below the chapel of TT9 (both in
section 2), heard in the rock chambers beyond the tomb chapel of TT214 (section 1) and
heard (and a dead one observed) in TT10 (section 5).
44
In addition to bat colonies there was also evidence of the presence of birds, and
mammals (mice and rats) with nests, excreta, and small animal foot prints, and bones
which could be seen on the dust of tomb floors and on stored finds. The excreta of these
species have a similar detrimental effect on painted surfaces as that of the bats, it also
appears that small mammals were eating parts of stored finds and mummy remains.
45
Boreholes and nests from masonry bees are found in numerous tombs across both the
painted and plaster surfaces, and the limestone substrate. The nests are built of earth/
mud/plaster on to the painted surfaces, and in addition, deep holes are drilled into
plaster layers to deposit larvae. While these nests and holes are historic there appear to
have been infestations of these bees in the Theban tombs both in antiquity and from
the early 20th century.
Human Activity
46
In a number of the tombs, a huge amount of damage has occurred due to fire,
associated with later reuse. Severe heat alterations of the rock, plaster, and paintings
can be found in numerous tombs. This heat alteration is notable in a some of the
“monochrome” tombs, where it has commonly turned yellow ochre to red, and blacks
have been lost, plasters have turned red or in one TT325, the heat has resulted in
explosion of small lime-based fragments within the plaster on heating, resulting in the
pitting of the plaster surface.
47
In addition to the heat alterations, heavy layers of soot can also be found in a number
of the tombs, on painted surfaces, plaster, and rock. This poses a deterioration risk to
the paintings, due to its acidity, which can weaken the binding media of the pigments,
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
17
Deir el-Médina
as well as obscure the reading of the paintings – and encourage ill thought out and
potentially damaging cleaning attempts.
48
Visitors pose two major types of risk to the tombs, firstly that of inadvertent or
intentional physical contact with the painted surfaces, and secondly due to the
installation of the necessary infrastructure to enable entry and exploration (walkways,
lighting), not to mention the conservation/restoration work.
49
Due to the group ticketing system, and location, low on the hill and close to the car
park, the tombs open to the public in section 1 bear the brunt of visitor traffic, in
particular, that of large tour groups. The visited tombs here are the burial chambers of
218, 219 and 220 (all of which are accessed through the same entrance), TT1 and TT359
(which were both visited by myself but not officially assessed for this report).
50
At the time of this survey, TT335 was also open, as was TT3, both in section 2. These are
visited on separate tickets and pose a more difficult walk than those in section 1 and
did not suffer from such heavy visitor footfall. Visitors to these tombs tended to be
individuals and smaller groups and therefore pose less of a threat to the tombs.
51
Generally, however, based on observation of visitor behavior, numbers, access and
visitor management, the following impacts could be identified as deleterious to the
tombs: narrow access points and passageways into burial chambers lead to visitors
inadvertently scrapping against original surfaces, and placing their hands onto painted
walls to steady themselves when moving through small passages, risks to both visitors
and tombs from over-crowding; this leads to the rising of the internal relative humidity
levels and a drop in the CO2 levels, as well as increasing the risk of scraping against
original surfaces, and visitors commonly wear backpacks when entering tombs, which
makes the likelihood of scrapping surfaces when squeezing through passageways even
higher. Additional detrimental effects due to the lack of adequate visitor and site
management included: associated rubbish, this is commonly found thrown down open
tomb shafts, particularly in section 1, lack of waste management and adequate
sanitation facilities, unprotected tombs are commonly used as latrines by tomb
guardians, a shisha store and water containers are kept against the side wall of TT360,
tour buses were commonly observed to sit with engines running while visitors visited
tombs, detrimental not only to the air quality of the area, but also providing an
additional vibration risk to the tombs.
Tableau 1. State of conservation report of the tombs
Tomb
Number and Decoration Door
Plaster layer
Owner
4 Ken
chapel:
painted
carved
relief,
burial
chambers,
painted
plaster
metal
with damaged,
mesh, gaps
detachments
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
Water
Structural
Decoration
damage
risk
risk
no
low
low
18
Deir el-Médina
restored,
metal
grill maybe some
no
with mesh, detachment
gaps
of limestone
behind
low/
medium
5 Neferhotep
painted
plaster
7 Ramose
doorway,
painted
limestone, metal
grill detaching,
low/
chapel and with mesh, losses, deep not evident
medium
cracks
entrance,
gaps
painted
plaster
8 Kha
painted
plaster
9 Amenmose
chapel:
painted
carved
relief
no
clear
low
evidence
low
detachments,
metal with
particularly
mesh, gaps
ceilings
no
low
medium
chapel:
low/
medium
chapel:
low/
medium
metal
grill
211 Paneb
painted
plaster
metal
grill restored but
yes
with mesh, some
detachments
gaps
212 Ramose
painted
plaster
(only really metal
remaining
in niche)
painted
plaster
with
detaching and
severe
painted
plaster
217 Ipuy
low/
medium
metal
grill restored,
with mesh, generally
gaps
secured
10 Penbuy
relief
214
Khawi carving,
(chapel only) limestone
and plaster
low
no
clear
detachments
burial
evidence
in
burial
chamber:
chamber
medium/
high
low
low/
medium
very little
of chapel
restored, not remains,
low
visible
no
decoration
- possible
low
chapel
medium
metal
grill
cracks
and
no
with remains
detachments
of mesh
metal
with
plate
burial
chamber:
medium/
high
grill
restored,
metal
secured
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
medium
possible
evidence of
water
damage in
low
the upper
part of the
small wall
right
medium
low
–
19
Deir el-Médina
painted
plaster
wooden
–
chapel, burial
secured, new
chamber
no
repairs
metal with
mesh
low
low
painted
plaster
wooden
–
chapel, burial
secured, new
chamber
no
repairs
metal with
mesh
low
low
painted
plaster
wooden
–
chapel, burial
Secured new
chamber,
no
repairs
metal with
mesh
low
low
metal
grill restored,
with mesh, generally
gaps
secured
yes
low
low
painted
plaster
metal
grill
detachments
with mesh
not evident
low/
medium
low/
medium
268
Kebnakht
painted
plaster
restored,
metal
w
detachment
small
and
ventilation
delamination
mesh
in two areas
no
low
low
290 Irinufer
painted
plaster
metal
grill restored, not
restored
with mesh
visible
low
low
218
Amennakht
219
Nebenmaet
220
Khaemteri
265
painted
Amenemopet plaster
267 Hay
291 Nu
painted
plaster
possible
metal
grill
damage to
delamination,
with mesh,
lower parts medium
rock collapse
gaps
of left hand
medium
wall
chapel:
burial
292 Peshedu
painted
plaster
medium,
detachment,
delamination
yes, visible
chamber, a
and
loses tide line in
metal
grill
chapel
and the burial
over
the
burial
chamber
shaft
chamber
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
courtyard
wall:
medium
high Burial
chamber:
medium/
high
chapel:
low/
medium
burial
chamber:
high
20
Deir el-Médina
298 Baki
321
Kha’emopet
painted
plaster
painted
plaster
remains
of
chapel
exposed and
unprotected,
detaching and no
clear
burial
delaminating evidence
chamber
wooden
boards over
shaft
metal
grill
over
the
shaft – the detachment,
same as for delamination
the
burial and loses
chamber of
292
yes, visible
medium/
tide
line
high
and losses
detaching
around losses,
not clearly
some
low
evident
unsupported
areas
322
Pechenabu
painted
plaster
wood
323 Peshedu
painted
plaster
metal
grill
detachment
with mesh,
and losses
gaps
325 Smen
painted
plaster
335
Nakhtamun
336
Neferronpet
Burial
chamber:
medium,
remains of
chapel high
medium/
high
low/
medium,
specific risk
areas
medium/
high
medium
restored,
wooden door some minor no
detachments
low
low/
medium
painted
plaster
metal with
restored
mesh, gaps
low
medium
painted
plaster
risk, not clearly
metal with at
high
evident
detaching
mesh, gaps
restored,
some minor no
detachments
low
low
no
medium
medium
no
low
medium
painted
plaster
metal
grill
360 Kaha
painted
plaster
wooden door detaching
wooden door detaching
plaster
high
low
356
Amenemwia
painted
no
no
wood
with
no
low
–
medium,
specific risk
areas
restored,
generally
secured
339 Huy and painted
Pached
plaster
361 Huy
burial
chamber,
medium,
remains of
chapel high
Restauration des chapelles du Nouvel Empire
Hassan el-Amir
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
21
Deir el-Médina
52
Du 2 au 16 mars Hassan el-Amir, restaurateur de l’Ifao, a poursuivi la restauration des
chapelles du Nouvel Empire situées à l’intérieur de l’enceinte du temple ptolémaïque
entamée en 2016. L’objectif de cette année était de terminer le traitement des
chapelles 1 et 2 (désignées ainsi par B. Bruyère, Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh,
FIFAO 20, Le Caire, Ifao, 1948, pl. XI). Suivant le mode opératoire défini pour les autres
chapelles environnantes et déjà restaurées, elles ont été dépoussiérées, le sol a été
nettoyé en surface et les structures situées à l’avant, qui n’étaient plus visibles à cause
de l’amoncellement de sable, ont été dégagées. Les murs et les voûtes ont été consolidés
ou reconstruits en utilisant des procédés réversibles qui permettent de distinguer les
parties anciennes des parties restaurées. Les murs en pierre, en partie détruits, d’une
autre chapelle située derrière celles du premier rang, et contre laquelle a été bâti le
mur d’enceinte, ont été consolidés et rehaussés puis recouverts par un enduit sacrificiel
(fig. 11).
Fig. 11. Espace des chapelles restauré (avant/après) dans l’angle sud-ouest de l’enceinte du temple
ptolémaïque (Hassan el-Amir).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_010 / 17148_2019_NDMPF_011
2. Les magasins
Le magasin 25
Julian Posch, Huzaifa Magdy Ahmed Mohamed
53
During the study season in 2019 the main goal was to continue the work from last year
and to get a better idea of all the objects still stored in magazine 25. This year, Huzaifa
Magdy Ahmed Mohamed, an Egyptian student from the University of Ain Shams, joined
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
22
Deir el-Médina
J. Posch to help documenting 282 objects stored in this magazine. A restorer of the IFAO
also joined us for several days to clean the most soiled ostraca. Few of them have a
thick layer of salt making it very hard to clean in an adequate way.
54
The ostraca were stored inside the magazine in different ways. Some are kept inside of
baskets with other objects and some are lying on the ground. The use of baskets for
storing miscellaneous objects probably dates from a time when the magazines were
reorganized and small objects gathered together in the magazine 25. The content of
one basket was studied in detail to have an idea of what they contain. Mainly small
stelae were deposited with ceramic vessels shaped as phalli. The rest of the basket was
filled with ostraca. As for the phallus-shaped ceramic fragments an interesting detail
may be noted. They all were made of Nile clay and shaped more or less the same way
with the glance clearly distinguished from the rest. All of them were entirely covered
with red paint and with details painted. Most of the stelae found inside the basket had a
flattened front with a rough back and a rounded top. Only few remains of color are
visible on some of the stelae and some of them clearly show an unfinished state. Only
few have been flattened and smoothed and most only appear with one worked side. One
of them, DEM_2019_M25_043, had a drawing partly visible, revealing the head of a
female person, standing and facing to the right. Just right of her head hieratic signs are
visible below a layer of salt and dirt. On the right edge of the stela more traces of the
original drawing are observable. The thickness of the stela decreases from the flat base
to the top allowing it to stand by itself on a flat surface. Two fragments of different
stelae were documented depicting Ptah with blue skin standing.
55
Along with the ostraca documented during this season at least five were identified as
parts of the well-known Kemyt bearing the first section of the text. Apart from the
Kemyt, the title of a teaching and two other ostraca presenting bigger portions of text
were documented but not studied yet. All the ostraca with the Kemyt will be published
next year in the BIFAO.
56
During this season, several ostraca with dots painted on them were rediscovered. Some
of them, such as DEM_2019_M25_041 and DEM_2019_M25_198 represent examples of
cloth lists. Among them were two objects of special interest: DEM_2019_M25_181 and
DEM_2019_M25_261. Red dots each having a black dot on top are painted well
organized in lines surrounding a rectangular area that is framed by straight lines and
kept empty of those points. Inside of this area depictions of jars (?) are observable.
Ostracon DEM_2019_M25_236 has different types of jars painted in red on the recto
(fig. 12). Inside the first jar several points are drawn. Below each jar a sign, probably a
mark, is written. To the right of these signs another sign in black is visible. Because of
the fragmentary status of the ostracon on the recto an amphora similar to the
Canaanite type of that time was drawn in black.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
23
Deir el-Médina
Fig. 12. Ostracon with jars (J. Posh).
© Ifao. 17148_2019_NDMPM_001
57
Among the figurative ostraca were several depicting cows, probably link with the
Hathor goddess. DEM_2019_M25_153 depicts two persons, probably women, who carry
a big jar with decorative elements on the shoulder. The right person seems naked
whereas the left woman is dressed (fig. 13). A similar motif is depicted on an ostracon
found in the workers’ houses near the Valley of the Kings. But for this example, the
woman holding or bringing the jar are of Syrian type and the jar is of a smaller size.
Fig. 13. Ostracon with the figure of two persons carrying a jar (J. Posch).
© Ifao. 17148_2019_NDMPM_002
58
Ostracon DEM_2019_M25_111 clearly belongs to the satirical ostraca depicting a cat
shepherding birds and DEM_2019_M25_070 depicts two animals, the left one might be a
mouse(?), sitting on chairs. It should be mentioned that among the documented
figurative ostraca was also a depiction of winged Bes holding thunder in one hand and
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
24
Deir el-Médina
snakes in the others. A similar clothing of Bes is known from an ostracon from Deir elMedina now stored in the Petrie Museum.
59
Apart from the ostraca three parts of musical instruments were documented. The
examples documented are all made of Nile clay and drawn with different colors. The
example shown in figure 14 is the most elaborate one. Only DEM_2019_M25_269 has a
note of provenance by B. Bruyere: KGP (2) 3.3.50.
60
For the next season, we will continue the documentation of the ostraca. Additionally,
the headrests stored in the magazine will be studied.
Fig. 14. Musical instrument (J. Posch).
© Ifao. 17148_2019_NDMPM_003
Le magasin « ethnographique » (P. 1049)
Cédric Larcher
61
Dans la perspective du projet d’inventaire et de catalogage de tous les objets encore
stockés dans les magasins du site, la mission a demandé l’ouverture du magasin 23 pour
cette saison afin d’évaluer son contenu. Le nom de ce magasin apparaît pour la
première fois dans un rapport fait par Jean Yoyotte (069613559) et Pierre du Bourguet
(026838281) en 1956 et conservé aux archives de l’Ifao. Pensionnaires à l’époque, ils
avaient été envoyés à Deir el-Médina par Jean Sainte Fare Garnot (060546689) pour
aider B. Bruyère à classer et ranger les objets de trente ans de fouilles amoncelés pêlemêle dans les magasins du site. Ce rapport indiquait qu’un magasin (le vingt-troisième)
avait dû être aménagé dans le puits 1049 afin d’entreposer dans un endroit sécurisé les
petits objets dits « ethnographiques » constitués des objets en bois (petites sculptures,
outillage, éléments de meubles, objets de toilette, etc.), des objets de terre crue et de
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
25
Deir el-Médina
terre cuite (figurines humaines et animales, lampes, etc.) et des objets divers en pierre.
En 1974, Yvon Jean-Louis Gourlay (106997300) évoque ce magasin dans la préface du
second volume de son ouvrage sur les Sparteries de Deir el-Médineh, DFIFAO 17, 1981,
mais sans donner d’indication sur son contenu. Depuis cette date, plus personne ne
semble s’y être intéressé. Aussi, nous n’avions aucune idée de ce que nous y trouverions
à l’ouverture, si des objets y étaient stockés et si c’était le cas, dans quel état ils allaient
être. Mais plusieurs bonnes surprises nous attendaient. D’une part, son contenu n’a pas
été bouleversé depuis son aménagement par les deux pensionnaires soixante ans plus
tôt ; des fiches de la main de P. du Bourguet décrivant les groupes d’objets étaient
encore épinglées sur les casiers de rangement en bois. Et d’autre part, la profusion des
objets est telle que pour certains groupes ils n’existent aucun corpus équivalent
ailleurs.
62
La plupart de ces objets sont de tailles réduites, d’une facture parfois grossière,
appartenant la catégorie des objets du quotidien, ce qui explique sans doute que
personne n’y ait vraiment prêté attention. Petits témoins de l’histoire individuelle et
sociale, ils révèlent pourtant tout un pan de la culture populaire du Nouvel Empire et
permettent de pénétrer un peu plus dans l’intimité de la communauté des artisans de
Deir el-Médina. Par exemple, nous avons trouvé un lot important de petites figurines
en argile noire aux formes diverses et modelées à la main, des objets en bois en très
grande quantité ou encore une boîte en carton ou était rassemblé un ensemble de
pinceaux (et quelques balayettes ?) usagés portant encore des traces de la peinture
qu’ils avaient servi à étaler (fig. 15). Cet ensemble constitue sans doute à ce jour la plus
importante collection de pinceaux provenant de Deir el-Médina. À côté étaient rangés
des pains de pigments de couleur bleue, des hématites et de la jarosite jaune, ainsi que
des fragments de récipients contenant encore des restes de peinture bleue, rouge,
verte, jaune, rose, noire ou blanche (fig. 16). Dans un des casiers se trouvaient les
reliquats d’une canne en roseau autour de laquelle était encore attaché un tissu peint
servant de manche et inscrit au nom du propriétaire.
63
Nous avons planifié pour la prochaine saison le temps qui devra être consacré à
l’inventaire, le catalogage et la prise de photographies d’une partie de ces objets.
Comme l’avait déjà suggéré P. du Bourguet et J. Yoyotte en leur temps, des corpus
choisis seront confiés à des chercheurs pour étude en vue de la publication de
catalogues dans la collection Documents de fouilles de l’Institut français d’archéologie
orientale.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
26
Deir el-Médina
Fig. 15. Quelques-uns des pinceaux retrouvés dans le magasin 23 (Ihab Mohamed Ibrahim).
© Ifao 17148_2019_NDMPM_004
Fig. 16. Céramique contenant des restes de peinture rouge (Ihab Mohamed Ibrahim).
© Ifao 17148_2019_NDMPM_005
Étude du mobilier en bois de Deir el-Médina
Gersande Eschenbrenner-Diemer, Anna Giulia de Marco, Lisa Sartini
64
La deuxième mission consacrée aux bois de Deir el-Médina a débuté le 2 février 2019 et
s’est terminée le 1er mars. Le matériel à l'étude identifié en 2018 a été conservé dans le
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
27
Deir el-Médina
magasin 12 et la tombe TT 217. Face à la quantité à traiter, l'équipe, coordonnée par
Gersande Eschenbrenner Diemer s’est concentrée sur des catégories d'objets en
particulier : Anna Giulia de Marco a poursuivi l'étude des boîtes et coffrets à ouchebtis
dans le but de définir clairement les typologies utilisées dans le village (fig. 17). Lisa
Sartini a mené l’étude technique et stylistique de quatre cercueils à fond noir datés du
Nouvel Empire : ceux de Setaou, de Bakiset, de Menkheper et un cercueil anonyme.
Plusieurs fragments appartenant au même groupe de cercueils ont également été
examinés (fig. 18).
Fig. 17. Coffret à ouchebtis (Ihab Mohamed Ibrahim).
© Ifao. 17148_2019_NDMPM_006
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
28
Deir el-Médina
Fig. 18. Cercueil de Menkheper (Ihab Mohamed Ibrahim).
© Ifao. 17148_2019_NDMPM_007
65
L’examen d’un procédé prophylactique spécifique, utilisé depuis l’Ancien Empire sur les
cercueils en bois, a fait l’objet d’une attention particulière par l’ensemble des membres
de l’équipe. Il s’agit de l’utilisation d’un pigment rouge au niveau des assemblages ou
des réparations antiques. Au moment de l’assemblage, une couche de pigment rouge
était appliquée sur le bois au niveau des zones les plus « sensibles » aux incursions
extérieures qui pourraient nuire au défunt. Ce rouge a été identifié sur les quatre
cercueils et plusieurs fragments datés du Nouvel Empire, confirmant la permanence de
cette pratique pour la fabrication de ce mobilier funéraire découvert à Deir el-Médina.
En parallèle de ces études stylistique et technique, et afin d’identifier précisément les
essences de bois utilisées au sein du village de Deir el-Médina, des analyses xylologiques
ont été menées sur le terrain par G. Eschenbrenner-Diemer : chaque objet a fait l’objet
d'examens complets et systématiques à la fois sur les planches, les chevilles et tenons
au moyen d’échantillons très fins prélevés avec des lames de rasoir (fig. 19).
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
29
Deir el-Médina
Fig. 19. Section tangentielle de tamarix aphylla identifié sur les tenons du cercueil de Menkheper
(G. Eschenbernner-Diemer).
© Ifao. 17148_2019_NDMPM_008
66
Ces échantillons de moins de 0,5 mm de large ont ensuite été réhydratés avant d’être
préparés sur lames minces et examinés au microscope optique. L’ensemble des données
a été rassemblé au sein de fiches d’inventaires. Au terme de la mission, chaque objet a
été reconditionné, les nouvelles boîtes ont été placées dans le magasin 12 et dans la
tombe TT 217. Les travaux de restauration des coffrets à ouchebtis et des cercueils
(nettoyage mécanique des pièces et assemblage des pièces brisées) ont été réalisés par
Younes Ahmed (Ifao) et Mohamed Youssef Sedek (Université MUST).
67
Le magasin 23, dit « magasin ethnographique », a également été ouvert pour évaluer la
quantité et la qualité du matériel qui y est encore conservé. Il est particulièrement
abondant et rassemble des objets de toilette (peignes, épingles à cheveux), de la
vaisselle, des éléments de statues (figures et bases), des outils (maillets, outils de
tissage) et des éléments décorés. Tous ces objets seront classés par types dès la
prochaine mission afin d’organiser les publications à venir. A. Giulia de Marco a déjà pu
commencer l’examen de plusieurs statuettes en bois.
Perspectives de recherches et publications envisages
68
La mission 2020 suivra deux axes de recherche. Le premier consistera à inventorier les
objets en bois rassemblés dans le magasin 23 et à mener les analyses xylologiques sur ce
matériel. Au regard des milliers d’objets, ce travail se fera sur le long terme. Afin
d’avancer l’inventaire, Paolo Marini, conservateur au Museo Egizio de Turin, qui a
réalisé son doctorat sur les coffrets à ouchebtis, viendra appuyer l’équipe. L’équipe bois
se concentrera dans un premier temps sur les objets de toilette, notamment les peignes
et épingles à cheveux. Ils seront publiés dans un catalogue avec ceux conservés au
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
30
Deir el-Médina
service des archives et collections de l’Ifao qui ont été étudiés dans le cadre du projet
PERCEA Bois (Projet 18315). Le second objectif de la mission 2020 consistera à achever
l’analyse des échantillons prélevés sur le cercueil de Bakiset mais également de mener,
avec l’intervention de Margaret Serpico (154384097) (égyptologue, University College of
London), l’analyse des résines appliquées sur les cercueils à fond noir. À terme,
l’ensemble de ces données fera l’objet d’une publication qui proposera une étude
globale d’un ensemble de cercueils caractéristiques de la XVIII e dynastie.
3. Études annexes
Mission d’étude des restes humains à Deir el-Médina
Anne Austin, Mélie Louys, Rosalie David, Keith White
69
Les recherches bioarchéologiques menées à Deir el-Médina du 1 er au 15 mars se sont
concentrées sur l’évaluation de futures recherches qui pourraient être conduites sur le
site, des potentielles collaborations ainsi que sur des sujets de recherches centrés sur
les restes humains conservés à Deir el-Médina. Pour chaque tombe visitée, nous avons
documenté et estimé la présence/absence des restes humains, leur emplacement, la
quantité, l’état de conservation et si possible une datation (tableau 1). Un autre objectif
était de vérifier si des tissus étaient conservés avec la présence de tatouages. Enfin,
nous avons pris des séries de photos sur les crânes afin de construire des modèles 3D à
l’aide la méthode de la photogrammétrie et dans le but d’évaluer les limites de cette
technique pour les futures analyses de ce matériel.
Description et location des restes humains
Tableau 2. Liste des restes humains dans les tombes visitées cette saison
Tombe
/
Location
Présence
de
restes Commentaire
humains
Nouvel espace de stockage pour au moins 28 individus, qui ont été
TT 217 Ipouy
TT 292
Pashed
TT 298 Baki
oui
fouillés pendant les saisons 1933-1934. Certains ont pu être identifiés
à l’aide de cartons laissés par B. Bruyère notamment Sétaou, dame
Sâtré, Noubeiti, Hemen mais aussi l’enfant Ouserhat et le nouveau-né
Ariki.
oui
B. Bruyère (DFIFAO 2, p. 71) mentionne : « les caveaux du 292 étaient
encombrés d’un nombre considérable de momies déchiquetées ».
Malheureusement, nous n’avons identifié qu’un très petit nombre
d’ossements : un frontal non fusionné, deux fémurs adultes, quelques
restes momifiés inaccessibles.
oui
Beaucoup de restes humains, dans au moins trois salles. On retrouve
des restes osseux, momifiés (natron ou bitume), de tous âges et sexes.
Possibilité que les restes appartiennent au propriétaire et à sa famille.
Différents artefacts sont présents : poteries, lin, noyaux de fruit, pain,
fragments de cartonnage et de cercueils.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
31
Deir el-Médina
oui
B. Bruyère compte 27 momies (DFIFAO 3, p. 86) d’hommes, de femmes
et d’enfants. Il ne reste que quelques sacs contenant du lin. Les
momies ont été déplacées dans le magasin Carter.
oui
Quelques restes humains encore présents malgré les descriptions de
B. Bruyère : « nombreuses momies privées de leurs cercueils, de leurs
bandelettes et presque toutes démembrées » (DFIFAO 3, p. 106). Six
crânes, quelques os longs, ossements animaux, lin et quelques
poteries empilés.
TT 356
Amenouia
oui
Restes présents dans deux salles de la tombe, qui semblent provenir
de P.1164 et P.1161 d’après B. Bruyère. Restes osseux et momifiés,
artefacts (fragments de cercueils, fruits, lin décoré). Estimation :
30-40 individus.
Magasin 12
(P.1022)
oui
Restes humains qui remplissent la dernière salle, au moins 30-40 cm
de hauteur.
Temple
ptolémaïque
oui
Découverts lors de la restauration du temple, accompagnés par des
fragments de bois (cercueils ?) et un os animal.
TT 323
Pashed
TT 336
Neferrenpet
70
La photographie infrarouge a aussi été utilisée pour vérifier la présence ou non de
tatouages sur les restes momifiés. Nous avons réalisé des observations de base sur les
crânes complets pour estimer l’âge, le sexe et la santé générale de ces individus, en
suivant les méthodes de Buikstra et Ubelaker (1994) et du Data Collection Codebook of the
Global History of Health Project. L’inventaire de tous les restes humains observés, analysés
et/ou photographiés se trouve dans le tableau 2.
Tableau 3. Inventaire des restes humains étudiés durant la saison 2019
ID
Tombe Lieu de découverte Élément/Momie
19001 356
Salle 4
Hanches et cuisses momifiées
19002 298
Salle 2
Humérus droit momifié
19003 298
Salle 3
Ulna et radius droit momifiés
19004 298
Salle 3
Os coxal gauche momifié
19005 298
Salle 2
Crâne
19006 298
Salle 2
Mandibule
19007 298
Salle 2
Crâne
19008 298
Salle 3
Crâne
19009 298
Salle 3
Crâne
19010 298
Salle 4
Crâne
19011 298
Salle 3
Crâne
19012 217
Salle 4
Restes fœtaux partiellement momifiés
19013 217
Salle 4
Restes fœtaux partiellement momifiés
19014 217
Salle 4
Restes fœtaux squelettisés
19015 Temple Ptolémaïque
Tibia et fibula momifiés
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
32
Deir el-Médina
19016 Temple Ptolémaïque
L4-T11 colonne vertébrale
19017 217
Salle 4
Temporal gauche
19018 217
Salle 4
Temporal droit
19019 217
Salle 4
Sphénoïde gauche
19020 217
Salle 4
Restes de juvénile squelettisés
19021 217
Salle 4
Restes fœtaux partiellement momifiés
19022 217
Salle 4
Femme momifiée, articulée
19023 217
Salle 4
Femme squelettisée, articulée
19024 217
Salle 4
Femme squelettisée, articulée
19025 356
Salle 4
Crâne
19026 356
Salle 4
Crâne
19027 356
Salle 4
Crâne
19028 356
Salle 4
Crâne
19029 356
Salle 4
Bras gauche momifié
19030 356
Salle 4
Crâne
19031 356
Salle 4
Mandibule
Les pratiques du tatouage à Deir el-Médina
71
Suite à la découverte de deux restes momifiés tatoués en 2015 dans la TT 290 (15001 ;
15097), la mission a évalué la possibilité ou non qu’il existe d’autres restes humains
avec des tissus pouvant présenter des tatouages, à l’aide de photographies infrarouges
et du logiciel DStrech. Quatre exemples ont été trouvés dans la TT 298 (19002 ; 19003 ;
19004), deux dans la TT 356 (19001 ; 19029), ainsi qu’un individu complet dans la TT 217
(19022). L’identification des motifs de ces tatouages est toujours en cours, mais les
premières observations suggèrent la présence d’un ibex, de motifs floraux, une ceinture
de motifs géométriques ainsi qu’une figure stylisée de Bès (fig. 20).
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
33
Deir el-Médina
Fig. 20. Momie présentant des traces d'un tatouage en forme de ceinture aux motifs géométriques
(A. Austin).
© Ifao. 17148_2019_NDMPM_009
Les recherches à venir
72
Au regard de ces résultats, nous planifions de travailler en priorité dans les tombes
TT 217, TT 298 et TT 356. En effet, ces tombes présentent une température constante,
mais aussi de faibles taux d’humidité, ce qui est idéal pour leur conservation (23 % pour
la TT 298). Dans ces trois tombes, une grande variété d’individus (adultes/jeunes ;
homme/femme) et de matériel (osseux, momifié, tatouages, lin, poteries, cartonnage,
fragments de cercueils) ont été identifiés, ce qui en fait donc des tombes parfaitement
adaptées pour étude.
73
Pour la saison prochaine, au vu de nos découvertes, nous avons l’intention de continuer
nos recherches sur les restes humains des tombes TT 298 et TT 356. Ces deux tombes
présentent du matériel en très bon état de conservation, un espace adéquat pour
l’étude, et pour le rangement et le stockage du matériel qui s’y trouvent. Dans ces deux
tombes, la présence des restes ayant appartenu aussi bien à des enfants qu’à des adultes
âgés permettra une comparaison idéale avec les restes étudiés au préalable dans la
TT 290 et pourraient apporter des informations importantes concernant la vie et les
familles de Deir el-Médina.
74
Nous recommandons l’étude et la conservation des restes humains stockés dans la
TT 217. Ces individus sont quasiment les seuls avec un emplacement d’origine connu à
Deir el-Médina et nombre d’entre eux sont des individus complets. Ils représentent les
tombes de la XVIIIe dynastie du cimetière de l’est, incluant donc des individus
provenant du cimetière des enfants. Depuis leur découverte par B. Bruyère dans les
années 1920 à 1930, beaucoup de ces individus se sont dégradés et ont perdu leur peau.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
34
Deir el-Médina
C’est pour cela que ces restes devront être replacés dans des enveloppes plus adaptées à
leur conservation pour prévenir de nouvelles détériorations et donc des pertes
d’informations (fig. 21). Ils sont souvent encore avec leur lin d’origine.
Fig. 21. Momie de Noubaiti trouvée par B. Bruyère en 1934 et son état de conservation en 2019
(A. Austin).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_012
Le dattier en Égypte : mise à jour égyptologique et archéobotanique
Claire Newton
75
Lors de la mission de Claire Newton sur le site de Deir el-Médina du 1 er au 8 février
2019, l’objectif était, dans un premier temps, de localiser les restes de dattes dans les
magasins du site, dans un deuxième temps de les étudier et d’essayer de retrouver,
grâce aux archives, leur provenance et leur datation. Malheureusement, le matériel n’a
pas pu être retrouvé. Les quelques restes décrits ci-dessous sont insuffisants pour être
inclus dans le projet.
76
Dans le magasin 12, mis à part une grande quantité de fruits de palmier doum,
accumulée dans un recoin, dans un carton et deux vases, deux vases portaient la même
étiquette « Végétaux sortis du magasin Vandier I. 1956 ». Ces vases sont du type « flower
pot » sans trou, en Nile B2. L’un d’entre eux contenait un rachis de palmier doum ainsi
que des blocs de sédiment mêlé à des grains d’orge germés. Le deuxième, portant à
l’intérieur la marque « 0V » en bleu, contenait des restes de végétaux mélangés, sans
indication de provenance. Sans doute s’agit-il d’une sélection effectuée lors des
opérations de rangements des magasins de Deir el-Médina à la date mentionnée. Cet
ensemble a été dénommé DeM_2019_M12_001. J’ai effectué un tri rapide et incomplet
de cet ensemble, au départ à la recherche de restes de dattes. Leur étude précise n’a que
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
35
Deir el-Médina
peu d’intérêt, car il n’y a aucun moyen de leur attribuer une provenance et une
datation précises.
77
On peut donc dresser la liste sommaire suivante :
– des fruits et céréales : trois dattes et quelques fragments de dattes (Phoenix
dactylifera), des figues communes (Ficus carica) et figues de sycomore (Ficus sycomorus),
des fruits du balanite (Balanites aegyptiaca), quelques endocarpes de palmier doum
(Hyphaene thebaica), des olives (Olea europaea subsp. europaea), des raisins et fragments
de rafle de raisin (Vitis vinifera), quelques jujubes (Ziziphus spina-christi), une grenade et
un fragment de péricarpe de grenade (Punica granatum), des épillets de blé amidonnier
(Triticum turgidum subsp. dicoccum), des grains vêtus d’orge (Hordeum vulgare), des
grains de concombre/melon (Cucumis sp.) ;
– un amas de grains d’orge germés dans du sédiment gris ;
– un sachet en tissu fermé avec un fil, au contenu inconnu (peut-être de l’orge germée).
78
Les fruits ainsi triés ont été rangés dans des sachets en plastique. La partie non triée a
également été versée dans deux sachets en plastique. Le tout a été replacé dans le
magasin 12, dans une seule boîte en plastique rigide avec une étiquette portant le
numéro d’inventaire et l’étiquette originale de 1956. Le vase qui servait de contenant a
été placé près de cette boîte à l’endroit où il avait été trouvé.
79
Le magasin 23 (puits 1049) a été visité le 6 février 2019, mais il ne contenait aucun fruit.
Étude épigraphique de la stèle sud de la tombe TT 360 de Qaha
Elena Panaite
80
La mission de 5 jours a consisté en une recherche dans le « magasin Carter » des
fragments ayant appartenu à la stèle dite « stèle sud de Qaha ». Celle-ci a été mise au
jour lors de la mission de fouilles de B. Bruyère en 1930 et a été partiellement publiée
dans le FIFAO 8 (1933) sous la forme d’un facsimilé comprenant les fragments jointifs et
réalisé par Jacques Jean Clère (127651543). Depuis, ce monument n’a fait l’objet
d’aucune traduction ou étude d’ensemble.
81
La stèle était située au fond de la cour à péristyle de la tombe de Qaha, l’un des chefs
d’équipe des ouvriers de Deir el-Médina qui vécut à l’époque de Ramsès II. Cette cour
faisait 5 m de longueur est-ouest pour 8,25 m de largeur avec un péristyle aussi large
que la cour et profond de 2,65 m, soutenu par trois piliers de 0,70 m de côté et deux
demi-piliers engagés dans les murs latéraux. La paroi du fond du péristyle était percée
de deux portes sur les côtés avec, au centre, encastrées dans la muraille, deux grandes
stèles en calcaire gravées et peintes.
82
Selon B. Bruyère, lors de sa découverte, la stèle se trouvait en « mille petits éclats
superficiels », qui ont été rassemblés par Clément Robichon (077415795) et Jaroslav
Cerny (056538782). Elle est faite en calcaire de 10 cm d’épaisseur et devait mesurer
1,55 m de largeur. Le dispositif original de cette stèle a pu être reconstitué grâce aux
débris retrouvés sur le sol et les traces laissées dans le mur après qu’on l’a extraite. La
stèle proprement dite reposait sur une table épaisse qui s'avançait de 60 cm environ
hors du mur et qui était soutenue par deux piliers rectangulaires de 15 et 28 cm de côté.
La stèle se trouvait ainsi surélevée de 80 cm et était enfoncée de toute son épaisseur
dans le mur. L’ensemble du dispositif était gravé en creux avec une décoration
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
36
Deir el-Médina
polychrome sur fond blanc montrant Qaha face à plusieurs divinités, ainsi que des
scènes de funérailles faisant intervenir son épouse Touy et ses enfants.
Déroulement de la mission
83
L’objectif principal était de retrouver l’emplacement des fragments composant la stèle
dans le magasin Carter, vérifier leur état de conservation et en tracer un inventaire
rapide, afin de savoir s’il est possible de procéder à une étude d’ensemble du
monument. Les fragments ont été classés dans les années 1980 avec les numéros
d’inventaire A807 et A808, au moment où ils se trouvaient encore dans les magasins 3 et
4 sur le site de Deir el-Médina. Le numéro A808 correspond aux fragments de la stèle
proprement dite, tandis que le numéro A807 comprend principalement les fragments
du dispositif sur lequel la stèle reposait : le socle composé de plusieurs dalles, les deux
piliers et la table.
84
Plus de quatre cents fragments en calcaire de taille très variable (de 1 à 30 cm) sont
conservés dans treize boîtes qui ont été trouvées lors du premier jour au magasin
Carter ce qui a permis d’avoir rapidement une vue d’ensemble de l’état actuel des
fragments. Les plus complets ont été photographiés à l’intérieur du magasin lors des
trois jours suivants, mais dans l’optique d’une étude finale ils devront faire l’objet d’une
couverture photographique professionnelle (fig. 22). Le dernier jour a été consacré au
traitement de données et au bilan. L’état de conservation varie considérablement en
fonction de la taille des éclats, mais les couleurs sont bien préservées. Une partie des
fragments reproduits par J. J. Clère ont été identifiés. Il reste toutefois de nombreux
éclats de taille très réduite dont l’emplacement d’origine est difficile à déterminer.
Tous les fragments ne pourront pas être replacés, mais la stèle mérite néanmoins une
étude complète de son architecture et de son programme décoratif. Elle présente un
intérêt majeur car son architecture en fait un monument unique pour le site de Deir elMédina, mais aussi parce qu’elle vient compléter une liste déjà longue d’objets connus
ayant appartenu à Qaha son propriétaire.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
37
Deir el-Médina
Fig. 22. Fragment de la stèle de Qaha conservé au magasin Carter de Louqsor (E. Panaite).
© Ifao. 17148_2019_NDMPM_010
La différenciation numérique des « mains » hiéroglyphiques dans le
tombeau d’Inherkhâouy (TT 359) à Deir el-Médina
Elizabeth Bettles en collaboration avec Ben J. J. Haring
85
Ce nouveau projet, soutenu par l’Institut Néerlandais pour le Proche-Orient (NINO) à
Leyde, a deux visées principales : il s’agit d’abord de proposer une caractérisation
détaillée et une analyse approfondie de l’individualité du style d’écriture (la « main »)
hiéroglyphique de deux scribes/peintres dans un contexte funéraire à Deir el-Médina ;
parallèlement, il est proposé de développer un outil informatique permettant de
distinguer les différentes « mains » qui ont peint les textes hiéroglyphiques dans un
même monument.
86
Les scribes/peintres qui sont au centre de ce projet sont Nebnefer (ix) et Hormin (i),
deux frères qui vivaient à Deir el-Médina durant la XXe dynastie. En 2001, Catherine
Keller a attiré l’attention sur les « signatures » de ces frères, présentes dans plusieurs
textes hiéroglyphiques du tombeau d’Inherkhâouy (TT 359), chef d’équipe
contemporain des règnes de Ramsès III et Ramsès IV. Mais au-delà de ces signatures,
des milliers de hiéroglyphes peints à l’encre noire sont encore lisibles dans les deux
chambres souterraines de ce tombeau qui, comme l’écrit Jean-Pierre Corteggiani
(026800071) dans la monographie consacrée à ce monument publiée en 2010,
représentent « un magnifique matériel paléographique ».
87
En 2019, le travail d’enregistrement des hiéroglyphes individuels dans les chambres
souterraines du tombeau d’Inherkhâouy a duré six semaines, du 4 février au 15 mars. Il
n’a pas été possible de travailler dans la chambre funéraire cette année à cause des
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
38
Deir el-Médina
panneaux de verre que les autorités égyptiennes ont récemment posés pour la
protection physique du décor et que nous n’avons pas été autorisé à retirer (ce tombeau
est ouvert aux touristes). Ces panneaux représentent un défi pour la documentation de
l’écriture en raison de la gêne qu’ils occasionnent pour l’examen des détails. Nous
avons tout de même pu prendre quelques photographies dans la chambre funéraire
lorsque les panneaux ont été retirés pour être nettoyés. Ces photos comprenaient les
sections de texte où se trouvent les cinq « signatures » des frères-scribes des contours.
Ces images, manipulées et recadrées, seront utilisées pour déterminer les
caractéristiques distinctives de la morphologie et l’orthographe de la « main »
hiéroglyphique de chaque homme.
88
La mission de 2019 a permis de commencer la documentation textuelle de la paroi nord
de l’antichambre, désigné caveau F dans la publication de Nadine Cherpion (057693552)
et J.-P. Corteggiani. Je me suis concentrée sur trois sections de textes situées sous le
plafond voûté à motifs polychromes. À cet endroit, selon C. Keller, les colonnes de
hiéroglyphes peints révèlent les traits de la « main » de Nebnefer (ix). Durant cette
saison, 711 signes hiéroglyphiques ont pu être enregistrés.
89
La documentation textuelle relative à ces signes comporte les données suivantes :
1. Le code du signe selon les listes de codage courantes (par défaut, la sign-list de Gardiner).
Lorsqu’un signe détaille des traits qui n’existent pas dans une de ces listes, j’utilise le code
Gardiner suivi de l’indice « v » (pour « variation »).
2. Un code qui indique l’emplacement spécifique du signe dans les textes du tombeau. Ce code
est une combinaison du code d’une section de texte dans la publication de N. Cherpion et J.P. Corteggiani. Après un point-virgule, on ajoute le numéro de colonne, puis le numéro du
signe dans la colonne. Le code « F6-7.I.3;5.2 » signale donc la section de texte 6-7.I.3 de la
chambre F (l’antichambre du tombeau) ; le deuxième signe dans la cinquième colonne.
3. La largeur de la colonne, pour aider à l’évaluation de la taille d’un signe.
4. L’orientation du signe dans le texte et s’il y a une inversion par rapport à l’orientation des
autres signes.
5. Le nombre de coups de pinceau qu’on peut discerner macroscopiquement dans la
morphologie d’un signe.
6. La documentation concernant les caractéristiques de la morphologie d’un signe.
7. La documentation concernant les erreurs du sš-qd dans la formation d’un signe et les
techniques de correction.
8. La documentation de l’orthographe d’un signe dans un mot, un nom ou une phrase.
90
Les données sont enregistrées dans un fichier excel avant leur intégration future dans
une base de données en cours de création par Kings Digital Lab (KDL), l’équipe
informatique du Kings College de Londres. L’enregistrement textuel sera accompagné
d’images de chaque signe annoté pour illustrer tant la morphologie que le ductus et
l’orthographe.
91
Au début de la campagne, j’ai réalisé des tests pour bien comprendre les
caractéristiques techniques d’un nouvel appareil photo (Olympus Tough-5) en mode
microscopique. Les photos de signes individuels pris en gros plan servent de fond pour
réaliser un facsimilé épigraphique numérique permettant de noter les détails du ductus.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
39
Deir el-Médina
La recherche de caractéristiques diagnostiques de la morphologie et du ductus
92
Lors de l’examen approfondi de chaque signe peint, on a tenté d’isoler des caractères
paléographiques remarquables, potentiellement révélateurs de la « main »
hiéroglyphique du sš-qd. De nombreux signes montrent par exemple une morphologie
unique ou intègrent des composants inhabituels (fig. 23.a et 23.b). En outre, la
morphologie de plusieurs signes évoque davantage l’écriture hiératique que le style
hiéroglyphique (fig. 23.c). Concernant la matérialité des signes, on peut souvent
distinguer une variation de l’intensité de l’encre qui indique la direction et la séquence
des coups de pinceau parmi les signes qui font face à la gauche (fig. 23.d).
Fig. 23. Tableau montrant des exemples de variations de signe (E. Bettles).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_013
93
La multiplicité des coups de pinceau dans des signes de moins de 3 cm de largeur est
une caractéristique surprenante des hiéroglyphes enregistrés en 2019. Un exemple se
trouve dans le facsimilé épigraphique de signe Gardiner E34 (lièvre), un hiéroglyphe
dont la longueur est inférieure à 3 centimètres, et qui comporte 19 coups de pinceau
(fig. 24.a). Pour réaliser la forme requise d’un signe spécifique, le sš-qd a tracé le
contour avant de remplir le centre. Souvent on peut déterminer la direction des coups
de pinceau individuels pour achever ce remplissage (lignes verticales, horizontales et
obliques) (fig. 24.b).
94
Dans les hiéroglyphes enregistrés cette saison, il y a des indices montrant que ce sš-qd
pouvait parfois faire chevaucher la forme du signe sur un des traits verticaux qui
délimitent les colonnes de hiéroglyphes. C’est par exemple le cas d’une variante du
signe Gardiner I12 (le cobra dressé dont le corps est courbé). Pour prévenir le
chevauchement de la queue du serpent sur le trait de séparation à droite, le sš-qd a
écrasé la grande courbe du corps du cobra, laissant un espace d’environ 0,1 cm entre la
queue du serpent et la ligne verticale (fig. 24.c). En outre, plusieurs types de
hiéroglyphes sont caractérisés par la séparation spatiale de certains composants,
phénomène inhabituel pour l’écriture hiéroglyphique. Le signe Gardiner F34 (cœur),
par exemple, voit toujours le trait horizontal supérieur isolé du reste du signe
(fig. 24.d).
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
40
Deir el-Médina
Fig. 24. Tableau montrant le nombre de coups de pinceau exécutés pour réaliser le signe
(E. Bettles).
© Ifao. 17148_2019_NDMPF_014
95
Toutes les images relatives à ces observations – photos et facsimilés épigraphiques –
ont été enregistrées et stockées sur ordinateur, disque dur externe et Cloud pour être
ajoutées à la base de données numérique.
Reconnaissance géoarchéologique de Deir el-Médina
Christian Dupuis
96
La mission 2019 s’est déroulée en deux périodes. La première du 8 au 17 février, la
seconde du 24 février au 3 mars.
97
La première a été consacrée en priorité à l’accompagnement géologique des
reconnaissances menées par B. Madden en vue d’une évaluation des restaurations à
envisager. L’opportunité se présentait de faire un diagnostic préliminaire du contexte
géologique d’un nombre important de caveaux et de chapelles. Outre l’évaluation de la
qualité des supports rocheux des enduits et des peintures, la caractérisation des roches
a conduit à une première reconnaissance de la nature et de la structure du sous-sol de
différentes parties des nécropoles. À cette occasion, quelques compléments ont pu être
apportés à l’étude des diaclases du calcaire qui affleure entre la TT 216 (et au-delà) et le
puits 1025-TT2 contre la maison Ifao, ainsi qu’en contrebas, vers le nord, entre la TT 10
et la TT 292 à l’approche de la cascade. Certains aspects des modalités de contact entre
les calcaires et le prisme détritique ont pu être observés. À ce titre, il nous est apparu
opportun de dénommer explicitement le complexe de brèches qui forme ce prisme, de
la façon suivante : « Formation de la Brèche de Deir el-Médina » (-BDM-) dans la mesure
où cette formation est une caractéristique spécifique du site et qu’elle influence fortement
les conditions de conservation des tombes les plus élevées dans la nécropole ouest. Elle
repose sur les trois unités du substrat tertiaire, calcaire de Thèbes (-CT-), marnes
calcaires de Qurnah (-MCQ-) et marne d’El Mahamiya (EM, « tafla »). Ces deux dernières
unités, non encore individualisées ici, sont regroupées en marnes d’Esna
indifférenciées. La BDM nécessite une approche détaillée en raison de sa composition
hétérogène, de sa structuration complexe localement stratifiée et de son accessibilité
difficile, principalement dans les tombes. En outre, l’étude fortuite de la TT 340 au sujet
d’une fracture ouverte dans son escalier d’accès, ainsi que de la tombe 325 (en
compagnie de B. Madden), nous a amené à considérer l’existence possible d’une autre
formation bréchique détritique superficielle tapissant le versant actuel vers le village et
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
41
Deir el-Médina
dans laquelle ces tombes sont creusées (dénommé provisoirement éboulis superficiels).
Parallèlement, au cours de ces visites, l’observation rapprochée des parois travaillées
du calcaire a conduit à réunir quelques observations relatives à la technique d’attaque
de la roche et plus particulièrement à la façon dont les tailleurs de pierre ont tiré profit
des caractéristiques structurales de la roche pour le ravalement des parois.
98
La seconde période a été plus particulièrement dédiée à l’étude de l’environnement
géologique, plus ou moins large du site, entre la montagne, le prisme détritique (et la
butte témoin de calcaire de Thèbes adossée à la colline de Qurnet Muraï. Dans le
contexte plus général de l’extrémité nord orientale du bloc rocheux basculé de la Vallée
des Reines et occupé par le site de Deir el-Médina, l’étude des diaclases du calcaire a été
poursuivie en raison de leur implication majeure dans la stabilité des tombes et
chapelles dans la nécropole ouest. Mais aussi, non moins clairement, à l’échelle de toute
la partie nord du site pour leur contribution aux spécificités du paysage (fig. 25).
99
Une fraction de temps a encore été réservée à l’appui géoarchéologique aux études de
tombes en cours en particulier les TT 2 et TT 2B, aux discussions, à la consultation des
archives et autres bibliographies, sans oublier la présentation du contexte géologique
aux missionnaires arrivants. Dans cet ordre d’idée, un point particulier doit être signalé
qui concerne ma contribution à la détermination des roches constituant les objets des
réserves en cours d’inventaire. Parmi les artéfacts inventoriés, à côté de pinceaux et de
matériels de peintres (palette, pot à pigments préparés…) se trouvaient des fragments
minéraux naturels utilisés pour la confection des pigments. Ce sont des nodules
d’oxydes de fer hématitiques (« rouge sang ») de provenance locale (marnes d’Esna).
Originellement, ces nodules sont formés de pyrite que l’oxydation a transformée en un
mélange d’oxydes (principalement hématite) et de sulfates. Parmi ces derniers, la
jarosite de couleur jaune paille, fréquente, est connue pour avoir été utilisée comme
pigment jaune. Dans le même ensemble, à côté des nodules, figuraient des fragments
d’oxyde de fer brun et des morceaux de grès à ciment ocreux apportés de Gebel Silsila
dont l’usage comme pigment jaune ocre ou brun rouge est très vraisemblable. En outre,
il faut signaler des petites masses d’argile cuite brun clair, arrondies par abrasion,
ayant sans doute permis l’élaboration d’une poudre beige.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
42
Deir el-Médina
Fig. 25. Esquisse géologique de la nécropole de l’ouest (diagramme de B. Bruyère).
© Ifao. 17148_2019_NDMCN_002
Les principaux résultats géologiques
100
Ils concernent :
1. La structure du calcaire de Thèbes entre la zone des tombes et la maison de l’Ifao
d’une part et au niveau de la cascade d’autre part, suggère les effets d’une falaise qui a
dû exister avant le dépôt de la brèche de Deir el-Médina (paléofalaise), mais dont le
contour n’est encore clair.
2. Des indications préliminaires de la structure de la brèche de Deir el-Médina
constitutive du prisme détritique qui forme le substrat du glacis morphologique
surplombant le site à l’ouest semblent indiquer la succession d’une partie basale
constituée de blocs pluri-métriques (provenant de divers niveaux du calcaire de Thèbes
en amont) avec parfois des paquets de marnes remaniés surmontées de dépôts stratifiés
de granularité beaucoup plus fine.
3. Le point essentiel de la structure du site qui consiste en la discordance de la brèche
de Deir el Médina (d’âge quaternaire) sur les trois unités d’âge éocène ;
4. La probable existence d’une unité conglomératique superficielle tapissant le versant
est de la nécropole ouest formant le substrat, mal consolidé (?) de certaines tombes
(TT 325, TT 340) et sujet à certaines instabilités (fracture ouverte de la TT 340) ;
5. À titre de synthèse provisoire, une ébauche de coupe géologique très simple, portée
sur le dessin de B. Bruyère qui documente l’état actuel des investigations proprement
géologiques du site immédiatement à l’ouest et au nord du village.
4. Perspectives
101
Comprendre plus précisément la structure géologique du site, et en particulier étudier
la brèche de Deir el-Médina et sa base formant l’élément géologique le plus original du
site, nécessitent, au minimum, un positionnement altimétrique des tombes exposant
des éléments du sous-sol. Un tel positionnement altimétrique sera aussi indispensable
pour restituer la stratigraphie selon la verticale de la brèche de Deir el-Médina ainsi
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
43
Deir el-Médina
que les variations latérales des sédiments qui la composent. Pour poursuivre dans le
même sens, à terme, il sera essentiel d’envisager de disposer d’un modèle
topographique sur support informatique unique destiné à archiver en continu et de
façon aussi pérenne que possible les données géologiques, géoarchéologiques et autres.
Plus largement, les investigations devraient être portées vers les autres singularités de
Deir el-Médina, en particulier le grand puits qui nécessite la poursuite d’un travail sur
les archives déjà entamé et qui peut bénéficier des connaissances géologiques acquises
à l’échelle de toute la Montagne thébaine.
102
Au plan géoarchéologique, cette mission a révélé l’intérêt majeur des réserves de Deir
el-Médina et de l’importance d’accompagner inventaire et classement, de diagnostics
minéralogiques et géologiques. Peut-être pourrait-on retrouver de cette manière les
échantillons prélevés au fonds du grand puits par B. Bruyère ?
5. Communications scientifiques
103
Guillemette Andreu, « From fieldwork to museum galleries: Workmen, craftsmen,
artists? How do we consider the community of Deir el-Medina today? », workshop
international Deir el-Medina Through the Kaleidoscope, Museo Egizio, Turin, 8-10 Octobre
2018.
104
Marie-Lys Arnette, « Female Figurines from Deir el-Medina: the Ifao’s collection »,
workshop international Deir el-Medina Through the Kaleidoscope, Museo Egizio, Turin,
8-10 octobre 2018.
105
Marie-Lys Arnette, « Female Figurines from Deir el-Medina: the Ifao’s collection »,
colloque Women in Ancient Egypt. Current Research and Historical Trends, The American
University in Cairo, Le Caire, 1er novembre 2019.
106
Marie-Lys Arnette, « Figurines féminines de Deir el-Médina : nouvelles perspectives »,
séminaire du projet ERC Advanced Grant Locus Ludi (n°741520), Universität Freiburg,
15 novembre 2019.
107
Anne Austin, « Recent evidence for the Practice of Tattooing in Ancient Egypt »,
American Schools of Oriental Research Annual Conference, San Diego, 28 novembre 2019.
108
Elizabeth Bettles, « Exploring the effectiveness of Archetype software for
differentiating hieroglyphic “hands” in the tomb of Inherkhâouy (TT359) at Deir elMedina », 4th British Egyptology Congress, Manchester, septembre 2018.
109
Gersande Eschenbrenner-Diemer, « Woodcraft in Deir el-Medina: Reassessment and
research perspective », workshop international Deir el-Medina Through the Kaleidoscope,
Museo Egizio, Turin, 8-10 octobre 2018.
110
Gersande Eschenbrenner-Diemer, « Woodcraft in Deir el-Medina: First results and
perspectives », Current Research in Egyptology, Alcalá de Henares, 17 juin 2019.
111
Gersande Eschenbrenner-Diemer, « Woodcraft in Deir el-Medina: Reassessment and
research perspective », workshop international Excavating the Extra-ordinary Challenges
and Merits of working with small finds, Institute of Ancient Studies, Johannes Gutenberg
University, Mayence, 8-9 avril 2019.
112
Cédric Gobeil, « Reconstructing the archaeological landscape of Deir el-Medina through
its main occupation phase », workshop international Deir el-Medina Through the
Kaleidoscope, Museo Egizio, Turin, 8-10 octobre 2018.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
44
Deir el-Médina
113
Cédric Larcher, Dominique Lefevre, « Theban Tomb 216 of Neferhotep in Deir elMedina : work in progress », workshop international Deir el-Medina Through the
Kaleidoscope, Museo Egizio, Turin, 8-10 Octobre 2018.
114
Anna-Giulia De Marco, « Wooden artefacts at Deir el-Medina: From object to
production », workshop international Deir el-Medina Through the Kaleidoscope, Museo
Egizio, Turin, 8-10 octobre 2018.
115
Paolo Marini, Anna Giulia De Marco, « Inside the shabti-box: A preliminary study »,
workshop international Deir el-Medina Through the Kaleidoscope, Museo Egizio, Turin,
8-10 octobre 2018.
116
Anne-Claire Salmas, « ’Make yourself at home’: Spatial negotiation and Family
Strategies at Deir el-Medina. The Examples of Clusters of Monuments belonging to
Members of Sennedjem’s Family », workshop international Deir el-Medina Through the
Kaleidoscope, Museo Egizio, Turin, 8-10 octobre 2018.
117
Sandrine Vuilleumier, « On some Guardians of the Ptolemaic Temple of Deir elMedina », workshop international Deir el-Medina Through the Kaleidoscope, Museo Egizio,
Turin, 8-10 octobre 2018.
118
Sandrine Vuilleumier, « The ‘Mammisi’ of Deir el-Médina: a Case Study », colloque
international Mammisi of Egypt 1st Colloqium, Ifao, Le Caire, 27-28 mars 2019.
119
Marine Yoyotte, « The Tomb of Sculptor Qen (TT 4) at Deir el-Medina », workshop
international Deir el-Medina Through the Kaleidoscope, Museo Egizio, Turin, 8-10 octobre
2018.
6. Publications
120
Cédric Larcher, Gersande Eschenbrenner-Diemer, « Deir el-Médina », in Laurent
Coulon, Mélanie Cressent (éd.), Archéologie française en Égypte, BiGen 59, Le Caire, Ifao,
2019, p. 208-215.
121
Ute Rummel, « Landscape, Tombs, and Sancutaries. The Interaction of Monuments and
Topography in Western Thebes », in Christina Geisen (éd.), Proceedings of the
International Conference on Ritual Landscape and Performance, Yale University,
September 23-24 2016, Yale Egyptological Studies 13, New Haven, Yale University, 2020,
p. 89-119.
122
Anne-Claire Salmas, « Morceaux de bravoure et traits d’humour. À propos de deux
peintures de Bernard Bruyère dans la maison de fouilles de Deir el-Medina », BIFAO 118,
2018, p. 403-440.
123
Marie-Lys Arnette, « Female Figurines from Deir el-Medina: the Ifao’s collection », actes
du workshop international Deir el-Medina Through the Kaleidoscope, Rivista del Museo
Egizio, Turin (en cours de publication).
124
Anne Austin, « Injuries, Illness, and Care while Constructing the Royal Tomb, in Fredrik
Hagen, Rune Olsen, Daniel Soliman (ed.), Tomb Construction in New Kingdom Egypt,
Cambridge University Press, Cambridge (en cours de publication).
125
Elizabeth Bettles, « Digitally distinguishing “hands” that painted hieroglyphs in the
tomb of Inherkhâouy (TT 359) at Deir el-Medina », actes du workshop international Deir
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
45
Deir el-Médina
el-Medina Through the Kaleidoscope, Turin, Rivista del Museo Egizio (en cours de
publication).
126
Gersande Eschenbrenner-Diemer, Anna-Giulia De Marco, Paolo Marini, « Woodcraft in
Deir el-Medina: from the manufactured object to the workshop », actes du colloque
workshop Deir el-Medina Through the Kaleidoscope, Turin, Rivista del Museo Egizio (en
cours de publication).
127
Cédric Gobeil, « Rediscovering and reconstructing the Ramesside landscape of Deir elMedina. The Northern Part of the Site », actes du workshop international Deir el-Medina
Through the Kaleidoscope, Turin, Rivista del Museo Egizio (en cours de publication).
128
Cédric Larcher, Dominique Lefevre, « ‘Neferhotep has been killed by an enemy’.
Investigation of the Theban Tomb 216 », actes du workshop international Deir el-Medina
Through the Kaleidoscope, Turin, Rivista del Museo Egizio (en cours de publication).
129
Anne-Claire Salmas, Kathrin Gabler, « “Make yourself at home”: Some “House
Biographies” from Deir el-Medina, with a Special Focus on the Domestic and Funerary
Spaces of Sennedjem’s Family », actes du workshop international Deir el-Medina Through
the Kaleidoscope, Turin, Rivista del Museo Egizio (en cours de publication).
130
Sandrine Vuilleumier, « On some Guardians of the Ptolemaic Temple of Deir elMedina », actes du workshop international Deir el-Medina Through the Kaleidoscope,
Turin, Rivista del Museo Egizio (en cours de publication).
131
Sandrine Vuilleumier, « Retour sur le “mammiside” Deir el-Médina », actes du
colloque Mammisi of Egypt 1stColloqium, Cairo, 27-28 March 2019, Le Caire, Ifao, (en cours de
publication).
7. Publication numérique
132
Anne Austin, « Tattooing in Ancient Egypt », American Research Center in Egypt Website,
https://www.arce.org/resource/tattooing-ancient-egypt (mis en ligne le 20 mars 2019).
8. Valorisation
de la recherche
Article de presse
133
Hanane Gaber, Cédric Larcher, « Deir el-Médina : actualité d’un chantier centenaire »,
dans Les Écoles Françaises à l’Étranger, Archéologie Hors-série 27, Paris, Faton, 2019,
p. 40-45.
Conférences grand public
134
Anne Austin, « Embodying the Goddess: Revealing the practice of tattooing in ancient
Egypt », Egypt in Los Angeles, UCLA, Los Angeles, 5 octobre 2019.
135
Anne Austin, « Contending with illness in ancient Egypt: Textual and osteological
indicators of disease and health care at Deir el-Medina », Saint Louis, Washington
University in Saint Louis, 8 novembre 2019.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
46
Deir el-Médina
136
Elizabeth Bettles, « Close encounters with Nebnefer: a scribe/painter in the tomb of
Inherkhâouy (TT 359) at Deir el-Medina », Adult Education in Gloucestershire,
Gloucester, novembre 2019.
137
Elizabeth Bettles, « Digitally distinguishing hieroglyphic “hands”: a pilot study using
data from the tomb of Inherkhâouy (TT 359) at Deir el-Medina », American University
Cairo, Le Caire, novembre 2019.
138
Cédric Larcher, « The French Institute at Deir el-Médina: the work inside the Theban
Tomb 216 of Neferhotep », Universita degli Studi di Milano, Dipartimento di Studi
Letterari, Filologici e Linguistici, Milan, 11 octobre 2018.
139
Anne-Claire Salmas, « Funerary Monuments at Deir el-Medina under Bernard Bruyère’s
Paintbrush », Association Amici Collaborator del Museo Egizio, Turin, avril 2019.
140
Anne-Claire Salmas, « Deir el-Medina and the Facetious Bernard Bruyère »,
intervention en tant que chercheuse invitée lors d’un Tuesday Night Formal Dinner à St
Benet’s Hall, Oxford, novembre 2018.
Documentaires
141
Dominique Lefevre a été interviewé pendant la mission de fouille pour un
documentaire intitulé « Ramsès II ou les recettes de l’éternité » qui a été diffusé dans
l’émission Secrets d’Histoire sur France 2 le 23 mars 2019.
142
Cédric Larcher et Manon Lefevre ont été interviewés en janvier 2019 pour un
documentaire produit par la société VoltageTV sur les artisans à Deir el-Médina. La
date et la chaîne de diffusion ne nous ont pas été indiquées.
Autre
143
Monsieur le Président de la République Valery Giscard d’Estaing et son épouse AnneAymone Giscard d'Estaing, en voyage sur la rive ouest de Louqsor pendant leurs
vacances en Égypte, ont visité Deir el-Médina. Nous leur avons présenté l’histoire du
site et les travaux conduits par l’Ifao (fig. 26).
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
47
Deir el-Médina
Fig. 26. Valery Giscard d’Estaing et son épouse en visite à Deir el-Médina (D. Lefevre).
© Ifao. 17148_2019_NDMPE_002
BIBLIOGRAPHIE
BUIKSTRA, UBELAKER 1994
Jayne E. Buikstra, Douglas H. Ubelaker (éd.), Standards for data collection from human skeletal
remains, Arkansas Archeological Survey Research Series 44, Fayetteville, Arkansas Archeological
Survey, 1994.
INDEX
Année de l'opération : 2019
sujets https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtOjL41tGiRu, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
crt6LUYlEWA5e, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtRXhdi4O5ST, https://ark.frantiq.fr/ark:/
26678/pcrtM4y540Y1cl, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtcMAzwfcMyS, https://
ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtMr3tb79bV8, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtc1Ueky7Zpg,
https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtpVNfYQXRzH, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
pcrt4ySXFux6Td, 26678/pcrtvun1g7PPLq
lieux https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtkJ3z2ScNP6
Thèmes : IFAO
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
48
Deir el-Médina
AUTEURS
CÉDRIC LARCHER
Égyptologue, Ifao
ANNE-CLAIRE SALMAS
Égyptologue, Griffith Institute
ALEXANDRA WINKELS
Conservatrice-restauratrice, Hochschule für Bildende Künste Dresden
WIBKE KEEDING
Conservateur-restaurateur indépendant
MOHAMED YOUSSEF SEDEK
Conservateur-restaurateur, université MUST Le Caire
CHRISTOPH HERM
Professeur, Hochschule für Bildende Künste Dresden
MARINE YOYOTTE
Égyptologue, Ifao
CHRISTINA VERBEEK
Conservatrice-restauratrice indépendante
STEFAN LOCHNER
Conservateur-restaurateur indépendant
DOMINIQUE LEFEVRE
Égyptologue, Université de Genève
MANON LEFEVRE
Conservatrice-restauratrice indépendante
ISABELLE VRANCKX
Conservatrice-restauratrice, ENSAV La Cambre
BIANCA MADDEN
Conservatrice-restauratrice indépendante
HASSAN EL-AMIR
Conservateur-restaurateur, Ifao
JULIAN POSCH
Égyptologue, Universität Wien
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
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Deir el-Médina
HUZAIFA MAGDY AHMED MOHAMED
Égyptologue, Misr University for Science and Technology, Cairo
GERSANDE ESCHENBRENNER-DIEMER
Égyptologue, Universidad de Jaén
ANNA GIULIA DE MARCO
Égyptologue, Università di Pisa
LISA SARTINI
Égyptologue, Università di Pisa
ANNE AUSTIN
Anthropologue, University of Missouri–St. Louis
MÉLIE LOUYS
Anthropologue, Muséum national d’histoire naturelle
ROSALIE DAVID
Égyptologue, University of Manchester
KEITH WHITE
Biologiste, University of Manchester
CLAIRE NEWTON
Archéobotaniste, Université du Québec à Montréal
ELENA PANAITE
Égyptologue, université Paul-Valéry Montpellier 3
ELIZABETH BETTLES
Égyptologue, Universiteit Leiden
BEN J. J. HARING
Égyptologue, Universitet Leiden
CHRISTIAN DUPUIS
Géologue, Faculté polytechnique de Mons
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
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