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La sublimation du père - Michael baralle

2018, MIchael BARALLE

Mémoire Master 2 (recherche) - Psychanalyse

Université Paul Valéry - Montpellier III Département de Psychanalyse UFR 1 Année universitaire 2017 / 2018 Master 2 Mémoire LA SUBLIMATION DU PERE Présenté par : Michael BARALLE Sous la direction de : M. Bernard VICTORIA Sommaire Sommaire 2 Introduction 4 Partie I. Du sublime chez le père (le nom du père) 9 A. Comprendre la sublimation freudienne 9 1. L’imago du père 10 2. Le nom du père 12 3. La conception de l’amour maternel 13 a. Image de la femme 15 b. « La femme comme reflet d'identification » (Julia Kristéva) 17 B. La « loi de la relation enfant-adulte » selon Lacan 19 1. La « confusion des langues » 23 2. De la tendresse chez l'enfant à la passion de l'adulte 28 C. Le RSI lacanien 29 1. La naissance du Réel 34 2. Le pouvoir du Symbolique 34 3. L'existence de l'Imaginaire 35 Partie II. Le développement de l'être 39 A. Le développement de l'être par la sexualité 40 1. La sexualité infantile 41 a. La séduction maternelle 56 b. Le complexe d'Œdipe 61 c. Les troubles de comportement créant des traumatismes chez l'enfant (Caroline Garland, Sandor Ferenczi) 64 2. Le but pulsionnel chez l'adulte 69 a. De la satisfaction physique, intellectuelle et sociale 71 b. Le symptôme névrotique dans la sexualité 73 3. L'agressivité sexuelle : sublimation partielle et instinct de destruction de l'adulte (compulsion de répétition) 76 B. Le développement de l'être en psychanalyse 77 1. La sublimation en littérature philosophique (Jacques Derrida) 79 2. Apparition du surmoi par la sublimation 81 Partie III. De la finalité du développement chez l'adulte 83 A. Sortir du monde névrotique 84 1. Le Transfer selon Freud 84 2. Cure psychanalytique de la répétition 86 3. Le traitement carthatique par Joseph Breuer 89 B. La découverte de soi 90 1. Découverte du plaisir (principe neuronal) 90 2. Conscience et ajournement de la satisfaction 93 C. Point de vue religieux sur la sublimation 94 Conclusion 97 Bibliographie 99 Introduction En psychanalyse, la paternité n'a pas fait l’objet de suffisamment d'attention analytique et l'impact réel de la paternité sur le développement de l’individu et de certaines psychopathologies n’est pas encore déterminé. Selon la ligne de pensée psychanalytique, l'étude de la contribution paternelle dans le développement de l'enfant n'a été relevée qu'à l'âge de quatre ans (le complexe d'Œdipe - le stade phallique), en raison de la relation exclusive de l'enfant avec sa mère qui le nourrit et en prend soin VERMOREL H et VERMOREL M, 1986, Freud et la culture allemande, Revue Française de Psychanalyse, n° 49, pp. 1034-1062.. Le père a été complètement oublié par les théoriciens, à la seule exception de Freud qui a révélé le rôle du père à travers les deux mythes : le mythe d'Œdipe qu'il a emprunté aux tragédies antiques, et le mythe du père de la horde primitive qu'il a imaginé. Le père d'Œdipe est le père qui interdit la mère au garçon, en le menaçant de castration, et détourne la mère de la fille, en promettant la ré-compensation phallique de la castration. Le père de Totem et Tabou gagne l'efficacité en tant que père mort, c'est-à-dire quand il devient le symbole d'un plaisir interdit aux descendants. L'école des relations d'objet traitait exclusivement de la relation mère-enfant. Ce n'est que récemment qu'il a été proposé que le père puisse être considéré comme un « second objet », comme un individu qui pourrait être là pour l'enfant lorsque la relation avec la mère se heurte à certaines difficultés. Les cercles psychanalytiques, s'appuyant sur leur analyse de l'adulte et sur des données anthropologiques et sociologiques, se sont intéressés au père et ont tenté de répondre à des questions importantes concernant le rôle du père et sa participation au développement psychologique de l'enfant, ainsi qu'à la construction de son identité sexuelle. Ils ont également examiné les procédures psycho-émotionnelles qui caractérisent le passage à la paternité, comme la réactivation du complexe œdipien et l'émergence d'une hostilité inconsciente envers l'enfant, vécu comme le frère rival. Cependant, il n'y avait aucune référence particulière à l'importance du père dans le développement mental de l'enfant jusqu'en 1956, lorsque Jacques Lacan introduisit un nouveau sens qui concerne le « Nom du Père » Pour le développement mental sain de l'enfant, le père doit non seulement être reconnu comme le progéniteur naturel, mais il doit aussi réussir à incarner la fonction paternelle. En outre, la mère devrait reconnaître les mots de son mari comme un véhicule de la loi morale et de le transmettre à travers son propre discours à son enfant. Ce n'est que dans ces circonstances que l'enfant peut se référer au « Nom du Père » et être incorporé au niveau symbolique. Si l'enfant n'accepte pas la loi du père ou de la mère, ou ne reconnaît pas cette fonction particulière au père, il restera confiné dans cette relation dualiste au niveau imaginaire, sans aucun accès possible au niveau symbolique. Ce sont les circonstances qui, selon Lacan (1966) LACAN Jacques, 1966, Ecrits : D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose, Paris : Seuil., définissent la psychose. L'accent de Lacan sur l'importance du père peut être vu comme une réaction contre la tendance de la psychanalyse kleinienne et de la théorie des relations d'objet à placer la relation mère-enfant au cœur de la théorie psychanalytique. En opposition à cette tendance, Lacan insiste sur le fait que le père, comme troisième terme qui, en médiatisant la double relation imaginaire entre la mère et l'enfant, sauve l'enfant de la psychose et permet une entrée dans l'existence sociale. Le père est donc plus qu'un simple rival avec lequel le sujet rivalise pour l'amour de la mère. Il est le représentant de l'ordre social en tant que tel, et ce n'est qu'en s'identifiant au père dans le complexe d'Œdipe que le sujet peut entrer dans cet ordre. L'absence du père est donc un facteur important dans l'étiologie de toutes les structures psychopathologiques LACAN Jacques, 2011, Les formations de l’inconscient, Bulletin de Psychologie, n° 516, pp. 519-539.. Cependant, le père n'est pas un concept simple mais complexe, ce qui pose la question de savoir exactement ce que l'on entend par « père ». C'est pour répondre à cette question que, dès 1953, Lacan insiste sur l'importance de distinguer entre le père symbolique, le père imaginaire et le père réel LACAN Jacques, 1977, The Four Fundamental Concepts of Psycho-Analysis, NewYork: Jacques-Alain Miller.. Le père symbolique n'est pas un être réel mais une position, une fonction, et est donc synonyme du terme « fonction paternelle ». Cette fonction n'est autre que celle d'imposer la loi et de réguler le désir dans le complexe d'Œdipe, d'intervenir dans la double relation imaginaire entre mère et enfant pour introduire une « distance symbolique » nécessaire entre eux. Le père symbolique est l'élément fondamental de la structure de l'ordre symbolique, sachant que ce qui différencie l'ordre symbolique de la culture de l'ordre imaginaire de la nature, c'est l'inscription d'une ligne de descendance masculine. Le père symbolique est aussi appelé le Nom-du-Père. En structurant la descendance en une série de générations, la patrilinéarité introduit un ordre dont la structure est différente de l'ordre naturel. Le père symbolique est aussi le père mort, le père de la horde primitive qui a été assassiné par ses propres fils. C'est l'absence du père symbolique qui caractérise l'essence de la structure psychotique. Le père imaginaire est une imago, le composé de toutes les constructions imaginaires que le sujet construit en fantaisie autour de la figure du père. Cette construction imaginaire a souvent peu de rapport avec le père tel qu'il est en réalité. Le père imaginaire peut être interprété comme un père idéal, ou le contraire, comme le père qui ne peut être considéré comme un modèle. La psychose et la perversion impliquent toutes deux, de différentes façons, une réduction du père symbolique du père imaginaire. Alors que Lacan est assez clair dans la définition de ce qu'il entend par père imaginaire et père symbolique, ses remarques sur le père réel sont assez opaques. La seule formulation sans équivoque de Lacan est que le père réel est l'agent de la castration, celui qui effectue l'opération de la castration symbolique. Le père réel joue un rôle crucial dans le complexe d'Œdipe ; c'est lui qui intervient dans le troisième « temps » du complexe d'Œdipe comme celui qui castre l'enfant. Cette intervention sauve l'enfant de l'anxiété précédente ; sans elle, l'enfant a besoin d'un objet phobique comme substitut symbolique du père réel absent. En ce qui concerne la sublimation, il s’agit d’un concept central des théories psychanalytiques sur l'art qui traverse le corps, la psyché et le social. Freud a écrit de la sublimation dans le contexte de la production de l'art, mais le concept pourrait théoriquement s'appliquer à d'autres activités telles que le travail ou les loisirs. La sublimation était l'œuvre d'Eros qui, par sa tendance à la création d'unités toujours plus grandes au service de la vie, détournait et libérait les énergies agressives et libidinales vers de nouveaux objectifs non sexuels et objets de plus haute valeur sociale, offrant une voie d'expression de désirs menaçants ou inacceptables sans nécessité de répression. Les artistes ont travaillé sur la matière première de leurs propres conflits inconscients à travers les matériaux d'art qui permettaient au public de s'identifier à ces conflits inconscients incarnés dans l'œuvre et rendus sous une forme symbolique culturellement acceptable. Les liens entre la sublimation, le rôle du moi et du surmoi dans l'internalisation des valeurs culturelles et le renoncement à la gratification motrice étaient au cœur de la vision freudienne du développement culturel et social. Comment décrire ainsi la sublimation du père ? Afin d’avoir une meilleure appréhension d’une sujet, le présent travail se portera sur trois points essentiels. Le premier concerne le nom du père, ou le sublime chez le père. Dans ce contexte, la sublimation freudienne sera analysée. Lacan ayant établi la loi de la relation enfant-adulte, ce sujet fera également l’objet d’un développement. Par ailleurs, pour mieux comprendre le principe du RSI (réel, symbolique, imaginaire) de Lacan, une analyse du sujet sera effectuée. Le second point s’intéresse au développement de l’être, sachant qu’il est réalisé d’une part par la sexualité, et d’autre part à travers l’étude de l’aspect psychanalytique. Enfin, le troisième et dernier point est focalisé sur la finalité du développement chez l’adulte. Dans ce contexte, la sortie du monde névrotique, la découverte de soi, et le point de vue religieux sur la sublimation seront évoqués. Partie I. Du sublime chez le père (le nom du père) En considérant la théorie freudienne de la sublimation, il peut en être tiré que la sublimation est le fait de transformer les pulsions sexuelles en une valeur sociale qui est « non-sexuelle ». En bref, il s’agit de la transformation d’une énergie tirée du sexe en une énergie autre qui alimenterait d’autres domaines. Généralement, la sublimation intervient dans l’art, la littérature et toute production intellectuelle. Pour comprendre cette théorie freudienne, il faut aller dans l’idée de « désexualisation » pour aller vers une version plus valorisée d’un quelconque objet social. « Souvent citée, en retenant essentiellement la désexualisation de but et la valorisation sociale de l’objet, la sublimation constitue une notion indispensable pour la psychanalyse en même temps qu’un questionnement » DE MIJOLLA-MELLOR Sophie, Sublimation, 2005, in Dictionnaire International de la Psychanalyse, De Mijolla Alain, Ed. Hachette.. Cette affirmation de Sophie de Mijolla-Mellor définit au mieux la théorie de la sublimation en la « désexualisation ». Comprendre la sublimation freudienne La sublimation freudienne a été revisitée par Lacan vers 1938 et ce dernier de parler de « continuité psychique » de la famille. Il explique ainsi la paternité et la patronymie à travers cette suite psychique ou psychologique dans l’organisation sociale de la famille LACAN Jacques, 1938, Les complexes familiaux dans la formation de l’individu. Essai d’une analyse d’une fonction en psychologie, in Autres Ecrits, Paris, Coll. « Le Champ freudien », 2001, pp. 25.. La famille, toujours dans sa conception psychologique, est souvent sujette à tout genre de complexe dont la plus récurrente est celui d’Œdipe. Il est donc question de sublimer la sexualité chez l’enfant dès son plus jeune âge afin d’éviter que ce phénomène puisse se développer encore plus. La sublimation ou la répression de la sexualité se situe dans le cadre du surmoi qui n’est pas contrôlé par le moi. L’enfant va ainsi se renvoyer à ce que l’on appelle « imago du parent de même sexe » SCHREBER, Père et Noms du Père (3ème partie), in Psychanalyse, 2009, n° 15, pp 123-134, disponible sur https://www.cairn.info/revue-psychanalyse-2009-2-page-123.htm#re5no5 auquel l’enfant va se conformer. Mais, l’on parle également de « l’imago du père » Ibid. qui est plus intéressant car l’enfant va se référer à l’image prototypique du père et on garde toujours cette considération de la « domination du mâle » LACAN Jacques, 1938, Les complexes familiaux dans la formation de l’individu. Essai d’une analyse d’une fonction en psychologie, in Autres Ecrits, Paris, Coll. « Le Champ freudien », 2001, pp. 25.. En abordant l’imago paternel et maternel, il est plus aisé de parler de la symétrie fille-mère et fils-père. L’imago du père L’imago JUNG Carl, 1911. est par définition la représentation qu’une personne a de son ascendant, comme le père. Cette image va par la suite être encrée dans l’inconscient de la personne et va guider son comportement et son caractère La définition de l’Imago disponible sur https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-imago.html . L’enfant va souvent reproduire ce que le père fait et croit en ce que le père croit. L’imago du père peut toutefois être conçue de deux manières : ce qui est réellement et ce que l’enfant perçoit dans son idéal. Ainsi, un père qui semble être fort peut ne pas l’être dans la réalité ; alors que cela pourrait juste représenter un idéal du père pour l’enfant, c’est cette représentation du père fort qui va donc prendre le dessus et être l’imago que l’enfant aura du père. A un moment de son évolution, l’enfant va également s’identifier au père. C’est une période du très jeune âge vers 18 mois, l’enfant va déjà adopter cette figure paternelle. L’intérêt que le jeune enfant va porter au père n’est pas un intérêt enfant-parent mais celui de l’enfant à la personne qui a une relation intime avec la mère. Durant la période de l’identification de l’enfant à la mère, il va se référer au sein, au corps et à l’odeur de la mère qui va faire l’identité de sa génitrice et va ainsi créer une relation privilégiée avec la mère. Et pareillement, à cette identification à la mère, l’enfant va s’intéresser à quelque chose de très symbolique telle que le phallus qui va forger sa relation avec le père. A ce moment de son évolution, l’enfant va également casser cette connaissance de la mère et entrer dans la réalité avec comme guide le père. Il y a donc une « expérience de satisfaction » selon Freud, qui va aider l’enfant à assouvir son fantasme qui serait celui de retrouver le « processus du sein » Psyclanel, Identification au père, La psychogenèse, Période d’identification au Père, 2009 disponible sur http://psychanalyse.pour.tous.over-blog.com/article-identification-au-pere-37851398.html . L’intervention du père va ainsi rassurer l’enfant, lui qui connait une autre personne que la mère et va ainsi lui permettre de concevoir la vie réelle. A travers l’imago LOUPIAC A, Imagos : Qui est fait mère…, père…, sœurs…, frères…, sujets… ? In Cahiers Jungiens n°13, 1977/2 disponible sur http://www.cahiers-jungiens.com/articles/imagos-qui-est-fait-mere-pere-soeurs-freres-sujet/ du père, l’enfant tente de sortir de la répétition en éclaircissant l’inconscient, et en allant dans divers cadres dont la réalité, le réel, le symbolique, le rêve et l’imaginaire. De par cette représentation du père, on en arrive au rôle du père dans le psychisme de l’enfant. D’abord, le père a un rôle de tampon entre la mère et l’enfant, puisque l’enfant n’a donc connu que la mère et avec le développement de l’individu, l’enfant va arriver à un âge où il doit se tourner vers le devenir qui est la vie réelle. Le père va donc l’aider à entrer dans cette réalité, mais pour cela, il doit tempérer cette relation de fusion qu’i y a eu depuis entre l’enfant et la mère. Ensuite, on comprend que l’enfant s’identifie à la mère dès la naissance jusqu’à ce qu’il y ait une rupture de cette tendance avec l’intervention du père. Ainsi, à côté de cette identification à la mère, la présence du père va offrir une autre alternative à l’enfant. Puis, en tant que père, il est porteur de l’interdit, c’est à lui d’énoncer la loi et de mettre en place les limites. A un moment, l’enfant, fille ou garçon, et le parent vont vivre le complexe œdipien conflictuel JUIGNET P, La fonction paternelle, Le rôle du père dans la structuration psychique, psychisme, 2012, disponible sur http://psychisme.org/Transverse/Rolepere.html , c’est à cet âge que le père doit intervenir pour interdire l’inceste qui est souvent initié inconsciemment par l’enfant. La psychanalyse de Freud admet ce complexe pulsionnel, mais on admet que le père a un très grand rôle à y jouer. Dans la psychanalyse, l’imago et le nom du père sont souvent traités ensembles. Le nom du père La considération du nom du père entre dans la considération psychique du développement de l’individu. Il existe cette métaphore paternelle qui est la juxtaposition ou la superposition du nom du père à l’objet, ceci va assurer le passage du réel au symbolique. L’acquisition du langage va ainsi refléter que l’enfant a renoncé à l’« objet perdu ». L’objet perdu est l’objet du désir de l’enfant qu’il va retrouver dans le nom du père. C’est une désignation que le père ne sait pas et que l’enfant non plus ne sait pas, car cela se situe dans son inconscient. Selon Lacan, l’individu est « parlé » c’est-à-dire qu’on exprime ce qui est refoulé. Le nom du père en tant que symbole est de donner du sens au tempérament qui existe désormais dans la relation mère-enfant. En effet, l’enfant est obligé de renoncer à avoir sa mère comme objet du désir, donc à être le phallus de sa mère en se rendant à l’évidence que le vrai phallus se trouve chez le père. La constitution psychique de l’enfant commence donc au moment où la métaphore paternelle est mise en place. De plus, le désir de l’enfant ne va plus pouvoir s’exprimer que par le langage, car désormais refoulé. Dans le langage toutefois, l’individu va perdre une partie de la représentation de la chose mais il n’empêche qu’ « Il n’y a d’être que par la parole- Par l’être » LACAN Jacques, « Fonction et champs de la parole et du langage », Ecrits, Paris, Editions du Seuil, 1966, 912 pages. selon Lacan. Le nom du père a ainsi une fonction symboligène dans la mesure où il provoque la rupture du lien mère-enfant, et ce, à travers la représentation par le père de l’interdit de l’inceste et la loi. Toutefois, c’est la mère qui est le vecteur de cette représentation. La loi du désir de l’Autre est véhiculée par le père, à travers sa parole. C’est en effet la parole du père qui inscrit l’individu dans l’ordre symbolique. Dès lors, celui-ci accède au statut de sujet désirant. La parole du père oriente au désir, elle met en lien l’affect et une représentation. Le sevrage est alors un phénomène placé dans l’histoire individuelle. Le passage par le langage nécessite chez l’enfant la tolérance de la perte d’une partie qui ne peut être représentée. En effet, pour pouvoir accéder à la chaine des représentations, il est indispensable d’accepter qu’il existe une part de mensonge. La partie ne pouvant pas être représentée correspond alors à l’image spéculaire. Pour Lacan, seul le symbolique peut permettre de saisir le manque LACAN Jacques, Le séminaire, Livre X, L’angoisse, op. cit., séance du 19 décembre 1962.. La métaphore paternelle permet de rompre le renvoi à l’image de la mère en donnant un statut de sujet désirant à l’enfant. C’est la raison pour laquelle cette métaphore constitue « un moment radicalement structurant de la constitution psychique, par l’accès à la dimension symbolique » Psychologie du développement, « La métaphore du nom-du-père » disponible sur http://www.la-psychologie.com/metaphore%20du%20nom-du-pere.htm . En psychanalyse, le nom du père résulte de la métaphore paternelle. Le nom du père présente alors deux rôles essentiels. Le premier est le renvoi de la fonction paternelle à un rôle symboligène d’un pur signifiant. Quant à son second rôle, le nom du père représente tout ce qui régit l’ensemble de la dynamique subjective. Cette régulation passe par l’inscription du désir au registre de la dette symbolique. La conception de l’amour maternel Pour pouvoir définir l’amour maternel, plusieurs représentations entrent en jeu, compte tenu du fait qu’il est évoqué dans la littérature, l’art ou encore les histoires. En psychanalyse, une grande partie de la force de l'amour maternel est issue des éléments du narcissisme et du masochisme dans la personnalité de la mère. Selon Freud, en observant l'attitude des parents affectueux envers leurs enfants, elle ne peut être perçue que comme une renaissance et une reproduction de leur propre narcissisme abandonné depuis longtemps. Leur sentiment, comme on le sait, est caractérisé par la surestimation, cette indication certaine d'un trait narcissique dans le choix d'objet ayant déjà été apprécié FREUD Sigmund, 2014, On narcissism: An introduction, Read Books Limited.. L’amour maternel présente trois dimensions IBANEZ Margarita, 2001, L’amour maternel : contexte environnemental de l’enfant, Spirale, n° 18, pp. 19-28.. La première dimension représente un environnement d’accueil, de régulation, et de soutien de l’enfant. Dans ce contexte, il régule les stimuli internes et externes de l’enfant, met en rythme de façon régulière et adaptée les systèmes biofonctionnels indispensables à ce dernier durant ses premiers jours de vie, tels que l’alimentation et l’évacuation. Dans ce contexte, l’amour maternel assure une fonction de pare-excitation dont le holding et le handling constituent la manière de l’exprimer tant sur le plan émotionnel que comportemental WINNICOTT Donald Woods, 2011, La relation parent-nourrisson, Payot.. L’amour maternel renferme également une activité psychisme qui correspond à la rêverie maternelle. Cette dernière a pour rôle d’une part de soutenir les comportements de soins des premiers jours de l’enfant, et d’autre part d’assurer la structuration de son psychisme BION Wilfred R, 1962, Learning from experience, London: Karnac Books.. Selon Lacan, il existe également une activité psychique maternelle qui permet de structurer le psychisme de l’enfant à une période déterminante de sa vie : la fonction miroir LACAN Jacques, 1949, Le Stade du miroir comme formateur de la fonction du Je : telle qu'elle nous est révélée dans l'expérience psychanalytique, Presses universitaires de France.. La parentalité intuitive est associée à l’amour maternel. Celle-ci est constituée de la sensitivité et de l’empathie pour former une base sécurisante. Cette base permet alors à la mère, en faisant appel à ses capacités et comportements congénitaux, d’élever correctement son enfant BOWLBY John, 1958, The nature of the child’s tie to his mother, International Journal of Psycho-Analysis, volume 39, n° 5, pp. 350-373.. La seconde dimension de l’amour maternel renvoie à son niveau d’affects, à sa régulation, ainsi qu’à son dynamique relationnel. Dans ce contexte, la haine maternelle est considérée comme un élément allant de pair avec son amour. C’est d’ailleurs l’agressivité maternelle qui rend son amour meilleur. Ainsi, une bonne mère est celle qui est en mesure de mettre en harmonie son amour et sa haine pour son enfant IBANEZ Margarita, 2001, L’amour maternel : contexte environnemental de l’enfant, Spirale, n° 18, pp. 19-28.. En ce qui concerne la troisième dimension de l’amour maternel, elle est composée des éléments permettant de réguler la présence et l’absence maternelle, ainsi que l’amour maternel en lui-même. Pour que l’amour puisse avoir un caractère maternel, il doit être constitué d’autres éléments que ceux qui composent l’amour de la femme ou féminin. Dans la mesure où la mère ne peut distinguer l’amour féminin de l’amour maternel, elle fait preuve d’une certaine immaturité sur le plan émotionnel, voire d’une perversité. Or, un tel comportement représente un risque pour l’enfant Ibid.. L’amour maternel représente alors un lien qui est à la fois « à établir, à maintenir, à relâcher et à transmettre » BESSON Jacques, FARAIL Marie-Dominique, GALTIER Mirelle et al, 2001, L’amour maternel dans tous ses états, Spirale, n° 18, pp. 113-118.. Image de la femme Sur le plan médical et philosophique, il est possible de retracer les principaux aspects permettant de distinguer la femme. Pour Aristote, la femme est le reflet d’un homme imparfait ou manqué. Il justifie ses dires du fait que la femme ne représente que l’impuissance, à l’opposé de l’homme, à qui sont conférés différentes qualités telles que la force, la grandeur, et même le pouvoir ANDRES Christian, 1989, La nature de la femme : Aristote, Thomas d’Aquin et l’influence du Cortesano dans la comedia lopesque, Bulletin hispanique, n° 91-2, pp. 255-277.. Pourtant, face à cette image de la femme en tant qu’exemplaire imparfait de l’homme, en tant qu’une faiblesse, la femme assure un rôle important : celui de la reproduction. Bien que la femme ait pu faire l’objet d’une comparaison avec l’homme, il s’agit d’un être tout à fait distinct de par ses passions, son tempérament et ses mœurs. Des fonctions sont alors spécifiquement attribuées à la femme : la maternité à la fois douloureuse et pénible, les soins domestiques, les actes impliquant la charité et la douceur, les plaisirs purifiés, et l’art de faire aimer la vie. La femme est alors celle qui est spécialement destinée à enfanter. Tous les éléments qui la constituent convergent vers l’atteinte de cet objectif : sa beauté, sa nature, son organisation. La femme n’est pas uniquement perçue comme « femme » de par la série d’organes qu’elle dispose, mais surtout de par les principaux traits et caractères intimes. Une fois encore, l’image de la femme est renvoyée à celle de la mère, cette dernière étant celle qui soutient la fonction maternelle. C’est cette image maternelle de la femme qui favorise la construction de l’être humain. En effet, l’enfant, à travers la fonction du miroir de sa mère, réalise sa propre construction en se référant aux mots et au corps de celle-ci. L’enfant valorise alors sa mère dans le cadre d’un investissement libidinal. Il tient compte des mots de sa mère, car ceux-ci sont accompagnés de son amour, de son odeur, de son regard, et de son désir LACAN Jacques, 1949, Le Stade du miroir comme formateur de la fonction du Je : telle qu'elle nous est révélée dans l'expérience psychanalytique, Presses universitaires de France.. La construction de l’identité de la femme n’est cependant pas limitée à l’image de la femme, car cette dernière peut être incitée à chercher un autre trait permettant de s’identifier. Le fait d’avoir une anatomie de femme ne suffit pas à garantir une identité sexuée. Si toute femme est destinée à la procréation, ce fait ne représente pas toujours un désir. Le choix d’être mère implique une prise de conscience sur la motivation et l’impact d’une telle décision. La prise de conscience sur la nécessité de disposer de capacités altruistes prend alors place chez la femme cherchant à devenir mère BADINTER Elisabeth, 2010, Le conflit : La femme et la mère, Flammarion.. « La femme comme reflet d'identification » (Julia Kristéva) Julia Kristéva accorde une attention particulière à l’identité féminine KRISTEVA Julia, 1975, Unes femmes, Les cahiers de GRIF, n° 7, pp. 22-27.. Elle met alors en évidence deux tendances majeures concernant cette dernière. Dans un premier temps, l’identité féminine se réfère à un moyen permettant d’aboutir à une économie rationnelle. C’est en accordant à la femme son émancipation que celle-ci puisse réaliser d’autres tâches que celles qui lui sont attribuées traditionnellement (fonction maternelle, en tant qu’épouse), notamment en ce qui concerne le développement économique et de la société (travailler, voter…). Dans un second temps, pour Kristéva, l’identité féminine renvoie à une fonction de reproduction, et par conséquent, à une fonction maternelle. Cette tendance résulte essentiellement des particularités de la femme qui sont d’ordre biologique et physiologique. Ce second caractère de l’identité féminine implique la considération de la femme comme reflet identitaire. D’abord, le corps féminin présente des reflets qui sont visibles au miroir, sachant que ce dernier représente le symbole féminin par excellence FRONTISI-DUCROUX Françoise et VERNANT Jean-Pierre, 1997, Dans l’œil du miroir, Odile Jacob.. La femme est ainsi la séduction dont la beauté est reflétée par le miroir. Cette beauté symbolise également l’amour. La femme comme reflet d’identification attribue alors à la femme une fonction de miroir. En effet, l’enfant se fie à sa mère, à la femme, pour pouvoir habiter son corps DOLTO Françoise, 1992, L’Image inconsciente du corps, Seuil.. C’est d’ailleurs là que prend sens l’identité féminine définie par Kristeva qui se rapporte aux aspects biologiques et physiologiques de la femme, car l’enfant tient compte des mots de sa mère dans l’investissement de son corps et dans la construction de son identité. L’enfant, pour pouvoir investir son corps, est amené à réaliser plusieurs étapes, et ce, dès sa naissance. Le bébé crée alors, à l’aide de sa mère, trois types d’image inconsciente de lui. La première image inconsciente correspond à une image aérienne qui lui permet de ressentir des sensations bien précises, notamment la respiration aérienne, l’olfaction et l’audition. La seconde image inconsciente est celle orale. Les sensations de l’enfant sont en lien avec la bouche, le larynx et le pharynx. L’enfant peut alors ressentir qu’il a l’estomac vide ou l’estomac plein. Enfin, la dernière image inconsciente correspond à celle anale. Les sensations de l’enfant sont liées à la zone inférieure de son tube digestif : la rétention et l’expulsion Idem.. Ainsi, durant ces différentes étapes, l’enfant inscrit ces trois types de sensations dans sa tête. Il en fait une représentation inconsciente de lui-même, et c’est à partir de cette représentation qu’il peut se sentir exister, être. Si l’enfant parvient justement à cette construction identitaire, c’est grâce au rôle que joue la mère, la femme Idem.. Précisément, la construction de l’image inconsciente de l’enfant de son corps est possible à travers ses ressentis corporels. Ces derniers ne sont toutefois pas limités aux sensations physiques issues de son corps. Les ressentis proviennent de tous les éléments constituant son schéma corporel : sensations provenant des muscles, du squelette ou encore des viscères de l’enfant. Pourtant, cette image inconsciente du corps qui permet par la suite une identification de l’enfant ne se réfère pas à son corps en mouvement, mais au corps vécu par l’enfant dans le cadre de sa relation avec la femme qui est son reflet. Ce corps vécu est celui que la mère touche. Une rencontre avec elle est alors nécessaire pour constituer cette image inconsciente. Ce corps vécu est pareillement celui qui est parlé par la mère. C’est grâce aux paroles et aux mots de la mère que l’enfant parvient à nommer ses ressentis. Sans cette intervention de la femme, ces ressentis demeureront sur le plan physique et ne pourront pas être inscrits dans sa tête. C’est effectivement ces mots et paroles de la mère qui permettront à l’enfant de se différencier de l’animal et lui procureront le sentiment d’exister. La mère joue alors un rôle indispensable dans la construction de l’identité de l’enfant, en l’aidant à avancer, à permettre de se sentir un individu, et ce, tant sur le plan physique que psychique. Quand l’enfant se sent un individu, il se sent distinct de sa mère et laisse une place à son père BOWLBY John, 1958, The nature of the child’s tie to his mother, International Journal of Psycho-Analysis, volume 39, n° 5, pp. 350-373.. La « loi de la relation enfant-adulte » selon Lacan Selon Lacan, la relation de l’enfant à l’adulte est régie par la « loi de la relation enfant-adulte » LACAN Jacques, 1966, Fonction et champs de la parole et du langage, Ecrits, Paris, Editions du Seuil.. Cette loi renvoie à la notion de « confusion des langues » définie par Ferenczi FERENCZI Sandor, Confusion des langues entre adultes et l’enfant, 1932, Psychanalyse, Œuvres complètes, t.IV, (1927-1933), Paris, 1982.. Dans son ouvrage « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse » LACAN Jacques, 1966, Fonction et champs de la parole et du langage, Ecrits, Paris, Editions du Seuil., Lacan accorde une attention particulière à la parole. Dans ce contexte, il met en évidence l’aversion éprouvée par les analystes pour cette dernière. Cette aversion est essentiellement favorisée par trois éléments. Le premier élément est la fonction imaginaire. Elle correspond aux fantasmes qui sont imaginées tant en matière technique et expérientiel qu’en termes de caractéristique de l’objet à chaque étape du développement de l’enfant sur le plan psychique. Le concept d’impulsion joue alors un rôle substantiel, car il résulte d’une part de la psychanalyse des enfants, et d’autre part au terrain propice à la structuration des aspects qui précèdent la parole pour les chercheurs. L’existence de fonction imaginaire mène alors à s’intéresser à la répression symbolique à imposer lors d’une approche d’interprétation des fantasmes. Le second élément qui renforce l’aversion à la parole correspond aux relations libidinales d’objet. Il s’agit d’une notion qui apporte un sens nouveau au perfectionnement de la cure. Cette situation implique ainsi une modification de la conduite de celle-ci. Cette nouvelle pensée débute du surcroit de la méthode aux psychoses d’un côté, et de l’accès temporaire à des concepts et principes différents sur le plan technique d’un autre. Par conséquent, la psychanalyse aboutit à une étude des phénomènes d’ordre existentiel pouvant aller jusqu’à une persuasion motivée par la philanthropie. Une fois encore, Lacan met en évidence le caractère favorable à l’aspect technique de la symbolisation Idem.. Le troisième élément est l’importance accordée au contre-transfert et à la formation bénéficiée par le psychanalyste. Ce renforcement est issu des embarras qui se présentent lorsque la cure s’achève, ceux-ci se produisant à l’instant où la psychanalyse didactique prend également fin. Dès lors, le psychanalyste entre dans la pratique. Ce dernier est alors considéré comme un facteur impliqué dans les conséquences de l’analyse. Cependant, Lacan souligne le fait qu’il est impossible de résoudre cette aversion pour la parole que lorsqu’un approfondissement est effectué de manière inconsciente et poussée Idem.. Ces trois éléments qui incitent les analystes à l’aversion de la parole sont considérés comme de véritables obstacles. Outre ces problèmes, cette aversion a également pour source la tentation à laquelle les chercheurs sont exposés : celle de l’abandon du fondement de la parole. Les chercheurs sont ainsi amenés à s’intéresser à d’autres domaines, qui pourtant, requièrent une importante analyse de la parole, notamment « la pédagogie maternelle, l’aide samaritaine et la maitrise dialectique » Idem.. Le risque s’agrandit au fur et à mesure que l’attention accordée aux langages déjà édifiés augmente, sachant que ces derniers peuvent très sensiblement renforcer l’ignorance s’ils ne sont pas suffisamment maitrisés. Les psychanalystes, en s’intéressant aux effets de la symbolisation chez l’enfant, peuvent être confus compte tenu de l’existence de cette aversion de la parole. D’où le concept de confusion des langues évoqué plus haut. Or, la loi de la relation enfant-adulte qui traduit cette confusion implique amplement les fonctions de la parole. D’ailleurs, s’est en s’intéressant aux adultes et en se lançant dans leur analyse que Freud a pu percevoir les différentes étapes libidinales de l’enfant FREUD Sigmund, 1923, Le moi et le ça, Essais de Psychanalyse, pp. 177-277.. L’approche théorique freudienne identifie cinq stades libidinaux de l’individu Idem.. Le premier est le stade oral, rencontré chez les nourrissons de 0 à 1 an, c’est-à-dire qui est dans sa première année d’existence. A ce stade, seule la bouche procure du plaisir à l’enfant. En effet, il a comme activités de sucer et de manger. C’est alors de sa mère que l’enfant est le plus proche, celle-ci étant la personne qui lui permet de se nourrir, par conséquent, de trouver le plaisir. Ce plaisir ne se limite toutefois pas à la satisfaction de ses besoins en matière de nourriture, mais intervient également dans le soulagement de ses désirs sexuels. Dans ce contexte, l’allaitement est considéré comme l’acte renforçant le lien de l’enfant avec sa mère. Ce lien existe tant sur le plan affectif que physique. Ainsi, le nourrisson a déjà une vie libidinale dès que sa mère se met à l’allaiter. Freud justifie ce constat par le fait que dès son contact avec le sein maternel, l’enfant implique déjà les organes qui contribuent de manière importante à satisfaire ses pulsions sexuelles une fois adulte, notamment la bouche, la langue et les lèvres. Le second stade est celui anal, lorsque l’enfant a entre 1 an et 3 ans. Le plaisir de l’enfant ne s’acquiert pas uniquement au niveau de la zone orale mais sera focalisé sur la région anale. En termes de libido, les principaux organes fonctionnels permettant de satisfaire l’enfant deviennent l’anus et les zones environnantes. Précisément, l’enfant éprouve de la satisfaction lorsqu’il retient ou expulse ses selles et urines volontairement, se plaisir résultant de sa capacité à contrôler ses sphincters. A ce stade, la relation de l’enfant avec sa mère est maintenue, et c’est elle qui l’initie à la propreté. Freud considère qu’un apprentissage de la propreté de façon démesurée risque de prédisposer l’enfant à des caractères sexuels déportant Idem.. Le troisième stade correspond au stade phallique. L’enfant se trouve entre sa troisième et sa cinquième année de vie. C’est notamment durant cette période que l’enfant accorde un intérêt particulier à ses fonctions sexuelles. Comme mentionné dans les parties précédentes, l’enfant voit en le phallus l’autorité. C’est ainsi que sa relation avec ses parents devient tendue. Il ressent désormais de l’amour pour le parent du sexe opposé tout en haïssant celui du même sexe, d’où le complexe d’Œdipe. Les conflits entre l’enfant et les parents ont pour origine les interprétations au niveau libidinal. L’enfant parvient à différencier les sexes et trouve du plaisir au niveau des zones sexuelles. Cette situation implique que les pulsions sexuelles de l’enfant deviennent très intenses et très élevées. Le quatrième stade représente la latence. L’enfant est en stade de latence lorsqu’il a entre 6 ans et 12 ans. Ses pulsions sexuelles arrêtent de se développer, car sa libido ne s’accroit plus. Dès lors, l’enfant entre dans le processus de sublimation en s’intéressant à des éléments autres que la sexualité. Le cinquième stade est celui de l’adolescence. Freud le définit comme le dernier cycle de développement de l’individu Idem.. Il correspond à un stade génital A la différence des quatre premiers stades considérés comme prégénitaux. lors duquel la sexualité est réellement exprimée. Les organes de l’enfant désormais adolescent deviennent matures et ont la même taille que ceux d’un adulte. Cette relation enfant-adulte s’étend aussi vers des aspects autres que la libido. Lacan fait référence au rêve qui correspond à la structure d’une phrase. Si le rêve de l’enfant constitue une idéographie vitale, celui de l’adulte symbolise les éléments signifiants LACAN Jacques, 1966, Fonction et champs de la parole et du langage, Ecrits, Paris, Editions du Seuil.. La parole est d’autant plus importante, car elle permet de laisser place au mot pour décrire ce qui est tangible, mais aussi ce qui ne l’est pas : « C’est le monde des mots qui crée le monde des choses » Idem.. Afin de mieux appréhender la loi de la relation adulte-enfant, la confusion des langues définie par Ferenczi sera analysée. Par la suite le passage de la tendresse chez l’enfant à la passion de l’adulte sera abordé. La « confusion des langues » Ferenczi a déterminé les éléments qui composent la loi de la relation enfant-adulte au 12e congrès international de psychanalyse de 1932 qui s’est déroulé à Wiesbaden. Son intervention s’est intitulée « Les passions des adultes et leur influence sur le développement du caractère et de la sexualité de l’enfant », mais a été publiée sous le titre de « Confusion des langues entre les adultes et l’enfant, le langage de la tendresse et de la passion » FERENCZI Sandor, Confusion des langues entre adultes et l’enfant, 1932, Psychanalyse, Œuvres complètes, t.IV, (1927-1933), Paris, 1982.. Le changement de nom de l'article est révélateur de la nouvelle perception de Ferenczi du problème du traumatisme. Pour la première fois, il établit une distinction claire entre le langage et la motivation (désir de tendresse, sécurité, amour basique, «amour-objet passif») de l'enfance et les raisons du langage passionné chez certains adultes, séducteurs, désireux de l’excitation génitale et de la domination par la violence. Rappelant la thèse freudienne centrale des Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité FREUD Sigmund, 2011, Three Essay on the Theory of Sexuality, Eastford, Martino Fine Books., Ferenczi expose de la manière la plus éloquente dans ce texte la notion d'effets hypnotisant et terrorisant de la souffrance qui, punis passionnément par l'adulte, permettent l'enfant de se sentir encore plus attaché à cette personne : « La même anxiété, cependant, si elle atteint un certain maximum, les oblige à se subordonner comme des automates à la volonté de l'agresseur, à deviner chacun de ses désirs et à les satisfaire En s'identifiant complètement à l'agresseur, ils s'identifient complètement à l'agresseur : à travers l'identification ou, disons, l'introjection de l'agresseur, il disparaît dans la réalité extérieure et devient intra-au lieu d'extra-psychique » FERENCZI Sandor, Confusion des langues entre adultes et l’enfant, 1932, Psychanalyse, Œuvres complètes, t.IV, (1927-1933), Paris, 1982.. C'est ainsi que Ferenczi décrit l'introjection de la culpabilité de l'adulte par les enfants, suivie par la confusion, la perte de confiance dans leurs propres perceptions et la fragmentation de la personnalité, particulièrement dévastatrice lorsque le choc traumatique a été incestueux. Dans ce texte, il a créé sa métaphore décourageante de la maturité précoce post-traumatique: « La maturité précoce du fruit blessé par un oiseau ou un insecte » Idem.. Le « modèle des traumatismes » et le « modèle de la séduction » sont des sujets fréquents dans la psychanalyse contemporaine. De nombreux travaux ont récemment été consacrés à leur histoire, leur développement, leur analyse conceptuelle et leurs applications cliniques, notamment ceux de Freud, Ferenczi et Laplanche. Ces auteurs affirment que Freud semble faire de la pathologie la mesure de ce que signifie être humain en général, et que l'anthropologie clinique de celui-ci repose sur trois fondements. Le premier est la primauté de la sexualité et son origine perverse. Le second concerne la discontinuité entre le monde de l'enfant et le monde de l'adulte. Quant au troisième, il correspond à la continuité entre la normalité et la pathologie Idem.. Historiquement, le travail de Freud a commencé avec sa théorie de la nature perverse et non-génitale de la séduction. À ce stade de développement de sa théorie, Freud soutient que les enfants sont incapables d'expérimenter la sexualité, de sorte qu'ils deviennent conscients des actes accomplis par un adulte perverti par une action différée qui survient à la puberté. Cependant, en 1898, Freud publia ce qu'il avait déjà écrit à Fliess en ce qui concerne son expérience. Selon lui, les enfants sont capables de toute activité sexuelle psychique et de nombreuses activités sexuelles somatiques VAN HAUTE Philippe et GEYSKENS Tomas, 2005, The Primacy of Sexuality in Freud, Ferenczi, and Laplanche, Other Press, volume 9, n° 49.. Ce changement dans sa compréhension l'a fait renoncer à la théorie de la séduction en faveur de la sexualité biologique et introduire des modèles phylogénétiques dans la théorie psychanalytique. C'est précisément, selon les auteurs, le moment où la psychopathologie s'est transformée en anthropologie clinique. Freud a abandonné la recherche d'étiologies spécifiques et a essayé d'établir la sexualité innée et la répression organique comme des phénomènes humains universels indépendants de la division entre la pathologie et la normalité. Par conséquent, le dégoût sexuel n'est pas seulement un symptôme pathologique, mais doit être considéré comme le premier affect véritablement humain Idem.. Quant aux révisions de Freud dans les éditions ultérieures de Trois essais sur la théorie de la sexualité, il a été observé que Freud a tendance à penser la sexualité infantile selon le modèle de la sexualité adulte FREUD Sigmund, 2011, Three Essay on the Theory of Sexuality, Eastford, Martino Fine Books.. Les fondements de la théorie ont ainsi été ébranlés : Freud pensant que la sexualité infantile était très proche de la sexualité adulte, il a dû introduire une distinction entre normalité et pathologie et baser la sexualité sur le modèle des instincts. L'abandon complet de la théorie du trauma se reflète le mieux dans l'affirmation de Freud selon laquelle la pulsion sexuelle est indépendante de son objet. Désormais, il conçoit les étapes du développement psychosexuel - ainsi que le complexe d'Œdipe - en insistant sur leur base phylogénétique à tel point qu'il croit que l'éducation ne peut les influencer. Alors maintenant « les symptômes névrotiques [...] représentent l'activité sexuelle du patient [...] d'une série entière de processus psychiques refoulés, de souhaits et de tendances qui sont tous liés à la sexualité » VAN HAUTE Philippe et GEYSKENS Tomas, 2005, The Primacy of Sexuality in Freud, Ferenczi, and Laplanche, Other Press, volume 9, n° 49.. Le travail de Ferenczi et de Laplanche peut être lu comme une réponse critique à ce changement dans la pensée de Freud, ces deux auteurs étant de plus en plus importants et influents dans la psychanalyse contemporaine. Il est alors généralement admis que Ferenczi rétablit la séduction et le traumatisme au centre de sa théorie de la névrose. Dans son célèbre article, Ferenczi affirmait que l'origine du traumatisme se situe dans la confusion des langues entre la tendresse, l'imagination et le jeu de l'enfant, d'une part, et la passion de l'adulte que l'enfant peut ressentir comme une brutalité. Dans la pensée de Ferenczi, la sexualité n'a pas de position privilégiée, et chaque acte d'un adulte qui en montre un « au-delà de soi » peut avoir un effet traumatique. De plus, c'est parfois le déni du traumatisme par l'environnement qui a l'effet le plus traumatisant FERENCZI Sandor, Confusion des langues entre adultes et l’enfant, 1932, Psychanalyse, Œuvres complètes, t.IV, (1927-1933), Paris, 1982.. Ces innovations théoriques ont apporté des changements dans la technique analytique de Ferenczi. Il était critique envers la neutralité analytique et préoccupé par le fait que quelque chose dans la technique psychanalytique elle-même transforme l'analyse en une simple répétition d'événements traumatiques antérieurs. En insistant sur le fait que l'analyste doit admettre ses contraintes, au lieu de rechercher l'omniscience, il est possible de trouver les origines de la psychanalyse relationnelle contemporaine. Mais cette approche menaçait de transformer la psychanalyse en une psychopathologie simple. Ferenczi considérait donc le traumatisme comme constitutif de la subjectivité humaine, lui conférant ainsi une importance anthropologique. Cette affirmation faite par Ferenczi contient des traces de la théorie généralisée postérieure de Laplanche du traumatisme. A savoir, Jean Laplanche a affirmé la signification anthropologique générale du traumatisme et a vu un caractère intrinsèquement traumatisant dans la confrontation de l'enfant avec la sexualité adulte. La principale raison en est son caractère énigmatique pour l'enfant observateur VAN HAUTE Philippe et GEYSKENS Tomas, 2005, The Primacy of Sexuality in Freud, Ferenczi, and Laplanche, Other Press, volume 9, n° 49.. Partant de la critique des conceptions antérieures, Laplanche prétend que Freud se trompe en croyant que la sexualité est un processus qui se développe de l'intérieur sans aucun rôle de l'autre, mais celui d'un simple catalyseur. Il critique également Ferenczi pour sa conviction qu'il y a plus qu'une différence graduelle entre l'enfant et l'adulte. Les auteurs discutent également d'une étude détaillée de l'interprétation par Laplanche de l'article de Freud sur Léonard et de l'idée de la séduction par la mère qui y est présentée. Ils concluent que la séduction considérée par Freud comme inévitablement plus tard pathologique a été comprise comme une structure générale, avec seulement une différence graduelle entre la normalité et la pathologie Idem.. Dans sa théorie, Laplanche soutient que la situation traumatique est l'occasion où l'adulte envoie un message que l'enfant n'est pas encore préparé intellectuellement, corporellement et affectivement. Comme Ferenczi, il pense que c'est traumatisant non pas parce qu'il est sexuel, mais parce qu'il est énigmatique. Un message peut être considéré comme énigmatique lorsqu'un enfant n'est pas capable de déchiffrer sa signification. De cette façon, Laplanche introduit une distinction aujourd’hui largement utilisée entre ce qui est symbolisable et ce qui est énigmatique, et il considère cette distinction comme la mesure de la quantité de traumatisme. Et, comme Ferenczi, il considère le traumatisme comme une expérience humaine inévitable et généralisée Idem.. Pour revenir uniquement à la confusion des langues évoquée par Ferenczi, ce dernier met en évidence la théorie de l’appropriation du vœu de l’autre FERENCZI Sandor, Confusion des langues entre adultes et l’enfant, 1932, Psychanalyse, Œuvres complètes, t.IV, (1927-1933), Paris, 1982.. L’enfant démontre alors qu’il souhaite avoir de la tendresse. Ce besoin est exprimé à travers le transfert quand l’enfant fait part à l’adulte de son souhait de ne pas être abandonné. Toutefois, un enfant n’a pas souvent le courage de critiquer un adulte, d’où le refoulement de la critique. De plus, l’enfant s’identifie à l’adulte de manière aisée et systématique du fait qu’il mythifie celui-ci. En l’absence d’expression claire et directe du besoin de tendresse de l’enfant et de son incapacité à critiquer l’adulte, Ferenczi considère que des mots n’ont pas été exprimés, d’où le mensonge dans la langue Idem.. De la tendresse chez l'enfant à la passion de l'adulte Ferenczi affirme que la confusion des langues représente une violence que l’adulte inflige à l’enfant. Lorsqu’un adulte prend soin d’un enfant, celui-ci le considère comme son parent (père ou mère). L’enfant ressent alors l’attention qui lui est portée par cet adulte comme de la tendresse. Or, ce dernier l’interprète autrement. Lorsque l’enfant fait preuve de son besoin de tendresse, il le transforme en désir sexuel Idem.. La confusion des langues se traduit alors par la transformation du langage de tendresse de l’enfant par le langage de la passion chez l’adulte. Face à ce trouble, l’enfant se voit agressé par l’adulte, tout en étant incapable de se défendre, tant sur le plan physique que moral. L’enfant se trouve ainsi dans une position de soumission à l’agression de l’adulte, car il ressent la peur d’un côté, et l’ignorance de la sexualité d’un autre. Comme l’enfant éprouve un besoin de tendresse de la part de celui qu’il considère comme un parent, il se doit de s’identifier à celui-ci. Les souhaits de l’enfant sont de ce fait en accord avec celui de l’adulte. La tendresse devient passion. Cette transformation troque la perception de la réalité par l’enfant, ce dernier étant hagard. Cette étape est nécessaire afin qu’il puisse conserver la part de tendresse qu’il a bénéficié de l’adulte antérieurement. L’enfant ne considère plus l’adulte comme son assaillant. Il le voit désormais comme un individu qui lui prête une grande attention. L’enfant, en s’identifiant à l’adulte, se voit également hériter la culpabilité de ce dernier Idem.. Cette situation se justifie notamment par le fait que l’enfant estime que l’acte de tendresse et de soumission dont il a fait preuve ne peut être impuni. D’où le caractère ébranlant de la confusion des langues. Le passage de la tendresse chez l’enfant à la passion de l’adulte a des impacts sur la perception et le comportement de l’enfant. Ce dernier tend en effet vers la reproduction des actes dont il a été victime, une fois qu’il devient adulte. S’il a été victime d’abus sexuels lors de son enfance, il reproduira cet acte sur un enfant une fois adulte. Le RSI lacanien Lacan s'est avéré être une influence importante sur la théorie critique contemporaine, influençant des approches aussi disparates que le féminisme A travers, par exemple, Judith Butler et Shoshana Felman., la théorie cinématographique Laura Mulvey, Kaja Silverman et la théorie de l'écran., le poststructuralisme Cynthia Chase, Juliet Flower MacCannell, etc. et le marxisme Louis Althusser, Ernesto Laclau, Chantal Mouffe, Fredric Jameson, Slavoj Zizek, etc.. Lacan est aussi exemplaire de ce qui peut être compris comme la rupture postmoderne avec Sigmund Freud. Alors que Freud travaille dans une tradition empirique et humaniste qui croit encore à la capacité d'un moi stable à accéder à la vérité, Lacan est proprement poststructuraliste, c'est-à-dire qu’il se questionne sur toute notion simple de soi ou de vérité, explorant plutôt comment la connaissance se construit au moyen de structures linguistiques et idéologiques qui organisent non seulement les vies conscientes, mais aussi les vies inconscientes. Alors que Freud continuait à être tenté par des modèles organiques et avec le désir de trouver les causes neurologiques et donc naturelles du développement sexuel, Lacan offrait un modèle plus proprement linguistique pour comprendre l'entrée du sujet humain dans l'ordre social. L'accent était alors moins porté sur les causes corporelles du comportement (investissement, libido, instinct, etc.) que sur les structures idéologiques qui, notamment à travers le langage, font comprendre au sujet humain son rapport à lui-même et aux autres. Selon Lacan, l'entrée dans le langage entraîne nécessairement une rupture radicale de tout sens de la matérialité en soi. Il convient toujours de distinguer entre la réalité et le réel. Le développement du sujet, en d'autres termes, est rendu possible par une méconnaissance sans fin du réel à cause du besoin de construire un sens de la « réalité » dans et à travers le langage. L’individu dépend tellement de sa version linguistique et sociale de la réalité que l'éruption de la matérialité pure (du réel) dans les vies est radicalement perturbatrice. Et pourtant, le réel est le roc contre lequel toutes les structures linguistiques et sociales artificielles échouent nécessairement. C'est cette tension entre le réel et les lois sociales, significations, conventions, désirs, etc. qui détermine les vies psychosexuelles. Même l’inconscient n'échappe pas aux effets du langage, ce qui explique pourquoi Lacan affirme que « l'inconscient est structuré comme un langage» LACAN Jacques, 1977, The Four Fundamental Concepts of Psycho-Analysis, NewYork: Jacques-Alain Miller.. La version lacanienne du développement psychosexuel s'organise alors autour de la capacité du sujet à reconnaître, d'une part, les signes iconiques et, d'autre part, le langage. Cette entrée dans le langage suit un modèle développemental particulier, selon Lacan, qui est tout à fait distinct de la version de Freud, et ce, même si Lacan continuait à argumenter qu'il était, en fait, un stricte freudien). Lacan, comme Freud, a reconnu que le développement variait entre les individus et que les étapes pouvaient même exister simultanément chez un individu donné. Trois étapes du développement de l’individu sont alors observées selon Lacan Idem.. La première étape est celle où l’individu a entre 0 et 6 mois. Au tout début du développement, il était dominé par un mélange chaotique de perceptions, de sentiments et de besoins. Il n’avait pas distingué son propre moi de celui de ses parents ou même du monde autour de lui. Au contraire, il avait passé son temps à prendre en lui tout ce qu’il avait ressenti comme agréable sans aucune reconnaissance des limites. C'est alors le stade où l’individu était le plus proche de la pure matérialité de l'existence, ou ce que Lacan appelle « le réel ». Pourtant, même à ce stade précoce, son corps a commencé à être fragmenté en zones érogènes spécifiques (bouche, anus, pénis, vagin), aidé par le fait que sa mère avait tendance à accorder une attention particulière à ces parties du corps. Cette territorialisation du corps pourrait déjà être vue comme une chute, une imposition de limites et, ainsi, le début néonatal de la socialisation. En effet, cette fragmentation s'est accompagnée d'une identification avec les choses perçues comme satisfaisant son manque à ce stade précoce : la poitrine de la mère, sa voix, son regard. Puisque ces objets externes privilégiés ne pouvaient pas être parfaitement assimilés et ne pouvaient donc, en fin de compte, combler son manque, il avait déjà commencé à établir la dynamique psychique (fantasme vs manque) qui contrôlerait le reste de sa vie. La seconde étape est lorsque l’individu a entre 6 mois et 18 mois. Cette étape, que Lacan appelle le « stade du miroir », a été un moment central dans le développement de l’individu. Il s’agit d’un stade qui entraine un dynamisme libidinal LACAN Jacques, 1977, Ecrits: A Selection, New York: Alan Sheridan. provoqué par l'identification du jeune enfant à sa propre image (ce que Lacan appelle le « Moi idéal »). Pour Lacan, cet acte marque la reconnaissance primordiale de soi-même comme « je », bien qu'à un moment, avant qu'il soit objectivé dans la dialectique de l'identification avec l'autre, et avant que le langage lui restitue, dans l'universel, sa fonction de sujet Idem.. En d'autres termes, cette reconnaissance de l'image du soi précède l'entrée dans le langage, après quoi le sujet peut comprendre la place de cette image de soi dans un ordre social plus large, dans lequel le sujet doit négocier sa relation avec les autres. Pourtant, le stade du miroir est nécessaire pour la prochaine étape, car se reconnaitre comme « je » correspond à se reconnaître soi-même (« oui, cette personne là-bas est moi ») ; cet acte est donc fondamentalement auto-aliénant. En effet, pour cette raison, les sentiments d’une personne envers l'image étaient mélangés, pris entre la haine (« je déteste cette version de moi-même parce qu'elle est tellement mieux que moi ») et l'amour (« je veux être comme cette image »). Le Moi idéal est important précisément parce qu'il représente pour le sujet une forme simplifiée et bornée du soi, par opposition aux perceptions, sentiments et besoins chaotiques turbulents ressentis par l'enfant. Cette discorde primordiale Idem. est particulièrement formatrice pour le sujet, c'est-à-dire la discordance entre, d'une part, l'image idéalisante dans le miroir et, d'autre part, la réalité de son corps entre 6-18. Mois : « Le stade du miroir est un drame dont la poussée interne est précipitée de l'insuffisance à l'anticipation - et qui fabrique pour le sujet, capturé dans l'attrait de l'identification spatiale, la succession des fantasmes qui vont d'une image corporelle fragmentée à une forme de totalité que j'appellerai orthopédique, et enfin à l'assomption de l'armure d'une identité aliénante qui marquera avec sa structure rigide tout le développement mental du sujet » Idem.. Cette méconnaissance, par la suite, caractérise l'ego dans toutes ses structures Idem.. En particulier, cette création d'une version idéale du soi donne une impulsion préverbale à la création de fantasmes narcissiques dans le sujet pleinement développé. Il établit ce que Lacan appelle l'ordre imaginaire et, à travers l'imaginaire, continue à affirmer son influence sur le sujet même après que le sujet entre dans la prochaine étape du développement. La troisième étape se présente lorsque l’individu a entre 18 mois et 4 ans. L'acquisition du langage au cours de cette prochaine étape de développement a encore plus éloigné l’individu d'une connexion au Réel (de la matérialité réelle des choses). Lacan s'appuie sur des critiques sémiotiques telles que Ferdinand de Saussure pour montrer comment le langage est un système qui n'a de sens que dans sa propre logique interne des différences : le mot « père » n'a de sens qu'en fonction des autres termes qui lui sont définis contre (mère, « moi », loi, social, etc.). Comme le dit Kaja Silverman, « le signifiant « père » n'a aucune relation avec le fait physique de tout père individuel, mais ce signifiant trouve son soutien dans un réseau d'autres signifiants, y compris « phallus », « loi », « adéquation », et « mère », qui sont indifféremment indifférents à la catégorie du réel » SILVERMAN Kaja, 1983, The Subject of Semiotics, Oxford: Oxford UP.. Une fois entré dans le système différentiel du langage, il déterminera pour toujours la perception du sujet du monde autour de lui, afin que l'intrusion de la matérialité du Réel devienne un événement traumatisant, bien que très courant depuis la construction de la version de la réalité sur le chaos du réel. En acquérant le langage, l’individu est entré dans ce que Lacan appelle « l'ordre symbolique »; il était réduit à un signifiant vide (« je ») dans le champ de l'Autre, c'est-à-dire dans un champ de langage et de culture. Cette position linguistique, selon Lacan, est particulièrement marquée par les différences de genre, de sorte que toutes les actions de l’individu ont ensuite été déterminées par sa position sexuelle. La psyché peut être divisée en trois grandes structures qui contrôlent les vies et les désirs. La plupart des nombreux termes de Lacan pour la complexité complète du fonctionnement de la psyché peuvent être reliés à ces trois concepts majeurs qui sont le Réel, le Symbolique et l’Imaginaire (RSI), qui correspondent en gros aux trois moments principaux du développement de l'individu. La naissance du Réel Le concept de réel marque l'état de la nature à partir duquel les individus ont été séparés à jamais par leur entrée dans le langage. Ce n'est qu'en tant qu'enfants néo-natals qu’ils sont proches de cet état de nature, état dans lequel il n'y a que le besoin. Un bébé a besoin et cherche à satisfaire ces besoins sans aucun sens pour toute séparation entre lui-même et le monde extérieur ou le monde des autres LACAN Jacques, 1978, Le Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse – Le Séminaire livre II, Paris : Le Seuil.. Pour cette raison, Lacan représente parfois cet état de nature comme un temps de plénitude qui est ensuite perdu par l'entrée dans le langage. Le besoin animal primordial de copulation correspond de la même manière à cet état de nature. Il y a un besoin suivi d'une recherche de satisfaction. En ce qui concerne les humains, cependant, le réel est impossible, comme disait Lacan. C'est impossible dans la mesure où ils ne peuvent pas l'exprimer dans la langue, parce que l'entrée même dans le langage marque leur séparation irrévocable du réel. Pourtant, le réel continue d'exercer son influence tout au long de leurs vies d'adulte puisque c'est le roc contre lequel échouent finalement tous leurs fantasmes et leurs structures linguistiques. Le réel, par exemple, continue d'émerger chaque fois qu’ils sont amenés à reconnaître la matérialité de leur existence, une reconnaissance généralement perçue comme traumatisante, puisqu'elle menace leur réalité même, et ce, même si elle entraîne aussi le sens de la jouissance de Lacan. Le pouvoir du Symbolique Le symbolique est sur le langage et le récit. Une fois qu'un enfant entre dans la langue et accepte les règles et les diktats de la société, il est capable de traiter avec les autres. L'acceptation des règles du langage s'aligne sur le complexe d'Œdipe, selon Lacan Idem.. Le symbolique est rendu possible grâce à l’acceptation du Nom-du-Père, ces lois et restrictions qui contrôlent à la fois le désir et les règles de communication : « C'est au nom du père que nous devons reconnaître le soutien de la fonction symbolique qui, dès l'aube de l'histoire, a identifié sa personne à la figure de la loi » LACAN Jacques, 1977, Ecrits: A Selection, New York: Alan Sheridan.. Grâce à la reconnaissance du Nom-du-Père, le sujet est capable d'entrer dans une communauté d'autres. Le symbolique, à travers le langage, est « le pacte qui relie [...] les sujets en une seule action : l'action humaine par excellence est originellement fondée sur l'existence du monde du symbole, sur les lois et les contrats » LACAN Jacques, 1991, Freud's Papers on Technique 1953-1954. The Seminar of Jacques Lacan, Book 1, New York: Jacques-Alain Miller.. L'existence de l'Imaginaire Le concept d’imaginaire correspond au stade du miroir présenté plus haut, et marque le mouvement du sujet du besoin primordial à ce que les termes Lacan exigent. Comme le suggère le lien avec le stade du miroir, l’imaginaire est essentiellement narcissique, même s'il ouvre la voie aux fantasmes du désir LACAN Jacques, 1978, Le Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse – Le Séminaire livre II, Paris : Le Seuil.. Alors que les besoins peuvent être satisfaits, les demandes sont, par définition, impossibles à satisfaire. En d'autres termes, L’individu fait déjà le mouvement dans le genre de manque qui, pour Lacan, définit le sujet humain. Une fois qu'un enfant commence à reconnaître que son corps est séparé du monde et de sa mère, il commence à ressentir de l'anxiété, qui est causée par le sentiment de quelque chose perdu. La demande de l'enfant est donc de faire de l'autre une partie de lui-même, comme cela semblait être dans l'état de nature maintenant perdu de l'enfant (les mois néo-natals). La demande de l'enfant est ainsi impossible à réaliser et fonctionne, en fin de compte, comme un rappel de la perte et du manque. L'image est un fantasme, que l'enfant met en place pour compenser son sentiment de manque ou de perte, ce que Lacan appelle un « ego idéal ». Cette image fantasmatique de soi-même peut être complétée par d'autres personnes que l’enfant pourrait vouloir imiter dans sa vie d'adulte (modèles, etc.), quelqu'un qu’il érige comme un miroir pour lui-même dans ce qui est finalement une relation narcissique. Ce qu'il faut retenir, c'est que pour Lacan, ce domaine imaginaire continue d'exercer son influence tout au long de la vie de l'adulte et n'est pas simplement dépassé dans le mouvement de l'enfant dans le symbolique En effet, l'imaginaire et le symbolique sont, selon Lacan, inextricablement entrelacés et travaillent en tension avec le Réel Idem.. Tandis que les besoins réels du réel et les préoccupations imaginaires l'exigent, le symbolique est le désir, selon Lacan. Une fois que l’individu entre dans le langage, son désir est pour toujours lié au jeu du langage. Il convient cependant de garder à l'esprit que le Réel et l'Imaginaire continuent à jouer un rôle dans l'évolution du désir humain dans l'ordre symbolique. Le fait que les fantasmes d’une personne échouent toujours avant le Réel, par exemple, assure qu’elle continue à désirer. Le désir dans l'ordre symbolique pourrait, en effet, être dit être sa manière d'éviter d'entrer en contact total avec le Réel, de sorte que le désir soit finalement plus intéressé non pas à obtenir l'objet du désir, mais plutôt à se reproduire. Le narcissisme de l'imaginaire est également crucial pour l'établissement du désir, selon Lacan : « La relation imaginaire primaire fournit le cadre fondamental de tout érotisme possible, condition à laquelle l'objet d'Eros en tant que tel doit être soumis. La relation doit toujours se soumettre au cadre narcissique et y être inscrite » Idem.. Pour Lacan, l'amour commence ici ; cependant, pour rendre cet amour « fonctionnellement réalisable », le sujet doit réinscrire cette relation imaginaire narcissique dans les lois et les contrats de l'ordre symbolique : « Une créature a besoin de référence à l'au-delà du langage, à un pacte, à un engagement qui le constitue, à proprement parler, comme un autre, une référence incluse dans le système universel ou, plus exactement, universel des symboles interhumains : aucun amour ne peut être fonctionnellement réalisable dans la communauté humaine, sauf par moyen d'un pacte spécifique, qui, quelle que soit la forme qu'il prenne, tend toujours à s'isoler dans une fonction spécifique, à la fois dans le langage et à l'extérieur de celui-ci » Idem.. Le Réel, l'Imaginaire et le Symbolique travaillent donc ensemble pour créer les tensions des êtres psychodynamiques. En ce qui concerne le père réel, symbolique et imaginaire, comme Freud l'avait déjà souligné, la fonction paternelle plutôt compliquée n'est pas assumée seulement par le vrai père, l'ancêtre et le partenaire de la mère. Dans son séminaire sur les relations d'objet, Lacan propose, à partir de sa relecture du cas de « Petit Hans » de Freud, une distinction entre le père actuel et la fonction du père dans ses instances réelles, symboliques et imaginaires DE NEUTER PATRICK et DE LA HULPE Colloque, 2011, Le père, ses instances et ses fonctions dans l’enseignement de Lacan et aujourd’hui, un quart de siècle plus tard, Cahiers de Psychologie Clinique, n° 37, pp. 47-73.. Dans la réalité de la vie de l'enfant, ces instances sont incarnées par une variété d'agents réels. Du point de vue lacanien, l'instance du vrai père Terme que Lacan utilise parfois au sens du « père dans la réalité ». n'est pas seulement incarnée par le père biologique, ou même l'homme qui vit avec la mère, c'est-à-dire par un « papa » avec sa propre histoire, ses qualités, ses défauts et sa structure psychique. Le vrai père - dans la mesure où « il » désire la mère et est l'objet de son désir - est aussi, et même principalement, incarné par tout ce qui réalise la castration symbolique de l'enfant, à la fois le renoncement et la réalisation de l'enfant au désir incestueux. De plus, parce qu'il trouve la jouissance chez une femme, ce père ne cherche pas une jouissance incestueuse chez l'enfant. Encore plus largement conçu, le vrai père est tout être qui, soit dans la réalité, soit au moyen de sa réalité, conduit l'enfant à abandonner le phallus de la mère, d'une part, et conduit la mère à abandonner l'idée de faire un enfant dans son phallus, de l'autre. Cette castration symbolique détermine la manière dont le garçon et la fille vont assumer leur masculinité et leur féminité. Dans la mesure où les pères dans la réalité manquent toujours d'incarnation du père symbolique et ne peuvent se mesurer au père imaginaire, auquel ils sont inévitablement comparés, le vrai père représente aussi partiellement pour l'enfant la catégorie de l'impossible. Il est à noter que Lacan utilise parfois le terme « père réel » d'une manière complètement différente pour désigner ce qu'il nous est impossible de dire à propos du père. C'est le père impensable, le père primitif que Freud n'a pu mettre en lumière que dans le mythe qu'il a développé dans Totem et Tabou Idem.. Le père imaginaire est le produit de l'imagination de l'enfant et trouve dans les diverses représentations culturelles du père un soutien terriblement tyrannique ou immensément bon, exécrable ou adorable, terrifiant ou fascinant. Inévitablement, l'enfant fait porter au masque les masques et les déguisements de l'un ou l'autre de ces pères imaginaires. Même si le père imaginaire peut en quelque sorte être une source de souffrance, généralement névrotique ou masochiste, il n'est pas entièrement sans effets bénéfiques, car il donne du poids au père symbolique et protège ainsi le père contre les ravages de la toute-puissante mère archaïque. Le père symbolique comprend les deux autres. Cet exemple plus général du père, appelé aussi Nom du Père, protège l'enfant contre la psychose. Il impose la castration par l'intervention du vrai père (incarné dans le père actuel), la frustration par l'intervention de la mère symbolique et la privation par la médiation du père imaginaire. Cet exemple global du père instaure un fossé définitif entre l'enfant et la mère, tout comme il établit une distinction entre les sexes et les générations. La mère symbolique, incarnée par une mère particulière, participe par son discours et agit (ses absences, par exemple) en rendant présente la loi du père. Partie II. Le développement de l'être Pour Aristote, « être » est tout ce qui est n'importe quoi. Chaque fois qu'Aristote explique le sens de l'être, il le fait en expliquant le sens du verbe grec. L'être contient tous les éléments qui peuvent être les sujets des vraies propositions contenant le mot, que l'est soit ou non un prédicat. Ainsi, Socrate est et Socrate est sage de dire quelque chose sur l'être. Tout être appartenant à une catégorie autre que la substance est une propriété ou une modification de substance. Pour cette raison, Aristote dit que l'étude de la substance est le moyen de comprendre la nature de l'être ARISTOTE, 1879, Métaphysique, tome deuxième, Paris : Librairie Germer-Baillière et Cie.. Aristote donne deux récits superficiellement contradictoires sur le sujet de la première philosophie. Selon un récit, c'est la discipline qui théorise l'être en tant qu'être, et les choses qui appartiennent à l’être prises en soi. A la différence des sciences spéciales, elle traite des traits les plus généraux des êtres, en tant qu'ils sont des êtres. D'autre part, la première philosophie traite d'un type particulier d'être, à savoir une substance divine, indépendante et immuable. Pour cette raison, il appelle parfois la discipline théologie Idem.. Il est important de noter que ces récits ne sont pas simplement deux descriptions différentes de « l'être en tant qu'être ». Il n'y a, en effet, pas d'être en tant qu'être ; il n'y a que différentes manières d'étudier l'être. Lorsque l’on étudie la physiologie humaine, par exemple, c’est l'homme en tant qu'animal qui est étudié, c'est-à-dire que l'on étudie les structures et les fonctions que les humains ont en commun avec les animaux. Mais, bien sûr, il n'y a pas d'entité comme un « humain en tant qu'animal ». De même, étudier quelque chose en tant qu'être, c'est l'étudier en vertu de ce qu'il a en commun avec toutes les autres choses. Étudier l'univers en tant qu'être, c'est l'étudier comme un système global unique englobant toutes les causes de la naissance et de l'existence des choses Idem.. Dans le cadre de l’analyse du développement de l’être, deux aspects de ce développement seront étudiés : celui par la sexualité, et celui observé en psychanalyse. Le développement de l'être par la sexualité La recherche empirique par des chercheurs de plusieurs disciplines fournit une base pour un aperçu du processus de développement sexuel. Le processus de réalisation de la maturité sexuelle commence à la conception et se termine à la mort VASCONCELLOS-BERNSTEIN Doris, 2012, Identité sexuelle : les angoisses spécifiques à la masculinité et à la féminité, L’Information Psychiatrique, volume 88, pp. 727-734.. Elle est influencée par la maturation ou encore le vieillissement biologique, par la progression à travers les étapes sociales de l'enfance, de l'adolescence, de l'âge adulte et de la vie future, et par les relations de la personne avec les autres, les partenaires intimes et les amis. Ces forces façonnent le genre et les identités sexuelles, les attitudes sexuelles et le comportement sexuel de la personne. Les adultes affichent leur sexualité dans une variété de modes de vie, le mariage hétérosexuel étant le plus commun. Cette diversité contribue à la vitalité de la société. Bien que les changements dans le fonctionnement sexuel plus tard dans la vie soient communs, l'intérêt et le désir sexuels peuvent continuer jusqu'à la mort. La sexualité humaine est beaucoup plus complexe que les forces biologiques qui initient le processus de maturation sexuelle. En tant que tel, le développement de la sexualité comprend non seulement le développement physique mais aussi le développement cognitif, émotionnel, social et moral. Pourtant, ces zones de développement ne progressent pas uniformément au même rythme Les dossiers de l’Infop : Psychologie et développement de l’enfant, disponible sur https://ressources-cemea-pdll.org/IMG/pdf/developpement_enfant_dossier.pdf . Ceci est particulièrement problématique en ce qui concerne la sexualité de l’individu, car de mauvaises décisions, dues à un manque de maturité cognitive et/ou émotionnelle, peuvent avoir des conséquences désastreuses tout au long de la vie. La sexualité infantile Pour Freud, la sexualité couvre beaucoup plus que les relations génitales entre un homme et une femme. Mais quelle que soit la forme de la sexualité finalement adopté, affirme Freud, elle a inévitablement ses racines dans la sexualité infantile, décrite en termes de développement sexuel dans les premières années de la vie d'un enfant FREUD Sigmund, 2011, Three Essay on the Theory of Sexuality, Eastford, Martino Fine Books.. Le concept de sexualité a reçu une extension de Freud Idem.. Premièrement, il est séparé de son lien étroit avec les parties génitales pour se concentrer plutôt sur le but d'obtenir du plaisir. Ce n'est que secondaire pour servir de moyen de reproduction. Deuxièmement, il est d’usage de penser que tous les sentiments et toutes les relations ont leurs racines dans les mêmes pulsions sexuelles qui se manifestent sous diverses formes et degrés. La tentative de Freud est de comprendre cette base commune afin de rendre intelligibles les comportements humains. Cette extension est issue de ses laborieuses recherches cliniques et psychanalytiques, sur lesquelles se basent toutes les théories et observations. En outre, il affirme que la sexualité humaine commence réellement à la naissance, et non à la puberté. Toutes les formes de sexualité, « normale » ou « perverse » ou « neurotique » ont leurs racines dans la sexualité infantile qui est décrite par le développement sexuel de la naissance à l'âge de 6 ans, à travers les trois phases évoquées précédemment, à savoir la phase orale, la phase anale, et la phase génitale ou phallique. La sexualité de l’enfant est suivie de la période de latence où un enfant reçoit une éducation à l'école. Après c'est la période de la puberté. La sexualité est normalement développée en une sexualité « normale » quand elle atteint la puberté, éventuellement avec la trace du stade le plus primitif coexistant avec le plus développé. Cependant, si l'on revenait aux phases les plus primitives, ou les phases primaires ont persisté sans interruption jusqu'à la puberté, l'écart par rapport à ce qui est normal pour les hommes civilisés, les névroses et certaines sortes de perversions peut en résulter Idem.. Les extraordinaires découvertes fréquentes de manifestations sexuelles apparemment anormales et exceptionnelles dans l'enfance, ainsi que la découverte de réminiscences infantiles chez les névrosés, jusqu'alors inconscients, permettent d'esquisser une image du comportement sexuel durant l'enfance Idem.. Il semble certain que le nouveau-né apporte avec lui les germes de sentiments sexuels qui continuent à se développer pendant un certain temps et succombent ensuite à une suppression progressive, elle-même brisée par les progrès appropriés du développement sexuel et qui peut être contrôlée par idiosyncrasies individuelles. Rien de précis n’est connu sur la légalité et la périodicité de ce cours de développement oscillant. Il semble cependant que la vie sexuelle de l'enfant se manifeste surtout dans la troisième ou la quatrième année sous une forme accessible à l'observation. C'est pendant la période de l’inhibition sexuelle qui correspond à une période de latence totale ou au moins partielle que se développent les forces psychiques qui, plus tard, agissent comme des inhibitions de la vie sexuelle, et rétrécissent sa direction comme des barrages. Ces forces psychiques sont la haine, la honte et les masses d'idéation morale et esthétique. Il peut alors être imaginé que l'érection de ces barrages chez l'enfant civilisé est l'œuvre de l'éducation ; et sûrement l'éducation y contribue de manière importante. En réalité, cependant, ce développement est organiquement déterminé et peut parfois être produit sans l'aide de l'éducation. En effet, l'éducation ne reste correctement dans le domaine qui lui est assigné que si elle suit strictement le chemin tracé par le déterminant organique et l'imprime un peu plus propre et plus profond Idem.. En ce qui concerne la formation de réaction et sublimation, il convient de s’intéresser aux moyens qui accomplissent ces constructions si importantes pour la culture personnelle et la normalité ultérieures. Ils sont probablement provoqués au prix de la sexualité infantile elle-même, dont l'influx ne s'est pas arrêté même dans cette période de latence dont l'énergie a en effet été détournée, totalement ou partiellement, de l'usage sexuel et dirigée vers d'autres fins. Les historiens de la civilisation semblent être unanimes à penser qu'une telle déviation des puissances sexuelles par rapport aux buts sexuels vers de nouveaux buts, un processus qui mérite le nom de sublimation, a fourni de puissantes composantes pour toutes les réalisations culturelles. Il peut même être ajouté que le même processus agit dans le développement de chaque individu et qu'il commence à agir dans la période de latence sexuelle. Il est également possible de se faire une opinion sur les mécanismes d'une telle sublimation. Les sentiments sexuels de ces années infantiles ne peuvent d'une part être utilisables, puisque les fonctions procréatrices sont différées, c'est le caractère principal de la période de latence. D’un autre côté, ils seraient en eux-mêmes pervers, car ils émaneraient de zones érogènes et naitraient d'impulsions qui, dans le développement de l'individu, ne pouvaient qu'évoquer un sentiment de déplaisir. Ils réveillent donc des forces contraires ou sentiments de réaction qui, pour supprimer un tel déplaisir, construisent les barrages psychiques mentionnés ci-dessus : la haine, la honte et la moralité. Il est également possible de se faire une opinion sur les mécanismes d'une telle sublimation. Les sentiments sexuels de ces années infantiles ne peuvent d'une part être utilisables, puisque les fonctions procréatrices sont différées, c'est le caractère principal de la période de latence. D’un autre côté, ils seraient en eux-mêmes pervers, car ils émaneraient de zones érogènes et naitraient d'impulsions qui, dans le développement de l'individu, ne pouvaient qu'évoquer un sentiment de déplaisir. Ils réveillent donc des forces contraires ou sentiments de réaction qui, pour supprimer un tel déplaisir, construisent les barrages psychiques mentionnés ci-dessus : la haine, la honte et la moralité Idem.. Quant à l'émergence de la période de latence, sans se tromper sur la nature hypothétique et la clarté déficiente de la compréhension de la période infantile de latence et de retard, il se présente opportun de revenir sur la réalité et affirmer qu'une telle utilisation de la sexualité infantile représente un idéal à partir de laquelle le développement de l'individu dévie habituellement dans une certaine mesure et souvent très considérablement. Une partie de la manifestation sexuelle se rompt parfois du fait qu’elle s'est retirée de la sublimation. En d’autres termes, une activité sexuelle reste pendant toute la durée de la période de latence jusqu'à la rupture renforcée de l'impulsion sexuelle à la puberté. Afin de mieux appréhender les manifestations de la sexualité infantile, Freud a pris comme modèle les manifestations sexuelles infantiles du pouce-à-sucer, auxquelles le pédiatre hongrois Lindner a consacré un excellent essai Idem.. Le pouce-à-sucer, qui se manifeste chez le nourrisson et qui peut durer jusqu'à la maturité ou tout au long de la vie, consiste en une répétition rythmique du contact suceur avec la bouche (les lèvres), où l'on exclut la nourriture. Une partie de la lèvre elle-même, la langue, qui est une autre région préférable de la peau à portée de main, et même le gros orteil peut être pris comme des objets à sucer. Simultanément, il y a aussi un désir de saisir les choses, qui se manifeste par une traction rythmique du lobe de l'oreille et qui peut amener l'enfant à saisir une partie d'une autre personne (généralement l'oreille) dans le même but. La succion du plaisir est liée à un épuisement total de l'attention et conduit au sommeil ou même à une réaction motrice sous la forme d'un orgasme. La succion au plaisir est souvent associée à un contact frottant avec certaines parties sensibles du corps, telles que le sein et les organes génitaux externes. C'est par cette route que de nombreux enfants vont de la succion du pouce à la masturbation Idem.. Aucun chercheur n'a encore douté de la nature sexuelle de cette action. Pourtant, les meilleures théories basées sur les observations des adultes laissent dans l'embarras face à cette manifestation de l'activité sexuelle infantile. En matière d'auto-érotisme, il est nécessaire d'organiser différemment cet état de choses. C’est la raison pour laquelle il convient d’insister sur le fait que le caractère le plus frappant de cette activité sexuelle est que l'impulsion n'est pas dirigée contre d'autres personnes mais qu'elle se satisfait de son propre corps, d’où le concept d’auto-érotisme Idem.. Il est d'ailleurs clair que l'action de l'enfant qui bouge est déterminée par le fait qu'il cherche un plaisir qui a déjà été expérimenté et dont il se souvient maintenant. Grâce à la succion rythmique sur une partie de la peau ou de la membrane muqueuse, il trouve la gratification de la manière la plus simple. Il est également facile de conjecturer sur quelles occasions l'enfant a d'abord éprouvé ce plaisir qu'il cherche maintenant à renouveler. La première et la plus importante activité dans la vie de l'enfant, la succion du sein maternel (ou son substitut), doit l'avoir familiarisé avec ce plaisir. Les lèvres de l'enfant se comportaient comme une zone érogène, et que l'excitation à travers le courant chaud du lait était vraiment la cause de la sensation agréable. Certes, la gratification de la zone érogène était d'abord unie à la satisfaction de se nourrir. Celui qui voit un enfant rassasié s'enfoncer de la poitrine de la mère, et se fondre dans le sommeil avec des joues rougies et un sourire béat, devra admettre que cette image reste comme un guide pour l'expression de la gratification sexuelle dans la vie plus tard. Mais le désir de répétition de la gratification sexuelle est séparé du désir de se nourrir ; une séparation qui devient inévitable avec l'apparition des dents quand la nourriture n'est plus aspirée mais mâchée. L'enfant n'utilise pas un objet étrange pour sucer mais préfère sa propre peau parce que c'est plus pratique, parce qu'il se rend ainsi indépendant du monde extérieur qu'il ne peut pas encore contrôler, et parce que de cette façon, il crée pour lui-même, comme c'était une seconde zone érogène, et ce, même si elle était inférieure. L'infériorité de cette seconde région l'incite plus tard à rechercher les mêmes parties, les lèvres d'une autre personne. Tous les enfants ne sucent toutefois pas leurs pouces. Il peut être supposé qu'il ne se trouve que chez les enfants chez lesquels la signification érogène de la zone labiale est renforcée par la constitution. Les enfants chez qui cela est conservé sont des baisers habituels en tant qu'adultes et montrent une tendance aux baisers pervers, ou en tant qu'hommes, ils ont un désir marqué de boire et de fumer. Mais si la répression entre en jeu, ils éprouvent du dégoût pour manger et manifestent des vomissements hystériques. En vertu de la communauté de la zone labiale, la répression empiète sur l'impulsion de la nourriture PRAT Régine, 2010, Le sexuel chez le bébé : prémisses de l’organisation psychosexuelle à travers les premières symbolisations, Le Carnet Psy, n° 143, pp. 32-45.. Dans le pouce-à-sucer, les deux caractères essentiels d'une manifestation sexuelle infantile ont pu être observés. Cette manifestation ne connaît pas encore d'objet sexuel, elle est auto-érotique et son but sexuel est sous le contrôle d'une zone érogène. Il est supposé que ces caractères sont aussi vrais pour la plupart des autres activités de l'impulsion sexuelle infantile Idem.. Ensuite, une attention particulière doit être portée sur le but sexuel de la sexualité infantile. Concernant les caractères des zones érogènes, de l'exemple du pouce, il est possible de rassembler un grand nombre de points utiles à la distinction d'une zone érogène. C'est une portion de peau ou de membrane muqueuse dans laquelle les stimuli produisent une sensation de plaisir de qualité définie FREUD Sigmund, 2011, Three Essay on the Theory of Sexuality, Eastford, Martino Fine Books.. Il ne fait aucun doute que les stimuli générateurs de plaisir sont régis par des déterminants spéciaux qui ne sont pas encore connus. Les personnages rythmiques doivent y jouer un rôle, ce qui suggère fortement une analogie avec le chatouillement. Cependant, il n'apparaît pas si le caractère du sentiment de plaisir suscité par le stimulus puisse être qualifié de « particulier » et dans quelle partie de cette particularité le facteur sexuel existe. La psychologie tâtonne toujours dans les ténèbres lorsqu'il s'agit de plaisir et de douleur, et l'hypothèse la plus prudente est donc la plus souhaitable. La qualité érogène peut adhérer plus particulièrement aux régions définies du corps. Comme le montre l'exemple du pouce, il existe des zones érogènes prédestinées. Mais le même exemple montre aussi que toute autre région de peau ou de membrane muqueuse peut assumer la fonction d'une zone érogène ; il doit donc supporter une certaine adaptabilité. La production de la sensation de plaisir dépend ainsi plus de la qualité du stimulus que de la nature de la région corporelle. L'enfant qui fait du pouce regarde autour de lui et en choisit une partie pour la sucer, et, s'y habituant, il la préfère. S'il frappe accidentellement une région prédestinée, comme le sein, le mamelon ou les parties génitales, il a naturellement une préférence pour ces parties. Une tendance tout à fait analogue au déplacement se retrouve dans la symptomatologie de l'hystérie. Dans cette névrose, la répression concerne surtout les zones génitales proprement dites ; ceux-ci à leur tour transmettent leur excitation aux autres zones érogènes, habituellement dormantes dans la vie adulte, qui se comportent alors exactement comme les organes génitaux. Mais à côté de cela, comme dans le cas du pouce, n'importe quelle autre région du corps peut être dotée de l'excitation des organes génitaux et élevée à une zone érogène. Les zones érogènes et hystérogènes montrent les mêmes caractères Idem.. Le but sexuel de l'impulsion infantile consiste à produire la gratification par l'excitation propre de telle ou telle zone érogène choisie. Afin de laisser un désir pour sa répétition, cette satisfaction doit avoir été expérimentée auparavant, et il est sûr que la nature a inventé des moyens précis pour ne pas laisser cet événement au hasard. L'arrangement qui a rempli ce but pour la zone des lèvres étant déjà évoqué, il correspond à la connexion simultanée de cette partie du corps avec la prise de nourriture. Il est également rencontré d'autres mécanismes similaires en tant que sources de sexualité. L'état de désir de répétition de la gratification peut être reconnu par un sentiment particulier de tension qui est en soi plutôt douloureux, et par un sentiment de démangeaison ou de sensibilité centralement déterminé qui est projeté dans la zone érogène périphérique. Le but sexuel peut donc être formulé comme suit : l'objet principal est de substituer au sentiment de sensibilité projeté dans la zone érogène ce stimulus externe qui supprime le sentiment de sensibilité en évoquant le sentiment de gratification. Ce stimulus externe consiste habituellement en une manifestation analogue à la succion Idem.. Il est pleinement en accord avec les connaissances physiologiques existantes si le désir arrive à s'éveiller également de façon périphérique par un changement réel dans la zone érogène. L'action n'est que dans une certaine mesure étrange, car un stimulus pour sa suppression semble en vouloir un autre appliqué au même endroit Idem.. L’analyse de la sexualité de l’enfant mène également à s’intéresser aux manifestations sexuelles de la masturbation. C'est une grande satisfaction de savoir qu'il n'y a rien de plus important à apprendre de l'activité sexuelle de l'enfant après que l'impulsion d'une zone érogène soit devenue compréhensible. Les différences les plus prononcées se retrouvent dans l'action nécessaire à la gratification, qui consiste à téter pour la zone labiale et qui doit être remplacée par d'autres actions musculaires selon la situation et la nature des autres zones. Comme la zone des lèvres, la zone anale est, par sa position, adaptée pour conduire la sexualité vers les autres fonctions du corps. Il faut supposer que la signification érogène de cette région du corps était à l'origine très grande. Par la psychanalyse, les nombreuses transformations que l'on entreprend normalement avec les excitations habituelles émanant d'ici, et que cette zone retient souvent à vie un fragment considérable d'irritabilité génitale PRAT Régine, 2010, Le sexuel chez le bébé : prémisses de l’organisation psychosexuelle à travers les premières symbolisations, Le Carnet Psy, n° 143, pp. 32-45.. Les enfants utilisant la sensibilité érogène de la zone anale peuvent être reconnus par leur retenue des masses fécales jusqu'à ce que, par accumulation, il en résulte de violentes contractions musculaires. Le passage de ces masses à travers l'anus est susceptible de produire une irritation marquée de la membrane muqueuse. Outre la douleur, cela doit aussi produire une sensation de plaisir. L'une des prémonitions les plus sûres de l'excentricité ou de la nervosité ultérieure est lorsqu'un nourrisson refuse obstinément de vider son intestin et réserve cette fonction à son propre plaisir. Cela ne le regarde pas qu'il souillera son lit ; tout ce qu'il veut, c'est ne pas perdre le plaisir subsidiaire en déféquant. La rétention des masses fécales, d'abord intentionnelle pour les utiliser, pour ainsi dire, pour l'excitation masturbatique de la zone anale, est au moins une des racines de la constipation si fréquente chez les névropathes. Toute la signification de la zone anale se reflète dans le fait qu'il n'y a que peu de névrosés qui n'ont pas leurs coutumes scatologiques particulières, cérémonies, etc., qu'ils conservent avec un secret prudent. Une véritable irritation masturbatique de la zone anale au moyen des doigts, évoquée par des démangeaisons supportées centralement ou en périphérie, n'est pas du tout rare chez les enfants plus âgés FREUD Sigmund, 2011, Three Essay on the Theory of Sexuality, Eastford, Martino Fine Books.. Parmi les zones érogènes du corps de l'enfant, la zone génitale en est une qui ne joue certainement pas le rôle principal, et qui ne peut être le porteur du premier sentiment sexuel, qui, cependant, est destiné à de grandes choses dans la vie plus tard. Chez l'homme et la femme, elle est liée à l'évacuation de l'urine (pénis, clitoris), et dans le premier, il est enfermé dans un sac de muqueuse, probablement pour ne pas manquer les irritations provoquées par les sécrétions qui peuvent éveiller la sexualité et l'excitation à un âge précoce. Les activités sexuelles de cette zone érogène, qui appartient aux vrais organes génitaux, sont le début de la vie sexuelle normale plus tardive Les dossiers de l’Infop : Psychologie et développement de l’enfant, disponible sur https://ressources-cemea-pdll.org/IMG/pdf/developpement_enfant_dossier.pdf. En raison de la position anatomique, du débordement des sécrétions, du lavage et du frottement du corps et de certaines excitations accidentelles L'errance des vers intestinaux chez la fille., il arrive que le sentiment agréable que ces parties du corps sont capables de produire devienne perceptible par l'enfant même pendant l'âge de la succion, et réveille ainsi le désir de sa répétition. Lorsque l’on passe en revue tous les arrangements actuels et l’on garde à l'esprit que les mesures de propreté ont le même effet que la malpropreté elle-même, il est difficile de confondre l'intention de la nature qui établit la primauté future de ces zones érogènes sur l'activité sexuelle. L'action supprimant le stimulus et libérant la gratification consiste en une contiguïté de frottement avec la main ou dans un certain réflexe de pression préalablement formé par la fermeture des cuisses. Cette dernière procédure semble être la plus primitive et est de loin la plus fréquente chez les filles. La préférence pour la main chez les garçons indique déjà quelle partie importante de l'activité sexuelle masculine sera accomplie dans le futur par l'impulsion d'acquisition. L'onanisme infantile semble disparaitre avec le début de la période de latence, mais il peut continuer sans interruption jusqu'à la puberté et représenter ainsi la première déviation marquée du développement souhaitable pour l'homme civilisé. A un certain moment pendant l'enfance, après la période d'allaitement, l'impulsion sexuelle des organes génitaux se réveille et continue d'être active pendant un certain temps jusqu'à ce qu'elle soit à nouveau supprimée, ou elle peut continuer sans interruption FREUD Sigmund, 2011, Three Essay on the Theory of Sexuality, Eastford, Martino Fine Books.. Les relations possibles sont très diverses et ne peuvent être élucidées que par une analyse plus précise des cas individuels. Cependant, les détails de cette deuxième activité sexuelle infantile laissent derrière elle les impressions les plus profondes ou les plus inconscientes de la mémoire de la personne. Si l'individu reste en bonne santé, ils déterminent son caractère et s'il tombe malade après la puberté, ils déterminent la symptomatologie de sa névrose. Dans ce dernier cas, il est constaté que cette période sexuelle est oubliée et que les réminiscences conscientes qui les pointent sont déplacées. Au retour de la masturbation infantile, l'excitation sexuelle de la période infantile revient pendant l'enfance, soit comme une sensation de chatouillement centralement déterminé exigeant une gratification onaniste, soit comme un processus polluant qui, analogue à la pollution de la maturité, peut atteindre la gratification sans l'aide d'aucune action. Ce dernier cas est plus fréquent chez les filles et dans la seconde moitié de l'enfance ; ses déterminants ne sont pas bien compris, mais il semble souvent, mais pas régulièrement, avoir comme base une période d'onanisme actif précoce. La symptomatologie de cette manifestation sexuelle est pauvre ; l'appareil génital n'est pas encore développé et tous les signes sont donc affichés par l'appareil urinaire qui est, pour ainsi dire, le gardien de l'appareil génital. La plupart des perturbations notamment de la vessie de cette période sont de nature sexuelle. Le retour de l'activité sexuelle est déterminé par des causes internes et externes qui peuvent être conjecturées à partir de la formation des symptômes de maladies névrotiques et définitivement révélées par des investigations psychanalytiques. Les causes extérieures accidentelles atteignent à ce moment une signification grande et permanente Idem.. En tant que première cause externe, il y a l'influence de la séduction qui traite prématurément l'enfant comme un objet sexuel. Dans des conditions favorables aux impressions, cela apprend à l'enfant la satisfaction des zones génitales, et l'oblige donc souvent à répéter cette satisfaction dans l'onanisme. De telles influences peuvent provenir d'adultes ou d'autres enfants. Il est tout à fait évident qu'aucune séduction n'est nécessaire pour éveiller la vie sexuelle de l'enfant, qu'un tel éveil peut provenir spontanément de sources intérieures Idem.. Freud s’est pareillement intéressé aux sources de la sexualité infantile Idem.. Compte tenu des rédactions réalisées, il peut être observé que l'excitation sexuelle provient d'une imitation d'une gratification qui a été expérimentée en conjonction avec d'autres processus organiques, de la stimulation périphérique appropriée des zones érogènes, et en tant qu'expression d'une « impulsion », comme les pulsions de regard et de cruauté dont l’origine n’est pas entièrement comprise. L'investigation psychanalytique de la vie postérieure qui ramène à l'enfance et à l'observation contemporaine de l'enfant lui-même coopère pour révéler encore d'autres sources régulières de l'excitation sexuelle. L'observation de l'enfance a l'inconvénient de traiter facilement des matériaux mal compris, tandis que la psychanalyse est rendue difficile par le fait qu'elle ne peut atteindre ses objets et ses conclusions que par de grands détours ; encore les efforts unis des deux méthodes réalisent un degré suffisant de compréhension positive. En examinant les zones érogènes, il a déjà été constaté que ces régions cutanées ne montrent que l'exagération spéciale d'une forme de sensibilité qui se trouve jusqu'à un certain point sur toute la surface de la peau. Il n’est donc pas surprenant d'apprendre que certaines formes de sensibilité générale de la peau peuvent être attribuées à une action érogène très distincte. Parmi ceux-ci, la sensibilité à la température est soulignée ; cela permet peut-être de préparer à la compréhension des effets thérapeutiques des bains chauds. Il faut d'ailleurs décrire ici la production de l'excitation sexuelle au moyen de secousses mécaniques rythmiques du corps Idem.. Il existe trois sortes d'influences excitantes : celles qui agissent sur l'appareil sensoriel des nerfs vestibulaires, celles qui agissent sur la peau et celles qui agissent sur les parties profondes, telles que les muscles et les articulations. L'excitation sexuelle produite par ces influences semble être d'une nature agréable et que le plaisir produit par la stimulation mécanique est prouvé par le fait que les enfants aiment tellement le jeu impliquant un mouvement passif, comme se balancer ou voler dans les airs, et exiger à répétition sa répétition. Le balancement est régulièrement utilisé pour endormir des enfants agités. La sensation de secousse ressentie dans les wagons et les trains de chemin de fer exerce une influence si fascinante sur les enfants plus âgés, que tous les garçons, au moins à un moment de leur vie, veulent devenir conducteurs. Ils attribuent aux activités ferroviaires un intérêt extraordinaire et mystérieux, et pendant l'âge de l'activité fantasmatique (peu avant la puberté), ils les utilisent comme un noyau de symbolismes sexuels exquis. Le désir de connecter le chemin de fer voyageant avec la sexualité provient apparemment du caractère agréable de la sensation de mouvement. Quand la répression met plus tard en place et transforme tant de leurs goûts puérils en leurs contraires, ces mêmes personnes, adolescentes et adultes, réagissent alors au balancement et à la nausée et deviennent terriblement épuisées par un voyage en chemin de fer, ou elles ont tendance à être anxieuses pendant le voyage, et deviennent obsédées par la phobie du chemin de fer, elles se protègent contre une répétition des expériences douloureuses. Cela correspond aussi au fait non encore compris que la concomitance de la peur et de la secousse mécanique produit les formes hystériques les plus sévères de la névrose traumatique. Il peut au moins être supposé que, dans la mesure où même une légère intensité de ces influences devient une source d'excitation sexuelle, l'action d'une quantité excessive de celles-ci produira un trouble profond dans le mécanisme sexuel Idem.. Il est bien connu que l'enfant a besoin d'une forte activité musculaire, de la gratification dont il tire un plaisir extraordinaire. Que ce plaisir ait quelque chose à voir avec la sexualité, qu'il comprenne ou non une satisfaction sexuelle, tous ces problèmes peuvent être résolus par la réflexion critique, qui sera sans doute aussi orientée vers les affirmations faites plus haut, à savoir, que les sensations de mouvement passif sont de nature sexuelle ou produisent une excitation sexuelle. Il reste cependant un certain nombre de personnes qui rapportent avoir ressenti les premiers signes d'excitation dans leurs parties génitales lors de combats avec des compagnons de jeu. Dans cette situation, outre l'effort musculaire général, il y a un contact intensif avec la peau de l'adversaire. Le désir d'un combat musclé avec une personne déterminée, comme le désir d'un concours de mots dans les dernières années, est un bon signe que la sélection d'objet a été dirigée sur cette personne Idem.. Dans la promotion de l'excitation sexuelle par l'activité musculaire, l'une des sources de l'impulsion sadique peut être reconnue. Le lien infantile entre le combat et l'excitation sexuelle agit chez de nombreuses personnes comme déterminant futur du cours préféré de leur pulsion sexuelle. Les autres sources d'excitation sexuelle chez l'enfant sont moins sujettes à caution selon Freud Idem.. Par des observations simultanées, aussi bien que par des investigations ultérieures, il est facile de s'assurer que tous les processus affectifs plus intensifs, même les excitations d'une nature terrifiante, empiètent sur la sexualité. Cela peut en tout cas fournir une contribution à la compréhension de l'action pathogène de telles émotions. Chez l'enfant scolarisé, la peur d'un examen ou d'un effort à venir dans la solution d'une tâche difficile peut devenir significative pour la rupture des manifestations sexuelles ainsi que pour ses relations avec l'école, dans la mesure où sous de telles excitations une sensation se produit souvent de toucher les organes génitaux, ou de mener à un processus de pollution avec toutes ses conséquences désagréables. Le comportement des enfants à l'école, si souvent mystérieux pour l'enseignant, doit certainement être considéré en relation avec leur sexualité naissante. L'influence sexuellement excitante de certains affects douloureux, comme la peur, le frisson et l'horreur, est ressentie par un grand nombre de personnes tout au long de la vie et explique facilement pourquoi tant de personnes cherchent des occasions de ressentir de telles sensations. Si l’on passe maintenant en revue les évidences et les indications des sources de l'excitation sexuelle infantile, qui n'ont été rapportées ni de manière complète ni de manière exhaustive, il est possible d’établir les lois générales suivantes telles qu'elles sont suggérées ou établies. Il semble être prévu de la manière la plus généreuse que le processus d'excitation sexuelle devrait être enclenché. Le facteur rendant cette disposition de manière plus ou moins directe est l'excitation des surfaces sensibles de la peau et des organes sensoriels, tandis que les influences excitatrices les plus indirectes s'exercent sur certaines parties désignées comme zones érogènes. Le critère dans toutes ces sources d'excitation sexuelle est vraiment la qualité des stimuli, bien que le facteur d'intensité ne soit pas entièrement sans importance. En outre, il existe dans l'organisme des dispositions qui provoquent l'origine de l'excitation sexuelle comme action subsidiaire dans un grand nombre de processus internes, dès que l'intensité de ces processus a dépassé certaines limites quantitatives. Ceux qui ont été désignées comme impulsions partielles de la sexualité sont soit directement dérivées de ces sources internes d'excitation sexuelle, soit composées de contributions de telles sources et de zones érogènes. Il est possible que rien de significatif ne se produise dans l'organisme qui n'apporte pas ses composants à l'excitation de l'impulsion sexuelle. La séduction maternelle Freud a défini une théorie de la séduction qu’il a ensuite abandonnée MASSON Jeffrey Moussaieff, 1998, The Assault on Truth: Freud’s suppression of the Seduction Theory, New York: Pocket Books.. Selon l'histoire traditionnelle, Freud a abandonné cette théorie de la séduction lorsqu'il s'est rendu compte que beaucoup des « séductions » rapportées par ses patientes étaient des fantasmes, et cette découverte a ouvert la voie à ses théories psychanalytiques révolutionnaires de la sexualité infantile. À la fin des années 1970, certaines féministes préoccupées par l'abus sexuel des filles réexaminèrent le récit reçu et conclurent que Freud avait eu tort d'abandonner la théorie et qu'il l'avait fait en réponse à l'opposition concertée de ses collègues médicaux. Le best-seller de Masson, The Assault on Truth Idem., a fait connaître ce point de vue à un public plus large, tout en lui fournissant en même temps une base plus savante. Bien que la plupart des commentateurs aient exprimé des réserves sur l'opinion de Masson selon laquelle la réinterprétation par Freud de rapports de pédophilie infantile comme des fantasmes révélait un manque de courage de sa part, cet ouvrage a beaucoup influencé la communauté psychothérapeutique. Et, en ce qui concerne les informations fournies par Masson et les auteurs cités plus haut, il n'est pas difficile d'expliquer le succès du compte rendu révisé de l'épisode de la théorie de la séduction. Dans le cadre de l’étude de la séduction infantile, Freud s’est intéressé aux études de l’hystérie. Freud n’a rapporté dans aucune de ces études que l'un de ses patients avait été molesté sexuellement dans l'enfance. Son annonce de sa thèse selon laquelle les symptômes de l'hystérie et de la névrose obsessionnelle résultaient exclusivement de souvenirs refoulés d'expériences sexuelles dans la petite enfance a été faite pour la première fois dans deux lettres qu'il écrivit à son ami et confident Wilhelm Fliess en octobre 1895 Idem.. Kristeva, en ce qui concerne la séduction infantile, mais en évidence le fait que le développement psychosexuel féminin implique deux versions du complexe d'Œdipe, comme l'ont déclaré plusieurs auteurs, dont Freud. Ainsi, elle propose une interprétation révisée KRISTEVA Julia, 2011, De l’étrangeté du phallus ou le féminin entre illusion et désillusion, Conférence aux journées de l’AFP sur « Le roc du féminin ».. La période la plus ancienne, de la naissance à la phase phallique commençant entre trois et six ans, Kristeva l’appellerait phase œdipienne primaire. Il est vrai que, dans ses travaux conclusifs sur la sexualité féminine, Freud insiste sur ce que l'on appelle généralement le monisme phallique: la caractéristique principale de cette organisation génitale infantile est que, pour les deux sexes, un seul organe génital, à savoir le mâle, entre en compte. Ce qui est présent, par conséquent, n'est pas la primauté des organes génitaux mais une primauté du phallus. En d'autres termes, psychiquement parlant, il y a une masculinité inhérente chez l'enfant indépendamment de son sexe anatomique. Cet axiome était initialement considéré comme se référant à la sexualité infantile. Le fantasme, enfin, émerge ici de la plume de Freud comme une condition sine qua non de toute sexualité. Cependant, dans ses derniers écrits, Freud (1931) FREUD Sigmund, 1931, De la sexualité féminine, Paris : In Press. révèle une relation particulière d'attachement entre la petite fille et sa mère, difficilement accessible à l'analyse, car enkystée dans l'expérience sensorielle préverbale. Elle forme la base de la bisexualité psychique, qui apparaît beaucoup plus clairement chez les femmes que chez les hommes. Lacan (1966) LACAN Jacques, 1966, Fonction et champs de la parole et du langage, Ecrits, Paris : Editions du Seuil., cependant, qui insiste fortement sur la primauté du phallus, en soutenant la fonction symbolique et le nom du père dans l'organisation psychique du sujet des deux sexes, commente en passant que l'instinct maternel est une partie de la sexualité féminine qui est irréductible par l'analyse, parce qu'elle échappe à l'ascendance de la primauté phallique. Enfin, sur la base de l'observation clinique contemporaine, plusieurs psychanalystes suggèrent qu'aux origines de la sexualité infantile, la maturation précoce des êtres humains expose l'enfant à une intrusion adulte, et surtout maternelle. Le caractère protecteur de l'analyse parentale ne la rend pas moins séduisante : d'abord, la sexualité infantile se développe sous l'influence de ces signifiants énigmatiques parentaux et principalement maternels LAPLANCHE Jean, 1987, Nouveaux fondements pour la psychanalyse, Paris : PUF.. Ces signifiants impriment l'inconscient de la mère sur les zones érogènes de l'enfant, avec le lien érotique qu'elle a avec le père et avec l'inconscient du père. Cette coexcitation initiale entre mère et bébé semble donc loin des modèles idylliques de la civilisation minoenne-mycénienne évoquée par Freud, ou d'une sérénité d’être précédant le comportement lié à la conduite. La sexualité infantile, qui n'est pas celle des instincts mais celle des pulsions comprises comme des constructions psychosomatiques, une biologie, et une signification préexistantes, se forme dès le début dans l'interaction du nouveau-né avec ses deux parents et sous l'emprise de la séduction maternelle. Le fait que c'est la mère qui prend soin de l'enfant, devenant ainsi l'agent de l'intrusion inconsciente, n'empêche pas son désir féminin pour le père ou les actions et discours du père de l'enfant, les moyens par lesquels le père joue dès le début comme sujet de cet original qui imprime, pour la fille comme pour le garçon, et différemment selon le sexe. L'enfant, qui se laisse séduire et séduit avec sa peau et ses cinq sens, s'engage par le fait même de ses orifices, c'est-à-dire de la bouche et de l'anus, et du vagin pour la petite fille. Habituellement, cet organe féminin n’est pas recouru, mais il est difficile d'imaginer qu'il soit recouvert de la seule membrane insensible KRISTEVA Julia, 2011, De l’étrangeté du phallus ou le féminin entre illusion et désillusion, Conférence aux journées de l’AFP sur « Le roc du féminin ».. Aux origines de la sexualité minoenne-mycénienne, un être sexuel est observé, le « polymorphe pervers », préfigurant l'être pénétré de la femme. Tout au long de cette première phase de la sexualisation psychique, la sexualité de la phase œdipienne primaire est abandonnée à la maternité. La séduction paternelle, même passive, n'en est pas moins à la fois réactive et active, comme le souligne vigoureusement l'expulsion des selles et des expressions vocales et gestuelles Idem.. Chez le garçon, l'excitation pénienne (plus tard intensifiée par la phase phallique) se superpose à la gamme complexe de réactions résultant de cette invasion-séduction originelle, sous-jacente et structurant la « position féminine » du sujet masculin. Cette position continue à caractériser la sexualité de l'homme, en particulier son désir de possession orale et anale du pénis du père et pour sa destruction dans la poitrine maternelle, qui est fantasmée comme contenant ce pénis et ainsi de suite IRIGARAY Luce, 1974, Psychanalyse et sexualité féminine, Les Cahiers du GRIF, n° 3, pp. 51-65.. Il a été reconnu depuis longtemps dans l'observation psychanalytique que les mères jouent le rôle le plus important dans la vie mentale et physique du nourrisson. Le développement préœdipien est rempli d'échanges psychologiques Les dossiers de l’Infop : Psychologie et développement de l’enfant, disponible sur https://ressources-cemea-pdll.org/IMG/pdf/developpement_enfant_dossier.pdf. Le lien entre les objets primitifs est finement réglé entre la mère et l'enfant ; et le lien initial est comme si l'enfant et la mère ne faisaient qu'un, contenus dans ce que Mahler décrit comme une « orbite symbiotique » MAHLER Margaret, PINE Fred, et BERGMAN Anni, 2000, The Psychological birth of the Human Infant Symbiosis and Individuation, New York: Basic Books.. La mère et l'enfant sont comme des extensions les uns aux autres. D'autres auteurs ont décrit comment cette extension mentale implique l'échange mutuel de contenus mentaux et d'autres projections inconscientes Les dossiers de l’Infop : Psychologie et développement de l’enfant, disponible sur https://ressources-cemea-pdll.org/IMG/pdf/developpement_enfant_dossier.pdf. Il est utile de se souvenir que cet échange mental, qui est si bien connu en psychanalyse, repose sur une symbiose physique et un échange. Pour la mère et l'enfant, il y a partage et échange de plaisirs physiques et de sensations. Généralement, c'est sous une forme normale et saine pour le développement. Le nourrisson tire son plaisir des caresses apaisantes de la mère et de la peau sur le contact de la peau. La satisfaction des besoins sensoriels sains est essentielle pour la croissance mentale. Cependant, ce n'est pas seulement le nourrisson qui peut bénéficier du partage des sensations physiques, ni du fantasme/idéation potentiel qui peut les accompagner. Beaucoup de mères rapportent les sensations agréables de l'allaitement, la joie apaisante de sentir la peau de leur bébé sur la leur, ou la satisfaction chaleureuse de tenir et de toucher le corps de leur enfant. Dans le cours normal du développement, cette forme de partage est maintenue dans des limites appropriées et le bénéfice de tels échanges physiques, même s'il est fortement chargé d'énergie semi-érotique et libidinale, l'emporte sur tout mal pouvant s'accumuler KRISTEVA Julia, 2011, De l’étrangeté du phallus ou le féminin entre illusion et désillusion, Conférence aux journées de l’AFP sur « Le roc du féminin ».. Du point de vue de l'enfant, Freud a fait valoir qu'à la suite de l'investissement libidinal avec le sein, une telle énergie est ensuite généralisée à la mère dans son ensemble ; « Ce premier objet est ensuite complété par la mère de l'enfant, qui non seulement le nourrit mais le soigne et suscite ainsi en elle un certain nombre d'autres sensations physiques, agréables et désagréables. En s'occupant du corps de l'enfant, elle devient le premier séducteur. Dans ces deux relations se trouve la racine de l'importance de la mère, unique, sans parallèle, établie pour toute une vie comme le premier et le plus fort amour-objet et comme le prototype de toutes les relations amoureuses ultérieures, pour les deux sexes » FREUD Sigmund, 1938, L’abrégé de psychanalyse, Paris : PUF.. Cette « séduction » est philanthrope et la plupart des théoriciens s'accordent à dire qu'elle est également essentielle pour nourrir le développement psycho-physique de l'enfant. C'est l'énergie qui aide à établir des imagos prototypes sains sur lesquels se construiront les relations futures. Mais il n'est pas non plus difficile de voir que la distance entre le maternage souhaitable et indésirable est étroite. Même avec une légère aberration, un état souhaitable de sensation physique et érotique appropriée, de caresse et de stimulation, devient indésirable ; un état dans lequel l'abus rampant est engendré sous l'apparence d'un maternage. Dans certains cas, les pratiques maternelles, parfois cachées, mais parfois ouvertes, sont des violations flagrantes de limites appropriées. Le domaine maternel semble avoir une certaine liberté. Socialement et psychologiquement, l'acceptation de la prérogative d'une mère est profonde. Sa propriété de la zone somatique et du « droit d'accès » au-delà de la limite corporelle normale d'un enfant est généralement donnée dans le discours culturel. Il semble que les mères ne le sont pas et qu'elles ne puissent pas être des agresseurs sexuels. Cependant, le contexte clinique fait souvent apparaitre ce qui est caché dans le monde idéologique ou culturel. Cliniquement, il y a une ligne plus fine entre ce qui est maternage et ce qui répond à un besoin sexuel ou psychologique plus profond de la mère. Le complexe d'Œdipe Le complexe d'Œdipe est un terme utilisé par Freud dans sa théorie des stades psychosexuels du développement pour décrire les sentiments de désir d'un enfant pour son parent de sexe opposé et sa jalousie et sa colère envers son parent du même sexe. Essentiellement, un garçon sent qu'il est en concurrence avec son père pour la possession de sa mère, tandis qu'une fille a l'impression de rivaliser avec sa mère pour les affections de son père. Selon Freud, les enfants considèrent leur parent de même sexe comme un rival pour les attentions et les affections du parent de sexe opposé FREUD Sigmund, 2011, Three Essay on the Theory of Sexuality, Eastford, Martino Fine Books.. Freud a d'abord proposé le concept du complexe d'Œdipe dans son livre de 1899 « The Interpretation of Dreams » FREUD Sigmund, 1899, The Interpretation of Dreams, New York: Basic Books., bien qu'il n'ait officiellement commencé à utiliser le terme complexe d'Œdipe qu'en 1910. Le concept devint de plus en plus important à mesure qu'il développait son concept de développement psychosexuel. La théorie de Sigmund Freud sur le complexe d'Œdipe décrit les idées et les émotions qui existent dans l'inconscient des enfants concernant leur désir de posséder leurs mères sexuellement et de tuer leurs pères. Freud pensait que ce complexe se produisait chez les enfants mâles et femelles, les deux sexes souhaitant posséder leur mère et éliminer la menace de leurs pères avec qui ils rivalisaient pour attirer l'attention de leurs mères Idem.. Freud pensait que le complexe d'Œdipe se produisait au cours de ce qu'il appelait le stade phallique du développement, la troisième des cinq étapes du développement psychosexuel de l'enfant que Freud identifiait, qui se produit lorsqu'un enfant a entre trois et six ans, et qui a été évoqué précédemment. Durant cette phase vitale du développement psychosexuel de l'enfant, Freud a théorisé que les organes génitaux de l'enfant lui servaient de source principale de plaisir, et c'est à ce stade que l'enfant commence à devenir sexuel et à se reconnaître en tant qu'être sexuel FREUD Sigmund, 2011, Three Essay on the Theory of Sexuality, Eastford, Martino Fine Books.. Au cours de cette étape, comme le soutient Freud, un enfant développe pour lui-même une identité sexuelle distincte de « garçon » ou de « fille » et commence à reconnaître les différences physiques et sociales entre les hommes et les femmes. Cette réalisation, selon Freud, change la dynamique entre un enfant et ses parents. Selon la théorie freudienne, les enfants dirigent alors leur désir sexuel en développement vers leur mère et commencent à considérer leurs pères comme des rivaux pour l'attention de la mère. Les enfants, ainsi, souhaitent inconsciemment posséder leurs mères sexuellement de la manière dont ils se rendent compte que leur père semble vouloir inconsciemment éliminer leurs pères. Selon Freud, les enfants se rendent compte, cependant, que leurs pères sont plus forts qu'ils ne le sont et ne peuvent être éliminés. Cette réalisation provoque beaucoup d'anxiété inconsciente chez les enfants. Freud pensait que cette angoisse, qui se produisait entièrement de façon inconsciente, se manifestait de différentes manières chez les garçons et les filles : chez les garçons, cette angoisse se transformait en un complexe de castration, une peur profondément enracinée et inconsciente que leurs pères, les plus forts, enlèveraient leur masculinité et éliminer la menace qu'ils posent à l'attention de leurs mères. Pour les filles, cette anxiété s'est transformée en envie de pénis, un ressentiment profondément ancré dans la puissance de la masculinité de leur père, dont elles se rendent compte du manque. Selon Freud, il existe des mécanismes de défense inconscients que les enfants utilisaient pour commencer à résoudre leurs angoisses œdipiennes. Ces mécanismes de défense incluent la répression, qui implique un enfant qui bloque de son esprit les impulsions, les désirs et les idées liés à ses complexes et à son identification d'Œdipe, à travers lesquels un enfant commence à assumer les caractéristiques du parent du même sexe. En s'identifiant avec et en reprenant les caractéristiques de son père, Freud a estimé qu'un garçon diminue sa peur innée de la castration parce que sa ressemblance avec son père le protégera de la colère de son père dans leur rivalité pour la mère. En s'identifiant à la mère, Freud a soutenu qu'une fille s'aligne avec quelqu'un qui ne possède pas non plus de pénis, ne se positionnant plus comme antagoniste. Freud estime que si le complexe d'Œdipe n'est pas résolu et qu'un enfant est incapable de passer à l'étape suivante du développement psychosexuel, un garçon deviendra un homme macho agressif et une fille deviendra trop séduisante sexuellement ou soumise aux hommes Idem.. Selon Freud, les enfants qui restent obsédés à l'étape œdipienne de leur développement psychosexuel pourraient rester attachés à leurs mères et à leurs pères jusqu'à l'âge adulte, ce qui entraînera une variété d'autres problèmes psychologiques. Selon Freud, il appartient aux parents de gérer et de résoudre correctement les complexes d'Œdipe de leurs enfants en permettant à leurs enfants du même sexe de s'identifier à eux et d'apprendre à bien refléter leur comportement, et à apprendre à agir correctement dans la société. En substance, Freud pense que les parents, pour aider leurs enfants à surmonter leurs complexes d'Œdipe, devraient encourager leurs enfants du même sexe à s'identifier à eux et à refléter leurs actions et comportements. En permettant et en encourageant leurs enfants à s'identifier à eux, les parents aident leurs enfants à former des super-egos, ce qui est une autorité morale intérieure et une intériorisation de l'identité et du caractère du parent du même sexe. Les troubles de comportement créant des traumatismes chez l'enfant (Caroline Garland, Sandor Ferenczi) Lorsque l’enfant fait état de troubles de comportement, cette situation est considérée comme « impartageable » CANAT Sylvie, 2015, Vers une pédagogie institutionnelle adaptée aux troubles du comportement –Traumatisme progrédients et regrédients, journée « Enfants difficiles et turbulents-nouveaux troubles du comportement ? », Espace Reuilly, APPEA.. Ce caractère impartageable des troubles implique un renvoi à l’oubli ou à l’inexploré. Or, ces troubles peuvent être considérés comme la restitution de l’enfant de ses pensées refoulées et inexprimées. En ce qui concerne les concepts psychanalytiques du traumatisme, puisque le vaste domaine de la traumatologie et ses activités est en plein essor, les écrits et les centres sont en grande partie comportementaux. Il peut alors être supposé que le concept de traumatisme a peu de place dans les écrits psychanalytiques. Mais si l’on se tourne vers Freud, il est possible de trouver une page entière de l'Index de la Standard Edition consacrée aux références dans ses écrits sur les traumatismes, tandis que le dictionnaire de Laplanche et Pontalis traite le traumatisme comme un terme général expliquant l'étiologie des névroses. Un compte rendu clair et utile de l'histoire des pensées de Freud sur les traumatismes peut d’ailleurs être observé dans un essai de l'éditeur de la collection de Caroline Garland, Understanding Trauma: A Psychoanalytic Approach GARLAND Caroline, 2002, Understanding Trauma: A Psychoanalytic Approach, London: Karnac Books.. Dans sa propre contribution, elle fait un point qui fait l'absurdité des conceptions du traumatisme qui se concentrent sur l'impact externe. Elle souligne que ce qui ne permet pas de dépasser cet impact est le fait que sa signification psychique se situe dans les relations d'objet précoces. Elle se réfère aux adhérences qui développent l'histoire précoce de l'individu, en particulier lorsque le traumatisme est ressenti comme une confirmation des fantasmes précoces. Elle souligne également que ces liens peuvent être difficiles à déplacer en raison des dommages causés par l'événement traumatique à la capacité de symbolisation du survivant, ce qui entraîne un appauvrissement de la compréhension et de la communication. D’un point de vue philosophique, les individus partent du langage des impacts corporels vers celui des événements, et par conséquent endurent des formes de détresse dans le monde intérieur. Il serait facile d'être satirique à ce sujet et de se moquer de la rhétorique d'une approche et d'un ensemble de concepts relativement nouveaux et certainement à la mode. Bien sûr, certains concepts sont, en effet, plus subtils et résonnants et suggestifs et habilitants que d'autres, ce qui explique pourquoi il existe la littérature, la pulpe, et la poésie. Cependant, il est constaté qu’il n'existe aucune évasion du langage physique en se référant à des événements mentaux. Aucun auteur n'a décrit plus passionnément que Ferenczi l'induction traumatique de la transe dissociative avec sa fragmentation résultante de la personnalité. Ferenczi introduisit le concept et le terme d’identification avec l'agresseur dans son article fondateur sur la confusion des langues FERENCZI Sandor, Confusion des langues entre adultes et l’enfant, 1932, Psychanalyse, Œuvres complètes, t.IV, (1927-1933), Paris, 1982.. Dans cet article, il décrit comment l'enfant maltraité devenait pétrifié et dépouillé de ses sens. Après avoir été traumatisé, l'enfant devient hypnotisé par les souhaits et le comportement de l'agresseur, s'identifiant automatiquement par mimétisme plutôt que par une identification délibérée avec le rôle de l'agresseur. Pour approfondir les observations de Ferenczi, l'identification avec l'agresseur peut être comprise comme un processus en deux étapes. La première étape est automatique et initiée par un traumatisme, mais la deuxième étape est défensive et ciblée. Alors que l'identification avec l'agresseur commence comme un processus organismique automatique, avec une activation et une utilisation répétées, il devient graduellement un processus défensif. En gros, en tant que défense dissociative, elle comporte deux parties relationnelles jouées, la partie de la victime et celle de l'agresseur. Cet article décrit les aspects intra personnels (comment les auto-états de l'agresseur et de la victime interagissent dans le monde interne), ainsi que les aspects interpersonnels (comment ceux-ci se manifestent dans l'extérieur). Cette formulation est pertinente pour comprendre le large spectre de la structure dissociative de l'esprit, du trouble de la personnalité limitée et du trouble de l'identité dissociative Idem.. Il convient alors d’explorer et d’approfondir certaines des implications du concept d'identification de Ferenczi avec l'agresseur, en mettant l'accent sur le développement traumatisant des auto-états dissociés de l'abuseur et de la victime, et la dynamique relationnelle intra personnelle et interpersonnelle qui suit. De l'identification avec le processus d’agression peut être développée une organisation dissociative de personnalité dominante/soumise qui caractérise particulièrement le trouble dissociatif d'identité, précédemment connu sous le nom de personnalité multiple, ainsi que le trouble dissociatif non spécifié, et dans une certaine mesure observé chez tout le monde. Il peut également se développer en alternance des changements d'organisation de l'état de soi qui caractérisent l'organisation de la personnalité borderline, dont le trouble de la personnalité borderline en est un excellent exemple. Ces différents troubles et de nombreux autres troubles de types somatoformes, seraient tombés sous la large rubrique de l'hystérie à l'époque de Freud DUPONT Judith, 1998, The concept of Trauma according to Ferenczi and its effects on subsequent psychoanalytical research, International Forum of Psychoanalysis, volume 7, n° 4, pp. 235-241.. Le terme « identification avec l'agresseur » est très utilisé mais il est souvent déroutant et difficile à comprendre. Cela s'explique en partie par le fait qu'il est souvent interprété selon le concept ultérieur de ce processus, considéré comme étant défensif d'une manière qui dénote un sens de l'agence et du but. Cela a eu pour résultat d'obscurcir, parfois même d'enterrer, les descriptions profondément significatives de Ferenczi ainsi que leurs implications psychodynamiques. Heureusement, le travail de Ferenczi est actuellement revivifié. L'un des points que le concept d'identification de Ferenczi avec l'agresseur aide à comprendre est que ce n'est pas seulement que l'agresseur a « pénétré » l'ancienne victime, provoquant des reconstitutions de l'agression, mais que la psyché s'est divisée pour une partie de soi est devenue automatiquement imitative du comportement de l'ancien agresseur. Ferenczi introduit le terme dans « Confusion des langues entre les adultes et l'enfant » FERENCZI Sandor, Confusion des langues entre adultes et l’enfant, 1932, Psychanalyse, Œuvres complètes, t.IV, (1927-1933), Paris, 1982., dans son discours au 12e Congrès international de l'Association psychanalytique, en septembre 1932 à Wiesbaden, résultat de ses nombreuses années de travail avec des individus traumatisés. Dans son discours de Wiesbaden, il décrit comment l'enfant maltraité devient transpercé et « dépouillé de ses sens », et un résultat devient sujet à un mimétisme automatique de l'agresseur. Ferenczi estime que l'enfant, en étant submergé, devient hypnotisé par les désirs et le comportement de l'agresseur, s'identifiant automatiquement de manière procédurale et par mimétisme plutôt que par une identification délibérée et défensive avec le rôle de l'agresseur. Ferenczi ne décrit pas une identification qui implique l'agence et l'initiative. Il ne décrit pas non plus une identification saine dans laquelle le processus augmente et élargit le sens de l'identité en développement de l'enfant, dans lequel l'identification est liée au reste de soi. Dans le moment traumatisant d'être terrifié et maltraité, l'enfant ne peut assimiler les événements dans la mémoire narrative. Comme beaucoup de ceux qui sont submergés par le danger, l'enfant entre dans un état de transe dans lequel la source du danger, dans ce cas l'agresseur, est mise au point intensément, mais de façon dépersonnalisée et déréalisée. Dans la situation traumatique, la conscience est resserrée et la personne ne se concentre de manière auto-hypnotique que sur les points de pertinence. Parce que l'enfant est habituellement intensément attaché au gardien abusif et parce que la violence peut intensifier l'attachement, le comportement de l'agresseur, y compris l'expression faciale, la posture et les mots, est encore plus automatiquement imité et plus axé sur les souhaits de l'agresseur. La théorie actuelle de l'attachement fournit des façons de penser à l'identification avec l'agresseur qui s'appuient sur des processus décrits comme des représentations procédurales inactives de la façon de faire les choses avec les autres. Cette connaissance inconsciente, active, procédurale, relationnelle est le résultat d'interactions à deux, et ces manières procédurales d'être avec une autre sous-tendent une partie importante des vies. Quand le développement s'est assez bien passé, ces manières d'être procédurales sont liées les unes aux autres. L'apprentissage procédural traumatique, cependant, est beaucoup plus vulnérable aux processus dissociatifs. Quand il n'y a pas de réciprocité, aucune chance d'apprendre à la fois les rôles de l'enfant et de l'adulte d'une manière interpersonnelle, les contradictions dans les comportements et dans les communications entre le soignant et l'enfant ne sont pas examinées. Ainsi, des parties importantes de l'expérience sont susceptibles non seulement de rester non liées, mais aussi de se dissocier. Les enfants imitent spontanément les comportements de ceux qui les entourent, en particulier les adultes, dans le maniérisme, la parole et la posture. Ils imitent surtout ceux qui leur sont attentifs et chaleureux, ainsi que ceux qui sont puissants. Les nourrissons, même peu après la naissance, se livrent à ce qui semble être du mimétisme Idem.. Le but pulsionnel chez l'adulte En 1905, Freud a établi l'idée d'un objet de pulsion instinctuelle comme le concept d'objet de base de la psychanalyse FREUD Sigmund, 2011, Three Essay on the Theory of Sexuality, Eastford, Martino Fine Books.. Il a également présenté les concepts dérivés de la direction d'objet, du choix d'objet et de la recherche d'objet. Tout en prenant ces mesures, il a simultanément désaccentué l'importance des objets conducteurs dans la vie sexuelle, se contredisant sur le fait que les pulsions sont auto-érotiques ou orientées-objet dans l'enfance et a rendu incompatibles les choix d'objets avant la puberté. Le travail clinique de Freud, reflété en particulier dans les rapports de cas majeurs et une série d'articles sur le fantasme, a conduit à une reconnaissance apparente de la complexité dans la vie mentale des enfants beaucoup plus grande que celle décrite précédemment. L'attention et l'appréciation accrues du contenu mental dans l'enfance ont particulièrement augmenté la compréhension de Freud du rôle des objets moteurs, de la direction de l'objet et du choix de l'objet dans l'enfance. Ceci, à son tour, l'a conduit à postuler une séquence d'organisations de la vie sexuelle, nommée selon la source zonale et le mode de direction de l'objet, un processus de développement de la théorie qui s'est poursuivi jusqu'en 1924. Choix de l'objet et, dans une moindre mesure la direction d'objet sont des concepts dérivés du concept d'objet de conduite et qui en dépendent. Les deux nécessitent, cependant, des constructions explicatives en plus des constructions de commande. En 1915, Freud définissait le terme « objet » dans le contexte de l'énoncé de sa théorie de l'entraînement. Freud a utilisé le terme d'objet avec plusieurs nouveaux mots de modification au cours de cette décennie. Cependant, aucun nouveau concept d'objet n'a été introduit dans ce travail, bien que certaines étapes dans cette direction semblent être en cours. La notion de pulsion a une longue histoire, même si elle est aujourd'hui surtout identifiée comme un concept psychanalytique. Aristote parle de deux pulsions fondamentales : une pour la procréation et une autre pour l'autoprotection, pour expliquer l'ordre et le développement des groupes sociaux humains par rapport à la famille/ménage (oikos) et à l'esclavage. Cette figure est reprise par les clercs médiévaux dans la discussion de la pratique sexuelle et de la signification du mariage HOCK Udo, 2007, Laplanches Trieb, Libres Cahiers pour la Psychanalyse, n° 15, pp. 73-84.. Alors que le désir sexuel comme fin en soi conduirait clairement au péril, le désir d'engendrer des enfants est enraciné dans une pulsion humaine naturelle et donc d'être endossé. Dans l'idéalisme allemand, la notion de pulsion devient un concept contesté : tandis que Kant discute des déterminants et des motivations de l'action humaine comme des pulsions d'une aptitude purement naturelle, Hegel reformule la pulsion comme une quête de la raison ; Schopenhauer et Nietzsche interprètent à nouveau la tendance vers la fin du 19e siècle comme le « côté obscur de la nature humaine ». Le concept est introduit dans le discours médical par les sexologues, tandis que la conceptualisation d'une « libido » remonte à Albert Moll Idem.. La pulsion est l'un des concepts centraux de la psychanalyse freudienne. C'est souvent, et surtout à cause de la fausse traduction, pris pour instinct. Cependant, la référence de la pulsion au biologique est plutôt floue. La pulsion semble être davantage un dispositif heuristique qui tient compte à la fois de la corporéité des expériences et des impulsions humaines et, en se concentrant sur des « destins spécifiques », de leur émergence biographique. Dans l'entrelacement de la nature et de l'histoire de la vie dans le concept de pulsion, les psychologues critiques orientés psychanalytiquement ont vu l'opportunité de s'engager dans la médiation concrète de la nature et de la société dans le sujet Idem.. De la satisfaction physique, intellectuelle et sociale La première idée majeure de la théorie de Freud sur la nature humaine est l'application du déterminisme à la psychologie. Cela semblerait impliquer que les humains ne possèdent pas de libre arbitre, mais Freud était ambivalent à propos de cette question philosophique. D'une part, il pensait que le contenu de la conscience était déterminé par les pulsions psychologiques et biologiques de l'individu, tandis que d'autre part, il croyait qu’il est parfois de prendre des décisions et des jugements rationnels FREUD Sigmund, 1915, Pulsions et destins des pulsions in Métapsychologie, Paris : Gallimard. pp. 11-44.. La deuxième idée clé de la théorisation de Freud est la postulation de l'inconscient. Pour Freud, il n'y a pas seulement des états préconscients, ceux dont l’individu n’est pas continuellement conscient mais qu’il peut rappeler au besoin, mais des états inconscients qui ne peuvent ordinairement pas devenir conscients. Les esprits contiennent des éléments dont l’individu n'a aucune conscience, mais qui exercent néanmoins une influence sur lui. Certains éléments de l'inconscient peuvent à l'origine avoir été conscients, tel un événement traumatique dans l'enfance, mais ont ensuite été réprimés, un processus consistant à pousser des idées dans l'inconscient. Il a également avancé sa fameuse division en trois parties de la structure de l'esprit : les pulsions instinctuelles qui cherchent la satisfaction immédiate selon le principe de plaisir, l'ego, états mentaux conscients régis par un principe de réalité, et le surmoi, la conscience, qui confronte l'ego à des règles morales ou à un sentiment de culpabilité et d'anxiété. L'ego essaie de réconcilier les demandes contradictoires de l'identité Idem.. La troisième idée principale chez Freud est son accent sur les pulsions ou les instincts. Ces pulsions se manifestent de multiples façons. Suivant les modèles mécaniques de son époque, Freud a estimé que ces commandes devaient être déchargées ou que la pression s'accumulait. Freud a mis l'accent sur la pulsion sexuelle beaucoup plus que n'importe quel penseur précédent, mais d'autres pulsions importantes incluent le désir de conservation et d'autres pulsions de vie (eros), ainsi que des pulsions autodestructrices pour le sadisme, l'agression ou l'instinct de mort (Thanatos). Cependant, Freud a reconnu que ces idées étaient préliminaires Idem.. Le quatrième aspect majeur de la théorisation de Freud était son offre d'un récit développemental des personnalités humaines. Il met un accent particulier sur l'importance cruciale de l'enfance pour le développement psychologique futur. En fait, il ne croit pas que l’individu pouvait comprendre un adulte sans connaître les facettes de son enfance, y compris les différents stades sexuels du développement. Et même si Freud a été critiqué pour son intérêt pour le complexe d'Œdipe, il a probablement fait valoir que l'amour entre parents et enfants préfigurait l'amour des adultes. Cependant, si les individus ne se développent pas correctement, alors la psychanalyse peut être le seul moyen d'inverser les dommages de l'enfance Idem.. Le but pulsionnel chez l’adulte répond alors à des besoins situés à différents niveaux : physique, intellectuel, et social. Le symptôme névrotique dans la sexualité La répression est un aspect normal du développement psychosexuel, selon Freud FREUD Sigmund, 1948, The standard edition of the complete psychological works of Sigmund Freud, London: The Hogarth Press and The Institute of Psycho-Analysis.. La névrose n'a aussi pas besoin d'être considéré comme négatif dans tous les cas. Une névrose est la formation de symptômes comportementaux ou psychosomatiques à la suite du retour du refoulé. Freud écrit qu'il y a en effet des cas où le médecin lui-même doit admettre que la solution d'un conflit par une névrose est l'une des plus inoffensives et des plus tolérables socialement. En effet, Freud va jusqu'à affirmer que même une vie ostensiblement saine est entrecoupée d'un grand nombre de symptômes insignifiants et pratiquement sans importance Idem.. Le névrosé qui a besoin d'un traitement a simplement des formations symptomatiques plus débilitantes qui empêchent la jouissance et l'accomplissement actif dans la vie. Une psychose, en revanche, se réfère à quand un patient a complètement perdu le contact avec la réalité. À l'origine, Freud distingue la névrose de la psychose : dans la névrose, le moi supprime une partie du ça par allégeance à la réalité, alors que dans la psychose, il se laisse entraîner par le ça et détaché d'une partie de la réalité Idem.. En général, une névrose représente un cas où les efforts de l'ego pour faire face à ses désirs par la répression, le déplacement, etc. échouent. Une personne ne tombe malade d'une névrose que si son ego a perdu la capacité d'allouer sa libido. L'échec de l'ego et l'insistance accrue de la libido conduisent à des symptômes aussi mauvais ou pire que le conflit qu'ils sont destinés à remplacer. Le moi perçois généralement un avantage par la maladie, comme le dit Freud. Le symptôme permet à l'ego de contourner le conflit entre son ego et son identité à travers un symptôme qui lui permet d'éprouver le plaisir d'une manière alternative. Le symptôme est un substitut à l'impulsion instinctive, mais qui est tellement réduit, déplacé et déformé qu'il n'est souvent pas reconnaissable comme une gratification, mais ressemble plus à une contrainte ou même à une maladie. Une fois qu'un tel symptôme est mis en place, l'ego le renforce souvent en rationalisant et en profitant du comportement. Plus le symptôme devient enraciné et rationalisé, plus il sera résistant à la cure psychanalytique. Les névroses peuvent être causées par des impulsions internes qui sont réprimées de manière incorrecte par le moi et qui, par conséquent, trouvent une expression alternative ; ou par des événements traumatiques externes tels que la rencontre sexuelle, l’abus sexuel, ou encore le traumatisme de guerre. Habituellement, une combinaison de la première et de la seconde cause est nécessaire pour que la névrose se manifeste Idem.. Cependant, Freud a vite réalisé que la frontière entre le fantasme et la réalité peut être difficile à déterminer et, par conséquent, il convient d’assimiler fantasme et réalité. En effet, il n’est pas nécessaire de prendre la peine de commencer par savoir si les expériences d'enfance examinées sont l'une ou l'autre, car dans le monde de la névrose, c'est la réalité psychique qui est le type décisif. En d'autres termes, les souvenirs de traumatismes de l'enfance (inceste avec le père, voir ses parents copuler Ce que Freud appelle le « fantasme primitif ».) peuvent parfois être complètement construits et pourtant fonctionner de façon traumatisante comme s'ils avaient réellement eu lieu FREUD Sigmund, 1948, The standard edition of the complete psychological works of Sigmund Freud, London: The Hogarth Press and The Institute of Psycho-Analysis.. Selon Freud, il existe un certain nombre de classes de névroses Idem.. La première est les névroses narcissiques : mégalomanie, mélancolie. Freud voyait ces névroses comme particulièrement difficiles à guérir car le patient s'est développé de manière à refuser l'interaction avec les autres, ce qui rend difficile la guérison de la parole avec un analyste. La seconde est les névroses de transfert ou « psycho-névroses » : lorsque le désir d'un objet externe est transféré à des phantasmes qui prennent alors la place de la gratification sexuelle réelle. Cette catégorie inclut généralement l’hystérie, y compris l’hystérie de conversion, dans laquelle les symptômes se manifestent sur le corps, et l'hystérie de l'anxiété, dans laquelle l’on ressent une anxiété excessive à cause d'un objet externe ; et les névroses obsessionnelles : ici, une impulsion sexuelle est remplacée par des pensées obsessionnelles et des comportements compulsifs. Enfin, les névroses traumatiques, étant donné qu'il a connu les résultats de la première guerre mondiale, Freud était particulièrement familier avec les névroses causées par le traumatisme de la guerre. Cependant, n'importe quel nombre de traumatismes peut conduire à des névroses. Ce qui distingue les névroses traumatiques des autres névroses est le fait que la cause des symptômes ne provient pas, pour la plupart, des conflits inconscients ou psychologiques mais d'un événement traumatique réel et souvent immédiat. Freud a également distingué entre les névroses réelles et les « psychonévroses » les névroses actuelles qui désignaient des problèmes réels de fonctionnement sexuel. Par exemple, la neurasthénie, que Freud voyait comme résultant d'un excès sexuel, et les névroses d'angoisse, que Freud voyait comme étant causées par une stimulation sexuelle inébranlable. Les psychonévroses, en revanche, sont le résultat d'événements passés et de conflits psychologiques impliquant l'inconscient, et incluent toutes les névroses de transfert énumérées ci-dessus Idem.. L'agressivité sexuelle : sublimation partielle et instinct de destruction de l'adulte (compulsion de répétition) Concernant la source de base de l'énergie psychique, Freud pensait qu'il y avait de fortes forces innées qui fournissaient toute l'énergie dans le système psychique. Il a appelé ces forces des instincts. La théorie originale des instincts de Freud a été profondément influencée par la théorie de l'évolution de Darwin. Darwin avait publié son livre sur l'évolution juste quelques années après la naissance de Freud. Dans la formulation initiale de Freud, il y avait deux catégories fondamentales d'instincts : les instincts d'auto-préservation et les instincts sexuels. Curieusement, ils correspondent exactement à deux composantes majeures de la théorie de Darwin de la sélection naturelle : la sélection par la survie et la sélection par la reproduction. Ainsi, la classification initiale des instincts de Freud aurait pu être empruntée aux deux formes d'évolution de Darwin par sélection RITVO Lucille B, 1990, Darwin's Influence on Freud: A Tale of Two Sciences, New Haven: Yale University Press.. Dans ses formulations ultérieures, cependant, Freud a réuni l'instinct de conservation et l'instinct sexuel en un, qu'il a appelé l'instinct de vie. Et, en partie parce qu'il a été témoin des horreurs de la Première Guerre mondiale, il a développé l'idée d'un instinct de mort. Freud a postulé que les humains avaient un instinct fondamental vers la destruction et que cet instinct était souvent manifeste dans l'agression envers les autres. Les deux instincts étaient généralement appelés libido pour l'instinct de vie et thanatos pour l'instinct de mort. Bien que la libido ait été généralement considérée comme sexuelle, Freud a également utilisé ce terme pour se référer à toute urgence qui répond aux besoins, qui maintient la vie ou qui est orientée vers le plaisir. De même, thanatos était considéré comme l'instinct de mort, mais Freud utilisait ce terme dans un sens large pour désigner toute envie de détruire, de blesser ou d'agresser autrui ou soi-même. Freud a écrit plus sur la libido au début de sa carrière, quand cette question était peut-être pertinente à sa propre vie. Plus tard dans sa carrière, Freud a écrit plus sur les thanatos, quand il a fait face à sa propre mort imminente FREUD Sigmund, 1915, Pulsions et destins des pulsions in Métapsychologie, Paris : Gallimard. pp. 11-44.. Bien que Freud ait d'abord cru que les instincts de la vie et de la mort travaillaient à s'opposer les uns aux autres, il a ensuite suggéré qu'ils pourraient se combiner de diverses manières. Comme autre exemple, Freud considérait le viol comme une expression de l'instinct de mort extrême, dirigé vers une autre personne d'une manière qui est fusionnée avec l'énergie sexuelle. La combinaison d'instincts érotiques et agressifs en un seul motif est un mélange particulièrement volatil. Parce que chaque personne possède une quantité fixe d'énergie psychique, selon Freud, l'énergie utilisée pour diriger un type de comportement n'est pas disponible pour conduire d'autres types de comportements. La personne qui dirige son instinct de mort dans un canal socialement acceptable, tel que le sport de compétition, a moins d'énergie à déployer vers des manifestations plus destructrices de cet instinct. Parce que l'énergie psychique existe dans une quantité limitée fixe dans chaque personne, elle peut être dirigée et redirigée de diverses manières Idem.. Le développement de l'être en psychanalyse La psychanalyse de l'enfance a récemment été reconnue comme un domaine d'investigation analogue à la psychanalyse des sciences, à celle de l'histoire, à celle de la religion et aux nombreuses autres psychanalyses des sujets qui sont déjà considérés comme des domaines psychanalytiques FREUD Anna, 1976, L’Enfant dans la Psychanalyse, Paris : Gallimard.. En outre, l'étude philosophique de sujets connexes, tels que les droits parentaux, les devoirs et les responsabilités, a prospéré ces dernières années. La psychanalyse de l'enfance aborde des questions intéressantes sur l'enfance, modifiant les conceptions au fil du temps de l'enfance et des attitudes envers les enfants. Les théories du développement cognitif et moral, les intérêts des enfants, les biens de l'enfance… Dans le cadre de l’étude du développement de l’être en psychanalyse, deux catégories de théories sont retenues : celles des théories du développement cognitif, et celles des théories du développement moral Idem.. La première catégorie qui est celle des théories du développement cognitif, toute épistémologie bien élaborée fournira au moins les matériaux pour une théorie du développement cognitif dans l'enfance. Ainsi, une connaissance claire et distincte du monde peut être construite à partir de ressources innée à l'esprit humain. D’un autre côté, l'esprit humain commence comme un livre blanc, vide de tous les caractères, sans aucune idée. De ce point de vue, tous les matériaux de la raison et de la connaissance proviennent de l'expérience. Mais cela implique aussi un rejet du concept selon laquelle l'apprentissage est un souvenir de formes déjà connues. Le behaviorisme a offert aux théoriciens récents du développement cognitif un moyen d'être fortement empiriste. Le programme behavioriste a cependant connu un revers majeur quand Noam Chomsky a soutenu avec succès qu'aucun compte-rendu purement behavioriste de l'apprentissage des langues n'était possible Noam Chomsky, 1967, A Review of B. F. Skinner’s Verbal Behavior, in Leon A, Jakobovits et Murray S. Miron (eds.), Readings in the Psychology of Language, Prentice-Hall, 1967, pp. 142-143.. L'alternative de Chomsky, une théorie de la Grammaire Universelle, qui doit une partie de son inspiration à Platon et Descartes, a fait de l'idée de structures langagières innées, et peut-être aussi d'autres structures cognitives, une alternative viable à une conception purement empiriste du développement cognitif. . Quant à la seconde catégorie de théories, beaucoup de chercheurs dans l'histoire de l'éthique ont consacré une attention sérieuse à la question du développement moral. La sublimation en littérature philosophique (Jacques Derrida) La sublimation est un concept central des théories psychanalytiques sur l'art qui traverse le corps, la psyché et le social. Freud a écrit de la sublimation dans le contexte de la production de l'art, mais le concept pourrait théoriquement s'appliquer à d'autres activités telles que le travail ou les loisirs SAINT-GIRONS Baldine, 2002, A quoi sert la sublimation ? Figure de la Psychanalyse, n° 7, pp. 57-80.. Il convient d'explorer la question liée à la sublimation en s'appuyant sur le concept littéraire et philosophique à travers lequel la modernité confronte traditionnellement la terreur. La terreur rappelle l'esthétique du sublime, et les écrits institutionnels de Derrida se testent à plusieurs reprises contre son vocabulaire DERRIDA Jacques, 1967, De la grammatologie, Paris : Les Editions de Minuit.. Certes, le sublime n'appartient pas à un lexique spécifiquement derridien, et le sublime n'apparaît pas souvent avoir la fonction paléonymique d'autres appropriations déconstructives de concepts philosophiques. Et pourtant, il a une valence importante et parfois inattendue dans le travail de Derrida sur les institutions académiques, un travail dans lequel il conviendrait toujours de lire « institution » comme un nom et un verbe. Les allusions au sublime se répètent dans le droit à la philosophie. Certains sont explicites, d'autres sont obliques. L’institutionnel ne peut et ne doit pas être isolé du philosophique Idem.. Le caractère aporétique et indécidable de leur rencontre opère un relais entre les textes de Droit et les excès et apories du sublime. Les textes rassemblés dans le Droit abordent à plusieurs reprises la nécessité pour la philosophie d'engager ses conditions institutionnelles de possibilité. Parfois, le ton est carrément polémique : il est impossible, plus que jamais, de dissocier le travail qui est fait, dans une ou plusieurs disciplines, d'une réflexion sur les conditions politiques et institutionnelles de ce travail. Dans « Le principe de la raison : l'université aux yeux de ses élèves », le sublime est au centre de la scène, ou plutôt, c'est la scène. Le sublime amène la philosophie critique à une crise de l'incommensurabilité de l'imagination et de la raison et, par là même, de la nature et de la liberté, ou du savoir et de l'éthique Idem.. Mais la victoire finale de la raison en traduisant la négativité de l'imagination en signe de sa propre souveraineté est d'autant plus grande. Le sujet critique se reproduit par l'effondrement de ses facultés. Les penseurs du sublime proches de Derrida, notamment Lyotard et De Man, ont soutenu que la négativité du sublime n'est pas si facilement dépassée (ou même isolée que négative) dans le système critique, que le sublime est, à certains égards, hétérogène à critique et normativité critique. Les propres écrits de Derrida en dehors de « Economimesis » suggèrent une certaine ambiguïté sur ce point comme dans son accent sur la figure pas-tout-sublime du colossal dans « Parergon ». Mais dans une grande partie de son travail, le sublime apparait provisoirement pour nommer une négativité rigoureuse qui reste néanmoins normative (ou dialectique) au sein du système d'esthétique qui se souscrit à la philosophie critique et qui reste académiquement souverain. Apparition du surmoi par la sublimation La sublimation est probablement le mécanisme le plus utile et le plus constructif des mécanismes de défense, car il prend l'énergie de quelque chose qui est potentiellement dangereux et le transforme en quelque chose de bon et d'utile SAINT-GIRONS Baldine, 2002, A quoi sert la sublimation ? Figure de la Psychanalyse, n° 7, pp. 57-80.. La sublimation était l'œuvre d'Eros qui, par sa tendance à la création d'unités toujours plus grandes au service de la vie, détournait et libérait les énergies agressives et libidinales vers de nouveaux objectifs non sexuels et objets de plus haute valeur sociale, offrant une voie d'expression de désirs menaçants ou inacceptables sans nécessité de répression QUINODOZ Jean-Michel, (2004), le moi et le ça, S. Freud, Lire Freud, pp. 231-238.. Les liens entre la sublimation, le rôle du moi et du surmoi dans l'internalisation des valeurs culturelles et le renoncement à la gratification motrice étaient au cœur de la vision freudienne du développement culturel et social Idem.. Bien que Freud ait lié l'artiste, le public et la société, sa théorie restait ambivalente dans un domaine historique, quelque part entre sublimation ou symptôme. En dépit de sa valorisation de l'art et de son appréciation de l'effort collectif humain de la culture, l'esthétique est parfois réduite à l'expression d'un conflit instinctif refoulé, tendant vers un fantasme illusionniste et désirant épanouir le désir. Là où Freud avait souligné les pulsions sexuelles et l'importance décisive du père dans la formation des idéaux culturels FREUD Sigmund, 1923, Le moi et le ça, Essais de Psychanalyse, pp. 177-277., la sublimation a été soulignée comme une transformation des angoisses infantiles relatives à la mère, la pulsion de mort et la peur de perdre le bien, l’objet maternel. La sublimation a également été développée comme un aspect de la position dépressive et de la réparation, qui impliquait un abandon du fantasme et était toujours accompagné du deuil d'une perte. La sublimation a permis la création d'un nouvel objet, qui a restauré l'objet perdu dans un fantasme inconscient et a apporté quelque chose de nouveau dans le monde. L'importance du sens de la réalité a été soulignée pour l'artiste en ce qui concerne l'utilisation des matériaux d'art et la capacité de tolérer l'anxiété et les conflits dans une sublimation réussie. En mettant l'accent sur le rôle de Thanatos, l'instinct de mort dans l'art et la créativité, un lien entre la sublimation et les théories esthétiques du sublime est créé. Le lien entre la sublimation réussie et les fantasmes en relation avec les processus corporels, les relations fraternelles dans la famille et le contexte social a été établi QUINODOZ Jean-Michel, (2004), le moi et le ça, S. Freud, Lire Freud, pp. 231-238.. La sublimation semble entourer un certain nombre de problèmes qui ne seront pas corrigés dans la théorie psychanalytique par rapport à la pulsion et à l'histoire : la faiblesse supposée du surmoi féminin signifiant que les femmes ne sont pas capables de s'impliquer dans la production culturelle ; les théories essentialistes de la sexualité et la pulsion au sein de la famille nucléaire monogame FREUD Sigmund, 1923, Le moi et le ça, Essais de Psychanalyse, pp. 177-277.. Partie III. De la finalité du développement chez l'adulte La personnalité adulte apparait comme un composite d'expériences de la petite enfance, basé sur la façon dont ces expériences sont consciemment et inconsciemment traitées dans les stades de développement humain, et comment ces expériences façonnent la personnalité FREUD Sigmund, 1938, L’abrégé de psychanalyse, Paris : PUF.. Toutes les personnes ne remplissent pas les tâches nécessaires à chaque stade de développement. Quand ils ne le font pas, les résultats peuvent être une condition mentale exigeant que la psychanalyse fonctionne correctement. Selon Freud, la personnalité se développe à partir des interactions entre ce qu'il a proposé comme les trois structures fondamentales de l'esprit humain : le ça, le moi et le surmoi FREUD Sigmund, 1923, Le moi et le ça, Essais de Psychanalyse, pp. 177-277.. Les conflits entre ces trois structures, et les efforts pour trouver l'équilibre entre ce que chacun d'eux désire, déterminent comment l’individu se comporte et s’approche du monde. L'équilibre qui est trouvé dans une situation donnée détermine comment l’individu va résoudre le conflit entre deux tendances comportementales globales : ses pulsions biologiques agressives et de recherche de plaisir par rapport à son contrôle interne socialisé sur ces pulsions. Le ça, la plus primitive des trois structures, concerne la gratification instantanée des besoins et des besoins physiques de base. Il opère entièrement de manière inconsciente, en dehors de la pensée consciente Idem.. Le surmoi s'intéresse aux règles sociales et à la morale, semblables à ce que beaucoup appellent la « conscience » ou la « boussole morale ». Il se développe comme un enfant apprend ce que sa culture considère comme bien et mal Idem.. Contrairement au ça instinctif et au surmoi moral, le moi est la partie rationnelle et pragmatique de la personnalité. Il est moins primitif que le ça, partiellement conscient, et partiellement inconscient. C'est ce que Freud considérait comme le « soi », et son travail consiste à équilibrer les exigences du ça et du surmoi dans le contexte pratique de la réalité Idem.. Chez l’adulte, le développement a diverses finalités : la sortie du monde névrotique, la découverte de soi, et la considération de la sublimation d’un point de vue religieux. Sortir du monde névrotique Pour sortir du monde névrotique, l’adulte est amené à réaliser diverses étapes, notamment le transfer, la cure psychanalytique de la répétition, et le traitement carthatique. Le Transfer selon Freud Le transfert est la tendance d'un patient en psychothérapie, connu sous le nom d'analysant, à transférer des réponses émotionnelles à leurs thérapeutes qui reflètent les sentiments que l'analysant a pour d'autres personnes importantes dans sa vie. Le transfert fait souvent écho aux relations des sujets avec leurs parents ou avec d'autres personnes qui ont joué un rôle central dans leur enfance NATANSON Jacques, 2001, L’évolution du concept de transfert chez Freud, Imaginaire & Inconscient, n° 2, pp. 7-19.. Ils peuvent devenir excessivement dépendants ou attirés sexuellement par le thérapeute, tout comme ils peuvent développer des sentiments d'hostilité ou de détachement. Quelle que soit la forme de transfert, elle est considérée comme étant au cœur du processus thérapeutique. Freud pensait que les sujets devaient revivre les expériences émotionnelles centrales de leur vie par le transfert afin de se convaincre de l'existence et de la puissance de leurs propres attachements et motivations inconscients. La sensibilisation acquise grâce au transfert aide ces derniers à comprendre les sources de leur comportement et les aide activement à résoudre leurs problèmes Idem.. Sigmund Freud a décrit les rouages du transfert en utilisant une analogie avec la chimie. En rapprochant les symptômes des patients des précipités résultant d'attachements émotionnels antérieurs, il a comparé le thérapeute à un catalyseur et aux effets du transfert à une température plus élevée à laquelle les symptômes pouvaient être transformés FREUD Sigmund, 1933, New Introductory Lectures on Psychoanalysis, New York: WW Norton.. Selon Freud, le phénomène de transfert n'est pas propre à la relation psychanalytique entre le patient et le thérapeute, des modèles de relation significatifs sont souvent reconstitués avec des « substituts » autres que des psychothérapeutes. La psychanalyse, cependant, est unique en attirant l'attention sur ce processus et en l'utilisant à des fins thérapeutiques. Ainsi, selon Freud, la méthode psychothérapeutique psychanalytique est basée sur l'analyse du transfert Idem.. La psychanalyse, en fait, est un acte. Elle ne cherche pas à expérimenter, mais à changer quelque chose, et cela en clarifiant le sens du transfert, c'est-à-dire la projection sur la personne du thérapeute, charge d'énergie émotionnelle et de sentiments initialement vécue par l'enfant contre parent. Ce transfert peut être positif et les facteurs favorables incluent l'analyse, mais aussi négatifs, avec des éléments hostiles. Cette thérapie passe principalement par le transfert vers la guérison des névroses, des troubles mentaux dont l'origine et les symptômes expriment symboliquement un conflit résultant de l'histoire et de l'enfance du sujet BOKANOWSKI Thierry, 2004, Souffrance, destructivité, processus, Revue Française de Psychanalyse, volume 68, pp. 1407-1479.. C'est dans le complexe d'Œdipe qui est, avec ses dérivés, le complexe central de toute névrose. En définissant la psychanalyse comme une méthode psychothérapeutique basée sur l'analyse du transfert, le concept central de l'inconscient n’a pas encore été abordé. D’ailleurs, la psychanalyse constitue une technique d'investigation impliquant des significations inconscientes FREUD Sigmund, 1933, New Introductory Lectures on Psychoanalysis, New York: WW Norton.. L’inconscient doit alors être saisi de manière dynamique, pas statique. Avant Freud, de nombreux philosophes ont souligné qu'une partie de la psyché est au-delà de la conscience. Freud considère le psychique inconscient, formé par un système qui peut accéder à la conscience, comme le produit de la répression, c'est-à-dire un processus psychologique de légitime défense rejetant les impulsions et les désirs Idem.. Cure psychanalytique de la répétition Les humains recherchent le confort dans le familier. Freud appelle cette contrainte de répétition « le désir de revenir à un état antérieur des choses » FREUD Sigmund, 2004, Remémoration, répétition et perlarboration, Libres Cahiers pour la Psychanalyse, n° 9, pp. 13-22.. Cette répétition prend forme à travers la réalisation de tâches simples. Peut-être en regardant son film préféré encore et encore, ou en choisissant le même plat dans son restaurant préféré. Les comportements les plus nocifs incluent des rencontres répétées avec des personnes qui pourraient agresser émotionnellement ou physiquement, ou en recourant aux drogues quand les pensées négatives envahissent. Freud était plus intéressé par les comportements nuisibles que les gens continuaient à revisiter, et croyait qu'il était directement lié à ce qu'il appelait « la pulsion de mort », ou le désir de ne plus exister Idem.. Mais il peut y avoir une raison différente. Il se pourrait que les individus développent des modèles au fil des années, qu'ils soient positifs ou négatifs, qui deviennent enracinés. Ils créent chacun un monde subjectif pour eux-mêmes et découvrent ce qui fonctionne pour eux. En période de stress, d'inquiétude, de colère ou de toute autre émotion, ils répètent ce qui leur est familier et ce qui leur semble sécuritaire. Cela crée une rumination des pensées ainsi que des modèles négatifs dans les réactions et les comportements. Les instincts révèlent un effort pour restaurer un état antérieur des choses. Il peut être supposé qu'à partir du moment où un état de choses qui a été atteint est bouleversé, un instinct surgit pour le créer de nouveau et provoquer des phénomènes pouvant être décrits comme une « compulsion à répéter » Idem.. Le sujet a été frappé par le fait que les expériences oubliées et refoulées de l'enfance se reproduisent dans l'analyse des rêves et des réactions, particulièrement dans celles du transfert, bien que leur renaissance soit contraire à l'intérêt du principe du plaisir. Ainsi, il justifie son état en supposant que, dans ces cas, une obligation de répéter dépasse même le principe du plaisir. En dehors de l'analyse, quelque chose de similaire peut être observée. Il y a des individus dont les mêmes réactions se répètent perpétuellement sans correction, à leur propre détriment, ou d'autres qui semblent être poursuivis par un destin implacable. Par ailleurs, le transfert n'est lui-même qu'une répétition, et que la répétition est un transfert du passé oublié non seulement au médecin mais aussi à tous les autres aspects de la situation actuelle. Il convient donc d’être prêt à constater que le sujet cède à la contrainte de répéter, qui remplace maintenant l'impulsion à retenir, non seulement dans son attitude personnelle envers son médecin mais aussi dans toutes les autres activités et relations qui peuvent occuper sa vie à un moment donné. Mais si, à mesure que l'analyse progresse, le transfert devient hostile ou excessivement intense et a donc besoin d'être réprimé, le souvenir cède aussitôt à l'action. Dès lors, les résistances déterminent la séquence du matériau à répéter. Le patient sort de l'arsenal du passé les armes avec lesquelles il se défend contre les progrès du traitement, armes qu'il faut lui arracher un à un Idem.. Pour Freud, la « compulsion de répéter », appelée également «compulsion de répétition», est liée à la pulsion de mort et au désir de retourner à un état inorganique. La « contrainte de répéter » fait référence à la tendance de l’individu à s'exposer encore et encore à une situation pénible ou douloureuse, bien qu'il ait oublié les origines de la contrainte. Le traitement psychanalytique implique un effort pour briser le cycle de répétition en aidant le patient à s’en souvenir Idem.. Lacan développe de diverses manières le concept de « contrainte de répéter » de Freud. Il emprunte le terme « automatisme de répétition » à la psychiatrie française pour désigner la répétition compulsive ou la reproduction d'une structure sociale intériorisée que le sujet réitère de façon répétée et compulsive LACAN Jacques, 1991, Le Séminaire, Livre XVII, L'envers de la psychanalyse, Paris : Seuil.. Alors que Lacan n'abandonne jamais complètement le terme automatisme de répétition, il utilise de plus en plus le terme « insistance » pour désigner la contrainte de répétition. Lacan définit également la répétition comme « l'insistance de la lettre », c'est-à-dire comme la répétition compulsive de certains signifiants ou de certaines lettres malgré les efforts conscients du sujet pour les réprimer Idem.. Le traitement carthatique par Joseph Breuer Le médecin viennois Josef Breuer (1842-1925) occupe une place unique et importante dans l'histoire de la psychothérapie. De 1880 à 1982, alors qu'il soignait un patient connu sous le nom d'Anna O, Breuer développa la méthode cathartique, ou cure par la parole, pour traiter les troubles nerveux. À la suite de ce traitement, il a formulé de nombreux concepts clés qui ont jeté les bases de la psychothérapie moderne FREUD Sigmund et BREUER Joseph, 2002, Etudes sur l’hystérie, Paris : PUF.. Breuer est surtout connu pour sa collaboration avec Sigmund Freud et pour avoir impliqué Freud à la considération du cas d'Anna O (de son vrai nom Bertha Pappenheim). Les idées qui émergent de ce cas fascinent tellement Freud qu'il consacre le reste de sa carrière à les développer, sous la forme de la psychanalyse. Les deux hommes ont co-écrit « Etudes sur l’hystérie » Idem., qui est considéré comme le texte fondateur de la psychanalyse. Cependant, l'importance des contributions de Breuer va bien au-delà de son rôle de mentor et de collaborateur de Freud. En fait, Breuer a jeté les bases de la thérapie verbale moderne en considérant, par exemple, tous les aspects de la vie et de la personnalité de ses patients et en se concentrant sur l'expression émotionnelle par opposition à l'insistance freudienne sur la compréhension et l'interprétation. C'est en 1880 que Breuer a observé pour la première fois le développement d'une maladie mentale grave chez Anna O, une de ses patientes. Breuer a trouvé qu'il pouvait réduire la gravité des symptômes d'Anna en l'encourageant à décrire ses fantasmes et ses hallucinations. Il a commencé à utiliser l'hypnose pour faciliter ces séances. Il a découvert que lorsqu'elle rappelait une série de souvenirs à un souvenir traumatique, l'un de ses nombreux symptômes disparaissait, un processus que Breuer appelait cathartique Idem.. Breuer traitait Anna avec l'hypnose deux fois par jour et finalement tous ses symptômes ont disparu. Breuer a tiré deux conclusions importantes de son travail avec Anna : que ses symptômes étaient le résultat de pensées qui ont été enterrées dans son inconscient et que lorsque ces pensées ont été évoquées et sont devenues conscientes, les symptômes ont disparu. Le traitement d’Anna O par Breuer est le premier exemple de « psychothérapie profonde » menée sur une longue période Idem.. Breuer n'a pas publié les résultats du traitement d'Anna. Cependant, il a enseigné ses méthodes à Sigmund Freud et, ensemble, ils ont commencé à développer cette nouvelle forme de psychothérapie Idem.. La découverte de soi Dans le cadre de l’analyse de la découverte de soi, il se présente comme opportun de s’intéresser à la découverte du plaisir par le biais du principe neuronal, et à la conscience et l’ajournement de la satisfaction. Découverte du plaisir (principe neuronal) En termes de découverte du plaisir, il convient d’esquisser un élément du développement humain de l'enfance à l'âge adulte. Un type significatif de bien humain est la classe des capacités : des capacités intrinsèquement ancrées à s'engager dans des activités, des fonctionnements et des accomplissements nativement humains et individuels. Grandir dans un adulte humain florissant est un processus impliquant l'éveil progressif, le développement et la floraison éventuelle de diverses capacités qui constituent en partie le bien humain . Ils comprennent, par exemple, les capacités perceptives et motrices observées chez les nouveau-nés, lorsqu'ils prennent le contrôle de leurs mouvements des yeux et de la tête, apprennent à distinguer les visages et les voix utilisant la langue, etc. Ils comprennent les capacités esthétiques, émotionnelles et imaginatives, et la capacité de maîtrise de soi, qui sont espérées chez un adulte, et qui sont désastreusement écrasées et déformées par l'esclavage. Ils comprennent également l'expression personnelle des pulsions individuelles, des pouvoirs et des tempéraments: la sensibilité esthétique et émotionnelle de Mill MILL John Stuart, 1859, De la liberté, Paris : John Stuart Mill., la sensibilité littéraire de Gosse GOSSE Edmund, 1907, Father and Son, New Hampshire: Heinemann.. Le développement des capacités est un développement plutôt qu'un simple changement, car il a des objectifs qu'il peut atteindre ou manquer. Une des causes fondamentales du développement peut être l'incapacité à développer une capacité centrale, lorsque certaines activités génériques ou individuelles, le fonctionnement ou la réussite sont limités. Mais pour que cela ne se produise pas, le développement nécessite une gestion aussi bien que l'absence de facteurs de retard de croissance ou de contrainte, et cette gestion est aussi diverse que les biens qu'elle gère. Certaines capacités sont gérées par des processus de rétroaction largement non conscients, mais d'autres peuvent être gérées par une comparaison consciente avec un idéal ou par négociation avec d'autres. Pour Mill et Gosse, il y a un changement important par rapport au fait que leur développement est géré par d'autres, pour prendre le relais par eux-mêmes. En outre, concernant la réflexivité, il existe une perception de soi variée et agissante des propres capacités. Il est alors possible de porter l’attention sur certains d'entre eux mais pas sur d'autres, et certains plus en détail que d'autres, et différents médias ou modes pour cette perception sont utilisés. Par exemple, un sujet a très peu d'auto-perception de sa capacité à voir le monde comme un espace tridimensionnel - il en fait juste usage, en effet il s'impose tout simplement à lui. Il est soutenu que beaucoup de jugements moraux sont faits par des heuristiques rapides et non conscientes dont l’individu ne peut pas percevoir directement le fonctionnement, et dont les résultats lui apparaissent donc comme « intuitifs ». Ce qui a été proposé suivant le cas de Mill et Gosse, c'est que les plaisirs peuvent aussi être un moyen de perception de soi : ce que Gosse décrit dans sa première rencontre avec la fiction, c'est le plaisir, la gloire et la joie, d'ouvrir de nouveaux yeux, d’acquérir un nouveau sens ; ce que son plaisir lui révèle est une libération exigeante. La capacité soudainement éveillée de Gosse et le rétablissement progressif de Mill du désespoir mobilisent leurs vies sur de nouvelles voies, contre l'aliénation et vers la liberté. C'est une motivation pour la résistance vécue comme un plaisir particulier et distinctif, et le moyen de perception de soi de la capacité d'éveil est ce plaisir dans son propre fonctionnement. Avec ce récit schématique, le rôle diagnostique du plaisir implique que les concepts développementaux de Mill et Gosse sont des occasions exemplaires où le besoin d'exprimer une capacité individuelle centrale est révélé par le plaisir dans l'opération naissante de cette capacité. C'est-à-dire que les plaisirs sont un diagnostic du bien individuel. Le plaisir est un mode de perception de soi qui identifie ce qui manque ou n'est pas développé dans la vie de Mill et Gosse, et les oriente vers une vie meilleure. L'affirmation générale déduite est que l'acceptation de sa propre nature non-choisie, découverte par le plaisir auto-perceptif dans le fonctionnement de ses capacités humaines et individuelles, est le début d'une vie adulte florissante dans laquelle cette nature est pleinement développée et exprimée. Il est possible de gérer son propre développement, c'est-à-dire que l'on peut acquérir la liberté comme autodétermination, en prêtant attention et en étant guidé par ses plaisirs diagnostiques, et l’on peut trouver dans ces plaisirs une motivation pour la résistance aux parents, éducation et autres sortes d'oppression. Le plaisir ouvre une fenêtre à travers laquelle il est possible d’entrevoir son propre épanouissement possible. Conscience et ajournement de la satisfaction Freud définit très tôt le principe du plaisir dans « Beyond the Pleasure Principle ». Il précise alors que tout processus donné prend naissance dans un état de tension désagréable et se détermine alors comme un passage qui coïncide finalement avec le relâchement de cette tension FREUD Sigmund, 1990, Beyond the Pleasure Principle, New York: WW Norton.. Cette définition simplifiée du principe de plaisir est une inversion de ce qui a été discuté dans Sur le narcissisme, où Freud affirme que la présence d'un objet déclenche une libération de la tension libidinale, alors que dans le Principe du Plaisir la libido excessive précède l'objet. Grâce à la présence d'un objet spécifique est la libération en tension possible. Cela fournit une critique logique quant à ce qui est venu en premier, la progression linéaire du développement de l'ego ou ce qui deviendra un objet de désir. C'est le moment où le principe du plaisir s'inscrit dans le modèle développemental proposé par Freud. Il y parvient en reliant l'idéal du moi et les conditions de la réalisation du plaisir : l'idéal du moi a imposé des conditions sévères à la satisfaction de la libido à travers les objets, car il en fait rejeter certains par l'intermédiaire de son censeur, comme étant incompatibles Idem.. Cependant, l'Idéal du moi est façonné par la sublimation de l'Idéal-moi, formé par l'idéal créé par les parents et inculqué par la satisfaction de la libido-objet et de la libido-sexuelle tandis que les deux sont entrelacés et complètement orientés par le besoin d'auto-préservation. Freud doit alors ratifier la notion de perception dans la description biologique fournie par Freud. L'explication biologique suppose déjà un stimulus automatique et une réponse automatique. La perception et l'attente de la douleur annulent les processus biologiques au travail et empêchent la formule biologique de suivre son cours. En d'autres termes, la perception de la douleur agit comme un inhibiteur du comportement. Cela nécessite un médiateur entre les explications perceptives et biologiques du comportement, qui tient compte de la routine, tout en permettant des écarts par rapport à la norme. Le médiateur a donc la possibilité d'étendre ou de limiter les influences de la biologie et/ou de la perception consciente. Le médiateur devait plus tard être appelé le Surmoi, qui est également connu comme l'Idéal du Moi. Il en résulte le sujet décentré auquel se réfère souvent Lacan. Par conséquent, l'histoire est la description de l’individu la plus fondamentale du principe de plaisir selon lequel le plaisir obtenu est le résultat d'un soi qui corrobore les idéaux, tel qu’il est décrit dans l'idéal du moi. Mais la manière dont cette narration vient à régner est démontrée dans le stade du miroir de Lacan. Point de vue religieux sur la sublimation La direction la plus commune de l'étude et de l'identification de l'essence et de la nature de la religion peut être qualifiée de psychologique. Il y a une toute nouvelle tendance qui s'est développée dans le cadre de la psychanalyse. Blocher, dans son ouvrage « La Doctrine du Christ » BLOCHER Henri, 2002, La Doctrine du Christ, Vaux-sur-Seine : Edifac., définit la psychanalyse comme la psychologie des instincts (pulsions) et des impulsions. Il voit le comportement humain et certaines pulsions émotionnelles qu'il interprète comme un flux de certaines impulsions enracinées dans la physiologie et qui ne peuvent être directement observées. Le fondateur du concept psychanalytique de la religion est Freud ANSALDI Jean, 1998, La sublimation, Lire Lacan : L’éthique de la psychanalyse, Le Séminaire VII, pp. 49-62.. Dans le concept psychanalytique de la religion est mis en œuvre des approches psychologiques et socio-psychologiques générales de la religion. Sur cette base, il est possible de définir la psychologie de la religion comme celle qui explore les schémas psychologiques de l'origine, du développement et du fonctionnement des phénomènes religieux de psychologie individuelle et sociale, contenu, structure, orientation de ces phénomènes, leur place et rôle dans le complexe religieux et l'impact sur les sphères religieuses de la vie de l'individu, les groupes de la société. Les concepts psychanalytiques de la religion comportent un certain nombre de dispositions générales. Premièrement, l'émergence de la religion est associée à l'activité mentale, en particulier en psychanalyse qui se concentre sur la similitude des expériences religieuses et d'autres états de l'homme irrationnel. Deuxièmement, les symboles religieux, qui sont l'expression d'idées et de dogmes religieux, coïncident également avec les émotions et les sentiments de nature personnelle, coïncidant avec la psychologie de l'individu. Troisièmement, dans la formation d'idées et de concepts religieux, le rôle principal appartient à l'inconscient, ce qui indique le caractère irrationnel de la connaissance religieuse. Quatrièmement, le phénomène de la religion se voit en psychopathologie, de sorte que dans le discours psychanalytique, le phénomène de la religion est interprété soit comme un « imaginaire collectif », soit comme une « névrose collective ». Freud a apporté une contribution significative aux études religieuses et à la psychologie de la religion à son approche originale dans l'interprétation de la nature et l'essence de la religion. Avant que la psychologie de Freud en tant qu'objet de recherche soit admise, physiquement et mentalement, elle explore le phénomène de la conscience. Freud en tant que psychopathologie, étudiant la nature et les causes des névroses, a été forcé d'étudier la nature du mental, y compris la structure de la psyché qui ne correspond pas à la conscience réelle de l'homme. Les tâches et l'objet de la recherche conduisirent Freud à l'hypothèse d'actes mentaux qui constituent, avec le contenu spécifique de l'esprit conscient FROMM Erich, 1969, Le modèle de l’homme chez Freud et ses déterminants sociaux, L’Homme et la société, n° 13, pp. 111-125.. Freud considère que la forme la plus générale du psychisme humain est divisée en deux sphères opposées : la sphère du conscient et de l'inconscient, qui sont des caractéristiques essentielles de la personne. Conclusion En guise de conclusion, le père représente avant tout une fonction mentale. Son rôle est double. Tout d'abord, à un très jeune âge, il initie l'enfant à la séparation de la mère et c'est lui qui sort l'enfant de la maison et l'introduit dans le monde plus large de la culture, de la langue, des institutions et de la réalité sociale, le monde symbolique. Dès le premier instant, le père a un rôle spirituel (symbolique) important à jouer. L'enfant apprend à symboliser les choses et les situations. Il comprend que, même si la mère est absente, il y en a une autre qui ne la remplace pas simplement mais qui garantit que lorsque quelque chose manque, cela ne signifie pas qu'elle a été perdue pour toujours. L'amour, la parole et le nom du père sont la base de la confiance primaire que l'enfant doit développer envers le monde et ses habitants, afin de pouvoir exister en tant que sujet humain dans la société au sens large. Cette attitude est importante, car il y a beaucoup de choses négatives dans le monde social (par exemple la douleur, la violence, l'injustice, le manque de sens), qui peuvent entraîner au déni total de ce monde, c'est-à-dire la folie. À un stade ultérieur de l'éducation de l'enfant, le père joue un autre rôle dans sa socialisation. Il s'agit de la découverte de la signification de la différence des sexes et de l'identification de l'enfant avec l'un des deux parents. Durant cette période, il y a nécessairement un conflit avec le parent de l'identification : l'enfant doit apprendre à renoncer à certains désirs, qu'il ne peut ou ne doit pas satisfaire. En particulier, les garçons développent une relation d'amour-haine ambivalente avec le père, mais avec qui ils doivent s'identifier, afin d'obtenir une personnalité indépendante par la suite. Dans ce cas, le père doit répondre correctement : s'il est indifférent, autorisant de façon irresponsable l'enfant, alors l'enfant tourne indiscrètement son agression innée et grossière vers d'autres cibles. Si le père est « trop bon », sans oser dire « non » au bon moment, alors l'enfant tourne son agression vers lui-même. En d'autres termes, l'autorité de la parole du père est cruciale pour introduire l'enfant avec son discours à la notion de loi morale. Des études pertinentes montrent que les garçons qui admiraient et voulaient ressembler à leurs pères obtenaient de meilleurs résultats aux tests de jugement moral personnel, aux valeurs morales et au respect des règles. D'un autre côté, les garçons qui ne s'identifient pas fortement avec leur père ont montré une réticence à accepter le blâme ou la culpabilité quand ils se sont mal comportés. Tout ce qui précède est sérieusement mis en doute actuellement par la culture postmoderne de l'atomisation, ainsi que par la grave crise des institutions modernes, des valeurs et des identités. Contrairement aux périodes historiques précédentes, où l'autoritarisme paternel a dominé, la tendance à abolir la loi morale et la figure paternelle, ainsi que le conflit essentiel est désormais constatée. Le père décrit ci-dessus est un personnage que rencontré aujourd’hui de moins en moins. Il y a longtemps que les philosophes, les sociologues, les théoriciens sociaux et les historiens ont annoncé le déclin de la figure paternelle dans les sociétés occidentales. Les changements sociaux et juridiques dans la structure familiale, comme l'augmentation des familles monoparentales, le fait que de plus en plus de femmes élèvent seules leurs enfants, la légalisation de l'adoption d'enfants par des couples homosexuels, ainsi que le fait que les pères diminuent l’adoption d’une attitude d'autorité envers leurs enfants, entrainent l'extinction de la fonction paternelle dans le contexte culturel contemporain. Lacan adresse un avertissement : absorber le rôle du père ou miner sa fonction symbolique actuelle n'est pas une bonne chose ; les pratiques qui découlent de rhétoriques similaires courent le risque d'augmenter les incidents de psychose. Face à une telle situation, comment maintenir ou adapter la sublimation du père et la fonction paternelle au sein d’une société en pleine mutation ? Bibliographie ANDRES Christian, 1989, La nature de la femme : Aristote, Thomas d’Aquin et l’influence du Cortesano dans la comedia lopesque, Bulletin hispanique, n° 91-2, pp. 255-277. ANSALDI Jean, 1998, La sublimation, Lire Lacan : L’éthique de la psychanalyse, Le Séminaire VII, pp. 49-62. ARISTOTE, 1879, Métaphysique, tome deuxième, Paris : Librairie Germer-Baillière et Cie. BADINTER Elisabeth, 2010, Le conflit : La femme et la mère, Flammarion. BESSON Jacques, FARAIL Marie-Dominique, GALTIER Mirelle et al, 2001, L’amour maternel dans tous ses états, Spirale, n° 18, pp. 113-118. BION Wilfred R, 1962, Learning from experience, London: Karnac Books. BLOCHER Henri, 2002, La Doctrine du Christ, Vaux-sur-Seine : Edifac. BOKANOWSKI Thierry, 2004, Souffrance, destructivité, processus, Revue Française de Psychanalyse, volume 68, pp. 1407-1479. 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