INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINÉSITHÉRAPIE
- BERCK-SUR-MER -
ANCIEN SPORTIF DE HAUT
NIVEAU ATTEINT D’UNE
NEUROPATHIE PÉRIPHÉRIQUE
D’ORIGINE ÉTHYLIQUE
Former high-level athlete suffering from peripheral neuropathy of alcoholic origin
Étude d’un cas clinique effectuée dans le service du Dr TRONCHET à l’hôpital Maritime
de Berck sur Mer
Période de stage : du 30 août au 08 octobre 2010
Encadrement MK : Mme DELMOTTE
Directeur de mémoire : Mme DELMOTTE
Alexandre VINOT
D.E. Session 2011
SOMMAIRE
RÉSUMÉ
I
BILAN ......................................................................................................................................................... 1
I.1
ANAMNÈSE ET DOSSIER MÉDICAL ........................................................................................................... 1
I.2
BILAN MORPHO-STATIQUE ....................................................................................................................... 2
I.3
BILAN ALGIQUE ........................................................................................................................................ 2
I.4
BILAN CUTANÉ, TROPHIQUE ET CIRCULATOIRE ........................................................................................ 2
I.5
BILAN SENSITIF ........................................................................................................................................ 3
I.6
BILAN ARTICULAIRE ................................................................................................................................. 3
I.7
BILAN MUSCULAIRE ................................................................................................................................. 3
I.8
BILAN DES GRANDES FONCTIONS ............................................................................................................. 4
I.9
BILAN FONCTIONNEL................................................................................................................................ 4
I.10 AUTRES INTERVENANTS ........................................................................................................................... 5
II
DIAGNOSTIC KINÉSITHÉRAPIQUE ET OBJECTIFS ..................................................................... 6
II.1 DIAGNOSTIC KINÉSITHÉRAPIQUE ............................................................................................................. 6
II.2 OBJECTIFS ................................................................................................................................................ 6
II.3 PRINCIPES ET PRÉCAUTIONS ..................................................................................................................... 7
III
TRAITEMENT KINÉSITHÉRAPIQUE ................................................................................................. 8
III.1 LUTTER CONTRE LES DOULEURS ET ENTRETIEN ORTHOPÉDIQUE .............................................................. 8
III.1.1
Douleurs abdominales............................................................................................................... 8
III.1.2
Douleurs et raideur articulaire de la cheville gauche .............................................................. 8
III.1.3
Réduction du flexum de genou droit. ......................................................................................... 9
III.1.4
Entretien global des membres inférieurs. .................................................................................11
III.2 RENFORCEMENT DU TRONC ET DES MEMBRES INFÉRIEURS ......................................................................12
III.2.1
Le tronc ....................................................................................................................................12
III.2.2
Les membres inférieurs ............................................................................................................12
III.3 ACQUISITION DE LA STATION DEBOUT ET DE LA MARCHE........................................................................15
III.3.1
Verticalisation et équilibre .......................................................................................................15
III.3.2
Équilibre et Marche en balnéothérapie : travail en ateliers ...................................................16
III.4 ATHLÉTISATION DES MEMBRES SUPÉRIEURS ET REPRISE DU SPORT .........................................................18
IV
III.4.1
Programme de musculation des membres supérieurs (annexe 9) ............................................18
III.4.2
Reprise du sport : le basket-fauteuil.........................................................................................20
DISCUSSION ............................................................................................................................................21
IV.1 RÉSUMÉS .................................................................................................................................................21
IV.2 RÉFLEXION PERSONNELLE .......................................................................................................................24
CONCLUSION ...................................................................................................................................................28
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
RÉSUMÉ
Monsieur Z, animateur de centre de vacances et ancien sportif de haut niveau est atteint d’une
neuropathie périphérique d’origine éthylique. Il a été hospitalisé en réanimation à l’hôpital
Louis Mourier (Ile de France) du 08/06/10 au 17/06/2010 et a été admis à l’hôpital Maritime
le 30/07/10 en service de soins de suite et de réadaptation.
Une neuropathie périphérique est une atteinte des nerfs périphériques. L’atteinte est bilatérale,
symétrique. Les symptômes sont principalement moteurs et sensitifs [1,2].
La synthèse des bilans du 31/08/10 met en évidence des douleurs abdominales, un flexum du
genou droit évalué à 15° en actif et 5° en passif, une diminution de la dorsi-flexion de la
cheville gauche de 10°, un déficit global des membres inférieurs (prédominant en proximal)
et du tronc, une position debout difficile à tenir seul, une marche impossible et un
déconditionnement à l’effort.
La problématique est la suivante : Le sevrage éthylique n’étant pas respecté, quelle est la
rééducation la plus appropriée ? Et une réelle évolution est-elle possible ?
Les objectifs thérapeutiques sont de lutter contre le flexum et la raideur de la dorsi-flexion de
cheville gauche, de renforcer les membres inférieurs et le tronc pour permettre la position
debout en équilibre et à plus long terme la marche. De plus l’autonomie du patient doit être
augmentée, le déconditionnement à l’effort diminué, pour cela la musculation des membres
supérieurs et la reprise du sport (en fauteuil) doivent être commencées. La balnéothérapie est
un moyen utilisé pour remettre en confiance M.Z pour permettre la marche, pour augmenter
la capacité à l’effort et pour « s’évader » disait le patient.
Au fil des séances la motivation de M.Z a diminué, les absences se sont répétées, le travail de
deuil du handicap et la solitude ont compliqué la prise en charge. En effet le patient ayant une
forte dépendance à l’alcool, au tabac et à d’autres substances illicites (cannabis et héroïne) la
rééducation a été difficile car le sevrage n’était pas respecté. Seules les séances de
musculation, de sport et de balnéothérapie étaient primordiales pour « la survie ». L’écoute, la
communication et la compréhension de cette maladie ont été indispensables pour que la
rééducation se déroule le mieux possible pour le patient et pour le kinésithérapeute.
Le bilan final effectué deux jours avant mon départ a montré : une augmentation de la force
musculaire, une marche correcte et un équilibre bipodal acquis en balnéothérapie dans le
bassin de marche, un équilibre bipodal acquis seul dans les barres parallèles à 60% du poids
du corps et l’apprentissage du basket en fauteuil associé à une musculation des membres
supérieurs.
Cependant le dernier jour de la prise en charge, l’équipe médicale en accord avec
l’administration a décidé d’exclure M.Z pour plusieurs raisons : prise excessive d’alcool,
consommation de tabac dans la chambre et menace de tentative de suicide. Il a été confié à sa
famille.
Mots clés : addiction, assiduité, balnéothérapie, kinésithérapie, marche, neuropathie
périphérique, sport, verticalisation
Keys words : addiction, attendance, balnéothérapie, physiotherapy, walk, peripheral
neuropathy, sport, verticalization
I
BILAN
I.1
Anamnèse et Dossier Médical
Anamnèse : Monsieur Z âgé de 44ans, mesure 1m78 pour 70kg. Cet animateur de centre de
vacances est célibataire, a un fils et vit en région parisienne dans un appartement au premier
étage avec ascenseur. Il pratiquait la boxe française (compétition et formation des plus jeunes)
et le cyclisme (sortie de 15km tous les weekends).
Histoire de la maladie : Monsieur Z est atteint d’une neuropathie périphérique (d’origine
éthylique) touchant les membres inférieurs (prédominant en proximal) et le système vésicosphinctérien. Monsieur Z. s’occupait de sa mère présentant des séquelles d’un accident
vasculaire cérébral qui a eu lieu deux ans auparavant. Il a été hospitalisé en réanimation à
l’hôpital Louis Mourier du 08/06/10 au 17/06/2010 ; le patient a été retrouvé à son domicile
avec constatation de perte d’urine et de selle, vomissements et hypotonie entrainant
l’incapacité de se relever. A l’arrivée en réanimation, un diagnostic de coma fébrile a été
établi consécutif à une prise d’alcool modérée et de drogue. Suite aux examens
complémentaires et à l’interrogatoire, les déficits moteurs remonteraient à 1 an. Il est arrivé le
30/07/10 à l’hôpital Maritime dans le service de soins de suite et de réadaptation et la prise en
charge a commencé le 30/08/10.
Antécédents médico-chirurgicaux :
Éthylisme chronique depuis 2 ans (500 g /jour) [3]
Toxicomanie à l’héroïne occasionnelle (1 prise / mois)
Tabagisme actif (5 Paquet- Année)
Hépatite virale C non traitée
Diabète Non Insulino-Dépendant (DNID)
Épisode d’insuffisance rénale aigue en 2008
Syndrome de neuroleptique en 2009 avec épuration intra-rénale
Prothèse de hanche gauche en 2009
Traitements médicamenteux : (annexe 1)
-1-
Projet du patient : retour à domicile lorsque la marche avec une canne sera acquise et à long
terme reprise de son travail puis du sport.
I.2
Bilan Morpho-statique
En position debout, effectuée seulement dans les barres parallèles, le patient présente un
flexum de genou et un flexum de hanche tous deux bilatéraux, un enroulement du tronc et le
regard de M.Z est dirigé vers ses pieds.
En position assise, de profil, le patient présente une légère attitude en cyphose. Les appuis
sont bien répartis.
En décubitus dorsal, nous observons une rotation latérale du membre inférieur droit. Les pieds
sont plats. Les moignons d’épaules ne touchent pas la table.
I.3
Bilan algique
Spontanément le patient ressent des douleurs au niveau abdominal cotées à 6/10 sur l’échelle
visuelle analogique (EVA). Cette douleur est périodique et de type crampes.
À la palpation, le patient présente un point douloureux au tiers inférieur du mollet gauche coté
à 2/10 sur l’EVA. La douleur est de type contracture musculaire.
À la mobilisation, il ressent lors de la dorsi-flexion de la cheville gauche une douleur dans
l’articulation cotée à 3/10 sur l’EVA.
I.4
Bilan cutané, trophique et circulatoire
Cutané : les extrémités sont froides, luisantes et violacées. Les ongles sont striés et cassés
(figure1). Cela est le signe d’une altération de la circulation sanguine.
Figure 1 : Extrémités des membres inférieurs
-2-
Trophique : aucun signe d’œdème n’a été détecté ; les signes du Godet et de Stemmer sont
négatifs.
Circulatoire : un signe de phlébite a été trouvé : cette douleur à la palpation du triceps sural
est de type contracture musculaire. Cependant il n’y a pas de rougeurs, pas d’augmentation de
température du mollet et le ballant de celui-ci est normal. Nous ne sommes pas en présence de
phlébite.
I.5
Bilan sensitif
Sensibilité subjective : M.Z présente des paresthésies de type fourmillements dans les deux
membres inférieurs lorsque la durée assise au fauteuil est trop longue. Elles se manifestent sur
le trajet du nerf sciatique.
Sensibilité objective : aucun trouble de la sensibilité superficielle : la différence est faite lors
du test du Pic-touche et lors de la dissociation chaud-froid. Bonne perception de la douleur.
Aucun trouble de la sensibilité profonde.
I.6
Bilan articulaire
Membres supérieurs : toutes les amplitudes qu’elles soient actives ou passives sont
fonctionnelles.
Membres inférieurs : les amplitudes passives sont physiologiques cependant en actif les
amplitudes sont diminuées par un manque de force global. (cf : testing). M.Z présente un
flexum actif de 15° et passif de 5° au genou droit, et une diminution de la dorsi-flexion de
cheville gauche de 10° provoquée par une douleur articulaire dans les derniers degrés.
I.7
Bilan musculaire
Périmétrie des membres inférieurs : l’atteinte étant bilatérale la périmétrie ne va pas être
comparative. Celle-ci va être utilisée seulement pour évaluer l’augmentation du volume
musculaire (annexe 2).
Extensibilité : les ischio-jambiers droits sont hypo-extensibles ; l’angle poplité est de -60°.
Motricité réflexe : les réflexes ostéo-tendineux achilléens et quadricipitaux sont absents chez
le patient. Les réflexes cutanéo-abdominaux sont présents, et le signe de Babinski est négatif.
-3-
Motricité volontaire : l’échelle de Daniels et Worthingham est utilisée [4].
Les érecteurs du rachis et les abdominaux sont cotés entre 2 et 3. La cotation des membres
inférieurs varie entre 2 et 4 (annexe 3).
Contrôle du mouvement : lorsque M.Z effectue un mouvement analytique au niveau du
membre inférieur des tremblements apparaissent. Ils sont dus aux troubles éthyliques et à un
mauvais contrôle du mouvement qui n’est pas fluide.
I.8
Bilan des grandes fonctions
Fonction cardio-respiratoire : pas de souffle cardiaque, ni carotidien. Pouls pédieux perçus.
Pas de dyspnée ni de BPCO (broncho pneumopathie chronique obstructive).
Fonction vésico-sphinctérienne : M.Z ressent la sensation de besoin, les mictions sont
automatiques mais quelques fuites subsistent. C’est identique pour les selles.
Fonctions digestives : le patient suit un régime diététique (diabète). Le transit est à surveiller.
Fonction génito-sexuelle : les érections sont présentes de façon spontanée et volontaire.
Fonctions supérieures : aucun problème de communication et de compréhension. Le patient
présente des troubles liés au sevrage alcoolique : tremblements, sueurs, difficulté à dormir.
M.Z n’est pas systématiquement motivé, cependant il est attentif aux consignes et aux
conseils donnés. Il est souriant malgré une humeur versatile. De la tristesse liée à divers
problèmes familiaux est perceptible.
I.9
Bilan fonctionnel
Niveaux d’évolution motrice : ceux-ci sont acquis, cependant ils peuvent être améliorés pour
favoriser l’équilibre debout qui n’est pas présent.
Equilibre : l’équilibre en position assise, évalué en statique et en dynamique est bon.
L’équilibre en position debout est précaire ; il se fait seulement entre les barres parallèles ou
à l’aide d’un déambulateur. Spontanément le poids du corps est essentiellement supporté par
les bras. En position debout les genoux doivent être verrouillés manuellement par le
kinésithérapeute. L’aide d’une deuxième personne est indispensable pour stabiliser M.Z
lorsque la consigne qui consiste à transférer le poids de son corps sur les jambes lui est
donnée.
-4-
Déplacement et transferts : avant son accident M.Z se déplaçait en marchant mais cela se
compliquait depuis 1 an.
Les déplacements se font exclusivement en fauteuil roulant manuel. Les transferts sont faits
de manière autonome. Cependant lorsque le patient se met debout une aide extérieure
(fauteuil, déambulateur, barres parallèles) est indispensable ; M.Z n’est pas rassuré mais « la
verticalisation fait du bien au moral » (annexe 4).
Marche : la marche est impossible. Les activités supérieures de la marche non plus.
Activités de la vie quotidienne : le questionnaire de la mesure d’indépendance fonctionnelle
(MIF) a été fait à l’entrée, pendant le séjour de M.Z
et à sa sortie. Il indique une
indépendance quasi complète dans les activités de la vie quotidienne. Une amélioration a été
constatée pendant son hospitalisation au niveau des fonctions vésico-sphinctériennes, de
l’habillage de la partie inférieure et de la toilette.
La marche et l’usage des escaliers n’ont pas été comptabilisés dans le test car ils sont
impossibles (annexe 5).
Le relevé de chute n’est pas acquis sans aides extérieures (aide humaine ou matériel).
I.10 Autres intervenants
M.Z est pris en charge par une équipe pluridisciplinaire : un médecin neurologue, une équipe
de soins, une psychologue, un kinésithérapeute et une équipe d’éducateurs sportifs.
Au sein de l’hôpital Maritime, M.Z vient deux fois par jour en thérapie (une séance de
musculation le matin puis une séance sur table en fin de matinée), participe à une heure en
séance de balnéothérapie dans le bassin de marche 3 fois par semaine et une séance de basketfauteuil hebdomadaire d’une durée de 30 minutes.
-5-
II DIAGNOSTIC KINÉSITHÉRAPIQUE ET OBJECTIFS
II.1 Diagnostic Kinésithérapique
M.Z présente une neuropathie périphérique de type mixte (diabétique et éthylique). La
synthèse des différents bilans kinésithérapiques a mis en évidence les éléments suivants :
Anomalies de structures :
Douleurs abdominales et au mollet gauche à la palpation et à la dorsi-flexion
Flexum du genou droit
Raideur lors de la dorsi-flexion de la cheville gauche
Déficit global des membres inférieurs et du tronc (coté au testing international)
Dysfonctions :
Position debout difficile sans aide extérieure
Marche impossible
Déconditionnement à l’effort
Perturbations situationnelles :
Présence au centre de rééducation
Absence de son fils
Loisirs limités et absence de sports
Sevrage difficile, M.Z consomme toujours de l’alcool et des substances illicites
II.2 Objectifs
Le traitement est ciblé sur la récupération musculaire et l’acquisition de la marche. La
rééducation doit être adaptée à l’état du patient, il doit impérativement adhérer au traitement.
L’écoute et le dialogue sont indispensables lors de cette prise en charge ainsi qu’un travail
personnel du patient.
-6-
A court terme :
Lutter contre les douleurs abdominales, musculaires et articulaires
Réduire le flexum de genou droit et augmenter la dorsi-flexion de la cheville gauche
Entretenir les amplitudes articulaires et prévenir les rétractions musculaires
Renforcement musculaire du tronc et des membres inférieurs
Acquérir la station debout et la marche en balnéothérapie
Athlétiser les membres supérieurs
Reprise du sport
A moyen terme :
Amélioration de l’équilibre debout
Reprise de la marche entre les barres parallèles
Finaliser le renforcement musculaire du tronc et des membres inférieurs
Continuer l’athlétisation des membres supérieurs et les activités sportives
A long terme :
Reprendre un « train de vie normal » est une priorité. Pour cela une hygiène de vie parfaite, la
reprise de la marche, la reprise du travail puis la reprise de sport sont indispensables.
« Mon rêve serait de reprendre l’apprentissage de la boxe française à mon fils » dit M.Z.
II.3 Principes et Précautions
Ètre à l’écoute du patient, être infra-douloureux et sécuriser le patient
Respecter la fatigabilité du patient en introduisant des temps de repos
Ètre progressif dans nos techniques et ne jamais mettre le patient en échec
Adapter les séances en fonction du moral et de la motivation du patient
Adapter le renforcement musculaire à la cotation du testing
Prendre en compte l’humeur versatile du patient
-7-
III TRAITEMENT KINÉSITHÉRAPIQUE
III.1 Lutter contre les douleurs et entretien orthopédique
III.1.1 Douleurs abdominales
Les douleurs abdominales sont présentes au repos et cotées à 6/10 sur l’EVA par le patient.
Outre les médicaments administrés par l’équipe médicale, le massage est une technique qui
soulage le patient lors de ses crises. Le patient est en décubitus dorsal avec un coussin sous la
tête et un coussin au niveau du creux poplité. Nous utiliserons donc le massage abdominal
dans sa composante douce (pour ne pas réveiller de douleurs).
On peut y associer un traitement conjonctif de la chaine statique antérieure : dans les attitudes
enroulées, la sur-programmation leur impose un travail statique permanent et favorise une
évolution fibreuse et des douleurs. Le travail conjonctif est donc intéressant. Ce massage se
fait avec des traits tirés lents, appuyés et profonds. Associant une mobilisation dans tous les
sens de la ligne blanche (annexe 6).
III.1.2 Douleurs et raideur articulaire de la cheville gauche
Les différentes douleurs d’origine musculaire et articulaire localisées dans la cheville et sur le
triceps sural limitent la dorsi-flexion de la cheville gauche. Lorsqu'il se met debout il ressent
une « contrainte » dans la cheville.
Massage décontracturant : l'objectif est de préparer le muscle à l'étirement, de supprimer les
points douloureux. Le patient est dans la même position que pour le massage abdominal
cependant le coussin placé sous les genoux est plus volumineux pour augmenter la flexion
de genou afin de relâcher le triceps sural. Le massage commence par des effleurages sur la
loge postérieure de la jambe, ils sont suivis par des pressions glissées longitudinales suivant le
trajet musculaire, des pressions glissées transversales associées à la technique de crochetage.
Celle-ci est utilisée sur les jumeaux, sur le tendon achilléen, sur les muscles inverseurs et les
fibulaires lors de leur passage au niveau des malléoles.
Le massage est global puis il s'intéresse aux points douloureux avec des pressions statiques
appuyées, les douleurs doivent céder à la pression. Le massage est associé à des mobilisations
globales et analytiques de la cheville allant dans le sens de la récupération de la dorsi-flexion
et de la diminution de la douleur.
-8-
Mobilisations de la cheville : les mobilisations se font de deux manières différentes : celles
dites globales plus celles dites analytiques.
Les mobilisations globales se font en décubitus dorsal. Un coussin est placé sous le creux
poplité pour déverrouiller le genou afin que l’extensibilité des gastrocnémiens n’intervienne
pas dans la limitation du mouvement lors de la mobilisation vers la flexion dorsale. Le
kinésithérapeute empaume le calcanéus, son avant-bras est situé le long de la voûte plantaire.
La contre prise est tibiale. L’exercice consiste à amener le pied et la cheville en flexion
dorsale maximale. Il faut répéter plusieurs fois la manœuvre afin de détendre les éléments
capsulo-ligamentaires. Les mouvements se font dans les trois plans de l’espace.
A la fin de chaque mobilisation globale, nous posturons la cheville dans la résistance
maximale pendant une durée allant de deux à dix minutes afin de détendre au mieux les
éléments capsulo-ligamentaires.
Les mobilisations analytiques s’effectuent entre les surfaces articulaires des os. Elles se font
dans la même position qu’auparavant. Ce sont des mobilisations spécifiques de petites
amplitudes visant à gagner en mobilité articulaire. Celles-ci se concentrent au niveau du talus,
le praticien le postériorise ; au niveau de l’articulation subtalaire par des glissements
antérieurs et postérieurs. Ensuite le kinésithérapeute effectue ces mobilisations sur toutes les
articulations du pied afin de mobiliser et d’assouplir le médio-pied et l’avant-pied.
La cryothérapie : Elle est utilisée pour diminuer les douleurs. Elle est effectuée en fin de
séances à l’aide de bains de pieds, ou de poches de glace placées en regard de l’articulation
talo-crurale (nous utilisons une poche en jersey pour éviter toutes complications cutanées).
III.1.3 Réduction du flexum de genou droit.
Pour réduire ce flexum le plan de traitement est le suivant : travail du contenant vers le
contenu.
Massage des ischio-jambiers et du triceps sural : le patient est en décubitus dorsal avec un
coussin sous la tête et un coussin triangulaire sous les genoux. Le massage a pour but de
détendre le contenu c’est-à-dire la peau, les muscles et le tissu conjonctif. Les manœuvres
sont lentes, appuyées et longitudinales sur le trajet des muscles.
-9-
Étirement de la chaine postérieure : le patient est en décubitus dorsal strict. Le
kinésithérapeute s’assoit sur la table face au patient, la jambe de M.Z est placée sur l’épaule
du thérapeute. La contre prise (main droite) se situe sur le fémur gauche pour empêcher une
flexion de hanche et la prise (main gauche) se fait sur les orteils et nous effectuons une
flexion dorsale de la cheville, une traction et flexion dorsale des orteils (figure 2).
Figure 2 : Étirement de la chaine postérieure du membre inférieur droit
Mobilisations manuelles passives physiologiques : le patient est en décubitus dorsal, avec un
coussin sous la tête et sous les genoux. La position doit être confortable. Le kinésithérapeute
est placé à l’aplomb du genou droit. La contre prise est placée sur le fémur, la prise englobe le
calcanéus et nous effectuons une extension de genou. Il faut toujours respecter les trois règles
décrites par Maitland : observer, écouter, ressentir.
Mobilisations manuelles passives accessoires : les mobilisations manuelles passives
accessoires sont des mouvements arthro-cinétiques de petites amplitudes. Ces mobilisations
sont effectuées dans la résistance du mouvement. Celles-ci sont donc faites a – 5° d’extension.
La traction : le patient est en décubitus dorsal, un coussin sous la tête. Par une prise en
berceau sur le tibia le kinésithérapeute tracte le tibia dans l’axe de la jambe et en fin
d’amplitude il effectue des mouvements de scooping.
Le glissement antérieur : la position du patient est la même qu’auparavant. Le
kinésithérapeute place sa contre prise sur le fémur et sa prise sur la face postérieure de
l’extrémité supérieure du tibia. Il effectue un glissement antérieur suivant l’axe de glissement.
Le pivot : la position est la même qu’auparavant. La contre prise est sur le tiers supérieur du
tibia et la prise englobe le calcanéus. Le kinésithérapeute effectue un couple de force : la
contre prise va vers le bas et la prise vers le haut.
- 10 -
Renforcement du quadriceps [5] : pour gagner en amplitude active, le quadriceps doit être
renforcé. M.Z est en position semi-assise, les membres inférieurs en rectitude. Nous sommes
assis sur un tabouret, en regard du genou. Nous demandons à M.Z d’écraser le coussin pour
obtenir une co-contraction du quadriceps et des ischio-jambiers puis de décoller le talon de la
table. Le patient réalise d’abord des contractions lentes de 15 secondes suivies d’un repos de
15 secondes pendant 10 minutes pour solliciter les fibres à contraction lente puis il effectue
des contractions rapides de 10 secondes suivies d’un repos de 10 secondes et cela pendant 5
minutes pour solliciter les fibres à contraction rapide. Pour aider M.Z nous réalisons des
stimulations manuelles au niveau de la base de la rotule. La chaîne de rétroposition du genou
permet également une mobilisation de la rotule. Le but est de renforcer le quadriceps afin de
gagner en amplitude active, et donc obtenir le verrouillage du quadriceps indispensable à la
station debout.
III.1.4 Entretien global des membres inférieurs.
Mobilisations actives aidées : le patient est placé en décubitus dorsal avec un coussin sous la
tête. La position doit être confortable. Le praticien englobe le membre inférieur et demande
une triple flexion au patient suivi d’une triple extension. Celles-ci sont tout d’abord montrées
passivement à M.Z puis réalisées en actif aidé.
Ces mobilisations se font en fonction de la cotation du testing international. Nous stoppons
tout mouvement lorsque le mouvement est de moindre qualité (présence de tremblements).
Étirements musculaires [6] :
Étirement du droit fémoral : le patient est en décubitus ventral, un coussin est placée sous
les genoux afin d’augmenter la mise en tension du droit fémoral par l’extension de hanche.
Nous plaçons la main crâniale sur le sacrum afin d’empêcher l’antéversion du bassin, la main
caudale au niveau de la cheville. Nous effectuons une flexion de genou.
Étirement des adducteurs : le patient est assis. L’étirement se fera de façon bilatérale. Nous
plaçons les deux membres inférieurs en flexion, rotation latérale et abduction avec les deux
plantes de pieds en contact : position de double Faber. Nos deux mains sont en contact des
épicondyles médiaux et nous exerçons, associées à la respiration des poussées verticales.
Étirement du triceps sural et des ischio-jambiers : ceux-ci ont été traités en chaine dans le
chapitre : réduction du flexum de genou.
- 11 -
III.2 Renforcement du tronc et des membres inférieurs
III.2.1 Le tronc
Les érecteurs du rachis : exercice du ponté pelvien. Le patient est installé en décubitus dorsal,
genoux fléchis, pieds à plat sur la table écartés de 50cm. Le thérapeute se place au niveau des
genoux pour les stabiliser.
Le patient doit décoller les fesses, le bas du dos, pousser sur les pieds et enfoncer la tête dans
la table afin d’irradier la force vers les colonnes thoracique et lombaire.
Dans un premier temps, le patient a besoin d’une aide pour réaliser le mouvement. Dans un
deuxième temps, il n’a besoin que d’une stabilisation au niveau des genoux. A la fin, il réalise
l’exercice seul et est capable de résister à de légers déséquilibres.
Les abdominaux : ils sont travaillés de manière analytique. Le mode de contraction statique
est privilégié.
En décubitus dorsal, les genoux fléchis, pieds à plat sur la table, on demande au patient de
faire glisser ses mains sur ses cuisses, de décoller les omoplates de la table tout en soufflant et
en rentrant le ventre pour recruter le transverse.
III.2.2 Les membres inférieurs
Utilisation de chaines séries : au niveau du membre inférieur il y a quatre chaines séries
globales : l’antérieure, la postérieure, la latérale et la médiale.
Voici l’exemple sur la chaine antérieure droite :
Les muscles cibles sont : les releveurs de pied, le quadriceps et l’ilio-psoas.
Le patient est en décubitus dorsal strict, le kinésithérapeute met une main sur la face dorsale
du pied de M.Z et lui demande de relever la pointe de pied. La force du patient va irradier tout
le long de sa chaine musculaire antérieure (figure 3).
Figure 3 : Utilisation de la chaine série antérieure sur le membre inférieur droit
- 12 -
De cette manœuvre découle les trois autres : contre prise sur la malléole latérale pour faire
travailler la chaine latérale, sur la malléole médiale pour la chaine médiale et sur le calcanéus
du pied pour la chaine postérieure.
Les résistances étant manuelles elles s’adaptent à tout instant au patient.
Utilisation des chaines de Kabat: nous utilisons les diagonales de Kabat [7,8] pour un
renforcement musculaire global des membres inférieurs. Le but de ces diagonales de Kabat
est de renforcer les muscles faibles en utilisant la contraction et l’irradiation des muscles forts
Toutes les diagonales de Kabat sont utilisées, dans les deux sens, avec pivot de hanche, de
genou, de cheville ainsi que celles diagonaux-spiralées. Il s’agit d’une technique de
facilitation neuro-motrice permettant également une reprogrammation des mouvements
nécessaires à la marche.
Afin de cibler les muscles les plus déficitaires, deux diagonales sont davantage utilisées :
Diagonale 1 : on utilise B vers A.
Tableau I : diagonale n°1 de Kabat
articulation
A
B
Hanche
Flexion /abduction /rotation médiale
Extension/adduction/rotation latérale
genou
extension
extension
pied
éversion
inversion
Les muscles cibles sont : Psoas-iliaque, Droit fémoral ,TFL, Moyen fessier, Sartorius , Petit
fessier ; Quadriceps , Tibial antérieur., Extenseur des orteils, Extenseur du I, 3° Fibulaire,
Abducteur du V, IOD, Lombricaux.
- 13 -
Diagonale 2 : on utilise C vers D.
Tableau II : diagonale n°2 de Kabat
Articulation
C
D
hanche
Flexion/adduction/rotation latérale
Extension/abduction /rotation médiale
genou
extension
extension
pied
Flexion dorsale et varus
Flexion plantaire et valgus
Les muscles cibles sont : Grand fessier, Moyen fessier, Petit fessier, Ischio-jambiers,
Triceps sural, Fibulaires (court et long), Long fléchisseur orteils, IOD, Lombricaux
Utilisation des Niveaux d’évolutions motrices :
Genoux dressés : nous utilisons l’exercice du hanché-résisté en position genoux dressés. Le
praticien est du côté droit pour cibler le moyen fessier du côté gauche. C’est un travail du
moyen fessier en mode excentrique en chaine fermée (exercice fonctionnel à visée finale pour
la marche). Le kinésithérapeute effectue une translation gauche du bassin et le patient résiste
(figure 4).
Figure 4 : Exercice du hanché-résisté en position genoux dressés
Debout : cet exercice est décrit dans le paragraphe suivant. Les muscles cibles sont les
muscles anti-gravifiques ; le quadriceps, les ischio-jambiers, le triceps sural. Ces muscles sont
renforcés en chaine-fermée.
- 14 -
III.3 Acquisition de la station debout et de la marche
III.3.1 Verticalisation et équilibre
Les verticalisations sur table spécifique sont utilisées deux fois par semaine.
Cependant avec l’aide du kinésithérapeute, M.Z effectue des verticalisations plus
fonctionnelles. Le patient est assis en bord de table, les pieds posés sur des pèse-personnes
avec un déambulateur face à lui.
Cet exercice est en trois étapes :
Transfert assis-debout avec l’aide du déambulateur
Sa masse étant de 70kg, le but de l’exercice est de voir apparaitre 35kg sur chaque
pèse-personne (la moitié de la totalité du poids du corps)
Transfert debout-assis avec un contrôle excentrique
Cet exercice est difficile pour trois raisons :
La peur, c’est pour cela qu’en début de prise en charge deux kinésithérapeutes sont
nécessaires
Le défaut de verrouillage des genoux
L’équilibre précaire donc un report de poids quasi-total dans les bras
Lorsque le patient se lève, le kinésithérapeute effectue en actif-aidé le verrouillage des
genoux, puis la position debout est tenue jusqu’au premier signe de fatigue (figure 5).
Figure 5 : Position debout finale avec l’aide au verrouillage des genoux
- 15 -
Une variante est proposée : on demande au patient d’effectuer des reports de poids alternés
sur le membre inférieur gauche puis sur le membre inférieur droit.
À la fin de la prise en charge, M.Z tient seul à 80% du poids de son corps. Nous quantifions
avec l’aide de pèse-personnes.
III.3.2 Équilibre et Marche en balnéothérapie : travail en ateliers
M.Z effectue trois séances de balnéothérapie [9,10] d’une heure chacune par semaine. Il est
pris en charge par l’équipe à son arrivée, il se met en tenue seul et accède au bassin de
marche avec l’aide de l’éducateur sportif. Cette séance est réalisée par un kinésithérapeute
qui est avec le patient dans le bassin de marche et surveillé par un maitre-nageur. Le patient
est immergé jusqu’aux hanches (annexe 7).
La balnéothérapie permet à M.Z de se sentir en sécurité en cas de déséquilibres importants,
l’exécution motrice est facilitée par la poussée d’Archimède et la balnéothérapie est un
endroit ludique et apaisant (annexe 8). De plus la température de l’eau a un effet apaisant sur
les douleurs.
Le patient étant fatigable et d’humeur versatile une surveillance est primordiale.
Dans le bassin de marche les exercices sont multiples et fractionnés : une période de marche,
une période d’équilibre et une période de rodage articulaire. Nous travaillons en ateliers [11].
Période de marche : le patient est debout, il marche avec appuis sur les barres parallèles et le
kinésithérapeute est placé devant (celui-ci marche à reculons). Le kinésithérapeute décline
toutes les phases de la marche pour qu’elles soient bien effectuées (figure 6).
Figure 6 : Période de déambulation dans le bassin de marche
- 16 -
Période d’équilibre [12] : on demande au patient de tenir avec le moins d’appuis possible au
niveau des membres supérieurs, nous travaillons avec des ballons, des frites et des planches
(figure 7).
Figure 7 : Accessoires utilisés lors des séances de balnéothérapie
Période de rodage articulaire : c’est une période de repos, le patient s’installe dos au mur
avec des appuis au niveau des mains puis il effectue des mouvements dans l’eau : triple
flexion/ triple extension, pédalage, abduction / adduction. Cela permet une alternance de
période de rodage articulaire et de repos (figure 8).
Figure 8 : Période de repos mêlant des exercices de rodage articulaire
- 17 -
III.4 Athlétisation des membres supérieurs et reprise du sport
III.4.1 Programme de musculation des membres supérieurs (annexe 9)
Un programme de musculation [13,14] a été mis en place pour M.Z, les buts sont multiples :
athlétiser les membres supérieurs et adhérer au traitement.
Répétition maximale : dans une série la charge maximale (l00%) ne peut être réalisée qu’une
seule fois, on parle alors de répétition maximale (RM) ou de 1RM.
Tableau III : 1RM (kg) au bilan initial puis final
1RM
1RM
après 6semaines
Dorsaux
30
40
Triceps
50
60
Grand dorsal
70
80
Grand pectoral 35
40
Endurance : efforts répétés de faible intensité : mobiliser une charge légère le plus longtemps
possible.
Puissance : la puissance est le produit de la vitesse de contraction par la force déployée (5080% de la RM) appelée force-vitesse. C’est un effort dynamique explosif.
Force : mobiliser une charge la plus lourde possible pendant une courte durée.
Le programme :
Lundi et Jeudi : travail en endurance sur les quatre machines.
Mardi et Vendredi : travail en force sur les quatre machines.
Mercredi : Repos.
- 18 -
Nous utilisons la méthode Force le Mardi/Vendredi
Tableau IV : planning du travail à la force
Récupération entre les séries
Intensité (% RM)
séries
répétitions
Semaine 1
85
8
2
5
Semaine 2
85
8
3
5
Semaine 3
85
8
4
5
Semaine 4
90
8
2
5
Semaine 5
90
8
3
5
Semaine 6
95
8
4
5
(mn)
Nous utilisons la méthode endurance Lundi/Jeudi
Tableau V : planning du travail à l’endurance
Récupération entre les
Intensité (%RM)
séries
répétitions
Semaine 1
30
6
20
90
Semaine 2
30
6
25
90
Semaine 3
30
6
30
90
Semaine 4
30
8
20
90
Semaine 5
30
8
35
90
Semaine 6
30
8
30
90
séries(s)
Nous utilisons le temps maximal pour la récupération entre les séries. Cette récupération est
de type passive.
- 19 -
III.4.2 Reprise du sport : le basket-fauteuil
La reprise du sport est indispensable lors de la rééducation [15]. En effet M.Z, ancien sportif
de haut niveau, a du mal à vivre sans activités physiques. Alors en entente avec le corps
médical nous faisons 30 minutes de basket-fauteuil quotidien. La reprise du sport a pour but
d’améliorer les fonctions respiratoires, cardiaques et psychologiques de M.Z. Les exercices
sont faits en collaboration avec le patient.
Notre approche du sport se fait sous trois aspects durant dix minutes chacun :
L’endurance
La vitesse
Le jeu de ballon
L’endurance : elle se fait sur une période de 10 minutes. M.Z doit être toujours en
mouvement avec son fauteuil, effectuant des demi-tours, des accélérations, des
ralentissements, des marches arrière. Tous les déplacements se font de façon aléatoire et
changent à chaque coup de sifflet. Le but principal est de ne pas s’arrêter pendant une période
donnée.
La puissance : elle se fait sur des distances de deux mètres (figure 8), cinq mètres, dix mètres
et de vingt mètres. Le temps de repos entre deux phases d’accélérations est d’une minute.
Nous faisons des séances de 10 minutes.
Le jeu de ballon : il se fait à base de passes (directes ou à rebonds), de dribbles, de shoots et
de réceptions (figure 9). Ce jeu a pour but d’améliorer la force, la coordination, le contrôle
du mouvement.
Figure 8 : Phase de vitesse sur deux mètres
Figure 9 : Shoot à deux mains après réception
Ces qualités sont indispensables lors de la pratique du basket-fauteuil.
- 20 -
IV DISCUSSION
IV.1 Résumés
Article n°1 : Guion D, Le Mener J.Y, Dr Rondel. Prise en charge des patients alcooliques
et addictifs en kinésithérapie institutionnelle et libérale (1). Kiné Scientifique, Avril 2005,
N°454, 27-38.
L’alcoolisme est une conduite pathologique qui recouvre l’ensemble des mésusages de
boissons alcoolisées. Une personne qui boit est une personne qui souffre, qui appelle au
secours. Elle s’enferme dans des situations difficiles et à risque. Ce sont des personnes
qualifiées de « border-line ». Le déni, la peur, le silence, le mépris et la solitude sont des
caractéristiques du buveur régulier. La France est un des premiers pays consommateurs au
monde, 10% de la population est considérée comme alcoolique. Les signes de dépendance
sont flagrants : ils sont somatiques, de sevrages et de tolérance. Les conséquences de l’abus
d’alcool sont nombreuses : atteintes hépatiques, atteintes cérébrales, atteintes neurologiques
périphériques, problèmes cardio-respiratoire et maladies psychiatriques.
La prise en charge kinésithérapique peut se faire à deux moments dans la vie d’un malade :
avant une conséquence motrice, psychique ou médicale liée à l’abus d’alcool ou après,
lorsque le patient est entré en institution et qu’il présente une pathologie liée à l’alcool ;
comme celle de M.Z. La rééducation ne sera donc pas la même. Une prise en charge pluridisciplinaire est indispensable car cette maladie prend de l’ampleur dans notre société et des
drames comme le suicide sont souvent la conséquence finale.
Article n°2 : Weissland T, Beurey L, Corbillon S, Zerouali J, Dirson L. Séances de circuit
training en balnéothérapie. Kiné scientifique, Novembre 2010, N°515, 55-58.
L’objectif de ces séances est d’effectuer des exercices sous forme d’ateliers
aux buts
complémentaires. Ces circuits concernent toutes les pathologies. Cependant ils demandent
une tolérance au niveau cardio-respiratoire.
Les objectifs peuvent être proprioceptifs, musculaires, relaxants, cardio-respiratoires. Le
patient effectue des séries d’actions spécifiques. Ces ateliers ciblent différentes parties du
corps. Le circuit-training peut et doit être adapté au patient : à sa pathologie, à son humeur
mais surtout à sa forme du moment.
Le but est de produire une quantité de travail plus ou moins importante dans un temps donné.
- 21 -
L’auteur propose deux circuits comprenant huit ateliers : le circuit A qui se concentre sur le
tronc et les membres inférieurs et le circuit B qui sera développé dans la suite de l’article.
Le fonctionnement est simple : il se décompose en un échauffement d’une dizaine de minutes
puis les patients commencent le circuit. L’alternance exercice-repos se fait de la manière
suivante : 30s /30s. Ce rapport peut être adapté au patient. Une répétition du circuit entier peut
être effectuée.
Article n°3 : Weissland T, Beurey L, Corbillon S, Zerouali J, Dirson L. Séances
d’équilibration en balnéothérapie. Kiné scientifique, Janvier 2011, N°517, 55-59.
Les exercices contribuant à déplacer la projection du centre de gravité à l’extérieur du
polygone de sustentation sont indispensables lors de la mise en charge. Ces exercices se font
dans la salle de rééducation, dehors ou dans un bassin de balnéothérapie. Celle-ci présente de
nombreux avantages comme : le niveau d’immersion et la sécurité du milieu aquatique.
Le milieu aquatique est un lieu ludique, les esprits sont libérés et donc apaisés. La rééducation
se fait plus facilement.
L’objectif de ces exercices est d’améliorer l’équilibre de la personne handicapée. Les
situations proposées vont induire des variations sur les différentes entrées sensorielles. Elles
vont permettent un travail de rééquilibration, un travail effectué par des mouvements
volontaires ou automatiques.
Les dix situations proposées peuvent être modifiées ou adaptées. Elles sont classées en
différents niveaux de difficultés, s’effectuent en binôme ou en individuel, et nécessite du
matériel (planches, frites, ballons…).
Le kinésithérapeute doit toujours être attentif à l’état du patient. Toutes les situations sont
entrecoupées de moments de détente et de relâchement.
- 22 -
Article n°4 : Piera JB, Pailler D, Druvert JC. Handicap et sports. Encyclopédie médicochirurgicale, 2002, 26-200-A-10.
Le sport, pour les personnes handicapées, est un moyen de reconstruction, d’espoir et
d’apaisement. Faire du sport pour un handicapé ne doit plus être considéré comme
exceptionnel. Il se présente sous de nombreux aspects, en équipe ou en individuel, en loisir
ou avec un objectif de compétition, ou tout simplement pour faire comme les autres et ne pas
paraitre différent. La pratique sportive permet une meilleure forme physique, psychologique
et permet une réinsertion sociale.
Tous les handicapés peuvent pratiquer une discipline sportive, alors une question se pose :
pourquoi ne le font-il pas tous ? Est-ce les plus entreprenants qui s’engagent ? Est-ce ceux qui
ont déjà pratiqué un sport ?
Il y a des sports phares pour chaque pathologie, des sports individuels ou collectifs, des sports
à sensations fortes (ski alpin, voile, escalade). Tous peuvent être pratiqués en loisir ou en
compétition. Une classification dans chaque sport est indispensable pour harmoniser les
chances. Ainsi des personnes dites valides font souvent partie d’équipes handisports.
Le basket-fauteuil est le porte-drapeau de l’handisport.
Cependant il y a des contre-indications à la pratique de certaines activités: les escarres, les
troubles cardio-respiratoires, les infections… Il est rare de ne pas pouvoir proposer une
activité sportive à un patient. Le sport doit toujours avoir une ligne de conduite menant vers le
plaisir, l’estime et le dépassement de soi. Il ne faut jamais provoquer un sur-handicap.
Tous les auteurs plaident pour une augmentation de la rééducation par le sport (plus de
personnel spécialisé, plus de moyens matériels), pour l’ouverture de clubs, pour la
médiatisation plus fréquente.
Tout le personnel de santé doit être informé des bénéfices qu’apporte le sport aux personnes
handicapées ; il deviendra alors vecteur de ces informations auprès des malades.
- 23 -
IV.2 Réflexion personnelle
L’alcoolisme doit être considéré comme une maladie à part entière. Le suivi de cette
pathologie n’est pas facile. Le sevrage de M.Z n’étant pas respecté la rééducation a été
difficile. L’impossibilité pour le personnel soignant de gérer sevrage et rééducation a été
problématique. Durant la première semaine M.Z ne venait pas à toutes les séances.
Quelle est la rééducation la plus adaptée pour une personne alcoolique ? Faut-il se concentrer
sur le sevrage ou sur la rééducation ? Quels ont été les réels moyens utilisés par les
thérapeutes pour essayer de pallier aux deux problèmes de M.Z : l’alcoolisme et le tableau de
paraparésie ?
Lors de ma première rencontre avec M.Z le thème du sport a été évoqué. En effet connaissant
son dossier médical, je savais que M.Z était un ancien sportif de haut niveau : vice-champion
de France de boxe française. Avant l’accident de sa mère, il pratiquait toujours la boxe et
effectuait des sorties à vélos. Au fil de la première semaine de rééducation je me suis aperçu
que M.Z buvait toujours : conduite ébrieuse avec son fauteuil roulant, haleine alcoolisée,
humeur versatile et comportement parfois agressif. De ce fait la rééducation était difficile :
absences répétées, désintérêt pour le traitement proposé et ennui. Le traitement conventionnel,
sur table, a vite été ennuyeux et inefficace pour les deux partis.
De ce fait nous avons décidé d’insérer au fil des séances une composante sportive et ludique.
Celle-ci prit de plus en plus de place dans le traitement sans que soient délaissés le travail de
renforcement musculaire, l’entretien orthopédique et la lutte contre les douleurs.
La rééducation traitant directement les symptômes de la neuropathie périphérique et n’étant
pas adaptée nous avons choisi d’aborder le problème différemment : comment rendre la
rééducation à la fois efficace, motivante et indispensable aux yeux de M.Z ? Un dialogue
s’est mis en place, une volonté de recommencer à zéro est apparue et nous avons décidé de
nous faire confiance, alors nous avons inséré des séances sportives. De plus, M.Z lucide
avait changé d’objectif : il voulait reprendre le sport, peu en importait la façon. Nous avons
donc programmé des séances de musculation, de balnéothérapie puis de basket-fauteuil.
Les séances d’athlétisation étaient parfaitement en adéquation avec le passé sportif de M.Z. Il
avait déjà pratiqué cette activité (préparation à la compétition) et il aimait cela. La progression
était visible, il se sentait mieux, plus fort, plus endurant et lors de ces séances, qui étaient
matinales il n’y eut plus aucune absence.
- 24 -
La balnéothérapie fut un moyen très efficace dans cette rééducation. C’est un endroit ludique,
apaisant et sécuritaire.
La première séance a été difficile car se mettre en maillot de bain devant l’ensemble de
l’équipe d’éducateurs physiques, d’autres patients et moi-même a été une étape compliquée.
Celle-ci franchie, les premières paroles de M.Z sont allées dans le sens du soulagement et du
bien-être. L’éventualité qu’il ne revienne pas étant plausible nous avons consacré la première
séance à la marche: 30 minutes, 60% du poids du corps, 2 allers- retours et 30 mètres plus
loin M.Z était « heureux ». Ce fut une première victoire pour l’équipe de rééducation.
Ensuite nous avons instauré au fil des séances un circuit training. Celui-ci mêlait une période
de marche, une période d’équilibre, une période de renforcement musculaire pour les
membres inférieurs, une période ludique et une période de musculation des membres
supérieurs. Entre chaque atelier une période de repos était respectée. Entre chaque session une
période de détente musculaire et de rodage articulaire était indispensable. Puis nous
recommencions le circuit training. Nous le faisions 3 ou 4 fois selon la forme de M.Z. Chaque
atelier a été modifié, adapté : cela a permis de nombreuses variantes sans perdre les objectifs
de vue.
Ces objectifs sont multiples :
Bien être, confiance en soi, amélioration du schéma corporel
Ludique
Renforcement des membres inférieurs
Athlétisation des membres supérieurs
Mise en charge à 60% du poids du corps
Équilibration et marche dans un milieu sécurisé
Amélioration du fonctionnement cardio-respiratoire
Amélioration psychique
M.Z. se sentait mieux, il aimait venir aux séances. Cependant plusieurs fois nous avons
suspecté une ébriété, alors en accord avec les médecins l’accès à la balnéothérapie lui a été
interdit. Même si celle-ci a amélioré la rééducation, la relation soignant-soigné, l’état moteur,
psychologique et l’état général de M.Z les travers de l’alcool étaient toujours présents.
- 25 -
M.Z buvait moins mais buvait toujours. M.Z, le professeur d’éducation physique et moimême avons eu une discussion lors d’un début de séance ; le patient nous disait qu’on faisait
des efforts, qu’on avait introduit le sport ce qui était une excellent idée mais qu’il buvait
toujours et qu’il s’en excusait.
En parallèle, nous avons, en collaboration avec un professeur APA (activités physiques
adaptées), commencé l’apprentissage du basket-fauteuil. Le sport est un excellent moyen de
rebondir. Au vu du passé sportif de M.Z l’apprentissage d’un sport était indispensable. Le
choix de ce sport est venu du fait qu’il est le plus facile à apprendre et à pratiquer dans un
centre de rééducation. Le sport est accessible aux personnes handicapées et cela M.Z l’a
compris et a tout de suite accepté d’apprendre le basket-fauteuil. Nous avons donc travaillé
l’endurance, la puissance et le jeu de ballon. Nous avons eu beaucoup de bénéfices : gain en
souplesse, en coordination gestuelle et en force. Cela a permis d’atteindre les objectifs
d’assiduité, de développement des facultés cardio-respiratoires et de reprise du sport. Au fil
des séances M.Z nous parlait de la boxe française, de ses exploits, de son fils qui pratiquait
aussi la boxe. Les bienfaits psychologiques étaient les plus flagrants.
La rééducation a été modifiée pour obtenir une meilleure adhésion au traitement lorsque l’on
a constaté que M.Z buvait toujours. Cela a été très bénéfique car nous avons pu travailler sur
table plus facilement. En effet même si cette séance ne lui plaisait pas, il savait que la suite de
la journée de rééducation lui conviendrait. De nets progrès ont été réalisés. La cotation des
muscles des membres inférieurs a nettement augmenté, nous avons améliorés les facultés
cardio-respiratoires, et M.Z a repris le sport. Tout cela a apporté une grande satisfaction.
Cependant, les efforts conjoints n’ont pas pu empêcher M.Z de continuer à boire. Moins
régulièrement car il adhérait à la rééducation et qu’un pacte avait été formulé, mais il buvait
et plusieurs séances lui ont été supprimées. De plus des excès étaient faits dans le service,
principalement le weekend : tabac dans la chambre, prise excessive d’alcool et tentative de
suicide (2 jours avant son exclusion).
- 26 -
Suite à ces évènements, le conseil de l’établissement a pris la décision de confier M.Z à sa
famille. Ce conseil a eu lieu Jeudi 7 octobre. Vendredi 8 octobre ne voyant pas M.Z, je me
suis renseigné et j’ai appris qu’il était parti le matin même. Ce fut un échec dans la
rééducation. Aucun kinésithérapeute n’a participé à cette réunion, ne pouvant pas rapporter
les efforts et les progrès effectués par M.Z. De plus un renvoi vers sa famille était peut être
inadéquate du fait des efforts de M.Z. Une réorientation vers une structure spécialisée aurait
peut-être été plus adaptée. Durant de cette période de stage, satisfaction et déception sont
rentrées en collision.
Satisfaction d’avoir réussi à améliorer et à adapter la rééducation, déception de n’avoir pu
participer au conseil.
- 27 -
CONCLUSION
La neuropathie périphérique de type éthylique nécessite une rééducation adaptée et
personnalisée. Cette rééducation est difficile à mettre en place, en effet le patient doit adhérer
au traitement et des difficultés sont souvent rencontrées.
Il est donc important d’objectiver nos résultats et de remettre en cause notre rééducation
chaque jour de notre prise en charge.
Le bilan réalisé en fin de stage a montré une amélioration à deux vitesses.
D’une part, nous avons une nette augmentation de la cotation au testing des muscles du tronc
et des membres inférieurs. L’équilibre bipodal a été quasiment acquis entre les barres
parallèles et la balnéothérapie a été bénéfique : la marche et l’équilibre bipodal sont acquis à
60% du poids du corps. M.Z était fidèle aux séances. Il se sentait mieux
« psychologiquement ». L’initiation au basket fauteuil est une réelle réussite.
D’autre part, ces résultats auraient dû permettre une mise en charge plus rapide, et une
déambulation. Cependant le sevrage étant très difficile, de nombreux troubles éthyliques ont
perturbé la rééducation. Le patient étant souvent absent et d’humeur versatile, la rééducation a
été ralentie de façon considérable et les objectifs définis en début de prise en charge étaient
difficilement atteignables.
La prise en charge a donc été adaptée au jour le jour, insistant le plus souvent sur une
rééducation ludique et sportive, en fixant des objectifs quotidiens. L’écoute, la
communication et la bonne humeur ont été des facteurs primordiaux pour que M.Z adhère au
traitement et qu’il se sente le mieux possible.
Deux jours avant mon départ, une décision administrative a été prise après plusieurs
avertissements : M.Z a été exclu de l’hôpital Maritime pour fautes graves et répétées. M.Z a
été confié à sa famille. Essayant de prendre contact par la suite avec M.Z il n’a jamais voulu
me répondre. Cependant son frère m’expliqua qu’il cherchait un centre spécialisé dans le
sevrage alcoolique. A ce jour le numéro de téléphone ne répond plus.
- 28 -
BIBLIOGRAPHIE
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- 30 -
ANNEXES
ANNEXE 1 Traitement médicamenteux
ANNEXE 2 Périmètrie des membres inférieurs
Gauche
31/08/10
droit
06/10/10
31/08/10
52
+ 20 cm sus
50
rotulien
52
51
+2
+1
47
+ 10 cm sus
46
rotulien
48
46
+1
+2
45
Sus rotulien
Sous rotulien
44
46
44
+1
+2
38
41
38
-10 cm sous
06/10/10
40
=
+1
36
36
34
36
rotulien
+2
=
-20 cm sous
34
35
32
rotulien
33
+2
Les valeurs sont en centimètres
+2
ANNEXE 3 Testing des membres inférieurs et du tronc
gauche
droit
31/08/10
06/10/10
31/08/10
06/10/10
Grands droits
2
3
2
3
Obliques interne
2
3
2
3
Obliques externes
2
3
2
3
Transverses
2
3
2
3
Carré des lombes
2
3
2
3
Extenseurs du tronc
2
3
2
3
Ilio-psoas
2
3
2
3
Grand fessier
2
3
2
3
Moyen fessier
2
2
2
2
Adducteurs
3
4
3
4
4
3
4
Tronc
Gracile
Hanche
Genou
Pelvi- trochantériens
3
3
2
3
Petit fessier
3
3
2
3
Sartorius
2
3
2
3
TFL
2
2
2
2
Quadriceps
2
3
2
3
Biceps fémoral
3
4
3
4
Semi-tendineux
3
4
3
3
Semi-membraneux
3
4
4
4
Triceps sural
2
3
2
3
Tibial antérieur
3
4
3
4
Long extenseur du I
3
4
3
4
3
4
3
4
3
4
3
4
Tibial postérieur
2
3
2
3
Cheville
Long fléchisseur du I
2
3
2
3
et Pied
Long fléchisseur des
2
3
2
3
2
3
2
3
2
3
2
3
Long fibulaire
3
3
3
3
Court fibulaire
3
3
3
3
Interosseux et Lombicaux
3
3
3
3
Long extenseur des
orteils
Court extenseur des
orteils
orteils
Court fléchisseur du I
Court fléchisseur des
orteils
Cotation international selon Daniels et Worthingham
Score 0 : pas de contraction palpable
Score 1 : contraction palpable sans mouvement
Score 2 : mouvement dans toute l’amplitude sans pesanteur
Score 3 : mouvement dans toute l’amplitude contre pesanteur
Score 4 : mouvement dans toute l’amplitude contre pesanteur avec une légère résistance
Score 5 : mouvement normal
ANNEXE 4 Effets de la verticalisation
La circulation sanguine : évite la stase veineuse et les troubles thrombo-vasculaires.
La fonction cardiaque : elle a un effet sur le rythme cardiaque et la tension artérielle. Le
cœur est un muscle, et comme tout muscle, il s’atrophie s’il n’est pas sollicité.
L’augmentation de la fréquence cardiaque lors de la verticalisation lutte à la fois contre les
troubles liés à l’atrophie (responsable de troubles du rythme et de conduction) et contre les
troubles orthostatiques. En effet la verticalisation permet une meilleure adaptabilité du cœur à
la position verticale. Ce phénomène est très important car il évite ou limite la survenue de
troubles orthostatiques lors des sollicitations faites par en service de kinésithérapie ou dans les
services. Dans certains cas favorables où la reprise de la marche pourra être envisagée, la
verticalisation aura permis d’obtenir une bonne adaptabilité du cœur, pour favoriser une
progression non ralentie par les troubles orthostatiques
La fonction respiratoire : facilite l’action du diaphragme et évite l’encombrement
bronchique.
La fonction intestinale : maintien du péristaltisme qui retarde la constipation.
La fonction urinaire : empêche l’élimination urinaire du calcium et du phosphore et évite la
stase et les infections.
Autres effets :
retarde l’ostéoporose
retarde la fonte musculaire (amyotrophie)
stimule les récepteurs articulaires, musculaires, et cutanés à la pression (Paccini)
retarde les problèmes cutanés par changement des appuis
effets psychologiques positifs (meilleur image de soi, la victoire d’être debout)
ANNEXE 5 Questionnaire sur les activités de la vie quotidienne : Le MIF
ANNEXE 6 Cartographie des traits tirés effectués pour le traitement de la chaine
statique antérieure
1er trait : sur la ligne blanche
2ème trait : sur le long du bord externe des grands droits
3ème trait : le long des arcades crurales depuis l’EIAS vers le pubis
4ème trait : le long des rebords costaux inférieurs
ANNEXE 7 Pourcentage du poids en fonction du niveau d’immersion
ANNEXE 8 Effets bénéfiques de la balnéothérapie
Principe d’Archimède : « tout corps plongé totalement ou partiellement dans un liquide au
repos subit une force verticale dirigée de bas en haut et égale au poids du volume de liquide
déplacé » soit : Fa = d * V
Effets thermiques :
Vasodilatation périphérique, baisse de la tension artérielle
Diminution généralisée du tonus musculaire
Elévation du seuil de la douleur
Effets psychologiques :
Augmentation de l’estime et de la confiance en soi
Sentiment de sécurité
Espace ludique
Euphorie
ANNEXE 9 Programme de musculation
Echauffement : utilisation du cyclo-ergomètre à bras pendant 10 minutes
Objectifs :
Base physiologique : l’entrainement a pour rôle d’optimiser le rendement de chaque filière en
agissant spécifiquement sur la force, la puissance ou l’endurance.
Variables :
La nature du travail proposé
La durée du travail proposé
Son intensité
Le nombre de répétitions et de séries
La durée et le type de récupération entre les séries
Effets de
l’entrainement
Intensité (%RM)
Nombre de
Gain en force
Gain en puissance
Gain en endurance
85% -100%
85%-50%
Inférieur à 30%
1-5
4-10
15-30
6-8
3-6
6-8
3-5 minutes
2-6 minutes
30-90 secondes
répétitions
Nombre de séries
Récupération entre
les séries
Matériels utilisés :
Les dorsaux
Le grand dorsal
Les pectoraux
Les triceps
le cyclo- ergomètre
Surveillance : nous avons surveillé avant et après l’effort la fréquence respiratoire et la
saturation en oxygène.
Aucun problème n’a été décelé, aucune perte de connaissance ni de chute de tension ou de
crise d’hypoglycémie n’a eu lieu.