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ÉDITORIAL QPONMLKJIHGFEDCBA
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AUX ORIGINES
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o r ig in e s
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EL KHAYARI
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DOSSIER
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3
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Par Ahmed
Uncommon
Sa/eh ETTAH/R/
Tales of a Medieval Adventurer
David Waines
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fe m m e
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L a lla M e s o u d a
Par Mina EL MGHAR/
SITES E T MONUMENTS
PRESTIGIEUX
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Par Mohamed
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Avec l'annexion de la
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Maurétanie wvutsrqponmlkjihgfedcbaZYXWVUTSRQPONMLKJIHGFEDCBA
romain en 40 après QPONMLKJIHGFEDCBA
j. - c . ,
l'usage du libyque semble
curieusement s'estomper
Par Abdelaziz EL KHAYARI
dans les vil/es puisqu'aucune
Professeur
inscription libyque d'époque
aelkhayari@ yahoo·fr
romaine n'a été découverte
jusqu'à présent. ,
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L E J A R D IN D E S H E S P É R ID E S
La eau et son usa e à travers les
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es XWVUTSRQPONMLKJIHGFEDCBA
15
4 SRQPONMLKJIHGFEDCBA
Comme il est communément admis, l'art d'écrire
fut inventé au Proche-Orient,
notamment en
Mésopotamie et en Egypte, et ce dès le IVème
millénaire avant j-C. On s'en servait largement
au cours des siècles suivants pour noter de
multiples langues dans la vaste région qu'est
le Croissant fertile. Mais, l'usage de cet art est
resté jusqu'à la fin du lIème millénaire avant J.C. cantonné dans la même région sans jamais
dépasser vers l'Ouest les limites de la Crète et
de la Grèce continentale.
Ce n'est alors qu'au 1er millénaire avant [-C. que
l'écriture dans sa version plutôt alphabétique
allait se répandre parmi les sociétés autochtones
de l'Occident méditerranéen grâce aux contacts
d'une part avec les Phéniciens qui fondèrent des
comptoirs et colonies sur les côtes de l'Afrique
du Nord, en Sicile occidentale, en Sardaigne
et sur les côtes méridionales de la Péninsule
ibérique, et d'autre part avec les Grecs installés
en Sicile orientale, en Italie, au sud de la France et
au nord-est de l'Espagne.
bien attesté en Orient, de supports périssables
comme le papyrus qui résiste mal dans les milieux
humides? A part quelques lettres gravées sur des
fragments céramiques découverts à Lixus dans
un contexte du Vlllème s. avant J .-c ., l'ensemble
épigraphique le plus important à l'échelle même
de tout l'Extrême Occident méditerranéen est
celui de l'île de Mogador, qui date des Vllème et
Vlème s.avantj-C. Dans cette île si lointaine qu'on
identifie parfois à celle de Kernè mentionnée
dans les sources gréco-latines,
ont été en
effet recueillis plus d'une centaine de graffites
phéniciens gravés sur des amphores et des vases
céramiques
(plats, assiettes, coupes, cruches,
lampes, etc.). Ces graffites ne comportent que
des anthroponymes, exclusivement masculins et
majoritairement d'origine phénicienne.
Les avis sont partagés quant à leur interprétation.
Pour les uns, ces marques de propriété sont liées
au commerce. Pour d'autres, les différents vases
inscrits seraient des offrandes à une divinité et
les noms qui y apparaissent sont tout naturellement liés aux personnes ayant accompli leur acte
religieux. Quoi qu'il en soit, l'exemple de MogaSous l'effet d'une acculturation
progressive,
dor montre que l'écriture était bien maîtrisée par
plusieurs variétés scripturaires locales avaient
ainsi vu le jour. Au Maroc, après une première
les marchands et marins phéniciens qui ne l'utipériode marquée par l'usage exclusif de l'écriture
lisaient toutefois sur des supports durables que
phénicienne, on assiste plus tard à l'apparition de dans des circonstances particulières. Les graffites
trois écritures, l'ibérique, le punique et le libyque.A gravés à Mogador par différentes mains reflètent
une écriture linéaire de type oriental, se lisant de
L'ÉCRITURE PHÉNICIENNE
droite à gauche et usant des 22 lettres qui formèrent tout naturellement l'alphabet phénicien.
En dépit de la présence phénicienne pendant
plus de deux siècles sur les côtes de l'Afrique
Les échanges pendant une longue période entre
du Nord en général et du Maroc en particulier,
Phéniciens et sociétés autochtones ne semblent
avoir eu aucune incidence sur ces dernières en
les documents écrits qui nous sont parvenus
demeurent peu variés et au nombre réduit, ce qui rapport avec cette nouvelle technique qu'est
va à l'encontre de la réputation des Phéniciens
l'écriture. Ce n'est que plus tard et bien après la
d'avoir été les inventeurs de l'alphabet. Ne présence phénicienne que l'écriture se trouve à
faudrait-il pas expliquer ce fait par l'usage,QPONMLKJIHGFEDCBA
nouveau en usage.
G r a f f it e
p h é n ic ie n . M o g a d o r
©
El KHAYARI
16
1 - XWVUTS
No
usage assez limité dans le temps et ne semble
pas survivre au lIème s. avant J.-C.II convient
d'autre part de noter que Ptolémée mentionne
parmi les tribus de la Maurétanie tingitane un
peuple portant le nom de Nectibères que les
meilleurs commentateurs
de textes anciens
considèrent
comme d'origine manifestement
ibérique. Y avait-il un lien entre ce peuple,
mentionné tardivement, et les potiers de Banasa?
La question reste posée.
no
LES ÉÇRITURES PUNIQUE
E T NEO-PUNIQUE
L'écriture punique, qui n'est en fait qu'une
version évoluée du phénicien, fut officiellement
utilisée à Carthage au moins dès le Vème s.
avant [-C. et se répandra progressivement dans
nombre de villes soumises au contrôle direct
de la métropole
ou simplement imprégnées
d'influences culturelles puniques. Elle n'apparaît
cependant au Maroc qu'au lIème s. avant j-C;
surtout à partir du règne de Bocchus 1.Elle est
Inscription latino-Iibyque. jarda (Tétouan) wvutsrqponmlkjihgfedcbaZYXWVUTSRQPONMLKJIHGFEDCBA
jusqu'ici illustrée uniquement par des stèles
E l K H A Y A R IA
© QPONMLKJIHGFEDCBA
funéraires retrouvées à Lixus et à Volubilis, où
L'ÉCRITURE IBÉRIQUE
elle est quelquefois associée au Iibyque sur un
même support. Les anthroponymes livrés par les
L'écriture ibérique, de type semi-syllabique,
textes funéraires sont en grande partie d'origine
englobe plusieurs systèmes scripturaires dont le Iibyque, ce qui confirme le fait que cette écriture
plus important demeure l'écriture levantine ou avait été délibérément adoptée par les Maures
nord-orientale, utilisée du IVème s. jusqu'au 1er d'autant plus que le punique, en plus de son statut
s. avant J.-c. au moins. Au Maroc, cette écriture,
de langue savante, servait aussi à cette époque,
restée longtemps inaperçue, est attestée sous
forme de très modestes graffites gravés sur des
vases céramiques importés au 1er s. avant [-C.
Le fait le plus surprenant
est cependant la
découverte à Banasa de graffites réalisés avant
cuisson sur des vases de différents types fabriqués
dans le même site à la fin du IIlème s. avant J.-c.
En dépit de leur aspect modeste (généralement
sous forme de signes isolés), ces graffites sont
jusqu'ici les plus anciens témoignages écrits
depuis la fin de la présence phénicienne. Ils
révèlent, et c'est là leur intérêt majeur, que les
potiers de Banasa au IIlème s. avant j-C. étaient
probablement d'origine ibérique. C'est ainsi que
s'explique la présence d'influences ibériques que
les chercheurs antérieurs avaient relevées dans
les décors peints de la céramique banasitaine.
L'écriture ibérique attestée à Banasa, dont la
variété reste difficile à déterminer, n'a eu qu'un
Inscription punico-libyque. Uxus
© E l K H A Y A R I SRQPONMLKJIHGFEDCBA
I ? ~ P ? wvutsrqponmlkjihgfedcbaZYXWVUTSRQPONMLKJIHGFEDCBA
LF JARdi~ dES~I
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lJ J le d / Z 'é F t c t e d
et même après la chute de Carthage, de lingua franca
utilisée dans tout le monde punicisé (côtes de l'Afrique
du nord, Sardaigne, Sud de la Péninsule ibérique).
L'é
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ChE
qu'
SpE
C'est
une écriture
linéaire consonantique
usant
également de 22 signes et se lisant de droite à gauche.
à Lixus, les textes reflètent une écriture classique,
SiSRQPONMLKJIHGFEDCBA
celle utilisée à Volubilis présente quelques particularités
locales liées à la forme de certaines lettres telles que le
yod et le taw. Au 1er s. avant j-C. et à la première moitié
du 1er après J .-c ., l'écriture punique fut supplantée par le
néo-punique qui fut à l'origine une cursive phénicienne
utilisée sur les ostraca. Cette variété scripturaire ne
commença à se diffuser progressivement en Afrique du
Nord qu'après la chute de Carthage en 146 avant J .c .
vas
du
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ma
Ce
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pri
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dé
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Au Maroc, elle est attestée sur des stèles funéraires
et des vases céramiques. Les documents
les plus
remarquables rédigés dans cette écriture sont deux
intrigantes inscriptions, récemment
découvertes
à
Rirha et gravées chacune sur un fragment d'amphore.
On l'utilisa encore, ce qui indique son statut officiel, sur
les émissions monétaires pour indiquer les noms des
villes ou les noms et titres des rois.
L'usage à la fois du punique et du néo-punique était
limité aux villes puisqu'aucun témoignage ne nous est
jusqu'ici livré par les habitats ruraux. D'autre part,
contrairement à la Tunisie, et plus particulièrement à la
Libye où la langue punique avait longtemps survécu, au
Maroc la culture punique en général périclita rapidement,
et l'écriture néo-punique fut amenée à disparaître peu
après l'annexion de la Maurétanie à l'Empire romain en
cédant ainsi la place à la langue et à l'écriture latines.
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et
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au
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I n s c r ip t io n
I ib y q u e s u r a m p h o r e .
©
B anasa
El KHAYARI
LEJARDIN DES HESPÉRIDES SRQPONMLKJIHGFEDCBA
La peau et son usage à travers les âges A
1
L'ÉCRITURE LIBYQUE
et de Lixus devaient peut-être avoir
chacune son propre alphabet. Pour
des raisons qui nous échappent, on
L'écriturelibyque est d'une originalité
indéniable qui tient aussi bien à la ne sait pas pourquoi cette écriture
censée exprimer l'identité culturelle
forme géométrique
de ses lettres
qu'à la disposition et l'orientation de locale n'a, à aucun moment, été utilisée
ni par les Maures ni par les Numides
ses lignes. Elle constitue le marqueur
sur les nombreuses monnaies émises
culturel le plus important des sociétés
par les villes ou frappées aux noms des
localesde l'Afrique antique.QPONMLKJIHGFEDCBA
différents rois africains.
B ie n que le lieu et la date de son
élaboration soient toujours inconnus
et continuent d'être débattus par les
chercheurs, il n'en reste pas moins
qu'elle ait pu avoir une diffusion
spectaculaire: elle est attestée dans la
vaste zone s'étendant depuis la vallée
du Nil à l'est jusqu'aux côtes atlantiques
et les îles canaries à l'ouest, et de la rive
méditerranéenne au Nord jusqu'aux
marges méridionales du Sahara au sud.
Cevaste espace coïncide d'autre part et
parfaitement avec le territoire propre
aux langues amazighes. Cette écriture
consonantique aux signes réduits en
nombre est attestée à la fois dans les
villes et les campagnes et fut utilisée
principalement sur des stèles funéraires
maisaussi sur des vases cé-ramiques et
surtout dans les inscriptions rupestres
découvertes même dans les lieux les
plusreculés.
Au Maroc, les plus anciens documents
datés remontent au lIème s. avant J . - C
C'est le cas d'un fragment d'amphore
inscrit retrouvé à Banasa et des stèles
funéraires découvertes
à Lixus, à
Volubiliset à Sidi Slimane. Les textes
présentent partout les mêmes traits
formels : ils sont disposés en lignes
verticales se lisant du bas vers le haut ,
et de gauche à droite ou de droite
à gauche. Quand ils sont associés
au punique sur une même stèle, ils
occupent alors une place secondaire
en se plaçant sous le texte punique, de
part et d'autre ou sur l'un des côtés.
L'analyse des signes des différents
documents suggère
l'existence
de
variétés scripturaires
locales. C'est
ainsi que les deux villes de Volubilis
Si l'écriture libyque dite «orientale»
qui fut utilisée par les Massyles a été
déchiffrée depuis plus d'un siècle,
les textes
du Maroc relevant de
ce qu'on
qualifie, d'une
manière
inappropriée, d'écriture «occidentale»
résistent toujours à toute tentative
de déchiffrement
car ils utilisent
un ou plusieurs alphabets propres
à la Maurétanie antique. Il n'est pas
non plus exclu que la langue même
ait eu ses propres spécificités. Avec
l'annexion de la Maurétanie à l'Empire
romain en 40 après J . - C , l'usage
du
libyque
semble
curieusement
s'estomper
dans les villes puisqu'aucune inscription libyque d'époque romaine n'a été découverte jusqu'à présent. Même les simples graffites font
défaut. Ce fait déconcertant
ne peut
s'expliquer que par un désir démesuré
de la part des citadins de s'intégrer le
plus rapidement possible dans la sphère
culturelle romaine d'autant plus que
cela présentait des avantages évidents.
en termes de promotion sociale.
Le libyque a cependant trouvé refuge
chez les habitants des campagnes, restés
très attachés à leur héritage malgré la
prévalence du latin. C'est le cas des
habitants de la péninsule tingitane où
ont été retrouvées plus d'une dizaine
de stèles dont certaines portent des
textes bilingues latino-libyques. La plus
remarquable parmi elles est celle qui fut
érigée à un certain Tacneidir, originaire
de la tribu des Masaisuli (qui a connu
son heure de gloire bien avant à la fin
du IIlème s. sous le règne de Syphax).
C'est à la même époque romaine qu'iljihgfedcbaZYXWVUTSRQPONMLKJIHGFEDCBA
Inscription libyque méridionale. Tiffelt
©
El KHAYARI
.lEJARDIN DES HESPÉRIDES SRQPONMLKJIHGFEDCBA
La peau et son usage à travers les âges jihgfedcbaZYXWVUTSRQPONMLKJIHGFEDCBA
1
rupestre de Azib N'ikkis dont la date, auparavant
mal évaluée, ne peut être antérieure au Wmes.
avant j-C. S'y ajoutent dans la vallée de Draa les
inscriptions plus tardives de Foum Chen na qui
forment un ensemble remarquable dans lequel
se manifestent des influences nordiques
et
sahariennes.
M aqom
Monnaies
Shamsh
des villes maurétaniennes
© El KHAYARI
faudra peut-être attribuer
les stèles rurales
méridionales découvertes
pour la plupart en
dehors du limes romain, de la côte atlantique à
Tigrigra,près d'Azrou. Cet espace de répartition
se confond avec le territoire occupé pendant
l'Antiquité d'un côté par les Autololes et de
l'autre par les Baquates et les Macénites dont
les noms reviennent à plusieurs reprises dans les
fameux «arae pacis» (autels de paix) retrouvés
à Volubilis.Associées aux tumuli, les stèles en
question ne comportaient qu'une courte ligne
verticale mentionnant le nom du défunt et celui
de son père. Yu leur dispersion et leur nombre
réduit, il n'est pas exclu qu'elles aient été érigées
pour des personnes privilégiées au sein des
tribus susmentionnées.
L'usagede l'écriture libyque est attesté plus loin
encore au sud du Maroc, notamment dans le Haut
Atlas où fut découverte la fameuse inscription
RÉFÉRENCES
Néeau Wmes.avantJ.-C.,I'écriture libyque continua
d'exister au moins jusqu'au Iyèmes. comme en
témoignent quelques rares documents. On ne
sait cependant à quelle date exactement elle a
été définitivement abandonnée au Maroc et dans
le reste de l'Afrique. Elle ne survivra jusqu'à nos
jours que chez les seuls Touaregs qui l'appellent
«tifinagh» (les phéniciennes) comme le faisaient
jadis les Grecs pour leurs lettres.
Pour conclure, rappelons quelques remarques.
D'après les données présentées plus haut, il paraît
que l'écriture n'a pu être adoptée par les sociétés
antiques du Maroc qu'à une époque tardive, au
lIème s. avant j-C. sachant que sur l'autre rive
méditerranéenne
des systèmes
scripturaires
locaux apparaissent dès le Vllème s. avant J.-c.
Quant à son usage, il s'est généralement limité à
des stèles funéraires et à de simples graffites (si
l'on excepte les deux inscriptions de Rirha).
On ne dispose jusqu'ici d'aucune inscription
religieuse, honorifique ou administrative. D'autre
part, bien que l'écriture libyque ait été en usage,
elle n'avait toutefois qu'un statut secondaire par
rapport au punique et au néo-punique. Comme
partout en Afrique du Nord, cette écriture n'a pu
acquérir un statut officiel. La seule tentative dans
ce sens, mais sans lendemain, a été faite au Wmes.
avant J.-c. à Dougga (Tunisie).A
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