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in Daniel Dubuisson & Sophie Raux, A perte de vue. Les nouveaux paradigmes du visuel (Dijon, Presses du réel : 2013), p. 163-174
Les quatre œuvres auxquelles Georges Didi-Huberman a décidé de consacrer sa pensée et son écriture dans ces deux ouvrages n’ont a priori pas grand-chose en commun : à la limite peut-on plutôt facilement mettre en rapport, un rapport historique et somme toute assez simpliste, le dispositif mis en place par Esther Shalev-Gerz à la mairie de Paris en 2005 intitulé Entre l’écoute et la parole : derniers témoins. Auschwitz-Birkenau, 1945-2005 (autour duquel s’articule l’essai Blancs soucis de notre histoire) et la sculpture de Pascal Convert Le temps scellé. Joseph Epstein et son fils, exposée au Grand Palais dans le cadre de l’exposition La Force de l’Art. Pourtant, le lien le plus important ne se situe pas dans l’atroce période sur laquelle ces œuvres font retour. Il ne réside pas non plus uniquement entre ces deux œuvres et les deux autres en question ici, d’une part un petit film de Sarkis qui porte le titre : Au commencement, l’apparition, de l’autre une création de timbres-poste commémorant la Guerre d’Irak de Steve McQueen, Queen and Country. Car ces essais, en effet, viennent une fois de plus mettre en lumière la cohérence de l’œuvre de Georges Didi-Huberman. Par des chemins toujours originaux, elle ne cesse de s’interroger sur les notions fondamentales de survivance, d’anachronisme, de mémoire et de chef-d’œuvre, et sa richesse la situe à la croisée des domaines de l’histoire de l’art, de la philosophie et de la littérature.
Héros, Rois, Prophètes et Dieux : La Symphonie des Chefs, 2024
## Résistance, Purification et Union : La Tête dans tous ses états Dans l'immense tapisserie des symboles et des récits spirituels, la tête se révèle comme un motif central de pouvoir, de conscience et de connexion divine. Bien plus qu’un simple élément anatomique, elle est le siège de la force spirituelle, le chef au sens premier du terme, et le point de rencontre entre l'humain et le divin. À travers des figures telles que **Samson, Saint Jean-Baptiste, et Haïlé Sélassié**, la symbolique de la tête se manifeste dans des récits de résistance, d'ascèse, et d'union avec le divin. **Samson**, juge de l'Ancien Testament, tire sa force prodigieuse de sa chevelure intacte, symbole direct de sa consécration à Dieu. **Saint Jean-Baptiste**, prophète du Nouveau Testament, mène une vie austère dans le désert, et sa décapitation fait de lui une icône du martyre chrétien, incarnant le sacrifice ultime pour la vérité divine. **Haïlé Sélassié**, empereur éthiopien vénéré par les Rastafariens, est perçu comme une incarnation divine, symbolisée par sa tête couronnée, représentant la royauté spirituelle et l'union avec Jah. Bien que séparées par des siècles et des contextes culturels radicalement différents, ces trois figures sont reliées par un fil rouge qui transcende le temps et l'espace : la tête comme symbole du pouvoir spirituel, de la quête d’éveil, et de l'union avec le divin. Dans ces récits, la tête n’est pas seulement un appendice anatomique ; elle est le siège de la conscience, de la force spirituelle, et de la connexion au divin. Que ce soit à travers la chevelure sacrée de Samson, la couronne de Haïlé Sélassié, ou la tête décapitée de Saint Jean-Baptiste, cette partie du corps devient un symbole de pouvoir, de sacrifice, et d’union spirituelle. Mais qu’est-ce qui unit véritablement ces figures au-delà du symbolisme de la tête ? La réponse réside dans la notion de consécration, un engagement sacré marqué par des pratiques rigoureuses d’ascétisme, de dévotion, et une séparation volontaire d’avec le monde matériel. Cette notion sera approfondie dans la seconde partie de cet article, où nous explorerons les traditions spirituelles hindoues, dans lesquelles la tête joue également un rôle central, notamment à travers la figure de Shiva, l'Ascète Suprême, et le concept de Chakra Couronne, le centre énergétique au sommet de la tête, considéré comme le siège de l’illumination et de l’union avec le divin. Ce voyage à travers les traditions nous permettra de relier les pratiques et les symboles des figures bibliques et rastafariennes à une vision plus large de l’éveil spirituel, où la tête devient le sanctuaire ultime de la conscience divine et de la quête de vérité. ## Les Chefs de la Résistance : Conflits et Opposition Duelle ### Samson : La Force et le Sacrifice en un temps de guerre antique Samson, figure emblématique de l'Israël antique, est souvent perçu comme un colosse doté d'une force surhumaine, mais son histoire s’inscrit dans un contexte historique et politique complexe. Au XIIe siècle avant notre ère, les tribus d’Israël, en formation en tant que nation, sont en conflit constant avec les Philistins, un peuple puissant et organisé qui menace leur survie et leur identité. Samson, issu de la tribu de Dan, est choisi par Dieu comme juge d’Israël pour protéger son peuple des Philistins. Sa force physique, liée à ses cheveux jamais coupés, est le résultat direct de son vœu de nazir, une consécration totale à Dieu selon les lois mosaïques. Ce vœu impose à Samson une vie de pureté et de séparation d'avec les tentations du monde. Sa chevelure devient ainsi le réceptacle visible de cette force divine et un symbole de sa mission spirituelle. Les tensions entre les Philistins et les Israélites culminent lorsque Samson, tombé amoureux de Dalila, une femme philistine, se laisse trahir. Dalila, sous la pression des chefs philistins, le trahit en lui coupant les cheveux pendant son sommeil, détruisant ainsi non seulement sa force physique, mais aussi son lien sacré avec Dieu. Ce geste marque l’affaiblissement et la défaite temporaire de Samson, qui est capturé par les Philistins. Ils lui crèvent les yeux, symbolisant la perte de sa perception spirituelle, le laissant emprisonné dans les ténèbres, privé de toute connexion divine. Pourtant, même dans cet état d’impuissance, Samson entame un processus de rédemption intérieure. Ses cheveux commencent à repousser, signe de la restauration progressive de son vœu et de sa force divine. Dans un acte final de résistance et de sacrifice, Samson, dans un ultime effort, renverse les colonnes du temple philistin, provoquant sa propre mort et celle de ses oppresseurs, mais libérant ainsi son peuple. Cet acte ultime n’est pas seulement un exploit physique ; c’est une reconquête de son lien spirituel, une affirmation de son pouvoir divin, et une victoire sur les forces qui cherchaient à le détruire, physiquement et spirituellement. ### Saint Jean-Baptiste : L’Ascèse et le Martyre dans une période de conflit historique Saint Jean-Baptiste, figure centrale du Nouveau Testament, incarne l'archétype du prophète ascétique dans un contexte de tension religieuse et politique. Au premier siècle de notre ère, la Judée est sous domination romaine, et les tensions entre les autorités juives locales et l'occupant romain sont palpables. Jean-Baptiste, issu d'une lignée sacerdotale, choisit de se retirer dans le désert, loin des centres de pouvoir, pour mener une vie de purification et de dévotion. Vêtu d'une peau de chameau et nourri de sauterelles et de miel sauvage, il prêche un message de repentance et annonce la venue du Messie. Ce mode de vie austère est une manifestation de son engagement spirituel total, une forme d'ascèse qui le prépare à accomplir sa mission prophétique. Comme Samson avant lui, Jean-Baptiste est, dès sa naissance, consacré à Dieu avec une mission prophétique unique. Cependant, sa résistance ne s'exprime pas par la force physique, mais par une opposition spirituelle et morale aux autorités corrompues de son temps. En condamnant le mariage d'Hérodiade avec Hérode Antipas, Jean-Baptiste dénonce une union incestueuse selon la loi juive, révélant ainsi la déviance des élites de l'époque. En s’opposant publiquement à ce mariage, Jean-Baptiste défie l’autorité du roi et se dresse en gardien des lois divines. Cette résistance spirituelle conduit à son emprisonnement sur ordre d’Hérode Antipas. Loin de renier ses convictions, Jean-Baptiste persiste dans sa dénonciation, scellant ainsi son destin. Sur l'insistance de Salomé, fille d'Hérodiade, et à cause d'une promesse imprudente d'Hérode, Jean-Baptiste est condamné à mort par décapitation. Cependant, sa décapitation dépasse la simple notion de martyre. La tête de Jean-Baptiste, séparée de son corps, devient une icône spirituelle, symbole de la pure conscience transcendant le monde matériel pour se connecter directement au divin. Cette image, magnifiée dans l'art chrétien, symbolise la victoire de la spiritualité sur la corruption du pouvoir terrestre, une pureté qui perdure au-delà de la mort physique. ### Haïlé Sélassié : La Royauté et l’Union Mystique dans un contexte de résistance politique Haïlé Sélassié, dernier empereur éthiopien, émerge dans l'histoire du XXe siècle non seulement comme un leader politique, mais aussi comme une figure spirituelle centrale pour le mouvement Rastafari. Couronné en 1930, Sélassié règne sur une Éthiopie indépendante dans un monde marqué par la montée des puissances coloniales en Afrique et par les bouleversements politiques globaux. Pour les Rastafariens, un mouvement né dans les années 1930 en Jamaïque, Sélassié est bien plus qu'un souverain ; il est vénéré comme une réincarnation divine, le messie prophétisé qui conduira les descendants d'esclaves africains hors de l'oppression occidentale, appelée "Babylone". Son titre, "Ras Tafari Makonnen", où *Ras* signifie littéralement **"tête"** (ou **“Chef”**) en amharique, n'est pas simplement honorifique, mais désigne un pouvoir à la fois terrestre et sacré. Pour les Rastafariens, cette tête couronnée est le symbole de la connexion directe avec Jah, le Dieu suprême. Sélassié est perçu comme un roi-prêtre, un guide spirituel dont l'autorité dépasse les limites du pouvoir politique pour toucher à la sphère divine. Les dreadlocks portées par les Rastafariens ne sont pas simplement une coiffure : elles sont un acte de résistance contre *"Babylone"*, un monde occidental vu comme oppressif et corrompu. Ces mèches enroulées, symbolisant la crinière du Lion de Juda, évoquent non seulement la royauté d'Haïlé Sélassié, mais aussi une consécration spirituelle, un engagement à rester pur et connecté à Jah. Les dreadlocks incarnent cette résistance spirituelle et politique, reflétant la lutte pour l'autonomie, la justice, et la liberté spirituelle, sous l'égide de Sélassié, dont la tête couronnée demeure un symbole vivant de l'union mystique avec le divin et de la royauté spirituelle. À travers les figures de Samson, Saint Jean-Baptiste, et Haïlé Sélassié, la tête émerge non seulement comme un symbole de pouvoir et de connexion divine, mais aussi comme le centre de la conscientisation de la dualité en l'homme. Elle incarne la lutte entre les forces matérielles et spirituelles, une lutte qui pousse l’individu à transcender ce dualisme pour rechercher l’unité avec le divin. La chevelure sacrée de Samson, la tête couronnée d’Haïlé Sélassié, et la tête décapitée de Saint Jean-Baptiste deviennent ainsi des emblèmes de cette bataille intérieure, où la tête est le sanctuaire où se joue la quête de l’éveil spirituel. Cette lutte entre le matériel et le spirituel, symbolisée par la tête, et incarnée par ces trois figures, conduit naturellement à la volonté de transcender cette dualité. C'est ici que la voie de la consécration entre en jeu, marquant le début d'un cheminement vers l'unité et la pure conscience. Pour approfondir notre exploration, il est es...
Voix et Images, 2006
Les oeuvres littéraires nous invitent à la liberté de l'interprétation, parce qu'elles nous proposent un discours à niveaux de lecture multiples et nous placent face à l'ambiguïté et du langage et de la vie. Mais pour avancer dans ce jeu […], il faut être mû par un profond respect envers ce que j'ai appelé ailleurs l'intention du texte 1. Plus on avance dans la vie […], plus on se moque de soi. Un écrivain qui ne se voit pas écrire n'est pas un bon écrivain. Surtout s'il ne se tient pas parfois pour un imposteur 2. L'oeuvre de Gilles Archambault a été pratiquement laissée pour compte par la critique universitaire. En effet, très peu d'études de fond lui ont été consacrées, comme en témoigne la bibliographie qui accompagne ce dossier 3. Pourtant, on ne pourrait affirmer qu'elle se situe tout à fait en marge des courants dominants, qu'elle s'inscrit complètement à contre-courant des idées reçues, même si Archambault « n'a jamais fait de clin d'oeil à l'institution littéraire québécoise », comme le notait de façon très juste Jean Royer 4 lorsque l'auteur s'est vu attribuer, en 1981, le prix David. Son oeuvre est, tout simplement, sans prétention aucune, sans coup d'éclat. Cette simplicité lui procure quelque chose de rassurant. C'est d'ailleurs ce que fait remarquer la romancière et poète Geneviève Letarte dans un entretien accordé à La Presse le 21 août 2005, dans lequel elle rend hommage à l'auteur : « On sait ce qu'on va trouver dans ses histoires, et on les lit parce qu'on en a besoin. Il y a
Exposition au Musée royal de Mariemont août - septembre 1948
Ignatius Ephrem Ier Barsoum, Le chef-d’œuvre spirituel de la prière canoniale, trad. Roger Akhrass, Bruxelles : Publications Vicariat Patriarcat de Belgique, de France et du Luxembourg, 2019, 152p., 2019
Mise au Point, 2021
Accorder de la valeur aux films : rien de plus normal. À ceux qu’on projette de voir, à celui qu’on voit, à ceux qu’on a vus, et même à ceux qu’on n’a jamais vus et qu’on ne verra probablement jamais. Or, bien que l’université considère le cinéma depuis des dizaines d’années comme un objet digne d’intérêt, la question des qualités prêtées aux films n’y a pas fait l’objet d’études proportionnelles à l’importance qu’elle a au quotidien…
Article 49 : Les annexes au présent arrêté sont, chaque fois que de besoin, révisées par arrêté dans les mêmes formes. Le barème relatif au coût de l'homme/mois figurant à l'annexe 2.2 du présent arrêté est révisé périodiquement sur la base des indices officiels fixés par arrêté du Ministre du Commerce. A la parution de nouveaux barèmes, les parties au contrat peuvent réviser les coûts hommes/mois au prorata de l'augmentation des dits indices officiels. Article 50 : Les dispositions du présent arrêté ne sont pas applicables à la maîtrise d'oeuvre d'opérations portant sur les interventions sur le bâti existant tels que réhabilitation, rénovation et confortement d'ouvrage notamment. Article 51 : Sont abrogées toutes dispositions contraires au présent arrêté. Article 52 : Le présent arrêté sera publié au Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire. Fait à Alger le 13 avril 1988 LE MINISTRE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE LE MINISTRE DU COMMERCE DE L'URBANISME ET DE LA CONSTRUCTION A.NOURANI M.A.CHERIFI
Le genre de la biographie artistique naît en Italie, au XVI e siècle, avec Giorgio Vasari, auteur des célèbres Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, publiées en 1550 puis en 1568 dans une version modifiée et augmentée. L'une des intentions de l'auteur toscan était de participer à la valorisation du statut de l'artiste, mettant ainsi en évidence la dimension intellectuelle de la création artistique, pour se dissocier enfin du monde des artisans.
The Conversation, 2022
Le cuisinier fait artiste n’est pas une invention récente, mais il atteint là un paroxysme de reconnaissance, révélant notre goût contemporain pour la culture évènementielle et spectaculaire. L’émission fonctionne comme un dispositif de consécration de nouveaux talents, à la fois par les pairs, par les instances légitimantes (par exemple, le Guide Michelin) et par le public.
Revista Brasileira de Análise do Comportamento, 2018
Horizons Chrétiens, 1985
Uttar Pradesh Journal of Zoology, 2024
Journal of the History of Sexuality, 2020
Desde Abajo Ediciones, 2022
Revista Europeia de Estudos Artisticos
International Journal of Ventilation, 2009
Boletim do Centro de Pesquisa de Processamento de Alimentos, 2009
Interdisciplinary journal of education research, 2024
Waste management & research : the journal of the International Solid Wastes and Public Cleansing Association, ISWA, 2005
Economía Sociedad y Territorio, 2019
Proceedings of the National Academy of Sciences, 2005
Laboratory Investigation, 2021
International Journal of Applied Sociology, 2014