régionalistes, qui témoigne de la
montée des dissensions entre
du Québec au Parlement fédéral.
Résolument souverainiste, le Bloc
québécois tente de faire avancer la
cause de I'indépendance au sein des
institutions fédérales, parallélement á
l'action menée par le Parti québécois
de Jacques Parizeau au niveau
régional. Ce dernier gagne les élections
provinciales du 12 septembre 1994,
succédant ainsi aux libéraux, mais le
faible écart entre les deux formations
peut compromettre le succés du
référendum sur la souveraineté que le
Parti québécois entend organiser en
1995 et qui doit étre le prélude á
l'indépendance du Québec.
Depuis l'indépendance des iles du
Cap-Vert, la population vit, en grande
partie, de l'aide alimentaire
internationale. Exiguité et
morcellement du territoire, sécheresse
- qui frappe l'ensemble de la région
sahélienne -, absence d'eau douce,
taille réduite des exploitations
agricoles (moins d'un hectare en
moyenne), pression démographique,
sont autant de handicaps pour le pays.
Une coopération active avec les EtatsUnis et la France - et plus récemment,
avec la Chine et les pays arabes
permet au Cap-Vert de trouver un
certain équilibre et d'étre ainsi l'un des
pays les moins pauvres d'Afrique
occidentale. En outre, iI dispose d'un
atout non négligeable : l'apport
permanent de devises fournies par les
émigrés (les deux tiers de la
popu,lation), pour la plupart installés
aux Etats-Unis et en Europe.
Au début des années quatre-vingt-dix,
le Cap-Vert se démocratise sous la
pression de la population. et surtout de
l'Egtise catholique, lortement
implantée dans le pays (les trois quarts
des Cap-Verdiens sont des métis,
descendants de Portugais), et des
milieux intellectuels. Le président
Arístides Pereira accepte de légaliser le
multipartisme. Le Mouvement pour la
démocratie (MPD) remporte les
élections législatives en janvier 1991,
tandis que son chef de flle, Antonio
Mascarenhas Monteiro, est élu
président de la République le mois
Élu président en 1989, lors des
premiéres élections générales libres
depuis le coup d'Etat militaire de1973,
le démocrate-chrétien Patricio Aylwin
succéde au général Pinochet le 11 mars
1990. La Concertation des partis pour
Ia démocratie (CPD), coalition de
l'opposition modérée réunissant
plusieurs partis, dont la Démocratie
chrétienne et une fraction du Parti
socialiste, dispose désormais d'une
majorité au Congrds, mais reste
minoritaire au Sénat. Le général
Pinochet, qui demeure á la téte de
l'armée de terre, conserve en effet le
privilége de nommer une partie des
sénateurs. Dans ces conditions,
l'autorité du nouveau gouvememe[t
est encore fragile, et la transition de Ia
dictature á la démocratie, d'autant plus
délicate á réaliser que, selon les termes
de la Constitution de 1980, l'armée
chilienne, dont les chefs sont
inamovibles jusqu'en 1997, est garante
de l'ordre institutionnel et quasi
indépendante du pouvoir civil. Les
premiéres tensions entre le
gouvemement et l'armée apparaissent
dés 1990. D'une part, une enquéte
portant sur le détournement de
millions de dollars met en cause
l'institution militaire et le propre fils de
Canadiens anglais et frangais. Le
Reform Party, la formation
ultraconservatrice dirigée par Preston
Manning et opposée á toute concession
envers le Québec, rencontre un large
écho dans les provinces de l'Ouest,
alors que le Bloc québécois, créé en
1990 par l'ancien conservateur Lucien
Bouchard, remporte 54 des 75 siéges
Carl Aornnoro
AP.VERT
t
t
Supetficie:4 033 km'
Capitale: Praia
-
t
.
Superf.cie:756 945
Capitale: Santiago
km'?
Pinochet. D'autre part, la création, en
awil 1990, d'une Commission pour la
v érité et la r éconciliation (CVR),
chargée de faire toute la lumiére sur les
cas les plus graves de violation des
droits de l'homme durant la dictature,
inquidte l'état-major, qui refuse de voir
la loi d'amnistie de 1978 remise en
cause. En outre, la découverte, en juin,
d'un charnier de cent vingt-cinq
victimes du régime militaire émeut
profondément l'opinion publique. Afin
de mettre un terme á ce processus et en
guise d'avertissement, les úoupes sont
mises en état d'alerte sous prétexte
d'exercice le 19 décembre. Tandis que
différentes enquétes piétinent, les
familles des victimes de la dictature
demandent justice. En ianvier 7991, le
Congrés décide d'amnistier et de
libérer progressivement tous les
prisonniers politiques, puis
suivant. La transition s'effectue en
douceur, et une nouvelle Constitution
est adoptée en1992. Le gouvernement
tente de mettre en place un mode de
développement fondé sur 1'économie
de marché et le tourisme. Mais déjá
s'annoncent d'autres difflcultés, issues
principalement des dissensions
naissantes au sein du MPD et des
désillusions de la population aprés la
phase d'euphorie liée á la
démocratisation.
Sophie LE Ceu-eNN¡c
d'indemniser les victimes. Toutefois, la
publication, le 4 mars 1991, du rapport
de la CVR, recensant 2 200 morts ou
disparus - des chiffres jugés trop
faibles ou excessifs -, ne satisfait
pelsonne.
Si le Chili se distingue des autres pays
d'Amérique latine par sa croissance
économique et son faible taux
d'inflation, les réformes libérales des
années quatre-vingt ont eu pour
conséquence un chómage important.
Les mesures prises en faveur de
l'emploi des jeunes, la construction de
logements sociaux et l'amélioration du
systéme de santé s'accompagnent de la
mise en place d'infrastructures,
notamment de voies de
communication, qui stimulent
l'économie. L'augmentation des
investissements étrangers, la
progression des exportations - malgré
la baisse des cours du cuivre (35 o/o des
exportations) - et la croissance
économique permettent, en 7993,la
diminution du taux de chómage, qui
continue néanmoins de frapper les plus
en effet, plus du tiers de la population
chilienne vit encore dans des
conditions trés précaires. Dans le
domaine commercial, le pays est á la
recherche de nouveaux marchés. I1
signe, en septembre 1991, un traité de
libre-échange avec le Mexique, et est
invité,le 11 décembre 1994, á entrer en
1996 dans
Les obséques solennelles de
Salvador Allende, qui avait été
enterré dans une tombe anonyme
par les militaires aprés leur
putsch de 1973, marquent la
v olonté du gouvernement
d' encourager une dfficile
r é c o n c iliati o n nati o n al e.
@ Arias - Sipa Press
jeunes. Aprés plusieurs gr¿ves dans les
secteurs de la santé, de l'éducation et
unitaire des
travailleurs (CTU) obtient
l'augmentation du salaire minimum.
des mines, la Centrale
En dépit de bons résultats
économiques, le Chili présente de
graves déséquilibres sociaux. En 1993,
I'ALENA (Accord
de
libre-échange nord-américain), qui unit
déjá le Canada, les Etats-Unis et le
Mexique.
Forte de son bilan économique, la
coalition au pouvoir remporte les
élections présidentielle et législatives
du 11 décembre 1993. Elu président
avec 58 % des voix, le démocratechrétien Eduardo Frei entre en
fonctions le 11 mars 7994.Le
gouvemement bénéf,cie toujours de la
majorité au Congr¿s, mais ne peut
procéder, du fait de l'opposition du
condamne trois carabiniers á la
communistes. Le juge responsatic
ce verdict demande également
&
f inculpation des généraux Rodoüo
Stange et César Mendoza. ainsi gc
cinq autres officiers supérieurs
publiquement soutenus par le géocd
-
Pinochet. Cependant, la démoc¡¡chilienne continue d'étre sous la
surveillance de l'armée. Sous la
pression de celle-ci, le ministre
l'Intérieur interdit ainsi une
bc
ü
manifestation rendant hommagr ¡
Salvador Allende le 11 septemt're
1994,date anniversaire du coup
militaire, ce qui provoque la
protestation et la démission du m,¡'=
lE:l
de Santiago, et le premier
remaniement ministériel du
gouvernement Frei.
Sénat, á des réformes
constitutionnelles qui permettraient de
réduire la puissance de l'armée. En
mars 1994, pourtant, un tribunal
Javier
HINE
{
t
t
Superficie : 9 572 900 km'1
Capitale: Pékin (Beijing)
M algré I' immo b ilisme p olitique,
la Chine se met au go:At de la
mode occidentale. Ci-dessous :
une rue de Canton,l'un des
avant-postes du o capitalisme »
d la chinoi"se,
@ P. Schuller - Editing
Les « événements de Tian'anmen »,
c'est-á-dire la trés dure répression par
I'armée des manifestations
estudiantines de mai-juin 1989, ont
pour effet immédiat de renforcer Ie
clan des conservateurs et d'isoler la
Chine sur le plan international ; en
revanche, le rythme des réformes
économiques n'est guére affecté.
Pour briser l'isolement dans lequel
cette répression l'avait confiné, le
gouvernement de Pékin accorde
rapidement á l'Occident quelques
concessions de principe, af,n de
redresser son image de marque sur le
plan international. Enjanvier 1990, la
loi martiale est levée en Chine
proprement dite, et des centaines de
détenus, libérées ; le 1* mai, elle I'est
également á Lhassa, capitale du Tibet,
oü de graves manifestations se
déroulérent au printemps 1989. De
fagon encore plus spectaculaire, en juin
1990, á la veille du sommet des Sept á
Houston, le dissident Fang Lizhi,
astrophysicien, réfugié á l'ambassade
des Etats-Unis á Pékin, est autorisé á
quitter le territoire chinois.
Statu quo polifique
Toutefois, ces quelques mesures
apaisantes, sans effets directs sur la
population, ne s'accompagnent pas
pour autant d'une démocratisation du
régime. Dans le méme temps, en effet,
les exécutions capitales se multiplient,
en principe pour lutter contre Ia
délinquance et la criminalité. Les
épurations se poursuivent dans les
milieux intellectuels, artistiques ou
religieux. Les campagnes contre le
« libéralisme bourgeois » sont
ininterrompues. La Chine reüent á un
socialisme rigoureux et ombrageux au
moment méme oü celui-ci est dénoncé
et abandonné dans le reste du monde
communiste. Les conséquences de la
tentative de coup d'Etat en URSS, en
aoüt 1991, inquiétent fortement la
Chine populaire. La suppression du
Parti communiste soviétique par Boris
Eltsine est présentée. á Pékin. comme
une « violation grossiére de la
Constitution soviétique » et la
politique de Mikhail Gorbatchev est
jugée responsable de la situation.
Lors du 42" anniversaire du régime,
le l" octobre 1991, le Premier ministre
Li Peng conflrme la ligne
intransigeante choisie par le Parti
communiste chinois.
En octobre 199, la réunion du 14"
congrés du parti est l'occasion de
quelques remaniements au sommet de
I
la hiérarchie. Le comité permaneol
bureau politique du comité centrai
organe supréme du pouvoir - coqrc
désormais sept membres. Trois
dirigeants faisaient partie de 1'équ¡c
précédente : Jiang Zemin, secrétaire
général du parti, Li Peng. P¡emier
ministre, Qiao Shi, responsable de
f idéologie. Trois nouvelles
personnalités entrent dans ce com¡tt
permanent: Zhu Rongli, ancien mm
-
de. Shanghai, responsable de
l'Economie, réputé n libéral
". l'anrt
Liu Huaqing, ancien commandant dc L
Marine, Hu Jindao, ancien responsa[ü
du Parti pour le Tibet. L'arrivée d'u¡
amiral ágé de 76 ans et du responvtib
de la répression au Tibet depuis 19S!
peut difficilement étre considérée
comme une avancée des « libérau¡ ',
En revanche, la « retraite » proEessr¡E
de Yang Shangkun, chef de l'Etat. e¡
de son demi-frére, le général Yang
Baibing, secrétaire de la commission
militaire du parti, constitue
incontestablement un recul du clan de¡
« conservateurs », Cela étant, Yang
Baibing entre au bureau politique.
tandis que l'armée et la police
renforcent leurs positions au sein
méme du comité central. En définitirc,
malgré le départ de quelques dirigertr¡
trés ágés et fonciérement opposés á la
politique de réformes, la compositioo
de cette nouvelle équipe ne traduit pa
une véritable ouverture politique. Hqt
de cette structure, Deng Xiaoping
demeure la source supréme du
pouvoir. Considéré sous cet angle,
l'effondrement du communisme en
URSS n'a eu aucune conséquence
MEMOIRES
1990
1994
ENCYCLOPE$IE5
BORDAS
ivfÉUOVOXo est une marque déposée pour la collection
ENCYCLOPÉDIES BORDAS - MÉMOIRES DU XX" SDCLE
Remerciements
La direction éditoriale de la Société générale d'édition et de diffusion-Encyclopédies Bordas remercie
l'ensemble des personnes et organismes publics ou privés qui ont apporté leur concours
á
la réalisaüon de ce volume des MÉMOIRES DU XX"SGCLE et plus particuliérement
@
&.,"rronce M
:
TNSTTTUTNATT.NALDEL'AUDr,vrsuEL
Le concept éditorial de la collection IrlfUOmfS DU XX"SIECLE
repose sur une idée originale de la société Kluwerpers BV.
@
SGED, Paris, 1995
ISBN2-907092-57-X
Dépót légal : septembre 1995
Feuilles acoustiques et appareil de lecture : SONO-System AG, CH-9462 MONTLINGEN.
Inventeur : Dr Erich Dóring (brevet France d'enregistrement national no 82 14262.Dépdt dt 18 aoüt 1982).
Composition : EDS, Bruxelles.
Photogravure : Maury, Malesherbes.
Impression et reliure : Mohndruck Graphische Betriebe GmbH, Gütersloh (RFA).
Le code de la propriété intellectuelle n'auto¡isant, au teme de l'articleL.122-5,2" et3'a), d'utte part, que les
« copies ou reproductions strictement résruées I l'usage privé du copiste et non destinées i une utilisation
collective » et, d'autre part, que les analys et les courtes citations dans un büt d'exemple et d'illustmtion, «
toute représentation ou reproduction inté$ale ou panielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses
ayatrts droit ou ayilts caüse est illicite» (alt. L 1224).
Cette représentation ou reproduction,
pr
quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefagon
sanctionnée par les aficles L. 355-2 et suivants du code de Ia propriété intellectuelle.
Iab1e des illustrations sonores
7
Table des auteurs
8
Préface
9
Thémes et débats
13
Chronologie
57
Pays du monde
Index et transcription
des documents sonores
307
436
Préface ; Alfred Grosser
Conseil hístorique : Pascal Ory
Direction de l'édition; Yves Thomas
Secrénriat
:
Marianne Pertuisot
É¡ruor
Coorilínation gény'r¿le : Simon Parlier
§¿isi¿ r Denise Souchet
ICONOGRAPHIE'
Coordination : Daniéle Portaz
Recherche : Béatrice Delamotte, Martine Ravache
Secrét¿riat : Antoineüe Bouvier, Elisabeth Garcia
NÉEUSEIIOTTT GRAPHIQIIE
Marguerite Leenhardt,
d'aprés we maquette de Bruno Losúe
CORRECTION
Coordination : Tewfik Allal
Révision et correction: Laurette Heitz, Michel Courthial, Alain Le Saux
PRODUCTION
Direction: AnúÉtulin,
F abrication : Sylvie Bayer
TEXTES AUTEIIRS
rr nɡlrs
: Carl Aderhokl, Claude Beylie, Jéróme Bourdon, Jacques Chcsnel, Chrisúophe Conúe,
Gilles Costaz, Christophe Cullin, Frangois Foucart, Alain Foii, Emmanuelle Heidsiech, Suge Jodra,
Berna¡d Jordan, Frans¡is Joyau¿ Bénédicte M¡thieu, Ioél hiolon
Tlñnms
Lns prys ou
motor
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Cm.oNoLocm : Line Karoubi, Simon Parlier
Cad Aderhold, Hervé Cauchois, Jean-Muie Guinebert, Laurette Eeitz, Frangois Joyaux,
Sophie Le Callennec, Claire Mouradian, Iavier Pérez-Siller, Catherine Poujol, Hassan Remaoun
PAGES SONORES
Réalisation sonore r Michel Forgit
Coorilination ; Line Karoubi
Conception et rédaction iles scripts et tefres d'arconpagnen¿n¡ : Carl Aderhold (politique, société, sport), Jacques Chesnel (culture),
Michel Forgit (echniques et sciences), Line Karoubi (culture), Alain Le Saux (culture)
Docwwntatiou Frangoise Maati (INA), Iosé Sourillan (RTL), Daniel Valon (IAS)
Ingmieur ilu son,'Greco Casadesus