Academia.eduAcademia.edu

Manuel - La multiplication des semences de pommes de terre

2015

3.0 (les Pays-Bas) licence pour nos reports. L'utilisateur peut copier, distribuer et transmettre le travail et créer des oeuvres dérivées. Matériel d'un autre partie qui a été utilisé dans ce report et dans laquelle les droits de propriété intellectuelle sont applicable, ne peut pas être utilisé sans permission préalable de l'autre partie concernée. L'utilisateur ne peut pas utiliser cette création à des fins commerciales.

manuel La multiplication des semences de pommes de terre guide de formation n n n n n n n n n n n n n n rédigé par : Peter Gildemacher Geneviève Audet-Bélanger avec les contributions de : Reverien Lindiro Jean-Marie Kambale Kamale Cyriaque Simbashizubwoba Daniel Niyikiza Peter Gildemacher La multiplication des semences de pommes de terre guide de formation Colophon Centre for Development Innovation, Wageningen UR P.O. Box 88, 6700 AB, Wageningen, Les Pays-Bas Website: www.wageningenur.nl/cdi The International Fertilizer Development Center (IFDC) P.O. Box 2040, Muscle Shoals, Alabama 35662, U.S.A. Website: www.ifdc.org Royal Tropical Institute (KIT) P.O. Box 95001, 1090 HA Amsterdam, Les Pays-Bas Website: www.kit.nl/sed Auteurs : Peter Gildemacher et Geneviève Audet-Bélanger Rédaction Française : Lunarmonica, Carole Salas, www.lunarmonia.com Mise en page : Anita Simons, symsign. www.symsign.nl Illustrations : Frederic Safari Les contributeurs : n Jean Damascene Nyamwasa, Chef de projet adjoint et coordinateur régional du renforcement des capacités ([email protected]). n Peter Gildemacher, Agronome, éditeur et consultant, KIT, Amsterdam, Pays-Bas ([email protected]). n Geneviève Audet-Bélanger, Socio-économiste, éditrice et consultante, KIT, Amsterdam, Pays-Bas ([email protected]). n Reverien Lindiro, Agronome national chargé des semences, IFDC, Kigali, Rwanda ([email protected]). n Jean-Marie Kambale Kamale, Agronome national chargé des semences, IFDC, Goma, République Démocratique du Congo ([email protected]). n Cyriaque Simbashizubwoba, Agronome national chargé des semences, IFDC, Bujumbura, Burundi ([email protected]). n Daniel Niyikiza, Coordinateur Semences, Rwanda Agriculture Board, Kigali, Rwanda ([email protected]). Photo de Couverture : Jean-Marie Kambale Kamale Publication et distribution : © 2014 Wageningen UR Centre du Développement et de l’Innovation (CDI) et International Fertilizer Development Center (IFDC) Wageningen UR Centre du Développement et de l’Innovation (CDI) utilise la Creative Commons Attribution 3.0 (les Pays-Bas) licence pour nos reports. L’utilisateur peut copier, distribuer et transmettre le travail et créer des œuvres dérivées. Matériel d'un autre partie qui a été utilisé dans ce report et dans laquelle les droits de propriété intellectuelle sont applicable, ne peut pas être utilisé sans permission préalable de l’autre partie concernée. L'utilisateur ne peut pas utiliser cette création à des fins commerciales. Référence correcte : Gildemacher, P., Audet-Bélanger, G., Lindiro, R., Kambale-Kamale, J., Simbashizubwoba, C, Niyikiza, D., 2015. La Multiplication des Semences de Pommes de Terre ; Guide de Formation. Wageningen UR, IFDC, KIT, Wageningen. 2 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Table des matières Introduction du manuel module 1 : Introduction générale de la formation des entrepreneurs semenciers de la pomme de terre Séance 1.1 Séance 1.2 Séance 1.3 Séance 2.1 Séance 2.2 Séance 2.3 Séance 2.4 Séance 2.5 Séance 3.1 Séance 3.2 Séance 3.3 Séance 3.4 Séance 3.5 Séance 4.1 Séance 4.2 Séance 4.3 Séance 5.1 Séance 5.2 Table des matières 7 11 Description de la méthodologie de la formation Les conditions minimum pour une entreprise de production de semences de pommes de terre Introduction la parcelle de démonstration 11 13 14 module 2 Principes de production des semences de pommes de terre 17 Principes de dégénération Discussion sur les étapes de multiplication Calcule de la taille minimum d’une entreprise de semences Calculer les besoins d’investissement Introduction du canevas pour la collecte de données et du chiffre d’affaires 18 19 22 23 25 module 3 Planification de la production 27 Variétés préférées Les sources fiables des intrants et les prévisions Elaboration d’un plan de rotation Calcul de la densité optimale des semis Besoins du champ de démonstration 28 28 29 32 33 module 4 Préparation du terrain et des semis 35 Faire le labour Le semis Discuter la collecte de données et le partage des responsabilités 35 36 37 module 5 Système de contrôle de qualité 39 Importance du système de contrôle qualité et différences entre les systèmes interne et externe Présentation de l’inspecteur des systèmes de certification et les normes 40 40 3 Séance 5.3 Séance 5.4 Séance 6.1 Séance 6.2 Séance 6.3 Séance 6.4 Séance 7.1 Séance 7.2 Séance 7.3 Séance 7.4 Séance 8.1 Séance 8.2 Séance 8.3 Séance 8.4 Séance 9.1 Séance 9.2 Séance 10.1 Séance 10.2 Séance 10.3 Séance 10.4 Séance 10.5 Séance 10.6 4 Développement d’un système du contrôle de qualité interne Discussion et pratique de la pulvérisation contre le mildiou 41 42 module 6 Entretien 45 Pratique du buttage et de sarclage Exercice de faire un calendrier des activités d’entretien Discute et pratique enlever les repousses dans la rotation Recyclage des bonnes pratiques d’application des produits chimiques 45 46 48 48 module 7 Maladies et ravageurs I 51 Discussion sur les maladies de la pomme de terre connues par les producteurs Exercice de collecte et de classification des différents symptômes Théorie sur les viroses suivie par un exercice de reconnaissance de plantes malades et saines sur le terrain Théorie sur la bactériose et démonstration d’un test de vérification dans un verre d’eau et installation de l’expérience dans un seau 51 61 62 63 module 8 Insectes et maladies II 67 Rappel sur les viroses et la bactériose Pratique de la sélection négative ou épuration Discussion et pratique de la sélection positive Discuter des avantages et inconvénients des sélections positive et négative 67 68 68 70 module 9 Défanage 71 Discuter pourquoi et comment faire le défanage, et le pratiquer Préparation de la récolte 71 72 module 10 Récolte et stockage 73 Discuter la technologie de récolte Comment “sélectionner le meilleur plante ” s’applique à la récolte Récolte des autres parcelles Triage et curage Meilleures conditions de stockage des semences de pomme de terre et ses options possibles Discuter la dormance et son rôle, introduction aux diverses méthodes de forcer la germination 73 74 75 76 77 79 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Séance 10.7 Séance 10.8 Séance 11.1 Séance 11.2 Séance 11.3 Séance 12.1 Séance 12.2 Séance 12.3 Table des matières Le control de qualité de semences de pommes de terre post récolte Discussion de l’essai de stockage 80 80 module 11 Evaluation économique et installation de l’essai de stockage 81 Recyclage de la théorie de stockage et mis en marche de l’essai de stockage de semences 81 Identifier les observations de l’essai de stockage et les planifier 81 Analyse de coûts et bénéfices avec les données du champ de démonstration 82 module 12 Evaluation de l’essai de stockage et de la formation, planification actions futurs 85 Collecte des données et analyse des résultats de différentes méthodologies de stockage de semences Faire la planification de la production de semences pour la saison suivante Évaluation du programme de formation et du formateur 85 86 87 5 6 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Introduction du manuel Objectif du manuel L’accès à des semences de qualité est un problème auquel fait face l’ensemble des petits producteurs agricoles africains, et particulièrement les producteurs de pommes de terre. . L’une des solutions à ce problème est le développement d’entreprises semencières locales. Ce manuel est un guide pour les formateurs soutenant le développement des entreprises consacrées à la production de semences de pommes de terre. Il est donc destiné à être utilisé comme un guide du formateur. Il l’aide à fournir un programme d’appui ainsi qu’une formation bien structurée et complète aux aspirants multiplicateurs professionnels de pommes de terres, et ce pendant toute une saison. Il donne également des directives et des conseils au formateur. Le manuel n’est pas un guide technique ; c’est la raison pour laquelle il est fondamental que les formateurs aient de l’expérience en matière de multiplication de semences de pommes de terre. La formation s’adresse aux multiplicateurs commerciaux de semences de pommes de terre, aux petits entrepreneurs individuels ou aux groupements ou coopératives intéressés par la production professionnelle de semences de pommes de terre à des fins commerciales. Notions sur la méthodologie pédagogique Nous plaidons en faveur de l’utilisation de méthodes de formation participative. L’apprentissage participatif est une méthode créative de résolution des problèmes amenant chacun des participants à s’investir activement. Il se base sur les caractéristiques suivantes : n Il s’adapte aux besoins et aux problèmes des participants ; n Il exploite les connaissances, l’expérience et les compétences de chacun des participants ; n Il amène chacun des participants à être tour à tour apprenti et formateur ; n L’apprentissage se déroule dans un lieu dans lequel les participants se sentent à l’aise ; n L’apprentissage est synonyme de découverte pratique ; n Les activités de formation se déroulent près du champ, y compris les parties théoriques. Rôle du formateur La méthodologie participative et de découverte influent le rôle du formateur. Il consiste notamment à : n Guider, structurer et résumer régulièrement les discussions ; n Introduire les supports de formation ; n Poser des questions, sonder et écouter : l « Que voulez-vous dire ? » l « Pourquoi pensez-vous cela ? » l « Qu’en disent les autres ? » ; n Reconnaître le point de vue et l’opinion des participants ; n Permettre aux participants d’exprimer leurs opinions et de donner des exemples, et demander aux autres d’écouter ; n Stimuler les idées créatives ; Préambule – utilisation du manuel 7 n n Encourager la participation de chacun ; Chercher des méthodes pratiques dans le but de promouvoir la participation de tous les participants à la discussion. Nombre et genre des participants à la formation La multiplication commerciale des semences de pomme terre n’est pas une entreprise à la portée de tous. Des critères minimums sont à considérer pour être capable de devenir multiplicateur de semences commerciales. Il faut être HIPER : Honnête – Il faut être transparent quant à la qualité des semences commercialisées ; Intelligent – C’est une entreprise difficile à planifier et gérer ; Patient – Les revenus sur les investissements ne s’obtiennent que plusieurs années après ; Entrepreneurial – Il faut avoir l’esprit entrepreneurial ; Riche – Il faut avoir un accès assuré à au moins 5 hectares de terre, et disposer des ressources financières nécessaires aux investissements pour les intrants, le hangar de stockage et la main d’œuvre. De plus, il est préférable d’avoir comme participants des individus ayant déjà une expérience en matière de production de semences de pommes de terre. Une solide expérience dans la production de la pomme de terre ordinaire est d’une importance primordiale. La formation peut comprendre de 15 à 25 participants. Si le nombre est moindre, tous les investissements ne sont pas justifiés (qu’il s’agisse de la formation elle-même ou du temps alloué par le formateur). Avoir un groupe de plus de 25 personnes devient plus compliqué à gérer si l’on considère la méthode participative. Il n’est pas nécessaire que tous les participants soient réunis dans un même groupement. Ils se retrouvent ensemble parce qu’ils ont tous pour ambition de devenir multiplicateur professionnel de semences de pommes de terre, à titre individuel ou en groupe. Pour favoriser la dynamique de groupe au cours de la formation, il est à noter que former un groupe de producteurs ayant l’habitude de travailler ensemble est un atout. La structure du manuel n n n n 8 Ce manuel est constitué de différents modules, répartis tout au long de la saison de production des pommes de terre et de stockage des semences ; Un nouveau module est abordé chaque fois que le groupe de producteurs se réunit, et dure entre deux et quatre heures ; Chaque module traite un ou plusieurs sujets spécifiques d’importance à ce moment précis de la saison, et se compose de plusieurs séances ; La durée d’une séance varie entre 15 et 90 minutes. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Ce manuel comprend les modules suivants : Module 1 | Introduction générale à la formation des entrepreneurs semenciers de la pomme de terre Période proposée 3 semaines avant le labour Durée 2 heures Module 2 | Principes de production des semences de pommes de terre Période proposée 2 semaines avant le labour Durée 2 heures 30 minutes Module 3 | Planification de la production Période proposée 1 semaine avant le semis Durée 2 heures 45 minutes Module 4 | Préparation du terrain et semis Période proposée quand faire le semis ? Durée 2 heures Module 5 | Système de contrôle de qualité Période proposée Émergence Durée 3 heures 30 minutes Module 6 | Entretien Période proposée 1er buttage, plantes de 20 cm, 3-4 semaines après le semis Durée 2 heures Module 7 | Maladies et ravageurs I Période proposée 6 semaines après le semis Durée 2 heures 30 minutes Module 8 : Insectes et maladies II Période proposée 8 semaines après le semis Durée 2 heures Préambule – utilisation du manuel 9 Module 9 : Défanage Période proposée 1 à 2 semaines avant la récolte, au moment où les tubercules ont la taille souhaitée Durée 1 heure 30 minutes Module 10 : Récolte et stockage Période proposée 1 à 2 semaines après le défanage Durée 3 heures 30 minutes Module 11 : Évaluation économique et installation de l’essai de stockage Période proposé Une semaine après la récolte Durée 3 heures 30 minutes Module 12 : Évaluation de l’essai de stockage et de la formation, planification des actions futures 10 Période proposée 6 semaines après l’installation de l’essai de stockage Durée 3 heures manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 1 module1 : Introduction générale à la formation des entrepreneurs semenciers de la pomme de terre Quand ? Trois semaines avant le labour À la fin de ce module, les participants devraient être en mesure de : n n Comprendre l’ensemble du programme de formation, ses objectifs et sa méthodologie ; Connaître les conditions requises pour la production commerciale de semences de pommes de terre. Messages clés : n n n La multiplication commerciale des semences de pomme de terre requiert des ressources importantes et l’esprit entrepreneurial ; La formation est pratique et se déroule autour d’un champ de démonstration ; Les participants à la formation doivent mettre à contribution leur terrain et leur temps. Préparations nécessaires : n n Identification d’un groupe et des individus multiplicateurs commerciaux de semences de pommes de terre potentiels ; Connaissance de l’histoire du groupe et des individus par rapport à la multiplication de semences de pomme de terre. séances temps nécessaire 1.1 Attentes, description de la méthodologie de formation, élection des officiels et élaboration des règles du groupe 60 minutes 1.2 Débat sur les besoins d’un multiplicateur de semences de pommes de terre (conditions et éléments importants) 30 minutes 1.3 Introduction de la parcelle de démonstration 30 minutes Total 2 heures Séance 1.1 Attentes, description de la méthodologie de formation, élection des officiels et élaboration des règles du groupe 1 Recueillir les attentes des producteurs ; 2 Expliquer que la formation porte sur la production commerciale de semences de pommes de terre et qu’elle est destinée aux spécialistes de la production de pomme de terre. Une connaissance de base en termes de technologies de production commerciale de pomme de terre est sous-entendue ; module 1 : Introduction générale à la formation des entrepreneurs semenciers de la pomme de terre 11 3 Expliquer que : l La formation est basée sur la pratique, l Le champ est la salle de formation et les activités se déroulent près du champ, y compris les parties théoriques. l La formation est constituée de différents modules répartis tout au long de la saison de production et post-récolte, l Chaque module traite d’un nouveau thème. L’ensemble constitue la formation complète. Il est indispensable d’être présent à tous les modules, l Un module dure entre 2 et 4 heures, afin de ne pas totalement déranger les activités quotidiennes, l Le formateur n’est pas lui/elle-même un expert maîtrisant tout de la production de semences de pommes de terre. Il/elle aide les producteurs dans leur apprentissage, mais peut parfois ne pas être capable de répondre aux questions. Il/elle peut également faire appel à l’expérience des participants, et si nécessaire, consulter des experts externes, l Le bénéfice de cette formation étant la connaissance, il ne sera fait aux participants aucun cadeau. Au contraire, les producteurs doivent travailler pour ensemble maintenir le champ de démonstration, l Aucune provision n’est prévue pour la prise en charge du transport des participants ; 4 Expliquer que la formation se compose de deux parties : l La formation pendant la première saison, permettant d’obtenir un certificat partiel, l La mise en pratique par la production autonome de semences de pommes de terre la saison suivante, pour l’obtention du certificat final ; 5 Demander de choisir le président et le secrétaire du groupe pour la formation et leur assigner leurs responsabilités ; 6 Élaborer une liste des règles internes avec le groupe. Laisser le groupe dresser une liste des règles, tout en faisant en sorte que les éléments suivants soient inclus : l Les sanctions relatives au retard des membres et du formateur, l La gestion de l’absentéisme, l L’enregistrement de la présence. !! Conseils donnés au formateur : n n n n 12 Au cours de la première séance, il est important d’insister sur le fait que le seul bénéfice pour les producteurs est d’être formé. Il y aura un champ école commun pour tout le groupe. Le terrain est de préférence fourni par les producteurs. Il est également important d’amener le groupe à réfléchir à la manière dont doit être traitée la récolte de la parcelle de démonstration. Il est bon de discuter avec le groupe de la façon dont doivent s’organiser les parties théoriques et les débats. Dispose-t-on d’ombre ou d’un abri proche du champ ? Préparer par avance tout le matériel didactique. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Séance 1.2 Débat sur les besoins d’un multiplicateur de semences de pomme de terre (conditions et éléments importants) Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander au groupe d’identifier les critères nécessaires pour devenir semencier de pomme de terre. Faire en sorte que la liste finale dressée par les producteurs contienne au moins : l Une superficie minimum de champ de pommes de terre (critère officiel pour le Rwanda, 1 ha, pour le Burundi, ... ha, pour la RDC, 1 ha). Il faut de plus penser à la rotation, soit la nécessité d’un accès libre à un terrain de minimum 5 ha ; l Des moyens financiers pour investir dans la matière première, les semences de base ou pré-base ; l La capacité de réinvestir dans la production, avant que les semences soient vendues ; l La capacité financière pour être en mesure de résister à la vente des pommes de terre sur le marché de consommation ; l Un endroit pour le stockage des semences de pomme de terre (stock de semences) ; l La maîtrise des techniques de production, de traitement et de conservation des semences de pomme de terre ; l La volonté de devenir un producteur professionnel, avec une vision commerciale ; l La capacité d’accepter les pertes au moment où la qualité minimum n’est pas atteinte. 2 Conclure par le fait qu’un multiplicateur commercial de semences de pomme de terre doit être HIPER : l Honnête – Il faut être transparent quant à la qualité des semences commercialisées ; l Intelligent – C’est une entreprise difficile à planifier et gérer ; l Patient – Les revenus sur les investissements ne s’obtiennent que plusieurs années après ; l Entrepreneurial – Il faut avoir l’esprit entrepreneurial ; l Riche – Il faut avoir un accès assuré à au moins 5 hectares de terre, et disposer des ressources financières nécessaires aux investissements pour les intrants, le hangar de stockage et la main d’œuvre. 3 Animer le débat en petits groupes afin que chaque individu présente son niveau actuel et ses capacités (10 minutes). 4 Discuter en groupe du potentiel manque de représentation des femmes et jeunes, et des solutions. Exercice Discute avec les producteurs: n d’un homme qui est paysan, mais en même temps travaille comme chauffeur dans un minibus. Sa femme est plutôt celle qui gère la ferme. Quelle est la personne cible pour la formation ? n ou d’une femme qui est productrice mais, en même temps, vend des condiments au marché. Peut-elle devenir productrice de semences de pomme de terre ? module 1 : Introduction générale à la formation des entrepreneurs semenciers de la pomme de terre 13 !! Conseils donnés au formateur : n Si les producteurs n’ont pas accès à un terrain suffisant, il est intéressant de discuter de la manière dont ils peuvent accéder à une superficie plus importante. Il faut néanmoins insister sur le fait que cet accès doit être envisagé sur le long terme, ceci afin d’assurer une grande rotation, sachant que louer un nouveau terrain à chaque saison n’est pas une option à considérer sérieusement. Séance 1.3 Introduction de la parcelle de démonstration Les étapes suggérées au formateur : 1 Essai de démonstration l Demander aux producteurs si eux-mêmes ont pour habitude d’expérimenter dans leurs champs. Des producteurs ont-ils comparé les revenus obtenus à partir de semences de différentes qualités ? l Expliquer que le champ de démonstration permettra de comparer des pratiques différentes afin de répondre aux questions des producteurs. Le champ sera également un outil de promotion pour l’obtention de semences de qualité ; l Énumérer les différentes catégories de semences à utiliser ; l Insister sur le fait que la taille minimum par parcelle doit être de 100 m2 (10*10m) ; l Détailler le dispositif proposé (taille minimum des parcelles : 10m * 10 m) ; l Ajouter qu’une petite parcelle (de 5*5m) de semences de pré-base est souhaitée, si elle est disponible ; l Conclure en informant les producteurs qu’il est envisageable de planter encore une parcelle de 10*10 m pour la production d’une autre source de semences. Obligatoire: semences certifiées semences de base semences de paysan pre-base autre source: (du marché; sélection positive; multiplicateur) Optionnel: mini-tubercules 2 Le dispositif va montrer : l Qu’il faut absolument cultiver différentes générations de semences dans le champ en même temps afin de toujours pouvoir fournir le client en semences ; l Les avantages économiques d’avoir plusieurs multiplications ; l La différence existant en matière de taux de maladies de différentes générations de semences ; l La différence existant entre le rendement des semences certifiées, de la sélection positive et des semences de paysans. 14 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 3 Questions auxquelles répondre : l Les producteurs comprennent-ils bien les traitements ? l Les semences proposées sont-elles disponibles ? l Quelle variété faut-il utiliser ? 4 Faire comprendre que pour voir une différence entre les qualités de semences, il faut traiter toutes les parcelles exactement de la même façon. La différence résidant alors dans les semences des différentes catégories ; 5 Discuter de la façon dont il faut gérer la récolte de la parcelle ; 6 Discuter des préparations nécessaires pour l’installation de la parcelle de démonstration ; 7 Partager les tâches. !! Conseils à l’usage du formateur : n n Un autre dispositif est acceptable si les semences de différentes sources ne sont pas disponibles. Il est néanmoins essentiel de comparer les différentes sources de semences de pomme de terre ; Faire vérifier un dispositif alternatif par le coordinateur. Anecdote L’importance de traiter les différentes parcelles de démonstration de la même manière Un essai de démonstration sur la sélection positive au Kenya était affecté par la sècheresse. Les producteurs ne voulaient pas que leur essai soit un échec. Afin d’éviter cela, ils ont arrosé manuellement le côté correspondant à la sélection positive. Mais en faisant cela, ils ont compromis l’essai car ils ont effectivement fait en sorte qu’on ne puisse plus comparer le rendement de ce côté avec celui des semences paysannes. Opter pour l’arrosage était acceptable, mais ils auraient dû arroser les deux parcelles en même temps. module 1 : Introduction générale à la formation des entrepreneurs semenciers de la pomme de terre 15 16 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 2 module 2 : Principes de production des semences de pommes de terre Quand ? Deux semaines avant le labour. À la fin de ce module, les participants devraient être en mesure de : n n n n n n Comprendre le principe de dégénération ; Comprendre que plusieurs étapes sont nécessaires à la multiplication (générations) ; Comprendre la nécessité de la rotation ; Comprendre la nécessité de la taille minimum d’une entreprise de semences de pommes de terre ; Calculer les investissements et le temps nécessaires pour tirer profit des semences de pommes de terre ; Prendre connaissance du canevas de la collecte de données et des chiffres d’affaires. Messages clés : n n n n Le métier principal d’un producteur de semences de pommes de terre consiste à multiplier et vendre des semences non-dégénérées ; Un bon producteur de semences de pommes de terre dispose toujours de plusieurs champs (lesquels offrent différentes générations de semences en même temps) et vend à priori la dernière génération de semences ; Il faut investir pour réussir à tirer profit des semences de pommes de terre ; Un producteur de semences de pommes de terre a besoin d’une source fiable de semences d’origine (mini-tubercules, pré-base ou base). séance temps nécessaire 2.1 Principes de dégénération 20 minutes 2.2 Discussion relative aux étapes de multiplication 20 minutes 2.3 Débat sur la rotation et la taille minimum d’une entreprise de semences de pommes de terre 30 minutes 2.4 Calculer les besoins d’investissement 30 minutes 2.5 Introduction du canevas pour la collecte de données et du chiffre d’affaires 30 minutes 2.6 Discussion relative aux besoins du champ de démonstration 20 minutes Temps total nécessaire 2 heures 30 minutes module 2 : Principes de production des semences de pommes de terre 17 Séance 2.1 Principes de dégénération Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux participants pourquoi les producteurs cherchent des semences de qualité ; et pour quelle raison il n’est pas suffisant d’acheter des semences une seule fois, et ensuite de continuer à les utiliser ? 2 La discussion doit les amener aux réponses suivantes : l Beaucoup de producteurs n’arrivent pas à stocker des semences pour la saison suivante et les faire germer correctement au moment opportun ; l Les semences de pommes de terre sont de moins en moins performantes après plusieurs saisons ; l La perte de performances provient du fait qu’au fur et à mesure une plus grande proportion de tubercules est porteuse de la bactériose (grande visibilité), mais aussi de viroses (visibilité moindre) ; l La bactériose tue le plant. Les viroses ne le tuent pas mais le rendent malade et diminuent la performance de la plante (par conséquent son potentiel de produire beaucoup) ; l Les deux maladies survivent dans des tubercules de plantes infectées et se développent dans le champ nouvellement planté la saison suivante ; l Afin d’assurer de bons rendements, il faut régulièrement renouveler le stock de semences (des semences présentant un taux d’infection de maladies moins élevé) ; 3 Expliquer que ce principe de dégénération est la base du commerce de semences de pomme de terre ; l Demander d’identifier la seule personne pouvant profiter des maladies de pomme de terre comme les viroses et la bactériose ; l Amener les participants à considérer le producteur de semences comme la seule personne pouvant bénéficier de l’existence de ces maladies. Sans elles, son marché serait beaucoup moins grand ; l Les viroses et la bactériose sont préjudiciables pour tout le monde, sauf pour le producteur commercial de semences de pomme de terre ; 4 Expliquer que le métier de semencier consiste à multiplier des semences en grandes quantités à partir de semences 100% saines, en s’assurant qu’il y ait peu d’infection générées par des maladies ; l Demander au groupe de quelle façon un semencier peut atteindre ces 100% : „ En utilisant des semences saines, „ En plantant dans un sol sain, „ En protégeant les plants contre les maladies, „ En enlevant les plants malades avant qu’ils puissent transmettre les maladies aux autres plants, „ En éliminant les repousses dans la rotation ; 5 Demander pourquoi la multiplication des pommes de terre est plus difficile que celle du riz, du sorgho ou du maïs ; l Si nécessaire, amener les producteurs à calculer combien de semences une plante de pomme de terre peut donner par rapport à une plante de riz, de sorgho ou de maïs ; l Expliquer que le « taux de multiplication » des pommes de terre se situe autour de 10, une plante donnant 10 tubercules. En comparaison, le maïs peut donner 400 graines par plante. 18 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre !! Conseils à l’usage du formateur : n n Il est possible de prendre pour exemple l’homme qui, lorsqu’il est malade, n’est plus aussi performant. S’il peut se faire soigner, les plantes, elles, ne le peuvent pas face à la bactériose ou aux viroses ; Un semencier est comme un docteur : il rend service en soignant et, en contrepartie, obtient un bon salaire. Ainsi, un semencier de pommes de terre rend service aux producteurs et, en contrepartie, gagne de l’argent. Le métier du producteur de semences consiste à multiplier des pommes de terre sans maladies Dessin : Frédéric Safari Anecdote NDAYISENGA Pascal Kayanza, Burundi Afin que les participants comprennent bien le principe de dégénérescence de la pomme de terre, un des membres formés de l’association GWIZUMIMBU a utilisé l’adage d’Ejan Michel Kankan : « Quand je monte, je descends. Cela signifie que lorsqu’un homme prend de l’âge, il « descend » car il perd ses forces et capacités. C’est la même chose pour la pomme de terre : plus le plant vieillit, plus il perd ses capacités de bonne production ». Séance 2.2 Discussion relative aux étapes de multiplication Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux producteurs d’identifier la source des semences ; Montrer des photos retraçant les étapes, de la production in-vitro jusqu’à l’élaboration des mini-tubercules. module 2 : Principes de production des semences de pommes de terre 19 l l l Au laboratoire : „ Expliquer que la source est un tout petit morceau d’une très jeune feuille dans lequel les virus et les bactéries n’ont pas encore pu pénétrer, „ Ce petit morceau est « planté » dans un medium regorgeant de nourriture spécifique et de produits stimulant la génération de racines qui donnent, par la suite, une petite plantule. Dans une serre : „ La petite plantule est transplantée et donne des mini-tubercules. Au champ : „ Les mini-tubercules donnent les semences de pré-base. „ Les semences de pré-base donnent des semences de base. „ Les semences de pré-base et de base, et parfois aussi les mini-tubercules, sont utilisés par les multiplicateurs de semences. 2 Expliquer qu’un multiplicateur de semences de pommes de terre a normalement plusieurs générations de semences dans son champ, et vend seulement la dernière génération ; l Demander aux producteurs de citer l’avantage d’avoir plusieurs générations (de prébase, de base, semences certifiées 1 pour obtenir des semences certifiées 2), si l’on compare au fait de planter les semences de base dans le but unique de produire et vendre des semences certifiées 1 ? „ Ils doivent arriver à la conclusion suivante : des coûts d’achat faibles, une quantité d’achat moindre. „ S’ils n’arrivent pas à ladite conclusion, il faut leur demander : - Combien de tubercules il est possible de récolter à partir d’une seule plante (réponse : 10) ; - Combien de kilos de semences certifiées 1 il faut planter afin d’obtenir 10 tonnes de semences certifiées 2 (réponse : 1000 kg) ; - Combien de kilos de semences de base il faut afin d’obtenir 1000 kg de semences certifiées 1 (réponse : 100 kg) ; - Combien de kilos de semences de pré-base il faut pour obtenir 100 kg de semences de base (réponse : 10 kg) ; - Sachant évidemment que 10 kilos de pré-base sont beaucoup moins chers que 100 kg de semences de base. „ De plus, la disponibilité de semences de base au moment souhaité n’est pas garantie. 3 En conclusion, un bon producteur de semences de pommes de terre dispose toujours de plusieurs champs de différentes tailles, comportant différentes générations de semences en même temps. l Demander pour quelle raison il ne peut pas avoir seulement des semences de pré-base sur son champ dans le but de produire ensuite des semences de base, et produire des semences certifiées 1 la saison suivante, pour après produire des semences certifiées 2 ? l Parce que ses clients veulent des semences d’une certaine qualité (C1 ou C2), et ce chaque saison, il faut assurer une chaine de production continue. !! 20 Conseils à l’usage du formateur : Si la compréhension de la multiplication à travers les différentes générations est difficile, il est possible de commencer à la première génération (celle des mini-tubercules) avec une pierre, un haricot ou une pomme de terre (si disponible) et de montrer tangiblement que la saison suivante il y en aura 10, la saison suivante, 100. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Photo : Peter Gildemacher Enracinage et croissance Micro-bouturage en laboratoire (RAB Musanze, Rwanda) Différentes générations de semences de pommes de terre g0 souche (in-vitro) g1 mini-turbercules (serre) g2 prébase (champ 1) g3 base (champ 2) Production des mini-tubercules dans une serre (RAB Musanze, Rwanda) Photos : Geneviève Audet-Bélanger g4 certifié (champ 3) g4 certifié (champ 4) Anecdote SINDHEBURA Jean Pierre, ASOFAR Mugongo-Manga, Burundi Les producteurs produisent eux-mêmes les semences. Des petits, moyens et gros tubercules. Un producteur a demandé : « Pourquoi acheter des mini-tubercules alors que nous les produisons ? » Ceci est lié aux viroses ou à l’âge physiologique. Mais il ne connaissait pas les différentes catégories de semences. C’est la démonstration au champ qui a permis à ce producteur de comprendre l’importance de ces catégories et la valeur d’une source régulière de mini-tubercules, de semences de pré-base ou de semences de base comme semences de départ. module 2 : Principes de production des semences de pommes de terre 21 Séance 2.3 Débat sur la rotation et la taille minimum d’une entreprise de semences de pommes de terre Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux producteurs ce qu’est une rotation de cultures ; l Demander pourquoi cette rotation est importante pour la culture de pommes de terre. Afin de limiter les risques de : „ Maladies qui survivent dans le sol ; la plus importante étant la bactériose, il ne faut néanmoins pas sous-estimer celle dénommée Erwinia spp. (cause de jambe noire et de pourriture humide), „ Rhyzoctonia solanum, „ Nématodes (très petits vers, si petits qu’ils ne sont pas visibles) qui survivent dans le sol si l’on continue de les nourrir avec des pommes de terre. Il est important de prévoir une rotation si l’on veut éviter qu’ils deviennent un problème majeur ; l Demander pourquoi il est important d’enlever les repousses dans les cultures de rotation ; l Demander où les producteurs ont l’habitude de le faire. Et, dans le cas contraire, pourquoi ils ne le font pas ; l Amener les participants à expliquer pourquoi la rotation est plus importante dans la production de semences que dans celle des pommes de terre de consommation ; l Expliquer que la période de rotation minimum est de trois saisons, ou de 12 mois pour la production de semences ; l Pour la production de pommes de terre de consommation, avoir deux saisons ou 8 mois de rotation est conseillé, mais dans la pratique une seule saison de rotation est acceptable ; l Planter des cultures de rotation est préférable à la jachère, car enlever les repousses est plus facile en présence d’une autre culture. De même, s’il ne s’agit pas de la famille des pommes de terre, le labour et les racines d’autres plantes, diminuent la bactériose dans le sol ; 2 La taille minimum pour un champ de pommes de terre certifiées est d’un hectare au Rwanda, au Burundi et en République Démocratique du Congo ; l Demander aux producteurs de calculer la taille de terrain minimum dont ils ont besoin pour obtenir des semences certifiées (4 * 1 ha = 4 ha). Au Rwanda les règles stipulent même 5 hectares ; l Et s’ils veulent planter des semences de pré-base pour produire les semences de base, et planter ces semences de base pour produire 1hectare de semences certifiées, il faut : 0.4 ha + 4 ha, soit 4.4 ha. !! 22 Conseils à l’usage du formateur : Si les producteurs affirment qu’ils ont l’habitude d’enlever les repousses, il faut insister sur ce point en affichant un certain manque de conviction. Est-ce vrai? Ce conseil donné aux producteurs est le plus important en matière de gestion des maladies du sol ; il est malheureusement également très peu suivi. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Schéma de la rotation de 4 saisons de la parcelle de semences de pommes de terre dans la ferme pommes de terre culture rotation 1 culture rotation 3 culture rotation 2 La bactériose de la pomme de terre Photo : Peter Gildemacher Anecdote Banicamwabo Prudence ISABU - Pomme de terre Munanira, au Burundi. Un certain monsieur X, voyant que son voisin produisait des pommes de terre en grand quantité prit lui aussi la décision de se lancer dans cette culture. Il en cultiva sur une parcelle de 20 ares qu’il avait louée. Il contracta ensuite un crédit pour acheter un terrain d’un hectare. La 1ère saison, il obtint une bonne production. La 2ème saison, ne sachant pas qu’il ne devait pas répéter la même culture sur la même parcelle, sa production fut mauvaise, suite à la bactériose provenant d’un champ avoisinant, alors même que toutes les autres conditions de réussites étaient bien réunies. Aujourd’hui, il est en train de vendre cette parcelle afin d’être en mesure de payer le crédit et de louer des parcelles en ouverture ou encore celles restées en jachère quelque temps. Séance 2.4 Calculer les besoins d’investissement Les étapes suggérées au formateur : 1 Utiliser le tableau 1 pour calculer les coûts de production des semences (travail effectué par petits groupes de 5 personnes) ; l Demander à l’un des groupes de présenter ses résultats et aux autres groupes de les commenter et compléter ; l Collecter les formulaires de chaque groupe, pour servir de référence à la coordination. !! Conseils à l’usage du formateur : Il n’est pas très facile pour les producteurs de faire des estimations, surtout par hectare. S’ils ont pour habitude de travailler sur une parcelle de taille différente, se baser sur cette taille de parcelle pour les calculs peut les aider. Concernant la main d’œuvre, il peut être plus pratique pour eux d’estimer le total avant de procéder à une répartition (main d’œuvre familiale et main d’œuvre employée). module 2 : Principes de production des semences de pommes de terre 23 Tableau 1 : Formulaire pour les coûts de production objet main d'œuvre familiale (/jour) main d'œuvre employée (/jour) Labour 1 Labour 2 Semis Sarclage 1 Sarclage 2 / buttage 1 Sarclage 3 / buttage 2 Inspection régulière / sélection négative Défanage Récolte et triage Stockage / inspection régulière Emballage Commercialisation Autre activité 1 : ………………………………. Autre activité 2 : ………………………………. Total (homme-jour) Coûts main d'œuvre employée par jour Total main d'œuvre (coût) objet quantité coût / unité nombre coût total Semences Engrais chimique Fumure Fongicides Insecticides Coûts d'inspections Sacs Total matériaux (coût) résumé besoins montant (unité locale) Coûts main d’œuvre familiale (homme-jour) Coûts main d'œuvre employée Coûts intrants et matériels 24 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Séance 2.5 Introduction du canevas pour la collecte de données et du chiffre d’affaires Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux producteurs combien d’entre eux collectent les données relatives à leur production et calculent le profit qu’ils en retirent ; 2 Expliquer qu’un semencier commercial est obligé de fournir un travail administratif : l Pour avoir un dossier fournissant des données minimum dans le cadre de l’inspection ; l Pour être capable de prendre des décisions sur la base des chiffres d’affaires ; 3 Introduire la fiche de suivi de la production des semences de pomme de terre. !! Conseils donnés au formateur : Il est possible de photocopier le tableau proposé dans le but de documenter les différentes opérations menées par le groupe. Discussion en plénière des estimations de coûts de production faites par les petits groupes de producteurs. module 2 : Principes de production des semences de pommes de terre Dessin : Frédéric Safari 25 Fiche de suivi de parcelle de semences de pommes de terre Nom producteur Génération de semences utilisées Nom/No. parcelle Source de semences utilisées Taille de la parcelle Quantité semis (kg) Date de semis Date d'émergence Variété Taux d'émergence Opération d'aménagement sur la parcelle Date Main d'œuvre employée (heures) Main d'œuvre familiale (heures) Matériaux utilisés Quantité matériel Coût matériaux Remarques Opération d'inspection sur la parcelle Date 26 Observations mildiou Observations bactériose Observations viroses No. No. No. % % Autres observations Actions prix % manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 3 module 3 : Planification de la production Quand ? Une semaine avant le semis À la fin de ce module, les participants devraient être en mesure de : n n n n n n Comprendre ce qu’est une bonne variété ; Savoir où trouver des intrants de qualité, y compris le matériel de départ (semences de pré-base et de base) ; Développer un plan de rotation ; Comprendre qu’une entreprise de semences de pommes de terre nécessite une bonne planification à long terme de l’utilisation de la ferme ; Comprendre que le nombre de tiges par hectare détermine le nombre et la taille des tubercules ; Comprendre les dangers spécifiques du fumier non composté correctement. Messages clés : n n n n n Le critère majeur permettant de déterminer la qualité d’une variété est sa demande sur le marché ; Pour assurer un accès aux semences de pré-base ou de base, il faut les commander bien à l’avance, auprès de sources pérennes ; Produire des semences de pommes de terre implique une planification à long terme de la rotation ; Un entrepreneur de semences doit avoir pour capacité essentielle la faculté de prévoir les besoins en intrants ; Éviter d’utiliser de fumure non compostée correctement. Préparations nécessaires : n n n Connaître les sources de semences de différentes générations et la procédure propre à la prise de commande ; Établir la planification de la rotation avant de fournir le module de formation ; Photocopier le schéma de la rotation. séance temps nécessaire 3.1 Débat axé sur les variétés préférées, et partage des adresses de sources de semences 15 minutes 3.2 Débat relatif aux sources fiables des intrants et à l’importance 15 minutes des prévisions 3.3 Élaboration d’un plan de rotation 90 minutes 3.4 Discuter de la densité optimale 15 minutes 3.5 Besoins du champ de démonstration 15 minutes Temps total nécessaire 2 heures 30 minutes module 3 : Planification de la production 27 Séance 3.1 Débat axé sur les variétés préférées, et partage des adresses de sources de semences Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux producteurs de lister les caractéristiques les plus importantes d’une bonne variété. Les points devant ressortir sont les suivants : l Demande propre au marché de consommation „ Bon goût, „ Bonne texture pour faire des frites, „ …. l Demande propre aux producteurs de pommes de terre de consommation „ Prix abordable, „ Résistance contre des maladies, „ Courte dormance, „ Courte saison, „ Haut rendement. 2 Demander d’identifier la caractéristique la plus importante : l Interroger leurs clients, à savoir les producteurs de pommes de terre de consommation. 3 Demander quelles variétés de semences de qualité sont les plus recherchées selon les producteurs de semences. !! Conseils à l’usage du formateur : Il est possible que les producteurs s’attachent plutôt à parler des caractéristiques des variétés. Ils doivent pourtant se rendre compte qu’ils sont des prestataires de services, au service des producteurs de pommes de terre de consommation. Seul l’avis du client compte. Séance 3.2 Les sources fiables des intrants et l’importance des prévisions Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander quels sont les intrants nécessaires à la production dans la parcelle de démonstration : l Les semences, l Les engrais, l Le fumier, l Les pesticides, l La chaux (sols acides). 2 Demander où l’on peut les obtenir, dans quels délais, et à quels prix. l Savoir différencier les sources fiables des autres. l Faire partager les expériences des producteurs concernant les produits de mauvaise qualité. l Déterminer la date à laquelle il faut rechercher des semences (nombre de semaines avant le semis). 28 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre !! Conseils à l’usage du formateur : Il est essentiel de prévoir l’achat de semences de pré-base et de base suffisamment à l’avance. Cependant, les délais dépendent des pays concernés. Il est tout à fait possible qu’il soit nécessaire de commander les semences avant la saison précédente. Des producteurs peuvent faire part de leur expérience avec de faux produits chimiques. L’impact des faux produits sur un champ de pré-base ou de base est très grave car cela crée une rupture de toute la chaine de production. Il vaut mieux payer plus cher pour des produits fiables que mettre en danger la chaine de production de semences. Il vaut mieux acheter les intrants auprès d’un agri-dealer officiellement reconnu Dessin : Frédéric Safari Séance 3.3 Élaboration d’un plan de rotation Les étapes suggérées au formateur : 1 Rappel et introduction l Rappel par les participants des raisons du choix d’une rotation ; l Rappel par les producteurs de la durée minimum de rotation pour la production de semences ; l Parler de la taille minimum nécessaire pour une parcelle de semences de pommes de terre certifiées ; l Demander aux participants pourquoi il faut une taille minimum. 2 Aborder la possibilité de mise en commun de plusieurs terrains l Est-il nécessaire de rassembler des terrains pour obtenir la taille minimum ? l Demander au groupe de quelle manière il peut obtenir des unités de production de semences ayant la taille minimum de 4 * 1 hectare (production de semences certifiées 1) ou encore 4 * 0.2 = 0.8 hectare (production de semences de base), taille nécessaire pour produire les semences de pommes de terre ; module 3 : Planification de la production 29 l l Faire des sous-groupes, si possible (plusieurs unités de 5 hectares) ; Demander aux groupes d'identifier les sources d’appui pour réussir la mise en commun des terres afin de produire les semences de pommes de terre et réunir les conditions pour respecter la rotation (1 hectare de pommes de terre par saison). 3 Exercice de rédaction d’un plan de rotation l Diviser le groupe en 4 sous-groupes pour l’exercice ; l Demander aux différents groupes d’indiquer au crayon le moment auquel ils pensent produire les semences de pommes de terre, et dans quelle parcelle (en fonction du schéma), tout en tenant compte du fait qu’il faut : „ Maintenir au moins 18 mois entre chaque moment de production de semences de pommes de terre, dans chacune des parcelles, „ Récolter au bon moment afin d’avoir des semences bien germinées au moment où s’exprime la demande des producteurs. l Ensuite, demander aux producteurs de profiter du temps restant pour se focaliser sur d’autres cultures ou encore des moments de jachère ; l Identifier les cultures non acceptables pour la rotation (solanaceae : tabac, prunier du japon, tomates, aubergines etc.) ; l Passer dans chaque sous-groupe pour aider les participants à remplir le schéma. Bien veiller à ce qu’ils prennent en compte les pluies, la durée des cultures différentes, ainsi que le délai minimum entre les semences de pommes de terre. 4 Faire en sorte que les groupes partagent et discutent entre eux des résultats (une discussion en plénière prenant trop de temps). 5 Échanger au sujet des leçons apprises en plénière. !! Conseils à l’usage du formateur : n n n n n n Il s’agit d’un exercice relativement complexe, mais très important pour comprendre l’importance de la planification dans le temps. Pour une meilleure compréhension, il est conseillé au formateur de faire l’exercice lui ou elle-même en avance ; Les participants doivent clairement comprendre que l’exercice de planification n’est pas uniquement destiné à la parcelle de démonstration. Il s’agit en effet d’un apprentissage de planification applicable à la production d’une entreprise ; Il faut finalement planifier individuellement, au cas où un producteur atteindrait la taille minimum par parcelle ; Pour une entreprise collective (plusieurs producteurs), il est impératif que le groupe de producteurs jouisse d’un bon niveau de confiance mutuelle ; Lorsque les terrains sont loués, il faut assurer des contrats à long terme. dans le cas contraire, il n’est pas possible d’assurer la pérennité de l’entreprise ; Les producteurs doivent se rendre compte que l’entreprise de semences de pommes de terre peut couvrir seulement 20 à 25% maximum du terrain. Il est donc fondamental pour le succès de l’entreprise de valoriser également les 75 à 80% restant grâce à des cultures de rotation. Matériel nécessaire : De nombreuses photocopies du schéma de rotation pour que les participants puissent faire l’exercice. Crayons et gommes. 30 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre module 3 : Planification de la production Exemple de plan de rotation jan Parcelle 1 Parcelle 2 mar avr mai Semences pommes de terre Blé Parcelle 3 Parcelle 4 fév juin juil août sep oct nov déc Haricots jan Blé mar avr mai Blé Semences pommes de terre Mais fév juin juil août sep oct nov déc Chou Mais Haricots Haricots Semences pommes de terre Haricots Chou Haricots Semences pommes de terre Schéma de la rotation jan fév mar avr mai juin juil août sep oct nov déc jan fév mar avr mai juin juil août sep oct nov déc jan fév mar avr mai juin juil août sep oct nov déc jan fév mar avr mai juin juil août sep oct nov déc Parcelle 1 Parcelle 2 Parcelle 3 Parcelle 4 Parcelle 1 Parcelle 2 Parcelle 3 Parcelle 4 31 Séance 3.4 La densité optimale des semis Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander si une semence de petit calibre est préférable à une semence de gros calibre, et pour quelle(s) raison(s) ; l Réponse : la taille n’est pas ce qui importe. Seule la salubrité/viabilité compte ; l Un trop petit calibre (<2,5 cm de diamètre) est déconseillé car les plants obtenus sont moins forts ; l Un trop gros calibre est difficile à transporter et se retrouve souvent sur le marché de consommation ; l En revanche, un gros tubercule (>5.5cm de diamètre) n’est pas une mauvaise semence ! 2 Demander si un petit tubercule donne la même taille de plante qu’un gros tubercule ; l Un gros tubercule ayant plus d’yeux, il y aura plus de germes, donc des tiges en plus grand nombre ; 3 Demander aux producteurs si une petite semence doit être semée à la même distance qu’un gros tubercule ; l Semer plus dense donne des semences de taille inférieure, en fonction de la variété ; l Finalement, la distance de semis est fonction de la taille des semences disponibles, du nombre d’yeux, et de la taille des semences souhaitées ; l La densité de semis pour les semences peut être un peu plus élevée que pour les semences de pommes de terre de consommation. !! Conseils à l’usage du formateur : Initialement était prévu un exercice de calcul de la densité optimale en fonction du calibre des semences. Le calcul s’avérant trop complexe pour les participants à la formation, il a été supprimé. Anecdote NSABIMANA Emmanuel, IMBARAGA, Musanze, Rwanda Une mère qui a participé à la formation a dit que « de très petites pommes de terre donnent de gros tubercules ! » Cela signifie que l’important est d’être en bonne santé plutôt que d’être gros et de donner l’ « impression d’être en bonne santé ». Semences de pommes de terre de différents calibres Photo : Charles Lung'aho 32 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Séance 3.5 Besoins du champ de démonstration Les étapes suggérées au formateur : 1 Fumier organique l Nommer les deux types de matériaux organiques principaux connus pour la fertilisation du sol : „ Le composte : les ordures végétatives compostées ; „ La fumure : la bouse des animaux compostée ; l L’utilisation des fertilisants organiques est conseillée pour la production de semences. Pourquoi est-ce bien de l’appliquer, même si l’engrais chimique est également utilisé ? La matière organique : „ Améliore l’aération, „ Permet d’obtenir une meilleure structure du sol, „ Améliore la capacité de rétention d’eau, „ Permet au sol de mieux retenir les nutriments provenant des engrais chimiques, „ Contient des microbes qui vont faire « vivre » la terre, „ Contient des microéléments dont les plantes ont besoin, et que les engrais ne contiennent pas. l Mais il faut également être prudent. Les problèmes pouvant en découler sont les suivants : „ Un fumier pas assez décomposé peut être porteur de maladies telles que le genre Erwinia et la bactériose, „ Un fumier pas suffisamment décomposé utilise des éléments nutritifs des engrais au début du processus de compostage, au lieu de les rendre disponibles pour les plantes, „ Le fumier contenant les résidus de produits agricoles des solanacées telles que la pomme de terre, la tomate, etc. est également déconseillé car il peut contenir les microbes des maladies de la pomme de terre. 2 Poser les questions suivantes : l Comment obtenir du fumier pour l’essai de démonstration ? l Quelle quantité les participants ont-ils l’habitude d’appliquer ? l Quelle est la quantité de fumier recommandée ? l Le volume conseillé est-il envisageable dans la pratique ? 3 Engrais chimique l Faire le choix de l’engrais nécessaire. l Demander aux producteurs répartis en 4 groupes de calculer le besoin en engrais pour la surface de l’essai de démonstration. 4 Chaux agricole (en cas de sol acide) l Comment obtenir de la chaux pour l’essai de démonstration ? l Quelle quantité les participants ont-ils l’habitude d’appliquer ? Et quand l’appliquer ? l Quelle est la quantité de chaux recommandée ? l Le volume conseillé est-il envisageable dans la pratique ? 5 Demander quelle autre(s) préparation(s) est/sont nécessaire(s) pour procéder au semis la semaine suivante. module 3 : Planification de la production 33 !! Conseils à l’usage du formateur : Les conseils donnés concernant les volumes de fumier sont souvent peu réalistes. Les quantités requises ne sont pas facilement disponibles et le transport pose des problèmes. Il est acceptable de dire qu’il n’est pas toujours possible d’obtenir les quantités optimales, mais que peu est toujours préférable à rien. Si les producteurs ne veulent prendre aucun risque avec des maladies, ils peuvent appliquer la fumure sur la culture qui précède les semences de pommes de terre. Les semences vont profiter de l’amélioration de la matière organique et des micro-éléments, et une décomposition correcte ne posant plus aucun risque pour la santé des semences sera garantie. Anecdote SABIYUMVA Gilbert Burundi Kivuruga, commune de Bururi Anecdote relative au dosage d'engrais Un commerçant avait vu chez son voisin une bonne production de semences de pommes de terre. Constatant que son voisin gagnait beaucoup pour une saison culturale, il prit la décision d'investir dans la production de la pomme de terre. Il approcha son voisin et lui demanda quel type d'engrais il fallait acheter pour la culture de la pomme de terre. Son voisin lui répondit qu'il fallait combiner le DAP, l'urée et le KCl. Le commerçant acheta les trois types d'engrais en quantités égales et les utilisa ainsi. En voyant une bonne végétation dans son champ, le commerçant invita les personnes de son entourage et loua un véhicule pour le transport de la production le jour de la récolte. Sur les dix premiers pieds récoltés, on ne voyait que des tubercules de la taille d’un petit pois Le commerçant se mit à crier : « Ce n'est pas possible, on a ensorcelé mon champ ». Le champ avait certainement été ensorcelé. Sinon, comment expliquer sa récolte ? La raison de cet échec ? Une dose trop importante d’urée qui a donné beaucoup de feuilles, mais pas de tubercules. 34 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 4 module 4 : Préparation du terrain et semis Quand ? Semis À la fin de ce module, les participants devraient être en mesure de : 1 2 3 4 5 Savoir ce qu’est un bon labour ; Pratiquer un bon semis ; Discuter des opportunités de mécanisation ; Connaître les caractéristiques d’une bonne semence ; Répartir les tâches par rapport à la collecte de données. Messages clés : n Un labour assez profond est important pour une bonne production de la pomme de terre. séances temps nécessaire 4.1 Faire le labour 60 minutes 4.2 Faire le semis 30 minutes 4.3 Aborder le travail de collecte des données et partager les responsabilités 30 minutes Temps total nécessaire 2 heures Séance 4.1 Faire le labour Les étapes suggérées au formateur : 1 Discuter avec les participants des objectifs du labour : l Stimulation de l’infiltration de l’eau ; l Amélioration de l’aération du sol ; l Incorporation du fumier et des résidus de la récolte dans le sol ; l Création d’un sol meuble qui forme un endroit propice à la croissance des racines ; l Création d’une couche de terre meuble pour faciliter le buttage ; l …. 2 Expliquer qu’il n’y a pas une seule et unique manière de bien effectuer le labour. Cela dépend de la situation des producteurs individuels. Différentes méthodes peuvent être appliquées en fonction de la pente, de la pluviométrie, des textures et structures de la terre ; l Demander aux participants de décrire leurs pratiques pour le labour des terrains. Décider de la méthode à appliquer dans les parcelles de démonstration. l Plusieurs modes de labour sont possibles. Le conseil générique est de faire un labour assez profond (15-20 cm) pour obtenir une bonne couche de terre. module 4 : Préparation du terrain et semis 35 !! Conseils à l’usage du formateur : Le formateur doit participer activement aux activités aux champs. Séance 4.2 Faire le semis Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux participants (par le biais d’un brainstorming) quelles sont les différentes pratiques de semis utilisées chez eux ; 2 Lister les pratiques conseillées (voir le dessin plus bas) : l Des sillons sont le plus souvent ouverts par une houe ; l L’engrais chimique est dispersé dans les sillons ; l Les tubercules sont placés dans les sillons, avec un espace entre tubercules de 25-35 cm. Les sillons sont refermés de façon à ce que les tubercules se trouvent couverts par un billon de terre de 8-10 cm ; l Les tubercules sont placés de façon à ce que les germes pointent vers le haut ; 3 Calculer les quantités d’intrants nécessaires et établir les moyens de mesures applicables à chaque cas ; l Appliquer la dose recommandée d’intrants dans le pays pour la culture de la pomme de terre ; l Calculer les quantités de semences (par traitement, par parcelle, par ligne) et moyens de mesures applicables pour chaque cas ; 4 Distribuer les tâches (un groupe de labour, un groupe d’application des fumures organiques, un groupe d’application de la fumure minérale, un groupe de semis) ; l Attention ! De parcelle en parcelle, les tâches changent ; 5 Procéder au semis pour les différentes parcelles de démonstration. a b c 36 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Séance 4.3 Aborder la collecte des données et le partage des responsabilités Les étapes suggérées au formateur : 1 Introduire la séance et expliquer l’intérêt de la collecte des données ; l Demander aux participants de lister les éléments importants à consigner : „ Les investissements : - Les intrants, - Les semences, - La main d’œuvre employée, - La main d’œuvre familiale, „ Le plan de rotation ; „ Les dates d’implémentation des différentes pratiques agricoles ; „ Le taux d’émergence ; „ L’épuration pratiquée pour expliquer les poches vides ; „ Les rendements ; l Présenter et expliquer la fiche de collecte de données que les producteurs de semences de pommes de terre devront remplir ; l Choisir l’administrateur principal et son assistant ; l Aborder les opérations nécessaires à l’entretien de la parcelle ; 2 Échanger au sujet de la manière dont le groupe de participants peut assurer le suivi du terrain (ce que chacun doit faire). !! Conseils à l’usage du formateur : Préparer une fiche de collecte des investissements. module 4 : Préparation du terrain et semis 37 objet date main d'œuvre familiale (/jour) main d'œuvre employée (/jour) unité coût / unité quantité Labour 1 Labour 2 Semis Sarclage 1 Sarclage 2 / buttage 1 Sarclage 3 / buttage 2 Inspection régulière / sélection négative Défanage Récolte et triage Stockage / inspection régulière Emballage Commercialisation Autres 1 Autres 2 Autres 3 Total (homme-jour) Coûts main d'œuvre employée par jour Total main d'œuvre (coût) objet coût total Semences Engrais chimique Fumure Fongicides Insecticides Coûts d'inspection Sacs Autres 1 Autres 2 Autres 3 Total matériaux (coût) 38 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 5 module 5 : Système de contrôle de qualité Quand ? Émergence À la fin de ce module, les participants devraient être en mesure de : 1 Comprendre que le succès de leur entreprise repose sur leur réputation, maintenue par le contrôle de la qualité ; 2 Comprendre le système formel de certification des semences et ses composantes ; 3 Développer un système interne de contrôle de la qualité sur la base d’un schéma générique ; 4 Parvenir à un accord sur le schéma de contrôle et faire la première pulvérisation contre le mildiou. Messages clés : n n n Le contrôle de la qualité est la responsabilité première du producteur de semences ; l’inspecteur donne seulement son accord après avoir vérifié le travail correct effectué par le producteur ; Il est important de bien connaître les normes déterminées par le système national de certification et de les suivre ; Le mildiou n’a que peu d’influence sur la qualité des semences, et il ne doit pas induire leur déclassement ; néanmoins, il faut le contrôler afin de favoriser une bonne production. Préparations nécessaires : n n Planifier l’intervention d’un inspecteur de semences, et s’assurer que son intervention soit proprement facilitée ; Obtenir une copie des normes relatives aux semences de pommes de terre certifiées. séance temps nécessaire 5.1 Importance du système de contrôle qualité et différences entre les systèmes interne et externe 30 minutes 5.2 Présentation de l’inspecteur, des systèmes de certification et des normes 60 minutes 5.3 Développement d’un système de contrôle de qualité interne 60 minutes 5.4 Échange au sujet de la pratique de pulvérisation contre le mildiou 30 minutes Temps total nécessaire 3 heures module 5 : Système de contrôle de qualité 39 Séance 5.1 Importance du système de contrôle qualité et différences entre les systèmes interne et externe Les étapes suggérées au formateur : 1 Échanger au sujet de la nécessité d’un contrôle de la qualité pour le multiplicateur ; 2 Demander aux multiplicateurs quels critères déterminent la qualité des semences des pommes de terre : l Âge physiologique / germination ; l Taux d’infection par maladies ; l Variété ; l Nombre d’yeux ; l Taille ; 3 Expliquer que : l La responsabilité quant au contrôle de qualité incombe au producteur des semences ; l Le rôle de l’inspection externe se limite à valider de façon indépendante que le multiplicateur a fait son contrôle de qualité correctement ; l Même s’il n’y a pas d’inspection externe disponible pouvant certifier les semences, il faut toujours procéder à un contrôle de qualité interne afin de protéger la réputation du multiplicateur ; l Le contrôle de la qualité évalue les tolérances aux différentes maladies, à travers une combinaison de plusieurs tests : l’inspection au champ, l’échantillonnage pour les tests au labo, et le contrôle de l’administration du multiplicateur. Séance 5.2 Présentation de l’inspecteur des systèmes de certification et des normes Les étapes suggérées au formateur : 1 Présenter le système d’inspection tout en insistant sur le fait que l’inspecteur lui-même en parlera beaucoup mieux ; 2 Laisser la parole à l’inspecteur, lequel va expliquer : l Les normes de production des semences certifiées étape par étape ; l Les différentes options offertes pour la production et la certification des semences de pommes de terre, conformément au système national ; l Les niveaux de tolérance aux différentes maladies pour les semences certifiées ; l Le principe selon lequel les tolérances ne sont pas identiques pour les différentes catégories de semences ; l La façon dont les normes et la qualité sont contrôlées par des visites de terrain ; l Les tests faits en laboratoire ; l Les coûts relatifs à l’inspection ; l De quelle manière solliciter les services de certification, et les délais à respecter. !! 40 Conseils à l’usage du formateur : Si aucun service d’inspection/inspecteur n’est disponible, le formateur doit mener cette séance lui-même, sur la base des informations données par le service des semences. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Dessin : Frédéric Safari L’inspecteur explique les normes aux aspirants producteurs de semences de pommes de terre certifiées Séance 5.3 Développement d’un système du contrôle de qualité interne Les étapes suggérées au formateur : 1 Expliquer que : l L’inspection externe consiste seulement à confirmer le travail effectué par le multiplicateur ; l L’inspection externe n’est pas parfaite. Dans le cadre d’une association de multiplicateurs, mais également dans celui de multiplicateurs individuels, il est important de développer un système de contrôle de qualité interne ; l Le système de contrôle interne indique les moments et critères précis pour décider du niveau de qualité des semences. Si ces dernières ne répondent pas aux normes, elles sont « déclassées » (aborder la signification du terme « déclassé ») ; l Au sein d’une association de producteurs, un comité de contrôle de qualité procède le plus souvent à une inspection régulière des champs des membres ; l Le non-respect répété des règles de l’association entraîne des sanctions importantes ; l Le système de contrôle interne protège la réputation de l’individu ou de l’association ; l En matière de normes et règles internes, il peut être facile de prendre pour base les normes nationales et d’y ajouter la structure de l’inspection interne ainsi que les sanctions pour tout non-respect ; l Au sein du système, des tolérances maximum aux différentes maladies sont établies, à des stades divers de la production, et ce pour les différentes catégories de semences (de base, semences certifiées 1, semences certifiées 2) ; module 5 : Système de contrôle de qualité 41 2 Diviser le groupe en trois, et demander aux trois groupes de discuter respectivement : l Groupe 1 : Des modalités de mise en place du comité interne d’inspection ; l Groupe 2 : Des différents moments propices à l’inspection interne, ainsi que des normes/ tolérances maximum exigées aux différents stades, et la façon dont il faut les contrôler ; l Groupe 3 : Des sanctions relatives aux différents niveaux de non-respect des règles et des modalités de l’instance d’appel ; 3 Élire les membres du comité. !! Conseils donnés au formateur : Faire en sorte d’avoir des copies des normes nationales avec soi. Séance 5.4 Discussion et pratique de la pulvérisation contre le mildiou Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux participants (par le biais d’un brainstorming) quels sont les principaux symptômes du mildiou et ses diverses appellations selon les lieux ; l Utiliser les informations de base décrites plus bas pour compléter et corriger les suggestions des producteurs ; l Demander à la moitié des participants de chercher des feuilles infectées par le mildiou dans un champ voisin ; l Demander à l’autre moitié de procéder à l’inspection des champs de démonstration pour trouver de possibles traces de mildiou ; 2 S’interroger sur ce que font les producteurs contre le mildiou ; l Expliquer la différence entre un fongicide systémique et un fongicide de contact ; l Discuter de la manière dont doivent être appliqués les fongicides. Les douze règles d’application des pesticides : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 3 4 5 6 42 Utiliser des pesticides provenant de sources fiables ; Utiliser le produit précisément indiqué pour le problème contre lequel lutter ; Lire et suivre les conditions d’utilisation et les précautions de sécurité ; Utiliser les doses recommandées ; Respecter le délai avant récolte (DAR) ; Porter des habits de protection ; Utiliser des buses à jet conique ; Traiter les deux faces de la feuille ; Appliquer le mélange jusqu’à mouiller complètement les feuilles ; Ne pas traiter immédiatement après la pluie ; Nettoyer le pulvérisateur après utilisation ; Garder le pulvérisateur et les fongicides hors de portée des enfants. Démonstration technique du calibrage des pompes et buses ; Démonstration pratique des techniques de pulvérisation ; Pratiquer la première pulvérisation contre le mildiou, suivant les règles ; Élaborer un calendrier de pulvérisation et des produits utilisables. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Description de la maladie du mildiou Le mildiou est la maladie la plus grave détruisant la pomme de terre. Elle est causée par un champignon qui nécessite des conditions fraîches et humides pour un parfait développement. La maladie attaque d’abord les feuilles. Néanmoins, dans les cas extrêmes, l’infection peut s’étendre sur les tiges et les tubercules. Sans traitement, la plante meurt et l’on peut enregistrer une perte totale du rendement. Sources d’infection La maladie se développe à partir de semences infectées, d’un champ voisin infecté, des repousses ou déchets de pommes de terre. Elle est principalement disséminée par le vent et, dans une moindre mesure, par contact. Symptômes du mildiou Le mildiou sur la feuille, de petites taches brunes qui se développent en grandes lésions irrégulières et nécrotiques Photo : Peter Gildemacher Le mildiou sur la tige, de longues lésions brunes pouvant présenter sur les bords un duvet blanc en croissance. Ultérieurement, la tige peut se casser Photo : Wilmer Perez Le mildiou sur la face inférieure de la feuille, les bords de lésions peuvent présenter une ressemblance avec un duvet blanc Photo : Peter Gildemacher Le mildiou sur le tubercule, des taches brunes sur la peau, plus prononcées au niveau du stolon. L’infection peut s’étendre à l’intérieur du tubercule et causer sa pourriture. Photo : Charles Lung'aho Moyens de lutte Il est possible de lutter efficacement contre la maladie en combinant résistance de la variété et utilisation limitée de fongicides. En matière de production de pommes de terre de consommation, l’utilisation des fongicides a pour but de réduire la perte de rendement, et non d’éradiquer totalement la maladie. module 5 : Système de contrôle de qualité 43 Mode d’application des fongicides variété résistance méthode d’utilisation Cruza (Ndinamagara), Ouganda11 (Gahinga, Rutuku), Élevée Fongicide de contact à la levée, suivi de fongicide systémique à l’apparition des premiers symptômes. Victoria (Kinja, Maharevo), Montsama, Diemondra, Modérée Fongicide de contact à la levée, suivi de fongicide systémique à l’apparition des premiers symptômes, suivi ensuite de fongicide de contact chaque 14 jours jusqu’à 70 jours après l’émergence. Types de fongicide fongicide dose type action Ridomil, TATA Master, Victory, Agro-laxyl 2.5 g/l Systémique Pénètre à l’intérieur de la plante et la protège. Guérit la plante déjà infectée. Milraz 2g/l Dithane M45, Agrozeb, Pencozeb, Sancozeb, Greenzeb 2g/l Application selon les règles de sécurité des produits Dessin : Frédéric Safari 44 Relativement cher. Contact Ne pénètre pas à l’intérieur de la plante. Prévient l’infection. Relativement moins cher. Application de produits inappropriés Photo : Peter Gildemacher manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 6 module 6 : Entretien Quand ? 1er Buttage, plantes de 20 cm, 3-4 semaines après le semis. À la fin de ce module, les participants devraient être en mesure de : 1 2 3 4 Comprendre pourquoi, quand et comment procéder au sarclage et au buttage ; Faire un calendrier fixant les différentes étapes agronomiques ; Comprendre et avoir pratiqué la suppression des repousses dans les champs en rotation ; Respecter les bonnes pratiques quant à l’application des produits chimiques phytosanitaires. Messages clés : n n L’entretien des parcelles de pommes de terre ne diffère pas d’un bon entretien de celles des pommes de terre ordinaires ; L’épuration des parcelles en rotation de toutes les repousses de pomme de terre est fondamentale pour une rotation effective. séance temps nécessaire 6.1 Pratique du sarclage et du buttage 30 minutes 6.2 Exercice visant à établir un calendrier des activités d’entretien 30 minutes 6.3 Théorie et pratique relatives à l’épuration des repousses de pommes de terre dans la rotation 30 minutes 6.4 Rappel des bonnes pratiques d’application des produits chimiques 30 minutes Temps total nécessaire 2 heures Séance 6.1 Pratique du sarclage et du buttage Les étapes suggérées au formateur : 1 Quel est l’objectif du sarclage, comment et combien de fois les producteurs doivent-ils le faire ? l Diminuer la compétition avec les mauvaises herbes ; l Aérer le sol ; l Améliorer l’infiltration de l’eau ; 2 Quel est l’objectif du buttage ? l Il revient à couvrir soigneusement les plantes en grattant le sol des deux côtés du billon ; l Il stimule le développement des stolons, lesquels donnent des tubercules ; l Il est fait pour assurer que les tubercules ne seront pas exposés à la lumière et donc, ne verdiront pas ; l Il contribue à former une bonne couche de sol meuble dans laquelle les tubercules peuvent se développer correctement ; l Il aide à lutter contre les mauvaises herbes. module 6 : Entretien 45 3 Comment et combien de fois les producteurs pratiquent-ils le buttage ? l Il est conseillé de faire le premier buttage quand les plants font 20 cm de hauteur, c’est à dire 3 à 4 semaines après le semis ; l Il est conseillé de couvrir les plantes jusqu’à mi-hauteur, et de laisser au moins trois feuilles non couvertes au sommet ; l Un deuxième buttage est conseillé 2 à 3 semaines après, suivi de nouveau d’un troisième buttage deux semaines plus tard. Les deuxième et troisième buttages ajoutent une couche de sol limitée, 3 à 5 cm de terre étant suffisants. l N.B : s’il n’y a pas beaucoup d’herbes dans le champ, deux buttages bien partagés peuvent suffire, dans le but de réduire les coûts de main d’œuvre. Séance 6.2 Exercice visant à créer un calendrier d’activités d’entretien Les étapes suggérées au formateur : 1 Quelles sont les autres activités d’entretien ? l Faire faire aux trois groupes un calendrier réunissant toutes les activités réalisées au cours d’une saison de production de semences de pommes de terre, depuis la préparation jusqu’à la vente ; l Faire partager les résultats ; 2 N.B : En général, les travaux d’entretien sont continus. Il est conseillé à l’agriculteur de se rendre dans son champ régulièrement et d’enlever toutes les espèces hors type. 46 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Canevas pour l’élaboration d’un calendrier des activités de production et commercialisation de semences de pommes de terre module 6 : Entretien Semaine 0 = semis -4 -3 -2 -1 0 Activités Semis xx 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 47 Séance 6.3 Théorie et pratique relatives à la suppression des repousses dans la rotation 1 Discuter de l’importance de la pratique de suppression active et précise des repousses dans les champs soumis à des cultures de rotation : l Les repousses sont des petits tubercules oubliés au moment de récolte ; l Les baies de pomme de terre muries ont également pu donner de vraies semences qui sont tombées et ont germé ; l La suppression des repousses dans les champs de rotation est indispensable car elles continuent de nourrir les maladies survivant dans le sol, telles que la bactériose et les nématodes. En résumé, une rotation sans enlever les repousses ne sert à rien. 2 Expliquer qu’il ne peut pas y avoir de repousses dans un champ de multiplication de semences si l’on dispose d’un aménagement correct des champs de rotation ; 3 Enlever les repousses dans les champs de démonstration. Séance 6.4 Rappel des bonnes pratiques d’application des produits chimiques Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux participants de lister au moins dix bonnes pratiques d’application des pesticides ; Les douze règles d’application des pesticides : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Utiliser des pesticides provenant de sources fiables ; Utiliser le produit précisément indiqué pour le problème contre lequel lutter ; Lire et suivre les conditions d’utilisation et les précautions de sécurité ; Utiliser les doses recommandées ; Respecter le délai avant récolte (DAR) ; Porter des habits de protection ; Utiliser des buses à jet conique ; Traiter les deux faces de la feuille ; Appliquer le mélange jusqu’à mouiller complètement les feuilles ; Ne pas traiter immédiatement après la pluie ; Nettoyer le pulvérisateur après utilisation ; Garder le pulvérisateur et les fongicides hors de portée des enfants. 2 Faire un rappel pratique de la pulvérisation des fongicides contre le mildiou. !! 48 Conseils donnés au formateur : Disposer des outils de base pour protéger le pulvérisateur. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Garder les produits dans un endroit hors de portée des enfants Dessin : Frédéric Safari module 6 : Entretien 49 50 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 7 module 7 : Maladies et ravageurs I Quand ? Six semaines après le semis À la fin de ce module, les participants devraient : 1 Reconnaitre et comprendre les viroses ; 2 Reconnaitre et comprendre la bactériose ; 3 Avoir vu les symptômes des autres maladies de la pomme de terre. Messages clés : n n n n n Pour le producteur de semences, les viroses et bactériose sont les maladies les plus difficiles à combattre ; Contrairement au mildiou, aucun traitement phytosanitaire ne peut soigner des plantes infectées par des viroses ou la bactériose ; Les mesures prises contre les viroses et la bactériose sont basées sur la prévention et la purification (suppression des plants malades) ; La bactériose et les viroses survivent dans les tubercules. Des plants infectés donnent des tubercules infectés, lesquels donnent des plantes malades ; La bactériose survit dans le sol pendant plusieurs saisons. La seule mesure à prendre contre la bactériose dans le sol est une stricte rotation des cultures. séance temps nécessaire 7.1 Discussion au sujet des maladies de la pomme de terre connues par les producteurs. 30 minutes 7.2 Exercice portant sur la collecte et la classification des différents symptômes. 30 minutes 7.3 Théorie sur les viroses, suivie d’un exercice de reconnaissance des plantes malades et saines sur le terrain. 45 minutes 7.4 Théorie sur la bactériose et démonstration 45 minutes Temps total nécessaire 2 heures 30 minutes Préparation : Amener couteau et verre. Séance 7.1 Discussion au sujet des maladies de la pomme de terre connues par les producteurs. Les étapes suggérées au formateur : 1 Le formateur aborde avec le groupe le sujet des maladies importantes de la pomme de terre (le thème du mildiou n’étant pas abordé puisque déjà traité précédemment). Il faut s’assurer qu’il s’agisse bien d’une discussion et qu’il y ait des interactions. Il est très probable que les producteurs connaissent le flétrissement bactérien. Les laisser le module 7 : Maladies et ravageurs I 51 décrire et n’intervenir que lorsque cela semble être nécessaire. Les deux maladies les plus importantes à maîtriser sont les suivantes : Le flétrissement bactérien/la bactériose : 2 Demander les producteurs de décrire les symptômes : l Flétrissement de plantes individuelles alors que d’autres, au sein du même champ, sont saines ; l Flétrissement de tiges individuelles d’une plante alors que d’autres tiges, de la même plante, grandissent normalement ; l Suintement des yeux du tubercule ; l Terre qui colle aux yeux du tubercule ; l Brunissement vasculaire ; l Liquide suintant au niveau de l’anneau vasculaire ; l Pourrissement du tubercule. flétrissement bactérien du tubercule La terre colle aux yeux Début du pourrissement à la base de l’anneau vasculaire Suintement et brunissement de l’anneau vasculaire et finalement Photos : Sylvie Priou 52 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre flétrissement bactérien partiel Le flétrissement commence par l’affaissement de quelques feuilles ou d’une seule branche flétrissement bactérien de toute la plante C’est finalement toute la plante qui se flétrit. La plante voisine peut avoir l’air sain, mais ses tubercules porteront la maladie Photos : Peter Gildemacher module 7 : Maladies et ravageurs I 53 Les viroses : Il est possible que les cultivateurs ne l’identifient pas comme une maladie. 3 Décrire les symptômes : l Les virus ne tuent pas les plantes mais les rendent malades ; l Les plantes produisent moins de tubercules, lesquels sont de plus petites tailles, et parfois malformés ; l Certains virus ne provoquent quasiment pas de symptômes, mais réduisent tout de même le niveau de production de pommes de terre (alors qu’avec d’autres virus, la plante est visiblement très malade) ; l Les symptômes sont très variés, par exemple : „ Un retroussement de la feuille, „ Une mosaïque, „ Un redressement, „ Un nanisme, „ Un froissement et para-froissement, „ Une chlorose, „ Un effet de touffe, „ Autres. 54 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre retroussement de la feuille Les feuilles se retroussent, la plante est plus droite, les feuilles paraissent sèches et sont cassantes mosaïque légère Taches vert clair sur les feuilles. Difficile à voir. Plus facile à voir à l’ombre, avec du papier blanc placé dessous Photos : Peter Gildemacher module 7 : Maladies et ravageurs I 55 mosaïque sévère Taches d’un vert plus clair sur les feuilles Photos : Peter Gildemacher 56 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre redressement Les tiges et les feuilles pointent vers le haut. La plante est souvent plus petite, ainsi que les feuilles qui sont également cassantes Photos : Peter Gildemacher module 7 : Maladies et ravageurs I 57 nanisme Les plantes restent petites, peuvent n’émerger que plus tard et être malformées. La plante peut grandir normalement mais s’arrêter soudainement froissement Les bords de la feuille ne sont pas lisses mais froissés. Il est difficile de percevoir un froissement léger Photos : Peter Gildemacher 58 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre para-froissement Combinaison de froissement et de retroussement de la feuille. Les feuilles se replient vers le haut alors que les côtés sont froissés chlorose Les feuilles jaunissent. Cela commence généralement sur le dessus de la plante, alors que les nervures peuvent rester vertes Photos : Peter Gildemacher module 7 : Maladies et ravageurs I 59 l’effet de touffe Les feuilles sont petites, poussent de manière serrée et forment une touffe symptômes multiples Retroussement de la feuille, redressement de la plante, chlorose, mosaïque et froissement Photos : Peter Gildemacher 60 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 4 Autres maladies : l Les autres maladies seront citées par les producteurs et le formateur les ajoute à la liste initiale. Anecdote Au Kenya, les producteurs, mais aussi les agents de terrain du Ministère de l’Agriculture, étaient surpris d’apprendre que la plupart des plants des champs de producteurs étaient infectés par des viroses. À la fin de la formation sur les viroses, les producteurs disaient : « Au début, nous n’étions pas enthousiastes pour participer à la formation. Nous étions convaincus de tout connaître sur les pommes de terres, parce que nous les avions cultivées toute notre vie, et nos parents avant nous. Maintenant, nous avons compris que la plupart de nos champs contiennent des maladies virales, et lutter contre ces maladies nous permet d’augmenter notre rendement. » Séance 7.2 Exercice portant sur la collecte et la classification des différents symptômes 1 Diviser le groupe en petits groupes de 5 individus. Ces petits groupes sont envoyés dans différentes parties du champ et doivent trouver 5 à 10 plantes porteuses de différentes maladies ; l Passer dans tous les petits groupes et procéder comme suit : l Demander de décrire les symptômes des 5-10 plantes malades identifiées ; l Indiquer d’autres symptômes propres aux plantes existant aux alentours et que le groupe pourrait avoir manqué ; l Indiquer des plantes atteintes de symptômes de virus multiples et demander au groupe de tous les mentionner ; 2 Rassembler tous les petits groupes ainsi que toutes les tiges portant les différents symptômes ; l Faire un exercice de classification des différents symptômes trouvés ; 3 Répondre aux questions. S’assurer que les bonnes questions soulevées dans les petits groupes soient répétées devant tout le groupe et que ce soit la personne qui l’ait initialement posée qui y réponde. !! Conseils à l’usage du formateur : n n Les producteurs présents connaissant déjà bien les symptômes des viroses peuvent assister le formateur au cours de l’exercice ; Des symptômes de viroses sont plus faciles à identifier (par exemple, le retroussement des feuilles) que d’autres (légère mosaïque ou para-froissement). S’assurer que les symptômes plus difficiles à identifier soient également bien expliqués. module 7 : Maladies et ravageurs I 61 Séance 7.3 Théorie sur les viroses suivie d’un exercice de reconnaissance des plantes malades et saines sur le terrain 1 Expliquer que les viroses sont de taille si infime qu’ils ne sont pas visibles à l’œil nu. Cependant, les humains peuvent tomber malades à cause des viroses ; l Les plantes ne peuvent pas guérir si elles sont infectées par les viroses. En revanche, l’être humain peut être soigné ; l Les viroses survivent malheureusement aussi dans les tubercules ; l Les viroses ne tuent pas les plantes mais réduisent leur capacité de production ; l Le métier d’un multiplicateur de semences de pommes de terre consiste à multiplier des semences, sans accumuler de viroses ; l Plusieurs viroses s’attaquent aux pommes de terre. Les plus importantes sont les PVY, PLRV, PVA, PVX et PVM ; l Une plante peut être infectée par plusieurs viroses. Des infections multiples causent plus de dégâts que des infections simples ; l Les PVY et PLRV causent généralement les pires dégâts ; l La sensibilité aux différentes viroses est variable et dépend de la variété ; par conséquent, les symptômes de la même virose peuvent s’exprimer différemment d’une variété à une autre. 2 Demander aux producteurs s’ils savent de quelle façon les viroses sont transmises : l La transmission est différente pour chaque virose ; l Par contact ; l À travers des insectes, le plus couramment des pucerons ; l À travers des tubercules infectés ; 3 Quelles sont les solutions contre l’accumulation d’infections par des viroses ? l L’épuration (sélection négative, arrachage des plantes à priori malades) est la mesure la plus drastique et la plus efficace ; l L’utilisation de semences d’origine saines (achat, sélection positive) ; l La plantation de champs de multiplication loin des champs de pommes de terre de consommation (ce qui est souvent très difficile, voire impossible) ; l Une minimisation de l’entrée dans le champ ; l Une pulvérisation de pesticides contre les vecteurs de viroses, spécifiquement les pucerons ; l Un déclassement des champs marqués par trop d’infection (établie par inspection visuelle et échantillonnage pour des tests en laboratoire). 4 Amener les participants à inspecter un champ de pommes de terre de consommation et, par groupes de 5 personnes, identifier 10 plantes qui devraient être enlevées s’il s’agissait d’un champ de semences ; l Faire compter par paires le nombre de plantes visiblement infectées dans une ligne, et déterminer le nombre total de plantes infectées dans la ligne en question ; l Calculer le taux d’infection visible par ligne ; l Discuter des cas de producteurs de pommes de terre de consommation devant aussi enlever des plantes montrant des symptômes de viroses ; 62 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 5 Inspecter les champs de démonstration par groupes de 5 personnes, et marquer les plantes à priori infectées ; l Pour 10 plantes marquées, amener les groupes à réfléchir au nombre de plantes réellement infectées et décider si elles doivent être enlevées ; l Inviter chaque groupe de 5 à pratiquer l’épuration dans une partie du terrain, et noter le nombre de plantes enlevées. Identification des plantes malades dans le champ par un groupe de participants à la formation Dessin : Frédéric Safari Séance 7.4 Théorie sur la bactériose et démonstration Théorie : 1 Comme son nom l’indique, le flétrissement bactérien est causé par une bactérie (Ralstonia solanacearum). Cette bactérie s’infiltre dans la plante par les racines ; l Elle se multiplie à l’intérieur de la plante et finit par la tuer ; l Les plantes qui ne sont pas sévèrement infectées peuvent toujours produire des tubercules. Ceux-ci contiennent la bactérie et transmettent alors la maladie la saison suivante ; l Une fois infectée, la plante ne peut être guérie ; l La bactérie survit aussi dans le sol et l’eau ; l Les plantes fortement infectées par le flétrissement bactérien peuvent aisément être identifiées dans le champ. La multiplication de la bactérie dans le système vasculaire de la plante bloque le passage de l’eau entre les racines et la partie de la plante située au-dessus du sol. Le germe se flétrit alors par manque d’humidité. Ceci se produit malgré le fait qu’il n’y ait pas de problème d’eau visible chez d’autres plantes et que le sol soit humide ; module 7 : Maladies et ravageurs I 63 l l Le plus gros problème ne réside cependant pas dans les plantes et tubercules qui montrent des symptômes clairs de la maladie, mais plutôt dans ce qu’on appelle l’infection latente ou l’infection sans symptôme : lorsque la maladie est portée silencieusement par le tubercule. La bactérie est présente dans le tubercule qui ne montre cependant aucun signe visible de la maladie. Le nombre de bactéries présentes dans le tubercule de pomme de terre est trop petit pour développer des symptômes décrits ci-dessus ; La présence de l’infection latente ne peut être décelée qu’à l’aide de techniques de détection élaborées en laboratoire. 2 Aborder les mesures à mettre en œuvre contre la maladie. Dix mesures pour gérer la bactériose : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Utiliser des plantes saines ; Utiliser un terrain sain ; Utiliser des outils propres ; Ne pas traverser les terrains infectés ; Effectuer des rotations de culture d’au moins 4 saisons pour la production de semences ; Éliminer les repousses pendant la rotation afin de cesser de « nourrir » la bactérie ; Éviter les écoulements provenant de champs infectés ; Nettoyer les outils et les chaussures ou bottes à l’eau de javel de ménage diluée ; Éliminer les plantes malades ainsi que tous leurs tubercules, les porter en dehors du terrain sans éparpiller de terre (dans un seau ou un sac) et les jeter dans une fosse ; 10 Mélanger deux poignées de cendres ou une poignée de chaux agricole dans la terre du trou laissé par la plante malade. Nettoyer les outils et les chaussures ou bottes à l’eau de javel de ménage diluée 64 Photos : Zacharia Kinyua manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Éliminer les plantes malades ainsi que tous leurs tubercules, les porter en dehors du terrain sans éparpiller de terre (dans un seau ou un sac) Mélanger deux poignées de cendres ou une poignée de chaux agricole dans la terre du trou laissé par la plante malade Photos : Zacharia Kinyua Démonstration : des bactéries se trouvent dans le système vasculaire des plantes infectées par la bactériose, 3 Couper une tige ou même tout une plante flétrie, et regarder si du liquide s’écoule du système vasculaire. Pour montrer les bactéries, faire le test de flux vasculaire : l Matériel requis : „ 1 verre transparent rempli d’eau claire, „ 1 couteau. l Suivre les étapes suivantes (regarder aussi les photos) : „ Couper un morceau de 2 à 3 cm à la base de la tige ; „ Le placer dans l’eau claire et le maintenir à l’aide d’un trombone à papier ; „ S’assurer que la partie supérieure de la tige se trouve vers le haut comme lorsqu’elle faisait partie de la plante ; „ Si le flétrissement de la plante est dû au flétrissement bactérien, des filaments laiteux commenceront à s’écouler du bas de la tige en l’espace de quelques minutes ; „ Après avoir testé 2 ou 3 tiges flétries, aucun flux de liquide constaté signifie que le flétrissement est dû à une toute autre cause. module 7 : Maladies et ravageurs I 65 Test du flux vasculaire Photos : Sylvie Priou Démonstration afin d’expliquer d’autres plantes sont facilement infectées n n n !! 66 Ajouter d’autres tiges malades dans le verre d’eau ; Après 15 minutes, verser l’eau autour d’une plante saine, hors du champ de démonstration. Ajouter de l’eau supplémentaire si le sol n’est pas mouillé (5 litres ou un demi seau minimum). Éviter que l’eau ne s’écoule vers d’autres plants en faisant un creux autour de la plante à infecter avant de verser l’eau infectée. Observer la santé de la plante au cours des semaines qui suivent. Conseils à l’usage du formateur : n Pour le test du flux vasculaire, certains formateurs préfèrent couper tout une plante de pomme de terre à 5 cm du sol et l’insérer à la base dans un verre d’eau (plutôt que de couper un petit morceau de 2-3 centimètres). manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 8 module 8 : Maladies et ravageurs II Quand ? Huit semaines après le semis. À la fin de ce module, les participants devraient être en mesure de : 1 2 3 4 5 Savoir comment éviter les plantes avec viroses et comment y faire face ; Savoir comment éviter les plantes flétries et comment y faire face ; Comprendre comment procéder à l’inspection d’un champ pour identifier les maladies ; Comprendre et savoir quand pratiquer et maîtriser la sélection positive ; Comprendre et savoir quand pratiquer et maîtriser la sélection négative. Messages clés : n n n La sélection positive est une technique recommandée aux producteurs de pommes de terre de consommation dans le but de maintenir la qualité des semences sélectionnées pour l’auto-fournissement ; La sélection négative est une technologie propre aux producteurs de semences de pommes de terre commerciales ; La sélection positive est plus facile à pratiquer que la sélection négative. séance temps nécessaire 8.1 Rappel sur les viroses et la bactériose 30 minutes 8.2 Pratique de la sélection négative ou épuration 30 minutes 8.3 Discussion et pratique de la sélection positive 30 minutes 8.4 Discuter des avantages et inconvénients des sélections positive et négative 30 minutes Temps total nécessaire 2 heures Préparation : pieux pour la sélection positive Séance 8.1 Rappel sur les viroses et la bactériose 1 Demander aux producteurs de se rendre dans un champ de pommes de terre en binômes et d’identifier dans une ligne : l Tous les symptômes des viroses visibles ; l Le nombre de plants présentant des symptômes visibles ; l Le pourcentage de plantes infectées. 2 Demander aux mêmes binômes de lister toutes les mesures qu’un semencier peut prendre contre les viroses et en faire le résumé en plénière. l Demander également au groupe de rappeler ce qu’il faut faire pour lutter contre la bactériose ; l Demander quelles mesures peuvent encore être prises afin de protéger les parcelles de démonstration et discuter de la mise en œuvre. module 8 : Maladies et ravageurs II 67 Séance 8.2 : Pratique de la sélection négative ou épuration 1 Expliquer à nouveau que l’épuration est la pratique la plus fiable pour produire des semences saines ; l Expliquer que l’épuration ne se fait pas une seule et unique fois, mais à plusieurs reprises, et demander pourquoi : „ Des plantes seront infectées au cours de la saison ; „ Les symptômes mettent du temps à devenir visibles ; „ On peut avoir manqué des plantes malades ; „ Les viroses apparaissent plus tôt que la bactériose ; „ Le flétrissement dépend beaucoup de la température et de l’humidité ; l Au cours de l’épuration (plantes infectées aussi bien par la bactériose que par les viroses), il est très important d’éviter tout contact entre plants malades et plants sains. Il faut alors déposer la plante directement dans un sac ou un seau après l’avoir arrachée, et l’amener hors du champ, sans toucher les autres plantes ; l En ce qui concerne les plantes infectées par la bactériose, il est préférable d’arracher la plante, ses racines et le sol autour des racines ; 2 Pratiquer l’épuration des parcelles de semences de pré-base, de base et certifiées par petits groupes de trois personnes. Faire en sorte que le nombre de plants arrachés soit noté. Séance 8.3 : Discussion et pratique de la sélection positive 1 Demander ce qu’est la sélection positive ; l Il s’agit de la sélection de plantes paraissant saines, en tant que plantes mères, pour la saison suivante ; l Des producteurs choisissent-ils cette pratique dans le cadre d’autres cultures ? „ Certains le font pour les patates douces, sans le savoir (ils ne prennent pas les tiges d’une plante non saine) ; „ La sélection positive est aussi pratiquée pour réutiliser des semences de maïs (variétés de type « OPV ») ; l Pourquoi cette pratique n’est-elle pas courante dans la production de pommes de terre ? „ Parce qu’elle n’est plus possible au moment de la récolte ; l Quel est le meilleur moment pour la faire ? „ Juste avant ou après la floraison. Sachant qu’il faut faire une deuxième observation plus tard pour identifier une éventuelle bactériose ; l De quels matériaux a-t-on besoin pour la sélection positive ? „ Rien, sinon quelque chose permettant de marquer les plantes qui semblent saines ; „ Il faut aussi un outil permettant d’identifier les plantes saines ; 2 De quelle façon peut-on reconnaitre une plante saine ? l Elle est grande ; l Il n’y a pas de symptômes visibles de maladies ; l Elle n’offre pas beaucoup de grosses tiges ; l Sa couleur est vert foncé ; 3 Diviser la parcelle de semences paysannes en deux ; l Expliquer qu’un côté donnera des semences par sélection positive, et que l’autre côté est un témoin donnant des semences par pratique paysanne (sélection des petits tubercules après la récolte) ; 68 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre l Ces deux types de semences seront plantés pour essai la saison suivante, dans le but de les comparer. Producteurs pratiquant la sélection positive au Kenya Photo : Peter Gildemacher module 8 : Maladies et ravageurs II 69 Séance 8.4 : Discuter des avantages et inconvénients des sélections positive et négative 1 Demander aux producteurs d’échanger en binômes ou par groupe de trois au sujet des avantages et inconvénients de la sélection positive : Les avantages : l Facile, l Non-destructive, l Moins chère, l Possible dans des champs dégénérés, l Bonne pour les variétés informelles, pour lesquelles les semences de base ne sont pas disponibles, l Possible, même s’il n’y a aucun accès aux semences de base. Les inconvénients : l N’est pas optimale, une partie des plantes restant malades, l N’est plus possible en présence de trop de bactériose, l Ne donne lieu à presque aucune multiplication de semences, parce qu’il est difficile de marquer plus de 10% des plantes, l Si le champ est homogène et bon, il faut en théorie marquer presque toutes les plantes. 2 Demander aux producteurs d’échanger en binômes ou par groupe de trois au sujet des avantages et inconvénients de la sélection négative : Les avantages : l Les sources de maladies sont éliminées, l Elle est possible dans des champs de très bonne qualité, l Elle permet de réellement multiplier des semences. Les inconvénients : l Elle n’est pas possible sans source fiable de semences de base, ce qui s’avère donc difficile, l Elle est destructive, les plants infectés par les viroses pouvant apporter de la nourriture malsaine, l Elle est difficile à faire correctement, car il faut reconnaître toutes les maladies (ce qui est difficile pour les viroses). 3 Faire échanger en deux groupes au sujet de la technique qui convient à tel ou tel type de producteur : l La sélection négative est optimale pour les multiplicateurs commerciaux nécessitant un accès fiable aux semences de base ; l La sélection positive est adaptée aux producteurs de pommes de terre de consommation ; l La combinaison des deux pratiques est adaptée aux multiplicateurs de semences n’ayant pas accès aux semences de base. 70 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 9 module 9 : Défanage Quand ? Une à deux semaines avant la récolte, au moment où les tubercules ont la taille souhaitée. À la fin de ce module, les participants devraient : 1 2 3 4 Comprendre pourquoi et quand faire le défanage ; Savoir comment faire le défanage ; Avoir pratiqué le défanage ; Avoir compris les différentes options qui seront testées pour le stockage des semences de pommes de terre. Messages clés : n n n Un multiplicateur de semences ne maximise pas le rendement, sinon la quantité de tubercules ayant la taille convenable pour les semences ; Afin d’éviter que les tubercules ne grossissent trop, il est important de procéder au défanage au moment opportun ; La récolte est faite seulement deux semaines après le défanage, assurant que la peau des tubercules est devenue bien dure. séance temps nécessaire 9.1 Débattre et pratiquer le défanage 45 minutes 9.2 Planifier la récolte 15 minutes Temps total nécessaire 1 heure Séance 9.1 : Débattre et pratiquer le défanage Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux producteurs de lister au moins quatre raisons de faire le défanage : l Arrêter la croissance des semences, afin d’éviter qu’elles deviennent trop grosses ; l S’assurer que les tubercules prennent une peau dure, ce qui permet une meilleure conservation ; l Éviter que des viroses soient transportées au dernier moment dans les tubercules ; l Le défanage accélère la maturité physiologique des tubercules. 2 Comment savoir qu’il est temps de pratiquer le défanage ? l Récolter un petit échantillon de 5 à 10 plantes. Si en moyenne deux tubercules par plante ont dépassé une taille de 45 mm, il est temps de procéder au défanage. 3 Comment faire le défanage ? l Ne pas couper les tiges avec une machette. Pour quelle raison ? Avec la machette, des viroses peuvent être transmises d’une plante à l’autre ; l Utiliser un produit chimique (produit en Europe, il peut être utile sur de grandes surfaces) ; l Faire le défanage à la main ; module 9 : Défanage 71 l On conseille de mettre les deux pieds de chaque côté de la plante et de tirer les tiges. De cette façon, les tiges sont arrachées au niveau des tubercules, et aucune maladie ne peut plus entrer. 4 Demander à un volontaire de mimer le geste, et aux autres participants de commenter la scène. Être attentif au fait que les pieds doivent être placés directement à côté des tiges, afin d’éviter que les tubercules sortent du sol ; 5 Procéder au défanage dans les parcelles de démonstration, dans la mesure où la taille souhaitée est atteinte. Des pommes de terre récoltées précocement n’ont pas une peau assez dure pour permettre une longue conservation. Photo : www.yara.us Le défanage des plantes de pommes de terre Dessin : Frédéric Safari Séance 9.2 : Planifier la récolte Les étapes suggérées au formateur : 1 Discuter des préparatifs nécessaires à la récolte, qui peut être faite deux semaines après le défanage. l Qui organise les sacs ? l Qui amène une balance pour peser le rendement des différentes parcelles ? l Où la récolte sera-t-elle stockée ? 2 Quel genre de sacs doit-on choisir pour les semences ? l On privilégiera des sacs neufs (ce qui est optimal). !! 72 Conseils à l’usage du formateur : L’endroit réservé au stockage des semences doit pouvoir être bien surveillé et facilement accessible : un essai de stockage sera mis en place pour que les producteurs se réunissent à trois reprises. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 10 module 10 : Récolte et stockage Quand ? Une à deux semaines après le défanage À la fin de ce module, les participants devraient être en mesure de : 1 2 3 4 Comprendre et maîtriser les technologies de récolte ; Savoir de quelle façon la sélection positive s’applique à la récolte ; Comprendre l’intérêt du triage et l’avoir pratiqué ; Comprendre les conditions requises pour le stockage des semences et connaître les options possibles ; 5 Comprendre la dormance et son rôle, ainsi que les techniques pour forcer la germination (stopper la dormance) ; 6 Maîtriser et comprendre les aspects post-récolte, le sujet de l’inspection des semences, la certification ainsi que le rôle du système de contrôle interne ; 7 Discuter de l’essai de stockage. Messages clés : n n Pendant la récolte, il faut tout faire pour éviter de blesser les tubercules ; L’essence de la planification de l’entreprise de semences de pommes de terre est d’assurer que des semences germinées seront disponibles au moment où les clients voudront en acheter. La gestion du stockage des semences est alors une composante importante. séance temps nécessaire 10.1 La technologie de récolte 10 minutes 10.2 Discuter et pratiquer la récolte sur la parcelle correspondant à la sélection positive 20 minutes 10.3 Récolter sur les autres parcelles 30 minutes 10.4 Discuter et pratiquer le triage et le curage 30 minutes 10.5 Les meilleures conditions de stockage des semences de pommes de terre 30 minutes 10.6 La dormance et les diverses méthodes qui forcent la germination 30 minutes 10.7 Le contrôle de qualité des semences de pommes de terre post-récolte 30 minutes 10.8 Discussion relative à l’essai de stockage 30 minutes Temps total nécessaire 3 heures 30 minutes Séance 10.1 : La technologie de récolte Les étapes suggérées au formateur : 1 Quels sont les points importants à respecter au cours de la récolte ? l Éviter de blesser des tubercules ; l Utiliser des outils nettoyés. module 10 : Récolte et stockage 73 l l Une houe fourchue endommage moins qu’une houe ordinaire. La houe pouvant être empoignée au-dessus de la plante pour la lever ; Quelles sont les stratégies des producteurs afin d’éviter les dommages ? Peut-on envisager une main d’œuvre supplémentaire pour la récolte ? 2 Utiliser des outils bien nettoyés dans le but d’éviter la transmission de maladies provenant d’autres champs ; l De quelle manière nettoyer les outils ? Les outils peuvent être nettoyés : „ Avec de l’eau, et être séchés, „ Avec du savon ou de la cendre (ce qui est une meilleure solution), „ Avec des braises ou dans le feu. l Il est conseillé au semencier professionnel évoluant dans une zone envahie par la bactériose de nettoyer bottes et outils avec de l’eau de javel diluée. Anecdote Au Kenya, la bactériose est un problème sérieux, comme partout ailleurs en Afrique de L’Est, dans les zones de production de pommes de terre. Dans le district de Bomet, la situation était encore plus alarmante que dans certains autres districts. Sur place, pour récolter les champs, un groupe de producteurs avait pour habitude de passer de champ en champ. On suppose que c’est cela qui permettait à la bactérie de se transmettre d’un champ à l’autre, par la terre qui collait aux bottes et aux outils utilisés au cours de la récolte. Il faut donc impérativement nettoyer les bottes et les outils entre les différents champs, et particulièrement entre les champs de semences. Séance 10.2 : Discuter et pratiquer la récolte sur la parcelle correspondant à la sélection positive Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux participants à qui s’adresse la sélection positive en tant que technologie appropriée : l Aux producteurs de pommes de terre de consommation ; l Aux producteurs de semences n’ayant aucune opportunité de remplacement régulier de leurs semences de départ par des semences de source de qualité contrôlée. Ils peuvent procéder à une sélection positive dans leurs meilleurs champs et, au cours de la première génération, procéder à une sélection négative très rigoureuse. 2 Expliquer que le processus de sélection positive se poursuit au moment de la récolte, et que les plantes marquées seront récoltées une à une. 3 Montrer des photos des symptômes viraux et du flétrissement bactérien dans le tubercule. 4 Demander de quels critères les producteurs de semences peuvent tenir compte pour l’élimination d’une plante. 74 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre l Quelques suggestions : „ Le faible nombre de tubercules (laisser le groupe décider du nombre minimum à considérer) ; „ Un tubercule malformé au milieu des autres ; „ Des tubercules de petite taille ; „ Un tubercule qui suinte ; „ De la terre qui colle aux yeux de l’un des tubercules. 5 Récolte de la parcelle dite de « sélection positive » l Récolte individuelle des plantes marquées et sélection des bons tubercules „ Récolter individuellement toutes les plantes marquées et laisser les tubercules près des plantes ; „ Vérifier 10 à 20 plantes, discuter et décider avec tout le groupe si elles conviennent. Rassembler ensuite les tubercules des plantes convenables ; „ Demander aux participants travaillant en binômes de sélectionner des plantes acceptables parmi les plantes marquées restantes ; „ Compter et peser le nombre total de tubercules acceptés, et les noter. 6 Récolte des parcelles dites de « pratiques ordinaires » l Récolter la moitié réservée comme source de semences de « pratique ordinaire » ; l Sélectionner les tubercules parmi la récolte, en utilisant la pratique ordinaire de sélection des tubercules de taille correcte ; l Compter et peser les semences sélectionnées, et les noter. !! Conseils à l’usage du formateur : La prise de données doit être suivie de très près. Bien se préparer, et bien réfléchir à l’ordre à respecter en matière de collecte de données. Prendre les données en binôme (le formateur et le secrétaire du groupe). S’assurer ainsi qu’il y aura deux copies des données. Séance 10.3 : Récolter sur les autres parcelles Les étapes suggérées au formateur : 1 Répartir les producteurs entre les différentes parcelles, et les faire récolter ; 2 S’assurer que les récoltes des différentes parcelles ne seront pas mélangées ; 3 Peser les récoltes des différentes parcelles. !! Conseils à l’usage du formateur : La prise de données doit être suivie de très près. Bien se préparer, et bien réfléchir à l’ordre à respecter en matière de collecte de données. Prendre les données en binôme (le formateur et le secrétaire du groupe). S’assurer ainsi qu’il y aura deux copies des données. module 10 : Récolte et stockage 75 Séance 10.4 : Discuter et pratiquer le triage et le curage Les étapes suggérées au formateur : 1 Triage l Demander au groupe de quelle manière les producteurs pratiquent le triage de la récolte. Comment font-ils la différence entre semences et pommes de terre de consommation ? l Demander pourquoi un bon triage est important : „ Il diminue les pertes en stockage ; „ Il assure que les tubercules endommagés ne soient pas mélangés au stock, mais consommés. „ Il assure que les tubercules donnant des signes de maladies (tubercules malformés, tubercules présentant des symptômes de bactériose) ne soient pas mélangés au stock ; l Quels sont les symptômes de bactériose sur les tubercules ? „ Terre collant aux yeux des tubercules ; „ Limon sortant des yeux des tubercules ; „ Suintement au niveau du système vasculaire des tubercules, s’il est coupé en deux ; l Quels sont les symptômes des viroses sur les tubercules ? „ Des fissures dans les tubercules ; „ Des malformations des tubercules ; l Discuter avec les producteurs de la taille minimum/taille maximum qu’ils souhaitent considérer pour garder les semences (25 mm au minimum et 90 cm au maximum représentant les bonnes valeurs de référence) ; l Demander aux producteurs quelle taille de semences ils préfèrent acheter et pourquoi ; l Expliquer qu’un bon semencier trie et vend différentes classes de semences par taille, à des prix différents ; l Les petits tubercules sont vendus plus chers car ils donnent plus de plantes par kilo, contrairement aux tubercules plus gros, qui donnent moins de plantes par kg de semences ; l Les très petits tubercules donnent beaucoup de kilogrammes de plantes. Néanmoins, les plantes ne seront pas très robustes et nécessiteront plus de soins au début. 2 Curage l Les producteurs ont-ils l’habitude de mettre les semences en stock directement après la récolte ? l Expliquer qu’il est bon, après le triage, de laisser les tubercules une semaine dans des conditions un peu humide afin de les aider à guérir des éventuelles petites blessures. Il est possible de placer les tubercules en piles peu élevées, couverts d’une bâche, avant de les mettre en stock ; l Si les producteurs n’ont pas l’opportunité de le faire, il faut bien surveiller l’évolution des tubercules au début du stockage. flétrissement bactérien du tubercule La terre colle aux yeux Suintement et brunissement de l’anneau vasculaire et finalement Début du pourrissement à la base de l’anneau vasculaire Photos : Sylvie Priou 76 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Séance 10.5 : Les meilleures conditions de stockage des semences de pommes de terre Les étapes suggérées au formateur : 1 Stockage l Demander aux producteurs de quelle manière ils stockent leurs semences : „ Quelles sont les bonnes conditions pour le stockage des semences ? „ Dans l’obscurité ou la lumière ? Pour quelle raison ? „ Les semences sont-elles stockées en tas ou dispersées ? l Il est conseillé de garder les semences sous une lumière diffuse, sur des étagères, de sorte que tous les tubercules reçoivent de la lumière de tous côtés. Sur l’étagère, il ne faut donc pas avoir plus de 3 ou 4 hauteurs de semences, afin que tous les tubercules reçoivent de la lumière ; l La lumière provenant de tous côtés provoque le développement de pousses au niveau de plusieurs yeux, des pousses courtes et fermes qui ne se cassent pas facilement au cours des phases de transport et de plantation ; l À l’inverse, dans l’obscurité, les tubercules ont tendance à développer peu ou souvent une seule pousse. Une pousse unique germée donne une seule tige, ce qui influence beaucoup le rendement ; 2 Des tubercules stockés ayant seulement développé une pousse doivent être enlevés. Cela provoque la germination des autres yeux. l Même au cours de la phase de stockage, des viroses peuvent être transmises d’un tubercule à l’autre par des insectes. Les premières générations (souches, semences de pré-base) sont certainement mieux stockées, dans des conditions de bonne protection contre les insectes. 3 Potato Tuber Moth (Teigne de Pomme de Terre) l Les producteurs connaissent-ils le PTM (Teigne de Pomme de Terre) ? Montrer des photos et demander si le phénomène est répandu dans la région. Il s’agit d’un insecte (moth) qui pond des œufs dans les semences de pommes de terre, De petits vers prennent alors vie et mangent les tubercules. Pour lutter contre les PTM, il est bon d’avoir un grillage contre les insectes autour de l’aire de stockage, particulièrement sur les premières générations ; l Mélanger une poudre constituée de feuilles de pyrèthre, Lantanier ou thé de Gambie (Lantana camara), ou Eucalyptus qui aide à repousser les PTM ; l Il existe aussi des produits chimiques en poudre pouvant être mélangés aux semences stockées afin de les protéger contre les PTM (le Diazinon, par exemple). 4 Solutions pratiques pour le stockage des semences de pommes de terre l Montrer des photos de solutions offertes pour le stockage des semences de pommes de terre dans une lumière diffuse, et échanger au sujet des conditions essentielles à respecter ; l Il n’existe pas d’option unique, mais les conditions suivantes sont importantes : „ Une bonne aération, „ Une humidité basse, „ Une lumière diffuse, „ Une température basse, surtout dans le cas d’une longue période de stockage souhaitée, „ L’opportunité d’accéder et de contrôler facilement la condition des semences, „ L’accès facile pour la vente en petites quantités aux clients de proximité. module 10 : Récolte et stockage 77 5 Échanger avec les participants au sujet des conditions idéales de stockage dans leur exploitation. Un magasin de stockage avec une lumière diffuse au Kenya Un magasin de stockage avec une lumière diffuse en Éthiopie Des semences bien germinées grâce à une lumière diffuse (à gauche) ; dans l’obscurité (au centre) ; et des semences présentant un seul germe (à droite) L'intérieur d'un magasin de stockage avec lumière diffuse en Ouganda Des plantes à une seule tige (résultat de semences à germe unique) Photo : Peter Gildemacher Teigne de pomme de terre Chenilles de la teigne de pomme de terre Dégâts sur les tubercules causés par des chenilles de la teigne de pomme de terre Photo : www.cipotato.org 78 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Séance 10.6 : La dormance et les diverses méthodes qui forcent la germination Les étapes suggérées au formateur : 1 Que peuvent dire les participants au sujet de la dormance des tubercules ? l Elle varie en fonction de la variété ; l La semence est à un stade inactif ; l La pomme de terre provient originairement des montagnes du Pérou et de la Bolivie. Dans ces contrées, une seule période froide s’impose entre les saisons. Dans ce contexte climatique, un stade de dormance est favorable pour survivre à la période d’hiver ; l Un grand nombre de variétés est sélectionné pour s’adapter aux conditions européennes, lesquelles requièrent une période de dormance ; l La dormance augmente aussi la période au cours de laquelle les pommes de terre de consommation peuvent être stockées ; l Il s’agit pour les producteurs de semences d’une complication dans la mesure où les clients ne veulent que des semences bien germées au bon moment ; 2 Un semencier de pomme de terre doit maîtriser un seul art : celui de planifier la production pour assurer des semences bien germées au bon moment pour chacune des variétés souhaitées ; l Les participants peuvent partager des expériences personnelles malheureuses en matière de timing de germination ; 3 De quelle manière les producteurs stimulent-ils la germination des semences ? l Options : „ Mettre en tas et couvrir ; „ Mettre en sac de nylon ; „ Mettre dans une fosse et couvrir ; „ Amener dans un endroit chaud (cuisine, sous le toit d’une maison) ; „ Utiliser de l’acide gibbérellique ; l Lorsqu’il s’agit de grandes quantités, la tâche s’avère difficile : „ La meilleure méthode est d’attendre la germination naturelle ; „ Placer les semences dans une fosse deux semaines durant donne de bons résultats pour des variétés ayant une dormance moyenne ; „ Une amélioration de la méthodologie de la fosse consiste à construire un bac en bois avec une couverture, et de l’isoler par le biais de sacs de nylon et de paille ; „ La combinaison d’une fosse ou d’un bac de germination et d’acide gibbérellique donne des résultats satisfaisants, même avec des variétés dont la dormance est longue ; l Ce sont finalement les producteurs de semences individuelles qui doivent développer la méthode qui leur convient ; l Les producteurs feront leurs premiers pas au cours de la formation, par le biais d’un essai sur les méthodologies de stockage de semences de pomme de terre (séance finale de la journée). module 10 : Récolte et stockage 79 Séance 10.7 Le contrôle de qualité des semences de pommes de terre post-récolte Les étapes suggérées au formateur : 1 Expliquer que l’inspection et le contrôle de qualité se n’arrêtent pas après la récolte ; l Faire un rappel des étapes de contrôle survenant au cours du stockage ; l Différencier le contrôle individuel effectué par le producteur de semences, le contrôle de qualité interne dans le cas d’une production en association, et le contrôle formel mené par l’inspecteur ; 2 Expliquer que le contrôle individuel se concentre sur l’observation des tubercules qui pourrissent, l’observation des dégâts causés par les chenilles de teigne de pomme de terre et la germination des tubercules. !! Conseils à l’usage du formateur : Bien s’informer sur la procédure du contrôle de qualité survenant au moment du stockage. S’interroger sur une possible visite d’inspection pendant le stockage. Séance 10.8 Discussion relative à l’essai de stockage Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux producteurs de choisir deux variétés qu’ils souhaitent essayer ; l Si les semences ne sont pas disponibles pour les essais de production, leur demander de quelle manière ils peuvent les obtenir ; 2 Les méthodes suggérées pour mener le test sont les suivantes : „ En fosse, avec une couverture ; „ Dans un endroit obscur ; „ Sous une lumière diffuse ; „ D’après un traitement proposé par les producteurs. l Si cela est possible, ajouter un traitement à l’acide gibberéllique (GA3, 30 ml/l) sur les semences. Les pulvériser avec la solution jusqu’à ce qu’elles soient bien mouillées, laisser sécher et répéter le traitement. Mettre les tubercules sous une lumière diffuse ; l Chaque traitement nécessite au moins 250 tubercules ; l L’essai est fait une seule fois ; 3 Aborder le sujet des préparatifs nécessaires à la mise en œuvre de l’essai, la semaine suivante. !! 80 Conseils à l’usage du formateur : Il est préférable d’appliquer l’acide gibbérellique par pulvérisations répétées, plutôt que par le biais d’une immersion dans une solution. Cette dernière pratique est risquée si l’on craint une transmission de la bactériose. Il faut connaitre les dosages ainsi que les modes d’application. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 11 module 11 : Évaluation économique et installation de l’essai de stockage Quand ? Une semaine après la récolte À la fin de ce module, les participants devraient : 1 2 3 4 5 Comprendre les différents traitements de l’essai ; Avoir préparé l’essai (toutes les installations nécessaires) ; Observer l’essai décidé et planifié ; Savoir comment faire l’analyse coût/bénéfice de la production de semences ; Décider du support nécessaire utilisé au cours de la saison suivante. Messages clés : n À la fin de ce module, il faut connaître précisément l’investissement et les revenus afin d’identifier le poste qui a permis de réaliser un profit satisfaisant. séance temps nécessaire 11.1 Rappel sur la théorie de stockage et mise en œuvre de l’essai de stockage des semences 60 minutes 11.2 Identification des observations relatives à l’essai de stockage et planification 60 minutes 11.3 Pratique de l’analyse des coûts et bénéfices suivant les données du champ de démonstration 90 minutes Temps total nécessaire 3 heures 30 minutes Séance 11.1 : Rappel sur la théorie de stockage et mise en œuvre de l’essai de stockage des semences Les étapes suggérées au formateur : 1 Demander aux participants de se rappeler des différentes options permettant de forcer la germination/stopper la dormance ; 2 Demander aux participants de lister les traitements choisis pour l’essai ; 3 S’assurer que les préparatifs nécessaires soient prêts pour la mise en œuvre de l’essai ; 4 Installer l’essai pour la mise en stockage des 250 tubercules par traitement. Séance 11.2 : Identification des observations relatives à l’essai de stockage et planification Les étapes suggérées au formateur : 1 Lister les observations nécessaires. module 11 : Évaluation économique et installation de l’essai de stockage 81 l l Proposition : „ Compter les germes par tubercule après trois et six semaines (échantillon de 20 tubercules) ; „ Mesurer la longueur des germes (échantillon de 10 tubercules parmi les 20 précédemment cités, et les 4 germes les plus longs par tubercule choisi) ; „ Apprécier la grosseur des 4 germes, si leur longueur dépasse 1 cm (très mince, mince, moyen, gros, très gros) ; Planifier les observations. Séance 11.3 : Pratique de l’analyse des coûts et bénéfices suivant les données du champ de démonstration Les étapes suggérées au formateur : 1 Expliquer que la partie la plus importante de la formation touche à sa fin, avec l’analyse économique de la production de semences ; l Demander qui parmi les participants tient une comptabilité précise quant aux investissements et bénéfices pour sa production. Si peu de participants répondent positivement, demander pourquoi ; l Les interroger sur leur objectif de production. Veulent-ils tuer le temps ? Faire du sport ? Ou veulent-ils gagner de l’argent ? Est-il possible de prendre de bonnes décisions sans disposer de données précises en matière de coûts et de bénéfices ? 2 Diviser le groupe en quatre pour l’exercice, mais faire en sorte que chaque groupe compte une personne ayant de bonnes notions de calcul ; l Utiliser les données collectées au cours de la saison. Si nécessaire, compléter grâce à des estimations fournies par les producteurs pour calculer les coûts de production des trois parcelles : „ Semences certifiées ; „ Semences de la sélection positive ; „ Semences ordinaires (tout-venant) ; l Utiliser les rendements obtenus lors des essais pour renseigner les cellules propres aux bénéfices, et ce pour chacun des traitements ; l Comparer les rendements nets (retour sur investissement), les rendements sur investissement et les rendements de la main d’œuvre familiale, pour les trois parcelles ; 3 Interroger les participants sur la manière dont les rendements nets, les rendements sur investissement et les rendements de la main d’œuvre familiale peuvent être augmentés. !! 82 Conseils à l’usage du formateur : Cet exercice s’avère difficile pour la plupart des producteurs, et probablement même pour le formateur. Faire en sorte que le calcul ait déjà été fait. Si les producteurs n’arrivent pas à le faire, le faire avec eux. S’assurer que suffisamment de formulaires ont été photocopiés (un minimum de 20). Amener une calculatrice, et demander à quelques participants d’en amener une également. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre objet date main d'œuvre familiale (/jour) main d'œuvre employée (/jour) unité coût / unité quantité Labour 1 Labour 2 Semis Sarclage 1 Sarclage 2 / buttage 1 Sarclage 3 / buttage 2 Inspection régulière / sélection négative Défanage Récolte et triage Stockage / inspection régulière Emballage Commercialisation Autres 1 Autres 2 Autres 3 Total (homme-jour) Coûts main d'œuvre employée par jour Total main d'œuvre (coût) objet coût total Semences Engrais chimique Fumure Fongicides Insecticides Coûts d'inspection Sacs Autres 1 Autres 2 Autres 3 Total matériaux (coût) module 11 : Évaluation économique et installation de l’essai de stockage 83 résumé coûts – bénéfices 1 Homme-jour familial (/jour) 2 Coûts main d'œuvre employée (Montant) 3 Coûts matériaux (Montant) 4 Coûts total (2+3) 5 Kg récoltés 6 Prix par kg 7 Bénéfice brut (5*6) 8 Bénéfice net (7-4) 9 Rendement sur investissement (8/4) a.par parcelle b.par ha (a / taille parcelle * 10,000) 10 Rendement par jour de main d’œuvre familiale (8/1) 84 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre 12 module 12 : Évaluation de l’essai de stockage et de la formation, planification des actions futures Quand ? Six semaines après l’installation de l’essai de stockage À la fin de ce module, les participants devraient : 1 Connaître les avantages et inconvénients des différentes technologies de stockage de semences ; 2 Comprendre que la formation était la première étape de l’apprentissage, la pratique étant le sésame pour devenir multiplicateur commercial ; 3 Avoir discuté des ambitions futures du groupe ; 4 Avoir planifié la production autonome des semences de pommes de terre ; 5 Avoir discuté des options, contraintes et opportunités de la promotion et de la commercialisation ; 6 Avoir évalué le programme de formation ainsi que le formateur. Messages clés : n n n Les semences de pommes de terre sont stockées sous une lumière diffuse afin d’obtenir des germes fermes et vigoureux ; Le stockage des semences est une partie importante du métier de producteur de semences de pommes de terre ; La formation était la première étape de l’apprentissage, et la pratique est indispensable pour devenir un multiplicateur commercial. séance temps nécessaire 12.1 Collecte des données et analyse des résultats des différentes méthodologies de stockage de semences 60 minutes 12.2 Planification de la production de semences pour la saison suivante 60 minutes 12.3 Évaluation du programme de formation et du formateur 30 minutes Temps total nécessaire 2 heures 30 minutes Séance 12.1 : Collecte des données et analyse des résultats des différentes méthodologies de stockage de semences Les étapes suggérées au formateur : 1 Collecter les données de l’essai de stockage avec les producteurs ; l Calculer le nombre moyen, la longueur et la grosseur moyenne par traitement, et échanger au sujet des résultats ; l Déterminer pour chacun des producteurs la méthode qui convient le mieux ; l En donner les raisons ; module 11 : Évaluation de l’essai de stockage et de la formation, planification des actions futures 85 2 Expliquer à nouveau que le secret d’un bon semencier est la maîtrise de la germination au bon moment, grâce à la planification de la production. Stopper la dormance n’est pas une solution en soi, même si elle représente une aide dans la planification. La meilleure semence est germinée naturellement, grâce à une lumière diffuse. !! Conseils à l’usage du formateur : Avoir une fiche de collecte des données. Séance 12.2 Planification de la production de semences pour la saison suivante Les étapes suggérées au formateur : 1 Discuter des étapes les plus difficiles de la production et de la certification, des contraintes et opportunités additionnelles pour la commercialisation ; 2 Discuter des ambitions à long terme du groupe : „ Produire des semences de pommes de terre en association ? „ Produire des semences de pommes de terre individuellement ? „ Trouver un terrain disponible ? l Demander au groupe quelles sont ses idées pour la saison suivante ? l Demander aux participants s’ils souhaitent démarrer la production de semences de pommes de terre commerciales ? l Demander aux participants s’ils souhaitent continuer à procéder à des essais ensemble, ou s’ils préfèrent se concentrer sur la production commerciale ? 3 Les amener à comparer la performance des semences certifiées et celle des semences de la sélection positive faite dans la parcelle de semences des paysans ; l Demander aux participants s’ils veulent continuer l’expérimentation. Dans ce cas, il faut discuter des préparatifs nécessaires ; 4 Expliquer que l’aide au suivi ne sera pas aussi soutenue que ça l’était au cours de la formation. La continuité mais également les investissements nécessaires sont de la responsabilité des producteurs. !! 86 Conseils à l’issu du formateur : Être clair quant au niveau de support que le groupe obtiendra après la formation. Il est bien d’insister sur le fait qu’il s’agit d’une entreprise commerciale. Il est nécessaire d’investir pour obtenir un profit. Les producteurs ne bénéficieront plus de support financier ou matériel, seulement d’un suivi et d’une assistance technique légers. manuel : La multiplication des semences de pommes de terre Séance 12.3 : Évaluation du programme de formation et du formateur Les étapes suggérées au formateur : 1 Procéder à l’évaluation de la formation par les producteurs : l Distribuer à chaque participant 8 petites noix de cajou ou haricots afin qu’ils puissent voter ; l Préparer 4 papiers sur lesquels sont dessinés des visages expressifs représentant 4 catégories de satisfaction (Illustration 49) ; l Poser une question d’évaluation et demander aux participants de déposer une noix de cajou/un haricot devant le visage expressif qui représente le mieux leur satisfaction individuelle. Noter le nombre de noix de cajou/haricots obtenus par catégorie, et faire de même avec les questions suivantes ; 2 Discuter avec les participants de chacune des questions. Demander de lister au minimum un élément qu’ils ont apprécié, et de faire au minimum deux suggestions par question dans le but d’améliorer la formation. !! Conseils donnés au formateur : Expliquer que les producteurs doivent être honnêtes dans l’évaluation de la formation. Une démarche importante pour améliorer le programme de formation dans le futur. Tableau : Formulaire d’évaluation question mauvais passable bon excellent Contenu technique de la formation Exercices pratiques de la formation Méthode de la formation Nombre de modules Durée des modules Qualité de l’animation Qualité du matériel de support Motivation / performance des participants module 11 : Évaluation de l’essai de stockage et de la formation, planification des actions futures 87 88 manuel : La multiplication des semences de pommes de terre manuel La multiplication des semences de pommes de terre guide de formation Ce manuel est un des outputs du projet CATALIST-2 de l’IFDC. CATALIST-2 continue de promouvoir le développement des pôles d’agro-industrie, l’intégration des marchés et l’intensification agricole. Les objectifs du projet sont d’améliorer les moyens de subsistance des petits agriculteurs et des autres parties prenantes dans la chaîne de valeur agricole. En plus, le projet vise à promouvoir les liens commerciaux et les affaires régionales, en se concentrant sur les pôles d’agro-industrie efficaces, les produits à forte demande, les réseaux existants d’agro-détaillants et d’infrastructures. Enfin CATALIST-2 voudrait promouvoir la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs (le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo). Un des résultats clés du CATALIST-2 est le développement des manuels de formation, l’organisation des formations pour les formateurs, et les formations pour les milles d’agriculteurs, sur les sujets suivants : n La Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols, n La Production de Semence de Haricot, n La Production de Semence de Riz, n La Production de Semence de Pomme de Terre, n L’Entrepreneuriat Semencier, n Le Calcul des Coûts de Production, n L’Analyse Coûts-Bénéfices de la Ferme. Afin de faciliter la formation, CATALIST-2 a développé une série des manuels de formation et des guides pour les agriculteurs. Ce manuel-ci s’agit la production de semence de pomme de terre. This manual is one of the outputs of the CATALIST-2 project of the International Fertilizer Development Center (IFDC). CATALIST-2 builds on the successes of the CATALIST project. It continues to promote agribusiness cluster development, market integration and agricultural intensification. Its project goals are to improve the livelihoods of smallholder farmers and others in the agricultural value chain and promote regional trade and business linkages, which will support regional peace and stability. The CATALIST-2 project objective is to significantly improve food security in Central Africa’s Great Lakes Region (Rwanda, Burundi and Democratic Republic of Congo) by focusing on effective agribusiness clusters, high-demand commodities, existing agro-dealer networks and infrastructure. One of the key outputs of CATALIST-2 is the development of training manuals, training of trainers and training of thousands of farmers, on the following subjects: n Integrated Soil Fertility Management, n Bean Seed Production, n Rice Seed Production, n Seed Potato Production, n Seed Entrepreneurship, n Production Cost Calculation, and finally n Farm Cost Benefit Analysis. In order to facilitate these trainings, CATALIST-2 has developed a series of training manuals and guides. The training manual on potato production is in front of you.