A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
UNIVERSITE MENTOURI-CONSTANTINE
Faculté des Sciences de la Terre, de la Géographie et de l’Aménagement du Territoire.
DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME
COURS :
URBANISME ET ENVIRONNEMENT
DE L’HYGIENISME AU DEVELOPPEMNT DURABLE
COURS DESTINES AUX ETUDIANTS EN POST-GRADUATION
Elaboré par :
Abdelouahab BOUCHAREB
Maitre de conférences.
Année universitaire : 2006/2007
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A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
COURS N°1 :
Hygiénisme, premier souci environnemental du XIXe S.
La ville dans sa forme ancienne ou future restera le creuset et le symbole de la civilisation.
Est-il utile de rappeler que cette dernière, en tant que matérialité, n’est pas considérée
unanimement comme œuvre « positive » ?
La ville « idéale » se veut toujours comme matérialisation de la cité idéale. Construction
sociale et politique, cette dernière s’entoure de normes juridiques pour assurer son harmonie,
son équilibre et surtout sa durabilité. C’est en puisant dans ce principe, que les penseurs
réussissent de passer allègrement de l’utopie littéraire à la conception des villes idéales. Cette
transposition dans le monde sensible d’un imaginaire « rhétorique », ne peut aboutir qu’à une
autre utopie….N’oublions pas que des « projets » utopiques de naguère sont aujourd’hui
réalité. Comme quoi, l’utopie est l’ultime exercice théorique pour se diriger non seulement
vers l’idéale, mais aussi vers le réel.1
Les villes idéales ne sont sorties de l’imaginaire que sous l’effet conjugué de crises sociales et
des avatars de l’industrialisation. Cependant même si elles se voulaient idéales, elles n’ont
rien d’édéniques. Heureusement…..
Car, la mauvaise évaluation des effets de l’industrialisation et (surtout) la méconnaissance de
la nature humaine, ont grandement contrariées les projets.
Dans cette optique, l’émergence de la valeur « environnementale » reste d’actualité, tant les
consensus ne seront pas pour demain.
Cependant, force est de constater que cette question ne cesse de s’amplifier en se taillant un
statut de fond. Des préoccupations hygiénistes portées par des utopistes et des médecins de la
fin du XIXe S. à la deep ecology….l’importance acquise en moins d’un siècle par
l’environnement est telle qu’elle provoque déjà quelques conflits…
Altermondialistes, Brigade anti-OGM, Green Peace sont des noms familiers à une grande
majorité des terriens. Déjà, L. Ferry nous éclaire sur la montée vertigineuse du « nouvel ordre
écologique »2 foncièrement fondamentaliste. C’est dire que la nature se décline également en
tant que religion…et ses adeptes peuvent être amenés à des actes « fratricides ».
Cependant, l’urbanisme reste une discipline « lourde » pour entamer sa « mue ». Portée par
un « corps monolithique d’ingénieurs standardisés par une formation homogène étroitement
focalisée sur le quantitatif. …une caste férocement ostracisme d’homme d’art… »,3 cette
« technique » reste enserrée dans les carcans politiques et administratifs.
Ce statut de subalterne lui prévaut les pires griefs, à commencer par son manque de culture
idéologique. Cette attitude n’est pas fausse…Car aujourd’hui que la question
environnementale est à l’ordre du jour, l’urbaniste est appelé à trouver un compromis. Le
1
Lors du Séminaire « Villes et santé », du 10 et 11 /12/07 organisé par le Laboratoire « Villes et Santé » (Univ.
Mentouri. Constantine), le Pr. Sellamy (psychanalyste) disait dans son intervention ceci : « l’utopie n’est pas ce
qui irréalisable, c’est ce qui n’est pas encore réalisée. »
2
FERRY L. Le nouvel ordre écologique. Ed. Grasset. Paris. 1992. 275 p.
3
MAROLLEAU J. Vivre en l’an 2000. Ed. PUF. Paris. 1975. 288 p. en p. 10.
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politique, le promoteur, la société civile, le mouvement associatif et ses propres
convictions….autant affirmer qu’il est dans un dilemme faustien….Non seulement il doit
réussir, mais il doit bien réussir.
En tant que discipline, l’urbanisme est né avec la Révolution Industrielle. Il supplanta l’art
urbain qui considérait la ville comme « objet d’art » et même ce qui est convenu d’appeler
préurbanisme.
Même en tant qu’objet artistique, la conception de la ville est approchée selon une mise en
forme « spectaculaire» d’imposition/surimposition de l’effet de centralité, significative du
pouvoir.
Commandée par les « cercles » du pouvoir, cet art a excellé dans la mise en place de
configuration des lieux de « parade». Les avenues rectilignes, les carrefours rehaussés par des
monuments et les places « royales » enserrées par des demeures majestueuses, sont toujours là
pour rappeler un véritable âge d’or « pré urbanistique ».
Aujourd’hui, il y a parmi les urbanistes (particulièrement les architectes à la base), ceux qui
retrouvent dans cette pratique le fond « esthétique » qui manque aux réalisations
contemporaines. (Les frères Krier, A.Rossi, Caniggia, R.Boffill, …sont les plus en vue.)
L’art urbain se préoccupait des proportions, de la régularité, de la symétrie et de la
perspective. Ce sont ces aspects que nous admirons dans les anciens quartiers des villes : les
places, les rues, les monuments et le mobilier tendent d’avantage vers une scénographie que
vers l’ordre « fonctionnel ».
« C’est un savoir et une pratique relativement anciens, nous dit B.Huet, distinct de
l’architecture et de l’urbanisme, qui donne une forme à la ville, plus particulièrement aux
espaces publics ».
Quelques figures de l’art urbain
3
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Esthétisme et hygiénisme
La concomitance des deux courants durant le XIXe S. particulièrement, procède des attitudes
plus ou moins affichées envers l’industrie. Même si certains historiens affirment que
l’esthétisme avait devancé de peu l’hygiénisme.
Provenant des travaux philosophiques (de Kant, Hegel) et moralistes (Ruskin, Morris),
l’esthétisme se voulait une réponse à l’indigence culturelle et au processus « lethal » ramenés
dans les sillons de l’industrialisation. La beauté serait incarnée dans l’énergie vitale des
objets organiques…(selon Ruskin). Retour à la nature, Ruskin influença grandement le
mouvement « arts and crafts ». Il prôna l’usage des formes gracieuses, ondulées et délicates,
le charme doux et secret qu’inspirent le monde végétal et animal. Ce contemplatif de l’art ne
pouvait pas dissimuler ses appréhensions face à la standardisation promise alors par
l’industrialisation.
L’hygiénisme est né au début du XIXe S. d’une réflexion sur les maladies professionnelles et
sur les conditions de vie des ouvriers attirés et employés dans l’industrie. Cet intérêt s’était
traduit particulièrement par des lois et des mesures de protection sociale.
L’hygiénisme trouva chez le corps médical un fervent défenseur, il put, alors s’inscrire dans le
cadre de la ville et la discipline qui la concerne (l’urbanisme). A partir de là, il a été un appui
de dénonciation et de revendication.
Devenu politique, ce courant a été enfourché par les idéologies révolutionnaires. La
Révolution Industrielle, l’urbanisation et le développement des médias (et des courants
littéraires) ont orienté la réflexion et imaginé des nouveaux modes d’organisation sociaux et
économiques ou le critère hygiénique occupait un rang fondamental.
Il faut dire que les élites et les détenteurs des capitaux ont défini des catégories pour identifier
la « plèbe » ; puanteur, saleté, entassement.
Les deux courants ont trouvé une « résonance» philosophique commune pour s’associer. La
vue et l’aération sont inséparable : dans le cas de la ville pressurée par les effets de l’industrie
et la concentration humaine, l’œil a besoin lui aussi de respirer.
Par extension, il a été facile aux utopistes de lier le Beau au propre.
Plaisir et déplaisir sont les manifestations produites par la faculté de juger un objet. Est donc
beau ce qui favorise l’accomplissement de la satisfaction. Toujours dans l’idéalisme kantien,
l’agréable est ce qui « plait aux sens dans la sensation ». Cette dernière est une
représentation objective des sens, et ne peut donc s’associer à un plaisir « esthétique » (par
opposé, subjectif).
L’agréable et le bon (assimilables au bien-être), « ont tous deux une relation avec la faculté de
désirer et ils comportent dans cette mesure, le premier, une satisfaction pathologiquement
conditionnée (stimuli), l e second une satisfaction pratique pure… » 4 .
4
KANT E. Critique de la faculté de juger. Ed. Folio/essais. Gallimard. Paris. 1985. en p.137.
4
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Il ne faut également pas oublier que dans ces élucubrations philosophiques, il n’y a qu’un
petit pas pour faire admettre cette idée « théologique » de la relation du beau à la pureté et du
sale à l’impureté.
L’hygiène et l’esthétique ont participé à l’émergence de la discipline urbanistique. Même si
l’un est prégnant, l’autre figure comme valeur incontournable dans la conception de la ville.
Pré urbanisme/urbanisme :
Sans aller répéter la classification de F.Choay, adoptons une démarche qui met face à face les
deux courants : progressistes et culturalistes.
Si les premiers privilégient l’essor industriel en tant que champs contenant les réponses aux
besoins de l’homme, l’homme-type, aboutissant naturellement à une universalisation des
modes d’habiter ….Les culturalistes s’accrochent à une « image » de la cité, comme synthèse
à un moment donné des faits historiques, idéologiques, artistiques. Chacun des deux a
imaginé sa CITE IDEALE. Comme quoi, la polysémie sera la caractéristique principale de la
discipline (l’urbanisme) qui allait naître.
Justement, cette discipline est-elle définissable ?
Discipline suppose donc un ensemble de règles que la pratique doit respecter. L’urbanisme
s’était distingué (par rapport au préurbanisme) par cette pratique ayant pour objet la ville
(actuelle ou future), s’inscrivant dans des modes de planification (contenant orientations,
règlements, législations…). Cependant, cette réflexion agissante sur la ville s’appuie
essentiellement sur la gestion des « populations », l’accomplissement des besoins, l’hygiène,
l’esthétique … Cet ensemble de « champs » appelle des disciplines diverses, c’est ce qui a
conduit à fonder l’urbanisme sur les bases scientifiques.
Au demeurant cette notion reste ambiguë, car elle aboutit généralement à des propositions de
nature normative en voulant produire une connaissance sur la ville.
Aujourd’hui, en Grande Bretagne, la discipline est segmentée, offrant une panoplie de
matières (universitaires et professionnelles) orientées vers soit l’ANALYSE ou la
REALISATION : urban studies, urban design, town planning.
Les « métiers de la ville » semble être une trouvaille pour faire face à la confusion qui règne
en France : génie urbain, management urbain, aménagement urbain, architecture urbaine….
Cependant ces qualifications ne favorisent aucunement l’identification d’une autorité
scientifique, ni la nature de l’intervention de chacun.
En Algérie, l’urbanisme, officiellement contenue dans la formation d’architecte, demeure une
discipline « présente », alors que l’urbaniste n’est pas identifié.
En somme, difficile à cerner, du moins sur le plan « professionnel », l’urbanisme est appelé à
être une réflexion et une pratique, ayant pour objet la concrétisation de « l’établissement
humain », quelque soit l’échelle, et surtout, il doit pouvoir insérer dans ses registres des
nouveautés, telles les revendications sociales (exprimées en demandes environnementales,
écologiques…). Ce qui lui confère également un « caractère prospectif ».
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En définitive, l’urbanisme doit entamer sa mue et réfléchir sur la « territorialité » de
l’homme habitant et mouvant, tout en veillant à prendre en charge ses besoins présents et
futurs. La notion de territorialité appelle une forme de couverture spatiale et relationnelle
et une attitude par rapport à l’environnement (écologie, social, économique…).
L’environnement, parlons-en !
Les progressistes (R. Owen, Ch. Fourier B. W. Richardson), défendent l’idée d’un progrès
(apporté par la Révolution Industrielle) appelé à s’accompagner d’exigences hygiéniques.
L’expression « urbanistique » se décline dans ce cadre urbain « troué » pour le passage de
l’air et du soleil, ce vide est affecté à la verdure.
Les modernes (T.Garnier, Le Corbusier) prenant le relais, forts de leur intellect et de leur
scientisme, s’engagent plus profondément à mettre de l’ordre. Le zoning s’installe, fixant
ainsi les fonctions suprêmes et figeant les modèles culturels. La composition urbaine sacrifie
la rue, stigmatisée, responsable du désordre circulatoire, les bâtiments s’isolent sur les tapis
verts…. Les voies s’agrandissent.
Le Paris Haussmanien
Le principe haussmannien, n’avait pour
appui ni une théorie sociale, ni une théorie
d’aménagement. C’était juste l’autorité d’un
préfet renforcée par un titre de Baron, et
surtout « pistonnée » par l’empereur
Napoléon, voulant adapter Paris à l’Ere
Nouvelle. Ses prétendues visées hygiéniques
et «décongestionnantes », ont été des
prétextes pour manipuler les lois
(expropriations)
pour
mettre
les
« gavroches» dans des ghettos et offrir le
centre à une bourgeoisie en quête de « paix
sociale ». Les « mémoires » du Baron
trahissent quelque peu ses intentions :
« grands édifices….plus agréables à l’œil…une défense plus aisée dans les jours d’émeute. »
Les grands boulevards ne favorisent pas seulement la circulation de l’air et la lumière, mais
aussi les troupes, une façon de rendre le peuple « bien portant et moins disposé à la révolte. »
Le Corbusier vouait une grande admiration pour Haussmann. Soyons précis….C’est à
l’autorité du Baron qu’il se penchait. Car Paris haussmanisée, possède beaucoup de points
communs avec les principes préconisés par les adeptes de l’art urbain et les culturalistes
(Sitte, Unwin…). A l’opposé les modernes,
éradiquèrent la rue, bien présente (à une
autre
échelle)
dans
les
travaux
d’Haussmann.
Faisons la notre ce constat de M. Ragon :
« si Haussmann, fît disparaître les taudis
les plus voyants du centre de Paris, il en
suscita
d’innombrables
dans
la
périphérie ».
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La ville idéale de R.Owen ne put se hisser au rang d’une structure inspiratrice, tant la « cité »
est voulue comme un « concentration » ou la famille ne pouvait se prévaloir comme cellule de
base.
A City of Health, de Richardson, bien qu’inspirée de l’utopie de T.More, n’avait que de souci
pour la santé et l’hygiène. Hygeia, dénonçant le délabrement physique et moral des
« ouvriers », la ville idéale, proposait la séparation par des espaces verts des usines et des
logements. Ces derniers, de petites hauteurs, avec des toits terrasses, construites en briques
vernissées, munies de vide-ordure, alimentées en eau courante chaude et froide devaient
constituées le point fort de la ville idéale.
La ville industrielle, en pointe dans la lancée utopiste, a été imaginée par un architecte de
formation : T.Garnier. Il est important de signaler que cette ville a été fondée sur des valeurs
hygiéniques et sociales. D’autres parts, le choix du site (confluent d’un fleuve et d’un torrent)
laisse penser que la géographie humaine n’était pas ignorée du concepteur (la sitologie).
Séparation des zones résidentielles, des zones industrielles, l’hôpital à l’écart, le tout baigne
dans la verdure.
Au delà d’une organisation socio-politique prônant le collectivisme, le modèle d’inspiration
de l’architecte s’appuie sur le mythe d’Arcadie, représentant le pays du bonheur, ce lieu
idyllique peuplé de berger vivant en harmonie avec la nature.
Les culturalistes, voyant le côté hideux (la verrue et le cancer) de la ville en proie à
l’industrie, se « recroquevillent » sur les modèles urbains à forte connotation esthétique (issus
de l’art urbain). Ruskin, Morris, appuyèrent le mouvement « arts and crafts » dont les modes
d’inspiration proviennent de la nature. Il est vrai que ces « pré urbanistes » privilégiaient
l’esthétisme, sauf, que ce dernier a été considéré par rapport à sa connotation « hygiénique »
et moralisatrice.
C.Sitte inspirant R.Unwin, devança les progressistes. Evitant le zoning, la ville s’appuie sur
l’espace public comme champs dans lequel s’inscrivent les relations humaines. Entourée
d’une ceinture verte, la ville devient un lieu intime, proposant une variété « paysagère »
pittoresque et féconde.
Même si la valeur hygiénique n’est pas explicitement déclarée, elle figure dans une
philosophie profonde rappelant le romantisme « prussien ».
Reste la « cité-jardin » qui peut figurer dans les deux précédents
courants urbanistiques. Et pour cause, E. Howard n’a en aucun
moment « stigmatisé » l’industrialisation. Il a cependant
rapproché la ville de la campagne. Ses « trois aimants » (ville,
campagne, ville-campagne » neutralisent les « insuffisances » de
chaque milieu et dans leur synthèse, ils aboutissent à un cadre
social, paysager et économique complémentaire. L’application
d’un « numerus clausus » se
décline comme une
institutionnalisation normative en matière d’urbanisme.
En effet, les principes de base de la « garden-city » étaient
orientés pour favoriser un ordre « numérique » :
Elimination de la spéculation foncière ;
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Maîtrise de la croissance démographique
Limitation de la population dans la ville.
Sur le plan de la conception, le périmètre « bâti » est
déterminé par les terrains agricoles (d’ailleurs
proposés dans un ordre trois fois plus important),
l’habitat y est individuel ou chacun peut bénéficier
d’un jardin d’extension.
Ce « projet » voulant valoriser l’hygiène urbaine et
surtout éviter le dépeuplement des campagnes,
s’inscrivait dans une triple vision. Puritaine, ce
principe religieux très « puissant » en Grande
Bretagne se représente la « famille » comme cellule
fondamentale de la société. Malthusienne, l’auteur
des cités-jardins est « fasciné » par cette doctrine
économique, au point ou son utopie voulait créer
une société « autarcique ». Enfin, naturaliste, le
milieu (jardin) envahit la ville et aère le tissu urbain.
.
Dans le monde arabe, les grandes villes sous occupation ottomane se sont souciées de
l’hygiène prise dans un sens « urbain ». En effet, la morphologie urbaine correspondait à la
répartition des quartiers résidentiels (hiérarchisés socialement) et souks abritant des activités
commerciales et des zones regroupant les activités artisanales.
Ainsi, les tanneries (debbaghine), les abattoirs, les boucheries, les activités nécessitant l’usage
de fours (potiers), les presses (huilerie), jugées polluantes étaient localisées dans les zones
périphériques des villes. Les commerces de « luxe » (attarin, parfumeurs, serradjin,
selliers…) , organisés en corporation , occupaient les souks centraux.
Cependant, même si l’urbanisme « oscillait » entre les autorités politiques, les autorités
religieuses et les initiatives individuelles, la gestion des villes obéissait à une organisation
administrative rigoureuse. Les « éboueurs » sous le commandement d’un Bach zebbal (Alger)
veillaient au ramassage régulier des déchets ménagers. Transportés à dos d’âne les détritus
étaient amoncelés dans des zones en dehors de la ville.
L’adduction de l’eau concernait exclusivement les fontaines publiques, alors que les maisons
possédaient pour la plupart des citernes (madjen, pour Constantine). Concernant l’évacuation,
l’égout semble inexistant.
Les jardins n’étaient aménagés que dans les grandes demeures beylicales. Le cas des riadh
semble propre à une population andalouse, qui l’a ramené dans sa culture après avoir été
chassée.
Toujours est-il, avec la forte densité à l’hectare, la présence des casernes, des bagnes et des
souks dans les villes ne pouvaient favoriser une hygiène rigoureuse et favorable aux
populations.
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SYNTHESE
Durant cette période et même quand le Mouvement Moderne s’était imposé comme
« doctrine » architecturale et urbanistique, la question de l’environnement n’avait de sens que
par rapport à certains facteurs directement liés à la vie de l’homme.
En effet, l’environnement n’était perceptible que comme une notion présente mais « creuse »,
sans relief et sans portée profonde.
La compétitivité intellectuelle (scientifique et artistique) n’avait d’intérêt que pour les
questions idéologiques. Les préurbanistes et les urbanistes s’attelaient à inscrire leurs projets
dans le champ idéologique novateur. La Révolution Industrielle a favorisé la formation d’un
prolétariat urbain, se distançant volontairement par rapport aux détenteurs des capitaux. Très
vite, les problèmes liés à l’hygiène, à la pollution et à la démographie ont été désignés comme
émanant des villes.
Ces dernières, qualifiées d’hideuses, ont été stigmatisées pour leur éloignement d’une
esthétique et d’une beauté, figurant encore dans les villes héritées du moyen-âge.
Il faut cependant signaler que cette période (passage à l’urbanisme) était un tournant
important dans l’histoire moderne. Autant techniquement qu’idéologiquement, les
survivances de la période classiques avaient contrariées le projet de l’Homme Nouveau.
La morale, l’esthétique et l’hygiène gardaient leur statut de fondement sociétal. Ces champs
se trouvaient souvent liés chez certains penseurs et philosophes. Le bon, le beau et le pur
étaient les principaux ordres de la devise du Moyen-Âge ou la religion était prégnante.
L’environnement se déclinait sous le vocable de Nature, englobant air soleil et
verdure…Cependant philosophiquement, ce champ trouvait chez certaines figures
intellectuelles de fervents défenseurs déjà.
Les seules craintes relevées sont provoquées par l’entassement des populations, la
démographie, les conditions d’hygiène….autant affirmer que l’environnement se limitait à
ces champs sociaux.
Les conceptions urbanistiques de la fin du XIX e jusqu’à la seconde moitié du XX e siècle se
prévalent toutes par leur souci de l’hygiène et de l’esthétique. Cependant, ils cachent mal
leurs accointances aux détenteurs des capitaux. Haussmann ne pouvait nier que son principe
était de faire de la capitale un lieu épuré des titis. L’hygiène n’est pas un souci, tant les
masses déplacées s’étaient entassées dans les faubourgs. Hygeia, conçue exclusivement sur un
programme « sanitaires » ne pouvait prétendre être autre figure qu’un gigantesque sanatorium.
Garnier montra le chemin en matière de conception urbanistique : l’environnement est un
facteur déterminant, il est saisissable à travers l’apport d’autres disciplines : la géographie
humaine, la sitologie.
Howard, planificateur et soucieux d’un équilibre ville/campagne, n’avait pas mesuré la portée
de la croissance démographique et économique. Le sol tant protégé ne peut résister à la
spéculation.
L’Homme Nouveau, belle trouvaille des pionniers du Mouvement Moderne, était voulu
comme pure création des nouveaux démiurges. Cette créature travaillera sur des machines, se
déplacera en utilisant des machines, habitera des « machines » et s’exposera au soleil et
respirera l’air assis sous des arbres…..Ce sont ces machines qui mettront à mal
l’environnement.
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COURS N°2 :
L’ENVIRONNEMENT : regain d’intérêt.
La culture : tout ce qui dans le milieu est du à l’homme. Cette définition intégrale reflète le
champ de l’anthropologie culturelle proposée par Herskovits. Si courte, cette locution renvoie,
cependant à la profondeur des rapports de l’homme à son milieu.
A priori, dans cette relation, le distinguo entre les deux parties se mesure également à la
puissance de l’un par rapport à l’autre. L’homme, puissant, imaginatif, autoritaire peut
inscrire ses modes, confectionner ses outils, dominer le milieu qui l’entoure. Ce dernier se
présente comme une valeur neutre, dominée, soumise, malléable à souhait sous les ordres de
l’homme.
Le milieu : ne serait-il pas cet euphémisme désignant le système complexe, composé de
matière vivante et morte, liquide et gazeuse, de cycles, de relations établies dans un
déterminisme implacable….. ?
Trêve de sournoiseries…Cette introduction était volontairement adoptée pour montrer cette
indétermination face à un champ si complet et si gênant pour nous aujourd’hui. Car, renier
que ce système environnant (appelons-le écosystème) est le même qu’il y a vingt siècles, c’est
faire preuve de d’irresponsabilité (doublée d’une ignorance).
Nous avions toujours fonctionné en légitimant un anthropocentrisme, posture confortable pour
mater tout ce qui dans la nature, manifeste une résistance aussi minime soit-elle. C’est
toujours un moment de grande réjouissance et de puissance que de montrer qu’on a réussi à
dompter la nature (à commencer par les animaux sauvages.)
Ne sommes-nous pas enchaînés dans les dogmes rationalistes et mêmes humanistes des
Lumières ? Oublions-nous ces formules qui prétendent que l’affranchissement de l’homme
doit passer par l’asservissement de la nature ? Cependant cette nature avait contenu dans ses
registres d’autres humains (d’une couleur différente) et d’autres sentiments sans lesquels le
monde tout autour ne sera qu’infernal. Ces derniers n’avaient pas échappé à l’asservissement.
Ce sont les maîtres de l’Humanité….qui décident
Cependant, nous ne comptons nullement produire un plaidoyer pour un mouvement
« écolo », comme si nous nous découvrons subitement une fibre naturaliste, même si les
problèmes environnementaux se posent actuellement avec une grande acuité.
Nous constatons que les réponses à la question de l’environnement dans les exercices
pédagogiques (en architecture et dans les projets urbains) que nous avions eu à encadrer ou à
évaluer, se limitent à des répliques montrant quelques surfaces peintes en vert ou bleu
uniquement.
C’est dire que l’environnement fait défaut déjà dans la perception « quotidienne ». Comment
alors se sensibiliser aux effets « indirects » ? Comment comprendre que l’option énergétique
est fondamentale ? Comment comprendre qu’un kilomètre de route occasionne des pollutions
importantes ? Des nuisances sonores gênantes ? Comment sensibiliser aux questions de
gestion des déchets ménagers et autres plus nocifs ?
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A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
L’environnement n’est pas et ne sera pas un champ facile à comprendre et à saisir comme
totalité, surtout pour les « démiurges ». Alors de là à le garder intact …….
Définitions :
Après les Trente Glorieuses, le sentiment diffus d’insécurité et des menaces pesait déjà sur la
population intellectuelle celle des pays développés, particulièrement.
Les grands ensembles, nés le lendemain de la seconde Guerre Mondiale, aboutissement
« obligatoire » de l’urbanisme moderne, ont contribués à favoriser les sentiments de
déshumanisation. Des habitants frustrés, reconnaissant leurs besoins, appuyés par des
environnementalistes revendiquaient une meilleure qualité de vie.
La conjoncture aidant, (chocs pétroliers, précarité, chômage, racisme, maladies, pollutions,
accidents nucléaires), les arguments des écologistes se trouvèrent si affûtés qu’ils se firent
rallier par beaucoup d’adhérents. Finalement l’écologisme s’est hissé au rang d’une idéologie
politique convoitant le pouvoir.
Les catastrophes alimentèrent les contestations radicales mues par les peurs des risques, des
pénuries des ressources non renouvelables, la pollution de l’air et de l’eau.
En fait, l’environnement s’est trouvé au centre des préoccupations majeures de l’humanité
suite aux déclarations alarmistes des chercheurs et des scientifiques.
Sa définition s’est trouvée tellement rectifiée par rapport aux contenus des différents
dictionnaires. Ce ne sera plus le milieu qui nous entoure. Il est celui dans lequel un
ORGANISME fonctionne, incluant l’air, l’eau, la terre, les ressources naturelles, la flore, la
faune, les êtres humains et leurs interrelations.
A cette stabilité (ou passivité) du milieu, l’homme ne fait figure que d’un élément dans un
ensemble.
Pour les « verts » c’est ensemble de conditions naturelles (physiques, géographiques,
biologiques, sociales ; culturelles et politiques) dans lesquelles se développent les organismes
vivants. Se dégage ici, une forme d’équilibre fragile, dont le moindre désajustement provoque
une perturbation générale, avec pour conséquences des effets néfastes sur les êtres vivants.
Cependant, si l’on se penche sur tous les aspects classés dans la catégorie « environnement »,
nous nous retrouverons avec une multitude de phénomènes et de domaines souvent sans
relations :
Organismes génétiquement modifiés ;
Pollution de l’air et de l’air ;
Conservation de paysages et espèces ;
Gestion des déchets :
Phénomènes géographiques, physiques, chimiques…
En conclusion, l’environnement est ce cadre englobant les conditions propices à un
accomplissement des interrelations entre les êtres vivants et les composantes essentielles à la
survie. Cet équilibre « biologique » est en somme tributaire de la préservation et du
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A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
fonctionnement optimum des éléments, de sorte que l’affectation d’une composante se
répercutera sur le rendement du système (ou l’écosystème).
L’environnementalisme poursuit l’écologisme humain (anthropocentrisme), en opposition à
un courant fondamentaliste américain ; la deep ecology (écologie profonde).
Cette dernière revendique le droit de la nature comme telle (y compris ses formes végétales
et minérales). Dérision, c’est l’on considère cette doctrine de point de vue de la logique
« habituelle ». Cependant ce courant a fait école, en remettant en cause l’humanisme tel qu’il
est défini actuellement. Si cet ecocentrisme
se décline par rapport à son sens
« profondément » humain, il n’empêche qu’il tend à prôner des attitudes anti-démocratiques,
mettant en question la principale invention de l’homme, même si elle recèle toujours des
imperfections. Les visionnaires voient déjà dans l’ecocentrisme les replis sur le scientisme
sous contrôle de la morale.
Déjà, en attribuant une raison sociale à la nature, les adeptes de l’écologie profonde s’en
constituent en défenseurs acharnés, leurs réquisitoires comme leurs plaidoiries trouvent des
griefs et des « intérêts » pour faire prévaloir les « dommages » causés par le développement
prôné
par l’homme. Ce à quoi, les « modérés » y trouvent déjà des formes
anthropomorphiques, présentées par des « anthropocentristes ». Car ils oublient que la
valorisation de la NATURE, est un fait CULTUREL, qui ne peut être qu’une œuvre de
l’homme. (Et le plus simple est le fait de s’émerveiller devant un paysage naturel.)
Ce courant dans lequel des mouvements et des associations bien structurées et bien équipées
(ex : Green Peace, WWW…) est né des attitudes surtout germaniques de la fin du XIXe et
début du XXe S.
Hitler disait dans un de ses discours : « Im neun Reich darf es keine Tierquälerei mehr
geben »5. Ce qui avait inspiré la loi du 24 Novembre 1933 sur la protection des animaux
(Tierschutzgesetz).
Le 3 Juillet 1934, il promulgua la loi limitant la chasse
(Reichsjagdgesetz). Et le 1 juillet 1935, (Reichsnaturschutzgesetz), la publication de la loi sur
la protection de la nature était adoptée, qualifiée par les spécialistes contemporains de
« monument de l’écologie moderne ».
Cependant, la stigmatisation du régime hitlérien fait « taire » les scientifiques sur un fait
« fondateur » ; c’était la première fois qu’un projet écologique soit pris en charge par un
pouvoir politique. Aujourd’hui quelques publicistes se demandent comment cet amour
de la nature pouvait s’accommoder de la « haine des hommes ». (Il ne faut cependant pas
oublier que ce « fait » est souvent remis en question par ceux que les lobbies du «peuple
élu » pourchassent, parce qu’ils ont osé « revisionner » l’histoire, acte déjà classé dans
l’antisémitisme.)
Aujourd’hui, il est facile combattre l’ecocentrisme au nom des souvenirs et de ses analogies
dogmatiques avec le régime « nazi ». Comme quoi, le dilemme est installé ; on est d’un côté
ou de l’autre. Si on manifeste quelques sympathies à la deep ecology, on est automatiquement
antisémite….Le nouveau maccarthysme a une portée mondiale.
Mais cherchons plus profondément l’origine de cet écologisme germanique. L. Ferry, en bon
« gaulois », le ramène à ce distinguo que les philosophes, les auteurs et les artistes allemands
5
Trd. « Dans le nouveau Reich, il ne devra plus y avoir de place pour la cruauté envers les bêtes »
12
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
voulaient consacrer par rapport aux penseurs français (des Lumières). Le principe se situe au
cœur de la relation Homme/Nature. L’homme est-il une entité à part dans la nature ? Fait-il
partie intégrante d’elle ?
Rousseau et le cartésianisme n’hésitent pas à mettre en avant le caractère « machinal » et
mécanique de la nature. L’animal pour Descartes n’est qu’une machine « programmée ».
L’hirondelle fait printemps, ce n’est qu’une horloge qui indique un moment…et les cris de
souffrance d’un animal ne reflètent que les « sonneries » indiquant une heure du jour…(des
coucous …. !).
Pour Rousseau, les phénomènes dans la nature ne s’accomplissent que dans un ordre répétitif,
mécanique. C’est cette absence de volonté qui met en évidence le déterminisme. L’homme
par contre peut agir que par un vouloir signifiant liberté. Par conséquent, ce dernier peut
bénéficier d’un droit.
Accordons-nous cette digression ! Ce sont-là les idées -maîtresses qui ont été enfourchées
pour instituer l’esclavage….Car, il était facile pour certains bâtisseurs d’empire, de
rapprocher ces peuples « sauvages » des hordes animales. Beaucoup de temps s’était écoulé
pour admettre le « droit à la différence ».
Le romantisme allemand est né cependant dans cette volonté de considérer l’homme comme
partie intégrante de la nature. W. Schoenichen, affirmait que le respect des créatures de la
nature est inscrit dans le sang des peuples du Nord. C’est ce qui peut prévaloir à cette culture
un « essentialisme » contenu dans la souche profonde. Il est biologique, génétique, c’est aussi
ce « vitalisme » qui a toujours caractérisé les peuples vivants en symbiose avec la nature.
Allant plus loin, Schoenichen, récuse l’étymologie natura, bien française. Il préfère le terme
grec de phuo (du substantif phusis), signifiant croitre, être né. Physique, est une préférence
renvoyant à des phénomènes qui se sont faits d’eux-mêmes sans intervention de l’homme.
Voilà un trait fondamental de l’art et de la littérature allemande. Organicisme, s’oppose au
géométrisme rigoureux : le sublime kantien, la poésie de Novalis et d’Holderlein, la musique
de Wagner en sont les expressions …
En France, la nature « humanisée » se prévaut également de la beauté. Les jardins dessinés
par Le nôtre, sont également objets d’émerveillement…La géométrie informe la nature.
L’homme dresse des animaux sauvages, et d’autres hommes considérés comme sauvages. Il a
fallu une loi (Loi Grammont au milieu du XIX e S.) pour interdire la cruauté envers les
animaux lors des spectacles publics. Cependant, cette loi n’était pas instituée en faveur des
animaux…Elle était destinée à protéger « les âmes sensibles » des humains qui ne pouvaient
supporter les « gémissements » des bêtes.
Arrêtons ici. Et de notre piédestal actuel, méditons sur ces deux expressions connues en
principe des architectes :
L’ «homme habite en poète » et la « machine à habiter ».
Question : dans laquelle des deux locutions, l’environnement s’impose comme facteur
majeur dans la conception et le vécu de l’habitation ?
13
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
COURS N°3 :
LE DD …UNE PANACEE ?
Le développement durable, la belle trouvaille !
Il fallait trouver une formule qui aura l’avantage de mettre beaucoup de monde d’accord.
Inutile de cacher que cette formule accompagna de près la mondialisation et la globalisation.
C’est dire qu’elle reste du ressort du plus fort politiquement et économiquement.
Il a fallu attendre les années 70 pour que la théorie de Malthus (élaborée au XVIII e S.) soit
d’actualité. Rappelons que cet économiste anglais, alertait son entourage sur l’importance de
la relation qui devrait être maintenue entre les ressources et la démographie.
Le discours catastrophiste des années 60, a fait réfléchir le Club de Rome. En effet, adoptant
le rapport Meadows, en 1971 (intitulé « halte à la croissance » ), élaboré par des chercheurs
du MIT en 1968 (avec comme concept principal, « croissance zéro »), cette prise en main,
annonça un intérêt particulier pour des études prospectives sur le devenir de la planète.
En 1972, Le Sommet de la Terre à Stockholm, dessina une esquisse du développement
durable sous l’intitulé d’«écodéveloppement ».
Ce dernier s’appuyait sur :
Une recherche des modes de développement, basée sur les contextes politiques
locaux, historiques, géographiques, socioculturels et techniques ;
Une équité dans la prise en charge des besoins de tous les hommes ;
Des attitudes de précaution vis-à-vis l’écologie.
CETTE ESQUISSE A ETE PUREMENT ET SIMPLEMENT CENSUREE EN 1974 PAR LE
SECRETAIRE D’ETAT AMERICAIN DES AFFAIRES ETRANGERES, H.KESSINGER.
Les griefs : L’état de développement des pays du sud mettait à nu les problèmes
environnementaux, qui sont en majorité des conséquences de la croissance économique
des pays du nord. Ces derniers ont non seulement « pollué » leur environnement, ils ont
transféré ces « méfaits » aux pays du sud. D’autres parts, il est donc loisible de voir dans
cette « proposition » d’écodéveloppement, une sorte d’autonomie politique, sociale et
culturelle des pays du sud. Point de marchés, point de lieux d’enfouissement…
Le terme « écodéveloppement » est lancé par les organisateurs de la Conférence de
Stockholm après que celle-ci ait vu une opposition frontale entre les pays du Nord et ceux du
Sud, afin que ces derniers, tout à leur objectif de développement, se préoccupent aussi de
questions environnementales.
L’écodéveloppement est un précurseur et, en même temps, un concurrent de l’expression de
développement soutenable, laquelle apparaîtra au début des années 1980. Ignacy Sachs est
l’économiste qui a attaché son nom à cette doctrine, conçue au départ pour répondre à la
dynamique particulière des économies rurales du Tiers Monde, qui s’est peu à peu élargie
pour devenir une philosophie générale du développement.
La croissance en tant que telle n’est pas rejetée, mais elle doit être mise au service du
progrès social et de la gestion raisonnable des ressources et des milieux naturels ; une sorte de
« voie moyenne, écrit I.Sachs (1993), à égale distance des propositions extrêmes des
14
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
Malthusiens –entendons le diagnostic établi par le rapport Meadows – et des chantres de
l’abondance illimitée de la nature ».
S’inscrivant dans la perspective ouverte par les théories du développement endogène, il
importe que chaque communauté définisse par elle-même son propre « style de
développement », via notamment un choix de « techniques appropriées », compatible avec
son contexte culturel, institutionnel et écologique.
La nécessité du développement est réaffirmée, mais cet objectif doit se décliner dans une
pluralité de trajectoires et une diversité de modèles d’économie mixte. Il s’agit, déclare
I.Sachs (2003) « de renouer avec le débat des années 1950-1960, et de revenir, au moins en
partie, à la base du capitalisme réformé que nous avons connu au cours des Trente Glorieuses.
Né au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, ce capitalisme réformé était fondé sur trois
idées : le plein emploi comme objectif central, l’Etat protecteur et la planification. Je pense
que ces trois idées ont encore beaucoup à donner, non pas en revenant en arrière, mais en
renouant avec elles, et en les corrigeant à la lumière des expériences vécues et des immenses
transformations qu’a connues le monde pendant cette époque ». Il s’agit notamment de mettre
en œuvre une « planification participative » permettant un juste équilibre entre le marché,
l’Etat et la société civile.
Un panorama du débat économique au sujet du développement durable, Franck
Dominique Vivien, Historiens&Géographes n°387
Selon Ignacy Sachs, l’écodéveloppement est un développement des populations par elles
mêmes, utilisant au mieux les ressources naturelles, s’adaptant à u environnement qu’elles
transforment sans détruire. L’enjeu, c’est de trouver les modalités et les usages de la
croissance qui rendent compatibles le progrès social et la gestion saine des ressources et du
milieu. Selon lui, la croissance est un lieu d’amplification des problèmes environnementaux,
mais ce n’est pas elle qui est la cause de ces problèmes. Il doit donc être possible d’inventer
une croissance respectueuse de l’environnement.
Les cinq dimensions de la durabilité ou de l’écodéveloppement sont :
- la dimension sociale - la dimension spatiale
- la dimension économique - la dimension culturelle
- la dimension écologique
Tirée de : R. MARJOLET. La notion de développement durable dans les projets urbains
français. DESS. Amen. & urb. IFU. Univ. Paris 8. 2004/05. en p.13
On préféra à la notion d’écodéveloppement, la notion glauque et floue de développement
durable.
Cité dans le rapport, « our common future » Brundtland 1987 (du nom de la Première Ministre
du Norvège, Gro Harlem Brundtland), le développement durable « est un développement qui
répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à
satisfaire leurs propres besoins. »
Son concept de base figure dans la devise : « penser globalement agir localement ».
Le développement durable s’appuie sur les paramètres suivants :
15
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
L’équité sociale, qui préconise une solidarité Nord/Sud, tout en préservant les intérêts
des générations futures ;
Le principe de précaution et de prudence envers l’exploitation des ressources
naturelles et les impacts sur l’environnement ;
La gouvernance, basée sur la dynamique d’actions incluant l’éthique, la démocratie,
la citoyenneté, le partage et la solidarité.
SOCIAL
LES TROIS PILIERS
DU DEVELOPPEMENT
DURABLE
Responsabilité sociale
Vivable
Equitable
DD
ECONOMIQUE
Responsabilité environnementale
ENVIRONNEMENT
Responsabilité Economique
Viable
1992, Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, débouche sur une Déclaration (de Rio) de 27
principes et sur un programme d’action pour le XXI e S. (Agenda 21).
AGENDA 21 ?
Le Chapitre 28 du Programme issu du Sommet de Rio, préconisait aux collectivités locales de
se munir d’un Agenda 21 local. Ce dernier s’oriente sur :
Le développement social et économique, pour lutter contre la pauvreté, les modes de
consommation, la santé, la démographie….
La conservation des ressources naturelles, l’eau, l’air, les écosystèmes, les
montagnes, les mers, les océans, la gestion des déchets…
Le renforcement du rôle des associations, des femmes, des jeunes, des acteurs
sociaux et des collectivités locales.
L’appui aux moyens d’actions : l’éducation, la recherche, le financement, la
technologie…
LES ETAPES DE CONSTRUCTION DE L’AGENDA 21 LOCAL :
DIAGNOSTIC
STRATEGIE
POLITIQUE
Le
territoire
Ce qui ne va pas
dans
le envisagé dans le
futur
proche,
territoire ;
au
Ce
que
les contribuant
développement
habitants
durable.
espèrent
PROGRAMME
D’ACTIONS
Définition
des
actions.
Partenaires,
Budgets, délais
Travail
EVALUATION
Périodique,
réajuster
programme
d’action.
Mode
de déroulement
pour
le
de
des
16
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
Perceptions des
habitants
Concertations
entre habitants et
acteurs
locaux
(communes,
entreprises,
administrations
Thèmes retenus.
Objectifs fixés.
concertation
(transversal),
services
des
Les élus locaux collectivités
et
s’engagent
à acteurs du territoire.
promouvoir
les Mise en place d’une
attentes publiques.
organisation
évaluation et suivi.
Les habitants sont
impliqués ;
Diffusion
de
Information,
l’information
de
concertation,
l’Agenda 21.
consultation.
actions,
Résultats attendus et
atteints
L’évaluation
implique
bénéficiaires.
Mise à jour
l’Agenda 21
les
de
1997, le Protocole de Kyoto : définit des objectifs de délimitation et de réduction des
émissions de gaz (au nombres de 6) à effet de serre pour les pays développés.
2002, Johannesburg, Sommet mondial sur le développement durable. Nouvelle déclaration,
après un bilan décennal mitigé :
Réduction de moitié du nombre de personnes privées d’accès à l’eau potable et à
l’assainissement ;
Accroissement de l’usage des sources d’énergies renouvelables dans la production
énergétique ;
Création d’un fond de solidarité mondial de lutte contre la pauvreté ;
Amélioration des performances écologiques et sociales des systèmes industriels ;
Aide aux pratiques agricoles écologiquement viables ;
Développement des connaissances sur les relations santé/environnement.
Décembre 2007, la Conférence de Bali, sensée définir quantitativement les émissions de gaz à
effet de serre, a buté sur la « résistance » des Etats-Unis, le Canada, l’Australie et le Japon. La
« feuille de route » s’est déclarée pour la lutte contre la déforestation. Ainsi, les pays
forestiers (Brésil, Congo), peuvent bénéficier d’une rémunération pour la préservation de leur
patrimoine forestier, principal « absorbant » du dioxyde de Carbone.
En conclusion, même si le DD se décline sous ses aspects impérativement « humanistes », il
rencontre des réactions récalcitrantes. Aussi, ne faut-il pas voir dans ces réactions des
attitudes conduisant à des luttes inégales ?
Quelques facettes du DD.
Examinons à présent la nature de cette option de développement.
Développement durable et croissance ?
Développement et croissance émanent tous les deux de la biologie. Si le premier renvoie à un
« saut » qualitatif, par rapport à un état précédent, le second définit plutôt des aspects
quantifiables. Mais, tout développement ou croissance ne nécessitent-ils pas une
« consommation » de ressources premières ? Et puis les écosystèmes hérités, ne sont-ils pas
des phases historiques (ré) actualisées) par des générations successives ?
17
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
C’est méconnaître le principe d’entropie que de ne pas considérer les « dégradations »
consécutives à un processus de production. Cette « perte », n’est-elle pas suivie d’une
« valeur d’usage », utile pour améliorer des conditions vitales?
Concernant, la durabilité, c’est une des caractéristiques du développement, autrement la
stagnation prendra le sens d’un dépérissement progressif tendant à l’anéantissement final.
C’est dire que développement durable est un pléonasme. (M.Cote).
Les attitudes ?
Deux attitudes se font face. Elles se déclinent sous formes de stratégies de mise en œuvre de
politiques du développement durable. La première, estime que l’utilisation des ressources est
légitimée par ses aspirations des générations présentes. Son approche s’appuie sur une mise à
profit des ressources naturelles (énergies fossiles, minerais..), moyens par lesquels le
développement techniques permettra de mettre en place des modes d’exploitation d’autres
ressources « non agressives » sur le plan environnementale.
L’autre attitude faisant prévaloir l’entropisme, considère que l’on doit en aucun cas substituer
les ressources artificielles aux ressources naturelles. Ce courant va jusqu’à conjecturer
l’apparition de phénomènes irréversibles.
Malgré les modes préconisés pour la mise en œuvre des principes du développement durable,
les actions demeurent « imprécises ». Car les deux attitudes sont utilisées alternativement.
Enfin, sur le plan d’équité sociale, prise à une échelle mondiale, les recommandations du
développement durable semblent oublier que l’état des lieux de la planète est du
majoritairement à la surexploitation des ressources par les multinationales. D’autres parts les
pays du Nord, avaient durant cette mise à profit des ressources, construit une « machine »
productives et des systèmes d’organisation sociale pouvant facilement adapter les principes de
mise en œuvre de développement durable.
C’est également reconnaître que les systèmes « précoloniaux » d’organisation sociale, se
présentaient comme des « totalités ». Autarciques, ces modes assuraient un relatif équilibre
économique, social et environnemental. Car, la colonisation a employé tous les modes
juridiques, déracinement, mécanisation, salaires pour venir à bout de ces sociétés dites
fermées. Une fois l’équilibre « cassé », les modes de dépendance s’étaient installés, allant du
« langage », du comportement, de l’architecture aux manières de voir l’avenir….
L’urbanisme dessine également un grand point d’interrogation face aux recommandations du
développement durable.
18
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
COURS N°4.
UBANISME ET ENVIRONNEMENT
La culture est la principale forme d’anthropisation actuellement. Cette dernière regroupe
toutes les actions de l’homme sur l’environnement. Elle se compose généralement d’action de
prélèvement (minerai, matériaux de construction…), d’artificialisation (bétonnage, dallage…)
et d’aménagement (urbanisation).
L’interface de ce rapport constitue le paysage. Ce dernier constitue un intérêt thématique pour
plusieurs disciplines scientifiques. La géographie, la géologie, l’agronomie, l’architecture,
l’archéologie l’étudient pour sa « formation » comme un héritage, alors que l’esthétique,
l’histoire et la culture y voient les modes de représentation.
L’autre forme proche du rapport urbanisme/environnement, développée par des géographes
anciens et revalorisée par A.Berque particulièrement, est le concept d’œcoumène. Du grec
oikos, signifiant « habiter », le concept renvoie à l’humanité rattachée à la « terre », comme
unique espace de sa vie et de son évolution.
Enfin, tout établissement humain (depuis le néolithique) suppose une certaine exploitation de
l’environnement, avec un lot différencié de dégradation.
Ainsi, l’urbanisme comme discipline ayant pour but, la planification et la réalisation de
l’établissement humain, ne peut pas ignorer l’échelle environnementale, tant ce dernier
constitue le champs sensible à la production « matériel » de cette « œuvre».
La ville et l’entropie.
Les établissements humains en général se fondent sur la présence de certains déterminants et
faits physiques et géographiques.
Géologiques, certaines villes n’ont été créées que par rapport à une exploitation d’un
sous-sol riche en minerai ou en énergie fossile. Cependant, ces ressources « épuisées»,
la problématique de l’avenir de ces établissements se pose avec une grande acuité.
D’autre part, la tectonique reste un facteur essentiel pour l’établissement humain, tant
la durabilité d’une ville reste tributaire des solutions techniques. Les glissements de
terrains, les séismes restent de grands « risques » pour le maintien d’une viabilité
permanente.
Morphologiques, certaines villes anciennes ont été implantées sur des sites facilitant
leur défense. Avec le temps, ces sites deviennent désuets, occasionnant d’importantes
difficultés pour leur intégration dans les évolutions urbaines. Le cas de la vieille-ville
de Constantine, se double par le fait qu’elle est le centre « économique » de la ville.
Cette situation conduit généralement à l’abandon ou à la muséification.
Climatiques, inconvénients et avantages, ils influencent les modes d’établissements
humains. En recherchant, la fraîcheur ou la chaleur, les villes s’exposent
volontairement pour capter un maximum de vents frais ou de rayons solaires.
Cependant, la plus grande préoccupation par rapport aux climats est prise à des
échelles réduites (quartiers, habitations).
Hydrologiques, le voisinage des cours d’eaux, des sources et des lacs a été préféré
pour l’établissement humain. Tirant profit de ces ressources, (vitales, économiques),
l’homme s’expose également aux inondations et aux crues. Les eaux souterraines sont
19
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
également un « atout » fondamental, tant les quantités vouées à l’alimentation pour
des besoins domestiques constituent un facteur d’hygiène et d’évolution important.
Végétation, la présence d’un couvert végétal, (ou d’un bon sol) permettra d’envisager
des mises en valeurs pour augmenter les ressources utiles pour envisager un
développement adéquat. Comme, il sera facile d’aménager des parcs « naturels » utiles
aux habitants.
Remarquons, que ces paramètres avaient donné une matière première pour mettre en place la
sitologie, science dont l’objectif vise l’évaluation de l’impact des faits physiques sur la
fondation et l’évolution des villes. Cette discipline s’est acoquinée à l’urbanisme en
établissant les caractéristiques propres à chaque lieu et à son éventuel contenu.
D’autres parts, les sites à valeurs défensifs ou les sites géologiquement à « faible » portance
ne sont plus d’actualité. Les systèmes de défenses se sont fortement développés, alors que
techniquement, la construction s’appuie sur des solutions plus performantes, au point ou le
« dallage » des plans d’eau offre des sites artificiels bien « portants ».
La ville, depuis sa fondation ne peut être qu’un facteur d’entropie ; une nécessité pour
satisfaire ses habitants.
La climatologie urbaine démontre qu’en milieu urbain, les conditions sont toujours en deçà
des « normes ». Le rayonnement solaire direct est atténué par les particules issues de la
pollution. L’humidité en baisse, les surfaces « bâties » favorisent la convection…La ville
influence la vitesse du vent par la rugosité des « façades ».
Les extensions se calquent également sur l’effet de mode. La rurbanisation, l’étalement
urbain, en plus qu’elle enserrent des espaces « agraires », si l’urbanisation ne les a pas effacés,
elles occasionnent cette mobilité que a tendance rendre les territoires si proches, mais dont le
trafic favorise la pollution de l’air et produit les nuisances sonores.
Les modes de gestion urbaine, commandent également une performance technique et
réglementaire adaptées. La gestion des déchets « ménagers » constitue un indicateur de son
efficacité. Alliant, logistiques, modes et « imaginations », cette mesure est d’autant plus
importante qu’elle est quotidienne.
Les ressources sont également appelées à accompagner l’évolution « démographique » et
technologique. Le cas des ressources « épuisables » et périssables pose le problème des modes
de consommation qui relèvent surtout d’une conscience citoyenne et de la sensibilisation.
Autant affirmer que la ville, telle que nous la vivons aujourd’hui, ne montre pas assez ses
«effets dégradateurs ». Elle se dessine comme un organisme vivant, qui a besoin de ressources
renouvelées, qui doit « se soulager » de ses déchets, qui doit penser à trouver des espaces pour
ses protubérances…voulues ou non…
Le Développement durable n’a rien prôné pour l’urbanisme…..
Et pourtant il y a, comme toujours, des scientifiques tellement « branchés », qu’ils inventent
rapidement le concept pour annoncer la couleur : la ville durable.
20
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
L’urbanisme, entrée dans le DD.
En 1994 à Aalborg, les villes européennes lancent leur Charte, des villes et des territoires
durables. Les représentants de 80 villes, s’engagent dans ce cadre d’élaborer l’Agenda 21.
L’essentiel du contenu de la Charte s’appuie sur :
Politiques cohérentes et intégrées basées sur une vision long terme partagée,
Prise de décision par la démocratie participative,
Préserver et protéger les biens publics et communs
Promouvoir et accélérer la transition vers des modes de consommation durable
Planifier et développer des aires urbaines pour le bénéfice de tous
Méthode durable de construction et de gestion des bâtiments.
Choix existants de mobilité durable,
Préserver la santé des habitants des zones urbaines,
Créer des économies locales conciliant emploi et préservation de l’environnement,
Garantir l’existence de communautés stables et supportrices (équité et justice sociale),
Management, suivi et évaluation des politiques urbaines,
Contribuer à une amélioration globale des conditions de vie et de l’environnement sur
la planète.
A partir de cette Charte, et les recommandations de l’Agenda 21, la mise en œuvre d’une
démarche d’urbanisme est appelée à respecter certains principes issus rapport du
développement durable :
1. Approche pluridisciplinaire et transversale permettant d’intégrer les trois piliers du
développement durable (économie, social, environnement).
2. Gestion transparente de l’information, avec une concertation entre tous les acteurs
impliqués (bénéficiaires, décideurs, financiers, riverains).
3. Démarche progressive et itérative, en continuelle mise à jour après des phases
d’évaluation critique allant jusqu’à réorienter le projet.
4. Vision globale du projet permettant d’assurer une cohérence entre les différentes
échelles (territoire, intercommunalité, régional…)
5. Projection à long terme, appuyée par des études prospectives et des prévisions
(adaptabilité, réversibilité, évolutivité…).
Le projet urbain en lui-même voit sa portée se mêler aux objectifs du développement durable.
Ainsi ses modes d’élaborations doivent veiller à respecter :
1. la consommation des espaces naturels,
2. les impacts sur l’environnement,
3. la qualité des espaces et des ouvrages,
4. la prise en considération des différents usagers,
5. la mixité fonctionnelle et sociale,
6. la prise en compte des coûts d’investissements et de fonctionnement.
La mise en route des projets :
Les projets conçus dans le cadre de développement durable doivent mettre en places des
méthodes, des démarches, des outils et des actions. Le principe de précaution commande une
21
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
la formulation de projets cohérents, progressifs et surtout gérables avec des « haltes »
évaluatives.
Cependant, la performance des résultats reste tributaire des « références » de bases. Ces
dernières font l’objet d’une construction méthodique. C’est le cas des indicateurs du
développement durable.
Les indicateurs du développement durable
Un indicateur, utilisé en sociologie, il désigne une traduction d’un concept théorique en
concept observable. C’est une variable observable pour rendre compte d’une réalité non
observable.
Il est également formé de plusieurs descripteurs, ces derniers sont des notions (quantifiées)
pour décrire un état ou une situation.
Exemple : la quantité de déchet produite /habitants/an est un descripteur. Comparé aux années
précédentes, il permet d’évaluer la tendance de la consommation et des rejets des déchets, il
devient alors indicateur.
La nécessité de ces indicateurs permet :
une meilleure programmation de la gestion urbaine,
définition d’une politique et des priorités environnementales,
d’évaluer les actions initiées.
Ainsi, l’Institut de l’Aménagement, d’urbanisme et de la Région Ile de France (IAURIF), a
établi les indicateurs suivants :
Environnemental :
Biodiversité, déforestation, protection des espaces naturels, exploitation durable des
ressources, dégradation des sols, artificialisation de l’espace, pollution des sols, agriculture
biologique, Emission, des GES et réchauffement climatique, pollution atmosphérique
globale, atmosphérique locale, bruit, disponibilité de l’eau douce, accès à l’eau potable, des
eaux douces, pollution marine, de consommation d’énergie, énergies renouvelables,
limitation de production des déchets, modes de transport doux et place des transports, Achats
verts, management environnemental.
Social
Paix et ordre, alimentation, liberté de gestion des affaires publiques, santé, richesse des
ménages, travail forcé, travail (smig), hygiène et sécurité, travail des enfants, éducation,
culture, égalité des ménages, égalité des sexes.
Economique,
Chômage, pauvreté, déficit public, dette extérieure, dette publique, inflation, taille de
l’économie, vie et mort des entreprises, économies parallèles.
L’OCDE, de son côté définit d’autres indicateurs classés dans trois catégories :
22
A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
Etat : correspondant à la qualité environnementale en un lieu et en un moment donné. Cet
ensemble d’indicateurs, décrit la sensibilité les aléas et qualité de l’environnement.
Cette catégorie regroupe :
L’utilisation du sol, la qualité des eaux superficielles, les sols contaminés, la dette extérieure,
l’espérance de vie des habitants (moyenne).
Pressions : les indicateurs de cette catégorie rendent compte des effets subis par
l’environnement. Les émissions de gaz toxiques, les impacts et les risques encourus.
Les indicateurs sont :
Le PIB (produit individuel brut), les émissions de GES, captage des eaux souterraines et
superficielles, consommation/utilisation des pesticides dans l’agriculture, production et
destination finale des boues issues des épurations des eaux résiduelles.
Réponse : ces indicateurs évaluent les attitudes de la société vis-à-vis l’environnement. Ils
rendent compte de l’adhésion sociale aux projets, de la dynamique en faveur des actions, la
participation et l’implication des acteurs.
Les indicateurs sont :
Les investissements et les dépenses pour la préservation de l’environnement et de l’eau
potable, la réutilisation des eaux résiduelles traitées, les mesures initiées pour réduire les
nuisances sonores, les dépenses pour la santé, l’éducation et la protection sociale, les
dépenses pour la recherche et le développement.
REPONSE
Activités
Humaines
SCHEMA DU MODELE
DE L’OCDE
IMPACT
PRESSION
ETAT
Les instruments et documents d’urbanisme
Le droit d’environnement généralement absent des constitutions, est devenu un cadre
nécessaire la protection des intérêts des sociétés. Les infractions qui peuvent nuire à la qualité
de la vie ne sont pas « incriminées » et pourtant la responsabilité est facilement déterminée.
D’autre part le droit d’urbanisme doit également ajuster ses attendus par rapport à celui de
l’environnement pour créer un cadre cohérent susceptible de déterminer les modalités de
préservation environnementale.
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A.BOUCHAREB. cours PG. Urbanisme et environnement
C’est dans ces cadres législatifs majeurs, que les instruments doivent être élaborés. La
production urbanistique est soumise à la planification, elle n’est qu’un « échelon » de
l’aménagement du territoire. Cependant l’urbanisme est soumis à des instruments régulateurs,
réglementaires et d’orientations.
A ce stade, en France, en Algérie également, le SCOT a fait son apparition le 13 décembre
2000 dans le cadre de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU). Le Schéma de
Cohérence Territoriale devient le principal outil d’aménagement à l’échelle des
intercommunalités.
Définissant les grandes orientations en tant que document stratégique, il vise à assurer une
développement cohérent des territoires en se basant sur les trois piliers du développement
durable.
Donc ses principes de bases sont :
1. la préservation du capital naturel, agricole et paysager,
2. promouvoir la proximité et l’accessibilité à tous, en fondant des liens de solidarité et
assurant l’efficacité des services (déplacements…)
3. Intensifier le développement en réduisant le « gaspillage » de l’espace.
Cette stratégie tend la coordination entre les plans de déplacements urbains (PDU), les
programmes locaux de l’habitat (PLH) et les Plans locaux d’urbanisme (PLU).
Comme ces outils ne sont pas suffisants pour aboutir à des résultats viables, des organismes
européens développèrent des « démarches » labellisées pour la construction des bâtiments
pour favoriser les réductions de consommations énergétiques.
Les allemands fondateurs « modernes » de l’écologie politique, développèrent la qualité
environnementale par l’introduction des labels de l’Habitat à basse énergie, et Habitat passif,
basés sur la réglementation thermique. Des bio-hauser (pour allergiques) et l’habitat économe
sont devenus des produits solvables dans le marché de l’écologie. Précisons que le
programme scolaire allemand a intégré le DD dans ses registre il y a 3 décennies.
Les Vorarlberger Baukünster, constitué par des jeunes « marginaux » autrichiens, malgré la
contestation de l’ordre des architectes, a par son pragmatisme convaincu les
« consommateurs ». Artisanat et produits industriels marque cette architecture économisante
du foncier et de l’énergie. Seule, leur philosophie est plus que captivante : « le simple n’est
pas toujours le mieux, mais le mieux est toujours simple ».
Le Breeam (Building Research Establishment Environmental Assessment Method). anglais,
lancé par le British Research Establishment, est une grille d’évaluation des bâtiments. Avec
ses multicritères, les édifices sont notés à partir d’un ensemble d’index quantifiés, santé et
bien-être, énergie, émission de CO2, transports, pollution. L’évaluation (nombre de points)
renvoie à des appréciations allant du passable à l’excellent.
Le HQE français, se veut une démarche impliquant divers profils, elle tend vers
l’aboutissement à une qualité de confort relative à la construction. La méthode concerne 14
« cibles » exigentielles, classées en « écoconstruction », écogestion, confort, santé.
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Concernant la ville durable…
Ce nouveau concept semble se développer rapidement à la traîne des débats sur le DD.
La ville est plus ancienne que le DD, …Nous pensons qu’elle a été crée tacitement pour durer
et surtout dans un esprit ou l’environnement était respecté, sacré et que tout « écart » était
blasphématoire…qu’il expliquait les colères divines.
Nous avons encore en mémoire les souvenirs de villes et surtout de villages totalement issus
de la nature (à commencer par leur matériaux), respectueux d’un ordre écologique, vivant
dans un rythme cyclique…tout était géré par les coutumes et le savoir « paysan » contribuait
pleinement comme registre à proposer des solutions issues d’expériences séculaires. C’étaient
les seuls exemples que nous connaissons (que nous avions connu) qui traduisent ces
invitations qui insistent pour que l’on se prosterne pour « dame nature »…
Maintenant que l’on doit définir la « ville durable », référons-nous à son auteur dont voici des
extraits.
1. C'est une ville capable de se maintenir dans le temps, de garder une identité, un sens
collectif, un dynamisme à long terme. Pour se projeter dans l'avenir, la ville a besoin
de tout son passé, d'une distance critique par rapport au présent, de sa mémoire, de
son patrimoine, de sa diversité culturelle intrinsèque et de projets
multidimensionnels.
2. La ville durable doit pouvoir offrir une qualité de vie en tous lieux et des différentiels
moins forts entre les cadres de vie. Cette exigence appelle une mixité sociale et
fonctionnelle, ou, à défaut, des stratégies pour favoriser l'expression de nouvelles
proximités : commerces et services de proximité, nature et loisirs de proximité,
démocratie de proximité, proximités aussi entre les différentes cultures de la ville,
entre les groupes sociaux, entre les générations. Cela oblige à penser différemment
des catégories longtemps étanches, des couples apparemment irréconciliables, pour
ouvrir la voie par exemple aux parcs naturels urbains, à la ruralité en ville, aux
schémas piétonniers d'agglomération, à l'économie solidaire et aux finances éthiques,
ou plus simplement à la démocratie locale et globale à la fois.
3. Une ville durable est, en conséquence, une ville qui se réapproprie un projet politique
et collectif, renvoyant à grands traits au programme défini par l'Agenda pour le XXI°
siècle (Agenda 21) adopté lors de la Conférence de Rio, il y a dix ans. Les villes qui
entrent en résonance avec ces préoccupations définissent, à l'échelon local, quelles
formes donner à la recherche d'un développement équitable sur un plan écologique et
social, vis-à-vis de leur territoire et de l'ensemble de la planète, et elles reformulent
par là même un sens collectif. Il s'agit à la fois de réduire les inégalités sociales et les
dégradations écologiques, en considérant les impacts du développement urbain à
différentes échelles. La "durabilité" dont l'horizon serait seulement local n'a pas de
sens en termes de développement durable, caractérisé par le souci des générations
présentes et futures, du local et du global. Il s'agit en somme de trouver des solutions
acceptables pour les deux parties, ou encore, de ne pas exporter les coûts du
développement urbain sur d'autres populations, générations, ou sur les écosystèmes.
Extrait d’un article de
Comment définir une ville durable
Consultable sur le site
http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/agenda21/intro/emelia.htm
Cyria Emelianoff
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