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Apprendre des villes africaines

2020

Le premier article d’une revue est toujours le plus difficile à écrire. Que doit-on y mettre ? Qui doit écrire ? Doit-on mettre des résultats de recherche prometteurs, une vision programmatique et stratégique de la revue qui se lance ? Doit-on citer les auteurs les plus talentueux en promettant de nous appuyer sur leur savoir et en montrant ô combien, ils font déjà tous partie de notre comité scientifique ? Enfin, faut-il expliquer le format choisi, le nombre de signes, les catégories et les longueurs des textes que nous allons recevoir. Le premier article est le plus difficile à écrire, mais c’est finalement le seul où la rigueur scientifique peut être détournée au profit d’un propos plus politique, un positionnement plus idéologique, une vision d’un monde totalement assumée, loin des possibles carcans de la science. Ce que nous voulons – en cela rien d’innovant – c’est repousser un peu plus les limites de la connaissance des villes africaines tout en mettant l’accent sur la forme ...

AFRICAN CITIES JOURNAL, VOL. 01, ISSUE 01, APRIL 2020 Apprendre des villes africaines Jérôme CHENAL1, Hassan RADOINE2, Armel Firmin KEMAJOU1, Rémi JALIGOT1, Hassan YAKUBU2, Rim MRANI2 1 2 Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne - EPFL School of Architecture, Planning & Design SAP+D of Université Mohammed VI Polytechnique – UM6P ARTICLE HISTORY Received 03 March 2020; Accepted 14 April 2020 CONTACT Corresponding Author: Jérôme CHENAL, EPFL, Suisse [email protected] Key words: Villes Africaines, Revue de Villes Africaines, Urbanisation Le premier article d’une revue est toujours le plus difficile à écrire. Que doit-on y mettre ? Qui doit écrire ? Doit-on mettre des résultats de recherche prometteurs, une vision programmatique et stratégique de la revue qui se lance ? Doit-on citer les auteurs les plus talentueux en promettant de nous appuyer sur leur savoir et en montrant ô combien, ils font déjà tous partie de notre comité scientifique ? Enfin, faut-il expliquer le format choisi, le nombre de signes, les catégories et les longueurs des textes que nous allons recevoir. Le premier article est le plus difficile à écrire, mais c’est finalement le seul où la rigueur scientifique peut être détournée au profit d’un propos plus politique, un positionnement plus idéologique, une vision d’un monde totalement assumée, loin des possibles carcans de la science. Ce que nous voulons – en cela rien d’innovant – c’est repousser un peu plus les limites de la connaissance des villes africaines tout en mettant l’accent sur la forme à une tradition scientifique dont nous tirerons aussi notre respectabilité. Nous appelons villes africaines celles qui se trouvent sur ce continent et qui veulent participer au débat global sur les villes, plutôt qu’assumer le statut de contre-exemples ou d’exceptions aux phénomènes urbains considérés comme universels. L’urbanisation africaine est DOI : 10.34915/acj.v1i1.96 ISSN 2673-4494 © African Cities Journal 2020, Lausanne, Switzerland souvent présentée sous l’angle des prévisions sociodémographiques et économiques, préoccupantes à juste titre. Mais se focaliser sur l’urgence des problèmes à résoudre semble autoriser toutes formes de simplification de la pensée. Entre les études pionnières des années 80, fondamentalement empiriques, et la prédominance excessive des slogans imaginés dans les conférences internationales, il y’a plusieurs décennies de savoir-faire certes, mais aussi et surtout d’hésitation, de vide. La recherche sur les villes africaines s’est petit à petit refermée sur des certitudes peu éprouvées scientifiquement, sans se renouveler au fil du temps. Arrivera-t-on à la réinventer ? C’est notre objectif. Mais arrivera-t-on à la réinventer de manière à ce qu’elle cadre les dynamiques contemporaines de transformation du continent ? Le temps nous de dira. Une recherche laconique La recherche sur les villes africaines nous semble aussi avoir subi une rupture entre la réalité du terrain et la théorie urbaine de façon critique, conséquence du manque de rigueur de certains travaux qui se disent empiriques sans vraiment l’être. Le décalage est aussi criant qu’inquiétant, et des pans entiers de connaissances ont été construits sur des bases non- 1 Apprendre des Villes Africaines approfondies pour ne pas dire erronées. C’est donc la rigueur du terrain qui doit nous donner les bases d’une théorie des villes africaines, seule manière de sortir de l’ornière idéologique. Les villes africaines ont des dynamiques extrêmement rapides, raison pour laquelle nous plaidons pour une mise en tension profonde et constante de la théorie et du terrain. C’est le lieu aussi de critiquer le cloisonnement disciplinaire, obstacle à la prise en compte de la complexité. Que valent des travaux se réclamant purement de telle ou telle discipline par rapport à une réalité urbaine plutôt complexe ? Ne devrait-on pas se focaliser sur l’objet ville, et essayer de lire les mutations de la société au travers de ce dernier ? Les Urban Studies ont depuis longtemps montré l’intérêt de la pluridisciplinarité, mais nous ne retiendrons ici que l’idée de questionner la ville et la société qui l’habite selon plusieurs entrées. Les urban studies en Afrique ou African urban studies constituent un champ d’étude en pleine construction qu’il faut positionner dans la recherche contemporaine, de manière holistique en se gardant de tout anachronisme. En plus d’être laconique, la recherche urbaine africaine pêche par son classicisme tant les disciplines sont ancrées depuis des décennies maintenant. Depuis peu, la quantité de données produites chaque seconde dans le monde, potentiellement utilisable pour la recherche urbaine va nous obliger à revoir les disciplines et les méthodes. Les senseurs, les téléphones mobiles, l’Intelligence artificielle (IA), le machine Learning sont dans nos pratiques quotidiennes et donc doivent bousculer nos certitudes en termes de recherche. Il faut ainsi intégrer cette nouvelle réalité et faire ensuite, dans une seconde phase, dialoguer l’IA et l’anthropologie, les big data et la sociologie. Le défi est grand, mais surement pas nouveau. Saura-t-on faire autrement, parvenir à réinviter crédiblement les villes africaines dans les discussions scientifiques ? Un outil de valorisation Les outils de la science multiplient aujourd’hui les possibilités d’explorer ce champ. C’est ainsi que l’idée d’une revue scientifique nous paraît venir à propos, à condition qu’elle fasse partie d’un dispositif plus large permettant de produire, d’enrichir, de développer, et de vulgariser des connaissances de haut niveau. Heureusement, ce dispositif se met progressivement en place, sous l’impulsion de multiples réseaux de DOI: 10.34915/acj.v1i1.96 ISSN 2673-4494 © African Cities Journal 2020, Lausanne, Switzerland recherche sur le continent africain et dans le monde, encore faut-il les mettre en synergie et leur donner de la visibilité ? Elle a été baptisée African Cities Journal (ACJ) pour rendre compte sans équivoque de son ambition : offrir - modestement - un lieu de réflexions, produire et enrichir durablement les débats sur les villes africaines. Dans ce sens, notre revue se veut radicalement innovante. D’abord nous voulons séparer la recherche scientifique de toute autre forme de valorisation de savoirs. Les trop nombreux rapports d’expertise d’organismes internationaux ont tendance à se substituer à la recherche scientifique, voire à l’étouffer. Sans aucun jugement, les canons ne sont pas les mêmes. Ensuite, en reconnaissant y avoir longuement réfléchi, nous écartons vigoureusement l’idée d’être moins rigoureux parce qu’on traite de l’Afrique. Enfin, l’accent sera mis sur la qualité. Ainsi, en régime de croisière, les numéros paraîtront à une fréquence trimestrielle, mais pour les premières années, quatre parutions sont prévues par année. La revue sera exclusivement en ligne. ACJ se veut bilingue, en Français et en Anglais, afin d’avoir la résonance la plus forte possible. Les auteurs seront libres de soumettre leurs textes dans l’une des deux langues dans tous les numéros, et quel que soit le type d’article. Sachant que la langue structure la pensée, et que nous misons sur la diversité de la pensée, ces deux traditions de recherche, anglosaxonne et francophone sont invitées sur cette plateforme. Sont-elles les plus légitimes ? La question est trop complexe pour être abordée ici. Quoiqu’il en soit, ce sont les deux les langues les plus partagées dans la communauté des chercheurs africains. ACJ se veut totalement ouverte. Les publications seront libres d’accès, pour être lues par tous sans aucune condition. La revue mise aussi sur la totale gratuité de la publication quelle que soit l’institution à laquelle est rattaché l’auteur, pour toucher de manière non discriminatoire la communauté la plus large. C’est sans doute le point le plus important, que le chercheur ne soit pas prétérité par des « fees », mais puisse librement publier et être lu. Cela implique pour nous de mettre en place des mécanismes pérennes et éthiques, même en allant chercher des fonds externes pour pérenniser son existence, pour être durablement à flot. ACJ se veut fortement interdisciplinaire. Nous entendons explorer des champs disciplinaires variés allant des sciences humaines et sociales à l’ingénierie, 2 Jérôme CHENAL et al. passant par l’architecture, les sciences politiques et l’économie. L’interdisciplinarité est dans l’ADN de la revue, mais le réel focus est sur l’objet ville, quelle que soit l’entrée, plutôt que sur telle ou telle discipline. ACJ se veut résolument africaine. Nous désirons mettre en avant les thématiques propres aux villes africaines ou qui leur font écho d’une manière ou d’une autre. L’idée n’est toutefois pas de se fermer au reste des thématiques de recherche, mais de continuer à baliser un chemin vers des connaissances nouvelles, ou vers le renouvellement de connaissances en les confrontant à un autre contexte. L’idée de baliser un chemin peut paraître prétentieuse, mais si l’on considère strictement la classification des publications de travaux de recherche, il y a bien un manque à ce niveau. En effet, les villes africaines sont actuellement abordées soit dans les études africaines dont les objets sont tout sauf les villes, soit dans les Urban studies qui par essence ne considèrent pas les spécificités holistiques. Or c’est pour nous l’une des clés – parmi d’autres – de compréhension des mécanismes de fabrication de la ville africaine. La revue servira donc aussi à donner progressivement – et scientifiquement – corps à cette idée. Pour cela, les articles, publiés dans les codes et standards internationaux, se déclineront en trois formats : 1. 2. 3. Les articles que l’on pourrait dire « classiques », montrant des résultats de recherche innovants ; Les articles de synthèse, qui font une synthèse bibliographique d’une thématique donnée, c’està-dire un état de l’art accompagné d’une lecture critique ; et les articles « perspectives théoriques ou méthodologiques », qui discutent les aspects théoriques et/ou méthodologiques de la recherche urbaine avec des implications générales ; Les articles de monographie de villes que nous appellerons « Anatomie d’une ville ». Ils décrivent les grands enjeux sur le territoire d’une ville, retracent leur histoire, en les inscrivant dans un débat théorique majeur. Alors que tout se mondialise, et que la pensée urbaine tende à se niveler, ACJ souhaite accompagner la nouvelle génération de chercheurs qui pensent que les villes africaines n’ont pas cessé de nous surprendre, parce que le potentiel des DOI: 10.34915/acj.v1i1.96 ISSN 2673-4494 © African Cities Journal 2020, Lausanne, Switzerland développements théoriques et des innovations méthodologiques est immense. Un comité hétéroclite Tout cela, nous entendons le construire grâce à un solide comité scientifique, composé de membres faisant figure de proue dans leurs différentes spécialités, touchant de près ou de loin aux villes africaines. La diversité de ce comité a été recherchée, et est donc totalement revendiquée, parce qu’elle garantira le croisement de regards qui nous paraît fondamental pour l’innovation. Afin de promouvoir la recherche prospective à travers une vision holistique de la ville africaine. Il ne s’agit pas de compter les membres africains ni les noms africains, ce débat n’est pas le nôtre. Nous avons voulu une structure de gens qui ont un avis sur les villes africaines, que nous partageons ou non. C’est comme cela, et uniquement comme cela que nous arriverons à sortir de l’entre-soi des chercheurs assis dans leurs aires géographiques et leurs disciplines. Rapidement donc présentés, en laissant aux lecteurs le soin de googleliser nos membres. Le comité de la revue est donc composé de : Aawatif HAYAR (Founoun and Hayar 2018; Hayar and Betis 2017); Abdoumaliq SIMONE (Simone 2001, 2018) ; Alioune SALL (Sall 2018, 2019); Alphonse YAPI-DIAHOU (Yapi-Diahou and AdikoGnammon 2017; Yapi-Diahou, Yassi, and Tchan 2014); Ambe NJOH (Njoh 2016, 2017); Anthony A. KIFORDU (Kifordu et al, 2019; Kifordu Anyibuofu Anthony, Oshoke, & Slyvester, 2017); Antoine Padoue NSEGBE (Nsegbe 2015; Nsegbe et al. 2014) ; Benjamin MICHELON (Michelon and Benjamin 2014, 2017) ; Brama KONE (Koné et al. 2011, 2014) ; Camillo BOANO (Boano and Talocci 2014; Boano, Zetter, and Morris 2008); Didier PÉCLARD (Hagmann and Péclard 2011; Péclard 2015); Edgar PIETERSE (Pieterse 2009; Pieterse and Parnell 2014); Elisio MACAMO (Macamo 2011, 2017); Filip DE BOECK (De Boeck and Plissart 2014; Honwana and De Boeck 2005); Francis AKINDES (Akindès 2017, 2018; Brou); 3 Apprendre des Villes Africaines Gabriel Kwami NYASSOGBO (Gervais-Lambony and Nyassogbo 2008; Nyassogbo 2003); Guéladio CISSÉ(Betsi et al. 2006; Cissé et al. 2002) Hassan RADOINE (Radoine 2003, 2017); Henri MOTCHO (Motcho 2004, 2007); Henri-Michel YERE. (Yéré 2015b, 2015a); Jennifer ROBINSON (Parnell and Robinson 2013; Robinson 2011); Jérôme CHENAL (Chenal 2014, 2016); Julia TISCHLER (Tischler 2013, 2016); Julio DAVILA (Dao and Dávila 2013; Julio 2016); Michel Max RAYNAUD (Raynaud and GnammonAdiko 2017; Raynaud, Lewis, and Hubert 2014); Paul François YATTA (Yatta 2006, 2009) ; René Joly ASSAKO ASSAKO (Assako 2012; Assako et al. 2005) ; Till FÖRSTER (Förster and Siegenthaler 2018; Koechlin and Förster 2015); Vanessa WATSON (Watson 2009, 2017); Victor BRUNFAULT (Brunfaut 2004; Brunfaut and Pinet 2018). Des premiers numéros La revue mettra du temps à s’y défaire du classicisme ordinaire. Pour avoir une forme de revue innovante et durable, il faudra quelques numéros, une à deux années pour commencer à avoir le rythme de production nécessaire, pour commencer à être répertoriée dans les index des citations. Cela signifie que les premiers auteurs seront des pionniers, qui misent sur le développement de notre revue. Qu’ils en soient remerciés sincèrement. Devant la marée de possibilités qu’ont aujourd’hui les auteurs, pourquoi nous ? Pourquoi une revue qui n’existe pas encore ? Nous voulons attirer les bons auteurs, sans contrepartie, qui misent comme nous sur le moyen et long terme pour faire le pari que l’African Cities Journal est le bon endroit pour publier. Ils nous aideront à donner le niveau juste de notre revue, celui de l’excellence et de la rigueur scientifique. Place aux recherches Nous estimons nécessaire d’inviter aux débats, de susciter la discussion autour des villes africaines, de déconstruire et construire des discours, de partager des critiques, d’imaginer des futurs, de fabriquer des compréhensions. Il existe une abondante littérature, DOI: 10.34915/acj.v1i1.96 ISSN 2673-4494 © African Cities Journal 2020, Lausanne, Switzerland qui petit à petit, à tort ou à raison, a mis certaines thématiques sur un piédestal par rapport à toutes les autres. L’informel est la première de ces thématiques sanctuarisées, abondamment traitée depuis plusieurs décennies, mais dont on ne sait toujours pas de quoi faire. Les chercheurs sont fascinés soit par l’intelligence d’adaptation organisationnelle complexe qui pourrait s’y cacher, dont la découverte donnerait une clé miracle de compréhension des villes africaines, une sorte de remède du cancer, soit par l’incroyable pagaille par laquelle il se manifeste dans l’espace urbain. La pérennité du phénomène – appelons-le ainsi – qui caractérise les usages et les pratiques amène nécessairement à poursuivre la remise en question des schémas fondés sur une opposition formel/informel. Elle amène aussi à une lecture de la réalité plus intelligente, plus objective et plus durable, afin de se débarrasser de tout jugement. Concrètement, nous pensons que l’objectivité viendra de l’inventivité la plus ouverte dans les outils de collecte de données, non pas qu’il faille absolument en créer de nouveaux, mais partir de l’idée de réussir à baser l’analyse des phénomènes sociaux sur des données solides. L’avènement du numérique pourrait être une belle opportunité au sens où d’une part, de nouveaux dispositifs s’ajoutent à la boîte à outils du chercheur, et d’autre part, le numérique introduit de profondes mutations sociales qui redéfinissent déjà la notion d’informel. Une autre thématique sanctuarisée est la gestion des sols, recoupant les questions foncières, de forme urbaine, la fiscalité, les services écosystémiques, ou le logement. À quelques exceptions près, la recherche semble être en boucle autour de ces questions, car il n’y a pas eu d’évolution majeure depuis le constat de la coexistence des droits fonciers traditionnels et ceux dits modernes dans les villes africaines. Le débat serait-il épuisé ? Serait-on dans une impasse ? Le fait de s’acharner sur cette thématique a contribué à l’isoler des autres, et à en faire une spécialité presque à part entière. Nous pensons que le sens donné à l’attachement à la terre se trouve peut-être moins dans l’anthropologie que dans l’économie, que l’essor des transports à passager unique pourrait fragiliser les droits fonciers coutumiers en périphérie urbaine, et que la préservation des écosystèmes naturels passerait par la redéfinition simple de la notion de droits fonciers par exemple. Le pari que fait cette revue est surtout de changer d’angles d’attaque, de soumettre ces thématiques à d’autres entrées méthodologiques, et de privilégier l’innovation dans les approches de recherche. 4 Jérôme CHENAL et al. L’espace public nous semble également être une thématique remarquable par laquelle il serait intéressant d’aborder les villes africaines, parce qu’elle mobilise des champs théoriques extrêmement transversaux. La pratique de l’urbanisme en Afrique pourrait s’enrichir de cette notion, parce qu’il semble se limiter à l’optimisation de l’utilisation et de l’accessibilité des espaces privés, plutôt qu’un travail dans toute l’épaisseur de l’espace urbain. Les villes africaines pourraient être réimaginées autour du rôle, des pratiques, des usages et des représentations de l’espace public à reconsidérer. Cette thématique permet par ailleurs d’affirmer et d’assumer notre attachement aux réalités du terrain comme point central de toute recherche sur les villes qui se veut utile, en Afrique ou ailleurs. Nous pourrions ainsi présenter des dizaines et des dizaines de thématiques, les unes après les autres, mais le propos n’est pas là. Il s’agit de susciter des vocations, que ces quelques lignes exprimant notre positionnement permettent ensuite à décidées de recherche novatrices de faire leur propre chemin. Au moment de lancer ACJ, les quelques idées ainsi présentées montrent bien l’utilité d’une plateforme de mise en commun des idées, pour contribuer à ce que les villes africaines ne soient pas seulement celles des prévisions alarmantes pour les prochaines décennies. A travers ces quelques lignes, nous souhaitons susciter des vocations et permettre à de belles idées de recherche de faire leur propre chemin afin qu’elles puissent contribuer à rendre la ville africaine beaucoup plus durable et résiliente. C’est ainsi qu’est lancé, très officiellement l’African Cities Journal. Bibliographie Akindès, Francis. 2017. “«On Ne Mange Pas Les Ponts et Le Goudron»: Les Sentiers Sinueux d’une Sortie de Crise En Côte d’Ivoire.” Politique Africaine 148(4):5. Akindès, Francis. 2018. “Understanding Côte d’Ivoire’s ‘Microbes.’” Pp. 161–82 in Social Theories of Urban Violence in the Global South. Routledge. Anthony, Kifordu A., F. 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