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Bulletin d'histoire politique
Retour vers le futur 2 : l'intégration et les manuels scolaire
Réplique
Jack Jedwab et Marc-André Anderson
L'histoire sous influence
Volume 6, numéro 1, automne 1997
URI : https://id.erudit.org/iderudit/1063291ar
DOI : https://doi.org/10.7202/1063291ar
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Éditeur(s)
Association québécoise d'histoire politique
Comeau & Nadeau Éditeurs
ISSN
1201-0421 (imprimé)
1929-7653 (numérique)
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Jedwab, J. & Anderson, M.-A. (1997). Retour vers le futur 2 : l'intégration et les
manuels scolaire : réplique. Bulletin d'histoire politique, 6 (1), 62–70.
https://doi.org/10.7202/1063291ar
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Retour
vers
le futur
2
L'intégration
et les
manuels
scolaires
réplique
•••
Jack Jedwab
Directeur général du Congrès juif canadien, Région du Québec
et historien
Marc-André Anderson
Associé aux Relations communautaires pour
le Congrès juif canadien, Région du Québec
C'est avec grand intérêt que nous avons pris connaissance des répliques
respectives de Jean-François Cardin(l) et de Robert Gagnon(2) à notre
récent article portant sur les manuels scolaires utilisés pour l'enseignement
de l'histoire du Québec et du Canada(3 ). Si nous demeurons convaincus
qu'il importe de se pencher sur le contenu de ces manuels afin de s,assurer
qu'ils reflètent de manière plus adéquate le pluralisme qui caractérise notre
histoire commune, nous sommes néanmoins heureux de constater que certains historiens sont intéressés à poursuivre une saine discussion sur le sujet.
Rappelons tout d'abord le contexte du débat. Suite à la publication du rapport
du Groupe de travail sur l'enseignement de l'histoire, nous avons manifesté
notre appui aux recommandations touchant la question du pluralisme, tout en
déplorant le fait que le Groupe de travail n'ait émis aucune recommandation
au sujet des manuels utilisés pour l'enseignement de l'histoire. I.:article que
nous avions publié dans les pages du Bulletinvisait à démontrer l'importance
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de l'application
scolaires.
des recommandations
du Groupe de travail aux manuels
Dans le cadre de cet article, nous notions quelques cas où l'information
véhiculée dans les manuels scolaires utilisés pour l'enseignement de l'histoire
nous apparaissait pour le moins incomplète. L'un de ces exemples était tiré
du manuel de Jean,François Cardin et al., où les auteurs affirmaient que
«Traditionnellement, les immigrants s'intégraient à la communauté anglo,
québécoise et envoyaient leurs enfants à l'école anglaise» ( 4). Pour donner
un portrait plus juste, notions,nous, il aurait fallu mentionner que les immi,
grants agissaient ainsi parce que les écoles catholiques refusaient d'admettre
des enfants non,catholiques, ce qui n'était pas le cas des écoles protestantes.
M. Jean,François Cardin et M. Robert Gagnon, dans leurs répliques respectives,
ont fait part de leur désaccord avec cette affirmation. M. Cardin émettait l'api,
nion que nous avions sur,interprété la phrase tirée de son manuel d'histoire, qui
représente un «fait absolument incontestable»(S). Il ajoutait toutefois que la
décision des immigrants était «un choix que les francophones seraient bien mal
venus de leur reprocher, puisqu'eux,mêmes ont souvent exigé de leurs enfants,
du moins jusqu'aux années 1960, qu'ils fassent une partie de leurs études en
anglais, langue des affaires et des bons emplois dans le Québec du temps» (6).
Bien que M. Cardin puisse avoir raison en notant que notre affirmation
aurait dû être plus nuancée, il nous apparaît qu'il prête lui aussi une signifi,
cation trop étendue à notre observation. Celle,ci n'avait pas pour but de
laisser entendre, comme le soutient M. Cardin, que «les immigrants cher,
chaient majoritairement à intégrer leurs enfants à la société francophone par
le biais des écoles catholiques»(?). Une telle affirmation serait fausse, et c'est
pourquoi nous ne l'avons pas écrite. L'intention derrière notre première inter,
vention était d'illustrer l'existence d'autres facteurs explicatifs qui modifient
fondamentalement la perception que pourraient avoir les étudiants de
certaines interprétations historiques.
La question est donc de savoir s'il est vrai que les écoles catholiques ont
refusé d'admettre des étudiants non,catholiques et qu'elles ont, ce faisant,
contribué à l'anglicisation d'une partie de la population immigrante. Robert
Gagnon soutient qu'il s'agit là d'un mythe. Il défend plutôt la thèse de l'au,
verture de la CÉCM à l'égard des non,catholiques et des immigrants
catholiques, et explique la fréquentation des écoles anglo,protestantes par
nombre d'enfants d'immigrants à l'aide des principes de rationalité
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économique issus de l'analyse sociologique. Ainsi, les enfants d'immigrants
auraient fréquenté l'école anglaise au cours de la période 1930, 70 parce que
leurs parents auraient identifié cette langue comme étant celle de la rnobi,
lité économique. Selon nous, il ne fait aucun doute qu'il s'agit là d'un facteur
important dans l'explication du phénomène, mais ce n'est pas le seul.
Par ailleurs, nous espérons que Robert Gagnon sera en mesure d'accueillir
nos commentaires de manière plus sereine que lors de la publication de notre
premier article. En effet, Robert Gagnon affirmait dès le troisième para,
graphe de sa réplique que «Jedwab et Anderson sont très mal placés pour
faire la leçon aux historiens» (p.121 ). Nous désirons seulement rappeler ici
que cela n'a jamais été notre intention, et qu'il serait de bon ton d'éviter de
faire de même à notre égard.
La communauté juive, le clergé catholique et l'éducation
Retournons maintenant aux critiques de fond de Robert Gagnon à notre
endroit. À notre avis, les relations entre la communauté juive et le clergé
catholique sur la question de l'éducation entretiennent des liens plus ou
moins directs avec le supposé «mythe» du refus des immigrants par les écoles
catholiques francophones. Toutefois, étant donné que Gagnon a évoqué le
sujet, il nous semble nécessaire d'apporter quelques éléments supplérnen,
taires à son analyse.
Il semblerait que les dirigeants catholiques aient été relativement ouverts à
l'idée d'une coexistence avec les membres de la communauté juive, à un
point tel qu'au début du siècle ils auraient négocié des accommodements
structurels avec des représentants de ces derniers. Toutefois, l'admission de
Juifs dans les écoles catholiques n'intéressait aucune des deux communautés
confessionnelles. Pour cette raison, les Juifs se sont vu obligés de conclure
une entente avec les autorités protestantes, laquelle imposait toutefois
certaines limites à leurs droits.
Selon Gagnon, la CÉCM aurait encore fait preuve d'ouverture à l'égard de la
communauté juive dans les années 1930, lorsque le gouvernement provincial
de L. A. Taschereau avait permis, avec la loi David, la création d'une corn,
mission scolaire juive. M. Gagnon va plus loin en affirmant que «les dissen,
sions au sein de la communauté juive vont cependant tuer dans l'œuf cette
troisième commission scolaire à Montréal et ramener les enfants juifs à la
Commission protestante»(8).
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En examinant seulement la référence appuyant cette affirmation(9) on
constate rapidement que l'analyse de Gagnon est incomplète. En effet, Anctil
identifie au moins deux autres facteurs pour expliquer ce qu'il nomme le
«demi,échec» de la loi David de 1930, soit l'opposition véhémente du Comité
protestant du Conseil de l'instruction publique et celle de l'Église catholique.
I..?oppositionfarouche du clergé catholique au projet de création d'une corn,
mission scolaire juive est documentée par Pierre Anctil ainsi que par Arlette
Corcos. Cette dernière, dans un récent ouvrage, décrit de manière détaillée
la réaction des élites religieuses catholiques. Ainsi, dit,elle «le 28 février
[1930], le cardinal Rouleau, archevêque de Québec, écrit à LA. Taschereau
( ... ) Il dénonce ce «traitement de faveur» accordé à des immigrés qui
devraient se conformer à la législation du pays qui les accueille et se montre
fort préoccupé du risque de «propagande bolchévique» auquel on s'expose
par l'adoption d'un tel projet»{l0).
Les protestations du cardinal Rouleau, de Mgr Gauthier (archevêque,
coadjudeur de Montréal) et de cinq autres membres de l'épiscopat québécois
au projet de création d'une commission scolaire juive ne peuvent être corn,
plètement dissociées de l'échec du projet, d'autant plus que le cardinal
Rouleau et Mgr Gauthier n'ont pas hésité «à manifester publiquement leur
opposition aux autorités civiles, en publiant les lettres qu'ils [venaient]
d'adresser au Premier ministre»(l 1). À cet égard, P. Anctil soutient que
«l'agitation tant protestante que catholique fit si bien, durant les mois de
février et mars 1930, que Taschereau retira la loi David et consentit à
rencontrer personnellement les évêques, et ce, dans un climat de méfiance
réciproque et d'opposition croissante»{IZ).
Un autre facteur explicatif dans cet épisode est l'agitation causée par l'oppo,
sition conservatrice de Camilien Houde, qui répétait que la faveur accordée
par le premier ministre Taschereau à la communauté juive mettait en danger
les droits, les privilèges, la religion et le système d'éducation des Canadiens,
français catholiques(13 ). Le journal Chronicleremarquait à cet égard que
«l'objectif des écoles juives autonomes aurait été atteint n'eut été du sabotage
de l'opposition conservatrice de M. Houde»(14).
Les «Juifs catholiques»
La blague était bien connue dans le Québec des années 1950: « Vous parlez
français. Vous devez être catholique? - Non, je suis Juif. - Ah! Vous êtes
un Juif catholique!»
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Cela reflète bien la confusion générée par l'arrivée des Juifs sépharades au
Québec au milieu des années 1950, et l'expérience de cette communauté au
cours de la période 1955, 1970 nous semble être très pertinente. En effet, si
les autorités de la CÉCM, comme le prétend Gagnon, ont fait preuve d'une
attitude tellement ouverte et réceptive à l'égard de la communauté juive, et
si l'aiguillage (volontaire ou non) de certains immigrants vers le réseau sco,
laire anglo,protestant est un mythe, alors comment peut,on expliquer le fait
que les enfants de la communauté juive sépharade n'ont pu avoir accès à
l'école française publique qu'en 1970, c'est,à,dire environ quinze ans après
leur arrivée au Québec? Et comment expliquer que cet accès n'a pu leur être
garanti que par les autorités scolaires protestantes qui ont accepté de créer
une école francophone? Robert Gagnon ne discute aucunement de cette
question, qui est pourtant centrale à son argument, et qui était à l'origine de
notre première intervention.
Il faut d'abord comprendre que les Juifs sépharades avaient choisi de s'installer
au Québec pour des raisons bien spécifiques, comme l'illustre ce témoignage
rapporté par Langlais et Rome: «notre communauté a eu une éducation de
base et de culture française. En choisissant le Québec, considérée comme une
province française, la majorité des immigrants entendaient donner à leurs
enfants une éducation française. Vous comprendrez notre déception lorsque
nos enfants se sont trouvés dans l'obligation d'interrompre leurs études
françaises pour adopter une éducation purement anglaise»( 15).
Il est vrai qu'à l'époque, plusieurs membres de la communauté juive anglo,
phone voulaient que les sépharades apprennent l'anglais. Néanmoins, un
nombre important de Juifs francophones tenaient à ce que leurs enfants
fréquentent l'école française. Les tentatives et les échecs des initiatives des
dirigeants de la communauté sépharade en vue d'assurer l'éducation des
enfants en français sont très bien documentées. Selon une spécialiste, les
membres de la communauté sépharade, à leur arrivée au Québec, n'ont pas
eu l'opportunité de choisir la langue dans laquelle leurs enfants seraient
éduqués: «comme tous les Juifs canadiens nouvellement arrivés, ils entraient
automatiquement dans le système scolaire protestant et recevaient une édu,
cation en anglais» (16). Comme l'analysent Langlais et Rome: «Le système
scolaire québécois [n'était] guère préparé à cette arrivée soudaine d'une
génération d'écolier et d'étudiants francophones qui ne sont ni catholiques
ni protestants. Les catholiques [n'avaient] tout simplement pas de structures
scolaires pour les neutres. Les protestants [n'avaient] jamais développé
adéquatement leur secteur scolaire francophone( 17)».
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Il s'agit, selon nous, d'un épisode très révélateur des relations entre la CÉCM
et la communauté juive et, à travers elle, les communautés immigrantes en
général. À la lumière de ces éléments, il nous semble que l'analyse de Gagnon
tourne bien court. L'examen rapide que nous ferons maintenant de la
question du Comité des néo,canadiens nous le démontrera encore davantage.
Le Comité des néo--canadiens
Il ne fait aucun doute que certaines personnalités issues de la CÉCM ont
proposé, au cours de la période 1930, 1970, des initiatives louables en vue
d'encourager les immigrants à fréquenter l'école française. Robert Gagnon
en fait grandement état, et poursuit sa démonstration de l'ouverture de la
CÉCM aux communautés immigrantes en utilisant l'exemple du Comité des
néo,canadiens.
Le Comité des néo,canadiens fut créé en 1947 avec le mandat de « non
seulement[ ...] freiner l'apostasie chez les immigrants catholiques, mais égale,
ment [de] contrer la tendance de plus en plus forte chez les néo,canadiens à
diriger leurs enfants vers une école anglaise»{18). Au mois de mai 1961, soit
près de quinze ans après sa création, les recommandations du Comité arrivaient
au terme de leur cheminement à travers la bureaucratie de la CÉCM. Ces
recommandations recueillaient même l'appui d'un certain nombre d'inter,
venants avant d'être rejetées par les autorités anglo,catholiques. Pour leur
part, les autorités franco,catholiques s'étaient montrées, durant cette
période, peu enclines à donner leur approbation à des recommandations
parfois jugées trop timides.
Parmi les sources citées par Gagnon à cet égard, notons les travaux de
Taddeo et Taras{19) sur la communauté italienne et ceux de Behiels sur le
Comité des néo,canadiens(20). Nous devons toutefois remarquer que ces
travaux font tous état du peu de volonté des organes décisionnels à endosser
les recommandations du Comité, ce dont Gagnon ne traite pas. En fait, dès
1951, des désaccords importants surgissaient entre le Comité et la hiérarchie
catholique. De là sera tracée la route réservée au Comité des néo,canadiens:
«Le clivage de 1951 ne fit que souligner l'influence limitée du Comité des
néo,canadiens au sein de l'organe de décision de la CÉCM. C'était le
premier de la série de revers qu'il allait essuyer au début des années 50. Par
la suite, son rôle se limitera à mettre sur pied des cours de langue à l'inten-tion des néo--canadiens ( ... ) il faut dire à sa décharge que ce sera à peu près
la seule responsabilité que la CÉCM lui permettra d'assumer(21)».
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Ailleurs dans leur texte, Taddeo et Taras donnent une explication beaucoup
plus plausible que celle de Gagnon sur la question du rapport entre les immi,
grants et la CÉCM: «Si, en 1940, la CÉCM avait saisi l'occasion qui se
présentait de relever le statut de la langue française, surtout en l'enseignant
aux enfants allophones, il n'aurait peut..être pas été nécessaire d'en venir aux
mesures contraignantes des années 1970 (...) Étant donné que son principal
souci était la préservation de la foi, il n'est pas surprenant qu'elle n'ait pas eu
d'idées novatrices à cette époque(22)».
Néanmoins convaincu qu'il a fait la démonstration de l'ouverture des écoles
franco,catholiques aux immigrants, Robert Gagnon termine sa réplique à notre
article par ces mots: «Force nous est donc de conclure que leur texte nous
informe davantage sur les idées politiques de nos deux commentateurs, qu'il ne
contribue à la connaissance historique et sociologique de la question de l'inté ..
gration et de l'accueil des immigrants dans les écoles montréalaises(23)».
Tout d'abord, et au,delà du caractère condescendant de l'intervention de
Gagnon, soulignons qu'il nous apparaît tout à fait normal que notre texte
n'ait pas contribué à la «connaissance historique et sociologique de la ques,
tion de l'accueil et de l'intégration des immigrants». Ce n'était pas notre
propos. Notre objectif était de présenter des arguments en faveur d'une
meilleure intégration du pluralisme en histoire. Ce qui nous mène à une
question fondamentale: est-ce que la promotion du pluralisme devrait être
une fonction des idées politiques? Contrairement à Robert Gagnon, il nous
semble que l'un n'a rigoureusement rien à voir avec l'autre.
Conclusion
Il est indéniable que la langue anglaise, dans le contexte nord,américain, a
exercé une puissante force d'attraction auprès des immigrants du Québec. Il
est également impossible de prétendre que, dans un contexte de libre choix,
de nombreux immigrants n'auraient pas choisi d'inscrire leurs enfants à
l'école anglaise. Nous regrettons que notre première intervention ait pu
laisser croire à certains que nous défendions ces thèses. À l'instar de Jean..
François Cardin, il est clair qu'il s'agit d'un débat complexe où les nuances
revêtent une importance fondamentale.
Nous ne devons toutefois pas oublier que les questions que nous tenons à
soulever dépassent largement l'exemple dont nous avons traité dans le cadre
du présent article. Néanmoins, le débat aura servi à souligner l'importance
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de l'intégration d'un plus grand pluralisme dans les manuels scolaires. De plus,
la réplique de Cardin à notre commentaire nous apparaît marquer l'amorce
d'une réflexion constructive sur la question du pluralisme en histoire.
Nous sommes toujours d'avis que les manuels scolaires utilisés pour l'en;
seignement de l'histoire devraient davantage refléter le caractère pluraliste
de nos sociétés. Si, comme l'évoque Cardin, les critères pédagogiques
du ministère de l'Éducation sont un obstacle à la réalisation de cet objectif,
rien n'empêche des efforts concertés en vue d'apporter les changements
nécessaires.
Au moment d'écrire ces lignes, le gouvernement du Québec vient tout juste
d'endosser le rapport sur la réforme du curriculum, qui prévoit faire plus de
place à l'enseignement de l'histoire au niveau secondaire. Espérons que nous
ne raterons pas cette chance d'aider à bâtir de meilleurs rapports entre tous
les Québécois en assurant que notre histoire reflète dorénavant plus fidèle;
ment les multiples aspects de notre héritage.
NOTES ET RÉFÉRENCES
1. Cardin, Jean,François. «Le programme d'histoire et les manuels: Réplique à
MM. Jedwab et Anderson», Bulletind'histoirepolitique,vol. 5, no. 2, p.115, 119.
2. Gagnon, Robert. «Pour en finir avec un mythe: Le refus des écoles catholiques
d'accepter les immigrants», Bulletind'histoirepolitique,vol. 5, no.2, p.120,141.
3. Jedwab, J. et M. Anderson, «Retour vers le futur», Bulletind'histoirepolitique,
vol. 5, no. 1, automne 1996, p. 48,54.
4. Cardin, Jean,François et al., Le Québec:Héritageet projets,Laval, Éditions HRW,
deuxième édition, 1994.
5. Cardin, Jean,François. «Le programme d'histoire et les manuels: Réplique à MM.
Jedwab et Anderson», Bulletind'histoirepolitique,vol. 5, no. 2, p.117.
6. Idem.
7. Idem.
8. Gagnon, Robert. «Pour en finir avec un mythe: Le refus des écoles catholiques
d'accepter les immigrants», Bulletind'histoirepolitique,vol. 5, no.2, p.126.
9. Anctil, Pierre. Le rendez,vousmanqué:Les Juifs de Montréalface au Québecde
l'entre;deux;guerres,
Montréal, Institut québécois de recherche sur la culture, 1988.
10. Corcos, Arlette. Montréal,lesJuifset l'école,Montréal, Septentrion, 1997. p. 102.
11. Idem., p.103.
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12. Anctil, Pierre. op. cit., p. 200,201.
13. Jedwab, Jack. «Uniting Uptowners and Downtowners: T he Jewish Electorate and
Quebec Provincial Politics, 1927,1939», Études ethniques au Canada, vol. 18, no. 2,
1986, p.10.
14. Chronicle, le 21 août 1931, p.6.
15. Langlais, J. et D. Rome. Juifs et Québécois français: 200 ans d'histoire commune,
Montréal, Fides, 1986, p.223.
16. Benaim, Escher. «Francophone Jews and the French Face», Viewpoints, vol. 10,
no. 1, printemps 1979, p. 12. «( ... ) on arrival in Quebec, very little choice in the
matter of language of education had been given to them, so chat, like all new Canadian
Jews, they automatically entered the Protestant School system and received an English
education».
17. Langlais, J. et D. Rome, op.dt., p. 223.
18. Gagnon, Robert, op.dt., p. 131.
19. Taddeo, D.J. et R.C. Taras, op.dt.
20. Behiels, Michael D. «T he Commission des écoles catholiques de Montréal and the
Neo,Canadian Question», Canadian Ethnie Studies/Etudes ethniques au Canada, vol. 18,
no.2, 1986, p. 38,64.
21. Taddeo, D.J. et R.C. Taras, op.dt., p. 66.
22. Idem, p. 56.
23. Gagnon, Robert, op.cit., p. 138.
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